10 petit déj

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PETIT DEJEUNER Concernant le petit déjeuner, c'est actuellement le repas le plus controversé de la nutrition, peut être aussi le plus nocif pour la santé, le mot n'est pas trop fort... Et aussi, celui qui est le plus compliqué à mettre en œuvre au quotidien. Attachez vos ceintures, ça va secouer ! Le p'tit déj', on nous l'a rabâché, c'est le repas du roi, le plus important de la journée. Il faut absolument qu'il apporte de l'énergie (traduire : des calories). Et surtout, vaut mieux manger n'importe quoi la gueule enfarinée que ne rien manger du tout ! Sinon... Je défie quiconque - nutritionniste, diététicien, grand professeur, inventeur de normes, ministre (parfois, c'est le même individu)... - d'apporter la moindre preuve scientifique à ce genre de poncif. Encore un phénomène de mode. Dans 10 ans, on dira peut être le contraire. Quoique, avec les lobbies et autres conflits d'intérêt... Pourtant, l'humanité n'est pas tombée de la dernière pluie. Les primates se sont mis debout il y a quelque 7 millions d'années. Alors, regardons en arrière. Nos ancêtres, la plupart paysans, commençaient leur journée le plus tôt possible, à la "fraîche". Il y a beaucoup à parier qu'ils avaient le plus souvent le ventre vide. On n'a pourtant jamais entendu dire qu'ils tombaient tous régulièrement en syncope dans leur champ, sous prétexte qu'"un sac vide ne tient pas debout" (ce que les pédiatres rabâchent continuellement aux gamins). On suppose quand même qu'ils mangeaient le matin, plus exactement qu'ils "cassaient la croûte" vers 10 heures. C'était déjà l'almuerzo des Espagnols, toujours prisé. Et là, pas question de confitures, chocolat chaud, croissants et encore moins corn flakes. Du lourd, qui tient au corps, genre sauciflard et gros rouge qui tâche(nt). Pas vraiment l'idéal diététique, mais à replacer dans le contexte : pain et charcuterie de l'époque n'avaient sans doute rien à voir avec les produits calibrés, transformés et dénaturés que l'on trouve maintenant à la tonne dans nos hypermarchés. Pourquoi tient-on absolument à gloutonner des cochonneries dès le matin ? Plus que par fringale, sans doute par peur du malaise hypoglycémique. Tout le monde nous dit qu'on va se trouver pâle si on ne mange rien, d'autant plus que la matinée peut être chargée en stress. Exemple des étudiants qui passent un examen, ou de l'entretien d'appréciation qu’il va falloir affronter... Ce qu'on ne précise pas, c'est que le stress actuel est essentiellement nerveux et... chronique, alors que nous sommes "équipés" par notre génétique pour fuir devant des attaques ponctuelles de rhinocéros ! Ce qu'"on" ne nous dit pas, c'est que les réserves de glycogène donc de glucides - dans le corps dépassent les 3 jours. Pas de risque majeur, donc, si on saute un repas. Même pour notre cerveau qui, comme chacun sait, a besoin constamment de glucose. Depuis que l'on a étudié l'alimentation des Esquimaux, avant leur Mc Donaldisation massive, on sait que le corps sait en fabriquer à partir de n'importe quel aliment, même sans aucun glucide. Et on vit très bien même, comme ça ; sinon comment auraient-ils affronté des températures de moins 50 degrés avec des vents de 200 km/h en ne mangeant que des phoques et surtout des poissons ? Ce n'est pas une raison pour supprimer tous les glucides : il y en a d'excellents comme les fruits et les légumes. Mais arrêtons de dire que nous avons constamment besoin de sucre pour vivre ! Contrairement aux "hydrates de carbone" (glucides), l'eau est indispensable toute la journée. Il est toujours important à veiller à se réhydrater régulièrement. Tant qu'on est encore jeune, la soif nous rappelle vite à l'ordre... Par contre, les sportifs connaissent bien l’hypoglycémie pendant l'effort. Ils peuvent l'attribuer à l'absence de prise alimentaire - idée reçue - et se gavent alors consciencieusement de pâtes de "fruits" ou de compotes à boire, soi disant "en prévention". C'est par exemple une constante en randonnée. Il n'y a rien de plus têtu qu'un sportif, à part peut être son coach ou le médecin de sa fédération. J'ai perdu l'habitude de faire des commentaires lors des arrêts grignotages-cigarettes intempestifs toutes les demi heures. Même si ça ne les empêche pas de me dire ce que j'ai à faire, ce n'est pas moi l'ayatollah ! Il est vrai que les pubs pour pâtes à tartiner sont autrement plus crédibles qu'un toubib à contre courant... Résultat des courses de la dernière balade : tout le monde aura profité du paysage, normal, mais certains - surtout certaines - auront remplacé le bol d'air par le goudron ; les

