Post on 15-Sep-2018
REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
MINISTERE DE LENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE DE MOHAMED KHEIDER- BISKRA
FACULTE DES LETTRES ET DES LANGUES
DEPARTEMENT DES LETTRES ET DES LANGUES ETRANGERES
FILIERE DE FRANAIS
Mmoire labor en vue de lobtention du diplme de magistre
Option: Sciences du Langage
LA CARICATURE COMME ETANT UNE IMAGE
DANS UNE PERCPECTIVE SEMIOLOGIQUE
Cas des deux journaux LE SOIR DALGERIE et LIBERTE
Sous la direction du: Ralis par:
Pr. BENSALAH Bachir BOUAICHA Hayat
Anne universitaire : 2011-2012
TABLE DES MATIERES
TABLE DES MATIERES
Introduction gnrale...... 5
CHAPITRE I: Elments thoriques sur le signe
Introduction............. 11
1. La notion du signe..................................... 11
1.1. Essai de dfinition................. 11
1.1.1. Le signe linguistique................................ 13
1.1.2.. Le signe non linguistique..................................... 14
1.1.2.1. Le signe iconique..... 14
1.1.2.2. Le signe plastique..... 14
1.2. La double articulation du signe ............. 15
1.2.1. La double articulation du langage verbal. . 15
1.2.2. La double articulation du langage non verbal... 16
1.3. Les types du signe......................... 17
2. Smiologie et smiotique............................................................................................. 19
2.1. Historique de la smiologie........ 19
2.2. Smiologie et smiotique: question de distinction.... 21
2.2.1. Smiologie et smiotique.......... 22
2.2.2. Les niveaux d'une tude smiologique............ 23
2.3. Les thories peircienne et saussurienne du signe.................... 24
2.3.1. La thorie peircienne du signe......... 24
2.3.2. La thorie saussurienne du signe .......... 26
3. Smiologie et linguistique .. 27
3.1. Le rapport smiologie / linguistique............. 27
3.2. L'image est un signe............. 28
Conclusion....... 30
CHAPITRE II: Limage/la caricature
Introduction........... 32
1. Limage ......... 32
1.1. Essai de dfinition......... 32
1.2. Historique de limage.................. 34
1.3 Les types dimages........... 38
2. Limage et la communication........... 39
2.1. Limage: un moyen de communication......... 39
2.2. La relation image/texte............ 42
2.3. La lecture smiologique de limage......... 43
3. limage dans la presse......... 47
3.1. Les types dimages dans la presse.............48
3.2. La caricature. ........49
3.2.1. Dfinition de la caricature ........... 49
3.2.2. Historique de la caricature ............50
3.2.3. Les types de la caricature................... 52
3.2.4. Les procds de la caricature.......... 53
3.2.5. Les fonctions de la caricature et son impact sur son lecteur... 54
Conclusion...... .. 56
CHAPITRE III: Analyse et interprtation de la caricature
Introduction............. 58
1. La mise en place du corpus.......... 58
1.1. La Prsentation des journaux slectionns......... .. 60
1.1.1. Le Soir DAlgrie.. 60
1.1.2. Libert. . 61
1.2. La prsentation des caricatures.................... 61
1.3. L'chelle des plans................. 63
1.4. Les angles de prise de vue......... 65
2. Ltude des composants des caricatures slectionnes........ 67
2.1. Les vtements des personnages........................ 67
2.2. Les gestes: les mouvements des mains et des pieds.......................................... 71
2.3. Les motions et les expressions du visage.......... 77
2.4. Ltude analytique des bulles........ 80
2.5. La relation texte/ image.................................................................................................84
3. Description et interprtation des caricatures.. 88
3.1. Description et interprtation des caricatures extraites du quotidien Le
Soir DAlgrie .. 88
-Description et interprtation de la caricature n01..... 88
-Description et interprtation de la caricature n02.......90
- Description et interprtation de la caricature n03.......91
-Description et interprtation de la caricature n04........92
-Description et interprtation de la caricature n05....93
-Description et interprtation de la caricature n06................94
-Description et interprtation de la caricature n07....95
-Description et interprtation de la caricature n08....96
3.2. Description et interprtation des caricatures extraites du quotidien
Libert ......... 97
-Description et interprtation de la caricature n09.. 97
-Description et interprtation de la caricature n10............. 98
-Description et interprtation de la caricature n11...... 99
-Description et interprtation de la caricature n12......101
-Description et interprtation de la caricature n13........ 102
-Description et interprtation de la caricature n14... 103
-Description et interprtation de la caricature n15..... 104
-Description et interprtation de la caricature n16...... 105
Conclusion......... 106
Conclusion gnrale..... 108
Bibliographie......................... 112
Annexe.... 118
INTRODUCTION GENERALE
6
Aujourdhui, limage occupe une place importante en tant que moyen de
communication contemporain grce son rle dans l'apprhension du rel. Selon
Charles Sanders Peirce1, l'image est en rapport troit avec la ralit, elle est le
reflet et le simulacre qui sen dgage. Mais, ce rapport vient de subir un
chamboulement de l'omniprsence de mdias dans la vie publique au point o
elle s'est substitue la ralit. Elle est devenue la ralit mme.
