Nice, paysage entre ville et collines

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Travail cartographique et photographique de la lecture du paysage entre la ville de Nice et les collines

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Nicepaysage entre ville et collines

Couverture : la colline de St Philippedepuis la rue de Jussieu prolongée

Nicepaysage entre ville et collines

Un site, une villeLa ville de Nice se caractérise par uneprésence forte des collines qui l’entourent,sur lesquelles elle vient buter physiquementmais aussi s’ouvrir spatialement. Elle s’inscritdans ce site d’exception, un cirque collinairequi regarde la méditerranée. Cette situationest un condensé des situations paysagèreset urbaines de la côte d’azur qui sedéveloppent le long du littoral, au pied despré-Alpes. Autour de la colline du château,sorte d’île au milieu de cette conque urbaine,s’étale une ville dense qui vient ensuite buttersur les collines, c’est ce secteur central dela ville qui est l’objet de ce travail de lecturecartographique et photographique.

L’extension urbaine de la ville, de la colline aux collines L’histoire de la ville de Nice est l’histoired’une migration urbaine de colline à colline.En effet après le premier site phocéen deNikaïa, puis le site romain de Cemenelumsitué sur la colline de Cimiez, la villemédiévale rejoint le littoral au profit de lacolline du château et se stabilise contre cepromontoire, elle progresse alors lentementdans un mouvement « du Château versle Paillon »1.

Ensuite la ville commence à se développerdans les deux plaines centrales avec les deuxamorces que sont la rive droite du Paillon etle nord du port. Dans un premier temps selonle « modèle turinois » d’inspiration baroque etensuite dans sa déclinaison grâce au plan duconsiglio d’ornato de 1860, qui inscrit laville dans son territoire et organise la tramede sa projection centripète2.Ce plan sera abandonné en 1860 suite aurattachement de Nice à la France, la villequalifiée alors de ville parc est la « Capitaled’hiver » élitiste des années vingt décritepar Robert De Souza3. A cette période lesfranges de la plaine urbaine centrale sontcaractérisées par les propriétés et villasbourgeoises inscrites dans de grandsparcs4 ; les espaces urbains sont qualifiéspar une végétation luxuriante.Le boom immobilier d’après guerrebouleverse cet équilibre relatif entre la villeet son paysage collinaire proche. Entre 1950 et 1980 se produit une urbanisationextensive autour de la ville dense qui vientinvestir les collines : démolition de bastideset de résidences du climatisme hivernal,nouvelles voies de desserte, immeublescollectifs, mitage, etc.Ces phénomènes ont fortement marqué le

paysage des collines et ont amené à la prisede conscience de ces enjeux urbains et depaysage dans les années 905.

Quand la ville se plie aux collines La trame urbaine de la ville dense rencontrele pli topographique du pied de colline, et làtout change, la pente impose ses contrainteset le système rationnel et rigoureux d’urbani-sation à plat est remis en question. Le moded’implantation ne se fait plus sur la logiquedu tracé des îlots contenus dans un réseauhiérarchisé de voies urbaines, mais selonune logique plus souple, les grands tracéssont géographiques, les découpages sontmorphologiques et les implantations topo-graphiques.En effet, la géomorphologie du territoireentourant la ville caractérise le moded’occupation des collines. Les lignes decrêtes sont presque toutes dessinées pardes voies qui desservent les terrains enpartie haute, les ouvertures sur le paysagey sont spectaculaires. Les lignes de thalwegdessinant les vallons articulent dans leursévasements le rapport de la ville dense avecles collines. Ils sont en quelque sorte lenégatif qui vient s'emboîter avec les lignesde crêtes. Entre ces deux systèmes de

Nice, paysage entre ville et collinesUne lecture cartographique et photographique

1. Luc Thevenon, « Du château au Paillon », Serre éditeur, 1999.2. Philippe Graff, « Nice : l’exception urbaine », Parenthèses, 2000.3. Robert De Souza, « Nice capitale d’hiver », Paris, Berger-Levraut, 1913, ré-édition Nice, Serre éditeur, 2007.4. Voir les plans municipaux des quartiers de St Sylvestre et St Maurice de Maurice Thiébault, in Philippe Graff, « Nice : l’exception urbaine », p. 164.5. Voir le Schéma Directeur d’Urbanisme de la ville de Nice, Agence Municipale d’Urbanisme, 1996.

