05/06 25/06 2013

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LE MOULIN DU ROC . SCÈNE NATIONALE . NIORT CINEMA JUIN 2012 . N°244

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Niort • Moulin du roc

Transcript of 05/06 25/06 2013

le moulin du roc . ScÈne nATionAle . niorT

cinemAjuin 2012 . n°244

Dans la lignée d’Une séparation, ce tout premier long-métrage d’origine égyptienne évoque la condition des femmes musulmanes avec une rare intensité dramatique. l (...) le jeune cinéaste mohamed diab dont c’est ici le tout premier long-métrage en tant que réalisateur évoque sans fard le cas des agressions sexuelles de plus en plus fréquentes dans une société égyptienne sclérosée par des valeurs ancestrales en complet

décalage avec les réalités de la vie quotidienne. Ainsi, les jeunes se marient de plus en plus tardivement à cause des difficultés économiques, mais ils n’ont toujours pas le droit d’avoir des relations sexuelles avant cette union sacrée. cette situation a développé des frustrations de part et d’autre, entraînant une recrudescence des viols et autres attouchements dans les transports en commun.le film a le mérite de pointer du doigt un phénomène généralement passé sous silence dans

un pays où l’omerta est la règle. mohamed diab s’est notamment inspiré du cas original d’une jeune femme qui fut la première à porter plainte contre son agresseur au risque de déplaire à son entourage et d’être stigmatisée par une société prenant toujours la défense des hommes. Afin d’équilibrer son propos, mohamed diab suit avec brio les destins de trois femmes de milieux et de croyances différentes qui finiront par lutter ensemble contre l’hypocrisie généralisée d’une société phallocrate. Autant dire que leur parcours est semé d’embûches et que tout est fait pour les réduire au silence.Avec une redoutable efficacité, le cinéaste parvient à scandaliser le spectateur qui ne peut que compatir face au calvaire vécu par ces femmes. dans la droite ligne du formidable Une séparation, Les femmes du bus 678 bouscule le spectateur, l’obligeant à prendre fait et cause pour ces victimes d’un système de valeur intolérant. mis en scène dans l’urgence avec une caméra toujours instable, le long-métrage bénéficie d’une interprétation magistrale de l’ensemble du casting, mais aussi d’un montage imparable qui insuffle une tension palpable à chaque instant. Traversé de quelques traits humoristiques et de vrais beaux moments tragiques, ce film tourné peu de temps avant la révolution de la place Tahrir synthétise toutes les tensions qui se faisaient jour dans une société au bord de l’implosion. l’air de rien, cette œuvre militante en dit certainement plus long sur le malaise de la jeunesse égyptienne que tous les longs discours entendus depuis un an à propos de ce pays en pleine mutation. Assurément l’un des temps forts de l’année sur le plan cinématographique.

Virgile dumezavoir-alire.com

mai 2012

leS FemmeS du buS 678Egypte - 2010

Réalisation, scénario :Mohamed DiabMontage :Amr SalahPhotographie :Ahmed GabrMusique :Hany Adel

avec :Nahed El SebaiBoushraNelly KarimOmar El SaeedBasem El Samra

Durée : 1h40

Prix du Public,Festival du cinéma méditerranéen de Montpellier

Mer 6/06 : 18hJeu 7/06 : 20hVen 8/06 : 17h . 21hSam 9/06 : 16hDim 10/06 : 18h15 . 20h15Lun 11/06 : 16h . 18h . 20hMar 12/06 : 18h

l ce film est né d’une curiosité pour une ville à un moment de son histoire : la Havane ne sera sans doute plus la même dans quelques années. une transition est en train de s’opérer. les lignes se déplacent, la culture s’empare du quotidien, de nouvelles façons de vivre, de penser et de créer s’organisent. c’est ce qui a attiré des talents aussi différents que benicio del Toro, Gaspar noé, elia Suleiman, emir Kusturica, laurent cantet, julio medem ou Pablo Trapero et c’est ce qui inspire au quotidien juan carlos Tabío. Filmer ce lieu et raconter ces

gens, cette humanité à un tournant de son histoire, sur une île dont le magnétisme et l’aura sont sans commune mesure avec ce que laissait espérer sa simple dimension géographique.