Les smioticiens considrent limage comme un outil de communication
et un signe exprimant des ides par un processus dynamique dinduction et
dinterprtation 2. Elle comprend plusieurs types comme la photographie, le
dessin, la peinture, etc. Plus particulirement, le dessin humoristique ou ce quon
appelle la caricature est un moyen dexpression qui rsume des situations au
lecteur; elle permet aux dessinateurs dexprimer ce qui est interdit par dautres
moyens comme lcriture.
La caricature de presse nous semble actuellement un domaine la fois
vaste et nouveau. Donc, mener une tude sur celle-ci repose sur son rle comme
un support efficace qui sadresse un public htrogne (un moyen compris
mme par les analphabtes). De plus, limage caricaturale est omniprsente dans
tous les domaines (politique, social, didactique, etc.). Alors, le choix de ce thme
revient tout simplement limportance de la caricature dans la banalisation du
quotidien et dans la mystification de lhistoire pour atteindre son but; cest une
chappatoire qui laisse exprimer tout refoulement d'ordre idologique, moral ou
politique.
Et cest ainsi que se pose la problmatique de cette tude:
Pouvons-nous nous servir de la smiologie pour pouvoir interprter (analyser)
une caricature ?
1 M.ARTINE Joly, Limage et les signes, Ed. Armand Colin, Paris, 2005, p.33.
2 Ibid,.p.36.
7
De cette question axiale, dcoulent dautres interrogations secondaires:
la caricature, est-elle un signe?
Est-elle un moyen de communication?
Pour rpondre ces questionnements, nous pouvons envisager les
hypothses suivantes :
La smiologie sert interprter et comprendre une caricature.
La caricature est un signe smiologique qui cherche faire dgager la
vrit dote toujours dun sens positif partir de son contraire dot dun
sens ngatif.
La caricature est un moyen de communication conomique.
Dans le but de vrifier et de renforcer ces hypothses, nous tenterons de
confirmer limportance de la caricature comme un signe smiologique qui sert
communiquer (un message visuel prsent dune faon ironique, satirique, et
humoristique). De plus, notre recherche vise permettre aux tudiants et aux
lecteurs conscients de situer clairement lentendue des questions se poser
partir dune caricature, et inciter lamateur et le curieux regarder autrement
les caricatures qui les entourent.
Le corpus est considr comme la colonne vertbrale de toute recherche
scientifique. Le ntre est compos dun ensemble de 16 caricatures extraites de
deux quotidiens algriens dexpression franaise: LE SOIR DALGERIE et
LIBERTE . Les caricatures slectionnes sont de la priode 2008/2009. Nous
avons choisi 8 caricatures de chaque journal traitant 4 sujets raison de deux
caricatures par sujet, savoir:
8
La crise financire mondiale: ce terme s'emploie pour dsigner un ensemble
assez large qui inclut notamment les crises du change, les crises bancaires et les
crises boursires3.
Harraga: un mot dorigine arabe nord-africain (qui brulent) qui concerne
un certain nombre de jeunes algriens qui prennent la mer depuis le nord
dAlgrie pour rejoindre les ctes du sud europen.
La grve de la faim des enseignants vacataires: cest la grve faite par ces
enseignants pour la ralisation de leur dolance: les intgrer dans leurs
postes.
