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Revue
E C O N O M I E &
M A N A G E M E N T
PUBLICATION
DE LA FACULTE
DES SCIENCES ECONOMIQUES
COMMERCIALES & DE GESTION
ISNN 1112-3524
N° 17 juin 2017
PUBLICATION
DE
LA FACULTE
DES SCIENCES ECONOMIQUES
COMMERCIALES & DE GESTION
ISNN 1112-3524
N° 17 Juin 2017
Président d’honneur de la revue
Pr. Mustapha DJAFOUR Recteur de l’Université de Tlemcen
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Sommaire
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque
d’Algérie .
HALOUANE Siham & ACHOUCHE Mohamed………...……..……1
Stratégie de diversification de l’économie algérienne
MESBAHI Fatima Zohra & BENBOUZIENE Mohammed……....……30
’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’.
ABBAR Mohammed………………………………....……54
Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector
Error Correction Model.
MENAGUER Noureddine & KARA Brahim…………...…...……67
L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la
performance organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des
entreprises en Algérie.
MOKHTARI Hanane Amel Hafida…………...………….....……91
FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME.
Tafer Zoheir & Boussahmine Ahmed….....…………………...…110
افريقيا وشمال األوسط الشرق دول في االقتصادي النمو على النقدي االستقرار عوامل أثر 1................................. .............................نادية مسعودي -جلول عناية بن
2015 -1990 الفترة خالل الجزائر في المتبع والمعوم الثابت الصرف نظام بين مقارنة دراسة 20..................... .......................................الوايل فاطمة -مصطفى شالط بن
هيكلي لنموذج إمبريقية مصادقة و اختبار: الموقف و السعر المدركة، الجودة خالل من الزبائن رضا تقييم 39....... .....................................................ليلى عياد-حممد سيدي أشنهو بن
المستدامة التنمية نحو االقتصادية للمؤسسة جديد مسار البيئي البعد 63......... .....................................................................حبــــرية مواعــــــي
بمبيعات للتنبؤ جانكينس بوكس ومنهجية اإلصطناعية العصبية الشبكات طريقة بين مقارنة دراسة "سونلغاز" شركة في تطبيقية دراسة :الكهرباء
91. ...............................................................حممد مكيديش-رياض قادري
بالجزائر االقتصادية المؤسسات حالة دراسة المستمر التحسين نحو اإلبداع من التوجه 116...............................................................عثمان بوزيان- االخضر خراز
الرياضـي التسويق انجاح في دوره و اإلعـالم 143............................... ................................................بوخنـالة حيـي
قاعدة تايلور و منطقة النقد المثالية: ماذا عن امكانية تطبيقها في دول المغرب العربي؟ 169....... ........................................ملول سكينة، فراجي بلحاج و حممد بن بوزيان
.النمو والتنويع االقتصادي من خالل التجربة االماراتية 208....... ..............................................أ. عبد اهلل شكة & أ. فتيحة بن عليــــة
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
1
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque
d’Algérie ?
HALOUANE Siham 1
ACHOUCHE Mohamed 2
RESUME
A partir du début des années 2000, le système bancaire algérien vit une situation de
surliquidité jamais connue auparavant. Suite à la hausse des prix du pétrole, une
nouvelle situation financière radicalement différente vient de commencer mettant en
avant la nécessité, pour les pouvoirs monétaires, de poursuivre un contrôle rigoureux de
la liquidité des banques afin de prévenir le développement des crédits bancaires non
performants et contenir le risque d’inflation.
Le défi se pose alors pour la Banque d’Algérie qui doit mener sa politique monétaire
dont l’objectif ultime est, depuis la loi sur la monnaie et le crédit, la stabilité des prix,
tout en encourageant les banques à s’impliquer dans financement de l’économie. La
conduite de la politique monétaire par Banque d’Algérie telle qu’elle apparaît dans ce
nouveau contexte nécessite une attention particulière. Ainsi, le but de notre travail est
d’analyser cette politique monétaire, notamment en termes d’objectifs visés et
d’instrument mobilisés, sur la période 2000-2012 caractérisée par la surliquidité
bancaire.
A travers une analyse statistique de la situation des banques et une revue de la conduite
de la politique monétaire, nous avons pu conclure que la Banque d’Algérie s’est forcée
durant ces dernière années de mener une politique monétaire rigoureuse lui permettant
de réguler l’excès de liquidité sur le marché monétaire sans pour autant porter atteinte
aux objectifs qu’elle se fixe. En effet, de nouveaux instruments dits de « réglage fin »
1 HALOUANE Siham, Doctorante au département Economie. Faculté des sciences économiques,
commerciales et des sciences de gestion. Université de Bejaia, 06000, Bejaia, Algérie. Halouane-
siham@hotmail.fr 2 ACHOUCHE Mohamed, Professeur au Laboratoire : Economie et Développement. Faculté des sciences
économiques, commerciales et des sciences de gestion. Université de Bejaia, 06000, Bejaia, Algérie.
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
2
ont été introduits afin de faire face à la situation de surliquidité structurelle du système
bancaire.
Mots clés : système bancaire, surliquidité bancaire, politique monétaire, banque
centrale, régulation monétaire.
INTRODUCTION
Les banques occupent une place centrale dans le système économique. Elles jouent un
rôle d’intermédiaire entre les offreurs et les demandeurs de fonds et s’efforcent de gérer
de manière optimale et efficace leur liquidité, de sorte à garantir leur pérennité et leur
croissance. La gestion de la liquidité bancaire consiste à organiser les mouvements de
fonds de façon à assurer l’équilibre et mieux prévoir les risques de liquidité. Une
gestion efficace de la liquidité permet à la banque d’assurer sa capacité de couvrir ses
engagements vis-à-vis de ses créanciers et ne pas se retrouver dans des conditions de
besoin de liquidités.
Cependant, si la banque se trouve dans une situation de surliquidité, c'est-à-dire les
sommes qu’elle détienne dépassent largement ce qu’elle a besoin pour faire face au
risque de liquidité, elle se trouve dans l’obligation de gérer efficacement cette
surliquidité dans le but d’éviter des pertes affectant sa rentabilité. Pour ce faire, la
banque doit effectuer des placements rentables. Dans le cas où c’est tout le système
bancaire qui se trouve dans une situation de surliquidité et les banques ne font plus
appel au refinancement, l’intervention de la banque centrale dans la gestion de cette
surliquidité devient plus que nécessaire afin de préserver la bonne santé de l’économie.
La situation actuelle en Algérie témoigne d’une existence d’une liquidité abondante au
niveau du système bancaire3. L’aisance financière que connait l’Algérie depuis 2002,
due à l’évolution importante des prix du pétrole, devrait être favorable au système
bancaire avec toutes les liquidités qu’il comptabilise pour développer ses activités.
Malheureusement, les banques n’ont pas utilisé cette bonne trésorerie en totalité d’où la
présence d’une surliquidité. En effet, le déséquilibré entre les capacités financières des
banques et les capacités d’absorption de l’économie nationale a donné naissance à une
surliquidité bancaire qui est devenue, depuis une dizaine d’années, le souci fondamental
de la Banque d’Algérie.
Le but de ce travail est d’appréhender quelques éléments de réponse quant au rôle de la
politique monétaire de la Banque d’Algérie dans une telle situation exceptionnelle. En
3 La preuve de cette surliquidité et ses causes seront présentées plus loin.
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
3
d’autres termes, il s’agit d’apprécier les moyens mis en œuvre par la banque centrale
pour gérer la surliquidité des banques afin de maintenir l’objectif ultime de sa politique
monétaire, à savoir la stabilité des prix.
Notre article est articulé autours de quatre points essentiels. Dans un premier, nous
allons présenter le rôle de la banque centrale dans la gestion de la surliquidité selon la
théorie bancaire. L’évolution du système bancaire algérien suite à l’avènement de loi n°
90-10 du 14 Avril 1990 fera l’objet du deuxième point. Nous allons ensuite confirmer
l’existence d’une surliquidité bancaire en Algérie dans un troisième point, pour
examiner, enfin dans le dernier point, les moyens mis en œuvre par la Banque d’Algérie
afin de la contrôler.
1. LA SURLIQUIDITE BANCAIRE : facteurs d’émergence, conséquences et
rôle de la banque centrale
La surliquidité bancaire est une situation où l’on trouve au niveau de la banque des
liquidités oisives et en abondance largement supérieures à ce qui est considéré comme
optimal au regard des ratios prudentiels qui lui sont imposés. En d’autres termes, il
s’agit d’une situation où « la banque détient des liquidités au de là de ce qui est
convenable pour faire face au risque de liquidité».4
Bien que chaque banque doive détenir un stock de liquidités lui permettant d’éviter le
risque d’illiquidité, ce stock devient un élément d’inquiétude lorsqu’il est anormalement
important. Avant de présenter les moyens de gestion de la surliquidité bancaire par la
banque centrale, il convient d’abord d’examiner les facteurs de son émergence et ses
principales conséquences non seulement sur la banque mais sur l’économie en général.
1.1 Facteurs d’émergence d’une surliquidité bancaire
Les facteurs d’émergence de la surliquidité bancaire peuvent être divisés en deux types :
des facteurs internes liés à gestion de la liquidité spécifique à la banque en question, et
des facteurs externes qui diffèrent d’un pays à un autre et d’une banque à une autre.
Dans le cadre de notre travail d’ordre macroéconomique, nous allons essayer d’exposer
quelques facteurs externes pouvant être à l’origine de cette situation.
La théorie bancaire stipule que les causes externes principales pouvant générer une
surliquidité bancaire sont 5:
4 Revue Africaine de l’Intégration (2009), vol. 3. N° 2, p. 46.
5 PUPION Pierre- Charles (1999) : « Economie et gestion bancaire », ed DOUNOD.
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
4
- Une politique monétaire restrictive qui bloque l’activité de crédit, conduisant les
banques à ne pas utiliser leurs ressources disponibles ;
- Une faible demande de crédit de la part des agents économiques (ménages et
entreprises) ;
- Une importance des capacités d’autofinancement des entreprises placées dans
des banques ;
- Une conjoncture socio-économique nationale ou internationale favorable à une
augmentation des ressources des banques (par exemple la hausse des prix du
pétrole).
- L’inefficience du marché financier ou son inexistence, mettant les banques dans
l’incapacité de dégager leurs surplus de liquidité.
1.2 Les conséquences d’une surliquidité bancaire
En dépit de son avantage dans la couverture de risque par la banque, la surliquidité a des
conséquences néfastes tant sur le plan de la banque que sur le plan économique. Dans
une situation de surliquidité, la banque se trouve confrontée à des coûts élevés des
ressources qui n’ont pas fait objet d’emplois rentables, ce qui peut engendrer une marge
d’intérêts négative (intérêts reçus inférieurs aux intérêts versés). De plus, si elle refuse
d’accorder des crédits à certains clients, la banque réalise une perte d’un segment de
client, ce qui engendre une diminution de ses parts de marché en raison de la mauvaise
gestion de sa liquidité. En fin, l’importance des flux d’intérêts sortant par rapport aux
intérêts reçus, engendrée par la surliquidité, affecte négativement la rentabilité de la
banque.
Pour ce qui est des conséquences économiques, la surliquidité bancaire a un impact plus
important dans une économie d’endettement basée essentiellement sur le financement
bancaire que dans une économie où les marchés financiers sont très développés. Parmi
les effets négatifs de la surliquidité, on retrouve :
1.2.1 La baisse des investissements
Dans une économie d’endettement où le crédit bancaire constitue la principale source de
financement de l’économie, une surliquidité bancaire signifie un faible accord de crédits
par les banques. Cela affecte négativement l’investissement des entreprises qui se
trouvent privées des fonds nécessaires à leur activité.
1.2.2 L’augmentation du chômage
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
5
La baisse des investissements, engendrée par la baisse du crédit bancaire, mène les
entreprises à baisser leur offre d’emploi et même à des licenciements des employé, en
raison de la baisse de l’activité. Cette situation favorise le développement du chômage
dans l’économie.
1.2.3 Le développement de l’informel
En raison de la baisse du crédit bancaire et de l’inefficience ou l’inexistence du marché
financier, les entreprises vont chercher à satisfaire leurs besoins de financement dans le
secteur informel, ce qui favorise l’émergence de ce dernier avec tous ses effets négatifs
sur l’économie. Cette situation prive les pouvoirs publics des revenus importants
nécessaires au développement du pays, développe le marché de change non officiel,
favorise la thésaurisation…etc.
1.3 Le rôle de la banque centrale dans la gestion de la surliquidité
Afin d’éviter les conséquences négatives d’un excès de liquidité, chaque banque est
amené à bien gérer sa surliquidité d’une manière rationnelle et efficace. Pour se faire,
elle doit choisir des placements monétaires ou financiers rentables. De son coté, la
banque centrale doit intervenir par ses différentes politiques dans la gestion de cette
surliquidité bancaire. En effet, la politique monétaire, tout en pouvant être la cause
d’émergence d’une surliquidité, peut être un moyen de remédier à ce même problème.
Pour mieux gérer la situation, les autorités monétaire peuvent diminuer le taux de
réescompte afin d’inciter les banques à accorder des crédits, intervenir sur le marché
monétaire par les opérations d’open market en tant que vendeurs de titres et augmenter
le taux des réserves obligatoires afin d’éponger l’excès de liquidité, tout en veillant à la
stabilité monétaire et à l’équilibre macroéconomique.
Par ailleurs, un autre instrument de régulation de la liquidité est apparu ces dernières
années. Il s’agit des reprises de liquidités sur le marché monétaire. La Banque centrale
peut utiliser cet instrument en « réglage fin » pour retirer des liquidités du marché
monétaire en offrant des rémunérations en contrepartie des dépôts effectués au niveau
de l’institut d’émission. Grâce à cet instrument, la banque centrale peut absorber la
surliquidité bancaire sans affecter les objectifs de la politique monétaire, tout en
permettant aux banques de tirer profit de leurs ressources excédentaires.
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
6
2. LE SYSTEME BANCAIRE ALGERIEN DANS LE CADRE DE LA LOI
SUR LA MONNAIE ET LE CREDIT
Avant de traiter les moyens de gestion de la surliquidité bancaire par les autorités
monétaire algériennes, une présentation de l’évolution du système bancaire algérien
nous semble indispensable. La réforme institutionnelle de ce dernier a été marquée par
la promulgation de la loi relative à la monnaie et au crédit de 1990, conçue pour adapter
le système financier à l’économie de marché.
En effet, l’étape d'instauration d'une économie de marché implique la restructuration des
institutions existantes, voire la mise en place de nouvelles en compatibilité avec les
exigences du marché. Parmi ces institutions on retrouve celles relevant du secteur
bancaire et financier, avec la banque centrale en tête. A partir de 1990, un tournant
décisif a été opéré dans cette phase de réformes par la promulgation de la loi n° 90-10
qui constitue une étape marquante dans le processus de transition de l’économie
algérienne. Cette loi concerne aussi bien les aspects juridiques, organisationnels
qu’instrumentales du secteur.6
2.1 La LMC et le système bancaire
Durant la période de 1962 à 1990 le système bancaire algérien a été caractérisé par un
fonctionnement très rigide. En effet, ce dernier était un simple exécuteur des directives
émanant du plan et du ministère des finances. En d’autre terme, cette période est
caractérisée par le plafonnement et la sélectivité des crédits, d’une part, et la fixation
administrative des taux d’intérêts, d’autres parts. Ce qui reflète la non implication des
banques dans la prise de décisions.
C’est dans ce cadre plein de défaillances que la loi sur la monnaie et le crédit a été
promulguée, dont l’objectif principal est de faire sortir l’économie algérienne de cette
situation de répression financière. Cette loi a mis en place un nouveau cadre dans lequel
la banque centrale et les intermédiaires financiers sont appelés à évoluer. En effet, la
promulgation de cette la loi vise à mettre en place une économie performante et intégrée
au système mondial et apporter des aménagements dans l’organisation et le
fonctionnement du système bancaire. Elle porte sur plusieurs volets, tels l’indépendance
de la Banque Centrale, la politique monétaire, la gestion, l’organisation et le
fonctionnement du système bancaire, la réglementation prudentielle et le contrôle et la
supervision des intermédiaires financiers.
6 NAAS A. (2003) : « Le système bancaire algérien : de la décolonisation à l’économie de marché »,
Maisonneuve et Larose.
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
7
En ce qui concerne son volet bancaire, qui nous intéresse dans le cadre de ce travail, la
LMC avait pour objectif essentiel de faire du système bancaire algérien un système
performant répondant aux besoins d’une économie de marché. Elle a fixé de nouvelles
règles régissant la création des banques, l’organisation et la gestion de l’intermédiation
financière bancaire. La réalisation de ces objectifs à été visée à travers :
L’autonomie de la banque centrale ;
Le désengagement du Trésor public de l’activité de crédit ;
La réforme des intermédiaires financiers : banques et établissements financiers ;
La réforme du marché des capitaux ;
La libéralisation du compte capital.
A travers ces implications, la LMC vise à transformer le système bancaire en un
véritable moteur de la réforme économique et de la transition d’une économie
d’endettement vers une économie de marché. Sur le plan opérationnel, cette
transformation a été concrétisée par la libéralisation de l’activité d’intermédiation
financière, l’assainissement et la recapitalisation des banques et l’ouverture du marché
bancaire aux privés nationaux et étrangers.
2.1.1 La libéralisation de l’activité d’intermédiation financière
Avant 1990, toutes les activités bancaires étaient règlementées, la fixation des taux
d’intérêt était administrée, un encadrement et une sélectivité importante des crédits,
aboutissant à une insuffisance de mobilisation et à une mauvaise allocation des
ressources par le système bancaire. La libéralisation financière vise donc l’abolition
graduelle de la fixation administrative des taux d’intérêt et de la politique de
l’encadrement des crédits, conférant aux banques une autonomie de prise de décision.
2.1.2 L’assainissement et la recapitalisation du système bancaire
Ce programme a été lancé dans une situation délicate du système bancaire, notamment
les banques publiques, qui n’étaient pas en mesure d’affronter la concurrence des
banques privées et de se conformer à la règlementation prudentielle. Ainsi, la première
action a consisté en le rachat par le Trésor Public des créances non performantes des
banques sur les entreprises publiques. Ceci en émettant des obligations au profit des
banques et établissements financiers concernés. Quant à la recapitalisation des banques,
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
8
cette dernière visait principalement le renforcement de leur solvabilité en leur affectant
directement des fonds propres.
2.1.3 L’ouverture du marché bancaire au secteur privé
Dans le but d’assoir un marché bancaire concurrentiel adéquat avec une économie de
marché, les autorités monétaires algériennes ont décidé d’exclure le monopole des
banques publiques en ouvrant la voie aux privés nationaux et étrangers. En effet, il a été
autorisé l’installation des banques et établissements financiers nationaux et étrangers,
ainsi que de leurs bureaux de représentation, à condition de remplir certaines conditions
d’agrément.
2.2 Configuration actuelle du système bancaire algérien
Depuis 1990, le système bancaire algérien a fait objet de plusieurs réformes, visant à
faire jouer pleinement le rôle des banques en matière de collecte des ressources et de
distribution de crédits, dont l’objectif essentiel est la relance du développement de la
sphère bancaire. Ces réformes ont contribué à la modification de l’architecture du
système bancaire qui est devenu ouvert à la fois aux investisseurs privés nationaux et
étrangers.
2.2.1 Composition du système bancaire
Suite à la loi relative à la monnaie et au crédit de 1990, le paysage bancaire en Algérie
s’est enrichi à travers la transformation des structures déjà existantes et la création de
nouvelles banques et de nouveaux établissements financiers. A fin 2012, le système
bancaire algérien se compose de vingt-neuf (29) banques et établissements financiers
répartis comme suit :
Six (6) banques publiques dont la caisse d’épargne ;
Quatorze (14) banques privées à capitaux étrangers dont une (1) à capitaux
mixtes ;
Trois (3) établissements financiers, dont deux (2) publics ;
Cinq (5) sociétés de leasing, dont deux (2) privées ;
Une (1) mutuelle d’assurance agricole agrées à effectuer des opérations de
banque qui a pris le statut d’un établissement financier à fin 2009.
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
9
2.2.2 Concentration de l’activité bancaire
Comme le fait montrer le tableau ci-après, le réseau des agences bancaires, hors banque
centrale, a connu une augmentation continue. En effet, le nombre d’agences bancaires
est passé de 1007 en 1996 à 1392 en 2012.
Tableau n°01 : Evolution de nombres d’agences bancaires
Année
Nombre d’agences bancaires
Banques publiques
Banques privées Total
1996 1001 6 1007
1997 1037 6 1043
1998 1046 15 1061
1999 1050 18 1068
2000 1017 54 1071
2001 1088 61 1149
2002 1102 124 1226
2003 1125 50 1175
2004 1063 120 1183
2005 1097 130 1227
2006 1126 152 1278
2007 1093 194 1278
2008 1057 244 1301
2009 1072 252 1324
2010 1077 290 1367
2011 1 086 274 1360
2012 1091 301 1392
Source : établi sur la base des rapports de la Banque d’Algérie.
Le tableau fait ressortir qu’en termes de structure, le réseau bancaire algérien est
prédominé par les agences des banques publiques. Ces dernières occupent, 78.4% du
réseau bancaire à fin 2012, contre seulement 21.6% du réseau pour les banques privées.
Ce qui nous permet de conclure à une mauvaise répartition du réseau bancaire entre les
deux catégories de banques, publiques et privées.
On remarque également que le nombre d’agences privées est croissant sur la période
considérée mise à part 2003, année de mise en liquidation des deux banques privées (El
Khalifa et BCIA). Ainsi, malgré l’augmentation appréciable du réseau d’agences des
banques privées, les banques publiques restent dominantes.
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
10
2.2.3 La place du secteur privé dans l’activité bancaire
Tiré des rapports de la Banque d’Algérie, le tableau ci-dessous retrace les parts de
marché occupées respectivement par les banques publiques et les banques privées.
Tableau n° 02 : Parts de marché des banques publiques et privées (en %)
Année 20
00
20
01
20
02
20
03
20
04
20
05
20
06
20
07
20
08
20
09
20
10
20
11
20
12
Dépôts :
-
Banques
publique
s
-
Banques
privées
94,
8
5,2
92,
2
7,8
87,
5
12,
5
94,
4
5,6
93,
5
6,5
93,
3
6,7
92,
9
7,1
93,
1
6,9
92,
2
7,8
90.
0
10,
0
89.
6
10,
4
47,
3
52,
7
41,
0
59,
0
Crédits :
-
Banques
publique
s
-
Banques
privées
97,
3
2,7
95,
9
4,1
85,
7
14,
3
92,
7
7,3
92,
9
7,1
92,
6
7,4
90,
7
9,3
88,
5
11,
5
87,
5
12,
5
87.
9
12,
1
86.
8
13,
2
85,
7
14,
3
86,
7
13,
3
En termes d’activité, les banques publiques monopolisent le marché pour la collecte des
ressources jusqu’à 2010 avant que la situation se renverse en faveur des banques privées
qui assurent 59% des ressources collectées par le système bancaire à fin 2012. Pour la
distribution des crédits, en revanche, ce sont toujours les banques publiques qui
monopolisent le marché avec plus de 86% des crédits distribués à fin 2012. Ainsi, la
concurrence entre les banques publiques et privées ne se remarque qu’à travers la
collecte des ressources.
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
11
Figure n°01 : Evolution des parts de marché des banques privées
Source : établie sur la base des données du tableau n° 02.
L’évolution de la part de marché des banques privées peut être divisée en trois phases
distinctes. La première (de 2000 à 2002) caractérisée par une augmentation rapide de
leurs parts de marché. Cette progression est due à l’introduction de nouvelles banques
privée et l’élargissement du réseau de leurs agences. La seconde période (de 2004 à
2012), en revanche, marquée par la lenteur de cette progression, après la chute brutale
parvenue en 2003. Cette diminution s’explique par la mise en liquidation des deux
banques privées El-Khalifa et BCIA, en 2003. En effet, le scandale d’El-Khalifa a, sans
doute, touché la crédibilité des banques privées en Algérie.
