À qui appartient le vignoble de Provence · 2015. 2. 27. · mier raisin 5 ans apres et il sera...

Date : 03 FEV 15Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 124580

Journaliste : Hervé Vaudoit / B.A.

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BOMPARD 9145982400507Tous droits réservés à l'éditeur

À qui appartient le vignoblede Provence ?

Jadis de médiocre réputation, les vins de Provence ont aujourd'huile vent en poupe. Au point d'attirer de nouveaux

propriétaires, anonymes fortunes ou stars de la mode et du cinéma

C onsidéré comme mori-bond et sans avenir il y aseulement une trentaine

d'années, le vignoble provençalest désormais l 'un des plusc o n v o i t é s de F r a n c e , àl'exception de la Champagne etdes grands crus classes de Bour-gogne ou de Bordeaux. Un renou-veau qui doit moins au hasardqu'à un vin passé en moins devingt ans du statut de pique-ratepour barbecue party à celui denectar chic pour hipster bran-che : le rosé.

Berceau historique de ce vinsans histoire ni prestige, la Pro-vence profite sans vergogne decette nouvelle mode planétairequi a modifié en profondeur lesmodes de production, la physio-nomie des domaines et le mar-ché de limmobilier viticole, dela vallée du Rhône jusqu'à la fron-tière italienne. "77 y a une cin-quantaine d'années, la demandeexistait déjà pour les beaux do-

maines, surtout ceux proches dulittoral, se souvient Maurice Ra-veyre, cofondateur de Vinéatran-saction, agence spécialisée dansla vente des propriétés viticoles.Mais à l'époque, précise-t-il, lademande était surtout immobiliè-re. Les acheteurs étaient des gensfortunes qui cherchaient à inves-tir dans une belle résidence secon-daire, mais se fichaient de savoirsi leurs vignes allaient, ou non,être rentables. À leurs yeux, ellesétaient surtout une garantie detranquillité. L'assurancequ'aucun immeuble ne viendraitun jour gâcher la vue qu'ilsavaient depuis les fenêtres de leurbastide ou de leur château. "

D e p u i s u n e v i n g t a i n ed'années, la montée en gammedes vins de Provence et le nouvelengouement pour le rosé ontchangé la donne. Précurseur surle marché de l'immobilier spécia-lisé - il a fondé son agence, Le Bu-reau Viticole, en 1990 à Saint-Ré-



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Le vignoble provençal est désormais l'un des plus convoites de France ici, celui du domaine Le clos de la Magdeleme, a cassis

mv de Provence I œnologue Stephane Paillard assure que cestdei enii un r lai business poui lnvestisseuii «i iié» Aujouid huiaffirme t il cest toujouisI emplacement du domaine et laqualite de son immohùiei qui faitI essentiel du pi ue maîs la sulfateet le potentiel du i ignoble sont deplus en plus significatifs parceque le modele economique existe La rentabilité n est certes pas

extraordinaire de I ordre de 2 a5% par an maîs le placement reste avantageux

Le pi ix moyen a I hectai e a etemultiplie pai trois en I espace dedi\ ans observe Maurice Ra\ e)ic Cen est donc pas avec la vigneque les proprietaues gagnent deI argent t est quand ils rei endent Personne ne veut citer denom maîs certains im estisseursauraient ainsi engrange plus de

dix fois la mise ces dernieres annees en cédant un domainemoins de 20 ans apres I avoir acqms Selon Stephane Paillard lesacheteurs appartiennent pour laplupart a trois grandes famillesles gens fortunes français ouétrangers qui cherchent a placerleur argent en se faisant plaisirles passionnes qui ont fait fortune ct opèrent une forme dc rctour a la terre en s achetant un

/ PHOTO TH ERR\ GARRO

domaine viticole et les professionnels de la vigne grands proprietaires ou négociants quicherchent eux aussi a surfer la \ agué porteuse du rose En achetant Chateau Cavalier au lucen 2000 le Bordelais Pierre Castel un des plus gros producteursde vin au monde avait om ert lebal Le Bourguignon V incentSau\cstrc patron du groupe Bcjotavait suivi en 2006 en rachetant

