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LES CRISES FINANCIERES SUCCESSIVES DEPUIS LE MILIEU DES ANNEES 80 André ORLEAN : « l'histoire de la finance se confond avec l’histoire de ses crises » tant les crises financières sont fréquentes - Crises sont des révélateurs des dysfonctionnements et excès des périodes de croissance >> obligent le plus souvent à repenser certaines pratiques >> remettre en cause les paradigmes et consensus préalablement imposés. Les différentes formes de crises depuis les années 80’ - Années 80 : crises de la dette souveraine, de surendettement - Années 90 : crises financières qui démarrent par des crises de change (Mexique, Asie) puis dimension internationale - 2000 : krach de la bulle internet - 2008 : Crise des subprimes Crise (étymologie) : décision, jugement Crise (chinois) : danger, opportunité Déclaration de Lucas : 2003 : le problème de la prévention des dépressions a été résolu Déclaration de Bernanke : 2004 : la politique macroéconomique moderne a réduit le problème du cycle économique au point qu’il n’est plus aujourd’hui un problème majeur I. La crise des dettes souveraines des PED (années 80) A. Les conditions de la crise 1. Choc pétrolier (1973) et abondance de pétrodollars - Pays de l’OPEP disposent d’un surplus de K qu’ils vont placer dans les banques internationales, actives sur le marché de l’eurodollar (pétrodollars) Les banques avec cette surabondance d’épargne vont chercher à placer ces capitaux. - Faibles opportunités de placement dans les PDEM (récession) - Au contraire, PED avaient des besoins en financement importants et se lançaient dans des stratégies d’industrialisation. >> besoins de capitaux. PED semblaient offrir des garanties car cours des MP à la hausse qui augmentent leurs recettes d’X.

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LES CRISES FINANCIERES SUCCESSIVES DEPUIS LE MILIEU DES ANNEES 80

André ORLEAN : «  l'histoire de la finance se confond avec l’histoire de ses crises » tant les crises financières sont fréquentes

- Crises sont des révélateurs des dysfonctionnements et excès des périodes de croissance>> obligent le plus souvent à repenser certaines pratiques>> remettre en cause les paradigmes et consensus préalablement imposés.

Les différentes formes de crises depuis les années 80’

- Années 80 : crises de la dette souveraine, de surendettement- Années 90 : crises financières qui démarrent par des crises de change (Mexique, Asie) puis dimension internationale- 2000 : krach de la bulle internet- 2008 : Crise des subprimes

Crise (étymologie) : décision, jugementCrise (chinois) : danger, opportunité

Déclaration de Lucas : 2003 : le problème de la prévention des dépressions a été résoluDéclaration de Bernanke : 2004 : la politique macroéconomique moderne a réduit le problème du cycle économique au point qu’il n’est plus aujourd’hui un problème majeur

I. La crise des dettes souveraines des PED (années 80)

A. Les conditions de la crise

1. Choc pétrolier (1973) et abondance de pétrodollars

- Pays de l’OPEP disposent d’un surplus de K qu’ils vont placer dans les banques internationales, actives sur le marché de l’eurodollar (pétrodollars)

Les banques avec cette surabondance d’épargne vont chercher à placer ces capitaux .

- Faibles opportunités de placement dans les PDEM (récession) - Au contraire, PED avaient des besoins en financement importants et se lançaient dans des stratégies

d’industrialisation. >> besoins de capitaux.

PED semblaient offrir des garanties car cours des MP à la hausse qui augmentent leurs recettes d’X.

- Contexte d’accélération de l’inflation mondiale avec faibles taux d’intérêts réels

Dette dans les PED x5 entre 1973 et 1980 (130M – 500M)

- Prêts jugés attractifs car les banques appliquaient des taux d’intérêts relativement élevés et banques se regroupaient pour prêter (crédits syndiqués)

2. Les problèmes liés à ces prêts

- Règlements de dépenses de fonctionnement interne- Projets d’industrialisation trop ambitieux où rentabilité n’a pas été suffisante

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Plus fondamentalement, ce sont les conditions de l’endettement favorables aux débiteurs (70’) qui se sont retournées (80’) qui ont déclenché la crise de la dette

L’impact meurtrier de la politique de désinflation américaine (1979)

- Politique monétaire américaine de VOLCKER (1979) >> taux d’intérêts atteignent 20% + appréciation du cours du dollar.

Hausse des taux :

- Alourdir le coût de la dette pour les Etats débiteurs car cette dette était souscrite à taux variable et du fait de la désinflation, les taux réels sont élevés.

Hausse du dollar

- Hausse du poids de la dette considérablement, conjuguée à la baisse du cours des MP et donc des recettes

Mexique : dette passe de 6M à 86M$ ; inflation de +64%/anArgentine : inflation de 300%/an, avec des pointes à 2000%

12 aout 1982 : moratoire du Mexique (suspension temporaire du service de la dette) suivi par de très nombreux pays (Venezuela, Pérou, Brésil, Maroc)

B. La gestion de la crise (rôle décisif du FMI)

1. Renégocier la dette

- Nécessaire d’obtenir de la part des banques financières des refinancements (risque d’illiquidité)

>> rééchelonner la dette sur une plus longue durée pour permettre de réduire la charge annuelle- FMI constitue la caution morale

Refinancements obtenus par les Etats auprès du FMI restent assez modestes. (cadre des droits de tirages)

FMI conditionne ces refinancements à la mise en place de Politiques d’Ajustement Structurel >> réformes visant à libéraliser, dérèglementer

>> caution qui permet d’obtenir des refinancements plus importants de la part des banques

Jean DENIZET : « le FMI négociait l’austérité des débiteurs contre la patience des créanciers »

o CONSENSUS DE WASHINGTON (J. WILLIAMSON), 1989

- Le marché doit jouer un rôle croissant et être le mode principal d’allocation des ressources.

Principes (10 en tout)

- Secteur bancaire ouvert aux flux internationaux- Flexibilisation du travail pour préserver la compétitivité prix- Austérité et stricte discipline budgétaire

Problème :

- Un certain nombre de monopoles publics sont sous-efficients. >> ce sont des entreprises privées qui rachètent les entreprises publiques.

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Exemple : France Télécom a racheté le monopole public de téléphonie de Côte d’Ivoire et a augmenté les couts, entrainant par le même biais une hausse des inégalités

- Ouverture rapide à la concurrence étrangère est souvent source de concurrence déloyale pour les entreprises locales >> pas de taille à lutter (distributeurs locaux vs arrivée de Coca Cola)

- Libéralisation financière pose aussi problème : « Thérapie de choc » (STIGLITZ, LA GRANDE DESILLUSION) >> beaucoup d’institutions financières locales commettent des erreurs dans l’allocation des capitaux qu’elles reçoivent (alimentation de marchés spéculatifs).

2. Les mesures d’ajustement (PAS) et leurs impacts (sociaux – déflationnistes – récessionnistes)

- Ajustement BUDGETAIRE- Déflations salariales dans la fonction publique- Fin des prix subventionnés (produits de première nécessité) - Réduction de certains budgets sociaux.