La hausse des prix: cest laugmentation des prix de certains produits qui
pourrait porter un coup au pouvoir dachat des familles aux revenus les
plus modestes.
Le choix de notre corpus revient limportance des deux quotidiens
algriens, car ils sont parmi les journaux les plus lus par les citoyens
francophones, et surtout limportance des sujets traits qui touchent la socit
algrienne de prs ou de loin. Quant au choix de la priode et du nombre des
caricatures, il est arbitraire.
Chaque individu prtant l'il une caricature ralise spontanment un
travail analytique. Pour cette raison, nous avons obi la mthode la fois
analytique et descriptive dans une perspective smiologique.
Afin de rpondre la problmatique pose, notre travail comportera trois
chapitres dont les deux premiers seront consacrs l'laboration du cadre
thorique sur lequel reposera l'application.
En effet, le premier chapitre dont lintitul est Elments thoriques
sur le signe sera rserv la thorie du signe: commenant par la prsentation
de ce concept cl de notre recherche, sa dfinition et ses diffrents types. Ensuite,
: 12.03.2010 consult le http://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_financi%C3%A8re : In
3
http://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_bancairehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Krach_boursierhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_financi%C3%A8re
9
nous tenterons dtablir lhistorique de la smiologie et de cerner les thories
peirciennes et saussuriennes du signe; aussi, la relation entre la smiologie et la
linguistique. Enfin, en nous inspirant des tudes des smiologues clbres, nous
essayerons de prouver que limage est considre comme un signe.
Dans le deuxime chapitre, qui sintitule Limage et la caricature ,
nous nous intresserons d'abord l'image (sa dfinition et son historique) comme
nous distinguerons ses diffrents types. Ensuite, nous aborderons l'image comme
un signe et un moyen de communication, puis sa relation avec le texte. Cest
ainsi que nous tablirons la lecture smiologique de l'image; enfin nous passerons
l'image dans la presse (la caricature): sa dfinition, son historique, ses types et
son impact sur le lecteur.
Le troisime chapitre intitul Analyse et interprtation de la
caricature , constituant la partie pratique, se penchera tout dabord sur une mise
en place du corpus (la prsentation des journaux et des 16 caricatures, lanalyse
dchelle des plans et des angles de prise de vue). Par la suite, il focalisera
lattention sur ltude des composants des caricatures(les vtements des
personnages, les gestes des mains et des pieds des personnages, les motions de
vissage, les bulles et la relation texte/image) en utilisant des tableaux. Pour
clturer le prsent travail, nous effectuerons une description et une interprtation
de chaque caricature.
PREMIER CHAPITRE :
Elments thoriques sur le signe
11
Introduction
La thorie du signe est le thme central du prsent chapitre qui trace les
grandes lignes du ct thorique de notre modeste recherche. La smiologie est
une science qui sintresse la signification telle quelle est dans les textes et les
images, ce qui se situe au centre des proccupations actuelles. Elle envisage faire
dialogue plusieurs disciplines (anthropologie, psychologie sociale, sociologie,
des sciences cognitives, etc.); elle tend devenir le lieu dlaboration dune
problmatique commune lensemble des sciences de communication, que celle-
ci soit lie au mot ou limage, au statique ou au dynamique.
Dans ce chapitre, nous tcherons tout dabord dfinir le signe et
distinguer ses diffrents types. Ensuite, nous verrons lhistorique de la
smiologie et plus particulirement les thories peircienne et saussurienne de
signe, pour mener enfin une tude travers laquelle nous montrons le rapport
smiologie/linguistique et limage comme un signe.
1. La notion du signe
1.1. Essai de dfinition
Ds lantiquit, la notion du signe apparaissait avec plusieurs
significations. Lhomme, ds son existence et jusqu nos jour, lutilise pour
sexprimer et pour vivre dans son environnement. Cest dans ce sens quUmberto
Eco estime que lhomme vit dans un monde de signes non parce quil vit dans
la nature, mais parce que, alors mme quil est seul, il vit en une socit. 1. De
ce fait, deux genres de signes se distinguent: intentionnels tels que les signes
damiti et de vie, et des signes non intentionnels tels que la pleur pour la
fatigue et le chat noir pour le mauvais sort.
