Post on 18-Jun-2022
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,, Les Langlois d'Amérique ,,
1981
- Le mot du président.- Le rassemblement des familles Langlois.. .....p. 1
- Conseil d'administration ............. p. 3
- La maison ancestrale des langlois descendantsd'Honoré Langlois dit Lachapelle........... ........... p. 4
- Honoré Langlois dit Lachapelle. Références documentaires..................... p. 6
- Langlois d'hier.- Honoré Langlois dit Lachapel le (1637-1709).. . . . . . . . . . . . . .p. 10- Wil l iam V. Langlois (1815-1881).. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 20- From Oregon Journal, June 28 and july 1,1927... . . . . . . . . . .p.22
- Langlois d'aujourd'hui.- Jean-Paul Langlois, de Beauport, peintre- Lucien Langlois, de Montréal, journaliste........... ...........p. 26- PaulA. Langlois, de Québec, bijoutier ............p. 28
Nos remerciements à toutes les personnes qui ont prêté des photos.
Conception: Michel Langlois.Rédaction: Michel Langlois, Normand Langlois et juge Paul Langlois.Photogravure: Gravel photograveur.Impression: Fedération des familles souches québécoises inc.
Siège social: Association Les Langlois d'Amérique Inc.c.P. 6700Sillery, QuébecGlW 2W2
Dépôt légal: - Bibliothèque nationale du Québec- Bibliothèque nationale du Canada
LE MOT DU PRESIDENT
LE RASSEMBLEMENT DES FAMILLES LANGLOIS
Samedi, le 9 août 1986, une centaine de
membres des familles Langlois ont fait fi
d'une température plutôt inclémente pour se
réunir sur le terrain de la Chapelle de la
Réparation et poiir fraterniser à l'occasion du
325e anniversaire du mariage d'Honoré Lan-
glois et de Marie Pontonnier.
À I'occasion de ce rassemblement, un ser-
vice religieux a été célébré par le père Jean
Langlois, jésuite et de la lignée d'Honoré
,,:r,riii
Langlois. À son homélie, il a fait l'éloge du
passé et de celui et celle qui, par leur courage
et leur détermination, ont su assurer à leurs
descendants des bases solides de foi et
d'espérance dans I'avenir.
La rencontre comportait une causerie sur
I'ancêtre et ses deux fils. Cette conférence,
pleine de détails savoureux, a été donnée par
Michel Langlois, généalogiste, rattaché au
bureau des Archives Nationales à Québec.
Membres du comité orsanisateur du rassemblement de Pointe-aux-Trembles. Dans I'ordre habituel:Gérard, Normand, Srrzânne (invitée d'honneur), Maurice.
Au cours de la journée, le blason des Lan-
glois d'Amérique a été présenté à I'assistance
en présence de la comédienne Suzanne Lan-
glois. Monsieur Michel Langlois a expliqué
aux membres présents le sens du blason. À
noter qu'à cette occasion Suzanne Langlois
s'est vue remettre la lignée de sa souche par
madame Gisèle Langlois-Martel de Sherbroo-
ke qui a élaboré le travail en collaboration avec
Michel Langlois. C'est entre deux orages que
le fanion a été monté au mât par Suzanne
Langlois qui était accompagnée pour la
circonstance par les trois membres du comité
organisateur, messieurs Maurice Langlois de
Laval, Gérard Langlois de St-Jean et Nor-
mand Langlois de Repentigny.
Grâce au juge retraité Paul Langlois et à
son fils Georges et avec le concours du père
Jean Langlois, jésuite, les membres des
familles Langlois ont pu connaître I'endroit
exact de la terre et de la maison de I'ancêtre
rebâtie autour de 1760 à Pointe-aux-Trembles.
Cette maison, aujourd'hui rénovée a été visitée
par quelques Langlois qui ont eu I'occasion de
causer avec des membres de la famille qui
I'habitent présentement.
z
Montée du drapeau. Dans I'ordre habituel: Normand, Suzanne et Maurice.
Un tableau sur la lignée d'Honoré Langlois
a été dressé par Michel Langlois et des souve-
nirs et textes divers accompagnés de photos
ont été préparés et affichés par Gisèle Lan-
glois-Martel, archiviste. Chacun a pu ainsi
enrichir ses connaissances sur ses ancêtres.
Deux animateurs ont pris charge des
enfants et ont su, malgré le mauvais temps,
leur faire passer des moments agréables.
Dans un vote majoritaire, les membres ont
signifié que I'association des Langlois d'A-
mérique se devait de continuer ses activités et
pour ce faire, I'assemblée s'est constitué un
nouveau conseil d'administration dont le
mandat sera, entre autres, de renseigner les
Langlois sur leurs origines (8 souches en
Amérique), de souligner des évènements his-
toriques, de publier annuellement un bulletin
et des feuilles d'information au cours de
I'année.
La fête s'est terminée avec beignes et café,
ce qui a été I'occasion de faire part de ses
impressions sur le déroulement de la journée,
en souhaitant se revoir pour le prochain évè-
nement historique des familles Langlois. Vous
êtes donc cordialement invités à la prochaine
fête des Langlois qui se tiendra le 19 septem-
bre prochain au Centre d'Art d'Orford. dans
I'Estrie.
Normand Lan glois, président
Repentigny
CONSEIL D'ADMIN ISTRATION
À I'occasion de l'assemblée générale du 9
août'86, le conseil d'administration suivant a
été éla. Comme ce sont tous des Langlois,
nous ne ferons que les présenter par leur pré-
nom et leur lieu de résidence. Normand, de
Repenigny, président; Maurice, de Laval,
vice-président; Richard, de Fleurimont, fféso-
rier; Gisèle, de Sherbrooke, secrétaire-
archiviste. ces quatre personnes forment le
comité exécutif de notre association. Les au-
tres membres du conseil d'administration en
sont les directeurs. Il s'agit de Louis-Philippe,
de Beauport; Jacqueline, de I'Assomption;
Michel, de Québec; Suzanne, de Monnéal;
Jean-Paul, de Boucherville; Germain, de
Saint-Bruno et Jean-Paul, de Laval.
Conseil d'administration 1986-87.Dans I'ordre habituel, 2erutgên:- Richard, Michel,
Normand et Germain, lère rangfe: Gisèle, Louis-Philippe,Jean-PauJ, de Boucherville ét Jacqueline. A I'avanf
-
Maurice. Etaient absents lors de la bhoto: Jean-Paul. de
3
D'HONORE LANGLOIS
On doit à monsieur Paul Langlois, juge à la
retraite, la chance de connaître I'emplacement
exact de la terre et de la maison d'Honoré
Langlois à Pointe-aux-Trembles.
Monsieur Paul Langlois a dû, pour y
parvenir, entreprendre des recherches systé-
matiques. Il a dû cogner à la porte de plusieurs
services publiques et consacrer de nombreuses
heures à déchiffrer les actes notariés de l'épo-
que.
Iæ juge Langlois a confié à son fils Geor-
ges, ses notes et documents divers, fruits de
ses nombreuses démarches. Georges a prêté le
tout au père Jean Langlois, jésuite, qui s'est
empressé de nous en faire partager le contenu.
Nous leur devons donc un fier merci. Grâ-
ce à eux, nous sommes un peu plus en mesure
de nous rapprocher de I'ancêtre Honoré
Langlois.
On trouvera dans les pages suivantes, les renseigne-
ments relatifs à la maison ancestrale ainsi que la lisæ des
documents consultés par le juge Langlois pour recons-
tituer I'histoire dTlonoré Lanelois.
La maison existe enqore de nos jours et,
malgré sa rénovation, elle a conservé la confi-
guration exJérieure de son origine.
ldaison ancestrale telle qu'on peut I'admirer aujourd'hui au 14 490, rue Notre-Dameà Poinæ-aux-Trembles.
AT
La maison est située sur le lot214, tel que
déiimité sur la carte actuelle des lots fournie
par les services de la Ville de Montréal. Le lot
214 est indiqué par un trait rouge.
En référence à la carte et par une visite des
lieux faite il y a quelques années par le juge
Paul Langlois et son épouse et par nous-même
le 7 août 1986, on peut se rendre à la maison
par un chemin privé identifié entre autres par
le numéro civique 14530, Notre-Dame. Ce
chemin nous mène à la maison ancestrale dont
la façade donne sur le fleuve, elle porte le
numéro civique 14494.
