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INTERVIEW Bricorama : les outils de sa réussite ! PAGE10 WWW.DYNAMIQUE-MAG.COM CHEFS D’ENTREPRISE, LE MAGAZINE QUI RÉPOND À VOS QUESTIONS ! DÉC. / JAN. 2012 - N°27 BUSINESS PLAN Les prévisions financières ? Facile PAGE 20 MANAGEMENT Génération « Y », génération casse-tête ! PAGE 70 Les bons plans du dirigeant PAGE 29

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INTERVIEWBricorama : les outils

de sa réussite !PAGE10

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C H E F S D ’ E N T R E P R I S E , L E M A G A Z I N E Q U I R É P O N D À V O S Q U E S T I O N S !

DÉC. / JAN. 2012 - N°27

BUSINESS PLANLes prévisions

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EDITO»27Dynamique Entrepreneuriale9 avenue Michelet93400 Saint-OuenTél. : 09 81 80 01 59 (prix d'un appel local)[email protected]

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ISSN :1960-8373Dépôt légal :Décembre 2011Prix :Publication gratuiteImprimeur :Printer Industria Gráfica

Gagner de l’argent, c’est bien. Mais gagner de l’argent ET en économiser, c’est encore mieux ! La crise aura eu au moins une vertu, celle de rappeler aux entrepreneurs que rien ne sert de s’obstiner à développer son pôle commercial si rien n’est fait pour sauver l’argent qui est déjà dans les caisses.On a tendance à l’oublier mais un euro, c’est déjà le début de la fortune ! Alors autant dénicher des bons plans qui vont permettre au dirigeant de ne pas jeter cet euro par les fenêtres… Pour cela, Dynamique vous propose ce mois-ci un dossier spécial « bons plans du dirigeant » : un dossier qui tombe à point nommé en cette période de fêtes de fin d’année où les quelques économies réalisées grâce aux astuces proposées ici ne seront pas de trop ! Secrets d’experts pour développer facilement son portefeuille clients, astuces pour réduire ses charges sociales ou ses frais de matériel, entraide et troc entre dirigeants… Découvrez dans ce dossier toutes les techniques fondamentales et celles moins connues pour économiser.Gagner de l’argent, mais également gagner du temps. C’est bien connu, le temps du dirigeant vaut de l’or ! Dans notre dossier vous trouverez donc tous les conseils pour passer moins de temps sur des tâches périphériques, pour pouvoir vous concentrer davantage sur les deux fondamentaux de l’entrepreneur : trouver des clients et manager ses équipes. Un temps gagné précieux qui permettra également au dirigeant de prendre plus de temps pour lui. Pouvoir se ressourcer, c’est ça aussi la clé de l’efficacité !En cette période de fin d’année, c’est le moment de prendre de bonnes résolutions. Pour 2012, décidez de gaspiller moins et de gagner plus ! Décidez de faire de cette nouvelle année, celle de tous vos succès !Bonne lecture ! l

Olivier NishimataRédacteur en chef

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6 ACTUALITÉS

CONSEILS DE PROS10 SUCCESS STORY Bricorama : les outils de sa réussite !14 SUCCESS STORY Spartoo : un entrepreneur bien dans ses pompes !18 PORTRAIT Sauvé par des anges gardiens 19 PORTRAIT Du déménagement à la lingerie

SE LANCER20 BUSINESS PLAN Les prévisions financières ? Facile !21 CONSEILS 5 raisons de créer à l’international22 FINANCEMENT Pas touche à mon argent !24 REPRISE Association : attention danger !26 REGARD Info ou intox ?26 REGARD Le mauvais conseil28 BUSINESS Les idées de business sont partout !

