03.CAPITULO 3 (franc”s)

3

COMMENT ORGANISER LES SÉANCESD’ENTRAÎNEMENT

Jose María Buceta

3.1. LES CARACTÉRISTIQUES PRINCIPALES DES SÉANCESD’ENTRAÎNEMENT

• Les étapes d’une séance d’entraînement

• Les objectifs d’une séance d’entraînement

• Le contenu et les exercices

• Les routines de travail

3.2. LES PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DES EXERCICESD’ENTRAÎNEMENT

• Expliquer l’objectif des exercices

• Contrôler les stimuli antérieurs

• Des exercices à structure simple

• Des règles de travail spécifiques

• Des exercices variés

• Des exercices apparentés

• Des exercices compétitifs

• Des exercices amusants

• La durée des exercices

• L’intensité d’attention pendant les exercices

• La participation des joueurs

• Des exercices de test

3.3. L’ÉVALUATION DES SÉANCES D’ENTRAÎNEMENT

3.1. LES CARACTÉRISTIQUES PRINCIPALES DES SÉANCESD’ENTRAÎNEMENT

Après avoir planifié toute la saison, les mésocycles et les microcycles, l’en-traîneur doit organiser chaque séance d’entraînement.

Il devrait le faire en tenant compte de la durée, de la charge du travail phy-sique et de la pression psychologique. Il doit définir les objectifs, les contenus etles exercices de la séance selon le calendrier en répartissant les exercices tout aulong du temps disponible. (cf. tableau 8)

Les étapes d’une séance d’entraînement

En général, une séance d’entraînement devrait être divisée en trois étapes :

• Tout d’abord, l’objectif est de préparer progressivement les joueurs à être au mieuxde leur forme physique et mentale vers le milieu de l’entraînement. Il faut pré-voir les exercices d’échauffement sans balle comme courir, s’étirer, etc. et desexercices simples avec la balle (une pression physique et psychologique faible)qui requièrent progressivement plus de concentration et d’effort physique.

• L’entraîneur devrait ensuite introduire les principaux contenus de la séance,ceux qui requièrent un effort physique et psychique plus élevé en combinantdes exercices d’une intensité plus ou moins importante (physiquement etpsychologiquement parlant) selon la proportion qu’il considérera adéquate.

• Dans un troisième temps, l’entraîneur devrait réduire progressivement l’in-tensité physique et psychique, mais pas nécessairement en même temps. Dansla première partie de cette troisième étape, il devrait prévoir un exercicephysique intense qui requière peu de concentration (par exemple courir lelong du terrain pour améliorer la forme physique ou organiser un matchoù les joueurs sont libres de jouer comme ils veulent). L’entraîneur peutégalement chercher un exercice psychologiquement intense avec peu decharge physique (une compétition de tir, par exemple). Il serait bon de finirpar des exercices qui requièrent un faible effort physique ou mental, sur-tout des exercices d’étirement.

Exercices pratiques• Programmez une séance d’entraînement d’une heure et

quart pour une équipe de mini-basket.

• Programmez une séance d’entraînement d’une heure etdemie pour une équipe de 13 et 14 ans.

• Programmez une séance d’entraînement de deux heurespour une équipe de 15 à 18 ans.

84 BASKET-BALL POUR JEUNES JOUEURS

3. COMMENT ORGANISER LES SÉANCES D’ENTRAÎNEMENT 85

Tableau 8. Voici un exemple de fiche pour organiser des séances d’entraînement.

DATE : HEURE :

VOLUME : INTENSITÉ :

PRESSION PSYCHOLOGIQUE :

OBJECTIFS CONTENUS-EXERCICES

DÉFENSE

ATTAQUE

AUTRES

HORAIRE

COMMENTAIRE

Les objectifs d’une séance d’entraînement

L’entraîneur doit décider des objectifs principaux de la séance d’entraînementet, à partir de là, choisir le contenu à présenter et les exercices les plus appropriésen tenant compte du temps disponible ainsi que des pressions physiques et psy-chiques qu’il considère les plus appropriées à chaque étape.

