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1 f
40f!
" AOUT · SEPT · 1965 VOL. 1 • NO. 3
'la Vigne AA"
Dr DANCEY
LES TROIS HÉRITAGES
PARABOLE MODERNE
CINQ CAUSES DE SUCCÈS
MES AMIS. LES ALCOOLIQUES
1. Nous avons admis que nous étions impuissants devant l'alcool - que nous avions perdu la maltrise de nos vies.
2. Nous en sommes venus à croi re qu'une Puissance supérieure à nous mêmes pouvait nous rendre la raison.
3. Nous avons décidé de confier notre volonté et nos vies aux soins de Dieu tel que nous le concevions.
4. Nous avons çourageusement procédé il un inventaire moral. minutieux de nous-mêmes.
5. Nous avons avoué à Dieu, il nous-mêmes et il un autre être humain lu IU:lture exacte de nos tOl'tg.
6, Nous avons pleinement <:(lnsenU i'l ee que Dieu éliminAt tous ces dérauts de caractère .
• 7. Nous Lui 2vons humblement demandé de fairc disparaltre nos déricien-ces.
8, Nous avons dressé une liste de toutes les personnes que nous avions lésées et nous avons résolu de lcm' rairc amcnde honorable.
9. Nous avo(1.S réparé !lUS turts dircctcmcnt cnvel'S ces personnes, p;ll"
tout où c'était possible, sa uf lorsqu'cn ce faisant nous pouvions 1(':.11'
nuire ou faire tort à d'Hutres, 10. NOliS avons poursuivi notre invcntaire pcrsonnel ct promptement admis
nos torts dès que nous nous en sommes aperçus, 11. Nous avons cherché par la prière et la mêditation il. améliorer notre
contact conscient avec Dieu tel que nous le concevions, Le priant seu lemenl pour connaltre Sa volonté à notre égard ct demander la force de l'exécuter.
12. Comme rêsultat de ces étapes, nous avons connu un réveil spirituel, nous avons alors essayé de transmettre ce message aux alcooliques et de meUre en pratique ces principes dans tous les domaines de no tre vie.
ALCOOLIQUES ANONYMES Alcooliques Anonymes est une société d'hommes et de femmes Qui met
tent en commun leur expérience, leur énergie et leur espoir dans le but de résoudre leur problème commun et d'en aider d'autres à se rétablir de la malAdie de l'alcoolisme.
La seule condition requise pour devenir membre des A.A. est un désir d'arrêter de boire. Il n'y a pas de frais d'admission et nous nous supportons pas nos propres contributions, A.A. n'est allié il. aucune secte ou confession ct est indépendant de la politique et de toute organisflLÎon ou institution: il ne désire s'engagel' dans aucune controverse, n'appuie ou ne s'op· pose à <lucune cause. Notre but premier est de demeurer sobre et d'aide!' les autres alcooliques à le devenir,
TABLE DES MATIÈRES Vol. 1 - No. 3
Page Dr Dancey .... .......... 2 Mais je suis différent .. . ......... V.B. Danbury Corn. ~ Une parabole moderne Rocky MounLain News 4 A.A. les trois héritages ...... Dave B . Montreal 6 Format. d'assemblée .' .... Frank N. Newark 8 Huit points l;ill r l 'harmonie famil iale C.R.V. Newark 9 Cinq causes de succès Rolland Boyle s.j. 11 La solitude peut avoir une fin Allan B. Stanford 12 J e m'appuie sur AA. pour refaire ma vie .... Maurice L. Mont. 15 Mes amis, les alcooliques Dr Pierre Thibaudcau, M.D. 16 La nécessité d'un changement ." E.L. Vermont 18 La tentation sommeille toujours E.D.K. Syracuse 20 Un programme égoIste .' .................... ..... ... E.R. Moorestoun 23 Le bonheur est à ce prix .. ... .......... Vincent L. Mont real 25 La mor·t d'un alcoolique .. ...................... N.E. Merces Island 26 L'alcoolique doit changer
sa personnalité .... .. .. ...... ......... J ean Maurice L.M.H. 30 A Lous les membres et groupes Comité de la conférence 31 Pourquoi pas? .... .... ..... .................. . 32
"La Vigne AA"
LA VIGNE AA public les expériences et les opinions des membres AA ainsi que des articles d'intérêt sur l 'alcoolisme. Les opinions émises dans ces articles ne doiven~ pas êtrc attribuées à la So~iété des Alcooliques Anonymes dans son ensemble et n'engagent pas les Alcooliques Anonymes ni "La Vigne AA",
LA VIGNE AA est publiée tous les deux mois par le Co-mité des Services Généraux AA du Québec.
Case Postale 1566, Succursale B, Montréal 2, Canada,
DrDANCEY
New York . Le 8 avril 1965, le président du Bureau des Services Gé
néraux des Alcooliques Anonymes, le Dr John L. Norris, an~ nançait l'élection du Docteur Trav is E. Dancey. comme Syndic de ce bureau. Le Dr Danccy est Chef du Service Psychiatrique de l'Hôpital Reine-Marie des Anciens Combat tants, à Montréal, et aviseur en psychiatri e auprès du Directeur Général des Services de Traitements au Ministère des Affai res des Anciens Combattants.
Les Alcooliques Anonymes, une association d'hommes et de femmes qui se sont groupés pour résoudre leur problème commun et a ider d'autres Il sc réhabili ter. on~ selon leur tradition invité des non alcooliques comme des alcooliques à siéger Il Jeur Bureau des Syndics.
En outre, le Dr Dancey est psychiatre-senior à l 'Hôpital Générail de Montréal 'Ct professeur-associé en psychiatrie, à l'université McGHl,
Le Dr Daneey ful nommé à son poste actucl à l 'Hôpital Reine-Maric des Anciens Combattants ct au Ministère des Affaires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la pratique privée de 1947 à octobre 1957, alors qu'il 'retournait à un emploi permanent à l'Hôpital Reine-Marie dcs Anciens Combattants et au Ministère des Affaircs des Anciens Combattants,
Le Dr Danccy fit du service comme psychiatre dans l'armée canadienne de septembre 1942 jusqu'au mois d'août 1945, En Octobre 1944, il était nommé Officier-Commandant de l'unité No, 1 "Exhaustion",
li cst né le 22 décembre 1905. à Aylmer. Ontario. ct fit ses études a J'Université McGill de 1926 à 1934, Il s 'occupa de service interne à l 'Hôpital Général de Montréal jus
' qu'en 1935 et à ~'Hôpital Protes tant de Verdun jusqu'cn 1942.
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• Mais je SUIS différent Ce soir-là, nous avions un
homme comme conférencier. Agé d'une soixantaine d'années. son discours fut. très court.
Il nous p a rla de bars de dernier ordre, de nui ts passées à la belle étoile ct de prisons. Le regard de mon parrain croisa le mien. Mes trentedeux ans ayant ète un rêve de confort ct. de sécurit é. comment po u v a is - j e iden tifier mon hi stoire à la s ienne qui était si différente? Mon parrain n'a pas eu à s 'en préocupcr. J e J'ai iden tifi é e - complètement - s ur toute la ligne; el je le fa i s encore.
"M a is je suis dirférent", voilà une protestat ion souvent. prononcée par les nouveau x venus. Et ils le sont. Nous sommes t ous différen ts en ce qu i a trait aux événements de not.re vie. L'histoire de quelqu 'un n'est. jamais iden tique à celle d'un au tre. Mais les événements n'en sont que 1 e s grandes lignes. Ce qui forme les événements , dans une vic humaine, provient du fond du coeur ct de l'âme de chacun de nous. Cc confé rencier avait p leuré dans l'cau de vaisselle d'un bi s t r 0 sale ei j'avais p leuré dans une cuisine de banlieue. Nous avons pleuré pour les mêmes raisons, et avec le m ê m c désespoir. No-
tre expérience intime était la même.
Il avait t rois années dans A.A. à me r aconter, et aucun de mes livres, de m es brillants amis, n i de mes médecins n'a pu me dire ce que cct homme pouvait m'expliquer J 'ai revécu sa vie avec lu i. et qua nd il parlait de ses t rois ans dans A.A .. je pouvais aussi y voir de merveilleuses poss ibilités. Et je me suis remis à espérer.
Ma Pu isssance Supérieure a ouvert mon coeur ce soir-là. S i j e n'avais écou té qu'avec mon esprit, je n 'aurai s entendu que les différences et rien de plus. Quand un nouveau venu t rouve difficile de s'identifier, et se plaint "Qu'il est différent'", je pense de nouveau à ee soir-là et j'essaie de lui expliquer comment écouter un conférencier A . A ., comme n t lire ent re les lignes. comprendre les évènements et le choc de chaque expérience, sans égard Ô. ce qu'clle cst .
