Post on 06-Feb-2018
Leçon n° 1 : Espaces et paysages de l’urbanisation : géographie des centres
et des périphéries
Introduction : La mondialisation est un phénomène de mise en relation des différentes partiesdu monde grâce à l’accélération des échanges et des déplacements humains. Elle s’accompagned’un mouvement intense d’urbanisation qui se construit entre uniformisation et diversité desespaces et des paysages.En quoi les formes prises par l’urbanisation sont-elles révélatrices de la mondialisation ?
Méthode pour la construction de croquis et schémas :le langage cartographique
1 : Les types de figurés :
* Les plages de couleur ou aplats servent à représenter unezone ou une surface, un espace (un pays, un espace touristique ouindustriel…) : exemple la mer
* Les figurés ponctuels servent à situer un lieu oureprésenter une information dont la localisation est ponctuelle (une ville,une usine…) : exemple une ville
D’autre figurés ponctuels :
* Les figurés linéaires (lignes et flèches) servent àreprésenter des lignes, des flux, des échanges, des dynamiques positives ounégatives (un fleuve, un flux de marchandise…) : exemple un flux demarchandise
le langage cartographique2 : Les couleurs : elles ont une signification et il est toujours préférable d’utiliser des couleurs évocatrices, considérées parfois comme conventionnelles :
* pour la mer et les cours d’eau : le bleu* Pour la forêt : le vert* Pour l’industrie : le violet
Pour qu’un croquis soit lisible, il convient de ne pas multiplier les gammes chromatiquesLes couleurs permettent d’exprimer des intensités et de hiérarchiser des phénomènes :
Jaune/orange/rouge
Des couleurs chaudes qui expriment du positif, du dynamisme.
Des couleurs froides qui expriment du négatif, du déclin.
Vert/bleu/violet
Du -dynamique au + dynamique
Du – négatif au + négatif
le langage cartographique
3 : Varier les tailles pour hiérarchiser les phénomènes
Des flux plus ou moins
importants
Des voies de communication plus ou moins importantes
Des villes plus ou moins importantes
Méthode pour la construction de croquis et schémas : les différentes étapes
1 – Le croquis et le schémas sont des réponses à une question, àun sujet, qu’il convient de comprendre.
2 – En fonction du sujet, listez au brouillon les informations quidoivent apparaître sur le croquis
3 – Choisissez les figurés les mieux adaptés pour représenterles informations
4 – Organisez la légende en grandes parties
5 – Réalisez le croquis ou le schéma
Les principaux phénomènes doivent apparaître au premier coup d’œil
Il doit évidemment être propre et soignéNe pas oublier :
Le titre : en haut ou en bas de page reprend l’intitulé du sujet
L’échelle et l’orientation (croquis)
A – Los Angeles, une ville mondiale
Trace : L’aire urbaine (agglomération + couronne périurbaine) de Los Angeles compte18 millions d’habitants. Son centre-ville ou downtown, entouré de ses autoroutesurbaines, se compose d’un quartier des affaires ou CBD avec ses hautes tours debureaux, de quartiers d’entrepôts et usines, de quartiers d’habitations rénovés encours de gentrification (installation de populations aisées) mais aussi du ghetto deSkid Row qui concentre les populations pauvres et les sans-abris dans unenvironnement dégradé.
Burbank
Manuel Hatier 2016, p. 203.
Au cours des deux dernières
décennies, les banlieues
américaines ont continué de
s’étendre encore plus loin en
suivant le principe de la maison
individuelle…Au départ
principalement résidentielles
(en dehors des centres
commerciaux et des aires de
loisirs), les banlieues accueillent
désormais des zones de
bureaux (edge cities) bien
desservies par le réseau
autoroutier et situées non loin
des centres commerciaux ayant
été à l’origine d’une animation
urbaine…D’après Cynthia Ghorra-Gobin, revue
Esprit, 2013.
A – Los Angeles, une ville mondiale
Trace : Les périphéries de Los Angeles s’étalent sur plus de 150km, étalement rendupossible grâce aux autoroutes et à l’utilisation de la voiture. Elles s’organisent enlotissements pavillonnaires de la classe moyenne et autour de nouveaux centres, lesedges cities, rassemblant des emplois, des bureaux, des espaces commerciaux (mall)et d'hôtellerie, ainsi que des sièges sociaux d’entreprises. Les populations les plusfavorisées se retrouvent parfois dans des gated communities, lotissements privésfermés et surveillés en permanence par des entreprises de sécurité.
B – Une urbanisation accélérée
Trace : En 2015, 54% de la population mondiale vit en ville soit plus de 3,5 milliardsde personnes. L’ONU prévoit qu’en 2050 les deux tiers de l’humanité vivront en ville.C’est dans les pays les plus développés que la part d’urbains dans la population est laplus forte aujourd’hui (plus de 75% en Europe et Amérique du nord contre 40% enAfrique et en Asie) mais les taux de croissance urbaine y sont faibles. Les taux lesplus forts se retrouvent dans les pays en développement et émergents (pays dits du« sud ») et les plus grandes villes du monde se trouvent majoritairement dans cespays.
