« LA CONSTRUCTION DURABLE : DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE » (2007)

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1 4 3 2 Un rapport produit par UTOPIES © dans le cadre de l’initiative « Entreprises & Construction Durable ». CONSTRUCTION DURABLE : DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE 2007

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Ce rapport de synthèse, sous forme de fiches pratiques, s’inscrit dans le prolongement des réunions de travail du groupe de travail Entreprises & Construction Durable lancé par Utopies et du rapport publié en 2005. Il a pour vocation d’aider les entreprises dans la mise en place concrète de la démarche de construction durable, en énumérant les actions à mettre en œuvre et en s’inspirant d’études de cas illustrant les thèmes abordés (management d’une démarche, coût global, problématique énergétique, urbanisme, transport…). NB : Ces rapports synthétisent les recherches et les travaux de l’initiative « Entreprises & Construction Durable » rassemblant aujourd’hui une dizaine de grands groupes engagés sur ce thème : Accor, ADP, BNP Paribas, Bouygues Construction, Gaz de France, Lafarge, Pierre et Vacances, PPR/Conforama, Proxiserve et Schneider Electric. Ils sont notamment les résultats des réunions mensuelles du groupe de travail rassemblant les entreprises et des experts internationaux sur le sujet.

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  • 1. 1 4 3 2 Un rapport produit par UTOPIES dans le cadre de linitiative Entreprises & Construction Durable . Construction durable : De la thorie la pratique 2007

2. Construction durable : De la thorie la pratique Ces fiches ont t ralises dans le cadre de la deuxime anne de linitiative Entreprises & Construction Durable, initiative mise en place dbut 2004 par le cabinet Utopies, spcialis sur les stratgies de dveloppement durable, pour faire progresser la connaissance et les pratiques de diffrents acteurs du secteur de la construction. Ce recueil de fiches pratiques, intitul Construction durable : de la thorie la pratique, a plus prcisment pour objectif daider, de manire concrte et autant que possible taye dexemples inspirants, les ma tres douvrage et acteurs de la construction raliser leur projet de construction durable : conna tre les enjeux- clefs et les textes de rfrence, identifier les pistes de solutions existantes, sinspirer des meilleurs exemples de projets de construction, etc. Il sinscrit dans la continuit du rapport paru en 2005 la Construction Durable : une stratgie dentreprise (tlchargeable gratuitement sur le site Internet de linitiative www.constructiondurable.com). L quipe dUtopies en charge de ce rapport* remercie les onze entreprises-membres dont lengagement et le soutien financier ont permis de poursuivre les travaux de recherche et de sensibilisation sur les thmatiques de construction durable : Accor, Aroports de Paris, Batigre, BNP Paribas, Bouygues Construction, Foyers de Seine et Marne, Gaz de France, Pierre & Vacances, Proxiserve, Schneider Electric, SNCF. Tous nos remerciements galement Laurent Marc Fischer (Architecture Studio) et Thomas Reith (Ecocits) pour laide apporte sur la rdaction des fiches. Ce rapport est luvre dUtopies, ralise sur la base de la recherche mene entre septembre 2005 et juillet 2006 et des informations changes entre les entreprises membres de linitiative et les experts internationaux invits lors des runions mensuelles du groupe de travail. Il ne saurait tre considr comme une position ou une analyse manant directement des entreprises-membres, qui ont certes t consultes sur sa structure et ont pu donner un avis sur son contenu, mais ne sont pas intervenues sur le dtail des textes. Pour en savoir plus sur linitiative et sur la construction durable : www.constructiondurable.com * : Elisabeth Laville, directrice/fondatrice ; Cdric le Forestier, consultant en charge du projet ; Genevive Garnier, consultante en charge du projet (jusquen mai 2006) ; Mathieu Badimon, directeur artistique/webmaster ; Anne Dupal, graphiste. 1 FAIRE DE LA CONS TRUCTION DURA- BLE UNE STRATEGIE DENTREPRISE 2 3 4 Adopter une approche en cot global Organiser la dmarche Mesurer limpact environnemental dun btiment 5 Rhabiliter un btiment 6 7 8 nergie : Consommer moins nergie : Consommer mieux Optimiser la gestion de leau 9 Minimiser ltalement urbain et les transports 10 Amliorer le confort et pr- server la sant des occupants 3. Construction durable : De la thorie la pratique 1 FICHE N1 : FAIRE DE LA CONSTRUCTION DURABLE UNE STRATEGIE DENTREPRISE Laconstructiondurablereprsenteunenjeude plusenplusincontournablepourlesentreprises, quellessoientma tresdouvrageou,naturellement, acteurdusecteurdelaconstruction.Eneffet, lesactifsimmobiliersreprsententdsormais 16%delacapitalisationtotaledesentreprisesdu CAC40(vs39%en1994)etjusqu30%voire50% pourcertainesdentreellescommeCarrefour, Accor,Saint-GobainouLafarge.Laliquiditetla valeurdecesactifssontdoncdoresetdjdes enjeuxmajeursquisontinclusdanslarflexion stratgiqueetfinanciredesentreprises.Dans cetterflexion,laconstructiondurableoccupe uneplacecroissantedufaitduncertainnombre denjeuxmergents,quireprsententdesrisques prveniretdesopportunitssaisir: nLaconstructionadesimpactsenvironnemen- tauxtelsquonlappelleparfoislindustriedes 40%(voirci-dessous). nDenouveauxrisquesnotammentsanitaires apparaissenttantpourlesouvriers(amiante, chromeVI,)quepourlesoccupants(amiante, pollutiondelairintrieur,). nLesrglementationssurlesbtimentsse fontpluscontraignantes(RT2005,dsamiantage, apparitiondescertificatsdconomiednergie, La construction : un sujet majeur en terme de dveloppement durable Tout au long de leur cycle de vie, les btiments sont responsa- bles, dans le monde, de 40% des missions de CO2, de 40% de la consommation des ressources naturelles et de 40% des dchets gnrs. Le secteur a aussi des impacts importants en termes sociaux (sant/scurit, qualit de vie) et conomiques (emploi, productivit, lien entre dveloppement et besoin en infrastructu- res, corruption). Mais les enjeux varient avec la gographie : la construction neuve est la priorit dans un pays comme la Chine (premier constructeur de logements au monde) et la rhabilitation est lenjeu majeur dans des pays comme la France (dont le parc ancien compte 29,3M dhabitations pour 300 000 logements neufs construits par an (source : collectif Isolons La Terre Contre le CO2). La construction durable : des bnfices conomiques pour les entreprises qui possdent ou occupent les btiments, mais aussi pour la socit Contrairement une ide reue qui voudrait que la construction durable cote beaucoup plus cher que lapproche classique, les tudes montrent que cette dmarche se traduit par un surinvestissement assez limit la construction (estim + 4% par lassociation HQE, dans un contexte actuel o le march est encore mergent) qui est largement compens par des conomies et gains de productivit lexploitation : on estime ainsi que la valeur actuelle des gains cumuls sur 20 ans est plus de 10 fois suprieure au surinvestissement initial, soit un gain net annuel de 21,5 e/m2 . Cela, condition que la dmarche soit intgre le plus en amont possible ds la conception, et que le ma tre douvrage adopte une approche dite en cot global couvrant toutes les tapes du cycle de vie du btiment : construction, exploitation- maintenance, volution voire dconstruction (cf. fiche 2). Les outils financiers et conomiques dencouragement la construction durable Malgr lintrt conomique de la construction durable long terme, si lon considre lensemble du cycle de vie dun btiment, et mme si on sait que les surcots la construction sont dautant moins levs que la dmarche est intgre en amont, le lger surinvestissement initial agit encore parfois comme un frein la dcision des ma tres douvrage de sengager dans la dmarche. Cest pourquoi le dveloppement de solutions de financement des projets de construction durable est ncessaire : Pour soutenir les acteurs qui souhaitent sengager dans la dmarche en leur proposant des moyens dtaler les surinvestis- sements initiaux ventuels (lis au choix de techniques avec une plus value environnementale) sur toute la priode dexploitation. Et pour accompagner la gnralisation des pratiques de la construction durable dans tous les secteurs en contribuant lever les freins immdiats ventuels. lesdiagnosticsdeperformancenergtiquespour lesbtimentsoudesfichesdedclarationenvi- ronnementaleetsanitairepourlesmatriaux), nLaconstructiondurabledevientdanscertains casunenouvelleconditionpourpouvoiracheter unterrain(logementsocial),obtenirunpermis deconstruire(WalMartVancouver)oudcro- cherunmarch(leshtelsolympiquesdAccor Sydney)etcertainescollectivitsencouragent lesbtimentspluscologiques(bonusdeCOS, acclrationdelobtentiondupermisdeconstruire, crditdimpts,etc.). nAveclapparitiondecertifications(LEED, BREEAM,HQE,),laconstructiondurable confreauxactifsimmobiliersdenouvelles qualitsvalorisersurlesmarchs. nEnfin,destudesontmontrquelesbtiments vertspermettaientdesgainsdeproductivit allantde616%grcelarductiondelabsen- tismeetlamliorationdelaqualitdutravail pourlesbureaux,etjusqu40%daugmentation desventespourdesmagasins(cf.fiche10).K 4. la construction : enjeux et rEsponsabilits en termes de dveloppement durable 3 - BTIMENTS EN EXPLOITATION Impact sur la sant ( syndrme des btiments malsains ) et la productivit des occupants (baisse de labsentisme dans les bureaux et hausse des ventes dans les magasins, conomies dentretien et de maintenance,etc.) Impact sur lenvironnement urbain ou naturel (rhabilitation, emploi, transports, paysage, biodiversit, etc.) Phase prpondrante pour les impacts environne- mentaux (eau, nergie, C02, etc.) Scurit du btiment (incendie, risque sismique, inondations, etc.) 1 - MATERIAUX DE CONSTRUCTION Impact conomique global (Europe : 3-4% du PIB) et local (dans les rgions productrices - ex. bois) Impact cologique de lextrac- tion, de la transformation et du transport Traabilit et tiquetage Impact sur le chantier (sant, scurit et productivit des ouvriers) et sur les qualits (sanitaires et environnementales) du btiment fini 2 - CHANTIERS Impact conomique global (le btiment est le 1er employeur dEurope) et local (97% des entreprises du btiment ont moins de 20 salaris) Impact cologique : dchets (23% de plus que les ordures mnagres en France) avec un cot estim 3,3% du CA du secteur, pollution (eau, air, sol), consommations deau et dnergie, transport, etc.) Sant-scurit des ouvriers Nuisances pour les riverains (bruit, poussires, trafic, etc.) 4 - DCONSTRUCTION-DMOLITION Durabilit et volutivit des btiments Impact cologique des d- chets de dmolition (valoriss 60% en Europe) et enjeux lis leur recyclage EXPLOITATION DE RESSOURCES NATURELLES RENOUVELABLES OU NON PRODUCTION DE MATRIAUX CONSTRUCTION NEUVE HABITATIONS COMMERCES INFRASTRUCTURES PUBLIQUES (HPITAUX, COLES, ETC...) BUREAUX DMOLITION RECYCLAGE DCHETS INCINRATION RNOVATION RHABILITATION 5. CARACTRISTIQUES ENVIRONNEMENTALES DU BTIMENT (PAR FAMILLE DE CIBLES HQE) BNFICES CONOMIQUES DIRECTS BNFICES CONOMIQUES INDIRECTS (POUR LA SOCIT) Eco-construction (cibles 1 3) 1. Relation harmonieuse du btiment avec son environnement immdiat 2. Choix intgr des produits, systmes et procds de construction 3. Chantier faible impact environnemental Prvention des risques la fois sur le chantier (accidents et