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L’Homme cirque | David Dimitri Revue de presse 16 17

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L’Homme cirque | David Dimitri

Revue de presse

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24 octobre 2013

Funambule, clown, homme canon : David Dimitri en fait tout un cirque à Blagnac

David Dimitri: «Je suis le directeur d'un cirque dont je suis le seul artiste». / Photo Mario del Curto

Il a installé son chapiteau à Blagnac jusqu’à samedi. Et chaque soir David Dimitri, « l’homme cirque » qui fait tout tout seul, propose son incroyable spectacle dans lequel il se transforme même en homme canon. Le cheveu est très blond, le regard très bleu et le sourire très doux. Sorte de Petit Prince magicien, pour le côté poète et juvénile, mais aussi funambule, acrobate, homme canon, clown, accordéoniste, David Dimitri est lui tout seul un «homme cirque» nom qu’il a ailleurs donné à son spectacle sous chapiteau, plein de prouesses et d’humour et qui finit sur un fil, dans le ciel à treize mètres de haut… Rencontre avec un circassien hors du commun.

Comment devient-on homme cirque ? Mes parents ont une école de théâtre vivant en Suisse et mon père, le clown Dimitri, a travaillé plusieurs années avec Marcel Marceau. Quand j’avais neuf ans, nous sommes partis en famille en tournée avec le fameux cirque suisse Knie ou mon père proposait son numéro de clown. Et c’est là, que j’ai pris le virus du cirque. à 14 ans, je suis parti trois ans faire l’école du cirque à Budapest, puis à la Juilliard de School New York pour la danse. J’ai ensuite intégré le Cirque du Soleil, puis le Big Apple Circus et le Knie. Mais au bout d’un moment, répéter, le même petit numéro sans possibilité de progression, ne m’a plus suffi. . J’avais envie de tout. Cela tombait bien : n’ayant pas les moyens d’engager une troupe, je me suis dit que j’allais faire tout moi-même.

Comment s’est construit « L’Homme cirque » ? Tout ce que j’avais appris dans mon parcours m’a servi. Et tout ce que je ne pouvais pas à avoir : un cheval pour faire des acrobaties, un éléphant qui me catapulte en l’air, il m’a fallu faute de moyen, l’inventer. Ainsi, j’ai remplacé la patte de l’éléphant par un système de poids et de poulies... Pendant des années, j’ai proposé mon spectacle en pièces sur une scène.. Et puis il y a sept ans, j’ai acheté mon chapiteau et c’est ce qui a vraiment lancé le spectacle. Là

«L’homme cirque» est devenu un tout, une réalité cohérente. C’est comme si le chapiteau était ma maison et que j’invitais les gens à venir voir ce que je sais faire...

Vous faites tout ? Absolument. Je suis le directeur d’un cirque dont je suis le seul artiste. Le fil c’est ma spécialité, mais je fais aussi des acrobaties de la musique, du clown. Je me fais même catapulter par un canon. Ma particularité, c’est aussi que mon spectacle est sous mon chapiteau que j’embarque avec moi dans un camion et une remorque. 30 tonnes de matériel. Qu’est ce qui a été le plus difficile ? D’être tout seul avec mon idée. D’être sûr au fond de moi que ça devait marcher. Dans ces cas-là, il faut énormément de conviction et ça consomme beaucoup d’énergie.

Comment définiriez-vous votre spectacle « L’Homme cirque » ? Humblement je dirai que c’est de la magie dans un autre sens du terme. Parce que dans le cirque, ce n’est pas comme au cinéma ou au théâtre : tout est vrai et un saut périlleux est un saut périlleux. Plus j’avance, plus j’aime la simplicité. D’un mouvement d’un geste, d’un regard. Au bon moment, le timing, c’est très important. J’aime à dire que chaque jour davantage, je fais plus avec moins.

