Post on 23-Sep-2018
LES HÉRITAGES CULTURELS CELTES
Comprendre l’engouement actuel pour les Celtes
Une expérience d’enseignement et d’apprentissage menée dans des
classes du qualifiant
Travail de fin d’études présenté
en vue de l’obtention du grade
de Bachelier-Agrégée de
l’enseignement secondaire
inférieur, sous-section sciences
humaines.
Travail de fin d’études réalisé par Caroline IVANOFF
Promoteur
Catherine DAMBROISE
Année académique 2016-2017
Haute École Léonard de Vinci asbl – École normale catholique du Brabant wallon Siège social : Place de l’Alma, 2 – 1200 Bruxelles
Adresse courrier : Voie Cardijn, 10 – 1348 Louvain-la-Neuve www.encbw.vinci.be – info.encbw@vinci.be – Tél : +32 10 45 33 85
RPM Bruxelles 0459 279 954
LES HÉRITAGES CULTURELS CELTES
Comprendre l’engouement actuel pour les Celtes
Une expérience d’enseignement et d’apprentissage menée dans des
classes du qualifiant
Travail de fin d’études présenté
en vue de l’obtention du grade
de Bachelier-Agrégée de
l’enseignement secondaire
inférieur, sous-section sciences
humaines.
Travail de fin d’études réalisé par Caroline IVANOFF
Promoteur
Catherine DAMBROISE
Année académique 2016-2017
Haute École Léonard de Vinci asbl – École normale catholique du Brabant wallon Siège social : Place de l’Alma, 2 – 1200 Bruxelles
Adresse courrier : Voie Cardijn, 10 – 1348 Louvain-la-Neuve www.encbw.vinci.be – info.encbw@vinci.be – Tél : +32 10 45 33 85
RPM Bruxelles 0459 279 954
Remerciements
Je remercie mon promoteur, madame Catherine
DAMBROISE, pour tous ses précieux conseils et sa
disponibilité durant la réalisation de ce travail.
Je tiens également à remercier particulièrement
les personnes qui m’ont soutenue ou aidée dans
l’effort : Anne VANHORENBEKE, Jean IVANOFF, Céline
BIGARÉ et Nicolas DUYMS.
Enfin, j’adresse mes remerciements au personnel
du Musée des Celtes de Libramont pour leur
disponibilité.
3
Table des matières
Remerciements ............................................................................................................................ 1
Introduction ................................................................................................................................. 5
Partie 1 : Les recherches scientifiques. ........................................................................................ 7
1 Mise au point : « Qui étaient réellement les Celtes ?»: ........................................................ 7
1.1 Les Celtes, une origine incertaine ? .............................................................................. 7
1.2 Situation dans le temps et dans l’espace : .................................................................... 8
1.3 La Belgique des Celtes : ............................................................................................... 10
1.4 La religion des Celtes : ................................................................................................ 12
1.5 Les caractéristiques de l’art des Celtes : ..................................................................... 15
2 Explication de l’engouement actuel pour les Celtes : ......................................................... 17
2.1 «Pourquoi» ?............................................................................................................... 18
2.1.1 Le regain d’intérêt pour les Celtes: ........................................................................ 18
2.1.1.1 Du XVIIIe au XIXe siècle : ................................................................................... 18
2.1.1.2 Le rôle du Romantisme (XIXe siècle): ................................................................ 19
2.1.2 L’appropriation de l’image des Gaulois : ................................................................ 20
2.1.2.1 La symbolique de Vercingétorix : ...................................................................... 20
2.1.2.2 L’image erronée des Gaulois dans la publicité : ................................................ 22
2.1.2.3 Astérix, une référence culturelle ? ..................................................................... 23
2.2 «Comment» ? ............................................................................................................. 23
2.2.1 Exemple 1 : Du style insulaire à l’Art Nouveau :..................................................... 24
2.2.1.1 Le style insulaire (vers 600 après J.-C.) : ............................................................ 24
2.2.1.2 L’Art Nouveau (1890 – 1914): ........................................................................... 25
4
2.2.2 Exemple 2 : La légende arthurienne : .................................................................... 27
2.2.2.1 Résumé de la légende du roi Arthur : ............................................................... 27
2.2.2.2 Les origines celtiques de la légende :................................................................ 28
2.2.2.3 Comment expliquer que cette légende ait traversé les siècles ? ....................... 29
2.2.2.4 La légende du roi Arthur vu par le cinéma : ..................................................... 30
3 Conclusion des recherches scientifiques : ......................................................................... 31
Partie 2 : La mise en pratique dans deux classes du qualifiant. ................................................. 34
4 Pourquoi voir les Celtes dans le qualifiant ? ...................................................................... 34
5 Objectifs du cours (en conformité avec le programme de « formation historique et
géographique »): ....................................................................................................................... 35
6 Les classes : ....................................................................................................................... 36
7 Fil rouge de la séquence : .................................................................................................. 37
8 Méthodologies : ................................................................................................................ 37
9 Les représentations des élèves sur les Celtes : .................................................................. 37
10 Évaluations : ............................................................................................................... 38
11 Apports et limites de la séquence (regard critique): .................................................. 39
12 Éléments nouveaux apportés a posteriori : ................................................................ 41
13 Comment intégrer une visite au musée dans la séquence ? ...................................... 41
14 Conclusion de l’expérience :....................................................................................... 42
Conclusion finale : ..................................................................................................................... 43
Bibliographie : ........................................................................................................................... 44
Annexes: .................................................................................................................................... 46
5
Introduction
Pendant deux millénaires, les Celtes ont été oubliés et restent, malgré tout, assez
méconnus du grand public actuel. Cependant, depuis plusieurs décennies, cette
civilisation occupe le devant de la scène historique et imprègne l’imaginaire collectif.
C’est pourquoi nous avions trouvé intéressant de choisir les Celtes comme sujet
pour notre travail de fin d’études. Il nous a fallu choisir un axe de travail. La
thématique des Celtes n’étant qu’au programme d’histoire de troisième générale,
nous nous sommes naturellement dirigée vers ce programme. La thématique du
patrimoine nous a alors sauté aux yeux : les héritages et les apports du passé
découverts en partie dans les tombes princières et dans les tombes à char nous ont
tout de suite intéressée. Dès lors, nous avons réalisé en octobre 2016 une
collaboration avec le Musée des Celtes de Libramont, sous la direction de madame
Cao-Van, où nous avons conçu plusieurs activités et un support sur les héritages
matériels exposés par le musée : une situle (récipient qui pouvait contenir du vin), une
fibule (épingle à sûreté), un torque (collier) et des bracelets, etc.
Cette première expérience nous a apporté beaucoup d’éléments théoriques, ainsi
qu’une expérience pratique. Par ailleurs, nous avons eu l’envie de nous intéresser à un
autre type d’héritage : la culture. Malheureusement, le programme du général se
concentre presque exclusivement sur l’héritage matériel. Nous avons donc décidé de
finalement prendre le programme de formation historique et géographie employé
dans le qualifiant, plus adapté du fait qu’il contient un chapitre destiné aux héritages
culturels.
Seulement, un problème est très vite survenu à la lecture de ce programme : les
Celtes ne sont pas mentionnés dans les civilisations à travailler avec les élèves.
Cependant, ce programme propose de travailler plusieurs courants artistiques des
périodes antique, médiévale, moderne et contemporaine. Nous avons sélectionné
deux types d’arts qui s’inspirent de l’art celtique : l’art insulaire (médiéval) et l’art
nouveau (contemporain), nous permettant ainsi de parler des Celtes.
Ce travail est constitué de deux parties : une première partie « recherches
scientifiques » et une seconde partie « mise en pratique ».
6
Dans la première partie, nous avons cherché à comprendre cet engouement pour
les Celtes. La civilisation celte est, pour certains, brillante, originale et en constante
évolution. Par exemple, l’art celte, qui utilise l’abstraction, est considéré actuellement
comme moderne. L’attrait de cette civilisation est tel que beaucoup ont voulu faire
des Celtes nos lointains ancêtres. Ne serions-nous pas tous celtes ? La population belge
a-t-elle des origines communes avec les Bretons, les Irlandais et les Gallois ? Ces
populations des îles britanniques ont souvent affirmé avoir une connexion particulière
avec les Celtes. Cette identité « celte » se nourrit de représentations, alimente
l’imagination et les nostalgies et ce, en dépit des avancées de l’archéologie qui montre
de plus en plus que certains faits ont été exagérés.
Dans la partie « mise en pratique », nous avons décrit notre expérience lors du
stage 3.2 la méthodologie employée, les apports, les limites de la séquence et ce que
nous avons amélioré à notre document. Nous avions travaillé les compétences
relatives au programme, à savoir « situer dans le temps » et « critiquer ». La séquence
est divisée en trois parties : la première conceptualise « l’identité culturelle », introduit
la civilisation celtique par des héritages culturels actuels et formule l’objet de
recherche. La deuxième travaille la compétence « situer dans le temps » en analysant
les différents courants artistiques abordés. Enfin, la troisième exerce la compétence
« critiquer » en décryptant plusieurs médias qui utilisent l’image des Celtes.
Dans ce travail, nous présenterons les résultats de nos recherches et de nos
expériences menées sur une année.
7
Partie 1 : Les recherches scientifiques
1 Mise au point : « Qui étaient réellement les Celtes ?»
1.1 Les Celtes, une origine incertaine ?
Actuellement, l’origine des Celtes est incertaine. Elle remonterait à l’époque des
migrations indo-européennes du IVe millénaire, une période qui n’a laissé aucune trace
écrite.
Deux théories pouvant expliquer leur origine s’opposent :
- La théorie « des migrations » : les historiens ont cru jusqu’il y a peu que les
Celtes s’étaient installés en Europe centrale à la fin de l’âge du bronze et au
début de l’âge du fer (vers les IXe et VIIIe siècles avant Jésus-Christ) dans une
aire géographique située au nord des Alpes. Dès lors, le peuple celte serait un
des derniers peuples indo-européens migrant vers l’Ouest. Ils se seraient par la
suite étendus le long du Danube, en France, en Italie et dans les Îles
britanniques. Cette explication est actuellement remise en question, car il
n’existe pas de preuves archéologiques de ces migrations vers l’Europe de
l’Ouest après le VIIIe siècle avant Jésus-Christ.
- La continuité biologique : des études récentes d’ADN montre qu’il y a une
grande continuité biologique entre les populations du IIe millénaire et celles du
Ier millénaire. D’après certains historiens, les peuples celtes seraient arrivés
bien avant le Ier millénaire avant Jésus-Christ. Ils ne se seraient pas installés
uniquement en Europe centrale, mais dans un vaste espace géographique
s’étendant de cette même Europe centrale jusqu’à la France et aux Îles
britanniques actuelles1.
Nous avons décidé de ne pas développer davantage le sujet, car ce dernier est très
complexe et n’est pas impératif pour l’aspect scientifique de notre travail.
1 Fl. ANDRÉ e.a., Construire l’histoire 3e. Les racines de l’Occident, p.194.
8
1.2 Situation dans le temps et dans l’espace :
Les archéologues ont distingué deux périodes dans l’âge de fer et leur ont donné le
nom de gisements importants.
Le premier âge de fer ou la période de Hallstatt tire son nom d’une bourgade
autrichienne où l’on a découvert des mines de sel exploitées par les Celtes ainsi qu’une
grande et riche nécropole.
Le deuxième âge de fer ou période de la Tène est nommé selon un site installé en
bordure du lac de Neuchâtel en Suisse. Des centaines d’objets ont été retrouvés dans
ce lac : il s’agirait d’un lieu de culte important.
La présence des Celtes est confirmée par les archéologues à partir du VIIIe siècle
avant Jésus-Christ, soit la période de Hallstatt, dans une région située entre le nord de
L’Autriche et le sud de l’Allemagne.
Durant cette période, la sidérurgie apparut dans nos contrées et s’y répandit.
L’introduction du fer apporta des modifications importantes dans l’organisation
sociale. Avant, en Europe centrale, la société celte s’organisait en petites tribus
rassemblées autour de petits forts, de hameaux et de fermes isolés. De nombreuses
citadelles sortirent de terre, accompagnées de nécropoles tumulaires. Ces dernières
contenaient des présents funéraires comme des objets d’art et parfois même des chars
à quatre roues. Ces découvertes archéologiques démontrent l’existence d’une
hiérarchisation de la société celte.
Au début du deuxième âge du fer, des changements s’opérèrent : les citadelles
furent abandonnées. De nouveaux chefs prirent le pouvoir. Les archéologues ont
remarqué la présence de plusieurs groupes distincts qui correspondraient à des unités
politiques. Durant cette période, l’utilisation du fer se serait généralisée. Au début du
IVe siècle, le monde celtique attint son apogée et connut une forte croissance
démographique. Pour alléger la charge écologique qu’implique une forte
concentration de population, d’importantes migrations se sont opérées depuis une
zone géographique allant de la France actuelle à l’Autriche d’aujourd’hui. Les
9
mouvements migratoires s’effectuèrent vers le nord de l’Italie, la péninsule Ibérique,
les îles Britanniques, les Carpates et les Balkans. Le lecteur peut trouver, ci-dessous,
une carte de l’expansion des Celtes entre les Ve et IIe siècles avant Jésus-Christ.
Illustration 1 : Fl. ANDRÉ e.a., Construire l’histoire 3e. Les racines de l’Occident, p. 290.
Ce mouvement d’expansion prit fin au IIIe siècle.
La guerre des Gaules (58 à 51 ACN) mit un terme à l'indépendance de la Gaule, qui
se retrouva fortement romanisée à la fin du conflit comme le fut le reste de l’Europe.
Cette romanisation prit du temps, car les Celtes de la Gaule résistèrent. Néanmoins,
elle fut facilitée par l’organisation agricole de la Gaule, puisque les légions de César
purent aisément trouver du ravitaillement. Par la suite, Rome devint « maitre de la
Gaule » et lui imposa sa civilisation2.
Ces conquêtes marquèrent aussi le début de la domination de Rome sur une grande
partie de l'Europe centrale. Conduits par César, les Romains menèrent leurs premières
incursions dans l'Île de Bretagne, en représailles pour l’aide apportée aux Gaulois par
les Bretons. Malgré la violente résistance des Bretons, les Romains continuèrent leur
2 V. HURT et V. MONTENS, Le monde des Celtes, pp. 6-8.
10
progression dans l'Île de Bretagne pendant plus d'un siècle, sous la direction des
empereurs Claude et Hadrien.
La Grande-Bretagne subit une influence moins forte de Rome. En effet, dans les îles
Britanniques, les régions telles que le Pays de Galles ne furent que très peu atteintes
par la romanisation. Cependant, l’Écosse et l’Irlande ne furent jamais conquises.
Sous le règne de l’empereur Auguste, la Gaule connut une période de stabilité qui
se nommait « Pax Romana » (la « Paix romaine »). Peu à peu, les Gaulois adoptèrent
certains aspects du mode de vie des Romains. Par exemple, dans les villes, les riches se
firent construire des maisons « à la romaine », tout en préservant leurs croyances et
leur langue.
1.3 La Belgique des Celtes
Qu’en était-il de notre pays ? La Gaule Belgique (ou « Gallia Belgica ») se déployait à
peu près de la Seine jusqu’au Rhin (ce dernier servait de frontière naturelle avec les
Germains). Le territoire était donc plus étendu que l’actuelle Belgique et était partagé
par plusieurs peuples regroupés en tribus, indépendantes les unes des autres.
Quoiqu’affectées à une même entité (la Gaule Belgique ou « Gallia Belgica »),
toutes ces tribus ne parvinrent jamais à former un État unitaire ou fédéral : les guerres
tribales étaient fréquentes, malgré les quelques réunions religieuses annuelles3.
Chaque tribu se composait :
d’un roi (rix), qui était surtout un chef militaire et qui ne jouissait pas du
pouvoir absolu. Cependant, il assumait de lourdes responsabilités comme la
sécurité du territoire. Il devait également apporter la victoire militaire et
l’abondance à son peuple ;
les druides, qui exerçaient une fonction religieuse, jouaient un rôle
déterminant dans la politique des tribus : ils étaient non seulement les
3 « Les Belges, leur histoire… », [en ligne] http://www.histoire-des-belges.be (page consultée le
15/05/2017).
11
intermédiaires entre les dieux et les fidèles, mais aussi des magiciens, des
prophètes, des juges et des médecins. Les druides étaient indépendants de tout
pouvoir ;
Une classe d’hommes libres comprenant les artisans, les marchands et les
fermiers étaient appelés à se battre pour le compte de l’aristocratie en temps
de guerre. Ils ne jouaient aucun rôle politique. Néanmoins, ils pouvaient
posséder des biens, aller en justice, se marier et hériter ;
Les esclaves étaient généralement des prisonniers de guerre. C’étaient des
hommes non libres : ils ne disposaient d’aucun droit.
