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B i ASommaire
Mensuel�•�37e année�•�n°�405�-�Juillet-août�2016
Bulletin publié par le Service de presse adventiste(Service de communication adventiste francophone)n BP 100
30, avenue Émile-Zola77193 Dammarie-lès-LysCedex, France.
n 11-13, rue Ernest Allard,1000 Bruxelles, Belgique.
n 19, chemin des Pépinières1020 Renens, Suisse.
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Directeur de la PublicationJean-Paul Barquon
RédactionJean-Paul Barquon
CorrespondantsEmanuel LopesJeroen TuinstraJéthro CamilleRickson NobreCorrado Cozzi
Secrétaire de rédactionDina Lambert
Abonnements - ExpéditionsMélanie Padre
Bulletind’InformationAdventisteAdventist�News�Networks©
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Nouvelles des Églises adventistesSydney, Australie - Franc�succès,�en�Chine,�des�céréalespour�petit-déjeuner�fabriquées�par�les�adventistesParis, France - Hope�Média�France,�nouveau�portail�internetLondres, Angleterre - La�Division�Trans-européenne�réagitau�vote�du�Brexit
Fédération protestante de FranceParis, France - Concours�de�composition�de�chants�pour«�Protestants�en�fête�2017�»Genève, Suisse -Augmentation�du�nombre�de�luthériensProtestantisme internationalLausanne, Suisse - Dernière�demeure�entre�peur�et�fasci-nationLiberté religieuseRussie - Législation� restrictive� sur� la� transmission� descroyancesŒcuménismeParis, France - Une�étude�du�Conseil�Œcuménique�desÉglises�sur�une�vision�commune�de�l’Église�suscite�le�débatSociété - Analyses Bruxelles, Belgique - À�Molenbeek�et�à�Montréal,�des�iftarsinterrigieux�à�l’ÈgliseBruxelles, Belgique - Quand� l’Europe�demande�aux� reli-gions�de�devenir�«�libérales�»Genève, Suisse - Les�États-Unis�ne�sont�pas�un�pays�chré-tien
Nouvelles des Églises adventistes
(Adventist Review/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceSydney, Australie - Franc succès, en Chine,des céréales pour petit-déjeuner fabriquéespar les adventistes
Weet-Bix,� les� céréales� pour� petit-déjeuner� fabri-quées�par�les�adventistes,�est�devenu�un�produit�trèscôté�en�Chine�après�avoir�été�présenté�dans�un�pro-gramme�télévisé�chinois.�Des�personnes�vont�mêmejusqu’à�payer�39�dollars�US�pour�une�boite�de�cé-réales�vendue�habituellement�4�dollars.Des� personnes� très� entreprenantes� remplissent
leurs�caddies�de�boites�de�Weet-Bix dans�les�super-marchés�en�Australie,�où�ces�biscuits�riches�en�fibreset�ayant�une�faible�teneur�en�sucre�sont�fabriqués�parles�sociétés�adventistes�Sanitarium Health et�Well-being Company,�avant�de�les�revendre�sur�des�sitesweb�commerciaux�chinois,�indiquent�les�bulletins�d’in-formation.«�Sur le site web Yoycart, qui a un fonctionnement
similaire à celui de eBay, des boites de 1,4 kilos decéréales coûtent jusqu’à 39 dollars, alors que les pa-quets de 1 kilo étaient vendus à 28 dollars, »�indiquele�journal�The Daily Telegraph.Les�deux�boites�dans�le�format�famille�sont�vendues
3�et�4�dollars�dans�les�magasins�australiens.Selon�le�journal�de�Sidney,�le�site�Yoycart faisait
l’éloge�des�céréales�Weet-Bix.Cette�montée�en�popularité�intervient�après�qu’une
femme�intervenant�dans�le�programme�télévisé�chi-nois�«�Ode à la Joie »�ait�mangé�un�bol�de�ces�cé-réales�lors�d’un�récent�épisode.[...]L’augmentation�de�la�demande�chinoise�a�provoqué
une�certaine�inquiétude�chez�les�clients�australiensqui�craignent�que�les�étalages�ne�soient�bientôt�videscomme�ce�fut�le�cas�lorsque�les�consommateurs�chi-nois�se�sont�précipités�sur�le�lait�pour�bébé�à�la�fin�del’année�dernière.Mais�le�manager�général�des�produits�Sanitarium,
Todd Saunders,�a�dit�qu’il�n’y�avait�aucune�raison�depaniquer� en� imaginant� une� potentielle� pénurie� deWeet-Bix,�un�produit�qui�a�été�inventé�en�1926�;�ce�sontles�céréales�pour�petit-déjeuner� les�plus�populairesd’Australie.«�Nous voulons assurer nos clients qu’en dépit de
l’augmentation de la demande de Weet-Bix, la sociétéSanitarium a la capacité de continuer à fournir nosdistributeurs partenaires, »�a�dit�Tod Saunders jour-nal�South Pacific Adventist Record.Il�a�indiqué�que�Sanitarium a�constaté�une�augmen-
tation�de�la�demande�depuis�2008,�année�où�la�so-ciété�a�commencé�à�exporter�ce�produit�vers�la�Chine,le�plus�important�marché�mondial�pour�les�aliments�etles�boissons.«�Sur les 42 pays vers lesquels nous exportons Weet-Bix, la Chine est notre plus important marché d’expor-tation, »� a� dit� Todd Saunders, sans� pour� autantdonner�des�chiffres�précis.�«�Nous sommes heureux
de voir davantage de chinois choisir les céréales lesplus appréciées, les céréales dans lesquelles lesgens ont le plus confiance en Australie, pour leur petit-déjeuner quotidien ».
(BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceParis, France - Hope Media France, nou-veau portail internetHope Media France est�un�nouveau�portail�dédié�àla� radio.�Depuis�de�nombreuses�années,� l’Unionfranco-belge�des�Fédrations�adventistes�s’attacheà�la�production�radiophonique�pour�ses�radios�par-tenaires.Aujourd’hui,� le� studio� du� Lys� situé� en� Seine-et-Marne� vient� de� produire� sur� le� net�Hope MediaFrance.Ce�nouvel�outil�numérique�propose�l’écoute�en�di-rect�des�radios�locales�de�France�et�d’outre-mer�quidiffusent�les�productions�adventistes�dans�une�va-riété�de�domaines,�depuis�la�réflexion�spirituelle�etbiblique�en�passant�par�la�santé,�la�prévention�sa-nitaire,�l’éducation�et�la�famille,�sans�oublier�la�viesociale�avec�sa�dimension�humanitaire.�À�travers�ce�portail,�le�département�des�communi-cations�de�l’UFB�développe�également�une�plate-forme� qui� permet� d’accéder� au� contenu� audioproposé� à� partir� des� téléchargements� de� « pod-casts ».Ce�portail�est�la�première�étape�d’un�processus�plusétendu�qui�devrait,�à�terme,�devenir�véritablementinter-actif.Hope�Media�France�:�www.hopemediafrance.org
(BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceLondres, Angleterre - La Division Trans-Eu-ropéenne réagit au vote du BrexitLe�jeudi�23�juin,�le�peuple�britannique�a�voté�avecun�écart�de�3,8�%�de�quitter�l’Union�Européenne.Avec�une�participation�de�72�%,�51,9�%�de�l’électo-rat� a� pris� cette� décision� historique,� changeant�43� années� d’histoire� européenne� depuis� que� leRoyaume-Uni� a� rejoint� la� Communauté� Euro-péenne�en�1973.De� nombreux� étudiants� de� la� prophétie� bibliqueconsidèrent�le�Brexit comme�un�accomplissementde�la�prophétie�de�Daniel�2.43,�qui�prédit�que�lesdifférentes� nations� d’Europe� « ne seront pointunies »�l’une�à�l’autre.Bien�que�la�prophétie�annonce�que�l’Europe�seraen�partie�forte�et�en�partie�faible,�et�malgré�diffé-rentes� tentatives� d’amener� l’unité� comme� àl’époque� de� l’empire� Romain,� les� tentatives� ne�seront� jamais�couronnées�de�succès,� Ian Swee-ney,� président� de� l’Église� adventiste� dans� leRoyaume-Uni�et�en�Irlande,�a�déclaré�que�« ceci nenous exonère pas de notre responsabilité de pro-mouvoir l’unité, l’amour, et la communauté entretous les peuples ».«�La prophétie de Daniel 2 ne signifie pas que nousne devrions plus lutter contre les divisions qui nais-sent du racisme, des préjugés, des intérêts person-nels et d’autres raisons, »� a� dit� Ian Sweeney.« Jésus a déclaré une fois que les pauvres seront
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toujours parmi nous (Jean�12.8).�Cependant, celane voulait pas dire que nous devrions simplementaccepter la pauvreté sans chercher à la com-battre ».Suite� au� vote� de� sortie� du� Royaume-Uni� de�l’Europe,�David Neal,�directeur�du�Ministère�de�laGestion�Chrétienne�pour� la�Division�Trans-Euro-péenne�(TED),�a�déclaré�:�«�L’Adventiste honnêtequi croit dans la Bible est partagé. Bien sûr, la pa-role prophétique demeure. Mais le membre adven-tiste n’est pas prêt ou désireux d’être du côté deceux qui ont peur de « l’autre, »�dont�les�actions�oules�paroles�sont�à�la�limite�de�la�xénophobie.�Aussivalide que soit Daniel 2, il ne fait aucun doute quela parabole du Bon Samaritain doit être considéréeavec autant de valeur. La campagne politique duBrexit a complètement ignoré cette valeur ».Dans�son�intervention,�Ian Sweeney, dont�les�pa-rents�étaient�eux�mêmes�des�migrants�dans�les�an-nées�1970,�a�déclaré� :�«�L’Europe sera toujoursdivisée d’une façon ou d’une autre. Cependant,nous avons une responsabilité chrétienne de dé-montrer notre amour à toutes ces personnes quidans les débats politiques sont dépersonnaliséeset désignées sous l’étiquette migrants ou réfugiéséconomiques, etc. Nous n’avons peut-être pas lamême langue, la même culture, la même ethnicité,mais, tous les hommes, toutes les femmes, tous lesenfants sont nos frères et sœurs que Christ aime etpour qui Il est mort afin qu’ils aient le salut ».Le� président� de� la� Division� Trans-Européenne,�Raafat Kamal,�a�indiqué�que�les�responsables�dela�Division�étaient�en�train�de�«�considérer les im-plications que ce vote aura sur le fonctionnementdu bureau de la TED au niveau de la réalisation denotre mission en Europe ».«�Il y aura, c’est clair, des implications financièreset fonctionnelles que nous devrons considérer, »�at-il�dit.Il�a�également�fait�remarquer�que�la�Division�Trans-Européenne�n’est�pas�seulement�multilingues�maisqu’elle�est�également�multi-devises.«�La composition de l’Europe a changé au fil desannées à la fois à l’intérieur et à l’extérieur del’Église, »�a�déclaré�Raafat Kamal.�«�Les deux di-visions européennes ont aussi changé en termesde dimension et de structure au cours de leur his-toire. Le changement en soi n’est pas un problème.Il nous faut simplement trouver la meilleure façonde réagir au changement ».En�Europe,�l’Église�adventiste�est�représentée�parla� Division� Trans-Européenne� et� par� la� DivisionInter-Européenne.« Il se pourrait même qu’à une époque marquée parautant d’incertitude, les gens recherchent davan-tage des solutions religieuses – une sécurité quenous en tant qu’adventistes, nous pouvons propo-ser »�a�dit�Raafat Kamal.L’incertitude�sur�les�différents�marchés�financierspeut�poser�quelques�problèmes�au�niveau�de� lamission�de�l’église,�a�dit�Nenad Jepuranovic,�tré-sorier�de�la�Division�Trans-Européenne.�Il�a�consi-déré�que�le�plus�important�risque�financier�se�situait
au�niveau�de�la�fluctuation�du�taux�de�change�entreles�12�devises�utilisées�dans�les�22�pays�qui�com-posent�la�Division�Trans-Européenne.«�Au cours de ces dernières années, nos revenusen dîmes dans les devises locales ont augmentérégulièrement »,�a�dit�Nenad Jepuranovic.�«�Ce-pendant, les turbulences économiques sur les mar-chés européens au cours des deux dernièresannées ont fait que nous avons subi de plein fouetles taux de change défavorables qui ont réduit nosrevenus en dimes en livres sterling de 9,6 % ».Cela�a�été�équilibré�en�partie�par�le�taux�de�changeentre�les�États-Unis�et�la�Grande�Bretagne,�a�t-il�dit.Qu’en�est-il�pour�l’avenir�?Les�dernières�prédictions�pour�les�marchés�euro-péens�sont�au�mieux�incertaines,�mais�au�cours�deces�dernières�années,�la�TED�a�constitué�suffisam-ment�de�réserves�pour�faire�face�aux�périodes�éco-nomiquement�instables�comme�celles�auxquellesnous�pourrions�faire�face�au�cours�des�prochainsmois,�a�précisé�Nenad Jepuranovic.Cependant,� Nenad Jepuranovic cherche� desmoyens� « d’améliorer notre efficacité afin de répondre au mieux aux besoins de notre territoire ».Victor Pilmoor,�qui�prendra�bientôt�sa�retraite�en�tantque�trésorier�de�l’Église�adventiste�en�Grande�Bre-tagne�et�en�Irlande,�a�écrit�dans�son�blog�mensuelqu’il�était�préoccupé�par�les�problèmes�de�fraternité.«�Que l’on considère l’objectif d’intégration parmiles nations d’Europe, la liberté des gens qui s’amu-sent à Orlando, ou la bienveillance dans la ville deBatley dans le Yorkshire (où un membre du Parle-ment faisant campagne pour le maintien dans l’UEa été assassiné de sang-froid), nos sociétés sontclairement fragmentées, »�a�écrit�Victor Pilmoor.« Les arguments qui divisent, s’appuient sur la peuret les forces de l’intérêt personnel ».Ceci,�a�t-il�dit,�a�conduit�à�«�une perte de la frater-nité, un refus de plusieurs dans la société d’adopterla position d’abondance selon laquelle il y a de laplace pour nous tous, que la vie n’est pas un jeu degagnants et de perdants ».«�Un fondamentalisme motivé par la peur et ne fai-sant aucun compromis a rempli le cœur de plu-sieurs au point où la préservation de soi devientl’objet d’influence nationale et religieuse,�a-t-il�dit.Sa�conclusion�est�un�mantra�positif�pour�la�mission.«�En contraste, nous pouvons proposer une visiondu monde qui reconnaisse la générosité de Dieu quioffre grâce et subsistance à tous »,�a�t-il�dit.�Uneperspective qui veut que nos vies doivent honorerce que Dieu nous donne, et que nous gérions lestalents et possibilités que Dieu nous a accordéspour des objectifs qui sont plus grands que nousmêmes ».Peut-être� qu’un� prophète� de� l’Ancien� Testamentsera�celui�qui�nous�montrera�enfin�la�voie�à�suivrepour�avancer.�«�On t’a fait connaître, ô homme, cequi est bien; Et ce que l’Éternel demande de toi,C’est que tu pratiques la justice, Que tu aimes lamiséricorde, Et que tu marches humblement avecton Dieu »�(Michée�6�:8).