Impact social

- Auprès des populations les plus pauvres- 90 : « révoltes de la faim »

>> pillage de magasin>> revendication de hausses de salaires

Impact déflationniste

- Pression CONCURRENTIELLE + OUVERTURE au commerce + MOINDRE PROTECTIONNISME = mouvement des facteurs de production des secteurs protégés vers les secteurs exposés

- Restructurations non compensées par une hausse des emplois- Déflations salariales fonction publique

Impact récessionniste

Mexique (86), revenu réel par habitant inférieur de 10% à celui de 1981

o CE QU’IL EN AURAIT ETE SANS

- Ajustements auraient quand même été brutaux car les pays n’auraient pas obtenu les refinancements.- Il faut également un certain temps pour que les mesures de stimulation de l’offre se mettent en place.

Crainte de l’enlisement dans la crise

Cartel des débiteurs : 8 pays d’AL s’étaient regroupés et faisaient peser une menace de répudiation de la dette

Le «   marché gris des créances douteuses   »

Marché gris des créances douteuses : d’un côté, les banques provisionnent les pays mais de l’autre, elles sortent certaines créances de leur bilan (titrisation) à une valeur décotée qu’elles échangent à d’autres banques.

Pourquoi ? Car certaines banques veulent se désengager de certains pays ; d’autres souhaitent diversifier car trop liées à quelques pays en particulier.

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C. La sortie de crise par abandon partiel des créances

1. Plan BAKER (1985, échec) : refinancements

- Relancer les négociations pour obtenir de nouveaux refinancements des banques privées- Propose que BM devienne interlocuteur privilégié (et non le FMI qui souffre de son image)

Problème :

- Idées des pays de relancer leur croissance dans une logique keynésienne ne sont pas des garanties assez crédibles pour les banques qui refusent de leur accorder les prêts

Echec, et les moratoires reprennent

2. Plan BRADY (1989, succès) : restructuration

Nicolas BRADY, SECRETAIRE DU TRESOR AMERICAIN

- Restructurer la dette par des abandons de créances >> risque d’insolvabilité (pays ne parviennent pas à faire face aux échéances)

a. Mise en place de BRADY BONDS

Propose aux banques créancières d’échanger leurs anciennes obligations moyennant un abandon des créances contre de nouvelles obligations émises par les différents Etats (BRADY BONDS), plus fiables car garanties par les EU.

20aine de pays vont profiter de 200M de BRADY BONDS

- Pays parviennent à sortir de la crise et obtenir de nouveaux refinancements

b. Annulation et allègement de la dette publique, surtout pour les PMA

- Difficulté des PMA à rembourser leur dette publique>> décision de réaliser des abandons de créances

Dette publique : argent prêté par Etats, FMI, banque mondiale

1996 : PPTE (Pays Pauvres Très Endettés)  - Annulation d’un tiers de la dette des pays endettés à plus de 100%

1999 : 90% du montant de la dette publique pouvait être annulé.

Contrepartie 

- Pays doivent suivre un processus en deux étapes

1. Engager un programme de réduction de la pauvreté, hausse de l’éducation… 

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2. Faciliter le retour à la croissance

Processus de 3 ans à l’issue duquel si les engagements sont tenus, l’annulation aura partiellement lieu, puis d’autres mesures seront imposées.

La décennie 80 est parfois considérée comme une décennie perdue du développement. L’intervention du FMI et des Etats a tout de même permis d’améliorer leur gouvernance macroéconomique.

II. Crises de change et financières touchant les PED dans les 90’

- Mouvement de libéralisation financière répandu dans les PED via le FMI, hausse de la capitalisation financière de ces pays émergents a nettement progressé sous l’effet des afflux de capitaux.

Entrées de capitaux privés ont été importantes et ont stimulé la croissance de ces économies émergentes mais plupart de ces capitaux sont placés à court terme et vont se montrer volatiles et sources de déséquilibres

A. La crise du PESO mexicain (1994 – 1995)

1. Mexique : « bon élève » du FMI

- Bonne maitrise de l’inflation- Stabilisation du taux de change dans le cadre d’un PEG avec le dollar- Adhésion à l’ALENA en 1993

Etat Mexicain pouvait émettre des bons du Trésor (TESO BONOS) à des taux élevés. Entrées de capitaux qui provoquent une réévaluation du PESO, qui dégrade la compétitivité prix

2. Prémices de la crise dès 1994

- Dégradation de la situation interne >> Révolte du Chiapas (instabilité SOCIALE)>> Assassinat d’un candidat à la présidence (instabilité POLITIQUE)

- Hausse des taux d’intérêts aux Etats Unis

Investisseurs devenus méfiants vont céder leur TESO BONOS et se retirent du Mexique 

>> baisse des réserves de change qui suscite une crise du PESO (PESO

surévalué : trop faibles réserves de changes)

3. La crise et ses conséquences

Décembre 1994 : dévaluation de – 15% par rapport au $

- Crise de change se transforme en crise financière >> Capitaux continuent de fuir (vers le dollar, flight to quality)>> Désertion du marché financier et CREDIT CRUNCH

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Nombreuses faillites + montée du chômage

1995 : PIB Mexique – 7%

PESO abandonne le PEG et flotte à la baisse sur le marché des changes .

4. Propagation de la crise et intervention des Etats Unis

Effet TEQUILA : crise va aussi toucher d’autres pays d’AL (Argentine) qui ont une similarité macroéconomique

Aide internationale de 50M$ (20 US, 10 FMI, 10 EU-JAP)

Convaincre les investisseurs étrangers qu’il y a suffisamment de liquidités pour assurer le remboursement de leur dette 

- Mexique va sortir rapidement de la crise par des réformes structurelles.

Problème :

- Chaque dollar de prêt soustrait provoque une suspension de nombreux prêts locaux. - Réduction initiale de prêts étrangers dans un pays a des effets démultipliés localement : agents retirent leur

argent par prévention et crainte du RUN provoque des contractions du crédit

B. La crise asiatique de 97 – 98

1. Les prémices à la crise

- 1994 – 1995 : capitaux qui quittent AL se dirigent en partie vers l’ASE (« le nouveau front pionnier des bonnes affaires financières »)

- Rémunérations des capitaux placés étaient bonnes et les réformes mises en œuvre rassuraient.

Mais systèmes bancaires nationaux manquaient d’expériences et se sont retrouvés avec une importante masse de

capitaux qui va alimenter les bulles.

Exposition aux risques

- Banques locales empruntent en dollar (arrimage) mais prêtent aux entreprises locales en monnaie nationale, si bien qu’elles s’exposent à trois risques>> Risque de change>> Risque de transformation : à partir de capitaux placés à court terme, elles placent à LT >> Risque d’insolvabilité

Pays d’arrimage ne souffrent pas de la fixité du système de parités fixes tant que le dollar ne s’apprécie pas trop.