3. L’EXCEDENT DE LIQUIDITE DU SYSTEME BANCAIRE ALGERIEN
Malgré l’effort consenti en termes de textes et lois afin de développer le système
bancaire et l’adapter aux conditions de marché, les banques algériennes n’arrivent
toujours pas à s’impliquer dans le financement de l’économie. Elles restent dans la seule
activité classique d’intermédiation de bilan et n’assurent pas une affectation optimale de
leurs ressources. En effet, les responsables de la Banque d’Algérie affirment clairement
que le système bancaire algérien se caractérise par une surliquidité depuis 2002 et qui
revêt un caractère structurel.7 Cette situation occupe les autorités monétaires qui
consacrent des efforts afin de la maîtriser.
7 Rapport de la Banque d’Algérie (2010), p. 135.
0
10
20
30
40
50
60
70
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Dépôts
Crédits :
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
12
Avant d’examiner les moyens mis en œuvre par la banque centrale afin de gérer cette
surliquidité que connait le système bancaire, il faut d’abord exposer le problème en tant
que tel et analyser les facteurs de son émergence et de sa persistance.
3.1 La surliquidité des banques algériennes : présence et persistance
Pour confirmer que les banques algériennes connaissent une situation de surliquidité
structurelle, nous avons procédé à une analyse de la situation des banques en termes de
ressources et empois, d’une part, et à une analyse des montants de refinancement de la
banque d’Algérie, d’autre part, pour la période 2000-2012.
3.1.1 Ressources importantes et emplois faibles
L’évolution des ressources et des emplois du système bancaires est présentées dans
l’annexe n°01.
L’analyse de l’évolution des ressources montre clairement que le système bancaire se
caractérise par des ressources importantes qui ont connu une augmentation continue
durant la période 2000-2012, passant de 1441 MDA en 2000 à plus de 7000 MDA en
2012. En terme de structure, les ressources à long terme prédominent durant la période
2000-2006, alors qu’à partir de 2007, les dépôts à vue deviennent plus importants par
rapport aux dépôts à terme.
Etant donné que l’économie algérienne dépend des revenus des hydrocarbures, cette
augmentation des ressources bancaires est expliquée par l’augmentation du prix de baril
du pétrole durant la période retenue.
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
13
Figure n° 02 : Evolution des ressources du système bancaire
Source : établie sur la base des données de l’annexe n°01.
En ce qui concerne les emplois du système bancaire, l’annexe n°1 permet de constater
que les crédits distribués connaissent une augmentation continue durant la période, mais
qui reste insuffisante par rapport aux besoins de financement de l’économie.
Par secteur juridique, les données montrent que les crédits au secteur privé connaissent
une nette amélioration par rapport au secteur public. Cette amélioration revient aux
crédits octroyés dans le cadre des programmes d’aide à la création des PME/PMI
(ANSEJ, ANDI,…).
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
8000
Ressources bancaires
Ressources bancaires
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
14
Figure n° 03 : Evolution des crédits bancaires
Source : établie sur la base des données de l’annexe n°01.
Pour confirmer la situation de surliquidité des banques, nous avons mesuré l’impasse
entre les ressources et les empois bancaires (voir l’annexe n° 02).
La différence entre les ressources collectées et les crédits distribués permet de constater
un surplus de liquidités non utilisé par le système bancaire. Cette impasse n’a pas cessé
d’augmenter passant de 448 MDA en 2000 à 2939 MDA en 2012, sauf entre 2008 et
2009 où cet écart a baissé de 485.8 MDA. Cette baisse correspond à une diminution des
ressources et non pas à une augmentation des crédits octroyés, elle-même provoquée par
la chute des prix du baril de pétrole.
0
1000
2000
3000
4000
5000
2000200120022003200420052006200720082009201020112012
Crédits bancaire
Crédits bancaire
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
15
Figure n°04 : L’impasse entre ressources importantes et empois faibles
Source : établie à partir des données de l’annexe n° 02.
Cette écart considérable atteste d’une présence d’une surliquidité bancaire en Algérie
ayant un caractère structurel depuis 2002 et que nous allons confirmer davantage à
travers l’analyse de la demande de refinancement des banques auprès de la banque
centrale.
3.1.2 Le refinancement de la banque centrale
Comme le montre le tableau ci-dessous, les banques ne sollicitent plus le refinancement
de la banque centrale.
Tableau n° 03 : Evolution du taux directeur et du montant de refinancement
Année 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Taux de
réescompte
5.5 4.5 4 4 4 4 4 4 4 4 4
Montant de
réescompte
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Sources : réalisé à partir des rapports de la Banque d’Algérie.
Le taux de réescompte a connu une tendance à la baisse et le montant de refinancement
de la Banque d’Algérie est nul sur toute la période 2002-2012. Cela constitue une autre
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
8000
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Les ressources
Les emplois
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
16
justification que le système bancaire n’est plus dans le besoin de demander des
liquidités auprès de l’institut d’émission vue la situation de surliquidité qu’il connaisse
ces dernières années.
3.2 Les facteurs d’émergence de la surliquidité bancaire en Algérie
Parmi les facteurs externes d’émergence d’une surliquidité bancaire en Algérie, les
directives de la Banque d’Algérie, notamment en matière d’assainissement et de
recapitalisation des banques publiques, l’augmentation des ressources pétrolières et
l’inefficience du marché financier peuvent être considérés comme les éléments les plus
déterminants. C’est ce que nous allons essayer de démontrer dans ce qui suit.
3.2.1 L’assainissement des banques publiques
Comme nous l’avons noté plus haut, le Trésor public a procédé, au cours de la période
1991-2007, à l'assainissement des banques publiques et à la mise à niveau de leurs fonds
propres afin de leur permettre d'affronter la concurrence des banques privées.
Ces opérations d'assainissement des banques publiques ont consisté en le rachat de
créances non performantes détenues sur les entreprises publiques et autres créances sur
l'Etat. Autrement dit, le Trésor public a racheté les créances des banques en contractant
des dettes auprès d’elles qui seront remboursées sur une longue période. Ces rachats
incluent les créances détenues sur les maisons mères des entreprises publiques
restructurées organiquement en 1983, les créances détenues sur les entreprises dissoutes
et les créances sur les entreprises publiques déstructurées en activité.8
Sur la période 2000-2010, les rachats du Trésor public dans le cadre des opérations
d’assainissement ont été comme suit :
- Entre 2000-2001, ont été rachetées les créances des banques sur les entreprises
dissoutes, les entreprises déstructurées et sur les montants dus par l'Etat au titre
des injonctions (gel des découverts, volet social,…) pou un montant de 349,4
milliards de dinars.
- En 2001, ont été rachetées les créances de la caisse d’épargne sur les OPGI pour
un montant de 161 milliards de dinars.
- En 2002 ont été rachetées les créances sur l'agriculture pour un montant de 15
milliards de dinars.
- Entre 2005-2007, ont été rachetées les créances sur les entreprises publiques
déstructurées et/ou dissoutes pour un montant total de 231,2 milliards de dinars.
8 Rapport de la Banque d’Algérie (2008), p. 100.
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
17
- En 2009-2010 les rachats partiels effectués ont porté sur les créances agricoles
pour un montant de 36,173 milliards de dinars, les créances sur les entreprises
publiques dissoutes pour un montant de 35,812 milliards de dinars et les
créances sur les entreprises publiques financièrement déstructurées pour un
montant total de 297,932 milliards de dinars.
- En 2011, les rachats effectués ont porté sur les créances sur les entreprises
publiques déstructurées pour un montant de 125,836 milliards de dinars et les
créances sur les entreprises privées surendettées qui s’élèvent à 68,876 milliards
de dinars.
La bonne conjoncture des ressources des exportations à partir de 2002 a permis de
mettre fin au processus d’endettement du Trésor public à l’égard des banques. Le
tableau ci-après nous permet de constater que les crédits du système bancaire à l’Etat
ont connu une diminution.
Tableau n° 04 : Créances détenues sur le Trésor Public
En milliard de dinars
Année 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Banques
publique
s
Dont :
Obligati
ons de
rachat
796,
6
(629,
7)
789,
9
(629,
2)
855,
8
(501,
5)
977,
5
(590,
9)
920,
1
(556,
3)
667,
4
(270,
6)
787,
0
(145,
7)
1075
,3
(321,
0)
1328
,0
(358,
7)
1308
,3
(355,
5)
Banques
privées
11,9 13,5 20,6 37,0 21,1 10,9 17,0 16,5 23,9 38,1
Total 808,
5
803,
4
876,
3
1014
,5
941,
2
678,
3
804,
0
1091
,8
1351
,9
1346
,4
Source : réalisé à partir des rapports de la Banque d’Algérie.
Le tableau montre que le montant des rachats du Trésor public sur les banques a connu
une tendance à la baisse sur la période 2002-2009 à l’exception de l’année 2006 qui
correspond à la période de la mise en œuvre de la quatrième opération de rachat des
créances non performantes détenues par les banques sur les entreprises publiques (entre
2005-2007). Pour la période 2010-2012, les rachats du Trésor ont connu une
augmentation en raison des rachats partiels effectués sur la période après l’évaluation
par le Trésor de la situation des entreprises publiques en activité et la sélection de celles
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
18
viables, bien que financièrement déstructurées, appelées à faire objet de
l’assainissement financier.
Par ailleurs, au cours de l'année 2008, le Trésor public a procédé au remboursement par
anticipation des obligations émises en faveur des banques, en contrepartie des dettes des
entreprises, pour un montant total de 273,7 milliards de dinars. Cette opération a
renfloué la trésorerie des banques.
3.2.2 La recapitalisation des banques publiques
Dans le cadre du règlement n°08-04 de 2008, le conseil de la monnaie et du crédit a
décidé d’augmenter le montant du capital minimum requis par les banques et
établissements financiers. Pour les banques et leurs succursales, le montant minimum
est passé de 2,5 milliards de DA à 10 milliards de DA. Selon le CMC, cette
recapitalisation vise à renforcer la solidité financière des banques et la stabilité du
système bancaire tout en contribuant à la protection des déposants.
L’augmentation du capital minimum requis par les banques a augmenté le niveau de la
liquidité des banques et a contribué à la persistance de la situation de surliquidité. Ainsi,
en donnant aux banques publiques de l’argent frais en cash et en remboursant les
obligations de rachat de créances détenues sur le secteur public, la liquidité bancaire
s’est beaucoup améliorée depuis 2002.
3.2.3 La monétisation des avoirs extérieurs
En plus des opérations de l’assainissement et de recapitalisation des banques publiques,
la monétisation des avoirs extérieurs apparait comme l’élément le plus déterminant de
l’excès structurel de liquidité connu à partir de 2002. En effet, une lecture approfondie
de la situation monétaire en Algérie permet de ressortir que la masse monétaire (M2) a
connu une évolution importante depuis 2002 (voir le tableau n° 5). De plus, la recherche
dans les contreparties de cet agrégat nous mène à découvrir que l’élément le plus
déterminant de cette évolution est les avoir extérieurs (voir la figure n° 05).
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
19
Tableau n° 05 : Evolution de la masse monétaire et de ses contreparties (en Mds de
DA)
Année
La masse monétaire
(M2)
Les contreparties de la masse monétaire
Crédits à
l’Etat
Crédits à
l’économie
Avoirs
extérieurs
2002 2 901,5 578,6 1 266,8 1 755,7
2003 3 354,4 423,4 1 380,2 2 342,6
2004 3 738,0 -20,6 1 535,0 3 119,2
2005 4 157,6 -939,3 1 779,8 4 179,7
2006 4 827,6 -1 304,1 1 905,4 5 515,0
2007 5 994,6 -2 193,1 2 205,2 7 415,5
2008 6 955,9 -3 627,3 2 615,5 10 246,9
2009 7 173,1 -3 488,9 3 086,5 10 886,0
2010 8 280,7 -3 392,9 3 268,1 11 996,5
2011 9 929,2 -3 406,6 3 726,5 13 922,4
2012 11 013,3 -3 343,4 4 298,4 14 939,9
Sources : réalisé à partir des rapports de la Banque d’Algérie.
Figure n° 05 : Evolution des sources de création monétaire
La figure nous renseigne que les avoirs extérieurs représentent la contrepartie de
création monétaire la plus importante depuis 2002. Les crédits à l’économie connaissent
une progression modeste comparativement aux avoirs extérieurs alors que les crédits à
-5000
0
5000
10000
15000
20000
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Crédits à l’Etat
Crédits à l’économie
Avoirs extérieurs
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
20
l’Etat sont devenus négatifs à partir de 2004, suite au processus de désendettement du
Trésor à l’égard des banques.
Cette analyse mis en avant le rôle important des avoirs extérieurs dans l’expansion
monétaire en Algérie. De plus, les avoirs extérieurs nets dépassent, depuis fin 2005, la
masse monétaire. De son coté, le Trésor se trouve dans une position de créancier net du
système bancaire vue l’importance de l’épargne financière du Trésor en termes de
dépôts auprès de la Banque d’Algérie (dans le compte courant et le Fond de Régulation
des Recettes).
A partir de ce que nous venons de voir, il peut être dégagé que l’augmentation des
avoirs extérieurs nets de la Banque d’Algérie, résultant principalement des recettes des
exportations des hydrocarbures, et la variation positive des dépôts du Trésor au niveau
de la Banque d’Algérie sont les facteurs qui ont stimulé la liquidité bancaires. En effet,
l’excédent structurel de la liquidité bancaire provient essentiellement de la monétisation
des avoirs extérieurs générés par les dépôts de SONATRACH auprès de la BEA et des
remboursements par anticipation de la dette publique auprès des banques.
Par ailleurs, il est important de souligner qu’outre ces facteurs, l’inefficience du marché
financier peut être considérée comme un élément qui a participé à la persistance de cette
situation. En effet, à part le marché monétaire, les banques ne trouvent pas de moyens
de placer et dégager leurs surplus de liquidité. Ajoutant à cela d’autres facteurs internes
liés à la gestion de la liquidité des banques qui refusent d’accorder des crédits par motif
que les projets présentés sont dans la plus part des cas non rentables.
4. LA POLITIQUE MONETAIRE ET LA SURLIQUIDITE DES BANQUES
La bonne conjoncture des prix du pétrole depuis les années 2000 a permis
l’amélioration de la situation des finances publiques. En effet, « l’accumulation des
recettes d’exportations des hydrocarbures a permis au système bancaire de vivre une
situation de surliquidité structurelle ».9 Une telle situation met en avant la nécessité de
la poursuite d'un contrôle rigoureux de la liquidité des banques, afin de prévenir le
développement des crédits bancaires non performants et donc de prévenir le risque
d’inflation. C’est dans ce cas que s’inscrit la nouvelle orientation de la politique
monétaire en termes d’objectifs fixés et d’instruments introduits dans le but de gérer la
situation.
9 Rapport de la Banque d’Algérie (2002).
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
21
4.1 Les objectifs assignés à la politique monétaire
Jusqu’à 2002, les objectifs de la politique monétaire et les responsabilités de la Banque
d’Algérie sont définis dans l’article 55 de la loi relative à la monnaie et au crédit. A
partir de 2003, le cadre légal de la politique monétaire, est repris dans l'ordonnance n°
03-11 du 26 Août 2003 relative à la monnaie et au crédit. Cette ordonnance a définit et a
précisé les prérogatives du Conseil de la Monnaie et du Crédit en tant qu'autorité
monétaire ainsi que les responsabilités de la Banque d'Algérie en matière de conduite de
la politique monétaire.
4.1.1 L’objectif final de la Banque d’Algérie
L’alinéa 1 de l’article 35 de la loi n° 03-11 a repris en le modifiant significativement
celui de l’article 55 de la loi 90-10. Il dispose que « la Banque d’Algérie a pour mission
de créer et de maintenir dans les domaines de la monnaie, du crédit et des changes les
conditions les plus favorables à un développement rapide de l’économie, tout en veillant
à la stabilité interne et externe de la monnaie ».
Ce texte a introduit deux modifications de fond par rapport à celui de la loi 90-10.
D’une part, il a substitué le terme « rapide », ayant un sens quantitatif, au terme
« ordonné », ayant un sens qualitatif. D’autre part, il a supprimé le segment « en
promouvant la mise en œuvre de toutes les ressources productives du pays ». La
première transformation peut être interprétée comme une modification de l’objectif de
long terme du développement économique qui se réduirait à l’objectif de court terme de
croissance économique. La deuxième modification (suppression de l’objectif du plein
emploi) indique, quant à elle, que la politique monétaire doit avoir comme objectif final
la stabilité des prix (et du taux de change) en compatibilité avec un taux de croissance le
plus élevé possible.
Cependant, la Banque d’Algérie n’a retenu, comme c’était le cas pour la loi 90-10, que
l’objectif de stabilité des prix. En effet, elle a reformulé sa conclusion, de l’année 2002,
comme suit : « l’objectif ultime de la politique monétaire est de maintenir la stabilité
monétaire à travers la stabilité des prix, entendue comme la progression limitée de
l’indice des prix à la consommation ».10
Cette information nous permet de déduire que
la Banque d’Algérie réduit la stabilité de la valeur interne et externe du dinar à la seule
stabilité des prix à la consommation.
Le rythme d’inflation ciblé a été annoncé dans le rapport de la Banque d’Algérie pour
l’année 2003 : « …l’objectif ultime de la politique monétaire exprimé en terme de
10
Rapport de la Banque d’Algérie (2004), p. 148.
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
22
stabilité à moyen terme des prix, à savoir une inflation inférieur à 3% a été atteint en
2003… ». Cependant, au titre des deux années 2007 et 2008, et en raison du risque à la
hausse de l'inflation importée, le conseil de la Monnaie et du Crédit a, tout en
maintenant l'objectif d'inflation de 3% à moyen terme comme objectif ultime de la
politique monétaire, précisé une cible de 3% à 4%.
4.1.2 Les objectifs intermédiaires
Les objectifs intermédiaires de la politique monétaire sont repris dans l’article 62 de
l’ordonnance n° 03-11, qui définit comme attributions du conseil de la monnaie et du
crédit : « la définition, la conduite, le suivi et l’évaluation de la politique monétaire ;
dans ce but le conseil fixe les objectifs monétaires, notamment en matière d’évolution
des agrégats monétaires et de crédit et arrête l’instrument monétaire… ». Il ressort que
les agrégats de monnaie et de crédit sont les objectifs intermédiaires utilisés par la
Banque d’Algérie.
Par ailleurs, c’est à partir de son rapport pour 2004 que la banque centrale a commencé
à publier sa cible d’objectif intermédiaire ; « pour 2004 le conseil de la monnaie et du
crédit a maintenu l’objectif d’inflation de 3% à moyen terme. En matière d’évolution
des agrégats monétaires et de crédit, le conseil arrête un objectif de croissance de M2
entre 14% et 15% et celle des crédits à l’économie entre 16,5% et 17,5% ».11
4.2 Les instruments utilisés
Puisque le système bancaire se trouve depuis 2002 « hors banque centrale », les seuls
instruments de politique monétaire qui demeurent utilisables sont les réserves
obligatoires renforcées par deux nouveaux instruments que la Banque d’Algérie a
introduits afin d’éponger le surplus de liquidité du système bancaire. Il s’agit des
reprises de liquidité et des facilités de dépôts.
4.2.1 Les réserves obligatoires
L’ordonnance n° 03-11 a précisé dans l’article 62 que l’instrumentation monétaire est
arrêtée par le CMC. C’est dans ce cadre que ce dernier a édicté le règlement n° 04-02 du
04/03/2004 fixant les conditions de constitution des réserves obligatoires. En effet, en
raison de sa double importance en tant que première garantie des déposants et en tant
qu’instrument de politique monétaire pouvant avoir une efficacité redoutable, le CMC
11
Idem, p. 148.
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
23
s’est retrouvé dans l’obligation de le réintroduire dont les principes généraux sont
précisés dans le dit règlement.
Cet instrument a constitué un élément actif de la politique monétaire durant ces
dernières années. Son coefficient a connu une évolution à la hausse passant de 4,25% en
2002 à 11% en 2012. Les taux de rémunération des réserves obligatoires, par contre, ont
connu une évolution décroissante passant de 2,50% en 2003 à 0,50% en 2012 (voir le
tableau ci-dessous).
Tableau n° 06 : Evolution des taux des réserves obligatoire (en %)
Année 200
2
200
3
200
4
200
5
200
6
200
7
200
8
200
9
201
0
201
1
201
2
Taux de
constitution
de la R.O
4,25 6,25 6,50 6,50 6,50 6,50 8,00 8,00 9,00 9,00 11,0
Taus de
rémunérati
on de la
R.O
2,50 2,50 1,75 1,00 1,00 1,00 0,75 0,50 0,50 0,50 0,50
Source : réalisé à partir des bulletins statistiques de la Banque d’Algérie.
L’augmentation du taux de constitution des réserves obligatoires a permis à la banque
centrale d’atténuer, dans une certaine mesure, l’excès de liquidité des banques. En effet,
l’encours des réserves obligatoires a atteint 754,10 milliards de dinars à fin Décembre
2012, contre 354,12 milliards de dinars à fin Décembre 2007.
Cependant, les réserves obligatoires ne peuvent pas constituer un instrument de
« réglage fin » de la liquidité bancaire car son taux reste fixe pour des périodes longues
et même lorsqu’il est ajusté, il se fait dans des proportions très faibles. Par ailleurs,
l’utilisation de cet instrument est lourde car il nécessite à chaque fois une nouvelle
instruction et il se déroule sur une période d’un mois (du 15 du mois au 14 du mois
prochain), au moment où la situation actuelle exige une intervention au jour le jour.
Pour palier à ces insuffisances et pouvoir stériliser une proportion importante des
liquidités bancaires, la banque d’Algérie a introduit d’autres instruments.
4.2.2 La reprise de liquidité
Dans le contexte d’excès de liquidité, un nouvel instrument indirect de la politique
monétaire dit « reprise de liquidité » a été mis en œuvre en 2002 dans le but d’assurer
un contrôle rigoureux des agrégats monétaires. La reprise de liquidité par appel d’offre
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
24
constitue un instrument beaucoup plus souple que les réserves obligatoires car il peut
être modulé au jour le jour. En plus de la reprise de liquidité à fréquence hebdomadaire,
la Banque d’Algérie a introduit, à partir du deuxième semestre de 2005, la reprise de
liquidité à fréquence trimestrielle.
Cet instrument a réussi à éponger une quantité monétaire importante et demeure
l’élément de régulation le plus actif durant ces dernières années. Ces opérations d’appel
d’offre ont permis à la Banque d’Algérie de recevoir un montant important de dépôts
des banques passant de 450 Mds de DA en 2005 à 1350 Mds de DA en Avril 2012. Son
taux de rémunération est réajusté chaque année comme le montre le tableau suivant :
Tableau n° 07 : Evolution des taux de rémunération de la reprise de liquidité (en
%)
Année 200
2
200
3
200
4
200
5
200
6
200
7
200
8
200
9
201
0
201
1
201
2
Taux
de la
reprise
de
liquidit
é à 7
jours
2,75 1,75 0,75 1,25 1,25 1,75 1,25 0,75
0,75
0,75
0,75
Taux
de la
reprise
de
liquidit
é à 3
mois
- - - 1,90 2,00 2,50 2,00 1,25
1,25
1,25
1,25
Source : réalisé à partir des bulletins statistiques de la Banque d’Algérie.
Malgré son utilisation de manière systématique par la Banque d’Algérie depuis plus de
dix ans, la reprise de liquidité ne permet pas d’absorber toute la surliquidité des
banques. Cela peut être expliqué par deux raisons. D’une part, son caractère non
obligatoire laisse l’initiative aux banques de décider de constituer ou non des reprises de
liquidité. D’autre part, le montant des reprises de liquidité à absorber est déterminé par
le CMC selon les objectifs de la politique monétaire et l’évolution de M2. Le montant
de ces reprises a été stabilisé par la Banque d’Algérie à 1100 Mds de DA de 2009 à
2011. Cependant, dès Avril 2012, ce montant commence à être ajusté à la hausse.
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
25
4.2.3 La facilité de dépôt rémunéré
En Juin 2005, la Banque d’Algérie a introduit la « facilité de dépôt rémunéré » comme
instrument de gérer l’excès de liquidité des banques. Cette facilité de dépôt permet aux
banques de placer au niveau de la banque centrale des montants illimités à un taux de
rémunération fixé à 0,3 %. Ce taux a été ensuite ramené à 0,75% en 2007 et 2008.
