1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et...

36
1 f 40f! " AOUT · SE PT · 19 65 VOL. 1 • NO. 3 'la Vigne AA" Dr DANCEY LES TROIS HÉRITAGES PARABOLE MODERNE CINQ CAUSES DE SUCCÈS MES AMIS. LES ALCOOLIQUES

Transcript of 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et...

Page 1: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

1 f

40f!

" AOUT · SEPT · 1965 VOL. 1 • NO. 3

'la Vigne AA"

Dr DANCEY

LES TROIS HÉRITAGES

PARABOLE MODERNE

CINQ CAUSES DE SUCCÈS

MES AMIS. LES ALCOOLIQUES

Page 2: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

1. Nous avons admis que nous étions impuissants devant l'alcool - que nous avions perdu la maltrise de nos vies.

2. Nous en sommes venus à croi re qu'une Puissance supérieure à nous mêmes pouvait nous rendre la raison.

3. Nous avons décidé de confier notre volonté et nos vies aux soins de Dieu tel que nous le concevions.

4. Nous avons çourageusement procédé il un inventaire moral. minutieux de nous-mêmes.

5. Nous avons avoué à Dieu, il nous-mêmes et il un autre être humain lu IU:lture exacte de nos tOl'tg.

6, Nous avons pleinement <:(lnsenU i'l ee que Dieu éliminAt tous ces dérauts de caractère .

• 7. Nous Lui 2vons humblement demandé de fairc disparaltre nos déricien-ces.

8, Nous avons dressé une liste de toutes les personnes que nous avions lésées et nous avons résolu de lcm' rairc amcnde honorable.

9. Nous avo(1.S réparé !lUS turts dircctcmcnt cnvel'S ces personnes, p;ll"

tout où c'était possible, sa uf lorsqu'cn ce faisant nous pouvions 1(':.11'

nuire ou faire tort à d'Hutres, 10. NOliS avons poursuivi notre invcntaire pcrsonnel ct promptement admis

nos torts dès que nous nous en sommes aperçus, 11. Nous avons cherché par la prière et la mêditation il. améliorer notre

contact conscient avec Dieu tel que nous le concevions, Le priant seu lemenl pour connaltre Sa volonté à notre égard ct demander la force de l'exécuter.

12. Comme rêsultat de ces étapes, nous avons connu un réveil spirituel, nous avons alors essayé de transmettre ce message aux alcooliques et de meUre en pratique ces principes dans tous les domaines de no tre vie.

ALCOOLIQUES ANONYMES Alcooliques Anonymes est une société d'hommes et de femmes Qui met­

tent en commun leur expérience, leur énergie et leur espoir dans le but de résoudre leur problème commun et d'en aider d'autres à se rétablir de la malAdie de l'alcoolisme.

La seule condition requise pour devenir membre des A.A. est un désir d'arrêter de boire. Il n'y a pas de frais d'admission et nous nous suppor­tons pas nos propres contributions, A.A. n'est allié il. aucune secte ou con­fession ct est indépendant de la politique et de toute organisflLÎon ou insti­tution: il ne désire s'engagel' dans aucune controverse, n'appuie ou ne s'op· pose à <lucune cause. Notre but premier est de demeurer sobre et d'aide!' les autres alcooliques à le devenir,

Page 3: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

TABLE DES MATIÈRES Vol. 1 - No. 3

Page Dr Dancey .... .......... 2 Mais je suis différent .. . ......... V.B. Danbury Corn. ~ Une parabole moderne Rocky MounLain News 4 A.A. les trois héritages ...... Dave B . Montreal 6 Format. d'assemblée .' .... Frank N. Newark 8 Huit points l;ill r l 'harmonie famil iale C.R.V. Newark 9 Cinq causes de succès Rolland Boyle s.j. 11 La solitude peut avoir une fin Allan B. Stanford 12 J e m'appuie sur AA. pour refaire ma vie .... Maurice L. Mont. 15 Mes amis, les alcooliques Dr Pierre Thibaudcau, M.D. 16 La nécessité d'un changement ." E.L. Vermont 18 La tentation sommeille toujours E.D.K. Syracuse 20 Un programme égoIste .' .................... ..... ... E.R. Moorestoun 23 Le bonheur est à ce prix .. ... .......... Vincent L. Mont real 25 La mor·t d'un alcoolique .. ...................... N.E. Merces Island 26 L'alcoolique doit changer

sa personnalité .... .. .. ...... ......... J ean Maurice L.M.H. 30 A Lous les membres et groupes Comité de la conférence 31 Pourquoi pas? .... .... ..... .................. . 32

"La Vigne AA"

LA VIGNE AA public les expériences et les opinions des membres AA ainsi que des articles d'intérêt sur l 'alcoolis­me. Les opinions émises dans ces articles ne doiven~ pas êtrc attribuées à la So~iété des Alcooliques Anonymes dans son en­semble et n'engagent pas les Alcooliques Anonymes ni "La Vi­gne AA",

LA VIGNE AA est publiée tous les deux mois par le Co-mité des Services Généraux AA du Québec.

Case Postale 1566, Succursale B, Montréal 2, Canada,

Page 4: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

DrDANCEY

New York . Le 8 avril 1965, le président du Bureau des Services Gé­

néraux des Alcooliques Anonymes, le Dr John L. Norris, an~ nançait l'élection du Docteur Trav is E. Dancey. comme Syn­dic de ce bureau. Le Dr Danccy est Chef du Service Psy­chiatrique de l'Hôpital Reine-Marie des Anciens Combat tants, à Montréal, et aviseur en psychiatri e auprès du Directeur Gé­néral des Services de Traitements au Ministère des Affai res des Anciens Combattants.

Les Alcooliques Anonymes, une association d'hommes et de femmes qui se sont groupés pour résoudre leur problème com­mun et a ider d'autres Il sc réhabili ter. on~ selon leur tradition invité des non alcooliques comme des alcooliques à siéger Il Jeur Bureau des Syndics.

En outre, le Dr Dancey est psychiatre-senior à l 'Hôpital Générail de Montréal 'Ct professeur-associé en psychiatrie, à l'université McGHl,

Le Dr Daneey ful nommé à son poste actucl à l 'Hôpital Reine-Maric des Anciens Combattants ct au Ministère des Af­faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati­que privée de 1947 à octobre 1957, alors qu'il 'retournait à un emploi permanent à l'Hôpital Reine-Marie dcs Anciens Combat­tants et au Ministère des Affaircs des Anciens Combattants,

Le Dr Danccy fit du service comme psychiatre dans l'armée canadienne de septembre 1942 jusqu'au mois d'août 1945, En Octobre 1944, il était nommé Officier-Commandant de l'unité No, 1 "Exhaustion",

li cst né le 22 décembre 1905. à Aylmer. Ontario. ct fit ses études a J'Université McGill de 1926 à 1934, Il s 'occu­pa de service interne à l 'Hôpital Général de Montréal jus­

' qu'en 1935 et à ~'Hôpital Protes tant de Verdun jusqu'cn 1942.

2

Page 5: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

• Mais je SUIS différent Ce soir-là, nous avions un

homme comme conférencier. Agé d'une soixantaine d'an­nées. son discours fut. très court.

Il nous p a rla de bars de dernier ordre, de nui ts passées à la belle étoile ct de prisons. Le regard de mon parrain croisa le mien. Mes trente­deux ans ayant ète un rêve de confort ct. de sécurit é. comment po u v a is - j e i­den tifier mon hi stoire à la s ienne qui était si différente? Mon parrain n'a pas eu à s 'en préocupcr. J e J'ai iden ti­fi é e - complètement - s ur toute la ligne; el je le fa i s encore.

"M a is je suis dirférent", voilà une protestat ion souvent. prononcée par les nouveau x venus. Et ils le sont. Nous sommes t ous différen ts en ce qu i a trait aux événements de not.re vie. L'histoire de quel­qu 'un n'est. jamais iden tique à celle d'un au tre. Mais les é­vénements n'en sont que 1 e s grandes lignes. Ce qui forme les événements , dans une vic humaine, provient du fond du coeur ct de l'âme de chacun de nous. Cc confé rencier avait p leuré dans l'cau de vaisselle d'un bi s t r 0 sale ei j'avais p leuré dans une cuisine de banlieue. Nous avons pleuré pour les mêmes raisons, et avec le m ê m c désespoir. No-

tre expérience intime était la même.

Il avait t rois années dans A.A. à me r aconter, et aucun de mes livres, de m es bril­lants amis, n i de mes méde­cins n'a pu me dire ce que cct homme pouvait m'expliquer J 'ai revécu sa vie avec lu i. et qua nd il parlait de ses t rois ans dans A.A .. je pouvais aus­si y voir de merveilleuses pos­s ibilités. Et je me suis remis à espérer.

Ma Pu isssance Supérieure a ouvert mon coeur ce soir-là. S i j e n'avais écou té qu'avec mon esprit, je n 'aurai s enten­du que les différences et rien de plus. Quand un nouveau venu t rouve difficile de s'iden­tifier, et se plaint "Qu'il est différent'", je pense de nou­veau à ee soir-là et j'essaie de lui expliquer comment écouter un conférencier A . A ., com­me n t lire ent re les lignes. comprendre les évènements et le choc de chaque expérience, sans égard Ô. ce qu'clle cst .

