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REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE Union-Discipline-Travail
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
l ,1, 1 l('ol 1 1
NANGUIABROGOU
UFR des Sciences de la Nature
Année Académique 2013 - 2014
MEMOIRE DE MASTER I Filière : Botanique et Phytothérapie
THEME:
TYPOLOGIE ET COMPOSITION SPECIFIQUE
DES « BITTERS », ALCOOLATURES OU
TEINTURES TRADITIONNELLES DANS LE
VILLAGE DE MELEKOUKRO (DEPARTEMENT
D'ADIAKE).
Présenté par :
KOUASSI Kouassi Gérard
Soutenu le 17 Février 2015 devant le jury composé de :
Président du jury: Professeur BAKA YOKO Adama (Maître de Conférences)
Encadreur : Docteur MALAN Djah François (Maître-Assistant)
Examinateur: Docteur KOUADIO Lambert (Maître-Assistant)
TABLE DES MATIERES
TABLE DES MATIERES i
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
!.!STE DES TABLEAUX , ; iv
LISTE DES FfGURES iv
INTRODUCTfON I
!. CiENERALITES 2
1.1. Le « BITTERS »,alcoolature ou teinture traditionnelle 2
1.2. Localisation géographique 2
1.3. Caractéristiques physiques du site d'étude 2
1.4. Le milieu humain 3
Il. MATERIEL ET METHODES 5
2.1 .Matéric!. 5
2.2. Choix du site d étude 5
2.3. Méthodes d'enquête ethnobotanique 6
Ill RESULTATS ET DISCUSION 7
3.1. Résultats : 7
3.2. Discussion 13
IV. CONCLUSJON ET PERSPECTIVES 18
REFERENCES BlBLlOGRAPHIES 19
ANNEXES 25
1
DEDJCACE
Je dédie ce présent travail :
/\ toute la famille Kouassi
/\ la famille Eponou pour leur accueil chaleureux.
/\ tous mes frères et sœurs.
ii
REMERCIEMENTS.
Nos remerciements s'adressent d'abord au Tout-puissant DIEU en qui nous avons obtenu santé et inspiration pour la réalisation de ce travail. Qu'il guide nos pas!
Ce travail n'a pu se réaliser que grâce à l'aide de plusieurs personnes importantes auxquelles nous exprimons ici la reconnaissance.
Grand merci au Docteur Malan Dja François, Enseignant-chercheur à l'UNA qui en plus de ses sages conseils et de son entière disponibilité pour ce travail, a guidé mes premiers pas dans la recherche scientifique. Que Dieu le bénisse dans tout ce qu'il entreprend et lui accorde la santé.
Nous remercions le Professeur Bakayoko Adama, Enseignant-chercheur et Responsable
de la filière Botanique et Phytothérapie.
Nous disons merci aux : Docteurs Néuba Danho, Koné Moussa, Kouadio Y. Lambert qui ont
chacun à un moment ou à un autre contribué efficacement à ma formation.
Merci à Mme Koff Epouse Eponou Ayah Léonie Pélagie, pour son aide et son soutien inébranlable
Merci à M. Gnangoran Brou Bernabé dit « ADAHE » pour son accueil, sa disponibilité et sa détermination pendant les travaux sur le terrain à Mélékoukro.
Merci à tous les étudiants de la Botanique et Phytothérapie (BP).
Enfin, que tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à l'élaboration de ce mémoire et que ma mémoire trop faible n'a pu honorer à travers ces lignes trouvent ici l'expression de ma profonde gratitude.
iii
1
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Répartition de la population de l'enquête selon l'âge et le sexe 7
Tableau Il : Type de Bitters répertoriés à Mélékoukro 8
Tableau 1: Liste des espèces entrant dans la confection des bitters à Mélékoukro 10
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Exemple de « Bitters », « aphrodisiaque et paludisme » à Mélékoukro 8
Figure 2 : Deux espèces utilisées pour la confection des Bitters à Mélékoukro : Paullinia
pinnata (gauche) et Phyflanthus amarus (droite) 11
Figure 3: Différentes parties de plantes utilisées pour la confection des « Bitters » à
Mélékoukro 12
iv
1
INTRODUCTION
L'utilisation des plantes, à des fins thérapeutiques est un fait qui remonteà très longtemps
scion les littératures antiques arabe, chinoise, égyptienne, hindou, grecque, romaine
(Anonyme, 1974). En Afrique, le pouvoir thérapeutique des plantes était connu par nos
ancêtres et nos parents de façon empirique (Nacoulma-Ouédraogo, 1996). Cette pratique
faisait fi de toute connaissance basée sur la chimie, en ce sens qu'on ignorait tout de la
composition chimique des plantes utilisées tous les jours par de nombreuses populations, pour
les soins de santé (N'guessan et al ., 2009).Cependant, pour la préparation de ces recettes
médicamenteuses à base de plante, diverses parties de la plante ( écorces de racine et de tige,
feuilles, fruits, graines et tubercules) sont utilisées. Ces recettes nécessitent également
différents modes de préparation (décoction, expression, infusion, macération, pétrissage,
pillage, pulvérisation, ramollissement, torréfaction et trituration) (N'guessan et al., 2009).
Parmi ces préparations, les «Bitters» occupent une place de choix notamment dans le
traitement des asthénies sexuelles, des troubles érectiles (Békro et al., 2007; Malan, 2008 et
Tindc et al., 2012).Cependant, les « Bitters » sont généralement peu étudiées (Tinde et al.,
2012). En Côte d'Ivoire, cette pratique est quasiment absente des recherches ethnobotaniques.
Celte étude dont le thème est « Typologie et composition spécifique des « Bitters » dans le village de Mélékouk.ro(département d' Adiaké) »: vise à mieux connaitre les plantes qui
entrent dans la composition de ces préparations.
