La voix du poète 2013

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Préfaces

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Nous avions trois longues heures Pour écrire un poème,

Y mettre tout notre cœur. Nous avions choix du thème.

Aidés de l’auteur Du livre Lignes de vie, On a vaincu la peur D’écrire une poésie.

Corentin – 3ème A

4

Si cette année la saison printanière tardait à faire son apparition, les jeunes poètes du " Printemps des poètes 2013 " étaient bien au rendez-vous. Leur poésie est vraie, sensible, elle reflète leurs préoccupations, qui ne sont pas éloignées de celles du monde actuel, et ils s'interrogent : la guerre, les catastrophes, la souffrance, les mensonges, l'hypocrisie... tout le côté obscur de la vie. Mais ils ne sont pas pessimistes pour autant. Ils ont des rêves " Tout rêve peut devenir réalité ", ils ont l'amour " sentiment primordial à la vie ", ils ont l'espoir " il n'est jamais trop tard ". Et surtout : " Il faut prendre soin de la vie, de ce cadeau ", " prendre son ticket pour la paix ".

" J'ai pris mon billet pour l'avenir Là où la solitude n'existe pas Là où l'espoir ne cesse de jaillir. Je sais que quelqu'un m'attend là-bas. "

Que chacun, chacune, réalise ses rêves, c'est ce que je souhaite à tous ces jeunes poètes.

Annie Mullenbach-Nigay

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Un, deux, trois, je m’en vais au bois… Poèmes de l’enfance parvenue au seuil d’un autre âge, Poèmes d’adolescence qui jouent avec les mots de l’enfance, Les textes entre vos mains sont les fruits recueillis d’un travail accompli. Quatre, cinq, six, cueillir des cerises… Des mots comme des cailloux, des mots comme des bijoux, Des mots ciselés sur mesure, des mots taillés dans la pierre, gravés dans les cœurs, Multicolores, qui résonnent et vous en mettent plein la vue et les oreilles. Sept, huit, neuf, dans un panier neuf… Mélancolie de l’enfance et des bonheurs insouciants puis Affliction adolescente, gare aux déboires !... Ta solitude et mon désespoir, notre amertume et leur amour perdu ! Dix, onze, douze… Jardins de l’enfance et paradis retrouvé, Poètes amateurs en quête d’identité. En parcourant ce recueil, laissez filer votre émotion, et s’éveiller vos sens !1

Dédicace des professeurs de lettres par S.C.

1 Nos plus vifs remerciements à Yade, bibliothécaire (secteur jeunesse) qui a réalisé la couverture de ce recueil.

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Poèmes

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Abandon

L'amour paternel est-il toujours présent ? Je le voudrais omniprésent,

Et il me manque à chaque instant, Mais je ne ressens plus qu'un attachement distant.

Depuis que tu m'as trahie

Tout est détruit, Et cette sensation qui m'envahit N'est plus que de l'antipathie.

Je passe au-delà de mes souffrances du passé

Pour pouvoir suivre ma destinée. Peut-être qu'un jour je pourrai t'oublier

Pour ne plus me sentir délaissée.

Chloé, Margot & Marine – 3ème D.

10

Amour

L'amour,

La passion, La folie,

Toutes ces choses Que l'on ne comprend pas Que l'on ne perçoit pas.

La tendresse,

L'attachement, L'affection,

Toutes ces choses Que l'on éprouve, Que l'on ressent En quelqu'un,

En quelque chose En son cœur.

Certains diront Que j'ai tort,

Que je me trompe. Peut-être ont-ils raison ?

Mais moi je pense Que notre façon d'aimer

Sera toujours la meilleure.

Alexandre & Robin – 3ème E

11

L'amour à vie

L'amour, sentiment primordial à la vie,

À cause ou grâce à lui on ressent l'euphorie. On découvre la beauté d'un être avec passion,

Cette affection portée par un baiser arrive à l'affinité.

C'est notre façon d'aimer, Aimer toutes ces choses qui nous rendent plus forts.

Cet amour on le tisse, Mais il peut nous amener à la bêtise,

À la jalousie, À la confusion,

À l'imperfection.

Alors... attention !

Charles – 3ème E

12

L'amour noir

Dans les rues de Paris, Un mercredi midi, Je vois dans son cœur de la jalousie, Seul dans Paris, un amour, une envie. Lorsqu'il la voit, Son cœur broie du noir C'est de l'amour noir, Il reste sans voix. Quand il la voit, son cœur s’embarrasse, Elle passe et l'ignore ; Lorsqu'elle l'ignore, son cœur se casse, L'amour est son or. Et quand l'autre l'embrasse, Son cœur se remplit de glace. Loin de son corps, près de son cœur, Il ne compte plus les heures de malheur.

Anthony et Olivier – 3ème E

13

Amour rêvé

Tu es là devant moi, Un sourire, un regard, Je ne vois que toi, Tu hantes mes rêves et mes cauchemars.

Toi, l'homme qui me hante, Tu n'es qu'illusion, Tu es ma grande passion, Toi qui me tourmentes. Es-tu celui à qui je pense ? Ou seulement le fruit de mes pensées ? J'aimerais que tu sois la naissance d'une longue romance, Mais je ne sais que rêver.

Je suis égarée, Je ne sais que croire, Si seulement, je pouvais te voir, Mais tu es mon amour rêvé.

Charles-Arnault, Karla, Ysaline – 3ème B

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Atterrissage

Seul...