2. L’appréciation du dollar et le début de la crise

1996 : appréciation du dollar, et des autres monnaies asiatiques par l’arrimage>> Dégradation de la compétitivité prix (modèle de croissance basé sur l’X)

a. La crise en Thaïlande (1996)

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Investisseurs vont douter de la capacité de la BC à maintenir la parité fixe d’autant plus que : >> Déficit commercial de 8% (lié à l’appréciation du baht)

>> Inflation (Balassa – Samuelson) fait que le taux de change réel s’apprécie plus encore que le taux de change nominal (et donc baisse de la compétitivité encore plus forte) Taux de change réel = taux de change nominal * P/P*

- Investisseurs quittent la Thaïlande, ce qui crée une pression supplémentaire sur le taux de change

Dilemme pour la BC

Si elle relève le taux d’intérêt pour défendre le baht (PEG) en attirant de nouveaux capitaux, elle étrangle la situation interne.Si elle défend son taux de change, elle doit vendre des dollars et épuise ses réserves à terme, ce qui rend inévitable l’abandon du PEG

Faute d’expérience, plutôt que de dévaluer et de revoir le PEG, la BC va dans un premier temps relever les taux d’intérêt, ce qui nuit à la croissance interne

2 juillet 1997 : Abandon du PEG – 40% en valeur en 3 mois

Pourquoi avoir tardé à abandonner le PEG  ?

- Dévaluation considérée comme un aveu d’échec qui nuit à la réputation de la monnaie- La dévaluation aurait rendu plus difficile le remboursement de la dette en dollar

>> banques, sociétés financières endettées en dollar : risque systémique

Quand la dévaluation s’avère imminente, la demande de dollar en Thaïlande augmente (car endettés en dollar) et cela constitue une pression supplémentaire sur les réserves de la BC.

b. Pays aux alentours affectés également, par le même fonctionnement

9 juillet : Philippines abandonne le PEG14 aout : Indonésie abandonne le PEG18 aout : Malaisie abandonne le PEG

- 1998 : crise devient financière >> Banques ne prêtent plus, multiplication des faillites : CREDIT CRUNCH

Capitalisme de copinage : entreprises et banques bénéficiaient d’appuis politiques, pour financer des projets souvent spéculatifs, pots de vins.

- Beaucoup d’entreprises s’endettaient en dollars sans se couvrir contre le risque de change

>> Appréciation du dollar + dépréciation du baht = graves conséquences réelles (perte de compétitivité)

- Moitié des banques thaïlandaises vont faire faillite

Croissance des capitaux : +25%Croissance économique : +7%>> Création d’une bulle.

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La Chine et l’Inde qui n’avaient pas libéralisé leurs activités financières n’ont pas été touchés par la crise : seules les économies libéralisées ont été impactées sévèrement. Même un pays largement libéralisé comme la Corée du Sud a été affecté par la crise (faillite de KIA – MOTORS, HAMBO STEEL)

3. L’intervention du FMI et la sortie de crise (1999)

- 120M d’aides pour la région en contrepartie de PAS

Partout dans ces pays, renforcement des règles prudentielles, hausse des concentrations bancaires.

Sortie de crise dès l’année 1999 (18 mois après le début)

- Ampleur des dépréciations a permis de restaurer la compétitivité prix de ces pays.

Jagdish BHAGWATI, Danny RODRIK

- Pays pouvaient rétablir des restrictions sur les mouvements de capitaux, les réglementer de nouveau

Exemple :Malaisie a rétabli des mesures de contrôle des changes, mais choix souvent temporaire : le temps de consolider le système financier national et libéraliser de nouveau

- Crise a été l’occasion d’un revirement de la position du FMI , qui depuis se montre plus prudent :

STIGLITZ : Hongrie et Pologne (libéralisation plus harmonieuse, et moindres conséquences)

« Ce n’est pas la libéralisation en tant que telle qui est mauvaise, c’est la manière dont elle a été mise en œuvre », trop brutalement.

C. Le rebondissement de cette crise en Russie et le sauvetage du LTCM

1. La propagation en Russie et l’intervention tardive du FMI

- Reflux des capitaux asiatiques vers les marchés européens et américains, plus surs>> diminution des taux longs (car forte demande)

- Crise asiatique a provoqué une baisse importante de la demande d’énergie (pétrole) , et les

cours sont à la baisse (décembre 1998 : 10$ le baril) 

>> Déficit courant Russe se creuse .

- Inflation interne fait que le rouble, arrimé au dollar, apparait surévalué .

>> taux d’intérêts de 100% pour maintenir les capitaux

Pour faire face à ce déficit

- Emission de GKO (bons du Trésor très bien rémunérés)

o INTERVENTION DU FMI TARDIVE

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- Ne suffit pas à calmer le mouvement de panique.

17 aout 1998 : dévaluation + moratoire sur dette extérieure et intérieure

Risque de défaut de paiement est l’objet d’une très vive inquiétude sur les marchés internationaux.

2. Risque systémique et sauvetage du Hedge Funds LTCM (Long Term Capital Management)

Anticipait un rapprochement entre les rendements des obligations privées et publiques américaines .

Achats de titres privés (en pariant sur le rapprochement de la rémunération) Ventes de titres publics (extraire de la valeur)

- Crise Russe provoque un flight to quality (sur les titres publics) et les écarts de taux augmentent

LTCM s’était fortement endetté pour faire jouer les effets de levier 

PERTES : 55% de son K (fin aout)

- FED va intervenir pour obliger l’ensemble des banques créancières à fournir les capitaux à LTCM, et à prendre en charge 90% des actions de LTCM

D. La contagion à l’Amérique Latine

- Par le biais commercial, la compétitivité des pays d’AL souffre de la concurrence de la compétitivité prix retrouvée des pays asiatiques.

Dégradation des comptes extérieurs du Brésil (inflation importée + déficit public de 7% en 1998)

- Sorties de capitaux se mettent en place et vont s’accélérer avec la crise russe

Fin 1998 : abandon du PEG et dépréciation du real de 50% (rapport au dollar) sur les marchés de change

1. La crise Argentine liée à la dévaluation brésilienne

- Argentine va être au centre des turbulences

- Argentine s’est retrouvée démunie car elle ne pouvait pas dévaluer. - Marge budgétaire était nulle car le déficit public était déjà élevé,

- Pas de monétisation du déficit possible (= financer par la création monétaire)

Ajustement réel : politique déflationniste pour faire baisser les prix et retrouver la compétitivité (baisse des salaires)

Conséquence : grave crise économique : progression du chômage

PIB : 99 – 2002 (-18%)

2002 : fin du Currency Board + annonce d’un moratoire

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2. Les fonds vautours

2006 – 2010 : restructuration de la dette Argentine

- Majorité des créanciers (76%) vont accepter l’effacement de 70% de la dette du pays, excepté les fonds spéculatifs (NML – Eliott)

Hedge Funds ont acheté de la dette très dépréciée et demander la valeur faciale beaucoup plus élevée (bénéfice de 1600%)

2013 : cour d’appel des EU rend un verdict favorable au fond. (Thomas GRIESA)Pourquoi ? Parce que l’Argentine n’avait pas pris de CAC (Clause Action Collective) c'est-à-dire si la majorité des créanciers acceptent la restructuration, les autres doivent s’y soumettre aussi.