distribution se développent les voies à flancde coteau. Ce sont, soit des corniches àpente constante, soit des liaisons quiserpentent en lacets successifs entre lescrêtes et les vallons. Elles se posent enlongeant les courbes de niveaux, dans lesens des structures des anciennesterrasses. Perpendiculairement à ce type devoies s’inscrit un réseau de liaisonspiétonnes en escalier entre la ville et lescollines qui vient se poser sur la pente enlongeant les lignes du parcellaire6.La contrainte topographique des collines estaussi le premier élément à contenir ledéveloppement effréné de la ville. En effetconstruire sur la pente est plus complexeque construire à plat, c’est une évidencemais cela demande plus d’efforts deréflexion sur les projets et plus d’effortsstructurels, c’est financièrement pluscoûteux. Cela demande aussi une culturedes dispositifs architecturaux et techniquesdu raccord à la pente (murs, rampes,escaliers, etc.) qui n’est pas toujoursmaîtrisée spatialement, l’histoire des villes etdu sol urbain est faite de la déclinaison deces dispositifs7.D’autre part cette contrainte imposegénéralement une implantation libre demitoyenneté et donc discontinue, celaproduit un tissu « urbain » de moindre densité

et ouvert à la lumière et au paysage. A cesujet les villas niçoises traditionnelles dudébut du siècle constituent un bon exemplede ce mode d’implantation respectueux dupaysage, leur disposition en quinconce leurassure un bon ensoleillement et des vuesbiaises intéressantes, leur mode d’organi-sation relativement compact est bien plusintelligent que la majorité des lotissementscontemporains.Entre les objets construits et les diversesinterventions disparates qui s’implantent surles collines subsiste un environnementvégétal, naturel ou artificiel, qui offre unarrière plan paysager aux débouchés desperspectives des rues de la ville basse. C’estbien cette ouverture relative qui guide notrerecherche.

Une lecture orientée du paysage du piedde colline depuis la ville dense Comme nous l’avons évoqué précédem-ment, le fond de scène collinaire marquephysiquement la limite de la ville horizontaledense. Ainsi, la trame et le tracé des voiesurbaines permettent la découverte séquen-tielle du paysage collinaire. C’est bien cettelecture orientée, adossée à la ville dense etregardant vers les collines que nous opéronsdans le travail photographique.Mais en premier lieu, avant de photographier

cette frange de la ville, il s’agit d’en carto-graphier l’épaisseur, et de repérer le lieu dupli topographique et urbain. Les différentescartes produites illustrent cette rechercheen positionnant cette limite sur la topographieet en la confrontant avec l’armature urbaine,le tissu urbain et le système viaire. Cela révèlealors une épaisseur urbaine variable au grèsdes situations, de la contrainte topogra-phique et de la nature du tissu urbain.Cette « trace », une fois posée sur le plande la ville nous sert alors de fil conducteurpour le travail photographique, c’est le tracédu parcours en pied de colline le long d’unevoie urbaine. Alors se met en place unprincipe opératoire assez strict qui consisteà effectuer une prise de vue systématiquedans chaque rue qui offre un débouché versles collines, mais ceci uniquement dans lesrues dont l’axe est perpendiculaire à ladirection du pied de colline. C’est une lecturetransversale « en coupe », de la ville vers lepied de colline, à distance quasi constanteet dans un cadrage qui s’appuie sur leséléments construits de la ville dense quesont les angles des immeubles urbains.Les photographies se développent selon ledispositif de la série et de la répétition descadrages qui serviront de révélateurs auxsituations particulières du paysage collinaireet du pied des collines.

6. Voir notre travail antérieur sur les voies collinaires dans « Nice, un projet urbain », AMC N°79, avril 1997, pp.110-111.7. à ce sujet voir l’ouvrage de Florence Lipsky « San Francisco, la grille sur les collines », Parenthèse, 1999.

