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100 VISITE VISITE LÉGEND’MOTORCYCLES 101 British connexion... >>> Yves Delamare est un motard heureux. À la tête de Legend’Motorcycles depuis trois ans, c’est par containers entiers qu’il réimporte des USA de vieilles anglaises qui se croyaient promises à une retraite anticipée... Portrait et histoire d’un mec détonant à l’image de ses machines. TEXTE ET PHOTOS PETE LEGUE D ommage que je ne sois pas journaliste pour Paris Match, car le poids des mots n’a d’égal que le choc des photos ! Le spectacle est à couper le souffle, j’ai la rétine qui vacille et le capteur de mon Canon n’en croit pas ses pixels. Une trentaine de machines, des Triumph, BSA, Norton, Royal Enfield, dans un état irréprochable et le plus souvent dans leur jus d’origine, sont extraites du container en provenance de l’Iowa (USA). Rendez-vous avait été fixé dans la Z.I. de Tours par un matin humide du mois de novembre. Le camion en provenance du Havre venait de faire son apparition et de se mettre à quai. Ambiance polar de mauvaise série télé quand Yves a fait sauter les scellés et qu’enfin les portes du container se sont ouvertes dans un bruit strident. À la vue des machines rangées comme des sardines, le silence (le respect ?...) a fait place à l’excitation. Rapidement, Yves coordonne les opérations. Une à une, chaque moto est soigneusement « désincarcérée » puis entreposée à la hâte dans le hangar d’accueil. Toutes sont minutieusement inspectées par le boss et son pote Jeannot. À peine le temps de s’extasier et c’est déjà l’heure d’un petit déj’ improvisé, avec café et croissants servis par Myriam et sa fille. Une poignée de copains d’Yves sont également venus prêter main forte. Tout le monde s’active et les commentaires vont bon train. C’est le grand déballage, les regards complices se croisent et chacun s’affaire à sa tâche. Moment rare et séquence émotion, chaque machine est plus belle que la précédente, leur état est tout bonnement incroyable, tout comme leur faible « mileage ». Mais le temps presse, Yves et sa bande savent qu’il faut décharger le plus vite possible car le container doit repartir. Ses gars sont rodés. Il n’aura fallu que trois heures pour réunir toutes les machines dans le hall qui ressemble maintenant à un musée d’anglaises. Les yeux brillent, le spectacle est étincelant ! Le temps de quelques photos souvenir et nous voilà repartis en convoi afin de faire transiter toutes ces merveilles vers leur destination finale : l’atelier de Legend’Motorcycles situé dans la campagne tourangelle. Elles ne vont pas y rester longtemps. Toutes sont, pour la plupart, déjà réservées et déjà vendues. Heureux propriétaires... Le temps d’un sourire qui en dit long, Yves nous fait partager sa réussite, devant son parterre de motos. « Ses » machines vont à nouveau pouvoir aller se dégourdir les bielles sur notre bon Vieux continent. Fallait y penser, Yves a eu LA bonne idée : offrir un ticket retour à ces machines. Rencontre avec un esthète inconditionnel de la moto classique anglaise... >>> >>> Myriam et Yves peuvent être fiers de leur réussite et de leur nouveau business. Sur les 30 machines importées, 24 sont déjà réservées ! Les autres ne tarderont pas… 1 Arrivée du container et de sa précieuse cargaison, from USA. 2 Les machines sortent une par une, on s’attarde au passage sur cette remarquable et très rare Norton Commando Hi Rider. 1 2

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Britishconnexion...

>>> Yves Delamare est un motard heureux.

À la tête de Legend’Motorcycles depuis trois ans, c’est par containers

entiers qu’il réimporte des USA de vieilles anglaises qui se croyaient

promises à une retraite anticipée... Portrait et histoire d’un mec

détonant à l’image de ses machines. TEXTE ET PHOTOS PETE LEGUE

Dommage que je ne sois pas journaliste pour Paris Match, car le poids des mots n’a d’égal que le choc des photos ! Le spectacle est à couper le souffle,

j’ai la rétine qui vacille et le capteur de mon Canon n’en croit pas ses pixels. Une trentaine de machines, des Triumph, BSA, Norton, Royal Enfield, dans un état irréprochable et le plus souvent dans leur jus d’origine, sont extraites du container en provenance de l’Iowa (USA). Rendez-vous avait été fixé dans la Z.I. de Tours par un matin humide du mois de novembre. Le camion en provenance du Havre venait de faire son apparition et de se mettre à quai. Ambiance polar de mauvaise série télé quand Yves a fait sauter les scellés et qu’enfin les portes du container se sont ouvertes dans un bruit strident. À la vue des machines rangées comme des sardines, le silence (le respect ?...) a fait place

