1 1. Eduquer les enfants à l’amour vrai

Confédération Nationale des Associations Familiales Catholiques* 28, place Saint-Georges 75009 PARIS(: 01 48 78 81 61 - Fax : 01 48 78 07 35E-mail : [email protected]

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1. Eduquer les enfantsà l’amour vrai

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1) Eduquer les enfants à l’amour vrai


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PARENTS, NOTRE MISSIONS’ENRACINE DANS LE BAPTEME

Père Charles-Henri de BLAVETTE

Notre mission... Il s’agit, bien entendu, denotre mission éducative ; une mission quis’enracine tout à la fois dans notre baptêmeet dans le baptême de nos enfants.

Certes, on peut et on doit enraciner cettemission plus en amont : la mission éducativedes parents « a ses racines dans la vocationprimordiale des époux à participer à l’œuvrecréatrice de Dieu ». (F.C. n° 36) 1

Tous les parents du monde, quelles quesoient leur religion, leur race, leur culture,participent ainsi à l’œuvre créatrice deDieu.

Mais, pour les baptisés, cette participation àl’œuvre créatrice de Dieu s’intègre enquelque sorte à la vocation baptismale.

I - NOTRE MISSIONS’ENRACINE DANS NOTREBAPTEME

Ø Notre mission de parents ne s’enracine t-elle pas d’abord dans le sacrement demariage ? C’est vrai, cette mission se fondesur le mariage (F.C. n° 38), mais le mariagechrétien est une manière originale de vivre lebaptême, qui demeure le sacrement premier,fondamental, indépassable.

Ø Une autre raison, qui ne doit minimiser enrien la force du lien entre le conjugal et leparental - c’est normalement l’allianceconjugale qui fonde la mission parentale -

1 F.C. : Exhortation apostolique FamiliarisConsortio (les tâches de la famille chrétienne dans lemonde d’aujourd’hui), de Jean-Paul II (1981)

invite à fonder la mission des parents surle baptême.

Je pense à tous ces parents baptisés quivivent en couple sans être mariés àl’Eglise, à ces foyers chrétiens qui ont desenfants et dont le lien conjugal s’est brisé,aux nombreuses famillesmonoparentales... En toutes cessituations, hélas de plus en plusnombreuses et parfois douloureuses, lamission parentale demeure. Et,particulièrement, quand il n’y a pas eu demariage chrétien, on retrouve le baptêmecomme source de la vie chrétienne en sesdifférents aspects, donc de la missionparentale. Et nous pouvons être amenés àaider ces parents dans leur missionéducative.

II - NOTRE MISSIONS’ENRACINE DANS LEBAPTEME DE NOSENFANTS

Lors de la célébration du baptême, il est dit

aux parents cette parole étonnante : votre

enfant n’est pas d’abord votre enfant... Il

est enfant de Dieu ! Dans le baptême,

nous recevons notre enfant comme

enfant du Père, enfant de Dieu, qui nous le

confie de manière nouvelle pour que

1) Eduquer les enfants à l’amourvrai

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être amenés à aider ces parents dansleur mission éducative.

II - NOTRE MISSIONS’ENRACINE DANS LEBAPTEME DE NOS ENFANTS

Lors de la célébration du baptême, il

est dit aux parents cette parole

étonnante : votre enfant n’est pas

d’abord votre enfant... Il est enfant de

Dieu ! Dans le baptême, nous

recevons notre enfant comme enfant

du Père, enfant de Dieu, qui nous le

confie de manière nouvelle pour que

nous l’éduquions. Il nous le confie avec

toute la confiance que ce mot implique.

« Les parents chrétiens serontsoutenus par la conscience que leSeigneur leur confie la croissance d’unfils de Dieu, d’un frère du Christ, d’untemple de l’Esprit Saint, d’un membrede l’Eglise ». (F.C. n° 39)

Dieu nous confie notre enfant pour quenous l’éduquions, non pas d’abord ouexclusivement comme notre enfant(dont nous serions maîtres etpossesseurs et qu’il faudrait modeler ànotre image), mais comme enfant deDieu, image unique de Dieu dont noussommes les serviteurs.

Nous recevons notre enfant avec lamission de l’éduquer humainement etchrétiennement : il y a là de la part deDieu à la fois un DON reçu et uneMISSION confiée, avec la GRACE pourl’accomplir.

Evoquons maintenant quelquesdimensions du baptême, danslequel s’enracine notre mission deparents.

A LE BAPTEME NOUSINSERE, NOUS « PLONGE » DANS LA VIETRINITAIRE

1) Notre mission de parentsest RECUE DE DIEUPERE

Notre mission de parents est reçuede Dieu Père ; nous référant auxtextes bibliques qui comparent Dieuà une mère (Is. 49,15), nouspouvons dire qu’elle est reçue de lapaternité-maternité de Dieu.

Elle est participation à la paternitécréatrice et libératrice de Dieu. Elleest appelée à refléter quelque peula paternité éducatrice de Dieu,l’amour paternel et maternel de Dieu(cf F.C. 38,1 ; « Lettre aux Familles »,n° 16)

Il faudrait ici contempler longuement,à partir de l’Ecriture, cette paternitéde Dieu, qui est le grand« Educateur », celui qui « fait sortir »(e-ducere) son Peuple de la terred’esclavage et de la fascination desidoles.Celui qui, quelles que soient lesinfidélités de son « fils » bien-aiméIsraël, de son Peuple choisi - et cesinfidélités ne cessent jamais -, ne selasse jamais, ne désespère jamais,ne démissionne jamais.

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Celui dont l’amour éducateur estgratuit, prévenant, sans calcul deretour, inconditionnel, infinimentpatient jusqu'à assumer l’échec,l’ingratitude, l’inefficacité apparente. Unamour qui épouse la patience dutemps.

On ne peut que s’émerveiller de laforce de cet amour éducateur de DieuPère qui va jusqu'à conjuguer ladouloureuse impuissance (l’amour nes’impose pas) et l’indéfectibleespérance : l’amour espère toujours.Pour lui, un avenir est toujourspossible...

Cet amour éducateur du Père nousprécède, nous inspire, nous habite, sinous prenons le temps de lecontempler et de l’accueillir en nous.

2) Notre mission parentale estFONDEE SUR LE CHRIST,EN LUI

Le baptême nous « greffe » sur ChristPrêtre, Prophète et Roi. Dans notremission parentale, nous vivons unepart de notre vocation sacerdotale,prophétique et royale.

a) Nous participons à lafonction sacerdotale duChrist

Dans notre mission parentale, nousvivons une part essentielle del’offrande de nos vies, de ladépossession de notre indépendanceet de nous-mêmes : usure d’amour denos vies de parents où nous vivons laPâque du Christ.

Eduquer, nous le savons, n’est pasmanipuler, ramener à soi, maiss’offrir pour ceux qu’on aime... cecidans « la douceur, la constance, labonté, le service, ledésintéressement, l’esprit desacrifice, qui sont les fruits les plusprécieux de l’amour ». (F.C. n° 36)

Cette dimension sacerdotale trouveune expression privilégiée dans laprière personnelle, conjugale,familiale, et l’éducation des enfantsà la prière. (F.C. n° 59, 60)

b) Nous participons à lafonction prophétique duChrist

Dans notre mission parentale, noussommes appelés à annoncerl’Amour qui nous habite et est à lasource de notre mission parentale.« Annoncer » : pas seulement par laparole, mais par toute la vie, tous lescomportements éducatifs, toutes lesattitudes de la vie quotidienne... Lesparents sont les prophètes del’amour vrai ! Et ils ont un« ministère d’évangélisation et decatéchèse » auprès de leursenfants, véritable service ecclésial.(F.C. n° 52,53)

c) Nous participons à lafonction royale du Christ

Dans notre mission parentale, àtravers tout le travail d’éducation (à laliberté, à la responsabilité, à l’amourvrai), nous préparons l’avenir de lasociété et de l’Eglise.Comme éducateurs, les parentssont les grands artisans de l’avenir ;éduquer, c’est voir toujours plusloin : regarder en avant, préparer


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l’avenir... et voir toujours plus large : ilne s’agit pas seulement d’être une« bonne famille », mais de préparerl’avenir de la société et de l’Eglise,d’ouvrir à l’accueil, au respect, auservice de tout homme, image de Dieu,surtout s’il est pauvre, faible, souffrant.(F.C. n° 63,64)

Ainsi notre mission parentale estparticipation à la fonction sacerdotale,prophétique et royale du Christ : leChrist, sans qui nous ne pouvons rienfaire.3) Notre mission parentale est

toute EN DEPENDANCE DEL’ESPRIT SAINT

Le baptême est don de l’Esprit. Etl’Esprit Saint est souffle, liberté,souplesse, force, douceur, sagesse,paix, inventivité, lumière...

L’Esprit empêche de se crisper surdes modèles tout faits ou même surnos idées éducatives, comme detomber dans des écueils contraires(laisser-aller ou autoritarisme,domination ou démission etc.). Il nousapprend à faire de l’éducation un « artd’amour vrai » qui sait allier les« contraires » (fermeté et souplesse,autorité et service etc.) et s’adapter àchaque personne qui est unique, àchaque situation qui est inédite.

Ainsi, s’enraciner en un Dieu qui estAmour Trinitaire, c’est apprendre quel’éducation est finalement éducation àl’amour vrai, qui est don de soi àl’image de Dieu-Trinité... Noussommes les serviteurs de cette imagede Dieu inscrite en chacun de nosenfants comme en nous-mêmes.En cet amour éducateur se manifestel’amour même de Dieu, l’Amour

Trinitaire, le plus fort et le plushumble qui soit.

Là est l’essentiel ; ce qui suit n’estqu’un bref prolongement.

B - LE BAPTEMEAPPROFONDIT ETTRANSFIGURE LACOMMUNAUTE FAMILIALE

Le baptême instaure, plusprofondément que les liens siprécieux de la chair et du cœur, plusprofondément que les rôlesfamiliaux (qu’il ne s’agit pas de nier),une « fraternité baptismale ».Dès lors, nous éduquons nosenfants, non comme des êtres quenous posséderions pour nous etqu’il faudrait « modeler » à notreimage et selon nos projets, siexcellents soient-ils, mais :

Ø Comme des enfants de Dieu, àl’image de Dieu d’abord.

Ø Comme des frères dans leChrist : nous éduquons des« frères » !

Ø Comme des demeures del’Esprit, avec tout le respect que celaappelle.

Ce qui induit des attitudesspirituelles qui transfigurentl’éducation : le respect, l’humilité, ladépossession, etc... à l’image deDieu !

C LE BAPTEME NOUS FAITENTRER DANS LACOMMUNAUTEECCLESIALE


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Par notre enracinement baptismal,notre mission parentale a uneprofonde dimension ecclésiale ; elleconstitue un vrai service d’Eglise, unvéritable « ministère » (F.C. n° 38,39) :

Ø Nous la recevons en quelque sortede l’Eglise.

Ø Elle est ordonnée à édifier l’Eglise, àcommencer par la « petite église »qu’est la famille (c’est là que nosenfants commencent à expérimenter età aimer l’Eglise)... et bien au-delà :l’éducation ouvre à la grande Eglise, enses visages divers.

Ø Elle est appelée à être vécue pourune part en Eglise : pensons àl’entraide parentale pour l’éducation, àla collaboration avec d’autrescommunautés ou instancesecclésiales.

D - LE BAPTEME NOUS OUVREA TOUTE LA COMMUNAUTEHUMAINE

Le baptême nous « plonge » dans leMystère Trinitaire dont l’Amour est sanslimites et sans frontières et qui rejointsecrètement et réellement tout êtrehumain. Le baptême nous « sépare »,nous distingue comme chrétiens, et enmême temps nous ouvre à toute lacommunauté humaine.

Notre mission parentale d’éducation àl’amour, loin d’enclore nos enfantsdans notre famille et notrecommunauté chrétienne, est appelée àouvrir à un amour toujours plus large,traversant toutes les frontièreshumaines et particulièrement attentifaux petits, aux pauvres, aux blessés de

la vie de toutes sortes.(F.C.41,47,63,64)Ainsi, notre mission de parentss’enracine dans le baptême, dansnotre baptême et dans celui de nosenfants. Cet enracinement dans lebaptême de notre mission parentalelui donne tout ensemble sa source,son horizon et sa norme, sa loiprofonde :

Ø Sa SOURCE : cette mission estune mission reçue et elle s’enracinedans la vie trinitaire, dans l’amourtrinitaire.

Ø Son HORIZON, sa FINALITE : cettemission est finalement celle d’uneéducation à l’amour vrai, uneéducation qui suscite des êtreslibres et responsables pour mieuxaimer,

une éducation qui engendre despersonnes appelées à s’accomplirdans le don de soi.

Ø Sa NORME, sa LOI PROFONDE :cette mission se vit, s’accomplitdans l’amour avec amour, « à lamanière de Dieu », de son amourgratuit, désintéressé, inconditionnel,infiniment patient et qui culminedans la miséricorde et le pardon...« Imitez Dieu » (Ep 5,1) ; imitez-lejusqu'à vivre quelque chose de laPâque du Christ, à travers parfoisl’inefficacité apparente : chemin defécondité insoupçonnée. Seull’amour éduque vraiment à l’amour.

Un dernier mot : il n’y a pas plus deparents parfaits qu’il n’y a de


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chrétiens parfaits... L’éducationdemande surtout, au-delà desinquiétudes inévitables, un acte deconfiance tout à la fois :

Ø En Dieu, qui nous confie nos enfantset les aime avant nous ;

Ø En nous-mêmes, qui avons unegrâce toute particulière ;

Ø En nos enfants, qui ont en eux desmerveilles cachées.

Acte de confiance, d’humilité, dedépossession, l’éducation est toutensemble celle des enfants et celledes parents. Eduquant à l’amour,les parents grandissent dansl’amour.

L’éducation, un acted’ESPERANCE !

Texte du Conseil Pontifical pour la Famille« Vérité et signification

de la sexualité humaine »

Présentation par Jacques FICHEFEUX -responsable du département Ethique et Pastorale

Le 8 décembre 1995, le ConseilPontifical pour la famille a publié undocument destiné aux parents et auxéducateurs, au sujet de l’éducationaffective et sexuelle des enfants(Vérité et signification de la sexualitéhumaine. Ed. Pierre Tequi. 1996. 72p. 20F).L’accueil de ce document par lesmédias fut, comme toujours, trèsdivers, mais surtout assez discret.

C’est très regrettable, car cedocument, d’une lecture facile, estpour les familles un instrumentprécieux, voire même indispensable.

I - PRESENTATION DUDOCUMENT

Voici une brève présentation de soncontenu avec quelques pointsd’attention que nous soulignons.

1) Eduquer les enfants à l’amour vrai 1


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Préambule : la situation actuelle duproblèmeL’éducation affective et sexuelle desenfants est souvent un sujet difficilepour les parents qui ne savent pastoujours quand et comment aborderces questions. Par ailleurs, beaucoupde familles s’interrogent sur l’attitudeà tenir devant les propositionsd’information sexuelle à l’école. Enfinle contexte actuel propose à nosenfants « un modèle de sexualitéinstrumental et technique » (selonl’expression de Tony Anatrella) coupéde toute référence à la visionchrétienne de l’amour.

A - APPELES AU VRAI AMOUR

Une présentation claire et simple dela vision chrétienne de la sexualitéfondée sur la révélation biblique et leplan de Dieu sur tout homme ;l’amour humain comme don de soi,l’amour conjugal, l’amour ouvert à lavie.B - AMOUR VRAI ETCHASTETE

Ce chapitre s’appuie sur la définitionde la chasteté du Catéchisme del’Eglise Catholique : « La chastetésignifie l’intégration de la sexualitédans la personne et par là l’unitéintérieure de l’homme dans son êtrecorporel et spirituel » (CEC 2337).Présentée d’une façon positive, lachasteté est l’énergie spirituelle quilibère l’amour de l’égoïsme et del’agressivité. Appuyée surl’apprentissage du contrôle de soi,elle est ouverture sur le don de soidans le couple ou dans ses relationsavec les autres. Ceci nécessite uneéducation dès le plus jeune âge. Cechapitre fait écho à ce mouvement

grandissant chez beaucoup dejeunes aux U.S.A. (mais aussi enEurope...) qui décident de vivrechastes avant le mariage.

C - DANS LA PERSPECTIVE DELA VOCATION

La famille est le premier lieu, souventdécisif, de détermination etd’épanouissement de la vocation.Cette formation et cetaccompagnement des enfantsintégrant la dimension affective etsexuelle est ouvert aussi bien à lavocation au mariage, qu’à la vocationsacerdotale ou à la virginité et aucélibat.

D - PERE ET MERE COMMEEDUCATEURS

C’est aux parents, premierséducateurs de leurs enfants,qu’incombe cette éducation à lachasteté. Il faut souligner ici lacomplémentarité entre les épouxdans le dialogue avec leurs enfants.

E - ITINERAIRES FORMATIFSAU SEIN DE LA FAMILLE

La famille, école d’enrichissementhumain, est le lieu privilégié de cetteéducation. C’est dans le témoignagesimple et quotidien de l’amour entreses parents qu’un enfant reçoit lespremiers rudiments de cette initiationà l’amour vrai. Il est important que lesparents trouvent le temps de vivreavec leurs enfants et d’entretenir aveceux un dialogue. Lieu de découvertede la pudeur et de la modestie, oùl’enfant est respecté profondément

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dans son intimité, la famille devientun sanctuaire de la vie et de la foi.

F - LES ETAPES DANS LACONNAISSANCE

Cette éducation aux mystères de lavie se fonde sur quatre principes :

Ø Tout enfant est une personneunique et qui ne peut être répétée.Elle doit recevoir une formationadaptée.

Ø La dimension morale doit fairepartie des explications données.

Ø La formation à la chasteté et lesinformations opportunes sur lasexualité doivent se placer dans lecadre plus large de l’éducation àl’amour.

Ø Les parents doivent délivrer cetteinformation avec une extrêmedélicatesse, mais de façon claire etau moment opportun.

Vient ensuite une présentation desprincipales étapes du développementde l’enfant jusqu'à l’âge adulte, avecles informations qui devront êtredonnées à chaque étape.

G - ORIENTATIONSPRATIQUES

Tout d’abord des recommandationsaux parents et éducateurs :Les parents doivent s’associer avecd’autres parents non seulement pours’entraider dans leur tâche

d’éducateurs, mais aussi pourcombattre toutes les formesblessantes d’éducation sexuelle.L’éducation sexuelle donnée auxenfants doit respecter le droitfondamental de l’enfant à vivre sasexualité de façon conforme auxprincipes chrétiens et donc à exercerla vertu de chasteté. Les parentsdoivent également veiller à êtreparfaitement tenus au courant detoutes instructions complémentairesdonnées à l’extérieur de la famille, etsi besoin est, refuser que leursenfants y participent.L’éducation à l’amour vrai devraitreposer sur quatre principes :

Ø La sexualité humaine est un mystèresacré qui doit être présenté selonl’enseignement doctrinal et moral del’Eglise.

Ø Ne doivent être présentées auxenfants que des informationsproportionnées à leurs phase proprede développement individuel, enparticulier en ce qui concerne lesméthodes de régulation naturelle dela fertilité. Quant aux déviationssexuelles, elles ne devront êtreabordées qu’au travers de conseilsindividuels face à de véritablesproblèmes.

Ø Si l’on utilise des documents pourcette éducation, ils doivent êtredécents, et conduire à une instructionpositive, prudente, claire et délicate.

Ø Cette éducation doit respecter la vieprivée de l’enfant et ne devra enaucune façon l’impliquer dans dessituations qui pourraient le troubler.

En ce qui concerne les méthodesutilisées, le dialogue interpersonnel


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entre parents et enfants devrait être laméthode privilégiée. Les parentspeuvent se faire aider par d’autrescouples ou des éducateurs plusexperts sur ces questions.

En ce qui concerne la catéchèse surla morale, les parents devront veiller àce qu’elle soit assurée de façoncohérente avec l’enseignement plusintime de l’information sexuelle qu’ilsdonnent à leur enfant. De même, lesparents doivent eux-mêmesapprofondir leur formation religieusedans ce domaine.

Par contre, les parents devront faireattention aux méthodes promues pardes groupes aux positions et auxintérêts contraires à la moralechrétienne : éducation sexuellesécularisée, antinataliste ;banalisation des moyenscontraceptifs et de l’avortement ;proposition de thérapies sexuelles ;information abusive sur la libertésexuelle et incitation à l’autonomie dela conscience en matière de morale.

H - CONCLUSIONS

Le primat de la famille comme lieud’initiation, et des parents commepremiers éducateurs à l’amour,implique que toute aide extérieure quileur sera proposée ne pourra être quesubsidiaire et subordonnée aucontrôle des parents.II : QUELLE UTILISATION ?

Ce document est donc un guide, unrecueil qui ne vise pas à donner desrecettes ou une présentation détailléedes contenus d’une telle éducation. Ilmet en évidence l’importance ducadre familial, la responsabilitéprimordiale et première des parents,

et la nécessaire exigence decohérence entre ce qu’ils vivent et cequ’ils enseignent à leurs enfants.

Pour beaucoup, ce chemin paraîtradifficile, voire impossible pour denombreuses raisons : manque deformation, crainte de s’y prendre mal,difficultés personnelles dans lecouple, etc.

C’est pourquoi, tout en rappelant leprimat du dialogue interpersonnelentre parents et enfants, ledocument romain insiste surl’entraide entre parents et lanécessité pour des expertschrétiens d’apporter leur soutien àces familles.

C’est ce rôle d’entraide que nouspouvons trouver dans les« CHANTIERS EDUCATION ». En effetun « Chantier-Education » rassembledes parents qui partagent et s’aidentmutuellement dans l’éducation deleurs enfants. Il est normal que cettequestion de l’éducation affective etsexuelle soit abordée, avecdélicatesse, respect mutuel et à lalumière de l’enseignement del’Eglise.

Récemment, la Commission« Ethique et Education familiale » dela Confédération a réuni un groupe detravail sur cette question del’éducation affective et sexuelle desjeunes. Il est apparu que les A.F.C.n’avaient pas pour vocation deproposer une forme nouvelle d’actionou de documents dans ce domaine,


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mais plutôt de promouvoir lesméthodes ou les propositions quisont conformes à la vision chrétiennede l’amour humain. C’est dans lecadre des « Chantiers-Education »que pourraient se faire cet

accompagnement et information desparents.

v v vv



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Le point de vue de l’EducateurLa Méthodologie du C.L.E.R.

