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Eamag est le journal interne gratuit du CHT • Comité de rédaction : Anne-Marie Jeannette, Directrice

de la Communication et Marguerite Hyde, secrétariat • Conception graphique : Système OD

• Photos : F. Payet - CHT • Tirage : 200 exemplaires

Ea MAG est votre journal. Si vous désirez parler de

votre métier, de votre service, de ce que vous faites,

si vous voulez participer à l’écriture du journal, vous

êtes les bienvenus. Contactez-nous au 48 61 63 ou

par mail : [email protected]

MéThodoLoGIE• Le Plan blanc ...................................................................3

MéTIER• Le top du TIP ....................................................................4

doSSIER• Enquête de satisfaction ..........................................6

foRMATIon• Hypnoanalgésie et distraction en pédiatrie ........................................................................8

LE LIEn du PACIfIquE• CPDPN : Analyser, accompagner, soutenir ........................................12

ExPoSITIon• LA VACCINATION en Polynésie française .........................................14

zooM SERvICE• Un clown à l’hôpital, est-ce vraiment sérieux ? ..................................16

zooM SERvICE• L’unité de Pédopsychiatrie du ChT ............................................................... 10

Nom Emploi Départle leHArTel eps HAnDerSOn Tonina Comptable 30/04/2013 TAnOA Daniel Magasinier 31/03/2013 uriMA eps HAPAiTAHAA Titaua Aide laborantin 30/04/2013 TuA eps CAnDelOT Huguette Aide soignant 30/04/2013

déPARTS à LA RETRAITE :

La direction du Centre hospitalier tient à remercier particulièrement les agents arrivés en fin de carrière. Ils ont été chacun un élément fondamental de la vie de notre hôpital. Ils ont su, à leur manière, porter avec professionnalisme la tâche qui leur incombait. Mauruuru à chacune et chacun d’entre vous et faa’ito ito !

Sommaire

#18

SToP InfoS InformatIon n° Vert

Suite à l’annonce dans notre Ea Mag n° 17 sur l’épidémie de dengue en Polynésie française, le numéro vert du CTS, demandé dans le cadre de la gestion de l’épidémie de dengue, est fonctionnel depuis le 24 avril 2013 mais seulement pour les postes fixes des usagers. Le numéro attribué par l’OPT est le :

Le principe de base d’un numéro vert est que les appels sont facturés au numéro appelé et seront donc imputés au budget annexe du CTS. Ce numéro vert peut être accessible pour les téléphones mobiles mais alors l’appel sera facturé à l’usager appelant.

44 45 46

BoIte aUX LettreS oPt aU CHPfL’OPT vient d’ins-taller une boîte aux lettres au niveau du dépose minute, face au distributeur de billets (niveau

0, parvis). Désormais, les patients, les visiteurs et les agents ne sont donc plus obligés de se déplacer à l’agence de Pirae pour leurs envois postaux.

Les levées du courrier sont effectuées 2 fois par semaine, le lundi et le vendredi.

InformatIon SUr LeS téLéCommandeS

La société NEWREST, située au 2e étage côté montagne, assure chaque jour le matin de 6h00 à 10h30 et l’après-midi de 14h00 à 19h00, la mise à disposition des télécommandes nécessaires au fonctionnement des télévisions installées dans les chambres d’hospitalisation.Ces télécommandes sont délivrées en échange d’un dépôt de garantie de 1.000 XPF et la location de 500 XPF. Le dépôt de garantie sera restitué à la sortie du patient lorsqu’il ramènera la télécommande à la société NEWREST.

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MéThodoLoGIE

3

Sommaire

#18Le Plan blanc : A quoi cela sert-il ? Le plan blanc est le document qui prévoit l’organisation d’un établissement de santé pour faire face sans improvisation à une circonstance exceptionnelle d’afflux de victimes nécessitant des soins urgents. Cette organisation doit permettre d’assurer le fonctionnement des services par la coordination, la répartition et le renforcement des moyens disponibles en fonction des besoins.

quand le déclenche-t-on ? Le déclenchement du Plan blanc est de la responsabilité du Directeur de l’établissement qui prend sa décision en coordination avec le médecin régulateur. Il peut être déclenché en interne à la suite d’une activité anormale (épidémie, afflux anormal de victimes d’un accident de grande ampleur...), ou sur demande du gouvernement en réaction aux indicateurs territoriaux (tsunami, ouragan...)

L’organisation Le document est rédigé de façon simple et intègre, des Fiches réflexes qui permettent aux responsables concernés de faire rapidement le point sur ce qu’ils ont à faire et dans quel ordre. L’objectif est de poser un cadre d’action pour supprimer l’improvisation dans la panique.

Gérerunaffluxmassifdepatients: Le Plan blancLe Centre hospitalier de Polynésie française révise son Plan blanc pour optimiser son organisation en cas de catastrophe sur le territoire.

L’oRGAnISATIon du ChPf Le pilotage du projetAfin de réviser le Plan blanc du CHPf, la Direction Générale a mis en place un Comité de Pilotage (COPIL) pluridisciplinaire et représentatif des activités de l’établissement. Des représentants de la Direction de la Santé et du Haut Commissariat participent également aux réunions de ce comité.

Les échéances Le Plan blanc doit être révisé pour la fin de l’année 2013.

L’organisation Les éléments devant figurer dans le Plan blanc ont été découpés selon les volets ci-dessous :

Des groupes de travail ont été définis pour chacun des volets et ont pour mission de définir l’organisation propre de l’établissement. Le Comité de Pilotage valide ensuite l’organisation à l’échelle de l’établissement.

