L’URBANISATION ET L’ASSAINISSEMENT PLUVIAL...

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Revue de Géographie Tropicale et d’Environnement, n°2, 2011 © (EDUCI), 2011 45 L’URBANISATION ET L’ASSAINISSEMENT PLUVIAL AU TOGO KLASSOU Komi Selom Département de Géographie, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Université de Lomé, B.P 1515, Lomé (Togo) [email protected] RESUME Le développement très rapide et mal contrôlé de l’urbanisation en Afrique en général et au Togo en particulier pose de sérieux problèmes en matière d’assainissement pluvial. Les concepts développés en la matière, dans les pays industrialisés, ne sont pas nécessairement bien adaptés techniquement, socialement et économiquement, aux modes de vie et taux de croissance urbaine dans les pays du Sud. Une approche normative de la gestion des eaux plu- viales passe par la recherche de solutions alternati- ves bien adaptées aux conditions socio-économiques locales. Elle se fonde aussi sur la prise en compte de l’évacuation des eaux pluviales en tant qu’élément structurant de l’espace urbain. Mots-clés : Hydrologie urbaine - Assainissement pluvial – Habitat spontané - Urbanisation togolaise. SUMMARY The very fast development and controlled pain of the urbanization in Africa in general and to Togo in particular gives rise to serious problems concern� gives rise to serious problems concern� problems concern� ing pluvial purification. The concepts developed on the subject, in the industrialized countries, are not necessarily adapted well technically, socially and economically, to the life styles and urban growth rate in the countries of the South. A normative approach of the management of the pluvial waters passes by the alternative solution research well adapted to the local socioeconomic conditions. It also founds the hold in account of the evacuation of the pluvial waters as element structuring the urban space. Key words : Urban hydrology - pluvial Purification - spontaneous Habitat - Togolese Urbanization. INTRODUCTION L’analyse des effets de l’urbanisation et les limites des systèmes mis en place pour le drainage des eaux pluviales au Togo (figure 1) a pour objectif de montrer comment, l’effet cumulé de l’extension non maîtrisée des espaces urbains et la variabilité récurrente actuelle des paramètres hydroclimatiques, accroît la vulnérabilité ainsi que l’angoisse existentielle des citadins. L’objectif de l’étude, au-delà du simple constat, est de contribuer à amener les décideurs à assurer l’intégration des faits hydroclimatiques dans les politiques et stratégies de développement des villes. L’extension rapide des zones urbanisées induite par la croissance démographique au détriment des espaces verts et même des zones, a priori, non constructibles (zones humides), induisent des conséquences néfastes, parfois irréversibles sur la pluviosité, les écoulements de surface et de subsurface. L’homme, par le fait de l’urbanisation croissante et des besoins socio-économiques qui en découlent notamment le captage des eaux phréatiques, l’imper- méabilisation des sols, l’émission massive des gaz à effet de serre, agit plus ou moins directement sur les processus hydroclimatiques et perturbe l’équilibre dy- namique naturel. Les villes qui constituent des entités de l’environnement géographique subissent, en retour, la rigueur et l’imprévisibilité des aléas de la nature. L’analyse et la compréhension des facteurs de cette interaction semblent être l’un des préalables indispensables à toute approche et réflexion sus- ceptibles de réduire la vulnérabilité en matière de l’assainissement des eaux pluviales urbaines. Aussi, l’intervention humaine dans le domaine des études d’impact et de l’élaboration des stratégies tant sur le plan conceptuel qu’opérationnel, est-elle indispen- sable afin de parvenir à une meilleure valorisation du cadre urbain au Togo.

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Revue de Géographie Tropicale et d’Environnement, n°2, 2011

© (EDUCI), 201145

L’URBANISATION ET L’ASSAINISSEMENT PLUVIAL AU TOGO

KLASSOU Komi SelomDépartement de Géographie, Faculté des Lettres et Sciences Humaines,

Université de Lomé, B.P 1515, Lomé (Togo)[email protected]

RESUME

Le développement très rapide et mal contrôlé de l’urbanisation en Afrique en général et au Togo en particulier pose de sérieux problèmes en matière d’assainissement pluvial. Les concepts développés en la matière, dans les pays industrialisés, ne sont pas nécessairement bien adaptés techniquement, socialement et économiquement, aux modes de vie et taux de croissance urbaine dans les pays du Sud. Une approche normative de la gestion des eaux plu-viales passe par la recherche de solutions alternati-ves bien adaptées aux conditions socio-économiques locales. Elle se fonde aussi sur la prise en compte de l’évacuation des eaux pluviales en tant qu’élément structurant de l’espace urbain.

Mots-clés : Hydrologie urbaine - Assainissement pluvial – Habitat spontané - Urbanisation togolaise.

SUMMARY

The very fast development and controlled pain of the urbanization in Africa in general and to Togo in particular gives rise to serious problems concern�gives rise to serious problems concern�problems concern�ing pluvial purification. The concepts developed on the subject, in the industrialized countries, are not necessarily adapted well technically, socially and economically, to the life styles and urban growth rate in the countries of the South. A normative approach of the management of the pluvial waters passes by the alternative solution research well adapted to the local socioeconomic conditions. It also founds the hold in account of the evacuation of the pluvial waters as element structuring the urban space.

Key words : Urban hydrology - pluvial Purification - spontaneous Habitat - Togolese Urbanization.

INTRODUCTION

L’analyse des effets de l’urbanisation et les limites des systèmes mis en place pour le drainage des eaux pluviales au Togo (figure 1) a pour objectif de montrer comment, l’effet cumulé de l’extension non maîtrisée des espaces urbains et la variabilité récurrente actuelle des paramètres hydroclimatiques, accroît la vulnérabilité ainsi que l’angoisse existentielle des citadins. L’objectif de l’étude, au-delà du simple constat, est de contribuer à amener les décideurs à assurer l’intégration des faits hydroclimatiques dans les politiques et stratégies de développement des villes. L’extension rapide des zones urbanisées induite par la croissance démographique au détriment des espaces verts et même des zones, a priori, non constructibles (zones humides), induisent des conséquences néfastes, parfois irréversibles sur la pluviosité, les écoulements de surface et de subsurface.

