00275-01-08-2020-07 - Chrétiens de Marcq-en-Baroeul · Madeleine Deruet, Jean-Louis Deplancke....

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275 82 JUILLET 2020 LIEN ENTRE LES PAROISSES ET LES QUARTIERS DE MARCQ-EN-BARŒUL http://marcqenbaroeul.paroisse.net N° 124 ~ BIMESTRIEL - 1 PAR LE PÈRE IVAN PAGNIEZ Humanité C’est une petite ache que je découvre, en reprenant mes déplacements de «déconfiné», au carreau d’une fenêtre en bord de rue… Une petite ache sur laquelle il est simple- ment inscrit, encadré par un joli dessin d’enfant, le mot «merci !»… Merci, ce mot peut paraître surpre- nant après toutes ces semaines de confinement vécues dans la crainte du virus et de toutes les fragilités qu’il a révélées… Il y a eu bien des sourances pendant cette période, notam- ment celles et ceux qui se sont retrouvés seuls devant la mort, la maladie et leurs conséquences. Et il reste une certaine inquiétude devant les défis économique, écologique, scolaire et social à venir. Juste un mot, mais quel mot juste Mais «merci», quel mot juste pourtant, signe d’un émerveillement, d’une admiration devant tous ceux, pas toujours les plus reconnus, qui nous ont permis de vivre malgré les dicultés de la période. Tous ceux qui ont pris soin de nous, les soignants et aussi ceux qui ont facilité notre vie quotidienne. Ou simplement ceux qui ont accepté les contraintes d’un confinement pour que le virus ne se répande pas. Avec créativité, avec des capacités étonnantes d’inventer pour mieux être attentifs aux proches et aux voisins, avec parfois la découverte d’une vie en famille renouvelée ou d’autres manières d’établir des liens entre jeunes ou entre générations… De toute cette période, nous commençons à peine à savoir quels souvenirs marquants nous allons garder. Il est peut-être encore trop tôt pour le dire. Mais nous avons déjà des choses à nous raconter… C’est ce que voudrait faire ce numéro de Rencontre. Pour que le «merci» qui, pour les croyants, s’exprime de manière toute spéciale dans la messe, dans l’eucharistie, puisse continuer à se dire. Pour que ce «merci» nous humanise, nous relève, finalement nous donne d’accueillir pour nos vies, si nous le voulons, la joie de la résurrection de Jésus que nous avons fêtée à Pâques. Et que nous continuons de célébrer à chaque eucharistie… Des e-messes pour rester en union de prière Nos paroisses ont maintenu le lien, même à distance M. & Mme Marc Les petits potins marcquois... PAGE 3 À LIRE EN PAGE 2 ... Merci ! Il était une foi... Écoutez Pierre ! Diocèse : 3 questions à notre évêque Paroles (dé)confinées P .5 P .6 P .4 SIGNELEMENTS

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Page 1: 00275-01-08-2020-07 - Chrétiens de Marcq-en-Baroeul · Madeleine Deruet, Jean-Louis Deplancke. Saint-Jean-XXIII Du 7 janvier au 28 mai BAPTÊMES Saint-Louis : Héloïse Trollé.

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N°82JUILLET 2020

LIEN ENTRE LES PAROISSES ET LES QUARTIERS DE MARCQ-EN-BARŒUL

http://marcqenbaroeul.paroisse.net

N° 124 ~ BIMESTRIEL - 1

CRÉD

IT PH

OTO

PAR LE PÈRE IVAN PAGNIEZ

HumanitéC’est une petite affiche que je découvre, en reprenant mes déplacements de «déconfiné», au carreau d’une fenêtre en bord de rue… Une petite affiche sur laquelle il est simple-ment inscrit, encadré par un joli dessin d’enfant, le mot «merci !»… Merci, ce mot peut paraître surpre-nant après toutes ces semaines de confinement vécues dans la crainte du virus et de toutes les fragilités qu’il a révélées… Il y a eu bien des souffrances pendant cette période, notam-ment celles et ceux qui se sont retrouvés seuls devant la mort, la maladie et leurs conséquences. Et il reste une certaine inquiétude devant les défis économique, écologique, scolaire et social à venir.

Juste un mot, mais quel mot justeMais «merci», quel mot juste pourtant, signe d’un émerveillement, d’une admiration devant tous ceux, pas toujours les plus reconnus, qui nous ont permis de vivre malgré les difficultés de la période. Tous ceux qui ont pris soin de nous, les soignants et aussi ceux qui ont facilité notre vie quotidienne. Ou simplement ceux qui ont accepté les contraintes d’un confinement pour que le virus ne se répande pas. Avec créativité, avec des capacités étonnantes d’inventer pour mieux être attentifs aux proches et aux voisins, avec parfois la découverte d’une vie en famille renouvelée ou d’autres manières d’établir des liens entre jeunes ou entre générations… De toute cette période, nous commençons à peine à savoir quels souvenirs marquants nous allons garder. Il est peut-être encore trop tôt pour le dire. Mais nous avons déjà des choses à nous raconter… C’est ce que voudrait faire ce numéro de Rencontre. Pour que le «merci» qui, pour les croyants, s’exprime de manière toute spéciale dans la messe, dans l’eucharistie, puisse continuer à se dire. Pour que ce «merci» nous humanise, nous relève, finalement nous donne d’accueillir pour nos vies, si nous le voulons, la joie de la résurrection de Jésus que nous avons fêtée à Pâques. Et que nous continuons de célébrer à chaque eucharistie…

Des e-messes pour rester en union de prière

Nos paroisses ont maintenu le lien, même à distance

M. & Mme MarcLes petits potins marcquois...

PAGE 3À LIRE EN PAGE 2

... Merci !

Il était une foi... Écoutez Pierre !

Diocèse : 3 questions à notre évêque

Paroles (dé)confinées

P.5 P.6P.4

SIGN

ELEM

ENTS

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~ PAROISSES DE MARCQ ~2 ~ JUILLET 2020

BONNE NOUVELLE ~ SAINT-JEAN XXIII

CARNET PAROISSIAL

Bonne Nouvelle

Du 22 mars au 24 mai 2020

BAPTÊME

Athénaïs Leplat.