Les Belges (et d’autres Celtes) n’avaient pas d’organisation politique supérieure à
celle du village (ou plutôt d’une petite ville). Un «oppidum» (nom donné par les
Romains) était une agglomération fortifiée à fonction urbaine. Les activités politiques,
religieuses et économiques y étaient centralisées. De ce fait, le territoire était
aménagé en réseau convergeant vers l’oppidum.
Voici une liste des tribus qui étaient établies sur le sol de la Belgique actuelle et de
leur position géographique :
les Morins : dans le bassin de l’Yser, le long de la mer du Nord ;
les Ménapiens : de la mer à la rive gauche de l’Escaut et vers les bouches de la
Meuse ;
les Nerviens : entre l’Escaut, le Rupel, la Dyle et la Meuse ;
les Aduatiques : dans l’Entre-Sambre-et-Meuse et dans la Hesbaye namuroise.
les Condruses : au sud de la Meuse dans la forêt ardennaise (ils donneront leur
nom au Condroz) ;
Les Pémanes : au sud des Condruses dans la région de l'actuelle Famenne ;
Les Éburons : au nord des Aduatiques et à droite de la Meuse vers le pays de
Herve ;
12
Les Trévires : au sud des Ardennes jusqu’à la Moselle4.
1.4 La religion des Celtes
La religion des Celtes empreint l’imagination de tout à chacun. Pour beaucoup, elle
porte l’étiquette d’un culte primitif célébré dans la nature. Pourtant, ce culte est bien
plus complexe qu’il n’y parait : les Celtes n’ayant laissé que très peu de monuments
durables et de objets représentant des divinités. Les historiens se sont basés sur les
témoignages indirects et plus ou moins fiables d’auteurs grecs et romains et sur
quelques traces archéologiques datant essentiellement de l’époque gallo-romaine.
Comme il n’y avait pas d’unité politique celte durant l’âge de fer, il est difficile de
situer l’apparition d’une religion celte unifiée. Les quelques statues et stèles
protohistoriques retrouvées pourraient néanmoins symboliser un culte rendu à des
« héros ». Par exemple, depuis 2008, le site des Touriès (France) a dévoilé un nombre
4 Ibid.
Illustration 2 : Carte de la répartition des tribus celtes sur le territoire belge actuel. Carte
tirée du site internet « Histoire des belges.be » (page consultée le 14/05/17).
13
astronomique (environ 31 000) de fragments de stèles qui attestent de l’évolution d’un
sanctuaire héroïque entre le VIIIe et le Ve siècle avant Jésus-Christ.
Un autre exemple est le site de Cailar, fouillé depuis 2002, qui présente un
sanctuaire ouvert relié aux remparts. Ce sanctuaire date du IIIe siècle avant J.-C. et
renfermait des céramiques et des monnaies qui avaient dû être importées. Une
cinquantaine de crânes humains (probablement les têtes coupées appartenant à des
ennemis) et des panoplies guerrières ont été découverts accrochés sur les poteaux et
sur les remparts de la ville5.
Ces sanctuaires témoignent de pratiques rituelles complexes : la valeur des
offrandes (sacrifices d’animaux ou d’humains, butins de batailles, etc.) et la fabrication
de stèles traduisent un grand culte rendu à des divinités. Les animaux pouvaient être
déposés en entier dans les fosses où ils se décomposaient, leur sang étant absorbé par
la terre. Cette pratique serait destinée aux divinités souterraines. Quant aux têtes
coupées, elles refléteraient les conceptions de l’au-delà et de l’âme qu’avaient les
Celtes.
D’après J.-L. Brunaux, «la valeur guerrière est importante pour le salut de l’âme. Les
Celtes croient en son immortalité6.» Il ajoute que « les druides ont contrôlé la religion
pour assoir leur ascendant sur la société7. » Comme évoqué précédemment, les
druides étaient des personnages importants qui détenaient le savoir. Cependant, les
bardes (qui maintenaient vivante la mémoire du passé) faisaient également partie de
ce que les historiens pourraient appeler « le personnel sacré ». Plusieurs auteurs
classiques, comme Tacite ou Lucain, avaient évoqué les druides. Mais celui qui a livré
les informations les plus complètes est César. Dans « La Guerre des Gaules », ce
dernier avait notamment mentionné la rigueur de la formation des druides, qui incluait
la mémorisation des traditions orales transmises au fil du temps. Toujours d’après
César, le druidisme venait à l’origine de Grande-Bretagne pour se répandre vers la
5 M. MAYO, « Culture et religion » dans Les Cahiers de Science & Vie, numéro 146, juillet 2014, pp.46-49.
6 M. MAYO, « Culture et religion », p. 47.
7 M. MAYO, Culture et religion, p. 48.
14
Gaule. Les druides présidaient aux sacrifices publics et privés, car ils pouvaient, paraît-
il, maîtriser les forces surnaturelles et prédire l’avenir au moyen de sacrifices
d’humains et/ou d’animaux. Toutefois, il n’existe que très peu de preuves
archéologiques qui puissent attester de la pratique des sacrifices humains. Enfin, le
druidisme s’est progressivement éteint sous la domination romaine8.
Les archéologues ont découvert que les Celtes de l’âge du fer pratiquaient des rites
funéraires : certains impliquaient, en plus de la dépouille du défunt, des chars à quatre
roues ainsi que des vivres et de la vaisselle, ce qui une preuve supplémentaire de la
croyance des Celtes en une vie après la mort9.
En ce qui concerne les divinités celtes, elles avaient été assimilées aux divinités
romaines, lors de la romanisation, en leur donnant une forme humaine. Il est difficile
de dresser la liste des dieux celtes avant la
romanisation, car chaque tribu avait ses propres
divinités. Néanmoins, il existe des traces
matérielles, comme le pilier des Nautes de Lutèce
(qui expose les panthéons celtique et romain
ensemble), qui aident à l’identification des
divinités celtiques.
Ci-contre, une photographie d’une des faces du
pilier des Nautes de Lutèce représentant le dieu
celte «Esus», le dieu de la forêt et de la
végétation.
Les Celtes vénéraient également les forces de la nature : le soleil, l’eau vive et la terre.
8 M. GREEN, Mythes celtiques.
9 Ibid.
Illustration 3 : photographie du Pillier
des Nautes, tiré du site internet
Wikipédia, consulté le 18/05/17.
15
1.5 Les caractéristiques de l’art des Celtes
L’histoire de l’art celte est avant tout un mystère, que ce soit pour les œuvres en
matériaux périssables perdues à jamais ou pour celles qui ont été retrouvées mais
dont le sens nous échappe, faute de traces écrites celtes.
Ces dernières avaient longtemps été assimilées à des héritières de l’art grec. Le
directeur des recherches au CNRS et spécialiste de l’histoire des Celtes, T. Lejars
explique que «cette tendance a progressivement été remise en cause au cours du XXe
siècle. Jamais les artisans celtes ne se contentent de reproduire les motifs à l’identique.
Ils les transforment, les adaptent à leurs propres exigences. Les Celtes ne sont pas
intéressés par les scènes figurées. Ils s’inspirent plutôt des motifs jugés secondaires,
comme les ornements de remplissage10.»
À cet égard, nous retrouvons un « art celte » essentiellement dans des petits objets
usuels, conçus pour les hommes, principalement dans les domaines :
- de l’armement : chars, épées, pointes de lance, boucliers, casques,
poignards...
- du foyer : chenets, cornes à boire, récipients en métal ou en céramique…
- de la parure : torques (colliers de métal), bracelets, boucles d’oreilles,
pendentifs, boucles de ceinture, fibules, rasoirs, miroirs...
Comme expliqué précédemment, les peuples celtes ne s'intéressaient
vraisemblablement pas aux représentations fidèles de la nature, mais ont développé
un art non figuratif, original et inventif, qui favorise la stylisation et tend vers
l'abstraction.
L’art des Celtes était avant tout un art du métal où le bronze, le fer et l’or étaient
utilisés. Les Celtes étaient des experts en chaudronnerie mais également d'excellents
orfèvres (hommes qui travaillent à l’élaboration d’objets en or).
10 E. FORMOSO, « Au cœur de la créativité celte », dans Les Cahiers de Science & Vie, numéro 146, juillet
2014, pp. 54-55.
16
C’était notamment un art du décor : sur les métaux, le décor est gravé, incrusté,
perforé. De l’or en feuille étaient même parfois appliqué sur le fer et le bronze. La
peinture était essentiellement utilisée sur la céramique.
L’utilisation de motifs géométriques composés de jeux de courbes, se trouvent
notamment sur les travaux d’orfèvrerie (bijoux, torques, parures, fibules, objets). Ces
motifs se perpétueront à travers l’histoire de l’art en partie grâce aux enluminures
chrétiennes du Moyen Âge. Aujourd’hui encore, les motifs complexes de l’art celte
rencontrent un certain succès et influencent certaines formes du graphisme
contemporain (par exemple les tatouages).
Nous avons choisi d’expliquer deux objets créés par les Celtes.
Premièrement, le « Chaudron de Gundestrup » que les archéologues attribuent aux
IIe et Ier siècles avant J.-C. : il a été découvert en 1891 au Danemark (soit hors du
monde celte). Le lieu de fabrication est donc inconnu. Le chaudron se compose de
treize plaques en argent. Il
présente une caractéristique
très peu fréquente de l’art
celte : des scènes figurées qui
constituent une sorte de livre
d’images de la religion
celtique. Quatre dieux et trois
déesses sont représentés sur
les plaques extérieures.
L’intérieur est composé de cinq
plaques où de nombreux
personnages sont représentés,
comme des joueurs de carnyx (trompette guerrière). Ces scènes restent
énigmatiques11.
11 Ibid.
Illustration 4 : Document en ligne : R. BALESTRA, conseiller
pédagogique départemental en Arts Visuels, L’art des Celtes,
Chaudron de Gundestrup (page consultée le 14/05/17).
17
Deuxièmement, le casque d’Agris découvert en 1981 en Charente et daté d’environ
350 avant J.-C. : ce casque est composé d’une calotte hémisphérique associée à un
couvre-nuque et deux protège-joues. Le décor a été travaillé dans des feuilles de
bronze plaquées d’or et présente des motifs végétaux et des symboles tels que la
palmette. La richesse des matériaux utilisés (or et corail) et le travail d'ornementation
indiquent qu’il devait s'agir d'un casque d'apparat12.
Illustration 5 : Document en ligne : R. BALESTRA, conseiller pédagogique départemental en Arts Visuels,
L’art des Celtes, le casque d’Agris (page consultée le 14/05/17).
2 Explication de l’engouement actuel pour les Celtes
Amorcé vers la fin du XVIIIe siècle, un regain d’intérêt pour la culture des Celtes s’est
progressivement développé tout au long du XIXe pour devenir un véritable phénomène
de mode à l’heure actuelle.
12 Ibid.
18
En effet, on assiste au retour en force d’une culture qui parvient à séduire et à
conquérir un public varié et intergénérationnel. Tout le monde connait, de manière
inconsciente parfois, des références à la culture celte. Nous pouvons citer par exemple
le succès des trilogies « Le Seigneur des Anneaux » et « Le Hobbit », qui ressuscitent
des mythes et des valeurs nord-européennes dont les histoires s’inspirent de la culture
des Celtes et de la légende arthurienne13.
Mais pourquoi et comment une civilisation éteinte depuis plusieurs siècles peut-elle
encore être à ce point présente dans notre société actuelle ?
Dans les deux prochains points, nous avons tenté de répondre à cette question en
nous penchant d’abord sur le « pourquoi » et ensuite sur le « comment ».
2.1 «Pourquoi» ?
Pour analyser l’engouement croissant pour les traces concrètes et spectaculaires de
la culture celte, il nous paraît pertinent de cerner notre époque ainsi que notre société
actuelle.
Il va sans dire que, pour comprendre les raisons d’une telle passion, il nous faudra
retracer les principaux évènements de l’Histoire suscitant la passion pour la culture
celte.
2.1.1 Le regain d’intérêt pour les Celtes
2.1.1.1 Du XVIIIe au XIXe siècles
Comme évoqué auparavant, ce fut vers la fin du XVIIIe siècle que la culture celte
connut un regain d’intérêt. Pendant longtemps, cette culture avait été éclipsée par les
legs des cultures grecque et romaine. Ce fut également à cette époque que des
traductions en anglais de poèmes celtiques furent publiées. L’ouvrage de J.
Macpherson (datant de 1760) «Fragments of Ancient Poetry collected in the Highlands
of Scotland and translated from the Gaelic or Erse language » (Traduction libre
Fragments de poésie ancienne recueillis dans les montagnes d'Écosse et traduits du
13 I. PAPIEAU, Le retour de la celtitude – De Brocéliande aux fées stars.
19
gaélique et de l’erse) avait été publié directement en italien, en français et en
allemand. V. Kruta écrit que « c’est un symptôme des plus évidents de la naissance du
mouvement romantique.»14 Auparavant, les Celtes étaient considérés comme des
individus barbares mais, grâce à cet ouvrage, le public découvrit une sensibilité
poétique, un amour inconditionnel pour la liberté et la passion exprimée sans retenue.
A ces images littéraires se sont ajoutés des visions plus terre à terre de la civilisation
celtique grâce à des vestiges matériels retrouvés. Par ailleurs, ce fut aussi à cette
époque que des images erronées des Celtes se sont forgées. Par exemple, on leur
attribuait des haches en pierre datant du néolithique et des parures de l’âge du
bronze15.
Progressivement, la culture et le passé des pays celtiques nord-européens et les
sites mégalithiques comme Carnac (Bretagne) ont attiré l’attention des intellectuels et
des voyageurs. La Bretagne, au sens historique du terme, et son patrimoine culturel
ont donc suscité un vif enthousiasme dès les premières années du XIXe siècle. Les
érudits de ce siècle ont voulu promouvoir le Moyen Âge, à l’instar des artistes
romantiques anglais qui étaient fascinés par l’art gothique et les archétypes
médiévaux16. L’archéologie de la période préromaine connut une véritable avancée :
aux témoignages des auteurs antiques et aux ouvrages littéraires s’est incorporé un
ensemble d’objets et d’informations.
2.1.1.2 Le rôle du romantisme (XIXe siècle)
Tout d’abord, qu’est-ce que le romantisme ? D’après l’encyclopédie en ligne
Larousse, « le romantisme est certainement le plus populaire des mouvements
littéraires et, sans doute aussi, le moins facile à cerner dans les profondeurs.
Omniprésent d'un bout à l'autre de l'Europe sans revêtir jamais les mêmes formes ni
recouvrir les mêmes significations, réduit dans bien des cas à de simplistes
14 Ibid.
15 J.-L. BRUNAUX, Les Celtes – Histoire d’un mythe.
16 I. PAPIEAU, Le retour de la celtitude – De Brocéliande aux fées stars.
20
manifestations d'un épanchement de sensibilité, il souffre de son prestige autant qu'il
en bénéficie.»17
Mais qu’en était-il réellement ?
Les romantiques vouaient une passion à l’archéologie, à l’art gothique et au
fabuleux, voire un culte pour le passé. Ils voulaient absolument se distancer de la
société qui était perçue comme étant corrompue et débauchée, ce qui explique cette
volonté d’un retour aux origines de l’humanité. Les romantiques avaient alors rendu
esthétique la notion d’harmonie avec la nature. Des auteurs, comme François-René de
Chateaubriand ou Gustave Flaubert, avaient trouvé chez les Celtes cette harmonie des
espaces naturels authentiques et mystérieux : une sensibilité aux éléments naturels en
mouvement représentés dans la littérature mais aussi dans des peintures.
Cependant, il n’y eut pas que les artistiques qui se furent intéressés à la civilisation
celte, les dirigeants de l’époque le firent aussi, « notamment sous l’influence du
nationalisme qui demandait que l’on retrouvât dans le passé des héros exemplaires
pour la fierté et la cohésion des nations modernes»18.
2.1.2 L’appropriation de l’image des Gaulois
2.1.2.1 La symbolique de Vercingétorix
Les représentations des Gaulois celtes reposaient essentiellement sur des
stéréotypes ancrés dans l’imaginaire collectif qui étaient renforcées par les sources
peu fiables. L’image de Vercingétorix a été utilisée à des fins politiques, sociales et
culturelles.
Au XIXe siècle, Napoléon III voulut inciter le peuple français à s’intéresser aux
Gaulois : il fit entreprendre des fouilles sur les sites de Gergovie (ville où Vercingétorix
17 Encyclopédie Larousse, [en ligne] http://www.larousse.fr/encyclopedie (page consultée le
17/05/2017).
18 I. PAPIEAU, Le retour de la celtitude – De Brocéliande aux fées stars.
21
repoussa César) et à Alise-Sainte-Reine (Alésia, ultime bastion de l’indépendance
gauloise durant les guerres des Gaules).