Implication des personnels D’ici à la fin de l’année, les groupes de travail seront amenés à solliciter les responsables et agents des services afin de définir l’organisation de l’ensemble des secteurs d’activité.

*Risques NRBC : Risques Nucléaires Radiologiques Biochimiques et Chimiques

Modalitésdedéclenchementetdelevée

Activationetfonctionnementdelacelluledecrise

Rappelsdespersonnels

Modalitésd’accueiletdepriseenchargedespatients

Mesuresspécifiques(NRBC)*

Pland’évacuation

Communicationinterneetexterne

Sécurisationdel’établissement

Modalitésdeformationetd’entraînementàlamiseenœuvreduPlanblanc

Modalitésdemobilisationdesmoyenslogistiquesetmédico-techniques

Evénementinhabituel

Régulationde la crisePlan blanc

Postemédicalavancé

Afflux massifde patients

dansl’établissement

Par la prise en charge

normaliséedes patients

dans les servicesde soins

Plan rouge

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MéTIER

Le TIP est un prestataire assurant une fonction transversale au service de toute la communauté hospitalière, malgré

les progrès elle demeure une problématique à part entière dans tous les établissements de santé.

Pour répondre aux besoins croissants, les chiffres des transports quotidiens sont impressionnants, l’effort porte sur une planification et une régulation en temps réel des flux. L’informatisation des bons de transports émis par les unités de soins, s’il n’est pas parfait, a permis une meilleure répartition des transports entre les agents du TIP, hélas pas encore une suppression des appels téléphoniques hors urgences. En effet, l’objectif est bien de réguler la majorité des transports lorsque ces derniers sont programmés. Encore trop souvent la demande médicale d’un examen ou d’une imagerie au moment de la visite se transforme en urgence dans les heures qui suivent et sur appel téléphonique empêchant ainsi une régulation efficace, le fonctionnement Mamao règne encore. Si l’organisation du TIP a changé et tente d’optimiser son activité, les organisations des services n’ont pas toujours suivi cette dynamique vis-à-vis des activités transversales.

Le service dit autrefois de « brancardage » revient de loin,

de si loin. Pour les professionnels de santé brancardier

rimait souvent avec coursier, un emploi méli-mélo était

leur quotidien. Le déménagement a permis de réorganiser

le service de brancardage devenu « transport Interne des

Patients » (tIP) reconnu de tous maintenant.

«Letop duTIP ! »

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Le but est d’aller vers une utilisation encore plus fine des ressources sur le terrain, par la réduction du temps de marche sans patient des brancardiers et une réactivité accrue. Outre l’activité transport, le TIP a en charge la gestion et la maintenance de son matériel ce qui impose une recherche permanente de son outil de travail disséminé dans tous les recoins de l’établissement du sous-sol au plafond pourrait-on dire ! Pour assurer ce service, les effectifs ne sont pas pléthoriques et la précarité de l’emploi de mise : vingt neuf (29) agents comprenant la régulation et le bloc opératoire. Sur ce dernier site, quatre (4) brancardiers officient chaque jour. Leur rôle comporte des particularités propres au bloc opératoire comme l’installation des patients sur les tables d’opération, l’aide au personnel para-médical lors d’une nécessité d’effort physique important, déchargement et déplacement d’objets ou matériels lourds (ampli de brillance, microscope etc…).

Aujourd’hui, tous les brancardiers sont en mesure d’assurer la régulation, pour prévenir les éventuels arrêts maladies des régulateurs et permettre la prise des congés annuels. Partenaire indispensable du fonctionnement de l’hôpital, le TIP cherche, mois après mois à améliorer sa prestation. Le TIP a enfin toute sa place, professionnalisés par le biais

de formations : hygiène, gestes d’urgences, manipulation des bouteilles d’oxygène, droit des patients, traçabilité des actes, secret professionnel, les brancardiers ne sont plus à part mais sont devenus des professionnels de santé. Volontaires, courageux les agents ont conscience de la valeur de leur travail, pénible pour le moins. C’est pourquoi, nous sommes heureux de pouvoir maintenir dans leur emploi, grâce aux partenaires sociaux et à la volonté directoriale six agents intégrant la fonction publique, d’autres suivront sans nul doute.

Une équipe professionnelle, partie prenante dans l’amélioration de la qualité de son service, est prête à relever le défi de l’évaluation des pratiques professionnelles et impatiente de la visite des experts visiteurs de l’HAS.

« Le TIP a enfin toute sa place,

professionnalisés par le biais de formations…

les brancardiers ne sont plus à part mais sont devenus des

professionnels de santé »

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doSSIER

Enquête de satisfaction LesrésultatsdesquestionnairesdesortiePour information, les résultats précédents ont été présentés en comité de direction. Ceux-là le seront également au prochain CodIR de manière à permettre à chaque direction concernée d’identifier les sources d’insatisfaction afin de mettre en place les actions d’amélioration nécessaires à une meilleure satisfaction des patients.

RAPPEL :nous profitons de ce Ea Mag pour rappeler aux cadres soignants que la règlementation nous impose la remise du livret d’accueil et des questionnaires de sortie à tout patient hospitalisé.La direction a sollicité les hôtesses d’accueil pour venir en aide aux services afin de recueillir un maximum de questionnaires qui doivent donner un état des lieux fidèle au ressenti des patients et permettre le réajustement des actions autant que de besoin.

Sexe

Nombrederépondantsparserviced’hospitalisation

Résideà 1èrehospitalisation?

