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Fait par : SYNOVATE West Africa Fait pour : JHU/CCP Date : « Étude de base sur les perceptions de la qualité des services offerts aux PVVIH et sur la stigmatisation liée au VIH/Sida en Côte d’Ivoire » Restitution, 23 Juillet 2008 Date : Restitution, 23 Juillet 2008

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Fait par : SYNOVATE West Africa

Fait pour : JHU/CCP

Date :

« Étude de base sur les perceptions de la qualité des services offerts aux PVVIH et sur la

stigmatisation liée au VIH/Sida en Côte d’Ivoire »

Restitution, 23 Juillet 2008Date : Restitution, 23 Juillet 2008

Introduction� Contexte de l’étude� Objectifs de l’étude

Méthodologie

PLAN DE LA PRÉSENTATION

2

Principaux résultats de l’étude� Qualité des services offerts aux PVVIH� Stigmatisation des PVVIH.� Implication des leaders religieux

Conclusion et recommandations

INTRODUCTION

3

INTRODUCTION

� JHU/CCP a mandat, entre autres, de soutenir et derenforcer les services de santé offrant la thérapie anti-rétrovirale (TAR).

� Partant de l’idée que la fréquentation par les PVVIH descentres de TAR est au moins en partie déterminée par laqualité des services qui y sont offerts, JHU a décidé de

CONTEXTE DE L’ÉTUDE (1)

4

qualité des services qui y sont offerts, JHU a décidé deréaliser une étude de base portant sur « Les perceptions dela qualité des services offerts aux PVVIH et sur lastigmatisation liée au VIH/sida en Côte d’Ivoire ».

� Cette étude doit permettre de développer une stratégie decommunication aboutissant à l’amélioration de la qualité desservices offerts par ces centres de TAR.

� L’étude se situe dans le prolongement d’une étuderéalisée par le PNPEC et EGPAF sur la qualité des soinsdans les sites soutenus par cette fondation.

� Notons que l’étude du PNPEC/EGPAF se plaçait dans laperspective de l’offre, alors que la présente se situe dans laperspective de la demande.

CONTEXTE DE L’ÉTUDE (2)

5

perspective de la demande.

� L’étude a été réalisée sur 4 sites parmi ceux qui sontsoutenus par EGPAF:

� USAC de Treichville� CAT d’Adjamé� CHR d’Abengourou� CHR de San Pedro

L’étude visait globalement à déterminer :

� Les principaux problèmes rencontrés par les PVVIH rngénéral et au niveau des centres de TAR, en particulier;

� Les lieux où les PVVIH reçoivent les services de TAR;

OBJECTIFS DE L’ÉTUDE (1)

6

� Les lieux où les PVVIH reçoivent les services de TAR;

� Comment les prestataires de service sont préparés etsoutenus pour travailler avec les PVVIH;

� Ce qu’ils pensent de leur travail et comment ce travailpourrait être amélioré.

� Comment les différents groupes (PVVIH, PAVIH,PNAVIH, prestataires de services) perçoivent la qualité desservices offerts aux PVVIH dans les centres de TAR

� Quel est le niveau de stigmatisation contre les PVVIH ?Si la stigmatisation existe, comment se manifeste-t-elle? Et

OBJECTIFS DE L’ÉTUDE (2)

7

Si la stigmatisation existe, comment se manifeste-t-elle? Etqui stigmatise?

� Les rôles joués actuellement ou que pourraient jouer lesleaders religieux dans la lutte contre le VIH/Sida.

METHODOLOGIE

8

METHODOLOGIE

Méthodologie qualitative� Techniques:

� Réunions de groupe (ou focus groups).( 24)� Entretiens individuels en profondeur.( 36)

� Cibles de l’étude:� Personnes vivant avec le VIH (PVVIH);� Personnes affectées par le VIH (PAVIH) ;

METHODOLOGIE (1)

9

� Personnes affectées par le VIH (PAVIH) ;� Personnes non affectées par le VIH (PNAVIH),� Prestataires de services,� Conseillers communautaires;� Leaders religieux.

� Période de terrain: du 07 au 30 janvier 2008.