L’homme, par le fait de l’urbanisation croissante et des besoins socio-économiques qui en découlent notamment le captage des eaux phréatiques, l’imper-méabilisation des sols, l’émission massive des gaz à effet de serre, agit plus ou moins directement sur les processus hydroclimatiques et perturbe l’équilibre dy-namique naturel. Les villes qui constituent des entités de l’environnement géographique subissent, en retour, la rigueur et l’imprévisibilité des aléas de la nature.

L’analyse et la compréhension des facteurs de cette interaction semblent être l’un des préalables indispensables à toute approche et réflexion sus-ceptibles de réduire la vulnérabilité en matière de l’assainissement des eaux pluviales urbaines. Aussi, l’intervention humaine dans le domaine des études d’impact et de l’élaboration des stratégies tant sur le plan conceptuel qu’opérationnel, est-elle indispen-sable afin de parvenir à une meilleure valorisation du cadre urbain au Togo.

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46 KLASSOU KOmI SELOm : L’urbanisation et l’assainissement pulvial au Togo

La présente étude a pour but d’aborder exclusi-vement l’hydrologie urbaine c’est-à-dire l’assainisse-ment des eaux pluviales en milieu urbain et non la gestion des ordures et autres rebuts liés à la salubrité globale d’une ville. Elle vise également à inciter les responsables municipaux à intégrer l’assainissement pluvial urbain comme une composante à part entière du schéma d’aménagement urbain.

La méthodologie de recherche a consisté à faire des enquêtes de terrain, à la collecte des données climatiques (pluies, températures) et des informa-tions auprès des services compétents chargés des questions d’assainissement. Le traitement des données relatives à la thématique susmentionnée a permis de structurer notre approche en trois parties essentielles.

Source : Klassou, 2011 à partir des cartes IGN

Figure 1 : Carte du découpage administratif des préfectures du Togo

1. HYDROLOGIE ET CROISSANCE URBAINE AU TOGO

1.1- FormATIoN ET CroISSANCE DES vILLES

La fondation des agglomérations togolaises dont certaines sont devenues aujourd’hui des villes, a été rendue possible grâce à des points d’eau (cours d’eau, lacs, dépressions fermées ou mares) suscepti-bles de fournir aux habitants de l’eau pour leurs diffé-rents usages. Il en résulte que, l’étude de l’origine et du sens des toponymes au Togo traduit cette réalité. La toponymie caractéristique des agglomérations de Tako, Tokpli, Hahotoé, Togoville, Hahomégbé etc., et des préfectures de Haho, Zio, Yoto, Est-mono, moyen-mono, Bas-mono, Binah, oti, Lacs, évoque des noms de fleuve, de rivière, de ‘lac’ ou d’étang. Abordant ce lien séculaire entre l’existence de l’eau et le positionnement des villes, Hingray et al. (2009), affirment que « La localisation des peuplements, des moyens de production agricoles et industriels et des voies de communication reste aujourd’hui largement tributaire de la présence de l’eau ». La promiscuité des noyaux originels de nombreuses villes togolaises par rapport aux points d’eau natu-rels est telle que l’extension postérieure des cités a inféodé, dans certains cas, des segments de cours d’eau, des ‘lacs’ voire des dépressions fermées, ce qui pose de sérieux problèmes d’hydrologie urbaine (mauvais drainage, crues spontanées). L’extension spatiale des villes résulte, jusqu’ici, de la croissance des populations urbaines.

La population1 togolaise, avec un taux d’accrois-sement annuel de 2,58 %, est passée de 2 719 567 habitants en 1981 à 5 753 324 habitants en 2011. Dans le même temps, la population urbaine a sensi-blement progressée. Elle est passée de 25,1 % de la population totale en 1981 à 37,4 % en 2011 soit un écart de 12,3 % en l’espace de 30 ans. Les princi-paux facteurs de cette croissance urbaine ont leurs origines, dans la concentration des activités écono-miques et industrielles dans les villes. Il est vrai, les villes constituent un moteur essentiel du développe-

1- Rappelons qu’au Togo, le dernier recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) qui est d’ailleurs le 4ème du genre, a été réalisé du 06 au 16 novembre 2010. Les résultats provisoires utilisés dans cet article ont été publiés officiellement le mardi 03 mai 2011 mais feront l’objet d’un redressement avant de devenir définitifs.

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ment. Elles sont perçues à tort ou à raison comme étant les seuls endroits résidentiels susceptibles d’offrir de l’emploi décent notamment à la jeunesse. La pénibilité croissante du travail agricole en milieu rural où sévit la pauvreté monétaire renforce cette perception des choses. Selon des études menées par la Direction Générale des Statistiques et de la Comptabilité Nationale (2006), l’indice de pauvreté en zone rurale au Togo est de 74,3 % contre 36,7 % en zone urbaine. L’agriculture pluviale qui emploie plus de 70 % de la population active togolaise, gé-nère environ 40 % du Produit Intérieur Brut (PIB). Sa participation au PIB devient de plus en plus hypothé-tique eu égard aux évènements climatiques actuels avec, en toile de fond, la variabilité pluviométrique récurrente qui compromet la productivité agricole. Par exemple, la ville d’Atakpamé qui a une pluviométrie moyenne de 1200 mm (période de 1961-1990), a enregistré en 2005 une moyenne annuelle de 978,3 mm tandis qu’en 2008 et 2009, la même localité a respectivement enregistré 1838 et 1850 mm soit le double de la pluviométrie de l’année 2005.