Moded’admission

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100%

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100%

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

100%

Médecine in

terne

Chirurgie orth

opédique

Chirurgie vis

cérale

Diabéto / Endocri

no

Obstétrique (m

aternité)

Neurologie

Pédiatrie

Gynécologie

Gastro-entérologie

Hématologie

Hémodialyse / N

éphrolo

Cardiologie

Chirurgie neurologique

ORL / OPH

62%72%

27%29% 30%

70% 68%38%

1% 1% 2%

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

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Médecine in

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Chirurgie orth

opédique

Chirurgie vis

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Diabéto / Endocri

no

Obstétrique (m

aternité)

Neurologie

Pédiatrie

Gynécologie

Gastro-entérologie

Hématologie

Hémodialyse / N

éphrolo

Cardiologie

Chirurgie neurologique

ORL / OPH

20 0 0 034

45

3

46

1915

82

Masculin Tahiti Oui Programmé

Féminin Dans les îles non en urgence

non renseigné non renseignénon renseigné

nombre de questionnaires trimestre n-1 (T1) .................................................... 275nombre de questionnaires trimestre n (T2) .......................................................... 191

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0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

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98% 97% 96% 97%

2% 3% 4% 3%

SATISfACTIon GLobALE

T1

T1

T1T2

T2

T2

Reviendriez-vousauCHPfencasdenouvellehospitalisation?

Recommanderiez-vousleCHPf

àvotreentourage?

Oui nOn

Pas du tout satisfait

Très satisfait Assez satisfait

Peu satisfait

Etes-voussatisfaitdel’ensembledevotreséjour?

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100%

1%

6%

1%

17%

14%

78% 83%

Pas du tout satisfaitTrès satisfait Assez satisfait Peu satisfait

L’accueilàl’hôpital

l’accueil des hôtesses ?

l’accueil au bureau des

admissions ?

les conditions de réalisation

de votre dossier d’admission ?

les informations fournies sur le

fonctionnement de l’établissement ?

la signalisation dans l’hôpital ?

T1 T2 T1 T2 T1 T2 T1 T2 T1 T2

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

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Médecine in

terne

Chirurgie orth

opédique

Chirurgie vis

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Diabéto / Endocri

no

Obstétrique (m

aternité)

Neurologie

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Gynécologie

Gastro-entérologie

Hématologie

Hémodialyse / N

éphrolo

Cardiologie

Chirurgie neurologique

ORL / OPH

2% 3% 2% 2% 5%3% 3% 5% 7%1%5% 10% 9%

12% 10%3% 4% 5% 7%

10%16%

23% 22%27% 30%

18% 31% 24%30%

28%

78%

65% 67% 55%53%

76%62% 69% 61% 57%

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foRMATIon

Plus de 70 soignants médicaux et paramédicaux du secteur enfant ont été formés aux techniques d’hypno

analgésie chez l’enfant sur trois sessions de deux jours. Le jeudi 3 mai, l’amphithéâtre affichait salle quasi comble puisque plus de 140 professionnels médicaux et paramédicaux du CHPF, de la direction de la santé ou du privé sont venus participer à un EPU « Hypno analgésie lors des soins chez l’enfant ; de la distraction à l’apprentissage de l’auto hypnose » organisé en partenariat avec Martine WENDLING du laboratoire SANOFI.

EA MAG : « Comment pourrait-on définir la distraction pendant les soins chez l’enfant ? »n. M. : En pédiatrie, le quotidien est ponctué de soins douloureux ou simplement effrayants pour un enfant. Plus celui-ci est jeune, moins il comprend ce qui se passe et plus sa détresse augmente. De nombreuses équipes pédiatriques travaillent depuis des années à réduire la détresse de l’enfant et

plus particulièrement à prévenir la douleur provoquée par les soins. La distraction de l’enfant pendant les soins est utilisée à visée antalgique en complément des moyens médicamenteux. b. L. : En effet, le choix de la distraction pendant les soins réclame une anticipation et une organisation spécifiques. La distraction d’un enfant, naturelle dans la vie quotidienne, à la maison, s’envisage différemment lorsqu’elle est utilisée pour défocaliser l’attention de l’enfant du soin. La distraction n’empêche pas la douleur, elle agit sur la composante émotionnelle, il est donc indispensable d’utiliser des moyens antalgiques agissant sur la composante sensorielle de la douleur. Les dernières recommandations de l’AFFSAPS de juillet 2009 spécifient le recours systématique à des méthodes antalgiques telles que la crème anesthésiante locale une heure avant une injection, associé au MEOPA pour les soins douloureux la xylocaïne et d’autres antalgiques de palier 2 ou 3 administrés 30 minutes avant le soin. Le saccharose est utilisé chez le bébé de moins de trois mois, associé à la succion deux minutes avant la réalisation du geste. Les médicaments ne suffisent pas à eux seuls à juguler l’anxiété de l’enfant et à garantir le bon déroulement du soin. La distraction de l’enfant pendant le soin complète et les antalgiques agissent en synergie. L’implication relationnelle du soignant est indispensable dans cette démarche qui englobe un certain nombre d’éléments incontournables. Il est important de souligner que la réassurance ou l’utilisation d’une chanson de temps à autre ne sont pas des éléments suffisants pour organiser la distraction de l’enfant lors d’un soin. La distraction est une démarche globale qui implique organisation, anticipation et travail d’équipe.

EA.MAG : « quelles méthodes pourriez-vous nous conseiller pour distraire un enfant pendant les soins ? »b. L. : Il existe un certain nombre de méthodes pour distraire l’enfant qui s’adapte à l’âge de l’enfant, à son développement psycho moteur et à ses préférences. Loin d’une méthode stéréotypée, la distraction est une véritable

Rencontreavec deux formatrices en hypnoanalgésie et distraction enpédiatrie

début mai, bénédicte LoMbART (Cadre de santé spécialisée dans la prise en charge de la douleur de l’enfant, doctorante en philosophie pratique et éthique hospitalière) et nadège MAunouRY (Infirmière puéricultrice à l’unité douleur de l’hôpital nECKER à Paris) formatrices à l’Association SPARAdRAP sont venues assurer une formation sur l’hypno analgésie et la distraction pendant les soins.

