A LA RECHERCHE DU B O N H E U R

DE CE VOLUME IL A ÉTÉ TIRÉ :

150 EXEMPLAIRES SUR VERGÉ MONTGOLFIER A LA FORME,

NUMÉROTÉS DE 1 A 150 ET 8 5 0 EXEMPLAIRES SUR BOUFFANT CONSTITUANT L'ÉDITION ORIGI-

NALE

A LA R E C H E R C H E

DU B O N H E U R P A R P A U L S E R V E

ÉDITIONS DU PIGEONNIER 1951

Dieu a fait l'homme pour être heureux et il a mis le bonheur dans la

Sagesse.

Connais-toi ; Pour te connaître, Etudie-toi !

PRÉFACE

N OUS ne visons à aucune prétention littéraire savante avec ce traité de nos facultés, mais vou-

Ions rappeler aux gens de bonne volonté ce que trop d'entre-eux donnent l'impression d'ignorer, à savoir qu'ils ont en eux la possibilté de se procurer ce bon- heur, pour quoi ils s'agitent tant, en le poursuivant trop souvent par des chemins de traverse.

L'étude de ces facultés et de leurs rapports entre elles, facilitera, espérons-nous, leur utilisation.

Or, c'est en voyant le peu d'usage qu'on fait de ce vaste et puissant domaine que nous pouvons maugréer sur la démoralisation de notre époque.

Puissions-nous intéresser nos lecteurs et retenir sut nos buts toute leur ATTENTION, cette faculté dont nous faisons la base de nos manifestations intellectuelles et spirituelles et sur laquelle par conséquent nous nous étendons ici le plus, peut être un peu trop, en nous répétant même parfois. Mais, on n'enfonce jamais un clou d'un seul coup de marteau.

D'autre part : Ecrire, comme « planter des choux »; c'est toujours

imiter quelqu'un.

Nous avons glané un peu partout dans tous les auteurs à notre portée, ce qui pouvait confirmer notre thèse, sans espérer avoir épuisé ce vaste et profond sujet, et nous nous sommes appuyés sur de nombreuses cita- tions.

Des amis nous ont dit en avoir abusé. Outre que les auteurs cités sont d'une autorité trop

notoire et utile pour ne pas les nommer, nous avons surtout voulu qu'on ne nous accusât pas de laisser croire à l'orgueilleuse paternité de tant d'idées accu- mulées pour, sinon l'ornement et l'éloquence, du moins le renforcement, de notre thèse : à savoir que l'homme, de par ses facultés intellectuelles, est à même de dis- cerner le vrai du faux, le beau du laid, le bien du mal et ainsi éclairé, il peut par la culture de sa spiritualité.

s'assurer ce pourquoi il a été créé : le BONHEUR.

PSYCHOLOGIE SUR L'ATTENTION ET DES FACULTÉS QUI EN DÉCOULENT

N OTRE catastrophique si tuat ion nationale actuelle à

laquelle, hélas, il f au t toujours penser, p o u r garder en nous, le vif désir de nous relever, pour ensuite s'élever, nous contraint à en rechercher les causes.

Les causes matérielles nous sont connues, mais les causes morales, spirituelles (les plus coupables), celles qui ont créé cet abaissement de la valeur nationale et favorisé cet esprit de relâchement, de convoitises, cet amour du moindre effort, cet appétit de confort total, cette fainéantise enfin, tous ces travers dont nous avons tant de peine à nous corriger, sont moins connues parce que, entraînés dans cette atmosphère d'apathie générale, d'aveulissement, de satisfactions matérielles, nous avons négligé notre spiritualité, même notre intellectualité.

Nous sommes dans le cercle vicieux qu'on invoque en mauvaise excuse : plus l'époque est bouleversée, plus elle introduit de désordre dans les esprits chargés cepen- dant de nous en garder.

C'est de Chine, cette antique Source de la Sagesse, que le mandarin philosophe Chu-Tao qui connaît et

. aime beaucoup la France, nous donne d'utiles con- seils-remèdes : « Faites appel à vos facultés intel- lectuelles, dit-il. Tout dépend de votre volonté qu'elles vous faciliteront, apprenez-en donc l'usage, car — par malheur — (même aujourd'hui), on apprend tout à l'école, sauf le moyen de vivre. Cultivez votre indivi- dualité. Seule, cette culture de vos facultés peut per- mettre de découvrir tout un monde nouveau, un bien être physique et moral qui vous revigore et vous hausse vers une perfection de vie agréable et gaie. Même pauvre d'esprit, l'homme par cette culture philosophique pourra être riche de cœur, de sentiment et se grandira en s'enno- blissant ; car la vertu ennoblit et grandit l'homme ». Et il conclut comme tous les moralistes : « Le secret du bonheur est dans la simplicité ».

Mais c'est de cette simplicité dont nous ne nous contentons pas.

Nous avons dédaigné l'étude et la culture du vaste domaine invisible, que sont nos facultés, centre mysté- rieux, immatériel, qui, par l'intermédiaire de nos sens, met tout l e vaste champ des connaissances humaines, à la disposition de notre clairvoyance.

Et puis, nous avons considéré comme gênantes, con-

trariant nos travers, nos manies ou caprices, toutes ces belles vertus, individuelles, domestiques et sociales, qui poliçaient l'existence, dans la Famille, dans la Société et à travers le monde, dans les rapports que les humains ne peuvent éviter entre eux.

Nous avons même laissé ridiculiser ces vertus dans notre littérature, notre théâtre, nos moeurs.

Or, l'abandon de ces vertus a toujours précédé — pour ne pas dire provoqué — la chute des plus puis- sants empires.

L'histoire, la plus ancienne, comme la plus moderne, nous le confirme.

« La venue du Christ, promis par l'Ancien Testa- tament, sauva la Civilisation avilie par la carence des vertus essentielles. Le matérialisme, l'égoisme, la bar- barie, œuvres du paganisme, furent vaincus par les paroles de pardon et d'amour jetées sur le monde.

» Une ère nouvelle de salubrité était née, répondant à ce besoin de vertus dont l'être humain sent bien le besoin et le charme, malgré l'abandon où, générale- ment, par faiblesse, il les laisse. »

C'est pourquoi, même les plus pervers d'entre nous, nous aimons ces appels de notre âme et nous aspirons, à nous en inspirer, pour notre perfectionnement spiri- tuel.

Il ne nous faut que le courage d'y concourir. Que le courage, oui, mais, pour avoir ce courage que faut- il faire ? Comment faire, de nous, de réputation, à tort ou raison, si avilis, des êtres volontaires, courageux ?