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tfit îfierytuis tîuttettn Ae t'â,$soc tattott ,, LesLangloisd'Amérique ,, 1981

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tfit îfierytuis

tîuttettn Ae

t'â,$soc tattott

,, Les Langlois d'Amérique ,,

1981

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- Le mot du président.- Le rassemblement des familles Langlois.. .....p. 1

- Conseil d'administration ............. p. 3

- La maison ancestrale des langlois descendantsd'Honoré Langlois dit Lachapelle........... ........... p. 4

- Honoré Langlois dit Lachapelle. Références documentaires..................... p. 6

- Langlois d'hier.- Honoré Langlois dit Lachapel le (1637-1709).. . . . . . . . . . . . . .p. 10- Wil l iam V. Langlois (1815-1881).. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 20- From Oregon Journal, June 28 and july 1,1927... . . . . . . . . . .p.22

- Langlois d'aujourd'hui.- Jean-Paul Langlois, de Beauport, peintre- Lucien Langlois, de Montréal, journaliste........... ...........p. 26- PaulA. Langlois, de Québec, bijoutier ............p. 28

Nos remerciements à toutes les personnes qui ont prêté des photos.

Conception: Michel Langlois.Rédaction: Michel Langlois, Normand Langlois et juge Paul Langlois.Photogravure: Gravel photograveur.Impression: Fedération des familles souches québécoises inc.

Siège social: Association Les Langlois d'Amérique Inc.c.P. 6700Sillery, QuébecGlW 2W2

Dépôt légal: - Bibliothèque nationale du Québec- Bibliothèque nationale du Canada

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LE MOT DU PRESIDENT

LE RASSEMBLEMENT DES FAMILLES LANGLOIS

Samedi, le 9 août 1986, une centaine de

membres des familles Langlois ont fait fi

d'une température plutôt inclémente pour se

réunir sur le terrain de la Chapelle de la

Réparation et poiir fraterniser à l'occasion du

325e anniversaire du mariage d'Honoré Lan-

glois et de Marie Pontonnier.

À I'occasion de ce rassemblement, un ser-

vice religieux a été célébré par le père Jean

Langlois, jésuite et de la lignée d'Honoré

,,:r,riii

Langlois. À son homélie, il a fait l'éloge du

passé et de celui et celle qui, par leur courage

et leur détermination, ont su assurer à leurs

descendants des bases solides de foi et

d'espérance dans I'avenir.

La rencontre comportait une causerie sur

I'ancêtre et ses deux fils. Cette conférence,

pleine de détails savoureux, a été donnée par

Michel Langlois, généalogiste, rattaché au

bureau des Archives Nationales à Québec.

Membres du comité orsanisateur du rassemblement de Pointe-aux-Trembles. Dans I'ordre habituel:Gérard, Normand, Srrzânne (invitée d'honneur), Maurice.

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Au cours de la journée, le blason des Lan-

glois d'Amérique a été présenté à I'assistance

en présence de la comédienne Suzanne Lan-

glois. Monsieur Michel Langlois a expliqué

aux membres présents le sens du blason. À

noter qu'à cette occasion Suzanne Langlois

s'est vue remettre la lignée de sa souche par

madame Gisèle Langlois-Martel de Sherbroo-

ke qui a élaboré le travail en collaboration avec

Michel Langlois. C'est entre deux orages que

le fanion a été monté au mât par Suzanne

Langlois qui était accompagnée pour la

circonstance par les trois membres du comité

organisateur, messieurs Maurice Langlois de

Laval, Gérard Langlois de St-Jean et Nor-

mand Langlois de Repentigny.

Grâce au juge retraité Paul Langlois et à

son fils Georges et avec le concours du père

Jean Langlois, jésuite, les membres des

familles Langlois ont pu connaître I'endroit

exact de la terre et de la maison de I'ancêtre

rebâtie autour de 1760 à Pointe-aux-Trembles.

Cette maison, aujourd'hui rénovée a été visitée

par quelques Langlois qui ont eu I'occasion de

causer avec des membres de la famille qui

I'habitent présentement.

z

Montée du drapeau. Dans I'ordre habituel: Normand, Suzanne et Maurice.

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Un tableau sur la lignée d'Honoré Langlois

a été dressé par Michel Langlois et des souve-

nirs et textes divers accompagnés de photos

ont été préparés et affichés par Gisèle Lan-

glois-Martel, archiviste. Chacun a pu ainsi

enrichir ses connaissances sur ses ancêtres.

Deux animateurs ont pris charge des

enfants et ont su, malgré le mauvais temps,

leur faire passer des moments agréables.

Dans un vote majoritaire, les membres ont

signifié que I'association des Langlois d'A-

mérique se devait de continuer ses activités et

pour ce faire, I'assemblée s'est constitué un

nouveau conseil d'administration dont le

mandat sera, entre autres, de renseigner les

Langlois sur leurs origines (8 souches en

Amérique), de souligner des évènements his-

toriques, de publier annuellement un bulletin

et des feuilles d'information au cours de

I'année.

La fête s'est terminée avec beignes et café,

ce qui a été I'occasion de faire part de ses

impressions sur le déroulement de la journée,

en souhaitant se revoir pour le prochain évè-

nement historique des familles Langlois. Vous

êtes donc cordialement invités à la prochaine

fête des Langlois qui se tiendra le 19 septem-

bre prochain au Centre d'Art d'Orford. dans

I'Estrie.

Normand Lan glois, président

Repentigny

CONSEIL D'ADMIN ISTRATION

À I'occasion de l'assemblée générale du 9

août'86, le conseil d'administration suivant a

été éla. Comme ce sont tous des Langlois,

nous ne ferons que les présenter par leur pré-

nom et leur lieu de résidence. Normand, de

Repenigny, président; Maurice, de Laval,

vice-président; Richard, de Fleurimont, fféso-

rier; Gisèle, de Sherbrooke, secrétaire-

archiviste. ces quatre personnes forment le

comité exécutif de notre association. Les au-

tres membres du conseil d'administration en

sont les directeurs. Il s'agit de Louis-Philippe,

de Beauport; Jacqueline, de I'Assomption;

Michel, de Québec; Suzanne, de Monnéal;

Jean-Paul, de Boucherville; Germain, de

Saint-Bruno et Jean-Paul, de Laval.

Conseil d'administration 1986-87.Dans I'ordre habituel, 2erutgên:- Richard, Michel,

Normand et Germain, lère rangfe: Gisèle, Louis-Philippe,Jean-PauJ, de Boucherville ét Jacqueline. A I'avanf

-

Maurice. Etaient absents lors de la bhoto: Jean-Paul. de

3

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D'HONORE LANGLOIS

On doit à monsieur Paul Langlois, juge à la

retraite, la chance de connaître I'emplacement

exact de la terre et de la maison d'Honoré

Langlois à Pointe-aux-Trembles.

Monsieur Paul Langlois a dû, pour y

parvenir, entreprendre des recherches systé-

matiques. Il a dû cogner à la porte de plusieurs

services publiques et consacrer de nombreuses

heures à déchiffrer les actes notariés de l'épo-

que.

Iæ juge Langlois a confié à son fils Geor-

ges, ses notes et documents divers, fruits de

ses nombreuses démarches. Georges a prêté le

tout au père Jean Langlois, jésuite, qui s'est

empressé de nous en faire partager le contenu.

Nous leur devons donc un fier merci. Grâ-

ce à eux, nous sommes un peu plus en mesure

de nous rapprocher de I'ancêtre Honoré

Langlois.

On trouvera dans les pages suivantes, les renseigne-

ments relatifs à la maison ancestrale ainsi que la lisæ des

documents consultés par le juge Langlois pour recons-

tituer I'histoire dTlonoré Lanelois.

La maison existe enqore de nos jours et,

malgré sa rénovation, elle a conservé la confi-

guration exJérieure de son origine.

ldaison ancestrale telle qu'on peut I'admirer aujourd'hui au 14 490, rue Notre-Dameà Poinæ-aux-Trembles.

AT

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La maison est située sur le lot214, tel que

déiimité sur la carte actuelle des lots fournie

par les services de la Ville de Montréal. Le lot

214 est indiqué par un trait rouge.

En référence à la carte et par une visite des

lieux faite il y a quelques années par le juge

Paul Langlois et son épouse et par nous-même

le 7 août 1986, on peut se rendre à la maison

par un chemin privé identifié entre autres par

le numéro civique 14530, Notre-Dame. Ce

chemin nous mène à la maison ancestrale dont

la façade donne sur le fleuve, elle porte le

numéro civique 14494.

