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Des paysages

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RGBSR / LA FAG NE - LA FA MENNE

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Crédit photographique: Fondation rurale de Wallonie (FRW)Conception: Fondation rurale de Wallonie (FRW)

Editeur responsable: Danielle SARLET, Directrice générale,Ministère de la Région wallonne, DGATLP, rue des Brigades d'Irlande, 1 ­5100 Jambes© MRW, DGATLp, 1997

Droits de traduction et de reproduction réservés pour tous pays.Toute reproduction, même partielle, du texte ou de l'iconographie de cetouvrage est soumise à l'autorisation écrite de l'éditeur. Toute copie oureproduction, par quelque procédé que ce soit, photocopie, microfilm,bande magnétique, disque ou autre, constitue une contrefaçon passibledes peines prévues par la loi.

Dépôt légal 0/1997/5322/50

ISBN 2-87401-020-0

III2

RGBSR / LA FAGNE - LA FAMENNE

Table des matières

Préface

Introduction

LECADRE REGIONAL

Les silhouettes villageoises et le paysage

Traits d'histoire socio-économique

Séquences architecturales et sous-régions

L'APPLICATION DU RGBSR

L'implantation

L'intégration au relief et à la voirie

Le volume

Les façades

Les matériaux et leur mise en œuvre

5

7

8

8

JO

12

14

14

20

24

30

34

CONSEILS A LA RESTAURATION DE L'HABITATTRADITIONNEL DE FAGNE-FAMENNE 38

Le volume

La toiture

Les matériaux

Les ouvertures

Les abords

Bibliographie

Adresses utiles

38

39

39

40

41

42

42

III3

RG13SR 1 LA FAGNE - LA FAMENNE

Préface

Si, d'une manière générale, la règle, le droit, suivent les faits,combien cela doit-il être vrai pour tout ce qui touche au cadre devie.

En effet, dans un domaine où tant de réalités s'interpénètrent, seconcurrencent les unes les autres, la règle juridique se développeau fur et à mesure que s'estompent les contraintes mêmes de lanature. Dans un environnement qui est commun à tous, la règle nerecrée-t-elle pas, explicitement ou non, des conditions de vie ensociété auxquelles chaque individu échappe sans cesse davantagegrâce aux progrès technologiques?

Par ailleurs, ne dit-on pas qu'en s'attachant à une pratique ou à unobjet, le folklore, la tradition, dans leur sens le plus commun,annoncent la mort fonctionnelle de cette pratique ou de cet objet?

C'est bien entre ces deux écueils -Ta sauvegarde culturelle ou laprospective coupée de toute racine - qu'il faut resituer le courantde pensée auquel participe le Règlement Général sur les Bâtissesen Site Rural.

Honni par d'aucuns, puis apprécié par d'autres, ce texteréglementaire a manifestement atteint le monde de l'architecture.Pourquoi s'en étonner? Les premiers symptômes profonds de lacrise du cadre bâti en milieu rural sont contemporains de la loiorganisant le recours obligatoire à un homme de l'art (1938) lors detoute production architecturale: dès cette époque, "l'architecturesans architecte» avait vécu.

Née aux temps les plus reculés avec le milieu urbain, une tellepratique innovait en milieu rural: cela allait y remplacer la règletacite de tous par l'art explicite de quelques «étrangers».

Stimulé par la vaste reconstruction qui suivit la dernière guerremondiale, le véhicule du modèle culturel dominant trouvait às'imposer sous le couvert réuni de la liberté d'expression du«compositeur» et de l'individualisme débridé du «client».

Un des premiers à souffrir, à décrire, puis à dénoncer lephénomène, fut un peintre paysagiste, Jean François, que lamodestie et la justesse de jugement conduisirent à la Chaired'Architecture Civile de l'Université de Liège.

Dès 1946, pourfendant les méfaits urbanistiques et architecturauxd'une reconstruction inscrite dans nos premiers plans particuliersd'aménagement, le Professeur François appelait de tous ses vœuxune réglementation du bons sens, celle de l'observation, del'intégration, de la modestie dans l'acte de bâtir.

Il5

•6

Aujourd'hui, un tel règlement existe et tente d'apporter uneréponse à une époque où, dans de si nombreux villages, on refaitfamilièrement, comme souvent par le passé, «du neuf avec duvieux»,

Toutefois, la meilleure mise en œuvre de ce règlement ne pourrapleinement produire ses effets que si chacun est sensibilisé à sonapplication et que s'instaure entre services, administrations,auteurs de projet, candidats bâtisseurs, un dialogue autour d'unprojet qui les concerne à des titres divers: le cadre de vie.

C'est dans cette perspective d'une sensibilisation de tous quela présente brochure a été conçue.

Michel LEBRUN

RCBSR / LA FACNE - LA FAMENNE

Introduction

La Fagne et la Famenne, desvillages et des paysages faitpartie d'une série depublications relatives auRèglement Général sur lesBâtisses en Site Rural(RG.B.s.R).

La présente brochure se situeentre la publication Le RGBSR,Pourquoi r, Comment ?,- document d'explicationgénérale des objectifs et desimplications du règlement - etles dépliants de présentationdes différents villages où leRGBSR s'applique. Elle serapporte à une région agro­géographique donnée, livrantses principales caractéristiquesainsi que les conseils de mise enapplication du règlement sur ceterritoire.

La première partie" Le cadrerégional » présente la régiondans ses caractéristiquespaysagères, historiques, socio­économiques et sous­régionales.

La seconde partie"L'application du RGBSR"présente parallèlement lescaractéristiques de l'habitatrelatives à l'implantation, auvolume, aux matériaux et lesarticles du RGBSR qui s'yrapportent. Des conseilspratiques d'application ainsique la mise en évid cnce desavantages tant privés quepublics qui résultent de cetteapplication complètent lechapitre.

Enfin, en troisième et dernièrepartie, le problème de larestauration de l'habitattraditionnel est abordé par desconseils complémentaires auRGBSR

L'application de règles d'urbanisme, sans tenir compte du contexte localou régional, est vouée à l'échec.Tout en donnant de nombreuses pistes d'application, cette publicationmet en évidence le lien étroit existant entre les qualités de la régiondonnée et le texte des prescriptions ainsi que la nécessaire adaptationde celles-cien fonction du contexte précis.

