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Objectifs :

- Faire découvrir à nos collègues, l’existence d’une grammaire autre que celle à laquelle ils ont été habitués.

- Familiariser nos collègues avec l’emploi d’une terminologie grammaticale

« nouvelle »issue de l’étude de la grammaire générative et transformationnelle.

- Amener nos collègues à manipuler les concepts de la grammaire

générative et transformationnelle avec précision.

- Amener nos collègues à se situer par rapport aux différents ouvrages traitant de la grammaire.

- Amener nos collègues à l’analyse de phrases en appliquant les règles de

réécriture.

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Plan : Titres

Pages

1. Les concepts de compétence et de performance.

1.1. La compétence. 1.2. La performance.

2. Projet de la grammaire générative et transformationnelle.

3. Théories linguistiques antérieures à la grammaire générative et transformationnelle. 3.1. La grammaire distributionnelle. 3.2. L’analyse syntagmatique.

4. Le fonctionnement de la grammaire générative et transformationnelle. 4.1. Composante de base 4.2. Les règles lexicales et les règles de sous-

catégorisation 4.3. Règles de transformation morpho- phonologiques

5. Applications. 6. Evaluation.

7. Références.

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La grammaire générative et transformationnelle s’est développée depuis 1955 sous l’impulsion de Noam Chomsky, professeur à l’institut de technologie du Massachusetts aux Etats – Unis d’Amérique. C’est cette grammaire nouvelle qui rebute pas mal d’entre-nous. Essayons de comprendre ensemble ses principes, son projet et son fonctionnement.

1. Les concepts de compétence et de performance. Noam Chomsky fait reposer sa théorie sur deux concepts clés : la compétence et la performance. 1.1. La compétence. N. Chomsky définit la compétence comme étant le savoir intuitif intériorisé

par l’individu. La compétence est la maîtrise intuitive des règles de la langue. Elle permet au sujet parlant de construire et de comprendre un nombre infini de phrases correctes.

« Tout sujet adulte parlant une langue donnée est à tout moment capable d’émette

spontanément ou de percevoir ou de comprendre un nombre infini de phrases que pour la plupart, il n’a jamais prononcées ni entendues auparavant1 »

Le sujet peut également porter un jugement de grammaticalité sur tel ou tel

énoncé grâce à cette compétence : il saura déterminer si telle ou telle phrase est conforme aux règles de la langue.

N. Chomsky distingue une compétence universelle et une compétence

particulière. Il établit cette distinction en observant l’accès de l’enfant au langage.

L’enfant, en naissant, n’est prédisposé à l’apprentissage d’aucune langue

particulière : un petit algérien en milieu francophone apprendra facilement le français. Le petit français, mis en milieu arabophone, apprendra l’arabe aisément et sans difficultés particulières.

L’apprentissage de la langue par l’enfant n’est pas opéré par imitation de

modèles linguistiques ou répétitions. L’enfant est capable de percevoir les principes de la langue et de produire lui-même des phrases nouvelles. Pour ainsi dire, l’enfant va construire « sa propre grammaire » qui va l’aider à comprendre et à construire de nouveaux énoncés autres que ceux qu’il a déjà entendus.

1 N. RUWET , Introduction à la grammaire générative, Paris, Plon, 1967.

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Chomsky formule une double hypothèse dans l’apprentissage de la langue : • L’homme possède, dès sa naissance, une structure mentale innée qui

le prédispose au langage. Il existe un système complexe de structures innées qui fait partie de l’équipement mental intrinsèque de l’enfant et dont il se sert.2

• Toutes les langues malgré leurs diversités et leurs différences

reposent sur un système de lois communes, universelles, sous-jacentes aux grammaires particulières à chacune d’elles. Ces lois universelles sont ce que Chomsky appelle les « universaux du langage ».

Ainsi se trouve défini le concept de compétence universelle : elle est

l’aptitude de l’homme à saisir d’emblée les règles linguistiques fondamentales qui sous- tendent les grammaires des diverses langues. Parmi ces règles fondamentales, on pourrait citer, par exemple, la distinction entre le syntagme nominal et le syntagme verbal, la différence entre le lexème3 et le morphème4, le principe du phonème comme unité distinctive et le fonctionnement de la double articulation.

La compétence particulière est l savoir linguistique qui concerne les lois

particulières caractérisant telle ou langue et par lesquelles elles se différencient. Ces lois particulières ne peuvent être qu’apprises grâce à l’environnement linguistique.