DÉFUNTS

Gaëtan Senechal, Evelyne Robert, Francis Leonard, Nicole Oxombre, Claude Decobecq, Madeleine Grimbelle, Cosette Piet, Josyane Waro, André Beuvrel, Roland Drouvin, Nicole Caron, Andrée Desmons, Renée Basteri, Chantal Decroix, Marcel Veroone, Fernande (Appelee Nadine) Lowys, Jacques Vanwaelscappel, Luc Bernard, Colette Regent, Cybèle Six, Agnès Pollet, Micheline Henry, Régis Seingier, Micheline Lamblin, Olivier Podvin, Micheline Vanbiervervliet, Joseph Nerrand, Jackye Hooreman, Jacqueline Catry, Pierre Prevot, Elisabeth Deschamps, Emilienne Hennebelle, Gérard Bodaire, Jeremy Devender, Marie-Louise Delehouze, Jacques Jouveneau, Christine Pajot, Pere Guy Foutrein, Marc Wyndaele, Philippe Caron, Marie-José Carpentier, Charles Desgardins, Irène Coquet, Claude Vermelle, Lydia Delerue, Martine Chapey, Madeleine Deruet, Jean-Louis Deplancke.

Saint-Jean-XXIII

Du 7 janvier au 28 mai

BAPTÊMES

Saint-Louis : Héloïse Trollé.Saint-Paul : Arnould Blervaque.

DÉFUNTS

Notre-Dame des Victoires : Laurent Thune, Élodie Vanhoecke, Arlette Ghesquière Caudrelier, Sonia Windels Marecaux.Saint-Paul : Michel Mobouck, Françoise Degroote Masquelier, Jean Poupaert dit Jean-Pierre Panir, Colette Marché Westerlin, Pierre Lancien, Sébastien Baert, Raymonde Baert Ver Eecken, Charlotte Petit, Jean-Gabriel Begot, Jacqueline Balin Vantourhoudt, Albert Coudreuse, René Clément, Jean Dudermel.Saint-Louis : Chantal Guilmont Brasseur, Marie-Thérèse Poncet Fauquez.

Des e-messes pour rester en union de prière

Qui a dit que l’Église appartenait au passé et ne savait pas se mettre au goût du jour ?

Comment ne pas avoir été «bluffé» lorsque nous avons découvert notre archevêque ou notre curé de paroisse en

direct sur YouTube ou sur le net ?Alors que les offices religieux étaient interdits, bravo à nos prêtres et aux équipes techniques bénévoles qui ont réussi ce tour de force pour maintenir la flamme de nos messes dominicales et des offices de la semaine sainte, avec «les moyens du bord», mais souvent très sophistiqués.Durant le confinement, il a fallu s’adapter à cette grande privation pour un pratiquant, de participer à la messe à l’église, comme tous les dimanches. C’est ainsi qu’il a fallu admettre que son salon avec son canapé devenait en quelque sorte une annexe à part entière de la cathérale, Notre-Dame de la Treille, ou de l'église du Sacré-Cœur, que l’on ne regardait plus la messe du coin de l’œil comme on en avait peut-être l’habitude avant, et qu’ainsi, on y participait vraiment, en union avec les célébrants et tous les autres «paroissiens-téléspectateurs». Et pour y arriver, il a fallu aussi se détacher des alarmes de temps de cuisson à la cuisine ou des appels téléphoniques intempestifs.

Trois homélies, qui dit mieux ? Et puis, «câblés» sur la télé, en manque de messes, nous pouvions enchaîner, après la messe de la paroisse, sur la fin de la messe du jour du Seigneur sur France 2, et pourquoi pas, le soir sur la messe de KTO du diocèse de Paris ! Pour qui cherche vraiment à s’enrichir, trois homélies sur

les mêmes textes pouvaient nous donner un maximum d’éclairage ! Et puis, il y a eu aussi les offices du Vatican !Face à un tel choix, la décision pouvait créer quelques tensions conjugales inattendues. Mais tout s’est bien terminé !

UN PAROISSIEN

Il faudra que nous nous en souvenions

Des funérailles pendant le confinement. Peu nombreuses, d’autant plus fortes ?

Peu nombreuses, les cérémonies, peu fournies, les assistances, et quelques paroissiens fidèles sont partis sans cette «pompe»

(le mot signifie : «accompagnement»), qui fait que l’on se tient aux côtés de celui ou celle qui s’en va…Je me souviens de cette jeune femme de 31 ans, vaincue par une autre maladie que le covid-19, et dont la mère retransmettait la cérémonie en vidéo et en direct au fils aîné, bloqué en Afrique… Je me souviens de cette cérémonie de

lumière, autour de cet homme, engagé dans la lutte contre l’autisme, et dont le fils, malade, était venu avec la directrice de son centre et le président de l’association. Des images filmées en sont gardées pour expliquer, plus tard, dans le centre…Je me souviens de vous, Charlotte, Jean-Gabriel, René, Pierre… des quelques-uns qui vous entouraient, et de tous les autres dont la pensée nous rejoignait, et je pense aux autres qui sont partis seuls dans l’ano-nymat.

YVES CHAIMBAULT

HOMMAGE

À Dieu, père Michel Gadenne

Les paroissiens de Notre-Dame des Victoires et de Saint-Louis ont appris le décès de l’abbé Michel Gadenne, leur ancien curé, le 12 mai dernier. Il était resté très attaché à ces deux quartiers et quand l’un de nous prenait de ses nouvelles, il ne manquait pas de dire : «Surtout, dites mes amitiés à tout le monde !» Les catéchistes qui ont eu la chance de travailler avec lui ont appris beaucoup sur la façon de présenter un texte biblique aux enfants. Nous garderons de lui le souvenir d’un prêtre dynamique, malgré ses ennuis de santé.Que le Seigneur l’accueille dans sa Maison. À l’issue d’une célébration qui a eu lieu dans la plus stricte intimité familiale, le 16 mai, en l’église Saint-Martin de Templeuve-en-Pévèle, il a été inhumé dans le cimetière de la commune.