La facilité de dépôt rémunéré est l’instrument qui a permis à la banque centrale
d’effectuer un « réglage fin » de la liquidité bancaire en laissant aux banques l’initiative
de gérer une partie de leur excédent de trésorerie. En effet, grâce à cet instrument la
Banque d’Algérie a absorbé la quasi-totalité des réserves libres des banques en 2005.12
Tableau n° 08 : La part relative de la facilité de dépôt dans la résorption de la
liquidité
Année 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Part relative de la facilité de
dépôt rémunéré (fin de
période)
24,1 49,2 41,8 39,9 53,3 38,3
La part relative de l’instrument facilité de dépôt rémunéré dans la résorption de l’excès
de liquidité est évaluée par la banque centrale à 38,3% en Décembre 2012, contre 53,3%
en Décembre 2011. La facilité de dépôt rémunéré a été utilisée moins activement par les
banques au cours de l'année 2009, sous l’effet du choc externe qui a amenuisé l’excès
de trésorerie des banques. Aussi, selon les déclarations de la Banque d’Algérie, son rôle
dans la conduite au jour le jour de la politique monétaire a été réduit significativement
en 2009. Cependant, cette facilité permanente de dépôts rémunérés, opération de réglage
fin effectuée à l’initiative des banques, qui a bien subi l’effet de la contraction de la
liquidité bancaire en 2009 (- 14 %), a vu son rôle d'instrument actif de la politique
monétaire augmenter pour les années 2010, 2011 et 2012.13
A travers cette nouvelle orientation dans la conduite de la politique monétaire au moyen
de nouveaux instruments indirects, la Banque d’Algérie a réussi à résorber l’excès de
liquidité d’une manière efficace. Par ailleurs, la conduite ordonnée de cette politique
monétaire a permis à la Banque d’Algérie de contenir les pressions inflationnistes
jusqu’à l’année 2010. Le taux d'inflation qui n’a atteint que 4,8 % en 2008, dans le
12
Rapport de la Banque d’Algérie (2005), p. 157. 13
Rapport de la Banque d’Algérie (2010), p. 140.
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
26
contexte d’envolée historique des prix mondiaux des produits de base, et qui a ensuite
augmenté à 5,7% en 2009, sous l’effet de l’inflation endogène, a reculé à 3,9 % en 2010
(voir annexe n° 03). Cependant, les années 2011 et 2012 sont caractérisées par une
augmentation de l’inflation des prix à la consommation. En effet, le taux d’inflation a
atteint un « pic » de 8,89% en 2012, un niveau historiquement le plus élevé des quinze
dernières années.
CONCLUSION
A travers cette étude, nous avons constaté que le système bancaire algérien se
caractérise par un excès de liquidité structurel depuis 2002 dont les facteurs
d’émergence principaux sont l’augmentation des recettes pétrolières et l’assainissement
financier des banques publiques. Par ailleurs, l’inefficacité du marché financier a
participé à la persistance de cette situation du fait que les banques ne trouvent pas un
moyen de placer leurs ressources en dehors du marché monétaire.
Face à cette situation qui persiste depuis plus de dix ans, la Banque d’Algérie s’est
forcée de trouver des moyens de réguler cet excès de liquidité bancaire. Pour se faire,
elle a réactivé l’instrument réserves obligatoires et a introduit deux autres instruments
indirects (reprise de liquidité et facilité de dépôt rémunéré) lui permettant d’éponger des
liquidités sur le marché monétaire.
La conduite actuelle de la politique monétaire par la Banque d’Algérie au moyen
d’instruments indirects sur le marché monétaire a permis de résorber l’excès de liquidité
d’une manière efficace et de revenir à partir de 2010 à la fourchette ciblé du taux
d’inflation après l’inflation importée de 2008. Cependant, ces dernières années sont
marquées par une accélération des rythmes de l’inflation dont l’explication peut être
trouvée dans la forte croissance des dépenses budgétaires courantes, notamment les
dépenses de personnel et des transferts, car l’inflation importée ne peut non plus être
invoquée comme déterminant en la matière, du moment que le taux d’inflation n’a
atteint que 4,8 en 2008 suite à l’inflation importée.
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
27
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Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
28
Annexe n° 01 : Evolution des ressources et des emplois du système bancaire
Année
Ressources bancaires Emplois bancaires
Dépôts
à vue
Dépôts
à
terme
Total des
ressources
Crédits
au
secteur
public
Crédits
au
secteur
privé
Total des
crédits
distribués
2000 467,5 974,3 1441,8 701,8 291,7 993,5
2001 554,9 235,0 1789,9 740,3 337,9 1078,2
2002 642,1 1485,1 2127,2 715,5 551,0 1266,5
2003 718,9 1724,0 2442,9 791,4 587,2 1378,6
2004 1127,9 1577,4 2705,3 859,3 675,4 1534,7
2005 1224,4 1736,1 2960,5 882,4 897,3 1779,7
2006 1750,4 1766,1 3516,5 847,0 1057,0 1904,0
2007 2560,8 1956,5 4517,3 988,9 1216,0 2204,9
2008 2946,9 2214,9 5161,8 1201,9 1413,3 2615,3
2009 2502,9 2643,5 5146,4 1485,1 1600,6 3085,7
2010 2763,7 2948,4 5712,1 1460,6 1806,7 3267,3
2011 3 495,8 3237,2 6 733,0 1 742,3 1 982,4 3 724,7
2012 3 356,8 3879,0 7 235,8 2 051,4 2 245,0 4 296,4
Sources : réalisé à partir des rapports de la Banque d’Algérie.
Annexe n° 02 : L’impasse entre les ressources et les emplois bancaires (En Mds de
DA)
Année Total des ressources
collectées
Total des crédits
distribués
L’impasse
ressources-emplois
2000 1441,8 993,5 448,3
2001 1789,9 1078,2 711,7
2002 2127,2 1266,5 860,7
2003 2442,9 1378,6 1064,3
2004 2705,3 1534,7 1170,6
2005 2960,5 1779,7 1180,8
2006 3516,5 1904,0 1612,5
2007 4517,3 2204,9 2312,4
Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?
29
2008 5161,8 2615,3 2546,5
2009 5146,4 3085,7 2060,7
2010 5712,1 3267,3 2444,8
2011 6 733,0 3 724,7 2948,3
2012 7 235,8 4 296,4 2939,4
Source : calculé à partir de l’annexe n° 01.
Annexe n° 03 : Evolution du taux d’inflation (moyenne annuelle)
Année 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Taux
d’inflation
1,6 2,5 3,5 4,8 5,7 3,9 4,52 8,89
Source : rapports de la Banque d’Algérie.
Stratégie de diversification de l’économie algérienne
30
Stratégie de diversification de l’économie algérienne
MESBAHI Fatima Zohra
Pr BENBOUZIENE Mohammed
Résumer
Depuis plus d’une décennie, l’un des objectifs majeurs de la politique
économique nationale est la diversification à partir de l’exploitation raisonnée et durable
des ressources nationales dans le but de réduire progressivement la dépendance vis-à-vis
des recettes tirées des hydrocarbures, Cet article traite la diversification de l'économie
algérienne comme un impératif pour répondre aux nombreux enjeux de développement
économique auxquels le pays est confronté depuis plusieurs décennies. L’objectif de
cette étude est de mobilisé les fondements théoriques sur la diversification et les études
empiriques sur ces déterminants, un cadre conceptuel contenant six variables
explicatives dont la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO) a été mise à
contribution pour trouver les déterminants de la diversification économique en Algérie
de 1984 à 2014.
Mot clés : diversification, ressources nationales , croissance économique, MCO.
ملخص:
ألكثر من عقد من الزمن، اهلدف الرئيسي للسياسة االقتصادية الوطنية هو التنويع االقتصادي الرشيد واملستدام ة موضوع التنويع للموارد الطبيعية من أجل احلد تدرجييا من هاجس االعتماد على العائدات النفطية، تتناول هذه الورق
اهلدف .االقتصادي اجلزائري كونه ضرورة ملحة ملواجهة حتديات عديدة من التنمية االقتصادية اليت تواجه البالد منذ عقودمن هذه الدراسة هو التطرق لألسس النظرية اخلاصة بالتنويع االقتصادي من جهة والدراسات التجريبية على هذه
Stratégie de diversification de l’économie algérienne
31
اىل 1984من ستة متغريات استعملت إلجياد حمددات التنويع االقتصادي يف اجلزائر من احملددات، مت استخدام منوذج 2014.
.MCO، النمو االقتصادي، وارد الطبيعيةالتنويع ، امل الكلمات المفتاحية:
Introduction :
Avec l’accélération du commerce mondial durant la seconde moitié du XXe
siècle, on a pu observer une structure des échanges très différente de celle prévue par les
théories commerciales classiques fondées sur une concurrence parfaite, des avantages
comparatifs et des rendements d’échelle constants (Krugman, 1980). Selon la théorie de
la division du travail et de la spécialisation au service de la croissance économique et du
développement formulée par Adam Smith, et le modèle du commerce international
Heckscher-Ohlin Samuelson (HOS), les pays devraient se spécialiser dans la production
des biens pour lesquels ils disposent d’un avantage comparatif. Or, la littérature récente
montre plutôt que les pays ont tendance à diversifier leur production et leurs
exportations à mesure qu’ils se développent.1
Dans la plupart des études menées, il est fait référence au « phénomène de
concentration», qui consiste essentiellement en une concentration des produits de base
et des marchés, et qui est considéré comme le principal facteur de l’instabilité des
recettes d’exportation. Ainsi les pays dans lesquels la concentration des produits est
importante subiraient les effets négatifs de la volatilité des prix du marché par le biais
des fluctuations des recettes en devises. En ce sens, il est généralement avancé qu’un
élargissement de la base d’exportation par le biais d’une diversification du portefeuille
commercial national peut aider à préserver la stabilité des recettes d’exportation,
1 Imbs, J., et R. Wacziarg (2003) et Cadot, Carrère et Strauss-Kahn (2011a).
Stratégie de diversification de l’économie algérienne
32
stimulant ainsi la croissance économique à long terme2 et Grâce à la diversification, les
risques liés aux investissements sont répartis sur un portefeuille plus large de secteurs
économiques, ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Acemoglu et
Zilibotti, 1997).
Le débat sur la diversification trouve son origine aux Etats-Unis et en Amérique
latine, lors des la crise entre-deux guerres marquée par la chute spectaculaire du cours
des matières premières. Les arguments formulés en faveur de la diversification ont
progressivement inspiré les politiques commerciales et industrielles des pays
industrialisés puis, de manière plus large, les politiques de développement des pays
émergents jusqu’à nos jours.
La littérature scientifique souligne que les économies diversifiées offrent
certains avantages, dont une hausse des échanges commerciaux, une plus grande
productivité de capital et de travail, une meilleure intégration économique régionale et
un moyen d'affronter les impacts des chocs externes. Ces bénéfices combinés à une
gestion publique saine et efficace peuvent contribuer à la réduction de la pauvreté et à la
promotion d'un développement humain et social (OCDE, Nations unies, OSAA, 2010).
Aussi, il appert que les économies diversifiées enregistrent de meilleures performances
économiques à long terme (Hesse, 2008; Lederman et Maloney, 2007), De nombreuses
contributions économiques ont montré les avantages procurés par la diversification en
termes de dilution des risques macroéconomiques, de même que les théories de la
croissance et du développement ont mis en évidence l’apport de la diversification au
processus de développement (Berthélemy, 2005).
1. Les concepts de la diversification économique :
2 Meilak (2008) ; Loayza et al. (2007) ; Banque mondiale (1999) ; Ghosh et Ostry (1994) ; et Bleaney et Greenaway
(2001).
Stratégie de diversification de l’économie algérienne
33
1.1. Les dimensions de la diversification économique :
La question de la diversification n’est pas récente dans la littérature économique3
c’est une notion complexe et polysémique dont les acceptions varient selon les auteurs
des différentes disciplines des sciences humaines et des sciences de la gestion. Peu
importe le degré de complexité de cette notion, il ressort de plusieurs acceptions
(Rosenstein-Rodan, 1943; Penrose, 1959; Marris, 1964; Leontief, 1986; Clemenson,
1992; Berezin et al, 2002, etc.) que la diversification touche les dimensions
microéconomique et macroéconomique, Sur le plan microéconomique, la diversification
est une stratégie de développement de l'entreprise caractérisée par l'extension de sa
gamme de produits et la diversification sur le plan macroéconomique s'applique au
développement des territoires, qui peuvent prendre la forme d'une collectivité locale
d'un pays, La diversification économique est un aspect clé du développement
économique, car elle représente le changement structurel de la production de biens de
pays à faible revenu (à savoir les produits non transformés) aux marchandises de pays à
revenu élevé (à savoir des biens à forte valeur ajoutée). La diversification des
exportations est particulièrement pertinente pour les pays tributaires des produits de
base, car il rend leurs économies moins vulnérables aux termes négatifs des chocs
commerciaux et favorise la croissance et la création d'emplois (Hesse, 2006 et
Hammouda et. al. 2008).
Selon Schuh et Barghouti (1988), Barghouti et coll. (1990), Petit et Barghouti
(1992), la diversification économique est le processus de transformation structurelle
d'une économie qui migre d'un tissu économique dominé par les secteurs d'activités
primaires (ressources naturelles, agriculture, etc.) vers les secteurs secondaires
(industrie de transformation, manufactures, etc.) et tertiaires (commerce, tourisme, etc.).
3 Pour une revue de la littérature sur les questions de transformation structurelle des économies en développement, voir
Syrquin [1988].
Stratégie de diversification de l’économie algérienne
34
Cependant, ce processus dynamique et normatif ne se traduit pas nécessairement par la
disparition des secteurs primaires, mais il se caractérise seulement par la réduction de
l'importance relative de leur contribution dans la création de richesse de l'économie
concernée.
1.2. Les déterminants de la diversification :
La diversification joue un rôle important dans le développement et la croissance
d’une économie. En effet, elle peut contribuer, selon certains auteurs, à accroître la
productivité des facteurs, à renforcer l’investissement et à stabiliser les recettes
d’exportations. Le rapport sur la diversification en Afrique de la Commission
Économique pour l’Afrique des Nations Unies (2006) répertorie cinq catégories de
variables agissant sur le processus de diversification. Notamment :
• les facteurs physiques : l’investissement, la croissance et le capital humain ;
• les politiques publiques : les politiques budgétaires, commerciales et
industrielles (de par leur impact sur le renforcement du tissu industriel) ;
• les variables macroéconomiques : les taux de changes et d’inflation ainsi que
les soldes extérieurs ;
• les variables institutionnelles : la gouvernance, l’environnement de
l’investissement et la situation sécuritaire (conflits, …) ;
• l’accès aux marchés : le degré d’ouverture aux échanges de biens, de services
et de capitaux (élimination des barrières tarifaires et non tarifaires), l’accès aux
financements, bancaires ou de marché.
Plus particulièrement, au plan macroéconomique, une forte instabilité de
l’environnement économique, marqué, par exemple, par une forte inflation, ne favorise
ni la création et le développement de nouveaux secteurs d’activité, ni l’instauration d’un
climat d’affaires favorable au processus de diversification
Stratégie de diversification de l’économie algérienne
35
Pour mieux apprécier les coûts et avantages d’un processus de diversification, il
convient d’en souligner les principales caractéristiques. Comme le souligne Berezin
(2002) :
• La diversification de la production peut être horizontale et/ou verticale : la
diversification horizontale vise l’émergence d’un nouveau secteur d’activité, tandis que
la diversification verticale consiste à élargir la gamme des produits fabriqués dans un
même secteur, afin d’aboutir à la constitution d’une filière complète, partant du produit
de base jusqu’aux produits ou services incorporant une plus forte valeur ajoutée ;
En outre :
• Afin de permettre aux économies de ne plus être excessivement tributaires de
secteurs d’activité fondés sur l’exploitation et l’exportation des ressources naturelles, la
diversification doit pouvoir s’appuyer sur un secteur privé dynamique, ayant accès à une
main-d’œuvre qualifiée et évoluant dans un environnement institutionnel et juridique
favorable.
2. Diversification des exportations et développement économique :
2.1. Les études empiriques antérieures :
Certaines analyses (Imbs et Wacziarg, 2003) tendent à mettre en évidence une
relation en forme de U inversé entre la diversification et le niveau de développement
économique4. Les pays tendraient à se diversifier au fur et à mesure que le revenu
augmente, pour se spécialiser une fois atteint un certain seuil de revenu par tête. En
outre, de nombreux travaux théoriques et empiriques consacrés aux enjeux et
déterminants de la diversification économique ont mis en évidence la relation positive
entre la diversification de l’économie et la croissance et/ou la productivité.
4 La CEA a réalisé une série d’études sur les bénéfices de l’Afrique du Doha Round. Voir notamment atpc, « trade liberalization
under the Doha Development Agenda : Options and consequences for Africa », atpc Work in progress, août 2004, Addis Abeba,
ethiopia.
Stratégie de diversification de l’économie algérienne
36
Or le chemin pour migrer d'une économie spécialisée vers une économie
diversifiée est parsemé d'embûches et les études identifiées dans la littérature sont à la
fois disparates en matière d'expériences et de méthodologies. En revanche, il ressort de
ces études plusieurs facteurs qui favoriseraient le succès des stratégies de diversification
économique. À partir de ses recherches antérieures, Gylfason a élaboré en 2005 un
modèle économétrique des déterminants de la croissance économique dans les
économies de rente, riches en ressources naturelles. Dans ce modèle, il tente de
comprendre, d'une part, les relations entre la diversification économique et la croissance
et, d'autre part, les relations entre les autres déterminants de la croissance et la
diversification. Il a testé son modèle avec les données d'un échantillon composé de 85
pays pour la période de 1965- 1998. Gylfason est arrivé à la conclusion que tout ce qui
est bon pour la croissance économique encourage la diversification économique. Selon
lui, l'investissement public dans des secteurs autres que les industries extractives,
comme l'infrastructure, le tourisme, l'éducation et la formation, est un déterminant de la
diversification. L'Inde et l'Irlande sont de bons exemples de l'effet de l'investissement
public dans l'éducation et la formation sur la transformation de la structure productive.
Cette étude statue aussi que l'ouverture commerciale et l'investissement direct étranger
sont aussi des déterminants de la diversification économique. Les investissements
étrangers directs ont joué un rôle crucial dans la croissance de la Chine, qui détient l'un
des meilleurs taux de croissance depuis son ouverture au commerce international. Enfin,
le pluralisme politique renforce la diversification économique parce que les démocraties
évoluent naturellement vers des sociétés modernes diversifiées. La Norvège est citée en
exemple (Gylfason, 2005).
La constitution du capital humain et la qualité des institutions comme facteurs de
la diversification dans les pays riches en ressources naturelles ont aussi été étudiées par
d'autres chercheurs. Pour Noland et Pack (2003), l'accumulation de capital humain a
joué un rôle essentiel dans la diversification et la croissance économique de certains
Stratégie de diversification de l’économie algérienne
37
pays asiatiques. Lederman et Maloney (2007) vont dans le même sens avec l'exemple
du Canada, de l'Australie et de la Norvège, qui ont su bien exploiter leurs ressources
naturelles pour se développer grâce à un niveau élevé et croissant du capital humain.
Maier et Wood (1998) avaient déjà démontré que les pays qui n'arrivaient pas à investir
beaucoup dans leur capital humain ont éprouvé des difficultés à s'affranchir de leur
dépendance aux produits primaires et à passer à des produits complexes. Le succès du
Chili dans la diversification de ses exportations avec des produits sophistiqués à partir
des ressources naturelles tient à l'investissement public du gouvernement dans le capital
humain de haut niveau en finançant des bourses d'études à l'étranger et en mettant sur
pied un fonds pour la compétitivité et l'innovation pour construire des pôles d'excellence
opérationnels (Sinnot et coll, 2010). Pour ce qui est de la qualité des institutions,
Acmoglu, Johnson et Robinson (2003) démontrent à l'aide de l'expérience du Botswana
l'importance de la qualité des institutions aussi bien pour la croissance à long terme que
pour la diversification des économies riches en ressources naturelles.
Pour sa part, Coxhead (2007) a identifié cinq pays (la Malaisie, la Thaïlande, la
Chine, l'Indonésie et le Sri Lanka) dotés de riches ressources naturelles et ayant une
forte croissance à long terme. Un autre dénominateur commun à ces pays est le fait que
certains se sont diversifiés en direction de la production manufacturière et d'autres ont
transformé leur production à base de ressources naturelles en produits sophistiqués. À
l'issue de son étude, ce chercheur argue que l'investissement public dans les
technologies et les infrastructures aussi bien dans les milieux urbains que dans les
espaces ruraux, un régime d'ouverture commerciale bien articulé, a exercé un impact
positif sur la diversification économique de la Malaisie. Dans le cas de l'Indonésie, en
plus d'une priorité des investissements publics dans les infrastructures en campagne, le
gouvernement a mené une politique prudente de gestion des dépenses publiques
(limitation des dépenses publiques dans un cycle d'expansion et d'accumulation des
réserves et des excédents budgétaires), une politique préventive du taux de change
Stratégie de diversification de l’économie algérienne
38
(stabiliser le taux de change réel durant les phases de prospérité et dévaluer durant les
phases de ralentissement économique) et une politique de libéralisation des
investissements directs étrangers dans les secteurs exportateurs. Harding et Javorcik
(2007) ont réalisé une étude empirique pour examiner si l'investissement direct étranger
contribuait à la diversification des exportations de neuf pays d'Europe centrale et
australe (Bulgarie, République tchèque, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne,
Roumanie, République slovaque et Slovénie) qui ont subi une rapide transformation de
leurs économies au cours des deux dernières décennies, passant d'une économie
planifiée à une économie libéralisée et ayant intégré l'Union européenne.
2.2. La diversification économique en Algérie : les méthodes et les
indicateurs de mesure :
Durant ces vingt dernières années, l’Algérie a vue ça part dans le
commerce mondial diminuer et a connue des résultats relativement faible en matière de
croissance économique. Ces performances peuvent en partie être expliquées par un
niveau insuffisant de diversification de l’appareil productif.
L’Algérie est généreusement pourvue en ressources, terres productives et richesses
naturelles précieuses, renouvelables (eau, forêts et poissons, notamment) ou non
(charbon, gaz, pétrole et autres minéraux). Les ressources naturelles représentent le plus
important moyen de subsistance pour des habitants majoritairement pauvres et vivant en
zone rurale
Les exportations d'hydrocarbures représentent 98,48 % de la totalité des
exportations algériennes, les exportations hors hydrocarbures n'ont atteint que 2,15
milliards de dollars en 2011, en progression de 41 % par rapport à l'année 2010.
Tableau 1 : Commerce des marchandises en 2014
Stratégie de diversification de l’économie algérienne
39
Grandes
catégories importation % * % ** exportation % * % **
Produits agricoles 11 269 600 000 20.52 0.61 413 390 000 0.64 0.02
Pétroles et
produits miniers 5 128 590 000 9.34 0.12
63 987 600
000 98.48 1.60
Produits
manufacturés 38 508 700 000 70.13 0.31 572 106 000 0.88 0.00
totaux 54 906 890 000 100
64 973 096
000 100
*% du pays ** % du monde
Source : perspective monde
Les contraintes de l'Algérie à la diversification économique ne représentent pas
un cas exceptionnel. L'expérience internationale montre que la richesse pétrolière est
très difficile à gérer. Les explications possibles de l'absence de diversification
économique en Algérie comprennent la maladie hollandaise, la volatilité réelle du taux
de change (il est plus facile d’augmenter que d’abaisser à nouveau les dépenses
publiques), les obstacles au développement du secteur privé, et la recherche de rente.
Le syndrome hollandais se réfère à la désindustrialisation qui suit un boom des
ressources en raison de l'appréciation du taux de change réel. Une augmentation des
revenus pétroliers accroît la demande pour tous les produits, mais l'offre de biens
échangeables peut être augmentée grâce à des importations tandis que la fourniture de
biens non échangeables doit être produite dans le pays. Ainsi, la manne pétrolière
soulèvent souvent le prix et la rentabilité du secteur des biens non échangeables et d'en
tirer le capital humain et d'autres ressources à l'écart de toute activité échangeables non
pétroliers, nuisant ainsi à la diversification des exportations. Le symptôme évident de la
maladie hollandaise est une appréciation du taux de change réel, le prix relatif des biens
non échangeables (Corden 1982; Corden et Neary 1984). Le syndrome hollandais n’est
pas une explication plausible pour une grande concentration de l'Algérie dans le pétrole.
