Les principales drogues: consommations et toxicités Bruno Mégarbane Bruno Mégarbane Réanimation...

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Les principales drogues:Les principales drogues:

consommations et toxicitésconsommations et toxicités

Bruno MégarbaneBruno MégarbaneRéanimation Médicale et ToxicologiqueRéanimation Médicale et Toxicologique

INSERM U705, Hôpital Lariboisière, ParisINSERM U705, Hôpital Lariboisière, Paris

La toxicomanie:La toxicomanie:

• Abus et dépendance : Mode d’utilisation d’une substance conduisant à une altération du fonctionnement ou à une souffrance caractérisée par la présence de manifestations cliniquement significatives.

• Tolérance : - Besoin d’augmenter les quantités pour obtenir l’effet désiré- Désir infructueux de diminuer l’utilisation de la substance- Temps passé à se procurer la substance

• Sevrage : Souffrance physique ou psychique induite par le manque de la substance habituellement consommée.

- Addiction -

Classification des drogues:Classification des drogues:

• Dépresseurs : alcool, psychotropes, opiacés, GHB, ...• Sensations de détente, de rêve et perte d'inhibition• Dépendance physique et risque de dépression respiratoire

• Psychostimulants : tabac, cocaïne, crack, amphétamines, dopants, ecstasy, ...

• Excitation, réduction de fatigue et sentiment d'assurance • Effet suivi d'épuisement et de dépression • Dépendance psychique et risque de paranoïa et de dépression

• Hallucinogènes ou psychodysleptiques: cannabis, LSD, produits volatils (colles, solvants, anesthésiques volatils, kétamine), PCP, champignons, ...

• Perturbation de perception de l'environnement, modification temps / espace et sensibilité exacerbée aux couleurs et aux sons.

• Risque de modification de la personnalité

Noyau Accumbens

DA

D2

CocaïneMDMAAmphétamines

D1

Aire tegmentaleventrale DA

DA

D2

+

Influx par les acides aminés

excitateurs

DA

m

GABA

Opioïde

?

VOIE HEDONIQUE(SYSTEME MESOLIMBIQUE)

CB1

• Interdiction : répression de l'usage.

• Libéralisation : interdiction assortie de sanction non mis en en œuvre dans les faits.

• Dépénalisation : L’usage n'est plus interdit, ni réprimé.

• Légalisation : autorisation de l’usage et réglementation de la distribution d'un produit jusqu'alors interdit, avec contrôle des pouvoirs publics.

Loi du 31 décembre 1970: Réglementation répressive + injonction thérapeutique

(alternative thérapeutique aux poursuites ou à la condamnation )

Législations des drogues:Législations des drogues:

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Les usagers des drogues récréatives

débordent largement la scène techno

- Free parties (clandestines, gratuites)- Soirées techno (club ou discothèque)- After rave club- Teknivals (plusieurs jours)- Raves officielles et légales- Fêtes privées non flyées

Des drogues de rue … Des drogues de rue … aux drogues de club aux drogues de club

Consommations en Europe:• 1e position: Cannabis• 2e position: Ecstasy• 3e position: Cocaïne

62 M (20%) ont testé le cannabis3 M consommateurs cannabis9 M ont testé la cocaïne2 M usagers de drogues à problèmes850 000 injecteurs

185 millions de consommateurs de drogues illégales dans le monde

Répartition des Répartition des consommationsconsommations

Cannabis, Ecstasy

Amphétamines, LSDCocaïne,

Protoxyde d’azote Kétamine, Valium®

Rohypnol® Crack,OHSubutex® Heroïne

Ice…

Plateau

Descen

dan

te

Diffusion large

Diffusion restreinte

Pour initiés

OFDT, 2000

Explosion des trafics:Explosion des trafics:

Quand l’internet arriva ….

France: 441

Les années 2000 = les années de tous les records !!

