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Romain

Je reviens de Berlin. Je m’installe en France avec ma femme et ma fille, ma petite merveille. Jedeviens le président de notre filiale française. Mon père me l’a confié et je ne dois pas le décevoir.Je dois donc faire mes preuves. Je ne dois pas échouer : moi, Romain Ledoux, fils du remarquablehomme d’affaire franco-allemand : Auguste Ledoux ! J’ai plusieurs contrats dont une qui estprimordiale pour papa et donc pour moi. Le bâtiment : le nouveau dada du président, pour lui, c’estl’avenir. L’avenir c’est mon héritage.

Un bémol : je laisse mes maîtresses, mes formidables maîtresses là- bas. Et en France, j’ai Chloé.Chloé : ma femme que j’ai épousée parce qu’elle était enceinte. Mais, elle m’a, quand même donné,un merveilleux cadeau : ma petite fée : Apolline ! Je l’adore, c’est la seule personne à laquelle jetiens. Je ne peux donc pas divorcer, je ne veux pas perdre ma fille. Donc, j’ai trouvé un certainéquilibre entre ma vie de famille et mes maîtresses qui restent à l’hôtel. Je suis un infidèle. J’aime mefaire plaisir et j’aime donc baiser de jolies jeunes femmes. J’en ai besoin. Mais ce sont desmaîtresses éphémères.

Puis, je la vois : cette jolie jeune femme en tenue de sport. J’ai le sourire, elle se dit avocate maisqui peut croire qu’elle travaille pour le milieu des affaires. Par contre, je la mettrai bien dans mon lit.Une sportive ! Tout doit être ferme et elle doit être endurante. C’est l’avocate de la société que papaveut à tout prix racheter… mais elle a du répondant et en plus, elle démonte devant moi : RomainLedoux, l’impitoyable homme d’affaire qui ne fait aucune erreur, mon offre de rachat. Quelle pestemais quel fantasme ! Tu verras, beauté, tu ramperas à mes pieds bientôt. Personne ne me parle de lasorte !

Dorénavant, je veux cette société et je veux cette femme. Je la veux dans mon lit et dans masociété. Elle est à moi, je jouerai avec elle, je la ferai crier et je me ferai plaisir. Puis, elledisparaitra comme les autres…

Philaé

Je cours pour relâcher la pression. J’en ai besoin pour maintenir le cap. Je suis avocatespécialisée dans le droit des affaires. Je travaille dans un cabinet d’avocat prestigieux de Paris et maténacité commence à payer : j’ai une petite réputation dans le milieu des affaires et certains patronsne veulent que de moi. J’en suis fière ! Je veux être la meilleure et j’y serai. C’est le but de ma vie.

Je dois tenir ce trait de caractère de mon père. Lui aussi a tout donné pour réussir. Bien entendu, iln’est pas avocat mais égyptologue. Il a tout sacrifié pour sa carrière même sa famille. Je lui en aivoulu car lorsqu’il est partie, il nous a abandonné, moi et ma mère. Mais j’ai appris à lui pardonner,maman aussi d’ailleurs. C’est peut-être pour cela que je ne veux pas d’hommes dans ma vie. Je neveux pas être attachée à quelqu’un. Je verrai cela plus tard, surement, lorsque ma carrière sera bienlancée. Bref, mon métier, c’est ma vie mais c’est aussi ma faiblesse !

J’ai néanmoins un ami : Benoît, mon meilleur ami. Nous nous confions tout. Il me connaît parcœur et je le connais par cœur. Nous ne faisons qu’un. C’est aussi mon sex friend. Nous nous offronsl’un à l’autre quand nous en ressentons le besoin. Pas de tabous entre nous, pas de routine de couple.Nous sommes libres et nous sommes avant tout deux amis que rien ne séparera.

La petite teigne, voilà mon surnom professionnel. Je ne lâche rien et je gagne. Je ne perdsjamais et je n’ai peur de personnes, même de ses gros patrons qui se croient les rois du monde. Etlorsqu’on s’attaque à la société du père de Benoît, je ne réfléchis pas, je fonce. Je démonte son offred’achat, elle n’est pas légale de toute façon. Même s’il est beau comme un Dieu, ce type est unconnard de la pire espèce. Il se croit bien être le roi du monde. Mais je suis là, Romain Ledoux.C’est la première fois que je m’attaque à quelqu’un d’aussi puissant mais, rien ne me fait peur.

APPARTIENS-MOI :

1

Philaé

Je termine juste mon petit déjeuner quand Benoît arrive. Il entre, il habite l’appartement en face dechez moi. Il me fait la bise :

- Salut Philaé !- Salut Benoît, un café ?- Oui…

Je me lève et je lui verse une tasse. Il me semble soucieux, je me replace à côté de lui et je luidemande :

- Il y a un problème ?- Oui, mon père vient de m’appeler. Il y a un problème au boulot. Tu peux venir ?- J’ai un rendez-vous à neuf heures. Je pourrai être là pour dix heures, je pense.- Parfait, nous t’attendons donc !

Il finit son café et nous partons ensemble vers nos voitures respectives.

J’arrive au travail, je salue mon patron. Je travaille dans un cabinet d’avocat assez connu. Je suisspécialisée dans le droit des affaires et je commence à me faire un nom. J’ai une réputation depersonne qui ne lâche rien, je vais jusqu’au bout et mon patron : Patrick Samièges, apprécie ma façonde travailler. Je reçois un client ce matin, il a besoin de conseils sur le rachat de société, je vais luien donner et tout faire pour qu’il me garde.

Il arrive à l’heure, c’est un homme âgé, mon charme va donc opérer. Je lis attentivement ledossier, je l’écoute et au bout d’une heure, je l’ai convaincu, il signe avec moi et nous. J’ai unnouveau client. Je le raccompagne en lui proposant un nouveau rendez-vous. Je regarde l’heure, Dixheures, je suis en retard. Je préviens ma juriste de mon rendez-vous extérieur et je file voir lesRibonix. J’arrive avec un quart d’heure de retard. Je m’annonce. Benoît vient me chercher, il a unemine de défoncé. Je lui demande :

- C’est grave ?- Oui… Viens mon père va t’expliquer !

Il m’emmène dans le bureau du PDG. Stéphane vient me saluer :

- Bonjour, Philaé.- Bonjour Stéphane. Benoît m’a dit que vous avez des soucis.- Oui, assis-toi, je vais t’expliquer ! Un café ?- Oui, je veux bien…

Il appelle sa secrétaire et elle nous amène un café. Il m’explique :

- Tu sais qu’en ce moment, l’entreprise, subit des pertes…- Oui, mais c’est provisoire, Vous avez des contrats en attente de paiements et vous êtes sur

un chantier, là, non ?- Oui, enfin, nous sommes en concurrence, rien n’est sûr ! Philaé, l’empire Ledoux est sur lecoup…- C’est qui, Ledoux ?- La société internationale d’Auguste Ledoux, tu ne connais pas ?- Non… je ne pense pas !- Mais si, Philaé. Les Ledoux sont des requins, s’ils ont une entreprise en vue, ils vont toutfaire pour l’avoir, quitte à payer des gens. Ils licencient les personnes qui y travaillent pourmettre les leurs…

Reprend Benoît.

- Je suis désolée, mais je ne vois vraiment pas… Mais ce n’est pas grave, nous allons nousbattre ! La famille Ribonix n’est peut-être mondialement connue mais elle sait se défendre.Déjà, je vais me renseigner : il faut que je m’assure de leur perspective d’achat. Si c’est lecas, nous devons contacter les personnes avec qui vous êtes en affaire. Il faut surveiller, pourvoir s’il n’y a pas de pot de vin. Et en dernier cas, il faudra prévenir la presse, mettre lesgens avec nous, lancer des grèves en cas de rachat, expliquer aux employés les risques et cequi les attend !- D’accord ! Nous attendons donc !- Oui, moi je me renseigne et je vous tiens au courant. Bonne journée et ne baissez pas lesbras.

Je me lève avec le dossier en main. J’ai du travail qui m’attend mais je ne les laisserai pas tomber.

2

Romain

Je reviens de Berlin. Je dois être dans nos bureaux parisiens dès ce matin. Nous sommes sur unrachat en France. J’arrive chez moi. Apolline me saute dans les bras, voilà trois jours que je ne l’aipas vu. J’en profite et je déjeune avec elle. Je vais même la conduire à l’école. Avec Chloé, mafemme, c’est un peu froid. Elle n’a pas supporté mon dernier voyage, mais elle n’a pas son mot àdire. C’est mon boulot et je crois qu’elle aime bien l’argent qui tombe tous les mois sur notre compte.

Puis, je me rends au bureau. Je salue mes collaborateurs. Et je demande à Marc, mon fidèleassistant :

- Nous en sommes où ?- Les dettes s’accumulent. Nous pourrons passer à l’action, prochainement. J’ai contacté lesbanques, elles ne leur donneront plus d’argent. J’ai rendez-vous avec un de leur clientpotentiel, pour un chantier…- Très bien, tu fais en sorte qu’ils ne l’ont pas. Je veux cette entreprise, elle a une bonneréputation en France et des bons chantiers. Il me la faut !- Je le sais, je fais tout pour comme d’habitude !- Bien… Tiens-moi au courant, donc !

Il s’en va. J’en profite pour regarder sur internet. Je fais le tour de leur clientèle et de leurs associés.Il y a trois grands clients, fidèles à l’entreprise et un cabinet d’avocat. Je fais des recherches sur euxdonc. Je hais les avocats, surtout en France. Il faut que je fasse gaffe, pas d’erreur et pas de trace. Jele signale à Marc.

En fin de semaine, l’affaire avance bien. Dès lundi, j’obtiendrai cette entreprise. Je suis donc enweek end. J’en profite pour passer du temps avec Apolline et ma femme. Nous sortons au restaurant.Je passe un bon moment avec ma fille. Elle est très intéressante, elle n’a que 6 ans mais je parle avecelle comme une adulte. J’essaie aussi de me réconcilier avec Chloé. Elle fait toujours la gueule etcomme je suis revenu, je ne veux pas passer des soirées de merde. Les maitresses, je dois les mettrede côté quand je suis en France, ou alors être très discret. Pour l’instant, je n’ai personne en vue et jedois me contenter de Chloé. Pour cela, je sors mon arme redoutable. Chloé est une jolie femme, elleest blonde californienne, elle porte très bien le carré court et elle a de grands yeux verts. J’adore sonregard, et grâce à notre mariage, elle est devenue une femme riche. Ses parents n’étaient quepharmaciens, à Zurich, en Suisse. Nous nous sommes rencontrés lors d’un séminaire, il y a maintenanthuit ans. C’est une ancienne assistante de direction. Je l’ai conquise et je l’ai épousée car elle esttombée enceinte et m’a donné ma merveille. Je ne serai pas marié s’il n’y avait pas eu Apolline. Elleaurait été une simple maîtresse, de passage comme les autres. Mais Apolline est là et la famille, c’estsacré pour moi. Je ne divorcerai pas de Chloé, même si je ne peux pas me passer de mes maîtresses.Mais elle l’ignore, je reste discret, très discret.

Je lui offre donc un bracelet en diamants, elle aime cela et je le sais. Je la connais si bien. Je luidonne avec un sourire tendre :

- Tiens ma chérie : pour me faire pardonner !

Elle le prend, elle cache son sourire et ouvre la boîte :

- Il est magnifique, Romain, je…- Tu le mérites, Chloé… je n’aime pas te rendre malheureuse, mais mon boulot estimpitoyable…- Je le sais, mais je suis tellement jalouse, je suis désolée !- Non… Ne le sois pas… je voulais te dire aussi que je vais rester en France, ces prochainsmois. Nous sommes sur le rachat d’une société française… Donc tu m’auras à la maison tousles soirs !

Elle me sourit, elle est heureuse. Je l’embrasse délicatement sur la bouche. Elle me répondfavorablement. Je lui dis dans l’oreille :

- Nous allons rentrer, je crois que notre petite fée est fatiguée… je vais m’occuper de toi…

Elle se réjouit encore. J’appelle le serveur et je paie l’addition. Nous rentrons. Elle met Apolline aulit, puis me rejoint dans la chambre. J’ai tout préparé : lumière tamisée, chandelles. Je me suis mis àl’aise : torse nu, pantalon de toile qui me tombe sur les hanches. Elle caresse mon petit tatouage surun de mes seins. C’est un tatouage ethnique : je l’avais fait en Nouvelle Zélande. Les femmes l’aimentet le caressent toujours. Je la presse sur moi et je l’embrasse. Je la veux. Je lui ôte sa robe. Je ladécouvre en lingerie noire, sobre. Elle n’est pas très excentrique et c’est ce que je lui reproche. Jel’allonge sur le lit. Elle me dit :

- Je t’aime Romain…

Je lui réponds :

- Moi aussi…

Je la caresse, le long de son corps. Elle me caresse le dos. Je fais sauter l’agrafe de son soutien-gorge. Je lui enlève et je caresse ses seins. Je n’aime pas cette sensation : elle a de beaux seins maiselle les a fait refaire après la naissance d’Apolline. Mais je n’aime pas la silicone. Je dois m’encontenter, donc. Je les embrasse, elle gémit. Je passe ma main sous sa culotte et j’insère mes doigtsen elle. Elle se cambre très vite. Elle est toujours rapide, c’est ma femme. Je la connais par cœur. Jene pars plus à la recherche de son plaisir, je sais où aller et comment la faire jouir. Chez mesmaîtresses, c’est toujours la nouveauté. Je les largue quand j’en ai marre et Marc se charge de leurfaire garder le silence. A son tour, elle passe sa main dans mon pantalon et me branle. Je durcisinstantanément. Je vais la prendre, maintenant, j’en ai envie. J’enlève le dernier rempart qui me cacheson sexe. Je baisse mon pantalon. Je fais jaillir mon sexe et je m’enfonce en elle. Elle crie. Je rentreet je sors, elle aime cela. Et quand je la sens se raidir, je la prends comme j’en ai l’habitude. Je jouisensuite, sans trop de plaisir. Je la regarde encore, elle a les yeux fermés et un sourire aux lèvres. Elleme dit encore quand je m’enlève :

- Je t’aime tellement Romain…

Je ne réponds pas, je l’embrasse et je vais dans la salle de bain, j’ai soif et je prends un verre d’eau.Quand je reviens, elle a déjà mis les draps sur elle. Je masque ma déception, je remets mon pantalon

de pyjama et je me couche à côté d’elle. Elle vient sur moi, m’embrasse encore au niveau dutatouage. Je ferme la lumière et je lui dis simplement :

- Bonne nuit, ma chérie…

3

Philaé

Je suis en plein jogging quand Benoît m’appelle. Le mercredi, c’est mon jour de repos, je netravaille pas sauf imprévu, bien entendu. Je réponds en courant :

- Coucou Benoît !- Je suis désolée de te déranger mais ils sont là ! Et ça pue, viens, s’il te plaît !- Qui ?- La société Ledoux !- Je suis en plein jogging, Benoit…- S’il te plait, poussinette !

Il me supplie et je lui dis :

- J’arrive… mais je suis en tenue de jogging !- C’est rien, on s’en fout… tu es en repos…

Il raccroche. Je retourne donc sur mes pas et je pars donc. Heureusement que je venais decommencer, je ne suis pas trop en sueur ! J’arrive. Les secrétaires sont étonnées de me voir ainsi. Jeleur fais signe et je rentre en frappant dans le bureau de Stéphane.

- Me voilà Benoît !

Il vient à moi et dit :

- Messieurs, je vous présente Philaé Decroix, notre avocate…

Je regarde ces hommes. Deux bruns en costume. Ils se retournent sur moi. Il y en a qui me plaitphysiquement. C’est mon type d’homme : peau mate, yeux noisette et cheveux ondulés. L’autre n’estpas mal non plus, mais un peu commun. Le premier a, le sourire aux lèvres. Je m’avance vers eux etje leur serre une poignée de mains. Ils se lèvent et se rassied. Roméo prend la parole :

- C’est votre avocat, monsieur Ribonix ?- Oui…- C’est original, les avocats en jogging…

Ils rigolent tous les deux. Je reprends, je ne me laisse pas démonter :

- Je n’ai pas d’explications à vous donner, mais normalement, aujourd’hui, je ne travaille pasmais comme je suis très professionnelle, je viens même les jours de repos, monsieur … ?- C’est vrai que vous êtes professionnelle ! ça saute aux yeux… Personnellement, moi : mesavocats ont des tenues correctes, même les jours de repos et surtout devant moi. Et je meprésente : Romain Ledoux, mademoiselle Decroix.- L’habit ne fait pas le moine, monsieur Ledoux… Laissez moi le temps ! Vous ne meconnaissez pas !

Je m’adresse à Stéphane :

- Je peux voir le dossier Stéphane…- Bien entendu, Philaé…- Vous n’avez rien signé !- Non ! Je t’ai attendue comme tu me l’as conseillé !- Bien…

Je le vois encore sourire. Il m’agace. Mais je me concentre. Je remarque qu’il y a deux points àreprendre. Je les surligne en fluo. Il pourra refaire son contrat et je continue. Il m’observe mais ne ditrien. Quand j’ai terminé, je m’adresse à lui :

- Votre contrat n’est pas correct. Vous n’avez pas respecté les lois françaises. Mon client nesignera pas cela, monsieur Ledoux. Vous pouvez y aller… Bonne journée, Messieurs !

Je les toise, il a perdu son sourire. Il donne les contrats à l’autre. Ils se lèvent tous deux. Il remet lebouton de sa veste. Puis avant de partir, il me dit :

- Ne jouez pas trop à la maligne mademoiselle Decroix. Ce n’est qu’un malheureux contretemps que je vais régler très vite… A bientôt donc et la prochaine fois, venez en habit deyoga…

Abruti ! Il ferme la porte. Stéphane me dit :

- Merci, Philaé ! Mais il a raison, il va revenir… en plus, c’est le fils… nous sommes foutus!- Non, Stéphane, nous allons nous battre. Tu as des nouvelles pour les investissements ?- Oui, ils ont tous refusé !- Et pourquoi ? Votre dossier est bon et vous êtes sur plusieurs projets !- Nous étions !- Quoi ?

Il prend sa tête entre ses mains, Benoît prend le relais :

- Nous les avons tous perdu… ils ont choisi d’autres boîtes. Nous n’avons plus rien sauf nosclients habituels !

Il y a eu magouille, j’en suis persuadée.

- Vous savez pourquoi ?- Non… bien sûr que non, c’est la loi du marché, de l’offre et de la demande !- Les banques, elles vous ont donné des raisons ?- Le manque de bénéfices…

Ça ne sent pas bon du tout. Mais je ne baisse pas les bras. Je me lève et je leur dit :

- Je vais étudier le cas. Je vais appeler les banques et demander la raison de leur refus… Jene vous laisse pas tomber !- Merci, Philaé !

Je sors, je passe me changer et je file au boulot. Je fais des recherches sur les Ledoux et j’appelle lesbanques. Je veux une raison de leur refus. Je passe des heures au téléphone et en début de soirée, un

directeur de banque m’avoue que l’entreprise Ledoux les a contactés pour leur annoncer la reprise del’entreprise de Stéphane. J’obtiens ma preuve. Il a agi dans l’ombre, c’est contre la loi…

J’annonce la bonne nouvelle à Benoît. Il est chez lui. Il m’ouvre en pyjama, un verre de vin rougeà la main :

- Tu m’invites, j’ai une bonne nouvelle !- Oh, laquelle ?- Le verre avant, j’ai soif et faim… je sors du bureau !

Je me dirige vers le canapé, il me sers un verre de vin et me donne un paquet de cacahuètes. Je boisun coup et je lui annonce :

- Ils ont bien agi dans l’ombre et c’est illégal. J’ai une preuve. Un des banquiers a avoué. Illeur a fait croire que vous étiez rachetés. Je lui ai certifié que non et il accepte de vous prêterl’argent !- Philae, c’est vrai ?- Oui, il faut passer à la banque demain. Je lui ai envoyé les preuves de ce que j’avançais,que vous êtes toujours propriétaires de l’entreprise…- Tu es une fée…

Il me prend par le cou et m’embrasse sur la bouche. Notre baiser est long et sensuel… Je pose sonverre, je pose le mien aussi. Je viens sur lui, je veux aller plus loin. Je lui dis dans l’oreille :

- Je vais te détendre, un peu !- Je suis d’accord !

Je lui fais donc l’amour dans le canapé. C’est moi, qui dirige et je le fais jouir très vite. Je n’ai paseu de plaisir mais qu’importe, ce n’était pas le but. Je voulais lui redonner le sourire et c’est chosefaite. Je l’embrasse encore et je lui dis :

- Je vais rentrer !- Tu viens demain, l’annoncer à papa !- Oui, je passe… mais restez vigilant. Il ne va pas lâcher l’affaire aussi facilement.- Tu es exceptionnelle, ma poussinette !- A demain, bonne nuit !

Je rentre chez moi, je caresse mon iguane : monsieur Freeze et je vais me coucher. Je suis vannée.

4

Romain

Je suis sorti de cette société, en colère. En colère contre Marc. Il m’a déçu et c’est la premièrefois. Je lui ai dit sèchement que c’était la dernière fois. Il se met donc au travail dès que nous sommesrentrés. Moi, j’appelle mon avocat. Il arrive tout de suite. Je suis furieux et tous mes employés lesentent et ne bronchent pas. Il arrive, je lui dis :

- Tu connais Philaé Decroix ?

Il entre et prend le temps de s’asseoir, je m’agace :

- Tu me réponds ?- Oui, désolé… Philaé Decroix, c’est ça ?- Oui…- C’est une avocate qui travaille chez Samièges et associés… je vais faire des recherches, situ veux… c’est une avocate d’affaires, c’est l’une des plus douée de sa génération…- Ça je l‘ai constaté ! Elle a démonté notre contrat… et toi, tu n’as rien vu !- Personne ne l’aurait vu, à part elle !- Et justement, elle : c’est leur avocat…

Il est embarrassé, il la connait plus qu’il ne le dit, je le sens et je lui signale :

- Je te conseille de me dire la vérité, Geoffrey…- En général, quand elle est dans une société, elle gagne toujours ses procès. Elle ne lâchepas l’affaire aussi facilement, Romain, je suis désolé… mais, je pense que ça va êtrecompliqué !- Elle a bien une faille ?- Non, je n’en connais aucune…- Je veux un dossier sur elle. Je veux connaitre sa vie privée, sa vie professionnelle, sesamis, ses ennemies… tout ce que tu trouves sur elle, tu me le dis, nous sommes d’accord ?- Oui, Romain !- Alors au travail !

Je jette mon crayon de rage. Me faire doubler par une femme, quelle honte… mais quelle femme !Physiquement, elle me plait : brune piquante, mince, yeux sombres et bien proportionnée. C’est sûr,elle n’est pas refaite, j’ai l’œil pour cela mais elle ne me mettra pas à genoux ! Pas RomainLedoux… je n’ai jamais perdu non plus ! Et la guerre va s’engager.

J’ai son dossier en début d’après-midi. Je remercie Geoffrey et je le congédie. J’ai besoin d’êtreseul pour régler cette affaire qui aurait dû l’être aujourd’hui… fais chier !

Je prends ce dossier et je le lis :

Diplômée de la Sorbonne en master de droit, école de la magistrature sans accroc, sortie major desa promotion.

Célibataire, son père est un archéologue spécialisée en égyptologie. Sa mère est journaliste : zut,elle doit avoir ses entrées. Ils sont divorcés. Pas de relation suivie.

J’ai son adresse personnelle, elle habite dans le dixième arrondissement. Elle sort pas mal.

Je regarde ses affaires : elle n’a perdu aucune affaire. Elle a une très bonne réputation et les milieuxd’affaires la craignent. Il fallait que je tombe sur elle, tiens ! Je balance le dossier sur le bureau.

Il faut que je prévoie une contre-attaque et il faut que je la trouve vite. Je passe toute l’après-midi etla soirée à réfléchir. Quand je rentre chez moi, Marc a élaboré un nouveau contrat, je vais le lire,d’après l’avocat, tout est ok pour lui. Je préfère m’en assurer. Je dois donc travailler ce soir mais jeveux le faire chez moi, je veux voir et câliner ma fille.

Nous décrochons un nouveau rendez-vous avec le président, enfin pseudo président de cettesociété. J’ai le contrat en main. Je l’ai fait lire à toute la cohorte d’avocat dont je dispose. Je n’ai pasle droit à l’erreur. En plus, papa n’a pas apprécié. Je lui ai certifié que ce n’était qu’un contre temps.De toute façon, il signera, il n’a pas le choix, il n’a plus rien à part, cette excellente avocate. J’y vaisavec Marc et mon avocat. Je suis stressé : ça ne m’arrive jamais et du coup, je suis intransigeant avecmon personnel. Nous arrivons, la secrétaire nous accompagne. Les deux hommes sont là, elle n’estpas là. Je respire. Nous sommes bien accueillis : du café, des viennoiseries. Je m’assieds, je me metsà l’aise et je dis :

- Nous avons rédigé un nouveau contrat monsieur Ribonix. Tout est dans les règles, cette foisci… vous partirez avec une bonne prime, faites-moi confiance… Signez !

Soudain, je l’entends arriver.

- C’est bon, Stéphane, j’ai les signatures…

Je me retourne sur elle, cette fois ci, elle est en tenue de travail. Enfin, plus décontractée : jeans etchemisier blanc.

- Oh, vous êtes déjà arrivés !

Je me lève, je vais à elle et je lui serre une poignée de mains :

- Je suis toujours ponctuel, mademoiselle Decroix… je vois que vous, non !

Elle ne me répond pas, elle va à son client et lui donne les papiers et lui parle à l’oreille. Que va-t-elle encore nous sortir ?

Je me rassieds, je regarde mon avocat. Il me fait signe de me calmer. Ils discutent entre eux. Etcela dure. Je dis donc :

- Nous allons peut-être en venir au fait ! Qu’en pensez-vous ?

Elle se retourne sur moi et me dit :

- Une banque accepte de financer les nouveaux projets de monsieur Ribonix et ils viennentd’obtenir un nouveau contrat. Nous ne vous retenons plus, Monsieur Ledoux. Au revoir etbonne journée…

Sale petite diablesse. Je ne la lâche pas, je lui demande :

- Comment savez-vous que je ne suis plus intéressé, mademoiselle Decroix ?- Votre proposition d’achat n’a plus aucun intérêt ! La société Ribonix n’est plus endifficulté….- Vous vouliez dire faillite !

Elle se mord les lèvres.

- Tout est rentré dans l’ordre !

Je me lève et je lui fais face. Elle ne vacille pas, même si j’ai deux têtes de plus qu’elle.

- Provisoirement, mademoiselle. Les salariés vous remercieront quand la faillite seracomplète et qu’il n’y aura plus d’argent pour les payer… mais je serai là et je les aiderai, oupas… mais tout sera de votre faute ! Vous donnez de l’espoir au gens… moi je leur donnaisdes indemnités et dans moins d’un mois, il n’y en aura plus, mademoiselle. Faites-moiconfiance ! Vous ne me connaissez pas !- Vous non plus ! Vous ne me faites pas peur, monsieur Ledoux ! Des hommes d’affaires, dessalopards de votre espèce il y en a plein et aucun ne me résiste… Bonne journée… Et saluezbien votre père, de notre part !

Je dois partir, je suis hors de moi. Petite salope. Je n’attends même pas mes employés. Je ne dis riendans la voiture mais j’explose dans le bureau. J’ordonne à Marc :

- Tu vas découvrir quelle banque a investi dans cette société de merde et aussi quel projet,ils ont décroché. Je veux les numéros des dirigeants. Je veux que tout soit fait pour ce soir,c’est clair… Je veux aussi que tu cherches sur cette avocate de merde, elle a bien une faille.Je veux l’écraser, la mettre à genoux… Au travail, et vite… Je n’attends pas !

Je rentre dans le bureau, j’envoie tout valser. Je me promets de l’avoir cette société et de l’anéantir !

5

Philaé

Nous fêtons notre victoire avec une bonne bouteille de champagne. Benoit me remercie ainsi queStéphane. Je leur réponds juste :

- Je fais juste mon job… Et je tiens à mes amis…

Je fais un clin d’œil à Benoît. Nous passons donc la soirée ensemble. Il m’emmène au restaurant puisnous terminons en boîte. Nous nous amusons et nous terminons dans les bras de l’un et de l’autre.Nous n’avons trouvé personne et nous nous consolons comme ceci. Il passe la nuit chez moi, il mefait l’amour et je le baise à mon tour en le suçant. Il aime cela. Tous les hommes aiment cela. Puisnous nous endormons blottis ensemble.

Quand je me lève, il pleut. J’avais envie de faire du sport ce matin, j’en ai besoin. Soudain desbras m’enlacent :

- Coucou poussinette, bien dormie ?- Oui… j’avais envie d’aller courir, c’est raté…- Comment peux-tu courir ? c’est absurde !- Ça me fait du bien !- Il y a autre chose aussi !- Ça ne me suffit pas, même si j’aime ça… J’ai beaucoup de pression au boulot, tu sais…

Je lui donne un café puis je me décide :

- Je vais aller nager ! Tu veux venir ?- Surement pas… il fait froid dans les piscines…

Je rigole. Je finis de manger et je me prépare. Il me laisse et retourne chez lui. Je passerai surementen fin de journée pour le voir.

J’arrive à la piscine et je commence mes longueurs. Je nage pendant une heure. Puis je medétends. Je regarde autour de moi. Je vois un homme avec une petite fille. Je jurerai que c’est lui, il ya une femme avec eux. Il porte un tatouage sur le sein gauche. Non, il ne peut pas avoir un tatouageaussi laid. Et ça ne correspond pas au personnage. J’arrête de regarder. Je remonte, j’enlève monbonnet de main et je file sous les douches. Je me réchauffe sous le jet chaud. Je me sens bien,apaisée. Je mets la serviette autour de moi et je sors des douches. Je suis face à lui. Je sursaute.C’était bien lui…

- Bonjour mademoiselle Decroix !- Monsieur Ledoux…

Je veux le contourner, il m’en empêche et me pousse dans une cabine de douche, il ferme la porte. Jeveux le gifler, il m’en empêche en prenant mes mains. Il m’emprisonne en plaçant mes bras dans mondos. Je ne peux pas lutter. Il me dit, victorieux :

- Vous êtes une femme très intéressante Philaé Decroix, mais sachez que personne ne me metà genoux et ce ne sera pas toi…

Je veux lui répondre mais il me plaque sur le mur et écrase violemment ses lèvres sur les miennes.J’essaie de lutter en vain. Il est bien trop fort. Le pire, c’est qu’il me fait de l’effet. Je finis par medétendre. Il arrête et me dit toujours en m’emprisonnant :

- A bientôt, mademoiselle Decroix !- Va te faire foutre connard !

Je crie cela quand il franchit la porte. Je rejoins les vestiaires féminins. J’ai honte.

Je sors de la piscine avec la ferme conviction de le réduire en bouillie. Je crois qu’il ne meconnaît pas. Je passe le dimanche à ruminer et à préparer ma vengeance. Je fais des recherches surinternet et je prends des notes. Le soir venu, Benoît vient, il me ramène une pizza.

- Salut poussinette, je ne t’ai pas vu !

Il doit voir ma tête et s’exclame :

- Il y a donc un problème !- Oui !

Je lâche mon ordinateur. Il s’assoit à côté de moi, je me blotti dans ses bras :

- J’ai rencontré l’autre connard à la piscine !- Qui ?- Romain Ledoux !- Oh, et…- Il m’a embrassée de force !

Il se redresse et me fait face :

- Pardon ?- Il m’a embrassée dans une cabine de douche, il m’a forcée et j’ai aimé… fais chier, je ledéteste !- Apparemment pas autant que ça !- Si ! C’est un connard de la pire espèce ! Je vais le réduire en bouillie !- Fais attention, il est puissant, Philaé !- Et alors ! Je n’ai pas peur ! Je n’ai peur de personne !- Ça je le sais ! mais fais gaffe quand même… je tiens à toi !- Je ferai attention et tout ce que je ferai restera légal !- Ça je te fais confiance !

Il me redonne le sourire, nous passons la soirée ensemble. Nous mangeons et nous regardons un bonfilm. Nous passons comme d’habitude la nuit ensemble, j’en ai besoin ; Il me réconforte et me fait dubien. C’est mon ami, il est là quand j’ai besoin de lui, notre relation est unique. Il n’y a aucun tabouentre nous. Nous avons trouvé un certain équilibre et nous nous en contentons.