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PETIT DEJEUNER

Concernant le petit déjeuner, c'est actuellement le repas le plus controversé de la nutrition, peut être aussi le plus nocif pour la santé, le mot n'est pas trop fort... Et aussi, celui qui est le plus compliqué à mettre en œuvre au quotidien. Attachez vos ceintures, ça va secouer ! Le p'tit déj', on nous l'a rabâché, c'est le repas du roi, le plus important de la journée. Il faut absolument qu'il apporte de l'énergie (traduire : des calories). Et surtout, vaut mieux manger n'importe quoi la gueule enfarinée que ne rien manger du tout ! Sinon... Je défie quiconque - nutritionniste, diététicien, grand professeur, inventeur de normes, ministre (parfois, c'est le même individu)... - d'apporter la moindre preuve scientifique à ce genre de poncif. Encore un phénomène de mode. Dans 10 ans, on dira peut être le contraire. Quoique, avec les lobbies et autres conflits d'intérêt... Pourtant, l'humanité n'est pas tombée de la dernière pluie. Les primates se sont mis debout il y a quelque 7 millions d'années. Alors, regardons en arrière. Nos ancêtres, la plupart paysans, commençaient leur journée le plus tôt possible, à la "fraîche". Il y a beaucoup à parier qu'ils avaient le plus souvent le ventre vide. On n'a pourtant jamais entendu dire qu'ils tombaient tous régulièrement en syncope dans leur champ, sous prétexte qu'"un sac vide ne tient pas debout" (ce que les pédiatres rabâchent continuellement aux gamins). On suppose quand même qu'ils mangeaient le matin, plus exactement qu'ils "cassaient la croûte" vers 10 heures. C'était déjà l'almuerzo des Espagnols, toujours prisé. Et là, pas question de confitures, chocolat chaud, croissants et encore moins corn flakes. Du lourd, qui tient au corps, genre sauciflard et gros rouge qui tâche(nt). Pas vraiment l'idéal diététique, mais à replacer dans le contexte : pain et charcuterie de l'époque n'avaient sans doute rien à voir avec les produits calibrés, transformés et dénaturés que l'on trouve maintenant à la tonne dans nos hypermarchés. Pourquoi tient-on absolument à gloutonner des cochonneries dès le matin ? Plus que par fringale, sans doute par peur du malaise hypoglycémique. Tout le monde nous dit qu'on va se trouver pâle si on ne mange rien, d'autant plus que la matinée peut être chargée en stress. Exemple des étudiants qui passent un examen, ou de l'entretien d'appréciation qu’il va falloir affronter... Ce qu'on ne précise pas, c'est que le stress actuel est essentiellement nerveux et... chronique, alors que nous sommes "équipés" par notre génétique pour fuir devant des attaques ponctuelles de rhinocéros ! Ce qu'"on" ne nous dit pas, c'est que les réserves de glycogène – donc de glucides - dans le corps dépassent les 3 jours. Pas de risque majeur, donc, si on saute un repas. Même pour notre cerveau qui, comme chacun sait, a besoin constamment de glucose. Depuis que l'on a étudié l'alimentation des Esquimaux, avant leur Mc Donaldisation massive, on sait que le corps sait en fabriquer à partir de n'importe quel aliment, même sans aucun glucide. Et on vit très bien même, comme ça ; sinon comment auraient-ils affronté des températures de moins 50 degrés avec des vents de 200 km/h en ne mangeant que des phoques et surtout des poissons ? Ce n'est pas une raison pour supprimer tous les glucides : il y en a d'excellents comme les fruits et les légumes. Mais arrêtons de dire que nous avons constamment besoin de sucre pour vivre ! Contrairement aux "hydrates de carbone" (glucides), l'eau est indispensable toute la journée. Il est toujours important à veiller à se réhydrater régulièrement. Tant qu'on est encore jeune, la soif nous rappelle vite à l'ordre... Par contre, les sportifs connaissent bien l’hypoglycémie pendant l'effort. Ils peuvent l'attribuer à l'absence de prise alimentaire - idée reçue - et se gavent alors consciencieusement de pâtes de "fruits" ou de compotes à boire, soi disant "en prévention". C'est par exemple une constante en randonnée. Il n'y a rien de plus têtu qu'un sportif, à part peut être son coach ou le médecin de sa fédération. J'ai perdu l'habitude de faire des commentaires lors des arrêts grignotages-cigarettes intempestifs toutes les demi heures. Même si ça ne les empêche pas de me dire ce que j'ai à faire, ce n'est pas moi l'ayatollah ! Il est vrai que les pubs pour pâtes à tartiner sont autrement plus crédibles qu'un toubib à contre courant... Résultat des courses de la dernière balade : tout le monde aura profité du paysage, normal, mais certains - surtout certaines - auront remplacé le bol d'air par le goudron ; les