sinistres, plaintes des riverains) et sur le btiment (vices cachs, passifs environne- mentaux, campagnes de riverains, etc.). Attractivit du btiment et confort des utilisateurs (accessibilit par les transports notamment). Optimisation ds la conception de la performance environnementale du btiment. Rduction des cots de dconstruction. Dynamisation conomique locale (ex. rhabilita- tion dune friche industrielle, emploi local sur le chantier et le btiment, etc.). Impact rduit des chantiers (dchets, ruisselle- ment, bruit et nuisances de voisinage, etc.). Usage optimis des ressources. Eco-gestion (cibles 4 7) 4. Gestion de lnergie 5. Gestion de leau 6. Gestion des dchets dactivit 7. Maintenance - prennit des performances environnementales Rduction des charges (maintenance, nergie, eau, etc.) - ce gain pouvant tre partag entre propritaire et occupant. Renouvellement moins frquent des quipe- ments grce un entretien rgulier. Amlioration du taux doccupation des locaux : facilit accrue de commercialisation. Possibilit venir de vente de certificats ngociables CO2. Prvention des sinistres (incendie, etc.). Dynamisation conomique locale et meilleure intgration lenvironnement (si emploi de matriaux locaux). Rduction des missions de CO2 et de la contri- bution leffet de serre. Rduction des consommations de ressources naturelles (nergie, eau, etc). Rduction des rejets dans lenvironnement (eaux uses, dchets, etc). Confort (cibles 9 11) et sant (cibles 12 14) 8. Confort hygrothermique 9. Confort acoustique 10. Confort visuel 11. Confort olfactif 12. Qualit sanitaire des espaces 13. Qualit sanitaire de lair 14. Qualit sanitaire de leau Meilleure productivit des hommes (locaux pro- fessionnels ou scolaires) et des surfaces de vente (magasins clairs la lumire naturelle). Rduction de labsentisme et du turnover (locaux professionnels). Rduction des dpenses de sant. Prvention des risques de contentieux (notam- ment sick building syndrome). Moins de dpenses collectives de sant (prvention des risques). De manire globale, sur lensemble de la dmarche Augmentation de la liquidit des actifs, de la valeur patrimoniale et du prix de revente. Amlioration de limage sur les questions lies au dveloppement durable, retombes marketing. Dveloppement de nouvelles activits conomiques et de nouveaux emplois. (source : adapt de ltude Instruments conomiques et construction durable , D. Drouet / RDI pour lARENE IdF, fvrier 2004) EN BREF : LES BNFICES CONOMIQUES DIRECTS ET INDIRECTS DE LA CONSTRUCTION DURABLE Les bnfices indirects estims de la construction durable + Pour le propritaire ou loccupant par type de btiments : P Bureaux : hausse de la productivit de 6 26% (meilleur confort de travail, baisse du turnover et de labsentisme). P Magasins : augmentation des ventes au m2 jusqu 40% (notamment due lclairage naturel). P coles : rsultats scolaires suprieurs de 20 26%. Pour la socit : P Gisement annuel dconomies sur les dpenses de sant, grce une meilleure qualit de lair intrieur : 2 7 Mds (rduction des maladies respiratoires, des allergies, de lasthme, et des symptmes du syndrme du btiment malsain). P Prvention des maladies lies la pollution atmosphrique (missions de CO2 dont 40% viennent des btiments) qui cotent lUE 29 Mds an. Sources des bnfices financiers lies la construction durable (pour les btiments tertiaires) Productivit et dpenses de sant nergie Eau 16% 70% 2% 1% 11% missions de polluants atmosphriques Entretient et maintenance 6. www.constructiondurable.com BNFICIAIRES ACTEURS PORTEURS OFFRANT UN AVANTAGE CONOMIQUE PRIVS PUBLICS Ma tres douvrage (particuliers, entreprises, promoteurs,etc. faisant construire ou rnover) Banques : prts bonifis ou co-bonifis par un acteur public (ex. PREVair et ADEME) > [France, Suisse, Pays-Bas] ; crdit-bail pour quipements nergtiques. Assureurs : taux prfrentiels (moins de risques de vices cachs) > [Etats-Unis]. Distributeurs, gestionnaires nergie / eau, fournisseurs dquipements : audit gratuit des mesures dconomie avec offres de financement sur les investissements > [Etats-Unis, Allemagne] ; contrat de performance globale avec rmunration sur les surplus dconomies ; rabais sur achat matriaux disolation, prt pour travaux. Investisseurs : fonds dinvestissement spcialiss sur la construction durable > [Etats-Unis, Allemagne]. Avantages fiscaux : dduction, exonration, crdit dimpt, TVA taux rduit > [Etats-Unis, France]. Subventions (avec critres dattribution lis la durabilit) > [Autriche]. Conditionnalit des financements aids. Attribution dun coefficient doccupation des sols suprieurs > [Suisse, Etats-Unis]. Procdure acclre dattribution du permis de construire > [Suisse, Etats-Unis]. Vente de permis ngociables dmissions de CO2 > [Rflexions en Allemagne, Etats-Unis, GB]. Ma tres doeuvre Assureurs : couverture de la garantie des performances (notamment nergtiques). Subventions (pour formation, certification, prise en charge des tudes pralables, etc.) > [Canada, Scandinavie, Allemagne, Etats-Unis, GB, Pays-Bas]. Entreprises BTP Banque : crdit prfrentiel pour matriels destins aux chantiers propres (ex. compresseurs). Moindre taxe sur la mise en dcharge si chantier propre > [Pays-Bas]. Taxation de lextraction de matriaux de construction vierges > [Danemark,Sude,GB]. Fournisseurs de matriaux Investisseurs : fonds dinvestissement ou de garantie (pour les entreprises de construction durable et leurs fournisseurs). TVA rduite (matriaux conomes en nergie) > [Royaume Uni]. Occupants (directement ou via gestionnaires immobilier et facility managers) Assureurs : taux rduit (ex. meilleure gestion de lnergie - rduction des risques incendie). Investisseurs : meilleure notation des entreprises ayant une gestion durable de leur parc immobilier par les agences de rating extra-financier. Moindre taxe sur lnergie > [Pays-Bas]. Exonration ou modulation des taxes et redevances sur les dchets et les eaux uses en cas de gestion performante. (source : Etude RDI pour lARENE, Instruments conomiques & Construction Durable, novembre 2003) Face la complexit du dveloppement durable,qui suppose de prendre en compte de manire globale des objectifs environnementaux, sociaux et conomiques, des outils mthodologiques ont t dve- lopps pour aider les ma tres douvrage organiser leur dmarche: bien que de natures diffrentes, la dmarche HQE en France ou les standards trangers (BREEAM en Angleterre, LEED aux USA, Minergie en Suisse, PassivHaus en Allemagne, etc.) permettent ainsi didentifier les enjeux prendre en compte dans le projet immobilier et de les hirarchiser en fonction du contexte (stratgie, localisation, type de btiment, etc.) Quelques exemples de btiments illustrant les diffrenentes approches de construction durable : Collge Guy Dolmaire (Mirecourt, France), 20 River Terrace - The Solaire (New York, USA), Bedzed (Beddington, GB), Supermarch Sainsbury (Greenwich, GB). NOM ORIGINE CIBLE NOMBRE DOPRATIONS (EN JUIN 06)APPLICATIONS CHANTIER NERGIE PRODUITS EAU GESTION HQE Fr Tous 3 3 3 3 3 47 Public : 90% Passivhaus All - Eur Logements 3 6000 Public : 30% LEED USA Tous 3 3 3 3 3 400 Public : 50% BREEAM GB Tous 3 3 3 3 3 + 1000 Public : 50% Minergie CH Tous 3 + de 5200 (+ de 60 en Minergie P) Public : 40% Qualitel Habitat & environnement Fr Logements 3 3 3 3 3 118 programmes certifis (environ 3000 logements) E-2000 CH Tous 3 3 3 3 3 Top Quality Autriche Tous 3 3 3 3 3 HK-BEAM HK Tertiaire et logements 3 ISO 14001 HK Tous 3 7. Rapport Ouvrages publics & Cot Global du MIQCP publi en janvier 2006. 2 FICHE N2 : Adopter une approche en cot global Prendre les dcisions en tenant compte de lensemble des cots engendrs tout au long de la vie du btiment Le dveloppement durable et pour les produits, lco-conception,supposentdeprendreencompte lensemble des impacts du produit, de lamont (matires premires utilises, impact de leur production et de leur transformation ventuelle) laval(findevieduproduit).Cettevisionglobale estgalementvalablepourlaconstructiondurable, jusquedansladimensionfinancireavecceque lon appelle lapproche en cot global, qui modifie lapproche traditionnelle de linvestisse- ment immobilier en considrant ds le dbut du projet, pour choisir entre les diffrentes options envisages, lensemble des cots engendrs tout au long de la vie de louvrage : construction, exploitation, maintenance, transformation, voire mme dconstruction et traitement des dchets. En pratique, cette approche nest pas toujours vidente en raison du cloisonnement entre les quipes et les budgets affects respec- tivement la construction et lexploitation (il existe galement un cloisonnement compta- ble puisque si les investissements sont amortis sur le plan comptable, les quipements sont ports dans le bilan dans la partie exploitation) Ceciexpliquepourquoilamajoritdesimmeubles verts ontt,enFrance,construitspardes investisseurs qui en sont aussi les utilisateurs (par exemple les Pouvoirs Publics dans le cas des lyces) et peuvent ainsi rcuprer les bnfices du surinvestissement initial durant la phase dexploitation. Mais laugmentation plus que probableduprixdelnergieoudeleau, souventnonpriseencomptedanslesprojections, ainsi que le besoin de prvoir lavance lvoluti- vit et la flexibilit des btiments tertiaires, rendentcetteapprocheencoreplusncessaire Sans compter lapparition des PPP (partenariats publics-privs), en Angleterre et en France, par lesquels des administrations publiques demandentunoprateurdassumerlintgra- lit des tapes sur un btiment hospitalier par exemple(financement-conception-construction- maintenance-exploitation), le poussant raisonner en cot global. Et si des incertitudes demeurent quant au calcul exact des cots, les retours dexprience semblent prouver de manire indniable quecetteapprochepermet deraliserdes conomies substantielles moyen et long terme K Que dit la loi ? n Suite un amendement vot par le Snat, les cons- tructions respectueuses de normes environnementales exigeantes et en particulier de trs hautes performances nergtiques et qui bnficient dune dcision doctroi de subvention ou de prt aid prise entre le 1er juillet 2004 et le 31 dcembre 2009 seront exonres pendant 30 ans de la taxe foncire. n Lexonration est accorde lorsque quatre des cinq condi- tions suivantes sont remplies danslaconstruction:assistance technique du ma tre douvrage par un professionnel ayant des comptences en matire denvironnement ; gestion des dchets du chantier ; perfor- mance nergtique et acous- tique ; utilisation dnergie et de matriaux renouvelables ; ma trise des fluides. rpartition des cots pendant la dure de vie du btiment Construction durable : De la thorie la pratique Chiffres cls + P Les caractristiques vertes dun btiment augmentent son cot de construction de 2% mais gnrent en 20 ans des conomies allant jusqu 10 fois le surinvestissement initial. (source : tude de lEtat de Californie, Page 54 du rapport The Costs and Financial benefits of Green Buildings publi en octobre 2003 par Californias Sustainable Building Task Force) P Pour les immeubles de bureaux, la flexibilit et lvolutivit qui caractrisent les btiments verts permettent ainsi de rduire de 90% les cots de ramnagement. (source : rapport Making The Business Case For High Performance Green Buildings, USGBC) P Les cots lis lexploitation et la maintenance technique dun btiment tertiaire tout au long de sa vie (hors frais fonciers et financiers) reprsentent entre 3 fois et 4 fois les cots lis la phase de construction. (source APOGEE, Ouvrages publics & Cot Global, Mission Interministrielle pour la Qualit des Constructions Publiques) > Voir graphique 1 ci-contre. P Alors quelle ne reprsente quune parenthse au regard de la dure de vie totale dun btiment et moins de 10% des dpenses engages hors charge foncire, cest au cours de la phase amont de la ralisation que se dtermine prs de 90% du cot global de limmeuble (Ouvrage public et cot global, Mission Interministrielle pour la Qualit des Constructions Publiques). > Voir graphique 2 ci-contre. Exploitation (sur 30 ans) Phase pralable Programmation Etude de conception Travaux Mise en service 88% 1% 1% 4% 5% 1% Exploitation et maintenance technique Etudes et assistance Construction1 2 75% 5% 20% 8. 