6

Romain

Je la hais pour ce qu’elle représente mais c’est le style de femme que j’aimerai mettre dans monlit. Elle est belle, intelligente, elle n’a l’air de craindre personne et n’a pas l’air très soumise.Apparemment, elle n’a aucune relation suivie, c’est une célibataire endurcie. J’ai apprécié ce baiserforcé. Elle a aimé aussi, j’en suis persuadé. Elle a vu un de mes côtés, je vais lui en montrer d’autres.Je vais jouer avec elle. Elle a un point faible : son job ! Elle ne voudra certainement pas le perdre !

Le lundi matin, je me rends au cabinet Samièges. Je suis reçu par le patron : maître Samièges. Jelui explique mon problème : je veux une entreprise et j’ai besoin d’un excellent avocat pour ne pasfaire d’erreur au niveau de la loi française. Il sourit et me dit qu’il a la personne qui me correspond.Pourvu que ce soit elle. Il passe un coup de fil. Il parle, je n’entends pas bien. Il raccroche, se lève etme dit :

- Je vais vous amener dans le bureau de ma collègue : mademoiselle Decroix. C’est l’une desmeilleures. C’est une petite teigne, elle ne lâche jamais l’affaire et obtient toujours tout cequ’elle désire… Vous vous entendrez bien…

Je jubile intérieurement, c’est exactement ce que je voulais :

- Je n’en doute pas monsieur Samièges. J’ai confiance en votre cabinet. Vous avez très bonneréputation !

Il est satisfait par ce que je lui dis. Il me conduit donc à son bureau. Il frappe et entre. Je le suis. Elleest là, assise derrière son bureau.

- Philaé, je te présente Monsieur Romain Ledoux. Il a besoin de nous et notamment de toi !

Elle blêmit lorsqu’elle me voit. Mais ne montre rien. Je vais à elle et je lui serre une poignée demain. Elle se lève et m’accueille. Le patron s’exclame :

- Je vais vous laisser ! Monsieur Ledoux, si vous avez besoin, je suis à votre service.- Merci, maître !

Il sort. Je m’assieds, j’enlève ma veste et je croise les jambes. Je m’exclame :

- Surprise ! Alors, c’est toi, la meilleure ?- Que voulez-vous ?- Régler une affaire !- Quelle affaire ?

Je souris ! Elle, pas du tout. Elle me fusille du regard, je continue :

- En fait, je suis sur une affaire, mais une petite avocate de merde me met des bâtons dans lesroues. Cette affaire devrait déjà être conclue mais elle est coriace. Je voudrai doncm’emparer de cette entreprise, mais je ne veux pas commettre d’erreurs, car apparemment,elle connaît les lois sur le bout des doigts !

- Sortez ! Je ne peux rien faire pour vous !- Ton patron me disait le contraire !- Je ne suis pas compétente pour cela, je lui expliquerai !- Non, je te veux toi… Je t’ai ramené le contrat : lis-le et dis-moi ce que tu en penses !

Je lui donne le dossier, elle me le renvoie méchamment :

- Je ne validerai pas ce dossier, ce sont mes clients !- Je peux faire de cette entreprise une très grande société. Ce serait dommage de ne pas lefaire, pour l’économie Française !- J’en n’ai rien à faire de l’économie française !- Tu aurais dû regarder… leur prêt a été refusé, tout compte fait, il n’y a pas assez degaranties ! Tu vas faire quoi maintenant ?

Elle veut reprendre la pochette, je l’en empêche. J’emprisonne sa main.

- Lâchez-moi !- Tu me sous-estimes, Philaé… nous ne jouons pas dans la même cour. Tu es chez les petitstoi, moi, je suis chez les grands… Et j’ai le bras long, très long… ne deviens pas monennemie !- Vous ne me faites pas peur, monsieur Ledoux… La loi est équitable pour tous…- Il y a toujours des moyens de contourner la loi ! Et tu ne pourras rien faire, ma belle !- Nous verrons cela, monsieur Ledoux… Sortez maintenant…

Je ne bouge pas, je lui dis posément :

- Je t’invite à dîner pour notre future collaboration !- Vous croyez que je vais accepter ?- Oui… pense à ton job… si tu ne me conviens pas, je me plaindrais à ton patron et comme jesuis riche et puissant, il préférera te virer que de perdre son cabinet. Tu en penses quoi ?- Vous êtes pitoyables !- Je sais ! Mais c’est ma manière d’être !

Je me lève, je remets ma veste et je lui ordonne :

- Demain soir, au Fouquet’s pour vingt heures, ne sois pas en retard ! Et habille-toicorrectement. Tu vas dans le grand monde…

Je lui susurre cela à l’oreille. Elle ne bouge pas et ne dit rien. Je m’en vais, satisfait. Ellem’appartiendra, elle n’aura pas le choix de toute façon !

7

Philaé

Je reste assise, il m’a piégée, le salopard. Mais je ne m’avoue pas vaincue. Ce ne serait pasPhilaé Decroix ! Je téléphone à Benoît. Je veux vérifier ces dires.

- Salut Benoît, tu as des nouvelles de la banque ?- Oui, ils viennent de revenir sur leur décision. Nous n’avons pas l’argent. Nous avons 48heures pour trouver un autre financement, sinon le projet pour les habitats à loyers modéréstombe à l’eau… je ne vais pas pouvoir te parler longtemps, ma belle…- Je le sais… Ecoute, je cherche de mon côté. Je te tiens au courant. Bon courage… Nousallons y arriver… Nous savions que ça allait être rude, mais tu me connais, je ne baisse pasles bras…- Je le sais !- Alors, nous nous battons ensemble ! Je compte sur toi !- Oui… A ce soir !- A ce soir !

Je raccroche et je me mets au travail. Il faut que je trouve des financements. Mais je me heurte à desrefus. Soudain mon téléphone sonne : Benoît !

- C’est bon, nous avons trouvé quelqu’un !- Super qui ?- Un investisseur privé…- Tu as son nom ?- Non, c’est papa qui l’a… Nous sommes sauvés, provisoirement !- Non définitivement, Benoît !

Je suis contente pour eux. Je me replonge donc dans les dossiers en cours.

Je ne parle pas de mon dîner à Benoît. Je lui dis juste que je suis sur un mec que j’ai envie deconnaître un peu plus. Il me souhaite bonne chance et je pars. J’ai fait un effort, je me suis habilléeavec un petite robe noire et je mets des stillettos. Je m’en vais stressée mais il ne faut pas que je luimontre. Je prends un taxi qui m’y amène. Je lui demande aussi de venir me rechercher à 23 heures. Ilaccepte et le note. Je lui laisse un bon pourboire, pour le service. Je rentre dans ce restaurant, je n’ysuis allée qu’une seule fois, pour l’anniversaire de ma mère, pour ses cinquante ans. Je m’y sens trèsmal à l’aise. Je m’annonce. Une table est réservée. Le maître d’hôtel m’y conduit. Il n’est pas encorearrivé. Je me mets à l’aise. Le serveur me propose une coupe de champagne. Je l’accepte, après tout,c’est lui qui paye. Je regarde autour de moi : que de la richesse. Je ne me sens pas à ma place du tout.Je bois ma coupe et je le vois arriver : toujours aussi élégant. Mais je vais passer la pire soirée dema vie : dîner avec un homme que je déteste au plus haut point. Il arrive, accompagné du mêmehomme. Il lui dit, en me dévisageant :

- Je vais prendre comme d’habitude, mais pour deux. Vous direz aussi à Bruno qu’il nousserve un bon vin rouge… merci, Dominique. Je souhaite qu’on ne me dérange pas trop, c’est

possible !- Bien entendu, monsieur Ledoux…

Je suis consternée. Le pauvre type, il se mettrait à genoux devant lui s’il viendrait à lui demander.Enfin, il se tourne vers moi. Je ne me lève pas, je continue de boire.

- Bonsoir Philaé !- Bonsoir !

Il enlève sa veste et s’assied. On lui amène une coupe de champagne et on lui laisse la bouteille :

- C’est bien, tu étais à l’heure, j’aime les gens ponctuels !- Apparemment, vous n’y êtes pas !- Pardon ?- Vingt heures ! il est vingt heures dix… vous n’êtes pas ponctuel !

Il sourit et boit sa coupe. Il reprend :

- Le noir te va bien !

Abruti, je ne réponds pas. Il continue :

- Nous allons parler affaires. Je vais te confier plusieurs affaires, dont l’affaire Ribonix… tusais surement qu’ils ont trouvé un autre financement !- Oui et j’en suis heureuse…- Je n’en doute pas…- Je ne travaillerai pas pour vous !- Tu veux être au chômage ?- Je n’y serai pas. Je suis indispensable à mon cabinet !- Personne n’est indispensable, tu es bien sûre de toi… petite teigne !

Je me mords les lèvres, je ne réponds pas.

- C’est comme cela que l’on te nomme dans le milieu des affaires, j’ai raison…

Je le hais :

- Tu vois j’ai fait des recherches sur toi, je te connais maintenant…- Vous ne me connaissez pas !- Détrompe-toi ! Mais toi, tu ne me connais pas… et je te l’ai déjà dit : ne sois pas monennemie… travaille pour moi !

Les plats arrivent, je ne réponds pas. Je le détruirai. Je mange sans faim. En fait, je veux partir.Quand il a terminé, il me donne des pochettes :

- Tiens tu travailleras demain pour moi !- J’ai un rendez-vous demain matin. Je n’ai pas que vous comme client !- Ah oui, c’est vrai… j’y remédierai…- Pardon ?

Il sourit, mais pour qui se prend t-il ? Il reprend :

- Quand on travaille pour moi, c’est à temps complet, ma belle !- Je ne travaille pas pour vous !- Si… regarde ses dossiers et je veux savoir ce que tu en penses, pour la fin de semaine.Monsieur Samièges est au courant, il va alléger ton emploi du temps… Sauf demain…

Je souffle… Je ne dis rien, j’ai envie de lui arracher les yeux. Le dessert arrive, je le mange vite etj’annonce en me levant :

- Je vais vous laisser ! mon taxi m’attend et j’ai du travail !- Je te raccompagne !- Hors de question ! J’ai un taxi !- Tu avais !- Pardon ?

Je hausse le ton. Il me prend par le bras et m’annonce :

- Ici, personne ne se fait remarquer, Philaé Decroix. Nous sommes dans la haute bourgeoisie.Je te raccompagne, j’ai ma voiture !- Non !- Si !

Nous arrivons au vestiaire, il me prend mon manteau et le sien. Je le met, je veux partir, il me retientet me dirige vers sa voiture :

- C’est par là !

Je lui mets une gifle :

- Pour qui vous prenez vous ?

Il se tient la joue mais a toujours son sourire. Il me tire vers sa Mercedes et me met à l’intérieur.

- Vous n’êtes qu’un sale connard… Personne ne…

Il se rue sur moi et m’embrasse. Je me défends, mais il emprisonne mes mains et mon corps. Je nepeux que céder. Soudain, il stoppe et toujours en me maintenant prisonnière, il m’annonce :

- Ferme là, maintenant… je te raccompagne. C’est dans le dixième, c’est ça : rue du paradis !

Je ne dis plus rien. Il a l’air de tout connaître de moi. Je ne veux pas attiser la haine. Il démarre et meconduit chez moi. Le trajet me semble long. La musique tourne : Nirvana. Je ne l’imaginais pasécouter cela. Enfin, nous arrivons. Je respire. Il se gare, pas très loin de l’appartement. Il dit :

- Troisième étage, c’est ça… c’est charmant en tout cas…

Je ne réponds pas, je veux sortir, la porte est fermée. Je lui demande :

- Vous pouvez ouvrir la porte s’il vous plait !

8

Romain.

Je coupe le moteur. Nous nous dévisageons. Je sais que je ne la laisse pas indifférente. Elle insiste:

- S’il vous plait !

Je lui tiens son visage, je veux encore l’embrasser. Elle murmure :

- Non, s’il vous plait…- Chut…

Je l’embrasse, cette fois ci, elle ne se débat plus. Elle m’embrasse même. J’ose passer mes mainssous sa robe, je caresse ses fesses : elle a des bas et un porte jarretelle, j’aime et ça m’excite. Elle ala peau douce. Je sens bien qu’elle est sur la défensive. Je suis sûr qu’elle en a envie mais elle neveut pas craquer. Elle me déteste comme moi je la hais. Notre respiration accélère, j’ai envie d’elle.Je presse ses fesses contre mon sexe, je touche son sexe au dessus de sa culotte. Je l’entends dire :

- Non…- Chut, tais-toi… Je devine que tu me veux, Philaé ! Tu m’excites…

A ma grande surprise, elle me répond :

- Je vous déteste !- T’inquiètes : moi aussi !

Je peux donc y aller. J’insère mes doigts en elle, un et puis deux. Elle gémit, elle est chaude. Mais çarestera à ce stade, je ne veux pas la baiser dans la voiture. Elle mérite mieux que cela. Je vais la fairejouir avec mes doigts. Elle passe sa main sous mon pantalon. Mais très vite, elle abandonne, mesassauts sont puissants. Elle est à moi et c’est moi qui dirige, toujours ! Et elle va l’apprendre. Jechauffe le point sensible. Je lui dis à l’oreille :

- Je sais que tu me veux, Philaé… mais nous allons encore attendre… Je te veux à moi et àmoi seul…

J’accentue mes caresses. Elle se cambre, elle lâche prise et s’agrippe à mes cheveux, elle les tire,j’ai mal, mais elle jouit et j’en suis satisfait. Je continue encore, je n’abandonne pas. Elle a du mal àreprendre sa respiration, j’arrête doucement, je l’embrasse encore sur la bouche. J’enlève ma main,elle me regarde. Elle respire le sexe, je lui ai donné du plaisir. Je me redresse, je passe ma main dansmes cheveux. J’ouvre les portes et je lui dis :

- Passe une bonne nuit ! A bientôt, Philaé…

Je crois qu’elle est honteuse. J’ai réussi, je l’ai déstabilisée. Quand elle me reverra demain, elle seraplus silencieuse, je pense. Elle claque la porte et je démarre. Je rentre chez moi.

Je me lève le lendemain de bonne humeur. Je sais qu’aujourd’hui, je vais avoir la société Ribonix.

Ils ont signé avec une de mes filiales et ils n’ont rien vu. A mon avis, Philaé n’a pas vu le contrat.Sinon, j’en serai encore au même point. Apolline arrive avec sa mère, elle saute dans mes bras :

- Bonjour, ma chérie…

Je subis une remarque de Chloé :

- Tu étais où hier soir ?- Un dîner d’affaires !- Il a fini tard ton dîner d’affaires !- Oui… mais j’ai conclu le contrat. J’ai obtenu la société Ribonix !- Alléluia, tu seras de meilleure humeur !- Et ça veut dire quoi, ça ?- Deux semaines que tu fais la tête… tu es invivable, Romain et c’est de pire en pire !- Je subis beaucoup de stress !- Ça nous le savons !

Elle m’agace. Elle se sert du café et me dit :

- Demain soir, ta fille a un spectacle de danse. Nous pouvons compter sur toi ?- C’est à quelle heure ?- Dix-huit heures à son école de danse !- Je ferai tout pour me libérer !- Bien… tu vois Apolline, papa sera avec nous demain !

Elle me toise, moi aussi. Je ne veux pas me disputer avec elle, ce matin. Elle va réussir à me gâcherla journée. J’embrasse ma fille, je lui dépose un bisou sur la bouche et je m’en vais. Le rendez vousest à dix heures.

9

Philaé

Benoît veut que j’assiste à cette réunion avec le nouvel investisseur mais j’ai un rendez-vous avecun autre client. Je dois y aller avant mais j’abrège. Je ne veux pas être en retard. Il faut que je donneune bonne impression de la boîte. Je n’ai rien dit à Benoît à propos de mon diner. J’ai honte de ceque j’ai fait. J’aurai du le repousser mais j’en étais incapable. Je le voulais aussi, mais j’ai lesentiment qu’il a profité de moi. Je me suis fait baiser par un connard de la pire espèce. Je souhaitene plus le voir mais je sais que ce sera impossible, car je suis devenue l’une de ses avocates.J’essaierai d’en parler à Patrick, mon patron. Je vais jouer la comédie : je vais lui faire croire que jene suis pas compétente pour ce genre de personnes. Et comme je suis une excellente comédienne, jepense que ça marchera.

J’arrive un peu en avance. Ça me permet de discuter avec Stéphane qui est ravi que sa société soitsauvée. Benoît arrive avec le contrat signé. Je lui demande :

- Je peux le lire ?- Bien entendu, madame l’avocate…

Il me le donne, le téléphone sonne. Ils arrivent. Je n’aime pas ce que je lis. Je demande à Stéphane :

- Tu sais que c’est une filiale, c’est qui la maison mère ?

Il n’a pas le temps de répondre. Je l’entends dire :

- C’est l’une de mes filiales, mademoiselle Decroix…

Je me retourne sur lui. Je vois Benoît se décomposer, Stéphane fait de même. Il pavane, cet abruti. Ilvient à moi et me dit :

- J’ai gagné… vous n’avez pas été si vigilante que vous n’aurez dû… vous vous êtesdispersées…

Je le tuerai à mains nues si j’en avais le pouvoir. Il s’assoit devant le bureau et dit

- Bon maintenant, parlons de la suite !

Stéphane lui demande :

- Oui, que comptez-vous faire ?- D’abord vous virer, vous êtes incompétent !

Je m’offusque :

- Vous n’avez pas le droit ?

Il se retourne sur moi :

- Oh… Et pourquoi pas ? Vous préparerez la lettre de licenciement !- N’y comptez pas !

- Vous travaillez pour moi, Philae, ne l’oubliez pas. Je pensais que le dîner de hier soir vousavait convaincu !

Benoît me dévisage, mais ne dit rien. Je n’ajoute plus rien. Je me sens obligée de baisser mon regard.Il continue :

- Mais je vais être un gentleman, je vais mettre votre fils à votre poste… Enfin, il sera sousles ordres de mon vice-président qui sera un de mes collaborateurs, Alexandre… Vous voyez: je ne suis pas aussi méchant que ça !

Personne ne répond. Je me sens responsable. Il continue :

- Je vais rester un moment en France. Je dois remettre cette entreprise à flot. Bien entendu, ily aura des licenciements et la prime ne sera pas élevée. Il faudra dire merci à votreavocate… je garde comme d’habitude les meilleurs…

Il se tourne vers Benoît :

- Benoît, c’est ça ?- Oui, monsieur Ledoux !- Vous avez en charge ce dossier. Vous me gardez dix personnes de votre société. Lesmeilleurs…- Nous sommes 520, monsieur !- Oui, eh bien, j’en veux dix. Les autres postes seront pourvus par mes hommes… Noussommes d’accord ?- Oui…- Très bien…

Il se lève, et me parle :

- Bien entendu, Philaé, vous restez l’avocate de cette société… Préparez-moi les contrats delicenciements. L’indemnité sera de 500 euros par employés et 1000 pour les cadres…- C’est de l’escroquerie !

J’ose le regarder dans les yeux et lui dire. Il sourit toujours :

- Mais c’est de votre faute ! Il y un mois, je proposais 10 000 et 5000, mais aujourd’hui, il ya les signatures…

Il part et me dit :

- Je passerai demain à votre bureau, soyez là !

Je réponds sans le regarder :

- Allez-vous faire foutre !

Je reste assise, silencieuse. Stéphane et Benoît aussi. Nous avons perdu, cette fois-ci et j’en suis enpartie responsable. Soudain, Stéphane se lève et dit :

- Je vais prévenir les personnes…

- Papa, attends…

Benoît veut l’accompagner. Il refuse. Je suis donc seule avec mon meilleur ami. Il vient à moi, je luidis :

- Je suis désolée !- Ne le sois pas, Philaé… Nous n’aurions pas dû signer sans ton consentement. Nous avonsfait une erreur et nous la payons cash !- Nous sommes tous responsables ! Moi, il m’a piégée aussi… il a fait de moi son avocate.Je dois donc travailler pour lui, dorénavant. Il menace de me faire virer, sinon !- Merde…- Mais moi, je m’en sortirai… mais vous, vous n’avez plus rien !

Il ne dit rien, je reprends, je ne baisse jamais les bras :

- Mais je le détruirai ce cloporte !

J’enlace Benoît, je lui promets que je ferai tout pour le détruire. Puis je retourne au bureau. Je doisvoir Patrick, je ne veux plus travailler pour lui. Lorsque j’arrive, ma collègue m’annonce que Patrickest occupé. Il a un client et c’est un gros. Je dois donc attendre. Je vais dans le mien, j’en profite pourfaire le point. Je pense à ce que je vais dire. Tout à coup, mon téléphone sonne. C’est Patrick

- Tu peux venir, Philaé, s’il te plait !- J’arrive…

J’y vais, je fais un clin d’œil à ma collègue. Je frappe et je rentre. Et j’ai la désagréable surprise dele voir. Je ne me démonte pas :

- Re-bonjour monsieur Ledoux- Mademoiselle Decroix !

Patrick semble étonné :

- Vous vous êtes déjà vus ?

Je réponds :

- Oui, il y a moins d’une heure, à l’entreprise Ribonix, un de mes clients !- Non, ancien client !

Me reprend t-il !

- J’en suis devenu un nouveau… justement, j’en parlais à maître Samièges. Je lui signalais ceque vous deviez faire : les lettres de licenciement, j’ai des modèles. Je veux qu’elle soit toutecomme celle- là !- Vous faites erreur, monsieur, je suis avocate pas secrétaire ! Je ne ferai pas vos lettres, enplus, les indemnités ne sont pas à la hauteur !- Ça, c’est moi qui juge mademoiselle !- Nous sommes en France, Monsieur ! En France, il y a des droits et des devoirs !- Je le sais, je suis français ! Mais tout est en accord avec la loi, je vous paye pour ça, non ?

Patrick me coupe la parole et lui certifie :

- Tout sera fait pour vous satisfaire, Monsieur Ledoux ! N’ayez crainte. Philaé va s’y mettretout de suite ! N’est ce pas !

Il me regarde, son ton ne me laisse pas le choix. Je dois donc lui dire :

- Oui, Patrick, bien entendu ! je vais vous laisser, donc…

Je me lève mais il me dit :

- J’arrive ! Je veux vous parler…

Je soupire. J’y vais. Je n’ai pas le choix, je dois travailler pour lui.

10

Romain.

Je la suis de très peu. Elle entre, elle ne m’attend pas. Je ferme la porte et lui fait face :

- Tu n’es pas très coopérative !- Je n’y suis pas avec des types de votre espèce !- Pourtant, l’autre soir, tu ne pensais pas cela !- Vous m’avez piégée !- Peut-être mais ça t’a plu, non ?

Elle soupire et reprend :

- Que voulez vous donc ?- Te donner le modèle de lettres, il faut que je respecte la loi, non ? ce serait dommage, tu enserais la fautive ! Toi, la plus douée de ta génération !

Je la touche, je vois : elle bout, mais elle m’excite à un point. Je pense avoir trouvé une femme à mamesure. Je me lève et vais à elle, elle a le nez dans la lettre. Je lui dis à l’oreille :

- J’ai demandé à ton patron de t’avoir dans mes bureaux…

Elle se retourne sur moi, je continue :

- Et tu sais quoi, il a accepté… il va te l’annoncer prochainement…

Je me relève et j’ajoute :

- Je me dois d’avoir la meilleure dans mes rangs et je pense que tu ne vas pas le regretter…tu es contente ?

Elle ne me répond pas. Je continue :

- Tu verras, tu auras un magnifique bureau et je ne serai pas loin… Nous pourrons faire plusample connaissance, comme cela ! Bon, je te laisse… tu auras prochainement de mesnouvelles ! A bientôt, Philaé…

Elle ne relève pas la tête. Je m’en vais, je suis content de moi. J’ai trouvé une femme pour moi : ellea perdu et je l’ai mise à genoux. Et je la mettrais aussi dans mon lit. Elle va changer mes habitudes.Elle ne sera pas une de mes maitresses soumises, je vais devoir la soumettre. Et ça j’adore.

De retour dans mon bureau, Alexandre m’attends. Alexandre est mon bras droit. J’ai une entièreconfiance en lui. Il est loyal et sincère. C’est à lui que je confie le suivi des sociétés que je rachète,en France. Et bien entendu, il doit superviser l’entreprise Ribonix. Je le salue chaleureusement et lefait entrer dans mon bureau.

- Ça y est, tu l’as eue ?- Oui, et non sans mal… Pour une petite société, j’en ai mis du temps…- Le principal c’est que tu l’aies ! Et pourquoi, autant de temps ?

- Une avocate zélée, que j’ai récupérée, d’ailleurs. Elle sera excellente. C’est ce qu’ilmanquait ici !- Et elle vient d’où ?- Du cabinet Samièges : Philaé Decroix ! Peste d’ailleurs. Elle ne démord pas…- Philaé Decroix, tu dis ?- Oui !- J’ai fait mes études avec elle, à la Sorbonne… Nous étions amis !

Il m’intéresse, je continue :

- Proches ?- Il y a eu des rapprochements. Nous sommes restés un ou deux mois ensemble… Elle nevoulait pas de relation suivie…- Tu la connais bien donc !

Il voit mon sourire :

- Je me trompe ou elle t’intéresse !- Elle m’intéresse mais je la déteste pour ce qu’elle est… mais maintenant, elle bosse pourmoi. Et j’aimerai essayer d’aller plus loin !

Je me dois de lui poser la question :

- C’était comment ?- C’est une tigresse, une lionne… c’est très sauvage… mais c’était divin !

Nous rigolons, puis il ajoute :

- Benoit Ribonix, il travaille là-bas ?- Oui… pourquoi ?- C’est son sex friend !- Quoi ?- Un sex friend, tu ne sais pas ce que c’est ?- Non ! C’est quoi, c’est son mec ?- Non ! ce sont deux grands amis, qui partagent des bons moments ensembles. Ils couchentensemble, mais ne s’aiment pas… Ils se renforcent ainsi !

Je reprends, toujours surpris :

- Ils sont ensemble ou pas ?- Non… ils ont des aventures chacun de leur côté. Tu peux tenter ! Ils ne sont pas ensemble,ils sont sex friends !- Bizarre…- Mais ça tu t’en fous, non ?- Oui ! Enfin, assez parlé de la tigresse. Il faut mettre au point une nouvelle stratégie pourcette société !- Oui ! Nous la débaptisons ?- Comme d’habitude !

- Tu gardes des employés ?- Pour l’instant, je garde le friend et j’ai décidé d’en garder 10 !- Benoît ?- Oui, il est bon ou pas ?- Je pense… je vérifierai…

Nous discutons encore et élaborons notre stratégie de démantèlement. Je compte le faire en un an.

Il repart assez tard. Moi, je rentre. Apolline m’attend devant la reine des Neiges. Elle m’appelle,elle est fatiguée et se blottie sur moi. Je vois Chloé au téléphone, en train de se faire les ongles. Ellene me fait pas envie. Je ne pense qu’à Philaé et ce qu’Alex m’a dit me pousse à vouloir le faire etvite… Soudain j’entends :

- Tu m’écoutes, là ?

Je sursaute :

- Oui excuse-moi, j’ai eu une journée difficile ! tu disais ?- Elle dort !

Je regarde ma fille, elle s’est endormie. Je la prends dans mes bras, je l’embrasse tendrement et jevais la mettre dans son lit. Elle se réveille un peu et me dit :

- Je t’aime mon papa !- Moi aussi, ma chérie… Dors bien !

Je ferme la porte délicatement et je retourne dans le salon. Chloé me dévisage. Je prends un verre,elle m’énerve :

- Qu’est ce que j’ai ?- As-tu des maîtresses, Romain ?- N’importe quoi ! je n’ai pas le temps d’avoir des maîtresses !- Bien entendu !- Et toi, tu as des amants ?

Elle ne répond pas et préfère partir se coucher. Je me douche et moi aussi, je vais au lit. Je suisfatigué mais j’ai du mal à m’endormir. Je pense à elle, j’ai très envie de la découvrir, de la caresseret de la posséder, comme jamais. Moi je la dompterai.

11

Philaé.

Je suis énervée. J’essaie d’en faire abstraction mais en milieu d’après-midi, je vais voir Patrick.Je dois en avoir le cœur net. Je rentre et je lui demande :

- Je vais aller travailler pour les Ledoux ?- Oui… c’est la chance de ta vie, Philaé. Romain Ledoux ne veut que toi. Tu vas être sonavocate attitrée. Tu vas te faire un nom et un prénom…

Ça sort tout seul mais je réponds sans réfléchir :

- C’est un salopard !- Quoi ?- Non, pardon… enfin, sa réputation est quand même particulière !- Oui, mais c’est un homme d’affaire et c’est l’un des meilleurs, Philaé… c’est sûr, ceshommes-là sont détestés, mais pour toi, c’est ta chance, ne la refuse pas… tu ne vas plustravailler pour Ribonix… ce sera plus grand et plus select … Tu vas me manquer, maisbon… tu appartiens toujours à Samièges… Tu es à moi, ne l’oublie pas…

Il me sourit et tente de me rassurer. Il continue :

- Tu devras te rendre dans sa société dès demain, pour neuf heures, m’a-t-il dit. Tiensl’adresse !- Je ne viens plus ici, donc !- Ton bureau sera toujours là mais ton travail est là-bas… si tu as la moindre difficulté, tuviens m’en parler !- Oui...

Je dois donc m’incliner. Je finis la journée, je boucle mes dossiers et conseille mes clients. Je lesenvoie à un de mes collègues. Je prends quelques objets personnels et je pars. Demain, je vaistravailler, ailleurs et cela m’ennuie. Je rentre, je veux voir Benoît, mais il n’est pas chez lui. Je vaisdonc chez moi. Je me mets à l’aise et je me verse un verre, je suis pensive. Je ne sais pas ce que jedois ressentir pour lui. Physiquement, c’est mon type d’homme, je ne peux pas le nier mais, c’est letype de personne que je déteste dans la vie. C’est un homme sans pitié, imbu de lui-même etprétentieux. Comment vais-je réagir ? Je sais que je veux aller plus loin avec lui ! J’en ai envie maisje ne devrai pas. Ce n’est pas un homme pour moi : je le déteste.

Je m’endors avec cette idée. Non, je ne céderai pas, je ne l’aime pas… même si mon corps et monesprit le veulent ! Ma conscience, elle, me rappelle à l’ordre.

J’arrive le lendemain dans ses bureaux, à l’heure. Je suis stressée, je ne sais pas où aller. Jem’annonce à une des secrétaires :

- Mademoiselle Decroix, je suis attendue par monsieur Ledoux !- Oui, nous sommes au courant ! c’est monsieur Sanders, son bras droit qui va vous recevoir,

il n’est pas encore arrivé… ça ne devrait tarder…

Je ne dis rien, je la suis. C’est une très belle femme, même si elle est d’âge mâture. Elle frappe et meconvie à entrer. Elle m’annonce :

- Monsieur Sanders, mademoiselle Decroix est arrivée !- Oui, merci, Virginie, faites là entrer…

Je rentre donc et je le reconnais tout de suite, dès qu’il se lève pour venir à moi :

- Alex ! Alex, c’est toi ?- Salut, belle Philaé ! Comment vas-tu depuis tout ce temps ?

Nous nous embrassons :

- Bien… Tu travailles avec ce connard !

Le mot m’échappe, je ne m’en rends pas compte, il masque sa gêne et me sourit :

- Tu parles de mon ami !- Oh, pardon !- Je sais que Romain est très autoritaire, mais nous sommes dans un milieu de prédateurs.C’est le plus fort qui l’emporte… Et Romain et son père sont les meilleurs, donc les plusdétestés…

Je ne suis pas convaincue mais je ne dis plus rien. Il m’invite à m’asseoir. Il commence àm’expliquer ce qu’ils attendent de moi, quand il entre :

- Excusez-moi, je suis en retard !

Encore une fois, je parle sans réfléchir :

- Comme d’habitude !

Il vient à moi :

- Je suis le patron et j’en ai le droit ! Bonjour mademoiselle Decroix !

Je me lève, il me serre une poignée de main. Je le hais. Il me fait un sourire niaiseux. Je lui fais lemême. Il me fait signe de me rasseoir et salue Alex.

- Salut, Alex ! Tu lui as expliqué ?- Oui… je commençais !- Parfait, nous allons reprendre ensemble.

