Le Rococo - WordPress.com · 2018-03-25 · Le rococo se caractérise par la fantaisie des lignes...

Post on 02-Jun-2020

0 views 0 download

Transcript of Le Rococo - WordPress.com · 2018-03-25 · Le rococo se caractérise par la fantaisie des lignes...

Le Rococo

Le courant rococo de diffuse à travers l’Europe entre 1725 environ et la révolution française. Langage d’une époque consciente de sa gloire à jamais passée et de son déclin, l’image rococo

refoule les angoisses d’une société sous des apparences de légèreté, de gaieté, de lumière et de transparence. L’attention est à la fuite loin du réel devenu dérangeant, faute d’avenir certain.

L’illusion est le maître mot du courant.

Style Régence = style rocaille = rococo

Philippe II, duc d'Orléans, régent de France, dans son cabinet de travail, et le futur Louis XV (à droite). Peinture à l'huile de l'école française du XVIIIe siècle, 156x103cm, Musée national du château de Versailles.

Louis XV

Philippe II, duc d'Orléans, régent

Le style Rocaille naît en France au début du XVIIIe siècle, à la fin du règne de

Louis XIV.

Portrait de la marquise de Pompadour, par François Boucher. Peinture à l'huile (1756). [Alte Pinakothek, Munich.]

Il prend son essor sous celui de Louis XV vers 1720, et sera très apprécié de la Marquise de Pompadour

mécène des arts et lettres.

Le rococo se caractérise par la fantaisie des lignes contournées rappelant les volutes des coquillages avec leurs enroulements, et

qui trouvera aussi son expression dans le mobilier.

Il n’y a pas, à proprement parler, d’architecture rococo en France : si la décoration intérieure fait la part belle au rococo ou « style rocaille », l’enveloppe des bâtiments reste d’essence classique

Menuisier considéré comme l'un des plus grands maître du siège, il entra à l'Académie de Saint-Luc en 1742 et débuta sa carrière en tant que sculpteur pour quelques-uns des plus importants artisans en sièges de la capitale. Reçu maître en 1753, il exerça indifféremment en tant que menuisier et sculpteur; cette particularité lui permettant de fabriquer l'intégralité de ses fauteuils. Dans les année 1760, le goût évolue et le style rocaille n'est plus à la mode, il réalisa alors des fauteuil dans le style Transition et puis à la fin de sa carrière, des fauteuil Louis XVI.

Nicolas Heurtaut, virtuose du fauteuil de style Rocaille

Fauteuil louis XV, de Nicolas Heurtaut

Juste-Aurèle Meissonnier

(1695-1750) est le

premier à employer le

terme rocaille pour définir

des motifs inspirés de

coquilles de forme

irrégulière ou

asymétrique. Une fois

introduite dans la

décoration intérieure la

coquille va connaître un

développement

exceptionnel.

Pendule en bronze doré de style rocaille Dim: L:28cm, P:17cm, H:41cm.

Des exemples de décoration rococo dans des églises : la Basilica at Ottobeuren (Bavaria) (1737-66) ou l'église WIES en BAVIERE Allemagne

Bavière – Allemagne Église de pèlerinage de Wies

C’est une des plus belles églises de style rococo dans le monde. Le maître-autel, en profondeur, a été dessiné par Zimmermann et en grande partie conçu par Sturm. Dans l'église, formée d'un grand ovale largement ouvert, Zimmermann fait de partout jaillir la lumière et exorcise sans cesse l'ombre. C'est l'anti-baroque par excellence. Le baroque crée l'ombre pour mieux mettre en évidence le message de Dieu figuré par la lumière. Le rococo exorcise l'ombre de façon à mieux faire jaillir, comme en stéréophonie, le message de Dieu.

La peinture rococo Elle naît en France et se diffusera par la suite, en Italie et dans le reste de l'Europe (ensuite dans le Saint-Empire romain germanique, et en Europe du Sud : Savoie, Italie, Espagne, Portugal, à la suite du mouvement baroque). Les artistes sont appelés dans les grandes cours européennes et exportent cette nouvelle peinture. François Boucher, par exemple, travaille en Suède, au Danemark et en Pologne.