Compétence universelle et compétence particulière, universaux du langage

et lois particulières vont amener le schéma qui suit :

Sujet Langue

COMPETENCE UNIVERSELLE INNEE

UNIVERSAUX DU LANGAGE

COMPETENCE PARTICULIERE

APPRISE

LOIS PARTICULIERES DES

DIVERSES LANGUES

2 A ce niveau, Chomsky rejoint l a question des activités mentales que posaient les logiciens de Port – Royal. 3 Lexème :élément significatif appartenant au lexique. 4 Morphème : le plus petit élément significatif réalisé dans un énoncé. (On distingue les morphèmes grammaticaux (ent, marque de la troisième personne du pluriel des verbes) et les morphèmes lexicaux ( prudent dans imprudemment, voi- dans voient).

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La compétence universelle est innée alors que la compétence particulière est apprise. La première est la condition de l’apprentissage de la seconde. La seconde est le lieu de l’exercice de la première.

Les deux compétences sont intuitives : le sujet n’est pas nécessairement

conscient des règles universelles ou particulières qu’il met en œuvre lorsqu’il parle.

1.2. La performance.

La performance est l’exercice concret dans des situations précises de la compétence. La performance devient alors la mise en œuvre de la compétence. Elle est l’acte par lequel l compétence est effectivement exercée dans une suite d’énoncés. Les énoncés performés varient selon les individus et les situations ; ils dépendent de plusieurs facteurs : facteurs d’ordre psychologiques ou sociologiques comme l’attention, la fatigue, l’émotivité, la mémoire, la situation socio – culturelle, … L’étude de la performance relève donc de la psycho – linguistique ou de la socio - linguistique car elle tient compte de facteurs multiples qui ne relèvent pas seulement de l’aspect linguistique. La distinction compétence/ performance nous fait revenir à la dichotomie saussurienne langue/parole. Ce rapprochement n’est pas fortuit. Cependant, il y a une différence fondamentale entre la perspective de Chomsky et celle de Saussure. Pour ce dernier, la langue est un produit social ; elle est un patrimoine culturel commun, la parole étant un produit individuel LANGUE = social PAROLE = INDIVIDUEL. Pour Chomsky, la compétence est une aptitude dynamique du sujet à produire un nombre infini de phrases correctes. La performance devient alors l’exercice de cette aptitude.

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2. Projet de la grammaire générative et transformationnelle. a) La grammaire générative et transformationnelle se propose d’étudier la

compétence. Son projet est de rendre explicite le savoir linguistique implicite du locuteur.

« La grammaire d’une langue se propose d’être une description de la compétence intrinsèque du locuteur. Si la grammaire est, de plus, parfaitement explicite,- en d’autres termes, si elle ne fait pas simplement confiance à la compréhension du lecteur intelligent, mais fournit une analyse explicite de l’activité qu’il déploie- nous pouvons non sans redondance, l’appeler grammaire générative5 ». Pour Chomsky, en élaborant cette théorie, il s’agira plus d’édicter des

règles et des normes à respecter et à ne pas transgresser, mais de mettre au point les lois que le sujet parlant applique intuitivement. La grammaire générative ne se présente donc pas comme une grammaire normative. On ne prescrit plus des normes, mais on fait prendre conscience de ce qui est mis en œuvre dans l’activité linguistique.

b) le but de la grammaire est de construire un ensemble de règles

hiérarchisées et en nombre limité dont l’application selon un ordre strict soit capable de produire un nombre illimité de phrases correctes.

« Une grammaire doit être capable d’énumérer explicitement toutes les phrases qui sont incontestablement grammaticales ou bien formées, dans la langue étudiée et d’exclure explicitement toutes les séquences qui sont incontestablement agrammaticales dans cette langue. Nous pouvons représenter cette grammaire sous la forme d’un mécanisme d’une certaine sorte analogue à une machine à calculer et qui énumère les phrases grammaticales au moyen d’un ensemble d’instructions (programme) qui sont l’équivalent de règles grammaticales6 » c) Une grammaire générative d’une langue donnée est toujours une

construction hypothétique perfectible : le théoricien, à partir de l’observation, projette des hypothèses et ensuite entame des procédures de vérification de ces hypothèses. C’est dans cette relation dialectique entre la projection des hypothèses et leur vérification que se constitue et se perfectionne la grammaire.