1.2- CoNTrAINTES à L’HYDroLoGIE UrBAINE

Le système d’assainissement pluvial existant, suite à l’extension spatiale urbaine, elle-même découlant de la croissance démographique exponentielle, se trouve être inadapté aux besoins actuels des villes togolaises. Celui-ci ne remplit que partiellement les problèmes d’inondation. Le réseau de drainage de la ville de Lomé, vétuste et surtout hétéroclite du point de vue des dimensions (largeur et profondeur) est très insuffisant. Il ne couvre que 10 % de la ville (république Togolaise et PNUD, 2010) où vivent pourtant 750 757 personnes. Ce réseau est s’avère sous-dimensionné par rapport aux flux d’eau important actuels (cf. annexes).

L’expansion rapide des villes et ses conséquen-ces, loin d’être une particularité pour le Togo, ont été identifiées et relevées par plusieurs auteurs comme étant un phénomène caractéristique des pays en développement. Aubenas (1998), parlant de la situation en Afrique occidentale, souligne que «l’urbanisation rapide a été le phénomène le plus frappant des mouvements de population dans l’es-pace. L’urbanisation a été l’agent de changement le plus actif de la transformation des mentalités et des comportements». Le phénomène de migration de po-pulation des espaces ruraux vers les agglomérations

urbaines qui est déjà ancien s’intensifie. Il explique le fait que les zones rurales dans les pays pauvres sont atteintes d’atrophie alors que dans les pays in-dustrialisés on constate localement des inversions de la tendance. Certaines villes y voient, dans les pays du Nord, leurs populations décroître au bénéfice de celles des communes rurales de leur voisinage.

La croissance rapide du taux d’urbanisation qui intervient généralement en l’absence de plans direc-teurs d’aménagement aggrave les problèmes d’hy-drologie urbaine, et plus particulièrement l’évacuation des profusions hydriques. Ceci est particulièrement vrai au niveau de Lomé, la capitale. C’est aussi le cas de certaines villes2 secondaires comme Aného, vo, Notsè, Atakpamé, Sokodé, Kara, mango. Celles-ci se sont développées sur des sites topographiques composites où jouxtent, selon les cas, dépressions fermées, vallées de cours d’eau, plaines et petits plateaux dont la plasticité de certaines couches, no-tamment argileuses, limite la capacité d’infiltration.

La diversité des sites topographiques s’accom-mode des disparités profondes dans l’occupation de l’espace. Celles-ci résultent du niveau de vie des citadins. L’agencement des maisons au niveau des quartiers est tel que, des villas modernes aux soubassements bétonnés et bien surélevés, cô-toient des taudis et plongent ces derniers dans des positions de submersion permanente à la moindre pluie diluvienne. Les différences de pentes topogra-phiques anarchiques qui découlent de ce mauvais aménagement de l’espace sont la résultante d’un contexte social peu favorable dans lequel les habi-tants ignorent le rôle des canaux d’évacuation. Ces pentes de dérivation ne permettent pas une canali-sation facile mais, par contraste à certains niveaux, dotent d’énergie potentiellement dévastatrice les eaux de ruissellement. Ceci rend les villes extrê-mement vulnérables à des inondations poignantes. Cette vulnérabilité est exacerbée par la chronicité de l’insuffisance des canaux de drainage capables de faire évacuer rapidement les excédents d’eau pluviale vers les bassins de rétention.

2- Au Togo, est considérée comme ville, toute agglomération de grande ou moyenne importance ayant au moins 10000 habitants dont la plupart n’exerce pas forcément des activités tertiaires. Il est courant de voir des lots contigus non bâtis mais ensemencés de céréales en pleine ville. Les infrastructures socio-collectives ne sont, malheureusement, pas prises en compte dans les critères de définition de la ville.

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Les taux de croissance urbaine, aujourd’hui très élevés dans les pays en développement, sont ampli-fiés par la crise économique mondiale, et parfois par des catastrophes naturelles (sécheresse, inondation, famine) voire, des litiges fonciers engendrés souvent par la recherche de gains faciles. Des estimations les plus admises mentionnées dans le tableau 1 (UNESCo, 2009), concluraient, ainsi, à une crois-sance de la population urbaine, entre 2010 et 2020 (tableau 1).Tableau 1 : rapport de la population urbaine en l’an

2020 à celle de 2010

Europe Amérique du Nord URSS Océanie

1,51,71,81,9

Asie de l’Est Amérique latine Asie du Sud Afrique

2,73,13,34,2

Source : (UNESCo, 2009)

La population urbaine africaine connaîtra un taux moyen de croissance annuelle voisin de 5 % au cours de cette période. Tel est, par exemple, le cas de la ville d’Abidjan (Ekanza, 1998) mais aussi de Lomé où le taux de croissance urbaine en 2002 était évalué à 6,1 % selon une enquête réalisée par l’Unité de recherche Démographique (Gervais-Lambony et Nyassogbo, 2007). Localement sur le continent, ce taux pourrait être supérieur à 10 %.

Ces indicateurs de croissance urbaine qui décou-lent, eux-mêmes, de la forte et rapide croissance dé-mographique, entraînent des modifications brutales des espaces naturels. L’urbanisation accélérée et mal contrôlée a des conséquences néfastes sur les composantes du cycle de l’eau (quantité et qualité), et influe sur la santé des individus. Plusieurs rapports de l’organisation mondiale de la Santé (omS) concluent qu’en matière de la santé des individus, environ 80 % des maladies graves sont associées à l’eau. Les populations démunies et marginalisées des pays pauvres sont évidemment les plus concernées.