à l’excitation. Rapidement, Yves coordonne les opérations. Une à une, chaque moto est soigneusement « désincarcérée » puis entreposée à la hâte dans le hangar d’accueil. Toutes sont minutieusement inspectées par le boss et son pote Jeannot. À peine le temps de s’extasier et c’est déjà l’heure d’un petit déj’ improvisé, avec café et croissants servis par Myriam et sa fille. Une poignée de copains d’Yves sont également venus prêter main forte. Tout le monde s’active et les commentaires vont bon train. C’est le grand déballage, les regards complices se croisent et chacun s’affaire à sa tâche. Moment rare et séquence émotion, chaque machine est plus belle que la précédente, leur état est tout bonnement incroyable, tout comme leur faible « mileage ». Mais le temps presse, Yves et sa bande savent qu’il faut décharger le plus vite possible car le container doit repartir. Ses gars sont rodés.

Il n’aura fallu que trois heures pour réunir toutes les machines dans le hall qui ressemble maintenant à un musée d’anglaises. Les yeux brillent, le spectacle est étincelant ! Le temps de quelques photos souvenir et nous voilà repartis en convoi afin de faire transiter toutes ces merveilles vers leur destination finale : l’atelier de Legend’Motorcycles situé dans la campagne tourangelle. Elles ne vont pas y rester longtemps. Toutes sont, pour la plupart, déjà réservées et déjà vendues. Heureux propriétaires... Le temps d’un sourire qui en dit long, Yves nous fait partager sa réussite, devant son parterre de motos. « Ses » machines vont à nouveau pouvoir aller se dégourdir les bielles sur notre bon Vieux continent. Fallait y penser, Yves a eu LA bonne idée : offrir un ticket retour à ces machines. Rencontre avec un esthète inconditionnel de la moto classique anglaise...

> > >> > > Myriam et Yves peuvent être fi ers de leur réussite et de leur nouveau business. Sur les 30 machines importées, 24 sont déjà réservées ! Les autres ne tarderont pas… 1 Arrivée du container et de sa précieuse cargaison, from USA. 2 Les machines sortent une par une, on s’attarde au passage sur cette remarquable et très rare Norton Commando Hi Rider.

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Q uel est ton passé de motard, tes premières expériences, ton parcours ? J’ai commencé comme beaucoup : d’abord un Solex, puis une Malaguti, et

à 16 ans, j’ai acheté une Triumph Bonneville, car j’ai eu la chance de passer mon permis toutes cylindrées en avril 1973, juste avant que la loi ne change. Après, j’ai eu un moment d’égarement, j’ai possédé une BMW R75/5, mais je suis rapidement revenu à mes premières amours. Les anglaises sont des motos qui ont une âme. J’ai chopé le virus car elles sont classieuses et inégalables en sensations pures.

Comment est venue cette idée d’importation de machines ? Tout est parti suite à une discussion complice et un petit peu arrosée avec mon pote Jeannot. À force de surfer sur Internet, nous nous sommes aperçus qu’il y avait plein de motos aux US, alors que nous, en France, nous avions du mal à trouver des pièces pour en reconstituer une. Inévitablement, je retombais sur le site de Baxter et l’idée m’est venue de lui commander quelques motos et pièces à titre perso. Puis, j’ai décidé d’aller voir Randy Baxter en personne, concessionnaire Triumph dans l’Iowa. L’aventure a commencé comme ça. J’ai eu un accueil particulièrement chaleureux et j’ai été franchement bluffé par la quantité, le choix et la qualité de préservation des motos proposées à la vente.