Un indice important pour identifier la mai-
son: la photo nous révèle une niche avec statue
au-dessus de la porte d'entrée. Cette niche et
cette statue sont encore conservées au-dessus
de la porte d'entrée principale de la maison. Iæ
tout est enchassé au moyen d'un vitre.
À noter que la chapelle de la Réparation est
vis-à-vis la 59e avenue d'après la carte.
Niche au-dessus de la porte.
Dans les pages suivantes, on trouvera les références aux documents relatifs à Honoré Langlois
dit Lachapelle. Ces notes ont été relevées par le juge Paul Langlois quand il a effectué ses recher-
ches sur Honoré Langlois dit Lachapelle et sur I'emplacement de la maison ancestrale. Merci
encore au juge Langlois pour cette intéressante collaboration.
1 -
2-
5 -
4 - 16s2 (6/7)
s - 16s6 (s/10)
ANNEXE B
- 1660 (18/10)
ANNEXE C
7 - 1661 (16/10)
8 - 166r (strz)
HONORE LANGLOTS (1632-170e) (dir LACHAPELLE)
Fils de Jean Langlois, chapelier et de Jacquette Charpentier.
Tmpossible à ce jour (3/6169) vérifier son arrivée au Canada.
Arrivée à Ville-ldarie en chaloupele 10/12/1651 (Description parDollier de Casson dans Mémoires de la Société Historique deMontréal,4e liwaison 1869 - Annexe A).
À h vente des hardes de feu Anthoine Rouaud à Ville-Marie, il seporte acquéreur d'une "poire pleine de poudre" pour 1 louis 5 sols.n est déqit conune soldat (Greffe du notaire Nicolas Gatineau).
tr fait un échange de terrains avec Bertrand de Rennes. Il cède à cedernier 3 arpents de terre y décrits et acquiert en retour 30 arpents ydécrits, moyennant en plus l50liwes en Castor (Greffe du notaireBasset). Impossible à ce jour (3/6/69) de découwir en vertu de quoiLanglois était propriétaire de son lopin. La terre de B. de Rennes lui
.avait été concédée par Maisonneuve le 24t711654 et avait 1 arpent deifront à ce qui est maintenant la rue Craig et avait 30 arpents deprofondeur vers le nord. Elle commençait à 1 arpent à I'est de lalimite est de la rue St-Denis. Simon Desprès, voisin à I'ouest deLanglois fut fait prisonnier et brûlé par les iroquois le lU6/1663.
Étrange contrat entre le H.L. et Paul Benoist dit Le Nivernois etJean Baptiste Le Cavelier (Basset, N.P. Ns 181).
Benoist cède ses droits sur 2 arpents de terre au prix de 230liwespayable 100 lbs en dix bariques de chaux à prendre sur le fourneaude Pierre Gadois et le reste en bon travail.Langlois cède le tout à son filleul Jean Baptiste Le Cavelier, fils deRobert Le Cavelier et dAdrienne du Vivier.H.L. signe I'acte.Je n'ai pas trouvé I'acte de naissance de ce supposé filleul àMontréal.
Contrat de mariage H.L. et Marie Pontonnier (Basset N.P. Ns 218)(pièce disparue de son repenoire).
Mariage H.L. - Marie P.Celle-ci, fille d'Uôain Pontonnier et de Félice Janin, avait étébaptisée à St-Vincent de Lude (a:rondissement de La Flèche [enSarthel, disocèse d'Angers), Ie 221 L / 43.Arrivée à Montréal en 1656 (B.R.H. 19aO p.346)Impossible d'établir le moment de I'arrivée au pays.Le 6/5/1657, eIIe passe contrat de mariage avec Pierre Gadois (J. deSt-Père N.P. N'g 28) etelle signe.L,e,12/8/1657, ils se marient.I.e30/8/1660: Annulation religieuse de ce mariage à causeimpuissance perpéurelle des époux.
a)
b)
c)d)
ANNEXE D
ANNEXE E
9 - 1663 (Ltz)
r0 - 1,663 (2t3)
11 - 1,663 (3019)
12 - 1,664 (216)
13 - t666
14 - 1667
15 1668 (2319)
t6 - r672(t7l l )
LE 131911660: Annulation civile par Maisonneuve et obligations deGadois envers elle.Iâ 8lt0/L6CI: Contrat de mariage entre M.P. et Pierre Martin@asset N.P. Ne 180). Elle signe.I-e, 3 / 11, / 1,660: Mariage.Le230ll661: tr est tué par les koquois.I-e,9/ILl6l: Naissance d'une fille posthume: Marie.
H.L. (décrit comme ancien soldat) est nommé à la 7e escouade de lamilice organisée pour combattre les hoquois (8. Sulte, Histoire desCanadiens-Français, vol. fV, page 9 et B.R.H. 1926, p. all).
H.L. vote à I'assemblée pour élire.s juges de police (Mémoires de laSociété Historique de Monnéal, lere, 2e et3e liwaisons).
Benoist donne quittance à H.L. de ce que dû en vertu de liacte du18/10/1660 (voir annexe C au bas de la dernière page). H.L. signeencore.
Vente H.L. et Marie Pontonnier (mineure) à M.A. Galibert ratifiantet confirrnant vente verbale d'octobre 1661 de la petite maison dePierre Martin, Prix 120lbs tournois en marchandises (Basset N. P.Nr 317) ANNEXE E.
Le recensement de cette année-là mentionne ceci (pour Montréal):H. L.: chapelier et habitant 34 ans,M. P.: épouse 23 ans,Marie Martin 4 ans,Jeanne Langlois 2 ans,Honoré Langlois, jr 6 semaines(Rapport de I'archiviste de Québec 1935-36, p.1).
I-e recensement ditH.L. 35 ans (20 arpents en valeur et 2 bêtes à cornes),M.P. 24 ans,Marie Mutin 6 ans (Sulte vol.4, p.77),Jeanne L. 4 ans,Marguerite 3 mois.
Bail par H. L. pour 5 ans.H. L. loue à Antoine Dufresne une concession de 30 arpents situéeau bas du coteau St-touis (1 x 30 arp.) entre Gilles Lauzon et J.B.Migeon de chaque côté et entre le bas du coteau en avant et les autres
'teres de H.L. en arrière. Avec cabane et grange de pieux dont H.L.se réserve I'usage jusqu'au printemps. Loyer etc. etc. (Annexe F)(Basset, N.P. N'g 474).
Vente de ce même immeuble par H.L. à Robert Lecavalier. Il s'agitde ce quTl av'ait acquis de Berrand de Rennes Le 5/1011658 (AnnexeB).Prix: 360 minots de grain dont t/2 froment et l/2 petits pois - avechypothèque... etc. etc.(voir annexe G qui comporte aussi les quittances jusqu'en 1678).(Basset, N. P. NP 753).
17 - 1676 (2213)
18 - 1679 (snD
19 - 1681
20 - 169r (20/3)
.,'2\..- 1695 (2112)
ANNEXE H
Bail par Pouguet à H. L. pour 2 ans d'une terre de 3 arpents delarge à la Côte St-Jean (P.A.T.) avec maison de pieux couverted'herbe entre C.artier à I'ouest et Lapierre à I'est (Basset, N. P. Ne1272). Apparamment cette terre est séparée d'une autre qu'il avaitdéffiché, pN 2 terres plus à I'est. Son voisin Joseph Cartier ditLarose fut tué au combat de la coulée Grou Ie2[71L690, ainsi que 3autres de ses voisins. Pourguet fut assassiné la même année.
Concession à H. L. par Sidrac Dugué d'une terre de 3 a4pents par15 sur l'île Ste-Thérèse devant Cabaaé N. P. Cet acte n'est pasparrri ceux de Cabazié mais il est mentionné dans I'inventaire desbiens de la communauté ayant existé entre André L. (fils d'H.) et sapremière femme dressé par Lepaileur N. P. le 1l/l/1708 et quiporte le Ns 571 (Annexe [I).
