L'idée de relier les deux villes fait son chemin. Une décision favorable pourrait être prise durant le mandat de Guy Teissier

Mis en service l'année dernière, le tramway d'Aubagne parcourt 2,8 km. Il s'arrête au quartier duCharrel, côté ouest, d'où il pourrait être prolongé jusqu'à la gare de la Barasse. / PHOTO F RÉDËRIC SPECIH

Lancé il y a 8 ans, le tram 1 dessert les Caillols où le taux de fréquentation est relativement décevant.L'extension vers la Barasse pourrait l'améliorer. / PHOTO NICOLAS VALLAURI

A Marseille, un grand pro-jet peut en cacher unautre. Depuis l'arrivée

de Guy Teissier - et mêmeavant-, le tracé de la future li-gne de tramway entre la Rou-vière (91') et Saint-Louis (15'')est dans tous les esprits (lirepar ailleurs). Mais une autreidée fait son chemin qui pour-rait se concrétiser quand la mé-tropole se mettra en place, àpartir de 2016: un tram entreMarseille et Aubagne ou, plu-tôt, entre les Caillols et le Char-rel. Une idée qui sembled'autant plus sérieuse qu'il y amanifestement union sacréeentre SyMa Barthélémy (UDI)p r é s i d e n t e d e l ' A g g l od ' A u b a g n e , G é r a r d G a -zay(UMP) maire d'Aubagne,Guy Teissier, Jean-Claude Gau-din et Robert Assante, vice-pré-

sident de MPM, chargé destransports. Pourquoi un tel pro-jet ? Pour deux raisons, une mi-neure, l'autre majeure. La mi-neure, si tant est qu'elle le soit

100En millions d'eurosc'est ce que pourraitcoûter le tram.

v r a i m e n t , c ' e s t q u ' e ns'arrêtant aux Caillols, le tramdonne l ' i m p r e s s i o n des'arrêter... dans le désert.

Cette ligne Tl, qui part deNoailles, embarque 35 000 per-sonnes, chaque jour, mais el-les circulent essentiellement

en centre-ville. Autrement dit,après St-Pierre, le tram n'attireguère les Marseillais. "Il faut di-re qu'il y a relativement peud'habitations dans le coin,autour de la Boiserais notam-ment" assure un spécialistedes transports. Avec un tramqui poursuivrait sa route au-de-là des Caillols, vers la Valenti-ne - son cinéma et ses commer-ces- la fréquentation grimpe-rait inévitablement.

Puis, il y a ce qu'on pourraitappeler la raison majeure: lesautoroutes saturent, notam-ment l'AGO (entre Aubagne etMarseille) qui absorbe plus de100 000 véhicules au quoti-dien. Un tram serait évidem-ment un vrai ballon d'oxygène.

À vrai dire, on pourrait ajou-ter une troisième raison: avecle regroupement annoncé des

In ter communautés, dansmoins d'un an, un tram reliantdoux grandes communes se-rait un acte fort. Kt le vrai coupd'envoi de la métropole. AAubagne, on semble d'autantplus intéressé qu'on va créerune autre extension mais côtéest, jusqu'à la Bouilladisse. Enrésumé, on pourrait s'offrir untram Bmiilladisse-Marseille.

Le tracé maintenant. A prio-ri, il est exclu de taire une lignedirecte entre les Caillols et leCharrel. L'idée est de créer un"point de rende/ vous" à la Ba-rasse où, avec le train et la gareSNCF rénovée, il est questionde faire un pôle multimodal,soit un carrefour de transportscollectifs. Côté marseillais, parquel chemin atteindre la Baras-se? Rien ne serait encore définipour la simple raison qu'il n'y

aurait pas de réelles études.On envisage, au départ de

l'actuel terminus des Caillols,d'emprunter le hd des Libéra-teurs, passer au niveau de laM a r t i n e ( c e n t r e

"Tout le monde estd'accord. Il n'y a pasde blocage politique."

ROBERTASSANTE

d'entraînement de l 'OM),l 'avenue des Peintres Roux(qui longe la zone commercia-le de la Valentine), le boule-vard Bancal {devant le cinémades 3 Palmes), puis la Barasse.À la Communauté urbaine, Ro-berte Assante ne confirme pas

ce tracé et reste très prudent.Pour lui, aux Caillols, le trampourrait plutôt emprunter leboulevard Bouyala d'Arnaud{devant la mairie de secteur) etfiler vers la Valentine et la Ba-rasse à t r avers le Pe t i tSaint-Marcel (11e). Mais, évi-demment, on attend les étudespour se prononcer. Côté Auba-gne, on ne se posera pas 36questions. La ligne est droite:Charrel-La Barasse, via la Mil-lière.

Voilà de quelle manière se-rait créé ce nouveau tram quicultiverait une particularité:côté Aubagne, il serait gratuit(c'est déjà le cas), côté Mar-seille payant. Mais c'est uneautre histoire, sur laquelle ilfaudra bien se pencher.

Jean-Jacques FIORITOjjfiorito@laprovence-presse.fr

LaCommanderie ,Centre d'entraînement de l'OM

Robert-Louis-Dreyfus

L'AVIS DES ELUS

EN ATTENDANT...

Le tram à la Cabucelle et à DromelSi une décision doit être prise

sous la mandature Guy Teis-sier, le tram entre Marseille etAubagne ne sera évidemmentpas réalisé pendant cette pério-d e . I l f a u d r a a t t e n d r el'après-2020 pour relier lesdeux communes. En revanche,le projet nord-sud La Rouvière(9'") - Lycée Nord (15''), qui coû-tera autour de 420 M€, sera cer-tainement concrétisé dans lescinq années à venir. En faitc'est une partie de cette lignequi sera réalisée: Cabucelle (ouCapitaine Gèze) - Dromel.