Un indice important pour identifier la mai-

son: la photo nous révèle une niche avec statue

au-dessus de la porte d'entrée. Cette niche et

cette statue sont encore conservées au-dessus

de la porte d'entrée principale de la maison. Iæ

tout est enchassé au moyen d'un vitre.

À noter que la chapelle de la Réparation est

vis-à-vis la 59e avenue d'après la carte.

Niche au-dessus de la porte.

Dans les pages suivantes, on trouvera les références aux documents relatifs à Honoré Langlois

dit Lachapelle. Ces notes ont été relevées par le juge Paul Langlois quand il a effectué ses recher-

ches sur Honoré Langlois dit Lachapelle et sur I'emplacement de la maison ancestrale. Merci

encore au juge Langlois pour cette intéressante collaboration.

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1 -

2-

5 -

4 - 16s2 (6/7)

s - 16s6 (s/10)

ANNEXE B

- 1660 (18/10)

ANNEXE C

7 - 1661 (16/10)

8 - 166r (strz)

HONORE LANGLOTS (1632-170e) (dir LACHAPELLE)

Fils de Jean Langlois, chapelier et de Jacquette Charpentier.

Tmpossible à ce jour (3/6169) vérifier son arrivée au Canada.

Arrivée à Ville-ldarie en chaloupele 10/12/1651 (Description parDollier de Casson dans Mémoires de la Société Historique deMontréal,4e liwaison 1869 - Annexe A).

À h vente des hardes de feu Anthoine Rouaud à Ville-Marie, il seporte acquéreur d'une "poire pleine de poudre" pour 1 louis 5 sols.n est déqit conune soldat (Greffe du notaire Nicolas Gatineau).

tr fait un échange de terrains avec Bertrand de Rennes. Il cède à cedernier 3 arpents de terre y décrits et acquiert en retour 30 arpents ydécrits, moyennant en plus l50liwes en Castor (Greffe du notaireBasset). Impossible à ce jour (3/6/69) de découwir en vertu de quoiLanglois était propriétaire de son lopin. La terre de B. de Rennes lui

.avait été concédée par Maisonneuve le 24t711654 et avait 1 arpent deifront à ce qui est maintenant la rue Craig et avait 30 arpents deprofondeur vers le nord. Elle commençait à 1 arpent à I'est de lalimite est de la rue St-Denis. Simon Desprès, voisin à I'ouest deLanglois fut fait prisonnier et brûlé par les iroquois le lU6/1663.

Étrange contrat entre le H.L. et Paul Benoist dit Le Nivernois etJean Baptiste Le Cavelier (Basset, N.P. Ns 181).

Benoist cède ses droits sur 2 arpents de terre au prix de 230liwespayable 100 lbs en dix bariques de chaux à prendre sur le fourneaude Pierre Gadois et le reste en bon travail.Langlois cède le tout à son filleul Jean Baptiste Le Cavelier, fils deRobert Le Cavelier et dAdrienne du Vivier.H.L. signe I'acte.Je n'ai pas trouvé I'acte de naissance de ce supposé filleul àMontréal.

Contrat de mariage H.L. et Marie Pontonnier (Basset N.P. Ns 218)(pièce disparue de son repenoire).

Mariage H.L. - Marie P.Celle-ci, fille d'Uôain Pontonnier et de Félice Janin, avait étébaptisée à St-Vincent de Lude (a:rondissement de La Flèche [enSarthel, disocèse d'Angers), Ie 221 L / 43.Arrivée à Montréal en 1656 (B.R.H. 19aO p.346)Impossible d'établir le moment de I'arrivée au pays.Le 6/5/1657, eIIe passe contrat de mariage avec Pierre Gadois (J. deSt-Père N.P. N'g 28) etelle signe.L,e,12/8/1657, ils se marient.I.e30/8/1660: Annulation religieuse de ce mariage à causeimpuissance perpéurelle des époux.

a)

b)

c)d)

ANNEXE D

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ANNEXE E

9 - 1663 (Ltz)

r0 - 1,663 (2t3)

11 - 1,663 (3019)

12 - 1,664 (216)

13 - t666

14 - 1667

15 1668 (2319)

t6 - r672(t7l l )

LE 131911660: Annulation civile par Maisonneuve et obligations deGadois envers elle.Iâ 8lt0/L6CI: Contrat de mariage entre M.P. et Pierre Martin@asset N.P. Ne 180). Elle signe.I-e, 3 / 11, / 1,660: Mariage.Le230ll661: tr est tué par les koquois.I-e,9/ILl6l: Naissance d'une fille posthume: Marie.

H.L. (décrit comme ancien soldat) est nommé à la 7e escouade de lamilice organisée pour combattre les hoquois (8. Sulte, Histoire desCanadiens-Français, vol. fV, page 9 et B.R.H. 1926, p. all).

H.L. vote à I'assemblée pour élire.s juges de police (Mémoires de laSociété Historique de Monnéal, lere, 2e et3e liwaisons).

Benoist donne quittance à H.L. de ce que dû en vertu de liacte du18/10/1660 (voir annexe C au bas de la dernière page). H.L. signeencore.

Vente H.L. et Marie Pontonnier (mineure) à M.A. Galibert ratifiantet confirrnant vente verbale d'octobre 1661 de la petite maison dePierre Martin, Prix 120lbs tournois en marchandises (Basset N. P.Nr 317) ANNEXE E.

Le recensement de cette année-là mentionne ceci (pour Montréal):H. L.: chapelier et habitant 34 ans,M. P.: épouse 23 ans,Marie Martin 4 ans,Jeanne Langlois 2 ans,Honoré Langlois, jr 6 semaines(Rapport de I'archiviste de Québec 1935-36, p.1).

I-e recensement ditH.L. 35 ans (20 arpents en valeur et 2 bêtes à cornes),M.P. 24 ans,Marie Mutin 6 ans (Sulte vol.4, p.77),Jeanne L. 4 ans,Marguerite 3 mois.

Bail par H. L. pour 5 ans.H. L. loue à Antoine Dufresne une concession de 30 arpents situéeau bas du coteau St-touis (1 x 30 arp.) entre Gilles Lauzon et J.B.Migeon de chaque côté et entre le bas du coteau en avant et les autres

'teres de H.L. en arrière. Avec cabane et grange de pieux dont H.L.se réserve I'usage jusqu'au printemps. Loyer etc. etc. (Annexe F)(Basset, N.P. N'g 474).

Vente de ce même immeuble par H.L. à Robert Lecavalier. Il s'agitde ce quTl av'ait acquis de Berrand de Rennes Le 5/1011658 (AnnexeB).Prix: 360 minots de grain dont t/2 froment et l/2 petits pois - avechypothèque... etc. etc.(voir annexe G qui comporte aussi les quittances jusqu'en 1678).(Basset, N. P. NP 753).

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17 - 1676 (2213)

18 - 1679 (snD

19 - 1681

20 - 169r (20/3)

.,'2\..- 1695 (2112)

ANNEXE H

Bail par Pouguet à H. L. pour 2 ans d'une terre de 3 arpents delarge à la Côte St-Jean (P.A.T.) avec maison de pieux couverted'herbe entre C.artier à I'ouest et Lapierre à I'est (Basset, N. P. Ne1272). Apparamment cette terre est séparée d'une autre qu'il avaitdéffiché, pN 2 terres plus à I'est. Son voisin Joseph Cartier ditLarose fut tué au combat de la coulée Grou Ie2[71L690, ainsi que 3autres de ses voisins. Pourguet fut assassiné la même année.

Concession à H. L. par Sidrac Dugué d'une terre de 3 a4pents par15 sur l'île Ste-Thérèse devant Cabaaé N. P. Cet acte n'est pasparrri ceux de Cabazié mais il est mentionné dans I'inventaire desbiens de la communauté ayant existé entre André L. (fils d'H.) et sapremière femme dressé par Lepaileur N. P. le 1l/l/1708 et quiporte le Ns 571 (Annexe [I).

Recensement dit: (sulte vol.5, p.67)H. L. 50 ans - chapelier - 10 arpents en valeur et 12 bêtes à comes,M. P. 35 ans (?),Jeanne 19 ans,Marguerite 15 ans,Anne 13 ans,fean 10 ans,André 8 ans,Françoise 3 ans,Antoine, 1an.

