01 Août 2007- Guillaume Lemay-Thivierge

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VOLUME XIV, NUMÉRO 15, MONTRÉAL Rien dans les mains, rien dans les poches, mais un journal dans la tête 1 er AOÛT 2007

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Le magazine L'Itinéraire, Guillaume Lemay-Thivierge, L'équilibre, son fil conducteur

Transcript of 01 Août 2007- Guillaume Lemay-Thivierge

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MONTRÉAL, 1ER AOÛT 2007 L’ITINÉRAIRE�

L’Itinéraire est appuyé financièrement par

Le magazine L’Itinéraire a été créé en 1992 par Pierrette Desrosiers, Denise English, François Thivierge et Michèle Wilson. À cette époque, il était destiné aux gens en difficulté et offert gratuitement dans les services d’aide et les maisons de chambres. Depuis mai 199�, L’Itinéraire est vendu régulièrement dans la rue. Cette publication est produite et rédigée en majorité par des personnes vivant ou ayant connu l’itinérance, dans le but de leur venir en aide et de permettre leur réinsertion sociale et professionnelle.

Pour chaque numéro vendu 2 $, 1 $ revient directement au camelot. Les profits de L’Itinéraire servent à financer les projets d’entraide de l’organisme.

La direction de L’Itinéraire tient à rappeler qu’elle n’est pas responsable des gestes des vendeurs dans la rue. Si ces derniers vous proposent tout autre produit que le journal ou sollicitent des dons, ils ne le font pas pour L’Itinéraire. Si vous avez des commentaires sur les propos tenus par les vendeurs ou sur leur comportement, communiquez sans hésiter avec le 51� 597-0238, poste 230.

Convention de la Poste publications No �0910015 No d’enregistrement 1076�. Retourner toute correspon-dance ne pouvant être livrée au Canada au Groupe communautaire L’Itinéraire, 2103, rue Ste-Catherine Est, 3e étage Montréal (Québec) H2K 2H9, [email protected]

Nous reconnaissons l’aide financière accordée par le gouvernement du Canada pour nos coûts d’envoi postal et nos coûts rédactionnels par l’entremise du Programme d’aide aux publications et du Fonds du Canada pour les magazines.

Quebecor inc. est fière d’appuyer l’action sociale de L’Itinéraire en lui offrant des services d’imprimerie ainsi que le câble

et Internet haute vitesse Vidéotron.

Le Magazine L’Itinéraire • Éditeur et directeur général : Serge Lareault• Directeur de la commercialisation : Alain Côté• Rédactrice en chef : Audrey Coté • Adjoint à la rédaction : Jérôme Savary • Infographiste : Serge Cloutier • Infographiste pigiste : Catherine Boivin• Photo de couverture : David-Alexandre Alarie• Révision : André Martin, Simon Cournoyer, Lorraine Boulais, Hélène Pâquet, Sylvie Martin, Isabelle Provost, Sophie Desjardins, Esther Savoie, Pierre Aubry, Édith Verreault, Marie-Andrée Bédard, Michel Camus, Geneviève Rollin, Noëlle Samson et Jean-Paul Baril• Coordonnateur de la distribution: Stéphane Lefebvre• Concepteur du site Internet : Serge Cloutier, Drafter.com • Conseillers publicitaires :

Renée Larivière :[email protected]

Mario St-Pierre :[email protected]

• Imprimeur : Quebecor World

Le Groupe communautaire L’Itinéraire est un organisme à but non lucratif fondé en 1990 pour aider les personnes de la rue. Le conseil d’administration est composé en majorité de personnes ayant connu l’itinérance, l’alcoolisme ou la toxicomanie.

Le Conseil d’administration • Président : Robert Beaupré • Vice-président : Jean-Paul Baril• Trésorier : Martin Gauthier • Secrétaire : André Martin • Conseillers : Audrey Coté (rep. employés), Gabriel Bissonnette (rep. camelots), Cylvie Gingras, Hector Daigle et Pierre Goupil

L’administration • Directeur général : Serge Lareault • Directeur marketing/communications : Richard Turgeon• Directrice de l’insertion sociale : Jocelyne Sénécal • Directrice administrative et ressources humaines : France Beaucage• Conseillers au développement : Émilie Moreau et Mario St-Pierre

ISSN-1481-3572

L’Itinéraire est entièrement

recyclable

L’Itinéraire est membre de :

Association nord-américaine des journaux de rue

Le réseau international des journaux de rue

Rédaction et administration • 2103, rue Ste-Catherine Est, 3e étage Montréal (Qc) H2K 2H9Le Café sur la rue • 2101, rue Ste-Catherine Est3e Œil MagDVD • 2103, rue Ste-Catherine Est, 2e étage

Téléphone : 514 597-0238 Télécopieur : 514 597-1544 Courriel : [email protected] : www.itineraire.ca

SOMMAIREActualité

Chroniques

Édito 5Forum social québécois 6Albert Jaquard et l’art de la rencontre 7Justice pour Munir 10Guillaume Lemay-Thivierge 12Des journaux de rue en Afrique 16Coiffer pour changer le monde L’écotourisme s’impose sur : «l’egotourime» Zoom sur l’intégration sociale

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Le Sénégal: Leader de la radio citoyenne

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Mots de camelots 11, 22

11e Festival d’Expression de la Rue 19Littérature 15Le prof Lauzon 24

Femmes d’influence: Louise Harel

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Mots croisés Globe-trottoir

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5MONTRÉAL, 1ER AOÛT 2007 L’ITINÉRAIRE

ÉditoÉdito

ISSN-1481-3572

Serge Lareault Éditeur

[email protected]

L’Ontarienne Teachers détiendra 52 % des actions de BCE, mais une grosse partie du reste appartiendra à des Américains qui n’auront qu’à attendre que la caisse de retraite décide de vendre. La répercussion des caisses de retraite sur les économies nationales fait les manchettes en Europe depuis plusieurs années déjà. Il faut comprendre que les caisses de retraite n’ont qu’un seul objectif : faire de l’argent pour leurs clients. Les caisses de retraite ont démontré dans une large mesure qu’elles contribuent, par cet objectif, à détériorer les conditions de travail des employés et à donner lieu à des changements de propriétés des grandes entreprises.

Une caisse de retraite ne garde généralement pas plus de cinq ans la propriété d’une entreprise. L’acquisition de l’un de nos fleurons économiques par les Américains risque donc de n’être qu’une question de temps.

On a d’abord laissé les Américains envahir notre marché avec des Wal-Mart, Best Buy, etc. Maintenant, c’est la propriété même de nos moteurs économiques qu’on vend à tout vent. Depuis que les libéraux sont au pouvoir et qu’ils restreignent l’action de la Caisse de dépôt, les ventes d’actifs québécois aux étrangers semblent s’accélérer. Le secteur des communications compte parmi les secteurs les plus prometteurs et les plus névralgiques de notre économie. Une éventuelle acquisition de BCE par le géant Telus, qui possède déjà une vaste part du marché, diminuerait la diversité et l’emprise du Québec sur ce secteur économique.

Les conséquences sur notre avenir et notre richesse nationale risquent d’être très graves si on laisse aller les choses ainsi. La richesse changera de pays et nous perdrons la maîtrise de notre développement. Au moindre

ralentissement de l’économie, les propriétaires étrangers aboliraient des emplois ici avant de le faire chez eux. De toute façon, ils ont tendance à démanteler rapidement ce qu’ils achètent ici pour aller grossir l’actif de leurs propres entreprises.

«Maîtres chez nous»… C’est de moins en moins vrai et nous, les citoyens qui, au bout du compte, risquons d’écoper le plus durement, nous nous sentons complètement démunis. Qui aura le bon sens de remettre de l’ordre dans notre économie avant que nous y laissions notre chemise?

Notre avenir économique entre des mains étrangères

C’est presque fait : Teachers, l’importante caisse de retraite des enseignants de l’Ontario qui gère quelque 106 milliards $, achète BCE, dont le siège social est à Montréal – du moins pour l’instant. Au total, 54 000 employés au Canada travaillent pour BCE et ils ont de bonnes raisons de craindre pour leur avenir. Si certains crient victoire parce que ce n’est pas Telus qui a acheté BCE et qu’ainsi, une certaine concurrence demeure dans le marché, il ne s’agit tout de même pas d’une très bonne nouvelle.

Et au moment de mettre sous presse, Alcan vient d’être achetée par une entreprise

dont le siège social est en Europe. Un autre moteur économique du Québec dont on perd le contrôle !

Ça n’a plus de bon sens! On se fait dépouiller…

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Cette journée débutera par une activité de sensibilisation en plusieurs volets autour de la place Émilie-Gamelin. Par exemple, de fausses contraventions seront distribuées aux passants afi n de les sensibiliser à la discrimination dont font l’objet les itinérants qui reçoivent couramment des amendes pour des méfaits aussi dangereux et subversifs… qu’un mégot écrasé sur la voie publique! D’autres activités telles que des expositions de photos souligneront les impacts de cette discrimination, à savoir le cumul de dettes personnelles et l’emprisonnement.

L’après-midi, les participants au forum seront conviés à un atelier interactif intitulé «Pour une politique en itinérance». Quelques invités experts y aborderont les axes de travail que se sont donnés les groupes communautaires et le Réseau Solidarité Itinérance du Québec (RSIQ) afi n que les droits de cité, le droit au logement, à un revenu décent, à la santé, à l’éducation ainsi que les organismes qui viennent en aide aux sans-abri soient reconnus.

Il y aura également l’atelier «Jeunes de la rue, marginalité et solutions montréalaises en 2007» présenté par Henri-Charles Baudot de l’organisme Premier Arrêt (YMCA). Le coordonnateur sera accompagné de quelques organisations qui oeuvrent au centre-ville de Montréal. L’atelier développera une perspective historique du phénomène et misera sur les concepts et les expériences d’intervention, sur la solidarité de rue et les pratiques sociales d’organisations communautaires expérimentées depuis 1990 à Montréal. Enfi n, le collectif Homeless Nation proposera en soirée des activités culturelles (projections vidéo et sonores) sur le thème de l’itinérance.

Pour plus d’information ou pour vous inscrire au Forum social québécois, visitez le site Internet www.forumsocialquebec.org ou contactez le comité organisateur par téléphone au 51� 982-0533 ou par courriel à l’adresse [email protected]

Dans le cadre du Forum social québécois, qui se déroulera du 23 au 26 août 2007 à Montréal, le Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM) et ses partenaires organiseront, le 24 août, une journée dédiée à la question de l’itinérance.

Forum social québécois

Une journée sur l’itinérance

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Conditions : 10 h/sem les six premiers mois et 20 h/sem les six derniers mois. Rémunération : 130 $ par mois plus le transport

Programme DEVENIR

Mesure d’insertion sociale d’une durée

de 1 anLe 3e Œil MagDVD a besoin de bénévoles en production vidéo

Information: Jocelyne Sénécal, 514 597-0238 poste [email protected]

Programme INTERAGIRMesure d’insertion sociale d’une durée

de 1 an

Conditions : 20 h/sem Rémunération : 130 $ par mois

10 h/sem les six premiers mois et 20 h/sem les six derniers mois. 10 h/sem les six premiers mois et 20 h/sem les six derniers mois.