De façon spécifique, cette étude vise à inventorier les types de ,< Bitters », à déterminer les
espèces végétales utilisées pour leurs préparations ainsi que leurs indications thérapeutiques.
Cc travail comprend trois parties: La première partie comporte les généralités suries
«Bitters» et le milieu d'étude,la seconde partie concerne la description du matériel, des
méthodes utilisées et la troisième partie est consacrée aux résultats, à la discussion et aux
perspectives. Les annexes et les références bibliographies terminent ce document.
1
1- Généralités
1.1- LE « BJTTERS »
Le terme «Bitters» signifie boissons amères en anglais. Au fil du temps, il est devenu
« pitess » dans la langue Agni en Côte d'Ivoire. Cependant, dans le pays voisin de notre zone
d'étude au Ghana, l'appellation «Bitters» demeure encore vivante. En outre, suivant la
définition des préparations en herboristerie, une alcoolature est une préparation résultant de
l'action extractive exercée par l'alcool éthylique pur (éthanol) sur des drogues végétales
(alcoolatures simples) ou mélanges de drogues végétales (alcoolatures composées). Les
drogues végétales sont employées fraîches, ce qui les différencie des teintures qui sont
réalisées avec des drogues sèches. Le thème « Bitters » associe ces deux rnots alcoolature et
teinture.
1.2- Localisation géographique
1. · enquête ethnobotanique a été menée dans le village de Mélékoukro situé dans le
département d 'Adiaké. Le département d'Adiaké est situé dans le sud-Est de la Côte d'Ivoire.
dans la région Sud-Cornoé et compte quatre sous-préfectures (Adiaké, Assinie-Maffia et
Ltueboué). Il a été érigé en circonscription administrative en 1997 selon le décret 97 - 16 du
15/01/1997 .Cc département est situé à 94 km d'Abidjan entre les latitudes 5°04 et 5°28 Nord
et les longitudes 2°43 et 3°32 Ouest. Elle fait frontière avec le Ghana à l'Est et la région de
Bonoua à l'Ouest. Elle est limitée au Sud par l'Océan Atlantique et intègre dans sa partie
Nord, le Sud de la région d 'Aboisso (Eblin et al., 2014).
1.3. Caractéristiques physiques du site d'étude
1.3.1. Climat
La région dAdiaké est soumise à un climat équatorial de transition (climat Attiéen),
caractérisé par quatre saisons dans l'année dont 2 pluvieuses (Avril àluillet et Octobre à
Novembre) et deux sèches (Décernbreàlvlars etAoüt àSeptembre). C'est unezone très humide
où les précipitations rnoyennesannuelles sont supérieures à 2000 mm. Les températures sont
comprises cntre24, 8°C et 28,6°C (Eblin et al., 2014).
2
1.3.2. Relief et sols
l.c rel icf de la région d 'Adiaké est assez plat avec des plaines côtières de O à 200 111 d'altitude.
La régioncompte dcssols Ierralitiques fortement lessivés sous une forte pluviométrie, des sols
hydro-morphes minéraux, des sols hydro-rnorphes à gley et pseudo-gley (Eblin et al., 2014).
l.3.3. Hydrographie
La région est drainée par deux bassins hydrographiques constitués des rivières côtières Bia et
Tanoé el leurs affluents (Soumié, Ehania el Noé), formant avec plusieurs autres cours d'eau
(Toumanguié, Eholié, Motokpèlè, etc.) et Je complexe lagunaire Aby-Tendo-Ehy (427 k.1112),
un important réseau hydrographe (Eblin et al., 2014).
1.3.4. Végétation
1.a région d' J\diaké appartient au secteur littoral du domaine guinéen. Dans ce secteur, la
diversité des conditions édaphiques et leur évolution font que sur une petite surface, il se
rencontre une grande complexité de groupements végétaux. L! n'y a donc pas de
climaxdorninant, mais une mosaïque de groupements édaphiques (Guillaumet et
t\djanohoun., 1971). Ainsi, on trouve des forêts marécageuses à Symphonie globulifera el
Mvtraginia ciliata, avec de nombreux arbres à contreforts ou à racines-échasses, des forêts
subliuoralcs à l.icania elaeosperma et Drypetes aframensis, des savanes littorales, des
mangroves et de nombreuses zones cultivées (cocotier, palmier à huile, hévéa, etc.).
1.3.5.Faunc
Grâce à sa situation et à la nature des écosystèmes qu'ii renferme, le département d' Adiaké
abrite une faune diversifiée. La mangrove est un écosystème particulier qui a une grande
inlluence sur la productivité des plans d'eau. Elle abrite de nombreux microorganismes qui
transforment les feuilles échues des palétuviers en particules alimentaires très riches en
protéines. Ces produits de décomposition constituent la base d'un système nutritif qui fait de
cet écosystème un milieu de choix pour la reproduction de nombreuses espèces, tant
aquatiques quaviaires (Egnankou et al., 1996). Comme toutes les zones humides côtières,
les îles Ehotilé abritent une avifaune remarquable. fi y a été dénombré 128 espèces d'oiseaux
réparties en 35 familles. Ce sont, pour la plupart, des espèces aquatiques dont l'effectif a été
estimé à 2583, en 2001 (Oodman et Diagana., 2003).
Outre les oiseaux, cinq espèces de primates existent effectivement dans le Parc (Koné et al.,
2004). Il s'agit du Colobc bai (Piliocolobus badius), du Colobe de Yan Bcneden iProcotobus
verrus), du mone de Lowe (Cercopithecus monalowei), du cercopithèque au nez blanc
3
1
(Cercopithecus petauristay et du Singe vert (Cercopühecus aethiopssabaeusï. La présence du
singe vert, témoigne, selon ces auteurs, de la richesse écologique du Parc National des lies
l~hotilé.