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Fédération protestante de France
(FPF/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceParis, France - Concours de composition dechants pour « Protestants en fête 2017 »La�Fédération�protestante�de�France�organise�le
grand� rassemblement�«�Protestants en Fête »�quiaura�lieu�à�Strasbourg�les�27,�28�et�29�octobre�2017.Ce�moment�fort�réunira�les�diverses�composantes�duProtestantisme�francais�réunis�au�sein�de�la�Fédéra-tion�protestante�de�France�pour�un� temps�de� ren-contre,�de�partage,�de�fête�et�de�célébration.«�Protestants�en�Fête�»�se�déclinera�sur�le�thème�:«�Protestants 2017 - 500 ans de Réformes - Vivrela Fraternité ».«�Qu’as-tu fait de ton frère ? »,� verset� tiré�de� la�Genèse�(Gen.�4.10),�servira�de�fil�conducteur�à�cesjournées.La� Fédération� protestante� de� France� lance� un
concours�pour�retenir�le�chant�«�officiel�»�et�embléma-tique�de�«�Protestants�en�Fête�»,�une�composition�en-traînante�et�chantable�par�le�plus�grand�nombre.�Ceconcours�s’adresse�à�tous�les�auteurs�et�composi-teurs�qui�souhaitent�apporter�leur�talent�créatif,�musi-cal�et�poétique�à�ce�moment�exceptionnel.�Le�chantqui�sera�retenu�sera�chanté�à�différentes�occasions�:en�amont�pour�préparer�l’événement�dans�les�nom-breuses�paroisses�et�autres�lieux�d’Église,�partout�enFrance,�et�bien�sûr�lors�de�«�Protestants en Fête »�àStrasbourg.�Le�chant�occupera�une�place�particulièredans�le�culte�qui�sera�célébré�le�29�octobre�au�Zenithet� télédiffusé�en�direct.� Il� sera�harmonisé�pour� leschœurs�(1000�choristes�attendus)�avec�un�accompa-gnement�instrumental.RenseignementsService�musique�:�UEPAL,�1�bis�quai�St�Thomas�-�BP80022�-�67081�Strasbourg�cedex�musique@uepal.fr�-�03�88�25�90�37.
(EPD/Protestinter/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceGenève - Augmentation du nombre de luthériens D’après� la� Fédération� luthérienne� mondiale,� le
nombre�de�luthériens�a�augmenté�de�deux�millionsdepuis�2013.�Les�145�Églises�membres�rassemblentaujourd’hui�environ�73�millions�de�fidèles,�a�commu-niqué�Martin Junge,�secrétaire�général�de�la�Fédé-ration,�la�semaine�passée�à�Wittenberg.C’est�là�que�s’est�tenu,�jusqu’à�mardi�le�Conseil�de
la�Fédération�luthérienne�mondiale�(FLM).�En�2013,les� luthériens�n’étaient� encore�que�71�millions.� Lacroissance� la� plus� importante� s’est� faite� dans� lesÉglises�du�Sud,�a�déclaré�le�secrétaire�général�MartinJunge dans�son�rapport.�Pour�la�première�fois,�lesmembres� les� plus� importants� de� la� FLM� sont� desÉglises�du�Sud�:�celles�d’Éthiopie�et�de�Tanzanie.�LesÉglises�du�Nord,�a�contrario,�enregistreraient�un�recul.D’après�Martin Junge,�la�confédération�prend�en
charge�environ�2,3�millions�de�réfugiés�dans�diverspays.�C’est�la�toute�première�fois�que�le�service�d’aideinternationale�de�la�FLM�assiste�un�nombre�aussi�im-portant�de�fugitifs.�L’évêque�Munib Younan,�président
de�la�FLM,�a�salué�la�générosité�de�la�République�fé-dérale�dans�l’accueil�des�réfugiés.�L’Allemagne�peutservir�d’exemple�au�monde�entier�sur�la�question�desréfugiés,�a�affirmé�Younan.�La�société�allemande�adémontré�ce�que�cela�veut�dire�que�d’être�une�com-munauté�d’amour.Dans�le�même�temps,�Younan a�réclamé�de�l’Alle-
magne�un�combat�résolu�contre�la�discrimination�anti-musulmans.�Au�vu�du�nombre�important�de�réfugiésissus�de�pays�musulmans,�l’Allemagne�doit�endossersur�la�scène�internationale�le�rôle�de�pionnier�contrel’islamophobie,�a�déclaré�l’évêque�palestinien.