Proviennent-elles de tout le continent Nord-américain et comment expliques-tu qu’elles aient aussi peu de miles à leur compteur ? C’est Randy qui sillonne avec son 4 x 4 les US à la recherche de ces motos. Ces anglaises ne sont pas rares, car il faut se remettre dans le contexte des années 70 : les Américains avaient un fort pouvoir d’achat et à cette époque, les marques anglaises gagnaient beaucoup de courses et trustaient bon nombre de records. Ces motos étaient déjà mythiques et les Ricains, en grands consommateurs, se sont mis à en acheter beaucoup. Plus de 70 % de la production de l’époque partait pour les États-Unis. Beaucoup d’entre elles ont peu roulé et celles qui ont eu la chance d’être stockées dans des garages sont dans des états proches du neuf. Les States sont aujourd’hui encore un véritable réservoir de machines classiques importées d’outre-Manche.

Pourquoi avec Randy Baxter ? Quel type de relation vous lie ?Randy comme moi sommes de vrais passionnés et le feeling est super bien passé. C’est la raison qui nous pousse à bosser ensemble. Nous avons signé un contrat d’exclusivité pour la France et la Belgique. Lors de notre première signature, Randy m’a proposé de commencer avec quatre motos. Je lui ai dit que j’en voulais quarante ! Il m’a regardé avec des yeux exorbités en prenant ce Frenchy pour un fou. Nous avons transigé à quinze pour la première année de mon activité. Aujourd’hui, je suis à plus de 60 machines importées par an.

Comment procèdes-tu pour sélectionner les machines? Tu te déplaces aux USA ?Au début, j’allais sur place à Marne, un bled perdu au milieu des champs dans l’Iowa ! Maintenant, Randy sait quels modèles je veux, et il me

1/ NORTON Commando 9 500 ! (1971) 3 090 miles 2/ NORTON Commando 9 500 ! (1972) 79 miles 3/ NORTON Commando 9 500 ! (1975) 10 741 miles 4/ NORTON Hi Rider 14 500 ! (1971) 3 493 miles 5/ NORTON SS 12 500 ! (1971) 6/ NORTON Commando 11 800 ! (1974) 2 762 miles 7/ NORTON Interstate 9 200 ! (1975) 15 455 miles 8/ NORTON S 10 500 ! (1970) 17 838 miles 9/ NORTON Roadster 10 500 ! (1970) 9 601 miles 10/ NORTON Chopper 5 500 ! (1974) 11/ NORTON Commando 9 500 ! (1974) 8 130 miles 12/ NORTON Commando 9 500 ! (1974) 8 074 miles 13/ NORTON MK3 10 500 ! (1975) 5 217 miles 14/ BSA Thunderbolt 8 500 ! (1970) 1 023 miles 15/ BSA Rocket III 9 000 ! (1969) 796 miles 16/ BSA Lightning 8 700 ! (1968) 1 172 miles 17/ BSA 441 VS PROJECT 3 000 !, à restaurer 18/ TRIUMPH Bonneville neuve 15 500 ! (1980) 0 miles 19/ TRIUMPH Bonneville 8 000 ! (1970) 5 634 miles 20/ TRIUMPH Trident 8 800 ! (1975) 5 689 miles 21/ TRIUMPH TR6SS DU1853 Tiger 8 500 ! (1963) 16 711 miles 22/ TRIUMPH Trophy Trail 7 000 ! (1974) 4 319 miles 23/ TRIUMPH Bonneville 8 300 ! (1970) 14 227 miles 24/ TRIUMPH Tiger 8 500 ! (1970) 4 894 miles 25/ TRIUMPH Bonneville 9 000 ! (1967) 2 866 miles 26/ TRIUMPH Bonneville restauration complète 10 500 ! (1976) 1 mile 27/ TRIUMPH Trident 4 500 ! (1975) 14 823 miles 28/ TRIUMPH TT Special 13 500 ! (1967) 346 miles 29/ TRIUMPH Hurricane 25 000 ! (1973) 7 788 miles 30/ TRIUMPH Trophy Trail 7 000 ! (1973) 4 544 miles

Voilà les 30 machines qui sont arrivées dans le dernier container

les propose dès qu’il les trouve. Internet nous facilite beaucoup la vie et je choisis à distance des motos qui se vendent bien, Commando, Bonneville, Trident mais aussi quelques raretés type BSA 70, Norton SS ou Norton P11.