Seul, il était. Il regardait au loin, cherchant ses repères,

Ayant comme seule amie que sa vieille sacoche Seul dans cet endroit brûlant...

Seul...

Seul, il était. Ses narines humaient une fumée, Il crut rêver l'espace d'un instant,

Puis il ouvrit les yeux...

Seul... Seul, il était.

Il regarda ses mains noircies d'une quelconque magie, Autour de lui juste des débris,

Dans ses yeux naquit comme un espoir Une lumière...

Seul...

Seul, il était. Et cet espoir mourut dans ses yeux, Quand il vit que cette lumière n'était

Qu'une carcasse brûlant de mille feux, Des corps mutilés, à demi brûlés tout autour...

Seul…

Seul, il était...

Audrey, Claire et Mathieu – 3ème A.

15

Bonheur temporaire

Après une dure nuit de sommeil, je descendis dans mon jardin, épuisé. Alors je contemplai mes plantes, et j'aperçus celle-ci, se démarquant des

autres, verdoyante et mûre. Je saisis délicatement une feuille d'un vert si pur, et je la broyai avec délicatesse. Je sortis ce petit papier transparent de sa pochette, que je roulottai

doucement autour de ces petits éclats verts. J'embrasai cette tige de papier et, alors que le papier se consumait, je

humai cette fumée qui me transportait tel un avion de papier. Ce sentiment de liberté me propulsa dans un monde libéré de telles

absurdités, un monde sans obscurité. Au loin, j’aperçus un lion buvant une tasse de thé avec un mignon petit

cochon. J'allai les rejoindre, rempli de bonheur, lorsque j’entendis une musique, il

me semblait l'avoir déjà entendue quelque part. Alors j'ouvris les yeux, j’étais dans mon jardin, et mon téléphone sonnait.

Antoine, David & Mathieu – 3ème B

16

Catastrophe

Ils étaient cinq cents et mille. Ils étaient partis en croisière

Quand tout à coup la mer se mit en colère, Et toutes les familles s’éparpillèrent.

Catastrophe : la mer s'engouffre

Et le ciel s'assombrit ;; Catastrophe : le bateau coula

Et le bateau ne fut plus qu'un cri.

Une fois dans la mer, Ils se mirent à nager de toute leur énergie

Pour essayer de garder leur dernier souffle de vie.

Ils étaient cinq cents et mille. En croisière, ils étaient partis

Axel, Julien & Pierre – 3ème D

17

Ce monde, ma souffrance

Être heureux ? À quoi cela me servirait ? Voir tous ces gens malhonnêtes et menteurs, Avec la cruauté dans leurs cœurs, Sans penser que cela me tuerait. Et ne pas pouvoir se rendre compte Que les gens malheureux et tristes Sont seuls dans ce monde si pessimiste À affronter la solitude!

Moi, je serais heureux, si seulement Les gens étaient honnêtes et droits, Sans penser que maintenant Ce ne sont plus des rois. Je me rappelle, dans mon enfance, Une dame me demandant Ce que je voudrais faire quand je serai grand : Je lui dis plein d'assurance, être heureux sans souffrance. Mais je me rends compte maintenant Que cela ne sera pas possible. Et, finalement, Cette vie ainsi faite, est donc irréversible ! Camille & Clémence – 3ème B

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La chute d'un rêve

Partir en voyage, Ce voyage par-dessus les nuages Loin des problèmes du quotidien. Cet univers où l'on se sent bien, Apaisés au point de ne plus

Se soucier de nos problèmes superflus.

Partir en voyage, Sans poids, sans bagage,

Une vie sans risque Dans un monde paisible. Que nous arrivera-t-il Si l'on quitte cette île ?

Revenir du voyage,

Une lumière sombre sur nos visages Nous ramène à cette réalité cruelle

Où nos cœurs à nouveau remplis de querelles, Se cachent derrière une carapace Pour se protéger des menaces.

Aurore, Cassandra & Maureen – 3ème D

19

Les cieux

Ces cieux,

Qui s’engouffrent en nous, Sans obstacle ni gêne,

Tout en restant humbles, Enivrés par cette force, De s'envoler sans peine.

Tel un oiseau,

Apprenant à voler De ses ailes nouvelles,

Prenant un tournant Dans son envol,

Sortant de sa cage, N'emportant aucune chaîne Le reliant à sa vie d’antan.

Tel un homme

Rêvant de liberté, Espérant chaque jour

Prendre son envol Parmi ces êtres ailés, Régissant les cieux

En renaissant de leurs cendres,

Se mélangeant dans le royaume Du phœnix immortel,

Entourant toutes choses, Rêvant de pouvoir voler

De ses propres ailes Dans ce royaume infini.

Yoann – 3ème E

20

La Décadence

Oh toi, géant du pays blanc,

Qui cours fièrement, Mais pour combien de temps ? Ta banquise fond doucement.

Oh toi, géant du Bengale

Prédateur redoutable, Souverain animal,

Mais à quand le moment fatal ?

Oh toi, géant des océans, Qui nages tranquillement,

Au rythme du temps, Mais encore pour longtemps ?

Oh toi, géant de la Chine,

Dépendant de ton bambou à la tige fine, Sans ta forêt, tu cries famine.

Mais, à partir de maintenant, l'Homme la piétine.

Clara, Garance & Marine – 3ème B

21

Le départ

Elle rentre le soir chez elle

Remplie de larmes et de haine. Elle y a songé mille fois

À toutes ces insultes qu'elle reçoit.