Recensement dit: (sulte vol.5, p.67)H. L. 50 ans - chapelier - 10 arpents en valeur et 12 bêtes à comes,M. P. 35 ans (?),Jeanne 19 ans,Marguerite 15 ans,Anne 13 ans,fean 10 ans,André 8 ans,Françoise 3 ans,Antoine, 1an.
Concession à H. L. par Dame Moyen, veuve Closse, es-qual.tutrice enfant Dugué, d'une terre de 15 x 15 arp. sur l'île Ste-Thérèse devant Cabazié N. P. Même remarque que ci-dessus re:5/Ll/l679,Mme Closse était tutrice de I'enfant de Dugué.
Concession par les Sulpiciens à H. L. d'une terre à P.A.T. "dont ilavait joui plusieurs années auparavant... "Il s'agit dè la concession lf 1695 pour le lot 1363 D du terrier quicorrespondrait (?) au lot IS 3288 du cadastre seigneurial et Ns 214du cadastre actuel (???).L'acte du notaire Antoine Adhémar (le 2llUL695, Ne 3092 de sonrépertoire) dit quTl s'agit d'une terre d€ 60 arpents (3 de front x 20deprofondeur) bornée en avant par le fleuve, en arière par une terrenon encore concédée, d'un côté par Pierre Hainault-Deschamps etde I'autre par Pierre Cartier Larose. H. L. y avait fait des travauxconsidéraSles et I'acte originaire de la lère concession avait brûlédans l'incendie et les ravages des Iroquois (probablement en1690?).L'acte du 211211695 est signé par Dollier de Casson, H. L. ettémoins.En 1961 a ét publié un cadastre abrégé de 1863 où I'on trouve re:Pointe-aux-Trembles qu'André Langlois avait été censitaire des Nes1358, 1359 et 1362,1363 du terrier des Sulpiciens et que les Nss1362.3 correspondaient au If 3288 du cadastre seigneurial.
Remaroue:
22 - 1700 (2/r0>
23 - 1709 (r2tr2)
24 - r7r8 (r7/r)
2s - 1718 (3/8)
Vente par H. L. à son fils André: Une concession du côté nord delîle Ste-Thérèse de 60 arpents (4 de front par 15 de profondeur)avec maison, étable et bestiaux, en arrière par A. Hainault etBousquet d'un côté: Iouis BrienAutre côté: terres non concédées.Titre du vendeur: Concession de Dugué.Prix: 1000 liwes en argent plus une maison que l'acheteur
construira pour le vendeur sur l'autre terre de celui-ci avant le2416/170r.
Maison auraZ2'de long x 18'de large, le plancher sera de bois"emboufté" etc. etc... (A. Adhémar, N. P.)
Décès de tl L. à Pointe-aux-Trembles(le certificat dit quT en est le plus vieil habiant).
Sépulture de Marie Pontonnier à Pointe-aux-Trembles.
Iæurs héritiers, représentés par le fils André, ayant trouvé qu'ils oc-cupaient plus que ce qui avutété concédé à H. L. par les Sulpiciensle211211695, d'après un arpentage du notaire Basset,les Sulpiciensconcédent cette partie additionnelle (Raimbault, N. P. N,2355).
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Extrait d'un acte d'échange Or i"ff:1ff_ffiliËr|*glois
et Bertrand de Rennes.
Dans cette chronique des Langlois d'hier,
nous voulons vous faire connaîne des Lan-
glois qui sont à I'origine des différentes
souches de Langlois d'Amérique. Après vous
avoir déjà présenté Noël Langlois, nous avons
choisi dans ce numéro: Honoré Langlois dit
Lachapelle et William V. Langlois.
Le rassemblement des Langlois tenu à
Pointe-aux-Trembles en août 1986 était
I'occasion de souligner le325e anniversaire de
mariage d'Honoré Langlois dit Lachapelle et
de Marie Pontonnier qui furent des pionniers.
Nous avons relevé huit souches de Lan-
glois en Amérique. En 1984, nous nous réu-
nissions à Beauport pour célébrer le 350e
anniversaire du mariage de Noël Langlois et
Françoise Garnier,la toute première souche de
Langlois en Amérique du nord. Aujourd'hui,
c'est un autre pionnier Langlois que nous
célébrons: Honoré Langlois dit Lachapelle,le
deuxième Langlois qui a fait souche au pays.
Cette année marque le 325e anniversaire de
son mariage avec Marie Pontonnier. Il fut un
des premiers habitants de Pointe-aux Trembles
où nous nous trouvons réunis aujourd'hui.
HONONÉ MNGLOIS DIT LACHAPELLE(1637-1709)
de Pointe-aux-Trembles, et la deuxième sou-che de Langlois en Nouvelle-France. Dans le
cadre du rassemblement des Langlois, Michel
Langlois de Québec a prononcé la conférence
dont nous présentons le texte dans les lignesqui suivent.
Un Langlois a fait souche en Oregon et alaissé son nom au village qu'il a fondé. Il
s'agit de V/illiam V. Langlois (1815-1881).
C'est de lui dont nous parlons dans la deuxiè-
me partie de cette chronique.
Reportons-nous en France en 1651. Mon-
sieur Jean de Lauzon vient d'être nommé
gouverneur de la Nouvelle-France. Aussitôt, il
se met à faire du recrutement dans le but
d'amener avec lui le plus de colons possible.
Il s'occupe de faire affréter deux navires à
LaRochelle, le Saint-Joseph, du port de 350
tonneaux et la Vierge, du port de 320 ton-
neaux. Il engage le capitaine Boucher pour
commander le premier navire et le capitaine
Boileau pour le second. Parmi les personnes
qu'il recrute, on trouve Honoré Langlois dit
Lachapelle, fils de Jean Langlois et de Jac-
quette Charpentier de Paris.
10
Dès le mois de mai, Honoré Langlois prend
la route de LaRochelle. Il s'instaile à I'une des
auberges de cette ville, aux frais de son futur
employeur. [,es navires quittent habituellement
ce port à la fin de mai ou au début de juin.
Mais voilà que pour toutes sortes de raisons
les navires tardent à partir. Honoré Langlois
n'a pas d'autre choix que d'attendre. Il a tout
loisir de se promener et de visiter la magnifi-
que ville portuafue de LaRocheile dont I'entrée
du port est défendue par deux tours qui
témoignent de la vocation miiitaire de cette
ville longtemps convoitée par les Anglais.
Au début d'août. les navires mettent enfin à
voile. Malgré le départ tardif, la traversée
s'effectue dans d'assez bonnes conditions. [æ
12 octobre au soir, les vaisseaux jettent I'ancre
derrière la pointe de Lauzon et on envoie une
chaloupe à Québec pour signaler I'arrivée du
nouveau gouverneur, le lendemain. Tôt le
matin, à sept heures, le Saint-Joseph, la Vier-
ge et un navire Hollandais mouillent devant
Québec. À truit heures, le gouvemeur Jean de
Lauzon descend, suivi des personnalités qui
I'accompagnent, dont ses deux fils. Les
engagés tout heureux de retrouver la terre
ferme leur emboîtent le pas.
En ce vendredi 13 octobre 1651, Honoré
Langiois a sans doute I'impression que les
pires épreuves sont derrière lui, puisque la
traversée de I'Atlantique est enfin réalisée. Ce
vendredi treize est-il de mauvais augure?
Peut-être! Car il est loin de soupçonner que
deux mois plus tard il dewa affronter bien
pire.
Le port de laRochelle en Aunis.
On se souvient que Montréalfut fondée en
L642. Neuf ans plus tard, soit cette année
165L, selon le Journal des Jésuites de l'épo-
que, le 18e jour de juin, jour de Dimanche, à
I'issue des deux messes on s'était battu à
Montréal contre 50 à 60Iroquois. Les mêmes
Pères Jésuites dans leurs relations font remar-
quer qu'à Montréal: "il ne restait alors
qu'environ cinquante français" et selon la
sceur Marguerite Bourgeois, il n'y avait en
réabté que dix-sept hommes en état de porter
les armes.
I-e,26 juillet et le 16 août une soixantaine
d'Iroquois s'attaquent aux Montréalistes,
comme on les appelait à cette époque. Retran-
chés derrière les palissades du fort, les hom-
mes du sieur de Maisonneuve tiennent le
coup. Ce dernier cependant, craignant de voir
son æuvre anéantie, décide de passer en
France pour aller chercher du renfort. Il se
rend donc à Québec dans le but de s'embar-
quer sur un navire en partance pour la France.