1 ECO Umberto, Le sine (trad franaise), Bruxelles, Labor, 1988, in M.ARTINE Joly, Limage et les signes, Op. cit,
p.26.
11
Le signe a une matrialit quon peroit, quelque chose est la in
praesentia, que je perois (un geste, une couleur, un objet) qui me renseigne sur
quelque chose dabsent en imperceptible, d'in absentia 1. Cette dfinition
sajoute celle donne par Charles Morris qui voit que quelque chose est signe
uniquement parce qu'il est interprt comme signe de quelque chose par un
interprte quelconque. 2. Dans le dictionnaire de Lalande, le signe est vu
comme un objet matriel, figure ou perceptible, tenant un lieu d'une chose
absente ou impossible percevoir, et servant soit la rappeler lesprit, soit
se combiner avec dautres signes pour effectuer une opration3
Pour Ferdinand De Saussure, le signe est la combinaison du concept et
de limage acoustique 4 , cest la runion de quelque chose que nous percevons
et de limage mentale associe cette perception. Il est par essence double: la
face matrielle est appele signifiant, et la face conceptuelle, appele signifi; Ils
peuvent tre prsents par le diagramme suivant :
Signe = signifi / signifiant.
Cependant, Charles Sanders Peirce dfinit autrement le signe: cest donc
quelque chose tenant lieu de quelque chose pour quelquun, sous quelque
rapport ou quelque titre 5. Il le considre comme une runion de trois ples
qui entretiennent des relations entre eux. Cette ide sera dveloppe
ultrieurement (2.3.1.p.24). Comme lindique Hnault Anne: Un signe est une
chose relie sous un certain aspect un second signe, son objet, de telle manire
qu'il mette en relation troisime chose, son interprtant avec ce mme objet et
1 Ibid., p.27. 2 ECO Umberto, Smiotique et philosophie du langage, PUF, Ed. Quadriage, Paris, 2001.p.9. 3 LALANDE, Dictionnaire philosophique, in MARTINE Joly. L'image et les signes. Op. cit.p.27. 4 DE SAUSSURE Ferdinand. Cours de linguistique gnrale, Ed. Talantikit, Bejaia, 2002.p.86
5 MARTINE Joly. Introduction l'analyse de l'image. Ed. Nathan, Universit, France, 1998, p.25.
11
ainsi de suite.1. Dailleurs, le dictionnaire linguistique Larousse le dfinit
comme: Un lment A, de nature diverse, substitut dun lment B.2
Le signe peut donc tre linguistique ou non linguistique.
1.1.1. Le signe linguistique
Il est vu selon trois caractristiques:
Premirement, selon F. De Saussure, le signe unit non une chose et un
nom, mais un concept et une image. Cette dernire nest pas le son matriel,
chose purement physique, mais empreinte psychique de ce son, la reprsentation
que nous en donne le tmoignage de nos sens; elle est sensorielle, et sil nous
arrive de lappeler matrielle , cest seulement dans ce sens et par opposition
lautre terme de lassociation, le concept, gnralement est plus abstrait.3
Donc, le signe linguistique est une entit biface. C'est l'association d'un contenu
smantique (signifi) et d'une expression phonique (signifiant), ce sont des
constituants insparables et solidaires.
La deuxime caractristique du signe linguistique est la linarit; il est
donc ordonn et orient dans une chane parle, (une suite dlments
discontinus, discrets, se situent d'une faon linaire), c'est--dire que les units
linguistiques senchainent et dpendent lune de lautre.
Enfin, le signe linguistique est arbitraire o la relation entre le signifiant
(la forme phonique) et le signifi (le concept) nest pas de causalit, ni naturelle,
elle est immotive. Selon F. De Saussure, elle est totalement arbitraire.
1 HENAULTE Anne et BEYAERT Anne, Atelier de smiotique visuelle, Ed. PUF, Coll. formes smiotiques, Paris,
2004, p.226. 2 DUBOID Jean, Larousse Dictionnaire de linguistique, Larousse, VUEF, 2002.p. 430.