Les concepts développés en matière d’assainis-sement urbain, dans les pays industrialisés, ne sont pas nécessairement bien adaptés techniquement, socialement et économiquement, aux modes de vie et taux de croissance urbaine des pays africains, notamment dans les zones d’habitat spontané (sans plan directeur). Une réflexion comparable à celle menée sur les eaux usées doit l’être sur les eaux pluviales. Elle doit mettre en évidence les spécificités de l’hydrologie urbaine africaine et aboutir à des so-

lutions qui leur soient bien adaptées ceci, en prenant en compte l’agressivité du climat tropical marquée souvent dans la sous-région ouest-africaine par des précipitations violentes et abondantes3. Par exemple, la ville de Tabligbo a, au cours du mois de juin 2008, enregistré en 12 jours de pluies 164 mm sur un total mensuel de 202,1 mm ce qui représente 81,15%. Elle a totalisé toujours durant le mois de juin, en 18 jours de pluies, 202,1 sur 1 144,6 mm soit 17,66 % du cumul annuel (cf. annexes). La désorganisation des saisons d’hivernage marqué par une tendance à la concentration des pluies sur de courtes périodes et par leur mobilité d’une année à l’autre, vient augmen-ter les difficultés déjà récurrentes, et rend prohibitifs les efforts engagés en matière d’assainissement des eaux pluviales.

2- L’ASSAINISSEMENT URBAIN AU TOGO : STRATEGIES POSSIBLES

L’extension anarchique des espaces urbains en l’absence de toute politique de viabilisation préalable des domaines bâtis a rendu difficile et très complexe la gestion des eaux pluviales urbaines de surface. Cette impasse affecte le bon fonctionnement des villes et rend difficile la mobilité des citadins. Elle tend à faire du climat un véritable facteur limitant de la salubrité des villes togolaises.

2.1- ToUT EST PrIorITé, PAr où CommENCEr ?

La grande majorité des villes togolaises manque d’infrastructures d’assainissement pluvial. Cette situa-tion est aggravée par les taux de croissance très élevés d’une urbanisation mal maîtrisée sur des superficies parfois très étendues et non viabilisées. La réalisation des réseaux classiques d’évacuation, même dans l’hypothèse la plus favorable d’une croissance limitée et contrôlée, serait difficilement envisageable pour le devenir à moyen et long terme de ces agglomérations. Il s’agirait là d’opérations particulièrement coûteuses, aboutissant à des ouvrages surdimensionnés, au fonc-tionnement hydraulique initial souvent très défavorable, générant en retour de sérieux problèmes d’entretien associés à d’éventuelles nuisances sanitaires.

3- Les précipitations violentes rappellent les pluies de convection de type orageux (des averses soudaines) qui surviennent en début d’après-midi tandis que les précipitations abondantes proviennent, elles, de la mousson et peuvent, contrairement aux précédentes, s’étaler sur plusieurs jours d’affilée.

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Le manque de souplesse des solutions techni-ques, en cas de croissance mal maîtrisée, pourrait alors induire des nuisances plus sérieuses. Fort de l’expérience des pays industrialisés, on peut penser à des techniques agissant de façon plus localisée et susceptibles de s’adapter à l’évolution de l’urbanisa-tion. Les solutions alternatives évoquées plus haut ne sont pas nécessairement transférables. Une réflexion devrait être conduite en vue de rechercher des solu-tions spécifiques. Celles-ci devraient répondre à un certain nombre de conditions :

- ne pas être contraignantes pour l’utilisateur ;- être de mis en œuvre facile et rapide (c’est à

ce niveau que devrait se manifester leur souplesse d’adaptation à un environnement socio-économique évolutif) ;

- ne pas être l’origine de nouvelles nuisances (notamment sur le plan sanitaire) ;

- ne pas nécessiter d’importations de matériels ou de matériaux coûteux, voire, au contraire, favoriser un certain développement économique local (utilisa-tion de matériaux locaux);

- ne pas apparaître comme des techniques «au rabais» mais bien comme des solutions appropriées, mieux adaptées que d’autres conçues et dévelop-pées dans des contextes socio-économiques et climatiques très différents.

S’agissant de l’assainissement pluvial, on peut d’ores et déjà avancer diverses propositions. L’ex-périence européenne a montré que l’évacuation des eaux pluviales par des réseaux classiques, considérée comme une simple technique d’équipement à l’aval des études d’urbanisme, conduisait à des investissements très lourds. L’assainissement pluvial, dans certains contextes socio-économiques urbains, pourrait être un des éléments déterminants et structurants de l’organi-sation de l’espace urbain. La voirie urbaine demeure un vecteur principal d’évacuation du ruissellement pluvial. Ce concept est développé dans certains pays anglo-saxons. Il conduit à la mise en œuvre :

- d’un système dit «mineur» d’évacuation classi-que, souterraine ou superficielle, des ruissellements les plus fréquents (période de retour inférieure à 2 voire 5 ans en général) ;

- d’un système dit «majeur» d’évacuation par la voirie elle-même des ruissellements les plus rares (fréquence cinquantennale à centennale).

Heberling (1985), a ainsi décrit trois possibilités de mise en place d’une voirie également destinée à l’évacuation des eaux pluviales. La plus intéressante serait celle consistant à réaliser un tracé des rues en biais par rapport aux courbes de niveau, de façon à ce que l’eau puisse être évacuée latéralement à la zone drainée. Cette option, comme dans le cas de la mise en valeur agricole des versants de collines, permet de réduire les vitesses d’écoulement en surface. Schulz-Ehlbeck et maikibi (1985), dans une étude relative à l’assainissement pluvial d’un quartier de la ville de Tahoua (Niger), se sont penchés sur la technique des rues pavées drainantes. Cette solution alternative comparée à celle de l’assainissement classique fondé sur l’usage de collecteurs présente de nombreux avantages. Ceux-ci se traduisent par le fait que :

- l’exécution n’exige ni personnel spécialisé ni engins lourds de terrassement ;

- les travaux d’entretien sont limités à des réajus-tements, ou des remplacements de pavés ;

- les matériaux de construction des pavés ne sont pas importés ;

- la main-d’œuvre est recrutée localement ;- cette technique est en outre moins coûteuse,

tant en investissement qu’en fonctionnement, qu’un système d’assainissement classique par collecteurs, qui est en outre source de nombreuses nuisances (déversement d’eaux usées, de déchets,…) lorsque son rôle a été mal perçu par les riverains. Elle est, a fortiori, encore moins coûteuse que l’ensemble constitué par un système d’assainissement et une voirie classique.