SE DÉVELOPPER50 VENTE Repérer le profil de votre prospect : le processeur51 COACHING Le mot du coach52 CONSEILS Les 10 commandements du chef d’entreprise54 RÉSEAU 3 conseils : savoir donner56 CAS PRATIQUE La galère du mois58 FISCALITÉ Téléprocédure fiscale : les obligations60 RESSOURCES HUMAINES Réseaux sociaux : piège des RH !61 JURIDIQUE La délégation de pouvoir ou la théorisation de la réalité 2/262 JURIDIQUE La clause qui sauve !62 LE SAVIEZ-VOUS Ciel soutient les femmes entrepreneuses64 JURISPRUDENCE Notes d’experts

66 TABLEAUX DE BORD Les indicateurs du mois

PILOTER68 GESTION Le contrat pro, pour une embauche à la mesure de vos innovations70 MANAGEMENT Génération « Y », génération casse-tête !72 COMMUNICATION Musique : donnez du rythme à votre site Web72 OUTIL DE L’ENTREPRISE La réputation 2.073 OUTIL DE L’ENTREPRENEUR N’oublies pas le lait !73 TRUCS & ASTUCES Des dirigeants éco-responsables74 DÉVELOPPEMENT DURABLE Mobilité électrique : anticiper les besoins76 IMAGE Vivez l’espace pour faire vibrer vos messages

SOMMAIREDécembre 2011 # 27

DOSSIER

29LES BONS PLANS DU DIRIGEANT10

BLOC-NOTES

ESPACE DÉTENTE

80AGENDA

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74%DES ENTREPRENEURS PENSENT QUE L’UNION EUROPÉENNE EST UNE « BONNE CHOSE ». Si 65 % d’entre eux ont connaissance d’au moins un projet soutenu par les Fonds européens dans leur région, une forte majorité des interviewés souhaite cependant davantage d’informations sur les Fonds européens. 66 % des dirigeants de TPE/PME interviewés expriment le souhait de recevoir davantage d’informations sur les Fonds européens et plus particulièrement sur le type de projets financés (48 %), les conditions d’attribution des Fonds (40 %) et les personnes/organismes auxquels s’adresser (37 %).

83%DES DIRIGEANTS DE TPE/PME INTERROGÉS RECOMMANDERAIENT À LEURS HOMOLOGUES DANS D’AUTRES STRUCTURES D’EFFECTUER UNE DEMANDE DE FONDS EUROPÉENS.Seuls 7 % des chefs d’entreprise interrogés ont déjà effectué une démarche d’aide financière européenne. Si 39 % des dirigeants de TPE / PME justifient l’absence de demande en admettant ignorer l’existence de ces aides financières, 31 % pensent ne pas pouvoir être éligibles à ces Fonds et seuls 12 % craignent la complexité des démarches.

Étude Ifop/Datar – septembre 2011

JURIDIQUE

CHIFFRES

35 € pour pouvoir agir en justice !

PAR A-P. BAHUON | EXPERT-COMPTABLE | WWW.CREATISGROUPE.COM

PAR L.V

La nouvelle est tombée le 1er octobre : désormais, pour pouvoir engager une procédure en justice, n’importe quelle personne devra s’acquitter de la somme de 35 €. Cette somme a pour fonction de financer les rémunérations versées aux avocats qui interviennent au titre de l’aide juridictionnelle lors de gardes à vue. Le recours à un juge de proximité ou au conseil des prud’hommes, qui était jusque là totalement gratuit, est désormais soumis au règlement de cette taxe. Parallèlement à cela, d’autres procédures qui étaient déjà payantes voient leur coût augmenter. Par exemple, l’injonction de payer, jugée par le tribunal de commerce, coûte 73,87 € contre 38,87 € dans le passé.