Les objectifs de chaque séance ne doivent pas être nombreux, mais très clairs.On commet souvent les deux erreurs suivantes :

• essayer d’inclure trop de choses dans un seul entraînement

• l’entraîneur ne connaît pas exactement le but qu’il souhaite atteindre pen-dant les séances d’entraînement et lors de chaque exercice.

En général, les objectifs d’une séance d’entraînement se divisent en quatregrands blocs :

• l’apprentissage : l’objectif est que les joueurs apprennent ou per-fectionnent de nouvelles techniques ou des tactiques qu’ils ne maî-trisent pas encore, qu’il s’agisse de principes techniques (passer,dribbler, lancer, etc.) ou de décisions tactiques (1 contre 1, 2 contre2, 3 contre 3, etc.).

• la répétition : l’objectif est de revoir des techniques que les joueurspossèdent déjà pour les consolider, les perfectionner ou favoriser unchangement psychologique (des séries de 20 tirs ou courir et passerpendant 10 minutes).

• l’exposition à des conditions réelles de match : l’objectif est que lejoueur s’entraîne dans des conditions réelles de match (surtout desconditions stressantes) pour s’habituer à ces circonstances.

• la préparation spécifique pour un match : l’objectif est de préparerl’équipe pour affronter certains adversaires concrets qui présententdes difficultés précises.

• Les équipes de mini-basket devraient surtout apprendre des objectifs et, àun moindre degré, des objectifs à répétition. Il n’est pas recommandé deconsacrer du temps aux deux autres domaines.

• Pour les équipes de 13 à 14 ans, l’apprentissage et la répétition devraientégalement dominer, mais il n’est pas mauvais que les joueurs pratiquentdes techniques qu’ils dominent dans des conditions de match non stres-santes. Il n’est pas approprié à cet âge de consacrer les entraînements à pré-parer des matchs concrets.


• Pour des équipes de 15 à 18ans, l’apprentissage, la répéti-tion, l’exposition aux condi-tions réelles de match et la pré-paration spécifique pour unmatch devraient être savam-ment combinés.

Le contenu et les exercices

Le contenu présenté lors desséances d’entraînement devrait cor-respondre aux objectifs (perfectionnerles mouvements de jambes dans ladéfense 1 contre 1, répéter des passesdéjà connues, etc.) et aux critères men-tionnés dans le chapitre précédent.

L’entraîneur a en général raisonde combiner des objectifs d’attaque et de défense, mais il peut décider de mettrel’accent sur les uns ou sur les autres.

L’entraîneur devrait concevoir des exercices spécifiques pour travailler avectous les thèmes traités. Pour travailler la défense 1 contre 1, l’entraîneur devraitpenser à un exercice concret, à cet effet.

Les exercices sont essentiels pour les entraînements. Une séance composéede bons exercices bien coordonnés sera beaucoup plus positive pour les joueursqu’une séance comportant des exercices inappropriés et mal coordonnés.

Nous discuterons plus loin des principales caractéristiques des exercices d’en-traînement et nous donnerons des exemples, dans les chapitres correspondants,pour chaque groupe d’âge.

Les routines de travail

Les entraîneurs devraient établir des routines de travail et les communiqueraux joueurs. Ils devraient donc tenir compte d’aspects tels que :

• À quelle heure les enfants doivent-ils commencer l’entraînement? Quanddoivent-ils être habillés et prêts à commencer?

• Comment devrait commencer l’entraînement? L’entraîneur ira-t-il voir sesjoueurs dans le vestiaire avant qu’ils ne se retrouvent tous sur le terrain?Les joueurs doivent-ils sortir dès qu’ils sont prêts et commencer à s’entraî-ner seuls jusqu’à ce que l’entraîneur les appelle? Les joueurs doivent-ilsattendre sans rien faire sur le bord du terrain jusqu’à ce qu’on les appelle?


• Qui s’occupe du matériel nécessaire pour l’entraînement? Qui se chargedes ballons? Qui les ramasse après l’entraînement? Qui garde la clé du ves-tiaire? Qui est responsable du tableau?