L’Itinéraire recherche 15 bénéfi ciaires de la Sécurité du revenu âgés de 18 à 35 ans pour le 3e Œil MagDVD et cinq autres personnes de tout âge pour diverses tâches.

Nathalie Guay Forum social québécois

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7MONTRÉAL, 1ER AOÛT 2007 L’ITINÉRAIRE

Triste constatLa persistance de l’armement nucléaire et les atermoiements autour du proto-cole de Kyoto «préparent le suicide de l’humanité», écrit-il. Le monde occidental continue à justifier des choix compétitifs et destructeurs par l’appât du gain et la création de richesses concentrées dans des mains toujours moins nombreuses. Albert Jacquard dénonce, accuse, mais il ne se contente pas de dresser un sombre constat.

Ce grand-père à l’allure paisible croit en l’espèce humaine. Plus précisément, il dé-signe notre capacité à mettre en commun nos ressources pour lutter contre des ennemis collectifs, comme la maladie. «La santé est l’affaire de tous. Nous devrions lutter ensemble pour nous débarrasser de ce fléau.»

Si cette mise en commun reste anec-dotique sur notre planète, c’est parce

que «dans la culture occidentale, on ne nous apprend pas à nous rencon-trer, explique-t-il. Au contraire, dès l’enfance, à l’école, on nous apprend à être compétitifs, à être des gagnants, ce qui sous-entend l’existence de perdants. Cette vision manichéenne gagnant/perdant nous empêche d’accéder à la qualité d’âme.»

De là le concept de «surhomme». Ce super héros «jacquardien» est loin de l’image hollywoodienne. «Je deviens un surhomme chaque fois que j’accepte sincèrement de rencontrer «l’autre», précise-t-il. C’est autour de l’idée de la rencontre, de l’échange et de la mise en commun que l’homme doit se construire. «Avec 100 milliards de neurones et 10 000 connexions par neurone, l’homme a la capacité de s’autofabriquer, dans la mesure où il est apte à faire des rencontres», rap-pelle le polytechnicien.

L’art de la rencontre n’est pas inné. C’est ici que l’école doit intervenir. «L’école est la clé de l’humanité», résume-t-il. Une clé, car elle regroupe l’ensemble des activités qui permettent à chacun de ren-contrer les autres. Ce lieu privilégié doit devenir celui où les élèves acquièrent le statut d’homme. Pas celui avec des poils, mais bien celui qui intègre «la collectivité humaine». «Pour devenir un homme, on doit rejeter la compétition mais favoriser l’émulation, définit Albert Jacquard. On doit se réjouir des richesses de l’autre, qu’il va partager, et qui m’enrichiront.»

Dans l’essai Mon utopie, Jacquard présente l’exemple d’un lycée luxembourgeois créé en 2005 autour d’un enseignement révolutionnaire. Basée sur la réalisation de projets communs, cette école a décidé de mettre les notes au rancart. Vue sous cet angle, la réforme québécoise de l’éducation, décriée, s’inscrit dans la vision progressiste qu’a Jacquard de l’école.

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Mon utopie, Albert Jacquard, Stock, Paris, 2006.

«Dès l’enfance, à l’école, on nous apprend à être

compétitifs, à être des gagnants, ce qui

sous-entend l’existence de perdants. Cette

vision manichéenne gagnant/perdant nous empêche d’accéder à

la qualité d’âme.»— Albert Jacquard, philosophe et généticien

Apprendre l’art de la rencontre

Jérôme Savary

Retranché derrière le filet de voix hésitant qui le caractérise, Albert Jacquard ne manque pas de conviction pour autant. Militant de longue date auprès des sans-abri et des sans-papiers français, il souligne avec force l’urgence d’agir pour sauver l’espèce humaine. Il explique cet ultimatum en détail dans Mon utopie, un essai qu’il signe à 81 ans. «J’atteins l’âge où proposer une utopie est un devoir», écrit-il au début de son livre.

Albert Jacquard

Jérôme SavaryAdjoint à la rédaction

Photo: Pierre St-Jacques

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Martine Letarte

Cap sur l’Afrique subsaharienne avec les ONG d’ici!

Le Sénégal est un pays généralement calme et l’un des plus démocratiques d’Afrique. Toutefois, tout n’est pas rose pour autant. D’abord, le Sénégal demeure un pays très pauvre. De plus, certains citoyens ont remarqué, au début des années 90, que la société civile avait de moins en moins de place et de poids dans l’espace public.

«Les radios étaient de plus en plus commerciales, ou à la solde des dirigeants politiques. Développement et Paix était déjà présent au pays à l’époque et des gens sont venus nous voir avec le désir de mettre en place une radio communautaire à Pikine, un grand quartier pauvre de Dakar», raconte Danielle Gobeil, directrice adjointe au service des programmes internationaux de Développement et Paix.

L’ONG québécoise a fi nalement accordé un soutien fi nancier et technique pour la création de la station communautaire baptisée radio Oxy-Jeunes, en 1993. «Le groupe de Sénégalais initiateur du projet a toutefois dû être très patient puisqu’il a obtenu une fréquence et une licence d’exploitation en 1998 seulement. Toutes ces années, le groupe n’a toutefois pas perdu son temps. Il a fait tout un travail de mobilisation et de sensibilisation auprès de la population», précise Mme Gobeil.

Les préoccupations du peupleLa radio Oxy-Jeunes n’est pas seulement communautaire sur papier. Elle est vraiment gérée par des organisations de base locales qui incluent diff érentes composantes sociales : groupes de femmes, associations de développement, associations culturelles et sportives, corps de métiers du secteur informel, notables ou personnes âgées.

«Ces personnes décident de la programmation de la radio et de ses diverses activités. Les émissions traitent des préoccupations qui touchent vraiment la population, comme des enjeux de politique, de sécurité, de salubrité, etc. Oxy-Jeunes travaille donc à promouvoir la participation citoyenne en donnant de l’information, en tentant de susciter la réfl exion et de développer des capacités d’analyse», soutient Mme Gobeil.

Par exemple, depuis quelques années, La radio Oxy-Jeunes traite beaucoup de

l’épineuse question de l’immigration clandestine. «C’est une grande préoccupation dans la population sénégalaise. Plusieurs jeunes quittent le pays en pirogue, pour tenter de rejoindre les berges de l’Espagne. Le périple est très dangereux et plusieurs meurent pendant le trajet. Ce sont les jeunes des quartiers pauvres qui partent, à la recherche d’une vie meilleure. Dans les émissions, on discute de ce qui pourrait être fait pour garder les jeunes au pays, pour les remettre sur les bancs d’école ou pour les intégrer dans le marché du travail. Beaucoup de sensibilisation est faite pour enrayer cette immigration désastreuse», affi rme Mme Gobeil.

De plus, lorsque des élections sont prévues, Oxy-Jeunes présente une série d’émissions spéciales. «Les dirigeants de la radio organisent des rencontres avec les candidats pour s’assurer que les préoccupations de la population sont

Le Sénégal : leader de la radio citoyenne

«Les radios étaient de plus en plus commerciales, ou à la solde des dirigeants politiques.

Développement et Paix était déjà présent au pays à l’époque et des gens sont venus nous voir avec le

désir de mettre en place une radio communautaire à Pikine, un grand quartier pauvre de Dakar.»

— Danielle Gobeil, directrice adjointe au service des programmes internationaux de Développement et Paix

Sur un continent où le taux d’analphabétisme est alarmant, comme l’Afrique, la population a diffi cilement accès à l’information. Puisque les journaux sont seulement accessibles à l’élite éduquée, les stations de radio communautaires jouent un véritable rôle d’éducation citoyenne. L’ONG québécoise Développement et Paix l’a bien compris et, avec l’aide de l’Agence canadienne de développement international (ACDI), a aidé à démarrer, et soutient toujours, une importante station de radio sénégalaise.

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prises en compte pendant la campagne électorale. Oxy-Jeunes fait également de la sensibilisation pour s’assurer que les gens vont voter», ajoute-t-elle.

Un modèle pour l’AfriqueSi Développement et Paix appuie radio Oxy-Jeunes depuis si longtemps, c’est que la radio communautaire a toujours fait preuve d’un potentiel impressionnant et d’accomplissements remarquables. En plus d’avoir gagné plusieurs prix importants au Festival africain de la radio de Bamako, au Mali, quelques mois à peine après sa mise en ondes, radio Oxy-Jeunes a servi rapidement de modèle sur le continent.

«Les jeunes qui ont instauré la radio ont eu des débuts très modestes. Toutefois, ils ont rapidement gagné en crédibilité à Dakar, particulièrement lorsqu’ils ont créé une radio-école, pour aider les gens intéressés à démarrer

une radio communautaire dans le pays. Rapidement, leur crédibilité s’est étendue dans tout le Sénégal et fi nalement, sur le continent africain. Ils sont vraiment rendus des spécialistes, une ressource importante dans le domaine de la radio communautaire», affi rme Mme Gobeil.

Ainsi, radio Oxy-Jeunes a grandement contribué à l’instauration d’un réseau de radios communautaires fort à l’échelle nationale. De plus, des stations de radio communautaire basées sur le même modèle que radio Oxy-Jeunes ont été lancées en République démocratique du Congo et des initiatives semblables ont lieu actuellement en Guinée.

Une survie diffi cileLe succès retentissant du modèle de radio communautaire développé par radio Oxy-Jeunes ne leur assure toutefois pas une survie facile. «Ce que nous leur donnons comme fonds et leurs modestes

activités de fi nancement leur permettent de continuer, mais dans des conditions diffi ciles», indique Mme Gobeil.

En eff et, plusieurs des personnes impliquées dans le projet sont bénévoles et quelques-unes seulement sont salariées. C’est donc diffi cile d’assurer une grande stabilité dans le personnel. «Les jeunes que nous formons deviennent souvent très bons et plusieurs se font off rir un meilleur emploi avec de meilleures conditions de travail dans le privé, alors ils fi nissent par quitter, remarque Mme Gobeil. Toutefois, nous avons espoir que les gens qui ont reçu une formation par radio Oxy-Jeunes et qui auront été sensibilisés aux enjeux que nous défendons, continueront de faire un travail d’éducation citoyenne, même dans un contexte de radio commerciale.»

Cap sur l’Afrique subsaharienne avec les ONG d’ici!

Cet article est produit en collaboration avec le gouvernement du Canada par l’entremise de l’Agence canadienne de développement international (ACDI).

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Cette photo a été prise le 3 juin 2007, journée d’élections législatives au Sénégal. Un reporter de la radio Oxy-Jeunes interroge des citoyens et des responsables de l’organisation du scrutin, à Pikine, un quartier pauvre de la capitale Dakar.