7 Jours à La Havane est un instantané de la Havane d’aujourd’hui : un portrait contemporain d’une ville éclectique, jeune et tournée vers l’avenir.

7 jourS A lA HAVAneFrance, Espagne2012

Réalisation, scénario :Benicio Del ToroPablo TraperoElia SuleimanJulio MedemGaspard NoéJuan Carlos TabioLaurent Cantet

avec :Daniel BrühlEmir KusturicaElia Suleiman

Durée : 2h07

Sélection Un Certain regard,Cannes 2012

Jeu 7/06 :15h30 . 17h45 . 20hVen 8/06 : 19h . 21h15Sam 9/06 : 18h . 20h15Dim 10/06 : 18hLun 11/06 : 16hMar 12/06 : 15h30 . 20h

l un soir de réveillon en compagnie d'une bouteille de champagne, emilie, 35 ans, s'inscrit sur “meet me”, célèbre site de rencontres sur internet, avec une bonne résolution pour la nouvelle année : trouver l'amour.il y a beaucoup d'hommes sur “meet me” : des cyniques, des comiques, quelques loustiques et même de grands romantiques.

J’ai moi-même passé un peu de temps sur des sites de rencontres et j’ai rencontré quelques garçons comme ça. A chaque fois, je trouvais que la situation de la rencontre “In Real Life”, après les échanges virtuels, était vraiment une situation forte et riche dramaturgiquement, une vraie situation de cinéma. Comme le racontait Hitchcock, une bonne idée de scénario, ça peut se résumer à “boy meets girl”.Ou alors... “girl meets boys”. J’avais très envie d’inverser le principe habituel, historique, où ce sont les garçons qui rencontrent des filles. Il me paraissait en plus, pour l’avoir expérimenté moi-même, que cette situation de la rencontre amoureuse “In Real Life” après avoir fait “connaissance” sur Internet, était hyper dramaturgique et cinématographique, chargée de suspense : va-t-il ressembler à la photo ? Quelle voix va-t-il avoir ? Sa personnalité correspond elle à ce que j’en connais déjà ?... Je me suis dit qu’il fallait faire un film avec ce dispositif.

Dorothée Sebbagh

l Sous ce titre qui fleure bon la pop eighties, un film pop 2012 ? Pop d’abord par son sujet qui a fondé des milliers de tubes depuis le Love Me Do des beatles, la rencontre entre une femme et un homme. emilie, la trentaine célibataire, recherche l’âme soeur sur un site internet spécialisé. Pop aussi par son mode de récit. chaque rencontre avec un garçon correspond à une typologie (le dragueur, le romantique, le sexuel…), une séquence (le plus souvent sans lendemain, dans la vie d’emilie comme dans le film), comme autant de couplets d’une même chanson, ou autant de chansons d’un même concept-album.ce défilé de candidats au couple correspond à certains comportements induits par la technologie domestique :on rencontre les gens au rythme du virtuel, on zappe d’un avatar à un autre, d’un chat à l’autre, d’un garçon à l’autre, dans une boucle sans fin qui laisse sempiternellement insatisfait. la solitude, la difficulté de trouver la personne avec qui vivre durablement sont certes des thèmes éternels, mais dorothée Sebbagh a une façon neuve et sans prétention de les relier