• Que se passe-t-il si un enfant se blesse? Qui s’occupera de lui? Que doit-onfaire dans ce cas-là?

Les entraîneurs devraient également établir des règles simples lorsqu’ils par-lent aux joueurs pour que ces derniers leur prêtent attention.

* Par exemple : ils peuvent siffler une fois lorsqu’ils veulent que lesjoueurs arrêtent ce qu’ils font et lui prêtent attention et siffler deux foispour qu’ils s’approchent de lui.

* L’entraîneur devrait aussi établir que lorsqu’il parle aux joueurs,ces derniers ne doivent ni dribbler, ni attacher leurs lacets, ni papoterentre eux : ne rien faire d’autre que le regarder et prêter attention à cequ’il leur explique.

Cependant, pour s’assurer de l’attention des joueurs, l’entraîneur devrait êtreconcis et clair dans ses explications.

L’entraîneur devrait aussi prévoir toute une série d’autres circonstances etrègles internes comme demander la permission pour quitter l’entraînement (pouraller aux toilettes), ou à propos de leur tenue, s’ils peuvent s’asseoir entre les exer-cices ou aller boire de l’eau, les relations entre eux (il serait bon, par exemple, d’in-terdire aux enfants d’émettre des commentaires négatifs ou désobligeants sur lesautres), le comportement face à des visiteurs (les parents, amis, etc.) ou n’impor-te quel autre aspect qui contribue au bon fonctionnement d’une séance de travail.

Exercice pratique• Dressez une liste des routines de travail que vous considé-

rez intéressantes pour l’organisation des séances d’entraîne-ment de votre équipe.

3.2. LES PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DES EXERCICESD’ENTRAÎNEMENT

Expliquer l’objectif des exercices

Avant chaque exercice, l’entraîneur devrait expliquer brièvement à ses joueursles objectifs de l’exercice, ce qu’il souhaite exactement.


Il sera alors plus probable que lesjoueurs se concentrent sur ces objec-tifs et travaillent mieux. Si les objec-tifs sont attractifs et peuvent êtreatteints, les joueurs seront plus moti-vés et se concentreront mieux.

L’explication donnée devrait être trèsconcise. Les joueurs ne peuvent pasrester tranquilles un long moment àécouter l’entraîneur leur donner delongues explications. L’entraîneur nedoit que leur expliquer clairement etbrièvement en quoi consiste l’exerci-ce et ce qu’ils doivent faire.

Contrôler les stimuliantérieurs

Les stimuli antérieurs sont les sti-muli de l’exercice (la position sur leterrain, les joueurs qui participent, lespaniers, etc.). Pour capter l’attentiondes joueurs et obtenir les résultats escomptés lors de chaque exercice, l’entraîneurdoit d’abord s’assurer que tous les stimuli importants pour les objectifs sont dis-ponibles, il éliminera en outre ceux qui ne sont pas nécessaires. En général, moins ily aura de stimuli, plus la concentration sera élevée.

* Par exemple : il sera parfois bon de réduire les dimensions duterrain, de travailler en petits groupes de joueurs et de limiter lesactions permises.

Des exercices à structure simple

Les exercices à structure simple aident les joueurs à mieux se concentrer surles objectifs et le contenu de l’exercice. Les exercices à structure complexe forcentles enfants à consacrer une partie de leur attention à s’adapter à la structure, audétriment de la concentration sur les aspects clé.

* Par exemple : si le but est de s’exercer à tirer, un exercice simplepermettra aux joueurs de mieux se concentrer sur le lancer.


Exercice pratique• Choisissez un principe d’attaque et concevez un exercice

simple pour travailler cet aspect.

Des règles de travail spécifiques

On peut toujours compliquer un exercice, mais jamais trop, en ajoutant desrègles de travail qui permettent d’attirer l’attention des joueurs sur les objectifs.