Il se tourne de nouveau sur moi :

- Premier point : votre tenue. Ici, pas de jeans… ce sont des tenues présentables : tailleurs,pantalon habillé… Il faut revoir ça… je t’ai dit : ici, c’est la cour des grands… tu ne défendsplus des prolétaires !

Je prends sur moi en respirant et en me mordant la joue. Il continue toujours aussi moqueur :

- Bien entendu, tu te dois t’arriver à l’heure. Tu commences à 9 heures pour terminer à midi.Pause déjeunée de 1h, 1h30. Retour maximal à 14 h pour terminer aux alentours de 16h30.Bien entendu, tu es à mon entière disposition. Quand j’ai besoin de toi, tu réponds présente…- C’est le bagne, chez vous ! Je suis avocate, monsieur Ledoux et il me semble que je n’ai pasdemandé à venir ici. Vous m’y avez forcée !- Non, je t’ai engagé ! Ton patron était d’accord et flatté que je t’accorde autant d’importance.Alors sois flattée…- Surement pas … je ne suis pas flattée de travailler pour un type de votre espèce !- Oh…

Il rigole, j’ai envie de lui arracher ses dents, il ne se décontenance pas :

- Tu verras, tu ne diras plus cela dans quelques semaines. C’est très formateur et ton CV serarenforcé…

Il se lève et m’ordonne :

- Bon, tu viens, je vais te faire voir ton bureau. Tu vas aussi me rédiger une lettre delicenciement pour Ribonix…

Il s’adresse à Alex :

- Alex, tu vas passer aujourd’hui. Il nous faut la liste…- Ok, je vais y aller !

Il se retourne sur moi :

- On y va Philaé ?

Je le suis donc. Il me dégoutte de plus en plus. Et bien entendu, nos bureaux sont proches. Quelconnard ! Il m’ouvre la porte avec un grand sourire. Je suis subjuguée : j’ai une énorme fenêtredevant moi, la vue est magnifique. Mon bureau est grand, deux fois plus grand que le mien chezSamièges. Il le sait, je me ressaisis :

- Ça a l’air de te plaire !- Je l’avoue, il n’est pas mal ! Mais cela reste un bureau…

Je rentre, je pose mon cartable et je lui dis :

- Bon, je vais faire votre travail… j’ai besoin d’être seule… Au revoir, monsieur Ledoux…- A bientôt, belle Philaé…

Il ferme la porte, connard ! Je souffle, je suis seule et je me mets au travail. Je cherche les textes delois et je rédige. Cependant, je cherche toujours un moyen de sauver mon ami.

12

Romain

Je jubile. Elle est chez moi, dans mes locaux et je la veux. Je l’aurai. Je retourne à montravail. J’ai encore des choses à revoir. Je penserai à mes envies plus tard. En plus, ce soir, j’aipromis à Apolline d’être à son gala de danse. Je dois finir tôt.

Je reçois son modèle de lettre très vite. Je la lis et cela me plait. Elle est parfaite. Je prends soinquand même de vérifier si elle ne m’a pas piégée. Mais tout me semble bien. Je suis interrompu parAlex.

- J’ai la liste !- Super, donne…

Je jette un coup d’œil rapide. Je lui donne la lettre :

- Tiens regarde !- Le modèle de lettre ?- Oui…

Nous regardons donc tous les deux. Il me dit :

- C’est bien !- Oui, j’ai quand même pris soin de la faire relire par un homme de loi… je la connais et jesuis sûr qu’un coup de poignard dans le dos ne serait pas une surprise…

Il rigole :

- Elle ne te porte dans son cœur, en tout cas !- Je le sais… moi aussi, je la déteste…- Mais les contraires s’attirent !

Il me dévisage, je lui souris. Il me connait si bien. Je lui demande :

- Je veux m’entretenir seul à seule avec elle…- Et ça veut dire ?- Plus personne dans le bureau !- Un soir, donc !- Voilà, il faut qu’elle reste !- Tu veux que je t’arrange cela ?- Oui…- Pour quand ? Demain ?- Par exemple… le vendredi, c’est bien, je dirai à Chloé que j’ai un dîner d’affaires avec toi,tu es d’accord ?- Bien entendu…

Il me fait un clin d’œil. Je l’apprécie énormément, c’est un ami et je peux lui faire confiance ! Il s’en

va avec la lettre. Il faut qu’il les fasse rédiger pour les envoyer aux personnes concernées. Je luiprécise quand même, qu’il y a un mois de préavis. Je ne veux pas apparaître quand même comme unepersonne sans cœur.

Je reviens donc tard du bureau. Je croise Alexandre, il me dit :

- Tout est réglé, elle doit me rendre un dossier pour lundi, à propos de Ribonix. Elle m’acertifié qu’elle resterait après l’heure !- Magnifique… A lundi ! Tu n’oublies pas que nous dînons ensemble …- Non… bon week end, amuse-toi bien !

Il me fait signe et file. Moi, je me prépare, psychologiquement. J’attends que tout le monde parte, jele vérifie avec mes caméras de surveillance. Puis, je me lance. Je frappe et je rentre :

- Pas encore partie, Philaé…

Elle sursaute :

- Que faites-vous là ?- Je voulais savoir si ta première semaine n’a pas été difficile ?- Non, ça va… j’ai l’habitude de travailler !- Je n’en doute pas !

Je ne la lâche pas du regard. Elle me regarde puis baisse les yeux sur son bureau. Je lui demande :

- Tu bosses sur quoi ?- Alex m’a demandé de lui vérifier un dossier…

Soudain, elle me lance sèchement :

- Et vous me dérangez là ! j’aimerai le finir d’ici une heure…

Je rigole :

- Je te dérange !- Oui…- Je suis le président !- Et alors ? Je ne vous appartiens pas et je ne vous dois rien…- Si ton poste et ton salaire qui a pratiquement doublé…- Je ne vous ai rien demandé !- Tu as réponse à tout, toi !- Je voudrai terminer cela !

Je me lève et je m’approche d’elle. Elle sursaute et recule sa tête. Je capture son fauteuil. Nousregardons tous les deux, enfin, nous nous fusillons. J’ai envie de l’embrasser et ma queue veuts’enfoncer en elle. Que ressent-elle, je ne sais pas. Mais je veux l’embrasser. Je lui prends le cou etje l’embrasse de force au début. Elle me pousse avec ses mains mais je suis plus fort qu’elle. Je lafais céder. Je la libère et elle me gifle, encore ! ça va être sauvage mais tant pis, je n’abandonne pas.Je la soulève de son siège et je la colle sur la fenêtre. Je l’embrasse toujours, elle le fait aussi maissauvagement, je sens ses dents sur ses lèvres. Mais elle m’excite tellement. Elle continue, elle me fait

mal. J’enlève ma veste qui me gêne, je soulève sa jambe, je l’amène sur moi, je passe ma main soussa jupe et je caresse sa culotte de dentelle. Je n’ai pas encore vu sa lingerie mais j’aime la toucher.Elle passe sa main sous ma chemise, je marque une pause pour enlever ma cravate et ma chemise.Elle me toise, et je repars à l’assaut. Elle me veut, je le sens et elle va m’avoir en elle cette fois ci.Je lui enlève son pull moulant. Je vois son soutien gorge noir et rouge, Aubade peut-être ! Jel’embrasse de nouveau, elle me mordille. J’en profite pour insérer un doigt en elle, elle sursaute, elleest chaude :

- Tu me veux aussi, n’est ce pas ?

Elle ne dit pas un mot, mais ses yeux la trahissent. Je continue, elle gémit et me caresse le dos. Sesmains sont douces comme sa peau. Je veux l’entendre avant de m’enfoncer en elle, comme dans lavoiture. Je joue avec elle, avec son sexe. Puis, soudain elle m’enfonce ses ongles dans mon dos, elleme griffe. Je sursaute, elle m’a fait mal. J’arrête : un sourire se dessine sur ses lèvres. Elle veut jouer,on va jouer. Je l’emmène sur son bureau. J’envoie tout valser et je la plaque dessus :

- Attends un peu Tigresse !

Je prends ma cravate qui traîne par terre et je lui noue les mains au dessus de sa tête. Elle me dit :

- Je te déteste !- Moi aussi…

Je serre bien le nœud, elle ne peut plus les bouger. Elle est à moi, je suis touché dans ma virilité. Enplus, j’ai mal. Je lui soulève sa jupe et j’arrache sa culotte. Je ne veux plus attendre. Je baisse monpantalon et mon slip. Je la pénètre aussitôt. Elle se cambre et gémit. Je sors et je reviens toujourspuissamment. C’est bon, j’aime cette sauvagerie. Elle gémit, elle bouge mais elle est à moi et je faisce que je veux. Elle va attendre et sentir que c’est moi qui dirige. Je m’amuse avec elle et avec sonplaisir, de longues minutes. Puis, quand je sens que je ne suis plus loin, j’accélère la cadence. Ellejouit très vite et fort. Je me vide immédiatement en elle. Je n’ai plus de jambes, je tremble. J’ai unplaisir de fou que je n’avais jamais connu. Nous mettons un moment avant de revenir à nous. Puis jela regarde, ligotée et à moi. Je la libère. Je me rhabille. Remettre ma chemise me ravive la douleurde mes griffures.

Je l’observe, elle est belle et bandante. J’en ai encore envie. Je vais à elle, je l’enlace, je lui dis :

- Tu vois, nous pouvons faire autre chose que s’engueuler. Tu es surprenante comme avocate !- Fermez là, je ne veux pas vous entendre… Je m’en vais !- Tu ne ranges pas ton bureau !

Elle me lance un regard assassin. Je souris. Elle ramasse quand même ses dossiers. Je l’aide et je luifais face, nous sommes tous les deux accroupis et je lui relève le menton. Je lui dis :

- En tout cas, moi, ça m’a plu. Je vais te laisser. A lundi !

Je me relève, je remets ma veste et je pars. J’ai gagné.

13

Philaé

Je rentre. Je veux voir Benoît mais il n’est pas chez lui. Je vais donc chez moi. Je me prends unverre, j’en ai besoin. Je réalise ce que je viens de faire : je viens de baiser avec un homme que jedéteste. Et j’ai apprécié. J’ai eu beaucoup de mecs mais ce moment fut intense, j’en redemanderaipresque. Je ne sais plus quoi penser. Je mange un peu puis je file sous la douche. Je constate que j’aides hématomes aux cuisses. C’est vrai qu’il avait été violent et j’ai tellement aimé. Rien qu’en yrepensant, j’ai le ventre qui se tord d’envie et de plaisir. Mais non, pas lui. Pas ce genre de type ! Enplus, c’est un homme marié. Je suis célibataire, j’aime les hommes mais je ne suis pas une briseusede ménage et lui… lui, c’est le salopard dans toute sa splendeur, en affaires mais aussi dans sa vieprivée apparemment. Je ne dois pas être la première !

Je vais me coucher la tête pleine de questions et donc, je dors très mal. Quand je me réveille, j’aibesoin de la compagnie de Benoît. Je m’habille vite et je vais chez lui. Je constate qu’il n’est pas làet du coup, je suis inquiète. Je lui envoie un message :

Coucou, où est tu, je suis inquiète !

Bien entendu, il ne me répond pas. Je passe la journée à ruminer et je suis inquiète, en plus, pour monami. Je me gave de sucreries et de chocolat. Je regarde des navets à la télé. Ma journée est pitoyable,mais je n’ai envie de rien. J’ai l’impression de vivre un chagrin d’amour, alors que j’ai juste baiséavec un type que je déteste.

Je me réveille le dimanche dans mon canapé. Je suis dans le néant total. Je percute : montéléphone sonne. Benoît ! Je me précipite sur lui, mais non, c’est maman. Je décroche :

- Coucou ma chérie, je pensais que tu n’allais plus répondre !- Je dormais en fait !- Tu as encore eu une nuit agitée !- Non… je me suis endormie devant la télé !- Bon, passons. Que veux tu ?

Pourquoi Diable me demande t-elle ce que je veux. Puis, mon cerveau se réveille, je voulais son aidepour contrer Ledoux, dans son rachat de Ribonix. Elle insiste :

- Philaé, tu as fumé ou quoi ?

Non, j’ai juste passé une nuit de folie, avec un homme que je déteste !

- Non, excuse moi… je… je voulais que tu réalises un reportage sur la famille Ledoux.- Pourquoi ?- Ce sont eux qui rachètent la société de Stéphane Ribonix, tu sais le père de mon ami Benoît.Ils ont des méthodes douteuses ! Mais surtout, ne dis pas que cela vient de moi !- Philaé, tu vas encore faire quoi, là ?- Maman, ce sont des salopards. Ils vont mettre des centaines de personnes dehors sans

indemnités et ils vont démolir une entreprise familiale !- Oui, mais c’est la loi de l’offre et de la demande, ma chérie !- Maman, c’est l’entreprise de Benoît ! C’est mon ami et je suis leur avocate… Enfin, j’étais!- Pourquoi tu étais ?- Je travaille pour eux, maintenant !- Pour les Ledoux ?- Oui !

Elle explose :

- Mais, c’est merveilleux, ma chérie ! Tu vas asseoir ta réputation ! Mais pourquoi tu veuxles détruire ?- Je ne veux pas les détruire, je veux que tu montres leur vrai visage.- Je ne te comprends pas !- Ce sont mes amis qu’ils mettent sur la paille !- Ok… je vais voir cela. Je vais envoyer une équipe chez eux…- Et tu ne dis pas que ça vient de moi !- Philaé, j’ai compris !- Désolée…- Bon, et toi comment vas-tu ? pas de petit enfant en vue ?- Maman, arrête !

Elle rigole :

- Oui, j’arrête ! Comment vas-tu ?- Ça va !- J’aimerai te voir plus souvent… tu ne passes jamais !- Je sais mais je n’ai pas beaucoup de temps, tu sais… mais je te promets de passer, bientôt.- Viens le week end prochain. Je te ferai à manger !- D’accord… je te reconfirmerai ! A bientôt !- A bientôt, ma chérie et je tiens au courant.

Je raccroche. Je me lève donc. Je m’habille et j’essaie de me mettre au travail. Je suis dans mesdossiers depuis près de deux heures quand Benoît arrive. Je vais à lui et je l’enlace :

- Tu étais où ?- J’ai passé le week end chez une femme !- Oh…

Je suis étonnée, il s’assoit et me dit :

- J’ai rencontré une meuf exceptionnelle ! J’ai baisé tout le week end…

Une pointe de jalousie m’envahit. Je fais semblant de rien, je me lève en lui demandant :

- Tu veux un verre ?

J’en ai besoin. Il me répond :

- Oui…

Je lui donne et me rassit à côté de lui. Il me regarde :

- Ça te fait quelque chose ?- Tu comptes la revoir ?- Je pense, oui !- Bien…

Il me prend par le cou et me rassure :

- Eh, ça ne changera rien pour nous ! tu es mon amie et tu y resteras à vie. Nous sommes desinséparables…- Oui, mais plus rien ne sera comme avant si tu trouves quelqu’un…- Tu veux parier ?

Il m’embrasse coquinement sur la bouche. Je souris et je lui demande :

- Elle s’appelle comment ?- Emma !- Elle est comment ?- Brune, avec de grands yeux sombres… elle te ressemble quoi ?- Mais c’est Emma !- J’aime quand tu es jalouse ! Ma petite fée…

Il m’embrasse de nouveau et me chatouille ! Il me fait rire et nous terminons dans les bras l’un del’autre. Nous passons la soirée ensemble, sans rien faire en ami. Juste en amis ! Des amis pour la vie!

14

Romain.

Je rentre chez moi, il est tard. Chloé dort. Heureusement. Il faut que je voie l’état de mon dos. Jevais dans la salle de bain. Je me déshabille et je me regarde dans le miroir. Elle ne m’a pas loupé, lapetite peste ! J’ai deux énormes marques, bien rouges, elle s’est fait plaisir, j’en suis persuadé ! Il nefaut pas que Chloé remarque cela. Je dois cacher mon torse, donc ! Moi qui dors torse nu ! Je filesous la douche, je dois effacer son odeur, même si au fond de moi, je veux la garder !

J’ai apprécié ce moment. J’ai adoré la prendre, m’enfouir en elle. J’entends encore son cri et je neparle pas de la jouissance que j’ai ressentie. Je recommencerai avec elle, je m’en fais la promesse.Je vais me coucher. Je fais attention de ne pas la réveiller. Je n’ai pas envie de la baiser. Je veuxencore savourer mon moment avec la tigresse. J’ai hâte d’être à lundi et de la revoir.

Je me réveille, au son du rire de ma fille.

- Tu fais la marmotte ce matin, papa ?

Je la prends dans mes bras et je la chatouille. Elle éclate de rire puis nous nous levons ensemble.Chloé est déjà apprêtée et elle boit un café. Son regard accusateur m’agresse. Je vais l’embrasser,elle me dit :

- Tu es rentré tard ?- Oui, le dîner a été plus long que prévu !- Oh… Et tu avais oublié ton portable ?- Non pourquoi ?- Pour rien…

Elle s’en va agacée. Moi aussi, elle m’agace ! Je la suis et lui demande :

- Tu m’expliques le problème, là ?- Il n’y a aucun problème !- Ne me mens pas, Chloé !

Je la prends par le bras, elle me toise et me dit :

- Tu me caches quelque chose, Romain !- Et quoi ? Dis-le ! Tu as l’air si sûr de toi !- Tu me trompes ou pas, Romain ?- Bien sûr que non ! J’ai dîné, hier soir avec un client ! J’étais avec Alex ! Téléphone-lui !

Elle se blotti dans mon cou et me dit :

- Je t’aime tellement ! Tu m’aimes aussi ?- A la folie, ma chérie, tu le sais…

Non, je ne l’aime pas. Je l’apprécie mais plus les années passent, moins j’ai de désir pour elle. Maisje suis un homme public, je dois être respectable. Ne pas montrer mes faiblesses. Je suis marié, père

de famille. Je suis un homme bien.

Je passe donc mon week end en famille. Je profite de ma princesse. Nous nous promenons au zoode Vincennes. Je lui achète des peluches. J’aime ces moments et pour rendre Chloé, aussi heureuse, jelui achète ce qu’elle aime : un bijou. Cependant, je ne la baise pas : je prétexte du travail et unemigraine au coucher. Je pense qu’elle me croit. Elle me pose quand même la question sur mon teeshirt du soir. Je réponds que j’ai un frisson, dû probablement à ma migraine. Elle ne dit plus rien etvient se blottir sur moi. J’ai du mal à trouver le sommeil, je pense à mon avocate. J’ai encore enviede la prendre, je n’en ai pas eu assez. Je réfléchis : dans deux semaines, j’ai un voyage d’affaire àLondres. Je l’emmène et nous passerons nos nuits ensembles. Je la veux, elle sera à moi !

Quand j’arrive au boulot, Alex m’attends. Je ferme la porte. Je viens le saluer. Il a un sourire etme demande :

- Alors ?

Je souris aussi :

- Tu ne m’as pas trompé : exceptionnel… A refaire !

Nous rigolons tous les deux. Je lui donne une tasse de café. Je continue :

- C’était très sauvage et aussi, très puissant. Elle m’a griffée, d’ailleurs ! Je la déteste…- Je ne te crois pas !- Je dois me cacher de ma femme, je ne vais pas la baiser pensant au moins une semaine !

Il éclate de rire :

- Tu te contenteras de Philaé !- Je n’ai rien contre, au contraire… mais je veillerai à ce qu’elle reste tranquille !

Il ne dit plus rien mais son expression le trahit. J’abrège, il faut que je lui prévoie sa semaine. Nousdiscutons donc boulot. Mon expression change, il le voit et sort son agenda. Je lui planifie sesrendez-vous, ce qu’il doit me rendre et faire. Je veux aussi que les licenciements chez Ribonixcommencent. Je veux en finir vite. Avant de nous quitter, il me dit :

- Je passe chercher mon dossier, elle l’a terminé, tu crois ?- Elle est sérieuse… au fait, questionne là… Je veux savoir un peu où elle en est !- Ok, monsieur le président…

Il me sourit et sort. Je me rassieds, satisfait. J’ai envie de débouler dans son bureau et la prendresauvagement. Je ne sais pas comment je vais réagir quand je vais la revoir, et elle ? Que va-t-ellefaire ?

15

Philaé

J’arrive au bureau un peu plus tôt que d’habitude. Je ne veux pas le rencontrer. Je ne sais pascomment je vais réagir. C’est la première fois que je ressens cela. Pourtant, ce n’est pas mon style :ce n’est pas la première fois que je me fais un mec sans sentiment. Enfin, bref. Il faut que j’en fasseabstraction. Je consulte mon agenda électronique. J’ai encore une semaine chargée et en plus, j’aideux réunions avec lui, cette semaine. Il va falloir que je m’y prépare. Puis, je vois l’état de monbureau. Tout est encore en vrac. Mon ventre se tord à cette vue. Je range puis, je me mets au travail,je n’ai pas terminé le dossier d’Alex.

Alex arrive en milieu de matinée comme il me l’avait dit.

- Salut Philaé, c’est bon, tu l’as terminé ?- Oui…

Je le lui tends :

- Tiens !

Il le prend et le feuillette. J’en profite pour le regarder. Il ne porte pas d’alliance, donc, il n’est pasmarié. J’en profiterai bien, il me plaisait à l’époque ! J’aimerai le réessayer à nouveau. Et en plus, çacalmera les ardeurs de mon cher patron… il m’interrompt, je me reprends très vite

- C’est parfait Philaé. Je peux compter sur toi !- Merci…

Il ferme le dossier puis me demande :

- Tu as passé un bon week end ?- Oui, je me suis reposée !- Avec ton petit ami ?- Je n’ai pas de petit ami !- Tu n’es plus avec Benoît !- Benoît est un ami, rien de plus !- Oh… Ce n’est plus ton sex friend ?

Je suis embarrassée, il se souvient de cela. Je reprends :

- Non… nous sommes proches mais nous sommes des amis !

Je mens, mais tant pis, si je veux avoir une chance.

- Et toi, une petite amie ou une fiancée, peut-être .- Non… Des rencontres mais sans plus !- Comme moi, quoi !

Je lui souris, il me sourit aussi. Puis, il se lève :

- Bon, je vais y aller. J’ai du travail…

Il arrête et se retourne sur moi :

- A bientôt Philaé…- A bientôt, Alex !

Il part. J’aurai aimé, qu’il me propose un verre ou un déjeuner ensemble. Mais bon, il ne faut pasvouloir aller trop vite. Je me remets donc au travail.

Je ne le rencontre pas de la journée et j’en suis soulagée. Je prends des dossiers pour la maison etje file. Ce soir-là, je suis seule. Benoît est avec Emma, j’en suis presque jalouse. Elle me vole monami, celui qui me comprend. Je la déteste déjà ! Je lui envoie quand même un message

Je m’ennuie, sans toi ! Mais passe une bonne soirée. Ton amie Philaé…

Je reçois un émoticône qui me fait un bisou. Je rigole. Je me décide à faire un peu de rameur. Ça mechangera les idées.

Quand je me lève ce matin-là, je sais que je vais devoir l’affronter. Nous avons une réunion. Jesuis un peu mal à l’aise. Je ne cesse de penser à lui, et quand je pense à lui, j’ai le ventre qui se tord,j’ai envie de lui, j’ai encore envie de lui, alors que je le déteste. Je prends soin de m’habillercorrectement : je mets un jeans noir avec un chemisier blanc. Je le porte avec une veste cintrée. Jepasse la matinée à penser à cette réunion. Puis vient le moment fatidique. Je me prépare, je prendsmes dossiers et je m’y rends. Je suis la première arrivée. J’en profite pour relire correctement tout.Puis, ils arrivent ensemble. Alex me sourit. Lui, me toise, moi aussi. Ils s’installent avec deux autrestypes que je n’ai jamais vus. J’apprends très vite que ce sont des malheureux qu’ils rachètent.J’écoute sans rien dire. Mais je boue intérieurement. Il est odieux, méprisant et en plus, Alex lesoutient. Il me prend à partie :

- Philaé, le contrat que tu as rédigé est correct ?

Je suis obligée de dire oui. Il renchérit, fier de lui :

- Donc, voilà ce que nous proposons : un rachat à ce prix énoncé, un changement deprésidence, des licenciements sous votre présidence et avec votre accord. Et vous toucherezcette prime, si vous acceptez…

Il lui note une somme sur un bout de papier, je ne la vois pas. Mais je dis :

- Vous lui proposez de l’argent alors que vous ne donnez rien aux employés ! Ce n’est pastrès légal !- Philaé, je ne vous ai rien demandé !

Il me toise, moi aussi. Je ne lâche pas, lui non plus. C’est Alex qui reprend. Il est tout aussi méprisantet immoral. Ils me dégouttent tous les deux. Je n’en peux plus, je me lève et j’annonce :

- Je ne cautionne pas cela, je m’en vais !

Je prends ma veste et je pars. Je l’entends me crier. Je claque la porte, je suis avocate, je respecte laloi. Je ne peux pas travailler pour ce genre d’entreprise. Je retourne à mon bureau, je ne veux pas y

rester. Je prends mes affaires, je m’apprête à sortir mais quand j’ouvre la porte, il est derrière. Jesursaute. Il me dit sèchement :

- Rentre, il faut que nous parlions !- Je n’ai rien à vous dire !- Moi si !

Il me pousse et ferme la porte. Il me prend par le bras et m’assoit sur une chaise. Je lui dis :

- Ne me touchez pas !- Ne fais pas ta sainte nitouche !

Je suis contrainte à m’asseoir. Il se place devant moi et me conseille :

- Ne parle plus comme tu l’as fait devant ces hommes !- Oh… Et pourquoi donc ?- Tu travailles pour moi !- Non… Vous n’êtes qu’un client. Je ne vous dois rien. Je respecte la loi, j’ai prêté serment etje ne cautionne pas votre façon d’agir… je fais mon boulot, comme vous, vous faites le vôtre!- Rien n’est illégal !- Si… Vous donnez des pots de vin…- Tout le monde le fait…

Il souffle et me dit :

- Philaé, tu es très compétente mais sache que moi je peux te détruire. Soit tu te ranges à mafaçon de travailler, soit tu pars et je téléphone à Samièges pour noircir le tableau… Et pfft…plus de boulot, plus de Philaé Decroix, plus rien !

Il m’a tendu un piège. J’ai les yeux qui piquent, mais je ne pleurai pas devant lui. Je me lève et je meplace derrière mon bureau. Il sourit, je me fais la promesse de la détruire. Il vient devant moi etm’annonce :

- Sage décision, mademoiselle Decroix !- Sortez de mon bureau, s’il vous plaît !- Non…

Il s’assoit dessus.

- Parlons d’autre chose !

Je le regarde, il m’agace. Il continue :

- Tu as passé un bon week end ?- Qu’est ce que ça peut vous faire ?- Moi, j’ai pensé à toi !

Je ne réponds pas. Mon ventre se réveille. Je baisse les yeux sur mes dossiers. Il continue :

- Tu es une ensorceleuse, je crois ! il faut que nous nous revoyions !

- Surement pas !- Ça ne t’a pas plu ?

Je ne réponds pas, il enchaîne :

- Mais si, ça t’a plu, j’en suis sûr… Je l’ai senti ! Nous pourrions devenir proches comme tul’y es avec Ribonix !- Pardon ?- Tu ne veux pas que je sois un de tes sex friend, c’est ça ?

Comment sait-il cela, lui ? Je le dévisage et il est fier, pauvre connard. Puis je pense à Alex, il lui araconté, j’en suis sûr.

- Dans sex Friend, il y a friend et ça veut dire ami. Et vous n’êtes pas mon ami mais monennemi. Allez-vous-en !- Donc ce sera du sex enemy, ma belle !- Dégagez !

Il rigole. Il vient à moi. J’essaie de reculer mais c’est peine perdue. Il m’attrape et me dit enemprisonnant mes mains dans les siennes.

- Nous nous reverrons, ma belle Philaé, je te promets et ce sera encore l’extase. A bientôt…

Il m’embrasse de nouveau sur la bouche. J’essaie de le mordre, mais il est plus rapide. Il me fait malet jubile. Du coup, je dois le laisser faire. J’ai envie de le tuer mais je dois avouer qu’il me fait del’effet. J’aime ses baisers et sa langue. J’aime ses caresses et ses doigts. Il arrête, nous nous toisons.Il sourit. J’ai mal à la lèvre. Il s’en va et me dit :

- A bientôt…

Il claque la porte. Je me sens pitoyable. Je balance tout ce qui se trouve à ma portée. Je le hais et jeme déteste. Pourquoi s’acharne-t-il sur moi ? Et pourquoi me fait-il de l’effet ? En plus, je suispiégée. Il sait que je tiens à ma carrière et à cause de ce foutu poste, je dois rester et accepter sesdélits.

16

Romain

Je sors de ce bureau, satisfait de moi. Je l’ai remise en place, elle doit respecter ce que je fais etfaire ce que je lui dis. Elle semble avoir compris. Reste plus qu’à la convaincre de coucher avec moide son plein gré. Je verrai cela en voyages d’affaires. Pour l’instant, j’en resterai aux baiserslangoureux et violents ! Quand j’arrive à mon bureau, ma secrétaire : Fanny vient à moi et me dit :

- Monsieur, deux journalistes de la presse écrite, vous attendent. Ils veulent vous parler etobtenir un rendez-vous !- Vous n’avez pas pu leur en donner un !- Ils veulent vous parler en personne, ils n’ont rien voulu savoir !

Je les regarde de loin : deux hommes en jeans, mal rasé. Des vrais journalistes quoi. A mon avis, ilsne vont pas me frotter la manche. Je demande à Fanny :

- J’ai des rendez-vous de prévu, maintenant ?- Non… Vous avez juste une visio-conférence avec votre père, en début d’après-midi !- Bien, annonce leur que je peux les recevoir maintenant et prépare du café. Il faut êtrecourtois.

Elle y va donc. Moi, je rentre et je me prépare. J’ai horreur de la presse, surtout quand ce n’est pasorganisé. Fanny frappe et les amène. Je les toise. Ils se présentent :

- Corentin Nassourt et Guillaume Dirnot, nous sommes deux journalistes de « la semaine etnous », nous souhaitons réaliser une interview de vous, monsieur Ledoux !

La « semaine et nous », ce journal satirique que je déteste. Je demande :

- Vous avez vos cartes de presse ?

Discrètement, je regarde Fanny, elle a compris : elle doit faire immédiatement des recherches sureux, elle s’excuse et part. Ils me présentent leur carte. Je les regarde attentivement puis je leurpropose de s’assoir. Je m’assois à mon bureau.

- Et de quoi voulez-vous parler ?- De vos achats récents de société ! Nous avons eu vent de pots de vins et de licenciementsabusifs…- Ce sont des rumeurs tout cela, monsieur. Ma société rachète des entreprises en difficultés.Les propriétaires font appel à moi pour…- Non, vous leur proposez un rachat. Personne ne fait appel à vous puisque vous démanteleztout ce que vous racheter…- Je ne démantèle pas monsieur, j’innove. Je relance l’entreprise. Et il faut bien faire dessacrifices…- Et ce sont les employés qui trinquent !- A cause de leur ancien patron ! Ce n’est pas moi qui provoque la faillite de la société. Moi,

je la sauve et je sauve aussi quelques emplois ! Mais de cela, vous n’en faites pas mention !- J’allais y venir !- Très bien, alors parlons –en !

Je lui coupe le sifflet. Il regarde son collègue. Puis, il reprend :

- Chez Ribonix, combien allez-vous en garder ?- Vous êtes au courant pour Ribonix ? Comment l’avez-vous su ?- C’était une rumeur, mais elle se vérifie !

Il m’a piégé, le sale branleur. Mais je ne me démonte pas, je reprends :

- J’essaierai de sauver un maximum d’emploi, mais ce sera difficile. L’entreprise est au plusmal !- Donc, comme d’habitude, rien !- Je ne vous permets pas, monsieur. Je crois que vous ne connaissez pas le monde desaffaires !- Je connais très bien les hommes de votre espèce !- Oh, vous me connaissez donc !- Votre réputation vous suit !- Et j’en suis fier, je sauve des entreprises et je crée des emplois….- En en détruisant au passage !- Vous n’en démordrez pas, de toute façon ! Je crois que nous allons arrêter là pouraujourd’hui. Vous ne comprenez pas et j’ai d’autres rendez-vous !- Nous pourrions nous revoir ?- Si vous le désirez, prenez un rendez-vous avec ma secrétaire ! Je reste à votre disposition !- Merci, monsieur Ledoux !

