10 novembre 2009 Montceau-les-Mines (71) · 2018-05-24 · rencontrent les futurs papas. Dans le...
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5ème Journée régionale d’échanges de pratiques
Allaitement maternel
10 novembre 2009 Montceau-les-Mines (71)
Salle du syndicat des Mineurs Rue Jean Jaurès
Sources images : Inpes, Guide nutrition pendant
et après la grossesse
ACTES
Matin (réservé aux professionnels)
9h00 Accueil
9h30 Introduction Christine RIBEYRON, Adjointe à la Solidarité, Mairie de Montceau-les-Mines
9h45 L’allaitement maternel en Franche-Comté : du label IHAB local au plan d’action régional Christine CHALANDARD, Cadre de santé et consultante en lactation à l’hôpital de Lons-le-Saunier Marie-Jeanne DOLLE, Sage femme, coordinatrice du réseau périnatalité de Franche-Comté
10h30 L’accueil du nouveau-né en salle de naissance Josiane BÉRARD, Cadre Sage Femme, Maternité de Montceau-les-Mines
11h15 Pause
11h30 Le point de vue des usagers
Véronique KIENY, Association Bébé Plaisir
12h15 Pause déjeuner (repas libre)
Après-midi (professionnels et grand public) 14h00 Résultats de l’enquête sur les connaissances et
comportements des femmes enceintes en matière de nutrition, tabac et alcool
Aurore PETIGNY, ORS de Bourgogne 14h30 Alimentation et mise en place des rythmes veille/sommeil :
du nouveau-né au jeune enfant Marie-Josèphe CHALLAMEL, Pédiatre spécialiste du sommeil
15h30 Allaitement et reprise du travail Stéphanie CLERC, Sage-femme et consultante en lactation
16h30 Clôture
PROGRAMME
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Christine RIBEYRON, Adjointe à la Solidarité, Mairie de Montceau-les-Mines
Les personnes peuvent être touchées parce qu’elles se trouvent en présence d’une
maman qui allaite. Il y a toujours un silence qui s’installe, un sourire qui apparaît
d’emblée. J’appelle ça un petit moment d’éternité. Dans ce geste qui vient de la nuit des
temps, transmis de femme en femme, ce lien si fort, nous ramène à des valeurs et des
symboles qui semblent être essentiels pour l’homme, pour la vie et le respect de la vie,
pour la paix et l’espoir.
En lisant ce mot, je ne peux pas m’empêcher de penser à ce passage d’un ouvrage où
une jeune femme, qui vient de perdre son enfant, allaite un homme qui est en train de
mourir de faim. Ce passage est traité avec beaucoup de pudeur, comme pour montrer
que lorsqu’il n’y a plus rien, il reste encore une raison d’espérer, un geste de pure bonté
et de solidarité entre les hommes. Lorsque je pense à l’allaitement, c’est aussi cette
image symbolique et magnifique qui me vient à l’esprit.
J’ai un grand regret dans ma vie, il y a bien longtemps j’ai été une jeune maman et ce
n’était pas du tout la mode à l’époque d’allaiter. Je ne l’ai donc pas fait. Par manque
d’informations je pense mais aussi par désinformation. J’ai entendu tout et n’importe
quoi sur ce sujet. Aujourd’hui je sais ce que j’ai perdu et je sais aussi que les
professionnels ont un rôle extrêmement important auprès des jeunes mamans pour les
inciter, les encourager et leur faire comprendre le sens profond de cet acte d’amour.
Je vous laisse travailler et vous souhaite une très riche journée d’échanges.
INTRODUCTION
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Christine CHALANDARD, Cadre de santé et consultante en lactation à l’hôpital de Lons-le-Saunier
Marie-Jeanne DOLLE, Sage femme, coordinatrice du réseau périnatalité de Franche-Comté
L’allaitement maternel en Franche-Comté :
du label IHAB local au plan d’action régional
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Josiane BÉRARD, Cadre Sage Femme, Maternité de Montceau-les-Mines
L’accueil du nouveau-né en salle de naissance
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Véronique KIENY, Association Bébé Plaisir
Je suis la Présidente de l’association
« Bébés Plaisirs » qui travaille en soutien
à l’allaitement et à la parentalité. Je suis
documentaliste et j’ai deux enfants de 6
et 8 ans qui sont nés tous les deux à la
maternité de Montceau-les-Mines.
Moi je suis la Vice-présidente de l’association. Je suis maman de trois enfants nés à Montceau-les-Mines.
