M A N A G E M E N T - Tlemcen · RESUME A partir du début des années 2000, le système bancaire...

128
Université Abou-Bekr Belkaid Tlemcen Revue E C O N O M I E & M A N A G E M E N T PUBLICATION DE LA FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES COMMERCIALES & DE GESTION ISNN 1112-3524 N° 17 juin 2017

Transcript of M A N A G E M E N T - Tlemcen · RESUME A partir du début des années 2000, le système bancaire...

Un

ive

rsit

é A

bo

u-B

ek

r B

elk

aid

T

lem

cen

Revue

E C O N O M I E &

M A N A G E M E N T

PUBLICATION

DE LA FACULTE

DES SCIENCES ECONOMIQUES

COMMERCIALES & DE GESTION

ISNN 1112-3524

N° 17 juin 2017

PUBLICATION

DE

LA FACULTE

DES SCIENCES ECONOMIQUES

COMMERCIALES & DE GESTION

ISNN 1112-3524

N° 17 Juin 2017

Président d’honneur de la revue

Pr. Mustapha DJAFOUR Recteur de l’Université de Tlemcen

Directeur de la revue

Pr. Mohamed BENBOUZIANE Doyen de la Faculté

Comité de Rédaction

Dr. Mustapha Djennas ,

.Dr. Samir BETTAHAR

Comité scientifique

Comité de lecture

Pr.ABDELLAOUI Mohammed (Univ.deFès)

Pr.ABEDOU Abderahmane (CREAD–Alger)

Pr.ATTOUCH Hicham (UniversitésdeRabat)

Pr.BELMOKADEM Mostefa (U.Tlemcen)

Pr.BENBOUZIANE Mohamed (U.Tlemcen)

Pr.BENDIABDELLAH Abdeslam (U.Tlemcen)

Pr.BENHABIB Abderrezak (U.Tlemcen)

Pr.BENNANI Zakaria (UniversitédeTanger)

Pr.BENSEBAA Faouzi (UniversitéParis12)

Pr.BOUDIER Fabienne (UniversitéParis12)

Pr.BOUNOUA Chaib (UniversitéTlemcen)

Pr.DJEFLAT Abdelkader (UniversitéLille1)

Pr.HADDA Mohamed (UniversitédeTunis)

Pr.TOUIL Ahmed (UniversitéTlemcen)

Pr.AITZIANE Kamel (U.deKhémisMiliana)

Pr.BARKA Mohamed Zine (U.Tlemcen)

Pr.BEDDI Nasreddine (U.Tlemcen)

Pr BENABDALLAH Youcef (INSSEA.Alger)

Pr.BENBAYER Habib (Universitéd'Oran)

Pr.BENOSMANE Mahfoud (Univ.d’Annaba)

Pr.BOUHENNA Ali (U.Tlemcen)

Pr.BOUTALEB Kouider (UniversitéTlemcen)

Pr.BOUYACOUB Ahmed (Universitéd’Oran)

Pr.CHAIB Baghdad (U.Tlemcen)

Pr.CHERABI Abdelaziz (Univ.Constantine)

Pr.CHERIF Nasreddine (U.Tlemcen)

Pr.CHOUAM Bouchama (Universitéd'Oran)

Pr.DADDI-ADDOUN Nacer (ESCAlger)

Pr.DERBAL Abdelkader (Universiéd'Oran)

Pr.DJENNANE Abdelmagid (UniversitéSétif)

Pr.FERFARA Yacine (CREADAlger)

Pr.FARES Boubaker (UniversitédeBatna)

Pr.HAROUN Tahar (UniversitéBatna)

Pr.KECHAD Rabah (UniversitédeBlida)

Pr.KEDDIA bdelmadjid

(Universitéd'Alger) Pr.KERZABI

Abdelatif (U.Tlemcen)

Pr.KOUDRI Ahmed (UniversitéAlger3)

Pr.LARADJ Tahar (Universitéd'Oran)

Pr.SALEM Abdelaziz (Universitéd'Oran)

Pr.SALAH Ilyes (UniversitéSidiBelabbès)

Pr.SALHI.Salah (Universitéde de Setif)

Pr.SLAIMI Ahmed (Universitéd’Annaba)

Pr.TAHARI Khaled (Universitéd'Oran)

Pr.TAOULI Mustapha

(UniversitéTlemcen)

Pr.TCHOUARKhair-Eddine (U.Tlemcen)

Pr.YAICI Farid (UniversitédeBejaia)

Pr.YOUSFI Rachid

(UniversitéMostaganem) Pr.ZEMMOURI

Messaoud (UniversitéBatna)

Règles de publication

L’article doit être rédigé dans une des langues suivantes : arabe français ou

anglais

L’analyse scientifique et le traitement objectif sont de rigueur.

L’article doit être rédigé dans un style académique, accompagné d’un

résumé ne dépassant pas 50 mots (dans la langue d’écriture de l’article et

dans une autre langue).

L’article doit être inédit.

L’article doit être saisi sur Word et envoyé par courrier électronique à

l’adresse de la revue ([email protected]).

La mention du CODE JEL est indispensable.

L’article doit être saisi en respectant les marges suivantes :

Police : Traditional Arabic (pour les articles en arabe), Taille 13 et Time

New Roman (pour les articles en français et anglais), Taille 11.

Marges : haut 3.5 cm , bas 3.5 cm, droite et gauche 3.5 cm.

Le titre de l’article doit être suivi du nom, prénom et coordonnées de

l’auteur (adresse professionnelle, e-mail et numéro de fax).

Le nombre de pages ne doit pas dépasser 15.

Les tableaux de traitement statistique par logiciel doivent figurer en

annexes.

Correspondance et abonnement :

Toute demande de renseignement doit être addressee à Mr. KHETIB

Sidi Mohamed Email: [email protected]

Adresse de la Faculté : Faculté des Sciences Economiques,

Commerciales et des Sciences de Gestion, Université Abou Bakr

Belkaid, BP 226 ; Tlemcen 13000 Algérie

E-Mail: [email protected] Tel & Fax: 00213-43212166

Sommaire

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque

d’Algérie .

HALOUANE Siham & ACHOUCHE Mohamed………...……..……1

Stratégie de diversification de l’économie algérienne

MESBAHI Fatima Zohra & BENBOUZIENE Mohammed……....……30

’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’.

ABBAR Mohammed………………………………....……54

Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector

Error Correction Model.

MENAGUER Noureddine & KARA Brahim…………...…...……67

L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la

performance organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des

entreprises en Algérie.

MOKHTARI Hanane Amel Hafida…………...………….....……91

FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME.

Tafer Zoheir & Boussahmine Ahmed….....…………………...…110

افريقيا وشمال األوسط الشرق دول في االقتصادي النمو على النقدي االستقرار عوامل أثر 1................................. .............................نادية مسعودي -جلول عناية بن

2015 -1990 الفترة خالل الجزائر في المتبع والمعوم الثابت الصرف نظام بين مقارنة دراسة 20..................... .......................................الوايل فاطمة -مصطفى شالط بن

هيكلي لنموذج إمبريقية مصادقة و اختبار: الموقف و السعر المدركة، الجودة خالل من الزبائن رضا تقييم 39....... .....................................................ليلى عياد-حممد سيدي أشنهو بن

المستدامة التنمية نحو االقتصادية للمؤسسة جديد مسار البيئي البعد 63......... .....................................................................حبــــرية مواعــــــي

بمبيعات للتنبؤ جانكينس بوكس ومنهجية اإلصطناعية العصبية الشبكات طريقة بين مقارنة دراسة "سونلغاز" شركة في تطبيقية دراسة :الكهرباء

91. ...............................................................حممد مكيديش-رياض قادري

بالجزائر االقتصادية المؤسسات حالة دراسة المستمر التحسين نحو اإلبداع من التوجه 116...............................................................عثمان بوزيان- االخضر خراز

الرياضـي التسويق انجاح في دوره و اإلعـالم 143............................... ................................................بوخنـالة حيـي

قاعدة تايلور و منطقة النقد المثالية: ماذا عن امكانية تطبيقها في دول المغرب العربي؟ 169....... ........................................ملول سكينة، فراجي بلحاج و حممد بن بوزيان

.النمو والتنويع االقتصادي من خالل التجربة االماراتية 208....... ..............................................أ. عبد اهلل شكة & أ. فتيحة بن عليــــة

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

1

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque

d’Algérie ?

HALOUANE Siham 1

ACHOUCHE Mohamed 2

RESUME

A partir du début des années 2000, le système bancaire algérien vit une situation de

surliquidité jamais connue auparavant. Suite à la hausse des prix du pétrole, une

nouvelle situation financière radicalement différente vient de commencer mettant en

avant la nécessité, pour les pouvoirs monétaires, de poursuivre un contrôle rigoureux de

la liquidité des banques afin de prévenir le développement des crédits bancaires non

performants et contenir le risque d’inflation.

Le défi se pose alors pour la Banque d’Algérie qui doit mener sa politique monétaire

dont l’objectif ultime est, depuis la loi sur la monnaie et le crédit, la stabilité des prix,

tout en encourageant les banques à s’impliquer dans financement de l’économie. La

conduite de la politique monétaire par Banque d’Algérie telle qu’elle apparaît dans ce

nouveau contexte nécessite une attention particulière. Ainsi, le but de notre travail est

d’analyser cette politique monétaire, notamment en termes d’objectifs visés et

d’instrument mobilisés, sur la période 2000-2012 caractérisée par la surliquidité

bancaire.

A travers une analyse statistique de la situation des banques et une revue de la conduite

de la politique monétaire, nous avons pu conclure que la Banque d’Algérie s’est forcée

durant ces dernière années de mener une politique monétaire rigoureuse lui permettant

de réguler l’excès de liquidité sur le marché monétaire sans pour autant porter atteinte

aux objectifs qu’elle se fixe. En effet, de nouveaux instruments dits de « réglage fin »

1 HALOUANE Siham, Doctorante au département Economie. Faculté des sciences économiques,

commerciales et des sciences de gestion. Université de Bejaia, 06000, Bejaia, Algérie. Halouane-

[email protected] 2 ACHOUCHE Mohamed, Professeur au Laboratoire : Economie et Développement. Faculté des sciences

économiques, commerciales et des sciences de gestion. Université de Bejaia, 06000, Bejaia, Algérie.

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

2

ont été introduits afin de faire face à la situation de surliquidité structurelle du système

bancaire.

Mots clés : système bancaire, surliquidité bancaire, politique monétaire, banque

centrale, régulation monétaire.

INTRODUCTION

Les banques occupent une place centrale dans le système économique. Elles jouent un

rôle d’intermédiaire entre les offreurs et les demandeurs de fonds et s’efforcent de gérer

de manière optimale et efficace leur liquidité, de sorte à garantir leur pérennité et leur

croissance. La gestion de la liquidité bancaire consiste à organiser les mouvements de

fonds de façon à assurer l’équilibre et mieux prévoir les risques de liquidité. Une

gestion efficace de la liquidité permet à la banque d’assurer sa capacité de couvrir ses

engagements vis-à-vis de ses créanciers et ne pas se retrouver dans des conditions de

besoin de liquidités.

Cependant, si la banque se trouve dans une situation de surliquidité, c'est-à-dire les

sommes qu’elle détienne dépassent largement ce qu’elle a besoin pour faire face au

risque de liquidité, elle se trouve dans l’obligation de gérer efficacement cette

surliquidité dans le but d’éviter des pertes affectant sa rentabilité. Pour ce faire, la

banque doit effectuer des placements rentables. Dans le cas où c’est tout le système

bancaire qui se trouve dans une situation de surliquidité et les banques ne font plus

appel au refinancement, l’intervention de la banque centrale dans la gestion de cette

surliquidité devient plus que nécessaire afin de préserver la bonne santé de l’économie.

La situation actuelle en Algérie témoigne d’une existence d’une liquidité abondante au

niveau du système bancaire3. L’aisance financière que connait l’Algérie depuis 2002,

due à l’évolution importante des prix du pétrole, devrait être favorable au système

bancaire avec toutes les liquidités qu’il comptabilise pour développer ses activités.

Malheureusement, les banques n’ont pas utilisé cette bonne trésorerie en totalité d’où la

présence d’une surliquidité. En effet, le déséquilibré entre les capacités financières des

banques et les capacités d’absorption de l’économie nationale a donné naissance à une

surliquidité bancaire qui est devenue, depuis une dizaine d’années, le souci fondamental

de la Banque d’Algérie.

Le but de ce travail est d’appréhender quelques éléments de réponse quant au rôle de la

politique monétaire de la Banque d’Algérie dans une telle situation exceptionnelle. En

3 La preuve de cette surliquidité et ses causes seront présentées plus loin.

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

3

d’autres termes, il s’agit d’apprécier les moyens mis en œuvre par la banque centrale

pour gérer la surliquidité des banques afin de maintenir l’objectif ultime de sa politique

monétaire, à savoir la stabilité des prix.

Notre article est articulé autours de quatre points essentiels. Dans un premier, nous

allons présenter le rôle de la banque centrale dans la gestion de la surliquidité selon la

théorie bancaire. L’évolution du système bancaire algérien suite à l’avènement de loi n°

90-10 du 14 Avril 1990 fera l’objet du deuxième point. Nous allons ensuite confirmer

l’existence d’une surliquidité bancaire en Algérie dans un troisième point, pour

examiner, enfin dans le dernier point, les moyens mis en œuvre par la Banque d’Algérie

afin de la contrôler.

1. LA SURLIQUIDITE BANCAIRE : facteurs d’émergence, conséquences et

rôle de la banque centrale

La surliquidité bancaire est une situation où l’on trouve au niveau de la banque des

liquidités oisives et en abondance largement supérieures à ce qui est considéré comme

optimal au regard des ratios prudentiels qui lui sont imposés. En d’autres termes, il

s’agit d’une situation où « la banque détient des liquidités au de là de ce qui est

convenable pour faire face au risque de liquidité».4

Bien que chaque banque doive détenir un stock de liquidités lui permettant d’éviter le

risque d’illiquidité, ce stock devient un élément d’inquiétude lorsqu’il est anormalement

important. Avant de présenter les moyens de gestion de la surliquidité bancaire par la

banque centrale, il convient d’abord d’examiner les facteurs de son émergence et ses

principales conséquences non seulement sur la banque mais sur l’économie en général.

1.1 Facteurs d’émergence d’une surliquidité bancaire

Les facteurs d’émergence de la surliquidité bancaire peuvent être divisés en deux types :

des facteurs internes liés à gestion de la liquidité spécifique à la banque en question, et

des facteurs externes qui diffèrent d’un pays à un autre et d’une banque à une autre.

Dans le cadre de notre travail d’ordre macroéconomique, nous allons essayer d’exposer

quelques facteurs externes pouvant être à l’origine de cette situation.

La théorie bancaire stipule que les causes externes principales pouvant générer une

surliquidité bancaire sont 5:

4 Revue Africaine de l’Intégration (2009), vol. 3. N° 2, p. 46.

5 PUPION Pierre- Charles (1999) : « Economie et gestion bancaire », ed DOUNOD.

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

4

- Une politique monétaire restrictive qui bloque l’activité de crédit, conduisant les

banques à ne pas utiliser leurs ressources disponibles ;

- Une faible demande de crédit de la part des agents économiques (ménages et

entreprises) ;

- Une importance des capacités d’autofinancement des entreprises placées dans

des banques ;

- Une conjoncture socio-économique nationale ou internationale favorable à une

augmentation des ressources des banques (par exemple la hausse des prix du

pétrole).

- L’inefficience du marché financier ou son inexistence, mettant les banques dans

l’incapacité de dégager leurs surplus de liquidité.

1.2 Les conséquences d’une surliquidité bancaire

En dépit de son avantage dans la couverture de risque par la banque, la surliquidité a des

conséquences néfastes tant sur le plan de la banque que sur le plan économique. Dans

une situation de surliquidité, la banque se trouve confrontée à des coûts élevés des

ressources qui n’ont pas fait objet d’emplois rentables, ce qui peut engendrer une marge

d’intérêts négative (intérêts reçus inférieurs aux intérêts versés). De plus, si elle refuse

d’accorder des crédits à certains clients, la banque réalise une perte d’un segment de

client, ce qui engendre une diminution de ses parts de marché en raison de la mauvaise

gestion de sa liquidité. En fin, l’importance des flux d’intérêts sortant par rapport aux

intérêts reçus, engendrée par la surliquidité, affecte négativement la rentabilité de la

banque.

Pour ce qui est des conséquences économiques, la surliquidité bancaire a un impact plus

important dans une économie d’endettement basée essentiellement sur le financement

bancaire que dans une économie où les marchés financiers sont très développés. Parmi

les effets négatifs de la surliquidité, on retrouve :

1.2.1 La baisse des investissements

Dans une économie d’endettement où le crédit bancaire constitue la principale source de

financement de l’économie, une surliquidité bancaire signifie un faible accord de crédits

par les banques. Cela affecte négativement l’investissement des entreprises qui se

trouvent privées des fonds nécessaires à leur activité.

1.2.2 L’augmentation du chômage

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

5

La baisse des investissements, engendrée par la baisse du crédit bancaire, mène les

entreprises à baisser leur offre d’emploi et même à des licenciements des employé, en

raison de la baisse de l’activité. Cette situation favorise le développement du chômage

dans l’économie.

1.2.3 Le développement de l’informel

En raison de la baisse du crédit bancaire et de l’inefficience ou l’inexistence du marché

financier, les entreprises vont chercher à satisfaire leurs besoins de financement dans le

secteur informel, ce qui favorise l’émergence de ce dernier avec tous ses effets négatifs

sur l’économie. Cette situation prive les pouvoirs publics des revenus importants

nécessaires au développement du pays, développe le marché de change non officiel,

favorise la thésaurisation…etc.

1.3 Le rôle de la banque centrale dans la gestion de la surliquidité

Afin d’éviter les conséquences négatives d’un excès de liquidité, chaque banque est

amené à bien gérer sa surliquidité d’une manière rationnelle et efficace. Pour se faire,

elle doit choisir des placements monétaires ou financiers rentables. De son coté, la

banque centrale doit intervenir par ses différentes politiques dans la gestion de cette

surliquidité bancaire. En effet, la politique monétaire, tout en pouvant être la cause

d’émergence d’une surliquidité, peut être un moyen de remédier à ce même problème.

Pour mieux gérer la situation, les autorités monétaire peuvent diminuer le taux de

réescompte afin d’inciter les banques à accorder des crédits, intervenir sur le marché

monétaire par les opérations d’open market en tant que vendeurs de titres et augmenter

le taux des réserves obligatoires afin d’éponger l’excès de liquidité, tout en veillant à la

stabilité monétaire et à l’équilibre macroéconomique.

Par ailleurs, un autre instrument de régulation de la liquidité est apparu ces dernières

années. Il s’agit des reprises de liquidités sur le marché monétaire. La Banque centrale

peut utiliser cet instrument en « réglage fin » pour retirer des liquidités du marché

monétaire en offrant des rémunérations en contrepartie des dépôts effectués au niveau

de l’institut d’émission. Grâce à cet instrument, la banque centrale peut absorber la

surliquidité bancaire sans affecter les objectifs de la politique monétaire, tout en

permettant aux banques de tirer profit de leurs ressources excédentaires.

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

6

2. LE SYSTEME BANCAIRE ALGERIEN DANS LE CADRE DE LA LOI

SUR LA MONNAIE ET LE CREDIT

Avant de traiter les moyens de gestion de la surliquidité bancaire par les autorités

monétaire algériennes, une présentation de l’évolution du système bancaire algérien

nous semble indispensable. La réforme institutionnelle de ce dernier a été marquée par

la promulgation de la loi relative à la monnaie et au crédit de 1990, conçue pour adapter

le système financier à l’économie de marché.

En effet, l’étape d'instauration d'une économie de marché implique la restructuration des

institutions existantes, voire la mise en place de nouvelles en compatibilité avec les

exigences du marché. Parmi ces institutions on retrouve celles relevant du secteur

bancaire et financier, avec la banque centrale en tête. A partir de 1990, un tournant

décisif a été opéré dans cette phase de réformes par la promulgation de la loi n° 90-10

qui constitue une étape marquante dans le processus de transition de l’économie

algérienne. Cette loi concerne aussi bien les aspects juridiques, organisationnels

qu’instrumentales du secteur.6

2.1 La LMC et le système bancaire

Durant la période de 1962 à 1990 le système bancaire algérien a été caractérisé par un

fonctionnement très rigide. En effet, ce dernier était un simple exécuteur des directives

émanant du plan et du ministère des finances. En d’autre terme, cette période est

caractérisée par le plafonnement et la sélectivité des crédits, d’une part, et la fixation

administrative des taux d’intérêts, d’autres parts. Ce qui reflète la non implication des

banques dans la prise de décisions.

C’est dans ce cadre plein de défaillances que la loi sur la monnaie et le crédit a été

promulguée, dont l’objectif principal est de faire sortir l’économie algérienne de cette

situation de répression financière. Cette loi a mis en place un nouveau cadre dans lequel

la banque centrale et les intermédiaires financiers sont appelés à évoluer. En effet, la

promulgation de cette la loi vise à mettre en place une économie performante et intégrée

au système mondial et apporter des aménagements dans l’organisation et le

fonctionnement du système bancaire. Elle porte sur plusieurs volets, tels l’indépendance

de la Banque Centrale, la politique monétaire, la gestion, l’organisation et le

fonctionnement du système bancaire, la réglementation prudentielle et le contrôle et la

supervision des intermédiaires financiers.

6 NAAS A. (2003) : « Le système bancaire algérien : de la décolonisation à l’économie de marché »,

Maisonneuve et Larose.

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

7

En ce qui concerne son volet bancaire, qui nous intéresse dans le cadre de ce travail, la

LMC avait pour objectif essentiel de faire du système bancaire algérien un système

performant répondant aux besoins d’une économie de marché. Elle a fixé de nouvelles

règles régissant la création des banques, l’organisation et la gestion de l’intermédiation

financière bancaire. La réalisation de ces objectifs à été visée à travers :

L’autonomie de la banque centrale ;

Le désengagement du Trésor public de l’activité de crédit ;

La réforme des intermédiaires financiers : banques et établissements financiers ;

La réforme du marché des capitaux ;

La libéralisation du compte capital.

A travers ces implications, la LMC vise à transformer le système bancaire en un

véritable moteur de la réforme économique et de la transition d’une économie

d’endettement vers une économie de marché. Sur le plan opérationnel, cette

transformation a été concrétisée par la libéralisation de l’activité d’intermédiation

financière, l’assainissement et la recapitalisation des banques et l’ouverture du marché

bancaire aux privés nationaux et étrangers.

2.1.1 La libéralisation de l’activité d’intermédiation financière

Avant 1990, toutes les activités bancaires étaient règlementées, la fixation des taux

d’intérêt était administrée, un encadrement et une sélectivité importante des crédits,

aboutissant à une insuffisance de mobilisation et à une mauvaise allocation des

ressources par le système bancaire. La libéralisation financière vise donc l’abolition

graduelle de la fixation administrative des taux d’intérêt et de la politique de

l’encadrement des crédits, conférant aux banques une autonomie de prise de décision.

2.1.2 L’assainissement et la recapitalisation du système bancaire

Ce programme a été lancé dans une situation délicate du système bancaire, notamment

les banques publiques, qui n’étaient pas en mesure d’affronter la concurrence des

banques privées et de se conformer à la règlementation prudentielle. Ainsi, la première

action a consisté en le rachat par le Trésor Public des créances non performantes des

banques sur les entreprises publiques. Ceci en émettant des obligations au profit des

banques et établissements financiers concernés. Quant à la recapitalisation des banques,

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

8

cette dernière visait principalement le renforcement de leur solvabilité en leur affectant

directement des fonds propres.

2.1.3 L’ouverture du marché bancaire au secteur privé

Dans le but d’assoir un marché bancaire concurrentiel adéquat avec une économie de

marché, les autorités monétaires algériennes ont décidé d’exclure le monopole des

banques publiques en ouvrant la voie aux privés nationaux et étrangers. En effet, il a été

autorisé l’installation des banques et établissements financiers nationaux et étrangers,

ainsi que de leurs bureaux de représentation, à condition de remplir certaines conditions

d’agrément.

2.2 Configuration actuelle du système bancaire algérien

Depuis 1990, le système bancaire algérien a fait objet de plusieurs réformes, visant à

faire jouer pleinement le rôle des banques en matière de collecte des ressources et de

distribution de crédits, dont l’objectif essentiel est la relance du développement de la

sphère bancaire. Ces réformes ont contribué à la modification de l’architecture du

système bancaire qui est devenu ouvert à la fois aux investisseurs privés nationaux et

étrangers.

2.2.1 Composition du système bancaire

Suite à la loi relative à la monnaie et au crédit de 1990, le paysage bancaire en Algérie

s’est enrichi à travers la transformation des structures déjà existantes et la création de

nouvelles banques et de nouveaux établissements financiers. A fin 2012, le système

bancaire algérien se compose de vingt-neuf (29) banques et établissements financiers

répartis comme suit :

Six (6) banques publiques dont la caisse d’épargne ;

Quatorze (14) banques privées à capitaux étrangers dont une (1) à capitaux

mixtes ;

Trois (3) établissements financiers, dont deux (2) publics ;

Cinq (5) sociétés de leasing, dont deux (2) privées ;

Une (1) mutuelle d’assurance agricole agrées à effectuer des opérations de

banque qui a pris le statut d’un établissement financier à fin 2009.

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

9

2.2.2 Concentration de l’activité bancaire

Comme le fait montrer le tableau ci-après, le réseau des agences bancaires, hors banque

centrale, a connu une augmentation continue. En effet, le nombre d’agences bancaires

est passé de 1007 en 1996 à 1392 en 2012.

Tableau n°01 : Evolution de nombres d’agences bancaires

Année

Nombre d’agences bancaires

Banques publiques

Banques privées Total

1996 1001 6 1007

1997 1037 6 1043

1998 1046 15 1061

1999 1050 18 1068

2000 1017 54 1071

2001 1088 61 1149

2002 1102 124 1226

2003 1125 50 1175

2004 1063 120 1183

2005 1097 130 1227

2006 1126 152 1278

2007 1093 194 1278

2008 1057 244 1301

2009 1072 252 1324

2010 1077 290 1367

2011 1 086 274 1360

2012 1091 301 1392

Source : établi sur la base des rapports de la Banque d’Algérie.

