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Jeudi 4 juillet 2013

Miquel de Palol Un roman gigogne Ce premier volume de la trilogie le Jardin des sept crépuscules a paru en 1989 en catalan et trois ans plus tard en castillan. Il a fallu lʼinitiative dʼun petit éditeur avisé et dʼun traducteur de talent pour que lʼon puisse enfin découvrir en français cette oeuvre majeure du prolifique écrivain barcelonais. Miquel de Palol, né en 1953, est lʼauteur dʼune soixantaine de livres. Poésies, romans, nouvelles et essais. Fils dʼun archéologue et petit-fils dʼun poète et écrivain, cet architecte de formation a dʼabord pratiqué la poésie. Son imagination vive et son savoir-faire architectonique se sont ici conjugués, pour donner naissance à un texte à la fois rigoureux dans sa masse et foisonnant dans son détail. LʼEurope venait de subir une attaque nucléaire. Cela avait commencé en France, en Belgique et en Grande-Bretagne, dont les populations survivantes déferlaient sur la Catalogne en « avalanche sanglante et famélique », jusquʼà ce que Barcelone à son tour fût touché. Le roman de Miquel de Palol paraît dʼabord venir sʼinscrire dans la veine des « récits dʼapocalypse », qui se projettent dans un futur catastrophique pour mieux donner à voir les traits les plus inquiétants de notre présent. Un territoire dʼécriture fréquenté, de ce côté-ci des Pyrénées, entre autres par James Gressier (la Saint-Sylvestre des barbares), Bertrand Visage (Un vieux coeur), feu Vincent de Swarte (Le paradis existe) et Michel Houellebecq (la Possibilité dʼune île, la Carte et le Territoire). Le narrateur, jeune homme de bonne famille, a réchappé à lʼhécatombe. Sa mère décide de lʼenvoyer se mettre à lʼabri dans un site discret en haute montagne, lieu dʼexcellence réservé à des esprits déliés qui pourront en apprécier les trésors artistiques, botaniques et gastronomiques, et feront valoir leur art de la conversation. Une manière dʼutopie aristocratique qui nʼest pas sans rappeler lʼunivers parfait, érigé en contre-monde, de Michel Rio. Quʼy faire pour ces privilégiés sinon prendre leurs aises, rêver, flirter et se raconter des histoires ? Trois jours durant, la petite société, parmi quelques autres activités dʼagrément, va entendre une succession de récits dʼapparence hétéroclite. Souvenirs personnels, rêves, anecdotes. On parle également affaires, banque, Bourse, profits. On recoupe, on analyse et lʼon théorise. Le livre sʼéchafaude, selon son auteur, comme un « roman de nouvelles ». Principe dʼécriture quʼon a rapproché, en Espagne, des Mille et Une Nuits. Lʼapparentement peut apparaître dʼautant plus pertinent quʼil est question ici aussi dʼune survie. Non pas celle des rescapés, mais celle dʼune… banque catalane qui sʼest secrètement trouvée au centre dʼune opération financière à lʼéchelle mondiale. Ces récits aux dehors désaccordés, depuis les plus intimistes jusquʼaux plus politiques, sous des angles différents, restituent en effet des pans dʼune même histoire. Dessinant ensemble rien de moins que la cartographie dʼun système. Sans oublier les outils, économiques, mathématiques et idéologiques, qui en assurent le maintien. Le tour de force de Miquel de Palol, cʼest, pour y parvenir, de recourir aux ressources multiples du romanesque. Avec histoires dʼhéritage, enlèvement dʼenfants, joyau mystérieux. Et même un personnage clé, grand manipulateur de tout cela, dissimulé sous le pseudonyme dʼOméga. En clé de voûte de cet édifice littéraire singulier. Qui ne laisse pas de fasciner. Jean-Claude Lebrun Phrixos le fou, de Miquel de Palol. Traduit du catalan par François-Michel Durazzo. Éditions Zulma, 336 pages, 22,50 euros.