- Argentine a refusé ce jugement et s’est déclarée en défaut partiel

III. Krachs financiers contemporains

A. Krach de 1987 – Krach des actifs financiers Japonais (1990 – 1991)

1. Krach de 1987

- Dow Jones : – 22.6% en une séance (– 7 000M en 1 jour, sans précèdent)- Paris : - 30% en 4 séances

o POURQUOI UN KRACH AUSSI RAPIDE ET FORT   ?

- Remise en cause de la gestion informatisée qui réagit immédiatement aux variations de cours- Programmes de vente automatique qui se déclenchait en cas de baisse des cours- Spirale baissière

Alan GREENSPAN

- C’est une crise de liquidité, il faut rassurer les marchés- Injecte plusieurs milliards de dollars sur les marchés financiers qui font rapidement monter les cours

Krach a montré que les cours boursiers pouvaient se déconnecter de la sphère réelle .

2. Krach des actifs japonais (1990 – 1991)

- Années 80 : progression de la capitalisation boursière à Tokyo (cours du Nikkei x3)

- Les banques accordent des prêts à des PME, à des ménages de moins en moins solvables pour l’acquisition de biens immobiliers

Volume des prêts immobiliers doublent

- Surchauffe immobilière spéculative et BC remonte les taux d’intérêts

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Banques créancières vont accumuler des créances de plus en plus douteuses car les ménages peu solvables sont rapidement en incapacité de remboursement

- Baisse du cours des actions, et krach >> baisse de 70% du Nikkei

- CREDIT CRUNCH (baisse prix immobilier ; multiplication des créances douteuses)- Effet de richesse négatif et baisse de la consommation (épargne de précaution)

Années 80 : plans de relance >> dette publique : 1989 : 52% - Aujourd'hui : 220%

B. L’E-krach et le technokrach des 2000

1. La mise en place

- Bulle associée à la nouvelle économie : valeurs internet, média, télécom.

- A cela s’ajoute une confiance totale dans les valeurs internet .

Alan GREENSPAN : « exubérance irrationnelle » : au fur et à mesure que la bulle gonfle, la volatilité des marchés s’accentue  A la moindre annonce d’introduction en bourse, de bénéfices, il y a des progressions extrêmes de cours.

- Introduction d’Orange : +20% en 1 jour- NASDAQ (valeurs technologiques) : 14 ans pour atteindre la barre 1000, passé de 2000 à 5000 en 3 ans.

Problème :

- On ne sait pas évaluer la valeur des titres « dot com » qui n’ont qu’une existence informatique>> Seulement le nombre de visiteurs.

Exemple :

e-Toys (introduite en 1998) : évaluée 1/3 de plus que Toys R Us alors que chiffre d’affaire ne représente seulement le CA de 3 magasins Toys R Us

2. Le krach (Mars 2000)

- Valeurs internet – 25% en une semaine - Les autres valeurs résistent car CAC 40 atteint presque son maximum en septembre 2000

Septembre 2000 : effondrement des valeurs TMT - Nasdaq perd 65% de sa valeur (2000 – 2002)- CAC 40 va atteindre dès 2002, 2300 points (perte de 60% de sa valeur)

o ELEMENTS DECLENCHEURS

Arthur LEVITT (président de la SEC) : « On peut se demander si certaines de ces sociétés valent mille fois rien »

Affaire des licences de la 3G (3ème Génération) : Etats ont organisé une vente de licence de ces téléphones, payés par les opérateurs télécoms avec des prix extrêmement élevés.

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Interrogations sur la capacité qu’auront ces opérateurs à dégager des profits futurs compte tenu du cout très élevé de ces licences UMTS (3G)

Logique de vendre le plus rapidement possible, ce qui entraine une spirale baissièreLarry SUMMERS : « Les marchés peuvent rester illogiques bien plus longtemps que nous ne pouvons rester solvables »

o IMPACT SUR LA SPHERE REELLE

- Crise de liquidité : actifs financiers perdent leur valeur donc limitent leurs crédits.

- Faillites d’entreprises les plus fragiles.

- Effet de richesse inversé par la dépréciation des titres qui baisse la consommation

Stagnation/Léger recul de la croissance dans les pays industrialisés.

C. Crise de confiance issue des scandales boursiers et des grandes faillites (2001 – 2002)

1. Les fraudes effectuées par les entreprises

- Crise de confiance en raison des faillites de grandes entreprises (EU) comme ENRON, WORLD COM- Fraude et les trucages des comptes des entreprises par les dirigeants

Pratiques accréditées par ARTHUR ANDERSEN (plus grand cabinet de conseil)

ENRON : a dissimulé au moins 2M$ de dettesXEROX : artificiellement gonflé son CA>> beaucoup d’entreprises ont acheté leurs actions au prix fort et ont réalisé des moins-values

Problème des falsifications de comptes : depuis les 80’, l’enrichissement des managers dépend fortement des performances boursières à courte échéance de leur entreprise, d’autant plus que les patrons restent moins longtemps au pouvoir. D’où la tentation de manipuler les résultats annuels pour donner l’impression que l’entreprise va très bien et provoquer l’envolée des cours boursiers.

Pratiques opposées au principe de transparence

- Opinion publique prend conscience que l’entreprise est avant tout perçue comme un actif financier dont il s’agit d’accroitre la rentabilité financière.>> En plus, cabinets d’audit supposés contrôler et certifier les comptes ont été complices de cette supercherie.

IV. De la crise des subprimes à une crise systémique du SFI

A. Crise des subprimes et bulle immobilière

Daniel COHEN : « la titrisation permet d’ôter les risques des épaules de ceux qui sont capables de les porter pour les mettre sur les épaules sur ceux qui sont incapables de les comprendre [gestionnaires de SICAV] »

Gaël GIRAUD : « L’origine de la crise des crédits « subprimes » est ainsi liée à l’irresponsabilité avec laquelle le secteur financier a réalisé des opérations de titrisation de dettes et de hors bilan qui, au lieu d’améliorer la couverture du risque, ont inoculé un poison mortel à l’ensemble des acteurs financiers de la planète »

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o LE RÔLE DE LA RECESSION DE 2002 – 2003

- Baisse des taux d’intérêts (1% aux EU)

La reprise a entrainé un relâchement des exigences relatives à la qualité des emprunteurs d’autant que la pratique de la titrisation permet à une banque de se délester du risque.

- Banques spécialisées dans le crédit hypothécaire ont multiplié les prêts à des ménages peu solvables

o LES CREDITS SUBPRIMES

Crédit Prime : emprunts qu’on accorde pour l’accès à l’immobilier aux ménages solvables Crédit Subprime : quand le ratio d’endettement dépasse 85% de la valeur du bien ; quand le crédit dépasse 55% du revenu>> taux ajustables (très faible les deux premières années puis taux variables)

NINJA : No Income, No Jobs, No Assets

- Bien immobilier est une garantie en cas de défaut de paiement (saisie puis revente).

