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Université Pierre et Marie Curie -‐ Paris 6
FACULTÉ DE MÉDECINE PIERRE ET MARIE CURIE
THÈSE
DOCTORAT EN MÉDECINE
Spécialité : MÉDECINE GÉNÉRALE
Par
Valérie AUSLENDER
Née le 06 décembre 1985
Présentée et soutenue publiquement le 24 septembre 2015
LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES :
ENQUÊTE NATIONALE AUPRÈS DES ÉTUDIANTS EN MÉDECINE
Directeur de thèse :
Dr Gilles Lazimi
Président du jury :
Pr Alexandre Duguet
Membres du jury :
Dr Gaëlle Abgrall-‐Barbry
Dr Florian Ferreri
Dr Gladys Ibanez
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« Il nous incombe, à nous tous, de prévenir et de
combattre la violence à l’égard des femmes et des
filles, en commençant par remettre en question la
culture de la discrimination qui la perpétue. »
M. Ban Ki-‐moon, Secrétaire général de l’ONU,
25 novembre 2014
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REMERCIEMENTS
À mon directeur de thèse, le Dr Gilles Lazimi, sans qui je n’aurais jamais pu réaliser ce
travail et m’enrichir des connaissances sur les violences faites aux femmes,
Au Pr Alexandre Duguet, président de mon jury, qui a largement contribué à la
réalisation de cette étude nationale,
Au Dr Gaëlle Abgrall, au Dr Gladys Ibanez et au Dr Florian Ferreri, les autres membres de
mon jury, pour leur soutien et leur confiance pour ce travail,
Au Dr Benjamin Granger pour son aide précieuse dans l’analyse fastidieuse des résultats
de cette enquête nationale,
A mon tuteur, le Dr Jean-‐François Renard, pour son soutien et ses conseils durant mon
internat,
A Mme Ernestine Ronai, présidente de la MIPROF, pour m’avoir invitée à participer aux
réunions de la MIPROF et merci à elle d’avoir contribué à la mise en place de la
formation initiale des étudiants en médecine de France sur le thème des violences,
A mes parents, à ma sœur et mon frère, à mes grands-‐parents, à mes oncles et tantes, à
mes cousins et cousines pour leur patience et leur gentillesse,
A Naji pour son soutien inconditionnel dans tout ce que j’entreprends et à tous mes ami-‐
e-‐s pour leur présence et leur fidélité.
Je dédie cette thèse à mon grand-‐père, Paul Kossowski, qui aurait aimé être présent
aujourd’hui et qui m’a transmis sa passion pour la médecine générale.
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Année universitaire 2014
PROFESSEURS DES UNIVERSITÉS-PRATICIENS HOSPITALIERS UFR Médicale Pierre et Marie CURIE – Site SAINT-ANTOINE
1. ALAMOWITCH Sonia NEUROLOGIE – Hôpital TENON
2. AMARENCO Gérard NEURO-UROLOGIE – Hôpital TENON
3. AMSELEM Serge GENETIQUE / INSERM U.933 – Hôpital TROUSSEAU
4. ANDRE Thierry SERVICE DU PR DE GRAMONT – Hôpital SAINT-ANTOINE
5. ANTOINE Jean-Marie GYNECOLOGIE-OBSTETRIQUE – Hôpital TENON
6. APARTIS Emmanuelle PHYSIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
7. ARLET Guillaume BACTERIOLOGIE – Hôpital TENON
8. ARRIVE Lionel RADIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
9. ASSOUAD Jalal CHIRURGIE THORACIQUE – Hôpital TENON
10. AUCOUTURIER Pierre UMR S 893/INSERM – Hôpital SAINT-ANTOINE
11. AUDRY Georges CHIRURGIE VISCERALE INFANTILE – Hôpital TROUSSEAU
12. BALLADUR Pierre CHIRURGIE GENERALE ET DIGESTIVE – Hôpital SAINT-ANTOINE
13. BAUD Laurent EXPLORATIONS FONCTIONNELLES MULTI – Hôpital TENON
14. BAUJAT Bertrand O.R.L. – Hôpital TENON
15. BAZOT Marc RADIOLOGIE – Hôpital TENON
16. BEAUGERIE Laurent GASTROENTEROLOGIE ET NUTRITION – Hôpital SAINT-ANTOINE
17. BEAUSSIER Marc ANESTHESIE/REANIMATION – Hôpital SAINT-ANTOINE
18. BENIFLA Jean-Louis GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE – Hôpital TROUSSEAU
19. BENSMAN Albert NEPHROLOGIE ET DIALYSE – Hôpital TROUSSEAU (Surnombre)
20. BERENBAUM Francis RHUMATOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
21. BERNAUDIN J.F. HISTOLOGIE BIOLOGIE TUMORALE – Hôpital TENON
22. BILLETTE DE VILLEMEUR Thierry NEUROPEDIATRIE – Hôpital TROUSSEAU
23. BOCCARA Franck CARDIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
24. BOELLE Pierre Yves INSERM U.707 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE
25. BOFFA Jean-Jacques NEPHROLOGIE ET DIALYSES – Hôpital TENON
26. BONNET Francis ANESTHESIE/REANIMATION – Hôpital TENON
27. BORDERIE Vincent Hôpital des 15-20
28. BOUDGHENE Franck RADIOLOGIE – Hôpital TENON
29. BREART Gérard GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE – Hôpital TENON
30. BROCHERIOU Isabelle ANATOMIE PATHOLOGIQUE – Hôpital TENON
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Année universitaire 2014
31. CABANE Jean MEDECINE INTERNE/HORLOGE 2 – Hôpital SAINT-ANTOINE
32. CADRANEL Jacques PNEUMOLOGIE – Hôpital TENON
33. CALMUS Yvon CENTRE DE TRANSPL. HEPATIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE
34. CAPEAU Jacqueline UMRS 680 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE
35. CARBAJAL-SANCHEZ Diomedes URGENCES PEDIATRIQUES – Hôpital TROUSSEAU
36. CARBONNE Bruno GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE
37. CARETTE Marie-France RADIOLOGIE – Hôpital TENON
38. CARRAT Fabrice INSERM U 707 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE
39. CASADEVALL Nicole IMMUNO. ET HEMATO. BIOLOGIQUES – Hôpital SAINT-ANTOINE
40. CHABBERT BUFFET Nathalie GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE – Hôpital TENON
41. CHAZOUILLERES Olivier HEPATOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
42. CHRISTIN-MAITRE Sophie ENDOCRINOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
43. CLEMENT Annick PNEUMOLOGIE – Hôpital TROUSSEAU
44. COHEN Aron CARDIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
45. CONSTANT Isabelle ANESTHESIOLOGIE REANIMATION – Hôpital TROUSSEAU
46. COPPO Paul HEMATOLOGIE CLINIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE
47. COSNES Jacques GASTRO-ENTEROLOGIE ET NUTRITION – Hôpital SAINT-ANTOINE
48. COULOMB Aurore ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES – Hôpital TROUSSEAU
49. CUSSENOT Olivier UROLOGIE – Hôpital TENON
50. DAMSIN Jean Paul ORTHOPEDIE – Hôpital TROUSSEAU
51. DE GRAMONT Aimery ONCOLOGIE MEDICALE – Hôpital SAINT-ANTOINE
52. DENOYELLE Françoise ORL ET CHIR. CERVICO-FACIALE – Hôpital TROUSSEAU
53. DEVAUX Jean Yves BIOPHYSIQUE ET MED. NUCLEAIRE – Hôpital SAINT-ANTOINE
54. DOUAY Luc HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE
55. DOURSOUNIAN Levon CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE
56. DUCOU LE POINTE Hubert RADIOLOGIE – Hôpital TROUSSEAU
57. DUSSAULE Jean Claude PHYSIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
58. ELALAMY Ismaïl HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE – Hôpital TENON
59. FAUROUX Brigitte UNITE DE PNEUMO. PEDIATRIQUE – Hôpital TROUSSEAU
60. FERON Jean Marc CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE ET TRAUMATO. – Hôpital SAINT-ANTOINE
61. FEVE Bruno ENDOCRINOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
62. FLEJOU Jean François ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHO.- Hôpital SAINT-ANTOINE
63. FLORENT Christian HEPATO/GASTROENTEROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
64. FRANCES Camille DERMATOLOGIE/ALLERGOLOGIE – Hôpital TENON
65. GARBARG CHENON Antoine LABO. DE VIROLOGIE – Hôpital TROUSSEAU
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Année universitaire 2014
66. GIRARD Pierre Marie MALADIES INFECTIEUSES – Hôpital SAINT-ANTOINE
67. GIRARDET Jean-Philippe GASTROENTEROLOGIE – Hôpital TROUSSEAU (Surnombre)
68. GOLD Francis NEONATOLOGIE – Hôpital TROUSSEAU (Surnombre)
69. GORIN Norbert HEMATOLOGIE CLINIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE (Surnombre)
70. GRATEAU Gilles MEDECINE INTERNE – Hôpital TENON
71. GRIMPREL Emmanuel PEDIATRIE GENERALE – Hôpital TROUSSEAU
72. GRUNENWALD Dominique CHIRURGIE THORACIQUE – Hôpital TENON
73. GUIDET Bertrand REANIMATION MEDICALE – Hôpital SAINT-ANTOINE
74. HAAB François UROLOGIE – Hôpital TENON
75. HAYMANN Jean Philippe EXPLORATIONS FONCTIONNELLES – Hôpital TENON
76. HENNEQUIN Christophe PARASITOLOGIE/MYCOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
77. HERTIG Alexandre NEPHROLOGIE – Hôpital TENON
78. HOURY Sidney CHIRURGIE DIGESTIVE ET VISCERALE – Hôpital TENON
79. HOUSSET Chantal UMRS 938 et IFR 65 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE
80. JOUANNIC Jean-Marie GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE – Hôpital TROUSSEAU
81. JUST Jocelyne CTRE DE L’ASTHME ET DES ALLERGIES – Hôpital TROUSSEAU
82. LACAINE François CHIR. DIGESTIVE ET VISCERALE – Hôpital TENON (Surnombre)
83. LACAU SAINT GIULY Jean ORL – Hôpital TENON
84. LACAVE Roger HISTOLOGIE BIOLOGIE TUMORALE – Hôpital TENON
85. LANDMAN-PARKER Judith HEMATOLOGIE ET ONCO. PED. – Hôpital TROUSSEAU
86. LAPILLONNE Hélène HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE – Hôpital TROUSSEAU
87. LAROCHE Laurent OPHTALMOLOGIE – CHNO des 15/20
88. LE BOUC Yves EXPLORATIONS FONCTIONNELLES – Hôpital TROUSSEAU
89. LEGRAND Ollivier POLE CANCEROLOGIE – HEMATOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
90. LEVERGER Guy HEMATOLOGIE ET ONCOLOGIE PEDIATRIQUES – Hôpital TROUSSEAU
91. LEVY Richard NEUROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
92. LIENHART André ANESTHESIE/REANIMATION – Hôpital SAINT-ANTOINE (Surnombre)
93. LOTZ Jean Pierre ONCOLOGIE MEDICALE – Hôpital TENON
94. MARIE Jean Pierre DPT D’HEMATO. ET D’ONCOLOGIE MEDICALE – Hôpital SAINT-ANTOINE
95. MARSAULT Claude RADIOLOGIE – Hôpital TENON (Surnombre)
96. MASLIAH Jöelle POLE DE BIOLOGIE/IMAGERIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
97. MAURY Eric REANIMATION MEDICALE – Hôpital SAINT-ANTOINE
98. MAYAUD Marie Yves PNEUMOLOGIE – Hôpital TENON (Surnombre)
99. MENU Yves RADIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
100. MEYER Bernard ORL ET CHRI. CERVICO-FACIALE – Hôpital SAINT-ANTOINE (Surnombre)
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Année universitaire 2014
101. MEYOHAS Marie Caroline MALADIES INFECTIEUSES ET TROP. – Hôpital SAINT-ANTOINE
102. MITANCHEZ Delphine NEONATOLOGIE –Hôpital TROUSSEAU
103. MOHTI Mohamad DPT D’HEMATO. ET D’ONCO. MEDICALE – Hôpital SAINT-ANTOINE
104. MONTRAVERS Françoise BIOPHYSIQUE ET MED. NUCLEAIRE – Hôpital TENON
105. MURAT Isabelle ANESTHESIE REANIMATION – Hôpital TROUSSEAU
106. NETCHINE Irène EXPLORATIONS FONCTIONNELLES – Hôpital TROUSSEAU
107. OFFENSTADT Georges REANIMATION MEDICALE – Hôpital SAINT-ANTOINE (Surnombre)
108. PAQUES Michel OPHTALMOLOGIE IV – CHNO des 15-20
109. PARC Yann CHIRURGIE DIGESTIVE – Hôpital SAINT-ANTOINE
110. PATERON Dominique ACCUEIL DES URGENCES – H ôpital SAINT-ANTOINE
111. PAYE François CHIRURGIE GENERALE ET DIGESTIVE – Hôpital SAINT-ANTOINE
112. PERETTI Charles Siegfried PSYCHIATRIE D’ADULTES – Hôpital SAINT-ANTOINE
113. PERIE Sophie ORL – Hôpital TENON
114. PETIT Jean-Claude BACTERIOLOGIE VIROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE (Surnombre)
115. PIALOUX Gilles MALADIES INFECTIEUSES ET TROP. – Hôpital TENON
116. PICARD Arnaud CHIRURGIE. MAXILLO-FACIALE ET STOMATO. – Hôpital TROUSSEAU
117. POIROT Catherine HISTOLOGIE A ORIENTATION BIO. DE LA REPRO. – Hôpital TENON
118. RENOLLEAU Sylvain REANIMATION NEONATALE ET PED. – Hôpital TROUSSEAU
119. ROBAIN Gilberte REEDUCATION FONCTIONNELLE – Hôpital ROTHSCHILD
120. RODRIGUEZ Diana NEUROPEDIATRIE – Hôpital TROUSSEAU
121. RONCO Pierre Marie UNITE INSERM 702 – Hôpital TENON
122. RONDEAU Eric URGENCES NEPHROLOGIQUES – Hôpital TENON
123. ROSMORDUC Olivier HEPATO/GASTROENTEROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
124. ROUGER Philippe Institut National de Transfusion Sanguine
125. SAHEL José Alain OPHTALMOLOGIE IV – CHNO des 15-20
126. SAUTET Alain CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE
127. SCATTON Olivier CHIR. HEPATO-BILIAIRE ET TRANSPLANTATION – Hôpital SAINT-ANTOINE
128. SEBE Philippe UROLOGIE – Hôpital TENON
129. SEKSIK Philippe GASTRO-ENTEROLOGIE ET NUTRITION – Hôpital SAINT-ANTOINE
130. SIFFROI Jean Pierre GENETIQUE ET EMBRYOLOGIE MEDICALES – Hôpital TROUSSEAU
131. SIMON Tabassome PHARMACOLOGIE CLINIQUE – Faculté de Médecine P. & M. CURIE
132. SOUBRANE Olivier CHIRURGIE HEPATIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE
133. STANKOFF Bruno NEUROLOGIE – Hôpital TENON
134. THOMAS Guy PSYCIATRIE D’ADULTES – Hôpital SAINT-ANTOINE
135. THOUMIE Philippe REEDUCATION NEURO-ORTHOPEDIQUE – Hôpital ROTHSCHILD
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Année universitaire 2014
136. TIRET Emmanuel CHRIRUGIE GENERALE ET DIGESTIVE – Hôpital SAINT-ANTOINE
137. TOUBOUL Emmanuel RADIOTHERAPIE – Hôpital TENON
138. TOUNIAN Patrick GASTROENTEROLOGIE ET NUTRITION – Hôpital TROUSSEAU
139. TRAXER Olivier UROLOGIE – Hôpital TENON
140. TRUGNAN Germain INSERM UMR-S 538 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE
141. ULINSKI Tim NEPHROLOGIE/DIALYSES – Hôpital TROUSSEAU
142. VALLERON Alain Jacques UNITE DE SANTE PUBLIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE (Surnombre)
143. VIALLE Raphaël ORTHOPEDIE – Hôpital TROUSSEAU
144. WENDUM Dominique ANATOMIE PATHOLOGIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE
145. WISLEZ Marie PNEUMOLOGIE – Hôpital TENON
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Année universitaire 2014
MAITRES DE CONFÉRENCES DES UNIVERSITÉS-PRATICIENS HOSPITALIERS UFR Médicale Pierre et Marie CURIE – Site SAINT-ANTOINE
1. ABUAF Nisen HÉMATOLOGIE/IMMUNOLOGIE - Hôpital TENON
2. AIT OUFELLA Hafid RÉANIMATION MÉDICALE – Hôpital SAINT-ANTOINE
3. AMIEL Corinne VIROLOGIE –Hôpital TENON
4. BARBU Véronique INSERM U.680 - Faculté de Médecine P. & M. CURIE
5. BERTHOLON J.F. EXPLORATIONS FONCTIONNELLES – Hôpital SAINT-ANTOINE
6. BILHOU-NABERA Chrystèle GÉNÉTIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE
7. BIOUR Michel PHARMACOLOGIE – Faculté de Médecine P. & M. CURIE
8. BOISSAN Matthieu BIOLOGIE CELLULAIRE – Hôpital SAINT-ANTOINE
9. BOULE Michèle PÔLES INVESTIGATIONS BIOCLINIQUES – Hôpital TROUSSEAU
10. CERVERA Pascale ANATOMIE PATHOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
11. CONTI-MOLLO Filomena Hôpital SAINT-ANTOINE
12. COTE François Hôpital TENON
13. DECRE Dominique BACTÉRIOLOGIE/VIROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
14. DELHOMMEAU François HEMATOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
15. DEVELOUX Michel PARASITOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
16. ESCUDIER Estelle DEPARTEMENT DE GENETIQUE – Hôpital TROUSSEAU
17. FAJAC-CALVET Anne HISTOLOGIE/EMBRYOLOGIE – Hôpital TENON
18. FARDET Laurence MEDECINE INTERNE/HORLOGE 2 – Hôpital SAINT-ANTOINE
19. FERRERI Florian PSYCHIATRIE D’ADULTES – Hôpital SAINT-ANTOINE
20. FLEURY Jocelyne HISTOLOGIE/EMBRYOLOGIE – Hôpital TENON
21. FOIX L’HELIAS Laurence Hôpital TROUSSEAU (Stagiaire)
22. FRANCOIS Thierry PNEUMOLOGIE ET REANIMATION – Hôpital TENON
23. GARCON Loïc HÉPATO GASTRO-ENTEROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
24. GARDERET Laurent HEMATOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
25. GAURA SCHMIDT Véronique BIOPHYSIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE
26. GEROTZIAFAS Grigorios HEMATOLOGIE CLINIQUE – Hôpital TENON
27. GONZALES Marie GENETIQUE ET EMBRYOLOGIE – Hôpital TROUSSEAU
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Année universitaire 2014
28. GOZLAN Joël BACTERIOLOGIE/VIROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
29. GUEGAN BART Sarah DERMATOLOGIE – Hôpital TENON
30. GUITARD Juliette PARASITOLOGIE/MYCOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
31. HENNO Priscilla PHYSIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
32. JERU Isabelle SERVICE DE GENETIQUE – Hôpital TROUSSEAU
33. JOHANET Catherine IMMUNO. ET HEMATO. BIOLOGIQUES – Hôpital SAINT-ANTOINE
34. JOSSET Patrice ANATOMIE PATHOLOGIQUE – Hôpital TROUSSEAU
35. JOYE Nicole GENETIQUE – Hôpital TROUSSEAU
36. KIFFEL Thierry BIOPHYSIQUE ET MEDECINE NUCLEAIRE – Hôpital SAINT-ANTOINE
37. LACOMBE Karine MALADIES INFECTIEUSES – Hôpital SAINT-ANTOINE
38. LAMAZIERE Antonin POLE DE BIOLOGIE – IMAGERIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
39. LASCOLS Olivier INSERM U.680 – Faculté de Médecine P.& M. CURIE
40. LEFEVRE Jérémie CHIRURGIE GENERALE – Hôpital SAINT-ANTOINE (Stagiaire)
41. LESCOT Thomas ANESTHESIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE (Stagiaire)
42. LETAVERNIER Emmanuel EXPLORATIONS FONCTIONNELLES MULTI. – Hôpital TENON
43. MAUREL Gérard BIOPHYSIQUE /MED. NUCLEAIRE – Faculté de Médecine P.& M. CURIE
44. MAURIN Nicole HISTOLOGIE – Hôpital TENON
45. MOHAND-SAID Saddek OPHTALMOLOGIE – Hôpital des 15-20
46. MORAND Laurence BACTERIOLOGIE/VIROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
47. PARISET Claude EXPLORATIONS FONCTIONNELLES – Hôpital TROUSSEAU
48. PETIT Arnaud Hôpital TROUSSEAU (Stagiaire)
49. PLAISIER Emmanuelle NEPHROLOGIE – Hôpital TENON
50. POIRIER Jean-Marie PHARMACOLOGIE CLINIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE
51. RAINTEAU Dominique INSERM U.538 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE
52. SAKR Rita GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE – Hôpital TENON (Stagiaire)
53. SCHNURIGERN Aurélie LABORATOIRE DE VIROLOGIE – Hôpital TROUSSEAU
54. SELLAM Jérémie RHUMATOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
55. SEROUSSI FREDEAU Brigitte DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE – Hôpital TENON
56. SOKOL Harry HEPATO/GASTRO – Hôpital SAINT-ANTOINE
57. SOUSSAN Patrick VIROLOGIE – Hôpital TENON
58. STEICHEN Olivier MEDECINE INTERNE – Hôpital TENON
59. SVRCEK Magali ANATOMIE ET CYTO. PATHOLOGIQUES – Hôpital SAINT-ANTOINE
60. TANKOVIC Jacques BACTERIOLOGIE/VIROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
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Année universitaire 2014
61. THOMAS Ginette BIOCHIMIE – Faculté de Médecine P. & M. CURIE
62. THOMASSIN Isabelle RADIOLOGIE – Hôpital TENON
63. VAYLET Claire MEDECINE NUCLEAIRE – Hôpital TROUSSEAU
64. VIGOUROUX Corinne INSERM U.680 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE
65. VIMONT-BILLARANT Sophie BACTERIOLOGIE – Hôpital TENON
66. WEISSENBURGER Jacques PHARMACOLOGIE CLINIQUE – Faculté de Médecine P. & M. CURIE
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Année universitaire 2014
PROFESSEURS DES UNIVERSITES-PRATICIENS HOSPITALIERS
UFR Médicale Pierre et Marie CURIE – Site PITIE
1. ACAR Christophe CHIRURGIE THORACIQUE ET CARDIO-VASCULAIRE
2. AGUT Henri BACTERIOLOGIE VIROLOGIE HYGIENE
3. ALLILAIRE Jean-François PSYCHIATRIE ADULTES
4. AMOUR Julien ANESTHESIE REANIMATION
5. AMOURA Zahir MEDECINE INTERNE
6. ANDREELLI Fabrizio MEDECINE DIABETIQUE
7. ARNULF Isabelle PATHOLOGIES DU SOMMEIL
8. ASTAGNEAU Pascal EPIDEMIOLOGIE/SANTE PUBLIQUE
9. AURENGO André BIOPHYSIQUE ET MEDECINE NUCLEAIRE
10. AUTRAN Brigitte IMMUNOLOGIE ET BIOLOGIE CELLULAIRE
11. BARROU Benoît UROLOGIE
12. BASDEVANT Arnaud NUTRITION
13. BAULAC Michel ANATOMIE
14. BAUMELOU Alain NEPHROLOGIE
15. BELMIN Joël MEDECINE INTERNE/GERIATRIE Ivry
16. BENHAMOU Albert CHIRURGIE VASCULAIRE Surnombre
17. BENVENISTE Olivier MEDECINE INTERNE
18. BITKER Marc Olivier UROLOGIE
19. BODAGHI Bahram OPHTALMOLOGIE
20. BODDAERT Jacques MEDECINE INTERNE/GERIATRIE
21. BOURGEOIS Pierre RHUMATOLOGIE
22. BRICAIRE François MALADIES INFECTIEUSES ET TROPICALES
23. BRICE Alexis GENETIQUE/HISTOLOGIE
24. BRUCKERT Eric ENDOCRINOLOGIE ET MALADIES METABOLIQUES
25. CACOUB Patrice MEDECINE INTERNE
26. CALVEZ Vincent VIROLOGIE
27. CAPRON Frédérique ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUE
28. CARPENTIER Alexandre NEUROCHIRURGIE
29. CATALA Martin CYTOLOGIE ET HISTOLOGIE
30. CATONNE Yves CHIRURGIE THORACIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE
31. CAUMES Eric MALADIES INFECTIEUSES ET TROPICALES
32. CESSELIN François BIOCHIMIE
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Année universitaire 2014
33. CHAMBAZ Jean INSERM U505/UMRS 872
34. CHARTIER-KASTLER Emmanuel UROLOGIE
35. CHASTRE Jean REANIMATION MEDICALE
36. CHERIN Patrick CLINIQUE MEDICALE
37. CHICHE Laurent CHIRURGIE VASCULAIRE
38. CHIRAS Jacques NEURORADIOLOGIE
39. CLEMENT-LAUSCH Karine NUTRITION
40. CLUZEL Philippe RADIOLOGIE ET IMAGERIE MEDICALE II
41. COHEN David PEDOPSYCHIATRIE
42. COHEN Laurent NEUROLOGIE
43. COLLET Jean-Philippe CARDIOLOGIE
44. COMBES Alain REANIMATION MEDICALE
45. CORIAT Pierre ANESTHESIE REANIMATION
46. CORNU Philippe NEUROCHIRURGIE
47. COSTEDOAT Nathalie MEDECINE INTERNE
48. COURAUD François INSTITUT BIOLOGIE INTEGRATIVE
49. DAUTZENBERG Bertrand PHYSIO-PATHOLOGIE RESPIRATOIRE
50. DAVI Frédéric HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE
51. DEBRE Patrice IMMUNOLOGIE
52. DELATTRE Jean-Yves NEUROLOGIE (Fédération Mazarin)
53. DERAY Gilbert NEPHROLOGIE
54. DOMMERGUES Marc GYNECOLOGIE-OBSTETRIQUE
55. DORMONT Didier NEURORADIOLOGIE
56. DUYCKAERTS Charles NEUROPATHOLOGIE
57. EYMARD Bruno NEUROLOGIE
58. FAUTREL Bruno RHUMATOLOGIE
59. FERRE Pascal IMAGERIE PARAMETRIQUE
60. FONTAINE Bertrand NEUROLOGIE
61. FOSSATI Philippe PSYCHIATRIE ADULTE
62. FOURET Pierre ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES
63. FOURNIER Emmanuel PHYSIOLOGIE
64. FUNCK BRENTANO Christian PHARMACOLOGIE
65. GIRERD Xavier THERAPEUTIQUE/ENDOCRINOLOGIE
66. GOROCHOV Guy IMMUNOLOGIE
67. GOUDOT Patrick STOMATOLOGIE CHIRURGIE MAXILLO FACIALE
68. GRENIER Philippe RADIOLOGIE CENTRALE
69. HAERTIG Alain UROLOGIE Surnombre
70. HANNOUN Laurent CHIRURGIE GENERALE
71. HARTEMANN Agnès MEDECINE DIABETIQUE
14
Année universitaire 2014
72. HATEM Stéphane UMRS 956
73. HELFT Gérard CARDIOLOGIE
74. HERSON Serge MEDECINE INTERNE
75. HOANG XUAN Khê NEUROLOGIE
76. ISNARD Richard CARDIOLOGIE ET MALADIES VASCULAIRES
77. ISNARD-BAGNIS Corinne NEPHROLOGIE
78. JARLIER Vincent BACTERIOLOGIE HYGIENE
79. JOUVENT Roland PSYCHIATRIE ADULTES
80. KARAOUI Mehdi CHIRURGIE DIGESTIVE
81. KATLAMA Christine MALADIES INFECTIEUSES ET TROPICALES
82. KHAYAT David ONCOLOGIE MEDICALE
83. KIRSCH Matthias CHIRURGIE THORACIQUE
84. KLATZMANN David IMMUNOLOGIE
85. KOMAJDA Michel CARDIOLOGIE ET MALADIES VASCULAIRES
86. KOSKAS Fabien CHIRURGIE VASCULAIRE
87. LAMAS Georges ORL
88. LANGERON Olivier ANESTHESIE REANIMATION
89. LAZENNEC Jean-Yves ANATOMIE/CHIRURUGIE ORTHOPEDIQUE
90. LE FEUVRE Claude CARDIOLOGIE
91. LE GUERN Eric INSERM 679
92. LEBLOND Véronique HEMATOLOGIE CLINIQUE
93. LEENHARDT Laurence MEDECINE NUCLEAIRE
94. LEFRANC Jean-Pierre CHIRURGIE GENERALE
95. LEHERICY Stéphane NEURORADIOLOGIE
96. LEMOINE François BIOTHERAPIE
97. LEPRINCE Pascal CHIRURGIE THORACIQUE
98. LUBETZKI Catherine NEUROLOGIE
99. LUCIDARME Olivier RADIOLOGIE CENTRALE
100. LUYT Charles REANIMATION MEDICALE
101. LYON-CAEN Olivier NEUROLOGIE Surnombre
102. MALLET Alain BIOSTATISTIQUES
103. MARIANI Jean BIOLOGIE CELLULAIRE/MEDECINE INTERNE
104. MAZERON Jean-Jacques RADIOTHERAPIE
105. MAZIER Dominique INSERM 511
106. MEININGER Vincent NEUROLOGIE (Fédération Mazarin) Surnombre
107. MENEGAUX Fabrice CHIRURGIE GENERALE
108. MERLE-BERAL Hélène HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE Surnombre
109. MICHEL Pierre Louis CARDIOLOGIE
110. MONTALESCOT Gilles CARDIOLOGIE
15
Année universitaire 2014
111. NACCACHE Lionel PHYSIOLOGIE
112. NAVARRO Vincent NEUROLOGIE
113. NGUYEN-KHAC Florence HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE
114. OPPERT Jean-Michel NUTRITION
115. PASCAL-MOUSSELARD Hugues CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE
116. PAVIE Alain CHIR. THORACIQUE ET CARDIO-VASC. Surnombre
117. PELISSOLO Antoine PSYCHIATRIE ADULTE
118. PIERROT-DESEILLIGNY Charles NEUROLOGIE
119. PIETTE François MEDECINE INTERNE Ivry
120. POYNARD Thierry HEPATO GASTRO ENTEROLOGIE
121. PUYBASSET Louis ANESTHESIE REANIMATION
122. RATIU Vlad HEPATO GASTRO ENTEROLOGIE
123. RIOU Bruno ANESTHESIE REANIMATION
124. ROBAIN Gilberte REEDUCATION FONCTIONNELLE Ivry
125. ROBERT Jérôme BACTERIOLOGIE
126. ROUBY Jean-Jacques ANESTHESIE REANIMATION Surnombre
127. SAMSON Yves NEUROLOGIE
128. SANSON Marc ANATOMIE/NEUROLOGIE
129. SEILHEAN Danielle NEUROPATHOLOGIE
130. SIMILOWSKI Thomas PNEUMOLOGIE
131. SOUBRIER Florent GENETIQUE/HISTOLOGIE
132. SPANO Jean-Philippe ONCOLOGIE MEDICALE
133. STRAUS Christian EXPLORATION FONCTIONNELLE
134. TANKERE Frédéric ORL
135. THOMAS Daniel CARDIOLOGIE
136. TOURAINE Philippe ENDOCRINOLOGIE
137. TRESALLET Christophe CHIR. GENERALE ET DIGEST./MED. DE LA REPRODUCTION
138. VAILLANT Jean-Christophe CHIRURGIE GENERALE
139. VERNANT Jean-Paul HEMATOLOGIE CLINIQUE Surnombre
140. VERNY Marc MEDECINE INTERNE (Marguerite Bottard)
141. VIDAILHET Marie-José NEUROLOGIE
142. VOIT Thomas PEDIATRIE NEUROLOGIQUE
143. ZELTER Marc PHYSIOLOGIE
16
Année universitaire 2014
MAITRES DE CONFÉRENCES DES UNIVERSITÉS-PRATICIENS HOSPITALIERS
UFR Médicale Pierre et Marie CURIE – Site PITIE
1. ANKRI Annick HÉMATOLOGIE BIOLOGIQUE
2. AUBRY Alexandra BACTERIOLOGIE
3. BACHELOT Anne ENDOCRINOLOGIE
4. BELLANNE-CHANTELOT Christine GÉNÉTIQUE
5. BELLOCQ Agnès PHYSIOLOGIE
6. BENOLIEL Jean-Jacques BIOCHIMIE A
7. BENSIMON Gilbert PHARMACOLOGIE
8. BERLIN Ivan PHARMACOLOGIE
9. BERTOLUS Chloé STOMATOLOGIE
10. BOUTOLLEAU David VIROLOGIE
11. BUFFET Pierre PARASITOLOGIE
12. CARCELAIN-BEBIN Guislaine IMMUNOLOGIE
13. CARRIE Alain BIOCHIMIE ENDOCRINIENNE
14. CHAPIRO Élise HÉMATOLOGIE
15. CHARBIT Beny PHARMACOLOGIE
16. CHARLOTTE Frédéric ANATOMIE PATHOLOGIQUE
17. CHARRON Philippe GÉNÉTIQUE
18. CLARENCON Frédéric NEURORADIOLOGIE
19. COMPERAT Eva ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES
20. CORVOL Jean-Christophe PHARMACOLOGIE
21. COULET Florence GÉNÉTIQUE
22. COUVERT Philippe GÉNÉTIQUE
23. DANZIGER Nicolas PHYSIOLOGIE
24. DATRY Annick PARASITOLOGIE
25. DEMOULE Alexandre PNEUMOLOGIE
26. DUPONT-DUFRESNE Sophie ANATOMIE/NEUROLOGIE
27. FOLLEZOU Jean-Yves RADIOTHÉRAPIE
28. GALANAUD Damien NEURORADIOLOGIE
29. GAY Frédérick PARASITOLOGIE
17
Année universitaire 2014
30. GAYMARD Bertrand PHYSIOLOGIE
31. GIRAL Philippe ENDOCRINOLOGIE/MÉTABOLISME
32. GOLMARD Jean-Louis BIOSTATISTIQUES
33. GOSSEC Laure RHUMATOLOGIE
34. GUIHOT THEVENIN Amélie IMMUNOLOGIE
35. HABERT Marie-Odile BIOPHYSIQUE
36. HALLEY DES FONTAINES Virginie SANTÉ PUBLIQUE
37. HUBERFELD Gilles EPILEPSIE - CORTEX
38. KAHN Jean-François PHYSIOLOGIE
39. KARACHI AGID Carine NEUROCHIRURGIE
40. LACOMBLEZ Lucette PHARMACOLOGIE
41. LACORTE Jean-Marc UMRS 939
42. LAURENT Claudine PSYCHOPATHOLOGIE DE L’ENFANT/ADOLESCENT
43. LE BIHAN Johanne INSERM U 505
44. MAKSUD Philippe BIOPHYSIQUE
45. MARCELIN-HELIOT Anne Geneviève VIROLOGIE
46. MAZIERES Léonore RÉÉDUCATION FONCTIONNELLE
47. MOCHEL Fanny GÉNÉTIQUE / HISTOLOGIE (stagiaire)
48. MORICE Vincent BIOSTATISTIQUES
49. MOZER Pierre UROLOGIE
50. NGUYEN-QUOC Stéphanie HEMATOLOGIE CLINIQUE
51. NIZARD Jacky GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE
52. PIDOUX Bernard PHYSIOLOGIE
53. POITOU BERNERT Christine NUTRITION
54. RAUX Mathieu ANESTHESIE (stagiaire)
55. ROSENHEIM Michel EPIDEMIOLOGIE/SANTE PUBLIQUE
56. ROSENZWAJG Michelle IMMUNOLOGIE
57. ROUSSEAU Géraldine CHIRURGIE GENERALE
58. SAADOUN David MEDECINE INTERNE (stagiaire)
59. SILVAIN Johanne CARDIOLOGIE
60. SIMON Dominique ENDOCRINOLOGIE/BIOSTATISTIQUES
61. SOUGAKOFF Wladimir BACTÉRIOLOGIE
18
Année universitaire 2014
62. TEZENAS DU MONTCEL Sophie BIOSTATISTIQUES et INFORMATIQUE MEDICALE
63. THELLIER Marc PARASITOLOGIE
64. TISSIER-RIBLE Frédérique ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES
65. WAROT Dominique PHARMACOLOGIE
19
ENSEIGNANTS DU DÉPARTEMENT DE MÉDECINE GÉNÉRALE
FACULTÉ PIERRE ET MARIE CURIE (PARIS 6)
• Pr Anne-‐Marie MAGNIER : Professeur universitaire de médecine générale,
coordonnatrice du département
• Pr Philippe CORNET : Professeur universitaire de médecine générale, directeur du
département
• Pr Jean LAFORTUNE : Professeur associé de médecine générale, directeur adjoint du
département
• Dr Gladys IBANEZ : Maître de conférences universitaire de médecine générale
• Dr Claire RONDET : Maître de conférences universitaire de médecine générale
• Pr Luc MARTINEZ : Professeur associé de médecine générale
• Dr Gilles LAZIMI : Maître de conférences associé de médecine générale
• Dr Nicolas HOMMEY : Maître de conférences associé de médecine générale
• Dr André SOARES : Maître de conférences associé de médecine générale
• Dr Julie CHASTANG : Chef de clinique de médecine générale
• Dr Sarah ROBERT : Chef de clinique de médecine générale
20
SOMMAIRE
I. INTRODUCTION ...................................................................................................................... 22
II. CONTEXTE ............................................................................................................................... 24
1) DÉFINITIONS .................................................................................................................................... 24 2) QUELQUES DONNÉES CHIFFRÉES .............................................................................................. 27 3) MÉCANISMES DE LA VIOLENCE .................................................................................................. 29 a. La spirale de la violence .............................................................................................................................. 29 b. Les stratégies de l’agresseur .................................................................................................................... 30
4) CARATÉRISTIQUES DES VIOLENCES ......................................................................................... 31 a. Profil des victimes ......................................................................................................................................... 31 b. Profil des agresseurs .................................................................................................................................... 33 c. Périodes à risque de violences ................................................................................................................. 34
5) CONSÉQUENCES SUR LA SANTÉ ................................................................................................. 35 a. Les conséquences physiques .................................................................................................................... 37 b. Les maladies chroniques ............................................................................................................................ 37 c. Les conséquences gynéco-‐obstétricales et sexuelles ..................................................................... 37 d. Les conséquences psychologiques et psychiatriques .................................................................... 39
6) CHIFFRES : RAPPEL DE QUELQUES ÉTUDES .......................................................................... 45 a. Les violences en France .............................................................................................................................. 45 b. Les violences sexuelles, viols ou tentatives de viol ........................................................................ 47
7) COÛT DES VIOLENCES ................................................................................................................... 48 8) DÉMARCHES ENTREPRISES PAR LES VICTIMES ................................................................... 48 a. Démarches judiciaires ................................................................................................................................. 48 b. Démarches médico-‐socio-‐psychologiques ......................................................................................... 50
9) PÉNALISATION ................................................................................................................................ 51 10) MORTALITE ................................................................................................................................... 53 11) DISPOSITIFS JURIDIQUES .......................................................................................................... 55 a. Concernant le viol .......................................................................................................................................... 55 b. Concernant les violences conjugales .................................................................................................... 55 c. L’ordonnance de protection ...................................................................................................................... 57
12) MOYENS MIS EN ŒUVRE AVANT L’ENQUÊTE ...................................................................... 58 13) RÔLE DES MÉDECINS .................................................................................................................. 59 a. Poser la question de façon systématique ............................................................................................ 59 b. Une prise en charge globale ...................................................................................................................... 60 c. Briser la spirale de la violence ................................................................................................................. 60
21
d. Faire preuve de patience ............................................................................................................................ 61 e. Etablir un certificat médical descriptif ................................................................................................. 62 f. Se créer un réseau de professionnels .................................................................................................... 63 g. Transmettre les coordonnées utiles ...................................................................................................... 64
14) ÉVOLUTION DES PRATIQUES DES MÉDECINS EN 10 ANS ............................................... 64 a. Le repérage des victimes ............................................................................................................................ 64 b. Les motifs de consultation ........................................................................................................................ 65 c. Poser la question « Avez-‐vous été victime de violences ? » ........................................................ 65 d. Les difficultés des médecins ..................................................................................................................... 66 e. Orientation vers des réseaux de soins .................................................................................................. 67
III. JUSTIFICATION ET OBJECTIFS DE CE TRAVAIL DE THÈSE ..................................... 68
IV. MATÉRIEL ET MÉTHODE ................................................................................................... 70
V. RÉSULTATS ET ANALYSE .................................................................................................... 72
1) DESCRIPTION ................................................................................................................................... 72 2) ANALYSE CROISÉE .......................................................................................................................... 80 a. Influence du sexe ........................................................................................................................................... 80 b. Impact des formations ................................................................................................................................ 84 c. Variabilité entre les facultés ..................................................................................................................... 91 d. Impact de l’année d’études ....................................................................................................................... 95 e. Impact des violences rencontrées en stage ........................................................................................ 97 f. Impact des violences rencontrées dans l’entourage .................................................................... 104 g. Impact des violences subies personnellement .............................................................................. 111
VI. DISCUSSION ........................................................................................................................ 133
VII. CONCLUSION ..................................................................................................................... 150
VIII. BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................. 151
IX. ANNEXES .............................................................................................................................. 159
X. RÉSUMÉ ................................................................................................................................. 178
XI. MOTS CLÉS .......................................................................................................................... 179
22
I. INTRODUCTION
Les violences envers les femmes sont un problème majeur de santé publique. Le dernier
rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur les estimations mondiales et
régionales à l’encontre des femmes souligne qu’il s’agit là d’un « problème mondial de
santé publique, d’ampleur épidémique qui appelle à une action urgente ». Ce rapport
présente une analyse mondiale des données scientifiques sur la prévalence des
violences à l’encontre des femmes, concernant notamment les violences conjugales et les
violences sexuelles. Selon ce rapport, 35% des femmes dans le monde ont subi des
violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur partenaire intime, ou des
violences sexuelles exercées par d’autres que leur partenaire.65
De nombreuses études internationales ont pu démontrer le rôle primordial du médecin
dans le repérage et la prise en charge globale des femmes victimes de violences, et
l’importance de l’orientation des victimes vers un réseau de professionnels de prise en
charge des victimes. 16,21,74,84
Or, la plupart des médecins se sentent, à ce jour, insuffisamment formés pour dépister et
prendre en charge les victimes.10,14,36,39,52,60
De plus, la majorité des médecins généralistes pensent que le repérage et la prise en
charge des victimes de violences sont « difficiles à gérer ».5,10,24,39,52,60
L’absence de symptôme spécifique, l’absence de profil type, la peur de parler des
violences par les victimes, le refus d’être aidé, le manque de temps en consultation, la
peur des retombées judiciaires, sont autant d’obstacles et de difficultés ressentis par les
médecins pour prendre en charge les victimes de violences.