Ils me serrent tous deux une poignée de main. Je reste glacial. Ils s’en vont. J’attends un moment puisje joins Fanny :

- Tu as ce qu’il faut ?- Oui, je vous l’envoie sur votre ordinateur !- Parfait !

Ça arrive très vite. J’ai tout sur eux : leurs articles, leur CV. Elle a fait aussi une recherche sur lejournal : la rédactrice ne chef : Julie Bessombes, 57 ans, elle est très connue et réputée pour être unejournaliste intraitable. Apparemment, elle se focalise sur moi, fais chier. Il faut que je contre-attaque.Je vais organiser un reportage pour Paris match avec ma famille. Les gens aiment les belles familles,riches qui font rêver et je vais faire aussi un don pour les enfants malades et les resto du cœur,prochainement.

17

Philaé

Je rentre chez moi, exténuée. Il me donne un boulot de fou. Je ne vais plus courir, tellement que jesuis fatiguée. Avant de rentrer, je passe chez Benoît, je frappe et il m’ouvre.

- Salut, Philaé !- Salut, Benoît, je peux ?- Oui, viens je vais te présenter Emma !

Si j’avais su qu’elle était là, je n’aurai pas frappé. J’avais juste besoin de son soutien, mais surementpas de voir sa petite amie. Je donne donc un sourire de circonstance. Il m’amène à elle :

- Emma, laisse-moi te présenter mon amie d’enfance et ma meilleure amie : Philaé Decroix,elle est avocate.

Elle me sourit. Elle est jolie, c’est une belle brune avec de grand yeux marrons, elle a le teint matcomme il aime. Je lui serre une poignée de mains amicale. Elle me dit :

- Enchantée de vous rencontrer, Philaé. Benoît m’a parlé beaucoup de vous !

Je me retourne vers lui. C’est vrai qu’elle a l’air gentille et charmante. Je lui réponds

- A moi aussi, il me parle beaucoup de vous et il avait raison, vous êtes charmantes… J’aiété heureuse de vous rencontrer. Et je vais vous laisser en amoureux….

Je vais embrasser Benoît qui me demande :

- Tu ne veux pas un verre ?- Non, ça va aller. Passe une bonne soirée…- Toi aussi, ma belle !

Je sors. Je suis heureuse pour lui, mais je suis malheureuse. J’avais besoin de lui et il n’est plusdisponible. Je me surprends à pleurer, moi qui ne pleure jamais. Ma vie est bouleversée : jefréquente un homme méprisant, qui me chamboule, j’ai un nouveau boulot que je déteste et j’ai perdumon sex friend. En plus, je ne peux pas lui parler que je couche avec l’homme qui a racheté la sociétéde son père. J’en ai marre ! Je me calme en regardant mon iguane, je lui donne à manger et je lecaresse. Puis, je vais me coucher. J’en ai besoin et je n’ai pas envie de faire autre chose que dormir !

Je retourne au bureau, sans entrain. Je n’ai pas d’ami, ici. De toute façon, personne ne se parle :patron exécrable, employés moroses ! Voilà ce que ma mère devrait faire comme article. Je rentredans mon bureau et je me mets au travail. De toute façon, je n’ai pas le choix. Je dois cautionner cequ’il fait et le blanchir. Je suis en pleine réflexion quand une fillette rentre dans mon bureau. Elle estjolie et me demande :

- Ce n’est pas le bureau de mon papa ?

Je vais à elle :

- Non ma puce ! C’est mon bureau ! Et qui est ton papa, je peux peut-être t’aider !- Tu es qui toi ? Tu es belle ! ici, tout le monde est laid et personne ne me parle. Ils mesourient juste ! Tu es une fée ?

Je rigole. L’expression se confirme : la vérité sort toujours de la bouche des enfants, elle a tellementraison, ici tout le monde fait la gueule.

- Non, ma puce, je ne suis pas une fée, je suis avocate ! Qui est ton papa ? Je vais t’aider…

Elle me sourit et me dit naturellement :

- C’est le chef d’ici ! C’est quoi, avocate ?

Le chef ? Ce n’est pas lui le père de cette adorable enfant qui semble si joyeuse. J’entends soudaincrier :

- Apolline, ma chérie, tu es où ?

Je sors de mon bureau avec la petite par la main. Je le vois avec une très jolie femme blonde. Elle medit :

- C’est lui mon papa et ça c’est maman…

Ils viennent à nous. Il la prend dans ses bras et l’embrasse.

- Tu nous as fait peur, chipie…- J’étais chez la fée, papa… tu as vu, elle sourit…

Nous nous regardons, je baisse les yeux et je dis

- Elle s’est trompée de bureau !

La femme me sourit et me remercie. Lui me dit froidement :

- Merci, Philaé.

Ils partent. J’entends la petite dire :

- C’est quoi une fée avocate papa ?

Il lui parle mais je n’écoute pas. Je retourne dans mon bureau. Je n’en reviens pas, il a une femmemagnifique et une petite fille adorable. Pourquoi s’est –il jeté sur moi ? C’est vraiment un salaud, cetype. Et moi, une belle conne. Je ne dois pas lui céder, il est marié et père de famille.

18

Romain.

L’interview se termine. Chloé se prépare pour repartir. Apolline me câline et me parle toujours desa rencontre avec Philaé. Elle n’en démord pas, pour elle, c’est une fée. Elle sourit. Chloé la prendpour l’habiller, elle me demande alors :

- Je peux aller lui dire au revoir papa ?- Apolline, Philaé a du travail… tu ne peux pas la déranger !

Elle me fait un caprice :

- Papa, s’il te plaît… Je veux dire au revoir à la fée avocate…- Apolline, s’il te plaît…

Elle croise les bras, boude et me dit :

- Je ne t’aime plus !

Elle sait très bien quel mot utiliser. Je fais comprendre à Chloé que je lui cède et je l’amène dans lebureau de Philaé. Je frappe et je rentre, avec ma fille à la main :

- Excuse moi de te déranger mais Apolline voulait te dire au revoir !

Elle se lève et vient à nous. Elle s’agenouille devant elle et lui dit :

- J’ai été heureuse de te rencontrer Apolline !- Moi aussi, madame…- C’est Philaé !

Elle lui dépose une petite bise. Apolline ajoute :

- Tu es mon amie ?- Bien entendu…- Est-ce que tu es une fée, Philaé ?- Non bien sûr que non !- Peut-être que tu ne le sais pas ! A bientôt !

Elle se relève. Nous échangeons un regard furtif. Je pars avec ma fille à la main. Je la donne à Chloéqui me demande :

- Tu rentres tard ?- Non, je ne pense pas. A ce soir !- A ce soir !

Je les regarde partir, puis je vais voir Philaé, la fée. Je dois lui annoncer notre prochain voyage. Jerentre sans frapper, elle sursaute :

- Tu es une fée, c’est pour cela que tu m’as ensorcelé !

Elle ne me répond pas. Je m’assieds en face d’elle :

- Tu as perdu ta langue ?- Que voulez-vous ? J’ai des dossiers à finir !- Je viens t’annoncer que nous partons pour Berlin en fin de semaine !- Je ne parle pas allemand !- Tu n’en as pas besoin. Nous allons voir mon père, il est français !- Et que vais-je faire, là-bas ?- M’assister et j’ai besoin de tes connaissances juridiques !- Combien de jours ?- Une semaine !- Une semaine, mais …- Il y a un problème ?- Oui, j’ai aussi une vie après le boulot !- Ah oui, ton sex friend ! Il ne peut pas venir ! Cette semaine-là, tu es à moi !- Allez-vous faire foutre, je ne suis à personne !- Si, à moi !- Surement pas à vous !- Tu es mon avocate !- Et alors, je ne vous appartiens pas…- Si, tu verras…

Je me lève, j’ai envie d’elle, il faut que je parte. Je me suis juré que je ne la toucherai plus jusqueBerlin. J’ai hâte ! Je lui dis :

- Je t’enverrai les horaires de vol. Ne sois pas en retard, je ne le supporterai pas ! Bonne finde journée, petite fée !

Je m’en vais, fier de moi. J’ai hâte de l’avoir de nouveau en moi. Je veux l’entendre gémir et crier.

Je termine la semaine en pensant à ma future semaine. Soudain, Alex arrive :

- Les licenciements chez Ribonix commencent lundi et il y a un article paru pour toi dans : «la semaine et nous »

Il me tend ce torchon. Bien entendu, je fais les gros titres :

« Le businessman sans cœur et sans scrupules »

« Le patron : Romain Ledoux qui ne démantèle pas mais innove… En fusillant au passage descentaines d’emplois »

« Je ne suis pas responsable de la faillite des entreprises, je rachète des entreprises au plus mal etje sauve quelques emplois »

Mais voici la triste réalité… La société Ledoux est une sangsue, elle asphyxie les sociétés qu’elleconvoite, pour pouvoir mieux les racheter. Ils se font passer ainsi pour les sauveurs. StéphaneRibonix, ancien président de Ribonix, s’est fait piéger. Il a cru signer chez un investisseur, maisc’était une filiale de Ledoux. Il s’est fait racheter sans s’en apercevoir. Cet homme, propriétaire

d’une entreprise familiale prospère a tout perdu en un mois : son poste, ses employés, malgrél’aide d’une avocate chevronnée. Aujourd’hui, il a peur pour les employés. Ledoux n’en garderaitque dix sur les 560 employés…

Mais attention monsieur Ledoux innove ! (En plaçant ses employés)

Je balance le journal sur mon bureau. Alex reprend :

- Tu vas démentir ?

Je ne réponds pas, je réfléchis. Elle n’aurait pas fait cela, quand même mais ça lui ressembletellement. Je sors de mon silence et je lui demande :

- Julie Bessombes, ça te dit quelque chose ?- Oui, c’est la mère de Philaé. Elle est journaliste, tu veux que je l’appelle !- Inutile, c’est la rédactrice en chef de ce torchon ! Tu percutes ?

Il me dévisage et s’exclame :

- Ce n’est pas quand même Philaé qui … ?- Moi je le pense, ça lui ressemble !- Elle est futée !- Ça je le savais mais maintenant, elle est dans nos murs… moi aussi, je vais la piéger, nousallons attaquer le journal et elle va me monter un dossier contre ce torchon, quand penses-tu ?

Il rigole :

- C’est une bonne idée… tu veux que j’y aille !- Nous allons y aller ensemble…

Je remets ma veste, puis nous nous dirigeons vers son bureau. Je rentre sans frapper, elle sursaute etest surprise de nous voir. Je m’assieds et je lui balance le journal :

- Nous allons attaquer ce torchon…- De quoi parlez-vous ?- Lis ça !

Elle prend le journal et le lit. Aucune expression ne sort de son visage. Je regarde Alex. Il meregarde aussi. Elle termine et me dit naturellement

- Et vous voulez que je fasse quoi ? C’est la vérité, non ?- Ton boulot, c’est de défendre la société. Donc tu vas les attaquer !- Non, vous allez les attaquer !- Avec toi. Tu me prépares un dossier bêton. Je ne perds pas Philaé… tu m’as bien compris !- Le mal sera fait de toute façon !- Non, détrompe-toi : je veux des dommages et intérêts puis un démenti dans le journal. Auboulot…

Je me lève, Alex reste. Il doit lui donner les directives et enquêter. Je les laisse donc. Je seraiimpitoyable sur cette affaire…

19

Philaé

Merde, je suis dans la merde. Comment je vais attaquer le journal de maman ? Et je n’ai pas lechoix. Alex me regarde. Il me demande :

- Je vais te dire ce qu’il veut. Ce n’est pas la première fois qu’il attaque des journaux !- Et il a gagné ?- Oui, toujours. Il faut que Romain gagne. Il ne supporte pas la défaite.- Bien entendu…

Il doit deviner mon embarras, il reprend :

- Ça ne va pas ?- Si… Mais si je perds, il va me tuer ?

Je trouve encore le courage de plaisanter

- Non, mais tu peux faire une croix sur ta carrière !- A ce point… En fait, nous devons travailler pour Dieu… et nous l’ignorons !- Philaé ! Je crois que tu ne le connais pas bien !- Et de toute façon, je n’ai pas envie de le connaître ! Comment fais- tu pour être ami avec cetype ? Il n’aime personne sauf lui. Il est méprisant. Il se croit supérieur aux autres ! MerdeAlex, tu n’es pas comme lui !- Romain est quelqu’un de formidable, Philaé. Tu ne le connais qu’en tant qu’hommed’affaire moi, c’est un ami et il m’a tout appris !- Et apparemment, tu lui dis tout !- Pardon ?- C’est toi qui lui as parlé de ma relation avec Benoît ?- Oui, il m’a posé la question. Il voulait savoir si tu étais libre, je lui ai répondu !- Oh… en fait, il a déteint sur toi. tu es devenu un gros salaud, aussi !- Philaé, tu me connais… je suis quelqu’un de loyal !- Et c’est pour cela que tu racontes ma vie privée à un inconnu !- Ce n’est pas un inconnu, c’est mon ami !- A toi ! Pas à moi !

Il ne me répond pas, mais reprends sur notre affaire :

- Il faut attaquer la rédactrice en chef. Il faut que tu saches qui c’est !

Est-ce que je dois lui dire ? Je regarde mon ordinateur. Il insiste :

- Philaé, tu as compris ?- Oui !

Je hausse le ton, d’énervement. Un silence s’installe, il semble attendre. Il croit que je cherche. Jen’ai pas le choix, je dois lui dire. Je me lance :

- C’est ma mère !- Quoi ?- La rédactrice ; c’est ma mère tu comprends pourquoi, je ne peux pas l’attaquer !- Philaé, c’est toi, l’instigatrice de cet article ?

Je soupire, il devine :

- Tu n’as pas fait ça !- C’est un truand, Alex ! Ouvre les yeux, merde !- Ce n’est pas un truand, ce sont les affaires Philaé ! Nous ne sommes pas chez les bisounours! Soit on attaque, soit on se fait bouffer. Romain a choisi l’attaque !- Et il écrase les plus petits ! Non, je ne cautionne pas !- Alors dis adieu à ta réputation !- Je ne peux pas faire ça, j’aime mon métier. Je suis faite pour ça !- Alors arrange l’affaire et attaque ta mère ! tu n’as pas d’autres choix. Je ne pourrai pasl’arrêter, Philaé !

Je prends ma tête dans les mains. Je dois donc le faire.

- Philaé, je vais t’aider, d’accord ?- Oui…- Mais promets-moi de ne plus faire cela !- Oui…- Sûr ?- Promis…- Alors tiens…

Il me donne les directives. Il me conseille de faire appel aux juristes pour rédiger la plainte et c’estce que je fais. Je passe tout le reste de l’après- midi à travailler sur cette plainte. Fidèle à moi-même,je ne fais aucun cadeau même si au fond de moi, je pleure. C’est ma mère que j’attaque, la femme quej’aime le plus au monde, mon soutien depuis toujours. Elle aime son métier comme j’aime le mien. Jel’attaque alors que c’est moi qui lui ai demandé d’enquêter.

Quand je rentre, toujours très mal, je décide à l’appeler. C’est Bruno, mon beau père qui répond :

- Salut Philaé, comment vas-tu ?- Tout va bien… maman est là ?- Oui, elle vient de rentrer. Je te la passe !- Merci, bonne soirée !- Bonne soirée à toi…

J’attends et j’entends sa voix :

- Coucou ma chérie !- Salut maman !- Tu as vu l’article, il te plait ?- Oui… il est super mais…- Philaé, tu as une drôle de voix, il y a un problème ?

- Oui… maman, la société Ledoux a porté plainte contre toi…- Je m’en doutais ! tu sais j’ai l’habitude…- Oui, mais…

Ma voix tremble, elle s’en rend compte :

- Philaé, que se passe- t-il ?

Je dois lui dire :

- C’est moi qui vais t’attaquer ! Je suis désolée… Il exige que je demande des indemnités, undémenti et ton renvoi…- Quoi ?- Il veut ton renvoi, maman et je dois le faire sinon il va me détruire…

Je pleure :

- Je ne voulais pas, maman…

Elle ne répond pas, je ne sais plus quoi dire :

- Ce n’est rien ma chérie. Je vais rebondir de toute façon et je ne suis pas encore virée. Nousnous sommes attaqués à plus gros que nous… mais la presse demeure libre. Tu sais : maréputation est faite, même s’il me vire, je retrouverai du boulot et je continuerai à détruire sabelle réputation… Il ne détruira pas la nôtre, ne t’inquiète pas… Ne pleure pas, Philaé. Aumoins, je vais voir ma fille à l’action !- Pardon !- Arrête. Tu fais ton job et je fais le mien… Au fait, je ne me laisserai pas faire !

Elle arrive à me faire rire et je lui réponds :

- J’y compte bien…- Passe une bonne nuit, ma chérie et ne t’inquiète pas pour moi !- Merci, maman ! Je t’aime !- Moi aussi, ma chérie.

Je raccroche, je me sens mieux même si les prochaines semaines vont être compliquées.

20

Romain

Le jour J est arrivé. Nous partons dans un peu plus d’une heure. Je termine de boucler mes affairesquand Chloé vient à moi. Elle m’enlace et me demande :

- Tu reviens dans une semaine donc ?- Oui…- Tu vas me manquer !- Toi aussi ! Je t’appellerai.

Je l’embrasse, elle a du mal à me lâcher. Elle est collante, en ce moment. Cette nuit, nous avons faitl’amour et je n’ai rien ressenti. Mon mariage ne veut plus rien dire mais je dois rester avec elle. Jen’ai pas le choix et je me dois de la baiser de temps en temps. Il ne faut pas qu’elle sache que j’ai desmaîtresses : elle me prendrait Apolline. Enfin, j’arrive à me dégager.

J’arrive à l’aéroport. Le jet privé de papa nous attends. Je constate qu’elle est déjà arrivée. Elles’est mise à l’écart. Alex parle avec nos assistants. Je me dirige vers eux, je les salue et enfin,l’avion est prêt. Je lui fais signe de nous suivre. Alex se décide à l’attendre. Moi, je monte en leursignalant mes attentes. Je ne dois pas faire d’erreur face à mon père. Je ne lui parle pas du vol. Jesuis occupé avec Alex. Je la regarde discrètement, elle est aussi sur son ordinateur. J’ai hâte d’être àce soir.

Nous arrivons, elle reste toujours en retrait. Je me décide à lui parler :

- Philaé, tu viens avec moi dans la voiture, s’il te plait !- C’est un ordre ?- Oui, je veux te parler !

Elle doit donc venir et elle vient. Je la laisse monter en premier. Puis je la suis. Je m’assieds à côtéd’elle. La voiture démarre. Je ferme la vitre intérieure. Elle se recule. Je lui demande sèchement :

- Ça avance la plainte ?- Oui, je l’ai déposée avant de partir !- Très bien ! Donc ce sera réglé la semaine de notre retour !- Je pense, oui !- Très bien, bon travail. Tu as demandé le renvoi de la rédactrice en chef ?- Oui !- Ça ne te pose pas problème que ce soit ta mère !

Elle se tait et semble étonnée. J’ajoute :

- Je le sais, Philaé, je ne suis pas un abruti et je sais aussi que c’est à cause de toi que cetarticle est paru !

Elle regarde dehors. Je continue :

- J’espère que ce coup de poignard ne se reproduira plus et que j’obtiendrai ce que je veux,sinon, je serai obligé de te virer…- Je le sais, Alex me l’a dit !- Nous sommes donc sur la même longueur d’ondes !

Je prends son visage et j’amène son regard dans le mien :

- Nous nous ressemblons tellement, mais sache qu’ici, c’est moi le patron et tu m’appartiens !Ça m’embêterait vraiment de te détruire Philaé, mais si tu me trahis encore, c’est ce que jeferai…- Je le ferai peut-être avant vous !

Sale peste. Je m’empare de ces bras et je l’embrasse de force. Je la veux tellement. Mais à ma grandesurprise, elle m’embrasse aussi. C’est violent mais c’est nous. La voiture s’arrête, nous sommesprobablement arrivés. J’arrête, elle est toujours prisonnière, nous nous observons. Ma queue estgonflée, je la veux. Je la prendrai bien là, tout de suite mais je ne peux pas. Je la libère mais celle-là,je ne l’ai pas vu venir, elle me gifle puissamment et sort en me disant :

- Je vous déteste !

Elle m’a démontée la mâchoire, la petite salope : mon « adorable salope », tu vas voir ce soir ! Je mereprends, je sors. Alex m’attend

- Eh bien, que fais-tu?- Je remets ma mâchoire en place !- Pourquoi ?

Je le toise méchamment, il sourit, il a compris et me dit :

- Ça ira mieux ce soir !- Je l’espère, sale petite peste !

Mes assistants se chargent des chambres et des bagages. Elle, elle se débrouille seule. Je ne l’aideraipas. Sa suite n’est pas loin de la mienne. Je lui dis en la frôlant :

- Repas à 20 heures, ne sois pas en retard ! Surtout pas et n’oublie pas la petite robe noire.- Je n’y suis jamais, moi !

Je me rafraichis sous la douche. Je travaille encore un peu. Avant de penser au plaisir, à la luxure, jen’oublie pas mes affaires. J’arrive à l’heure au restaurant gastronomique de l’hôtel. J’aperçois monpère à la table avec ma mère. Je vais à eux et je les salue : j’embrasse ma mère et je serre unepoignée de main à mon père. Il me demande alors :

- Les nouvelles sont bonnes, Romain ?- Oui, papa. Tout est rentré dans l’ordre. J’ai obtenu les entreprises que nous convoitions.- Très bien… tu m’expliqueras les problèmes que tu as rencontrés avec Ribonix !- Oui… En fait, tu vas la rencontrer !- Pardon…- Justement la voilà…

Aussi belle que je l’avais imaginé. Je lui fais signe, elle s’approche. Alex la suit. Elle arrive à nous.

- Philaé, vous êtes magnifiques !- Merci…- Je te présente : mon père le président de la compagnie Ledoux et ma mère.

Elle leur serre une poignée de mains, Alex fait de même. Je l’invite à s’asseoir et je la présente :

- Papa, laisse-moi te présenter ma nouvelle avocate Philaé Decroix.- Enchanté, mademoiselle.

Je reprends joueur, j’aime la rabaisser un peu :

- Tu vois papa, cette charmante demoiselle, fut l’avocate de monsieur Ribonix et c’est ellequi nous a mis des bâtons dans les roues… Mais malgré un beau combat, elle n’en avait pasla carrure : nous avons gagné et après je l’ai recrutée… comme cela, elle ne posera plus deproblème en France, n’est-ce pas Philaé ?

Elle ne dit rien, mais je suis persuadé qu’elle veut me tuer. Nous commandons. Elle reste à sa place,elle répond aux questions et est courtoise avec ma mère. Enfin le dîner se termine, elle se lève ets’excuse :

- Je vais me retirer, merci pour cette bonne soirée…- A bientôt Philaé !

Lui dit mon père. Je la regarde partir. Alex la suit et moi aussi, je prends congé de mes parents. Je lesraccompagne à leur voiture et je monte. Je me prépare à ma nuit torride.

21

Philaé

Je monte. Je suis heureuse de partir. Je ne suis vraiment pas à l’aise avec lui. Je le déteste et enmême temps, j’ai envie de lui. J’ai tellement aimé ce moment unique. Mais comment je peux ledésirer, avec tout ce qu’il me fait vivre ? Je rentre et je me faufile dans la baignoire : un bon bainchaud va me faire oublier mes envies. Je me délecte dedans une bonne demi- heure. J’ai mis desodeurs fruitées : des sels de bains et l’odeur embaume la salle de bain. Je ferme les yeux, je savourecette quiétude. Puis quand l’eau refroidit, je me décide à le quitter. Je m’essuie soigneusement et jem’enduis d’huile d’argan. Je mets ma nuisette, je me sens lasse. Je passe dans ma chambre, je prendsmon livre quand j’entends :

- Sympa la nuisette !

Je me retourne et je le vois assis sur le lit avec une bouteille de champagne et deux coupes. Jecherche un peignoir, je n’en trouve pas mais je lui demande :

- Que faites-vous là ? Et comment êtes- vous entrés ? Sortez !- Je suis propriétaire de l’hôtel !

Il s’avance dangereusement de moi. Je recule mais je heurte la commode. Il s’approche et arrive surmoi. Je sens son odeur ambrée, il me dit doucement :

- Je ne crois pas que tu veuilles que je parte ! Je me trompe, Philaé ?- Partez, s’il vous plait…

Il s’empare de mes mains et m’embrasse. Et merde, j’en ai envie, je ne veux plus lutter. J’essaie delibérer mes mains, il ne veut pas. Il m’embrasse toujours, moi aussi. Soudain, il me soulève et vientme déposer sur le lit. Il arrive sur moi, me regarde en enlevant sa cravate. Il prend mes mains et leslie entre elles au-dessus de ma tête. Il attache ensuite la cravate sur la tête de lit. Je suis à lui,maintenant. Il a bien serré, je ne peux plus bouger mes bras. Il se déshabille, il enlève sa chemise. Jevois son tatouage qui gâche pour moi la beauté de son torse et ôte son pantalon. Il vient de nouveausur moi. Il m’observe et me dit :

- Je te désire tellement, Philaé : la petite fée…

Je ne peux que lui dire :

- Alors viens…- J’arrive…

Il soulève la nuisette. Il caresse mon corps avec son index : il en suit les contours, il me faitfrissonner. Il continue, il me caresse seulement et j’adore ses caresses. Il ne touche pas mon sexe,alors que j’en meurs d’envie. Il continue de me caresser puis me lèche doucement avec sa langue.C’est un supplice, je gémis. Je frisonne, je le vois sourire. Il me dit :

- Tu es très réceptive, Philaé et j’aime ça !

Je suis incapable de répondre. Il passe sa langue sur ma culotte. J’ai envie qu’il l’enlève, qu’ill’arrache et qu’il entre en moi. Mais il ne semble pas encore décidé. Il continue ses coups de langue.Puis, il revient sur mes lèvres. J’essaie de me libérer en tirant sur mes liens, en vain.

- Tu es impatiente, n’est-ce pas ?- S’il te plait…- Ça va arriver, sois patiente… Je veux que tu t’en souviennes…- Romain…- Chut !

Il m’embrasse sur la bouche. Je le mordille, il le fait à son tour. Je sens son sexe dur à travers sonboxer. Il se frotte sur moi, je ne vais jamais tenir. Je vais jouir sans qu’il entre en moi. Puis, ilenfonce un doigt en moi et déclare :

- Tu es trempée, ma belle. Tu en meurs d’envie, n’est-ce pas ?- Viens, s’il te plait !

Il rigole et continue de me titiller le clitoris sans y aller franchement. Je lui dis :

- Je te déteste !- Je sais : moi aussi…

Soudain, il enfonce un deuxième doigt et me lèche. Je sombre de plus en plus. Je n’en peux plus. Jejouis très vite, mon corps s’embrase, mon ventre se tord et je me donne sans retenue à lui. L’orgasmevient juste de se terminer quand il me pénètre violemment. Il vient en moi, me chauffe et ressort.C’est un diable, il accentue ses assauts sans vraiment me faire l’amour. Il sourit, quand il me voitentièrement à lui et suppliante. Mais je ne lui dirai pas. Mais j’ai mal. Je veux jouir mais il ne l’a pasencore décidé. Je tire de nouveau sur les liens, je me cambre pour qu’il reste en moi et enfin, il sedonne. Il reste en moi et me fait enfin l’amour. Je sombre très vite, je m’agrippe à la cravate. C’esttellement puissant et savoureux que je regrette que ce soit terminé. Il jouit à son tour en prenant appuisur le lit. Puis nous nous regardons un long moment. Je ne sais pas ce qu’il pense à ce moment puis jelui demande :

- Détache-moi, s’il te plait !

Il me sourit puis m’embrasse encore en me disant :

- Avant la gifle !

Il me libère et s’écroule sur le côté du lit. Je détends mes poignets, je baisse ma nuisette. Lui esttoujours nu à côté de moi et toujours en érection. Il a les yeux fermés. Je place les draps sur moi.Soudain, il me dit :

- Viens sur moi !

J’hésite :

- Je veux encore en profiter, viens…

Il ouvre ses bras. J’en ai envie, je le fais. Il me câline, donc et j’apprécie. Je le touche, il me dit

toujours les yeux fermés :

- Ne me griffe pas !- Non, promis…

Je suis le contour de son tatouage :

- Tu l’aimes aussi ?

Sans réfléchir, je réponds :

- Non, pas du tout, il est très moche. Et ça gâche totalement ton corps…

Soudain, il se redresse.

- Tu n’aimes pas mon tatouage ?- Non, je ne l’aime pas !

Il s’allonge de nouveau. Je continue de le découvrir timidement à travers mes caresses. Il frisonnelégèrement. Je m’aventure au niveau de son sexe. Il ne dit rien et je continue de descendre, je letouche. Je sens que je lui fais de l’effet. Je décide de lui caresser. Il réagit immédiatement. Jecontinue et je deviens plus agressive. Soudain, quand je le sens proche, il arrête ma mainbrutalement. Je veux l’enlever, il refuse. Il revient sur moi et me demande :

- Tu en veux encore, apparemment…

Je ne dis rien, il écarte mes jambes, prends mes mains pour les emprisonner et me pénètrepuissamment. Je crie de surprise, il m’embrasse, fourre sa langue dans ma bouche et me baise denouveau et c’est toujours aussi jouissif. Je suis très vite à lui, je crois que cette fois ci, je crie plusfort. Il jouit aussi en grognant et en me mordant dans le cou. Il s’écroule sur moi, je suis vidée. Lui, lesemble aussi. Nous restons l’un dans l’autre un moment, puis, il se relève. Je suis surprise :

- Que fais-tu ?- Je vais y aller !

Je ressens le besoin de cacher mon corps. Je le vois se rhabiller. Puis il vient à moi et me dit :

- J’ai passé un agréable moment et la semaine n’est pas encore finie. A bientôt ma petite fée,dors bien… Et pense à moi…

Il me dépose un bisou sur la bouche. Puis disparait. Je suis épuisée. Je ferme la lumière et je croisque je m’endors aussitôt.

22

Romain

Que m’arrive-t-il ? Je déteste et je désire une femme. Et je ressens un réel plaisir dans ses bras.Moi qui n’aime personne, à part ma fille. J’ai du mal à trouver le sommeil, je pense à elle et à ce queje viens de vivre : une nuit d’ivresse et d’extase. Et j’ai envie de la revivre, encore et encore. Est-cevraiment une fée comme Apolline le croit ? Ou est-ce ma fée : celle que je cherchais dans les bras deces femmes ?

Quand je décide à me lever, je n’ai dormi que deux heures, mais je n’arrive pas à trouver cesommeil. Je file sous la douche et je regarde le tatouage. Elle ne l’aime pas, elle me la dit et c’estbien la seule. Bref, je mets ma chemise et ma cravate. Et en la nouant, je pense à elle : je luiattacherais les mains de nouveau ce soir et je la ferai jouir encore une fois. Il faut que j’aille la voir.Je ne peux pas attendre. Je commande le petit déjeuner et je demande à ce qu’il soit livré dans sasuite. J’y vais.

Quand je rentre, elle dort encore, la suite est encore plongée dans le noir. J’ouvre les rideaux, jevais voir dans la chambre. Je l’observe, elle dort sur le côté, les cheveux en bataille : souvenir denotre soirée. On frappe : le room service. Je m’y précipite, je ne veux pas qu’il la réveille. Ça, jem’en charge. Je reçois le garçon d’étage et je lui donne un bon pourboire. Puis, je retourne près dema fée avec le chariot. Je m’assois à côté d’elle, elle est vraiment belle : la belle au bois dormant. Jelui caresse tendrement la joue et je lui remets une mèche de cheveux, elle bouge, se retourne, mais nese réveille pas. Je souris. Ma fille la traiterait de marmotte. Soudain, elle se frotte les yeux et lesouvre. Elle sursaute à ma vue :

- Bonjour Philaé

Elle sursaute et se redresse en veillant à mettre les draps sur elle :

- Que faites-vous là ?- Tu ne connais que cette question…. Je t’ai amené le déjeuner au lit ! Tu vois c’est unebonne attention, non ?

Elle regarde le chariot, je lui verse une tasse de café et je lui donne. Je la vois hésiter, elle medemande :

- Donnez-moi un peignoir, s’il vous plait !