à nos nouveaux joujoux numériques, de montrer comment la cybernétique contamine nos intimités – et la mise en scène d’un film. (...)Pop, Chercher le garçon l’est aussi par sa légèreté de ton, son humour, peut-être sa lumière marseillaise : sentiments, sexe, fétichisme sont vus ici sans lourdeur, sans pathos. on le doit au casting masculin : chaque acteur a deux à trois minutes pour faire ses preuves (un peu comme les personnages), et tous séduisent, dans leurs divers registres.Au milieu de cette ronde de roitelets trône la reine Sophie cattani, sexy, sportive, drôle, dure, émouvante, toujours dans la note juste d’une femme qui veut donner ce qu’elle n’a pas à des hommes qui n’en veulent pas. encore un mot : on n’entend pas Taxi Girl ici, mais des ritournelles cristallines, entraînantes et rêveuses, dont la plupart sont signées Andromakers, duo féminin d’Aix-en-Provence. Pop, on vous dit.

Serge Kaganskiles inrockuptibles n°858

9 mai 2012

cHercHer le GArçonFrance - 2011

Réalisation, scénario :Dorothée SebbaghPhotographie :Michel DunandMontage :Laurent RouanMusique :Andromakers

avec :Sophie CattaniMoussa MaaskriGérard DuboucheAurélie VaneckFranck Libert

Durée : 1h10

Mer 6/06 : 20hJeu 7/06 : 16h .18hVen 8/06 : 19hDim 10/06 : 16h . 20h15Lun 11/06 : 18h30 . 20h

C’est un journal, un voyage dans le temps, il photographie la France, elle retrouve des bouts de films inédits qu’il garde précieusement : ses débuts à la caméra, ses reportages autour du monde, des bribes de leur mémoire, de notre histoire.

l raymond depardon photographie des fragments de provinces françaises, claudine nougaret retrouve des morceaux de films “dans la cave”. l’un fouille, l’autre farfouille. Journal de France est un film en duo, au sens musical du terme. l’un fredonne, l’autre chantonne. une seule image pourrait résumer leur ritournelle commune : dans un bled, le café des amis, sous la neige. une image mélancolique, requiem pour un pays de proximités en train de s’évanouir. mais une image quand même, c’est-à-dire voulue et surtout cadrée.Simplicité. dans la partie du film qui suit depardon dans son tour de France particulier, on apprend le discours de sa méthode :

guetter évidemment, attendre bien sûr, mais surtout enlever du cadre, se débarrasser de tout ce qui ne doit pas y être (une voiture qui traverse, un passant qui n’en finit pas de passer). une formidable leçon de simplicité dont on découvre qu’elle fut au fil du temps, (premiers travaux remarqués en 1960) travaillée par un souci permanent de lâcher les chevaux du désir tout en les domestiquant.démonstration dans un des premiers films de depardon, tourné dans les rues de Paris. en plans-séquences, il file le train des inconnus, tangue, ballote, se laisse emporter par la foule comme dans la chanson de Piaf. jusqu’à cet épatant point de fixation : une jolie fille, qu’il encadre de la tête aux pieds. Filmer comme on drague, un beau programme pour un cinéaste. mais le dragueur d’images n’est pas un prédateur.Parfum. Quand il photographie des espaces banals (un resto-grill, la boutique d’un coiffeur, une campagne vallonnée), ce n’est jamais pour s’adonner à la signifiance de l’insignifiant, idéologie qui, hélas, fait

florès dans la photographie contemporaine, ni surtout pour ricaner de la misère pittoresque des pauvres gens. depardon ne prend jamais l’attitude de l’altitude, c’est à hauteur d’homme qu’il photographie et filme.ce Journal de France n’a rien d’une autobiographie, l’épanchement n’étant guère le genre de la maison, et depardon ne nous l’envoie pas dire quand, dégainant son leica, il “fusille” celui qui le cadre (Pascal Poucet). “Voilà, c’est fait”, murmure-t-il.Journal de France est un journal extime, un découpage d’informations, brèves ou stories, qui donnent des nouvelles du monde, mine de rien, depuis plus de cinquante ans. (...)Qu’est-ce qui fait toujours courir raymond depardon, dont claudine nougaret confie en voix off qu’on ne sait jamais où il est ? les paysages, les visages. le festival des visages, la symphonie des paysages. les visages comme des paysages.