1 Prise de decision en amont Cot global Importance des etudes Anticipation des besoins de maintenance Suivi de la performance Intgrer la dmarche de construction durable le plus en amont possible dans la conception du btiment, pour minimiser les impacts globaux sur lenvironnement, maximiser les synergies possibles entre les diffrents objectifs et anticiper les cots dentretien et maintenance. Lors de la prise de dcision, en phase de concours par exemple, calculer les retours sur investissement 20-30 ans (mais aussi 5-10 ans), ce qui est plus proche de la dure de vie relle dun btiment (il faut galement intgrer le rinvestissement li aux ventuelles rnovations pendant la dure de vie du btiment). Photo : Slavatierra (Rennes, France). Prendre le temps ncessaire lors des phases pralables de programmation, dtudes et desquisse, et engager les moyens humains et financiers suffisants. Cest ce stade que lon doit prendre le temps de comparer de manire chiffre plusieurs solutions techniques, deffectuer des simulations (notamment les modlisations informatiques permettant de prvoir les comportements du btiment) en faisant varier certains paramtres pour valuer la performance des diffrents systmes constructifs et du futur btiment (cf. fiche4). Une tude amricaine a montr que consacrer 3% des cots de construction en amont de telles tudes permet jusqu 10% dconomies sur les cots de construction. (source tude : Rapport publi par Kema en octobre 2003 Managing the costs of Green buildings ) Intgrer les aspects de maintenance et dexploitation ultrieure du btiment (par ex. : accessibilit des lments vitrs, choix de vitres autonettoyantes, contrats de leasing comprenant lentretien, ) lors de la consultation des entreprises en aval, constituer partir des documents, plans et dossiers fournis lissue de la ralisation, un guide dentretien du btiment (parfois appel Dossier dExploitation et de Maintenance). Photo : Alterra (Wageningen, Pays-Bas). Prvoir ds la conception la mise en place doutils permettant de suivre la performance et les consommations du btiment pour pouvoir communiquer sur le bilan conomique de la dmarche. Il est conseill dintgrer une GTC (Gestion technique centralise) dont linterface est adapte lutilisateur et aux mesures de performance recherches par le ma tre douvrage (par ex. : consommations nergtiques, deau). 3 4 5 Matre douvrage : 9 pistes daction pour limiter les cots 2 9. 6 Consultation Rflexion sur le service rendu Evolutivit des usages LA Fin de vie Consulter les directions concernes par lexploitation avant de prendre vos dcisions et les impliquer si ncessaire dans les choix faire (et si possible dans lquipe de ma trise douvrage charge de travailler sur la conception du btiment). Il peut tre galement judicieux selon les cas de consulter directement les acteurs de lentretien du btiment (par ex. : quipe de nettoyage pour un lyce). 7 De manire gnrale, penser au service rendu et la fonction recherche avant de penser aux quipements intgrer dans le btiment, en ayant pour objectif de rduire le recours des quipements additionnels plutt que de laugmenter (cf. fiche 10) ; viter de recourir au dernier moment des quipements techniques soit-disant verts et souvent coteux si le problme correspondant na pas t pris en compte en amont, lors de la conception. Photo : NewHouseResidence Hall (Pittsburgh, USA). Prvoir les volutions du btiment sur lusage qui en est fait, mais galement sur lentretien et favoriser au maximum lvolutivit et la souplesse de la structure. Cela suppose par exemple de : Prvoir une marge de manuvre dans les chemins de cble permettant daugmenter ultrieurement la capacit initiale. Miser sur la flexibilit des structures secondaires pour permettre au btiment de se transformer et de mieux sadapter lusage que voudront en faire ses occupants. Pour mmoire, la dure dusage dun bureau est de 5-7 ans alors quun btiment a une dure de vie de 30 ans en moyenne. Aux Etats-Unis, selon le RMI, 25% des employs sont concerns chaque anne par le ramnagement des immeubles de bureaux, avec un cot moyen de 2 500 $ par employ. Anticiper si possible la fin de vie du btiment, soit en prvoyant sa conversion possible en immeuble avec une autre utilisation (lco-architecte amricain Bill McDonough a ainsi conu un sige social et mme un hypermarch pouvant tre convertis en habitations) soit en facilitant sa dconstruction. Choisir des composants de qualit, qui vieilliront bien et qui seront dans la mesure du possible recyclables ou rutilisables facilement. Photo : Philips Eco Center (Minneapolis, USA). 8 9 10. 1 La ma trise douvrage de la banque populaire dAlsace a runi pendant toute la phase de construction du btiment un comit de pilotage transversal rassem- blant la DRH, le service maintenance, le directeur gnral, la direction financire, un coconseiller et un informaticien en charge de la gestion technique du btiment. 2 Des systmes dintressement de la ma trise duvre la performance du btiment apparaissent ; en 1996, le cabinet darchitectes californien Charles Eley avait ngoci avec la mairie dOakland un systme de bonus/pnalit par rapport des objectifs de rduction des consomma- tions nergtiques pour un btiment administratif municipal ; Portland dans lOregon, le cabinet BOORA Architects, dirig par Heinz Rudolf (voir www.boora. com), intgre depuis plusieurs annes sa rmunration un systme de bonus/malus en fonction des performances nergtiques des btiments scolaires dont il a la charge. 3 Le sige europen de Nike aux Pays-Bas a t conu en intgrant ds le dpart les volutions possibles du btiment dans le futur. Ce dernier a t conu pour passer facilement dun immeu- ble de bureaux un immeuble dhabitations, si Nike dcidait un jour de quitter les lieux. 4 Le btiment commercial MarketPlace de 9000 m2 conu pour Herman Miller, dans le Michigan, a globalement permis lentreprise dconomiser 6 M$ par rap- port la location dun btiment classique comparable : sur les sept premires annes de location, Herman Miller estime ainsi ses conomies 33% sur les cots de main- tenance, 41% sur les cots dexploitation et 66% sur les cots de ramnagement continu, soit une conomie totale de 17 $/m2 sur la priode considre. (source p. 11 du rapport de lanne 1) 5 Les rsultats dune tude effectue ( Gestion des dchets de chantier tude comparative ) en 2005 sur six chantiers de construction par le bureau BIRD(Bureau dInvestigation sur le Recyclage et la Durabilit), qui prend en charge depuis 1995 la gestion des dchets sur plus dune quarantaine de chantiers en Suisse romande, montre quun tri performant la source conforme aux rglementations en vigueur cote nettement moins cher quune vacua- tion en vrac des dchets, avec une conomie de 63 e par mtre cube de dchets tris. 6 La ville de Stuttgart consent des prts taux 0% pour couvrir les surcots lacquisition dquipements dconomie dnergie. Ces prts sont rembourss chaque anne sur les conomies dnergie ralises. En 2000, une conomie nette de 13,2 M a ainsi t ralise (= conomies de 16,6 M - dpenses de 3,4 M en rem- boursement de crdit, personnel, informa- tique et consultations dingnierie). Une quipe ddie fait galement la course au gaspillage conomique en vrifiant en permanence les quipements, les fuites, etc. Un emploi de ce type est rentabilis rapidement, partir de 20 000 habitants. 7 Le btiment cologique Leslie Mao Ming Sun Field de luniversit de Stanford a t ralis avec un cot similaire un autre btiment non cologique du mme campus, ces deux btiments tant tout fait comparable sur leur taille et leurs fonction- nalits. 8 USA, Suisse : des rductions de taxes ou desobtentionsrapidesdepermissont consenties des projets de btiments durables. exemples de bonnes pratiquesOutils de financement + P La Banque Populaire a lanc au niveau national son duo PREVair (prt immobilier cologique) et CODEVair (livret dpargne cologique). PREVair assure un prt un taux exceptionnel pour tout investissement matriel amliorant limpact de lactivit sur lenvironnement. Le prt est dune dure de 5 7 ans. Les fonds collects grce CODEVAIR sont allous prioritairement aux financements des prts PREVair. > www.banquepopulaire.fr P Le Crdit Agricole propose depuis mai 2006 une offre environnementale comprenant des produits de financement dconomies dnergie ou dnergies renouvelables, destination des particuliers, des entreprises et des exploitants agricoles. > www.credit-agricole.fr P la Socit Gnrale a lanc le premier produit boursier en France consacr lnergie solaire travers des certificats, destins aux particuliers comme aux professionnels, pour investir dans lnergie solaire (thermique et photovolta que) travers lindice World Solar Energy (SOLEX est un indice compos par Sustainable Asset Management Group et calcul par Dow Jones Indexes. Il couvre les dix plus grandes valeurs internationales dans le domaine de lnergie solaire.) > www.societegenerale.fr Ressources + P Ouvrages publics & Cot Global du Mouvement Interministrielle pour la Qualit des Constructions Publiques, janvier 2006. P Fiche Construction durable, les bnfices conomiques , ARENE Ile de France. P Managing the Costs of Green Building . www.constructiondurable.com TUDES DE CAS : COUNCIL HOUSE 2 Le cot de construction du CH2 est plus lev de 20% par rapport un btiment traditionnel de gamme comparable. Il appara t cependant, tudes lappui, que grce ses performances environnementales, la productivit des employs sen voit grandement amliore, les absences sont largement rduites et les frais courants sont considrablement diminus : baisse de 84% de llectricit et de 95% pour le gaz. Mick Pearce, larchitecte concepteur du btiment, estime entre 5 et 20 ans la priode de retour sur investissement en fonction de lvolution du prix de lnergie. CH2 (Melbourne,Australie) 11. 