Bernard DUMERILPrésident du CLER

Le document du Conseil Pontifical« La sexualité humaine : vérité etsens. Orientations éducatives dans lafamille » est pour nous d’une grandeimportance puisque les repèresindiqués nous encouragent dansnotre action de parents etd’éducateurs. Il nous stimule pourvivre et transmettre ces valeurs quinous paraissent essentielles en cedomaine. Si le CLER a reçu cedocument avec un grand intérêt,puisque son action s’inscrit dans cesorientations, ces perspectives, il fautrappeler qu’au delà des associations,des organismes de formationsd’éducateurs, c’est à tous les pays dumonde, à chacun d’entre nous qu’ils’adresse puisqu’il se fonde sur laconfiance en la famille et sonpotentiel éducatif. Cependant il ne fautpas oublier la grande disparité desfamilles face à ce document :plusieurs aspects du texte ne sontpas faciles ne serait-ce que le mot« chasteté » qui n’est pas reçu de lamême manière par tous, bien quetous ici nous y croyionsprofondément.

Il est effectivement important desouligner que les parents sont lespremiers éducateurs de leursenfants, et de rappeler leurs droits etleurs devoirs essentiels :

Ø l’exemple, le témoignage, ledialogue personnalisé,

Ø prendre du temps avec leursenfants,

Ø vivre la fidélité et la chasteté.

Il leur faut aussi se rappeler qu’ilsdoivent rester attentifs à tout ce quivient des mass média et du mondequi nous entoure.

Quel est notre espoir de transmettrece texte ? Nous le savons, il y a undécalage en France entre cetteproposition et ce que les famillesvivent en réalité.

Certains parents de milieux« choisis » l’accueilleront avec joie,mais ils représentent une minorité ;

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disposant d’une bonne maturité dansleur amour, leur vie de couple et leurvie familiale, ils se sentent prêts àmener à bien l’éducation sexuelle deleurs enfants aux différents stades del’enfance et de l’adolescence.

Mais la majorité des parentsparaissent en grande difficulté,démunis : soit ils sont trop rigides, etun vrai dialogue ne peut s’instaureravec leurs enfants, soit ils sont troppermissifs et démissionnent de leurdevoir - nombre d’entre eux étant loindes recommandations de l’Eglisedans leur vie personnelle - soit enfinils se sentent incompétents, craignantd’aborder ces sujets : n’ayant pas eud’information quand ils étaient jeunesils pensent en savoir moins que leursenfants ; ils préfèrent renoncer à leurrôle et déléguer l’éducation sexuelle àd’autres, ne venant même pas auxréunions proposées dans les écolesou les paroisses. Naturellement lesdivorcés, les familles séparées etrecomposées ne simplifient pas leschoses.La famille telle qu’elle est décritedans ce document peut sembler tropidéale : et si cela décourageait lesblessés de l’amour ?

Pourtant nous attendons toujours del’Eglise qu’elle continue à donnerespoir et confiance aux parents, quiont besoin de soutien dans leur vie detous les jours. Tous ensemble nousavons à apporter notre contribution àl’annonce de la Bonne Nouvelle.

Nous sommes conscients de ladifficulté qu’a représenté lapublication d’un texte destiné à tousles pays du monde. Ce n’est pas lapremière fois qu’au CLER nous nous

interrogeons sur ces questions ; cedocument est une nouvelle occasionde nous poser des questions et defaire une nouvelle évaluation de nospropositions : les réponses ne sontpas toutes faites, et ne sont pasdéfinitives.Tout le travail du CLER est orientédans cette perspective de contribuerà l’éducation à l’amour.

Actuellement le CLER regroupe 2300membres adhérents dont 950personnes au sein de 106 équipesréparties dans 75 départements (234conseillers conjugaux et 218éducateurs).Si le CLER a effectivement 35 ansd’expérience sur le terrain et peutsans rougir présenter une activitéayant permis de rencontrer plus de150 000 personnes en 1995 dont75 000 jeunes, il confirme tout à faitla justesse de l’exigence d’uneauthentique formation avant depermettre à quelqu’un d’intervenirauprès des jeunes.

Dans cette perspective, le CLER amis au point une méthodologie dontle point de départ est les questionsdes jeunes eux-mêmes :

Ø ceux-ci posent des questions àtout âge, et « les annéesd’innocence » ne signifie pas desannées sans questions sur lasexualité ;

Ø ils posent des questions à lamaison et en dehors, à l’école, et nerenoncent pas facilement à obtenirune réponse ;

Ø c’est pourquoi il est important dedonner des réponses ajustées àleurs besoins. La première tâche

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d’un parent ou d’un éducateur, c’estune bonne écoute qui sait déchiffrer laquestion ; la décrypter ;

Ø il s’établira en conséquence, dès leplus jeune âge, une habitude dedialogue et de communication dansla confiance et la sécurité : voilà quipeut-être la meilleure prévention desabus sexuels, et même des relationspré-conjugales, de l’avortement, dudivorce... Cette attitude corrigera aussiles dérives possibles engendrées parcertains médias, télévision, revues,radios.

Un grand nombre de questions, denotions nécessite du tact, de ladélicatesse. Au CLER, nous avonsréfléchi à l’opportunité d’utiliser le mot« chasteté » : quel dommage qu’unenotion aussi riche soit contenue dansun mot si difficile ; nous sentons bienque nous ne pouvons pas ne pas enparler, que nous devons le faire, etnous préférons la transmettre par ceque Jean-Paul II dit dans le n° 46 dudocument : « ... la sexualité en effet,est une richesse de la personne touteentière - corps et âme - et manifestesa signification intime en la portant audon de soi dans l’amour ».

Nous voudrions aborder la place deséducateurs : comme nous l’avons dit,les parents ne peuvent pas répondreà tous les besoins de leurs enfantsen matière d’éducation, ils ont besoind’éducateurs pour coopérer avec eux.Il est bien sûr nécessaire d’évaluerces éducateurs ; nous devons pouvoirles connaître et compter sur eux. Uneloi française oblige à des réunions età un accord signé des parents pourtoute intervention à l’école (maiscomment faire quand 4 parentsviennent sur la quarantaine de

parents attendus pour uneclasse ?...). En échange l’éducateurdoit avoir une formation solide.

En la matière le CLER a agi dansdeux directions :

Ø D’une part les « Equipes-3-ans » :des jeunes couples sont invités à serencontrer une fois par mois avecdes conseillers familiaux pendant 3ans, après leur mariage, pour lesaider dans les premiers temps deleur vie de couple. La deuxièmeannée est consacrée à l’éducationdes enfants : il s’agit d’uneauthentique aide pour les parents. Latroisième vise à les aider à s’insérerdans la société.

Ø D’autre part, si nous voulons quel’éducation à l’amour soit bien faite,faisons-la nous-mêmes : des stagessont proposés pour deveniréducateur, et celui-ci rencontrera lesélèves ; sur le sujet de la sexualitéles parents ne sont pas toujours lesmeilleurs interlocuteurs de leursenfants, étant trop impliqués : lapudeur, le respect de l’intimités’appliquent entre parents etenfants ; si cette consigne s’appliqueévidemment aussi à l’éducateur, iln’en reste pas moins qu’il est parfoisplus facile de parler aux enfants desautres qu’aux siens. Le jeune ouvreplus facilement une partie de son« jardin secret » à une personne dontil n’appréhende aucun jugement,surtout s’il n’aura pas à la revoir. Lesparents devraient avoir de bonneraisons de faire confiance à d’autresadultes : il est enrichissant pour desenfants de rencontrer d’autresréférents, d’autres guides. Celafacilite aussi la parole de


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l’adolescent qui pourra ainsi seconstruire en regard d’autres pointsde référence.

L’éducateur, c’est celui qui incarnel’autorité : il permet la libertéconstructive, ouvre la voie au sens del’amour. Pour cette raison le CLER aadopté la formation d’au moins 160heures (condition exigée par l’Etatfrançais pour intervenir dans lesécoles publiques) avec possibilité dela prolonger jusqu'à 400 heures,selon le désir de l’éducateur decompléter ses connaissances etdevenir conseiller conjugal et familial.Il lui est demandé de donner sonaccord par écrit à la charte dumouvement.

Les éducateurs acquièrent desconnaissances, un « savoir-faire »pour transmettre ces connaissancesainsi que des valeurs morales de lafaçon la plus appropriée, « en prenantappui sur la résonance que les vraiesvaleurs trouvent chez les jeunes »(Orientations éducatives sur l’amourhumain, n° 88) selon les différentsâges ; enfin, et le plus important, ilsfont un travail personnel sur l’être : desorte que la chasteté soit toujoursprésente dans le travail éducatif,comme première vertu des parents etdes éducateurs.

I - UN SAVOIR

L’acquisition de connaissances pourrépondre à la curiosité illimitée desjeunes et leur délivrer une informationexacte, objective et adaptée car ils nerenoncent pas facilement à obtenirune réponse ajustée à leur besoins etle domaine de la sexualité est vaste.On ne peut se contenter de délivrer

des connaissances en se limitant àla physiologie, l’anatomie, les MST...

II - UN SAVOIR-FAIRE

Afin d’être capable de créer uneambiance de confiance qui facilite lacommunication dans le respect.L’éducateur doit disposer detechniques de communication(animation de groupe, photolangage,jeu de rôle, sketch, supportaudiovisuel, matériel pédagogique...),mais aussi savoir écouter, savoirdécoder pour déchiffrer la vraiequestion, décrypter les réactions dugroupe (indifférence, agressivité,vulgarité, curiosité, agitation) jusqu'àgérer des difficultés, un vécudouloureux au niveau d’un groupe,d’une personne. D’où la nécessité detester à froid, au préalable ensession, en stage, ses capacitéspédagogiques pour travailler lesquestions de jeunes et parvenir àfaciliter et encourager le travail d’ungroupe sans être déstabilisé.Il s’agit d’acquérir une capacitépermettant de partir des questions dejeunes dont il ne faut pas avoir peuret de susciter un travail interactifaboutissant à un harmonieux dosaged’informations dispensées, et deréflexions, de conviction émergeant,se construisant à la suite d’uneanimation d’un groupe de jeunes,d’où la formation sous forme d’unesession de 8 jours et de 4 week-ends.

III -LA TROISIEMECOMPETENCE EST LESAVOIR ETRE

Cela nécessite un travail sur soiimportant car il convient :



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Ø d’être soi-même à l’aise avec sapropre sexualité, ses émotions, sespeurs, ses opinions, ses valeurs.Ø de respecter et tolérer celle d’autrui,repérer les normes familiales,culturelles, sociales, religieuses d’unautre milieu et être capable de lesprendre en compte.Ø de débusquer ses propres désirsde « pouvoir » sur autrui, de projectionet de vouloir résoudre les questionset les problèmes à la place del’adolescent, ce qui va à l’encontred’une authentique éducation.

Le but de l’Educateur reste toujours

d’être au service de la croissance du

processus qui va conduire le jeune à

la maturité lui permettant de

développer 4 aspects de sa

personne.

A - L’ACQUISITION D’UNEIMAGE POSITIVE DE LUI-MEME

en accueillant et en valorisant lescapacités du jeune, en manifestant dela confiance dans l’adolescent et sonavenir.

B - LA COMPETENCE DE NOUERDES RELATIONSRECIPROQUES ETRESPECTUEUSES

en l’incitant au respect du corps, lesien et celui d’autrui, en l’incitant aurespect de la vie et en l’encourageantdans les difficultés.

C - L’ACCROISSEMENT DE LACAPACITE

D’EMERVEILLEMENT FACEA LA VIE,

face à la création voire à l’art,l’esthétique, sans oublier d’accroîtreses connaissances sur lesquestions de sexualité, de fécondité,de toxicomanie, de SIDA, sur lesMST.

D - LA PROGRESSION DESVALEURS RECONNUES ETINTERIORISEES,

liberté se traduisant en action dans lechoix des comportements et enparticulier en intégrant dans sa vieaffective et à sa juste place lasexualité : il s’agit d’une authentiqueéducation à la responsabilité.

Ainsi se dessine le véritable but decette formation pour l’éducateur :

Ø être à l’aise avec le sujet,Ø coopérer avec les parents poursusciter chez les enfants le désir devivre un amour vrai,Ø les aider à s’émerveiller devant lavie, la fécondité, la joie d’être plustard mère ou père,Ø accueillir et valoriser les capacitésdu jeune, favoriser l’estime de soi : ilmanifestera de la confiance dansl’adolescent et son avenir. Il inciteraau respect du corps, le sien, celui del’autre, à ne pas se décourager dansles difficultés : « Tu as en toi untrésor qui peut te faire participant dela création de Dieu ».Il éduque à la responsabilité : lacontinence sera enseignée à traversles sens des gestes : se tenir lamain, se tenir par la taille,s’embrasser, ce qui sera le préalableà une réflexion sur le sens de larelation sexuelle. A notre avis,l’éducateur doit enseigner le



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discernement : plutôt que de parler entermes de « permis » ou « défendu »,il posera la question : telcomportement est-il bon ou non pourla construction de la personne ? Quelest le sens de la relation entreprise ?Alors la chasteté, qui dans la relationest avant tout respect de l’identité dechacun, de sa personne et de savocation, prendra naturellement saplace comme réponse humanisante.

Dans notre tâche d’aider l’adolescentà mûrir, notre pédagogie propose uneréflexion sur ce que nous appelons« les cinq grands désirs del’amour » :Ø désir d’être ensemble, désir de

relationØ désir d’exister pour quelqu’un,

d’être respectéØ besoin de tendresseØ désir sexuelØ désir de transmettre la vie ;

Il découvrira qu’il lui faut attendre quetous ces désirs s’harmonisent avantde vivre un amour vrai. Le plaisir estmis à sa place : valorisé quand il estpartagé au sein d’un couple marié,contribuant à sa construction et sonunité.

Les questions qui émergent sontalors celles qui interpellent laMéthodologieà On peut se poser la raison d’unetelle méthodologie. Quelle est-elle ?L’information est nécessaire, elle estindispensable. Mais elle ne peut êtreérigée en principe exclusif d’actionauprès des jeunes car il ne peut yavoir d’information sexuelle en dehorsd’une véritable éducation affective etsexuelle, une approche éducative dela sexualité et de l’amour menée

conjointement, une éducation à laresponsabilité.

à C’est elle qui aidera les jeunes àintégrer les différents niveaux de leursexualité, à se conduire de façonresponsable. Sinon le risque est devoir, à terme, se développerl’irresponsabilité sexuelle chez lesjeunes qui connaîtront néanmoinsleur corps, l’anatomie et laphysiologie.

à POURQUOI ? En tenant compte dedeux enquêtes : Fidaf 92 et« Sciences et Vie Junior » 92

1 - Parce que les jeunes ontle sentiment d’êtresuffisamment informés.

Ø 81 % sur 283 jeunes de 17 ans(moyenne d’âge) - (Fidaf)Ø 69 % des garçons et 65 % desfilles sur 10 581 jeunes d’âge moyen19 ans ! - (« Sciences et Vie junior »).Quant aux sources d’information,cela laisse rêveur. En terminaleselon une enquête que j’ai réalisé àLyon, elles proviennent pour lesgarçons de trois sources :40 % de la famille92 % des mass média64 % des revueset pour les filles : 57 % de la famille -86 % des mass médias - 74 % desrevues

2 - Parce qu’ils ont une vieaffective (et sexuelle ?)importante.

Ø 64 % ont une relation intense dès16 ans - (Fidaf)


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Ø 96 % ont eu un flirt à 14 ans, 77 %ont eu une relation sexuelle à 17 ans -(« Sciences et Vie Junior »)Lors d’une relation sexuelle :76 % avaient une contraception (tousmoyens confondus)52 % de ceux-ci avaient un préservatif

3 - Parce qu’ils sont de plusen plus leur « propreréférent ».

Les messages, les directives desadultes « passent moins bien ».Enquête Fidaf :92 % estiment être assez grands à 17ans pour déterminer eux-mêmes cequi est bon pour eux (valable).89 % estiment pouvoir déterminer cequi est permis.57 % pensent que tout est permis enmatière de sexualité si l’autre estd’accord... C’est « son problème »,c’est à lui d’assumer lesconséquences.

4 - Pour 25 % d’entre eux,une « manifestation detendresse »

ne correspond pas à la constructionou à un engagement.

5 - Dans notre monde actuel,face à l’épidémie du Sida,

nous pourrions admettre que cettemaladie pourrait permettre une bonneentrée en matière ?

Dans une enquête parisienne sachezque :

Ø 75 % des jeunes pensent que l’onen parle trop et mal !

Ø 70 % ne se sentent pasconcernés !Ø et que seulement 50 % en ontpeur ! D’ailleurs est-ce un bon moyend’associer MST et amour, saleté etmicrobes avec une relation sexuelleet l’utiliser comme levier, commerepoussoir alors qu’ils sont en trainde faire un travail d’intégration de lasexualité dans leur vie affective ?D’autant que les jeunes qui ontexpérimenté le préservatif estimentdans 27 % des cas que celui-ci estincompatible avec l’amour (enquêteen 1992 sur 1 300 jeunes de 17 ansLe Monde de l’Education mai 1992Yvelines).

De ce fait, il semble difficile de secontenter d’informer. Cela ne semblepas le bon canal de communicationavec les jeunes. Est-ce unecommunication, un dialogue si poureux il est perçu comme une directive,une consigne. Ne faut-il pasenvisager plutôt la démarche del’adulte désirant contribuer à lastructuration d’un futur adulte, d’unadulte en devenir, en potentialité ?

Cette attitude a d’autant plus dechance de toucher son but, d’avoir unimpact puisque si nous leurdemandons les sujets dont ilsvoudraient parler, ils évoqueraient enpriorité :Ø leur vie affective, leur sexualité, 81%Ø ce qu’ils vivent avec leur ami(e), 75%Ø leurs sentiments,Ø leurs problèmes...

Donc réfléchir avec eux au sens deleur approche de la sexualité a plusde chance d’aboutir, à condition


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qu’elle soit faite dans le respect, ladélicatesse et d’en extraire ladimension positive, porteuse, et nonde les juger.

Sur ce point, ils sont disposés àengager un authentique dialogueavec un adulte car ils se sententconcernés directement et impliqués.

Or l’information reste souvent lapréoccupation essentielle de l’autoritélocale qui fait appel pour rencontrerces jeunes. Finalement noussommes devant une problématiquequi peut se résumer ainsi :

• sur une invitation d’un adulteresponsable, représentant unecertaine autorité, inquiet àpropos des relations sexuellesprécoces dans un groupe, desflirts ou par crainte du Sida... devente de drogue...

• nous avons à établir un dialogueavec des jeunes confrontés à ladécouverte de la vie relationnelle,avec des jeunes en train de mettre enplace leur sexualité, d’intégrer lesdimensions humaines de leur vieaffective, de leurs désirs, tout ce quifera une de leurs richesses : à savoirleur capacité d’aimer !

De ce fait il me semble important,pour bien poser le problème, derappeler ce qu’est l’adolescent enquestion face au message que l’onest susceptible de lui adresser. Il est dans une situation trèsparticulière : il traverse une phase detransformation. Quittant son enfance(où il n’était pas si mal), il doit en fairele deuil et entrer dans le monde des

adultes (pas toujours très simple nifacile) avec cinq désirs essentiels àunifier. Il est dans un climat debouleversement d’où son inquiétude.D’autant plus qu’il est amené àaccepter tout ce qu’il a déjà vécu etqu’il doit s’accepter tel qu’il sedécouvre... C’est à ce moment quesurgissent les cinq désirs : Ø Etre ensemble, Ø Besoin de tendresse, Ø Compter, exister pour quelqu’un, Ø L’envie sexuelle chargéed’émotions très importantes etnouvelles dont il fera diminuerl’intensité, en les dissimulant, enutilisant des gestes qu’il voudraitbanaliser. Or le corps est un langageet nos gestes traduisentmanifestement nos sentiments et ontun sens, Ø Appel de la vie, transmettre la vie. On conçoit que dans cette phrase,sous l’effet de l’inquiétude et desdésirs, il rejette les propositionsparentales, les directives d’autantqu’il veut s’affirmer. A cette période, ilaime provoquer, défier, chercher seslimites, celles de l’impossible (sportextrême, risques, « le grand Bleu »...)et il aime les expériences. Mais il cherche aussi desréférences pour se positionnerrelativement par rapport à celles-ci.



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Notre rôle n’est-il pas de lui permettred’acquérir des critères de jugement,de discernement, pour qu’il fasse lui-même ses choix progressivement,qu’il devienne responsable desactes : c’est éduquer à une vraieliberté. Que faire ? La meilleure approche, le moyen leplus adapté semble être celui departir de leur préoccupation, leursquestions, de préférence anonymespour qu’ils puissent oser dire et enmême temps être entendus, écoutéspar un adulte. Cela permet decheminer pas à pas avec eux àpropos d’un thème, par le jeu desinteractions les uns avec les autres.

• Pourquoi sont-ils concernés ?• Comment se situent-ils par rapportà ce sujet ?• A quelle responsabilité cela lesamène-t-il ? Les questions débordenttoujours le thème, il ne faut pas s’enétonner. Cela relève des multiplespréoccupations des jeunes dont onest le témoin.

Ø questions d’anatomie, dephysiologie... Ø questions sur le comportement, Ø feuille de questions type... celles-ci permettent de travaillerbeaucoup plus avec eux, non pas enrépondant directement mais en lesaidant à élaborer ensemble uneréponse d’une manièrefondamentale. Ce type defonctionnement permet une prise deconscience pouvant permettre unnouveau comportement. Ladynamique est beaucoup plus

importante qu’une réponse toutefaite, plaquée sur l’auditoire parl’autorité. Grâce à ces questions 4 missions sedégagent : Ø L’information certes,l’enseignement de l’anatomie, laphysiologie, la procréation les MST...les différences psychologiquesgarçons-filles, le domaine derelations garçons-filles... parents-enfants. Ø Mais aussi trois autres : lanécessité

• d’aider le jeune à découvrir lesens de la vie, le sens de la sexualitéhumaine, le sens de la relation,d’une relation ;

• de l’ouvrir à une entièreresponsabilité de lui-même maisaussi de l’autre dans un total respectdes personnes. L’autre étant aussibien le partenaire, le futur conjointque l’enfant

• de le conduire à l’amour véritableoù toutes les dimensionsrelationnelles, érotiques, avec la vraieplace du plaisir, la féconditébiologique et du couple sont prisesen compte. Il s’agit finalement de lui révéler lesens de l’amour humain. Cetteproposition éducative vise à établirultérieurement entre l’homme et lafemme de demain une relationamoureuse de qualité si telle est leurvocation.