Le tableau fait ressortir qu’en termes de structure, le réseau bancaire algérien est

prédominé par les agences des banques publiques. Ces dernières occupent, 78.4% du

réseau bancaire à fin 2012, contre seulement 21.6% du réseau pour les banques privées.

Ce qui nous permet de conclure à une mauvaise répartition du réseau bancaire entre les

deux catégories de banques, publiques et privées.

On remarque également que le nombre d’agences privées est croissant sur la période

considérée mise à part 2003, année de mise en liquidation des deux banques privées (El

Khalifa et BCIA). Ainsi, malgré l’augmentation appréciable du réseau d’agences des

banques privées, les banques publiques restent dominantes.

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

10

2.2.3 La place du secteur privé dans l’activité bancaire

Tiré des rapports de la Banque d’Algérie, le tableau ci-dessous retrace les parts de

marché occupées respectivement par les banques publiques et les banques privées.

Tableau n° 02 : Parts de marché des banques publiques et privées (en %)

Année 20

00

20

01

20

02

20

03

20

04

20

05

20

06

20

07

20

08

20

09

20

10

20

11

20

12

Dépôts :

-

Banques

publique

s

-

Banques

privées

94,

8

5,2

92,

2

7,8

87,

5

12,

5

94,

4

5,6

93,

5

6,5

93,

3

6,7

92,

9

7,1

93,

1

6,9

92,

2

7,8

90.

0

10,

0

89.

6

10,

4

47,

3

52,

7

41,

0

59,

0

Crédits :

-

Banques

publique

s

-

Banques

privées

97,

3

2,7

95,

9

4,1

85,

7

14,

3

92,

7

7,3

92,

9

7,1

92,

6

7,4

90,

7

9,3

88,

5

11,

5

87,

5

12,

5

87.

9

12,

1

86.

8

13,

2

85,

7

14,

3

86,

7

13,

3

En termes d’activité, les banques publiques monopolisent le marché pour la collecte des

ressources jusqu’à 2010 avant que la situation se renverse en faveur des banques privées

qui assurent 59% des ressources collectées par le système bancaire à fin 2012. Pour la

distribution des crédits, en revanche, ce sont toujours les banques publiques qui

monopolisent le marché avec plus de 86% des crédits distribués à fin 2012. Ainsi, la

concurrence entre les banques publiques et privées ne se remarque qu’à travers la

collecte des ressources.

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

11

Figure n°01 : Evolution des parts de marché des banques privées

Source : établie sur la base des données du tableau n° 02.

L’évolution de la part de marché des banques privées peut être divisée en trois phases

distinctes. La première (de 2000 à 2002) caractérisée par une augmentation rapide de

leurs parts de marché. Cette progression est due à l’introduction de nouvelles banques

privée et l’élargissement du réseau de leurs agences. La seconde période (de 2004 à

2012), en revanche, marquée par la lenteur de cette progression, après la chute brutale

parvenue en 2003. Cette diminution s’explique par la mise en liquidation des deux

banques privées El-Khalifa et BCIA, en 2003. En effet, le scandale d’El-Khalifa a, sans

doute, touché la crédibilité des banques privées en Algérie.

3. L’EXCEDENT DE LIQUIDITE DU SYSTEME BANCAIRE ALGERIEN

Malgré l’effort consenti en termes de textes et lois afin de développer le système

bancaire et l’adapter aux conditions de marché, les banques algériennes n’arrivent

toujours pas à s’impliquer dans le financement de l’économie. Elles restent dans la seule

activité classique d’intermédiation de bilan et n’assurent pas une affectation optimale de

leurs ressources. En effet, les responsables de la Banque d’Algérie affirment clairement

que le système bancaire algérien se caractérise par une surliquidité depuis 2002 et qui

revêt un caractère structurel.7 Cette situation occupe les autorités monétaires qui

consacrent des efforts afin de la maîtriser.

7 Rapport de la Banque d’Algérie (2010), p. 135.

0

10

20

30

40

50

60

70

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Dépôts

Crédits :

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

12

Avant d’examiner les moyens mis en œuvre par la banque centrale afin de gérer cette

surliquidité que connait le système bancaire, il faut d’abord exposer le problème en tant

que tel et analyser les facteurs de son émergence et de sa persistance.

3.1 La surliquidité des banques algériennes : présence et persistance

Pour confirmer que les banques algériennes connaissent une situation de surliquidité

structurelle, nous avons procédé à une analyse de la situation des banques en termes de

ressources et empois, d’une part, et à une analyse des montants de refinancement de la

banque d’Algérie, d’autre part, pour la période 2000-2012.

3.1.1 Ressources importantes et emplois faibles

L’évolution des ressources et des emplois du système bancaires est présentées dans

l’annexe n°01.

L’analyse de l’évolution des ressources montre clairement que le système bancaire se

caractérise par des ressources importantes qui ont connu une augmentation continue

durant la période 2000-2012, passant de 1441 MDA en 2000 à plus de 7000 MDA en

2012. En terme de structure, les ressources à long terme prédominent durant la période

2000-2006, alors qu’à partir de 2007, les dépôts à vue deviennent plus importants par

rapport aux dépôts à terme.

Etant donné que l’économie algérienne dépend des revenus des hydrocarbures, cette

augmentation des ressources bancaires est expliquée par l’augmentation du prix de baril

du pétrole durant la période retenue.

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

13

Figure n° 02 : Evolution des ressources du système bancaire

Source : établie sur la base des données de l’annexe n°01.

En ce qui concerne les emplois du système bancaire, l’annexe n°1 permet de constater

que les crédits distribués connaissent une augmentation continue durant la période, mais

qui reste insuffisante par rapport aux besoins de financement de l’économie.

Par secteur juridique, les données montrent que les crédits au secteur privé connaissent

une nette amélioration par rapport au secteur public. Cette amélioration revient aux

crédits octroyés dans le cadre des programmes d’aide à la création des PME/PMI

(ANSEJ, ANDI,…).

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

7000

8000

Ressources bancaires

Ressources bancaires

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

14

Figure n° 03 : Evolution des crédits bancaires

Source : établie sur la base des données de l’annexe n°01.

Pour confirmer la situation de surliquidité des banques, nous avons mesuré l’impasse

entre les ressources et les empois bancaires (voir l’annexe n° 02).

La différence entre les ressources collectées et les crédits distribués permet de constater

un surplus de liquidités non utilisé par le système bancaire. Cette impasse n’a pas cessé

d’augmenter passant de 448 MDA en 2000 à 2939 MDA en 2012, sauf entre 2008 et

2009 où cet écart a baissé de 485.8 MDA. Cette baisse correspond à une diminution des

ressources et non pas à une augmentation des crédits octroyés, elle-même provoquée par

la chute des prix du baril de pétrole.

0

1000

2000

3000

4000

5000

2000200120022003200420052006200720082009201020112012

Crédits bancaire

Crédits bancaire

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

15

Figure n°04 : L’impasse entre ressources importantes et empois faibles

Source : établie à partir des données de l’annexe n° 02.

Cette écart considérable atteste d’une présence d’une surliquidité bancaire en Algérie

ayant un caractère structurel depuis 2002 et que nous allons confirmer davantage à

travers l’analyse de la demande de refinancement des banques auprès de la banque

centrale.

3.1.2 Le refinancement de la banque centrale

Comme le montre le tableau ci-dessous, les banques ne sollicitent plus le refinancement

de la banque centrale.

Tableau n° 03 : Evolution du taux directeur et du montant de refinancement

Année 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Taux de

réescompte

5.5 4.5 4 4 4 4 4 4 4 4 4

Montant de

réescompte

0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Sources : réalisé à partir des rapports de la Banque d’Algérie.

Le taux de réescompte a connu une tendance à la baisse et le montant de refinancement

de la Banque d’Algérie est nul sur toute la période 2002-2012. Cela constitue une autre

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

7000

8000

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Les ressources

Les emplois

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

16

justification que le système bancaire n’est plus dans le besoin de demander des

liquidités auprès de l’institut d’émission vue la situation de surliquidité qu’il connaisse

ces dernières années.

3.2 Les facteurs d’émergence de la surliquidité bancaire en Algérie

Parmi les facteurs externes d’émergence d’une surliquidité bancaire en Algérie, les

directives de la Banque d’Algérie, notamment en matière d’assainissement et de

recapitalisation des banques publiques, l’augmentation des ressources pétrolières et

l’inefficience du marché financier peuvent être considérés comme les éléments les plus

déterminants. C’est ce que nous allons essayer de démontrer dans ce qui suit.

3.2.1 L’assainissement des banques publiques

Comme nous l’avons noté plus haut, le Trésor public a procédé, au cours de la période

1991-2007, à l'assainissement des banques publiques et à la mise à niveau de leurs fonds

propres afin de leur permettre d'affronter la concurrence des banques privées.

Ces opérations d'assainissement des banques publiques ont consisté en le rachat de

créances non performantes détenues sur les entreprises publiques et autres créances sur

l'Etat. Autrement dit, le Trésor public a racheté les créances des banques en contractant

des dettes auprès d’elles qui seront remboursées sur une longue période. Ces rachats

incluent les créances détenues sur les maisons mères des entreprises publiques

restructurées organiquement en 1983, les créances détenues sur les entreprises dissoutes

et les créances sur les entreprises publiques déstructurées en activité.8

Sur la période 2000-2010, les rachats du Trésor public dans le cadre des opérations

d’assainissement ont été comme suit :

- Entre 2000-2001, ont été rachetées les créances des banques sur les entreprises

dissoutes, les entreprises déstructurées et sur les montants dus par l'Etat au titre

des injonctions (gel des découverts, volet social,…) pou un montant de 349,4

milliards de dinars.

- En 2001, ont été rachetées les créances de la caisse d’épargne sur les OPGI pour

un montant de 161 milliards de dinars.

- En 2002 ont été rachetées les créances sur l'agriculture pour un montant de 15

milliards de dinars.

- Entre 2005-2007, ont été rachetées les créances sur les entreprises publiques

déstructurées et/ou dissoutes pour un montant total de 231,2 milliards de dinars.

8 Rapport de la Banque d’Algérie (2008), p. 100.

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

17

- En 2009-2010 les rachats partiels effectués ont porté sur les créances agricoles

pour un montant de 36,173 milliards de dinars, les créances sur les entreprises

publiques dissoutes pour un montant de 35,812 milliards de dinars et les

créances sur les entreprises publiques financièrement déstructurées pour un

montant total de 297,932 milliards de dinars.

- En 2011, les rachats effectués ont porté sur les créances sur les entreprises

publiques déstructurées pour un montant de 125,836 milliards de dinars et les

créances sur les entreprises privées surendettées qui s’élèvent à 68,876 milliards

de dinars.

La bonne conjoncture des ressources des exportations à partir de 2002 a permis de

mettre fin au processus d’endettement du Trésor public à l’égard des banques. Le

tableau ci-après nous permet de constater que les crédits du système bancaire à l’Etat

ont connu une diminution.

Tableau n° 04 : Créances détenues sur le Trésor Public

En milliard de dinars

Année 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Banques

publique

s

Dont :

Obligati

ons de

rachat

796,

6

(629,

7)

789,

9

(629,

2)

855,

8

(501,

5)

977,

5

(590,

9)

920,

1

(556,

3)

667,

4

(270,

6)

787,

0

(145,

7)

1075

,3

(321,

0)

1328

,0

(358,

7)

1308

,3

(355,

5)

Banques

privées

11,9 13,5 20,6 37,0 21,1 10,9 17,0 16,5 23,9 38,1

Total 808,

5

803,

4

876,

3

1014

,5

941,

2

678,

3

804,

0

1091

,8

1351

,9

1346

,4

Source : réalisé à partir des rapports de la Banque d’Algérie.

Le tableau montre que le montant des rachats du Trésor public sur les banques a connu

une tendance à la baisse sur la période 2002-2009 à l’exception de l’année 2006 qui

correspond à la période de la mise en œuvre de la quatrième opération de rachat des

créances non performantes détenues par les banques sur les entreprises publiques (entre

2005-2007). Pour la période 2010-2012, les rachats du Trésor ont connu une

augmentation en raison des rachats partiels effectués sur la période après l’évaluation

par le Trésor de la situation des entreprises publiques en activité et la sélection de celles

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

18

viables, bien que financièrement déstructurées, appelées à faire objet de

l’assainissement financier.

Par ailleurs, au cours de l'année 2008, le Trésor public a procédé au remboursement par

anticipation des obligations émises en faveur des banques, en contrepartie des dettes des

entreprises, pour un montant total de 273,7 milliards de dinars. Cette opération a

renfloué la trésorerie des banques.

3.2.2 La recapitalisation des banques publiques

Dans le cadre du règlement n°08-04 de 2008, le conseil de la monnaie et du crédit a

décidé d’augmenter le montant du capital minimum requis par les banques et

établissements financiers. Pour les banques et leurs succursales, le montant minimum

est passé de 2,5 milliards de DA à 10 milliards de DA. Selon le CMC, cette

recapitalisation vise à renforcer la solidité financière des banques et la stabilité du

système bancaire tout en contribuant à la protection des déposants.

L’augmentation du capital minimum requis par les banques a augmenté le niveau de la

liquidité des banques et a contribué à la persistance de la situation de surliquidité. Ainsi,

en donnant aux banques publiques de l’argent frais en cash et en remboursant les

obligations de rachat de créances détenues sur le secteur public, la liquidité bancaire

s’est beaucoup améliorée depuis 2002.

3.2.3 La monétisation des avoirs extérieurs

En plus des opérations de l’assainissement et de recapitalisation des banques publiques,

la monétisation des avoirs extérieurs apparait comme l’élément le plus déterminant de

l’excès structurel de liquidité connu à partir de 2002. En effet, une lecture approfondie

de la situation monétaire en Algérie permet de ressortir que la masse monétaire (M2) a

connu une évolution importante depuis 2002 (voir le tableau n° 5). De plus, la recherche

dans les contreparties de cet agrégat nous mène à découvrir que l’élément le plus

déterminant de cette évolution est les avoir extérieurs (voir la figure n° 05).

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

19

Tableau n° 05 : Evolution de la masse monétaire et de ses contreparties (en Mds de

DA)

Année

La masse monétaire

(M2)

Les contreparties de la masse monétaire

Crédits à

l’Etat

Crédits à

l’économie

Avoirs

extérieurs

2002 2 901,5 578,6 1 266,8 1 755,7

2003 3 354,4 423,4 1 380,2 2 342,6

2004 3 738,0 -20,6 1 535,0 3 119,2

2005 4 157,6 -939,3 1 779,8 4 179,7

2006 4 827,6 -1 304,1 1 905,4 5 515,0

2007 5 994,6 -2 193,1 2 205,2 7 415,5

2008 6 955,9 -3 627,3 2 615,5 10 246,9

2009 7 173,1 -3 488,9 3 086,5 10 886,0

2010 8 280,7 -3 392,9 3 268,1 11 996,5

2011 9 929,2 -3 406,6 3 726,5 13 922,4

2012 11 013,3 -3 343,4 4 298,4 14 939,9

Sources : réalisé à partir des rapports de la Banque d’Algérie.

Figure n° 05 : Evolution des sources de création monétaire

La figure nous renseigne que les avoirs extérieurs représentent la contrepartie de

création monétaire la plus importante depuis 2002. Les crédits à l’économie connaissent

une progression modeste comparativement aux avoirs extérieurs alors que les crédits à

-5000

0

5000

10000

15000

20000

2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Crédits à l’Etat

Crédits à l’économie

Avoirs extérieurs

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

20

l’Etat sont devenus négatifs à partir de 2004, suite au processus de désendettement du

Trésor à l’égard des banques.

Cette analyse mis en avant le rôle important des avoirs extérieurs dans l’expansion

monétaire en Algérie. De plus, les avoirs extérieurs nets dépassent, depuis fin 2005, la

masse monétaire. De son coté, le Trésor se trouve dans une position de créancier net du

système bancaire vue l’importance de l’épargne financière du Trésor en termes de

dépôts auprès de la Banque d’Algérie (dans le compte courant et le Fond de Régulation

des Recettes).

A partir de ce que nous venons de voir, il peut être dégagé que l’augmentation des

avoirs extérieurs nets de la Banque d’Algérie, résultant principalement des recettes des

exportations des hydrocarbures, et la variation positive des dépôts du Trésor au niveau

de la Banque d’Algérie sont les facteurs qui ont stimulé la liquidité bancaires. En effet,

l’excédent structurel de la liquidité bancaire provient essentiellement de la monétisation

des avoirs extérieurs générés par les dépôts de SONATRACH auprès de la BEA et des

remboursements par anticipation de la dette publique auprès des banques.

Par ailleurs, il est important de souligner qu’outre ces facteurs, l’inefficience du marché

financier peut être considérée comme un élément qui a participé à la persistance de cette

situation. En effet, à part le marché monétaire, les banques ne trouvent pas de moyens

de placer et dégager leurs surplus de liquidité. Ajoutant à cela d’autres facteurs internes

liés à la gestion de la liquidité des banques qui refusent d’accorder des crédits par motif

que les projets présentés sont dans la plus part des cas non rentables.

4. LA POLITIQUE MONETAIRE ET LA SURLIQUIDITE DES BANQUES

La bonne conjoncture des prix du pétrole depuis les années 2000 a permis

l’amélioration de la situation des finances publiques. En effet, « l’accumulation des

recettes d’exportations des hydrocarbures a permis au système bancaire de vivre une

situation de surliquidité structurelle ».9 Une telle situation met en avant la nécessité de

la poursuite d'un contrôle rigoureux de la liquidité des banques, afin de prévenir le

développement des crédits bancaires non performants et donc de prévenir le risque

d’inflation. C’est dans ce cas que s’inscrit la nouvelle orientation de la politique

monétaire en termes d’objectifs fixés et d’instruments introduits dans le but de gérer la

situation.

9 Rapport de la Banque d’Algérie (2002).

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

21

4.1 Les objectifs assignés à la politique monétaire

Jusqu’à 2002, les objectifs de la politique monétaire et les responsabilités de la Banque

d’Algérie sont définis dans l’article 55 de la loi relative à la monnaie et au crédit. A

partir de 2003, le cadre légal de la politique monétaire, est repris dans l'ordonnance n°

03-11 du 26 Août 2003 relative à la monnaie et au crédit. Cette ordonnance a définit et a

précisé les prérogatives du Conseil de la Monnaie et du Crédit en tant qu'autorité

monétaire ainsi que les responsabilités de la Banque d'Algérie en matière de conduite de

la politique monétaire.

4.1.1 L’objectif final de la Banque d’Algérie

L’alinéa 1 de l’article 35 de la loi n° 03-11 a repris en le modifiant significativement

celui de l’article 55 de la loi 90-10. Il dispose que « la Banque d’Algérie a pour mission

de créer et de maintenir dans les domaines de la monnaie, du crédit et des changes les

conditions les plus favorables à un développement rapide de l’économie, tout en veillant

à la stabilité interne et externe de la monnaie ».

Ce texte a introduit deux modifications de fond par rapport à celui de la loi 90-10.

D’une part, il a substitué le terme « rapide », ayant un sens quantitatif, au terme

« ordonné », ayant un sens qualitatif. D’autre part, il a supprimé le segment « en

promouvant la mise en œuvre de toutes les ressources productives du pays ». La

première transformation peut être interprétée comme une modification de l’objectif de

long terme du développement économique qui se réduirait à l’objectif de court terme de

croissance économique. La deuxième modification (suppression de l’objectif du plein

emploi) indique, quant à elle, que la politique monétaire doit avoir comme objectif final

la stabilité des prix (et du taux de change) en compatibilité avec un taux de croissance le

plus élevé possible.

Cependant, la Banque d’Algérie n’a retenu, comme c’était le cas pour la loi 90-10, que

l’objectif de stabilité des prix. En effet, elle a reformulé sa conclusion, de l’année 2002,

comme suit : « l’objectif ultime de la politique monétaire est de maintenir la stabilité

monétaire à travers la stabilité des prix, entendue comme la progression limitée de

l’indice des prix à la consommation ».10

Cette information nous permet de déduire que

la Banque d’Algérie réduit la stabilité de la valeur interne et externe du dinar à la seule

stabilité des prix à la consommation.

Le rythme d’inflation ciblé a été annoncé dans le rapport de la Banque d’Algérie pour

l’année 2003 : « …l’objectif ultime de la politique monétaire exprimé en terme de

10

Rapport de la Banque d’Algérie (2004), p. 148.

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

22

stabilité à moyen terme des prix, à savoir une inflation inférieur à 3% a été atteint en

2003… ». Cependant, au titre des deux années 2007 et 2008, et en raison du risque à la

hausse de l'inflation importée, le conseil de la Monnaie et du Crédit a, tout en

maintenant l'objectif d'inflation de 3% à moyen terme comme objectif ultime de la

politique monétaire, précisé une cible de 3% à 4%.

4.1.2 Les objectifs intermédiaires

Les objectifs intermédiaires de la politique monétaire sont repris dans l’article 62 de

l’ordonnance n° 03-11, qui définit comme attributions du conseil de la monnaie et du

crédit : « la définition, la conduite, le suivi et l’évaluation de la politique monétaire ;

dans ce but le conseil fixe les objectifs monétaires, notamment en matière d’évolution

des agrégats monétaires et de crédit et arrête l’instrument monétaire… ». Il ressort que

les agrégats de monnaie et de crédit sont les objectifs intermédiaires utilisés par la

Banque d’Algérie.

Par ailleurs, c’est à partir de son rapport pour 2004 que la banque centrale a commencé

à publier sa cible d’objectif intermédiaire ; « pour 2004 le conseil de la monnaie et du

crédit a maintenu l’objectif d’inflation de 3% à moyen terme. En matière d’évolution

des agrégats monétaires et de crédit, le conseil arrête un objectif de croissance de M2

entre 14% et 15% et celle des crédits à l’économie entre 16,5% et 17,5% ».11

4.2 Les instruments utilisés

Puisque le système bancaire se trouve depuis 2002 « hors banque centrale », les seuls

instruments de politique monétaire qui demeurent utilisables sont les réserves

obligatoires renforcées par deux nouveaux instruments que la Banque d’Algérie a

introduits afin d’éponger le surplus de liquidité du système bancaire. Il s’agit des

reprises de liquidité et des facilités de dépôts.

4.2.1 Les réserves obligatoires

L’ordonnance n° 03-11 a précisé dans l’article 62 que l’instrumentation monétaire est

arrêtée par le CMC. C’est dans ce cadre que ce dernier a édicté le règlement n° 04-02 du

04/03/2004 fixant les conditions de constitution des réserves obligatoires. En effet, en

raison de sa double importance en tant que première garantie des déposants et en tant

qu’instrument de politique monétaire pouvant avoir une efficacité redoutable, le CMC

11

Idem, p. 148.

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

23

s’est retrouvé dans l’obligation de le réintroduire dont les principes généraux sont

précisés dans le dit règlement.

Cet instrument a constitué un élément actif de la politique monétaire durant ces

dernières années. Son coefficient a connu une évolution à la hausse passant de 4,25% en

2002 à 11% en 2012. Les taux de rémunération des réserves obligatoires, par contre, ont

connu une évolution décroissante passant de 2,50% en 2003 à 0,50% en 2012 (voir le

tableau ci-dessous).

Tableau n° 06 : Evolution des taux des réserves obligatoire (en %)

Année 200

2

200

3

200

4

200

5

200

6

200

7

200

8

200

9

201

0

201

1

201

2

Taux de

constitution

de la R.O

4,25 6,25 6,50 6,50 6,50 6,50 8,00 8,00 9,00 9,00 11,0

Taus de

rémunérati

on de la

R.O

2,50 2,50 1,75 1,00 1,00 1,00 0,75 0,50 0,50 0,50 0,50

Source : réalisé à partir des bulletins statistiques de la Banque d’Algérie.

L’augmentation du taux de constitution des réserves obligatoires a permis à la banque

centrale d’atténuer, dans une certaine mesure, l’excès de liquidité des banques. En effet,

l’encours des réserves obligatoires a atteint 754,10 milliards de dinars à fin Décembre

2012, contre 354,12 milliards de dinars à fin Décembre 2007.

Cependant, les réserves obligatoires ne peuvent pas constituer un instrument de

« réglage fin » de la liquidité bancaire car son taux reste fixe pour des périodes longues

et même lorsqu’il est ajusté, il se fait dans des proportions très faibles. Par ailleurs,

l’utilisation de cet instrument est lourde car il nécessite à chaque fois une nouvelle

instruction et il se déroule sur une période d’un mois (du 15 du mois au 14 du mois

prochain), au moment où la situation actuelle exige une intervention au jour le jour.

Pour palier à ces insuffisances et pouvoir stériliser une proportion importante des

liquidités bancaires, la banque d’Algérie a introduit d’autres instruments.

4.2.2 La reprise de liquidité

Dans le contexte d’excès de liquidité, un nouvel instrument indirect de la politique

monétaire dit « reprise de liquidité » a été mis en œuvre en 2002 dans le but d’assurer

un contrôle rigoureux des agrégats monétaires. La reprise de liquidité par appel d’offre

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

24

constitue un instrument beaucoup plus souple que les réserves obligatoires car il peut

être modulé au jour le jour. En plus de la reprise de liquidité à fréquence hebdomadaire,

la Banque d’Algérie a introduit, à partir du deuxième semestre de 2005, la reprise de

liquidité à fréquence trimestrielle.

Cet instrument a réussi à éponger une quantité monétaire importante et demeure

l’élément de régulation le plus actif durant ces dernières années. Ces opérations d’appel

d’offre ont permis à la Banque d’Algérie de recevoir un montant important de dépôts

des banques passant de 450 Mds de DA en 2005 à 1350 Mds de DA en Avril 2012. Son

taux de rémunération est réajusté chaque année comme le montre le tableau suivant :

Tableau n° 07 : Evolution des taux de rémunération de la reprise de liquidité (en

%)

Année 200

2

200

3

200

4

200

5

200

6

200

7

200

8

200

9

201

0

201

1

201

2

Taux

de la

reprise

de

liquidit

é à 7

jours

2,75 1,75 0,75 1,25 1,25 1,75 1,25 0,75

0,75

0,75

0,75

Taux

de la

reprise

de

liquidit

é à 3

mois

- - - 1,90 2,00 2,50 2,00 1,25

1,25

1,25

1,25

Source : réalisé à partir des bulletins statistiques de la Banque d’Algérie.