Chaque jour est un cauchemar Et la plonge dans le désespoir.

Elle aimerait juste être acceptée Pour ce qu'elle est en vérité.

Elle se regarde une dernière fois dans le miroir

Et son reflet la bouleverse. Elle sort une lame de son tiroir

Et elle commet l'irréparable, elle commet ce geste.

Aujourd'hui elle n'est plus là Et c'est trop tard pour les regrets. Elle a pris son envol vers la paix

Malgré tout cela, elle nous manquera …

Axel, Damien & Thibaut – 3ème B

22

Double face

La voix est l'essence de l'âme. Elle nous a été donnée pour nous exprimer Mais il faut savoir l'utiliser : Il faut donc vivre avec cette perpétuelle fausseté.

Ces personnes qui ne connaissent pas La signification de l’honnêteté : Toujours le même comportement Mais avec une face cachée. Elles paraissent devant nous, Le jour comme la nuit. Cette facette obscure de la personnalité Peut détruire une amitié. Avant de la démasquer, on la subit Cette chose horrible qu’est l'hypocrisie.

Bilal, Hadjo & Rédoane – 3ème B

23

Enfance démunie

Plongés dans la délinquance Depuis leur tendre enfance, Les conséquences de leurs entorses Les emmenaient du côté obscur de la force.

De mauvaise mine Ce fut un temps de famine, Même affaiblis Ils se battaient pour du pain rassis.

Tels des enfants abandonnés Sur le chemin de la liberté, Sans aucune philosophie Ils prirent le mauvais chemin de la vie.

Anaïs, Florine & Laura – 3ème E

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L’homme aux allures d’ange

Je te quitte beau monde, au revoir espoir noir. J’étais solitaire comme le lierre autour d’une pierre, Je souffrais de solitude, j’aurais bien aimé faire Cette prière, survivre, mais quel désespoir !

Je pars maintenant mais je ne pourrai voir clair Quand je serai loin de cette terre qui m’est chère. Désormais, moi, je n’aurai aucune colère, Je voudrais comme les oiseaux, voler dans l’air.

Aujourd’hui, je peux voler comme une hirondelle, Un don des cieux qui fait voler grâce à ses ailes. Maintenant, pour eux je volerai toujours léger.

Autrefois je fus enfermé comme dans Babel. Maintenant, je ris et essaie de faire du zèle. Aujourd’hui je revis, vive la Liberté !

Thomas – 3ème E

25

Il a suffi d'un regard

Regarde-les

Eux Comme ils sont heureux !

Ni les gens ni la pluie Ne pourront les séparer.

Ils se sont retrouvés Dans les rues de Paris. Il a suffi d'un regard Pour qu'ils scellent Sur le pont des Arts Leur amour éternel. Il a suffi d'un regard

Pour que l'homme s’exclame : « Je ferai d'elle ma femme

Jusqu'à ce que la mort nous sépare » Il a suffi d'un regard...

Emma & Marie – 3ème E

26

Il y a longtemps...

Au milieu de la ville émergeait une forêt. Il y a si longtemps, nous vivions si bien.

Au milieu de ce monde sauvage Se trouvait la violence urbaine, Avec le travail du soir au matin.

De la ville fertile

Au monde, d'une nature urbaine Au monde sauvage ;

Du béton dur et agressif de la ville De Montparnasse au Trocadéro,

Au hêtre et au bouleau.

Mais désormais les forêts sont abattues. Le danger du climat pèse sur nous comme un deuil.

Le vivant régnait depuis longtemps, puis meurt doucement, Tout cela à cause de notre orgueil.

Antoine & Johan – 3ème A

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Injustice

Stop aux insultes !! À cause de toi, tous les soirs, Si tu crois qu'il dort comme un loir, Au lieu de ça, il fait des cauchemars. Stop aux massacres !!! Pour faire plaisir à tes copains, Tu le tapes aux coins des rues. Stop à l'isolement !!!! Au lieu de devenir son ami, Tu lui as coupé les ponts. Stop aux suicides!!!!! Maintenant, il a pris une corde, Il n'avait que treize ans mais il est mort. Ok, tu regrettes ce que tu as fait Mais, ramener une vie, tu ne le pourras jamais.

Lucas – 3ème B

28

Le Jugement

Cette jeune fille Marche seule,

Sans mot ni parole ; Elle a peur

De ce secret qui la hante.

Ce jugement, qui ne la laisse pas libre de ses choix, Ce jugement qui l'empêche d'avancer,

Ce jugement qui la rend muette.

Écrasée par les autres, Elle ne laisse place qu'à la tristesse.

Dans sa tête tout se mélange, La solitude est sa seule solution.

Ce jugement, qui ne la laisse pas libre de ses choix,

Ce jugement qui l'empêche d'avancer, Ce jugement qui la rend muette.

Elle n'a plus d'espoir,

Ce secret est trop lourd. Le jugement que l'on lui porte

La soumet au silence.

Claire & Manon - 3ème E

29

Lecture

Assis sur son nuage de tranquillité, Il cherchait le calme et la sérénité

Dans son recueil poétique, Mais il semblait pathétique.

On n'entendait plus que le bruit des pages qui tournaient ;

Regardant autour de lui, la solitude le prenait. Il se laissa tomber, pour revenir à la réalité.

Sa lecture était terminée, son rêve était brisé.