Concession à H. L. par Dame Moyen, veuve Closse, es-qual.tutrice enfant Dugué, d'une terre de 15 x 15 arp. sur l'île Ste-Thérèse devant Cabazié N. P. Même remarque que ci-dessus re:5/Ll/l679,Mme Closse était tutrice de I'enfant de Dugué.

Concession par les Sulpiciens à H. L. d'une terre à P.A.T. "dont ilavait joui plusieurs années auparavant... "Il s'agit dè la concession lf 1695 pour le lot 1363 D du terrier quicorrespondrait (?) au lot IS 3288 du cadastre seigneurial et Ns 214du cadastre actuel (???).L'acte du notaire Antoine Adhémar (le 2llUL695, Ne 3092 de sonrépertoire) dit quTl s'agit d'une terre d€ 60 arpents (3 de front x 20deprofondeur) bornée en avant par le fleuve, en arière par une terrenon encore concédée, d'un côté par Pierre Hainault-Deschamps etde I'autre par Pierre Cartier Larose. H. L. y avait fait des travauxconsidéraSles et I'acte originaire de la lère concession avait brûlédans l'incendie et les ravages des Iroquois (probablement en1690?).L'acte du 211211695 est signé par Dollier de Casson, H. L. ettémoins.En 1961 a ét publié un cadastre abrégé de 1863 où I'on trouve re:Pointe-aux-Trembles qu'André Langlois avait été censitaire des Nes1358, 1359 et 1362,1363 du terrier des Sulpiciens et que les Nss1362.3 correspondaient au If 3288 du cadastre seigneurial.

Remaroue:

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22 - 1700 (2/r0>

23 - 1709 (r2tr2)

24 - r7r8 (r7/r)

2s - 1718 (3/8)

Vente par H. L. à son fils André: Une concession du côté nord delîle Ste-Thérèse de 60 arpents (4 de front par 15 de profondeur)avec maison, étable et bestiaux, en arrière par A. Hainault etBousquet d'un côté: Iouis BrienAutre côté: terres non concédées.Titre du vendeur: Concession de Dugué.Prix: 1000 liwes en argent plus une maison que l'acheteur

construira pour le vendeur sur l'autre terre de celui-ci avant le2416/170r.

Maison auraZ2'de long x 18'de large, le plancher sera de bois"emboufté" etc. etc... (A. Adhémar, N. P.)

Décès de tl L. à Pointe-aux-Trembles(le certificat dit quT en est le plus vieil habiant).

Sépulture de Marie Pontonnier à Pointe-aux-Trembles.

Iæurs héritiers, représentés par le fils André, ayant trouvé qu'ils oc-cupaient plus que ce qui avutété concédé à H. L. par les Sulpiciensle211211695, d'après un arpentage du notaire Basset,les Sulpiciensconcédent cette partie additionnelle (Raimbault, N. P. N,2355).

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,f t,ttt xtis fttuu t !rytiu|rrt\

Extrait d'un acte d'échange Or i"ff:1ff_ffiliËr|*glois

et Bertrand de Rennes.

Page 12: tîuttettn Ae t'â,$soc tattott - Familles Langlois

Dans cette chronique des Langlois d'hier,

nous voulons vous faire connaîne des Lan-

glois qui sont à I'origine des différentes

souches de Langlois d'Amérique. Après vous

avoir déjà présenté Noël Langlois, nous avons

choisi dans ce numéro: Honoré Langlois dit

Lachapelle et William V. Langlois.

Le rassemblement des Langlois tenu à

Pointe-aux-Trembles en août 1986 était

I'occasion de souligner le325e anniversaire de

mariage d'Honoré Langlois dit Lachapelle et

de Marie Pontonnier qui furent des pionniers.

Nous avons relevé huit souches de Lan-

glois en Amérique. En 1984, nous nous réu-

nissions à Beauport pour célébrer le 350e

anniversaire du mariage de Noël Langlois et

Françoise Garnier,la toute première souche de

Langlois en Amérique du nord. Aujourd'hui,

c'est un autre pionnier Langlois que nous

célébrons: Honoré Langlois dit Lachapelle,le

deuxième Langlois qui a fait souche au pays.

Cette année marque le 325e anniversaire de

son mariage avec Marie Pontonnier. Il fut un

des premiers habitants de Pointe-aux Trembles

où nous nous trouvons réunis aujourd'hui.

HONONÉ MNGLOIS DIT LACHAPELLE(1637-1709)

de Pointe-aux-Trembles, et la deuxième sou-che de Langlois en Nouvelle-France. Dans le

cadre du rassemblement des Langlois, Michel

Langlois de Québec a prononcé la conférence

dont nous présentons le texte dans les lignesqui suivent.

Un Langlois a fait souche en Oregon et alaissé son nom au village qu'il a fondé. Il

s'agit de V/illiam V. Langlois (1815-1881).

C'est de lui dont nous parlons dans la deuxiè-

me partie de cette chronique.

Reportons-nous en France en 1651. Mon-

sieur Jean de Lauzon vient d'être nommé

gouverneur de la Nouvelle-France. Aussitôt, il

se met à faire du recrutement dans le but

d'amener avec lui le plus de colons possible.

Il s'occupe de faire affréter deux navires à

LaRochelle, le Saint-Joseph, du port de 350

tonneaux et la Vierge, du port de 320 ton-

neaux. Il engage le capitaine Boucher pour

commander le premier navire et le capitaine

Boileau pour le second. Parmi les personnes

qu'il recrute, on trouve Honoré Langlois dit

Lachapelle, fils de Jean Langlois et de Jac-

quette Charpentier de Paris.

10

Page 13: tîuttettn Ae t'â,$soc tattott - Familles Langlois

Dès le mois de mai, Honoré Langlois prend

la route de LaRochelle. Il s'instaile à I'une des

auberges de cette ville, aux frais de son futur

employeur. [,es navires quittent habituellement

ce port à la fin de mai ou au début de juin.

Mais voilà que pour toutes sortes de raisons

les navires tardent à partir. Honoré Langlois

n'a pas d'autre choix que d'attendre. Il a tout

loisir de se promener et de visiter la magnifi-

que ville portuafue de LaRocheile dont I'entrée

du port est défendue par deux tours qui

témoignent de la vocation miiitaire de cette

ville longtemps convoitée par les Anglais.

Au début d'août. les navires mettent enfin à

voile. Malgré le départ tardif, la traversée

s'effectue dans d'assez bonnes conditions. [æ

12 octobre au soir, les vaisseaux jettent I'ancre

derrière la pointe de Lauzon et on envoie une

chaloupe à Québec pour signaler I'arrivée du

nouveau gouverneur, le lendemain. Tôt le

matin, à sept heures, le Saint-Joseph, la Vier-

ge et un navire Hollandais mouillent devant

Québec. À truit heures, le gouvemeur Jean de

Lauzon descend, suivi des personnalités qui

I'accompagnent, dont ses deux fils. Les

engagés tout heureux de retrouver la terre

ferme leur emboîtent le pas.

En ce vendredi 13 octobre 1651, Honoré

Langiois a sans doute I'impression que les

pires épreuves sont derrière lui, puisque la

traversée de I'Atlantique est enfin réalisée. Ce

vendredi treize est-il de mauvais augure?

Peut-être! Car il est loin de soupçonner que

deux mois plus tard il dewa affronter bien

pire.

Le port de laRochelle en Aunis.

Page 14: tîuttettn Ae t'â,$soc tattott - Familles Langlois

On se souvient que Montréalfut fondée en

L642. Neuf ans plus tard, soit cette année

165L, selon le Journal des Jésuites de l'épo-

que, le 18e jour de juin, jour de Dimanche, à

I'issue des deux messes on s'était battu à

Montréal contre 50 à 60Iroquois. Les mêmes

Pères Jésuites dans leurs relations font remar-

quer qu'à Montréal: "il ne restait alors

qu'environ cinquante français" et selon la

sceur Marguerite Bourgeois, il n'y avait en

réabté que dix-sept hommes en état de porter

les armes.

I-e,26 juillet et le 16 août une soixantaine

d'Iroquois s'attaquent aux Montréalistes,

comme on les appelait à cette époque. Retran-

chés derrière les palissades du fort, les hom-

mes du sieur de Maisonneuve tiennent le

coup. Ce dernier cependant, craignant de voir

son æuvre anéantie, décide de passer en

France pour aller chercher du renfort. Il se

rend donc à Québec dans le but de s'embar-

quer sur un navire en partance pour la France.