Mars et Vénus surpris par Vulcain, 1754, Boucher François (1703-1770)

Les motifs décoratifs sont : les jeux de fond : quadrillés, losanges ; les motifs humains : espagnolette (à l'origine du sculpteur bronzier Cressent), masques féminins ; les motifs animaux : singes, coquilles, ailes de chauve-souris ; les motifs végétaux : palmette, tournesol, feuilles godronnées, feuilles d'acanthe ; les motifs géométriques de marqueterie Boulle ; les motifs exotiques : plume de paon, pagodes.

Le style Rocaille est un décor particulièrement chargé aux lignes dissymétriques et courbes

Charles Cressent est l'ébéniste par excellence du style Régence qu'il contribua à faire émerger. Il fut l'ébéniste du Régent (duc d'Orleans). Cressent exerce aussi en tant que sculpteur dont les bronzes de bustes féminins, appelés têtes d'espagnolettes, font sa renommée.

Le rococo supplante le classicisme considéré comme trop formel et trop lourd. Le terme « rococo » garda longtemps son aspect péjoratif avant d’être accepté par les historiens de l’art vers le milieu du XIXe siècle et d’être considéré comme un mouvement artistique européen à part entière.

Considéré vulgaire et frivole

par certains, le style Rocaille

ne serait-il pas le raffinement

de l’abus ?

Jean Honoré FRAGONARD - La Gimblette - Munich Alte Pinakothek

Rococo = association du mot français « rocaille », qui désigne l'ornementation imitant les rochers et les pierres naturelles et la forme incurvée de certains coquillages, et du mot portugais baroco, « baroque ».

Tête de lit de style régence ou rocaille reproduisant la forme d’un coquillage

Il s'agit d'un nouveau répertoire iconographique qui s'inspire de la nature. Bien qu’il emprunte ses modèles à la géologie, il n’est ni anguleux ni sec, mais arrondi et contourné, enrichi de volutes et de coquillages, de fleurs et de fruits. Ici une serrure de porte de style rocaille.

Né de la fusion du style rocaille français et du baroco tardif italien

Pierre de Cortone (Pietro da Cortona, 1596-1669), L'Enlèvement des Sabines, 1627, Rome

Selon le peintre et critique d’art Delécluze (XIXème), le terme « rococo » est inventé en dérision par Pierre-Maurice Quays, élève de Jacques-Louis David, chantre d’un classicisme poussé à l’extrême.

Pierre-Maurice Quays (1779-1803), est un peintre français, lié au mouvement néoclassique, à qui l'on attribue la création du terme « Rococo », vers 1797 lors de son apprentissage dans l'atelier de David. S'agissant à l’origine d'un terme destiné à tourner en dérision un style radicalement opposé à ses goûts, il est ironique que cela soit la principale contribution de Quays au monde des arts, puisqu’à l'exception d'une Tête d'étude, il ne subsiste aucune autre toile connue de lui

Pierre-Maurice Quays, Portrait par Henri-François Riesener, 1779

Chardin préfère mettre une émotion intime dans des scènes de genre et des natures mortes, domaine dans lequel il atteint l’excellence.

Autoportrait aux besicles (1771), pastel, 46 × 38 cm, Paris , musée du Louvre.

La Raie (1728), Paris, musée du Louvre.

CHARDIN, La Fille de cuisine, Washington, National Gallery of Art

Jean-Baptiste Chardin: conseiller et trésorier de l'Académie royale de peinture et de sculpture

L'auteur anonyme d'un article du Magasin Pittoresque écrit en 1848 : « À Watteau les déjeuners sur l'herbe, les promenades au clair de lune, la capricieuse beauté du jour avec l'élégant cavalier de son choix, les danses sous la feuillée des bergères et des bergers titrés ; mais à Chardin l'honnête et paisible intérieur, la mère qui brosse l'habit de son fils avant de l'envoyer à l'école, la mère apprenant à bégayer le nom de Dieu à sa petite couvée. Il imite le calme avec calme, la joie avec joie, la dignité avec dignité.