L’engouement de Napoléon III pour les Gaulois peut se justifier par la volonté
politique de redonner de la fierté aux Français en idéalisant leurs ancêtres. Il avait pour
ambition de faire triompher le nationalisme. Il poussa encore plus loin la logique en
exhibant un héros du passé qui incarnait à merveille le patriotisme et la gloire,
Vercingétorix. Ce dernier sera reconnu comme l’initiateur du rassemblement d’une
majorité de peuples gaulois dans le but de combattre et de refouler les armées
romaines hors du pays. À partir de ce moment-là, Vercingétorix devint l’emblème de
l’unification de la nation française.
Son « nationalisme » correspondrait plutôt à une forme exacerbée de patriotisme
pour le XIXe siècle.
Vercingétorix est en fait devenu un véritable héros
romantique : il a fait l’objet de représentations
littéraires et artistiques. Par exemple, en 1865,
Napoléon III fit sculpter une statue de ce héros
par Aimée Millet (voir image ci-contre). Cette
statue fut placée sur le plateau d’Alise-Sainte-
Reine. L’artiste Aimée Millet se serait inspiré du
visage de Napoléon III pour façonner le faciès de
Vercingétorix. L’image de ce
dernier fut tellement exploitée au
travers d’une diversité de
supports qu’elle finit par devenir
un stéréotype d’exaltation du
sentiment de fierté et d’honneur. En effet, il est essentiellement représenté comme
étant grand, nanti d’une chevelure longue et blonde et d’une imposante moustache.
Illustration 6 : photographie de la statue de Vercingétorix
d’A. Millet à Alise-Sainte-Reine, tirée du site internet
Encyclopédie Larousse, [en ligne]
http://www.larousse.fr/encyclopedie (page consultée le
17/05/2017).
22
Cette représentation s’est propagée aussi bien dans l’art populaire que dans les
manuels scolaires de l’époque19.
2.1.2.2 L’image erronée des Gaulois dans la publicité
À la fin du XIXe siècle et surtout pendant la première moitié du XXe siècle, le Gaulois
a été également utilisé par l’imagerie populaire et commerciale pour vanter les mérites
de divers produits de consommation, parce qu’il véhicule une image d’authenticité, de
résistance et souligne l’origine française. Néanmoins, l’image publicitaire n’avait pas
intégré les connaissances archéologiques et affublait les Gaulois de clichés
multiséculaires, afin des les rendre identifiables par tous.
L’illustration ci-contre est une affiche publicitaire
datant de 1895. On y aperçoit un Gaulois tenant
fièrement devant lui un verre d’alcool.
Il porte des bijoux, un casque à cornes, une épée,
un poignard, les cheveux longs et une longue
moustache. À l’arrière-plan, on aperçoit une
Gauloise et un autre Gaulois, ainsi que des
dolmens et des menhirs. Il y a une petite
incrustation de la bouteille au bas de l’image.
Entre les deux guerres, la représentation du Gaulois a commencé à se rapprocher
de la réalité, mais les représentations faussées des affiches publicitaires avaient déjà
imprégné l’imaginaire. Les progrès de l’archéologie ont permis d’annihiler les slogans
« nos ancêtres les Gaulois», car il est désormais acquis que les Gaulois n’étaient pas les
plus lointains ancêtres des Français. Pourtant, le mythe perdure dans la publicité et les
dernières décennies du XXe siècle ont réinventé le personnage gaulois.
19 Ibid.
Illustration 7 : Affiche publicitaire « Élixir
Gaulois », tirée du site internet Alesia.com
(page consultée le 24/02/2017).
23
2.1.2.3 Astérix, une référence culturelle ?
Actuellement, le Gaulois a une image plus fantaisiste, souvent dérivée ou inspirée
de la bande dessinée « Astérix et Obélix». Les créateurs de la bande dessinée
parodient en quelque sorte la société française : à travers cette série de bandes
dessinées, les auteurs se moquent des traits de caractère des Français contemporains.
Cette caricature plaisante de la manière dont les Français se représentent à travers
l’histoire. Toutefois, Astérix entretient l’épopée nationale et est révélateur de la vision
que gardent beaucoup de Français de leurs « ancêtres », alors qu’actuellement la
pertinence de ces représentations est très souvent remise en cause par l’archéologie.
La bande dessinée est pleine d’anachronismes, par exemple le fait que les Gaulois
soient représentés avec de grosses moustaches (blondes ou rousses) alors qu’il s’agit
d’un trait plutôt attribué aux Francs. Il est donc important de garder un esprit critique
en lisant ces bandes dessinées20.
2.2 «Comment» ?
À l’origine, le mode de transmission des traditions et des mythes celtes se faisait à
l’oral. Dès le VIIe siècle après Jésus-Christ, il est devenu écrit, ce qui avait permis la
valorisation d’un patrimoine légendaire celte.
N’étant pas soumis à la souveraineté des envahisseurs et à la domination romaine,
l’Irlande et certaines parties du Pays de Galles ont perpétué la tradition celte. La
christianisation des Îles Britanniques a vulgarisé ces traditions et a permis une
retranscription écrite.
Nous illustrerons nos propos en donnant deux exemples distincts.
20 Ibid.
24
2.2.1 Exemple 1 : du style insulaire à l’art nouveau
2.2.1.1 Le style insulaire (vers 600 après J.-C.)
L’art insulaire se distinguait par l’emploi de page-tapis (type d'enluminure abstraite
recouvrant une grande partie d'une page sous la forme de décorations abstraites) aux
compositions ornementales complexes : le décor se trouvait à l’intérieur d’un cadre
compartimenté et/ou entrelacé. Nous pouvons remarquer que des personnages ou
des animaux se mêlent au mouvement des ornements curvilignes. Parfois, un motif de
croix se trouvait au centre. Ce goût pour l’ornemental n’était pas uniquement dédié
aux arts du livre mais aussi dans les arts du métal par exemple.
Pendant la période médiévale, l’enluminure était un art à part entière qui était appris
par les moines dans le but d’embellir la Parole de Dieu. De fait, les textes profanes
(prenons l’exemple des Chroniques anglo-saxonnes) ne sont pas couverts
d’enluminures ou d’autres éléments décoratifs. Dans le monde insulaire (en Irlande,
par exemple), cet art présentait une forte diversité dans ces ornements : un mélange
des nombreuses cultures qui étaient omniprésentes sur le territoire (celtique, saxonne
et latine).
Tout d’abord influencés par l’Irlande, les
ateliers de Northumberland
(important comté du nord de l'Angleterre
de l'époque anglo-saxonne) avaient repris
le style de leurs prédécesseurs et avaient
incorporé leur propre touche. Par
exemple, le Livre de Kells (chef-d’œuvre
de l’enluminure irlandaise) avait été
calligraphié à la manière du
Northumberland. L’aspect des décors de
cet ouvrage est quasiment païen.
Néanmoins, cela pourrait s’expliquer par
les conseils que les évêques ou le pape
Illustration 8 :Image du Livre de Kells, tiré du
document en ligne « L’art des Celtes », (page
consultée le 24/02/2017).
25
donnaient aux missionnaires avant leur départ : ces derniers devaient prendre des
précautions et organiser une transition entre leurs rites et traditions païennes et la foi
chrétienne, ce qui expliquerait cette forte persistance celtique dans la création
artistique insulaire21.
Dès la fin du Xe siècle, seules les lettres sont enluminées, ornées de motifs végétaux
et de figures animales et humaines, comme le montre par exemple le Psautier de
Ramsey.
Illustration 9 : image du Psautier de Ramsey,tiré du document en ligne « L’art des Celtes » (page
consultée le 24/02/2017).
Le style est plus continental, mais il préserve l’appartenance insulaire avec la reprise
de modèles anciens.
Ce style insulaire resta important jusqu’au début de l’époque romane
(première moitié du XIe siècle).
2.2.1.2 L’art nouveau (1890 – 1914):
L’art nouveau est un important mouvement artistique international et avant-
gardiste. Il s'est développé entre 1890 et 1914. L'idée de base, commune à tous les
21 R. BALESTRA, Conseiller Pédagogique Départemental en Arts Visuels, « L’art des Celtes », Nice, [en
ligne], (page consultée le 24/02/2017).
26
artistes du mouvement, était simple : chercher une forme d’esthétisme dans l'étude
de la nature et non dans les expressions antiques du classicisme.
L'art nouveau avait modernisé l'architecture et le mobilier. Cette forme d’art avait
principalement séduit la bourgeoisie dans la période qui avait précédé la Première
Guerre mondiale. Depuis la révolution industrielle, l'artiste et l'artisan travaillaient en
synergie. De plus, avec l'influence du socialisme qui était en plein essor, l'idéal d'une
vie meilleure s'était exprimé dans toute l'Europe. L'artiste y contribuait en travaillant à
l'amélioration de la qualité du dessin, des objets quotidiens et à la conception d'une «
œuvre d'art totale » qui touchait tout l'espace de vie22.
Nous n’avons pas trouvé d’ouvrages fiables qui mentionnent explicitement que l’art
nouveau se serait inspiré de motifs celtiques et/ou de l’art insulaire médiéval.
Cependant, en dépit de ce manque de sources sérieuses, nous avons tout de même
remarqué et relevé des similitudes entre toutes ces formes d’arts.
L’art nouveau se caractérise par des formes inspirées du règne végétal. Il y a une
préférence pour les courbes et l’asymétrie, mais également la luxuriance et les
métamorphoses. Par ailleurs, d’autres traits sont ponctuels : l’ornementation et les
entrelacs. Ces derniers ressemblent aux décors celtiques que la découverte de trésors
du Haut Moyen Âge irlandais avait mis à la mode.
Ci-contre, une photographie du musée
Horta. Nous avons reconnu le symbole
celtique «l’esse» au sol.
Cependant, V. Kruta avait comparé l’art
celte à l’art nouveau et leur attribue à
chacun « une préoccupation commune pour
l’aspect dynamique des compositions et un
goût similaire pour le foisonnement
22 « L’art nouveau », Hortamuseum.be, [en ligne] (page consultée le 23/02/2017).
Illustration 10 : Maison Horta de Bruxelles, photographie
tirée du site internet, Hortamuseum.be, (page consulté le
23/02/2017).
27
d’éléments divers, empruntés généralement au monde naturel, mais le plus souvent
transformés, quelquefois jusqu’à l’abstraction, et imbriqués sans logique évidente.23 »
2.2.2 Exemple 2 : la légende arthurienne
2.2.2.1 Résumé de la légende du roi Arthur
Il ne s’agit ici que d’un bref résumé, car la légende de roi Arthur a connu plusieurs
versions au fil du temps. C’est pourquoi nous avons décidé de nous concentrer sur les
grandes lignes de celle-ci.
Arthur était le fils d'Uther Pendragon (roi des Bretons) et d'Ygraine (veuve de
Gorlois, duc de Cornouailles). Le roi Uther, fou amoureux d’Ygraine, attira la pitié de
son ami Merlin qui lui fit prendre l'apparence du mari d'Ygraine par magie. Cette nuit-
là, Arthur fut conçu.
Quelques années plus tard, Arthur devint roi de Bretagne après avoir retiré l’épée
Excalibur de la roche où l’avait plantée Merlin. Selon la légende, Camelot attirait de
partout les chevaliers désireux de se joindre à la Table Ronde : ils partaient à
l’aventure, cherchant la gloire et la renommée. La quête du Graal deviendra un
symbole de recherche de l'absolu. Cette mission incomba à Arthur et à ces chevaliers
par la Dame du Lac. Le Graal est une coupe dans laquelle Joseph d'Arimathie avait
recueilli le sang de Jésus pendant son agonie24.
La femme d'Arthur était Guenièvre, reine d'Irlande et fille de Léodagan, roi de
Carmélide. Elle fut célèbre pour son adultère avec Lancelot, qui en devint fut au nom
de l'amour absolu qu'il vouait à sa reine. Cette romance fut la cause principale de la
chute de Camelot.
23P.-L. VAN BERG, « l’art celtique de la Tène et les traditions culturelles indo-européennes », dans
Civilisations. Revue internationale d’anthropologie et de sciences humaines, 2004, [en ligne] https://civilisations.revues.org (page consultée le 2/05/2017).
24 LE GOFF J., Héros et merveilles du Moyen Âge, éd. du Seuil, Londres, 2005.
28
Arthur était aussi le demi-frère de Morgane, fille d'Ygraine et épouse du roi Lot
d'Orcanie. Un enfant du nom de Mordred naquit de l’inceste entre Arthur et Morgane,
grâce à un sort que cette dernière lui avait jeté.
Mordred devint pendant un temps chevalier de la Table Ronde, mais sa réputation
de chevalier félon se fit rapidement, car il s’était emparé du trône de Camelot lors de
l’absence d’Arthur. Une bataille s'ensuivit dans laquelle tous les chevaliers d'Arthur
perdirent la vie. Le roi Arthur périt lors d’un duel contre Mordred, bien qu'il ait réussi à
le blesser gravement, au point que l’usurpateur en mourut25.
2.2.2.2 Les origines celtiques de la légende
La légende d'Arthur est sans nul doute d’origine celte. Elle contient en fait des
références aux croyances et aux comportements celtiques.
Prenons l’exemple des chevaliers de la Table Ronde : ce genre de confréries
guerrières est typiquement celte. En effet, les aristocrates celtes entretenaient des
compagnies de cavaliers et de fantassins. Ces guerriers avaient juré fidélité à leur
seigneur et se devaient de sauvegarder son honneur. La résurgence au Moyen Âge de
ces idéaux n’est pas surprenante puisque, à la chute de l’Empire romain qui préférait
plutôt une armée de soldats rémunérés par une « solde », les Germains (comme par
exemple Clovis) ont remis au goût du jour le culte de l’héroïsme et des confréries de
guerriers loyaux. Ces même Germains (Saxons) ont colonisé l'Île de Bretagne et y ont
formé sept royaumes.
Certains personnages de la légende sont très fortement marqués par l’héritage
celtique. L’exemple de Merlin illustre typiquement la mythologie celtique : il
représente un subtil mélange entre cette mythologie « païenne » des Celtes et la
légende « revisitée » par le Moyen Âge chrétien. Fils d’un démon et d’une femme, le
25 « Le roi Arthur, légende et histoire » dans Histoire pour tous, 2011, [en ligne] (page consultée le
15/05/2017).
29
plus célèbre des magiciens fait usage de ses pouvoirs pour permettre la conception
d’Arthur, dont il deviendra le conseiller26.
2.2.2.3 Comment expliquer que cette légende ait traversé les siècles ?
Le personnage d’Arthur semble avoir été inspiré par la personnalité d’un chef
militaire du VIe siècle. Ce dernier aurait été à l’origine de l’unification de Cornouailles,
du Pays de Galles et de la Bretagne. Il fut supposément à la tête d’un mouvement de
résistance de la Grande-Bretagne à l’invasion des Saxons. L’histoire d’Arthur aurait été
écrite par un Gallois (G. de Monmouth), entre 1135 et 1138, dans «Historia Regum
Britanniae» (Histoire des rois de Bretagne). Par la suite, Arthur est rapidement devenu
le héros principal d’un ensemble de textes littéraires.
Comme nous l’avons déjà brièvement évoqué plus tôt, à partir du Ve siècle, les
troupes romaines avaient quitté la Britannia qui avait été peu à peu conquise par les
peuples indigènes situés au nord du mur d’Hadrien (les Scots d’Ouest et Pictes
d’Écosse, non soumis à la loi romaine ou à au règne d’envahisseurs comme les Saxons).
Les Bretons étaient alors déjà christianisés depuis l’Édit de Milan de Constantin (313)
et le Décret de Théodose (392) faisant du christianisme la religion officielle de l’Empire.
D’autre part, l’Écosse et l’Irlande n’avaient pas été envahies par les Romains d’où la
permanence de fortes traditions celtiques. Ces terres avaient été christianisées à partir
de la fin du Ve siècle jusqu’à la christianisation de la Britannia à la fin du VIe siècle.
Ce serait durant les invasions insulaires que les poèmes et les mythes celtiques ont
été retranscrits (rappelons que la tradition celtique était exclusivement orale à
l'origine), grâce aux convertis chrétiens d’origine celte, pratiquant l'écriture et
conscients de devoir préserver un certain patrimoine.
À partir du XIIe siècle, la légende arthurienne est devenue un objet d’interprétation.
Environ 150 ouvrages (manuscrits, livres, fresques, objets précieux) datant de cette
époque ont perpétué l’histoire du roi Arthur27.
26 I. PAPIEAU, Le retour de la celtitude – De Brocéliande aux fées stars.
27 Ibid.
30
Au XIXe siècle, l’Europe voit un nouveau mouvement artistique se déployer : le
romantisme. Ce mouvement va permettre de développer un sentiment d’ancrage
dans la mythologie et dans les contes populaires propres à chaque pays. Ainsi, ils ont
trouvé leur place légitime dans le patrimoine. Dans un tel contexte culturel, la légende
arthurienne a été vulgarisée par un certain nombre de nouveaux poètes et artistes.