Expérimentation des drogues psychoactivesExpérimentation des drogues psychoactives

Evolution du niveau d’usage des drogues psychoactivesEvolution du niveau d’usage des drogues psychoactives

De nouvelles habitudes de De nouvelles habitudes de consommationconsommation

Diversification des drogues (effets, disponibilité)

Polyconsommation

Temporailté des usages Interactions Polydépendance

Exemple : drogues consommées avec l’ecstasy

Exemple : Alcool après cocaïne pour éviter le manque (cocaéthylène)

Avant : alcool Ecstasy Après : Buprénorphine, méthadone, BZD

L’imagination n’a pas de L’imagination n’a pas de limite …limite …

5 Août 1992 : décès de Jeff Porcaro (Toto) …

• Déclaration initiale: empoisonnement par un pesticide organophosphoré

• Rapport d’autopsie : arrêt cardiaque causé par la cocaïne…

• Explication toxicologique : association des 2 !

Rolling Stone, 1992

L’imagination n’a pas de limite L’imagination n’a pas de limite ……

• Toxicomane de 33 ans, découvert dans les toilettes d’une clinique, une seringue vide à ses côtés

• Inconscient, tremblements, sans π• Scope : FC à 150/min

• SMUR : CGS 15, PAS 80 mm Hg, FC 70/min. Examen clinique et ECG normaux.

L’imagination n’a pas de L’imagination n’a pas de limite …limite …

Explications du patient…

• La veille : injection IV d’adrénaline (0.5 mg) + oxazepam per os avec obtention d’un effet psychostimulant.

• Tentative du jour : injection de dobutamine …

Lapostolle, Ann Int Med 2002, 136: 174-5

Le cannabisLe cannabisQuickTime™ et un décompresseur

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Cannabis: en première Cannabis: en première position ...position ...

(Shit)

(marijuana)

• Connu depuis des millénaires (chanvre indien)• Utilisé pour ses vertus médicinales ou rites funéraires

• Cultivé dans les régions montagneuses et sèches• Producteurs: Maroc (1e exportateur), Croissant d ’Or (Afghanistan, Pakistan), Amérique Latine et Afrique

• Consommation: fumé avec du tabac

• Image hédoniste et branchée

• Métabolisme hépatique• Demi-vie d’élimination de 7 jours• Dépistage prolongé dans les urines (jusqu’à 30 jours)

• Plusieurs récepteurs cannabinoïdes (2 clonés):CB1: SNC (ganglions base, hippocampe, cervelet, cortex frontal)

Coordination mouvements, mémoire, processus cognitifsCB2: cellules immmunitaires immunomodulationAbsence CB1 dans le TC = absence toxicité aiguë vitale

• Modulation du système endocannabinoïde central potentiel thérapeutique (douleur, glaucome, ischémie cérébrale, gliomes)

• Augmentation de l’activité dopaminergique des voies mésolimbiques (nucleus accumbens) renforcement positif de l’appétence aux drogues

Un principe actif: le THC (Un principe actif: le THC (tétrahydrocannabinol)tétrahydrocannabinol)

• Effets: euphorie, apaisement, somnolence

• Toxicité aiguë: Tachycardie,bouche sèche, nausées, yeux rougesPerturbation de la mémoire immédiate, perception visuelle, du temps et de l’image corporelle

• Risques: incoordination motrice, confusion, panique

• Consommation aux long cours: dépendance psychique (1 usager/10), anxiété, troubles de l’humeur, intellectuels (échec scolaire), psychose (schizophrénie x50), suicide (débattu)

Toxicités ?Toxicités ?

Fergusson DM. Addiction 2003 Hickman M. Addiction 2004Andreasson S. Lancet 1987 Zammit S. BMJ 2002

L’ecstasy L’ecstasy et les amphétamineset les amphétamines

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La métamphétamine ou “speed“La métamphétamine ou “speed“

•  Synthétisé en 1919 par chimiste japonais (kamikazes)

•  Utilisé comme antidépresseur (30s) puis anoréxigène (40s).

•  Usage récréatif (50s)

• Formes: surtout sniffés

- Ice ou “glace“ pour la forme aisément vaporisable

- Crank ou “cristal“ pour la forme salifiée hydrosoluble.