FISCALITÉ

Comptabilité, quand tu nous tiens !À tous les créateurs et chefs d’entreprise il est nécessaire de rappeler qu’ils ont pour leur entité une obligation de tenue de comptabilité. À titre de rap-pel, la comptabilité d’une entreprise se doit d’être probante. Il faut en consé-quence que celle-ci soit exhaustive, qu’elle soit exacte et que les enregistre-ments soient appuyés sur des pièces justificatives. Ces enregistrements doivent se faire de manière chronologique. En fonction de l’importance de l’entreprise, il est admis qu’une comptabilité de trésorerie soit adoptée, no-tamment dans le cas où les opérations courantes concordent avec des flux fi-nanciers. Mais autrement la comptabilité est dite « d’engagement », c’est-à-dire tenant compte des charges et des produits connus et issus des contrats conclus. Sur le plan fiscal lorsqu’il est constaté un défaut de comptabilité, cela a pour effet de renverser la charge de la preuve qui incombe alors au contribuable et non plus à l’administration fiscale. De surcroît l’absence de documents comptables conduit l’administration à déterminer le bénéfice à partir d’une reconstitution du chiffre d’affaires effectué par ses soins. La comptabilité est la base de tout outil de pilotage et la source de toute infor-mation de gestion.

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Actu

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ActuFISCALITÉ

FISCALITÉ

Projet de budget 2012 : des mesures ciblées sur certaines niches fiscales

Création d’un taux intermédiaire de TVA de 7 %

Un plan d’économies de 12 milliards d’euros a été élaboré afin de réduire le dé-ficit public. Parmi les principales nouveautés fiscales adoptées, citons : les prélè-vements sociaux sur les revenus du patrimoine et de placement sont augmentés de 1,2 point. Le taux global passe ainsi de 12,3 % à 13,5 %, à compter des re-venus perçus depuis le 1er janvier 2011. L’abattement pour durée de détention applicable aux plus-values immobilières est profondément remanié. Le nouveau régime réduit le montant de la plus-value de 2 % par an au-delà de la 5e année de détention et de 4 % au-delà de la 17e année, puis de 8 % au-delà de la 24e, soit une exonération au terme de 30 ans de détention, contre 15 ans actuelle-ment. Cette disposition entrera en vigueur pour les ventes conclues à partir du 1er février 2012. Le taux d’imposition de ces plus-values est porté de 31,23 % à 32,5 % pour les ventes réalisées à compter du 1er octobre 2011. Les abatte-ments de 1 000 € (personne seule) ou 2 000 € (couple) sont supprimés. Les plus values réalisées lors de la cession d’une résidence principale ou lors d’une vente dont le prix n’excède pas 15 000 € demeurent exonérées.

Dans le cadre du plan d’équilibre des finances publiques, le gouvernement envisage de créer un taux intermé-diaire de TVA de 7 % à compter du 1er janvier 2012. Ce nouveau taux de TVA s’appliquerait à l’ensemble des produits actuellement soumis au taux de 5,5 %, y compris sur les produits de la restauration rapide, à l’excep-tion des seuls produits de première né-cessité. Ne seraient donc pas concer-nés par le taux de 7 % les produits alimentaires, les abonnements au gaz et à l’électricité, ainsi qu’à des ré-seaux de fourniture d’énergie, et les équipements et services à destination des personnes handicapées, qui reste-raient en conséquence taxés à 5,5 %.Ne devraient pas non plus être tou-chés par cette mesure les produits et services passibles du taux super réduit de 2,1 %.

SANTÉ

Le stress chez les travailleurs indépendants L’Inserm vient de publier un bilan des connaissances scientifiques sur le stress d’origine professionnelle chez les travailleurs indépendants. En matière de conditions de travail, l’étude relève que les indépendants en France travaillent en moyenne 53 heures par semaine (les employeurs travaillant 57 heures) contre 38 heures pour l’ensemble de la population active occupée. Par ailleurs, ils se distinguent par une plus grande autonomie, une absence de routine et, en contrepartie, une solitude accrue. Chez les travailleurs indépen-dants, notamment les « nouveaux indépendants », le risque de stress est bien réel, et ce pour diverses raisons : dépendance par rapport à un seul client ou une seule chaîne commerciale, choix contraint du statut d’indépendant sans projet personnel, contraintes légales liées au statut d’auto-entrepreneur parfois imposées par de nouveaux dispositifs juridiques, absence de tradition fami-liale de l’indépendance, manque d’expérience ou de capitaux, protections ré-glementaires réduites ou encore absence de support social associée à de nou-velles formes de travail (télétravail, travail nomade).