* Par exemple : l’objectif est que le joueur dribble avec sa main laplus faible. On organise des matchs de 3 contre 3 sur un demi-terrain etle seul but est de dribbler avec la main la plus faible. Si le joueur dribbleavec la mauvaise main, la plus forte, son équipe perdra la balle (règlede travail). Les joueurs prêteront ainsi plus d’attention à l’objectif del’exercice qui est de dribbler uniquement avec la main la plus faible.

Exercice pratique• Choisissez un principe d’attaque et concevez un exercice

simple. Ajoutez une règle de travail qui aidera les joueurs à seconcentrer sur le comportement spécifique qui est l’objet del’exercice.

Des exercices variés

De même que les exercices à structure simple aident les joueurs à se concen-trer sur l’objectif, les utiliser constamment élimine la motivation et la concentra-tion. C’est pour cela qu’il est bon de diversifier les exercices en changeant soit lastructure, soit les objectifs, ou les deux.

* Par exemple : on peut utiliser un autre exercice pour passer leballon en ligne droite, ou on peut utiliser la même structure pour drib-bler, ou on peut même changer de type d’exercice pour travailler ledribble.


Des exercices apparentés

Si après un exercice on en réalise un autre dont l’objectif et/ou la structuresont semblables, les joueurs seront mieux préparés mentalement pour réaliser ledeuxième exercice, surtout si le niveau d’attention requis augmente progressive-ment. Prenons un exemple :

• L’entraîneur peut commencer par un exercice avec un seul objectif et unnombre limité de stimuli : par deux, dans un espace réduit, un ballon pourdeux ; les joueurs doivent bouger sans la balle et se la passer l’un l’autre.Le joueur qui reçoit la balle devra regarder le panier tandis que le joueurqui a fait la passe doit immédiatement changer de position.

• Les joueurs continuent avec un autre exercice ayant le même objectif, mais avecdes stimuli supplémentaires : situation de 2 contre 2, un vaste espace de jeu,mais tout de même limité. Le joueur attaquant doit être libre pour recevoir lapasse. Si les défenses volent le ballon, ils deviennent attaquants et l’attaquantdevient défense. L’objectif pour le joueur est à nouveau de regarder le panierlorsqu’il reçoit la balle et de changer de position dès qu’il a fait une passe.

• Les joueurs passent à présent à un autre exercice, avec une même structuremais un objectif différent : 2 contre 2, mais l’objectif est à présent de mar-quer en utilisant les lay-ups de la main gauche.

• Les joueurs réalisent un autre exercice, avec la même structure et en combi-nant les deux objectifs précédents : 2 contre 2, les joueurs doivent réaliser aumoins 3 passes avant le tir en lay-up. Le joueur qui reçoit la balle devraregarder le panier.


Le joueur qui passe change immédiatement de position. Les joueurs nemarquent qu’avec des lay-ups de la main gauche.

• Les joueurs passent à un autre exercice (changement de structure) avec lesmêmes objectifs mais en ajoutant des stimuli : un match sur un demi-terrainen 4 contre 4. Le joueur qui reçoit la balle doit regarder le panier, le joueurqui passe doit immédiatement changer de place, les joueurs doivent réali-ser au moins 5 passes avant de faire un lay-up. Ils ne peuvent marquer quede la main gauche.

Exercice pratique• Organisez une série de quatre exercices apparentés entre eux

en changeant la structure ou l’objectif pour chacun d’entreeux.

Des exercices compétitifs

Organiser des exercices où les joueurs rivalisent entre eux permet d’aug-menter la motivation et la concentration s’ils possèdent suffisamment de res-sources pour réussir. En voici quelques exemples :

• divisez l’équipe en quatre groupes, deux pour chaque panier. Organisezune compétition pour voir quel groupe réalise le plus de lay-ups de la maingauche en 3 minutes

• divisez l’équipe en groupes de 3 joueurs chacun. Chaque groupe fait despasses de poitrine en courant d’un panier à l’autre (au moins trois ouquatre) et finit par un tir en lay-up. Chaque panier marqué vaut 2 pointset on retire un point chaque fois que la passe ne se fait pas ou pas en lignedroite. L’exercice durera 5 minutes, le but est de voir quelle équipe marquele plus de points. La deuxième phase reprend le même exercice mais le butest de voir quelle équipe est capable d’augmenter le score de la premièremanche