Malgré son utilisation de manière systématique par la Banque d’Algérie depuis plus de

dix ans, la reprise de liquidité ne permet pas d’absorber toute la surliquidité des

banques. Cela peut être expliqué par deux raisons. D’une part, son caractère non

obligatoire laisse l’initiative aux banques de décider de constituer ou non des reprises de

liquidité. D’autre part, le montant des reprises de liquidité à absorber est déterminé par

le CMC selon les objectifs de la politique monétaire et l’évolution de M2. Le montant

de ces reprises a été stabilisé par la Banque d’Algérie à 1100 Mds de DA de 2009 à

2011. Cependant, dès Avril 2012, ce montant commence à être ajusté à la hausse.

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

25

4.2.3 La facilité de dépôt rémunéré

En Juin 2005, la Banque d’Algérie a introduit la « facilité de dépôt rémunéré » comme

instrument de gérer l’excès de liquidité des banques. Cette facilité de dépôt permet aux

banques de placer au niveau de la banque centrale des montants illimités à un taux de

rémunération fixé à 0,3 %. Ce taux a été ensuite ramené à 0,75% en 2007 et 2008.

La facilité de dépôt rémunéré est l’instrument qui a permis à la banque centrale

d’effectuer un « réglage fin » de la liquidité bancaire en laissant aux banques l’initiative

de gérer une partie de leur excédent de trésorerie. En effet, grâce à cet instrument la

Banque d’Algérie a absorbé la quasi-totalité des réserves libres des banques en 2005.12

Tableau n° 08 : La part relative de la facilité de dépôt dans la résorption de la

liquidité

Année 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Part relative de la facilité de

dépôt rémunéré (fin de

période)

24,1 49,2 41,8 39,9 53,3 38,3

La part relative de l’instrument facilité de dépôt rémunéré dans la résorption de l’excès

de liquidité est évaluée par la banque centrale à 38,3% en Décembre 2012, contre 53,3%

en Décembre 2011. La facilité de dépôt rémunéré a été utilisée moins activement par les

banques au cours de l'année 2009, sous l’effet du choc externe qui a amenuisé l’excès

de trésorerie des banques. Aussi, selon les déclarations de la Banque d’Algérie, son rôle

dans la conduite au jour le jour de la politique monétaire a été réduit significativement

en 2009. Cependant, cette facilité permanente de dépôts rémunérés, opération de réglage

fin effectuée à l’initiative des banques, qui a bien subi l’effet de la contraction de la

liquidité bancaire en 2009 (- 14 %), a vu son rôle d'instrument actif de la politique

monétaire augmenter pour les années 2010, 2011 et 2012.13

A travers cette nouvelle orientation dans la conduite de la politique monétaire au moyen

de nouveaux instruments indirects, la Banque d’Algérie a réussi à résorber l’excès de

liquidité d’une manière efficace. Par ailleurs, la conduite ordonnée de cette politique

monétaire a permis à la Banque d’Algérie de contenir les pressions inflationnistes

jusqu’à l’année 2010. Le taux d'inflation qui n’a atteint que 4,8 % en 2008, dans le

12

Rapport de la Banque d’Algérie (2005), p. 157. 13

Rapport de la Banque d’Algérie (2010), p. 140.

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

26

contexte d’envolée historique des prix mondiaux des produits de base, et qui a ensuite

augmenté à 5,7% en 2009, sous l’effet de l’inflation endogène, a reculé à 3,9 % en 2010

(voir annexe n° 03). Cependant, les années 2011 et 2012 sont caractérisées par une

augmentation de l’inflation des prix à la consommation. En effet, le taux d’inflation a

atteint un « pic » de 8,89% en 2012, un niveau historiquement le plus élevé des quinze

dernières années.

CONCLUSION

A travers cette étude, nous avons constaté que le système bancaire algérien se

caractérise par un excès de liquidité structurel depuis 2002 dont les facteurs

d’émergence principaux sont l’augmentation des recettes pétrolières et l’assainissement

financier des banques publiques. Par ailleurs, l’inefficacité du marché financier a

participé à la persistance de cette situation du fait que les banques ne trouvent pas un

moyen de placer leurs ressources en dehors du marché monétaire.

Face à cette situation qui persiste depuis plus de dix ans, la Banque d’Algérie s’est

forcée de trouver des moyens de réguler cet excès de liquidité bancaire. Pour se faire,

elle a réactivé l’instrument réserves obligatoires et a introduit deux autres instruments

indirects (reprise de liquidité et facilité de dépôt rémunéré) lui permettant d’éponger des

liquidités sur le marché monétaire.

La conduite actuelle de la politique monétaire par la Banque d’Algérie au moyen

d’instruments indirects sur le marché monétaire a permis de résorber l’excès de liquidité

d’une manière efficace et de revenir à partir de 2010 à la fourchette ciblé du taux

d’inflation après l’inflation importée de 2008. Cependant, ces dernières années sont

marquées par une accélération des rythmes de l’inflation dont l’explication peut être

trouvée dans la forte croissance des dépenses budgétaires courantes, notamment les

dépenses de personnel et des transferts, car l’inflation importée ne peut non plus être

invoquée comme déterminant en la matière, du moment que le taux d’inflation n’a

atteint que 4,8 en 2008 suite à l’inflation importée.

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

27

BIBLIOGRAPHIE

AMMOUR Benhalima (2001), « Le système bancaire algérien : Textes et réalité », ed

Dahlab, Alger.

AMMOUR Benhalima, BOUZAR Chabha (2011), « La bancarisation dans le

contexte de libéralisation financière en Algérie », Les Cahiers du CREAD n°95.

BELLAL Samir (2010), « La régulation monétaire en Algérie (1990-2007», Revue du

chercheur N° 08.

BENLAMEUR Naima (2009), « Les fondements théoriques de la régulation

bancaire », Revue Algérienne des Sciences Juridiques, Economiques et Politiques,

nouvelle série n° 01.

BOISSIEU Christian (1998), « Monnaie et économie », Economica, paris.

BRADLEY Xavier, DESCAMPS Christian (2005) : « Monnaie, Banque et

Financement », Dalloz, paris.

CAPUL Jean-Yves (1997), « Monnaie et Politique Monétaire ».

ILMANE Mohamed chérif (2006), « Réflexion sur la politique monétaire en Algérie :

objectifs, instruments et résultats », cahiers de CREAD, n° 75.

KHERCHI Hanya (2008), « L’évolution du système bancaire algérien sous les

nouvelles règles prudentielles internationales », revue d’économie et de statistique

appliquée l’INPS, n° 09.

DEPLACE Marie (2006), « Monnaie et financement de l’économie », DUNOD, paris.

LAMARQUE Eric (2003), « Gestion bancaire », ed e-Node et Pearson Education

France.

LANDAIS Bernard (2008), « Leçons de la politique monétaire », Boeck.

MISHKIM Fréderic (2007), « Monnaie, Banque et Marchés financiers », Source d’or.

NAAS A. (2003), « Le système bancaire algérien : de la décolonisation à l’économie de

marché », Maisonneuve et Larose.

PUPION Pierre- Charles (1999), « Economie et gestion bancaire », ed DOUNOD.

Rapport du Conseil National Economique et Social (2005), « Regard sur la politique

monétaire en Algérie ».

Rapports de la Banque d’Algérie (de 2002 à 2011).

Revue Africaine de l’Intégration (2009), vol. 3. N° 2, p. 46.

TALAHITE Fatiha (2000), « La réforme bancaire et financière en Algérie », les

cahiers de CREAD, n° 52.

TALAHITE Fatiha (2010), « Réformes et transformations économiques en Algérie »,

rapport d’HDR, Université Paris 13-Nord.

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

28

Annexe n° 01 : Evolution des ressources et des emplois du système bancaire

Année

Ressources bancaires Emplois bancaires

Dépôts

à vue

Dépôts

à

terme

Total des

ressources

Crédits

au

secteur

public

Crédits

au

secteur

privé

Total des

crédits

distribués

2000 467,5 974,3 1441,8 701,8 291,7 993,5

2001 554,9 235,0 1789,9 740,3 337,9 1078,2

2002 642,1 1485,1 2127,2 715,5 551,0 1266,5

2003 718,9 1724,0 2442,9 791,4 587,2 1378,6

2004 1127,9 1577,4 2705,3 859,3 675,4 1534,7

2005 1224,4 1736,1 2960,5 882,4 897,3 1779,7

2006 1750,4 1766,1 3516,5 847,0 1057,0 1904,0

2007 2560,8 1956,5 4517,3 988,9 1216,0 2204,9

2008 2946,9 2214,9 5161,8 1201,9 1413,3 2615,3

2009 2502,9 2643,5 5146,4 1485,1 1600,6 3085,7

2010 2763,7 2948,4 5712,1 1460,6 1806,7 3267,3

2011 3 495,8 3237,2 6 733,0 1 742,3 1 982,4 3 724,7

2012 3 356,8 3879,0 7 235,8 2 051,4 2 245,0 4 296,4

Sources : réalisé à partir des rapports de la Banque d’Algérie.

Annexe n° 02 : L’impasse entre les ressources et les emplois bancaires (En Mds de

DA)

Année Total des ressources

collectées

Total des crédits

distribués

L’impasse

ressources-emplois

2000 1441,8 993,5 448,3

2001 1789,9 1078,2 711,7

2002 2127,2 1266,5 860,7

2003 2442,9 1378,6 1064,3

2004 2705,3 1534,7 1170,6

2005 2960,5 1779,7 1180,8

2006 3516,5 1904,0 1612,5

2007 4517,3 2204,9 2312,4

Surliquidité bancaire et politique monétaire : quel défi pour la Banque d’Algérie ?

29

2008 5161,8 2615,3 2546,5

2009 5146,4 3085,7 2060,7

2010 5712,1 3267,3 2444,8

2011 6 733,0 3 724,7 2948,3

2012 7 235,8 4 296,4 2939,4

Source : calculé à partir de l’annexe n° 01.

Annexe n° 03 : Evolution du taux d’inflation (moyenne annuelle)

Année 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Taux

d’inflation

1,6 2,5 3,5 4,8 5,7 3,9 4,52 8,89

Source : rapports de la Banque d’Algérie.

Stratégie de diversification de l’économie algérienne

30

Stratégie de diversification de l’économie algérienne

MESBAHI Fatima Zohra

Pr BENBOUZIENE Mohammed

Résumer

Depuis plus d’une décennie, l’un des objectifs majeurs de la politique

économique nationale est la diversification à partir de l’exploitation raisonnée et durable

des ressources nationales dans le but de réduire progressivement la dépendance vis-à-vis

des recettes tirées des hydrocarbures, Cet article traite la diversification de l'économie

algérienne comme un impératif pour répondre aux nombreux enjeux de développement

économique auxquels le pays est confronté depuis plusieurs décennies. L’objectif de

cette étude est de mobilisé les fondements théoriques sur la diversification et les études

empiriques sur ces déterminants, un cadre conceptuel contenant six variables

explicatives dont la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO) a été mise à

contribution pour trouver les déterminants de la diversification économique en Algérie

de 1984 à 2014.

Mot clés : diversification, ressources nationales , croissance économique, MCO.

ملخص:

ألكثر من عقد من الزمن، اهلدف الرئيسي للسياسة االقتصادية الوطنية هو التنويع االقتصادي الرشيد واملستدام ة موضوع التنويع للموارد الطبيعية من أجل احلد تدرجييا من هاجس االعتماد على العائدات النفطية، تتناول هذه الورق

اهلدف .االقتصادي اجلزائري كونه ضرورة ملحة ملواجهة حتديات عديدة من التنمية االقتصادية اليت تواجه البالد منذ عقودمن هذه الدراسة هو التطرق لألسس النظرية اخلاصة بالتنويع االقتصادي من جهة والدراسات التجريبية على هذه

Stratégie de diversification de l’économie algérienne

31

اىل 1984من ستة متغريات استعملت إلجياد حمددات التنويع االقتصادي يف اجلزائر من احملددات، مت استخدام منوذج 2014.

.MCO، النمو االقتصادي، وارد الطبيعيةالتنويع ، امل الكلمات المفتاحية:

Introduction :

Avec l’accélération du commerce mondial durant la seconde moitié du XXe

siècle, on a pu observer une structure des échanges très différente de celle prévue par les

théories commerciales classiques fondées sur une concurrence parfaite, des avantages

comparatifs et des rendements d’échelle constants (Krugman, 1980). Selon la théorie de

la division du travail et de la spécialisation au service de la croissance économique et du

développement formulée par Adam Smith, et le modèle du commerce international

Heckscher-Ohlin Samuelson (HOS), les pays devraient se spécialiser dans la production

des biens pour lesquels ils disposent d’un avantage comparatif. Or, la littérature récente

montre plutôt que les pays ont tendance à diversifier leur production et leurs

exportations à mesure qu’ils se développent.1

Dans la plupart des études menées, il est fait référence au « phénomène de

concentration», qui consiste essentiellement en une concentration des produits de base

et des marchés, et qui est considéré comme le principal facteur de l’instabilité des

recettes d’exportation. Ainsi les pays dans lesquels la concentration des produits est

importante subiraient les effets négatifs de la volatilité des prix du marché par le biais

des fluctuations des recettes en devises. En ce sens, il est généralement avancé qu’un

élargissement de la base d’exportation par le biais d’une diversification du portefeuille

commercial national peut aider à préserver la stabilité des recettes d’exportation,

1 Imbs, J., et R. Wacziarg (2003) et Cadot, Carrère et Strauss-Kahn (2011a).

Stratégie de diversification de l’économie algérienne

32

stimulant ainsi la croissance économique à long terme2 et Grâce à la diversification, les

risques liés aux investissements sont répartis sur un portefeuille plus large de secteurs

économiques, ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Acemoglu et

Zilibotti, 1997).

Le débat sur la diversification trouve son origine aux Etats-Unis et en Amérique

latine, lors des la crise entre-deux guerres marquée par la chute spectaculaire du cours

des matières premières. Les arguments formulés en faveur de la diversification ont

progressivement inspiré les politiques commerciales et industrielles des pays

industrialisés puis, de manière plus large, les politiques de développement des pays

émergents jusqu’à nos jours.

La littérature scientifique souligne que les économies diversifiées offrent

certains avantages, dont une hausse des échanges commerciaux, une plus grande

productivité de capital et de travail, une meilleure intégration économique régionale et

un moyen d'affronter les impacts des chocs externes. Ces bénéfices combinés à une

gestion publique saine et efficace peuvent contribuer à la réduction de la pauvreté et à la

promotion d'un développement humain et social (OCDE, Nations unies, OSAA, 2010).

Aussi, il appert que les économies diversifiées enregistrent de meilleures performances

économiques à long terme (Hesse, 2008; Lederman et Maloney, 2007), De nombreuses

contributions économiques ont montré les avantages procurés par la diversification en

termes de dilution des risques macroéconomiques, de même que les théories de la

croissance et du développement ont mis en évidence l’apport de la diversification au

processus de développement (Berthélemy, 2005).

1. Les concepts de la diversification économique :

2 Meilak (2008) ; Loayza et al. (2007) ; Banque mondiale (1999) ; Ghosh et Ostry (1994) ; et Bleaney et Greenaway

(2001).

Stratégie de diversification de l’économie algérienne

33

1.1. Les dimensions de la diversification économique :

La question de la diversification n’est pas récente dans la littérature économique3

c’est une notion complexe et polysémique dont les acceptions varient selon les auteurs

des différentes disciplines des sciences humaines et des sciences de la gestion. Peu

importe le degré de complexité de cette notion, il ressort de plusieurs acceptions

(Rosenstein-Rodan, 1943; Penrose, 1959; Marris, 1964; Leontief, 1986; Clemenson,

1992; Berezin et al, 2002, etc.) que la diversification touche les dimensions

microéconomique et macroéconomique, Sur le plan microéconomique, la diversification

est une stratégie de développement de l'entreprise caractérisée par l'extension de sa

gamme de produits et la diversification sur le plan macroéconomique s'applique au

développement des territoires, qui peuvent prendre la forme d'une collectivité locale

d'un pays, La diversification économique est un aspect clé du développement

économique, car elle représente le changement structurel de la production de biens de

pays à faible revenu (à savoir les produits non transformés) aux marchandises de pays à

revenu élevé (à savoir des biens à forte valeur ajoutée). La diversification des

exportations est particulièrement pertinente pour les pays tributaires des produits de

base, car il rend leurs économies moins vulnérables aux termes négatifs des chocs

commerciaux et favorise la croissance et la création d'emplois (Hesse, 2006 et

Hammouda et. al. 2008).

Selon Schuh et Barghouti (1988), Barghouti et coll. (1990), Petit et Barghouti

(1992), la diversification économique est le processus de transformation structurelle

d'une économie qui migre d'un tissu économique dominé par les secteurs d'activités

primaires (ressources naturelles, agriculture, etc.) vers les secteurs secondaires

(industrie de transformation, manufactures, etc.) et tertiaires (commerce, tourisme, etc.).

3 Pour une revue de la littérature sur les questions de transformation structurelle des économies en développement, voir

Syrquin [1988].

Stratégie de diversification de l’économie algérienne

34

Cependant, ce processus dynamique et normatif ne se traduit pas nécessairement par la

disparition des secteurs primaires, mais il se caractérise seulement par la réduction de

l'importance relative de leur contribution dans la création de richesse de l'économie

concernée.

1.2. Les déterminants de la diversification :

La diversification joue un rôle important dans le développement et la croissance

d’une économie. En effet, elle peut contribuer, selon certains auteurs, à accroître la

productivité des facteurs, à renforcer l’investissement et à stabiliser les recettes

d’exportations. Le rapport sur la diversification en Afrique de la Commission

Économique pour l’Afrique des Nations Unies (2006) répertorie cinq catégories de

variables agissant sur le processus de diversification. Notamment :

• les facteurs physiques : l’investissement, la croissance et le capital humain ;

• les politiques publiques : les politiques budgétaires, commerciales et

industrielles (de par leur impact sur le renforcement du tissu industriel) ;

• les variables macroéconomiques : les taux de changes et d’inflation ainsi que

les soldes extérieurs ;

• les variables institutionnelles : la gouvernance, l’environnement de

l’investissement et la situation sécuritaire (conflits, …) ;

• l’accès aux marchés : le degré d’ouverture aux échanges de biens, de services

et de capitaux (élimination des barrières tarifaires et non tarifaires), l’accès aux

financements, bancaires ou de marché.

Plus particulièrement, au plan macroéconomique, une forte instabilité de

l’environnement économique, marqué, par exemple, par une forte inflation, ne favorise

ni la création et le développement de nouveaux secteurs d’activité, ni l’instauration d’un

climat d’affaires favorable au processus de diversification

Stratégie de diversification de l’économie algérienne

35

Pour mieux apprécier les coûts et avantages d’un processus de diversification, il

convient d’en souligner les principales caractéristiques. Comme le souligne Berezin

(2002) :

• La diversification de la production peut être horizontale et/ou verticale : la

diversification horizontale vise l’émergence d’un nouveau secteur d’activité, tandis que

la diversification verticale consiste à élargir la gamme des produits fabriqués dans un

même secteur, afin d’aboutir à la constitution d’une filière complète, partant du produit

de base jusqu’aux produits ou services incorporant une plus forte valeur ajoutée ;

En outre :

• Afin de permettre aux économies de ne plus être excessivement tributaires de

secteurs d’activité fondés sur l’exploitation et l’exportation des ressources naturelles, la

diversification doit pouvoir s’appuyer sur un secteur privé dynamique, ayant accès à une

main-d’œuvre qualifiée et évoluant dans un environnement institutionnel et juridique

favorable.

2. Diversification des exportations et développement économique :

2.1. Les études empiriques antérieures :

Certaines analyses (Imbs et Wacziarg, 2003) tendent à mettre en évidence une

relation en forme de U inversé entre la diversification et le niveau de développement

économique4. Les pays tendraient à se diversifier au fur et à mesure que le revenu

augmente, pour se spécialiser une fois atteint un certain seuil de revenu par tête. En

outre, de nombreux travaux théoriques et empiriques consacrés aux enjeux et

déterminants de la diversification économique ont mis en évidence la relation positive

entre la diversification de l’économie et la croissance et/ou la productivité.

4 La CEA a réalisé une série d’études sur les bénéfices de l’Afrique du Doha Round. Voir notamment atpc, « trade liberalization

under the Doha Development Agenda : Options and consequences for Africa », atpc Work in progress, août 2004, Addis Abeba,

ethiopia.

Stratégie de diversification de l’économie algérienne

36

Or le chemin pour migrer d'une économie spécialisée vers une économie

diversifiée est parsemé d'embûches et les études identifiées dans la littérature sont à la

fois disparates en matière d'expériences et de méthodologies. En revanche, il ressort de

ces études plusieurs facteurs qui favoriseraient le succès des stratégies de diversification

économique. À partir de ses recherches antérieures, Gylfason a élaboré en 2005 un

modèle économétrique des déterminants de la croissance économique dans les

économies de rente, riches en ressources naturelles. Dans ce modèle, il tente de

comprendre, d'une part, les relations entre la diversification économique et la croissance

et, d'autre part, les relations entre les autres déterminants de la croissance et la

diversification. Il a testé son modèle avec les données d'un échantillon composé de 85

pays pour la période de 1965- 1998. Gylfason est arrivé à la conclusion que tout ce qui

est bon pour la croissance économique encourage la diversification économique. Selon

lui, l'investissement public dans des secteurs autres que les industries extractives,

comme l'infrastructure, le tourisme, l'éducation et la formation, est un déterminant de la

diversification. L'Inde et l'Irlande sont de bons exemples de l'effet de l'investissement

public dans l'éducation et la formation sur la transformation de la structure productive.

Cette étude statue aussi que l'ouverture commerciale et l'investissement direct étranger

sont aussi des déterminants de la diversification économique. Les investissements

étrangers directs ont joué un rôle crucial dans la croissance de la Chine, qui détient l'un

des meilleurs taux de croissance depuis son ouverture au commerce international. Enfin,

le pluralisme politique renforce la diversification économique parce que les démocraties

évoluent naturellement vers des sociétés modernes diversifiées. La Norvège est citée en

exemple (Gylfason, 2005).

La constitution du capital humain et la qualité des institutions comme facteurs de

la diversification dans les pays riches en ressources naturelles ont aussi été étudiées par

d'autres chercheurs. Pour Noland et Pack (2003), l'accumulation de capital humain a

joué un rôle essentiel dans la diversification et la croissance économique de certains

Stratégie de diversification de l’économie algérienne

37

pays asiatiques. Lederman et Maloney (2007) vont dans le même sens avec l'exemple

du Canada, de l'Australie et de la Norvège, qui ont su bien exploiter leurs ressources

naturelles pour se développer grâce à un niveau élevé et croissant du capital humain.

Maier et Wood (1998) avaient déjà démontré que les pays qui n'arrivaient pas à investir

beaucoup dans leur capital humain ont éprouvé des difficultés à s'affranchir de leur

dépendance aux produits primaires et à passer à des produits complexes. Le succès du

Chili dans la diversification de ses exportations avec des produits sophistiqués à partir

des ressources naturelles tient à l'investissement public du gouvernement dans le capital

humain de haut niveau en finançant des bourses d'études à l'étranger et en mettant sur

pied un fonds pour la compétitivité et l'innovation pour construire des pôles d'excellence

opérationnels (Sinnot et coll, 2010). Pour ce qui est de la qualité des institutions,

Acmoglu, Johnson et Robinson (2003) démontrent à l'aide de l'expérience du Botswana

l'importance de la qualité des institutions aussi bien pour la croissance à long terme que

pour la diversification des économies riches en ressources naturelles.

Pour sa part, Coxhead (2007) a identifié cinq pays (la Malaisie, la Thaïlande, la

Chine, l'Indonésie et le Sri Lanka) dotés de riches ressources naturelles et ayant une

forte croissance à long terme. Un autre dénominateur commun à ces pays est le fait que

certains se sont diversifiés en direction de la production manufacturière et d'autres ont

transformé leur production à base de ressources naturelles en produits sophistiqués. À

l'issue de son étude, ce chercheur argue que l'investissement public dans les

technologies et les infrastructures aussi bien dans les milieux urbains que dans les

espaces ruraux, un régime d'ouverture commerciale bien articulé, a exercé un impact

positif sur la diversification économique de la Malaisie. Dans le cas de l'Indonésie, en

plus d'une priorité des investissements publics dans les infrastructures en campagne, le

gouvernement a mené une politique prudente de gestion des dépenses publiques

(limitation des dépenses publiques dans un cycle d'expansion et d'accumulation des

réserves et des excédents budgétaires), une politique préventive du taux de change

Stratégie de diversification de l’économie algérienne

38

(stabiliser le taux de change réel durant les phases de prospérité et dévaluer durant les

phases de ralentissement économique) et une politique de libéralisation des

investissements directs étrangers dans les secteurs exportateurs. Harding et Javorcik

(2007) ont réalisé une étude empirique pour examiner si l'investissement direct étranger

contribuait à la diversification des exportations de neuf pays d'Europe centrale et

australe (Bulgarie, République tchèque, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne,

Roumanie, République slovaque et Slovénie) qui ont subi une rapide transformation de

leurs économies au cours des deux dernières décennies, passant d'une économie

planifiée à une économie libéralisée et ayant intégré l'Union européenne.

2.2. La diversification économique en Algérie : les méthodes et les

indicateurs de mesure :

Durant ces vingt dernières années, l’Algérie a vue ça part dans le

commerce mondial diminuer et a connue des résultats relativement faible en matière de

croissance économique. Ces performances peuvent en partie être expliquées par un

niveau insuffisant de diversification de l’appareil productif.

L’Algérie est généreusement pourvue en ressources, terres productives et richesses

naturelles précieuses, renouvelables (eau, forêts et poissons, notamment) ou non

(charbon, gaz, pétrole et autres minéraux). Les ressources naturelles représentent le plus

important moyen de subsistance pour des habitants majoritairement pauvres et vivant en

zone rurale

Les exportations d'hydrocarbures représentent 98,48 % de la totalité des

exportations algériennes, les exportations hors hydrocarbures n'ont atteint que 2,15

milliards de dollars en 2011, en progression de 41 % par rapport à l'année 2010.