Former les médecins et l’ensemble des professionnels pouvant être en contact avec les
victimes de violences, est devenu une priorité du gouvernement. Aucune étude n’a, à ce
jour, réalisé d’état des lieux sur la formation proposée aux étudiants en médecine sur le
thème des violences et n’a évalué leur intérêt pour cette formation dans le cadre du
dépistage et de la prise en charge des victimes.
23
Afin de répondre à ces interrogations et à l’initiative du Pr Alexandre Duguet, vice-‐doyen
de la Faculté de médecine de l’Université Pierre et Marie Curie, nous avons réalisé une
enquête nationale auprès des étudiants en médecine de France, en collaboration avec le
Département de Médecine Générale de l’Université Pierre et Marie Curie (Paris VI),
l’Association Nationale des Etudiants en Médecine de France (ANEMF) et la Mission
interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la
traite des êtres humains (MIPROF).
24
II. CONTEXTE
1) DÉFINITIONS
En 1999, afin de sensibiliser le grand public aux violences faites aux femmes,
l’Organisation des Nations Unies (ONU) a proclamé, le 25 novembre « Journée
internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes » et a invité les
gouvernements, les organisations internationales et les organisations non
gouvernementales à organiser, ce jour-‐là, des activités conçues pour sensibiliser
l'opinion aux violences faites aux femmes. La date du 25 novembre a été choisie en
mémoire de l’assassinat des sœurs Mirabal, militantes politiques en République
Dominicaine, assassinées le 25 novembre 1960.
A l’échelle européenne, la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte
contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique -‐ ou Convention
d’Istanbul -‐ est le premier texte international prévoyant des normes en matière de
prévention, de protection des victimes et de poursuites pénales contre les violences
sexuelles, physiques, psychologiques, harcèlement, mariages forcés et mutilations
génitales féminines.13
En mai 2014, le Parlement a autorisé la ratification par la France de la Convention du
Conseil de l’Europe. Le texte est entré en vigueur le 1er août 2014. Pour le moment, 25
Etats ont signé et 13 Etats ont ratifié la Convention. Le 4 juillet 2014, la France est
devenu le treizième Etat membre du Conseil de l’Europe à ratifier la Convention.
Cette Convention engage notamment les parties « à collecter les données statistiques
pertinentes, à intervalle régulier et à s’efforcer d’effectuer des enquêtes basées sur la
population, afin d’évaluer l’étendue et les tendances » de toutes les formes de violences
faites aux femmes (articles 11.1.a et 11.2).
Selon la Convention d’Istanbul, « le terme « violence à l’égard des femmes » doit être compris comme une violation des droits de l’homme et une forme de discrimination à
l’égard des femmes, et désigne tous les actes de violence fondés sur le genre qui
entraînent, ou sont susceptibles d’entraîner pour les femmes, des dommages ou
souffrances de nature physique, sexuelle, psychologique ou économique, y compris la
25
menace de se livrer à de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que
ce soit dans la vie publique ou privée ».
Selon la même Convention du 11 mai 2011, « le terme « violence domestique » désigne
tous les actes de violence physique, sexuelle, psychologique ou économique qui
surviennent au sein de la famille ou du foyer ou entre des anciens ou actuels conjoints
ou partenaires, indépendamment du fait que l’auteur de l’infraction partage ou a partagé
le même domicile que la victime ».
Selon le rapport du Pr Henrion, les violences conjugales se distinguent des simples
conflits entre époux (ou conjugopathie), par le caractère inégalitaire de la violence
exercée par l’homme qui veut dominer, asservir, humilier son épouse ou partenaire.24
Le code pénal définit les agressions sexuelles comme « toute atteinte sexuelle sans
pénétration, commise avec violence, contrainte, menace ou surprise ». La contrainte
peut être physique ou morale. Il peut s’agir par exemple de caresses ou d’attouchements
de nature sexuelle.49
Depuis 1810, le viol est considéré comme un crime en France. Le viol est défini par la loi
du 23 décembre 1980 du code pénal : « Tout acte de pénétration sexuelle de quelque
nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui, par violence, contrainte ou surprise,
constitue un viol ».45
Outre les coups et les violences physiques, la violence englobe les violences sexuelles, les
comportements dévalorisants tels que les violences verbales, les violences
psychologiques, les menaces, le chantage, le proxénétisme et la prostitution, le
harcèlement sexuel et l’intimidation au travail, les mutilations génitales féminines et
autres pratiques traditionnelles préjudiciables à l’intégrité et à la dignité de la femme,
les violences exercées au sein des institutions et la violence économique.24
Par violence sexuelle, on entend des actes imposés à la victime, comme des
attouchements ou des rapports sexuels non consentis et tentatives, en utilisant la
violence, la menace, la contrainte ou la surprise. Il peut s’agir d’agressions sexuelles, de
tentatives de viol ou de viols.
26
Les violences physiques correspondent à des atteintes physiques au corps. Elles peuvent
se manifester par des coups, des gifles, des morsures, des griffures, des strangulations,
des coups reçus avec des objets, des brûlures, un meurtre, ou toutes autres violences
physiques.
Une étude réalisée aux urgences médico-‐judiciaires de l’Hôtel-‐Dieu montre que le visage
est très fréquemment atteint (18% des cas). 95
Pour Philippe Vasseur, médecin légiste et auteur de l’étude, « Atteindre le visage c’est
nier l’autre, l’empêcher de communiquer ».
Les violences verbales sont relatives au mode de communication et peuvent se
manifester par des hurlements, des cris, des ordres, des insultes, une absence de parole
ou une absence de toute communication.
Les violences psychologiques sont variées : propos dégradants visant à dénigrer la
personne, chantages, menaces, insultes ou des propos méprisants.
Quant aux violences économiques, il s’agit pour l’agresseur de faire en sorte que sa
victime dépende financièrement de lui, en lui interdisant de travailler, en gérant le
compte bancaire commun ou encore en ayant une emprise totale sur l’argent de la
famille.
27
2) QUELQUES DONNÉES CHIFFRÉES
Les violences faites aux femmes sont encore trop ignorées par la société dans son
ensemble et notamment par les professionnels de santé, alors même que leur
retentissement sur la santé est considérable.
Un tiers des femmes ayant eu une relation de couple est victime de violences de la part
de son partenaire dans le monde, d’après le rapport de l’OMS sur les estimations
mondiales et régionales de la violence à l’encontre des femmes. Dans le monde, 7 % des
femmes ont été sexuellement agressées par une autre personne que leur partenaire,
selon ce même rapport.65
Chaque année en France, 216 000 femmes âgées de 18 à 75 ans vivant en ménage
ordinaire (1%) déclarent être victimes de violences conjugales graves (violences
physiques et/ou sexuelles) de la part de leur conjoint marié ou non, ou ex-‐conjoint, soit
deux fois et demi de plus que les hommes, selon les enquêtes « Cadre de vie et sécurité »
de 2010 à 2013 (Tableau 1).44
Tableau 1 : Effectifs et taux moyens de femmes âgées de 18 à 75 ans victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-‐conjoint au cours de l’année
précédant l’enquête
Source : Lettre N°4 de l’Observatoire National des violences faites aux femmes
Selon ces mêmes enquêtes, on estime chaque année en moyenne que 86 000 femmes
âgées de 18 à 75 ans sont victimes de viols ou de tentatives de viol soit 0,4% des femmes
âgées de 18 à 75 ans en France, contre 16 000 hommes, soit 0,1% des hommes (Tableau
2).44
28
Tableau 2 : Nombre annuel de victimes de viols et de tentatives de viol âgés de 18 à 75 ans
Source : Lettre N°4 de l’Observatoire National des violences faites aux femmes
L’enquête nationale annuelle de 2013 de la Délégation aux victimes (DAV) du Ministère
de l’Intérieur a objectivé 146 personnes décédées sous les coups de leurs conjoints
(dont amants et petits amis) ou ex-‐conjoints en France métropolitaine et en Outre-‐mer,
sans compter les suicides induits par les violences.20
Les violences faites aux femmes induisent un coût économique non négligeable. Selon
l’OMS, la prise en charge ambulatoire d’une femme victime coûte deux fois et demi plus
cher que la prise en charge d’autres femmes.66
29
3) MÉCANISMES DE LA VIOLENCE
a. La spirale de la violence
L’agresseur choisit sa future victime et entame « une spirale de la violence ». Cette
notion de cycle de la violence dans les couples a été introduite par la psychologue
Leonor Walker. Elle décrit la violence conjugale comme une succession de
comportements qui, une fois, installée, peut être prévisible. Le processus se déroule en 4
phases :
-‐ Phase 1 : Climat de tension et de peur
-‐ Phase 2 : La crise
-‐ Phase 3 : Justification et transfert de responsabilité
-‐ Phase 4 : Lune de miel
La spirale de la violence, selon le modèle de Walker
Source : Violences sexuelles et autres violences faites aux femmes.
Duguet A, Lazimi G, Lopez G et coll., Revue Médecine, Juin 2014
L’agresseur adopte une stratégie stéréotypée pour amadouer sa « proie », rendre sa
victime vulnérable et soumise. Le cycle débute par une tension forte entre les conjoints
déclenchée par l’agresseur, engendrant une peur chez la victime (Phase 1).
Le conjoint violent passe à l’action lors de périodes de crises où il fait subir à sa victime
des violences de tous types (Phase 2).
30
La victime est alors triste, en colère et honteuse. Le conjoint violent se justifie de ses
actes tout en responsabilisant la victime des violences qu’il vient de lui soumettre dans
le but de la faire culpabiliser (Phase 3).
Pendant les périodes de rémission, appelées « lune de miel » (Phase 4), l’agresseur
inverse les rôles, et tente de se faire pardonner par tous les moyens (gentillesse,
cadeaux, attentions, etc). Il exprime ses regrets et la victime espère que son conjoint va
changer et qu’il mette fin à ces violences.
Une fois sous l’emprise de son agresseur, la victime subit un cycle infernal où elle vit des
épisodes d’agressions répétées – violences physiques, psychologiques, verbales,
économiques, ou sexuelles – entrecoupées de périodes de rémission.
Mais le cycle des violences reprend à nouveau. Les scènes d’agressions répétées sont de
plus en plus sévères alors que les périodes de rémission sont, quant à elles, de plus en
plus rares. Ces agressions retentissent sur l’état de santé de la victime avec de multiples
conséquences physiques et psychiatriques graves.
Les violences par l’agresseur sont souvent déclenchées par des facteurs non spécifiques
et variés comme par exemple, un retard de sa conjointe, une non-‐réponse au téléphone,
une cuisine perçue comme « mal faite », un regard mal interprété, une tenue
vestimentaire non acceptée.
b. Les stratégies de l’agresseur
Dans L’Aide aux femmes victimes de viol,59 Catherine Morbois et Marie-‐France Casalis
décrivent précisément les stratégies de l’agresseur :
1) « Il isole sa victime géographiquement, socialement, familialement, affectivement.
Le but étant qu’elle n’ait plus d’appui social à part celui de son bourreau ;
2) Il la traite comme un objet, l’humilie, la dévalorise : pour qu’elle se soumette à ses
exigences, qu’elle perde confiance en elle et son estime d’elle-‐même ;
3) Il inverse la culpabilité et la rend responsable de la situation pour faire en sorte
qu’elle culpabilise et qu’elle ne porte pas plainte, pensant être responsable de la
situation ;
4) Il fait régner la terreur, un climat d’insécurité permanent pour faciliter la
soumission de sa victime ;
31
5) Il garantit son impunité en recrutant des alliés et en impliquant la victime dans sa
démarche pour verrouiller le secret des violences ».
4) CARATÉRISTIQUES DES VIOLENCES
a. Profil des victimes
Certains aprioris laissent penser que les victimes de violences sont issues de milieux
défavorisés ou modestes. Or, les violences touchent tous les milieux où les victimes
proviennent de catégories socio-‐professionnelles (CSP) très variées.3,18,92,95
Ces aprioris ont notamment été réfutés par des enquêtes de victimation.
Selon l’enquête ENVEFF réalisée en 2000 -‐ une des premières enquêtes ayant permis
d’objectiver à l’échelle nationale l’ampleur du phénomène des violences -‐ la fréquence
des violences subies est homogène selon les CSP.18
L’enquête Contexte de la Sexualité en France (2006) montre que la fréquence des viols
ou tentatives de viol après 18 ans varie de 6% à 11% selon la position sociale des
femmes avec des chiffres plus élevés chez les artisanes-‐commerçantes (11,3%) ainsi que
chez les cadres et professions intellectuelles (10,5%). Les autres femmes majeures
victimes interrogées lors de cette enquête étaient agricultrices (8,4%), de professions
intermédiaires (8%), ouvrières non qualifiées (7,2%), employées (6,8%) ou ouvrières
qualifiées (6,1%).3,26
Les chercheurs de l’enquête CSF souligne que « tant à l’âge adulte que pendant
l’adolescence, la violence sexuelle est donc déclarée par des personnes de toutes les
catégories ».2
Une autre étude réalisée sur le profil des victimes à l’unité médico-‐judiciaire de l’Hôtel-‐
Dieu (2004) confirme que les victimes de violences sont issues de toute CSP. Elle a
montré que 67 % des victimes avaient une activité professionnelle dont 19 % une
profession supérieure : cadres, profession libérale, dirigeant, etc.95
9 % des victimes étaient au chômage et 24 % étaient inactives. L’auteur de l’étude
signale tout de même que le pourcentage élevé de victimes ayant une activité
32
professionnelle -‐ en particulier les cadres -‐ doit être considéré avec prudence : en effet,
une victime travaillant et bien insérée d’un point de vue socio-‐culturel portera plus
facilement plainte qu’une victime au chômage.
Même si les victimes de violences sont issues de CSP diverses, le dernier rapport de
2013 sur les morts violentes au sein du couple en France du Ministère de l’Intérieur
montre que les victimes d’homicide dans le cadre des violences domestiques sont
majoritairement en inactivité professionnelle à 63% (92 victimes) avec 41% de
personnes sans emploi (60 victimes) et 22% à la retraite (32 victimes).20
Ces résultats corroborent ceux de l’étude ENVEFF montrant que les inégalités socio-‐
professionnelles, comme le chômage, sont des facteurs aggravants.
Le fait de ne pas avoir suivi d’études supérieures serait un facteur aggravant de
violences selon une étude américaine réalisée en 2004 portant sur 1004 femmes aux
Etats-‐Unis.6
Avoir supporté des sévices durant l’enfance serait un facteur de risque de violences dans
le couple à l’âge adulte. En effet, selon l’étude ENVEFF, les personnes qui, enfants ont
supporté des sévices, ont quatre fois plus que les autres été victimes d’agressions
sexuelles ou physiques dans leur couple au cours des douze derniers mois précédant
l’enquête.
Une autre étude américaine réalisée en 1997 a permis d’interroger 1931 femmes dans
des centres de santé : sur les 424 femmes disant avoir été violentées physiquement
et/ou sexuellement dans leur enfance, 207 femmes étaient aussi violentées à l’âge
adulte. Ce qui signifie que 50,4% des femmes violentées dans l’enfance continueraient à
l’être à l’âge adulte.53
Une étude française (1997) portant sur des violences subies dans les 12 mois suivant
une grossesse n’a pas montré de différence significative de profil des victimes et
notamment entre leur niveau d’études ou le fait qu’elles aient ou non un emploi au
moment de l’étude.80
33
b. Profil des agresseurs
Dans le cadre des violences conjugales, les hommes violents ont un besoin de contrôle et
de domination de l’autre et considèrent leurs victimes comme une « propriété ».
Le Pr Henrion24 classe les différents types de conjoints violents selon leurs
personnalités :
-‐ les hommes immatures et impulsifs ;
-‐ les hommes psychorigides et autoritaires ;
-‐ les hommes qui ont été témoins ou victimes de violences ;
-‐ les hommes jaloux qui ont un besoin de contrôle sur leur partenaire : ils
représenteraient 33% des personnalités violentes (enquête de Thomas et coll.,
2000) ;
-‐ les paranoïaques ;
-‐ ceux qui ne sont violents que lors de levées d’inhibition, comme par exemple, lors
de prise d’alcool ou de toxiques ;
-‐ les pervers narcissiques, responsables principalement de violences
psychologiques.
Le psychiatre Roland Coutanceau15 distingue des profils d’agresseurs variés avec 3 traits
de personnalité différents :
-‐ les traits de personnalité immaturo-‐névrotique, souvent présents chez un sujet
anxieux ayant une appétence particulière pour les drogues et l’alcool. Ces traits
immatures et névrotiques peuvent s’accompagner de troubles de l’humeur
comme un syndrome anxio-‐dépressif ;
-‐ les traits rigides, allant souvent de pair avec un égocentrisme. Ce type de
personnalité, peut également être accompagné de tonalité paranoïaque ou
perverse ;
-‐ les traits de personnalité impulsive et instable. Ces hommes ne restent pas
longtemps en couple mais peuvent fortement déstabiliser leur compagne.
Pour d'autres auteur-‐e-‐s, les agresseurs sont des hommes comme les autres, sans profil
particulier.
34
Selon une enquête réalisée en 1993 et 1994 dans trois maternités françaises, auprès de
761 femmes venant d’accoucher, la fréquence des violences était plus fréquente si le
conjoint était sans emploi.80
D’après la dernière étude nationale sur les morts violentes au sein du couple en France,
les auteurs d’homicide dans le cadre des violences domestiques n’exercent pas d’activité
professionnelle dans 65,8% des cas20 :
-‐ 28,8% sont à la retraite (soit 42 auteurs) ;
-‐ 37% sont sans emploi (soit 54 auteurs).
Inversement, dans la population de femmes victimes de violences qui se sont rendues
dans le service de médecine légale de l’Hôtel-‐Dieu (Paris) pour obtenir un certificat de
coups et blessures, 64% de leurs agresseurs ont exercé une activité professionnelle,
dont 27% une profession supérieure.95
c. Périodes à risque de violences
La grossesse est une période à risque de déclencher des accès de violences ou de début
de l’entrée dans la violence. Une étude américaine a montré que sur 1004 femmes en
post-‐partum interrogées, 5,2% d’entre elles ont subi des violences physiques par leur
conjoint durant la grossesse.6
En France, 4,1% des femmes interrogées en 1993 et 1994 étaient victimes de violences
conjugales dans les 12 mois suivant une naissance.80
Un chômage, la précarité, l’alcoolisme de l’agresseur, des antécédents personnels de
violences ou de maltraitance dans l’enfance, une prise de toxiques, sont autant de
facteurs non spécifiques qui peuvent induire des violences.10,18
D’autres facteurs sont associés et peuvent déclencher les violences24 :
-‐ la jalousie (violences possessionnelles ou de domination) et l’infidélité ;
-‐ le refus de rapports sexuels ;
-‐ une séparation ou un divorce : moment à risque car l'agresseur perd sa proie ;
-‐ une naissance d’un enfant.
35
La prise d’alcool ou de psychotropes sont des facteurs facilitant le passage à l’acte des
agresseurs prédisposés à la violence.10,95
En 2002, dans une étude réalisée auprès de 100 femmes victimes de violences dans le
service de médecine légale de l’Hôtel-‐Dieu, 43% des agresseurs des victimes
consommaient de l’alcool avec excès, 14% des psychotropes et 7% des produits
stupéfiants.95
5) CONSÉQUENCES SUR LA SANTÉ
Les femmes victimes de violences se rendent chez leurs médecins généralistes pour des
motifs de consultation très variés pouvant toucher tous les champs de la médecine
générale. Il n’y a pas de signe spécifique pouvant faire évoquer des violences mais une
multitude de tableaux cliniques somatiques, psychiatriques ou traumatiques.10,72,80
Quelque soit le type de violences, les violences faites aux femmes ont des conséquences
dramatiques sur la santé physique et psychologique de la victime qui les
subit.14,17,24,33,37,38,60,61
Les conséquences des violences sur la santé peuvent être classées en quatre grandes
catégories selon l’OMS64 :
-‐ les conséquences physiques ;
-‐ les conséquences sexuelles et celles liés à la grossesse ;
-‐ les conséquences psychologiques et psychiatriques ;
-‐ les maladies chroniques.
36
FIGURE : CONSEQUENCES DES VIOLENCES SUR LA SANTE ET LE COMPORTEMENT DES VICTIMES
Source : Lettre N°4 de l’Observatoire National des violences faites aux femmes. OMS, 2014
Le retentissement de ces agressions modifie de façon brutale la pensée de la victime,
l’image qu’elle a d’elle-‐même, son humeur, sa vie sociale, son caractère, sa sexualité et
son fonctionnement au quotidien. Cette modification peut s’étaler sur une période
longue voire même tout au long de sa vie.
Selon l’OMS, les femmes victimes de violences perdraient entre une à quatre années de
vie en bonne santé66. La santé est définie par l’OMS comme « un état de complet bien-‐
être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie
ou d’infirmité ».
Aucun symptôme n’est pathognomonique de violences. Qu’elles soient sexuelles,
physiques, verbales, psychologiques ou économiques, elles peuvent toutes être
responsables de conséquences plus ou moins graves sur la santé de la victime.
Selon le rapport de l’OMS sur les estimations mondiales et régionales de la violence
envers les femmes65, le risque d’avoir un enfant de faible poids chez les femmes victimes
de violences conjugales est majoré de 16%, le nombre d’interventions volontaires de
grossesse (IVG) serait multiplié par 2, le risque de faire une dépression serait multiplié
par 2 et le nombre d’infections par le VIH serait multiplié par 1,5 dans certaines régions.
37
Les symptômes n’étant pas spécifiques, le repérage de violences est souvent difficile
pour les professionnels de santé. Les médecins non sensibilisés aux violences ne les
dépistent pas et ainsi persistent à traiter ces symptômes sans agir sur la cause.
Or, de nombreuses études ont montré que la seule façon de repérer les violences, est de
poser systématiquement la question « Avez-‐vous été victime de violences ? ».34,37,38,52,98
a. Les conséquences physiques
Parmi les conséquences physiques, nous pouvons citer les ecchymoses, hématomes,
contusions, plaies, fractures, brûlures, lésions diverses, entrainant parfois un handicap
ou une séquelle à vie, voire le décès de la victime.11,24,25,97
Les victimes de violences peuvent manifester des troubles gastro-‐intestinaux variés, tels
que des douleurs abdominales, des troubles du transit, des vomissements, des ulcères
gastriques, des colopathies fonctionnelles.8,9,11
Certaines victimes de violences présentent des troubles du comportement alimentaire
comme une boulimie ou une anorexie.37
b. Les maladies chroniques
Toutes les maladies chroniques peuvent être déclenchées ou décompensées, par des
violences, qu’il s’agisse par exemple de pathologies pulmonaires (asthme, bronchite
chronique, insuffisance respiratoire), cardiaques (angine de poitrine, insuffisance
cardiaque, hypertension artérielle), ou métaboliques (diabète). Certaines victimes
présentent des signes généraux, tels qu’une fatigue intense, un amaigrissement, une
perte d’appétit. Des douleurs musculaires limitant l’activité peuvent exister, entrainant
une impotence fonctionnelle. 9,24,96,97
c. Les conséquences gynéco-‐obstétricales et sexuelles
Les conséquences gynéco-‐obstétricales sont fréquentes en cas de violences conjugales,
d’autant plus si la victime subit des violences sexuelles.69
Les tableaux cliniques gynécologiques sont variés8,9 :
38
-‐ lésions traumatiques du périnée ;
-‐ douleurs pelviennes chroniques ;
-‐ troubles de la sexualité : dyspareunies, anorgasmie, vaginisme ;
-‐ troubles du cycle menstruel : dysménorrhées, dysovulations ;
-‐ mutilations sexuelles ;
-‐ infections génitales et urinaires ;
-‐ maladies sexuellement transmissibles.
Le risque de fausses couches spontanées est élevé chez les femmes victimes de
violences.29,80,81,91
En cas de grossesse, il y a autant de répercussions sur la mère que sur le fœtus.29,61,81
Une importante étude cas-‐témoins européenne réalisée entre 1995 et 1996, l’enquête
EUROPOP, a montré que 2,7 % des femmes ayant accouché prématurément ont déclaré
avoir subi des violences alors que c’est le cas pour 1,7 % des femmes ayant accouché à
terme (odds ratio = 1,6).80
De nombreuses études françaises et internationales ont montré un lien entre les IVG et
les violences faites aux femmes.28,29,69,75,76,79,90
La grossesse peut en effet ne pas être désirée. Elle peut être la conséquence d’un viol
conjugal, d’une impossibilité pour la femme d’utiliser une contraception ou avoir été
conçue pendant une période d’accalmie.