PAR JEAN-LUC SCEMAMAPRÉSIDENT

EXPERTISE & CONSEILWWW.EXPERTISE-CONSEIL.COM

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CONSEILS DE PROS | SUCCESS STORY

Bricorama : les outils de sa réussite ! SUCCESS STORY Interview exclusive de Jean-Claude Bourrelier, fondateur du groupe d’enseignes de bricolage Bricorama.

COMMENT AVEZ-VOUS FINANCÉ VOTRE PREMIER MAGASIN ?Sans argent. J’avais demandé de l’ar-gent aux banquiers qui m’ont ré-pondu que je devais d’abord faire un business plan. Une fois ce document réalisé, je suis retourné les voir. Ils m’ont dit cette fois-ci que je devais d’abord signer le bail. Après l’avoir fait, je suis retourné les voir. Ils m’ont fait patienter encore trois mois pour me signifier leur accord. Le comité de crédit, ayant vu que mes recettes étaient largement au-dessus des prévi-sions du business plan, a accepté de me financer. Mais ce n’était plus la peine ! Je n’avais jamais été aussi riche ! J’ai réussi à financer le déve-loppement grâce aux avantages ap-portés par le crédit fournisseur, le fait de payer le stock après avoir touché l’argent des clients.

QU’EST-CE QUI A FAIT LA DIFFÉRENCE ENTRE UN MAGASIN DE BRICOLAGE DE QUARTIER ET LE VÔTRE ?Quand je retourne dans mon premier magasin, qui est toujours ouvert, j’y rencontre mes premiers clients qui me disent qu’ils étaient sûrs que j’allais réussir. Selon eux, je mettais beau-coup d’énergie, de sérieux et de pas-sion dans le développement de mon magasin. Et je pense que j’ai toujours été très à l’écoute du client.

ET COMMENT AVEZ-VOUS DÉVELOPPÉ CETTE QUALITÉ D’ÉCOUTE DU CLIENT ?Sans doute cette capacité à bien écouter les clients est-elle liée à mon expérience. J’ai été quasiment sourd jusqu’à l’âge de 20 ans, ce qui fait que j’étais constamment obligé de bien tendre l’oreille pour essayer

COMMENT EN ÊTES-

VOUS VENU À L’ENTREPRENEURIAT ?J’ai commencé à travailler un peu avant mes 14 ans. Issu d’une famille modeste, avec un père atteint d’une maladie professionnelle, je n’ai pas eu d’autres choix que d’arrêter l’école, même si j’étais bon élève. J’ai commencé comme apprenti boulan-ger, avant de devoir passer apprenti charcutier à cause de problèmes d’oreilles. Mon CAP charcutier en poche, je suis monté à Paris pour trouver du travail. Là j’ai enchaîné les

petits boulots… avant de m’installer à mon compte. C’est à 29 ans que j’ai monté mon premier magasin de bricolage.

POURQUOI AVOIR CHOISI LA VOIE DE LA CRÉATION D’ENTREPRISE ?Le patron pour lequel je travaillais ne voulait pas me faire progresser dans l’entreprise malgré mes bons résultats, simplement parce que je n’avais pas les diplômes nécessaires. Comme j’avais envie d’évoluer, la seule solution restait la création d’entreprise.

POURQUOI AVOIR CHOISI DE MONTER UN MAGASIN DE BRICOLAGE ?Je travaillais alors chez Black et Decker et visitais régulièrement des magasins de bricolage. J’ai donc trouvé que c’était une bonne opportunité pour moi. Aujourd’hui l’entreprise Black et Decker fait partie de mes fournisseurs. Quand elle voit l’énergie que je mets pour dévelop-per mon groupe, elle ne comprend pas pourquoi les dirigeants de l’époque n’ont pas voulu me donner une promotion !