Ces derniers vont contribuer à diffuser la légende du roi Arthur et, partant, séduire le
public28. Par exemple, Lord Alfred Tennyson, poète du XIXe siècle, avait magnifié la
légende d’Arthur dans plusieurs ouvrages, le plus connu étant «Idylls of the King» (Les
Idylles du Roi) (1885).
Nous pourrions en déduire que chaque génération imagine le roi Arthur comme il
aimerait qu’il soit en termes de savoir-être et de savoir-faire.
2.2.2.4 La légende du roi Arthur vue par le cinéma
La légende arthurienne est principalement représentée par le cinéma en utilisant
les codes de la période médiévale, comme par exemple les forteresses, la
chevalerie, etc.
L’image d’Arthur a été utilisée par le cinéma afin de véhiculer des messages et des
idéologies propres à une l’évolution de la société. Par exemple, avec l’essor de
courants critiquant la modernité industrielle, le Moyen Âge est représenté comme une
époque où l’homme ne tournait pas le dos à la nature. La légende arthurienne a donc
été utilisée comme support par certains artistes pour se dresser contre les dérives du
progrès et de la société de consommation. Autre exemple, après la vague de
féminisme des années 70, les femmes auront un rôle plus important : dans le film
« Merlin » (1998) de S. Barron, alors que les chevaliers symboliseront la modernité et
la destruction, Morgane se révèle comme l’héritière de traditions celtiques de défense
de la nature. Dans « Le Roi Arthur » (2004) d’A. Fuqua, Guenièvre est une redoutable
combattante29.
28 Ibid.
29 S. OLIVIER, « Arthur superstar », dans L’Histoire, numéro 434, avril 2017, pp. 20-23.
31
Ces nombreuses adaptations cinématographiques se sont appropriés la légende
arthurienne et l’ont popularisée. Toutefois, les cinéastes ne se sont pas contentés de la
reproduire à l’identique. Ils ont adapté la légende suivant les événements et les
circonstances afin de mieux correspondre aux attentes du moment, en transformant
rôle et le sens de certains personnages.
En France, la série télévisée « Kaamelott » (2005) d’Alexandre Astier présente la
légende dans un registre comique, sous une forme parodique. En effet, la série raconte
les aventures du roi Arthur et de ses chevaliers dans la Bretagne médiévale. La force
de la série réside dans la réécriture de l’imaginaire arthurien en imbriquant assez
souvent des anachronismes. Par exemple, les personnages emploient un langage
contemporain. En outre, grâce aux connaissances littéraires et historiques d’Alexandre
Astier, la série est parvenue à mélanger avec succès différentes époques de manière
subtile : dans « Kaamelott », le XXIe siècle se mêle au Haut Moyen Âge (du Ve siècle au
Xe siècle) et au Moyen Âge central (du Xe siècle au XIVe siècle) avec des références à la
chute de l’Empire romain, à la féodalité, aux invasions saxonnes et vikings, à
l’inquisition médiévale et à l’amour courtois. En résumé, la série actualise la légende
en mélangeant des éléments contemporains à un passé longtemps fantasmé30.
3 Conclusion des recherches scientifiques
De nos jours, les Celtes font l’objet d’une multitude de représentations, la plus
répandue étant celle d’un vaste ensemble de peuples qui ont traversé plusieurs
siècles.
Par ailleurs, beaucoup de personnes revendiquent une appartenance à une
communauté celte grâce à un lien très fort qui les uniraient à leurs lointains ancêtres
théoriques : soit en avançant un lien de sang avec ceux-ci, soit en s’attribuant un
héritage, une tradition dont ils seraient les protecteurs. Ce type de théorie n’est pas
exempte d’idéologie. Ceux qui partagent ces idées cherchent à trouver une origine qui
remonte à la nuit des temps, ce qui voudrait dire que ce ne serait plus les valeurs
30 Ibid.
32
issues du monde gréco-romain qui seraient considérées comme premières mais celles
des peuplades celtiques. Par exemple, le respect de la nature est primordial. Par
ailleurs, cela signifierait également qu’il existerait des Celtes contemporains. Une telle
allégation serait lourde de sens en termes de redéfinition des nationalités et des
ethnies et devrait faire réagir les scientifiques et les historiens31. Cependant, il n’en est
rien parce l’idée d’une communauté celte actuelle n’a jamais fait l’objet de recherche
ou d’exposés clairs et généraux. En effet, les travaux scientifiques, qui pourraient
soumettre une thèse sur la totalité du sujet, sont rares.
Par ailleurs, ce phénomène n’est pas récent, puisqu’il est déjà observable à
l’époque de Napoléon III (XIXe siècle) avec la symbolique de Vercingétorix. Il y a une
recherche d’authenticité à travers ces passions pour les peuples celtiques. Ces images
de l’identité celte ont également servi à faire la publicité de produits du terroir comme
la bière.
Comme évoqué implicitement dans notre travail, il existe plusieurs formes de
communication qui diffusent l’image des Celtes : la littérature, le cinéma, la télévision,
et tout autre support médiatique. Afin d’optimiser un rapport de proximité avec le
cinéphile ou le lecteur, des codes identificateurs ont été développés à partir des
réalités contemporaines (par exemple, l’utilisation d’un langage contemporain dans la
série « Kaamelott »). Pourtant, cette image ne rend pas les Celtes plus réels : les
créateurs de fictions ne sont en général pas capables de les situer correctement dans
la chronologie ou ils ignorent tout de la Protohistoire qui a laissé peu de traces, ce qui
explique pourquoi ils préfèrent faire vivre les Celtes dans des époques plus accessibles
pour le grand public telles que le Moyen Âge. Par exemple, la légende du roi Arthur,
mise à l’écrit la première fois au XIIe siècle par Geoffrey de Monmouth, alimente
encore l’imaginaire contemporain. L’esprit celtique gîte principalement dans l’espace
dans lequel se déroulent maintes histoires, la Bretagne idéale qui engloberait l’Irlande.
Il s’agit d’une idéalisation du Moyen Âge avec des personnages identifiables comme
Merlin l’Enchanteur, le roi Arthur et Lancelot qui sont devenus des héros que l’on peut
situer dans le temps.
31 J.-L. BRUNAUX, Les Celtes – Histoire d’un mythe.
33
Même si l’identité celtique n’est pas toujours explicitement définie dans ces
fictions, elle n’en reste pas moins présente, car elle se révèle indirectement. Les héros
s’opposent aux Romains, aux Francs, aux peuples scandinaves et se revendiquent
comme appartenant à une Bretagne mythique. Ce genre de fictions, aussi
sympathiques et amusantes soient-elles, n’apporte rien en termes de connaissances
objectives. Au contraire, ces fictions les mettent à mal vu que le cadre spatio-temporel
est très loin de la réalité historique32.
En résumé, nous dirons que chaque société, quelle que soit son époque, a
réinterprété et utilisé l’image et les héritages celtes de la manière qui lui convenaient.
Les progrès et les avancées de l’archéologie ont progressivement su faire la part des
choses entre la fiction et la réalité. Cependant, l’archéologie ne peut faire grand-chose
contre l’imaginaire et les rêves.
32 I. PAPIEAU, Le retour de la celtitude – De Brocéliande aux fées stars.
34
Partie 2 : La mise en pratique dans deux classes du qualifiant
Dans cette partie, il s’agira de présenter notre séquence de cours testée dans deux
classes de quatrième technique de qualification. Dans un premier temps, nous allons
présenter la séquence ainsi : les objectifs, le lien avec le programme de formation
historique et géographique, le fil rouge, la méthodologie, etc. Ensuite, nous allons
présenter les résultats et apporter un regard critique à la séquence. La version que le
lecteur peut trouver dans les annexes est une version améliorée de l’original distribué
aux élèves. Lors du stage 3.2, pour des raisons de perte d’heures de cours, nous avons
dû simplifier et raccourcir l’une des séquences pour voir l’essentiel de la matière. Par
ailleurs, nous tenons à préciser que nous pensons que la version écourtée par le
manque de temps a mieux fonctionné que la version qui devait initialement être
distribuée aux élèves.
4 Pourquoi voir les Celtes dans le qualifiant ?
Dans le programme de « formation historique et géographique », il est dit que
l’enseignant a le choix entre plusieurs courants artistiques : les périodes antiques,
médiévales, modernes et contemporaines. Il est également noté que l’enseignant a le
choix entre plusieurs civilisations : le monde gréco-romain, la civilisation musulmane,
la Renaissance, l’Europe moderne et contemporaine.
Comme les Celtes étaient contemporains aux Grecs et aux Romains, nous n’avons
pas compris pourquoi cette civilisation n’était pas dans la liste des suggestions alors
qu’elle a laissé d’importants héritages culturels et qu’elle influence encore aujourd’hui
notre société.
Pour respecter le programme, nous avons intégré l’art médiéval insulaire et l’art
nouveau du XIXe siècle, car pour comprendre ces deux courants artistiques, il faut
comprendre la forme d’art initiale qui les a inspirés et influencés : l’art des Celtes.
Ayant nous-même été dans le qualifiant quand nous étions en secondaire, nous
avons eu l’envie de créer une séquence de cours et faire découvrir aux élèves de cet
enseignement une culture méconnue du grand public mais omniprésente dans notre
société actuelle.
35
5 Objectifs du cours (en conformité avec le programme de « formation
historique et géographique »)
Objet du cours (contenus développés)
Les héritages culturels celtes : l’art (l’évolution dans le temps selon les mouvements
artistiques) et la culture de masse (affiches publicitaires et BD d’Astérix : critique de la
représentation du Gaulois).
Articulation avec le programme
Il s’agit d’outiller les élèves en vue de les rendre capables de décoder des référents
culturels présents dans les médias, la publicité, l’art, les expressions culturelles
contemporaines ; de développer leur esprit d’ouverture par rapport à des signes qui
renvoient à des cultures différentes et de les sensibiliser aux différentes formes de
culture en prenant appui sur :
• quelques référents majeurs de l’histoire de l’art de la civilisation (l’art insulaire
médiéval et l’art nouveau) ;
• les liens entre ces expressions artistiques d’hier et le contexte (social, religieux,
philosophique…) qui les a vus naitre ;
• les différentes formes de culture : d’élite, du peuple, de masse…
L’élève réalise une ou plusieurs tâches associées à une ou plusieurs compétences
disciplinaires33.
Problématique ou objet de recherche
« Comment expliquer que la culture celte est encore présente dans notre société
actuelle alors que cette civilisation a progressivement décliné au fil du temps ? »
Pré-requis nécessaires à la séquence de cours
Savoir compléter une frise chronologique.
33 Programme FESeC – Formation historique et géographique, 2e et 3e degrés Professionnel et Technique de qualification, Bruxelles, 2015, p.26.
36
Savoir évaluer la pertinence et/ou la fiabilité d’un document.
Compétences visées
C1 Situer dans le temps : situer des réalités dans le temps en les reliant aux contextes
historiques et aux repères temporels qui les rendent compréhensibles.
C2 Critiquer : apprécier de manière critique des documents, des témoignages ou des
points de vue d’hier ou d’aujourd’hui.
Savoirs à mobiliser
Les différents mouvements artistiques (art
celte de l’âge de fer, l’art insulaire de
l’époque médiévale, l’art nouveau du XIXe
siècle).
Savoir-faire à pratiquer
Lecture d’une trace du passé.
Exploitation de sources historiques.
Utilisation de repères et de représentations de
temps .
Critique de document (pertinence et fiabilité).
6 Les classes
4TQ1, option « gestion » : vingt élèves. Cette classe a la particularité d’être
essentiellement constituée d’élèves venant de troisième ou de quatrième années
générales. Beaucoup d’entre eux ont déjà vu les Celtes en début de troisième. Il s’agit
notamment d’une classe où quelques élèves sont en décrochage scolaire. Il n’y a pas
énormément d’échecs pour le cours de formation historique et géographique.
4TQ3, option « techniques sociales » : dix-neuf élèves. Il s’agit d’une classe assez
difficile mais plus participative que la 4TQ1. En effet, il y a quelques élèves qui sont
sous contrat disciplinaire et à deux doigts de l’exclusion. Par ailleurs, en dépit d’un
problème au premier cours avec une élève, c’est le groupe avec lequel nous avons
obtenu de meilleurs résultats pour le test de la séquence. Les élèves ont semblé
apprécier le contenu. Par rapport aux 4TQ1, les 4TQ3 ont quelques difficultés avec les
sciences humaines.
37
7 Fil rouge de la séquence
Pour le fil rouge, nous avons pris la liberté d’ajouter des modifications apportées au
fur et à mesure pour chacune des classes34.
8 Méthodologie
Le scénario méthodologique a également été remanié en fonction de la progression
des deux classes. La séquence était prévue initialement pour une durée de quatre
semaines (soit huit heures de cours au total), à raison de deux heures par semaine.
Malheureusement, nous avons perdu un nombre d’heures important (pour cause de
conseils de classe, journée pédagogique, classe en excursion…). Nous avons donc
donné sept heures de cours en 4TQ1 et quatre heures en 4TQ3. Nous n’avons pas su
faire de phase de structuration (réponse à la question de recherche) avec aucune des
deux classes. Pour les 4TQ3, nous avons dû laisser de côté la dernière partie de notre
séquence et improviser de nouvelles activités. Étonnamment, cette version « courte »
a mieux fonctionné que la version « longue » de base. Nous supposons que la
différence de public dans les deux classes a joué. Les activités proposées dans la
version courte étaient aussi plus appropriées pour un public du qualifiant. Nous
pensons que c’est l’ensemble de ces facteurs qui a influencé de manière différente le
déroulement des deux versions de la séquence35.
9 Les représentations des élèves sur les Celtes
En 4TQ1 : Comme mentionné dans le point 5, la plupart des élèves venaient du
général et avaient déjà vu les Celtes. Cependant, nous avons été assez surprise par
leurs représentations très catégoriques sur le sujet. De fait, pour la plupart des élèves
de ce groupe, les peuples celtes ne sont pas à la hauteur des civilisations grecques et
romaines. Ils avaient une image des Celtes très négative, vus comme des barbares.
34 Voir fil rouge dans l’annexe I.
35 Voir le scénario méthodologique dans l’annexe II.
38
En 4TQ3 : Les représentations des élèves étaient beaucoup plus nuancées. Quand
nous leur avons posé la question « Les Celtes ont vécu (en partie) à la même époque
que les Romains et les Grecs, pensez-vous qu’ils aient le même prestige que ces
derniers ? », les élèves n’ont pas répondu de manière catégorique comme ceux de
l’autre groupe : ils ont dit que les civilisations ne sont pas comparables. Ils nous ont
répondu qu’ils voyaient les Celtes comme étant des personnes qui cultivaient leurs
terres et qui les protégeaient, plutôt qu’un ramassis de brutes sanguinaires. Il y a une
part de vérité dans ce discours bien que les Celtes soient partis à la conquête de
nouveaux territoires vers le Ve siècle avant J.-C.
Nous ne saurions dire si ces représentations ont réellement évolué depuis, car nous
n’avons pas eu le temps de les relever en fin de séquence. Par contre, nous pouvons
affirmer que les élèves ont appris à ne plus faire l’amalgame avec des représentations
erronées des Celtes (notamment en les dissociant de l’image d’Astérix).
10 Évaluation
Nous avions prévu de faire une évaluation formative en fin de séquence.
Malheureusement, avec le nombre d’heures perdues dans chaque classe, nous n’avons
pas eu le temps de les donner. Nous avions demandé à notre maitre de stage de les
faire passer aux élèves après le congé de Pâques, mais elle n’a pas eu le temps de le
faire, vraisemblablement. Par ailleurs, nous l’inclurons tout de même dans notre ce
travail de fin d’études.
Nous avions conçu cette évaluation en nous référant au programme de sciences
humaines et en nous adaptant à la séquence écourtée que nous avions proposées36.
Par exemple, pour les 4TQ3, nous avions prévu des les interroger uniquement sur l’art
celte (du premier et deuxième âges de fer). Pour les 4TQ1, nous avions prévu de faire
une interrogation un peu plus complexe sur les mouvements artistiques.
Moyens d’évaluation
- Supports
Évaluations écrites formatives
36 Voir les interrogations dans l’annexe IV.
39
- Mode (formatif)
- Pour la partie « connaissance » : l’élève est amené à
expliciter les ressources nécessaires à l’exercice de la
compétence. Il le fait de mémoire, en s’appuyant sur
des procédures et des exemples vus en classe.
- Pour la partie « transfert » : l’élève est amené à
mobiliser les ressources nécessaires à l’exercice de la
compétence dans le cadre de situations nouvelles. Il
réalise une tâche complexe à partir d’un nombre limité
de documents traitant de situations non vues en classe.
Critères de réussite
L’élève connait les caractéristiques des différents
mouvements artistiques et leurs contextes historiques
vus en classe.
L’élève est capable d’analyser un objet d’art (symboles
et motifs) et est capable de le situer sur une ligne du
temps.
11 Apports et limites de la séquence (regard critique)
Les apports
Même si nous ne sommes pas parvenue à faire ce que nous avions prévu à la base,
nous pensons avoir apporté aux élèves un autre regard sur une civilisation peu connue
du grand public.