L'épanouissement d e mon coeur, à cett e assembléc. était un don de ma Pui ssance Su­périeure. Mon devoir, mainte­nant, est de maintenir mon coeur et mon esprit ouver ts à tout ce que j'entends. CeLle li­gne de communication ouverte est. ma ligne de vie, et je la tiens ouvert.e pour vivre.

J .B. Danbury. Conn.

3

Page 6: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

UNE-PARABOLE MODERNE Espérons qu'elle ne s'ap­plique pas à nous. Nous remercions l'éditeur Wes French, du "R 0 C k y

Mounlain News", de Denver, qui nous a ac­cordé la permission de reproduire cet article, et F .P. qui nous l 'a fait parvenir.

La Rédaction.

Dans un bras de mer dan­gereux où il y a sou vent des naufrages, il y avait une fois un post.e de secours très rudi­mentaire. Il consistait en une petite hutte où il n'y a v ait qu'une chaloupe, mais que 1-q li e s secouristes dévoués fai­saient constamment le gue t sur la mer. Sans pen s e r à eux-mêmes, ils allaient jour et nuit dans des embarcations, cherchan,t les naufragés .

Plusieurs vies furent. sau­vées grâce à ce merveilleux peUt poste qui atteignit li n e g Tan ct e renommée. Plusieurs des rescapés désiraient se join~ cire à l'équipe des secouristes et donner leur temps, 1 eu r argent et leurs efforts pou r con tri bue r à ce magnifi-

4

qu-e travaîl. On acheta de nou­velles embarcations et on en­traîna des équipes additionnel­les. Le petit poste de secours se mit à se développer.

Quelques-uns des membres du poste étaient maintenant insatisfaits d'une hulA,e aussi rudimentaire et si pauvrement équipée. Ils rêvaient d'un en­droit plus confortable comme premier refuge des rescapés de Ia haute mer. Ils rempla­cèrent alors les lits et les ci­vières d'urgence et installèrent un ameublement plus adéquat dans un local agrandi.

Le poste de secours devint alors un lieu populaire de ras­semblement. Ses membres le décorèrent avec goüt car ils avaient décidé d'y passer aus­si leurs [oisirs!

Les membres intéressés à prendre la mer se firent plus rares et on en vint à engager des équipes spécialisées pour aIler au secours des naufra­g-és. Les raisons d'être du club demeuraient les mêmes et on pouvait encore voir ses ar­moiries parmi les décorations. Il y avait même une barque de sauvetage symbolique dans la salle où se tenaient les cé­rémonies d'initiation.

Dans le même temps, un paquebot fit naufrage sur la

Page 7: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

côte, et les équipes de secours ramenèrent des barques rem­plies de naufragés à demi-no­y é s et souffrant du fro id. Quelques-uns étaient de race noire, d'autres de race jaune.

Le club somptueux fut con­siderablement détér ioré. C'est pourquoi le comité fit immé­diatement bâtir une salle de douches, à l'extérieur du club. où les victimes des naufrages pourraient se nettoyer avant de pénétrer à 1 "intérieur.

A la réunion suivante, une scission se produisit parmi les membres. La majorité voulait que l'on cesse les activités de sauvetage parce qu'elles nui ­saient à l'activité sociale du club. Quelques membres in­sistèrent pour garder le sau­vetage comme but primordial d sou 1 i g n ère n t que le

nom était e n cor e celui de "Poste de sauvetage". M a i s ils furent défaits au vote et on leur dit qu 'ils feraient mieux d'organiser leur propre poste de sauvetage à un autre en­droit de la côte C'est ce qu'ils firent. .

Au cours des années, le nou­veau poste subit les mêmes changements oui s'étaient oro­duits au premier. Il ·se trans­forma en club chic, mais un aut re poste de sauvetage fut fondé. L'histoire continua à se répéter, et si VallS visitez cet­te côt e, aujourd'hui. vous y trouverez une série de clubs exclusifs tout le Jang du riva­ge.

Les naufrages sont fréquents dans ces eaux. mais la majo­rité des naufragés périssent noyés.

5

Page 8: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

, A.A. LES TROIS HERITAGES

PAR DAVE B.

Les fondateurs et les mem­bres aînés d'Alcooliques Anony­mes nous ont laissé trois legs en héritage.

LES DOUZE ETAPES, nos moyens de salut, furent notre premier legs. Chacun de nous doit les considérer comme un bien personnel et s'en servir selon sa conception. A vous, hommes et fem mes qui fran­chissez le seuil, elles sont un mes s age d'espérance. Elles vous diront des mo ls éton­nants: "c'est possible, comme ce fut possible pour tant d'au­tres avant vous". Ces étapes sont, en fait , un mode de vie qui peut amener une person­ne condamnée à m 0 r t ou vouée à la folie, à vivre une vie normale. empreinte de bonheur. Elles sont d'une es­sence très intime. Au toul.. dé­bu t, nous sommes si soucieux de garder notre sobriété que, naturellement, no u s consIdé· rons les autres dans le grau· pc, et A.A. dans son ensem­ble, comme à notre service personnel. Et il doit en être ainsi.

Au fur et à mesure, cepen­dant, que le miracle se dérou­le et que la sobriété se pra­Ion g e, nous constatons que, pour conserver ce que no u s a von s trouvé, il nouS faut nous en départir et c'est sans doute ainsi que nous aidons un plus nouveau venu et que nous devenons parrain. Pl li s

6

tard, nous prenons intérêt aux progrès d'un groupe, peut-être sommes-nous conférenciers -ou acceptons-nous tour à tour les fondions de secréta ire ou de président. Tout ceci résul­te, de fai t, de l'effort consenti à suivre les étapes suggérées . Nous commençons à assumer des responsabilités et nous sentons que nous pouvons fai­re oeuvre utile. C'est un gen­re de croissance dont les au­tres se rendent compte à cau­se de son évidence alors que nous-mêmes semblons ne rlcn constater. Et le miracle dans tout cela, e'e~t que nous pou­vons vivre sans alcool. Les é­tapes sont, alors nos moyens de salut. Elles sont la pierre angulaire du nouvel édifice de notre vie.

Le second legs qui nous fut confié s'intitule: LES DOUZE TRADITIONS. Elles sont le fruit de l'expérience des grou­pes au fur et à mesure que A.A. grandissait et que ceux-là se multipliaient par tout le continent. Avant la tradition écrite, les individus et les groupes furen t les auteurs de faits merveilleux ou d'ini­tiatives inquiétantes. Certains, recherchant la célébrité ou le prestige auprès de la presse ou du grand public, firent fi de l'anonymat. Un g r 0 u p e mettait en ondes un prog-ram­me de radio préjudiciable à d'autres groupes. Notre liste

Page 9: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

d'adresses servaiL aux fins pu­blicitaires de receL Les ou pana­cées "infaillibles" de guérison. Chaque groupe avait sa pro­pre conception et ses idées personnelles pour la met.t.re en oeuv r e. Nous avions b e­soin d'une ligne de conduite -et c'est ainsi que les douze trad itions nous furent données. Elles ne sont ni des règles, ni des lois, mais le fru it des ex­périences bonnes ou mauvaises que nous avions vécues. Les douze étapes sont nos moyens de salut personnel; les douze traditions fur en t élaborées pour assurer la survivance de chacun des groupes et de A.A. tout entier.

Le troisième legs régit LES SERVICES DES A.A. a u x é­e h e I on s local, régional ou mondial. L'expansion des A.A. rendit ces services essentiels. L'échelon local se compose des secrétaire, président. trésorier et préposé au café, ctc. L'é­chelon régional comprend t es services inter-groupes suivants: approvisionnement en do c u­mentation, préparation d'a s­semblées ouvertes, organisation de d iners anniversaires et re­lations publiques. Il va sans dire que le plus important de tous nos services est, sans con­t.redit., le service téléphonique qui voit à ce qu 'un membre réponde à toute demande d'ai­de. Au Clin groupe 10 cal ne peut espérer résoudre t.ant de difficultés et une tentative dan s ce sens n 'engendrerait. que la confusion. Il est bon de rappeler, à ce moment

quell es sont les différences es­sentielles et profondes q u i existent entre le bureau de l'inter-groupe et le siège social d'u n e ent reprise industrielle ou commerciale. 0 an s leur cas, le siège social est l'autori­té qui dirige et contrôle 1 e s succursales. Chez nous, alcooli­ques réformés, notre champ d'aotion va à l'encont re de cc principe. Le bureau cent.ral est le serviteur des groupes el doit les servir selon les direc­tives proposées par le comit.é de l'inter-groupe et des servi­ces généraux de notre provin­ce. Il en est. ainsi de nos ser­vices à l'échelon mondial. Ils fonctionnent. selon les directi­ves des délégués désignés à cette fin ·par les provinces ct les éta.ts .

