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    Article

    Luc Nicole, Arthur Pires, Georges Routhier, Ren Blanger, Gisle Bussire, SophieLHeureux, Nathalie Gingras, Paul Rivard, Pierrette Chabot, Joane Descombes, ClineSylvain, Amal Abdel-Baki, Nadia Duval, Annie Vignola et Jose RhaumeSant mentale au Qubec, vol. 24, n 1, 1999, p. 121-135.

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    Schizophrnie, approche spcialise et continuit de soins. Le programme spcifique

    dinterventionPremier-pisodede lHtel-Dieu de Lvis

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    Sant mentale au Qubec, 1999, XXIV, 1, 212-1 35 12 1

    Schizophrnie, approche spcialise

    et continuit de soins

    Le program me spcifique d intervention

    remier pisodede l Htel-Dieu de Lvis

    Luc Nico le*, Arthur P ires **, Georges Ro uth ier***

    Ren Blanger**** , Gisle Bussire***** ,

    Soph ie L Heureux*, Nathalie G ingras*,

    Paul Rivard*, Pierrette Chabot*****,

    Joane D escomb es**, Cline Sy lvain**,

    Amal Abd el-Baki*** , Nadia D uv al**** ,

    Annie Vigno la**** , Jose R ha um e*****

    La schizophrnie est une maladie complexe caractre volutif. Reposant sur un cadre

    conceptu el d orientation cogn itive, le programme spcifique d intervention

    Premier

    pisode de l Htel-Dieu de Lvis fournit une valuation complte et standardise au

    plan individuel et familial. Puis sont rendues disponibles diffrentes modalits de traite-

    ment, selon une approche individuelle (psycho-ducation, psychothrapie) et de groupe

    (intervention psychologique au plan cognitif ou Integrated Psychological Therapy de

    Brenner). L intervention psycho-ducative familiale est galement offerte aux familles.

    Les structures et la dmarche dcrites s harmonisent avec celles qui taient en place

    avant la cration du programme, ce qui offre une continuit de soins. Le cadre concep-

    tuel sous-jacent et les modalits du fonctionnement du programme sont aussi prsents.

    * Md, FRCPC, psychiatre, responsable PSI-Premier pisode.

    ** Md, CRCPC, chef du Dpartement de psychiatrie.

    *** MPS, psychologue.

    **** B. S c , MB A, ergothrapeute.

    ***** B. Sc, infirmire.

    * Md, FRCPC, psychiatre.

    TSP, Travailleuse sociale.

    Mdecin rsident en psychiatrie.

    **** MPS, psychologue.

    ***** M.ps, Ph. D, psychologue.

    Remerciements

    Les auteurs tiennent remercier Mmes Solange Fortin et laine Cantin pour leur patiente

    collaboration la transcription de cet article.

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    Sant mentale au Qubec

    L

    a pr valence de la schizophrnie (1 de la population en est at-

    teinte), la svrit de ses symptmes, l'importance de la souffrance

    qui y est associe, et son dbut un ge relativement prcoce en font

    l'une des maladies les plus coteuses au plan social, conomique et

    humain. En 1996, le dpartement de psychiatrie de l'Htel-Dieu de

    Lvis entreprenait donc une dmarche pour bonifier les soins donns

    aux patients schizophrnes au dbut de leur maladie. De cette dm arche

    est n le Programme Spcifique d'Intervention (PSI)Premier pisode,

    qui a dbut en mars 1997. Son cadre conceptuel sous-jacent et ses m o-

    dalits de fonctionnem ent sont prsents ici. (schma 1)

    II importe de souligner que le PSI-Premier pisode s'ajoute au

    modle de suivi dj disponible au dpartement. Tout patient trait y b-

    nficie de soins dont la continuit est respecte. L es structures et la d-

    marche s'harm onisent en effet avec celles qui taient dj en place avant

    la cration du programme.

