· Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie,...

33
N° 572 Mai 2017 REVUE MENSUELLE (10 numéros) fondée en 1959 par L’ASSOCIATION NATIONALE DE LA PRESSE MUTUALISTE 255, rue de Vaugirard – 75719 PARIS CEDEX 15 – Tél. : 01 40 43 36 81 Abonnement : Le numéro .............................................. 68,00 10 numéros par an (pour 1 abonnement) ..... 680,00 Vente et abonnement à nos bureaux. Directeur de la publication : Gérard Quittard Secrétariat de l’ANPM : Carole Corbion, 01 40 43 36 81 Christine Jorez, 01 40 43 61 27 Coordination éditoriale : Laurence Hamon Rédactrice en chef : Sylvie Irissou Contact technique : Saliha Benséghier, 01 44 49 61 00 Ont collaboré à ce numéro : Catherine Chausseray, Isabelle Coston, Delphine Delarue, Benoît Saint-Sever, Léa Vandeputte, Aliisa Waltari Réalisé par la CIEM 67, rue Blomet 75015 Paris Numéro de CPPAP : 0518 G 83108 Numéro ISSN : 0015 – 9670 Dépôt légal :

Transcript of  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie,...

Page 1:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

N° 572Mai 2017

REVUE MENSUELLE (10 numéros) fondée en 1959 par

L’ASSOCIATION NATIONALE DE LA PRESSE MUTUALISTE

255, rue de Vaugirard – 75719 PARIS CEDEX 15 – Tél. : 01 40 43 36 81

Abonnement : Le numéro ................................................................................................... 68,00 €

10 numéros par an (pour 1 abonnement) ........................... 680,00 €

Vente et abonnement à nos bureaux.

Directeur de la publication : Gérard QuittardSecrétariat de l’ANPM : Carole Corbion, 01 40 43 36 81

Christine Jorez, 01 40 43 61 27

Coordination éditoriale : Laurence HamonRédactrice en chef : Sylvie IrissouContact technique : Saliha Benséghier, 01 44 49 61 00

Ont collaboré à ce numéro : Catherine Chausseray, Isabelle Coston, Delphine Delarue, Benoît Saint-Sever, Léa Vandeputte, Aliisa Waltari

Les droits d’utilisation des visuels fournis par la Ciem pour illustrer les articles de ce numéro sont strictement limités dans le cadre de France Mutualité (article + photographie). Tout autre usage est interdit.

Réalisé par la CIEM67, rue Blomet

75015 Paris

Numéro de CPPAP : 0518 G 83108

Numéro ISSN : 0015 – 9670

Dépôt légal : mai 2017

Page 2:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

SOMMAIRE

PRESSE

Les 50 derniers articles ou dossiers de « France Mutualité » ................................................ 3

SYSTÈME DE SOINS

Dossier médical : comment y avoir accès ? (Catherine Chausseray)............................ 5Brèves ............................................................................................................................................................................................. 7

MÉDECINE

Arthrose : des traitements « naturels » pour soulager les douleurs (Isabelle Coston) ...................................................................................... 10

SANTÉ

Brèves .......................................................................................................................................................................................... 13

PRÉVENTION

E171 : l’additif alimentaire qui interroge (Aliisa Waltari)............................................................ 16Comment se protéger des moustiques ? (Léa Vandeputte).................................................. 19

FORME – BIEN-ÊTRE – PSYCHO

Alzheimer : les bienfaits de la prise en charge à domicile (Delphine Delarue).............................................................................................................................. 23

VIE PRATIQUE – FAMILLE

Baignade : prévenir les risques de noyade chez l’enfant (Benoît Saint-Sever)................................................................................................................... 26

Mai 2017 – N° 572 – 2

Les articles de ce numéro peuvent être repris dans le cadre des 50 % de la surface imprimée des revues mutualistes obligatoirement consacrés à l’information générale.

Page 3:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

PRESSE

Les 50 derniers articles ou dossiers de « France Mutualité »

Afin de vous aider dans l’élaboration du sommaire de votre revue, « France Mutualité » publie chaque mois la liste de ses cinquante derniers articles ou dossiers, brèves comprises. Vous pouvez télécharger ces articles sur Mutweb, l’Extranet fédéral : à partir de l’onglet « Réseaux », « Presse mutualiste » et « Collection “France Mutualité” ».

Titre Rubrique Nombre de signes

Numéro 571 – Avril 2017Directives anticipées de fin de vie : que dit la loi ? Système de soins 6 461

Brèves et filets (6) Système de soins 5 679Le financement participatif, comment ça marche ? Économie Sociale 6 063

Quand le mal-logement rend malade Médecine 8 610

Enurésie : en finir avec le « pipi au lit » Médecine 5 574

Brèves et filets (5) Santé 5 609

Hypertension : deux outils connectés pour favoriser l’observance

Prévention 5 355

Les bienfaits de la sieste Forme – Bien-être – Psycho

5 179

Numéro 570 – Mars 2017Santé : cinq candidats à l’élection présidentielle ont passé leur grand oral

Système de soins 13 673

Sophia : un accompagnement gratuit pour diabétiques et asthmatiques

Système de soins 5 429

Brèves et filets (6) Système de soins 5 637Maladie de Parkinson : déceler les tout premiers symptômes

Médecine 4 246

Tendinite : comment la prévenir Prévention 4 348

La « détox », c’est tendance Forme – Bien-être – Psycho

3 812

Comment accompagner la croissance de mon enfant ?

Forme – Bien-être – Psycho

4 561

Brèves et filets (5) Santé 5 632

Emploi : quels droits pour une femme enceinte ?

Vie pratique / Droits

4 693

Numéro 569 – Février 2017Infirmières : quelles sont leurs missions ? Système de soins 6 525

Brèves et filets (6) Système de soins 5 323Stérilisation volontaire : le choix de la contraception définitive

Médecine 6 068

Mai 2017 – N° 572 – 3

Page 4:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

Orthodontie fonctionnelle : rééduquer la langue pour prévenir les déformations

Prévention 6 156

Travail de nuit et travail posté : quelles conséquences sur la santé ?

Prévention 6 998

La cellulite : juste une question d’esthétique ? Forme – Bien-être – Psycho

4 915

Brèves et filets (5) Santé 5 627

Comment donner son corps à la science ? Vie pratique / Droits

3 652

Numéro 568 – Janvier 2017Système de soins : ce qui changepour le patient en 2017

Système de soins 5 667

Don d’organes : ce qui a changé au 1er janvier 2017 Système de soins 4 858

Brèves et filets (6) Système de soins 5 813Accident ischémique transitoire :reconnaître l’urgence

Médecine 6 745

Grossesse et alcool :des risques bien réels

Prévention 5 742

Ecrans : comment protégerles jeunes enfants

Forme – Bien-être – Psycho

7 099

Brèves et filets (5) Santé 5 177

Le portage salarial :une forme d’emploi atypique

Vie pratique / Emploi

4 223

Numéro 567 – Décembre 2016PlacedelaSante.fr : mettre la santé au cœur des débats électoraux

Système de soins 4 575

L’Université des patients : reconnaître l’expertise des malades pour améliorer les soins

Système de soins 6 799

Brèves et filets (6) Système de soins 5 259Automédication : les règles à respecter Médecine 4 600

Des médecins engagés contre les perturbateurs endocriniens

Prévention 6 046

Travailler devant un écran n’est pas sans risque Prévention 7 144

Cinq remèdes maison qui ont fait leurs preuves Forme – Bien-être 5 739

Brèves et filets (5) Santé 5 397Maladies chroniques à l’école : quels aménagements ?