1975Année de création

5000salariés

902 Mchiffre d’affaires

PARCOURS

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SUCCESS STORY | CONSEILS DE PROS

d’entendre, et d’observer le visage des gens pour lire sur leurs lèvres. J’ai donc appris à être très à l’écoute des gens grâce à ce handicap. Puis, à 20 ans j’ai subi une opération pour me guérir de ma surdité. Ça a été for-midable, une seconde naissance ! J’ai pu quitter mon métier de charcutier et espérer connaître un développement au niveau professionnel. Quand on surmonte un handicap, il devient une vraie force. Ça ne sert à rien de se plaindre de ses difficultés car on peut s’en servir comme un tremplin et que de toutes façons les gens n’aiment pas les pleureurs !

COMMENT VOTRE ENTREPRISE SE SITUE-T-ELLE AUJOURD’HUI SUR LE MARCHÉ DU BRICOLAGE ?Ce marché est structuré en duopole avec deux enseignes filiales d’hyper-marchés : Leroy Merlin, filiale d’Au-chan et Castorama, ancienne filiale de Carrefour, revendue depuis à un groupe anglais. Grâce à la puissance financière des hypermarchés, ces deux leaders représentent 70 % du secteur. Bricorama se place comme le challenger sur ce marché.

COMMENT AVEZ-VOUS DÉVELOPPÉ LE GROUPE BRICORAMA ?Par la croissance interne et externe à la fois. Nous ouvrons chaque année de nombreux magasin et rachetons des enseignes dès qu’une occasion se présente. J’ai racheté ainsi Bricostore, la Bricaillerie, Outirama… des entre-prises en difficultés car elles n’avaient pas été gérées de manière rigou-reuse. C’est la loi du capitalisme : les plus faibles disparaissent et seuls les forts persistent.

COMMENT VOUS ÊTES-VOUS DÉVELOPPÉ À L’INTERNATIONAL ?J’ai racheté des enseignes à l’étran-ger et j’ai ouvert de nouveaux maga-

sins. Mais pour moi l’international reste une chose très complexe. Cela représente un vrai risque pour une en-treprise de s’attaquer à l’étranger. Chaque pays a ses habitudes de consommation différentes, les gens pensent différemment, leurs styles de vie varient beaucoup. L’international, c’est une remise en cause perma-nente.

POURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX D’ENTRER EN BOURSE EN 1996 ?À l’époque je voulais racheter une très grosse enseigne leader sur le marché. Pour cela, il me fallait aug-menter mon capital et j’ai donc fait le

choix d’entrer en Bourse. Ce rachat allait nous faire plus que doubler et j’avais donc besoin d’associés pour faire cette acquisition. Malheureuse-ment, Leroy Merlin m’en a empêché car ils étaient plus riches. J’ai alors es-sayé de sortir de la Bourse mais des « fonds vautours » m’ont bloqué.

VOUS REGRETTEZ CETTE INTRODUCTION EN BOURSE ?Aujourd’hui c’est pour moi un handi-cap d’être en Bourse. Cela donne énormément de contraintes, c’est une vraie lourdeur au quotidien ! Nous avons en plus été obligés de passer d’Euronext à Alternext, ce qui nous a coûté très cher.

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CONSEILS DE PROS | SUCCESS STORY

QUAND VOUS VOUS ÊTES LANCÉ, AVIEZ-VOUS L’AMBITION DE DÉVELOPPER UN TEL GROUPE ?Non pas du tout ! J’ai été pris un peu malgré moi dans cet engrenage. Après avoir un ouvert un premier magasin, je me suis dit qu’avec un second ce serait mieux. Puis j’ai pensé qu’avec 5 maga-sins la gestion serait plus facile… Et puis après ce fut l’engrenage d’une en-treprise qui doit toujours se développer sans jamais stagner.

DE QUOI ÊTES-VOUS LE PLUS FIER ?D’avoir duré. Ce qui est le plus diffi-cile, c’est de faire perdurer une entre-prise. Je ne sais pas encore de quelle manière ça se fera, mais mon souhait est que le groupe continue à se déve-lopper quand je ne serai plus là.