Notons que le Parc abrite aussi des mammifères classiquement inféodés à la forêt, telsque les
ccphalophes, les potamochères, les rongeurs, etc. De même, les espèces animales fréquentes
des zones rupicoles, telles que le varan (Varanus sp.), la civette (Viverra civetta) ou le
crocodile (Crocodi/us sp.) y sont présentes. Le varan est relativement plus abondant sur l'île
Nyarnouan, pour cc qu'il nous a été donné de voir. La présence d'une espèce d'achatine,
prisée par ce reptile, présente uniquement dans le sous-bois de cette île, y est certainement
pourquelque chose. Cette achatine qui est aussi fortement recherchée par les populations
riveraines,pour ses qualités organoleptiques, est une source d'intrusion sur l'île Nyamouan.
Par ailleurs, le Parc abrite une espèce qui lui confère son originalité. li s'agit de la roussette
des palmiers (Eidolon helvum) dont une importante colonie loge sur l'île Baloubaté.
Pour les Ehotilé, ces animaux sont le signe de la présence des parents disparus. Ces
rnammifèresfrugivores jouent un grand rôle dans la dissémination de certaines espèces
végétales du Parc telles que Sacoglottis gabonensis (Malan, 2008).
l.4.Milicu humain
Dans le brassage ethnique complexe qui caractérise la berge de la lagune Aby, on peut
dégager trois grands groupes: les Ehotilé, les Essourna et les N'zima. Le chef-lieu du canton
l.hotilé est Etuéboué, tandis qu' Assinie abrite la chefferie Essouma. Les N'zirna ou Appolo se
rencontrent beaucoup plus à l'est vers la frontière du Ghana.La population du département
dAdiaké est estimée à 253 253 habitants, avec une forte densité de 78 hbts/krrr (JICA,
2001). La ville d'Adiaké abrite près de 70% de cette population. Les allochtones d'origine
malienne, burkinabé, togolaise et ghanéenne représentent près de la moitié (48,2%) de la
population d' Adiaké (Koua, 2004). Les Burkinabés et les Maliens constituent le plus gros de
la main d'œuvre des plantations agro-industrielles tandis que les Ghanéens et les Togolais
s'adonnent à la pêche dans la lagune Aby. La région compte également quelques campements
de Baoulé. d' Akyé et cl' Abidji qui s'adonnent presque exclusivement à la culture du manioc et
à l'extraction du vin de palme pour la fabrication du « koutoukou ».Selon le recensement
général de la population et de l'habitat de 1998, la population de Mélékoukro comptait 822
habitants (413 hommes et 409 femmes).
4
Il.MATERIEL ET METHODES
2.1.Matériel
2.1.1.Matériel technique
l ,c matériel technique utilisé dans le cadre de l'étude est composé d'un sac de récolte en
plastique pour le transport des échantillons végétaux, d'un scotch à papier, un stylo et un bloc
notes pour prendre les in formations, des chemises cartonnées pour faire des étiquettes, des
liches d'enquêtes préalablement confectionnées, une machette et un sécateur pour le
prélèvement des échantillons. Un appareil photo nous a servi à la prise d'images des espèces.
Des presses ont été utilisées pour le séchage des espèces à l'aide d'un four traditionnel.
2.1.2. Matériel biologique
Le matériel biologique est essentiellement constitué d'espèces végétales récoltées lors de
notre enquête. Les différentes parties ou organes utilisés sont les feuilles, les écorces de tige,
les racines, les graines, les fruits, les rhizomes et quelque fois la plante entière.
2.2. Choix du site d'enquête
Nous avons choisi de mener notre étude dans cette région du sud-est de la Côte d'Ivoire pour
divcrscsraisons, En effet, cette région est réputée pour sa forte production de « koutoukou >>,
un alcool distillé localement à partir de la sève fermentée du palmier à huile (Malan, 2008).
Cette forte production est liée à l'existence dans cette région de vastes piantations de palmier
ù huile.
2.3. Méthodes
2.3.l.Méthodes d'enquête ethnobotaniquc
L'enquête ethnobotanique a été faite pendant les mois de septembre et octobre 2014.Pendant
cette enquête; deux méthodes d'entretien ont été utilisées à savoir « le porte-à-porte» et le
« walk-in-the-woods ».
Dans l'entretien du «porte-à-porte», nous avons visité, à l'aide d'un guide d'entretien (voir
annexe 1), de façon aléatoire plusieurs habitations de la zone d'étude. Les habitants trouvés
ont été interrogés de façon collective. Les informations recueillies concernent les différents
types de «Bitters», les plantes utilisées, l'alcool utilisé. la couleur, le goût, l'arôme, le
matériel de conditionnement, les indications thérapeutiques et enfin l'existence de personnes
spécialisées dans la confection. Nous avons interrogé 45 personnes dans cette étape.
5
1
La première phase de l'enquête a identifié une liste de trois personnes, reconnues comme
spécialisées dans la confection des « Bitters ».Ces personnes ressources ont été interrogées
dabord, avec un questionnaire spécifique (annexe 2) à leur domicile, puis plus librement lors
d'un entretien suivant l'approche du « Walk-in-the-woods ». Cette méthode consiste à
marcher dans les brousses avoisinantes avec des informateurs clés pour connaîtreles plantes,
leurs noms dans la langue locale, leurs usages et de confirmer les informations reçues lors de
1 · entretien porte-à-porte afin de constituer un herbier pour l'identification scientifique au
laboratoire.Au total nous avons interrogé 48 personnes âgées de 20 ans et plus (Tableau
l j.Parmi lesquelles 46 Agni, un Baoulé et un de nationalité togolaise.
Tableau 1: Répartition de la population d'enquête selon l'âge et le sexe.