• Synthèse:à partir de pseudo-éphédrine

La La métamphétaminemétamphétamine

Aux USA:12 M ont déjà testé 6% élèves de terminale ont testé1,5 M de consommateurs réguliers17 000 labos démantelé en 5 ans

Meth house, Meth kids, Crystal Meth Anonymous

Extension dans la région pacifique

• 3,4-méthylènedioxyméthamphétamine

• Synthèse en 1914 : psychostimulant anorexigène

• Usage détourné

• Anodin jusqu'à la fin des années 1980

Green AR, Psychopharmacol, 1995

Une famille : les amphétaminesUne famille : les amphétamines

Bismuth C. Concours Médical, 2001

Un design : le compriméUn design : le comprimé

Une loterie : le compriméUne loterie : le comprimé

651 échantillons : 43 molécules identifiées • MDMA : 41 % de 0,2 à 97 % par échantillon• Amphétamines : 6 % • Caféine, Cocaïne, LSD, THC : 5 % • Chloroquine : 4 %,

• Kétamine, -OH, héroïne… Galliot, Psychotropes, 2000 Galliot, Presse Med, 1999 Sherlock, J Accid Emerg Med, 1999 Wolff, Lancet, 1995

« Users of esctasy… a form of lottery »

Une quête : l’hyperactivité Une quête : l’hyperactivité socialesociale

- à partir de 75 mg de MDMA, durée 3 à 6 h -

• Psychostimulation Ouverture d'espritConfiance en soiFacilitation du rapprochement avec les autresInsouciance / EuphorieSensations exacerbées

• Propriétés psychodysleptiques Inconstantes Méconnues Rarement recherchées

Peroutka SJ. Neuropsychopharmacol, 1988

Effets secondaires mineursEffets secondaires mineurs

Sensations de chaud et froid Moiteur des mains

Sueurs Tension des mâchoiresNausées et vomissements InsomnieTroubles de la concentration Perte d'appétitSécheresse buccale Envie impérieuse

d'urinerMydriaseTachycardie signes objectifs

Augmentation de pression artérielle "Prix à payer" : Désagréments > danger

Peroutka SJ. Neuropsychopharmacol, 1988

Un danger : le risque de décèsUn danger : le risque de décès

• Effets secondaires mineurs : attendus et tolérés

• Effets secondaires graves --> décès

Décès Sans surdosage ni consommation chroniquePour prise unique, dose inférieure à 150 mg

Dowling GP. JAMA, 1987 Henry JA. BMJ, 1992

Un phénomène : l’agrégationUn phénomène : l’agrégationPhénomène reproduit lors d’une « rave »

Green AR. Psychopharmocol, 1995

+ + +++Syndrome sérotoninergique + Hyperactivité motrice = Hyperthermie

Hyperthermie maligne : origine multifactorielle

• Les circonstances de prises incriminées… Milieu confinéPhénomène d’agrégation Effort physique Fatigue non ressentie Vasoconstriction cutanée Déshydratation

Rittoo DB. Lancet, 1992

Une constante : Une constante : l’hyperthermiel’hyperthermie

Un risque : le décèsUn risque : le décès

Le plus souvent, Trouble du rythme ou syndrome de multidéfaillance

Hyperthermie maligne (43,3°C) État de mal convulsifCollapsusCoagulopathie Insuffisance rénale aiguë Hépatite fulminanteAccident de la voie publique

• Psychiatriques• Cardiovasculaires: arythmies, HTA

• Neurologiques:Clonies

Hypertonie + hyperréflexie --> rhabdomyolyseConvulsions --> État de mal

Accidents vasculaires cérébraux (hémorragiques) • Respiratoires• Hépatique: hépatite, insuffisance hépato-cellulaire

• Métaboliques et biologiques: hyponatrémie, insuffisance rénale, CIVD

Des effets secondaires Des effets secondaires gravesgraves

La prise en chargeLa prise en charge

Traitements symptomatiques:

Réhydratation + Correction des troubles électrolytiques

Traitement de la rhabdomyolyse

Hyperthermie: - Refroidissement : glace souvent utile - Benzodiazépines et curares peuvent aider - Dantrolène : efficacité incertaine, indication discutée- Périactine

Une gageure : Une gageure : l’analyse toxicologique sur sitel’analyse toxicologique sur site

• Réaction colorimétrique

« Ce n'est pas parce que le MDMA est pur qu'il est anodin »

... mais rien ne vaut la prévention !