Quentin & Sébastien – 3ème B

30

Listen to me

Il marchait

Seul et désespéré dans une rue sombre. Il marchait,

Seul, la tête baissée dans la pénombre.

Listen, baby, listen to me,

Don't cry, I'm going.

Il s'avançait, Le regard vide,

Il s'avançait Vers un monde meilleur.

Listen, baby, listen to me,

Don't cry, I'm going.

Il s'avança,

Il s'avança vers l'eau, S'y jeta.

Il ferma les yeux Et ne vit plus qu'un trou noir.

Listen, baby, listen to me, Don't cry, I'm here now.

Amina, Marion & Romane – 3ème A

31

Madame Solitude

Dans ce jardin fleuri

Elle me suit pleine de mépris. Elle m'entraîne sur sa route,

Ma solitude se glorifie.

Je suis rejetée dans cette société Où la liberté de penser est limitée. Elle me conduit vers ce trou noir

Et me remplit de désespoir.

Ce soir, je me retrouve dans mon lit Avec tous mes soucis.

Ma solitude est toujours là Elle me suit jusqu'à mes derniers pas.

Amélie et Maïja – 3ème B

32

Marie

Chère Marie,

Depuis que tu es partie Rien n'est plus pareil.

Adieu mon unique soleil,

Sans toi rien n'est plus pareil.

J'ai perdu mes rêves, Mon royaume tout entier s'est vidé,

Mon visage, lui, s'est ridé.

Adieu mon unique soleil, Sans toi rien n'est plus pareil.

Marie, tu étais toute ma vie. Maintenant que tu es partie,

Je pleure jour et nuit.

Adieu mon unique soleil, Sans toi rien n'est plus pareil.

Aujourd'hui rien n'est plus pareil,

J'ai perdu ma raison de vivre, Adieu mon unique soleil.

Baptiste, Grégoire & Pierre – 3ème A

33

Marie

Toi. Toi qui es si douce, Je t'ai connue quand tu n’étais qu'une petite pousse.

Aujourd'hui tu as grandi, Et sans toi je ne vois pas la vie.

Toi. Toi que j'ai découverte il y a quelques années,

Tu es ma bien-aimée, tu es ma destinée. Quand je te vois mon cœur palpite

Et ces quelques lignes s’écrivent si vite.

Toi. Toi qui me fais rester dans le droit chemin, Sans me préoccuper du destin,

Ces quelques lignes écrites de ma main, Il me reste plus qu'à te les dire demain.

Bastien & Maxime – 3ème D

34

Mon enfance

Je me regarde

Mais ne me vois pas. Cette personne en face

N'est pas la personne qui était moi.

Je veux redevenir Petite fille que j'étais. Mais c'est impossible Car c'est malhonnête.

Pourquoi je pense ça ?

Même moi je ne comprends pas. Mais c'est ainsi Cette triste vie.

Alors, pour me souvenir de mon enfance,

Je fais des rimes De toutes les sortes

Pour enfin sortir De ce tourbillon terrible.

Petite je veux redevenir

Pour me rappeler tous ces souvenirs. Je m'enivre de chaque sourire

De chaque parole qu'ils m'ont dites. Et je mets à rire

En me disant que la vie n'est pas aussi triste.

Jessy – 3ème A

35

L'Océan

Dans cette immensité,

Cette mère exprime sa liberté Dans ces vagues qui touchent le sable blanc des côtes.

Le calme règne sans partage Les dauphins crient de joie, Les oiseaux se sentent libre,

Et les autres animaux approuvent.

Dans cette immensité, La mère se sent seule.

Mais lorsque le soleil se couche, Il lui rend visite, se confondant dans l'immensité bleue.

Dans cette immensité, L'Homme est égoïste.

Il la souille de ses pensées noires, La rendant triste et encore plus seule.

Mais l'Homme ne voit pas cette tristesse Qui envahit la mère.

Ses enfants, eux-mêmes, deviennent tristes.

Dans cette immensité, L'Homme commence à comprendre.

Il panse les blessures de la mère Qui ne comprenait pas cette haine.

Ses enfants ne parviennent pas à pardonner. Cela se fera sur plusieurs décennies,

Mais on gardera toujours espoir.

Laure & Salomé – 3ème A

36

Paris sous la pluie

Je me souviens encore De ses yeux dans les miens De l'odeur de son corps

Et de son sourire enfantin.

Quand Paris est sous la pluie, Que le vent est signe de mélancolie, Dans mon esprit son ombre resurgit.

Pourquoi l'ai-je laissée partir ?

Sa main dans ses cheveux mouillés Contre lui, elle aime se blottir.

Je reste figé quand je les vois s'embrasser.

Quand Paris est sous la pluie Que le vent est signe de mélancolie, Dans mon esprit son ombre resurgit.

Quand je vois son bonheur,

Mon espoir se meurt C'est un cauchemar

Car maintenant il est trop tard.

Alexandra & Victoria – 3ème D

37

Passer de la haine à l'amour

Ce sentiment qui nous dépasse, Qui nous rend méchant, violent, Physiquement ou verbalement. Cette haine qui nous envahit, Tant de colère, tant de rage en nous. Mais l'amour, le meilleur des sentiments, Lorsqu'il est partagé, peut nous rendre heureux comme malheureux, Peut nous faire passer de la joie à la tristesse. Ce sentiment qui nous rend si forts, mais parfois nous blesse, Tant de joie, tant de bonheur en nous. Beaucoup de personnes croient ces deux sentiments éloignés, Alors que, finalement, ils sont si proches.