Stratégie de diversification de l’économie algérienne
40
2.3. Stratégie de diversification économique en Algérie :
Le gouvernement a adopté une série de mesures pour diversifier l'économie
nationale à travers l'encouragement de la production nationale et la facilitation de
l'investissement tant privé que public, Les secteurs prioritaires de cette démarche sont
l'agriculture, l'industrie, l'énergie, le tourisme et les technologies de l'information et de
la communication, ajoutant que le gouvernement s'attelle à augmenter la production
agricole de 15% en 2016 afin d'assurer une couverture de 75 à 80% des besoins des
citoyens. La rationalisation des dépenses publiques compte parmi les mesures adoptées
par le gouvernement qui a inscrit au titre de ses priorités également la maîtrise des
importations afin de mettre fin au "gaspillage" constaté dans certains secteurs.
Le souci majeur de l’Algérie est de maîtriser l'importation et de combattre le
transfert illicite de devises", .Cette décision permettra de combattre la "surfacturation",
Pour lutter contre la surfacturation en matière d'importation de médicaments, par
exemple, le gouvernement doit encouragé la production nationale", Des instructions ont
été données au groupe pharmaceutique Saidal à l'effet d'augmenter la production de
médicaments", le marché pharmaceutique algérien est classé deuxième en Afrique après
l'Afrique du Sud, avec des ventes totalisant les 3 milliards de dollars, La production des
médicaments a été estimée à 41% pour l'année 2014, ces mesures s'inscrivent dans une
nouvelle vision définie par le gouvernement au profit de l'économie nationale à travers
la maîtrise des dépenses publiques, l'encouragement de la production locale et des
investissements étrangers.
figure1 : Répartition des exportations et des importations de services, 2013
(Parts en pourcentage)
Stratégie de diversification de l’économie algérienne
41
Source :
http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMImportExportPays?codePays=DZA&
annee=2013&langue=fr&langue=fr
8,5% 6,3%
6,4% 3%
0,7% 5,2%
0,1%
0,2%
69,7%
A.Exportations des services Services financiers
Construction
Communications
Services d’assurance
Services informatiques et
services d’information Services publics
Redevances
Services personnels, culturels et
récréatifs
Autres services aux entreprises
0,7%
30,4%
1,1%
2,5%
1,1% 5,7%
1,1% 0,3%
57,5%
B.importations des services
Services financiers
Construction
Communications
Services d’assurance
Services informatiques et
services d’information Services publics
Redevances
Services personnels, culturels
et récréatifsAutres services aux
entreprises
Stratégie de diversification de l’économie algérienne
42
2.4. Quelques indicateurs de mesure de la diversification économique :
Le principal défi politique de l’Algérie pour les prochaines années reste celui de
la diversification de son économie, Une économie est dite diversifiée si sa structure
productive est dispersée en un grand nombre d’activités différentes les unes des autres
par la nature des biens et services produits. Une difficulté réside toutefois dans le
passage de cette définition conceptuelle à une mesure opérationnelle de la
diversification. Il y a à cet égard deux questions à résoudre : comment caractériser la
diversification par un indice synthétique et sur quelles variables économiques la
mesurer.
Indice de diversification5 :
L'indice de diversification indique si la structure par produits des exportations
d'un pays ou groupe de pays diverge peu ou beaucoup de la structure par produits du
monde. Cet indice dont la valeur est comprise entre de 0 à 1, révèle l'ampleur des
différences entre la structure des échanges d'un pays ou du groupe de pays et la
moyenne mondiale. Plus l'indice est proche de 1, plus la divergence est forte.
L'indice de diversification mesure la déviation absolue de la structure du
pays par rapport à la structure mondiale comme ci-dessous :
Où
hij = part du produit i dans le total des exportations du pays j
5 Cet indice est une variante de l'indicateur de Finger-Kreinin sur la similarité de la structure du commerce. Pour plus d'information, veuillez consulter l'article de Finger, J. M.
et M. E. Kreinin (1979), “A measure of ‘export similarity’ and its possible uses”, dans l'Economic Journal, 89: 905-12
Stratégie de diversification de l’économie algérienne
43
hi = part du produit i dans le total des exportations mondiales.
Indice de concentration :
L'indice de concentration, aussi appelé indice de Herfindahl-Hirschmann,
mesure le degré de concentration des marchés. Il a été normalisé afin d'obtenir des
valeurs comprises entre 0 et 1 (concentration maximale), d'après la formule suivante :
Où
Hj = Indice du pays ou groupe de pays
Xij = valeur des exportations du pays j pour le produit i
Et
n = nombre de produits
Les résultats de notre étude nous permettent de ressortir ces grandes
tendances de la diversification en Algérie. Il convient d’abord de constater que le niveau
de diversification était relativement faible en Algérie où l’essentiel des exportations est
le fait du secteur des hydrocarbures (tableau 1).
Tableau 2: Indices de concentration et de diversification des exportations en
Algérie
Stratégie de diversification de l’économie algérienne
44
Année Nombre de
produits exportés
Indice de
diversification
Indice de
concentration
1995 99 0.825 0.523
1996 97 0.806 0.459
1997 81 0.806 0.510
1998 99 0.870 0.521
1999 93 0.826 0.511
2000 101 0.835 0.515
2001 85 0.820 0.502
2002 101 0.836 0.520
2003 105 0.817 0.541
2004 110 0.826 0.586
2005 108 0.811 0.588
2006 108 0.797 0.606
2007 118 0.832 0.591
2008 147 0.785 0.599
2009 106 0.779 0.588
2010 108 0.788 0.523
2011 98 0.724 0.538
2012 98 0.724 0.540
2013 95 0.733 0.541
2014 99 0.743 0.490
Source : CNUCED, statistiques du commerce mondial; and UNCTAD stat.
Le niveau de diversification en Algérie reste faible entre l’année 1995 et 2014, à
cette période, l’Algérie, en dépit de ces efforts en matière de développement industriel,
présentaient un tissu économique encore fortement dépendant des exportations de
matières premières et un tissu industriel relativement peu diversifié par rapport aux
autres économies du reste du monde. Cette situation perdurera jusqu’à l’année 2014
avec des indices de diversification relativement stabilisés même s’ils se sont légèrement
améliorés par rapport à ceux du début des années 2000. L’Algérie continue à stagner
son indice de concentration autour d’un indice moyen de 0.5, cette stabilité s’explique
en partie par la faiblesse des investissements effectués en Algérie suite à la mise en
place des politiques d’ajustements structurels.
Stratégie de diversification de l’économie algérienne
45
2.5. Les déterminants de la diversification en Algérie :
L’analyse développée dans les sections précédentes montre à l’évidence que le
processus de diversification n’est pas seulement exogène, il est aussi, dans une grande
mesure, endogène. Autrement dit, l’action gouvernementale, qu’elle soit économique ou
non, influe sur le niveau et le taux de diversification dans un pays donné. Il est fort
probable que les variables économiques et institutionnelles puissent renforcer la nature
endogène du processus de diversification en Algérie.
Hypothèses de recherche et signes attendus des coefficients
Selon Pétry (2003), une hypothèse de recherche est un énoncé déclaratif qui
précise une relation anticipée et plausible entre des phénomènes étudiés, observés ou
imaginés. Elle fait aussi le lien entre l'énoncé des questions de recherche et le cadre
opératoire. Puisque nous voulions savoir comment a évolué la diversification de
l'économie algérienne au cours de la dernière décennie et quels sont les facteurs qui ont
influencé cette évolution, nous émettons les six hypothèses suivantes selon le modèle de
recherche que nous venons de présenter :
𝐷𝐼𝑉𝑡 = 𝛽0 + 𝛽1𝑃𝐼𝐵𝑐𝑎𝑡 + 𝛽2𝐼𝑁𝑉𝑃𝑡 + 𝛽3𝐼𝑁𝑉𝐷𝐸𝑡 + 𝛽4𝑇𝐶𝑅𝑡 + 𝛽5𝐼𝑁𝐹𝑡 + 𝛽6𝑂𝐶𝑡 + 𝜀𝑡
1. Le niveau de développement, mesuré par le produit intérieur brut per capita, est un
déterminant de la diversification de l'économie algérienne;
2. L'investissement public, mesuré par le taux d'investissement public, est un
déterminant de la diversification de l'économie algérienne;
3. L'investissement direct étranger, mesuré par les flux d'investissement entrants, est
un déterminant de la diversification de l'économie algérienne;
4. L'inflation, mesurée par l'indice harmonisé des prix à la consommation, est un
déterminant de la diversification de l'économie algérienne;
Stratégie de diversification de l’économie algérienne
46
5. Le cours du change, mesuré par le taux de change effectif réel, est un déterminant de
la diversification de l'économie algérienne;
6. L'ouverture commerciale, mesurée par le ratio d'ouverture commerciale, est un
déterminant de la diversification de l'économie algérienne.
À partir des études empiriques mobilisées et des hypothèses de recherche
précédemment énoncées, il sied bien de répondre à la question qui déterminera quel est
le signe (positif ou négatif) des estimateurs que nous nous attendons voir prendre
chacune des variables explicatives et pourquoi.
Nous nous attendons à ce que le signe du coefficient de la variable explicative,
niveau de développement (PIBca), soit positif parce que nous partageons le point de vue
de Ben Hammouda et coll. (2006), et Kamgna (2010) selon lequel plus il y a
augmentation de la richesse créée, plus grande sera la diversification économique de
l'entité territoriale étudiée.
Nous anticipons que le signe du coefficient de l'investissement public (INVP)
sera positif également parce qu'il est considéré par la théorie de la croissance endogène
comme un facteur de la diversification d'un territoire et que cela a été empiriquement
prouvé par plusieurs études, dont celles de Gylfason (2005) et Kamgna (2010). Il y a
divergence dans les résultats empiriques à propos de l'effet sur la diversification
économique de la variable explicative, investissement direct étranger (FIE). Malgré ces
résultats divergents, en nous appuyant sur les résultats des études de Kamgna (2007 et
2010), qui ont montré que les IDE ont tendance à accentuer la spécialisation des
économies de la CEMAC et de la CEEAC, nous escomptons un signe négatif du
coefficient de l'investissement direct étranger (INVD).
Du point de vue de la variable explicative, inflation (INF), nous pressentons un
signe négatif de son coefficient. Cette prédiction trouve son fondement dans le fait que
certaines études (Ben Hammouda et coll., 2006; UNECA et UA, 2007) ont prouvé que
Stratégie de diversification de l’économie algérienne
47
les niveaux élevés d'inflation compromettent généralement les perspectives de
diversification de l'Afrique, et inversement.
Pour la variable explicative, cours du change (TCR), nous prévoyons un signe
positif de son coefficient. Ce pronostic se justifie par le fait que nous épousons la
position défendue par les auteurs, qui ont démontré que le cours du change est un
déterminant de la diversification économique en Afrique (Ben Hammouda et coll.,
2006; UNECA et UA, 2007) et en Amérique latine (Rodrik, 2005).
Prédire le signe du coefficient de la variable explicative, ouverture commerciale
(OC) est difficile à cause des résultats empiriques divergents dans le monde en
développement. Si l'ouverture commerciale est l'un des déterminants de la
diversification économique des NPIA (Dioury, 2003), il n'en est pas ainsi pour l'Afrique
(Ben Hammouda et coll., 2006, 2009; UNECA et UA, 2007; Kamgna, 2007, 2010).
Estimation du modèle et discussion des résultats statistiques :
Une fois que nous avons obtenu les données nécessaires pour effectuer les tests
statistiques requis pour confirmer ou infirmer les hypothèses de recherche énoncées,
nous avons dû recourir aux instruments de traitement et d'analyse de données les plus
appropriés. Nous avons choisi l'interface Eviews 8 afin d'exécuter l'analyse des données
collectées. Puisque nous cherchons à déterminer quelle est la fonction qui lie la
diversification économique (DIV) aux six variables explicatives (PIBca, INVP, INVD,
INF, TCR, OC), nous avons utilisé la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO).
constats empiriques
Le modèle a été estimé à l’aide de la MCO avec l’interface eviews 8 et les
résultats de cette estimation sont présentés dans le tableau suivant :
Stratégie de diversification de l’économie algérienne
48
Variable Coefficient Signes
attendus
Signes obtenus La signification
PIBca -5.07E-06
(-92.4801)
(+) (-) Non significatif
INVP -0.002762
(-3.444824)*
(+) (-) significatif
TCR 1.78E-05
(0.367197)
(+) (+) Non significatif
INVD 2.13E-11
(2.873145)*
(-) (+) significatif
OC 0.001699
(4.242306)*
(+) (+) significatif
INF -0.000397
(-2.512571)*
(-) (+)
significatif
R =73%, R²=53%, Adjusted R= 67 %, F-Stat. = 11.28875, Prob (F-statistic)
=0.000005
Les valeurs entre parenthèses, sous chaque variable, désignent la T de Student
estimée au seuil de 5%, lorsque l’indicateur est suivi d’un (*), cela signifie que le
coefficient est significatif à ce seuil.
Stratégie de diversification de l’économie algérienne
49
Le modèle donne une corrélation assez forte entre la variable expliquée DIV et
les variables explicatives, avec un coefficient de corrélation de 73% qui se rapproche de
100%.
L’estimation donne un coefficient de détermination de 53% légèrement
supérieur à 50%, le modèle est globalement valide et acceptable dans l’ensemble. En ce
qui a trait à sa robustesse, le modèle produit une statistique de Fisher F= 11.28875 et
prob F= 0.000005 inférieur de 5%. Cela annonce un modèle au bon pouvoir explicatif et
confirme un lien de causalité entre certaines variables explicatives et la variable
expliquée.
Dans cette perspective, le T de Student est significatif pour (invp ; p
=0.0021<0.05), (invd ; p= 0.0084<0.05), (OC ; p=0.0003<0.05), (inf ; p=0.0191<0.05)
Il apparait de l’estimation du modèle le signe de coefficient de la variable
explicative (PIB ca) est négatif et non significatif. L’investissement public (INVP), le
signe obtenu du coefficient est négatif et explicatif. L’investissement direct étranger
(INVD), le signe est positif et explicatif. Le signe du coefficient estimé de la variable
inflation (INF) est négatif et significatif. Et pour le signe de coefficient de la variable
ouverture commerciale (OC) est positive et significatif, concernant le signe de
coefficient de la variable taux de change réel (TCR) est positif et non significatif
D’après les résultats de l’estimation du modèle on conclut que :
Le niveau de développement mesuré par le produit intérieur brut per
capita n’est pas un déterminant de la diversification de l’économie
algérienne.
Stratégie de diversification de l’économie algérienne
50
L’investissement public, qui est mesuré par la formation brute du capital
fixe est un déterminant de la diversification de l’économie algérienne.
Le taux de change réel n’est pas un déterminant de la diversification de
l’économie algérienne.
L’investissement direct étranger est un déterminant de la diversification
de l’économie algérienne.
L’inflation est un déterminant de la diversification de l’économie
algérienne.
l'ouverture commerciale est un déterminant de la diversification de
l'économie algérienne.
Les mesures pour un élargissement de la base exportatrice
• Définir une stratégie nationale d’exportation avec des objectifs, des moyens, un
plan de réalisation et un véritable suivi.
• amélioration de la qualité du cadre institutionnel des PME pour leur création et
leur développement.
• Développer l’entrepreneuriat pour augmenter le nombre d’entreprises.
• Programmes ciblés de mise à niveau des PME avec objectifs de s’ouvrir à
l’international.
• Programmes de formation adaptés sur tous les aspects du commerce
international notamment la vente à l’étranger.
• Une politique fiscale incitative pour les PME notamment celles qui se lancent à
l’exportation.
• Faciliter l’accès des PME au financement bancaire.
Stratégie de diversification de l’économie algérienne
51
Conclusion :
L’objet de cet article était d’analyser les déterminants de la diversification en
Algérie. Cette étude nous a permis de mettre en perspective le processus de
diversification de l’économie national, L’encouragement et le soutien à l’exportation
hors hydrocarbures consacrés dans la stratégie économique du pays dans un souci
d’équilibre de la dépense publique, n'ont pas donné de résultats satisfaisants. Les
contraintes soulevées par les exportateurs restent toujours les mêmes telles que :
entraves bureaucratiques, lenteurs et complexité des procédures douanières, un
environnement bancaire qui n’est pas facile et un manque de logistique et
d’infrastructures portuaires. L’Algérie a donc intérêt à mettre en œuvre des stratégies
qui favorisent la lutte contre la corruption, la stabilité politique; et qui améliorent, par
ailleurs, l’efficacité des actions gouvernementales et la qualité du cadre réglementaire.
Ces stratégies vont accroitre les investissements qui vont à leur tour augmenter la
diversification économique du pays.
Stratégie de diversification de l’économie algérienne
52
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Stratégie de diversification de l’économie algérienne
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’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’
54
‘’Prerequisites for financial analysis: indicators and management
ratios’’
Dr ABBAR Mohammed
Faculty of Economics and Commercial Sciences
University of Béchar
e-mail: abbar_mohamed@yahoo.fr
Abstract
This paper deals with indicators and management ratios. Its presentation follows a
sequential process starting from the blocks, headings and items of the accounting and
financial statements. Like a baker, the quality of his bread depends on the nature of the
raw material, the ingredients and the chosen manufacturing tools. It will be confirmed
here that a financial diagnosis close to reality can only be realized if, the information is
convincing and has previously been subject to cleaning and reprocessing. On the other
hand, if it is based on a good selection of relevant ratios specific to the activity of each
type of firm.
Key words: balance sheet, indicators, ratios, financial structure, solvency.
1- Introduction
It is clear that developing and shaping ratios is easy for any accountant and finance
expert. The important thing is to select the relevant indicators and ratios to translate the
reality of the company audited and to make the appropriate and timely decisions. It is
well known that the preparation of the financial analysis consists in collecting and
reprocessing accounting and extra-accounting information in order to give a true and
fair view of the financial situation of the company and its activity. This work, in turn,
requires that the information produced by the company be of quality, that is why the
preliminary to the analysis is the grooming of the balance sheet.
This article discusses the topic after presenting what the cleaning of the balance sheet,
namely, pruning non-values, fictitious and toxic elements through the reclassification
and restatement of certain accounts.
Secondly, the analysis follows the sequences of the balance sheet from the global
analysis, in blocks, to that, relatively more detailed.
’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’
55
Given the importance of the object, this first article will be devoted to the balance sheet
(assets and liabilities). A next paper will complete the work by discussing the business
and performance of the company.
2- Cleaning up the balance sheet
The balance sheet is the image, at a given moment, of the assets accumulated by the
company. It is divided into two parts the: assets and liabilities (jobs and resources). The
information sought must be reliablei, obtained in a timely manner and adapted to the
intended purpose. These are mainly the financial statementsii
relating to several
financial years (3 to 5), so as to be able to identify trends and developments.
To allow for the analysis, and given the fact that the accounting balance does not allow
a functional reading, it must be revised in order to be adapted to the different
approaches. Thus, it is necessary to reclassify and restate certain accounts.
Some figures are reclassified in order to obtain significant masses. Some information
(off balance sheet, for example) is retrieved in order to better reflect economic realities.
Thus, reclassification and reprocessing make it possible to obtain significant aggregates
which lend themselves to analysis. The main reclassifications and restatements to be
carried out consist of:
Restatements and reclassifications
Assets
- Intangible assetsiii
are analyzed subjectively, so it is recommended to review and
evaluate certain items such as customer or goodwill;
- Property, plant and equipment are appraised according to a variety of values and the
choice is to be made according to the type of analysis (historical, gross, net, utility,
market value, insurance expertise or liquidation). This raises the problem of determining
the unrealized capital gain in comparison with the net book value used;
- Assets capitalized in gross valuesiv
, depreciation is not subtracted from the asset but
added to the durable resources because they represent a saving due to their quality of
self-financing capacity. In addition, reasoning in raw values allows the comparison
between sectors / branches of companies;
- Marketable securities are reclassified as cash or non-operating jobs according to their
nature;
- When assets are recognized at historical cost, they often do not reflect reality (at least
in the last years of their tax or use life). That is why it is better to reassess them based
on monetary depreciation indices or according to experts. On the other hand,
shareholders' equity is increased by the amounts of the revaluation differences;
’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’
56
- The value of stocks and work in progress depends on their turnover. Thus, a good in
inventory for a period much longer than the average rotation requires a particular
restatement following the risk of depreciation, obsolescence, damage or expiration;
- Receivables and assimilated claims must be classified by age and nature after having
been confirmed, in order to ensure their recoverability while taking into account legal
provisions (prescriptions). Indeed, certain receivables may be depreciated due to their
seniority or to the default of customers.
Liabilities
- Current bank overdrafts and credit balances of banks are transcribed into cash
resources;
- The redemption premiums of the bonds are recorded in the accruals of the assets or are
simply eliminated;
- Translation differences must be reduced to their original value by canceling them and
subtracting them from the debts or claims concerned;
- Financing by leasing must be considered as borrowing since the company is not
legally owned by it. Otherwise, the assets held for use are included in fixed assets for
their gross value on the contract. On the liabilities side, the amount of their depreciation
for the balance is recorded;
- Current accounts of unblocked partners are reclassified to non-operating resources;
- Regulated reserves, having a fiscal character, may contain a latent deferred tax; It is
therefore necessary to determine the latent taxation in accordance with the rate of IBS
over the remaining period;
- The investment subsidies (equipment) received in equity capital generate unrealized
tax charges which must be taken into account.
It should be noted that the non-operating resources and resources that make up the non-
operating funding need should be avoided since they can reduce or increase cash flow.
In addition to the basic documents that are the summary statements, the financial
analysis requires additional documentation on:
- The value of the human factor (quality of officers and directors),
- The rank and place of the company in its branch and sector,
- The company's commercial and financial rating,
- The geography of capital (identity of shareholders and their distribution in space).
3- Global and block analysis of the balance sheet
The financial diagnosis is an important part of the overall diagnosis. It has a role of
information and communication. It helps to understand the past evolution of the
’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’
57
company and to judge its potential for development. It is most often confused with
financial analysis when it is concerned with measuring the state of health of the
company. Diagnosis is not specifically standardized or unique, it depends on the user
and the use made of it.
3.1 Users of accounting and financial information
The first glance of the expert, when reading the balance sheet, is shown on the net asset
because, when the company accumulates losses and the amount exceeds the limit of
75% of the share capitalv, That the extraordinary general meeting must meet to decide
on the continuity of the operation or the liquidation. Thus, having satisfied this first
condition, the analyst, by virtue of his quality, will favor certain approaches and will use
the indicators and ratios that meet his objectives. Thus, the information used is mainly
of an accounting nature and each one uses and translates them according to its interests
and its position in relation to the company. One can distinguish among others:
- Shareholders who are interested in potential profits, remuneration for their contributed
capital and capital gains;
- Lenders, especially banks, who make loans or advances, are more interested in the
creditworthiness, liquidity and ability of the company to meet its maturities;
- Employees are the first to be interested in the situation of the companyvi
, because any
failure of the latter entails the loss of their employment;
- The manager, who wants his company's business to perform well, questions his
management, his ability to generate profits, the coverage of costs by the added value
and the efficiency of the structure and management of the company. 'business ;
- Other partners are also interested in the life of the company, it is the State, customers
and suppliers.
3.2 Balance sheet analysisvii
In his study, the analyst is concerned with the constituent blocks of the balance sheet,
namely:
On the assets side:
- Fixed assets (intangible, tangible and financial),
- Inventories and work in progress,
- Receivables and similar,
- Availability and assimilated.
On the liabilities side:
’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’
58
- Shareholders' equity (share capital, reserves, earnings and retained earnings),
- Non-current liabilities (term loans),
- Current liabilities (suppliers and liabilities).