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On le voit l’éducateur, l’intervenant estamené à aider le jeune à se poserquelques questions essentielles etce sera à lui de répondre à ces vraiesquestions :

• Quel est le sens de ma relationaffective ?• Qu’est-ce que je veux faire de masexualité ?• Où est-ce que cela me mène,comment cela m’engage-t-il ?• Quelle est la signification de mesgestes ? Se tenir par la main, la taille,s’embrasser ce qui sera un préalablesur le sens de la relation sexuelle.• Suis-je responsable vis-à-vis del’autre ? Est-il respecté ?• Comment cela s’inscrit-il dans letemps, la durée, dans ma propreconstruction et celle de l’autre, dansmon histoire ?• Est-ce un plaisir seulement pourmoi ? Un amour ?• Avons-nous un projet ou est-cesans lendemain ? Plusieurs axes pédagogiquespeuvent être dégagés : La pédagogie du temps : c’est lesaider à percevoir que c’est peut-êtreseulement le temps du « pasencore » (Levinas). La pédagogie de la durée, lafidélité, l’engagement (la maturité) Ø La pédagogie de l’interdit, de la loi,du sens de ce qu’il convient de faire.On ne peut pas tout faire (nous enreparlerons avec l’autorité).

Ø La pédagogie de l’unique. Je - tues unique et il est des expériencesque l’on ne fait pas deux fois. Cela impose à l’éducateur : Ø de connaître les divers sujets qu’ilva devoir aborder, Ø de savoir rappeler la loi quand il lefaut, Ø de représenter l’autorité, d’être labonne autorité, c’est-à-dire d’être unréférent. Or, la loi est parfois (souvent !) malvécue, car on sent poindre lacontrainte, la règle, le joug. Le mot loifait peur car la loi est faite d’interditstrès souvent ; d’où elle est vécuenégativement, de façon restrictive ;quel est le bienfait de la loi ? C’estsouvent un interdit (interdit / dit entrenous). La loi devrait toujours êtreproposée en positif. Il faut souvent reprendre lesexemples de loi :

• le sens interdit :

voie de circulation, de librecirculation. La signalisation donnesens, permet la liberté. L’interditbalise l’espace de la liberté, évitel’angoisse.

• l’inceste :

Face à la loi rappelée, en sachantqu’elles ne sont pas de mêmevaleurs, l’adolescent peut soits’engager à la respecter, soit lasubir, soit la nier, la défier... hors la


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loi. Ces aspects pourront êtreretravaillés avec l’adolescent.C’est dans ce contexte quel’éducateur doit représenter lavéritable autorité.

. Celle qui rend possible, qui ouvre lavoie, l’aventure,. et non celle qui permet de passeroutre la loi,. c’est la parole qui libère,. elle permet de poser un acte qui adu sens, de la valeur,. elle provoque la réflexion avant deposer un acte dans les limites, lecadre de la loi.

L’adulte, l’éducateur devient pour lejeune un référent, un répondant, nonpas un modèle parfait mais une« balise ». Il est un point de repère,cohérent, agissant en fonction desvaleurs auxquelles il croit, au nomdesquelles il parle et vit. Il est donc« fort » mais non autoritaire (fort :solide sur ses assises) mais doitrester lui-même et accepter seslimites tout en laissant percevoir cequi fait son « centre de gravité ». C’estla question du modèle identificatoire.

C’est ainsi que le jeune comprendraquelque chose : ce n’est passeulement être libre « de faire ce queje veux mais être libre pour réaliser unprojet qui a de la valeur et du sens ».

Ce sera alors à l’adulte d’établir et defaire respecter un contrat mutuel deconfiance.

(En conclusion) quelques points durôle de l’éducateur en mots clefs.Lui proposer un temps d’échange carle jeune a besoin d’être entendu. Le

jeune a des capacités, de la valeur : ilattend une reconnaissance à ceniveau et une confiance. Le jeune estdans une phase d’inquiétude : leréconcilier avec lui-même.L’éducateur est amené à l’aider àordonner ses désirs et les élucider, àlui révéler qu’il vaut mieux qu’une viesexuelle désordonnée.

L’important de l’éducation desadolescents est de leur assurer uneformation du jugement, uneéducation au discernement et nond’obtenir une conformité à des loisabsolues ou relatives.

Tout est possible mais tout neconstruit pas, plutôt que de parler enterme de permis ou de défendul’éducateur doit inviter à se poser laquestion quant au positif ou aunégatif du résultat du choix d’uncomportement pour la constructionde la personne.

La capacité d’écoute de l’éducateurest donc en jeu, selon qu’il parvienneou non à respecter les 5 temps del’écoute.

Ø accueillir la question en maîtrisantsa propre réactivité

Ø comprendre la démarche enreformulant la demande

Ø expliciter et faire expliciter le positifde celle-ci

Ø repérer en quoi la questioninterpelle l’éducateur, l’adulte, leparent, la société

Ø et faire seulement alors part deson propre ressenti.



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Eduquer n’est pas contraindre niasséner, mais apprendre à être libre,c’est rendre libre. C’est révéler aujeune le jeu de la liberté dans lesconditionnements de l’histoire del’homme.L’enjeu pour notre société estimmense.Il est impossible de conclure sansajouter la notion de pardon etd’amour : clefs d’une éducation« réussie ».Qu’est-ce qu’un bon éducateur ?Le modèle de l’éducateur est dansl’Evangile sous les traits du père del’enfant prodigue.Matériellement, pratiquement ce pèresemble avoir échoué. Le plus jeune amené une vie indigne, dégradante, a

dilapidé ses richesses... Pourtant lepère n’a jamais cessé de l’aimer, iln’a jamais cassé le dialogue : il estresté à l’écoute dans l’attente et lerespect.

A peine a-t-il pu renouer avec le plusjeune, qu’il faut reprendre avecl’aîné...Voilà le modèle de l’éducation quiconsiste bien à toujours rester avec,à accompagner si nécessaire, sansjamais faire à la place, niabandonner. Nous ne sommes pascondamnés à réussir mais noussommes appelés à être avec, àaimer jusqu'à pardonner.

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2. L’entraide familiale2

2) L’entraide familiale


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Travaux des groupes

I. « FAUT-IL PARLER AVECD’AUTRES PARENTS ? »

u Groupe n° 1Il est apparu souhaitable de parler deces questions entre parents,notamment comme échanged’expériences.

Cependant, le sujet est délicat.Longtemps, la sexualité a été un sujetqui gêne en raison du langage utiliséet également parce que cettequestion touche à l’intimité du foyer.

En parler suppose un climatd’ouverture et de confiance entrefoyers. Il existe une demande, ainsides familles ont dit leur déception dene pas avoir pu parler de cesproblèmes avec d’autres familles.

Existent aussi des problèmes degénérations, les plus anciens n’ayantpas été préparés à ces questions.Cependant, on peut constater que lasexualité n’est plus un sujet tabou, il ya même surévaluation de la sexualitéqu’il faut replacer dans l’ensemblecorps-âme.

Le degré de transmission desexpériences est réduit, parce que trèssouvent l’expérience d’un couple esttrès personnelle ; il semble préférablede donner des pistes, des points

de repères, car il n’y a pas de solutiontoute faite.

Pour en parler, il a semblé qu’il fallaitsurtout écouter, comprendre, aider audiscernement, redresser desinformations, parce qu’il n’y a souventpas de vision globale.

Groupe n° 2Il faut aborder le sujet en toutehumilité, en premier lieu dans lecouple. La difficulté est liée à lapudeur : comment se mettre en avantou mettre à plat ses difficultés, sesexpériences, ses échecs ?

F L’expérience des « chantierséducation » est un lieu de partage oùpeut naître une envie deconnaissance, d’aller plus loin, departager.

II « PARENTS-ENFANTS :INTERVENTION DETIERS ?»

Groupe n° 1C’est vrai qu’il est difficile d’aborderces questions avec nos enfants.Notre responsabilité parentale nousinvite à être en éveil pour ne pasattendre la période de crise ou laprise de conscience de la réalité« sentimentale » de nos enfants.

L’intervention d’amis apparaît commeune situation positive (mieux vaut desamis que des inconnus, c’est plussécurisant).

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Plusieurs réflexions ont été faites :

Ø Vers qui les jeunes vont-ils aller ?Sommes-nous gênés qu’ils aillentailleurs ?Ø Connaissons-nous suffisammentnos amis pour être certains que ceux-ci pourront aider nos enfants ?

Ø Sommes-nous nous-mêmes prêtsà jouer ce rôle ?

Groupe n° 2Si le dialogue « fonctionne bien »dans la famille, toute question peutêtre abordée en soi, au sein de lafamille. Mais si il y a des problèmes,l’apport de tiers peut permettrel’ouverture car le fait de parler, deformuler, permet de dédramatiser :c’est le premier point essentiel.

III. RENCONTRE ENTREPARENTS A.F.C. ?

La rencontre entre parents A.F.C. estsouhaitable sûrement, en fonctiondes besoins.

Comment agir ? Partir d’abord duplan général. Une conférence parexemple pour redonner les bases etfixer les repères. Ensuite favoriserdes rencontres par groupes. Faireaussi circuler de la documentation etdonner des titres d’ouvrages deréférence.

IV APPROFONDIRL’ENSEIGNEMENT DEL’EGLISE SUR CESUJET ? QUE PROPOSERAUX PARENTS ?

u Groupe n° 1

Indiscutablement, il est importantd’abord de connaître l’enseignementde l’Eglise et ensuite de l’approfondir.

L’Eglise donne un enseignement surl’homme qui lui est spécifique et quel’on ne trouve nulle part ailleurs

Notre mission : traduire cetenseignement en un langagecompréhensif. Montrer le positif dansles objectifs qui sont fixés et dont ilest évident que la teneur ne peut pasêtre toujours comprise par desfamilles non informées.

Nous disposons de nombreux textes :ceux du Saint-Père, du ConseilPontifical de la Famille, descommentaires de nos conseillerspastoraux, de notre commission« éthique et éducation familiale ».

Il serait souhaitable d’avoir undocument de références quicentralise toute cette documentationet permette de retrouver facilementles textes recherchés.

u Groupe n° 2La prière familiale est une priorité quipermet d’abord de mettre les chosesà leur place.Enseignement anthropologique debase, le sens, la notion de sacrifice :don gratuit, cadeau.

La formation avant le mariage, leservice après-vente, où il est déploréle manque de formation, d’informationà ce niveau là.Est-ce que les parents regroupéspeuvent pallier ce défaut deformation ?Est-ce qu’on peut demander à nosprêtres une catéchèse, y compris enclair, sur les documents qui émanentdu Vatican ?

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Proposition : nous pouvons toujoursorganiser une conférence sur le sujetqui nous intéresse.



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LE SERVICE« CHANTIER-EDUCATION »

Une équipe CHANTIER-EDUCATIONest une équipe de mamans qui serencontrent régulièrement pouréchanger sur l’éducation humaine etchrétienne de leurs enfants.Désireuses de remplir toujours mieuxleur mission, elles se mettent enchantier pour revoir ensemble leursexpériences quotidiennes dans lalumière de l’enseignement de l’Eglisesur la famille.

UN SERVICE SPECIFIQUEMENT« A.F.C. »

Le service chantier-éducation estsous la responsabilité du Mouvement.Les A.F.C. assurent le développementdu service, le soutien endocumentation, la formation et le suivides animateurs, la coordination deséquipes. Le Service est ouvert àtoutes les mamans, adhérentes ounon au Mouvement, qui acceptent lecadre de références proposé.

UN « CHANTIER »

Le terme de chantier fait plutôt penserà une construction, deséchafaudages, des matériaux. En fait,nous ne sommes pas si loin de laréalité. Il s’agit en effet d’un chantier,c’est-à-dire de quelque chose qui esten cours, qui se construit peu à peu.Quelques femmes, souvent d’unmême quartier, se réunissentrégulièrement pour mettre encommun et partager sur les

questions qu’elles se posent, avecleurs maris, au sujet de la vie de lafamille, l’éducation des enfants, larelation avec leur conjoint. Lesmatériaux de ce chantier sont donccomposés des questions, desexpériences de chacun desparticipants. Le projet à bâtir c’est laréalisation de leur vocation de parentset d’époux, c’est l’accomplissementde leur mission éducative, spirituelle,humaine et sociale. L’architecte estbien sûr l’Esprit-Saint qui vientdéployer en nous la grâce dusacrement de mariage.Le terme de chantier indiqueégalement que l’activité de l’équipene s’arrête pas à la réflexion menéeentre mères, mais que celle-ci doit seprolonger à la maison par unéchange entre les époux, le coupleparental dans son entier ayant seul lagrâce d’état pour éduquer chacun deses enfants.

UN LIEU DE VALORISATION DESMISSIONS DU PERE ET DE LA MERE

Les textes du Magistère concernantla famille rappellent sans cesse que« les parents sont les premierséducateurs de leurs enfants » etqu’ils ont la grâce pour cela. En effet,par le sacrement de mariage, lesparents reçoivent une force, une grâcequi leur donnent la capacité d’exercerleur responsabilité d’époux et deparents. Le partage d’expérience ausein du chantier-éducation, permet

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aux mères de prendre conscience dupotentiel qu’elles ont en elles. Enécoutant le récit des difficultés et desréussites des unes et des autres,chacune a moins peur de sesmaladresses et découvre égalementses richesses. Les maris sontégalement valorisés dans la mesureoù l’aspect indispensable de leurmission d’éducateurs est toujourspris en compte dans les échanges del’équipe.

UNE REFLEXION NOURRIE

Chaque maman du chantier-éducation enrichit sa réflexion àtravers le partage des expériencesdes unes et des autres et le dialogueavec le mari auquel elle estcontinuellement renvoyée, mais aussipar le travail commun d’un document.Les documents proposés sont trèsdivers : conférences sur un sujetrelatif à l’éducation, à la famille, aucouple parental, à la psychologie oul’éveil de la foi ou encore étude d’untexte de l’enseignement de l’Eglise ouvidéo. Le Service chantier-éducationest en mesure de fournir desdocuments selon les besoins.

UN OUTIL PRIVILEGIE POUR LANOUVELLE EVANGELISATION

Le chantier-éducation est un lieu dedécouverte et d’approfondissementde la vocation spécifique de l’hommeet de la femme, à la lumière destextes de la Genèse et de leurinterprétation par l’Eglise. Il permetd’évangéliser les couples dans lesens qu’il redonne à chacun, àl’époux comme à l’épouse, sa placeet sa dignité et permet à tous deux dedécouvrir la richesse de leur

complémentarité. Evangélisation etnon prosélytisme. En effet, les A.F.C.sont dépositaires d’une visionchrétienne de l’homme, vision qui luipermet de découvrir sa véritabledignité et qui lui est proposée dans lerespect totale de ses convictionsreligieuses .Ce trésoranthropologique qui prend en comptela personne dans toutes sesdimensions, doit être proposé au plusgrand nombre. C’est un défi à releveret qui devrait permettre de s’ouvrirlargement à des familles trèsdiverses, mais toutes concernées aupremier chef par les questionséducatives et familiales.

CHANTIER-EDUCATION : en Moselle,des animateurs d’équipes font lepoint....

Réunion chez une maman, ici, enmatinée, avec les petits nonscolarisés sur les genoux ou jouantdans la pièce à côté ; là, en après-midi, avec les enfants répartis pour lasieste sur tous les lits de la maison ;ou encore dans une salle paroissiale,en soirée, pendant que les papas fontles babysitters à la maison. Autantd’équipes, autant de formules !

Ici, il faudra diviser l’équipe :l’échange devient trop difficile. Là, lebesoin d’accueillir des mamans àplusieurs enfants se fait sentir, pourenrichir les débats. Ou encore, on sepose la question de l’introductiond’une nouvelle dans une équipe déjàrodée...

Quant aux thèmes choisis, la listen’est pas encore épuisée ! L’autorité,le rôle du père, le pardon, la fessée,le mensonge, la préparation de Noëlou l’intériorité... éducation humaine,éducation chrétienne : on passe de

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l’une à l’autre comme dans la vie detous les jours ! Les documents etsources de réflexion sont multiples eton ne manque pas d’utiliser les bonsfilons de l’équipe voisine !

La prière commune, souvent en débutde réunion, se révèle à toutesindispensable pour demander àl’Esprit-Saint sa Lumière ainsi quedélicatesse et bonne écoute dans leséchanges. « Et lorsque j’ai pris letemps de prier personnellement avantnotre rencontre, cela change tout ! »ajoute l’une des animatrices.

Elle est vraiment tangible, cette grâced’éducation reçue le jour duSacrement de mariage, lorsque lesmamans mettent ainsi en communleurs joies et leurs difficultés. Que dedésir de bien faire, désir de mieuxaimer, désir de mieux savoir s’yprendre, que de témoignages ausside don de soi à travers les pauvretéset les faiblesses ! Tous ces coeurs demamans : quelle source d’énergieextraordinaire pour transformer notremonde !

L’enseignement si lumineux del’Eglise sur la famille, la découvertedu Plan d’amour de Dieu surl’homme et sur la femme, dilatent lescoeurs. Grâce d’être femme, savoirrecevoir son époux comme un cadeaude Dieu, mission de cultiver l’Etredans un monde de l’Avoir... En separlant ensemble, quelle valorisationdes multiples heures de dévouementet d’abnégation si peu pris en comptepar notre société d’aujourd’hui !

Et les papas dans tout cela ? Aprèsun temps de perplexité etd’observation, ils semblent s’yretrouver...

Pendant quelques jours au moins,leurs petites femmes semblent pluspatientes et plus douces !...

Les petits détails partagés en équipeles ennuieraient, mais on ne se faitpas prier pour discuter à la maison,avec son épouse, du prochaindocument proposé à la réflexion del’équipe. L’éducation, c’est aussi leuraffaire ! Et la curiosité étant éveillée,on se portera volontiers candidat pourune conférence sur le sujet ! Encoremieux, si c’est avec les autrescouples de l’équipe autour d’un verre !

Nos animatrices, si motivées etenthousiastes, perçoivent bien toutesles exigences inhérentes à cetapostolat ; nécessité d’une formationà l’animation de groupe, formation àl’écoute, et aussi formation humaineet doctrinale. Le mouvement leurfournira les outils nécessaires. Maisles mamans manifestent un tel intérêtpour ce service A.F.C. d’entraideéducative, souvent, par surcroît,source de nouveaux liens sociaux,que les efforts sont bienrécompensés !

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3. Conseilspour intervenir

en milieu scolaire

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Le témoignage du couple : interventionsen collège catholique 3ème, 2ème,

et lycée technique privé, BTS

Claude et Annie

I - CONDITIONS GENERALESDU TEMOIGNAGE

Tout le monde n’est pas appelé à témoignerdevant un groupe de jeunes. Dans lamentalité actuelle, un témoignage toucheraplutôt s’il fait référence à une conversionou à un choix personnel qui a changé lavie, plutôt qu’à détailler les bienfaits d’unesagesse héritée.

Le témoignage n’a de sens que s’il permetde montrer que le chemin proposé par leChrist est un chemin de bonheur possible :Dieu nous a créés pour le bonheur.

Ne jamais être moralistes, mais ne pasavoir peur d’avoir un discours exigeant.

Dans le témoignage, ne pas trop détaillerles circonstances et une expérience de viedans laquelle les jeunes ne peuvent pas seretrouver : ils ont l’image du couple de leursparents, mais ne vont pas forcément sereconnaître dans l’histoire d’un couple(sauf s’ils cohabitent depuis longtemps).C’est très différent du témoignage decouple devant des couples.

Les jeunes posent plutôt des questions detype universel. Donc le témoignage doitrépondre à la question du genre :

Ø « La fidélité est-elle possible malgrél’opposition des caractères et l’évolutiondes sentiments ? »

Ø « La fidélité est-elle une contrainte ou unmoyen d’être heureux ? »

Le témoignage pourrait faire ressortir ceque Jésus a dit à propos de la porteétroite : il y a des chemins qui paraissentplus faciles, et c’est l’expérience de la viequi montre que ce sont des impasses ;alors que la voie évangélique, même si ellepeut sembler contradictoire avec larecherche du bonheur, conduit vraiment aubonheur solide et durable.

Etre prêt à entendre toutes les réactions, ycompris celles qui semblent agressives, ense rappelant que souvent l’agressivité veutdire : « J’ai été touché quelque part, mais jeme défends ».

Ne pas vouloir que son témoignage soitcompris par tous : il en touchera certains, ilen remettra d’autres en cause qui pourrontse mettre en route beaucoup plus tard, et ilen laissera d’autres indifférents.

Répondre à toutes les questions, car ils’agit d’ouvrir un dialogue avec les jeunesaprès le témoignage.

Le témoignage d’un couple touche lesjeunes parce qu’ils sentent la VERITE del’AMOUR, et le témoignage permetd’aborder ou d’illustrer concrètement laposition de l’Eglise.

3) Conseils pour intervenir en milieu scolaire

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L’image du couple est importante car ellepermet à garçons et filles de sereconnaître. Il peut être utile parfois deséparer garçons et filles pour aller plus loindans le dialogue après un témoignage etmieux répondre aux questions.

II - CONTENU DUTEMOIGNAGE

L’amour est un CHEMIN, uneCONSTRUCTION, une aventure, donc pastoujours facile.Il y a des ETAPES dans l’AMOUR :idéalisation, désenchantement, adaptation.

L’amour se construit dans la durée, laFIDELITE et le DIALOGUE.

Pas d’amour sans PARDON qui permet deredonner sa confiance et de retrouver lacommunion.

Témoigner de la beauté du MARIAGE quiest un engagement pour la vie, dans lerespect l’un de l’autre. Chacun doit aiderl’autre à épanouir ses dons personnels qu’ilva mettre au service du couple.

Parler de la SEXUALITE qui est unecomposante de l’amour : l’union des corpsest importante au même titre que l’uniondes coeurs et des esprits. L’essentiel estde vouloir le plaisir de l’autre avant le sien.

Témoigner de la FECONDITE du couple quiest toujours unique pour chaque couple.Certains sont appelés à une famillenombreuse, d’autres non ; mais l’essentielest l’ouverture à la VIE. De l’amour naît lavie, tout amour est fécond.

La REGULATION DES NAISSANCES : leurdonner l’information qu’ils n’ont pas àl’école sur les méthodes naturelles. Partirde ce qu’ils vivent, et leur montrer qu’onpeut se former et cheminer dans cedomaine.Il y a souvent des questions sur l’Eglise etses « interdits » : le témoignage permet demontrer qu’on est heureux, pas frustré, carJésus nous montre le vrai chemin dubonheur = quitter notre égoïsme pourgrandir dans le DON DE SOI et lacommunion.

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Témoignage de parentsdans les collèges et lycées

Jacqueline et Jean-François CHEVILLOTTEA.F.C. de Chartres

Alors que nos enfants abordaient lapériodepassionnante et, parfois, inquiétantede l’adolescence, nous avons eu lachance, en mars 1986, mon mari,médecin, et moi-même, de suivre unesession de formation Billings pour lemonitorat de cette méthode derégulation naturelle des naissances.La Providence a fait que le DocteurLézy y a projeté, ce jour-là, unmontage destiné aux jeunes pourl’éveil au respect de la vie et del’amour. Ce montage a été conçuavec l’aide du Foyer de Charité deCourset et n’était encore pasexpérimenté dans lesétablissements. Nous avons étéimmédiatement « emballés » carnous cherchions comment aborderl’éducation affective et sexuelle avecnos enfants et leurs camarades declasse. (Nous avons été confortésdans cette action en 1988 à la sortiedes nouveaux livres de biologie quiabordaient la contraception biensouvent sans mention des méthodesnaturelles et la reproduction humaineavec le seul aspect technique, parfoisavec des illustrations particulièrementcrues.)