Vie pratique / Education

5 899

Numéro 566 – Novembre 2016Médicaments : acheter sur Internet en toute sécurité Système de soins 3 980

Brèves et filets (6) Système de soins 5 344Réveiller la mémoire par les odeurs Médecine 3 696

Cinétose : un mal bénin mais très désagréable Prévention 4 065

Quand les cheveux se font vieux Forme – Bien-être 4 118

Mon enfant fait des cauchemars Forme – Bien-être 4 544

Brèves et filets (5) Santé 5 722Circuler à vélo : les règles à connaître Vie pratique /

Droits4 852

Mai 2017 – N° 572 – 4

Page 5:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

2 visuels : 01_DossierMedical

SYSTÈME DE SOINSCalibrageTexte principal : 3 736 signesEncadré : 779 signes

Dossier médical : comment y avoir accès ?

Tout patient peut accéder directement à son dossier médical, sans avoir à passer par l’intermédiaire d’un médecin. Ce droit, acquis suite aux revendications des associations de patients et inscrit dans la loi depuis mars 2002, est pourtant méconnu. Près de la moitié des Français pense encore, en effet, que l’autorisation d’un médecin est indispensable.

Le patient — et ses ayants droit sous certaines conditions — a la possibilité de prendre directement connaissance de l’ensemble des informations concernant sa santé détenues par des professionnels et établissements de santé. La communication du dossier médical est une obligation pour l’établissement et un droit pour l’usager qui en fait la demande. Ce droit devrait toutefois être renforcé, car les établissements ou les médecins qui refuseraient d’accéder à la demande du patient n’encourent aucune sanction.

Qui peut consulter le dossier ? Il peut s’agir du patient lui-même, de son tuteur s’il est sous tutelle, de son médecin s’il l’a choisi comme intermédiaire, de sa personne de confiance, voire d’une personne qu’il a mandatée. Un mineur peut tout à fait consulter son dossier médical, mais il peut aussi désigner un médecin ou son représentant légal pour qu’il le fasse à sa place. S’il ne souhaite pas que ses parents ou tuteurs aient connaissance de certains soins, il peut s’opposer à ce que le médecin leur transmette son dossier. Sous certaines conditions, les ayants droit ont accès au dossier d’une personne décédée (lire l’encadré).

Comment formuler la demande ? La demande doit être adressée directement au professionnel de santé libéral lorsqu’il s’agit de son médecin traitant, d’un spécialiste vu en ville ou d’un chirurgien-dentiste, ou au responsable de l’établissement de santé quand il s’agit d’informations concernant une hospitalisation. Un appel téléphonique suffit en général pour obtenir son dossier médical auprès d’un médecin de ville. Pour consulter son dossier médical dans un hôpital, mieux vaut en revanche en faire la demande par lettre recommandée avec accusé de réception, en précisant la ou les dates d’hospitalisation et en joignant une photocopie de sa pièce d’identité.

Mai 2017 – N° 572 – 5

Page 6:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

Quel délai ? Quand un patient demande à accéder à son dossier médical, celui-ci doit lui être remis sous huit jours pour les informations datant de moins de cinq ans, sous deux mois pour les informations plus anciennes.

Combien ça coûte ? La consultation du dossier est gratuite lorsqu’elle a lieu sur place, des frais d’affranchissement et de reproduction peuvent être facturés en cas d’envoi de copies.

Que contiendra ce dossier médical ? Plusieurs documents médicaux sont accessibles : les résultats d’examen, les comptes rendus de consultation, d’intervention, d’exploration ou d’hospitalisation, les protocoles et les prescriptions thérapeutiques (ordonnances), les feuilles de surveillance ou les correspondances entre professionnels de santé. En revanche, les informations recueillies auprès de tiers n’intervenant pas dans la prise en charge thérapeutique ou concernant, par exemple, un membre de la famille, une assistante sociale, les documents de travail et les notes des professionnels de santé ne contribuant pas à l’élaboration et au suivi du diagnostic et du traitement font exception à ce principe du droit d’accès aux informations de santé et ne seront donc pas communiqués au patient.

Que faire en cas de non-obtention ? En cas de refus ou de retard, vous pouvez effectuer un recours auprès de la commission d’accès des documents administratifs, la Cada, s’il s’agit d’une clinique ou d’un hôpital. S’il s’agit d’un médecin libéral, il faut en référer au conseil de l’ordre de son département.

Catherine Chausseray

Encadré

Et si le patient est décédé ? L’ayant droit, le concubin ou le partenaire lié par un pacte civil de solidarité (Pacs) d’un patient décédé peut avoir accès au dossier médical du défunt, sauf volonté contraire exprimée par ce dernier de son vivant. Seules les informations nécessaires pour connaître les causes de la mort, défendre la mémoire du défunt ou faire valoir des droits seront transmises, car le dossier de la personne décédée n’appartient pas à l’ayant droit. Celui-ci doit donc toujours indiquer le motif de sa demande d’accès. Tout refus de la part du médecin ou de l’hôpital l’établissement de santé doit être motivé. Si la personne décédée est mineure, ses représentants légaux peuvent accéder à la totalité de son dossier médical –  sauf si le mineur s’est opposé à ce que certaines informations soient transmises – sans avoir à motiver leur demande.

Mai 2017 – N° 572 – 6

Page 7:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

022_CalendrierVaccinal

021_ConsultationJeunes

SYSTÈME DE SOINS (brèves)

Calibrage : 948 signes

Des consultations gratuites pour les jeunes en souffrance psychiqueDans le cadre d’une expérimentation lancée par décret le 7 mai, les jeunes âgés de 11 à 21 ans pourront bientôt bénéficier de douze consultations gratuites chez un psychologue. Menée dans huit départements (Ardennes, Haut-Rhin, Loire Atlantique, Maine-et-Loire, Meuse, Val-d’Oise, Vosges, Yvelines) pendant quatre ans, cette démarche a pour objectif d’améliorer la prise en charge psychique des adolescents et des jeunes adultes en souffrance. Les consultations devront être prescrites par le médecin traitant, le pédiatre ou le médecin scolaire, avec l’accord du titulaire de l’autorité parentale ou du jeune. Ce dernier pourra changer de psychologue au cours du traitement s’il le souhaite. En revanche, « les jeunes présentant des troubles psychiatriques ou des signes de crise suicidaire sont exclus de l’expérimentation et orientés vers les soins spécialisés », précise le décret.

Calibrage : 1 258 signes

Les nouveautés du calendrier vaccinal 2017Le calendrier vaccinal version 2017, publié fin avril par le ministère de la Santé, comporte plusieurs nouveautés. Le vaccin BCG est désormais proposé aux jeunes enfants au cours du deuxième mois de vie, à l’exception des nourrissons de Guyane et de Mayotte, pour lesquels la vaccination est recommandée avant la sortie de la maternité. L’âge de la première vaccination contre le méningocoque C est fixé à 5 mois, contre 1 an auparavant. La vaccination contre les papillomavirus humains est quant à elle disponible pour les hommes homosexuels jusqu’à l’âge de 26 ans. Chez les jeunes filles et les jeunes femmes non vaccinées antérieurement, il est préconisé d’utiliser le vaccin qui protège contre neuf souches de papillomavirus (contre quatre pour la précédente recommandation). Par ailleurs, le calendrier 2017 simplifie les recommandations vaccinales contre les infections à pneumocoque pour les enfants âgés de 5 ans et plus. Enfin, des schémas de vaccination alternatifs sont proposés, compte tenu des difficultés d’approvisionnement rencontrées pour certains vaccins (notamment le BCG et les vaccins contre la coqueluche et les hépatites A et B). Pour plus d’infos : Vaccination-info-service.fr.