METHODOLOGIE (2)

LES REUNIONS DE GROUPE: 24 en tout

CaractéristiquesDes participants

Nombre de réunions de groupeABIDJAN

CHR d’Abengourou

CHR de San Pedro

TOTALUSACd’Abidjan

CAT d’Adjamé

PVVIH Femmes 1 1 1 1 4

PVVIH Hommes 1 1 1 1 4

PAVIH Hommes et Femmes 1 1 1 1 4

10

PAVIH Hommes et Femmesde 18 - 39 ans

1 1 1 1 4

PAVIH Hommes et Femmesde 40 ans et plus

1 1 1 1 4

CONSEILLERSCOMMUNAUTAIRES

1 1 1 1 4

PNAVIH Hommes et Femmesà partir de 25 ans

1 1 1 1 4

TOTAL6 6 6 6 24

12

METHODOLOGIE (3)

LES ENTRETIENS INDIVIDUELS EN PROFONDEUR: 36 en t out

Caractéristiques des répondants

Nombre d’entretiens individuels en profondeurABIDJAN

CHR d’Abengourou

CHR de San Pedro

TOTALUSACd’Abidjan

CAT d’Adjamé

PRESTATAIRES DE SERVICES

Médecins exerçant sur lessites de TAR

2 2 2 2 8

Infirmiers exerçant sur les 2 2 2 2 8

11

Infirmiers exerçant sur lessites de TAR

2 2 2 2 8

Assistants-sociauxexerçant sur les sites de TAR

2 2 - - 4

LEADERS RELIGIEUX

Chrétiens 2 2 2 2 8

Musulmans 2 2 2 2 8

TOTAL 10 108 8 3620

PRINCIPAUX RÉSULTATSDE L’ÉTUDE

12

DE L’ÉTUDE

La qualité des services offerts aux PVVIH

13

aux PVVIH

Trois types de prise en charge sont évoqués dansl’ensemble:

� Prise en charge médicale;

LES SERVICES OFFERTS AUX PVVIH DANS LES CENTRES DE TAR (1)

14

� Prise en charge psychosociale;

� Prise en charge nutritionnelle.

Contenu:

� Détermination de l’éligibilité ou non du patient au TAR, à

partir du taux de CD4.

LES SERVICES OFFERTS AUX PVVIH DANS LES CENTRES DE TAR (2)

� LA PRISE EN CHARGE MÉDICALE

15

� Mise du patient sous traitement ARV (si celui-ci est

éligible);

� Mise du patient sous traitement pour les infections

opportunistes.

Contenu:

� Réalisation de counseling à l’endroit des patients;

� Organisation de réunions d’auto support;

� LA PRISE EN CHARGE PSYCHOSOCIALE

LES SERVICES OFFERTS AUX PVVIH DANS LES CENTRES DE TAR (3)

16

� Organisation de réunions d’auto support;

� Visites à domicile chez des patients.

Très évoquée par les PVVIH et les PAVIH :

� Distribution de kits alimentaires;

� LA PRISE EN CHARGE NUTRITIONNELLE

LES SERVICES OFFERTS AUX PVVIH DANS LES CENTRES DE TAR (4)

17

� Distribution de petits déjeuners après la prise de sangpour les bilans à l’ USAC Abidjan.

ABIDJAN

Principalement :•USAC Abidjan;•CAT d’Adjamé;•HOPE Worldwide;•HMA.

LES CENTRES DE TAR CONNUS ET FREQUENTES PAR LES PVVIH (1)

18

Secondairement:•SMIT ;•Lumière Action;•Centre Plus;•Centre Espoir d’Adjouffou;•CIRBA ;•CEPREF;•Formation Sanitaire de Koumassi.

ABENGOUROU

Essentiellement

•CAT Abengourou;•CHR Abengourou;

LES CENTRES DE TAR CONNUS ET FREQUENTES PAR LES PVVIH (2)

19

•CHR Abengourou;•PMI;•Dispensaire urbain;•Service de santé scolaire et universitaire (centre médico-scolaire);•Dispensaire des religieuses de Dioulakro.

SAN PEDRO

Principalement:

•Centre Espérance;•CHR San Pedro;•PMI;

LES CENTRES DE TAR CONNUS ET FREQUENTES PAR LES PVVIH (3)

20

•PMI; •AIBEF.

Secondairement:

•Centre médico-scolaire;•Service des grandes endémies;•SEMPA.

Selon la grande majorité des interviewés:

� Tous les centres de santé reçoivent d’autres types demalades en dehors des PVVIH, sauf l’USAC Abidjan

� L’accueil réservé aux PVVIH dans ces centres de santéest jugé globalement satisfaisant.

PERCEPTIONS DE L’ACCUEIL DANS LES CENTRES DE TAR

21

est jugé globalement satisfaisant.