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démarche individualisée. L’âge de l’enfant est déterminant quant au choix de la distraction. Plus l’enfant est jeune plus on favorisera des distractions simples et de courte durée, l’attention du jeune enfant n’étant soutenue que très peu de temps. Chez l’enfant de zéro à deux ans le bercement, les chansons douces et la tétine seront utiles. De deux à quatre ans la distraction se construit autour d’une histoire, on peut aussi s’adresser à l’enfant par l’intermédiaire de son jouet ou de son nounours, les bulles de savon sont particulièrement appréciées à cet âge. A partir de 6 ans, l’imagination est de plus en plus sollicitée on peut jouer à faire « comme si », lire ou faire lire une histoire… Plus l’enfant grandit plus ses capacités imaginatives sont exploitées. Les moyens habituels de divertissement de l’enfant comme les jeux vidéos ou la télévision sont utilisés. n. M. : Ce sont effectivement les préférences de l’enfant qui guident le choix de la méthode de distraction. C’est en faisant connaissance avec lui, en discutant avec ses parents que l’on apprend à connaître ce qui éveille sa curiosité, son intérêt. Plus le thème de la distraction se rapporte aux habitudes de l’enfant et plus on a de chance de captiver son attention. Le but de la distraction est de détourner l’attention du soin, de dériver la perception sensorielle désagréable vers une perception extérieure plus agréable. Les 5 sens : la vision, l’odorat, le toucher, l’ouïe et le goût sont exploités pour diversifier les perceptions. Les moyens utilisés pour distraire l’enfant doivent balayer les différentes rubriques sensorielles. On fera les marionnettes devant les yeux d’un enfant, en chantonnant par exemple. Plus les propositions sont variées plus elles s’adaptent à la réaction de l’enfant, à son adhésion et mieux elles fonctionnent. Pour être efficace la distraction doit être diversifiée et donc anticipée ; le soignant doit disposer d’un certain nombre d’objets, de jouets, de livres… La distraction est en quelque sorte une improvisation « organisée ». C’est l’interactivité entre l’enfant et la personne qui propose la distraction qui majore la diminution de l’anxiété.

EA MAG : « Lorsque l’on parle d’hypnose, on pense souvent à quelque chose de mystérieux ou au spectacle de musical. qu’en est-il dans la médecine ? »b. L. : Il est possible de faire remonter l’histoire récente de l’hypnose et de l’anesthésie à environ 200 ans avec Franz Anton Mesmer (1734-1815), médecin autrichien, qui croit en l’existence d’un fluide magnétique corporel dont le dérèglement provoque les maladies. Mesmer utilise cette théorie des fluides pour

recréer l’harmonie et ainsi soigner ses patients.L’état d’hypnose reste un sujet de réflexion pour les neurologues : Jean Martin Charcot (1825-1893) de l’Ecole de la Salpêtrière présente l’hypnose comme un symptôme de l’hystérie alors qu’Antoine Liébault (1823-1904) et Hippolyte Bernheim (1827-1919) de l’Ecole de Nancy pensent que l’hypnose est le résultat de la suggestion : l’hypnose intègre alors le champ des psychothérapies.Depuis les années 1990 au CHU de Liège (Belgique), le Dr Marie-Elisabeth Faymonville développe la technique d’hypno sédation avec laquelle elle réalise plus de 3500 interventions chirurgicales. Elle étudie également la neuro-imagerie de l’état hypnotique.

EA MAG : « quelle définition de l’hypnose pourrait-on retenir ? » b. L. : Selon François ROSTAND (philosophe et hypnothérapeute français), l’hypnose est « un état de veille intense, à l’instar du sommeil profond à partir duquel nous rêvons. De même que ce sommeil profond conditionne l’éclosion du pouvoir de rêver, de même cette veille intense nous fait accéder au pouvoir de configurer le monde ». Jean GODIN donne la définition suivante : « Un mode fonctionnement psychologique dans lequel un sujet, grâce à l’intervention d’une autre personne, parvient à faire abstraction de la réalité environnante, tout en restant en relation avec l’accompagnateur. »

EA MAG : « Au final, comment pourriez-vous définir l’hypnoanalgésie ? »n. M. : On le sait, le processus hypnotique est un mode de fonctionnement psychologique dans lequel un sujet, grâce à l’intervention d’une autre personne parvient à faire abstraction de la réalité environnante tout en restant en relation avec l’accompagnateur. Le sujet modifie son orientation à la réalité avec focalisation vers le vécu intérieur et mise entre parenthèses des éléments extérieurs non pertinents. b. L. : L’hypnoanalgésie, c’est l’utilisation de l’hypnose formelle et informelle dans la prise en charge des douleurs aiguës et chroniques. Elle s’utilise seule ou en association à un anesthésique local, à des antalgiques et ou des anxiolytiques, au mélange équimolaire d’oxygène et de protoxyde d’azote. L’hypnoanalgésie est un complément non pharmacologique précieux dans la prise en charge de la douleur : l’enfant est ainsi décalé de la réalité sensorielle et émotionnelle du soin.