Mai 2017 – N° 572 – 7

Page 8:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

023_DepistageTrisomie21

024_Allergies

Calibrage : 1 161 signes

Trisomie 21 : un test de dépistage sanguin plus précisLe test de dépistage prénatal non invasif de la trisomie (DPNI) pour les femmes enceintes à risque fait désormais partie de la liste officielle des examens de diagnostic prénatal. Son remboursement par la Sécurité sociale devrait donc être décidé très prochainement. Introduite par un décret paru au Journal officiel du 7 mai, cette mesure devrait permettre de réduire le nombre d’amniocentèses et le risque de fausse couche associé. Le test non invasif permet, par un simple prélèvement d’échantillon sanguin, d’analyser l’ADN fœtal libre circulant dans le sang maternel et de prédire ainsi avec une très faible marge d’erreur (de l’ordre de 1 %) si le fœtus est porteur de la trisomie 21, 13 ou 18. Jusqu’à présent, le dépistage s’appuyait sur une stratégie associant des analyses de sang et des échographies durant le premier trimestre de grossesse. Si le risque de trisomie semblait élevé, une amniocentèse pouvait être pratiquée. Cet examen, qui consiste à prélever du liquide amniotique dans le ventre de la mère, pourra désormais être évité dans un certain nombre de cas grâce à la précision du DPNI.

Calibrage : 1276 signes

Allergies : les associations réclament le label « Grande cause nationale »Au premier rang des maladies chroniques de l’enfant et de l’adolescent, les allergies respiratoires ont vu leur prévalence tripler en trente ans en France et en Europe. Pour alerter les pouvoirs publics et dénoncer l’insuffisance de la prise en charge, des allergologues et des associations de patients (Asthme et Allergies, Association française pour la prévention des allergies-Afpral) viennent de publier un livre blanc qui réclame, une nouvelle fois, la labellisation « Grande Cause nationale » de ces affections. A travers cette démarche, médecins et patients souhaitent aussi « pérenniser l’accès pour tous aux traitements d’immunothérapie allergénique », une méthode de désensibilisation du système immunitaire reconnue internationalement, mais dont la prise en charge par l’Assurance maladie semble menacée (un processus de réévaluation de ces traitements vient tout juste d’être engagé). Le livre blanc propose en outre la mise en place d’un dépistage précoce, la création de centres de référence, l’inclusion de modules d’allergologie dans la formation initiale et continue des professionnels de santé ou encore l’amélioration de l’accès des patients aux programmes d’éducation thérapeutique.

Mai 2017 – N° 572 – 8

Page 9:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

025_DeuxCancersMaladiePro

Calibrage : 816 signes

Deux nouveaux cancers reconnus comme maladies professionnellesLe tableau des maladies professionnelles vient de s’allonger avec deux nouvelles pathologies : le carcinome hépatocellulaire et la leucémie myéloïde chronique, deux cancers induits par l’exposition à des substances chimiques. Le premier est causé par le chlorure de vinyle monomère, une substance utilisée dans la fabrication des plastiques PVC que l’on retrouve dans les ateliers de polymérisation ou de bombes aérosols. Le second cancer est quant à lui lié au butadiène, un gaz utilisé dans les usines de caoutchouc, de nylon et dans le raffinage pétrolier. Rappelons que, si une maladie est reconnue comme professionnelle, le salarié a droit à des indemnités versées par la Sécurité sociale et à des indemnités complémentaires versées par l’employeur.

Mai 2017 – N° 572 – 9

Page 10:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

2 visuels : 03_Arthrose

MÉDECINECalibrageTexte principal : 6 755 signesEncadré: 694 signes

Arthrose : des traitements « naturels » pour soulager les douleurs

Cou, genou, hanche, épaule, doigt…, toutes les articulations du corps peuvent être touchées par l’arthrose. Cette maladie, qui se caractérise par la dégradation des cartilages situés autour des articulations, fait souffrir près de dix millions de Français. Si elle sévit particulièrement chez les personnes âgées, elle n’épargne pas pour autant les plus jeunes. Pour soulager les douleurs arthrosiques, que valent les méthodes « naturelles » ?

En France, près de la moitié des 10 millions de personnes atteintes d’arthrose ont moins de 60 ans. C’est la maladie articulaire la plus répandue et la première cause de handicap après 40 ans, car les douleurs dues à l’inflammation des zones articulaires entraînent à la longue une perte de mobilité. L’arthose ne se guérit pas, mais pour ralentir son évolution et limiter les symptômes, neuf personnes atteintes sur dix se disent à la recherche de solutions pour soulager la douleur et beaucoup se tournent vers les médecines alternatives pour restreindre la prise de médicaments (antalgiques, anti-inflammatoires, corticoïdes). « Le rhumatologue n’est souvent consulté qu’en deuxième intention », confirme Eric Senbel, rhumatologue à Marseille et président du Syndicat national des médecins rhumatologues (SNMR), qui précise que « les “petits arthrosiques”, ceux qui connaissent une arthrose débutante, privilégient plutôt les compléments alimentaires aux médicaments ».

Les compléments alimentaires« L’objectif de vouloir réduire les anti-inflammatoires est louable et certains compléments alimentaires tels que la chondroïtine sulfate, le glucosamine ou les granions de cuivre peuvent être utiles lorsqu’ils sont utilisés sur le long cours », reconnaît Eric Senbel. En tant que scientifique, le médecin rhumatologue ne donne son avis que sur les produits « dont les bénéfices sont prouvés » et à condition, bien entendu, « qu’ils soient compatibles avec la santé ou le traitement du patient ». Cependant, « même si les bénéfices sont modestes », le spécialiste souligne l’efficacité du glucosamine ou de la chondroïtine, « évalués sur la base d’études et qui présentent des propriétés anti-

Mai 2017 – N° 572 – 10

Page 11:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

inflammatoires comparables à celles des médicaments ». Il signale par ailleurs « un effet placebo non négligeable ». Le docteur Senbel met aussi ses patients en garde contre la tentation de piocher sans discernement dans le rayon « compléments alimentaires » du pharmacien, car les produits sont nombreux et parfois « farfelus » : « On trouve de tout. Cela va de l’huile de krill (plancton des mers froides formé de petits crustacés, NDLR) au cartilage de requin. En tant que médecin et scientifique, je ne peux que conseiller la modération. En plus d’être inutiles, ces produits sont souvent chers », prévient-il.

La phytothérapie Certaines plantes, comme le cassis, l’harpagophytum, appelé aussi griffe du diable, ou encore le curcuma, sont reconnues pour leurs vertus anti-inflammatoires. « Elles ont l’avantage de réduire la prise de médicaments qui peuvent provoquer des effets secondaires », explique Elodie Poudroux, qui exerce à Toulouse comme praticienne en santé naturelle et en médecine énergétique chinoise. Lors de la première consultation, cette professionnelle, qui reçoit « beaucoup de patients souffrant de douleurs au niveau des articulations, hanche, épaule, genou, dos… », fait un bilan complet : « Je les interroge sur les différents troubles de santé qu’ils peuvent connaître, je cherche les déséquilibres dans le corps, je les questionne sur leur hygiène de vie, leur alimentation », détaille-t-elle. Elle leur prescrit ensuite des complexes de plusieurs plantes sous forme de compléments (gélules), mais leur conseille également « d’arrêter les produits laitiers, de limiter les viandes rouges, grasses, comme les charcuteries, car elles produisent beaucoup de toxines qui viennent s’accumuler au niveau des articulations ».Hormis les plantes aux propriétés anti-inflammatoires, Elodie Poudroux en préconise d’autres, comme la prêle, riche en silicium, ou le bambou, tous deux « bénéfiques pour les tissus de soutien, les os et les cartilages par leur effet à la fois reminéralisant et antidouleur  ». En raison des minéraux qu’elle contient, l’ortie fait aussi partie de la liste des plantes intéressantes « pour maintenir la vitalité des articulations », selon la phytothérapeute. « Le lithothamne, une algue anti-acide, apporte du calcium et du magnésium végétal », complète-t-elle, en insistant sur l’importance de « vérifier qu’il n’y ait pas d’interactions entre les plantes et un traitement pour d’autres pathologies ». Elle recommande enfin les bourgeons de plantes (gemmothérapie), comme ceux du cassis pour la santé des muscles, du pin pour le cartilage articulaire, du frêne ou encore du bouleau verruqueux, présentés sous forme de gouttes à répartir tout au long de la journée. En renfermant, au stade embryonnaire, toutes les parties de la plante (de la sommité aux racines), le bourgeon cumule en effet les diverses propriétés de cette dernière.