Pas d’inconvénient pour les banques TANT QUE LE MARCHE DE L’IMMOBILIER RESTE STABLE

Ben BERNANKE (CNN, 29/07/05), patron de la FED : « Nous n’avons jamais connu de baisse du prix des maisons à l’échelle nationale. Ce que je pense, c’est plutôt que la hausse ralentira, éventuellement se stabilisera ».

2006  : taux d’intérêts remontent (1) puis retournement du secteur immobilier (2)

- Progression des défauts de paiement : 13% (2006) – 17% (2007)- Multiplication des saisies

>> Fin 2005, une maison sur 355 était saisie aux EU, ou son propriétaire était en défaut de paiement- Ventes qui se multiplient provoquent un retournement du marché de l’immobilier (automne 2006)

Le stock de maisons invendues dépasse vite les 4 millions d’unités en 2007 et les prix baissent pour la première fois depuis 1968. En France, après 140% de hausse en 10 ans, le marché de l’immobilier ralentit ; les prix de l’ancien ont même commencé à baisser (de 2%) au premier trimestre 2008.

Banques commencent à enregistrer des pertes et CDO trouvent de moins en moins preneur (marché des produits titrisés devient de moins en moins liquides)

2007  : défiance mutuelle

Printemps:

- Banques ne se font plus confiance- Ne se prêtent plus les liquidités quotidiennes dont elles ont besoin

Gaël GIRAUD, L’ILLUSION FINANCIERE

CDS et titrisation ont détruit toute relation de confiance : n’importe quelle entreprise, n’importe quel Etat qui emprunte de l’argent auprès d’une banque a désormais quelque raison de se dire : « elle me prête de l’argent et au même moment, elle est peut-être en train de parier contre moi ? Je ferais mieux de ne pas accepter cet argent ».

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Explication des pièges des CDS : la banque américaine CIT était spécialisée dans le prêt auprès des PME. Pour la vie du tissu économique américain, CIT était donc une banque cruciale. Pour survivre dans la tourmente des crédits « subprimes », en 2008, CIT a emprunté beaucoup d’argent auprès de la banque Goldman Sachs, qui semblait prospère.Conséquence : à l’été 2009, CIT devait environ 1M$ à Goldman Sachs. Incapable de faire face, la banque envoya ses meilleurs avocats pour négocier avec les juristes de Goldman Sachs, convaincue que ce n’était pas dans l’intérêt de Goldman que son client fit faillite de 1M$.Pourtant : les juristes se montrèrent intraitables et CIT déposa le bilan

Explication : les limiers du CIT comprirent, après enquête, qu’en 2008, au moment où elle prêtait de l’argent à CIT, Goldman pariait CONTRE CIT, en achetant des contrats CDS sur le dos de cette banque.

Conclusion : Goldman gagnait plus d’argent si CIT faisait faillite que si elle réussissait à honorer sa dette.

BC doit intervenir pour renflouer le marché bancaire en liquidité

21 juin :

- Bear Stearns : doit sauver en catastrophe 2 de ses grands HF qui ont beaucoup investi sur le marché des CDO

Septembre

- Banque anglaise NOTHERN ROCK annonce des pertes importantes- Runs massifs aux guichets

« Crise de la complexité financière »  : marché des CDO s’effondre Banques les rachètent pour éviter des ventes à prix bradés par les SIV

2008

- Nationalisation de la NOTHERN ROCK- Rachat de Bear Stearns par JP MORGAN

>> 2$ l’action ; contre 165$ un an avant

Pertes liées aux crédits subprimes : 200M (2007) – 2000M (2008)

B. Approfondissement de la crise (septembre 2008)

1. Faillite de Lehman Brothers (15/09/08) et quasi faillite d’AIG

7 septembre 2008 : FANNIE MAE, FREDDY MAC (garantissent les prêts immobiliers) annoncent des pertes records et sont recapitalisées (100M$) par l’Etat Américain

- 15 septembre 2008 : faillite de Lehman Brothers

Barclays était intéressée dans le rachat de Lehman mais exigeait une garantie publique sur la valeur des actifs rachetés>> refusée par H. PAULSON (secrétaire d’Etat au Trésor)

Il fallait donner tort à ceux qui affirmaient le « too big to fail »

o SOUS ESTIMATION DE L’IMPACT ET QUASI – FAILLITE D’AIG

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- Lehman avait 613M$ de dettes - Banque ne peut plus rembourser ses créanciers.

AIG avait vendu des CDS à ceux voulant s’assurer contre le risque de défaut de Lehman (Société Générale)

Gaël Giraud, L’ILLUSION FINANCIERE

Lorsque Lehman a fait faillite en septembre 2008, la planète finance s’est rendu compte que sa dette avait été assurée cinquante fois via des CDS. C’est la raison pour laquelle la faillite de Lehman a eu des effets cataclysmiques : le 15 septembre 2008, la planète a dû rembourser 50 fois ceux qui avaient souscris des assurances contre Lehman C’est comme si 50 Lehman avaient fait faillite le même jour.

- Titre AIG : – 95% de sa valeur

16 septembre : H. PAULSON doit recapitaliser AIG à hauteur de 80%

CAC 40 : 6000 points (printemps 2008) – 4000 points (18 septembre) – 3000 points (début 2009)DOW JONES : - 50%

- Volatilité est omniprésente. - Lors du krach, plusieurs pays vont interdire temporairement les ventes à découvert

Michel AGLIETTA : « en voulant montrer au marché que […] les banques les plus imprudentes devaient assumer leurs risques, l’administration américaine a en fait provoqué un effet inverse  : puisque Lehman fait faillite, toutes les autres grandes banques pourront aussi faire faillite »

2. Les conséquences de ces faillites

- Les banques cessent de se prêter les unes aux autres, ne sachant si leur interlocutrice ne sera pas la prochaine à s’effondrer

>> Assèchement brutal du marché interbancaire.