Je ne peux m’empêcher de rire :

- Avec tout ce que nous avons fait, tu peux me montrer un petit bout de ton corps. Tu doisavoir la nuisette sur toi, non ?

Elle ne dit rien et prend la tasse, j’aperçois la bretelle de sa nuisette. J’en prends une aussi. Nousbuvons dans un silence quasi religieux. Puis je lui demande

- Tu as bien dormi ?

- Oui…

Je lui prépare un croissant et je fais un trait d’humour :

- Je suppose que tu ne manges pas de saucisses au matin !

Enfin, elle sourit, ça marche et me prend le croissant. Nous déjeunons donc ensemble dans la bonnehumeur. Puis, elle redevient plus froide et me dit :

- Je vais aller me préparer !

Je me lève et je lui réponds :

- Je t’attends pour dix heures à la réception. Nous allons nous rendre aux bureaux de monpère, à la maison mère. Et je compte sur toi pour ne pas te faire remarquer. N’oublie pas quemaintenant, tu travailles pour notre entreprise.

Son expression change, elle revient à la réalité. Je suis comme cela, je suis avant tout un hommed’affaires, je ne montre pas mes faiblesses en public et Philaé est une de mes faiblesses, je tiens àcette femme. J’aime la baiser. J’aime l’avocate qu’elle est. Je dois me montrer ferme. Même si jepasse de bon moment entre ses bras, la journée, c’est mon employée et elle doit rester à sa place. Jem’en vais donc. Je retourne dans ma suite et j’appelle ma famille.

C’est Apolline qui me répond.

- Coucou papa !- Coucou, ma chérie, comment vas-tu ?- Je m’ennuie… tu rentres quand ?- A la fin de la semaine ma chérie. Toi aussi tu me manques, je m’ennuie aussi…- J’ai bien travaillé à l’école, je suis première de la classe !- C’est très bien ma puce, je suis fier de toi… On fêtera cela à notre retour…- Oui et tu m’achèteras un cadeau, hein ?- Bien entendu !- Maman ne veut pas !- Mais moi, si… Passe-moi, maman, s’il te plait !- Je t’aime papa, à bientôt !- Je t’aime aussi…

Elle laisse le combiné à sa mère :

- Bonjour Romain ! Ton voyage se passe bien !- Oui, tout va bien. J’ai huit réunions à présider, trois rachats à effectuer et quatre jours pourfaire tout cela ! mes journées sont bien chargées et je n’ai pas de temps pour les loisirs !

Elle m’énerve de plus en plus. Elle répond :

- Excuse-moi, mais je ne vais pas pleurer non plus !- Je ne t’en demande pas tant ma chérie… tout va bien, sinon ?- Oui !- Apolline a eu son relevé de notes ?

- Elle est première avec 9,75 sur 10.- Je suis fier d’elle…- Et bien entendu, tu vas lui acheter ce qu’elle veut ?- Oui, je lui ai promis ;- Tu vas en faire une gamine capricieuse !- C’est ma fille et je fais ce que je veux. Je l’aime !- Ça je le sais !- Ecoute, Chloé, tu as quelque chose qui te chagrine ?- Non !- Chloé !- Quoi ?- C’est quoi le problème ?- Romain, tu aimes ta fille, tu aimes ton boulot et moi, ma place, elle est où ?

Je ne vais pas lui dire nulle part, je lui dis donc :

- Dans mon cœur, ma chérie. N’oublie pas que tu es la mère de ma petite merveille. Et jet’aime aussi !

Je mens comme un arracheur de dent, mais tant pis. Il faut qu’elle me croie. Je l’imagine sourire :

- Moi aussi, Romain, je t’aime tant.- Ne doute jamais de moi, ma chérie. Je t’embrasse, je te rappelle dès que je peux. Embrassenotre fille !- Moi aussi, je t’embrasse ! A bientôt !

Je raccroche. Puis je file, je suis en retard. Je la vois avec Alex, m’attendre à la réception. J’aime larobe qu’elle a mise : une petite robe bleu marine, terriblement sexy. J’en ai déjà envie.

23

Philaé

Je le vois arriver. Je repense à notre nuit, j’appréciais cet homme qui me faisait l’amour. Mais levoir, là, pester contre ses assistants, m’horripile. Je garde cependant mon sang froid. Alex va à lui,moi je ne bouge pas. Il n’y a qu’avec lui que je le vois sourire en public. Ce doit être deux bons amisdans la vie privée. Soudain, il m’appelle :

- Philaé !

Je vais à eux, il me demande :

- Tu n’as rien oublié ?- Non… je ne pense pas !- Vérifie alors… je ne sais pas ce que tu fais de tes nuits, moi !

Mais quel abruti. Je ne me démonte pas et je lui réponds :

- Je dors en général, comme vous je suppose !

Je ne vérifie pas, de toute façon, je n’ai rien oublié. Je le sais. Il part en avant avec Alex. Je les suisavec les deux assistants qui tapotent sur leur téléphone portable. Ils montent dans la voiture avecchauffeur. Moi, je monte avec Cédric, un des assistants. J’en profite pour envoyer un message àBenoît.

- Un petit bonjour en passant !

La réponse se fait attendre et me laisse perplexe :

- Tu t’éclates, j’espère !- Que veux-tu dire ?- Je ne suis pas un imbécile, Philaé ! Bon voyage et éclate toi !

Je ne comprends rien. Je demande des explications mais je n’obtiens aucune réponse. Fais chier. Jerange mon portable et nous arrivons sous une pluie battante. Et bien entendu, je n’ai pas de parapluie,ni de veste. Il faisait au moins 30° il y a dix minutes. Je dois descendre. Je les voie sous un parapluie,tenue par un pauvre larbin. Nous, nous franchissons le seuil, totalement trempés. Mes cheveuxdégoulinent, j’essaie de m’essuyer comme je peux. Je subis encore une de ses remarques :

- Va t’essuyer, tu ne vas pas te rendre chez des clients dans cet état ! Tu as l’air d’unesouillon !

Je ne bouge pas, je lui fais face, pendant que les deux imbéciles d’assistants baissent les yeux. Alexvient me rejoindre et me dit :

- Les toilettes sont là-bas !

Je le regarde et je lui dis :

- Je n’irai pas aux toilettes, je ne suis pas son chien. Si je ne lui conviens pas, je reste là…- Philaé, s’il te plaît !- Non ! Laisse-moi et va lui frotter la manche ! Je reste fidèle à moi-même, moi !- Tu es vraiment une chieuse !

Il va aux toilettes et en ressort avec une serviette. Il me la donne :

- Essuie-toi !

Soudain, nous l’entendons :

- Alex, tu viens ? Ils sont arrivés !- J’arrive Romain…

Ils partent et me laissent là. Quelle bande de connards. Soudain, une femme de l’accueil arrive. Elleme donne une serviette et me parle en allemand. Je n’y comprends rien. Elle sourit et me demandeavec un fort accent germanique si je suis française. Je lui signifie que oui. Elle fait donc un effort etm’aide à me recoiffer et elle essuie mon maquillage qui a coulé. Je la remercie et elle me mène àcette salle de réunion. Je la remercie en la gratifiant d’un beau sourire. Elle m’en renvoie un. J’entreet je constate qu’ils sont déjà au travail. Bien entendu, il me fait encore une belle remarque :

- Philaé Decroix, ma nouvelle avocate, elle est excellente mais ne sait pas être à l’heure. Enplus, elle n’est pas prévoyante : d’où sa tenue, excusez là !

Il me toise et m’ordonne avec un sourire ironique :

- Assis toi Philaé et met toi au travail. Dossier 3

Pauvre abruti. Je m’assieds donc à côté d’un des assistants. Je les laisse débattre sans rien dire. Celadure toute la matinée, trois heures. Je le vois, agacé et je jubile. Alex essaie de calmer le jeu. Moi,j’assiste en me taisant. Après tout, il ne m’adresse pas la parole. Mais la faim se faisant sentir, je disà un moment de silence, où la situation est bloquée : Monsieur Ledoux est furieux et je crois qu’il vabientôt exploser, j’expose mon avis et la loi qui le sauve. Tous me regardent. Lui aussi, bien entendu.J’ajoute :

- Comme c’est réglé, je propose à ces messieurs d’apposer leur signature en bas du contrat.

Je me lève et je leur donne tour à tour le contrat pour qu’ils le signent. Il ne dit rien, il se mord leslèvres. Il va exploser, il est rouge écarlate. Enfin, une fois les signatures apposées, il lève la séance.Les hommes s’en vont. Il m’observe encore et sort avec Alex. Je jubile, je lui ai cloué le bec. Il neprépare pas si bien les dossiers. Du coup, je me retrouve seule dans cette immense société et j’aifaim. En plus, ça va être pratique, je ne parle pas allemand et je n’y comprends rien. Je me mets enquête d’un distributeur. J’en trouve un. Je mets des pièces à l’intérieur pour engloutir une barre decéréales. Soudain, mon téléphone sonne et c’est lui.

- Ramène tes fesses, nous partons. Si tu n’es pas là dans cinq minutes, tu resteras là !

Il raccroche. J’en ai marre d’être considérée comme une moins que rien. Je le déteste, je vais le tuer.En entrant dans l’ascenseur, je tombe sur son père, il me reconnaît :

- Philaé, merveilleux travail ! Mon fils a bien fait de vous recruter !

Je ne pense pas comme vous monsieur. Mais je ne vais pas lui dire le contraire. J’acquiesce, ilcontinue :

- Il n’est pas trop exigeant ?- Un peu… Je dois me dépêcher sinon, il me laisse là !- Pardon ?- Excusez-moi, Monsieur Ledoux, mais il m’a demandé de le rejoindre en bas, d’ici cinqminutes, sinon, il part sans moi et comme je ne parle pas un mot d’allemand, je ne veux pasrester ici !

Il sourit :

- Ne vous inquiétez pas, s’il est parti, je vous raccompagne !- Merci monsieur !

Je sors de l’ascenseur, je me dépêche. Je vois encore Alex, je suis rassurée. J’arrive dehors eteffectivement, ils m’attendent. Il regarde sa montre et monte dans sa voiture, Alex le suit. Moi, jemonte de nouveau avec Cédric. J’ai hâte de me retrouver dans ma chambre.

Enfin, nous arrivons. Je pensais être libre, mais non. Ils nous demandent à tous :

- Vous prenez de quoi manger et vous venez en salle de réunion de l’hôtel. Nous allons fairele point sur les prochains dossiers.

Je ne prends rien à manger, j’y vais directement. Je m’installe, je sors mes dossiers et je les attends.Je reste seule pendant près d’un quart d’heure, enfin, ils arrivent. Il me voit et dit :

- Déjà là ?- Oui, au moins je suis à l’heure, non ? Et nous pouvons commencer, tout de suite !

Il me toise et s’assoit en bout de table. Il commence. Je l’écoute et je donne immédiatement lessolutions. J’ai vraiment envie de me retrouver en tête à tête avec moi-même.

Et effectivement, la réunion se termine vite. Il semble satisfait. Il lève la séance et nous libère. Jemonte dans ma chambre, je balance mes chaussures et je me commande à manger, je meurs de faim.Je me mets en tenue plus décontractée. Je m’écroule dans le canapé. Mon repas arrive et je fais unepause, je mange.

24

Romain.

La journée a été rude mais j’ai réussi. Enfin, j’ai réussi grâce à Philaé. Papa était satisfait et bienentendu, elle lui a tapé dans l’œil. Il l’a trouvée excellente et m’a fait jurer de la garder dans nosmurs. Je monte dans ma suite, je ressens le besoin de me reposer, j’ai très peu dormi et le manque desommeil se fait sentir. Je me détends dans le canapé. Je m’allonge de tout mon long. Je pense : je saisqu’elle a fait exprès de faire durer cette réunion, elle avait la solution dès le début. Petite peste, jesaurai le fin mot, ce soir. Je fais donc une sieste.

Je me réveille en fin d’après-midi. J’ai faim. Je téléphone à Alex, je l’invite à diner. J’ai besoinde parler à un ami. Il accepte. Nous nous donnons donc rendez-vous dans le restaurant de l’hôtel. Etaprès, j’irai la voir. Je descends à l’heure convenue. Il m’attend au bar. Il me fait signe. Je le rejoins.Il me donne un whisky ;

- Merci !- Remis de ta journée !- Oui, dur, aujourd’hui !- D’accord avec toi !- Tu en penses quoi de Philaé ?- A propos de la réunion de ce matin ?- Oui !- Je pense qu’elle t’a bien fait languir !- Moi aussi : sale peste !

Je ne peux m’empêcher de sourire.

- Elle t’intéresse, je me trompe ?- J’ai passé une nuit exceptionnelle ! je n’ai jamais connu ça ! Putain… Elle me fait un effetalors que je la déteste… Enfin…- Ouais, tu la détestes quand même un peu moins !- Oui… effectivement !- Mais ce sera éphémère comme les autres !- Probablement, mais pour l’instant, c’est une drogue. J’ai hâte de la retrouver !- Tu y retournes ce soir ?- Oui, après le repas !

Il rigole :

- Nous mangeons donc ?- Volontiers…

Nous dînons tous les deux. Nous parlons sport, femmes et travail. Puis, il est l’heure pour moi d’allerla voir. Je ne sais pas comment elle va réagir. Je prends la carte pour ouvrir sa porte. Elle n’est pasdans la pièce principale. J’entends le bruit de la douche. Je veux la rejoindre. Je me déshabille donc

et je vais à l’intérieur, à pas de loup. Je l’observe à travers les parois une minute puis je rentre. Jeprofite qu’elle ait le dos tourné. J’entre et je la prends par la taille. Elle sursaute. Je mets ma mainsur sa bouche. Je le presse sur moi et sur mon sexe :

- Chut… On enterre la hache de guerre maintenant…

Elle se débat, mais mes caresses la calment. Elle aime cela : je le sais, je l’ai tout de suite su. Je luimordille les oreilles, ses lobes. Elle gémit. Je m’amène sur la paroi. Je continue mes caresses, je lalèche, je la caresse sous ce jet d’eau chaude. Elle a les yeux fermés, j’entends sa respirationaccélérer. Tu me désires, ma belle et je le sais. Je caresse son sexe. J’enfonce un doigt. Elle gémit, jechauffe son point G sans vouloir la faire jouir. Je rentre et je sors, plusieurs fois, elle aime cela. Puis,je ne sais pas comment elle a fait. Elle s’est retournée et cette fois-ci, c’est elle qui prend la main. Jesuis dos sur la paroi de verre. Elle s’agenouille devant moi et prend ma queue dans sa bouche. Cettesensation, voilà des années que je ne l’ai pas ressentie. C’est tellement bon, mais elle me domine etje n’aime pas cela. Elle accélère, je suis impuissant. Entièrement à elle et à ses coups de langue bienappuyés. Je lui tire les cheveux, je veux qu’elle arrête, je cherche à lui faire mal. Mais elle ne lâchepas. Mes jambes se mettent à trembler. Je n’en peux plus et j’explose dans sa bouche. Elle avale toutet continue, en léchant mes testicules et effleure mon anus. Je n’ai jamais connu une telle extase. Maisnon, je me reprends. Je la relève, je l’observe furtivement. Je la retourne, je la plaque sur la paroi.Cette fois, c’est moi. Je la prends par l’arrière. Je lui soulève sa jambe et j’entre aussitôt en elle. Jelui dis à l’oreille :

- C’est ce que tu veux, n’est-ce pas ?

Je la pilonne, elle crie et je lui annonce :

- C’est ce que tu vas avoir, ma belle…

Je continue d’entrer et de sortir d’elle violemment. Puis, je la pilonne puissamment. Je la sens seraidir très vite, je sais qu’elle va se donner à moi. Pour moi, aussi, c’est l’extase. Je vais encore jouiret dans pas longtemps. Elle va me tuer. Elle se raidit et jouit. J’amène sa bouche sur la mienne en luitirant les cheveux. Je jouis à mon tour. C’est bon. Putain que c’est bon. Violent et puissant, je n’avaisjamais connu !

Je reprends mes esprits, je sors d’elle, elle se dégage et sors de la douche. Je me rince et je sors àmon tour. Elle s’essuie. Je m’entoure d’une serviette et je vais à elle. Je veux l’embrasser, elle merepousse :

- Va-t’en s’il te plaît !- Non !- Tu as eu ce que tu voulais, non ?- Je n’en ai pas eu assez !

Je l’attrape, elle se débat. Je la dépose sur le lit, elle râle et me dit :

- Moi oui ! dégage maintenant…

Je vais sur elle. Je m’empare de ses bras et je lui annonce en l’attachant.

- Je veux passer la nuit avec toi mais d’abord, nous devons parler, ma petite fée…

J’arrive enfin à l’attacher sur les barreaux du lit, elle s’écrie :

- Tu cherches quoi avec moi, à la fin ! je ne suis pas une poupée…- Je le sais…

Je l’embrasse sur la bouche, elle me mord. Je rigole :

- Tu me plais, Philaé Decroix. Tu me fais beaucoup d’effet et tu n’es pas une poupée. Tu esdifférente des autres. Je te déteste en avocate : tu te moques de moi, tu me pousses à bout, tume rabaisses et j’adore. Tu m’excites. Tu sais que tu es la première à me faire autantd’effet…

Je dis cela en lui embrassant tout son corps, elle bouge, elle n’est pas très consentante, mais j’ai foien ma capacité de persuasion. Je continue

- Mais tu es une véritable peste que j’adore soumettre à moi. Je t’ai encore détestée ce matinà cette maudite réunion. Tu le savais, n’est-ce pas ?

Elle me répond naturellement :

- Je te déteste- Je le sais ça, moi aussi… Mais j’aime te faire l’amour et là, je ne te déteste pas… Mais tun’as pas répondu à ma question !- Je travaille, moi !

Elle joue avec moi. Je l’adore.

- Tu crois que moi, je ne travaille pas…- Tu ne connais rien des lois… Si tu travaillais plus, tu l’aurais su !- C’est pour cela que nous devons être ensemble…

Je la pénètre, elle crie. Elle est mouillée et j’aime. Au moins, je suis sûr qu’elle me veut.

- Tu ne penses pas…

Elle ne répond plus, je renchéris :

- J’aime te soumettre et je sais qu’il n’y a que comme ça que je puisse le faire…

Elle ne peut plus parler, moi non plus. Mon désir prend le dessus et je lui fais l’amour de nouveausauvagement. Elle crie, hurle même. J’aime la voir comme cela. Elle est à moi et je suis à elle, aussi.

25

Philaé

Ce fut encore une fois puissant et bon, tellement bon. Il est sur moi, il reprend ses esprits. Quandje le sens bouger, je lui demande :

- Détache-moi, s’il te plaît !

Il se redresse et me dit avec un sourire narquois :

- Tu vas être gentille ?- Oui… tu m’as fatiguée, je veux dormir !- Vraiment ?- Oui…

Il me détache et me demande :

- Je peux dormir avec toi ?- Oui…

Je place les draps sur moi, il s’installe à côté et me demande :

- Viens sur moi !

J’en ai envie, j’y vais donc. Il me prend dans ses bras. C’est à ce moment- là que je me rends compteque je suis bien, c’est la première fois que je me sens aussi bien dans les bras d’un homme. Je veuxencore savourer cet instant. Je ferme les yeux, je sens ses caresses, ses doigts sur ma peau.

Je reprends mes esprits, je suis dans les bras d’un homme que je déteste au plus haut point, unconnard, un être qui n’aime que lui-même et je viens de jouir entre ses bras. Et en plus, j’aime cela.Je bouge un peu, sa main s’est arrêtée sur ma hanche, il doit dormir. Je me relève un peu pour voir :effectivement, il dort. J’essaie de me dégager de ses bras, sans le réveiller et je l’entends dire :

- Tu comptes t’enfuir ?

Merde, il ne dormait pas si profondément que cela. Il me réitère sa question, je lui réponds :

- Non, j’ai soif…- Laisse j’y vais !

Il se lève. J’ai l’honneur de voir son corps d’éphèbe. Il est quand même super beau. Il revient, je voisson tatouage : dommage ! Il me donne le verre :

- Merci.

Nous nous observons, je lui demande, j’en ai besoin :

- Pourquoi tu es là ?- Quoi ?

Il rigole, il m’énerve :

- Pourquoi es-tu là ?- Nous venons de baiser !- Ça je le sais mais apparemment tu me détestes autant que moi ! Alors pourquoi tu viensdans ma chambre ?

Il sourit toujours puis dit sérieusement :

- Je t’ai détestée Philaé Decroix : tu étais super compétente et tu travaillais pour d’autres. Tum’as mis en difficulté, je me suis pris des pipeaux à cause de toi. mais j’ai réussi à t’attraper! Ce ne fut pas facile… Et je suis là. Tu travailles pour moi et tu es à moi !- Je ne suis à personne !- Tu veux que je te le prouve encore !

Il veut me capturer, je le repousse violemment :

- Philaé… je sais que tu en meurs d’envie, ma fée !- Pourquoi ? Tu es mariée, tu as une adorable petite fille… Pourquoi tu fais ça ?- J’aime les femmes !- Et ta femme ?- Je l’aime aussi et je ne la quitterai jamais Philaé, elle m’a donné ma fille. Mais je ressensquelque chose de fort pour toi. Nous pouvons être heureux ensemble, en se cachant. Ne medis pas que tu ne ressens rien pour moi ?

Il me touche. Je savais que je n’étais que de passage :

- Et quand tu t’auras lassé de moi, tu me jetteras, je retournerai chez Samièges !

Il me caresse l’entre jambe, je le repousse mais il insiste tout en me disant :

- Habituellement, je me lasse très vite : une nuit, deux nuits… Mais toi, ma fée, j’en aitoujours envie. Tu m’ensorcelles, tu es si différente des autres, tu me ressembles tant et nousnous entendons bien sur l’oreiller….

Il me pousse, je m’allonge. Il se place sur moi, écarte mes jambes et joue avec mes seins, tout en meparlant :

- Tu aimes que je te baise et j’aime tellement te baiser. Je n’arrive pas à te faire sortir de matête, si bien que je ne baise plus ma femme. Je la trouve sans saveur… toi, tu as tout… tu es àmoi, ma fée…

Il entre en moi, je gémis et je me cambre. Il a raison. J’aime qu’il me baise. Jamais je n’ai senti cela :mon corps réagit très vite. Il sait où aller, comment me prendre. Il me pilonne, en prenant appui surses bras. Je ne suis pas attachée mais je ne peux pas bouger les bras, il me paralyse, mon plaisir meparalyse. Je suis à lui, très vite. Je crie, je hurle mon plaisir. J’agrippe les draps, je pleure debonheur. Il reste sur moi et lèche mes petites larmes, il déclare :

- Je me sens si bien dans tes bras… Apolline dit que tu es une fée et je veux bien la croire ence moment…

Je lui souris, il me propose :

- Et si nous dormions maintenant. Il est deux heures du matin et demain nous avons encoretrois réunions…- Je suis d’accord !

Nous nous installons l’un sur l’autre. Cette fois-ci, je ne me pose plus de questions, je m’endors dansses bras.

Je me réveille, il est déjà levé et il est devant moi habillé avec du café. Il a un beau sourire. Ilm’embrasse :

- Bonjour Marmotte !- Salut…

Je lui prends son café et je le bois doucement. Il se lève et me dit en ajustant sa cravate :

- Je t’attends dans une demi-heure en bas. Nous retournons chez mon père. Tu seras à l’heure!- Je suis toujours à l’heure, Romain !

Il s’apprête à partir :

- Tu vas encore être odieux. Et ce soir, tu viens me baiser !

Il revient sur ses pas, il vient à moi et s’empare de mes bras :

- Je ne serai pas odieux avec toi, petite fée, à condition que tu ne fasses pas traîner laréunion… surtout si tu as la solution et ce soir, je viendrai encore te faire l’amour ! Parce quej’aime ça et je ne peux plus m’en passer, il ne nous reste que deux nuits… Mais n’oublie pas,personne ne doit le savoir. C’est notre petit secret. Sois à l’heure, ma fée…- A tout à l’heure…

Il part en me faisant un clin d’œil.

26

Romain

Je reviens dans ma chambre. Je prends ce qu’il me faut et je descends. Alex m’attend. Il vient àmoi et me dit :

- Tu as l’air heureux !- J’y suis !- Oh, tu n’as donc pas passé la nuit seul ?- Effectivement !- Philaé ?- Oui, exceptionnelle ! Je n’arrive plus à m’en passer. S’il n’y avait pas Apolline, je meposerai sérieusement des questions sur mon mariage !

Il ne dit rien mais perd son sourire :

- Il y a un problème ?- Non… mais…- Quoi ?- Philaé est une personne intelligente, Romain.- Oui, je le sais, ça !- Ce n’est pas une de tes maîtresses écervelées…

Je me fâche :

- Viens-en au fait !

Il toussote :

- Ne la fais pas souffrir, Romain !

Je rêve ou il a des sentiments pour elle. Je reprends :

- Je ne compte pas la faire souffrir ! Je lui ai déjà dit que je ne quitterai pas ma femme, j’aima fille, elle le sait. Je veux qu’elle devienne ma maîtresse. Je n’ai pas envie de la laisser,de la quitter. Je ressens quelque chose de nouveau pour elle ! Et elle aussi, je crois…

Je le regarde, et je continue, suspicieux :

- Ne me dis pas que tu la veux, aussi ?- Non, Romain, non, bien sûr que non… mais c’est une amie et …- Oui, une ex petite amie ! Elle est à moi, Alex, ne l’oublie pas !

Nous arrêtons, elle arrive. Je le toise, lui aussi. A quoi joue-t-il ? Du coup, je suis de mauvaisehumeur. Je leur dis sèchement :

- On y va !

Ils me suivent. Je l’invite à monter dans la voiture. Alex monte ailleurs. Je ferme la vitre intérieure.

Elle me dit :

- Monsieur charmant est de retour ?

Je souris et je la prends par le cou pour l’embrasser voluptueusement. Elle me cherche, elle s’esthabillée avec une robe droite très sexy et des talons-aiguilles. Je lui dis en pressant ses fesses :

- Tu es une sale petite allumeuse !- Tu aimes être allumé, non ?- J’ai vraiment hâte de rentrer à l’hôtel !- Pourquoi faire ?

Je lui mordille la lèvre :

- Je vais te faire plein de choses, tu vas voir, ma fée !- Je suis impatiente alors...

Nous nous embrassons fougueusement jusqu’à ce que le chauffeur arrête. Je la recoiffe et je baisse sarobe. Elle m’a allumé, elle me lance avant de sortir :

- Maintenant, je vais avoir à faire à monsieur Charmant !- Exactement, mais ce sera encore meilleur ce soir… tu aimes ma cravate ?

Elle sourit et sort de l’auto. Je la suis. Je masque mon sourire béat pour retrouver mon habituel :c’est-à-dire, rien. Elle me suit et cet abruti d’Alex vient à sa hauteur. Ils se parlent et elle lui sourit.Je suis jaloux et c’est une première. Je rentre à l’intérieur, je ne leur tiens pas la porte. Je monte et jerâle après mes assistants. Je vais dans mon bureau, je m’y enferme. J’ai besoin d’être seul et de fairele point !

27

Philaé.

Je m’installe dans la salle de réunion avec Alex. Il me parle des deux derniers dossiers. Il veutsavoir mon avis. Je le lui donne sans chichis et je lui promets que ce sera plus rapide que la veille. Ilacquiesce. Nous l’attendons, je ne comprends pas pourquoi il est parti. Il avait peut-être oubliéquelque chose. Il est long. Je demande à Alex :

- Il fait quoi, là ?- Je ne sais pas, je vais le voir !

Il s’en va, je reste là avec les deux assistants et les hommes attendus arrivent et il n’est pas là. C’est àmoi donc de les accueillir. Je me lève pour les saluer et bien entendu, ce sont des allemands, je necomprends rien. Je fais mine de rien. J’espère qu’ils vont arriver et enfin, ils franchissent la porte. Ila une mine très sévère. Il est de mauvaise humeur. Il salue les deux personnes en allemand et parle.Ils s’assoient et la réunion commence. La langue officielle est l’allemand. Et je ne comprends rien dutout. Je suis la seule à ne rien capter de ce qui se dit. Je baisse les yeux sur mes dossiers puis aprèsun long moment de bavardages, il y a un silence. Je lève les yeux, tous me regardent. Je ne sais pasquoi dire. Romain s’exclame dans la langue de Goethe, tout le monde rigole et il me dit :

- Je n’avais pas capté que tu ne comprenais rien. Je te demande le dossier, Philaé. Tu peuxme le donner ! Il va falloir apprendre l’allemand !- Pourquoi faire ?- Tu travailles pour moi, ne l’oublie pas !

Il me dit cela sur le ton que je déteste et à cet instant, je me demande comment je peux lui céder etaimer ce qu’il me fait. J’ai l’impression d’être son objet. Je lui lance le dossier, il n’apprécie pas etje m’en fous. Je me replonge dans mes lectures et mon ennui. Enfin, ça se termine. Ils se lèvent pourse saluer et ils sortent. Il s’exclame :

- Affaire divinement conclue, papa va être content !

Il félicite Alex. L’affaire a l’air sérieuse. Je range mes documents et c’est l’heure de la pausedéjeuner. Je la fais seule, je n’ai pas envie de leur compagnie de toute façon. Je mange seule face audistributeur de sandwich. Des personnes arrivent et me salue en allemand. Je fais de même et jemange.

Je retourne en salle de réunion et c’est reparti pour trois heures. J’en ai marre, j’ai mal à la tête etil est toujours aussi odieux. Quel abruti…

En fin de journée, j’en ai plein les bottes. Je monte dans la voiture de Cédric, je ne veux pas lesvoir. Ils montent ensemble et ils ont l’air d’excellents humeur. Nous rentrons à l’hôtel. Je les évite, jemonte dans ma suite. Je sais qu’il va venir mais je veux m’isoler pour le moment. Je prends un cachetpour la tête et je consulte mes messages. Aucun de Benoît. Cela m’inquiète. Je vais me doucher. Jeme mets en tenue décontractée. Quand je reviens dans la chambre, je le trouve sur le lit avec unebouteille de champagne. Il s’est changé aussi, il porte un tee shirt moulant et un jeans noir. Il me fait

signe et me tends une coupe. Son attitude me fait fondre. Je ne peux pas lui résister dans ces moments-là. Mais je lui demande quand même :

- Tu as envie de décompresser, c’est ça ?

Il semble surpris :

- Qu’est -ce que tu racontes ?

Je veux me lever de dégoût, mais il m’attrape et me colle au lit en me maintenant les bras au-dessusde la tête. Il me sourit et me dit narquois et tellement sûr de lui :

- J’ai bien fait de prendre la cravate, tu l’aimais ce matin, non ?- Lâche-moi !- Non…- Romain…- Dis-moi ce qu’il se passe ?

Je le toise et je lui lance :

- Je te déteste : tu es si sûr de toi, tu me dégouttes ! Tu me rabaisses tout le temps … Je tehais, lâche –moi !

Je me débats, il éclate de rire et vient m’embrasser :

- Tu n’aimes pas cela qu’on te rabaisse… Moi non plus, d’ailleurs et c’est ça que j’aime entoi. Nous sommes identiques, ma fée… tellement semblables…

Il m’embrasse encore et encore et je … fonds comme d’habitude. Je suis incapable de lui résister etje le veux. J’aime faire l’amour avec lui, il le fait si bien. Il sort sa cravate et veut m’attacher lesmains, je lui dis :

- Non, s’il te plait, je ne te griffe pas, je veux juste te toucher.- Promis ?- Oui…- Juré ?- Oui, te toucher, je veux te toucher… Fais-moi l’amour !

Il apprécie et devient plus entreprenant, il enlève son tee shirt. Je pose mes mains sur lui, il poseaussi les siennes sur moi. Il me touche de ses doigts. J’adore ces caresses, elles me font frissonner àchaque fois. Je n’ai jamais connu cela et il doit le savoir car il insiste sur ce point-là. Il joue avecmoi. J’essaie de le caresser aussi, mais comme il s’attaque à mon point sensible, j’ai du mal à resterconcentrer sur lui. Je résiste autant que je peux. Je lève mes jambes vers mes épaules, il devine ceque je veux, il me dit :

- Encore un moment… plus c’est long, plus c’est bon !- Romain…- Je t’attache sinon !- Non…- Alors, chut ! embrasse-moi !