L'épanouissement d e mon coeur, à cett e assembléc. était un don de ma Pui ssance Supérieure. Mon devoir, maintenant, est de maintenir mon coeur et mon esprit ouver ts à tout ce que j'entends. CeLle ligne de communication ouverte est. ma ligne de vie, et je la tiens ouvert.e pour vivre.
J .B. Danbury. Conn.
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UNE-PARABOLE MODERNE Espérons qu'elle ne s'applique pas à nous. Nous remercions l'éditeur Wes French, du "R 0 C k y
Mounlain News", de Denver, qui nous a accordé la permission de reproduire cet article, et F .P. qui nous l 'a fait parvenir.
La Rédaction.
Dans un bras de mer dangereux où il y a sou vent des naufrages, il y avait une fois un post.e de secours très rudimentaire. Il consistait en une petite hutte où il n'y a v ait qu'une chaloupe, mais que 1-q li e s secouristes dévoués faisaient constamment le gue t sur la mer. Sans pen s e r à eux-mêmes, ils allaient jour et nuit dans des embarcations, cherchan,t les naufragés .
Plusieurs vies furent. sauvées grâce à ce merveilleux peUt poste qui atteignit li n e g Tan ct e renommée. Plusieurs des rescapés désiraient se join~ cire à l'équipe des secouristes et donner leur temps, 1 eu r argent et leurs efforts pou r con tri bue r à ce magnifi-
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qu-e travaîl. On acheta de nouvelles embarcations et on entraîna des équipes additionnelles. Le petit poste de secours se mit à se développer.
Quelques-uns des membres du poste étaient maintenant insatisfaits d'une hulA,e aussi rudimentaire et si pauvrement équipée. Ils rêvaient d'un endroit plus confortable comme premier refuge des rescapés de Ia haute mer. Ils remplacèrent alors les lits et les civières d'urgence et installèrent un ameublement plus adéquat dans un local agrandi.
Le poste de secours devint alors un lieu populaire de rassemblement. Ses membres le décorèrent avec goüt car ils avaient décidé d'y passer aussi leurs [oisirs!
Les membres intéressés à prendre la mer se firent plus rares et on en vint à engager des équipes spécialisées pour aIler au secours des naufrag-és. Les raisons d'être du club demeuraient les mêmes et on pouvait encore voir ses armoiries parmi les décorations. Il y avait même une barque de sauvetage symbolique dans la salle où se tenaient les cérémonies d'initiation.
Dans le même temps, un paquebot fit naufrage sur la
côte, et les équipes de secours ramenèrent des barques remplies de naufragés à demi-noy é s et souffrant du fro id. Quelques-uns étaient de race noire, d'autres de race jaune.
Le club somptueux fut considerablement détér ioré. C'est pourquoi le comité fit immédiatement bâtir une salle de douches, à l'extérieur du club. où les victimes des naufrages pourraient se nettoyer avant de pénétrer à 1 "intérieur.
A la réunion suivante, une scission se produisit parmi les membres. La majorité voulait que l'on cesse les activités de sauvetage parce qu'elles nui saient à l'activité sociale du club. Quelques membres insistèrent pour garder le sauvetage comme but primordial d sou 1 i g n ère n t que le
nom était e n cor e celui de "Poste de sauvetage". M a i s ils furent défaits au vote et on leur dit qu 'ils feraient mieux d'organiser leur propre poste de sauvetage à un autre endroit de la côte C'est ce qu'ils firent. .
Au cours des années, le nouveau poste subit les mêmes changements oui s'étaient oroduits au premier. Il ·se transforma en club chic, mais un aut re poste de sauvetage fut fondé. L'histoire continua à se répéter, et si VallS visitez cette côt e, aujourd'hui. vous y trouverez une série de clubs exclusifs tout le Jang du rivage.
Les naufrages sont fréquents dans ces eaux. mais la majorité des naufragés périssent noyés.
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, A.A. LES TROIS HERITAGES
PAR DAVE B.
Les fondateurs et les membres aînés d'Alcooliques Anonymes nous ont laissé trois legs en héritage.
LES DOUZE ETAPES, nos moyens de salut, furent notre premier legs. Chacun de nous doit les considérer comme un bien personnel et s'en servir selon sa conception. A vous, hommes et fem mes qui franchissez le seuil, elles sont un mes s age d'espérance. Elles vous diront des mo ls étonnants: "c'est possible, comme ce fut possible pour tant d'autres avant vous". Ces étapes sont, en fait , un mode de vie qui peut amener une personne condamnée à m 0 r t ou vouée à la folie, à vivre une vie normale. empreinte de bonheur. Elles sont d'une essence très intime. Au toul.. débu t, nous sommes si soucieux de garder notre sobriété que, naturellement, no u s consIdé· rons les autres dans le grau· pc, et A.A. dans son ensemble, comme à notre service personnel. Et il doit en être ainsi.
Au fur et à mesure, cependant, que le miracle se déroule et que la sobriété se praIon g e, nous constatons que, pour conserver ce que no u s a von s trouvé, il nouS faut nous en départir et c'est sans doute ainsi que nous aidons un plus nouveau venu et que nous devenons parrain. Pl li s
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tard, nous prenons intérêt aux progrès d'un groupe, peut-être sommes-nous conférenciers -ou acceptons-nous tour à tour les fondions de secréta ire ou de président. Tout ceci résulte, de fai t, de l'effort consenti à suivre les étapes suggérées . Nous commençons à assumer des responsabilités et nous sentons que nous pouvons faire oeuvre utile. C'est un genre de croissance dont les autres se rendent compte à cause de son évidence alors que nous-mêmes semblons ne rlcn constater. Et le miracle dans tout cela, e'e~t que nous pouvons vivre sans alcool. Les étapes sont, alors nos moyens de salut. Elles sont la pierre angulaire du nouvel édifice de notre vie.
Le second legs qui nous fut confié s'intitule: LES DOUZE TRADITIONS. Elles sont le fruit de l'expérience des groupes au fur et à mesure que A.A. grandissait et que ceux-là se multipliaient par tout le continent. Avant la tradition écrite, les individus et les groupes furen t les auteurs de faits merveilleux ou d'initiatives inquiétantes. Certains, recherchant la célébrité ou le prestige auprès de la presse ou du grand public, firent fi de l'anonymat. Un g r 0 u p e mettait en ondes un prog-ramme de radio préjudiciable à d'autres groupes. Notre liste
d'adresses servaiL aux fins publicitaires de receL Les ou panacées "infaillibles" de guérison. Chaque groupe avait sa propre conception et ses idées personnelles pour la met.t.re en oeuv r e. Nous avions b esoin d'une ligne de conduite -et c'est ainsi que les douze trad itions nous furent données. Elles ne sont ni des règles, ni des lois, mais le fru it des expériences bonnes ou mauvaises que nous avions vécues. Les douze étapes sont nos moyens de salut personnel; les douze traditions fur en t élaborées pour assurer la survivance de chacun des groupes et de A.A. tout entier.
Le troisième legs régit LES SERVICES DES A.A. a u x ée h e I on s local, régional ou mondial. L'expansion des A.A. rendit ces services essentiels. L'échelon local se compose des secrétaire, président. trésorier et préposé au café, ctc. L'échelon régional comprend t es services inter-groupes suivants: approvisionnement en do c umentation, préparation d'a ssemblées ouvertes, organisation de d iners anniversaires et relations publiques. Il va sans dire que le plus important de tous nos services est, sans cont.redit., le service téléphonique qui voit à ce qu 'un membre réponde à toute demande d'aide. Au Clin groupe 10 cal ne peut espérer résoudre t.ant de difficultés et une tentative dan s ce sens n 'engendrerait. que la confusion. Il est bon de rappeler, à ce moment
quell es sont les différences essentielles et profondes q u i existent entre le bureau de l'inter-groupe et le siège social d'u n e ent reprise industrielle ou commerciale. 0 an s leur cas, le siège social est l'autorité qui dirige et contrôle 1 e s succursales. Chez nous, alcooliques réformés, notre champ d'aotion va à l'encont re de cc principe. Le bureau cent.ral est le serviteur des groupes el doit les servir selon les directives proposées par le comit.é de l'inter-groupe et des services généraux de notre province. Il en est. ainsi de nos services à l'échelon mondial. Ils fonctionnent. selon les directives des délégués désignés à cette fin ·par les provinces ct les éta.ts .