Comme nous avons été plus loin dans la démarche avec les 4TQ1, nous pensons
également être parvenue à leur apprendre à faire la part des choses en analysant et
critiquant les médias (la publicité entre autres). Par ailleurs, la version « courte » de la
séquence étant la plus riche en termes d’interactions, nous avions pu tester une autre
méthodologie : montrer plus de documents (photographies, vidéos et musiques) et
organiser des travaux en groupes pour découvrir, analyser l’un des trois mouvements
artistiques et enfin débattre de ces mouvements. Voici deux questions, parmi d’autres,
posées durant cette séquence : « Trouvez-vous l’art d’inspiration celtique joli ?
Pourquoi ? » Ce groupe étant plus curieux, il est arrivé que nous ayons digressé une ou
deux fois, par exemple, avec la musique rock-celtique actuelle. Certains élèves la
trouvent festive, d’autres la jugent trop « violente » et oppressante. En revanche, la
40
première partie sur les identités culturelles a bien fonctionné dans les deux classes, car
les élèves ont pu parler de leurs propres cultures.
La seconde partie qui portait sur la « critique » de documents a suscité plus
d’intérêt que celle sur les mouvements artistiques en 4TQ1.
Ce travail nous aura permis de partager notre savoir et de débattre avec les élèves.
Les limites
Quoique nous ayons essayé de varier les exercices et les supports, il s’est avéré que
la séquence a moins suscité d’intérêt chez les 4TQ1, surtout la partie sur les courants
artistiques. Nous admettons qu’il y avait dans cette partie des textes qui contenaient
un lexique complexe, ce qui n’a pas favorisé l’envie d’en découvrir davantage à propos
des différents mouvements artistiques.
Bien que les élèves aient fait les exercices demandés, il a fallu que nous les
poussions à participer. Ce manque de motivation vient peut-être du fait que la plupart
des élèves de 4TQ1 avaient déjà abordé les Celtes en troisième général. Voilà pourquoi
nous nous sommes demandé s’il ne serait pas préférable de voir les héritages culturels
en troisième technique de qualification et non en quatrième afin d’éviter une
redondance pour les élèves venant de troisième général. Après avoir sondé les élèves
sur le choix de la civilisation antique travaillée, il nous est apparu que les Grecs ou les
Romains n’auraient pas eu plus de succès auprès des élèves… Néanmoins, nous ne
pouvons pas blâmer les élèves pour leur manque de motivation. Nous sommes moins
parvenue à susciter leur curiosité que dans l’autre groupe.
Malgré le nombre important d’heures perdues, voir un sujet tel que « les héritages
culturels celtes » en quatre semaines (à raison de deux heures par semaine) n’est pas
suffisant : il aurait fallu au moins deux par semaine de plus pour s’assurer que les
élèves cernent bien le sens et les objectifs de la séquence.
41
12 Éléments nouveaux apportés a posteriori
Pour améliorer la séquence de cours, nous avons simplifié davantage certains textes
et insérer un lexique à la fin du dossier. Nous avons ajouté des documents
iconographiques pour illustrer ces textes37.
Notre plus grand regret est de ne pas avoir travaillé la légende du roi Arthur avec les
élèves. Nous pensons qu’il peut être intéressant d’analyser et de critiquer les
différentes versions existantes et de comprendre les raisons pour lesquelles le cinéma
a modifié la légende.
13 Comment intégrer une visite au musée dans la séquence ?
Lorsque nous avions choisi notre sujet de travail de fin d’études, notre promoteur
nous a proposé de réaliser un partenariat avec le Musée des Celtes de Libramont.
Nous devions réaliser des activités ludiques dans un lieu culturel. Nous avons élaboré
un document à destination des élèves. Cependant, nous n’avons testé le document38
qu’avec nos condisciples de sciences humaines. Nous avions eu un retour plutôt positif
de la part de ces derniers.
À l’époque, nous avions conçu ce document pour des élèves de troisième général :
nous nous étions axée sur des objets du quotidien et non sur des héritages
« culturels ». En analysant notre document, nous nous sommes dit qu’intégrer une
visite au musée avec des élèves du qualifiant serait une bonne idée. Nous pensons que
nous aurions pu tester l’expérience avec ces élèves afin de les familiariser au mieux
avec le monde des Celtes. Le musée a la particularité d’organiser des visites adaptées
aux besoins des enseignants : les élèves auraient pu manipuler de parfaites répliques
d’objets celtes. Le public du qualifiant est un public qui a besoin d’interactions et de
voir des choses concrètes, ce serait donc un moyen pertinent de leur faire découvrir
l’art celte. Nous avons intégré la visite au musée dans notre fil rouge, ainsi qu’un
exemplaire du document. Il aurait été utile d’organiser la visite après avoir
37 Voir la séquence de cours dans son intégralité dans l’annexe III.
38 Voir le document de la visite de musée dans l’annexe V.
42
conceptualisé l’identité culturelle et avant de démarrer l’étude des différents courants
artistiques.
Néanmoins, une visite au musée n’est pas simple à réaliser : il faut visiter les lieux
auparavant, prendre contact avec les responsables de l’établissement, s’organiser avec
l’école et les collègues, réserver des transports, etc. Une difficulté supplémentaire est
d’amener un public du qualifiant à visiter un musée. Effectivement, après avoir sondé
nos élèves durant le stage 3.2, ces derniers ont une vision plutôt négative des visites
de musée. Voici un échantillon de leurs commentaires : « C’est long », « c’est
ennuyeux », « c’est cher », etc.
Sans vouloir faire la publicité du Musée des Celtes de Libramont, nous pouvons
affirmer que ce dernier a l’avantage d’être petit, d’organiser des activités « sur
mesure » et de proposer des tarifs de groupe assez avantageux.
Encore une fois, nous pensons que l’expérience aurait pu être riche en termes
d’échanges avec les élèves après la visite. Est-ce que la visite aurait pu changer
certaines représentations d’élèves ? Nous ne pouvons l’affirmer, mais nous sommes
convaincue que la visite aurait pu permettre de nuancer ces représentations.
14 Conclusion de l’expérience
Durant ce stage, nous avons eu des échanges particulièrement intéressants avec les
élèves sur notre sujet initial.
Nous nous sommes remise en question tout au long de la séquence, l’adaptant et la
rectifiant en fonction des réactions des élèves. Par ailleurs, nous sommes satisfaite du
travail effectué et très reconnaissante envers les élèves qui ont joué le jeu.
Nous pensons que nous sommes parvenue à faire découvrir une civilisation peu
connue et à développer l’esprit critique des élèves.
43
Conclusion finale
Au terme de ce travail de fin d’études, nous sommes parvenue à répondre en partie
à l’objet de recherche initial. Il serait prétentieux de notre part d’affirmer que nous
avons examiné l’entièreté des facteurs qui constituent l’engouement actuel pour les
Celtes. Un tel sujet ne peut être traité dans sa globalité en moins de quarante pages,
c’est pourquoi nous avons dû effectuer des choix et faire le deuil de parties
intéressantes telles que : le langage celtique, l’utilisation de l’image des Celtes par le
nazisme, etc.
Il en va de même pour notre séquence de cours : nous avons dû faire des choix afin
de respecter le temps imparti.
Ce travail de fin d’études est à la fois une étude historique et sociologique : dans la
partie « recherches scientifiques », nous avons vu en détails l’histoire des Celtes, les
développements et les contextes historiques de l’art insulaire et de l’art nouveau. Mais
nous avons notamment vu les raisons sociologiques qui expliquent l’engouement pour
les Celtes : la recherche d’authenticité et d’identité, le mouvement nationaliste
instauré par Napoléon III grâce à l’image de Vercingétorix, l’appropriation de l’image
des Celtes par les médias, etc. Comme évoqué auparavant, chaque société, quelle que
soit l’époque, a réinterprété et utilisé l’image et les héritages celtes de la manière qui
lui convenaient. Les progrès et les avancées de l’archéologie ont progressivement fait
la part des choses entre la fiction et la réalité. Néanmoins, l’archéologie ne peut
effacer à elle seule les erreurs historiques sur lesquelles l’imaginaire et les rêves se
construisent.
Notre travail consiste également à présenter un contenu scientifique suffisamment
détaillé qui conviendrait pour des enseignants du général et du qualifiant. Nous
proposons pour les enseignants du qualifiant une séquence de cours d’une durée de
quatre semaines (avec scénario méthodologique, fil rouge et documents élèves).
Enfin, nous proposons de surcroît des activités à réaliser au Musée des Celtes de
Libramont.
44
L’originalité de notre travail réside dans le fait de travailler sur une civilisation peu
connue du grand public, mais dont on exploite inconsciemment des références et des
héritages culturels au quotidien.
Bibliographie
Ouvrages pédagogiques:
- ANDRÉ Fl. e.a., Construire l’histoire 3e, les racines de l’Occident, Didier Hatier -
éd. Érasme, Namur, 2014.
- HURT V.et MONTENS V., Le monde des Celtes, Musée des Celtes de Libramont, 3e
édition, Bruxelles, 2006.
Monographies :
- BRUNAUX J.-L., Les Celtes – Histoire d’un mythe, éditions Belin, Paris, 2014.
- BUCHSENSCHUTZ O., L’Europe celtique à l’âge du Fer – VIIIe-Ier siècles, 2e édition,
PUF, Paris, 2015.
- GREEN M., Mythes celtiques, éditions du Seuil, Londres, 1995.
- KRUTA V., Les Celtes, éditions Hatier, Fribourg/Paris, 1978.
- KRUTA V., Les Celtes – Histoire et dictionnaire – Des origines à la romanisation et
au christianisme, éditions Robert Laffont, Paris, 2000.
- LE GOFF J., Héros et merveilles du Moyen Âge, éditions du Seuil, Londres, 2005.
- PAPIEAU I., Le retour de la celtitude – De Brocéliande aux fées stars, série Etudes
culturelles, Logiques sociales, édition l’Harmattan, Paris, 2014.
- Musée royal de Mariemont, Les Celtes – Aux racines de l’Europe, Morlanwelz,
2009.
Articles de revues scientifiques
45
- MONDOT J.F. e.a., « Les Celtes : origine, histoire, héritage » dans Les Cahiers de
Science & Vie, numéro 146, juillet 2014.
- OLIVIER S., « Arthur superstar », dans L’Histoire, numéro 434, avril 2017, pp. 20-
23.
Programme de référence
- Programme FESeC – Formation historique et géographique, 2e et 3e degrés
Professionnel et Technique de qualification, Enseignement Catholique
Secondaire, Bruxelles, 2015.
Sites internet
- BALESTRA R., Conseiller Pédagogique Départemental en Arts Visuels, « L’art des
Celtes », Nice, [en ligne], http://www.ac-
nice.fr/ia06/eac/file/PDFAV/Nouveaux%202015/Lart%20des%20Celtes%20Doc
ument%20Complet%20Light.pdf (page consultée le 24/02/2017).
- VAN BERG P.-L., « l’art celtique de la Tène et les traditions culturelles indo-
européennes », dans Civilisations, Revue internationale d’anthropologie et de
sciences humaines, 2004, [en ligne] https://civilisations.revues.org/741?lang=fr
(page consultée le 2/05/2017).
- « 52 avant J.-C. », dans Alesia.com, [en ligne],
http://www.alesia.com/histoire/52-av-j-c_fr_000362.html (page consultée le
24/02/2017).
- « L’art nouveau », Hortamuseum.be, [en ligne],
http://www.hortamuseum.be/fr/horta/l-art-nouveau (page consultée le
23/02/2017).
- « Les Belges, leur histoire… », [en ligne], http://www.histoire-des-belges.be/au-
fil-du-temps/lantiquite (page consultée le 15/05/2017).
- « Le roi Arthur, légende et histoire » dans Histoire pour tous, 2011, [en ligne],
http://www.histoire-pour-tous.fr/dossiers/91-mythologies/132-le-roi-arthur-
les-secrets-dune-legende.html (page consultée le 15/05/2017).
- Encyclopédie Larousse, [en ligne] http://www.larousse.fr/encyclopedie (page
consultée le 17/05/2017).
46
Annexes:
Annexe I : le fil rouge ………………………………………………………………………………………………..48
Annexe II : le scénario méthodologique …………………………………………………………………….49
Annexe III : séquence de cours (correctif) ………………………………………………………………….59
Annexe IV : les évaluations (vierges) .………………………………………………………………………..91
Annexe V : la visite au Musée des Celtes de Libramont ……………………………………………..96
47
Annexe I : Le fil rouge.
48
Annexe II : le scénario méthodologique (version modifié)
Etapes de la
démarche et
timing
TACHE(S) demandée(s) aux
élèves
PRODUCTION
attendue
CONSIGNES et supports Forme d’interaction-travail
avec les élèves
A structurer
Les identités
culturelles
(au sens
large) : les
représentati
ons = 35
minutes
Construction d’une carte
mentale.
Carte mentale.
Lorsque l’on te parle d’identités
culturelles, quels mots te viennent à
l’esprit ?
Grâce aux idées de toute la classe,
construisons ensemble une carte
mentale.
Donner la consigne, puis
travail individuel, plus mise en
commun pour la construction
de la carte.
Carte mentale à
structurer au tableau.
Les identités
culturelles
(au sens
restreint) :
les
représentati
ons = 10
minutes
Répondre aux questions et
décrire ce que l’on voit.
Compléter le tableau Dans un premier temps, observe les
photos ci-dessous : Pour chacune
d’entre elles, indique si tu
connais/reconnais et décris ce que tu
vois (tu as le droit de ne pas tout
connaitre)
Donner la consigne, puis
travail individuel, plus mise en
commun.
JDC : 2min. Faire le JDC.
49
Etapes de la
démarche
et timing
TACHE(S) demandée(s)
aux élèves
PRODUCTION
attendue
CONSIGNES
et supports
Forme d’interaction-travail
avec les élèves
A structurer
les
représentat
ions = 10
minutes
Observer et écouter les
vidéos et compléter le
tableau.
Compléter le tableau
Regarde et/ou écoute les deux
vidéos que le professeur projette et
complète le tableau ci-dessous
Travail collectif
Pour les 4TQ3 : diffuser
uniquement de la musique.
les
représentat
ions = 8
minutes
Caractériser et identifier la
culture.
Compléter le doc. A partir de ce que tu viens de
découvrir lors des deux exercices
précédents, caractérise et identifie
la culture que nous venons de
découvrir :
Travail collectif.
les
représentat
ions = 10
minutes
Répondre à la série de
questions.
Compléter le doc. Réponds à la série de questions
suivantes :
Donner la consigne, puis
travail individuel, plus mise
en commun.
La fiche
conceptuell
e = 20
Compléter la fiche
conceptuelle (attributs,
exemples et contre-exemple
Compléter la fiche
conceptuelle.
Complète la fiche concept. Travail collectif. Fiche conceptuelle sur
l’identité culturelle.
50
minutes ! Pour les 4TQ3 : Donner la fiche conceptuelle complétée et la parcourir avec eux.
JDC : 2 min Faire le JDC.
51
Etapes de la
démarche et
timing
TACHE(S) demandée(s)
aux élèves
PRODUCTION
attendue
CONSIGNES
et supports
Forme d’interaction-travail avec les
élèves
A structurer
Remise en
contexte =
15
Observer les cartes et
compléter le tableau
Compléter le tableau Observe les deux cartes qui suivent et
complète le tableau ci-dessous (la carte
de l’Europe actuelle sous le tableau peut
également t’aider)
Donner la consigne, puis travail
individuel, plus mise en commun.
! Pour les 4TQ3 : Donner une synthèse sur les Celtes et la parcourir.
Se poser des
questions : 10
minutes
Formuler une question. Une question de
recherche + une
hypothèse de
réponse.
À présent que tu en sais un peu plus sur ce
qu’était les Celtes et sur leurs héritages
culturels actuels, tu peux formuler une
question de recherche définitive.
Donner la consigne, puis travail
individuel, plus mise en commun.
Uniquement
pour les
4TQ3 : 25min
Réaliser un panneau à
partir des documents
imposés.
Un panneau de
synthèse.
Par groupe de quatre, lisez l’un des textes
et analyser les photos procurées par le
professeur. Ensuite réaliser un panneau de
synthèse.
Donner la consigne, puis travail par
groupe de 4, plus mise en commun.
Uniquement
pour les 4TQ1
Mener
l’enquête : 5
min.
Parcourir le document Lire le document Nous avons vu précédemment que certains
symboles celtiques sont présents dans
notre société actuelle. Voici les principaux
motifs celtes et leur signification :
Lire le document ensemble.
52
Uniquement
pour les 4TQ1
Mener
l’enquête : 15
min.
Observer, analyser les
objets d’arts en
complétant la fiche
d’identité et relever les
symboles.
Compléter les fiches
d’identité.