Émilie & Samantha – 3ème B

38

Passion instrumentale

Instrument de base,

Instrument qui chante, Instrument à cordes,

Mélodieuse et rythmique, Gracieuse et classique,

Elle nous révèle ses talents, En jouant des notes magnifiques.

Qu'on soit petit ou grand On l'aime toujours autant !

Qu'on soit joyeux ou malheureux, Qu'on aille bien ou mal,

Elle a le don de nous remonter le moral.

Oui, c'est de la guitare dont je vous parle.

Amandine & Ornella – 3ème E

39

Peine et mélancolie

Seul, Dans un monde parallèle,

Où la technologie n'existe pas, Où le journal est roi,

Où la tristesse et la peine sont là.

Ce monde, c'est le mien, Le décès d'une personne qui m'est chère

M'a écarté de la vie réelle. Je n'ai plus d'ami, plus de vie, Je ne vis que pour le travail.

Et voilà, la fin de mon histoire, L'histoire d'une personne seule,

Qui ne connaît de la vie Que la solitude,

Adieu.

Tristan – 3ème D

40

Le regret

Chaque soir, il se remémore,

Ces instants qui valaient de l'or. Il donnerait tout pour recommencer,

Il aurait tout fait pour la garder.

Encore une journée sans pouvoir la caresser, Des jours qui durent une éternité,

Il aurait aimé la croquer, Mais jamais il n'avait osé.

Maintenant c'est trop tard,

Il n'y a plus d'espoir, Son amour est fini,

Sa pomme chérie a pourri.

Alexandre & Terry – 3ème B

41

Regret éternel

Lorsque j'étais assis sur le banc Avec mes amis on se poussait. Nous discutions sur le banc,

Au milieu de tous.

Mes amis étaient très dévoués, Je me suis bien amusé, Dans la cour de récré.

Nous discutions sur le banc, Avec eux, tous ensemble.

Tous...

Ensemble... Avec eux...

Malheureusement j'ai quitté mes amis.

Un événement qui s'est passé, Désormais je suis parti. Moi, je suis attristé.

Enzo & Mathieu – 3ème D

42

Révolution

Arrête de souffrir Tu n'es pas un martyr. Je ne suis pas en train de te punir Mes mains sont en train de pourrir . Maintenant, c'est fini, diable maléfique Avec tes démons prolifiques. Des ténèbres jaillit la lumière, Celle que t'as donnée ta mère. Prends un colt C'est l'heure de la révolte.

Adam – 3ème B

43

Saisons

Seul, debout sur le sable, Je regarderai l'eau.

Ce cycle interminable. Demain il fera chaud.

Le regard des étoiles

Bercera mon sommeil, La lumière du soleil

Sur les bateaux à voile.

Et les saisons qui passent, Le temps est un cadeau.

Assis dans la forêt,

J'observais les oiseaux. Les feuilles rougissaient, Hier il faisait plus beau.

Il va bientôt pleuvoir,

Les minutes chronophages, Le temps tournait les pages.

Je continuais d'y croire.

Et les saisons qui passent, Le temps est un cadeau.

Adossé à un mur,

Je vois tomber la neige. Maintenant je suis sûr :

Le temps est un manège.

44

Aujourd'hui il fait froid, Je reste à la maison.

Au rythme des saisons De toute façon j'y crois.

Et les saisons qui passent, Le temps est un cadeau.

Allongé dans un champ, J’aperçois des nuages.

Je laisse passer le temps, Admirant cette image.

Les fleurs sortent des bourgeons,

Je vois pousser des fruits. Il faut croquer la vie,

Le temps et les saisons.

Et les saisons qui passent, Le temps est un cadeau.

Brice & Corentin – 3ème A

45

Le silence

Les jours passent,

Les heures défilent, Mais je ne trouve toujours pas ma place,

Et cela devient difficile.

Dès que je t'aperçois, J'ai cette boule en moi,

Qui me remplit de malheur, Car je ne compte pas dans ton cœur.

Je te cache ce que je ressens, Par peur de tes sentiments,

Je te mens presque tout le temps, Tout ça parce que je t'aime énormément.

Tout rêve peut devenir réalité,

Mais le mien s'est effondré, Alors laisse-moi rien qu'un instant,

Un court moment, Pour enfin t'avouer ce que je ressens.

Lucie, Maëva & Mathilde – 3ème A

46

Survie

J'adorais ses gâteaux au chocolat. Elle me les préparait avec amour.

Son fils, mon papa, M'emmenait chez elle chaque jour.

Elle me manque lorsque je reviens chez elle,

Elle me manque lorsque je vois une photo d'elle.

Malheureusement tu n'es plus là. Aujourd'hui je suis triste et seul.

J'ai gardé ta recette du gâteau au chocolat Ainsi que l'image de ton linceul.

Elle me manque lorsque je reviens chez elle,

Elle me manque lorsque je vois une photo d'elle.

Chloé, Mylène & Tifaine – 3ème D

47

Teddy

J'ai retrouvé Teddy.

Quand j'étais petite, c'était mon seul ami. Je me rappelle quand il est arrivé dans ma vie.

C'est maman qui me l'a offert, en plein après-midi.

Je jouais toujours avec lui à la récréation. Je restais seule, je ne faisais pas partie de leur nation.

J'aimais m'asseoir sans bouger dans un coin sous le soleil. Teddy et moi, nous étions pareils.