Selon une récente étude française, 23% des femmes souhaitant une IVG dans un
planning familial l’ont demandé pour cause de violences subies.79
La difficulté ou le refus d’examen gynécologique peuvent être évocateurs de violences
sexuelles antérieures comme des rapports forcés ou des tentatives de rapports forcés.29
Les violences peuvent retentir sur l’enfant à naître et entraîner :
-‐ un retard de croissance in utero ;
-‐ des lésions fœtales ;
-‐ une mort fœtale in utero ;
39
-‐ des malformations congénitales liées à la prise de drogues, d’alcool ou de
toxiques par les mères victimes de violences ;
-‐ des fractures de membres ;
-‐ des plaies par arme blanche ;
-‐ une menace d’accouchement prématuré ;
-‐ une prématurité.17,24,29,35,62,68,78,93,94
d. Les conséquences psychologiques et psychiatriques
Il peut s’agir :
-‐ De troubles psychosomatiques comme des paresthésies, des arthralgies ou
myalgies inexpliquées, une fibromyalgie, une fatigue généralisée, des céphalées,
des palpitations inexpliquées, des troubles digestifs, des lombalgies chroniques ;
-‐ De troubles émotionnels : anxiété, irritabilité, colère, sentiment de culpabilité,
perte de l’estime de soi, troubles paniques, phobies, hypervigilance anxieuse ;
-‐ De troubles du sommeil : difficultés d’endormissement, réveils précoces,
cauchemars, insomnie ;
-‐ De troubles de l’alimentation : troubles du comportement alimentaire (anorexie,
boulimie), prises irrégulières des repas ;
-‐ De troubles cognitifs : troubles de la mémoire, ralentissement psychomoteur,
troubles de l’attention et de la concentration.1,61
Les violences répétées sont à risque de développer chez les victimes des syndromes
anxieux et/ou des syndromes dépressifs.8,17
Environ 50% des femmes victimes de violences sont dépressives sans forcément que le
lien avec les violences subies n’ai été fait.38 Le travail de thèse du Dr Carl Lugrin (2012) a
montré que 45% des femmes victimes de violences interrogées dans son étude étaient
dépressives.52
Les victimes sont alors, pour la plupart, traitées par antidépresseurs, alors qu’aucune
psychothérapie n’a été initiée pour prendre en charge le psychotraumatisme et ses
conséquences.
40
Le nombre de tentatives de suicide chez les femmes victimes de violences conjugales est
25 fois plus important (5%) que chez les femmes qui ne subissent pas d’agression de la
part de leur conjoint (0,2%).18
L’étude d’Ellsberg et coll. (2008) attribue un risque 3,8 fois plus important de tentatives
de suicide chez les femmes victimes de violences.17
Tous les types de violences peuvent être responsables d’un état de stress post-‐
traumatique.12
Selon les critères du DSM IV (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders),
l’état de stress psychosomatique correspond à « des troubles présentés par une
personne ayant vécu un ou plusieurs événements traumatiques ayant menacé leur
intégrité physique et psychique ou celle d'autres personnes présentes, ayant provoqué
une peur intense, un sentiment d'impuissance ou d'horreur, et ayant développé des
troubles psychiques lié à ce(s) traumatisme(s) ». Le sujet développe alors une
hypervigilance anxieuse, des reviviscences (flashbacks), des cauchemars, des pensées
intrusives, à chaque fois qu’un évènement « gâchette » lui rappelle le traumatisme vécu.
Ces troubles complexes peuvent s’installer sur plusieurs années et d’autant plus qu’ils
ne sont pas pris en charge. La personne peut manifester des conduites dissociantes et
des conduites d’évitement pour tenter d’échapper à ces reviviscences. Le
psychotraumatisme peut être responsable de troubles mnésiques. La victime met en
œuvre de nombreux moyens de défense pour éviter de subir à nouveau des violences.
Parce qu’elles n’ont pas pu exprimer leur ressenti ou pour se mettre dans un état de
dissociation ou « s’anesthésier », un certain nombre de victimes abuse de substances
toxiques, néfastes pour la santé comme l’alcool, des drogues ou une consommation
excessive de psychotropes, comme des anxiolytiques ou antidépresseurs.68,97,100
Les femmes interrogées en 2001 dans l’enquête ENVEFF ayant déclaré avoir subi des
violences conjugales très graves ou des violences sexuelles, déclaraient également dans
une plus grande proportion que les femmes non victimes, être dépendantes du tabac ou
de l’alcool. Elles sont également plus nombreuses à être hospitalisées que celles qui
n’ont jamais subi de violences.18
41
Les victimes de violences peuvent développer des troubles psychotraumatiques. Des
mécanismes neurobiologiques de survie sont à l'origine de ces manifestations.
Comprendre ces mécanismes est primordial, autant pour les victimes que pour les
professionnels auxquels elles sont confrontées. En effet, du fait d’une méconnaissance
générale des mécanismes à l’origine des psychotraumatismes, les victimes sont souvent
mal prises en charge par des professionnels incapables de comprendre leurs réactions,
certes parfois ambivalentes, et pourtant clairement expliquées par des manifestations
neurobiologiques consécutives au stress.77
Ces troubles psychotraumatiques ont des conséquences dramatiques sur la santé des
femmes. Le comportement parfois incompréhensible des femmes victimes de violences
répétées -‐ comme le fait de rester avec son mari violent ou l'indifférence qu'ont
certaines femmes vis-‐à-‐vis de leurs situations -‐ est souvent incompris par les médecins,
non formés à la psychotraumatologie.
Dans le cas d'un choc ponctuel et modéré, le psychisme joue un rôle de défense et de
modulation du stress par l’intermédiaire de représentations mentales (analyse,
compréhension et prise de décision) concernant l’événement traumatisant.77
L'amygdale cérébrale -‐ structure cérébrale sous-‐corticale du circuit émotionnel
responsable des réponses sensorielles et émotionnelles -‐ s'allume et envoie les
informations à l'hippocampe -‐ autre structure qui gère la mémoire -‐ permettant
d'intégrer les informations et de les garder en mémoire.40
Face à un stress extrême comme un viol ou des violences conjugales répétées, le cerveau
met en place des mécanismes de défense et de sauvegarde permettant à la victime de
diminuer sa souffrance physique et psychique.54,77
Il s'agit de "réactions neurobiologiques normales du cerveau face à une situation
anormale, celle des violences", selon le Dr Muriel Salmona, psychiatre, psycho-‐
traumatologue et présidente de l'Association Mémoire traumatique et Victimologie.87
Le choc entraîne un état de sidération du psychisme, comme si la personne était
paralysée, l'empêchant de réagir de façon adaptée. Suite au traumatisme violent, le
42
circuit émotionnel dans le cerveau -‐ le système limbique -‐ disjoncte comme le ferait un
circuit électrique. Le stress induit alors une surproduction d'hormones du stress,
l'adrénaline et le cortisol, responsable de manifestations physiques au niveau cardiaque
et neurologique pouvant mettre en jeu le pronostic vital : tachycardie, anxiété, parfois
infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral.94
L’excès de cortisol, neurotoxique, entraîne une souffrance neuronale pouvant être
responsable d’un état de mal épileptique, d’une perte de connaissance, d’ictus
amnésique, voire d’un coma.77
Cette surproduction de cortisol peut détruire ou léser jusqu’à 30% des neurones.63,99
Comme le ferait un circuit électrique pour stopper le survoltage, le cerveau se court-‐
circuite et fait disjoncter l'ensemble du circuit émotionnel de manière à diminuer la
production des hormones du stress et éviter que la personne ne meure de « stress ».
Le cerveau se met à produire des hormones comme la morphine et « kétamine-‐like »
pour diminuer l'état de stress, entraînant un état d'analgésie totale. Même si le
traumatisme continue -‐ par exemple, pendant un viol -‐ les sécrétions de morphine et de
« kétamine-‐like » permettent à la victime de ne plus ressentir aucune douleur physique
et psychique. Cette anesthésie émotionnelle et physique génère chez la victime, une
dissociation, c'est-‐à-‐dire un sentiment d'étrangeté, de dépersonnalisation avec
l'impression de devenir spectatrice de la situation. Elle paraît comme indifférente à ce
qui lui arrive.77
Ce mécanisme de protection du cerveau permet de déconnecter l'amygdale cérébrale de
l'hippocampe. Le psychisme « en panne », ne peut plus jouer ce rôle de défense et de
modulation du stress. La disjonction entre l'amygdale et l'hippocampe entraîne une
suractivation de l'amygdale et une extinction de l'hippocampe. Cette suractivation de
l’amygdale a pu être confirmée par la neuroimagerie et notamment sur des IRM
cérébrales de personnes atteintes de stress post-‐traumatique.85
L'hippocampe ne peut plus faire son travail de gestion de la mémoire. Toute la mémoire
sensorielle et émotionnelle reste alors piégée dans l'amygdale et ne peut pas devenir
une mémoire autobiographique stockée normalement dans l'hippocampe. Cette
mémoire piégée dans l'amygdale, appelée mémoire traumatique, entraîne de façon
43
incontrôlée des flash-‐back, des reviviscences des scènes violentes, avec le même
sentiment de terreur et de douleurs physiques et psychiques.
Le Dr Salmona qualifie la mémoire traumatique d'une véritable "bombe à retardement"
prête à exploser à n'importe quel moment, quand un stimulus rappelle le traumatisme.
Elle est capable de faire revivre à l’identique les violences initialement subies et l'état de
détresse psychologique et physique. Cette mémoire traumatique peut également faire
revivre les propos dégradants de l’agresseur, se manifestant comme des « pseudo-‐
hallucinations » auditives.
Les victimes sont hantées par cette mémoire traumatique responsable d'une souffrance
atroce aussi bien psychique que physique. Chaque reviviscence provoque le même état
de stress extrême que lors du choc initial. Cela déclenche à nouveau la sécrétion
d'hormones du stress (comme l’adrénaline ou le cortisol) pouvant, une fois de plus,
mettre en jeu le pronostic vital. Leur vie devient un enfer avec une sensation de danger
et de peur permanente.
Difficile alors pour la victime de dénoncer les violences et de chercher de l’aide alors
qu’elle est colonisée par des agressions constantes, qu’elles aient lieu réellement ou par
reviviscence. D’où l'importance, pour les médecins généralistes, de poser
systématiquement la question des violences, pour sortir les victimes du
silence.34,37,38,52,67,98
Des chercheurs américains ont pu constater des modifications de la structure et de
fonction de l’hippocampe cérébrale sur des IRM et des PET-‐scan de personnes
présentant un état de stress post-‐traumatique. L’hippocampe devenant alors de plus
petite taille et inactive.7,63,85
La disjonction de l'hippocampe va entrainer des amnésies lacunaires plus ou moins
importantes. La victime ne se souvient plus d’une partie ou de l’ensemble des
évènements.77
Ces amnésies lacunaires ainsi que les lésions neurologiques ont été démontrées en 2011
chez la souris en situation traumatique avec un excès de glucocorticoïdes -‐ l’équivalent
du cortisol -‐ par une équipe neuro-‐scientifique de l’Inserm de Bordeaux.31
44
Pour éviter de faire exploser cette « bombe » qu'est la mémoire traumatique, la victime
va mettre en place des conduites de contrôle ou d'évitement. Cela peut passer par la
prise de drogues ou d'alcool. Pire encore, elle peut se mettre dans des situations de
danger pour déclencher l'état de stress initial afin de retrouver cette dissociation sans
émotion et sans douleur. Ces situations de danger peuvent être des automutilations, une
hétéro agressivité, des mises en danger sexuelles ou des jeux dangereux.
Quand ces conduites de contrôle ou d’évitement échouent, la victime installe des
conduites dites dissociantes lui permettant de retrouver un état d'anesthésie physique
et émotionnelle. C’est là le seul moyen pour elle de faire cesser la souffrance occasionnée
par la mémoire traumatique qui l’envahit. La femme victime peut alors paraître comme
indifférente ou déconnectée de la réalité.
Ces conduites sont bien évidemment inconscientes et ne sont pas comprises par
l'entourage ou les professionnels non formés au psychotraumatisme la prenant en
charge (médecins, psychologue, policiers). La victime s'isole encore plus, se retrouve
démunie, seule face à ses démons.
Les troubles psychotraumatiques comme la mémoire traumatique ou la dissociation
sont des phénomènes mal connus des médecins car ils ne sont, pour la plupart, pas ou
mal formés à la psychotraumatologie. Les professionnels interprètent souvent ces
troubles comme intrinsèques à la victime alors qu'ils ne lui sont pas liés mais sont la
conséquence des mécanismes neurobiologiques secondaires au choc émotionnel
extrême induit par la violence des actes subis.5,39,60,77
Par sentiment d'impuissance, par manque de temps, par conviction personnelle ou
encore par méconnaissance des troubles psychotraumatiques, les médecins se résignent
à soigner seulement les symptômes physiques décrits par la victime.
Sans prise en charge, ces troubles psychotraumatiques perdureront dans le temps et
hanteront la vie de la victime. Or, ces manifestations peuvent s'atténuer par des séances
de psychothérapie grâce à la plasticité du cerveau.87
Des consultations de psychotraumatologie pour les femmes victimes de violences avec
des psychologues formés à la psychotraumatologie ont vu le jour en 2007 en Seine-‐
Saint-‐Denis. Devant leur succès, d'autres consultations ont été créées. Aujourd'hui, on
45
compte dix-‐sept consultations en Seine-‐Saint-‐Denis. Le développement de ces
consultations à toute la métropole est l'une des mesures souhaitées par le
gouvernement, pour une meilleure prise en charge des victimes.
La formation des professionnels sur le psychotraumatisme et ses conséquences est
primordiale pour prendre en charge de façon globale une victime de violences. Elle est
également un des enjeux majeurs du nouveau plan triennal de lutte contre les violences
faites aux femmes, annoncé en novembre 2013 par le ministère des Droits des
Femmes.58
Devant tout signe médical, chirurgical ou psychiatrique inexpliqué, il faut évoquer des
violences et poser de façon systématique la question à la patiente pour savoir si elle a
déjà été victime de violences.34,38
6) CHIFFRES : RAPPEL DE QUELQUES ÉTUDES
Les données chiffrées sont issues de plusieurs sources : les statistiques des
administrations (police, gendarmerie, justice, unités médico-‐judiciaires) et les enquêtes
de victimation en sondage de population générale : l’enquête ENVEFF, les enquêtes
« Cadre de vie et sécurité » et « Contexte de la sexualité en France ».18,26,43
a. Les violences en France
L’enquête ENVEFF est une des premières enquêtes ayant permis d’objectiver à l’échelle
nationale l’ampleur du phénomène des violences. Avant l’année 2000 -‐ année de
l’enquête -‐ les violences étaient relevées de façon ponctuelle quand les victimes venaient
à en parler à une association ou en portant plainte dans un commissariat ou une
gendarmerie. Cette enquête a permis de libérer les paroles des victimes. Ainsi, 45% des
victimes parlaient des violences pour la première fois au moment de l’enquête ENVEFF.
En France, dans les douze mois qui précédaient l’enquête ENVEFF réalisée en 2000, une
femme sur dix vivant en couple avait subi des violences conjugales. Parmi les 6970
femmes interrogées, 9% des femmes en France ont été (ou sont encore) victimes de
violences conjugales graves ou très graves. Le niveau « grave » correspond à des
46
situations où les femmes subissent des insultes répétées, du harcèlement psychologique
et un cas unique de violence physique ou sexuelle. Le niveau « très grave » correspond
aux situations de cumul de violences physiques, sexuelles, verbales et psychologiques.18
Sur les 216 000 femmes victimes de violences physiques et/ou sexuelles en France,
seules 16% ont déposé plainte (Tableau 3).43,44
Tableau 3 : Démarches entreprises auprès des forces de sécurité par les femmes âgées de 18 à 75 ans victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur
conjoint ou ex-‐conjoint
Source : Lettre N°4 de l’Observatoire National des violences faites aux femmes
Parmi les victimes interrogées, plus d’une sur dix a subi des violences sexuelles
(attouchements ou rapports sexuels non désirés en utilisant la menace, la contrainte ou
la surprise) et près de sept sur dix ont subi des violences physiques (gifles, coups). Dans
70% des cas, ces femmes victimes de violences conjugales déclarent être victimes de
plusieurs types de violences et de violences répétées. Près de sept femmes sur dix
déclarent avoir connu plusieurs épisodes de violences conjugales.
En cas de fait unique, les violences physiques (7 femmes sur 10) sont plus souvent
répétées que les violences sexuelles (2 femmes sur 10) dans le cadre des violences
conjugales. Alors que si les violences se répètent, les violences sexuelles sont plus
souvent répétées que les faits de violences physiques.43
Plus d’une femme sur 10 ont subi à la fois des faits de violences sexuelles et d’autres
faits de violences physiques, selon les enquêtes Cadre de vie et sécurité de 2010 à
2013.43
47
Ces enquêtes ne tiennent pas compte des violences psychologiques ou verbales. Il serait
intéressant que des études soient faites sur ces violences psychologiques ou verbales
lorsqu’on sait que le retentissement sur la santé est majeur.
b. Les violences sexuelles, viols ou tentatives de viol
En 2000, selon l’enquête ENVEFF, 11% des femmes âgées de 20 à 59 ans ont déclaré
avoir subi au moins une forme de violences sexuelles : attouchements forcés, tentatives
de rapports forcés, rapports forcés et contrainte à des rapports sexuels avec un tiers.18
La proportion de femmes ayant déclaré avoir subi des violences sexuelles a nettement
augmenté. En effet, selon l’enquête CSF de 2006, les violences sexuelles en France
touchent près d’une femme sur cinq (20,4%) au cours de leur vie contre 6,8% des
hommes.3,26
Par violence sexuelle, cette enquête évoque un attouchement sexuel, une tentative de
rapport forcé et rapport forcé. Cette augmentation entre 2000 et 2006 témoigne « d’une
diminution de la tolérance à ces violences de la part des femmes victimes ».42
En France, durant l’année 1999, 48 000 femmes de 20 à 59 ans ont été victimes de viols
alors que la même année, seulement 3490 plaintes pour viols, femmes et hommes
confondus, étaient déposées par des victimes majeures.18
En 2006, une personne sur 5 déclarait avoir été victime de tentative de viol ou de viol au
cours de sa vie : près d’une femme sur 6 et moins d’un homme sur 20. Parmi ces
personnes qui se déclaraient victimes, seulement 4% d’entre eux l’ont signalé à la police
ou gendarmerie et 8% à leurs médecins.3
86% des 86 000 victimes de viols ou de tentatives de viol connaissent leur agresseur.
Pour la moitié des femmes victimes (54%), l’agresseur est un membre du ménage.
Quatre fois sur dix, l’agresseur est le conjoint (38%). L’agresseur est inconnu dans
seulement 14% des cas.43
48
7) COÛT DES VIOLENCES
Les violences faites aux femmes ont induit un coût de 2,5 milliards d’euros en France
pour la seule année de 2006.71
Cette somme représente les coûts médicaux directs (urgences, hospitalisations, soins
ambulatoires, médicaments), les coûts des activités de justice et de police, les coûts des
conséquences directs (hébergements d’urgence, logements, allocations, paiement des
arrêts de travail) et les coûts des conséquences indirectes (pertes de production dues
aux décès, aux arrêts de travail et à l’absentéisme, aux incarcérations et le coût des viols
et des blessures graves). A noter que les coûts des pertes de production dues aux décès,
aux incarcérations et à l’absentéisme représentent 38,2% du coût global.
Une actualisation récente des données par le cabinet PSYTEL mandaté par le
gouvernement, a permis de chiffrer le coût des violences à 3,6 milliards d’euros en 2012
en France.44
8) DÉMARCHES ENTREPRISES PAR LES VICTIMES
a. Démarches judiciaires
Trop peu de victimes entreprennent des démarches, faute d’être aidées et
accompagnées pour porter plainte.
27% des femmes victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur
conjoint ou ex-‐conjoint se sont rendues au commissariat ou à la gendarmerie, 16% ont
déposé plainte, 8% ont déposé une main-‐courante (Tableau 3). Ainsi, 11% des femmes
victimes se rendent au commissariat et ne portent pas plainte. Les femmes victimes et
vivant encore avec leur conjoint sont moins nombreuses (20%) à se rendre au
commissariat ou à la gendarmerie, contre 50% des femmes ne vivant plus avant leur
conjoint. Deux tiers des victimes de violences conjugales habitent toujours avec leur
conjoint.43
49
De l’enquête ENVEFF de l’année 2000 à l’enquête CSF menée en 2006, les déclarations
de violences sexuelles ont doublé. D’après les chercheurs de l’enquête CSF, « la
comparaison entre l’enquête CSF de 2006 et l’enquête ENVEFF de 2000 fait apparaître
que la hausse des faits déclarés ne correspond pas à une augmentation de la fréquence
des agressions, mais à une plus grande propension à les déclarer ».2
Pour autant, cela n’a pas modifié le taux de plaintes déposées depuis les années 2000. En
effet, après avoir fortement augmenté au cours des années 1990, le nombre de plaintes
enregistrées par les services de police et de gendarmerie est resté stable ces dernières
années :
-‐ 1417 plaintes en 1972 ;
-‐ 2167 en 1981 ;
-‐ 7350 en 1995 ;
-‐ 9574 en 2001.
En 2005, seulement 9993 plaintes pour viol ont été déposées, soit environ 10% du
total.3
Selon les enquêtes CVS 2010, 2011, 2012 et 2013, seulement une victime sur dix (10%)
des femmes victimes de viols ou tentatives de viol porte plainte alors que 24 % d’entre
elles se rendent à la gendarmerie ou au commissariat (Tableau 4).43
50
Tableau 4 : Démarches entreprises par les femmes âgées de 18 à 75 ans victimes de viols ou de tentatives de viol
Source : Lettre N°4 de l’Observatoire National des violences faites aux femmes
b. Démarches médico-‐socio-‐psychologiques
Le système de santé est le premier lieu de recours pour les femmes victimes de
violences. Les victimes de violences sexuelles ont très souvent des difficultés à parler
des agressions subies et d’autant plus quand elles connaissent leur agresseur. 46% des
femmes et 62% des hommes se déclarant victimes n’en avaient jamais parlé à un tiers
avant d’avoir été interrogés par l’enquête CSF.26 Les personnes des générations
anciennes (les femmes de 60 à 69 ans et les hommes de 50 à 69 ans) étaient moins
nombreuses à en avoir parlé à un tiers avant l’enquête CSF (respectivement 33% et
30%) comparé aux personnes des jeunes générations. Par exemple, chez les femmes de
18 à 24 ans, 71% en avaient déjà parlé. Cela peut s’expliquer par une meilleure
sensibilité de la jeune génération, probablement liée aux campagnes d’information du
grand public sur les violences.2,3
Parmi les femmes victimes de violences conjugales et vivant toujours avec leur conjoint,
moins d’un tiers (24%) ont consulté un médecin, 19% ont rencontré un psychiatre, 19%
ont contacté les services sociaux, 10% ont rencontré des membres d’une association
d’aide aux victimes et moins de 10% ont appelé un numéro vert. A noter que 52%
d’entre elles -‐ soit plus de la moitié des victimes -‐ n’ont fait aucune démarche après avoir
51
subi des violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-‐conjoint
(Tableau 5).43
Tableau 5 : Démarches entreprises par les femmes âgées de 18 à 75 ans victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur conjoint cohabitant au moment de l’enquête
Source : Lettre N°4 de l’Observatoire National des violences faites aux femmes
En cas de viols ou tentatives de viol, le médecin est aussi le premier recours pour près
d’un tiers des femmes victimes (26%). Un tiers des victimes (30%) déclarent avoir
consulté un psychiatre ou un psychologue à la suite de l’agression. La moitié des
victimes n’ont effectué aucune démarche (Tableau 4).43
9) PÉNALISATION
Les viols constituent 46% des crimes sanctionnés par la Justice. Il existe un décalage
franc entre les violences conjugales déclarées et la pénalisation des agresseurs.41
En 2013, 16 294 hommes ont été condamnés pour crimes et délits sur leurs conjointes
ou concubines alors que 216 000 femmes se déclaraient victimes la même année
(Tableau 6).20,41,43
Un des principaux facteurs pouvant expliquer cette différence est le faible pourcentage
de femmes déposant plainte.
52
Tableau 6 : Condamnations pour crimes et délits sur conjoint et concubin, prononcées en 2013, selon le sexe de l’auteur
(effectif)
Source : Lettre N°4 de l’Observatoire National des violences faites aux femmes
La même année, seulement 6186 condamnations, dont 99% d’hommes condamnés, ont
été prononcées pour des faits de viols ou d’agressions sexuelles alors que 86 000
femmes se déclaraient victimes de viols ou tentatives de viol la même année (Tableau 7).
Tableau 7 : Condamnations pour viols et autres agressions sexuelles, prononcées en 2013, selon le sexe de l’auteur
(effectif)
Source : Lettre N°4 de l’Observatoire National des violences faites aux femmes
53
10) MORTALITE
En Europe, il y a environ 3500 décès annuels liés aux violences conjugales, soit plus de 9
victimes par jour, dont près de 7 femmes par jour.70
Selon l’OMS, pas moins de 38% du total des meurtres de femmes sont commis par des
partenaires intimes.65
En France, une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son conjoint
ou ex-‐conjoint. L’étude européenne PSYTEL révèle que ce chiffre est largement sous-‐
évalué et que plus d’1 femme par jour mourraient des conséquences des coups de son
conjoint ou ex-‐conjoint.70
Sur les 146 personnes décédées en France sous les coups de leurs conjoints ou ex-‐
conjoints en 2013, 83% des victimes sont des femmes, soit 129 femmes (Tableau 8).
Parmi elles, 40% avait déjà été victimes de violences de la part de leur compagnon.43
Tableau 8 : Récapitulatif du nombre total de victimes
Source : Lettre N°4 de l’Observatoire National des violences faites aux femmes
54
Selon la Délégation aux victimes (DAV) du Ministère de l’Intérieur, le passage à l’acte est
principalement motivé par le refus de la séparation et les disputes chez les hommes et
par les disputes et les violences subies chez les femmes.20
Les principaux mobiles selon le sexe de l’auteur
Source : Lettre N°4 de l’Observatoire National des violences faites aux femmes
En 2014, 118 femmes et 25 hommes ont été tués par leur conjoint ou ex-‐conjoint, soit
une légère diminution par rapport à l’année 2013, selon le récent rapport établi par la
Direction Générale de la Police Nationale, la Direction Générale de la Gendarmerie
Nationale et la DAV du Ministère de l’Intérieur.
En 2013, 33 enfants mineurs et 2 enfants majeurs sont morts, tués par l’un de leurs
parents ou beaux-‐parents, dans un contexte de violences conjugales. Ils sont souvent co-‐
victimes des violences au sein du couple.20,86
En France, 145 000 enfants vivent dans un foyer où une femme a déclaré être victime de
violences physiques et/ou sexuelles de la part de son conjoint ou ex-‐conjoint, parmi les
216 000 femmes victimes. 42% de ces enfants ont moins de 6 ans.43
55
11) DISPOSITIFS JURIDIQUES
Grâce aux avancées législatives, les femmes victimes de violences sont de plus en plus
protégées et défendues contre leurs agresseurs. Autrefois tolérées par la société, les
violences envers les femmes sont devenues une préoccupation majeure du
gouvernement et sont désormais sévèrement punies par la loi.46,51,55,56,57,58
a. Concernant le viol
La loi du 23 décembre 1980 du code pénal relative à la répression du viol et de certains
attentats aux mœurs sanctionnait le viol et le condamnait à une réclusion criminelle de
cinq à dix ans.45 Cette sanction pouvant atteindre dix à vingt ans si le viol a été commis
sur une personne vulnérable (grossesse, maladie, infirmité, déficience physique ou
mentale, mineur de quinze ans), ou si le viol a été commis sous la menace d’une arme ou
par plusieurs auteurs.
Depuis 1990, la Cour de cassation reconnaît le viol entre époux. En 1994 et jusqu’à
aujourd’hui, le nouveau Code pénal majore la peine et condamne le viol à quinze ans de
réclusion criminelle ou à vingt ans en cas de circonstances aggravantes parmi lesquelles
figure le fait d’être le conjoint ou le concubin de la victime. Depuis 2012, cette
circonstance aggravante s’est étendue aux conjoints pacsés, ex-‐conjoints ou ex-‐
concubins.48,49
b. Concernant les violences conjugales
Le juge pénal ne peut prendre des mesures de protection et engager des poursuites
judiciaires contre l’auteur des violences conjugales que si un signalement a été fait par la
victime elle-‐même, par un témoin ou une personne ayant connaissance des violences.
En instituant de circonstance aggravante la qualité de conjoint ou de concubin dans le
cadre des violences, la loi du 22 juillet 1992 rend tout acte de violences conjugales
comme un délit, passible du tribunal correctionnel, même si l’incapacité totale de travail
(ITT) de la victime est inférieure à 8 jours.48,49
56
L’ITT est une notion pénale correspondant à la durée pendant laquelle la victime ressent
une gêne pour réaliser les activités de la vie courante (manger, se laver, dormir,
s’habiller, jouer pour les enfants, etc.).4
Lorsqu’elles sont commises par le conjoint ou le concubin, les violences sont passibles
de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende si elles ont entraîné une
ITT inférieure ou égale à 8 jours (ou aucune ITT) et de cinq ans d’emprisonnement et
75000 euros d’amende si l’ITT est de plus de 8 jours.
Sur le plan pénal, le juge pénal peut prendre des mesures immédiates avant le procès,
visant à mettre en sécurité la victime : dissimulation de l’adresse de la victime, éviction
du conjoint violent, interdiction de s’approcher de la victime, obligation d’une injonction
de soins pour l’auteur des violences, placement en détention provisoire.
Sur le plan civil, la loi du 26 mai 2004 relative au divorce autorise le juge aux Affaires
Familiales « de statuer en urgence sur l’attribution du domicile conjugal et de décider de
l’éloignement du conjoint violent dès les premiers actes de violences et ce, même avant
la procédure de divorce. Sauf exception, la jouissance du domicile conjugal doit être
attribuée à la victime ».47
Pour éviter que la victime ne quitte le domicile conjugal, une mesure d’éviction du
conjoint violent a été mise en place et a permis aux femmes mariées de conserver l’usage
du domicile conjugal. Cette mesure a été une avancée très importante sachant que
jusqu’alors, c’était aux femmes victimes de quitter le domicile et de chercher un autre
hébergement. Dans la loi du 26 mai 2004, cette mesure n’était applicable qu’aux femmes
mariées. La loi du 9 juillet 2010 élargit la loi de 2004 aux couples en concubinage ou
pacsés.47,49
La loi n° 2006-‐399 du 4 avril 2006 renforçant la prévention et la répression des
violences au sein du couple ou commises contre les mineurs élargit le champ
d’application de la circonstance aggravante à de nouveaux auteurs, les pacsés et anciens
conjoints ou anciens concubins. Par ailleurs, cette loi facilite l’éloignement et l’éviction
de l’auteur de l’infraction du domicile de la victime, qu’il soit marié, en concubinage ou
pacsé à la victime.48
57
La loi n° 2007-‐297 du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance prévoit un
alourdissement des peines applicables aux auteurs de violences conjugales et une
extension du suivi socio-‐judiciaire avec injection obligatoire de soins aux auteurs de
violences conjugales ou de violences commises à l’encontre de mineurs.51
La loi la plus récente concernant les violences conjugales est la loi n° 2010-‐769 du 9
juillet 2010 relative aux violences faites spécifiquement aux femmes, aux violences au
sein des couples et aux incidences de ces dernières sur les enfants. Cette loi se divise en
3 chapitres détaillant respectivement la protection des victimes, la prévention des
violences et la répression des violences.
Concernant la protection des victimes, cette loi a permis la mise en place par le juge aux
affaires familiales d’un dispositif majeur pour protéger les victimes : l’ordonnance de
protection.49
c. L’ordonnance de protection
Selon l’article 515-‐11 du Code Civil modifié par la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle
entre les femmes et les hommes, l’ordonnance de protection permet notamment au juge,
d’interdire à l’accusé de rencontrer la victime ainsi que d’entrer en relation avec elle, de
lui interdire de porter une arme, de statuer sur la résidence séparée des conjoints,
d’attribuer le logement conjugal à la victime, de se prononcer sur les modalités
d’exercice de l’autorité parentale et sur l’aide matérielle pour l’entretien et l’éducation
des enfants ou encore d’autoriser la victime à dissimuler sa nouvelle adresse.50
Le non respect des mesures imposées par l’ordonnance de protection est passible de
deux ans d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. Par ailleurs, cette même loi
instaure le port d’un bracelet électronique pendant trois ans pour contrôler la mesure
d’éloignement du conjoint violent.
58
12) MOYENS MIS EN ŒUVRE AVANT L’ENQUÊTE
La MIPROF, créée le 3 janvier 2013, coordonne l’action du Gouvernement contre toutes
les formes de violences et de lutte contre la traite des êtres humains. Elle a notamment
pour mission d’élaborer un plan de formation des professionnels concernés sur le thème
des violences. Elle met en réseau les associations et les collectivités territoriales, anime
des initiatives locales comme par exemple la création de structures d’accueil aux
victimes.58,86
La MIPROF a crée un Observatoire national des violences faites aux femmes afin
d’objectiver l’ampleur du phénomène des violences à l’échelle nationale par le
recensement de données issues d’enquêtes de victimation et des statistiques des
administrations.