Quel est le profi l de ta clientèle ? J’ai affaire à un public ciblé. La moyenne d’âge se situe aux alentours de 55/65 ans. La maison est payée, les gosses casés, mes clients achètent la moto dont ils ont rêvé ou qu’ils n’ont pas eue. Des collectionneurs également, pour le plaisir ou l’investissement, mais aussi de plus en plus de jeunes. J’ai même un collectionneur qui m’a acheté huit machines.

Ces machines sont généralement « remisées » depuis longtemps : n’est-ce pas un nid de problèmes pour leur remise en route ?Coté mécanique pure, je n’ai jamais rencontré de problèmes particuliers. Elles sont d’abord remises en route chez Baxter, moi, je les vidange bien sûr et je change les fl uides et les pneus si ça n’a jamais été fait. Je rencontre parfois des soucis de joints spi, des câbles de compteurs grippés, de l’accessoire.

Certaines sont restaurées, d’autres strictement d’origine, les prix à l’arrivée sont -ils les mêmes ?Une moto d’origine, complète, aura plus de valeur qu’une moto, disons, « rafraîchie ». Très peu de mes machines sont totalement restaurées. La perle, c’est une machine qui a très peu de miles, telle cette Norton JPS que je viens de rentrer, avec 2 700 miles. Elle est comme neuve !

Tu travailles donc en équipe, mais qui fait quoi ?Je travaille avec des proches qui ont cru en mon projet. Ma femme Myriam me supporte, me soutient, et mes amis et mes enfants ne sont jamais loin. Et puis, il y a Jeannot, mon complice. Ce gars est une véritable encyclopédie de la moto anglaise à lui tout seul. Il est aussi ajusteur, c’est lui le pro.

De quoi se composent tes locaux ?D’un local de stockage, d’un atelier d’assemblage et d’un atelier mécanique pure équipé d’un tour, d’une fraiseuse et de tout le matos pour le microbillage, le rayonnage, le polissage voire la refabrication de certaines pièces. Pour la peinture, nous disposons d’une cabine pour repeindre les cadres si besoin. Pour le reste, je le fais faire à l’extérieur.

Quelles interventions sont obligatoires avant de livrer une moto ?Tout d’abord, on « ré-accessoirise » les machines car pour le transport, les pots, le guidon, les repose-pieds, le kick et le sélecteur ont été démontés. Puis on démarre la moto et je vais l’essayer et contrôler les organes de sécurité. Et faire un essai, cela ne veut pas dire juste aller faire un tour. Une moto, faut aller l’écouter, et comme au bon vieux temps, la juger à l’oreille ! À tel point que je vais les essayer sans casque. Je n’ai ni besoin de rouler vite, ni longtemps pour me faire une idée précise du potentiel de la machine. C’est une sorte de contrôle technique afi n de « valider » la machine.

> > >> > > 1 Sous vos yeux, six tonnes de motos anglaises. Diffi cile d’en caser une de plus ! 2 Quelques moteurs et pièces diverses sont aussi du voyage. 3 Et soudain le hall d’accueil se transforme en un véritable musée !

> > >> > > Destination fi nale pour cette Triumph Trophy Trail, direction l’atelier

de Legend’Motorcycles.

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Ce que recèle le container

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Quels sont les machines ou les modèles les plus recherchés, les plus demandés ?Les modèles non importés en Europe et les motos faites à très peu d’exemplaires comme la BSA A70 Lightning ou la très mythique Hurricane, par exemple. Mais les plus populaires comme les Commando ou les Bonnie sont les plus demandées.

Et au niveau garantie, homologation, comment cela se passe ? Et pour l’entretien ? J’ai avec Randy la garantie de la qualité. Ce qui ne me met pas à l’abri d’une panne sérieuse. Je touche du bois, car j’ai moi aussi basé ma notoriété sur la qualité. Mais, ma plus belle garantie, c’est d’être présent s’il y a le moindre souci et c’est également ce qui me permet de vendre ces motos. En effet, un client satisfait est un vendeur potentiel pour un cousin ou un beau-frère ! Pour l’entretien, je ne le fais que très peu. Je suis par ailleurs à la recherche de professionnels sur toute la France qui pourraient prendre en charge le suivi de mes machines. Si vous lisez l’article, faites-vous connaître.

