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.05 .06 .07 JARDINONS NATURE Texte : Collectif COE Comité d’orientation et d’éthique Crédit photos : Stocklib, Jardinot Conception : MNID : My Name Is Design ® www.mnid.fr Impression : Rivet Presse Editions 24 rue Claude Henri Gorceix, 87022 Limoges cedex 9 Reproduction interdite sans autorisation de JARDINOT - Réédition de 2016 pour JARDINOT. La plus grande partie de cette eau est transpirée par les feuilles, sous forme de vapeur d’eau au moyen de multiples petits orifices : les stomates. Ce phénomène s’appelle « la transpiration » La transpiration de la plante et l’évaporation de l’eau du sol se déroulent en per- manence simultanément. L’addition de ces deux phénomènes qui épuise progres- sivement la réserve d’eau du sol est dénommée « EvapoTransPiration (ETP)». La quantité d’eau retenue par le sol à disposition de la plante dépend de différents facteurs : la texture du sol, en particulier sa granulométrie : c’est à dire la proportion d’éléments fins ou plus ou moins grossiers (argileux, limoneux, sablonneux, caillouteux,...) la nature du sous-sol (sous la couche de terre cultivable : imperméable, ro- cheux, calcaire, siliceux,...) la structure du sol, c’est à dire la façon dont les composants du sol sont organisés entre eux : le taux d’humus. le volume du sol potentiellement prospecté par les racines. L’eau contenue dans le sol, au fur et à mesure de son épuisement par l’ETP deviendra de moins en moins disponible et nécessitera pour la plante une dé- pense d’énergie croissante. Deux niveaux peuvent être distingués : la Capacité de Rétention (CR) qui se définit comme étant la quantité totale d’eau que le sol peut retenir pour un volume donné (exemple 1 m2 de super- ficie et 0,30m de profondeur). La Réserve Utile (RU) quantité d’eau utilisable par la plante par rapport à la capacité totale d’eau retenue dans le sol (CR). Selon la nature du sol, une fraction, plus ou moins importante de cette ré- serve utile est appelé Réserve Facilement Utilisable par la plante (RFU). Cette fraction nécessitera de la part de la plante une faible dépense d’énergie. Au-delà de cette fraction facilement utilisable, la plante devra dépenser de plus en plus d’énergie pour extraire l’eau du sol. Ce système s’active d’avantage en cas de forte chaleur et de faible hygromé- trie. Chaque plante possède son propre système de régulation pour réduire le transfert de l’eau des racines vers les feuilles et des feuilles vers l’extérieur en refermant plus ou moins ses stomates (les pores des feuilles) selon le même principe que la transpiration humaine. Le volume de sol prospecté par les racines dépend de l’espèce de plantes cultivées, ainsi que des conditions climatiques, de la structure et profondeur du sol. Certaines espèces possèdent un enracinement ramifié et souvent superficiel. D’autres espèces possèdent un enracinement pivotant et géné- ralement plus profond. BIEN MAÎTRISER L’ARROSAGE FICHE N°15 point information POUR CONNAÎTRE LA CONSOMMATION EN EAU DES PLANTES, LE JARDINIER DISPOSE DE DEUX MOYENS : - Un moyen d’évaluation théorique des besoins, par le suivi de l’ETP indiquée sur les sites de la météo agricole la plus proche du lieu où est situé le jardin. L’ETP journalière indique la quantité d’eau potentiellement évapotranspirée par une plante adulte. Comme pour la pluviométrie, cette quantité d’eau s’exprime en mm, sachant que 1mm sur 1m² est égal à 1 l d’eau. En été, en région centre France, l’ETP journalière peut atteindre 6 mm soit l’équivalent de 6 litres d’eau par m2 - Un moyen d’observation visuelle et tactile de son sol en profondeur par des sondages en divers points de la culture. La bonne conduite de cette observation nécessite de la part du jardinier une bonne connaissance de son sol et un peu d’expérience. Cette démarche est indispensable pour connaître et prendre en compte l’efficacité d’une pluie ou d’un arrosage Au-delà de ces différences liées à la nature des plantes, le jardinier, en ralentis- sant la fréquence d’arrosage de ses plantes, peut aussi favoriser l’enracine- ment de celles-ci en profondeur, quelle que soit l’espèce, et ainsi augmenter la taille du réservoir en eau du sol disponible pour la plante. Il est également possible de réduire l’évaporation du sol en le recouvrant par- tiellement par de la paille, du mulch ou du BRF (Bois Raméal Fragmenté). L’usage de l’irrigation localisée aussi appelée « irrigation goutte à goutte » est un bon moyen pour réduire la consommation d’eau en l’apportant, en conti- nu, au pied des plantes.. Pour arroser à bon escient, la connaissance de la quantité d’eau apportée, en plein air, par les pluies est indispensable Cette connaissance est apportée par la lecture du pluviomètre L’emplacement de celui ci dans le jardin doit être judicieusement choisi pour avoir une bonne représentativité de la quantité de pluie réellement tombée sur le jardin. Il sera placé de préférence sur un lieu de passage (pour faciliter la lecture) bien dégagé sans murs ni arbres à proximité. La connaissance la plus précise possible de la quantité d’eau apportée par l’ir- rigation est également nécessaire. Cette mesure peut s’obtenir par la connais- sance de la quantité d’eau (en l) débité par unité de temps (en mn). Un pluviomètre au jardin est essentiel pour maîtriser son arrosage 9 quai de Seine 93580 Saint Ouen Cedex Stomate et cellules d’une feuille vues au microscope