Nous ne manquerons pas de lui rendre hommage plus largement en retraçant son parcours dans un prochain numéro.

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~ PAROISSES DE MARCQ ~ JUILLET 2020 ~ 3M

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Les petits potins marcquois...

!BilletÉLOGE DE L’ENNUI Pourquoi l’homme moderne a-t-il si peur de s’ennuyer ? La perspective de l’ennui peut donner le vertige, générer une peur bleue du vide, car, en l’absence de choses à faire, nous sommes acculés à l’intériorité, ramenés à des questions exis-tentielles : c’est quoi ma vie ?… Ai-je de la valeur, si je ne fais rien, si je suis inutile, improductif ?Mais c’est un piège que de vouloir meubler absolument notre ennui… en comblant tout espace de silence… C’en est un particulièrement aujourd’hui, mais dans lequel nous tombions avant, hors du temps de crise. Par exemple, dans le train, au lieu de rester assis bien tranquillement à regarder les nuages et la nature, nous cherchions – et moi le premier ! – à rentabiliser chacune de nos précieuses minutes… Si seulement nous pouvions saisir le confinement forcé comme une occasion de redécouvrir les vertus de l’ennui, de le goûter au lieu de l’éviter, de le laisser faire son œuvre en nous ! Ce n’est pas très «tendance» de dire cela dans un monde trop souvent agité, mais je crois que cela pourrait nous rendre plus humains, car plus conscients de l’essentiel de notre humanité.Depuis le début du confinement, je suis très touché par le nombre de gens qui se téléphonent, qui reprennent contact… qui inventent mille manières de prendre soin de l’autre… Ma voisine que je rencontre rarement, par exemple, est venue me demander si j’allais bien ! Au cœur même de l’ennui, de ce temps qui peut nous sembler long, nous nous découvrons comme des êtres créés avant tout pour la relation, dépendant les uns des autres… Nous réalisons que notre dignité ne repose pas sur notre «faire» ou notre «avoir», mais sur notre «être avec».Mais pour ceux qui souffrent de solitude, d’isolement, l’ennui peut-être insupportable. Ceux qui n’ont personne à qui se relier sont extrêmement fragilisés. Et l’on touche ici le paradoxe de l’ennui : il peut tout aussi bien ouvrir des êtres à la contemplation de la vie qui se donne et se reçoit qu’en entraîner d’autres dans un immense désespoir. Je pense particulièrement aux malades à l’hôpital ou dans les Ehpad qui, en ces jours meurent seuls – voilà selon moi – le vrai drame de cette crise. Ils meurent tout nus, y compris de leurs relations. Je veux croire que Dieu n’est pas loin d’eux et que les mains de leurs soignants sont aussi celles de la divine tendresse.

RAPHAËL BUYSEQuelques extraits d’une interview parue dans La Vie (Les essentiels), le numéro du 22 avril

ORDINATION

Matthieu Declerck, bientôt prêtre

Notre évêque, le père Laurent Ulrich, appelle Matthieu Declerck comme prêtre, pour le service de l’annonce de l’Évangile aux femmes et aux hommes du diocèse de Lille. Matthieu exerce actuellement son ministère de diacre dans la paroisse de la Bonne Nouvelle à Marcq. Il sera ordonné prêtre le dimanche 30 août, à 15h30, avec deux autres jeunes, au cours d’une célébration en la cathédrale Notre-Dame de la Treille à Lille. Nous sommes invités à nous réjouir avec lui par notre présence à cette célébration et par notre prière.

" Pendant plusieurs semaines, La Voix du Nord a ouvert sa liste des «merci» : aux soignants, aux cour-siers, aux porteurs de repas, à ceux qui vident nos poubelles… chaque jour, une belle photo… pendant 52 jours. Une amie de madame Marc a collectionné tous les «merci» du journal. «Pourquoi fais-tu cela lui demande son mari ? — Je vais faire un beau dossier ; ce sera un souvenir posi-tif d’une période difficile.»

" Depuis le confinement, Monsieur Marc a des problèmes de vocabu-laire : le confinement, voilà un mot peu courant et son Larousse lui apprend que le verbe «confiner»

peut aussi s’employer à la forme pronominale «se confiner» ; alors, il a choisi : il préfère «se confiner» plutôt qu’«être confiné par»… Du coup, il se sent plus libre !

" Monsieur Marc a encore un autre problème : les médias ne cessent de lui demander de respecter «la distanciation sociale». Il se demande naïvement pourquoi on ne parle pas de «distance» tout simplement et le Larousse lui propose, en exemple, «la distance de la Terre à la Lune», alors pourquoi pas la distance d’un mètre ou 1,5 mètre entre M. et Mme Marc ? Et puis l’adjectif «social» le chagrine ; la «distanciation sociale» évoque,

pour lui, l’attitude de celui qui se croit supérieur. Mais M. Marc n’est ni linguiste ni académicien ; il est tout simplement un citoyen «lambda» à qui «le confinement» donne le temps de «gamberger» !

" Madame Marc habite à proximité d’une école. Confinement… la rue est calme, très calme, trop calme ! Mme Marc a attendu avec patience ou plutôt avec impatience que reviennent les bruits familiers : autos qui cherchent à se garer, cris des enfants, papotages des mamans… Non, tous ces bruits ne sont plus agaçants, mais très agréables !

Des scouts confinés… et engagés Avec l’espoir de se retrouver pour le camp d’été, durant le confinement, les Scouts unitaires de France (Suf) de Marcq ont gardé le lien et apporté leur aide.