The analyst compares the changes in each of the blocks within the assets and liabilities
in mass and as a percentage of the balance sheet total. The conclusions he draws from
this mass balance study concern:
a) The balance of the masses: The rule of minimum financial equilibrium
stipulates that the enterprise must at least finance permanent needs by stable
capital, ie the following equality:
Stable jobs = stable resources
b) B) The relative importance of each mass: To do this, the analyst presents the
balance in values. He then draws up a comparative table of the constituents of
each mass as follows:
ASSETS Gross value Rate
NON CURRENT ASSETS %
Good-will %
Intangible assets %
Property, plant and equipement %
Assets in progress
%
Financial assets
%
TOTAL NON CURRENT ASSETS 100%
CURRENT ASSETS Gross amount Rate
Inventories ans outstandings %
Receivable and related employment
Other receivable and related employment %
Customers %
Other receivable %
Availability and similar
Treasury %
TOTAL CURRENT ASSETS 100%
C) The causes of the variations of each block
The same table can be repeated by including several exercises and calculating their
evolutions. This table can also be complemented by a histogram or a representative
geometric figure. It is up to the analyst to comment on the results by comparing each
heading in relation to its block (mass or class) and each item in relation to its heading in
time, for example:
’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’
59
REAL ESTATE ASSETS Accounts Désignation value (KDA) relative importance
210100 Industrial technical installations 4 000 9%
210200 machinery and equipment 2 500 6%
210300 construction equipment and machinery 15 000 34%
210400 heavy transport equipment 10 000 23%
210500 light transport equipment 8 000 18%
210600 office equipment 1 500 3%
210700 computer hardware 1 500 3%
210800 layout and installations 800 2%
210900 Other equipment 600 1% 21 Total 43 900 100%
Ratios used:
Among the many ratios used, we note (according to the table above):
Equipment and gear / tangible fixed assets 34%
Heavy transport equipment / tangible assets 23%
Technical installations / tangible fixed assets 9%
Etc.
The same type of analysis presented supra can be used to:
- Financial fixed assets,
- inventories and work in progress,
- claims and the like,
- availability and assimilated.
This preliminary analysis of the balance sheet items allows for a pre-diagnosis to be
followed by a more specific financial analysis (comparison of assets with liabilities and
intermediate balances of management).
LIABILITIES:
The liabilities of the company may be compiled by mass or by headings as follows:
Les blocs ou masses
blocs / masses Amount Rate
Equity %
’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’
60
Non-current liabilities %
Current liabilities %
TOTAL 100%
Topics
Topics Amount Rate
Issued capital %
Capital not called %
Premiums and reserves %
Revaluation %
Equity difference %
Net income
%
Other shareholders' equity - Retained earnings
%
Consolidating Share %
Minority interests %
SHAREHOLDERS 'EQUITY 100%
The same reasoning remains valid for the items of non-current liabilities and current
liabilities. The same multiannual tables are used to diagnose the variations of each mass
in relation to the total of the balance sheet, of each heading in relation to its mass and of
each item in relation to its heading
3.3 The classical equilibria
We know that there is no reading of the balance sheet, but readings according to the
objectives of the analysis; Therefore, three main approaches are generally proposed:
a) The functional approach: this is a horizontal reading of the balance sheet and is
analyzed in terms of employment - resources. It breaks down these according to
cycles of investment and exploitation. Its central element is the need for working
capital.
b) The financial or liquid or patrimonial approach: it addresses the concerns of the
banks. Its objective is to diagnose the risk of bankruptcy (short-term illiquidity
and insolvency risk). Here, the balance sheet is presented, as in accounting, in
terms of exigibility and increasing liquidity.
’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’
61
c) The functional approach "pool of funds": it presents, in front of the economic
capital of the company, a pool of funds distinguishing internal resources from
external resources and financial debts.
In the balance sheet, jobs and resources are distinguished as follows:
- In stable or durable jobs, fixed assets or production equipment are recorded,
- Stable or permanent resources include equity and term loans to finance stable
employment,
- The jobs and operating resources are the elements of the operating cycle
linked to the activity of the company. These include inventories and work-in-progress,
receivables and assimilated jobs, and trade and other payables,
- Non-operating jobs and resources are generally claims and debts not related
to the operating cycle and of no particular economic significance,
- Cash and cash equivalents consist of cash and cash equivalents, and current
bank overdrafts and bank credit balances.
This presentation of the balance sheet makes it possible to calculate four distinct
elements:
- Total net working capital or working capital (own or foreign),
- The working capital requirement (inventories + receivables - suppliers),
- The non-operating working capital requirement that brings jobs closer to
resources not related to the operating cycle,
- Net cash position.
The basic principle of finance is that stable jobs must finance stable resources. In
accounting language, this means that equity and term borrowings must cover fixed
assets. In other words, non-current permanent funds or liabilities must be greater than or
at least equal to non-current assets. Any surplus of non-current liabilities on the stable
assets generates a working capital that will be used to cover operating stocks. It remains
clear that the economic means indispensable to the activity of the company, apart from
the means of production (investment), is noted by the permanent need for financing of
the operating cycle. This need arises from time-lags in management operations, namely,
the time between payment and collection.
The aim of the study is to check the financial balance of a company's balance sheet by
ensuring that:
• that durable goods are at least financed by long-term resources,
• that the operating cycle is balanced and, if not, financed by the surplus of
long-term resources on durable goods,
• the cash position is positive.
’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’
62
a) Working capital
The three balances highlighted in financial indicators are referred to as net working
capital, and net cash.
Their calculations at the top and at the bottom of the balance sheet are as follows:
Working Capital requirements = permanent capital - fixed assets (top of the
balance sheet)
Working Capital = current assets - current liabilities (balance sheet)
Net cash = WCR - WC
Working capital is usually defined as the fraction of permanent capital left available to
finance the operating cycle, and the following are often distinguished:
a) Gross working capital, understood as all capital assets and circulating capital,
b) Net working capital, which is the difference between permanent capital and net
fixed assets,
c) Foreign working capital, which is the portion of the working capital from
external capital (term loans).
The next question is whether the working capital is commensurate with the needs
arising from the operating cycle. The answer to this question sets out the concept of
working capital requirements for operations.
So it's not just about whether the working capital is positive or negative, but whether it
is relevant to the needs in funds and whether it is well managed. In general, a working
capital deficiency always causes a situation of fragility when:
- Customers are failing,
- Receivables are recovered with delay,
- Suppliers are demanding on payment terms.
It should be emphasized that the amount of the receivables reflects:
- trade policy and customer follow-up,
- the strength of the supplier - customers,
- the effectiveness of billing,
- the time allowed and the recovery,
- the solvency of the contractors.
On the other hand, the amount of trade payables reflects the effectiveness of
negotiations on payment terms.
’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’
63
In order to better understand the true situation of the company and the elements of the
diagnosis, it is fundamental to carry out the analysis on a multi-annual (dynamic)
perspective in order to judge its evolution and to understand its causes.
b) Working capital requirements
Given its composition, it becomes clear that the needs in funds varies with the level of
activity, ie turnover. Indeed, if activity develops, the values of purchases and sales
increase in parallel and vice versa. There is, therefore, a link between the needs in funds
and the turnover, which is why their ratio is generally relatively constant.
The amount of inventory, that is a component of the needs in funds, reflects the
efficiency, management and production method of the company. However, some items
may experience exceptional distortions when stocks are speculative, settlement delays
are abnormal, or when the increase in inventories of finished goods results from
unexpected sales.
Moreover, in the case of supermarkets where sales are made in cash and the delivery
time is very long (90 days), these large distribution companies recover a surplus
financing resource they can use elsewhere (Financing of fixed assets or term deposits).
This situation has prompted some analysts to distinguish the structural WCR from the
current WCR. The first is a permanent need to be covered by stable resources. The
second is a seasonal or sporadic need that can be financed by supplier credit.
It should be noted that there are at least two ways to judge a needs in funds, namely:
- Analyze its evolution and that of its elements over time using the ratios of
settlement time and storage duration,
- Compare the needs in funds expressed in days of turnover with that of
similar and competing companies.
Finally, since the needs in funds is expressed by the difference between the needs
arising from the operating cycle (financing of inventories, work-in-progress, customers,
etc.) and resources from operations (suppliers and creditors We can conclude that if the
change in the needs in funds is positive there is an improvement in the financial position
of the company.
c) Inventory turnover
Above all, the notion of stocks should be defined. We distinguish :
a) Optimum inventory, the ideal stock to meet all production and distribution
needs by minimizing maintenance and servicing,
’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’
64
b) The stock of the tool, which is defined as the stock below which it is not
possible to descend under penalty of risk of rupture. It naturally depends on the timing
and supply contingencies, the probability of stock breakdown and their costs.
Because of the heterogeneity of their elements, stocks are a rather complex operation.
Indeed, their constitution in goods, materials and supplies, semi-finished and finished
products, makes it possible to affirm that there are as many rotations of stocks as of
categories constituting them. The assessment of these stocks results from a set of
operations, including physical inventory, identification method and evaluation (Last In
First Out, First In First Out, Next In First Out, Weighted Average Cost). However, the
common rotation can be written:
R = average inventory / cost of sales
d) Receivables / work in progress:
The client loan represents the company's claim on the outside. In the analyzes, it is
recommended to study its rotation by family of customers. In accounts, the provision for
impairment of trade receivables is an improvement in the turnover of the asset by
deduction from profit or loss. This is why the auditors (internal and legal) pay particular
attention to the calculation of the provision. The latter is determined in relation to the
recoverability of claims. To do this, the company draws up a detailed table by age and
nature of the trade receivables (after confirmation of these) and proposes the necessary
provisions, having regard to the principle of prudence, to the Board of Directors, which
adopts them after Commissioned auditor.
The calculation of the client in-progress is calculated as follows:
In-progress client = (clients + notes receivable and discount / sales tax incl.
e) Treasury:
Given that the financing requirement (needs in funds + working capital) is to be covered
by working capital, the surplus or difference of this hedge is the cash position. At the
same time, whenever the volume of activity increases, there is a need for additional
financing to be filled by permanent capital. Thus, in the functional balance sheet, cash
flow appears to be the result of the balance between working capital and the need in
funds. Otherwise, however, we must not hurry to conclude because we must bear in
mind that a negative cash flow can be due to short-term bank financing (cash facility,
overdraft, discount) and This is the case of a financial management studied according to
credit conditions.
’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’
65
Conclusion
Management indicators and ratios are always based on accounting data that depends on
rules and principles with significant limits. For illustrative purposes, certain accounting
data are measured at historical cost that may differ from fair value. Financial
instruments, investment property, and tangible and intangible assets can all be measured
at fair value. It is therefore necessary to verify in the notes to the financial statements
the accounting policies applied by the company. However, for an analysis to be
relevant, it is essential to clean up balance sheet information (pruning of non-securities,
toxic and fictitious assets) and to restate and reclassify certain accounts. At the same
time, it should be pointed out that any analysis can only reflect the situation of the
object studied if it is supplemented by extra-accounting data and external information
taking into account the company's environment, in the broad sense, and the
circumstances in which it operates.
i The existence of a margin of maneuver in accounting makes it possible to dress up the
balance sheet by quasi-subjective assessments of the amounts of depreciation, valuation of
stocks and provisions. Regarding reliability, it is reported that some companies earn profits
according to their national standards but losses according to GAAP standards such as the
German Daimler-Benz, or the American Enron and Worldcom. ii Balance sheet, profit and loss statement, cash flow statement, capital movements table.
iii Apart from licenses, patents, rights to lease.
iv The OECCA (European Public Accountants' Association) recommends excluding from
sustainable resources the provisions for depreciation of inventories and receivables as well as
provisions for liabilities and similar liabilities v Article 715 bis 20 (commercial code)
vi In some companies the employees are real partners and have the right to participate in
the profits. vii The notion of block is being evaluated because of changes in accounting plans
(Grandjean p.650).
Bibliography:
BLANCHETTE MICHE, Finances et outils connexes, Revue FMCA, CA
BREALEY R. & MYERS S., Principes de gestion financière, Pearson Education,
7ème
édition, 2003.
COLLOMB JEAN ALBERT et NOGUERA REMEDIOS, Comptabilité financière et
de gestion, Edition ESKA, DPECF 4, Paris 1999.
DEPALLENS GEORGE, gestion financière de l’entreprise, édition Sirey, 4ème
édition, Paris 1971.
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66
GREMILLET ALAIN, les ratios et leur utilisation, les éditions d’organisation,
Paris 1979.
ST-CYR LOUISE et al, L’analyse financière à l’aide des ratios : le modèle Du-
Pont, Document pédagogique, HEC, Montréal 1997.
VIZZAVONA PATRICE, Gestion financière, 9ème
Edition Berti, Alger 2004.
Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model
67
Foreign Direct Investment Determinants in Algeria,
Evidence from Vector Error Correction Model
MENAGUER Noureddine 1 Email: nmenaguer@gmail.com
KARA Brahim2 Email: brahimkara39@gmail.com
Abstract
this study aims to testing and analyzing the macroeconomics variables determinants
of the foreign direct investment in Algeria over the period (1980 -2012), using the coi-
integration and error correction model technique,, the johansen cointegration test show
that a long run relationship exists between FDI and its fundamentals determinants
variables such as: inflation rate, degree of openness, real exchange rate and Foreign
exchange reserves minus gold. The error correction model estimations results indicates
that the error correction term is negative and statistically significant at 1 % level, the
speed of adjustment is about 68 % yearly, also a significant causal relationship from
degree of openness and real exchange rate to the FDI is found according to the Granger
causality test, however any significant effect from GDP to the FDI is found
Keywords: Foreign Direct Investment, Coi-integration , Vector Error Correction
Model , Algeria
1. INTRODUCTION
By bridging the gap between domestic savings and investment and bringing the
latest technology and management know-how from developed countries, foreign direct
investment (FDI) can play an important role in achieving rapid economic growth in
developing countries
1MENAGUER Noureddine , PhD , faculty of Economics , University of Tlemcen
2 KARA Brahim ,Master’s degree in Economics and PhD student , faculty of Economics , University
of Tlemcen
Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model
68
One of the most important problems of developing countries is that they do not have
enough national savings to finance their investments, they are is constant need of
foreign capital in forms of both direct and indirect investments
Foreign direct investment (FDI) has widely become a byword for efficient
investment, job creation, high wages and technological transfers from the developed
countries to the developing countries. Most governments in the word have promoted
generous policies to attract foreign direct investment on their soil. Using many
macroeconomics polities such as monetary and fiscal policy, exchange rate regime and
infrastructure reform.
Foreign direct investment in the capital transaction that a “ direct investor “ carries
out in a foreign “ direct investment enterprise “ ( affiliate ) to obtain a lasting interest in
this foreign firm and a significant degree of influence on its management . The
threshold of 10 % or more-ownership of a firm’s capital is in general required to be
accounted for as a direct investment.
( And Algeria is among the countries that have sought to improve the investment
climate and attract foreign capital through several macroeconomic policies since 1990
year such as monetary policy, fiscal policy and exchange rate policy, in this study we
will try to modeling the behavior of foreign direct in Algeria during the period ( 1980 –
2012 ) , using the times series analysis
Research problem
The research problem of our study can be formulated as:
What are the fundamentals macroeconomics variables that can be considered as the
determinants of FDI inflows in Algeria over the period (19 80 – 2012)?
Research hypothesis
Based on the research problem we will propose the following hypothesis:
The first hypothesis: the FDI inflows in Algeria is cointegrated with the fundamentals
macroeconomics variables such as: inflation rate, degree of openness, gross domestic
product
The second hypothesis: Currency devaluation policy promote the FDI inflows
Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model
69
The third hypothesis: Foreign direct investment attractiveness policy depends on the
coordination between the various macroeconomic policies such as: monetary policy,
fiscal policy and trade policy
2. LITERATURE REVIEW AND THEORICAL FRAMEWORK
In addition to/and on the basis of the theoretical models discussed above, a number
of empirical studies suggest different location specific variables that should be
considered in models as determinants of FDI.
D cushman 1985 and B.A Blonigen 1997 studied the impact of the real exchange
rate on the foreign direct investment flows, they found that the real exchange rate
depreciation influence significantly the FDI flows
Campos and Kinoshita (2003) studied the factors accounting for the geographical
patterns of FDI inflows among 25 transition economies using panel data for the period
1990–98 and they found out that, agglomeration economies and institutions outweigh
the economic variables as the main determinants of FDI location. Economic variables
such as abundance of natural resources, large markets, low labor cost, more openness to
trade, external liberalization and fewer restrictions did also attract more FDI while poor
bureaucracy was found to have a deterring effect.
Imad A. Moosa, Buly A. Cardak ( 2006 ) applied extreme bounds analysis to a
crosssectional sample encompassing data on 138 countries The results reveal three
robust variables: exports as a percentage of GDP, telephone lines per 1000 of the
population and country risk. One conclusion emerges: developed countries with large
economies, a high degree of openness and low country risk tend to be more successful
than others in attracting FDI.
Marial A. Yol and Ngie Teng teng ( 2009 ) investigated the determinants of FDI
flows into Malaysia unsig annuel data over the period 1975 – 2006 using the
cointegration and error correction model .The results of the long-run FDI equation
indicate that FDI flows in Malaysia are positively influenced by exports . In the short
run FDI flows are negatively influenced by its own lags , Gdp growth , infrastructure
and exports , while positively affected by economy’s openness and real exchange rate
variables .
Bruce A Blonigen and Jeremy Piger ( 2011 ) used the bayesien statistical
technique , they found that trade openness , host country business costs , host contry
infrastructure ( including credit market ) , and host-country institutions are the
fundamentals determinants of the foreign direct investments flows
Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model
70
Ab Quyoom Khachoo and Mohd Imran Khan ( 2012 ) studied the factors
determining FDI inflows to developing countries over the period ( 1982 – 2008 ) The
study is based on a sample of 32 developing countries using the panel cointegration
technique . In this empirical study , The FMOLS panel cointegrating equation
estimator suggests that the market size, total reserves, infrastructure and labour costs are
the main determinants of FDI inflows to developing countries.
Micah B. Masuku and Thula S.Dlamini ( 2009 ) examined the locational
determinants of FDI inflows in Swaziland over the period of 1980 to 2001 , using the
cointegration and error correction model technique , they found that FDI inflows is
positively influenced by economic stability , infrastructure , internal economic stability ,
and openness of the economy domestic market ..
Thu Thi Hoang examined the factors that determine foreign direct investment flows
in vietnam’s economy from 1988 to 2005 , using the ordinary least squares to estimate
the FDI equation , the main results show that higher market size , GDP growth ,
openness to trade and better infrastructure development are factors attracting FDI
inflows into Vietnam
Khondoker Abdul Mottaleb and Kaliappa Kalirajanb ( 2010 ) used panel data
from 68 low-income and lower-middle income developing countries, to identify the
factors that determine FDI inflow to the developing countries., the study demonstrates
that countries with larger GDP and high GDP growth rate, higher proportion of
international trade and with more business friendly environment are more successful in
attracting FDI
ISMAIL ÇEVIS and BURAK ÇAMURDAN*( 2007 ) studied the economic
determinants of FDI inflows by employing a panel data set of 17 developing countries
and transition economies for the period 1989-2006 , they found that the main
determinants of FDI inflows are the inflation rate, the interest rate, the growth rate, and
the trade (openness) rate and FDI inflows give power to the economies of host countries
.
Priscila Gomes de Castro .et al ( 2013 ) examined the foreign direct investment
determinants in Brazil and Mexico during the period 1990 to 2010 using the Vector
Error Correction Model it was noted that in Brazil the main multinationals’ strategy is
the market seeking - linked to the size of the domestic market- , and, in Mexico, the
dominant strategy seems to be efficiency seeking, related to the importance of trade
liberalization and the historical flows to attract FDI
TABLE ( 1 ) :
Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model
71
Relevant
theory
Major targeted dimension
Determinants of FDI
International trade
theory International allocation of
production
Availability of resources (
labour , capital )
Comparative advantages Productivity level
Consumer tastes No specific studies on the
consumer preferences
Theory of the firm
Optimal size of an MNE Degree of market
inefficiencies
Transaction costs Ability to overcome
market inefficiencies
Internalisation of imperfection
markets
Market growth rate
Ownership , location-specific
advantages
Market size and per capital
income
Ideal structure of an MNE Productivity level
Theory of the
international capital
markets
Origins of finance Risk diversification
- Funding
- Risk-bearing
Risk of sales
Risks of equity
Interest rate
Exchange rate
Source : KELIC .C et al ( 2014 )
3. MODEL SPECIFICATION AND EMPIRICAL RESULTS
3.1 . The model specification
There are many variables that are essential in explaining FDI inflows; however it is
not possible to include all of them. The variables in this study were chosen because of
their importance especially in Algeria and availability of data, the econometric model is
specified as:
FDI = f ( GDP, INFL, EXC, FD, OPEN, RES )
FDI= 𝛼0+ 𝛼1*GDP+ 𝛼2*INFL+ 𝛼3*EXC+ 𝛼4*OPEN+ 𝛼5*FD+ 𝛼6*RES+ 𝑈𝑡 ….(1)
Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model
72
Table 2: Variables explanation
Variable Explanation Expected sign
FDI Foreign direct investment flows ( % of Gdp ) /
GDP Gross domestic product ( growth rate ) +
INFL Inflation rate ( % change of consumer prices index ) -
EXC Real exchange rate +
OPEN Degree of openness ( 𝑒𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡+𝑖𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡
𝐺𝑑𝑝 ) +
FD Financial development ( credit to private sector % of gdp ) +
RES Foreign exchange reserves minus gold ( billions of dollars ) +
3.2. Unit root test
The Augmented Dickey–Fuller (ADF) (1979, 1981) is used to determine the
presence of unit roots in the data sets. The ADF test is based on the estimate of the
following regression:
k
i
iititt uXXtX1
1210 ………………….(2)
where, Δ is the first-difference operator, Xt is the observations of the series, δ0, δ1,
δ2, and αi are being estimated and ut is the error term. The null and the alternative
hypothesis for the existence of unit root in variable Xt is: H0:δ2=0 against Hε:δ2<0.
Table 3 : ADF Unit Root Test
Variables ADF unit root test
Level First difference
FDI -1.384882
( 0.1511 )
-5.950341*
( 0.0000 )
GDP -1.399142
( 0.1472)
-5.909667*
( 0.0000 )
INFL -1.145399
( 0.2141 )
-4.804454*
( 0.0000 )
EXC -0.673009
( 0.4176 )
-6.984234*
( 0.0000 )
FD -1.208871
( 0.2028 )
-3.976460*
( 0.0003 )
OPEN -0.522611 -4.812294*
Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model
73
( 0.4824 ) ( 0.0000 )
RES 0.793504
( 0.8791 )
-4.018498*
( 0.0000 )
*the null hypothesis is rejected at 1 % and 5 % level of significance
Value between parentheses arte probabilities
The ADF test results showen in table 1 indicates that the null hypothesis of non-
stationary at level cannot be rejected for all series, applying the same test for their first
differences shows that the null hypothesis of a unit root is rejected in all cases at a 5
percent significance level, meaning that all series are integrated for order one I (1)
3.3. Johansen co-integration test
The Johansen and Julius 𝜆𝑡𝑟𝑎𝑐𝑒 cointegration statistic test for testing the null
hypothesis that there are at most r cointegrated vectors is used versus the alternative
Hypothesis of more than r cointegrated vectors. Where: λtrace is given by:
𝜆𝑡𝑟𝑎𝑐𝑒 = −𝑇 ∑ 𝑙𝑜𝑔(1 − 𝜆𝑖)
𝑘
𝜆=𝑟+1
Where: T is the available number of observations and λi the eigenvalues. The critical
values at 5% significance level are used for testing.
Table 4 : Johansen co-integration test
Hypothesized
No. of CE(s)
Eigenvalue Trace
Statistic
0.05
Critical Value
Prob
𝐇𝟎 : r = 0 *
𝐇𝟏 : r > 0
0.778854 141.0967 125.6154 0.0040
𝐇𝟎 : r = 1 **
𝐇𝟏 : r > 1
0.633595 94.31991 95.75366 0.0625
*the null hypothesis is rejected at 5 percent significance level
** the null hypothesis cannot be rejected at 5 percent significance level
Table 4 presents the Johansen-Juselius Co-integration test. The result shows that
Trace test is statistically significant to reject the null hypothesis of r = 0 at 5%
Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model
74
significance level. Therefore, there is one long run co-integration relationship between
Foreign Direct Investment and it determinants.