Le Docteur Lézy nous a donc confiéses diapositives avec le texte et dès lemois de juin, nous sommes allésdans le collège de notre bourg pourune séance de 2 heures avec uneclasse de troisième et, contrairementà ce que nous avions demandé, laclasse de quatrième, la plus faible,avec de nombreux redoublants.Manifestement, les jeunes avaient étéintéressés... Les 2 heures étaientbien remplies. Un professeur qui yavait assisté nous a félicité d’avoir eule courage de présenter sansl’édulcorer tout le message del’Eglise sur l’amour humain, aussidifficile soit-il à vivre. Clin d’oeil duSeigneur un an après, alors quel’accueil dans les écoles n’était pastoujours favorable : la directrice decette première école nous annonçaitque notre intervention avait sauvé del’avortement deux enfants, l’un d’uneélève de quatrième, l’autre de lasoeur d’une autre élève de quatrième.Cet établissement nous reçoitfidèlement tous les ans.

Nous sommes intervenusprioritairement dans lesétablissements de nos enfantséparpillés un peu partout, même


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dans les départements voisins. Pasun seul de ceux-ci ne nous a refusél’entrée, bien au contraire. Par contre,nous n’avons pas désiré continueravec l’un d’eux qui avait invité lamême année, pour les mêmesclasses que celles que nous avionsvues, d’autres intervenants qui nesuivaient pas du tout l’enseignementde l’Eglise. Nous avons pensé qu’ilétait préférable de donner ce temps àd’autres.

Pour nous introduire à Chartres, nousavons organisé, pour les directeursde collèges et les responsables decatéchèse qui le désiraient, unesoirée d’information au cours delaquelle nous avons passé lemontage et expliqué ce que nouspouvions faire dans les classes dequatrième ou de troisième. Cela nousa ouvert un grand collège cette année-là, puis un autre plus tard... Mais il nesuffit pas toujours qu’un responsablevous appelle ou que les jeunes vousmontrent leur intérêt pour pouvoircontinuer... si quelques enseignantsn’acceptent pas en totalité lesexigences de l’Eglise. Les pressionspeuvent se faire fortes pour évincerceux qui vont à contre-courant. Malgréquelques déceptions, il faut toujourscontinuer à se proposer dans lesécoles sans oublier les groupes depréparation à la confirmation ou desgroupes informels. Nous ne cachonspas qu’il est difficile de rentrer ou derester dans les écoles, mêmecatholiques. Les échecs ne doiventpas faire reculer... il y va de l’intérêtdes jeunes !

Ne pensez surtout pas que nousétions humainement prêts à affronterdes classes d’adolescents : aucune

témérité chez l’un ou l’autre, ni lamoindre éloquence naturelle et unecertaine pudeur, résultat d’uneéducation affective qui allait de soi...donc sans explication. Mais alors,qu’est-ce qui nous a permis de nouslancer et d’être écoutés par lesjeunes ? Après dix ans d’expériencenous sommes convaincus qu’uneformation longue et contraignanten’est pas nécessaire. Le montageque nous utilisons permet d’exposerde manière positive toutes lesaspects de la question et de prendrecontact avec aisance avec le groupe.Certaines qualités humaines sontprimordiales pour forcer les jeunesaux respect, ces jeunes si prompts àtourner en dérision ce sujet :

Ø un amour profond pour ces jeunes ;ils le ressentent et vous le rendent parune qualité d’écoute et un respectévidents ;

Ø une miséricorde indéfectible quisera bien utile, particulièrementquand un débat aura lieu ;miséricorde sans naïveté : certainessituations sont effrayantes ;

Ø une humilité sans faille. Méditersouvent la phrase de Saint Paul :« Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? » nousempêche radicalement le moindrejugement.

Ø un esprit réfléchi et convaincu quel’enseignement de l’Eglise estvraiment « la bonne nouvelle » pourl’amour humain : l’Eglise, « experteen humanité », à l’écoute de l’Espritqui la guide, n’interdit rien ; elleprotège l’amour blessé par le péché,elle montre le chemin le plus sûr ; elleest le phare pour les couples en

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quête d’épanouissement,d’accomplissement. L’Eglisepropose, en fait, la seule moralenaturelle, inscrite dans la nature, cellequi mène au bonheur ; moraledifficile, exigeante, à contre-courantdes opinions actuelles... mais lesjeunes la comprennent très bien,même si les circonstances les ont faitdéraper.

Ø Nous nous sommes toujoursappuyés sur la prière : seul, encouple, en famille, dans les classesvisitées, même si l’habitude manque,et enfin sur celle de Communautésauxquelles nous nous confions.« S a n s m o i , v o u s n e p o u v e z r i e n f a i r e » (Jean 15,5).

Ø Tous ces atouts spirituels oupsychologiques ne dispensent pasde se maintenir au courant desactualités médicales ou politiquesconcernant le grand éventail desproblèmes relatifs à la sexualitéhumaine. Les encycliques HumanaeVitae et Evangelium Vitae,l’exhortation Familiaris Consortiodoivent être approfondies pour bienconnaître la doctrine de l’Eglise, lacomprendre et l’apprécier.

Et maintenant, parlons de ce montageet de son utilisation. Il est le matérielqui nous a permis, rappelons-le,sans dons particuliers, d’intervenirauprès des jeunes. Utilisé depuis dixans, auprès de collégiens, « toutescatégories », nous l’avons repris,texte et images, au fur et à mesuredes besoins qui se sont faits sentir. I l e s t d i s t r i b u é p a r l e C e n t r e B i l l i n g s F r a n c e a u p r i x d e 320F+20F de port, à commander au

Docteur et Madame Chevillotte, 1 LaPépinière., 28160 Brou.

Il est constitué de 82 diapositivesauxquelles correspond un texte quenous lisons alternativement, monmari et moi-même. En résumé :l’amour humain dont l’image est enDieu trinitaire est source de vie. Cettevie commence à la conception (trèsbelles photos du développement dufoetus in utero). Rôles de la mère etdu père dans l’accueil puisl’éducation des enfants. Les lois desfécondités différentes etcomplémentaires de l’homme et de lafemme. Evocation très succincte de laméthode Billings. Les exigences del’amour et du mariage. Lespsychologies et dons différents dechacun des époux. Les fiançailles,gage d’un amour solide. Nousterminons sur une note demiséricorde empreinte d’espérancepour ceux qui seraient blessés dansleur sexualité.

Nous commençons nos rencontrestoujours par une prière avec lecturede la Parole de Dieu, puis méditationcourte qui nous permet d’entrée dejeu de demander pardon pour leséventuelles blessures que nospropos pourraient occasionner. Nouspassons le montage durant lapremière heure et nous demandonsaux jeunes de rédiger leurs questionspar écrit pour leur permettred’exprimer ce qu’ils désirent sansfausse pudeur. Nous avons biensouvent, pour une classe de 25 à 30élèves de 40 à 60 questions. Nousrevenons dans la classe unesemaine plus tard ayant travaillé lesquestions pour y répondre avecdélicatesse et précision. Nous



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sommes parfois obligés de revenirencore une heure si le nombre etl’intérêt des questions l’exigent.Depuis plusieurs années, je mepropose de rencontrer dans leslocaux scolaires ceux qui le désirent,seule à seul, ou par groupe de 2 ou 3,pour approfondir une question plusdélicate ou trop personnelle. Ce sontde nombreuses et précieuses heuresque j’y consacre, persuadée qu’ellessont capitales pour ces jeunes.

Le langage de l’Eglise n’est, en rien,ringard. S’il est éloigné du « vécu » debeaucoup de jeunes, ceux-ci sontpourtant rapidement convaincus quela durée de l’amour est au prix desexigences tant décriées de l’Eglise.Nous ne comptons plus les jeunesqui nous ont, d’une manière ou d’uneautre, montré leur désir de vivreconformément à celles-ci. Les plus« expérimentés » ne sont pas lesmoins convaincus.

Il y a urgence. « Malheur à moi si jen’évangélise pas » ! Mais commenous l’avons constaté, les portes descollèges ne s’ouvrent pas facilement.Nous avons donc entrepris, cette

année, de former les jeunesvolontaires pour asseoir leursconvictions sur des argumentssolides. Eux sont dans lesétablissements, subissent commetous des conversations sur le sujet ;ils pourront désormais étayer leurspropos et influer sur leurscamarades. Ils seront, en outre,moins la cible de sarcasmes.

Nous avons déjà eu quelquescollégiens en invitant les enfants AFCet les scouts d’Europe et nouspensons poursuivre dès que possibleavec les lycéens et, enfin, lesétudiants. Pour ces derniers, lasession comportera différentesconférences sur deux samediscomplets ou un WE : préparation à unamour vrai, fiançailles, quelqueséléments de la méthode Billings,parallèle entre l’ouverture à la vie et lamentalité contraceptive, quelqueséléments de réflexion sur labioéthique, approfondissement de laréflexion sur l’avortement devant lehandicap ou la santé de la mère.Quelques documents leur serontconseillés ou donnés.

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L’éducation à l’amouren milieu scolaire

Docteur et Madame Jacques BILLOT

Notre formation de moniteurs Billings nous aamenés à témoigner dans certainsétablissements catholiques de Nantes, de larichesse et de l’actualité de l’enseignementde l’Eglise sur la sexualité, le mariage, lavocation religieuse et le bonheur.

u Condition du témoignageAu début, ce fut par l’intermédiaire d’un denos amis, Directeur d’établissement, qui,consterné par le contenu des livres debiologie destinés aux élèves de 4ème, nous ademandé de venir rencontrer le Professeurde biologie afin d’accorder nos points de vuepour qu’il sache préparer notre venue et,après notre passage, apporter deséclaircissements complémentaires.

Il faut, en effet, respecter sur ce sujet unevéritable cohérence pédagogique, afind’éviter d’aggraver le désarroi dans l’espritdes élèves déjà marqués par ladésagrégation des repères fondamentauxconcernant la vision chrétienne de l’homme.

Ce fut ensuite le bouche à oreille qui nous fitaller dans divers autres établissements selonqu’un professeur ou un parent d’élève avaitexprimé le souhait de nous voir intervenirplutôt que telle autre association travaillantdans le même sens.

Cette notion un peu polémique n’a pasforcément généré de bons résultats àchaque fois ; certains établissements nenous ont jamais demandé de revenir et nousavons pu savoir que certains professeurss’étaient élevés fortement contre telle outelle prise de position par nous défendue surdes sujets à risques !...

La concertation avec les enseignants noussemble donc indispensable afin de ne pas,une fois encore, aggraver le trouble dans lesesprits !

u Contenu expliciteNotre contact avec les jeunes se fait àtravers un montage de diapos qui exposentla physiologie de la sexualité normale. Maisils ont besoin de parler et ce montage n’estque le moyen qui permet un dialogue,souvent vif et enjoué, car, dès le départ,nous les questionnons, les forçons à réagirsur des photos tantôt drôles et tantôt graves.Il arrive souvent qu’avec des élèves determinales techniques, nous nous passionstotalement de ce support photographique.Le développement des émissions de radio,type « Fun-Radio », nous a permis deconstater, en quelques années, à quel pointla dégradation morale opérait des ravagesdans le cœur des très jeunes adolescentsqui, à 13 ans, nous interrogent sur lasodomie, la zoophilie ou autres joyeusetés...

Il ne faut donc pas s’offusquer de cescomportements très stéréotypés qui sont le signed’un grand désordre intérieur ; l’humour peutarranger bien des choses, permet de sortir dediscussions engagées dans une impasse et, aupassage, de contrecarrer franchement des idéesreçues qu’on veut leur imposer à toutes forces !

u Contenu impliciteLa rigueur du témoignage d’un couple stablequ’ils sentent unis par delà les épreuves dela vie est probablement le point central detoutes ces interventions ; car s’ils perçoiventle côté ordinaire de notre vie conjugale etfamiliale, s’ils perçoivent les soucis del’éducation de nos propres enfants, soucisdont ils sont eux-mêmes la source pour leursparents ou leurs professeurs, ils perçoiventégalement tout au long de cet échange, lavitalité de la vision chrétienne du bonheurqui s’appuie sur la confiance en Dieu, parl’intermédiaire des sacrements et de la prière.Nous pensons rendre ainsi « compte del’espérance qui est en nous ».


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Conseils pour intervenir dans les collèges etlycées

sur le thème « Education à la sexualité »

Docteur Christophe CREUSATPrésident de l’A.F.C. de Verdun

La circulaire n° 96-100 du 15 avril 1996prévoit la mise en place d’une éducation àla sexualité dans un but de prévention duSIDA.

Notons d’emblée que cette circulairerappelle que la famille a un rôle de premierplan à jouer en la matière, et pourtant ellene prévoit en aucun cas une coordinationavec les familles ou même une interventionde celles-ci dans les activités nouvelles quisont à créer dans les collèges concernantl’éducation sexuelle. Il y a là un pointdont devraient s’emparer lesassociations familiales et de parentsd’élèves. Il faut en effet se demandercomment seront traités 3,4 (droit à lasexualité et tolérance : l’article souligne lui-même le risque. Et quand on voit ce qui adéjà été fait en la matière !) et 3,5(dépasser les représentationsexagérément idéalisées de la sexualité).

Rappelons aussi avant d’aller plus enavant, que la prévention du SIDA n’est pasun thème qui est à mettre en avantuniformément pour tous les élèves ducollège, car grande est la différence dematurité d’un élève à l’autre, et notammententre les filles et les garçons : monexpérience est telle que j’ai volontairementarrêté ce genre d’interventions en collègesauf pour les élèves de troisième. Il fautplutôt réserver ce type d’action aux lycées(dont ne parle pas la circulaire).

Deux articles prévoient explicitement desinterventions extérieures : l’article 1.2concernant les activités complémentairesfacultatives et qui sont largement ouvertes.L’article 1.3 concernant les séquencesd’éducation (deux heures annuelles si l’oncomprend bien) est plus restrictif : il prévoitsurtout l’implication de personnels issus del’établissement qui auraient reçu uneformation interne (stages organisés par lesMAFPEN). Cependant des intervenantsextérieurs pourraient être sollicités à lademande et sous la responsabilité deschefs d’établissements. J’ai souventconstaté que les professeurs de biologie leplus souvent n’ont aucun goût à dispenserl’éducation sexuelle. De ce fait, ils auronttendance sûrement à demander au chefd’établissement d’user de cette possibilité.

Ø Les intervenants extérieurs doiventdonc être connus, je dirais même reconnuspar les équipes enseignantes et les chefsd’établissements pour leurs compétencesen matière de SIDA, éducation sexuelle etaffective des adolescents. Ceci peutdemander du temps pour se former (serappeler qu’une formation du CLER permetd’intervenir en milieu scolaire y compris dusecteur public).

Ø Se faire connaître (en commençant paranimer des réunions d’information extra-scolaire ouvertes à un public le plus largepossible). Il existe des situations quiouvrent les portes : par exemple étantmédecin, responsable d’une consultation


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de dépistage anonyme et gratuit du SIDA,j’ai été sollicité à ce titre pour intervenir entous milieux (associations, régiments,éducation nationale, écoles privées).

Ø Il faut savoir qu’il existe beaucoup destructures sanitaires et sociales crééespar l’Etat et ouvertes à des bénévoles etqui sont peu investies par des« familiaux » : et pourtant elles constituentdes pôles à partir desquels peuvent seconstituer des réseaux.

Ø L’objectif que l’on se fixe dans lesinterventions doit être rigoureusementdéfini au préalable notamment si l’onintervient dans les établissements del’Education Nationale : la dimensionchrétienne de l’amour ne peut évidemmenten faire partie (sauf si l’intervention se faiten aumônerie). Cela n’empêche pas d’avoirdes responsabilités dans l’Eglise oud’appartenir à une association en lien avecl’Eglise. Il s’agit, à l’occasion de l’épidémiedu SIDA qui vient révéler de nombreuxdysfonctionnements, de restaurer unevision positive de la sexualité et del’amour : rappeler par exemple que hommeset femmes nous sommes, que le corps estfait pour transmettre la vie, voilà quisurprend et passionne plus d’unadolescent habitué à entendre d’autresmessages, éveille leurs consciences et lesouvre à d’autres perspectives.

Ø La connaissance de l’auditoire estimportante. Il peut varier selon l’école, lequartier, le niveau d’études et le niveausocial. Il faut prévoir de s’adapter dans sesmodes de communication. Pour éviter leschahuts demander de ne pas intervenir enremplacement d’un cours (surtout demaths !). Savoir que beaucoupd’adolescents sont en situation de carenceaffective, ce qui les rend très sensibles àtous ces problèmes (les relations sexuellesprécoces sont souvent le signe de tellescarences) et de ce fait parfois trèsagressifs. Il convient d’apprendre à ne passe laisser déstabiliser par des questionschoquantes a priori ou des proposorduriers et en même temps à faire preuved’une grande bienveillance et d’un grandniveau d’écoute. Il faut aimer ceux à qui l’on

s’adresse, les prendre tels qu’ils sont, nejamais les rabaisser, souligner ce qu’il y ade bon chez eux. Et en même temps lesadolescents ne sont pas ceux que l’ondécrit à longueur de sondages (quin’enseignent rien en la matière : ainsi l’âgemoyen des premiers rapports sexuels n’aque très peu baissé depuis cinquante ansselon les seules études sérieuses : quandon intervient devant un auditoire de jeunes,il faut se le rappeler et savoir que plus dela moitié d’entre eux n’a pas eu encore derelation sexuelle).

En même temps, prévoir les pièges où il nefaut pas tomber : ne pas se retrouver aumilieu d’une action que l’on ne maîtrise pasou dont on réprouve certains aspects. Parexemple : donner son accord pour uneaction de prévention et apprendre audernier moment que cette action a desaspects vulgaires, ou comportant unedistribution de préservatifs : votreprésence est un acquiescement, un signalparfois très fort. Si la presse est présente,elle amplifie ce signal !2

Ø Il convient également d’être le plusdisponible avec l’équipe éducative qui voussollicite notamment dans les dates etheures proposées. Si vos horaires ne sontjamais compatibles, on ne vousrecontactera pas et on préférera d’autres.Dans votre négociation concernant le typed’action rester bienveillant même dans vosrefus : vous refusez évidemment dedistribuer des préservatifs ou de faire desdémonstrations de pose (en utilisant dessubstituts) il faut expliquer pourquoi etavancer des arguments d’ordrepsychologique irréfutables et admissiblespar tous (ils existent et il faut lesconnaître). Ne pas se contenter du bon

2 La Providence a voulu que je ne me soispas rendu (ma secrétaire ayant oublié de merappeler le rendez-vous) à une action deprévention du SIDA dans un lycéeprofessionnel où l’on avait prévu sans meconsulter de me placer dans un jury deconcours d’affiches doté de préservatifs enrécompense. J’ai appris les modalités duconcours et de ses résultats dans la presselocale.

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sens éducatif qui suffit en famille. J’ai étésurpris par l’extrême réceptivité deséducateurs à ce genre d’explication : enfait on leur donne la formulation desarguments qu’ils ressentent profondémentdans leur cœur sans avoir pu jusque là lesexprimer. D’où l’importance de prolongeravec les éducateurs les interventions.

En résumé, il ne suffit pas de vouloirintervenir dans les écoles en matièred’éducation sexuelle :

Ø il faut en avoir le goût, être à l’aise soi-même pour ce qui concerne la sexualité.Ø se rappeler que l’on ne communique bienque ce que l’on connaît bien, que ce qui estvrai et sincère (rester crédible).Ø accepter de donner une grande partiede son temps auprès des adolescents, etaussi pour se former à la fois dans lesconnaissances et dans les techniques decommunication (savoir éveillerimmédiatement l’intérêt de l’auditoire etmaintenir son attention). Rester disponible.Ø faire preuve de discernement, debienveillance avec tous : en un motaccepter l’autre, le rencontrer, s’enrichir desa présence.

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EDUCATION DES ENFANTS AL’AMOUR VRAI

LA RESPONSABILITE EDUCATIVEDES PARENTS

Jacques et Claude HERON3 - Conseillers conjugaux au CLER

3 Mariés depuis 22 ans, 4 enfants âgés de 21, 18, 17 et 11 ans

Outre notre responsabilité de parents,la plus importante, nous avonssouvent l’occasion d’intervenir surdes sujets concernant le couple et lafamille, dans le cadre de notreengagement au CLER (Centre deLiaison des Equipes de Recherchesur l’amour et la famille).

En couple, nous animons des week-end de réflexion pour adultes, fiancés,mariés de tous âges, ou célibatairesintéressés de par leurs engagementspar le sujet, sur la vie de couple, sonquotidien pas toujours facile à vivre,ses aspirations et ses limites, sonengagement dans le sacrement demariage. Il ne s’agit pas à proprementparler d’un témoignage, puisquenous ne parlons pas de notre proprecheminement, mais il ressort desbilans donnés par les participantsque notre présence à deux, un peu

complices, est en elle-mêmemarquante, comme quelque chosequi donne envie, ou qui montre quecela est possible.Nous avons l’impression de donnerle même genre de témoignagelorsque nous faisons ensemble uneconférence pour des parents surl’éducation affective et sexuelle desjeunes.

Nous sommes aussi amenés àrencontrer des couples quichoisissent d’apprendre uneméthode naturelle de régulation desnaissances ; il y a alors si possibleune rencontre de « couple à couple »,riche d’échanges, qui a l’avantage demontrer que le mari est partieprenante dans le mode de vie quesuppose un tel choix.


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Nous rencontrons aussi des jeunes,d’âges différents (4ème et plus,étudiants). Ces interventionsconcernent des sujets variés autourde l’amour et de la sexualité ; nousles assurons parfois en couple, maisle plus souvent, Jacques ne pouvantse libérer de ses obligationsprofessionnelles, c’est Carole qui estprésente, accompagnée d’une autrepersonne (homme ou femme).De même que précédemment pourles adultes, bien qu’il ne s’agisse pasd’un témoignage sur notre vie decouple, c’est notre présenceensemble et ce que nous donnonscomme image aux jeunes qui est untémoignage.Et même quand Carole fait cesinterventions sans son mari, le coupleest présent d’une autre manière dansle « discours », en parlant du conjointd’abord dans la présentation, et aussidans la discussion quand cela estopportun.Il nous semble cependant importantde garder une certaine intimité, et dene pas répondre aux questions troppersonnelles qui pourraient induireun certain « voyeurisme » et surtoutdonner notre façon de vivre commeune norme à laquelle se référer ce quin’est pas notre but. (Si nous nerépondons pas à de telles questions,nous donnons cette explication, etreformulons la question d’unemanière plus générale).