A ce sujet, d’après les services techniques de la Direction Générale des Travaux publiques, le prix unitaire moyen des caniveaux (système d’assainis-sement classique par collecteurs), calculé par mètre linéaire, varie entre 102 000 et 128 000 FCFA (182,66 à 194,84 euros) et ce, en fonction de la section de l’ouvrage (largeur et hauteur) tandis que le coût par mètre carré de rues pavées drainantes n’est que de 12 000 FCFA (18,3 euros). Cette solution répond aux conditions énoncées plus haut qui mettent en exergue la technique des voiries pavées. Celle-ci ne saurait être considérée comme une technique au rabais. Elle reste bien au contraire une solution très intéressante pour certaines formes d’urbanisation des agglomérations des pays en développement,

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lorsqu’elle n’induit pas des investissements trop lourds, compte tenu des conditions socio-économi-ques actuelles de ces pays.

Herz (1985) a mené dans la région septentrionale du Bénin des travaux sur l’utilisation de bassins de rétention et d’infiltration. Ceux-ci ont porté sur trois niveaux d’implantation : la parcelle, le groupe d’habitation, le bassin de grande taille extérieur aux quartiers habités. Dans le cas du Schéma Directeur d’Urbanisme de la ville de Parakou, Herz et al., (1995) avaient proposé un système de bassins de rétention ayant pour objectif de limiter l’importance des ouvrages classiques d’évacuation, ralentir l’écou-lement et diminuer les dégâts qu’il peut occasionner. Là encore, de tels systèmes apparaissent comme des éléments déterminants de l’occupation des sols : pour être efficaces, leurs emplacements doivent être prédéterminés avant l’édification des bâtis.

Cette approche relative au rôle efficient que peu-vent jouer les bassins de rétention dans l’hydrologie urbaine est particulièrement avantageuse pour la plu-part des villes côtières africaines situées dans le golfe du Bénin notamment Accra, Kéta (Ghana), Lomé, Aného (Togo), Cotonou (Bénin), Lagos, Benin-City (Nigéria). La raison qui la sous-tend est l’existence de nombreuses et impressionnantes dépressions fermées (dépressions de Lomé-Université, de Cas-sablanca-Todman, de Tokoin-Dogbéavou, d’Agbalé-pédogan, etc.) et lagunes mal drainées qui participent à l’hydrosystème d’ensemble. L’exemple édifiant est celui de Lomé où, suite à des pluies diluviennes, qui s’abattent de juin à octobre, la cité devient presqu’une ville « lacustre ». Ses principales chaussées se trans-forment, par endroits, en de véritables lits fluviaux comme on le constate sur les photos n° 1 et 2.

Clichés, KlassouPhotos 1 et 2 : Submersion du principal boulevard en

pleine ville de Lomé par des eaux pluviales au niveau d’une des dépressions sise au sud de l’Université de Lomé

0n remarque sur ces photos que les trois quart (3/4) de la chaussée sont submergés, ce qui oblige les usa-gers, automobilistes et motocyclistes, à se déporter sur l’extrême gauche de la voie. Les conducteurs de taxi moto localement appelés «Zemidjan man ou Oléyia», après avoir roulé dans des rues en terre-battue, se servent de ces flaques d’eau stagnantes pour laver les mottes de terre encastrées dans leurs engins à deux roues. Depuis 2007, et de manière récurrente, les usagers et riverains des sites évoqués subissent impuissants les conséquences d’un défaut d’assainis-sement des eaux pluviales. Il en est de même pour toutes les villes de l’intérieur du pays.

Les pouvoirs publics, pour pallier aux dégâts causés aux populations et à l’environnement par le défaut d’assainissement des eaux pluviales ont fait procéder, depuis fin septembre 2010, au dragage de certaines dépressions fermées notamment à Lomé la capitale, afin d’augmenter leur capacité en rétention des eaux pluviales. outre le curage du fond (photos n° 3 et 4), il est aussi question d’élargir, dans la mesure du possible, la surface de ces bassins na-turels (photos n° 5) tout en détruisant les nénuphars et autres jacinthes d’eau qui colonisent la surface des eaux (photos n° 6) réduisant ainsi l’évaporation substantielle d’une partie des eaux retenues.

2

1

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Photo 3 : Bateau-nettoie équipé et stationné qui commande le curage du fond de la dé-pression situé au sud de l’Université de Lomé. L’objectif selon les techniciens est d’extirper la boue sur au moins 1,5 mètre de profondeur.

Photo 4 : Le tuyau ou conduit flottant connecté au bateau-nettoie est en train de rejeter à l’extérieur de l’aire de la dépression l’eau boueuse qui s’épurge (l’eau revient dans la dépression et le sable décanté et dés-hydraté s’amoncelle pour être récupéré à d’autres fins).

Photo 5 : Un engin ‘bulldozer’ est en train de dégager le sable, tout en creusant les abords ouest et nord de la dépression fermée dans le but d’élargir la surface réceptrice des eaux de ruissellement.

Photo 6 : Une pirogue motorisée est utilisée pour détruire les espèces végétales qui tapis-sent la surface de l’eau.