3 DE SAUSSURE Ferdinand. Op.cit.p.85
11
1.1.2. Le signe non linguistique
Le signe nest pas toujours linguistique. Dans une image, la smiologie
distingue deux sortes de signes :
1.1.2.1. Le signe iconique
Un signe iconique est un signe figuratif; un type de reprsentation qui suit
certaines rgles de transformation visuelle, il renvoie l'objet du monde rel dont
C.S.Peirce a donn la dfinition suivante: le signe est iconique quand il peut
reprsenter son objet principalement par sa similarit 1, cest dans ce sens que
Charles Morris le dfinit comme tout signe similaire par certains aspects ce
quil dnote 2. Gnralement, une icne est un signe possdant en lui-mme,
c'est--dire dans sa matrialit, une certaine ressemblance avec ce dont il est
licne 3.
1.1.2.2. Le signe plastique
Le signe plastique figure parmi les signes qui composent un message
visuel. Le terme plastique est emprunt Hjelmslev e il dsigne la face
signifiante de tout objet langagier, oppos au plan du contenu. Au dpart, le signe
plastique tait considr comme une variation de signe iconique, mais depuis les
annes 80, le groupe Mu4 a propos de le considrer comme un signe plein et
part entire et non simplement le plan dexpression de signe iconique. Il prend en
compte des signifiants5 comme:
Cadre: chaque image a des limites selon lpoque de sa reprsentation.
Cadrage: correspond la taille de limage et il lentoure.
1 PEIRCE Charles Sanders, Ecrits sur le signe, textes choisis (trad franaise), Ed. Seuil, Paris, 1978, in MARTINE
Joly, Limage et les signes. Op.cit.p.72 2 MORRIS Charles, Signs,Language and Behavior, New York (U. S. A), PPrentice-Hall, 1946.p.191 in VAILLANT
Pascal, Smiotique des langages d'icnes, Honor Champion, Paris, 1999, p.37. 3 BORDRON Jean-Franois, universit de Paris III, in HENAULTE Anne et BEYAERT Anne, Op.cit. p.121. 4 Le Groupe / Mu (Centre d'tudes potiques, Universit de Lige, Belgique) Les membres titulaires actuels sont
Francis deline et Jean-Marie Klinkenberg , le Groupe a compt Jacques Dubois, Francis Pire, Hadelin Trinon et
Philippe Minguet 5 MARTINE Joly, Limage et les signes. Op.cit.p-p.102-121
http://fr.wikipedia.org/wiki/Universit%C3%A9_de_Li%C3%A8gehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Belgiquehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Francis_%C3%89delinehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Marie_Klinkenberghttp://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Dubois_%28Professeur_li%C3%A9geois%29http://fr.wikipedia.org/wiki/Hadelin_Trinonhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Minguet
11
Forme: les messages visuels sorganisent partir des formes telles que les
cercles, les carrs, les triangles, les points, les lignes et les surfaces.
Composition: la spatialit ou la gographie du message visuel. Elle joue
un rle trs important pour guider le lecteur dune image.
Texture: est considre comme un signe plastique, une qualit de surface,
comme la couleur.
1.2. La double articulation
La thorie des signes s'est enrichie du principe de la double articulation
dAndr Martinet. Nous distinguons deux types :
1.2.1. La double articulation du langage verbal
Chaque message linguistique implique lutilisation du langage articul.
Donc, sa transmission diffre selon la langue de communication. Le linguiste
franais Andr Martinet1 a le mrite de souligner, dans toutes les langues
naturelles, une caractristique fondamentale, celle de la double articulation
autour de laquelle le langage parl est construit. Selon lui, le langage parl a la
capacit de construire un nombre infini des phrases partir dun nombre lev,
mais fini des units smantiques (monmes); cest ce que lon appelle la
premire articulation. Ces mots sont aussi construits partir dun nombre fini de
phonmes (26 lettres en franais): cest la seconde articulation.
La premire articulation: comprend les units minimales doues de sens
(les units significatives) appeles monmes .
Exemple: Table __________1 monme
Tablette_________ 2 monmes (tab/ lette)
1 MARTINET Andr. Elments de linguistique gnrale, (quatrime dition), Ed. Armand Colin, Paris, 1996,
pp.17-21
11
La deuxime articulation: comprend des units non segmentales,
dpourvues de sens (units distinctives), ce sont les plus petites dont
chacune est appele phonme .