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Mots de camelots

Munir a été empoisonné à l’arsenic lors d’un vol Jakarta-Amsterdam. Une commission d’enquête indépendante, mise sur pied par le président indonésien Yudhoyono, lui a soumis son rapport en 2005. Toutefois, les conclusions de celui-ci n’ont jamais été rendues publiques.

Munir avait fondé l’organisme des droits humains Kontras et a été lauréat du prix Right Livelihood1. En dépit des menaces de mort qu’il recevait, il critiquait de façon virulente les forces armées indonésiennes, les accusant d’avoir commis de nombreuses violations des droits humains au Timor occidental, en Papouasie et à Aceh.

«Juste après la mort de mon mari, j’ai subi des menaces ainsi que ma famille et mon équipe, explique Suciwati dans sa langue, le bahasa. Des bombes artisanales ont même été déposées devant chez moi.»

Le directeur des services secrets indonésiens et celui de la police indonésienne feraient tout pour étouffer l’affaire Munir. Selon Suciwati, le président indonésien Yudhoyono, élu démocratiquement en 200� pour la première fois dans ce pays, n’arrive pas à forcer la collaboration de la police

et des services secrets. «J’ai rencontré personnellement le président Yudhoyono à la fin de 200� et il s’était engagé publiquement à résoudre le mystère entourant la mort de Munir», indique Suciwati. Deux ans et demi plus tard, le mystère reste entier.

La fin de la dictature n’est pas encore synonyme de justice dans ce pays de 223 millions d’habitants (�e pays le plus peuplé au monde, derrière les États-Unis). L’héritage de l’ancien dictateur Suharto semble encore vivace. Les militaires, à la tête des services secrets indonésiens, seraient ainsi impliqués dans ce meurtre, selon Suciwati et certains membres de la commission d’enquête. «L’affaire Munir démontre clairement que les

militaires sont encore au-dessus de la loi en Indonésie», déplore quant à elle Mika Lévesque, agente régionale pour l’Asie à l’organisme Droits et Démocratie.

«Si le meurtre de Munir reste impuni dans un pays nouvellement démocratique, imaginez le sort réservé aux militants pour la défense des droits de l’homme qui habitent des régions encore plus à risque», a souligné Mme Lévesque.

Suciwati a cependant réussi à bien s’entourer dans son combat pour la justice. Parmi ceux qui l’ont soutenu officiellement, le président de l’Union européenne, le Congrès américain et trois rapporteurs spéciaux des Nations Unies ont mentionné le «cas Munir» devant les plus hautes instances internationales.

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1Le prix Right Livelihood est considéré par plusieurs comme le prix Nobel «alternatif». D’ailleurs, depuis 1980, les lauréats sont présentés devant le Parlement suédois, la veille de la cérémonie du prix Nobel. Créé par l’écrivain suédois Jakob von Uexkull, ce prix récompense celles et ceux qui militent activement sur le terrain pour un monde meilleur.

En Indonésie, Munir luttait pour le respect des droits humains. Assassiné en 2004, le plus célèbre militant indonésien est au cœur de la lutte que mène Suciwati, sa femme. Souhaitant l’intervention du Canada, Suciwati était récemment à Montréal, dans les locaux de Droits et Démocratie, pour interpeller l’opinion et le gouvernement canadien sur ce crime resté impuni.

«L’affaire Munir démontre clairement que les militaires sont

encore au-dessus de la loi

en Indonésie»— Mika Lévesque, agente régionale pour l’Asie

à l’organisme Droits et Démocratie

Justice pour Munir

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Suciwati, la femme de Munir, milite pour que la mort de son mari ne reste pas impunie.

Jérôme Savary

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Mots de camelots

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MerciJe tiens à remercier tous les gens qui m’achètent le journal L’Itinéraire. Je suis profondément touché par vos gestes de bonté et d’encouragement. Je garde une place pour vous dans mon coeur. Je voudrais dire un grand merci à Mark qui m’achète le journal au métro Mont-Royal. Il est toujours là quand j’en ai besoin et il me donne toujours cinq dollars pour mon journal. Tu vois, je ne t’oublie pas Mark. Et je ne suis pas sans oublier tous les gens de Laval qui depuis des années me soutiennent, m’encouragent et font preuve de générosité et d’amitié à mon égard. Je n’oublie pas vos bonjours et vos généreux sourires. Bien sûr, il y a aussi les gens de Montréal-Nord et ceux qui passent au métro Henri-Bourassa. Merci à tous. J’espère que ça va continuer ainsi. Vous m’avez beaucoup donné; comment oublier? Je voudrais aussi remercier tous les gens de L’Itinéraire, de leur appui et de la façon dont ils se conduisent avec moi. Je suis fi er d’avoir grandi avec L’Itinéraire et de faire partie de cette démarche pour améliorer le sort des moins nantis. Maintenant je vois les choses un peu diff éremment. Je peux dire que je vois la vie

avec les yeux du cœur. Nous ne serons pas tous des orphelins du malheur. Ce n’est pas que de la malchance. Nous pouvons changer les choses. Il s’agit d’y croire. Ce sont nos fi dèles supporteurs qui font que nous parvenons à nous réaliser. Grâce à leur appui, tout redevient possible. Bon courage à tous les camelots de L’Itinéraire.Du fond du cœur, je vous laisse avec mes meilleurs pensées et à bientôt.

Normand DesjardinsCamelot, métro Henri-Bourassa

Que deviendront nos bacs verts?Depuis le 1er mai dernier, l’arrondissement Ville-Marie nous interdit de mettre nos déchets recyclables dans le bac vert, nous obligeant plutôt à utiliser des sacs de plastique transparents. Bon, l’arrondissement fournit gratuitement les sacs, dont une quarantaine a même été distribuée directement dans les foyers. La belle aff aire! Une fois ces sacs épuisés, il faut aller en chercher d’autres à des points de distribution ouverts seulement en semaine de 9 h à 17 h, donc inaccessibles à la majorité des travailleurs! Combien parmi eux prendront la peine de s’off rir une journée de congé pour aller chercher leurs petits sacs de recyclage?Autre chose : ce sont les citoyens qui paient des taxes. Il faut bien les payer ces fameux sacs! Gratuitement? Mon œil! À qui cela profi te-t-il? L’argument d’un meilleur environnement ne cache-t-il rien d’autre?

Et que faire avec son ancien bac vert? Si vous le laissez sur le bord du chemin afi n de le recycler, on y collera une étiquette vous demandant d’appeler pour des renseignements. Au téléphone, on vous dira de jeter votre bac vert! C’est quoi l’arnaque encore aux frais de l’environnement et des citoyens? De mon côté, ne me résignant pas à jeter ce bac qui m’a servi pendant tant d’années, je l’ai recyclé en y plantant des tomates. Je me demande combien de citoyens de l’arrondissement auront la bonne idée d’y planter des légumes ou des fl eurs.

Réagissez à ce mot de camelot : [email protected]

Josée LouiseCamelot, Maison Radio-Canada

Solution de la page 29

«Nous ne serons pas tous des orphelins du malheur. (...)

Nous pouvons changer les choses.»

— Normand Desjardins

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Celui que le public québécois a découvert à l’âge de neuf ans sous les traits attachants de monsieur Émile, dans le film Le matou, est devenu un homme. À 31 ans, Guillaume Lemay-Thivierge possède une belle maturité qui frôle parfois la sagesse. Lui qui a longtemps été cantonné dans des rôles d’éternel adolescent s’épanouit dans le rôle de Max dans Nitro, un film d’action et d’émotion : «C’est le premier rôle où j’ai une palette de jeu aussi large, dit-il. Je passe de la tendresse à l’agressivité la plus totale.» Amateur de sport extrême, l’acteur a tenu à réaliser toutes les cascades du film. Ses nombreuses années de gymnastique ont grandement facilité son apprentissage des cascades. Candidement, il confie : «Je veux faire un Jean-Paul Belmondo de moi-même!»

Nitro, qui talonne de près le record de Bon cop, bad cop au box-office du cinéma québécois, met l’accent sur la vitesse. Du moins, c’est par les courses clandestines que Max pense arriver à ses fins et sauver sa belle. À l’heure où l’on tente désespérément de sensibiliser les jeunes aux dangers de la vitesse excessive, comment le jeune acteur perçoit-il son personnage? «La vitesse n’est pas valorisée. Au contraire, on montre que Max subit les conséquences de ses excès

L’équilibre. Guillaume Lemay-Thivierge semble avoir le don de l’intégrer dans tous les aspects de sa vie. Pour s’en convaincre, il suffit de le voir agilement perché, tel Spiderman, sous le rebord de la fenêtre d’un édifice du Vieux-Montréal, question de faciliter le travail de notre photographe. Et hop! La vedette du film Nitro n’est pas aussitôt retombée les deux pieds sur le trottoir, calmement installée devant une tasse de café, que l’on constate que l’équilibre est son fil conducteur, au cinéma comme dans la vie.

L’équilibre, son fil conducteur

Guillaume-Lemay Thivierge

Photo : David-Alexandre Alarie

Audrey CotéRédactrice en chef [email protected]

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de vitesse», plaide-t-il, quelque peu agacé par la question.

De l’avis de celui qui ne se considère pas du tout comme un «un gars de char», la société a tendance à «prendre les jeunes pour des cons.» Selon lui, les jeunes roulent à une vitesse excessive pour défier l’autorité. «On met plein d’interdits aux jeunes, on les empêche de bouger, on a diminué le nombre d’heures d’éducation physique à l’école et ça aussi, ça a des conséquences sur les jeunes : plus de Ritalin, plus d’agressivité, de vitesse sur les routes, etc. Les jeunes ont besoin de bouger. Il faut viser l’équilibre entre l’intellectuel et le physique», affirme celui dont la forme physique est pratiquement devenue une marque de commerce.

Revers de médailleSi Guillaume se sent comme un médaillé olympique ces jours-ci, c’est qu’il a trimé dur pour regagner sa place sur le podium du cinéma québécois. Il se dit fier de connaître de nouveau le succès : «J’ai

bûché pour en arriver là et je n’ai pas honte de le dire. J’en ai passé des auditions avant que ça redémarre sérieusement.» Enfant-vedette à neuf ans, il connaît ensuite un essoufflement de carrière dans la vingtaine. Même s’il compte alors plusieurs années de métier, le jeune acteur éprouve le syndrome de l’imposteur vis-à-vis des finissants des écoles de théâtre qu’il croise aux auditions. «Quand tu as été un enfant-vedette, on dit : «Il n’était pas bon, il était naturel!» Suivent le doute, la remise en question, mais aussi l’action. Un hiver, au lieu d’attendre que sonne enfin le téléphone, Guillaume arrondit ses fins de mois et garde la forme en déglaçant

des toitures. Un boulot très physique qui lui permet de se défouler, mais surtout de garder son équilibre mental et physique.

L’acteur connaît des périodes de remise en question où son estime personnelle est mise à l’épreuve. «Étrangement, plus tu es bas, plus certaines personnes ont avantage à te tirer vers le bas… et plus c’est difficile de remonter», constate-t-il dans sa période creuse. Mais Guillaume est un gars d’action et décide de se faire confiance malgré tout.