� Cependant certains comportements du personnel soignantsont dénoncés: absences ou retards, propos discourtois,manque d’attention…

� Le niveau de satisfaction est meilleur dans les centressoutenus par des ONG et dans les centres religieux.

Globalement, les interviewés sont satisfaits de la confidentialité observée dans les centres de santé, car:

� La consultation du PVVIH se fait de façon individuelle;

«Ce n’est pas possible qu’une autre personne entende. On a toujourseu la confidentialité. Donc, on prend le patient même s’il a été

LA CONFIDENTIALITÉ DES CONSULTATIONS ET DES DOSSIERS MÉDICAUX DES PVVIH

22

accompagné, on refuse que la personne entre dans le bureau.»

(Médecin CHR San Pedro)

� Les dossiers médicaux sont anonymes et inaccessibles à toute personne étrangère au service.

«Il n’y a pas de problème sur les dossiers, c’est la confidentialitépartagée et ces dossiers ne portent que des numéros » (MédecinUSAC Abidjan)

� Selon la majorité des intervenants, les PVVIH sontsoignés au même titre que les autres malades dans lescentres de TAR:«C’est des malades comme les autres.» (Médecin CHR Abengourou)

� Cependant, quelques précisions sont faites par lesprestataires de services et les conseillers communautaires

SOINS ET TRAITEMENT DES PVVIH DANS LES CENTRES DE TAR

23

prestataires de services et les conseillers communautairesdans le traitement des PVVIH; il s’agit notamment:

� Le counseling pré-test;

� Le counseling post-test;

� L’observation de certaines précautions par lepersonnel soignant pour éviter la contamination par lesang.

PERCEPTIONS DU FONCTIONNEMENT ET DE L’EQUIPEMENT DES CENTRES DE TAR PAR LES PRESTAIRES DE SERVICE ET LES CONSEILLERS COMMUNAUTAIRES(1)

Aspects positifs Aspects négatifs

� Existence du matériel minimum pour la prise en charge des

� Insuffisance de matériels de sensibilisation;

� CAT D’ADJAMÉ

24

pour la prise en charge des PVVIH;

� Existence de services spécialisés pour la prise en charge médicale et Psychosociale

des PVVIH.

sensibilisation;

� Insuffisance de moyens financiers.

� Insuffisance de personnel;� Ruptures fréquentes de réactifs et d’ARV;

� Inexistence de bureau pour les conseillers communautaires.

Aspects positifs Aspects négatifs

� Service spécialisé dans le traitement des PVVIH.� Bonne organisation;

Évoqués uniquement par les conseillers communautaires

� Un certain favoritisme dans la distribution des kits alimentaires.

� L’USAC ABIDJAN

PERCEPTIONS DU FONCTIONNEMENT ET DE L’EQUIPEMENT DES CENTRES DE TAR PAR LES PRESTAIRES DE SERVICE ET LES CONSEILLERS COMMUNAUTAIRES(2)

25

� Bonne organisation; � Disponibilité du matériel pour laprise en charge des PVVIH;� Grande disponibilité du personnel.

distribution des kits alimentaires.

Évoqués spontanément par les PVVIH et les PAVIH

� Rigidité des médecins au niveau desrendez-vous pour les consultations; � Ruptures assez fréquentes d’ARV;� Refus de servir les ARV si le patient n’a pas la totalité des 3000F exigés.

Aspects positifs Aspects négatifs

� Approvisionnement régulier en médicaments (autres que

� Insuffisance du matériel technique et informatique;

� CHR D’ABENGOUROU

PERCEPTIONS DU FONCTIONNEMENT ET DE L’EQUIPEMENT DES CENTRES DE TAR PAR LES PRESTAIRES DE SERVICE ET LES CONSEILLERS COMMUNAUTAIRES(3)

26

en médicaments (autres que ARV);

� Réhabilitation des locaux (par le projet Ivoiro Belge);

informatique;

� Insuffisance du matériel de sensibilisation;

� Insuffisance du personnel;

� Inexistence du counseling;

� Ruptures fréquentes du stock de réactifs;

� Pannes répétées du compteur de CD4.

Aspects positifs Aspects négatifs

� CHR DE SAN PEDRO

PERCEPTIONS DU FONCTIONNEMENT ET DE L’EQUIPEMENT DES CENTRES DE TAR PAR LES PRESTAIRES DE SERVICE ET LES CONSEILLERS COMMUNAUTAIRES(4)

27

� Disponibilité en médicaments autres que les ARV;

� Bonne qualité du plateau technique.