IREP. 1997

De la répression

... au testing 

Une inconnue : la toxicité Une inconnue : la toxicité chroniquechronique

• Déficit en neuromédiateurs Colado, Pharmacol

Toxicol, 1999

• Altérations des performances cognitives (mnésiques, verbales, psychomotrices, visuelles…)

Mc Cann UD, Psychopharmacol 1999 Morgan MJ, Psychopharmacol 2000 Croft RJ, Am J Psychiatry 2001 Mc Cann UD, Arch Gen Psychiatry 2001

• Autres atteintes : psychiatriques, cardiovasculaires, hépatiques, respiratoires, infectieuses … et sociales et judiciaires ...

Autres amphétamines de Autres amphétamines de synthèsesynthèse

• MDA (methylenedioxyamphétamine), Adam, pilule de l’amour : plus toxique

• MDEA (N-éthyl-3,4-ténamfétamine), Eve : plus sédatif que stimulant, courte durée

• MBDB (N-méthyl-1-(3,4-méthylendioxyphényl)-2-butamine), Fido, Superman, Pastis

• DOM (4-méthyl-2,5-diméthoxyamphétamine), STP (sérénité, tranquillité et paix) altération de la perception comme la mescaline.

• DOB (4-bromo-dimethoxyamphétamine), Aigle Royal ou bromo-STP hallucinogène et sympathomimétique de longue durée (24 h), vasospame périphérique

• 2C-B (4-bromo-2,5-diméthoxyphenetylamine), Nexus, bromo-mescaline, Venus, Erox, Zénith: effets hallucinogènes plus puissants, effets sympathomimétiques plus faibles.

• 4 MTA (4-méthylthioamphétamine): antidépresseur IMAO-A sérotoninergique, sans hallucination, effets stimulants moindres, syndrome sérotoninergique et glaucome

• PMA (4-methoxyamphétamine) ou PMMA (4-methoxyméthylamphétamine): IMAO-A psychostimulante et hallucinogène, effets lents poussant à la surconsommation, hyperthermie maligne, hémorragie cérébrale

Les pipérazines N-substituéesLes pipérazines N-substituées

- Trafic et usage en croissance- Absence de législation, « safe drugs »- Synthèse en 1944, anti-hélminthiase pour bétail puis testé comme antidépresseur- Noms de BZP : A2, Legal E, Legal X- Noms de BZP + TFMPP : Herbal party pills, Pep original, Pep X, Pep Twisted, Pep Love, Flying Angel charge, euphoria, frenzy, jump, rapture, good stuff

- Effets: vomissements, palpitations, mydriase, anxiété, agitation, diaphorèse, céphalées, syncopes, convulsions- Risque dépendance- Facteurs de risque: terrain psychiatrique, co-ingestions

N

NH

1-benzylpipérazine

N

NH

CF3

1-(3-trifluorométhylphényl)pipérazine

N

NH

Cl

1-(3-chlorophényl)pipérazine

La cocaïneLa cocaïneQuickTime™ et un décompresseur

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HistoriqueHistorique

Quelques dates dans l'histoire de la cocaïne :

• Civilisations Incas • 1859 : "cocaïne" isolée - anesthésique local • 1884 : premier anesthésique local• Début du siècle : heures de gloire avec Freud • 1903 : Coca-Cola*

• Années 80 : risque cardiovasculaire

La cocaïne en quelques La cocaïne en quelques chiffres …chiffres …

2000 1990

Prix de 1 g (euros) 60-80 130-150

Saisie annuelle (kg) 1900 441CA marché (millions euros) 2400 800% consommateurs chez 18-44 ans 3,3

1,2% usagers hospitalisés 30 5

ÉpidémiologieÉpidémiologie

Aux États-Unis• En 1996: 15 % de la population 40 % des 25-30 ans ont consommé au

moins 1 fois• Maternité de New-York : 14 % de dépistage positif.

En France • Cocaïne : 1% des adultes en ont consommé. • Consommation en hausse.