Il serait, sans dout.e, à pro­pos de parler d'organilSaLion. Nous des Alcooliques Anony­mes, en tant que groupes ou individus, ne reconnaissons au­cun règlement. En d eh 0 r s des principes les plus géné­reux d'A.A., nous pouvons re­fuser un ordre si olel est no­t re désir. La seule condition d'affiliation est un désir d 'ar­rêter de boire. Cependant, mê­me à. l 'échelon du groupe, nous avons besoin d'un certain de­gré d'organisation. Oublions, pour plaire à tous, ce mot "organisation". Comme d é j à men t ion n é, il nous faut qu e 1 qu ' u n pour trouver des locaux et préparer 1 e s réunions; il nous faut quel­qu'un pour voir à l'approvi­sionnement en documentation,

7

l

Page 10: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

en confé renciers ; il nous faut quelqu'un pour s'occuper du ca fé, des collectes, et cela né­ces s i t e une forme quelcon­que de préparation et d'ac­tion, De même, l'inter-groupe, responsable de notre t ravail de bureau, do i t fonctionner, a u­t ant que faire se peut, selon les qualités d'un bureau nor­mal d'administration, Que di­re, alors, de 'la fonction de nos services généraux .si on nc reconnaît ni système, ni pou­voir de réalisation! Cette façon de comprendre et d'agir n'en­tre pas en conflit en aucune manière avec "ni lois, ni lé­gislation".

Il y a une auLre remarque que nous entendons souvent dans nos réunions : "Nous n'a­von s pas de cotisation ou d'h onoraires, mais ." F ran­chement, je n'aime pas beau­coup cette réfl exion. Nous n 'a­vons pas besoin d'une fo rtu­ne, d'accord. Il nous faut, ce­pendant de l'argent. Nous re­fu s ons les dons étrangers; quelqu 'un doit donc payer 'la location des lieux de réunions. la littéraLure, etc. , et je ne sais qui ce sera , si ce n 'est vous, moi et nous tous. Nous n 'avons aucune contribu tion. -c'est vrai, - mais nous pour qui c'est possible. n'avons-nous pas un devoir, s i nous vou­lons vivr e, grand ir et t rans­mettre ce message qui nous fut donné? Où serions - nous, MES AMI S, si quelqu'un. comprenant ce devoir de la charité n'avait, de ses deniers,

, gardé aa porte ouverte .

8

Format d'assemblée

Frank N., du Groupe Iron­bound, de Newark, N,J., nous dit q u'il e mploie souvent la formule comme rciale suivante {légè reme nt a brégée ic i J lo rs de ses confé rences.

"Cette as'semblée vous est présen t ée pa r un produit qui s'a p pe ll e sobr iété , oHert so us divers emballag es attraya nts tels que séré nité , foi, e spé­rance et charité. Le produit n'a qu'un format - en quan­tités de 24 heures - et l'ap­provisionn ement est illimité. Votre agent local, c'est une asse mblée des AA.

"Si vous avez de la diffi­culté à t ro uver ce f.- . ,duit, nous vous suggérons de con­tinuer à visiter votre agent local. Si vou s le voulez réel­lement vous y trouverez vo­tre part. Si vous l'obtenez, vous serez le plus grand g~ ~ gnant. Si vous n'en voulez pas, vou s serez le seul per­dant,"

Page 11: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

~".:!l !- ; . . -

On dit qu'elle a vendu son histoire à la "Revue Mondaine".

HUIT POINTS SUR L'HARMONIE FAMILIALE Après l'enthousiasme de ma

première année de sobriété, je me suis rendu compte de mon désir sincère et constant de de­meurer sobre, mais mes pa­rents eL ma famille commen­cèrent à Lout détériorer à for­ce de disputes. d'escarmou­ches, et d'embarras avec mon épouse et mes enfants.

Après six ou huit mois de difficultés, ça commençait à m'inquiéter fortement. S 0 n­geant que favais arrét-6 de boi­re en faisant quelque chose à ce sujet dans A.A., je décidai d'essayer de faire la même chose en ce qui concernait ma condition familiale si désagréa­ble, c'est-à-dire mon épouse et mes deux enfants adolescents. La première chose que j'ai faite a été de parler de mon problème avec un bon ami et me m b r e A.A. Ses con -

seils m'ont amené à prendre une décision qui a eu pou r résultat de me rendre la vie plus heureuse et plus paisible.

Les huit points sont les sui­vants:

1er: Considérer 1 e s faits: (A) Votre situation présente est le résultat direct ou indi­rect de votre nature a lcooli­que. (B) Ca prend deux per­sonnes pour argumen ter et au­cune des deux ne gagne sin­cèrement et ça n'accommode ni l'une ni ·l'autre.

2éme: Le désir de mettre fin aux discussions et aux dispu­tes. puisque continuer appor­te le malheur à tous ceux qui sont concernés et poss iblement la désunion de la famille et l'éloignement des amis.

3ème: Vous devez agir ain­si pour quelqu'un que vous

9

Page 12: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

aimez et non pas pour vous­même; autrement votre désir serait égoiste,

4ème: Arrivez à déci­der qu'il n'y a qu'une person­ne qui a le pouvoir de chan­ger et c'est vous-même sans le consentement d'une autre per­sonne.

5ème: Vous devez éliminer tout votre ressentiment. envers la personne Que vous voulez aider, Le pardon complet. des fautes passées ou présent.es est nécessaire.

Gème: Ne vous permet.t.ez en aucun t.emps de discuter ou d'embarasser, quelle que soi t. l ' importance du sujet , parce que si vous imposez votre vo­,Ionté à cette personne, vous n'accomplirez aucun résultat concret.

7ème: Résistez à ~ 'împulsion d'argumenter a v e c la même détennînation dont vous vous servez pour résister au désir de prendre un premier verre.

Sème : Aussitôt que vous ê­tes satisfait d'avoir réussi avec ce programme au sujet de lIa première 'P ers 0 n n e choisie vous pourrez continuer avec d'auLres Que vous aurez choi­sies de voLre propre gré.

Un vieux proverbe dit: "La preuve d'un 'bon gâteau, c'est qu'il soi-t tout mangé".

Avec ce programme je suis heureux, tout va bien sobre­ment et j'espère que ça pour­ra aider au moins un autre membre aux prises avec une situation semblable à celle où je me trouvais,

C,R.V., Newark, Ohio,

10

-----

Peut-être que ça réussira.

-

Page 13: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

, CINQ CAUSES DE SUCCES

En définitive, le succès des Alcooliques Anonymes tient à cinq causes principales.

1. Ils onL une vue complète du problème (de l'alcoolisme) l'envisageant sous son triple aspect: physique. psychique et moral. A moins d'un rajuste­ment de l'homme total. pen­sent- il s, la sobriété définitive est impo$Sible.

2. Ils remplacent la peur par la conf iance. Les nou­veaux venus expérimentent ce bienfait dès leurs premiers contacts a v e c les membres plus âgés de l'association.

3. Ils ont la conviction pro­f 0 n ct e qu'on est alcoolique pour la vie: on peut arrêter le cours de la maladie, on ne pet.:l pas la guérir.

4. Ils ont tendance à placer leur sécurité et leur espoir de sobriété en Dieu, le Maître tout-puissant en qui se trouve la seule vraie source de sécu­rité et de vertu.

5. Ils recourent., enfin, à la thérapeutique de ~roupe pour aider l'alcoolique à triompher des pl'étextes et faux-fuyants qui le harcèlent longtemps, même après plusieurs années de sobrieté, et que les person­nes non alcooliques compren­nent difficilement. Parce que l'alcoolisme comporte une ob­session, il est lmpossible de s'en guérir tout seul; mais c'est relativement Cacile avec de l'aide. Les A.A. ne guéris-

sent pas l'alcoolique de son al­lergie; mais, par leur thérapie de groupe, ils le libèrent de son obsession. Chez eux, on devient membre en admcttant qu"on est alcoolique; on persé­vère dans la sobriété sereine en acceptant d"être alcoolique; on devient sobre avee de J'ai­de; on se maintient sobre en aidant les autres à,le rester.

Les A.A. vous diront: "Si vous voulez boire et le pouvez, c'est votre actaire. Si vous voulez cesser de boire et ne le pouvez. c"est notre affaire." Actuellement, plus de 350,000 hommes et femmes I!oütent le bonheur d'une sobriété serei­ne, pa r c e que quelqu 'un a compris leur problème et les a a idés à le comprendre eL à le régler.

Extrait du no 5 . Collection "Relations . Mes amis, les damnés de la terre" . Par Rolland Boyle, S.J ,

CONVENTION Pensez-vous à ces réunions

d'affaires tapageuses de jadis qui engageaient une bataille farouche entre "en prendre un autre pour s"amuser" ou "de­meurer assez sobres pour as­si s ·t e r aux réunions"? Non, nous voulons vous rappeler la CONFERENCE BI LIN GUE PROVINCIALE DES AA. d u Québec. du 8 au 10 octobre prochain, (Voir page 31) .

11

Page 14: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

LA SOLITUDE PEUT AVOIR UNE FIN Une nouvelle sorte d'amour remplit le vide

Lorsque je SUlS arnve au mouvement. A.A. après l'insuc­cès de tout. ce que j'avais es­saye auparavant, j'étais ma­l a ct e, dans la confusion el. par-dessus tout, je me sentais t rès seul. Je crois qu'il doit être difficile pour celui qui n 'est pas alcoolique de co m­prendre l'mmense solitude de l'alcoolique ou les profondeurs du désespoir auquel la socie­té nous réduit. Nous sommes rejetés très souvent. par noS employeurs, nos amÎs et notre famille, ou bien nous vivons sous Ia menace ou la crainte -constante d'être rejetés par eux.