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30 Livres/écrans Le TempsSamedi CulturelSamedi 6 avril 2013

> Le temps des séries TVOù l’on élit le Conseil fédéral par le peuple

Vox populi. Moins de deux mois avant le vote sur l’élec-tion du Conseil fédéral par le peuple, la RTS fait sa dé-mocratie participative… en fiction. Vendredi prochain,les fidèles deHawaii Five-Opourront choisir le coupablede l’enquête du jour. Un professeur d’université est as-sassiné, l’équipe de policiers surfeurs enquête. Quiveut-on comme meurtrier: le chef de file du prof, l’assis-tant ou un étudiant? Les amateurs se prononceront surle site de la RTS parmi ces trois fins possibles. Comme lesvotes multiples seront autorisés et que le scrutin seraaffiché en temps réel, les plus frénétiques pourront cli-quer une fois par minute.La RTS vante une «première suisse». En fait, c’était uncoup de marketing de CBS, la chaîne mandante de lasérie. Au reste, pour la France, M6 fera de même le len-demain. Aux Etats-Unis, étant donné la taille du terri-toire, l’opération avait rencontré quelques complica-tions. En raison des quatre heures de décalage horaire,le diffuseur avait dû scinder le vote entre côte Ouest etcôte Est. En sus, les votes n’avaient pas été les mêmesd’une rive à l’autre du pays.Hawaii Five-O se prête bien à un tel petit jeu. On l’a unpeu oublié, mais la série d’origine,Hawaii police d’Etat(1968-1980), écornait l’image du paradis hawaiien desplages. Elle détaillait son lot de promoteurs véreux etautres édiles corrompus. Comme souvent, le remake seconcentre sur des enjeux de narration interne. Le con-texte se réduit à l’imagerie de carte postale et les suspen-ses – la trame de chaque épisode, ainsi que l’histoirepropre à chaque personnage – prennent le pas. Jusqu’àsous-traiter la conclusion au public. Ludique, et légère,mise à jour.Nicolas Dufour

DVDMark Tonderai (2012)LaMaison au bout de la rueHouse at the end of the streetM6 VideoVVVVV

Qu’est devenue la Petite Fille aubout du chemin, incarnée par JodieFoster, avec laquelle nous avonspartagé quelques frayeurs dansles années 1970? Eh bien, elle a17 ans, c’est Jennifer Lawrence quil’interprète et elle habite la mai-son au bout de la rue. Bref, rien de

bien nouveau dans la nuit del’épouvante de série B. Elissa et samère divorcée emménagent dansune magnifique demeure au fonddes bois. Seule ombre au tableau:quelques années plus tôt, dans lamaison voisine, une adolescente apoignardé ses parents avant dedisparaître à tout jamais. A toutjamais? Légende urbaine quecette fille échevelée et livide quicourt les bois, un couteau à lamain? Elissa se lie avec Ryan, lefrère de la folle. Il est serviable,poli, propre sur lui, mais…

Depuis Amytiville, on sait qu’ilfaut se méfier des maisons où uncrime a été perpétré. Elissa et samère l’apprennent dans ce thrillerhorrifique tirant toutes les ficellesdu genre et accusant une arythmierédhibitoire, en dépit d’un twist àla Psycho surprenant. Reste Jenni-fer Lawrence, toutefois moins in-tense que dans Hunger Games ouWinter’s Bone.AntoineDuplan

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ABarcelonerègnelapanique.Uneattaqueatomiquealieu.«Phrixoslefou»estenfintraduitLe premier volume du «Jardin des sept crépuscules» du Catalan Miquel de Palol meten marche une astucieuse machine à récits qui laisse le lecteur en attente de la suite

ROMANMiquel de PalolLe Jardin des sept crépuscu-les (vol. 1): Phrixos le fouTraduit du catalanpar François-Michel DurazzoZulma, 336 p.VVVVV