Valeurs bancaires : – 80%

- CREDIT CRUNCH

Impact sur la sphère réelle

Baisse des cours de bourse >> effet de richesse négatif >> baisse consommation + baisse investissement (– 10% EU/France)

- Chute des profits de 56% en moyenne dans les pays de l’OCDE- Chômage : 4.7% (2007) – 9% (2009) EU

- Déflation (faible demande et abondance de l’offre)

2009 : contraction de 2% du PIB Mondial (récession la plus marquée depuis 1945)

Pays exportateurs plus touchés que les autres par la contraction du commerce mondial (– 12%)

Grandes faillites  : Chrysler (2009), GM (juin 2009)

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General Motors : - Véhicules produits : – 58% (2009) - Fermeture de 11 usines sur 47- 50% d’effectifs en moins (21k postes)

2007 :- Revenu moyen du trader chez GS : 530k$/an - Secteur financier américain : distribution de 128M$ de bonus

Opinion publique devient hostile aux banques

C. Les analyses de la crise

1. Similitudes et divergences

Barry EINCHENGREEN & Kevin O’ROURKE, A TALE OF TWO DEPRESSIONS (2009)

- Analogies avec la crise de 1929, tout en montrant les particularités

Points communs crise de 1929 et crise de 2008

- Même effondrement de la production industrielle>> rythme de contraction comparable

- Mise en place d’un même processus déflationniste- Chute des échanges mondiaux suit le même rythme que la moyenne annuelle entre 1929 et

1933

Différences entre crise de 1929 et crise de 2008

- Politiques économiques plus réactives pour éviter les Runs>> Politique monétaire va rapidement contrer la contraction de MM

- Devant la récession mondiale, gouvernements vont prendre des mesures de relance budgétaires (contra-cycliques)

- Plus de contrainte de l’étalon or qui contraignait les politiques économiques .

Contraction du commerce international n’est pas liée à la hausse du protectionnisme mais à l’interdépendance des économies et la contraction généralisée de la demande.

2. Bulle immobilière, bulle de crédit et propagation à la sphère réelle

a. Bulle immobilière et bulle de crédit

André ORLEAN, DE L’EUPHORIE A LA PANIQUE (2009)

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Gaël GIRAUD, L’ILLUSION FINANCIERE

- Orléan pense que la crise est endogène, produite par les marchés eux-mêmes. >> contrairement aux interprétations des partisans de l’efficience

« Instabilité intrinsèque » des mécanismes de prix sur le marché des actifs qui rend difficile l’autorégulation. Egalement la mauvaise rationalité des agents

- Tendance haussière sur le marché immobilier a rendu les actifs immobiliers attractifs. - Bulle n’aurait pas pu exister sans le boom du crédit (abondant, bon marché).

>> hausse immobilière encourage cette expansion.

Risque de crédit diminue avec la montée des prix de l’immobilier

Explication fournie par les banques : « pour l’instant, vous n’êtes pas propriétaire, mais vous pouvez acheter votre maison, on vous prête quasiment la totalité du capital. Dans trois ans, il faudra que vous commenciez à rembourser votre prêt, mais ce ne sera pas douloureux : votre maison vaudra alors beaucoup plus, on vous fera un deuxième prêt pour vous permettre de rembourser le premier, gagé sur votre maison, laquelle entre temps aura pris beaucoup de valeur. Vous allez donc pouvoir payer continuellement vos dettes, grâce à l’augmentation indéfinie de la valeur de votre maison »

b. Non perception des risques et propagation à la sphère réelle (« aveuglement au désastre », MINSKY)

- Difficulté réside dans l’évaluation financière du risque>> Valeur d’un actif repose sur les revenus futurs anticipés.

L’individu se fait une opinion de la valeur en s’appuyant sur des croyances : croyance orientée autour d’une euphorie

Mécanisme de formation de la crise

- Faillite de Lehman : perte de repères provoquée par la rupture de la convention d’évaluation.

- Retournement du marché immobilier : abaissement des notes sur les CDO 

Problème : la probabilité conditionnelle que B fasse faillite dans le cas où A fait défaut est à peu près impossible à calculer, autrement qu’au doigt mouillé.Conséquence : c’est sans doute ce qui a rendu le cataclysme de 2007 – 2008 d’autant plus dévastateur : à partir du moment où le « bas millefeuille » s’est effondré, la panique s’est étendue à la totalité du « millefeuille » à une vitesse fulgurante. Pourquoi ? : parce que tous les opérateurs financiers se sont rendus compte simultanément qu’ils avaient des créances douteuses et qu’ils ignoraient complètement le risque de corrélation entre les tranches des produits structurés par le crédit.

- Acteurs perdent confiance dans la notation des produits structurés, entrainant une dépréciation forte de ces titres.

- Crise se propage aux autres marchés d’actifs par la dépréciation des produits structurés dans leur ensemble

Banques ont de plus en plus de difficultés à se procurer des liquidités et multiplient les ventes d’actifs pour retrouver cette liquidité.

Affecte la sphère réelle par le CREDIT CRUNCH et l’effet de richesse négatif

3. Structure des cycles

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Hyman MINSKY, STABILIZING AN UNSTABLE ECONOMY (1986)

- Crise financière est un moment du cycle économique

Trois comportements types   dans le processus de financement des agents

Début de cycle : - Financement « couvert », prudent : STABILITE

>> Rendement attendu de l’investissement couvre largement le paiement des intérêts et du principal, sur une période donnée

Milieu du cycle - Financement plus spéculatif : INSTABILITE MODEREE

>> rendement attendu de l’investissement couvre le paiement des intérêts mais pas du principal si bien que la dette est constamment reconduite.

Fin de cycle- Financement « à la Ponzi »  : INSTABILITE DANGEREUSE

>> la survie du projet repose sur la capacité à attirer de nouveaux épargnants

Financement Ponzi (immigré italien des US) : on rémunère les investissements des clients essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux entrants (éclate quand les entrées ne couvrent plus les rémunérations des clients)

- Pour sortir il faut réaliser des abandons de créances- Il faut un prêteur en dernier ressort qui interrompe la spirale

Fragilité systémique : rôle néfaste que jouent les banques lors des cycles

Mark TWAIN : «  le banquier est quelqu’un qui vous prête son parapluie lorsque le soleil brille et vous le retire aussitôt qu’il pleut »

4. Non intervention de la FED ni du Trésor Américain

- FED considérait que la banque était confrontée non pas à une crise de liquidité mais de solvabilité

>> intervention n’est plus de son ressort

Prêteur en dernier ressort (BAGEHOT, 1873) : BC est une assurance collective qui doit faire face au phénomène d’aléa moral lié à l’intervention. Seules les banques illiquides doivent être sauvées.La banque insolvable a failli à ses obligations et doit faire faillite. D’autre part, BC doit prêter à des taux pénalisants.

- Faillite a renforcé le problème de confiance et effondrement des transactions

« Si Lehman n’est pas à l’abri, qui le sera » ? Assèchement brutal du marché interbancaire. Les banques cessent de se prêter les unes aux autres, ne sachant si leur

interlocutrice ne sera pas la prochaine à s’effondrer.

- L’Etat non plus n’est pas venu au secours de la FED : PAULSON a voulu envoyer un signal au marché.

FED comme l’Etat ont négligé le risque systémique

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D. Les plans de sauvetage et les politiques de relance menées

Prise de conscience du risque de contagion et les gouvernements vont intervenir

1. Etats Unis : Plan PAULSON (3 Octobre 2008, lutter contre la dépréciation des actifs des banques)

- Gouvernement s’engagent à racheter aux banques leurs actifs toxiques devenus invendables- Création du programme TARP

>> Mauvaise banque, chargée de racheter et rassembler les produits toxiques et recapitaliser les banques

700M$ dégagés pour la recapitalisation

- Baisse des revenus des dirigeants bancaires- Agences gouvernementales entrent au conseil d’administration.