Maurice Quentin de la Tour se spécialise dans le pastel, technique particulièrement

appréciée par le public de l’époque en raison de son rendu d’une grande douceur et de son aspect vaporeux ainsi que de sa rapidité d’exécution qui permet au trait de suggérer certaines expressions volées lors d'un instant au modèle. Le pastel devient rapidement la marque de fabrique de nombreux artistes qui ne s’expriment quasiment plus que par cette technique : Liotard, Perronneau, Rosalba Carriera...

Maurice Quentin de la Tour, Portrait de Louis XV en buste (exposé au Salon de 1748), Paris, Musée du Louvre.

Portrait de La marquise de Pompadour 1748-55), Paris, musée du Louvre.

Artiste de 1ier plan de l'art européen sous Louis XV

La toilette, F. Boucher, 1742

La peinture rococo décore les intérieurs des demeures. Essentiellement décorative, elle propose des petits formats et des décors de dessus de porte. Les sujets représentés puisent dans le registre de la peinture de genre (peinture représentant des scènes de la vie quotidienne et intime), avec une préférence pour les sujets légers.

La Toilette intime,

1741, 52,5 × 66,5

cm, musée

Thyssen-

Bornemisza, Madrid

La Toilette intime (Une femme qui pisse), F. BOUCHER, v. 1760

La vulgarité élégante, voilà la signature de Boucher selon les frères Goncourt!

Jean-Antoine WATTEAU (1684-1721), Portrait par Rosalba Carriera 1721.

Fêtes vénitiennes, 1717. Watteau s’est lui-même représenté, assis, jouant de la musette de cour, à droite du tableau.

Antoine Watteau, Pierrot ou Le Gilles, 1717, 184*149, Le Louvre

Pierrot est un tableau attribué à Antoine Watteau, qui aurait été peint en 1718-1719 et est exposé aujourd'hui au Louvre. Il a longtemps été appelé Gilles. Œuvre majeure du peintre, on ignore tout des circonstances et des conditions de la réalisation de ce tableau au format monumental (184 cm de haut et 149 cm de large

Décentrement du sujet : innovation ou redécoupage du tableau a posteriori ? Grand format : une enseigne publicitaire ? Le blanc utilisé aurait-il contribué à empoisonner le peintre?

Watteau et la fête galante : Jean-Antoine Watteau (1684-1721) peint des scènes élégantes et sentimentales dans des paysages verdoyants. Les scènes sont heureuses et plaisent beaucoup. On invente le terme de fête galante pour qualifier cette peinture.

Dans l’écrin de verdure d’un jardin, l’Arlequin de la commedia dell’arte, Mezzetin, assis sur un banc de pierre, les jambes croisées, joue de la guitare et chante en levant les yeux peut-être vers un balcon invisible sur le bâtiment à sa gauche. Derrière lui, une statue de marbre de Vénus lui tourne le dos.

Le Pèlerinage à l'île de Cythère, 1717, Louvre, Antoine Watteau : Des jeunes couples amoureux s'amusent sur l’île, symbole de l'amour dans la mythologie grecque. Présenté par le peintre à l'Académie royale de peinture : on crée spécialement pour lui le genre de la fête galante.

Les peintres l’exprimeront par des scènes champêtres, des

pastorales et des fêtes galantes. En France, François Boucher est

l’exemple type du style Rocaille.