Et pour les pièces détachées ?J’en importe car j’ai bien sûr besoin d’avoir certaines pièces, mais ce n’est pas mon métier.

On peut dire que ta petite entreprise ne connaît pas la crise ? J’ai crée une société anticrise ! Je surfe sur le coté émotionnel de mes clients qui partagent la même passion que la mienne. Rouler en ancienne reste une valeur refuge par les temps qui courent.

Quelle est la plus rare, la plus belle machine que tu as importée ?Une Norton P11 Ranger, un modèle destiné au marché US. Une vraie moto de voyou avec un bruit caractéristique et un look très dépouillé. Une moto franchement classe et super rare.

Tu es très présent sur beaucoup de manifestations, est-ce la vitrine obligatoire en plus de ton site Internet ?Je réalise grâce à mon site plus de 80 % de mes ventes. Mais certains de mes clients souhaitent voir et toucher avant de passer à l’acte. C’est pour cette raison que je ne rate jamais le Salon Moto Légende. Pour preuve, j’en ai vendu quatre cette année à des clients qui se sont décidés sur place.

Tu as donc eu la bonne idée au bon moment ?C’est vrai. Mais je ne suis pas le genre à regarder passer les trains ! Alors, oui j’ai eu du bol mais je l’ai provoqué. C’était un sacré pari pour moi d’investir sur un premier container. Au début, mon projet paraissait un peu fou. Aujourd’hui, j’en suis à environ 200 machines importées.

Tu vends tes motos à des prix tout à fait raisonnables, c’est la politique de la maison ? C’est ce qui me permet d’écouler mon stock aussi rapidement, et c’est ce qui fait que mon business marche bien. Ma satisfaction ne s’arrête pas au bout de la facture, ce n’est pas ma philosophie.

Le prochain container est-il déjà commandé ? Je les compose à fur et à mesure que Randy me

trouve les motos. De toute façon, je me limite à deux containers de 30 motos par an.

Te rends-tu compte que tu fais du bien dans un contexte morose ? Je suis conscient que je rends des gens heureux, et que je satisfais leurs objectifs. Mais j’ai un public facile, mes clients achètent du rêve, du plaisir et c’est décrit souvent comme un aboutissement de leur vie. J’ai de très bons retours de la part de mes clients et ça, c’est très gratifi ant, pour eux comme pour moi.

Tu roules en Hurricane, pourquoi l’Hurricane ? L’Hurricane, il y a ceux qui la détestent et ceux qui l’adorent, je fais partie de la 2e catégorie. Pour sa ligne

qui a passé le temps sans prendre une ride (bravo Graig Vetter !), son 3-cylindres très contreversé et pourtant fantastique, solide (s’il est bien monté), beau et puissant (pour l’époque). Bref, c’est un « mythe », c’est l’évasion avec sa position de conduite le nez au vent, sa fourche un peu plus longue. Je fais partie des heureux propriétaires qui possèdent « cette » moto sortie à environ 1 150 exemplaires.

Pour fi nir, quel pourrait-être le slogan de la maison ?Legend’Motorcycles, ce n’est PAS une légende !

Legend’Montorcycles : 44 rue du Canal 37 000 Tours 06 07 98 41 40 - www.legendmotorcycles.fr

> > >> > > Les machines sont protégées pendant le transport, les pots démontés ainsi

que les repose-pieds. Notez le petit « oil ok » fi xé sur l’amortisseur droit.

Yves Delamare en 8 dates1957 : Yves est un joli bébé de 4,2 kg1971 : 1re mob, un Malag, 3 vitesses à main1973 : passe le permis moto avec succès1974 : 1re moto, une Puch 250 de 19561980 : se découvre une passion

pour les motos anglaises2003 : rencontre Myriam, son épouse2008 : création de Legend’Motorcycles2011 : s’offre la machine de ses rêves :

une Triumph Hurricane

> > >> > > 1 Arrivée devant la grange qui sert d’atelier à Yves et Jeannot. 2 Jeannot s’affaire sur une Norton SS très rare. Il procède au remontage de chaque machine. 3 32 ans que cette T 140 est en caisse : une Bonneville toute neuve, à peine croyable ! 4 Après l’effort, le réconfort. Petit apéro dînatoire pour fêter ce nouvel arrivage. 5 Norton, Triumph, BSA, what else ?

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