IDEE DES PRIX...Le prix du terrain châteauneuf-du-Pape a ete multipliepar trois en 20 ans Pour lesautres appellations,l'augmentation a ete moinsimportante Le Châteauneufa fait monter les prix et larentabilité est regardée detres pres, même par les grosinvestisseurs "On a beau ar-river avec des millions et desmillions, il y a une connais-sance du sol qui est irrempla-çable", explique ChristopheSabon, "on est oblige des'appuyer sur des gens ducru Ontrava///esuruneculture perenne, on planteune vigne, on ramasse le pre-mier raisin 5 ans apres et ilsera bon dans 20 ou 30 ans1"Le Chateauneuf coûte entre300 et 400 DOO € l'hectarelin vm de pays ou de tableentre lû et 20 DOO e Lecotes dû-Rhône entre is et30DOO€, Village entre 30 et40 DOO € Gigondas entre SOet!20000€ Lesautresen-tre 20 et 40 000 e B.A.

Certains investisseursauraient engrangé plusde dix fois la mise.

le chateau de La Galimere aChatcauncut le Rouge Plus rcccmment e est le Bordelais BernardMagrez proprietaire de plus de40 domaines dans le monde quia acquis le chateau des Muraireset le domaine de la Gueiranneau Luc ainsi que Ic domaineDouce Vie a Pu\loubier Toustrois n y font que du rose La cou-leur de U réussite en Pro\en( e

Herve VAUDOIT



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People, hommes d'affaires, sportifs...les célébrités qui ont investi dans la région

Le Château de Miraval, propriété du couple Jolie-Pitt à Correns, n'est pas le seul domaine viticole de la région détenu par une célébrité. Ingvar Kamprad, le fondateur d'Ikea, Vincent bolloré, patron du groupeéponyme, ou Éric Bompard, numéro i mondial du pull en cachemire, comptent également au nombre des grandes fortunes propriétaires de vignobles dans le var, les Bouches-du-Rhône ou le vaucluse. /PHOTOS L



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Depuis 5 ans, le petit villagede Correns, dans le Haut-Var, acessé d'être un simple point surles cartes routières. Il est deve-nu une cible à surveiller pourles journaux "people" du mon-de entier. À l'été 2010, le couplele plus glamour du cinéma mon-dial s'est en effet installe au châ-teau de Miraval, l'un des domai-nes viticoles de la commune. Lo-cataires pendant deux ans, BradPitt et Angelina Jolie ont finale-ment acheté le domaine en2012. Et s 'y sont mariésdeux ans plus tard. Dansl'intervalle, ils ont confié à la fa-mille Perrin, propriétaire duchâteau de Beaucastel, à Châ-teauneuf-du-Pape, le soin de vi-nifier leur production.

Bonne pioche puisque leur cu-vée "Pink Floyd" 2013 a été élue"meilleur vin rosé du monde"par la revue américaine WineSpectator. Les "Brangelina" nesont pas les seules célébrités às'être lancées dans l'aventure vi-ticole en Provence. Il y a une di-zaine d'années, l'ancien cham-pion du monde de Formule IMichael Schumacher avait luiaussi acquis un petit domaine à

Saint-Raphaël, revendu en 2012faute d'avoir pu obtenir un per-mis pour agrandir sa cave. Audébut des années 2000, c'estl'homme d'affaires Vincent Bol-loré, patron du groupe épony-me, qui avait investi dans le vi-gnoble en rachetant coup surcoup le domaine de la BastideBlanche, à Ramatuelle, et celuide La Croix, à La Croix-Valmer.Payés moins de 10 millionsd'euros à l'époque, les deux do-maines vaudraient aujourd'hui

À l'été 2010, le couplele plus glamour ducinéma s'est installeau château de Miraval.