III7

Le cadre régionalLes silhouettes villageoises et le paysage

•

Ministère de la Région wallonne, Carte des régions agro­géographiques d'après Ch.Christians

Sépa rées pa r la Meuse et l'enclave de Give t, laFagne et la Famenne s' insc riven t au Sud d uCondroz, don t elles rappellent certains carac tèresen bordu re Nord . En gros, elles se d istingu entpar la dépression schisteuse centra le quicommande un terro ir très ingra t; la fra ngemér id ion ale est un peu plus favorable. Rég ies aufil du temps par des cond itions hist ori ques etsoc io- écono miques d ifféren tes, la Fagne et laFamenne ont évolué sépa rémen t, gag na n t leurau ton omie typologique au se in d 'un mêm eensemble agro-géographiq ue.

Globalemen t, le sous-sol et le relief d u territoiredi stribuent trois zones.

Au Nord, un ense mble assez accident é amo rcele Condroz, relativement bien représenté enFagne mais développé en une ban de ét ro ite enFamenne. Les sommets y atteignen t des altitudesde 260 à 340m. Les sols sont for més de schistes etde calcaires où subs istent des p lacages de limonshumides qui, à l'extrémité Ouest , autorisent debons rendements ag ricoles .

Au centre , la dépression creusée da ns les fondssch is teux se partage entre des repla ts et de largesplaines alluviales descendant jusqu'à 140 m.

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Hormis en tre la Meuse et la Lesse, le relief y estanimé de collines gréseuses ou de réci fs ca lcaires- les " tiennes"- s'élevant à 200-250 m d 'alti tude.

Au Sud, une m ince ba nde dominée par lesroches calcaires, jus tement di te "bande àca lcaires" ou Ca lestienne, cu lmine ve rs 280­300m. L'érosion et le réseau hyd rographique yont façonné un paysage assez mouvemen té, quiégrène également des cha pele ts de bourreletscalcaires ou tiennes.

Suit enfin une légère dépression schisteuse, encontrebas de l'Ardenne qu' elle an nonce.

Ici comme ailleurs, le milieu phys iqu e a unim pact assez important sur le choix des sitesd ' ha bitat. Ca r c'est le bon usage des ressourcesnat urelles combiné à l' accessibilité des lieu x quirégit les peuplements ruraux. Aussi la dépression

RG BSR / LA FAGNE - LA FAMEN N E

schisteuse, aux sols peu propices à l'agricu lture,a-t-elle été lon gtemps laissée à l'écart dansl'organisation du réseau des villages et hameau xde Fagne comme de Famenne.

Ceux-ci ont d'abord occupé les replats calcaireset les vallées abr itées, s'y organisan t en planallongé ou en tas, afin de préserver les meilleuresterres.

Par la su ite, et avec l' appui de la den sificat iondes voies de communica tion, les fonds schisteuxse son t progressivement peuplés, surtout enFamenne, là où les collines pouvaien t offr irqu elque protection con tre les varia tionsclim atiques. Parallèlement se développait unenette prédilection pour l'économie herbagère quia entamé les sites boisés des zones les p luspa uvres .

La silhouette d u petit village de Tohogne da ns la bandecalcaire (Famenne)

Quel ques bâtiments de Villers-sur-Lesse,émergeant de leu r env ironnement natu rel

Il en résulte une succession depaysages bâtis tantôt assezapparentés au x modèlescondruz iens, ta ntô t p lu sannonciateurs des terroirsardennais, non sans définir,avec l'a id e d'autrescomposantes, leu r propremorphologie fagnarde oufamennaise .

•9

Traits d'histoire socio-économique

Plutôt pauvre dans l' ensemble, le territoire deFagn e et de Famenne n'a jamais connu uneproduction céréa lière significative . Certes, sisessu r de s sols limoneux ou calcaires bien drainés,les meilleures terres sont enseme ncées, mais leurren dem ent ne peut suffi re à nourrir les villageois.

•lU

De plus, leur plus gra nde étendue es t partagéeentre les mains de s mieux nantis: se igneurslocaux, grandes abbayes, rares "laboureurs",...Les petites gens doivent se conten te r de pe u etprofiter au m aximum de s terrains communaux ...

Assez tô t, la Fagne se di stingue par ladi versification des activ ités. Les défrichementsmédiévaux ont permis l' établissem ent de terresde cultures et de prairies. Aux pa ys de Chimay etde Beau mont, l' élevage (bov in et ovin) s' imposeprécocemen t; souvent, des grands éleveu rsétrangers (français pour la plupar t) lou ent desportions de terre impor tantes pour y faire paît releu rs grands trou pe aux.

Par ailleu rs, une forme d 'industrialisation naîtprécoce ment, dès le treizièm e siècle avecl'installation de nombreuses forges et verreriesqui mobilisent les ruraux, tout en créant denouveaux typ es d 'activités.

Les gisements calcaires sont mis égaleme nt àcontribu tion , non seu lement pour l' extr action dela p ierre à bâtir, mais aussi pour celle du marbre,et cela de Sivry- Rance à Philippevill e.

En Fame nne, comme da ns l'Ardenne voisine,l'économie traditionnelle de po lyculture etd 'élevage tient plus long temps l'avant-scène.Quelques grands complexes ag ricoles - châ teaux­fermes le plus souvent - ponctuen t le paysagesans le dominer véritablement . Dans l'ensemble,les terres so nt médiocres e t mod estes; lesbâ timents d 'exploitation affichen t leur humilité.

L'orga nisation communautaire est la seulealterna tive viable pour les petits paysan s: le droitde vaine pâture leur permet d 'e ntretenir l' une oul'autre tête de bétail, essentiellement desmoutons regroupés en troupeau sous la cond uited 'un berger. Ces troupeaux ajou tés à ceux desseigneurs envahisse nt les prairies de la Famenneet se com ptent en milliers de têtes.

Seu les, en bo rdure Sud, les zones plus enviablesgrâce à la fertilit é de leurs sols, on t connu unmeilleur sor t; mais en y attirant l'habitat, elles ontconfiné au morcellement. Au 1ge s., l'élevage desbovins s' in tens ifie grâce à l' am énagement deprairi es artificielles et restera jusqu'à nos joursune des cara ctéri stiques de l' agriculturefamennai sc .

RGBSR / LA FAGN E - LA FAMEN N E

>La Famenn e contrairemen t à la Fagne connaîtpeu de diversifications industrielles. Tou t au pluspeut-on men tionner les foyers d 'exploitation dela pierre marbrière au tour de Rochefort e t, trèstardivement, les briqueteries, dont celle deWanlin qui demeure célèbre .