Entre deux modèles grammaticaux hypothétiques, on tiendra compte de

5 N. CHOMSKY, Aspects de la théorie syntaxique, Paris, Seuil, 1971. 6 N. RUWET, op. cit.

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• celui qui rend compte du plus grand nombre de phénomènes observés ‘critère d’adéquation)

• celui qui présente la solution la plus simple (critère de simplicité) • celui qui présente le plus haut degré de cohérence interne (critère de

cohérence) • celui qui présente le plus d’élégance (critère d’esthétique).

3. Théories linguistiques antérieures à la grammaire

générative et transformationnelle.

Dans ses travaux, Chomsky s’inspire de l grammaire distributionnelle et de l’analyse syntagmatique.

3.1. La grammaire distributionnelle. La grammaire distributionnelle se propose d’étudier la langue à partir

d’une observation systématique de la « distribution » de chacun de ses éléments. La distribution d’un élément de la langue est la somme de tous ses environnements possibles. La grammaire distributionnelle est surtout représentée par les travaux de Bloomfield (language, 1936).

Quelles sont ses procédures ? La grammaire distributionnelle procède par commutation et permutation. • La commutation est une opération qui consiste à substituer l’une à

l’autre des occurrences linguistiques sur un même point de la chaîne parlée.

Par exemple : Je - lav - e Il - lav - e Je - lav - e Je - lav - ais Je - lave - e Je - balai - e.

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• La permutation consiste à modifier l’ordre des éléments dans une même chaîne parlée.

Exemples : Le chien Son chien Les chiens Un bateau neuf Un neuf bateau J’aime le sport Le sport, j’aime Le sport, je l’aime Quand viendra-t-il ? Quand viendra Farid ? Quand, Farid, viendra-t-il ? Il avance rapidement Rapidement, il avance • Après avoir déterminé l’environnement de gauche et de droite de

chacun des éléments, la grammaire distributionnelle groupe en classes (et en sous – classes) les éléments qui ont une même distribution. Chaque classe est définie positivement par son environnement possible avec d’autres classes, et négativement par les restrictions qui lui sont imposées.

On distinguera par exemple, la classe des noms, des adjectifs, des adverbes,

des verbes, etc. On définira la classe des noms communs par le fait qu’ils doivent être nécessairement précédés d’un déterminant. On classera par la suite les différents types de déterminants. On pourra distinguer des sous – classes d’adjectifs : ceux qui admettent ou non d’être précédés par un adverbe, ceux qui obligatoirement ne peuvent précéder le nom. Ainsi par exemple, les adjectifs « postal » et « médical » ne font pas partie de la même sous – classe comme l’indiquent les énoncés suivants :

Il a reçu un colis postal. Il a fait une visite médicale.

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Il a reçu un postal colis*7

Il a fait une médicale visite* Il a reçu un colis très postal* Il a fait une visite très médicale* Ainsi par cette procédure, se constitue progressivement la grammaire

distributionnelle d’une langue. La grammaire distributionnelle reste cependant grevée de grosses lacunes.

Comment pourrait-elle saisir, par exemple, la parenté entre je, moi, mes, le mien ? Comment pourrait-elle rendre compte de la différence de ces deux phrases : « je te promets de venir » et « je te permets de venir » ? Pourrait-elle lever l’ambiguïté de l’énoncé suivant : « Il a acheté un livre à Omar » ? L’analyse syntagmatique se propose de remédier à ces insuffisances.

3.2. l’analyse syntagmatique. L’analyse syntagmatique introduit la notion de syntagme8. La phrase est

considérée comme un tout, ensuite, selon les différentes strates, elle est décomposée en syntagmes jusqu’aux éléments terminaux. La phrase (P) est constituée de deux syntagmes : un syntagme nominal et un syntagme verbal. Ces deux syntagmes vont, à leur tour, être analysés en leurs différents constituants.

La description syntagmatique d’une phrase s’effectue de deux manières9

a) soit par un graphe arborescent appelé « indicateur syntagmatique »

ou plus communément « arbre » :

7 L’astérisque signifie que la phrase est incorrecte. 8 Le mot « syntagme » est formé du même radical que « syntaxe ». Il désigne un ensemble d’éléments organisés syntaxiquement et doué d’une certaine unité fonctionnelle dans la phrase. 9 Le graphe arborescent a un intérêt pédagogique à cause de son aspect visuel. Mais il ne peut devenir en aucun cas une contrainte pédagogique. Les règles de réécriture s’avèrent utiles pour manifester les structures de base de la phrase. Mais leur formalisme ne peut être considéré, par l’enseignant comme un fin en soi.