15 à 20 fois plus. Et pas seule-ment parce que la 8e fortunefrançaise y a investi des som-mes colossales pour embellir etmoderniser les bâtiments etl'outil de travail. Autre célébritéà s'être (partiellement) recon-vertie dans la viticulture,l'ancien footballeur Jean Tigana



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avait acquis le château Bibian,dans le Haut-Médoc, en 1987,alors qu'il jouait encore aux Gi-rondins dè Bordeaux. Maisl'enfant des Caillols, à Mar-seille, a fini par revendre son do-maine bordelais pour racheterLa Dona, à Cassis, où il produittoujours un blanc de très bellefacture. Plus récemment, c'estle créateur de mode Éric Bom-pard qui s'est payé la Bergeried'Aquino, un domaine de 75 hasitué à Tourves, près de Brignol-

les, pour une somme restéeconfidentielle. Selon MauriceRaveyre, qui a finalisé la transac-tion au début de l'été dernier, ils'agit d'une "reconversion pas-sionnelle" pour cet homme de-venu numéro I mondial du ca-chemire. Le businessman fortu-ne reste d'ailleurs le client typepour un domaine viticole pro-vençal, si possible pas très loindes plages. Parmi ces nouveauxvignerons au compte en ban-que bien garni, on retrouve Ro-

ger Zannier, propriétaire degrandes marques de prêt-à-por-ter (Z, Catimini...), qui a rachetéchâteau Saint-Maur, à Cogolin,en 2011, vingt ans après s'êtrepayé la Quinta do Pessegueiro,dans la vallée du Deuro, au Por-tugal. D'autres businessmen derenom, français ou étrangers, sesont découvert récemment despenchants pour la vigne et levin, même si leur démarche vasouvent au-delà. Commel'Irlandais Paddy McKillen, qui

Le cinéaste Francis Ford Coppola ou le footballeur Jean Tigana produisent eux aussi du (bon) vin.

racheté à Jean Bordonado sonchâteau La Coste, au Puy-Sain-te-Réparade, au début des an-nées 2000, pour un peu plus de10 millions d'euros. Associé àson compatriote Bono, le chan-teur du groupe U2, il y a depuisinvesti plus du double, confiantà trois stars mondiales del'architecture, Jean Nouvel, Ta-dao Ando et Frank Gehry, lesoin de dessiner le chai et lesnouveaux bâtiments du domai-ne, en l'occurrence le centred'art et le pavillon de musique.

Aujourd'hui, l'identité de châ-teau La Coste se situe à mi-che-min entre la production vitico-le, le centre d'art contemporainet l'hôtel de grand luxe pourœnotouristes fortunes. Aux anti-podes de ce que fait Ingvar Kam-prad, le fondateur dlkea, pro-priétaire ultra-discret du domai-ne de la Navicelle, au Pradet, oule cinéaste Francis Ford Coppo-la, propriétaire d'importants vi-gnobles en Californie et en Ita-lie et dont la fille, Sofia, a épou-sé le rockeur Thomas Mars,lui-même fils du propriétaire dechâteau Tuerry, àVillecroze.

H.V.



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"La région portée par le rosé"Propriétaire du domaine de Cama'issette,

à Éguilles, et patron du laboratoireAix-Œnologie, à Meyreuil, Olivier Naslesest l'un des meilleurs experts du vignobleprovençal, qu'il arpente en toutes saisonsdepuis plus de 30 ans.

I Comment expliquez-vous que les domai-nes viticoles de la région se vendent trèsbien et souvent très cher?Ce n'est pas un phénomène nouveau. Maissi les acheteurs d'il y a 40 ou 50 ans cher-chaient avant toute chose une belle bastideXVIIP ou un joli château pour en faire leurrésidence secondaire ou le lieu de leur futu-re retraite, les acheteurs d'aujourd'hui sontaussi intéressés par le potentiel viticole dela propriété qu'ils visent. Parce qu'avec leboom du rosé, la rentabilité est possible.Cela a amené des profils d'acheteurs quenous n'avions pas. À commencer par lesgrands négociants bordelais ou bourgui-gnons. Voire les grandes maisons de Cham-pagne comme Louis Roederer, qui a acquisplusieurs beaux vignobles dans la région de-puis une dizaine d'années. Ces derniersmois, plusieurs grandes entreprises françai-ses de négoce qui ne possèdent pas de vi-gnes en Provence ont fait savoir qu'ellesétaient acheteuses.