Cet observatoire a pour principales missions d’améliorer les connaissances du
phénomène des violences faites aux femmes en réalisant des études à grande échelle, de
constituer une plateforme de collaboration entre les différents acteurs engagés dans la
lutte contre ces violences et d’être le correspondant d’observatoires locaux.
La MIPROF a également pour mission de coordonner la mise en œuvre de plans de lutte
contre la traite des êtres humains.
En novembre 2004, le gouvernement lance le premier plan global de lutte contre les
violences faites aux femmes (Plan triennal 2005-‐2007) en s’attelant principalement aux
violences conjugales, afin d’améliorer la prise en charge des femmes victimes de
violences, tant sur le plan économique, que sociale et juridique. L’objectif principal de ce
plan est de rendre une autonomie aux femmes victimes de violences.55
Les principaux enjeux du 2ème plan interministériel de lutte contre les violences faites
aux femmes (Plan triennal 2008-‐2010) sont de compléter les connaissances statistiques
afin de mieux objectiver l’ampleur du phénomène, de prévenir ces violences en agissant
en amont de celles-‐ci, de favoriser le travail en réseau, d’intensifier la formation des
professionnels et de les sensibiliser au repérage des femmes victimes.56 Dans le but de
prévenir les violences, le plan propose une action directe auprès des auteurs de
59
violences mais également une action de communication afin de sensibiliser le grand
public. Enfin, ce plan triennal a mis un accent particulier sur le renforcement de la
protection des femmes victimes en proposant de faire évoluer le cadre juridique et de
développer les dispositifs d’accompagnement.
Le troisième plan triennal couvre la période de 2011 à 2013.57
Il prend en compte les violences intrafamiliales, les mariages forcés et les mutilations
sexuelles et dénonce, pour la première fois, les violences sexistes et sexuelles au travail,
les viols, les agressions sexuelles et le recours à la prostitution. Il s’articule autour de 3
priorités : la protection, la prévention et la solidarité. Ce plan accorde une place
prioritaire à la formation de l’ensemble des professionnels pour tendre vers une prise en
charge optimale des victimes.
13) RÔLE DES MÉDECINS
Le médecin a un rôle primordial pour dépister les femmes victimes, les prendre en
charge et les orienter vers d’autres professionnels concernés.16,21,74,84
Dans la préface du rapport Henrion, l’ancien ministre et médecin Bernard Kouchner
parlait déjà en 2001 de la nécessité pour le médecin de « se sentir investi d’un « devoir
d’ingérence » dans ce qui peut paraître relever du privé et qui pourrait représenter un
danger vital si le médecin ne s’engageait pas pour protéger les victimes ».24
a. Poser la question de façon systématique
De nombreuses études françaises constatent que les médecins repèrent peu les femmes
victimes de violences et de ce fait, ne les accompagnent pas comme elles devraient l’être
alors que le repérage en consultation est possible et fructueux, à l’aide de questions
simples. Le seul moyen de repérer les violences est de poser la question « Avez-‐vous été
victime de violences ? » de façon systématique en consultation.24,34,37,60
Le fait de poser la question de façon systématique augmente de façon significative le
repérage des violences.19,38,52,67,72,98
60
En 2004, 90% des victimes de violences sexuelles interrogées au Centre Municipal de
Santé de Romainville (Seine-‐St-‐Denis) par le Dr Gilles Lazimi en parlaient pour la
première fois. Dans la même enquête, 50% des victimes de violences physiques en
parlaient pour la première fois.32
En 2007, 51 médecins ont posé la question de façon systématique « Avez-‐vous été
victime de violences ? » a 557 patientes. 63% d’entre elles ont déclaré alors avoir été
victimes de violences. Cette même étude a permis de montrer que 77,5% des médecins
participant à l’étude n’avaient pas ressenti de difficulté à poser la question à leurs
patientes. De même, 81% des patientes n’ont eu aucune difficulté à répondre à cette
question. Ces médecins étaient 70% à déclarer vouloir une formation sur les violences
faites aux femmes.34
b. Une prise en charge globale
La prise en charge d’une victime de violences doit être globale : médicale, psychologique,
sociale et judiciaire. Dans cette optique, le médecin doit user de ses compétences
médicales mais doit surtout être formé aux violences pour tenter de prendre en charge
la victime de façon optimale.
Il doit évaluer les critères de gravité des violences pour mettre en place, si nécessaire,
des mesures de protection. Il est primordial que le médecin incite la victime à porter
plainte plutôt que de déposer une main courante, tout en laissant la victime maître de
ses choix en respectant le temps nécessaire afin qu’elle s’approprie cette décision.
c. Briser la spirale de la violence
Pour que la victime comprenne la stratégie de l’agresseur et dans le but de mettre un
terme à ce cercle infernal, le médecin doit lui expliquer la spirale de la violence. Il doit
également expliquer à la victime le psychotraumatisme et ses conséquences pour qu’elle
comprenne ses propres agissements parfois ambivalents. En ayant conscience que ses
troubles psychotraumatiques ne sont que des conséquences normales des violences,
s’expliquant par la mise en place de mécanismes neurobiologiques et psychiques de
survie, la victime sera en mesure d’accepter plus facilement d’être suivie en
61
psychothérapie pour travailler sur ses traumatismes. La victime ne se sent alors plus
seule et isolée.
Afin de briser cette spirale de la violence, le médecin doit aider la victime à déconstruire
les stratégies de l’agresseur pour mettre en place des stratégies contraires :59
1. « Il veut l’isoler : je me rapproche, je manifeste mon intérêt pour elle, je cherche
le contact, je l’aide à repérer autour d’elle qui peut l’aider, je la mets en contact
avec une association, un service social, un juriste,…»
2. « Il l’humilie, la traite comme un objet : je la valorise, je mets en valeur chacune
de ses actions, je salue ses capacités, je l’invite à décider et valide ses décisions ».
Il faut aider la victime à se défaire de son sentiment d’humiliation et de
culpabilité.
3. « Il la rend responsable de la situation : je m’appuie sur le droit, sur la loi pénale
pour attribuer à l’auteur de violence la pleine et totale responsabilité de ses
actes »
4. « Il fait régner la terreur : je me préoccupe d’assurer sa sécurité. J’utilise pour cela
les recours : policier, judiciaire, social, associatif, familial. Je fonde mon
raisonnement sur la loi qui sanctionne de tels agissements »
5. « Il cherche à assurer son impunité en recrutant des alliés : je suis sur mes gardes
pour ne pas être recruté parmi ses alliés ».
d. Faire preuve de patience
Il faut que le médecin reste patient et ne vive pas comme un échec le fait que la patiente
ne quitte pas tout de suite le domicile ou ne porte pas plainte immédiatement. S’il
comprend le psychotraumatisme et l’emprise de l’agresseur sur la victime, il est en
mesure de comprendre le comportement de la victime, d’accepter que sa prise en charge
nécessite du temps et qu’elle devienne auteur de sa vie et de ses décisions.
Une des principales difficultés des médecins à prendre en charge les victimes est le
comportement ambivalent des victimes et le sentiment d’échec des médecins.5,10,24,39,52,60
Une connaissance par l’ensemble des professionnels concernés des mécanismes du
psychotraumatisme des victimes est primordiale pour les dépister et les prendre en
charge.
62
e. Etablir un certificat médical descriptif
Le médecin doit établir un certificat médical descriptif en tenant compte des
conséquences somatiques et psychologiques de la victime qui déterminera la période
d’incapacité totale de travail (ITT) correspondant aux nombres de jours où la victime ne
plus effectuer des activités de la vie courante induites par les lésions ou les troubles
(Annexe 1). Ces activités sont : manger, se laver, dormir, s’habiller, se déplacer, parler,
jouer (si la victime est un enfant).23
Avec l'accord de la patiente, le médecin peut prendre des photos des lésions. Il est
important de réaliser ce certificat même si la victime ne souhaite pas porter plainte. Il
conserve ce certificat dans le dossier pour garder une trace de cette consultation.23,73,95
Si la victime change d’avis et souhaite porter plainte, le médecin sera alors en mesure de
lui fournir une copie du certificat. Ce document médico-‐légal permet à la victime de
déposer plainte et constitue un élément de preuves des violences subies.
Les médecins présentent des difficultés à remplir ce certificat et à déterminer l’ITT.
Selon une enquête réalisée auprès de 200 médecins généralistes du département de
Loire-‐Atlantique, le terme d’ITT est souvent confondu avec l’arrêt de travail. Seulement
55% des médecins interrogés déterminent systématiquement une ITT lors de la
rédaction de certificats de coups et blessures, d’après cette même étude. Les médecins
se disent influencés par la gravité de l’agression pour déterminer l’ITT. Les
« répercussions psychologiques » de l’agression représentent la principale difficulté des
médecins pour déterminer l’ITT.4
La Haute Autorité de Santé (HAS) a publié une recommandation pour aider les médecins
à rédiger un certificat et déterminer le nombre de jours d’ITT.23
Depuis cette année, un travail a été engagé par le groupe de travail de la MIPROF avec le
Conseil National de l'Ordre des Médecins pour finaliser un certificat type en cas
d'agression et de violences faites aux femmes.
En cas d'agression récente et du désir de la patiente de porter plainte, une consultation à
l'unité médico-‐judiciaire sera requise par le commissariat. Cette consultation médico-‐
judiciaire ne peut être réalisée sans réquisition judiciaire. Une victime de violences
63
souhaitant porter plainte doit passer par une unité médico-‐judiciaire munie d’une
réquisition judiciaire obtenue au commissariat ou à la gendarmerie.95
En Seine-‐Saint-‐Denis, une expérimentation est en cours depuis peu : les professionnels
peuvent adresser des victimes de violences conjugales sans qu'elles n’aient au préalable
déposé de plaintes.
f. Se créer un réseau de professionnels
Le médecin généraliste doit se créer son propre réseau avec des professionnels de son
secteur formés aux violences faites aux femmes, afin de déléguer la prise en charge qui
ne relève pas de ses compétences pour mettre en place une prise en charge globale de la
patiente.
Le médecin ne travaille jamais seul. Il développe un réseau de prise en charge pour
nombre de pathologies chroniques, avec pour exemples : insuffisance rénale, diabète,
oncologie, gériatrie, soins palliatifs. Il doit en être de même pour la prise en charge des
femmes victimes. Il doit constituer son réseau de prise en charge afin d'optimiser
l'accompagnement des victimes.
Dans cette optique, il doit être en contact avec :
-‐ un psychiatre ou un psychologue formé aux psychotraumatismes ;
-‐ une assistante sociale ;
-‐ un juriste ou un avocat ;
-‐ une infirmière ;
-‐ des associations de victimes ;
-‐ une association d’hébergement d’urgence ;
-‐ une unité médico-‐judiciaire ;
-‐ un commissariat ou une gendarmerie.
Même si les réseaux se développent de plus en plus, encore nombreux sont les médecins
qui se sentent solitaires dans la prise en charge des victimes de violences.39,60
64
g. Transmettre les coordonnées utiles
Enfin, le médecin doit remettre une fiche à la patiente avec les numéros et contacts
utiles (Annexe 2). Il ne doit pas hésiter à proposer de nouvelles consultations et se
rendre disponible pour revoir la patiente en cas de demande de sa part. Il peut, avec
l’autorisation de la patiente, la rappeler régulièrement afin de la soutenir et ainsi lui
signifier qu'elle n'est plus seule et qu'il peut l'aider.
14) ÉVOLUTION DES PRATIQUES DES MÉDECINS EN 10
ANS
Le Dr Audrey Cornilleau a analysé dans sa thèse soutenue en mai 2012 à la Faculté
Pierre et Marie Curie (Paris VI), l’évolution de la pratique des médecins généralistes
d’Ile-‐de-‐France face aux violences conjugales.14
Elle a voulu déterminer si leurs pratiques s’étaient améliorées en 10 ans dans une
société où le regard porté sur les violences conjugales a changé. Elle a envoyé à 1000
médecins généralistes d’Ile-‐de-‐France (235 réponses), le même questionnaire de thèse
que celui du Dr Cécile Morvant rédigé dix ans auparavant (2000).60 La pratique du
médecin face aux violences conjugales s'est un peu modifiée en 10 ans et l’évolution est
encourageante.
a. Le repérage des victimes
Ce questionnaire a permis de faire un état des lieux du repérage et de la prise en charge
en cabinet de médecine générale de patientes victimes de violences. Le Dr Cornilleau a
ensuite comparé ses résultats à ceux du Dr Morvant.
Le questionnaire utilisé par le Dr Morvant et par le Dr Cornilleau dix ans plus tard, a
permis d’évaluer le profil des médecins interrogés, le repérage des femmes victimes de
violences par ces médecins, leur prise en charge et enfin, les difficultés rencontrées par
les médecins. La population de médecins entre 2000 et 2011 était comparable.
65
Le Dr Cornilleau a établi que le repérage des violences a augmenté en dix ans. Ce
repérage reste insuffisant car près de deux tiers des médecins interrogés par le Dr
Cornilleau en 2011 ont déclaré ne pas avoir vu de femme victime de violences
conjugales en consultation l’année précédant l’enquête. Les violences sexuelles,
véritables tabous pour les médecins, n’étaient repérées que dans un cas de violences
conjugales sur cinq en 2011, d’après son étude.
b. Les motifs de consultation
Les motifs de consultation ont été, d’après la même enquête, significativement plus
variés qu’il y a 10 ans. Les consultations pour rédaction d’un certificat médical ont
diminué en dix ans et les consultations pour troubles psychologiques ont augmenté :
56% en 2011 contre 40% en 2000. Concernant le mode de découverte des violences, il
se fait principalement parce que la femme victime en a parlé spontanément. Ce mode de
découverte a diminué en dix ans : 84,6% des femmes en parlaient spontanément en
2000 contre 69% en 2011.
c. Poser la question « Avez-‐vous été victime de violences ? »
Poser la question « Avez-‐vous été victime de violences ? » n’est pas une question facile à
poser par les médecins généralistes. Ils n’ont pas été habitués à poser cette question
comme ils pourraient l’être en interrogeant leurs patients à propos de leurs
consommations d’alcool ou du tabac.
Le Dr Cornilleau a montré dans sa thèse que le pourcentage de médecins abordant la
question des violences avec leurs patientes a plus que doublé en 10 ans : 18,4% en 2011
contre 7,7% en 2000. Les médecins n’attendent plus que les femmes en parlent mais
osent poser la question.
Cette évolution de la pratique des médecins est encourageante pour le repérage des
femmes victimes de violences et peut s’expliquer par l’augmentation de la
sensibilisation sur le thème des violences passant par des campagnes d’information du
grand public et par des formations médicales continues.
66
d. Les difficultés des médecins
D’après le questionnaire du Dr Cornilleau, 80% des médecins ont attribué la difficulté de
repérage des femmes victimes de violences au déni de la femme et à son refus d’être
aidée. D’après le Dr Cornilleau, les médecins « préfèrent reporter le problème du
repérage et de la prise en charge des violences conjugales sur les victimes plutôt que de
remettre en question leurs pratiques » alors qu’ils ne posent même pas la question des
violences conjugales à leurs patientes.
Le Pr Henrion avait déjà souligné en 2001 les principales raisons des médecins rendant
le repérage et la prise en charge des victimes de violences difficiles.24
Parmi les raisons évoquées par les médecins :
-‐ le manque de formation ressenti par le médecin ;
-‐ le sentiment d’intrusion dans la vie privée ;
-‐ la dissimulation par la femme de sa situation ou le refus d’être aidée ;
-‐ l’absence de symptôme spécifique ou de profil type de victimes ;
-‐ le sentiment d’impuissance ou de frustration annoncé par le médecin ;
-‐ les craintes des retombées judiciaires ;
-‐ le manque de temps en consultation ;
-‐ le manque de contact avec d’autres professionnels de santé.
Dans l’étude de Chambonet et coll (2000), parmi les 82% des médecins pensant qu’il
était difficile de prendre en charge les victimes de violences, 61% d’entre eux
attribuaient cette difficulté au comportement des femmes, 64% d’entre eux aux
difficultés de l’exercice de leur métier, 34% au conjoint et 30% à la lenteur de la réponse
des partenaires sociaux.10
D’autres médecins évoquent comme raisons expliquant leur difficulté à aborder le sujet
des violences avec leurs patientes, le fait de ne pas avoir une relation de confiance avec
elles, d’autres soulignent le fait de ne pas avoir de solution à proposer une fois que le
sujet sera verbalisé.14,39,52,60,69
67
e. Orientation vers des réseaux de soins
Le Dr Cornilleau souligne dans son travail que les médecins ont appris à mieux utiliser le
réseau de prise en charge et à communiquer avec les autres intervenants (travailleur
social, police, famille, autre travailleur médical) : en 2011, 32,1% des médecins ont été
en contact avec un autre intervenant contre 24% en 2000.
Ils orientent plus facilement les victimes vers des réseaux de prise en charge : une
femme sur deux a été orientée vers la police et vers un psychologue en 2011.
Le Dr Cornilleau a constaté une augmentation significative de l’orientation vers des
associations spécialisées de 2000 (22,7%) à 2011 (42%). Même si cette évolution va
dans le sens positif de la prise en charge des femmes victimes de violences conjugales,
cette orientation vers d’autres professionnels reste encore trop faible et doit être
développée.
68
III. JUSTIFICATION ET OBJECTIFS DE CE TRAVAIL DE
THÈSE
Sur 10 ans d’évolution et d’après ces travaux, un certain nombre de médecins ont des
difficultés à prendre en charge les femmes victimes de violences car ils reconnaissent
être insuffisamment formés aux violences.39,52,60
Entre 2000 et 2011, peu de changement ont pu être constatés : en 2011, 66% d’entre
eux se jugeaient insuffisamment informés pour prendre en charge une victime de
violences conjugales contre 60,3% en 2000 avec une différence non significative. Le Dr
Cornilleau attribue cette augmentation probablement à « une augmentation de la
sensibilisation des médecins aux violences conjugales » qui veulent mieux prendre en
charge les victimes mais qui se sentent insuffisamment informés.
D’après elle, « les médecins non sensibilisés au problème des violences conjugales ne
ressentaient pas leur manque de formation car ils ne repéraient pas les victimes et ne les
prenaient pas en charge ». Malgré cela, les médecins se sentaient tout de même moins
gênés en 2011 (13,4%) qu’en 2000 (23,3%) par la méconnaissance de ce que sont les
violences conjugales pour rédiger des certificats médicaux.
Les résultats de la thèse du Dr Cornilleau montrent une évolution positive des pratiques
des médecins généralistes concernant le repérage et la prise en charge des femmes
victimes de violences conjugales. Le repérage des violences conjugales a augmenté
quantitativement en 10 ans avec des médecins plus sensibilisés qu’en 2000 aux
violences conjugales. Ils osent évoquer les violences avec leurs patientes, sollicitent plus
facilement d’autres intervenants et les orientent plus souvent vers des associations
spécialisées. Malgré cette amélioration non négligeable de la pratique des médecins face
aux violences conjugales, plus de 60% des médecins continuent à se sentir
insuffisamment formés pour prendre en charge les victimes de violences.14,24,34,39,52,60
69
La formation des professionnels est reconnue comme étant l’élément principal pour
améliorer la prise en charge des victimes.
Elle figure parmi les quatre plans de lutte contre les violences faites aux femmes et le
gouvernement persiste à en faire une de ses priorités majeures.
Cette étude a pour objectif de réaliser un état des lieux des connaissances sur le thème
des violences des étudiants en médecine de France de deuxième et troisième cycles
d’études médicales ainsi que leurs expériences de soins aux victimes.
70
IV. MATÉRIEL ET MÉTHODE
Une étude observationnelle prospective a été réalisée de juillet à octobre 2013, auprès
des étudiants en médecine de France.
À l’initiative du Pr Alexandre Duguet, un questionnaire a été élaboré par un groupe de
travail sur la formation initiale des médecins au sujet des violences (Annexe 3). Ce
questionnaire a été mis en place par la MIPROF, en partenariat avec l’ANEMF et le
Département de Médecine Générale de l’Université Pierre et Marie Curie.
Le questionnaire a été rédigé sur Surveymonkey, un logiciel de sondage et de
questionnaire en ligne. Il a été envoyé par l’ANEMF à plus de 32 000 étudiants par
courrier électronique entre le 4 juillet et le 10 octobre 2013. Plusieurs relances ont été
effectuées durant cette période. Des définitions étaient présentées en début de
questionnaire. Des réponses, des sites et téléphones utiles étaient proposés en fin de
questionnaire aux étudiants qui avaient des questions supplémentaires concernant le
sujet. Les questionnaires ont été remplis par les étudiants de manière anonyme. Ont été
exclus de l’enquête les étudiants en premier cycle d’études médicales.
Le questionnaire comprend 54 questions regroupées en 12 items :
-‐ le profil des étudiants : sexe, année d’étude et faculté d’origine (question 1) ;
-‐ si les étudiants ont eu un cours ou une formation sur les violences (question 2) ;
-‐ le nombre d’étudiants confrontés à des patient-‐e-‐s victimes de violences, dans le
cadre de leurs stages (question 3) ;
-‐ le nombre d’étudiants confrontés à des personnes victimes de violences, dans
leur entourage (question 4) ;
-‐ ce que pensent les étudiants du rôle du médecin dans la prise en charge des
personnes victimes de violences (question 5) ;
-‐ l’intérêt des étudiants pour le thème des violences, le dépistage et la prise en
charge (question 6) ;
-‐ la difficulté ou non de poser la question de façon systématique « Avez-‐vous été
victime de violences ? » (question 7) ;
-‐ les connaissances des étudiants sur le thème des violences (question 8) ;
-‐ si les étudiants ont subi personnellement des violences (question 9) ;
71
-‐ si les étudiants ont subi des violences dans le cadre de leurs stages (question
10) ;
-‐ ce que pensent les étudiants de la prise en charge des violences par les médecins
(question 11) ;
-‐ des commentaires ou suggestions par un espace libre de rédaction (question 12).
Afin de rendre la lecture des résultats plus aisée, les catégories de signification proche
ont été regroupées dans la mesure du possible afin de « binariser » au maximum les
réponses à chaque question.
Concernant la description, les données quantitatives ont été décrites selon les classiques
mesures de position (moyenne, médiane, quartile, minimum, maximum) et de
dispersion (écart type et variance). Les données qualitatives ont été décrites en termes
de valeur absolue et de pourcentage. Les données manquantes ont été
systématiquement explorées et décrites dans la partie « Résultats et analyse » lorsque
cela était nécessaire. Des représentations graphiques adaptées ont été tracées :
diagrammes en barre pour les données qualitatives, histogrammes pour les données
quantitatives.
La mesure de l’association entre les différentes co-‐variables a été mesurée à l’aide d’un
test du Chi-‐2 si les conditions d’application étaient respectées (au moins 5 effectifs
attendus dans chaque case du tableau de contingence). Dans le cas où les conditions
d’applications n’étaient pas respectées, un test non paramétrique de Fisher a été utilisé.
Le seuil de significativité pour les tests a été fixé à 5%. Aucune procédure de prise en
compte de l’inflation du risque alpha due aux tests multiples n’a été mise en œuvre.
L’ensemble des analyses a été réalisé à l’aide du logiciel R version 3.1.3.
72
V. RÉSULTATS ET ANALYSE
1472 étudiants en médecine ont répondu anonymement au questionnaire, soit un taux
de réponse de 4,6%.
1) DESCRIPTION
Question 1 : Profil des étudiants ayant répondu au questionnaire
-‐ Les étudiants ayant répondu au questionnaire sont majoritairement en début de
deuxième cycle. Il existe une forte prédominance des DCEM1 (3ème année) et des
DCEM2 (4ème année), par rapport aux DCEM3 (5ème année), DCEM4 (6ème année)
et TCEM (troisième cycle d’études médicales).
45,80%'
26%'
12,90%' 11,40%' 3,80%'
Années&d'études&
D1' D2' D3' D4' TCEM'
-‐ Les femmes (950 (65%)) sont plus nombreuses à avoir répondu au questionnaire
par rapport aux hommes (512 (35%)).
-‐ Toutes les facultés sont représentées, les régions Sud-‐Est (510 (35%)) et Nord-‐
Est (339 (23,4%)) étant les régions les plus représentées.
73
16,1%% 17,7%%23,4%%
35%%
7,7%%
Régions(
IdF% Nord%Ouest% Nord%Est% Sud%Est%% Sud%Ouest%
Question 2 : A ce stade de votre cursus, avez-‐vous eu un cours ou une formation
sur les violences ? (Tableau 1)
La plupart des étudiants estiment ne pas avoir eu de formation sur les violences :
-‐ 1366 étudiants (94,4%) estiment ne pas avoir eu de formation sur les violences
verbales ;
-‐ 1345 étudiants (92,9%) pour les violences psychologiques ;
-‐ 1212 étudiants (83,1%) pour les violences physiques ;
-‐ 1181 étudiants (80,7%) pour les violences sexuelles.
Pour les étudiants, le manque de formation est essentiellement secondaire à une
absence d’enseignement car plus de deux tiers des étudiants n’ayant pas reçu de
formation estiment qu’il n’y en a pas de prévu.
Tableau 1 : Formation sur les violences (N= 1472)
TYPE DE
VIOLENCES
OUI NON Je n’ai pas eu de formation mais je crois qu’il y en a une
Je n’ai pas eu de formation mais je ne crois pas qu’il y en ait de prévu
Verbales 81 (5,6%) 1366 (94,4%) 153 (10,6%) 1213 (83,8%)
Psychologiques 102 (7,1%) 1345 (92,9%) 212 (14,7%) 1133 (78,3%)
Physiques 246 (16,9%) 1212 (83,1%) 224 (15,4%) 988 (67,8%)
Sexuelles 283 (19,3%) 1181 (80,7%) 219 (14,9%) 962 (65,7%)
La catégorie « NON » correspond à l’association des catégories « Je n’ai pas eu de formation mais je
crois qu’il y en a une » et « Je n’ai pas eu de formation mais je ne crois pas qu’il y en ait de prévu »
74
Question 3 : Dans le cadre de vos stages, avez-‐vous été confronté-‐e à des patient-‐e-‐
s victimes de violences ? (Tableau 2)
Dans le cadre des stages :
-‐ 791 étudiants (54,2%) ont été confrontés à des patient-‐e-‐s victimes de violences
physiques ;
-‐ 640 étudiants (43,9%) à des victimes de violences psychologiques ;
-‐ 600 étudiants (41,1%) à des victimes de violences verbales ;
-‐ 448 étudiants (30,7%) à des victimes de violences sexuelles.
Nous constatons qu’environ un tiers des étudiants ont été confrontés plusieurs fois en
stage à des patient-‐e-‐s victimes de violences physiques, psychologiques et verbales. Un
huitième des étudiants ont été confrontés plusieurs fois en stage à des patient-‐e-‐s
victimes de violences sexuelles.
Tableau 2 : Confrontation des étudiants aux violences en stages
TYPE DE
VIOLENCES
OUI OUI une seule fois
OUI plusieurs fois
NON
Physiques 791 (54,2%) 309 (21,2%) 482 (33,0%) 669 (45,8%)
Psychologiques 640 (43,9%) 250 (17,2%) 390 (26,8%) 818 (56,1%)
Verbales 600 (41,1%) 199 (13,6%) 401 (27,5%) 860 (58,9%)
Sexuelles 448 (30,7%) 276 (18,9%) 172 (11,8%) 1010 (69,3%)
La catégorie « OUI» correspond à l’association des catégories « OUI une seule fois» et « OUI
plusieurs fois»
Question 4 : Dans votre entourage, connaissez-‐vous des personnes ayant subi des
violences ? (Tableau 3)
Les violences sont présentes dans l’entourage des étudiants en médecine :
-‐ 935 étudiants (64,0%) déclarent connaître dans leur entourage des personnes
ayant subi des violences verbales ;
-‐ 887 étudiants (60,9%) pour les violences psychologiques ;
-‐ 839 étudiants (57,4%) pour les violences physiques ;
-‐ 537 étudiants (36,8%) pour les violences sexuelles.
75
Nous constatons que plus d’un tiers des étudiants ont été confrontés plusieurs fois dans
leur entourage personnel à des victimes de violences physiques, psychologiques et
verbales. Un huitième d’entre eux ont été confrontés plusieurs fois dans leur entourage à
des victimes de violences sexuelles.
Tableau 3: Confrontation des étudiants aux violences dans l’entourage
TYPE DE
VIOLENCES
OUI OUI une seule personne
OUI plusieurs personnes
NON
Verbales 935 (64,0%) 292 (20,0%) 643 (44,0%) 525 (36,0%)
Psychologiques 887 (60,9%) 392 (26,9%) 495 (34,0%) 569 (39,0%)
Physiques 839 (57,4%) 395 (27,0%) 444 (30,4%) 622 (42,6%)
Sexuelles 537 (36,8%) 375 (25,7%) 162 (11,1%) 922 (63,2%)
La catégorie « OUI» correspond à l’association des catégories « OUI une seule personne» et « OUI
plusieurs personnes»
Question 5 : Pensez-‐vous que le médecin a un rôle à jouer auprès de personnes
victimes de violences ?
La majorité des étudiants pensent que le médecin à un rôle important ou majeur à jouer
pour les victimes de violences :
-‐ 1392 étudiants (94,9%) pensent que le médecin à un rôle majeur pour prendre
en charge les victimes de violences sexuelles ;
-‐ 1367 étudiants (93,2%) pour la prise en charge des violences physiques ;
-‐ 1242 étudiants (84,8%) pour la prise en charge des violences psychologiques ;
-‐ 1006 étudiants (68,5%) pour la prise en charge des violences verbales.
Nous constatons que les étudiants sont moins nombreux à attribuer un rôle majeur au
médecin pour prendre en charge les victimes de violences verbales.
Question 6 : Personnellement, quel est votre intérêt pour recevoir une formation
adaptée sur le thème des violences, dépister les violences et traiter les
conséquences ?
76
Plus de 95% des étudiants sont intéressés, voire très intéressés, pour recevoir une
formation adaptée sur le thème des violences (1408 (96,0%)), dépister les violences
(1408 (96,0%)) et traiter les conséquences des violences (1392 (95,1%)).
Question 7 : A ce stade de votre parcours et à propos de la question posée à un-‐e
patient-‐e : « Avez-‐vous été victime de violences ? » :
-‐ 1044 étudiants en médecine (71,9%) pensent que cette question est difficile à
poser à un patient ;
-‐ 1180 étudiants (81,3%) n’ont jamais posé cette question ;
-‐ 1250 étudiants (86,0%) pensent pouvoir la poser ;
-‐ 780 étudiants (54,1%) aimeraient la poser plus souvent ;
-‐ 13 étudiants (0,9%) la posent systématiquement pour tout nouveau patient.
Question 8 : A votre avis, en France ? (Tableau 4)
-‐ 1218 étudiants (83,8%) ne connaissent pas le nombre de femmes violées par an ;
-‐ 1052 étudiants (72,9%) ne connaissent pas le coût des violences ;
-‐ 1021 étudiants (70,4%) ne connaissent pas le nombre de viols sur mineurs ;
-‐ 150 étudiants (10,3%) ne savent pas que l’agresseur est connu de la victime dans
80% des cas de viols ;
-‐ 851 étudiants (58,4%) ne connaissent pas le nombre de plaintes déposées par les
femmes violées ;
-‐ 572 étudiants (39,2%) ne savent pas que seulement 1% des auteurs de viols sont
punis par la loi ;
-‐ 1236 étudiants (84,7%) ne savent pas que 80% des médecins pensent que poser
la question « Avez-‐vous été victime de violences ? » est facile ;
-‐ 188 étudiants (12,9%) ne savent pas que 80% des patient-‐e-‐s disent être
soulagé-‐e-‐s de parler de leurs violences ;
-‐ 581 étudiants (39,9%) ne savent pas qu’il y a un item « Violences sexuelles » au
programme de l’ECN.
Le score moyen des étudiants au quizz est de 4,3 sur 9, soit inférieur à la moyenne.
77
Tableau 4: Quizz des connaissances
Question 9 : Cette question vous concerne directement, vous pouvez décider de ne
pas y répondre. Dans votre vie personnelle, avez-‐vous, vous-‐même subi des
violences ? (Tableau 5)
Les étudiants en médecine sont eux-‐mêmes victimes de violences dans leur vie
personnelle :
-‐ 677 étudiants en médecine (48,2%) ont déjà subi des violences verbales ;
-‐ 487 étudiants (34,7%) des violences psychologiques ;
-‐ 343 étudiants (24,5%) des violences physiques ;
-‐ 126 étudiants (8,9%) des violences sexuelles.
78
Tableau 5: Violences subies par les étudiants dans la vie personnelle
TYPE DE
VIOLENCES
OUI OUI une seule fois
OUI plusieurs fois
NON
Verbales 677 (48,2%) 222 (15,8%) 455 (32,4%) 728 (51,8%)
Psychologiques 487 (34,7%) 195 (13,9%) 292 (20,8%) 917 (65,3%)
Physiques 343 (24,5%) 196 (14,0%) 147 (10,5%) 1060 (75,6%)
Sexuelles 126 (8,9%) 92 (6,5%) 34 (2,4%) 1282 (91,1%)
La catégorie « OUI» correspond à l’association des catégories « OUI une seule fois» et « OUI
plusieurs fois»
Question 10 : Cette question vous concerne directement, vous pouvez décider de
ne pas y répondre. Depuis le début de vos études supérieures, avez-‐vous été
confronté-‐e aux situations suivantes dans le cadre de vos études ? (Tableau 6)
Les étudiants en médecine sont confrontés à des situations de violences en stage au
cours de leur cursus :
-‐ 696 étudiants (48,7%) à des propos sexistes ;
-‐ 576 étudiants (40,4%) à des pressions psychologiques ;
-‐ 392 étudiants (27,5%) à des violences verbales ;
-‐ 367 étudiants (25,7%) à des propos racistes ;
-‐ 264 étudiants (18,5%) à une obligation hiérarchique de devoir rester plus de 24h
à l’hôpital ;
-‐ 143 étudiants (10,0%) à du harcèlement psychologique ;
-‐ 122 étudiants (8,6%) à des violences physiques ;
-‐ 97 étudiants (6,8%) à du bizutage inapproprié ;
-‐ 54 étudiants (3,8%) à du harcèlement sexuel ;
-‐ 28 étudiants (2,0%) à des violences sexuelles.