L’épisode des Jutras 200�, au cours duquel il a lancé un appel aux producteurs, a participé à ce «débloquage». Mais il y a plus. «Je n’ai été sauvé par personne. Je suis passé à l’action.» Surtout, il a gardé le cap sur ses rêves qui, selon lui, devraient toujours prendre le pas sur la peur, paralysante et stérile. Que dirait la vedette de Nitro à quelqu’un qui touche actuellement le fond du baril, dans la rue ou ailleurs? «Il faut d’abord qu’il se considère comme un être humain à part

entière et sache qu’il est possible de sortir d’un cercle vicieux pour prendre une autre direction. L’estime de soi passe par l’action. Le plus petit geste en entraîne un autre, puis un autre, jusqu’à ce qu’on atteigne son but.»

Sensible aux jeunes décrocheursGuillaume Lemay-Thivierge n’est pas du genre à avoir la grosse tête lorsqu’on lui signifie qu’il est un modèle de réussite pour beaucoup de jeunes de sa génération. Là-dessus, l’acteur se dit d’abord redevable des valeurs que ses parents lui ont inculquées. «Avec le succès remporté par Le matou, j’ai eu tendance à

me croire plus important que les autres. Mes parents ont vite réagi et c’est grâce à eux que je suis resté simple.» Des parents équilibrés, ça aide.

Conscient d’avoir été privilégié par la vie, l’acteur a fait sienne la cause des jeunes décrocheurs. Avec sa famille, il a récemment démarré la Fondation X-Quive qui vise à prévenir le décrochage scolaire de jeunes du secondaire de Saint-Jérôme, où il habite. L’approche est originale. La Fondation travaille conjointement avec le personnel des écoles pour identifier les jeunes à risque de décrocher. «On propose aux jeunes de leur payer un cours de leur choix. Ça peut être un cours de trampoline, de musique, d’escalade, etc. En échange, on leur demande de s’engager à réussir leurs cours.» Et ça fonctionne! En règle générale, selon Guillaume, on constate une amélioration du comportement de ces jeunes, alors plus épanouis. Jusqu’à présent, la Fondation a aidé 50 jeunes, mais compte en aider davantage au cours des prochaines années. Le financement de la Fondation est assuré par la débrouillardise de Guillaume et de sa famille qui organisent des spectacles-bénéfice et sollicitent les commerçants de Saint-Jérôme.

Presque parfait, ce Guillaume. Outre le cinéma et la Fondation pour jeunes décrocheurs qui prennent beaucoup de son temps, l’acteur a le bonheur facile. S’occuper de sa fille de six ans, organiser des soupers entre amis, faire des rénovations dans sa maison et gérer son école de parachutisme à Joliette sont autant de petits bonheurs qu’il cultive. Guillaume a un don pour arrimer ses rêves à la réalité et tout ça, en gardant l’équilibre.

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Pour faire un don à la Fondation X-Quive, téléphonez au �50 996-053� et demandez Françoise Lemay.Nitro est présentement à l’affiche dans les cinémas du Québec.À surveiller : la sortie du film Les 3 P’tits Cochons le 10 août prochain dans lequel Guillaume sera de nouveau en vedette.

Un hiver, au lieu d’attendre que sonne enfin le téléphone, Guillaume

arrondit ses fins de mois et garde la forme en déglaçant des toitures. Un boulot très physique

qui lui permet de se défouler, mais surtout de garder son équilibre mental et physique.

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À votre service depuis plus de 25 ans!Votre proche souff re de maladie mentale,Vous avez besoin de comprendre et d’en parler,Nous sommes là pour vous aider.

Association québécoise des parents et amisde la personne

atteinte de maladie mentale inc.

Services : Information, Conférences, Écoute téléphonique, Groupes d’entraide,

Pour les membres seulement : répit, centre de documentation,poste informatique/Internet, entrevues individuelles, couple et familiales.

Nous contacterTel : 51� 52�-7131

www3.sympatico.ca/

Heures d’ouverture:Du lundi au vendredi de

9h00 à 17h00

1260, rue Ste-Catherine Est, bur. 202A, Montréal, (Québec), H2L 2H2

ON LUTTE À VOS CÔTÉS

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À votre service depuis plus de 25 ans!Votre proche souffre de maladie mentale,Vous avez besoin de comprendre et d’en parler,Nous sommes là pour vous aider.

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Ce cri a été lancé en pleine audience, le 1er mars 1971, par sept femmes qui se sont sacrifiées de façon spectaculaire en prenant d’assaut le banc des jurés d’une cour criminelle.

Au dur lendemain de veille de la crise d’octobre, alors que Montréal était en état de siège, et que la loi des mesures de guerre faisait rage, Trudeau est devenu l’ennemi numéro un du FLQ. Le FLFQ (Front de libération des femmes du Québec) a connu alors son point culminant. L’effet de surprise causé par ces femmes leur a valu l’ouverture des portes de garage de la prison Tanguay. Chacune s’est vu imposer des peines de un à deux mois d’incarcération pour outrage au tribunal. Grâce à ces militantes, à partir du 18 juin 1971, les bancs des jurés des

cours de justice n’étaient plus destinés exclusivement aux hommes.

L’auteure, Marjolaine Péloquin, est l’une des héroïnes de cette péripétie. Elle nous transporte littéralement en 1971 telle une machine à voyager dans le temps. Ce fait vécu mériterait d’être porté au grand écran. Il devrait même faire partie intégrante des lectures obligatoires des cours d’histoire dans nos écoles. Ce livre est un patrimoine québécois en soi. Nos jeunes femmes modernes auraient tout à gagner de savoir que leurs droits, qu’elles tiennent souvent pour acquis sans en connaître l’origine, ont été obtenus en raison du courage et de la détermination dont a fait preuve cette super bande des sept : Louise Toupin, Francine Aubin, Nicole Thérien, Micheline Toupin, Arlette

Rouleau, Nicole-Ange Dostie et Marjolaine Péloquin.

Un récit débordant d’émotions, de réalités du moment, adroitement appuyé par une bibliographie exemplaire, des dessins, des lettres et des photos de l’époque. Cet ouvrage est à lire pour voyager dans l’histoire des femmes du Québec, pour apprendre et pour comprendre. Un must à inclure dans votre bibliothèque.

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Péloquin, Marjolaine (2007). En prison pour la cause des femmes : La conquête du banc des jurés. Éditions du remue-ménage, Montréal.

«DISCRIMINATION! LA JUSTICE, C’EST D’LA MARDE!»

Micheline RiouxJournaliste de [email protected]

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Yomi Kuku ne veut pas laisser tomber les jeunes de la communauté d’Ajegunle, le quartier de Lagos où il a toujours vécu. «J’ai envie d’aider ces jeunes, car beaucoup de mes anciens amis ont fi ni emprisonnés ou avec une balle dans la tête parce qu’ils n’avaient pas de projet ou de travail auxquels se raccrocher», dit ce jeune trentenaire conscient de sa responsabilité.

Ayant travaillé comme journaliste à la télévision à Lagos, Yomi est très connu. Il est d’ailleurs souvent considéré comme une personne providentielle par les jeunes de son quartier. «Comme ils m’ont vu interviewer quantité de gens célèbres lorsque j’étais à la télé, ils croient que je connais personnellement toutes les personnes infl uentes de Lagos», lance-t-il en rigolant.

Yomi compte en eff et sur ses contacts pour lancer un premier journal de rue au Nigeria. Pour fi nancer le journal, il mise sur le soccer, véritable sport national dans ce pays. «Je veux créer la Street soccer

league cup et attirer des commanditaires qui me permettront ensuite de fi nancer le journal de rue, dit-il. Ce super projet et mes contacts à la télévision nationale me permettront d’obtenir la diff usion en direct des matchs à la télé!»

L’éducation est aussi une partie importante de ce projet nigérian. «Des classes permettront aux jeunes d’apprendre quels sont leurs droits et d’être sensibilisés au sida. Cela leur permettra d’être plus sûrs d’eux-mêmes et de devenir des acteurs positifs dans leur communauté», insiste Yomi.

Une fois inscrits dans cette démarche éducative et sportive, les jeunes auront l’opportunité de travailler en vendant le journal de rue. Ce sont les membres de sa communauté, qui sont à la fois pauvres, sans-abri, jeunes et vulnérables, qui ont donné à Yomi l’idée du journal de rue. «Au Nigeria, les jeunes veulent travailler. Avec le journal de rue, c’est cela que je leur propose. Cela fait déjà quatre ans que je travaille sur ce projet et, d’ici

quelques mois, nous pourrons démarrer concrètement.»

L’INSP soutient l’AfriqueRéunis lors de la 12e Conférence internationale des journaux de rue à Poznan, en Pologne, les représentants de ces publications pas comme les autres ont confi rmé leur soutien aux projets de journaux de rue africains. «Nous avons permis cette année le démarrage de deux journaux africains en Zambie et au Kenya», a souligné Lisa Maclean, directrice réseau de l’International Network of Street Papers (INSP). D’autres pays comme la Namibie, le Malawi et le Rwanda bénéfi cient également du soutien de l’INSP.

Yomi Kuku, présent en Pologne grâce notamment au soutien de l’INSP, devrait prochainement confi rmer cette nouvelle vague de journaux de rue made in Africa.

qqqSite Internet de l’INSP : www.street-papers.com

Nouveaux journaux de rue en Afrique

La voix de l’Afrique, rugissante et revendicatrice, vient de trouver un amplifi cateur ancré dans sa réalité. De nombreux projets de journaux de rue laissent présager un avenir plus reluisant à plusieurs Africains, particulièrement aux jeunes. Présent lors de la 12e Conférence internationale des journaux de rue qui s’est tenue en juin dernier à Poznan, en Pologne, L’Itinéraire s’est entretenu avec Yomi Kuku, qui est l’initiateur d’un tel projet à Lagos, au Nigeria.

Jérôme Savary

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Yomi Kuku, initiateur d’un journal de rue au Nigeria

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À 26 ans, avec les teintes violacées d’un superbe maquillage et les cheveux courts et étirés rappelant ceux des artistes des années Motown, Myrlande est tout simplement magnifi que. Pourtant, il n’y a pas longtemps, elle n’avait pas si fi ère allure. «Je viens de sortir de six années passées dans l’enfer de la drogue. Quand tu es prise là-dedans et que tu dors dans la rue, tu ne prends pas la peine de te coiff er et de te maquiller. Tu te fous pas mal de ton apparence, mais à un moment donné, quand tu dégèles, tu te dis qu’il faudrait bien que tu t’occupes un peu de toi», raconte la jeune femme hébergée à l’organisme La rue des femmes.