Tableau 1 : Commerce des marchandises en 2014

Stratégie de diversification de l’économie algérienne

39

Grandes

catégories importation % * % ** exportation % * % **

Produits agricoles 11 269 600 000 20.52 0.61 413 390 000 0.64 0.02

Pétroles et

produits miniers 5 128 590 000 9.34 0.12

63 987 600

000 98.48 1.60

Produits

manufacturés 38 508 700 000 70.13 0.31 572 106 000 0.88 0.00

totaux 54 906 890 000 100

64 973 096

000 100

*% du pays ** % du monde

Source : perspective monde

Les contraintes de l'Algérie à la diversification économique ne représentent pas

un cas exceptionnel. L'expérience internationale montre que la richesse pétrolière est

très difficile à gérer. Les explications possibles de l'absence de diversification

économique en Algérie comprennent la maladie hollandaise, la volatilité réelle du taux

de change (il est plus facile d’augmenter que d’abaisser à nouveau les dépenses

publiques), les obstacles au développement du secteur privé, et la recherche de rente.

Le syndrome hollandais se réfère à la désindustrialisation qui suit un boom des

ressources en raison de l'appréciation du taux de change réel. Une augmentation des

revenus pétroliers accroît la demande pour tous les produits, mais l'offre de biens

échangeables peut être augmentée grâce à des importations tandis que la fourniture de

biens non échangeables doit être produite dans le pays. Ainsi, la manne pétrolière

soulèvent souvent le prix et la rentabilité du secteur des biens non échangeables et d'en

tirer le capital humain et d'autres ressources à l'écart de toute activité échangeables non

pétroliers, nuisant ainsi à la diversification des exportations. Le symptôme évident de la

maladie hollandaise est une appréciation du taux de change réel, le prix relatif des biens

non échangeables (Corden 1982; Corden et Neary 1984). Le syndrome hollandais n’est

pas une explication plausible pour une grande concentration de l'Algérie dans le pétrole.

Stratégie de diversification de l’économie algérienne

40

2.3. Stratégie de diversification économique en Algérie :

Le gouvernement a adopté une série de mesures pour diversifier l'économie

nationale à travers l'encouragement de la production nationale et la facilitation de

l'investissement tant privé que public, Les secteurs prioritaires de cette démarche sont

l'agriculture, l'industrie, l'énergie, le tourisme et les technologies de l'information et de

la communication, ajoutant que le gouvernement s'attelle à augmenter la production

agricole de 15% en 2016 afin d'assurer une couverture de 75 à 80% des besoins des

citoyens. La rationalisation des dépenses publiques compte parmi les mesures adoptées

par le gouvernement qui a inscrit au titre de ses priorités également la maîtrise des

importations afin de mettre fin au "gaspillage" constaté dans certains secteurs.

Le souci majeur de l’Algérie est de maîtriser l'importation et de combattre le

transfert illicite de devises", .Cette décision permettra de combattre la "surfacturation",

Pour lutter contre la surfacturation en matière d'importation de médicaments, par

exemple, le gouvernement doit encouragé la production nationale", Des instructions ont

été données au groupe pharmaceutique Saidal à l'effet d'augmenter la production de

médicaments", le marché pharmaceutique algérien est classé deuxième en Afrique après

l'Afrique du Sud, avec des ventes totalisant les 3 milliards de dollars, La production des

médicaments a été estimée à 41% pour l'année 2014, ces mesures s'inscrivent dans une

nouvelle vision définie par le gouvernement au profit de l'économie nationale à travers

la maîtrise des dépenses publiques, l'encouragement de la production locale et des

investissements étrangers.

figure1 : Répartition des exportations et des importations de services, 2013

(Parts en pourcentage)

Stratégie de diversification de l’économie algérienne

41

Source :

http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMImportExportPays?codePays=DZA&

annee=2013&langue=fr&langue=fr

8,5% 6,3%

6,4% 3%

0,7% 5,2%

0,1%

0,2%

69,7%

A.Exportations des services Services financiers

Construction

Communications

Services d’assurance

Services informatiques et

services d’information Services publics

Redevances

Services personnels, culturels et

récréatifs

Autres services aux entreprises

0,7%

30,4%

1,1%

2,5%

1,1% 5,7%

1,1% 0,3%

57,5%

B.importations des services

Services financiers

Construction

Communications

Services d’assurance

Services informatiques et

services d’information Services publics

Redevances

Services personnels, culturels

et récréatifsAutres services aux

entreprises

Stratégie de diversification de l’économie algérienne

42

2.4. Quelques indicateurs de mesure de la diversification économique :

Le principal défi politique de l’Algérie pour les prochaines années reste celui de

la diversification de son économie, Une économie est dite diversifiée si sa structure

productive est dispersée en un grand nombre d’activités différentes les unes des autres

par la nature des biens et services produits. Une difficulté réside toutefois dans le

passage de cette définition conceptuelle à une mesure opérationnelle de la

diversification. Il y a à cet égard deux questions à résoudre : comment caractériser la

diversification par un indice synthétique et sur quelles variables économiques la

mesurer.

Indice de diversification5 :

L'indice de diversification indique si la structure par produits des exportations

d'un pays ou groupe de pays diverge peu ou beaucoup de la structure par produits du

monde. Cet indice dont la valeur est comprise entre de 0 à 1, révèle l'ampleur des

différences entre la structure des échanges d'un pays ou du groupe de pays et la

moyenne mondiale. Plus l'indice est proche de 1, plus la divergence est forte.

L'indice de diversification mesure la déviation absolue de la structure du

pays par rapport à la structure mondiale comme ci-dessous :

hij = part du produit i dans le total des exportations du pays j

5 Cet indice est une variante de l'indicateur de Finger-Kreinin sur la similarité de la structure du commerce. Pour plus d'information, veuillez consulter l'article de Finger, J. M.

et M. E. Kreinin (1979), “A measure of ‘export similarity’ and its possible uses”, dans l'Economic Journal, 89: 905-12

Stratégie de diversification de l’économie algérienne

43

hi = part du produit i dans le total des exportations mondiales.

Indice de concentration :

L'indice de concentration, aussi appelé indice de Herfindahl-Hirschmann,

mesure le degré de concentration des marchés. Il a été normalisé afin d'obtenir des

valeurs comprises entre 0 et 1 (concentration maximale), d'après la formule suivante :

Hj = Indice du pays ou groupe de pays

Xij = valeur des exportations du pays j pour le produit i

Et

n = nombre de produits

Les résultats de notre étude nous permettent de ressortir ces grandes

tendances de la diversification en Algérie. Il convient d’abord de constater que le niveau

de diversification était relativement faible en Algérie où l’essentiel des exportations est

le fait du secteur des hydrocarbures (tableau 1).

Tableau 2: Indices de concentration et de diversification des exportations en

Algérie

Stratégie de diversification de l’économie algérienne

44

Année Nombre de

produits exportés

Indice de

diversification

Indice de

concentration

1995 99 0.825 0.523

1996 97 0.806 0.459

1997 81 0.806 0.510

1998 99 0.870 0.521

1999 93 0.826 0.511

2000 101 0.835 0.515

2001 85 0.820 0.502

2002 101 0.836 0.520

2003 105 0.817 0.541

2004 110 0.826 0.586

2005 108 0.811 0.588

2006 108 0.797 0.606

2007 118 0.832 0.591

2008 147 0.785 0.599

2009 106 0.779 0.588

2010 108 0.788 0.523

2011 98 0.724 0.538

2012 98 0.724 0.540

2013 95 0.733 0.541

2014 99 0.743 0.490

Source : CNUCED, statistiques du commerce mondial; and UNCTAD stat.

Le niveau de diversification en Algérie reste faible entre l’année 1995 et 2014, à

cette période, l’Algérie, en dépit de ces efforts en matière de développement industriel,

présentaient un tissu économique encore fortement dépendant des exportations de

matières premières et un tissu industriel relativement peu diversifié par rapport aux

autres économies du reste du monde. Cette situation perdurera jusqu’à l’année 2014

avec des indices de diversification relativement stabilisés même s’ils se sont légèrement

améliorés par rapport à ceux du début des années 2000. L’Algérie continue à stagner

son indice de concentration autour d’un indice moyen de 0.5, cette stabilité s’explique

en partie par la faiblesse des investissements effectués en Algérie suite à la mise en

place des politiques d’ajustements structurels.

Stratégie de diversification de l’économie algérienne

45

2.5. Les déterminants de la diversification en Algérie :

L’analyse développée dans les sections précédentes montre à l’évidence que le

processus de diversification n’est pas seulement exogène, il est aussi, dans une grande

mesure, endogène. Autrement dit, l’action gouvernementale, qu’elle soit économique ou

non, influe sur le niveau et le taux de diversification dans un pays donné. Il est fort

probable que les variables économiques et institutionnelles puissent renforcer la nature

endogène du processus de diversification en Algérie.

Hypothèses de recherche et signes attendus des coefficients

Selon Pétry (2003), une hypothèse de recherche est un énoncé déclaratif qui

précise une relation anticipée et plausible entre des phénomènes étudiés, observés ou

imaginés. Elle fait aussi le lien entre l'énoncé des questions de recherche et le cadre

opératoire. Puisque nous voulions savoir comment a évolué la diversification de

l'économie algérienne au cours de la dernière décennie et quels sont les facteurs qui ont

influencé cette évolution, nous émettons les six hypothèses suivantes selon le modèle de

recherche que nous venons de présenter :

𝐷𝐼𝑉𝑡 = 𝛽0 + 𝛽1𝑃𝐼𝐵𝑐𝑎𝑡 + 𝛽2𝐼𝑁𝑉𝑃𝑡 + 𝛽3𝐼𝑁𝑉𝐷𝐸𝑡 + 𝛽4𝑇𝐶𝑅𝑡 + 𝛽5𝐼𝑁𝐹𝑡 + 𝛽6𝑂𝐶𝑡 + 𝜀𝑡

1. Le niveau de développement, mesuré par le produit intérieur brut per capita, est un

déterminant de la diversification de l'économie algérienne;

2. L'investissement public, mesuré par le taux d'investissement public, est un

déterminant de la diversification de l'économie algérienne;

3. L'investissement direct étranger, mesuré par les flux d'investissement entrants, est

un déterminant de la diversification de l'économie algérienne;

4. L'inflation, mesurée par l'indice harmonisé des prix à la consommation, est un

déterminant de la diversification de l'économie algérienne;

Stratégie de diversification de l’économie algérienne

46

5. Le cours du change, mesuré par le taux de change effectif réel, est un déterminant de

la diversification de l'économie algérienne;

6. L'ouverture commerciale, mesurée par le ratio d'ouverture commerciale, est un

déterminant de la diversification de l'économie algérienne.

À partir des études empiriques mobilisées et des hypothèses de recherche

précédemment énoncées, il sied bien de répondre à la question qui déterminera quel est

le signe (positif ou négatif) des estimateurs que nous nous attendons voir prendre

chacune des variables explicatives et pourquoi.

Nous nous attendons à ce que le signe du coefficient de la variable explicative,

niveau de développement (PIBca), soit positif parce que nous partageons le point de vue

de Ben Hammouda et coll. (2006), et Kamgna (2010) selon lequel plus il y a

augmentation de la richesse créée, plus grande sera la diversification économique de

l'entité territoriale étudiée.

Nous anticipons que le signe du coefficient de l'investissement public (INVP)

sera positif également parce qu'il est considéré par la théorie de la croissance endogène

comme un facteur de la diversification d'un territoire et que cela a été empiriquement

prouvé par plusieurs études, dont celles de Gylfason (2005) et Kamgna (2010). Il y a

divergence dans les résultats empiriques à propos de l'effet sur la diversification

économique de la variable explicative, investissement direct étranger (FIE). Malgré ces

résultats divergents, en nous appuyant sur les résultats des études de Kamgna (2007 et

2010), qui ont montré que les IDE ont tendance à accentuer la spécialisation des

économies de la CEMAC et de la CEEAC, nous escomptons un signe négatif du

coefficient de l'investissement direct étranger (INVD).

Du point de vue de la variable explicative, inflation (INF), nous pressentons un

signe négatif de son coefficient. Cette prédiction trouve son fondement dans le fait que

certaines études (Ben Hammouda et coll., 2006; UNECA et UA, 2007) ont prouvé que

Stratégie de diversification de l’économie algérienne

47

les niveaux élevés d'inflation compromettent généralement les perspectives de

diversification de l'Afrique, et inversement.

Pour la variable explicative, cours du change (TCR), nous prévoyons un signe

positif de son coefficient. Ce pronostic se justifie par le fait que nous épousons la

position défendue par les auteurs, qui ont démontré que le cours du change est un

déterminant de la diversification économique en Afrique (Ben Hammouda et coll.,

2006; UNECA et UA, 2007) et en Amérique latine (Rodrik, 2005).

Prédire le signe du coefficient de la variable explicative, ouverture commerciale

(OC) est difficile à cause des résultats empiriques divergents dans le monde en

développement. Si l'ouverture commerciale est l'un des déterminants de la

diversification économique des NPIA (Dioury, 2003), il n'en est pas ainsi pour l'Afrique

(Ben Hammouda et coll., 2006, 2009; UNECA et UA, 2007; Kamgna, 2007, 2010).

Estimation du modèle et discussion des résultats statistiques :

Une fois que nous avons obtenu les données nécessaires pour effectuer les tests

statistiques requis pour confirmer ou infirmer les hypothèses de recherche énoncées,

nous avons dû recourir aux instruments de traitement et d'analyse de données les plus

appropriés. Nous avons choisi l'interface Eviews 8 afin d'exécuter l'analyse des données

collectées. Puisque nous cherchons à déterminer quelle est la fonction qui lie la

diversification économique (DIV) aux six variables explicatives (PIBca, INVP, INVD,

INF, TCR, OC), nous avons utilisé la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO).

constats empiriques

Le modèle a été estimé à l’aide de la MCO avec l’interface eviews 8 et les

résultats de cette estimation sont présentés dans le tableau suivant :

Stratégie de diversification de l’économie algérienne

48

Variable Coefficient Signes

attendus

Signes obtenus La signification

PIBca -5.07E-06

(-92.4801)

(+) (-) Non significatif

INVP -0.002762

(-3.444824)*

(+) (-) significatif

TCR 1.78E-05

(0.367197)

(+) (+) Non significatif

INVD 2.13E-11

(2.873145)*

(-) (+) significatif

OC 0.001699

(4.242306)*

(+) (+) significatif

INF -0.000397

(-2.512571)*

(-) (+)

significatif

R =73%, R²=53%, Adjusted R= 67 %, F-Stat. = 11.28875, Prob (F-statistic)

=0.000005

Les valeurs entre parenthèses, sous chaque variable, désignent la T de Student

estimée au seuil de 5%, lorsque l’indicateur est suivi d’un (*), cela signifie que le

coefficient est significatif à ce seuil.

Stratégie de diversification de l’économie algérienne

49

Le modèle donne une corrélation assez forte entre la variable expliquée DIV et

les variables explicatives, avec un coefficient de corrélation de 73% qui se rapproche de

100%.

L’estimation donne un coefficient de détermination de 53% légèrement

supérieur à 50%, le modèle est globalement valide et acceptable dans l’ensemble. En ce

qui a trait à sa robustesse, le modèle produit une statistique de Fisher F= 11.28875 et

prob F= 0.000005 inférieur de 5%. Cela annonce un modèle au bon pouvoir explicatif et

confirme un lien de causalité entre certaines variables explicatives et la variable

expliquée.

Dans cette perspective, le T de Student est significatif pour (invp ; p

=0.0021<0.05), (invd ; p= 0.0084<0.05), (OC ; p=0.0003<0.05), (inf ; p=0.0191<0.05)

Il apparait de l’estimation du modèle le signe de coefficient de la variable

explicative (PIB ca) est négatif et non significatif. L’investissement public (INVP), le

signe obtenu du coefficient est négatif et explicatif. L’investissement direct étranger

(INVD), le signe est positif et explicatif. Le signe du coefficient estimé de la variable

inflation (INF) est négatif et significatif. Et pour le signe de coefficient de la variable

ouverture commerciale (OC) est positive et significatif, concernant le signe de

coefficient de la variable taux de change réel (TCR) est positif et non significatif

D’après les résultats de l’estimation du modèle on conclut que :

Le niveau de développement mesuré par le produit intérieur brut per

capita n’est pas un déterminant de la diversification de l’économie

algérienne.

Stratégie de diversification de l’économie algérienne

50

L’investissement public, qui est mesuré par la formation brute du capital

fixe est un déterminant de la diversification de l’économie algérienne.

Le taux de change réel n’est pas un déterminant de la diversification de

l’économie algérienne.

L’investissement direct étranger est un déterminant de la diversification

de l’économie algérienne.

L’inflation est un déterminant de la diversification de l’économie

algérienne.

l'ouverture commerciale est un déterminant de la diversification de

l'économie algérienne.

Les mesures pour un élargissement de la base exportatrice

• Définir une stratégie nationale d’exportation avec des objectifs, des moyens, un

plan de réalisation et un véritable suivi.

• amélioration de la qualité du cadre institutionnel des PME pour leur création et

leur développement.

• Développer l’entrepreneuriat pour augmenter le nombre d’entreprises.

• Programmes ciblés de mise à niveau des PME avec objectifs de s’ouvrir à

l’international.

• Programmes de formation adaptés sur tous les aspects du commerce

international notamment la vente à l’étranger.

• Une politique fiscale incitative pour les PME notamment celles qui se lancent à

l’exportation.

• Faciliter l’accès des PME au financement bancaire.

Stratégie de diversification de l’économie algérienne

51

Conclusion :

L’objet de cet article était d’analyser les déterminants de la diversification en

Algérie. Cette étude nous a permis de mettre en perspective le processus de

diversification de l’économie national, L’encouragement et le soutien à l’exportation

hors hydrocarbures consacrés dans la stratégie économique du pays dans un souci

d’équilibre de la dépense publique, n'ont pas donné de résultats satisfaisants. Les

contraintes soulevées par les exportateurs restent toujours les mêmes telles que :

entraves bureaucratiques, lenteurs et complexité des procédures douanières, un

environnement bancaire qui n’est pas facile et un manque de logistique et

d’infrastructures portuaires. L’Algérie a donc intérêt à mettre en œuvre des stratégies

qui favorisent la lutte contre la corruption, la stabilité politique; et qui améliorent, par

ailleurs, l’efficacité des actions gouvernementales et la qualité du cadre réglementaire.

Ces stratégies vont accroitre les investissements qui vont à leur tour augmenter la

diversification économique du pays.

Stratégie de diversification de l’économie algérienne

52

Bibliographies :

Acemoglu, D. et F. Zilibotti (1997), « Was Prometheus unbound by chance?

Risk diversification and growth », Journal of Political Economy 105(4)

Banque mondiale (1999), Dealing with commodity price volatility in developing

countries: A proposal for a market-based approach, Paper for the Roundtable on

Commodity Risk Management in Developing Countries, Washington (D.C.).

Ben Hammouda (H.), Karingi (S.N.), Njuguna (A.) et Sadni-Jallab (M.) [2006],

“ La diversification, vers un nouveau paradigme pour le développement de l’Afrique”,

Document de travail ATPC, Commission Economique pour l’Afrique, Nations Unies.

Berthélemy (J.C.) et Chauvin (S.) [2000], “Structural Changes in Asia and

Growth Prospects after Crisis”, Document de travail du CEPII, n° 00-09

Bleaney, M. et D. Greenaway (2001), « The impact of terms of trade and real

exchange rate volatility on investment and growth in sub-Saharan Africa », Journal of

Development Economics 65(2), pages 491 à 500.

Cadot, O., C. Carrère et V. Strauss-Kahn (2011a), « Export diversification:

What’s behind the hump? », The Review of Economics and Statistics 93(2), pages 590 à

605.

Cadot, O., C. Carrère et V. Strauss-Kahn (2011b), « Trade diversification:

Drivers and impacts », dans M. Jansen, R. Peters et J. M. Salazar-Xirinachs (Eds.),

Trade and employment: From myths to facts, Organization internationale du travail,

Genève.

Feenstra, R. C. et H. L. Kee (2004), Export variety and country productivity,

National Bureau for Economic Research, NBER Working Paper n° 10830, Cambridge,

Massachusetts

Stratégie de diversification de l’économie algérienne

53

Ghosh, A. R. et J. D. Ostry (1994), Export instability and the external balance in

developing countries, IMF Working Paper n° 94/8, Fonds monétaire international,

Washington (D.C.)

Imbs, J. et R. Wacziarg (2003), « Stages of diversification », American

Economic Review (93)1, pages 63 à 86.

Krugman, P. (1980), « Scale economies, product differentiation, and the pattern

of trade», American Economic Review (70)5, pages 950 à 959.

Meilak, C. (2008), « Measuring export concentration : The implications for

small states », Bank of Valletta Review (37), pages 35 à 48.

Romer, P. M. (1990), « Endogenous technological change », Journal of Political

Economy (98)5, pages 71 à 102.

’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’

54

‘’Prerequisites for financial analysis: indicators and management

ratios’’

Dr ABBAR Mohammed

Faculty of Economics and Commercial Sciences

University of Béchar

e-mail: [email protected]

Abstract

This paper deals with indicators and management ratios. Its presentation follows a

sequential process starting from the blocks, headings and items of the accounting and

financial statements. Like a baker, the quality of his bread depends on the nature of the

raw material, the ingredients and the chosen manufacturing tools. It will be confirmed

here that a financial diagnosis close to reality can only be realized if, the information is

convincing and has previously been subject to cleaning and reprocessing. On the other

hand, if it is based on a good selection of relevant ratios specific to the activity of each

type of firm.

Key words: balance sheet, indicators, ratios, financial structure, solvency.

1- Introduction

It is clear that developing and shaping ratios is easy for any accountant and finance

expert. The important thing is to select the relevant indicators and ratios to translate the

reality of the company audited and to make the appropriate and timely decisions. It is

well known that the preparation of the financial analysis consists in collecting and

reprocessing accounting and extra-accounting information in order to give a true and

fair view of the financial situation of the company and its activity. This work, in turn,

requires that the information produced by the company be of quality, that is why the

preliminary to the analysis is the grooming of the balance sheet.

This article discusses the topic after presenting what the cleaning of the balance sheet,

namely, pruning non-values, fictitious and toxic elements through the reclassification

and restatement of certain accounts.

Secondly, the analysis follows the sequences of the balance sheet from the global

analysis, in blocks, to that, relatively more detailed.

’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’

55

Given the importance of the object, this first article will be devoted to the balance sheet

(assets and liabilities). A next paper will complete the work by discussing the business

and performance of the company.

2- Cleaning up the balance sheet

The balance sheet is the image, at a given moment, of the assets accumulated by the

company. It is divided into two parts the: assets and liabilities (jobs and resources). The

information sought must be reliablei, obtained in a timely manner and adapted to the

intended purpose. These are mainly the financial statementsii

relating to several

financial years (3 to 5), so as to be able to identify trends and developments.

To allow for the analysis, and given the fact that the accounting balance does not allow

a functional reading, it must be revised in order to be adapted to the different

approaches. Thus, it is necessary to reclassify and restate certain accounts.

Some figures are reclassified in order to obtain significant masses. Some information

(off balance sheet, for example) is retrieved in order to better reflect economic realities.

Thus, reclassification and reprocessing make it possible to obtain significant aggregates

which lend themselves to analysis. The main reclassifications and restatements to be

carried out consist of:

Restatements and reclassifications

Assets

- Intangible assetsiii

are analyzed subjectively, so it is recommended to review and

evaluate certain items such as customer or goodwill;

- Property, plant and equipment are appraised according to a variety of values and the

choice is to be made according to the type of analysis (historical, gross, net, utility,

market value, insurance expertise or liquidation). This raises the problem of determining

the unrealized capital gain in comparison with the net book value used;

- Assets capitalized in gross valuesiv

, depreciation is not subtracted from the asset but

added to the durable resources because they represent a saving due to their quality of

self-financing capacity. In addition, reasoning in raw values allows the comparison

between sectors / branches of companies;

- Marketable securities are reclassified as cash or non-operating jobs according to their

nature;

- When assets are recognized at historical cost, they often do not reflect reality (at least

in the last years of their tax or use life). That is why it is better to reassess them based

on monetary depreciation indices or according to experts. On the other hand,

shareholders' equity is increased by the amounts of the revaluation differences;

’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’

56

- The value of stocks and work in progress depends on their turnover. Thus, a good in

inventory for a period much longer than the average rotation requires a particular

restatement following the risk of depreciation, obsolescence, damage or expiration;

- Receivables and assimilated claims must be classified by age and nature after having

been confirmed, in order to ensure their recoverability while taking into account legal

provisions (prescriptions). Indeed, certain receivables may be depreciated due to their

seniority or to the default of customers.

Liabilities

- Current bank overdrafts and credit balances of banks are transcribed into cash

resources;

- The redemption premiums of the bonds are recorded in the accruals of the assets or are

simply eliminated;

- Translation differences must be reduced to their original value by canceling them and

subtracting them from the debts or claims concerned;

- Financing by leasing must be considered as borrowing since the company is not

legally owned by it. Otherwise, the assets held for use are included in fixed assets for

their gross value on the contract. On the liabilities side, the amount of their depreciation

for the balance is recorded;

- Current accounts of unblocked partners are reclassified to non-operating resources;

- Regulated reserves, having a fiscal character, may contain a latent deferred tax; It is

therefore necessary to determine the latent taxation in accordance with the rate of IBS

over the remaining period;

- The investment subsidies (equipment) received in equity capital generate unrealized

tax charges which must be taken into account.

It should be noted that the non-operating resources and resources that make up the non-

operating funding need should be avoided since they can reduce or increase cash flow.

In addition to the basic documents that are the summary statements, the financial

analysis requires additional documentation on:

- The value of the human factor (quality of officers and directors),

- The rank and place of the company in its branch and sector,

- The company's commercial and financial rating,

- The geography of capital (identity of shareholders and their distribution in space).