Nous en arrivons à croi­re que ae monde entier nous a rejetés et que nulle par t nous ne pouvons t rouver des gens qui nous acceptent. com­me des êt.res humains. Pu j s nous arrivons au mouvement A.A.. nous nous sentons au milieu d'amis qui nous com­prennent et qui veulent, qui dé s ire n t même ardemment partager avec nous leur expé­rience, leur force et leur es­poir. Nous devenons des t é­moins qui participent à l'un des grands paradoxes de celte fraterni té: à savoir que nous pouvons conserver ce que nous trouvons dans le mouvement

12

A.A. seulement en Ile donnant aux autres. Voici comment ce­là semble s'être produit dans mon cas.

J 'avais eu beaucoup d'expé­rience de boisson, mais aucu­ne expérience de sobriéLé. Mes nouveaux ami s A.A. m 'ont donné la sagesse de leur ex­périence et, en le faisant , ont sem blé élargir l'horiwn de 1 c urs propres connaissances; ils sont devenus plus forts en me donnanl la force que je n 'avais pas. J 'avais très peu d'espoir, même au sujet des A.A., mais j'ai trouvé de j'es­poir dans le bon exemple que me donnaient ces alcooliques sobres - et en me voyant ar­rêter de boire. l'espoir qu 'ils m'avaient donné a repris nais­sance en eux. C'esl donc le groupe A.A. qui m'a soutenu durant ces premières semàines et ces premiers mois difficiles, alors que j'essayais de fa ire ce que me suggéraient nos douze étapes.

Et. pendant tout ce temps, une autre chose - quelque cho­se que, faute d'un autre mot. j'appellerai ct e l'amour. Ce n'est pas une sor te d 'amour qui a trait au sexe. Il n'y a pas de mot français qui dé-

Page 15: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

crit exactement cette émotion, mais il y en a un en grec, le mot "Agapè" qui signifie une sor t c d'épanchement du coeur, u n procédé spontané qui consiste à donner pour Je plaisir de donner, sans s'atten­dre à des louanges ou à de la gratitude ou à quoique ce soit de la part de la personne à qui l'on donne cet amour. C'est, je crois, une qualité di­vinement inspirée, qui n 0 li S est transmise dans le mouve­ment A.A. par les membres plus anciens et que, comme tout ce qui est bon dans notre association, nous pouvons con­server seulement en la don­nant aux autres. C'est u ne sorte d'amour qui ne ·trouve de satisfaction qu'en s'expri­mant. C'est comme si aes an­ciennes contraintes et les ob­ses s ion s d'autrefois étaient remplacées par la contrainte nouvelle de prendre soin des autres alcooliques de cette fa­çon toute spéciale.

Voilà la vérité qui se t rou­vait renfermée dans les paro­les des membres A,A, expéri­mentés qui déclaraient que c'é­tait moi, le nouveau venu, qui leur faisait une faveur en Œeur permettan t de dépenser de leur temps de bureau et de divertissement pour m'ap­porter ,le message A.A. C'est

ici que se trouve la sagesse d'une des phrases-clés de no­tre association - 'que nous n'a­vons pas besoin d'être les amis de chaque autre membre A.A., mais que Dieu no u s vienne en aide si nous cessons un jour d'aimer chacun d'en­tre eux.

Le programme A.A. n'est pas un programme religieux. Nous ne faisons part ie d'aucu­ne des succursales des reli­gions organisées. Nous n 'avons à offrir aux gens aucune idée officielle, ni aucune descrip­tion théologique de la Divini­té, el nous ne leur demandons d'accepter aucune forme de croyance. Nous parlons de la Divinité dans six de nos dou­ze étapes, mais toujours en disant "une Puissance supé­rieure" ou "Dieu ·tel que nous Le concevons".

Mais si le mouvement A.A. n'est pas un programme reli­gieux, c'est un programme spi­rituel parce qu'il repose sur la conviction que nos problè­mes alcooliques ne peuvent être résolus que par l'entremi­se de l'intervention d'une cer­taine puissance supérieure à nous-mêmes. Pour moi il est significatif que, partout où vous irez, vous trouverez des

13

Page 16: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

hommes et des femmes de dif· férenles religions, ou qui n 'onl aucune croyance, qui récitent. le Not.re Père ensemble à la fin de chaque réunion A,A. Les opinions individuelles au sujet. du Père peuvent varier, mais dans notre fraternité on reconnait universellement Sa Pat.erniLé et. not.re dépendance totale à Son égard.

Et. je pense que le program· me A.A. est un programme spirituel à cause de ,l'amour qui est sa force d'action. L'al­e a a l i que actif dépense une proportion illogique de son temps à boire, à des ac-tes concernant la boisson, à cher-

cher des moyens de trouver de la boisson, à lenler de jus­tifier ou de cacher le fait qu'il boit, à des efforts dans le but d 'éviter les conséquences de la boisson. Quand ces actes dis­paraissent de la vie de a'a}­coolique qui devient sobre, ils laissent un immense vide, et ce vide do il être rempli. J e pense que les actes el les ma­nifestations répétées d'amour dans A.A. , les choses que nous faisons parce que nous nous soucions des autres alcooliques, remplissent ce vide. C'est un des éléments principaux de not re succès.

Allan B., Stanford, Conn.

Un de mes amis est ent1"é la et personne ne l'a revu depuis ce temps .

14

Page 17: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

JE M'APPUIE SUR A.A. POUR REFAIRE MA VIE

Issu d'une bonne. mais pauvre famille. je dus commencer très jeune à travailler. J e remet~ais tout mon salaire à mon père qui me laissait un dollar par mois pour mes dépenses.

Alors survint la guerre, je m'enrôlai dans le Corps Médi­caL C'es t là je crois. que je commençai à boire pour de bon. J e buvais pour oublier. je buvais pour rêver. J e m'imaginais lorsque j'étais ivre que l'armée ne pouvait se passer de moi; je me voyais capitaine. major. colonel. etc. . . Mon imagina­t ion aliment é.e par l'alcool n'avait pas de limites.

Libéré de l'armée pour raisons médicales, je m'enga­geai dans la marine marchande. Mon a1coo:ismc s'agravait de plus en plus. Mon instabilité me fit changer souvent d'emplois jusqu'à devenir colon sur un lot en Abitibi. Aussi. je m'étais mari6; cela ne me fit point arrêter de boire. Je continuais de préférer la bouteille à tout aut re chose. Mon mariage se dé­sintégra; je me conduisis comme un irresponsable, toujours à cause de l'alcool et me voilà rendu ici. à l'I nstitu t Leclerc.

Donc, après mûre réflexion, je décidai de me joindre aux A.A. C'est ainsi que j"en vins à la conclusion que les A.A. re­présentent pour moi la solution à presque tous mes problè­mes. Car, si je m'abstiens de boire, je suis naturellement labo­rieux. social et je suis assuré qu 'en demeurant. sobre, je de­viendrai un actif pour la société et non un fardeau tel que je le suis présentement.

En tout.e franchise, je puis dire que le mouvement kA. a été pour moi un appui moral et un moyen sûr pour me réhabi­li t er.

Maurice L.

15

Page 18: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

MES AMIS, LES ALCOOLIQUES Dr Pierre Thibaudeau. M.D.

Pourquoi, mes amis? Pour une foule de raisons.

P ar c e que les alcooliques désireux d 'arrêter de boire re­présentent, pour le médecin, la catégorie des malades 1 es plus fascinants à ét.udier eL à aider el les plus reconnais­sants après leur réhabilitation. Ils son\.. le genre de clients qu i procuren t. le plus de sa­tisfaction au médecin Qui tient à être considéré leur a mi.

Je ne veux pas froisser les autres malades. parce qU'cn définitive, il n 'y a pas que les aJc.:ooliques qui m'aient grati­fié de cette amitié el de cette reconnaissance réconfortantes. Mais disons que c'est. panni les a lcooliques réhabili tés que j'ai rencon t ré le moins d'in­grats. A ce moment-ci de mon exposé. je devrais donc avouer que mon attitude est égoiste, du moins autant que celle des

16

alcooliques sobres qui clamen t que leur dévouement pour les alcooliques dans le bain part d'un motif tout aussi intêresse; c'est-à-dire qu'ils ont besoin d' a ide r les autres pour se maintenir eux - même~ sobres. Quant à moi, les alcooliques que j'ai pu aider m'on t com­blé d·un sentimen t de confian­ce et de reconnaissance auquel mon âme ci e médecin ne peut demeurer insensible.

Mais ce n·est. pas t ellement par cet aspect- là que je trou­ve les alcooliques fascinants a aider.

Cela découle plutôt du fait que le dépistage de la ou des causes qui ont poussé ces ma­lades à boire est une aventu­re extraordinaire et. passion­nante. Une fois que le méde­cin a réussi à percer le mys­·tere, les rés ult a ls obtenus sont tellement impressionnants que

Page 19: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

le miracle, pour lui, opère indéfiniment: le médecin n'ar­rive pas à être blasé devant le succès et l'émerveillement qui se reproduit fidèlement.