Myrlande n’aime pas particulièrement se faire «taponner», comme elle dit. «J’ai choisi mon coiff eur. Je ne voulais pas n’importe qui, mais quelqu’un qui a l’air fi n et doux. En fait, j’étais bien contente de venir ici et j’avais confi ance. Ça fait du bien de se faire dorloter. D’habitude, je ne vais pas chez le coiff eur, je fais tout moi-même.»

Une coiff euse au grand coeurIl y a six ans, la coiff euse Nathalie Saint-Germain sortait de son salon, rue Marie-Anne, pour regarder la coloration d’une cliente à la lumière du jour. «Eh que c’est beau! J’aimerais tellement ça!», s’est exclamée une passante à l’allure très modeste accompagnée d’un petit garçon qui portait des sandales malgré le froid d’octobre.

Nathalie a été profondément bouleversée. Elle aurait voulu inviter la dame à se faire coiff er, mais elle n’a pas osé. C’est à la suite de cette anecdote que l’idée de la journée Coiff er pour changer le monde est née : «C’est certain qu’une coupe de cheveux et une coloration accroissent l’estime de soi, mais pour ces femmes, c’est beaucoup plus. Il ne faut pas oublier qu’elles sont exclues de la société et qu’elles n’ont pas l’habitude de se faire toucher avec douceur, de se faire écouter et respecter. C’est un peu une manière pour elles de se réconcilier avec l’être humain.»

Pour la première fois cette année, l’événement n’a pas eu au lieu au Salon Horizon, qui appartient à Nathalie, mais chez Franco & Cie qui a une plus grande capacité d’accueil. Pendant la journée, une soixantaine de femmes ont eu la chance de se faire traiter aux petits oignons par la vingtaine de bénévoles présents sur place. Toutefois, Nathalie assure que ce n’est pas

parce que l’événement est rendu plus important et plus médiatisé qu’il a perdu son âme! «Nous avons la même passion et poursuivons le même objectif qu’il y a six ans. Nous prenons ainsi le temps de répondre aux demandes des femmes, et nous passons environ une heure avec chacune d’elles pour les coiff er et pour discuter», précise-t-elle.

Fière de l’ampleur pris par l’événement, Nathalie ne cache toutefois pas sa déception de ne pas avoir revu la femme qui a tout déclenché chez elle en cette

journée froide d’octobre. «J’ai lancé un avis de recherche à la télévision tout à l’heure! On verra ce que ça donnera, mais vous pouvez être certaine que si je la retrouve, je la coiff erai. Je fermerai même mon salon le reste de la journée pour passer du temps avec elle», s’exclame-t-elle, les yeux brillants et pleins d’espoir.

Il y a six ans, Nathalie Saint-Germain sortait de son salon pour regarder la coloration d’une cliente à la lumière du jour. «Eh que c’est beau! J’aimerais

tellement ça!», s’est exclamée une passante à l’allure très modeste accompagnée d’un petit garçon qui

portait des sandales malgré le froid d’octobre. Nathalie a été profondément bouleversée et c’est à la

suite de cette anecdote que l’idée de la journée Coiff er pour changer le monde est née.

Martine Letarte

Une grande frénésie régnait au salon de coiff ure Franco & Cie le 28 mai dernier. Journalistes, caméramans, coiff eurs, coloristes et maquilleurs y étaient. Si toute cette agitation rappelait les coulisses d’un défi lé de mode, la journée était plutôt dédiée aux femmes qui n’ont pas la vie facile et qui viennent chercher un peu de dignité et de chaleur humaine dans une coupe de cheveux.

Coiff er pour changer le monde

La coiff euse Nathalie Saint-Germain et une vingtaine de bénévoles ont «chouchouté» plus de 60 femmes pour qui la vie est particulièrement diffi cile, dans le cadre de la journée Coiff er pour changer le monde, le 28 mai dernier.

Martine LetartePhoto: Dominick Gravel

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www.rapsim.org

Le réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal. Tél.: 514 879-1949RAPSIMINFO

L’événement aura lieu cette année encore à la Place Pasteur, en plein campus de l’UQAM (angle Saint-Denis et De Maisonneuve), les 1�, 15 et 16 août prochain et à la même place que le Forum social québécois de la semaine suivante (du 23 au 26 août).

La particularité de ce festival consiste à laisser une place majeure à l’expression artistique et aux cultures alternatives en regroupant des jeunes de la rue dans un lieu qui leur est familier. Pour ce faire, ces jeunes deviennent présentateurs et/ou participants aux multiples activités et démonstrations de cirque de rue autant que des performances musicales. C’est dans cette optique que le FER correspond à la philosophie du DIY qu’on dit caractérisée par les notions d’action, d’indépendance, d’autogestion et de réappropriation en devenant acteur de sa vie au lieu de la subir.

Encore cette année, le FER comporte trois journées thématiques :- Mardi 14 août : Journée d’expression libre (talents artistiques des jeunes de la rue)- Mercredi 15 août : Journée multiculturelle- Jeudi 16 août : Journée punk

Le Collectif d’intervention par les pairs, instigateur de cet événement incontournable, se compose d’ex-jeunes de la rue qui interviennent auprès de leurs pairs. Ces pairs aidants réalisent plusieurs activités au cours de l’année (comme le festival). Chacun est jumelé à un organisme du centre-ville ou du Plateau, au sein duquel ils eff ectuent un travail d’accompagnement et de suivi (écoute active, référence, prévention en toxicomanie et en ITSS, etc.).

Enfi n, si cet événement est loin d’être connu de tous, il n’a plus besoin de présentation auprès des jeunes de la rue. Et plus que jamais cette année, il pourra encore se targuer d’être le seul festival d’été extérieur du centre-ville de Montréal qui n’expulse pas les jeunes de la rue du secteur où il se déroule!

Venez donc y «FER» un tour!

11e Festival d’Expression de la Rue : «FER soi-même : penser, créer

et changer»

Le Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM) s’associe au Collectif d’intervention par les pairs et vous invite à vous joindre à la 11e édition du Festival d’Expression de la Rue (FER). Avec le thème FER soi-même, le Collectif souhaite mettre de l’avant la culture du Do It Yourself (DIY) (faites-le vous-même) et encourager les jeunes marginaux à mettre à profi t leur créativité et à démontrer qu’il existe plusieurs façons d’être, de se réaliser et de se solidariser.

Photos : FER 2005

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Un coup d’œil sur le site Internet Aventure Écotourisme Québec suffit pour constater l’ampleur du phénomène au Québec. Prenons l’exemple de Vert et Mer, situé aux Îles-de-la-Madeleine. Précurseur du tourisme vert dans la région, l’entreprise organise des randonnées, des expéditions d’observation de phoques, des aventures en kayak, tout ça, dans le plus grand respect du milieu naturel. Vert et Mer propose aussi un hébergement en yourtes et des randonnées sur l’île Brion, une réserve écologique jamais habitée par la population humaine.

«Nous avons fondé l’entreprise, il y a quatre ans, alors que les Îles-de-la-Madeleine commençaient à recevoir un nombre impressionnant de touristes chaque été, autour de 50 000. Notre entreprise travaille à sensibiliser les voyageurs sur l’impact de leurs actions. Le but est d’arriver à voyager tout en laissant le moins de traces possible. Si 50 000 personnes ramassent une fleur ou un coquillage chaque été, ça commence à faire pas mal», remarque Fanny Arsenault, vice-présidente fondatrice.

À Québec maintenant, grâce à l’auberge L’Autre Jardin, il est possible de dormir dans un hôtel trois étoiles situé en plein cœur du quartier Saint-Roch, tout en contribuant à financer l’organisme de solidarité internationale Carrefour Tiers-Monde. De plus, l’auberge témoigne de son engagement social par toutes sortes de mesures qui passent de l’achat de

produits de nettoyage biodégradables à la décoration constituée majoritairement d’objets équitables. «Nos clients cherchent d’abord une chambre d’hôtel offrant un bon rapport qualité-prix, mais de plus en plus, ils semblent vouloir soutenir la cause et encourager une entreprise dont ils partagent des valeurs», indique Martin Beauvais, directeur général par intérim de l’auberge.

Lors de la planification de voyages à l’étranger, les Québécois semblent également de plus en plus intéressés par des expéditions respectueuses de

l’environnement et des populations locales. «Plusieurs de nos destinations se retrouvent hors des sentiers battus. Je pense par exemple au Kenya, où nous dormons sous une tente pour bien entendre les lions pendant la nuit et pour partager le quotidien des Masaï, les autochtones de la région. Évidemment, les notions de respect des populations et des milieux naturels sont

omniprésentes dans de telles expéditions et plusieurs recherchent ces expériences authentiques», indique Roger Bérubé, président de Club Aventure Voyages, à Québec.

La tendance du développement durableLe phénomène de l’écotourisme est en pleine croissance au Québec. «Puisqu’il est difficile à définir clairement, l’écotourisme est également difficile à quantifier. Toutefois, cette autre manière de voyager prend certainement de plus en plus d’ampleur, suivant en fait l’engouement pour tout ce qui est développement durable», remarque Michèle Laliberté, analyste au Réseau de veille en tourisme – ESG UQÀM.

Cette spécialiste croit que cette tendance n’est pas une simple mode : «Ce n’est pas un tourisme de masse non plus, mais je crois que nous sommes rendus au point où nous n’avons plus le choix. Nous devons faire quelque chose pour notre planète et l’écotourisme est une initiative parmi tant d’autres qui peuvent faire une différence.»

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Auberge L’Autre jardin : 365, boulevard Charest Est, Québec (Québec), G1K 3H3 ; tel : 1 877 7�7-0��7 ; site Internet : www.autrejardin.com

Aventure Écotourisme Québec : �981, boulevard Lévesque Est, Laval (Québec), H7C 1N3 ; tel : �50 661-2225 et 1 866 278-5923 ; site Internet : www.aventure-ecotourisme.qc.ca

«Nous devons faire quelque chose pour

notre planète et l’écotourisme est une initiative parmi tant

d’autres qui peuvent faire une différence.»

— Michèle Laliberté, analyste au Réseau de veille en tourisme – ESG UQÀM

L’écotourisme contre «l’egotourisme»

Martine Letarte

Écotourisme, tourisme équitable, tourisme responsable : la conscientisation de la population à propos de l’impact de ses actions sur le monde qui l’entoure touche maintenant le domaine du tourisme. Virage majeur ou mode passagère?