Il y rencontre le nouveau gouverneur auquel il
fait part de'ses doléances au sujet de Ville-
Marie. Avant de s'embarquer pour la France
sur le navire Hollandais qui quitte Québec le 5
novembre, il obtient du gouverneur la pro-
messe de renfort immédiat pour Montréal et ce
dès avant I'hiver.
Quelques semaines plus tard, monsieur de
Lauzon désigne dix hommes en renfort pour
Montréal. La saison est passablement avancée,
mais on anend d'une joumée à I'autre le retour
de la frégate de Montréal pour les y conduire.
Le navire retarde et ne se pointe à Québec que
le 23 novembre date limite de navigation sur le
fleuve. Monsieur de Lauzon veut cependant
tenir promesse et il commande aux hommes
désignés de gagner Montréal par leur propres
moyens. Parmi eux, le Parisien Honoré Lan-glois dit Lachapelle prend courageusement la
direction de Ville-Marie. Le dimanche 10
décembre, la petite troupe atteint enfin son
but, mais dans quel état! Monsieur Dollier de
Casson, supérieur des Sulpiciens, dans son
Histoire de Montréal dit ceci des nouveaux
arrivants: "Monsieur de Lauzon les fit partir si
tard et les mit si nuds dans une chaloupe qu'ils
y pensèrent geler de froid, on les prenait pour
des spectres vivants qui venaient, tout sque-lettes qu'ils étaient affronter les rigueurs de
I'hiver. C'était une chose assez surprenante de
les voir venir en cet équipage en ce temps-là,
d'autant qu'il était le 10 décembre, cela fit
douter longtemps que ce fut des hommes et on
ne s'en put convaincre que lorsqu'on les vit de
fort près; au reste ces hommes étaient les plus
malingres si nous regardons leur constitution,
même deux de ces dix étaient des enfans,
lesquels à la vérité sont depuis devenus de fort
bon habitans dont I'un s'appelle St-Ange et
I'autre se nommait Lachapelle. Ces pauwes
soldats ne furent pas plutôt ici qu'on tâcha de
les réchauffer le mieux qu'on put en leur
faisant bonne chère et en leur donnant de bons
habits, et ensuite on s'en servit comme de
gens à repousser les Iroquois que nous avions
tous les joun sur les bras." (p. 82-83)
L2
Ce texte mérite quelques mots d'explica-
tion. Comme c'est arrivé plusieurs fois dans
notre histoire, les nouveaux gouverneurs,
ignorants des conditions climatiques de la
Nouvelle-France prirent de grands risques en
expédiant des gens à Montréal ou ailleurs dans
de très mauvaises conditions. Dans le cas
présent, envoyer dix hommes mal vêtus en
chaloupe sur le fleuve au début de décembre,
c'était presque les expédier à la morr Heureu-
sement, ils survécurent. Dollier de Casson dit
que parmi eux il y avait deux enfants dont I'un
était effectivement Honoré Langlois dit
Lachapelle. Quand il parle d'enfant ici, il faut
bien s'entendre. À cette époque, la majorité
était fixée à 25 ans. Honoré Langlois n'était
alors âgé que de 19 ans. En exagérant un peu,
le Sulpicien parle de lui coûrme d'un enfant.
Nous dirions aujourd'hui, jeune homme.
Le texte laisse également entendrc que ces
hommes envoyés par monsieur de Lauzon
étaient des soldats. Il est permis de douterqu'Honoré Langlois était un soldat. On se
servit d'eux pour défendre Montréal, mais cela
ne leur confère pas pour autant le titre de
soldat. Quoiqu'il en soit, c'est dans ces con-
ditions que I'ancêtre des Langlois Lachapelle
eut son baptême de I'hiver en Nouvelle-Fran-
ce. Il ne tarda pas cependant à s'acclimater.
Omniprésents, les koquois ne cessent de
rôder durant tout I'hiver L652 et le printemps
de la même année. Pour se protéger, les gens
de Ville-Marie se constituent en milice. Hono-
ré Langlois en fait partie. Après avoir écoulé
ses trois années d'engagement, il décide de
demeurer à Montréal et se fait concéder une
terre de tois arpents de front sinrée entre celle
de Jacques de la Porte et celle de la veuve
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Acte de rente d'Honoré Langlois à Jean Aubuchon dit Lespérance - (Maugue24-03-1679)
Daubignon. C'est cette terre qu'il échangecontre une autre appartenant à Bertrand deRenries, le 5 octobre 1658, par contrat passédevant le notaire Basset. La nouvelle conces-sion dont il fait I'acquisition est située au pieddu côteau Saint-Louis entre les terres de JeanAuger dit Baron et de Jacques Mousseau.Aujourd'hui, cette terre s'étendrait de la rueBerri à la rue Notre-Dame de Lourdes et entrela rue Craig et I'avenue Duluth. D'une super-ficie de 30 arpents, elle a plus de valeur quecelle qu'il échange. En compensation, il doitverser à Berrand de Rennes cent liwes qu'ilpaye en partie en argent et en partie en castors.
Ce dernier détail nous renseigne sur lesactivités qu'il exerce durant I'hiver, soit le"trapage" du castor. C'est d'ailleurs par sontravail qu'il est en mesure d'acquérir deux ansplus tard, en 1660, une terre du charpentierPaul Benoit dit Livernois. Il débourse 230liwes, salaire de deux ans de travail, dont 100liwes sur dix barriques de chau à prendre surle fourneau de Pierre Gadois. Retenons bience dernier norn Quant au reste de la somme, ilpromet de la payer en travail en tout tempssauf au moment des semailles et des récoltes.Cette terre, il la donne en cadeau à son filleulJean-Baptiste Le Cavelier fils de Robert LeCavelier dit Deslauriers. Le premier septembre1663, comme le confirme Paul Benoit ditLivernois, sa dette en chau et en travail estcomplètement remboursée.
À son arrivée à Montréal en 1651, HonoréLanglois état âgé de 19 ans. Dix ans plustard, presque jour pour jour, à l'âge de 29
T4
ans, il s'apprête à prendre femme. Son choixse porte sur une jeune fille de 18 ans, MariePontonnier qui malgré son jeune àge a dêjà étémariée deux fois. Née à Lude, diocèsed'Angers où elle a été baptisée le 22 janvier
1643, cette fille d'Urbain Pontonnier et deFélice Janin, Marie Pontonnier arive au pays
en 1656. Elle n'a que 13 ans. C'est feanneMance qui est chargée de son éducation. Lesfemrnes à cette époque à Ville-Marie se comp-tent pratiquement sur les doigts de la main. Lajeune Pontonnier n'a pas encore 14 ans que
déjà les prétendants qui ont le double de sonâge lui tournent autour. tr y a d'abord RenéBesnard dit Bourgjoli. C'est un soldat âgé de30 ans, originaire de Villier non loin de Lude
d'où vient Marie. Cette dernière s'intéresse àlui, mais elle n'a que 14 ans. On lui conseille
de se méfier de ce soldat qui n'a pas bonneréputation et de fréquenter plutôt Pierre
Gadois qui a 25 ans, est armurier, possède,
comme nous I'avons dit plus tôt, un fourneau
à chau, et se montre très brave pour défendreMonnéal conûe les koquois.
La jeune fille fait finalement confiance à ses
conseillers et accepte d'épouser Gadois. Le
mariage est aussitôt fixé au dimanche 12 août
1657. Quand René Besnard apprend qu'elle
I'a abandonné pour Gadois, il devient furieux
et promet de se venger. Pour ce faire, il
emploie un moyen quasi infaillible à cette
époque. Il lui déclare qu'il ost sorcier et qu'il-
lui jettera un mauvais sort. Affolée, la jeune
fille en parle au curé qui lui conseille de na pas
perdre confiance. Des personnes avisées
i j
l r
l.
tnI
incitent Pierre Gadois à se prémunir contre le
mauvais sort en récitant le psaume "miserere"
mais en commençant par la fin, et à rebours,
tout au long de la cérémonie du mariage. Mais
comment réciter ce psaume à rebours quand
on ne le connaît même pas? Gadois épouse
Marie Pontonnier à la date déterminée. Durant
la cérémonie, René Besnard dit Bourgjoli
noue I'aiguillette et du même coup prétendjeter un mauvais sort aux nouvearD( mariés.