� Insuffisance du personnel;

� Insuffisance du matériel;

� Vétusté du matériel;

� Rupture fréquente du stock de réactifs.

LIEUX D’APPROVISIONNEMENT DES PVVIH EN ARV

ABIDJAN SAN PEDRO ABENGOUROU

� La pharmacie du CAT d’Adjamé;� La pharmacie de l’

� Le centre Espérance; � SEMPA;

� Le District sanitaire

Les lieux d’approvisionnement en ARV cités :

28

USAC Abidjan;� Le CEPREF;� La pharmacie de HMA;� La formation sanitairede Koumassi;� Le centre HOPE Worldwide.

� Le médico-scolaire; � L’AIBEF;� La PMI.

� Trois problèmes majeurs soulevés par tous :

� La non disponibilité permanente des ARV, avec pourconséquences:

� L’inobservance du TAR par les PVVIH;� Les changements du traitement par les médecins.

� La non disponibilité permanente des réactifs pour

PROBLÈMES RENCONTRÉS DANS L’APPROVISIONNEMENT DES CENTRES DE SANTÉ EN MÉDICAMENTS POUR LE TAR

29

� La non disponibilité permanente des réactifs pourles bilans;� L’indisponibilité de certains pharmaciens pour raisons de formation dans certains centres:

«La plupart du temps, c’est l’indisponibilité des deux pharmaciens.L’indisponibilité parce qu’il peut y avoir des médicaments, mais lespharmaciens sont en séminaire. On peut se retrouver avec les 2 pharmaciensau séminaire en même temps et ça arrive très souvent» (Médecin CHR SanPedro)

LES ASPECTS POSITIFS (majoritaires):

La majorité des intervenants, et plus particulièrement lesPAVIH, soulignent le bon comportement du personnelsoignant. Cette perception se manifeste à travers:

� Bon accueil;

� Affection et délicatesse envers les PVVIH;

PERCEPTIONS CONCERNANT LE PERSONNEL SOIGNANT DES CENTRES DE TAR (1)

30

� Affection et délicatesse envers les PVVIH;

� Disponibilité du personnel;

� Aide financière apportée à certains malades;

� Soutien moral.«L’accueil est bien, on sent que c’est des gens qui ont été bien formés pour

faire leur travail.» (PAVIH, 40 ans et plus USAC Treichville)

LES ASPECTS NÉGATIFS (minoritaires):� Cas d’extorsion de fonds dans certains centres(de la partde quelques infirmiers et laborantins);

� Manque de discrétion de la part de certains prestataires deservices;

� Indisponibilité de certains médecins;

PERCEPTIONS CONCERNANT LE PERSONNEL SOIGNANT DES CENTRES DE TAR (2)

31

� Retards des médecins (particulièrement constatés par lesPVVIH et les PAVIH);

� Manque d’égard à l’endroit des PVVIH par certainsprestataires de services;

� Erreurs de diagnostic ou de prescription dans certains sites.«… l’assistant social, qui me connaissait bien et qui connaissait aussi mafamille a informé ma belle mère, et cette dernière a informé son fils, monmari; alors que je portais une autre grossesse, il m’a chassée de lamaison. Actuellement, je vis d’un petit commerce et de l’aide de messœurs de l’association ». (PVVIH, Femmes, Abengourou).

Les PVVIH rencontrent plusieurs types de problèmes quipourraient être regroupés en quatre catégories :

� Problèmes financiers;

� Problèmes psychosociaux;

LES PROBLEMES RENCONTRES PAR LES PVVIH (1)

32

� Problèmes psychosociaux;

� Problèmes médicaux;

� Problèmes nutritionnels.

� Les problèmes financiers

Deux conséquences majeures découlent des difficultésfinancières des PVVIH :

� Relâchements dans l’observance du traitement;

«Concernant les ARV, on nous dit que c’est 3000f par trimestre orsouvent quand tu viens à ton rendez-vous, tu n’as même pas 1000f et

LES PROBLEMES RENCONTRES PAR LES PVVIH (2)

33

souvent quand tu viens à ton rendez-vous, tu n’as même pas 1000f etquand on te donne l’ordonnance tu peux traîner avec ça des mois»(PVVIH, Femmes, USAC).

� Irrégularité dans la fréquentation des centres de soins et detraitement.