Question 11 : A propos de la prise en charge des violences par les médecins,
comment pourriez-‐vous globalement la qualifier ?
Seuls les étudiants qui se sont sentis concernés par cette question ont pu déterminer
leur perception du rôle du médecin (adapté ou inadapté). Les autres étudiants ont
répondu « non concerné ».
79
Parmi les étudiants qui se sentent concernés par la question :
-‐ 510 étudiants (58,8%) pensent que la prise en charge par les médecins des
violences sur des patient-‐e-‐s rencontré-‐es en stage est peu ou inadaptée, voire
inexistante ;
-‐ 509 étudiants (78,4%) pensent que la prise en charge par les médecins des
violences dans leur entourage est peu ou inadaptée, voire inexistante ;
-‐ 397 étudiants (79,2%) pensent que la prise en charge par les médecins des
violences qu’ils subissent personnellement est peu ou inadaptée, voire
inexistante.
Question 12 : N’hésitez pas à nous faire part d’un commentaire ou de suggestions
sur la formation des médecins sur les violences (sexuelles, physiques,
psychologiques, verbales). Les commentaires libres sont particulièrement utiles.
Quelques exemples de commentaires libres des étudiants :
-‐ « Formation indispensable… Savoir appréhender et prendre en charge les
violences me paraît capital ».
-‐ « Formez-‐nous ! ».
-‐ « Le fait de ne pas connaître les possibilités de prise en charge pour les victimes
n’encourage pas à poser la question… Et on évite le problème ».
-‐ « Ces violences détruisent une vie, gâchent l’existence. Le silence que les victimes
gardent ne fait que renforcer le mal-‐être que l’on ressent. Une formation est
vraiment nécessaire pour aider les victimes à reprendre ne serait-‐ce qu’un
semblant de vie normale, soulager la douleur, dépister et prévenir ces
violences ».
-‐ « Formation fondamentale pour aider les victimes à se reconstruire. Les
médecins ont vraiment un rôle à jouer. Il faudrait commencer cet enseignement
dès la P2 car les stages commencent en fin de cette année-‐ci ».
-‐ « Formation indispensable à développer, car elle concerne de nombreux
domaines d’exercice de la médecine (pédiatrie, urgence, etc.). Savoir
l’appréhender et la prendre en charge me parait un point capital ».
-‐ « Je pense qu’il s’agit d’un sujet difficile à aborder. Cependant, peut-‐être que
certains seraient davantage prêts à se confier à un médecin, d’abord parce qu’il
80
s’agit d’une profession qui inspire confiance, et ensuite parce que les médecins
sont soumis au secret médical ».
-‐ « Nous réalisons un stage d’une demi-‐journée au Collectif Féministe contre le
Viol, ce qui est extrêmement formateur pour la sensibilisation à ces
problématiques et l’attitude à adopter face aux victimes. Jeux de rôles avec mises
en situation, encadrés par des spécialistes pour inciter et apprendre aux
étudiants en médecine à aborder ces questions avec leurs patients ».
-‐ « Des témoignages de victimes peuvent être très enrichissants pour une
formation. Une formation sur la façon d’aborder le sujet (comme trouver les mots
ou réussir à rassurer les patients) m’apparaît comme indispensable ».
-‐ « Très bonne idée de préparer les externes tôt pour faire face à ce genre de
situation ».
2) ANALYSE CROISÉE
a. Influence du sexe
! Sexe/ violences subies dans la vie personnelle
L’enquête montre qu’il y a :
-‐ Significativement (p-‐value< 0.001) plus de femmes (105 (11,6%)) qui ont été
victimes de violences sexuelles en comparaison aux hommes (17 (3,5%)) ;
-‐ Alors que les hommes sont majoritairement plus nombreux à être victimes de
violences physiques (p-‐value< 0.001 ; 186 (38,0%)) et de violences verbales (p-‐
value <0.001 ; 282 (57,5%)) en comparaison aux femmes (155 (17,1%) ; 391
(43,2%)).
L’enquête n’a pas révélé de différence significative pour les violences psychologiques
entre les hommes et les femmes.
81
! Sexe/ violences subies en stage
En stage, les hommes subissent significativement plus de :
-‐ Harcèlement psychologique (p-‐value= 0,002 ; 67 hommes (13,5%) contre 76
femmes (8,3%)) ;
-‐ Violences physiques (p-‐value< 0,001 ; 76 hommes (15,4%) contre 46 femmes
(5,0%)) ;
-‐ Violences verbales (p-‐value< 0,001 ; 171 hommes (34,5%) contre 220 femmes
(23,9%)).
En stage, les femmes subissent significativement plus de :
-‐ Propos sexistes (p-‐value< 0,001 ; 547 femmes (59,3%) contre 145 hommes
(29,2%)).
Concernant les autres types de violences, nous n’avons pas mis en évidence de
différence significative entre les femmes et les hommes.
! Sexe/ confrontation aux violences en stage
-‐ Il y a significativement plus d’hommes (p-‐value= 0,016 ; 230 hommes (45,2%)
contre 364 femmes (38,7%)) qui ont été confrontés à des patients victimes de
violences verbales en stage.
-‐ Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative entre les deux sexes
pour les autres types de violences.
! Sexe/ capacité à poser la question « Avez-‐vous été victime de
violences ? »
-‐ Il y a significativement plus de femmes qui trouvent que la question « Avez-‐vous
été victime de violences ? » est difficile à poser (p-‐value< 0,001 ; 724 femmes
(77 ,1%) contre 311 hommes (61,7%)).
-‐ Il y a significativement plus de femmes qui n’ont jamais posé la question (p-‐
value= 0,004 ; 786 femmes (83,5%) contre 388 hommes (77,3%)).
82
-‐ Il y a significativement plus de femmes qui voudraient la poser plus souvent (p-‐
value< 0,001 ; 550 femmes (58,9%) contre 225 hommes (45,1%)).
-‐ Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative entre les femmes et
les hommes sur le fait de « pouvoir la poser si jamais ils y pensent » et de « poser
la question systématiquement pour tout nouveau patient ».
! Sexe/ connaissances (Quizz)
-‐ Il y a significativement plus de femmes qui ont répondu correctement à la
question « 1% des auteurs de viol sont punis par la loi » (p-‐value = 0,001 ; 604
femmes (64,0%) contre 277 hommes (54,9%).
-‐ Il y a significativement plus d’hommes qui ont répondu correctement à la
question « 80% des médecins pensent que poser la question ‘Avez-‐vous été
victime de violences’ est facile » (p-‐value< 0,001 ; 111 hommes (22,0%) contre
113 femmes (12,0%), parmi les 15% des étudiants ayant répondu correctement à
la question.
-‐ Aucune différence n’a été mise en évidence entre les deux sexes pour les autres
réponses au quizz.
! Sexe/ rôle du médecin (majeur ou mineur)
Il y a statistiquement (p-‐value< 0,001) plus de femmes qui pensent que le médecin à un
rôle majeur à jouer dans la prise en charge des violences (pour tous les types de
violences) :
-‐ Violences sexuelles : 919 femmes (97,2%) contre 464 hommes (91,0%) ;
-‐ Violences physiques : 915 femmes (96,5%) contre 442 hommes (86,8%) ;
-‐ Violences psychologiques : 832 femmes (88,1%) contre 401 hommes (78,6%) ;
-‐ Violences verbales : 706 femmes (74,5%) contre 291 hommes (57,1%).
83
! Sexe/prise en charge par le corps médical (adapté/inadapté)
Seuls les étudiants qui se sont sentis concernés par cette question ont pu déterminer
leur perception du rôle du médecin (adapté ou inadapté). Les autres étudiants ont
répondu « non concerné ».
Parmi les étudiants qui se sentent concernés par la question :
-‐ Les femmes sont significativement plus nombreuses à penser que la prise en
charge des violences par les médecins n’est plutôt pas adaptée pour tous les
types de violences :
• rencontrées en stage : p-‐value= 0,008 ; 353 femmes (38,5%) contre 154
hommes (31,0%) ;
• dans l’entourage : p-‐value= 0,003 ; 348 femmes (38,0%) contre 158
hommes (31,9%) ;
• violences personnelles : p-‐value= 0,001 ; 260 femmes (28,6%) contre 132
hommes (26,6%).
-‐ Les hommes sont significativement plus nombreux à penser que la prise en
charge des violences par les médecins est plutôt adaptée pour tous les types de
violences :
• rencontrées en stage : p-‐value= 0,008 ; 143 hommes (28,8%) contre 211
femmes (23,0%) ;
• dans l’entourage : p-‐value= 0,003 ; 66 hommes (13,3%) contre 75 femmes
(8,2%) ;
• violences personnelles : p-‐value= 0,001 ; 54 hommes (10,9%) contre 50
femmes (5,5%).
! Sexe/intérêt personnel
La majorité des étudiants en médecine sont intéressés – voire très intéressés -‐ pour :
-‐ recevoir une formation adaptée, avec statistiquement plus de femmes intéressées
(p-‐value< 0,001 ; 935 (98,6%)) comparé aux hommes (463 (91,0%)) ;
-‐ dépister les violences, avec statistiquement plus de femmes intéressées (p-‐value<
0,001 ; 928 (98,0%)) comparé aux hommes (470 (92,3%)) ;
84
-‐ traiter les conséquences des violences, avec statistiquement plus de femmes
intéressées (p-‐value< 0,001 ; 925 (97,8%)) comparé aux hommes (457 (90,0%)).
b. Impact des formations
! Formation/ année scolaire
Il existe une surreprésentation des TCEM qui se disent être formés aux violences (pour
tous les types de violences), suivis des DCEM4, puis des DCEM3, des DCEM2 et des
DCEM1 :
-‐ Concernant les violences sexuelles : 30 étudiants (54,6%) en TCEM > 83
étudiants (50,3%) en D4 > 63 étudiants (33,7%) en D3 > 50 étudiants (13,3%) en
D2 > 56 étudiants (8,4%) en D1 (p-‐value< 0,001) ;
-‐ Concernant les violences physiques : 23 étudiants (42,6%) en TCEM > 56
étudiants (33,7%) en D4 > 47 étudiants (25,3%) en D3 > 52 étudiants (13,9%) en
D2 > 66 étudiants (10,0%) en D1 (p-‐value< 0,001) ;
-‐ Concernant les violences verbales : 8 étudiants (14,8%) en TCEM > 13
étudiants (8,0%) en D4 > 11 étudiants (6,0%) en D3 > 17 étudiants (4,6%) en D2
> 31 étudiants (4,7%) en D1 (p-‐value= 0,016) ;
-‐ Concernant les violences psychologiques : 10 étudiants (18,5%) en TCEM > 16
étudiants (9,8%) en D4 > 18 étudiants (9,8%) en D3 > 21 étudiants (5,7%) en D2
> 36 étudiants (5,5%) en D1 (p-‐value= 0,001).
! Formation/ région
Les étudiants du Sud-‐Ouest sont plus nombreux à déclarer être formés aux violences
avec une différence significative pour la formation aux violences sexuelles, physiques et
psychologiques :
-‐ Sont formés aux violences sexuelles (p-‐value< 0,001) :
• 50 étudiants (45,1%) du Sud-‐Ouest ;
• 64 étudiants (25,0%) du Nord-‐Ouest ;
• 101 étudiants (19,9%) du Sud-‐Est ;
85
• 49 étudiants (14,5%) du Nord-‐Est ;
• 17 étudiants (7,3%) d’Ile-‐de-‐France.
• Il y a significativement (p-‐value< 0,001) plus de « non formés » aux
violences sexuelles dans la région Ile-‐de-‐France (215 (92,7%)) comparé
aux autres régions et notamment aux « non formés » du Sud-‐Ouest (61
(54,9%)).
-‐ Sont formés aux violences physiques (p-‐value< 0,001) :
• 30 étudiants (27,3%) du Sud-‐Ouest ;
• 51 étudiants (20,1%) du Nord-‐Ouest ;
• 91 étudiants (18,0%) du Sud-‐Est ;
• 50 étudiants (14,9%) du Nord-‐Est ;
• 21 étudiants (9,1%) d’Ile-‐de-‐France.
-‐ Sont formés aux violences psychologiques (p-‐value= 0,047) :
• 15 étudiants (13,8%) du Sud-‐Ouest ;
• 37 étudiants (7,4%) du Sud-‐Est;
• 18 étudiants (5,4%) du Nord-‐Ouest
• 13 étudiants (5,7%) d’Ile-‐de-‐France ;
• 18 étudiants (5,4%) du Nord-‐Est.
-‐ Violences verbales : nous n’avons pas mis en évidence dans notre étude de
différence significative de formation entre les régions concernant les violences
verbales.
! Formation/ confrontation aux violences dans l’entourage
-‐ Nous n’avons pas mis en évidence, dans notre étude, d’association entre le fait
d’avoir été formé aux violences et la confrontation à des personnes victimes de
violences dans l’entourage, pour tous les types de violences.
! Formation/ confrontation aux violences en stage
-‐ Les étudiants en médecine formés aux violences sexuelles ont été
significativement plus nombreux à avoir été confrontés aux violences en stage
86
(confrontation à tous les types de violences) par rapport aux personnes non
formées :
• A titre d’exemple, 124 étudiants (44,1%) formés aux violences sexuelles
ont été confrontés en stage à des patients victimes de violences sexuelles
alors que 321 étudiants « non formés » (27,4%) ont été confrontés en
stage à des patients victimes de violences sexuelles (p-‐value< 0,001).
• Autre exemple : 204 étudiants (72,3%) formés aux violences sexuelles ont
été confrontés en stage à des patients victimes de violences physiques
alors que 582 étudiants « non formés » (49,7%) aux violences sexuelles
ont été confrontés en stage à des victimes de violences physiques (p-‐
value< 0,001).
-‐ Cette association vaut également pour les étudiants formés aux violences
physiques, aux violences psychologiques et aux violences verbales : les étudiants
formés ont été significativement plus nombreux à avoir été confrontés aux
violences en stage (pour tous les types de violences) par rapport aux « non
formés ».
! Formation/ capacité à poser la question « Avez-‐vous été victime
de violences ? »
-‐ Concernant les étudiants formés aux violences sexuelles :
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,043) moins nombreux (188
(66,9%)) à trouver la question difficile à poser par rapport aux étudiants
non formés aux violences sexuelles (850 (72,9%)).
• Ils sont significativement (p-‐value< 0,001) moins nombreux (186
(66,9%)) à n’avoir jamais posé la question par rapport aux étudiants non
formés (988 (84,7%)). Donc, plus ils sont formés, plus ils posent la
question.
• Pour les autres questions, nous n’avons pas mis en évidence de différence
significative.
-‐ Concernant les étudiants formés aux violences physiques :
87
• Ils sont significativement (p-‐value< 0,001) moins nombreux (159
(65,4%)) à n’avoir jamais posé la question par rapport aux étudiants non
formés (1011 (84,5%)). Donc, plus ils sont formés, plus ils posent la
question.
• Pour les autres questions, nous n’avons pas mis en évidence de différence
significative.
-‐ Concernant les étudiants formés aux violences psychologiques :
• Ils sont significativement (p-‐value< 0,001) moins nombreux (65 (64,4%)) à
n’avoir jamais posé la question par rapport aux étudiants non formés (1099
(82,8%)).
• Pour les autres questions, nous n’avons pas mis en évidence de différence
significative.
-‐ Concernant les étudiants formés aux violences verbales :
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,007) moins nombreux (56 (70,0%)) à
n’avoir jamais posé la question par rapport aux étudiants non formés (1107
(82,1%)).
• Pour les autres questions, nous n’avons pas mis en évidence de différence
significative.
! Formation/ connaissances (Quizz)
-‐ Concernant les étudiants formés aux violences sexuelles :
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,009) plus nombreux (264 (93,9%))
à répondre correctement à la question « Dans 80% des cas de viols
l’agresseur est connu de la victime » par rapport aux étudiants non formés
(1038 (88,7%)).
• Ils sont significativement (p-‐value< 0,001) plus nombreux (223 (78,8%))
à répondre positivement à la question « Il y a un item violences sexuelles
au programme de l’ECN » par rapport aux étudiants non formés (649
(55,6%)).
88
-‐ Concernant les étudiants formés aux violences physiques :
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,003) plus nombreux (230 (95,0%))
à répondre correctement à la question « Dans 80% des cas de viols
l’agresseur est connu de la victime » par rapport aux étudiants non formés
(1066 (88,6%)).
• Ils sont significativement (p-‐value< 0,001) plus nombreux (172 (70,5%))
à répondre positivement à la question « Il y a un item violences sexuelles
au programme de l’ECN » par rapport aux étudiants non formés (696
(57,9%)).
-‐ Concernant les étudiants formés aux violences psychologiques :
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,001) plus nombreux (44 (44,0%)) à
répondre correctement à la question « 50% des viols touchent les
mineurs » par rapport aux étudiants non formés (373 (28,1%)).
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,028) plus nombreux (71 (70,3%)) à
répondre correctement à la question « Il y a un item violences sexuelles au
programme de l’ECN » par rapport aux étudiants non formés (789
(59,2%)).
-‐ Concernant les étudiants formés aux violences verbales :
• Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative entre les
étudiants formés et non formés aux violences verbales concernant leurs
connaissances au quizz.
! Formation/rôle du médecin (majeur/mineur)
-‐ Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative entre les étudiants
formés aux violences (pour tous les types de violences) sur l’attribution qu’ils
donnent au rôle du médecin pour prendre en charge les violences, par rapport
aux étudiants qui n’ont pas été formés.
• A titre d’exemple, prenons les violences sexuelles : plus de 95% des
étudiants formés aux violences sexuelles pensent que le médecin a un rôle
majeur à jouer dans la prise en charge des victimes de violences sexuelles.
89
Plus de 95% des étudiants non formés aux violences sexuelles pensent
également que le médecin a un rôle majeur à jouer dans la prise en charge
des victimes de violences sexuelles.
! Formation/ prise en charge par le corps médical
(adapté/inadapté)
Seuls les étudiants qui se sont sentis concernés par cette question ont pu déterminer
leur perception du rôle du médecin (adapté ou inadapté). Les autres étudiants ont
répondu « non concerné ».
Parmi les étudiants qui se sentent concernés par la question :
-‐ Concernant les étudiants formés aux violences sexuelles :
• Ils se sentent plus concernés sur le fait de donner leur avis sur la qualité
de prise en charge des violences par les médecins par rapport aux
étudiants non formés. Parmi ceux qui se sentent concernés, les étudiants
formés aux violences sexuelles sont significativement (p-‐value<0,001)
plus nombreux à trouver la prise en charge des médecins adaptée (107
(38,8%)) pour les violences rencontrées en stage par rapport aux
étudiants non formés (248 (21,8%)).
• Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative sur la
perception du rôle du médecin pour prendre en charge les violences
rencontrées dans l’entourage ou les violences subies personnellement.
Même si on ne différencie pas les deux groupes, qu’ils soient formés ou
non, les étudiants pensent majoritairement que la prise en charge des
violences sexuelles subies personnellement ou dans l’entourage est
inadaptée, contrairement à ce qu’ils pensent de la prise en charge des
violences en stage.
-‐ Concernant les étudiants formés aux violences physiques :
• Ils sont plus nombreux à se sentir concernés lorsqu’ils sont formés et donc
à donner leur avis. Les étudiants formés et se sentant concernés sont
significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à trouver le rôle du
90
médecin adapté (99 (41,9%)) pour la prise en charge des violences
rencontrées en stage par rapport aux étudiants non formés (254 (21,7%)).
• Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative pour les
violences rencontrées dans l’entourage ou les violences subies
personnellement. Même si on ne différencie pas les deux groupes, qu’ils
soient formés ou non, les étudiants pensent majoritairement que la prise
en charge des violences physiques subies personnellement ou dans
l’entourage est inadaptée.
-‐ Concernant les étudiants formés aux violences psychologiques :
• Ils se sentent plus concernés lorsqu’ils sont formés : 25% des
étudiants formés se disent « non concernés » contre 40% des étudiants
non formés. Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à
trouver le rôle du médecin adapté (40 (41,7%)) pour la prise en charge
des violences rencontrées en stage par rapport aux étudiants non formés
(310 (23,8%)).
• Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative pour les
violences rencontrées dans l’entourage ou les violences subies
personnellement. Même si on ne différencie pas les deux groupes, qu’ils
soient formés ou non, les étudiants pensent majoritairement que la prise
en charge des violences psychologiques subies personnellement ou dans
l’entourage est inadaptée.
-‐ Concernant les étudiants formés aux violences verbales :
• Nous n’avons pas mis en évidence d’association. Même si on ne différencie
pas les deux groupes, qu’ils soient formés ou non, les étudiants pensent
majoritairement que la prise en charge des violences verbales subies
personnellement ou dans l’entourage est inadaptée
! Formation/ intérêt personnel
-‐ Environ 95% des étudiants, même les étudiants ayant déjà reçu une formation,
sont intéressés pour :
91
• recevoir une formation adaptée,
• dépister les violences,
• et traiter les conséquences,
• pour tous les types de violences.
-‐ Il existe une différence significative pour les étudiants formés aux violences
psychologiques : les étudiants formés sont significativement (p-‐value= 0,036)
plus nombreux à ne pas être intéressés pour dépister les violences (8 (7,8%)) par
rapport aux étudiants non formés (49 (3,7%)).
-‐ Pour les autres types de violences : nous n’avons pas mis en évidence de
différence significative entre les étudiants formés et les étudiants non formés
concernant leur intérêt à recevoir une formation, dépister les violences et traiter
les conséquences. A titre d’exemple, 95% des étudiants sont intéressés pour
recevoir une formation, qu’ils soient déjà formés ou non aux violences.
c. Variabilité entre les facultés
! Régions/ violences subies dans la vie personnelle
-‐ Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative entre les régions
pour les violences subies personnellement par les étudiants, pour tous les types
de violences.
! Régions/ violences subies en stage
-‐ Concernant les propos racistes :
• Il existe significativement (p-‐value= 0,047) plus d’étudiants en Ile-‐de-‐
France (73 (32,2%)) qui sont confrontés à des propos racistes par rapport
aux étudiants des autres régions.
-‐ Concernant les pressions psychologiques :
92
• Les étudiants en médecine du Sud-‐Ouest sont significativement (p-‐value=
0,001) plus nombreux (58 (52,2%)) à être confrontés à des pressions
psychologiques par rapport aux étudiants des autres régions. Il y en a
significativement moins dans le Nord-‐Ouest (82 (33,1%)) et Nord-‐Est
(113 (34,9%)).
-‐ Concernant l’obligation hiérarchique de rester plus de 24h à l’hôpital :
• Il y a significativement (p-‐value= 0,02) plus d’étudiants du Sud-‐Est (109
(21,8%)) et Sud-‐Ouest (27 (24,3%)) devant rester plus de 24h à l’hôpital
par rapport aux étudiants des autres régions.
-‐ Concernant les autres types de violences auxquels les étudiants ont pu être
confrontés en stage (propos sexistes, harcèlement sexuel, harcèlement
psychologique, violences sexuelles, violences physiques, violences verbales,
bizutage inapproprié) :
• Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative de violences
entre les régions de France.
! Régions/ confrontation aux violences dans l’entourage
-‐ Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative entre les régions
concernant les violences rencontrées dans l’entourage par les étudiants. En
d’autres termes, les étudiants en médecine sont confrontés à des violences dans
leur entourage, sans différence entre les régions.
! Régions/ confrontation aux patient-‐e-‐s victimes de violences en
stage
-‐ Les étudiants confrontés aux patient-‐e-‐s victimes de violences sexuelles :
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,003) plus nombreux dans la région
du Sud-‐Ouest (49 (43,8%)) ;
93
• Sont représentés ensuite les étudiants de la région du Sud-‐Est (165
(32,5%), suivis de l’Ile-‐de-‐France (73 (31,7%)), du Nord-‐Ouest (69
(27,2%)) et du Nord-‐Est (84 (25,2%)).
-‐ Les étudiants confrontés aux patient-‐e-‐s victimes de violences physiques :
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux dans la région
du Sud-‐Ouest (70 (62,5%)) ;
• Sont représentés ensuite les étudiants de la région du Sud-‐Est (299
(58,9%)), suivis de l’Ile-‐de-‐France (126 (54,8%)), du Nord-‐Ouest (135
(52,9%)) et du Nord-‐Est (145 (43,3%)).
-‐ Les étudiants confrontés aux patient-‐e-‐s victimes de violences verbales :
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,01) plus nombreux dans la région du
Sud-‐Est (225 (44,4%)) ;
• Sont représentés ensuite les étudiants de la région du Sud-‐Ouest (48
(42,9%)), suivis de l’Ile-‐de-‐France (100 (43,5%)), du Nord-‐Ouest (105
(41,2%)) et du Nord-‐Est (109 (32,4%)).
-‐ Les étudiants confrontés aux patient-‐e-‐s victimes de violences
psychologiques :
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,017) plus nombreux dans la région du
Sud-‐Est (242 (47,8%)) ;
• Sont représentés ensuite les étudiants de la région du Sud-‐Ouest (51
(45,6%)), suivis de l’Ile-‐de-‐France (102 (44,5%)), du Nord-‐Ouest (112
(43,9%)) et du Nord-‐Est (120 (35,8%)).
! Régions / perception du rôle du médecin (majeur/mineur)
-‐ Concernant le rôle du médecin dans la prise en charge des violences
sexuelles :
• Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative entre les
régions concernant la perception du rôle du médecin (rôle majeur ou
mineur) par les étudiants pour la prise en charge des violences sexuelles.
94
-‐ Concernant le rôle du médecin dans la prise en charge des violences
physiques :
• Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative entre les
régions concernant la perception du rôle du médecin par les étudiants
pour la prise en charge des violences physiques.
-‐ Concernant le rôle du médecin dans la prise en charge des violences
psychologiques :
• Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative entre les
régions concernant la perception du rôle du médecin par les étudiants
pour la prise en charge des violences psychologiques.
-‐ Concernant le rôle du médecin dans la prise en charge des violences
verbales :
• Les étudiants du Sud-‐Ouest sont significativement (p-‐value= 0,004) plus
nombreux (87 (77,7%)) à penser que le médecin à un rôle majeur pour
prendre en charge les violences verbales par rapport aux étudiants des
autres régions. Suivis après par les étudiants du Nord-‐Ouest (187
(72,8%)), du Sud-‐Est (349 (69,0%)), du Nord-‐Est (228 (67,3%)) et d’Ile-‐
de-‐France (139 (59,7%)).
• Les étudiants d’Ile-‐de-‐France sont significativement (p-‐value= 0,004) plus
nombreux (94 (40,3%)) à attribuer un rôle mineur au médecin pour la
prise en charge des violences verbales.
! Régions/ intérêt personnel
-‐ Nous n’avons pas mis en évidence d’association entre les régions où sont formés
les étudiants et l’intérêt personnel pour recevoir une formation, dépister les
violences et traiter les conséquences.
95
d. Impact de l’année d’études
! Année d’études/ capacité à poser la question « Avez-‐vous été
victime de violences ? »
-‐ « Je la trouve difficile à poser » :
• Les DCEM1 sont significativement (p-‐value= 0,003) moins nombreux (156
(23,8%)) à trouver la question facile à poser par rapport aux autres
années supérieures d’études médicales. Plus ils avancent dans les études,
moins ils ont de difficultés à poser la question.
-‐ « Je ne l’ai jamais posée » :
• Les TCEM sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux (34
(63,0%)) à avoir déjà posé la question par rapport aux étudiants des
autres années. 39 étudiants (5,9%) de DCEM1 l’ont déjà posée. Plus ils
avancent dans les études, plus ils posent la question.
-‐ « Je pense pouvoir la poser si jamais j’y pense » :
• Les étudiants de TCEM sont significativement (p-‐value= 0,004) plus
nombreux (52 (94,6%)) à penser pouvoir la poser par rapport aux
étudiants des autres années. Plus ils avancent dans les études, plus ils sont
nombreux à penser pouvoir poser la question.
! Année d’études / connaissances (Quizz)
-‐ « Annuellement environ 10 000 femmes sont violées chaque année» :
• Il y a significativement (p-‐value= 0,03) plus d’étudiants en DCEM1 (129
(19,5%)) répondant correctement à cette question.
-‐ « 50% des viols touchent les mineurs » :
• Il y a significativement (p-‐value= 0,025) plus d’étudiants en DCEM3 (69
(37,5%)) qui répondent le mieux à cette question. Plus les étudiants avancent
dans le cursus, mieux ils répondent à cette question : 20 étudiants en TCEM
96
(36,4%) répondent correctement à cette question contre 174 étudiants
(26,3%) en DCEM1.
-‐ « Dans 80% des cas de viols, l’agresseur est connu de la victime » :
• Il y a significativement (p-‐value= 0,032) plus d’étudiants en DCEM1 (85
(12,8%)) qui n’ont pas répondu correctement à cette question. Plus les
étudiants avancent dans le cursus médical, plus ils répondent correctement à
cette question.
-‐ « 80% des médecins pensent que poser la question ‘Avez-‐vous été victime
de violences’ est facile » :
• Nous n’avons pas mis en évidence de catégorie sur-‐ ou sous-‐représentée mais
plus les étudiants avancent dans le cursus médical, plus ils répondent
correctement à cette question.
-‐ « Il y a un item violences sexuelles au programme de l’ECN » :
• Il y a significativement (p-‐value<0,001) plus d’étudiants en DCEM4 (144
(86,8%)) qui répondent correctement à cette question.
-‐ Nous n’avons pas mis en évidence de différence de réponses selon les niveaux
d’études, concernant les autres questions posées au quizz.
-‐ Différence sur le score :
• Il y a significativement (p-‐value= 0,011) plus d’étudiants en DCEM4 (score=
4,58) qui ont un meilleur score au quizz. Suivent ensuite les étudiants en
TCEM (4,38), en DCEM3 (4,35) et ex-‐aequo les étudiants en DCEM1 et DCEM2
(4,22). Le score moyen de l’ensemble des étudiants est de 4,27 sur 9, soit un
score inférieur à la moyenne.
97
e. Impact des violences rencontrées en stage
! Confrontation aux violences en stage / capacité à poser la
question « Avez-‐vous été victime de violences ? »
-‐ Concernant les étudiants confrontés à des patient-‐e-‐s victimes de violences
sexuelles :
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux (169 (38,4%)) à
avoir déjà posé la question « Avez-‐vous déjà été victime de violences ? »
par rapport aux étudiants n’ayant pas été confrontés en stage (101
(10,1%)) à des patient-‐e-‐s victimes de violences sexuelles ;
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,03) moins nombreux (300 (67,9%))
à trouver la question difficile à poser par rapport aux étudiants n’ayant
pas été confrontés en stage (733 (73,5%)) à des patient-‐e-‐s victimes de
violences sexuelles.
-‐ Concernant les étudiants confrontés à des patients victimes de violences
physiques :
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux (235 (30,2%)) à
avoir déjà posé la question par rapport aux étudiants n’ayant pas été
confrontés en stage (35 (5,3%)) à des victimes de violences physiques.
• On ne met pas en valeur d’association pour les autres questions.
-‐ Concernant les étudiants confrontés à des patients victimes de violences
psychologiques :
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux (201 (32,1%)) à
avoir déjà posé la question par rapport aux étudiants n’ayant pas été
confrontés en stage (68 (8,4%)) à des victimes de violences
psychologiques.
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,03) plus nombreux (555 (88,2%)) à
pouvoir poser la question si jamais ils y pensent par rapport aux étudiants
n’ayant pas été confrontés en stage (684 (84,2%)) à des victimes de
violences psychologiques.
98
-‐ Concernant les étudiants confrontés à des patients victimes de violences
verbales :
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux (202 (34,4%)) à
avoir déjà posé la question par rapport aux étudiants n’ayant pas été
confrontés en stage (68 (8,0%)) à des victimes de violences verbales.
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,01) plus nombreux (524 (88,8%)) à
pouvoir poser la question si jamais ils y pensent par rapport aux étudiants
n’ayant pas été confrontés en stage (717 (84,1%)) à des victimes de
violences verbales.
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,047) plus nombreux (9 (1,5%)) à
poser la question systématiquement à tout nouveau patient par rapport
aux étudiants n’ayant pas été confrontés en stage (4 (0,5%)) à des
victimes de violences verbales.
! Confrontation aux violences en stage/ connaissances (Quizz)
-‐ Les étudiants confrontés aux violences sexuelles en stage :
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,049) plus nombreux (409 (92,1%))
à répondre correctement à la question « Dans 80% des cas de viols,
l’agresseur est connu de la victime » par rapport aux étudiants non
confrontés en stage (888 (88,7%)) à des victimes de violences sexuelles ;
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,007) plus nombreux (289 (65,1%))
à répondre correctement à la question « Il y a un item violences sexuelles
au programme de l’ECN » par rapport aux étudiants non confrontés en
stage (576 (57,6%)) à des victimes de violences sexuelles.
