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Actualités pharmaceutiques n° 543 février 2015 1 © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés http://dx.doi.org/10.1016/j.actpha.2014.12.003 Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. éditorial La “nouvelle pharmacologie” implique davantage le pharmacien d’officine D epuis une quinzaine d’années, la pharmacologie des médicaments a beaucoup évolué avec un nouveau “modèle clé-serrure” 1 . Les nou- velles classes médicamenteuses, particulièrement au sein des anti- néoplasiques, sont des thérapies dites “ciblées” (interagissant avec des voies de signalisation cellulaire comme la voie des protéines tyrosines- kinases, la voie JAK-STAT) ou des biothérapies. Les biothérapies de type immunothérapies sont en plein essor dans les pathologies de type auto-immun comme la polyarthrite rhumatoïde, la spon- dylarthrite ankylosante, les pathologies inflammatoires digestives ou encore le psoriasis. La production de ces nouveaux médicaments est réalisée dans des laboratoires hautement spécialisés et nécessite un savoir-faire pointu. L’évaluation de l’efficacité des biothérapies dont nous avons connaissance à ce jour suit la même méthodologie que celle des médicaments qualifiés de classiques. En revanche, l’évaluation de la sécurité reste encore imma- ture, d’autant plus que ces médicaments interagissent avec de nombreux processus biologiques complexes. C’est ainsi que nombre d’entre eux seraient susceptibles d’induire un risque oncologique et un risque immuni- taire non négligeable. De nombreuses années sont donc nécessaires pour appréhender, avec exactitude, le rapport bénéfice-risque de ces médica- ments biologiques. Le pharmacien, au premier plan du système de santé, doit pouvoir informer avec efficience le patient sur le médicament et son bon usage. Il doit égale- ment participer à la lutte contre la iatrogénie médicamenteuse, notamment en prévention primaire et secondaire, puis en déclarant tout effet indésirable au centre régional de pharmacovigilance dont il dépend. L’accompagne- ment du patient traité par ces nouvelles classes médicamenteuses, grâce à un suivi pharmaceutique rigoureux et la participation à des programmes d’éducation thérapeutique, fait partie intégrante de ses nouvelles missions. En travaillant en collaboration avec les autres professionnels de santé, dans cette optique, les pharmaciens d’officine renforceront leur image auprès de la population et de nos instances de tutelle. w 1 Fixation du ligand sur son récepteur. © F. Pillon François PILLON Pharmacologue 17 boulevard de Brosses, 21000 Dijon, France Adresse e-mail : [email protected] (F. Pillon).

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  • Actualits pharmaceutiques n 543 fvrier 2015 1

    2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits rservs

    http://dx.doi.org/10.1016/j.actpha.2014.12.003

    Dclaration dintrts Lauteur dclare ne pas avoir de con its dintrts en relation avec cet article.

    ditorial

    La nouvelle pharmacologie implique davantage le pharmacien dofficine

    D epuis une quinzaine dannes, la pharmacologie des mdicaments a beaucoup volu avec un nouveau modle cl-serrure1. Lesnou-velles classes mdicamenteuses, particulirement au sein des anti-noplasiques, sont des thrapies dites cibles (interagissant avec des voies de signalisation cellulaire comme la voie des protines tyrosines-kinases, la voie JAK-STAT) ou des biothrapies.Les biothrapies de type immunothrapies sont en plein essor dans les pathologies de type auto-immun comme la polyarthrite rhumatode, la spon-dylarthrite ankylosante, les pathologies inflammatoires digestives ou encore le psoriasis. La production de ces nouveaux mdicaments est ralise dans des laboratoires hautement spcialiss et ncessite un savoir-faire pointu. Lvaluation de lefficacit des biothrapies dont nous avons connaissance ce jour suit la mme mthodologie que celle des mdicaments qualifis de classiques. En revanche, lvaluation de la scurit reste encore imma-ture, dautant plus que ces mdicaments interagissent avec de nombreux processus biologiques complexes. Cest ainsi que nombre dentre eux seraient susceptibles dinduire un risque oncologique et un risque immuni-taire non ngligeable. De nombreuses annes sont donc ncessaires pour apprhender, avec exactitude, le rapport bnfice-risque de ces mdica-ments biologiques.Le pharmacien, au premier plan du systme de sant, doit pouvoir informer avec efficience le patient sur le mdicament et son bon usage. Il doit gale-ment participer la lutte contre la iatrognie mdicamenteuse, notamment en prvention primaire et secondaire, puis en dclarant tout effet indsirable au centre rgional de pharmacovigilance dont il dpend. Laccompagne-ment du patient trait par ces nouvelles classes mdicamenteuses, grce un suivi pharmaceutique rigoureux et la participation des programmes dducation thrapeutique, fait partie intgrante de ses nouvelles missions. En travaillant en collaboration avec les autres professionnels de sant, dans cette optique, les pharmaciens dofficine renforceront leur image auprs de la population et de nos instances de tutelle. w

    1 Fixation du ligand sur son rcepteur.

    F.

    Pillo

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    Franois PILLONPharmacologue

    17 boulevard de Brosses, 21000 Dijon, France

    Adresse e-mail : [email protected](F. Pillon).

    La nouvelle pharmacologieimplique davantagele pharmacien dofficine