Cela fait longtemps que je n'avais pas pensé à ça.

J'étais tellement seule, je n'ai jamais compris pourquoi. J'ai retrouvé Teddy, mon soutien de toujours.

Mais c'est fini, je ne vivrai plus de beaux jours.

Clothilde – 3ème A

48

Triste constat Il y a longtemps, nous vivions si bien, Sans le stress du quotidien, Sans le travail dès le matin, Il y a longtemps, nous vivions si bien... Mais désormais, les forêts sont abattues, Le danger du climat déréglé pèse, comme un deuil, Le vivant, régnant depuis longtemps, doucement mourut, Et tout ça à cause de notre orgueil. Pourtant, comme toujours, subsiste l’espoir, Car selon lui, il n'est jamais trop tard. Malgré le désespoir et les nombreuses gens qui souffrent, Il nous dit qu'il faut croire, et ne pas tomber dans le gouffre. Il y a longtemps, nous vivions si bien...

Max – 3ème A

49

Un voyage sans fin

Tu m'as laissé Dans l'obscurité, Tu es partie Et le malheur m'a repris. J'ai volé dans les cieux Sans peine et sans remords, Dans ce monde si vieux J'ai laissé cet univers mort. Je pars pour toujours Dans les cieux de lin, J'oublie ce monde lourd Dans un voyage sans fin.

Mon périple dans les cieux Me redonne de l’espoir : Je suis heureux De voir la lumière au bout du chemin.

Pierre – 3ème E

50

Vie

Les bonheurs de l'enfance, À ressasser, sont comme une souffrance.

Ce sentiment d'insouciance Dans la plus profonde ignorance.

L'amour que nous portent nos parents,

Nous fait oublier le temps, Ce temps qui défile à toute allure

Qui fait croître peu à peu nos blessures.

On a tous des appréhensions, Quelquefois sources de déceptions.

L'idée de perdre nos créateurs Nous tiraille avec horreur.

À l'adolescence,

On prend conscience de notre chance, Être ce que l'on est,

Ce que l'on a toujours souhaité.

Il faut prendre soin de la vie, de ce cadeau, Avec des bas, avec des hauts,

Au lieu de se préoccuper de nos différences, Voici la morale de notre existence.

Inès & Sarah – 3ème D

51

Violence

La violence ne rime à rien. Pourquoi tant de haine dans ce monde ?

Violence, toi qui es omniprésente. Violence, toi qui nous hantes.

Au plus profond de notre espérance. Il ne faut pas résoudre nos problèmes comme cela.

Lorsqu'on se bat, Dans cette guerre étudiée et détestée,

Guerre qui nous a révoltés, Lors de nos jeunes années, Cette violence est terrible.

Révoltons-nous pour de bon ! Révoltons-nous pour une bonne raison.

Prenons notre ticket pour la paix.

Corentin & Guillaume - 3ème D

52

Voyage sans retour

Parti seul pour un long voyage Dont je ne reviendrai Peut-être jamais, Je m'envole avec mon nuage. Comme une bulle dans le ciel, Comme un bateau sur la mer, Comme un ballon au-dessus des nuages, Je peux naviguer, je peux rêver. J'ai pris mon billet pour l'avenir, Là où la solitude n'existe pas Là où l'espoir ne cesse de jaillir. Je sais que quelqu'un m'attend là-bas. Comme une bulle dans le ciel, Comme un bateau sur la mer, Comme un ballon au-dessus des nuages, Je peux naviguer, je peux rêver.

Solitude et mauvais souvenirs Appartiennent au passé. J'avance d'un pas décidé Pour ne plus jamais revenir. J'avance vers cet avenir lointain Où plus rien ne m'est désormais impossible.

Anthony & Karen – 3ème E

53

Voix de lectrices, Voix de lecteurs…2

2 Avec l’aimable autorisation des lectrices et lecteurs.

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55

Je viens de prendre quelques instants pour parcourir ces poèmes : dans l'ensemble cela démontre une belle humanité, des sentiments purs. C'est touchant et plein d'espoir pour l'avenir...

Nathalie L. B (docteur en Histoire de l'art, agent d'art, critique et poète) J'ai lu les poèmes et j'ai été étonnée de la maturité et de la lucidité des enfants ! La mort, le suicide, l'amour, l'environnement, l'exclusion sociale, l'actualité (le bateau de croisière qui a coulé) et aussi un poème proche du style fantastique de Lewis Caroll... beaucoup de beaux textes ! Merci du partage.

Michèle M G. (poète libanais) J'observe une grande maturité d'ensemble. Peut-être suis-je d'humeur badine, mais j'ai un faible pour "le regret" et sa pomme pourrie. Bravo à tous une fois de plus, et que ces graines de poètes n'hésitent pas à s'épancher dans la rime, cela leur réussit très bien.

Marielle C. (auteur)

Bravo à tous ces jeunes, on ne parle pas assez de ceux qui réalisent de belles choses. Vous nous prouvez que la jeunesse est belle, c'est réconfortant pour nous qui sommes de la ...3ème et même 4ème jeunesse !

Le groupe d'écriture de la " Résidence de retraite de la forêt de Carnelle " à Beaumont-sur - Oise

Encore une belle année d'écriture et de poésie. Continuez.

Micheline H. (auteur)

Chaque année, avec le printemps, me parvient un cadeau flamboyant: "La poésie des Grands." Ces grands adolescents de troisième qui écrivent passionnément et me rappellent en les lisant : que tout est dans le cœur et l'instant présent. Merci à vous les Grands d'être porteurs de la renaissance aux beautés de la vie, merci à vos professeurs.