Age S 20 ans 20-40 ans 40 ans plus Total
Sexe
Homme 5 22 1.2 39
Femme 2 4 3 9
Total 7 26 15 48
2.3.2. Méthodes de traitement des données
Le dépouillement des fiches d'enquêtes a permis d'avoir une liste de plantes utilisées, et les
parties de plantes.La fréquence de citation de population et celle des espèces ont été
calculées.La fréquence· (Fe) de citation est donnée par la formule suivante:
n Fe= -X100
N
Oùnest le nombre de personnes interrogées ayant cité la plante et N le nombre total de
personnes interrogées au cours de l'enquête.Cet indice permet d'évaluer la crédibilité des
informations reçues et le niveau de connaissances des plantes de la population d'enquête
(Schrauf et Sanchez., 2008 ; Betti, 2004).
l.cs noms scientifiques des plantes ont été actualisés suivant la 3ème version du Groupe pour la
Phylogénie des Angiospermes (APG, 2009).
6
1 1
III.RESULTATS ET DISCUSSION
3.1.Résultats
3.1.1. Différentstypesde «Bitters»
/\u total, 8 types de « Bitters »ont été répertoriés (Tableau Il).
Tableau Il : Types de « Bitters» répertoriés à Mélékoukro
Type et indication de Nombre des Fréquence de espèces en Goût Couleur
« Bitters » citation en% moyenne
Paludisme 2,57± 1,81 33,33 Amer Vert et jaune
« plaie de ventre » 1±0,00 12,5 Pas de goût Rouge et
particulier Jaune
Jaune,
Aphrodisiaque 1,72±1,27 12,5 Amer marron,
blanc-crème
Hémorroïdes 2,5±0,87 8,33 Un peu
Rouge amer
Hernie 2±0,96 6,25 Amer Jaune
fatigue générale 6 2,08 Pas de goût
Jaune particulier
Paludisme et 1 7 2,08 Amer Jaune foncé
daphrodisiaque
Paludisme et maux de cœur 2,08 Pas de goût
Blanc-crème 1 particulier
l__
La majorité des confections rencontrées est monospécifique (54,8%).Ccpendant, quelques
«Tiitters » utilisent jusqu'à 7 espèces. C'est !e cas par exemple du «Bitters» paludisme et
aphrodisiaque (Figure 1).
7
Figure 1: Exemple de « Bitters », « aphrodisiaque et paludisme » à Mélékoukro
3.1.2. Matériel de conditionnement et alcool utilisé
Le matériel de conditionnement étant constitué de bouteille de n'importe quelle couleur, de
pot en plastique dont la contenance varie de 1 L à 4 litres. Les alcools utilisés par ces
fabricants sont le « koutoukou», le gin ou autres sauf la sucrerie, la bière et le vin. Cependant
l'alcool dominant est le« koutoukou » avec 74, 19%
3.1.3. Espèces utilisées
Nous avons répertorié 31 espèces végétales regroupées en l 9 familles el 30genres (Tableau
III).Les familles majoritaires sont les Annonaceae avec 4 espèces, les Rubiaceae et les
Apocynaccac représentées par 3 espèces chacune. Par ailleurs, les espèces les plus citées
sont: Zingiber officinale (Fc=l2,05%), Entandrophragma utile (8,43%), Garcinia kola
(6,02%), Aframomum melegueta (4,82%), Caesalpinia bonduc(4,82%), Morinda fucida
(4,82%), Phyllanthus amarus (4,82%), Rauvolfia vomitoria (4,82%), Xylopia acutifolia
(4,82%), Xylopia aethiopica (4,82%), Alchornea cordifolia (3,61 %), Paullinia pinnata (
1,61 %) (Tahleau Ill).
8
Suite du tableau III
FC Statuts des Noms scientifiques Partie utilisée « Bitters »
(%) espèces
Phyl/anthus amarus 4,82 Espèce clé plante entière Paludisme
Picralima nitida 2,41 Graine Aphrodisiaque, hernie
Psidium guajava 1,20 Espèce clé Racine Fatigue générale
Rauvolfia vomitoria Espèce clé Racine Aphrodisiaque, hernie,
4,82 paludisme
Sarcocephalus latifolius Racine, écorce
2,41 Espèce clé
de tige Paludisme, aphrodisiaque
Tiliacora dinklagei 1,20 Espèce clé Racine Aphrodisiaque
Turraea heterophyl/a 1,20 Espèce clé Racine Aphrodisiaque
Uvaria afzelii 1,20 Espèce clé Racine Paludisme
Xylopia acutifolia 4,82 Espèce clé Racine Aphrodisiaque
Xylopia aethiopica 4,82 Adjuvant Graine Paludisme, aphrodisiaque
Racine, écorce Zanthoxylum zanthoxyloïdes Espèce clé
de tronc Aphrodisiaque
1,20
Paludisme, aphrodisiaque,
Zingiber officinale Adjuvant Rhizome fatigue générale,
12,05 hémorroïdes,
Figure 2 : Deux espèces utilisées pour la confection des Bitters à Mélékoukro : Paullinia pinnata (gauche) et Phyllanthus amarus (droite).
10
1
3.1.4. Parties utilisées
Diverses parties sont prélevées sur la plante pour la fabrication des différents « Bitters » (Figure 3). Les racines et les rhizomes sont majoritairement utilisées (58,05%), ensuite
suivent les écorces de tronc (25,58%), les fruits et les graines (16,12%) et les feuilles ou
plantes entières (3,22%).
0 20 40 60 80
t Racine & rhizome
Ecorce de tronc
Fruit et graine
Feuille et plante • entière
Figure 3: Différentes parties de plantes utilisées pour la confection des « Bitters » à Mélékoukro.