Il serait, sans dout.e, à propos de parler d'organilSaLion. Nous des Alcooliques Anonymes, en tant que groupes ou individus, ne reconnaissons aucun règlement. En d eh 0 r s des principes les plus généreux d'A.A., nous pouvons refuser un ordre si olel est not re désir. La seule condition d'affiliation est un désir d 'arrêter de boire. Cependant, même à. l 'échelon du groupe, nous avons besoin d'un certain degré d'organisation. Oublions, pour plaire à tous, ce mot "organisation". Comme d é j à men t ion n é, il nous faut qu e 1 qu ' u n pour trouver des locaux et préparer 1 e s réunions; il nous faut quelqu'un pour voir à l'approvisionnement en documentation,
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l
en confé renciers ; il nous faut quelqu'un pour s'occuper du ca fé, des collectes, et cela néces s i t e une forme quelconque de préparation et d'action, De même, l'inter-groupe, responsable de notre t ravail de bureau, do i t fonctionner, a ut ant que faire se peut, selon les qualités d'un bureau normal d'administration, Que dire, alors, de 'la fonction de nos services généraux .si on nc reconnaît ni système, ni pouvoir de réalisation! Cette façon de comprendre et d'agir n'entre pas en conflit en aucune manière avec "ni lois, ni législation".
Il y a une auLre remarque que nous entendons souvent dans nos réunions : "Nous n'avon s pas de cotisation ou d'h onoraires, mais ." F ranchement, je n'aime pas beaucoup cette réfl exion. Nous n 'avons pas besoin d'une fo rtune, d'accord. Il nous faut, cependant de l'argent. Nous refu s ons les dons étrangers; quelqu 'un doit donc payer 'la location des lieux de réunions. la littéraLure, etc. , et je ne sais qui ce sera , si ce n 'est vous, moi et nous tous. Nous n 'avons aucune contribu tion. -c'est vrai, - mais nous pour qui c'est possible. n'avons-nous pas un devoir, s i nous voulons vivr e, grand ir et t ransmettre ce message qui nous fut donné? Où serions - nous, MES AMI S, si quelqu'un. comprenant ce devoir de la charité n'avait, de ses deniers,
, gardé aa porte ouverte .
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Format d'assemblée
Frank N., du Groupe Ironbound, de Newark, N,J., nous dit q u'il e mploie souvent la formule comme rciale suivante {légè reme nt a brégée ic i J lo rs de ses confé rences.
"Cette as'semblée vous est présen t ée pa r un produit qui s'a p pe ll e sobr iété , oHert so us divers emballag es attraya nts tels que séré nité , foi, e spérance et charité. Le produit n'a qu'un format - en quantités de 24 heures - et l'approvisionn ement est illimité. Votre agent local, c'est une asse mblée des AA.
"Si vous avez de la difficulté à t ro uver ce f.- . ,duit, nous vous suggérons de continuer à visiter votre agent local. Si vou s le voulez réellement vous y trouverez votre part. Si vous l'obtenez, vous serez le plus grand g~ ~ gnant. Si vous n'en voulez pas, vou s serez le seul perdant,"
~".:!l !- ; . . -
On dit qu'elle a vendu son histoire à la "Revue Mondaine".
HUIT POINTS SUR L'HARMONIE FAMILIALE Après l'enthousiasme de ma
première année de sobriété, je me suis rendu compte de mon désir sincère et constant de demeurer sobre, mais mes parents eL ma famille commencèrent à Lout détériorer à force de disputes. d'escarmouches, et d'embarras avec mon épouse et mes enfants.
Après six ou huit mois de difficultés, ça commençait à m'inquiéter fortement. S 0 ngeant que favais arrét-6 de boire en faisant quelque chose à ce sujet dans A.A., je décidai d'essayer de faire la même chose en ce qui concernait ma condition familiale si désagréable, c'est-à-dire mon épouse et mes deux enfants adolescents. La première chose que j'ai faite a été de parler de mon problème avec un bon ami et me m b r e A.A. Ses con -
seils m'ont amené à prendre une décision qui a eu pou r résultat de me rendre la vie plus heureuse et plus paisible.
Les huit points sont les suivants:
1er: Considérer 1 e s faits: (A) Votre situation présente est le résultat direct ou indirect de votre nature a lcoolique. (B) Ca prend deux personnes pour argumen ter et aucune des deux ne gagne sincèrement et ça n'accommode ni l'une ni ·l'autre.
2éme: Le désir de mettre fin aux discussions et aux disputes. puisque continuer apporte le malheur à tous ceux qui sont concernés et poss iblement la désunion de la famille et l'éloignement des amis.
3ème: Vous devez agir ainsi pour quelqu'un que vous
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aimez et non pas pour vousmême; autrement votre désir serait égoiste,
4ème: Arrivez à décider qu'il n'y a qu'une personne qui a le pouvoir de changer et c'est vous-même sans le consentement d'une autre personne.
5ème: Vous devez éliminer tout votre ressentiment. envers la personne Que vous voulez aider, Le pardon complet. des fautes passées ou présent.es est nécessaire.
Gème: Ne vous permet.t.ez en aucun t.emps de discuter ou d'embarasser, quelle que soi t. l ' importance du sujet , parce que si vous imposez votre vo,Ionté à cette personne, vous n'accomplirez aucun résultat concret.
7ème: Résistez à ~ 'împulsion d'argumenter a v e c la même détennînation dont vous vous servez pour résister au désir de prendre un premier verre.
Sème : Aussitôt que vous êtes satisfait d'avoir réussi avec ce programme au sujet de lIa première 'P ers 0 n n e choisie vous pourrez continuer avec d'auLres Que vous aurez choisies de voLre propre gré.
Un vieux proverbe dit: "La preuve d'un 'bon gâteau, c'est qu'il soi-t tout mangé".
Avec ce programme je suis heureux, tout va bien sobrement et j'espère que ça pourra aider au moins un autre membre aux prises avec une situation semblable à celle où je me trouvais,
C,R.V., Newark, Ohio,
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Peut-être que ça réussira.
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, CINQ CAUSES DE SUCCES
En définitive, le succès des Alcooliques Anonymes tient à cinq causes principales.
1. Ils onL une vue complète du problème (de l'alcoolisme) l'envisageant sous son triple aspect: physique. psychique et moral. A moins d'un rajustement de l'homme total. pensent- il s, la sobriété définitive est impo$Sible.
2. Ils remplacent la peur par la conf iance. Les nouveaux venus expérimentent ce bienfait dès leurs premiers contacts a v e c les membres plus âgés de l'association.
3. Ils ont la conviction prof 0 n ct e qu'on est alcoolique pour la vie: on peut arrêter le cours de la maladie, on ne pet.:l pas la guérir.
4. Ils ont tendance à placer leur sécurité et leur espoir de sobriété en Dieu, le Maître tout-puissant en qui se trouve la seule vraie source de sécurité et de vertu.
5. Ils recourent., enfin, à la thérapeutique de ~roupe pour aider l'alcoolique à triompher des pl'étextes et faux-fuyants qui le harcèlent longtemps, même après plusieurs années de sobrieté, et que les personnes non alcooliques comprennent difficilement. Parce que l'alcoolisme comporte une obsession, il est lmpossible de s'en guérir tout seul; mais c'est relativement Cacile avec de l'aide. Les A.A. ne guéris-
sent pas l'alcoolique de son allergie; mais, par leur thérapie de groupe, ils le libèrent de son obsession. Chez eux, on devient membre en admcttant qu"on est alcoolique; on persévère dans la sobriété sereine en acceptant d"être alcoolique; on devient sobre avee de J'aide; on se maintient sobre en aidant les autres à,le rester.
Les A.A. vous diront: "Si vous voulez boire et le pouvez, c'est votre actaire. Si vous voulez cesser de boire et ne le pouvez. c"est notre affaire." Actuellement, plus de 350,000 hommes et femmes I!oütent le bonheur d'une sobriété sereine, pa r c e que quelqu 'un a compris leur problème et les a a idés à le comprendre eL à le régler.
Extrait du no 5 . Collection "Relations . Mes amis, les damnés de la terre" . Par Rolland Boyle, S.J ,
CONVENTION Pensez-vous à ces réunions
d'affaires tapageuses de jadis qui engageaient une bataille farouche entre "en prendre un autre pour s"amuser" ou "demeurer assez sobres pour assi s ·t e r aux réunions"? Non, nous voulons vous rappeler la CONFERENCE BI LIN GUE PROVINCIALE DES AA. d u Québec. du 8 au 10 octobre prochain, (Voir page 31) .
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LA SOLITUDE PEUT AVOIR UNE FIN Une nouvelle sorte d'amour remplit le vide
Lorsque je SUlS arnve au mouvement. A.A. après l'insuccès de tout. ce que j'avais essaye auparavant, j'étais mal a ct e, dans la confusion el. par-dessus tout, je me sentais t rès seul. Je crois qu'il doit être difficile pour celui qui n 'est pas alcoolique de co mprendre l'mmense solitude de l'alcoolique ou les profondeurs du désespoir auquel la societé nous réduit. Nous sommes rejetés très souvent. par noS employeurs, nos amÎs et notre famille, ou bien nous vivons sous Ia menace ou la crainte -constante d'être rejetés par eux.