•Il

Séquences architecturales et sous-régions

FAGNE

1Carte ad min istra tive de la région ,établie d' apr ès ArchitectureruraledeWnl/o llie,Fag!le-Famelllle,CH AB,Ed.P.MARDAGA, Liège, 1988

Tributaires de sols ap paren tés, Fagne etFamenne conservent pourtan t leur autonomie .Leur évo lu tion resp ective fait que l'une sedémarque par ses paysages tôt pétrifiés (1), quiréservent au centre de la région une zone pe upeuplée, de grande qualité env ironnemen tale,alors qu e l' autre a conquis le cœ ur de ladépression en y égrenant villages et hameauxtout bâtis de bois et torchi s à l' origin e (2), ne selaissant progressivemen t convaincre par

•12

e Marche-en-Famenne

FA MENNE

eBeauraing

l' architecture pi erreuse qu'à dater du 1ge s.seu lemen t.

A ces traits généra ux dictés par le patrimoinefag nard et famennais se mêlent des donnéeslégué es par les pratiques agricoles adaptées auxconditions physiques d u terroir. S'y ajoutent lesinfluences politiques, plus prégna n tes à l'Ouestqu'à l'Est.

(6)TOHOGNE (Durbu y)

Ainsi, au-delà du découpage géographique, laFagne peut-elle se subd iviser en deux sous­régions qu i corresponden t grosso modo auxfrontières provinciale s du Hainaut et duNa murois . Quatre "pays" se distinguent de lasorte : ceux de Beaumont (1) et de Chimay(2)d 'une part, ceux de Couvin (3) et de Philippeville(4) d'au tre part. La lign e de démarcation Nord­Sud est représent ée quan t à elle par la "Fagneschisteuse" .

Si la plupart des villages s'y orga nisent engroupemen ts se lon le réseau des ru es, en plansouvent allon gé dans la partie namuroise, ladispersion règne en maître dan s la Fagn ehennuyère, y compris dan s la dépressionschisteuse, en relation avec d 'a nciens bocages.Un semis de gro sses fermes, très pr égnant aupays de Beaumont qui rappelle la procheThud inie, complète les pa ysages.

En confrontant les mêmes données pou r laFamenn e, les découpages politiques pa raissen tmoins décisifs; c'est aussi qu 'il s s'a ccordentdavantage avec les zonages naturels :

(1) BRABANÇON (Beaumont)

(4) FAGNOLLE (Philippeville)

RGB SR / LA FAGNE - LA FAMEN NE

dép endances jadis liégeoises de Beauraing et deRochefort, aujourd'hui en province de Namur,qui s' étalent sur la dépression schisteus ejusqu'au Nord (5), et cantons luxembourgeois deMarche et Durbuy (6).

(2) MACON (Mo mig nies)

Tou tefois, indépendamment de l'influence de sma tériau x, les villages et, su rtou t, les très nombreuxhameaux d u Nord comme du Sud adoptentsouven t un plan allong é qu i pe u t se résumer à un eru e principale. Les grosses exploita tions y sontra res; lorsqu'ils s' imposent, les grands domainess'organisen t autour de bâtisses d 'allure castrale.

•13

L'application du RGBSRL'implantation

Le relief, la gestion dusol, les contraintesd'accessibilité etd'ensoleillementdéterminentl'o rganisation desnoyaux villageois.

Tracé des chemins,découpage du parcellaireet impl antation desbâtisses en découlent .

En juxtaposant localemen t sa trame aux"caprices" du relief, Je réseau des routesdifférencie les villages . Deux typesd'organisation pr édominent ainsi, auxquelles secombinent de s règles d 'implantation; le troisièmemode répond à d' au tres exigence s.

CD Le village en plan allongé, axé sur une voieprincipale où s'égrènent fermes et ma isons p lusou moins densément, et qui confin e au village­rue dan s les petits ensembles. Ce tte morphologieest plu s fréquente en Famenne et au Nord de laFagne namuroise.

_ MESN IL -SAINT-BLAISE (Famenne)

Bien souvent, les m aisons y sont implantéesparall èlement à la rue, directement à fron t ou àl'arrière d 'espaces de desserte, aujourd'huiréduits par de s aménagements de chaussée . Dessé quences de bâtisses mitoyennes viennentconforter à certains end ro its le tracé de la voieprincipale.

•14

@ Le village "en tas", avec ses bâtisses groupéesautour d'une place branchée sur la rue principaleet d 'où naissent des voies secondaires en uneramification parfois très complexe (1). Ce typed 'organisa tion concerne davantage la Fagne engénéral, sans être absen t de la Famenn e.

Den sifié au fil du temps, réorienté vers desche mins moins im portants, ce genre dedéploiem ent impliq ue généralement plu s desouplesse d'implantation: corps de bâtisseprincipal parall èl e à front de rue ou en recul,avec de s volumes annexes en avancée oud'éq uerre (2); mais aussi orientationpe rpendicula ire des maisons, q uell e que soit lanature de leurs dépendances.

(3)

(4)

RGSSR / LA FAGNE - LA FAM EN NE

(1)

(2)

@ La di spersion autour d 'un noyau de faibleampleur, qui peut s'étendre très loin , confondantains i domaine bâ ti et zone ag ricole. Cetteparticu larité - rare en Wallonie! - concern eseulement la Fagne hennuyère, depuis le Sud deBeaumont, où elle est alliée à l'an cienne prat iquede l'élevage (3).

En dehors des noyaux villageois qui peuventcompter davantage de simples maison s qu e defermes, les b âtisses agricol es s' isol ent au sei nde leurs prairies encloses de haies, parfois très àl' écart du résea u routier. Ici, ce so n t lescon traintes de l'élevage qui régissen t le bât i (4).

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Le R.G.B.S.R.

La règle urbanistiquegélléra/e -art.322/14 a)-etla règleparticulière et caractëristique de /a Fagne-Famenne ­art. 322/20 a) - défillissellt l'implantationdu bâtiment,

C'est I'npplicntion de ces articles qui va garantir lacoh érence de l'espace-rue ell [onction de /a tra meparcellaireetdes éléments de continuit éexistants (frolltdebâtisse, haie,arbre, murs, talus,...).

«llimplantaiion des voillmeset t'amenagement deleurs abords respecteront le relief du sol et se[eront ell[onction des lignes de force du paysage, bâti 011 nonbâti, AINSI QUE DE LA TRA M E PARCELLAIRE.»(322/14 a»

«Compte tellIl 'I"e, par uolume principal, il y a lieud'entendre le volume possédant le cubage le plusimportant, cemême voillme (0 11 l'ensemble qu'il formeavec tIIl volume secondaire adossé à un de sespignons) sera implanté :

• soit sur I'alignement et parallèlement à celui-ci

• soit sur une limite parcellaire latérale, avec unrecul non clôturé sur l'alignement et inférieur à lahauteur sous gouttière du volume principal(322/20 a)

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En pratique

1. L'alignement

C est la limite entre le domaine privé et ledomaine public.