Propos recueillis par Nicole Clodi

29 décembre 2012

Funambule de la tendresse Par Michel Voiturier

David Dimitri est un homme-cirque comme d’autres sont homme- orchestre. Il peut tout faire et il fait donc tout sous un petit chapiteau accueillant. Avec humilité et dextérité. Il partage ses plaisirs avec un public enchanté et proche, si proche qu’il en devient complice.

Seul en piste, Dimitri est accessoiriste, technicien, accordéoniste, trompettiste, clown, dresseur de chevaux, cavalier, voltigeur, funambule, cascadeur, danseur, homme-canon… Et s’il n’a pas eu le temps d’être jongleur ou prestidigitateur, cela n’a pas d’importance tant le reste est fascinant.

La parole, chez lui, est remplacée par le sourire et les gestes, une maîtrise permanente du corps. Il ne cesse d’enfiler des numéros où alternent rire et frisson car il est drôle tout en ne cessant de se mettre en danger.

Bien de ses inventions sont à la limite de la perte d’équilibre sur un fil sans filet.

Pas d’esbroufe au cours de ce spectacle varié et virtuose. Chaque séquence succède à la précédente avec juste ce qui convient d’allusion à ce qui s’est passé pour donner une cohérence à l’ensemble. Tout se déroule sous l’œil très proche du public installé sur les 220 places du mini-chapiteau. Lorsque Dimitri utilise l’humour pour jouer la connivence avec le cirque traditionnel qu’il a autrefois pratiqué au plus haut niveau, c’est avec une tendresse sans mélancolie. C’est le cas de la scène de l’écuyer équilibriste qui réalise ses cascades grâce à un tapis roulant lancé à bonne vitesse.

Soutenu par les rythmes et les ambiances d'une bande son allègre ou dramatique, sans démagogie, il sollicite une entente tendre avec adultes et enfants. L’échange est direct, sans tape-à-l’oeil. La complicité s’avère totale. Et, lorsqu’à la fin, il s’envole vers les étoiles, il est encore possible de le suivre, dehors, d’en bas, à la sortie du chapiteau comme pour un au revoir qui n’a vraiment rien d’un adieu.

13 juillet 2012

Nuits de Fourvière : un spectacle canon Par Caïn Marchenoir

David Dimitri a installé son chapiteau à Fourvière pour un spectacle de haute volée, entre acrobatie, poésie et humour. Du grand art.

“J’espère qu’on va dormir ici !” Cette réflexion émanait d’une petite fille assise à nos côtés lors de la première représentation du spectacle de David Dimitri, L’Homme cirque. Elle dit bien l’état d’émerveillement que produit cet artiste atypique. Et pas seulement chez les enfants.

Seul sur une piste encombrée, David Dimitri enchaîne les numéros avec une virtuosité et un sens de la poésie rares. Il y a chez lui quelque chose de Buster Keaton, une silhouette émaciée, une élégance qui n’a rien de compassé puisque le contact se noue très vite avec le public, uniquement par gestes et mimiques – son spectacle est en effet entièrement muet. Et puis surtout cette fausse maladresse qui dissimule une incroyable virtuosité. Elle est visible dès le premier numéro, lorsqu’il fait le zouave sur un tapis roulant lancé à des vitesses vertigineuses.

Le sens comique est aussi une de ses caractéristiques. On s’en aperçoit lorsqu’il enchaîne avec son cheval d’arçon, un vrai faux canasson qui fournit son lot de crottins quand on lui tire sur la crinière. Mais tout ça n’est qu’amuse-gueules terrestres, ce sont les hauteurs qui attirent notre bonhomme. Et c’est là où il se montre le plus impressionnant.

Il enchaîne comme qui rigole les cabrioles sur un filin tendu. Allant même jusqu’à y jouer de l’accordéon ! Presque aussi périlleux que les sauts dont il nous gratifie. N’empêche que le moment que tous attendent, c’est lorsqu’il se glisse dans la gueule d’un gigantesque canon. Il a beau paraître à son affaire, on en frissonne. Et le voilà catapulté dans les hauteurs du chapiteau, se retenant au dernier moment à une corde. Ouf !