Voici une série de photos d’œuvres d’arts
celtes retrouvées au fil du temps… pour
chacune d’entre elles, réalise une fiche
d’identité et identifie, à l’aide du document
à la page précédente, les symboles :
Le premier est à faire ensemble (en
guise d’exemple), puis travail par
groupe de deux,
JDC : 2 min. Faire le JDC.
53
Etapes de la
démarche et
timing
TACHE(S) demandée(s) aux
élèves
PRODUCTION
attendue
CONSIGNES et supports Forme d’interaction-travail
avec les élèves
A structurer
Uniquement
pour les
4TQ1. Mener
l’enquête :
15 min.
Compléter la ligne du temps Compléter la ligne du
temps.
Replace sur la ligne du temps à la page 19
les objets que nous venons de voir
Travail collectif
Mener
l’enquête :
25 min.
Observer, analyser les objets
d’arts en complétant la fiche
d’identité et relever les
symboles + Compléter la ligne
du temps
Compléter les fiches
d’identité.
Compléter la ligne du
temps
réalise la fiche d’identité des deux objets
suivants, ensuite replacent les sur la ligne
du temps à la page 19
Donner la consigne, puis
travail individuel, plus mise
en commun.
Mener
l’enquête :
10 minutes
Répondre à la question. Répondre à la
question.
Qu’as-tu constatée lorsque tu as replacé
les objets précédents sur la ligne du
temps ?
Travail collectif.
Uniquement
pour les
4TQ3 :
50min.
Présenter les panneaux et
compléter le tableau de
synthèse
Compléter le tableau
de synthèse
Présentations des panneaux et compléter
le tableau de synthèse
Les élèves présentent leur
production, les autres
doivent prendre note.
Compléter le tableau de
synthèse à étudier en vue
de l’interrogation
54
Etapes de la
démarche et
timing
TACHE(S) demandée(s)
aux élèves
PRODUCTION
attendue
CONSIGNES et supports Forme d’interaction-travail
avec les élèves
A structurer
Mener
l’enquête :
35 minutes
Lire le texte attribué et
compléter le tableau de
synthèse.
Compléter le tableau
de synthèse
Pour expliquer ce phénomène, par
groupe de deux, lisez l’un des textes
ci-dessous imposés par le professeur.
Ensuite complétez, le tableau de
synthèse qui suit :
Donner la consigne, puis
travail par groupe de 2, plus
mise en commun.
Tableau de synthèse à
connaitre en vue de
l’évaluation (après
pâque).
Mener
l’enquête
10 minutes
Observer les affiches et
compléter le tableau
Compléter le tableau Voici des produits qui utilisent l’image
des Gaulois, observe-les et complète
le tableau à la page suivante +
compléter le document de pertinence
pour chaque affiche.
Travail par deux puis mise en
commun.
JDC : 2
minutes
Faire le JDC.
55
Etapes de la
démarche et
timing
TACHE(S) demandée(s)
aux élèves
PRODUCTION
attendue
CONSIGNES
et supports
Forme d’interaction-travail
avec les élèves
A structurer
Mener
l’enquête
10 minutes
Observer les affiches et
compléter le tableau
Compléter le tableau Voici des produits qui utilisent l’image
des Gaulois, observe-les et complète
le tableau à la page suivante +
compléter le document de pertinence
pour chaque affiche.
Travail par deux puis mise en
commun.
Mener
l’enquête
15 minutes
Aller rechercher dans le cours
les éléments qui permettent
de répondre à la question.
Répondre à la
question
Sur la base de ce que nous avons vu
précédemment sur les Celtes (la
genèse de l’art celte et le casque
d’Amfreville), peut-on dire que la
représentation des Gaulois est fidèle
dans ces publicités (explique)
Donner la consigne, puis
travail individuel, plus mise en
commun.
Mener
l’enquête
20 minutes
Résumer le texte en 3 points. Résumer Mais alors, pourquoi donner cet
aspect au Gaulois ? Le texte ci-dessous
t’aidera à mieux comprendre ce
phénomène, résume-le en 3 points
Donner la consigne, puis
travail individuel, plus mise en
commun.
JDC : 2
minutes
Faire le JDC.
56
Etapes de la
démarche et
timing
TACHE(S) demandée(s)
aux élèves
PRODUCTION
attendue
CONSIGNES
et supports
Forme d’interaction-travail
avec les élèves
A structurer
(A retenir)
Mener
l’enquête : 20
Débattre de l’article. Compléter le
document
Lire l’article sur la CETA : pourquoi
avoir utilisé l’image d’Astérix et du
village gaulois pour représenter la
Wallonie.
Exercices à faire tous
ensemble.
Mener
l’enquête 25
minutes
Lire l’article et expliquer ce
succès + expliquer pourquoi
cette vision et expliquer en
quoi Astérix est une vision
erronée du Gaulois.
-Comment expliquer qu’Astérix est
idéalisé au point d’être une référence
pour la société actuelle ? Lis l’article
de presse ci-dessous et explique
pourquoi à tellement de succès ?
-Explique pourquoi ne peut-on pas se
fier à cette représentation du Gaulois
Donner la consigne, puis
travail individuel, plus mise en
commun.
JDC : 2
minutes
Faire le JDC.
57
Annexe III : Séquence de cours (correctif) :
Les héritages culturels :
Les identités culturelles (au sens large) :
1. Les représentations :
Consigne : Lorsque l’on te parle d’identités culturelles, quels mots te viennent à l’esprit ?
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Consigne : Grâce aux idées de toute la classe, construisons ensemble une carte mentale :
60
L’identité culturelle (au sens restreint)
1. Les représentations (actuelles) :
Consigne : Dans un premier temps, observe les photos ci-dessous : Pour chacune d’entre elles,
indique si tu connais/reconnais et décris ce que tu vois (tu as le droit de ne pas tout
connaitre).
Sources : illustrations tirées du moteur de recherches Google image, consulté 15/02/2017
1
2
3
4
61
Je connais Je ne connais
pas
Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que je vois ?
Image 1 C’est la comédie musicale « la légende du Roi Arthur »
Image 2 C’est une affiche de Walibi, pour célébrer la fête d’Halloween.
Image 3 Il s’agit du film « Astérix et Obélix, mission Cléopâtre »
Image 4 Ce sont des tatouages et des dessins de tatouages représentants des symboles
Consigne : Regarde et/ou écoute les deux vidéos que le professeur projette et complète le
tableau ci-dessous.
Vidéo 1 Vidéo 2
De quoi s’agit-il ? Une bande-annonce d’un jeu vidéo.
C’est un clip vidéo de musique rock.
Que vois-tu ?
Qu’entends-tu ?
Des hommes sont entrain de prier. Des anciennes « tribus » se battent : utilisation d’arcs, d’épées, etc. …
Des hommes dans un bar. Ils sont tatoués et ils boivent de la bière, certain ont un look plutôt « rock ». On entend de la flûte sur un son plutôt rock- hard rock, à tendance irlandaise.
Que ressens-tu quand tu
vois/écoute la vidéo ?
Consigne : A partir de ce que tu viens de découvrir lors des deux exercices précédents,
caractérise et identifie la culture que nous venons de découvrir :
Caractéristiques :
Il y a un côté symbolique très présent : les symboles sont représentés par des motifs qui ont l’air en « mouvement » ; Il y a des références à des légendes, mythes (côté magique) ; Il y a visiblement des festivités. La culture parait assez ancienne ;
62
De quelle culture s’agit-il ?
La culture celtique.
Consigne : Réponds à la série de questions suivantes :
Connais-tu cette civilisation ou en as-tu déjà entendu parler ? Oui – Non
Si oui, comment l’as-tu découverte ?
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
D’après ce que tu viens de voir précédemment, comment tu les imagines ?
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Ils ont vécu à la même époque (Antiquité) que les Romains et les Grecs, penses-tu qu’ils aient
le même prestige que ces derniers (explique) ?
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
63
Concept : identité culturelle
Conceptualisation
Définition :
Identité : Caractère permanent et fondamental de quelqu'un, d'un groupe, qui fait son
individualité, sa singularité.
Culture : Ensemble des phénomènes matériels et idéologiques qui caractérisent un groupe
ethnique ou une nation, une civilisation, par opposition à un autre groupe ou à une autre
nation : La culture occidentale. Dans un groupe social, ensemble de signes caractéristiques du
comportement de quelqu'un (langage, gestes, vêtements, etc.) qui le différencient de
quelqu'un appartenant à une autre couche sociale que lui : Culture bourgeoise, ouvrière.
Attributs/caractéristiques Exemples Contre-exemples
64
Version complète pour les 4TQ3.
Concept : identité culturelle
Définitions: Identité : Caractère permanent et fondamental de quelqu'un, d'un groupe, qui fait son individualité, sa singularité. Culture : Ensemble des phénomènes matériels et idéologiques qui caractérisent un groupe ethnique ou une nation, une civilisation, par opposition à un autre groupe ou à une autre nation : La culture occidentale. Dans un groupe social, ensemble de signes caractéristiques du comportement de quelqu'un (langage, gestes, vêtements, etc.) qui le différencient de quelqu'un appartenant à une autre couche sociale que lui : Culture bourgeoise, ouvrière.
Attributs/caractéristiques Exemples Contre-exemples
Ensemble de traits, d’attributs culturels communs, propres à un groupe ou une société qui lui confèrent son individualité : arts, croyances, traditions…
Affirmation de particularités communes entre les membres du groupe identitaire.
Sentiment de différence vis à vis autres groupes.
Il peut y avoir des signes symboliques : motifs, uniformes
Adhésion à des valeurs qui peuvent influencer, les pratiques, les croyances, …
La famille ;
Une communauté villageoise ;
Un parti politique ;
Les membres d’un clan;
Un groupement folklorique ;
Un groupe de classe en début d’année.
65
2. Remise en contexte :
Consigne : Observe les deux cartes qui suivent et complète le tableau ci-dessous (la carte de
l’Europe actuelle sous le tableau peut également t’aider) :
Carte 1 Carte 2
Quel siècle ? IIIe siècle avant J.-C. IIIe siècle après J.-C.
De quoi parle- t’on ? De l’expansion des peuples celtes en Europe.
De la régression des peuples celtes en Europe
Quels pays
concernés ?
Royaume-Unis, Irlande, France, Belgique, Espagne, Portugal, une partie de la Turquie, Autriche, Suisse, Hongrie et Bulgarie…
Irlande et l’Ecosse
Que peut-on en
conclure ?
En 6 siècles, les peuples celtes ont pratiquement disparus : les Romains ont conquis de nombreux territoires appartenant aux Celtes, les peuples germaniques sont en pleine expansion. Seuls quelques territoires restent libres de toute domination étrangère (comme l’Ecosse, l’Irlande et la Bretagne).
Carte de l’Europe (actuelle) : carte tirée du site internet cartograph.fr, consulté le 20/03/2017
66
L’Europe et la Méditerranée : L’expansion maximale des Celtes au IIIe siècle avant J.-C. :
Carte tirée de l’ouvrage pédagogique « Le monde des Celtes », Musée des Celtes de Libramont, Hurt V. et Montens V. 2006.
1
67
L’Europe et la Méditerranée au IIIe siècle après J.-C., ce qu’il reste des Celtes :
Carte tirée du manuel « Construire l’histoire 3e, les racines de l’Occident », Didier Hatier, 2014, P. 294;
2
68
Synthèse pour les 4TQ3 Mise au point sur les Celtes
Qui étaient les Celtes ? Les Celtes apparaissent dans les témoignages grecs et romains aux environs de 500 av. J.C. Bien sûr, ils existaient bien avant mais les sources ne permettent pas de donner des indications sur cette période, on parle de "proto-celtes". Il n'existe pas de "race" celtique à proprement parlé, les Celtes sont un peuple non pas unis sur une même aire géographique mais unis par une langue, une culture et une religion commune. Les Celtes n'ont, d'ailleurs, pas connu d'unité politique bien qu'ils se soient parfois alliés. Initialement, les Celtes étaient une petite élite guerrière qui a fusionné avec les populations qu'elle dominait, en les "celtisant". L'apogée de la culture celte se situe au IIème siècle av J.C, jusqu'aux conquêtes en Gaule (58-51 av. J.-C.). Le peuple celte est donc repoussé vers l'Irlande, l'Ecosse et la Petite Bretagne, notre actuelle Bretagne. La société celte est assez méconnue, faute de sources écrites. Les croyances celtes : Si les tribus possédaient toutes des rituels différents, elles avaient en commun un panthéon de dieux. Les Dieux celtes étaient nombreux puisque chaque tribu vénérait un certain nombre de dieux locaux. On connaît cependant un grand nombre de divinités adorées dans toute la Gaule et la Bretagne insulaire, parfois sous des noms différents, qui trouvent tous leur équivalent dans la mythologie irlandaise. Cela illustre, au delà de la diversité locale, la grande unité de la spiritualité celtique. L’art celtique :
Qu’ils fabriquent des objets de la vie courante, de luxe ou de prestige, les artisans ont le souci
de donner belle allure à ceux-ci. Les bijoux, les armes et les vaisselles qu’ils réalisent portent
l’expression d’un art original, typiquement celte. Cet art a été marqué au fil du temps par des
influences extérieures (grecques, romaines et étrusques) mais sans jamais perdre sa propre
personnalité. Ils privilégient des éléments liés au soleil et à son culte, comme les disques à
rayons. Au deuxième âge du fer, l’artiste va
s’inspirer du réel, pour le déformer et le
recomposer au gré de son imagination. C’est l’art
de l’illusion où les motifs géométriques, les
créatures humaines, végétales et animales, parfois
fantastiques, s’entrecroisent. Le casque
d'Amfreville Casque (photo ci-contre): trouvé
fortuitement à la fin du XIXe siècle dans un ancien
lit de la Seine à Amfreville-sous-les-Monts en
Normandie. Date du milieu du IIIe siècle av. J.-C.
Sources :Document en ligne : BALESTRA R., Conseiller Pédagogique Départemental en Arts Visuels, « L’art des
Celtes ».
Texte tiré de l’ouvrage pédagogique « Le monde des Celtes », Musée des Celtes de Libramont, Hurt V.et Montens
V. 2006
69
3. Se poser des questions :
Consigne : À présent que tu en sais un peu plus sur ce qu’étaient les Celtes et sur leurs
héritages culturels actuels, tu peux formuler une question de recherche définitive. Cette
question devra être :
- Ouverte (la réponse devra être explicative).
- Claire (compréhensible).
- Précise (Où ? Quoi ? …).
- Neutre (pas d’avis personnel).
- Il doit y avoir une mise en tension : « Comment expliquer/pourquoi… alors que… ».
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Question de recherche définitive :
Comment expliquer que la culture celte est encore présente dans notre société actuelle
alors que cette civilisation a peu a peu déclinée au fil du temps?
Mon hypothèse de réponse :
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
70
4. Mener l’enquête :
4.1. La symbolique de l’art celte :
Explication : Nous avons vu précédemment que certains symboles celtiques sont présents
dans notre société actuelle. Voici les principaux motifs celtes et leur signification :
Le triscèle :
Le triscèle se caractérise par le nombre 3, et par un
mouvement giratoire (le nombre 3 est donc un
chiffre sacré). Ce symbole évoque un mouvement
sans début ni fin : le lever, le zénith et le coucher
du soleil.
La roue :
La roue représente le soleil : les rayons indiquent les deux axes
perpendiculaires « est-ouest » et « nord-sud ». L’ensemble
désigne la conception de l’espace en 4 parties, autour d’un centre.
L’esse :
L’esse symbolise le parcours du soleil. L’année est divisée en deux :
une partie hivernale, sombre et froide, de novembre jusqu’avril et
une partie estivale, claire et chaude, de mai jusqu’octobre.
71
La palmette :
C’est une représentation symbolique de l’arbre de vie. Cet arbre
symbolise l’axe du monde en reliant le monde souterrain atteint
par ses racines avec le ciel atteint par les plus hautes branches.
Les entrelacs :
Ces entrelacs géométriques complexes aux croisements visibles
se répètent généralement sans fin comme un mouvement
perpétuel. La trajectoire fermée symboliserait l’éternité.
Certains seraient associés aux racines du chêne, arbre sacré.
Le cerf :
Dans la mythologie celte, les cerfs sont les
messagers entre le monde des dieux et celui des
hommes. Le dieu celtique Cernunnos était
couronné d'une ramure de cerf, comme l'étaient les
chamans des peuples primitifs.
Sources :
Construire l’histoire 3e. Les racines de l’Occident , Didier Hatier, 2014, p. 201.
Document en ligne : BALESTRA R., Conseiller Pédagogique Départemental en Arts Visuels, « L’art des Celtes ».
72
Consigne : Voici une série de photos d’œuvres d’art celte retrouvées au fil du temps… pour
chacune d’entre elles, réalise une fiche d’identité et identifie, à l’aide du document à la page
précédente, les symboles :
Le casque d'Amfreville Casque :
trouvé fortuitement à la fin du
XIXe siècle dans un ancien lit de la
Seine à Amfreville-sous-les-Monts
en Normandie.