Nous intervenons pour vous parler du
soutien que l’on reçoit au niveau de la
naissance et de l’allaitement. Avant,
pendant et après la naissance nous
allons vous exprimer notre ressenti dans
le cadre de la maternité de Montceau-
les-Mines.
Les cours de préparation à la naissance
ont été pour nous primordiaux. Ces
cours nous ont permis, en tant que
parent, de pouvoir entendre les
expériences des autres mamans. Quand
on est primipare, on écoute d’une oreille
mais on entend. Nous nous sommes
rendu compte qu’il est très important, en
tant que parent, d’entendre ce qui se dit
de la part du personnel médical et des
autres parents. Au moment où on se
retrouve en situation, on arrive quand
même à s’en souvenir. Pour nous,
l’écoute à ces moments de préparation
est très importante.
Par exemple, dans ce cours de préparation, une maman nous disait qu’elle avait allaité jusqu’à 6 mois, qu’elle avait repris le travail en congelant son lait… Et moi, pas encore maman, je me disais qu’elle était complètement folle et que je ne ferais jamais pareil. 7 mois plus tard, j’en étais à peu près au
même point. C’est un chemin que j’ai fait toute seule après, mais en l’ayant entendu préalablement, cela a été beaucoup plus facile au moment de la reprise du travail. Si on ne cautionne pas ou si on a des idées préconçues, cela permet d’avoir entendu une parole et de la faire sienne ultérieurement.
La deuxième chose qui nous a paru
importante en tant que parent a été le
choix au moment de la naissance. Je suis
lyonnaise d’origine, quand je suis venue
habiter là, je ne voulais pas accoucher
ici, à la campagne… Quand j’ai vu les
cours de préparation à la naissance et le
suivi après et que j’ai vu que l’on nous
laissait le libre choix, j’ai changé d’avis
et j’en suis ravie. On nous proposait
beaucoup de choses et surtout on nous
proposait de nous écouter en tant que
parent. L’avis du père est demandé. Moi
je voulais accoucher dans le noir,
seulement avec une petite lumière, je ne
voulais pas que l’on prenne mon bébé et
on me le laissait… Cela a été pour moi
une grande découverte.
On a également trouvé très bien tout ce
qui tourne autour du don de colostrum.
Moi je n’y connaissais rien en
allaitement, on m’a dit de faire le don de
colostrum : cela me paraissait tellement
évident : on nous l’a proposé et on nous
en a parlé comme quelque chose de tout
à fait naturel. Je me suis rendue compte
après que le don de colostrum n’était pas
aussi évident et qu’il n’y a pas tellement
de maternités qui le proposent. Ce quasi
automatisme de proposer le don de
colostrum a été quelque chose
d’important aussi. Au moins on a un
choix, on peut le refuser.
Le point de vue des usagers
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Important aussi le projet de naissance.
C’est important pour le couple de pouvoir
dire ce qu’il veut pour la naissance. Le
papa et la maman ne sont pas forcément
d’accord, ils n’en ont pas forcément parlé
avant. On peut vraiment mettre des
mots sur ce qu’on a envie. En soutien
aux mères on se rend compte qu’il y a
beaucoup de mamans qui n’osent pas
demander parce qu’elles ne savent pas
qu’elles peuvent demander, elles ne
savent pas ce qu’il y a, elles n’osent pas.
Pouvoir le faire est quelque chose de très
important dans la naissance.
Par rapport aux cours de préparation à la naissance, on a trouvé, notamment par rapport à l’allaitement, que c’était quelque chose de tellement important que quand à la maternité de Montceau on nous a proposé de venir témoigner ou d’intervenir dans le cadre du cours sur ce sujet, on a bien sûr répondu oui au nom de l’association. Tous les mois, une personne de l’association est présente au cours sur l’allaitement. Ces témoignages, ces expériences, nous paraissent indiscutablement importants pour la suite.
Important aussi dans ces cours de
préparation c’est qu’il y a un cours pour
les papas. Un médecin gynécologue
reçoit les papas qui le veulent pour
parler de la naissance et d’après. Jusqu’à
maintenant nos papas interviennent et
rencontrent les futurs papas.
Dans le projet de naissance, la place du
père est vraiment importante, ce que
nous avons complètement intégré dans
l’association : nous avons autant
d’hommes que de femmes. Les papas se
sont rendu compte que c’était important
de pouvoir témoigner et d’entraîner les
autres papas. C’est quelque chose que
l’on essaie de développer puisque
l’association est une association de
parents.