3 FICHE N3 : Organiser la dmarche Des entreprises engages, en se lanant dans la ralisation de btiments innovants, ont permis de faire merger et de dmo- cratiser certains procds de construction durable. Le march de la construction durable est dsormais plus mature, et de plus en plus dacteurs se lancent dans la dmarche. Aujourdhui en France, la tendance est la ralisation de btiments durables moins spectaculaires quant leurs choix cologi- ques, qui cherchent concilier lefficacit et la ma trise des cots. La construction durable prsente un rel intrt financier ds lors que lon adopte une approche en cot global (cf. fiche 2). Pourtant, la volont de certains acteurs de sengager dans la dmar- che se heurte parfois encore au manque dexpriencedesma tresdouvrageetcertaines ides reues persistantes : surfacturation de certains prestataires ds lors que lon sort des schmas classiques de construction, sentiment que les dlais de ralisation seront bien suprieurs ceux dun projet classique. En faisant appel un acteur spcialis dans lAssistance Ma trise dOuvrage (AMO), comptent en matire de HQE et de construction durable, on pallie aisment le manque dexprience et les inquitudes du porteur de projet. Le rle de ce dernier consiste alors faire sortir des sentiers battus les concepteurs et ralisateurs du projet, et tre le garant des objectifs et de la volont dobtenir un btiment respectant des critres de dveloppement durable. Un projet de construction durable est une dmarche de conduite du changement qui requiert un management spcifique et peut tre mis en parallle avec les grandes tapes dintgration dune stratgie de dveloppement durable. K 1 Faire raliser une analyse de site (zone climatique, prcipi- tations, exposition aux vents, apports solaires) permet de cadrer la ma trise duvre pour dfinir des objectifs environne- mentaux pertinents. Dans un deuxime temps dterminer le profil environnemental du projet en adoptant des objectifs ambitieux. Rompre avec les habitudes du secteur, car la construction durable impose une autre faon dapprhender la dmarche et une capacit dadaptation ac- crue, du fait des connaissances disparates dans ce domaine. 2 Les fondamentaux permettant de mieux organiser sa dmarche de construction durable Construction durable : De la thorie la pratique Planifier le travail en squence, pour bien organiser le passage de relais entre les diffrentes entreprises intervenant dans le projet et veiller sassurer de la bonne intgration au projet des prestataires ayant des tches phmreslorsdelaconstruction. 3 Veiller ne pas trop multiplier les fiches organisationnelles, car il y a un risque de confusion mais par contre clarifier les principales fiches et les rendre facilement accessibles et comprhensibles (ex. : fiches dactions correctives en phase de travaux soumettre au comit de pilotage). 4 Quelques outils de management spcifiques la construction durable + P Normes internationales ISO14000 &SD21000. P La norme franaise GA P01-030 correspond au guide dapplication de la norme ISO14001 pour la construction durable. P La Dmarche HQE (Haute Qualit Environnementale) est une dmarche volontaire sappuyant sur la mise en place dun systme de management de lenvironnement (SME) et la dfinition dobjectifs environnementaux dclins en 14 cibles. La Dmarche HQE impose une obligation de moyens. P La Certification NF - Dmarche HQE est une obligation de rsultats. Elle certifie la fois a mise en place dun management environnemental oprationnel et le respect de critres environnementaux minimum. Elle se dcline pour trois types de btiments : 1/ Les btiments tertiaires > CERTIVEA : www.certivea.fr 2/ Les maisons individuelles > CEQUAMI : www.constructeurs-nf.fr 3/ Les logements > CERQUAL : www.cerqual.fr Pour obtenir la certification HQE, un btiment est soumis trois sries de vrifications par audit externe, aux trois moments-clefs que sont le programme, la conception et la ralisation. P Les certifications Habitat & Environnement et Patrimoine Habitat & Environnement de CERQUAL qui concernent respectivement : la construction, la rhabilitation de logements collectifs et de maisons individuelles groupes. P Les normes AFNOR - NF (aide la conception de politique environnementale) : 1/ Les dclarations environnementales et sanitaires des produits NF01- 010. 2/ La qualit environnementale des btiments (norme homologue) NFP01-020-1. 3/ Le systme de management environnemental pour le ma tre douvrage GA 01-030. 12. 1 Sinspirer de projets similaires Sengager visiblement Dialoguer tout au long du projet avec les parties prenantes, internes et externes 2 Sengager de manire visible et forte, avant et pendant le droulement des travaux, pour que les exigences environnementales soient correctement respectes et pour fdrer lensemble des acteurs dans la dmarche de construction durable. Les retours dexprience montrent que limplication du ma tre douvrage doit tre plus forte dans un projet de construction durable que sur un projet classique, tant durant la conception du btiment que sur le chantier mme : Avant la phase de rdaction du programme, le ma tre douvrage doit prendre le temps de fixer clairement les objectifs auxquels il aspire, sur une chelle allant de la ma trise des cots par les choix technologiques et architecturaux les plus banaliss, au btiment vitrine, trs avant-gardiste et innovant. Il officialise ensuite les objectifs environnementaux du projet quil entend dvelopper en priorit, en sappuyant ou non sur les 14 cibles HQE. A cette tape, il prend aussi le temps de raliser une analyse des sites possibles et des tudes pralables permettant de confirmer la pertinence des choix retenus : diagnostic environnemental du site, analyse en cot global (cf. fiche 2), tudes dimpact (cf. fiche 4), etc. Par la suite, il rdige les contrats avec les prestataires, en prcisant clairement les exigences sociales et environnementales du chantier et du btiment et en dtaillant le contenu des missions, les responsabilits et les modalits de surveillance. Le bon droulement de la phase de ralisation des consignes HQE par lentreprise de construction est facilit par la rdaction de documents expliquant la marche suivre sur le plan environnemental : livret daccueil, charte de chantiers verts ou faibles nuisances, bordereau de suivi des dchets (qui peuvent aussi tre valoriss), fiches produits, journal du chantier Enfin, il prend le temps de simpliquer personnellement dans le suivi des travaux en sassurant que les intervenants effectuent leurs missions conformment au contrat et en vrifiant que les principaux objectifs de lopration sont atteints. Dvelopper un argumentaire dfendant le projet auprs des dcisionnaires, des financeurs, avec une approche en cot global, intgrant les cots de construction mais aussi les cots dexploitation (cf. fiche 2). Prendre en compte les spcificits du lieu dimplantation dans ses choix (proximit dune cole, dune maison de retraite, dun hpital). Avant la phase de chantier, communiquer au personnel et au voisinage le planning des travaux, signaler les phases les plus bruyantes et planifier lavance les livraisons en anticipant les problmes de stationnement. Faire remonter les desideratas des futurs utilisateurs du btiment. Il est possible pour cela de nommer un comit de pilotage du projet au sein duquel les utilisateurs sont reprsents (par exemple pour un lyce : le proviseur, les cuisiniers, le service de nettoyage, les associations dlves et de parents, etc.). Veiller ce que les diffrentes aspirations retenues apparaissent dans le cahier des charges. Afin dviter des prises de dcisions contradictoires, il est essentiel que ce dernier soit ralis conjointement par le programmiste et/ou lassistant ma tre douvrage (AMO) HQE, dont la prsence est souhaitable si la ma trise duvre na pas dexprience dans ce domaine. 3 Matre douvrage : 6 conseils pour organiser sa dmarche Dans les premires tapes de la dmarche, se documenter et chercher sinspirer dexpriences similaires son projet de construction. Cela signifie par exemple : Visiter des btiments verts, pour profiter du retour dexprience dquipes de construction ayant dj ralis un btiment identique. Comparer les diffrents outils mthodologiques (certifications, dmarches volontaires ou labels, comme HQE, BREEAM, Minergie, etc.) pour identifier les diffrents enjeux prendre en compte dans le projet et trouver les approches ou systmes de management qui lui correspondent le mieux. Consulter des bases de donnes ou des revues spcialises sur le sujet. Photo : 8 Brindabella Circuit (Canberra, Australie). www.constructiondurable.com 13. 4 Mettre en place un systme de management intgr autour des objectifs dfinis Communiquer, former et sensibiliser Mesurer les progrs et rendre des comptes aux parties- prenantes Sentourer de partenaires motivs et comptents sur la construction durable, avec plusieurs btiments durables leur actif, et trouver des systmes innovants pour les motiver sur les objectifs de performance (ex : sensibilisation pralable, systme de bonus/malus en fonction des performances du btiment) (cf. fiche 3). En phase de conception, mettre en place une organisation transversale runissant lensemble des acteurs concerns par le chantier (comit de pilotage, runions dinformation, consultation, etc.). tablir une feuille de route planifiant le moment o chaque corps de mtier intervient aux diffrentes tapes du projet. Rpartir de manire officielle les missions, responsabilits et autorits dans lquipe et nommer un responsable HQE et suivi des travaux (Ordonnancement - Pilotage de chantier Coordination) dont le rle est de centraliser linformation, de remonter et arbitrer les contraintes, dassurer la prise de dcision et de faire respecter la feuille de route. Photo : Runion lors de la conception du Council House 2 (Melbourne, Australie). 5 Sentourer dune quipe ayant une fibre environnementale, et prvoir des sessions de formation/sensibilisation pour les quipes oprationnelles. Vendre ses ambitions environnementales ses fournisseurs en argumentant sur lintrt pour eux de ce type de projet : valeur ajoute de loffre, nouvelles comptences HQE valorisables sur le march, acquisition dune exprience leur donnant ensuite la possibilit de rpondre des appels doffre ayant des exigences environnementales Exiger des ma tres duvre quils prennent toutes les prcautions utiles pour minimiser leurs impacts (ex : tri des dchets de chantier). Dfinir un plan de communication prcis tout au long du projet, qui pourra tre adapt en fonction du public vis (par ex. : newsletter pour les riverains, point dinformation, runions dinformation, site Interne, etc.) et qui fera le lien avec la stratgie de dveloppement durable de lentreprise. Fournir aux futurs utilisateurs les documents qui les accompagneront dans une utilisation judicieuse du btiment (Dossier dIntervention Ultrieur sur les Ouvrages, livret dentretien et de maintenance...). Une fois le projet achev et les progrs mesurs, valoriser de manire crative le plus que reprsente la construction durable, en interne et en externe. Rdiger un tableau de bord pour piloter lensemble de la dmarche de lamont laval, avec des objectifs et des indicateurs de suivi. Cela suppose notamment de choisir des indicateurs-cls chaque phase dlaboration du btiment et de raliser un certain nombre dtudes et de simulations avant et pendant le processus. Organiser la mmoire de lopration, en rdigeant une documentation qui en reprenne les dtails et permette dassurer la traabilit des dcisions/interventions de lopration. Prvoir ds la conception la mise en place doutils de mesure de la performance effective du btiment (ex. : consommations dnergie et de ressources, absentisme et turnover sil sagit dun bureau, etc.) et penser mettre en place ce suivi lors de la phase dexploitation (cf. fiche 4), aussi bien sur les consommations, lentretien, la maintenance que sur le niveau de satisfaction des usagers. Photo : Leslie Shao-Ming Sun field Station (Californie, USA). 6 14. 1 Pendant la phase de programmation du nouveau sige social de la Banque Populaire dAlsace, la direction gnrale, la direction des ressources humaines, la direction financire, le service maintenan- ce, un co-conseiller et un informaticien ont t consults sur les choix valider. 