« Moi, j’étais souvent malade, on m’a dit de venir faire le test et que sic’est le VIH, on va me soigner, et c’est ce que j’ai fait; mais on medonne des ordonnances pour aller acheter les antibiotiques à lapharmacie. Je n’y arrive pas parce que je n’ai pas les moyens. ... Jen’ai plus envie de venir à la consultation ». (PVVIH, Femmes, SanPedro)

� Les problèmes d’ordre psychosocial:

Le constat est que les problèmes financiers interagissentavec les problèmes sociaux. Cela se manifeste par:

� La dépendance du PVVIH vis-à-vis de son entourage, cequi favorise une perception négative de lui même.

LES PROBLEMES RENCONTRES PAR LES PVVIH (3)

34

� Le problème de logement qui entraîne parfoisl’inobservance au traitement.

� Les problèmes d’ordre nutritionnel:

� La majorité des PVVIH du fait de leur situation économiquedifficile, arrivent à peine à se nourrir.

� Les problèmes d’ordre médical (1) se traduisent par:

� Les ruptures répétées des ARV;

« Cela fait trois semaines que je n’utilise pas des ARV, ça fait trois foisque je viens et on me dit qu’il n’y en a pas» (PVVIH, Hommes, USAC).

LES PROBLEMES RENCONTRES PAR LES PVVIH (4)

35

� La non prise en charge totale ou partielle des maladiesopportunistes.

« Quand par exemple c’est les autres maladies, tu es obligé d’aller dansles pharmacies et ça coûte très cher ». (PVVIH, Hommes, San Pedro).

� Les problèmes d’ordre médical (2):

� L’insuffisance et ou la défaillance du matériel médical;

� La pénurie répétée des réactifs (plus prononcé danscertains sites);

«Au niveau du CHR, l’appareil pour faire le test tombe trop en panne.Moi, présentement, je n’ai pas fait mon bilan, puisque l’appareil est enpanne ». (PVVIH, Hommes, Abengourou).

LES PROBLEMES RENCONTRES PAR LES PVVIH (5)

36

� Le risque d’exposer le statut sérologique du PVVIH à causede la centralisation du lieu d’approvisionnement en ARV(spécifique à certains centres);

� La difficulté de rencontrer son médecin en dehors desrendez-vous fixés dans certains centres.«C’est sur rendez-vous qu’on est reçu, à part cela, on n’a pas droit aux

médecins, alors que ces rendez-vous sont fixés chaque trois mois, quandon tombe malade, on ne sait où aller pour être reçu comme il se doit ».(PVVIH, Hommes, USAC Abidjan).

� Les PNAVIH ont une connaissance assez limitée des soinset des conditions de soin des PVVIH ( sauf à San-Pédro)

� En général, ils n’ont pas de relations personnelles avec desprestataires de services pour PVVIH.

PNAVIH ET SOINS OFFERTS AUX PVVIH

37

� Leur connaissance et leur lexique vagues tournent autourde termes tels que:

� Dépistage,� ARV et ses actions sur la santé des PVVIH,� Certains organismes et structures: projet Retroci,AIBEF, RUBAN ROUGE...

� Renforcer le personnel des centres de TAR;

� Faire une formation continue pour tous ceux qui sont

impliqués dans la prise en charges médicale et

psychosociale des PVVIH;

SUGGESTIONS POUR L’AMELIORATION DES SERVICES OFFERTS AU CENTRE DE SANTE

38

� Doter les centres en matériels de bonne qualité;

� Éviter les ruptures répétées des médicaments, notamment

les ARV;

� Créer des AGR pour les PVVIH.

La stigmatisation des PVVIH

39

Selon les intervenants, les comportements de stigmatisationà l’égard des PVVIH sont peu constatés dans les centres desanté :

� Les PVVIH bénéficient d’une certaine attention de lapart des prestataires de services;«Ici nous sommes déjà bien traités. On ne cherche même pas à allerailleurs » (PVVIH, Homme, CAT Adjamé )

PERCEPTIONS DE LA FAÇON DONT LES PVVIH SONT TRAITES DANS LES CENTRES DE SANTE (1)

40

ailleurs » (PVVIH, Homme, CAT Adjamé )

� Les PVVIH sont reçus dans les mêmes centres desanté que les autres types de malades;

«Tout le monde est assis sur le banc. Si c’est votre tour, vous entrez» (PVVIH, Homme, CHR d’Abengourou )

� Les PVVIH ne sont pas confrontés à descomportements particulièrement discriminatoires.

Les PNAVIH sont plus critiques en ce qui concerne l’attitudedu personnel soignant envers les PVVIH:

� Inobservance du secret médical;

� Méfiance à l’égard des PVVIH.