• deux enfants jouent en 1 contre 1 (avec des règles de jeu concrètes) jusqu’àce que l’un d’eux marque trois paniers

• divisez toute l’équipe autour des paniers disponibles. Les enfants jouentpar deux et tirent en même temps (le joueur qui lance la balle la rattrape etla passe à l’autre joueur qui attend, etc.). En trois minutes, ils doiventessayer de faire un maximum de paniers. À la fin du temps prévu, on notele score. On peut régulièrement répéter cet exercice (une ou deux fois parsemaine) pour vérifier si les joueurs augmentent leur score et atteignent unnouveau record.


Si on les utilise correctement (marquer des défis qui peuvent être relevés) etpas trop souvent, ces exercices compétitifs augmentent la motivation tout enintroduisant au cours des entraînements des éléments importants de formationpour les jeunes joueurs : ils apprennent à faire des compétitions.

Exercice pratique• Choisissez un groupe d’âge (mini-basket, 13 à 14 ans, 15 à

18 ans) et organisez deux exercices compétitifs : un entredifférents joueurs et un autre où les joueurs rivalisent aveceux-mêmes et essaient de se surpasser. Dans les deux cas,l’objectif de la compétition devrait être attrayant et réali-sable.

Des exercices amusants

Il est essentiel de s’amuser, surtout pour de jeunes joueurs. Dans les équipesde mini-basket, l’objectif principal devrait être que les enfants s’amusent tout ens’entraînant. Pour les équipes de 13 à 14 ans et de 15 à 18 ans aussi, c’est unobjectif essentiel car un entraînement sérieux n’est pas incompatible avec ladiversion.

Les jeux amusants n’ont aucune raison d’être mal organisés ou improductifs.Bien au contraire, ils compensent la pression psychologique des séances d’en-traînement et contribuent à la formation en utilisant des contenus intéressantsqui sont mieux acceptés dans ce genre d’exercice.

Un exercice amusant n’est pas celui où chacun fait ce qui lui plaît ou nefait d’effort que lorsqu’il le souhaite. Les exercices amusants sont attractifspour les joueurs, ils se réalisent dans la détente, ne sont pas stressants et per-mettent aux joueurs de se sentir à l’aise et de s’amuser, mais ils doivent aussicontenir un objectif, des règles de travail et requérir un certain niveau de per-formance.

* Par exemple : voici un exercice agréable pour une équipe de mini-basket. Un groupe de joueurs, chacun avec une balle dans la raquette,doit dribbler et essayer d’attaquer la balle des autres joueurs sans per-dre la sienne. Le dernier joueur gagne.

Dans ce genre d’exercice, les enfants sont détendus et s’amusent, mais l’exer-cice a un but, des règles de travail et requiert un certain niveau de performance,ce qui le rend doublement utile : les joueurs s’amusent et travaillent sur des conte-nus importants pour leur développement comme joueurs.


La durée des exercices

Lorsque l’on décide de la durée des exercices, l’entraîneur devrait tenir comp-te d’aspects tels que l’ennui et la fatigue psychologique qui font diminuer la concen-tration.

Les exercices devraient durer suffisamment de temps pour que les joueursaient le temps de comprendre et d’assimiler le contenu, mais s’ils sont trop longs,la concentration diminue et, à partir d’un certain moment, la productivité dimi-nue aussi. C’est surtout important pour les jeunes joueurs.

En général, plus les exercices sont attractifs, plus ils peuvent être longs, tandis queles moins attrayants et les exercices de routine devraient être plus courts.

L’intensité d’attention pendant les exercices

Quant à l’intensité de l’attention, certains exercices requièrent plus de concen-tration que d’autres. Si l’entraîneur programme plusieurs exercices qui requiè-


rent un niveau élevé de concentration et les place les uns après les autres pen-dant l’entraînement, les enfants vont se fatiguer et seront moins attentifs.