Je l’embrasse mais il entre ses doigts puissamment en moi et joue avec mon clitoris. C’est undémon… Je gémis, je me vengerai mais pour le moment, je ne suis qu’à lui. Je baisse les armes, jesuis incapable de le caresser à présent.

28

Romain

J’aime la baiser, elle est tellement réceptive. Je la fais jouir avec mes doigts puis, elle n’apas le temps de reprendre ses esprits que je la pénètre puissamment, comme j’aime et comme elleaime. Putain, qu’elle est bonne. J’entre et je sors plusieurs fois. Je me pousse au maximum et quandvraiment, je suis prêt à jouir, quand ma queue gonfle de plaisir, je la prends et de nouveau elle jouit.Je la suis de très peu. Je m’écroule sur elle, elle me prend le cou et passe sa main dans mes cheveux,je la mordille, nous rigolons. Je me sens bien avec elle, je suis un autre homme. Je l’embrasse encoreet je m’installe à côté d’elle. Nous ne disons pas un mot, elle se place sur mon torse et me caresse lebas ventre. Ma queue est encore dure, je ne débande pas. Et ses doigts l’effleurent et réveille malibido.

Je ne réagis pas encore assez vite, elle se retrouve à califourchon sur moi. Je lui souris et je luidemande coquinement :

- Tu comptes faire quoi, là ?- J’aimerai te baiser, monsieur grognon ! je peux ?- Vas –y…

Je place mes mains sous ma tête et je la laisse faire. Elle glisse son sexe dans le mien. Je ferme lesyeux, je veux savourer ce moment. Elle commence à bouger, doucement, puis elle s’enlève etm’embrasse le corps. Elle veut me chauffer… Une fois, deux fois… Elle le fait encore et encore. Ellejoue avec ma queue, j’apprécie mais je veux qu’elle reste maintenant et qu’elle me baise. J’ouvre lesyeux, je vois son sourire diabolique. Je lui demande :

- Baise-moi, maintenant…- Ne sois pas si impatient !

Personne ne me dit non. Je me redresse et je m’empare de ses mains que je place derrière son dos.Elle a deviné, Elle laisse ma queue en elle et me chevauche comme j’aime. Je lui dis à l’oreille :

- Baise moi fort Philaé… je veux jouir comme jamais…

Elle accélère, je participe, je lui donne des coups de reins. Elle se raidit, moi ma queue se remplit. Jevais bientôt me vider… Elle jouit et je me libère aussi. Je me sens vide mais apaisé. Je l’observe, jelui caresse son visage mouillé. Elle me parait si belle. Elle se retire et s’allonge en remettant lesdraps. Je vais sur elle, je caresse ses seins, elle me dit :

- Je suis épuisée…- Moi aussi… vous m’épuisez mademoiselle Decroix… de jour comme de nuit !

Elle rigole. Je reprends mes esprits et je me lève :

- Que fais-tu ?- Je vais dormir dans ma suite, je viendrai demain t’amener le petit déjeuner, ma fée… je neveux pas attirer l’attention…

Je me rhabille, elle m’observe et elle me dit :

- Tu vas me manquer !- Toi aussi…

Je viens l’embrasser et je lui souhaite une bonne nuit.

Je reviens donc à ma suite. J’ouvre et je vois des sacs. Soudain, Apolline surgit du salon :

- Coucou papa ! Tu étais où ?- Que fais- tu là ?

Je vois Chloé arriver :

- Nous voulions te faire une surprise… Tu étais où ?- C’est réussi !- Tu étais où ?- Dans la chambre d’Alex…

Je sors mon portable, je lui tends :

- Tiens appelle-le… nous avions des dossiers à revoir…

Elle repousse mon portable et rentre de nouveau dans le salon. Je prends Apolline dans mes brasmais elle me dit :

- Tu sens les fruits, papa…

Je pense à Philaé, à son odeur fruitée. Je réponds :

- Ce sont les gels douche de la suite, ma chérie… tu verras demain…

J’arrive dans le salon, je subis une remarque :

- Tu utilises les gels douches de l’hôtel, je croyais que tu n’aimais pas cela…- Je n’ai pas le choix, je n’ai pas d’autres savons !- Tu n’as pas demandé, c’est bizarre, toi : Romain Ledoux !- Non, je n’ai pas demandé…

Je soupire, je me verse un verre en pensant à Philaé. J’ai failli me faire prendre. Et il ne faut pas, jene veux pas perdre ma fille. Je couche ma fille et je file sous la douche. Mais Chloé a la bonne idéede venir me rejoindre et je ne veux pas la baiser. Je ne désire que Philaé et repasser à Chloé, je ne ledésire pas… Elle me sourit et vient m’embrasser. Je l’embrasse aussi, elle me caresse la queue. Bienentendu, elle réagit. Elle continue et vient se frotter sur moi. Si je la repousse, elle va se poser desquestions. Je suis piégé, je dois donc la baiser. Je la plaque sur la paroi et je la prends vite. Ce seraplus vite fini comme ça. Je lui dis dans l’oreille :

- Je t’aime Chloé !

Je suis un démon. J’espère que Dieu ne m’écoute pas. Je la baise rapidement. Je jouis en elle sansgrand plaisir. Elle, elle ne simule pas. Elle hurle. Ce dernier rapport me coupe les jambes. Je me sensvraiment fatigué. Je me retire et je sors. Je m’essuie et je vais me coucher. Elle me rejoint et me

souhaite :

- Bonne nuit, mon chéri.- Bonne nuit à demain.

29

Philaé.

Il n’est pas venu ce matin, alors qu’il m’avait dit le contraire. Je suis surprise, peut-être ne s’est –il pas réveillé ? C’est notre dernière journée et notre dernière nuit. Je pense à Benoît, son messagem’a contrarié, il faut que je lui parle et c’est ce que je ferai dès que je serai à Paris. Je descends doncpour dix heures comme c’était prévu. Alex est déjà à la réception avec des dossiers. Je le salue et ilme fait un débriefing. Puis, je le vois descendre. Il a sa fille à bras et je vois sa femme. Je comprendspourquoi il n’est pas venu. Alex va à eux et salue tout le monde. Il embrasse sa femme et sa fille. Jeme sens stupide. Il ne me regarde pas, je suis rejointe par les deux assistants. Il pose sa fille par terreet enlace sa femme : j’aperçois ses doigts se promener sur elle. Je frisonne, je pense à ses caresses.J’envie cette blonde, elle est à lui et il me l’a avoué, il ne la quittera jamais. Cédric me demanded’avancer. Je le suis. Je suis triste. Il laisse sa femme et sa fille à l’hôtel. Il l’embrasse tendrement, jesuis jalouse. Et je me rends compte que je ne suis qu’une de ses maîtresses.

Il ne me lance pas un regard de la journée. Je subis bien entendu des remarques acerbes. Je neréponds pas, je suis très mélancolique. De retour à l’hôtel, il nous dit à ses assistants et moi :

- Mon père nous invite ce soir à dîner, rendez vous à 19 heures au restaurantgastronomique…

Il me lance un regard furtif, je n’y fais pas attention. Je m’en vais. Alex m’interpelle :

- Philaé, attends !- Quoi ?- Je passe te chercher ce soir ?- Je ne sais pas si je vais venir, j’ai mal à la tête et…

Il me dévisage, il le sait, j’en suis sûre. Il insiste :

- Philaé… Je passe te chercher… ne fais pas ça… il faut que tu viennes !- Oui…

Je monte dans l’ascenseur. Je ne suis rien pour lui, je dois y aller puisqu’il ne faut pas qu’elle sachequ’il la trompe. Je dois le faire, j’ai accepté cela en cédant à ses avances.

Je rentre dans ma suite. Je ne pleurerai pas, même si je suis triste. Je ne dois pas être triste, paspour ce genre de type. Si Benoît était là, il me dirait : « fais toi belle, profites en » et c’est ce que jevais faire. Je décide de m’habiller sexy. Sexy mais pas vulgaire. Je veux lui faire envie. Je mets doncune robe droite, courte, noire avec une fermeture dans le dos. Des talons aiguilles, très fins. Je memaquille légèrement et je coiffe : je fais un brushing et je mets une petite pince pour tenir ma mèche.Même si j’ai le cœur brisé, mon côté démoniaque reprend le dessus. Les mecs ne me feront paspleurer. Je viens juste de terminer quand Alex frappe. Je lui ouvre. Il me salue mais écarquille lesyeux.

- Philaé, tu es …

Il semble embarrassé, je rigole :

- Tu aimes ? c’est gastro, n’est-ce pas ?- Oui… Tu es très belle !- Merci… tu n’es pas mal non plus… mais toi, tu es toujours beau, donc !- Toi aussi, d’ailleurs…

Je fais de l’humour,

- Peut-être mais tu ne me le dis jamais !- J’y remédierai…

Il me prend le bras et me propose en souriant :

- Nous y allons ? Le Boss ne supporte pas les retards !- Tu crois qu’il sera arrivé ?- Nous verrons…

Nous descendons donc tout sourire. J’aime sa convivialité, il m’a toujours fait rire. Nous faisonsnotre entrée dans le restaurant, bras dessus, bras dessous. Je le vois à la table, avec ses parents, safemme et sa fille. Il nous voie aussi. Je continue de sourire, Alex aussi et nous arrivons devant eux.C’est lui qui parle :

- Bonsoir ! Nous ne sommes pas trop en retard ?

Auguste, son père se lève et nous salue. Lui nous mitraille des yeux.

- Non, vous êtes à l’heure…

Il se tourne sur moi et me baise la main :

- Vous êtes magnifiques Philaé : belle et remarquable. Mes associés ne tarissent pas d’élogessur vous. Mon fils a bien fait de vous recruter !

Je me sens rougir. Il m’observe : je sens le poids de son regard sur moi et ma libido s’enflamme.Alex aide à m’asseoir, je suis face à sa fille qui me sourit et à côté d’Alex. Lui est à l’opposé, il tientsa femme par la taille. Je croise son regard puis son père me tend une coupe. Je la prends avec unsourire. Il me porte un toast :

- A nos futures collaborations, Philaé !

Je trinque avec lui. Il lève sa coupe aussi, mais il ne respire pas la joie. Je ne dis rien, j’ai peur desubir une remarque. Puis Apolline me dit :

- Tu vois Papy aussi, croit que tu es une fée…

Je lui dis discrètement :

- Je ne suis pas une fée !- Si… tiens je t’ai fait des dessins ! Tu pourras les mettre dans ton bureau !- Je n’y manquerai pas !

Je lui souris, elle est adorable cette petite fille. Puis je l’entends dire :

- Laisse Philaé tranquille, Apolline !

Je lui dis gentiment :

- Elle ne me dérange pas monsieur Ledoux !

Il me toise. Je baisse les yeux sur mon assiette et je mange le foie gras. Ils discutent entre eux. Safemme et sa mère discutent entre elles. Moi, je me sens seule. Puis Apolline me dit :

- Tu t’ennuies aussi ?- Un peu !- Moi aussi… Mais c’est bon le repas !- Oui, c’est bon. Tu manges quoi ?- Des haricots verts et de la viande… Maman ne veut pas que je mange des frites !- Tu aimes les haricots ?- Oui… Enfin, je préfère les frites mais ça fait grossir !- Oui, mais tu es petite, ma chérie. Ne pense pas à grossir !- Comment tu fais pour être belle, toi !- Je suis moi et je mange des frites !

Discrètement, je lui en mets deux dans son assiette. Elle rigole et me dit :

- Merci… Philaé. C’est beau Philaé…Pourquoi tu t’appelles comme ça ?- C’est mon père qui a choisi le prénom. Il est égyptologue…- C’est quoi égyptologue ?- Il étudie les pyramides d’Egypte !- Toi aussi ?- Non, moi, je travaille avec ton père !- Il est gentil mon papa, hein ?- Oui, ma chérie, il est très gentil…

Je mens, elle ne connait pas son père comme moi je le connais. Puis, elle ajoute :

- Elle est belle aussi ma maman !- Oui…- C’est normal, elle est mariée avec papa ! Et toi, tu es mariée avec un papa ?- Non, ma puce, je suis seule !- Et Alex, il ne te plait pas !- C’est mon ami !- Tu n’as pas d’amoureux ?- Non, ma chérie…- Pourquoi ?- Je suis bien, seule !- Tu dois être triste !- Non ça va, j’ai des amis…

Le serveur nous ramasse les assiettes. Ils discutent toujours entre eux. Puis, elle me demande :

- Je peux venir te faire un câlin !- Bien sûr…

Elle monte sur mes genoux et se blottit sur moi :

- Je suis fatiguée…

Je lui caresse ses cheveux blonds. Romain s’exclame alors :

- Apolline, laisse Philaé, tranquille ! Viens ma chérie…

Elle me regarde et me sourit. Elle me dit avant de partir :

- Tu sens les fruits comme papa !

Elle le dit bien haut. Je ne réponds pas et elle va se blottir sur son père. Le dessert arrive. Je lemange, Alex me demande :

- Tout va bien ?- Oui, tout va bien…

Puis, ils discutent de nouveau. Je me sens seule et je m’ennuie. Je ne veux pas de café. Je veux partir.Je me lève et j’annonce :

- Je vais vous laisser.

Je me tourne vers Auguste et je lui dis :

- Merci pour ce diner, monsieur Ledoux.- Merci à vous d’avoir partagé notre soirée, Philaé !- Bonne fin de soirée Monsieur…- Merci, vous aussi !

Je salue tout le monde de la tête et je monte. Je suis exténuée. Je me suis ennuyée toute la soirée, maisj’ai bien mangé.

30

Romain.

Je ne peux pas la laisser partir comme ça. Je dois aller la voir. J’ai envie d’elle. Je dois trouverun truc. Apolline, elle s’est endormie. Je dis donc :

- Je vais monter la coucher, elle est épuisée…

Ma mère me dit :

- Oui, Romain, vas –y !

Chloé me demande :

- Je bois mon café…- Vas- y ma chérie, tu peux… prends ton temps. Je m’occupe de notre fille !

Qu’elle prenne son temps, moi j’ai quelqu’un à aller voir. Je monte Apolline, je la garde dans mesbras. Je la couche dans la chambre, elle dort à poings fermés. Puis je vais dans sa suite. J’ouvre laporte, elle est dans le salon, avec son portable. Elle sursaute lorsqu’elle me voit :

- Que fais-tu là ? ta femme…- Elle est en bas…

Je me dirige vers elle, je l’emprisonne et je ma plaque sur un des murs. Je lui avoue :

- Tu me manques, ma fée…

Ce qu’elle me répond me fait plaisir :

- Toi aussi, mais ta femme…- On s’en fout, elle est en bas…

Je l’embrasse, je lui soulève la jambe et j’arrache sa culotte. Je la veux là maintenant. Je libère monsexe :

- J’ai envie de toi…

A ces mots, je la pénètre. Elle enroule ses jambes autour de ma taille. Je m’enfonce plusprofondément, j’aime l’entendre crier. Je la pilonne, puissamment. Je rentre et je sors d’elle,plusieurs fois. Je revis. Puis, je reste en elle… Elle est à moi. Elle se raidit et jouit… Je ne peux plusme retenir, non plus. Très vite, je me vide en elle dans un spasme puissant qui me laisse sans force.Nous restons enchevêtrés l’un dans l’autre pour reprendre nos esprits. Je l’embrasse. Puis, je dois lalibérer, il y a Chloé. Je l’embrasse encore en lui disant :

- Il va falloir que l’on se trouve des moments… Lundi, on se voit lundi midi… tu es d’accord?- Oui…- Je t’enverrai un message !

Je l’embrasse encore et je me rhabille. Je dois la laisser. Elle reste collée au mur, son maquillage acoulé. Je voudrai tant rester, mais je ne peux pas. Je la laisse. Je ferme la porte. Je rejoins ma suite,je vais voir Apolline, elle dort. Je file sous la douche. J’enlève son odeur de fruits comme ma fille lanomme.

Quand Chloé rentre, je lis un livre dans le lit. Elle me sourit et me dit :

- J’arrive !

J’espère qu’elle ne croit pas que l’on va baiser. Je n’en n’ai pas envie et je suis toujours dansl’extase du moment furtif mais intense avec Philaé. Je vais prétexter une migraine, je me prépare doncdu paracétamol que je prends au moment où elle sort. Elle vient à moi :

- Tu ne te sens pas bien ?- Non, pas trop… Je crois que j’ai trop mangé…- Oh… tu as pris ce qu’il fallait ?- Oui… Ne t’inquiète pas : une bonne nuit de sommeil et demain ce sera passé !- Oui… Dors bien mon chéri- Bonne nuit !

Je l’embrasse délicatement sur la bouche et je me couche. Elle ferme la lumière et je peux rêver à mafée, enfin, penser ! Je ne trouve pas le sommeil. Elle me hante. Je dors donc très mal. Si je ne suis pasdans ses bras, je dors mal. Depuis que je la connais, c’est comme cela !

Nous reprenons l’avion en milieu de matinée. Moi en famille et elle avec Alex. Je suis jaloux deleur complicité. Est-ce un sex friend aussi ? Il faudra que je lui pose la question. Je les entendsdiscuter et rire. Moi, je joue avec Apolline aux petits chevaux. Je m’ennuie et leur complicitém’énerve. Enfin, mon supplice prend fin quand l’avion atterrit. Chloé m’enlace. Elle doit le voir. Jecherche à la rendre jalouse en bougeant mes doigts sur ma femme. Je sais qu’elle aime ce type decaresses. Je vais le lui faire rappeler. Elle nous quitte à la porte de l’aéroport. Il y a une femme quil’attend. Apolline va à elle et l’embrasse. Même ma fille l’aime. Je lui fais signe et je reprends doncma route sans elle. J’ai passé une semaine formidable, enfin des nuits. Avant de quitter Alex, je luidis sèchement :

- Il faut que l’on se parle lundi, Alex. Nous avons des choses à mettre au point !- Ok, Romain, bon week end!

31

Philaé

Maman vient à moi. Elle m’embrasse et me conduit à sa voiture. Elle me demande dans la voiture:

- Ton voyage s’est bien passé ?- Oui !- Tant mieux !- Et toi, tu as eu des nouvelles ?- Oui, je suis mise à pieds !- Je suis désolée, maman !- Ce n’est rien, j’en ai vu d’autres. J’y survivrai ! Et toi ? c’était qui ce charmant blond !- Qui ? Alex ?- Alex ! Il n’est pas mal, ma chérie. Tu as toujours un très bon goût !- Maman, il n’y a rien entre Alex et moi. C’est mon collègue et ami. Nous nous sommesconnus à la fac !- Et vous, vous êtes revus !- Maman, n’importe quoi ! il n’y a rien entre Alex et moi !- Alors c’est quoi ce suçon dans ta nuque ?

Je touche mon cou, je ne m’en étais pas aperçue.

- Philaé, tu ne t’aies pas fait un mec en passant !- Maman, non ! Je ne suis pas une pute !- Alors c’est qui ?- Je…

J’hésite, je ne peux pas lui dire.

- Je ne peux pas te le dire !- Philaé ! Nous ne nous cachons rien pourtant !- Je sais, mais je ne peux pas te le dire !

Je hausse le ton, elle me regarde mais ne dit rien. Nous arrivons. Elle m’aide à descendre lesbagages. Je l’invite à monter. Je lui offre un café. Elle reste silencieuse :

- Tu ne dis plus rien !- Tu me caches des choses, Philaé et je n’aime pas cela, tu le sais !- Maman !- Ça fait longtemps que tu le connais !- Non, c’est récent et ce sera sans suite !- Alors qui c’est ?

Je me lève, agacée. Je lui redis :

- Maman, tu es journaliste, je ne peux pas te le dire !- C’est quelqu’un de connu ?- Je n’en dirai pas plus !- Je le découvrirai ma fille !- Ce sera terminé avant !- Ne me mets pas au défi !

Elle se lève et me dit :

- Je vais te laisser, à bientôt, Philaé…

Je vais l’embrasser :

- A Bientôt, ma petite maman, je t’aime !- Moi aussi, cachotière !

Je rigole, elle s’en va. Je prends une bonne douche, je cache mon suçon : il ne m’a pas raté, cettefois-ci, il est énorme et je vais frapper chez Benoît. Il ouvre et il ne semble pas très ravi de ma visite.Il me laisse à la porte et me dit

- Que veux-tu ?- Nous pouvons parler ?

Il soupire, m’ouvre à la porte et m’annonce :

- Dépêche-toi, je m’en vais dans vingt minutes…

Je n’en reviens pas. Il me parle comme à un chien. Il s’assied dans son canapé et me demande :

- De quoi veux-tu que nous parlions ? De ta nouvelle relation avec ton nouveau patron ?- Je vais t’expliquer !- Qu’est-ce que tu vas m’expliquer ? Que tu te le fais ? Que tu es désolée ? Comment as-tu pufaire cela, à moi … A mon père ? tu nous as trahis !- Non, Benoît, je…- Tu vas me raconter quoi ?- Je sais Benoît que je te fais du mal, mais rien n’était prémédité. Je le déteste…- Arrête, tu le détestes mais tu le baises… c’est bon, au moins ?- Ne m’en veux pas, s’il te plait ! je ne t’ai pas trahi…

Je m’approche de lui, il me repousse violemment et me dit :

- Nous nous sommes tout dit, maintenant dégage. J’ai rendez-vous avec Emma… Va voir tonpatron !- Benoît, s’il te plait !- Dégage, sors de chez moi !

Il hausse le ton. Je dois donc partir. Je me réfugie chez moi. A ce moment, je réalise que j’ai perdumon ami, mon meilleur ami. Je n’ai pas voulu de cette relation mais je ne veux pas qu’elle se termine.Je m’isole. Je pleure et je passe une soirée de merde. Je lui envoie encore un message. Il ne merépond pas. Je décide de lui envoyer un mail :

Benoit,

Je suis à tes yeux une abominable salope et tu as raison. Tu penses que je t-ai trahie et oui, je t-aitrahie. Je suis tombée dans son piège. J’ai une relation avec lui et je commence à aimer cetterelation. Mais, même si je suis bien dans ses bras, je ne veux pas tomber amoureuse de lui, carc’est un salopard. Je le pense toujours. Il me dit que nous sommes identiques, mais c’est faux. Jene suis pas une salope et toi, tu le sais. Je ne veux pas que tu me laisses tomber, Benoît, je veuxque tu m’aides comme je t’ai toujours aidé.

Sans toi, je ne sais pas où cette relation me mènera. Je sais qu’elle n’est pas bonne. Il est marié, ila une petite fille. Il ne les quittera jamais, il me l’a avoué. Mais j’aime son corps, sa façon à lui deme posséder ! J’ai besoin de ton aide, Benoît, ne m’abandonne pas !

Mon amitié pour toi reste intacte et jamais je ne te trahirai. Car si cela arriverait, je trahirai monâme.

A jamais, ton amie sincère : Philaé !

Je clique sur le bouton envoi et je ferme mon ordinateur. Je vais voir mon iguane, je le prends et je lecaresse. Sa quiétude et sa froideur m’apaise. Je ne sais pas ce qu’il ressent, il reste toujours distant,ne montre rien. J’aimerai être comme lui : froide et inperceptible, mais je ne suis pas un reptile, jesuis un être humain qui a besoin de chaleur et d’amour pour avancer.

32

Romain.

Je reçois Alex ce matin. Je suis jaloux de sa relation avec elle, ma maîtresse, elle est à moi et pasà lui. J’ai pensé à elle tout le week end, elle m’obsède, mais que m’arrive t-il ? Je suis jaloux, je suisen manque et c’est qu’une femme parmi d’autres. On frappe. Il rentre :

- Bonjour, Romain !- Tu voulais qu’on se parle ?- Oui !

Il s’assoit en face de moi. Il me sourit et sort son agenda électronique. Je lui signale :

- Ce ne sera pas utile !

Il est étonné :

- Oh ! bien, je t’écoute !

Je reste de marbre quand je lui demande les yeux dans les yeux :

- Quelle est ta relation avec Philaé ?- Qu’est ce que tu veux dire ?- Tu m’as très bien compris !- Philaé est une amie, nous nous sommes connus à la fac et je suis heureux de la revoir !- Heureux ?- Romain, tu penses à quoi ?- Est-ce que tu couches avec ?

Il semble choqué :

- Non, bien sûr que non, Romain ! Je sais que c’est ta maîtresse, je ne te ferai jamais cela !Tu me connais quand même !

Je reste silencieux, il semble sincère et c’est mon ami, il ne me ferait pas cela, je le sais. Je lui disalors :

- Très bien, au moins les choses sont dites !

Il n’ajoute plus rien et me demande :

- C’est tout ce que tu voulais me dire !- Oui !- J’y vais donc ! Bonne journée…

Il se lève, je l’interpelle :

- Alex, attends !

Il se retourne et j’ajoute :

- Je suis désolé mais il fallait que je sache…- Je ne trahirai jamais, Romain. Je suis ton ami, je pensais que tu le savais !- Excuse moi mais cette femme me rend fou ! Et la voir rire avec toi, je…- Tu es jaloux, mon pote, voilà ! tu es jaloux… bonne journée !

Il claque la porte. Oui, je suis jaloux et c’est un sentiment nouveau. Je ne savais pas ce que c’était etme voilà jaloux. Je demande à Fanny une tasse de café. Et quand elle me l’amène, je lui demande :

- Mademoiselle Decroix est arrivée ?- Oui, monsieur, elle est arrivée à l’heure !- Très bien, merci !

Elle file. Je bois mon café et je téléphone pour réserver une chambre dans un hôtel du quartier. Puis,je lui envoie un mail :

- Je passe te chercher pour déjeuner pour midi. Ne sois pas en retard !

Je n’ai pas de réponses. Mon téléphone sonne, mes rendez-vous sont arrivés, je les reçois et j’en aipour toute la matinée.

Je suis pile à l’heure quand je frappe à son bureau. Je rentre, je la vois avec ses lunettes sur le nezet sa jupe droite. Ses jambes fermes me font déjà envie. Je vais à elle et je lui demande :

- Tu es prête !- Oui, j’enregistre et je suis à toi !- J’avais dit midi !

Elle soupire en fermant son ordinateur et s’exclame :

- Midi une, ce n’est pas non plus dramatique !

Je la toise, elle est toujours aussi insolente. Elle vient à côté de moi et me dit :

- Dépêche-toi, j’ai faim ! Tu ne vas pas rester planté là !

Elle part en avant. Je la suis. Je vais lui mettre une correction, elle va voir. Nous montons dansl’ascenseur, j’ai envie de l’embrasser mais pas ici, pas au bureau. Nous pouvons être surpris.Arrivés dehors, je lui dis :

- J’ai réservé une chambre au Sofitel !- Mais j’ai faim… je n’ai rien mangé ce matin !- Tu crois franchement que tu vas aller manger !

Je la prends par la main et nous filons au Sofitel. Je prends la clé et nous montons. Là, je peuxl’embrasser dans l’ascenseur, elle rigole et me dit quand je marque une pause :

- Tu es en manque ? Ta femme n’a pas été à la hauteur !- Ne me parle pas de ma femme, s’il te plait…

Les portes s’ouvrent, je la tire et je l’emmène dans la chambre. Je la pousse sur le lit. Je l’observe,j’enlève ma cravate, elle sourit. Elle en a envie aussi, je le devine. Je prends ma cravate et je lui

noue les mains en lui disant :

- Tu es une petite insolente, tu le sais ça, n’est ce pas ?- Non, je ne suis pas….

J’écrase mes lèvres sur les siennes, je la mords, elle sursaute :

- Et comme tu es insolente, tu vas être punie… Ma petite fée…- Tu ne me fais pas peur…- Je l’espère bien.

Je lui ôte sa jupe, je vois qu’elle a mis des bas et un porte jarretelle. Elle est bandante. Elle m’a faitplaisir. Je l’embrasse encore, elle aussi. Je l’immobilise. Je ne veux pas qu’elle bouge, elle râle. Jelui dis perversement :

- Punition, mademoiselle Decroix. On ne joue pas avec moi…- Je ne …

Je lui mets un doigt sur la bouche

- Chut… tais toi !

Elle me toise, je vais jouer. Je lui fourre mon doigt dans la bouche et je lui ordonne :

- Suce !

Encore une fois, elle me tue de son regard sombre, je hausse le ton :

- Suce !

Elle obtempère et me suce le doigt. Je frisonne, elle est surprenante. Je ferme les yeux. De mon autremain, je libère mon sexe. Je me frotte entre ses jambes que j’écarte, elle continue de me sucer ledoigt mais comme je la chauffe, elle me mordille et me mord aussi. Je crie de douleur. J’enlève mondoigt, elle ne m’a pas loupé encore une fois. Sale petite teigne ! Je lui dis :

- Attends un peu !

Je lui arrache son boxer en dentelle, je l’entends dire non, je souris :

- Tu seras nue toute l’après-midi !- Je te déteste !- Maintenant, tais toi !

Je prends un bâillon et je lui mets sur la bouche. Nous nous observons. Elle va s’en souvenir le restede la journée. Je lui enlève son chemisier délicatement. Je m’empare de ses seins : je les presse avecma main, je mordille et je mords son mamelon, je la mords plus ou moins fort, elle gémit. Je le voisrougir, je continue en le lèchant et en laissant mes dents trainées. Je l’entends gémir, elle se cambre.Je me frotte toujours sur elle, j’effleure son sexe de mes doigts, elle est trempée mais elle va attendre,sale petite peste. Elle bouge, elle se tortille :

- Ne bouge pas !

De nouveau, elle me fusille. Je souris perversement et je lui enfonce deux doigts, elle sursaute, j’enrajoute :

- Ça rentre tout seul, tu en meurs d’envie, n’est-ce pas ?

Je les enlève et je la caresse tendrement avec le bout de mes doigts, comme elle les aime. Je titilleson point G sans vraiment l’exciter. Elle doit me haïr. Mais j’aime, c’est moi qui domine et on ne memanque pas de respect. Elle bouge encore, je vais lui montrer que je ne rigole pas. Je la retourne surle ventre et je lui mets une fessée et je viens à califourchon sur ses hanches, je lui dis en luimordillant l’oreille :

- Je t’ai demandé de ne pas bouger…

Elle ne bouge plus, elle est donc à moi. Je la félicite :

- Tu vois quand tu veux…

Je lui soulève les hanches et je la pénètre fougueusement, avant de me retirer. Je la caresse denouveau. Je vois les frissons parcourir son corps. Je dois lui faire beaucoup d’effet. Je continueencore un long moment mes caresses. Elle ne bouge plus mais je sens qu’elle prend sur elle. Je lapénètre de nouveau, je me retire, puis je m’allonge sur elle et je lui demande :

- Tu veux jouir, Philaé ?

Elle me fait signe de oui. Je lui enlève le bâillon et je lui annonce :

- Alors tu vas jouir, ma fée…

Je la soulève de nouveau par les hanches et je rentre en elle, violemment. J’entends son cri, je lapilonne, elle m’excite à un point et ses cris me mettent dans un état. Je continue mes assauts violents,je sens que pour moi, ça va être l’extase. Je la prends, elle se raidit et jouit, elle crie mon prénom. Jene me retiens plus, je me vide dans un dernier assaut. Et je la libère, je dénoue ses mains. Je croisque nous sommes épuisés tous les deux. Elle se retourne, je la prends sur moi, je passe ma main dansmes cheveux. Je me sens bien, apaisé. Etre dans ses bras me calme.

33

Philaé.

J’ai besoin de reprendre mes esprits. Je n’ai jamais vécu quelque chose d’aussi fort. J’ai étésoumise à cet homme et j’ai adoré. J’en redemanderai presque. Il me caresse les cheveux. Nousrestons silencieux puis, il me demande : - Tu veux manger quelque chose ?

- Je prendrai un truc au bureau !- Comme tu veux !- Je veux encore profiter !- Profiter de quoi ?- De toi, de ton corps, de tes caresses… il nous reste combien de temps ?- Un quart d’heure !- Alors, on profite…

J’ai encore envie, je viens sur lui, il me sourit coquinement : - Tu vas faire quoi, là ?

- Je ne sais pas, à ton avis ?- Trouve vite…

Je me frotte sur lui tout en l’embrassant. Il grogne, mais apprécie. Il me dit cependant : - Nousrisquons d’être en retard !

- Ce n’est rien, ça ! Tu es toujours en retard ! Tu es le patron, tu n’as pas d’horaire…- C’est vrai…

Il est très réceptif. Il durcit instantanément. Il me dit cependant : - Mais toi, tu as des horaires ! Tâcheque ce soit excellent…

Il me cherche. Je m’immisce en lui violemment et je reste sans bouger : - Baise-moi petite Teigne…

- Il faut que ce soit bon, non ?- Ne joue pas !- Plus c’est long, plus c’est bon !