C’est important dans les cours de préparation à l’allaitement d’expliquer que chaque allaitement est aussi différent que l’enfant qui arrive. Même quand on a très bien réussi son premier allaitement, le deuxième n’est pas forcément aussi évident que ça. Ils peuvent tous se passer très bien mais ce n’est pas parce que l’on a échoué au premier qu’on va forcément échouer au deuxième. Au premier on a tellement de choses à découvrir que l’allaitement peut être le truc en plus. Sur un deuxième on se pose moins de questions, on peut se replonger dans une relation à l’allaitement complètement différente d’avec le premier.
Les trois points importants par rapport
au soutien :
- L’écoute de la sage-femme dont
on peut bénéficier au moment de
la mise au sein.
On se rend compte que comme nos
mères n’ont pas allaité, on ne sait pas
faire (la position…). Ou bien on a trop de
références si bien qu’on finit par ne plus
savoir. Le travail de la sage-femme qui
vient nous expliquer dans la chambre,
qui passe une heure avec nous pour
positionner le bébé correctement, qui
prenne le temps de nous parler, de nous
montrer… c’est 90% du travail
d’allaitement qui est démarré à ce
moment là. Savoir que l’on peut sonner
à trois heures du matin pour demander
un conseil est très important. On dit
d’ailleurs aux mamans de ne pas hésiter
à appeler les sages-femmes ou les
auxiliaires.
- Les conseils pour la mise au sein.
Les deux grands enseignements que l’on
a tirés en 9 ans c’est : la position au sein
(très souvent les mamans ne savent pas
comment on positionne un bébé), et les
signes d’éveil. Pour le premier je ne
connaissais pas. Une petite formation
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avant le deuxième a été miraculeuse.
Ces signes d’éveil ne sont pas connus
des mamans : elles attendent que le
bébé pleure.
Le fait de pouvoir avoir la possibilité de dormir avec son enfant nous permet d’être plus reposées. C’est important dans les premiers jours à la maternité : c’est très rassurant, et ce n’est pas pour cela qu’à la maison j’ai dormi systématiquement avec eux mais c’est vrai que dans ce cadre là cela m’a permis de récupérer pendant les cinq jours d’hospitalisation et de rentrer à la maison sûrement un peu plus pimpante…
Juste après la naissance, on a quelque
chose qui fonctionne sur Montceau et qui
va continuer, c’est le groupe mamans-
bébés qui permet aux mamans de
revenir pendant trois mois : une fois par
mois elles peuvent venir et parler. C’est
un suivi vraiment important pour les
mamans : pouvoir revenir et avoir cette
maternité qui nous suit de façon
régulière (beaucoup de questions se
posent encore le deuxième et le
troisième mois). C’est grâce à ces
groupes que s’est créée l’association.
Après la naissance, il y a parfois des
problèmes (on n’est pas bien, une
crevasse…) : on a essayé de comprendre
le déroulement de la démarche de la
maman.
Quand on a un souci : vers qui se
tourne-t-on ?
- Vers la maternité : c’est souvent
le premier réflexe mais on se
rend compte que souvent les
mamans culpabilisent de solliciter
la maternité pour des « petits
problèmes ». Au bout d’un
moment elles n’osent plus aller
poser la question parce qu’elles
pensent qu’elles ne sont plus
légitimes.
- Elles se tournent alors vers leur
entourage familial. D’expériences
personnelles et bénévoles, c’est
souvent catastrophique. On n’a
pas beaucoup de soutien (« tu ne
vas quand même pas l’allaiter six
mois ? », « Tu n’as pas de lait
parce que tu as des petits
seins »…), pas beaucoup de
réponses.
- On a donc recours au corps
médical. On débouche alors sur
un diagnostic qui
malheureusement est aussi
catastrophique. Ce n’est pas la
faute du corps médical : pour en
avoir parlé avec beaucoup de
pédiatres, ils n’ont pas le temps
d’avoir de formations. On a une
maman qui est venue il y a deux
mois : le médecin lui a demandé
de se peser les seins. Nous
n’avions encore jamais vu ça !
Nous voudrions essayer de
travailler en bonne intelligence
avec le corps médical : nous
n’avons pas nous non plus
toujours la solution.