PERCEPTIONS DE LA FAÇON DONT LES PVVIH SONT TRAITES DANS LES CENTRES DE SANTE (2)

41

«Moi, je connais un infirmier qui traite les infectés du VIH. Mais c’est unmonsieur qui ne ferme pas sa bouche. Le plus souvent, ce sont eux quidévoilent les secrets, ils n’ont pas de conscience professionnelle»(PNAVIH, 25 ans et plus, USAC Abidjan)

Pour la majorité des enquêtés, les PVVIH et les PAVIH sontl’objet de stigmatisation de la part de leur entourage.

Les comportements de rejet ou de méfiance à l’égard desPVVIH et des PAVIH trouveraient leur origine dans lespremières campagnes de sensibilisation.

PERCEPTIONS DE LA FAÇON DONT LES PVVIH SONT TRAITES PAR LEUR ENTOURAGE (1)

42

premières campagnes de sensibilisation.

« VIH/sida = dépravation sexuelle et mort ».«Les premières campagnes ont fait penser à la Mort. De ce fait, on a desproblèmes de stigmatisation» (Conseillers communautaires USAC Abidjan)

Cette stigmatisation de la part de l’entourage conduit lesPVVIH et les PAVIH à adopter 2 types d’attitudes possiblesà l’égard de celui-ci :

� Ils évitent généralement d’informer leur entourage surleur état sérologique;

PERCEPTIONS DE LA FAÇON DONT LES PVVIH SONT TRAITES PAR LEUR ENTOURAGE (2)

43

leur état sérologique;

� Ils n’informent que quelques rares personnes deconfiance (très proche ami, très proche parenthabituellement confident...)

«J’ai informé ma petite sœur qui est en Europe et elle m’appelle souvent pourme remonter le moral, mais mes frères, je ne peux pas les informer car parleurs commentaires, je sais que s’ils sont informés, je dois préparer macabane » (PVVIH, Femmes, San Pedro).

Selon les enquêtés, plusieurs raisons expliquent lastigmatisation de l’entourage envers les PVVIH:

� Le faible niveau d’informations reçues sur le VIH/sida;

� L’ignorance ou la méconnaissance des modes detransmission du VIH/sida;

� L’absence d’un traitement curatif;

PERCEPTIONS DE LA FAÇON DONT LES PVVIH SONT TRAITES PAR LEUR ENTOURAGE (3)

44

� L’absence d’un traitement curatif;

� La peur d’être contaminé au contact du malade.

«Une fois j’ai demandé à un proche, s’il y a une personne qui vient l’embrasser etqu’il sait qu’elle est séropositive, il fait quoi? Il dit je me dévie de la personne. Jelui ai dit mais toi-même, tu peux être infecté, il m’a dit non car quand tu as le sida,tu maigris forcement. Moi j’ai mon père qui est séropositif ; je fais comment pourlui dire?» (PAVIH, 18-39 ans CAT Adjamé)

� Cependant, les leaders religieux et les PNAVIH relèvent desaméliorations dans le comportement de certains prochesparents de PVVIH à l’égard de ceux-ci.

� Selon eux, 2 raisons majeures sont à la base de cetteévolution positive des mentalités:

PERCEPTIONS DE LA FAÇON DONT LES PVVIH SONT TRAITES PAR LEUR ENTOURAGE (4)

45

évolution positive des mentalités:

� L’impact positif des campagnes de sensibilisation;

� Le bon comportement social du PVVIH avant soninfection.

« Quand, c’est quelqu’un qui est sérieux et responsable, il a le soutien desautres membres de la famille » (PNAVIH, 25 ans et plus, San Pedro)

Selon les intervenants, la stigmatisation est égalementprésente dans les couples.

Elle est plus perceptible:

� au sein des couples séro-discordants;

� chez les partenaires de sexe masculin;

PERCEPTIONS DE LA FAÇON DONT LES PVVIH SONT TRAITES PAR LEUR ENTOURAGE (5)

46

� chez les partenaires de sexe masculin;

� chez les petits amis/petites amies.