3.1.5. Type morphologique et habitats des espèces recensées
Les espèces recensées dans notre étude sont composées essentiellement d'arbres, de lianes, et
d'herbes. Les ports les plus importants sont les arbres avec un pourcentage de 77,42%. Les
lianes viennent en second plan avec 12,90%, suivi des espèces herbacées avec 9,68%. Ces
espèces sont récoltées dans les milieux biologiques divers: champs, forêts marécageuses,
jardins, arrière-cours, etc.
3.1.6. QueJques recettes de« Bitters »
Antipaludique
Recette l : Les espèces sont: Morinda lucida (Racine), Rauvolfia vomitoria (Racine),
Zingiber officinale (Rhizome), Aframomum melegueta (Graine) et Xylopia aethiopica
(Graine) avec l'alcool que vous désirez saufla bière, le vin, la sucrerie.
Recette 2 : Les espèces sont : Phyllanthus amarus (Feuille ou plante entière), Citrus lemon
(Fruit) avec le « Koutoukou ».
11
1
Tableau III: Liste des espèces entrant clans la confection des « Bitters» à Mélékoukro
N<
Ca
: Ci,
' Die
Ln
1 Ga
l ia
1 ma
1 Lan
1 Lor
Ma
I Mo [ /\1(;
1 o~,
J<'C Statuts des ms scientifiques ( %) Partie utilisée « Bitters »
espèces
amomum melegueta Adjuvant Graine Paludisme 4,82
hornea cordifolia Espèce clé Racine Aphrodisiaque, « plaie de
3,61 ventre »
ihia nitida 2,41 Espèce clé Racine <1 plaie de ventre » -
Ecorce de ihio sapida
1,20 Espèce clé Fatigue générale
tronc
tsalpinia bonduc 4,82 Espèce clé Racine Aphrodisiaque -
polobia lutea 2,41 Espèce clé Racine Aphrodisiaque - -
·us lemon 1,20 Espèce clé Racine, fruit Paludisme, fatigue générale
scorea minutifolia 2,41 Espèce clé Tige Hémorroïdes -----
Ecorce de Hémorroïdes, « plaie de androphragrna utile Espèce clé
8,43 tronc ventre » -
cinia kola Hémorroïdes, hernie,
Espèce clé Graine, racine 6,02 aphrodisiaque, paludisme
- ungana Ecorce de
Espèce clé Paludisme lagascariensis 1,20 tronc
Ecorce de dolphia hirsuta Espèce clé Hémorroïdes
1,20 tronc
hira alata 1,20 Espèce clé Racine Fatigue générale -
·.1·11/aria acuminata 1,20 Espèce clé Racine Aphrodisiaque -·
iodera myristica 2,41 Adjuvant Graine Paludisme, aphrodisiaque --
'indo lucida 4,82 Espèce clé Racine Paludisme, aphrodisiaque ---~---· 1111111 gratissimum 2,41 Espèce~ Feuille « Plaie de ventre »
Ecorce de 'nari excela Espèce clé Hémorroïdes
2,41 I tronc - -
9
Aphrodisiaque
Recette 1: Les espèces sont: Tiliacora dinklagei (Racine), Carpo/obia lutea (Racine),
Paullinia pinnata (Racine), Lophira alata (Racine), Xylopia aethiopica (Graine) avec le
« koutoukou ».
Recette 2 : Caesalpinia bonduc (Racine) et Zingiber officinale (Rhizome) avec le
<< Koutoukou ».
Contre « plaie de ventre »
Recette 1 : Alchornea cordifolia (Racine) avec le « Koutoukou ».
Recette 2 : Entandrophragma utile (Ecorce de tige) avec le « Koutoukou ».
A nti-hémorroïdaires
Recette 1 : Entandrophragma utile (Ecorce de tige), Garcinia kola (Graine) et Zingiber
officinale (Rhizome) avec le « Koutoukou ».
Recette 2 : Entandrophragma utile (Ecorce de tige), Parinari excelsa (Ecorce de tige) et
Landolphia hursita (Ecorce de tige) avec l'alcool que vous désirez sauf la bière, le vin, la
sucrene.
12
3.2.Discussion
Différents « Bitters »et leurs importances
Très peu de travaux ethnobotaniques ont été consacrés spécifiquement aux «Bitters». Par
exemple, une étude récente de Tindc et al (2012) comparant les pratiques médicinales entre
les populations ouest-africaines et les anciens esclaves des Caraïbes, afait une large
description de cette pratique. Ces auteurs ont répertorié 152 recettes à travers 16 pays
dAfrique et des Caraïbes montrant ainsi l'importance de cette pratique dans ces parties du
monde.
Cependant, contrairement à cette étude focalisée uniquement sur les
« Bitters » aphrodisiaques, notre étude a révéléune diversité des indications des « Bitters ».
En effet, 8 types de «Bitters» de plantes ont été recensés suivant différentes indications
thérapeutiques.
Pur ailleurs, scion ces autcursla plupart des « Bitters »sont conditionnés dans des bouteilles.
En plus, l'alcool utiliséétait le rhum, le vin ou liqueur de canne à sucre clans les Caraïbes et en
Colombie par contre en Afrique de l'ouest c'est le vin de palme distillé« Koutoukou ».
Or nos investigations ont révélé que le matériel de conditionnement était composé de bouteille
et de pot en plastique et l'alcool utilisé était majoritairement le vin de palme distillé appelé« le
k outoukou ». Scion Tinde et al (2012), et comme nous l'avons observé, les ingrédients des « Bitters »sont
constitués de racines et rhizomes, d'écorces de tronc, de fruits etde graines, séchés et
découpés en petits morceaux ou de feuilles ou plante entière à l'état frais. Les espèces telles
que Zingiber officinale, Monodora myristica, Xylopia aethiopica et Aframomum melegueta
sont utilisées comme épices dans la plupart des «Bitters» répertoriées. Ces épices permettent
d'améliorer le goût de ces «Bitters ». Cesespèces, par ailleurs.sont largement connues
cornrneadjuvants dans la préparation de plusieurs recettes médicamenteusestraditionnelles en
Côte d'Ivoire (Akê-Assi, 2011).