Mai 2017 – N° 572 – 11

Page 12:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

L’aromathérapie Utilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique (antidouleur) et anti-inflammatoire », participent à diminuer la douleur, indique Elodie Poudroux, qui précise qu’« il faut surtout compléter avec des plantes qui vont drainer l’organisme, les articulations, pour favoriser l’élimination des toxines ».

L’homéopathie Même si une étude menée en 1993 a démontré que Rhus toxicodendron, une plante utilisée en homéopathie, obtenait de meilleurs résultats qu’un placebo, les avis sont partagés sur cette médecine douce, car son efficacité n’est pas prouvée et semble être très variable selon les patients. L’homéopathie étant sans danger, pourquoi ne pas essayer ? Il faut toutefois savoir que les traitements sont spécifiques selon que l’on est atteint d’arthrose au niveau du pouce, du genou, du talon…

Si toutes ces solutions « naturelles » peuvent diminuer les douleurs, elles ne ne soigneront malheureusement pas l’arthrose, qui poursuivra inexorablement son évolution. L’infiltration de cortisone reste un moyen vraiment efficace pour réduire les douleurs lorsqu’elles deviennent trop difficiles à supporter. Les injections d’acide hyaluronique, essentiellement pratiquées pour l’arthrose du genou, procurent aussi un soulagement et permettent peut-être de retarder l’opération chirurgicale (prothèse) lorsque les cartilages et les os sont plus atteints. Malheureusement, l’injection d’acide hyaluronique n’est plus remboursée par la Sécurité sociale depuis le 1er juin 2017, une situation que déplorent médecins et patients.

Isabelle Coston

Encadré

Bouger permet (vraiment) de réduire la douleur arthrosique

« Toutes les recommandations nationales ou internationales sont de pratiquer une activité physique, sauf pendant la poussée arthrosique et si l’articulation est gonflée et douloureuse, indique le docteur Eric Senbel, président du Syndicat national des médecins rhumathologues (SNMR), qui conseille de pratiquer plutôt « des activités adaptées, douces et régulières. » L’activité physique vient même en première intention, car elle permet d’entretenir les muscles situés autour des articulations. « Mieux vaut n’importe quelle activité physique que pas d’activité physique du tout : le sport fait partie du traitement », souligne-t-il.

Mai 2017 – N° 572 – 12

Page 13:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

041_VIHTritherapie

042_LoiMannequin

SANTÉ (brèves)

Calibrage : 1 139 signes

VIH : avec les trithérapies, l’espérance de vie des patients a gagné dix ansGrâce aux trithérapies, l’espérance de vie des malades atteints par le VIH a augmenté de dix ans depuis 1996 en Europe et en Amérique du Nord. C’est ce que révèle une étude publiée le 10 mai dans la revue britannique The Lancet HIV. D’après les chercheurs, un patient de 20 ans qui a commencé son traitement à partir de 2008 et qui n’est pas décédé durant la première année peut espérer vivre jusqu’à l’âge de 73 ans si c’est un homme et 76 ans si c’est une femme, soit quelques années seulement de moins que le reste de la population (en France, l’espérance de vie atteint 78,9 ans chez les hommes et 85 ans chez les femmes). Les trithérapies ont atteint un tel niveau d’efficacité que, désormais, ce n’est plus « l’amélioration des médicaments qui réduira davantage la mortalité des patients infectés […], explique Adam Trickey, l’un des auteurs de l’étude. Nous devons maintenant nous focaliser sur les questions liées au bon suivi des traitements, au diagnostic tardif de l’infection au VIH, ainsi qu’au diagnostic et au traitement des affections associées ».

Calibrage : 1 052 signes

Anorexie : la « loi mannequin » entre en vigueurAfin de prévenir les troubles du comportement alimentaire, les photographies retouchées pour modifier la silhouette des mannequins devront systématiquement en faire mention à partir du 1er octobre. Cette disposition, présentée dans un décret paru le 5 mai, est issue de la loi pour la modernisation de notre système de santé et s’applique à toutes les photos des messages publicitaires publiés dans la presse, sur des affiches, sur Internet, dans les catalogues et les prospectus. Elle vise notamment « à agir sur l’image du corps dans la société pour éviter la promotion d’idéaux de beauté inaccessibles et prévenir l’anorexie chez les jeunes », indique le ministère de la Santé dans un communiqué. Pour pouvoir travailler, les mannequins devront de leur côté fournir un certificat médical délivré par la médecine du travail. Valable deux ans, ce document attestera que l’état de santé du modèle est compatible, notamment au regard de son indice de masse corporelle (IMC), avec l’exercice de son métier.

Mai 2017 – N° 572 – 13

Page 14:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

043_Gluten

044_Alcool

045_ViandeMortalite

Calibrage : 1 092 signes

Manger sans gluten ne serait pas forcément bon pour la santéChez les personnes atteintes de maladie cœliaque, la consommation de gluten (des protéines contenues dans le blé) entraîne de la fatigue, de l’anémie, mais aussi des risques augmentés de développer des maladies cardiovasculaires. Pour les autres, ce régime serait sans aucun intérêt, voire déconseillé. C’est ce que nous apprend une récente étude américaine publiée au mois de mai. D’après les chercheurs, en se privant de céréales complètes, les personnes qui ne souffrent pas d’intolérance au gluten pourraient présenter un risque plus important de développer ces mêmes maladies cardiovasculaires. En janvier, 60 Millions de consommateurs avait de son côté montré que certains produits estampillés « sans gluten » contenaient en outre bien plus d’additifs alimentaires que les autres et qu’ils étaient beaucoup moins riches sur le plan nutritionnel. Selon l’association, environ 5 millions de Français auraient adopté le régime sans gluten, alors que seulement 1 % de la population serait concernée par une véritable intolérance.

Calibrage : 1 089 signes

Alcool : pas plus de dix verres par semaineSelon un rapport d’experts mandatés par l’Institut national du cancer (Inca) et l’agence Santé publique France, la consommation d’alcool ne devrait pas dépasser dix verres par semaine (que l’on soit un homme ou une femme), avec au moins deux jours de sobriété totale. Commandé par la Direction générale de la santé (DGS), ce rapport pourrait bien faire évoluer les recommandations officielles, fixées à vingt et un verres par semaine pour les hommes et quatorze pour les femmes. On sait désormais qu’en cas de faible consommation les risques sanitaires sont identiques pour les deux sexes et qu’ils augmentent dès le premier verre, en particulier concernant les cancers (œsophage, côlon, foie, sein…). Les experts demandent donc que le message sanitaire « L’abus d’alcool est dangereux pour la santé » apposé sur les bouteilles soit remplacé par un autre message indiquant que toute consommation d’alcool est à risque, sachant qu’un verre de vin rouge (10 cl), un demi de bière (50 cl) ou une dose de whisky (3 cl) ont le même effet cancérigène.