En famille, le témoignage le plusimportant est certainement dans ceque nous sommes, notre façon d’être,et même si les paroles sontimportantes et indispensables à unmoment donné, le principal passesans doute à notre insu.

Cependant, du fait de notreresponsabilité éducative, nous avonsessayé de mettre en valeur certainspoints :Ø Montrer que nous nous aimons(gestes de tendresse, mots doux,prendre du temps à deux sansenfants...).Ø Ne pas cacher systématiquementnos différents ou nos désaccords.

Ø Mais alors montrer aussi laréconciliation.

Nous avons aussi été attentifs àparler avec les enfants, en répondantà leurs questions (ce qui n’est pastoujours facile) ou en les devançant(dans ce cas en lisant avec eux unpetit livre, ou en regardant ensembleun film ou une cassette-vidéo et en enparlant). Cela nous a été plus difficileà l’adolescence ; il nous sembleimportant de pouvoir parler avec euxdes émissions qu’ils voient ouentendent, et donc d’accepterd’écouter ou de regarder (avec eux sipossible) ces émissions (ou livres,journaux...), même et y compris sicela ne nous convient pas commemessage ; cela permet d’une part deleur faire dire quel intérêt ils y trouvent(et de s’étonner, quelquefois enbien !), d’autre part de dire notre pointde vue.

Nous aimerions surtout êtredisponibles à leur envie ou besoin deparler, ce qui n’a pas toujours été trèsréussi d’ailleurs. Nous pouvons à cepropos remarquer combien cela a étéprofitable de chercher à entrer enrelation avec notre ado qui fait sa« mauvaise tête », plutôt que de dire« il n’y a rien à en tirer » ou « cela luipassera »... Mais cela nous demande

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beaucoup de patience, de confiancepour surmonter l’angoisse, desoutien mutuel entre parents, etéventuellement d’aide extérieure pourmieux comprendre et ne pas craquer.

Nous avons aussi constaté combiend’autres parents ou jeunes adultesont pu être une aide pour nosenfants ; et nous espérons que nousaussi avons pu être témoins del’amour en couple et en familleauprès des amis de nos enfants.

Nous sentons bien que notretémoignage pour être crédibledemande une certaine cohérenceentre ce que nous affirmons commevaleurs, et ce que nous vivons ; parexemple pour ce qui est de la fidélité(pas seulement en amour mais aussidans nos projets, nos promesses...),du pardon (entre nous, mais aussivis-à-vis de nos enfants, ou bien depersonnes extérieures...), de savoirdire non, etc...C’est une exigence qui se heurte ànos limites, et à nos capacités ; ce« décalage » nous a rendu longtempsmalheureux, mais je pensemaintenant qu’il s’agit là aussi d’untémoignage - à condition de savoir lereconnaître, quelquefois grâce à uneremarque de nos enfants (pas trèsagréable !) - dans le sens que c’estavec nos imperfections que nousavançons sur le chemin, et que ce

n’est donc pas réservé à des gensparfaits.

Une autre responsabilité éducative àl’amour que nous avons en tant queparents, c’est d’accepter de renoncerà ses projets personnels pourprendre du temps avec nos enfants ;peut-être ne l’avons-nous pas faitassez. Mais les quelques fois où celaest arrivé, cela leur montre quel’amour nécessite aussi desrenoncements.

Voilà quelques réflexions sur ce quenous essayons d’être et de donner,dans la confiance, et conscients denos limites, parce que « quand noussommes faibles, c’est alors que noussommes forts ».Un témoignage peut aider dans lamesure où il est reçu. Un de nosenfants nous disait, après unediscussion sur l’amour justement :« c’est bien ce que vous dites, mais ilfaut que je le fasse mien ». Et cela, cen’est pas de notre ressort.« Je suis chargée de vous le dire, pasde vous le faire croire » disaitBernadette de Lourdes à son curé.C’est notre prière : que le Seigneurfasse grandir ce que nous avons pusemer, et qu’il se serve aussi de ceque nous avons pu rater. Tout estgrâce.

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4. Complémentsde réflexion

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4) Compléments de réflexion


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« PARENTS CHRETIENS :NOS RESPONSABILITES EDUCATIVES »

Jacques FICHEFEUX

Conférence donnée à Bitche, le 17 mars1995

D'abord, je voudrais faire une petitemise au point par rapport au choix dutitre de la conférence. Il me sembleextrêmement bien choisi et significatif.En effet, on parle de " Parents chrétiens: nos responsabilités éducatives ",alors que, souvent, on aurait plutôttendance à dire : en tant que parents,quels sont les principes d'uneéducation chrétienne.Une éducation chrétienne, et n'y voyezlà aucune allusion critique, loin de là,se résume souvent à un unique aspect: " la catéchèse ". J'ai été trèslongtemps responsable de laformation des animateurs pastoraux del'enseignement catholique. Et laproblématique constante qui était dansl'enseignement catholique, c'était : unenseignement est catholique si onparle de Jésus à la catéchèse, et si onn'en parle pas, il n'est pas catholique.On pouvait avoir des établissementsoù on parlait, où on faisait de lacatéchèse, et où le cadre de vie,l'approche pédagogique, l'ambiancegénérale, la relation parent-professeur-élève, etc... étaient déplorables, anti-

évangéliques au maximum, maisc'était une école catholique parcequ'on parlait du Seigneur !Alors, soyons clair : ce n'est pasparce qu'on parle de Jésus qu'on faitde l'éducation chrétienne. Qu'est-cequi va faire que l'éducation estchrétienne ? C'est que tout l'acteéducatif va nous rendre accueillantset vigilants à la vocation première etfondamentale de l'homme qui estcelle d'une rencontre avec Dieu quinous appelle par notre Nom et qui aun projet d'amour sur nous.Je crois que l'éducation, c'estd'abord prendre en compte cela.C'est essentiel. Et non pas dans uncertain nombre de démarches quiseront, certes, nécessaires - nous leverrons tout-à-l'heure - d'annonce dela foi, de formation plus spirituelleetc..., mais c'est tout l'être, toute lapersonne, qui est concerné par cetacte éducatif, et, à la lumière del'amour de Dieu.Et donc, je voudrais aborder cetteréflexion sur l'éducation en deuxpoints :

Ø un premier point qui me sembleprimordial et essentiel, sinon, ce

Ce n’est pas parce qu’on parlede Jésus qu’on fait del’éducation chrétienne...

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n'est pas la peine de parler d'éducation- et on peut le faire d'autant plus quenous sommes devant un public réceptif- c'est contempler le premier éducateurqui est Dieu.Ø le deuxième point, c'est de réfléchir,au fond, sur ce qu'on dit, qu'est-cequ'on veut dire, qu'est-ce que cela veutdire lorsqu'on parle d'éduquer desenfants. Il faut qu'on soit à peu prèsclair sur le langage et sur un certainnombre d'idées qui traînent dans l'air,qui font dire que lorsqu'on parled'éducation, généralement, entremères de famille, forcément pastoujours harmonieusement réunies,cela ne se termine pas toujours trèsbien. Il y a quelques querelles d'école,qui font qu'on se jette des anathèmes àla figure. Alors, il sera bon qu'onprécise que veut dire éduquer.

I - CONTEMPLER LE PREMIEREDUCATEUR QUI EST DIEU

Prenons le temps de comprendre quetout acte éducatif va être, au fond, àl'image, ou selon le modèle de Dieu-éducateur, parce que tout ce qui nousconcerne, tout ce qui concerne lacroissance de l'homme, la vocation del'homme, sa maturité, sonapprentissage, concernent la rencontreentre l'homme et Dieu. Plus j'avance enâge, peut-être en sagesse - on verra -et surtout en expérience, avec desadultes désireux d'approfondir leur foi,plus je me rends compte qu'en fait, cequi est essentiel avec eux, c'est d'abordde bien préciser, de bien remettre auclair les données fondamentales quel'on a sur ce qu'est le coeur de la foichrétienne, la rencontre entre Dieu etl'homme et l'homme et Dieu, dans le

récit de la Genèse. Cela me sembleessentiel.

Qu'est-ce qui nous est dit dans lerécit de la Genèse, dans le premierrécit ? Eh bien, il nous est montréfondamentalement que ce qui estl'oeuvre de Dieu est une oeuvregratuite. Et c'est l'oeuvre d'un Père -car Dieu est Père - c'est ce que nousdit l'épître aux Ephésiens : "C'est deLui que vient toute paternité au Cielet sur la Terre". Eh bien, Dieu-Pèrepose un acte libre et gratuit -totalement libre et gratuit - de sapropre initiative, qui va permettre à laCréation d'une part, et surtout - ausein de la Création - à la Créaturequ'est l'homme d'autre part, dedevenir un partenaire libre dansl'amour. Dieu se donne un vis-à-vis,une personne, c'est-à-dire un êtrelibre, doué d'intelligence, de volonté,de la capacité d'aimer, qui va être,face à Dieu, un partenaire recevantpleinement l'amour du Père, etcapable de rendre totalement aussiau Père cet amour, enreconnaissant qu'il vient de Lui. Voilàle projet de Dieu. Je dirais que c'estun projet purement gratuit, et enmême temps, purement naturel.Comme dit St Ambroise : "Il convient"- et puis St Thomas d'Aquin lereprend ensuite - "Il convient à Dieudans sa nature, de créer l'Univers". Ilconvient parce que c'est convenable.Cela correspond à ce qu'Il est. Parceque qu'est-ce qu'est Dieu : Dieu estAmour.

L’amour est un échangeinterpersonnel...

Dieu se donne un partenaired’amour...

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Vous n'avez pas d'autre définition. Vousaurez des tas de définitionsphilosophiques, etc... mais la premièredéfinition, fondamentale, essentielle, etdonnant la totale vérité sur Dieu, c'est ;Dieu est Amour. Or, qu'est-ce quel'amour ? Quand je parle à des familles- c'est sensible, l'amour - vous le savez,c'est un don de votre personne, d'unhomme à une femme ou d'une femmeà un homme, épouse à un mari, unmari à son épouse. Et ce don vadonner dans son expression la plusintime et la plus parfaite, la plus forte,la vie. Il va donner un fruit à l'amour enla naissance de l'enfant, en lanaissance d'une nouvelle vie - d'unnouveau signe d'amour. Donc, l'amour,quelle est sa caractéristique, quelle estsa nature ? C'est de donner, de serépandre.Comment j'expérimente l'amour ?Lorsque quelqu'un m'aime ou parceque j'aime quelqu'un. Si j'expérimentel'amour en me regardant dans la glace,du matin au soir, en me disant"Comme je suis beau", généralement,à ce moment-là, je vais voir le médecinau coin de la rue et je lui dis : il y a unproblème ! Et, de fait, il vous dira trèsgentiment : il y a un gros problème,mais enfin, ça se soigne. Rassurez-vous !... Donc l'amour, ce n'est pascela. L'amour, c'est un échangeinterpersonnel.

Or nous, dans notre conditiond'hommes, nous sommes pauvres, unpeu limités. Nous sommes desassoiffés d'amour. Nous ne cessonsde nous poser la question : "Est-ce quevraiment je suis aimé ? Cela, c'estnotre question profonde. C'est la

question qui habite tout homme :est-ce que vraiment je suis aimé ?On se préoccupe moins de savoir sij'aime les autres que d'abord savoirsi je suis aimé. Et c'est dans lamesure où je découvre que je suisaimé que tout doucement, je vaisaccepter de prendre un peu sur maréserve d'amour pour en donner auxautres. Car je suis quelqu'un de bienordonné, donc j'en garde pour moi etj'en donne un peu aux autres. Cela,c'est fondamentalement humain.

Mais ce que nous percevons là defaçon imparfaite, nousl'expérimentons dans l'ordre de cemonde, dans l'ordre de cet universcréé de la façon la plus parfaite quipuisse être dans ce monde. Cetteexpérience de l'amour, c'est celle ducouple humain. C'est là que nousavons l'expression la plus parfaitede l'amour, la plus totale, parce quec'est vrai que dans l'échanged'amour, dans l'union d'un couple,dans l'échange de don entre unhomme et une femme qui va créerun couple et une famille, il y a,fondamentalement, un désintérêt :"Je t'aime parce que tu es toi et jet'aime parce que c'est toi". Ce n'estpas parce que je vais en recevoirdes compensations - même siinconsciemment c'est un peu celaqui nous guide - mais il y a vraimentune volonté désintéressée de sedonner totalement à l'autre - etréciproquement.L'amour d'un homme et d'unefemme est le plus beau signe quiexiste dans ce monde créé. Maisc'est rien à côté de l'amour de Dieu.Ce n'est que le signe. C'est déjà

L’amour de l’homme et de lafemme : un don gratuit

Je veux bien aimer si je saisque je suis aimé...


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grand pour nous. Mais ce n'est rien àcôté de l'amour de Dieu qui esttellement plein, tellement grand que -quand Dieu se donne à son Fils, sonFils reçoit pleinement cet amour deDieu, totalement, sans réserve. Dieun'est pas, dans le don d'échanged'amour avec son Fils, en train de dire :" Bon ! Il faut que je tienne le coup uneEternité, donc je vais mettre à chaquefois un peu de pourcentage de côtépour les moments de disette, lorsqueje ne me sentirai pas aimé. Alors, jevais mettre un peu d'amour à mon Filset je garde le reste..." Non ! Dieu sedonne totalement, pleinement, sansrestriction Le Fils reçoit la plénitude, latotalité, la grandeur de cet amour. Ilreconnaît que cet amour ne vient pasde lui, mais du Père. Il le rend au Pèreen action de grâces, en remerciement,en plénitude, en totalité, parce que lui-même, étant totalement habité par cetamour, n'a pas besoin de le garder. Ilsait que le Père, dans sa grandeur, nesera jamais en manque. Vous voyez,cet échange d'amour entre le Père et leFils, cette union entre le Père et le Filsest tellement grande qu'elle ne peutêtre exprimée que par le fruit de l'Esprit,que par la plénitude de l'Esprit-Saintqui, Lui, est le signe de l'amour.

C'est exprès que je fais cette similitudeentre le couple humain et la vietrinitaire, parce que l'image la plusnaturelle et la plus juste que nouspuissions avoir pour comprendre lemystère, ou pour approcher - carcomprendre, ce serait un ambitionincommensurable - mais approcher etentrer dans le mystère trinitaire, c'est laréalité du couple humain. C'est pour

cela que St Paul dit avec une force,une exultation profondes : " Cemystère est très grand "- quand ilparle de l'union de l'homme et de lafemme - ce mystère est très grandparce que c'est le mystère même del'amour de Dieu - c'est le mystère del'Eglise. Nous avons déjà cettechance inouïe dans notre expériencelimitée, chaotique.

Il ne faut cependant pas idéaliser.Nous ne sommes pas en train denous dire : " Nous sommes, familleschrétienne, les meilleures qui soientsur le globe ! ". Nous avons deshauts, des bas. Il y a des jours oùnotre mari montre ses limites. Puis ily a des jours où il s'aperçoit quenous aussi, on a nos limites...Malgré cela, malgré nos faiblesses,malgré nos blessures, malgré nosmoments de souffrances, etc... noussommes signes tangibles pournous-mêmes et pour le monde, dece qu'est l'amour de Dieu. Et noussommes donc signes, clés delecture du mystère de chacun denous. Parce que lorsque Dieu créel'homme, libre, appelé à luirépondre, Dieu inaugure là unelongue lignée d'enfants, et Il décide,Il veut - c'est cela qui est assezbouleversant de la part de Dieu - Ilaccepte librement de livrer le don deson Amour au Oui de ce partenairequ'est l'homme. La Création del'homme, c'est l'acceptation par Dieud'un dialogue, d'une interpellation,d'une rencontre avec un être libre quipeut lui dire Oui ou qui peut lui direNon.

Le couple humain est signe del’amour de Dieu qui se livregratuitement à la réponse libre del’homme...

Dieu bénit et envoie en missionle couple, créé à Son image...

Le couple humain,image du mystèretrinitaire...


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Quand Dieu crée l'homme, Il le crée "homme et femme ". Dans le premierrécit de la Genèse, il est dit : " Dieucréa l'homme à Son image - A l'imagede Dieu Il le créa - homme et femme Illes créa ".Voilà ce qui nous est dit. Ilnous est ainsi montré dès le début,que intrinsèquement, radicalement,volontairement, délibérément, dans leprojet de Dieu, c'est le couple homme-femme qui va permettre la continuité dece don qu'Il fait. Il leur dit, Il leur donneune bénédiction et une mission.

Une bénédiction : Dieu les bénit. Et Illeur parle. Cela, c'est nouveau. Si vousvous rappelez les jours qui ontprécédé... On voit la Toute-puissancede Dieu manifestée par une sorted'extraordinaire déploiement,d'extraordinaire jaillissement, qui a l'airde se passer tout seul. Qu'il y ait lesoleil ! Il y a le soleil. Qu'il y ait la lune !Il y a la lune. Qu'il y ait les étoiles ! Il y ales étoiles. Que la mer apparaisse ! Lamer apparaît. Que les terres soientséparées ! Que les poissons... etc...Enfin ! C'est extraordinaire ! Et tout celaà chaque fois est scandé par le regardde Dieu qui dit :" C'est Beau, c'est Bon.Cela me plaît et je bénis ". Mais Dieune parle pas. Il bénit. Il contemple. Ilregarde. Il trouve cela beau.Pour l'homme, il se passe deuxchoses : il prend du recul. Il s'arrête. Il acomme une espèce de grandeméditation intérieure. Parce que ce qu'Ilva faire est éminemment grand. Vousvous rendez compte de la dignité denotre vocation ! Dieu prend le temps de

méditer sur ce qu'Il va faire en nouscréant. C'est comme s'il répétait.C'est Grégoire de Nysse qui ose direcela. Dieu - c'est bien sûr l'audaced'un homme qui essaie d'exprimerle mystère insondable de Dieu ! -Dieu est en train de se répéter danssa tête : " l'homme à mon image, àma ressemblance ". Comme cela.Une espèce de répétition. En mêmetemps, un frémissement intérieur,disent les Pères de l'Eglise. PuisDieu crée. Et aussitôt, Il parle àl'homme. Cela veut dire qu'Il entredans une relation qui est nouvelle.Dieu ne parle pas aux vaches pourleur demander si elles sontcontentes d'avoir été créées ! Il neparle pas aux poissons de la mer ouaux arbres qui peuplent la terre. Non! Il parle à l'homme. Dieu les bénit etleur dit : "Soyez féconds". Premièremission : " Soyez féconds. Etmultipliez - emplissez la Terre -Soumettez-la - Dominez-la, etc..."Dans l'autre récit, qui est plusprimitif, de la Genèse, on voit Dieuqui pétrit. Et là nous avons unenseignement qui est assezimportant. C'est que nous avons làle récit de la création de l'homme - etde l'homme que Dieu dote de toutesles capacités lui permettant d'avoirson statut de chef de l'univers, demaître de l'univers... puisqu'il doitdominer la terre. Alors, Il lui dit :"Vas-y. Nomme. Nomme ce quipasse devant toi. A tout ce que j'aitfait avant toi, tu peux donner un nom :c'est le signe que tu es le maître".Alors l'homme va nommer lesanimaux, la mer, etc... Et puis, aubout d'un moment, il va dire à Dieu :"Mais je suis ennuyé, parce que jen'arrive pas à nommer quelqu'un quime corresponde". Il ne trouva

Dieu appelle l’homme au seinde la Création...


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personne qui lui correspondait. Il netrouva pas l'aide qui lui fut assortie.Cela veut dire quoi, cela ? C'est trèsimportant ! Cela veut dire que dansl'homme, dans sa masculinité, il y a lacompréhension que sa plénitudepasse par la complémentarité avec lafemme - cela me semble extrêmementimportant - et deuxièmement, c'est qu'iln'y a possibilité de continuité de cetunivers que par la rencontre avec lafemme. Dieu va lui donner la femme -"os de mes os - chair de ma chair "- Ilsvont devenir une seule chair.Alors, si nous nous résumons sur ceque nous avons appris là : Dieu créeun être, une créature, libre, douéed'intelligence, de volonté, qui est faitede son amour - le souffle créateur, c'estl'amour de Dieu - qui est voué àrépondre à cet amour. J'ai la capacitéde répondre à l'amour de Dieu. Et nousavons cette scène extraordinaire del'intimité de Dieu, qui nous est donnéepar le texte de la Genèse au chapitre3... Après cette scène un peudramatique, bien orchestrée, et quevous connaissez tous, du péchéoriginel, l'homme se cache car il ahonte. Ce n'est pas Dieu qui leschasse. C'est l'homme qui se cache. Eton voit Dieu qui "à la brise du soir" -cette scène est tout de mêmeformidable - une espèce d'intimité, dedouceur - on se croirait un peu enAndalousie quand on entend cela -Dieu à la douceur de la brise du soirs'avança et chercha l'homme : "Adam !Où es-tu ?" On s'imagine ces jardinsparfumés de Provence, d'Andalousie,où, de fait, le soir, il fait beau, il fait unpeu plus frais. Toutes les odeursmontent. Et on a envie de parler. On semet sous les platanes et puis oncause... Eh bien Dieu, voilà, toutsimplement, voulait causer avec

l'homme. C'est quand mêmeextraordinaire ! extraordinaire ! Et jedirais, cet appel de Dieu à Adam,c'est un appel qui résonneconstamment dans toute l'histoiredepuis ce jour.Dieu ne cesse d'appeler l'homme àun dialogue intime avec Lui. Dieu necesse de nous appeler. "Jacques,où es-tu ? Chantal, où es-tu ?Véronique, où es-tu ? Michèle, oùes-tu? " C'est vraiment, je dirais,l'attitude profonde du Père qui, vis-à-vis de chacun de nous et de touthomme, même celui qui, pourl'instant, n'a pas encoresuffisamment laissé ses oreilles sedévelopper pour entendre la voix deDieu, ou qui n'en a pas l'expérience.Il y a des milliers d'hommes qui,aujourd'hui, ne connaissent pasDieu et qui pourtant sont appelés,aimés, désirés par Dieu.

Alors, cet appel, nous savons quel'homme ne l'a pas entendu.Puisqu'il y a eu cette rupture. Et c'estlà que nous allons voir l'attitudeéducatrice, le rôle éducatif du père.Tout l'Ancien Testament va être, aufond, une longue description d'unacte pédagogique, d'une démarchepédagogique, par laquelle Dieu-Père va tout doucement aider sonenfant à comprendre qu'Il est sonpère, qu'Il l'aime et qu'Il veut leconduire à son Bien, à la plénitudede sa vocation.C'est cela l'Ancien Testament. Dieu,en convoquant le peuple d'Israël -c'est déjà le fruit d'un appel - c'estune autre forme de création - Dieu vacréer au sein de cet Univers gagnépar le péché, par l'orgueil, par les

Après le péché, Dieuappelle encore et éduque...