Les indications thérapeutiques des « Bitters »sont le paludisme, la hernie, les hémorroïdes, « plaie de ventre », aphrodisiaque etmaux de cœur. La plupart des espèces les plus citées ont
fait l'objet de plusieurs études phytochimiqucs et pharmacologiques qui confirment leurs
usages traditionnels. li s'agit par exemple de Phyllanthus amarus, Harungana
niadagascariensis, Rauvolfia vomi/aria, Paullinia pinnata, A lchornea cordifolia, Carpolobia
lutea, Garcinia kola, Turraea heterophylla, Morinda lucida, Sarcocephalus latifolius.
13
1
Plantes anti- paludiques
Phyllanthus amarus, est largement connue en Afrique et particulièrement enCôte d'Ivoire
comme plante antipaludique. A ceteffet des études réalisées en pays Krobou par N'guessan et
al., 2009, ont montré que l'effet antipaludique de cette plante était due à la présence des
alcaloïdes de types indoliques. D'autres auteurs comme N'gaman (2005) ; N'doua (2006) et
Mohou (2006) ont réalisé des érudesdans le district d'Abidjan montrant également l'effet
antipaludique de cette plante.
Par ailleurs au Bénin, la tige feuillée de cette espèce en décoction est utilisée aussi pour traiter
le paludisme (Houcssou., 2011).De plus, une étude réalisée au Ghana indique que les extraits
aqueux et éthanolique de Phyllanthus amarus sont actifs sur Plasmodium falciparum
chloroquino-résistant avec une CJ50 de 34,9 et 31,2 ug/rnl respectivement (Appiah-Opong et
al., 2011). Ce travailconfirme l'idée véhiculée par fabricants de «Bittcrs » selon laquelle,
Phvllanthus amarus est un bon remède contre le paludisme.
Sarcocephalus latifolius est une autre espèce jugée très efficace contre le paludisme par nos
personnes ressources. Des études phytochimiques menées par Traoré (1999); Badiaga
(2011) sur l'écorce de tronc et de racines de cette plante ont révélé qu'elle contient des
alcaloïdes d'où son utilisation empirique dans le traitement du paludisme. Par ailleurs des
études ethnopharmacologiques menées au Togo par Gbeassor et al (1981) ont mis en
évidence l'activité inhibitrice du décocté des racines de cette plante sur la maturation des
trcphozoïtes de Plasmodium falciporum en schizontes au bout de 24 heures.
L'utilisation de Harungana madagascariensis comme plante antipaludique dans notre zone
d'étude est mentionnée par Malan (2008). En effet, selon cet auteur, H'madagascariensis est
la plante la plus citée par les Ehotilé dans le traitement du paludisme. En outre, une étude
cthnornedicale réalisée sur les plantes antipaludiques en Guinée avec 258
hcrboristestraditionnels a montré que Harungana madagascariensis était parmi les plantes
antipaludiques régulièrement citées (Traoré et al.i, 2013).Des études phytochimiques et
pharmacologiques montrent que cette plante renferme un principe bio-actif, la quercétine, qui
a des propriétés d'exercer une action inhibitrice sur Plasmodium falciparum (Neuwingcr,
l 996)cc qui valide l'usage empirique de la plante, dans le traitement du paludisme.
Divers travaux menés sur Morinda lucida ont montré son action antipaludique. Par exemple
létude ethnornedicale de plantes antipaludiques réalisée chez les Abbey et les Krobou par
14
N'gucssan et al .. , 2009 ont souligné que les feuilles de cette plante étaient utilisées en
association avec du jus du citron pour traiter le paludisme. AuTogo, on emploie également les
feuilles comme antipaludique (Adjanohoun et al., 1986). /\u Bénin le macéré des racines et
le décocté des feuilles ainsi que les écorces servent à traiter le paludisme (Houessou,
20 I O).En République centrafricaine, la macération des Ieui lies de cette plante est utilisée pour
traiter le paludisme (Lakouéténé et al .. , 2009).
Plantes aphrodisiaques
Alchornea cordifolia, est une espèce largement employée en médecine traditionnelle seule ou
en association avec dautrcs plantes. Il a été mentionné dans nos travaux que ses racines
étaient utilisées pour fabriquer des «Bitters» de « plaie de ventre» et d'impuissance. Par
ailleurs, chez les Ehotilé la pâte obtenue à partie des feuilles de cette plante ainsi que celle de
lavocatier IPerseu americana) sont prescrite en lavement pour traiter l'impuissance (Malan,
2008). En Sierra Leone et au Congo, on confectionne des suppositoires à partir de jeunes
feuilles ou d'écorce pilée pour traiter les hémorroïdes. En République Démocratique du
Congo, les feuilles écrasées s'appliquent en lavement pour traiter l'impuissance (Mavar
Manga et al .. , 2007).
Carpolobia lutea, espèce servant à faire des « Bitters » aphrodisiaques mentionnée lors de nos enquêtes, a été également utilisée dans les travaux de Malan, 2008 où les racines de cette
espèce sont associées à celles de Paullinia pinnata, Tilliacora dinklagei et Xylopia acutifolia
pour confectionner des teintures de l'asthénie sexuelle. D'autres travaux réalisés dans le
canton N'gadié par certains auteurs ont mentionné que la mastication des racines sert à traiter
les troubles érectiles (Békro et al .. , 2007).Au Nigéria, ladécoction des racines ou les racines
mâchées sont utilisées pour traiter l'infertilité masculine (Erhabor et al .. , 2013).