I On peut toujours faire de bonnes affai-res en achetant un vignoble dans le Var, lesBouches-du-Rhône ou le Vaucluse?Difficile à dire. Au prix où les domaines sevendent actuellement, j'aurais tendance àdire non. Mais je trouvais déjà les prix dé-mesurés il y a dix ans, par rapport au mar-ché et à la rentabilité prévisible de l'activitépurement viticole. Ce qui est certain, c'estqu'il faut le plus souvent investir des som-mes très importantes, parfois supérieures

"Avec le boom du rosé, larentabilité est possible. Celaa amené des profils d'acheteursque nous n'avions pas."

au prix d'achat, pour mettre l'outil de tra-vail à niveau une fois qu'il a été acquis. Unchâteau des coteaux d'Aix qui s'est vendu10 millions d'euros en 2014 nécessitera ain-si 10 millions supplémentaires en investis-sement, pour un chiffre d'affaires à peinesupérieur au million d'euros annuel actuel-lement. Ce qui est difficile à dire, c'est com-bien vaudra ce domaine dans dix ans, une

fois que les investissements auront étéfaits. Mais quand l'immobilier est très biensitué et de très belle qualité, la valeur del'ensemble reste en général élevée.

I Avec de tels prix d'achat, l'activité vitico-le est tout de même rentable?Elle n'est pas exceptionnelle, mais le suc-cès du rosé permet aux vignerons proven-çaux de gagner leur vie et d'écouler assezfacilement leur production. Aujourd'hui,un rosé Côtes-de-Provence se vend, envrac, entre 200 et 220 euros l'hectolitre, soitle double du prix d'un Bordeaux générique.Et la production reste inférieure à la deman-de mondiale. En ce moment, par exemple,il n'y a plus un seul hecto de rosé disponi-ble sur le marché en coteaux d'Aix.

I Certains affirment que le rosé est unemode, un phénomène marketing qui ne dure-ra pas?Non, car les consommateurs de rosé sontplutôt les jeunes, à la recherche de vins sim-ples qui leur donnent du plaisir. Et cequ'on commence à consommer à 20 ans,on le consomme toute sa vie. Je suis doncassez confiant sur le succès à long terme durosé de Provence.

Recueilli par H.V.



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Les vignes du Var très recherchéesSelon Maurice Raveyre, de l'agence vinéatransaction, les prix duvignoble provençal restent globalement orientés à la hausse, mê-me s'il n'y a pas vraiment de prix de marché pour un hectare devignes. "Chaque domaine est unique et son prix l'est aussi", expli-que-t-il. Dans le Haut-Var, les transactions récentes se sont tou-tefois réglées aux alentours de 30 à 350006 l'hectare. Dans larégion de Draguignan, les prix grimpent aux alentours de 40 à45 000 € l'hectare, puis à 60 000 € dans la région de Pierrefeu ouCuers, SO à 100 DOO e à La Londe-les-Maures et à partir deISO DOO € dans la presqu'île de Saint-Tropez, soit l'équivalentd'un hectare de Bandol. Autour d'Aix et dans les Alpilles, les prixse situent pour l'essentiel entre 60 et 100 000 € l'hectare, soittrois à quatre fois le prix d'il y a 10 ou 20 ans.