Construire sur l'alignement ne signifie pastoujours établir toute la longueur de la façadeavant sur la limite public/privé. D'autres cas defigure sont possibles et se rencontrentfréquemment dans les villages.

Par exemple:

un angle de bâtisse sur l'alignement dans lecas de l'implantation de la maison dans unecourbe de la voirie.

RGBSR / LA FAGNE - LA FAMENNE

l'implantation d'un volume secondaire surl'alignement permettant d'établir la façadeprincipale en recul.

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111111111111111 alignement

_._._._._._._.~ede voirie

L'élargissement des voiries et l'accroissement dela circulation automobile dans les villages rend,parfois, ce mode d'implantation traditionnel peusécurisant et peu pratique (pas de possibilité deparking, maison proche d'un virage...).

Par exemple:

le long d'une voirie à grande circulation.

.L. l--ill.LWillL-LillIJ.LWLl--illWlllLl--ilWllWl'aiignemen t

~._-_. -.---,---- ---.-.-.---,---- -'axe de voirie

Dans certains cas, on devra donc «déplacer»l'alignement: une partie du terrain privé devientalors domaine public.

17

dans un virage ou uncarrefour

En pratique, on peut considérerqu'un recul d'environ 5 mètresde la maison par rapport à lavoirie est suffisant pour leparcage d'un véhicule.

2. La limite parcellaire latérale

1

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C est la limite entre deuxpropriétés privées.

Dans certains cas, cette règle peut être assouplie, notamment enfonction de l'orientation (pignon mitoyen orienté Sud). Un reculd'l,90 m par rapport à la limite parcellaire peut être toléré (enfonction du recul minimum imposé par le code civil).

III18

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RCS5R / LA l'ACNE - LA FAMENNE

Quels sont les avantages que l'on peutretirer de cette règle d'implantation?

Pour la qualité de l'espace-rue - intérêt collectif

La maison doit être considérée comme faisantpartie d'une chaîne, dont les maillons sontdisposés en fonction des accidents de terrain, dutracé de la voirie, de l'orientation...Chaque nouvelle maison doit s'intégrer danscette chaîne, pour ne pas en casser la continuité.

Utiliser l'alignement ou la limite parcellairelatérale garantit cette CONTINUITÉ.

Pour le constructeur - intérêt privé

Une meilleure occupation du terraindisponible

En effet, ces prescriptions permettent d'utiliserla surface de la parcelle de manièrerationnelle.

Un choix plus large d'implantations

Par rapport aux prescriptions urbanistiques d'unlotissement classique qui ne tolèrentgénéralement qu'une seule possibilitéd'implantation (implantation dans une zone deconstruction avec front de bâtisse obligatoire etrecul latéral de 4 mètres de part et d'autre), lerèglement offre plusieurs possibilitésd'implantation.

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VOIRIE

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Un aménagement plus fonctionnel des espaces extérieurs

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limites latérales

VOIRIE

Construire sur une limite latérale peut permettrede résoudre des problèmes de voisinage, d'intimitéou de nuisance: l'imposition des reculs latérauxentraîne parfois des conflits d'utilisation des zoneslatérales, comme le voisinage d'une zone Nord

servant d'entrepôt de matériaux diverset d'une zone Sud aménagée en jardin.

zone d'intimité L'utilisation des volumes secondaires(garage, appentis...) articulés auvolume principal permet d'accentuerl'intimité des espaces privatifs.

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L'intégration au relief et à la voirie

Ce son t les contraintes fonct ionnelleset la con figuration du terrain quidéterminent, traditionnellement, larelation de la maison à la rue.

Aménagées sobrement, les transit ions avec larue s'opèrent en douceur. Le simple "devant deporte" con tribue à l'aspect convivial des villages.

ra id e; le vo lume unifaîtier ne pouvant s'é tend re,il se m orcelle par l'ad jonction d 'annexes qui s'yappuient ou s' isolen t; une petit e ra mpe d 'accèsgravit une pente; des murs de sou tèneme ntcon tribu en t à cons truire l'espace du villag e...

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(3)

Dans l' ensemble, le re lief n aturel est respecté,tandis que les tra jets d e plain-p ied sontprivilégiés (l ). Seu le la présen ce de caves susciteà l'occasion la mi se en évidence de l'entrée dulogis (2) . En l'absence d e cave, la déclivité du SIterrain peut ég alement servir à distinguer lesdifférentes fonctions des bâtisses.

Par ailleurs, les rep lats su ffisamment larges et lavas te dépression qui accueille cer tains villages,essentiellem en t en Famenne, so n t propices àl' am énagement de cours ouvertes, soit à l'usaged 'une seu le exp loita tion, soit d esservant unera ngée de bâtisses (3).

Dans cer taines zones plus denses favorables àl'agriculture (Nord-O ues t de la Fagne etCales tienne surto u t), les écarts du reliefimposent une adaptati on particulière; les bâti ssess' étagent autour d e rues sinu eus es ou en pente

•20

Les règles urbanistiques générales ~ art. 322114 1/) el /1)

défillissellt la lig"e de conduite à adopter lors d'unenouvelleconstruction:

Plutô t qu' une multiplication de tranch éesd'accès aux garages individuels

pour l'accès au sous-sol

ou à travers le talus du chemin

En pratique

Terrain plat par rapp or t à la rue:

RCB5R / LA FAG NE - LA FAM ENNE

«L'implantation des volumes et l'amenagement deleurs abords respecteront le reliefdu sol et se [eron t en[onction des lignes de force du paysage, bâti 01/ 11011

btit], ainsi que de la trame parcellaire." (322/14 a))"Lesgamges à rue se siiuemni de plain-pied avec ledomaine public de ln voirie." (322/14 s»

des solu tions qui rendent min imales lesmodifications d u sol

et qui cons idèren t le devant-de-porte commeun espace à plusieurs usages

les maison s s' im planten t au m ême niv eau quela rue, les accès au garage et à la maiso n so ntde plain-pied par rapport à la ru e.

te r rain naturel ? vo ir ie

voirie

•21

Terrain ascendant parrapport à la rue:

la maison s' implante su rl'a lignemen t :

accès au garage et à la maisonau m ême niveau qu e la rue

voirie~ii!!l\m

ou garage en annexe au m êmeniveau gue la ru e et maison enrecu l avec accès par rapport auniveau du terrain

la maison s'imp lan te avec recul pa r rapport à l'alignem en t (sur une limite latérale ou dans leprolongement d' un fron t de bâtisse exis tan t)

mêm es solu tions gue précéd emment

ou petite voie d' accès para llèle à la voirie principale

Terrain desc endant parrapport à la rue :

Les accès au garage et à lamaison se trouvent au niveauvoirie; la maison es t cons tru itesu iva nt la pente

Si la pente est faib le, les accèsau garage se font doucementsuivant celle-ci.