ABarcelone règne la pa-nique. Des réfugiés ve-nus de France, deGrande-Bretagne etde Belgique ont en-

vahi la ville: la troisième guerremondiale dévaste l’Europe. Etmaintenant, une alerte atomiquejette les habitants sur les routes etsur la mer. Les issues sont bou-chées, des troupes de malfaiteursse livrent au pillage, bientôt con-currencées par l’armée et la po-lice. On ne compte plus les morts– suicides, assassinats, famines,accidents. Dans ce chaos d’apoca-lypse, un jeune homme de bonnefamille parvient à s’échapper. Voi-ture blindée criblée de balles, hé-licoptère, véhicule tout-terrain, ilfaudra deux jours aux fugitifspour atteindre leur refuge. Ainsicommence le premier volume duJardin des sept crépuscules, une tri-logie dont Zulma vient de publierle premier volume, Phrixos le fou.Quand cette guerre a-t-elleéclaté? Où? Dans un avenir pastrès éloigné qui ressemble à no-tre présent, mais à une époque oùles avions rallient depuis long-temps New York à Paris en uneheure et trente-cinq minutes!

Au bout de vingt pages, les vi-sions d’horreur, la panique col-lective laissent la place à uneidylle en huis clos. Le voyageur,narrateur sans nom, débarqueau pied d’une forteresse, toutprès des sommets neigeux (lesPyrénées?), accrochée au bordde l’abîme. Passée la cour aus-tère, il pénètre dans un décor derêve, un palais des mille et unenuits, un lieu de délices raffinésoù l’accueillent des gens beaux,aimables et cultivés. Là, à l’abridu monde en fusion, les convi-ves vont passer le temps à fes-toyer tout en se racontant deshistoires. Il y aura sept journées,des dizaines de récits enchâssés,des départs et des arrivées.Phrixos le fou ne relate que lesdeux premières de ces journéeset la moitié de la troisième. C’estterriblement frustrant, car le lec-teur se retrouve pris dans un dé-dale de fausses pistes, peupléd’identités trompeuses, obligé,s’il ne lit pas le catalan, d’atten-dre la publication des deux pro-chains volumes pour tenter decomprendre qui est !, la mysté-rieuse figure absente qui hanteles histoires, et quelle est la na-ture du «bijou», objet de toutesles convoitises, que semble déte-nir la banque Mir.

Cette banque – son fondateur,ses successeurs, son héritière etses malversations – est au cœurde ces journées. Tous les invitésdu château ont partie liée avecelle, de plus ou moins près, et ilest probable qu’elle ait à voir avecla guerre en cours puisqu’un desthèmes principaux du livre, c’estjustement l’emprise de la financesur le politique et le social. Le jeu-not un peu naïf à travers lequelnous suivons ces jeux verbaux estcertainement plus impliqué qu’ilne le soupçonne. Miquel de Paloldit de ce premier roman (publiéen 1989) qu’il est un remake duRoi Lear, le roi étant le banquier

Cros qui sombre dans la démenceà la fin de sa vie, sous le regarddésolé de sa fille Lluïsa. Mais lecadre où il place les récits de latragédie fait plutôt penser à un«heptaméron» ou à un châteausadien, en version soft. La struc-ture astucieuse, elle, renvoie auManuscrit trouvé à Saragosse ou àd’autres récits picaresques, à Bor-ges ou à Calvino. Au château, toutsemble codé: le merveilleux «jar-din des sept crépuscules», ré-chauffé par une nappe phréati-que propice à l’olivier et aupalmier; le jeu de la lumière surles murs, savamment agencé parun architecte subtil (c’est aussi laprofession de l’auteur); l’ordon-nance des repas; les livres de labibliothèque et les chefs-d’œuvreaux murs; les conversations et leshistoires.

Les registres varient: il estquestion de la haute société es-pagnole, d’art et d’amour, de po-litique mondiale et d’argent, decrimes et de pouvoir, d’amitié, detrahison et de vengeance, maisaussi de mathématiques. Et de

mythologie, dans un long récitde rêve tombé là par surprise. «Ledénouement d’une histoire con-ditionne la manière de la racon-ter, et à moins de tout inventerau fur et à mesure, au commen-cement le narrateur doit fausserce qu’il connaît, présenter cequ’il sait de son histoire commes’il en ignorait la fin, en se cal-quant sur l’ignorance des audi-teurs», s’inquiète un des narra-teurs. Quant au lecteur, il abeaucoup de travail à démêlerles fils que l’auteur lui em-brouille à plaisir. Pour autantqu’il aime ce genre d’énigme, ilpasse quelques heures de fris-sons élégants, délicieux. Parisn’existe plus et la guerre est trèsloin dans la plaine, à peine per-ceptible sur les écrans d’ordina-teur relégués dans une pièce àpart. Quant au jeune benêt, espé-rons qu’un dieu lui enverra unmouton doré et ailé, commeZeus le fit pour Phrixos, afin que,nouveau Candide, il puisse fuircet eldorado voluptueux maisétouffant.