Les�réfugiés�devraient�être�mis�en�situation�de�pou-voir�un�jour�retourner�dans�leurs�pays�d’origine,�a�sou-ligné�l’évêque�de�l’Église�évangélique�luthérienne�deJordanie�et�de�Terre�sainte.�Ils�devraient�ensuite�re-bâtir�leurs�États,�comme�l’ont�fait�les�Allemands�aprèsla�Seconde�Guerre�mondiale.Les�49�membres�du�Conseil�de�la�FLM�ont�siégé�à
Wittenberg�jusqu’à�mardi�prochain.�Ils�ont�discuté�descélébrations�du�500e Jubilé�de�la�Réforme�et�de�la�pro-chaine� assemblée� plénière� de� la� FLM,� prévue� en2017�en�Namibie.�L’année�prochaine�sera�célébré,dans�le�monde�entier,�le�500e Jubilé�de�la�Réforme,hommage�à�la�publication�des�95�thèses�de�MartinLuther en�1517�à�Wittenberg.
Protestantisme international
(Protestinfo/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceLausanne, Suisse – Dernière demeure entrepeur et fascination «�On a remplacé le tabou du sexe, par celui de la
mort »,�déclare�Alain Besse,�membre�du�comité�dela�Société� d'études� thanatologiques� de�Suisse� ro-mande.�«�La mort faisait partie de la vie »,�poursuit-il.Mais�aujourd’hui,�elle�a�presque�disparu�de�nos�hori-zons�visuels.�«�Depuis le XIXe siècle, on a sorti les ci-metières pour les mettre en dehors de nos villes »,explique�le�Valaisan.�D’autres�ont�été�réaffectés�enparc,�où�les�gens�peuvent�pique-niquer.�«�Ça a été lecas avec le parc des Roses à Territet (dans le cantonde Vaud), où la seule tombe qui reste est celle d’HenriNestlé »,� commente-t-il.� Mais� comment� expliquerqu’en�Angleterre�les�vieilles�pierres�tombales,�recou-vertes�de�mousses,�fleurissent�de�manière�désordon-née� autour� des� églises� alors� que� dans� d’autresendroits�elles�sont�posées�en�rang�d’oignons�?Des pratiques différentes «�La différence de pratique entre les cimetières eu-
ropéens est d’abord une question culturelle et cul-tuelle »,� déclare�Alain Besse.� On� peut� constateraussi�ces�différences�en�Suisse,�globalement�selonles� confessions� historiques� dominantes.� «� Mêmedans un canton, comme le Valais, les dissemblancesà l’intérieur des cimetières sont flagrantes entre leHaut et le Bas »,�confie�le�thanatologue.�«�Dans lapartie germanophone, on retrouve de simples croixen bois ou en métal au lieu d’une pierre tombale »,poursuit�Alain Besse.Du�côté�de�l’aménagement�des�nécropoles�helvé-
tiques,�Raphaël Saive,�directeur�associé�au�bureauGilbert Henchoz architectes-paysagistes� SA,� ex-
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plique�que�«�le cimetière doit s’intégrer dans leur envi-ronnement. Il est un composant du paysage communal,qui tend à évoluer avec son temps ».�Les�architectes-paysagistes�doivent�également�tenir�compte�de�la�loi�fé-dérale�sur�l'aménagement�du�territoire�(LAT).�En�effet,comme�affirme�Raphaël Saive,�«�selon où se trouve lecimetière, il est difficile voire impossible de l’agrandirselon la classification des parcelles voisines ».�«�En ré-sumé, c’est une question de lois, de coutumes et depratiques »,�confirme�Alain Besse.
L’aménagement des cimetièresPour Raphaël Saive,�si�une�évolution�des�pratiques
des�cimetières�est�visible�de�nos�jours,�c’est�le�choixdes� communes.� « Nous les accompagnons pourqu’elles proposent une diversité d’inhumations aux ré-sidents par l’aménagement de columbariums, de ca-vurnes, d’ossuaires, de jardins du souvenir, detombeau familial, ainsi que des inhumations tradition-nelles en pleine terre »,�explique-t-il.L’aménagement� du� cimetière� demande�une� cer-
taine�attention�et�observation.�«�On réfléchit aujour-d’hui aux fleurissements par une diversité végétale,aux coûts des entretiens, à la mise en pratique de lacélébration lors du sens de la procession, le recueille-ment et les condoléances »,�explique�Raphaël Saive.L’architecte-paysagiste�joue�sur�les�structures�du�ci-metière�par�la�composition�minérale�et�végétale,�lesœuvres�d’art�que�sur�la�symbolique�pour�que�chaquecimetière�soit�différent.�«�On peut proposer des fon-taines en miroir d’eau, qui sont comme des refletsentre la communion du ciel et la terre »,�explique�Ra-phaël Saive.�Le�but�est�justement�de�créer�un�lieu�derecueillement.�«�Le cimetière austère et minéral esten train de changer, par une composition plus paysa-gère propice aux recueillements et à la gestion descoûts d’entretien »,�confie�l’architecte-paysagiste.�Penser à sa dernière demeureÀ�Lyon,�pour�conserver�les�monuments�et�le�riche�pa-
trimoine�bâti�funéraires,�la�Ville�propose�une�solutionétonnante.�«�Elle vend des chapelles-tombeaux pour 1 euro symbolique. En échange, l’acheteur consent àl’entretenir ou à le retaper »,�explique�Alain Besse.�Tant� l’architecte-paysagiste� que� le� thanatologue
s’aperçoivent�que�nos�contemporains�sont�de�plus�enplus�prévoyants.�« Souvent, les gens se projettent déjàdans les différents emplacements et font savoir leursvolontés »,�constate�Raphaël Saive.�Ce�que�confirmeAlain Besse :�«maintenant certains prévoient la céré-monie, le cercueil ou l’endroit où ils seront enterrés ».
Liberté religieuse(APD/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceRussie - Législation restrictive sur la trans-mission des croyancesLe�président�Poutine a�signé�une�législation�res-
trictive�dans�la�transmission�des�croyances.�Les�mo-difications� législatives� à� la� loi� dite� sur� « l'activitémissionnaire »�ont�été�signées�le�6�Juillet,�ce�qui�li-mite�le�partage�des�croyances�a�rapporté�le�norvé-gien�Christian de�Forum 18 news.Cette�restriction�publiée�sur�le�site�web�du�prési-
dent�Poutine entrera�en�vigeur�le�20�juillet.Les�peines�ont�été�augmentées�à�l’encontre�de
« l’extrémisme�religieux ».�Les�avocats�des�droits�del'homme� préparent� déjà� des� plaintes� de� recourscontre�la�loi�devant�la�Cour�constitutionnelle.