LE TRAVAIL EST UNE VALEUR QUI VOUS EST CHÈRE ?Oui, mon père m’a toujours conseillé de ne rien attendre des autres et de

ne compter que sur mon propre tra-vail pour m’en sortir. Depuis 51 ans, je travaille toujours 7/7 jours ! Cela me permets de ne jamais être fatigué, car je pense que c’est lorsqu’on s’ar-rête qu’on perd son énergie. Les va-cances, ça me fatigue, alors que le travail, non !

QUE VOUS A APPORTÉ CETTE ORIGINE MODESTE ?La niaque. Lorsqu’on n’a pas la chance d’avoir eu des diplômes, on n’est sans cesse obligé de faire ses preuves, de prouver sa valeur. Au-jourd’hui je recrute d’ailleurs davan-tage les personnes au feeling, en fonction de leur niaque, plus qu’au regard de leurs diplômes. Cette niaque est née en moi car j’étais « traumatisé » par le futur. Lorsqu’on nait dans un milieu ouvrier et qu’on réfléchit un peu, on se dit que toute sa vie on restera dans la même condition sociale que ses parents. C’est très angoissant. Donc j’ai choisi de ne pas me plaindre de mon sort et

de me battre pour y arriver, grâce au travail.

VOUS AVEZ DÉSORMAIS TOTALEMENT CHANGÉ VOTRE CONDITION SOCIALE…Oui, mais je ne suis pas du tout maté-rialiste. Dans mon bureau, tout est de la récup’ ! Et je roule en Peugeot 407, pas dans une grosse berline ! Quand vous vous enrichissez, vous vous ren-dez compte que ce n’est pas l’argent qui fait le bonheur.

REGRETTEZ-VOUS TOUJOURS LE FAIT DE NE PAS AVOIR PU AVOIR DE DIPLÔMES ?Oui, car si j’avais eu des diplômes, ma vie serait totalement différente. Quand vous êtes issu de grandes écoles, on vous voit comme l’élite de la nation et toutes les portes vous sont ouvertes. Si j’avais été énarque, je sais qu’aujourd’hui je serai patron d’une entreprise du Cac 40. Je ne me plains pas de ma situation mais je suis lucide. l

1 BEAUCOUP TRAVAILLER. Lorsqu’on fait des erreurs, si l’on travaille beaucoup, on peut les corriger rapidement. Diriger une entreprise, c’est comme piloter un bateau. Celui qui n’est pas tout le temps à la barre aura du mal à redresser le navire qui a pris une mauvaise direction. Alors que si le capitaine reste à la barre, il pourra vite s’apercevoir que le bateau dérive pour le redresser.

2 PLUS L’ENTREPRISE EST GRANDE, PLUS IL FAUT ÊTRE VIGILANT. Plus le navire est grand, plus il sera difficile à redresser. Quand on a une petite entreprise on rêve du moment où elle aura grandi. Mais quand on atteint une taille importante, on comprend que cela demande

encore plus de vigilance, car chaque erreur de pilotage peut être très longue à corriger.

3 ÊTRE À L’ÉCOUTE DU CLIENT. C’est l’empathie envers le client, cette envie de répondre précisément à ses besoins qui fera la différence.

4 FAIRE PREUVE D’EXEM-PLARITÉ. Ce n’est qu’en montrant l’exemple qu’on peut manager ses équipes efficacement. J’essaie d’appliquer moi-même toutes les choses que je demande à mes équipes.

5 TENIR SES ENGAGE-MENTS ! Auprès de ses clients comme avec ses collaborateurs.

LES 5 CONSEILS

JEAN-CLAUDE BOURRELIER

Age 65

PHOTOS VIDEOS ILLUSTRATIONS AUDIO FLASH

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6 CRÉDITSPACKS À

PARTIR DE

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CONSEILS DE PROS | SUCCESS STORY

Spartoo : un entrepreneur bien dans ses pompes ! SUCCESS STORY Interview exclusive de Boris Saragaglia, fondateur du site de vente de chaussures en ligne Spartoo, leader européen du secteur et qui compte chaque mois quelques 14 millions de visiteurs uniques.