Les parents aiment recevoir des conseils
d’autres parents donc dans l’association
nous avons également des sages
femmes et des auxiliaires qui
interviennent en tant que parents. C’est
important que la maman ait une maman
en face d’elle. Nous avons été formées
avec le personnel médical pour que l’on
ait un minimum de discours
physiologique commun pour rassurer les
mamans.
L’association a débuté en 2001 suite à
mes difficultés face à la prise de poids du
bébé et aux recommandations du
médecin de prendre un biberon de
complément.
Josiane Bérard nous a proposé de créer
cette association avec le service de la
maternité (auxiliaires, aides soignantes,
personnel médical…). Au début c’était un
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peu difficile pour le personnel de nous
voir arriver leur donner des conseils mais
ils ont vite compris que notre rôle n’était
pas de les remplacer : il y a beaucoup
d’échanges de conseils, d’informations…
Cela nous a permis de dire au personnel
médical qu’il y avait des petites choses
qu’ils pourraient améliorer comme la
prise de température de la maman à
6h30 du matin ! Josiane l’a modifié tout
de suite pour un meilleur confort pour la
maman. C’est important pour nous de
pouvoir relayer ces informations et d’être
entendues. L’association sert aussi à
faire remonter les craintes ou les
remarques des parents sur certaines
pratiques dans le service.
La plupart du temps les parents viennent chercher une écoute attentive. Pour cela nous tenons des permanences. Nous ne tenons pas forcément à l’apport du conseil technique à tout prix. Écouter est déjà beaucoup. Quelquefois on part d’un petit souci d’allaitement mais de fil en aiguille on arrive sur un problème dans le couple, dans la sexualité… Finalement en discutant, on arrive à détendre l’atmosphère familiale de la maman et du bébé, de dire qu’effectivement il y a des passages difficiles… Écouter permet souvent de débloquer une situation.
Autour de ce soutien à l’allaitement, on
aborde des questions qui ne sont jamais
dites par ailleurs ni écrites : comme tout
ce qui tourne autour de la sexualité
quand on allaite. Les mamans n’osent
pas en parler mais quand une maman
aborde la question on entend « moi
aussi, moi aussi ». Par exemple le cas de
la sécheresse vaginale est typique car il
est difficile d’en parler. Les mamans ne
savent même pas que c’est lié à
l’allaitement : on leur dit que cela va
revenir, que c’est logique… Les mamans
se détendent et se demandent pourquoi
on ne leur a pas dit avant. Il y a
beaucoup de sujets dont elles n’osent
pas parler au personnel médical ni en
cours de préparation. Ce sont des choses
qui quand elles ne sont pas dites
peuvent être embêtantes pour le couple.
On essaye de parler aux papas et de leur
expliquer que des choses peuvent se
modifier dans leur couple, les papas le
disent aux autres papas.
On a donc essayé d’apporter du conseil
de parents aux parents en faisant des
permanences deux fois par mois à la
maternité : on essaie d’organiser des
rencontres pour tous. C’est un moment
de partage d’expériences et on essaie de
voir sur quoi on peut pécher. Par
exemple en ce moment on a un
problème avec les bébés qui ont des
sucettes : on ne sait pas comment
aborder la question.
On fait également un relais téléphonique.
Une maman répond au téléphone à
toutes les questions qui peuvent se
poser.
Depuis quelques années on a également
développé le soutien à la parentalité
avec la CAF. Pour nous ce n’est pas la
maman qui allaite mais les parents. Un
papa qui n’est pas d’accord avec
l’allaitement ou qui ne soutient pas une
maman c’est un allaitement qui échoue.
La relation du papa avec son bébé allaité
est très importante.
Par contre, souvent, ce sont les mamans
qui ne laissent pas la place aux papas.
On essaie de travailler sur ce point. Nous
sommes intervenus auprès de la mission
locale pour demander aux mamans si
elles laissent la place à leur mari. La
maman doit faire un travail sur elle-
même pour accepter de laisser le bébé
au papa où en tous cas de laisser une
place au papa dans le quotidien de la
mère avec son enfant.
Les enfants grandissant, cela a débouché
sur la création d’un groupe papas qui
fonctionne depuis cinq ans. Des papas
viennent parler de tout à d’autres papas.
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La CAF et la DDASS nous ont
accompagnés pour créer un lieu pour les
papas. Du coup, au sein de l’association
s’est créé un groupe de papas qui
fonctionne quasi en autonomie et qui
accompagne les papas. Pour faire venir
les autres pères, on a trouvé un
système : chacun amène un copain. Le
soutien à la naissance, à l’allaitement et
à la parentalité passe aussi par les
papas.