Je fais glisser sa queue de haut en bas, doucement, très doucement. Il grogne… j’accélère un peupuis, je reprends une cadence un peu plus langoureuse. Il m’ordonne, je le sens frustré : - Fais-moijouir, vite !

- Pourquoi ? ça ne te plait pas !

Je lui souris. Je le sens de plus en plus proche. J’accélère, il me prend pas les hanches, il refuse quej’arrête. Je lui donne donc ce qu’il veut, j’en ai envie aussi. Je ne peux pas m’empêcher de jouir unenouvelle fois, nous atteignons l’extase en même temps. C’est encore délicieusement bon. Jem’écroule sur lui, sur son tatouage. Je reprends de nouveau mes esprits. Puis, il me dit : - Il va falloirque l’on y aille !

- Je n’en ai pas envie !

- Nous n’avons pas le choix !- Nous avons toujours le choix !- Non…

Il se relève, j’ai compris. La séance Loving est terminée. Je cherche mes vêtements. Je trouve monsoutien-gorge, je replace mes bas et je mets mon chemisier. Par contre, je n’ai plus de culotte. Je nelui montre pas mon embarras. Il se rhabille de son côté, sans un mot. Je sais qu’il ne ressent rien pourmoi, il aime ma présence pour me baiser et rien de plus. C’est sa femme qu’il aime. Je ne sais paspourquoi, j’accepte cela. C’est plus fort que moi, j’aime quand il me fait l’amour.

Soudain, il me demande : - Tu es prête ?

- Oui… tu veux que l’on fasse comment ?- Je rentre seul, tu arrives ensuite ?- D’accord. J’en profiterai pour aller m’acheter un truc !

Il rigole et vient à moi. Il m’enlace et passe sa main sous ma jupe : - Tu pourrais rester comme cela !Tu serais à ma disposition !

J’enlève sa main et je le repousse : - Surement pas ! Au bureau, je ne suis pas ta poupée, je suis tonavocate !

Je sors de la chambre. Je regrette presque ce que j’ai fait. Je me sens stupide. Je trouve ce qu’il mefaut dans un magasin. Puis je remonte au bureau. Je prends un sandwich au distributeur. Et je le mangeseule. La journée se termine, je n’ai eu aucune nouvelle. Cette relation ne me plait pas, ce n’est pasune histoire de contes de fée mais je l’ai choisi et je devine que lorsqu’il me rappellera, j’irai le voircar je suis incapable de lui résister.

34

Romain.

De retour au bureau, Fanny me demande de préparer la soirée du gala de charité. Mon père veutque cette année, nous la fassions à Paris et j’ai le devoir de l’organiser. J’ai besoin des conseils deChloé. C’est une très bonne organisatrice de soirée. Je l’appelle donc et je lui demande de passer.Elle accepte et arrive très vite. Je vais l’accueillir dans le hall d’attente. Je vois Philaé, passer avecses juristes. Elle nous regarde furtivement. Puis disparait. Chloé me demande : - Tu vas bien,Romain, tu as l’air fatigué ?

Après le déjeuner torride que je viens de vivre, je suis effectivement fatigué. Mais je lui dis : - Non,tout va bien, ma chérie. J’étais sur l’ordinateur !

- Tu devrais mettre des lunettes !

Des lunettes, n’importe quoi ! Elle me prend pour un vieux croulant, ou quoi !

- Viens, j’ai besoin de toi !

Elle semble flattée. Je l’emmène dans mon bureau et je lui explique. Elle est ravie quand je luidemande de l’organiser. Elle me saute dans les bras et m’embrasse fougueusement. Puis, elledemande : - Pour les autorisations, je fais comment ?

- Tu entres en contact avec mon avocate Philaé. Elle te les fournira !- D’accord, je peux aller la voir quand ?- Quand tu veux. Tu me téléphones et j’arrangerai le coup !- D’accord. Je vais voir cela. Et je te tiens au courant !- Parfait. Tu as une semaine. Tu connais mon père !- Oui, ne t’inquiète pas !

Elle file, je l’ai rendue heureuse et je sais que ce qu’elle va faire va être formidable. Cependant, ilfaut que je prévienne Philaé. Il ne faut pas qu’elle me trahisse.

Je ne la préviens pas quand j’entre dans son bureau. Elle est avec Alex. Elle sursaute.

- Philaé, je dois te parler !- Oui…

Alex se lève et lui dit : - Je reviens dans une heure !

J’interviens : - Ce ne sera pas long, Alex. Attends dans le hall !

- Bien…

Elle ne bouge pas de son bureau et me demande sèchement : - Que veux-tu, donc ?

- Ma femme va prochainement venir te voir !- Pourquoi faire ?- Elle va avoir besoin d’autorisations !

- Bien et pourquoi faire ?- Dans un mois, nous organiserons un gala de charité !- Les Ledoux font des dons ?- Oui, nous faisons des dons !- Faites-en aux employés des entreprises que vous rachetez !- J’y penserai !

Je m’approche d’elle : - Bien entendu, tu ne lui dis rien sur notre relation !

- Tu as peur que je parle !- Philaé, c’est sérieux ! Tu sais comment je suis !

Elle souffle et me dit : - Ne t’inquiète pas, je ne dirai rien de notre relation adultérine. Je te lepromets, je ne suis pas une salope !

- Très bien… A bientôt !

Je claque la porte et je retourne à mon bureau en faisant signe à Alex d’y retourner !

35

Philaé

J’ai le cœur qui se serre quand il claque la porte. Il me considère comme de la merde. Je ledéteste alors que je viens de baiser avec lui et ce fut un des moments les plus intenses de ma vie.Alex arrive. Je me reprends mais il doit s’en apercevoir car il me demande :

- Tout va bien, Philaé ?- Oui, ça va !- Tu peux m’en parler, tu sais ! Je suis avant tout ton ami !- Oui…

Mon ami, c’est aussi son ami. Et je ne lui dirai rien. Je souris et je dis simplement :

- On reprend ?- Bien entendu.

Il s’assied mais me dit encore :

- Je ne lui dirai rien, Philaé. Je sais comment il peut-être. Tu es mon amie, Philaé.

Je souris et je lui lance :

- Tu es son meilleur ami, non ? Et accessoirement sa balance !- Philaé, non ! Je ne suis pas comme ça !- Alors comment a-t-il su pour Benoît et moi ?

Il est embarrassé, je lui lance alors :

- On peut continuer, maintenant ?

Il accepte et nous reprenons là où nous en étions.

La journée se termine. Je rentre, j’ai besoin de sortir et c’est ce que je fais seule. Je ne cherchepas de mecs, je veux juste oublier, l’oublier. Je reprends ma voiture, saoule. Je vais chez ma mère.J’ai besoin d’elle, je ne sais plus où j’en suis.

Je sonne, il est une heure du matin. C’est Bruno qui ouvre. Il est surpris de me voir :

- Philaé, ma chérie, que fais-tu là ?- Je veux voir maman !- Mais tu es saoule ! Rentre…Comment as-tu pu conduire comme ça ?

Je rentre, je réclame de nouveau ma mère. Il va la chercher. Elle était couchée. Je vais à elle, dès queje la vois.

- Maman !- Philaé, que se passe t-il ? pourquoi tu as bu ?- Je suis malheureuse, maman !

Je tombe dans ses bras. Elle m’emmène dans le canapé

- Et pourquoi tu es malheureuse ?- J’aime un homme qui ne m’aime pas !- Philaé… Qu’est ce que tu racontes ?- Il est marié !- Tu en trouveras un autre, ma chérie…- Mais je suis sa maîtresse, maman et je l’aime… Mais lui ne m’aime pas !

Elle me prend ma figure et veut que je la regarde. Je lui dis alors toujours en pleurant :

- Je suis une salope, maman !- Mais non, ma chérie… Qui c’est ce type ?- Je ne peux pas te le dire !- C’est encore le même ?- Oui…

Elle soupire. J’ai mal à la tête et je lui dis :

- Je veux dormir !- Non Philaé, tu vas me parler ! je ne t’ai pas élevée comme cela. Qui est ce type ?- Non…- Philaé, soit tu me le dis, soit tu retournes chez toi…- Maman !- Tu as le choix !- C’est Romain Ledoux !

Elle enlève mes mains de mon visage, elle est surprise

- Tu n’as pas fait ça !- J’ai honte, maman. Mais je l’aime !- Tu ne peux pas aimer un type comme ça, ce n’est pas toi, Philaé !

Je pleure encore plus. Puis, j’ai envie de vomir. Je me précipite aux toilettes. Je crache ma peine. Ensortant, maman m’attend avec un verre d’eau

- Bois ça et va te coucher. Nous en parlerons demain.

Elle m’emmène dans ma chambre d’adolescente. Elle me couche et je tombe happée par le sommeil.

Je me réveille en sursaut. Je regarde l’heure : neuf heures, merde je suis super en retard. Je melève mais ma cuite de la soirée d’hier a laissé des traces. J’ai horriblement mal à la tête. Je me lève,je file sous la douche. Maman arrive avec des vêtements et une aspirine. Quand je sors, elle me dit :

- Tiens, tu vas en avoir besoin !- Merci.

Je l’avale et je m’habille. Je me coiffe vite et je me maquille sommairement. Je dois être à uneréunion dans trente minutes. Je suis très en retard. Je file, mais maman me dit :

- Je passe te voir ce soir. Il faut que nous parlions sérieusement Philaé !- Je sais maman, à ce soir.

J’arrive, je suis en retard. Fanny me dit

- La réunion est déjà commencée, mademoiselle Decroix. Il faut que je vous annonce !- Oui, allez-y

J’attends donc. Puis, elle revient à moi :

- Monsieur Ledoux me dit que votre présence n’est plus utile. Il passe vous voir après !

Je me mords les lèvres. Je vais donc dans mon bureau. J’attends son pipeau en travaillant sur mesdossiers. La réunion dure une heure, je le vois donc entrer à l’heure du déjeuner.

- Bonjour Philaé !- Romain, je suis désolée pour ce matin, j’ai eu des ennuis hier soir et je ne me suis pasréveillée !- Tes problèmes familiaux, je n’en ai rien à faire. Ça n’arrivera qu’une fois, pas deux !- Ça ne se reproduira plus…- Je l’espère ! ça m’embêterait de te virer !

Il ne ressent donc rien pour moi. Il s’assied et me dit :

- Chloé vient en milieu d’après-midi. Comme elle est très compétente, elle a déjà élaboré lasoirée. Il lui faut les autorisations. Tu as trois jours pour les avoir. Nous sommes d’accord !- Oui !- Et demain midi, je t’invite à déjeuner…- Je ne suis pas disponible, je dois déjeuner avec ma mère et en plus, l’après-midi, je doisme rendre au tribunal pour votre dépôt de plainte envers le journal « la semaine et nous »,c’est noté sur votre agenda !

Il se sent bête d’un coup. Il ne dit rien mais vient à moi. Il attrape mon siège et me murmure avant dem’embrasser :

- Tu me manques !

Il m’embrasse et aussitôt ma libido réagit. Mais je ne veux plus. Il me traite comme de la merde et jene suis pas une merde. Je lui réponds de suite :

- Ce n’est pas réciproque !

Il se redresse, surpris. Je reprends :

- Tu me considères comme une merde, Romain et je ne mérite pas cela. Je crois que tafemme, qui est très compétente, doit te satisfaire, non ? tu n’as pas besoin de moi. Je ne suispas un jouet ! Contente-toi de ta femme ou trouve-toi un nouveau jouet !

Il semble surpris et furieux :

- Tu veux que nous arrêtions, là ?

- Oui, de toute façon, nous nous détestons mutuellement !- A ta guise, Philaé Decroix… Assure avec ma femme sinon nous reparlerons de ton poste !- Bonne journée monsieur Ledoux !

Il claque la porte. Ce que je dis me coûte. Je sais qu’il va me manquer : ses caresses, ses baisersvont me manquer. J’aimais tant ses façons de me faire l’amour. Mais je serai malheureuse, je ne veuxpas être malheureuse ! Je suis avant tout une femme libre, je ne veux pas me rendre malade pour unhomme !

36

Romain

C’est la première fois qu’on me jette de la sorte. Je reviens dans mon bureau, je jette tout de rage.Petite peste. Je la déteste, pour qui se prend t-elle ? Je suis hors de moi. Alex frappe et entre. Il voitl’état de mon bureau et mon état. Il me demande :

- Il y a un souci ?- Oui… Ton amie : Philaé Decroix !- Qu’a-t-elle fait ?- Elle me jette, tu le crois ça ! Sale petite pétasse ! je la hais à un point…

Il vient à côté de moi :

- Calme-toi, Romain. Chloé arrive. Ne lui montre pas ça, elle va se poser des questions.

Je me reprends, inquiet :

- Elle est où là ?- Elle discute avec Fanny. Il y a aussi Apolline. Je vais t’aider à ranger !- Oui, merci.

Il m’aide donc à ramasser et je l’en remercie. Il ajoute avant de partir :

- Je ne la défends pas, Romain mais ne lui fais pas de mal, s’il te plait ! Elle ne mérite pascela. Je crois qu’elle tient trop à toi et qu’elle se protège !

Il s’en va. Je reste perplexe mais je me reprends : Chloé entre avec Apolline. Ma fille me redonne dubaume au cœur : elle me saute au cou, je lui dis :

- Tu n’es pas à l’école !- Non, je suis venue te voir !- J’en suis ravi mais l’école, c’est important, ma chérie !- Je sais, mais je ne t’ai pas vu, hier soir et ce matin !- C’est vrai, je suis parti tôt… mais je serai là ce soir.

Je la lâche et je vais embrasser ma femme. Je lui dis :

- Mon avocate t’attend. Tu as tout ?- Oui, tu m’accompagnes ?- Bien entendu ! Je t’y amène ma chérie.

Je la prends par la taille et ma fille par la main. Je frappe à son bureau. J’entre. Elle se lève et vientaccueillir ma femme. Elle est souriante et charmante.

- Madame Ledoux, je suis heureuse de vous revoir !- Moi aussi, mademoiselle.

Elles se saluent et moi, je suis là comme un con devant ma femme et ma maîtresse, enfin mon

ancienne maitresse ! Je dis alors :

- Je vais donc vous laisser.

Puis, je m’adresse à Chloé :

- Tu repasses à mon bureau, après…

Je l’embrasse tendrement. Je le fais exprès devant elle. Elle va regretter de m’avoir jeté. Et j’ajoute :

- Je t’aime…

Elle repart derrière son bureau. Je les laisse. A ma grande surprise, Apolline veut rester avec samère. Je les laisse donc et j’attends dans mon bureau. Je me ronge les ongles, je suis incapable de meconcentrer. J’ai même un peu peur. Si elle lui révélait tout, je suis sûr qu’elle en est capable. Je faisla promesse de la détruire, si elle le fait. Enfin, elles arrivent. Chloé a le sourire, ça me rassure. Ellevient à moi et me dit :

- Elle est géniale cette avocate, elle va tout régler. Tout était parfait…

Je l’enlace et je lui dis :

- Ce n’est pas elle qui est géniale, c’est toi, ma chérie. Ce n’est qu’une de mes employés.Mes employés sont bons parce que tout ce qui est fait en amont est excellent ! Et tu esexcellente…

Apolline s’exclame :

- Non papa, Philaé est une avocate fée, c’est pour cela qu’elle travaille bien !

Je ne relève pas, j’embrasse Chloé avant qu’elle ne parte. Puis, Apolline me demande :

- Tu peux donner le dessin à Philaé, j’ai oublié !- Oui, ma chérie, je vais lui donner.

Je m’accroupie devant elle

- A ce soir, petite fée !- A ce soir, papa ! Je t’aime !- Moi aussi.

Je l’embrasse encore et elles s’en vont toutes les deux. Je regarde le dessin : une fée. Il estmagnifique, ma fille est douée en dessin. J’hésite, je ne sais pas si je vais lui donner. Alex revient,inquiet et me demande :

- Tout s’est bien passé ?- Oui ! Tu peux aller la voir ?- Bien entendu, tu veux que je la questionne ?- Oui et donne lui ça !

Je lui tends le dessin.

- C’est quoi ?

- Un dessin d’Apolline, elle a oublié de lui donner.

Je retourne à mon bureau puis je lui dis, même si cela me coûte :

- Et invite-la au gala. Je veux qu’elle soit présente !- Moi ?- Oui, toi !- Romain, je ne sais pas si c’est une bonne idée. Je ne veux pas interférer dans votre relation.Je tiens à notre amitié !- Je comprends mais fais en sorte qu’elle vienne au gala.- Je te le promets !

37

Philaé.

Dès qu’elle part, je règle son affaire. J’obtiens très vite les autorisations. J’ai l’habitude et je neperds pas de temps. Je viens juste de raccrocher quand Alex entre.

- Salut Philaé !- Il y a un problème ?- Non, tout va bien ! Je voulais juste savoir comment tu allais.

A quoi il joue ? Il m’agace, je souffle et je lui dis :

- Tout va bien Alex. Merci…

Je lui fais comprendre que je veuille qu’il s’en aille. Il me répond :

- Tant mieux ! Je veux que tu saches que je suis là…- Je n’ai pas besoin de ton aide. Je sais me débrouiller !- Je n’en doute pas mais… Enfin, tiens, Apolline a oublié de te donner un dessin !

Il me le tend, je le prends et je l’observe. Il est très beau. J’aurai bien envie de l’accrocher. Puis jel’entends dire :

- A demain, donc !- A demain…

Il s’en va. Je range mes affaires. J’ai hâte de rentrer chez moi. Je rentre. En ouvrant la porte, je jetteun regard sur celle de Benoît. Il me manque tant. Je rentre. Je suis à peine sortie de la douche quemaman frappe et rentre. Je vais devoir passer aux aveux. Elle a son air sévère. Elle a ramené unepizza et des sodas. Elle me dit :

- Maintenant, Philaé Decroix, tu vas tout me raconter…- Nous pouvons manger avant ? J’ai faim !- Tu me racontes en même temps.- Oui…

Je n’ai pas le choix. Je prends une part de pizza, je croque dedans puis je me lance :

- J’ai une relation avec Romain Ledoux !

Elle hausse le ton et me dit

- Ça je le sais ! Comment as-tu pu faire cela alors que tu m’as demandé de le calomnier ! J’airisqué ma place, Philaé !- Maman, je ne sais pas pourquoi j’ai fait cela ! Je le déteste. J’ai tellement voulu le détruiremais j’ai échoué…- Je ne te comprends pas !- Maman, je ne sais pas pourquoi j’ai fait cela mais maintenant, je suis malheureuse…

J’essuie une de mes larmes et je lui avoue :

- Je suis tombée amoureuse, maman, je crois que je l’aime !- Philaé, pas lui ! Il est marié !

Je me lève, énervée

- Je sais et il aime sa femme, il ne la quittera jamais, il me l’a dit dès le début. Mais je nepeux plus me passer de lui. Je viens de comprendre que je l’aime !- Philaé, reprends toi !- Maman, j’ai besoin de ton aide !

Elle vient à moi et me prend dans ses bras :

- Je suis là, ma chérie. Je vais t’aider !- Je l’ai quittée, aujourd’hui et j’ai mal !- Tu as bien fait, ma chérie. C’est ce qu’il faut faire ! La douleur s’apaisera !- Quand ?- Bientôt, laisse le temps faire !- Tu restes avec moi !- Je suis là, ma chérie, je ne t’abandonne pas ! Et Benoît ?

Je pleure plus et je lui dis :

- Il l’a appris et il ne veut plus me parler !

Elle n’ajoute plus rien et me sert dans ses bras. Elle m’emmène dans le canapé. Je me calme, elle medonne un soda. Je grimace. J’aurai bien envie d’autre chose, elle s’en doute et me dit :

- Au vue de ta cuite d’hier soir, tu vas rester sobre !

Elle m’ouvre la cannette et me la donne :

- Bois…

Je la bois. Puis nous mangeons. Je me sens mieux. Sa présence me rassure. Elle part vers 22 heures,je me retrouve seule. Je suis ses conseils et je vais me coucher. J’en ai besoin.

J’arrive le lendemain en forme. La nuit m’a portée conseil. Je vais faire abstraction de cettehistoire. Je sais que ce ne sera pas facile tous les jours mais je ne veux plus de lui. J’ouvre monordinateur, je constate que j’ai reçu mes autorisations. Je les imprime et je vais les donner à Fanny.Elle n’est pas encore arrivée, je râle. Je ne veux pas le voir, pas ce matin. Et je le vois arriver avecson assistant Cédric. Il me voit et vient à moi :

- Bonjour Philaé ! Tu voulais quelque chose ?- J’ai les autorisations !

Il est surpris :

- Quelles autorisations ?- Celles pour ta femme !

- Si vite !- Oui, je suis compétente sur ça ! J’ai beaucoup de relations. Tiens…- Je veux te parler, viens dans mon bureau !- Non, je n’ai pas le temps !- Tu m’obéis !

Son ton et son regard ne me laissent pas le choix. Je dois lui obéir. Il me fait passer devant lui.J’entre et il ferme la porte. Il cherche à m’embrasser. Je le repousse. Il sourit :

- Tu es têtue, toi !- Je t’ai dit que c’était terminé !- Et pourquoi ?- Tu aimes ta femme, et tu ne m’aimes pas ! Nous avons passé un bon moment ensemble maisje veux que ça s’arrête !- Tu ne m’as pas demandé mon avis !- Tu ne m’aimes pas, Romain. Tu me détestes !- Autant que je t’aime !

Je t’aime. Il vient de me dire qu’il m’aimer. Je reste sans voix. Il en profite pour me presser sur lui, ilajoute :

- Et oui, ma fée, je te déteste autant que je t’aime. Je n’aime personne sauf ma fille. Mais j’airéfléchi : je pense que je tiens beaucoup à toi et j’ai découvert que c’était de l’amour ! Jet’aime et je te le dis…- Mais tu ne peux pas m’aimer, tu me détestes et tu me traites comme un chien !- C’est mon employé que je traite de la sorte, pas toi !- Je ne suis pas ton employé mais ton avocate !- Mon employé quand même !- Non…- Si…

Il tente un bisou. Malheureusement, je ne lui dis pas non. Je l’embrasse aussi. Mais je pense à ce quemaman m’a dit. Non, je ne dois pas. Il est marié, il ne quittera jamais sa femme car il aime sa fille. Jele repousse, il est étonné. Je lui dis

- Non, c’est fini, Romain. On ne peut pas de toute façon !

Je veux partir. Il retient la porte :

- Philaé, je ne te courais pas tout le temps après toi !- Ne cours plus, alors, c’est inutile !

Il m’ouvre la porte, son regard me transperce. J’ai envie de pleurer, mais je ne le ferai pas. J’entendsun coup dans la porte. Il n’a pas apprécié. Mais tant pis, je dois le quitter.

38

Romain.

Elle m’a encore une fois rejeté, alors que je viens de lui avouer que je l’aimais. Je la déteste. Jefrappe mon poing dans le mur, je me fais mal. Mais la douleur physique me fait oublier la colère. Jesuis en rage. Je m’enferme dans mon bureau, je refuse les visites. Je lis les autorisations tout estparfait, comme d’habitude, elle est excellente. Et merde ! Pourquoi je me suis attachée à cette peste ?Mais non, je ne baisserai pas les bras. Elle ne me laissera pas. Je vais devenir collant, mais tant pis.

Je passe la journée à travailler comme un forcené. Je m’arrange pour être libre en soirée.J’invente un mensonge à Chloé et je demande l’aide d’Alex qui accepte. Je l’attends devant savoiture. Elle termine à 18 heures. Je la vois arriver, le portable à l’oreille. Elle ne me voit pasimmédiatement. Elle ouvre sa voiture, je lui dis alors :

- Nous pouvons discuter ?- Romain, je pensais avoir été claire !- Non, tu n’y as pas été !

Je monte dans l’auto, côté passager. Elle ouvre la porte opposée et m’ordonne :

- Sors !

Je mets ma ceinture :

- Non !- Tu m’ennuies, Romain !- Toi aussi. Monte et roule !

Elle finit par monter et me demande :

- Et tu veux que je te dépose où ?

Je ne me démonte pas et je lui dis posément en ne la lâchant pas du regard :

- Chez toi, par exemple !

Elle me toise :

- Tu veux plaisanter, je suppose !- J’ai l’air ?- Je ne veux pas t’emmener chez moi !- Moi, j’ai envie de découvrir où tu vis !- Comme si ça t’intéresse !- Ça m’intéresse !

Elle souffle et met le contact. Elle roule mais nous dépose devant un restaurant :

- Tu fais quoi ?- Tu voulais discuter, non ? J’ai faim !

- Je n’ai pas faim, moi !

Elle coupe le contact, je lui prends son bras. Un silence pesant s’installe, je ne peux plus me retenir.Je plonge dans son visage. Je l’embrasse violemment puis plus tendrement, quand elle devient pluscoopérative. Je lui demande ensuite :

- Ne me quitte pas Philaé. Je ne m’imagine pas vivre sans toi, sans te toucher, sanst’embrasser. Laisse-nous une chance !- Il n’y a aucun avenir pour nous, Romain. Tu me l’as dit !

Je l’embrasse de nouveau et je lui dis :

- Laisse nous une chance, je ne sais pas où ça nous mènera mais ne me laisse pas. Je sais, enplus, que tu ne le veux pas !- Romain… je…

Je l’empêche de continuer. Je sais qu’elle ressent quelque chose pour moi. J’insiste :

- Amène-moi chez toi ! Je veux te prouver à quel point je t’aime et que je tiens à toi !

Elle remet le contact et nous conduit chez elle. Nous montons main dans la main. Son appartementn’est pas très grand mais à son image. J’aperçois une bête étrange dans une cage en plexiglas. Mais jel’oublie vite. Je la veux maintenant et je constate qu’elle aussi. Nous sommes très vite nus et sur lelit. Je lui fais l’amour comme j’en ai l’habitude. Elle me suce, je me donne à elle. Notre soirée estépuisante mais tellement jouissive. Je ne désire pas qu’elle me quitte, je ne le veux pas. Elle est àmoi, elle me fait vivre. Je ressens tellement de choses nouvelles. Je repars en début de soirée, lecœur léger. Je la laisse dans son lit, elle m’observe partir avec le sourire. Elle semble épuisée maisheureuse ! C’est une certitude maintenant, je ne veux pas la quitter. Je la veux elle ! Elle, et… mafemme !

Quand j’arrive au bureau, je vais la voir. J’ai besoin de savoir ses sentiments. Je rentre, elle estdéjà au travail. Je ferme la porte et je vais à elle. Elle me sourit et se lève. Elle se jette sur moi etm’embrasse en me disant :

- Tu m’as manqué !- Toi aussi, bien dormi ?- Oui… Mais sans toi, c’est dur…- Je vais bosser… je passe te voir tout à l’heure !- Oui !

Elle me lâche et je pars en lui faisant signe. C’est bon, je l’ai récupérée !

39

Philaé Je ne sais pas ce qui m’arrive. Je suis incapable de la repousser. Pourtant… Je me l’étaisjurée. Mais il me semble sincère lorsqu’il m’avoue son amour. Je veux y croire. Même si je sais quece sera compliqué. Je respecte le secret de notre relation. Je n’ai pas le choix de toute façon. Nousnous voyons une à deux fois par semaine, le soir et le midi. Mais j’aime ces moments. De temps en

temps, il vient pour m’embrasser et nous passons un quart d’heure dans les bras l’un de l’autre. Bienentendu, je n’ai rien dit à ma mère. Personne ne le sait, sauf Alex qui couvre nos moments intimes.

La soirée de gala arrive à grands pas. Je dois venir seule. Il vient avec sa femme et sa fille. Sesparents seront là aussi. Au départ, je ne voulais pas venir mais il a insisté. Tous ses employés sedoivent d’être présents, m’a-t-il dit : encore une gentille remarque qui me rabaisse à mon statut. Jedois donc me trouver une tenue. Une semaine, avant ce fameux gala, je me rends aux galeriesLafayettes. Je cherche, je cherche longtemps et je trouve enfin mon bonheur sur une robe de soirée decouleur bleu turquoise. J’aime, mais je vais l’essayer. Je vais donc dans une des cabines d’essayageset j’aperçois Benoît. Il semble attendre devant une des cabines. J’hésite. Mais après tout, je n’ai rienà me reprocher. J’y vais. Je passe devant lui mais je le salue. Il ne me répond pas. Quand je rentredans la cabine, Emma en sort. Elle me sourit et me fait la bise en me voyant : - Salut Philaé, commentvas-tu ?

- Ça va ! Et toi ?- Moi, tout va bien. Tu as vu Benoît ?

Apparemment, elle n’est pas au courant. Elle ajoute : - Tu dois m’en vouloir, vous ne vous voyez plusbeaucoup…

- Ce n’est rien, je ne t’en veux pas. Vous êtes heureux et c’est ce qui compte…

Je termine ma phrase quand il arrive. Il me toise et dit à Emma : - Tu viens ma puce ! je vais être enretard !

- Tu ne salues pas Philaé ?

Je réponds - Nous nous sommes vus juste avant !

Mais il répond méchamment : - Je ne lui parle plus Emma, elle m’a trahi, elle a trahi mon père. Cen’est qu’une arriviste !

Emma me regarde différemment, je me défends : - Tu ne m’as pas comprise, Benoît, je n’ai jamaisvoulu te faire de mal. J’ai fait mon travail jusqu’au bout. J’ai échoué, voilà tout !

Il me prend le bras et me dit : - Et tu as trouvé ton bonheur entre ses bras !

- C’est plus compliqué que cela. Maintenant, lâche-moi, tout est dit. Sois heureux !

Il me lâche, je pars sans me retourner. Je vais essayer ma robe. Je ne veux pas pleurer. J’ai dit adieuà mon ami, mon meilleur ami. Mais il ne me pardonnera pas, je le sais. Il est têtu et est fier ; Je ne leverrai plus.

Je sors du magasin avec mon sac. Cette rencontre m’a bouleversée. Je rentre, je n’ai personne àqui parler. Je me décide, je vais courir. Tant pis si la nuit commence à tomber. Je cours pendant plusd’une heure et quand je rentre, je suis exténuée. Je me restaure, me douche et file me coucher. Jereçois un SMS : Romain Je pense à toi, ma fée. Tu me manques ! A lundi.

Je me couche heureuse, il pense à moi.

Je reviens au bureau comme d’habitude. J’attends son message. Mais j’ai la surprise de le voirarriver. Je me lève et vais à lui. Nous nous embrassons fougueusement et tendrement. Il me mordille,joue avec mon corps en me caressant avec le bout de ses doigts. Je frisonne, j’ai envie de lui. Jepasse ma main sous sa chemise. Il me laisse faire puis arrête ma main. Il me dit tendrement : - Nousverrons cela ce midi. Tu es libre ?

- Oui !- Alors, viens pour midi au Sofitel ! Dans notre petite chambre !- Je serai à l’heure !- J’y compte bien, mademoiselle Decroix !

Il remet sa chemise et prend la direction de la porte, il me fait un clin d’œil et disparait. Il m’achauffée, j’ai envie de lui. Ça fait trop longtemps que nous n’avons pas fait l’amour.

Je me mets au travail car bien entendu, il ne va pas tolérer mes retards dans les dossiers et jequitte le bureau pour être à l’heure dans la chambre. Quand j’arrive, il n’est pas encore arrivé. Il estdonc en retard. J’en profite pour me préparer. Je me mets en lingerie. Je sors juste de la salle de bainquand il entre. Ses yeux brillent lorsqu’il me voit. Je lui dis cependant : - Il était temps, j’allais partir!

Il vient à moi et me dit : - Surement pas dans cette tenue !

Je rigole. Il fait sauter l’agrafe de mon soutien-gorge. Et me soulève pour me déposer sur le lit. Ildesserre sa cravate, enlève sa chemise et son pantalon. Puis, il fond sur moi. Il m’embrasse, me lèchele corps. Moi aussi, je le caresse de mes doigts puis de mes ongles. Il me dit alors : - Pas de traces,tigresse ! Sinon, je t’attache !

- Pardon, je fais faire attention…- J’aime aussi, te voir attachée !- Non… Romain…

Il se moque de moi et continue ses baisers et ses caresses en me disant : - Tu es soumise à moi, à mesdésirs et mes caprices… Sois sage, donc, ma fée… je ne le redirai plus !