Il y rencontre le nouveau gouverneur auquel il

fait part de'ses doléances au sujet de Ville-

Marie. Avant de s'embarquer pour la France

sur le navire Hollandais qui quitte Québec le 5

novembre, il obtient du gouverneur la pro-

messe de renfort immédiat pour Montréal et ce

dès avant I'hiver.

Quelques semaines plus tard, monsieur de

Lauzon désigne dix hommes en renfort pour

Montréal. La saison est passablement avancée,

mais on anend d'une joumée à I'autre le retour

de la frégate de Montréal pour les y conduire.

Le navire retarde et ne se pointe à Québec que

le 23 novembre date limite de navigation sur le

fleuve. Monsieur de Lauzon veut cependant

tenir promesse et il commande aux hommes

désignés de gagner Montréal par leur propres

moyens. Parmi eux, le Parisien Honoré Lan-glois dit Lachapelle prend courageusement la

direction de Ville-Marie. Le dimanche 10

décembre, la petite troupe atteint enfin son

but, mais dans quel état! Monsieur Dollier de

Casson, supérieur des Sulpiciens, dans son

Histoire de Montréal dit ceci des nouveaux

arrivants: "Monsieur de Lauzon les fit partir si

tard et les mit si nuds dans une chaloupe qu'ils

y pensèrent geler de froid, on les prenait pour

des spectres vivants qui venaient, tout sque-lettes qu'ils étaient affronter les rigueurs de

I'hiver. C'était une chose assez surprenante de

les voir venir en cet équipage en ce temps-là,

d'autant qu'il était le 10 décembre, cela fit

douter longtemps que ce fut des hommes et on

ne s'en put convaincre que lorsqu'on les vit de

fort près; au reste ces hommes étaient les plus

malingres si nous regardons leur constitution,

même deux de ces dix étaient des enfans,

lesquels à la vérité sont depuis devenus de fort

bon habitans dont I'un s'appelle St-Ange et

I'autre se nommait Lachapelle. Ces pauwes

soldats ne furent pas plutôt ici qu'on tâcha de

les réchauffer le mieux qu'on put en leur

faisant bonne chère et en leur donnant de bons

habits, et ensuite on s'en servit comme de

gens à repousser les Iroquois que nous avions

tous les joun sur les bras." (p. 82-83)

L2

Page 15: tîuttettn Ae t'â,$soc tattott - Familles Langlois

Ce texte mérite quelques mots d'explica-

tion. Comme c'est arrivé plusieurs fois dans

notre histoire, les nouveaux gouverneurs,

ignorants des conditions climatiques de la

Nouvelle-France prirent de grands risques en

expédiant des gens à Montréal ou ailleurs dans

de très mauvaises conditions. Dans le cas

présent, envoyer dix hommes mal vêtus en

chaloupe sur le fleuve au début de décembre,

c'était presque les expédier à la morr Heureu-

sement, ils survécurent. Dollier de Casson dit

que parmi eux il y avait deux enfants dont I'un

était effectivement Honoré Langlois dit

Lachapelle. Quand il parle d'enfant ici, il faut

bien s'entendre. À cette époque, la majorité

était fixée à 25 ans. Honoré Langlois n'était

alors âgé que de 19 ans. En exagérant un peu,

le Sulpicien parle de lui coûrme d'un enfant.

Nous dirions aujourd'hui, jeune homme.

Le texte laisse également entendrc que ces

hommes envoyés par monsieur de Lauzon

étaient des soldats. Il est permis de douterqu'Honoré Langlois était un soldat. On se

servit d'eux pour défendre Montréal, mais cela

ne leur confère pas pour autant le titre de

soldat. Quoiqu'il en soit, c'est dans ces con-

ditions que I'ancêtre des Langlois Lachapelle

eut son baptême de I'hiver en Nouvelle-Fran-

ce. Il ne tarda pas cependant à s'acclimater.

Omniprésents, les koquois ne cessent de

rôder durant tout I'hiver L652 et le printemps

de la même année. Pour se protéger, les gens

de Ville-Marie se constituent en milice. Hono-

ré Langlois en fait partie. Après avoir écoulé

ses trois années d'engagement, il décide de

demeurer à Montréal et se fait concéder une

terre de tois arpents de front sinrée entre celle

de Jacques de la Porte et celle de la veuve

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fy'/rt t.t- *-{à1 a*'.er7'rnr a*à.1a.4, aa-'L &"b-uy'to &<t c4-4 L -

Acte de rente d'Honoré Langlois à Jean Aubuchon dit Lespérance - (Maugue24-03-1679)

Page 16: tîuttettn Ae t'â,$soc tattott - Familles Langlois

Daubignon. C'est cette terre qu'il échangecontre une autre appartenant à Bertrand deRenries, le 5 octobre 1658, par contrat passédevant le notaire Basset. La nouvelle conces-sion dont il fait I'acquisition est située au pieddu côteau Saint-Louis entre les terres de JeanAuger dit Baron et de Jacques Mousseau.Aujourd'hui, cette terre s'étendrait de la rueBerri à la rue Notre-Dame de Lourdes et entrela rue Craig et I'avenue Duluth. D'une super-ficie de 30 arpents, elle a plus de valeur quecelle qu'il échange. En compensation, il doitverser à Berrand de Rennes cent liwes qu'ilpaye en partie en argent et en partie en castors.

Ce dernier détail nous renseigne sur lesactivités qu'il exerce durant I'hiver, soit le"trapage" du castor. C'est d'ailleurs par sontravail qu'il est en mesure d'acquérir deux ansplus tard, en 1660, une terre du charpentierPaul Benoit dit Livernois. Il débourse 230liwes, salaire de deux ans de travail, dont 100liwes sur dix barriques de chau à prendre surle fourneau de Pierre Gadois. Retenons bience dernier norn Quant au reste de la somme, ilpromet de la payer en travail en tout tempssauf au moment des semailles et des récoltes.Cette terre, il la donne en cadeau à son filleulJean-Baptiste Le Cavelier fils de Robert LeCavelier dit Deslauriers. Le premier septembre1663, comme le confirme Paul Benoit ditLivernois, sa dette en chau et en travail estcomplètement remboursée.

À son arrivée à Montréal en 1651, HonoréLanglois état âgé de 19 ans. Dix ans plustard, presque jour pour jour, à l'âge de 29

T4

ans, il s'apprête à prendre femme. Son choixse porte sur une jeune fille de 18 ans, MariePontonnier qui malgré son jeune àge a dêjà étémariée deux fois. Née à Lude, diocèsed'Angers où elle a été baptisée le 22 janvier

1643, cette fille d'Urbain Pontonnier et deFélice Janin, Marie Pontonnier arive au pays

en 1656. Elle n'a que 13 ans. C'est feanneMance qui est chargée de son éducation. Lesfemrnes à cette époque à Ville-Marie se comp-tent pratiquement sur les doigts de la main. Lajeune Pontonnier n'a pas encore 14 ans que

déjà les prétendants qui ont le double de sonâge lui tournent autour. tr y a d'abord RenéBesnard dit Bourgjoli. C'est un soldat âgé de30 ans, originaire de Villier non loin de Lude

d'où vient Marie. Cette dernière s'intéresse àlui, mais elle n'a que 14 ans. On lui conseille

de se méfier de ce soldat qui n'a pas bonneréputation et de fréquenter plutôt Pierre

Gadois qui a 25 ans, est armurier, possède,

comme nous I'avons dit plus tôt, un fourneau

à chau, et se montre très brave pour défendreMonnéal conûe les koquois.

La jeune fille fait finalement confiance à ses

conseillers et accepte d'épouser Gadois. Le

mariage est aussitôt fixé au dimanche 12 août

1657. Quand René Besnard apprend qu'elle

I'a abandonné pour Gadois, il devient furieux

et promet de se venger. Pour ce faire, il

emploie un moyen quasi infaillible à cette

époque. Il lui déclare qu'il ost sorcier et qu'il-

lui jettera un mauvais sort. Affolée, la jeune

fille en parle au curé qui lui conseille de na pas

perdre confiance. Des personnes avisées

i j

l r

l.

