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Vendredi 26 octobre 2012 région oron Le Messager 5

COURTORON-LA-VILLEI

FÊTE DU BONSAÏPour fêter le cinquième anniver-saire du département bonsaï de Kissling Fleurs, le magasin organisece week-end une fête dédiée à l’ar-bre d’origine asiatique. Elle se dérou-lera samedi et dimanche de 8 h à 16 h. «Des démonstrations de mise en forme de bonsaï ou de travail de bois mort seront organisées. LeBonsaï club de Suisse romande pré-sentera également une série d’arbresde collection», explique Nicolas Kissling, responsable. En Suisse romande, seuls deux professionnelsdu bonsaï proposent ces arbres aux clients. «C’est un commerce as-sez pointu. Je compare souvent l’ac-quisition d’un bonsaï à celle d’unchien. Cela demande un suivi quoti-dien.» Mess.

LES OGM S’INVITENT AU CINÉMALe Cinéma d’Oron lance le débat sur les OGM. Jeudi prochain, le filmLes OGM & nous, vers une alertemondiale, de Clément Fonquernie,sera diffusé à 20 h. Il témoigne d’uneétude engagée en 2009 par le Criigen,organisme indépendant des entre-prises productrices d’OGM, qui s’estterminée en 2011. Durant deux ans, leréalisateur a suivi les scientifiquesdans la réalisation de tests sur lemaïs Nk603. Les résultats obtenusmontrent une mortalité des rates sixfois plus importante pour celles ali-mentées en maïs OGM en comparai-son avec celles nourries au maïsconventionnel. Les rats et rates sontatteints, en nombre, de tumeurs. Laprojection sera suivie d’un débat enprésence de Robert Georges, de laFondation pour le Progrès del’Homme. Mess.

CINÉMA LES THIOLEYRES

Pèlerinage autour du GangeLe Thiolérus Jonas Scheuprésente ce soir au cinémad’Oron le documentaireAmrit nectar d’immorta-lité, qu’il a réalisé en com-pagnie de Philipp Eyer. Unfilm de 51 minutes qui pro-pose une plongée dans leKumbha Mela, le plusgrand pèlerinage hindou,qui se déroule à Haridwardans le nord de l’Inde.

Imaginez des dizaines de millions depèlerins, une atmosphère colorée,poussiéreuse, chaude et dense. LaMecque? Lourdes? Raté. Bienvenue auKumbha Mela, le plus grand pèlerinagehindou qui se déroule chaque annéedurant trois mois sur les bords duGange, à Haridwar, dans le nord del’Inde (ainsi que dans trois autres en-droits du pays). Cet événement reli-gieux est le sujet du documentaireAmrit nectar d’immortalité, réalisé parle Thiolérus Jonas Scheu et son col-lègue Philipp Eyer. Il sera présenté cesoir au cinéma d’Oron en présence desdeux cinéastes. «Avec ce film, nousvoulions essayer de comprendre pour-quoi les pèlerins font cette démarche etqu’est-ce qu’ils cherchent, explique leréalisateur de 32 ans. Le but était égale-ment de donner aux Occidentaux unregard sur l’importance que revêt cetteévénement en Inde.»Selon la mythologie indienne, dieux et

démons se seraient battus pour Amrit, unliquide sacré qui permet d’accéder à l’im-

mortalité. Lors du combat, unegoutte serait tombée dans leGange, là où des millions de pèle-rins se baignent chaque année lorsdu Kumbha Mela. «Au-delà decette légende, les pèlerins vien-nent se plonger dans le fleuvepour se purifier. Ils ont égalementdes vœux personnels, tels qu’êtreen bonne santé ou trouver du tra-vail», décrit Jonas Scheu, marquépar la foi et la dévotion des pèle-rins. «Certains font plus de 3000kilomètres pour s’y rendre. Ilss’abandonnent complètement aupèlerinage.»