Gérard lefortlibération

22 mai 2012

journAl de FrAnceFrance - 2012

Réalisation :Claudine NougaretRaymond DepardonPhotographie :Raymond DepardonMontage :Simon Jacquet

Durée : 1h40

Sélection officielleséance spéciale,Cannes 2012

Mer 13/06 : 16h . 18h . 20hJeu 14/06 : 16h . 18h . 20hVen 15/06 : 19h . 21hSam 16/06 : 20h . 22hDim 17/06 : 16h . 18h . 20hLun 18/06 : 16h . 18h . 20hMar 19/06 : 16h . 18h . 20hJeu 21/06 : 16h . 18h . 20hVen 22/06 : 19hSam 23/06 : 18hDim 24/06 : 16h . 20hLun 25/06 : 14h . 18hMar 26/06 : 14h . 16h . 20h

l Un documentaire rare sur un personnage aussi public que secret. (...) Avec ce documentaire, robert b. Weide franchit le rideau de la dérision et parvient à nous faire découvrir autrement ce créateur infatigable. Tout en retraçant sa carrière, de ses débuts comme auteur de sketches à ses derniers films “européens”, Weide mène l’enquête et fait parler un nombre impressionnant de témoins privilégiés de chaque époque. et Woody Allen lui-même se révèle moins torturé que son double public, plus apaisé qu’il y a quelques années. il nous dévoile son mode de vie étonnamment simple, n’éludant aucun sujet, de sa relation compliquée aux femmes à son opinion incertaine de la valeur de son oeuvre. Sans cesse confronté au miroir des autres témoignages, il évoque ce sentiment d’imposture qui l’a travaillé un temps quand il est progressivement passé du statut de gagman à celui d’auteur à part entière. Statut aujourd’hui incontestable, ce que confirme à chaque image ce documentaire, qui possède au passage une autre vertu : celle de servir d’oeuvre salutaire de réconciliation pour ceux que l’auteur américain avait pu irriter.

emmanuel ciroddeStudio ciné live

19 mai 2012

EntrEtiEn avEc robErt b. WEiDE

Que représentent pour vous le cinéma et la personnalité de Woody allen ?lorsque j’avais 16 ou 17 ans, j’ai assisté à l’avant-première de Annie Hall à los Angeles. je n’oublierai jamais l’électricité qu’il y avait dans l’air, ce soir-là. c’était comme dans un rêve : tout fonctionnait, les blagues déclenchaient les fous rires dès le début du film. la réaction du public était hallucinante. ce film a changé les règles du jeu.

Woody Allen a toujours fait partie de mon Panthéon personnel, avec les marx brothers, Kurt Vonnegut et lenny bruce. ils sont tous devenus le sujet de mes documentaires parce qu’ils ont d’une certaine façon influencé ma vision du monde et mon approche du cinéma. il y a aussi beaucoup de liens entre Woody Allen et larry david, dont j’ai produit Larry et son nombril :ils viennent tous les deux de brooklyn et je pense que nous sommes tous les trois des juifs névrosés.

comment définiriez-vous le processus créatif propre à Woody allen ?A 75 ans, il continue de réaliser un film par an, ce qui est particulièrement inhabituel. dès qu’un film sort, il tourne déjà le suivant. Woody Allen est très cadré. il écrit un scénario, le confie à son producteur délégué qui établit le budget, et entre en tournage. j’admire cette façon de travailler. Vous vous rendez compte : il fait trois films le temps que j’en achève un !jusqu’à Stardust Memories, Woody était un “golden boy” qui ne se trompait jamais et enchaînait les succès. Stardust Memories a été la première faille dans sa cuirasse mais même alors, il a continué son chemin... il dit avoir connu pas mal d’heureuses coïncidences et s’estime "chanceux". encore une fois, il se déprécie en pensant qu’il n’est pas un grand mais juste un type qui se débrouille et retombe sur ses pieds.Pour la plupart des autres réalisateurs, le succès d’un film affecte leur capacité à passer au suivant. Woody Allen ne fonctionne pas comme cela : quand un film sort, il est déjà sur le suivant, ce qu’il peut se permettre parce que beaucoup de gens rêvent de travailler avec lui. Pour Woody Allen, tout relève du hasard et il continuera à tourner tant qu’il trouvera des financiers, des studios pour sortir ses films et assez de spectateurs pour venir les voir.