Il a tellement raison. Dans ces moments-là, je ne suis qu’à lui et il fait ce qu’il veut de moi. Monplaisir est décuplé. Je m’accroche aux barreaux. Il se redresse et sourit : - Tu veux ?

- Oui… attache-moi et baise-moi…

Il apprécie, il prend sa cravate et m’attache. Il me dit à l’oreille : - Je t’aime ma fée… tu vas être àmoi et rien qu’à moi !

Et, il me fait l’amour puissamment, sauvagement. Il me fait jouir avant de s’enfoncer en moi. Je fonds

très vite. Je n’en peux plus, je suis son esclave. Il déclenche mon plaisir quand il le décide et unenouvelle fois, mon orgasme est puissant, savoureux. Pour lui, aussi, ce doit être l’extase. Il s’écroulesur moi et me mordille l’oreille en me disant : - Tu es formidable…

- Tu n’es pas mal, non plus !

Il se redresse et me dit - Que pas mal…

Je ne dis rien puis je lui demande : - Détache-moi !

- Pas tout de suite, laisse-moi t’observer en femme soumise !- Romain…

Il se lève et m’observe. Il me met en colère. Il se moque et revient sur moi : - Tu es très belle, j’aiencore envie mais le temps tourne…

Enfin, il me détache. Je me relève, je veux lui mettre une gifle, mais il anticipe et me capture le bras :- Non… tu vois, tu n’es pas sage !

- Je te déteste !- Menteuse…

Je me lève et je vais m’habiller. Il me rejoint et m’attrape par la taille : - Je t’aime, ma fée…

- Moi aussi, mais tu es très con !- Je le sais ça… J’ai encore quel défauts ?- Tu es égocentrique, trop sûr de toi et méprisant !

Je me retourne sur lui et j’ajoute en voyant son torse : - Et je déteste ce tatouage raté !

Il me lâche et me dit : - Tu ne l’aimes vraiment pas ?

- Non, il est hideux !

Il semble contrarié : - Tu blagues, là : toutes les femmes l’aiment !

Je me retourne et tout en mettant mes chaussures, je lui lance : - Je ne suis pas toutes les femmes…

Il vient à moi : - Je le sais, ma fée… tu es ma petite femme ! Je t’aime… Embrasse-moi encore !

Je l’embrasse encore et je pars. Je dois revenir en premier aujourd’hui.

40

Romain

Le gala approche. Chloé est de plus en plus stressée. Elle est donc invivable et me fais vivrel’enfer. Je subis ses sautes d’humeur et sa jalousie. Elle s’est mise ne tête que je la trompe. Elle n’apas tort mais je joue l’innocent. De plus, elle se sert d’Apolline qui m’accuse aujourd’hui de ne plusl’aimer car en ce moment, je rentre tard.

J’essaie de recoller les morceaux le mieux que je peux mais je perds patience et les disputess’enchaînent devant Apolline qui pleure. Ce soir-là, bien entendu, elle me fait une scène de ménagecar j’ai oublié de lui ramener un dossier. Elle m’accuse de ne penser qu’à moi et à ma maîtresse. Jem’emporte et je balance tout ce qui se trouve sur la table, c’est-à-dire, le dîner. Et je m’emporte enhaussant la voix :

- Tu m’ennuies à la fin ! J’ai oublié parce que j’avais trois réunions cet après midi !Téléphone à Fanny, elle te le confirmera. Je n’ai pas de maîtresse et je n’en aurai jamais…- Tu me prends pour une imbécile, Romain et je le sais…

Apolline se met à pleurer et je lui lance :

- Regarde ce que tu fais à notre fille ! Tout cela, pour rien !

Je vais vers ma fille, elle me repousse et réclame les bras de sa mère. Je suis surpris et mal. C’est lapremière fois qu’elle me repousse. Non, pas ma fille, ma merveille. Je la reprends de force, ellehurle. Je l’emmène dans sa chambre. Elle ne veut pas rester sur moi. Je lui demande doucement :

- Apolline, non ! Que se passe t-il ? Pourquoi tu ne veux plus de moi ?- Tu fais mal à maman ! Et maman pleure !- Je ne fais pas mal à maman, ma chérie !- Si… Elle pleure et elle m’a dit que tu ne voulais plus de nous !- Apolline, je vous aime… je veux toujours de vous, vous êtes tout ce que j’ai !- Et puis, quand tu vas partir, tu ne viendras plus me voir. Tu ne seras plus mon papa !- Je ne veux pas partir et je serai toujours ton papa…

Elle se débat encore et me lance :

- Laisse-moi, je vais consoler maman…Tu ne l’aimes plus, moi, je l’aime…

Je la lâche, je suis désarçonné. Je reste un moment seul dans la chambre, puis je vais à elles. Ellessont dans le canapé, dans les bras l’une de l’autre. Je les observe. Je réfléchis : j’aime sincèrementPhilaé, mais je ne veux pas perdre ma fille. Et pour cela, je dois rester avec Chloé. C’est ma femmeet elle m’aime. Je dois mettre fin à ma relation adultérine. Je ne laisserai pas ma fille.

Je vais à elles. Je m’assieds à côté de Chloé. Je la prends par le cou et je lui dis :

- Je t’ai épousée pour le meilleur et pour le pire, Chloé. Tu es la femme qui m’était pré-destinée. Je ne te quitterai jamais, tu m’as fait le plus merveilleux des cadeaux. Je t’aime, je

vous aime. Maintenant, nous allons arrêter de nous engueuler pour des broutilles, je n’aipersonne sauf toi. je te le jure sur notre petite fille. Tu es la seule femme qui partage ma vie.Je t’aime tellement…

Je la retourne et je l’embrasse. Elle se laisse faire et me lance :

- Je veux retourner à Zurich !- Quoi ?- Je ne veux plus vivre en France, je n’aime pas. Je veux retourner chez moi à Zurich. Si tum’aimes, emmène-moi là-bas !- Mais mon job, Je…- Tu reprendras celui d’avant ! Nous avons besoin de nous retrouver !

Je reste silencieux, suis-je prêt à faire cela ? Je n’ai pas le choix, de toute façon. Je réponds :

- Il faut que j’en parle à mon père !- Tu as un mois ! Dans un mois, je pars !- Chloé, je…- Apolline part avec moi, je l’ai inscrite dans une école…

Elle se lève, avec ma fille dans ses bras. Je suis pris à mon propre piège. Je vais donc quitter Paris,mon job de président et ma fée. Mais ma fille avant tout. Je bois un verre et je vais les rejoindre. Ellelit une histoire à Apolline. Je m’assieds et je leur dit :

- Dans un mois, nous sommes à Zurich, donc !

Elle m’enlace tendrement et me dit :

- Je t’aime tant, Romain !- Moi aussi, ma chérie, mais arrête de douter de moi.- Je te le promets !

Nous terminons la soirée dans les bras l’un de l’autre. Je suis triste car je vais quitter la femme quim’a fait découvrir l’amour.

41

Philaé

Je suis angoissée à l’idée de me rendre à ce gala. De plus, j’arrive seule. Je prends un taxi quim’y conduit. Il me dépose sur le tapis rouge, mais personne ne s’intéresse à moi. Les photographesrestent de marbre. Je monte, je suis dans les premières. Les employés se doivent d’arriver au début.Je cherche donc ma table et je vois que je suis à la table du vice- président de la filiale France doncavec Alex et avec mes juristes. Ça me va, ça aurait pu être pire. Je les vois arriver, je les salue etnous nous installons à la table, ensemble. D’autres personnes arrivent, je leur demande ledéroulement. Gérald m’explique. Puis nous apercevons du mouvement. Les vedettes arrivent. Ils sontapplaudis : toute la famille Ledoux : le père et le fils, avec les femmes et sa fille. Je me dois aussi deles applaudir. Les journalistes les photographient. Il tient sa femme par la taille et sa fille dans lesbras. Je les trouve beaux tous les trois. Je ne les lâche pas des yeux, ils sourient. C’est la familleidéale et moi, je la détruis. Mais je l’aime tant. Je suis tombée amoureuse d’un homme marié, je nevois plus que lui, je ne rêve que de lui. Il me hante tellement. Et le voir avec une autre, me fend lecœur. J’ai envie de partir, je ne veux pas voir cela : je veux me cacher de la réalité.

Je sursaute quand Alex arrive et nous salue. Il me fait la bise et me dit :

- Tu étais dans tes pensées !- Oui, excuse-moi !- Je suis heureux que tu sois à ma table. Au moins cette année, je ne m’ennuierai pas !- Tu crois que je vais être de bonne compagnie !- J’en suis sûr ! En plus, tu es charmante et très en beauté !- Tu es toujours un… dragueur invétéré !- Mais je drague que les femmes qui m’intéressent !

Il me dévisage, je me sens rougir. Il m’offre une coupe. J’aime son sourire et sa fossette au menton. Jelui prends et je lui dis :

- Il doit y en avoir beaucoup !- Pas à cette table, toujours !

Nous trinquons. Cette conversation m’a fait oublier un instant mon amant. Les discours commencent,ils présentent les enchères. J’écoute attentivement, puis Alex me demande :

- Un séjour à Aspen, ça te dirait ? C’est pour deux, non ?

Je l’observe, surprise mais je réponds :

- Je ne suis pas libre !- Oui, je le sais, mais j’ai le droit de tenter ma chance !

Il me fait un clin d’œil et à ma grande surprise, il achète ce séjour à Aspen et me dit en allant lechercher :

- J’irai avec quelqu’un d’autre, ne t’inquiète pas !

Je lui fais signe. Il monte sur la scène et ils se congratulent. Ce sont vraiment deux amis. Romain luidit quelque chose à l’oreille, Alex rigole et il revient à notre table. Les enchères continuent. Lesdotations sont exorbitantes. Moi qui pensais obtenir quelque chose avec 1000 euros, c’est mort, je mesens ridicule. Je ferai juste un don, dans l’urne, donc, comme tous les employés. Le repas arrive,c’est copieux et hyper bon. Puis, entre deux plats, il y a des danses. Je regarde la piste de danse.C’est lui qui ouvre le bal avec sa femme. Une nouvelle fois, je les trouve très bien assortis et moi, ducoup, je me sens hideuse. Je ne suis qu’une salope qui détruit un couple qui s’aime. Je ne les perdspas des yeux, puis Alex me demande, je sursaute de nouveau :

- Tu danses ?

Il rigole :

- Décidément, je dois te faire peur !- N’importe quoi !

Il me présente sa main, je l’accepte. Je me souviens : c’est un excellent danseur, il m’entraîne dansune valse. Il danse divinement et je suis à sa hauteur car, grâce à mes parents, j’ai appris à danser cesdanses de salon. Il me fait sourire et grâce à lui, je passe une agréable soirée. Je côtoie de nouveaul’Alex de ma jeunesse, celui qui m’avait intéressé. Mais à l’époque, je ne voulais pas m’attacher. Ledivorce de mes parents m’avait blessé. Je ne leur en ai jamais parlé. Maman souffrait et je ne voulaispas en rajouter. A cause de cela, je refusais de m’attacher à quiconque. J’avais trouvé en Benoît monéquilibre : nous n’avions pas d’attache, nous faisions l’amour quand on le désirait vraiment, onn’avait aucun compte à se rendre. Mais il est parti et je suis de nouveau, seule. J’ai choisi Romain, ensachant qu’il n’y aurait aucun avenir. Mais je l’aime, je suis brisée à l’idée de le voir avec une autrefemme que moi. Cependant, Alex arrive à me le faire oublier.

La soirée se passe bien. Je passe un moment agréable entre Alex et mes juristes. Je m’absente unmoment pour me rafraîchir, j’en ai besoin. Je profite, d’un instant danse, pour m’y rendre. Il n’y apersonne, je me rafraichis donc. Puis, je le vois entrer. Je lui dis :

- Romain, non, ta femme, ta fille…

Il me plaque sur le mur et m’embrasse. Je ne peux que fondre. J’ai envie de cela depuis le début de lasoirée. Il me dit ensuite :

- Tu es très belle, ce soir…- Romain…- Chut, arrête de râler et embrasse-moi, nous n’avons pas beaucoup de temps !

Je souris et j’en profite. A ce moment, il est à moi et rien qu’à moi. Puis, il me lâche et me dit :

- Nous nous voyons lundi… Je t’aime, ma fée !

Il part. Je suis au bord des larmes. Il retourne à sa famille. Je reviens, j’essaie de faire mine de rien.Alex m’observe et me dit :

- Tu as réussi à te rendre encore plus jolie !

Je souris, quel dragueur. Il me parle, me taquine. De nouveau, il me fait sourire et oublier Romain.

42

Romain.

Je dois lui annoncer, je dois lui dire. Mais comment quitter une femme comme elle ? Mais je n’aipas le choix. Je ne peux pas abandonner ma fille. Ce sera la dernière fois que je la toucherais, que jel’embrasserais. Je ne veux pas lui dire adieu. Je suis triste : moi, l’homme imperturbable. Je mets macravate en pensant à elle, j’aime tant la voir attacher. Puis, Chloé arrive derrière moi. Elle m’aide àla nouer et me demande :

- Tu peux t’occuper d’Apolline, ce matin. Je dois aller à la banque, pour faire le transfert descomptes !- Bien entendu… Je vais la prendre avec moi au bureau !- Merci… je la prépare…

Elle m’embrasse. Un baiser froid, les baisers chauds ne seront plus qu’un souvenir. Je termine et jesors de la chambre. Je vois ma fille et elle me met du baume au cœur. Je vois les bagages. Nouspartons demain pour une visite, éclair. Chloé aurait trouvé une maison et il faut que nous allions lavisiter. Ma plus grande crainte est qu’elle y reste avec Apolline. Je devrai alors vite remettre mesaffaires en ordres, pour les rejoindre. Je me rends donc au bureau pour prendre un peu d’avance.

Arrivés au bureau, Apolline me lâche la main. Elle voit Philaé et me demande :

- Je peux aller dire bonjour à l’avocate fée ?- Vas-y ma chérie !

Je la suis donc. Elle se jette sur elle, je la salue et Apolline me demande :

- Je peux rester avec Philaé, papa ?- Je vais lui demander.

Elle m’observe de ses grands yeux sombres. Je lui demande donc :

- J’ai une réunion, elle ne va pas durer longtemps. Tu peux me garder Apolline, elle veutrester avec toi !- Bien sûr !

Je pars. Je regarde ma montre, il est pratiquement neuf heures. J’arrive en salle de réunion, j’ouvre laporte. Tout le monde m’attend. Je m’installe. Alex me parle à l’oreille, il me fait un compte rendu !

43

Philaé

J’arrive au bureau, je suis en avance, j’en profite pour boire un café avec Fanny et Gérald. Je levois ce midi, et j’ai hâte de l’embrasser et de le serrer dans mes bras. Nous le voyons arriver avec safille. Il vient à nous, toujours charmant et me dit :

- J’ai une réunion, elle ne va pas durer longtemps. Tu peux me garder Apolline, elle veutrester avec toi !- Bien sûr !

Elle me sourit. Il s’en va, toujours aussi charmant, mais tellement… tellement… j’ai envie de lui.Mais l’attente sera longue. Je demande à Apolline :

- Tu veux un chocolat, Fanny en a ramené !- Je veux bien…

Je lui en donne un. Elle me demande la bouche pleine :

- Après, on va dans ton bureau ?- Oui…

Je lui souris, j’adore cette enfant, elle est si souriante.

Puis, je vois trois hommes arriver près de nous. Ils n'ont rien d’amicaux. Gérald recule, je resteavec Fanny. Je prends Apolline par la main. Ils viennent à nous et un des hommes nous demande

- Où est le patron ?

Il a un couteau de boucher. J'observe Fanny, Gérald est derrière nous. Il nous crie dessus en répétantla question. C'est moi qui lui réponds :

- Il n'est pas là. Il est en réunion à l'extérieur.

Il me fait face, je tiens son regard. Même si je tremble de peur, je ne veux pas lui montrer. Il merépond ironiquement

- On va l’attendre alors... Vous, il tient à vous !

Il ordonne à un des hommes d’ouvrir la porte du bureau de Romain et nous dit

- Rentrez !

Il nous pousse à l’intérieur. Je sens la pointe de son couteau. Je ne lâche pas Apolline. Il nousordonne en nous menaçant :

- A genoux et mettez vos mains sur la tête!

44

Romain

Je vois deux gardiens de sécurité arriver. Ils me demandent de venir. J’y vais furieux. J'ai horreurque l'on me dérange. Le plus gros m’annonce

- Nous avons un problème monsieur Ledoux. Trois hommes se sont introduits dans la société.Ils ont pris trois personnes en otage et...

Il hésite.

- Et quoi ?- Ils ont votre fille!

Je sors de cette salle. Apolline ... Il faut que je la sauve. J’arrive devant mon bureau. Il y a des flics,beaucoup de flics. Je veux passer. On m’en n’empêche. Je peste

- Laissez-moi passer. Je vais chercher ma fille.- Non, Monsieur Ledoux!

Me dit celui qui me parait être le chef.

- Ils vous veulent et ce n'est pas pour vous faire la conversation. Ils sont armés. Ils ont descouteaux de boucher...- Je veux voir ma fille.- Ils ne savent pas que c'est votre fille. Ils pensent que c'est la fille d’une de vos employés...On a engagé les pourparlers....- S’il arrive quelque chose à ma fille je m’arrangerais pour vous détruire... Monsieur

Je regarde son insigne

- Monsieur Wilet

Il me laisse. Alex me rejoint, je suis inquiet, il m’annonce :

- Chloé arrive...

Putain il ne manquait plus qu'elle.

- Tu l'as appelé ?- Ça passe aux infos Romain!

Je ne réponds pas. Je me ronge les ongles. Il ajoute

- Philae est à l'intérieur. C'est avec elle qu’ils discutent. Elle a fait croire qu’Apolline est safille...

Je ne réponds pas. Il s’offusque

- Romain !

- Quoi ? Je m'en fous d'elle, d’eux. Je veux ma fille... Il n'y a qu'elle.

Je hurle en le regardant droit dans les yeux...

- Je m'en fous !

Je vois Chloé arriver, en pleurs. Elle se précipite sur moi, je l'enlace, je la rassure. Puis, nous voyonsApolline sortir avec Gérald. Elle pleure mais elle va bien. Nous nous jetons sur elle. Elle se blottitdans mes bras.

- Tout va bien, ma fée. C'est fini...

Le flic vient à moi. Il me demande

- Ils veulent vous parler!- Faites votre boulot. Faites sortir ces gens de mon bureau... Je m'en vais avec ma fille et mafemme.- Monsieur, ils menacent de les tuer toutes les deux- Je m'en fiche...

Je croise le regard accusateur d’Alex. Je m'en fiche, je pars. Je dois mettre ma famille à l' abri.J’annonce à Chloé

- Nous partons immédiatement pour Zurich!- Mais tes employés ?- Je m'en fiche. Alex gère. Le plus important, c'est vous... Ma fille.

Je n'ai aucun remords. J'allais rompre de toute façon. Elle n'aura été qu'une passade, parmi d'autres...

45

Philaé.

J’essaie de garder mon sang froid. Nous sommes par terre, les mains sur la tête. J’ai Apolline àcôté de moi. Elle pleure. Je lui dis juste que tout va bien. Un des hommes cagoulés vient sur moi etm’ordonne :

- Ferme ta gueule, sinon, je t’en mets une…

Je me contente de baisser les yeux. Mais elle pleure de plus en plus. Je baisse alors mes mains pourla prendre dans mes bras. Il m’ordonne alors :

- Lâche là et met tes mains sur la tête !

Je ne me démonte pas et je lui fais face :

- Elle a peur, c’est une enfant ! Et je n’ai pas d’armes sur moi…

Je vois ses grands yeux sombres me fusiller, je ne baisse pas les miens. Il me laisse faire. Elle secalme, je lui chuchote :

- Tu es ma fille, ma chérie… d’accord !

Elle est surprise mais me fait signe de oui. Soudain, un homme prend la parole :

- Qui est proche de ce salaud de Romain Ledoux, ici ? Qui travaille au plus près de lui ?

Personne ne répond. Nous sommes tous proches de lui. Puis, il vient à nous et regarde Apolline :

- Et elle, elle est à qui ?

Je réponds sans me démonter :

- C’est ma fille…

Il me prend par les cheveux, il me fait mal :

- Tu amènes ta fille au bureau, toi ? Tu dois être bien vue…

Il me fait horriblement mal mais je lui dis :

- Elle est malade !- Elle n’en a pas l’air… tu fais quoi toi ici ?

Je ne réponds pas tout de suite. La réponse ne va pas m’aider :

- Réponds-moi, sale pétasse !

Il me met une gifle, et je lui avoue :

- Je suis avocate…

Il semble ravi et me dit en avançant vers moi, je recule :

- Tu es son avocate, c’est toi qui fais les contrats et qui renvoie tous ces gens…- Je fais ce qu’il m’ordonne…nous n’avons pas le choix !- Sale pétasse, je suis sûr que tu n’as aucun scrupule…

Apolline hurle, j’en profite :

- Laissez sortir ma fille, s’il vous plait… Je ne veux pas que…- Qu’elle sache que tu es une salope… c’est ça ?- S’il vous plait !

Il rigole :

- Tu serais prête à quoi, ma belle… En plus, tu n’es pas trop mal…

Il s’approche de moi et s’empare de mon visage. Il me fait mal, j’insiste :

- Ma fille !

Il écrase ses lèvres sur les miennes, je les entends rire, puis, il m’assène une nouvelle gifle puissante.Et il déclare en se relevant :

- On va sortir la gamine… Elle m’agace à chialer… On fait sortir un des juristes et on gardeles deux pétasses…

Il se retourne sur moi et m’ordonne :

- Mets-toi à genoux et ferme là… On va la faire sortir ta gamine…

Je lui obéis, j’ai ma lèvre qui saigne. J’ai mal mais j’ai une satisfaction, il va la faire sortir. Je lasauve donc. Mais je ne sais pas ce qu’il va m’arriver. Il hurle à la porte :

- On fait sortir la gamine et un juriste… En échange, je veux parler à ce con… s’il refuse, ontue le reste…

J’entends un homme répondre.

- Monsieur Ledoux est arrivé. Il va vous parler. Faites sortir l’enfant !- Ok !

Il prend sèchement Apolline et c’est Gérald qui est choisi pour sortir. Je l’envie, il me voit regarderet m’ordonne :

- Baisse la tête !

Je le fais. Des gouttes de sang tombent sur la moquette. La porte s’ouvre. Apolline sort, Géraldaussi…

Puis, il hurle à la porte :

- Je veux parler à Ledoux maintenant…

Un silence s’installe. Il s’énerve, les autres aussi ! Il réitère sa question et on lui répond :

- Il faut que nous discutions, monsieur !

- C’est à Ledoux que je veux parler. Il est où, là ?- Il console sa fille…- Sa fille ? Qui sa fille ?

Il se retourne sur moi et vient. Il vient de comprendre. Il me soulève par les cheveux et me traite :

- Espèce de salope !

Il me donne un coup de poing au visage. Je vois mille étoiles. J’entends le bruit d’une explosion. Ilest sur moi. Il me relève et me prend en otage. Il a un couteau. Les deux autres sont maitrisés. Il placeson couteau dans mon dos. J’ai peur. Un homme essaie de discuter avec lui, en vain. Il veut Romain.Il ne viendra pas, je le sais, je le connais. L’homme lui demande de me lâcher, plusieurs fois. Je sensla pointe. Il s’énerve. Il est dos au mur, il est coincé. L’homme lui avoue :

- Il n’est plus là…

Je sens la lame s’enfoncer en moi. Puis il me jette par terre. Les balles, il tombe. J’ai atrocement mal.Je vois maman arriver, elle me dit :

- Ça va aller, ma chérie…

Je sais que je vais mourir, je sens mon sang couler. Je lui dis :

- Je t’aime maman…

On me place en position latérale de sécurité, elle me rassure :

- Moi aussi, ma chérie !- Tu diras à papa que je l’aime aussi…- Tu lui diras toi-même !- J’ai mal !

Je pleure de douleur. Des pompiers arrivent. Ma mère leur hurle que je souffre. Ils me mettent unmasque et appuient sur la plaie. J’ai atrocement mal. J’ai froid. J’enlève le masque et je lui demande:

- Romain ? Je veux le voir…

Personne ne me répond. On me replace le masque. Je vois ma mère pleurer, elle me prend la main. Jevais mourir, j’en suis sûre. Je suis prise de panique. J’ai mal. Je perds mon sang, là sur cettemoquette. Je ne suis pas prête à mourir. Je ne veux pas. Mon corps se met à trembler, je dis à maman :

- J’ai mal, j’ai très mal…

Elle le hurle aux pompiers. Je tremble de plus en plus. Je sens une aiguille me transpercer. Mamanme tient la main, j’ai froid. Je me vide et je pars. Je me sens bizarre. Je vois tout tourner, autour demoi, les pleurs de maman. Maman qui pleure, puis Alex… Je ne sens plus mon corps, j’ai sommeil.On me place sur un brancard. J’entends encore :

- Ça va aller, ma chérie. Je suis là, et ton père va arriver. Ne nous abandonne pas…

Non, je ne veux pas les abandonner. Une couverture, il me place une couverture de survie. Je

m’affaiblis. Je ne lâche pas des yeux ma mère. Ils m’emmènent… j’ai sommeil et c’est le trou noir.

46

Romain

Le chauffeur roule jusque l’aéroport. Apolline ne me lâche pas, elle pleure encore. J’ai failliperdre ce que j’avais le plus cher au monde. Je reste silencieux, Chloé aussi. Je veux les mettre dansl’avion, elles y seront en sécurité. Nous arrivons, la sécurité nous accueille et nous emmène dans lejet apprêté. Je ne veux pas partir mais les cris et les pleurs d’Apolline ne me laissent pas le choix. Jel’abandonne. C’est terminé, ma belle parenthèse se ferme ! Je sais que Philaé s’en sortira. Elle estforte et elle a sauvé ma fille. Je monte donc et je dis adieu à la France. Je m’envole pour Zurich. Jeprends la décision de ne pas la joindre. Je lui envoie juste un message :

Je te serai toujours reconnaissant pour avoir protégé ma fille. Mais, désormais, notre histoiretouche à sa fin. Je pars m’installer à Zurich, je comptais te l’annoncer à notre rendez-vous mais ledestin l’a voulu autrement. Adieu, Romain !

Mon message est froid, c’est moi, même si j’ai le cœur brisé quand je l’envoie. Philaé restera unefemme importante dans ma vie : une belle parenthèse, mais j’ai ma famille, ma princesse, jamais jene la quitterai, même pour elle. Et je sais qu’elle le sait, elle me comprendra et l’éloignement est unebonne chose. Je ne serai plus tenté. J’envoie aussi mes directives. Je laisse la filiale française àAlex, mon père est d’accord. Il en devient le président. Pour Philaé, elle restera. Je suis interrompuepar Chloé. Elle vient se lover sur moi. Je l’enlace, elle me dit :

- Elle s’est endormie !- Ça va lui faire du bien !- Tu as envoyé un message à ton avocate ?- Oui, c’est fait !- Bien… Elle a sauvé Apolline, Romain !- Je le sais, ma chérie… Tout va rentrer dans l’ordre, je te le promets…- Je t’aime !- Moi aussi ;

Je l’embrasse. Et nous restons enlacés pendant un long moment.

Nous atterrissons à Zurich. Mes beaux-parents nous attendent. Je prends Apolline dans mes bras,elle s’y blottie et je lui dis :

- C’est fini, ma princesse. Nous sommes arrivés chez papy et mamie !

Elle me sourit et me demande :

- Tu restes avec moi ?- Je ne te quitterai jamais, je te le jure !

Elle me sourit et se blottie encore plus fort. Je tourne la page, à ce moment. Il faut que je protège mafamille. C’est mon devoir. Philaé appartient dorénavant au passé, j’efface son numéro mais je gardeune seule photo que j’isole. Ce fut une belle histoire que je garderai dans un petit coin de mon cœur.

A suivre :

Découvre moi ( Alex)Deviens la lumière de ma vie

Quand je l’ai revue, dans ses bureaux, mon cœur s’est emballé. Philaé Decroix, mon flirt de jeunebachelier. C’était mon premier grand amour, celui que l’on n’oublie jamais, normalement. Et celase confirme. Elle n’a pas changé, elle est toujours aussi mignonne et sûre d’elle.

Mais je suis vite calmé. Romain la veut évidemment et je ne peux pas aller contre lui. Allercontre lui, c’est se détruire. Je ne veux pas me détruire et Romain est mon ami, mon meilleur ami.Nous partageons tout : je suis son bras droit, et son ami complice. Je le protège quand il va voirses maîtresses et nous passons aussi des soirées de folie avec des femmes aux vertus très légères.Mais j’aime, c’est ma vie. Je ne veux pas me marier et fonder une famille. Je veux jouir desplaisirs de la vie.

Je fais donc une croix sur Philaé. Je vais donc aider Romain. De toute façon, ce ne sera queprovisoire et connaissant Philaé, je sais qu’elle ne se laissera pas faire. Mas, je vais donc l’aider,comme toujours. Nous nous aidons mutuellement pour conquérir des femmes. Et moi, j’ai leprivilège de la connaître, elle va me faire confiance, enfin, je pense.

Puis, je vois leur relation évoluer, ça dure et Romain jubile. Il joue encore avec elle. Il nequittera jamais sa femme, il aime trop sa fille et en plus, divorcer ne lui donnera pas une bonneimage. Mais, je pense qu’il l’a fait espérer. Pourtant Philaé est intelligente, mais l’amour… Je nele comprendrais jamais. J’adore discuter avec elle, nous avons tellement de points communs, maisà travers nos discussions, je constate qu’elle aime sincèrement Romain et j’en suis jaloux. Quandje la sens triste, j’essaie de me montrer présent mais elle n’a pas confiance en moi. Je l’ai trahi endévoilant sa relation avec Benoît. C’est à ce moment que j’ai décidé de la protéger. J’en ai parlé àRomain : Philaé n’était pas une de ses maîtresses écervelées, elle est intelligente et mérite durespect, il n’en a pas tenu compte. Il est tellement égocentrique ! Et il a réussi à la convaincre dene pas arrêter avec lui, même s’il savait qu’il n’avait aucun avenir avec elle.

C’est au gala que je me suis rendu compte que j’étais amoureux d’elle. Elle a réveillé quelquechose qui sommeillait en moi. Je ne savais pas quoi. Mas pendant toutes ses années, je m’étaisdéguisé en un salaud, un homme que je ne suis pas. Je voulais tellement ressembler aux Ledoux, àRomain qui avait tout pour être heureux. Moi, je n’étais que le fils d’un patron de garage et d’unemère instit… Mais, ils s’aimaient à la folie. Moi, je ne voulais pas ressembler à mes parents : leurpetite vie tranquille, la routine du quotidien… Non, je ne voulais pas de ça. Je voulais vivrecomme Romain. Et j’ai cherché à lui ressembler. Mais Philaé m’ouvre les yeux ce soir-là. Jediscute et je plaisante avec elle. Je retourne pratiquement 20 ans en arrière et l’ancien Alexrevient. En achetant, ce séjour, je pense à m’y rendre avec elle. Je sais qu’il va partir et elle nesemble pas au courant. Elle veut y croire. Elle va donc souffrir.

Cependant, jamais, je n’aurai imaginé ce qu’il allait lui faire. Elle a protégé Apolline, elle afait croire à ses fous que c’était sa fille et il l’a abandonné. Il ne l’a même pas attendu. Il est partien se foutant de son sort. Et il l’a poignardé ce con. Je vais rejoindre sa mère. Les flics la placenten position latérale de sécurité. Elle saigne beaucoup et elle parle à sa mère qui pleure. Ungardien de la paix lui fait un poing de compression, je m’approche, elle me voit, elle est blanche etpleure aussi. Enfin, les pompiers arrivent. Ils la prennent tout de suite en charge. Un lui parle etdeux autres s’affairent sur sa plaie. Ils lui placent un masque, elle l’enlève et réclame Romain. Sa

mère hurle sa souffrance, il la pique, je la vois trembler… Non, ne meurs pas Philaé ! Pas toi : lalumière de ma vie. Elle sombre, je vais soutenir Julie. Ils la mettent sur un brancard. Je dis alors àJulie :

- Allez avec elle, je vous suis !