Sans doute très influençable Pierre Gadois ne
panrient pas ensuite à jouer son rôle de mari
convenablement puisque son épouse reste
infertile. C'est le drame. Les menaces de René
Besnard dit Bourgjoli produisent leur effet.
Les autorités civiles et religieuses sont mises
au courant des faits. Après trois ans de maria-
ge, les délais canoniques étant écoulés et
Marie Pontonnier n'étant toujours pas encein-
te, Monseigneur de Laval prononce I'annula-
tion du mariage,le 30 août 1660.
On ne manque pas à cette occasion dequestionner I'intervention de René Besnard.
S'il a bien jeter un sort, c'est un sorcier et il
mérite le châtiment réservé aux sorciers. Il
sera brûlé vif sur la place publique. René
Besnard, on le conçoit facilement, se défend
avec vigueur et parvient à démontrer qu'il n'ajamais noué I'aiguillette, c'est-à-dire, faire des
næuds dans une corde durant la messe des
noces autant de fois qu'il voulait empêcher
Marie Pontonnier de devenir enceinte.
Si Besnard s'en tire bien, le malheureux
Gadois de son côté est beaucoup plus mal-
chanceux. En plus de voir annuler son
mariage, on le condamne àdédommagerMarie
Pontonnier pour les trois années qu'elle est
demeurée avec lui. Il doit lui vener 100liwes
en castor pour la fête de Saint-Michel et 300
liwes pour celle de Noël.
Marie Pontonnier que I'aventure ne semblepas avoir trop marquée ne perd pas de temps.
L'annulation de son mariage a lieu le 30 août.
Dès le 8 octobre, donc cinq semaines plus
tard, elle passe un contrat de mariage avec
Pierre Manin (Basset 8/1011660), originaire
lui aussi de I'Anjou puisque né à Sainte-
Colombe. tr est âgé de25 ans. La cérémonie
de mariage a lieu le 3 novembre. Malchanceu-
se, Marie Pontonnier perd son nouveau mari,quand quatre mois plus tard, soit le 23 man, il
est tué par les Iroquois. Enceinte, ce qui
prouve sa fertilité, elle donne naissance à une
fille le 9 novembre suivant. Elle a sans doute
beaucoup de charme, car malgré tous ses
malheurs, un prétendant la demande aussitôt
en mariage. C'est Honoré Langlois dit Lacha-
pelle. Le 5 décembre 1661, elle l'épouse à
Montréal en-présence de nombneux parents et
amis.
C'est dans doute en prévision de ses noces
que durant le mois d'octobre précédent, elle
s'était départie de la maison qu'avait fait bâtir
son défunt mari, Pierre Martin. Elle en avait
obtenu 120livres de Marc-Antoine Galibert dit
Descolombiers. Marie Pontonnier et Honoré
Langlois confirmaient d'ailleurs cette vente
devant le notaire Basset, le 2 juin 1664. Ils
signaient tous les deux, et c'est la première
fois que nous trouvons leur signatures
15
Jcuær'4,tq!àt
'wtn/'?wensembles sur les actes car leur contrat de
mariage a disparu.
C'est en cette année 1664,le 16 janvier,
que leurs naît un premier enfant, un fille,
prénommée Jeanne. Elle épousera le 7 avrtl
1682 Joseph Loisel. Féconde, Marie Ponton-
nier donne naissance à un autre enfant I'année
suivante, cette fois un garçon baptisé HonoÉ
comme son père. Mais il ne survivra quequelques semaines étant né le 30 décembre
1i665 et décédé le 18 féwier 1666. Un an plus
tard nait une fille, Marguerite, baptisée à
Montréal le 25 févier 1667. À 19 ans, elle
devait épouser André Heneau qui fut un des
",compagnons du sieur Cavelier de LaSalle.
Les années 1666 et 1667 sont des années
de recensement. Quand les recenseurs passent
chez les Langlois au mois de mai, Marguerite,
la toute dernière née, n'a que uois mois. Sa
sæur Jeanne est âgée de 4 ans, mais une autre
fille habite la maison, Marie Martin qui a 6 ans
et qu'Honoré Langlois considérera toujours
comme sa propre fille au même titre que ses
autres enfants. Le recensement nous apprend
également qu'Honoré Langlois est alors âgé
de 35 ans et que sa femme n'a que 24 ans. Ilspossèdent deux bestiaux et ont 20 arpents de
terre envaleur.
Les Langlois habitent toujours Montréal
lors du recensement, mais I'année suivante,
coûrme nous I'apprend un acte du 23 septem-
bre 1668, Honoré Langlois a pris une grande
décision. Il se pÉpare à aller habiter à Pointe-
aux-Trembles sur une terre que lui concèdent
les Sulpiciens. Cependant, comme il ne sem-
ble pas encore déterminé à aller s'y fixer
définitivement, il loue sa terre de Monréal à
Antoine Dufresne pour une période de cinq
ans. Il se réserve les bestiaux, sans doute les
deux dont parle le recensement et qrd devaient
êfe des bæufs servant pour les labours. Il se
réserve également la maison pour jusqu'à la
fonte des neiges.
Au printemps 1669, il va donc habiter à
Pointe-aux-Trembles. Mais comme il n'y avait
pas encore d'église à cet endroit, c'est à Mon-
tréal qu'il fait baptiser un toisième enfant, une
fille, prénommée Marie-Thérèse, née en sep-
tembre 1669 et qui épousera Robert Jannot dit
Lachapelle, le 6 janvier 1693 à Pointe-aux-
Trembles.
Le séjour à la côte Saint-Jean de cet endroit
s'avérant bénéfique pour eux, les Langlois
décident de s'y installer pour de bon et le 17janvier 1672, ils vendent leur terre de Mon-
tréal à Robert LeCavelier dit Deslauriers. Ce
dernier, un ami de longue date puisque les
Langlois étaient parain et marraine d'un de
ses enfants, les paya en nature, soit 360
*$-$
minots de grain, moitié de blé moitié de pois
en six versements consécutifs dont il obtint
quittance définitive le27 jun 1678.
Malgré ceffe vente, les Langlois ne parve-
naient pas à joindre les deux bouts. Il est wai
que la famille grandissait toujours puisqu'un
premier garçon, Jean, naquit en juin 1672 et
un second, André, en juillet L675, suivi d'une
fille, Françoise, en novembre 1678. Pour
nourrir toutes ces bouches, il fallait d'autres
sources de revenus. Honoré Langlois loua la
terre de François Pougret pour deux années, le
22 mars 1676. Cette location I'obligeait à
rembourser le dizième des grains qu'il
recueillait sur cette terre, ainsi que 15 minots
de blé et 12 liwes en argent annuellement. Il
se devait également d'entretenir les bâtiments
de la ferme des menues réparations ainsi que
la maison qui, comme le spécifie le contrat,
fermait à clé mais dont le toit était de paille.
Malgré tant d'efforts, Honoré Langlois ne
parvint pas à gagner suffisamment pour payer
tout ce dont il avait besoin pour faire viwe les
siens dans I'aisance. Depuis 1670,le sieur
Aubuchon dit læspérance lui avait fourni des
marchandises pour la valeur de 500 liwes.
Afin de rembourser sa dette, Honoré Langlois
se vit contraint de payer une rente annuelle de
25 liwes et de mettre sa terre et sa maison engarantie de payement. Pour accroître ses reve-
nus, il décida de se faire concéder une terrepar le Seigneur Duguay, à Sainte-Thérèse, en1679.
Au recensement de 1681, il habite à la
Pointe-aux-Trembles. Il possède une vingtaine
d'animaux et a réussi à mettre dix arpents de
sa terre en valeur. L'aînée de ses enfants , sa
fille Jeanne s'apprête à se marier. Le 7 avril
1682, elle passe son contrat de mariage avec
Joseph [,oisel, fils du semuier Louis Loisel et
de Marguerite Chalou. C'est le curé Seguenot
qui rédige le contrat puisque le notaire Maugue
ne peut se rendre à Pointe-aux-Trembles ni par
le fleuve en raison des glaces, ni par la route
rendue trop mauvaise par la neige fondante.