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p S N S V Dét1 N1 V N2 Dét. 2 N2 Le garçon mange une pomme. b) soit par une série de réécritures : P SN + SV SV V + SN SN Dét + N N1 garçon N2 pomme Dét1 le Dét2 une L’analyse peut s’affiner si l’on introduit des symboles intermédiaires :

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P

SN SV No GN Aux GV

Sg Dét. N Tps V GV

Pe No GN Pluriel Dét N Le chasseur tue les lapins. Ou : P SN + SV SV Aux + GV GV V + SN Aux Tps + Pe + No SN No + GN GN Dét. + N No singulier Pluriel V tue N1 chasseur N2 lapins Dét. 1 le Dét. 2 les Nous sommes toujours ici dans la description structurale d’une phrase

déterminée. Pour que le modèle syntagmatique « bascule » dans le modèle génératif, il suffit de dépasser la description structurale d’une seule phrase et d’introduire sous les symboles terminaux tout le lexique.

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V chasse N chasseur, lapins Dét. Le, les. Mais dans ce cas, il faudrait compléter les règles de réécriture afin qu’elles

puissent donner lieu à tous types de phrases possibles. Il faudrait encore ajouter des règles de sélection afin d’éviter des phrases incorrectes ou asémantiques, et ajouter par la suite des règles de transformation.

4. Le fonctionnement de la grammaire générative et

transformationnelle. La grammaire générative et transformationnelle se présente comme un

ensemble fini cohérent et hiérarchisé dont l’application en chaîne, par paliers successifs, depuis les règles les plus générales jusqu’aux règles les plus particulières est capable d’énumérer un ensemble infini de phrases correctes et aucune incorrecte.

Elle est composée de quatre (4) séries de règles. Les deux premières

constituent la composante de base, les deux autres séries la composante transformationnelle.

4.1. Composante de base. A – les règles de réécriture. Les premières règles sont appelées règles de réécriture car il s’agit de

réécrire un symbole en d’autres symboles qui en constituent les branches. On part du symbole le plus abstrait (sigma désigne l’ensemble des règles de la grammaire non encore différenciées) jusqu’aux symboles terminaux qui ne sont pas susceptibles de réécriture.

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Principales règles de réécriture MOD + P MOD énonciatif + (négatif) + (passif) + (emphase) interrogatif impératif P SN + SV + (SN prép.) SV Aux + GV Aux Tps + Pers. + No GV copule + SN SA SN prép. Adv. V V + SN V + SN prép. V + SN + SP SN prép. Prép. + SN. SN No + GN No sing. Plur. GN Dét. + N + (Adj.) + (C de N) Aux : désigne les différents morphèmes du verbe : temps, personne,

nombre. GV (groupe verbal) se réalise de manières très diverses : le chien est un animal – est tout content – est sur la table – marche – mange une poire – donne un livre à son camarade – court après le lièvre.

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SN prép. (Syntagme nominal prépositionnel) s’insère dans la phrase à différents niveaux. Il fait partie du groupe verbal : l’oiseau est sur la branche.

Il dépend immédiatement du symbole P dans l’énoncé suivant : dès l’apparition du soleil, l’oiseau quitte son arbre.

Les éléments mis entre parenthèses sont facultatifs. Les éléments mis entre crochets et disposés verticalement sont exclusifs les

uns des autres. Par exemple, si le constituant est énonciatif, il exclut les autres constituants interrogatif et impératif.

Les règles de réécriture présentées ci-dessus sont incomplètes car la

question des phrases complexes n’est pas abordée. B) Les règles lexicales et les règles de sous – catégorisation.

1. Les règles lexicales et les règles de sous – catégorisation.

Cela suppose que l’on analyse en traits syntaxiques et sémantiques le lexique de telle sorte que les insertions lexicales se fassent à bon escient. Les règles analysent le lexique en ses différents traits sémantiques ou syntaxiques, c’est ce que l’on appelle les règles de sous catégorisation.