Nous en arrivons à croire que ae monde entier nous a rejetés et que nulle par t nous ne pouvons t rouver des gens qui nous acceptent. comme des êt.res humains. Pu j s nous arrivons au mouvement A.A.. nous nous sentons au milieu d'amis qui nous comprennent et qui veulent, qui dé s ire n t même ardemment partager avec nous leur expérience, leur force et leur espoir. Nous devenons des t émoins qui participent à l'un des grands paradoxes de celte fraterni té: à savoir que nous pouvons conserver ce que nous trouvons dans le mouvement
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A.A. seulement en Ile donnant aux autres. Voici comment celà semble s'être produit dans mon cas.
J 'avais eu beaucoup d'expérience de boisson, mais aucune expérience de sobriéLé. Mes nouveaux ami s A.A. m 'ont donné la sagesse de leur expérience et, en le faisant , ont sem blé élargir l'horiwn de 1 c urs propres connaissances; ils sont devenus plus forts en me donnanl la force que je n 'avais pas. J 'avais très peu d'espoir, même au sujet des A.A., mais j'ai trouvé de j'espoir dans le bon exemple que me donnaient ces alcooliques sobres - et en me voyant arrêter de boire. l'espoir qu 'ils m'avaient donné a repris naissance en eux. C'esl donc le groupe A.A. qui m'a soutenu durant ces premières semàines et ces premiers mois difficiles, alors que j'essayais de fa ire ce que me suggéraient nos douze étapes.
Et. pendant tout ce temps, une autre chose - quelque chose que, faute d'un autre mot. j'appellerai ct e l'amour. Ce n'est pas une sor te d 'amour qui a trait au sexe. Il n'y a pas de mot français qui dé-
crit exactement cette émotion, mais il y en a un en grec, le mot "Agapè" qui signifie une sor t c d'épanchement du coeur, u n procédé spontané qui consiste à donner pour Je plaisir de donner, sans s'attendre à des louanges ou à de la gratitude ou à quoique ce soit de la part de la personne à qui l'on donne cet amour. C'est, je crois, une qualité divinement inspirée, qui n 0 li S est transmise dans le mouvement A.A. par les membres plus anciens et que, comme tout ce qui est bon dans notre association, nous pouvons conserver seulement en la donnant aux autres. C'est u ne sorte d'amour qui ne ·trouve de satisfaction qu'en s'exprimant. C'est comme si aes anciennes contraintes et les obses s ion s d'autrefois étaient remplacées par la contrainte nouvelle de prendre soin des autres alcooliques de cette façon toute spéciale.
Voilà la vérité qui se t rouvait renfermée dans les paroles des membres A,A, expérimentés qui déclaraient que c'était moi, le nouveau venu, qui leur faisait une faveur en Œeur permettan t de dépenser de leur temps de bureau et de divertissement pour m'apporter ,le message A.A. C'est
ici que se trouve la sagesse d'une des phrases-clés de notre association - 'que nous n'avons pas besoin d'être les amis de chaque autre membre A.A., mais que Dieu no u s vienne en aide si nous cessons un jour d'aimer chacun d'entre eux.
Le programme A.A. n'est pas un programme religieux. Nous ne faisons part ie d'aucune des succursales des religions organisées. Nous n 'avons à offrir aux gens aucune idée officielle, ni aucune description théologique de la Divinité, el nous ne leur demandons d'accepter aucune forme de croyance. Nous parlons de la Divinité dans six de nos douze étapes, mais toujours en disant "une Puissance supérieure" ou "Dieu ·tel que nous Le concevons".
Mais si le mouvement A.A. n'est pas un programme religieux, c'est un programme spirituel parce qu'il repose sur la conviction que nos problèmes alcooliques ne peuvent être résolus que par l'entremise de l'intervention d'une certaine puissance supérieure à nous-mêmes. Pour moi il est significatif que, partout où vous irez, vous trouverez des
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hommes et des femmes de dif· férenles religions, ou qui n 'onl aucune croyance, qui récitent. le Not.re Père ensemble à la fin de chaque réunion A,A. Les opinions individuelles au sujet. du Père peuvent varier, mais dans notre fraternité on reconnait universellement Sa Pat.erniLé et. not.re dépendance totale à Son égard.
Et. je pense que le program· me A.A. est un programme spirituel à cause de ,l'amour qui est sa force d'action. L'ale a a l i que actif dépense une proportion illogique de son temps à boire, à des ac-tes concernant la boisson, à cher-
cher des moyens de trouver de la boisson, à lenler de justifier ou de cacher le fait qu'il boit, à des efforts dans le but d 'éviter les conséquences de la boisson. Quand ces actes disparaissent de la vie de a'a}coolique qui devient sobre, ils laissent un immense vide, et ce vide do il être rempli. J e pense que les actes el les manifestations répétées d'amour dans A.A. , les choses que nous faisons parce que nous nous soucions des autres alcooliques, remplissent ce vide. C'est un des éléments principaux de not re succès.
Allan B., Stanford, Conn.
Un de mes amis est ent1"é la et personne ne l'a revu depuis ce temps .
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JE M'APPUIE SUR A.A. POUR REFAIRE MA VIE
Issu d'une bonne. mais pauvre famille. je dus commencer très jeune à travailler. J e remet~ais tout mon salaire à mon père qui me laissait un dollar par mois pour mes dépenses.
Alors survint la guerre, je m'enrôlai dans le Corps MédicaL C'es t là je crois. que je commençai à boire pour de bon. J e buvais pour oublier. je buvais pour rêver. J e m'imaginais lorsque j'étais ivre que l'armée ne pouvait se passer de moi; je me voyais capitaine. major. colonel. etc. . . Mon imaginat ion aliment é.e par l'alcool n'avait pas de limites.
Libéré de l'armée pour raisons médicales, je m'engageai dans la marine marchande. Mon a1coo:ismc s'agravait de plus en plus. Mon instabilité me fit changer souvent d'emplois jusqu'à devenir colon sur un lot en Abitibi. Aussi. je m'étais mari6; cela ne me fit point arrêter de boire. Je continuais de préférer la bouteille à tout aut re chose. Mon mariage se désintégra; je me conduisis comme un irresponsable, toujours à cause de l'alcool et me voilà rendu ici. à l'I nstitu t Leclerc.
Donc, après mûre réflexion, je décidai de me joindre aux A.A. C'est ainsi que j"en vins à la conclusion que les A.A. représentent pour moi la solution à presque tous mes problèmes. Car, si je m'abstiens de boire, je suis naturellement laborieux. social et je suis assuré qu 'en demeurant. sobre, je deviendrai un actif pour la société et non un fardeau tel que je le suis présentement.
En tout.e franchise, je puis dire que le mouvement kA. a été pour moi un appui moral et un moyen sûr pour me réhabili t er.
Maurice L.
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MES AMIS, LES ALCOOLIQUES Dr Pierre Thibaudeau. M.D.
Pourquoi, mes amis? Pour une foule de raisons.
P ar c e que les alcooliques désireux d 'arrêter de boire représentent, pour le médecin, la catégorie des malades 1 es plus fascinants à ét.udier eL à aider el les plus reconnaissants après leur réhabilitation. Ils son\.. le genre de clients qu i procuren t. le plus de satisfaction au médecin Qui tient à être considéré leur a mi.
Je ne veux pas froisser les autres malades. parce qU'cn définitive, il n 'y a pas que les aJc.:ooliques qui m'aient gratifié de cette amitié el de cette reconnaissance réconfortantes. Mais disons que c'est. panni les a lcooliques réhabili tés que j'ai rencon t ré le moins d'ingrats. A ce moment-ci de mon exposé. je devrais donc avouer que mon attitude est égoiste, du moins autant que celle des
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alcooliques sobres qui clamen t que leur dévouement pour les alcooliques dans le bain part d'un motif tout aussi intêresse; c'est-à-dire qu'ils ont besoin d' a ide r les autres pour se maintenir eux - même~ sobres. Quant à moi, les alcooliques que j'ai pu aider m'on t comblé d·un sentimen t de confiance et de reconnaissance auquel mon âme ci e médecin ne peut demeurer insensible.
Mais ce n·est. pas t ellement par cet aspect- là que je trouve les alcooliques fascinants a aider.
Cela découle plutôt du fait que le dépistage de la ou des causes qui ont poussé ces malades à boire est une aventure extraordinaire et. passionnante. Une fois que le médecin a réussi à percer le mys·tere, les rés ult a ls obtenus sont tellement impressionnants que
le miracle, pour lui, opère indéfiniment: le médecin n'arrive pas à être blasé devant le succès et l'émerveillement qui se reproduit fidèlement.