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.05 .06 .07JARDINONS NATURE

Texte : Collectif COEComité d’orientation

et d’éthique

Crédit photos :Stocklib,Jardinot

Conception :MNID : My Name Is Design®

www.mnid.fr

Impression : Rivet Presse Editions

24 rue Claude Henri Gorceix, 87022 Limoges cedex 9

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La plus grande partie de cette eau est transpirée par les feuilles, sous forme de vapeur d’eau au moyen de multiples petits orifi ces : les stomates. Ce phénomène s’appelle « la transpiration » La transpiration de la plante et l’évaporation de l’eau du sol se déroulent en per-manence simultanément. L’addition de ces deux phénomènes qui épuise progres-sivement la réserve d’eau du sol est dénommée « EvapoTransPiration (ETP)».

La quantité d’eau retenue par le sol à disposition de la plante dépend de diff érents facteurs :• la texture du sol, en particulier sa granulométrie : c’est à dire la proportion

d’éléments fi ns ou plus ou moins grossiers (argileux, limoneux, sablonneux, caillouteux,...)

• la nature du sous-sol (sous la couche de terre cultivable : imperméable, ro-cheux, calcaire, siliceux,...)

• la structure du sol, c’est à dire la façon dont les composants du sol sont organisés entre eux :

• le taux d’humus.• le volume du sol potentiellement prospecté par les racines.

L’eau contenue dans le sol, au fur et à mesure de son épuisement par l’ETP deviendra de moins en moins disponible et nécessitera pour la plante une dé-pense d’énergie croissante. Deux niveaux peuvent être distingués :• la Capacité de Rétention (CR) qui se défi nit comme étant la quantité totale

d’eau que le sol peut retenir pour un volume donné (exemple 1 m2 de super-fi cie et 0,30m de profondeur).

• La Réserve Utile (RU) quantité d’eau utilisable par la plante par rapport à la capacité totale d’eau retenue dans le sol (CR).

Selon la nature du sol, une fraction, plus ou moins importante de cette ré-serve utile est appelé Réserve Facilement Utilisable par la plante (RFU). Cette fraction nécessitera de la part de la plante une faible dépense d’énergie. Au-delà de cette fraction facilement utilisable, la plante devra dépenser de plus en plus d’énergie pour extraire l’eau du sol.