PrésentationPrésentation

Cocaïne (C17H21NO4) = Ester d'acide benzoïque

Extrait du cocaïer (Amérique Latine) Poudre blanche, hydrosoluble, instable au chauffage

• “chlorhydrate” (alcaloïde) = forme pure• “crack” (free base) = chauffage cocaïne + bicarbonate de

sodium précipité cristallisé qui se fume avec un effet explosif

• “speed-ball” = cocaïne + héroïne

Propriétés pharmacologiques respectives Propriétés pharmacologiques respectives du chlorhydrate de cocaïne et de crackdu chlorhydrate de cocaïne et de crack

Cocaïne HCl Crack

Pyrolyse Détruite par la

chaleur

Non détruit

Point de fusion 195°C 98°C

Liposolubilité -- +++

Dose 1 000 mg 10 mg

Coût 100 $ 10 $N

CH5 COOCH3

H

cocaïnecocaïne

OCOC6H5

Voie nasale Voie pulmonaire

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Dépendance , consommation compulsive

Effets psychiquesEffets psychiques

• Recherchés... violents, imprévisibles et intenses : Exaltation, euphorie, surestimation de soi, désinhibition, hyperactivité sociale et sexuelle

• Secondairement "crash" - "post-coke blues" Dysphorie, anergie, anhédonie, anxiété et somnolence, pouvant persister plusieurs jours

• Aux deux phasesConduites délictueuses auto ou hétéro agressives Troubles de l'humeur / des conduites alimentaires : fréquents

Effets cardiovasculairesEffets cardiovasculaires

• Tachycardie (Sd adrénergique)• HTA• Troubles du rythme et de conduction (Effet stabilisant de

membrane)• Cardiopathie ischémique, infarctus du myocarde• Mais aussi:

- Hypertrophie ventriculaire gauche - Cardiomyopathies dilatées / Myosites - Dissections aortiques et coronaires

Effets neurologiquesEffets neurologiques

• Tremblements

• Convulsions déclenchées par une stimulation extérieure

• Accidents vasculaires cérébraux (ischémiques ou hémorragiques)

Aux États-Unis: Cocaïne : 1ère cause d'AVC < 35 ans Fréquence accrue avec le "crack"

Effets respiratoiresEffets respiratoires

• Tachypnée

• Bronchodilatation

• Oedèmes pulmonaires lésionnels

• Pneumothorax, pneumomédiastin (crack "sniffé")

Sédation et tranquillisants: Benzodiazépines

Antiépileptiques

Restauration hémodynamique

• Le labétalol (Trandate®) : et bloquant

- contrôle de la tension artérielle + durée de vie courte - évite vasoconstriction périphérique et coronaire () et bronchospasme ()

• Nitroprussiate de sodium, dérivés nitrés, - bloquants et inhibiteurs calciques

TraitementsTraitements

L’héroïne L’héroïne et les opioïdes de et les opioïdes de

substitutionsubstitution

• Stabiliser la consommation de toxiques illicites• Diminuer l’usage de la voie intraveineuse• Favoriser l’insertions des toxicomanes dans des processus

thérapeutiques et sociaux• Élaborer une vie sans dépendance

Henrion. Bull Acad Med, 1997

• Actuellement: 90 000 toxicomanes sous Subutex6000 toxicomanes sous Méthadone

Objectifs de la substitutionObjectifs de la substitution

111

11

88

10

93

4

59

3

42

0

20

40

60

80

100

120

140

1995 1996 1997 1998 1999

122

98 97

62

42

Fatal

Non Fatal

Intoxications aux opiacés/opioïdes

Évolution du nombre Évolution du nombre d’interventions du SAMU 93d’interventions du SAMU 93 de janvier 1995 à décembre 1999de janvier 1995 à décembre 1999

pour une intoxication aiguë sévère aux produits opiacés / opioïdes :pour une intoxication aiguë sévère aux produits opiacés / opioïdes :

Gueye P, et al. Addiction 2002; 97:1295-304.