Pour d'autres raisons, encore. Il y a aussi que. par un heureux concours de circonstances, les alcooliques sobres constit.uent une rare collection de personnes très spirituelles et gaies; ils ont l'espri t d'à propos développé à un po i n t tout à fait réjouissant. Ils ont une bonne philosophie de la vie . J e me su is mêlé fréquemment à des groupes d'alcooliques; c'étaient sur tout des "Alcooliques Anonymes". El ces gens-là m'ont fait passer d"inLenses minutes de gaieté et d'émotion.
De gaieté, par c e qu'un grand nombre d'entre eux sont. exubérants de joie; ils ne semblent pas s'habituer à leur bonheur qu'ils ne croyaient plus possible, eux qui ont souvent connu l'abîme de Iïg-nominie et qui ont bu la lie du
vin. Leur bonheur a beau dater déjà de quelques années et meme de plusieurs. jamais ils ne cessent de se proolamer heureux comme jamais auparavan t et toujours continuentils de trouver 1 e u r félici t é toute neuve. Et ils sont gais .
Ils sont émoùvants, aussi. Dès qu'ils sont placés dan s une atmosphère appropriée, c'est-à-dire d'amitié et de compréhension, ils se sentent constamment le besoin de raconter dans Quelles rapines l'alcool les avait conduits. Nous se ntons, alors que leur coeur est encore gros, même après plUsieurs années de sobriété. d'avoir été la cause dc tant de souffrances, de privations, de déshonneur parfois. de tant de cha g r i n s dont leur famille, leur femme el leurs enfants, ont été les principales victimes.
N'est-ce pas qu'Us sont intéressan ts à tous points de vue, mes amis les alcooliques?
G. Gagné
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La nécessité d'un changement Après une certaine période
de sobriété heureuse. me scntant confortablement installé dans un nouveau m 0 ct c ct c vie. j'ai pensé que, si je voulais le pratiquer, il me fa llait travailler pour le conserver.
Durant. la première pér iode de sobriété. on a l'impress ion de sc redécouvrir eL on en ressent.. une espèce d'amourpropre. On a l'impression que celte sobriété qui nous conduit à ce sentiment intérieur est la clef de tous nos problèmes. Nous ne songeons pas cependant. que notre pcrsonalit.é demeure in tacte. Nous n'analysons pas certains de nos act.es qui seraient pour le moins discu tables et. nous avons tend a n c e à les excuser. Nous nous croyons dans la ligne droite parce que nous sommes S 0 b r c s et nous oublions le point primordial: qu 'un alcoolique sobre garde quand même ses habitudes eL ses tendances coerciti ves et qu 'il peut e n co r e causer infin iment de tor t.
Ma propre expérience m'a fai t comprendre que si je ne réa gis pas dif fé remment et froidement en toutes circons-
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tances et que si je ne corrige pas autan t que poss ible mes émotions et ma manière de voir, je n 'aurais pas une sobriété heureuse.
Il est évident que notre man i ère d'agir ct ct e penser était erronnée pu i sq u' i 1 nous fallait recourir à l'alcool co m m e catalyseur. Si nous constatons ccc i et si nous voulons une vie dirférente, il nous faut commencer par fa ire un inventaire el. envisa~er calme· ment nos vies passées el. en venir à la conclusion qU'un changement est nécessai re.
Le fai t d'avoi r été un buveur habituel prouva it que je devais procéder à la t ransformation complète de ma personalité. Le premier pas à faire: l'inventaire moral.
La citation: "La vengeance est douce se rvie froide" me vint à l'espril. Je chér issais si bien la mienne qu 'elle devenaiL de la véritable glace. Ma haine. ma rage et mon ressentiment. si nuisibles fussent-ils pour les auLres, se tou rnaien t invariablement contre moi.
J 'ai vite compris quïl -était essentiel de me défai re de tou tes ces impulsions destructrices
une dure leçon à apprendre, j'avais si bien nou rri ces tendances dans le passé. J 'entends encore ma voix s'élever dan s le passé, j 'entends encore ma voix s'élever dans une discussion. mon coeur secoué de rage, pour ne plus me souvenir par la sui t e de quoi il S'agissait.
La générosité, la prodigRlité même de l'alcoolique sont reconnues, quand on est saoül, bien entendu. Pendant nos périodes sèches, nous devenons avares, (II faut être sûr d'en avoir assez pou r une autre bout.eille, la dernière, comme de raison). Etre prodigue de son argent peut être un signe de générosité. mais se donner soi-même spontanément est le but que j'aimerais pouvoir atteindre. Il m'arrive encore d'élever la vO Îx dans une discussion, la rage et les palpitations en moins, ei je réussi s à ne pas m'écarter du sujet discuié,
J e crois que ceux d'entre n a u 5 qui croient en une P u i s S ft n c e supérieure pourraient a p p el e r cela un réveil spirituel; 1 e s principes que j'applique à ma sobriété peuven!. être désignés comme humaniiaires et je suis convaincu que ce qui assure la vitali té du programme A,A. est j' in terprét.ation individuelle des 12 étapes. Mes pensées f'l mes aclions son!. le résu ltat d'un effort constant pour devt:nir un être meilleur.
Etre meilleur veut d ire Que
je dois mettre de côté cette ambition injusWiée de prim cr dans tous les domaines, Maitriser ces attitudes infantiles et développer une tolérance qui ne veut pas nêcessairement dire "tolérer", mais qui nous amène à faire la différence, à avoir le sens des valeurs en les accep tant dignement. Cclà. veut dire que nous commençons à nous respecter nous - même et partant à mieux aimer les autres. Respee ter not.re prochain et ne faisons pas aux autres ce que nous ne voulons pas qu'il nous soit fait .
Nous perdons énormémen t de temps à des t.âches inut.iles. Un travail créateur et productif est essentiel à la santé de l'homme. A moins d'être convaincu que not.re travail ne produit quelque chose de valeur, nous sommes constamment frusi rés. L'essentiel est de contre-balancer ce marasme ct ces dangers par une vie saine et bien remplie qui remçlace l'égoisme par le dévouement,.
Ces idées portent à la controverse, je l'admets, mais j e maintiens qu'elles sont le but idéal de la lutte pour obtenir le changemen t. oui doit ai l e r de pair avec la sobriété,
Tout comme nous avons sincèrement désiré not.re sobriété 10 r s que nous nous sommes j 0 i 11 1. s au mouvement A.A. nous devrions pOUVOir faire le ehangemen~ nécessai re.
E.L. Vermont.
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LA TENTATION SOMMEILLE TOUJOURS
Il était une fois un écrivain qui s'appelait Oscar Wilde. Cet auteur aimait. beaucoup les moLs d'esprit. Vous savez ce qu'est un mot. d'espri t Par exemple. si je dis: "L'armée du Salut. est un endroit ou un homme peut sc procurer tout ce dont. il a besoin· mais rien de cc qu'il dési re", Evidemment. ceci est. vrai seulement. parce que cet. homme ne désire jamais cc qui est. bon pour lui.
Les mots d'esprit. de Wilde étaient plus intellectuels. Wilde a dit: "L'expérience est le nom que les hommes donnent à leurs erreurs", 11 ajouta: "La cont.iguïté (le raprochement.) est. la cause de l'amour et. son remède", Les moLs d'esprit de Wilde étaien t. cyniques et. destructeurs. Mais il y avait en eux g-énéralement. un élément de vérité malgré bien dcs distorsions.
Parmi les remarques dc Wilde Il en existe une qui s'applique à l'alcoolismc et a. u x Alcooliques Anonymes. Bi c n que Wilde soi l. décédé depuis 1900, presque quarante ans avant que le mouvement A.A.
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ne fu l. fondé, il a dit: "Le seul moyen de combattre la tentation, c'est d'y succomber". Cet énoncé était déplorable. Il ét ait aussi erroné. Mais il expr ime bien la continuité de la tentation.
Supposons que la tentation vous vienne d'entrer dans un bar pour prendre un verre. Vous y rés istez. Vous aIl e z plutôt au restaurant, ou à l'église, ou au magasin. Vous avez triomphé de la tentation pour le moment. Mais elle rcvie n l. E I l e demeure cachée dans volre subconscient et, au momen t où vous vous y attendez le moins, elle vous revient à l'idée. La soumission ou la résistance chassera la t e n t a. t ion. Mais sa disparit ion sera de courte durée seulement.