_ En coteaux d'Aix, le prix d'un hectare de vignes a triplé depuisI une dizaine d'années. Et la demande mondiale en vins rosés deI Provence reste supérieure à la production. /PHOTO SERGE MERCIER



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CÔTÉ TRADITIONS : LA JANASSE, CHÂTEAUNEUF-DU-PAPE

Une appellation mondialecultivée de père en fils

Au pied de la tour qui domineChâteauneuf-du-Pape, il nousdécrit le paysage comme s'ilétait lui-même enraciné dansce décor depuis des centainesd'années ! Avec sa sœur Isabel-le, Christophe Sabon est à la tê-te du Domaine de la Janasse, àCourthézon. Un domaine fami-lial qui s'étend sur IOU hectareset distribue son vin aujourd'huidans 25 pays.

Leur père, Aimé, avait reprisles vignes du grand-père pourcultiver au départ les aspergessur 10 hectares. "Petits boutspar petits bouts", le domaines'est agrandi. "Les paysans sont

"On doit s'occuper detout, de la productionà la consommation."

attachés à leur terre, commenceChristophe. Vous faites toutpour la garder. Vous portez unehistoire, désirez laisser à vos en-fants une terre prospère, nonpolluée. On ne fait que passer eton a en plus la chance de pou-voir laisser notre empreinteavec un produit qui traverserale temps !"

Une terre qui se transmetencore en famillePar ici, beaucoup de grandes

familles ont repris les domai-nes de leurs ancêtres après guer-re. Quèlques nouveaux investis-seurs sont arrivés à partir desannées 80, comme Groupamaau Domaine de Nalys ou la fa-mille Richard au Château de LaNerthe, mais ils restent peunombreux. "Beaucoup de pro-

Christophe Sabon, à la tête du domaine de la Janasse, dans sesvignes baignées dans les galets roulés de Châteauneuf-du-Pape. / DR

priétaires ont 60- 70 ans, précisele viticulteur. On arrive à unetranche de succession. S'ils arrê-tent et qu'il n'y a pas denfantsderrière, ils doivent vendre. De-puis 10-15 ans, de nombreuxjeunes s'installent aussi en cavescoopératives ou montent leur ca-ve. Une très bonne chose !"

Des jeunes obligés d'arriveravec de gros capitaux pour pou-voir rentabiliser le moindre hec-tare, au regard des prix des ter-rains qui ont explosé en mêmetemps que la réputation del'appellation dans le monde en-tier.

"Mes grands-parents et lesautres ont été avant-gardistesen instaurant des règles de pro-duction sévères dans le cépage.Depuis les années 30, rien n'achangé et, grâce à ça, on a tou-

jours eu un coup d'avance pourcontinuer à récolter les fruits deleur travail. Très tôt, j'ai vouluprendre la suite car j'ai toujoursvu mes parents heureux dansleur métier. "

" Même si mon père en pleu-rait quand il travaillait à che-val, se souvient-il. C'est tou-jours très physique, mais on nes'ennuie jamais. Car on doits'occuper de toute la chaîne: dela production à la consomma-tion. Un jour je taille dans mesvignes et je peux me retrouver lelendemain dans le plus beauresto de New York à présentermon vin '.Mais il faut savoir quec'est un métier où ce n'est pasvous qui commandez, c'est letemps ! H faut être patient. " Unautre privilège !

B.A.



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COTE NOUVELLES TENDANCES : CHATEAU LA COSTE

L'Irlandais fou d'art contemporainqui mise sur une autre viticulture

La presse anglo-saxonnel'appelle "Paddy". En Provence,l'homme d'affaires milliardaireirlandais et grand collection-neur d'art, Patrick McKillen, estencore un inconnu. Proprietai-re, entre autres, de grands com-plexes immobiliers et hôtels5 étoiles a travers le monde,dont le Clandge's à londres,grand ami de Bono du groupeU2, il a pourtant mis un pieddans notre région en rachetantle domaine Château La Costeen 200e!, situe sur la communedu Puy Sainte-Réparade.