Etait-ce facile d’accéder à l’intimité de Woody allen, notamment filmer chez lui, où il écrit tous ses scénarios ?c’était très facile de travailler avec lui. beaucoup de gens prennent des précautions en sa présence, ils font preuve de révérence alors que si vous l’attaquez un peu et le titillez, il a du répondant.j’ai fait les premières interviews dans une salle de projection, à son bureau, mais le décor était vraiment terne. la parole de Woody a beau être essentielle, je ne voulais pas passer tout mon temps dans cet endroit laid. même s’il était réticent, nous avons déambulé dans brooklyn et sur les lieux de son enfance qu’il avait filmés dans Annie Hall, puis j’ai fini par lui demander si nous pouvions tourner chez lui. il a accepté et cela donne ce joli plan, où l’on voit derrière lui la neige tomber par la fenêtre. lorsque je lui ai demandé si je pouvais voir l’endroit où il travaille, il n’a pas hésité une seconde.en définitive, Woody Allen n’aime pas se mettre en avant : cela explique aussi pourquoi il n’est jamais allé aux oscars lorsqu’il était nommé ou a refusé le prix de l’American Film institute. il ne supporte pas que l’on fasse des histoires à son propos. cependant, une fois qu’il a accepté d’être filmé, une partie de lui savait que le résultat ne serait pas satisfaisant s’il ne se montrait pas disponible. en me donnant tout ce dont j’avais besoin, à commencer par lui-même, Woody Allen pouvait imaginer que le résultat serait pertinent. dans un documentaire, comme en fiction, le sujet/l’acteur doit s’en remettre au réalisateur et surmonter l’anxiété quant à la manière dont il va être montré à l’écran.

Woody Allen A documenTAryEtats-Unis - 2011

Réalisation, scénario :Robert B. WeideMontage :Robert B. WeideKaroliina TuovinenMusique :Paul Cantelon

avec :Woody AllenPenélope CruzScarlett JohanssonSean PennNaomi Watts

Durée : 1h53

Cannes Classicfestival de Cannes 2012

Mer 20/06 : 18hJeu 21/06 : 20hVen 22/06 : 17h . 19h . 21hSam 23/06 : 22hDim 24/06 : 18h . 20hLun 25/06 : 16h . 20hMar 26/06 : 16h

Sur une île de la lagune vénitienne, un pêcheur fait la connaissance d’une jeune chinoise récemment immigrée. Une douce ami-tié naît peu à peu entre ces deux êtres que tout semble séparer. Mais leurs sentiments dérangent deux communautés qui se rejettent : Italiens et Chinois voient d’un mau-vais oeil leur complicité naissante...

a l’origine.l le point de départ de ce film est un visage, celui d’une jeune femme qui pourrait être Shun li. c’était dans une “osteria” vénitienne, le genre d’endroit fréquenté par les pêcheurs du coin depuis des générations. le souvenir de ce visage, tellement incongru et étranger à ces lieux patinés par les années, ne m’a plus quitté. en observant cette jeune femme, son passé, son histoire, le chemin qu’elle avait emprunté jusque-là… tout devenait source de fiction. Quel genre de relations aurait-elle pu nouer dans une région comme la mienne, si peu habituée aux changements ?

identité culturelle.l l’idée de ce film naît également de deux exigences, d’une part, celle de parler de la relation entre l’individu et l’identité culturelle, d’autre part, l’envie de raconter deux lieux et deux mondes emblématiques de l’italie actuelle que sont les banlieues multiethniques romaines et vénitiennes.