«En tant que guides, nous avons vécu le confi-nement de manière à ne pas oublier notre

engagement scout ! Tout d’abord, nous sommes restées en lien : chaque équipe s’est retrouvée à travers des appels, via l’appli “Zoom”, pour parler du camp et de nos ressentis… Ensuite, nous avions des défis à réaliser – certaines diront que c’était pour ne pas s’ennuyer ;) !Plusieurs d’entre nous ont dormi sous la tente à domicile, mais très peu ont résisté à la tentation de retourner dans leur lit au

milieu de la nuit. D’autres ont fabriqué un coin prière pour le camp…Nous avons aussi appris à découvrir les “jaguars”, équipe libre qui va nous rejoindre pour le camp, à travers une vidéo dans laquelle chaque membre se présente !En tant que guides, nous avons suivi l’article 3 de la loi scoute : “La guide est faite pour servir et sauver son prochain” ; ainsi, nos couturières ont confectionné

des masques pour leur ville ou pour les hôpitaux ! Celles qui n’ont pas ce talent se sont engagées dans d’autre services comme envoyer des lettres à des personnes âgées dans les Ehpad avec l’association “Une lettre, un sourire”… Maintenant, on rêve de toutes se retrouver pour de vrai pour le camp ;)»

LAURE, GUIDE SUF (12-17ANS)

À LA 9E MARCQ

Faire partager son repas, quoi de plus simple !

Mobilisée depuis sa cuisine, une famille de Marcq, qui a participé à l’initiative «# Pour eux» en faveur des personnes sans-abri, nous raconte cette expérience enthousiasmante.

Au cours de cette période de confinement, de belles initia-tives de solidarité ont vu le jour dans l’agglomération lilloise.

Nous avons appris par les réseaux sociaux, l’existence du mouvement «# Pour eux» qui promeut une idée simple : des particu-liers cuisinent chez eux des repas pour des personnes sans domicile fixe, la livraison étant assurée par des coursiers à vélo.Nous avons tout de suite été séduits par la simplicité de la démarche, deux ou trois parts de plus de notre cuisine familiale, emballés avec les moyens du bord. Les enfants ont même voulu égayer les sacs repas avec des dessins, des petits mots, comme on l’avait vu sur les photos de la page Facebook. Et même, un soir, nous avons partagé nos crêpes !Quel bonheur de rencontrer le coursier avec son sourire et sa bienveillance, et

quelle admiration de le voir pédaler tout son dimanche pour faire le relais entre des confi-cuistots comme nous et des gens de la rue à Lille. Et quand le soir, nous avons vu sur Facebook la photo de la personne sans-abri qui tenait contre elle le sac avec le dessin d’Agathe et un grand sourire aux lèvres, nous avons réellement compris que notre petite contribution pouvait être source d’un grand réconfort. Faire une, deux, trois parts de plus, c’est peut-être un détail pour nous, mais pour eux, ça veut dire beaucoup !

Solidarité et… «clins Dieu»Quelle belle leçon de vie pour nos enfants aussi ! «On ne fait jamais de grandes choses, seulement des petites, avec un grand amour», disait mère Teresa. Car oui, c’est l’amour qui est au cœur de ce mouvement où chaque maillon a son rôle à jouer, où l’action de

chacun entretient une flamme vivante de joie, de solidarité. À nous maintenant de faire en sorte que ce mouvement se perpé-tue au-delà du confinement.Alors que cette période inédite nous a fait nous replier sur nous-mêmes, nous avons trouvé là l’opportunité de lui donner un sens, même au travers d’une action très modeste, mais tournée vers d’autres, moins chanceux. De voir aussi la présence de l’amour du Christ dans les autres acteurs de cette action, dans la générosité des confi-cuistots, dans le courage des livreurs.Comme autant de «clins Dieu» (clins d’œil) qui disent sa présence dans les petites choses de la vie. Alors tous, en selle, aux fourneaux, dans chacun de nos actes, nous pouvons être des témoins rayonnants du Christ ressuscité !ANNE, PIERRE-EMMANUEL, CHARLES, LOUISE

ET AGATHE LE GALL

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4 ~ JUILLET 2020 ~ IL ÉTAIT UNE FOI ~

«La vie avec Jésus, c’était incroyable !»

Avec ses autres amis, nous avons parcouru le pays, il parlait de son Père, les foules l’écoutaient. Un jour où nous étions bredouilles, il nous a fait jeter les filets pour pêcher et nous avons pris tant de poissons que les filets se déchiraient, et moi j’en étais même effrayé, alors il m’a dit : «Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras» ; j’ai compris ces paroles plus tard.

Écoutez Pierre !Zoé est avec son grand-père, il l’a emmenée pêcher en mer. En se mettant dans la peau du personnage, il lui raconte l’histoire d’un pêcheur, disciple de Jésus, l’apôtre Pierre qui, avant de rencontrer le Christ, portait le nom de Simon…

«Il m’a demandé trois fois : “Pierre, m’aimes-tu ?”» Trois jours après la mort de Jésus sur la croix, Marie-Madeleine nous dit que son tombeau est vide ! J’y cours avec Jean pour vérifier… il est ressuscité ! Nous l’avons revu, il a pris des repas avec nous, et il m’a demandé trois fois, à moi qui l’avais renié trois fois : «Pierre, m’aimes-tu ?» Et moi : «Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime !» Il m’a pardonné et à nouveau demandé de conduire son peuple pour témoigner au monde entier que Dieu nous aime. Il me fait confiance, moi qui me suis montré si peu digne de lui. Aujourd’hui, la peur a disparu de mon cœur, je ressens une force et une joie incroyable, même pour parler à des milliers de personnes, comme à Jérusalem à la Pentecôte. Rien n’est devenu plus important pour moi que de le faire connaître et pas seulement aux gens de mon pays !

«Tu vois, Zoé, conclut son grand-père, les bâtiments religieux peuvent

s’écrouler, subir un incendie comme celui de Notre-Dame de Paris mais,

pour Jésus, le plus important, ce sont les pierres vivantes de son Église que

nous sommes. Il assure qu’aucune force ne pourrait avoir raison des liens

qui nous unissent grâce au ciment de l’amour de Dieu.»

PAGES RÉDIGÉES PAR L’OTPP : VÉRONIQUE DROULEZ,

CÉCILE LEURENT ET LE PÈRE MICHEL CASTRO.

DESSINS : NICOLAS HAVERLAND.