Page 17: tîuttettn Ae t'â,$soc tattott - Familles Langlois

tnI

incitent Pierre Gadois à se prémunir contre le

mauvais sort en récitant le psaume "miserere"

mais en commençant par la fin, et à rebours,

tout au long de la cérémonie du mariage. Mais

comment réciter ce psaume à rebours quand

on ne le connaît même pas? Gadois épouse

Marie Pontonnier à la date déterminée. Durant

la cérémonie, René Besnard dit Bourgjoli

noue I'aiguillette et du même coup prétendjeter un mauvais sort aux nouvearD( mariés.

Sans doute très influençable Pierre Gadois ne

panrient pas ensuite à jouer son rôle de mari

convenablement puisque son épouse reste

infertile. C'est le drame. Les menaces de René

Besnard dit Bourgjoli produisent leur effet.

Les autorités civiles et religieuses sont mises

au courant des faits. Après trois ans de maria-

ge, les délais canoniques étant écoulés et

Marie Pontonnier n'étant toujours pas encein-

te, Monseigneur de Laval prononce I'annula-

tion du mariage,le 30 août 1660.

On ne manque pas à cette occasion dequestionner I'intervention de René Besnard.

S'il a bien jeter un sort, c'est un sorcier et il

mérite le châtiment réservé aux sorciers. Il

sera brûlé vif sur la place publique. René

Besnard, on le conçoit facilement, se défend

avec vigueur et parvient à démontrer qu'il n'ajamais noué I'aiguillette, c'est-à-dire, faire des

næuds dans une corde durant la messe des

noces autant de fois qu'il voulait empêcher

Marie Pontonnier de devenir enceinte.

Si Besnard s'en tire bien, le malheureux

Gadois de son côté est beaucoup plus mal-

chanceux. En plus de voir annuler son

mariage, on le condamne àdédommagerMarie

Pontonnier pour les trois années qu'elle est

demeurée avec lui. Il doit lui vener 100liwes

en castor pour la fête de Saint-Michel et 300

liwes pour celle de Noël.

Marie Pontonnier que I'aventure ne semblepas avoir trop marquée ne perd pas de temps.

L'annulation de son mariage a lieu le 30 août.

Dès le 8 octobre, donc cinq semaines plus

tard, elle passe un contrat de mariage avec

Pierre Manin (Basset 8/1011660), originaire

lui aussi de I'Anjou puisque né à Sainte-

Colombe. tr est âgé de25 ans. La cérémonie

de mariage a lieu le 3 novembre. Malchanceu-

se, Marie Pontonnier perd son nouveau mari,quand quatre mois plus tard, soit le 23 man, il

est tué par les Iroquois. Enceinte, ce qui

prouve sa fertilité, elle donne naissance à une

fille le 9 novembre suivant. Elle a sans doute

beaucoup de charme, car malgré tous ses

malheurs, un prétendant la demande aussitôt

en mariage. C'est Honoré Langlois dit Lacha-

pelle. Le 5 décembre 1661, elle l'épouse à

Montréal en-présence de nombneux parents et

amis.

C'est dans doute en prévision de ses noces

que durant le mois d'octobre précédent, elle

s'était départie de la maison qu'avait fait bâtir

son défunt mari, Pierre Martin. Elle en avait

obtenu 120livres de Marc-Antoine Galibert dit

Descolombiers. Marie Pontonnier et Honoré

Langlois confirmaient d'ailleurs cette vente

devant le notaire Basset, le 2 juin 1664. Ils

signaient tous les deux, et c'est la première

fois que nous trouvons leur signatures

15

Page 18: tîuttettn Ae t'â,$soc tattott - Familles Langlois

Jcuær'4,tq!àt

'wtn/'?wensembles sur les actes car leur contrat de

mariage a disparu.

C'est en cette année 1664,le 16 janvier,

que leurs naît un premier enfant, un fille,

prénommée Jeanne. Elle épousera le 7 avrtl

1682 Joseph Loisel. Féconde, Marie Ponton-

nier donne naissance à un autre enfant I'année

suivante, cette fois un garçon baptisé HonoÉ

comme son père. Mais il ne survivra quequelques semaines étant né le 30 décembre

1i665 et décédé le 18 féwier 1666. Un an plus

tard nait une fille, Marguerite, baptisée à

Montréal le 25 févier 1667. À 19 ans, elle

devait épouser André Heneau qui fut un des

",compagnons du sieur Cavelier de LaSalle.

Les années 1666 et 1667 sont des années

de recensement. Quand les recenseurs passent

chez les Langlois au mois de mai, Marguerite,

la toute dernière née, n'a que uois mois. Sa

sæur Jeanne est âgée de 4 ans, mais une autre

fille habite la maison, Marie Martin qui a 6 ans

et qu'Honoré Langlois considérera toujours

comme sa propre fille au même titre que ses

autres enfants. Le recensement nous apprend

également qu'Honoré Langlois est alors âgé

de 35 ans et que sa femme n'a que 24 ans. Ilspossèdent deux bestiaux et ont 20 arpents de

terre envaleur.

Les Langlois habitent toujours Montréal

lors du recensement, mais I'année suivante,

coûrme nous I'apprend un acte du 23 septem-

bre 1668, Honoré Langlois a pris une grande

décision. Il se pÉpare à aller habiter à Pointe-

aux-Trembles sur une terre que lui concèdent

les Sulpiciens. Cependant, comme il ne sem-

ble pas encore déterminé à aller s'y fixer

définitivement, il loue sa terre de Monréal à

Antoine Dufresne pour une période de cinq

ans. Il se réserve les bestiaux, sans doute les

deux dont parle le recensement et qrd devaient

êfe des bæufs servant pour les labours. Il se

réserve également la maison pour jusqu'à la

fonte des neiges.

Au printemps 1669, il va donc habiter à

Pointe-aux-Trembles. Mais comme il n'y avait

pas encore d'église à cet endroit, c'est à Mon-

tréal qu'il fait baptiser un toisième enfant, une

fille, prénommée Marie-Thérèse, née en sep-

tembre 1669 et qui épousera Robert Jannot dit

Lachapelle, le 6 janvier 1693 à Pointe-aux-

Trembles.

Le séjour à la côte Saint-Jean de cet endroit

s'avérant bénéfique pour eux, les Langlois

décident de s'y installer pour de bon et le 17janvier 1672, ils vendent leur terre de Mon-

tréal à Robert LeCavelier dit Deslauriers. Ce

dernier, un ami de longue date puisque les

Langlois étaient parain et marraine d'un de

ses enfants, les paya en nature, soit 360

Page 19: tîuttettn Ae t'â,$soc tattott - Familles Langlois

*$-$

minots de grain, moitié de blé moitié de pois

en six versements consécutifs dont il obtint

quittance définitive le27 jun 1678.

Malgré ceffe vente, les Langlois ne parve-

naient pas à joindre les deux bouts. Il est wai

que la famille grandissait toujours puisqu'un

premier garçon, Jean, naquit en juin 1672 et

un second, André, en juillet L675, suivi d'une

fille, Françoise, en novembre 1678. Pour

nourrir toutes ces bouches, il fallait d'autres

sources de revenus. Honoré Langlois loua la

terre de François Pougret pour deux années, le

22 mars 1676. Cette location I'obligeait à

rembourser le dizième des grains qu'il

recueillait sur cette terre, ainsi que 15 minots

de blé et 12 liwes en argent annuellement. Il

se devait également d'entretenir les bâtiments

de la ferme des menues réparations ainsi que

la maison qui, comme le spécifie le contrat,

fermait à clé mais dont le toit était de paille.

Malgré tant d'efforts, Honoré Langlois ne

parvint pas à gagner suffisamment pour payer

tout ce dont il avait besoin pour faire viwe les

siens dans I'aisance. Depuis 1670,le sieur

Aubuchon dit læspérance lui avait fourni des

marchandises pour la valeur de 500 liwes.

Afin de rembourser sa dette, Honoré Langlois

se vit contraint de payer une rente annuelle de

25 liwes et de mettre sa terre et sa maison engarantie de payement. Pour accroître ses reve-

nus, il décida de se faire concéder une terrepar le Seigneur Duguay, à Sainte-Thérèse, en1679.