Multiculturalisme.l je pense que les banlieues romaines représentent aujourd’hui l’un des laboratoires européens les plus intenses du dialogue interculturel, et ce d’une manière très différente des autres capitales européennes. cela est dû essentiellement à deux facteurs : l’italie est devenu un pays d’immigration sans avoir résolu son grave problème de pauvreté, et c’est un pays qui n’a pas un passé colonial comparable à celui d’autres nations européennes

à forte immigration. dans de nombreuses régions pauvres d’italie, et dans les banlieues de rome en particulier, se sont créés une multiculturalité très variée et un dialogue, certes pas simple, mais intense entre les différentes cultures étrangères et les italiens d’origine. cette situation crée des espaces cachés, mais non conflictuels, d’illégalité ou de para-légalité au coeur même de quartiers populaires tels que Pigneto et Torpignattara. les ateliers textiles ou artisanaux organisés par la communauté chinoise en sont des exemples types.la Vénétie est passée en très peu de temps de terre d’émigration en terre d’immigration : les immigrés qui vivent et travaillent en Vénétie sont aujourd’hui presque un million, encouragés par les bonnes conditions économiques de la région, mais desservis aussi par une certaine fermeture de la part d’une société opulente et peu cosmopolite.

Une petite venise.l chioggia est une petite Venise sans touristes, une bourgade de la lagune vénitienne d’une beauté noble et magique, avec ses barques, ses cabanons et ses îles. en même temps, comme toutes les villes d’italie refermées sur elles même, chioggia est dotée d’une forte identité sociale et territoriale.

La rencontrede deux mondes en crise.l Au fond, La Petite Venise est le lieu imaginaire - mais absolument réaliste - de la rencontre de deux mondes en crise : le monde de ceux qui sont contraints ou qui ont choisi d’abandonner leurs

racines, et le monde de ceux qui voient leurs racines se transformer profondément, jusqu’à disparaître.deux mondes qui découvrentsoudain, dans la richesse d’un dialogue presque impossible, une voie pour retrouver une dignité, et surtout un échange avec l’autre. ces deux mondes se jaugent et comprennent qu’ils ont le même pro-blème ; en se confiant davantage, ils essayent de se sauver mutuellement.un salut presque onirique, rendu possible également par le charme d’un lieu, la lagune vénitienne au sud de Venise, un lieu qui n’a presque jamais été raconté par le cinéma italien et européen.

Du documentaireà la fiction.l je n’ai pas fait d’école de cinéma et j’ai d’ailleurs longuement hésité entre devenir cinéaste plutôt qu’être chercheur à l’uni-versité… mes deux parcours professionnels sont liés par le désir profond de raconter la vie et l’histoire des migrants. Alors j’ai commencé à voyager dans des directions opposées, en europe d’est en ouest, des balkans jusqu’en Afrique. j’avais toujours une caméra avec moi et j’ai commencé à réaliser mes premiers documentaires. je n’ai jamais eu d’intérêt particulier pour l’immigration chinoise, jusqu’à ce que je rencontre la vraie Shun li dans le café de chioggia, là, j’ai compris que son histoire était celle que je souhaitais raconter. le cinéma est mon arme pour dénoncer, même s’il m’aide à rêver aussi bien sûr...