«Et puis, Jésus nous a annoncé qu’il allait mourir…»

Jésus a fait beaucoup d’autres miracles, je ne peux pas vous les raconter tous, mais il faut que je vous parle de la Pâque qui a changé notre vie. Jésus nous avait dit qu’il allait être condamné à mort et qu’il ressusciterait trois jours après. On se croyait capables de le suivre jusqu’au bout. Mais quand il a été arrêté dans la nuit, emmené comme un malfaiteur, j’ai eu peur. À ceux qui m’interrogeaient, j’ai dit que je ne le connaissais pas. Aussitôt, j’ai eu honte de ma lâcheté et j’ai pleuré.

«J’ai tout quitté pour le suivre»

Je m’appelais Simon, j’étais pêcheur sur la mer de Galilée. Un jour, mon frère André et Jean, un autre pêcheur, m’ont fait rencontrer Jésus ; ils disaient qu’il était le Messie, c’est-à-dire le Sauveur promis par Dieu depuis des siècles ! Jésus m’a dit : «Tu es Simon, fils de Jonas, tu t’appelleras Cephas», ce qui veut dire «Pierre»… Et je l’ai suivi…

«Tu es Pierre et, sur cette pierre, je bâtirai mon Église"; et la puissance de la mort ne l’emportera pas sur elle.» Évangile selon saint Mathieu (chap. 16, verset 18)

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JUILLET 2020 ~ 5~ DESSINE-MOI UN DIOCÈSE ~

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QUATRE QUESTIONS À MGR LAURENT ULRICH

«Vous montrez la voie du don, de la générosité»

Pendant le confinement, dans nos villes et nos villages, ils ont continué à travailler : pour le soin, la propreté de nos villes, la distribution du courrier ou autres services de proximité, les services publics, et aussi les commerçants, les livreurs, les caissières… Que souhaitez-vous leur dire ?

Mgr Laurent Ulrich. À tous, j’aimerais dire : ce que vous faites, ce que vous vivez avec conviction et grand engagement per-sonnel, ce n’est pas simplement nécessaire pour la survie de notre société, c’est une marque de l’amour fraternel qui fait le vrai lien social. Vous n’êtes pas utile parce que vous remplissez une tâche nécessaire, mais vous mettez du cœur, du lien, de la joie, vous aidez à construire une vie sociale plus riche de sens. Les «bravos» de 20 heures, ce n’est pas qu’un remerciement et un encouragement, c’est une gratitude parce que vous montrez la voie du don, de la générosité – même si vous êtes rémunérés pour votre travail, ce qui est normal.

Qu’avez-vous entendu comme action, collective ou individuelle, comme geste de fraternité, pour aider à créer de nouveaux liens de proximité ?

Dans une résidence, j’ai su que, chaque fin de matinée, chaque résident ouvre la fenêtre qui donne sur la cour intérieure et salue ses voisins, échange des nouvelles, demande ou propose un service, offre un morceau de musique… confinés, oui, mais fraternels ! Je connais aussi un homme qui ne peut pas exercer sa profession actuellement et qui s’est présenté comme bran-cardier dans un hôpital : le geste est concret !

Certains ont été plus durement frappés, ce sont souvent les oubliés de notre société. Au niveau collectif, quel engagement l’Église attend-elle pour demain ?

Le président de la République a cité cette phrase de la Décla-ration des droits de l’homme et du citoyen : «Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.» Dans la doctrine sociale de l’Église, on parle plutôt du «bien commun» qui concerne toutes les parties de la société, et développe les projets qui bâtiront un avenir juste pour tous. Et c’est un effort permanent à engager.

Un mot pour encourager les chrétiens ?Soyons lucides sur ce qui manque de confiance et de profondeur à notre vie «d’avant» ; soyons courageux pour mettre en œuvre d’autres façons de vivre ensemble, en vue d’une société plus fraternelle. Notre espérance et notre persévérance viennent du Christ vivant.

PROPOS RECUEILLIS PAR TIPHAINE DE LACHAISE

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Restons éveillés et émerveillés Le temps de confinement, si déstabilisant et difficile à vivre pour beaucoup, nous a peut-être réappris à nous émerveiller et à vivre avec toute la fécondité de nos sens.

Lors de nos courts dépla-cements autorisés pen-dant le confinement, que c’était bon de poser

les yeux sur cette explosion de vie ! Ces fleurs que l’on connaît pourtant si bien, ou que l’on croit connaître… Tiens, c’est vrai que j’ai entendu dire que tout se mange de la pâquerette, le pissenlit et la primevère… Et si je prenais le temps d’associer au plaisir des yeux, le plaisir de la cueillette de ces jeunes feuilles et fleurs riches en vitamines et minéraux, que je vais pouvoir ajouter à ma salade ? Mes yeux et mon palais rendent grâce pour cette nature généreuse, qu’il nous faut réapprivoiser sans crainte. Elle a tant à nous offrir ! Et ce silence, ce calme étrange, presque mystérieux, sans activité humaine, nous a révélé, comme les traits de peinture dans un tableau, les mélodies joyeuses des mé-sanges, moineaux, rouges-gorges, pinsons des jardins, tourterelles, sansonnets mâles, s’égosillant pour marquer leur territoire et séduire la femelle ! Le monde dominant des humains s’est soudain tu pour laisser un peu de place au fragile monde sauvage en péril.

Oui, ce confinement nous aura bouleversés, poussés à des chan-gements d’attitude, de regard, de prise de conscience, d’atten-tion et d’enracinement. Un autre temps s’offre à nous : l’été qui est là. Creusons nos connaissances, laissons-nous convertir dans nos habitudes…

# Me recentrer sur cet «ici et maintenant», là où la vie m’a planté, dans ce petit jardin intérieur à moi-même.

# Renouer avec un peu de paix intérieure.

# Ré-habiter ce que je suis, par tous mes sens, ré-habi-ter Dame nature qui s’offre à nous et ceux qui s’offrent à mes yeux gratuitement chaque jour, que je passe souvent sans voir.

# Réapprendre mes sens  : voir, sentir, écouter, goû-ter, toucher. Réapprendre à mieux connaître et mieux vivre en ce corps, avec ce qui m’est le plus proche et ceux qui me sont les plus proches.