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L’auberge L’Autre Jardin, à Québec, où une partie du prix des chambres finance l’organisme de solidarité internationale Carrefour Tiers-Monde

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Mots de camelots Mots de camelots

De belles photos en souvenirIl y a plusieurs semaines, j’ai eu la chance de rencontrer Yvonne, une de mes clientes qui m’apprécie beaucoup. En m’achetant le journal, elle m’a demandé si elle pouvait me prendre en photo, car elle souhaitait avoir un souvenir de moi. Je l’ai trouvée très sympathique de s’intéresser à moi comme cela. Quelle gentillesse de sa part! Elle a ainsi pris une photo de moi, et d’autres aussi en compagnie de Brigitte et d’Olivier, deux de mes clients qui ont bien voulu se faire photographier avec moi. Yvonne est ensuite venue me porter les photos : j’étais très fi er de les montrer à mes clients. Ils m’ont dit que ces photos étaient très réussies!Par ailleurs, j’ai appris que l’une des mes fi dèles clientes que j’aimais beaucoup, Denise, allait quitter son travail pour de bon. Cette nouvelle m’a causé un choc, car je me sens proche de

certains de mes clients, comme Denise. Pour terminer avec une bonne nouvelle, j’ai eu le plaisir de retrouver Mélissa, que je n’avais pas vue depuis plus de six mois! Comme j’étais occupé à vendre le journal à quelqu’un, je lui tournais le dos, et c’est elle qui m’a interpellé en m’appelant par mon nom. Quelle surprise! Je ne m’attendais pas à cela!Avant de vous quitter, profi tez bien de vos vacances et revenez en pleine forme. À mes fi dèles clients, je vous aime! Merci à tous.

«Merci»«Merci» est un mot de joie et de plaisir à donner comme à recevoir. Comme il est usé et souvent utilisé à tort et à travers, il ne vaut pas grand-chose aujourd’hui, alors qu’il devrait montrer pleinement nos émotions à ceux qui nous donnent temps, écoute, compréhension, argent ou quoi que ce soit d’autre qui est souvent si mal apprécié.Avec le temps, je dirais que j’ai appris à apprécier les choses, les gestes qui sont posés et les attentions qui sont me sont portées. J’en fais une bulle de bonheur quotidien qui m’apporte beaucoup de soleil dans ma journée et aussi dans mes soirées lorsque je me remets à y penser. C’est bon et je vous en remercie.Aujourd’hui, je connais la valeur de ces mots et j’essaie de les utiliser à leur juste valeur.

Jacques BoivinCamelot, centre commercial Maisonneuve

Impatience canineL’autre soir, à mon point de vente du samedi situé près du SuperClub Vidéotron de la rue Sherbrooke à Pointe-aux-Trembles, j’ai été témoin d’une chose que l’on pourrait qualifi er de cocasse. Il faisait une chaleur torride en ce samedi. Occupé à essayer de vendre mes journaux, j’ai néanmoins remarqué une auto dans laquelle une personne, qui était entrée dans le commerce, avait laissé son chien.Après plusieurs minutes d’observation, j’ai remarqué que le chien commençait à avoir chaud et qu’il semblait devenir impatient. C’est à ce moment que le chien est allé se positionner derrière le volant et qu’il s’est levé sur ses deux pattes arrière. À l’aide de ses deux pattes avant, il s’est mis à klaxonner comme pour dire à la personne qui était dans le commerce : «Veux-tu te dépêcher de revenir avant que je suff oque?» Témoin de cette scène, j’ai éclaté de rire et plus je riais, plus le chien klaxonnait. La leçon à tirer de cette histoire est que si les chiens pouvaient parler, ils vous diraient que quand il fait très chaud et que vous amenez votre animal en auto, il ne faut pas l’y laisser trop longtemps, car une auto au soleil est un vrai four. Pauvre ti-pitou. Bien à vous.

Michel CôtéCamelot, Pointe-aux-Trembles

Gilles et Brigitte

Gilles Bélanger Camelot, Complexe Desjardins /Guy Favreau, Jeanne-Mance/René-Lévesque

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Mots de camelots Mots de camelots

Baisser les impôts… des riches?Vous n’êtes pas sans savoir que Mme Marois s’en vient. M. Charest parle de son budget et il veut diminuer les impôts. Avez-vous remarqué que ces baisses concernent avant tout ceux qui gagnent plus de 50 000 $ par année? En eff et, ceux qui ont un salaire inférieur à ce montant ne recevront que des peanuts. Jean Charest ne changera jamais : il ne fera rien pour les pauvres. Il préfère favoriser la construction de condos. À la demande de Mme Marois, il faudra qu’il révise son supposé budget, car il craint un peu que des élections s’en viennent. À bientôt!

Jacques ÉliséCamelot, métro Sherbrooke

La ville à travers mes yeuxLa maison Labre, à l’ouest du centre-ville de Montréal, propose régulièrement des activités destinées à permettre aux itinérants de sortir de leur quotidien. En mai dernier, j’ai participé à un de leurs projets que j’ai trouvé très intéressant : un rallye photographique pour les gens de la rue. Concrètement, je me suis fait off rir un appareil photo jetable, avec pour mission de photographier la ville à travers mes yeux. J’ai choisi de prendre des photos de la nature à Montréal, car je suis un amoureux des espaces verts. Ceux qui me lisent dans chaque numéro de L’Itinéraire le savent bien!La Rivière-des-Prairies et le parc de la Pointe-aux-Prairies, à l’extrémité est de l’île, le parc de l’Île-de-la-Visitation, voici quelques exemples des endroits où je me suis arrêté avec mon «kodak» pour capter les merveilles de la nature montréalaise. Partout, j’ai vu de nombreux oiseaux. J’ai également pris des clichés de vieilles maisons qui appartenaient à des cultivateurs, construites au bord de l’eau. Des champs aussi, des quenouilles. En mai, la nature est déjà belle! À Montréal, on peut se dépayser pour pas cher : pas besoin de partir dans les Laurentides pour faire le plein d’oxygène.Nous étions cinq participants à ce projet de la maison Labre. Une exposition des meilleures photos y est même prévue à la mi-septembre. J’espère que je pourrai participer plus tard à un autre projet aussi intéressant!

MaximeCamelot, métro Jarry et Fleury/De la Roche

Alors!Je me suis levé, mais pour mieux dormir. Puisque tout semble si vrai, si peu vrai, vraiment faux. Alors!Tu m’as aimé, je te l’ai dit pendant que l’autre le voyait. Ils ont choisi l’amour, la vérité, le partage, et puis alors?De qui je parle? De tous ceux qui vont à la barricade et qui fi nissent par dire «alors!» À la biscotte, je préfère le cheddar. À l’amour, je préfère la santé, alors! Alors, parce que la vie nous en veut. Elle nous supporte puisque, l’un de l’autre, c’est tout ce que nous connaissons. Si dans la vie il fallait faire un choix, dirions-nous «alors»? Je ne pense pas que l’on dise que j’ai fait un choix. Et si on se trompait, on dirait «alors!»

Mario Le Couff eCamelot, Sanguinet/Ste-Catherine

Maxime lors du rallye photographiqueproposé par la maison Labre

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Contes et Comptes du prof Lauzon

Il est tout de même bizarre que ces ténors de l’épouvante qui affi rment que les Québécois sont les plus taxés en Amérique du Nord veulent les taxer encore davantage par des hausses des tarifs d’électricité, des frais de scolarité, des taxes à la consommation, etc. Par contre, ils défendent farouchement le maintien du déluge de privilèges fi scaux pour les fortunés et recommandent fortement de baisser toujours plus les impôts et les taxes de leurs entreprises, même si elles sont les moins taxées en Amérique du Nord, et ça, c’est un fait.

Commençons, si vous le voulez bien, par un article de La Presse daté du 22 avril 2005 intitulé : «Une facture salée : ce que le Québécois moyen paie de plus que les autres Canadiens». Dans cette analyse, on signale que la facture annuelle d’impôts du Québécois moyen est de 360 $ de plus en moyenne que celles que paient les citoyens du reste du Canada. Si on observe le tableau de La Presse, les habitants de Terre-Neuve paient �83 $ de plus en moyenne par année que les Québécois. Déjà, sans pousser plus loin notre analyse, il est donc faux de prétendre que nous sommes les plus taxés en Amérique du Nord.

Comparer des pommes avec des pommesLorsque l’on compare la fi scalité d’une province ou d’un pays à celle d’un autre, il faut comparer le panier de services publics (santé, éducation, immatriculation, garderies, électricité, chauff age, eau, autoroutes, transport en commun, pensions de vieillesse, etc.)

que l’individu reçoit en retour de ce qu’il paie chaque année en impôts et en taxes publics et privés. C’est l’évidence même. Par exemple, si l’on privatise ces services, il est évident que vous allez payer moins d’impôts à l’État, mais beaucoup plus «d’impôts privés» à des entreprises. Ceux qui noircissent tout le temps la situation fi scale du Québec omettent volontairement de vous dire que les Ontariens et les Américains paient moins d’impôts à l’État, mais beaucoup plus d’impôts privés aux entreprises qui leur fournissent des services publics privatisés, comme le confi rme ce titre d’un article paru dans Le Devoir du 30 août 1990 : «La famille canadienne paie plus d’impôt, mais ses frais sont moindres qu’aux USA», selon une étude de Statistique Canada.

Comparaison avec l’OntarioÉtudions maintenant, la situation en Ontario, avec qui on nous compare le plus souvent. On dit que le Québécois moyen paie 993 $ de plus par année qu’un citoyen ontarien. Analysons ça de plus près. Sans trop forcer la note, vous allez voir que l’on paie moins d’impôt personnel chaque année qu’en Ontario, en tenant compte de tous les impôts, tant privés que publics, pour les mêmes services publics.

Ainsi, dans un article de Michel Van de Walle du Journal de Montréal du 1� avril 2006 intitulé : «Quand on se compare», le journaliste mentionne qu’un conducteur québécois paie au Québec annuellement 130 $ à la SAAQ, une société d’État, en contribution d’assurance sur son permis et ses immatriculations contre 1123 $

en Ontario, où ce service est privatisé. Puis, dans un autre article du Journal de Montréal du 12 août 2006, Statistique Canada signale que les frais de scolarité à l’Université pour des études de premier cycle sont de 1900 $ au Québec et de �881 $ par année en Ontario. Et, dans un article de Jean-Maurice Duddin du Journal de Montréal du 21 octobre 2005, il est dit que la facture d’électricité annuelle pour une maison unifamiliale est de 1687 $ à Montréal, de 29�3 $ en Ontario et de 5�00 $ à New York, où l’électricité est entièrement privatisée. Si on ajoute ce que les Ontariens doivent payer chaque année pour leurs autoroutes et leurs garderies privées, on arrive à un tout autre portrait d’ensemble qui vient donner du poids à cet article paru dans Le Droit du 31 mai 200� intitulé : «L’écart fi scal pousse les Ontariens vers Gatineau». Voilà la face cachée du mirage des supposés bienfaits des baisses d’impôts souhaitées par le patronat et leurs escortes.

Comparaison avec les statesLes Québécois paient beaucoup moins d’impôts chaque année que les Américains qui, même s’il paient moins d’impôts publics à l’État, doivent payer une fortune en impôts privés à des compagnies à qui on a confi é de nombreux services publics. Par exemple, lors de mon dernier passage à l’émission Caféine, à TQS, la recherchiste a demandé à un collègue américain ce qu’il lui en coûtait chaque année pour ses soins de santé privés. Comme son épouse travaille à l’Université de Floride, elle peut se compter privilégiée que son assurance-maladie, pour elle-même seulement toutefois, soit défrayé par son employeur, ce qui n’est pas le cas pour des millions

Le mythe des Québécois les plus taxés en Amérique du NordJe suis bien tanné d’entendre que les Québécois sont les plus taxés en Amérique du Nord afi n, une fois de plus, de noircir davantage la situation au Québec. Pour Lucien Bouchard, les Québécois ne travaillent pas assez et sont fi gés dans leur immobilisme; selon André Boisclair, les Québécois ont peur du succès; pour Bernard Landry, les baby-boomers ont vécu «sur le gros party» et pour Pierre Fortin, on est assis sur une bombe atomique avec notre dette publique, les huissiers sont à nos portes et le Québec est à feu et à sang, rien de moins.