Paul-André D. (poète québécois)

Oh j'adore c'est super bon tout cela !

Titann (Québec)

De beaux poèmes romantiques et mélancoliques dont la lecture devrait être conseillée à beaucoup d'esprits chagrins qui tiennent des propos négatifs sur les jeunes. Oh! ils m'agacent parfois mais ils ont bien des raisons d'être énervés et le futur sera plus difficile que pour nous. Deux poèmes ont particulièrement attirés mon attention : "Il a suffi d'un regard" de Emma et Marie (qui m'a inspiré immédiatement une mélodie3) et "Voyage sans retour" de Anthony et Karen. Bravo donc à tous (je n'oublie pas la professeur et Annie).

Émile U. (compositeur et poète)

3 Voir le recueil numérique en ligne sur le site de Saint-Joseph.

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J'ai été assez frappée par le réalisme de leurs thèmes, durs parfois, tels que : "Atterrissage - Injustice - Solitude - Jugement - le Départ", qui prouve à quel point ces jeunes poètes sont ancrés dans leur temps et portent sur notre monde actuel un regard vif, incisif et avec quelle lucidité (cf "La décadence"). Se servir de la poésie pour porter témoignage est une excellente chose. J'ai bien aimé "Listen to me", bien que très sombre, la perception est tempérée par l'emploi de deux langues différentes ; j’ai également bien apprécié le rythme qui se dégage de "Saisons", comme une chanson, il ne manque que la musique... et j'ai souri à la chute inattendue de "Le regret" : "Sa pomme chérie a pourri", paradoxalement une bouffée d'humour. Et surtout bravo à tous ces poètes en herbe et aux professeurs qui les encadrent.

Françoise (93)

Très agréable à lire - poétiquement vers bien présents. Tous ces poèmes se répercutent intérieurement et profondément. Merci pour cette lecture.

Marie-Georges (95)

À travers ces poèmes, une déclinaison poignante – très belle, très touchante- des inquiétudes de nos « ados » : mélancolie, enfance perdue, solitude, sentiment de révolte, amour déçu, peur aussi... Pourtant, au fil des mots, l'espoir n'est pas absent : amour et lumière diffusent leur bienfaisante humanité... et ce sont odes à la passion, à la nature ou à un instrument de musique qui nous ramènent à la vie. Beau travail sur le mot et sa musicalité et certainement un grand moment de partage entre élèves, écrivain et professeurs. Merci à eux pour ce travail qui a enfanté ces belles créations poétiques.

Dominique L. (auteur)

Après la lecture, et non le jugement, de ces nombreux poèmes Je me suis revu, il y a longtemps, rêvant d’une vie de bohème « Are you listen to me ?”, cette question je l’ai souvent pose à mon ourson Teddy J’ai pourtant eu la chance de ne pas connaître une enfance démunie Ce n’est ni un regret éternel ni un triste constat, encore moins une catastrophe Même si je savais que Mme Solitude m’offrirait quelques strophes Il a suffi d’un regard pour que je me mette à écrire Pour que ma double face commence à se construire Entre peine et mélancolie, au rythme des saisons Je n’ai pas donné vie à ma décadence mais à ma révolution L’écriture : un voyage sans retour peut-être, un voyage sans fin certainement Une survie pour le poète – homme aux allures d’ange – je le pense sincèrement Un abandon à chaque texte, de la violence parfois Le départ, le silence, la chute d’un rêve, l’injustice, l’effroi Le poète crée des bonheurs temporaires, c’est une passion instrumentalisée Lorsque l’amour noir, rêvé, à vie, la plume s’est enlisée Ce monde, ma souffrance, lorsque les cieux sont gris Quand l’océan atteint la ville, quand Paris sous la pluie Passer de la haine à l’amour, je ne fais que ça depuis mon enfance Mais il paraît que lorsqu’il se marie, l’enfant tient sa vengeance Le spleen du poète insuffle des pensées neuves à chacun de ses passages En poésie comme dans la vie, « l’important n’est pas la chute, mais l’atterrissage ».

Ozarm (slameur)

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Alfred de Musset a écrit "Les plus désespérés sont les plus chants les plus beaux"... Nul doute qu'il aurait apprécié, comme je les ai moi-même appréciés, les poèmes que vous avez créés cette année sur le thème "La voix du poème". Comme les années précédentes, je suis sous le charme de vos vers et cette année encore, je reste stupéfaite devant la sensibilité et la délicatesse qui ont guidé vos plumes. Séparation, blessures d'amitié, d'amour, injustice, regrets, violence, solitude, tout ce qui vous a meurtris alors que vous n'êtes encore qu'à l'orée de vos vies, donne à ce recueil une tonalité fort émouvante. Vos enseignantes vous ont appris à laisser votre sincérité et votre spontanéité s'exprimer dans le cadre strict des règles de la poésie : si je puis me permettre, je les en félicite. En tant qu'ancien professeur de français, il me reste à espérer que vous avez pris plaisir à vous livrer à cet exercice scolaire. Je vais maintenant guetter les vocations d'écrivain qu'il aura peut-être suscitées parmi vous !