# Rendre grâce pour ce ciel incroyablement bleu et apai-sant, que l’on finit là encore par ne plus voir, ni sentir !

# Réapprendre à vivre ici et non pas ailleurs, me réjouir en Celui qui est à l’origine de toute création.

«Laudato si’, mi’ Signore» («Loué sois-tu, mon Seigneur»), chantait saint François d’Assise. Tels sont les premiers mots de la lettre Laudato si’ que le pape Fran-çois a écrite en 2015, sur la sauve-garde de la Création, notre «maison commune». «Quand nous prenons conscience du reflet de Dieu qui se trouve dans tout ce qui existe, le cœur expérimente le désir d’adorer le Seigneur pour toutes ses créatures.» Bel été à vous !

BRIGITTE FREYSSANIMATRICE EN PASTORALE

POUR LE TOURISME ET LES LOISIRS

«Vous aurez beau regarder,

vous ne verrez pas.»Évangile selon saint Matthieu

(chapitre 13, verset 14)

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~ MARCQ ~ GRAND ANGLE ~ 6 ~ JUILLET 2020

STÉPHANIE, KINÉSITHÉRAPEUTE

La goutte d’eau

Kinésithérapeute libérale, j’ai dû rapidement fermer mon cabinet dès le début du confinement afin de préserver au mieux la santé de mes patients. Il m’a été demandé de ne garder que ceux dont les soins étaient vitaux et urgents à domicile. Mon activité professionnelle était, de ce fait, quasiment à l’arrêt. Que faire lorsque l’on est témoin d’une catastrophe sanitaire, que l’on est soignant et que l’on n’est pas réellement sur le front ? Pas d’appels de la réserve sanitaire, ni d’autres réseaux d’urgence… et puis j’ai répondu à la demande d’une clinique qui cherchait des kinésithérapeutes bénévoles pour prendre en soins les soignants lors de leur pause de midi. Quelle joie ! C’est si important de pouvoir prendre soin de ceux qui sont en première ligne ! J’ai pu à plusieurs reprises aller soulager les douleurs et les tensions physiques d’un personnel médical fatigué et varié : de l’aide-soignante au chef de service, en passant par l’hôtesse d’accueil. Ce fut une vraie petite bulle de bien-être donnée dans un quotidien sous tensions, ainsi qu’un temps d’écoute et de repos. Ils ressortaient de la salle de soins soulagés et redynamisés, prêts à reprendre du service avec entrain ! Je suis heureuse d’avoir pu contri-buer à la solidarité entre soignants, même si cela ne fut qu’à une toute petite échelle. Comme le disait mère Teresa : «Nous réalisons que ce que nous accomplissons n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan, mais si cette goutte n’existait pas dans l’océan, elle manquerait.»

STÉPHANIE

Derrière la porte…L’équipement du soignant face au COVID-19, au CHU de Lille ? En plus des charlottes, des masques, des lunettes, des gants et des tabliers, un besoin énorme, dix mille surblouses par jour ! L’hôpital a dû lancer son propre atelier de fabrication, il a aussi fait appel à des bénévoles. Parmi eux (elles, surtout), il y avait Rosa, à qui nous avons demandé de témoigner…

«Depuis trois semaines, je me suis déconfinée. J’ai fermé ma porte, pour en ouvrir une

autre. La porte que j’ai fermée, enfin, est celle qui m’isolait du mouvement, de la vie sociale, des autres, des rires, des services rendus, de la magie du partage, de la vie. Sortir de l’isolement, respirer à pleins poumons l’air pur, démuni de la pollution habituelle. Aussitôt, un grand sourire, une joie m’envahissent. Reprendre le volant sur ces routes allégées, elles respirent, elles aussi. Et que dire de ce terre-plein de colza jaune d’or séparant les deux voies d’autoroute ? Du jamais vu. Me voilà arri-vée, j’ouvre cette autre porte comme tant d’autres femmes avant moi. Je pénètre dans ce lieu inhabituel, inconnu de moi, il a été transformé en un temps record en usine de couture.La porte se referme. Nous sommes six femmes pas plus exceptionnelles sans doute que tant d’autres. Peu se connaissent, d’âges, de milieux et d’origines différents. Nous voilà réunies pour une aventure humaine inédite. Nous voilà ensemble convaincues que notre minuscule partici-

pation sauvera des vies. Qu’est-ce qui m’a motivée à rejoindre ces dames ? Jeunes et moins jeunes, mère, grand-mère, employée, infirmière, médecin, couturière, ménagère. Ici, les fonctions n’existent plus. Seuls le courage, l’enthousiasme, l’envie d’aider, de sauver, de donner comptent.

Savoir-faire, souffles et joiesJe ressens que je suis juste là pour cela. Apporter mon temps, mon énergie, mes compétences, mon expérience à ce groupe. Chacune sa tâche, comme des fourmis en

plein travail nous cumulons nos savoir-faire, nos souffles, nos joies, pour réaliser des surblouses nécessaires au personnel soignant. Derrière cette porte, chacune se persuade de son importance dans ce mouvement collectif de solidarité. Ce mouvement qui grandit au rythme des jours et des semaines. Tel un cyclone, chaque jour, il se charge d’une nouvelle énergie de plus en plus puissante. Ce groupe est vivant, lui-même en mouvement. À chaque fois, des femmes différentes, dans la même pièce, derrière la même porte, s’affairent comme des abeilles à fabriquer du stock de ces protections précieuses qui sauveront des vies. Ces protections sont pourtant éphémères, leur durée de vie n’est peut-être que de quinze minutes. Qu’est-ce qui m’anime, moi aussi à me lever pour m’y rendre ?Je le sais, je ne peux vivre sans être au service des autres, connus ou inconnus. Ma vie a toujours été orientée, dirigée vers le service. L’élan du cœur dirigé vers l’aide à mes semblables. Confinée, je me flétris. Ici derrière cette porte du CHU de Lille, je revis.»

ROSA BAPTISTA, 25 AVRIL 2020

Dites-le avec des fleurs !

C’est Véronique, débutante, qui passe des journées entières à préparer du travail pour ses élèves de classes maternelles et qui le fait valider par sa tante, enseignante confirmée et retraitée. C’est madame C qui a le souci de stimuler la créativité de ses élèves de CE2 et aussi de mettre la maman et même la mamie «dans le coup». Voici une composition florale à six mains !