2 Pour la construction du collge de Mirecourt, le Conseil Gnral des Vosges a instaur un systme de consul- tation des parties prenantes (cuisiniers, enseignants, gardiens, riverains) qui sest prolong jusquau moment de lappel doffre des travaux, avec prise en compte des observations et validation des documents finaux par les acteurs concerns. 3 Lors de la phase de prparation du projet de btiment CH2 Melbourne en Australie, lensemble des acteurs intervenant dans llaboration du btiment sest runi en sminaire de travail de deux semaines pour saccorder sur une mtho- dologie et des objectifs communs, valider conjointement le cahier des charges et veiller ce que chaque corps de mtier ait donn son accord sur la marche suivre et la vision finale du projet. Daprs larchi- tecte Mick Pearce, cette gestion de projet participative en amont a permis de faire gagner 6 mois au projet par rapport un planning traditionnel. 4 Un co-conseiller en interne paule les architectes sur les projets HQE au sein du cabinet Architecture Studio. Trois sources de documentation servent en sus pour tous les projets : le manuel HQE de lADEME (cf. ressources), une base documentaire compose de fiches matriaux et de fiches informatives sur les procds techniques, et les fiches de suivi de projet qui reprennent par phase et par projet les proccupations organisationnelles, tech- niques et architecturales depuis la phase desquisse jusqu la livraison du chantier. 5 Au lancement du projet Danone Vitapole, un directeur de projet a t nomm pour animer un comit de pilotage dans lequel tait impliqu un responsable de construction, un responsable technique, un responsable financier et une responsable de la direction des ressources humaines. Il devait galement faire le lien entre la ma trise douvrage et la ma trise duvre. La responsable des ressources humaines a rcolt les demandes des futurs usagers du centre dont les exigences sont importantes. La maintenance a t convie au runion et associe la rdaction du cahier des charges. Le chantier a t particulirement efficace dans sa gestion et son organisation : aucune dcision na t bloque plus de 48 heures, grce la parfaite ractivit des intervenants dans la prise de dcision. 6 Sur le chantier HQE du 3e Center Parcs de France, dans lAisne, Pierre & Vacances a mis en place un management spcifique de lopration, qui comprend notamment lembauche dune responsable chantier vert et de deux hommes verts pour veiller lapplication des procdures de certification HQE (tri des dchets, protection de la flore) mais aussi des runions dinformation lattention des riverains et la cration dune adresse Internet et dune bo te lettres sur le site pour permettre aux riverains de signaler les problmes provoqus par les travaux. exemples de bonnes pratiques TUDE DE CAS : MAIRIE DES MUREAUX Le budget de rhabilitation de la mairie des Mureaux, vot en amont de la dcision de raliser une dmarche HQE, ne permettait aucune possibilit de dpassement. La ma trise douvrage a nomm un chef de projet charg de garantir le bon droulement des diffrentes phases HQE et de faire avancer les diffrents acteurs selon un planning des oprations minutieusement rdig. Les prestataires ont t ds le dpart fortement sensibiliss limportance de lobjectif de construction durable. Le management du projet HQE impose la mise en place dun comit de pilotage oprationnel, interne la ma trise douvrage, avec la possibilit de faire appel un bureau dtude en soutien. Ce comit sest runi tous les mois pour valider les dcisions prises en amont et assurer un suivi des travaux. La rdaction de fiches de performances avec des sous-cibles et les contrles pendant les trois phases de construction du btiment ont constitu des tapes importantes dans la bonne mise en place du projet HQE. Une lettre dinformation destination des riverains a soulign les cts positifs du projet: intgration patrimoniale, chantier faibles nuisances, valeur ajoute environnementale Pour le choix des solutions techniques, un tableau comparatif des solutions existantes a permis de faire des choix judicieux au niveau environnemental. www.constructiondurable.com resources + P Qualit environnementale des Btiments, manuel lusage de la ma trise douvrage et des acteurs du btiment, ADEME. P Fiche28delagenda21deGenve > www.geneve.ch P Guide mthodologique Urbanisme commercial et qualit environnementale de lARENE Ile de France. Building Research Establishment (Watford,Angleterre) Collge Guy Dolmaire (Mirecourt, France) Mairie des Mureaux (Mureaux, France) Vitapole (Palaiseau, France) 15. P Les btiments sont responsables de 25% des missions de gaz effet de serre et absorbent 40% de la consommation nergtique pour lUE (chauffage et climatisation) et 45,80% pour la France. Voir graphiques ci-dessous : P Les dchets gnrs par les chantiers du btiment sont quivalents en volume aux dchets gnrs par les mnages. (source : ADEME) 4 FICHE N4 : Mesurer limpact environnemental dun btiment Lamesuredelaperformanceetde limpactenvironnementaldubtimentest unepratiqueencorepeucouranteenFrance, maisquisedvelopperapidementpourplusieurs raisons.Ellepermetenpremierlieudevalider laperformanceeffectivedubtimentpar rapportauxobjectifsinitiaux.Letableaudebord desperformancesquiendcoulefaciliteensuite ladoptionduneapprocheencotglobal (cf.fiche2) et permet de ma triser le comportement du btiment pendant toute sa dure de vie : prvention des dysfonctionne- ments, identification des priorits stratgiques, outil de dialogue et de dcloisonnement des quipes, comparaison des projets en phase deconcours.Enfin,cetexercicederigueurpermet lentreprise danticiper les rglementations venir, dapprcier leur juste valeur les actifs immobiliers en fonction de la prestation offerte aux usagers et de valoriser les progrs raliss auprs des parties prenantes. terme des initiativescommeltiquettenergie(cf.fiche6) permettrontdecomparerlesperformances nergtiques des btiments entre eux en tenant compte naturellement des diffrences entre les climats des lieux dimplantation, ainsi quentre les activits exerces dans les locaux (parex.:piscineet/ourestaurantdansunhtel).K Chiffres cls + Que dit la loi ? n Dans le cadre de la RT2000 (galement valable pour la RT2005), deux rgles de calcul rglementaires ont t dvelop- pes : TH-CE, pour le calcul des consommations rglementaires (C et Crf) et de la temprature intrieure et de confort Tic pour les btiments non climatiss. n Ltiquette Energie avec mention de la performance du btiment (lettre allant de A G pour les logements et A I pour le tertiaire, en fonction de la consommation en kWh/m2 ou en grammes de CO2) est obligatoire pour la vente au 1er novembre 2006, et le sera pour la location partir de juillet 2007. n Dans le cadre du Plan Climat, lescollectivitslocalesauront la possibilit de rduire la taxe foncire et daccorder un bonus de COS jusqu 20% pour les propri- taires de btiments intgrant des caractristiquesenvironnementales. Construction durable : De la thorie la pratique Ltiquette nergtique pour les logements Rejets de CO2 (Mt) nergie consomme (Mtep) Industries Autres Btiments Transports 27,70% 2,6% 23,90% 45,80% Transport routiers Agriculture Sylviculture Extraction,Transformation, Distribution dnergie Industries Btiments 28% 12% 25% 22% 10% 5190B -50 A 91 150 C 151 230 D 231 330 E 331 450 F > 450 G Logement conome Logement X X X kWhEP / m2 .an Logement nergivore Consommations nergtiques (en nergie primaire) pour les consommations totales dnergie 6 10 B -5 A 11 20 C 21 35 D 36 55 E 56 80 F > 80 G Faible mission de GES Logement X X kg qCO2/ m2 .an Forte mission de GES missions de gaz effet de serre (GES) pour les consommations totales dnergie 1 2 16. 1 la certification HQE la certification environnemen- tale Habitat et environnement les rfrentiels anglo-saxons le rfrentiel japonais AUTRES rfrentielS INTERNATIONAUX 2 Lassociation Qualitel, travers sa filiale Cerqual, propose la certification environnementale Habitat et environnement comprenant loption Performance pour les logements collectifs et les maisons individuelles groupes. Elle a galement lanc la certification Patrimoine Habitat & Environnement qui vient spcifiquement certifier les travaux de rhabilitation. cerqual.fr Les rfrentiels anglo-saxons les plus rpandus sont : BREEAM, en Grande-Bretagne, dlivre une note unique et se dcline en quatre niveaux de performance : pass , good, very good, excellent. LEED pour les USA, dlivre une apprciation finale sur le btiment avec une note qui dtermine le niveau de certification de ce dernier : platinum, gold, silver Green Stars, pour lAustralie, sappuie sur 8 cibles distinctes avec une notation base sur des comparaisons. www.breeam.co.uk | usbgc.com | gbcaus.org Le Japon a dvelopp un rfrentiel intressant nomm CASBEE, sa particularit tant de prsenter la performance du btiment sous forme de ratio, avec en numrateur, le bnfice utilisateur (confort, amnagement, fonctionnalit) et au dnominateur, la charge environnementale (mesure de limpact). www.ibec.or.jp/casabee Dautres rfrentiels existent comme le Total Quality Building asssessment Tool (prix 12 000 e) en Autriche qui est la fois trs complet parce quil intgre 12 cibles et le cot global du btiment, le TGBRS-TERI Green Building en Inde, le Green Building tools au Canada. www.e3building.net 3 4 5 Matre douvrage : labels et certifications Pour se lancer dans la mesure de limpact environnemental dun btiment, il est prfrable de sappuyer sur lun des rfrentiels existants, des mthodes dvaluation assez gnrales dans leur approche qui mlent donnes quantitatives et qualitatives. Le rfrentiel franais le plus connu est la certification de lassociation HQE qui sest associe lAFNOR et au CSTB pour proposer la certification NF btiments tertiaires - dmarche HQE. Elle cote 18000 et se droule en trois tapes daudit, la premire pendant la phase de programmation, la seconde au moment de la conception, et enfin la dernire pendant la phase dexploitation. Les btiments certifis ont une obligation de moyens et non de rsultats. Leur performance est communique aux ma tres douvrage sous forme dun profil gnral. Cette certification sapplique aujourdhui certains types de btiments (bureaux, tablissements scolaires et maisons individuelles) et doit sortir prochainement pour dautres types de constructions (hpitaux, htels et commerces). cstb.fr/hqe | assohqe.org 17. LEMPREINTE cologique le bilan carbone dautres outils de mesure outils danalyse de cycle de vie 6 Lempreinte cologique, dveloppe par le WWF, est une mesure de la pression quexerce lhomme sur la nature. Cest un outil qui value la surface biologiquement productive ncessaire une population pour rpondre sa consommation de ressources et ses besoins dabsorption de dchets. (cf. tude de cas ci-aprs). Par exemple Londres a une empreinte qui reprsente lquivalent de toutes les terres productives runies de Grande-Bretagne. www.empreinte-ecologique.com | http://www.bioregional.com Le bilan carbone est une mthode de calcul, supervise en France par lAdeme, qui offre la possibilit une entreprise de raliser un bilan chiffr de ses missions de gaz effet de serre afin de faciliter la mise en place de mesures visant les rduire et donc lutter contre le rchauffement climatique. Loutil, qui se prsente sous format Excel, est accompagn dun manuel dutilisation et dun guide mthodologique. Le cot dun bilan carbone est valu par lAdeme 