Pour d'autres raisons, enco­re. Il y a aussi que. par un heureux concours de circons­tances, les alcooliques sobres constit.uent une rare collection de personnes très spirituelles et gaies; ils ont l'espri t d'à propos développé à un po i n t tout à fait réjouissant. Ils ont une bonne philosophie de la vie . J e me su is mêlé fréquem­ment à des groupes d'alcooli­ques; c'étaient sur tout des "Alcooliques Anonymes". El ces gens-là m'ont fait passer d"inLenses minutes de gaieté et d'émotion.

De gaieté, par c e qu'un grand nombre d'entre eux sont. exubérants de joie; ils ne semblent pas s'habituer à leur bonheur qu'ils ne croyaient plus possible, eux qui ont sou­vent connu l'abîme de Iïg-no­minie et qui ont bu la lie du

vin. Leur bonheur a beau da­ter déjà de quelques années et meme de plusieurs. jamais ils ne cessent de se proolamer heureux comme jamais aupa­ravan t et toujours continuent­ils de trouver 1 e u r félici ­t é toute neuve. Et ils sont gais .

Ils sont émoùvants, aussi. Dès qu'ils sont placés dan s une atmosphère appropriée, c'est-à-dire d'amitié et de com­préhension, ils se sentent cons­tamment le besoin de raconter dans Quelles rapines l'alcool les avait conduits. Nous se n­tons, alors que leur coeur est encore gros, même après plU­sieurs années de sobriété. d'a­voir été la cause dc tant de souffrances, de privations, de déshonneur parfois. de tant de cha g r i n s dont leur famil­le, leur femme el leurs en­fants, ont été les principales victimes.

N'est-ce pas qu'Us sont inté­ressan ts à tous points de vue, mes amis les alcooliques?

G. Gagné

17

Page 20: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

La nécessité d'un changement Après une certaine période

de sobriété heureuse. me scn­tant confortablement installé dans un nouveau m 0 ct c ct c vie. j'ai pensé que, si je vou­lais le pratiquer, il me fa llait travailler pour le conserver.

Durant. la première pér iode de sobriété. on a l'impress ion de sc redécouvrir eL on en ressent.. une espèce d'amour­propre. On a l'impression que celte sobriété qui nous conduit à ce sentiment intérieur est la clef de tous nos problèmes. Nous ne songeons pas cepen­dant. que notre pcrsonalit.é de­meure in tacte. Nous n'analy­sons pas certains de nos ac­t.es qui seraient pour le moins discu tables et. nous avons ten­d a n c e à les excuser. Nous nous croyons dans la ligne droite parce que nous sommes S 0 b r c s et nous oublions le point primordial: qu 'un alcoo­lique sobre garde quand mê­me ses habitudes eL ses ten­dances coerciti ves et qu 'il peut e n co r e causer infin iment de tor t.

Ma propre expérience m'a fai t comprendre que si je ne réa gis pas dif fé remment et froidement en toutes circons-

18

tances et que si je ne corrige pas autan t que poss ible mes émotions et ma manière de voir, je n 'aurais pas une so­briété heureuse.

Il est évident que notre ma­n i ère d'agir ct ct e penser était erronnée pu i sq u' i 1 nous fallait recourir à l'alcool co m m e catalyseur. Si nous constatons ccc i et si nous vou­lons une vie dirférente, il nous faut commencer par fa ire un inventaire el. envisa~er calme· ment nos vies passées el. en venir à la conclusion qU'un changement est nécessai re.

Le fai t d'avoi r été un bu­veur habituel prouva it que je devais procéder à la t ransfor­mation complète de ma perso­nalité. Le premier pas à faire: l'inventaire moral.

La citation: "La vengeance est douce se rvie froide" me vint à l'espril. Je chér issais si bien la mienne qu 'elle deve­naiL de la véritable glace. Ma haine. ma rage et mon ressen­timent. si nuisibles fussent-ils pour les auLres, se tou rnaien t invariablement contre moi.

J 'ai vite compris quïl -était essentiel de me défai re de tou ­tes ces impulsions destructrices

Page 21: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

une dure leçon à apprendre, j'avais si bien nou rri ces ten­dances dans le passé. J 'en­tends encore ma voix s'élever dan s le passé, j 'entends encore ma voix s'élever dans une discussion. mon coeur se­coué de rage, pour ne plus me souvenir par la sui t e de quoi il S'agissait.

La générosité, la prodigRli­té même de l'alcoolique sont re­connues, quand on est saoül, bien entendu. Pendant nos pé­riodes sèches, nous devenons avares, (II faut être sûr d'en avoir assez pou r une autre bout.eille, la dernière, comme de raison). Etre prodigue de son argent peut être un signe de générosité. mais se donner soi-même spontanément est le but que j'aimerais pouvoir at­teindre. Il m'arrive encore d'é­lever la vO Îx dans une discus­sion, la rage et les palpitations en moins, ei je réussi s à ne pas m'écarter du sujet discu­ié,

J e crois que ceux d'entre n a u 5 qui croient en une P u i s S ft n c e supérieure pour­raient a p p el e r cela un réveil spirituel; 1 e s principes que j'applique à ma sobriété peu­ven!. être désignés comme hu­maniiaires et je suis convain­cu que ce qui assure la vita­li té du programme A,A. est j' in terprét.ation individuelle des 12 étapes. Mes pensées f'l mes aclions son!. le résu ltat d'un effort constant pour devt:nir un être meilleur.

Etre meilleur veut d ire Que

je dois mettre de côté cette ambition injusWiée de prim cr dans tous les domaines, Mai­triser ces attitudes infantiles et développer une tolérance qui ne veut pas nêcessaire­ment dire "tolérer", mais qui nous amène à faire la diffé­rence, à avoir le sens des va­leurs en les accep tant digne­ment. Cclà. veut dire que nous commençons à nous respecter nous - même et partant à mieux aimer les autres. Res­pee ter not.re prochain et ne faisons pas aux autres ce que nous ne voulons pas qu'il nous soit fait .

Nous perdons énormémen t de temps à des t.âches inut.i­les. Un travail créateur et pro­ductif est essentiel à la santé de l'homme. A moins d'être convaincu que not.re travail ne produit quelque chose de valeur, nous sommes constam­ment frusi rés. L'essentiel est de contre-balancer ce marasme ct ces dangers par une vie saine et bien remplie qui rem­çlace l'égoisme par le dévoue­ment,.

Ces idées portent à la con­troverse, je l'admets, mais j e maintiens qu'elles sont le but idéal de la lutte pour obtenir le changemen t. oui doit ai l e r de pair avec la sobriété,

Tout comme nous avons sin­cèrement désiré not.re sobriété 10 r s que nous nous sommes j 0 i 11 1. s au mouvement A.A. nous devrions pOUVOir faire le ehangemen~ nécessai re.

E.L. Vermont.

19

Page 22: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

LA TENTATION SOMMEILLE TOUJOURS

Il était une fois un écrivain qui s'appelait Oscar Wilde. Cet auteur aimait. beaucoup les moLs d'esprit. Vous savez ce qu'est un mot. d'espri t Par exemple. si je dis: "L'armée du Salut. est un endroit ou un homme peut sc procurer tout ce dont. il a besoin· mais rien de cc qu'il dési re", Evidem­ment. ceci est. vrai seulement. parce que cet. homme ne dé­sire jamais cc qui est. bon pour lui.

Les mots d'esprit. de Wilde étaient plus intellectuels. Wil­de a dit: "L'expérience est le nom que les hommes donnent à leurs erreurs", 11 ajouta: "La cont.iguïté (le raproche­ment.) est. la cause de l'amour et. son remède", Les moLs d'es­prit de Wilde étaien t. cyni­ques et. destructeurs. Mais il y avait en eux g-énéralement. un élément de vérité malgré bien dcs distorsions.

Parmi les remarques dc Wil­de Il en existe une qui s'ap­plique à l'alcoolismc et a. u x Alcooliques Anonymes. Bi c n que Wilde soi l. décédé depuis 1900, presque quarante ans avant que le mouvement A.A.

20

ne fu l. fondé, il a dit: "Le seul moyen de combattre la tentation, c'est d'y succomber". Cet énoncé était déplorable. Il ét ait aussi erroné. Mais il ex­pr ime bien la continuité de la tentation.

Supposons que la tentation vous vienne d'entrer dans un bar pour prendre un verre. Vous y rés istez. Vous aIl e z plutôt au restaurant, ou à l'église, ou au magasin. Vous avez triomphé de la tentation pour le moment. Mais elle rc­vie n l. E I l e demeure ca­chée dans volre subconscient et, au momen t où vous vous y attendez le moins, elle vous revient à l'idée. La soumis­sion ou la résistance chassera la t e n t a. t ion. Mais sa dis­parit ion sera de courte durée seulement.

La continuité de la tenta­tion explique bien des rechu­tes. Peu de membres sont ten­tés de boire quand ils assis­tent à une réunion. La réso­lution d'un homme est alors forte, son intention est ferme. Pour le moment, la ten tation sommeille. Mais aussilôt qu ' il quitle la réunion, la tenlation

Page 23: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

se réveille et le poursuit. El­le espère le vaincre par sur­prise. quand sa résistance est affaiblie. Et c'est cc qui arri­ve souvent. La terre est. rem­plie de gens qui ont des t.en­tations continuelles et Qui y résistent de façon intermitten­

. te. Ils sont loin d'être au septiè­me ciel.