A – Des centres
Trace : Les centres des grandes villes du monde comportent des similitudes : laverticalité avec les hautes tours des quartiers d’affaire, l’architecturespectaculaire, les équipements de service économique et culturel (banque,commerces, musées), les rues piétonnes ou encore les grandes gares. Ils ont aussileurs soucis communs, la pollution, les problèmes de déplacement et le coût del’immobilier. Cependant, l’uniformisation n’est pas totale : les quartiers historiquesdes villes européennes ou africaines ne se retrouvant pas en Amérique du nord ou enAustralie, les bidonvilles jouxtant les quartiers d’affaire ne se retrouvent que dansles pays en développement ou émergents.
B – Des périphéries
Trace : La principale caractéristique des périphéries des grandes villes est leurétalement le long des voies de communication. Dans les pays développés, lespériphéries se composent de banlieues résidentielles en habitat collectif ouindividuel (banlieue pavillonnaire). Les zones industrielles, parcs technologiques etcentres commerciaux s’y développent. Parfois de nouvelles centralités apparaissent(edge city) comme aux Etats-Unis. Dans les pays du « sud » l’étalement prendsouvent la forme de bidonvilles.
Prix du m² pour un appartement à Parisselon l’arrondissement (1er trimestre 2016) 1er : 10 710
2e : 9 190
3e : 10 140
4e : 10 790
5e : 10 260
6e : 12 150
7e : 11 760
8e : 9 260
9e : 8 750
10e : 7 860
11e : 8 050
12e : 7 620
13e : 7 320
14e : 8 240
15e : 8 280
16e : 8 970
17e : 8 240
18e : 7 140
19e : 6380
20e : 6900 http://www.paris.notaires.fr/
Clichy sous-bois (Seine-Saint-Denis) : 1 600 euros
Clichy-sous-Bois / VIe arrondissement de Paris
Ensemble d'immeubles d'habitation à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). AFP/JOËL ROBINE www.lemonde.fr/
Paris 6e. Flickr/http://www.flickr.com/photos/parisharing/
La gentrification à Paris
D'après les statistiques publiées ce jeudi par l'INSEE, la population parisienne n'a augmenté que de3,4% au cours des 25 dernières années. Mais derrière cette apparente stabilité se cache unemutation sociologique profonde de la capitale française.La part des cadres résidents à Paris a sensiblement progressé, atteignant le chiffre remarquable de43 % de la population active en 2012, soit bien plus qu’en moyenne nationale (15,5 % à la même date),alors que celle des ouvriers a régressé fortement, pour ne représenter plus que 7 % de la populationactive parisienne contre 22,7 % à l’échelle nationale, comme celle des employés, qui sont désormaismoitié moins nombreux que les cadres, soit 20 % de la population active. Paris s’est doncincontestablement embourgeoisée, connaissant, ce que les chercheurs en sciences socialesdénomment, un processus de gentrification. la mondialisation se traduit spatialement parun phénomène de métropolisation, c’est-à-dire de concentration dans les grandes agglomérations desactivités économiques à haute valeur ajoutée, dont plus particulièrement le tertiaire supérieur, quiemploie une main d’œuvre très qualifiée. Les métropoles, dont l’agglomération parisienne fait partie,voient donc leur pourcentage de cadres croître de manière importante au fur-et-à-mesure du temps.
http://www.atlantico.fr/5 juin 2016.
La périphérie de Johannesburg
Sandton, banlieue nord et chic de Johannesburg, se veut «le kilomètre le plus riche d’Afrique». Cevaste quartier de 154 kilomètres carrés abrite la Bourse de Johannesburg, les sièges de milliers desociétés, de grands hôtels et Sandton City, le plus grand centre commercial du pays. Ses vasteszones résidentielles alignent villas cossues et townhouses (complexes d’appartements sécurisés) biencachés derrière de hauts murs électrifiés. Des adresses prestigieuses, convoitées par les élitesblanches comme noires. Sandton, enclave de prospérité, n’est pas pour autant à l’abri. Le kilomètre leplus riche d’Afrique reste en effet adossé au township noir d’Alexandra, le plus pauvre deJohannesburg. Dans les bicoques aux toits de tôle d’«Alex», comme l’appellent ses habitants, rien n'achangé depuis la fin de l’apartheid: c'est le royaume de la débrouille, des petits trafics et du recel. A6 km de Sandton City, ce quartier se distingue par l’un des plus forts taux de chômage en Afrique duSud (60%).
http://www.slateafrique.
com/ 3 octobre 2011.
C – Des espaces fragmentés
Trace : Les villes et leurs périphéries sont des espaces de plus en plus fragmentéspar les inégalités sociales. Les centres villes connaissent souvent une gentrificationà cause de la concentration des activités économiques à haute valeur ajoutée. Despoches de pauvreté subsistent comme dans les ghettos d’Amérique du nord ou lesbidonvilles des pays pauvres qui peuvent jouxter les quartiers centraux riches.En périphérie, les banlieues pavillonnaires et quartiers sécurisés (townhouses de labanlieue de Johannesburg) côtoient les quartiers d’habitat précaire (Townshipd’Alexandra).