3.800 et peut tre couvert hauteur de 70% par des subventions. www.ademe.fr Dautres outils de mesure (logiciels de simulation, outils daide au calcul) existent : Le module danalyse environnementale Equer. Ecotect, logiciel multicritre daide loptimisation de la performance environnementale du btiment, comprend entre autres applications : une visualisation 3D, une analyse des ombres portes et de la radiation solaire, une analyse de lclairement, une analyse thermique et une analyse acoustique. Le logiciel Papoose permet de mesurer les impacts de la qualit environnementale du btiment, il mesure la consommation deau, dnergie, les missions de polluants ariens, la disponibilit de lclairage naturel Les outils de simulation thermiques : TRNSYS, TAS, COMFI+Pliades, Simula. Les outils de mesure du confort acoustique : Acoubat et Mithra-SIG. Les simulations arauliques : Airpack et Comis www.izuba.fr Les outils danalyse de cycle de vie sont vous conna tre un essor certain dans les prochaines annes, du fait de leur transversalit et leur mise en application de lapproche globale. Outils danalyse de cycle de vie du btiment : Athena, base de donnes offrant la possibilit de comparer limpact sur la performance du btiment des diffrents choix possibles des solutions constructives. Envest, mthode dvaluation sous forme deco-points, avec une note globale indiquant la performance environnementale du btiment. Eco-quantum, outil de mesure de limpact environnemental dun btiment avec prise en compte du cycle de vie du btiment. Outils danalyse de cycle de vie des matriaux. Base Inies : Les fiches de dclaration environnementales et sanitaires (FDES) ont t lances en 2005 dans le cadre du Plan National Sant Environnement pour fournir de linformation aux fournisseurs sur les caractristiques environnementales des diffrents matriaux. Bees 3.0, mthode dvaluation de limpact environnemental dun produit de construction, avec plus de 200 produits recenss, intgrant un zoom particulier sur les revtements de sols. www.inies.fr | www.bfrl.nist.gov/oae/software/bees.html 7 8 9 Outils et fournisseurs possibles 18. Nature & Dcouvertes (Paris, France) 1 Afin dvaluer limpact environnemental du nouveau sige social de la Banque Populaire dAlsace, les empreintes co- logiques de lancien et du nouveau btiment ont t calcules. Les rsultats de ces calculs montrent que le nouveau btiment a une empreinte cologique de 0,86 ha/p/an contre 1,06 ha/p/an pour lancien, soit une diminution de 19% environ. La diminution dempreinte cologique atteint 33% environ si lon raisonne en ha/m2 /an. Il est aussi intressant de noter que laugmentation de lempreinte cologique des trajets domicile-travail (utilisation plus importante de vhicules individuels du fait du manque de transports en communs pour le nouveau sige) reprsente environ la moiti de la rduction lie la construction HQE. 2 Cardonnel Ingnierie, spcialis dans les tudes thermiques et fluides du btiment, a choisi de faire de son nouveau sige social une vitrine de son savoir-faire en matire de HQE et defficience nergti- que. Son fondateur a contribu la mise exemples DE bonnes pratiquesRessources + P Notre empreinte cologique de Mathis Wackernagel et William Rees, Ecosocit. P Towards a Climate-Friendly Built Environment, de Marilyn Brown, Frank Southworth et Therese Stovall du Laboratoire Oak Ridge National. > www.pewclimate.org www.constructiondurable.com Banque Populaire dAlsace (Mulhouse, France) TUDE DE CAS : magasin Nature & Dcouvertes Pour lenseigne Nature & Dcouvertes, la mesure des impacts du magasin des Halles, effectue avant et aprs la rnovation du magasin, a permis de valider un certain nombre dinnovations qui seront gnralises tous les magasins de lenseigne: Le nouvel amnagement offre la possibilit de faire voluer le concept trs facilement. Le cloisonnement des rayons, dmatrialis avec la suppression des murs, est assur par le mobilier dont lpaisseur a t rduite et le poids allg. Ces modifications ont permis de rduire la facture de mobilier de 25% et dobtenir un espace intrieur ar. Pour lclairage, des lampes faible mission de chaleur ont t slectionnes. Elles sont plus conomes (35 W au lieu de 38 W) et durent plus longtemps. Au sol, la lave a remplac la terre cuite, cette dernire utilisant beaucoup d nergie grise au moment de la cuisson. Les travaux ont permis au magasin de reprendre une place de leader en termes de CA au niveau du groupe, de motiver lquipe qui a largement adhr au projet et de bnficier de retombes mdiatiques positives pour lenseigne. Lempreinte cologique du magasin a cependant rvl que limpact majeur du magasin ne se situe pas dans le btiment en lui-mme (construction, exploitation, fin de vie) mais majoritairement dans le transport des marchandises (60%), des clients et des salaris (30%). Do limportance de la localisation et de la prise en compte de lurbanisme (cf. fiche 9). en place de la RT 2005 en collaboration avec la Direction gnrale de lurbanisme, de lhabitat et de la construction (DGUHC), puis la conception de logiciels (CHLOE, CESAR) ainsi qu llaboration de la mthode CUBE (Calcul Unifi du Bilan Energie, Environnement, Economie). Le btiment consomme moins de 100 kWh ep/m2 et rejette moins de 10 kg de CO2/m2 , pour un investis- sement global de 600 000 e, soit un cot du m2 de lordre de 1000 e. 3 Ds la livraison du collge Oberlin, un outil de pdagogie et de retour dexprience a t dvelopp et mis en ligne pour prsenter la performance en temps rel du btiment mais aussi les diffrents matriaux utiliss lors de la construction du btiment, leurs fabricants et leurs performances respectives sur les diffrents critres de dveloppement durable retenus. www.oberlin.edu/ajlc 4 Descartes + est un projet initi par lcole Nationale des Ponts & Chaus- ses (ENPC), lEpamarne et le CSTB, dont lobjectif est de tester les nouvelles techno- logies de lnergie ou disolation. Il mettra la disposition des acteurs du secteur du btiment une plate-forme pour lexprimen- tation, la visualisation, la simulation et la mise en uvre de btiment. Les quipes recherche et innovation de PME industrielles dans les domaines de lisolation, du photovolta que, de lair, des automatismes, mais aussi de linfor- matique et de la simulation, disposeront dun centre de ressources sur place. 19. 5 FICHE N5 : Rhabiliter un btiment Rnover lexistant : une priorit environnementale Si les btiments neufs sont lenjeu principal de la construction durable dans des pays comme la Chine (premier constructeur de logements au monde), le parc ancien est la priorit dans un pays comme la France. Par sa taille dabord, puisquil reprsente une surface de 814 millions de m2 dans le tertiaire et de 2 milliards de m2 dans le rsidentiel (soit prs de 29,3 millions de logements). Par ses impacts ensuite : les btiments davant 1975 sont trs nergivores et peuvent prsenter un certain nombre de risques sanitaires (insalubrit, plomb, mauvaise qualit de lair) et de scurit des personnes (risques dincendie). Au taux annuel de dconstruction (25 000 logements par an), le renouvellement du parc ne se fera que tous les 500 ans, ce qui est insuffisant au regard des enjeux nergti- ques et climatiques des 50 prochaines annes. Lintrt du programme de rhabilitation mettre en uvre est la fois conomique, car cette dmarche dynamise le secteur et cre de lemploi, mais aussi rglementaire puisquelle permet lanticipation, entre autres, du diagnostic de la performance nergtique des btiments. Dans le domaine patrimonial, la rhabilitation permet de valoriser les btiments - lARENE IdF estime 8/m2 le gain sur le tertiaire aprs un investissement defficacit nergtique. En matire sanitaire, la rhabilitation contribue une meilleure qualit de vie des usagers et lutter contre le syndrome du btiment malsain. Enfin, lapproche HQE dans la rhabilitation peut aussi tre un bon moyen pour les porteurs de projet de se dmarquer auprs dlus soucieux de dynamiser et dembellir les centres-villes. K Chiffres cls + P Dans le secteur rsidentiel, la consommation nergtique moyenne consacre au chauffage des btiments datant davant 1975 est de plus de 320 kWh/m2 /an alors que lobjectif atteindre, dici 2050, pour respecter lengagement de la France sur les accords de Kyoto, se situe autour de 50 kWh/m2 /an. (source : Ouvrage public et cot global, Mission Interministrielle pour la Qualit des Constructions Publiques) P Les constructions mises en chantier en 2003 reprsentaient 320 000 logements et 13 millions de m2 tertiaires alors que lexistant reprsente 30 millions de logements et plus de 800 millions de m2 de btiments tertiaires. (Ouvrage public et cot global, Mission Interministrielle pour la Qualit des Constructions Publiques). P Dans un appartement ancien de 100 m2 , il est possible, selon le cabinet Enertech dconomiser entre 2.500 et 3.500 e par an aprs avoir chang les fentres et pos 15 centimtres dpaisseur disolant sur les murs et le toit. (Cabinet Enertech, runion Utopies). Que dit la loi ? n Except le Programme National de Rnovation Urbaine (PNRU du 1er aot 2003), qui contraint le secteur du logement social rhabiliter 400 000 logements locatifs sociaux entre 2004 et 2011, il nexiste en termes de rhabilita- tion, ni cadre rglementaire sp- cifique, ni obligation de faire appel des professionnels (architectes, bureaux dtudes, programmis- tes). Seule la mise en conformit est obligatoire lorsquon touche un btiment existant : scurit incendie et accessibilit pour les handicaps. A lavenir, la rgle- mentation thermique sur les btiments existants (tiquettes nergtiques des btiments et diagnostic de performance nerg- tique) devrait stimuler la prise en compte des questions defficacit nergtique. n Des aides de lANAH (Agence Nationale dAmlioration de lHa- bitat) sous forme de subventions aux propritaires (bailleurs ou occupants) sont accordes pour les travaux amliorant la per- formance nergtique globale (440M en 2005 et 132 000 logements rhabilits). n Des aides de lADEME sont galement envisageables pour les ma tres douvrage en phase de prise de dcision (tude de faisa- bilit, diagnostic) et de ralisation doprations (travaux permettant de rduire les consommations nergtiques). n Laide des rgions, trs variable, est fonction des orientations poli- tiques (nergie, rnovation, etc.), des conditions climatiques et du patrimoine culturel de la rgion. En matire de logement social, les subventions sont conditionnes par lobtention de la certification Habitat & Environnement. Construction durable : De la thorie la pratique 20. 