Un jour sombreLa�signature�de�la�modification�de�cette�législation
par�le�président�Poutine�a�suscité�des�réactions.�«�Aujourd'hui�est�un�jour�sombre�»,�a�déclaré�l'avo-
cat�Vladimir Ryakhovsky du�Centre�slave�pour�ledroit�et�la�justice.�« La loi contredit tout à fait le devoirdu chrétien allez et faites des disciples et viole éga-lement le droit constitutionnel des citoyens »,�a�dé-claré� l'avocat.� Selon� Forum 18,� V. Ryakhovskydénonce cet�amendement�rédigé�par�des�gens�«�quine sont pas des professionnels et ne comprennentabsolument pas la pratique religieuse ».Conseils aux particuliers et aux commu-nautés religieusesLes�experts�des�droits�humains�se�préparent�à
conseiller�les�particuliers�et�les�communautés�reli-gieuses,�sur�la�manière�de�se�comporter�pour�ne�pasvioler�les�nouvelles�conditions.�Les�dirigeants�du�pro-testantisme�ont�noté�qu’un�bon�chrétien�ne�peut�pasremplir�certaines�des�restrictions.Contrairement�au�droit�international�sur�les�droits
de�l'homme,�les�modifications�apportées�à�la�libertéreligieuse�limitent�les�actions�des�croyants�qui�sontsusceptibles�de�transmettre�leur�foi,�les�communau-tés�et�les�organisations�religieuses�enregistrées�parl’État�sont�soumises�à�des�restrictions.Les�groupes�religieux�qui� fonctionneraient�sans
l’autorisation�de�l’État�seraient�dissous,�comme�cer-taines�communautés�baptistes.Une�autre�partie�de�la�nouvelle�loi�interdit�expres-
sément�de�changer�l'utilisation�des�biens�résidentielsà�usage�religieux�
Restrictions injustes et excessives de la li-berté de conscienceMikhail Fedotov,�président�du�Conseil�des�prési-
dents�pour�le�développement�de�la�société�civile�etles�droits�de�l'homme,�avait�protesté�dès�le�1er Juilletdirectement�auprès�de�Vladimir Poutine et�a�notéque�les�recommandations�du�Conseil�des�droits�del'homme�ne�sont�pas�acceptées�pour�certaines�par-ties�de� l'amendement.�Les�changements�«�créentdes restrictions injustifiées et excessives de la libertéde conscience des fidèles de toutes les religions etconstituent une violation substantielle du principeconstitutionnel de la non-ingérence dans les affairesinternes des organisations religieuses »,�a�déclaréM. Fedotov .Diffusion des croyances dans le paquet législatifanti-terrorismeL'amendement� concernant� la� divulgation� des
croyances�avait�été�intégrée�dans�une�loi�pour�luttercontre�le�terrorisme�et�d'assurer�la�sécurité�publique.Pour� Forum 18,� Ce� ne� fut� pas� évident� pour� la�«�sécurité�nationale�»,�selon�le�droit�international�desdroits�humains�ne�sont�pas�une�raison�légitime�derestreindre�la�liberté�de�pensée�et�de�religion.Selon�Forum 18,�le�changement�actuel�conduit�à
restreindre�la�communication�des�croyances�un�toutnouveau� chapitre� dans� la� loi� religieuse� et� a� étéconstituée�en�vertu�de�la�loi�proposée�à�la�sécuritépublique�et�de�«�lois�anti-�terroristes�».�Un�paquet�lé-gislatif�anti-terrorisme�serait�adopté�très�probable-ment� a� commenté� Aleksander Verkhovsky,
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directeur�du�centre�SOVA,�organisation�russe�de�dé-fense�des�droits.
Œcuménisme(COE/FEPS/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Genève, Suisse – Une étude du Conseilœcuménique des Églises (COE) sur une vi-sion commune de l’Église suscite le débatL’étude� « L’Église� :� vers� une� vision� commune »� du
Conseil�œcuménique�des�Églises�(COE)�a�fait�réagir�lesdélégués�de� la�Fédération�des�Églises�protestantes�deSuisse,� lors� de� l’Assemblée� générale� qui� a� eu� lieu� du�19�au�21�juin,�en�Thurgovie.Fruit�de�20�ans�de�réflexion�et�de�travail,�le�document�de
foi�«�L’Église : vers une vision commune »�réalisée�par�laCommission�de�foi�et�constitution�du�Conseil�œcuméniquedes�Églises� (COE)�et�publiée�en�2013�est�un� texte�deconvergence,�une�recherche�de�vision�commune.�Ce�do-cument�a�été�transmis�par�le�Comité�du�COE�à�ses�Églisesmembres,�dont�fait�partie�la�Fédération�des�Églises�protes-tantes�de�Suisse�(FEPS),�les�encourageant�à�réfléchir�àcette�déclaration.«�Ce document n’est pas de lecture facile. Il s’agit d’un
texte mondial dont il faut souligner certaines particularités :l’étude décrit un développement, d’où un manque de pré-cisions. De plus, le document est construit dans le respectdes différentes religions et tient compte des sociétés for-tement sécularisées. Ce texte n’est pas approprié pour desdiscussions en paroisses, il a été écrit par des théologienspour des théologiens »,�explique�Peter Schmid,�vice-pré-sident�du�Conseil�de�la�FEPS.Ce�document�a�été�étudié�par�un�groupe�de�travail�qui�a
rédigé�une�prise�de�position�de�la�FEPS.�Cette�dernière�aété�présentée�aux�délégués�lors�de�l’Assemblée�générale,qui�s’est�déroulée�du�19�au�21�juin,�à�la�Chartreuse�d’Ittin-gen,�dans� le�canton�de�Thurgovie.�Si� les�délégués�onttrouvé�que�la�prise�de�position�de�la�FEPS�offrait�une�plus-value�à�l’étude,�mettant�en�évidence�des�questions�sur�leprotestantisme�et�l’œcuménisme,�ils�se�sont�étonnés�quela�FEPS�n’ait�pas�été�plus�critique�face�à�ce�rapport�et�ontlonguement�exprimé�leurs�désaccords�par�rapport�à�cer-tains�points�de�l’étude�du�COE.
Des notions théologiques peu protestantes«�Le langage sur l’œcuménisme est compliqué et cer-
taines notions théologiques ne sont pas du tout protes-tantes. L’utilisation du terme primauté, les références àMarie comme mère de Dieu, et à l’eucharistie très souventmentionnée… La FEPS n’a-t-elle rien à dire à ce sujet ? »,a�demandé�Tobias Ulbrich,�délégué�pour�l’Église�évan-gélique�réformée�du�Tessin.�«�Un plus grand travail sur lelangage aurait dû être fait, notamment par rapport à l’utili-sation de notions anciennes et traditionnelles »,�a�ajoutéThomas Grossenbacher de�l’Église�évangélique�réfor-mée�du�canton�de�Zurich.«�La consécration des femmes mérite à nos yeux bien
plus que quelques phrases comme c’est le cas dansl’étude. Nous ne devons accepter aucun compromis surce sujet »,�a�souligné�Monika Hirt Behler de�la�Confe-rence�Femmes.�Malgré�ces�critiques,�les�délégués�ont�sou-ligné�le�côté�stimulant�de�l’étude�du�COE�et�du�travail�de�laFEPS.�«�J’encourage la FEPS à faire des documents pé-dagogiques pour les paroisses, car ce travail mérite d’allersur le terrain, mais sous une autre forme »,�a�proposé
Pierre de Salis de�l’Église�réformée�évangélique�du�can-ton�de�Neuchâtel.À�l’issue�de�la�discussion,�les�délégués�ont�accepté,�par
47�voix�et�18�abstentions�que�les�thèmes�abordés�dans�laprise�de�position�de�la�FEPS�soient�l’objet�de�discussionsau�sein�des�Églises�cantonales.