3- Global and block analysis of the balance sheet

The financial diagnosis is an important part of the overall diagnosis. It has a role of

information and communication. It helps to understand the past evolution of the

’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’

57

company and to judge its potential for development. It is most often confused with

financial analysis when it is concerned with measuring the state of health of the

company. Diagnosis is not specifically standardized or unique, it depends on the user

and the use made of it.

3.1 Users of accounting and financial information

The first glance of the expert, when reading the balance sheet, is shown on the net asset

because, when the company accumulates losses and the amount exceeds the limit of

75% of the share capitalv, That the extraordinary general meeting must meet to decide

on the continuity of the operation or the liquidation. Thus, having satisfied this first

condition, the analyst, by virtue of his quality, will favor certain approaches and will use

the indicators and ratios that meet his objectives. Thus, the information used is mainly

of an accounting nature and each one uses and translates them according to its interests

and its position in relation to the company. One can distinguish among others:

- Shareholders who are interested in potential profits, remuneration for their contributed

capital and capital gains;

- Lenders, especially banks, who make loans or advances, are more interested in the

creditworthiness, liquidity and ability of the company to meet its maturities;

- Employees are the first to be interested in the situation of the companyvi

, because any

failure of the latter entails the loss of their employment;

- The manager, who wants his company's business to perform well, questions his

management, his ability to generate profits, the coverage of costs by the added value

and the efficiency of the structure and management of the company. 'business ;

- Other partners are also interested in the life of the company, it is the State, customers

and suppliers.

3.2 Balance sheet analysisvii

In his study, the analyst is concerned with the constituent blocks of the balance sheet,

namely:

On the assets side:

- Fixed assets (intangible, tangible and financial),

- Inventories and work in progress,

- Receivables and similar,

- Availability and assimilated.

On the liabilities side:

’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’

58

- Shareholders' equity (share capital, reserves, earnings and retained earnings),

- Non-current liabilities (term loans),

- Current liabilities (suppliers and liabilities).

The analyst compares the changes in each of the blocks within the assets and liabilities

in mass and as a percentage of the balance sheet total. The conclusions he draws from

this mass balance study concern:

a) The balance of the masses: The rule of minimum financial equilibrium

stipulates that the enterprise must at least finance permanent needs by stable

capital, ie the following equality:

Stable jobs = stable resources

b) B) The relative importance of each mass: To do this, the analyst presents the

balance in values. He then draws up a comparative table of the constituents of

each mass as follows:

ASSETS Gross value Rate

NON CURRENT ASSETS %

Good-will %

Intangible assets %

Property, plant and equipement %

Assets in progress

%

Financial assets

%

TOTAL NON CURRENT ASSETS 100%

CURRENT ASSETS Gross amount Rate

Inventories ans outstandings %

Receivable and related employment

Other receivable and related employment %

Customers %

Other receivable %

Availability and similar

Treasury %

TOTAL CURRENT ASSETS 100%

C) The causes of the variations of each block

The same table can be repeated by including several exercises and calculating their

evolutions. This table can also be complemented by a histogram or a representative

geometric figure. It is up to the analyst to comment on the results by comparing each

heading in relation to its block (mass or class) and each item in relation to its heading in

time, for example:

’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’

59

REAL ESTATE ASSETS Accounts Désignation value (KDA) relative importance

210100 Industrial technical installations 4 000 9%

210200 machinery and equipment 2 500 6%

210300 construction equipment and machinery 15 000 34%

210400 heavy transport equipment 10 000 23%

210500 light transport equipment 8 000 18%

210600 office equipment 1 500 3%

210700 computer hardware 1 500 3%

210800 layout and installations 800 2%

210900 Other equipment 600 1% 21 Total 43 900 100%

Ratios used:

Among the many ratios used, we note (according to the table above):

Equipment and gear / tangible fixed assets 34%

Heavy transport equipment / tangible assets 23%

Technical installations / tangible fixed assets 9%

Etc.

The same type of analysis presented supra can be used to:

- Financial fixed assets,

- inventories and work in progress,

- claims and the like,

- availability and assimilated.

This preliminary analysis of the balance sheet items allows for a pre-diagnosis to be

followed by a more specific financial analysis (comparison of assets with liabilities and

intermediate balances of management).

LIABILITIES:

The liabilities of the company may be compiled by mass or by headings as follows:

Les blocs ou masses

blocs / masses Amount Rate

Equity %

’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’

60

Non-current liabilities %

Current liabilities %

TOTAL 100%

Topics

Topics Amount Rate

Issued capital %

Capital not called %

Premiums and reserves %

Revaluation %

Equity difference %

Net income

%

Other shareholders' equity - Retained earnings

%

Consolidating Share %

Minority interests %

SHAREHOLDERS 'EQUITY 100%

The same reasoning remains valid for the items of non-current liabilities and current

liabilities. The same multiannual tables are used to diagnose the variations of each mass

in relation to the total of the balance sheet, of each heading in relation to its mass and of

each item in relation to its heading

3.3 The classical equilibria

We know that there is no reading of the balance sheet, but readings according to the

objectives of the analysis; Therefore, three main approaches are generally proposed:

a) The functional approach: this is a horizontal reading of the balance sheet and is

analyzed in terms of employment - resources. It breaks down these according to

cycles of investment and exploitation. Its central element is the need for working

capital.

b) The financial or liquid or patrimonial approach: it addresses the concerns of the

banks. Its objective is to diagnose the risk of bankruptcy (short-term illiquidity

and insolvency risk). Here, the balance sheet is presented, as in accounting, in

terms of exigibility and increasing liquidity.

’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’

61

c) The functional approach "pool of funds": it presents, in front of the economic

capital of the company, a pool of funds distinguishing internal resources from

external resources and financial debts.

In the balance sheet, jobs and resources are distinguished as follows:

- In stable or durable jobs, fixed assets or production equipment are recorded,

- Stable or permanent resources include equity and term loans to finance stable

employment,

- The jobs and operating resources are the elements of the operating cycle

linked to the activity of the company. These include inventories and work-in-progress,

receivables and assimilated jobs, and trade and other payables,

- Non-operating jobs and resources are generally claims and debts not related

to the operating cycle and of no particular economic significance,

- Cash and cash equivalents consist of cash and cash equivalents, and current

bank overdrafts and bank credit balances.

This presentation of the balance sheet makes it possible to calculate four distinct

elements:

- Total net working capital or working capital (own or foreign),

- The working capital requirement (inventories + receivables - suppliers),

- The non-operating working capital requirement that brings jobs closer to

resources not related to the operating cycle,

- Net cash position.

The basic principle of finance is that stable jobs must finance stable resources. In

accounting language, this means that equity and term borrowings must cover fixed

assets. In other words, non-current permanent funds or liabilities must be greater than or

at least equal to non-current assets. Any surplus of non-current liabilities on the stable

assets generates a working capital that will be used to cover operating stocks. It remains

clear that the economic means indispensable to the activity of the company, apart from

the means of production (investment), is noted by the permanent need for financing of

the operating cycle. This need arises from time-lags in management operations, namely,

the time between payment and collection.

The aim of the study is to check the financial balance of a company's balance sheet by

ensuring that:

• that durable goods are at least financed by long-term resources,

• that the operating cycle is balanced and, if not, financed by the surplus of

long-term resources on durable goods,

• the cash position is positive.

’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’

62

a) Working capital

The three balances highlighted in financial indicators are referred to as net working

capital, and net cash.

Their calculations at the top and at the bottom of the balance sheet are as follows:

Working Capital requirements = permanent capital - fixed assets (top of the

balance sheet)

Working Capital = current assets - current liabilities (balance sheet)

Net cash = WCR - WC

Working capital is usually defined as the fraction of permanent capital left available to

finance the operating cycle, and the following are often distinguished:

a) Gross working capital, understood as all capital assets and circulating capital,

b) Net working capital, which is the difference between permanent capital and net

fixed assets,

c) Foreign working capital, which is the portion of the working capital from

external capital (term loans).

The next question is whether the working capital is commensurate with the needs

arising from the operating cycle. The answer to this question sets out the concept of

working capital requirements for operations.

So it's not just about whether the working capital is positive or negative, but whether it

is relevant to the needs in funds and whether it is well managed. In general, a working

capital deficiency always causes a situation of fragility when:

- Customers are failing,

- Receivables are recovered with delay,

- Suppliers are demanding on payment terms.

It should be emphasized that the amount of the receivables reflects:

- trade policy and customer follow-up,

- the strength of the supplier - customers,

- the effectiveness of billing,

- the time allowed and the recovery,

- the solvency of the contractors.

On the other hand, the amount of trade payables reflects the effectiveness of

negotiations on payment terms.

’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’

63

In order to better understand the true situation of the company and the elements of the

diagnosis, it is fundamental to carry out the analysis on a multi-annual (dynamic)

perspective in order to judge its evolution and to understand its causes.

b) Working capital requirements

Given its composition, it becomes clear that the needs in funds varies with the level of

activity, ie turnover. Indeed, if activity develops, the values of purchases and sales

increase in parallel and vice versa. There is, therefore, a link between the needs in funds

and the turnover, which is why their ratio is generally relatively constant.

The amount of inventory, that is a component of the needs in funds, reflects the

efficiency, management and production method of the company. However, some items

may experience exceptional distortions when stocks are speculative, settlement delays

are abnormal, or when the increase in inventories of finished goods results from

unexpected sales.

Moreover, in the case of supermarkets where sales are made in cash and the delivery

time is very long (90 days), these large distribution companies recover a surplus

financing resource they can use elsewhere (Financing of fixed assets or term deposits).

This situation has prompted some analysts to distinguish the structural WCR from the

current WCR. The first is a permanent need to be covered by stable resources. The

second is a seasonal or sporadic need that can be financed by supplier credit.

It should be noted that there are at least two ways to judge a needs in funds, namely:

- Analyze its evolution and that of its elements over time using the ratios of

settlement time and storage duration,

- Compare the needs in funds expressed in days of turnover with that of

similar and competing companies.

Finally, since the needs in funds is expressed by the difference between the needs

arising from the operating cycle (financing of inventories, work-in-progress, customers,

etc.) and resources from operations (suppliers and creditors We can conclude that if the

change in the needs in funds is positive there is an improvement in the financial position

of the company.

c) Inventory turnover

Above all, the notion of stocks should be defined. We distinguish :

a) Optimum inventory, the ideal stock to meet all production and distribution

needs by minimizing maintenance and servicing,

’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’

64

b) The stock of the tool, which is defined as the stock below which it is not

possible to descend under penalty of risk of rupture. It naturally depends on the timing

and supply contingencies, the probability of stock breakdown and their costs.

Because of the heterogeneity of their elements, stocks are a rather complex operation.

Indeed, their constitution in goods, materials and supplies, semi-finished and finished

products, makes it possible to affirm that there are as many rotations of stocks as of

categories constituting them. The assessment of these stocks results from a set of

operations, including physical inventory, identification method and evaluation (Last In

First Out, First In First Out, Next In First Out, Weighted Average Cost). However, the

common rotation can be written:

R = average inventory / cost of sales

d) Receivables / work in progress:

The client loan represents the company's claim on the outside. In the analyzes, it is

recommended to study its rotation by family of customers. In accounts, the provision for

impairment of trade receivables is an improvement in the turnover of the asset by

deduction from profit or loss. This is why the auditors (internal and legal) pay particular

attention to the calculation of the provision. The latter is determined in relation to the

recoverability of claims. To do this, the company draws up a detailed table by age and

nature of the trade receivables (after confirmation of these) and proposes the necessary

provisions, having regard to the principle of prudence, to the Board of Directors, which

adopts them after Commissioned auditor.

The calculation of the client in-progress is calculated as follows:

In-progress client = (clients + notes receivable and discount / sales tax incl.

e) Treasury:

Given that the financing requirement (needs in funds + working capital) is to be covered

by working capital, the surplus or difference of this hedge is the cash position. At the

same time, whenever the volume of activity increases, there is a need for additional

financing to be filled by permanent capital. Thus, in the functional balance sheet, cash

flow appears to be the result of the balance between working capital and the need in

funds. Otherwise, however, we must not hurry to conclude because we must bear in

mind that a negative cash flow can be due to short-term bank financing (cash facility,

overdraft, discount) and This is the case of a financial management studied according to

credit conditions.

’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’

65

Conclusion

Management indicators and ratios are always based on accounting data that depends on

rules and principles with significant limits. For illustrative purposes, certain accounting

data are measured at historical cost that may differ from fair value. Financial

instruments, investment property, and tangible and intangible assets can all be measured

at fair value. It is therefore necessary to verify in the notes to the financial statements

the accounting policies applied by the company. However, for an analysis to be

relevant, it is essential to clean up balance sheet information (pruning of non-securities,

toxic and fictitious assets) and to restate and reclassify certain accounts. At the same

time, it should be pointed out that any analysis can only reflect the situation of the

object studied if it is supplemented by extra-accounting data and external information

taking into account the company's environment, in the broad sense, and the

circumstances in which it operates.

i The existence of a margin of maneuver in accounting makes it possible to dress up the

balance sheet by quasi-subjective assessments of the amounts of depreciation, valuation of

stocks and provisions. Regarding reliability, it is reported that some companies earn profits

according to their national standards but losses according to GAAP standards such as the

German Daimler-Benz, or the American Enron and Worldcom. ii Balance sheet, profit and loss statement, cash flow statement, capital movements table.

iii Apart from licenses, patents, rights to lease.

iv The OECCA (European Public Accountants' Association) recommends excluding from

sustainable resources the provisions for depreciation of inventories and receivables as well as

provisions for liabilities and similar liabilities v Article 715 bis 20 (commercial code)

vi In some companies the employees are real partners and have the right to participate in

the profits. vii The notion of block is being evaluated because of changes in accounting plans

(Grandjean p.650).

Bibliography:

BLANCHETTE MICHE, Finances et outils connexes, Revue FMCA, CA

BREALEY R. & MYERS S., Principes de gestion financière, Pearson Education,

7ème

édition, 2003.

COLLOMB JEAN ALBERT et NOGUERA REMEDIOS, Comptabilité financière et

de gestion, Edition ESKA, DPECF 4, Paris 1999.

DEPALLENS GEORGE, gestion financière de l’entreprise, édition Sirey, 4ème

édition, Paris 1971.

’Prerequisites for financial analysis: indicators and management ratios’’

66

GREMILLET ALAIN, les ratios et leur utilisation, les éditions d’organisation,

Paris 1979.

ST-CYR LOUISE et al, L’analyse financière à l’aide des ratios : le modèle Du-

Pont, Document pédagogique, HEC, Montréal 1997.

VIZZAVONA PATRICE, Gestion financière, 9ème

Edition Berti, Alger 2004.

Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model

67

Foreign Direct Investment Determinants in Algeria,

Evidence from Vector Error Correction Model

MENAGUER Noureddine 1 Email: [email protected]

KARA Brahim2 Email: [email protected]

Abstract

this study aims to testing and analyzing the macroeconomics variables determinants

of the foreign direct investment in Algeria over the period (1980 -2012), using the coi-

integration and error correction model technique,, the johansen cointegration test show

that a long run relationship exists between FDI and its fundamentals determinants

variables such as: inflation rate, degree of openness, real exchange rate and Foreign

exchange reserves minus gold. The error correction model estimations results indicates

that the error correction term is negative and statistically significant at 1 % level, the

speed of adjustment is about 68 % yearly, also a significant causal relationship from

degree of openness and real exchange rate to the FDI is found according to the Granger

causality test, however any significant effect from GDP to the FDI is found

Keywords: Foreign Direct Investment, Coi-integration , Vector Error Correction

Model , Algeria

1. INTRODUCTION

By bridging the gap between domestic savings and investment and bringing the

latest technology and management know-how from developed countries, foreign direct

investment (FDI) can play an important role in achieving rapid economic growth in

developing countries

1MENAGUER Noureddine , PhD , faculty of Economics , University of Tlemcen

2 KARA Brahim ,Master’s degree in Economics and PhD student , faculty of Economics , University

of Tlemcen

Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model

68

One of the most important problems of developing countries is that they do not have

enough national savings to finance their investments, they are is constant need of

foreign capital in forms of both direct and indirect investments

Foreign direct investment (FDI) has widely become a byword for efficient

investment, job creation, high wages and technological transfers from the developed

countries to the developing countries. Most governments in the word have promoted

generous policies to attract foreign direct investment on their soil. Using many

macroeconomics polities such as monetary and fiscal policy, exchange rate regime and

infrastructure reform.

Foreign direct investment in the capital transaction that a “ direct investor “ carries

out in a foreign “ direct investment enterprise “ ( affiliate ) to obtain a lasting interest in

this foreign firm and a significant degree of influence on its management . The

threshold of 10 % or more-ownership of a firm’s capital is in general required to be

accounted for as a direct investment.

( And Algeria is among the countries that have sought to improve the investment

climate and attract foreign capital through several macroeconomic policies since 1990

year such as monetary policy, fiscal policy and exchange rate policy, in this study we

will try to modeling the behavior of foreign direct in Algeria during the period ( 1980 –

2012 ) , using the times series analysis

Research problem

The research problem of our study can be formulated as:

What are the fundamentals macroeconomics variables that can be considered as the

determinants of FDI inflows in Algeria over the period (19 80 – 2012)?

Research hypothesis

Based on the research problem we will propose the following hypothesis:

The first hypothesis: the FDI inflows in Algeria is cointegrated with the fundamentals

macroeconomics variables such as: inflation rate, degree of openness, gross domestic

product

The second hypothesis: Currency devaluation policy promote the FDI inflows

Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model

69

The third hypothesis: Foreign direct investment attractiveness policy depends on the

coordination between the various macroeconomic policies such as: monetary policy,

fiscal policy and trade policy

2. LITERATURE REVIEW AND THEORICAL FRAMEWORK

In addition to/and on the basis of the theoretical models discussed above, a number

of empirical studies suggest different location specific variables that should be

considered in models as determinants of FDI.

D cushman 1985 and B.A Blonigen 1997 studied the impact of the real exchange

rate on the foreign direct investment flows, they found that the real exchange rate

depreciation influence significantly the FDI flows

Campos and Kinoshita (2003) studied the factors accounting for the geographical

patterns of FDI inflows among 25 transition economies using panel data for the period

1990–98 and they found out that, agglomeration economies and institutions outweigh

the economic variables as the main determinants of FDI location. Economic variables

such as abundance of natural resources, large markets, low labor cost, more openness to

trade, external liberalization and fewer restrictions did also attract more FDI while poor

bureaucracy was found to have a deterring effect.

Imad A. Moosa, Buly A. Cardak ( 2006 ) applied extreme bounds analysis to a

crosssectional sample encompassing data on 138 countries The results reveal three

robust variables: exports as a percentage of GDP, telephone lines per 1000 of the

population and country risk. One conclusion emerges: developed countries with large

economies, a high degree of openness and low country risk tend to be more successful

than others in attracting FDI.

Marial A. Yol and Ngie Teng teng ( 2009 ) investigated the determinants of FDI

flows into Malaysia unsig annuel data over the period 1975 – 2006 using the

cointegration and error correction model .The results of the long-run FDI equation

indicate that FDI flows in Malaysia are positively influenced by exports . In the short

run FDI flows are negatively influenced by its own lags , Gdp growth , infrastructure

and exports , while positively affected by economy’s openness and real exchange rate

variables .

Bruce A Blonigen and Jeremy Piger ( 2011 ) used the bayesien statistical

technique , they found that trade openness , host country business costs , host contry

infrastructure ( including credit market ) , and host-country institutions are the

fundamentals determinants of the foreign direct investments flows

Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model

70

Ab Quyoom Khachoo and Mohd Imran Khan ( 2012 ) studied the factors

determining FDI inflows to developing countries over the period ( 1982 – 2008 ) The

study is based on a sample of 32 developing countries using the panel cointegration

technique . In this empirical study , The FMOLS panel cointegrating equation

estimator suggests that the market size, total reserves, infrastructure and labour costs are

the main determinants of FDI inflows to developing countries.

Micah B. Masuku and Thula S.Dlamini ( 2009 ) examined the locational

determinants of FDI inflows in Swaziland over the period of 1980 to 2001 , using the

cointegration and error correction model technique , they found that FDI inflows is

positively influenced by economic stability , infrastructure , internal economic stability ,

and openness of the economy domestic market ..

Thu Thi Hoang examined the factors that determine foreign direct investment flows

in vietnam’s economy from 1988 to 2005 , using the ordinary least squares to estimate

the FDI equation , the main results show that higher market size , GDP growth ,

openness to trade and better infrastructure development are factors attracting FDI

inflows into Vietnam

Khondoker Abdul Mottaleb and Kaliappa Kalirajanb ( 2010 ) used panel data

from 68 low-income and lower-middle income developing countries, to identify the

factors that determine FDI inflow to the developing countries., the study demonstrates

that countries with larger GDP and high GDP growth rate, higher proportion of

international trade and with more business friendly environment are more successful in

attracting FDI

ISMAIL ÇEVIS and BURAK ÇAMURDAN*( 2007 ) studied the economic

determinants of FDI inflows by employing a panel data set of 17 developing countries

and transition economies for the period 1989-2006 , they found that the main

determinants of FDI inflows are the inflation rate, the interest rate, the growth rate, and

the trade (openness) rate and FDI inflows give power to the economies of host countries

.

Priscila Gomes de Castro .et al ( 2013 ) examined the foreign direct investment

determinants in Brazil and Mexico during the period 1990 to 2010 using the Vector

Error Correction Model it was noted that in Brazil the main multinationals’ strategy is

the market seeking - linked to the size of the domestic market- , and, in Mexico, the

dominant strategy seems to be efficiency seeking, related to the importance of trade

liberalization and the historical flows to attract FDI

TABLE ( 1 ) :

Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model

71

Relevant

theory

Major targeted dimension

Determinants of FDI

International trade

theory International allocation of

production

Availability of resources (

labour , capital )

Comparative advantages Productivity level

Consumer tastes No specific studies on the

consumer preferences

Theory of the firm

Optimal size of an MNE Degree of market

inefficiencies

Transaction costs Ability to overcome

market inefficiencies

Internalisation of imperfection

markets

Market growth rate

Ownership , location-specific

advantages

Market size and per capital

income

Ideal structure of an MNE Productivity level

Theory of the

international capital

markets

Origins of finance Risk diversification

- Funding

- Risk-bearing

Risk of sales

Risks of equity

Interest rate

Exchange rate

Source : KELIC .C et al ( 2014 )

3. MODEL SPECIFICATION AND EMPIRICAL RESULTS

3.1 . The model specification

There are many variables that are essential in explaining FDI inflows; however it is

not possible to include all of them. The variables in this study were chosen because of

their importance especially in Algeria and availability of data, the econometric model is

specified as:

FDI = f ( GDP, INFL, EXC, FD, OPEN, RES )

FDI= 𝛼0+ 𝛼1*GDP+ 𝛼2*INFL+ 𝛼3*EXC+ 𝛼4*OPEN+ 𝛼5*FD+ 𝛼6*RES+ 𝑈𝑡 ….(1)

Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model

72

Table 2: Variables explanation

Variable Explanation Expected sign

FDI Foreign direct investment flows ( % of Gdp ) /

GDP Gross domestic product ( growth rate ) +

INFL Inflation rate ( % change of consumer prices index ) -

EXC Real exchange rate +

OPEN Degree of openness ( 𝑒𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡+𝑖𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡

𝐺𝑑𝑝 ) +

FD Financial development ( credit to private sector % of gdp ) +

RES Foreign exchange reserves minus gold ( billions of dollars ) +

3.2. Unit root test

The Augmented Dickey–Fuller (ADF) (1979, 1981) is used to determine the

presence of unit roots in the data sets. The ADF test is based on the estimate of the

following regression:

k

i

iititt uXXtX1

1210 ………………….(2)

where, Δ is the first-difference operator, Xt is the observations of the series, δ0, δ1,

δ2, and αi are being estimated and ut is the error term. The null and the alternative

hypothesis for the existence of unit root in variable Xt is: H0:δ2=0 against Hε:δ2<0.

Table 3 : ADF Unit Root Test

Variables ADF unit root test

Level First difference

FDI -1.384882

( 0.1511 )

-5.950341*

( 0.0000 )

GDP -1.399142

( 0.1472)

-5.909667*

( 0.0000 )

INFL -1.145399

( 0.2141 )

-4.804454*

( 0.0000 )

EXC -0.673009

( 0.4176 )

-6.984234*

( 0.0000 )

FD -1.208871

( 0.2028 )

-3.976460*

( 0.0003 )

OPEN -0.522611 -4.812294*

Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model

73

( 0.4824 ) ( 0.0000 )

RES 0.793504

( 0.8791 )

-4.018498*

( 0.0000 )

*the null hypothesis is rejected at 1 % and 5 % level of significance

Value between parentheses arte probabilities

The ADF test results showen in table 1 indicates that the null hypothesis of non-

stationary at level cannot be rejected for all series, applying the same test for their first

differences shows that the null hypothesis of a unit root is rejected in all cases at a 5

percent significance level, meaning that all series are integrated for order one I (1)

3.3. Johansen co-integration test

The Johansen and Julius 𝜆𝑡𝑟𝑎𝑐𝑒 cointegration statistic test for testing the null

hypothesis that there are at most r cointegrated vectors is used versus the alternative

Hypothesis of more than r cointegrated vectors. Where: λtrace is given by:

𝜆𝑡𝑟𝑎𝑐𝑒 = −𝑇 ∑ 𝑙𝑜𝑔(1 − 𝜆𝑖)

𝑘

𝜆=𝑟+1

Where: T is the available number of observations and λi the eigenvalues. The critical

values at 5% significance level are used for testing.

Table 4 : Johansen co-integration test

Hypothesized

No. of CE(s)

Eigenvalue Trace

Statistic

0.05

Critical Value

Prob

𝐇𝟎 : r = 0 *

𝐇𝟏 : r > 0

0.778854 141.0967 125.6154 0.0040

𝐇𝟎 : r = 1 **

𝐇𝟏 : r > 1

0.633595 94.31991 95.75366 0.0625

*the null hypothesis is rejected at 5 percent significance level

** the null hypothesis cannot be rejected at 5 percent significance level

Table 4 presents the Johansen-Juselius Co-integration test. The result shows that

Trace test is statistically significant to reject the null hypothesis of r = 0 at 5%

Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model

74

significance level. Therefore, there is one long run co-integration relationship between

Foreign Direct Investment and it determinants.