Garcinia kolae été mentionnée dans nos enquêtes comme aphrodisiaque. Plusieurs études
menées en Côte d'lvoire par différents auteurs ont relevé cet effet (Malan, 2002; Békro et
al .. , 2007 et Séguéna et al .. , 2013;). Cette espèce est employée également par les Agni et les
Abourés, Comme aphrodisiaque (Bouquet et Debray., 1974). Selon ces auteurs,
Garciniakola est riche en anthraquinones et en flavonoïdes. Les flavonoïdes ont une action
tonifiante marquée sur les vaisseaux sanguins comme l'on montré ces auteurs (Paris et
llurabicllc, I 981 ; Bruncton, 1993). Cc qui peut expliquer icur utilisation dans le traitement
de lirnpuissancc. /\u Nigéria, la graine pilée sert ù faire une teinture avec du gin ou de vin de
15
palme pour traiter l'infertilité masculine (Erhabor et al .. , 2013).11 est de même en lnde, où
les écorces sont utilisées pour produire des composés aphrodisiaques (Singh et al .. , 2012).
Des études phytochirniques réalisées sur Turraea heterophylla ont permis d'identifier des
terpènes et des alcaloïdes qui sont à l'origine du potentiel érectile (Boua et al.., 2013)
doùl'ernploi récurrent de cette plante par les guérisseurs dans le traitement traditionnel de
limpuissancc en Côte d'Ivoire. En plus des travaux menés en lnde ont attesté son effet
aphrodisiaque en association avec la tige, l'écorce et la graine (Singh et al .. , 2012).
Xvlopia acutifolia, espèce aphrodisiaque utilisée au cours de notre enquête. Il a été montré par
Malan (2008) qu'on confectionne une teinture à partir des racines de Xylopia acutifolia
associées à celles de Carpolobia lutea, Paullinia pinnata et de Tiliacora dinklagei macérées
dans de l'alcool pour l'asthénie sexuelle. Or r.otre enquête a révélé que les racines de cette
plantes sont utilisées seule pour confectionner une m.ixture aphrodisiaque.
! .ors de notre étude, les racines de Tiliacora dinklagei sont ajoutées à celles de Paullinia
pinnata, Carpolobia lutea, Lophira alata el aux graines de Xylopia aethiopica pour obtenir
un« Bitters »aphrodisiaque. Par ailleurs, les travaux de Malan, 2008 démontrent l'effet
aphrodisiaque de cette plante. Selon cet auteur, on confectionne une teinture à partir des
racines Tiliacora dinklagei associées à celles de Carpolobia lutea, Paullinia pinnata et de
Xvlopia acutifolia macérées dans de l'alcool pour l'asthénie sexuelle. En plus un breuvage à
base de racine et de vin de palme, ou un extrait des parties aériennes, associés à Paullinia
pinnata, se boit pour renforcer la vigueur sexuelle (Oyen, 2008).
Zingiber officinale, est une espèce entrant dans la majorité des «Bitters» répertoriées lors de
nos investigations. Divers travaux menées sur cette plante ont révélé son usage traditionnel
entant qu'une plante aphrodisiaque (Mugisha et Oringa, 2005; Talaa, 2009).
Plantes à autres « Bitters >>
Lors de notre enquête, les fabricants combinent les racines de Paullinia pinnata avec d'autres
panics d'espèces, pour faire des « Bitters» contre le paludisme, les palpitations et comme
aphrodisiaque. L'emploi de Paullinia pinnata dans le traitement du paludisme, des
palpitations et de l'asthénie sexuelle n'est pas spécifique aux Ehotilé comme l'a souligné
(Malan., 2008). Au Bénin, la plante est employée pour traiter le paludisme (Adjanohoun et
al., 1989; Houcssou., 2010).De plus au Mali et au Togo, elle est utilisée contre l'asthénie
sexuelle (Adjanohounet al., 1980 et 1986). Les travaux de N'gucssan et al., 2009 ont montré
que le décocié des feuilles est utilisé chez les Krobou dans le traitement de la fièvre etde
16
1
l'hypertension. Ce dernier usage est dû aux composés polyphénols que les feuilles
renferment.Dans le Sud-Est de la Côte d'Ivoire cette plante est utilisée pour ces propriétés
aphrodisiaques comme le montre les travaux de Békro et al., 2007. En effet dans cetterégion,
l'écorce de racine ou de tige est utilisée en macération dans du vin de palme pour traiter les
troubles de l'érection. Les travaux de Tindc et al., 2012, montrent quecette espèce est utilisée
comme aphrodisiaque au Ghana et en Guyane. Paullinia pinnata est très réputée en Côte
d'Ivoire pour cette dernière indication (Bouquet et Dcbray, 1974, Adjanohoun et al., 1979;
Cautier-Beguin, 1992). Zambie et al (2006)pensent que l'efficacité de la plante dans le soin
des dysfonctions érectiles est due à l'activité antioxydante des composés phénoliques
contenus dans les racines et les feuilles.
Dans notre enquête, les graines de Picralima nitida sont ajoutées à celles de Xylopia
aethiopica, de Garcinia kola et aux racines de Garcinia kola pour obtenir des« Bitters »
aphrodisiaque et de hernie est confectionnée par ajout des racines de Rauvolfia vomitoria. Les
travaux réalisés par Malan (2008), ont noté que cette espèce est utilisée pour traiter la hernie
inguinale avec comme mode d'emploi Ielavement. Cet effet est dû à l'akuammine, alcaloïde
qui est abondant dans les graines et dans les autres organes comme l'ont signifié les travaux
de ces auteurs (Bouquet et Debray, 1974).