Paroles... (dé)confinées

REVISITONS NOS CLASSIQUES

LA PARABOLE DU «RIZ QUI SE SAUVE» DANS LUCKY LUKE

Rappelons l’histoire... Le fort du Far West où vit Lucky Luke est assiégé. Les occupants risquent de manquer de nourriture. Lucky Luke inter-roge le blanchisseur chinois pour lui demander comment il compte faire. L’autre répond qu’il est tranquille : «J’ai mon riz. Avec ça, je peux tenir un mois. Deux mois en me rationnant un peu. Trois mois en me rationnant beaucoup.» À ce moment-là, une fumée s’élève de la blanchisserie où vit le chinois. Lucky Luke : «Qu’est-ce que c’est ?» Le chinois : «Juste ciel ! Mon riz qui se sauve !» Et il part en courant.Que comprendre ? Voilà une personne qui était sûre d’elle, prévoyante, courageuse, armée pour tout supporter, croyait-elle. Et voilà qu’un imprévu, une catas-trophe, bouleverse tous ses plans et la rend aussi (ou plus) dépendante que n’importe qui. N’est-ce pas le cours ordinaire des choses ? Le mauvais sort, diront certains ? Quelle attitude prendre ? D’abord courir pour sauver ce qui peut l’être, bien sûr. Et après ? Faire comme tout le monde, supporter sans se mettre un peu égoïstement à part (il n’avait manifestement pas prévu de parta-ger son riz…), faire confiance.Nous, chrétiens, savons que nous ne pouvons pas compter (seulement) sur nos propres forces ; mais nous savons aussi que le Seigneur nous aime. Dieu, ce n’est pas le 7e de cavalerie, c’est plus et c’est mieux. Il ne nous invite pas au repli sur nous-mêmes, mais à l’ouverture aux autres. Nous sommes tous les aimés de Dieu.

Y.C.

À la porte, dehors… satané virus !

Oui, dehors, satané virus… Ferme la porte et va-t’en avec toutes les horribles choses que tu nous as apportées ! Mais laisse-nous tout ce que tu nous as permis de redécouvrir, nous qui passions à côté de tant de merveilles, sans plus les voir ! Oui, laisse-nous apprécier le calme des rues… les fleurs et les feuilles qui gran-dissent à vue d’œil, de jour en jour, en nous émerveillant devant le printemps, puis l’été qui éclatent ! Laisse-nous le concert merveilleux que nous donnent les oiseaux, dans le silence de la levée du jour, le calme de la journée ou la paix du soir. Oui, laisse-nous le souci des autres, la redécouverte d’amis, de voisins que nous ne prenions plus le temps d’apprécier. Laisse-nous apprécier ces sourires cachés par le masque, mais qui s’expriment avec tant de gestes d’amour et de délicatesses par le personnel soignant… et tant d’autres !Le Christ n’a pas eu besoin d’autorisation de sortie du tombeau pour retrouver ses disciples, qui s’étaient enfermés confinés au Cénacle, et leur transmettre son merveilleux message d’amour ! Encore merci pour ce rappel de tant de belles choses qui nous aident à vivre d’espoir… Mais n’oublie surtout pas, satané virus, de fermer définitivement et rapidement la porte en partant.

PAUL DELATTRE

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~ MARCQ ~ GRAND ANGLE ~ JUILLET 2020 ~ 7

MARIE-JEANNE, 26 ANS

Tout simplement sans travail…

Mon confinement s’annonçait mal, très mal  : je me suis rapidement retrouvée sans travail. Pas en télé-travail, pas en chômage partiel, non : tout simplement sans travail. Comme 3,7 millions de salariés français, je ne suis pas en CDI. Mon CDD de trois mois s’est fini comme prévu fin mars. Et après, plus rien. L’entreprise pour laquelle je travaillais a réduit la voilure à cause de l’épidémie de coronavirus, et forcément, elle n’a pas prolongé mon contrat. C’était compliqué de trouver du travail ailleurs en plein confinement. J’ai donc posé mon pion sur la case chômage «jusqu’à nouvel ordre», comme répé-tait en boucle le gouvernement à la télé, sans savoir quand le nouvel ordre arriverait et à quoi il ressemblerait. Évidemment, c’était stressant, je dormais très mal, j’étais angoissée. D’un autre côté, j’ai pu faire un million de choses que je ne prends jamais le temps de faire d’habitude : ranger mon appartement de fond en comble, faire des albums photo, planter des fleurs sur mon balcon… Au début, ça fait du bien de souffler, mais rapidement, j’ai eu la sensation de vivre dans une bulle, coupée du monde. Mi-avril, j’ai donc décidé de mettre à profit mon temps libre pour essayer de me rendre utile. J’ai passé le reste du confinement à coudre des surblouses pour les soignants du CHU de Lille et à donner un coup de main à une maraîchère pour cueillir des endives et planter des fraises. Le confine-ment nous a tous obligés à fermer nos portes ; il m’aura quand même permis de m’ouvrir un peu plus sur le monde qui m’entoure. Ouf, le 11 mai, je viens d’être reprise en télétravail.

Comme une sardine dans la boîte ?

Non sans humour, Sabine Desmarquest nous raconte son quotidien de confinée, au fil des jours et de ses humeurs. Des réflexions à méditer, assurément !

Que m’évoque le mot confine-ment ? Désolée, mais l’image d’une boîte de sardines s’affiche sur mon écran mental ! Bon,

contrairement à ce pauvre poisson, je bouge encore dans ma «boîte»… Plus sérieusement, au départ, c’est une vie déroutante, une soli-tude imposée bien différente de celle vécue en alternance avec les rencontres et qui les enrichit. Au début, il y a eu aussi le besoin frénétique d’être informée, rassurée, de comprendre, ce «gavage» d’informations me laissait KO. Stop ! Prendre de la distance….Au fil des jours, les choses se sont ordon-nées, des rendez-vous journaliers, colonne vertébrale pour ne pas tomber dans mon penchant, la paresse. Le matin, temps béni de la lecture du psaume dont un mot, une phrase nourrit la journée. Mon lieu de vie – et pour cause –

a pris de l’importance, désir de le rendre beau, propre, de cuisiner : je le redécouvre ! C’est aussi le moment de jardiner, le soleil généreux ces derniers temps m’y invite : mettre des fleurs dans la plate-bande de ma cour, dans les bacs. «Si la distance se creuse à certaines heures de la vie… elle n’empêche pas la communion et la fraternité», écrit Raphaël Buyse, de façon prophétique, dans son livre Autrement, Dieu. Des appels téléphoniques, des mails reçus, donnés, tous ces signes qui continuent le tissage des liens fraternels. Le soir, dans la relecture, rendre grâce au Seigneur, pour ce qui a été bon de vivre ce jour dans les petites et grandes choses.