Garantie sur les dépôts bancaires : 1500M$ (éviter les Runs)

2. Europe : mesures adoptées aux contextes nationaux

- Aide inconditionnelle à tous les établissements menaçant de faire faillite

Angleterre : nationalisation partielle de 8 grandes banquesFrance : sauvetage de DEXIA

- Programme de garantie des dépôts bancaires

Plan de 260M€

3. Union sacrée des banques centrales (diminution taux intérêts – QE – relance budgétaire)

Diminuer de façon concertée les taux d’intérêts

- – 50 points de base.

FED : taux directeur : 6.25% (juillet 2007) – 0.25% (fin 2008)BCE : 2% fin 2008

Ne suffit pas car les banques sont toujours réticentes à se prêter ; elles préfèrent conserver les liquidités par précaution :

trappe à liquidité.

Quantitative Easing de la FED

- Pour éviter une spirale déflationniste comme dans les années 30 (Bernanke)

Injection massive de liquidités via le rachat de titres

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Quantitative Easing : la FED offre des liquidités en échange d’actifs qu’elle achète ou prend en garantie, de « AAA » à « BBB ». En rachetant des titres publics, il s’agit d’une monétisation de la créance publique.

Relance budgétaire mondiale

- FMI conseille aux pays d’injecter 2% de leur PIB dans le circuit>> Relance coordonnée pour neutraliser la contrainte extérieure

Etats Unis : 5% du PIB injecté - Aide sociale aux chômeurs- Rénovation des infrastructures

Europe : 1.5% du PIB (200M) - 170M par les Etats, 30M par les fonds européens. - Allemagne : 3.3% PIB (prime à la casse…)- RU : 2.2% (baisse de la TVA)- France : 1.5% PIB

Chine : 7% du PIB - Travaux d’infrastructures publics

Plans exercent un rôle contracyclique qui temporise l’impact de la récession. Impacts se font sentir en 2010, où l’on sort de récession dans la plupart des pays.En contrepartie, les déficits budgétaires se sont creusés (hausse des dépenses + baisse des recettes)

V. La crise des dettes souveraines des pays surendettés de la zone €

A. Le rebondissement de la crise jusqu’à restructuration de la dette grecque

Crise des subprimes démarre par un excès d’endettement des ménages pauvres et finit par une crise de surendettement public, dû en grande partie à la socialisation des pertes bancaires.

Recapitalisations bancaires associées aux plans de relance ont creusé les déficits publics et progresser les niveaux d’endettement.

2009 – 2010 : déficit de 15.5% (Grèce), 14% (Irlande), 7.5% (France), Etats Unis (10%)

1. La question de la soutenabilité

- Déficits publics limitent l’endettement des Etats

Dette publique : dépasse 100% aux EU fin 2011 ; Japon dépasse les 200%Aujourd’hui : 94% en France 2014 ; 130% en Grèce ; 175% en Grèce ; Allemagne 77% (baisse)

Solvabilité : capacité qu’a un pays à rembourser ses dettes a un moment donné

Soutenabilité : mise en dynamique, car durée de vie d’un Etat est illimitée. Sa capacité à augmenter ses revenus est théoriquement illimitée. Dette publique n’a jamais besoin d’être intégralement remboursée à un instant donné. En revanche, son

service (intérêt, payé chaque année) doit être honoré, et est croissant.

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- Dette/PIB, taux d’intérêts moyens, maturité de la dette moyenne

Si dette financée par épargne interne (Japon : 94% de la dette détenue par les résidents), alors paiement des intérêts de la dette constitue un transfert de revenus au sein d’une même économie.

Le plus souvent, dettes financées par les investisseurs étrangers (63% de la dette en France)

- La crédibilité est essentielle pour maintenir la confiance des investisseurs internationaux. >> Son endettement ne doit pas croitre trop rapidement, sous peine que les investisseurs ne se mettent à douter de sa solvabilité

Risque d’ effet boule de neige

Effet boule de neige : lorsqu’un pays emprunte à un taux d’intérêt réel supérieur à son taux de croissance. La dette grandit alors que le pays lui-même ne grandit pas. Risque d’un endettement auto-entretenu

- Ratio dette/PIB se dégrade et il faut dégager des excédents budgétaires primaires (avant paiement du service de la dette) pour réduire l’endettement.

Risque pour les pays pour lesquels les marchés financiers exigent des taux d’intérêts trop élevés

Compte tenu de la décroissance massive du pays (– 7.5% en 2011), n’importe quel taux d’intérêt positif continuera de faire grossir automatiquement la boule de neige de dettes. Il faudrait que l’Europe prête à des taux négatifs (ce qui reviendrait à donner de l’argent ou à annuler une partie de la dette) à la Grèce pour ne fut-ce que ralentir le phénomène.

- Poids du service de la dette>> plus il progresse, plus il réduit la marge de manœuvre des politiques budgétaires.

En France, service de la dette (14.6% des dépenses publiques, troisième poste)

KRUGMAN : on ne sait pas si c’est l’excès de la dette qui provoque l’affaiblissement de la croissance ou la faiblesse de la croissance provoquant la dégradation des ratios et l’alourdissement de la dette.

2. La crise en zone € (printemps 2010 : révélation grecque sur le déficit)

a. La crise grecque et sa propagation

Dépenses irrationnelles : >> Systèmes de sécurité C4I pour les JO qui n’a jamais fonctionné ;>> 38% de ses importations sont des avions de combat (dont 25 Mirage 2000)>> Achat de frégates de guerre et d’hélicoptères de combat>> JO à Athènes + Euro 2004

- Sanction sur les marchés financiers >> nouvelles émissions de titres se sont fait à des taux d’intérêts toujours plus élevé, jusqu’à 30% (défiance des investisseurs)

Si le déficit budgétaire se creuse, l’État doit émettre plus de titres, leur offre s’accroît, leur prix baisse, et le taux d’intérêt que doit consentir l’État émetteur s’élève

Nouriel ROUBINI : comparaison de la Grèce au canari dans les mines de charbon, c'est-à-dire un signe avant-coureur d’une explosion de la zone €.

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- PIIGS: Portugal, Irlande, Italie, Grèce, Espagne>> vive progression des taux d’intérêts sur les marchés obligataires

Allemagne est réticente à l’intervention 

>> clause de « no bail out » inscrite dans le traité de Maastricht interdit l’intervention envers un Etat en difficulté.

b. Les aides mises en place

Hausse des taux pousse les pays à trouver une solution

- 110M€ pour la Grèce en contrepartie de plans d’ajustement

Mais risque de défaut de paiement fait que les primes de risques ont flambées

- Investisseurs vendent les obligations souveraines par crainte du défaut de paiement, ce qui entraine une montée des taux susceptible de provoquer réellement le défaut.