Il est donc important de prévoir les périodes de repos de l’attention pendant l’en-traînement, soit en programmant des phases de repos total soit des exercices exi-geant un faible niveau de concentration.

Exercice pratique• Concevez 3 exercices qui ne requièrent pas un niveau élevé

de concentration.

La participation des joueurs

L’entraîneur devrait concevoir desexercices où les joueurs participentsouvent. Il est fréquent d’observer desséances d’entraînement où les enfantsfont de longues queues pour réaliserdes tirs en lay-up. Les enfants doiventattendre plus d’une minute pour par-ticiper pendant 5 secondes (et parfoisl’attente est plus longue si l’entraîneurarrête l’exercice pour corriger quel-qu’un). On voit aussi souvent desenfants rester longtemps assis tandisque leurs copains jouent un match.

Même si les ressources disponiblessont limitées (par exemple un seul ballon et un seul panier), l’entraîneur doit fairepreuve d’imagination pour que tous les enfants soient occupés pendant toute laséance (avec l’intensité appropriée dans chaque cas). Le manque de ressourcesn’est pas une excuse, c’est simplement un problème que l’entraîneur doit com-penser de son mieux.

* Par exemple : l’entraîneur peut diviser l’équipe en petits groupeset donner un objectif concret à chacun. S’il n’y a pas suffisamment deballes ou de paniers, il établira un roulement. Certains enfants peuventfaire des exercices sans ballon et sans panier (des mouvements dedéfense, des feintes sans balle, des jeux sans ballon, etc.) tandis que lesautres réalisent des exercices avec le ballon, puis les joueurs changent.


Les joueurs ne devraient jamais déambuler sauf pendant les courts repospour se remettre d’un effort intense ou si le nombre de joueurs présents lerequiert.

Si le nombre d’enfants ne permet pas à tous de participer en même temps(s’il y a 11 joueurs et que l’on veuille jouer 5 contre 5), les enfants qui ne peu-vent pas participer doivent être le moins nombreux possible (dans ce cas unenfant) et pendant très peu de temps, puisqu’il faut organiser fréquemment desrotations.

Exercices pratiques• Organisez un exercice où les enfants de 13 ans qui partici-

pent à l’entraînement sont activement impliqués, vous nedisposez que de trois ballons et d’un panier.

• Organisez un exercice où les 13 et 14 ans participent active-ment à l’entraînement. Vous disposez d’une balle et de deuxpaniers.

• Organisez un exercice où les 15 et 16 ans participent active-ment à l’entraînement et profitez au maximum des res-sources : 5 balles et 3 paniers.

Des exercices de test

Si l’objectif d’une séance d’entraînement est d’assimiler des techniques et destactiques, l’entraîneur devra inclure de petits exercices de test pour vérifier queses joueurs ont bien assimilé le travail réalisé.

Ces exercices consistent à introduire plus de stimuli pour que les enfants seconcentrent sur plus de conditions. Si, face à une situation plus complexe, lesjoueurs n’appliquent pas les techniques qu’ils ont apprises, ceci indiquerait qu’ilsne les maîtrisent pas suffisamment. Il faudra alors prévoir plus de travail spéci-fique.

* Par exemple : On vient de travailler la prise de décision sur lestirs en lay-up de la main gauche. Les joueurs travaillaient sur un demi-terrain en 2 contre 2 et ne pouvaient tirer qu’avec des lay-ups de lamain gauche.



* À présent, dans l’exercice de test, l’entraîneur organise un exerci-ce sur tout le terrain en 4 contre 4 (plus de stimuli et, par conséquent,plus d’exigence) et vérifie si les joueurs utilisent des lay-ups de la maingauche lorsqu’ils en ont l’occasion ou s’ils continuent à utiliser leurmain droite. S’ils utilisent la main droite, l’entraîneur verra qu’il doitinsister sur les exercices de tirs en lay-up avec la main gauche.

Exercice pratique• Organisez un exercice simple pour travailler sur un fonda-

mental puis organisez un exercice de test pour vérifier ce quia été acquis.