    Schma 1

    ORGANISATION DU DPARTEMENT DE PSYCHIATRIE

    DE L HOTEL-DIEU DE LVIS

    RESSOURCES HOSPITALIRES

    Service Interne

    54 lits avec suivi

    assur par quipe multidisciplinaire

    dcrite ci-aprs

    Service Externe

    3 quipes multidisciplinaires avec chacune

    2 3 psychiatres

    1 travailleuse sociale

    1 ergothrapeute

    1 psychologue

    1 infirmire

    RESSOURCES EXTRA-HOSPITALIRES

    Centre de jour

    2 ducatrices

    1 infirmire

    1 gnagogue (spcialis

    dans la rintgration

    au travail)

    Ressources Hbergement

    Maison sous les arbres

    Appartem ent supervis

    Famille d'accueil

    Cadre conceptuel

    L a conception actuelle de la schizophrnie est plus claire que celle

    qui prvalait il y a 20 ans. La preuve en est la convergence des critres

    du diagnostic travers les diffrents systmes de classification (CIM-X,

    DSM-IV). En gnral, on reconnat maintenant que la schizophrnie est

    une maladie du cerveau composante gntique, qui se traduit par des

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    Schizophrn ie approche spcialise et continuit de soins. . . 123

    symptmes et signes pouvant se catgoriser comme positifs et ngatifs,

    par des dficits cognitifs et, souvent, par une faible autocritique. Cette

    maladie se manifeste galement par des comportements et une faon

    d'tre particulire qui, associs la symptomatologie et d'autres fac-

    teurs (sociaux au sens large), entranent des difficults de fonctionne-

    ment et d'intgra tion sociale chez plusieurs patients.

    Le caractre volutif de la schizophrnie (et particulirement ses

    rpercussions au plan social) a t document par les tudes de suivi

    longitudinal (Harding 1988). L'un des corollaires de ces tudes est

    qu'une intervention prcoce en cours de maladie permettrait d'en viter

    les rpercussions ou, tout le mo ins, de les limiter.

    Des vidences plus directes (et plus rcentes) de la ncessit d'u ne

    intervention prcoce ont merg. Wyatt (1991) met de l'avant que la

    psychose active est neurobiologiquement toxique, qu'elle peut ainsi ac-

    clrer les dficits neurobiologiques primaires ou y ajouter. Maurer et

    Hafner (1995) identifient que les symptmes positifs qui mnent

    l'hospitalisation surviennent huit ans aprs les premiers signes de

    troubles mentaux et cinq ans aprs les symptmes ngatifs (apathie,

    anhdon ie, alogie). S'il est ambitieux de vouloir diminuer le dlai entre

    le dbut de la maladie et la premire consultation, on peut toutefois

    donner les meilleurs soins ds que le diagnostic en est possible. L a litt-

    rature internationale montre que ce n'est pas le cas actuellement : un

    dlai d'un an en moyenne s'coule entre l'merg ence du premier symp-

    tme psychotique positif (dlire, hallucinations...) et la dispensation

    d'un traitement efficace (Johnstone, 198 6; Beiser et al., 1993).

    Falloon (1992) rsume bien cette ncessit d'un changement vers

    une intervention faite plus tt : D'une vision o on diagnostiquait le

    plus tard, voire o on vitait de diagnostiquer la maladie, nous voluons

    vers une ncessit de diagnostiquer le plus rapidement possible afin de

    traiter adquatement pour viter que les consquences ne soient trop im-

    portantes .

    L ie la com plexit de la maladie, ses multiples facettes, la n-

    cessit d'une intervention prcoce appelle des structures de soins sp-

    cialiss. Le contexte conomique, politique, administratif des dernires

    annes en a cependant rendu l'instauration difficile. Les proccupations

    relatives au dveloppement de services psychiatriques ont rcemment

    converg vers une question : Clinique spcialise ou psychiatrie de sec-

    teur? Les enjeux y sont multiples. Les tenants de la premire option in-

    voquent principalement la ncessit d'une concentration de ressources

    pour donner des services de pointe et favoriser l'enseignement et la

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    124 Sant mentale au Qubec

    recherche. Les dfenseursde ladeuxim e insistent, eux,sur lesavan-

    tages

    de la

    continuit

    des

    soins

    et

    d'une quipe intgre

    au

    secteur

    gographique. L e modle adaptL vis allie l 'ense m ble de ces carac-

    tristiques.