Par Isabelle Rüf ,

Miquel de PalolCité sur le blog «Rebuts de presse»

«Nous vivons une èrede nouvelle féodalité

dans laquelle lesgouvernements ne sont

plus que de simplesadministrateurs»

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"#$!%&'(!)*"+!LIVRESMIQUEL DE PALOLBARCELONAIS SURDOUÉ

JEUNESSE

QUAND “LE FOU” CHANTEPOUR LES ENFANTSIl est parti en 2001 et ses chansons courentencore dans les rues…“Quand tout va, la vie est belle!” chante trèstôt le jeune Trenet. A Narbonne, la famille estconnue pour ses concerts. Le père, fou demusique, organise des soirées très courues,

où chacun joued’un instrument. Lepetit Charles estgai. Mais cebonheur auquotidien se ternitsoudain avec ledivorce de sesparents, et il estenvoyé en pensionà Béziers avec son

frère. Il masque sa tristesse par sa drôlerie.Très vite, il jongle avec les mots, chante et faitle pitre pour le plus grand bonheur de laclasse. Il forge là, sans le savoir, la subtilité deson style: une légèreté, une joie de vivrederrière laquelle sourd la tristesse. Il n’a pas10 ans lorsque son père, Lucien décide dereprendre les deux garçons et les scolarise àPerpignan. Mais le collège l’ennuie. Et iltombe sous le charme d’Albert Bausil,journaliste poète et homme de théâtre, quipublie les premiers textes de Charles dans sonjournal “Le Coq Catalan”.C’est toute la vie du grand Trenet qui défile àtravers les pages de cet album, rythmé par deschansons devenues très vite des succèsmondiaux. Une très belle opportunité de fairedanser les enfants sur le jazz, en les initiant auswing, comme l’a fait en son temps WaltDisney avec les soirées jazz endiablées desAristochats ou la danse de Baloo avec Moogly.Car il n’est pas facile de faire aimer le jazz auxenfants… C’est tout le mérite de cet album,qui donne envie de danser et de chanter avecdes airs inconnus des petits et si entraînantsque “Y’a d’la joie”, “Je chante!”, ou encore“Débit de l’eau débit de lait”. Belle incursiondans les années d’avant-guerre! En onzetableaux et un CD audio, c’est l’universmusical de Trenet qui est à la portée desenfants dès 6 ans.A lire et écouter sans se lasser en cette annéeanniversaire du “Fou Chantant” adoré desFrançais.

Véronique Durand! Charles Trenet. Découverte des musiciens,Gallimard jeunesse 16,90 euros.

Décidément la littérature barcelonaise,à l’honneur lors du dernier Salon duLivre parisien, possède des trésors