Andre Segre

lA PeTiTe VeniSeFrance, Italie - 2011

Réalisation :Andrea SegreScénario :Marco PettenelloAndrea SegrePhotographie :Luca BigazziMontage :Sara ZavariseMusique :François Couturier

avec :Zhao TaoRade SherbedgiaGiuseppe BattistonMarco PaoliniRoberto Citran

Durée : 1h38

Sélection officielle,Mostra de Venise 2011

Mention spéciale du Jury,Festival de Reykjavik

Prix Satyajit Ray,Festival du film de Londres

Prix Eurimages,Festival de Séville

Mer 20/06 : 20hJeu 21/06 : 16h . 18hVen 22/06 : 17h . 21hSam 23/06 : 20hDim 24/06 : 14h . 18hLun 25/06 : 16h . 20hMar 26/06 : 14h . 18h . 20h

Dans la banlieue de Tokyo, sous le plancher d’une vieille maison perdue au cœur d’un immense jardin, la minuscule Arrietty vit en secret avec sa famille. Ce sont des Chapardeurs. Arrietty connaît les règles : on n’emprunte que ce dont on a besoin, en tellement petite quantité que les habitants de la maison ne s’en aperçoivent pas. Plus important encore, on se méfie du chat, des rats, et interdiction absolue d’être vus par les humains...

l on peut parier que si Arrietty avait été signé Hayao miyazaki, le film aurait été jugé à l’aune de l’oeuvre du maître japonais de l’animation : on aurait comparé son héroïne à nausicaa ou chihiro, retrouvé la nostalgie de la nature japonaise qui baignait Mon voisin Totoro, relevé ce goût pour la littérature enfantine britannique qui l’avait incité à réaliser Le Château ambulant. reste qu’Arrietty, le petit monde des chapardeurs, inspiré d’une série de romans de l’Anglaise mary norton, est bien le premier long-métrage d’Hiromasa yonebayashi, jusqu’ici animateur au Studio Ghibli. (...)Peu importe, finalement, la grâce est là et l’on retrouve cette faculté qu’ont les films Ghibli a vous envelopper dans un monde rêvé dont chaque détail prend une réalité qui s’imprime plus profondément que la vraie. (...)la qualité de l’animation est irréprochable, la formidable énergie mobilisée est principalement dirigée vers la mise en scène de la nature - le bruissement des feuillages, les herbes qui bougent au passage des petites créatures. mais ce luxe graphique ne va jamais jusqu’à entraver la fluidité du récit et des mouvements, et Arrietty reste de bout en bout un enchantement.

Thomas Sotinelle monde

11 janvier 2011

ArrieTTy, le PeTiT monde deS cHAPArdeurSJapon - 2010

Réalisation :Hiromasa YonebayashiScénario :Hayao MiyazakiKeiko Niwad’après les chapardeurs de Mary NortonMusique :Cécile CorbelSimon Caby

Durée : 1h34

à partir de 6 ans

Mer 20/06 : 16hSam 23/06 : 16hDim 24/06 : 14h . 16hLun 25/06 : 14h . 18hMar 26/06 : 18h

LES SorcièrESde Elisabeth HobbsEcosse, 2002,aquarelle animéedirectement sous la caméra, 7mn

l en 1590, le roi d’ecosse james Vi a une peur bleue des sorcières qu’il soupçonne de vouloir le chasser du trône. dans un village, trois marchandes de poissons, pensant être chassées comme sorcières, manigancent un plan pour éviter d’être démasquées.

deS roiS Qui VoulAienT PluS Qu’une couronneProgrammede 3 courts-métrages d’animation.

Perdus loinde leur royaume, menacéspar des sorcières ou tout simplement partis sans donner d’explication...ces rois n’ont vraiment pas la vie facile.Des histoires riches en couleurs racontées dans des techniques d’animation étonnantes...

Durée : 42mn

à partir de 3 ans

Mer 13/06 : 15hDim 17/06 : 16h . 17h

LE roiQUi voULait PLUSQU’UnE coUronnEde Randall Meyerset Anita KilliNorvège, 1999,animation multiplane en éléments découpés, 30mn

l le roi a disparu ! le commandant, le lieu-tenant et le majordome fouillent alors le château de fond en comble. ils trouvent finalement le bouffon dans l’armoire qui leur propose de partir à la recherche d’un nouveau roi. ils auront bien du mal à le choisir parmi tous les drôles de personnages qu’ils croiseront en chemin...

arthUrde Guionne LeroyBelgique, 1998,pâte à modeler, 5mn

l le roi Arthur s’est perdu, son cheval s’est enfui, le voilà seul. Pire, voilà que tout ce qui l’entoure prend vie et se ligue contre lui ! ou est-ce juste une apparence...