3.4. Long run relationship
Table 5: long run regression
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
C 0.119690 0.628897 0.190318 0.8505
GDP -0.001718 0.036304 -0.047322 0.9626
INFL -0.016497 0.012531 -1.316453 0.1995
FD -0.014840 0.003244*** -4.574667 0.0001
OPEN -0.001870 0.009735 -0.192093 0.8492
RES 0.002771 0.001384* 2.002464 0.0558
EXC 0.018485 0.007878** 2.346408 0.0269
R-squared 0.769223 Adjusted R-squared 0.715967
F-statistic 14.44382 *** Durbin-Watson stat
2.02011
8
Prob(F-statistic) 0.000000
*significant at 0.1 level **significant at 0.05 level ***significant at 0.01
The estimation results of the long run relationship can be interpreted as:
An increase in the inflation rate of 1 % is associated with an decrease in the FDI
inflows of about 0.0164 % , , meaning that the FDI inflows is negatively influenced by
the inflation shocks in Algeria but this effect is not statistically significant , this results
are consistent with theoretical background.
An increase in the credit FD of 1 % is associated with a decrease in the FDI inflows
of 0.014 %, this effect is statistically significant at 1 % level,
An increase of the Foreign exchange reserves minus gold at 1 billion will result in
an increase of FDI at 0.002771 % this effect is statistically significant at 10 % level,
this results are consistent with theoretical background.
Finally, we conclude that the FDI inflows in Algeria is not statistically influenced by
the GDP growth and Degree of openness in the long run , also the real exchange rate
have a significant impact on the foreign direct investment at 5 % level of significance .
Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model
75
Table 6 : ADF test ( residuals )
**the null hypothesis is rejected at 0.01 and 0.05 significance level
from the unit root test for the long run relationship residuals we conclude that the
residuals series is stationary at 0.01 and 0.05 significance level, this result confirm the
existence of the cointegration relationships among variables according to the Engel
Granger two step method
3.5. VECTOR ERROR CORRECTION MODEL
The vector of endogenous variables included in vector error correction model can
be specified as:
𝑋𝑡 [𝐹𝑑𝑖𝑡 , 𝐺𝑑𝑝𝑡 , 𝐼𝑛𝑓𝑙𝑡 , 𝑂𝑝𝑒𝑛𝑡 , 𝐹𝐷𝑡 , 𝑅𝐸𝑆𝑡 ]
Therefore the Error Correction Model can be specified as:
∆Fdi=∑ 𝛼𝑖𝑝𝑖=1 *∆ 𝐹𝑑𝑖 𝑡−𝑖+∑ 𝛽𝑖𝑝
𝑖=1 *∆ 𝐺𝑑𝑝 𝑡−𝑖 +∑ 𝜆 𝑖𝑝𝑖=1 *∆ 𝐼𝑛𝑓𝑙 𝑡−𝑖 +
∑ 𝛾𝑖𝑝𝑖=1 *∆ 𝐸𝑥𝑐 𝑡−𝑖 + ∑ 𝑑 𝑖𝑝
𝑖=1 *∆ 𝑂𝑝𝑒𝑛 𝑡−𝑖 + ∑ 𝜓𝑖𝑝𝑖=1 *∆ 𝐹𝐷 𝑡−𝑖 +
∑ 𝜌𝑖𝑝𝑖=1 *∆ 𝑅𝐸𝑆 𝑡−𝑖+ 𝛿* 𝑒𝑡−1 + c +휀𝑡 …….. Eq 3
Where:
∆ : denotes the first difference P: are the
optimal lag length determined by the Akaike information criterion (AIC),
𝑒𝑡−1 : denotes Error correction term lagged by one period, this coefficient should be
negative and statistically significant 휀𝑡 : white
noise
After estimating the model ( Eq 3 ) using the ordinary least squares method, we
obtain the following regression:
Variable ADF 0.01 0.05
Statistic
Critical
Value Critical Value
Residuals
-5.810431**
-2.639210
-1.951687
Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model
76
∆Fdi = -0.6852 ∗ 𝑒𝑡−1 + 0.2089*∆𝐹𝑑𝑖𝑡−1 + 0.0188*∆ 𝑜𝑝𝑒𝑛 𝑡−1 -
0.0051*∆ 𝐺𝑑𝑝 𝑡−1- 0.0069*∆ 𝐼𝑛𝑓𝑙 𝑡−1+ 0.0142*∆𝑅𝐸𝑆 𝑡−1 -
0.0024*∆ 𝐹𝑑𝑡−1+ 0.0103*∆𝐸𝑋𝐶 𝑡−1- 0.0633 + 휀𝑡
Table 7 : Vector Error Correction Model
Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
𝐞𝐭−𝟏 -0.685208 0.185896*** -3.685971 0.0013
∆𝐅𝐃𝐈𝐭−𝟏 0.208999 0.157468 1.327252 0.1980
∆𝐎𝐏𝐄𝐍𝐭−𝟏 0.018831 0.011075 1.700300 0.1032
∆𝐆𝐃𝐏𝐭−𝟏 -0.005198 0.025106 -0.207049 0.8379
∆𝐈𝐍𝐅𝐋𝐭−𝟏 -0.006989 0.012041 -0.580432 0.5675
∆𝐑𝐄𝐒𝐭−𝟏 0.014226 0.006939* 2.049957 0.0525
∆𝐅𝐃𝐭−𝟏 -0.002470 0.007869 -0.313861 0.7566
∆𝐄𝐗𝐂𝐭−𝟏 0.010381 0.005652* 1.836769 0.0798
C -0.063314 0.071010 -0.891619 0.3822
R-squared 0.651394
Adjusted R-squared
0.524629 0.524629
F-statistic 5.138570*** Durbin-Watson stat 1.921969
Prob(F-statistic) 0.001065
*significant at 0.1 level ***significant at 0.01
The error correction term ect t−1 is negative and statistically significant at 1 %
level, meaning that a long run causality relationship exists from the independents
variables to the dependent variable, according to the ECM estimation results we shows
that the speed of adjustment in the error correction model is about 68 %, in other words
This means that in the short run the deviations from the long run equilibrium
relationship are corrected at 68 %. The diagnostic tests in the short run model do not
seem to have any problem.
Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model
77
Figure 1: ECM stability test – CUSUM plot –
-15
-10
-5
0
5
10
15
92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12
CUSUM 5% Significance
Figure 2: ECM stability test – CUSUMSQ plot -
-0.4
-0.2
0.0
0.2
0.4
0.6
0.8
1.0
1.2
1.4
92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12
CUSUM of Squares 5% Significance
Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model
78
Figures 1 and 2 plot the CUSUM and CUSUM of squares statistic for the error
correction model .It can be seen from figure 1 that the plot of CSUSUM stays within the
critical 5 % bounds that confirms the stability of coefficients, however CUSUMSQ
statistics exceed the 5 critical bounds of parameter stability, thus indicates instability of
the coefficients.
3.6. Short run causality relationships
The Granger Causality tests results suggest that ∆ OPEN , ∆ EXC and ∆ RES
Granger-Causes ∆ FDI at 10 % , 10 % and 5 % level of significance respectively ,
Thus , it can be argued that past values of ∆ OPEN , ∆ EXC and ∆ RES contribute to the
prediction of the present value of ∆ FDI even with past value of ∆ FDI , we conclude
Table 8 : VEC Granger Causality/Block Exogeneity Wald Tests
D(FDI) D(OPEN) D(GDP) D(EXC)
Excluded
Chi-sq Chi-
sq Chi-sq Chi-sq
D(OPEN) 2.891019* 0.496501 1.838494
D(GDP)
0.042869
0.946913 1.668343
D(INFL)
0.336901
0.188124 0.536469 2.600695
D(RES)
4.202324**
.141430*** 0.378395 0.522876
D(FD)
0.098509
0.038417 1.598613 0.237393
D(EXC)
3.373721*
0.971327 0.068670
D( FDI )
1.225945
0.011480 0.174747
*significant at 0.1 level
**significant at 0.05 level
***significant at 0.01 level
Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model
79
that the FDI inflow in Algeria is influenced by degree of openness and real exchange
rate in the short run .
Table 9 : FDI variance decomposition of forecast errors
S.E.
FDI
OPEN
GDP INFL
RES
FD
EXC
1 0.312858 100.0000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000
2 0.521068 68.90945 4.806364 3.652646 8.721374 6.477695 0.096090 7.336379
3 0.602624 59.26136 11.85321 5.717798 10.83939 5.296233 1.450267 5.581747
4 0.649434 61.64035 11.06124 4.927037 9.880826 4.593801 2.991956 4.904786
5 0.699617 63.75499 10.37497 4.761283 8.971391 3.994909 3.251109 4.891347
6 0.741679 63.86528 10.37165 4.889551 8.641363 3.723000 3.753344 4.755813
7 0.776930 64.29643 9.917580 4.629254 8.170523 3.908265 4.521334 4.556615
8 0.811129 64.81615 9.314811 4.401906 7.658410 4.240660 5.081069 4.486988
9 0.843201 64.94043 8.816363 4.281500 7.241965 4.681786 5.582465 4.455490
10 0.873253 64.85419 8.339184 4.133392 6.860379 5.288523 6.124926 4.399410
The variance decomposition results shows that in the short run the 68.90 percent of
the innovations in FDI are explained by its own past values, 7.33 percent due to real
exchange rate, 8.72 percent is due to the inflation rate and about 6.47 percent is due to
the foreign exchange reserves minus gold, while only 0.09 percent of innovation is
caused by financial development variable
In the medium and long run about 64 percent of forecast error is due to the FDI
innovations, 10 percent is caused by degree of openness and about 8 percent of
innovations are due to the inflation rate, while only 3.90 percent and 4.55 percent of
innovations are caused by foreign exchange reserves and real exchange rate
respectively.
4. CONCLUSION
The aims of this paper are to analyses the FDI inflows in Algeria over the period
(1980 – 2012), we used the cointegration and vector error correction model, and from
this study we obtained the main following results:
- The FDI inflows behavior in Algeria is cointegrated with its fundamentals
macroeconomics variables such as: inflation, real exchange rate, domestic investment
Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model
80
rate and degree of openness, meaning that there is a long run equilibrium relationship
between these variables
- Foreign direct investment attractiveness policy based on coordination between the
various macroeconomic policies, through the study we show that FDI is influenced by
the behavior of macroeconomic variables of Algerian economy
- Foreign direct investment flows in Algeria continue to target the hydrocarbon
sector and services, which prevents the diversification of the export structure
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Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model
82
Appendix
Fig 1: FDI observed and forecasted series
Fig 2 : VECM residuals normality test
0
2
4
6
8
10
12
-0.8 -0.6 -0.4 -0.2 0.0 0.2 0.4 0.6
Series: ResidualsSample 1982 2012Observations 31
Mean 6.45e-17Median -0.040755Maximum 0.585650Minimum -0.756672Std. Dev. 0.267915Skewness -0.332998Kurtosis 4.263489
Jarque-Bera 2.634945Probability 0.267811
-0.4
0.0
0.4
0.8
1.2
1.6
2.0
2.4
80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12
FDI FDIF
Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model
83
Figure 3 : VECM inverse Roots of AR Characteristics Polynomial
-1.5
-1.0
-0.5
0.0
0.5
1.0
1.5
-1.5 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5
Inverse Roots of AR Characteristic Polynomial
Fig 4 : FDI Variance Decomposition of forecast errors
Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model
84
Table 1 : Correlation matrix
FDI FD GDP OPEN EXC INFL R
E
S
FDI 1
FD -0.5702 1
GDP 0.23536 -0.0865 1
OPEN 0.5262 -0.4119 0.4415 1 -
EXC 0.5640 0.0977 0.2751 0.42718 1
INFL -0.5624 0.004 -0.40737 -0.34147 -0.74993 1
RES 0.6375 -0.3519 0.0782 0.4327 0.4054 -0.3526 1
Figure 5 : Cointegrating relation
0
20
40
60
80
100
3 4 5 6 7 8 10 9 2 1
FDI OPEN GDP
INFL RES FD
EXC
Variance Decomposition of FDI
Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model
85
-0.8
-0.4
0.0
0.4
0.8
1.2
1.6
82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12
Cointegrating relation 1
Fig 6: Algeria FDI as % of GDP ( 1980 – 2012 )
-0.5
0.0
0.5
1.0
1.5
2.0
2.5
80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12
FDI
Table 2 : Variance Inflation Factors
Coefficient Uncentered Centered
Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model
86
Variable Variance VIF VIF
C 0.395511 90.06014 NA
OPEN 9.48E-05 67.71615 2.010612
GDP 0.001318 3.691626 1.479622
INFL 0.000157 6.123817 2.647455
RES 1.91E-06 2.176890 1.544163
FD 1.05E-05 3.485558 1.543165
EXC 6.21E-05 55.17850 2.992604
Table 3 : VEC Residual Serial Correlation LM Tests
Included observations: 31
Lags LM-Stat Prob
1 43.17355 0.7073
2 48.56372 0.4907
3
54.48855
0.2737
Probs from chi-square with 49 df.
Table 4 : Heteroskedasticity Tests
VEC Residual Heteroskedasticity Tests Joint test:
Chi-sq df Prob.
458.9199
448
0.3504
Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model
87
Figure 7 : IRF
Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model
88
-.2
.0
.2
.4
2 4 6 8 10
Res pons e of FD I to FD I
-.2
.0
.2
.4
2 4 6 8 10
Res pons e of FD I to OPEN
-.2
.0
.2
.4
2 4 6 8 10
Res pons e of FD I to GDP
-.2
.0
.2
.4
2 4 6 8 10
Res pons e of FD I to INFL
-.2
.0
.2
.4
2 4 6 8 10
Res pons e of FD I to RES
-.2
.0
.2
.4
2 4 6 8 10
Res pons e of FD I to FD
-.2
.0
.2
.4
2 4 6 8 10
Res pons e of FD I to EXC
-8
-4
0
4
8
2 4 6 8 10
Res pons e of OPEN to FDI
-8
-4
0
4
8
2 4 6 8 10
Res pons e of OPEN to OPEN
-8
-4
0
4
8
2 4 6 8 10
Res pons e of OPEN to GDP
-8
-4
0
4
8
2 4 6 8 10
Res pons e of OPEN to INFL
-8
-4
0
4
8
2 4 6 8 10
Res pons e of OPEN to RES
-8
-4
0
4
8
2 4 6 8 10
Res pons e of OPEN to FD
-8
-4
0
4
8
2 4 6 8 10
Res pons e of OPEN to EXC
-1
0
1
2
3
2 4 6 8 10
Res pons e of GDP to FDI
-1
0
1
2
3
2 4 6 8 10
Res pons e of GDP to OPEN
-1
0
1
2
3
2 4 6 8 10
Res pons e of GDP to GDP
-1
0
1
2
3
2 4 6 8 10
Res pons e of GDP to INFL
-1
0
1
2
3
2 4 6 8 10
Res pons e of GDP to RES
-1
0
1
2
3
2 4 6 8 10
Res pons e of GDP to FD
-1
0
1
2
3
2 4 6 8 10
Res pons e of GDP to EXC
-4
0
4
8
2 4 6 8 10
Res pons e of INFL to FDI
-4
0
4
8
2 4 6 8 10
Res pons e of INFL to OPEN
-4
0
4
8
2 4 6 8 10
Res pons e of INFL to GDP
-4
0
4
8
2 4 6 8 10
Res pons e of INFL to INFL
-4
0
4
8
2 4 6 8 10
Res pons e of INFL to RES
-4
0
4
8
2 4 6 8 10
Res pons e of INFL to FD
-4
0
4
8
2 4 6 8 10
Res pons e of INFL to EXC
-10
0
10
20
30
2 4 6 8 10
Res pons e of RES to FDI
-10
0
10
20
30
2 4 6 8 10
Res pons e of RES to OPEN
-10
0
10
20
30
2 4 6 8 10
Res pons e of RES to GDP
-10
0
10
20
30
2 4 6 8 10
Res pons e of RES to INFL
-10
0
10
20
30
2 4 6 8 10
Res pons e of RES to RES
-10
0
10
20
30
2 4 6 8 10
Res pons e of RES to FD
-10
0
10
20
30
2 4 6 8 10
Res pons e of RES to EXC
-10
-5
0
5
10
2 4 6 8 10
Res pons e of FD to FDI
-10
-5
0
5
10
2 4 6 8 10
Res pons e of FD to OPEN
-10
-5
0
5
10
2 4 6 8 10
Res pons e of FD to GDP
-10
-5
0
5
10
2 4 6 8 10
Res pons e of FD to INFL
-10
-5
0
5
10
2 4 6 8 10
Res pons e of FD to RES
-10
-5
0
5
10
2 4 6 8 10
Res pons e of FD to FD
-10
-5
0
5
10
2 4 6 8 10
Res pons e of FD to EXC
-10
-5
0
5
10
2 4 6 8 10
Res pons e of EXC to FDI
-10
-5
0
5
10
2 4 6 8 10
Res pons e of EXC to OPEN
-10
-5
0
5
10
2 4 6 8 10
Res pons e of EXC to GDP
-10
-5
0
5
10
2 4 6 8 10
Res pons e of EXC to INFL
-10
-5
0
5
10
2 4 6 8 10
Res pons e of EXC to RES
-10
-5
0
5
10
2 4 6 8 10
Res pons e of EXC to FD
-10
-5
0
5
10
2 4 6 8 10
Res pons e of EXC to EXC
Response to Cholesky One S.D. Innovations
Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model
89
Table 5 : VECTOR ERROR CORRECTION MODEL ESTIMATES
Error
Correction: D(FDI) D(OPEN) D(GDP) D(INFL) D(RES) D(FD) D(EXC)
CointEq1 -0.685208 8.258761 0.545435 0.841231 5.884681 -4.129796 7.552453
(0.18590) (3.30548) (1.53916) (3.11557) (4.11208) (4.28378) (6.90494)
[-
3.68597] [ 2.49851] [ 0.35437] [ 0.27001] [ 1.43107]
[-
0.96405] [ 1.09377]
D(FDI(-1)) 0.208999 -3.100199 0.139696 -0.672244 -3.371447 -0.519208 -2.445035
(0.15747) (2.79997) (1.30378) (2.63911) (3.48322) (3.62867) (5.84898)
[ 1.32725]
[-
1.10722] [ 0.10715]
[-
0.25472]
[-
0.96791]
[-
0.14308]
[-
0.41803]
D(OPEN(-1)) 0.018831 0.344389 0.064614 0.282098 0.105252 -0.447745 0.557797
(0.01108) (0.19693) (0.09170) (0.18562) (0.24499) (0.25522) (0.41138)
[ 1.70030] [ 1.74876] [ 0.70463] [ 1.51977] [ 0.42962]
[-
1.75436] [ 1.35591]
D(GDP(-1)) -0.005198 -0.434407 -0.233755 -0.869837 -0.233914 1.136834 -1.204512
(0.02511) (0.44642) (0.20787) (0.42077) (0.55535) (0.57854) (0.93254)
[-
0.20705]
[-
0.97309]
[-
1.12452]
[-
2.06725]
[-
0.42120] [ 1.96499]
[-
1.29164]
D(INFL(-1)) -0.006989 -0.092867 0.073024 0.203507 -0.074797 -0.304705 -0.721293
(0.01204) (0.21411) (0.09970) (0.20181) (0.26636) (0.27748) (0.44727)
[-
0.58043]
[-
0.43373] [ 0.73244] [ 1.00841]
[-
0.28081]
[-
1.09811]
[-
1.61267]
D(RES(-1)) 0.014226 -0.329745 -0.035344 -0.003219 0.645766 0.238549 -0.186385
(0.00694) (0.12339) (0.05746) (0.11630) (0.15350) (0.15991) (0.25776)
[ 2.04996]
[-
2.67235]
[-
0.61514]
[-
0.02767] [ 4.20689] [ 1.49176]
[-
0.72310]
D(FD(-1)) -0.002470 0.027424 0.082376 0.165905 0.053285 0.224597 -0.142409
(0.00787) (0.13992) (0.06515) (0.13188) (0.17406) (0.18133) (0.29228)
[- [ 0.19600] [ 1.26436] [ 1.25800] [ 0.30613] [ 1.23861] [-
Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model
90
0.31386] 0.48723]
D(EXC(-1)) 0.010381 -0.099042 0.012262 0.031086 0.008485 0.116122 -0.325170
(0.00565) (0.10049) (0.04679) (0.09472) (0.12502) (0.13024) (0.20992)
[ 1.83677]
[-
0.98556] [ 0.26205] [ 0.32818] [ 0.06787] [ 0.89163]
[-
1.54898]
C -0.063314 1.806426 0.308539 0.135824 2.439268 -2.496461 0.808793
(0.07101) (1.26266) (0.58794) (1.19011) (1.57077) (1.63636) (2.63762)
[-
0.89162] [ 1.43065] [ 0.52478] [ 0.11413] [ 1.55291]
[-
1.52562] [ 0.30664]
R-squared 0.651394 0.386313 0.134509 0.291981 0.608104 0.367028 0.264886
Adj. R-
squared 0.524629 0.163154 -0.180215 0.034519 0.465597 0.136857 -0.002428
(.) Standart error , [.] t-Statistic
L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance
organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.
91
L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la
performance organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des
entreprises en Algérie.
Par Mme MOKHTARI Hanane Amel Hafida
smhanane@yahoo.fr
Résumé:
L’objectif de cette recherche est d’évaluer l’impact de l’exploitation d’un système
« ERP » (Enterprise Ressources Planning) ou en français « PGI » (Progiciel de gestion
Intégré) dans l’émergence de la performance organisationnelle des entreprises en
Algérie.
Bien qu’il soit admis par tous l’existence d’une corrélation entre les investissements en
« TI » Technologie de l’Information et la performance organisationnelle des entreprises,
il demeure difficile d’identifier clairement les mécanismes par lesquels l’exploitation
d’un système ERP contribue à la création de valeurs. Alors, cette recherche présente un
modèle qui permet de mettre en rapport les effets immédiats d’un système ERP et les
effets recherchés au niveau organisationnel.
L'analyse de la littérature, notamment sur les difficultés d'évaluation ex-post des
technologies de 1'information (TI), nous a conduits à privilégier le modèle processuel
d'évaluation de 1'impact des TI qui a la capacité de relier le système ERP à la
performance organisationnelle de l’entreprise, à travers les processus managériaux et
opérationnels. Aussi, la présente recherche vise particulièrement à aider et motiver les
dirigeants des entreprises en Algérie à se tourner vers ce nouveau mode de management
en mettant en exergue le changement organisationnel qu’il engendre.
Mots-clés : ERP (Enterprise Ressource Planning), PGI (Progiciel de Gestion
Intégré), Evaluation, TI (Technologies de l’Information), Performance,
Organisation.
L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance
organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.
92
Abstract :
The purpose of this research is to evaluate the impact of an Enterprise Resources
Planning “ERP” (or “PGI” in French for Progiciel de Gestion Intégré) on the
improvement of organizational performance of Algerian firms.
Correlation between IT (Information Technology) investments and organizational
performance is a fact. It’s however difficult to identify mechanisms explaining ERP
contribution to added-value creation. This research presents a model allowing us to
establish links between immediate impacts of an ERP and targeted impacts at an
organizational level.
A first literature analysis highlighted the difficulty of IT ex-post evaluations. Therefore
the best approach was to use the processes model in our attempt to evaluate IT impact.
This approach has the merit of identifying links between ERP systems and
organizational performance of an enterprise in management and operations processes.
Our aim, through this research work, is to help and motivate managers of Algerian
companies to integrate this new way of managing their businesses and its positive
impact in their organizations.
Keywords : ERP (Enterprise Ressource Planning), PGI (Progiciel de Gestion
Intégré) Evaluation, IT (Information Technology), Performance, Organization.
1. Introduction :
Dans la situation de globalisation des marchés, les organisations s’engagent dans une
course pour développer des activités à haute valeur ajoutée qui les démarqueront de la
concurrence. Ce qui les a conduit à améliorer leur niveau de service sur les coûts, la
qualité, les délais et la réactivité. Dans ce contexte, toutes les activités de l’entreprise
ont une influence directe sur ces quatre éléments.
C’est pourquoi l’entreprise d’aujourd’hui met en place d’autres modes de management.
Dans ces nouveaux modes, l’entreprise a une vue globale sur ses activités et tente de les
L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance
organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.
93
optimiser. Le management par les ERP « Enterprise Ressource Planning » ou PGI
« Progiciel de Gestion Intégré » en français, est au cœur de cette quête, parce qu’il
représente pour plusieurs organisations une perspective qui permet de mettre à jour de
nouvelles sources de valeur. Ce nouveau mode de gestion fait passer le gestionnaire
d’une vue verticale (gestion par département) à une vue horizontale (vue par projet) de
leurs activités ; Cette évolution est fondamentale.