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ruptures, par les tensions, etc... Dieu vaappeler - c'est cela l'appel d'Abraham -appeler un petit reste, un petittroupeau. Et justement, pour montrer lagratuité de son appel et la puissancede son amour, Il ne va pas prendre leschefs : Cyrus ou l'empereur assyrienou le pharaon égyptien de l'époque oule roi d'Ethiopie. Non ! Qui est-ce qu'Ilappelle ? Il appelle l'obscur petit bergerdans un coin et il lui dit : "Est-ce que tuveux me suivre ?" Et autour de lui va seconstituer une espèce de ramassis degens - ceci dit avec un profond respect,car ce sont nos ancêtres - mais, c'estvrai que c'est un ramassis de gens quin'ont pas d'origine, ni géographique, nid'intérêts communs, ni d'intérêtsethniques. C'est un ramassis au fur età mesure qu'Abraham se déplace versle Sud, il y a des gens qui avec lui fontalliance, etc... suivant les opportunitésdu moment. On a même une périodecomplètement sombre. On ne sait pasoù ils vont, tous ces gens-là. On les voitressurgir comme esclaves à l'époquedu pharaon. Voilà notre origine. Voilà,je dirais, le repétrissage, leremodelage que Dieu a fait. C'est àpartir de ce matériau sobre et simpledes esclaves du pharaon d'Egypte, etqui vont ensuite - ce petit reste - partir,et devenir le Peuple de Dieu. C'estcomme cela qu'ils vont découvrir leuridentité. Nous sommes le Peuple deDieu. Nous sommes les descendantsd'Abraham, d'Isaac et Jacob.Cet après-midi, nous étions dans unChantier-éducation, et, à un momentdonné, je vois arriver une petite tête,plutôt brune que blonde, d'ailleurs. Jedis : "Bonjour, comment tu t'appelles ?"Alors, il me donne son prénom, mais"Je suis grand maintenant. Nonseulement je sais mon prénom. Maisje sais mon nom de famille. Je

m'appelle Untel... Mais c'étaitfrappant ! Avec fierté ! "Je m'appelleJean-François Untel ". "Excuse-moi.Je ne t'ai pas appelé par ton nom".Et bien, Israël va arriver à ce stadeéducatif, à ce stade de la conscienced'un enfant, d'un enfant de deux, troisans. C'est le Peuple d'Israël, lesdescendants, ceux qui ont mis leurconfiance dans le Dieu - Yahvé - leDieu d'Abraham, d'Isaac et Jacob. Ettout le travail, dans la traversée dudésert, pour Dieu, va être d'éduquercet enfant qu'il appelle Ephraïm : "Mon enfant, Je t'ai porté sur mesgenoux, Je t'ai conduit avectendresse - c'est le livre d'Osée - Jet'ai mené avec des liens detendresse. Je t'ai conduit sur deschemins de vie..." Ou ce dialogueextraordinaire que, seuls desparents peuvent comprendre : " Monenfant, tu as devant toi les cheminsde la vie et de la mort. Je t'ensupplie, choisis les chemins de lavie !"Combien de fois nous avons vécucela avec nos enfants en disant :"Voilà ce qu'il faudra que tu fasses.Je t'en supplie", mais...Quand ilssont adolescents ou dans lapréadolescence : "Je t'en supplie.Choisis cela. C'est cela qui est bonpour toi. Mais, tu es libre. Tu peuxchoisir la mort." L'amour des parentsappelle le respect de la liberté del'enfant...Non pas par souci d'écolepédagogique, mais parce que c'estjustement le don même que Dieunous a fait à nous, la liberté. Nouspermettre de supplier, de demanderà un enfant de choisir le chemin dela vie, mais de savoir qu'il peutchoisir le chemin de la mort. Et qu'ilnous faut prier comme le père prie

En Jésus, nous savonscomment Dieu nous aime...

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pour l'enfant prodigue dans le récit deSt Luc. Il laisse pleinement partir sonfils dans la perdition. Mais il ne lelaisse pas en disant : "Puisqu'il achoisi, je m'en fiche". Non. Il guette.Dès le moment où il part, il l'attend. Ill'appelle. Il le guette.Donc, tout l'Ancien Testament, c'estcela. Dieu va apprendreprogressivement à son peuple àdécouvrir sa paternité. Et c'est vrai quele terme de la paternité de Dieuapparaît assez clair dans l'AncienTestament. Mais, quel est le mystèrede la paternité ? Pour Israël, c'est unDieu qui est juste, qui est droit, qui estbon. " C'est mon papa, parce qu'il est leplus fort ". Dieu est Tout-Puissant. UnDieu qui dit : " C'est mon papa. Jel'aime bien, mais il gronde ", quigronde quand cela va mal, mais quinous défend quand on est en danger.Toutes ces images-là... Regardezcomment ces images données dansl'Ancien Testament sontfondamentalement des images d'unenfant par rapport à ses parents. Desimages, des projections d'unedémarche éducative. Mais la clef n'estpas encore connue.

Il faut, pour que la clef de cette relationentre le Père et son fils soit connue, ilfaut que réellement, un fils né commenous, mais vraiment Fils du Père,vienne. Et c'est le don du Christ. En lapersonne de Jésus qui prendpleinement notre humanité, notre chaird'homme, aveuglée, blessée par lepéché. Eh bien, nous voyons unhomme comme nous, absolumentcomme nous : les mêmeschromosomes, la même constitution

de cheveux, les mêmes yeux, lemême nombre de doigts aux mains,le même nombre de doigts auxpieds, deux jambes, ayant besoin dedormir et de manger, ayant desmoments aussi d'humeur. Il y a desmoments où, en bon jeune hommeviril et défenseur des intérêts de sonpère, il met à la porte ceux qui enprofitent et qui essaient, comme descoucous, d'entrer dans le nid, lesmarchands du Temple. Quelqu'untotalement comme nous, et enmême temps qui est totalement laprésence du Père, qui est Dieu sansréserve.

C'est bien quelqu'un comme nous,dans notre histoire, inscrit dans lachaîne de notre histoire, parce qu'il apris corps, il a pris chair, plutôt, ducorps d'une Vierge. Il est attendu. Ilest descendant d'une lignée. Donc, ilest pleinement inscrit dans notrehistoire. Voici, dans notre histoire,qu'un homme comme nous, a vécutotalement, tout au long de sa viehumaine, la plénitude et la perfectionde la relation d'amour que Dieu veutvivre avec nous. En Jésus-Christ,nous savons comment Dieu nousaime. Voyez. Et c'est pour cela quetoute éducation doit être centrée surJésus-Christ. On y reviendra tout-à-l'heure. Mais c'est très important.

Donc, en la personne de Jésus-Christ, nous avons la plénitude de laRévélation. Et qu'est-ce que va nousdire Jésus : "Je suis le fils du Père.Tout ce qui est au Père est à moi.Tout ce qui est à moi est au Père. Jen'ai rien qui ne vienne de moi-même. Mais tout vient du Père."Donc, une sorte de dépendance,mais de dépendance libre. Et je suis

La vocation de tout homme :rendre à Dieu le don reçu

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le premier d'une multitude de frèresdont vous êtes les héritiers, la lignée.C'est ce qu'il vient nous dire, à nous. Etle secret, c'est que vous n'êtes pas, niserviteurs, ni esclaves, mais fils d'unseul Père qui est mon Père et qui estAmour. Dieu nous aime. Mon papa, ilcorrige. Il est grand. Il est fort et ilm'aime. Alors là, ça y'est ! Tout estarrivé ! L'humanité est sauvée. C'est-à-dire que l'humanité a la possibilité degrandir en plénitude dans l'amour. Etnous sommes dans ces temps où, jedirais, nous sommes ensemble,l'humanité toute entière, en train decroître et de grandir dans l'amour deDieu. Donc, nous sommes dans unepériode, vraiment, de maturité dansl'amour.Alors, je m'arrête là sur cette premièreimage, mais c'était très important.Parce que si on ne prend pas le tempsde contempler cette action de Dieu,comme étant un Dieu qui éduque, quiconstruit, qui aime, qui pardonne, sinous n'avons pas dans notre esprit etdans notre coeur de parents en tantqu'éducateurs, l'image la plusbouleversante et la plus fine queJésus, fils du Père, est venu nousdonner : la relation d'amour etl'éducation d'un père avec son fils, etde Dieu avec l'homme en la parabolede l'Enfant prodigue, si nous n'avonspas cela à l'esprit, nous risquons defaire, soit du moralisme - il faut fairecomme cela parce qu'il faut fairecomme cela - soit du spiritualisme - ilfaut faire comme cela pour faire plaisirau petit Jésus - ou de la guimauve:"Fais ce que tu veux... Pourquoi tun'obéis pas quand je te commande.."Toute cette difficulté qu'ont certainsparents à savoir sur quel registre ils sesituent : le libéralisme total ou l'autoritéabsurde. Le pauvre gamin passe alors

entre les deux et Dieu ne fonctionnepas comme cela.

Donc, il nous est fondamentalementnécessaire de centrer notre regardsur l'éducation d'un père avec sonfils, et c'est celle de Dieu.

II- QU'EST-CE QUE L'ON DIT QUANDON PARLE D'EDUCATION ?

Il y a la Lettre de Jean-Paul II auxFamilles. C'est un des documentsles plus récents que nous ayonsreçu de la correspondancepaternelle que Jean-Paul II exercevis-à-vis de ces familles. Et il dit enquoi consiste l'éducation.Paragraphe 16 de la Lettre auxFamilles : "Pour répondre à cettequestion, dit le St Père, il fautrappeler deux vérités essentielles.La première est que l'homme estappelé à vivre dans la vérité etl'amour - c'est ce qu'on vient de voir -, la seconde est que tout homme seréalise par le don désintéressé delui-" La grandeur de notre vocation,la plénitude de notre vocation sousquelque forme humaine qu'elle soit,que je sois cordonnier, garagiste,pompiste, c'est ce que j’appelleraisma vocation "provisoire", mais mavocation profonde - le pompistedans sa vocation, le cordonnier danssa vocation - c'est d'abord de sedonner de façon désintéressée, auxautres, c'est vrai, maisfondamentalement à Dieu, c'est-à-dire rendre à Dieu le don qu'il a reçu."Tu m'as donné d'être un bonpompiste, un bon cordonnier. Celavient de toi. C'est vrai. Je ne suis

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quand même pas mal. J'ai appris. Jesais manier la laine, la colle, lemarteau, etc... mais c'estfondamentalement toi qui m'as donnéces dispositions " et je dirais " tout ceque je fais est pour la gloire de tonNom". C'est cela le don désintéressé,notre vocation à l'amour de Dieu quipasse par l'amour du prochain.

Donc, cela vaut pour celui qui éduquecomme pour celui qui est éduqué.N'oublions pas que, dans l'éducation, ilfaut ces deux partenaires. L'éducationconstitue donc un processus unique,une action unique, dans lequel lacommunion réciproque des personnesest riche de sens. L'éducateur est unepersonne qui engendre au sensspirituel du terme, et dans cetteperspective, l'éducation est unecommunion de vie qui, non seulementétablit un rapport profond entrel'éducateur et la personne à éduquer,mais les fait participer tous les deux àla vérité et à l'amour, fin ultime àlaquelle tout homme est appelé de lapart de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit.Notre vocation de parents en tantqu'éducateurs commence déjà dans ledon d'amour qui nous fait continuer lavie. Elle est déjà présente dans le donde soi au plus profond de notre être, etdans le don de notre corps, dansl'union entre un époux et une épousequi va engendrer la vie, et dans le donensuite de ce couple, de cette famille, àla source même de l'amour qui lepermet : au Père.

Donc, l'éducation, c'est faire grandir,faire croître, permettre à cettevocation à l'amour et au don de soi -auquel est appelé cet enfant -permettre que tout soit favorisé :déblayer les obstacles sur la route,éviter les déformations, lesdéviations, les perversionspossibles qui dévoieront ce projetd'amour, et au contraire, favorisertout ce qui va permettre lacroissance, stimuler et faire grandirla croissance de cet amour dans lecoeur de l'enfant. Cela signifie doncdeux partenaires dans l'éducation -nous l'avons dit - celui qui éduque etcelui qui est éduqué.Et il ne faut jamais oublier que sivous, parents, aussi bons que vousêtes, aussi généreux que vous êtes,aussi soucieux du bien de vosenfants que vous êtes, aussi douésque vous ayez pu être en apprenantdans des livres ce qu'il faut fairepour que l'enfant soit bien, les traitésde psychologie, vous avez lu :"Comment il faut élever mon enfantavant qu'il arrive"... etc... Vous avezpris toutes les précautionsnécessaires - vous êtes vraimentdans votre esprit des parents "Bien",des bons parents. Personne n'oseradire que vous êtes des parentsparfaits, mais vous vous considérezpeut-être dans votre for intérieur,finalement pas si mal que ça. Bon !Eh bien ! tout cela est très bien, maiscela ne sert à rien s'il n'y a pas enface de vous un enfant qui a sonpropre dynamisme, sa proprepuissance de vie, sa propre logiquede vie, son propre désir de grandir,son propre appel à connaître, àmanger à pleines dents l'amour deDieu à travers l'amour de sesparents.

Eduquer : permettre à l’enfantde développer son dynamismeinterne et sa conscience...

L’éducation : une communionde vie où éducateur et éduquéparticipent à la vérité et àl’amour...


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Donc, pour qu'il y ait éducation, il y avotre propre activité, votre proprecapacité, mais fondamentalementd'abord, la propre capacité de celuiqu'on va éduquer. Et vous comprenezce qui va découler de cela : c'est qu'êtreéducateur, ce n'est pas acheter unentonnoir, le mettre dans la bouche dugamin et lui bourrer tout ce que vousavez appris qui vous semble bon : avecun peu de maïzena, du lait machin,etc... Non ! C'est, de fait, lui donner dulait choisi, une nourriture adaptée - nelui donnez pas du bifteck trop vite -mais en vue de permettre à sacapacité, et, à terme, à son dynamismeinterne, à ce que Dieu a déposé en luide grâce, de liberté, ce qui fait sapersonne, unique, sa grâce de liberté,sa volonté, son intelligence, et donc,puisque tout cela est en jeu, saconscience, permettre à cela de sedévelopper.

Donc, l'image la plus juste del'éducateur, c'est l'image du tuteur. Letuteur qui va permettre à l'arbre depousser droit, qui va permettre auxdalhias de ne pas se coucher... Letuteur, c'est important, mais ce n'estpas la grosseur, la qualité, la matièredu tuteur qui fait que votre dalhia serabeau ou pas beau. Si votre dalhia estbeau, c'est parce qu'il a en lui despotentialités d'avoir de très bellesfleurs. Et ces fleurs seront encore plusmises en valeur si vous avez un tuteurqui fait que la tige est bien droite. C'esttout ! Donc, en tant qu'éducateurs, voilànotre fonction : c'est d'être d'abord destuteurs. Alors, quand le dalhia poussetout petit, commence à sortir de terre, il

ne sait pas très bien où il va aller. Ilcherche la lumière. Un dalhia. Onl'oublie dans une rangée. Vousplantez les dalhias. Vous oubliez demettre un tuteur. Vous allez le voir.Le dalhia, il va tout doucementessayer de monter. Il va monter detravers. Cela va être quelque chosede bizarre, un peu tassé... Donc, ilfaut qu'il y ait l'exigence, la rigueurd'un tuteur qui dit : tu poussescomme cela et pas comme celapour qu'il avance. Donc, notrepremière action de tuteur, ce serad'être autoritaire. Un enfant, notrebébé, lui, quand il arrive : qu'est-cequ'il a comme objectif ? Qu'est-cequ'il ressent en lui ? Eh bien, c'estde dévorer la vie à pleines dents.Alors, tout va être bon ! C'est à vousde l'aider tout doucement àdistinguer ce qui est bon et ce quiest mauvais. Il voit la prise decourant... il vaut mieux éviter... Allerse balancer sur le bord de la fenêtreau troisième étage, ce n'est pasrecommandé ! Donc, c'est faireoeuvre de tuteur soucieux de saliberté et de sa vocation que de dire :"Veux-tu te tenir tranquille et rester là!"...

Avoir de l'autorité, cela va se traduirepar le genre de scène suivant : "Maisenfin, on t'a acheté un beau pantalonde velours !" - "Ouais ! Mais il serretrop". Il s'est débrouillé pour lemettre à la machine à l'eaubouillante pour être sûr qu'il serétrécisse ! Je peux vous le dire, lenombre de paires de chaussuresneuves qui, d'un seul coup, se sonttrouvées, comme par hasard,décousues, abîmées. "De l'eau deJavel est tombée dessus. Je nepeux plus les mettre, papa ! Tu sais,

La fonction del’éducateur : êtred’abord un tuteur...

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ne fais pas des dépenses si élevées. Ilvaut mieux que tu prennes deschaussures de tennis. Cela coûtemoins cher !".... et cela sent tellement"mieux mauvais" !... "Bon ! Eh biend'accord".

De deux choses l'une, ou bien c'est labagarre, parce qu'en fait, vous allezvous accrocher à des bouéesextérieures : le vêtement, l'apparence,le discours, le langage... et cela va alleren empirant, parce que chaque foisque votre fils ou votre fille va aller ensens contraire, vous allez vous dire : "Ilm'en veut ! C'est exprès qu'il fait celacontre nous". Mais il ne fait rien contrevous ! Rien ! Il essaye de ne pas êtrecontre les autres avec qui il est tout letemps. Et il essaye surtout que lesautres ne soient pas contre lui. Donc,la normalité, elle n'est plus à lamaison. Elle est dehors. Elle est chezles copains. Le système de référence,il est toujours à la maison, mais trèsenfoui. On ne le montre plus. Mais pourl'instant, on essaye de survivre dansl'environnement global. On fait son trou.Cela, c'est très important. Ce n'est pasun rejet. C'est nécessaire. L'enfant abesoin d'autres appuis de références,a besoin de copains. C'est lephénomène de la bande.

Alors, cela ne veut pas dire "Chic ! Ilentre en 6è ! Maintenant, il fait toutesles bêtises qu'il veut. Moi, cela m'estégal. Je ne peux plus rien faire !" Non. Ilest très important que dans cettepériode là, il sache que vous tenez bonsur l'essentiel, que vous continuez à leregarder, non pas avec votre cahiercomptable - tous les points, cettesemaine, où tu as loupé - mais que

vous le regardiez avec tendresse,amour, inquiétude c'est vrai. Ils lesentent très bien. Et il faut qu'ils lesachent aussi, parce que si vousn'êtes pas inquiets, cela signifiequ'ils n'ont strictement aucun intérêtà vos yeux. Inquiets, mais vous nepouvez plus vous substituer à eux.Vous ne pouvez pas. Il faut leurlaisser expérimenter un certainnombre de choses.

Alors, attention, quand je dis cela, ilfaut être concret, parce que dansl'esprit des parents, c'est la drogue,le sexe, etc... Il ne s'agit pas de leurdire : "Va donc !" Non. Il faut leslaisser autant que vous puissiez lesaccompagner, surveiller, connaître,etc... Il y a des choses très concrètesqu'on peut mettre en oeuvre poursavoir... Vous savez, les parents quile veulent, savent où sont leursenfants - en gros - et quand ils ne lesavent plus, cela veut dire qu'ils ontréellement échappé au système. Etlà, de deux choses l'une : ou vouslaissez tomber, vous vous dîtes :"C'est fichu ! Je ne veux plus enentendre parler". Ou vous faîtescomme le Père de l'Enfant prodigue.Vous sortez et vous partez à sarencontre jusqu'à ce qu'il revienne.Et donc, cela ne veut pas direabandonner tout.

Mais, continuer à maintenir lesrepères. Les enfants ontterriblement besoin de repères. Ilssavent que vous êtes le repère. Maisjamais, ils n'accepteront de vous lemontrer. Et puis, il y aura le tempsoù ils vous le diront. Ils diront merci."...Parce que dans ce momentdifficile, dans cette période où,apparemment, tout fichait l'camp, je

Laisser expérimenter,mais maintenir lesrepères. . .


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savais que vous étiez là, et j'ai pu tenirbon avec cela."Donc, vous voyez : être très présents,encore plus vigilants, observateurs, àl'écoute. Ne jamais rompre le dialogue.Cela, c'est très important. Savoir qu'ilspeuvent toujours vous parler et vousdire - et même s'ils ne disent rien,parce que ce n'est pas à vous qu'ils lediront, c'est à d'autres - savoir que vousêtes là, que vous êtes fermes, maisque vous ne condamnez pas. Que vousêtes prêts à tendre la main et que vousne jugez pas. Que vous êtes toujoursaussi conscients que votre système devaleurs ne change pas. Que ce quevous disiez comme étant juste et bonpour lui, avant, est toujours bon etjuste. Mais si apparemment, lui ne leconsidère pas comme tel, ne lui dîtespas : "Tu es fichu!"...Donc, qu'il se rende compte que vous,vous ne changez pas. Cela, c'estimportant. Vous ne changez pas dansce qui est essentiel. Vous changezdans le regard que vous portez sur lui.Vous vous adaptez. Vous avez plus decomplaisance, plus de miséricorde, depardon. C'est lui qui va devenirdominant. Mais il le faut. Il le faut. C'estpar un surcroît d'amour qu'on sauvecelui qui est blessé. Ce n'est jamaispar un discours moralisant ou par unecondamnation. C'est par un surcroîtd'amour. Plus vous aimerez vosenfants, plus vous êtes sûrs, s'ilspassent par une période difficile, qu'ilss'en sortiront.

Voilà. Et tout cela, c'est possible. Pourdeux raisons. Parce que vous avez leSacrement de mariage, c'est-à-direque Dieu s'est engagé dans le Ouilibre que vous avez consenti. Je vous

l'ai dit tout-à-l'heure : Dieu a pris cerisque, a voulu prendre ce risqueque l'extension de son amour passepar le Oui de l'homme. Il a vouluprendre ce risque. Et à partir dumoment où l'homme, à son tour,prend ce risque de dire à Dieu : "Oui.Je m'engage avec mon épouse -Oui. Je m'engage avec mon époux -à bâtir une famille où la continuité dela vie sera présente, où je mènerai àla vie ceux qui porteront demain,dans l'amour, et le donneront àd'autres," alors Dieu ne peut pas nepas se précipiter dans ce don. C'estévident.Donc, Dieu sera constamment àvotre aide. Et cela, croyez-lefermement. Ne vous découragezjamais. C'est parfois très dur. Desmoments très difficiles. Des parentsne doivent jamais se décourager,quand il y a des moments difficiles.Prenez St Luc, chap. 10 et relisez laparabole de l'Enfant prodigue. C'estfondamentalement l'attitude desparents. Relisez-la... Et vousdécouvrirez, petit-à-petit, commentvotre coeur sera transformé dans lecoeur miséricordieux du Père. Vousavez donc le Sacrement de mariage.