Ce système s’active d’avantage en cas de forte chaleur et de faible hygromé-trie. Chaque plante possède son propre système de régulation pour réduire le transfert de l’eau des racines vers les feuilles et des feuilles vers l’extérieur en refermant plus ou moins ses stomates (les pores des feuilles) selon le même principe que la transpiration humaine.

Le volume de sol prospecté par les racines dépend de l’espèce de plantes cultivées, ainsi que des conditions climatiques, de la structure et profondeur du sol. Certaines espèces possèdent un enracinement ramifi é et souvent superfi ciel. D’autres espèces possèdent un enracinement pivotant et géné-ralement plus profond.

BIEN MAÎTRISER L’ARROSAGE

FICHE N°15

point informationPOUR CONNAÎTRE LA CONSOMMATION EN EAU DES PLANTES,

LE JARDINIER DISPOSE DE DEUX MOYENS :

- Un moyen d’évaluation théorique des besoins, par le suivi de l’ETP indiquée sur les sites de la météo agricole la plus proche du lieu où est situé le jardin. L’ETP journalière indique la quantité d’eau potentiellement évapotranspirée par une plante adulte.Comme pour la pluviométrie, cette quantité d’eau s’exprime en mm, sachant que 1mm sur 1m² est égal à 1 l d’eau.En été, en région centre France, l’ETP journalière peut atteindre 6 mm soit l’équivalent de 6 litres d’eau par m2

- Un moyen d’observation visuelle et tactile de son sol en profondeur par des sondages en divers points de la culture. La bonne conduite de cette observation nécessite de la part du jardinier une bonne connaissance de son sol et un peu d’expérience.

Cette démarche est indispensable pour connaître et prendre en compte l’effi cacité d’une pluie ou d’un arrosage

Au-delà de ces diff érences liées à la nature des plantes, le jardinier, en ralentis-sant la fréquence d’arrosage de ses plantes, peut aussi favoriser l’enracine-ment de celles-ci en profondeur, quelle que soit l’espèce, et ainsi augmenter la taille du réservoir en eau du sol disponible pour la plante.

Il est également possible de réduire l’évaporation du sol en le recouvrant par-tiellement par de la paille, du mulch ou du BRF (Bois Raméal Fragmenté).L’usage de l’irrigation localisée aussi appelée « irrigation goutte à goutte » est un bon moyen pour réduire la consommation d’eau en l’apportant, en conti-nu, au pied des plantes..

Pour arroser à bon escient, la connaissance de la quantité d’eau apportée, en plein air, par les pluies est indispensable

Cette connaissance est apportée par la lecture du pluviomètre

L’emplacement de celui ci dans le jardin doit être judicieusement choisi pour avoir une bonne représentativité de la quantité de pluie réellement tombée sur le jardin. Il sera placé de préférence sur un lieu de passage (pour faciliter la lecture) bien dégagé sans murs ni arbres à proximité.La connaissance la plus précise possible de la quantité d’eau apportée par l’ir-rigation est également nécessaire. Cette mesure peut s’obtenir par la connais-sance de la quantité d’eau (en l) débité par unité de temps (en mn).

Un pluviomètre au jardin est essentiel pour maîtriser son arrosage

9 quai de Seine93580 Saint Ouen Cedex

Stomate et cellules d’une feuille vues au microscope

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Un bon paillage remplace le binage et presque tout arrosage

Planter au bon moment et semer dans les meilleures conditions selon les es-pèces cultivées, la précocité des variétés choisies, et selon la météo (tempéra-ture et pluviométrie). La période la plus délicate pour les plantes est celle qui va de la germination (quand la graine semée démarre) à la plantule (quand elle a constitué un système racinaire suffi sant pour s’approvisionner elle même). Pendant cette période, il peut être utile d’arroser très fréquemment pour maintenir le sol constamment humide autour de la graine sans la noyer car les racines respirent aussi, et l’air doit pouvoir circuler dans le sol.