Date du milieu du IIIe siècle av. J.-
C.
Document en ligne : BALESTRA R., Conseiller Pédagogique Départemental en Arts Visuels, « L’art des
Celtes ».
Nom de l’objet : Le casque d’Amfreville
Date d’origine : Milieu du IIIe siècle av. J.-C.
Où ? à l’origine dans un ancien lit de la Seine à Amfreville-sous-les-Monts en Normandie.
Description : Coque de bronze la surface de laquelle est posé un décor de fer, d’or et d’émail. Le sommet : Résille de fer incrusté d’émail, motifs à méandres La partie médiane : Motifs triscèles emboités recouverts de feuilles d’or. La base : Résille de fer à incrustations d’émail et couvre nuque à motifs d’esses et de rinceaux (arabesques végétales)
Utilité : Armement
73
Agrafe de ceinturon en bronze,
2e moitié du Ve siècle av. J.-C.,
6,2 cm de hauteur (Prague,
Narodni Muzeum).
Photographie tirée du manuel
« Construire l’histoire 3e, les racines de
l’Occident » , Didier Hatier, 2014, P.
92 ;
Nom de l’objet : Agrafe de ceinturon
Date d’origine : 2ème moitié du Ve siècle av., J.-C. Où ? Actuellement à Prague
Description : Plaque en bronze sur lequel sont gravés des motifs géométriques (entrelacs). Le milieu de la plaque semble percé par deux trous. Un objet qui ressemble à une tête aux formes symétriques
Utilité : Habillement
Pilier en pierre de Plalzfeld (Allemagne), 2e moitié du Ve siècle av. J.- C., 148cm de hauteur
(Bonn, Rheinisches Landmuseum).
Photographie tirée du manuel « Construire l’histoire 3e, les racines de l’Occident » , Didier Hatier, 2014, P.
92 ;
Nom de l’objet : Pilier de pierre de Plalzfeld
Date d’origine : Pilier en pierre de Plalzfeld (Allemagne), 2e moitiè du Ve siècle av. J.- C.
Où ? Allemagne
Description : Symboles d’esses et de palmettes, on aperçoit un visage
Utilité : Pilier = soutien, donc il devait soutenir un édifice. ou alors purement décorative ?
74
Le chaudron de Gundestrup :
Chaudron datant (environ) du 2e
siècle av. J.-C. retrouvé en 1891
dans une tourbière au Danemark.
Dans la mythologie celtique, le chaudron a une fonction magique et peut, suivant les légendes
:
Donner de la nourriture pour un millier d'hommes (chaudron d'abondance) ;
Donner le savoir universel (chaudron de la connaissance) à celui qui goûte son contenu ;
Ressusciter les morts ; Le chaudron était vraisemblablement utilisé pour des cérémonies ;
Document en ligne : BALESTRA R., Conseiller Pédagogique Départemental en Arts Visuels, « L’art des
Celtes ».
Nom de l’objet : Le chaudron de Gundestrup Date d’origine : Environ 2e siècle av. J.-C.
Où ? Danemark
Description : Le chaudron présente tout un ensemble de scènes qui paraissent liées à la mythologie celtique : les cerfs sont les messagers entre le monde des dieux et celui des hommes. Il ya également le dieu celtique Cernunnos.
Utilité : Vraisemblablement utilisé pour des cérémonies religieuses.
Consigne : Replace sur la ligne du temps à la page 21 les objets que nous venons de voir :
75
Consigne : réalise la fiche d’identité des deux objets suivants, ensuite replacent les sur la ligne
du temps à la page 18 :
Le calice d’Ardagh.
Découvert en 1847 près du village
d'Ardagh en Irlande. Cette coupe en
argent finement décorée date du VIIIe
siècle après J.-C.
Nom de l’objet : Le calice d’Ardagh
Date d’origine : du VIIIe siècle après J.-C.
Où ? Ardagh Irlande Description : Le calice est une grande coupe à deux poignées et décorée
d'or. Le corps du calice est formé de deux parties hémisphériques en argent jointes par un rivet caché dans une bande de bronze doré. Le nom des apôtres est incisé dans une frise qui fait le tour du calice, sous une ceinture portant des inserts de fils d'or représentant des animaux, des oiseaux et des entrelacs géométriques. Sa base est extraordinairement travaillée : trois frises en or entourent un cristal de roche, Les techniques utilisées incluent le martèlement, la gravure, la fonte en cire perdue, application en filigrane, le cloisonné et l’émaillage.
Utilité : Surement utilisé lors de cérémonies religieuses chrétiennes.
Document en ligne : BALESTRA R., Conseiller Pédagogique
Départemental en Arts Visuels, « L’art des Celtes ».
76
Le livre de Durrow. Cet évangéliaire fut rédigé vers l'an 675 après J.-C., par les moines
du monastère de Durrow dépendant de l'abbaye de Durham (Irlande).
Musée : Maison Victor Horta, Bruxelles, fin du XIXe siècle
Nom de l’objet : Le livre de Durrow
Date d’origine : vers l'an 675 après J.-C Où ? Durham, Irlande
Description : Des motifs ornementaux de spirale celtique et de riches entrelacs encadrent des figures stylisées d'animaux et de personnages. On aperçoit également le symbole de l’esse.
Utilité : Manuscrit - évangéliaire
Nom : Maison Victor Horta Date d’origine :
Fin 19ème siècle
Où ? Bruxelles
Description : au sol et sur les murs, on aperçoit des entrelacs qui donnent un effet végétal. La mosaïque au sol ressemble à s’y méprendre au symbole celte « l’esse ».
Utilité : Décorative
Document en ligne : BALESTRA R., Conseiller Pédagogique Départemental en
Arts Visuels, « L’art des Celtes »
Tiré du site internet hortamuseum.be ,
consulté le 23/02/2017
77
Affiche publicitaire F. Champenois Imprimeur-Éditeur, « Rêverie » D’Aphonse Mucha.
Nom : Rêverie Date d’origine : Fin 19ème siècle
(1897) Où ? Paris Description : L’affiche est très
colorée et fleurie. Il y a une jeune femme à l’avant plan. L’arrière plan est composé d’entrelacs aux formes végétales.
Utilité : Affiche publicitaire
Illustration tirée du site internet
muchafoundation.org, consulté le
23/02/2017.
78
L’évolution de l’art celte à travers le temps :
Antiquité Epoque Médiévale Temps Modernes Epoque
Contempo.
VIII VII VI V IV III II I I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII XIII XIV XV XVI XVII XVIII XIX XX
800 700 600 500 400 300 200 100 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 1300 1400 1500 1600 1700 1800 1900
1er Age du Fer
Celte
2e Age du Fer
Celte
Epoque Gallo-Romaine Haut Moyen Age Moyen Age Central Bas MA Renaissance Siècle
des
lumières
Avant J.-C. Après J.-C.
79
Consigne : Qu’as-tu constaté lorsque tu as replacé les objets précédents sur la ligne du temps.
Il y a des objets avec des symboles celtes qui ont été créé à l’époque médiévale et à l’époque contemporaine. De plus, il y a une évolution dans les objets, ils n’ont plus nécessairement un côté utilitaire pour le quotidien. Ces objets sont davantage travaillés et esthétiques.
Consigne : Pour expliquer ce phénomène, par groupe de deux, lisez l’un des textes ci-dessous
imposé par le professeur. Ensuite complétez, le tableau de synthèse qui suit :
Texte 1 : La genèse de l’art celtique :
Les Celtes apparaissent dans les témoignages grecs et romains aux environs de 500 av. J.C. Bien sûr, ils existaient bien avant mais les sources ne permettent pas de donner des indications sur cette période, on parle de "proto-celtes". Les Celtes sont un peuple non pas unis sur une même aire géographique mais unis par une langue, une culture et une religion commune. Les Celtes n'ont, d'ailleurs, pas connu d'unité politique bien qu'ils se soient parfois alliés. Initialement, les Celtes étaient une petite élite guerrière qui a fusionné avec les populations qu'elle dominait, en les "celtisant".
L'apogée de la culture celte se situe au IIème siècle av J.C, jusqu'aux conquêtes en Gaule (58-51 av. J.-C.). Le peuple celte est donc repoussé vers l'Irlande, l'Ecosse et la Petite Bretagne, notre actuelle Bretagne. La société celte est assez méconnue, faute de sources écrites.
Si les tribus possédaient toutes des rituels différents, elles avaient en commun un panthéon de
dieux. Les dieux celtes étaient nombreux puisque chaque tribu vénérait un certain nombre de
dieux locaux. On connaît cependant un grand nombre de divinités adorées dans toute la Gaule
et la Bretagne insulaire, parfois sous des noms différents, qui trouvent tous leur équivalent
dans la mythologie irlandaise. Cela illustre, au delà de la diversité locale, la grande unité de la
spiritualité celtique.
Qu’ils fabriquent des objets de la vie courante, de luxe ou de prestige, les artisans ont le souci
de donner belle allure à ceux-ci. Les bijoux, les armes et les vaisselles qu’ils réalisent portent
l’expression d’un art original, typiquement celte. Cet art a été marqué au fil du temps par des
influences extérieures (grecques, romaines et étrusques) mais sans jamais perdre sa propre
personnalité. Ils privilégient des éléments liés au soleil et à son culte, comme les disques à
rayons. Au deuxième âge du fer, l’artiste va s’inspirer du réel, pour le déformer et le
recomposer au gré de son imagination. C’est l’art de l’illusion où les motifs géométriques, les
créatures humaines, végétales et animales, parfois fantastiques, s’entrecroisent.
Texte tiré de l’ouvrage pédagogique « Le monde des Celtes », Musée des Celtes de Libramont,
Hurt V.et Montens V. 2006.
80
Texte 2 : L’art insulaire médiéval
A la suite de l'évangélisation des îles britanniques (au Vème siècle ap. J.-C.), le monachisme se développe : les moines s'organisent en communauté et copient un grand nombre de manuscrits qu'ils décorent et enluminent dans le style "insulaire". Cet art se développe vers 600 après J.C.
Très ornemental, ce style s'inspire du travail des orfèvres. Il prend sa source dans les arts du métal qui sont très répandus en Irlande et en Angleterre. Les Celtes ont grandement utilisé et développé l'orfèvrerie en l'ornant. Le style insulaire est donc très ornemental et emprunte aux orfèvres les motifs tressés, les entrelacs ainsi que diverses figures géométriques. Les entrelacs sont d'ailleurs très présents dans les enluminures médiévales irlandaises et anglaises. Les pages tapis (pages de dessins) sont agrémentées de cercles, de figures géométriques propres à l'art celte que l'on retrouve notamment dans les croix celtiques.
Cet art insulaire va être diffusé jusque sur le continent grâce aux moines irlandais qui prônent la pérégrination (le voyage). Ces moines vont quitter leurs îles pour fonder des monastères en Francie, l'ancienne France. La calligraphie et les entrelacs du style insulaire vont donc arriver sur le continent où ils vont s'épanouir et se développer. Cela va donner des compositions plus abstraites et végétales, comme les ornements celtes.
Document en ligne : BALESTRA R., Conseiller Pédagogique Départemental en Arts Visuels, « L’art des Celtes »
Texte 3 : L’art nouveau :
Cet important mouvement artistique international d'avant-garde, s'est développé entre 1890
et 1914, dans toutes les grandes villes d'Europe en réaction aux écoles académiques. L'idée
fondamentale commune était simple : chercher une forme d’esthétisme dans l'étude de la
nature et non dans les expressions antiques du classicisme.
L'art nouveau trouve son inspiration dans les lignes libres entourées de lumière. Des
représentations de figures féminines sensuelles enveloppées par le mouvement de leurs
cheveux et de leurs robes fluides, de courbes végétales des feuillages et des fleures. L'art
Nouveau a été une nouvelle forme d'art, un mouvement artistique et décoratif original, inspiré
par le concept de "l'œuvre d'art total", qui atteignit son apogée entre 1890 et 1914.
Les changements créées par la Révolution Industrielle à la fin du XIXe siècle, ouvrirent la voie à
toute sorte de nouvelles idées et de concepts artistiques innovants dans les secteurs de
l'architecture et de la décoration d'intérieur, de la création de mobilier, de lampes, de tissus et
de textiles, d'objets en verre et de métal, de bijoux et de flacons de parfum, d'affiches et de
papier peint mural.
De nouveaux matériaux furent utilisés et combinés entre eux, comme le métal et le verre ou le
81
bois, pour créer de magnifiques objets et immeubles.
Partiellement inspirés par l'art Japonais, mais aussi influencés par l'art Celtique, Gothique ou le
style Rococo, les principaux représentants de l'Art Nouveau refusèrent de continuer à
différencier les formes d'arts appliqués et décoratifs (considérés jusqu'à lors moins "nobles")
des beaux arts considérés eux plus "respectables". Ils voulurent créer un style de vie moderne,
inventer de nouvelles formes et de nouvelles lignes plus libres, où la structure et les éléments
décoratifs formeraient une unique œuvre d'art, un environnement artistique total et
harmonieux, dans lequel la nature et la vie seraient choisies comme sources d'inspiration et
d'émotion de toutes les formes d'art visuel, telles que la peinture, l'architecture, les arts
décoratifs et graphiques, mais aussi de la littérature ou de la musique .
Texte tiré su site internet www.senses-artnouveau.com, consulté le 23/02/2017.
Consigne : Après avoir complété le tableau de synthèse, complète la ligne du temps avec les
contextes historiques et artistiques relevés :
Lexique :
Insulaire : qui est originaire d’une île.
Enluminer : orner une image avec des couleurs vives
Orfèvre : Artisan qui fabrique et/ou qui vend des objets de parure ou de décoration en
métaux précieux finement travaillés, notamment des chandeliers, des couverts, de la
vaisselle,… etc.
Entrelacs : Ornement composé de motifs dont les courbes s'entrecroisent.
Ornements : à pour fonction d’embellir quelque chose en y ajoutant des éléments de
décoration.
Style Rococo : style en vogue au XVIIIe siècle, caractérisé par une ornementation surchargée,
abondante en guirlandes etc., par le goût d'une fantaisie débordante, d'une grâce maniérée.
Style Gothique : style des derniers siècles du Moyen Âge (XIIes.-XVIes. environ) en Europe, dont
les caractéristiques varièrent selon les périodes et les arts, connu surtout par ses réalisations
architecturales élancées, et celles qui leur sont annexes (sculptures, vitraux) mais s'illustrant
aussi dans certains arts mineurs (enluminure, orfèvrerie, tapisserie, mobilier en particulier).
Encyclopédie Larousse, [en ligne] http://www.larousse.fr/encyclopedie (page consultée le
17/05/2017).
82
Synthèse :
83
4.2. La culture de masse :
Ce que l'on appelle "culture de masse", c'est la tendance de la société de "masse" dans
laquelle nous sommes inscrits à considérer la consommation d'objets d'art comme une forme
de loisirs parmi d'autres. Nous parlons ainsi couramment d'industrie du disque, de marché du
cinéma... Cela est une réalité, reste à savoir ce qu'elle implique !
4.2.1. L’image du Gaulois dans la publicité :
Consigne : Voici des produits qui utilisent l’image des Gaulois, observe-les et complète le
tableau à la page suivante :
Liqueur Élixir gaulois Géo Blott, 1895.
Cigarettes Gauloise (1925)
Bières « La Gauloise », 1920.
Sources : illustrations trouvées sur le site internet Alésia.com, consulté le 24/02/2017
84
85
Devoir 4TQ1: la pertinence des documents
Consigne : Réalise la carte d’identité des trois documents à la page 27 :
Ces affiches publicitaire sont-elles des documents pertinents pour comprendre les Celtes ?
Doc 1 :
Titre : Elixir Gaulois
Type de document ; Affiche publicitaire
Auteur : Géo Blott
Date : 1895
Lieu : Pays francophones (France)
Trace du passé ou travail postérieur ? Travail postérieur
Pertinence : Thème : affiche publicitaire pour une liqueur.
Temps : fin du 19ème siècle.
Lieu : France ?
Conclusion : pertinent – non pertinent
Doc 2 :
Titre : Gauloise : goût français
Type de document : Affiche publicitaire
Auteur : /
Date : 1925
Lieu : France
Trace du passé ou travail
postérieur ?
Travail postérieur
Pertinence : Thème : publicité pour des cigarettes
86
Temps : début du 20ème siècle
Lieu : France
Conclusion : pertinent – non pertinent
Doc. 3 :
Titre : La Gauloise
Type de document : Affiche publicitaire
Auteur : /
Date : 1920
Lieu : Belgique
Trace du passé ou travail
postérieur ?
Travail postérieur
Pertinence : Thème : Publicité pour une bière belge
Temps : début du 20ème siècle
Lieu : Belgique.
Conclusion : pertinent – non pertinent
Consigne : Sur la base de ce que nous avons vu précédemment sur les Celtes (la genèse de l’art
celte et le casque d’Amfreville), peut-on dire que la représentation des Gaulois est fidèle dans
ces publicités (explique) ?