que l’on ignorait, faute de traductionfrançaise. C’est ainsi que grâce aux éditionsZulma nous découvrons enfin “Phrixos lefou”, premier volume de la trilogie “Le jardindes sept crépuscules” de l’écrivain Miquelde Palol, paru en catalan en 1989 et encastillan en 1992. Cette œuvre, qui aremporté tous les honneurs en Espagne, estprésentée par son auteur comme un “romande nouvelles” qui se rapproche des “Mille etune nuit” ou du “Décaméron” de Boccace :“Chaque histoire a une nature parelle-même, déclare-t-il. Et la réunion de ceshistoires fait un roman”. Miquel de Palol,qui a maintenant une longue carrièred’écrivain, a écrit “Le jardin des septcrépuscules” alors qu’il était un “poèteunderground” et ne s’est rien interdit, ni surla forme, ni sur le fond.Le point de départ est une attaque nucléairesur Barcelone. Le narrateur se réfugie dansune vaste demeure de haute montagne,isolée du monde et de la catastrophe quis’est abattue. Des pièces somptueuses, unluxe inouï, presque indécent. Sur les murs,des peintures des plus grands maîtres et aubout d’un passage mystérieux, un jardinextraordinaire, le Jardin du Crépuscule,planté d’arbres remarquables. Dans ce lieuidyllique ont trouvé refuge quelquesprivilégiés qui batifolent et se racontent deshistoires. En fait il s’agit toujours de lamême histoire mais racontée par despersonnes différentes, qui y ont été mêléesde près ou de loin, et sous des anglesdifférents. Cette histoire est celle dubanquier Elies Mir qui, à 75 ans, commitl’erreur de confier les rênes de sa banque àdeux de ses vice-présidents envoyant letroisième, Alexis Cros, dans une obscuresuccursale d’Amérique centrale. Les deuxpremiers ruinèrent la banque tandisqu’Alexis Cros réussit à faire fructifier lasuccursale. C’est donc lui qui fût appelé à larescousse de la banque Mir.Cette fable, passant de narrateur ennarrateur, guide le lecteur dans les coulissesdu monde de la finance où personnesintègres et crapules se croisent et serencontrent. Au fur et à mesure, l’histoire secomplique et devient de plus en plusténébreuse avec des enfants quidisparaissent, un énigmatique joyau quecertains cherchent à s’approprier et unpersonnage mystérieux qui semble tirer lesficelles et se dissimule sous le nomd’Oméga.

Malheureusement, il faudra attendre laparution des deux prochains volumes de cetriptyque, à l’automne et en 2014, pour avoirle fin mot de l’histoire : “La vraie intrigue estcelle que le lecteur devra découvrir” assureMiquel de Palol.Ce roman, qui se lit comme une chasse autrésor, offre à Miquel de Palol l’opportunitéd’exposer d’intéressantes théories sur toutun tas de sujets, notamment l’art, lalittérature, la mythologie, l’économie, lesmathématiques, la politique : “Le seulavantage de la démocratie sur la dictature,fait-il dire à l’un de ses personnages, est quetu peux dire ce que tu penses -jusqu’à uncertain point, bien sûr- sans qu’on te coupele cou, mais cela revient au même, parcequ’elle a généré une telle indifférencecollective que n’importe qui peut dire sesquatre vérités aux gouvernants sans que rienne change”. Cette “indifférence” que dePalol désigne comme “l’ennemi à abattre”“Contre elle, dit-il, il n’y a rien à faire”.Phrixos le foulaisse présagerune apothéosedans les volumesà venir.Quel dommageque l’on ne puisseles lire dans lafoulée.

Sylvie Lainé

! “Phrixos leFou” de Miquelde Palol. Zulma.22,50 !

Après Carlos Ruiz Zafon, il est temps de découvrir un autreBarcelonais extrêmement doué, Miquel de Palol.

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PHRIXOS LE FOUCe premier volet de la trilogie du Jardin des sept cré-puscules, somme romanesque qui se joue de tous les codes narratifs, s’ouvre alors qu’une guerre nucléaire a eu lieu. Le narrateur, jeune membre de la classe dirigeante, s’enfuit de Barcelone, tombée comme le reste du monde dans l’anarchie, pour gagner une forte-resse cachée dans le repli de hautes montagnes. C’est

dans le luxe de cette demeure qu’il va trouver refuge avec une poignée d’élus. Cette petite société se livre, lors de trois journées mémorables qui sont autant de fractions de ce roman-gigogne, au plaisir délectable de raconter et d’écouter des histoires, chacun sous un angle qui lui est propre. Un stupéfiant roman entremêlant les genres (roman d’aventures, historique, policier, satirique, fable philosophique, conte fantastique…) pour mieux ausculter notre civilisation en crise, la décadence du sys-tème financier et les enjeux du pouvoir.Phrixos le fou de Miquel de Palol (Editions Zulma - Traduit du catalan par François-Michel Durazzo).

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