Supplément mensuel du magazine du Moulin du roc, Scène nationale de niort.9 boulevard Main . 79 000 niorttel : 05 49 77 32 30internet : http://www.moulinduroc.asso.frcourriel : [email protected]

achevé d’imprimer sur les presses de l’imprimerie nouvelle Sté angevin à niort sur papier consort royal Silk 135 g. en caractère baskerville, en 5000 exemplaires. conception graphique-réalisation : Sylvie bourdin. rédaction et choix des textes : Jacques Morel, Marc Lanel. Directeur de la publication : bernard bonnet.

La salle de cinéma du Moulin du roc est adhérente àl’a.c.o.r. (association des cinémas de l’ouest pour la recherche),

au Groupement national des cinémas de recherche,et à l’a.f.c.a.E. (association française des cinémas d’art et d’Essai).

Du dimanche 24 au mercredi 27 juin, à toutes les séances,pour l’achat d’une première place au tarif en vigueur de la séance,

un Bracelet Fête du Cinéma vous est remis.Il vous permet d’obtenir vos billets au tarif exceptionnel de 2,50 euros la séance,

dans la limite d’une entrée par séance et par Bracelet,dans tous les cinémas participants et pendant toute la durée de la Fête du Cinéma.

JUin16h 18h 20h 22h

PeTiTe SAlle GrAnde SAlle PeTiTe SAlle GrAnde SAlle PeTiTe SAlle GrAnde SAlle PeTiTe SAlle GrAnde SAlle

MERCREDI 6 Les femmes du bus 678 chercher le garçon

JEUDI 7 chercher le garçon

15h30 : 7 jours ...

chercher le garçon

17h45 : 7 jours ...

Les femmesdu bus 678

7 jours à La havane

VENDREDI 8 17h :Les femmes du bus 678

19h :chercher le garçon

19h : 7 jours ...

21h :Les femmes ....

21h15 : 7 jours ...

SAMEDI 9Les femmes du bus 678 7 jours à La havane 20h15 :

7 jours à La havane

DIMANCHE 10chercher le garçon 7 jours à

La havane18h15 :

Les femmes ....20h15 :

chercher ...20h15 :

Les femmes ....

LUNDI 11 7 jours à La havane

Les femmesdu bus 678

18h30 :chercher ...

Les femmesdu bus 678

chercher le garçon

Les femmesdu bus 678

MARDI 12 15h30 : 7 jours à La havane Les femmes du bus 678 7 jours à La havane

MERCREDI 13 15h : Des rois qui voulaient ....16h : Journal de france Journal de france Journal de france

JEUDI 14Journal de france Journal de france Journal de france

VENDREDI 15 19h :Journal de france

21h :Journal de france

SAMEDI 16Journal de france Journal de france

DIMANCHE 17 16h, 17h :Des rois qui ...

Journalde france Journal de france Journal de france

LUNDI 18Journal de france Journal de france Journal de france

MARDI 19Journal de france Journal de france Journal de france

MERCREDI 20arrietty Woody allen a documentary La Petite venise

JEUDI 21 La Petite venise

Journalde france

La Petite venise

Journalde france

Woodyallen ...

Journalde france

VENDREDI 22 17h :Woody allen ...

17h :La Petite venise

19h :Woody allen ...

19h :Journal

de france21h :

Woody allen ...21h :

La Petite venise

SAMEDI 23arrietty Journal de france La Petite venise Woody allen a documentary

14h 16h 18h 20h

DIMANCHE 24arrietty La Petite

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MARDI 26 La Petite venise

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i.S.S.n.1161 - 7799 . licences spectacles n°1-19495/2-19496/3-19497