Photos 3 à 6 : Aménagement de la dépression fer-mée sise au sud de l’Université de Lomé

Une réflexion fondée sur des directives définies dans un cadre de loi4 devrait être partagée sur la notion de risque de défaillance des ouvrages plu-viaux. En Europe, le recours à la classique protec-tion décennale relève bien davantage de la tradition

4- Parlant de texte législatif comme base référentielle indispensable en matière d’assainissement urbain (eaux pluviales et usées domestiques), il convient de souligner que c’est seulement le 15 juin 2010 que le Togo a voté une loi portant organisation des services publics de l’eau potable et de l’assainissement collectif des eaux usées domestiques. Elle définit les compétences et responsabilités.

3

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culturelle ou juridique que d’une analyse technico-économique de l’opportunité de ce niveau de protec-tion. Il ne saurait être transféré sans discernement au cas africain dans des contextes climatiques et socio-économiques parfois très différents. Le choix réfléchi d’un niveau de protection reste un facteur déterminant d’adoption d’une solution technique. C’est aussi un élément de structuration de l’espace urbain et du mode d’occupation des sols du moins dans les zones d’extension urbaine.

Les solutions, dans le cas particulier, et cependant omniprésent, de l’habitat dit «spontané», caractérisé par un développement plus ou moins anarchique et très rapide puis un très faible taux de desserte en infrastructures d’assainissement, ne sauraient être que très localisées (actions à la parcelle) et tout aussi provisoires que ce type d’habitat. Dès lors, il faut opé-rer des choix appropriés, voire intégrés. Gény et al., (1992), dans cette optique précisent que «de plus en plus le développement, y compris l’urbanisation, doit être un compromis entre ce qui est techniquement possible, ce qui est socialement souhaité et souhai-table, ce que l’on juge économiquement intéressant et ce qui est écologiquement acceptable».

L’action citoyenne et participative des popula-tions urbaines doit être inscrite au premier rang des stratégies d’évacuation des eaux pluviales urbaines. La sensibilisation des populations comme approche revêt un intérêt réel dans la dynamique de recherche de solutions dans la mesure où, l’assainissement pluvial urbain requiert de tous une coopération res-ponsable mais à des degrés divers.

2.2- LA SENSIBILISATIoN CommE moYEN DE LA vALorISATIoN DU CADrE UrBAIN

Les populations doivent être sensibilisées sur les divers problèmes posés par l’évacuation des eaux pluviales, et les rôles joués par les équipements de contrôle de ces eaux (bassins de rétention, cani-veaux, puits d’infiltrations, etc.). L’Etat et les collec-tivités locales ont des responsabilités essentielles et

indiscutables à jouer en matière d’assainissement urbain des eaux pluviales. Les populations doivent, elles aussi, y contribuer afin de réduire sensiblement la vulnérabilité. Dans les quartiers populeux de Lomé tels que Gbadago, Adoboukomé, Bè-Kpota, des ‘‘citadins” jettent des déchets solides (objets usagés abandonnées, ordures domestiques, etc.) dans les rares caniveaux de drainage existants, ce qui obstrue les égouts et paralyse le réseau d’as-sainissement des eaux pluviales. Ces pratiques malsaines qui n’intègrent guère la vision hydraulique des écoulements, ajoutées à l’insuffisance même des systèmes d’égouts mal dimensionnés, le tout combiné à l’hétérogénéité morphologique et hydro-dynamique des sites (Klassou, 1998) constituent de véritables facteurs aggravants. Ceux-ci amplifient la vulnérabilité aux inondations (montée rapide des eaux pluviales) notamment à Lomé. Ce disfonction-nement est courant dans la plupart des villes africai-nes Cotonou (Bénin), Abidjan (Côte d’Ivoire), Dakar (Sénégal), ouagadougou (Burkina Faso) pourtant un pays sahélien.

L’acuité du problème au sujet de la sensibilisation des populations comme des acteurs sociaux pouvant contribuer à résorber le défaut d’assainissement des villes togolaises vient du fait que les pouvoirs com-munaux n’ont, aux yeux des populations citadines, aucune légitimité populaire5. En effet, sur la base des résultats des enquêtes menées dans cinq villes cibles du pays6 (tableau II) 73,52 % des personnes interrogées ont émis des critiques acerbes à l’endroit des responsables communaux ce qui se traduit par une réticence de collaboration.

5- La raison est que les « maires » ainsi que les conseillers municipaux actuels ne sont pas des élus mais ils avaient été nommés en 2001ce qui leur vaut d’ailleurs l’appellation de ‘Président de la délégation spéciale’ et non de maire.

6- Les cinq villes ont été choisies à raison d’une par région économique : Lomé pour le compte de la région Maritime, Kpalimé pour la région des Plateaux, Sokodé pour la région Centrale, Niamtougou pour la région de la Kara et Mango pour la région des Savanes.

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Revue de Géographie Tropicale et d’Environnement, n°2, 2011

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Tableau II : ressentiment des citadins vis-à-vis des dirigeants communaux

Lomé Kpalimé Sokodé Niamtougou Mango TOTALEffectifs % Effectifs % Effectifs % Effectifs % Effectifs % Effectifs %618

507 82220

174 79206

116 56175

102 58162

117 721 382

1 016100

73,52

Source : réalisée par nous-mêmes en septembre-octobre 2010.

(*chiffres simples = effectif de personnes interrogées, ** chiffres en gras = effectif de personnes ayant émis des critiques acerbes; ***chiffres en italique = pourcentage des effectifs cibles)

aux citadins de bien mesurer l’ampleur des effets du ruissellement pluvial. Ceux-ci contribueraient à une réduction des dégâts et nuisances résultant des eaux pluviales puis à une certaine organisation de l’habitat, en fonction de ce type de problème, facilitant des aménagements ultérieurs.

L’appropriation des solutions novatrices par les collectivités urbaines implique de nombreux défis à lever.