    Les composantes du PSI Prem ier pisode

    Pour cette maladie complexe,o lecaractre volutif est uneva-

    riable de premire importance, la dmarche thrapeutique devrar-

    pondre essentiellement unequestion : Quelleest lacombinaison

    spcifique d'interventions quiseralaplus utile pourcepatient avecce

    type particulier de sch izophrnie,

    cette phase prcise

    de la

    maladie

    ou

    de

    la

    rcup ration?

    (Fenton

    et

    McGlashan, 1997).

    SchmaII

    RESPONSABILITS ET ACTIONS DES QU IPES

    DE SECTEUR DE L QUIPE PSI PREMIER PISODE

    cette

    fin, le

    PSIPremier pisode

    se

    divise

    en

    deux modules,

    l'un d'valuation, l'autre

    de

    traitement.

    quipe de secteur

    valuation diagnostique

    valuation biologique .

    L

    -

    I lFMrriisjTDi

    I IvrLfl L-LJlX

    IvI

    Trai tement

    Biologique

    Intervention familiale

    (travailleuse sociale)

    Psychothrapie individuelle- ^

    quipe PSI premier pisode

    valuation phnomnologique

    valuation neuropsychologique

    valuation fonctionnelle

    r? V NT ffr F

    I

    tir

    o

    1

    1

    rl iLol i ,

    I

    Trai tement

    Psychothrapie degroupe (IPT)

    Psychoducation

    Individuelle

    Familiale (groupe psychoducatif)

    Sminaire de formation en

    Psychothrapie cognitive pour

    mdecins etinfirmires

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    Schizophrn ie approche spcialise et continuit de soins.. . 125

    M odule d valuation

    Avec la collaboration et l'expertise de chacun des professionnels,

    le premier module permet une valuation, avec outils standardiss, du

    patient et de sa famille ds le dbut du suivi. En consquence, l'inter-

    vention, planifie conjointement par l'quipe traitante et l'quipe du

    module d'valuation, se fait sur des bases rigoureuses tant au plan bio-

    logique et psycholog ique que social. Chaq ue aspect abord y a donc une

    utilit clinique. Voici une description sommaire d e chacune des facettes

    de cette valuation, coordonne par l'infirmire du programme.

    valuation de la symptomatologie psychiatrique

    Si, dans la littrature, des efforts importants ont t faits pour d-

    finir plus objectivement l'ensemble des symptmes psychotiques, peu

    de modifications concrtes ont t apportes notre faon d'valuer cli-

    niquement cette symptomatologie. Par ailleurs, bien qu'on reconnaisse

    de plus en plus l'importance des symptmes psychiatriques non psy-

    chotiques chez ce patient (en particulier en dbut de maladie), peu

    d'efforts systmatiques soutenus sont prsents dans la dm arche evalua-

    tive habituelle de ces symptmes. Finalement, comme pour toute autre

    valuation psychiatrique, celle du patient schizophrne pose le pro-

    blme de la fiabilit.

    cet gard, l'utilisation du Present State Exam ination 9 (Wing

    et al., 1974), questionnaire standardis auquel chaque psychiatre et in-

    firmire du programme a t form, prsente plusieurs avantages. L'en-

    semble de la symptomatologie psychiatrique est couvert et y est dtaill.

    La rvision des 141 items du questionnaire la suite de l'entrevue par

    trois valuateurs prsents assure une m eilleure fiabilit des co tations re -

    tenues. Cette entrevue, o les aspects plus suggestifs de la phnomno-

    logie sont explors, jette les bases d'une intervention psychologique

    individuelle adapte (Perris et al., 1994).