L'État a donné un coup defouet au projet en offrant 30 M€dans le cadre des appels à pro-jets nat ionaux. Une aide

(18 M€) dont a également béné-ficié l'Agglo d'Aubagne pourson Val Tram jusqu'à la Bouilla-disse. Les premières décisionsont été prises à MPM qui va en-gager le processus de concerta-tion publique avant de lancer legrand chantier. D'un côté, letram sera prolongé d'Arène àCapitaine Gèze où, dès la fin del'année, sera aménagé un pôled'échange avec le métro 2 (nou-veau terminus à la place de Bou-gainville), le tram 2 et les lignesde bus.

Pour arriver sur ce nouveausite multimodal, le tram 2 de-v ra i t p a s s e r pa r l a r ued'Anthoine, couper l'avenue Ro-ger-Salengro, emprunter la Tra-

verse Bâchas, puis la petite Ruedu Marché, revenir surl'avenue Salengro (devant lejournal La Provence} puis filersur la rue de Lyon jusqu'à Capi-taine Gèze.

Côté sud, l'extension de larue de Rome étant (enfin) réali-sée, le tram partira de Castella-ne pour gagner, par Cantini, leboulevard Schloesing pours'arrêter provisoirement à Dro-mel où, là aussi, il rejoindra leterminus du métro 2. Puis vien-dra l'heure d'aller, d'un côté,au Lycée Nord (Saint-Louis) et,de l 'autre, la Rouvière. Cejour-là, Marseille aura enfinune ligne de tram digne de cenom.

Sylvia Barthélémy (UDI):"Relier les deux villes, c'est du bon sens"

Robert Assante, viceprésident centriste deMPM. /PHOTOVAIFRi rVRFl

Robert Assante, vice-président centriste dela Communauté urbaine, chargé des trans-ports (photo ci-dessous) : "On a d'un côté, letram d'Aubagne qui s'arrête au Gharrel et, del'autre, le tram marseillais qui s'arrête auxCaillols. Ça ne peut pas rester en l'état. Puis, onécarterait ainsi lavoiture. Il y en a120 000 chaquej o u r s u rl'autoroute A50. Ceprojet est une es-quisse métropoli-taine, c'est un actesymbolique qui aobtenu l'adhésionde tous: Guy Teis-sier, Jean-ClaudeGaudin, le mairecommuniste de laPenne-sur-Hu-veaune Pierre Min-gaud, celui UMPd'Aubagne GérardGazay, la présidente UDI de l'Agglo Sylvia Bar-thélémy. Je pourrais ajouter les députés UMPBernard Deflesselles et François Michel Lam-bert qui est écologiste. Toutes les classes politi-

ques sont regrou-pées autour de cep r o j e t . I l n 'y aaucun blocage,voilà pourquoi onpeut penser qu'ilse réalisera avec lacréation de la mé-tropole. Une déci-sion doit être prisesous la mandatureG u y T e i s s i e r ,c'est-à-dire avant2020."

Sytvia Barthélé-my, présidente(UDI) de la com-munauté du Paysd'Aubagne et de

Sylvia Barthélémyprésidente UDI del'AgglO. / PATRICK NOSFTTO

BR N .

l'Étoile : "Je ne vois pas de difficultés à ce que lesdeux trams soient reliés. Robert Assante m'a faitla p ropos i t i on d ' u t i l i s e r la Vallée del'Huveaune. Et, bien sûr, j'ai dit oui. Aller à Mar-seille c'est simplement du bon sens. On prolon-ge ainsi le tram vers la Barasse et, d'un autre cô-té, on va jusqu'à la Bouilladisse avec la voie deValdonne qui va traverser, à partir d'Aubagne,Roquevaire, Auriol, la Destrousse et la Bouilla-disse. L'État donne 18 M€, soit 25% du projetqui doit être réalisé dans les trois ans. On pour-rait ainsi faire, à l'avenir, La Barasse-La Bouilla-disse sans rupture de charge. Et de là, on pour-rait prolonger jusqu'à Aix par chronobus. C'estqu'entre Aubagne et Aix, il y a un bus tous les36du mois, autrement dit, il n'y a rien."

Gérard Gazay, maire (UMP) d'Aubagne:"C'est vrai qu'on aeu des discussionsavec Marseille. Onse tonnait bien eton veut faire avan-cer le projet. Il y aune volonté de dé-velopper la Valléede l'Huveaime, cequ'on a déjà faitsur le plan écono-mique et industrielavec Guy Teissier.On ne peut pas res-ter chacun dans sacommune. Il fautqu'on avance en-semble. Et je suisaussi intéressé parune liaison Aix-Aubagne. Je rejoins Jacques Pfis-ter, le président de la Chambre de commerce,quand il dit qu'il existe un triangle d'or Mar-seille-Aix-Aubagne. Alors c'est vrai qu'on a faitfa troisième voie ferrée, entre Aubagne et Mar-seille. Mais il y a des quartiers qui demandent àêtre desservis. Un tram c'est un élément impor-tant. Et n'oubliez pas qu'il y a 80 000 personnesqui arrivent tous les jours à Aubagne en prove-nance de Roquevaire et la Bouilladisse."

Recueillis par J.-J.F.

V

Gérard Gazay, maireUMP d'Aubagne.

/ PHOTO M.-C ECILE BERANGER