2006 Année de création

140Nombre de salariés

VOUS ÊTES VOUS ASSOCIÉ POUR CRÉER SPARTOO ?Oui, comme j’aime les belles histoires humaines, j’ai emmené deux copains avec moi dans l’aventure ! Ils sont d’ailleurs toujours présents à mes cô-tés dans l’aventure cinq ans après. J’aime les belles histoires et surtout j’aime les construire avec des gens.

À L’ÉPOQUE LE BUSINESS DE LA CHAUSSURE SUR LE NET N’EXISTAIT PAS EN FRANCE. NE VOUS A-T-ON PAS PRIS POUR UN FOU ?J’avais alors 23 ans et je proposais de vendre des chaussures sur Internet, ce qui n’était absolument pas dans les

habitudes de consommation… alors oui, j’ai été très peu pris au sérieux ! Mais ce n’est pas grave, j’ai fait preuve de ténacité et nous avons construit l’entreprise pas à pas.

COMMENT AVEZ-VOUS FINANCÉ LE DÉMARRAGE ?J’ai levé un premier million en 2006. J’ai par la suite fait deux autres levées de fonds, en 2007 4,3 millions auprès d’un fonds français, puis 12,3 millions auprès notamment de fonds améri-cains prestigieux, il y a deux ans. Nous avons levé le premier million en présentant des maquettes du site qui n’était pas encore lancé et en parlant des partenariats avec les marques que nous étions en train de conclure.

N’ÉTAIT-CE PAS DIFFICILE D’ÊTRE CRÉDIBLE FACE AUX INVESTISSEURS À SEULEMENT 23 ANS ?J’ai pallié cette difficulté en leur don-nant un maximum de lisibilité sur ce que je voulais faire. J’expliquais exac-tement comment je souhaitais procéder pour le développement de Spartoo. Puis j’ai fait en sorte de réaliser toutes les promesses que j’avais vendues aux investisseurs, et petit à petit ma crédibi-lité envers eux s’est renforcée.

QUAND VOUS AVEZ LANCÉ SPARTOO VOUS AVIEZ EN TÊTE UNE AMBITION POUR CETTE ENTREPRISE ?Ce qui m’importe depuis le départ c’est de construire une société solide sur le long terme. Je me suis donc as-

100M Chiffre d’affaires

POURQUOI AVOIR

CHOISI LA VOIE DE L’ENTREPRENEURIAT ?J’ai eu naturellement envie d’entre-prendre car j’aime construire des choses à partir de rien et en faire un succès. J’aime construire un projet, lui donner du sens et des valeurs qui me correspondent. Je suis aussi très attaché à ma liberté. Tout ça fait que j’ai décidé de me lancer dans le projet Spartoo pendant mon cursus à HEC entrepreneurs.

COMMENT AVEZ-VOUS TROUVÉ L’IDÉE DE VOTRE ENTREPRISE ?Je savais que les business qui se développent très fortement sur les autres continents finissent toujours

par arriver en Europe. J’ai donc analysé les portfolios des sociétés de capital risque aux États-Unis et en Asie. J’ai remarqué qu’en 2004, Sequoia Capital avait investi 40 millions de dollars dans Zappos, un site américain de vente de chaus-sures en ligne. J’ai donc décidé de reproduire le modèle en Europe.

SPARTOO N’EST DONC PAS NÉ PAR PASSION MAIS PLUTÔT PAR RAISON ?Complètement, c’est une idée qui a émergé à partir de l’analyse de données très simples. Je pense que pour entreprendre il faut être passionné, mais passionné par le travail, par la résolution de problématiques, pas forcément du produit qu’on vend.

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suré que chaque élément soit basé sur des fondamentaux solides. J’avais également envie de créer un vrai lea-der européen dans son secteur.