Elisabeth F. (professeur de lettres, retraitée)

Une mention spéciale pour le poème "Le regret" d'Alexandre et Terry : l'humour de la "chute" m'a beaucoup plu ! D’abord, bravo à tous tes élèves pour ce magnifique travail qu’ils ont accompli […] Bravo aussi [à vous] car je sais le travail immense que cela représente, mais le résultat est là qui nous fait oublier nos fatigues et parfois nos découragements. Je ne sais pas si c’est l’époque qui veut ça, mais je trouve que cette année le contenu des poèmes est assez pessimiste. À quoi sert la poésie sinon à vouloir réconcilier l’homme avec la nature. Les thèmes qui reviennent le plus souvent sont liés à une actualité qui les travaille comme dans Atterrissage où « Seul » vient filer la métaphore de l’enfer pour exprimer l’horreur. L’inquiétude écologique s’exprime aussi. Ainsi dans Décadence les «géant(s)», censés nous protéger n’en peuvent plus face aux activités humaines qui détruisent la planète. La ville est aussi un thème qui revient souvent et il y a certains poèmes aux accents baudelairiens. Ainsi dans Il y a longtemps…, la poésie s’exprime dans la contingence d’une ville qui ne rassure plus sur le futur, alors que dans Il a suffi d’un regard, c’est la ville qui permet à la simple puissance du regard de dire l’amour. Mais il peut être aussi au cœur des jalousies dans L’amour noir. Il peut aussi exprimer la perte et les regrets dans Paris sous la pluie. L’amour est toujours un thème privilégié dans la poésie, mais j’ai trouvé que pour ces adolescents il n’était plus vécu comme la promesse d’un bonheur garanti pour la vie comme dans ce poème en prose que j’ai beaucoup aimé Bonheur temporaire qui traduit bien l’hallucination d’un bonheur éphémère. Ce n’est pas la recherche d’un temps perdu, mais le temps comme une promesse d’avenir, un don de vie avec Saisons. Ou bien encore celui qu’il reste à découvrir avec cette quête impossible, cette idée de partir, de s’envoler, la quête de la liberté comme Icare dans Les cieux où à « l’allure d’un ange ». Enfin, il y a eu pour certains un beau travail sur la langue comme dans Amour où ce sont de simples mots posés comme des vers qui viennent donner du rythme au poème. C’est cette touche « impressionniste » qui nous rappelle à la musique c’est-à-dire au rythme que les mots impriment notamment dans Passion instrumentale.

Philippe L. (professeur de lettres)

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[Ces adolescents] sont très sensibles aux problèmes de toutes sortes qui surviennent chaque jour autour d'eux et les inquiètent (divorce, solitude, enfance malheureuse, mort, suicide) et expriment leur ressenti avec des mots justes. Ils doivent se dire :"si c'est cela qui nous attend ! Mais c'est toujours très bien écrit et agréable à lire. J'ai bien aimé "Amour" d'Alexandre et Robin et aussi "Il a suffi d’un regard" d'Emma et Marie qui sont optimistes avec une certitude sur la vie.

Denise (94)

De jolies choses... félicitations ! J'aime bien "il suffit d'un regard", "passion instrumentale" "Paris sous la pluie".

Nobody (slameur)

Il ne suffit que d'un regard pour se rendre compte que ces mots Sont immortels Juste un regard

Et l'on sait Que Dieu diable et toute la trinité

Vous ont reconnu Vous poètes...

[…]

Salut jeunes poètes et allez tête haute L'océan s'engouffre sous vos pas…

Allez la vie est belle… Et souriez....

Yves D. (poète, Montréal)

Un auteur- invité,

Des élèves impliqués et passionnés. Un recueil aux thèmes variés

De la magie de ces plumes est né. À recommencer ! Absolument… Définitivement… Pour le plaisir des mots !4 Caroline L. (professeur de lettres)

4 Encore un grand merci à tous ceux qui ont bien voulu participer à cette aventure en relisant ces poèmes.

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Table des matières Préfaces p.1 Préfaces des élèves p.3 Préface d’Annie Mullenbach p.4 Préface des professeurs p.5 Poèmes p.7 Abandon p.9 Amour p.10 L’amour à vie p.11 L’amour noir p.12 Amour rêvé p.13 Atterrissage p.14 Bonheur temporaire p.15 Catastrophe p.16 Ce monde, ma souffrance p.17 La chute d’un rêve p.18 Les cieux p.19 La Décadence p.20 Le départ p.21 Double face p.22 Enfance démunie p.23 L’homme aux allures d’ange p.24 Il a suffi d’un regard p.25 Il y a longtemps p.26 Injustice p.27 Le Jugement p.28 Lecture p.29 Listen to me p.30 Madame Solitude p.31 Marie p.32 Marie p.33 Mon enfance p.34 L’Océan p.35 Paris sous la pluie p.36 Passer de la haine à l’amour p.37 Passion instrumentale p.38 Peine et mélancolie p.39 Le regret p.40 Regret éternel p.41 Révolution p.42 Saisons p.43 Le silence p.45 Survie p.46 Teddy p.47 Triste constat p.48 Un voyage sans fin p.49 Vie p.50 Violence p.51 Voyage sans retour p.52 Voix de lectrices, voix de lecteurs… p.53

2013, le tout numérique sévit depuis quelques décennies, seul un collège résiste à cet assaut et sait encore jouer avec les mots....

Assez ! Arrêtons de caricaturer et découvrons les trésors de ce recueil : amusants, émouvants, poignants...

À tous les coups, à ces poèmes vous ne serez pas indifférents !

C .L .G.