17
IV.CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Ce travail, mené dans le village de Mélékoukro dans le département d' Adiaké a été pour nous,
une occasion d'initiation aux techniques d'enquêtes ethnobotaniques. li nous a permis de
connaître les différents types de« Bitters», leurs compositions en drogues végétales ainsi que
leurs indications thérapeutiques. Ceci grâce aux acteurs de la médecine traditionnelle. Nous
avons pu récolter 31 espèces rentrant dans la confection de ces différents types de « Bitters »
dans ce village. Ces 31 plantes ont été classées en 30 genres et 19 familles parmi lesquelles
les Annonaceae, les Rubiaceae et ies Apocynaceae sont les plus représentées. L'organe le plus
sollicité chez ces fabricants reste les racines. L'alcool le plus utilisé par ces fabricants est le
vin de palme distillé appelé « koutoukou »Sans s'opposer à la médecine moderne, la
médecine traditionnelle, par ses recettes qu'elle prescrit à la population qui la sollicite, est une
alternative à la médecine moderne. Il est donc important de chercher les proportions des
espèces entrant dans chaque préparation et de faire des études toxicologiques sur ces
« Bitters » pour en sortir dcs« Bitters» de meilleure qualité dans l'avenir.
18
1
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24
ANNEXES
Annexe 1 : Liste des espèces avec leur nomlocal, scientifique et famille
r NOMS NOM LOCAL TYPE
1 FAMILLE HABITAT
1
SCIENTIFlQlJES (Agni) biologique
Aframomum melegueta Zingiberaceae Essa Herbe Jardin
A lchornea cordifolia Euphorbiaceae Djéca Arbuste Jardin
Baphia nitida Fabaceae Srèman Arbre Jardin
Blighia sapida Sapindaceae Atchin Arbrisseau Champ de
cocotier 1
1 Caesalpinia bonduc Caesalpiniaceae Awalé Liane Jardin
1 Carpolobia lutea
Champ de Polygalaceae Séquénoua Arbuste
cocotier
Citrus lemon Rutaceae WaouléDomi Arbuste Jardin 1
i Dioscorea minutifolia Dioscoraceae Coco Gnanman Liane Champ de
cocotier
· Entandrophragmu utile Meliaceac Doukouman Arbre Forêt
1 Champ de 1 Garcinia kola Clusiaceac Petit Cola Arbre 1
cocotier 1
1
Harungana H ypericacaeae Ekossouba Arbre Forêt
tnadagascariensis 1
Landolphia hirsuta Apocynaceae Arnalê Arbre Forêt
Lophira alata Ochnaceae EssoJê Arbre Forêt
Forêt ' Massularia acuminata Rubiaceae Kôtrôkoubaossi Arbuste
Marécageuse i
Monodora myristica Annonaceae Effouin Arbre Forêt 1 Champ de
1
Morinda lucida Rubiaceae Kôya (Baoulé) Arbre cocotier
1 Ociinum gratissùnum Lamiaceac /\.wromanGnrin Arbrisseau Jardin 1 Chryobalanaceae 1
! Parinari exce!a Korossirna Arbre Forêt C
1
1 Paullinia pinnata Sapindaceae Trodui (Baoulé) Liane Champ de r
25
1 r-- cocotier 1
1 Phyllanthus amarus Euphorbiaceac Féfiarnan Herbe Jardin
1 Picralima nitida 1 Apocynaceae Bissi Arbre Jardin 1
Psidium guajava Myrtaceae Adoba Arbuste Jardin 1 1 Rauvolfia vomi/aria Apocynaceae BakéMgbé Arbuste Jardin 1
1 Champ de Sarcocephalus latifolius Rubiaceae Têlê (Baoulé) Arbuste
cocotier
Tiliacora dinklagei Menispermaceae Kéninglin Liane Champ de
cocotier
Turraea heterophylla Meliaceae Kplélé (Baoulé) Arbuste Forêt
Uvaria afzelei Annonaceae Koussougnin Arbuste Champ de
1
cocotier
1 Xylopia acutifolia Annonaceae Koutoukoudj éd j
Arbuste Forêt 1 é 1
~lopia aethiopica Annonaceae Essian Arbre Forêt 1 Zanthoxylum Tchédjé
Rutaceae Arbre Forêt
1 1 zanthoxyloides (Baoulé)
1 Zingiber officinale Zi ngi bcraceae Sizime Herbe Jardin --·-
26
Annexe 2: Fiche denquête des répondants
( FICHE D'ENQUETE J 1° de la fiche :
Date de lenquête :
1- Localisation géographique
Sous-préfecture :
Village:
2- Identification individuelle
Nom et prénoms : Age: Sexe:
Profession :
1- Comment appelez-vous le mélange des plantes avec l'alcool ?
2- Quels sont les différents types de mélangeque vous connaissez ?
3- Est-ce que ces mélanges ont la même composition ?
4- Si oui. quelles sont les plantes et les différentes parties qui entrent dans la composition
de ces mélanges?
27
5- Connaissez-vous des fabricants dans le village?
Annexe 3: Fiche d'enquête du fabricant
( FICHE D'ENQUETE DU FABRICANT ) :'i" de la fiche :
Date de l'enquête:
1- Localisation géographique
Sous-préfecture :
Viliage:
2- Identification individuelle
Nom et prénoms : Age: Sexe:
r Profession :
1- Quels sont les différents types de mixtures que vous fabriquez ?
2- Est-ce que la composition est la même? oui non
3- Quelles sont les plantes que vous utilisez? quel est le rôle de chacun plante dans la
préparation ?
4- Comment se fait la préparation clans chaque type ?
28
1
5- Quels types de boissons vous utilisez pour la fabrication?
6- Dans quel but vous fabriquez ces mixtures ?
29