Le notaire ratifie ce contrat le 19 mai suivant.
Au moment où les aînées de la famille se
mariaient, d'autres enfants naissaient qui ne
survécurent que quelques mois. Jeanne se
marie en L682 et sa sceur Marguerite, en
1686. Enne temps naissent trois garçons qui
meurent en bas âge.
L'année 1690, si on se souvient bien de
I'histoire du Canada, fut marquée par le mas-
sacre des habitants de Lachine, en banlieu de
Monnéal. Avant de parvenir à surprendre ces
gens, les koquois firent des ravages tout
autour de Ville-Marie. Pointe-aux-Trembles ne
fut pas épargnée. Honoré Langlois vit les
11
koquois incendier sa demeure. Il y perdit out,
même le contrat de concession de sa terre qui
lui avait été accordé par les Sulpiciens en
1669. Sans doute compatissante devant ses
malheurs, la veuve du Seigneur Duguay, lui
concède une nouvelle terre de 15 par 15
arpents, sur l'île Sainte-Thérèse, face à
Pointe-aux-Trembles, dès I'année suivante,
1691 (Ct. Paré).
C'est à cet endroit que les Langlois vont
désormais habiter. Cependant, sans doute
désireux de ne pas se voir départir de sa tere
de Pointe-aux-Trembles, Honoré Langlois se
rend au séminaire des Sulpiciens le 2L févner
1695 pour demander au supérieur I'abbé
Dollier de Casson un nouveau contrat de
concession pour remplacer celui qui avait
brûlé en 1690. tr obtient facilement copie de ce
contrat. Chose étonnante, lui qui signe habi-
tuellement d'une écriture très nette, doit sur ce
contrat reprendre sa signature. Était-it intimidé
par I'abbé de Casson?
Sentant ses forces décliner et désireux
d'assurer ses vieux jours, le 2 octobre 1700,
Honoré Langlois cède sa maison et sa terre de
l'île Ste-Thérèse à son fils André pour la
somme de 1000 liwes et I'obligation pour ce
dernier de lui construire une autre maison de
22 pieds de long sur 18 pieds de large, depièce sur pièce en poutres et planches et de la
couvrir de paille et d'herbe. Cette maison
devra êne tenrrinée pour la Saint-Jean-Baptiste
de 1701.
C'est à cet endroit qu'Honoré Langloistermine ses jours. Il fut inhumé dans l'églisede Pointe-aux-Trembles le 12 décembre 1709,à l'âge, dit I'acte de sépulture, de 80 ans.Curieusement, cofilme dans le cas de NoëlLanglois, le registre mortuaire dit d'HonoréLanglois qu'il était alors le plus ancienhabitant du pays. Il faut entendre ici le motpays comme région. Marie Pontonnier luisurvécut huit ans. Elle fut inhumée au mêmeendroit, le 7 janvier 1718. Comme nousI'avons mentionné, leurs survivaient sixenfants, dont deux garçons, Jean et André,pour assurer la transmission du nom.
L'aîné des garçons, Jean, avait épouséJeanne Gauthier dit Landreville à Varennes le4 novembre 1698. Comme on peut le cons-
tater, il alla chercher épouse de I'autre côté du
fleuve. Quand on habite une île, on peut
fréquenter d'un côté ou de I'autre. Jean étaitné1e26 juin 1672 et décéda à Repentigny àgé
de 59 ans en 173L. Il fut cultivateur et neparait pas avoir été très actif dans les
transactions qui demandaient I'intervention
d'un notaire.
Son frère André né en luillet 1675 épousa
en première noce Françoise Bissonnette et en
deuxième noce Marguerite Gauthier dit Lan-
dreville, sa belle-sæur. Il fut beaucoup plus
actif que son frère aîné.
Nous retrouvons tous les enfants Langlois
le 20 mars 1710, trois mois après le décès de
18
leur père, chez le notaire Adhémar afin de
régler la succession. Se joignent à eux leurs
beaux-frères: Robert Jannot, époux d'Anne;
Louis Beaudry, époux de Françoise et Joseph
Loisel, époux de Jeanne. Quant à Marguerite,
elle y vient en son nom puisqu'elle est alors
veuve d'André Lereaux. On retrouve égale-
ment Nicolas Bissonnette, époux de Marie-
Barbe Villedieu, fille de défunte Marie Martin
elle-même fille de Louis Martin, deuxième
époux de Marie Pontonnier. Ils s'entendent
pour nommer conrme arbitre de la succession
le notaire Florent La Cetière. Oune Marie
Pontonnier qui garde la moitié des biens, les
autres héritiers se partagent I'autre moitié en
sept parts. Une terre de 3 arpents de front sur
une dizaine de profondeur que I'on divise en
deux et dont on subdivise une des moitiés en
sept ne laisse que 40 pieds de front sur dix
arpents de profondeur à chaque héritier. Ce ne
sont en quelque sorte que des languettes de
terre dont hérite chaque enfant. C'est André
qui rachètera les parts de chacun et en devien-
dra propriétaire comme en fait foi le partage
qui eut lieu après son décès en 1750. Sa
veuve, en effet, fit faire I'inventaire des biens.
Cette fois, iI y avait onze héritiers. Les noms
de chacun furent écrits sur un billet que I'on
déposa dans un chapeau et on tira au sort. La
terre de l'île Ste-Thérèse fut ainsi partagée.
Elle avait alors 60 arpents en superFrcie puis-
qu'André y avait ajouté sa propre tene. On se
divisa les par:ts du sud-ouest au nord-est de la
façon suivante: la première part à Raphaël, la
seconde à André,la roisième à Pierre et ainsi
de suite, à Marguerite Gauthier, la veuve; à
Pierre Desroches, l'époux de Marie; à Jean, à
Joseph, à Louis, à Jean-Baptiste, à Thérèse et
à Jean-Louis Bourg, l'époux de Josephte.
Comme on peut le constater, si I'ancêtre
Honoré Langlois n'avait eu que deux fils, le
cadet lui donna sept petits-fils qui assurèrent la
descendance de ce grand ancêtre.
,KîLûW?w
WILLIAM V. LANGLOIS(1815-1881)
Une des huit souches de Langlois d'Amé-
rique a pour auteur William V. Langlois, un
matelot et aventurier originaire de l'île de
Guernesey. C'est par madame Jay A. Pattin-
ger de Sacramento en Californie que j'appris
en novembre 1980l'existence de cette souche
de Langlois en Oregon. Madame Pattinger
poussa I'amabilité jusqu'à me faire parvenir
des photocopies de l'Oregon Journal des 28juin et premier juillet 1927 où un des fils de
V/illiam V. Langlois raconte I'histoire de son
père. C'est par cet article de journal que
j'appris I'existence en Oregon du petit village
de Langlois, ainsi nommé en I'honneur de ce
V/illiam V. Langlois qui en fut le pionnier.
De son côté, notre dévouée archiviste,.
madame Gisèle Langlois Martel de
Sherbrooke a obtenu depuis des renseigne-
ments sur ce village de Langlois. Elle m'a fait
parvenir la carte que nous reproduisons ici.
IVilliam V. Langlois, aux dires même de
son fils Frank, naquit à l'île de Guernesey en
1815. Tout jeune, il découwit la mer, ce qui
I'incita plus tard à s'enrôler dans la marine
d'Angleterre. I1 devint officier de la marine
anglaise sur un navire de guerre ce qui
I'amena à voyager à travers le monde entier.
Après avoir quitté la marine, il vint au* États-
Unis où il entendit parler de I'Oregon cette
immense contrée le long du Pacifique. En
1844, il se choisit un emplacement où s'élève
aujourd'hui la ville de Portland. tr épousa
20
Mary Ann King en 1845 et vint s'établir àSilverton. À h fin de I'année 1848, il s'en allaen Californie pour travailler pendant plusieurs
mois au Fort Sutter avant de tenter sa chance
comme mineur. En 1850, il déménagea à Port
fford et vint choisir un terrain où se trouve
aujourd'hui construit le village de LAN-
GLOIS.