•22

RGIl SR 1 LA FAG N E - LA FA M EN N E

Quels sont les avantages que l'on peutretirer de ces règles relatives aux niveaux?

Pour la qualité de l'espace-rue - intérêt collectif

De la mêm e man ière que pour les implant ati ons,constru ire en relati on av ec la ru e permetd 'assu rer une continu ité dan s l'a ménagemen tdes espaces -rues.

Ce tte valorisation de l'espace collectifs' accompagne d 'une animation naturelle de laru e (circu lation ralenti e par les implantationsproches et au niveau de la ru e, sentiment desécurité po ur les riverains, encouragea n t lesconversa tions, les rencontres, les circulationspiétonnes de maison à maison).

Po ur le cons tructeur - intérêt privé

Cons tru ire sa ns bouleverseme nt inutile d uterrain naturel coû te moins cher qu 'uneimplantat ion avec remblais /déblaisimportan ts.

L'implanta tion d u ga rage à ru e et au mêm eniveau supprime les travaux coû teuxd 'aménagem en t de rampes de garage avecleur cor tège de murs de sou tèneme nt, talus,pa vages etc...

Aménager l' entrée de la maison au niveau dela voirie supprime les esca liers extérieursd 'accès, leur coût, leur entretien et leu rinconfort (notamme nt l'hiver).

Amé nager sa m aison de telle manière que lespièces de vie se retrouvent au niveau d ujard in permet d'éviter les ter rassessus pendues, un peu dérisoires en mil ieu rural,et de bénéficier d ' un contact bien plusag réa ble et di rect av ec le jardi n...

•23

Le volume

Les niueaux de la maison par rapport ail terrain et à la me, les hauteurs SOIIS

corniche, la pente de la toiture et les proportions longueurllargeurlh.auteurdéterminent le VOLUME de la maison.Avec l'implantation, le uolume est lin élément déterminant qui donne sesproportions à l'espace-me.

Globa lement, les volumé tries fagnarde e tfamenna ise so nt étroitemen t liées à lachronolog ie des bâ tisses et au x matériaux qui lescomposent , mais aussi aux pratiques agrico les.

Dans toute la région, c'est la silhouette allongéede la ferme unifaî tière qui domine : log is etdépendances s'abritent sous une même toiture.

Avec son pa tr imoine qui remonte facilement au17e s., la Fagne présente des volumes assezmassifs, voire tassés, surtout dans sa partiehennuyère: les rob ustes toitures se terminent parune ou deu x croupes imposantes; l'usage de for tscoyaux po ur rejeter au loin les eaux pluviales es tfréquent.

En Fagne namuroise comme à l'Ouest de laFamenne, les vo lumes paraissent plus élevés.Ils gagne nt plus so uv ent un niveau et demi oudeu x niveau x bien francs et leu r toit ure à deu xversa nts aigus n'est pas interrompue, ni pa r descroupes ni par des croupettes .

•24

RGBSR ! LA FAGNE - LA FAM EN N E

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En Famenne, les bâtisses an ciennes son t assezpeu profondes et les deu x niveaux plus ou mo insaccomplis s' abriten t sous une toiture plus cou rte,parfois cantonnée de petites crou pettes . L'emploide la pierre, faisant su ite à la construction enbois, confirme la volumétrie largem ent adoptéeau 1ge s. : un parallélépipède plus haut queprofond sous une toiture peu pentue.

En dehors de ces trait s gé néraux, lescar actéristiqu es vo lumé triques s' adaptent aucon tex te socio- éconorniq ue - de la maisonouvrière à la demeure "bourgeoise" - et selaissent in fluencer par des typologiesextérieures. Au Nord du pa ys de Beaumont, enCalest ienne et au N ord-Est de la Famenne , desexploitations de moyenne à grande ampleurimbriquent ou articulent différents volumes entreeux 0 ). Au Sud-Est, la volumétrie tassée dum odèle ard ennais s'infiltre quelque peu (2).

Sa ns jamais être disc ordant, le cadre de vien ' est pas un ifor me; c'est ce qui en fa it toute lari ch esse et la d ive rsité h armonieuse.

•25

Le R.G.B.S.R.

Lesdifférellies caractéristiques des uolumesdeFagne­Famenne permettent de défillir desfourchetles àl' interieur desquelles sechoisiront les proportions et lapeilledes toitures. Les règles urbanistiquesgéllérales ­art . 322/14 cl et fi el /a règle urballisliqueparticuli ère>art. 322/20 1» défillissent ces él éments :

«Lesvolumes principaux comprendront Ulle toiture àdeux versallts droits de même inctinaison et de m êmelongueur de l'Cil te; les volumes secondaires éueniuclscomprendront une toiture etl pente d'un ou de deuxuersants. Les toitures seront en harmonieavec le typede toiture pmpreaux constructions traditionnelleslocales. Elles Il e comprelldrollt ni débordementmarquant, Ili él ément saillant d étruisant la volumétrieprincipale.Les souches de chem in ée seront réduites e ll nombreetsituées à proximité du [aîtag«.» (322/14 cl)«Les uoiumes secondaires éoentueis iouxteront levolume principe! ou s'y articuleront. Le niueau desgoutt ières des volumes secondaires sera injërieur àcelui des goutt ières du volume principal» (322/14 f))«Le plaIl du volume principal s'inscrira dans Ull

reciungle capable dOllt le rapport façade/piglloll seracompris entre1,1 et 1,5.

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•26

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Niveau partiellementengagé dans la toiture

Niveau com plet

Niveau partiellement-,.r-- engagé dans la toitu re

Niveau comp let

Ln hauteur sous gouttière du volume principal seraéauioalente au minimum à deux nioeaux, dont Ull

partiellement ellgagédans le volume de la toiture, etau maximum à trois niveaux, dont un partiellementellgagédans le volume de la toiture.

La pente des uersants de toiture sera comprise entre35 et 40 degrés .Ln toiture du volume principal comprendra descroupes faîtières dans les territoires communaux ouparties de territoires communaux où celles-ciconstituent une caractéristique" (322/20/1»)

En pratique

En ce qui concerne les niveaux, la pratique ainstauré le minimum des deux niveaux à 3,70 msous corniche et le maximum des trois niveaux à5,40 m. Ces chiffres servent de points de référencedans le cas de la construction d'une bâtisse isolée.

Lorsque la maison s'intègre dans un espace déjàconstruit, cette hauteur sous corniche serafonction de la hauteur moyenne des cornichesobservée dans le voisinage.