Calibrage : 1 255 signes

Viande : la mortalité prématurée est plus importante chez les gros mangeursUne étude menée récemment par des chercheurs de l’Institut américain du cancer (NCI) confirme que manger trop de viande rouge (bœuf, mouton, porc) entraîne des effets néfastes sur la santé. Le risque de mortalité prématurée serait même augmenté de 25 % chez

Mai 2017 – N° 572 – 14

Page 15:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

les plus gros consommateurs. Pour parvenir à ce résultat, les scientifiques ont suivi une cohorte de 500 000 personnes âgées de 50 à 71 ans pendant seize ans. En comparant les 20 % de participants qui consommaient le plus de viande aux 20 % qui en consommaient le moins, ils ont constaté que les plus gros mangeurs étaient plus souvent victimes de décès à la suite d’un cancer, d’une maladie cardiaque, d’une insuffisance respiratoire ou d’un diabète. Ces personnes présenteraient également plus de risques de développer une maladie hépatique ou rénale. Rappelons qu’en France, au mois de janvier, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) avait actualisé les recommandations nutritionnelles du Programme national nutrition santé (PNNS) en limitant notamment la consommation conseillée de viande. Désormais, celle-ci ne doit pas dépasser 70 grammes par jour et pas plus de 500 grammes par semaine.

Mai 2017 – N° 572 – 15

Page 16:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

2 visuels : 05_AdditifE171

PRÉVENTIONCalibrageTexte principal : 4 794 signesEncadré : 1 606 signes

E171 : l’additif alimentaire qui interroge

D’après une étude de l’Inra menée sur des rats, le E171, un colorant largement utilisé dans l’industrie agroalimentaire, pourrait favoriser l’apparition de lésions précancéreuses du côlon. Le mois dernier, l’Anses a appelé à poursuivre les travaux de recherche pour mieux évaluer les risques potentiels sur la santé des consommateurs.

Confiseries, pâtisseries, plats préparés, mais aussi dentifrice ou enrobage des médicaments… Utilisé par les industriels pour ses propriétés de pigmentation et de brillance depuis les années 60, le colorant E171 (dioxyde de titane) est présent partout. Et il se pourrait bien que ce produit aux vertus uniquement esthétiques ne soit pas sans conséquences pour la santé des consommateurs. Au mois de janvier, des chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) ont publié, dans la revue Scientific Reports, une étude selon laquelle le E171 pourrait favoriser l’apparition de lésions précancéreuses et de troubles du système immunitaire chez l’animal. Cette expérimentation a été menée pendant plusieurs semaines sur des rats exposés au colorant à des doses similaires à celles ingérées quotidiennement par l’homme. « Le dioxyde de titane est composé à la fois de particules micrométriques et de particules nanométriques, explique Eric Houdeau, co-auteur de l’étude et membre du centre de recherche en toxicologie alimentaire de l’Inra à Toulouse. Or on sait que des nanoparticules modèles, lorsqu’elles sont étudiées in vitro, ont des propriétés toxiques. Avec le E171, nous avons montré, pour la première fois, que les nanoparticules de dioxyde de titane pénétraient la paroi de l’intestin et se retrouvaient ensuite dans le foie, ce qui traduit un passage dans la circulation générale et donc une distribution à l’ensemble de l’organisme. »

Prédisposition aux inflammationsL’étude précise et démontre que le E171 s’accumule dans la paroi même de l’intestin sur toute sa longueur et jusqu’aux cellules immunitaires. « A long terme, ces impacts sur le système immunitaire se traduisent par un affaiblissement des défenses au niveau de l’intestin, mais aussi par un déséquilibre au niveau de la circulation générale qui peut-être interprété comme un facteur de prédisposition à déclencher des inflammations », poursuit le chercheur. Autre

Mai 2017 – N° 572 – 16

Page 17:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

constat : l’exposition chronique des rats au dioxyde de titane pendant une centaine de jours « a été suffisante pour que 40 % d’entre eux développent spontanément des lésions précancéreuses du côlon », ajoute Fabrice Pierre, le second auteur de l’étude. Et ce n’est pas tout : chez des rats présentant déjà des lésions précancéreuses induites chimiquement avant l’étude, les scientifiques ont constaté que l’exposition au E171 conduisait à une augmentation de la taille de ces lésions. « Ici, on parle d’effet promoteur de la cancérogénèse , précise Fabrice Pierre. En clair, le dioxyde de titane accélère le développement des lésions préexistantes. » Mais attention, la présence de ces lésions ne veut pas forcément dire que les rats vont effectivement développer un cancer. « Le cancer du côlon est une pathologie multiphasique : il y a de très nombreuses étapes entre la lésion précancéreuse et la tumeur, souligne le chercheur. En outre, il faut bien comprendre que la portée de notre travail dépend de notre protocole et du modèle que l’on a utilisé, le rat en l’occurrence. Que ce soit pour le volet immunitaire de l’étude ou pour le volet cancer, l’extrapolation directe des résultats à l’homme n’est pas possible. »

L’effet promoteur du cancer retenu par l’AnsesQuoi qu’il en soit, c’est bien le potentiel effet promoteur de la cancérogénèse de l’E171 (jamais identifié auparavant) qui a été retenu par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) dans un avis rendu le 13 avril. Selon elle, le colorant doit faire l’objet d’études plus poussées pour identifier les dangers réels sur la santé humaine. En l’état actuel des connaissances, l’Anses se refuse toutefois à remettre en cause la position de l’Agence européenne de sécurité alimentaire (Efsa) selon laquelle l’ingestion orale de l’E171 « ne constitue pas un problème de santé publique pour les consommateurs ». De leur côté, certains industriels (comme William Saurin ou la marque U) n’ont pas attendu que le danger soit avéré pour décider de supprimer l’additif alimentaire de la fabrication de leurs produits. « De jolis coups de pub, selon Eric Houdeau. Si le produit est en cours de réévaluation, cela ne signifie pas qu’il est obligatoirement mauvais. On en est vraiment au tout début de la mise au point de tests de sécurité pour des effets qui n’avaient pas été identifiés auparavant et qui posent question. » Pas de panique, donc. Du moins pour le moment.

Aliisa Waltari

Encadré

Quelles normes de sécurité alimentaire pour l’E171 ?Alors qu’elles sont déjà très strictes aux Etats-Unis, les normes de sécurité alimentaire concernant le colorant E171 (dioxyde de titane) sont quasi inexistantes en France et en Europe. « C’est la règle du “quantum satis” qui prévaut, explique Eric Houdeau, directeur

Mai 2017 – N° 572 – 17

Page 18:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), ce qui veut dire que l’on n’a pas mis de barrière à l’utilisation de ce colorant. Les industriels peuvent l’utiliser à des quantités très importantes jusqu’à obtenir les résultats qu’ils recherchent, c’est-à-dire la couleur ou la brillance de leurs produits. » Il faut savoir que, depuis 2006, le dioxyde de titane est classé « cancérigène possible si inhalé » par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ). Mais, pour l’instant, il n’est pas considéré comme étant dangereux pour la santé des consommateurs qui l’ingèrent par l’Agence européenne de sécurité des aliment (Efsa). Pour les consommateurs qui souhaitent éviter le E171 par précaution, la tâche paraît bien rude : puisqu’il n’est pas composé à plus de 50 % de nanoparticules, le colorant n’est pas soumis à l’étiquetage « nanomatériau », alors que ce sont bien ses nanoparticules qui semblent poser un problème sanitaire. Et si les industriels doivent au moins indiquer sa présence, nombreux sont ceux qui ne se plient pas à la règle : en janvier, l’association Agir pour l’environnement a alerté sur la présence de nanoparticules, dont le dioxyde de titane, dans de nombreux produits alimentaires sans que cela soit indiqué sur leurs étiquettes.