Sur ce dernier point, les leaders religieux mettent cela sur lecompte de la fragilité du lien qui unit les partenaires.«Ce cas est celui du désordre. Dieu n’a pas béni et les hommes n’ont pas béni,dans ce cas, on s’abandonne facilement » (Imam Treichville)

La stigmatisation accentue les problèmes rencontrés par lesPVVIH et les PAVIH. Le PVVIH devient un risque pour lesautres membres de la famille et de la communauté.Conséquences:

� Mauvais traitement par son entourage;� Menaces verbales et physiques de l’entourage

PERCEPTIONS DES PROBLEMES RENCONTRES PAR LES PVVIH AVEC LEUR ENTOURAGE

47

� Menaces verbales et physiques de l’entourage� Mise à l’écart de la cellule familiale et des activitésde la communauté;On ne l’écoute plus totalement. Mais c’est un rejet, tu es dans tachambre, de temps en temps on vient te visiter, mais tu n’es plusimpliqué dans les affaires de la famille » (PNAVIH, 25 ans et plus,Abengourou) »

� Manque d’aide financière de la part de l’entourage, pourpourvoir aux divers besoins.

Selon les enquêtés, 2 grands types d’actions peuvent êtreconduites pour lutter contre la stigmatisation:� Initiation des campagnes de sensibilisation de masse et deproximité (porte à porte ou dans les lieux de cultes...).

«Dans la vie, le corps à corps est très efficace. On peut former desjeunes gens, les mettre en contact avec les communautés, lesassociations, on les envoie dans les foyers pour sensibiliser» (PNAVIH,

SUGGESTIONS POUR UN CHANGEMENT DE COMPORTEMENT ENVERS LES PVVIH ET LES PAVIH

48

associations, on les envoie dans les foyers pour sensibiliser» (PNAVIH,25 ans et plus, Abengourou)

� Réorientation des messages véhiculés pendant lescampagnes de sensibilisation afin d’améliorer la perceptionactuelle du PVVIH.«Il faut que les gens fassent la sensibilisation en disant que le sida n’estpas égal à la mort » (PAVIH 40 ans et plus CAT d’Adjamé)

Implication des leaders religieux

49

� La majorité des PVVIH et des PAVIH ont déclaré ne pas se

confier aux leaders religieux pour diverses raisons:

� La peur d’être rejeté;

� La peur de voir leur statut sérologique dévoilé;

� La peur d’être négativement perçu.

IMPLICATION DES LEADERS RELIGIEUX (1)

50

«Une fois, le prêche de mon pasteur m’a fait savoir que ce n’est pas la

peine que je me confie à lui car il a dit que celui qui est allé prendre le sida

pour donner à son épouse ou à son époux est voué à la mort » (PVVIH,

Hommes, USAC Abidjan).

� Cependant, les leaders religieux soutiennent être en relationavec des PVVIH à qui ils apportent soutien moral et spirituel.

«Comme on l’a dit, il y a des personnes séropositives qui viennent seconfier à nous pour qu’on les soutienne moralement.» (Pasteur Treichville)

� Cette position est confirmée par une minorité de PVVIH et

IMPLICATION DES LEADERS RELIGIEUX (2)

51

� Cette position est confirmée par une minorité de PVVIH etde PAVIH qui ont bénéficié du soutien des leaders religieux.

« A Abidjan, je me suis confiée au pasteur. Souvent, il venait à la maisonme voir et on partait à l’église ensemble, il m’a même acheté une bible »(PVVIH, femmes, San Pedro).

Toutes les cibles interviewées sont favorables à l’implicationdes leaders religieux dans la lutte contre le VIH/Sida.

Les principales raisons évoquées sont:

� Ils sont des guides spirituels;� Ils sont très écoutés par les membres de leurcongrégation;

IMPLICATION DES LEADERS RELIGIEUX (3)

52

� Ils sont régulièrement en contact avec une grandepartie de la population.

« Les religions drainent une masse importante de la population. Donc, onpeut même commencer là-bas aussi puisque, les gens vont souventnombreux dans les églises, les mosquées. Le rassemblement est telqu’on peut faire passer un message et puis les gens vont comprendre »(PNAVIH, 25 ans et plus, Abengourou)

� Tous les intervenants soulignent le rôle indéniable des

leaders religieux dans la lutte contre le VIH/sida.

� Cependant, ils font remarquer que cette implication doit se

limiter à la prévention et au soutien aux PVVIH.

IMPLICATION DES LEADERS RELIGIEUX (4)

53

limiter à la prévention et au soutien aux PVVIH.

«Le soutien pour les leaders religieux d’accord mais les soins c’est le

médecin seul. Même les conseillers communautaires ne peuvent pas

donner les soins » (Conseiller communautaire USAC Abidjan)

� Suggestions pour une meilleure implication des leaders

religieux dans la prévention contre le VIH/Sida :

� Former et informer les leaders religieux;� Associer les leaders religieux à toutes les campagnes desensibilisation.