3. LES DEFIS STRUCTURELS, HUMAINS ET FINANCIERS

La tendance de la pluviosité actuelle faite de pluies abondantes et souvent concentrées (mauvaise répartition dans l’année), sur la base des indicateurs climatique met à rude épreuve la capacité de gestion des municipalités des responsables communaux. Aussi, est-il inéluctable que de nouvelles politiques de la ville, de nouvelles législations ainsi que de nouvelles formes de financement susceptibles de faire face aux nombreux défis de gestion des eaux de ruissellement soient élaborées. Pour y parvenir, des axes prioritaires définis, pour être mis en œuvre, doi-vent bénéficier d’une réelle volonté d’agir de la part de différents responsables et acteurs communaux.

Un accent particulier doit être mis sur la formation des techniciens dans le but d’établir le diagnostic sur la problématique de l’assainissement des villes. La formation et la mise à disposition du personnel qualifié doivent être renforcées pour la définition et l’élaboration d’une cartographie des zones construc-tibles et des zones inondables. Il s’agit d’une option stratégique pour l’assainissement efficace des eaux pluviales en milieu urbain au Togo. Cette cartographie va constituer un outil décisif et servira de base à l’éta-blissement d’un schéma de réseaux de canalisation et de drainage des eaux pluviales afin de limiter la

Elles justifient leur absence de coopération par l’inaction, le manque d’initiatives et la non prise en compte de la gestion sociale des villes en matière d’assainissement des eaux pluviales par les Prési-dents de la délégation spéciale et concluent qu’ils ne font que régenter les cités au lieu de les administrer. Cette prise de position n’augure pas de perspectives du changement de comportement en termes de mode de vie des citadins qui viennent d’horizons divers avec des cultures et pratiques différentes pas tou-jours conciliables avec les habitudes de la ville.

L’analyse des critiques unanimes formulées par 73,52 % des citadins interrogés nous permet d’in-diquer que les perturbations du cycle hydrologique liées aux effets du changement climatique (pluies abondantes et répétitives, leur contraction saison-nière) constituent l’une des plus graves menaces auxquelles les villes en expansion spatiale rapide vont se trouver confrontées dans les années à venir. Les projections climatiques à l’échelle mondiale, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC, 2007) renforcent l’ap-préhension de risques hydroclimatiques majeurs en matière de l’assainissement pluvial urbain dans les pays en développement. La paralysie des activités commerciales et les difficultés de mobilité intra-ur-baine qui découlent du mauvais drainage des eaux de pluies, constituent de nouveaux défis à dimension socio-économique, auxquels des solutions appro-priées doivent être apportées.

Les solutions novatrices basées sur de nouvelles formes de communication impliquent nécessaire-ment des changements fondamentaux de valeurs, de principes, de comportements et de modes de vie des citadins. Pour faire face aux risques liés aux processus hydrologiques des agglomérations ainsi qu’à leurs conséquences socio-économiques, des programmes éducatifs, bien élaborés, permettraient

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vulnérabilité au risque d’inondation. Elle pourra éga-lement favoriser une meilleure gestion de l’ensemble des problèmes liés à l’assainissement et à la salubrité globale des cités. L’implication active des maires et de leurs collaborateurs est ici un gage pour une mise en œuvre future des travaux d’assainissement. Celle-ci suscitera l’adhésion des collectivités locales notamment celle des Comités de Développement de Quartier (CDQ) et va déclencher l’émergence d’une émulation en faveur des espaces urbains.

Le manque de moyens financiers peut néanmoins constituer un frein. Les élus de la nation (parle-mentaires), chargés d’examiner et de voter la loi de finances (budgets de l’Etat), doivent veiller à ce qu’une bonne partie des ressources soit affectée au secteur de l’assainissement pluvial des villes. Ceci a pour effet de limiter en amont les inondations et leurs dégâts collatéraux qui font des victimes et né-cessitent, en aval, des dépenses de sauvetage plus importants et, de surcroît, moins rentables. L’absence de perception de taxe d’habitation et d’autres taxes de contribuables constitue un manque à gagner et en même temps un sérieux frein au développement des agglomérations urbaines. En cela, la pauvreté financière actuelle des populations mérite d’être combattue. Les partenaires au développement et les institutions financières, à la suite de ces efforts endogènes stimulateurs, pourraient apporter leurs contributions substantielles à travers des conventions de financement7.

CONCLUSION

L’hydrologie urbaine, et plus particulièrement l’évacuation des eaux pluviales, devrait jouer un rôle déterminant dans la structuration du dévelop-pement urbain togolais. Les techniques classiques de réseaux de collecte et de drainage des eaux sont souvent mal adaptées aux modes de croissance des agglomérations. outre la vétusté des canaux

7- Rappelons la signature de convention en septembre 2010 d’un montant de 93 millions de FCFA (142 000 euros) entre l’Union Européenne et le Ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat d’une part et celle en date du mardi 20 juillet 2011 d’un montant de 7,34 milliards de FCFA (11,172 millions d’euros) entre la Banque Mondiale et le Ministère de l’Economie et des Finances. Ces financements inscrits dans le cadre du Projet d’Aménagement Urbain du Togo (PAUT) sont destinés à couvrir 11 villes dont les communes des chefs-lieux de région, prennent en compte les travaux de construction d’ouvrages hydrauliques, d’aménagement, d’assainissement, de bitumage de rues et de réhabilitation des services électriques.

de drainage, leur entretien et leur extension dans les communes ne suivent pas le rythme effréné de l’affluence démographique. Les effets pervers du changement climatique marqué par une profusion des pluies, contrairement à l’indigence des précipita-tions observée dans la corne de l’Afrique, exacerbent l’insuffisance des systèmes existants de drainage des eaux pluviales dans les villes au Togo.