    Pour documenter l'aide d'une autre source d'information les

    dbuts mais galement le mode de prsentation et l'volution de la ma-

    ladie, un deuxime questionnaire standardis est utilis par un psy-

    chiatre auprs d'un ou deux rpondants familiaux. L' IRAOS

    dvelopp par l'quipe de Maurer et Hafner (1995) dans une forme

    abrge et remanie peut ainsi aider les professionnels prciser la

    symptomatologie et la situer dans une perspective longitudinale. Cette

    dmarche perm et, avec la cueillette et la validation des donnes par une

    autre source, de commencer ou de renforcer une dmarche psychodu-

    cative familiale.

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    Sant mentale au Qubec

    valuation neurocognitive

    En plus de la symptomatologie psychiatrique classique, la littra-

    ture a reconnu depuis plusieurs annes que les patients atteints de schi-

    zophrnie prsentent des dficits neurocognitifs. Actuellement, on y

    retient le plus souvent une atteinte de l'attention, de la concentration, de

    la mmoire, des fonctions executives et de la capacit d'abs traction. Il y

    a cependant plusieurs facteurs qui empchent de supposer d'emble

    l'existence d'un dficit particulier chez un patient chez qui ce diagnostic

    est suspect. Un de ces facteurs est la dfinition trs large de la schizo-

    phrnie qui regroupe plusieurs types de patients. En clinique, ces pa-

    tients prsentent des variations individuelles importantes quant leur

    capacit de capter l'information, de l'enregistrer et de l'utiliser dans

    leurs interactions avec l'environnem ent.

    L'valuation neuropsychologique a ici deux utilits. La premire

    est de dcrire clairement les difficults et les ressources d'u n patient afin

    d'ajuster l'aide qui lui est apporte. En tablissant une marque objective

    du fonctionnement l'entre dans le programme (au dbut de la ma-

    ladie), il est possible de reprendre certaines de ces mesures des mo-

    ments significatifs afin de mieux apprcier l'volution de la maladie. En

    deuxime lieu, le niveau de fonctionnement, l'histoire de la maladie et

    la symptomatologie tant clairement prciss dans ce groupe pour

    chaque patient, la mesure cognitive peut tre utilise afin de mieux com-

    prendre les diffrents groupes d e patients inclus dans ce diagnostic. Par

    exemple, les patients avec hallucinations sont-ils diffrents de ceux qui

    ont des dlires au niveau des dficits cognitifs ?

    L'valuation est assez exhaustive. Comme on le fait habituelle-

    ment en neuropsycho logie, les fonctions mesures sont regroupes pour

    toucher des aspects spcifiques de la cognition. Cette valuation com-

    porte des mesures visant valuer les fonctions intellectuelles, atten-

    tionnelles, executives, mnsiques, perceptuelles, motrices, langagires

    et sensori-perceptuelles. Une description dtaille de cette batterie neu-

    ropsychologique dpasse le contexte du prsent article. Cependant,

    titre d'exem ple, voici plusieurs aspects mesurs lors de l'valuation des

    fonctions attentionnelles : l'orientation ( l'aide du test d'orientation

    temporo-spatiale de Benton et al., 1964 ; Benton et al., 1983), l'attention

    slective (Annulation de Boston; Mesulam, 1985), l'attention soutenue

    (une version modifie du Continuous Performance test , Vigil ; Vigil,

    1994) et l'attention divise (Test de traage de piste B ; Army Individual

    Test Battery, 1944). L e choix des instruments a t tabli partir de ce

    qui se fait en clinique et des outils couramment cits dans la littrature

    (Green, 1996) et qui possdent de bonnes proprits psychomtriques.

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    Schizophrn ie ap proche spcialise et continuit de soins. . . 127

    valuation du fonctionnement occupationnel

    Les ergothrapeutes se proccupent du rendement occupationnel

    de la personne dans la ralisation de ses activits (Bonder, 1991 ; Chris-

    tiansen, 1991). En psychiatrie, la dm arche d'valuation ergothrapique

    se centre sur les impacts que provoquent les troubles de sant mentale

    dans le fonctionnement quotidien de la personne (Association cana-

    dienne des ergothrapeutes, 1993).

    Au PSI Premier pisode, l'analyse de ces impacts fonctionnels

    s'appuie sur le Modle de l'Occupation Humaine (Kielhofner, 1995).