autres auront fait du sport, mais auront pris du ventre... L'insuline est l'hormone du stockage universelle, pas que pour les sucres, nos poignées d'amour en sont un témoin direct ! Les études de courbes glycémiques confirment également l'observation empirique chez les "sportifs". C'est le phénomène pourtant bien connu de l'hypoglycémie réactionnelle : le sucre appelle le sucre ! Et c'est valable, pas seulement avec les confiseries gluantes, mais aussi pour tous les aliments glucidiques, même non sucrés. Par exemple, une demi baguette de pain blanc fait exploser autant la glycémie que 14 pierres de sucre écœurantes englouties d'un coup... et on n'a pas encore mis de la confiture dessus ! Je me souviens de ce moniteur sportif, en pleine crise de culpabilité, qui venait de succomber à des brioches au lieu de ses corn flakes habituels... Comment allait-il affronter sa journée intense après un tel changement dans ses petites habitudes ? Il est finalement revenu de son expédition sain et sauf. D’après lui... uniquement parce qu'il y a toujours des âmes charitables pour dépanner en barres "énergétiques" les étourdis, même professionnels. Finalement, on se demande comment le sport est si bon pour la santé... C'est qu'il doit l'être sacrément pour brûler "ça" ! Bon, c'est bien beau de critiquer, ça ne dit pas ce qui nous aide à démarrer la journée en pleine forme. Une bonne journée se prépare la veille. Bien préparer son petit déj' ne peut s'improviser à la dernière minute, sinon on a toutes les chances de se rabattre sur les pires snacks bien empaquetés. Perso, je passe une bonne heure (quand on aime, on ne compte pas) en fin d'après midi pour tout élaborer : repas du soir léger - pour la ligne et l'appétit du lendemain - ; petit déjeuner ; gamelle de midi au boulot, que je mettrai au frigo puis en sac isotherme avec des accus du congélateur. Tout le monde ne cesse de dire qu'il est bon de varier ses mets. Ce qui est incontestablement vrai, à condition de ne les choisir que parmi des aliments favorables à la santé. Manger de tout, c'est encore un consensus mou qui ne veut rien dire. On m'en a rebattu les oreilles quand j'étais petit, heureusement que je n'en ai toujours fait qu'à ma tête. Faudrait être maso pour engloutir des nuggets rarement mais régulièrement, Avec bonne conscience et bénédiction de la "science"... Les fanatiques du "manger de tout" - malbouffe comprise - font rarement varier la composition de leur petit déjeuner. Même tambouille de 7 à 77 ans et davantage. Valable pour les français avec leurs biscottes-beurre-café au lait, mais aussi pour les américains avec leurs céréales immondes ou encore les anglais, qui ont d'ailleurs le plus souvent troqué leurs odeurs de bacon contre celle des viennoiseries aux graisses hydrogénées. Les œufs brouillés sont passés à la trappe. Quand on parle de mondialisation... Je sais, le matin, peu de gens apprécient les sardines avec les brocolis ! Mais dans certains pays, le petit déjeuner est un repas composé, tout comme comme les 2 autres, avec des œufs et parfois des haricots, voire du poisson. Les protéines, c'est dynamisant pour commencer la journée. Parlez en aux super-centenaires de l'archipel d'Okinawa ! Le dîner est traditionnellement un repas familial, pour lequel on met les petits plats dans les grands. Malheureusement, on brûle peu de calories juste après... Ces dernières se stockent donc pendant la nuit et pas là où il faut. De plus, cette abondance le soir nuit à la qualité du sommeil. On se retrouve donc au réveil fatigué, la bouche pâteuse, pas vraiment motivé... Une fois dans la cuisine, le cerveau n'est pas réveillé. Les bras encore moins : on renverse le café, censé nous donner un coup de fouet. Quant à l'estomac, il est resté dans le coma ! Comme on nous a bien répété qu'il faut absolument manger le matin, les seuls "aliments" qui "passent" l’œsophage sont de véritables bombes glycémiques. A commencer par le verre de jus d'orange avant les tartines et voilà le pancréas hyper stressé pour la journée. Et nous avec, les variations de glycémie faisant monter l’adrénaline ! Un grand verre d'eau minérale au réveil aurait fait beaucoup mieux, surtout si on ne se jette pas sur la nourriture juste après ! Pétillante ou pas, peu importe.

