L’écriture et son apprentissage Eve Leleu-Galland Dijon – 2014.

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L’écriture et son apprentissage

Eve Leleu-GallandDijon – 2014

Plan de l’intervention L’école du passé n’a pas d’avenir

1. L’école maternelle première école en refondation

2. Des constats : un apprentissage long et difficile

3. Qu’est-ce qu’écrire pour un jeune enfant

« apprenti »?

4. Apprendre à écrire : pourquoi ?

5. La « leçon d’écriture » en GS et au CP

6. Installer la culture de l’écrit et de l’écriture

MS/GS

Tracer des mots, apprendre à nommer et à penser le monde

La refondation : la feuille de route du rapport IGEN/IGAEN de 2011

Refonder l’école première et lui redonner ses spécificités

L’ajuster aux besoins divers des jeunes enfants et les aider à devenir « grands » - différenciation – progressivité de la PS à la GS.

Enrayer la primarisation de son fonctionnement

Les axes prioritaires du rapport

1. Priorité au langage oral 2. Redonner sa place au jeu 3. Faire un sort aux « ateliers » tournants – préférer une pédagogie de projet 4. Solliciter l’intelligence sensible : les pratiques artistiques - les apports culturels (arts plastiques-musique et chant- projet culturel)6. Un projet pour chaque section et un parcours progressif 7. La collaboration éducative avec les asem 8. Une relation de co-éducation avec les familles

Apprendre à écrire dans les programmes

1. L’entrée dans l’écriture s’appuie sur les compétences exercées et développées par les activités à dominante graphique (enchaînements de lignes simples, courbes, continues...)

2. Elle repose aussi sur des compétences

particulières de perception de caractéristiques graphiques et de contrôle visuel de tracés.

3. L’activité graphique n’est pas que la préparation de l’écriture.

4. Les élèves observent et reproduisent des motifs graphiques pour acquérir un geste adapté à une intention, et une efficace motrice.

5. L’écriture cursive est proposée à tous les enfants dès qu’ils en sont capables;

6. Elle fait l’objet d’un enseignement guidé amorcé en maternelle pour installer les premières habitudes et automatismes, pour favoriser la qualité des tracés et l’aisance du geste.

Les compétences des programmes (indicateurs)

- reconnaître et écrire la plupart des lettres de l’alphabet

- copier en écriture cursive, sous la conduite de l’enseignant, des petits mots simples dont les correspondances en lettres et sons ont été étudiées ;

- écrire en écriture cursive son prénom.

Les constats (rapport IG de 2006 Ecole primaire)

Les élèves ont des difficultés à écrire

Dans les cahiers et les classeurs des élèves : de moins

en moins d’écriture et de travaux écrits (à la main)

Moins on écrit, moins on sait écrire et moins on en a

envie : l’écart se creuse dans la relation à l’écrit

En formation, on n’apprend plus aux enseignants à

apprendre à écrire

Qu’est-ce qu’écrire ?

Une tâche difficile et complexe : surcharge cognitive

trace et tracés : laisser une trace combinaison d’habiletés à coordonnersavoir-faire qui s’apprend supports et surfaces : matérialitéoutils scripteurs : adaptation geste/maincontrôle moteur et corporelcontrôle visuel contrôle du code : modèle et sens

Des habiletés proches pour trois familles d’activités qu’il faut différencier dans l’approche pédagogique

vision/observation perception/analyse

motricité/contrôle-production

1. Le dessin : dominante plastique et symbolique

Interprétation et mise en forme, représentation et création à partir d’un agencement personnel et expressif de lignes, de formes et de figures (enjeu : la narration, l’imaginaire de création, l’expression). Le dessin est un langage à part entière

2. Les activités graphiques : dominante graphique

Jeu à partir de consignes : sur les lignes, les couleurs , les formes…organisation spatiale et reproduction de motifs (enjeu : des activités décoratives)

3. L’écriture : dominante graphémique et sémiotique

Par le geste de tracer : production de séquences linguistiques et signifiantes, utilisant les règles et les conventions du codage écrit.

Forme et sens sont combinés. Le support est utilisé selon des règles fixes (enjeu : la communication)

Apprendre à écrire : comment ?

Pour écrire il faut savoir établir une coordination entre un mouvement de translation et de cursivité et des mouvements de rotation qui exigent des ajustements, des freinages dans la cursivité.

Ce sont deux mouvements paradoxaux que l’enfant doit réussir à combiner.