Des conditions difficiles

Durant deux mois et demi,les deux réalisateurs ont tournéplus de soixante heures d’images.«Les conditions étaient difficiles.Pour avoir une bonne lumière,nous devions nous lever très tôt et lapoussière compliquait l’utilisation de lacaméra.» Sans aucune voix off, le docu-mentaire s’appuie sur des interviewsspontanées de pèlerins ainsi que sur leséclairages d’une série de protagonistes.«Ces derniers posent le contexte. Ils onttous une relation spéciale avec le fleuvesacré du Gange.» On trouve par exemple Sunderdal

et Vimla Bahuguna, un couple d’In-diens qui se bat depuis plus de qua-rante ans contre le déboisement pro-gressif de l’Himalaya ainsi que contreles projets de barrage sur le Gange. Ouencore le docteur G.D. Agrawal, unscientifique indien reconnu qui estcontre toute intervention humaine sur

le fleuve sacré. «En plus du concept dedéfense de l’environnement, une no-tion spirituelle est présente chez cha-cun des personnages principaux.»

Premier long métrage

Amrit nectar d’immortalité est le pre-mier long métrage de Jonas Scheu. Aprèsune formation artistique, il s’est initié àla technique du cinéma en autodidacte,tout comme Philipp Eyer, qui est anthro-pologue. «Grâce à nos études différentes,nous avons pu donner d’un côté unevision scientifique, celle de Philipp, et del’autre un regard d’observateur, le mien.»D’une durée de 51 minutes, le docu-mentaire n’a pas de producteur. «Le film

ne rentre pas vraiment dans les cadresdemandés par le cinéma», déclare leThiolérus. Nous avons fait le montagenous-mêmes tandis que nous avons confiéla postproduction à des professionnelspour garantir un résultat de qualité.» Lefilm a d’ailleurs déjà été présenté lors deplusieurs festivals internationaux, enSuisse, en Allemagne, en Espagne et enRussie.

Angélique Rime

� Projection du documentaire Amrit nectard’immortalité ce soir à 20 h au cinémad’Oron ainsi que dimanche, lundi et mardiprochains. Plus d’infos surwww.amritfilm.net et www.cinemadoron.ch

La Librairie du Midi à Oron-la-Villeaccueille mercredi prochain à 17 hl’écrivain français Christophe Claro,qui présentera son dernier romanintitulé Tous les diamants du ciel.

«Avec mon collègue, nous avonseu un véritable coup de cœur

pour le dernier roman de ChristopheClaro Tous les diamants du ciel. Parmiles quelque 650 livres parus à la ren-trée, nous en avons lu chacun unevingtaine et c’est de loin notre pré-féré!» dévoile Marie Musy, de la Librai-rie du Midi à Oron-la-Ville. Elle a été siséduite par ce livre qu’elle a souhaitéinviter l’auteur à passer une soirée dedédicaces dans son enseigne, mercredià 17 h. «Je l’ai contacté grâce à Face-book (un réseau social sur internet,n.d.l.r.) et il a immédiatement acceptéde venir.» C’est d’ailleurs la premièrefois que l’écrivain parisien viendra enSuisse.

Fait divers bien réel

Le roman Tous les diamants du cieldébute avec un fait divers bien réel. En1951, les habitants de Pont-Saint-Esprit– petite bourgade du Gard de moins de5000 âmes – ont été frappés d’une séried’intoxications alimentaires. Elle ferasept morts, cinquante personnes serontinternées dans des hôpitaux psychia-triques et deux cent cinquante de plusseront atteintes de symptômes plus oumoins graves ou durables. C’est ce queles médias ont nommé: l’affaire du painmaudit. Les médecins de l’époque ont es-

timé que les symptômes – vomisse-ments, maux de tête, douleurs gas-triques et musculaires, ainsi qu’accèsde folie (convulsions démoniaques,hallucinations et tentatives de suicide)– provenaient du pain du boulanger,dont la farine aurait pu être contaminéepar l’ergot de seigle, un champignon

parasite. Mais cette thèse n’a jamais étéprouvée. Dans son livre A terrible Mis-take, publié aux Etats-Unis en octobre2009 et traitant des opérations de laCIA durant la guerre froide, le journa-liste américain Hank P. Albarelli Jr.avance que l’agence d’intelligenceaméricaine aurait testé le LSD commearme de guerre, par pulvérisation aé-rienne sur la population spiripontaine.C’est cette deuxième version que Chris-tophe Claro va littérairement confirmer.

Un style particulier

«L’histoire est assez rocambo-lesque, mais c’est aussi la plume aty-pique et unique de l’écrivain qui nous amarqués. Il joue beaucoup avec lesmots et utilise un langage très imagé,ainsi que de nombreuses métaphores.