1 tablir un diagnostic amont Matre douvrage : Pistes daction pour la rhabilitation responsable Dans le cas dune rhabilitation, le diagnostic en amont est indispensable dans un premier temps pour identifier les contraintes lies au btiment existant (emplacement, orientation, structure) puis pour prendre en compte et hirarchiser les cibles HQE possibles et prioritaires. Une tude de faisabilit complmentaire aidera choisir entre les deux options que sont la rhabilitation ou la dconstruction-reconstruction. Le tableau ci-dessous donne certaines pistes pour aider le ma tre douvrage effectuer son arbitrage en amont entre la dmolition et la rnovation dun site existant. (source : rseau autrichien E3building) Critres Dmolition recommande Rnovation recommande sous rserve Rnovation recommande Aspects sociaux Climat social Problmatique Moyen Bon Satisfaction des occupants Faible Moyenne Bonne Aspects de planification urbaine Dveloppement du quartier Densit trop forte ou trop faible Densit moyenne Densit optimale Connexion au rseau de transport public Insatisfaisante Moyenne Adquate ou planifie Infrastructures pour la vie quotidienne Insatisfaisantes Moyennes Adquates ou planifies Architecture Qualit Esthtique Insatisfaisante Insignifiante Bonne qualit, fonctionnelle Flexibilit du design et de la structure du btiment Inflexible, changement impossible Changement possible un cot lev Flexible, changement facilement envisageable Dfectuosit /dommages Ventilation Mise aux normes thermiques impossibles Mise aux normes possible un cot lev Mise aux normes possible Insonorisation Mauvaise Moyenne ou mauvaise, mais peut tre amliore un cot lev Bonne ou moyenne/mauvaise mais peut-tre amliore tat des matriaux de construction Mauvais Moyen Bon Humidit, prsence de nappes deau souterraines Problmatique Moyen Non problmatique Isolation thermique Mauvaise Mauvaise mais peut tre amliore Moyenne mais peut tre amliore Espace pour les places de stationnement Pas de place Possibilit de rcuprer de lespace un cot lev Possibilit de rcuprer de lespace Qualit de lenvironnement vivant Mauvais Moyenoumauvais,maispeuttreamliorun cotlev Bon ou moyen/mauvais mais peut-tre amlior Cots Cot dacquisition/ dexpropriation Bas ou inexistant Moyens levs Cots de dmolition Bas Moyens levs Cotsdurelogementdesoccupantsdurantlarnovation levs Moyens Bas ou inexistant Cot de rnovation levs Moyens Bas ou inexistant Tableau daide la dcision pour un btiment en fin de vie : 21. 2 Respecter lenvironne- ment proche du btiment tre exigeant en matire de performance nergtique Ne pas ngliger la ventilation Sensibiliser les occupants la bonne utilisation du nouveau btiment Si loption rhabilitation en zones habites est choisie, privilgier un chantier vert pour minimiser les nuisances vis--vis des riverains. Photo : Chantier vert. 3 Un chantier permettant au btiment datteindre en une seule fois des consommations de chauffage de 50 kWh/m2 /an est bien plus profitable que plusieurs oprations successives pour arriver au mme rsultat. La pnurie de main duvre dans le btiment ne cessant de saccentuer, il est souhaitable de capitaliser sur le chantier programm pour atteindre des objectifs ambitieux. Daprs le cabinet Enertech, les conditions suivantes permettent datteindre ce rsultat : paisseur disolant : Murs, planchers bas : environ 15 cm de laines minrales I Combles : environ 30 cm de laines minrales I Rampants : environ 15 cm de laines minrales, ou 3 cm disolant sous vide I Menuiseries : Bois avec chssis non renforc et Triple vitrage peu missif avec argon. quipements : Ventilation double flux avec changeur (= 70%) I Chaudire gaz condensation ou pompe chaleur sur air extrait. Ces volutions dans les pratiques ncessitent cependant une gnralisation et une meilleure connaissance de techniques encore onreuses et insuffisamment dveloppes en France, comme par exemple les chssis-bois non renforcs pour triple vitrage peu missif lame dargon. Une vigilance particulire simpose sur lefficacit de la ventilation pour prserver un air intrieur de qualit, favorable la productivit et au bien-tre des occupants (cf. fiche 10). Les entres dair se font dans les pices principales et lextraction doit se faire dans les pices de services et les pices deaux. Limpact des matriaux sur la qualit de lair intrieur est important : privilgiez les matriaux sains (cf. fiche 10). En matire de bois, choisissez des essences dont lexploitation et le renouvellement sont contrls (label FSC, PEFC) ou des bois massifs rgionaux. Photo : Chicago Center for Green Technology (Chicago, USA). fsc.org I pefc-france.org Si les occupants du btiment ne changent pas, il est essentiel daccompagner la conduite du changement en les sensibilisant la bonne utilisation du nouveau btiment et en mettant en place des outils pour faire voluer leurs comportements. 4 5 6 Privilgier les matriaux durables 22. 1 Szencorp group, bureau dtude spcialis en ma trise de lnergie, a entrepris en 2003 des travaux de rno- vation cologiques dun immeuble de bureaux datant de 1987, le 40 Albert Road. Ce btiment de 1200 m2 a reu de la part du Green Building Council Australia six toiles (note maximale), venant confirmer son caractre exemplaire. De nombreuses informations sur les choix technologiques et les dispositions cologiques mis en uvre lors de cette rhabilitation sont disponibles sur leur site Internet. www.ourgreenoffice.com 2 Chicago Center for green Technology : Ce btiment datant des annes 50 a t rnov de manire exemplaire (nergie renouvelable, toiture vgtalise, matriaux recycls, collecte des eaux de pluie, etc.). Cest aujourdhui un centre de ressources pour la promotion de la construction cologique. www.cityofchicago.org 3 A Klosterenga en Norvge, 35 habi- tations ont t rnoves en 1999 en adoptant des critres environnementaux : sur-isolation en faade Nord, faade vitre double peau au Sud, traitements des eaux uses sur le site par des plantes, contrle individuel des consommations, matriaux sains, chauffe-eau solaire, toiture vgtali- se, parking souterrain, etc.). 4 Le Grand projet de ville Mulhouse est une action de rnovation et dembellissement de lhabitat situ dans les anciens quartiers de la ville (Franklin- Fridolin, Vauban-Neppert, Briand-Cit et Nordfeld-Ble) - oprations portant sur 2000 logements anciens, sur lamlioration des quipements publics, et le soutien au commerce et lartisanat. www.mulhouse.fr 5 Opration Lille Soleil Intrieur: en change de la cession de terrains - prix symbolique - par la communaut urbaine, la socit Maisons en ville, forme autour de dix promoteurs, sest engage faire appel un concours darchitecte, suivre un cahier des charges environnemental, saligner sur les prix du bti et rserver une part de lhabitat au secteur social. 6 La maison diocsaine Odette Prvost , maison des associations ouverte sur la ville et communicante, est une btisse du XIXme sicle qui a t entirement rnove en se basant sur une rflexion globale intgrant les critres de la Haute Qualit Environ- nementale (HQE). Ce btiment dune surface de 1720 m2 (SHON) a t rhabilit avec des aides de lADEME et du Conseil Rgional Champagne-Ardenne pour un cot de lordre de 813 /m2 . 7 Le sige social du National Geographic, localis en plein centre de Washington, a t le premier projet a recevoir en 2003 la certification Leed, niveau argent, pour la rnovation de 4 btiments relis entre eux et construits entre 1900 et 1983. Grce laugmentation de la valeur du btiment sur le march , chaque dollar investi dans lopration lui a rapport 4 $. A cela sajoute les cono- mies dnergie et de fonctionnement, la satisfaction des employs en forte hausse et le bnfice de rputation pour lorgani- sation, difficilement chiffrable mais rel. exemples de bonnes pratiques 40 Albert Road (Melbourne,Australie) Chicago Center for Green Technology (Chicago, USA) Ressources + P Fiche 28 Construction et rnovation de lagenda 21 de Genve. > www.geneve.ch P Amlioration nergtique des btiments existants : les bonnes solutions publi en collaboration entre la FFB et lAdeme. P Green Remodeling, Changing the World One Room at a Time de David Johnston et Kim Master, publi par New Society Publishers. > www.newsociety.com www.constructiondurable.com La Maison des Diocsaines (Chlons en Champagne, France) 23. Construction durable : De la thorie la pratique 6 FICHE N6 : NERGIE : CONSOMMER MOINS Vers la sobrit et lefficacit nergtique des btiments Ds lors quon adopte une approche en cot global (cf. fiche 2), les frais dexploitation lis la consommation nergtique des btiments (chauffage, climatisation) ont un poids signifi- catif dans le budget total. Les problmatiques lies limpact global des btiments sur lenvironnementsontparailleursproccupantes (cf. fiche 4). Comment faire face conjointement la crise nergtique et environnementale qui seprofileetlexigencedeconfortdesusagers? Face au besoin en nergie, deux approches sont possibles : la dmarche classique qui consiste produire plus dnergie ou bien la volont de mieuxutiliserlnergie. Lesgisementsdnergie ne sont pas seulement en Arabie Saoudite ou au Kazakhstan : la France a une marge dapprovisionnement confortable et nglige travers la sobrit - en rduisant le gaspillage li aux comportements individuels etlorganisationcollective,envitantparexem- pledesurchaufferleslogementscollectifs ou les salles de runion - lefficacit - en augmentant le rendement nergtique de nos quipements et moyens de production - et enfin les nergies renouvelables - en les substituant aux nergies fossiles ou fissiles. Si les btiments nergie positive (cf. fiche 7) sont enthousiasmants, larhabilitationduparcexistantresteprioritaire (cf.fiche5)comptetenudugaspillagenergtique courantdanslesbtimentsanciens, qui ne sont pascorrectementisols.Pourlesnouvelles constructions, il est impratif doptimiser les consommations en respectant ds lamont des rgles simples en matire dorientation, denve- loppe et disolation du btiment. Le changement grande chelle passera par le dveloppement de nouveaux outils incitatifs (produits financiers, COS avantageux (cf. fiche 2), lamlioration de loffre de produits et services professionnels oriente efficacit nergtique, et enfin la mise en place des solutions concrtes, pour mieux consommer mais aussi tout simplement moins consommer. K Chiffres cls + P Le cot des actions mettre en uvre pour lutter contre le changement climatique (1% du PIB mondial /an) est infrieur au cot des dommages quil engendrerait (entre 5 et 20% du PIB mondial/an). (souce : Stern Review, 2005) P En 2050, si rien nest fait, les consom- mations dnergie et les missions de GES dans le monde auront augment de 69%. (source : rapport de lA.I.E.) P Dans les btiments neufs, en France, la consommation moyenne pour le chauffage est de 180 200 kWh/m2 /an alors quon peut construire 20 kWh/m2 /an. (source : collectif Isolons la terre) P Le label suisse Minergie est attribu des btiments dont la consommation nergtique (en nergie utile) ne dpasse pas 42 kWh/m/an et Minergie P, des consommations de 30 kWh/m/an. > www.minergie.ch Que dit la loi ? n Le diagnostic de la perfor- mance nergtique dun btiment sera obligatoire en novembre 2006 pour la vente et en juillet 2007 pour la location (cf. tiquette nergie fiche 4). Plateforme Europenne sur la Directive Performance Energtique du Btiment : buildingsplatform. > org/cms/?id=44 Site du ministre de la cohsion sociale, de lemploi et du logement: > www.logement.gouv.fr n La RT 2005 : P Les nouveaux modes de calcul utilisent les kWh ep (nergie primaire) par m2 . P Les calculs de consommation intgrent non seulement le chauf- fage, la ventilation, leau chaude sanitaire mais aussi lclairage rsidentiel et le refroidissement. P Un maximum absolu de consommation en kWh/m2 , variable en fonction du type et de la situation gographique (3 zones climatiques), ne doit pas tre dpass pour les logements. Ainsi, si la climatisation savre indispensable, il faudra compen- ser cet excs nergtique, en isolant mieux ou en utilisant les nergies renouvelables. n Les labels Haute Performan- ce nergtique et Trs Haute Perfromance Energtique sont attribus pour des constructions dont les consommations conven- tionnelles sont respectivement infrieures de 10% et 20% aux consommations de rfrence. n Un march des certificats blancs dconomie dnergie pour les acteurs nergtiques est entr en vigueur le 1er juillet 2006 avec lobligation pour les fournisseurs dnergie (les obligs) de faire raliser des conomies dnergie leurs clients hauteur de 54 TWh sur une dure de trois ans. Sils nont pas ralis les cono- mies prvues aprs 3 ans, ils devront sacquitter dune pnalit slevant 2 centimes deuros par kWh non conomis. Les obligs ont galement la possibilit de racheter des certificats dconomie dnergie des entreprises ayant obtenu des certificats (toute opration suprieure 1GWh est ligible pour lobtention de certificats dconomie dnergie). n Des aides de lANAH (75 Me) et de lADEME (9 Me) pour des travaux haute perfor- mance nergtique sont possibles. LADEME subventionne gale- ment des tudes nergtiques, le contrle et le suivi des performances des quipements, ainsi que des initiatives dinfor- mation et de sensibilisation des consommateurs. 