Pailler limite l’évaporation, garde le sol humide en été et évite le développement des herbes indésirables. Le paillage devrait être systématiquement utilisé par les jardiniers amateurs. En adaptant l’adage ci-dessus, on peut dire « un bon pail-lage remplace le binage et presque tout arrosage » En début et fi n de saison et en fonction des températures, les tunnels ou les cônes maintiennent l’humidité de l’air et limitent l’évaporation du sol.Arroser au bon moment, consulter la météo, ne pas arroser en cours de journée (de préférence au petit matin en demi-saison, juste avant le coucher du soleil en été). Verser l’eau au sol, autour du pied des plantes en évitant d’humidifi er le feuillage afi n de réduire les risques de développement de maladies fongiques (champi-gnons).

L’article 5 de notre charte « du jardinage Eco responsable » préconise une gestion économe et équilibrée des ressources en eau. Petit tour d’horizon pour ne pas gaspiller.

Pour sa croissance, une plante puise dans le sol les éléments nutritifs et l’eau dont elle a besoin pour véhiculer ces éléments. Afi n de limiter la consommation d’eau, l’idéal serait de réussir à avoir un jardin le moins exigeant possible qui pourrait se contenter des apports naturels comme les précipitations et l’humi-dité de l’air.En conséquence le jardinier doit adapter les fréquences et les quantités d’arro-sage en fonction des besoins des diff érentes plantes cultivées.Selon la zone climatique et la nature du sol, prévoir des végétaux adaptés. Pré-férer des végétaux sobres et positionner les végétaux les plus consommateurs dans les endroits humides.

Travailler le sol en profondeur avant les plantations ; un bon enracinement en-trainera une meilleure résistance à la sècheresse. En cours de végétation et tout au long des cultures, au potager comme au jardin d’ornement, biner et sarcler fréquemment. Comme tous les jardiniers le savent, « un bon binage vaut deux ar-rosages » car cela supprime la concurrence des herbes indésirables consomma-trices d’eau et, en émiettant la croûte superfi cielle, limite l’évaporation de surface.

OBSERVER ET COMPRENDRE LE COMPORTEMENT DES PLANTES.Une plante qui fane en pleine chaleur ne manque pas d’eau mais elle lutte nor-malement contre la déshydratation en réduisant sa transpiration.Une plante qui est fl étrie au lever du jour est une plante qui manque d’eau. Sans apport d’eau, elle est en danger de dépérissement. Attention également aux excès d’eau.Adapter vos arrosages au type de sol. Abondamment une fois par semaine en sol argileux, peu et souvent en sol sableux drainant.Récupérer l’eau de pluie mais aussi l’eau de lavage des légumes…

En conclusion, pour réduire votre facture et agir en faveur de l’environnement : choisissez les végétaux les mieux adaptés à votre région, semez ou plantez en période favorable, travaillez bien votre sol, arrosez uniquement quand cela est nécessaire, au bon endroit et au bon moment, observez le comportement de vos plantes, utilisez abondamment le paillage, et récupérez les eaux de pluie.

PLUIE

Transpiration

Evaporation

Adaptez les fréquences et quantités d’arrosage en fonction des besoins de la plante cultivée

Sarcler

L’EAU ET LA PLANTE : QUELQUES RAPPELS POUR MIEUX COMPRENDRE ET AGIRL’eau puisée dans le sol chargée de sels minéraux est absorbée en partie par les racines, puis elle transite dans les vaisseaux de la plante vers les feuilles. Une partie de cette eau demeure dans les tissus de tous les organes de la plante dont elle est le constituant majeur. (Les feuilles sont constituées de 90% à 95% d’eau).

Biner

De la germination à la plantule

Récupérateur d’eau de pluie