Les débordements de toiture

,.......,..-"--'NI\I._ ardoise decorniche

Les fenêtres de toiture

Les tabatières (fenêtres dans le plan de la toiture)permettent d'assurer l'éclairement des comblesaménagés, tout en gardant au volume unecompacité compatible avec les volumestraditionnels.

RGBSR / LA FAGNE - LA FAMENNE

Il en ira de même pour la détermination de lapente exacte de la toiture.

Les volumes traditionnels de Fagne-Famennesont compacts. Leurs proportions, leur forme etla pente de la toiture en déterminent le gabarit.Faible débordement de toiture et absence delucarne (dans la plupart des cas) en assurent lacompacité.

Avec une couverture d'ardoises traditionnelles, lagouttière rampante est en FAIBLEdépassement surune corniche de pierre taillée ou de bois. Dans lecas d'une nouvelle construction, on adoptera dessolutions qui minimisent le débordement de toituresur la façade.En pignon, les rives seront SANSDÉBORDEMENT.

Les croupes faîtières ou croupettes(surtout en Fagne)

Si le nouveau bâtiment est muni de croupesfaîtières, celles-ci doivent être réalisées sansdébordement avec une pente idéale égale àl'angle complémentaire de la pente de la toiture.La corniche éventuelle de ces croupettes seraaussi discrète que possible.

27

Quels sont les avantages que l'on peutretirer de ces règles concernant le volume?

Pour la qualité de l'espace-rue- intérêt collectif

Associé à l'implantation et aux niveaux, levolume complète la physionomie de la ru e. Lerespect d ' un gabarit géné ral, dans des formes etdes proportions définies, permet de donner unehomogénéité à la ru e.

Si l'on observe une ru e d'habitat traditionnel, onse rend compte que la d iversité de l'espace-ru eest obtenue par la di versité des implantations etle jeu des élémen ts de liaison de maison à maison(annexe, haie, mur, talus...), associés au tracé dela voi rie.

Par contre, volumes et matériaux font preuve debeaucoup d'unité. Ces de ux aspects de l' espace­rue en cons tituent tout le charm e.

Pour le constructeur - intérêt privé

Concevoir un volume simple, pe u découpé,coiffé d 'une toi tu re à deux versa nts, sansdébordement ni découpes inut iles permet deréa liser de série us es économies (à réinvestir dansun am énagement intérieur ou un matériau deparement de quali té ?) .

•28

Cette simplification du volume permetégalemen t, dans bien des cas, de réd uire lesproblèm es d'exécution et d 'entret ien liés àcer tain s élémen ts surajou tés (étanché ité de slucarn es, noues des toi tu res, entretiensu p plémen taire des sous-corniches,...).

La décomposition d e la maison en u n vo lumeprincipal et une ou des annexes sous forme d evolu m es second aires permet d 'obtenir un jeu desvolu m es qui, bien conçu, sera su périeu r enqualité architecturale à un se ul volu m e auxformes tourmentées .

RG BSR / LA FAG NE - LA FAME N NE

?.

E

D'autre part, - et la prolifération des cabanes dejardin et autres remises à outil sur les parcell esd es lotissements le prouve - il es t souvent biennécessa ire de disposer d 'un espacesu p plém entai re de rangement ou de bricolage: leconcevoir dès le départ com m e un vo lumefaisant partie d e la maison (mais év entu ellem entmoins "fini" ) permet aussi d e concevoirl' implantation de la maiso n en augmentant sonintimité et en réduisant les nuisances év entuell es.(voir point 1. L'implantation)

•29

Les façades

C'est à travers lesportes et les fenêtresque se lisent desmorceaux d'histoirev illageoise. C'estdans leur dialogueavec les pans de mursque se comprennentles façades et leurévolution.

•30

--.- -

Dans une région où la "ma ison­bloc", qui aligne sous un m êmetoit logis et dépendances, est lemod èle typologiquc le plusrépand u, les façades principalesson t bien plus que de simplesmurs troués d 'ou vert ures . Ellesreflètent tout un m ode de vicpratique, économ e, fonct ionnel.

Dans la construction en pierrecomme dans celle en pans debois, les ouvertures sontparcimonieuses et d'allureverticale. Dans le détail, leurtrait em ent et leu r rôle lesmontrent so us différents jours:rude, sobre, "classique" .

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Seules les demeures plus richess' ajourent dav antage mais lesgabarits d 'ouverture conserventleur élan vertica l.

Dans l' ensemble, les façades arri ère sont moinspercées; souvent, les p ignons son t aveug les , àmoins d 'accu eill ir -cornm c en Fagne parfois ­l' entrée officielle du logis ou d 'adopter - commedans la fra ng e mérid ionale de la Famenne - unmodèle plu tôt arde nnais .

Dans u n même ordre d'i dées, les pièces de nui tet , à fortio ri, les gren iers partiellement engagésdans la toiture son t écla irés par des ouverturesplus petites mais pareillement proportionnées.

Quant au x cellu les de dépendance, elles sontcomma ndées par des baies qui s'accorden t à leu rfon ction: po rte droite, plus ou moins trapue etpetit jour d 'aérati on pour les étables; porte largeet basse po ur que lques bergeries bien id entifiées;ou verture de grand e dime ns ion sous linteaudroit (bois) ou cin tré (pierre) pour les granges .

RG BSR / LA FAG NE - LA FAM EN NE

•31

Le R.G.B.S.R.

La prescription urbanistiqne générale - l'art. 322114 d)

reprend notamment ladominanteverticaledes Ollvertlirescomme caractéristique à perpétuer dans les nouvellescons truct ions , Volontairement peu détaillée, ellen'empêche nullement l'affir mation du caractèrecontemporain dans le parti architectural de la maison.

«L'ensemble des baies sera caractérisé par unedominante vert icale et totalisera une surface inférieureà celle des parties pleines des éléoations, en ce n01/compris les ioiiures.» (322/14 d))

Cet article est valable pour n' importe quellerégion, car d'un bo ut à l' autre de la Wallonie, lesouvertu res des façades trad itionnelles ont uneallure ve rtica le: c' est leur répartition particul ièredans la façade et le rappor t en tre les pleins(m urs) et les vides (po rtes et fen êtres) quicaractérisen t une région ou une épo que.

1 En pratique• C'est l' ENSEMBLE des baies qui doit totaliser

une surface in fér ieu re à la surface totale desmurs : il es t donc tou t à fai t possible d'adapterles ouvertures de chaque façade en fonct iondes besoins, de l'orientation etc...

• « L'ensemble des baies sera cara ctéri sé pa rune dominante vertica le » ne signifie pas qu 'ilsoit obliga toire de reproduire les façadestraditionnelles. Bien d 'autres compositionssont possibles, respectant l' allure géné raleverticale.