Léo-Paul Lauzon, professeur au département des sciences comptables et titulaire de la Chaire d’études socio-économiques de l’UQÀM

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Contes et Comptes du prof Lauzon d’autres travailleurs. Cependant, pour son

conjoint et leurs deux enfants, ils doivent payer, tenez-vous bien, 550 $ américains par mois. Ça en fait ça, des impôts versés au privé pour des services publics que nous recevons ici grâce à nos impôts. La santé privée est tellement chère aux États-Unis, que �6 millions d’Américains n’ont aucune couverture d’assurance médicale; un article paru dans Le Devoir du 18 août 2003, intitulé «L’hospitalisation, cause première des faillites aux États-Unis», parle de lui-même. Ajoutez à cela les collèges et les universités publics et privés, avec leurs frais de scolarité allant de 10 000 $ à 50 000 $ et plus par an, et les milliers de dollars payés chaque année pour les garderies, l’eau et les autoroutes privées...

Je le répète, ce sont bel et bien des impôts que les Américains doivent payer au privé pour leurs services publics, alors qu’ici on le paie directement à l’État sans passer

par de coûteux intermédiaires privés comme les compagnies d’assurances, qui font fortune avec la privatisation des services publics. On doit ajouter à cela les nombreux impôts sur le revenu que les Américains doivent défrayer à des municipalités et à des comtés, en plus de leurs taxes foncières habituelles, car aux states, les municipalités et les comtés ont le droit de lever des impôts sur le revenu que les ti-counes, à la fois ignorants et intéressés, omettent dans leurs démonstrations débiles. Pour une fois, je suis d’accord avec le journal Les Affaires, dont le titre d’un article du 13 mars 200� était : «Mieux vaut travailler au Canada qu’aux États-Unis. La qualité de la vie est meilleure ici et le coût de la vie moins élevé, selon la firme Mercer».

Le modèle québécoisCertains charlatans parlent du modèle québécois comme si c’était un luxe que l’on ne peut se permettre. Qu’ils regardent

donc les modèles français, allemand, suédois et finlandais, pour voir! Croyez-moi, le modèle américain est de loin le modèle le plus mauvais et le plus cher au monde, si on se donne la peine d’inclure les coûts sociaux et économiques énormes engendrés par ses �6 millions d’habitants sans aucune assurance médicale, dont 8,� millions d’enfants, de ses 37 millions de pauvres, des 20 % d’enfants américains qui vivent dans la pauvreté, du taux de mortalité infantile le plus élevé des pays occidentaux, égal à celui de la Malaisie et en dessous de celui de Cuba, et de ses 7 millions d’individus qui sont sous le coup de la justice pénale dont 2,2 millions en prison, ce qui en fait le pays le plus criminalisé au monde. Et dire que les states servent souvent de modèle de réussite!

Ce sont bel et bien des impôts que les Américains doivent payer au privé pour leurs services publics, alors qu’ici on les paie directement à l’État sans passer par de coûteux intermédiaires privés comme les compagnies d’assurances.

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Histoire de briser la glace, je lui ai souhaité un bon anniversaire pour son 61e printemps, qu’elle aborde en toute sérénité. À la voir si épanouie, nul doute que la politicienne est encore passionnée par son travail : «Je suis atypique, j’aime ça être députée. J’aime la proximité avec les gens de mon quartier et je suis soucieuse de leur qualité de vie.»

Cette authenticité n’est pas une fi ction. De source sûre, je sais que plusieurs des électeurs de Mme Harel n’hésitent pas à la réclamer auprès de ses réceptionnistes : «Passe-moé Louise! Ça presse, faut que j’y parle!» sont des propos courants chez ceux qui ont fait de Louise Harel la reine d’Hochelaga-Maisonneuve. Il faut dire que celle-ci leur rend bien leur aff ection. Louise Harel a son quartier gravé dans la mémoire et dans le cœur. «Avant les années 80, il y avait un grand nombre d’industries et c’était un quartier ouvrier prospère. Jamais on n’aurait cru que l’on connaîtrait des problèmes de drogue et de prostitution», me confi e celle qui a été élue en 1981, alors que débutait le séisme. Bien que le quartier soit encore marqué par la pauvreté, la députée a fait en sorte qu’Hochelaga-Maisonneuve foisonne en organismes qui viennent en aide aux plus démunis. «Les gens et les

entrepreneurs sociaux ont travaillé fort pour redonner une qualité de vie à notre quartier et parmi eux, il y a beaucoup de femmes que j’admire.» La grande dame habite également «son» quartier depuis plus de 20 ans.

Alors qu’une partie importante de la population est très cynique par rapport aux politiciens qu’elle trouve menteurs et opportunistes, Louise Harel croit que la politique conserve ses lettres de noblesse. Peu de politiciens au Québec peuvent se vanter d’être aussi aimés et respectés. Quel est son secret? «Je crois que c’est la constance. En restant à la hauteur, libre et fi dèle à ses convictions, c’est comme cela que l’on entretient la confi ance des électeurs.» Comme je veux en savoir plus, elle poursuit : «En politique, il faut toujours avoir la liberté de partir pour avoir la capacité de rester. Sinon, on devient l’otage du pouvoir et on peut y perdre son âme», me confi e-t-elle de sa douce voix.

Femme de pouvoir et de coeurLouise Harel est une politicienne aguerrie : elle a été ministre à plusieurs reprises et elle a été la première femme à occuper les fonctions de Présidente de l’Assemblée nationale

du Québec de 2002 à 2003 et celles de Chef de l’opposition offi cielle de 2005 à 2006. Progressiste depuis ses débuts en politique, Louise Harel n’a jamais manqué de causes à défendre : justice sociale, syndicalisme, équité salariale, condition féminine, pour ne nommer que celles-ci. Par exemple, elle se rappelle que lorsque Lucien Bouchard était premier ministre et qu’elle était ministre de la Sécurité du revenu, elle a préféré remettre sa démission plutôt que de procéder à des coupures majeures qui auraient aff ecté les plus pauvres de la société. Lucien Bouchard la voyant si convaincue a décidé de ne pas procéder aux coupures et de garder sa ministre.

La députée d’Hochelaga-Maisonneuve déplore le fait qu’il n’y ait pas encore assez de femmes en politique. En 1981, elles n’étaient que 8 femmes politiciennes. Jusqu’à tout récemment, elles étaient �0, mais depuis les dernières élections, ce nombre a dégringolé à 32. «Nous sommes encore à l’ère des pionnières, il y a encore des femmes qui sont les premières à occuper des postes anciennement réservés aux hommes, mais il n’y a toujours pas eu de femme au poste de leader parlementaire. Il y a de la place!» Mais faire sa place dans un

Louise Harel

Volonté de fer et voix de velours

C’est avec beaucoup de fébrilité que je suis allée rencontrer une femme pour qui j’ai toujours eu une grande admiration : Louise Harel, députée péquiste d’Hochelaga-Maisonneuve depuis 26 ans. Cette grande dame de la politique m’a accueillie chaleureusement à son bureau de comté pour m’accorder ma première entrevue en tant que journaliste de rue à L’Itinéraire. Ayant déjà bénéfi cié de l’aide de son attaché politique Denis Langevin pour régler un litige avec un ministère, j’avais l’impression d’avoir une grosse dette envers Mme Harel. L’entrevue m’a permis de la remercier et d’avoir le bonheur d’une conversation privilégiée avec une femme d’infl uence, un modèle de force qui inspire plusieurs Québécoises.

Femmes d’infl uence

Micheline RiouxJournaliste de [email protected]

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milieu d’hommes n’est pas chose facile pour les politiciennes. Pour Louise Harel, le plus difficile a été de préserver son identité féminine : «Le plus difficile a été de refuser d’être le meilleur homme, car à ce moment-là, les hommes croyaient me faire un compliment en me disant cela!» Malgré tout, elle se trouve privilégiée d’avoir travaillé auprès des hommes : «Ce que j’admire chez eux, c’est que lors de conflits, ils s’affrontent, panache contre panache, ils ont le sens du jeu, ils se disent les vraies affaires pour pouvoir passer à autre chose. En revanche, les femmes prennent les choses ‘‘plus personnel’’. En politique, on peut parfaitement avoir raison et perdre ou avoir tort et gagner.» Au fil des ans, la politicienne a adroitement mené sa barque. Elle me fait part de son «petit truc» lorsqu’il lui arrive un coup dur : «Je vais au salon de coiffure, je m’achète une nouvelle tenue, je me fais belle et je reviens comme si j’étais une gagnante!», s’exclame-t-elle.

Ce qui a fait énormément progresser la situation des femmes dans les dernières décennies a été une extrême solidarité entre les femmes parlementaires. Malgré les diverses allégeances, les femmes restent solidaires sur les grands dossiers qui les concernent. C’est ainsi que les lois concernant l’équité salariale et le patrimoine familial ont été adoptées. En ce moment, Mme Harel se dit préoccupée par les femmes au foyer et le marché du travail : «Il y a une vague de fond qui dit que les jeunes femmes voudraient retourner au foyer pour voir grandir leurs enfants. Je n’ai rien contre ce fait. Ce qui est inquiétant, c’est que la partie de la société qui veut que les femmes y retournent est la même qui voudra qu’elles y restent. Cela va à l’encontre de tout ce qui a été fait pour l’autonomie, la liberté et l’indépendance économique des femmes. En résumé, mon plus grand souhait pour elles est qu’il y ait réconciliation entre la vie familiale et la vie professionnelle.»

Photo : Melanie Julien

Femmes d’influence

«En politique, il faut toujours avoir la liberté de partir pour avoir la

capacité de rester. Sinon, on devient l’otage du pouvoir et on peut y

perdre son âme.»— Louise Harel

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Seul camelot de L’Itinéraire sur la Rive-Sud, Claude Dubuc ne changerait de lieu de vente pour rien au monde. «Moi, j’ai du ’’fun au boutte’’! Je ne me rends pas là-bas seulement pour vendre. J’y vais aussi pour faire du social», dit-il. À Longueuil, les relations avec les gens semblent particulières et Claude l’apprécie. «À Longueuil, la mentalité est différente… c’est un peu la campagne.» Selon lui, la raison vient du fait que parmi les 110 000 personnes qui passent à cette station à l’heure de pointe, bon nombre d’entre elles arrivent de Sorel ou de Saint-Hyacinthe.