3.4. Long run relationship

Table 5: long run regression

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

C 0.119690 0.628897 0.190318 0.8505

GDP -0.001718 0.036304 -0.047322 0.9626

INFL -0.016497 0.012531 -1.316453 0.1995

FD -0.014840 0.003244*** -4.574667 0.0001

OPEN -0.001870 0.009735 -0.192093 0.8492

RES 0.002771 0.001384* 2.002464 0.0558

EXC 0.018485 0.007878** 2.346408 0.0269

R-squared 0.769223 Adjusted R-squared 0.715967

F-statistic 14.44382 *** Durbin-Watson stat

2.02011

8

Prob(F-statistic) 0.000000

*significant at 0.1 level **significant at 0.05 level ***significant at 0.01

The estimation results of the long run relationship can be interpreted as:

An increase in the inflation rate of 1 % is associated with an decrease in the FDI

inflows of about 0.0164 % , , meaning that the FDI inflows is negatively influenced by

the inflation shocks in Algeria but this effect is not statistically significant , this results

are consistent with theoretical background.

An increase in the credit FD of 1 % is associated with a decrease in the FDI inflows

of 0.014 %, this effect is statistically significant at 1 % level,

An increase of the Foreign exchange reserves minus gold at 1 billion will result in

an increase of FDI at 0.002771 % this effect is statistically significant at 10 % level,

this results are consistent with theoretical background.

Finally, we conclude that the FDI inflows in Algeria is not statistically influenced by

the GDP growth and Degree of openness in the long run , also the real exchange rate

have a significant impact on the foreign direct investment at 5 % level of significance .

Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model

75

Table 6 : ADF test ( residuals )

**the null hypothesis is rejected at 0.01 and 0.05 significance level

from the unit root test for the long run relationship residuals we conclude that the

residuals series is stationary at 0.01 and 0.05 significance level, this result confirm the

existence of the cointegration relationships among variables according to the Engel

Granger two step method

3.5. VECTOR ERROR CORRECTION MODEL

The vector of endogenous variables included in vector error correction model can

be specified as:

𝑋𝑡 [𝐹𝑑𝑖𝑡 , 𝐺𝑑𝑝𝑡 , 𝐼𝑛𝑓𝑙𝑡 , 𝑂𝑝𝑒𝑛𝑡 , 𝐹𝐷𝑡 , 𝑅𝐸𝑆𝑡 ]

Therefore the Error Correction Model can be specified as:

∆Fdi=∑ 𝛼𝑖𝑝𝑖=1 *∆ 𝐹𝑑𝑖 𝑡−𝑖+∑ 𝛽𝑖𝑝

𝑖=1 *∆ 𝐺𝑑𝑝 𝑡−𝑖 +∑ 𝜆 𝑖𝑝𝑖=1 *∆ 𝐼𝑛𝑓𝑙 𝑡−𝑖 +

∑ 𝛾𝑖𝑝𝑖=1 *∆ 𝐸𝑥𝑐 𝑡−𝑖 + ∑ 𝑑 𝑖𝑝

𝑖=1 *∆ 𝑂𝑝𝑒𝑛 𝑡−𝑖 + ∑ 𝜓𝑖𝑝𝑖=1 *∆ 𝐹𝐷 𝑡−𝑖 +

∑ 𝜌𝑖𝑝𝑖=1 *∆ 𝑅𝐸𝑆 𝑡−𝑖+ 𝛿* 𝑒𝑡−1 + c +휀𝑡 …….. Eq 3

Where:

∆ : denotes the first difference P: are the

optimal lag length determined by the Akaike information criterion (AIC),

𝑒𝑡−1 : denotes Error correction term lagged by one period, this coefficient should be

negative and statistically significant 휀𝑡 : white

noise

After estimating the model ( Eq 3 ) using the ordinary least squares method, we

obtain the following regression:

Variable ADF 0.01 0.05

Statistic

Critical

Value Critical Value

Residuals

-5.810431**

-2.639210

-1.951687

Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model

76

∆Fdi = -0.6852 ∗ 𝑒𝑡−1 + 0.2089*∆𝐹𝑑𝑖𝑡−1 + 0.0188*∆ 𝑜𝑝𝑒𝑛 𝑡−1 -

0.0051*∆ 𝐺𝑑𝑝 𝑡−1- 0.0069*∆ 𝐼𝑛𝑓𝑙 𝑡−1+ 0.0142*∆𝑅𝐸𝑆 𝑡−1 -

0.0024*∆ 𝐹𝑑𝑡−1+ 0.0103*∆𝐸𝑋𝐶 𝑡−1- 0.0633 + 휀𝑡

Table 7 : Vector Error Correction Model

Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

𝐞𝐭−𝟏 -0.685208 0.185896*** -3.685971 0.0013

∆𝐅𝐃𝐈𝐭−𝟏 0.208999 0.157468 1.327252 0.1980

∆𝐎𝐏𝐄𝐍𝐭−𝟏 0.018831 0.011075 1.700300 0.1032

∆𝐆𝐃𝐏𝐭−𝟏 -0.005198 0.025106 -0.207049 0.8379

∆𝐈𝐍𝐅𝐋𝐭−𝟏 -0.006989 0.012041 -0.580432 0.5675

∆𝐑𝐄𝐒𝐭−𝟏 0.014226 0.006939* 2.049957 0.0525

∆𝐅𝐃𝐭−𝟏 -0.002470 0.007869 -0.313861 0.7566

∆𝐄𝐗𝐂𝐭−𝟏 0.010381 0.005652* 1.836769 0.0798

C -0.063314 0.071010 -0.891619 0.3822

R-squared 0.651394

Adjusted R-squared

0.524629 0.524629

F-statistic 5.138570*** Durbin-Watson stat 1.921969

Prob(F-statistic) 0.001065

*significant at 0.1 level ***significant at 0.01

The error correction term ect t−1 is negative and statistically significant at 1 %

level, meaning that a long run causality relationship exists from the independents

variables to the dependent variable, according to the ECM estimation results we shows

that the speed of adjustment in the error correction model is about 68 %, in other words

This means that in the short run the deviations from the long run equilibrium

relationship are corrected at 68 %. The diagnostic tests in the short run model do not

seem to have any problem.

Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model

77

Figure 1: ECM stability test – CUSUM plot –

-15

-10

-5

0

5

10

15

92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12

CUSUM 5% Significance

Figure 2: ECM stability test – CUSUMSQ plot -

-0.4

-0.2

0.0

0.2

0.4

0.6

0.8

1.0

1.2

1.4

92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12

CUSUM of Squares 5% Significance

Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model

78

Figures 1 and 2 plot the CUSUM and CUSUM of squares statistic for the error

correction model .It can be seen from figure 1 that the plot of CSUSUM stays within the

critical 5 % bounds that confirms the stability of coefficients, however CUSUMSQ

statistics exceed the 5 critical bounds of parameter stability, thus indicates instability of

the coefficients.

3.6. Short run causality relationships

The Granger Causality tests results suggest that ∆ OPEN , ∆ EXC and ∆ RES

Granger-Causes ∆ FDI at 10 % , 10 % and 5 % level of significance respectively ,

Thus , it can be argued that past values of ∆ OPEN , ∆ EXC and ∆ RES contribute to the

prediction of the present value of ∆ FDI even with past value of ∆ FDI , we conclude

Table 8 : VEC Granger Causality/Block Exogeneity Wald Tests

D(FDI) D(OPEN) D(GDP) D(EXC)

Excluded

Chi-sq Chi-

sq Chi-sq Chi-sq

D(OPEN) 2.891019* 0.496501 1.838494

D(GDP)

0.042869

0.946913 1.668343

D(INFL)

0.336901

0.188124 0.536469 2.600695

D(RES)

4.202324**

.141430*** 0.378395 0.522876

D(FD)

0.098509

0.038417 1.598613 0.237393

D(EXC)

3.373721*

0.971327 0.068670

D( FDI )

1.225945

0.011480 0.174747

*significant at 0.1 level

**significant at 0.05 level

***significant at 0.01 level

Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model

79

that the FDI inflow in Algeria is influenced by degree of openness and real exchange

rate in the short run .

Table 9 : FDI variance decomposition of forecast errors

S.E.

FDI

OPEN

GDP INFL

RES

FD

EXC

1 0.312858 100.0000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000000

2 0.521068 68.90945 4.806364 3.652646 8.721374 6.477695 0.096090 7.336379

3 0.602624 59.26136 11.85321 5.717798 10.83939 5.296233 1.450267 5.581747

4 0.649434 61.64035 11.06124 4.927037 9.880826 4.593801 2.991956 4.904786

5 0.699617 63.75499 10.37497 4.761283 8.971391 3.994909 3.251109 4.891347

6 0.741679 63.86528 10.37165 4.889551 8.641363 3.723000 3.753344 4.755813

7 0.776930 64.29643 9.917580 4.629254 8.170523 3.908265 4.521334 4.556615

8 0.811129 64.81615 9.314811 4.401906 7.658410 4.240660 5.081069 4.486988

9 0.843201 64.94043 8.816363 4.281500 7.241965 4.681786 5.582465 4.455490

10 0.873253 64.85419 8.339184 4.133392 6.860379 5.288523 6.124926 4.399410

The variance decomposition results shows that in the short run the 68.90 percent of

the innovations in FDI are explained by its own past values, 7.33 percent due to real

exchange rate, 8.72 percent is due to the inflation rate and about 6.47 percent is due to

the foreign exchange reserves minus gold, while only 0.09 percent of innovation is

caused by financial development variable

In the medium and long run about 64 percent of forecast error is due to the FDI

innovations, 10 percent is caused by degree of openness and about 8 percent of

innovations are due to the inflation rate, while only 3.90 percent and 4.55 percent of

innovations are caused by foreign exchange reserves and real exchange rate

respectively.

4. CONCLUSION

The aims of this paper are to analyses the FDI inflows in Algeria over the period

(1980 – 2012), we used the cointegration and vector error correction model, and from

this study we obtained the main following results:

- The FDI inflows behavior in Algeria is cointegrated with its fundamentals

macroeconomics variables such as: inflation, real exchange rate, domestic investment

Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model

80

rate and degree of openness, meaning that there is a long run equilibrium relationship

between these variables

- Foreign direct investment attractiveness policy based on coordination between the

various macroeconomic policies, through the study we show that FDI is influenced by

the behavior of macroeconomic variables of Algerian economy

- Foreign direct investment flows in Algeria continue to target the hydrocarbon

sector and services, which prevents the diversification of the export structure

REFERENCES

[1] BLONIGEN. Bruce .A (Jun., 1997) , Firm-Specific Assets and the Link between

Exchange Rates and Foreign Direct Investment , The American Economic Review , Vol.

87, No. 3), pp. 447-465

[2] BLONIGEN Bruce A and PIGER Jeremy ( 2011 ) .Determinants of Foreign

Direct Investment, Working Paper 16704, National Bureau of Economic Research ,

[3] CUSHMAN. D.O, (1985), Real exchange rate risk, expectations, and the level of

Direct Investment, The Review of Economics and Statistic, pp. 297-308

[4] Cushman, D.O. (1988), Exchange-rate Uncertainty and Foreign Direct

Investment in the United States. Review of World Economics, 124, 322-334.

[5] GOMES .P, FERNANDES. E, CAMPOS. A, ( 2013 ) The determinants of

foreign direct investment in Brazil and Mexico: an empirical analysis , Procedia

Economics and Finance 5 pp. 231 – 240.

[6] Hjalmarsson.E and Osterholm.P, (2007 ) Testing for cointegration Using the

Johansen Methodology when variables are Near-Integrated, IMF Working Paper,

[7] ISMAIL ÇEVIS and BURAK ÇAMURDAN,, ( 2007 ) The Economic

Determinants of Foreign Direct Investment in Developing countries and Transitions

Economics , The Pakistan Development Review , 46 : 3 pp. 285-299 .

[8] Johansen. S , ( 1988 ) Statistical Analysis of Cointegration vectors , Journal of

Economic Dynamics and Control 12 / pp 231-254 .

[9] KELIC.C , BAYAR .Y and ARICA Feyza (2014) , Effects of Currency Unions

on Foreign Direct Investment Inflows : The European Economic and Monetary Union

Case , International Journal of Economics and Financial Issues , Vol.4,No.1, , pp.8-15

Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model

81

[10] Khondoker .A and Kaliappa. K ( 2010 ) , Determinants of Foreign Direct

Investment in Developing countries : A Comparative Analysis , ASARC Working Paper

12 .

[11] KHACHOO .A and KHAN .M.I , ( 2012 ) Determinants of FDI inflows to

developing countries : A Panel Data Analysis , Munich Personal RePEs Archive

[12] MARIAL A.Yol and NGIE Teng Teng. ( 2009 ) Estimating The Domestic

Determinants of Foreign Direct Investment Flows in Malaysia: Evidence from coin-

integration and Error-Correction Model , Journal Pengurusan 28.pp.3-22 .

[13] MICAH B.Masuku and THULA S.Dlamini, ( 2009 ) Determinants of foreign

direct investment in Swaziland , Journal of Development and Agricultural Economics

Vol. 1(5), pp. 177-184

[14] MOOSA Imad .A and CARDAK Buly .A. (2006) The Determinants of Foreign

Direct Investments: An extreme bounds analysis, Journal of Multinational Financial

Management, 16.pp.199-211.

[15] Nauro F. Campos and Yuko Kinoshita, (2003) Way Does FDI Go Where it

goes? , New Evidence from the Transitions Economies, IMF Working Paper, WP 228.

[16] THU THI .Hoang , ( 2006 ) Determinants of Foreign Direct Investments in

Vietnam , Working Paper , pp. 958-975 ,

Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model

82

Appendix

Fig 1: FDI observed and forecasted series

Fig 2 : VECM residuals normality test

0

2

4

6

8

10

12

-0.8 -0.6 -0.4 -0.2 0.0 0.2 0.4 0.6

Series: ResidualsSample 1982 2012Observations 31

Mean 6.45e-17Median -0.040755Maximum 0.585650Minimum -0.756672Std. Dev. 0.267915Skewness -0.332998Kurtosis 4.263489

Jarque-Bera 2.634945Probability 0.267811

-0.4

0.0

0.4

0.8

1.2

1.6

2.0

2.4

80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12

FDI FDIF

Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model

83

Figure 3 : VECM inverse Roots of AR Characteristics Polynomial

-1.5

-1.0

-0.5

0.0

0.5

1.0

1.5

-1.5 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5

Inverse Roots of AR Characteristic Polynomial

Fig 4 : FDI Variance Decomposition of forecast errors

Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model

84

Table 1 : Correlation matrix

FDI FD GDP OPEN EXC INFL R

E

S

FDI 1

FD -0.5702 1

GDP 0.23536 -0.0865 1

OPEN 0.5262 -0.4119 0.4415 1 -

EXC 0.5640 0.0977 0.2751 0.42718 1

INFL -0.5624 0.004 -0.40737 -0.34147 -0.74993 1

RES 0.6375 -0.3519 0.0782 0.4327 0.4054 -0.3526 1

Figure 5 : Cointegrating relation

0

20

40

60

80

100

3 4 5 6 7 8 10 9 2 1

FDI OPEN GDP

INFL RES FD

EXC

Variance Decomposition of FDI

Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model

85

-0.8

-0.4

0.0

0.4

0.8

1.2

1.6

82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12

Cointegrating relation 1

Fig 6: Algeria FDI as % of GDP ( 1980 – 2012 )

-0.5

0.0

0.5

1.0

1.5

2.0

2.5

80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12

FDI

Table 2 : Variance Inflation Factors

Coefficient Uncentered Centered

Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model

86

Variable Variance VIF VIF

C 0.395511 90.06014 NA

OPEN 9.48E-05 67.71615 2.010612

GDP 0.001318 3.691626 1.479622

INFL 0.000157 6.123817 2.647455

RES 1.91E-06 2.176890 1.544163

FD 1.05E-05 3.485558 1.543165

EXC 6.21E-05 55.17850 2.992604

Table 3 : VEC Residual Serial Correlation LM Tests

Included observations: 31

Lags LM-Stat Prob

1 43.17355 0.7073

2 48.56372 0.4907

3

54.48855

0.2737

Probs from chi-square with 49 df.

Table 4 : Heteroskedasticity Tests

VEC Residual Heteroskedasticity Tests Joint test:

Chi-sq df Prob.

458.9199

448

0.3504

Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model

87

Figure 7 : IRF

Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model

88

-.2

.0

.2

.4

2 4 6 8 10

Res pons e of FD I to FD I

-.2

.0

.2

.4

2 4 6 8 10

Res pons e of FD I to OPEN

-.2

.0

.2

.4

2 4 6 8 10

Res pons e of FD I to GDP

-.2

.0

.2

.4

2 4 6 8 10

Res pons e of FD I to INFL

-.2

.0

.2

.4

2 4 6 8 10

Res pons e of FD I to RES

-.2

.0

.2

.4

2 4 6 8 10

Res pons e of FD I to FD

-.2

.0

.2

.4

2 4 6 8 10

Res pons e of FD I to EXC

-8

-4

0

4

8

2 4 6 8 10

Res pons e of OPEN to FDI

-8

-4

0

4

8

2 4 6 8 10

Res pons e of OPEN to OPEN

-8

-4

0

4

8

2 4 6 8 10

Res pons e of OPEN to GDP

-8

-4

0

4

8

2 4 6 8 10

Res pons e of OPEN to INFL

-8

-4

0

4

8

2 4 6 8 10

Res pons e of OPEN to RES

-8

-4

0

4

8

2 4 6 8 10

Res pons e of OPEN to FD

-8

-4

0

4

8

2 4 6 8 10

Res pons e of OPEN to EXC

-1

0

1

2

3

2 4 6 8 10

Res pons e of GDP to FDI

-1

0

1

2

3

2 4 6 8 10

Res pons e of GDP to OPEN

-1

0

1

2

3

2 4 6 8 10

Res pons e of GDP to GDP

-1

0

1

2

3

2 4 6 8 10

Res pons e of GDP to INFL

-1

0

1

2

3

2 4 6 8 10

Res pons e of GDP to RES

-1

0

1

2

3

2 4 6 8 10

Res pons e of GDP to FD

-1

0

1

2

3

2 4 6 8 10

Res pons e of GDP to EXC

-4

0

4

8

2 4 6 8 10

Res pons e of INFL to FDI

-4

0

4

8

2 4 6 8 10

Res pons e of INFL to OPEN

-4

0

4

8

2 4 6 8 10

Res pons e of INFL to GDP

-4

0

4

8

2 4 6 8 10

Res pons e of INFL to INFL

-4

0

4

8

2 4 6 8 10

Res pons e of INFL to RES

-4

0

4

8

2 4 6 8 10

Res pons e of INFL to FD

-4

0

4

8

2 4 6 8 10

Res pons e of INFL to EXC

-10

0

10

20

30

2 4 6 8 10

Res pons e of RES to FDI

-10

0

10

20

30

2 4 6 8 10

Res pons e of RES to OPEN

-10

0

10

20

30

2 4 6 8 10

Res pons e of RES to GDP

-10

0

10

20

30

2 4 6 8 10

Res pons e of RES to INFL

-10

0

10

20

30

2 4 6 8 10

Res pons e of RES to RES

-10

0

10

20

30

2 4 6 8 10

Res pons e of RES to FD

-10

0

10

20

30

2 4 6 8 10

Res pons e of RES to EXC

-10

-5

0

5

10

2 4 6 8 10

Res pons e of FD to FDI

-10

-5

0

5

10

2 4 6 8 10

Res pons e of FD to OPEN

-10

-5

0

5

10

2 4 6 8 10

Res pons e of FD to GDP

-10

-5

0

5

10

2 4 6 8 10

Res pons e of FD to INFL

-10

-5

0

5

10

2 4 6 8 10

Res pons e of FD to RES

-10

-5

0

5

10

2 4 6 8 10

Res pons e of FD to FD

-10

-5

0

5

10

2 4 6 8 10

Res pons e of FD to EXC

-10

-5

0

5

10

2 4 6 8 10

Res pons e of EXC to FDI

-10

-5

0

5

10

2 4 6 8 10

Res pons e of EXC to OPEN

-10

-5

0

5

10

2 4 6 8 10

Res pons e of EXC to GDP

-10

-5

0

5

10

2 4 6 8 10

Res pons e of EXC to INFL

-10

-5

0

5

10

2 4 6 8 10

Res pons e of EXC to RES

-10

-5

0

5

10

2 4 6 8 10

Res pons e of EXC to FD

-10

-5

0

5

10

2 4 6 8 10

Res pons e of EXC to EXC

Response to Cholesky One S.D. Innovations

Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model

89

Table 5 : VECTOR ERROR CORRECTION MODEL ESTIMATES

Error

Correction: D(FDI) D(OPEN) D(GDP) D(INFL) D(RES) D(FD) D(EXC)

CointEq1 -0.685208 8.258761 0.545435 0.841231 5.884681 -4.129796 7.552453

(0.18590) (3.30548) (1.53916) (3.11557) (4.11208) (4.28378) (6.90494)

[-

3.68597] [ 2.49851] [ 0.35437] [ 0.27001] [ 1.43107]

[-

0.96405] [ 1.09377]

D(FDI(-1)) 0.208999 -3.100199 0.139696 -0.672244 -3.371447 -0.519208 -2.445035

(0.15747) (2.79997) (1.30378) (2.63911) (3.48322) (3.62867) (5.84898)

[ 1.32725]

[-

1.10722] [ 0.10715]

[-

0.25472]

[-

0.96791]

[-

0.14308]

[-

0.41803]

D(OPEN(-1)) 0.018831 0.344389 0.064614 0.282098 0.105252 -0.447745 0.557797

(0.01108) (0.19693) (0.09170) (0.18562) (0.24499) (0.25522) (0.41138)

[ 1.70030] [ 1.74876] [ 0.70463] [ 1.51977] [ 0.42962]

[-

1.75436] [ 1.35591]

D(GDP(-1)) -0.005198 -0.434407 -0.233755 -0.869837 -0.233914 1.136834 -1.204512

(0.02511) (0.44642) (0.20787) (0.42077) (0.55535) (0.57854) (0.93254)

[-

0.20705]

[-

0.97309]

[-

1.12452]

[-

2.06725]

[-

0.42120] [ 1.96499]

[-

1.29164]

D(INFL(-1)) -0.006989 -0.092867 0.073024 0.203507 -0.074797 -0.304705 -0.721293

(0.01204) (0.21411) (0.09970) (0.20181) (0.26636) (0.27748) (0.44727)

[-

0.58043]

[-

0.43373] [ 0.73244] [ 1.00841]

[-

0.28081]

[-

1.09811]

[-

1.61267]

D(RES(-1)) 0.014226 -0.329745 -0.035344 -0.003219 0.645766 0.238549 -0.186385

(0.00694) (0.12339) (0.05746) (0.11630) (0.15350) (0.15991) (0.25776)

[ 2.04996]

[-

2.67235]

[-

0.61514]

[-

0.02767] [ 4.20689] [ 1.49176]

[-

0.72310]

D(FD(-1)) -0.002470 0.027424 0.082376 0.165905 0.053285 0.224597 -0.142409

(0.00787) (0.13992) (0.06515) (0.13188) (0.17406) (0.18133) (0.29228)

[- [ 0.19600] [ 1.26436] [ 1.25800] [ 0.30613] [ 1.23861] [-

Foreign Direct Investment Determinants in Algeria, Evidence from Vector Error Correction Model

90

0.31386] 0.48723]

D(EXC(-1)) 0.010381 -0.099042 0.012262 0.031086 0.008485 0.116122 -0.325170

(0.00565) (0.10049) (0.04679) (0.09472) (0.12502) (0.13024) (0.20992)

[ 1.83677]

[-

0.98556] [ 0.26205] [ 0.32818] [ 0.06787] [ 0.89163]

[-

1.54898]

C -0.063314 1.806426 0.308539 0.135824 2.439268 -2.496461 0.808793

(0.07101) (1.26266) (0.58794) (1.19011) (1.57077) (1.63636) (2.63762)

[-

0.89162] [ 1.43065] [ 0.52478] [ 0.11413] [ 1.55291]

[-

1.52562] [ 0.30664]

R-squared 0.651394 0.386313 0.134509 0.291981 0.608104 0.367028 0.264886

Adj. R-

squared 0.524629 0.163154 -0.180215 0.034519 0.465597 0.136857 -0.002428

(.) Standart error , [.] t-Statistic

L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance

organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.

91

L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la

performance organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des

entreprises en Algérie.

Par Mme MOKHTARI Hanane Amel Hafida

[email protected]

Résumé:

L’objectif de cette recherche est d’évaluer l’impact de l’exploitation d’un système

« ERP » (Enterprise Ressources Planning) ou en français « PGI » (Progiciel de gestion

Intégré) dans l’émergence de la performance organisationnelle des entreprises en

Algérie.

Bien qu’il soit admis par tous l’existence d’une corrélation entre les investissements en

« TI » Technologie de l’Information et la performance organisationnelle des entreprises,

il demeure difficile d’identifier clairement les mécanismes par lesquels l’exploitation

d’un système ERP contribue à la création de valeurs. Alors, cette recherche présente un

modèle qui permet de mettre en rapport les effets immédiats d’un système ERP et les

effets recherchés au niveau organisationnel.

L'analyse de la littérature, notamment sur les difficultés d'évaluation ex-post des

technologies de 1'information (TI), nous a conduits à privilégier le modèle processuel

d'évaluation de 1'impact des TI qui a la capacité de relier le système ERP à la

performance organisationnelle de l’entreprise, à travers les processus managériaux et

opérationnels. Aussi, la présente recherche vise particulièrement à aider et motiver les

dirigeants des entreprises en Algérie à se tourner vers ce nouveau mode de management

en mettant en exergue le changement organisationnel qu’il engendre.

Mots-clés : ERP (Enterprise Ressource Planning), PGI (Progiciel de Gestion

Intégré), Evaluation, TI (Technologies de l’Information), Performance,

Organisation.

L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance

organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.

92

Abstract :

The purpose of this research is to evaluate the impact of an Enterprise Resources

Planning “ERP” (or “PGI” in French for Progiciel de Gestion Intégré) on the

improvement of organizational performance of Algerian firms.