Zoom SUr L’aSSoCIatIon SParadraP, une association pour guider les enfants dans le monde de la santé.

une histoire de plus de vingt ans en 1986, dans un service pédiatrique d’Orl, deux médecins anesthésistes initient plusieurs actions pour améliorer la prise en charge des enfants opérés des amygdales et des végétations. ils généralisent l’anesthésie, expliquent l’anesthésie et l’opération aux familles, introduisent une réelle prise en charge de la douleur et une approche ludique des soins. Pour développer et diffuser ces actions, SPArADrAP est créée en 1993 par des parents et des professionnels de santé, grâce au soutien de la Fondation de France.

des objectifs ambitieux• mieux informer et préparer les enfants, les adolescents et leurs parents à un soin, un examen de santé, une hospitalisation ;• favoriser une meilleure prise en charge de la douleur de l’enfant ;• valoriser le rôle des proches lorsque l’enfant est malade ou hospitalisé.

une démarche originale• reconnaître l’enfant comme un interlocuteur crédible ;• concilier les besoins des familles et des professionnels ;• dénoncer si nécessaire tout en proposant des solutions concrètes.

des activités concrètes et innovantes • des documents pratiques illustrés pour informer enfants, adolescents, parents et professionnels ;• un site internet www.sparadrap.org, pour informer et conseiller enfants, parents et professionnels ;• des formations et des projets pilotes pour les professionnels.• un parrain : Michel Cymes.

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ea Mag #18 1110

zooM SERvICE

L’objectif était de démarrer un processus de construction d’un service de pédopsychiatrie de

« secteur », tel que préconisé par le Schéma d’Organisation des Soins de 2003, prorogé jusqu’en 2013. Cette première étape a consisté à transférer une partie (70%) du financement de cette unité à la CPS ; les étapes suivantes dépendront de la capacité de la CPS et du Pays à financer les unités de soins nécessaires, prévues dans le SOS du Fenua.

Il s’agissait donc d’ajouter, à cet établissement de soins pédopsychiatriques de jour pour enfants de 3 à 12 ans, composé d’un Hôpital de Jour (HDJ) et d’un Centre d’Accueil Thérapeutique à Temps Partiel (CATTP), toute une « panoplie » d’équipements spécialisés, à l’instar des services de pédopsychiatrie « hospitaliers » de France métropolitaine, et des DOM TOM, à savoir :

> un Centre Médico-Psychologique (CMP) polyvalent et pluridisciplinaire, pour Tahiti, et, à terme, des « annexes » à Uturoa, pour les Iles Sous Le Vent, à Afareiatu pour Moorea, à Taravao, pour Tahiti Iti, et à Taioahe pour les Marquises, avec des consultations avancées dans l’ensemble des Iles des Marquises, à Bora Bora, Tahaa, Huahine, et dans l’ensemble des archipels des Tuamotu, des Gambiers et des Australes ;

> un Centre Psychothérapique pour Enfants de 3 à 12 ans, à Tahiti, regroupant les activités du CATTP et de l’HDJ ;

L’unitédePédopsychiatrieduCHTLe 2 mai 2012, l’établissement d’hospitalisation de jour de Pédopsychiatrie de la direction de la Santé, installé au Centre de la Mère et de l’Enfant de hamuta-Pirae, a été transféré, sur le plan de sa tutelle, au ChT, au sein du département de Psychiatrie, pour constituer l’unité de Pédopsychiatrie, prélude à la constitution, dès 2014, à un Service de Pédopsychiatrie de Secteur pour l’ensemble du pays.

> un Centre d’Accueil et de Soins ambulatoires pour adolescents à Tahiti, comportant des consultations pédo-psychiatriques spécialisées et un Centre d’Accueil Thérapeutique à Temps Partiel ;

> un Centre de Crise pour Adolescents, permettant des hospitalisations 24h/24, de courte durée.

Ce service de pédopsychiatrie polyvalent, réalisera en outre une « activité de liaison » avec l’ensemble des services hospitaliers du CHPF et des Hôpitaux périphériques, et un travail de collaboration en réseau avec l’ensemble des structures sanitaires publiques et privées pour enfants, les services sociaux et de prévention (Service d’Action Sociale, Fare Tamahau, IIME et « Fare d’Accueil » pour enfants handicapés mentaux, foyers éducatifs...), les établissements scolaires, et les services judiciaires (Tribunal des Enfants et Protection Judiciaire de la Jeunesse).

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« L’esprit du secteur » est de rapprocher, de façon égalitaire, les soins pédopsychiatriques spécialisés, de l’ensemble de la population du Pays, et de proposer des dispositifs d’accueil et de soins pluridisciplinaires pour toutes les classes d’âge (périnatalité, très petite enfance, enfants de 3 à 12 ans et adolescents).

Le centre de consultations médico-psychologiques pour enfants et adolescents Depuis son rattachement au Département de psychiatrie du CHPF, nous réalisons un nombre toujours croissant de consultations ambulatoires, pour les enfants qui nous sont adressés par leur médecin de famille, leur pédiatre, le Centre d’Accueil Médico-Social Précoce (CAMSP), ou les pédopsychiatres libéraux ; s’y ajoute les adolescents adressés par les services du CHPF, dont le service des urgences et des « lit-portes ». Cette dernière activité se développe rapidement, mettant en évidence le manque de structure d’accueil et de soins adaptés pour ces adolescents en difficultés psychologiques, ou présentant des pathologies mentales. L’urgence est l’ouverture le plus rapidement possible d’un lieu d’accueil et de soins pédopsychiatriques pour adolescents à Tahiti, car nos actuels locaux de consultation au Centre de la Mère et de l’Enfant ne sont pas adaptés pour l’accueil de cette population. De même, l’absence de service d’hospitalisation de crise spécialement adapté aux adolescents constitue un manque, dénoncé de longue date par l’ensemble des intervenants sanitaires, sociaux et judiciaires.