3.3. L’ÉVALUATION DES SÉANCES D’ENTRAÎNEMENT

À la fin de chaque séance, l’entraîneur devrait réaliser une brève évaluationde tout ce qui s’est passé pour mieux contrôler le processus de formation de sonéquipe.

Pour ce, il peut utiliser une fiche, comme celle présentée dans le tableau 9, quipermet de comparer le projet initial et ce qui s’est réellement passé pendant l’en-traînement. Il pourra ainsi noter quelques observations importantes. Dans ce sens,dès que la séance se termine et avant d’oublier ce qui s’est passé, il peut évaluerles faits et les coucher noir sur blanc, en 5 ou 10 minutes.

Il existe bien évidemment des procédures plus sophistiquées pour évaluerune séance d’entraînement, mais elles s’avèrent inutiles en raison de leur com-plexité et l’entraîneur oublie de les utiliser ou abandonne au bout de quelquessemaines. Il vaut donc mieux utiliser des techniques simples qui s’intègrerontdans ses responsabilités journalières.

On peut compléter la procédureprécédente par une réflexion plus pro-fonde en fin de semaine. L’entraîneurpeut alors remplir une fiche commecelle présentée dans le tableau 10 pourévaluer le travail réalisé pendant lesentraînements et le diviser en troiscatégories : la défense, l’attaque et lesautres. Cette information l’aidera àcontrôler les événements de chaquesemaine et à préparer le calendrierd’entraînement pour la semaine sui-vante.


Tableau 9. L’entraîneur peut comparer le travail prévu et le travail réellement effectué.

DATE : __________________________OBJECTIFS :___________________________________________________________________________________________________________________________________

RÉSUMÉ D’UNE SÉANCE D’ENTRAÎNEMENT

TRAVAIL PLANIFIÉ AVANT LA SÉANCE TRAVAIL RÉELLEMENT RÉALISÉ

COMMENTAIRES


Tableau 10. Les entraîneurs peuvent prendre note du travail réalisé pendant la semaine.

TRAVAIL RÉALISÉ

DÉFENSE ATTAQUE AUTRES

COMMENTAIRES

VENDREDI

MERCREDI

LUNDI

RÉSUMÉ D’UNE SEMAINE D’ENTRAÎNEMENT

SEMAINE : OBJECTIFS :


Exercices de test nº 6• En utilisant l’information fournie dans ce chapitre, décidez

si les affirmations sont vraies ou fausses. Vous trouverez lesréponses correctes à la fin du livre

Vrai Faux

1. Avant la séance d’entraînement, l’entraîneur devraitdécider les objectifs et improviser des exercices appro-priés sur le terrain.

2. Les exercices agréables ne devraient pas contenir de règles.

3. Les stimuli précédents d’un exercice sont utilisés pourrécompenser les joueurs.

4. Les objectifs des exercices devraient varier, mais pas leurstructure.

5. En général, organiser une séance d’entraînement autourd’exercices concrets offre un entraînement plus pro-ductif.

6. On peut établir des exercices compétitifs entre joueurs ouentre groupes de joueurs ou bien du joueur ou del’équipe contre lui/elle-même.

7. L’important dans les exercices compétitifs, c’est derivaliser, indépendamment des objectifs ou des contenus.

8. Pour les équipes de mini-basket, les objectifs liés à la pré-paration d’un match spécifique devraient être aussiimportants que les objectifs d’apprentissage.

9. Il faut beaucoup susciter l’attention dans tous les exerci-ces.

10. Il n’est pas bon de travailler avec plusieurs petits groupesen même temps car l’entraîneur ne peut pas faire atten-tion à tout le monde.

11. Le fait de comparer le travail réalisé pendant une séancepar rapport à ce qui avait été programmé aide l’en-traîneur à contrôler les progrès de son équipe.

12. Il est en général bon de combiner des objectifs et des con-tenus liés à l’attaque et à la défense.

03.CAPITULO 3 (franc”s)

Documents

Transcript of 03.CAPITULO 3 (franc”s)