COMMENT GÉREZ-VOUS LA CONCURRENCE AVEC LES AUTRES SITES POSITIONNÉS SUR LE MÊME SECTEUR ?Déjà je pense que ce n’est pas grave d’avoir la même idée de business que d’autres personnes. L’important est de la réaliser mieux qu’eux. Alors nous travaillons dur afin d’être toujours plus proches de nos clients et d’être meilleurs sur l’offre aussi.

COMMENT VOUS EXPLIQUEZ-VOUS LE SUCCÈS DE SPARTOO ?Nous nous basons sur trois grandes orientations : d’abord nous sommes toujours axés vers nos clients, puis nous définissons toute notre stratégie à partir de données chiffrées et enfin nous avons une plateforme technolo-gique puissante qui nous permet de nous développer facilement.

VOUS AVEZ UNE VISION TRÈS RATIONNELLE DU BUSINESS ?Je travaille comme un architecte. Nous devons construire une belle tour, solide, qui résiste aux intempé-ries et pour cela, nous devons nous fonder sur des données tangibles, pas sur des spéculations.

SELON VOUS QUEL EST LE RÔLE DU PATRON ?Je me vois surtout comme un coéqui-pier ayant pour objectif de résoudre les problématiques avec ses équipes et de challenger ses collaborateurs sur leurs objectifs. Nous avons une approche de la hiérarchie très plate au sein de Spartoo : on discute avec moi comme avec les autres.

EST-CE FACILE DE GÉRER UN TEL SUCCÈS PROFESSIONNEL SI JEUNE ?Déjà moi je ne vois pas cela comme un succès, mais plutôt comme un bon démarrage ! Pour moi, l’aventure Spartoo est avant tout une aventure humaine sympa à vivre ! Après, je ne

prends pas le temps de me retourner pour voir si c’est un succès ou pas. Je préfère regarder devant et penser à la suite.

QUEL EST VOTRE RÊVE POUR LES 40 PROCHAINES ANNÉES DE VOTRE VIE PROFESSIONNELLE ?Je ne suis pas quelqu’un qui rêve. Je fais simplement des choses que j’aime : construire et jouir de ma li-berté. Je préfère vivre et trouver mon bonheur dans le présent, plutôt que de m’imaginer un monde meilleur pour le futur. Je n’ai pas l’habitude de me projeter dans le futur ou de regar-der le passé. Je savoure simplement l’instant présent.

VOUS SENTEZ-VOUS EN DÉCALAGE AVEC VOS AMIS PAR RAPPORT À VOTRE RÉALITÉ QUOTIDIENNE DE CHEF D’ENTREPRISE ?Complètement. Mais j’essaie d’avoir le recul nécessaire et la maturité suffisante pour gérer cette problématique. l

1 SE CONCENTRER SUR SES CLIENTS. C’est la chose la plus importante dans le business.

2 TOUJOURS APPUYER SES STRATÉGIES SUR DES

DONNÉES CHIFFRÉES. Il ne faut pas opposer cette manière de fonctionner à la créativité. Ce n’est pas parce que vous êtes rationnel que vous n’êtes

pas créatif.

3 RÉSOUDRE LES PROBLÈMES À COURT TERME AVEC UNE VISION DU LONG TERME. Il faut toujours penser à construire solide.

4 S’ENTOURER DE PERSONNES QUI SONT BELLES HUMAINEMENT et avec qui vous prenez plaisir à travailler, mais s’assurer aussi qu’ils sont bons dans leur travail.

5 NE PAS AVOIR UNE VISION MONO-PAYS DE SON BUSINESS. L’économie a besoin d’entrepreneurs forts sur l’Europe. Pensez votre entreprise de manière globale mais agissez sur le local, en essayant de bien comprendre chaque pays.

LES 5 CONSEILS

BORIS SARAGAGLIA

Age 29

CONSEILS DE PROS | SUCCESS STORY

2 TOUJOURS APSTRATÉGIES SUR

DONNÉES CHIFfaut pas opposerde fonctionner àCe n’est pas paêtes rationnel qu

pas créatif.

3 RÉSOUDRE LPROBLÈMES À COTERME AVEC UNELONG TERME. Il fapenser à construire s

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