Le conflit qui existe entre la tentation et la résistance est. illustré par Je penchant qu'ont certains alcooliques de calculer ct d'apprécier le nom­bre de jours de leur sobriété. Supposons qu'un alcoolique est sobre depuis sept mois. Il sc dira à lui-même : "Ca fait. 210 jours que je n'ai pas touché un verre." Il se félicite de ce succès. Ce procédé est com­préhensible mais il peut être dangereux, parce qu'il peu t être accompagné de cette pen­sée: "Combien de temps enco­re cela durera-t-il'!"

Si un homme reste sobre pendant vingt ans, le total de sa période de sobriété sera de 7,300 jours. Beaucoup d'hom­mes sont rest.és sobres pendant vingt ans, mais peu ont com­pté' les 7,300 jours.Sïls avaient essayé de les comptcr, ils ne les auraient probablement ja­mais complétés, ou bien le 7,300 ième jour aurait éLé le début d'une cuite. 11 es~ mal­sain de compter ainsi parce que personne ne compt.e sans but.. On compte généralement en vue de quelque chose, Et ce quelque chose que compt.e

l'alcoolique peu t inconsciem­ment être le jour où sa so­briété prendra fin.

Vou s rencontrerez sûre­ment des membres A.A, qui ont une longue période de so­briété, qui vous affirmeront qu'ils n'eprouvent plus le be­soin de boire. Je ne doute pas de la sincér ité d'une t.elle af­firm ation. Seulement la con­clusion habituelle de ceci -qU 'un me m b r e n 'éprouvera plus jamais de désir de boi­re - est discutable. Je connais un homme qui avait. plusieurs annécs de sobriét.é; qui était considéré comme le modèle des modèles dans ~es cerclcs A.A. Il Y a environ un an, il est retombé bien bas, Et il Y est cncore. L'expérience a démon­t ré qu'aucune période de so­briét.é , si longue soit-elle, ne peut. empêcher les mauvais ré­sultat.s qui se produisent après avoir pris le premier verre. Et il est aussi possible que le dé­sir de boire soit un élément permanent. de la nature de l'alcoolique.

Le diabétiquc est la person­ne non alcooli'lue qui ressem­ble le plus à 'alcoolique. Un diabétique ne peut pas mieux supporter le sucre qu'un al­coolique, l'alcool . Et. il est 'lussi vrai que c e r t a i n s diabétiq ues on un désir ardent de manger du sucre. Ils cè­dent parfois à la tentation a­vec des résultats désastreux et même parfois mort.els, Mais il est plutôt rare de trouver

21

Page 24: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

des diabétiques étendus su r le plancher d'un magasin de bon­bons, au dernier stage du co­ma diabétique, tenant dan s leurs doigts crispés une tablet­te dc chocolat. Le diabétique sait trop bien que ce serait aller au sui cid c que dc manger son premier bonbon. Alors il s'abstient de ce pre­mier bonbon.

L'alcoolique qui a été ren­seigné par le mouvement A.A. sait combien l'alcool lui est dommageable. Il sa i t que quand il commence à boire c'est tout comme s'il tenait le canon d'un révolver sur .\ia tempe. Pourquoi donc alors e.\it-il si souvent tenté de tirer .\iur la gachette? L'explication sem bic rai t par rols ê t r e que c'est parce qu'il n'y a rien dans cette tête, et pourta nt l'alcoolisme s'attaque aussi nux personnes intelligentes. Et il semble Souvent que le désir de boire ne tend pas à -la satis­faction personnelle mais plu­tôt à la destruction de .\ioi­même.

On dit souvent que l'alcoo­lisme est une évasion. Mais de quoi un homme s'évade-toit si ce n'est de la vie? La luLte entre la tentation et la résis­tance doit êt re acceptée com­me un marathon.

La remarque de Wilde au sujet de la tentation était un bon épigramme mais c'est une ph ilosophie médiocre. Concé-

22

dons donc que la tentation -sous forme du désir de se soûler - ne nous qu ittera ja­mais. Mais cela crée seulement un problème permanent et non pas un problème sans solution. En mécanique, toute bon n e action a une réaction égale et opposée. Si vous poussez con­tre une porte, la porte pousse contre vous. En morale, cha­que tentation susc ite sa pro­pre résistance. Mais ici les forces opposées ne sont pas égales. L'une ou l'autre est la plus forte et l'état d'équilibre n'est jamais établi.

La valeur de la méthode A-A. est qu' elle augmente no­trc facteur de résistance. Avec l'aide de la deuxième étape A.A., "une Puissance supérieu­re à nous-mêmes" , nous de­vrions pouvoir garder notre résistance un pas en avant de la Lentation. Mal s si no u s n'avons au cu n contact avec Dieu, ou si notre foi n'est que celle de ·la messe du dimanche, notre problème devient plus difficile et notre destinée plus incertaine. L es relations de c h a q u e individu avec Dieu sont son problème personnel, et ce n 'est pas mon domaine. Laissez-moi seulement expri­mer ici ma propre conviction que personne nc peut navi ­guer sur la mer de la vie s'il insiste pour faire le voyage dans un bateau sans gouver­nail .

E.D.K. Syracuse, N.Y.

Page 25: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

Que de fois nous avons en­tendu cetA.e expression! Mai 5 nous sommes-nous demandé en quoi l'égoïsme pouvait avoir quelque chose de bon pou r nous? En effet, comment nous est . il possible d'acquérir de l'humilité? de gagner de la sincérité, vaincre nos ressenti· mer..ts et êt re strictement hon­nêtes envers nous-mêmes et envers les autres tout en res­lant égoïstes?

Je crois que nous associons égoïsme et mesquinerie. pen­sant. d'une part à nos avanta­gel) matériels et vivant d'autre part pour nolre propre confort et. selon nos désirs. Nous avons tellement abusé de ces choses durant notre vic de buveurs Qu'Il nous est aujourd 'hui dif­ficile de comprendre que nous puissions donner une opinion sérieuse el précise à propos de l'égoisme.

El re êgoïs~e au sens où l'en­tend A.A. est une toute au~re affaire. Voici mon opinion à ce sujet après plusieurs an­nées d 'une sobriété qui m'a

permis de rê nêchir et d'être capable de me rappeler de ne pas prendre mon premier ver­re el d'améliorer ma sobriété.

Il V 8 un d icton qui dît: "La préservation de notre moi est la première loi de la na­ture." Au l rement dit: "Etre é­goïste au sujet de nol re pro­gramme AA, c'est nolre vie même". en ce qui nous con­cerne. Si nous nous prescr­von s nous-mêmes, nous ne sommes aucunement égoïstes. Toutes les personnes de no~re en~ourage, notre famille, nos amis, notre employeur. les au­~res employés et la communau­~é tau t entière, conséquem­ment, en profilent e~ nous re­prenons ainsi nolre véritable place dans la sociélé. Nous songeon~ aux aulres. nous fai­sons face à nos obligations, nous assumons nos responsabi­lités et nous devenons ainsi des per~onnes respe.:tables au lieu d'être les "pantins" ou les "légumes" q ue nous étions quand nous buvions.

Ou i. c'est un programme é-

23

Page 26: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

goïste parce qu'il nous ramène a u x ch oses importantes d'a­bord dans le contexte d'un jour Il la fois, princ ipe si fon­damental de bonheur.

J 'ai besOÎn de me souvenir que, lorsque je buvais, j'étais toujours dans "la brume" el enclin â remettre a plus tard ce qu e i'all ais accomplir le lendemain, la semaine ou l'an­née suivanle. J 'étais un "con­quérant du monde". J e sai s que, en réalité auiourd'hui ou tout autre jour, j'ai fait peu de chose

E'.. re égoïste dans AA nous redonne notre dignité comme i n d i v i dus. Plusieurs d'en­t re nous se rendent compte qu'étlln~ mariés ou en essa­vant de nous donner n notre famille, à notre t ravail ou à la société, nous avons souvent subjugué n o s personnalités pour répondre â ces exigences socia les et humanitaires. Trop sOllvent, nous a vons tenté de trouver de l'ênergie dans l'al­cool pour combattre notre sen­timent d'infériorité ou de mé­diocrité; mais le résultat, à ce momen~-là, était tout le con­traire et nous devenions réel­lement médiocres ct vraiment. inférieurs.

Et re égoïste dam; AA, c'cst nous se rvir de nos intclligen­ces normales pour penser ob­jectivement. et. de façon cons­t ru ct.ive en ce qui concerne tou t notre entourage, cc que nous n'avons jamais pu faire quand notre cerveau était pa­ralysé par l'alcool.

Etre égoïste dans AA nous

24

aide, de plus, à être assez grands pour vaincre nos res­sentiments, a s s c z humbles pour oublier certains t.orts i­maginaires envers nous-mêmes as s e z honnêtes p OU l' don­ner aux choses leu r vraie va­leur, assez sereins pour accep­ter les choses que nous ne pouvons pas chang'er et avoir assez de sensibilite pour dé­couvrir quelles sont les vérita­bles beautés de la vie, au lieu de désirer des illusions et des biens matériels !