La continuité de la tentation explique bien des rechutes. Peu de membres sont tentés de boire quand ils assistent à une réunion. La résolution d'un homme est alors forte, son intention est ferme. Pour le moment, la ten tation sommeille. Mais aussilôt qu ' il quitle la réunion, la tenlation
se réveille et le poursuit. Elle espère le vaincre par surprise. quand sa résistance est affaiblie. Et c'est cc qui arrive souvent. La terre est. remplie de gens qui ont des t.entations continuelles et Qui y résistent de façon intermitten
. te. Ils sont loin d'être au septième ciel.
Le conflit qui existe entre la tentation et la résistance est. illustré par Je penchant qu'ont certains alcooliques de calculer ct d'apprécier le nombre de jours de leur sobriété. Supposons qu'un alcoolique est sobre depuis sept mois. Il sc dira à lui-même : "Ca fait. 210 jours que je n'ai pas touché un verre." Il se félicite de ce succès. Ce procédé est compréhensible mais il peut être dangereux, parce qu'il peu t être accompagné de cette pensée: "Combien de temps encore cela durera-t-il'!"
Si un homme reste sobre pendant vingt ans, le total de sa période de sobriété sera de 7,300 jours. Beaucoup d'hommes sont rest.és sobres pendant vingt ans, mais peu ont compté' les 7,300 jours.Sïls avaient essayé de les comptcr, ils ne les auraient probablement jamais complétés, ou bien le 7,300 ième jour aurait éLé le début d'une cuite. 11 es~ malsain de compter ainsi parce que personne ne compt.e sans but.. On compte généralement en vue de quelque chose, Et ce quelque chose que compt.e
l'alcoolique peu t inconsciemment être le jour où sa sobriété prendra fin.
Vou s rencontrerez sûrement des membres A.A, qui ont une longue période de sobriété, qui vous affirmeront qu'ils n'eprouvent plus le besoin de boire. Je ne doute pas de la sincér ité d'une t.elle affirm ation. Seulement la conclusion habituelle de ceci -qU 'un me m b r e n 'éprouvera plus jamais de désir de boire - est discutable. Je connais un homme qui avait. plusieurs annécs de sobriét.é; qui était considéré comme le modèle des modèles dans ~es cerclcs A.A. Il Y a environ un an, il est retombé bien bas, Et il Y est cncore. L'expérience a démont ré qu'aucune période de sobriét.é , si longue soit-elle, ne peut. empêcher les mauvais résultat.s qui se produisent après avoir pris le premier verre. Et il est aussi possible que le désir de boire soit un élément permanent. de la nature de l'alcoolique.
Le diabétiquc est la personne non alcooli'lue qui ressemble le plus à 'alcoolique. Un diabétique ne peut pas mieux supporter le sucre qu'un alcoolique, l'alcool . Et. il est 'lussi vrai que c e r t a i n s diabétiq ues on un désir ardent de manger du sucre. Ils cèdent parfois à la tentation avec des résultats désastreux et même parfois mort.els, Mais il est plutôt rare de trouver
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des diabétiques étendus su r le plancher d'un magasin de bonbons, au dernier stage du coma diabétique, tenant dan s leurs doigts crispés une tablette dc chocolat. Le diabétique sait trop bien que ce serait aller au sui cid c que dc manger son premier bonbon. Alors il s'abstient de ce premier bonbon.
L'alcoolique qui a été renseigné par le mouvement A.A. sait combien l'alcool lui est dommageable. Il sa i t que quand il commence à boire c'est tout comme s'il tenait le canon d'un révolver sur .\ia tempe. Pourquoi donc alors e.\it-il si souvent tenté de tirer .\iur la gachette? L'explication sem bic rai t par rols ê t r e que c'est parce qu'il n'y a rien dans cette tête, et pourta nt l'alcoolisme s'attaque aussi nux personnes intelligentes. Et il semble Souvent que le désir de boire ne tend pas à -la satisfaction personnelle mais plutôt à la destruction de .\ioimême.
On dit souvent que l'alcoolisme est une évasion. Mais de quoi un homme s'évade-toit si ce n'est de la vie? La luLte entre la tentation et la résistance doit êt re acceptée comme un marathon.
La remarque de Wilde au sujet de la tentation était un bon épigramme mais c'est une ph ilosophie médiocre. Concé-
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dons donc que la tentation -sous forme du désir de se soûler - ne nous qu ittera jamais. Mais cela crée seulement un problème permanent et non pas un problème sans solution. En mécanique, toute bon n e action a une réaction égale et opposée. Si vous poussez contre une porte, la porte pousse contre vous. En morale, chaque tentation susc ite sa propre résistance. Mais ici les forces opposées ne sont pas égales. L'une ou l'autre est la plus forte et l'état d'équilibre n'est jamais établi.
La valeur de la méthode A-A. est qu' elle augmente notrc facteur de résistance. Avec l'aide de la deuxième étape A.A., "une Puissance supérieure à nous-mêmes" , nous devrions pouvoir garder notre résistance un pas en avant de la Lentation. Mal s si no u s n'avons au cu n contact avec Dieu, ou si notre foi n'est que celle de ·la messe du dimanche, notre problème devient plus difficile et notre destinée plus incertaine. L es relations de c h a q u e individu avec Dieu sont son problème personnel, et ce n 'est pas mon domaine. Laissez-moi seulement exprimer ici ma propre conviction que personne nc peut navi guer sur la mer de la vie s'il insiste pour faire le voyage dans un bateau sans gouvernail .
E.D.K. Syracuse, N.Y.
Que de fois nous avons entendu cetA.e expression! Mai 5 nous sommes-nous demandé en quoi l'égoïsme pouvait avoir quelque chose de bon pou r nous? En effet, comment nous est . il possible d'acquérir de l'humilité? de gagner de la sincérité, vaincre nos ressenti· mer..ts et êt re strictement honnêtes envers nous-mêmes et envers les autres tout en reslant égoïstes?
Je crois que nous associons égoïsme et mesquinerie. pensant. d'une part à nos avantagel) matériels et vivant d'autre part pour nolre propre confort et. selon nos désirs. Nous avons tellement abusé de ces choses durant notre vic de buveurs Qu'Il nous est aujourd 'hui difficile de comprendre que nous puissions donner une opinion sérieuse el précise à propos de l'égoisme.
El re êgoïs~e au sens où l'entend A.A. est une toute au~re affaire. Voici mon opinion à ce sujet après plusieurs années d 'une sobriété qui m'a
permis de rê nêchir et d'être capable de me rappeler de ne pas prendre mon premier verre el d'améliorer ma sobriété.
Il V 8 un d icton qui dît: "La préservation de notre moi est la première loi de la nature." Au l rement dit: "Etre égoïste au sujet de nol re programme AA, c'est nolre vie même". en ce qui nous concerne. Si nous nous prescrvon s nous-mêmes, nous ne sommes aucunement égoïstes. Toutes les personnes de no~re en~ourage, notre famille, nos amis, notre employeur. les au~res employés et la communau~é tau t entière, conséquemment, en profilent e~ nous reprenons ainsi nolre véritable place dans la sociélé. Nous songeon~ aux aulres. nous faisons face à nos obligations, nous assumons nos responsabilités et nous devenons ainsi des per~onnes respe.:tables au lieu d'être les "pantins" ou les "légumes" q ue nous étions quand nous buvions.
Ou i. c'est un programme é-
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goïste parce qu'il nous ramène a u x ch oses importantes d'abord dans le contexte d'un jour Il la fois, princ ipe si fondamental de bonheur.
J 'ai besOÎn de me souvenir que, lorsque je buvais, j'étais toujours dans "la brume" el enclin â remettre a plus tard ce qu e i'all ais accomplir le lendemain, la semaine ou l'année suivanle. J 'étais un "conquérant du monde". J e sai s que, en réalité auiourd'hui ou tout autre jour, j'ai fait peu de chose
E'.. re égoïste dans AA nous redonne notre dignité comme i n d i v i dus. Plusieurs d'ent re nous se rendent compte qu'étlln~ mariés ou en essavant de nous donner n notre famille, à notre t ravail ou à la société, nous avons souvent subjugué n o s personnalités pour répondre â ces exigences socia les et humanitaires. Trop sOllvent, nous a vons tenté de trouver de l'ênergie dans l'alcool pour combattre notre sentiment d'infériorité ou de médiocrité; mais le résultat, à ce momen~-là, était tout le contraire et nous devenions réellement médiocres ct vraiment. inférieurs.
Et re égoïste dam; AA, c'cst nous se rvir de nos intclligences normales pour penser objectivement. et. de façon const ru ct.ive en ce qui concerne tou t notre entourage, cc que nous n'avons jamais pu faire quand notre cerveau était paralysé par l'alcool.