Correlation between IT (Information Technology) investments and organizational

performance is a fact. It’s however difficult to identify mechanisms explaining ERP

contribution to added-value creation. This research presents a model allowing us to

establish links between immediate impacts of an ERP and targeted impacts at an

organizational level.

A first literature analysis highlighted the difficulty of IT ex-post evaluations. Therefore

the best approach was to use the processes model in our attempt to evaluate IT impact.

This approach has the merit of identifying links between ERP systems and

organizational performance of an enterprise in management and operations processes.

Our aim, through this research work, is to help and motivate managers of Algerian

companies to integrate this new way of managing their businesses and its positive

impact in their organizations.

Keywords : ERP (Enterprise Ressource Planning), PGI (Progiciel de Gestion

Intégré) Evaluation, IT (Information Technology), Performance, Organization.

1. Introduction :

Dans la situation de globalisation des marchés, les organisations s’engagent dans une

course pour développer des activités à haute valeur ajoutée qui les démarqueront de la

concurrence. Ce qui les a conduit à améliorer leur niveau de service sur les coûts, la

qualité, les délais et la réactivité. Dans ce contexte, toutes les activités de l’entreprise

ont une influence directe sur ces quatre éléments.

C’est pourquoi l’entreprise d’aujourd’hui met en place d’autres modes de management.

Dans ces nouveaux modes, l’entreprise a une vue globale sur ses activités et tente de les

L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance

organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.

93

optimiser. Le management par les ERP « Enterprise Ressource Planning » ou PGI

« Progiciel de Gestion Intégré » en français, est au cœur de cette quête, parce qu’il

représente pour plusieurs organisations une perspective qui permet de mettre à jour de

nouvelles sources de valeur. Ce nouveau mode de gestion fait passer le gestionnaire

d’une vue verticale (gestion par département) à une vue horizontale (vue par projet) de

leurs activités ; Cette évolution est fondamentale.

Reix (2002), définit le système ERP comme étant une application informatique

paramétrable, modulaire et intégrée, qui vise à fédérer et à optimiser les processus de

gestion de l'entreprise en proposant un référentiel unique et en s'appuyant sur des règles

de gestion standard. Cette définition souligne le caractère standard de ce progiciel1.

La question de la contribution des TIC (Technologies de l’Information et de la

Communication) notamment les systèmes ERP, à la performance de l’entreprise est une

question récurrente dans la recherche en Systèmes d’Informations (SI).

Plusieurs approches méthodologiques peuvent être alors distinguées: le modèle causal,

le modèle processuel, le modèle de contingence et les tableaux de bord équilibrés. Au

demeurant, on ignore de quelle manière le système ERP produit des effets sur la

performance organisationnelle de l’entreprise. Il se pose, alors, fondamentalement dans

cette recherche, la question suivante:

Quel est l’impact de l’exploitation d’un système ERP dans l’émergence de la

performance organisationnelle de l’entreprise en Algérie?

2. Revue de littérature :

1Reix,.R, (2002), Système d'information et performance de l'entreprise de l'entreprise étendue, dans Faire

de la recherche en système d'information, Vuibert - Fnege, Paris.

L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance

organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.

94

L’impact des TIC sur la performance de l’entreprise est une question récurrente qui

obéit à plusieurs modèles théoriques qui sont généralement utilisés dans ce domaine, à

savoir les modèles causals, processuel, de contingence ou tableau de bord.

2.1. Modèles causals :

Les modèles causals essaient d'établir une relation de cause à effet entre les

investissements en TI et une variation de performance organisationnelle. Dans les

études suivant le modèle causal, les TI sont considérées comme une variable

indépendante, et sont mesurées en termes de différents types d'investissements consentis

par l'entreprise. La performance organisationnelle est considérée comme une variable

dépendante mesurée soit en termes de productivité, de qualité du produit ou d'efficience

de la production soit en termes de ventes réalisées, de rendements des actifs ou de

valeur sur le marché de l'entreprise2.

Ainsi, ces modèles tentent d'établir une corrélation statistique entre les investissements

en TI et la performance organisationnelle, sans se préoccuper du processus par lequel

ces investissements produisent de la valeur pour l'entreprise, à travers leur impact sur

les structures organisationnelles et les processus opérationnels.

2.2. Modèles processuels ou temporels :

A l'opposé des modèles causals, les modèles processuels, dits aussi temporels, voient

l’importance de comprendre le processus de l'utilisation de 1'information, au lieu de se

concentrer sur les variables indépendantes prédictives de l'utilisation des TI3.

Il est plus raisonnable de mesurer la valeur des TI au niveau des processus plutôt qu'au

niveau organisationnel. En effet, les TI sont appelées à soutenir une stratégie d'affaires

2Thatcher. M. E et Oliver. J. R, (2001), The impact of technology investments on afirm's production

efficiency, product quality, and productivity. Journal of Management Information Systems, 18(2), 17-45. 3 Markus. M. L et Robey. D, (1988), Information technology and organizational change: Causal structure

in theory and research. Management Science, 34(5),583-598.

L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance

organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.

95

donnée, et leur valeur ne devrait être jugée qu'en fonction de leur capacité à soutenir la

dite stratégie et non sur le succès de la stratégie pour l'organisation4.

Les modèles processuels prônent une vision séquentielle de la valeur des TI, qui

s'apparente plus ou moins à la réalité, dans le sens où elle reflète la succession des

événements qui se produisent et qui se traduisent en bout de ligne en une plus ou moins

bonne performance pour 1'organisation.

2.3. Modèles de contingence :

Les modèles de contingence utilisés pour l'étude de l'impact des TI sont fondés sur le

principe qu'il n'existe pas de méthode optimale d'utilisation et de gestion des TI,

autrement dit que l’on ne peut ignorer les multiples interactions potentielles entre les

technologies d'une part, et leur contexte externe et interne d'adoption d'autre part5.

Les chercheurs qui adoptent ces modèles adhérents à l'idée sous-jacente aux modèles

processuels que l'impact des TI sur la performance organisationnelle n'est pas direct.

Ces derniers se distinguent cependant par le fait qu'ils avancent que cet impact dépend

de l’alignement ou de l'adéquation des TI à d'autres dimensions fondamentales dans la

gestion de 1'entreprise. Autrement dit, ce ne sont pas les TI en elles-mêmes qui affectent

la performance, mais plutôt les effets de l'alignement des TI avec d'autres dimensions

telles que la stratégie et la structure de 1'entreprise.

2.4. Les tableaux de bord équilibrés :

Le tableau de bord constitue un modèle développé initialement pour structurer la mesure

de la performance d'une entreprise ou d'un département. II pourrait cependant être

spécifiquement utilisé pour évaluer la performance des TI.

4 Mooney. J. G, Gurbaxani. V et Kraemer. K. L, (1995), A process oriented framework for assessing the

business value of information technology. In actes du Sixteenth International Conference on Information

Systems, Amsterdam, December 10-13.17-2.

5Op.cit.

L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance

organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.

96

Watson (1999) avance même que le recours au tableau de bord équilibré permettrait

d'établir un pont entre la performance des TI et la valeur organisationnelle. Le caractère

multidimensionnel des systèmes ERP fait qu'aucune mesure de succès unique n'est

suffisante pour saisir toutes les informations que les managers voudraient tirer de leur

expérience ERP, et les organisations adoptives ont besoin de tableaux de bord

rassemblant les mesures de succès portant sur différentes dimensions tant financières,

techniques et humaines, à différents moments6.

Il ressort de ce que nous venons d’exposer que le tableau de bord prospectif constitue un

outil de mesure, d’évaluation et de pilotage que ce soit pour la performance

organisationnelle ou pour les technologies de l’innovation (TI) notamment les systèmes

ERP, et cela du fait de sa capacité à prendre en charge le caractère multidimensionnel de

la performance organisationnelle mais aussi des systèmes ERP.

3. Méthodologie de recherche :

3.1. Cadre conceptuel de la recherche :

Bien qu’il soit admis par tous l’existence d’une corrélation entre les investissements en

technologie de l’information « TI » et la performance organisationnelle des entreprises,

il demeure difficile d’identifier clairement les mécanismes par lesquels l’exploitation

d’un système ERP contribue à la création de valeurs. Cette recherche présente un

modèle qui permet de mettre en rapport les effets immédiats du système et les effets

recherchés au niveau organisationnel. De ce fait, nous emmétrons l’hypothèse suivante :

H : L’impact des systèmes ERP sur la performance des entreprises suit la logique du

modèle processuel, en d’autres termes le système ERP n’a pas d’effet en lui-même sur

la performance organisationnelle de l’entreprise mais que c’est bien au travers du

processus de changement organisationnel à savoir le renouvellement des pratiques

managériales et opérationnelles qui s’intensifient avec leur implémentation, que le

6Watson. E. E et Schneider. H, (1999). Using ERP systems in education. Communications of the AIS,

7(9).

L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance

organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.

97

système ERP aura un impact sur la création de valeur des entreprises et ce, tant d’un

point de vue économique ou financier qu’organisationnel et stratégique ou encore

technique, mais nous ne privilégierons que le volet organisationnel dans notre

recherche.

Ce modèle répond à notre objectif de compréhension des mécanismes par lesquels

1’exploitation d’un système ERP affecte la performance de l’entreprise. Il a été aussi

choisi du fait de sa capacité à relier le système ERP à la performance organisationnelle,

à travers son impact sur les processus managériaux et opérationnels.

En d'autres termes, il permet de mettre en rapport les effets locaux du système et les

effets recherchés au niveau organisationnel, d'autant plus que les systèmes ERP sont

supposés avoir des effets aussi multiples que variés.

Cadre conceptuel de l'étude.

Source : Réalisé par nous même.

Nous avons scindé notre hypothèse générale en deux sous hypothèses afin de mieux

répondre à notre problématique de recherche, à savoir :

H1 : Le système ERP a impact sur les processus opérationnels.

H2 : Le système ERP a impact sur les processus managériaux.

ERP

Performance

organisationnelle

Processus

Managériaux

Processus

Opérationnels

L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance

organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.

98

En gardant à l’esprit que les processus opérationnels et managériaux impactent

positivement la performance organisationnelle de l’entreprise.

Pour appuyer nos hypothèses, nous avons inscris notre recherche dans la méthode

hypothético-déductive et avons entrepris une étude quantitative à travers un

questionnaire, mené auprès de trois entreprises : AFIA International ALGERIA,

OOREDOO et PHARMA IVAL, les deux premières sont installées en Algérie quant à

la troisième est totalement algérienne, ces entreprises exploitent un système ERP depuis

quatre ans au minimum, ce choix a était dicté par l’appréciation du retour sur

investissement.

3.2. Choix de l’échantillon :

Les devis de recherche de cas multiples sont conseillés quand l'intention du chercheur

est la description, la construction d'une théorie ou le test d'une théorie7. L'étude multi-

cas permet l'analyse inter-cas et l'extension de la théorie. Nous avons opté pour une

étude multi-cas, même si le phénomène ERP est relativement nouveau en Algérie, il est

apparenté au domaine des SI/TI dans lequel de nombreuses études d’évaluation d'impact

ont été menées, ce qui fait qu'il ne serait pas tout à fait exact d'invoquer la nature

exploratoire de l'étude pour justifier le recours à un cas unique.

Nous avons réduit notre échantillon à trois (03) entreprises en suivant les étapes

suivantes :

Tout d’abord en prenant le cas algérien, il fallait commencer par les entreprises situées

en Algérie en premier, les (PME / PMI), puis dans un souci pratique, nous avons réduit

notre échantillon d’entreprises à la région oranaise, ce qui a considérablement restreint

notre champs d’investigation et notre échantillon.

Par la suite, nous avons cherché dans cet échantillon d’entreprises se situant à Oran, les

entreprises qui exploitent un système ERP. Cette information n’était pas évidente à

7 Op.cit.

L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance

organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.

99

trouver dans le sens où aucune base de données ne pouvait contenir ce genre

d’informations.

Alors, nous avons eu recours aux bureaux de consulting et au bureaux

d’accompagnement et d’implémentation des systèmes ERP se situant à Oran et Alger,

pour pouvoir regrouper les données et pouvoir totaliser à peu près les entreprises

exploitant un système ERP, ce qui nous a fait un total d’une trentaine d’entreprises.

Nous avons continué sur notre lancée avec ces bureaux pour affiner notre sélection et

recenser les entreprises exploitant un système ERP depuis trois ans au minimum. Nous

avons imposé ce critère de sélection pour s’assurer du retour sur investissement. Ce qui

a largement restreint notre «échantillon » à une quinzaine d’entreprises, ce qui

représente 50% des entreprises, se situant dans la région oranaise, exploitant un système

ERP.

Sur l’échantillon final, à savoir la quinzaine d’entreprises, nous avons opté pour trois

entreprises : AFIA International ALGERIA, OOREDOO et PHARMA IVAl, cela pour

les raisons suivantes :

- Leur notoriété,

- Leur taille,

- La différence de leur secteur d’activité,

- La différence de leur système ERP exploité (SAP, ORACLE, iSCALA

d’EPICOR).

Pour ce qui est de la population concernée par le questionnaire, nous avons transmis ce

dernier à des cadres dirigeants et des cadres opérationnels des trois entreprises AFIA

International ALGERIA, OOREDOO et PHARMA IVAl. Il est évident que la

proportion des cadres opérationnels est plus importante que celle des cadres dirigeants.

Chaque entreprise a reçu 40 questionnaires, ce qui nous a fait un total de 120

questionnaires remplis, aucun rejet n’a était fait par aucune des entreprises.

L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance

organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.

100

Aussi, nous inscrivons notre recherche dans la méthode hypothético-déductive. Vu que

l’on a une idée claire et précise de ce que l'on cherche, notre recherche s'oriente vers la

vérification; Nous testerons, alors, nos hypothèses issues du modèle processuel de

théories des modèles d’évaluation de l’impact des TIC sur la performance de

l’entreprise.

Afin de vérifier les hypothèses qu’on a préalablement présentées, nous avons utilisé

l’analyse déductive, à savoir, les tests de corrélation en utilisant le logiciel SPSS version

« 10.0 ».

4. Résultats :

Après l’étude statistique que nous avons mené, nous avons obtenu les résultats

suivants :

4.1. Etude de l’impact du système ERP sur les processus opérationnels et

managériaux au sein de l’entreprise AFIA International ALGERIA:

Lors de notre description de l’objectif de notre recherche, nous avons émis les

hypothèses suivantes :

H1 : Le système ERP a impact sur les processus opérationnels.

H2 : Le système ERP a impact sur les processus managériaux.

Nous allons à présent voir dans l’ordre ces hypothèses pour l’entreprise AFIA

International ALGERIA, et allons les affirmer ou les infirmer de part la corrélation

qu’on va calculer grâce au logiciel SPSS « version10.0 » (qui dit corrélation dit impact).

4.1.1. Les processus opérationnels :

Tableau n°1: Résultat de l’impact de l’ERP sur les processus opérationnels de

l’entreprise AFIA International ALGERIA.

Variable Corrélation de Pearson Signification

L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance

organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.

101

ERP / Processus Opérationnels 0.316 0.047

Source : Résultat de l’enquête menée par nos soins auprès de l’entreprise AFIA

International ALGERIA.

De part le tableau représenté ci-haut nous constatons qu’il existe une corrélation entre le

système ERP et les processus opérationnels, étant donné que le coefficient de Pearson

qui égale à 0,316 montre cette corrélation qui est significative à 0,047, c'est-à-dire que

le système ERP a un impact sur les processus opérationnels de l’entreprise, (0.05 ≥

0.047).

La première hypothèse est donc affirmée pour l’entreprise AFIA International

ALGERIA à savoir le système ERP a un impact sur les processus opérationnels, qui se

traduit par :

Un bon développement de la vision et de la stratégie qui s’est traduit par un

développement de deux catégories de produits en une durée de 4 ans,

Servir à la mission des auditeurs dans la demande des informations sur le

marché et les clients,

Le raffinage, le packaging, le soufflage, le remplissage, l’étiquetage et le

conditionnement sont faits à l’aide du système ERP,

La livraison aux distributeurs en vrac et en produits de marque avec

shippement se font grâce à l’ERP,

La fiabilité et traçabilité des traitements de données,

Le paramétrage et exactitude de la facturation qui se fait grâce à l’ERP

automatiquement.

4.1.2. Les processus managériaux :

Tableau n°2: Résultat de l’impact de l’ERP sur les processus managériaux de

l’entreprise AFIA International ALGERIA.

L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance

organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.

102

Variable Corrélation de Pearson Signification

ERP/ Processus managériaux 0.377 0.017

Source : Résultat de l’enquête menée par nos soins auprès de l’entreprise AFIA

International ALGERIA.

Nous constatons qu’il existe une corrélation entre le système ERP et les processus

managériaux étant donné que le coefficient de Pearson qui est égale à 0.377 montre

cette corrélation qui est significative à 0.017, (du moment où 0.05 ≥ 0.017), c'est-à-dire

que le système ERP a un impact sur les processus managériaux de l’entreprise.

La deuxième hypothèse est donc affirmée pour l’entreprise AFIA International

ALGERIA, les processus managériaux sont impactés du fait de :

Un bon développement et une bonne gestion des ressources humaine, même

si c’est un autre ERP qui prend en charge ce volet (GRH) à savoir l’ERP

« SAGE » et cela par ce que la législation algérienne se rapproche plus de la

législation incluse dans l’ERP « SAGE » que « EPICOR » quant à la gestion des

ressources humaines,

La gestion des ressources informationnelles comme les états financiers

(Business Object), remontant à la maison mère,

L’analyse complète des données financières,

L’intégration des données AFIA International ALGERIA dans le groupe

SAVOLA (Intégration extra-organisationnelle),

L’adaptation du système aux différents changements demandés par le

groupe.

4.2. Etude de l’impact du système ERP sur les processus opérationnels et

managériaux au sein de l’entreprise OOREDOO:

L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance

organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.

103

Reprenons nos hypothèses pour l’entreprise OOREDOO:

H1 : Le système ERP a impact sur les processus opérationnels.

H2 : Le système a impact sur les processus managériaux.

Nous allons affirmer ou infirmer ces hypothèses de part la corrélation qu’on va calculer

grâce au logiciel SPSS version « 10.0 ».

4.2.1. Les processus opérationnels :

Tableau n°3: Résultat de l’impact de l’ERP sur les processus opérationnels de

l’entreprise OOREDOO.

Variable Corrélation de Pearson Signification

ERP/ Processus opérationnels 0.323 0.042

Source : Résultat de l’enquête menée par nos soins auprès de l’entreprise OOREDOO.

De part le tableau représenté ci-haut nous constatons qu’il existe une corrélation entre le

système ERP et les processus opérationnels, étant donné que le coefficient de Pearson

qui est égale à 0.323 montre cette corrélation significative à 0.042, c'est-à-dire que

l’ERP a un impact sur les processus opérationnels de l’entreprise, (du moment où 0.05

est supérieur à 0.042). La première hypothèse est donc affirmée pour l’entreprise

OOREDOO à savoir le système ERP a un impact sur les processus opérationnels qui se

traduit par :

Une meilleure communication de la stratégie et des objectifs grâce au

système ERP,

Le développement de nouvelles offres,

Une meilleure maitrise des coûts en général et des coûts de transport en

particulier,

L’exactitude de la facturation et réduction des conflits avec la clientèle.

L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance

organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.

104

4.2.2. Les processus managériaux :

Tableau n°4: Résultat de l’impact de l’ERP sur les processus managériaux de

l’entreprise OOREDOO.

Variable Corrélation de Pearson Signification

ERP/ Processus Managériaux 0.336 0.034

Source : Résultat de l’enquête menée par nos soins auprès de l’entreprise OOREDOO.

De part le tableau représenté ci-haut nous constatons qu’il existe une corrélation, entre

l’ERP et les processus managériaux étant donné que le coefficient de Pearson qui est

égale à 0.336 montre cette corrélation qui est significative à 0.034 (du moment où 0.05

≥ 0.034), c'est-à-dire que l’ERP a un impact sur les processus managériaux de

l’entreprise.

La deuxième hypothèse est donc affirmée pour l’entreprise OOREDOO.

Les processus managériaux sont impactés du fait de :

Une meilleure gestion des ressources humaine avec une bonne gestion des

compétences et des carrières, gestion des primes et des motivations,

Le développement du sens d’appartenance,

Une meilleure gestion des ressources informationnelles grâce à la

transversalité due au système ERP, de ce fait, une meilleure prise de décision

aussi grâce aux tableaux de bords édifiants.

L’optimisation de l’utilisation des ressources financières et physiques,

La maitrise des dettes et des créances,

Une meilleure image de marque vu la crédibilité de l’entreprise.

L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance

organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.

105

4.3. Etude de l’impact du système ERP sur les processus opérationnels et

managériaux au sein de l’entreprise PHARMA IVAL:

Nous allons voir quels sont des processus opérationnels ou des processus managériaux

qui sont affectés par le système ERP adopté, ou peut-être même les deux.

4.3.1. Les processus opérationnels :

Tableau n°5: Résultat de l’impact de l’ERP sur les processus opérationnels de

l’entreprise PHARMA IVAL.

Variable Corrélation de Pearson Signification

ERP/ Processus opérationnels 0.667 0,000

Source : Résultat de l’enquête menée par nos soins auprès de l’entreprise PHARMA

IVAL.

Il existe une corrélation entre le système ERP et les processus opérationnels, étant

donné que le coefficient de Pearson qui est égale à 0.667 montre cette corrélation qui est

significative à 0.000, c'est-à-dire que l’ERP a un impact sur les processus opérationnels

de l’entreprise, (du moment où 0.05 ≥ 0,000).

La première hypothèse est donc affirmée pour l’entreprise PHARMA IVAL à savoir

l’ERP a un impact sur les processus opérationnels, qui se traduit par :

La compréhension du client via la fiabilité et la crédibilité de l’entreprise,

Une stratégie devenant possible à la lumière dégagée par l’ERP,

L’amélioration des prestations de services,

L’efficience des mécanismes de la production grâce à l’ERP,

Une très grande efficience de la facturation et service à la clientèle.

4.3.2. Les processus managériaux :

L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance

organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.

106

Tableau n°6: Résultat de l’impact de l’ERP sur les processus managériaux de

l’entreprise PHARMA IVAL.

Variable Corrélation de Pearson Signification

ERP/ Processus Managériaux 0.167 0,304

Source : Résultat de l’enquête menée par nos soins auprès de l’entreprise PHARMA

IVAL.

Il n’existe pas de corrélation entre le système ERP et les processus managériaux, étant

donné que le coefficient de Pearson qui est égale à 0.167 montre cette non corrélation

(du moment où 0.05 ≤ 0.304), c'est-à-dire que l’ERP n’a pas un impact sur tous les

processus managériaux proposés de l’entreprise. La deuxième hypothèse est donc

infirmée sous réserve pour l’entreprise PHARMA IVAL.

Concernant la réserve émise, nous ne disons pas qu’il n’y a pas d’impact du système

ERP sur les processus managériaux, mais seulement que ceux proposés ne sont pas tous

impactés, du fait que le score obtenu ne suffit pas pour établir une corrélation.

D’après ce que l’on vient de constater, nous pouvons déduire que la montée en

compétences exigée par le système ERP impacte plus les effectifs opérationnels que les

effectifs managériaux.

Concernant la production, les entreprises sont en recherche d’amélioration de leur

productivité et de leur profitabilité. Aussi un planning fiable, un processus industriel

efficace et une synthèse claire sont des éléments clés pour savoir avec quels produits,

quelles commandes et avec quels clients l’entreprise génère de la valeur ajoutée, ce ci

n’est rendu possible qu’avec un système ERP qui permet de piloter la production et

suivre les coûts et les prix de revient.

L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance

organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.

107

Nous sommes arrivés au résultat que la performance organisationnelle de l’entreprise

passe aussi par la performance de son système d’information, auquel nous associons

l’introduction et le déploiement du système ERP, ainsi qu’une gestion du changement.

Il ressort, aussi, que les processus opérationnels surtout et les processus managériaux

sous réserve impactent la performance organisationnelle. Pour ce qui est de la réserve

émise concernant l’impact des processus managériaux sur la performance

organisationnelle, le taux obtenu était insuffisant pour établir une corrélation et de ce

fait un impact, cela est dû particulièrement aux processus managériaux présentés, dans

le sens où il existe un impact mais pas sur tous ceux qu’on a proposés.

Suite à la synthèse des résultats produits que nous venons d’exposer et confronter à

notre cadre conceptuel, nous sommes parvenus à ce que :

Le système ERP a un impact sur les processus opérationnels et managériaux qui à leur

tour impactent positivement la performance organisationnelle.

5. Conclusion :

Les systèmes ERP font actuellement partie du paysage organisationnel, et certainement,

ils sont là pour longtemps ; Ils impactent les aspects organisationnels, lorsque leur

installation est un succès, ils bousculent nécessairement une partie des usages inscrits

dans le fonctionnement des organisations et sont la source de nouvelles pratiques et de

nouvelles conceptions de fonctions.

Il résulte de nos recherches que les systèmes ERP impactent les processus opérationnels

de l’entreprise et les processus managériaux sous réserves.

Il est à noter que la montée en compétences exigée par le système ERP est requise

beaucoup plus pour les effectifs opérationnels que pour les cadres dirigeants.

Pour les managers « cadres dirigeants», le système ERP est d’abord un moyen pour

faciliter une remontée d’information, plus transparente, plus disponible, plus fiable et

L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance

organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.

108

donc plus exploitable pour la prise de décision en vue d’améliorer la performance de

l’entreprise. L’intérêt accordé par les managers aux systèmes ERP se rapporte donc plus

à l’esprit qu’à la technologie.

Pour les opérationnels, le système ERP décrit un mode opératoire, il propose un

processus standard à suivre pour leur travail de tous les jours.

A ce stade de notre réflexion, nous pouvons déduire que les systèmes ERP sont plus des

systèmes d’information opérationnels, avec des retombées fortes sur les processus

managériaux, dans le champ de pilotage de gestion pour aboutir à une performance

organisationnelle.

Avec les solutions ERP, les applications et les technologies se combinent pour

permettre aux organisations de penser, de travailler et de gérer globalement, à aligner

les gens, les processus, les données et la technologie, sans effort, suivre le rythme de la

demande actuelle et se préparer pour l’avenir. De ce fait, le recours aux systèmes ERP

devient une nécessité pour améliorer la performance organisationnelle de nos

entreprises et pour éviter les improvisations.