Exemple : Table : inanimé – concret – comptable. Liberté : inanimé – abstrait. Livre : inanimé – concret – comptable. Il faudra donc analyser le vocabulaire en traits syntaxiques et de telle sorte

que les insertions lexicales se fassent à bon escient. Ex : Le chasseur tue le chacal – le chacal tue le chasseur *.10

Les règles qui analysent le lexique en ses différents traits syntaxiques ou

sémantiques sont dites « règles de sous – catégorisation. Exemple de sous – catégorisation syntaxique. V transitif – SN (V est transitif s’il est suivi d’un SN complément de verbe) V intransitif – V (est intransitif s’il ne peut être suivi d’un complément).

10 Cette phrase est syntaxiquement correcte, mais sémantiquement , elle est peu probable.

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V intransitif – V (V est intransitif s’il est suivi d’un syntagme

prépositionnel complément) Les règles de sous – catégorisation présentées ci-dessus sont à titre

purement indicatif : elles signifient un mécanisme de sélection par des procédés formels.

Les deux premières séries de règles forment la composante de base ou

encore ce qu’on appelle la structure profonde des phrases.

2. Les types de phrases

Chomsky va prendre comme postulat au départ la phrase affirmative (assertive, déclarative, énonciative).

Phrase de base = phrase noyau = P. Il va considérer : a .Les phrases de base qui sont susceptibles de générer un nombre infini de phrases grammaticalement correctes et également susceptibles de transformation. b. Les phrases de surface, c’est- à –dire celles ayant subit une

transformation. c. Les types de phrases.

1. P : SN + SV. (Il mange). 2. P : SN + SV + SN. (verbe transitif) 3. P : SN + SV + (SN) (Il chante) (…) facultatif. 4. P : SN + SV + SP (Il obéit à son père) P : SN + SN + (SN) + SP. P : SN + SV + SP + (SP)

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5. P : SN + SV + SP + SP (parler de … à …) P : SN + SV + (SP) + SP. P : SN + SV + SP + (SP) SN 6. P : SN + copule SP SA 7. tournures impersonnelles + expansions

Ex : Il pleut des cordes.

Tournures impersonnelles + (expansion) Ex : il pleut (des cordes).

8. C’est + … présentatif + expansion. C’est lui + … gallicisme + expansion. Phrases ambiguës : J’ai lu la critique de Chomsky. J’ai entendu le bruit de la fenêtre

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3. Tableau récapitulatif.

SRUCTURE PROFONDE Composante sémantique

Composante phonologique

Règles de transformations syntaxiques

Règles de transformations morphologiques

Com

posa

nte

de

base

Règles de réécriture

Règles lexicales

Com

posa

nte

trans

form

atio

nnel

le

STRUCTURE DE SURFACE

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Quelques définitions de la phrase.

Le discours est une chaîne sonore qui est émise par un locuteur et cette

chaîne est douée de sens. Les discours peuvent être longs ou courts mais ils ne sont pas segmentés. 1ère définition : (Grammaire traditionnelle)

La phrase est représentée comme une unité de signification.

2ème définition : (Marauzou) La phrase est un segment de discours sémantiquement autonome. 3ème définition : (Deloffre) La phrase est le plus petit énoncé offrant un sens complet, c’est – à –dire

que la phrase n’a pas besoin d’un contexte pour être interprétable. 4ème définition : (syntaxe traditionnelle) La phrase est une unité indépendante syntaxiquement, autrement dit, une

construction de rang supérieur. 5ème définition : (Bloomfield) La phrase est la grande unité de description grammaticale. C’est une suite

d’unités qui peuvent être analysées selon des rapports de partie à tout, de constituant à constitué. Ces rapports définissent une organisation hiérarchique emboîtés les unes dans les autres.

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Application.

Le quai aux fleurs ne répond plus.

Comme ces chevaux que l’approche de l’écurie rend nerveux, le train en provenance de Marseille à destination de Paris se grisait de sa propre vitesse, de sa propre impatience. On dirait qu’il bachote, pensa Khaled. La pluie pleurait sur les glaces- sécurit. Khaled n’avait pas dormi. Lorsqu’il était plus jeune, il ne dormait jamais l veille d’un examen. Lui, aussi, à sa manière, il bachotait, comme le train, à cette différence près que le train sait exactement où il va et ne se pose pas de questions. (Malek Haddad)

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Réécriture.