1.2.2. La double articulation du langage non verbal
Les smiologues sont plongs dans la confusion propos de la double
articulation de limage. Les partisans de l'iconisme disent que les signes
iconiques sont totalement conventionnels et qu'ils sont comme les signes verbaux
susceptibles d'articulations multiples et de digitalisation intgrale 1. Selon
Umberto Eco, larticulation de signe iconique sest appuye sur la distinction de
Prieto.
En effet, Luis J. Prieto identifie les lments de la premire articulation
(monmes), et les appelle signes (dnotant ou connotant un signifi). De mme,
il nomme les figures ce qu'on appelle en linguistique les phonmes ou les
graphmes grce auxquels on obtient, les signifiants des signes. La seconde
articulation est le niveau dont les lments ne constituent pas des factures du
signifi dnot par les lments de la premire articulation, mais ont seulement
une valeur diffrentielle (positionnelle et oppositionnelle) 2.
Aussi, il appelle sme un signe particulier dont le signifi dpend non
dun signe, mais dun nonc de la langue.
Les linguistes et les smiologues distinguent dans une image des units
significatives nommes les iconmes et des units distinctives nommes
les graphmes . Il faut noter enfin que la notion de la double articulation
diffre du langage verbal au langage iconique et nous pouvons rsumer tout cela
dans le tableau:
1 ECO Umberto, La production des signes, Livre De Poche Biblio Essais, Ed. Hachette, Paris, 2005.p.61. 2 ECO Umberto, smiologie des messages visuels , Universit de Florence in
consult le: 8018_1970_num_15_1_1213-http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/comm_0588
11.03.2011
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/comm_0588-8018_1970_num_15_1_1213
11
Niveau darticulation 1re
articulation 2me
articulation
Le signe linguistique Monme Phonme
Le signe iconique Iconme (signes) Graphme (figures)
1.3. Les types de signe
Le signe est une entit la fois perceptible et matrielle qui ne peut avoir
sa valeur relle que dans son utilit, c'est--dire dans ce qui fait sa signification,
du moment que le signe nest un signe que s'il exprime des ides 1 comme
laffirme Martine Joly. Il a plusieurs typologies.
En fait, C. S Peirce distingue dans sa typologie2 de signe trois types; cest
une classification qui dpend de la relation existante entre le signifiant (le
reprsentamen) et le rfrent (l'objet) et non le signifi:
Licne: du verbe grec (eiko= tre semblable ). Pour Peirce, licne renvoie
la classe de signes qui fonctionnent par similarit et analogie, cest un signe
dont le signifiant a une relation de similarit avec ce qu'il reprsente (limage
dun arbre est une icne, car elle entretient une relation d'analogie avec
larbre). Elle nest pas toujours visuelle, car nous pouvons considrer
lenregistrement, les odeurs et les gots comme des icnes. Cest dans ce sens
que Martinet Jeanne voit que La faon la plus directe de faire connatre un
objet autrui, c'est de lui prsenter l'objet lui-mme, de sorte qu'il puisse
percevoir par la vue, l'oue, l'odorat, le got et le toucher, tout ce qui fait la
nature de cet objet 3. Liconicit dune image est donc le degr de similarit
entre limage et ce quelle dsigne (limage nest pas une copie).
1 MARTINE Joly. Introduction l'analyse de l'image. Op.cit.p.22. 2 Ibid. pp.27-28 3 MARTINET Jeanne, Clefs pour la smiologie, Ed. Seghers, Paris, 1973.pp.59-60.
11
Icne 1
L'indice: (lindix) correspond la classe des signes qui fonctionnent par
causalit, avec ce quil reprsente. Il renvoie aux signes naturels, par
exemple, la fume signe de feu, la pleur signe de fatigue, etc.
Indice2
Le symbole: pour Peirce, il renvoie la classe des signes dont le
reprsentamen (sa) entretient une relation de convention avec ce quil
reprsente (objet) telle que la balance pour la justice, la colombe pour la
paix, etc. Donc, le symbole est un signe arbitraire et conventionnel qui se
dchiffre laide dun code.