•32

FAGNE ET FAMENNE

TOURNAISIS

•·,•(jAUM[

ARDENNE

RGBSR / LA FAGNE - LA FAMENNE

Quels sont les avantagesque l'on peut retirer de cette règleconcernant les façades?

Pour la qualité de l'espace-rue- intérêt collectif

Le respect de cette règle permet, comme pour lesvolumes, de conserver à l'espace-rue, sonhomogénéité.

Pour le constructeur- intérêt particulier

Ni véritable avantage ou inconvénient dansl'application de cette règle: il s'agit plutôt d'unetendance à respecter qui peut prendre demultiples formes selon le projet, sa situation, sonprogramme, les goûts du constructeur ... ou letalent de son architecte.

33

Les matériaux et leur mise en œuvre

A utrefois , les maisons étaientconstruites à l'aide de matériaux issusde l'enuironnement immédiat de laconstruction: pierrede la carrièrelocale, bois des forêts, ardoise dusous -sol, brique et tuile cuites enargile extraite du sol, enduit à base deterre et de sable locaux .

L.:'1 perception loin taine de la silhouette du village dans lepaysage

Les matériaux des murs

Actuellement, c'est la pi erre qui compose lagra nde majorité des bâti sses. Jad is, bois et torchisfaisaient l'essen tiel des paysages bâ tis .

Si le pan de bois a presque disparu de la Fagne,ses témoins bien en place so nt encorereprésenta tifs de la Famenne. Tout efois, le

•34

Ce phénomène d'utilisation desmatériaux disponibles localement ouimportés d'une région proche a permisde donner à chaque village uneharmonie et une homogénéitéperceptibles à deux niveaux :

L<1 perception rapprochée des es paces-rues composés demaisons aux tonalités semblables.

torchis des panneaux a souven t été remplacé parde la brique de confection locale, principalem entdepuis la seconde moi tié d u 1ge siècle .

Dan s de gros villages de la "bande à calcaires", labrique a également fini par con curren cer la p ierrepo ur la maçon nerie des murs ...

En Fagne, la tradition de la construction enpierre est trè s ancienne; calcaires surtout Cl ),grès parfois dans une petite zone Nord-Ouest (2).Aux I6e -17e S., la brique elle-même était un luxe,tranchant sur le gris du calcaire utilisé pour les

RGBSR / LA FAGNE - LA FAMENNE

parements de soubassement, angles, corniches,encadremen ts d 'ouverture (3)... Pro che des zoneslimoneuses du Nord, le Pays de Beaumont et lesalentours de Philippeville se son t laissésda vantage imprégnés par elle.

(1)

(4 )

Les matériaux des toitures

(5)

(3)

Dans tou te la Cal es ti enne, lescalc aires dom inen t égalem ent;vers le Sud et dans quelquespoches du Nord de la Famenne,ils sont partiellement rela yéspar les grès (4). A certainsendroits, le badigeon etl'enduit son t également bienprésent (5).

Longtemps, le cha ume a serv i à cou vrir bien de stoits. Parfait isolant calorifique, résistant auxintempéri es, il ne redoutait que le feu. On a finipar l'interdire au profit de matériaux "non ­périssables".

D'abord le schist e sous la form e d'ardoisesre ctangulaires et de cherbains (dalles ou plaquesarrondies sur un angle et posées en rangéesobliques). Les premières son t importées de larégion de Fumay et d 'Ardenne par la Meuse oupar routes; assez tôt , elles sont largementprésentes en Fagne et se diffusent en Famennepar l'Ouest. Les seconds se retrouventuniquement dans l'Est de la Famenne, parcontamination d 'un certain mode de fairetypiquement ardennais.

Depuis le I ge s., la tu il e a gagné du terrain, plussouvent rouge dans la Fagne septentrionale etnoire dans la Famenne ori ental e. Ce matériaureste cependan t an ecdotique par rapport àl'ardoise .

•35

Le R.G.B.S.R.

Ln prescription urbanistique genémle - art.322/14 e) el laprescription urbanistique particulière - ad. 322/20 cidéfillissellt lesMATERIAUX du bâtilllellt.

En pratiqueAu cas par cas, village par village, il y aura lieude préciser la palette des ma tériaux au torisés. Eneffet, la Fagne-Fame nne est une zo ne forteme ntdivers ifiée qui se décline en plusieu rs sous­régions.

crest ainsi qu e dans de nombreu x villages,notamment au x abords des frontières avec leCond roz, la brique et la tuile rouge ne font pasdu tout partie de la typologie locale. Il y a donclieu de ne pas les utiliser et de leur préférer desmatéri au x mieu x adaptés à leur environne ment.

En ce qu i concerne la mise en oeuvre de la pi er re,l'observat ion de la tradition rurale donne desindica tions qua n t au forma t et au mode d 'assisedu moellon couramment u tilisé dans le village.

La mise en oeuvre du joint, en léger retrait, sonépaisseur et sa teinte ont égaleme nt une grandeimportance dans l'aspect fina l du pareme nt.

Le choix d u grès, du calcaire ou du schiste se feraen fonction d u type de pierre utilisé po url' habita t traditionne l, dans la même localité.

•36

"La tonalité et la texture des matériaux de parementdes élévations et de la couverture des toitures d'unmêmevolume s'harmoniseront entreelles et aveccellesdesvolumes voisins existants dont lescaractéristiques répondent au présent arrêté, 011 aveccelles du volume ancien, en cas de reconstruction, deiransîormaiionou d'agrandissement de celui-ci."(322/14 el)"Le matériau de parement des élévations sera :- soit le grés, le calcaire ou le schiste;- soit une maçonnerie de teinte gris clair à gris moyen;- soit un enduit de teintegris clairà gris mOYell,l'enduit étant exécutédans un délai maximal de deuxans à dater de l'octroi du permis;- soit une brique locale de teinte foncée .Le matériau de couverture des toitures sera l'ardoisenaturelle ou artificielle(322/2Uc)) ."

En terme de maçonnerie de teinte gris clair à grismoyen, on pr ivilégiera le bloc de béton degrande d imens ion (minimum 19 x 29 cm) po urles ma çonneries apparentes qui s'apparen tedavantage aux m açonneries trad itionnellesend uites ou en pierre que le bloc de petit format.

Préférez la brique faite main à la briquemécanique pour sa " patine », plus proche desparements traditionnels.

Ajus tez le choix de la teinte à celles des briq uesdes maisons traditionn elles.

Les joints seront non contrastés, fondus dans latonalité et la su rface de la brique, de manière àuniformiser l'e nsemble.