Etre égoïste dans AA nous
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aide, de plus, à être assez grands pour vaincre nos ressentiments, a s s c z humbles pour oublier certains t.orts imaginaires envers nous-mêmes as s e z honnêtes p OU l' donner aux choses leu r vraie valeur, assez sereins pour accepter les choses que nous ne pouvons pas chang'er et avoir assez de sensibilite pour découvrir quelles sont les véritables beautés de la vie, au lieu de désirer des illusions et des biens matériels !
Et re égOïste dans AA, c'est aussi considercr notre milieu et ceux qui vivent avec nous. Nous ne voulons plus être de mauvais critiques ou des gens apitoyés sur eux-mêmes. T ranquill ement mai s sûrement , nous voulons nous libérer de celle mentalité qui pourrait nous donner des pensées morbides, nous faire percl!'c notre temps et nous détruire. Nous ne voulons plus vivre ai n s î. et nous agissons d'une façon constructive,
La crai nte. la tension nerveuse, la fau sse pitié ct l'appréhension son t disparues. Chaque nouveau jour, nos esprits s'enrichissent cie force e: d'espoir. Notre conscience s'améliore; nous devenons plu s pu i s san t s physiquement et mentalement. Enrin, ct c'est là le plus important, nous rccevons le plus grand don de tous, la paix d'esprit.
C'est simple. , , C'cst égoïste. C'est AA ct ça fait. cie!; mer
veilles. F .R , Moorcstown, N.J.
Le bonheur est à ce prix Décidé à être heureux
Un j 0 ur. il Y a plusieurs années, a10rs que je traversais une sombre période de dépression. et que j'envisageais même le suicide comme solution à mes problèmes, un ami me prêta un 1 i v r e de Dale Carneg i e. Machinalement j'ouvris ce livre et tout de suite, je tombai sur une phrase qui aJ.,tira mon a ttention. C'é t ait une citation d'Abraham Li ncoIn: "On est heureux en autant qu'on se décide à l'êt re."
Alors je me mis à relire et à reli re celte phrase jusqu'à ce que j'aie pu en sai sir le sens. Etait-il possible que dans toutes mes malch ances, je pouvais encore être heureux? Aujourd'hui je puis répondre "oui" sans hésitation , malgré mes 12 ans de sentence et toutes les épreuves d'une vie d'alcoolique.
Car voyez-vous, sur mon che min, j'ai rencontré A.A. J 'ai appris une nouvelle maniere d'envisager la vie pou r l'accepter telle qu'elle est. 24 heures à la fois . Peut-être ici.
ne puis-je être complètement heureux mais je m'achemine quand même lentement et sü
rement vers un bonheur sobre, normal et rempli de "Sérénité" ; tout ceci grâce à A.A.
Vincent L.
Chaque sûir, à la m ê m e heure, notre gars entrait au pet it salon de l'hôtel , commandait deux Martinis, les buvait, et repartait . Finalement le garçon de table devint curieux et lui demanda pourquoi il commandait deux mar-tinis au lieu d'un se u 1 ;'double". - Tres simple, répondit notre homme, j'en bois un pour moi et l'autre pour un ami qui est absent. C'est réellement un bon copain à moi.
Un soir, cependant. il ent ra et commanda un seul Martini.
Ah ! dit le garçon, vû~re ami peut boire seul maintenant? Pas du tout, répondit notre homme. Je bois celui-là pour lui moL je su is devenu :sobre.
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LA MORT D'UN ALCOOLIQUE
Il n 'y a fien de bien étrange dans la mort d'un alcoolique. Des ivrognes meurent tous les jours de différentes façons. Les uns meurent au bord du t rottoir, d'autres dans des prisons. La mort. d'un alcoolique n'a rien de bien édifiant.. - mais j'en connais une qui le fut. John H Hait un membre A.A. ct. même avant. de m'avoir connu, John H. était. mon parrain dans le mouvement.
Il me vil le premier à une réception chez des voisins. A travers mon brouillard. alcoolique encore épaissi par quelques cocktails - je ne remarquai pas que John, qui était le bout-en-train de cette partie de plaisi r, ne buvait Que du
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jus d'orange. J e nc le connaissais même pas. mais lui me connaissait. D'après sa propre expérience il reconnut. mon incertitude, ma jovialité forcée -et mon désespoir. Après mon départ, il s'entretint avec nos hôtes afin de trouver un moyen de me venir en aide.
La conversation que j'eus le lendemain avec ma voisine me révéla mon problème de boisson; elle ne m'offrit toutefois au c une solution. me laissant rempli de remords avec la ferme conviction qu'il n'y avait pour moi aucune solution. Je ne savais pas que ce soirJ là John était devenu mon parrain spirituel. et qu'il nous avait con fiés moi ct mon problème au soin de cette Puis-
sance en qui il croyait si ardemment,
Six mois plus tard , je vins à. mon premier meeting A,A., avec la gueule de bois, craintif, malade jusque dans l'âme, croyant dur comme fer que ma vie était une faillite complète et que pour moi il n 'y avait aucun espoir. La première personne que je vis quand j'osai lever les yeux -fut John H.
Ce ne fut qu'après plusieurs mois, quand nous fümes devenus amis, qu'il m'apprit qu'il avait offert des prières pou r moi ct qu'il avait compris que Die li l'avait exaucé lorsque j'étais entré dans cette salle. J'appris de J ohn la leçon de l'anonymat t 0 t a 1. Il m'avoua qu'il m 'avait reconnu seulement quand j'abordai le sujet de notre première rencontre,
Pour moi, l'essence de ce groupe c'était John H. Ce n'était pas pour rien qU'on l'appelait "l'oncle John", et c'était sa bonne humeur et ses vives réparties qui faisaient de notre groupe une place où il faisait bon vivre, un cercle de joyeux alcooliques,
La foi de John en une Puissance supérieure à lui-même était sans réserve et se communiquait c 0 m mesa bonne humeur au groupe tout entier. Ce n'était pas pour r ien non plus' que nous étions reconnus comme un "groupe spirituel"'. Le programme spirituel auquel John H. croyait devint partie
intégrante de nous-mêmes avec son rire toujours présent.
Je suivais le programme de p u i s environ trois mois quand John entra à il. 'hôpital ; c'était le pre mie r avertissement de ce qui devait se produire par la suite, On parla de pneumonie mais les méde c i n s demeurèrent intrigués en voyant que les médicaments ne produisaient chez lui aucune amélioration, Alors vin t la nouvelle effarante qu'ils redoutaient : une tumeur au poumon; et John dut r et,ourner a l'hôpital pour une intervention chirurgicale. Leur verdict fut qu'il S'agissait de cancer à. l'état aigu. Il n'y avait aucun espoir. Il n'avai t plus qu'à retourner à. la maison pour y mourir.
Mai s ils avaient compté sans John, Lorsqu'il nous annonça la chose à la réunion suivante et nous demanda de prier pour lui, le côté spirituel du programme ent ra pour toujours dans la vie de notre groupe,
En tant que groupe, no u s r eg a r d ion s attentivement un brave homme vivre avec Dieu. John désirait vivre, il vou 1 ait guérir pour pouvoir continuer à t ransmettre le message aux alcooliques souffrants, Dieu n'accorda pas la vie matérielle à John - mais dans Sa sagesse. Il lui donna une grande force spirituelle, de sorte qu'en s'approchant de
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la mort pendant de lan.gs .mois. John offrit le don de Dieu à tout le groupe et à tous ceux qui vinrent en con tact avec lui.
No u s qui l'aimions, nous nOus rébellions contre ce ver· dict . pourquoi donner la sobriété et le bonheur à J 0 h n pendant à peu près un an pour ensuite les lui enlever"! Quelle sorte de Dieu était-ce donc?
Mais nous avons appris par la suite que pendant ces que~ques mois où il se débattait avec la mort, John H. avait été privilégié en influençant plul:! de vies et en donnant à plus tie gens un aperçu de Dieu que la p lu par t des hommes ne pou vent le fai re durant toute une vie.
J ohn ne croyait pas seule· ment en une Pui.ssanc.e Supérie ure, il mallifestait celte Puissance S~périeure e~ ,1 e s miracles qUI se prodUiSirent étaient les miracles qui proviennent naturellement dune telle foi. li1 n'y eut pas un seul d'entre nous qui ne fut transformé de quelque manière en c61oyant John.
John vint à notre assemblée peu de t.emps avant sa dernière visile à l"hopit.al. Il ne pu t rester bien longtemps ct qua n d il nous quitta nous savions que c'éLait sa dernière réunion. Mais cette constatation ne fil. q u e raffermir le
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groupe. Un nouveau mem bre offrit ses services comme infirmier; lui et sa femme, à tour de rôle, veillèrent J 0 h n de vin g t-quatre heures en vingt-quatre heures, 'et lui donnèrent tous les soins dont il avait beso in pour lui permettre tie revenir chcz lui pour mouri r.