Et re égOïste dans AA, c'est aussi considercr notre milieu et ceux qui vivent avec nous. Nous ne voulons plus être de mauvais critiques ou des gens apitoyés sur eux-mêmes. T ran­quill ement mai s sûrement , nous voulons nous libérer de celle mentalité qui pourrait nous donner des pensées mor­bides, nous faire percl!'c notre temps et nous détruire. Nous ne voulons plus vivre ai n s î. et nous agissons d'une façon constructive,

La crai nte. la tension ner­veuse, la fau sse pitié ct l'ap­préhension son t disparues. Chaque nouveau jour, nos es­prits s'enrichissent cie force e: d'espoir. Notre conscience s'a­méliore; nous devenons plu s pu i s san t s physiquement et mentalement. Enrin, ct c'est là le plus important, nous rc­cevons le plus grand don de tous, la paix d'esprit.

C'est simple. , , C'cst égoïste. C'est AA ct ça fait. cie!; mer­

veilles. F .R , Moorcstown, N.J.

Page 27: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

Le bonheur est à ce prix Décidé à être heureux

Un j 0 ur. il Y a plusieurs années, a10rs que je traversais une sombre période de dépres­sion. et que j'envisageais mê­me le suicide comme solution à mes problèmes, un ami me prêta un 1 i v r e de Dale Carne­g i e. Machinalement j'ouvris ce livre et tout de suite, je tombai sur une phrase qui aJ.,tira mon a ttention. C'é t ait une citation d'Abraham Li n­coIn: "On est heureux en au­tant qu'on se décide à l'êt re."

Alors je me mis à relire et à reli re celte phrase jusqu'à ce que j'aie pu en sai sir le sens. Etait-il possible que dans toutes mes malch ances, je pou­vais encore être heureux? Au­jourd'hui je puis répondre "oui" sans hésitation , malgré mes 12 ans de sentence et toutes les épreuves d'une vie d'alcooli­que.

Car voyez-vous, sur mon che min, j'ai rencontré A.A. J 'ai appris une nouvelle ma­niere d'envisager la vie pou r l'accepter telle qu'elle est. 24 heures à la fois . Peut-être ici.

ne puis-je être complètement heureux mais je m'achemine quand même lentement et sü­

rement vers un bonheur sobre, normal et rempli de "Séréni­té" ; tout ceci grâce à A.A.

Vincent L.

Chaque sûir, à la m ê m e heure, notre gars entrait au pet it salon de l'hôtel , com­mandait deux Martinis, les buvait, et repartait . Finale­ment le garçon de table de­vint curieux et lui demanda pourquoi il commandait deux mar-tinis au lieu d'un se u 1 ;'double". - Tres simple, ré­pondit notre homme, j'en bois un pour moi et l'autre pour un ami qui est absent. C'est réellement un bon copain à moi.

Un soir, cependant. il en­t ra et commanda un seul Mar­tini.

Ah ! dit le garçon, vû~re ami peut boire seul maintenant? Pas du tout, répondit notre homme. Je bois celui-là pour lui moL je su is devenu :sobre.

25

Page 28: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

LA MORT D'UN ALCOOLIQUE

Il n 'y a fien de bien étran­ge dans la mort d'un alcooli­que. Des ivrognes meurent tous les jours de différentes façons. Les uns meurent au bord du t rottoir, d'autres dans des prisons. La mort. d'un al­coolique n'a rien de bien édi­fiant.. - mais j'en connais une qui le fut. John H Hait un membre A.A. ct. même avant. de m'avoir connu, John H. é­tait. mon parrain dans le mou­vement.

Il me vil le premier à une réception chez des voisins. A travers mon brouillard. alcooli­que encore épaissi par quel­ques cocktails - je ne remar­quai pas que John, qui était le bout-en-train de cette partie de plaisi r, ne buvait Que du

26

jus d'orange. J e nc le connais­sais même pas. mais lui me connaissait. D'après sa propre expérience il reconnut. mon in­certitude, ma jovialité forcée -et mon désespoir. Après mon départ, il s'entretint avec nos hôtes afin de trouver un mo­yen de me venir en aide.

La conversation que j'eus le lendemain avec ma voisine me révéla mon problème de bois­son; elle ne m'offrit toutefois au c une solution. me lais­sant rempli de remords avec la ferme conviction qu'il n'y avait pour moi aucune solu­tion. Je ne savais pas que ce soirJ là John était devenu mon parrain spirituel. et qu'il nous avait con fiés moi ct mon pro­blème au soin de cette Puis-

Page 29: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

sance en qui il croyait si ar­demment,

Six mois plus tard , je vins à. mon premier meeting A,A., avec la gueule de bois, crain­tif, malade jusque dans l'âme, croyant dur comme fer que ma vie était une faillite com­plète et que pour moi il n 'y avait aucun espoir. La pre­mière personne que je vis quand j'osai lever les yeux -fut John H.

Ce ne fut qu'après plusieurs mois, quand nous fümes deve­nus amis, qu'il m'apprit qu'il avait offert des prières pou r moi ct qu'il avait compris que Die li l'avait exaucé lorsque j'étais entré dans cette salle. J'appris de J ohn la leçon de l'anonymat t 0 t a 1. Il m'avoua qu'il m 'avait reconnu seule­ment quand j'abordai le sujet de notre première rencontre,

Pour moi, l'essence de ce groupe c'était John H. Ce n'é­tait pas pour rien qU'on l'ap­pelait "l'oncle John", et c'était sa bonne humeur et ses vives réparties qui faisaient de no­tre groupe une place où il fai­sait bon vivre, un cercle de joyeux alcooliques,

La foi de John en une Puis­sance supérieure à lui-même était sans réserve et se com­muniquait c 0 m mesa bonne humeur au groupe tout entier. Ce n'était pas pour r ien non plus' que nous étions reconnus comme un "groupe spirituel"'. Le programme spirituel auquel John H. croyait devint partie

intégrante de nous-mêmes avec son rire toujours présent.

Je suivais le programme de p u i s environ trois mois quand John entra à il. 'hôpital ; c'était le pre mie r avertis­sement de ce qui devait se produire par la suite, On par­la de pneumonie mais les mé­de c i n s demeurèrent intri­gués en voyant que les médi­caments ne produisaient chez lui aucune amélioration, Alors vin t la nouvelle effarante qu'ils redoutaient : une tumeur au poumon; et John dut r et,our­ner a l'hôpital pour une in­tervention chirurgicale. Leur verdict fut qu'il S'agissait de cancer à. l'état aigu. Il n'y a­vait aucun espoir. Il n'avai t plus qu'à retourner à. la mai­son pour y mourir.

Mai s ils avaient compté sans John, Lorsqu'il nous an­nonça la chose à la réunion suivante et nous demanda de prier pour lui, le côté spiri­tuel du programme ent ra pour toujours dans la vie de notre groupe,

En tant que groupe, no u s r eg a r d ion s attentivement un brave homme vivre avec Dieu. John désirait vivre, il vou 1 ait guérir pour pou­voir continuer à t ransmettre le message aux alcooliques souf­frants, Dieu n'accorda pas la vie matérielle à John - mais dans Sa sagesse. Il lui donna une grande force spirituelle, de sorte qu'en s'approchant de

27

Page 30: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

la mort pendant de lan.gs .mois. John offrit le don de Dieu à tout le groupe et à tous ceux qui vinrent en con tact avec lui.

No u s qui l'aimions, nous nOus rébellions contre ce ver· dict . pourquoi donner la so­briété et le bonheur à J 0 h n pendant à peu près un an pour ensuite les lui enlever"! Quelle sorte de Dieu était-ce donc?

Mais nous avons appris par la suite que pendant ces que~­ques mois où il se débattait avec la mort, John H. avait été privilégié en influençant plul:! de vies et en donnant à plus tie gens un aperçu de Dieu que la p lu par t des hommes ne pou vent le fai re durant toute une vie.

J ohn ne croyait pas seule· ment en une Pui.ssanc.e Supé­rie ure, il mallifestait celte Puissance S~périeure e~ ,1 e s miracles qUI se prodUiSirent étaient les miracles qui pro­viennent naturellement dune telle foi. li1 n'y eut pas un seul d'entre nous qui ne fut transformé de quelque maniè­re en c61oyant John.

John vint à notre assemblée peu de t.emps avant sa der­nière visile à l"hopit.al. Il ne pu t rester bien longtemps ct qua n d il nous quitta nous savions que c'éLait sa derniè­re réunion. Mais cette constata­tion ne fil. q u e raffermir le

28

groupe. Un nouveau mem bre offrit ses services comme in­firmier; lui et sa femme, à tour de rôle, veillèrent J 0 h n de vin g t-quatre heures en vingt-quatre heures, 'et lui don­nèrent tous les soins dont il avait beso in pour lui permet­tre tie revenir chcz lui pour mouri r.

Toutes nos rèunions étaient enregistrées sur rubans magné­tiques; nous lui apportions ces ruoans sonores eL nous rap, portions au groupe son ,m,ess~­ge: "Que Dieu vous bemsse . Nous l'avons visité jusq u'à la fin et nous revenions toujours a v c c beaucoup d'encourage­ment.