Parallèlement à cette activité de consultations sur Tahiti, nous avons mis en place en janvier 2013, une consultation pédopsychiatrique pluridisciplinaire mensuelle (3 jours par mois) au dispensaire d’Uturoa, pour les enfants et adolescents de Raiatea et de Tahaa. Dans les mois qui viennent, nous espérons avoir les moyens d’étendre cette activité à Bora Bora.De même, le service est en train d’effectuer des missions aux Marquises, dans le cadre du Réseau Inter Iles, afin de mettre en place une activité de consultation régulière, trimestrielle, pour les enfants de Nuku-Hiva, Hiva-oa, Ua Pou, Tahuata et Fatu-Hiva.

Nous suivons par ailleurs des enfants résidant aux Tuamotu, Gambiers et Australes, en Evasan, et nous souhaitons mettre en place

rapidement des consultations avancées et une collaboration de « réseau » sanitaire, social et pédagogique, dans ces archipels.

Le centre psychothérapique pour enfants

Le Centre Psychothérapique pour Enfants (situé à Hamuta, Pirae, au Centre de la Mère et de l’Enfant) est un lieu qui accueille à temps partiel des enfants présentant des troubles de la personnalité (troubles autistiques, psychoses infantiles, dys-harmonies d’évolution, troubles névrotiques carentiels ou traumatiques…). Les prises en charge sont proposées le plus précocement possible et se poursuivent au sein de cette structure jusqu’aux 12 ans de l’enfant. Il s’agit d’un traitement institutionnel de la pathologie mentale. L’équipe de soin

pluridisciplinaire (psychiatres, psychologues, psychomotricien, infirmiers, éducateurs spé-cialisés, auxiliaires médico-technique, moniteur d’atelier) assurent une prise en charge globale de la famille et de l’enfant accueilli par la mise en place d’entretiens familiaux, de psychothérapie individuelle, de séances de médiation individuelles ou de groupe.

Ainsi, différents groupes de médiations thérapeutiques sont

proposés plusieurs fois par semaine ; ces « médiations » sont réalisées en « ateliers », et en groupe, à partir d’activités ludiques, sportives, artistiques, culturelles, éducatives ou pédagogiques, comme le conte, les marionnettes, la pataugeoire, la musique, la plongée sous-marine, l’équitation (poneys), le judo, le tir à l’arc.…et l’indication est posée en fonction du projet thérapeutique de chaque enfant.

Les enfants sont tous scolarisés soit dans l’école de leur quartier, soit dans une classe spécialisée de l’Education Nationale (CLIS).

Un travail régulier a lieu entre les soignants de l’institution et les écoles où les enfants sont accueillis, comme avec les autres partenaires du soin, qu’ils soient médicaux ou sociaux…. Les enfants du centre psychothérapique sont pris en charge selon deux modalités différentes, soit en CATTP, soit en hôpital de jour, selon la nature de la prise en charge qui leur est nécessaire, et leur niveau de fréquentation de l’institution.

« L’urgence est l’ouverture le plus rapidement possible

d’un lieu d’accueil et de soins pédopsychiatriques pour

adolescents à tahiti, car nos actuels locaux de consultation

au Centre de la mère et de l’enfant ne sont pas adaptés pour

l’accueil de cette population »

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LE LIEn du PACIfIquEC E T T E d o u b L E P A G E E S T u n E x T R A I T d E « L ’ o u v R E b o î T E n ° 5 3 » , L E j o u R n A L I n T E R n E d u C h T d E n o u M é A

LeS memBreS dU CPdPn : LeDrJoëlAgenor(coordinateur),lesDrsErickCamus,XavierBaron,ClotildeDechanet,ÉlisabethGenty,FlorenceBosselut,CorinneJoubert,IsabelleMissotte,Marie-ÈveMouliès,LaurentTauzin,YannBarguil,ErwanChoblet,LionelLepot,YannJurquet,FrédériqueFresnais,CatherineMerzeau.

CPdPn : Analyser,accompagner,soutenirL’attente d’un enfant est un bel évènement. Mais il arrive, même si les cas sont peu nombreux, qu’un élément vienne perturber la grossesse, au point de remettre en cause l’avenir du foetus. Le centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal (CPdPn) se réunit alors pour une analyse concertée et pour soutenir et donner un avis aux parents.

Gynécologues-obstétr ic iens, écho -graphistes, pédiatres néonato-logistes, biologistes en infections

maternofoetales, génétic iens, pédo-psychiatres, spécialistes de l’imagerie médicale, psychologues et sages-femmes. Tous ces professionnels de la santé ont pour point commun de centrer leur activité, au moins en partie, sur le foetus et sa maman.Depuis le mois de décembre dernier, certains d’entre eux sont officiellement réunis dans le CPDPN, baptisé par une délibération du Congrès relative à l’interruption de grossesse et au diagnostic prénatal. « Nous n’avons pas attendu le texte pour exister, observe avant tout le Dr Joël Agenor, gynécologue-obstétricien et coordinateur médical du Centre. Mais nous pouvons désormais avancer dans un cadre reconnu ».

L’unIon fAIT LA foRCE

Malformation, maladie génétique, problème qui met en danger l’enfant et/ou la maman… la grossesse donne parfois lieu à des situations délicates, voire dramatiques. « En cas d’anomalie, nous avons obligation de discuter du cas avec les membres de ce groupe pluridisciplinaire, tout particulièrement lorsque l’on envisage une interruption médicale de grossesse ».Une solution extrême que la loi française autorise jusqu’au terme de la gestation et qui laisse ainsi le temps à la réflexion, à la discussion et au conseil.