Mai 2017 – N° 572 – 18

Page 19:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

3 visuels : 06_Moustiques

PRÉVENTIONCalibrageTexte principal : 6 760 signesEncadré 1 : 1 641 signesEncadré 2 : 812 signes

Comment se protéger des moustiques ?

Les moustiques viennent rôder autour de nos oreilles avant de nous piquer et nous laissent avec un bouton et une désagréable sensation de démangeaison. Ces insectes peuvent, en plus, être vecteurs de maladies comme la fièvre jaune, la dengue ou le chikungunya. D’où l’importance de s’en protéger en limitant leur prolifération et en évitant les piqûres.

« Il existe en France métropolitaine une soixantaine d’espèces de moustiques dont deux sont considérées comme invasives : Aedes albopictus, aussi appelée moustique tigre, qui est présente dans trente-trois départements français, et Aedes japonicus, surtout installée dans l’est de la France », explique Sébastien Chouin, directeur scientifique et technique de l’établissement interdépartemental pour la démoustication du littoral atlantique (EID Atlantique). Toutes ces espèces ont pour point commun d’être plus petites qu’une pièce de 20 centimes d’euro, d’avoir un corps fin, de grandes pattes ainsi qu’une trompe en forme de seringue. Chez ces insectes, ce sont les femelles qui piquent. Or, si ces piqûres font partie des petits désagréments de l’été, elles peuvent avoir des conséquences plus graves que la simple démangeaison. Les moustiques sont en effet vecteurs de maladie comme la dengue, la fièvre jaune, le chikungunya, la fièvre West Nile ou encore le Zika. Bien que, pour l’heure, il n’y ait pas d’épidémie en France (métropole et outre-mer), il est tout à fait possible qu’un insecte pique une personne infectée, puis une personne saine et propage ainsi le virus. Face à ces moustiques qui font l’objet d’une surveillance rapprochée de la part des autorités sanitaires, il convient donc d’être particulièrement vigilant.

Eliminer les eaux stagnantesLa première mesure de prévention est d’éviter la prolifération des moustiques. Pour cela, il faut se pencher sur le cycle de vie de ces insectes. Une fois fécondée par le mâle, la femelle part à la recherche d’une victime à piquer (humaine ou animale). Elle est attirée par le dégagement de CO2 lié à la respiration, par la transpiration ainsi que par des composés olfactifs tels que les acides lactiques. Le sang prélevé par la piqûre (jusqu’à 10 microlitres de sang) lui permet d’avoir les protéines nécessaires au développement de ses œufs. Après trois ou quatre jours, ces derniers arrivent à

Mai 2017 – N° 572 – 19

Page 20:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

maturation. Une fois pondus, ils ont besoin d’eau pour éclore et passer au stade de larve, puis de nymphe et enfin d’adulte. « C’est justement pour éviter ce développement qu’il faut agir sur les gîtes potentiels : nettoyer les gouttières, vider les soucoupes des pots de fleurs, couvrir les réservoirs d’eau et les piscines non utilisées, etc. Bref, éliminer tous les endroits où l’eau peut stagner », préconise Sébastien Chouin, avant de poursuivre : « Quatre-vingts pour cent des gîtes larvaires situés sur le domaine privé peuvent être supprimés. ».

Porter des vêtements amples et longsLe second volet des mesures de prévention consiste, tout simplement, à éviter les piqûres. Pour protéger la maison et ses habitants, les moustiquaires imprégnées ou non d’insecticide (à installer aux fenêtres, portes et autour des lits des enfants) restent la meilleure barrière physique. « On peut aussi porter des vêtements couvrants et amples, d’une couleur claire qui attirera moins les moustiques, faire fonctionner un ventilateur ou un climatiseur, car ils détestent l’air frais, ou encore limiter les activités en extérieur aux heures où les moustiques tigres sont les plus actifs, c’est-à-dire à l’aube et au crépuscule », conseille Sébastien Chouin.

Choisir le bon antimoustiqueAppliquer un répulsif, qui éloigne l’insecte sans le tuer, sur les vêtements et sur les zones de peau découvertes permet de compléter la protection. « L’usage de ces produits doit être réservé à certaines circonstances, lorsqu’il y a vraiment beaucoup de moustiques ou quand il y a des risques de transmission de maladies », précise Sébastien Chouin. La durée d’efficacité de ces biocides varie entre quatre et huit heures et leur application doit être renouvelée après une baignade, par exemple. De même, en cas d’utilisation de crème solaire, l’application de répulsif doit avoir lieu après un délai d’au moins vingt minutes. Il existe des répulsifs de plusieurs types, à base de DEET (diéthyltoluamide ou diéthylméthylbenzamide), de picaridine, d’IR3535 ou de PMDRBO (p-menthane-3,8-diol Rich Botanical Oil). Ces produits doivent être employés avec précaution. Ils ne doivent pas être ingérés, ni appliqués sur les muqueuses ou sur des lésions cutanées. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) recommande, notamment, de ne pas en couvrir le visage et les mains des enfants de moins de 30 mois, en raison du risque d’ingestion orale. La Société de médecine des voyages et la Société française de parasitologie conseillent, elles, de consulter son pharmacien ou son médecin avant de les utiliser chez la femme enceinte et chez le tout-petit. Chez la femme allaitante, le Haut Conseil à la santé publique (HCSP) considère que « leur utilisation est possible en respectant les

Mai 2017 – N° 572 – 20

Page 21:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

mêmes précautions que chez les autres adultes et en veillant à la non-application au niveau du sein ainsi qu’au lavage des mains avant la mise au sein ».Des insecticides de la famille des pyréthrinoïdes, vendus sous la forme d’aérosols ou de diffuseurs électriques, existent également. Ils ont pour objectif de tuer les moustiques et utilisent pour cela des molécules chimiques. L’association UFC-Que choisir, qui a étudié ces produits, préconise toutefois de les utiliser avec parcimonie, car « leurs effets nocifs pour la santé sont encore mal cernés ». Dernier type d’insecticides, les serpentins fumigènes doivent être utilisés exclusivement à l’extérieur et, « pour une bonne protection, il faut se trouver à proximité immédiate », ajoute l’association.

Des alternatives peu convaincantesD’autres protections existent sur le marché de l’antimoustique, mais toutes n’ont pas fait la preuve de leur efficacité. Ainsi, les colliers, l’absorption quotidienne d’ail, la citronnelle sous toutes ses formes, les flacons et sprays d’essences végétales, les lampes à ultraviolets et les applications pour Smartphones sont jugées par l’UFC-Que Choisir comme ayant « une efficacité très faible ou nulle ». Le HCSP va même plus loin en indiquant qu’« il est fortement recommandé de ne pas utiliser : les bracelets anti-insectes pour se protéger des moustiques et des tiques ; les huiles essentielles, dont la durée d’efficacité, généralement inférieure à vingt minutes, est insuffisante ; les appareils sonores à ultrasons, la vitamine B1, l’homéopathie, les rubans, papiers et autocollants gluants sans insecticide ».