Vivre l’instant présentLe temps de mise à l’écart remet au goût du jour des verbes oubliés : vivre l’instant présent, le goûter, se taire, écouter, contem-

pler, découvrir le beau qui nous entoure. Nous nous découvrons fragiles, mais aussi capables de générosité, de créativité, du sens du bien commun et, malheureuse-ment, à l’inverse, capable de mesquineries, de rejet de l’autre.Ce qui me manque : les rencontres de la communauté paroissiale, ces rendez-vous du dimanche et du mercredi, mais comme le dit sainte Thérèse de Lisieux : «Quand on peut avoir les sacrements, c’est bien, quand on ne peut pas avoir les sacrements, c’est bien aussi.» Le manque crée le désir.En définitive, ce temps m’a appris à cher-cher les ressources en moi pour vivre en harmonie avec Dieu, avec les autres et avec moi-même. Je crois qu’il a été en cela un bon temps.Je reprendrais bien un peu de sardine !

L’heure du conte

Et voilà, le mardi 17 mars, tout s’est arrêté : plus d’activités extérieures, finis les contacts réguliers avec nos petits-enfants ! En raison de notre âge, nous sommes devenues des personnes «à risques» !…

Au début du confinement, l’attente paraissait raisonnable. Dans quinze jours, la vie recommencera, c’est une histoire de patience… Hélas, notre espoir a été de courte durée, et nous avons commencé à ressentir l’absence de nos êtres chers. Une question alors s’est imposée : comment maintenir le lien unique que nous avions avec nos petits-enfants et partager avec eux un instant privilégié ?Une idée a surgi : ils aiment tant qu’on leur lise des histoires ! C’est alors que la magie des ondes et des technologies modernes a opéré ! Une liaison télé-phonique en FaceTime, une perche à selfie, une tablette chez les «petits» et le tour est joué, «l’heure du conte» a pu débuter !Il a fallu tout de suite gérer un carnet de rendez-vous pour faire face à une forte demande, avec le souci d’un bon équilibre entre ceux du nord et ceux du sud. Mais, le plus difficile, c’est que la fratrie se mette d’accord sur le choix du livre. C’est peut-être parfois ce qui prend le plus de temps ! Les pages de Babar, de Martine, de Blanche-Neige ou Cendrillon… défilent sur l’écran de

la tablette ; commentaires et questions fusent, la distance est effacée !Un vrai moment de bonheur retrouvé. Grâce à ces échanges, devenus des rendez-vous réguliers et programmés, on a essayé d’attendre plus sereinement le «D-day», signal d’un retour à une vie plus normale, dans laquelle câlins et bisous feront leur rentrée !

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8 ~ JUILLET 2020 ~ PAROISSES DE MARCQ ~

Rédigé par votre équipe locale : Rédaction – Administration 22, rue Galliéni – 59700 Marcq-en-Barœul – tél. 03 20 72 20 67 – OTPP : rédacteur en chef, Bruno Roche, diacre – Edité par Bayard Service : Parc d’activité du Moulin, Allée Hélène Boucher BP 60090 - 59874 Wambrechies Cedex

– tél. 03 20 13 36 60 – fax 03 20 13 36 89 – www.bayard-service.com – Directeur de la publication : Pascal Ruffenach – Secrétaire de rédaction : Eric Sitarz – Contact publicité : tél. 03 20 13 36 70 – Imprimerie : Indicateur Hazebrouck (59) – Textes et photos : droits réservés - Commission paritaire : 54995 – Dépôt légal : 3e trimestre 2020

Mais le printemps ne savait pas...C’était en mars 2020...Les rues étaient vides, les magasins fermés, les gens ne pouvaient plus sortir. Mais le printemps ne savait pas et les fleurs ont commencé à fleurir, le soleil brillait, les oiseaux chantaient, le ciel était bleu…

C’était en mars 2020...Les jeunes étudiaient en ligne, les gens ne pouvaient plus faire de shopping ni aller chez le coiffeur. Bientôt, il n’y aurait plus de place dans les hôpitaux et les gens tombaient malades. Mais le printemps ne savait pas, il était temps d’aller au jardin, l’herbe verdissait…

C’était en mars 2020...Les gens ont été mis en confinement pour protéger les grands-parents, familles et enfants. Plus de réunions ni de repas de fête en famille. La peur est devenue réelle et les jours se ressemblaient. Mais le printemps ne savait pas, les feuilles, les pommiers, les cerisiers et tous les autres arbres ont fleuri…

C’était en mars 2020...Les gens ont commencé à lire, à jouer en famille, ils ont appris une nouvelle langue. Ils chantaient sur le balcon en invitant les voisins à faire de même. Ils ont appris à être solidaires, ils se sont concentrés sur d’autres valeurs. Les gens ont réalisé l’importance de la santé, mais aussi la souf-france de ce monde qui s’était arrêté, de l’économie qui a dégringolé. Mais le prin-temps ne savait pas, les fleurs ont laissé leur place aux fruits, les oiseaux ont bâti leur nid, les hirondelles sont arrivées…

... Puis le jour de la libération est arrivé

Les gens l’ont appris par la télé, le virus avait perdu. Les gens sont descendus dans la rue ; ils chantaient, pleuraient, embrassaient leurs proches sans masques ni gants… Et c’est alors que l’été est arrivé… Mais le printemps avait appris aux gens le pouvoir de la vie.

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