Non, car les casque des celtes ne possèdent pas de d’ailes. Par manque de sources écrite,
rien ne permet d’affirmer que les Gaulois/Celtes avaient de longues moustaches. Seuls les
sources archéologiques sont fiables et nous aiguilles sur ce qu’était réellement les Celtes.
Consigne : Mais alors, pourquoi donner cet aspect au Gaulois ? Le texte ci-dessous t’aidera à
mieux comprendre ce phénomène, résume-le en 3 points :
Les Gaulois sont délaissés par les artistes à la fin du Second Empire mais le thème connaît
rapidement un nouveau souffle. À la fin du XIXe et surtout pendant la première moitié du XXe
siècle, il est repris par l’imagerie populaire et commerciale pour vanter divers produits de
consommation. L’objectif est bien défini : le Gaulois véhicule une image d’authenticité, de
résistance et souligne l’origine française. Hormis pour quelques inventions majeures de la
période celte, l’image publicitaire n’intègre pas les connaissances archéologiques. Elle reste
affublée des clichés forgés au cours des siècles et diffusés dans les ouvrages scolaires. Ainsi, le
87
Gaulois est identifiable par tous. Entre les deux guerres, la représentation du Gaulois
s’approche de la réalité mais le déclin des affiches est déjà amorcé. Les progrès de
l’archéologie battent en brèche “nos ancêtres les Gaulois” car il est désormais acquis que les
Gaulois ne sont pas nos plus lointains ancêtres. Plusieurs millénaires d’histoire les ont
précédés. Pourtant le mythe perdure dans la publicité et les dernières décennies du XXe siècle
réinventent le personnage. Le Gaulois supporte désormais un rôle plus fantaisiste, souvent
dérivé ou inspiré de la bande dessinée qui s’épanouit à la même période.
Texte tiré du site internet Alesia.com, consulté le 24/02/2017.
1. A la fin du 19ème siècle au début du 20ème siècle, l’image du Gaulois est reprise pour vanter divers produits de consommation, après avoir été délaissés pendant longtemps.
2. Le Gaulois véhicule une image d’authenticité, de résistance et souligne l’origine française avec la phrase choc « Nos ancêtres les Gaulois ».
3. L’image publicitaire n’intègre pas les connaissances archéologiques et préfère se référer à de vieux clichés pour que le Gaulois soit identifiable par tous.
4.2.2. L’identification actuelle de Wallonie qui résiste encore et toujours à la CETA tel le village
d’Astérix :
Qu’est-ce que la CETA ? La CETA (Comprehensive Economic and Trade Agreement) est un
traité international de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada, signé le 30
octobre 2016. C'est à ce jour le premier accord commercial bilatéral de l'Union Européenne
avec une grande puissance économique – et le plus ambitieux jamais négocié.
Consigne : Lis l’article ci-dessous et complète le tableau :
La Une du journal Libération : "Vive la Wallonix!"
Alors que la "résistance" du gouvernement wallon dans le dossier du CETA est unanimement
saluée par les opposants aux traités de libre-échange, Libération sort aujourd'hui une "Une"
inspirée de l'univers d'Astérix.
"Nous sommes en 2016 après Jésus Christ. Toute l'Europe est prête à signer le traité de libre-
échange. Toute ? Non ! Une région belge refuse la Pax Canada", écrit "Libé" ce mardi 25
octobre sous le titre "CETA : Vive la Wallonix!".
Si la comparaison entre le village d'Astérix résistant à l'envahisseur romain et la position de la
Wallonie sur le CETA prête évidemment à sourire, elle n'est en revanche pas nouvelle, comme
le rappelle Le Soir.
Paul Magnette a en effet déjà utilisé la métaphore. "Nous ne nous plaisons pas dans ce rôle de
'petit village gaulois', avait notamment indiqué le ministre-président wallon lors d'un discours
88
au Parlement wallon. En mai dernier, il faisait également référence à la célèbre bande-
dessinée en évoquant le CETA devant des militants à Charleroi. Article de presse tiré du site de presse en ligne 7sur7.be, « La Une de Libération Vive la Wallonix »,
publié le 25/10/16, consulté le 24/02/2017.
Date : 25/10/2017
Titre : « La Une de Libération : Vive la Wallonix »
Type de médias : Article de presse en ligne Nom du média qui rapport l’information :
7sur7.be
Quels sont les faits ? (Qui est impliqué ? Quel est le sujet ? )
Le site de presse en ligne « 7sur7.be » rapport le fait que le journal « Libération » à comparer la résistance de la Wallonie face à la CETA à la célèbre B.D. Astérix, en faisant référence à ce célèbre village gaulois qui résiste encore et toujours face à l’envahisseur.
Consigne : A ton avis, pourquoi utiliser Astérix comme référence ?
……………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………
4.2.3 : Astérix, une référence culturelle ?
Consigne : Comment expliquer qu’Astérix est idéalisé au point d’être une référence pour la
société actuelle ? Lis l’article de presse ci-dessous et explique pourquoi à tellement de succès :
Aujourd’hui, le Gaulois qui a su tenir tête à l’empire romain a fait le tour du monde. En quoi
les héros sont-ils un reflet d'une société et de la pensée de son temps ? Traduisent-ils une
sorte d’idéalisme collectif ?
Astérix a été créé en tant que parodie de la société française. C'est l'image du Gaulois qu'on
avait à l'école. Il faut se rappeler que Vercingétorix est une réhabilitation du XIXe siècle pour
réanimer l'idée d’unité nationale. Chaque épisode d'Astérix est soit la découverte d'un pays
soit une parodie sur un caractère français particulier, par exemple Astérix et le
chaudron aborde le thème de la fiscalité.
Il semblerait que dans les années 1960, les Français s'y soient retrouvés. Astérix jouait sur les
traits de caractères des Gaulois : bagarreurs, unis mais qui se tapent dessus les uns les autres.
Dans Astérix, l'idéal n'est pas flambeur mais moqueur. Les Français se moquent de leurs
supposés travers.
Comment justifier que certains héros comme Astérix soient "atemporels" et traversent les
époques ? Sont-ils porteurs de valeurs universelles ?
89
Il est difficile de dire que ces héros sont atemporels.
Astérix reflète les défauts supposés des Français mais qui sont aussi des qualités. Les Gaulois
sont râleurs mais unis. Il y a aussi des héros sans défauts comme Tintin mais ils nous
intéressent moins que les personnages secondaires qui ont plus de défauts.
Astérix, une caricature du Français ?
La caricature réside surtout en ce que les auteurs présentent la Gaule pour que le lecteur
pense à la France actuelle, avec tous les stéréotypes des Français sur eux-mêmes et leurs
régions. Cette caricature parodie la manière dont les Français se voient à travers l’Histoire.
Malgré tout, Astérix perpétue l’épopée nationale, et se place dans des débats
historiographiques datant de la Troisième République, mais révélateurs sur la vision que
conservent beaucoup de Français de leurs « ancêtres » à l’heure où la pertinence de ces
discussions est de plus en plus remise en cause par l’archéologie. Pour ces raisons, on peut
affirmer qu’Astérix est bel est bien le personnage le plus français qui soit. C’est pourquoi,
depuis sa création en 1959, il est régulièrement repris par divers courants nationalistes.
Extrait du site internet de presse en ligne « Atlantico.fr », publié le 3/11/2013, consulté le
25/02/2017
Réponse : Il s’agit d’une parodie de la société française, auquel les Français peuvent s’identifier : actuelle, avec tous les stéréotypes des Français sur eux-mêmes et leurs régions. Cette caricature parodie la manière dont les Français se voient à travers l’Histoire. L’image du Gaulois est basée sur une vision idéalisée émanant du XIXe siècle (réanimé l’idée du tiers Etat en idéalisant Vercingétorix).
Astérix va donc perpétuer l’épopée nationale en mettant l’accent sur la vision que conservent beaucoup de Français de leurs « ancêtres ».
Consigne : Explique pourquoi ne peut-on pas se fier à cette représentation du Gaulois :
Comme nous l’avons vu précédemment, il n’y a pas de sources écrites provenant directement des Celtes : seules les traces archéologiques sont des sources fiables qui nous permettent de nous faire une idée sur ce qu’étaient réellement les Celtes. L’image du Gaulois est basée sur une vision idéalisée émanant du XIXe siècle (idéalisation de Vercingétorix = unité nationale de la France). De plus, l’image idéalisée « nos ancêtre les Gaulois », renforce cette vision erronée que
nous pouvons avoir des Gaulois.
90
5. Structurer :
Consigne : Maintenant que nous avons vu les références artistiques celtiques à travers le
temps et l’image que nous nous sommes forgées d’eux, tu peux répondre à la question de
recherche initiale :
Les peuples celtes avaient créé un art qui leur était propre : des motifs, symboles et entrelacs figuraient sur des objets du quotidien (armes, bijoux, vaisselles) ;
Lors de la conquête romaine, seuls les peuples celtes habitants des régions plus reculées (Ecosse, Bretagne et Irlande) ont pu perpétuer plus longtemps les traditions celtes ;
Vers 600 après J.-C., les moines irlandais s'organisent en communauté et copient un grand nombre de manuscrits qu'ils décorent et enluminent dans le style "insulaire", reprenant des symboles et entrelacs celtes.
A la fin 19ème siècle, on voit apparaitre une nouvelle forme d’art : « l’art nouveau » : ce style très coloré s’inspire partiellement de l’art celtique, en reprenant des motifs et entrelacs végétaux pour donner cette illusion de mouvement.
Au 19ème siècle, on remarque également que les Gaulois sont les « victimes » d’une image idéalisée mais erronée, car ils représentaient l’unité nationale de la France (Vercingétorix).
La B.D. Astérix est venu renforcer cette vision idéalisée par la création de personnages qui caricaturent les Français mais qui prônent l’unité nationale. Dès lors, il est plus facile de s’identifier à ces derniers.
C’est pourquoi aujourd’hui les gens aiment s’identifier à eux.
Les fouilles archéologiques permettent d’avoir une meilleure vision de ce qu’était réellement les celtes et d’avoir un esprit critique face à cette mode des Celtes.
91
Annexe IV : évaluations (vierges)
Évaluation : Les héritages culturels
Série A
(4TQ3)
Compétence évaluée :
UAA1 : Situer dans le temps.
Grille d’évaluation :
Critères Indicateurs Points par indicateur Points par critère
Précision L’élève est capable
d’analyser un
document
« nouveau ».
/8
/8
Connaissance L’élève restitue la
théorie de manière
claire et précise afin
de situer le document
dans le temps.
/7
/7
Globalisation
/15
Commentaire du professeur :
.........................................................................................................................................................
.........................................................................................................................................................
.........................................................................................................................................................
92
Question 1 : Dresse la carte d’identité du document ci-dessous.
Le casque celte d'Agris Casque gaulois du IVe siècle av. J.-C. av. J.-C, le casque d’Agris, fut
découvert en mai 1981 dans la grotte des Perrats, à Agris, en Charente (France).
Nom de l’objet :
Date d’origine :
Où ?
Description :
Utilité :
93
Question 2 : Sur la base de l’analyse de l’objet (exercice précédent), donne la datation précise,
le(s) type(s) de « support(s) » utilisé et explique le contexte historique de l’époque.
Datation : ……………………………
Support(s) :………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Contexte historique :
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
94
Évaluation : Les héritages culturels
Série B
(4TQ1)
Compétence évaluée :
UAA1 : Situer dans le temps.
Grille d’évaluation :
Compétences Critères Indicateurs Points par
indicateur
Points par critère
UAA1
Précision L’élève est capable
d’analyser un
document
« nouveau ».
/8
/8
Connaissance L’élève restitue la
théorie de manière
claire et précise afin
de situer le
document dans le
temps.
/7
/7
Globalisation :
/15
Commentaire du professeur :
.........................................................................................................................................................
.........................................................................................................................................................
.........................................................................................................................................................
95
Question 1 : Dresse la carte d’identité du document ci-dessous.
Le livre de Kells (Evangéliaire), 800 après J.C,
Irlande.
Nom de l’objet :
Date d’origine :
Où ?
Description :
Utilité :
96
Question 2 : Sur la base de l’analyse de l’objet (exercice précédent), donne la datation précise,
le(s) type(s) de « support(s) » utilisé et explique le contexte historique de l’époque.
Datation : ……………………………
Support(s) :………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Contexte historique :
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
97
Annexe V : la visite au Musée des Celtes de Libramont.
Scénario méthologique
Timing et étapes de la
démarche
Tâche Productions attendues Consignes et supports Interactions avec les
élèves
À structurer
Pendant la visite, après la
partie « les tombelles,
ancêtres de nos
caveaux ».
Activité sur le mobilier
funéraire.
Durée : 15 minutes
Identifier une série
d’objets d’origine celte :
les décrire, les identifier
et trouver un objet actuel
on peut le comparer.
Remplir le tableau suivant
l’objet attribué.
Ils devront : décrire
l’objet, deviner à quoi il
servait autrefois, et à quel
objet actuel on peut le
comparer.
Par groupe de … élèves,
décrivez l’objet attribué
et devinez à quoi il servait
et à quel(s) objet(s) de
notre quotidien il se
rapporte.
Travail de groupe, puis
mise en commun.
Les objets celtes sont les
ancêtres d’un bon
nombre de nos objets de
notre quotidien.
En fin de visite :
structuration sur les
différents héritages
celtes. Activité de
structuration. Durée : +/-
15 min.
Mise en commun en
classe.
Trouver les objets dans le
musée, les identifier, les
décrire et trouver leurs
fonctions.
Remplir le tableau suivant
l’objet attribué.
A partir des morceaux de
photos suivantes, cherche
dans le musée les objets
correspondants, décris-les
et explique leurs
fonctions. Tu disposes de
15 minutes top chrono !!
Travail de groupe, puis
mise en commun en
classe.
98
Musée des Celtes
Activité 1 : « Les tombelles celtes, ancêtres de nos caveaux ?».
Tâche: Tu souhaites devenir l’assistant d’un archéologue spécialiste du monde celtique. Pour affuter ton regard de futur archéologue, on te montre une série de reconstitutions d’objets d’origine celtique à identifier. Consigne : Par groupe de … élèves, décrivez l’objet attribué et devinez à quoi il servait et à quel(s) objet(s) de notre quotidien il se rapporte.
Noms Descriptions
(matière, forme,… etc.) A quoi cela servait ? À quel(s) objet(s) actuel(s) peut-
on les comparer ? Situle Motifs géométriques peint.
Surface lustrée. Ouverture large sur le dessus et dessous plus étroit. Forme de vase et/ou de sceau.
C’est une sorte de vase qui pouvait contenir du vin.
La situle représente un récipient
Fibule En métal et de couleur doré. Tige lisse. Le bout est enroulé. Il y a un système d’ouverture.
Cela servait à attacher les vêtements.
Une épingle à sûreté et/ou une broche.
Torque Rigide, en fer et de couleur doré. Ouvert sur le devant. La tige est lisse. Les extrémités sont épaissies et ont une forme de bouton (tampon).
Il fallait le porter comme collier. Un collier.
Bracelets Tige torsadée en argent. Ouvert sur le devant. Il y a une boule en argent à chaque extrémité.
Il fallait les porter comme bracelet.
Des bracelets.
99
Activité 2 : Structuration de la visite :
Tâche : Tu es enfin le nouvel assistant d’un archéologue très réputé ! C’est ton premier jour de travail et il t’envoie au Musée des Celtes à Libramont. Pour te
mettre à l’épreuve, il décide de te faire passer un test…
Consigne : A partir des morceaux de photos suivantes, cherche dans le musée les objets correspondants, décris-les et explique leurs fonctions. Tu disposes
de 15 minutes top chrono !!!
100
101
102
103
104
Ce travail de fin d’études est à la fois une étude historique et sociologique : dans la
partie « recherches scientifiques », nous avons vu en détail l’histoire des Celtes, les
développements et les contextes historiques de l’art insulaire et de l’art nouveau.
Nous avons recherché les raisons sociologiques qui expliquent l’engouement pour
les Celtes : la recherche d’authenticité et d’identité, le mouvement nationaliste
instauré par Napoléon III grâce à l’image de Vercingétorix, l’appropriation de l’image
des Celtes par les médias, etc. Chaque société, quel soit l’époque, a réinterprété et
utilisé l’image et les héritages celtes de la manière qui lui convenaient. Les progrès et
les avancées de l’archéologie ont progressivement fait la part des choses entre fiction
et réalité. Néanmoins, l’archéologie ne peut pas faire grand-chose contre l’imaginaire
et les rêves.
Ce travail consiste également à présenter un contenu scientifique suffisamment
détaillé qui conviendrait pour des enseignants du général et du qualifiant. Nous
proposons pour les enseignants du qualifiant une séquence de cours d’une durée de
quatre semaines (avec scénario méthodologique, fil rouge et documents élève). Enfin,
nous proposons de surcroît des activités à réaliser au Musée des Celtes de Libramont.