-‐ Les étudiants confrontés aux violences physiques en stage :
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,026) moins nombreux (111
(14,2%)) à répondre correctement à la question « Annuellement, environ
10 000 femmes sont violées » par rapport aux étudiants non confrontés en
stage (123 (18,6%)) à des victimes de violences physiques ;
99
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,004) plus nombreux (254 (32,7%))
à répondre correctement à la question « 50% des viols touchent des
mineurs » par rapport aux étudiants non confrontés en stage (171
(25,8%)) à des victimes de violences physiques ;
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,003) plus nombreux (718 (91,9%))
à répondre correctement à la question « Dans 80% des cas de viols,
l’agresseur est connu de la victime » par rapport aux étudiants non
confrontés en stage (581 (87,2%)) à des victimes de violences physiques ;
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux (514 (66,0%)) à
répondre correctement à la question « Il y a un item violences sexuelles au
programme de l’ECN » par rapport aux étudiants non confrontés en stage
(353 (52,9%)) à des victimes de violences physiques.
-‐ Les étudiants confrontés aux violences psychologiques en stage :
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,009) plus nombreux (208 (33,1%))
à répondre correctement à la question « 50% des viols touchent des
mineurs » par rapport aux étudiants non confrontés en stage (217
(26,8%)) à des victimes de violences psychologiques ;
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux (416 (65,6%)) à
répondre correctement à la question « Il y a un item violences sexuelles au
programme de l’ECN » par rapport aux étudiants non confrontés en stage
(448 (55,3%)) à des victimes de violences psychologiques.
-‐ Les étudiants confrontés aux violences verbales en stage :
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,035) moins nombreux (142
(24,3%)) à répondre correctement à la question « Le coût des violences
est estimé à 100 millions d’euros par an» par rapport aux étudiants non
confrontés en stage (249 (29,3%)) à des victimes de violences verbales ;
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux (397 (67,0%)) à
répondre correctement à la question « Il y a un item violences sexuelles au
programme de l’ECN » par rapport aux étudiants non confrontés en stage
(469 (55,0%)) à des victimes de violences verbales.
100
! Confrontation aux violences en stage/ rôle du médecin
(majeur/mineur)
-‐ Concernant les étudiants confrontés en stage aux victimes de violences
sexuelles :
• Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative entre eux et
les étudiants non confrontés, concernant leur perception du rôle du
médecin (majeur ou mineur).
-‐ Concernant les étudiants confrontés en stage aux victimes de violences
physiques :
• Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative entre eux et
les étudiants non confrontés, concernant leur perception du rôle du
médecin.
-‐ Concernant les étudiants confrontés en stage aux victimes de violences
psychologiques :
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,003) plus nombreux à penser que le
médecin à un rôle majeur pour prendre en charge les violences sexuelles
(617 (96,9%)) par rapport aux étudiants non confrontés en stage (762
(93,4%)) aux victimes de violences psychologiques ;
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,026) plus nombreux à penser que le
médecin à un rôle majeur pour prendre en charge les violences verbales
(458 (71,7%)) par rapport aux étudiants non confrontés en stage (541
(66,2%)) aux victimes de violences psychologiques ;
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,04) plus nombreux à penser que le
médecin à un rôle majeur pour prendre en charge les violences
psychologiques (554 (87,1%)) par rapport aux étudiants non confrontés
en stage (679 (83,2%)) aux victimes de violences psychologiques ;
• Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative entre les
étudiants confrontés ou non aux violences psychologiques, concernant
leur perception du rôle du médecin pour la prise en charge des violences
physiques.
101
-‐ Concernant les étudiants confrontés en stage aux victimes de violences
verbales :
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,03) plus nombreux à penser que le
médecin à un rôle majeur pour prendre en charge les violences verbales
(433 (72,3%)) par rapport aux étudiants non confrontés en stage (567
(66,0%)) aux victimes de violences verbales ;
• Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative entre les
étudiants confrontés ou non en stage aux violences verbales, dans leur
perception du rôle du médecin pour prendre en charge les violences
sexuelles, physiques et psychologiques.
! Confrontation aux violences en stage/ prise en charge par le
corps médical (adapté/inadapté)
Seuls les étudiants qui se sont sentis concernés par cette question ont déterminé leur
perception du rôle du médecin (adapté ou inadapté). Les autres étudiants ont répondu
« non concerné ».
-‐ Les étudiants confrontés en stage aux victimes de violences sexuelles :
• Ils sont plus nombreux à se sentir concernés quand ils ont été confrontés à
des violences sexuelles en stage. Au sein de ceux qui se sentent concernés,
les étudiants confrontés à des violences sexuelles en stage sont plus
nombreux à penser que le médecin a un rôle inadapté pour prendre en
charge les violences.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences en stage
(206 (47,4%)) par rapport aux étudiants non confrontés en stage (301
(30,1%)) aux victimes de violences sexuelles.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences dans leur
entourage (189 (43,7%)) par rapport aux étudiants non confrontés en
stage (317 (32 ,5%)) aux victimes de violences sexuelles.
102
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,013) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences
personnelles (140 (32,6%)) par rapport aux étudiants non confrontés en
stage (255 (26,1%)) aux victimes de violences sexuelles.
-‐ Les étudiants confrontés en stage aux victimes de violences physiques :
• Ils sont plus nombreux à se sentir concernés quand ils ont été confrontés à
des violences physiques en stage. Au sein de ceux qui se sentent
concernés, les étudiants confrontés à des violences physiques en stage
sont plus nombreux à penser que le médecin a un rôle inadapté pour
prendre en charge les violences.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences en stage
(355 (46,0%)) par rapport aux étudiants non confrontés en stage (153
(23,9%)) aux victimes de violences physiques.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences dans leur
entourage (312 (40,6%)) par rapport aux étudiants non confrontés en
stage (196 (30,5%)) aux victimes de violences physiques.
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,01) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences
personnelles (238 (31,2%)) par rapport aux étudiants non confrontés en
stage (159 (24,7%)) aux victimes de violences physiques.
-‐ Les étudiants confrontés en stage aux victimes de violences verbales :
• Ils sont plus nombreux à se sentir concernés quand ils ont été confrontés à
des violences verbales en stage. Au sein de ceux qui se sentent concernés,
les étudiants confrontés à des violences verbales en stage sont plus
nombreux à penser que le médecin a un rôle inadapté pour prendre en
charge les violences.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences en stage
103
(292 (50%)) par rapport aux étudiants non confrontés en stage (217
(26,2%)) aux victimes de violences verbales.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences dans leur
entourage (247 (42,4%)) par rapport aux étudiants non confrontés en
stage (261 (31,5%)) aux victimes de violences verbales.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences
personnelles (197 (34,1%)) par rapport aux étudiants non confrontés en
stage (199 (24%)) aux victimes de violences verbales.
-‐ Les étudiants confrontés en stage aux victimes de violences
psychologiques :
• Ils sont plus nombreux à se sentir concernés quand ils ont été confrontés à
des violences psychologiques en stage. Au sein de ceux qui se sentent
concernés, les étudiants confrontés à des violences psychologiques en
stage sont plus nombreux à penser que le médecin a un rôle inadapté pour
prendre en charge les violences.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences en stage
(302 (48,4%)) par rapport aux étudiants non confrontés en stage (207
(26,3%)) aux victimes de violences psychologiques.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences dans leur
entourage (254 (41,0%)) par rapport aux étudiants non confrontés en
stage (254 (32,2%)) aux victimes de violences psychologiques.
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,004) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences
personnelles (201 (32,5%)) par rapport aux étudiants non confrontés en
stage (195 (24,8%)) aux victimes de violences psychologiques.
104
! Confrontation aux violences en stage/ intérêt personnel
-‐ Concernant les étudiants confrontés aux violences sexuelles et
psychologiques en stage :
• Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative entre les
étudiants ayant été confrontés à des personnes victimes de violences
sexuelles ou psychologiques par rapport à ceux n’ayant pas été confrontés,
concernant leur intérêt personnel pour recevoir une formation, dépister
les violences et traiter les conséquences -‐ pour tous les types de violences.
-‐ Concernant les étudiants confrontés aux violences physiques en stage :
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,033) moins nombreux (750
(94,9%)) à vouloir recevoir une formation par rapport à ceux qui ne sont
pas confrontés aux violences physiques en stage (647 (97,1%)).
-‐ Concernant les étudiants confrontés aux violences verbales en stage :
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,026) moins nombreux (566
(94,7%)) à vouloir dépister les violences par rapport à ceux qui ne sont
pas confrontés aux violences verbales en stage (831 (97,0%)).
f. Impact des violences rencontrées dans l’entourage
! Confrontation aux violences dans l’entourage/ confrontation
aux violences en stage
-‐ Confrontation aux violences sexuelles dans l’entourage :
• Le fait d’être confronté à des violences sexuelles dans l’entourage est
associé à une plus grande fréquence d’être confronté à tous les types de
violences en stage (sexuelles, physiques, verbales, psychologiques). Par
exemple, 185 étudiants (35,1%) confrontés à des victimes de violences
sexuelles dans l’entourage sont confrontés à des victimes de violences
105
sexuelles en stage contre 256 étudiants (28,0%) non confrontés à des
victimes de violences sexuelles dans l’entourage (p-‐value= 0,005).
-‐ Confrontation aux violences physiques dans l’entourage :
• Le fait d’être confronté à des violences physiques dans l’entourage est
associé à une plus grande fréquence d’être confronté à tous les types de
violences en stage.
-‐ Confrontation aux violences psychologiques dans l’entourage :
• Le fait d’être confronté à des violences psychologiques dans l’entourage
est associé à une plus grande fréquence d’être confronté à tous les types
de violences en stage.
-‐ Confrontation aux violences verbales dans l’entourage :
• Le fait d’être confronté à des violences verbales dans l’entourage est
associé à une plus grande fréquence d’être confronté à tous les types de
violences en stage.
! Confrontation aux violences dans l’entourage/ capacité à poser
la question « Avez-‐vous été victime de violences ? »
-‐ Concernant les étudiants confrontés à des victimes de violences sexuelles
dans leur entourage :
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,001) plus nombreux à avoir déjà
posé la question « Avez-‐vous été victime de violences ? » (123 (23,1%))
par rapport aux étudiants non confrontés dans l’entourage (147 (16,2%)
aux victimes de violences sexuelles ;
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,001) plus nombreux à vouloir la
poser plus souvent (316 (59,7%)) par rapport aux étudiants non
confrontés (457 (50,7%)).
-‐ Concernant les étudiants confrontés à des victimes de violences physiques
dans leur entourage :
106
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à avoir déjà
posé la question « Avez-‐vous été victime de violences ? » (184 (22,2%))
par rapport aux étudiants non confrontés dans l’entourage (88 (14,3%))
aux victimes de violences physiques ;
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à vouloir la
poser plus souvent (477 (58,1%)) par rapport aux étudiants non
confrontés (297 (48,6%)).
-‐ Concernant les étudiants confrontés à des victimes de violences verbales
dans leur entourage :
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,007) plus nombreux à avoir déjà
posé la question « Avez-‐vous été victime de violences ? » (193 (21,0%))
par rapport aux étudiants non confrontés dans l’entourage (79 (15,2%))
aux victimes de violences verbales ;
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à vouloir la
poser plus souvent (536 (58,5%)) par rapport aux étudiants non
confrontés (238 (46,2%)).
-‐ Concernant les étudiants confrontés à des victimes de violences
psychologiques dans leur entourage :
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,003) plus nombreux à avoir déjà
posé la question « Avez-‐vous été victime de violences ? » (186 (21,3%))
par rapport aux étudiants non confrontés dans l’entourage (85 (15,0%))
aux victimes de violences psychologiques ;
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à vouloir la
poser plus souvent (516 (59,4%) par rapport aux étudiants non
confrontés (256 (45,9%)).
! Confrontation aux violences dans l’entourage/
connaissances (Quizz)
-‐ Concernant les étudiants confrontés aux violences sexuelles dans
l’entourage :
107
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,016) moins nombreux (69 (13,0%))
à répondre correctement à la question « Annuellement, environ 10 000
femmes sont violées » par rapport aux étudiants non confrontés (163
(17,9%)) ;
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,013) plus nombreux (492 (92,3%))
à répondre correctement à la question « Dans 80% des cas de viols,
l’agresseur est connu de la victime » par rapport aux étudiants non
confrontés (805 (88,2%)).
• Nous n’avons pas mis en évidence de différence de réponses entre les
deux groupes d’étudiants concernant les autres questions posées au quizz.
-‐ Concernant les étudiants confrontés aux violences physiques dans
l’entourage :
• Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative concernant
les réponses au quizz, entre les étudiants confrontés et les « non
confrontés » aux violences physiques dans l’entourage.
-‐ Concernant les étudiants confrontés aux violences psychologiques dans
l’entourage :
• Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative concernant
les réponses au quizz entre les étudiants confrontés et les « non
confrontés » aux violences psychologiques dans l’entourage.
-‐ Concernant les étudiants confrontés aux violences verbales dans
l’entourage :
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,046) plus nombreux (842 (90,8%))
à répondre correctement à la question « Dans 80% des cas de viols,
l’agresseur est connu de la victime » par rapport aux étudiants non
confrontés (455 (87,5%)).
• Nous n’avons pas mis en évidence de différence de réponses entre les
deux groupes d’étudiants concernant les autres questions posées au quizz.
108
! Confrontation aux violences dans l’entourage/ rôle du médecin
(majeur/mineur)
-‐ Concernant les étudiants confrontés aux violences psychologiques dans
l’entourage :
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,008) plus nombreux (629 (71,1%))
à penser que le rôle du médecin est majeur pour prendre en charge les
violences verbales par rapport aux étudiants non confrontés aux violences
psychologiques (367 (64,5%)).
-‐ Pour les autres types de violences (sexuelles, physiques et verbales) : nous
n’avons pas mis en évidence de différence significative entre les étudiants
confrontés et non confrontés à des victimes de violences dans leur entourage,
concernant leur attribution du rôle du médecin pour prendre en charge les
violences.
! Confrontation aux violences dans l’entourage/ prise en charge
par le corps médical (adapté/inadapté)
Seuls les étudiants qui se sont sentis concernés par cette question ont déterminé leur
perception du rôle du médecin (adapté ou inadapté). Les autres étudiants ont répondu
« non concerné ».
-‐ Les étudiants confrontés dans l’entourage aux victimes de violences
sexuelles :
• Ils sont plus nombreux à se sentir concernés quand ils ont été confrontés à
des victimes de violences sexuelles dans l’entourage. Au sein de ceux qui
se sentent concernés, les étudiants confrontés à des violences sexuelles
dans l’entourage sont plus nombreux à penser que le médecin a un rôle
inadapté pour prendre en charge les violences.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences en stage
(224 (42,9%)) par rapport aux étudiants non confrontés dans l’entourage
(281 (31,6%)) aux victimes de violences sexuelles.
109
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences dans leur
entourage (272 (52,1%)) par rapport aux étudiants non confrontés dans
l’entourage (233 (26,3%)) aux victimes de violences sexuelles.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences
personnelles (206 (39,6%)) par rapport aux étudiants non confrontés
dans l’entourage (187 (21,1%)) aux victimes de violences sexuelles.
-‐ Les étudiants confrontés dans l’entourage aux victimes de violences
physiques :
• Ils sont plus nombreux à se sentir concernés quand ils ont été confrontés à
des victimes de violences physiques dans l’entourage. Au sein de ceux qui
se sentent concernés, les étudiants confrontés à des violences physiques
dans l’entourage sont plus nombreux à penser que le médecin a un rôle
inadapté pour prendre en charge les violences.
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences en stage
(321 (39,3%)) par rapport aux étudiants non confrontés dans l’entourage
(188 (31,6%)) aux victimes de violences physiques.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences dans leur
entourage (381 (46,7%)) par rapport aux étudiants non confrontés dans
l’entourage (127 (21,4%)) aux victimes de violences physiques.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences
personnelles (275 (33,8%)) par rapport aux étudiants non confrontés
dans l’entourage (121 (20,4%)) aux victimes de violences physiques.
-‐ Les étudiants confrontés dans l’entourage aux victimes de violences
verbales :
• Ils sont plus nombreux à se sentir concernés quand ils ont été confrontés à
des victimes de violences verbales dans l’entourage. Au sein de ceux qui se
110
sentent concernés, les étudiants confrontés à des violences verbales dans
l’entourage sont plus nombreux à penser que le médecin a un rôle
inadapté pour prendre en charge les violences.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences en stage
(367 (40,5%)) par rapport aux étudiants non confrontés dans l’entourage
(140 (27,8%)) aux victimes de violences verbales.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences dans leur
entourage (422 (46,6%)) par rapport aux étudiants non confrontés dans
l’entourage (85 (16,9%)) aux victimes de violences verbales.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences
personnelles (317 (35,1%)) par rapport aux étudiants non confrontés
dans l’entourage (78 (15,5%)) aux victimes de violences verbales.
-‐ Les étudiants confrontés dans l’entourage aux victimes de violences
psychologiques :
• Ils sont plus nombreux à se sentir concernés quand ils ont été confrontés à
des victimes de violences psychologiques dans l’entourage. Au sein de
ceux qui se sentent concernés, les étudiants confrontés à des violences
psychologiques dans l’entourage sont plus nombreux à penser que le
médecin a un rôle inadapté pour prendre en charge les violences.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences en stage
(346 (40,1%)) par rapport aux étudiants non confrontés dans l’entourage
(161 (29,6%)) aux victimes de violences psychologiques.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences dans leur
entourage (412 (47,9%)) par rapport aux étudiants non confrontés dans
l’entourage (194 (17,3%)) aux victimes de violences psychologiques.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences
111
personnelles (308 (35,9%)) par rapport aux étudiants non confrontés
dans l’entourage (86 (15,8%)) aux victimes de violences psychologiques
! Confrontation aux violences dans l’entourage/ intérêt personnel
-‐ Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative entre les étudiants
ayant été confrontés ou non à des personnes victimes de violences dans leur
entourage, concernant leur intérêt pour recevoir une formation, dépister les
violences et traiter les conséquences, pour tous les types de violences.
g. Impact des violences subies personnellement
! Violences subies dans la vie personnelle/ confrontation aux
violences en stage
-‐ Les étudiants victimes personnellement de violences sexuelles :
• Ils sont significativement (p= 0,006) plus nombreux (52 (41,3%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences sexuelles par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de violences
sexuelles (373 (29,4%)).
• Ils sont significativement (p= 0,029) plus nombreux (80 (63,5%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences physiques par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de violences
sexuelles (678 (53,3%)).
• Ils sont significativement (p= 0,02) plus nombreux (64 (50,8%)) à être
confrontés en stage à des victimes de violences verbales par rapport
aux étudiants n’ayant jamais été victimes de violences sexuelles (510
(40,1%)).
• Ils sont significativement (p= 0,039) plus nombreux (66 (52,4%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences psychologiques
par rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de violences
sexuelles (544 (42,8%)).
112
-‐ Les étudiants victimes personnellement de violences physiques :
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (129 (37,9%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences sexuelles par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de violences
physiques (294 (27,9%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (227 (66,6%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences physiques par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de violences
physiques (528 (50,2%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (184 (54,1%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences verbales par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de violences
physiques (388 (36,9%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (185 (54,4%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences psychologiques
par rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de violences
physiques (422 (40,2%)).
-‐ Les étudiants victimes personnellement de violences psychologiques :
• Ils sont significativement (p= 0,002) plus nombreux (173 (35,7%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences sexuelles par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de violences
psychologiques (251 (27,6%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (302 (62,3%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences physiques par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de violences
psychologiques (454 (49,9%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (238 (49,2%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences verbales par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de violences
psychologiques (334 (36,7%)).
113
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (258 (53,3%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences psychologiques
par rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de violences
psychologiques (350 (38,6%)).
-‐ Les étudiants victimes personnellement de violences verbales :
• Ils sont significativement (p= 0,005) plus nombreux (228 (34,0%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences sexuelles par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de violences verbales
(196 (27,1%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (423 (62,9%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences physiques par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de violences verbales
(333 (46,1%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (332 (49,4%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences verbales par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de violences verbales
(240 (33,2%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (335 (49,9%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences psychologiques
par rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de violences
verbales (273 (37,9%)).
! Violences subies dans le cadre des études/ confrontation aux
victimes de violences en stage
-‐ Les étudiants victimes de bizutage inapproprié en stage :
• Ils sont significativement (p= 0,032) plus nombreux (63 (65,0%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences physiques par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de bizutage
inapproprié en stage (709 (53,7%)).
• Ils sont significativement (p= 0,001) plus nombreux (56 (57,7%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences verbales par
114
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de bizutage
inapproprié en stage (528 (40%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (61 (62,9%)) à être
confrontés en stage à des victimes de violences psychologiques par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de bizutage
inapproprié en stage (562 (42,6%)).
• Nous n’avons pas mis en évidence d’association entre le fait d’avoir
subi du bizutage inapproprié et la confrontation en stage à des patient-‐
e-‐s victimes de violences sexuelles.
-‐ Les étudiants victimes de harcèlement psychologique en stage :
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (73 (52,1%)) à être
confrontés en stage à des victimes de violences sexuelles par rapport
aux étudiants n’ayant jamais été victimes de harcèlement
psychologique en stage (363 (28,5%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (103 (73,1%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences physiques par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de harcèlement
psychologique en stage (665 (52,3%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (94 (66,7%)) à être
confrontés en stage à des victimes de violences verbales par rapport
aux étudiants n’ayant jamais été victimes de harcèlement
psychologique en stage (487 (38,3%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (102 (72,3%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences psychologiques
par rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de harcèlement
psychologique en stage (519 (40,9%)).
-‐ Les étudiants victimes de harcèlement sexuel en stage :
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (31 (57,4%)) à être
confrontés en stage à des victimes de violences sexuelles par rapport
aux étudiants n’ayant jamais été victimes de harcèlement sexuel en
stage (408 (30%)).
115
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (45 (83,3%)) à être
confrontés en stage à des victimes de violences physiques par rapport
aux étudiants n’ayant jamais été victimes de harcèlement sexuel en
stage (725 (53,3%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (37 (68,5%)) à être
confrontés en stage à des victimes de violences verbales par rapport
aux étudiants n’ayant jamais été victimes de harcèlement sexuel en
stage (544 (40,0%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (41 (75,9%)) à être
confrontés en stage à des victimes de violences psychologiques par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de harcèlement
sexuel en stage (580 (42,7%)).
-‐ Les étudiants victimes d’une obligation hiérarchique de rester plus de 24h
à l’hôpital :
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (151 (57,4%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences sexuelles par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes d’une obligation
hiérarchique de rester plus de 24h à l’hôpital (288 (25,0%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (224 (84,9%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences physiques par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes d’une obligation
hiérarchique de rester plus de 24h à l’hôpital (548 (47,5%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (187 (70,8%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences verbales par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes d’une obligation
hiérarchique de rester plus de 24h à l’hôpital (396 (34,4%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (178 (67,4%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences psychologiques
par rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes d’une obligation
hiérarchique de rester plus de 24h à l’hôpital (444 (38,6%)).
116
-‐ Les étudiants victimes de pressions psychologiques en stage :
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (242 (42,5%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences sexuelles par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de pressions
psychologiques en stage (197 (23,4%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (381 (66,6%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences physiques par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de pressions
psychologiques en stage (390 (46,3%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (317 (55,5%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences verbales par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de pressions
psychologiques en stage (266 (31,6%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (338 (59,2%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences psychologiques
par rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de pressions
psychologiques en stage (284 (33,8%)).
-‐ Les étudiants victimes de propos sexistes en stage :
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (270 (39,2%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences sexuelles par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de propos sexistes en
stage (170 (23,3%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (428 (62,1%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences physiques par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de propos sexistes en
stage (345 (47,3%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (352 (51,2%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences verbales par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de propos sexistes en
stage (233 (31,9%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (375 (54,5%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences psychologiques
117
par rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de propos
sexistes en stage (249 (34,2%)).
-‐ Les étudiants victimes de violences physiques en stage :
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (69 (56,6%)) à être
confrontés en stage à des victimes de violences sexuelles par rapport
aux étudiants n’ayant jamais été victimes de violences physiques en
stage (369 (28,6%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (101 (82,8%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences physiques par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de violences
physiques en stage (670 (51,9%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (75 (61,5%)) à être
confrontés en stage à des victimes de violences verbales par rapport
aux étudiants n’ayant jamais été victimes de violences physiques en
stage (508 (39,3%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (79 (64,8%)) à être
confrontés en stage à des victimes de violences psychologiques par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de violences
physiques en stage (544 (42,2%)).
-‐ Les étudiants victimes de violences sexuelles en stage :
• Ils sont significativement (p= 0,009) plus nombreux (15 (53,6%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences sexuelles par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de violences
sexuelles en stage (423 (30,6%)).
• Nous n’avons pas mis en évidence d’association entre le fait d’avoir
subi des violences sexuelles en stage et la confrontation en stage à des
patient-‐e-‐s victimes de violences physiques, verbales et
psychologiques.
118
-‐ Les étudiants victimes de violences verbales en stage :
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (173 (44,4%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences sexuelles par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de violences verbales
en stage (267 (26,1%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (289 (74,1%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences physiques par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de violences verbales
en stage (483 (47,2%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (249 (63,9%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences verbales par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de violences verbales
en stage (333 (32,5%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (239 (61,3%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences psychologiques
par rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de violences
verbales en stage (383 (37,5%)).
-‐ Les étudiants victimes de propos racistes en stage :
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (148 (40,9%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences sexuelles par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de propos racistes en
stage (290 (27,5%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (240 (65,9%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences physiques par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de propos racistes en
stage (531 (50,4%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (190 (52,3%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences verbales par
rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de propos racistes en
stage (393 (37,3%)).
• Ils sont significativement (p<0,001) plus nombreux (207 (57,0%)) à
être confrontés en stage à des victimes de violences psychologiques
119
par rapport aux étudiants n’ayant jamais été victimes de propos
racistes stage (415 (39,4%)).
! Violences subies dans la vie personnelle/ capacité à poser la
question « Avez-‐vous été victime de violences ? »
-‐ Concernant les étudiants victimes personnellement de violences sexuelles :
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,001) plus nombreux à avoir déjà
posé la question « Avez-‐vous été victime de violences ? » (37 (29,8%)) par
rapport aux étudiants non victimes de violences sexuelles (225 (17,7%)).
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,001) plus nombreux à vouloir la
poser plus souvent (87 (70,7%)) par rapport aux étudiants non victimes
de violences sexuelles (660 (52,5%)).
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,032) moins nombreux à penser
pouvoir la poser si jamais ils y pensent (97 (79,5%)) par rapport aux
étudiants non victimes de violences sexuelles (1101 (86,6%)).
-‐ Concernant les étudiants victimes personnellement de violences physiques:
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à avoir déjà
posé la question « Avez-‐vous été victime de violences ? » (91 (26,9%)) par
rapport aux étudiants non victimes de violences physiques (169 (16,1%)).
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,027) moins nombreux à trouver la
question difficile à poser (230 (67,5%)) par rapport aux étudiants non
victimes de violences physiques (771 (73,6%)).
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,013) plus nombreux à poser la
question systématiquement pour tout nouveau patient (7 (2,1%)) par
rapport aux étudiants non victimes de violences physiques (6 (0,6%)).
-‐ Concernant les étudiants victimes personnellement de violences
psychologiques :
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à avoir déjà
posé la question « Avez-‐vous été victime de violences ? » (121 (25,1%))
120
par rapport aux étudiants non victimes de violences psychologiques (140
(15,5%)).
-‐ Concernant les étudiants victimes personnellement de violences verbales :
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à avoir déjà
posé la question « Avez-‐vous été victime de violences ? » (159 (23,8%))
par rapport aux étudiants non victimes de violences verbales (102
(14,2%)).
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,008) plus nombreux à vouloir la
poser plus souvent (385 (57,6%)) par rapport aux étudiants non victimes
de violences verbales (358 (50,5%)).
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,05) plus nombreux à poser la
question systématiquement pour tout nouveau patient (10 (1,5%)) par
rapport aux étudiants non victimes de violences verbales (3 (0,42%)).
! Violences subies dans le cadre des études/ capacité à poser la
question « Avez-‐vous été victime de violences ? »
-‐ Concernant les étudiants victimes de bizutage inapproprié en stage :
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,046) moins nombreux à penser
pouvoir la poser si jamais ils y pensent (77 (79,4%)) par rapport aux
étudiants non victimes de bizutage inapproprié en stage (1140 (86,6%)).
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,009) plus nombreux à poser la
question systématiquement pour tout nouveau patient (4 (4,12%)) par
rapport aux étudiants non victimes de bizutage inapproprié en stage (9
(0,7%)).
-‐ Concernant les étudiants victimes de harcèlement psychologique en stage :
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à avoir déjà
posé la question « Avez-‐vous été victime de violences ? » (48 (34,3%)) par
rapport aux étudiants non victimes de harcèlement psychologique en
stage (218 (17,2%)).
121
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,031) plus nombreux à vouloir la
poser plus souvent (88 (62,9%)) par rapport aux étudiants non victimes
de harcèlement psychologique en stage (669 (53,3%)).
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,033) plus nombreux à poser la
question systématiquement pour tout nouveau patient (4 (2,9%)) par
rapport aux étudiants non victimes de harcèlement psychologique en
stage (9 (0,7%)).
-‐ Concernant les étudiants victimes de harcèlement sexuel en stage :
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à avoir déjà
posé la question « Avez-‐vous été victime de violences ? » (25 (46,3%)) par
rapport aux étudiants non victimes de harcèlement sexuel en stage (242
(17,9%)).
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,007) plus nombreux à vouloir la
poser plus souvent (39 (72,2%)) par rapport aux étudiants non victimes
de harcèlement sexuel en stage (718 (53,5%)).
-‐ Concernant les étudiants victimes d’une obligation hiérarchique de rester
plus de 24h à l’hôpital :
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à avoir déjà
posé la question « Avez-‐vous été victime de violences ? » (111 (42,7%))
par rapport aux étudiants non victimes d’une obligation hiérarchique de
rester plus de 24h à l’hôpital (156 (13,5%)).
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,01) plus nombreux à poser la
question systématiquement pour tout nouveau patient (6 (2,3%)) par
rapport aux étudiants non victimes d’une obligation hiérarchique de
rester plus de 24h à l’hôpital (7 (0,6%)).
-‐ Concernant les étudiants victimes de pressions psychologiques en stage :
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à avoir déjà
posé la question « Avez-‐vous été victime de violences ? » (165 (29,2%))
par rapport aux étudiants non victimes de pressions psychologiques en
stage (101 (12%)).
122
-‐ Concernant les étudiants victimes de propos racistes en stage :
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à avoir déjà
posé la question « Avez-‐vous été victime de violences ? » (95 (26,3%)) par
rapport aux étudiants non victimes de propos racistes en stage (170
(16,2%)).
-‐ Concernant les étudiants victimes de propos sexistes en stage :
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à avoir déjà
posé la question « Avez-‐vous été victime de violences ? » (168 (24,4%))
par rapport aux étudiants non victimes de propos sexistes en stage (99
(13,7%)).
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à vouloir la
poser plus souvent (407 (59,2%)) par rapport aux étudiants non victimes
de propos sexistes en stage (351 (49,1%)).
-‐ Concernant les étudiants victimes de violences physiques en stage :
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à avoir déjà posé la
question « Avez-‐vous été victime de violences ? » (48 (39,7%)) par rapport
aux étudiants non victimes de violences physiques en stage (219 (17,0%)).
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,021) plus nombreux à poser la question
systématiquement pour tout nouveau patient (4 (3,3%)) par rapport aux
étudiants non victimes de violences physiques en stage (9 (0,7%)).
-‐ Concernant les étudiants victimes de violences sexuelles en stage :
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,005) plus nombreux à avoir déjà posé la
question « Avez-‐vous été victime de violences ? » (11 (39,3%)) par rapport
aux étudiants non victimes de violences sexuelles en stage (255 (18,5%)).
-‐ Concernant les étudiants victimes de violences verbales en stage :
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à avoir déjà posé la
question « Avez-‐vous été victime de violences ? » (130 (33,8%)) par rapport
aux étudiants non victimes de violences verbales en stage (137 (13,4%)).
123
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,031) plus nombreux à poser la question
systématiquement pour tout nouveau patient (7 (1,82%)) par rapport aux
étudiants non victimes de violences verbales en stage (6 (0,6%)).
! Violences subies dans la vie personnelle/ intérêt personnel
-‐ Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative entre les étudiants
qui ont subi ou non personnellement des violences pour leur intérêt à :
• recevoir une formation ;
• dépister les violences ;
• et traiter les conséquences ;
• pour tous les types de violences.
! Violences subies dans la vie personnelle/ rôle du médecin
(majeur/mineur)
-‐ Concernant les étudiants victimes personnellement de violences sexuelles :
• Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative entre les
étudiants victimes ou non de violences sexuelles, sur le rôle qu’ils
attribuent au médecin (majeur ou mineur) pour la prise en charge des
violences.
-‐ Concernant les étudiants victimes personnellement de violences
physiques :
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,004) moins nombreux à penser que
le rôle du médecin est majeur (307 (89,8%)) pour prendre en charge les
violences physiques par rapport aux étudiants non victimes de violences
physiques (997 (94,3%)).
• Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative entre les
étudiants victimes ou non de violences physiques, sur le rôle qu’ils
attribuent au médecin (majeur ou mineur) pour la prise en charge des
autres types de violences (sexuelles, verbales, psychologiques).
124
-‐ Concernant les étudiants victimes de violences psychologiques :
• Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative entre les
étudiants victimes ou non de violences psychologiques, sur le rôle qu’ils
attribuent au médecin (majeur ou mineur) pour la prise en charge des
violences.