Reix (2002), définit le système ERP comme étant une application informatique
paramétrable, modulaire et intégrée, qui vise à fédérer et à optimiser les processus de
gestion de l'entreprise en proposant un référentiel unique et en s'appuyant sur des règles
de gestion standard. Cette définition souligne le caractère standard de ce progiciel1.
La question de la contribution des TIC (Technologies de l’Information et de la
Communication) notamment les systèmes ERP, à la performance de l’entreprise est une
question récurrente dans la recherche en Systèmes d’Informations (SI).
Plusieurs approches méthodologiques peuvent être alors distinguées: le modèle causal,
le modèle processuel, le modèle de contingence et les tableaux de bord équilibrés. Au
demeurant, on ignore de quelle manière le système ERP produit des effets sur la
performance organisationnelle de l’entreprise. Il se pose, alors, fondamentalement dans
cette recherche, la question suivante:
Quel est l’impact de l’exploitation d’un système ERP dans l’émergence de la
performance organisationnelle de l’entreprise en Algérie?
2. Revue de littérature :
1Reix,.R, (2002), Système d'information et performance de l'entreprise de l'entreprise étendue, dans Faire
de la recherche en système d'information, Vuibert - Fnege, Paris.
L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance
organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.
94
L’impact des TIC sur la performance de l’entreprise est une question récurrente qui
obéit à plusieurs modèles théoriques qui sont généralement utilisés dans ce domaine, à
savoir les modèles causals, processuel, de contingence ou tableau de bord.
2.1. Modèles causals :
Les modèles causals essaient d'établir une relation de cause à effet entre les
investissements en TI et une variation de performance organisationnelle. Dans les
études suivant le modèle causal, les TI sont considérées comme une variable
indépendante, et sont mesurées en termes de différents types d'investissements consentis
par l'entreprise. La performance organisationnelle est considérée comme une variable
dépendante mesurée soit en termes de productivité, de qualité du produit ou d'efficience
de la production soit en termes de ventes réalisées, de rendements des actifs ou de
valeur sur le marché de l'entreprise2.
Ainsi, ces modèles tentent d'établir une corrélation statistique entre les investissements
en TI et la performance organisationnelle, sans se préoccuper du processus par lequel
ces investissements produisent de la valeur pour l'entreprise, à travers leur impact sur
les structures organisationnelles et les processus opérationnels.
2.2. Modèles processuels ou temporels :
A l'opposé des modèles causals, les modèles processuels, dits aussi temporels, voient
l’importance de comprendre le processus de l'utilisation de 1'information, au lieu de se
concentrer sur les variables indépendantes prédictives de l'utilisation des TI3.
Il est plus raisonnable de mesurer la valeur des TI au niveau des processus plutôt qu'au
niveau organisationnel. En effet, les TI sont appelées à soutenir une stratégie d'affaires
2Thatcher. M. E et Oliver. J. R, (2001), The impact of technology investments on afirm's production
efficiency, product quality, and productivity. Journal of Management Information Systems, 18(2), 17-45. 3 Markus. M. L et Robey. D, (1988), Information technology and organizational change: Causal structure
in theory and research. Management Science, 34(5),583-598.
L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance
organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.
95
donnée, et leur valeur ne devrait être jugée qu'en fonction de leur capacité à soutenir la
dite stratégie et non sur le succès de la stratégie pour l'organisation4.
Les modèles processuels prônent une vision séquentielle de la valeur des TI, qui
s'apparente plus ou moins à la réalité, dans le sens où elle reflète la succession des
événements qui se produisent et qui se traduisent en bout de ligne en une plus ou moins
bonne performance pour 1'organisation.
2.3. Modèles de contingence :
Les modèles de contingence utilisés pour l'étude de l'impact des TI sont fondés sur le
principe qu'il n'existe pas de méthode optimale d'utilisation et de gestion des TI,
autrement dit que l’on ne peut ignorer les multiples interactions potentielles entre les
technologies d'une part, et leur contexte externe et interne d'adoption d'autre part5.
Les chercheurs qui adoptent ces modèles adhérents à l'idée sous-jacente aux modèles
processuels que l'impact des TI sur la performance organisationnelle n'est pas direct.
Ces derniers se distinguent cependant par le fait qu'ils avancent que cet impact dépend
de l’alignement ou de l'adéquation des TI à d'autres dimensions fondamentales dans la
gestion de 1'entreprise. Autrement dit, ce ne sont pas les TI en elles-mêmes qui affectent
la performance, mais plutôt les effets de l'alignement des TI avec d'autres dimensions
telles que la stratégie et la structure de 1'entreprise.
2.4. Les tableaux de bord équilibrés :
Le tableau de bord constitue un modèle développé initialement pour structurer la mesure
de la performance d'une entreprise ou d'un département. II pourrait cependant être
spécifiquement utilisé pour évaluer la performance des TI.
4 Mooney. J. G, Gurbaxani. V et Kraemer. K. L, (1995), A process oriented framework for assessing the
business value of information technology. In actes du Sixteenth International Conference on Information
Systems, Amsterdam, December 10-13.17-2.
5Op.cit.
L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance
organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.
96
Watson (1999) avance même que le recours au tableau de bord équilibré permettrait
d'établir un pont entre la performance des TI et la valeur organisationnelle. Le caractère
multidimensionnel des systèmes ERP fait qu'aucune mesure de succès unique n'est
suffisante pour saisir toutes les informations que les managers voudraient tirer de leur
expérience ERP, et les organisations adoptives ont besoin de tableaux de bord
rassemblant les mesures de succès portant sur différentes dimensions tant financières,
techniques et humaines, à différents moments6.
Il ressort de ce que nous venons d’exposer que le tableau de bord prospectif constitue un
outil de mesure, d’évaluation et de pilotage que ce soit pour la performance
organisationnelle ou pour les technologies de l’innovation (TI) notamment les systèmes
ERP, et cela du fait de sa capacité à prendre en charge le caractère multidimensionnel de
la performance organisationnelle mais aussi des systèmes ERP.
3. Méthodologie de recherche :
3.1. Cadre conceptuel de la recherche :
Bien qu’il soit admis par tous l’existence d’une corrélation entre les investissements en
technologie de l’information « TI » et la performance organisationnelle des entreprises,
il demeure difficile d’identifier clairement les mécanismes par lesquels l’exploitation
d’un système ERP contribue à la création de valeurs. Cette recherche présente un
modèle qui permet de mettre en rapport les effets immédiats du système et les effets
recherchés au niveau organisationnel. De ce fait, nous emmétrons l’hypothèse suivante :
H : L’impact des systèmes ERP sur la performance des entreprises suit la logique du
modèle processuel, en d’autres termes le système ERP n’a pas d’effet en lui-même sur
la performance organisationnelle de l’entreprise mais que c’est bien au travers du
processus de changement organisationnel à savoir le renouvellement des pratiques
managériales et opérationnelles qui s’intensifient avec leur implémentation, que le
6Watson. E. E et Schneider. H, (1999). Using ERP systems in education. Communications of the AIS,
7(9).
L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance
organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.
97
système ERP aura un impact sur la création de valeur des entreprises et ce, tant d’un
point de vue économique ou financier qu’organisationnel et stratégique ou encore
technique, mais nous ne privilégierons que le volet organisationnel dans notre
recherche.
Ce modèle répond à notre objectif de compréhension des mécanismes par lesquels
1’exploitation d’un système ERP affecte la performance de l’entreprise. Il a été aussi
choisi du fait de sa capacité à relier le système ERP à la performance organisationnelle,
à travers son impact sur les processus managériaux et opérationnels.
En d'autres termes, il permet de mettre en rapport les effets locaux du système et les
effets recherchés au niveau organisationnel, d'autant plus que les systèmes ERP sont
supposés avoir des effets aussi multiples que variés.
Cadre conceptuel de l'étude.
Source : Réalisé par nous même.
Nous avons scindé notre hypothèse générale en deux sous hypothèses afin de mieux
répondre à notre problématique de recherche, à savoir :
H1 : Le système ERP a impact sur les processus opérationnels.
H2 : Le système ERP a impact sur les processus managériaux.
ERP
Performance
organisationnelle
Processus
Managériaux
Processus
Opérationnels
L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance
organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.
98
En gardant à l’esprit que les processus opérationnels et managériaux impactent
positivement la performance organisationnelle de l’entreprise.
Pour appuyer nos hypothèses, nous avons inscris notre recherche dans la méthode
hypothético-déductive et avons entrepris une étude quantitative à travers un
questionnaire, mené auprès de trois entreprises : AFIA International ALGERIA,
OOREDOO et PHARMA IVAL, les deux premières sont installées en Algérie quant à
la troisième est totalement algérienne, ces entreprises exploitent un système ERP depuis
quatre ans au minimum, ce choix a était dicté par l’appréciation du retour sur
investissement.
3.2. Choix de l’échantillon :
Les devis de recherche de cas multiples sont conseillés quand l'intention du chercheur
est la description, la construction d'une théorie ou le test d'une théorie7. L'étude multi-
cas permet l'analyse inter-cas et l'extension de la théorie. Nous avons opté pour une
étude multi-cas, même si le phénomène ERP est relativement nouveau en Algérie, il est
apparenté au domaine des SI/TI dans lequel de nombreuses études d’évaluation d'impact
ont été menées, ce qui fait qu'il ne serait pas tout à fait exact d'invoquer la nature
exploratoire de l'étude pour justifier le recours à un cas unique.
Nous avons réduit notre échantillon à trois (03) entreprises en suivant les étapes
suivantes :
Tout d’abord en prenant le cas algérien, il fallait commencer par les entreprises situées
en Algérie en premier, les (PME / PMI), puis dans un souci pratique, nous avons réduit
notre échantillon d’entreprises à la région oranaise, ce qui a considérablement restreint
notre champs d’investigation et notre échantillon.
Par la suite, nous avons cherché dans cet échantillon d’entreprises se situant à Oran, les
entreprises qui exploitent un système ERP. Cette information n’était pas évidente à
7 Op.cit.
L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance
organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.
99
trouver dans le sens où aucune base de données ne pouvait contenir ce genre
d’informations.
Alors, nous avons eu recours aux bureaux de consulting et au bureaux
d’accompagnement et d’implémentation des systèmes ERP se situant à Oran et Alger,
pour pouvoir regrouper les données et pouvoir totaliser à peu près les entreprises
exploitant un système ERP, ce qui nous a fait un total d’une trentaine d’entreprises.
Nous avons continué sur notre lancée avec ces bureaux pour affiner notre sélection et
recenser les entreprises exploitant un système ERP depuis trois ans au minimum. Nous
avons imposé ce critère de sélection pour s’assurer du retour sur investissement. Ce qui
a largement restreint notre «échantillon » à une quinzaine d’entreprises, ce qui
représente 50% des entreprises, se situant dans la région oranaise, exploitant un système
ERP.
Sur l’échantillon final, à savoir la quinzaine d’entreprises, nous avons opté pour trois
entreprises : AFIA International ALGERIA, OOREDOO et PHARMA IVAl, cela pour
les raisons suivantes :
- Leur notoriété,
- Leur taille,
- La différence de leur secteur d’activité,
- La différence de leur système ERP exploité (SAP, ORACLE, iSCALA
d’EPICOR).
Pour ce qui est de la population concernée par le questionnaire, nous avons transmis ce
dernier à des cadres dirigeants et des cadres opérationnels des trois entreprises AFIA
International ALGERIA, OOREDOO et PHARMA IVAl. Il est évident que la
proportion des cadres opérationnels est plus importante que celle des cadres dirigeants.
Chaque entreprise a reçu 40 questionnaires, ce qui nous a fait un total de 120
questionnaires remplis, aucun rejet n’a était fait par aucune des entreprises.
L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance
organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.
100
Aussi, nous inscrivons notre recherche dans la méthode hypothético-déductive. Vu que
l’on a une idée claire et précise de ce que l'on cherche, notre recherche s'oriente vers la
vérification; Nous testerons, alors, nos hypothèses issues du modèle processuel de
théories des modèles d’évaluation de l’impact des TIC sur la performance de
l’entreprise.
Afin de vérifier les hypothèses qu’on a préalablement présentées, nous avons utilisé
l’analyse déductive, à savoir, les tests de corrélation en utilisant le logiciel SPSS version
« 10.0 ».
4. Résultats :
Après l’étude statistique que nous avons mené, nous avons obtenu les résultats
suivants :
4.1. Etude de l’impact du système ERP sur les processus opérationnels et
managériaux au sein de l’entreprise AFIA International ALGERIA:
Lors de notre description de l’objectif de notre recherche, nous avons émis les
hypothèses suivantes :
H1 : Le système ERP a impact sur les processus opérationnels.
H2 : Le système ERP a impact sur les processus managériaux.
Nous allons à présent voir dans l’ordre ces hypothèses pour l’entreprise AFIA
International ALGERIA, et allons les affirmer ou les infirmer de part la corrélation
qu’on va calculer grâce au logiciel SPSS « version10.0 » (qui dit corrélation dit impact).
4.1.1. Les processus opérationnels :
Tableau n°1: Résultat de l’impact de l’ERP sur les processus opérationnels de
l’entreprise AFIA International ALGERIA.
Variable Corrélation de Pearson Signification
L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance
organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.
101
ERP / Processus Opérationnels 0.316 0.047
Source : Résultat de l’enquête menée par nos soins auprès de l’entreprise AFIA
International ALGERIA.
De part le tableau représenté ci-haut nous constatons qu’il existe une corrélation entre le
système ERP et les processus opérationnels, étant donné que le coefficient de Pearson
qui égale à 0,316 montre cette corrélation qui est significative à 0,047, c'est-à-dire que
le système ERP a un impact sur les processus opérationnels de l’entreprise, (0.05 ≥
0.047).
La première hypothèse est donc affirmée pour l’entreprise AFIA International
ALGERIA à savoir le système ERP a un impact sur les processus opérationnels, qui se
traduit par :
Un bon développement de la vision et de la stratégie qui s’est traduit par un
développement de deux catégories de produits en une durée de 4 ans,
Servir à la mission des auditeurs dans la demande des informations sur le
marché et les clients,
Le raffinage, le packaging, le soufflage, le remplissage, l’étiquetage et le
conditionnement sont faits à l’aide du système ERP,
La livraison aux distributeurs en vrac et en produits de marque avec
shippement se font grâce à l’ERP,
La fiabilité et traçabilité des traitements de données,
Le paramétrage et exactitude de la facturation qui se fait grâce à l’ERP
automatiquement.
4.1.2. Les processus managériaux :
Tableau n°2: Résultat de l’impact de l’ERP sur les processus managériaux de
l’entreprise AFIA International ALGERIA.
L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance
organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.
102
Variable Corrélation de Pearson Signification
ERP/ Processus managériaux 0.377 0.017
Source : Résultat de l’enquête menée par nos soins auprès de l’entreprise AFIA
International ALGERIA.
Nous constatons qu’il existe une corrélation entre le système ERP et les processus
managériaux étant donné que le coefficient de Pearson qui est égale à 0.377 montre
cette corrélation qui est significative à 0.017, (du moment où 0.05 ≥ 0.017), c'est-à-dire
que le système ERP a un impact sur les processus managériaux de l’entreprise.
La deuxième hypothèse est donc affirmée pour l’entreprise AFIA International
ALGERIA, les processus managériaux sont impactés du fait de :
Un bon développement et une bonne gestion des ressources humaine, même
si c’est un autre ERP qui prend en charge ce volet (GRH) à savoir l’ERP
« SAGE » et cela par ce que la législation algérienne se rapproche plus de la
législation incluse dans l’ERP « SAGE » que « EPICOR » quant à la gestion des
ressources humaines,
La gestion des ressources informationnelles comme les états financiers
(Business Object), remontant à la maison mère,
L’analyse complète des données financières,
L’intégration des données AFIA International ALGERIA dans le groupe
SAVOLA (Intégration extra-organisationnelle),
L’adaptation du système aux différents changements demandés par le
groupe.
4.2. Etude de l’impact du système ERP sur les processus opérationnels et
managériaux au sein de l’entreprise OOREDOO:
L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance
organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.
103
Reprenons nos hypothèses pour l’entreprise OOREDOO:
H1 : Le système ERP a impact sur les processus opérationnels.
H2 : Le système a impact sur les processus managériaux.
Nous allons affirmer ou infirmer ces hypothèses de part la corrélation qu’on va calculer
grâce au logiciel SPSS version « 10.0 ».
4.2.1. Les processus opérationnels :
Tableau n°3: Résultat de l’impact de l’ERP sur les processus opérationnels de
l’entreprise OOREDOO.
Variable Corrélation de Pearson Signification
ERP/ Processus opérationnels 0.323 0.042
Source : Résultat de l’enquête menée par nos soins auprès de l’entreprise OOREDOO.
De part le tableau représenté ci-haut nous constatons qu’il existe une corrélation entre le
système ERP et les processus opérationnels, étant donné que le coefficient de Pearson
qui est égale à 0.323 montre cette corrélation significative à 0.042, c'est-à-dire que
l’ERP a un impact sur les processus opérationnels de l’entreprise, (du moment où 0.05
est supérieur à 0.042). La première hypothèse est donc affirmée pour l’entreprise
OOREDOO à savoir le système ERP a un impact sur les processus opérationnels qui se
traduit par :
Une meilleure communication de la stratégie et des objectifs grâce au
système ERP,
Le développement de nouvelles offres,
Une meilleure maitrise des coûts en général et des coûts de transport en
particulier,
L’exactitude de la facturation et réduction des conflits avec la clientèle.
L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance
organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.
104
4.2.2. Les processus managériaux :
Tableau n°4: Résultat de l’impact de l’ERP sur les processus managériaux de
l’entreprise OOREDOO.
Variable Corrélation de Pearson Signification
ERP/ Processus Managériaux 0.336 0.034
Source : Résultat de l’enquête menée par nos soins auprès de l’entreprise OOREDOO.
De part le tableau représenté ci-haut nous constatons qu’il existe une corrélation, entre
l’ERP et les processus managériaux étant donné que le coefficient de Pearson qui est
égale à 0.336 montre cette corrélation qui est significative à 0.034 (du moment où 0.05
≥ 0.034), c'est-à-dire que l’ERP a un impact sur les processus managériaux de
l’entreprise.
La deuxième hypothèse est donc affirmée pour l’entreprise OOREDOO.
Les processus managériaux sont impactés du fait de :
Une meilleure gestion des ressources humaine avec une bonne gestion des
compétences et des carrières, gestion des primes et des motivations,
Le développement du sens d’appartenance,
Une meilleure gestion des ressources informationnelles grâce à la
transversalité due au système ERP, de ce fait, une meilleure prise de décision
aussi grâce aux tableaux de bords édifiants.
L’optimisation de l’utilisation des ressources financières et physiques,
La maitrise des dettes et des créances,
Une meilleure image de marque vu la crédibilité de l’entreprise.
L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance
organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.
105
4.3. Etude de l’impact du système ERP sur les processus opérationnels et
managériaux au sein de l’entreprise PHARMA IVAL:
Nous allons voir quels sont des processus opérationnels ou des processus managériaux
qui sont affectés par le système ERP adopté, ou peut-être même les deux.
4.3.1. Les processus opérationnels :
Tableau n°5: Résultat de l’impact de l’ERP sur les processus opérationnels de
l’entreprise PHARMA IVAL.
Variable Corrélation de Pearson Signification
ERP/ Processus opérationnels 0.667 0,000
Source : Résultat de l’enquête menée par nos soins auprès de l’entreprise PHARMA
IVAL.
Il existe une corrélation entre le système ERP et les processus opérationnels, étant
donné que le coefficient de Pearson qui est égale à 0.667 montre cette corrélation qui est
significative à 0.000, c'est-à-dire que l’ERP a un impact sur les processus opérationnels
de l’entreprise, (du moment où 0.05 ≥ 0,000).
La première hypothèse est donc affirmée pour l’entreprise PHARMA IVAL à savoir
l’ERP a un impact sur les processus opérationnels, qui se traduit par :
La compréhension du client via la fiabilité et la crédibilité de l’entreprise,
Une stratégie devenant possible à la lumière dégagée par l’ERP,
L’amélioration des prestations de services,
L’efficience des mécanismes de la production grâce à l’ERP,
Une très grande efficience de la facturation et service à la clientèle.
4.3.2. Les processus managériaux :
L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance
organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.
106
Tableau n°6: Résultat de l’impact de l’ERP sur les processus managériaux de
l’entreprise PHARMA IVAL.
Variable Corrélation de Pearson Signification
ERP/ Processus Managériaux 0.167 0,304
Source : Résultat de l’enquête menée par nos soins auprès de l’entreprise PHARMA
IVAL.
Il n’existe pas de corrélation entre le système ERP et les processus managériaux, étant
donné que le coefficient de Pearson qui est égale à 0.167 montre cette non corrélation
(du moment où 0.05 ≤ 0.304), c'est-à-dire que l’ERP n’a pas un impact sur tous les
processus managériaux proposés de l’entreprise. La deuxième hypothèse est donc
infirmée sous réserve pour l’entreprise PHARMA IVAL.
Concernant la réserve émise, nous ne disons pas qu’il n’y a pas d’impact du système
ERP sur les processus managériaux, mais seulement que ceux proposés ne sont pas tous
impactés, du fait que le score obtenu ne suffit pas pour établir une corrélation.
D’après ce que l’on vient de constater, nous pouvons déduire que la montée en
compétences exigée par le système ERP impacte plus les effectifs opérationnels que les
effectifs managériaux.
Concernant la production, les entreprises sont en recherche d’amélioration de leur
productivité et de leur profitabilité. Aussi un planning fiable, un processus industriel
efficace et une synthèse claire sont des éléments clés pour savoir avec quels produits,
quelles commandes et avec quels clients l’entreprise génère de la valeur ajoutée, ce ci
n’est rendu possible qu’avec un système ERP qui permet de piloter la production et
suivre les coûts et les prix de revient.
L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance
organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.
107
Nous sommes arrivés au résultat que la performance organisationnelle de l’entreprise
passe aussi par la performance de son système d’information, auquel nous associons
l’introduction et le déploiement du système ERP, ainsi qu’une gestion du changement.
Il ressort, aussi, que les processus opérationnels surtout et les processus managériaux
sous réserve impactent la performance organisationnelle. Pour ce qui est de la réserve
émise concernant l’impact des processus managériaux sur la performance
organisationnelle, le taux obtenu était insuffisant pour établir une corrélation et de ce
fait un impact, cela est dû particulièrement aux processus managériaux présentés, dans
le sens où il existe un impact mais pas sur tous ceux qu’on a proposés.
Suite à la synthèse des résultats produits que nous venons d’exposer et confronter à
notre cadre conceptuel, nous sommes parvenus à ce que :
Le système ERP a un impact sur les processus opérationnels et managériaux qui à leur
tour impactent positivement la performance organisationnelle.
5. Conclusion :
Les systèmes ERP font actuellement partie du paysage organisationnel, et certainement,
ils sont là pour longtemps ; Ils impactent les aspects organisationnels, lorsque leur
installation est un succès, ils bousculent nécessairement une partie des usages inscrits
dans le fonctionnement des organisations et sont la source de nouvelles pratiques et de
nouvelles conceptions de fonctions.
Il résulte de nos recherches que les systèmes ERP impactent les processus opérationnels
de l’entreprise et les processus managériaux sous réserves.
Il est à noter que la montée en compétences exigée par le système ERP est requise
beaucoup plus pour les effectifs opérationnels que pour les cadres dirigeants.
Pour les managers « cadres dirigeants», le système ERP est d’abord un moyen pour
faciliter une remontée d’information, plus transparente, plus disponible, plus fiable et
L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance
organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.
108
donc plus exploitable pour la prise de décision en vue d’améliorer la performance de
l’entreprise. L’intérêt accordé par les managers aux systèmes ERP se rapporte donc plus
à l’esprit qu’à la technologie.
Pour les opérationnels, le système ERP décrit un mode opératoire, il propose un
processus standard à suivre pour leur travail de tous les jours.
A ce stade de notre réflexion, nous pouvons déduire que les systèmes ERP sont plus des
systèmes d’information opérationnels, avec des retombées fortes sur les processus
managériaux, dans le champ de pilotage de gestion pour aboutir à une performance
organisationnelle.