Au recensement de 1681, il habite à la

Pointe-aux-Trembles. Il possède une vingtaine

d'animaux et a réussi à mettre dix arpents de

sa terre en valeur. L'aînée de ses enfants , sa

fille Jeanne s'apprête à se marier. Le 7 avril

1682, elle passe son contrat de mariage avec

Joseph [,oisel, fils du semuier Louis Loisel et

de Marguerite Chalou. C'est le curé Seguenot

qui rédige le contrat puisque le notaire Maugue

ne peut se rendre à Pointe-aux-Trembles ni par

le fleuve en raison des glaces, ni par la route

rendue trop mauvaise par la neige fondante.

Le notaire ratifie ce contrat le 19 mai suivant.

Au moment où les aînées de la famille se

mariaient, d'autres enfants naissaient qui ne

survécurent que quelques mois. Jeanne se

marie en L682 et sa sceur Marguerite, en

1686. Enne temps naissent trois garçons qui

meurent en bas âge.

L'année 1690, si on se souvient bien de

I'histoire du Canada, fut marquée par le mas-

sacre des habitants de Lachine, en banlieu de

Monnéal. Avant de parvenir à surprendre ces

gens, les koquois firent des ravages tout

autour de Ville-Marie. Pointe-aux-Trembles ne

fut pas épargnée. Honoré Langlois vit les

11

Page 20: tîuttettn Ae t'â,$soc tattott - Familles Langlois

koquois incendier sa demeure. Il y perdit out,

même le contrat de concession de sa terre qui

lui avait été accordé par les Sulpiciens en

1669. Sans doute compatissante devant ses

malheurs, la veuve du Seigneur Duguay, lui

concède une nouvelle terre de 15 par 15

arpents, sur l'île Sainte-Thérèse, face à

Pointe-aux-Trembles, dès I'année suivante,

1691 (Ct. Paré).

C'est à cet endroit que les Langlois vont

désormais habiter. Cependant, sans doute

désireux de ne pas se voir départir de sa tere

de Pointe-aux-Trembles, Honoré Langlois se

rend au séminaire des Sulpiciens le 2L févner

1695 pour demander au supérieur I'abbé

Dollier de Casson un nouveau contrat de

concession pour remplacer celui qui avait

brûlé en 1690. tr obtient facilement copie de ce

contrat. Chose étonnante, lui qui signe habi-

tuellement d'une écriture très nette, doit sur ce

contrat reprendre sa signature. Était-it intimidé

par I'abbé de Casson?

Sentant ses forces décliner et désireux

d'assurer ses vieux jours, le 2 octobre 1700,

Honoré Langlois cède sa maison et sa terre de

l'île Ste-Thérèse à son fils André pour la

somme de 1000 liwes et I'obligation pour ce

dernier de lui construire une autre maison de

22 pieds de long sur 18 pieds de large, depièce sur pièce en poutres et planches et de la

couvrir de paille et d'herbe. Cette maison

devra êne tenrrinée pour la Saint-Jean-Baptiste

de 1701.

C'est à cet endroit qu'Honoré Langloistermine ses jours. Il fut inhumé dans l'églisede Pointe-aux-Trembles le 12 décembre 1709,à l'âge, dit I'acte de sépulture, de 80 ans.Curieusement, cofilme dans le cas de NoëlLanglois, le registre mortuaire dit d'HonoréLanglois qu'il était alors le plus ancienhabitant du pays. Il faut entendre ici le motpays comme région. Marie Pontonnier luisurvécut huit ans. Elle fut inhumée au mêmeendroit, le 7 janvier 1718. Comme nousI'avons mentionné, leurs survivaient sixenfants, dont deux garçons, Jean et André,pour assurer la transmission du nom.

L'aîné des garçons, Jean, avait épouséJeanne Gauthier dit Landreville à Varennes le4 novembre 1698. Comme on peut le cons-

tater, il alla chercher épouse de I'autre côté du

fleuve. Quand on habite une île, on peut

fréquenter d'un côté ou de I'autre. Jean étaitné1e26 juin 1672 et décéda à Repentigny àgé

de 59 ans en 173L. Il fut cultivateur et neparait pas avoir été très actif dans les

transactions qui demandaient I'intervention

d'un notaire.

Son frère André né en luillet 1675 épousa

en première noce Françoise Bissonnette et en

deuxième noce Marguerite Gauthier dit Lan-

dreville, sa belle-sæur. Il fut beaucoup plus

actif que son frère aîné.

Nous retrouvons tous les enfants Langlois

le 20 mars 1710, trois mois après le décès de

18

Page 21: tîuttettn Ae t'â,$soc tattott - Familles Langlois

leur père, chez le notaire Adhémar afin de

régler la succession. Se joignent à eux leurs

beaux-frères: Robert Jannot, époux d'Anne;

Louis Beaudry, époux de Françoise et Joseph

Loisel, époux de Jeanne. Quant à Marguerite,

elle y vient en son nom puisqu'elle est alors

veuve d'André Lereaux. On retrouve égale-

ment Nicolas Bissonnette, époux de Marie-

Barbe Villedieu, fille de défunte Marie Martin

elle-même fille de Louis Martin, deuxième

époux de Marie Pontonnier. Ils s'entendent

pour nommer conrme arbitre de la succession

le notaire Florent La Cetière. Oune Marie

Pontonnier qui garde la moitié des biens, les

autres héritiers se partagent I'autre moitié en

sept parts. Une terre de 3 arpents de front sur

une dizaine de profondeur que I'on divise en

deux et dont on subdivise une des moitiés en

sept ne laisse que 40 pieds de front sur dix

arpents de profondeur à chaque héritier. Ce ne

sont en quelque sorte que des languettes de

terre dont hérite chaque enfant. C'est André

qui rachètera les parts de chacun et en devien-

dra propriétaire comme en fait foi le partage

qui eut lieu après son décès en 1750. Sa

veuve, en effet, fit faire I'inventaire des biens.

Cette fois, iI y avait onze héritiers. Les noms

de chacun furent écrits sur un billet que I'on

déposa dans un chapeau et on tira au sort. La

terre de l'île Ste-Thérèse fut ainsi partagée.

Elle avait alors 60 arpents en superFrcie puis-

qu'André y avait ajouté sa propre tene. On se

divisa les par:ts du sud-ouest au nord-est de la

façon suivante: la première part à Raphaël, la

seconde à André,la roisième à Pierre et ainsi

de suite, à Marguerite Gauthier, la veuve; à

Pierre Desroches, l'époux de Marie; à Jean, à

Joseph, à Louis, à Jean-Baptiste, à Thérèse et

à Jean-Louis Bourg, l'époux de Josephte.

Comme on peut le constater, si I'ancêtre

Honoré Langlois n'avait eu que deux fils, le

cadet lui donna sept petits-fils qui assurèrent la

descendance de ce grand ancêtre.

,KîLûW?w

Page 22: tîuttettn Ae t'â,$soc tattott - Familles Langlois

WILLIAM V. LANGLOIS(1815-1881)

Une des huit souches de Langlois d'Amé-

rique a pour auteur William V. Langlois, un

matelot et aventurier originaire de l'île de

Guernesey. C'est par madame Jay A. Pattin-

ger de Sacramento en Californie que j'appris

en novembre 1980l'existence de cette souche

de Langlois en Oregon. Madame Pattinger

poussa I'amabilité jusqu'à me faire parvenir

des photocopies de l'Oregon Journal des 28juin et premier juillet 1927 où un des fils de

V/illiam V. Langlois raconte I'histoire de son

père. C'est par cet article de journal que

j'appris I'existence en Oregon du petit village

de Langlois, ainsi nommé en I'honneur de ce

V/illiam V. Langlois qui en fut le pionnier.

De son côté, notre dévouée archiviste,.

madame Gisèle Langlois Martel de

Sherbrooke a obtenu depuis des renseigne-

ments sur ce village de Langlois. Elle m'a fait

parvenir la carte que nous reproduisons ici.

IVilliam V. Langlois, aux dires même de

son fils Frank, naquit à l'île de Guernesey en

1815. Tout jeune, il découwit la mer, ce qui

I'incita plus tard à s'enrôler dans la marine

d'Angleterre. I1 devint officier de la marine

anglaise sur un navire de guerre ce qui

I'amena à voyager à travers le monde entier.

Après avoir quitté la marine, il vint au* États-

Unis où il entendit parler de I'Oregon cette

immense contrée le long du Pacifique. En

1844, il se choisit un emplacement où s'élève

aujourd'hui la ville de Portland. tr épousa

20

Mary Ann King en 1845 et vint s'établir àSilverton. À h fin de I'année 1848, il s'en allaen Californie pour travailler pendant plusieurs

mois au Fort Sutter avant de tenter sa chance

comme mineur. En 1850, il déménagea à Port

fford et vint choisir un terrain où se trouve

aujourd'hui construit le village de LAN-

GLOIS.