En 1853 commencèrent les troubles avec
les indiens. Les mineurs décidèrent de leur
faire la guerre. William Langlois qui ignorait
cela eut à aller porter un voyage de pommes de
terre et de lard à la mine Randolph. Un mes-
sager le rencontra sur la plage et le prévint du
fait que les indiens étaient en état de guerre.
Cette situation le força à retourner à Port
Orford sur une distance de seize milles. C'était
le 23 févier 1854. Frank qui raconte I'inci-
dent s'en souvenait très bien. Sa mère était à
cheval. En avant d'elle se trouvait le bebe de la
famille et denière elle un autre enfanl Sur une
mule blanche derrière M. Bingham se trouvait
John, âgé de quatre ans. La nuit était venue.
Quand le mulet sauta un ruisseau, John tomba
à I'eau. On Éussit de peine et de misère à le
sauver. Un feu permit à tout le monde de se
réchauffer et de se sécher car il pleuvait beau-
coup. Ils eurent ensuite à traverser les rivières
Sixes et Elk. Malgré cette nuit difficile, envi-
ron un mois plus tard, madame Langlois mit
au monde un garçon prénommé Charles.
Toute la famille avait alors trouvé refuge au
fort de Port fford.
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Toujours selon les dires de son fiis Frank,
William V. Langlois était un homme honnête à
I'extrême. Il n'acheta jamais rien à crédit, ce
qui eut pour conséquence à une certaine épo-
que, que pendant deux ans, il n'y eut pas une
cuillère de sucre ou même une liwe de farine à
la maison. Son épouse confectionnait des
vêtements aux enfants en taillant son tissu
dans des poches de farine que leur avait don-
nées le cuisinier d'un moulin à scie de Port
fford.
Frank, I'auteur de ces souvenirs devint
gardien de phare de 1871 à 1873, puis il fut
maître de poste pendant vingt ans. Il fut
également assesseur du comté de Curry en
1887 et 1888. Son frère Thomas Orford eut
I'insigne honneur d'être le premier enfant
blanc à naître au village de Langlois. Ce villa-
ge s'appelait a-utrefois Jerryville ou
"cowtown" avant qu'on le rebaptise LAN-
GLOIS en 1881 en I'honneur de William V.
Langlois qui en fut en quelque sorte le princi-
pal pionnier.
Plusieurs Langlois de cette famille furent
d'éminents citoyens de cette région. C'est
Frank qui ouwit le premier magasin entre Port
Orford et Bandon.
N.B. Pour le bénéfice des nos membres delangue anglaise, nous reproduisons enpartie les deux interviews de I'OregonJournal.
wrLLrAM V. LANGLOTS (1815-1881 )
We know that lVilliam V. Langlois is the
first ancestor of many Langlois from Califor-
22
nia and Oregon. To inform our English Spea-king members about him, there is someextracts from an interview ofhis son Frank onthe Oregon Journal.
From Oregon Journal, June 28 andJuly 1 , 1927.
Impressions and observations of the Journalman, by Fred Lockley.
"My father's name was William V.
Langlois", said Frank M. Langlois, when I
interviewed him recently at his home in
Dallas. "My father was born on the Isle of
Guernesey in 1815. He went to sea as a boy.
Lather he enlisted in the British navy and
became an officer on a British Battleship and
while in the service traveled pretty well, all
over the world. Resigning from the navy, he
came to America and secured a position as
captain of a whaler. Hearing of Oregon, he
came here in l8M and took a sqatter's claim
on which part of Portland is now built. He
married my mother in 1845. The following
year they abandoned the claim near the village
of Portland and moved to a claim near
Silverton. In the fall of 1848 he went to
California and worked at Sutter's Fort for
several months and also tried his luck at
mining. My mother, whose maiden name was
Mary Ann King, was born in Missouri in
1825. Her father died, and her stepfather was
harsh and abusive to her, so she ran away
from home and came across the plains with a
neighbor in 1843.
l ï-: l
f'f*
Vy'e moved to Port Orford in 1850. Two
years later father took up a place on which the
town Langlois was later built. Trouble with
the indians was brewing in 1853. It became
acute in January, 1854, at wich time the
miners decided that the threatening manner of
the Indians amounted to a declaration of war
on their part...
At the miner's meeting George H. Abott
was elected captain A.F. Soap first lieutenant,
and V/iiliam H. Packwood second lieutenant,
and it was resolved to attack the indians, so
they would be more friendly... This was in
february, 1854. My father had started with a
load of freight, consisting of bacon and
potatoes, to the Randolph mines. A runner
came and warned us that the Indians, rpere on
the warpath. The runnerovertook my fatherto
the beach and toid him the Indians were on the
warpath, so father retumed at once.
My father had got along with the Indians
amicably, with one exception he hired an
Indian to do some work and paid the Indian
before the work was completed. The Indian
desappeared and did not finish the job. Later
the Indian came to our house when father was
working with a drawshave on a piece of
cedar. When the Indian saw father he started
to back out, but father caught him by the arm
and hammered him over the head with the
cedar club till the Indian broke awav and
jumped over the fence like a deer.
When the runner overtook my father to
notify him of the outbreak of the Indians they
saw an Indian crouching back of a log. When
the Indian saw he was discovered he jumped
and ran. Father thought it was the Indian he
had hit over the head, who was hiding there to
kill him. As soon as father got back ro the
house Bill Bingham, George Rogers, Mrs
Burrows and her sister, Miss Goodman and
our family struck out for Port fford, distant
16 miles by trail. This was on February 23,
1854. Mother rode on our horse, with a baby
in front of her and one child back of her. My
brother John, who was 4 years old, rode on a
white mule back of Mr. Bingham. It was
raining and sleeting. Before long it got dark:
John became cold. When the mule jumped the
sreek, John fell off in the stream. The men ran
with all speed to the footlog and put their
hands down in the water to catch John as he
floated down stream, as it was too dark to see
him. They had hardly put their arms down the
water before John started to float under the
footlog, they caught him and pulled him out of
the water. The others wanted to hurry on the
Port Orford, but father said John would
probably die of pneumonia, so he built a
campfire to dry John. We sat around this
campfire all night, trying as well as we could
to protect ourselves from the driving rain. We
had to swim the Sixes river and also the Elk
river. My brother Charles was born in the
stokade at Port Orford, about a month or six
weeks after we made the all-night trip to
escape the Indians.
About two weeks after we had taken refuge
in the fort the soldiers let John and me out of
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the stokade to play. While we were in the
outskirts of the village some Indians saw us-
John was a handsome boy. They picked him
up and caried him off. They sized me up, bur
shook their heads and decided not to take me.
I started to run to the fort to tell my father that
the Indians had taken John, but a pet elk that
was wandering at large saw me, lowered its
head and charges me. I crawled under a house
so it could'nt hook me with its antlers or
tramp on me with its sharp hoofs. Every time
I crept out the elk would lower its head and
make a savage charge to me. It kept me under'tllat house for several hours. Meanwhile, one
of our men who had been at hunting saw the
Indians and brought John back to stokade.
"The first store started between Port fford
and Bandon was built on our home ranch,"'said F. M. Langlois when I interviewed him
recently at Dallas. "The place was then known
as Jerryville, but was later renamed Langlois.
I was 2 years old when we moved from Port
Orford to Flora's creek. Back in the 50s and
60s Curry county was one of the most remote
and isolated sections of the United States.
When I think of my boyhood, scores of
recollections come to me. I remember killing
my first elk when I was 10 years old... In
those days there were thousands of ducks,
swans, wild geese and sandhill cranes. The
sandhill cranes used to look like soldiers
standing at parade rest. The most geese I ever
killed with one shot was 13...
In 1868 a fire swept over Coos and CurryCounties destroying thousands of acres ofwhite cedar and also killing untold numbers ofelk, deer and other wild animals.
My father was a man who leaned overbackwards, he was so honnest. To tell thetruth, to pay all just debts, to keep his wordunder all conditions was my father's code. Hewould never buy anything unless he had themoney to pay for it. The result \ilas that whenI was a boy for two years we didn't have aspoonful of sugar or a pound of flour in thehouse. We lived on fresh elk meat, boiledwheat and vegetables. The cook at the Portfford sawmill gave my father a packhorse
load of flour sacks. Mother had us boy's peel
alder bark and bring to her, which she boiledwith the flour sacks to dye them a greenish
yellow, like khaki. She made our clothing and
our caps from these flour sacks. Later fathergot hold of some old sails, from which mother
made us trousers. The cook who gave myfather the flour sacks gave him a hogshead
which had contained New Orleans molasses.