Et vous avez aussi votre nature, votrevocation de père et de mère, votrenature de père et de mère, d'hommeet de femme, votre nature d'hommeet de femme sur laquelle je ne mesuis pas étendu...Vous, les femmes, beaucoup plusintuitives, sensibles... qui percevezdans vos enfants des choses quenous, les hommes, avec nos grossabots, nous ne percevons pas. Eten même temps, cette justesse de

La force du Sacrementde mariage...

Les capacités naturelles commepère, mère, homme et femme...

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l'homme qui va certainement avoir plusde dons, de capacités pour voir, pourconnaître les grandes orientations dela vie de ses enfants. Je dirais cetteécoute mutuelle des deux qui permetque l'éducation se fasse. Alors là, vousbâtissez un instrument ultra-révolutionnaire.Nous avons reçu Fidel Castro. C'est unpauvre révolutionnaire provisoire. Vous,vous êtes des révolutionnairespermanents - et de redoutablesrévolutionnaires, parce que ce quevous avez construit, aussi petit que cesoit, aussi pauvre, aussi maladroit,aussi malhabile, aussi modeste, estune force considérable dans le monde,parce que c'est l'amour de Dieu qui estdonné et qui a jailli. Ce que vous avezconstruit - cette petite cellule familiale -fait que notre société existe et que c'estune société qui est fondée sur lavocation même de toute communautéhumaine qui est l'expérience del'amour de Dieu. Il pourrait y avoir en cemonde une multitude d'hommes et defemmes séparés, tous désireux deconnaître Dieu, s'il n'y a pas le don dela vie, l'amour de Dieu ne sera pasconnu. Ce sera une notion abstraite. Etmême dans le cheminement spirituel,dans la Bible, quelles sont les imagesutilisées pour connaître la rencontreavec Dieu ? Ce sont des imagesnuptiales. Donc, vous êtesrévolutionnaires, parce qu'au coeurmême de ce monde qui,apparemment, se moque de Dieu, n'arien à en faire, le place au dernier rangdes préoccupations, ne cherche que leprogrès et le bien-être, il y a une réalitéconstante et croissante, c'est celle dela famille, qui fait connaître l'amour deDieu. Alors, soyez, simplement,instruments, serviteurs de cette armerévolutionnaire de Dieu. C'est tout ce

qui vous est demandé. Et tout lereste vous sera donné par surcroît.

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Question : Vous dîtes "confiance",mais que faire quand on a peur ?L'angoisse...Ce n'est pas par le volontarisme quevous lutterez contre la peur etl'angoisse. Ce n'est pas en disant"Tout est beau". C'est vraiment l'actede foi. Confiance signifie "avec lafoi". C'est recevoir le don de foi deDieu. C'est un don de Dieu. Et la foi,l'espérance, l'amour de charité - cestrois dons de Dieu - sont comme lesparticules qui composent l'action deDieu en nous par la grâce, parl'Esprit-Saint. Par le double fait devotre baptême et de votre mariage,vous avez en puissance et enplénitude la grâce de Dieu. Et lagrâce de Dieu n'agit pasindépendamment de nous. La grâcede Dieu agit dans la mesure où,moi, je lui demande, je lui laisse leterrain.Cette demande, elle peut êtrepositive, exigeante et dynamique dustyle : "Seigneur, voilà. Je veuxprendre en charge et en comptel'éducation de mes enfants. Viens àmon aide". C'est une démarcheconsciente, lucide, positive, danslaquelle on fait entrer Dieu commecollaborateur à l'acte humain que jepose.Puis, il y a la démarche consciente,volontaire, lucide, mais pauvre, decelui qui dit : "Ecoute, Dieu, j'ai deuxenfants, trois, quatre enfants. J'ai àles élever. Mes conditions de vie, mafatigue, les peurs que j'ai, font que jen'y arrive pas. Alors, vraiment,Seigneur, viens à mon aide, car je


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sais que tu n'abandonnes jamais."Cela, c'est l'acte de la volonté. C'est leseul acte de volonté que je dois poser.C'est dire : "Je crois, Seigneur, je saisque tu n'abandonnes jamais tonenfant".Nous n'avons pas le droit dedésespérer. Cela, c'est l'attitudeprofonde dans l'éducation. Bien sûrque nous faisons des bêtises et nousaccumulons les bêtises. Bien sûr quenous nous trompons et nous avonsaccumulé les blessures auprès de nosenfants. Mais de deux choses l'une : ounous sommes dans une démarchepurement humaniste et psychologiquequi est de dire : arrivé à un certainniveau de blessures, on est foutu ! Ondevient associal, irrécupérable, etc... ouon a une attitude de foi qui est de dire :Rien, mais rien ne peut séparerl'homme de Dieu. Et quelque soit ledéchirement de ma nature, Dieu estprésent. Et c'est vrai, je sais que lavocation de mon enfant, c'est l'amour etque Dieu veut son bonheur ; que moi,quels que soient mes états passagers,je veux son bonheur. Dans la mesureoù vous avez ces éléments-là, vouspouvez avoir des apparences, desépiphénomènes, des signes extérieursde déchéance, mais vous savez que,dans le fond, Dieu tient bon. Prenezexemple de Ste Monique, la mère de StAugustin... Elle n'a jamais cessé decroire qu'un jour, la grâce toucherait lecoeur de son fils. Et cela s'est fait !Et lorsque Jean-Paul II, au début deson Pontificat, avec la grâce de savocation - grâce de sa nature de Pape -la première chose que lui soufflel'Esprit, c'est "N'ayez pas peur !" ; parceque, de fait, la peur, c'est l'oeuvre duMauvais. Ce n'est pas l'oeuvre de Dieu.Ce n'est pas l'oeuvre de la grâce. C'est

le contrepied de la grâce. La peur,c'est le manque de confiance.Comment je peux réagir ? En disant: "Seigneur, je n'optimise pas àoutrance, je ne m'aveugle pas. Je nemaquille pas les affaires, mais jecrois que Toi, Tu es plus fort que toutcela et donc je n'ai pas peur..." C'estune attitude spirituelle. Et c'est cela,la grâce de votre baptême et dusacrement de mariage. N'avons-nous pas un peu oublié, nous lescatholiques, la grâce du baptême ?Vous êtes complètementtransformés ! Vous êtes un hommenouveau ! Nous sommes un êtrenouveau habité de la Présencemême de Dieu.

C'est cela le baptême. Ce n'est plusla même personne qui ressort del'eau du baptême... St Paul le montretrès bien.

Autre aspect de l'éducation : il y a ennous deux hommes. Le vieil hommequi s'en va pourrissant, vieillissant,et l'homme nouveau qui va sefortifiant. Et l'homme nouveau, c'estradicalement celui que nous avonsreçu au baptême, c'est-à-dire la viemême du Christ, triomphant. Il nousfaut donc nous appuyer sur cettegrâce-là. C'est à nous rappeler sanscesse. Si, ce soir, il y a une recette,en tant que parent, à retenir, c'est dem'appuyer sur le don de l'Esprit,l'amour de Dieu et la puissancereçue au baptême et renouvelée ouappliquée de façon plus spécifique,à ma vocation par le sacrement demariage.

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NOUVELLES PERSPECTIVES

POUR LA PREPARATION AU MARIAGE

Documents épiscopat - n° 2 de janvier 1996Marie-Odile et Laurent PROT

délégués de la C.N.A.F.C. au Conseil National de Pastorale Familiale

Il s’agit d’une réflexion de lacommission épiscopale de la familleet de l’équipe nationale des déléguésrégionaux de la pastorale familiale,développée, après l’enquête menéedans les diocèses (en 1993-1994)sur l’état du réseau de la préparationau mariage dans l’Eglise de France.

Première affirmation fondamentale :la préparation au mariage est uneresponsabilité de l’Eglise entière.Autre affirmation : l’Eglise doitproposer une préparation au mariagequi soit un tempsd’approfondissement de la vieaffective et sexuelle ainsi que de la viede foi.

Plusieurs voeux sont exprimés dansce texte :

Ø Tout d’abord la préparation aumariage doit être assuréeconjointement par des ministresordonnés (prêtres, diacres) et par deslaïcs dont les liens avec l’Eglise sontreconnus.

Encore maintenant, il existe unmanque de collaboration entre

prêtres et laïcs (85% des mariagessont, semble-t-il, préparés par desprêtres seuls) or « collaborer à lapréparation au mariage fait partie decette collaboration entre couples quiest un des éléments clés de lapastorale familiale ».

Autre voeu exprimé :

Ø Mise en place dans chaquediocèse au niveau du doyenné ou dusecteur pastoral d’un réseaud’équipes de préparation au mariageauquel seront apportés le soutien etl’aide des services diocésains de lapastorale familiale.L’équipe de préparation au mariageveut être un lieu de formation pourses membres (thèmes abordés : vieconjugale, familiale - le mariagecomme réalité humaine, lesacrement).Elle réunit plusieurs couples.Elle veut ouvrir à une démarche defoi : face à la sécularisation actuelle,le texte fait part de la nécessité deprésenter la foi chrétienne et il ajoutemême qu’il serait utile de réfléchiravec le service de catéchuménat surl’élaboration d’un document, destiné


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à l’équipe, présentant la Foi del’Eglise.Elle veut éclairer les couples sur lesens de leur engagement(« déclaration d’intention »).

Il faut savoir que la pastorale dusacrement du mariage intéresseaujourd’hui plus particulièrement troisservices :

Ø Le service diocésain de pastoralefamiliale qui en assure lacoordination.

Ø Le service de pastoralesacramentelle et liturgique.

Ø Le service du catéchuménat,auquel les services diocésains depastorale familiale font de plus enplus appel compte-tenu de lasituation actuelle.

Pour qu’une préparation au mariagesoit assurée le mieux possible, il fautformer les équipes : c’est la tâche desservices diocésains de pastoralefamiliale qui peuvent s’appuyer surdes organismes de formation commeles CPM, le CLER et/ou assurer eux-mêmes des formations permanentes.

La commission désire que laformation soitune formation fondamentaleprésentant :

Ø Une approche anthropologique,psychologique et sociologique ducouple et de la famille, avec lesproblèmes spécifiques de notresociété.

Ø Une approche éthique.

Ø Une approche théologique etsacramentelle.

En conclusion, la demande dusacrement de mariage est unechance pour les jeunes et pourl’Eglise.

La Commission épiscopale insistepour qu’il y ait un temps suffisant(environ six mois) pour unepréparation sérieuse.Elle n’oublie pas aussi que despropositions sont faites pouraccompagner les jeunes couplesaprès leur mariage.

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« LA PREPARATION AUSACREMENT DU MARIAGE »

Document du Conseil Pontifical pour la Famille du 13 Mai1996 (1)

Marie-Odile et Laurent PROT

L’atmosphère de sécularisationactuelle, l’évolution des mentalités, laperte des valeurs du mariage rendentencore plus nécessaire unepréparation spécifique et approfondiedu sacrement du mariage ainsiqu’une nouvelle Evangélisation.

Cette préparation est envisagéecomme « un itinéraire de Foi qui nese termine pas avec la célébration dumariage mais qui continue dans toutela vie familiale », (paragraphe 16).

Pour les chrétiens, le mariageimplique une véritable vocation àlaquelle les futurs époux doivent êtrebien préparés.

Ce document commence par unebelle méditation sur le mariagecomme institution naturelle et commesacrement. Il note le lien très étroitentre catéchèse et préparation ausacrement de mariage. Mais il relèveégalement l’interdépendance entre

les réalités spirituelles et les réalitéshumaines naturelles. Quand l’Eglisetravaille pour le bien du mariage etdes familles, elle contribue au bien dela société : « le mariage, par letémoignage des époux, peut devenirune Bonne nouvelle et contribuer à lanouvelle évangélisation, et assurerl’avenir de la société ».

« Le diocèse tout entier doit êtreengagé dans cette tâche et apporter lesoutien nécessaire. L’idéal serait decréer une commission diocésainepour la préparation au mariage »,(paragraphe 20).

Mais la préparation au mariage ne sesitue pas uniquement au moment dela célébration du sacrement : ellerevêt plusieurs étapes et commencedès la plus tendre enfance.

La famille joue donc un rôleimmense, relevé sans cesse par letexte : « les parents sont en effet les


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premiers et les principaux éducateursde leurs enfants : ils sont éducateursparce que parents », (paragraphe 28).Il est utile et bénéfique que lesfamilles s’entraident, dans lesparoisses, dans les institutions, dansles associations, pour éduquer àl’amour comme don de soi et à lachasteté.

Ainsi la préparation au mariage sefera lointaine (enfance, adolescence),prochaine, pendant les fiançailles, ouimmédiate, dans les derniersmoments qui précèdent le mariage,pour arriver au moment : lacélébration du sacrement de mariage« qui est la source et l’origine de la vieconjugale », (paragraphe 60).

Le texte romain insiste fortement surune catéchèse qui se veut être unchemin de formation par lequel lesfiancés se préparent à se donner entant que couple au Christ.

Pour cela, des « cours spécifiques »devront être donnés lors de lapréparation prochaine ou immédiate(approfondissement de la foipersonnelle, redécouverte de la valeurdes sacrements et de l’expérience dela prière, préparation de la vie à deux)par des « agents pastoraux » formésà cette charge.

Ce seront « des époux chrétiensparmi lesquels on inclura, si possible,des experts en médecine, en droit, enpsychologie avec un prêtre »),(paragraphe 42).

« Il est souhaitable que les jeunescouples soient aidés aussi après leurmariage », (paragraphe 74).

Le sacrement de mariage, « ce grandmystère » dont parle Saint-Paul, estune BONNE NOUVELLE. « Ilcontribue fortement à la nouvelleEvangélisation et assure l’avenir de lasociété », (paragraphe 10).

En conclusion, on ne dira jamaisassez bien combien la préparation aumariage est d’une importanceextrême et d’un enjeu capital « pour lebien de l’Eglise » et pour l’avenir de lasociété.

(1) Ce document est publié dans laDocumentation Catholique n° 2141 du 7juillet 1996.

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Christianisme et sexualitéCe que Jean-Paul II dit aux jeunes

Dossier réalisé par le Père Tony ANATRELLApour les Journées Mondiales de la Jeunesse

(Psychanalyste et Spécialiste)

Le Pape parle peu de la sexualité

L’opinion publique reprocheétrangement à Jean-Paul II de neparler que de la sexualité alors que cethème, après l’étude de ses prises deparole, ne représente que 9% de sesdiscours. Cette impression est plutôtle résultat d’une attention sélective deses seuls propos sur la sexualité. Lagrande variété de ses discours sur denombreux sujets est passée soussilence pour ne retenir qu’un seuld’entre-eux. Les médias ne donnentla parole au Pape que lorsqu’ilévoque des questions relevant de lamorale privée en lui faisant dire, enplus, ce qu’il ne dit pas. Nous leverrons plus loin, dans cette note,avec la dramaturgie obsessionnellequi s’est nouée autour du préservatif.

Une question de méthode : favoriserla réflexion morale pour assumer savie.

Dans la plupart de ses interventionsJean-Paul II mène une réflexionanthropologique, à la lumière de laparole de Dieu qui a formé

l’intelligence chrétienne, pourapprofondir les enjeux de la sexualitéhumaine et les conséquences desconduites humaines sur lapersonnalité et sur la société. Lapensée contemporaine est peuhabituée à prendre en compte lesenjeux et les conséquences desactes humains en croyant qu’il suffitd’être techniquement efficace etsubjectivement sincère, sans avoir às’interroger par rapport à des loismorales objectives, pour agir. Cetteattitude qui minimalise la réflexionmorale et le relativisme ambiant, aunom duquel tout se vaut, nepermettent pas aux individus de seconstruire et de développer des lienssociaux enrichissants. Uncomportement aussi superficiel estsource d’insatisfactions et deviolences.

Un discours qui s’inscrit dans laTradition de l’Eglise : un messaged’amour.

Le discours de Jean-Paul II sur lasexualité humaine s’inscrit dans lacontinuité du sens de l’amour révélé

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par le Christ. Il est ainsi dans lacohérence des orientations del’Evangile, développées dans laTradition de l’Eglise, sur le sens del’amour qui ont d’ailleurs influencénotre société au cours de l’histoire.

Quels sont les thèmesanthropologiques reprisrégulièrement par Jean-Paul II ?

I - COMPRENDRE LASEXUALITE HUMAINE

L’expression sexuelle humaine estcomplexe : elle peut être variable etrevêtir différentes significations et êtresymptomatique de divers besoins oude conflits psychiques ourelationnels. La sexualité humaine estun lieu de quête de l’autre pours’éprouver vivant grâce à la rencontrede l’être aimé. En effet, la jouissancesexuelle repose sur l’acceptation d’unmanque à être auquel l’autre vientsurseoir. Dans de nombreusessituations l’expression sexuelle neconcourt pas toujours àl’enrichissement du désir et de la vieaffective de la personnalité. Mais c’estdans l’amour qu’elle trouve sonaccomplissement et que la sexualités’humanise et se socialise quand lapulsion sexuelle intègre le sens del’autre. Cette lente évolution expliquepourquoi la compréhension desvaleurs morales va être progressiveafin d’apprendre à aimer.L’expression sexuelle engage un lienintime avec l’autre qui ne peut êtrevécu que dans l’amour, la vérité et lerespect.

Jean-Paul II a rappelé, dansFamiliaris Consortio et dans sonencyclique « l’Evangile de la vie », la

loi de la progressivité ou de lagradualité dans la formation morale.Ce n’est pas parce que l’individu neparvient pas à vivre toutes lesexigences morales qu’elles sontdésuètes ou que son existence n’aaucune valeur. Il lui revient dechercher à approfondir sa vie avec lesexigences de l’amour pour lesréaliser progressivement. Lamiséricorde de Dieu lui sera toujoursprésente pour être accueilli,réconforté et pardonné notamment encas de péché. Le pardon de Dieu,dans le sacrement de laréconciliation, est une source dechangement.

C’est pourquoi le message d’amourtransmis par l’Eglise vise àl’éducation progressive desconsciences et des comportements.Le Pape insiste souvent sur troisvaleurs universelles issues duchristianisme « la dignité de lapersonne humaine », « le sens del’amour toujours à découvrir » et « lerespect de la vie ». Ces valeurs quiont été source de civilisation, mais quipeuvent être oubliées, négligées etpeu transmises, sont l’expression dela révélation de la parole de Dieu.

II - L’AMOUR EST UNEESPERANCE

Dieu est Amour. Le Christ est venunous le révéler en nous invitant àentrer dans cette espérance. L’Eglisea reçu la mission d’approfondir et derendre intelligible ce message.L’amour chrétien est une sourced’inspiration pour construire sonexistence qui fonde un style de vie.Mais l’amour reste une tâcheinachevée à construire. C’est



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pourquoi il revient à chaquegénération de le découvrir enapprenant à aimer. L’amour est sansdoute une aspiration mais encorefaut-il l’avoir reçu au contact depersonnes qui engagent desrelations faites de confiance et derespect. Il existe ainsi des conditionspsychologiques et morales quirendent possible ou pas l’amour.L’amour n’est pas un sentiment maisun engagement relationnel, un stylede vie et un projet à construire quiintègre tous les sentiments.

L’Amour de Dieu est souvent malcompris. Il est entendu comme le faitde recevoir des gratificationsaffectives en toutes circonstances.Cette vision simpliste, et parfoisinfantile, ne correspond pas aumessage chrétien. Dieu est Amour ausens où il donne un amour à partirduquel la vie est possible. Aimer del’amour de Dieu c’est chercher à fairevivre l’autre et les autres. L’amour iciest du côté du désir de vie et non passur le registre des sentiments. C’està partir de cette signification del’amour que l’Eglise, depuis safondation par le Christ, a engagé saréflexion morale sur l’homme.

L’Eglise sera toujours critique, etparfois à contre courant des moeurs,quand la vie est menacée etméprisée, (à commencer par celle del’enfant à naître) ou lorsque l’on tientun discours inauthentique sur le sensde l’amour. Il ne convient pas deconfondre la séduction sexuelle avecle sens de l’amour. Au nom du sensde l’amour, il est parfois nécessaired’introduire de la négativité et desavoir dire « non ! » comme le Christle signifie dans l’Evangile.

L’homme est appelé à l’amour parDieu. Cette conception de l’hommeest, dans notre civilisation, à l’originedu sens de la personne, qui a sapropre valeur, de son intériorité, de saconscience, de son autonomie, de saliberté et de sa responsabilité. C’estpourquoi la morale chrétienne vas’adresser à sa conscience afin dechercher la vérité et évaluer le sens etla conséquence de ses actes sur lui-même, sur les autres et sur lasociété. La personne s’engageradans cette réflexion morale parrapport à des valeurs objectives quine dépendent pas d’abord de sasubjectivité ou de ses désirs dumoment mais des référencestranscendantes de l’amour.III -- DIEU SERAIT-ILCONTRE LA SEXUALITE ?

Dieu n’a jamais interdit la jouissancesexuelle, contrairement à ce quecertains croient en projetant sur lediscours de l’Eglise des images quirenvoient souvent à des culpabilitéspsychiques. Elles sont le reflet dudéveloppement de la personnependant l’enfance et l’adolescencequi a dû, avec plus ou moins desuccès, renoncer à desreprésentations imaginaires et à desdésirs impossibles. Cette limitationnécessaire du désir, dans la viepsychique, est souvent confondueavec le discours moral alors quecelui-ci intervient sur un autre plan,afin que la personne signifie etoriente ses conduites dans la réalité.

L’Eglise a toujours rappelé, àcommencer par Saint Paul, SaintAugustin et Saint Thomas, quel’expression sexuelle dans le lien



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amoureux vivifie les personnes et leurrelation commune. Le syndrome anti-sexuel n’est pas d’origine chrétienne.Le christianisme s’est développédans une société qui se méfiait dessentiments (stoïciens), de la sexualité(pélagiens) et même la rejetaitcomplètement comme uneexpression mauvaise (lesmanichéens). Le manichéisme adonné naissance au douzième siècleà la secte des cathares. L’Eglise a dûcombattre cette idéologie quiméprisait le corps. Au dix-septièmesiècle elle affronta le jansénisme quise méfiait, entre autres, des désirshumains. Aujourd’hui le sida vientréactiver une question vieille commele monde : « comment faire en sorteque le sexe ne donne pas la mort ? »Il ne s’agit pas de réinventer l’amourmais de découvrir le sens de l’amouret d’apprendre à aimer. Il y a desconditions spécifiques à l’amour et àforce de les oublier nous risquons decréer une société de méfiance del’autre, de puritanisme sexuel et desolitude.