Ce camelot de 51 ans apprécie la tranquillité. Au quotidien, ses plaisirs demeurent simples : s’occuper de son chat et de son oiseau ou, encore, prendre des marches dans son quartier (Rosemont). La tranquillité, c’est peut-être ce que l’on peut souhaiter de mieux à Claude, lui qui a connu une enfance que personne ne lui envierait. «Je me suis fait chier sur la tête durant toute mon enfance», résume-t-il. Placé en famille d’accueil dès l’âge de cinq ans, Claude a été élevé à la dure. «Au déjeuner, on avait droit à deux toasts à la mélasse et au beurre de peanut. Rien pour dîner et, pour souper, la même chose : mélasse et beurre de peanut.» Dans la

famille d’accueil suivante, le traitement a été aussi inhumain. Résultat : «J’ai crissé mon camp à 13 ans.»

Claude a alors dormi dans la rue et a volé chez Steinberg avant de tomber enfin dans une bonne famille. «Norman New a vraiment été gentil avec moi», reconnaît-il. Ce monsieur New avait déjà été placé durant son enfance et ne voulait pas lui faire vivre ce qu’il avait déjà subi. Pour la première fois de sa vie, Claude était bien. Nouvelle sensation. «J’étais trop bien, je ne connaissais pas ça!» C’est alors lui qui en a fait voir à sa famille d’accueil. Il est tombé dans la «dope» : amphétamine, mescaline, alcool… Et Claude s’est retrouvé une nouvelle fois à la rue.

«Un an et demi plus tard, ne sachant plus où me mettre, ils m’ont envoyé en centre de détention pour jeunes délinquants.» Comment Claude aurait pu finir ailleurs son adolescence quand on connaît quels ont été ses premiers pas dans la vie? «Avant que je sois placé, les bouteilles de bière volaient dans le salon au-dessus de ma tête. Ça brassait dans cabane en ostie! À quatre ans, j’allais déjà chercher les bières dans le réfrigérateur pour mon père.»

Depuis, Claude a quand même fait son chemin. Il a travaillé à plusieurs reprises, notamment à Canadair et à Postes Canada. Il a également suivi plusieurs thérapies qui l’ont aidé à prendre ses distances de l’alcool. Côté coeur, Claude a notamment vécu une relation de plusieurs années, mais cela s’est mal terminé à cause de la boisson. Issus de ce parcours chaotique, ses deux enfants voient peu leur père. Claude voit quand même sa fille, à l’occasion. «Je ne veux pas l’achaler ni m’immiscer dans sa vie», précise-t-il.

Enfin, c’est auprès de ses clients que Claude trouve son bonheur et son équilibre. Particulièrement avec ceux qui se confient à lui, comme Lucie, une employée des HEC qui l’a aidé à déménager et qui vient fêter chaque Noël avec lui depuis cinq ans, ou ceux avec qui il échange des blagues, comme «monsieur d’Anjou». «Parfois, j’tète pour vendre mon dernier journal, car je veux voir mon monde avant de quitter! En quelque part, ce sont mes amis.»

«Monsieur Longueuil»

Jérôme Savary

Certains camelots sont à L’Itinéraire ce que la rue Saint-Laurent est à Montréal : des «incontournables» qui participent à une identité collective. À L’Itinéraire depuis 1995 et présent à l’entrée du métro Longueuil depuis huit ans, Claude Dubuc est de ceux-là. Ses clients lui sont fidèles et entretiennent des rapports d’amitié avec lui. «J’reste pas là, mais j’ai l’impression que je suis la personne la plus connue de la Rive-Sud. Les trois quarts de mes clients ont mon numéro de téléphone!» lâche-t-il en rigolant.

Claude Dubuc

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Conception : Gaston Pipon Solution page 11

Horizontal

1- Plaisir qui résulte de l’accomplissement de ce qu’on attend. – Fer

2- Diminution de l’activité d’un neurone. – Versant à l’ombre d’une montagne.

3-Attachai. – Pièce principale d’une maison romaine.�- Troublé. – Fleuve espagnol. – Tente en feutre, chez les

Mongols.5- Algues rouge gélatineuse. – Poisson plat.6- Sang-froid, courage. –Parcouru des yeux. – Poire à deux

valves, pour le lavage du conduit auditif.7- Arbre originaire d’Amérique, cultivé dans les parcs et

jardins.8- Appareil pour éliminer les impuretés d’un produit.

– Habille.9- Rigolé. – Tache blanche située à la base de l’ongle, chez l’homme.10- Obéissants. – Manteau sans manches11- Saison. – Empereur allemand. – Située.12- État d’attente, confi ante. – Élargit l’orifi ce de.13- Prénom d’un gangster célèbre. – Réduire à rien,

détruire.1�- Succès. – Patron des orfèvres.15- Crochet double. – Deviennent plus étroites.

Vertical

1- Qui est peu communicative. – Mesure agraire.2- Donner du dynamisme. – Singes-araignées.3- Personnes qui font ou prétendent faire des miracles.

– Mœurs.�- Chiff res romains. – Arrêt de la sécrétion urinaire. – Pron.

Pers.5- Antimoine. – Art. arabe. – Article. – Mouff ettes.6- Probabilité de fonctionnement sans défaillance d’un

dispositif. – Mammifère arboricole. – Inf.7- Rassemble des personnes. – Clandestin, illicite.8- Acarien du fromage. – Mille-pattes. – Venus au monde.9- Pron. Pers. – De teinte bleuâtre.10- Esquimau. – Qui est présumée avoir une action

tonique sur le système nerveux.11- Grimace faite par mécontentement. – D’un goût acide

et aigre. – Interjection.12- En costume d’Adam. – Vase à fl ancs arrondis. – Ouvrier

qui monte les lisses d’un métier à tisser.13- Pointe des épis de céréales. – Sans gravité.1�- Note. – Descend vers le sol. – En matière de. – Agent

secret de Louis XV.15- Supprima la partie la plus haute de. – Pron. familier.

– Ouvrage littéraire.

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Tiré du Ireland’s Issue Magazine, 8 janvier Football Académie au Kenya

Parrainés par l’ONG Playing for Life, un groupe d’entraîneurs de l’Association Irlandaise de Football et l’équipe de football de rue du Ireland’s Issue ont visité des orphelinats de Nairobi, au Kenya. Leur but était de créer des écoles de football. Malgré l’absence de terrains adéquats, ils ont enseigné les rudiments du sport. Depuis la parution d’un article faisant allusion à ce voyage, l’ONG est venue en aide fi nancièrement aux orphelins qui vivaient dans des gourbis.

Tiré du Street Roots, Portland, Oregon, janvier 2007Appel au dialogue raisonnable à Portland

Les immigrants et réfugiés de Portland en Oregon ont entamé des démarches pour que la ville s’adapte aux changements démographiques. Puisque la population immigrante ne cesse d’augmenter, ces derniers en appellent au dialogue avec le reste de la communauté. Actuellement, une personne sur huit qui habite Portland est née à l’étranger. Ils dénoncent la discrimination croissante à leur égard, surtout depuis le 11 septembre 2001.

Tiré du Street Sense, Washington DC, septembre 2006 De l’aide aux écoliers mal-logés

Pour la première fois en dix ans, Washington DC prend part au programme d’aide fédéral pour les écoliers aux prises avec des problèmes de logement. Le district de Columbia (DC) était le seul État du pays qui, jusqu’à présent, ne faisait pas partie du programme. L’aide servira à fournir du matériel scolaire et des vêtements, et mettra à la disposition des services de transport. Sur les 65 000 enfants du système scolaire public dans l’État, on estime à 1 500 le nombre d’enfants mal-logés. Plus de la moitié d’entre eux redouble au moins une fois.

Tiré du Street Sheet, San Francisco, octobre 2006Le Congrès américain submergé de cartes postales

Sara Shortt, du Comité de Droit au Logement de San Francisco appelle les citoyens à envoyer des cartes postales aux Congrès américain. L’opération a pour but de montrer l’impact des récentes réductions de budget du gouvernement Bush sur le logement social. Shortt déplore le fait que les autorités ignorent les besoins en terme de logement. Pendant que l’écart entre les riches et les pauvres s’accentue, l’administration Bush coupe l’aide destiné aux programmes de logement social. Environ 500 cartes ont été envoyées à divers congressistes, dont une à Madame Pelosi, présidente du Congrès.

Marie-Claude Marsolais

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31MONTRÉAL, 1ER AOÛT 2007 L’ITINÉRAIRE

La voie est pavée d’embûches pour les immigrés qui arrivent dans un nouveau pays. Trouver un travail est la clé de leur réussite future sur leur nouvelle terre d’accueil. Soucieuse de sensibiliser le public à l’intégration sociale, la photographe et ex-conseillère en emploi Cathy Quessy est l’initiatrice de l’exposition photo Faits et reflets, présentée au Club de recherche d’emploi Montréal centre-ville jusqu’au 24 août.

Gabor Szilasi, Jacques Nadeau, ou encore Annick MATA HARI de Carufel, photographes de renom, ont accepté de présenter leur vision du Montréal interculturel en faisant don d’une de

leur photo. «J’ai été impressionné par la générosité des photographes, explique Cathy Quessy. Je me suis sentie très appuyée!» En tout, 15 photographes professionnels, dont trois anciens chercheurs d’emploi, participent à l’exposition.Cathy Quessy souhaite sensibiliser le public aux difficultés d’intégration rencontrées notamment par les immigrés. «Les nouveaux arrivants vivent une période très dure lors des premiers temps : ils sont perdus, ils doivent rechercher un logement, ils se retrouvent parfois coupés de leur famille… mais dès que l’intégration professionnelle est réalisée, le plus dur est fait», précise

l’ancienne conseillère en emploi. Selon elle, l’ouverture vis-à-vis des immigrés, même qualifiés, n’est pas encore une réalité, car «les ordres professionnels sont encore très fermés. On embauche encore un peu selon la tête du client».

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Les photos présentées lors de la l’exposition sont à vendre; l’argent recueilli servira à soutenir des personnes dans le besoin qui ne sont pas éligibles à des programmes existants d’Emploi-Québec, comme les personnes âgées de 55 ans et plus.L’exposition photo Faits et reflets est présentée jusqu’au 2� août au Club de recherche d’emploi Montréal centre-ville, situé au 550, rue Sherbrooke Ouest, Tour Est, 10e étage, bur. 1000; tel : 51� 286-9595

Expo photoZoom sur l’intégration socialeJérôme Savary

Cérémonie de sacralisation du premier temple hidou shivaïste au Canada, construit en 2006 à Dollard-des-Ormaux. Ce temple est surtout fréquenté par la communauté tamoule et est accessible au grand public, invité à découvrir la richesse architecturale de l’édifice.

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1Des reçus de charité seront émis pour les dons seulement. Le prix d’achat du MagDVD comprend un don de 10 $ pour lequel un reçu de charité sera émis. Notez qu’il n’y pas de reçu de charité pour l’achat de cartes-repas ni pour les abonnements au journal.

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