C’est assez expérimental, mais trèscompréhensible… et c’est surtout notremeilleure vente depuis la rentrée!» dé-crit la libraire.L’écrivain de 50 ans travaille égale-

ment comme traducteur, en marge deson activité de blogueur et de critiquelittéraire. Il a notamment adapté lesœuvres de quelques-uns des plusgrands auteurs anglo-saxons contem-porains, comme Salman Rushdie, etédité la collection Lot 49. «Ce sont desouvrages de la littérature américaine,qui sortent des sentiers battus. Je medemande vraiment comment Claro faitpour être aussi prolifique. J’ai hâte de lerencontrer!»

Xavier Fernandez

� Plus d’infos surhttp://towardgrace.blogspot.ch

LIBRAIRIE ORON-LA-VILLE

Claro dédicace son dernier romanCourrier des lecteurs

C’est drôle, l’écologie!Ce lecteur s’étonne des aménagements qui ont été construits près de chezlui afin de sécuriser la traversée de la route pour les grenouilles.

Habitant au bord des tourbières de La Rogivue et du Jordil depuis ma naissance, j’aicontemplé aujourd’hui un drôle de remue-ménage… c’est que les travaux pour les tun-nels à grenouilles ont commencé. La valse des tronçonneuses et des 4x4 assortis n’apas cessé de la journée. Une dizaine de grands arbres, vétérans des haies si jolimentprotégées par les directives des prestations écologiques requises par la Confédéra-tion, ont tiré leur dernière révérence sous les coups de boutoir de l’écologie et de sonnoble représentant, Pro Natura.

Enfants, nous aimions nous faire un peu d’argent de poche en récoltant dans les tour-bières escargots, framboises et bolets que nous vendions à des marchands depassage. Nous jouions aussi aux cow-boys et aux Indiens, juchés sur des wagonnets,vestiges du temps des mines et de l’exploitation de la tourbe pour chauffer les foyers.Aujourd’hui, point d’escargots, peu de framboises et interdiction formelle de toucheraux bolets. Le nouveau propriétaire, soucieux de préserver l’écosystème, nous l’a fer-mement fait entendre.

Depuis trente ans, paysan et voisin de la réserve naturelle, je collabore gentimentavec Pro Natura. Tous les alentours de la tourbière sont exploités en compensationécologique (aucun engrais, ni organique ni chimique), les haies sont soignées, lesplantes scrupuleusement préservées, le gibier protégé. C’est dire que le message demes voisins a été entendu, compris et respecté.

J’ai été le premier surpris d’apprendre que l’entrée de cette réserve, si belle, allait êtredénaturée par des travaux prévoyant d’ériger des blocs de béton, en partie nus, afin delaisser passer, dix jours par année, les grenouilles en mal d’amour sous la route. Monpaysage, celui qui fait de la tourbière ce qu’elle est aujourd’hui et a toujours été, ensera tout modifié... et je n’aurai plus le plaisir de voir fleurir, sur les bas-côté, tous cespetits seaux récoltant les grenouilles, ainsi que ces aimables bénévoles les faisant tra-verser la route, leur sauvant ainsi la vie. Il faut croire que l’écologie vue ainsi, avec sonlot de sueur et de sacrifices, ne paie plus. Bientôt, des centaines de milliers de francsinvestis plus tard, les grenouilles qui auront choisi le bon chemin sauveront leur vietoutes seules. Et les autres en prendront pour leur grade…

Ainsi donc ce soir, rentrant mes vaches comme tous les soirs, je contemplais cesvieilles essences abattues avec nostalgie et interrogations… c’est quand même drôlel’écologie!

Et puis, je vis débouler le véhicule 4x4 du responsable de projet. Rendu sur les lieuxgrâce à moult litres de diesel, ce monsieur intimait aux riverains de rebrousser che-min. La route était officiellement barrée, mais une voie était encore parfaitement prati-cable sans danger. Il les a pourtant obligés à faire un détour qui a coûté à notre strato-sphère quelques poussières d’ozone de plus. Mais oui. L’écologie c’est aussi desrègles et des règlements. Mes voisins sont décidément difficiles à cerner!

Marc Piccand, paysan en production intégrée, Le Jordil, Saint-Martin

La plume de Christophe Claro est unique MELANIA AVANZATO

Jonas Scheu et son collègue ont tourné plus de soixante heures d’images en Inde DR