    Selon Hagedorn (1992), ce modle conceptuel offre deux avantages : il

    fournit un cadre explicatif du processus de fonctionnement occupa-

    tionnel de la personne et il permet galement de m esurer sa performance

    dans la ralisation de ses occupations quotidiennes. De plus, il offre aux

    ergothrapeutes l'occasion de proposer des pistes d'interventions visant

    diminuer les dficits fonctionnels (Bonder, 1991).

    L e Modle de l'Occupation Hum aine est hirarchis et se divise en

    trois sous-systmes : la volition, l'habituation et les performances occu-

    pationnelles, chacun mesurant des aspects spcifiques du fonctionne-

    ment occupationnel de la personne. La volition permet de mesurer : les

    motivations du patient dans ses activits, les attentes de succs, les va-

    leurs,

    l'organisation des buts et des intrts et la perception chez l'indi-

    vidu de la matrise de soi et de l'environnement. Quant l'habituation,

    elle dtermine : le sens des rles occupationnels, la comprhension des

    rgles sociales, l'organisation et la flexibilit de la routine q uotidienne.

    Finalement, le sous-systme des performances occupationnelles value

    les habilets motrices et opratoires de la personne lors de la ralisation

    de tches quotidiennes connues (Kielhofner, 1995).

    Dans ce projet, l'outil d'valuation est, pour la volition et l'habi-

    tuation, le Assessment of Occupational Functioning (AOF); et

    1' Activity Configuration identifie comment la personne comble et

    gre sa routine quotidienne (Christiansen, 1991; Kielhofner, 1995;

    Mosey, 1986).

    Les performances occupationnelles, troisime sous-systme du

    mo dle, sont documentes par une approche unique, le AM PS ou As-

    sessment Motor and Process Skills (Kielhofner, 1995; Christiansen,

    1991). Cette valuation mesure simultanment l'impact des habilets

    motrices et des habilets opratoires lors de la ralisation de tches

    quotidiennes familires (Fisher, 1995; Pan, 1994). Ses rsultats, sur

    une chelle hirarchise et pondre, permettent de porter un jugement

    clinique sur la capacit de la personne fonctionner dans la commu-

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    1 2 8 Sant mentale au Qubec

    naut de faon efficace, efficiente, scuritaire et indpendante (Fisher,

    1995).

    Ces trois outils d'valuation permettent d'obtenir une image pr-

    cise et dtaille du mode de fonctionnement occupationnel de la per-

    sonne et ils situent l'impact de la maladie mentale sur la ralisation de

    ses activits courantes (Christiansen, 1991).

    valuation familiale

    Afin de prciser ds le dpart les lments principaux de la dyna-

    mique familiale, mais galement les aspects touchant au fardeau fami-

    lial,

    aux diffrents rles occups l'intrieur du systme, de mm e que

    l'importance des agents stresseurs associs la maladie et l'environ-

    nement, une entrevue clinique non standardise est ralise par la tra-

    vailleuse sociale de l'quipe traitante. Cette approche permet aussi

    d'tablir ou de consolider un lien avec une intervenante qui reste en con-

    tact avec le patient.

    Rencontre synthse

    Une fois l'valuation com plte, une rencontre synthse laquelle

    participent les professionnels du PSI - Premier pisode et les membres

    de l'quipe traitante impliqus directement auprs du patient, permet

    d'tablir un plan de traitement avec des recommandations spcifiques

    qui incluent certaines (ou l'ensemble) des modalits dcrites ci-aprs.

    Le processus d'valuation et la rencontre synthse sont coordonns par

    l'infirmire du programme.

    Module de traitement

    Thomas McGlashan (1994), qui a tudi de faon longitudinale

    une cohorte de patients, a dfini des lments essentiels de la relation

    thrapeutique dans le traitement de la schizophrnie : lments de sup-

    port, d'introspection, de psychoducation et de continuit.