Si le déficit budgétaire se creuse, l’État doit émettre plus de titres, leur offre s’accroît, leur prix baisse, et le taux d’intérêt que doit consentir l’État émetteur s’élève

Cas de la Grèce : parce que la prime de risque sur les CDS de la Grèce s’est envolée au cours des années 2009 – 2010, beaucoup ont cru que cela signalait un prochain défaut grec.Réaction : nombre d’investisseurs se sont mis à réclamer des taux de plus en plus élevés pour prêter à la Grèce et Athènes a fini par être victime de l’effet boule de neige dès janvier 2010.Conséquence : la Grèce a finalement fait défaut DONNANT RAISON A POSTERIORI AUX MARCHES. La récession rend impossible la réduction de sa dette

- Mars 2010 : restructuration >> Abandon de 53.5% de la valeur faciale des créances privées

- 2012: Programme OMT (Outright Monetary Transaction)

BCE achètera des obligations souveraines des pays en difficulté sans limites de montant sous réserve qu’ils

acceptent de mener des réformes budgétaires Programme a permis une chute des rendements des obligations en raison de la baisse des taux d’intérêts

- Europe a besoin d’un prêteur en dernier ressort- Dans une union monétaire, sans prêteur en dernier ressort en mesure d’acheter de la dette souveraine, les Etats

membres sont vulnérables.

Si un Etat se trouve dans l’incapacité d’assurer le service de sa dette (intérêts et remboursements) et qu’il ne peut compter ni sur un financement par création monétaire, ni sur le secours des autres Etats membres (clause du no bail out).Dans un tel cas il faudrait massivement augmenter les impôts, dans des proportions qui peuvent se révéler politiquement insupportables. Reste alors le défaut de paiement de tout ou partie de la dette. Or l’actif des banques est composé pour une large part de titres publics. Leur dévalorisation provoquerait inévitablement des crises bancaires en chaîne. Pour les éviter la BC devrait jouer le rôle de prêteur en dernier ressort, c'est-à-dire en définitive racheter aux banques les titres qu’elles détiennent et en définitive monétiser à posteriori la dette publique. C’est ce qu’il s’est passé avec la Grèce à partir de 2010.

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B. Pas de gouvernance et manque d’intégration

1. Le manque d’intégration

- Les économies en Europe ne convergent pas >> différentiels d’inflation au début du siècle et hausse des salaires dans certains pays

David THESMAR & Augustin LANDIER, 10 IDEES QUI COULENT LA FRANCE

Manque réel de solidarité : plus un Etat est homogène culturellement, linguistiquement, voire ethniquement parlant, plus ses citoyens se sentent identiques et solidaires.Les Etats européens, historiquement très homogènes, ont donc un niveau de redistribution interne plus élevé que les EU, pays fédéral beaucoup plus divers. Mais entre eux, les pays européens sont beaucoup plus différents les uns des autres que les 50 états américains Ainsi, la logique même qui explique pourquoi chaque pays européen est généreux avec ses propres pauvres explique

également pourquoi les pays d’Europe sont si peu solidaires entre eux.

Salaires dans la fonction publique (1999 – 2009)

GRECE +117%IRLANDE +110%

MOYENNE ZONE € +36%ALLEMAGNE +20%

Compétitivité des PIIGS

- Dégradation de 20 à 30% par rapport à l’Allemagne (2000 – 2010)

Taux de change réels

- Hausse dans les pays inflationnistes ce qui pénalise leur compétitivité prix

Patrick ARTUS

- UEM a connu un accroissement des asymétries économiques

Déséquilibres commerciaux se creusent entre les Etats du Nord excédentaires et ceux du Sud déficitaires

Croissance conjoncturelle au SUD (essentiellement stimulée par l’endettement et des taux d’intérêts réels très bas)

2. La mise en place d’une meilleure gouvernance

- Faiblesse originelle de la zone € est d’avoir conçu une union monétaire sans coopération budgétaire

a. Mise en place de transferts budgétaires (FESF – MES)

FESF (2010)MES (2012)

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Alimentés par les Etats

- Disposent de 700M€- Notés AAA

>> permet de prêter à très bas taux d’intérêt et sous conditions

b. Politique commune d’austérité (rigueur budgétaire, depuis 2010)

FRANCE

- Hausse fiscalité >> TVA 20% >> majoration de l’IS sur les grandes entreprises

- Effort sur le niveau des dépenses publiques est resté limité (56% du PIB)

ROYAUME UNI

- Suppression postes- Hausse frais d’éducation- Baisse des indemnités

EUROPE DU SUD (exemple : GRECE)

- Politiques d’austérité fortes- Baisse de 35% des salaires des fonctionnaires- Baisse de 25% des effectifs de la fonction publique- TVA +4points.

Mécontentements sociaux, montée des partis radicaux (Aube dorée, Syriza)

Baisse du PIB Grec de – 25% depuis 2008

c. Adoption du Pacte Budgétaire (janvier 2013, règle d’or)

TSCG : Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance, janvier 2013

- Règle d’or des finances publiques

Règle d’or : déficit structurel < 0.5% PIB

Déficit structurel : solde annuel – mesures temporaires pour ralentir la récession.Part du déficit qui n’est pas lié à la conjoncture, qui existe même si la conjoncture est bonne : directement lié aux actes de gouvernements

- Pays ayant dépassé les 60% du ratio dette/PIB devront diminuer leur niveau d’endettement d’1/20/an.

Mécanisme correcteur- Déposer 0.2% du PIB au budget de la zone- Amende au MES

Marchés rassurés par cette mesure, ce qui explique la détente des taux longs

C. Quelles limites constate-t-on aujourd’hui ?

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1. Prise de conscience du FMI de l’impact brutal de ses mesures

Olivier BLANCHARD 

- Plans de rigueur ont eu impact plus brutal sur l’activité économique que les prévisions

Pourquoi ?

- Multiplicateurs budgétaires pour établir les prévisions de croissance ont été sous-évaluées. >> Croyance : 1 point de réduction budgétaire = – 0.5 points de croissance (PDEM) >> Réalité : – 0.9 points.

FMI a reconsidéré ses recommandations et à proposer un assainissement budgétaire plus progressif (Espagne, Grèce)

Paul KRUGMAN, SORTEZ NOUS DE CETTE CRISE MAINTENANT

- Pressions déflationnistes chez un Etat surendetté majorent le cout de la dette>> aggrave le problème de surendettement

Récessions qui durent entrainent des pertes de K humain, une obsolescence du matériel qui diminuent le potentiel de croissance future de l’économie.

Déficit durable de croissance menace un écart de production constant vis-à-vis des autres pays.

AVANTAGES de ces politiques d’austérité   :

- Baisse du cout salarial unitaire >> – 10% Grèce, – 8% Espagne

- Hausse de la compétitivité prix

DESAVANTAGES de ces politiques d’austérité

- Disparition d’une partie du tissu industriel>> Baisse des revenus des ménages et baisse des profits des entreprises n’incitent pas aux réinvestissements, d’autant plus que changement d’habitudes de consommation.

- Population se sentent victimes des politiciens >> hausse des extrêmes, qui se définissent par opposition aux politiques menées.