-‐ Concernant les étudiants victimes de violences verbales :
• Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative entre les
étudiants victimes ou non de violences verbales, sur le rôle qu’ils
attribuent au médecin (majeur ou mineur) pour la prise en charge des
violences.
! Violences subies dans le cadre des étude/ rôle du médecin
(majeur/mineur)
-‐ Concernant les étudiants victimes de propos sexistes en stage :
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,01) plus nombreux à penser que le
rôle du médecin est majeur (669 (96,5%)) pour prendre en charge les
violences sexuelles par rapport aux étudiants non victimes de propos
sexistes en stage (684 (93,6%)).
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,001) plus nombreux à penser que le
rôle du médecin est majeur (661 (95,5%)) pour prendre en charge les
violences physiques par rapport aux étudiants non victimes de propos
sexistes en stage (667 (91%)).
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,006) plus nombreux à penser que le
rôle du médecin est majeur (500 (72,2%)) pour prendre en charge les
violences verbales par rapport aux étudiants non victimes de propos
sexistes en stage (479 (65,4%)).
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,04) plus nombreux à penser que le
rôle du médecin est majeur (600 (87,0%)) pour prendre en charge les
violences psychologiques par rapport aux étudiants non victimes de
propos sexistes en stage (608 (83,1%)).
125
-‐ Concernant les autres types de violences subies en stage par les étudiants
(bizutage inapproprié, harcèlement psychologique, harcèlement sexuel,
obligation hiérarchique de rester à l’hôpital plus de 24h, pressions
psychologiques, propos racistes, violences physiques, violences sexuelles,
violences verbales) :
• Le fait d’avoir été confronté à ces violences n’est pas associé avec la
perception qu’ils ont du rôle du médecin.
! Violences subies dans la vie personnelle/ prise en charge par le
corps médical (adapté/inadapté)
Seuls les étudiants qui se sont sentis concernés par cette question ont déterminé leur
perception du rôle du médecin (adapté ou inadapté). Les autres étudiants ont répondu
« non concerné ».
-‐ Les étudiants victimes personnellement de violences sexuelles :
• Ils sont plus nombreux à se sentir concernés quand ils sont
personnellement victimes de violences sexuelles. Au sein de ceux qui se
sentent concernés, les étudiants victimes de violences sexuelles sont plus
nombreux à penser que le médecin a un rôle inadapté pour prendre en
charge les violences.
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,037) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences en stage
(55 (44,72%)) par rapport aux étudiants non victimes de violences
sexuelles (432 (34,6%)).
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences dans leur
entourage (67 (54,5%)) par rapport aux étudiants non victimes de
violences sexuelles (422 (33,9%)).
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences
personnelles (75 (61,5%)) par rapport aux étudiants non victimes de
violences sexuelles (303 (24,3%)).
126
-‐ Les étudiants victimes personnellement de violences physiques :
• Ils sont plus nombreux à se sentir concernés quand ils sont
personnellement victimes de violences physiques. Au sein de ceux qui se
sentent concernés, les étudiants victimes de violences physiques sont plus
nombreux à penser que le médecin a un rôle inadapté pour prendre en
charge les violences.
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,004) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences en stage
(139 (41,6%)) par rapport aux étudiants non victimes de violences
physiques (346 (33,6%)).
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences dans leur
entourage (169 (50,6%)) par rapport aux étudiants non victimes de
violences physiques (316 (30,7%)).
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences
personnelles (163 (48,5%)) par rapport aux étudiants non victimes de
violences physiques (213 (20,8%)).
-‐ Les étudiants victimes personnellement de violences psychologiques :
• Ils sont plus nombreux à se sentir concernés quand ils sont
personnellement victimes de violences psychologiques. Au sein de ceux
qui se sentent concernés, les étudiants victimes de violences
psychologiques sont plus nombreux à penser que le médecin a un rôle
inadapté pour prendre en charge les violences.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences en stage
(210 (44,0%)) par rapport aux étudiants non victimes de violences
psychologiques (276 (31,1%)).
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences dans leur
entourage (251 (52,7%)) par rapport aux étudiants non victimes de
violences psychologiques (238 (26,8%)).
127
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences
personnelles (225 (47,3%)) par rapport aux étudiants non victimes de
violences psychologiques (153 (17,3%)).
-‐ Les étudiants victimes personnellement de violences verbales :
• Ils sont plus nombreux à se sentir concernés quand ils sont
personnellement victimes de violences verbales. Au sein de ceux qui se
sentent concernés, les étudiants victimes de violences verbales sont plus
nombreux à penser que le médecin a un rôle inadapté pour prendre en
charge les violences.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences en stage
(289 (43,8%)) par rapport aux étudiants non victimes de violences
verbales (197 (27,9%)).
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences dans leur
entourage (307 (46,6%)) par rapport aux étudiants non victimes de
violences verbales (181 (25,6%)).
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences
personnelles (259 (39,4%)) par rapport aux étudiants non victimes de
violences verbales (118 (16,7%)).
! Violences subies dans le cadre des études/ prise en charge par le
corps médical (adapté/inadapté)
Seuls les étudiants qui se sont sentis concernés par cette question ont déterminé leur
perception du rôle du médecin (adapté ou inadapté). Les autres étudiants ont répondu
« non concerné ».
-‐ Les étudiants victimes de bizutage inapproprié en stage :
• Ils sont plus nombreux à se sentir concernés quand ils sont
personnellement victimes de bizutage inapproprié en stage. Au sein de
128
ceux qui se sentent concernés, les étudiants victimes de bizutage
inapproprié sont plus nombreux à penser que le médecin a un rôle
inadapté pour prendre en charge les violences.
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,027) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences en stage
(46 (48,4%)) par rapport aux étudiants non victimes de bizutage en stage
(453 (34,9%)).
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,004) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences dans
l’entourage (48 (51,1%)) par rapport aux étudiants non victimes de
bizutage en stage (449 (34,6%)).
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences
personnelles (44 (46,8%)) par rapport aux étudiants non victimes de
bizutage en stage (344 (26,6%)).
-‐ Les étudiants victimes d’harcèlement psychologique en stage :
• Ils sont plus nombreux à se sentir concernés quand ils sont
personnellement victimes d’harcèlement psychologique. Au sein de ceux
qui se sentent concernés, les étudiants victimes d’harcèlement
psychologique en stage sont plus nombreux à penser que le médecin a un
rôle inadapté pour prendre en charge les violences.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences en stage
(79 (55,6%)) par rapport aux étudiants non victimes d’harcèlement
psychologique en stage (420 (33,7%)).
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences dans leur
entourage (85 (60,7%)) par rapport aux étudiants non victimes
d’harcèlement psychologique en stage (411 (32,9%)).
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences
129
personnelles (85 (62,0%)) par rapport aux étudiants non victimes
d’harcèlement psychologique en stage (302 (24,2%)).
-‐ Les étudiants victimes de violences sexuelles en stage :
• Au sein de ceux qui se sentent concernés, les étudiants victimes de
violences sexuelles en stage sont plus nombreux à penser que le médecin
a un rôle inadapté pour prendre en charge les violences.
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,045) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences dans leur
entourage (12 (42,9%)) par rapport aux étudiants non victimes de
violences sexuelles en stage (483 (35,6%)).
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,009) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences
personnelles (14 (51,9%)) par rapport aux étudiants non victimes de
violences sexuelles en stage (373 (27,5%)).
• Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative entre les
victimes ou non de violences sexuelles en stage, concernant leur
perception de la prise en charge par le corps médical, des violences
rencontrées en stage.
-‐ Les étudiants victimes de pressions psychologiques en stage :
• Au sein de ceux qui se sentent concernés, les étudiants victimes de
pressions psychologiques en stage sont plus nombreux à penser que le
médecin a un rôle inadapté pour prendre en charge les violences.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences en stage
(257 (45,7%)) par rapport aux étudiants non victimes de pressions
psychologiques en stage (243 (29,3%)).
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences dans leur
entourage (264 (46,9%)) par rapport aux étudiants non victimes de
pressions psychologiques en stage (234 (28,3%)).
130
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences
personnelles (228 (40,7%)) par rapport aux étudiants non victimes de
pressions psychologiques en stage (161 (19,5%)).
-‐ Les étudiants victimes de propos racistes en stage :
• Au sein de ceux qui se sentent concernés, les étudiants victimes de propos
racistes en stage sont plus nombreux à penser que le médecin a un rôle
inadapté pour prendre en charge les violences.
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,004) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences en stage
(151 (42,1%)) par rapport aux étudiants non victimes de propos racistes
en stage (349 (33,7%)).
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences dans leur
entourage (154 (42,9%)) par rapport aux étudiants non victimes de
propos racistes en stage (345 (33,4%)).
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences
personnelles (128 (35,9%)) par rapport aux étudiants non victimes de
propos racistes en stage (261 (25,3%)).
-‐ Les étudiants victimes de propos sexistes en stage :
• Au sein de ceux qui se sentent concernés, les étudiants victimes de propos
sexistes en stage sont plus nombreux à penser que le médecin a un rôle
inadapté pour prendre en charge les violences.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences en stage
(291 (42,5%)) par rapport aux étudiants non victimes de propos sexistes
en stage (209 (29,4%)).
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences dans leur
131
entourage (297 (43,6%)) par rapport aux étudiants non victimes de
propos sexistes en stage (201 (28,3%)).
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences
personnelles (230 (33,9%)) par rapport aux étudiants non victimes de
propos sexistes en stage (159 (22,4%)).
-‐ Les étudiants victimes de violences physiques en stage :
• Au sein de ceux qui se sentent concernés, les étudiants victimes de
violences physiques en stage sont plus nombreux à penser que le médecin
a un rôle inadapté pour prendre en charge les violences.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences en stage
(59 (50%)) par rapport aux étudiants non victimes de violences physiques
en stage (440 (34,6%)).
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences dans leur
entourage (63 (53,4%)) par rapport aux étudiants non victimes de
violences physiques en stage (434 (34,2%)).
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences
personnelles (59 (50%)) par rapport aux étudiants non victimes de
violences physiques en stage (328 (25,9%)).
-‐ Les étudiants victimes de violences verbales en stage :
• Au sein de ceux qui se sentent concernés, les étudiants victimes de
violences verbales en stage sont plus nombreux à penser que le médecin a
un rôle inadapté pour prendre en charge les violences.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences en stage
(193 (50,1%)) par rapport aux étudiants non victimes de violences
verbales en stage (307 (30,5%)).
132
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences dans leur
entourage (180 (47%)) par rapport aux étudiants non victimes de
violences verbales en stage (316 (31,4%)).
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences
personnelles (159 (41,7%)) par rapport aux étudiants non victimes de
violences verbales en stage (229 (22,8%)).
-‐ Les étudiants victimes d’une obligation hiérarchique de rester plus de 24h
à l’hôpital :
• Au sein de ceux qui se sentent concernés, les étudiants victimes d’une
obligation hiérarchique de rester plus de 24h à l’hôpital sont plus
nombreux à penser que le médecin a un rôle inadapté pour prendre en
charge les violences.
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences en stage
(129 (49,2%)) par rapport aux étudiants non victimes d’une obligation
hiérarchique de rester plus de 24h à l’hôpital (371 (32,8%)).
• Ils sont significativement (p-‐value= 0,002) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences dans leur
entourage (106 (40,8%)) par rapport aux étudiants non victimes d’une
obligation hiérarchique de rester plus de 24h à l’hôpital (392 (34,7%)).
• Ils sont significativement (p-‐value<0,001) plus nombreux à attribuer un
rôle inadapté au médecin pour prendre en charge les violences
personnelles (98 (37,8%)) par rapport aux étudiants non victimes d’une
obligation hiérarchique de rester plus de 24h à l’hôpital (291 (25,8%)).
133
VI. DISCUSSION
L’objet de cette enquête nationale, est de réaliser un état des lieux des connaissances des
étudiants en médecine de France de deuxième et troisième cycle et de leurs expériences
de soins aux victimes. Cette étude a permis de répondre à ces questions.
Elle révèle que les étudiants se disent être majoritairement « peu formés » aux violences,
pour tous les types de violences (sexuelles, physiques, verbales et psychologiques),
qu’ils sont très intéressés pour recevoir une formation adaptée, apprendre à dépister les
violences et traiter les conséquences.
Elle permet aussi de montrer que les étudiants sont fréquemment confrontés à des
victimes de violences au cours de leur stage, à des victimes de violences dans leur
entourage personnel et qu’ils subissent, pour un certain nombre d’entre eux, des
violences.
Notre étude présente potentiellement plusieurs biais :
-‐ Des biais de sélection :
• Un premier biais relatif à l’exhaustivité (taux de réponse des étudiants).
Afin de limiter au maximum ce biais -‐ et donc de réduire le taux de non-‐
réponse -‐ nous avons effectué trois relances au questionnaire. Seulement
1472 étudiants ont répondu à l’enquête alors que le questionnaire a été
envoyé à plus de 32 000 étudiants, soit un taux de réponse de 4,6%. Pour
augmenter l’échantillon des étudiants, il aurait fallu les relancer à plus de
reprises.
• Un second biais relatif à la représentativité de notre échantillon. Il est
probable que les étudiants ayant répondu au questionnaire aient des
caractéristiques intrinsèques différentes de ceux n’ayant pas répondu au
questionnaire. Ce questionnaire a été envoyé par les « mailing lists » de
l’Association Nationale des Etudiants en Médecine de France (ANEMF).88
Ce mode d’envoi sélectionne les étudiants, car tous les étudiants en
médecine de France ne sont pas tous dans les « mailing lists » de l’ANEMF.
Pour toucher plus d’étudiants, il aurait fallu passer par d’autres
associations. Nous aurions pu également passer directement par les
134
facultés pour obtenir les coordonnées des étudiants, un travail qui aurait
été très fastidieux. Nous avions proposé à l’InterSyndicat National des
Internes (ISNI) et à l’InterSyndicale Nationale Autonome Représentative
des Internes de Médecine Générale (INSAR-‐IMG) de participer à cette
étude pour essayer d’atteindre plus d’internes mais ces deux associations
n’ont pas souhaité se joindre à notre enquête nationale, ce qui explique le
peu de réponses des internes à ce questionnaire (3,8%). Néanmoins,
l’ANEMF reste le syndicat majoritaire des étudiants en médecine de
France pour le second cycle des études médicales et par ailleurs, rien ne
laisse penser que les étudiants adhérant à l’ANEMF soient différents des
étudiants n’adhérant pas à l’ANEMF. Le fait que nous présentions le thème
des violences dans l’email d’introduction lors de l’envoi du questionnaire
peut être également considéré comme un biais relatif à la représentativité
de notre échantillon. Il est possible que seuls les étudiants intéressés aux
violences aient répondu au questionnaire, ce qui pourrait expliquer que
plus de 95% des étudiants sondés soient intéressés pour recevoir une
formation adaptée sur les violences.
-‐ Un biais de mesure :
• Le questionnaire que nous avons conçu présentait des questions parfois
compliquées, voire des questions « pièges ». Pour la question concernant
les connaissances des étudiants (Quizz), nous avons fait le choix de porter
cette question principalement sur des données épidémiologiques et je me
suis rendue compte à posteriori – après l’analyse des résultats -‐ que nous
aurions pu améliorer la rédaction des questions qui étaient parfois
« piégées ». Il était difficile pour les étudiants de répondre correctement
aux questions, qu’ils aient été formés ou non, et donc difficile pour nous de
déterminer si la formation était utile pour ceux qui avaient été formés. A
titre d’exemple, pour l’item « 50% des viols touchent des mineurs », il
fallait répondre « faux » à la question. La réponse correcte est que les viols
touchent plus de la moitié des mineurs, mais les chiffres ne sont pas
connus dans la littérature. Il était donc difficile de répondre correctement
135
à cette question et donc difficile pour nous de déterminer si la formation
leur a été utile.
Selon l’enquête ENVEFF (2000), 0,6% des femmes âgées de 20 à 24 ans ont subi des
agressions physiques au travail.18 Dans notre enquête auprès des étudiants en
médecine, 5% des étudiants de sexe féminin sont victimes de violences physiques au
cours de leurs stages hospitaliers. Si nous considérons que les populations étudiées sont
comparables, cela signifierait qu’il y a 10 fois plus de femmes victimes de violences
physiques au travail au sein des étudiants en médecine par rapport à la population
générale féminine active. Par ailleurs, 11,7% des femmes âgées de 20 à 24 ans avaient
déclarées en 2000 être victimes d’agressions verbales au travail selon l’enquête ENVEFF,
alors que 24% des étudiantes en médecine le déclarent en 2013, soit une augmentation
de plus de 50%.
Même si ces comparaisons sont intéressantes et mériteraient des travaux approfondis,
elles sont à prendre avec mesure pour plusieurs raisons :
-‐ L’étude ENVEFF a été réalisée en 2000 alors que l’enquête auprès des étudiants
en médecine a été réalisée en 2013. Cette augmentation de la prévalence des
violences physiques et verbales peut être expliquée par une modification du seuil
social de tolérance des violences liées notamment à la médiatisation du problème
des violences et aux actions gouvernementales. Les victimes sont alors, au fil des
années, de plus en plus nombreuses à rejeter l’acceptation des violences et donc
de plus en plus nombreuses à déclarer les agressions subies ;
-‐ Par ailleurs nous avons comparé les étudiantes en médecine aux femmes âgées
de 20 à 24 ans dans l’enquête ENVEFF. Même si nous pouvons supposer que les
étudiantes de DCEM et TCEM font parties de cette tranche d’âge, nous ne pouvons
affirmer la comparabilité des résultats car nous ne les avons pas interrogées sur
leurs âges dans l’enquête de 2013.
Les violences personnelles subies par les étudiants en médecine sont loin d’être
négligeables. Au même titre que la population générale, les étudiants en médecine
subissent également des violences sexuelles, physiques, verbales et psychologiques.
Concernant les femmes, 11,5% d’entre elles ont été victimes de violences sexuelles, soit
136
plus d’une étudiante sur 10, selon notre enquête. Ce résultat est comparable avec le
résultat de l’enquête ENVEFF montrant que 11% des femmes âgées de 20 à 59 ans
avaient déclaré en 2000 avoir subi au moins une forme de violences sexuelles.
Notre enquête a permis, pour la première fois en France, d’évaluer la formation initiale
des étudiants en médecine sur le thème des violences. Des études similaires ont été
réalisées dans d’autres pays. Selon une étude réalisée auprès de 200 étudiants en
médecine d’Ontario (Canada), 84% des étudiants ne se sentent pas assez formés aux
violences faites aux femmes et 87,9% d’entre eux veulent être formés.83
Les chiffres sont relativement comparables à ceux de notre enquête. Rappelons qu’au
sein de notre population d’étudiants français, plus de 80% d’entre eux ont déclaré ne
pas avoir reçu de formation sur les violences. 37,6% des étudiants canadiens ne savent
pas comment questionner les patient-‐e-‐s à propos des violences subies et 53,5% d’entre
eux n’ont pas peur de le faire. En France, rappelons que 71,9% des étudiants pensent
que la question « Avez-‐vous été victime de violences ? » est difficile à poser et 86% des
étudiants pensent pouvoir la poser plus souvent.
En 2006, seulement 14% des étudiants en médecine américains se disaient
suffisamment formés aux violences conjugales, sur 1497 étudiants questionnés dans 16
facultés différentes.22 Dans cette même population, 33% des étudiants se disaient « très
confiants » de parler des violences conjugales avec les patient-‐e-‐s. 73% d’entre eux
pensaient que le rôle du médecin était majeur dans la prise en charge des violences.
Rappelons que plus de 93 % des étudiants français attribuent un rôle majeur au
médecin dans la prise en charge des violences sexuelles et physiques, 85% pour les
violences psychologiques et 69% pour les violences verbales.
Une autre étude a comparé les connaissances des étudiants en médecine de trois
universités : aux Etats-‐Unis, au Vietnam et en Chine.30 Selon cette étude, 56,7% des
américains ont reçu une formation sur les violences faites aux femmes, contre 16,1% des
étudiants chinois et 2,2% des étudiants vietnamiens. 63,3% des étudiants américains se
disent « modérément confiants » pour parler des violences avec les patient-‐e-‐s contre
56,3% des chinois et 28% des vietnamiens. 88,3% des étudiants américains accordent
un rôle majeur au médecin pour la prise en charge des violences, contre 82,3% des
137
vietnamiens et 48,3% des chinois. Nous constatons là que les vietnamiens, moins formés
que les chinois, accordent plus d’importance au rôle du médecin que les chinois étant
pourtant plus formés qu’eux. Cette étude n’est pas représentative de l’ensemble des
étudiants de ces 3 pays car seuls 60 étudiants américains, 232 vietnamiens et 174
chinois ont participé à l’étude.
La majorité des étudiants en médecine de France (72%), tout sexe confondu, trouvent
que la question « Avez-‐vous été victime de violences ? » est difficile à poser avec une
surreprésentation des femmes trouvant que la question est difficile à poser, selon notre
enquête. L’hypothèse la plus probable pouvant expliquer cette différence entre les sexes
est une plus grande sensibilité des femmes au sujet des violences. Plus sensibilisées aux
violences par rapport aux hommes, les étudiantes en médecine estiment probablement
que poser la question est plus difficile que ça ne l’est pour leurs confrères de sexe
masculin. Elles sont également plus nombreuses à vouloir poser la question plus
souvent (59% des femmes contre 45% des hommes).
Les résultats de notre enquête concernant l’intérêt des étudiants en médecine pour être
formé (question 6) corrobore cette hypothèse : il existe une surreprésentation des
femmes qui sont intéressées pour être formées par rapport aux hommes.
Les femmes attribuent significativement plus que les hommes un rôle majeur au
médecin pour la prise en charge des violences. Comme pour la question précédente,
nous pouvons attribuer cette différence à une plus grande sensibilité des femmes au
sujet des violences. Même si cette différence existe, nous pouvons retenir que plus de
93% des étudiants, tout sexe confondu, attribuent au médecin un rôle majeur pour
prendre en charge les violences sexuelles et physiques. Ces résultats sont encourageants
car ils montrent que les étudiants, médecins de demain, en plus d’être très intéressés
pour être formés sur le thème des violences, pensent que le rôle du médecin est
primordial pour prendre en charge les victimes de violences.
Plus de 80% des étudiants n’ont jamais posé la question « Avez-‐vous été victime de
violences ? » avec une surreprésentation des femmes ne l’ayant jamais posé.
Le fait que la plupart des étudiants -‐ tout sexe confondu -‐ n’ai jamais posé la question,
peut s’expliquer par le fait que la majorité des personnes ayant répondu au
138
questionnaire soit en début de cursus avec une majorité de DCEM1 (3ème année). Le
manque d’enseignement sur les violences dans le cadre de la formation initiale des
études médicales peut expliquer aussi le fait que les étudiants ne posent pas la question
« Avez-‐vous été victime de violences ? » de façon systématique aux patients.
Pour déterminer si le ressenti des étudiants concernant leurs formations est réellement
justifié (sentiment d’être formé ou non), j’ai contacté entre avril et décembre 2014
chaque faculté de médecine de France, par téléphone ou par courrier électronique, pour
faire un état des lieux des formations proposées sur le thème des violences. (Annexe 4).
Même si toutes les facultés n’ont pas répondu à cette enquête, cette étude corrobore les
résultats de notre enquête nationale des étudiants en montrant l’hétérogénéité des
formations concernant les violences.
Plus ils avancent dans les études, plus les étudiants en médecine se disent être formés
aux violences (pour tous les types de violences). L’état des lieux que j’ai réalisé auprès
des facultés nous montre que certains étudiants sont formés aux violences dès le
deuxième cycle des études médicales. Par ailleurs, les étudiants abordent les violences
de façon transversale au cours des enseignements théoriques et acquièrent une
expérience clinique dans leurs stages hospitaliers au fur et à mesure des années de
formation, ce qui expliquerait ces résultats.
Le fait d’être formé aux violences augmente la confrontation à des patient-‐e-‐s victimes
de violences en stage. Nous pouvons interpréter cette association par le fait qu’être
formé aux violences augmente le repérage en stage des victimes de violences. Par
contre, le fait d’être formé ne change pas la confrontation aux violences dans l’entourage
des étudiants : ce qui signifierait que le fait que les étudiants soient formés aux violences
n’améliore pas le repérage des violences dans leur entourage.
Dans un rapport publié en 2001, le Pr Henrion souligne que 82% des médecins en 1983
se disent mal formés sur le thème des violences conjugales et 60,3% le disent en 2000.24
Notre enquête sur les étudiants en médecine conforte les résultats de la thèse du Dr
Morvant qui évoquait déjà en 2000, que les médecins attribuaient la difficulté d’aborder
les violences conjugales avec leurs patients notamment au fait de « ne pas être
139
suffisamment informés sur ce thème ».60 Même si la thèse du Dr Morvant concerne
spécifiquement les violences conjugales, elle montre que le manque de formation induit
une difficulté de repérage et de prise en charge de celles-‐ci. En extrapolant cette
affirmation à tous les types de violences, nous pourrions penser que le manque de
formation sur les violences engendrerait une difficulté de prise en charge.
Les résultats de l’enquête sur les étudiants en médecine conforte cette hypothèse :
moins ils sont formés sur les violences, moins ils se sentent capables de poser la
question « Avez-‐vous été victime de violences ? ». Plus ils sont formés, moins ils trouvent
que cette question est difficile à poser. Ces résultats nous montrent que plus les
étudiants sont formés aux violences, plus ils osent poser la question.
De même, plus les étudiants sont avancés dans les études, plus ils posent la question et
moins ils ont de difficultés à la poser.
Formés ou non, la majorité des étudiants en médecine (95%) pensent que le médecin a
un rôle majeur dans la prise en charge des violences (sexuelles, physiques, verbales et
psychologiques).
Lorsqu’ils sont formés aux violences, les étudiants pensent majoritairement que la prise
en charge des violences est adaptée pour les victimes rencontrées en stage. Alors qu’il
n’y a pas de différence entre les « formés » et les « non formés » concernant la
perception de la prise en charge des violences dans le domaine personnel et de
l’entourage, les étudiants perçoivent cette prise en charge comme inadaptée et sont plus
critiques quand cela concerne les violences subies personnellement.
Par ailleurs, lorsqu’ils sont victimes de violences dans leur vie personnelle ou en stage,
ils estiment que le rôle du médecin est inadapté pour prendre en charge les violences
par rapport aux étudiants n’ayant pas subis de violences personnelles.
Qu’ils soient déjà formés ou non, plus de 94% des étudiants sont intéressés voire très
intéressés pour recevoir une formation adaptée, dépister les violences et traiter les
conséquences. Cela confirme la réelle demande des étudiants à être formé sur le thème
des violences. Les étudiants formés répondent correctement au quizz à seulement deux
questions sur neuf en moyenne. Le score global au quizz est inférieur à la moyenne
(4,3/9). S’ils avaient répondu au hasard, le score aurait pu être similaire. On ne peut
140
donc pas savoir si les personnes ont répondu au hasard ou en pensant connaître les
réponses. Il est donc difficile de conclure à ces différences de réponses au quizz.
Les étudiants en médecine victimes de violences personnelles existent dans toutes les
régions en France, sans différence entre les régions. Il n’y a pas une région qui soit plus
touchée. Concernant les violences subies en stage, les régions les plus touchées sont le
Sud-‐Est et le Sud-‐Ouest, suivi de l’Ile-‐de-‐France. Même s’il existe une différence
significative entre les régions, tous les étudiants en médecine de France sont concernés
par des violences en stage. Des études plus approfondies seraient nécessaires pour
explorer ces violences et des mesures de prévention sont primordiales.
Les étudiants confrontés aux patient-‐e-‐s victimes de violences en stage sont
majoritairement dans les régions du Sud-‐Est, suivi du Sud-‐Ouest et de l’Ile-‐de-‐France. Ce
sont les mêmes régions concernées majoritairement par les violences subies
personnellement par les étudiants.
Même s’il n’y a pas de différence entre les régions sur ce que pensent les étudiants du
rôle du médecin pour la prise en charge des violences sexuelles et physiques, plus de
neuf étudiants sur dix pensent que le médecin à un rôle important ou majeur à jouer
pour les victimes de violences sexuelles et physiques :
-‐ 95% des étudiants pensent que le médecin a un rôle important ou majeur à jouer
auprès de personnes victimes de violences sexuelles ;
-‐ 93% d’entre eux attribuent un rôle important ou majeur au médecin pour la prise
en charge des violences physiques.
Les étudiants confrontés à des victimes de violences en stage ou dans l’entourage sont
plus nombreux à avoir posé la question « Avez-‐vous été victime de violences ? » aux
patient-‐e-‐s. Nous pouvons en déduire que le fait d’avoir été confronté en stage ou dans
l’entourage aux violences sensibilise plus les étudiants aux violences, les incite à poser
plus facilement la question et améliore leur prise en charge des violences. Nous pouvons
également penser que la confrontation aux victimes de violences améliore la
connaissance des étudiants sur le thème des violences, ce qui améliore leur repérage et
leur prise en charge des violences.
141
De la même manière, les étudiants victimes de violences dans leur vie personnelle ou en
stage sont plus nombreux à avoir déjà posé la question « Avez-‐vous été victime de
violences ? » ou plus nombreux à la poser systématiquement. Etant eux-‐mêmes victimes,
ils seraient plus sensibilisés au problème des violences, plus engagés et repèreraient
mieux les victimes en stage. Le fait d’avoir subi des violences personnelles ou en stage
améliorerait le repérage en stage des patient-‐e-‐s victimes de violences.
Nous avons mis en évidence une association entre la confrontation aux patient-‐e-‐s
victimes de violences en stage et la confrontation dans l’entourage. Il faut bien parler
d’association car nous ne savons pas si c’est le fait d’avoir été confronté en stage qui
augmente la confrontation dans l’entourage ou le contraire. Nous pouvons émettre
l’hypothèse que le fait d’être confronté aux violences dans l’entourage améliore le
repérage des violences en stage.
Le fait d’avoir subi des violences personnelles ou en stage augmente la confrontation
aux patient-‐e-‐s victimes de violences en stage. Nous pourrions en déduire qu’il y a un
meilleur repérage des patient-‐e-‐s victimes de violences en stage par les étudiants qui
subissent des violences dans leur vie personnelle et en stage.
La formation initiale des étudiants en médecine ne proposait, jusqu’alors, que très peu
d’enseignements sur le thème des violences faites aux femmes avec des disparités entre
les universités.
Certaines facultés de France proposent durant le deuxième cycle, des modules
optionnels sur le thème des violences conjugales. D’autres facultés de médecine comme
la faculté Pierre et Marie Curie (Paris 6) proposent dans le cadre du DES de Médecine
générale, des enseignements dirigés (ED) obligatoires sur le thème des violences faites
aux femmes mais ces ED n’existent pas dans toutes les facultés (Annexe 4). Une
formation est devenue obligatoire au sein de cette même faculté de Paris 6 : un stage de
double écoute d’une demi-‐journée au Collectif Féministe contre le viol (CFCV).89
Ce collectif a été créé en 1985 dans le but de réagir face aux viols et d’aider les femmes
victimes en brisant le silence. Les étudiants sont alors directement confrontés aux
142
femmes victimes qui appellent la plateforme téléphonique du CFCV.
Après publication des résultats de notre enquête nationale montrant l’absence de
formation des étudiants en médecine de France sur le thème des violences, un groupe de
travail composé d’experts au sein de la Mission interministérielle pour la protection des
femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF) a
élaboré un plan de formation initiale dans le but de former les étudiants en médecine
aux violences faites aux femmes. Pendant plusieurs semaines, ce groupe d’experts a
travaillé sur l’élaboration d’un polycopié national de référence, en lien avec l’item 10 de
l’examen classant national (ECN), à destinée des étudiants pour être utilisé comme
support de formation sur le thème des violences.73
En matière de violences, seul l’item 183 de l’ECN évoquait la prise en charge en urgence
des violences sexuelles. Sous l’impulsion du Pr Alexandre Duguet et du Dr Gilles Lazimi,
un nouvel intitulé a été proposé pour l’item 183 : l’Arrêté du 8 avril 2013 a modifié le
programme des ECN en changeant l’item 183 « Accueil d’un sujet victime de violences
sexuelles ».58
Ce chapitre a alors été remplacé par l’item 10, intitulé « Violences sexuelles ». Il intègre
désormais les objectifs suivants :
-‐ Connaître les différents types de violences, l’épidémiologie et la législation ;
-‐ Décrire la prise en charge immédiate des victimes de violences sexuelles.
Cet item 10 aborde le repérage et la prise en charge des violences.86,88
J’ai eu l’opportunité de participer aux réunions de la MIPROF pour réaliser ce polycopié
national. Ce polycopié a été publié officiellement sur le site internet de l’ANEMF pour
que les étudiants puissent en avoir l’accès libre.
Des questions d’internat sur cet item 10 seront effectives dès l’ECN de 2016. Depuis
2014, l’ensemble des facultés de médecine de France ont été informées de ce
changement et enseignent cette formation aux étudiants de deuxième cycle. La mise en
place de cet enseignement sur les violences dans le cadre de la formation initiale des
études médicales est une avancée majeure dans la prise en charge des violences. Les
médecins vont désormais être formés aux violences. Il serait intéressant d’effectuer des
études à distance de cette formation pour déterminer si sa mise en place pourrait
améliorer le repérage des victimes et leur prise en charge par les étudiants en médecine.
143
Le gouvernement a fait de la formation des professionnels une priorité centrale du
dernier plan de lutte contre les violences.58 Au travers de la loi du 4 août 2014 pour
l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, le ministère des Affaires sociales, de la
Santé et des Droits des femmes a rendu obligatoire la formation des personnels
médicaux et paramédicaux sur les violences faites aux femmes.50 Ce manque de
formation ne concerne pas seulement les professionnels de santé. L’ensemble des
professionnels confrontés aux femmes victimes de violences doit être formé pour une
prise en charge optimale.