Father brought this home, took the head out ofit and scooped from the bottom ot the hogs-
head nearly five gallons of sugary sediment
from the molasses. We boys found the
hogshead turned it on its side, climbed in, and
licked it clean. My mother, seeing us in the
hogshead, was scandalized, but father said
her: "remember mother, they haven't tasted
sugar for two years, there isn't enough there
to hurt them; let them enjoy themselves..."
24
Parmi les Langlois d'aujourdhui, nous avons voulu vous faire connaître: un journaliste, unartiste et un joailtier. Vous connaissez sans doute des l-anglois qui mériteraient dêtne mieux con-nus de tous? Pourquoi hésiter? Faites-nous parvenir un texte à leur sujet, nous nous ferons unplaisir d'en parler au prochain numéro du LANGLOIS.
JEAN-PAUL LANGLOIS, de Beauport, peintre.
Les Langlois ont du talent. Nous enretrouvons dans tous les secteurs d'activités:radio, télévision, sport, musique, etc. Le sec-teur des arts en particulier intéresse grande-ment les Langlois. Du 6 au 22 novembre1986, Jean-Paul Langlois de Beauport expo-sait vingt-cinq oiles à la Galerie d'art de PlaceCartier à Québec. Cette exposition était parti-culièrement originale parce que I'artiste rendaithommage à Félix Leclerc en illusrrant la chan-son: I'Hymne au printemps. Les vingt-cinqversets de cet hymne étaient ainsi portés surtoile et fort bien illustrés: "Les blés sont mûrs
et la terre est mouillée... Les grands laboursdorment sous la gelée... etc."
En juillet 1984, une de ses æuwes: "La:maison des vins, Place Royale",lui valait unemention au Jubilé du Symposium Mondial
d'Arts Plastiques à Nice ou on comptait plus
de mille exposants. Il fut invité àparticiper ausecond Festival Européen d'Art à la Galerie
d'Art Hélian, à Montreux en Suisse. Toutesnos félicitations et franc succès à ce Langloisqui fait honneur à notre nom!
als mqlson des vlns, Plqca Royole'
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LUCIEN LANGLOIS, de Montréal,Natif de Montréal, Lucien Langlois a fté-
quenté l'École des Hautes Études Commer-
ciales de la Faculté des Sciences sociales de
l'Université de Montréal (Section des Rela-
tions industrielles) après avoir obtenu son
baccalauréat ès arts, comme extra-collégial.
Navigateur pour I'aviation canadienne lors
de la guerre 1939-45, il faisait partie de
I'escadrille 425 des Alouettes où il se mérita
plusieurs décorations.
En 1947, il entrait au service du journal
<Montréal-Matin> et il y demeura vingt-trois
ans. Il fut d'abord reporter, puis directeur de
I'information, et enfin rédacteur en chef, en
1962.
En 1967, il se voyait décerner le Prix
Olivar-Asselin de journalisme par la Société
Saint-Jean-Baptiste.
En plus de signer un éditorial quotidien,
Lucien Langlois rédigeait également deux
billets, publiés tous les jours de la semaine
sous les titres: <<Ce qu'en pense ma voisine>>
signé Madame Untel, et <<Propos du Matin>
signé Luc.
I1 est mort, le 29 août 1970, dans son
sommeil, alors qu'il participait à un congrès
des ventes de la publicité de son journal, dans
les Laurentides.N.B. On trouvera dans les lignes qui suivent
deux textes de Lucien Langlois prove-nant de ses chroniques intitulées: Proposdu matin et publiées dans le Montréal-Matin.
journaliste.
Le géranium
C'est I'automne. L'automne du calendrier.
Je viens juste de m'en apercevoir. J'ai donc
examiné le jourde façon attentive. J'ai compté
les feuilles rougies de mon arbre-témoin et j'ai
découvert dix feuilles qui s'étaient rangées à la
mode nouvelle.
Dix, ce n'est pas mille. Mon paysage
d'automne ressemble encore à celui de l'été
mûrissant. Le vert domine. Il fait doux. Mon
jardin secret est un géranium indestructible.
L'image m'est venue tout à coup parce que
j'étais plongé dans le passé et que je voyais
une ferme où j'avais passé une adolescence
heureuse et que cette plante au parfum de gaz
ornait québécoisement la devanture d'une
maison sage au toit en pente où reqpirait la fine
fleur de mes pensées: celle qui, à l'époque,
mettait mon cceur en émoi.
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Vous ne le croirez pas, mais j'avais associé
I'amour et le géranium: deux odeurs qui
m'étourdissaient.
Je me rappelle ce jour où il fallu se séparer.
C'était un dimanche sans but et tout en inter-
rogation. Les champs étaient vides. Ils étaient
beaux, parce qu'ils me rendaient triste. Je me
suis approché de la maison et j'ai vu les géra-
niums. J'ai ouvert la porte et I'odeur du
parquet jaune m'a frappé au visage: c'était une
odeur de géranium. Une odeur sage.
C'est ce jour-là que deux lèwes m'ont frôlé
et que j'ai été corrme paralysé. C'était trop.
J'étais vaincu par la douceur de I'automne à
odeur de cire, de géranium et d'haleine fraî-
che. Je savoure encore ma défaite. C'était un
22 septembre
Rideau de sons
Le matin avait bruit de source. La pluie
chaude liquéfiait mon paysage de feuilles. Je
naviguais dans un sous-marin de cristal et
I'eau , en glissant sur les parois transparentes,
avait des tintements de sons de cloche loin-
tains. Le matin était un carillon discret et ma
mémoire se délectait de tendresses anciennes,
de bonheurs dont je voyais maintenant les
contours.
Un tel océan de douceur a fini par me
rendre mélancolique. Le sentiment a de ces
retours soudains. Vous êtes heureux et le
cæur vous serre de n'avoir pas été heureux
plus longtemps.
Oh! qu'il est difficile de contenter le cæur
et I'esprit humains! Ils se nourrissent souvent
de miettes. Et ils sont contents. Quand ils
s'attablent à un banquet, ils sont mal à I'aise.
Le banquet, c'est un sommet, les miettes,
c'est I'acheminement vers un bonheur entre-
vu. On tombe d'un sommet, mais on ne
trébuche pas sur les miettes.
C'est ce que je me disais quand les cloches
eurent franchi le mur de I'inconscience. J'ai
regardé,les yeux grands ouverts,la pluie drue
qui faisait de ma cour un rideau de sons. Je
n'étais plus dans un sous-marin à coque min-
cb, mais dans une maison à mûrs épais où lbn
cultive le silence.
Il y avait la fenêtre ouverte. C'était mon
échappée sur le monde, ma bouchée de pain
trempée dans I'eau du ciel.
n
PAUL A. LANGLOIS, de Québec, Joail l ier-bijoutier.Depuis plus de trente ans, la maison Paul
A. Langlois ltée de Québec fabrique des
bijoux de tous genres: bague, jonc, alliance,
boucies d'oreiile, bracelet, bouton de revers
etc.
La fabrication de ces bijoux demande une
grande attention et beaucoup d'expérience.
Les bijoux sont fabriqués en suivant une à une
les étapes suivantes: conception des modèles;
confection des moules où on coule I'or,
I'argent ou le métal blanc dont sera constirué le
bijou; le dégrossissage et le polissage des
montures ainsi que le sertissage des pierres
précieuses.
La maison Langlois peut produire environ
45 000 modèles de bijoux. Elle fournit plu-
sieurs bijouteries à travers le Québec et le
Canada. Une trentaine d'employé(e)s y exé-
cutent le travail. La bague au blason de notre
association a été créée par la maison Paul A.
Langlois où on peut se la procurer. Le bouton
de revers vendu par I'association est aussi
l'æuwe de ce bijoutier.
I
J
Des boulettes d'or sont versées âu creuset où I'orest fondu puis coulé dans les moules appropriés.