Ce qui nous parait vraiment important
dans le soutien à la naissance ou à
l’allaitement, que ce soit à la maternité
ou dans une autre structure, est qu’il
existe un endroit relais dans lequel on
peut avoir des réponses techniques. Cela
permet d’ôter certains blocages aux
parents pour leur permettre de se
consacrer à la relation avec leur enfant.
C’est important par rapport à la confiance en soi. Autour de nous, quand on rentre à la maison, il y a plein de bonnes âmes qui viennent avec plein de bonnes intentions et finalement rien de très objectif. Une fois que l’on a réglé toutes ces questions techniques et physiologiques normales, cela redonne confiance en partie à la mère. C’est pouvoir apporter une autre réponse à une remarque que l’on a pu nous faire, un commentaire entendu…
Sur notre plaquette apparaît cette petite
phrase : « Allaiter au sein c’est bien,
allaiter au biberon c’est bien aussi ».
Nous ne sommes pas pro allaitement
mais pro parents. Notre principe est de
dire que l’allaitement, c’est super mais
parfois on se rend compte qu’il y a des
mamans qui allaitent pour des raisons X
ou Y mais sans le vouloir, cela se passe
mal… Elles avaient besoin d’entendre
quelqu’un qui leur dise d’arrêter, que ce
n’est pas grave de passer au biberon.
Elles ont besoin de l’entendre pour
déculpabiliser et s’autoriser à passer à
autre chose. On leur dit souvent
« bouchez vous les oreilles et écoutez
vous, vous ». Le but est qu’elles aient le
choix, qu’on les écoute et qu’on ne les
critique pas et qu’elles puissent choisir à
deux.
A tous les stades de ces conseils, on a
cherché à avoir des réponses précises à
des questions qui sont toujours
individuelles : on est obligés d’adapter le
discours. C’est de l’écoute et du respect
dans le choix de continuation ou d’arrêt
d’allaitement. Le but n’est pas d’allaiter
trois ans mais de faire ce qu’on sent
qu’on doit faire et d’essayer de le faire le
mieux possible.
Par contre si quelqu’un veut allaiter longtemps nous sommes là aussi pour soutenir dans ce choix.
Nous avons recherché la relation avec la
maternité : c’est très important pour
nous d’avoir le personnel à nos côtés.
C’est une relation conjointe, de
partenariat. Ce que l’on ne sait pas faire,
on le laisse à la maternité et
inversement la maternité nous laisse une
porte complètement ouverte : aux cours
de préparation à l’allaitement, c’est une
bénévole qui intervient. Nous sommes
également reconnus par les pouvoirs
publics (mairies, CAF…) : ils donnent
notre nom comme relais parentalité.
Nous répondons à environ 400 parents
dans l’année avec 50 membres
bénévoles par an dont une trentaine
actifs. Les parents recherchent des
réponses ponctuelles, de la convivialité
dans l’approche parentale (il y a
probablement un manque dans ces
relations entre parents). Les parents
apprécient que l’on n’ait pas d’étiquette
institutionnelle.
Par contre, le passage du relais à
d’autres parents devient important. Nos
enfants grandissent, d’autres
préoccupations apparaissent. C’est
évident pour nous que nous continuerons
d’accompagner. Ce travail a également
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été réalisé sur Le Creusot mais nous
n’arrivions plus à assurer les
permanences. On réfléchit à la solution.
On a également du mal à impliquer les
parents car il faut y passer du temps et
c’est le problème. Nous sommes en train
de passer le relais. Nous, on va
continuer sur la parentalité et nous
allons passer le relais à des mamans qui
sont plus dans la logique de la maternité,
avec des petits enfants, qui ont d’autres
idées, d’autres énergies, qui ont envie de
développer d’autres choses dans
l’association.
On sera toujours là en soutien et les
choses se feront sur plusieurs années.
Nous sommes toujours sur Montceau
malgré le déménagement de la
maternité mais nous étudions les
possibilités de travail avec le Creusot.
Mais les mamans de Montceau auront
peut-être besoin d’encore plus de
soutien sans la maternité.
Les mamans, du fait de devoir accoucher ailleurs, ont l’impression d’un déracinement. C’est important que dans le suivi et l’après elles puissent avoir des relais dans leur ville. Nous allons donc continuer au Centre de périnatalité de Montceau.
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