Toutes nos rèunions étaient enregistrées sur rubans magnétiques; nous lui apportions ces ruoans sonores eL nous rap, portions au groupe son ,m,ess~ge: "Que Dieu vous bemsse . Nous l'avons visité jusq u'à la fin et nous revenions toujours a v c c beaucoup d'encouragement.
Pas une seule tois durant ces longs mois de souffrance, John ne fit entendre une seule plainte. Il nous vou lait orès de lui même lorsqu 'il était. trop faib le et qu 11 ne pouvalL faire autre chose que de n<;lus remercier avec cc "Que Dieu vous bénisse" qui résonne encore à nos oreHIes. Quo i q u e t rès malade, il insistait pou r que son infi rmie r, J im, le nouve a u membre, assistât occasionnellement à une réunion, Quand le travail de John fut tenniné et que Dieu le rappela à Lui. il nous laissa encore des miracles.
Jim le nouveau membre qui avait 'Saigné Joh n, ~ntrete.na!t cn lui une pensée; Il se dl~al~ "quand tout ceci sera termm.e j'aurai mérité une bonne CUl-
te." Et quand John fut parti, Jim n'avait plus qu'à aller pre n d r e ce premier verre. C'est alors que Jim, comme plusieurs d'entre nous d'ailleurs, découvrit qu'il eut été maintenant difficile pour 1 u i de prendre son premier verre.
Il partit quand même avec l'intention de prendre un coup q li and soudain il s'aperçut qu'il n'avait plus ni le désir ni le besoin de prendre ce verre.
J i m était sobre lorsqu'il nous fit part de son miracle. Pour nous le dernier bienfait se produisit à la réunion qui
eut lieu le lendemain du décès de John H. Notre président nous présenta un nouveau membre - un homme désespéré qui recherchait, comme nous l'avions fait nous-mêmes, cette Puissance Supérieure qui seule pouvait l'aider. Et il s'appelait John.
Non. Il n'y a rien de neuf au sujet de la mort d'un alcoolique. Ils meurent au bord des trottoirs el dans des prisons avec les clochards, mais celui-ci est mort avec Dieu.
N.E., Merces Island, Wash .
J'ai fait du ressentiment à la dernière réunion parce que le conférencier a parlé 10 minutes de plus que le temps alloué . .. il Y a trois semaines de cela.
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L'alcoolique doit changer sa personnalité
L'alcoolique peut remédier à sa personnalîlé en suivant avec tenacité le programme de relèvement. suggéré par le mouvement. A .A .
A nos cours thérapeutiques. il est discuté longuement de la quatrième étape: "Nous avons courageusement procédé à un inventaire moral cL mi nutieux de nous-mêmes,"
Afin de facili t er ccl inven · taire, une étude de comparaison est faite sur les expériences diverses de certains membres, et on en vient à consta. ter facilement Qlle l'alcoolique a une personnalité qu i lui est bien propre, et que c'est cette personnalité qu 'il lui f a li t ch anger.
D-ailleurs. la personne qui b 0 i t jusqu'à l'excès le fait pour les motifs suivants: Moyens d"évasion, refus de v 0 i r la réalité. ou le plus souvent pour combler 1 es déficiences d'un complexe d'intériorité ou autre, Quoi qu'il en ::;o it, il Y a dé finitivement chez lui un
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problème émotif qui le fa it errer.
Après avoir connu le mouvement A.A.. J'alcooliqu e qu i reconnaît sér ieusement son impuissance devant l'alcool s e doit de décider ::;an::; plus taro der à faire face à la réêl"lité. Fort de cct inventaire de lu imême, résult.ant de la quatr ième étape, qu 'il le veuil le ou non , sa personnalité changera. et avec la compréhension des autres étapes se fera complètement.
Par Cl' mode d'éducation des A.A. acquis 24 heures à la fois, l'alcoolique se transfo rme de penseur anormal qu'il était en un pen s e li r norrn<ll. "Quitte-toi et tu me trouveras .. ' (Ba lzac).
J ean-Maurice L.
Aujourd'hui. je sais ce que je suis. Demain, je ne sais pas ce que je se rai. Mai s. Dieu merci. je ne suis pas ce que j'étais.
A tous les membres et groupes
La septième Conférence annuelle Provinciale Bilingue du Québec sous les auspices du Comité Frovincial des Services Généraux A.A. du Québec sera tenue à l'hôtel Reine Elisabeth à Montréal, les 8, So et 10 oeLabre 1965.
Les Comités sont. au travail depuis le mois de mars dernier, préparant cette Conférence de 1965. qui comprendra encore des forums, discussions. alcat.h ons, films. assemblées ouvertes et. un banquc~.
La Conférence de 1964 attira quelque 2,000 membres ct invit-6s et l'assemblée ouverte au public tenue le samedi soir fut. un succès sans précédent. devant une assistance de 4.500 membres ct. autres personnes intéressées à nolre asso:::iation. L'enthousiasme démont ré par les assistants et le support. accordé à cette Conférence seront. dirficilement surpassés. mais peuvent être égalés encore en octobre prochain en réponse aux efforLs des Comités d'organisation et à la collaboration des membres A.A.
Cet te conférence rendra possible pour tous les membres l'échange de leurs idées et de leurs expériences, permettra aux plus jeunes membres d'acquérir une meilleure compréh ension de not.re programme de relèvemen t. et à chacun de nous d'être enco re mieux équipés pour transmet~rc le message à d'autres alcooliques.
L 'invitation de participer à cette conférence est lancée à tous et il serait bon de s'enregist rer à bonne heure et de s'assurer une meilleure place au banquet du dimanche midi.
Que le désir de tous et chacun soi t de nous retrouver el reno veler connaissances et amitiés les 8. 9 et ID octobre prochain.
Le Comité de la Conférence Provinciale Bilingue A.A.
Pour informations, écrire à Case postale 1777 Succursale B, Montréal 2.
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POURQUOI PAS?
Ce gars qui avait fréquenté toutes les tavernes de la région avait enfin reconnu qu 'il était alcoolique. Il vint à notre groupe, connut deux années de sobriété, mais l't!cemment eut une rechülc. J e l'ai rencontré l'autre jour deva n t un des m agasins de la Régie des Alcools ct il me demanda de lui prêter 40 cents. Pourquoi? - Pour s'acheter une copie de "LA VIGNE AA" -
Comment auriez·vous pu refuser celte deman
de - nouveau genre?
COUPON D'ABONNEMENT À "LA VIGNE AA" llublfêe tous les deux mois.
Pour s'abonner, écrire à: "La Vi gne AA" , boit e Iloll tll le 1566, Succursale B, Moutréa l.
Pour les grou pes, lot <le 10 numéros .. .. ....... .. .. .
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Notre bien-être commun devrait venir en premier lieu; le relèvement personnel dépend de l'unité des A.A.
Pour le bénéfice de notre groupe, il n'existe qu'une seule autorité ultime - un Dieu d'amour comme Il peut se manifester dans la conscience de notre groupe. Nos chefs ne sont que de fidèles serviteurs: ils ne gouvernent pas.
La seule condition requise pour devenir membre des A.A. est un désir d'arrêter de boire.
Chaque groupe devrait être autonome, saur sur des sujets touchant d'au· tres groupes ou les A.A. en entier.
Chaque groupe n'a qu'un seul but pl'imordia! - transmettre son message à l'alcoolique qui souffre encore,
Un groupe des A,A. ne doit jamais endosser, financer ou prêter le nom des A,A, il des groupements connexes ou à des organisations étrangères de peur que les soucis d' argent, de propriétê et de prestige ne nous distraient de notre but premier.
Chaque groupe des A,A, doit entièrement couvrir ses frais, refusant les contributions de l'extérieur.
Les A,A, devraient toujours demeurer non·professionnels, mals nos cen· tres de service peuvent engager des employés spéciaux,
Les A,A. comme tels, ne doivent jamais être organisés: cependant nous pouvons constituer des conseils de service ou des cumitês directement responsables envers ceux qu'ils servent.
Les A,A. n'émettent jamais d'opinion sur des sujets étrangers; le nom des A,A, ne doit donc jamais être mêlé à des controverses publiques,
La politique de nos relations publiques est basée sur l'attrait plutôt que sur la l'écl<lme; nous devuns toujours garder l'anonymat dans nos rapports avec la presse, la radio, le cinéma et la télévision,
L'anonymat est la base spirituelle de nos traditions, nous rappelant toujours de placer les prinCipes au·dessus des persunnalitës,
QUE SEC PROVINCIAL SILINGUAL
CO FER PROVINCIALE SILINGUE DU
Oct. 8, 9, 10 Oct. 1965 HOTEL LE REINE ELIZ T QUEEN ELIZABETH HOTEL Montreal, P. Q.
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