24. 1 Adopter une forme compacte Isoler de manire trs performante Adapter linertie thermique du btiment lusage prvu des locaux Optimiser les renouvel- lements dair dans le btiment Diminuer aussi les besoins en nergie grise 2 Veiller la bonne tanchit de lenveloppe du btiment. Isoler par lextrieure et crer des zones tampons. Orienter le design de manire supprimer les ponts thermiques (ex : dsolidariser les balcons de la structure principale) ou bien les limiter en utilisant des rupteurs thermiques. Les jonctions (entre les planchers, les toitures, les murs, etc.) reprsentent 40% des dperditions de chaleur et sont un axe prioritaire des rglementations thermiques. Renforcer lisolation de lenveloppe. Isoler les parois opaques et utiliser les vitrages performants. Limiter les dperditions au niveau des rseaux de distribution (isolation des tuyauteries et du cumulus, limitation des distances entre le ballon deau chaude et la salle de bain ce qui permet de rduire les pertes en ligne, etc.). Linertie thermique est la capacit dun matriau stoker lnergie (chaleur et fra cheur), traduite par sa capacit thermique. Plus linertie est leve et plus le matriau restitue des quantits importantes de chaleur (ou de fra cheur), en dcalage par rapport aux variations thermiques extrieures. Une forte inertie thermique permettra dattnuer les variations des pointes de temprature et certains matriaux disposant de masses thermiques fortes contribuent renforcer cet effet dinertie : bton, pierre, terre, briques monomur... Les matriaux changement de phase (MCP), encore peu rpandus, permettent daider rguler les tempratures lintrieur du btiment, ils changent dtat en fonction de la temprature lextrieur du btiment. Ils se liqufient en cas de forte chaleur pour labsorber et ainsi rduire la temprature des pices, linverse ils dgagent de la chaleur lorsque la temprature baisse pour rchauffer lintrieur du btiment. En cas disolation renforce, il est ncessaire de veiller tout particulirement prserver la qualit sanitaire de lair (cible#13 pour la HQE) : Capteurs (ou sonde) de CO2 permettant de ventiler uniquement quand cest ncessaire. Ventilation Naturelle Assiste Contrle (VNAC) grce des courants dair induits par la forme des pices ou provoque par des systmes bass sur les ENR. Systmes de ventilation double flux avec rcupration de chaleur (lair entrant est chauff par lair sortant). Veiller au bon positionnement des bouches dentres et de sorties dair. Veiller lobtention de dbits de renouvellement dair suffisant. Photo : Contact Theatre (Manchester, GB). Lapproche globale considrant les impacts tout au long du cycle de vie du btiment suppose aussi dtre vigilant sur lutilisation dnergie grise, cache dans les produits et process mis en uvre sur le btiment : Matriaux de construction dont la production et la mise en uvre ncessitent peu dnergie. Installations techniques performantes et faciles utiliser (cognration, chaudire condensation, solaire thermique). quipements et appareils lectriques conomes en nergie (classe A+, ampoules basse consommation ou LED). Privilgier les matriaux locaux pour minimiser limpact du transport. 3 4 5 Matre douvrage : 9 pistes dactions pour limiter les besoins et les dperditions Minimiser lenveloppe extrieure en contact avec lair froid ou chaud est plus efficace quavoir recours une multitude de solutions techniques. Photo : Rockwool (Hedehusene, Danemark). 25. 6 Implanter le btiment dans le tissu urbain Crer des zones tampon Orienter cor- rectement le btiment en se protgeant du soleil en t Profiter au maximum de la lumire naturelle Privilgier un emplacement mitoyen dun autre btiment et proche de toute commodit (cf. fiche 9) pour profiter ainsi des changes de chaleur entre btiments. Il est plus efficace nergtiquement de rhabiliter un btiment en centre-ville que de raliser un btiment exemplaire isol et loign de ses usagers. Photo : Jubilee Campus (Nottingham, GB). 7 Entre les parties chauffes et lextrieur, lair de ces zones de transition est rchauff naturellement par les apports solaires passifs en hiver (baies vitres par exemple) et constitue un puits dair neuf prchauff pour les locaux dactivit. Photo : Collge Guy Dolmaire (Mirecourt, France). Diffrentes solutions techniques sont possibles en fonction de lensoleillement, du climat, des masques proches et lointains (ombres portes par des btiments voisins, vgtation existante), ainsi que des apports internes (prsence de machines, concentration de personnes) et des contraintes fonctionnelles : Baies vitres au sud pour optimiser lapport de lumire naturelle et pices de services concentres au Nord avec Protections solaires et/ou Ventilation naturelle pour un bon confort dt. Ouvertures dimensionnes en fonction de lexposition. Dbords, auvents, persiennes, brise-soleil ou film srigraphi dimensionnes pour protger du rayonnement direct quand le soleil est haut en t, et pour laisser passer la lumire en hiver quand le soleil est bas. Plan deau pour apporter de la fra cheur en t et rguler le dbit de fuite de la parcelle en cas de fortes prcipitations (cf. fiche 8). Murs ou barrires vgtaliss avec des feuilles caduques (vignes, etc.) pour laisser passer la lumire en hiver et protger du rayonnement solaire en t, toitures vgtalises (cf. fiche 8). Faade double peau ou rideau avec protection solaire intgre, type faade respirante. Photo : Mont Cenis (Herne, Allemagne). La lumire du soleil fournit un environnement intrieur plus favorable aux occupants des lieux car elle a des fonctions rgulatrices de lorganisme (cf. fiche 10). Pour une bonne exposition la lumire naturelle dans les pices mal exposes ou sans fentres, plusieurs procds existent : Augmentation des surfaces vitres qui doit parfois saccompagner dun renforcement de lisolation acoustique, pour ne pas avoir de rsonance et viter que lefficacit nergtique ne se fasse au dtriment de la sant et du confort des occupants (cf. fiche 10): Puits de lumire, type Solarspot, Solatube, ou Miracle de Skylight, composs dun capteur avec un dispositif optique, dun tuyau rflchissant et dun diffuseur qui transporte la lumire du jour dans les pices peu claires ou totalement sombres. Plafonds rflchissants. Photo : Solarspot. 8 9 . et utiliser lnergie passive 26. tude de cas : cepezed Limmeuble de bureaux conu par lagence Cepezed Delft (Hollande), construit en 6 mois avec un budget trs serr (640 le m2 ), vite leffet de masse habituellement adopt pour privilgier la lgret, la faible inertie thermique et la compacit de la structure, avec des conomies dnergie de 70% par rapport la moyenne du secteur. Le chauffage des locaux est assur par lclairage, le parc informatique et les personnes qui occupent les lieux. Une rsistance lectrique de 10 kW, noye dans le plancher, fournit un appoint, pour prchauffer le btiment le matin avant larrive des utilisateurs ou pour parer un coup de froid. En t, le rafra chissement du btiment seffectue naturellement par louverture des fentres. Pour protger les bureaux du bruit de lavenue et des courants dair, un paravent de verre tremp double la faade principale en avance. Ponctu de pastilles mailles, il limite aussi les apports solaires. 1 Au sein du Collge Guy Dolmaire, Mirecourt, les salles de cours sont spares de lenveloppe extrieure par une zone tampon, sous forme de couloir qui sert de vestiaires et de zone dexposition. Le rchauffement de lair de lespace tam- pon, par le rayonnement solaire sur la baie vitre oriente au Sud, permet une diminu- tion de lapport de chaleur ncessaire dans les locaux dactivit. Un simple complment de chauffage est apport dans les salles de cours par une chaudire principale bois, avec Gestion Technique Centralise. 2 Au Zimbabwe en Afrique, la compacit et la forme de lEastgate, ainsi que les zones tampons et le choix judicieux des matriaux utiliss ont permis de ne pas recourir la climatisation. 3 La rgion du Vorarlberg en Autriche a dvelopp depuis 1980 une architec- ture de qualit sappuyant sur la filire bois locale et conjuguant esthtique contemporaine, technologie et cologie : puits canadien pour lhiver et lt, chaudire collective bois, systme de ventilation double flux avec rcuprateur haut rendement, triple vitrage, isolation des parois 30 cm et toiture 40 cm. 4 Lance en 2003, la campagne Display invite les municipalits europennes sengager volontairement dans laffichage des performances nergtiques et envi- ronnementales de ses btiments publics, en utilisant le modle de ltiquette des appareils lectromnagers pour anticiper les rglementations venir. www.display-campaign.org 5 Le collectif Isolons la Terre contre le CO2 runit une dizaine dindustriels souhaitant faire conna tre et diffuser les solutions performantes quils ont dvelop- pes pour amliorer lefficacit nergtique des btiments : Aldes, BPB Placo, Efisol, Eurocoustic, Isover, Knaufinsulation, Kp1, Lafarge, St Gobain, Ursa. Le collectif mne notamment des campagnes de lobbying visant sensibiliser les leaders dopinion de la ncessit dun plan ambitieux pour les btiments existants et informer le grand public sur les enjeux du rchauffement de la plante. Le collectif est soutenu par des ONG comme le WWF France ou la Fondation Nicolas Hulot. www.isolonslaterre.org exemples de bonnes pratiques www.constructiondurable.com Labels et certifications + P France : Le label Effinergie sera lanc en 2007 pour les btiments haute performance nergtique et trs haute performance nergtique et permettra terme une majoration du loyer et/ou de lassiette de subvention. Ce label est linitiative de lassociation Effinergie, cre par des industriels de la construction, des collectivits locales et des banques pour la promotion de btiments super-conomes en nergie en France . P Allemagne : Le label Habitat basse nergie a t encourag dans un premier temps par une politique volontariste - les rgions lexigeaient comme pr-requis pour obtenir des subventions - et par des surcots faibles, de 3 5%, compenss par une rduction des dpenses de fonctionnement de 25 30% par an. Les exigences du label Habitat basse nergie ont ensuite t gnralises par la nouvelle rglementation thermique de 2002. Aujourdhui un autre label priv, Habitat Passif, va encore plus loin : il implique un sur- investissement initial valu entre 6 et 8% (1009 /m2 pour 130 m2 ), mais permet une consommation dnergie infrieure denviron 85% aux standards actuels. Ressources + P La vie aprs le ptrole, de la pnurie aux nergies nouvelles de Jean-Luc Wingert, ditions Autrement. P Ptrole Apocaly