Dans les faits, le processus du CPDPN est déclenché dès la détection d’une anomalie foetale, qu’elle soit identifiée par le CHT ou par un professionnel extérieur qui demande confirmation de son dépistage et avis sur la conduite à tenir. Lors de l’une des deux réunions mensuelles, le dossier en est alors présenté aux membres et la discussion s’engage. Vient le temps du tour de table, des hypothèses, des avis et du partage des idées et compétences selon le principe « qu’à plusieurs, on est plus intelligents ! »

PREndRE LE TEMPS« Grâce aux différents points de vue et aux spécialités complémentaires présentes, le Centre peut avancer sur un diagnostic et proposer une conduite à tenir, ajoute le Dr Agenor. Mais il s’agit bien d’un avis : les parents demeurent maîtres de leur décision, notamment en matière d’interruption

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LE LIEn du PACIfIquEC E T T E d o u b L E P A G E E S T u n E x T R A I T d E « L ’ o u v R E b o î T E n ° 5 3 » , L E j o u R n A L I n T E R n E d u C h T d E n o u M é A

Le SoUtIen de BordeaUXLeCPDPNcompteparmisesmembresleprofesseurDidierLacombe,chefduservicedeGénétiquemédicaleauCHUdeBordeaux.Soutienprécieuxpourlegroupe,ilestsonréférentpourlesquestionsdegénétique,communiqueparmailavecla Nouvelle-Calédonie et vient également une fois par ansur le territoirepourunsériedeconsultationsavancées.LeCPDPNnouvellementcrééad’ailleursprofitédesa visiteendécembredernierpourorganisersapremièreréunionofficiellele 4 décembre. La mise en place de visioconférences avecl’établissementbordelaisestàl’étude.

thérapeutique – dans le cadre d’une maladie d’une particulière gravité et incurable au moment du diagnostic ». Accompagnés par l’équipe médicale, les parents ont ainsi le temps – tout le temps qui leur est nécessaire tant la décision peut être complexe – de mûrir la réflexion, d’interroger les médecins et de décider de la meilleure solution.

« La mission du Centre est un service rendu à la population, un service qui demande et qui prend du temps ». D’autant que l’accompagnement s’effectue tout au long du processus, tant lors du diagnostic que dans le travail de décision et d’acceptation de la maladie ou du décès du foetus. Une mission certes chronophage, conclut le médecin coordinateur, mais avant tout de service public, fondée sur la savante conjugaison de l’empathie et de la distanciation médicale et finalement précieux outil pourvoyeur de statistiques calédoniennes, à l’heure actuelle inexistantes, en matière de pathologies foetales.

Un eSPaCe de formatIon ContInUeLa Nouvelle-Calédonie est certes bien dotée enprofessionnelsdesantéspécialistesdufoetusetdel’enfant,mais ne dispose pas de spécialistes pédiatres d’organes(uropédiatre,neuropédiatre,cardiopédiatre…).Ainsi, lorsque l’un d’eux – cardiologue, néphrologue,pneumologue… pédiatrique – est de passage sur leterritoire, il a lapossibilité, à l’occasiondes réunionsduCPDPN, de dispenser des informations et des conseilsaux membres présents, participant ainsi à la formationprofessionnellecontinuedesspécialisteslocaux.

GeStatIon et naISSanCe dU CentreEn Métropole, ce type de structure réunissant les compétencesmédicales et paramédicales autour du foetus et de la mère existedepuisplusd’unedécennie.EnNouvelle-Calédonie,leCPDPNavulejourgrâceàlavolontéconjuguéeduDrErickCamus,chefduservicede Gynécologie-Obstétrique au CHT, et de Sandrine Camuzeaux,responsableduréseauNaîtreenNouvelle-Calédonie.Letextede loiannonçantlacréationduCentredatedejanvier2012;lapréparationdudossierpourobtenirl’agrémentdelaDASS-NCs’estensuiteétaléejusqu’aumoisd’août;lacommissiondeladirectiongouvernementales’esttenueaumoisd’octobrepourunagrémentdélivrédanslafouléeet un démarrage de l’activité en décembre 2012. Une enquête deconformitéauralieudanslecourantdel’annéeafindevérifierlesuividesobligationsduCPDPN.

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ExPoSITIon

En Polynésie, seuls les vaccins de l’enfance sont pris en charge par la collectivité. Il n’existe donc pas de prise en charge des vaccins de l’adulte à l’exception des vaccins contre la grippe et

de certains vaccins en milieu professionnel. Les recommandations officielles concernent donc les sujets de la naissance à l’âge de 16 ans. Certains vaccins sont obligatoires, d’autres fortement recommandés. La présentation d’un carnet de vaccinations à jour est obligatoire pour l’inscription à l’école, ce qui permet d’obtenir un taux de couverture vaccinale efficace.

LA SEMAInE MondIALE dE LA vACCInATIonLa semaine mondiale de la vaccination pilotée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), est célébrée dans la région pacifique du 22 au 30 avril. C’est l’occasion de sensibiliser le public sur les bénéfices de la vaccination comme moyen de protection contre de nombreuses maladies infectieuses graves, d’informer sur l’importance de connaître son statut vaccinal, d’inciter à prendre l’avis d’un médecin pour effectuer les rappels et les rattrapages vaccinaux nécessaires, selon les recommandations du calendrier vaccinal.

PLAnETE vACCInATIon L’exposition inspirée d’une réalisation de l’INPES a été conçue pour être accessible au plus grand nombre. Elle est composée de 11 planches qui expliquent le mécanisme de la vaccination et les principales maladies contre lesquelles elle protège.

Planète vaccination a pour objectif de favoriser une meilleure compréhension des enjeux de la protection vaccinale afin que le public

puisse disposer d’éléments d’information simples et didactiques sur la vaccination et ainsi, d’obtenir des réponses aux questions qu’il se pose face à des maladies infectieuses souvent mal connues, voire oubliées.