Société(SaphirNews/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceBruxelles, Belgique – À Molenbeek et àMontréal, des iftars interreligieux à l’Église Un�repas�géant�de�rupture�de�jeûne�(iftar)�a�été�organisé,
vendredi�17�juin,�à�l'Église�Saint-Jean�Baptiste�à�Molen-beek,�en�Belgique.�Initialement,�l’événement�public�étaitprévu�à�la�place�communale�-�comme�en�2015�-�mais�lemauvais�temps�risquait�de�gâcher�cet�exceptionnel�momentde�partage�initié�par�l’élue�municipale�chargée�du�Dialogueinterculturel�Sarah Turine,�avec�l’aide�des�responsables�re-ligieux�locaux.Le�prêtre�de�l’Église�catholique�a�alors�accepté�d’ouvrir
les�portes�de�son�lieu�de�culte�pour�y�accueillir�les�centainesde�personnes�attendues�au�repas,�préparé�principalementpar�des�bénévoles�des�mosquées�et�des�associations�mu-sulmanes�de�la�commune.�Un�geste�fraternel�qui�n’est�riende� plus� que� le� signe� des� bonnes� relations� qui� se� sontnouées�avec�le�temps�entre�chrétiens�et�musulmans.�Lesattentats�du�22�mars�à�Bruxelles�et�la�mauvaise�publicitéfaite�à�Molenbeek�n’ont�pas�terni�les�relations�entre�les�com-munautés�locales.�La�bourgmestre�Françoise Schepmansn’a�pas�manqué�de�faire�le�déplacement.Entre�anasheed�et�gospel,�l’ambiance�était�festive�pour
les�600�personnes�présentes.�Outre�le�prêtre�et�des�res-ponsables�musulmans,�le�mari�de�Loubna Lafquiri,�uneBelgo-marocaine�qui�a�perdu�la�vie�dans�les�attentats�enmars,�a�été�invité�à�prendre�la�parole,�un�moment�qui�« afortement ému l’assemblée. Tout le monde a été conscientque le monde se construit ensemble malgré nos diffé-rences. C’est grâce à ce type de collaboration que les ha-bitants de cette commune multiculturelle deviennent encoreplus soudés et proches les uns des autres »,�a�fait�savoir,samedi�18�juin,�l’unité�pastorale�en�charge�des�Églises�deMolenbeek.�Dix�jours�plus�tôt,�la�même�scène�s’était�reproduite�à
Montréal,�au�Canada,�à�ceci�près�que�le�repas�n’a�pas�étéorganisé�à�l’intérieur�d'une�église.�L’iftar,�ouvert�à�tous,�étaitnéanmoins�organisé�par�l’Église�unie�du�Canada�et�par�la-dite�Association�musulmane�du�Canada�mardi�7�juin.�Lescloches�de�l'Église�ont�sonné�à�l'heure�de�l’appel�à�la�prièredu�crépuscule�(maghreb)�sonnant�la�fin�du�jeûne,�faite�sousune�tente�installée�devant�l’Église�Saint-James,�elle-mêmesituée�au�centre-ville.«�Ensemble, musulmans, juifs et chrétiens, nous ferons
une prière pour la paix et la prospérité à Montréal, au Ca-nada, ainsi que partout dans le monde »,�annonçait-on�surles�réseaux�sociaux.�«�Cet évènement marque la richessedu Canada, sa diversité et son désir de bâtir ensemble unecommunauté qui sera à la hauteur de nos espérances ».
(SaphirNews/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceBruxelles, Belgique – Quand l’Europe de-mande aux religions de devenir « libérales »Le�débat�en�cours�sur�l’Islam�dans�l’Union�européenne
renvoie�à�la�question�plus�vaste�du�rôle�des�religions�dansune�société�séculière.
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Les�débats�récents�en�Europe�et�aux�États-Unis�autourdes�enjeux�sociétaux�majeurs�–�comme�l’avortement�oules�mariages�entre�personnes�du�même�sexe�–�montrentqu’il�n’existe�plus�dans�les�sociétés�contemporaines�occi-dentales�de�loi�naturelle�commune�aux�croyants�et�auxnon-croyants.�En�d’autres�termes,�et�quelle�que�soit�la�gé-néalogie�du�sécularisme�contemporain,�l’écart�entre�va-leurs�religieuses�et�valeurs�séculières�est�devenu�tel�qu’iln’existe�plus�de�bien�commun,�et�encore�moins�de�Dieucommun�(a�«�common�Go(o)d�»).Dans�ce�contexte,�on�constate�de�plusieurs�côtés�une
préoccupation�partagée�:�comment�conserver�une�certainecohésion�à� l’intérieur�de�sociétés� toujours�plus�diversi-fiées ?�Loin�d’être�d’une�simple�réflexion�théorétique,�laquestion�est�rendue�plus�urgente�par�la�présence�musul-mane�croissante�en�Europe.�Mais�le�débat�en�soi�n’est�paslimité�à�l’Islam.�Il�concerne�la�signification�de�la�religion�(detoute�religion)�dans�une�Europe�sécularisée.