Auteur : Boucher, François (1703-1770) Datation : 1755. Sujet de l'image : Pastorale

Les quatre saisons, l'automne, huile sur toile, 1755 François Boucher

Les Hasards heureux de l'escarpolette est une scène galante peinte par Jean Honoré Fragonard

1767, huile sur toile, 81×60,20 cm, Londres Wallace Gallery

François Boucher, né le 29 septembre 1703 à Paris où il est mort le 30 mai 1770, est un peintre français, représentatif du style rocaille français sous Louis XV influencé par Watteau, qui venait de mourir quand il commença son apprentissage

Portrait de François Boucher par Lundberg, 1741, pastel, Paris, musée du Louvre.

Un peintre de l’Académie reconnu! Fils unique de Nicolas Boucher, maître peintre et dessinateur de l’Académie de Saint-Luc, il reçoit les 1ères leçons de son père. En 1723, il concourut au prix de l’Académie de peinture = Prix de Rome, dont le sujet était « Evilmérodach, fils et successeur de Nabuchodonosor, délivré des chaines dans lesquelles son père le retenait depuis longtemps » et remporta le 1er prix. Agréé de suite à l’Académie royale de peinture et de sculpture, en 1731, il devint immédiatement le peintre mondain, le portraitiste semi-officiel des femmes à la mode, épouses ou maîtresses des financiers, gagnant une fortune rapide et un renom considérable

BOUCHER, Madame de Pompadour, vers 1750-1758, Scottish National Gallery.

François Boucher (1703-1770) Les Présents du berger ou le Nid Huile sur toile. 0,98*1,46 m Paris, musée du Louvre Il représente des couples de bergers amoureux, richement vêtus dans un paysage bucolique

Boucher et la pastorale François Boucher (1703-1770) crée lui aussi un nouveau genre, la pastorale. Les compositions mouvementées, les couleurs vives sont héritées de l'art baroque.

BOUCHER, La Jardinière endormie, 1762, toile de 229 × 89 cm, Grande-Bretagne, collection privée.

Un automne pastoral, 1749, Wallace Collection, Londres.

BOUCHER, Hercule et Omphale, musée des Beaux-Arts Pouchkine, Russie.

Le goût de l'époque est pour l'ailleurs, l'exotique. On collectionne les objets venus d'Asie. Boucher représente cette mode dans ses œuvres. Certains collectionneurs se faisaient construire des jardins, des pavillons chinois et aimaient s'habiller à leur mode.

François Boucher (1703-1770) Le Jardin chinois Besançon, musée des Beaux-Arts et d’Archéologie © RMN / Gérard Blot

Renaud et Armide, 1732. Morceau de réception de Boucher à l’Académie royale en 1734, musée du Louvre.

L'architecture

Elle est dans la continuité de l'architecture baroque. Elle se libère

des formes classiques, ose les volutes.

À l'époque, on construit beaucoup de fontaines, avec un décor

rocaille (rochers, coquillages...), comme la célèbre fontaine de

Trévi, à Rome.

Niccolo Salvi (1697-

1751) Fontaine de

Trevi, 1732-1762

Italie, Rome ©

Archives Alinari,

Florence, Dist. RMN

/ Mauro Magliani

Francesco Borromini né Francesco Castelli (Bissone, 27 septembre 1599 - Rome, 3 août 1667), est un architecte italien considéré comme une figure majeure de l'architecture baroque. Il fut le contemporain de Gian Lorenzo Bernini dont il devint le rival, et de Pierre de Cortone.

L'église Sant'Agnese in Agone fut achevée de 1653 à 1657 par Francesco Borromini. Il dessina notamment la façade concave de l'église et la surmonta d'une coupole adjointe de deux campaniles.

Le ferronnier Jean Lamour

exécutera les magnifiques

grilles de la Place Stanislas à

Nancy dans le plus pur style

Rocaille.

Conclusion: A la fin du siècle le rococo, né dans les années 1725, s’effacera pour laisser place au néoclassicisme d’une part et au romantisme de l’autre. Ce style très prolifique passe de mode avec l'arrivée du néoclassicisme vers 1760 en France et disparait avec la Révolution française.

Le Verrou est une scène galante peinte par Jean-Honoré Fragonard en 1777