Circonstances Circonstances d’intoxicationsd’intoxications

• Développement d’un trafic • Mésusage• Associations aux benzodiazépines

Drummer. Am J Forenscic Med Pathol, 1992

Tracqui. Presse Med, 1998

Tableau clinique : le syndrome Tableau clinique : le syndrome opioïdeopioïde

Tableau typique

De l'empoisonnement par l'opium• Contraction de la pupille dans 19/20ème des cas.• La respiration semble souvent comme

suspendue.• Les muscles sont dans le relâchement, le malade

est immobile.Roche, Précis de Médecine, 1844

Pièges de l’analyse Pièges de l’analyse toxicologiquetoxicologique

• Une recherche urinaire négative … n’élimine pas une intoxication par

méthadone, buprénorphine ou dextropropoxyphène …

• Une recherche urinaire positive…peut s ’expliquer par la prise d’un sirop codéiné

Effet plafond pour l’action analgésique et les effets respiratoires:

- dans les modèles animaux - dans les études cliniques chez le volontaire sain

Propriétés pharmacologiques de la Propriétés pharmacologiques de la buprénorphinebuprénorphine

Buprénorphine (30 mg/kg IV) ± Midazolam (160 mg/kg IP)

P. Gueye, et al. Toxicol Sci, 2002

Dépression respiratoire profonde et soutenue en cas Dépression respiratoire profonde et soutenue en cas d’association d’association

d’une dose unique de buprénorphine et de d’une dose unique de buprénorphine et de benzodiazépinesbenzodiazépines

Étude des effets respiratoires de la buprénorphine en association

Nb de patients traités

Variabilité inter-individuelle de la réponse à la Variabilité inter-individuelle de la réponse à la méthadoneméthadone

Dose de méthadone nécessaire à une réponse thérapeutique optimale : 54,3 ± 27,9 mg/jour

Dose requise (mg)

5 120Facteur 24

CYP 3A4 (variabilité d’expression, inductible)

CYP2D6 (polymorphisme génétique, énantioséléctivité), CYP2B6, 2C8, 2C9, 2C19

P-glycoprotéine (polymorphisme génétique, énantioséléctivité), autres transporteurs

Alpha 1 glycoprotéine acide (polymorphisme génétique, énantioséléctivité, conc pathologies, stress)

Récepteurs µ (polymorphisme génétique, énantioséléctivité,), D2 (polymorphisme génétique), COMT

Thérapeutiques concomitantes, prise d’autres substances

Pathologies associées

Facteurs psychosociaux

Causes possibles de la variabilité interindividuelleCauses possibles de la variabilité interindividuelle

Le GHBLe GHB

Historique:Historique:

- Créé en 1961 par le Pr. Laborit pour ses propriétés anesthésiques- Anesthésique réservé à l’usage hospitalier- Production artisanale aisée : poudre, solution aqueuse, granulés- Psychostimulant, substitut aux amphétamines et à l’ecstasy- Consommation festive (Grievous Bodily harm, Liquid Ecstasy, Fantasy, …)- Dans la liste des stupéfiants depuis 2002- Retrait du marché aux USA

Autres précurseurs du GHBAutres précurseurs du GHB

Rapidement converti en GHB

in vivo

Zvosec DL. NEJM 2001

Intoxications aiguës au GHB:Intoxications aiguës au GHB:- Effets de courte durée: amnésie, ébriété, delirium, agitation, myosis, bradycardie, salivation, vomissements, hypothermie modérée, incontinence

- Risques: convulsions, coma (durée 30-190 min), inhalation, traumatismes, dépression respiratoire modérée ( > 50 mg/kg)

-Antidotes sans efficacité constante, Physostigmine :plus efficace, mais risque de bradycardie ou de convulsions

- Midazolam ou propofol pour contrôle vidange gastrique et extubation

18 10 934

1937

89105

199

232

356 365

0

50

100

150

200

250

300

350

CASES

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1997 1998 1999 2000

Poison Centre California

Li J. Ann Emerg Med 1998

Nicholson KL. Drug Alcohol Depend 2001

Soumission chimique au GHB:Soumission chimique au GHB:

• Rapide, inodore, incolore, actif à faible dose

•Soluble en milieu aqueux ( incorporable dans une boisson)

• Désinhibition de la victime

• Amnésie des faits, impression de consentement

• Effet: 15-30 min après absorption; durée: 1h à 24h (selon dose)

- Anesthésique détourné depuis les 80s- Ket, Ketty, Vitamine K, Spécial K, K-hole, Katovit (+ vit C et prolintane)- Sniffés pour ses effets hallucinogènes, insensibilité à la douleur

voyage aux confins de la mort, expériences extra-corporelles

- Risques : - troubles de la vision, de l’attention et de la mémoire- dédoublement de personnalité, psychose

- indifférence au monde environnant- agitation- rhabdomyolyse- coma, dépression respiratoire- décès

- Association opiacés, amphétamines, cocaïne, marijuana, éphédrine, sélégifine.