Identité chrétienne contre valeurs européennesOn�avance�habituellement�deux�réponses�au�sein�d’un
débat�transnational�qui�va�de�la�philosophie�(Habermas,Gauchet,�Taylor,�Walzer,�Manent,�Brague…)�au�droit�età�la�politique.La�première� insiste�sur� l’identité�européenne�«�chré-
tienne�»�ou�–�mieux�–�«�judéo-chrétienne�»,�que�l’on�op-pose�de�façon�plus�ou�moins�explicite�à�l’Islam.�Dans�cegenre� de� discours,� la� référence� à� une� « identité� chré-tienne »�au�lieu�du�christianisme�représente�en�réalité�unemanière�de�séculariser�ce�dernier.Cette�tendance�souligne�la�notion�de�«�culture�domi-
nante�»,�dé-universalisant�le�concept�de�droits�de�l’homme.La�manière�dont�le�débat�sur�les�racines�chrétiennes�del’Europe�a�été�conduit�est�très�instructive�à�cet�égard.Les�pères�fondateurs�de�l’Union�Européenne�(Robert
Schuman,�Jean Monnet,�Alcide De Gasperi et�d’autresencore),� tout� en� étant� en�majorité� des� chrétiens� prati-quants,�n’affrontèrent�pas�la�question�des�«�racines chré-tiennes de l’Europe »�probablement�parce�que,�sur�desaspects�importants�de�l’organisation�sociétale,�on�enregis-trait�à�l’époque�une�dissonance�minimale�entre�une�visioninspirée�à�la�religion�et�une�vision�laïque�et�séculière.Si,�cinquante�ans�plus�tard,�l’identité�chrétienne�est�de-
venue�objet�de�discussion,�c’est�précisément�parce�que�lechristianisme�comme�foi�et�pratique�est�allé�s’affaiblissant,devenant�souvent�un�marqueur�culturel,�et�à�présent�tou-jours�davantage�un�marqueur�néo-ethnique�(«�vrais�»�Eu-ropéens�contre�«�migrants�»).La�deuxième�option�consiste�au�contraire�à�souligner�les
«�valeurs européennes »�et�«�l’identité (séculière) euro-péenne ».�Initialement�ces�valeurs�furent�conçues�commeun�mixte�de�libéralisme�politique,�de�droits�de�l’homme�etd’État�social,�mais�comme�cette�dernière�dimension�a�étésignificativement�oblitérée,�et�que�la�première�souffre�d’unedésaffection� croissante,� il� ne� reste� désormais,� commemarque� de� fabrication� de� l’Occident,� que� les� droits� del’homme.Les�respecter�est�une�condition�sine�qua�non�pour�ac-
céder�à�l’Union.�Ils�constituent�l’« identité européenne »�etpeut-être� aussi� l’idéologie� européenne.� Les� droits� del’homme�furent�à�l’origine�une�réponse�aux�idéologies�to-talitaires,�mais�à�partir�des�années�1980�ils�ont�été�invo-qués�pour�« apprivoiser »�des�normes�religieuses�perçuescomme�contraires�à�ces�droits�(condition�féminine,�libertéde�parole�contre�blasphème,�etc.).
C’est�au�sein�de�ce�courant�que�s’inscrit�l’appel�lancéaux�traditions�religieuses�pour�qu’elles�se�réforment,�et,soit�dit�en�passant,�une�attitude�de�ce�genre�est�implicitedans�le�soutien�offert�par�les�médias�séculiers�au�papeFrançois («�Parviendra-t-il�à�réformer�l’Église�?�»).�Elle�de-vient�tout�à�fait�explicite�quand�il�est�question�de�l’Islam.Dans�cet�appel�à�la�réforme,�il�y�a�presque�une�dimensionautoritaire,�au�point�que�plus�l’Europe�demande�aux�reli-gions�de�devenir�« libérales »,�moins�elle�reste�fidèle�à�sonlibéralisme�présumé�«�congénital�».La� liste�des�droits�de� l’homme�comprend�aussi�sans
aucun�doute�la�liberté�religieuse.�Mais�celle-ci�est�définieà�la�fois�comme�un�droit�de�l’homme�et�une�menace�po-tentielle�contre�les�droits�de�l’homme.�En�conséquence,�onobserve�en�Europe�une�tendance�discutable�à�conférerdes�droits�uniquement�à�ceux�avec�qui�il�y�a�accord�sur�lesvaleurs.�On�tend�ainsi�à�exclure�les�communautés�de�foi,qui�par�définition�ne�peuvent�accepter�en�bloc�les�valeursséculières.Il�ne�semble�pas�exagéré�d’affirmer�que�dans�beaucoup
de�cas,�la�liberté�religieuse�est�en�danger,�non�parce�qu’il�yait�des�limitations�à�son�exercice�(des�limitations,�il�doit�y�enavoir),�mais�parce�que�le�fait�de�pratiquer�la�religion�dansl’espace�public�est�considéré�de�plus�en�plus�en�Europecomme�quelque�chose�d’«�étrange�»�dans�la�meilleure�deshypothèses�et�comme�fanatisme�dans�la�pire.
Une troisième optionCe�que�ces�deux�approches�n’arrivent�pas�à�voir,�c’est
qu’aucune�société�ne�se�fonde�sur�un�consensus�total�desvaleurs�entre�ses�membres,�ou,�plus�précisément,�que�lerefus�du�consensus�n’exclut�pas�les�individus�de�la�société.Dans�l’Europe�présente,�il�existe�un�droit�de�refuser�les�ma-riages�entre�personnes�du�même�sexe�ou�de�contester�leslois�sur�la�bioéthique,�etc.,�et�il�n’est�pas�possible�de�réduireles�normes�religieuses�à�la�sphère�privée,�parce�que�celasignifierait�expulser�la�religion�de�la�sphère�publique�et�parconséquent�interdire�les�pratiques�religieuses.Les�normes�religieuses�ne�sont�pas�négociables�pour
les�croyants,�mais�elles�ne�devraient�pas�être�imposéesaux�non-croyants.�Les�«�sécularisés »�devraient�accepterl’idée�qu’il�existe�une�«�sphère�religieuse�»�qui�ne�suit�paset�peut�contredire�les�valeurs�nationales,�voire�la�«�culturenationale »,�mais�dont�les�membres�font�partie�de�la�com-munauté�politique.�L’Église�catholique�est�un�exemple�ty-pique�de�cette�«�sphère�religieuse�»�qui�ne�suit�pas�lesnormes�et�les�valeurs�dominantes�(par�exemple,�en�fait�dedémocratie�ou�de�féminisme),�mais�elle�ne�devrait�pas�dece�fait�être�contrainte�à�nommer�des�femmes�prêtres.Pour�synthétiser,�la�condition�pour�une�liberté�religieuse
authentique�dans�une�société�vraiment�démocratique�n’estpas�d’ériger�les�normes�de�cette�société�en�culture,�maisen�système�de�droits.�Nous�devrions�«�séculariser le sé-cularisme »�(Étienne�Balibar)�pour�ne�pas�le�transformeren�une�religion,�en�une�idéologie�ou�une�culture.Les�droits�de�l’homme�sont�purement�et�simplement�des
droits.�Ils�ne�sont�pas�une�particularité�de�la�culture�euro-péenne,�qui�en�réalité�a�produit�et�continue�à�produire�éga-lement� beaucoup� d’autres� idéologies� politiques� ;� parailleurs,�le�Printemps�arabe�a�montré�que�de�nombreuxmusulmans�sont�prêts�à�les�adopter�sans�difficulté.�Ils�sontune�construction�récente,�fragile,�souvent�contradictoire,difficile�à�réaliser�de�manière�systématique.�Ils�ne�sont�pasune�réalité�du�passé,�mais�plutôt�un�projet�pour�l’avenir.Une�remarque�finale,�qui�n’est�pas�dépourvue�d’impor-