C’est possible si les appuis sont fermes : avant-bras en équilibre solide mais souplesse du mouvement à partir des articulations de la main. Vérifier l’installation et la position (assise, table, chaise, pieds sur le sol)

C’est possible si l’outil est bien tenu (prise digitale)

C’est possible si le modèle à reproduire est parfaitement vu et perçu par l’enfant

C’est possible si l’enseignant décompose et recompose sous les yeux de l’enfant les étapes du mouvement, les trajectoires, les levers de crayons.

C’est possible si, après une phase d’entraînement et de mise en mémoire kynesthésique, le contrôle visuel et sensoriel prend le relais, chaque partie de l’acte devient alors le signal de la suivante.

La leçon d’écriture

Les tables sont placées face au tableau (individuelles en GS)

Tous les élèves sont installés confortablement, sans gêne

L’enseignant enrôle les élèves dans l’activité et installe les interactions au sein du groupe

Les positions sont corrigées : conseils

L’enseignant peut guider la main de l’élève (modèle kynesthésique)

La leçon d’écriture

L’enseignant est debout, face au support vertical, le tableau ou le panneau de papier

Il est de trois quart pour vérifier qu’il est bien vu de tous ses élèves.

Il y a un repère visuel de départ de l’écriture qui donne le sens de l’écriture.

Le support (papier, tableau) est contrasté pour permettre la lisibilité.

Il accroche l’écriture, c’est à dire qu’il y a un effet de résistance entre les deux matérialités physiques, la matière de l’outil traceur et la réaction de la surface.

Une trace écrite nette est le produit de leur rencontre.

Si des lignes (guide) sont tracées sur le tableau elles sont aussi présentes sur les supports d’écriture utilisés par les élèves.

Les élèves observent : le geste est amplifié et ralenti pour laisser le temps de l’observation (modèle cinétique)

La verbalisation : la/les lettre(s) tracée(s) est/sont décrite(s) selon la succession des gestes que l’enseignant réalise (vocabulaire stabilisé)

Le geste est verbalisé (exemple) « Je monte à partir de la ligne, je boucle vers l’arrière et je

redescends tout de suite, je touche à peine la ligne, c’est le « l »;

Sans soulever le crayon, je remonte un peu et je termine par une petite boucle, encore vers l’arrière…je soulève ma main, voilà le « e » pour écrire le petit mot « le ».

L’élève doit se construire une représentation mentale du tracé

L’enseignant pratique de la même manière pour chacun des mots de la séquence d’écriture. Il fait des pauses de manière régulière.

●le chat

Variations - différenciation L’outil scripteur : crayon de papier, de couleurs, pour l’écriture au stylo, pointe fine et sèche, choisie par l’enseignant. Le lignage : largeur des rails adaptée aux capacités de chacun, on réduit le lignage petit à petit et on introduit les lignes verticalesLa quantité : mieux vaut peu mais beau Les modèles : évolution selon les indicateurs de réussite des élèves

Par contre …..

Les exigences quant au cadre de travail, à la posture, la tenue du crayon sont constantes.

Les manières de tracer les lettres, les ligatures entre les lettres sont stabilisées : langage commun, techniques communes au sein du cycle 2

Analyser les productions

Identifier, nommer les difficultés rencontrées

Analyser la trace par rapport au modèle : corriger avec les élèves

Valoriser les progrès

Travailler régulièrement dans un cahier dédié (en cours de GS)

Une séquence d’écriture chez les grands du

CP – observer les habiletés en jeu.

video

Pourquoi l’écriture manuelle? L’écriture est le substitut graphique du

langage.En écrivant c’est du langage qu’on

s’approprie.C’est en écrivant qu’on apprend à

écrire

Les mots écrits sont mis en mémoire

6. S’approprier la culture de l’écrit

Aspects esthétiques et plastiques

lettre ornée

calligraphies

calligrammes

jeu sur la lettre, les abécédaires

jeu avec des lettres : compositions

couvrir d’écrits, l’écriture comme motif

Transférer, s’approprier des démarches professionnelles et artistiques

Installer la culture de l’écrit

Des connaissances : histoire et art(s) de l’écriture (projets)

Les écrits de la classe : modèles de lisibilité, rigueur, structuration, actualisation, les murs de la classe comme les pages d’un livre.

L’écriture c’est aussi l’histoire d’une évolution avec de

grandes étapes :

celle du langage humain

La calligraphie est une poésie de l’âme qui se manifeste physiquement. Platon