Avec les solutions ERP, les applications et les technologies se combinent pour
permettre aux organisations de penser, de travailler et de gérer globalement, à aligner
les gens, les processus, les données et la technologie, sans effort, suivre le rythme de la
demande actuelle et se préparer pour l’avenir. De ce fait, le recours aux systèmes ERP
devient une nécessité pour améliorer la performance organisationnelle de nos
entreprises et pour éviter les improvisations.
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information technology for transforming organizations. IBM Systems Journal, 32, 1, 4-
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FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME
110
FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME
Tafer Zoheir
zedtaf@gmail.com
Boussahmine Ahmed
univahmed@gmail.com
Laboratoire de Développent Local et des Etudes Economiques au Sud-Ouest (SOLDE)
Université Tahri Mohamed, Bechar
Résumé :
La crise qui touche l’agriculture Algérienne depuis maintenant plusieurs décennies,
n’est pas seulement le fruit de facteurs climatiques, édaphiques et autres, mais elle est
due aussi à la question épineuse que constitue le foncier agricole. Pour assimiler à sa
juste valeur cet aspect de l’agriculture Algérienne, et plus important encore, pour
comprendre la situation actuelle du régime foncier, il convient de retourner en arrière et
de remonter le temps jusqu’aux premiers jours de la colonisation Française, car c’est
bien durant dans cette période que se situent les racines du mal. Par ailleurs, et comme
le dit si bien Gandhi : « Oublier son passé, c’est être condamné à le revivre ».
De ce fait et par à travers cet exposé succinct, on s’efforcera de passer en revue les
principales lois et dispositions prises par l’administration coloniales et relatives au
foncier Algérien en général et au foncier agricole en particulier1. De plus, nous allons
mettre à nu les subterfuges utilisés par les Français pour s’approprier les terres les plus
1. Dans le souci du respect de la propriété intellectuelle et de la déontologie de la recherche, que pour établir cet
exposé, nous nous sommes beaucoup inspiré de l’ouvrage de référence en la matière, écrit par l’ex-ministre de
l’agriculture Mr.Mohamed Elyes Mesli, et qui s’intitule : « Les origines de la crise agricole en Algérie –du
cantonnement de 1846 à la nationalisation de 1962 ».
FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME
111
fertiles de l’Algérie, ce qui scellera à tout jamais le sort de l’agriculture d’un pays
qualifié jadis de « Grenier de Rome ».
Mots Clés : Agriculture, Algérie, Colonisatuion, Foncier, Senatus Consulte,
Cantonnement.
ملخص:
ليست نتاج عوامل مناخية أو طبيعية فحسب، بل األزمة التي يمر بها القطاع الزراعي منذ عقود، هي مرتبطة كذلك بإشكالية العقار على وجه العموم و العقار الفالحي على وجه الخصوص.
كبر للوضع الراهن والستيعاب هذا الجانب من جوانب الزراعة الجزائرية، واألهم من ذلك، الستيعاب أ للعقار الفالحي، علينا بالرجوع إلى السنوات األولى لالستعمار الفرنسي، فالداء إن صح التعبير يعود لتلك الحقبة، وعلى صعيد آخر و في معنى مقولة لغاندي "من نسي ماضيه ُحكم عليه أن يعيشه مرارًا و
تكرارًا"...ء على أهم القوانين التي أصدرها المستعمر حيال العقار إذن و من خالل هذا المقال، سيسلط الضو
ككل و العقار الفالحي خصوصًا، و يحاول إظهار خبث تلك القرارات وما انجر عنها من عواقب و سلبيات، استمرت و تراكمت أثارها إلى غاية اليوم في بلد كان يوصف في الماضي بـ "مطمورة روما".
.ئر، استعمار، عقار، سيناتوس، تجميعفالحة، جزاالكلمات المفتاحية:
I. Au temps des Beys :
La colonisation Française de l’Algérie débuta le 05 juillet de l’année 1830. Avant, notre
pays était un protectorat Ottoman, gouverné par des Beys et des Deys. A cette époque,
les terres à vocation agricole ou autre, étaient divisées en quatre catégories majeures :
Les terres du Beylik.
Les terres Arch (ou tribales).
Les terres du Makhzen.
Et enfin, les terres Melk.
FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME
112
1. Les terres du Beylik : propriété de l’Etat qui avait la faculté de les vendre, de
les louer ou de les concéder à des tiers. Ces terres étaient subdivisées en trois
catégories :
Les terres Habous ou Wakf : dont l’appellation dérive du verbe arabe
habbassa » ou wakafa, désignait toute terre arrivée entre les mains de son dernier
dévolutaire et protégée de ce fait de toute réclamation. Le propriétaire, renonçait ensuite
à cette terre par un acte juridique, au profit d’une communauté religieuse ou dont la
quasi-totalité de la production était distribuée aux plus démunis. De ce fait, cette terre
devenait une fondation sacrée, inviolable et ne pouvant être ni vendue ni léguée. Ce type
de « terres » a son équivalent dans les sociétés Chrétiennes et est désigné, entre autres,
par « terre du clergé ».
Les terres mortes : sur lesquelles le souverain exerçait des droits tel que l’Iktaa,
acte par lequel un souverain concède à un particulier une terre qui n’appartenait pas
auparavant à un autre particulier, ou encore la Tenure, terre concédée aux nobles ou aux
hauts dignitaires, dans une optique politique, militaire ou économique.
Les terres tombées en déshérence : ou déclarées vacantes, concédées
occasionnellement à titre d’usufruit.
2. Les terres Arch : Appelé ainsi à l’Est ou désignés par Sebaga à l’Ouest (le
premier arrivé), ces terres faisaient partie des territoires des tribus Berbères ou Arabes,
dont chacune avait une zone bien délimitée. Ces terres étaient caractérisées par trois
éléments essentiels :
Seule la progéniture mâle pouvait en hériter, les femmes étant exclues de tout
droit y afférant.
Les litiges survenant sur les terres Arch ne devaient être réglés que par la
Djemâa et non pas par les Cadis (docteurs en droit Musulman).
Les possesseurs des terres Arch versaient au souverain un impôt appelé Hokkor,
mais qui fut remplacé par l’Emir Abdelkader par la Zakkat musulmane.
FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME
113
3. Les terres Makhzen : elles qui appartenaient à l’origine à l’Etat (terres du
Beylik), mais qui furent concédées aux colonies militaires appelées Smala, Daïra,
M’kahlia, etc., et dont les membres étaient à la fois militaires et agriculteurs.
4. Les terres Melk : elles appartiennent à des particuliers et en avaient la
jouissance totale et absolue. Elles pouvaient, de ce fait, faire l’objet de vente, de
location et d’hypothèque.
A présent étudions la période coloniale et passons en revue les principales lois sur le
foncier qui y furent promulguées.
II. Au temps des Consuls (entre 1830 et 1926) :
Il est relativement aisé et à travers ce qui a été exposé plus haut, de conclure que les lois
régissant le foncier Algérien, relevaient avant 1830 du fiqh musulman et des coutumes
locales et de ce fait constituaient un obstacle de taille pour le colonisateur qui voulait
s’accaparer les terres et les redistribuer au profit des futurs colons, "persona non grata"
outre-mer, mais qui devaient constituer le fer de lance de la politique de repeuplement
mise sur pied par la France.
Les intentions de la France étaient sans équivoque et le fond en est donné par
Lamoricière2 : « Il est nécessaire de faire appel aux colons Européens et ce parce que
nous ne pouvons en aucun cas faire totalement confiance aux indigènes […] La seule
chose qui nous permette d’espérer pouvoir un jour affermir nos pas en Algérie, c’est de
peupler ce pays par des colons chrétiens s’adonnant à l’agriculture. Pour cela nous
nous devons de tout mettre en œuvre pour attirer le plus grand nombre de colons
immédiatement en Algérie et les encourager à s’y établir en leur attribuant des terres
dès leur arrivée… ».
2 .Christophe Louis de Lamoricière, général Français qui a gagné ses premiers galons lors de « l’expédition
d’Alger », et par ailleurs, dirigeant du premier « Bureau arabe » (instauré par la France pour faciliter les rapports
entre la population locale et les militaires) et membre de l’Assemblée Législative qui énonça le décret de 1848
relatif à l’établissement des colonies agricoles.
FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME
114
Rien qu’entre1830 et 1927, ce ne sont pas moins de 68 textes de lois relatives au foncier
agricole qui furent promulgués. Dans cet article, les plus importantes, c'est-à-dire ceux
dont l’impact se fait toujours ressentir, seront abordes.
1. Les arrêtés du 08 Septembre 1830 :
Après la chute d’Alger le 05 Juillet 1830, le Dey et le maréchal de Bourmnot signèrent
la convention dite d’Alger. Dans le 5ème
article de cette dernière, les autorités militaires
garantissaient aux Algériens la liberté du culte, mais leur assuraient aussi la sauvegarde
de leurs biens, de leurs commerces et de leurs terres.
Cependant, en moins de 06 mois, furent promulgués deux arrêtés, celui du 08
Septembre 1830 et celui du 07 Décembre de la même année, et c’est ainsi qu’il fut
décidé d’affecter les biens des anciens dignitaires Algériens et ceux réservés à la
Mecque et Médine, au domaine public (entendons par là l’administration coloniale).
Les Français ne se sont donc pas contentés de violer les accords officiels, mais ont
commis aussi un sacrilège en s’accaparant de terres au caractère sacré.
2. Les ordonnances de 1844 et 1851 :
Ces deux ordonnances complémentaires, comportaient un certain nombre de mesures à
l’égard du foncier Algérien. Les plus importantes furent:
Les terres incultes font désormais partie du domaine de l’Etat. Ce fut le prétexte
pour la saisie de milliers d’hectares en jachère.
Suppression du caractère inaliénable des terres Habous.
Régularisation de toutes les transactions (même celles qui présentent un
caractère douteux).
Prétextant vouloir déterminer avec exactitude la véritable taille du patrimoine de
l’Etat, les propriétaires terriens furent obligés de présenter des titres de propriété portant
« des dates certaines » d’établissement. Une grande proportion de propriétaires terriens
furent ainsi expropriés.
FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME
115
Cette dernière mesure fut l’une des plus iniques : à titre d’exemple et rien que pour la
Mitidja, région des plus fertiles, c’est plus de la moitié des terres qui furent spoliées et
près de 2.000 familles Algériennes ont été expropriés.
Cependant et au regard de l’administration coloniale, cette loi n’était pas suffisante et il
en fallait d’autres. C’est alors que fut promulguée la loi de 1851.
3. La loi de 1851 :
Après dix sept années d’âpres résistances, l’Algérie est devenue quelque peu
« pacifiée » et le colonisateur pouvait désormais agir plus librement. C’est ainsi que fut
décrétée une loi en 1851 et qui s’est substituée aux ordonnances de 1844 et de 1846,
dans le but évident de consolider l’arsenal juridique relatif au foncier agricole ou plutôt,
pour renforcer la main mise sur le patrimoine foncier Algérien.
Et même si cette loi n’a pas apporté de grands changements par rapport aux
ordonnances passées, elle contenait néanmoins deux dispositions importantes :
L’inviolabilité de la propriété une fois celle-ci déterminée.
L’établissement des droits de propriété et de jouissance sur les terres des
particuliers ou des tribus, tels qu’ils existaient entre 1830 et 1851, ou tels qu’ils ont été
établis par l’administration coloniale.
Cependant, moult critiques furent faites autour de cette loi et ce tant de la part des
colons que de la population Algérienne concernée. Bien évidemment, la stratégie du
colonisateur en Algérie était axée sur la satisfaction de l’avidité des colons avant de
penser à rendre justice à qui de droit, et c’est ainsi qu’est apparue l’idée affreuse du
Cantonnement.
4. La théorie du Cantonnement :
Le Cantonnement est un mot emprunté au vocabulaire forestier où il est désignée la
conversion du droit d’usage en droit de propriété sur une partie du fonds apporté à cet
usage. Donc, le Cantonnement fut au centre d’une mesure prise par l’administration
coloniale et dont le but inavoué fut parfaitement exprimé dans la citation suivante,
FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME
116
énoncée par le maréchal Randon3 : « L’objectif du cantonnement est de préparer
l’avenir du pays pour le développement de la colonisation et l’installation aussi large
que possible de l’élément Européen ».
Pour y parvenir, le colonisateur jeta son dévolu sur les terres Arch et Sebaga et utilisa
un subterfuge asse habile pour s’en accaparer : au temps des Ottomans, les possesseurs
de ces terres versaient au Beylik un impôt régulier, impôt que le colonisateur assimila à
un loyer, ce qui rend les possesseurs aux yeux de l’administration coloniale, non pas
propriétaires mais de simples locataires d’une terre faisant partie du domaine du
souverain et donc de l’Etat, matérialisé alors par l’Etat Français.
Cependant, et en raison de considérations politiques Françaises internes, la mise en
pratique du projet de Cantonnement fut abandonnée au profit d’une autre disposition,
non moins célèbre (et contestée) : celle du « Senatus-Consulte ».
5. La loi de 1863 ou le Senatus-Consulte4 de 1863:
Dans une célèbre lettre5 de Napoléon III adressée au gouverneur d’Algérie (Le duc
Aimable Pélissier), l’empereur voulait amorcer une nouvelle étape dans la conquête de
l’Algérie. Ainsi et dans le but de resserrer l’étau sur les tribus Algériennes (cœur de
toutes les résistances passées et futures), il eu l’ingéniosité et en usant d’ambigüités, de
sous-entendus et de langage diplomatique, d’énoncer un certain nombre de réflexions,
devant donner par la suite naissance au Senatus-Consulte du foncier agricole Algérien et
dont voici quelques passages intéressants:
3.Jacques Louis César Alexandre, comte de Randon (25 mars 1795 à Grenoble - 16 janvier 1871 à Genève) est un
militaire et homme politique français. Il fut maréchal de France et gouverneur d'Algérie 4. Sous la République romaine, le sénatus-consulte est l'avis rendu par le Sénat sur le projet de loi que lui présente un
consul ou un préteur. Bien que ce ne soit qu'un avis, il est considéré comme obligatoire de le recueillir avant de
soumettre une décision au vote ; de plus, un avis défavorable du Sénat provoque presque systématiquement la
modification du projet de loi, ou son abandon. Sous le Consulat, le Premier et Second Empire français, acte voté
par le sénat et ayant la valeur d'une loi (Définition extraite de l’encyclopédie en ligne Wikipédia). 5.Cf. Augustin Bernard , « Histoire des colonies Françaises », Tome2, p347.
FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME
117
« Lorsque la restauration fit la conquête d’Alger, elle a promis aux arabes de respecter
leur religion et leur propriété. Cet engagement solennel existe toujours pour nous, et je
tiens à honorer d’exécuter».
Ceci est bien évidemment destiné aux « oppressés » pour démontrer la bonne foi de la
France, venue non pas pour coloniser mais pire encore : pour conquérir, c'est-à-dire,
déclarer la guerre à un pays et visant la soumission de son peuple!
Et plus loin : « la première condition d’une société civilisée, c’est le respect du droit de
chacun».
Entendez par là non pas le droit des Algériens sur les biens et les terres Algériennes,
mais le droit des colons sur ce qu’ils n’ont aucun droit.
« J’ai charger le maréchal Randon de préparer un projet de sénatus-consulte dont
l'article principal sera de rendre les tribus ou fractions de tribus propriétaires
incommutables des territoires qu'elles occupent à demeure fixe et dont elles ont la
jouissance traditionnelle à quelque titre que ce soit. ».
Cependant, le Senatus-Consulte fut très critiqué de par et d’autre de la Méditerranée,
retenons à cela la citation de Ferdinand Barrot6 :
« A côté de ces enfants de notre adoption que vous traitez avec une si grande
magnanimité et une si infinie indulgence, il y a les enfants de notre sang, que la France
a appelé sur cette terre. Ceux-là vous demanderont leur part de justice et de sympathie.
D'où vient qu'il est nécessaire, jusque dans cette enceinte, de protester contre l'injuste
dédain dont ils ont été l'objet et contre les appréciations venues du dehors,
appréciations mêlées d'erreurs si criantes que cela les fait ressembler à des calomnies
? ».
6. Homme politique Français et fervent défenseur de Napoléon III. Il occupa plusieurs postes dont celui de secrétaire
de la Présidence en 1849, ministre de l'Intérieur le 31 octobre de la même année, et ambassadeur à Turin à sa sortie
du ministère en mars 1850. Il fut aussi conseiller d'État puis entra au Sénat du Second Empire le 4 mars 1853 et
devint grand référendaire de cette assemblée.
FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME
118
Néanmoins, et même si le Senatus-Consulte apparaissait comme étant plus favorable
aux « indigènes » qu’aux colons, il aspirait néanmoins à atteindre plusieurs objectifs,
parfois contradictoires, mais à l’opposé de tout altruisme sincère :
Satisfaire les colons et faire taire les contestations de plus en plus virulentes à
l’égard de l’empire.
Faire passer la France pour une nation juste et clémente, et dont les méthodes
étaient à l’opposé de celles qui prévalaient au même moment en Amérique (le génocide
des natifs Américains).
Entériner à tout jamais toutes les transactions passées (les spoliations en fait) en
leur donnant un caractère irréversible.
Et plus important encore, affaiblir l’autorité et le pouvoir des tribus en les
amadouant avec des dispositions visant en apparence à abandonner les prétentions de
l’Etat Français sur les terres Arch, mais en réalité à couper l’herbe sous les pieds des
chefs de tribus et tuer dans l’œuf toute tentative de rébellion.
Signalons au passage que l’une des dispositions prises dans le cadre du Senatus-
Consulte, fut l’un des points nodaux de la politique foncière d’après 1973 : les Français
qui ignoraient tout de la signification réelle de la notion de Arch, introduisirent une
autre notion, qui elle était inconnue en Algérie, et y assimilaient celle de Arch : les
terres collectives, l’un des pivots majeurs de la réforme agraire de 1973.
Le Senatus-Consulte fut abandonnée en 1870, car il suscitait plus de résistance que de
sympathie, de plus la France connaissait d’énormes difficultés économiques et
politiques (qui précipitèrent la chute du second empire)…et le temps n’était pas à la
clémence, d’autant plus que la France allait perdre la même année l’Alsace et la
Lorraine au profit des Prussiens de Guillaume II. Mais l’abrogation d’une loi fait place à
une autre encore pire.
6. La loi de 1870 ou loi Warnier:
FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME
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Venue en remplacement du Senatus-Consulte de 1863, cette loi qui porte le nom de son
rapporteur, Auguste Warnier7, est considérée par bon nombre d’historiens comme l’une
des pires et des plus inhumaines jamais appliquées en Algérie.
L’un des motifs qui ont conduit à la promulgation de cette loi fut énoncé sans ambages
et en quelques mots:
« L’intérêt politique de la France qui est de ne pas oublier que la colonisation a besoin
de terres »…sans commentaire.
Elle fut aussi considérée comme étant la loi la plus propice pour la mainmise définitive
et quasi-absolue sur 4.000.000 d’hectares des terres les plus fertiles de l’Algérie, et dont
une partie était encore aux mains des « indigènes ».
Parmi les principales dispositions de cette loi :
L’application de la législation Française sur toutes les transactions relatives au
foncier, qu’elles fussent entre Européens et Algériens ou entre les Algériens eux-
mêmes.
Lever tous les obstacles sur les transactions au profit d’Européens et alléger les
procédures au minimum.
Mettre en place des propriétés individuelles et diviser ainsi les territoires en
plusieurs petites parcelles. Ce n’est pas sans rappeler la célèbre locution latine : Divide
et Impera (Diviser pour régner) et c’est ce qui s’est réellement passé : il est devenu
beaucoup plus aisé pour les Européens d’acheter moyennant des sommes modiques (si
on peut qualifier ces opérations « d’achat »), les lopins de terres détenus par des
individus isolés. Certes il était possible aux propriétaires de contester les prix fixés par
l’administration, mais il était encore plus coûteux d’intenter un procès (soumis à la
législation Française, ne l’oublions pas)…alors autant vendre et se taire.
7.Auguste Hubert Warnier, médecin et homme politique Français et par ailleurs député d’Alger et membre de la
commission du séquestre, président de la commission des indemnités aux victimes de l’insurrection kabyle de
1871, membre de la commission de la propriété immobilière en Algérie et l’idole de toute une génération de colons
pour son rôle dans la ruine de bien des tribus…
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L’abolissement de la Chefâa8, droit qui empêchait l’intrusion d’étrangers dans la
propriété familiale.
Et comble de l’injustice, la mise en place de mesures de Licitation9, inconnue
dans le droit traditionnel Algérien, mais qui était en plus une licitation Judiciaire
et
forcée, ayant conduit à la ruine des milliers de familles Algériennes et fut l’une des
causes de la grande famine qui toucha l’Algérie et de l’insurrection des Algériens en
1871.
L’une des conséquences de la loi Warnier, fut la diminution de la population de
2.652.000 Algériens en 1866 à 2.152.000 en 1872…soit la mort pour cause de famine,
de maladie, de misère et de liquidations sommaires, de plus de 500.000 personnes en
moins de six ans.
7. La loi de 1926 :
Ce fut l’une des dernières grandes lois décrétées en Algérie pendant la période coloniale
et touchant au foncier agricole. Elle sera quelque peu modifiée en 1951, mais elle
conserva l’essentiel de ses dispositions :
La reconnaissance totale des titres de propriétés contestés jusqu’alors et détenus
par des Européens.
L’allégement des procédures de délivrance de titres de propriétés au profit des
Européens.
Et la Francisation10
accentuée des immeubles ruraux.
L’Algérie est désormais considérée faisant partie intégrale et indissociable de la
France…
8.Différente de la conception actuellement présente de la Chefâa dans la législation de plusieurs pays musulmans et
Arabes, et qui est appelé « le droit de préemption » dans le droit immobilier. 9. La Licitation, du latin licitatio, consiste dans la mise en vente aux enchères, de manière volontaire par les
propriétaires, d'un bien en indivision successorale. Elle peut être gré à gré, amiable ou judiciaire. 10.Transformation visant à adopter l'apparence française.
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Conclusion :
En guise d’épilogue, disons que le droit qui a régi le foncier en Algérie durant la période
coloniale était constitué d’un fatras de textes de lois issus du droit Musulman, de
coutumes locales devenues par la force des choses des règles d’usage et des lois
Françaises dont quelques-unes ont été citées.
C’est de cet amas hétéroclite qu’a hérité l’Algérie et sur la base duquel ont été
entreprises les différentes réformes depuis lors.
Il apparaît aussi que malgré tout l’arsenal juridique mis en place par l’administration
coloniale, elle ne put arriver à aucun résultat probant, et ceci évidemment parce qu’elles
étaient injustes envers les Algériens, parce qu’elles portaient de graves atteintes aux
droit auxquels aspire chaque être humain, mais aussi parce qu’elles n’avaient pas le
consensus au sein même des Français. De plus, et élément majeur, elles furent
inefficientes en raison de l’application d’un véritable sophisme de composition, du
moment qu’elles faisaient abstraction des spécificités locales de la société Algérienne et
de l’avoir considérer comme un ensemble homogène.
Al’avenir, il est donc primordiale qu’avant toute prise de décision relative au foncier en
général et au foncier agricole en particulier, que soit obtenue l’adhésion des concernés
et que soit prises en considération les spécificités et les coutumes liées à la terre des
différentes régions du pays.
Références bibliographiques :
1. AUGUSTIN BERNARD (1931), « Histoire des colonies Françaises », 2ème
Edition,
Tome2, LAROUISSE, Paris.
2. BEZBAKH PIERRE et GHERARDI SOPHIE (2000), « Dictionnaire de l’économie,
A.Z », LAROUSSE/HER, Paris.
3. CHAULET CLAUDINE (1971), « La Mitidja autogérée », SNED, Alger.
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4. CLERC DENIS (1997), « Déchiffrer les grands auteurs de l’économie et de la
sociologie, Volume I : Les fondateurs», 2ème
Edition, LA DECOUVERTE et SYROS, Paris.
5. LAMIRI ABDELHAK (1999), « Crise de l’économie Algérienne-causes,
mécanismes et perspectives de redressement », PRESSES D’ALGER, Alger. p81.
6. MESLI MOHAMED ELYES (1996), « Les origines de la crise agricole en Algérie
– du cantonnement de 1846 à la nationalisation de 1962», DAHLAB, Alger.