tance�dans�les�circonstances�actuelles.�L’Europe�devrait
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laisser�tomber�la�requête�permanente�de�réformes�à�l’in-térieur�des�traditions�religieuses,�notamment�de�l’Islam.N’oublions�pas�que,�contrairement�à�l’opinion�commune,un�réformateur�n’est�pas�nécessairement�un�libéral�(quela�été�le�taux�de�libéralisme,�féminisme,�pro-sémitisme�etdémocratie�chez�Luther et�Calvin ?).Une�réforme�théologique,�si�souhaitable�soit-elle,�ne
peut�surgir�que�de�l’intérieur�d’une�tradition�donnée,�àtravers�l’interaction�de�ses�membres�avec�la�société�en-vironnante.�Ce�n’est�pas�une�condition�préalable�pourvivre�dans�une�démocratie�séculière.(Cet�article,�traduit�de�l’anglais,�est�une�synthèse�desconclusions�du�projet� de� recherche�«�ReligioWest� »,�réalisé�auprès�de�l’Institut�universitaire�européen).(RNS/Protestinter/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceGenève, Suisse - Les États-Unis ne sontpas un pays chrétienSelon� un� sondage,� la� majorité� des� évangéliques
blancs,�ne�perçoivent�plus� les�États-Unis�d’Amériquecomme�une�nation�chrétienne.Pour�59%�des�protestants�évangéliques�blancs�inter-
rogés�par�le�Public�Religion�Research�Institute�(Institutpublic�de�recherche�en�religion�-�PRRI)�en�collaborationavec�la�Brookings�Institution,�les�États-Unis�ne�sont�plusun�pays�chrétien.�Cette�réponse�a�progressé�de�11%�enseulement�quatre�ans,�depuis�48%�en�2012.La�conviction�croissante�que�les�États-Unis�perdent
leur�christianité�et�que�le�pays�est�désormais�dirigé�dansla�mauvaise�direction�apparaît�alors�que�le�monde�poli-tique�débat�largement�de�l’immigration�et�des�change-ments�culturels�durant�la�campagne�électorale.Dans�ce�récent�sondage,�des�questions�sur�l’immigra-
tion�ont�également�été�posées.�Les�américains�apparais-sent�comme�inquiets�à�cause�des�influences�étrangèressur�le�mode�de�vie�américain.�La�plupart�considèrent�queles�États-Unis�suivent�le�mauvais�chemin,�mais�leurs�opi-nions�diffèrent�sur�comment�revenir�sur�le�bon.�Le�son-dage�a�été�publié�le�23�juin.�2600�adultes�américains�ontété�interrogés�entre�le�4�avril�et�le�2�mai.«�Quand on prend du recul pour regarder le panorama
que cette recherche nous dévoile, on s’aperçoit que lesanxiétés augmentent pour les américains »,� a�déclaré�Robert P. Jones directeur�du�PRRI,�à�Washington�lors�dela�conférence�de�presse�de�présentation�des�résultats.Alors�qu’une�forte�majorité�des�américains�protestants
évangéliques�considèrent�que�les�États-Unis�ont�perduleur� identité�chrétienne,� les�américains�dans� leur�en-semble�divergent�sur�cette�question.�41%�pensent�quele�pays�est�chrétien�et�le�reste�et�42%�pense�que�le�paysa�été�chrétien�dans�le�passé,�mais�ne�l’est�plus.�Une�mi-norité�des�personnes�interrogées�(15%)�pense�que�le
pays�n’a�jamais�été�une�nation�chrétienne.«�La communauté blanche protestante évangélique
sent que sa domination culturelle aux États-Unis est per-due »,� explique�Henry Olsen,� chercheur� associé� auEthics�&�Public�Policy�Center�(Centre�d’éthique�et�de�po-litique� publique),� qui� participait� à� la� conférence� depresse.� «� Durant les quatre dernières années, unnombre croissant d’entre eux estiment que cette domi-nation est perdue irrémédiablement »,�ajoute-t-il.�«�Celaa des implications majeures pour le monde politique ».Les�américains�sont�également�partagés�quant�à�sa-
voir�si�la�culture�et�le�mode�de�vie�de�leur�pays�s’est�amé-lioré�(49%)�ou�s’est�détérioré�(50%)�depuis�les�années1950.� Et� selon� le� sondage� PRRI/Brookings,� « aucunautre groupe social américain n’est plus nostalgique desannées 1950 que les blancs protestants évangéliques »,avec�70%�déclarant�que�la�situation�s’est�dégradées.�Surcette�question,�les�sondés�réagissent�aussi�politiquementavec� 68%� des� républicains� qui� considèrent� que� leschoses�se�sont�dégradées,�alors�que�presque�la�mêmeproportion�(66%)�des�démocrates�pensent�qu’elles�sesont�améliorées.Mais� les�américains�pensent�que�le�pays�va�dans�la
mauvaise�direction.�Une�conviction�qui�traverse�les�divi-sions�politiques�est�a�légèrement�augmenté�de�65%�en2011�à�72%�aujourd’hui.�Et�la�plupart�(57%)�croient�qu’ilsdevraient�se�battre�pour�leurs�valeurs,�même�si�elles�sonten�contradiction�avec�les�lois�et�les�changements�culturels.D’autres éléments clés de ce sondagePrès�de�6�américains�sur�10�(57%)�pensent�que�les
valeurs�de�l’islam�sont�en�contradiction�avec�les�valeurset� le� mode� de� vie� américain.� Parmi� les� principauxgroupes�religieux,�les�blancs�protestants�évangéliquessont�les�plus�sceptiques�(74%).Une�majorité�(55%)�des�américains�pensent�que�le
mode�de�vie�américain�doit�être�protégé�contre�les�in-fluences�étrangères.�Parmi�les�principaux�groupes�reli-gieux,� les� chrétiens� blancs,� incluant� les� protestantsévangéliques�(76%),�les�catholiques�(68%)�et�les�protes-tants�historiques�(63%),�pensent�que�leur�mode�de�viedevrait�être�protégé.Les�américains�divergent�quant�à�savoir�si�la�discrimi-
nation�à�l’encontre�des�chrétiens�est�devenue�un�problèmeen�Amérique,�comme�l’est�la�discrimination�à�l’encontred’autres�groupes.�De�nombreux�chrétiens,�dont�77%�desévangéliques�blancs,�54%�des�protestants�historiques,53%�des�catholiques�blancs�et�des�protestants�noirs,�et50%�des�Hispaniques�catholiques,�ressentent�que�la�dis-crimination�anti-chrétienne�est�un�problème.�Près�de�8américains�sans�appartenance�religieuse�sur�10�(78%)�ouappartenant�à�une�autre�communauté�religieuse�(77%)�nepartagent�pas�ce�point�de�vue.