    Dans notre milieu, une enqute ralise auprs de la clientle du

    dpartement (L apierre, 1995) cerne la qualit de la relation qu i a t ta-

    blie comme la cl matresse et recommande de btir une relation

    constante avec le moins de changements possible. Com me on l'a prcis

    prcdem men t, la continuit est l'une des caractristiques des soins dis-

    penss au dpartement, et l'addition du PSI-Premier pisode permet le

    maintien d'une telle continuit tout en rpondant aux besoins spci-

    fiques prciss par l'valuation.

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    Schizoph rnie approche spcialise et continuit de soins.. . 129

    Intervention psychothrapeutique individuelle

    Le programme privilgie l'approche cognitivo-comportementale.

    L a spcification de l'ensem ble des thories et des mod alits dpassant le

    cadre du prsent article, nous rfrons le lecteur diffrentes publica-

    tions (Fowler, 1997; Chambon et Marie Cardine, 1994; Abdel-Baki et

    Nicole, 1999).

    Figure 1

    Focus sur les schemes cognitifs centraux

    Approches molaires mtacognitives

    Approches molculaires

    Modification et restructuration des

    schemes dysfonctionnels de soi et des

    autres

    Rhabilitation cognitive et promotion

    de la comptence interpersonnelle

    Modification et rduction des

    expriences hallucinatoires et dli-

    rantes

    Dtection et correction des dficits

    cognitifs de base

    Focus sur les vnemen ts cognitifs de base et sur le processus de la

    pense (Fig. 1. Psychothrapies cognitives pour les patients atteints de schizophrnie (Adapt

    de Perris et Skagerlind, 1994)

    Cette approche peu t se diviser en trois grandes catgo ries, selon le

    focus tabli par l'valuation. L'une d'elles vise un travail sur les pro-

    cessus de la pense; c'est principalement par un travail de groupe (voir

    ci-aprs) que ces aspects sont abords au moyen de l'IPT.

    Certaines thrapies v isent en particulier diminuer l'intensit et la

    svrit de la symptomatologie psychotique (dlires, hallucinations) ou

    la dtresse, l'anxit et la dpression qui y sont relies. Elles abordent

    les vnements cognitifs et tentent de modifier le contenu dysfonc-

    tionnel de la pense ou la rponse affective ou comportementale ap-

    porte au contenu de la pense.

    Finalement, d'autres mettent l'accent sur un travail psychothra-

    peutique au niveau des schemes cognitifs sur l'image et l'estime de soi

    en rapport avec l'exprience psychotique. Ce travail au niveau de l'iden-

    tit vise diminuer la vulnrabilit personnelle au stress et acqurir

    une m eilleure capacit de gestion des m otions. Par la modification et la

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    1 3 0 Sant mentale

    au

    Qubec

    restructuration des dysfonctions des schemes du soi et de l'environne-

    ment, elles facilitent l'acquisition de stratgies cognitives plus adaptes

    et gnralisables.

    Le thrapeute demeure l'infirmire ou le psychiatre de l'quipe

    traitante. La formation se fait sous la forme d'un sminaire hebdoma-

    daire auquel participent des infirmires, mdecins et rsidents de diff-

    rentes quipes traitantes. Le contenu comprend la rvision de textes, la

    discussion et le suivi d'un cas clinique pour chacun des participants.

    Une psychologue clinicienne (PhD) spcialise dans les approches co-

    gnitivo-comportementales collabore cette activit de formation qui

    permet, tout en prservant la continuit de soins assume par l'quipe

    traitante, d'optimiser le niveau de connaissances spcifiques des mem-

    bres de ces quipes.

    De plus, chacun des thrapeutes impliqus a reu une formation

    spcifique, durant l'automne 98, dispense par David Fowler (1997).

    Cet atelier a permis une intgration des notions tudies lors de la por-

    tion thorique du sm inaire et prparait la portion plus clinique qui est

    en cours.