Les ma tériaux " parasites " (briques fantaisistes,bois,...) jouant la carte d u rus tique doiventrésolument être éca rtés.

RGBSR / LA FAGNE - LA FAMENNE

Quels sont les avantages que l'on peutretirer de ces règles sur les matériaux?

Pour la qualité de l'espace-rue- intérêt collectif

En vues lointaine et plus rapprochée, les tonalitéset les textures des matériaux d'une régiondéfinissent un paysage particulier. S'inscrire danscette palette permet:

de ne pas briser une harmonie construite au fildu temps,

de conserver au village son identité et sonappartenance à la Fagne-Famenne.

Pour le constructeur - intérêt privé

La palette de la Fagne-Famenne est suffisammentlarge pour permettre un choix non frustrant.N'oublions pas que personnaliser sa maisonrelève de l'architecture et est bien autre chosequ'adopter une brique rouge dans un contexte demaçonnerie grise, pour se singulariser...Construire dans une région, c'est créer "son chezsoi" mais c'est aussi s'insérer dans unenvironnement qui a ses propres caractéristiquesarchitecturales et paysagères.

III37

Conseils àla restauration de 1'habitaLe RGBSR s'applique également aux travaux detransformation des bâtiments traditionnels.Lors d'une restauration, c'est l'ensemble deséléments de la maison qui doit être pris encompte afin d'assurer la réussite globale del'opération.La conservation des éléments fondamentaux dela maison (volume, toiture, ouverturesprincipales, matériaux) permettra d'assurer laconservation de la valeur patrimoniale de lamaison.

Le volume

Avant

Son rapport: longueur -largeur - hauteur

Les proportions du pignon

--- ---',-------:':.\

r1--------

Sa compacité (pas de décrochement dans lesfaçades)

NE MODIFIEZ PAS CES PROPORTIONS, ELLESPERMETTENT D'IDENTIFIER LE VOLUMECOMME APPARTENANT À LA RÉGION DEFAGNE-FAMENNE.

Il38

Mais conserver ne veut pas dire figer; ceséléments sont susceptibles d'évoluer sansdéfiguration.

Après

aménagement des cellules agricoles désaffectées

Il[1

,

:bureau: garage1

construction d'annexes en appentis sous formede volumes secondaires

UTILISATION MAXIMALE DU VOLUME SANSMODIFICATION DE SES PROPORTIONS

RG IlSR / LA FAG N E - LA FA M EN N E

traditionnel de Fagne-FamenneLa toiture

Avant

1. Le faible débordement sur lesmurs de façade

2. Les crou pettes de toiture(su r tout en Fagne)

A près

Prises de lumière possibl es pour écla irer lescombles sans atténu er la pl anéité de la toiture

•3. La planéité (sans découpe ni d écro chement)

NE MODIFIEZ PAS CES CARAC TERISTIQUES,ELLES APPORTEN T HOMOGENEITE ETCOHÉRENCE AU PAYSAGE BATI DE FAGNE­FAME N NE.

Les matériaux

DES SOLUTIONS INTE GREES POURECLAIRER LES COMBLES DU COTE DESDEPENDAN CES, SANS AVOIR RECOURS AU XLUCA RNES QUI CASSENT LA PLAN EITE DELA TOITURE.

Les matériaux traditionnelsas su rent la cohérence paysagèrede la Fagne-Famenne et luidonnent une identité p ropre .Dans une restauration ,respectez les matéri auxexistan ts, leur texture et leurtonalité .

•39

Les ouvertures

Avant

Les lignes verticales

Il(1, ,

La lisibilité de la façade

Après

Il[1logis

, ,ietable grange, étable

Prises de lumière supplémentaires en façadeavant, sans rupture de son rythme et de salisibilité

L'ouverture de la porte de grange

La restauration d'un bâtiment ancien passesouvent par la transformation des ouvertures dela maison. MODIFIEZ EN PRIORITE LESFAÇADES LES MOINS CARACTERISTIQUES(généralement les pignons et les façades arrières).En façade avant, respectez les caractéristiques deverticalité et de lisibilité de la façade.

Il40

IlIl

Réaffectation de la grange en conservant la formede la porte charretière, trace de l'activitéantérieure

RG BSR / LA FAG NE - LA FAMEN N E

Les abords

La configura tion des abords découle del'implantation judicieu se de la maisontraditionnelle par rapport au terrain naturel et àla rue. Leur aménagem ent respectera le caractèreru ra l et la cohé rence de l'espace-rue.

Des exemples d 'aménagem ent d 'abords simpleset peu coûteux qu i ne tra nsformen t pas ledevant-de-porte en jardi net urba in et quis' inscriven t dan s la continuité de la ru e

Ell résumé, lorsque vousintervenez :

réf léchissez à votreplan d'aménagem ent enfonction des élémentsfondamentaux de lamaison et non l'inuerse

portez vos efforts et v otrebudget sur leurpréservation et leurvalorisat ion : ilsgarantiss ent lasauvegarde de l'habitatt raditionnel dan s sescaractérist iques les plusspécifiques, ident if iant lepatrimoine d'un e région

personnalisez votremaison grâce auxéléments plu ssecondaires qui necaractérisent pas lepatrimoine, sanstransformer celui-ci enfolkl ore: il méritemieux que cela...

•41

Bibliographie

LE RGBSR, POURQUOI 7 COMMENT 7, Ministère de la Régionwallonne, 1995.

FAGNE-FAMENNE, Ministère de la Communauté française,Administration du patrimoine culturel, Jacques BARLET,ChristineHERMAN, Francis PETERS.

Architecture rurale de Wallonie, Fagne-Famenne, Centre d'Histoirede l'architecture et du bâtiment de l'U.CL., éd. Pierre Mardaga,Liège, 1988.

Adresses utiles

Direction générale de l'aménagement du territoire,du logement et du patrimoine (DGATLP)

rue des Brigades d'Irlande, 1 - 5100 JAMBESTél. (081) 33 21 11 - Fax. (081) 33 21 10

Directions extérieures de la DGATLP

Brabant WallonDirection de WavreRue de Nivelles, 881300 Wavre - Tél. (010) 23 12 11

HainautDirection de MonsPlace du Béguinage, 167000 Mons - Tél. (065) 32 80 15

LiègeDirection de LiègeRue des Cuillemins, 16 - 344000 Liège - Tél. (04) 252 01 76

42

LuxembourgDirection cl'ArlonPlace des Chasseurs ardennais, 46700 Arlon - Tél. (063) 22 03 69

NamurDirection de NamurBoulevard Frère Orban, 55000 Namur - Tél. (081) 24 61 11

MINISTERE DE LA REGION WALLONNE

Ce document a été réalisé par la Fondation rurale de Wallonie

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