C’est vrai qu’il est si facile de mettre les pieds sous la table – et le cerveau aussi, d’ailleurs. De verser des céréales croustillantes comme des croquettes pour chien, avec un litre de lait dessus pour grossir comme un veau… Ou des tartines, biscottes, avec du blé trisomique. Quand on est fatigué de la journée, il est souvent possible de mettre une bonne partie de son assiette gastronomique du soir, bien au frais pour le lendemain matin. Pas bien fatigant ni compliqué ! Et à ceux qui objecteront que l'odeur du poisson et du brocoli dans la maison est insupportable de bon matin, on peut répondre que ces aliments sont bien meilleurs mangés froids que réchauffés-dénaturés au micro-ondes ! Un bon thé vert après, surtout l'hiver, finis les frissons, le tour est joué. Valable également pour les autres repas. L'odeur du lait chaud ou des viennoiseries rances, c’est ça qui empêche vraiment de décoincer les plus courageux. Mais là, c’est la com qui passe mal, même en choisissant ses mots, face à des ados qui n’aiment manger que ce qui est « bon » ! Cette néophobie généralisée, qui ne touche pas que les retraités, c’est le poids des habitudes, donc de l’absence de variété. Les études scientifiques ont montré qu’en moins d’un mois de routine répétitive, on fabrique des endorphines – donc du plaisir – à partir de n’importe quoi. Sinon, comment expliquer qu’il y ait tant d’accros au tabac, aux sodas et aux sucreries pour édentés ? Autre hypothèse, vous avez la forme. Ou tout au moins, gardé de l’énergie pour ce qui en vaut la peine. Comme on ne va pas forcément cuisiner son petit déjeuner, on peut très bien préparer son mélange sympa la veille, tout en variant les plaisirs. Exemple : fruits secs oléagineux (noix, noisettes, amandes, pistaches...) ; flocons de céréales sans gluten (riz ou sarrasin) ; flocons de légumineuses (en magasin bio : flocons de pois chiches, de pois cassés ou d'azukis...) ; fèves de cacao ; épices doux (cannelle, gingembre, vanille...). Au dernier moment, on mettra dessus des fruits frais de saison coupés en dés. On arrosera le bol d'un lait végétal (de soja ou d'amandes, par exemple) ou/et par un peu de jus de fruits peu sucré (cassis, myrtille...). On peut aussi ajouter un peu de "yaourt" de soja et 2 cuillers à soupe d’élixir de grenade, entre autres pour les probiotiques et flavonoïdes. La liste n’est pas limitative : dans ce qui est bon, il y a de quoi varier ! L’association céréales sans gluten – légumineuses – oléagineux fournit des protéines d’excellente qualité, comparable aux protéines animales. Certains végétaux fournissent à eux seuls les acides aminés indispensables, comme le soja, le quinoa et l’avocat. Au réveil, c'est enfin un plaisir de se lever, en pensant à la belle journée qui commence et qui sera ensoleillée, entre autres, par les plaisirs gustatifs les plus subtils ! Plaisirs de pleine conscience : en mangeant local, moins de viande et pas de produits industriels, c'est mieux pour notre santé mais aussi celle de la planète ! Entre le verre d'eau minérale et la suite, on peut prendre une casserole pour préparer un ou deux œufs fermiers à la coque. Ce qui ne prend pas de temps, pas la peine de rester contempler la cuisinière (je parle bien sûr de celle qui a les plaques chauffantes sur le dessus !). Après le débarbouillage, c'est le moment de détente convoité. Surtout si on a mis le réveil suffisamment tôt pour prendre son temps. Le plaisir est sans conteste la meilleure gestion du stress. Bon appétit !