Léa Vandeputte

Encadré 1

Faut-il avoir peur de Zika ?Le virus Zika est responsable de symptômes qui sont, le plus souvent, de type grippal (fièvre, maux de tête, courbatures) avec des éruptions cutanées. Il peut également se manifester par une conjonctivite ou par une douleur derrière les yeux, ainsi que par un œdème des mains ou des pieds. Le virus se transmet à l’homme par l’intermédiaire du moustique du genre Aedes, dont fait partie le moustique tigre. Lors d’une piqûre, l’insecte prélève le virus sur une personne infectée. Après un délai d’incubation de l’ordre de quelques jours et à l’occasion d’une autre piqûre, il peut transmettre le virus à une personne saine. Dans certains cas, le virus peut aussi se transmettre par voie sexuelle. Il n’existe pour l’heure aucun traitement antiviral ou vaccin spécifique pour lutter contre cette maladie. Si, selon le Haut Conseil à la santé publique (HCSP), « les conditions pour une transmission autochtone du virus sont réunies dans les départements métropolitains où le moustique vecteur est présent », il

Mai 2017 – N° 572 – 21

Page 22:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

ne faut toutefois pas céder à la panique. « Il n’y a pas eu de cas recensé de Zika par transmission vectorielle liée aux piqûres de moustique en France métropolitaine », rassure Sébastien Chouin, directeur scientifique et technique de l’EID Atlantique. Le ministère de la Santé recommande tout de même « aux femmes enceintes ou ayant un projet de grossesse et souhaitant se rendre dans des zones où sévit le Zika d’envisager de reporter ce voyage ou, en tout cas, de consulter un médecin avant le départ pour être informées sur les complications pouvant survenir lors d’une infection par le virus Zika ».

Encadré 2

Le moustique tigre sous surveillanceLe moustique tigre (Aedes albopictus) est une espèce invasive installée en France depuis 2004. A ce jour, il est implanté dans trente-trois départements. Dans certains cas, il peut être vecteur de maladies telles que la dengue ou le chikungunya. Les autorités sanitaires suivent donc avec attention l’extension de son implantation, et la population est invitée à signaler sa présence sur le portail Signalement-moustique.fr. L’EID Atlantique, qui participe à cette surveillance, a créé l’application iMoustique (disponible gratuitement sur l’App Store et le Google Store). Celle-ci permet d’envoyer une photo du moustique tigre observé partout en France, de se renseigner sur cet insecte et de recevoir des conseils sur les actions de prévention qui limitent sa prolifération.

Mai 2017 – N° 572 – 22

Page 23:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

2 visuels : 07_Alzheimer

FORME – BIEN-ÊTRE – PSYCHOCalibrageTexte principal : 4 624 signesEncadré : 942 signes

Alzheimer : les bienfaits de la prise en charge à domicile

D’après une étude menée par des chercheurs de l’Inserm, la prise en charge à domicile proposée par les équipes spécialisées alzheimer (ESA) depuis 2011 pourrait stabiliser la perte d’autonomie et réduire les troubles du comportement des malades. Cette nouvelle approche, qui repose sur l’intervention d’ergothérapeutes et de psychomotriciens, propose une thérapie personnalisée et adaptée aux besoins de chaque patient.

Faire en sorte que les patients atteints de démence restent autonomes le plus longtemps possible : tel est l’objectif des équipes spécialisées alzheimer (ESA), mises en place dans le cadre du troisième Plan alzheimer (2008-2012), et de la réhabilitation cognitive et sociale* qu’elles développent depuis 2011. Inspirée d’un modèle néerlandais, cette nouvelle approche thérapeutique semble efficace pour ralentir la perte d’autonomie des malades et réduire leurs troubles du comportement. C’est du moins ce que révèle une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) publiée en janvier dans le Journal of Alzheimer’s Disease. Cette prise en charge spécifique « repose sur l’intervention de psychomotriciens et d’ergothérapeutes à domicile, explique Clément Pimouguet, docteur en santé publique et coordinateur de l’étude. Il s’agit de mobiliser les capacités restantes des patients pour les reconnecter avec une vie sociale et familiale et, si possible, améliorer leur maintien à domicile. »

Prise en charge au cas par casAccessible sur prescription du médecin traitant, du neurologue ou du gériatre, cette thérapie débute par une évaluation complète de la situation fonctionnelle du patient (capacité à s’habiller, à s’alimenter, à faire sa toilette ou à gérer ses médicaments). Les intervenants interrogent également le malade sur ses attentes. En fonction de cette analyse, ils définissent ensuite un plan d’intervention personnalisé établi pour trois à quatre mois, avec une douzaine de

Mai 2017 – N° 572 – 23

Page 24:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

séances. Il pourra s’agir, par exemple, de sécuriser le domicile d’un patient ayant des problèmes d’équilibre, de mettre en place un planning de courses avec des pense-bêtes ou d’organiser la logistique pour une personne souhaitant faire le marché ou inviter ses amis pour le thé. Des jeux de rôle avec les aidants, des jeux de société ou des séances de gymnastique peuvent aussi être proposés. « Une routine faite d’actions très précises est mise en place pour redonner confiance aux malades afin qu’ils puissent continuer à pratiquer les activités qui leur tiennent à cœur et qui sont importantes pour leur socialisation », ajoute Clément Pimouguet.

421 patients suivis pendant six moisL’étude de l’Inserm s’appuie sur l’observation en trois temps de 421 personnes suivies par des ESA : au début de la thérapie, à l’issue de celle-ci (au bout trois mois) et, enfin, trois mois plus tard. Elle suggère que « les patients atteints de démence rapportaient des bénéfices cliniques » à la fin de la prise en charge et que leur qualité de vie s’en trouvait « améliorée ». Dans le détail, les résultats « indiquent que les troubles du comportement des malades (dépression, apathie, agitation, hallucinations, NDLR) et le temps passé par les aidants à s’occuper de leur proche malade […] avaient significativement diminué au cours des trois mois d’intervention et étaient stables après cette période ». Au cours des six mois d’observation, les performances cognitives des patients sont quant à elles restées stables. En revanche, leur autonomie fonctionnelle ne s’est stabilisée que pendant les trois mois de prise en charge, avant de se réduire. « Pour optimiser les bénéfices cliniques, nous pensons que l’intervention à domicile devrait durer un peu plus longtemps, même si l’objectif à terme est d’encourager l’autonomie des patients pour qu’ils se débrouillent seuls par la suite, précise Clément Pimouguet. La prise en charge devrait également concerner en priorité les personnes aux stades les plus précoces de la maladie : c’est auprès d’elles que les résultats sont les plus probants. » Seulement, dans la pratique, un tiers des patients adressés aux ESA le sont à un stade trop avancé de la maladie, ce qui contribue à engorger les services et conduit à des délais d’attente pouvant aller jusqu’à six à sept mois. Or, « six mois d’attente pour une maladie qui évolue sur environ cinq ans, c’est très long », conclut le chercheur.

Delphine Delarue

* Cette prise en charge est parfois appelée, à tort, thérapie occupationnelle, traduction littérale du terme anglais occupational therapy, qui désigne en réalité l’ergothérapie.

Mai 2017 – N° 572 – 24

Page 25:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

Encadré

Congé du proche aidant : des conditions assoupliesDepuis le 1er janvier 2017, le congé de soutien familial est devenu le congé du proche aidant. Cette version assouplie, créée par la loi sur l’adaptation de la société au vieillissement, devrait permettre aux salariés d’aider plus facilement un proche rendu dépendant par l’âge, la maladie ou le handicap. Jusque-là, un aidant avait la possibilité d’arrêter de travailler sans solde pendant une période de trois mois (renouvelable jusqu’à un an) pour s’occuper d’un membre de sa famille. Désormais, le lien de parenté n’est plus obligatoire et le congé peut se prendre sous forme fractionnée ou être aménagé en période d’activité à temps partiel. En outre, l’ancienneté nécessaire au sein de l’entreprise pour pouvoir bénéficier de ce congé est réduite à un an, contre deux ans auparavant. En 2015, la France comptait 11 millions d’aidants, dont 53 % de personnes en activité professionnelle.