Cette exposition souligne l’importance de la vaccination et rappelle que :

LA vACCInATIonenPolynésiefrançaiseLa vaccination constitue le moyen le plus efficace pour se protéger contre les maladies infectieuses. Elle agit soit à titre individuel pour les maladies non contagieuses comme le tétanos, soit à titre collectif pour les maladies transmissibles comme la rougeole. on parle de vaccin altruiste lorsque la vaccination des individus permet la protection de la collectivité.

les vaccins permettent de lutter contre un grand nombre de maladies infectieuses, se faire vacciner sert à se protéger individuellement des maladies, mais c’est aussi un geste citoyen qui sert l’intérêt collectif : en se vaccinant, on évite la propagation des maladies et on réduit le risque d’épidémie. Vacciner permet de réduire considérablement le nombre de malades et de décès par maladies infectieuses,il est important de vérifier son carnet de santé ou de vaccination afin, le cas échéant, de procéder aux vaccinations et/ou aux rattrapages recommandés.

ACTuALITES SuR LA vACCInATIon EN POLyNéSIE FRANçAISEUne étude de couverture vaccinale (CV) a été réalisée par la Direction de la santé entre juin et novembre 2012. Elle a concerné 13 787 élèves des classes de petite section de maternelle, de CP et de sixième. Globalement le taux de CV en Polynésie est excellent (>95%) et répond aux objectifs de santé publique avec cependant des disparités géographiques. La performance de la CV en Polynésie française est liée au caractère obligatoire des vaccinations en milieu scolaire ; c’est le garant d’une bonne protection contre les maladies infectieuses à l’échelle communautaire.

Le Comité technique de la vaccination de Polynésie française se réunira fin mai pour travailler à la simplification du calendrier vaccinal en vue de se conformer aux récentes recommandations métropolitaines publiées en avril 2013.

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Au moment où l’enfant construit sa future personnalité d’adulte, l’hospitalisation constitue une expérience cruciale dans

son devenir. Selon si elle a été positive ou négative, heureuse ou traumatisante, cette expérience va influencer significativement la suite de la vie de l’enfant et son attitude face aux problèmes, tant physiques que psychiques, qu’il rencontrera ultérieurement.Soigner un enfant aux urgences ou dans un service, c’est avant tout et surtout ne pas oublier qu’il reste un ENFANT, avec ses besoins de sécurité, d’alimentation, d’affection, de découverte, d’apprentissage et de jeux…Quoi de plus normal et logique que de permettre à l’enfant de continuer d’exister et de se développer à travers le jeu et la présence d’un clown !!!Nous avons parié sur le fait que s’il n’est certainement pas un thérapeute, le clown à l’hôpital a des vertus thérapeutiques ; que s’il ne soigne pas, il pourrait bien être lui-même une sorte de remède, une pilule du bonheur.

« Bullette la Boulette », vous la connaissez ?C’est à l’aide de chansons, musique, improvisations

que «Bulette la Boulette» arrive, tous les mardis, accompagnée de tous ses accessoires, à la rencontre des enfants, des parents et des soignants au sein du service de pédiatrie, dans les chambres, les couloirs mais aussi aux urgences.

un clown à l’hôpital, est-ce vraiment sérieux ?

Pour les enfants et leurs parents, un passage par les urgences ou un séjour à l’hôpital est souvent synonyme d’angoisse, de détresse et d’inconnu.

zooM SERvICE

Le rire et le jeu étant reconnus comme des éléments importants de la prise en charge de l’enfant malade, notre clown a trouvé, très vite, sa place au sein des services. Pour réussir cette alchimie « clowns-soignants » les rôles doivent être très clairs. Il n’y a pas d’un côté « les gentils », les pitres qui font rire, et de l’autre « les méchants », avec leurs cocktails de soins médicaux qui peuvent être douloureux. Il y a des professionnels de la médecine et une professionnelle du spectacle, qui se respectent et travaillent en étroite collaboration dans un même but : le mieux-être de l’enfant hospitalisé.Instaurer une réelle collaboration avec les équipes médicales est un des principes fondateurs de ce projet. Par conséquent, avant chaque journée, « Bullette la Boulette » bénéficie d’une « transmission » : un membre de l’équipe soignante l’informe de la situation médicale et psychologique de chaque enfant présent dans le service. Ces échanges, qui sont couverts par le secret médical, sont essentiels pour le clown car ces informations lui permettent d’adapter le jeu et d’improviser pour chaque enfant un spectacle personnalisé adapté à son humeur et à sa situation.Pour atténuer le stress et l’angoisse des enfants et de leurs parents, il est prévu d’associer en parfaite synergie « Bullette la Boulette » en utilisant le jeu pour capter l’attention des enfants et la détourner de l’acte médical. Les parents, sensibles au jeu des clowns, sont également plus détendus et rassurés. Ce projet n’aurait pu voir le jour sans le professionnalisme et l’expérience de « Bullette la boulette » mais aussi et surtout grâce au soutien financier de Monsieur Alexandre CORMIER et la Croix Rouge « Enfants du Fenua », véritables partenaires de notre expérience.Très vite, l’« effet-clown » n’a pas agi que sur l’enfant, il a étendu ses bienfaits sur l’ensemble de la communauté thérapeutique qui l’entoure : les parents, la famille, les proches mais aussi les médecins et l’équipe soignante qui découvrent ou redécouvrent que l’humour, le rêve et la fantaisie ont leur place à l’hôpital.

ChristopheHONTANGCadre de santé de Pédiatrie

Porteur du Projet Clown à l’hôpital