6. Références bibliographiques :

Henderson. J.C et Venkatraman. N, (1993). Strategic alignment: leveraging

information technology for transforming organizations. IBM Systems Journal, 32, 1, 4-

15.

Iivari. J, (1992). The organizational fit of information systems. Journal of information

systems, 2, 1, 3-29.

Markus. M. L et Robey. D, (1988). Information technology and organizational change

: Causal structure in theory and research. Management Science, 34(5), 583-598.

Markus. M.L et Robey. D, (1998). Information technology and organizational change:

causal structure in theory and research. Management Science(34), pp. 583-598.

Markus. M.L, Tanis. C et Fenema. P.C.V, (2000). Multisite ERP implementations.

Communications of the ACM, 43(3),42-46.

Mooney. J. G, Gurbaxani. V et Kraemer. K. L, (1995). A process oriented

framework for assessing the business value of information technology. In actes du

L’impact des systèmes ERP « Enterprise Ressource Planning » sur la performance

organisationnelle de l’entreprise : Etude à partir des entreprises en Algérie.

109

Sixteenth International Conference on Information Systems, Amsterdam, December 10-

13. 17-2.

Porter. M.E, (1981). The contributions of industrial organization to strategic

management, Academy of Management Review, vol 6, N°4, p 609-620.

Raymond. L, Rivard. S et Jutras. D, (2006). Evaluating readiness for ERP adoption in

manufacturing SMEs. International Journal of Enterprise Information Systems, 2(4),1-

17.

Reix. R, (2002). Système d'information et performance de l'entreprise de l'entreprise

étendue, dans Faire de la recherche en système d'information, Vuibert - Fnege, Paris.

Rowe. F, (1999). Cohérence, intégration informationnelle et changement : esquisse d'un

programme de recherche à partir des Progiciels Intégrés de Gestion,

Systèmes d'Information et Management, Vol. 4, n° 4.

Thatcher. M.E et Oliver. J. R, (2001). The impact of technology investments on

afirm's production efficiency, product quality, and productivity. Journal of Management

Information Systems, 18(2), 17-45.

Watson. E. E et Schneider. H, (1999). Using ERP systems in education.

Communications of the AIS, 7(9).

FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME

110

FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME

Tafer Zoheir

[email protected]

Boussahmine Ahmed

[email protected]

Laboratoire de Développent Local et des Etudes Economiques au Sud-Ouest (SOLDE)

Université Tahri Mohamed, Bechar

Résumé :

La crise qui touche l’agriculture Algérienne depuis maintenant plusieurs décennies,

n’est pas seulement le fruit de facteurs climatiques, édaphiques et autres, mais elle est

due aussi à la question épineuse que constitue le foncier agricole. Pour assimiler à sa

juste valeur cet aspect de l’agriculture Algérienne, et plus important encore, pour

comprendre la situation actuelle du régime foncier, il convient de retourner en arrière et

de remonter le temps jusqu’aux premiers jours de la colonisation Française, car c’est

bien durant dans cette période que se situent les racines du mal. Par ailleurs, et comme

le dit si bien Gandhi : « Oublier son passé, c’est être condamné à le revivre ».

De ce fait et par à travers cet exposé succinct, on s’efforcera de passer en revue les

principales lois et dispositions prises par l’administration coloniales et relatives au

foncier Algérien en général et au foncier agricole en particulier1. De plus, nous allons

mettre à nu les subterfuges utilisés par les Français pour s’approprier les terres les plus

1. Dans le souci du respect de la propriété intellectuelle et de la déontologie de la recherche, que pour établir cet

exposé, nous nous sommes beaucoup inspiré de l’ouvrage de référence en la matière, écrit par l’ex-ministre de

l’agriculture Mr.Mohamed Elyes Mesli, et qui s’intitule : « Les origines de la crise agricole en Algérie –du

cantonnement de 1846 à la nationalisation de 1962 ».

FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME

111

fertiles de l’Algérie, ce qui scellera à tout jamais le sort de l’agriculture d’un pays

qualifié jadis de « Grenier de Rome ».

Mots Clés : Agriculture, Algérie, Colonisatuion, Foncier, Senatus Consulte,

Cantonnement.

ملخص:

ليست نتاج عوامل مناخية أو طبيعية فحسب، بل األزمة التي يمر بها القطاع الزراعي منذ عقود، هي مرتبطة كذلك بإشكالية العقار على وجه العموم و العقار الفالحي على وجه الخصوص.

كبر للوضع الراهن والستيعاب هذا الجانب من جوانب الزراعة الجزائرية، واألهم من ذلك، الستيعاب أ للعقار الفالحي، علينا بالرجوع إلى السنوات األولى لالستعمار الفرنسي، فالداء إن صح التعبير يعود لتلك الحقبة، وعلى صعيد آخر و في معنى مقولة لغاندي "من نسي ماضيه ُحكم عليه أن يعيشه مرارًا و

تكرارًا"...ء على أهم القوانين التي أصدرها المستعمر حيال العقار إذن و من خالل هذا المقال، سيسلط الضو

ككل و العقار الفالحي خصوصًا، و يحاول إظهار خبث تلك القرارات وما انجر عنها من عواقب و سلبيات، استمرت و تراكمت أثارها إلى غاية اليوم في بلد كان يوصف في الماضي بـ "مطمورة روما".

.ئر، استعمار، عقار، سيناتوس، تجميعفالحة، جزاالكلمات المفتاحية:

I. Au temps des Beys :

La colonisation Française de l’Algérie débuta le 05 juillet de l’année 1830. Avant, notre

pays était un protectorat Ottoman, gouverné par des Beys et des Deys. A cette époque,

les terres à vocation agricole ou autre, étaient divisées en quatre catégories majeures :

Les terres du Beylik.

Les terres Arch (ou tribales).

Les terres du Makhzen.

Et enfin, les terres Melk.

FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME

112

1. Les terres du Beylik : propriété de l’Etat qui avait la faculté de les vendre, de

les louer ou de les concéder à des tiers. Ces terres étaient subdivisées en trois

catégories :

Les terres Habous ou Wakf : dont l’appellation dérive du verbe arabe

habbassa » ou wakafa, désignait toute terre arrivée entre les mains de son dernier

dévolutaire et protégée de ce fait de toute réclamation. Le propriétaire, renonçait ensuite

à cette terre par un acte juridique, au profit d’une communauté religieuse ou dont la

quasi-totalité de la production était distribuée aux plus démunis. De ce fait, cette terre

devenait une fondation sacrée, inviolable et ne pouvant être ni vendue ni léguée. Ce type

de « terres » a son équivalent dans les sociétés Chrétiennes et est désigné, entre autres,

par « terre du clergé ».

Les terres mortes : sur lesquelles le souverain exerçait des droits tel que l’Iktaa,

acte par lequel un souverain concède à un particulier une terre qui n’appartenait pas

auparavant à un autre particulier, ou encore la Tenure, terre concédée aux nobles ou aux

hauts dignitaires, dans une optique politique, militaire ou économique.

Les terres tombées en déshérence : ou déclarées vacantes, concédées

occasionnellement à titre d’usufruit.

2. Les terres Arch : Appelé ainsi à l’Est ou désignés par Sebaga à l’Ouest (le

premier arrivé), ces terres faisaient partie des territoires des tribus Berbères ou Arabes,

dont chacune avait une zone bien délimitée. Ces terres étaient caractérisées par trois

éléments essentiels :

Seule la progéniture mâle pouvait en hériter, les femmes étant exclues de tout

droit y afférant.

Les litiges survenant sur les terres Arch ne devaient être réglés que par la

Djemâa et non pas par les Cadis (docteurs en droit Musulman).

Les possesseurs des terres Arch versaient au souverain un impôt appelé Hokkor,

mais qui fut remplacé par l’Emir Abdelkader par la Zakkat musulmane.

FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME

113

3. Les terres Makhzen : elles qui appartenaient à l’origine à l’Etat (terres du

Beylik), mais qui furent concédées aux colonies militaires appelées Smala, Daïra,

M’kahlia, etc., et dont les membres étaient à la fois militaires et agriculteurs.

4. Les terres Melk : elles appartiennent à des particuliers et en avaient la

jouissance totale et absolue. Elles pouvaient, de ce fait, faire l’objet de vente, de

location et d’hypothèque.

A présent étudions la période coloniale et passons en revue les principales lois sur le

foncier qui y furent promulguées.

II. Au temps des Consuls (entre 1830 et 1926) :

Il est relativement aisé et à travers ce qui a été exposé plus haut, de conclure que les lois

régissant le foncier Algérien, relevaient avant 1830 du fiqh musulman et des coutumes

locales et de ce fait constituaient un obstacle de taille pour le colonisateur qui voulait

s’accaparer les terres et les redistribuer au profit des futurs colons, "persona non grata"

outre-mer, mais qui devaient constituer le fer de lance de la politique de repeuplement

mise sur pied par la France.

Les intentions de la France étaient sans équivoque et le fond en est donné par

Lamoricière2 : « Il est nécessaire de faire appel aux colons Européens et ce parce que

nous ne pouvons en aucun cas faire totalement confiance aux indigènes […] La seule

chose qui nous permette d’espérer pouvoir un jour affermir nos pas en Algérie, c’est de

peupler ce pays par des colons chrétiens s’adonnant à l’agriculture. Pour cela nous

nous devons de tout mettre en œuvre pour attirer le plus grand nombre de colons

immédiatement en Algérie et les encourager à s’y établir en leur attribuant des terres

dès leur arrivée… ».

2 .Christophe Louis de Lamoricière, général Français qui a gagné ses premiers galons lors de « l’expédition

d’Alger », et par ailleurs, dirigeant du premier « Bureau arabe » (instauré par la France pour faciliter les rapports

entre la population locale et les militaires) et membre de l’Assemblée Législative qui énonça le décret de 1848

relatif à l’établissement des colonies agricoles.

FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME

114

Rien qu’entre1830 et 1927, ce ne sont pas moins de 68 textes de lois relatives au foncier

agricole qui furent promulgués. Dans cet article, les plus importantes, c'est-à-dire ceux

dont l’impact se fait toujours ressentir, seront abordes.

1. Les arrêtés du 08 Septembre 1830 :

Après la chute d’Alger le 05 Juillet 1830, le Dey et le maréchal de Bourmnot signèrent

la convention dite d’Alger. Dans le 5ème

article de cette dernière, les autorités militaires

garantissaient aux Algériens la liberté du culte, mais leur assuraient aussi la sauvegarde

de leurs biens, de leurs commerces et de leurs terres.

Cependant, en moins de 06 mois, furent promulgués deux arrêtés, celui du 08

Septembre 1830 et celui du 07 Décembre de la même année, et c’est ainsi qu’il fut

décidé d’affecter les biens des anciens dignitaires Algériens et ceux réservés à la

Mecque et Médine, au domaine public (entendons par là l’administration coloniale).

Les Français ne se sont donc pas contentés de violer les accords officiels, mais ont

commis aussi un sacrilège en s’accaparant de terres au caractère sacré.

2. Les ordonnances de 1844 et 1851 :

Ces deux ordonnances complémentaires, comportaient un certain nombre de mesures à

l’égard du foncier Algérien. Les plus importantes furent:

Les terres incultes font désormais partie du domaine de l’Etat. Ce fut le prétexte

pour la saisie de milliers d’hectares en jachère.

Suppression du caractère inaliénable des terres Habous.

Régularisation de toutes les transactions (même celles qui présentent un

caractère douteux).

Prétextant vouloir déterminer avec exactitude la véritable taille du patrimoine de

l’Etat, les propriétaires terriens furent obligés de présenter des titres de propriété portant

« des dates certaines » d’établissement. Une grande proportion de propriétaires terriens

furent ainsi expropriés.

FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME

115

Cette dernière mesure fut l’une des plus iniques : à titre d’exemple et rien que pour la

Mitidja, région des plus fertiles, c’est plus de la moitié des terres qui furent spoliées et

près de 2.000 familles Algériennes ont été expropriés.

Cependant et au regard de l’administration coloniale, cette loi n’était pas suffisante et il

en fallait d’autres. C’est alors que fut promulguée la loi de 1851.

3. La loi de 1851 :

Après dix sept années d’âpres résistances, l’Algérie est devenue quelque peu

« pacifiée » et le colonisateur pouvait désormais agir plus librement. C’est ainsi que fut

décrétée une loi en 1851 et qui s’est substituée aux ordonnances de 1844 et de 1846,

dans le but évident de consolider l’arsenal juridique relatif au foncier agricole ou plutôt,

pour renforcer la main mise sur le patrimoine foncier Algérien.

Et même si cette loi n’a pas apporté de grands changements par rapport aux

ordonnances passées, elle contenait néanmoins deux dispositions importantes :

L’inviolabilité de la propriété une fois celle-ci déterminée.

L’établissement des droits de propriété et de jouissance sur les terres des

particuliers ou des tribus, tels qu’ils existaient entre 1830 et 1851, ou tels qu’ils ont été

établis par l’administration coloniale.

Cependant, moult critiques furent faites autour de cette loi et ce tant de la part des

colons que de la population Algérienne concernée. Bien évidemment, la stratégie du

colonisateur en Algérie était axée sur la satisfaction de l’avidité des colons avant de

penser à rendre justice à qui de droit, et c’est ainsi qu’est apparue l’idée affreuse du

Cantonnement.

4. La théorie du Cantonnement :

Le Cantonnement est un mot emprunté au vocabulaire forestier où il est désignée la

conversion du droit d’usage en droit de propriété sur une partie du fonds apporté à cet

usage. Donc, le Cantonnement fut au centre d’une mesure prise par l’administration

coloniale et dont le but inavoué fut parfaitement exprimé dans la citation suivante,

FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME

116

énoncée par le maréchal Randon3 : « L’objectif du cantonnement est de préparer

l’avenir du pays pour le développement de la colonisation et l’installation aussi large

que possible de l’élément Européen ».

Pour y parvenir, le colonisateur jeta son dévolu sur les terres Arch et Sebaga et utilisa

un subterfuge asse habile pour s’en accaparer : au temps des Ottomans, les possesseurs

de ces terres versaient au Beylik un impôt régulier, impôt que le colonisateur assimila à

un loyer, ce qui rend les possesseurs aux yeux de l’administration coloniale, non pas

propriétaires mais de simples locataires d’une terre faisant partie du domaine du

souverain et donc de l’Etat, matérialisé alors par l’Etat Français.

Cependant, et en raison de considérations politiques Françaises internes, la mise en

pratique du projet de Cantonnement fut abandonnée au profit d’une autre disposition,

non moins célèbre (et contestée) : celle du « Senatus-Consulte ».

5. La loi de 1863 ou le Senatus-Consulte4 de 1863:

Dans une célèbre lettre5 de Napoléon III adressée au gouverneur d’Algérie (Le duc

Aimable Pélissier), l’empereur voulait amorcer une nouvelle étape dans la conquête de

l’Algérie. Ainsi et dans le but de resserrer l’étau sur les tribus Algériennes (cœur de

toutes les résistances passées et futures), il eu l’ingéniosité et en usant d’ambigüités, de

sous-entendus et de langage diplomatique, d’énoncer un certain nombre de réflexions,

devant donner par la suite naissance au Senatus-Consulte du foncier agricole Algérien et

dont voici quelques passages intéressants:

3.Jacques Louis César Alexandre, comte de Randon (25 mars 1795 à Grenoble - 16 janvier 1871 à Genève) est un

militaire et homme politique français. Il fut maréchal de France et gouverneur d'Algérie 4. Sous la République romaine, le sénatus-consulte est l'avis rendu par le Sénat sur le projet de loi que lui présente un

consul ou un préteur. Bien que ce ne soit qu'un avis, il est considéré comme obligatoire de le recueillir avant de

soumettre une décision au vote ; de plus, un avis défavorable du Sénat provoque presque systématiquement la

modification du projet de loi, ou son abandon. Sous le Consulat, le Premier et Second Empire français, acte voté

par le sénat et ayant la valeur d'une loi (Définition extraite de l’encyclopédie en ligne Wikipédia). 5.Cf. Augustin Bernard , « Histoire des colonies Françaises », Tome2, p347.

FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME

117

« Lorsque la restauration fit la conquête d’Alger, elle a promis aux arabes de respecter

leur religion et leur propriété. Cet engagement solennel existe toujours pour nous, et je

tiens à honorer d’exécuter».

Ceci est bien évidemment destiné aux « oppressés » pour démontrer la bonne foi de la

France, venue non pas pour coloniser mais pire encore : pour conquérir, c'est-à-dire,

déclarer la guerre à un pays et visant la soumission de son peuple!

Et plus loin : « la première condition d’une société civilisée, c’est le respect du droit de

chacun».

Entendez par là non pas le droit des Algériens sur les biens et les terres Algériennes,

mais le droit des colons sur ce qu’ils n’ont aucun droit.

« J’ai charger le maréchal Randon de préparer un projet de sénatus-consulte dont

l'article principal sera de rendre les tribus ou fractions de tribus propriétaires

incommutables des territoires qu'elles occupent à demeure fixe et dont elles ont la

jouissance traditionnelle à quelque titre que ce soit. ».

Cependant, le Senatus-Consulte fut très critiqué de par et d’autre de la Méditerranée,

retenons à cela la citation de Ferdinand Barrot6 :

« A côté de ces enfants de notre adoption que vous traitez avec une si grande

magnanimité et une si infinie indulgence, il y a les enfants de notre sang, que la France

a appelé sur cette terre. Ceux-là vous demanderont leur part de justice et de sympathie.

D'où vient qu'il est nécessaire, jusque dans cette enceinte, de protester contre l'injuste

dédain dont ils ont été l'objet et contre les appréciations venues du dehors,

appréciations mêlées d'erreurs si criantes que cela les fait ressembler à des calomnies

? ».

6. Homme politique Français et fervent défenseur de Napoléon III. Il occupa plusieurs postes dont celui de secrétaire

de la Présidence en 1849, ministre de l'Intérieur le 31 octobre de la même année, et ambassadeur à Turin à sa sortie

du ministère en mars 1850. Il fut aussi conseiller d'État puis entra au Sénat du Second Empire le 4 mars 1853 et

devint grand référendaire de cette assemblée.

FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME

118

Néanmoins, et même si le Senatus-Consulte apparaissait comme étant plus favorable

aux « indigènes » qu’aux colons, il aspirait néanmoins à atteindre plusieurs objectifs,

parfois contradictoires, mais à l’opposé de tout altruisme sincère :

Satisfaire les colons et faire taire les contestations de plus en plus virulentes à

l’égard de l’empire.

Faire passer la France pour une nation juste et clémente, et dont les méthodes

étaient à l’opposé de celles qui prévalaient au même moment en Amérique (le génocide

des natifs Américains).

Entériner à tout jamais toutes les transactions passées (les spoliations en fait) en

leur donnant un caractère irréversible.

Et plus important encore, affaiblir l’autorité et le pouvoir des tribus en les

amadouant avec des dispositions visant en apparence à abandonner les prétentions de

l’Etat Français sur les terres Arch, mais en réalité à couper l’herbe sous les pieds des

chefs de tribus et tuer dans l’œuf toute tentative de rébellion.

Signalons au passage que l’une des dispositions prises dans le cadre du Senatus-

Consulte, fut l’un des points nodaux de la politique foncière d’après 1973 : les Français

qui ignoraient tout de la signification réelle de la notion de Arch, introduisirent une

autre notion, qui elle était inconnue en Algérie, et y assimilaient celle de Arch : les

terres collectives, l’un des pivots majeurs de la réforme agraire de 1973.

Le Senatus-Consulte fut abandonnée en 1870, car il suscitait plus de résistance que de

sympathie, de plus la France connaissait d’énormes difficultés économiques et

politiques (qui précipitèrent la chute du second empire)…et le temps n’était pas à la

clémence, d’autant plus que la France allait perdre la même année l’Alsace et la

Lorraine au profit des Prussiens de Guillaume II. Mais l’abrogation d’une loi fait place à

une autre encore pire.

6. La loi de 1870 ou loi Warnier:

FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME

119

Venue en remplacement du Senatus-Consulte de 1863, cette loi qui porte le nom de son

rapporteur, Auguste Warnier7, est considérée par bon nombre d’historiens comme l’une

des pires et des plus inhumaines jamais appliquées en Algérie.

L’un des motifs qui ont conduit à la promulgation de cette loi fut énoncé sans ambages

et en quelques mots:

« L’intérêt politique de la France qui est de ne pas oublier que la colonisation a besoin

de terres »…sans commentaire.

Elle fut aussi considérée comme étant la loi la plus propice pour la mainmise définitive

et quasi-absolue sur 4.000.000 d’hectares des terres les plus fertiles de l’Algérie, et dont

une partie était encore aux mains des « indigènes ».

Parmi les principales dispositions de cette loi :

L’application de la législation Française sur toutes les transactions relatives au

foncier, qu’elles fussent entre Européens et Algériens ou entre les Algériens eux-

mêmes.

Lever tous les obstacles sur les transactions au profit d’Européens et alléger les

procédures au minimum.

Mettre en place des propriétés individuelles et diviser ainsi les territoires en

plusieurs petites parcelles. Ce n’est pas sans rappeler la célèbre locution latine : Divide

et Impera (Diviser pour régner) et c’est ce qui s’est réellement passé : il est devenu

beaucoup plus aisé pour les Européens d’acheter moyennant des sommes modiques (si

on peut qualifier ces opérations « d’achat »), les lopins de terres détenus par des

individus isolés. Certes il était possible aux propriétaires de contester les prix fixés par

l’administration, mais il était encore plus coûteux d’intenter un procès (soumis à la

législation Française, ne l’oublions pas)…alors autant vendre et se taire.

7.Auguste Hubert Warnier, médecin et homme politique Français et par ailleurs député d’Alger et membre de la

commission du séquestre, président de la commission des indemnités aux victimes de l’insurrection kabyle de

1871, membre de la commission de la propriété immobilière en Algérie et l’idole de toute une génération de colons

pour son rôle dans la ruine de bien des tribus…

FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME

120

L’abolissement de la Chefâa8, droit qui empêchait l’intrusion d’étrangers dans la

propriété familiale.

Et comble de l’injustice, la mise en place de mesures de Licitation9, inconnue

dans le droit traditionnel Algérien, mais qui était en plus une licitation Judiciaire

et

forcée, ayant conduit à la ruine des milliers de familles Algériennes et fut l’une des

causes de la grande famine qui toucha l’Algérie et de l’insurrection des Algériens en

1871.

L’une des conséquences de la loi Warnier, fut la diminution de la population de

2.652.000 Algériens en 1866 à 2.152.000 en 1872…soit la mort pour cause de famine,

de maladie, de misère et de liquidations sommaires, de plus de 500.000 personnes en

moins de six ans.

7. La loi de 1926 :

Ce fut l’une des dernières grandes lois décrétées en Algérie pendant la période coloniale

et touchant au foncier agricole. Elle sera quelque peu modifiée en 1951, mais elle

conserva l’essentiel de ses dispositions :

La reconnaissance totale des titres de propriétés contestés jusqu’alors et détenus

par des Européens.

L’allégement des procédures de délivrance de titres de propriétés au profit des

Européens.

Et la Francisation10

accentuée des immeubles ruraux.

L’Algérie est désormais considérée faisant partie intégrale et indissociable de la

France…

8.Différente de la conception actuellement présente de la Chefâa dans la législation de plusieurs pays musulmans et

Arabes, et qui est appelé « le droit de préemption » dans le droit immobilier. 9. La Licitation, du latin licitatio, consiste dans la mise en vente aux enchères, de manière volontaire par les

propriétaires, d'un bien en indivision successorale. Elle peut être gré à gré, amiable ou judiciaire. 10.Transformation visant à adopter l'apparence française.

FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME

121

Conclusion :

En guise d’épilogue, disons que le droit qui a régi le foncier en Algérie durant la période

coloniale était constitué d’un fatras de textes de lois issus du droit Musulman, de

coutumes locales devenues par la force des choses des règles d’usage et des lois

Françaises dont quelques-unes ont été citées.

C’est de cet amas hétéroclite qu’a hérité l’Algérie et sur la base duquel ont été

entreprises les différentes réformes depuis lors.

Il apparaît aussi que malgré tout l’arsenal juridique mis en place par l’administration

coloniale, elle ne put arriver à aucun résultat probant, et ceci évidemment parce qu’elles

étaient injustes envers les Algériens, parce qu’elles portaient de graves atteintes aux

droit auxquels aspire chaque être humain, mais aussi parce qu’elles n’avaient pas le

consensus au sein même des Français. De plus, et élément majeur, elles furent

inefficientes en raison de l’application d’un véritable sophisme de composition, du

moment qu’elles faisaient abstraction des spécificités locales de la société Algérienne et

de l’avoir considérer comme un ensemble homogène.

Al’avenir, il est donc primordiale qu’avant toute prise de décision relative au foncier en

général et au foncier agricole en particulier, que soit obtenue l’adhésion des concernés

et que soit prises en considération les spécificités et les coutumes liées à la terre des

différentes régions du pays.

Références bibliographiques :

1. AUGUSTIN BERNARD (1931), « Histoire des colonies Françaises », 2ème

Edition,

Tome2, LAROUISSE, Paris.

2. BEZBAKH PIERRE et GHERARDI SOPHIE (2000), « Dictionnaire de l’économie,

A.Z », LAROUSSE/HER, Paris.

3. CHAULET CLAUDINE (1971), « La Mitidja autogérée », SNED, Alger.

FONCIER AGRICOLE EN ALGERIE : LES ORIGINES DU MARASME

122

4. CLERC DENIS (1997), « Déchiffrer les grands auteurs de l’économie et de la

sociologie, Volume I : Les fondateurs», 2ème

Edition, LA DECOUVERTE et SYROS, Paris.

5. LAMIRI ABDELHAK (1999), « Crise de l’économie Algérienne-causes,

mécanismes et perspectives de redressement », PRESSES D’ALGER, Alger. p81.

6. MESLI MOHAMED ELYES (1996), « Les origines de la crise agricole en Algérie

– du cantonnement de 1846 à la nationalisation de 1962», DAHLAB, Alger.