Selon l’article 21 de la loi du 4 août 2014 pour l‘égalité réelle entre les femmes et les
hommes, les professionnels vont tous bénéficier d’une formation sur les violences
intrafamiliales, les violences faites aux femmes ainsi que sur les mécanismes d’emprise
psychologique. Les professionnels concernés par la formation sont : les médecins, les
personnels médicaux et paramédicaux, les travailleurs sociaux, les magistrats, les
fonctionnaires et personnels de justice, les avocats, les personnels enseignants et
d’éducation, les agents de l’état civil, les personnels d’animation sportive, culturelle et de
loisirs, les personnels de la police nationale, les polices municipales et de la gendarmerie
nationale, les personnels de préfecture chargés de la délivrance des titres de séjour, les
personnels de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides et les agents des
services pénitentiaires. Des actions de formations des enseignants, des salariés et
patrons des entreprises seront mises en place pour tous les professionnels pouvant être
confrontés aux victimes de violences faites aux femmes.
Concernant la formation des forces de l’ordre (gendarmerie et police nationale), les
violences seront abordées de manière transversale dans leur formation initiale et
continue. De plus, des conférences leurs seront dispensées par les associations d’aide
aux victimes.
Quatre des 8 pôles d’enseignements de la formation initiale de l’école nationale de la
magistrature (ENM) traitent du thème des violences conjugales pour la formation
initiale des magistrats. En formation continue, différents stages sont mis en place.
144
Par ailleurs, un « guide de l’action publique : la lutte contre les violences au sein du
couple » destiné à sensibiliser les magistrats sur les bonnes pratiques en matière de
traitement judiciaire des violences au sein du couple a été édité en 2004. Ce guide
élaboré par la Direction des affaires criminelles et des grâces est disponible sur le site
internet www.justice.gouv.fr
L’arrêté du 11 mars 2013 prévoit une mise à jour de la formation des sages-‐femmes en
optimisant la formation sur les violences faites aux femmes, notamment sur la
prévention, le dépistage et l’épidémiologie.58
Afin d’actualiser les résultats de l’enquête ENVEFF de 2000, une équipe de recherche au
sein de l’institut national d’études démographiques (Ined) a élaboré l’enquête « Violence
et rapports de genre (VIRAGE) : contextes et conséquences des violences subies par les
femmes et par les hommes ».27
Cette enquête permettra d’actualiser, près de 15 ans après l’enquête ENVEFF, les
données des violences subies par les femmes. Cette étude souhaite étendre son champ
d’investigation à la population masculine en analysant également les violences subies
par les hommes. D’autres questions sociales seront traitées : les violences au travail et
les violences subies par les minorités (handicapés, homosexuels, personnes migrantes).
L’enquête VIRAGE permettra aussi d’évaluer l’effet du travail de sensibilisation du
public et de formation des professionnels effectués depuis plusieurs années, en
déterminant si les victimes sont mieux entendues, mieux prises en charge, mieux
protégées. La collecte des données de l’enquête VIRAGE a débuté en décembre 2014. Les
résultats de l’enquête seront annoncés publiquement entre 2016 et 2017.
La MIPROF a créé des outils pédagogiques pour aider les professionnels à prendre en
charge les victimes : les court-‐métrages « ANNA » et « ELISA ».
« ANNA » a été conçu en 2013. Ce kit de formation à destination des professionnels de
santé est disponible sur le site www.stop-‐violences-‐femmes.gouv.fr.86
Il se compose d’un support audiovisuel et d’un livret d’accompagnement. Ce court-‐
métrage aborde en trois parties distinctes les mécanismes de la violence, le repérage et
la prise en charge des femmes victimes de violences lors d’une consultation d’un
médecin généraliste qui reçoit une de ses patientes victimes de violences. Le livret
145
d’accompagnement détaille ces trois parties. Cet outil peut servir de support de
formation ou aider le médecin généraliste et autres professionnels à repérer et prendre
en charge les victimes.
Le court métrage « ELISA » et son livret d’accompagnement sont également disponibles
sur le site www.stop-‐violences-‐femmes.gouv.fr. Il porte sur l’impact du questionnement
systématique pour le repérage des femmes victimes de violences sexuelles. Ce court-‐
métrage permet de montrer que le questionnement systématique améliore le repérage
et la prise en charge des victimes.
A l’échelle gouvernementale, un ministre de plein exercice a été chargé en 2012 du Droit
des femmes sous la présidence de François Hollande, dirigé par Najat Vallaud-‐Belkacem.
Depuis le 26 août 2014, au changement de gouvernement, Marisol Touraine est ministre
des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes. Elle est secondée par une
secrétaire d’Etat aux Droits des femmes, Pascale Boistard.
Avec le 4ème plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux
femmes annoncé le 22 novembre 2013 (Plan triennal 2014-‐2016), le gouvernement
double ses moyens en consacrant 66 millions d’euros à cette cause pour la période de
2014 à 2016.58 Ce dernier plan de lutte est construit autour de trois priorités : « ne
laisser aucune violence déclarée sans réponse, protéger les victimes et mobiliser
l’ensemble de la société ».
Devant le taux minime de dépôts de plaintes des femmes victimes de violences et le
nombre important de mains courantes laissées sans suite, le gouvernement agit pour
améliorer l’enregistrement d’une plainte et limiter le recours aux mains courantes « aux
seuls cas de refus explicite et éclairé de la victime ». En cas de refus de déposer plainte
par la victime qui souhaite alors enregistrer une main courante, la victime sera alors
orientée systématiquement vers un intervenant social ou une association spécialisée. Le
plan triennal prévoit à cet égard un doublement du nombre d’intervenants sociaux en
commissariats et en brigades de gendarmerie. Ils assurent l’accueil des victimes et les
orientent tant sur le plan juridique que médical, psychologique et social. Ils constituent
une passerelle avec les intervenants extérieurs. Dans les autres commissariats où il n’y
aura pas d’intervenant social, une collaboration avec des associations sera mise en place
pour assurer aides et conseils aux victimes.
146
Le dernier plan interministériel de lutte contre les violences a prévu également
d’améliorer la plateforme téléphonique « 3919 » pour qu’il devienne un numéro national
de référence d’accueil téléphonique et d’orientation des femmes victimes de violences,
gratuit (y compris depuis un téléphone portable) et accessible 7j/7 à compter du 1er
janvier 2014. Cette plateforme téléphonique est gérée par la Fédération nationale
solidarité femmes (FNSF), qui assurera la mise en réseau des autres numéros existants
et des partenaires associatifs concernés. En 2013, le service « 3919 – Violences Femmes
Infos » a traité 24 596 appels, dont plus de 75% pour des cas de violences conjugales.
Dans 96% de ces appels, la victime était une femme et l’agresseur un homme.43
Le 114, un numéro d’urgence destiné aux personnes ayant des difficultés à parler ou à
entendre (sourds, malentendants, aphasiques, dysphasiques) a été sollicité 179 fois pour
des situations en lien avec des violences faites aux femmes entre octobre 2013 et
septembre 2014.43
Des lieux d’accueil de jour ont été financés dans 89 départements et le gouvernement
compte mettre en place 1650 nouvelles solutions d’hébergement d’urgence dédiées aux
femmes victimes de violences d’ici 2017.
Le 4ème plan triennal a annoncé également la mise en place dans les services d’urgences
d’un kit de constatation en urgence des viols. Ce dispositif devrait permettre une
meilleure prise en charge de la victime en assurant les meilleurs soins possibles, le
recueil des preuves nécessaires à l’enquête en lien avec l’unité médico-‐judiciaire (UMJ)
et l’orientation vers un commissariat de police en vue d’un dépôt de plainte.
Enfin, pour ne laisser aucune violence déclarée sans réponse, le plan de lutte prévoit
l’élaboration par les agences régionales de santé d’un protocole national de prévention
des violences faites aux femmes, la prise en charge et le suivi des femmes victimes.
Dans le but d’améliorer la protection des victimes, un dispositif de téléprotection peut
leur être attribué par le procureur de la République pour une durée renouvelable de 6
mois.50
Ce dispositif, un téléphone « grand danger », permet à la victime d’alerter les autorités
publiques en cas de grave danger la menaçant de violences de la part de son conjoint,
concubin ou de son partenaire lié par un pacte civil de solidarité. Avec l’accord de la
victime, ce dispositif peut permettre sa géolocalisation au moment où elle déclenche
147
l’alerte. L’attribution du téléphone « grand danger » ne peut se faire « qu’en l’absence de
cohabitation entre la victime et l’auteur des violences et lorsque ce dernier a fait l’objet
d’une interdiction judiciaire d’entrer en contact avec la victime dans le cadre d’une
ordonnance de protection, d’une alternative aux poursuites, d’une composition pénale,
d’un contrôle judiciaire, d’une assignation à résidence sous surveillance électronique,
d’une condamnation, d’un aménagement de peine ou d’une mesure de sûreté », selon
l’article 41-‐3-‐1 du code de procédure pénale. Cet article est également applicable aux
anciens conjoints, anciens concubins de la victime ou par une personne ayant été liée à
elle par un pacte civil de solidarité ainsi qu’en cas de grand danger menaçant une
personne victime de viol.
Le téléphone portable d’alerte « grand danger » a été généralisé depuis le 1er janvier
2014 à toute la métropole pour protéger les femmes en très grand danger victimes de
violences conjugales.
Par ailleurs, le dernier plan triennal envisage de prévenir les comportements sexistes en
milieu scolaire, universitaire, sportif, au travail et d’assurer le respect des droits des
femmes dans le champ des médias et d’internet. Il compte mettre en place les mesures
nécessaires pour prévenir le harcèlement sexuel et les violences au travail ainsi que les
mutilations sexuelles féminines et les mariages forcés.
Dans le cadre de la loi n° 2014-‐873 du 4 août 2014 pour l'égalité réelle entre les femmes
et les hommes, le Gouvernement a annoncé vouloir renforcer le dispositif d’ordonnance
de protection en accélérant sa procédure de mise en place et en étendant sa durée à 6
mois, au lieu de 4 mois auparavant.
Les autres grandes mesures de cette loi portant sur la lutte contre les violences faites
aux femmes sont de :
-‐ Ne plus faire payer les titres de séjour temporaires aux femmes victimes de
violences. Elles seront exonérées des taxes et des droits de timbre lors de la
délivrance (206 euros) et du renouvellement de leurs titres de séjour (106
euros) ;
-‐ Faire de l’éviction du conjoint violent du domicile la règle et non l’exception ;
-‐ Mettre en place des stages d’éducation et de responsabilisation des auteurs de
violences pour prévenir la récidive aux frais de l’auteur de l’infraction.
148
Le 4ème plan de lutte prévoit de développer les marches exploratoires des femmes. Ce
nouvel outil venu du Canada permet d’effectuer, à travers ces marches, une analyse de
l’environnement urbain afin d’identifier les éléments qui peuvent causer un sentiment
d’insécurité et d’élaborer des propositions d’aménagement et d’amélioration du
territoire, dans le but de rendre l’espace public plus sécurisant pour les femmes. Cette
analyse est réalisée par des femmes habitants le quartier exploré en collaboration avec
les élus et les acteurs ayant en charge la conception urbaine du quartier concerné.82
Le 4ème plan triennal souhaite favoriser l’information du grand public en développant
des campagnes de communication et de sensibilisation pour combattre les
comportements sexistes au sein du milieu scolaire, universitaire, professionnel, sportif
et télévisuel. Ces campagnes d’information sont créées chaque année, sur différents
supports : affiches, brochures, court-‐métrages, clips,… En 2011, la campagne de
communication « Violences faites aux femmes. Osez en parler », était axée sur la
sensibilisation et l’information de l’existence du 3919, pour inciter les femmes à sortir
du silence et à oser en parler. Le 25 novembre 2014, à l’occasion de la Journée
internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, un nouveau spot TV
« Stop aux violences faites aux femmes » a été diffusé pour dénoncer et mettre fin aux
violences. Ces campagnes de communication existent depuis plusieurs décennies. En
1989, les pouvoirs publics avaient lancé la première campagne nationale d’information
de lutte contre les violences conjugales et les premières commissions départementales
d’action contre les violences faites aux femmes (circulaire du 12 octobre).
Aider les femmes victimes de violences est un élément majeur mais il est primordial
d’agir en amont des violences pour faire cesser tous types de violences. Le rapport de
l’OMS de 2013 sur les estimations mondiales et régionales des violences à l’encontre des
femmes rappelle qu’il faut agir sur les facteurs économiques et socioculturels qui ne font
qu’entretenir la culture de la violence envers les femmes.65
C’est d’ailleurs ce que prévoit la loi du 4 août 2014 pour l'égalité réelle entre les femmes
et les hommes. Cette politique pour l’égalité femmes/hommes envisage également des
actions visant à lutter contre les stéréotypes sexistes, contre la précarité des femmes,
d’assurer un accès à la contraception et à l’interruption volontaire de grossesse ou
encore de favoriser un accès égal aux mandats électoraux et aux fonctions électives.
149
Des associations de soutien aux femmes victimes de violences existent, tant au niveau
national que régional, pour l’accueil et l’aide aux victimes. (Annexe 2).
150
VII. CONCLUSION
Cette enquête nationale révèle que plus de 80% des étudiants en médecine ne se
considèrent pas formés aux violences. Plus de 70% d’entre eux trouvent difficile de
poser la question « Avez-‐vous été victime de violences ? » aux patient-‐e-‐s alors que le
questionnement systématique est riche et fructueux.
Les étudiants en médecine sont confrontés à des victimes de violences en stage
hospitalier et à des victimes de violences dans leur entourage. 24,5% des étudiants sont
victimes de violences physiques, 9% d’entre eux sont victimes de violences sexuelles et
48,2% d’entre eux sont victimes de violences verbales dans leur vie personnelle. En
stage hospitalier, 10% des étudiants ont été confrontés à du harcèlement psychologique
et près de 4% à du harcèlement sexuel.
Plus de 95% des étudiants sont intéressés par une formation adaptée sur les violences,
afin d’apprendre à les dépister, à accompagner les victimes et à traiter les conséquences.
Suite aux résultats de cette enquête, la Mission interministérielle pour la protection des
femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF) a
élaboré un plan de formation dans le but d’améliorer la formation initiale des étudiants
en médecine concernant les violences faites aux femmes.
A l’initiative du Pr Alexandre Duguet, l’item 183 de l’examen classant national (ECN)
intitulé « Accueil d’un sujet victime de violences sexuelles » a été remplacé par l’item 10
« Violences sexuelles ». Ce nouveau chapitre de l’ECN détaille les différents types de
violences, leur repérage et leur prise en charge. Un polycopié a été rédigé et des outils de
formation ont été réalisés et diffusés par un groupe de travail de la MIPROF sur la
formation initiale des médecins.
Certaines facultés ont commencé à intégrer cette nouvelle question d’internat dans leur
formation et l’enseignement sera effectif pour l’ECN de 2016.
Des études à distance seraient intéressantes pour déterminer si cette formation mise en
place améliore le repérage et la prise en charge des violences par les étudiants en
médecine, médecins de demain.
151
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97. Vos T, Astbury J, Piers LS, Magnus A, Heenan M, Stanley L, et al. Measuring the impact of intimate partner violence on the health of women in Victoria, Australia.
158
Bull World Health Organ. 2006 Sep;84(9):739–44.
98. Woimant M. Modalités de repérage par des patientes victimes de violences conjugales par les médecins généralistes. Thèse Médecine Paris 6 Pierre et Marie Curie; 2011.
99. Yehuda R, LeDoux J. Response Variation following Trauma: A Translational Neuroscience Approach to Understanding PTSD. Neuron. 2007 Oct 4;56(1):19–32.
100. Yoshihama M, Horrocks J, Bybee D. Intimate partner violence and initiation of smoking and drinking: A population-‐based study of women in Yokohama, Japan. Soc Sci Med. 2010 Sep;71(6):1199–207.
159
IX. ANNEXES
ANNEXE 1 : CERTIFICAT MÉDICAL INITIAL
160
161
ANNEXE 2 : ASSOCIATIONS ET NUMÉROS UTILES (Source : site internet stop-‐violences-‐femmes.gouv.fr)
NUMÉROS D’URGENCE
-‐ Le 17 : police et gendarmerie. -‐ Le 112 : numéro d’appel unique européen pour accéder aux services d’urgence,
valable dans l’Union européenne. -‐ Le 15 : numéro spécifique aux urgences médicales, qui vous permet de joindre
24h/24 le service d’aide médicale urgente (SAMU). -‐ Le 18 : les pompiers. -‐ Le 114 : numéro d’urgence pour les personnes sourdes ou malentendantes
victimes ou témoins d’une situation d’urgence, afin de solliciter l’intervention des services de secours (en remplacement des 15, 17, 18).
NUMÉROS D’ÉCOUTE, D’INFORMATION ET D’ORIENTATION
-‐ Le 39 19 : Violences Femmes Info. C’est un numéro d’écoute national destiné aux femmes victimes de toutes formes de violences ainsi qu’à leur entourage et aux professionnels concernés.
-‐ Le 0 800 05 95 95 : SOS Viols-‐Femmes-‐Informations. Ce numéro est destiné aux femmes victimes de viol ou d’agressions sexuelles, à leur entourage et aux professionnels concernés.
-‐ Le 119 Allô enfance en danger. Ce numéro national est dédié à la prévention et à la protection des enfants en danger ou en risque de l’être.
ASSOCIATIONS NATIONALES D’AIDES AUX VICTIMES
-‐ Fédération Nationale Solidarité Femmes www.solidaritefemmes.asso.org -‐ Centre national d’information et de documentation des femmes et des familles
(CNIDFF) www.infofemmes.com -‐ CFCV – Collectif féministe contre le viol www.cfcv.asso.fr -‐ Viols femmes informations 0800 05 95 95 (appel gratuit) -‐ Mouvement français pour le planning familial (MFPF) www.planning-‐familial.org -‐ AVFT -‐Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail
www.avft.org -‐ CLASCHES -‐ Collectif de lutte antisexiste contre le harcèlement sexuel dans
l’enseignement supérieur www.clasches.fr -‐ Femmes solidaires www.femmes-‐solidaires.org -‐ FDFA Femmes pour le dire Femmes pour agir (femmes en situation de handicap)
www.femmespourledire.asso.fr -‐ Voix de femmes www.association-‐voixdefemmes.fr -‐ Fédération nationale GAMS contre les mutilations sexuelles féminines, les
mariages forcés www.federationgams.org -‐ INAVEM : Fédération nationale des associations d’aide aux victimes
www.inavem.org -‐ Institut de victimologie www.institutdevictimologie.fr
162
ASSOCIATIONS EN ILE-‐DE-‐FRANCE
163
164
165
166
167
ANNEXE 3 : QUESTIONNAIRE DU TRAVAIL DE THÈSE
Merci à vous de prendre 5 minutes (moyenne des 11 étudiants tests) pour remplir cequestionnaire anonyme.
Il porte sur les violences et sur la formation des médecins sur ce sujet difficile.
En cas d'hésitation, voici de brèves définitions :
VIOLENCE SEXUELLE = attouchements, coups ou blessures portants sur les zonesgénitales, la bouche, les seins, les fesses. Viols, agissements sexuels imposés, contrainte àvoir ou faire du porno, obliger à prendre des positions dégradantes.
VIOL = Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur lapersonne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise.
VIOLENCE PHYSIQUE = atteinte à l’intégrité physique, coups, claques, blessures,traumatismes….
VIOLENCE VERBALE = insultes, grossièretés, obscénités, injures sexuelles….
VIOLENCE PSYCHOLOGIQUE = mots blessants, mots humiliants, menaces, cris,hurlements, climat de peur institué….
HARCELEMENT SEXUEL = imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotationsexuelle qui :• portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant,• ou créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante.= user (même de façon non répétée) de toute forme de pression grave dans le but réel ouapparent d'obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l'auteurdes faits ou au profit d'un autre
PROPOS INADAPTES, DEPLACES, SEXISTES = propos rencontrés régulièrement dans lavie personnelle ou professionnelle. S'ils n'entraînent pas de VIOLENCES comme définies ci-dessus, ils n'entrent pas dans le cadre de cette étude (même si on doit les déplorer et lutteractivement contre). S'ils sont considérés comme VIOLENCES, il faut les rapporter.
VIOLENCES
168
1. A propos de moi
Actuellement, je suis Je suis Actuellement, je suis
A propos
2. A ce stade de votre cursus, avez-vous eu UN COURS OU UNE FORMATION sur lesviolences ?
Oui, j'ai eu une formationPas de formation mais je
crois qu'il y en a une
Pas de formation et je necrois pas qu'il y en ait de
prévu
Violences sexuelles
Violences physiques
Violences verbales
Violencespsychologiques
3. Dans le cadre DE VOS STAGES, avez-vous été confronté-e- à des patient-e-svictimes de violences ?
Oui, plusieurs fois Oui, une fois Non, je ne crois pas
Sexuelles
Physiques
Verbales
Psychologiques
4. Dans VOTRE ENTOURAGE, connaissez-vous des personnes ayant subi desviolences ?
Oui, plusieurs
personnes Oui, une personne Non, aucune
Sexuelles
Physiques
Verbales
Psychologiques
5. Pensez vous que LE MEDECIN A UN ROLE A JOUER auprès de personnes victimesde violences ci-dessous ?
169
Pas de rôle vraiFaible rôle Rôle important Rôle majeur
Sexuelles
Physiques
Verbales
Psychologiques
6. Personnellement, quel est votre intérêt pour...
Très intéressé-e Intéressé-e Peu intéressé-e Pas intéressé-e
Recevoir une formation adaptée
Dépister les violences
Traiter les conséquences
7. A ce stade de votre parcours et à propos de la question posée à un-e- patient-e- : «avez-vous été victime de violences ? »
Vrai Faux
Je la trouve difficile à poser
Je ne l'ai jamais posée
Je pense pouvoir la poser si jamais j'y pense
J'aimerai la poser plus souvent
Je la pose systématiquement pour tout nouveau patient
8. A votre avis, en France...
Probablement vrai Probablement faux
Annuellement, environ 10 000 femmes sont violées
Le coût des violences est estimé à 100 millions d'euro environ
50% des viols touchent les mineurs
Dans 80% des cas de viols l'agresseur est connu de la victime
25% des femmes violées portent plainte
1% des auteurs de viols sont punis par la loi
80% des médecins pensent que poser la question "avez-vous été
170
victime de violences ?" est facile
80% des patient-e-s disent être soulagé-e-s de parler de leursviolences
Il y a un item violences sexuelles au programme de l'ECN
9. Cette question vous concerne directement, vous pouvez décider de ne pas yrépondre. Dans VOTRE VIE PERSONNELLE, avez-vous vous-même subi des violences ?
Oui, plusieurs fois Oui, une fois Non, jamais
Sexuelles
Physiques
Verbales
Psychologiques
10. Cette question vous concerne directement, vous pouvez décider de ne pas yrépondre. DEPUIS LE DEBUT DE VOS ETUDES SUPERIEURES, avez-vous été confronté-e- auxsituations suivantes dans le cadre de vos études ?
Oui plusieurs fois Oui une fois Non jamais
Propos racistes
Propos sexistes
Pression psychologique
Harcèlement sexuel
Harcèlement psychologique
Violence physique
Violence verbale
Violence sexuelle
Bizutage inapproprié
Obligation hiérarchique de rester plus de24h à l'hôpital
11. A propos de la prise en charge des violences par les médecins, comment pourriez-
171
Optimisé par SurveyMonkeyCréez votre propre sondage en ligne gratuit dès maintenant !
vous globalement la qualifier ?
Très adaptée Adaptée Peu adaptéeInadaptée ouinexistante
Je ne suis pasconcerné
Violences (sur patients)rencontrées EN STAGE
Violences dans VOTREENTOURAGE
Violences PERSONNELLES
12. N'hésitez pas à nous faire part d'un commentaire ou de suggestions sur laformation des médecins sur les violences (sexuelles, physiques, psychologiques,verbales). Les commentaires libres sont particulièrement utiles. Merci à vous.
TerminéTerminé
172
173
ANNEXE 4 : FORMATIONS PROPOSÉES DANS LES FACULTÉS DE MÉDECINE DE
FRANCE SUR LE THÈME DES VIOLENCES
FACULTÉ Formation DCEM Formation DES médecine
générale
DU/DIU
Amiens Module optionnel « Médecine de la violence » (20h) dont cours sur violences faites aux femmes
0 DU « Violences santé et société » (100h) dont prise en charge des victimes et de auteurs de violences sexuelles.
Angers 0 Journée optionnelle : "Le couple en souffrance" : prise en charge/repérage des violences dans le couple ; prise en charge d'une victime d'agression sexuelle, de la demande d'IVG, phénomène d’emprise et conséquences du psycho-‐traumatisme.
DU « Aspects médico-‐légaux » (certificats, ITT, certificats agressions sexuelles, certificats violences dans le couple) DIU « Psychiatrie criminelle et médico-‐légale » (psychopathologie du passage à l’acte, les auteurs, victimologie)
Besançon Séminaire « Violence et maltraitance aux personnes » (1 jour)
0 Capacité de pratiques médico-‐judiciaires (2 ans)
Bordeaux Module optionnel « Approche médico-‐légale de l’exercice médical » (30h dont 10h de victimologie)
ED obligatoire « Maltraitance enfants et personnes âgées » (mais pas sur les violences envers les femmes)
0
Brest 0 0 0
Caen 0 ED obligatoire « Maltraitance, dépressions et conduites addictives » (3h) ED obligatoire « Prise en charge de la femme » (3h)
0
Clermont-‐
Ferrand
0 Pas de réponse DU « Psychotraumatologie »
Dijon 0 Pas de réponse 0
Grenoble Pas de réponse
0 DIU « Approche pénale, clinique et thérapeutique des auteurs de violences sexuelles » DIU « Violences sexuelles » (avec violences conjugales) Capacité « Pratiques médico-‐judiciaires »
Lille 2 Module optionnel « Santé de la mère et de l’enfant » (30h)
0 0
174
Lille La
Catho
0 Pas de réponse 0
Limoges 0 ED obligatoire « Le couple » (4h) (conjugopathies, violences conjugales) : cours variable selon les groupes car basés sur des récits cliniques des étudiants (RSCA)
0
Lyon Est Module optionnel « Médecine légale » (54h) avec violences infanto-‐juvéniles, sexuelles, conjugales, retentissement psychologique des violences
2 journées obligatoires pendant le stage de niveau 1 (14h) sur la femme avec formation sur violences faites aux femmes
DIU « Psycho-‐criminalistique » avec identification et la compréhension de son auteur et des victimes DIU « Victimologie »
Lyon Sud 0 0 0
Marseille UE libre Santé de la mère et de l’enfant (ça parle des violences ?)
ED médecine légale DIU « Pathologie médico-‐légale »
Montpellier
/ Nîmes
Maltraitance et enfance en danger (2h obligatoire) Violence et maltraitance aux personnes (4h obligatoire) UE optionnel « Violence et souffrance » (20h)
0 DIU « Clinique et prise en charge des auteurs de violences sexuelles » DIU "Formation complémentaire en Gynécologie-‐Obstétrique pour le médecin généraliste" : 1 h 30 sur les agressions sexuelles DIU "Sexologie, DIU Etudes de la Sexualité Humaine, Etude de la Sexualité Humaine option conseil et éducation" : 3 h sur les conjugopathies et violences sexuelles.
Nancy Violence et
maltraitance aux personnes (3h)
ED obligatoire « Violences » (1 jour)
0
Nantes Mutilations sexuelles féminines et violences sexuelles et conjugales (4h)
Une journée optionnelle de formation sur les violences conjugales
DIU Formation Complémentaire en Gynécologie Obstétricale (2h sur les agressions sexuelles -‐ 2h sur les mutilations génitales -‐ 2h sur les violences conjugales) DU Médecine préventive en Santé des Femmes (2h sur les agressions sexuelles -‐ 2h sur les mutilations génitales -‐ 2h sur les violences conjugales) DIU Sexologie (1h sur les
175
violences conjugales -‐ 1h sur les mutilations sexuelles) DIU Etude de la sexualité humaine (1h sur les violences conjugales -‐ 1h sur les mutilations sexuelles)
Nice Violences faites aux femmes : 4h obligatoire en 6ème année
0 DU de psychotraumatologie DIU gynécologie de l’enfant et de l’adolescent avec quelques heures sur les sévices sexuels chez l’enfant et l’adolescente DIU Formation complémentaire en gynéco-‐obstétrique pour le médecin généraliste (maltraitance, agressions sexuelles)
Paris 5 0 Pas de réponse Capacité de médecine : Pratiques médico-‐judiciaires (principes de la victimologie ; la prise en charge des violences ; sévices à enfant ; violences sexuelles) Master Ethique : Prise en charge des victimes et des auteurs d’agression
Paris 6 Atelier obligatoire de double écoute au CFCV ED violences faites aux femmes (2h)
ED « Mutilations sexuelles féminines » ED « Violences faites aux femmes » ED « Maltraitance à enfants » ED « Urgences gynécologiques » (violences durant la grossesse et sexuelles) ED IVG ED secret médical et certificats
DU Gynécologie de l’enfance et de l’adolescence (sévices sexuels chez l’enfant et l’adolescente) DU Le traumatisme psychique Formation médicale continue des médecins généralistes sur les violences faites aux femmes
Paris 7
(Diderot)
0 Pas de réponse 0
Paris 11
(Paris Sud)
0 Pas de réponse 0
Paris 12
(Créteil)
0 0 0
Paris 13 0 Pas de réponse 0
Paris Ouest 0 Pas de réponse DU de gynécologie préventive et contraceptive (prévention et dépistage des violences faites aux femmes)
176
DU Promotion de la bientraitance et prévention de la maltraitance
Pointe à
Pitre
Pas de réponse Pas de réponse 0
Poitiers 0 Le patient vivant dans un contexte de violence: entourage, profession (2h)
DU dommage corporel (3h sur le psychotraumatisme)
Reims Pas de réponse Pas de réponse 0
Rennes 0 Pas de réponse DU Violences agies, violences subies chez l'enfant et l'adolescent: approches psychologiques et médico-‐juridiques
Rouen 0 Troubles sexuels (dyspareunies, mutilations sexuelles féminines) Maltraitance à enfants (dont violences sexuelles)
0
Saint
Etienne
0 Plaintes sexuelles (séminaire obligatoire)
0
Strasbourg Pas de réponse Pas de réponse DU gynécologie médicale (sévices sexuels de l’enfant ou de l’adulte) DIU psychiatrie médico-‐légale (centres de référence des auteurs de violences sexuelles)
Toulouse
III
Pas de réponse Pas de réponse DIU Clinique et prise en charge des auteurs de violences sexuelles (durée : 2 ans) DU criminologie, victimologie et psychopathologie médico-‐légale (2 ans) DU d’études de réparation du dommage corporel
Tours 0 Séminaire « Maltraitance à enfants » (6h) Séminaire « Certificats médicaux et déontologie »
0
177
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178
X. RÉSUMÉ
INTRODUCTION : Les violences faites aux femmes sont un problème de santé publique.
Aujourd’hui en France, une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de
son conjoint ou ex-‐conjoint. Les médecins ont un rôle primordial dans le repérage et la
prise en charge des femmes victimes de violences et leur orientation vers un réseau de
professionnels.
OBJECTIFS : Etudier l’état des connaissances des étudiants en médecine de deuxième et
troisième cycles d’études médicales sur le thème des violences, leurs éventuelles
confrontations en stage aux victimes de violences ainsi que leur appréciation des soins
qui leur ont été prodigués. Déterminer si les étudiant-‐e-‐s ont subi personnellement des
violences.
MATERIEL ET MÉTHODE : Etude observationnelle prospective réalisée de juillet à
octobre 2013 auprès des étudiants en médecine de France sur le thème des violences.
Un questionnaire anonyme a été envoyé par courrier électronique à plus de 32 000
étudiants. Les données ont été traitées par le logiciel R puis analysées.
RÉSULTATS : 1472 étudiants en médecine ont répondu au questionnaire avec une
majorité de femmes (65%), d’étudiants du Sud-‐Est (35%) et en 3ème année de médecine
(45,8%). Plus de 80% des étudiants en médecine estiment ne pas avoir reçu de
formation sur les violences. Les étudiants sont confrontés à des patient-‐e-‐s victimes de
violences en stage et à des victimes de violences dans leur entourage. Ils sont eux-‐
mêmes victimes de violences dans leur vie personnelle et dans le cadre de leurs études.
Dans leur vie personnelle, 9% des étudiants en médecine déclarent avoir subi des
violences sexuelles, 24,5% des violences physiques, 34,7% des violences psychologiques
et 48,2% des violences verbales. 81,3% des étudiants n’ont jamais posé la question
« Avez-‐vous été victime de violences ? » à des patient-‐e-‐s. 71,9% des étudiants pensent
que cette question est difficile à poser. Les étudiants formés aux violences ont moins de
difficultés à poser la question et repèrent mieux les victimes de violences en stage. Plus
de 95% des étudiants sont intéressés pour recevoir une formation adaptée sur les
violences, les dépister et traiter les conséquences. Plus de 93% des étudiants attribuent
un rôle majeur au médecin pour prendre en charge les violences sexuelles et physiques.
CONCLUSION : Les étudiants en médecine sont peu formés aux violences et souhaitent
l’être. Suite à cette enquête, un enseignement sur les violences a été élaboré par un
179
groupe d’experts au sein de la MIPROF dans le cadre de la formation initiale des études
médicales et sera effectif pour l’examen classant national de 2016.
XI. MOTS CLÉS
Violences ; femme ; étudiant, formation initiale, médecine générale, enquête