IMPLICATION DES LEADERS RELIGIEUX (5)

54

sensibilisation.

« Partant du fait que l’on craint Dieu, et que les religieux ont une grande influencedans la communauté, je pense qu’on doit les former, leur donner les outilsnécessaires pour faire passer les messages de sensibilisation sur le VIH/sida»(PAVIH, 18 -39 ans, USAC Treichville)

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

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CONCLUSION (1)

� Le TAR est perçu par tous comme le principal espoir desPVVIH pour améliorer leur état de santé et de mener une vienormale.

� Majoritairement, la qualité des soins et des conseils reçusdans les différents centres de prise en charge des PVVIH estappréciée positivement, surtout dans les structures soutenuespar les ONG .

� Les principales faiblesses relevées:

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� Les principales faiblesses relevées:� Accueil moins chaleureux dans les structures publiques� Non disponibilité permanente des ARV et intrants pourlaboratoires� Insuffisance du nombre de personnel soignant

� Le problème financier est le handicap majeur des PVVIH; ilpeut altérer l’observance du traitement et la fréquentationdes centres de santé.

� La stigmatisation des PVVIH est reconnue par tous. Selonces derniers, l’origine de celle-ci résiderait dans la peur de sefaire contaminer par une maladie incurable et déshonorante.

� Pour eux, l’acceptation des PVVIH passeraitnécessairement par l’adoption d’une attitude de tolérance etde compréhension à leur égard. Cela serait possible par unesensibilisation de masse et de proximité.

CONCLUSION (2)

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de compréhension à leur égard. Cela serait possible par unesensibilisation de masse et de proximité.

� Une réorientation des messages des campagnes desensibilisation susceptibles de mettre fin à la perceptionnégative du PVVIH est suggérée pour faciliter son insertionsociale et familiale.

De tout ce qui précède, nous faisons les recommandationssuivantes:

� Au niveau de la qualité des services

� Prestataires de services et conseillers communautaires:

� Renforcer le personnel soignant;� Informer et former continuellement le personnel soignant;� Superviser régulièrement leur travail;

RECOMMANDATIONS (1)

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� Superviser régulièrement leur travail;� Soutenir psychologiquement les prestataires de serviceset les conseillers communautaires;� Aider les conseillers communautaires à initier desActivités Génératrices de Revenus pour eux-mêmes etpour les PVVIH démunis;� Associer les prestataires de service aux prises dedécisions concernant leur domaine.

� Équipement et matériel de travail:

� Bureau permanent à la disposition des conseillerscommunautaires au sein des centres de santé;� Renforcer le matériel, notamment en compteur de CD4;� Doter le centre en matériels de communication(prospectus, gadgets, vidéo projecteur…);

RECOMMANDATIONS (2)

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(prospectus, gadgets, vidéo projecteur…);� Donner des moyens de déplacement aux prestataires deservice et conseillers communautaires;� Donner plus de moyens financiers aux conseillerscommunautaires pour une sensibilisation de masse sur ledépistage (le relais communautaire).

� Traitement et soins :

� Éviter les ruptures en médicaments, notamment en ARVet en réactifs ;

� Prendre en charge gratuitement ou réduire les coûts des

RECOMMANDATIONS (3)

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� Prendre en charge gratuitement ou réduire les coûts desARV et des médicaments pour les infectionsopportunistes.

� Au niveau de la stigmatisation

� Réorienter la communication autour des thèmes quifavorisent la dédramatisation du VIH/sida afin de dissiperla peur qu’il suscite, en insistant sur les différents modesde transmission du Sida;

� Amener la population à changer d’attitude envers les

RECOMMANDATIONS (4)

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� Amener la population à changer d’attitude envers lesPAVIH et les PVVIH en les sensibilisant sur l’existence dutraitement anti-rétroviral;

� Intensifier les campagnes de sensibilisation et autresactivités de prévention par l’initiation de campagnes deproximité, notamment dans les écoles et lescommunautés rurales.

� Au niveau de l’implication des leaders religieux

� Instaurer une véritable collaboration avec les leadersreligieux afin de les amener à mieux s’investir dans la luttecontre le VIH/sida;

RECOMMANDATIONS (5)

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� Entreprendre une formation des leaders religieux àtravers des séminaires afin qu’ils soient véritablementimprégnés de toutes les informations concernant leVIH/sida.

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