Son but ? Un projet fou ! Ce-lui de développer à la foisl'activité viticole et un voletculturel avec un centre d'art àciel ouvert a visiter le long du vi-gnoble. "M. McKillen est aniatew de tout ce qui est beau etbon, explique Matthieu Cosse,œnologue-maître de chai du do-maine. Et en Fi ance e est tombésur Château La Coste ! Car lelieu, un amphithéâtre de200 hectares d'un seul tenantaux pot tes d'Ane, lui permettaitde pouvoir réaliser un tel pi ojet "

Le magnat de Belfast a doncinitié une restructuration totaledu vignoble, \vecuneieconvei-s ion p r o g r e s s i v e v e r sl'agriculture bio tout en déve-loppant son parcours culturelinitiatique pour ouvrir les por-tes du domaine au plus large pu-blic. Jean Nouvel a lance le cen-tre d'art en 2008 avec son chaide vinification. Edifice high-tech arrondi tout en alumi-nium

Plusieurs lauréats du prixP r i t z k e r , l e N o b e l d el'architecture, ont ensuite ré-pondu a l'appel de 'Paddy",

tels Ic Japonais Tadao Ando oul'Américain Frank Gehry. "Touta été pensé paul une cohéienceglobale, précise Matthieu Cos-se, en veillant a respecter le vi-gnoble qui est ouvert au publictous les jours de l'année. Avec

"Le poids del'œnotourismeseraconsidérable en France."

des dégustations, initiations àla culture bio, en pouvant s'ypromener deux bonnes heureset s'y restaurer. " Tres vite, unautre projet, hôtelier, grandluxe bien évidemment, verra lejour. Ainsi qu'un restaurant gas-tro et d'autres œuvres architec-

turales. "Ie domaine entend dé-finir la Provence de demainPour cela, on a demande aux ai -listes de venir créer ici en fonc-tion du déco r naturel. '

Une initiative pionnière enEurope, récompensée par leprix de l'œnotourisme décernépar la Revue du vin de france"Cette activité sera vitale pournotre région. Le poids économi-que de l'œnotourisme sera consi-dérable pour un pays comme laFrance Une prise de consciencevient d'êti e actée, enfin '

Et la commercialisation duvin dans tout ça ? "Paddy ' en-tend développer la distributioninternationale, alors qu clicétait essentiellement locale àson arrivée. Alors, génial vision-naire ? l'avenir, vite, le dira.

B.A.

Le domaine Château La Coste propose un centre d'art à cielouvert à visiter le long du vignoble. / PHOTO NICOLAS VALLAURI

Favoriser l'arrivée déjeunes viticulteurs pour limiter la spéculationAujourd'hui, du côté de châ-teauneuf-du-Pape, dè plus enplus de viticulteurs désireux devendre des terres s'adressentdirectement à la Safer. À savoirla société d'aménagement fon-cier et d'établissement ruraldont la mission d'intérêt géné-ral est de réguler le marche enfavorisant l'arrivée de plus jeu-nes viticulteurs."La Safer favorise clairementun petit par rapport à un gros

en ce moment, explique Christo-phe Sabon, du Domaine de la Ja-nasse, et un jeune agriculteurpar rapport à un plus vieux."Cette société anonyme, sans butlucratif (sans distribution de bé-néfices), sous tutelle des minis-tères de l'Agriculture et des Fi-nances, favorise le remembre-ment pour restructurer les do-maines et ne pas avoir trop deparcelles éparpillées. Elle per-met aussi des agrandissements

par des échanges de parcelles.Toujours pour booster l'arrivéede nouveaux viticulteurs.Sur le papier, la porte d'accèsaux vignobles pour les investis-seurs étrangers n'est pas si faci-le. Dans le Vaucluse, plusieursviticulteurs insistent sur le rôleprépondérant de la Safer pourprotéger les appellations et nepas faire partir la spéculationdans tous les sens. Une spécula-tion qui peut s'effectuer unique-

ment sur "quelques grosses af-faires", lorsque la Safer nepeut pas intervenir dans latransaction. Soit parce que laforme juridique du contrat nelui permet pas d'avoir un droitde veto, soit parce que le mon-tant annonce pour un rachatest tellement colossal que per-sonne, localement, ne peuts'aligner!

B.A.

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