L’expression sexuelle estépanouissante dans la relationamoureuse quand elle estauthentifiée par un réel engagementvis-à-vis de l’autre. Elle est un don devie dans une double finalité : enrichiret conforter la relation amoureuse etdonner la vie à un enfant.

Et même si toute expression sexuellene concourt pas à procréer, laprocréation n’a pas à être exclue del’acte sexuel. C’est la conscience decette double finalité qui rendresponsable chacun et l’engage vis-à-vis de l’autre.

Jean-Paul II affirmait à Sainte-Anned’Auray en août 1996 « Les relationscharnelles sont le signe etl’expression de la communion entreles personnes. Les manifestations detendresse et le langage du corpsexpriment le pacte conjugal etreprésentent le mystère de l’allianceet celui de l’union du Christ et del’Eglise ».

IV -- LE MARIAGE CHRETIEN

Le message de l’Evangile, transmispar l’Eglise depuis toujours, est àl’origine dans notre civilisation dumariage par amour. Il affirme quel’homme et la femme sont égaux etque c’est en étant libres et par amourqu’ils peuvent s’unir et s’engager l’unenvers l’autre. En ayant compris cesens de l’amour, ils vont désirerinscrire leur relation dans la duréepour construire leur relationcommune et fonder une famille. Lemariage et l’amour conjugal sontfinalisés par la procréation et parl’éducation des enfants. Le mariagen’est pas ici une contrainte maisl’expression de son engagementdans le temps au nom de l’amour.

Le mariage chrétien est unsacrement, c’est-à-dire un acteliturgique dans lequel Dieu estprésent et donne sa grâce, parce qu’ilexprime l’alliance entre Dieu et leshommes. Il n’est pas simplement uneimage pour illustrer un idéal àatteindre, mais le sacrement demariage situe la relation entre épouxau cœur même de l’alliance avecDieu. Autrement dit, la relationconjugale engagée dans lesacrement de mariage, devient lesigne par lequel Dieu rend actif son


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amour. Une fois engagé, cesacrement ne peut pas être redonné.

V -- VIE CONJUGALE ETFAMILIALE

Jean-Paul II évoque souvent lesperspectives et le style de vie dumariage chrétien comme il le fit àSainte Anne d’Auray. Nous enrésumons ici quelques thèmes :1. « La relation amoureuse participe

à la croissance du conjoint. Elle estau service de l’autre ».

2. « La vie conjugale et familiale estun chemin spirituel. En couple eten famille, toute rencontrenécessite d’accueillir l’autre avecdélicatesse. La place du dialogueest essentielle ».

3. « La vie conjugale passe aussi parl’expérience du pardon ; car queserait un amour qui n’irait pasjusqu’au pardon ? Cette forme laplus haute de l’union engage toutl’être qui, par volonté et par amour,accepte de ne pas s’arrêter àl’offense et de croire qu’un avenirest toujours possible. Le pardonest une forme éminente du don,qui affirme la dignité de l’autre, enle reconnaissant pour ce qu’il est,au-delà de ce qu’il fait. C’est encontemplant le Christ qui pardonneque le chrétien trouve la force dupardon ».

4. « Dans la vie conjugale, lesrelations charnelles sont le signeet l’expression de la communionentre les personnes ».

5. « Vous êtes invités à manifester aumonde la beauté de la paternité etde la maternité, et à favoriser la

culture de la vie qui consiste àaccueillir les enfants qui vous sontdonnés et à les faire grandir. Toutêtre humain déjà conçu a droit àl’existence, car la vie donnéen’appartient plus à ceux qui l’ontfait naître ».

6. « Jeunes, la maison est un lieuprivilégié où vous aimez et où vousêtes aimés. Vos parents vous ontappelés à la vie et désirent guidervotre croissance. L’accès aubonheur a aussi des exigences !Comme vos parents, vous êtesresponsables de la vie en famillequi laisse à chacun assezd’espace pour donner le meilleurde lui-même et pour épanouir sapersonnalité ».

7. « La société doit reconnaître lahaute valeur du rôle des parents,qui prépare l’avenir d’une nation.Les parents sont les premiersresponsables de l’éducationhumaine et chrétienne de leursenfants ».

Ces idées sur l’amour humain,professées par l’Eglise, ont favoriséle sens du mariage et de la famillequi sont à la base de notre société. Ornous assistons à une progressivedéliaison sociale et une perte dusens de la relation éducative lorsquele mariage et la famille sontdéconsidérés, dévalorisés etdélaissés dans une mentalitéindividualiste qui désocialise la vieaffectivo-sexuelle et se morcelle dansdes unions de différentes natures.Mais lorsque la relation estauthentique, qu’elle réunit lesconditions pour être viable, qu’ellerepose sur un projet commun et que


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les personnes sont libres etconscientes de leur engagement,exprimer le désir de se marier avec lapersonne aimée est une preuved’amour. L’angoisse ou le refus de semarier ne sont-ils pas le signe d’unmanque de confiance ou de ne pasavoir encore accédé au sens del’amour ?

Enfin chacun est solidaire d’unecommunauté humaine. Lesamoureux ne sont donc pas seuls aumonde et si la sexualité a unedimension intime, elle a aussi unedimension sociale du fait que deuxpersonnes s’associent, s’engagentface aux autres et prennent laresponsabilité d’appeler à la vie desenfants. Le mariage est précisémentce qui exprime le mieux cettedimension sociale et historique de larelation amoureuse qui sera ratifiéepar la communauté humaine. Cetaspect est plus ou moins obscurcidans les mentalités actuelles qui ontune vision restrictive et partielle de lasexualité qui est enfermée dansl’intime, et parfois dans l’imaginaire,et privée de toute socialisation. C’est,parmi d’autres, un des aspects quiexplique la désaffection du mariage.

VI -- LES ECHECS ET LEDIVORCE

Jean-Paul II le rappelait toujours àSainte Anne d’Auray : « La vieconjugale n’est jamais exempted’épreuves, qui font passer par desmoments douloureux où l’amour et laconfiance en l’autre comme en soi-même semblent vaciller ».L’immaturité affective et les erreurs dechoix du partenaire, les évolutionsdivergentes, les conflits et les échecs

relationnels sont autant de faits quiexpliquent parfois les rupturesconjugales. L’Eglise est attentive à ceproblème dans son action pastorale.Il est toujours possible de faireexaminer sa situation personnelle,dans le cas d’un nouveau mariage,afin de savoir si des raisons sontsuffisantes pour déclarer, au nom deslois de l’Eglise, la nullité d’unprécédent mariage. De nombreusespersonnes ne savent pas que cerecours est possible.

Il ne faut pas confondre la séparation,le divorce et le remariage. C’est leremariage qui a toujours poséproblème puisque le sacrement demariage ne peut pas être donné unedeuxième fois. Déjà au début de l’èrechrétienne, l’Eglise a été confrontée àla demande d’un second mariageaprès divorce. La question n’est pasnouvelle mais la pensée de l’Egliseresta constante. Les exigences de lafoi et des sacrements ne sont pasvariables selon les circonstances.

La situation des divorcés remariésest préoccupante pour l’Eglise qui lesaccueille alors qu’ils ont tendance àse croire rejetés. Ils ont leur placedans la communauté chrétienne etpeuvent être accompagnés afin qu’ilscontinuent à vivre leur foi et à exercerleurs responsabilités de chrétiens.Jean-Paul II le rappelait lors de savisite en France en septembre 1996 àSainte-Anne d’Auray : « L’Eglise a lesouci de ceux qui sont séparés etdivorcés remariés ; ils restentmembres de la communautéchrétienne. En effet, ils peuvent etmême ils doivent, comme baptisés,participer à sa vie, tout en accueillantdans la foi la vérité dont l’Eglise est


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porteuse dans sa conception dumariage ».

VII - LES RUMEURS ET LEPRESERVATIF

Il n’existe aucun texte du Magistère del’Eglise interdisant l’usage dupréservatif. Le Pape n’a jamais parlédu préservatif sauf une fois, et encoretrès indirectement, à l’occasion duCongrès International sur le sidaorganisé au Vatican en 1989. Ilprononça un discours au coursduquel il souligna l’urgence de larecherche médicale. Il rappela aussile respect et la protection sociale dusaux malades. Affirmant l’importanced’une prévention favorisantl’éducation au sens de laresponsabilité, il souligna l’impassed’une prévention purement techniquequi ne tiendrait pas compte du sensde la sexualité humaine.

De nombreux commentateurs neretinrent que ce dernier aspect pourdéclarer que le Pape interdisait lepréservatif au lieu de lerecommander. On fit dire au Pape cequ’il ne disait pas. Son discours sesituait sur le registre moral là oùcertains voulaient l’obliger às’exprimer dans un registre sanitaire.Jean-Paul II pose ainsi des questionsde sens afin de savoir quellereprésentation de la sexualité nousconstruisons à partir d’un discoursuniquement sanitaire. Pourquoi luirefuser ce droit qui est en cohérenceavec sa mission et sa fonction ?

Nous avons assisté à une autremanipulation de l’information en 1993

à Kampala (Ouganda) lorsqu’ils’exprima devant 60 000 jeunes. Illeur demanda de se préparer àdevenir les citoyens de leur pays, àsuivre leur scolarité afin dedévelopper leur liberté grâce àl’acquisition des connaissances etd’apprendre à aimer de façonresponsable et de se préparer à la vieconjugale. Il leur dit : « Le contrôle desoi et la chasteté sont les seulsmoyens vertueux et sûrs de mettre unterme au fléau du sida ». La chasteté,c’est vivre la sexualité dans le respectde la dignité de soi et de l’autre etdans le dialogue. Elle supposel’apprentissage de la maîtrise de soipour mieux se donner. Une foisencore Jean-Paul II cherche àsouligner les attitudes qui qualifient lapersonne dans ses conduites.

Certains en Europe reprochèrentpourtant au Pape d’avoir parlé desaspirations et des exigences del’amour et pas du préservatif. Ilsconclurent qu’il le condamnait. Cedétournement du discours de Jean-Paul II, au nom du politiquementcorrect imposé par une police desidées, est pour le moins malhonnête.Le Pape vise dans son discours lapersonne et en appelle à saconscience morale afin qu’elle soitcapable de réfléchir sur soi, d’évaluerle sens de ses conduites et detravailler sur ses comportements.

Jean-Paul II rappelle sans cesse ladignité de la personne humaine et lasignification de l’amour. Ce qu’ilaffirme, c’est qu’il n’est de remèdeultime au sida qu’un comportementdigne de l’homme, c’est-à-direcapable de respect, de fidélité et demaîtrise de soi qui sont les conditions

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même de l’amour. Cette perspectiven’exclut nullement un discourssanitaire et le recours dans certainessituations au préservatif afin de nepas mettre la vie en danger. Lediscours sanitaire (et le préservatif)est nécessaire mais reste insuffisantquand il s’arrête à des mesurespurement techniques. Il existe deuxattitudes pour éviter le sida : la fidélitéet l’abstinence et un moyentechnique : le préservatif. Si les deuxattitudes ne peuvent pas être vécues,alors il est préférable d’avoir recoursà des moyens de protection pour nepas répandre la mort. Tel est lediscours constant de l’Eglise quirappelle les enjeux et éveille lesconsciences.

Le Cardinal Lustiger fut l’un despremiers à exprimer ce point de vueen France au début des campagnesde prévention contre le sida. Ils’adressa ainsi aux jeunes le 1er

décembre 1988 à la télévision :« ...Tâchez de réussir ce que lagénération précédente a manqué. Ilfaut que vous arriviez à vous prouver,à vous-même que la fidélité estpossible [...] vous devez montrer quela chasteté est possible. Je vousparle avec mon langage à moi,pardonnez-moi si je vous offense,mais être chaste, c’est une manièred’aimer et de respecter son corps [...]si vous ne pouvez pas vivre ainsi decette chasteté, prenez les moyensque l’on vous propose, par respectpour vous-même, par respect pourautrui. Vous ne devez pas donner lamort ». Mais certains préfèrent croireà ce qu’ils imaginent du discours del’Eglise plutôt que d’entendre lemessage de vie et d’amour del’Evangile qu’elle exprime.

La sexualité humaine ne peut pass’organiser en fonction d’unemaladie, à moins que l’on veuilleprofiter d’une telle situation pourjustifier et édifier des tendancesproblématiques comme modèlessexuels. Ce n’est pas à partir du sidaqu’on définit la sexualité humaine,mais à partir de l’amour.

Conclusion

1 - L’homme devient toujours pluslibre et responsable quand il réfléchitses comportements et qu’il acceptede se laisser interroger par le sensmême de l’amour. L’Eglise ne cessed’annoncer le don de l’amour deDieu. Un amour qui éclaire notrefaçon de vivre et qui est une sourced’inspiration pour mettre en œuvrenotre vie affective. La sexualitéhumaine est une réalité complexemais combien vitale pour exprimerson attachement et son don à lapersonne aimée.

2 - Le discours sur la sexualitéhumaine ne se réduit pas à desmesures sanitaires et techniques. Ilimplique aussi une réflexionpsychologique, sociale et morale.Mais dans ce cas nous pouvons êtreconfrontés à des questions gênanteset qui remettent en cause descomportements et des pratiques. Aulieu de les entendre, on peut lesneutraliser en refusant la légitimitédes diverses interrogations dontrelève la sexualité humaine. Lesmentalités actuelles, enfermées dansl’idée que le comportement sexuel nerelève pas de la morale, nesupportent pas une réflexion à cesujet. Et pourtant si nous en restions


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là, la sexualité sanitaire seraitdéshumanisante.

3 - Une société se construit parrapport au sens qu’elle entenddonner à la sexualité. Pour l’Eglisel’expression sexuelle s’inscrit dansune relation d’amour qui implique unengagement et une réciprocitéd’amour ; elle ne peut donc pas enrester à la simple satisfactionimpulsive si l’on veut que la sexualitésoit source de création etd’épanouissement. L’acte sexuel

engage la personne, il n’est pasréduit à des pratiques ou à destechniques. C’est pourquoil’éducation au sens de la relation àl’autre et au sens de l’amour estindispensable. Dans son discours deKampala (1993) Jean-Paul II avait dit :« Les gestes sont comme desparoles qui révèlent ce que noussommes. Les actes sexuels sontcomme des paroles qui révèlent notrecœur ».

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5. Bibliographie

DOCUMENTS À TRAVAILLER5

5) Bibliographie


Encyclique Humanae Vitae de Paul VIExhortation apostolique Familiaris Consortio de Jean-Paul II (notamment & 37)Donum Vitae de la Congrégation pour la Doctrine de la FoiEncyclique Veritatis Splendor de Jean-Paul IIEncyclique L’Evangile de la Vie de Jean-Paul II (notamment & 92-96-97)Lettre aux familles de Jean-Paul II (notamment & 16)Orientations éducatives sur l’amour humain de la Congrégation pour l’EducationcatholiqueVérité et signification de la sexualité humaine du Conseil Pontifical pour la famille

DOCUMENTS A RECOMMANDER

Aux parents les plus jeunesLa vérité sur les bébés de Marie-Claude Monchaux - Ed. MagnardTu vas naître de S. Kitzinger, pour les magnifiques photos de L. Nilsson - Ed. Du SeuilMerveilles de l’amour de Bernadette Dumont - Ed. Droguet & Ardant

Aux grands collégiens, lycéens et étudiantsAu risque d’aimer de Jacques Lacourt - Ed. Droguet & ArdantJésus et ton corps et d’André Léonard - Ed.MameDécouvrons l’amour de Denis Sonet - Ed & Ardant (existe aussi en vidéo)Ton corps fait pour l’amour du Père Daniel Auge - Sarment Fayard - Col. Lumière-VéritéTon corps fait pour la vie du Père Daniel Auge - Ed. Sarment Fayard - Col. Lumière-Vérité

Pour les parentsFamilles, Dieu vous aime du Cardinal Danneels - Ed. Nouvelle CitéTransmettre l’amour de Paul Lemoine - Ed. Nouvelle CitéGros plan sur l’adolescence - Ed. ChaletConstruire sa personnalité de Pascal Ide - Ed. Le Sarment FayardComment communiquer en famille de M.M. Martinie - Le Sarment FayardIl n’y a qu’un seul amour de Denis Sonet et le C.L.E.R. - Ed. Droguet & ArdantLes fiançailles du Père d’A. Quilici - Ed. Le Sarment Fayard - Col. Lumière et Vérité50 questions sur la vie et l’amour - N° spécial de Il est vivantDonner la vie de C. Coirier - Ed. EmmanuelAime la vie : défends-la - SOS La Vie - BP n° 5 - 07103 AnnonayPrévention du Sida, une affaire de famille - Familles Rurales - 81, av R. Poincaré 75116PARISLa sexualité un don de Dieu La Documentation Catholique Hors Série n° 8

5) Bibliographie

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« Eduquer les Enfantsà l’amour vrai »Cinquième rencontre ecclésiale des A.F.C. (16 novembre 1996)

La ResponsabilitéEducative

des Parents


SOMMAIREEditorial : « Eduquer les enfants à l’amour vrai »

Jean-Marie CORDIN, responsable du Secteur« Vie Ecclésiale de la CNAFC »

1 : « EDUQUER LES ENFANTS A L’AMOUR VRAI »

« Parents, notre mission s’enracine dans le baptême »Père Charles Henri de BLAVETTE, Conseiller Ecclésial de la CNAFC

p 2- 6 Le texte du Conseil Pontifical pour la famille

«Vérité et signification de la sexualité humaine » p7 - 10Présentation par Jacques FICHEFEUX, responsable duDépartement « Ethique et Pastorale » de la C.N.A.F.C

Ø Le point de vue de l’éducateurBernard DUMERIL, Président du CLER p

11 - 21

2 : L’ENTRAIDE FAMILIALE

Ø Travaux des groupes p 23 -24Ø Le service « chantier éducation » p25 - 27

3 : CONSEILS POUR INTERVENIR EN MILIEU SCOLAIRE

Ø le témoignage du couple : interventions en collège catholique3ème 2ème , et lycée technique privé, BTS Claude et Annie p29 - 30

Ø témoignage de parents dans les collèges et lycéesAFC Chartes - Jacqueline et Jean-François CHEVILLOTTE p31 - 34

Ø l’éducation à l’amour en milieu scolaireDocteur et Madame Jacques BILLOT p35

Ø conseils pour intervenir dans les collèges et lycées sur le thème« éducation à la sexualité » Christophe CREUSAT (Président AFC Verdun) p36 - 38

Ø éducation des enfants à l’amour vrai / la responsabilité éducativedes parents J.C HERON p39 - 41

4 : COMPLEMENTS DE REFLEXION

« Parents chrétiens, nos responsabilités éducatives »Conférence de Jacques FICHEFEUX p

43 - 56


Ø Nouvelles perspectives pour la préparation au mariage p 57 - 58

(Documents épiscopat n° 2 de janvier 1996)ØLa préparation au sacrement du mariage p

59 - 60 (Document du Conseil Pontifical pour la Famille du 13 mai 1996)Ø Christianisme et sexualité - ce que Jean-Paul II dit

aux jeunes Père Tony ANATRELLA p61 - 68

5 : BIBLIOGRAPHIE


« Eduquer les enfants à l’amourvrai »

Lors de la 5ème Rencontre Ecclésiale des AFC du 16novembre 1996, ce thème fut magnifiquement lancé par lePère Charles-Henri de BLAVETTE.

« En éduquant à l’amour, les parents grandissent dansl’amour ! »

S’adressant aux 60 participants (plus de trente diocèsesreprésentés) et dont plusieurs venaient pour la première fois,le Conseiller Pastoral de la C.N.A.F.C. montra comment notremission de parents et d’éducateurs s’enracine à la fois dansNOTRE baptême et dans celui de NOS ENFANTS.

Les deux interventions remarquables qui suivirent reçurentelles aussi les chauds applaudissements des participants tantelles furent l’une et l’autre très éclairantes et complémentairessur notre responsabilité éducative de parents dans le domainesi délicat de l’éducation affective et sexuelle des enfants. Onretrouva alors les mêmes mots-clés : formation,discernement, don, subsidiarité... pour n’en citer quequelques uns !

Jacques FICHEFEUX, responsable du Département« Ethique et Pastorale » de la C.N.A.F.C., à travers uncommentaire toujours pertinent du document pontifical«Vérité et signification de la sexualité humaine », montracombien il était d’une urgente actualité de réaliser une trame,un guide de l’anthropologie chrétienne à destination desparents, pour la plupart mal préparés, ...y compris aux A.F.C.

Bernard DUMERIL, Président du CLER, montra quant à lui,l’utilité de l’intervention auprès des jeunes de relaiscompétents, respectueux d’une juste subsidiarité par rapportaux parents. L’école n’aurait-elle pas « dépossédé » parfoisles parents de leurs devoirs et donc de leurs droits depremiers responsables de l’éducation de leurs enfants ?


Le CLER a mis au point une méthodologie pour aborder lesrelations affectives et sexuelles des jeunes et il la met auservice de tout éducateur. Il précisa lui aussi en quoi consistela mission de tout éducateur, insistant tout particulièrement surla nécessaire cohérence entre ce que nous disons et ce quenous faisons.

En conclusion, il insista sur la nécessité de ne JAMAIS casserle dialogue, rappelant la parabole de l’enfant prodigue ...« Soyons parents jusqu’au bout ! ».

Vous trouverez également des témoignages de parents oude couples, qui ont servi et préparé le travail en atelier, quiont permis de confronter des expériences nombreuses surdifférents plans :Ø entraide familiale,Ø rôle de l’école et attitude des parents,Ø témoignage des couples auprès des jeunes.

Il en résulta des rapports riches et denses dont vous trouverezles synthèses dans ce dossier.

Marie-Odile et Laurent PROT, représentants des A.F.C. auConseil National de Pastorale Familiale, depuis juin 1996,firent une rapide présentation des documents sur lapréparation au mariage, l’un de l’Eglise de France, l’autre duConseil Pontifical de la Famille.

En concluant cette journée, Jean-François CHAUMONTrappela le rôle des AFC qui est d’affermir les familles dansleur vocation d’amour :

Ø valoriser le potentiel éducatif des parents,Ø attester de la richesse du témoignage familial,Ø travailler sur les lois et les structures de la société (politique

familiale),Ø susciter parmi nous des formateurs convaincus etcompétents.

L’ensemble des interventions, rapports des groupes ettémoignages recueillis à l’occasion de la préparation de cettejournée forment ce dossier qui sera sans doute utile àbeaucoup d’entre nous ! Continuons à BATIR SUR LE ROC !

Jean-Marie CORDIN(responsable du Secteur « Vie ecclésiale de la CNAFC)

1 1. Eduquer les enfants à l’amour vrai

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