    Intervention de groupe (4 7 patients)

    D'orientation cognitivo-comportementale, le programme int-

    gratif de thrapie psychologique (IPT) de Brenner (1994), vise plus sp-

    cifiquement les troubles de base du dysfonctionnement cognitif mais

    galement les problmes de gestion des motions et de comptence so-

    ciale du patient atteint de schizophrnie. L'IPT inclut six sous-pro-

    grammes diffrents qui comportent chacun une srie d'exercices

    structurs. travers ces sous-program mes qui entranent une spcifica-

    tion de la tche, un rapprochement de la situation in vivo s'effectue. Il

    est noter que l'ensemble du personnel impliqu auprs de la clientle

    du programme a reu la formation pralable donne par deux membres

    de l'quipe de Brenner.

    L es rencontres du groupe sont co-animes par un ergothrapeute et

    un ducateur qui ont tous deux une solide exprience clinique avec des

    groupes de patients psychotiques. Un rsident en psychiatrie participe

    l'activit qui se tient deux fois la semaine; chaque sance dure une

    heure et demie ; et l'activit s'chelon ne sur huit mo is.

    Un accent particulier est mis sur l'intgration au travail. L a liaison

    avec un travailleur social spcialis dans ce domaine, qui assiste le pa-

    tient dans la recherche et le maintien de l'em ploi, est tablie par l'inter-

    mdiaire du groupe.

  • 7/23/2019 031588 Ar

    12/16

    Schizophrnie approche spcialise et con tinuit de soins... 131

    Figure 2

    Fig.2 .

    Reprsentation schmatique du programme IPT (adapt de Brenner et al . , 1990)

    Intervention psychoducative individuelle

    Se basant essentiellement sur le contenu des modules de Lie-

    berman (1989), les infirmires du dpartement ont labor trois cas-

    settes vido. L'une traite de la maladie et les deux autres, des

    antipsychotiques (indications, effets indsirables). Cet enseignement est

    donn au patient dans le cadre d'une rencontre individuelle avec l'infir-

    mire de l'qu ipe traitante. Prcisons encore une fois que la slection du

    matriel psychoducatif prsent repose sur l'valuation complte ra-

    lise par l'quipe du programme, aprs discussion avec Fquipe trai-

    tante.

    Approche psychoducative : groupe famille

    Anderson et al. (1980) proposent une approche psychoducation-

    nelle de la famille du patient schizophrne. C'est partir de ce modle

    que les modalits d'application suivantes ont t labores pour chacun

    des groupes de pa rents. L 'objectif gnral est de permettre la famille

    d jou er un rle actif dans le traitement et l'volution de la maladie.

    Quatre rencontres hebdomadaires, de deux heures chacune, re-

    groupent entre dix et quinze membres de familles aux prises avec la

    schizophrnie chez un proche. (L'animation est faite par deux tra-

    vailleuses sociales du dpartement de psychiatrie.) Le contenu peut en

  • 7/23/2019 031588 Ar

    13/16

    1 3 2

    Sant mentale au Qubec

    tre rsum comm e suit. L a premire rencontre a pour but de fournir de

    l'information sur la schizophrnie. La deuxime, anime par un m-

    decin psychiatre, vise donner un expos d'ordre mdical sur la ma-

    ladie. A la troisime rencontre, les ractions des diverses familles la

    maladie sont analyses et discutes. La quatrime et dernire rencontre

    consiste fournir des informations pratiques sur les ressources dispo-

    nibles dans le milieu. Une valuation de l'ensemble des rencontres est

    effectue avec tous les participants. Il est important que l'implication

    des parents au groupe psychoducatif et des patients au groupe IPT soit

    coordonne peu prs la mme priode, afin de favoriser entre les

    mem bres de la famille des changes sur la maladie.

    Les travailleuses sociales des quipes traitantes effectuent par la

    suite un retour sur les connaissances acquises lors des quatre rencontres

    de groupe. Sont ensuite dtermines les stratgies d'action permettant

    de mieux s'adapter aux problmes identifis.

    Dveloppement et recherche evaluative

    Afin d'assurer une meilleure efficacit son action, le PSI intgre

    une dimension de recherche. L 'organisation des donnes recueillies lors

    de l'valuation et une mesure de l'volution (clinique et sociale) 18 et

    36 mois aprs l'entre dans le program me permettent une tude descrip-

    tive de la population.