1. L’approche de l’écurie rend les chevaux nerveux. Détermination P = SN + SV + SN expansion

2. Le train se grisait de sa propre vitesse, de sa propre impatience.

P = SN + SV + SP (effacement du sujet et du verbe)

3. On dirait qu’il bachote, pensa Khaled. P = SN + SV + (SN théorique P2)

4. La pluie pleurait sur les glaces sécurit.

P = SN + SV.

5. Khaled avait dormi.

P = SN + SV.

6. Il était jeune.

P = SN + copule + SA.

7. Il dormait

P = SN + SV.

8. Le train sait où il va (le train sait quelque chose) (Il va quelque part) SN théorique P = SN + SV.

Les structures récurrentes dans le texte :

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P = SN + SV. P = SN + SV + SN. On constate qu’il y a une équivalence dans le texte entre les deux

structures. Il y a lieu de soulever certains problèmes 1. Au niveau de P2 : SP complexe. Effacement du sujet et du verbe. 2. Au niveau de P2 : se grisait. « se » ne peut être considéré ni C.O.D.,

ni C.O.Ind., dans la mesure où « se » fait corps avec le verbe. C’est une métaphore, le « se » étant co-référent avec le sujet : Train = traits de l’inanimé. Grisait = traits de l’animé. (Incompatibilité au niveau des traits lexicaux).

3. Il est très difficile de découper le syntagme sujet de P1 dans la mesure où SN = groupe nominal avec un nom et une détermination. La mutilation de cette détermination mutile l’énoncé, c’est pourquoi qu’il convient de la garder telle qu’elle.

Exercices :

1. Analysez les phrases suivantes en leurs constituants immédiats :

Le jardinier de l’école a planté des fleurs. Dalila offre un cadeau à sa maman pour son anniversaire. Les bambins jouent au ballon. Le train ralentit.

2. Analysez le texte suivant :

Après la soupe, maman posa sur la table le plat de lentilles avec une saucisse. Les deux grands commencèrent de se disputer à qui aurait le plus gros morceau. Cécile chantait, chantonnait. Elle chante encore ainsi. Elle a toujours chanté. Maman coupa la saucisse et les grands se mirent à manger.

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(GEORGES DUHAMEL, Le notaire du Havre)

3. Analysez en traits sémantiques les mots suivants en établissant une grille si possible.

Ecureuil - papier – peur – garage – voiture – rêve – fête.

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4. Corrigé des exercices de la page 20. Exercice 1. P 1 = SN + SV + SV P 2 = SN + SV + SP + SP. P3 = SN + SV + SP. P4 = SN + SV. Exercice 2 P1. Après la soupe, maman posa sur la table le plat de lentilles avec une

saucisse. SN + SV + SN + SP + SP. expansion P2. Les grands commencèrent de se disputer à qui aurait le plus gros

morceau. SN + SV + SN théorique. P3. Cécile chantait, chantonnait. SN + SV. Effacement du sujet dans la deuxième partie de la phrase afin

d’éviter la répétition. P4. Elle chante ainsi SN + SV + SP. P5. Elle a toujours chanté. SN + SV + SP. P6.Maman coupa la saucisse et les grands commencèrent à manger. SN + SV + SN + SN + SV + SN théorique.

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Lexèmes

concret

abstrait

animé

inanimé

comptable

Ecureuil

+

+

+

Papier

+

+

+

Peur

+

Garage

+

+

+

Voiture

+

+

+

Rêve

+

fête

+

+

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Evaluation.

Critères

oui

non

Je repère aisément le syntagme verbal dans une phrase

Je repère aisément le syntagme nominal dans une phrase

Je repère aisément le syntagme prépositionnel dans une phrase.

Je ne fais aucune confusion entre le syntagme nominal et le syntagme prépositionnel

Je parviens facilement à analyser une phrase donnée en syntagmes

Je parviens à élaborer une grille pour l’analyse sémantique.

Je parviens à représenter une phrase donnée en arbre.

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Références : Vous pouvez compléter vos informations sur la grammaire générative et

transformationnelle en consultant les auteurs suivants : CHOMSKY Noam, Structures syntaxiques, Paris. Ed du Seuil, 1967 CHOMSKY Noam, Aspects de la théorie syntaxique, Paris. Ed du Seuil,

1971 RUWET Nicolas, Introduction à la grammaire générative, Paris, Plon,

1967 GROSS Maurice, La syntaxe du verbe. GROSS Maurice, les méthodes en syntaxe. LEGOFFRE Pierre, Les constructions fondamentales du français. GREVIS , Le bon usage.

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