Mai 2017 – N° 572 – 25

Page 26:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

2 visuels : 08_BaignadeEnfants

VIE PRATIQUE - FAMILLECalibrageTexte principal : 4 158 signesEncadré 1 : 1 477 signesEncadré 2 : 1 233 signes

Baignade : prévenir les risques de noyade chez l’enfant

En France, la noyade constitue la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 15 ans. Elle est même responsable de près de 500 décès chaque été. Pourtant, à la mer comme à la piscine, suivre des conseils simples permet de réduire le risque d’accident.

Les noyades demeurent un problème de santé publique, avec quelque 500 décès comptabilisés chaque année en France. L’enquête Noyades 2015 réalisée par l’Institut de veille sanitaire (INVS) et la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC), publiée au mois d’avril, a fait l’effet d’une piqûre de rappel. Entre le mois de juin et le mois de septembre 2015, 1 266 noyades accidentelles ont été dénombrées, dont 436 mortelles (34 %), soit 3,6 décès par jour en moyenne. Parmi ces noyades, 18 % concernaient des enfants de moins de 6 ans (226 noyades, dont 29 décès) et 46 % des adultes de plus de 45 ans (568, dont 260 décès). « En piscine privée, les enfants de moins de 6 ans se sont noyés surtout à cause d’un manque de surveillance d’un adulte et de leur inaptitude à nager. Dans les cours d’eau et plans d’eau, les noyades sont souvent survenues après une chute, lors d’activités solitaires ou après une consommation d’alcool. En mer, les noyés étaient souvent des personnes résidant dans le département de la noyade, âgées de plus de 45 ans, ou des personnes ayant un problème de santé », constatent les auteurs de l’étude. Ces chiffres mettent en relief toute l’importance de la prévention.

Savoir nagerAvant même d’aller dans l’eau, il faut s’assurer du niveau de pratique de la nage de chacun, adulte comme enfant. Le Baromètre santé 2010 de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) montre en effet qu’un Français sur cinq ne sait pas nager. C’est le cas également pour un enfant sur deux à l’entrée en classe de sixième. La nage suppose un apprentissage et la maîtrise de certaines techniques. De plus, il faut distinguer le fait de savoir nager en piscine de celui de savoir nager en milieu naturel. « Apprenez à nager avec un maître-nageur sauveteur le plus tôt possible, et faites

Mai 2017 – N° 572 – 26

Page 27:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

reconnaître votre capacité et celles de vos enfants à évoluer dans l’eau en toute sécurité », conseille l’INPES. Même si savoir nager est important, cette aptitude n’offre pourtant pas une protection à toute épreuve. D’où l’importance de choisir une zone de baignade surveillée. Ces zones disposent souvent de drapeaux de baignade qui offrent des informations intéressantes. Un drapeau vert signale que la baignade est surveillée et qu’il n’y a pas de danger particulier, un drapeau jaune, une baignade dangereuse mais surveillée, et un drapeau rouge, une interdiction d’aller à l’eau.

Toujours un œil sur les enfantsVis-à-vis des enfants, la règle d’or reste la surveillance permanente,0 surtout lorsque l’on sait qu’un enfant peut se noyer en moins de trois minutes dans 20 cm d’eau, sans un bruit. Les parents doivent donc rester avec leurs enfants lorsqu’ils jouent au bord ou dans l’eau. L’idéal est même de se baigner à leurs côtés et de désigner un seul adulte responsable de leur surveillance. Côté équipement, les enfants qui ne savent pas nager doivent porter des brassards adaptés à leur taille, leur poids et leur âge, et ce dès qu’ils sont à proximité de l’eau. Les brassards doivent porter le marquage CE et indiquer la norme NF 13138-1. En revanche, « les matelas, bateaux pneumatiques et autres bouées ne protègent pas de la noyade », rappelle l’INPES.

Sécuriser sa piscineEn complément des mesures de prévention, l’installation de dispositifs de sécurité est obligatoire, notamment pour les piscines privées. La loi en prévoit de plusieurs types : les barrières, abris ou couvertures (qui empêchent physiquement l’accès au bassin et sont particulièrement adaptés pour les jeunes enfants) et les alarmes sonores d’immersion ou périmétriques (qui informent de la chute dans l’eau ou de l’approche du bassin). Attention cependant, « ces dispositifs ne remplacent pas la surveillance active et permanente d’un adulte », insiste l’INPES.

Benoît Saint-Sever

Encadré 1

Loisirs nautiques, les consignes de sécuritéBateau, pêche, plongée, canoë, kayak, rafting… Les activités nautiques fleurissent un peu partout, mais elles ne sont pas sans danger puisque 20 % des noyades ont lieu pendant leur pratique. Lors d’une activité nautique, il est important de se rappeler les consignes de prévention dispensées par le ministère de la Santé : « s’assurer de son niveau de pratique de la nage, tenir compte de sa forme physique, ne pas boire d’alcool avant et pendant, pratiquer dans une zone autorisée, s’informer sur les conditions météo avant

Mai 2017 – N° 572 – 27

Page 28:  · Web viewUtilisées en massages, certaines huiles essentielles, comme celles de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et d’épinette noire, par « leur action à la fois analgésique

de partir, ne pas partir seul et informer ses proches de sa destination et de l’heure de retour prévue ». Pour certaines de ces activités, passer au préalable une visite médicale chez le médecin est préconisé – c’est le cas notamment pour la plongée (avec bouteilles ou en apnée). Quel que soit le loisir choisi, il est important de bien connaître les règles en vigueur et de vérifier minutieusement son matériel, dont les équipements de sécurité recommandés dans chaque discipline (casque, gilet de sauvetage…). Enfin, pour déclencher les secours en mer en cas de difficultés, il faut contacter le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage en mer (Cross) en appelant le 196 avec un téléphone fixe ou un portable depuis le littoral ou par radio VHF sur le canal 16 lorsque l’on est en mer. En eau douce, il faut appeler les sapeurs-pompiers (le 18) ou le numéro d’urgence européen (le 112).

Encadré 2

Noyade, les gestes qui sauventEn cas d’accident à la piscine, à la mer ou sur un plan d’eau, il faut réagir vite. La victime doit être allongée hors de l’eau, sur le sol, et libérée de tout ce qui peut entraver sa respiration (vêtement, corps étranger…). Ensuite, le sauveteur doit vérifier qu’elle respire. Si c’est le cas, il la place alors sur le côté, en position latérale de sécurité, et la couvre, avant de donner l’alerte en appelant le Samu (le 15), les pompiers (le 18) ou le numéro unique d’urgence européen (le 112). Jusqu’à l’arrivée des secours, elle doit rester sous une surveillance constante. En revanche, si la personne ne respire pas, il faut en premier lieu prévenir les secours, puis pratiquer le bouche-à-bouche. Pour cela, le secouriste maintient d'une main le menton de la victime vers le haut et ouvre sa bouche en utilisant le pouce. Puis, avec l'autre main, il ramène la tête en arrière et pince le nez pour empêcher toute fuite d'air, avant de souffler progressivement dans la bouche de la victime jusqu'à ce que la poitrine commence à se soulever. Il doit ensuite attendre que la poitrine s’affaisse pour réaliser une nouvelle insufflation, et ainsi de suite jusqu’à ce que les secours prennent le relais.

Mai 2017 – N° 572 – 28