En 1853 commencèrent les troubles avec

les indiens. Les mineurs décidèrent de leur

faire la guerre. William Langlois qui ignorait

cela eut à aller porter un voyage de pommes de

terre et de lard à la mine Randolph. Un mes-

sager le rencontra sur la plage et le prévint du

fait que les indiens étaient en état de guerre.

Cette situation le força à retourner à Port

Orford sur une distance de seize milles. C'était

le 23 févier 1854. Frank qui raconte I'inci-

dent s'en souvenait très bien. Sa mère était à

cheval. En avant d'elle se trouvait le bebe de la

famille et denière elle un autre enfanl Sur une

mule blanche derrière M. Bingham se trouvait

John, âgé de quatre ans. La nuit était venue.

Quand le mulet sauta un ruisseau, John tomba

à I'eau. On Éussit de peine et de misère à le

sauver. Un feu permit à tout le monde de se

réchauffer et de se sécher car il pleuvait beau-

coup. Ils eurent ensuite à traverser les rivières

Sixes et Elk. Malgré cette nuit difficile, envi-

ron un mois plus tard, madame Langlois mit

au monde un garçon prénommé Charles.

Toute la famille avait alors trouvé refuge au

fort de Port fford.

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Page 23: tîuttettn Ae t'â,$soc tattott - Familles Langlois

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Page 24: tîuttettn Ae t'â,$soc tattott - Familles Langlois

Toujours selon les dires de son fiis Frank,

William V. Langlois était un homme honnête à

I'extrême. Il n'acheta jamais rien à crédit, ce

qui eut pour conséquence à une certaine épo-

que, que pendant deux ans, il n'y eut pas une

cuillère de sucre ou même une liwe de farine à

la maison. Son épouse confectionnait des

vêtements aux enfants en taillant son tissu

dans des poches de farine que leur avait don-

nées le cuisinier d'un moulin à scie de Port

fford.

Frank, I'auteur de ces souvenirs devint

gardien de phare de 1871 à 1873, puis il fut

maître de poste pendant vingt ans. Il fut

également assesseur du comté de Curry en

1887 et 1888. Son frère Thomas Orford eut

I'insigne honneur d'être le premier enfant

blanc à naître au village de Langlois. Ce villa-

ge s'appelait a-utrefois Jerryville ou

"cowtown" avant qu'on le rebaptise LAN-

GLOIS en 1881 en I'honneur de William V.

Langlois qui en fut en quelque sorte le princi-

pal pionnier.

Plusieurs Langlois de cette famille furent

d'éminents citoyens de cette région. C'est

Frank qui ouwit le premier magasin entre Port

Orford et Bandon.

N.B. Pour le bénéfice des nos membres delangue anglaise, nous reproduisons enpartie les deux interviews de I'OregonJournal.

wrLLrAM V. LANGLOTS (1815-1881 )

We know that lVilliam V. Langlois is the

first ancestor of many Langlois from Califor-

22

nia and Oregon. To inform our English Spea-king members about him, there is someextracts from an interview ofhis son Frank onthe Oregon Journal.

From Oregon Journal, June 28 andJuly 1 , 1927.

Impressions and observations of the Journalman, by Fred Lockley.

"My father's name was William V.

Langlois", said Frank M. Langlois, when I

interviewed him recently at his home in

Dallas. "My father was born on the Isle of

Guernesey in 1815. He went to sea as a boy.

Lather he enlisted in the British navy and

became an officer on a British Battleship and

while in the service traveled pretty well, all

over the world. Resigning from the navy, he

came to America and secured a position as

captain of a whaler. Hearing of Oregon, he

came here in l8M and took a sqatter's claim

on which part of Portland is now built. He

married my mother in 1845. The following

year they abandoned the claim near the village

of Portland and moved to a claim near

Silverton. In the fall of 1848 he went to

California and worked at Sutter's Fort for

several months and also tried his luck at

mining. My mother, whose maiden name was

Mary Ann King, was born in Missouri in

1825. Her father died, and her stepfather was

harsh and abusive to her, so she ran away

from home and came across the plains with a

neighbor in 1843.

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Vy'e moved to Port Orford in 1850. Two

years later father took up a place on which the

town Langlois was later built. Trouble with

the indians was brewing in 1853. It became

acute in January, 1854, at wich time the

miners decided that the threatening manner of

the Indians amounted to a declaration of war

on their part...

At the miner's meeting George H. Abott

was elected captain A.F. Soap first lieutenant,

and V/iiliam H. Packwood second lieutenant,

and it was resolved to attack the indians, so

they would be more friendly... This was in

february, 1854. My father had started with a

load of freight, consisting of bacon and

potatoes, to the Randolph mines. A runner

came and warned us that the Indians, rpere on

the warpath. The runnerovertook my fatherto

the beach and toid him the Indians were on the

warpath, so father retumed at once.

My father had got along with the Indians

amicably, with one exception he hired an

Indian to do some work and paid the Indian

before the work was completed. The Indian

desappeared and did not finish the job. Later

the Indian came to our house when father was

working with a drawshave on a piece of

cedar. When the Indian saw father he started

to back out, but father caught him by the arm

and hammered him over the head with the

cedar club till the Indian broke awav and

jumped over the fence like a deer.

When the runner overtook my father to

notify him of the outbreak of the Indians they

saw an Indian crouching back of a log. When

the Indian saw he was discovered he jumped

and ran. Father thought it was the Indian he

had hit over the head, who was hiding there to

kill him. As soon as father got back ro the

house Bill Bingham, George Rogers, Mrs

Burrows and her sister, Miss Goodman and

our family struck out for Port fford, distant

16 miles by trail. This was on February 23,

1854. Mother rode on our horse, with a baby

in front of her and one child back of her. My

brother John, who was 4 years old, rode on a

white mule back of Mr. Bingham. It was

raining and sleeting. Before long it got dark:

John became cold. When the mule jumped the

sreek, John fell off in the stream. The men ran

with all speed to the footlog and put their

hands down in the water to catch John as he

floated down stream, as it was too dark to see

him. They had hardly put their arms down the

water before John started to float under the

footlog, they caught him and pulled him out of

the water. The others wanted to hurry on the

Port Orford, but father said John would

probably die of pneumonia, so he built a

campfire to dry John. We sat around this

campfire all night, trying as well as we could

to protect ourselves from the driving rain. We

had to swim the Sixes river and also the Elk

river. My brother Charles was born in the

stokade at Port Orford, about a month or six

weeks after we made the all-night trip to

escape the Indians.

About two weeks after we had taken refuge

in the fort the soldiers let John and me out of

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the stokade to play. While we were in the

outskirts of the village some Indians saw us-

John was a handsome boy. They picked him

up and caried him off. They sized me up, bur

shook their heads and decided not to take me.

I started to run to the fort to tell my father that

the Indians had taken John, but a pet elk that

was wandering at large saw me, lowered its

head and charges me. I crawled under a house

so it could'nt hook me with its antlers or

tramp on me with its sharp hoofs. Every time

I crept out the elk would lower its head and

make a savage charge to me. It kept me under'tllat house for several hours. Meanwhile, one

of our men who had been at hunting saw the

Indians and brought John back to stokade.

"The first store started between Port fford

and Bandon was built on our home ranch,"'said F. M. Langlois when I interviewed him

recently at Dallas. "The place was then known

as Jerryville, but was later renamed Langlois.

I was 2 years old when we moved from Port

Orford to Flora's creek. Back in the 50s and

60s Curry county was one of the most remote

and isolated sections of the United States.

When I think of my boyhood, scores of

recollections come to me. I remember killing

my first elk when I was 10 years old... In

those days there were thousands of ducks,

swans, wild geese and sandhill cranes. The

sandhill cranes used to look like soldiers

standing at parade rest. The most geese I ever

killed with one shot was 13...

In 1868 a fire swept over Coos and CurryCounties destroying thousands of acres ofwhite cedar and also killing untold numbers ofelk, deer and other wild animals.