Pas une seule tois durant ces longs mois de souffrance, John ne fit entendre une seu­le plainte. Il nous vou lait orès de lui même lorsqu 'il était. trop faib le et qu 11 ne pouvalL faire autre chose que de n<;lus remercier avec cc "Que Dieu vous bénisse" qui résonne en­core à nos oreHIes. Quo i q u e t rès malade, il insistait pou r que son infi rmie r, J im, le nou­ve a u membre, assistât occa­sionnellement à une réunion, Quand le travail de John fut tenniné et que Dieu le rappe­la à Lui. il nous laissa enco­re des miracles.

Jim le nouveau membre qui avait 'Saigné Joh n, ~ntrete.na!t cn lui une pensée; Il se dl~al~ "quand tout ceci sera termm.e j'aurai mérité une bonne CUl-

Page 31: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

te." Et quand John fut parti, Jim n'avait plus qu'à aller pre n d r e ce premier verre. C'est alors que Jim, comme plusieurs d'entre nous d'ail­leurs, découvrit qu'il eut été maintenant difficile pour 1 u i de prendre son premier verre.

Il partit quand même avec l'intention de prendre un coup q li and soudain il s'aperçut qu'il n'avait plus ni le désir ni le besoin de prendre ce verre.

J i m était sobre lorsqu'il nous fit part de son miracle. Pour nous le dernier bienfait se produisit à la réunion qui

eut lieu le lendemain du dé­cès de John H. Notre prési­dent nous présenta un nou­veau membre - un homme dé­sespéré qui recherchait, com­me nous l'avions fait nous-mê­mes, cette Puissance Supérieu­re qui seule pouvait l'aider. Et il s'appelait John.

Non. Il n'y a rien de neuf au sujet de la mort d'un al­coolique. Ils meurent au bord des trottoirs el dans des pri­sons avec les clochards, mais celui-ci est mort avec Dieu.

N.E., Merces Island, Wash .

J'ai fait du ressentiment à la dernière réunion parce que le conférencier a parlé 10 minutes de plus que le temps al­loué . .. il Y a trois semaines de cela.

29

Page 32: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

L'alcoolique doit changer sa personnalité

L'alcoolique peut remédier à sa personnalîlé en suivant avec tenacité le programme de relèvement. suggéré par le mou­vement. A .A .

A nos cours thérapeutiques. il est discuté longuement de la quatrième étape: "Nous a­vons courageusement procédé à un inventaire moral cL mi ­nutieux de nous-mêmes,"

Afin de facili t er ccl inven · taire, une étude de comparai­son est faite sur les expérien­ces diverses de certains mem­bres, et on en vient à consta. ter facilement Qlle l'alcoolique a une personnalité qu i lui est bien propre, et que c'est cette personnalité qu 'il lui f a li t ch anger.

D-ailleurs. la personne qui b 0 i t jusqu'à l'excès le fait pour les motifs suivants: Mo­yens d"évasion, refus de v 0 i r la réalité. ou le plus souvent pour combler 1 es déficiences d'un complexe d'intériorité ou autre, Quoi qu'il en ::;o it, il Y a dé finitivement chez lui un

30

problème émotif qui le fa it er­rer.

Après avoir connu le mou­vement A.A.. J'alcooliqu e qu i reconnaît sér ieusement son im­puissance devant l'alcool s e doit de décider ::;an::; plus taro der à faire face à la réêl"lité. Fort de cct inventaire de lu i­même, résult.ant de la quatr iè­me étape, qu 'il le veuil le ou non , sa personnalité changera. et avec la compréhension des autres étapes se fera complè­tement.

Par Cl' mode d'éducation des A.A. acquis 24 heures à la fois, l'alcoolique se transfo rme de penseur anormal qu'il était en un pen s e li r norrn<ll. "Quitte-toi et tu me trouveras .. ' (Ba lzac).

J ean-Maurice L.

Aujourd'hui. je sais ce que je suis. Demain, je ne sais pas ce que je se rai. Mai s. Dieu merci. je ne suis pas ce que j'étais.

Page 33: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

A tous les membres et groupes

La septième Conférence annuelle Provinciale Bilingue du Québec sous les auspices du Comité Frovincial des Services Généraux A.A. du Québec sera tenue à l'hôtel Reine Elisa­beth à Montréal, les 8, So et 10 oeLabre 1965.

Les Comités sont. au travail depuis le mois de mars der­nier, préparant cette Conférence de 1965. qui comprendra en­core des forums, discussions. alcat.h ons, films. assemblées ouver­tes et. un banquc~.

La Conférence de 1964 attira quelque 2,000 membres ct invit-6s et l'assemblée ouverte au public tenue le samedi soir fut. un succès sans précédent. devant une assistance de 4.500 membres ct. autres personnes intéressées à nolre asso:::iation. L'enthousiasme démont ré par les assistants et le support. ac­cordé à cette Conférence seront. dirficilement surpassés. mais peuvent être égalés encore en octobre prochain en réponse aux efforLs des Comités d'organisation et à la collaboration des membres A.A.

Cet te conférence rendra possible pour tous les membres l'échange de leurs idées et de leurs expériences, permettra aux plus jeunes membres d'acquérir une meilleure compréh ension de not.re programme de relèvemen t. et à chacun de nous d'être en­co re mieux équipés pour transmet~rc le message à d'autres al­cooliques.

L 'invitation de participer à cette conférence est lancée à tous et il serait bon de s'enregist rer à bonne heure et de s'assu­rer une meilleure place au banquet du dimanche midi.

Que le désir de tous et chacun soi t de nous retrouver el re­no veler connaissances et amitiés les 8. 9 et ID octobre pro­chain.

Le Comité de la Conférence Provinciale Bilingue A.A.

Pour informations, écrire à Case postale 1777 Succursale B, Montréal 2.

31

Page 34: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

r 1

1

1

L

POURQUOI PAS?

Ce gars qui avait fréquenté toutes les tavernes de la région avait enfin reconnu qu 'il était alcooli­que. Il vint à notre groupe, connut deux années de sobriété, mais l't!cemment eut une rechülc. J e l'ai rencontré l'autre jour deva n t un des m agasins de la Régie des Alcools ct il me demanda de lui prêter 40 cents. Pourquoi? - Pour s'acheter une copie de "LA VIGNE AA" -

Comment auriez·vous pu refuser celte deman­

de - nouveau genre?

COUPON D'ABONNEMENT À "LA VIGNE AA" llublfêe tous les deux mois.

Pour s'abonner, écrire à: "La Vi gne AA" , boit e Iloll tll le 1566, Succursale B, Moutréa l.

Pour les grou pes, lot <le 10 numéros .. .. ....... .. .. .

Souscription annuelle, () numéros

NOM:

ADRESSE: rue ou B.P ,

VILLE: ........... .

M ont ant inclus: $ ........ .

$3.75

$2.25

Mentionner ici lIi votre abonnement doi t commen<:er u\'ec [@ numéro l - 2 _ 3 _ 4 - 5 - 6 (CIICCrcICll)

32

1

-'

Page 35: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

Notre bien-être commun devrait venir en premier lieu; le relèvement personnel dépend de l'unité des A.A.

Pour le bénéfice de notre groupe, il n'existe qu'une seule autorité ulti­me - un Dieu d'amour comme Il peut se manifester dans la conscience de notre groupe. Nos chefs ne sont que de fidèles serviteurs: ils ne gouvernent pas.

La seule condition requise pour devenir membre des A.A. est un dé­sir d'arrêter de boire.

Chaque groupe devrait être autonome, saur sur des sujets touchant d'au· tres groupes ou les A.A. en entier.

Chaque groupe n'a qu'un seul but pl'imordia! - transmettre son messa­ge à l'alcoolique qui souffre encore,

Un groupe des A,A. ne doit jamais endosser, financer ou prêter le nom des A,A, il des groupements connexes ou à des organisations étrangè­res de peur que les soucis d' argent, de propriétê et de prestige ne nous distraient de notre but premier.

Chaque groupe des A,A, doit entièrement couvrir ses frais, refusant les contributions de l'extérieur.

Les A,A, devraient toujours demeurer non·professionnels, mals nos cen· tres de service peuvent engager des employés spéciaux,

Les A,A. comme tels, ne doivent jamais être organisés: cependant nous pouvons constituer des conseils de service ou des cumitês directement responsables envers ceux qu'ils servent.

Les A,A. n'émettent jamais d'opinion sur des sujets étrangers; le nom des A,A, ne doit donc jamais être mêlé à des controverses publiques,

La politique de nos relations publiques est basée sur l'attrait plutôt que sur la l'écl<lme; nous devuns toujours garder l'anonymat dans nos rap­ports avec la presse, la radio, le cinéma et la télévision,

L'anonymat est la base spirituelle de nos traditions, nous rappelant tou­jours de placer les prinCipes au·dessus des persunnalitës,

Page 36: 1 'la Vigne AA · faires des Anciens Combattants en 1945, Il fit aussi de la prati ... venus. Et ils le sont ... La Rédaction. Dans un bras de mer dan ...

QUE SEC PROVINCIAL SILINGUAL

CO FER PROVINCIALE SILINGUE DU

Oct. 8, 9, 10 Oct. 1965 HOTEL LE REINE ELIZ T QUEEN ELIZABETH HOTEL Montreal, P. Q.

1