Le pied de colline et la topographie

La structure urbaine et la topographie

Les voies et la topographieLégende

Le tissu urbain et le pied de colline

Les voies en frange du pied de colline

Le bati en frange du pied de colline

Parcours photographique en pied de colline détail ouest

Parcours photographique en pied de colline détail est

Légende

LégendeLa colline de St Philippe

depuis la rue de Jussieu prolongée

LégendeLa colline de St Philippe depuis le boulevard du Parc Impérial

LégendeLa colline du Piol

depuis la rue Roger Martin du Gard

LégendeLa colline du Piol depuis l'avenue du Bois de Cythère

LégendeLa colline du Piol

depuis l'avenue du Domaine du Piol

LégendeLa colline de Pessicart depuis la rue Georges Doublet

LégendeLa colline de Pessicart

depuis la rue du Grand Pin

LégendeLa colline de Pessicart depuis l'avenue de Castellane

LégendeLa colline de Pessicart

depuis le chemin de la Maion Grossa

LégendeLa colline de Pessicart depuis l'avenue des Platanes

LégendeLa colline de Pessicart

depuis l'avenue Cyrille Besset

LégendeLa colline de Pessicart depuis l'impasse Garcin

LégendeLa colline de Pessicart depuis l'avenue Julien

LégendeLa colline de Pessicart depuis l'avenue de la Madelon

LégendeLa colline de Las Planas

depuis la rue Chanoine Castellana

LégendeLa colline de Las Planas depuis l'avenue Cernuschi

LégendeLa colline de Cap de Croix

depuis l'avenue Gravier

LégendeLa colline de Cap de Croix depuis l'avenue André Chenier

Légende

La colline de Brancolar depuis une voie privée donnant

sur l'avenue Henry Dunant

LégendeLa colline de Brancolar depuis l'avenue Audiffret

Légende

La colline de Cimiez depuis l'avenue Joseph Vallot,

au fond Valrose

LégendeLa colline de Cimiez depuis la résidense du Parc Valrose

LégendeLa colline de Cimiez

depuis l'entrée de l'école Fon Cauda

LégendeLa colline de Cimiez depuis la rue Flaminius Raiberti

LégendeLa colline de Cimiez

depuis la rue Général Hoche

LégendeLa colline de Cimiez depuis le boulevard Raimbaldi

LégendeLe débouché du boulevard de Cimiez

sur l'avenue Desambrois

LégendeLa colline de Cimiez depuis le boulevard Dubouchage

LégendeLa colline de Cimiez

depuis la rue de l'Hotel des Postes

Légende

Le débouché de l'avenue des Arènes de Cimiez sur le boulevard Carabacel

Légende

La colline de Cimiez depuis la rue Jeanne Jugan

contre la voie de chemin de fer

LégendeLa colline de Cimiez depuis la rue du 11 novembre

Légende

La colline de Cimiez depuis une impasse

sur le boulevard Pasteur

LégendeLa colline de Cimiez depuis la rue Général Tordo

LégendeLa colline de Cimiez

depuis la voie Romaine

LégendeLe Mont Vinaigrier depuis le passage de la Tranquilité

LégendeLe Mont Vinaigrier

depuis la rue Cais de Gilette

LégendeLe Mont Vinaigrier depuis la rue des Régiments Niçois

LégendeLe Mont Vinaigrier

depuis l'Impasse Achille

LégendeLe Mont Alban depuis la rue Gustave Garaud

LégendeLe Mont Alban

depuis la rue Joseph Passeron

LégendeLe Mont Alban depuis la rue Général Louis Delfino

LégendeLe Mont Alban

depuis la rue Général Louis Delfino

LégendeLe Mont Alban depuis la rue Barla

LégendeLe Mont Alban

depuis la rue Fodéré

Ce catalogue a été réalisé à l’occasion de l’exposition Nice, paysages entre ville et collinesqui s’est déroulée de mars à mai 2008 au Forum d’Urbanisme et d’Architecture de la Ville de Nice.

Manifestation placée sous le haut patronage :

du Maire de Nice,

de Monsieur Lucien Pampaloni, Directeur Général des Services,

de Monsieur Daniel Apostolo, Directeur Général Adjoint chargé de la planification et de l’aménagement urbain,

de Monsieur Michel Bensa, Directeur Central du Développement Urbain, Directeur de l’Urbanisme,

et de Madame Marie-Christine Tampon-Lajarriette, Directeur du Forum d’Urbanisme et d’Architecture,

Commissaire de l’exposition :

Laurent Hodebert, Architecte, Urbaniste, Photographe, Maître Assistant à l'École Nationale Supérieure d'Architecture de Marseille.

© textes, cartes et photographies : Laurent Hodebert

Impression Espace Graphic, CarrosDépôt légal mars 2008

Dernière de couverture : la colline de St Philippe depuis le boulevard François Grosso

Forum d’Urbanisme et d’ArchitecturePlace Pierre Gautier (Cours Saleya)06364 Nice Cedex 4Tél. 04 97 13 31 51 - Fax 04 97 13 20 02