My father was a man who leaned overbackwards, he was so honnest. To tell thetruth, to pay all just debts, to keep his wordunder all conditions was my father's code. Hewould never buy anything unless he had themoney to pay for it. The result \ilas that whenI was a boy for two years we didn't have aspoonful of sugar or a pound of flour in thehouse. We lived on fresh elk meat, boiledwheat and vegetables. The cook at the Portfford sawmill gave my father a packhorse

load of flour sacks. Mother had us boy's peel

alder bark and bring to her, which she boiledwith the flour sacks to dye them a greenish

yellow, like khaki. She made our clothing and

our caps from these flour sacks. Later fathergot hold of some old sails, from which mother

made us trousers. The cook who gave myfather the flour sacks gave him a hogshead

which had contained New Orleans molasses.

Father brought this home, took the head out ofit and scooped from the bottom ot the hogs-

head nearly five gallons of sugary sediment

from the molasses. We boys found the

hogshead turned it on its side, climbed in, and

licked it clean. My mother, seeing us in the

hogshead, was scandalized, but father said

her: "remember mother, they haven't tasted

sugar for two years, there isn't enough there

to hurt them; let them enjoy themselves..."

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Parmi les Langlois d'aujourdhui, nous avons voulu vous faire connaître: un journaliste, unartiste et un joailtier. Vous connaissez sans doute des l-anglois qui mériteraient dêtne mieux con-nus de tous? Pourquoi hésiter? Faites-nous parvenir un texte à leur sujet, nous nous ferons unplaisir d'en parler au prochain numéro du LANGLOIS.

JEAN-PAUL LANGLOIS, de Beauport, peintre.

Les Langlois ont du talent. Nous enretrouvons dans tous les secteurs d'activités:radio, télévision, sport, musique, etc. Le sec-teur des arts en particulier intéresse grande-ment les Langlois. Du 6 au 22 novembre1986, Jean-Paul Langlois de Beauport expo-sait vingt-cinq oiles à la Galerie d'art de PlaceCartier à Québec. Cette exposition était parti-culièrement originale parce que I'artiste rendaithommage à Félix Leclerc en illusrrant la chan-son: I'Hymne au printemps. Les vingt-cinqversets de cet hymne étaient ainsi portés surtoile et fort bien illustrés: "Les blés sont mûrs

et la terre est mouillée... Les grands laboursdorment sous la gelée... etc."

En juillet 1984, une de ses æuwes: "La:maison des vins, Place Royale",lui valait unemention au Jubilé du Symposium Mondial

d'Arts Plastiques à Nice ou on comptait plus

de mille exposants. Il fut invité àparticiper ausecond Festival Européen d'Art à la Galerie

d'Art Hélian, à Montreux en Suisse. Toutesnos félicitations et franc succès à ce Langloisqui fait honneur à notre nom!

als mqlson des vlns, Plqca Royole'

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LUCIEN LANGLOIS, de Montréal,Natif de Montréal, Lucien Langlois a fté-

quenté l'École des Hautes Études Commer-

ciales de la Faculté des Sciences sociales de

l'Université de Montréal (Section des Rela-

tions industrielles) après avoir obtenu son

baccalauréat ès arts, comme extra-collégial.

Navigateur pour I'aviation canadienne lors

de la guerre 1939-45, il faisait partie de

I'escadrille 425 des Alouettes où il se mérita

plusieurs décorations.

En 1947, il entrait au service du journal

<Montréal-Matin> et il y demeura vingt-trois

ans. Il fut d'abord reporter, puis directeur de

I'information, et enfin rédacteur en chef, en

1962.

En 1967, il se voyait décerner le Prix

Olivar-Asselin de journalisme par la Société

Saint-Jean-Baptiste.

En plus de signer un éditorial quotidien,

Lucien Langlois rédigeait également deux

billets, publiés tous les jours de la semaine

sous les titres: <<Ce qu'en pense ma voisine>>

signé Madame Untel, et <<Propos du Matin>

signé Luc.

I1 est mort, le 29 août 1970, dans son

sommeil, alors qu'il participait à un congrès

des ventes de la publicité de son journal, dans

les Laurentides.N.B. On trouvera dans les lignes qui suivent

deux textes de Lucien Langlois prove-nant de ses chroniques intitulées: Proposdu matin et publiées dans le Montréal-Matin.

journaliste.

Le géranium

C'est I'automne. L'automne du calendrier.

Je viens juste de m'en apercevoir. J'ai donc

examiné le jourde façon attentive. J'ai compté

les feuilles rougies de mon arbre-témoin et j'ai

découvert dix feuilles qui s'étaient rangées à la

mode nouvelle.

Dix, ce n'est pas mille. Mon paysage

d'automne ressemble encore à celui de l'été

mûrissant. Le vert domine. Il fait doux. Mon

jardin secret est un géranium indestructible.

L'image m'est venue tout à coup parce que

j'étais plongé dans le passé et que je voyais

une ferme où j'avais passé une adolescence

heureuse et que cette plante au parfum de gaz

ornait québécoisement la devanture d'une

maison sage au toit en pente où reqpirait la fine

fleur de mes pensées: celle qui, à l'époque,

mettait mon cceur en émoi.

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Vous ne le croirez pas, mais j'avais associé

I'amour et le géranium: deux odeurs qui

m'étourdissaient.

Je me rappelle ce jour où il fallu se séparer.

C'était un dimanche sans but et tout en inter-

rogation. Les champs étaient vides. Ils étaient

beaux, parce qu'ils me rendaient triste. Je me

suis approché de la maison et j'ai vu les géra-

niums. J'ai ouvert la porte et I'odeur du

parquet jaune m'a frappé au visage: c'était une

odeur de géranium. Une odeur sage.

C'est ce jour-là que deux lèwes m'ont frôlé

et que j'ai été corrme paralysé. C'était trop.

J'étais vaincu par la douceur de I'automne à

odeur de cire, de géranium et d'haleine fraî-

che. Je savoure encore ma défaite. C'était un

22 septembre

Rideau de sons

Le matin avait bruit de source. La pluie

chaude liquéfiait mon paysage de feuilles. Je

naviguais dans un sous-marin de cristal et

I'eau , en glissant sur les parois transparentes,

avait des tintements de sons de cloche loin-

tains. Le matin était un carillon discret et ma

mémoire se délectait de tendresses anciennes,

de bonheurs dont je voyais maintenant les

contours.

Un tel océan de douceur a fini par me

rendre mélancolique. Le sentiment a de ces

retours soudains. Vous êtes heureux et le

cæur vous serre de n'avoir pas été heureux

plus longtemps.

Oh! qu'il est difficile de contenter le cæur

et I'esprit humains! Ils se nourrissent souvent

de miettes. Et ils sont contents. Quand ils

s'attablent à un banquet, ils sont mal à I'aise.

Le banquet, c'est un sommet, les miettes,

c'est I'acheminement vers un bonheur entre-

vu. On tombe d'un sommet, mais on ne

trébuche pas sur les miettes.

C'est ce que je me disais quand les cloches

eurent franchi le mur de I'inconscience. J'ai

regardé,les yeux grands ouverts,la pluie drue

qui faisait de ma cour un rideau de sons. Je

n'étais plus dans un sous-marin à coque min-

cb, mais dans une maison à mûrs épais où lbn

cultive le silence.

Il y avait la fenêtre ouverte. C'était mon

échappée sur le monde, ma bouchée de pain

trempée dans I'eau du ciel.

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PAUL A. LANGLOIS, de Québec, Joail l ier-bijoutier.Depuis plus de trente ans, la maison Paul

A. Langlois ltée de Québec fabrique des

bijoux de tous genres: bague, jonc, alliance,

boucies d'oreiile, bracelet, bouton de revers

etc.

La fabrication de ces bijoux demande une

grande attention et beaucoup d'expérience.

Les bijoux sont fabriqués en suivant une à une

les étapes suivantes: conception des modèles;

confection des moules où on coule I'or,

I'argent ou le métal blanc dont sera constirué le

bijou; le dégrossissage et le polissage des

montures ainsi que le sertissage des pierres

précieuses.

La maison Langlois peut produire environ

45 000 modèles de bijoux. Elle fournit plu-

sieurs bijouteries à travers le Québec et le

Canada. Une trentaine d'employé(e)s y exé-

cutent le travail. La bague au blason de notre

association a été créée par la maison Paul A.

Langlois où on peut se la procurer. Le bouton

de revers vendu par I'association est aussi

l'æuwe de ce bijoutier.

I

J

Des boulettes d'or sont versées âu creuset où I'orest fondu puis coulé dans les moules appropriés.