    Prvention

    Au del des services de traitement que dispense actuellement le

    programme, des aspects de prvention secondaire pourraient, dans le

    futur, tre ajouts.

    Des dmarches de sensibilisation par des activits de formation

    ont dj t dispenses aux quipes de sant mentale des CLSC pour

    leur expliquer le programme. Par ailleurs, la majorit des mdecins de

    famille pratiquant dans des cliniques prives ont t rencontrs lors

    d'une srie de confrence de formation mdicale continue, portant sur

    les signes prcoces de la schizophrnie.

    Conclusion

    Le PSI-Premier pisode russit essentiellement fournir un com-

    plment aux soins dj offerts aux patients schizophrnes (premier pi-

    sode) et leur famille. Il est vident qu'au del de ces effets court

    terme, cette structure favorise le maintien et le dveloppement d'une

    comptence multidisciplinaire face cette pathologie qui, si elle n'est

  • 7/23/2019 031588 Ar

    14/16

    Schizophrnie approche spcialiseetcontinuit esoins.

    ..

    33

    pas traite tt avec toute l expertise requise, entrane des consquences

    individuelles et sociales souvent dsastreuses. S il importe que la re-

    cherche soit active pour assurer un meilleur traitement d une maladie

    comme la schizophrnie, il est tout aussi important que l intgration du

    fruit de ces recherches soit une proccupation constante dans l esprit

    des cliniciens et des gestionnaires : le PSI Premier pisode est un pas

    dans cette direction.

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    ABSTRACT

    Schizophrenia, special approachandcontinuityofcareThe

    First Episode programofHotel-Dieu HospitalinLvis, Q ubec

    Schizophrenia

    is a

    complex illness with

    an

    evolutive character.

    Based

    on a

    conceptual framework

    of

    cognitive orientation,

    the

    specific

    intervention program First Episode ofHtel-Dieu inLvis includesa

    complete

    and

    standardized assessment

    to an

    individualized

    and

    family

    plan. Different methods

    of

    treatment acording

    to an

    individualized

    ap-

    proach (psyhco-education, psychotherapy) as well as group therapy

    (psychological intervention at the cognitive level or Brenner's

    Inte-

    grated psychological therapy)are

    then p roposed. Psycho-education

    in-

    tervention

    for

    families

    is

    also offered. Structures

    and

    different steps

    described here, harmonize with those already

    in

    place before

    the pro-

    gram's creation thus offering

    a

    continuity

    in

    care.

    The

    underlying

    conceptual framework

    and the

    different methods

    of

    functioning

    of the

    program arealso presented.

    RESUMEN

    La esquizofrenia:enfoque especializadoycontinuidad

    de tratamiento: Elprograma Primer episododelhospital

    l H tel-Dieu

    de

    Lvis

    La esquizofrenia

    es una

    enfermedad compleja

    da

    caracter evolu-

    tivo.Elprograma especificodeinterven tion Primer episodio deHtel-

    Dieu de Lvis que reposa en un marco conceptual de orientacin

    cognoscitiva, ofrece

    una

    evaluacin complta

    y

    estandarizada

    a

    nivel

    in-

    dividual

    y

    familiar. Adem s

    se

    ofrecen diferentes modalidades

    de

    trata-

    miento, segnun enfoque individual (psicoeducacin, psicoterapia)y

    de grupo (intervencin psicolgica

    a

    nivel cognoscitivo

    o Integrated

    psychological therapy,de

    Brenner). Igualmente

    se le

    ofrece

    a las

    fami-

    lias,

    la

    Intervencin psioeducativa familiar.

    Las

    estructuras

    y los

    pasos

    a

    seguirque sedescribensearmonizana las que yaexistian antesde la

    creation

    del

    programa,

    Io que

    ofrece

    una

    continuidad

    de

    tratamiento.

    Son presentados,

    el

    marco conceptual subyacente

    y las

    modalidades

    del

    fucionamientodesprograma.