Alors que l’on croyait que c’était la fin et le clou du spectacle, il nous étonne encore. Il monte sur un autre filin et sort du chapiteau par une trappe. On le retrouve une fois sortis. Il se promène à l’extérieur, à une hauteur vertigineuse, sans aucun dispositif de sécurité. C’est là qu’il accueille les derniers applaudissements. Ils sont nourris, comme pour prolonger cette dernière image de l’homme-cirque, d’une stupéfiante beauté…

11 juillet 2013

L’Homme cirque : retour aux sources Par Jean Siag

Qui a dit que les hommes ne pouvaient pas faire deux choses en même temps? En tout cas, les sceptiques feraient bien d'aller voir David Dimitri pour se convaincre du contraire. Notre homme-cirque lasse ses chaussures en marchant, tient son accordéon en faisant des saltos arrière et joue de la trompette en déambulant sur son fil de fer.

On le sait, David Dimitri promène seul ce spectacle sous chapiteau depuis une douzaine d'années. Chacun de ses numéros est soigneusement préparé. Le fils du célèbre clown Dimitri ne laisse rien au hasard. Avec beaucoup de finesse et trois fois rien, il sait créer des moments de suspense, d'humour, d'esprit et de fantaisie.

Ce spectacle de cirque traditionnel est absolument charmant. On s'éloigne un temps du cirque contemporain pour revenir aux racines du cirque. Dans toute sa simplicité, sa pureté, sa noblesse. Le rythme est plus lent, les agrès sont plus anciens, mais la performance du Suisse de 50 ans est tout sauf poussiéreuse.

Il fait preuve d'humour dans son numéro de cheval d'arçon et nous surprend avec son numéro de planche sautoir. Un numéro où il largue des sacs de sable à une extrémité de la planche pour se projeter dans les airs. Notre homme calcule ses distances, nous interroge du regard, il est tout le temps en contact avec nous.

Son numéro d'homme-canon est certainement le plus attendu du spectacle. Il y a toute une mise en scène avant que notre homme mette le feu à son engin pour la grande envolée dont on rêve tous enfants. On a beau minimiser l'affaire, c'est quand même un homme dans un canon qui se propulse dans les airs.

« L'Homme cirque » est spectaculaire par ses petites trouvailles scéniques, son charme absolu et sa franche débrouillardise. Lorsque David Dimitri grimpe sur son fil de fer, il est le maître. Il y marche, s'y couche, y saute à la corde, y joue de la trompette, y fait des culbutes, il est clairement dans son élément.

Quand, à la toute fin, il sort par une fenêtre du chapiteau pour poursuivre sa marche sur un fil de fer tendu à l'extérieur, on se dit que le bonheur, c'est un peu ça.

CHALON-SUR-SAONE MAGAZINE

29 octobre 2012

Un temps suspendu avec l’homme cirque

Parfois les spectacles sont une bulle de fraicheur, un temps suspendu qui projette ailleurs, peut-être vers une insouciance reposante. Cet « Homme cirque », proposé en ce moment par l‘Espace des arts, en est une illustration parfaite. Le fait de se chausser prête à sourire, lacer ses souliers devient une acrobatie, courir à côté d'un cheval de bois relève de l'exploit. Seul en scène, seul sur fil, David Dimitri n'hésite pas à s'envoyer en l'air, ce n'est pas une image, sous les applaudissements du public et à l'aide d'un canon. Sous chapiteau, les acrobaties succèdent aux instantanés d'émerveillement.

Funambule, fil-de-fériste, acrobate, David Dimitri exécute un saut périlleux tout en jouant de l'accordéon , clown par moments, joueur toujours, l 'Homme cirque se savoure avec plaisir et le public, qui l'accompagne en-dehors du chapiteau pour une sortie originale, ne s'y trompe pas. Les sourires sont légions c'est entre une haie de spectateurs heureux que David Dimitri regagne son cirque, son univers laissant tout en laissant planer une apaisante parenthèse, un bonheur fugitif.