Toutefois, si les techniques alternatives déve-loppées dans les pays industrialisés peuvent servir de références, des recherches visant à définir les solutions les mieux adaptées aux conditions socio-économiques des villes doivent être engagées. Ces recherches passent initialement par la mise en place d’observatoires spécifiques, destinés à améliorer les connaissances des processus hydrologiques des agglomérations urbaines et de leurs répercussions socio-économiques. C’est dans ce but qu’est déve-loppé, en collaboration avec le Comité Interafricain d’Etudes Hydrauliques (CIEH) de ouagadougou (Burkina-Faso), un programme d’étude du ruissel-lement pluvial urbain dont les premières actions concernent la connaissance des mécanismes du ruissellement, en fonction des types d’habitat en Afrique.

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Revue de Géographie Tropicale et d’Environnement, n°2, 2011

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ANNEXES (1: station de Lomé-Aéroport; 2 : station de Tabligbo; 3 : station d’Atakpamé)

1 : STATION DE LOME-AERO PLUVIOMETRIE (en mm et 1/10 ième) ANNEE 2008

Jour janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc1 3,8 0,3 2 37,2 2 0,4 3 53,7 16,6 4 0,1 0,9 5 6,8 0,2 0,3 80

6 0,8 8 10,6 0,2 24,7 7 5,4 0,2 8 0,3 22,8 6,1 9 0,2 2,9

10 1,1 1,6 1,6

11 11,2 52,5 17,6 12 1 1,7 14,7 1,5 7,5 13 20,8 23,9 2,1 6,1 14 34,1 15 2,3 1 14,5

16 54 22,2 1,2 1,8 17 15,6 4,5 52,2 12,8 18 21,2 28,6 7,3 19 10,8 2,2 26,7 20 4,9 4

21 0,2 22 0,5 2,6 13 0,2 7,3 23 0,4 3,7 1,4 1,8 2,1 24 9,5 36,7 70,4 0,2 25 9,8 0,3 0,4 12,7 4,1

26 14,9 6 0,9 12,6 0,7 27 0,3

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28 1,2 0,2 0,3 1,5 29 2,5 0,5 9,2 16,4 30 40,6 13,6

31 5,3

Tot. Mens 57,8 0 27,3 27,7 150,3 361 91,4 43,9 132,6 88,7 16,6 80 1077Nbre jours 2 0 4 7 12 20 13 11 15 11 1 1 97

Concentration journalière des pluies

NB : La moyenne «normale» pour la période 1961-1990 est de 896 mm

2 : STATION DE TABLIGBOPLUVIOMETRIE (en mm et 1/10 ième) ANNEE 2008

Jour janv fév mars avril mai juin juil sept oct nov déc1 6,6 0,3 0,1 2 60 0,1 20,83 0,8 9,5 0,6 4 2,3 4,9 0,5 5 14,3 1,7 7,7

6 3,6 0,9 2,3 38,3 7 1,5 8,4 8 4,1 9 0,3 0,1 7,5

10 28,5 9,1 17 14,5 0,1 10,6

11 6,1 11,8 12 40,2 56,1 13,8 13 30,4 16,8 1 14 32,1 4,3 1,5 1,5 2,1 15 7,1 1,1 0,1 34,6

16 5,6 0,9 0,1 0,5 34,2 17 0,4 18,3 5,7 7 6,8 18 1,8 38,6 4,3 16,5 0,4 19 0,1 1,1 20 4 3,8 0,8 0,3

21 14,7 1,7 9,5 0,7 22 30,1 2 71,6 24 23 0,9 1,5 2,8

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Revue de Géographie Tropicale et d’Environnement, n°2, 2011

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24 18,1 3,7 25 1,7 15,1 3,2

26 14,5 84,7 0,1 27 5,9 0,4 3 4,8 3 7,9 28 0,4 22 5,4 15,8 29 39,8 2,4 31,4 30 6,9

31 3,4 2,2

Tot. Mens 12,2 0 49,9 117 194 202 210 70,4 80,4 161 18,6 28,5Nbre jours 2 0 6 7 15 18 15 10 11 15 3 2 1O4

Concentration journalière des pluies NB : La moyenne «normale» sur la période 1961-1990 est de 1050 mm

3 - STATION D’ATAKPAME PLUVIOMETRIE (en mm et 1/10 ième)

ANNEE 2007

Jour janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc1 1,5 63,1 7 26,6 2 15,8 29,6 2,2 4,2 0,5 3 20,4 51,2 5,2 0,2 0,2 7,4 10,7 30,34 35,8 3 15,9 30,5 7,3 5,2 29,55 2,9 1,6 1,2 6,8 15,8

6 0,4 51,4 1,3 7 19,6 5,2 0,4 9,6 2 8 35,6 0,2 1,5 25,1 20,2 7,7 9 0,8 0,3 1,4

10 3,2 9,4 26,6 0,1

11 1,2 4,3 1,9 28,1 12 1 2,3 1,7 2,4 13 6 6,6 43 14 62 1,1 42,6 1,2 15 16,8 3,4 0,2 0,6 0,2 0,3

16 22 0,1 25,6 17 17,1 44,7 3,2 17,1

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60 KLASSOU KOmI SELOm : L’urbanisation et l’assainissement pulvial au Togo

18 0,7 0,7 44,2 19 10,3 20 2,1 0,5 60,8 11,8 7,1

21 1,6 10,2 0,6 1,5 0,7 33,5 22 2,3 53 19,7 23 4 6,3 3,9 65 1 24 0,4 2,5 5,4 25 19,5 37,2 0,5 9,7

26 31,8 96,9 0,3 33,3 27 0,7 19,1 13,4 17,4 40,6 8,3 19,3 28 4,6 1,2 10,5 6,7 29 2,2 8,2 0,5 16,1 30,7 3,2 30 4,7 0,7 1,1 23,4

31 15,7

Tot. Mens 0 36,4 16,8 161,1 233,7 91,5 450,6 236,4 434,6 109,3 7,4 59,8 1837,6Nbre jours 0 2 1 15 16 17 19 24 23 11 4 2 134

Concentration journalière des pluiesNB : La moyenne «normale» pour la période 1961-1990 est de 1300 mm