KétamineKétamine

LSD ou “acide“LSD ou “acide“

- Diéthylamide de l’acide lysergique, obtenu à partir de l’ergot de seigle- Mouvement psychédélique (USA, 60s), déclin (80s) puis nouvel essor

- Formes: cp, buvard, micropointe (mine de crayon), bloc de gélatine, poudre- “Sandwich“: alterner buvard LSD et ecstasy /3h

- Le plus puissant hallucinogène: fou rire incontrôlable, délire, synesthésies altération de la perception temps/distance, perturbations somesthésiques- Troubles végétatifs : mydriase, hypersudation / sécheresse, vomissements, palpitations, HTA, tremblements, incoordination motrice- Trip (de 5 à 12 h) suivi d’une redescente désagréable (confusion, angoisse, panique, paranoïa, phobies, délire) avec flash-back

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Historique Médecines traditionnelles (Chine, Amérique du Sud)Rites religieux ou initiatiques 1970-1980 : Fins récréatives, conduites d’expérimentation

Effets recherchés : Délire hallucinatoire (15 min après ingestion, durée= 1 à 2 j)

Toxicité : ATROPINE, SCOPOLAMINE (graines, fleurs, racines +++)antagonistes compétitifs périphériques et centraux de l’acétylcholine

Syndrome anticholinergique dose-dépendant :• Agitation psychomotrice, confusion, convulsions, coma• Mydriase, trouble de l’accommodation, sécheresse muqueuse, rétention

urine• Tachycardie sinusale, palpitations

Décompensation psychotique

Antidote = Physostigmine discuté, 1 à 2 mg IV en doses répétéesEvolution: Favorable en 24 à 48 heures.

Décès lié à des troubles du comportement.

La daturaLa datura

- Vasodilatateurs sniffés (nitrites de butyle et de pentyle)

- Sensation de chaleur intense et de sensualité exacerbée

- Bouffées vertigineuses immédiates

- Effets secondaires: céphalées, vertiges, éruptions cutanées

- Risque de méthémoglobinémie

Les poppersLes poppers

Le ViagraLe Viagra

• Association à d’autres drogues, comme l’ecstasy qui diminue les performances sexuelles mais ne neutralise pas la libido.

• Danger de certaines combinaisons  (exemple: Viagra + poppers) avec un risque d’hypotension et d’insuffisance coronaire.

• Effets secondaires : étourdissement, troubles visuels, priapisme.

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Rohypnol: en perte de vitesse Rohypnol: en perte de vitesse ......

Flunitrazépam: usage détourné dans les 70s

Noms de rue: roche, rophie, roofies, forget-me pill, rope, ...

Effets recherchés: invincibilité, myorelaxation, amnésie, soumission

Effets secondaires: vertige, flou visuel, confusion, amnésie antérograde, troubles digestifs, rétention aiguë d’urine et hypotension

Dépendance physique et psychique

Sevrage: convulsions

Danger des associations: + alcool + opiacés

Quasi-retrait du marché ==> Remplacement par clonazépam (Rivotril)

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Club cocktailsClub cocktails

Une drogue améliore les sensations ou compense les effets négatifs de l’autre drogue

Flip = MDMA + autre drogue Candy flipping = MDMA + LSDHippy flipping = MDMA + champignon hallucinogène Love flipping = MDMA + mescaline Kitty flipping = MDMA + kétamine Elephant flipping = MDMA + PCP Robo Flipping = MDMA + dextrometorphane Nexus Flipping = MDMA + 2-CBAdam et Eve dans le jardin d’Eden = MDMA + MDEA + MBDB

QuickTime™ et un décompresseurGIF sont requis pour visualiser

cette image.

ConclusionConclusion

Nouvelles drogues = Nouvelle toxicité

+ Conduites addictives multiples et variables

= inconnues nombreuses …