Symbole3
1 In http://bounie.polytech-lille.net/multimedia/semiologie_vp.pdf consult le: 20.10.2010 2 Ibid. 3 In http://sarah777.eklablog.com/-a5087622
http://bounie.polytech-lille.net/multimedia/semiologie_vp.pdf
11
2. Smiologie et smiotique
2.1. Historique de la smiologie
Le terme smiologie nest pas rcent; il est du grec (smion= signe, et
logos= discours)1, il dsigne dans lantiquit une discipline mdicale qui
sintresse linterprtation des symptmes par lesquels manifestent les
maladies. La smiologie se retrouve aussi bien dans la mdecine que dans la
philosophie du langage, ce que nous pouvons trouver chez Platon et plus
prcisment chez Aristote.
La rflexion sur les signes a t confondue avec la rflexion sur le
langage; cest en ce sens quUmberto Eco a consacr son ouvrage Smiologie
et philosophie du langage pour claircir la distinction.
Dans la deuxime moitie de XIXme
sicle et le dbut de XXme
sicle,
lEurope tait le terrain privilgi dun mouvement cratif dans toutes sortes de
domaines: lart en littrature avec des auteurs comme Hoffmann, Sthal, Tgomas
Mann, Zweig et Surtt Afka ou Musil, la psychanalyse avec Freud, la linguistique
avec F. De Saussure, la logique avec Freg, la relativit dEinstein, etc. Cest dans
cette mouvance crative quune ide dune science globalisante, traitant la
circulation des signes, dont on attribue la paternit au linguiste F. De Saussure et
au logicien C.S.Peirce, est apparue.
Le philosophe John Locke (1632-1704) est le premier qui a utilis le
terme smiotique (Smiotik), pour signifier La connaissance des signes 2.
La science gnrale des signes a t nomme semiotics par John
Locke, et ce nom a t repris par Charles Saunders Peirce (1839-1914), puis
par Charles Morris et Rudolf Carnap. Ferdinand de Saussure (1847-1913) a
pour sa part nomm smiologie cette discipline, suivi par Louis Hjelmslev (qui
1 MARTINE Joly, Limage et les signes. Op.cit.p.9. 2 DOMENJOZ Jean-Claude : Lapproche smiologique .1998.P.2in
http://wwwedu.ge.ch/dip/fim/ifixe/Approche_semiologique.pdf.
12
emploie le mot smiotique pour dsigner les systmes de signes). Cet usage dura
jusquaux annes soixante (cf. Roland Barthes, Elments de smiologie, 1964).
A sa fondation (1969), lAssociation internationale de smiotique trancha pour
lusage anglo-saxon, qui sest impos dans les milieux acadmiques, mais non
dans ceux de la communication.1
La smiologie est une nouvelle ide sur le sens qui s'intresse son ct
purement formel, ce courant de pense peut tre considr comme dbutant en
1868 au collge de France avec Michel Bral, dans la leon Les ides latentes
du langage 2. F. De Saussure, le pre de la linguistique moderne, a bien eu
conscience que la communication n'est pas purement verbale, mais elle porte
aussi sur toutes sortes de signes comme les formes de politesse, les rites
symboliques et les signes militaires.
En parallle, aux Etats Unis, le logicien C.S. Peirce introduit le terme
smiotique qu'il emprunte John Locke pour dsigner une science des signes
base sur la logique, la phnomnologie et les mathmatiques. Ses travaux ne
sont arrivs l'Europe qu' partir des six premiers volumes de (Collected
Papers: 1931-1939), en dpit du fait que sa thorie smiotique soit d'une tendance
philosophique ds 18673.
Charles Morris dveloppe la thorie des signes dans trois directions4:
La smiotique pure: s'intresse la linguistique et la philosophie du
langage.
La smiotique descriptive: tudie les comportements sociaux et les
langages non verbaux, comme la smiotique de l'image, et la smiotique
des vtements.
La smiotique applique: s'intresse aux relations entre l'individu et les
signes, et aux signes de la communication entre les animaux
1RASTIER Franois Smiotique et sciences de la culture: Une introduction CNRS, Paris septembre-dcembre 2006
pour l'dition lectronique in http://www.revue-texto.net/Reperes/Themes/Rastier/Rastier_Intro-Semiotique.pdf 2 HENAULTE Anne et BEYAERT Anne. Op.cit., p.226. 3MARTINE Joly. Limage et les signes, Op.cit.p.13. 4 Ibid. p.13.
http://www.revue-texto.net/Reperes/Themes/Rastier/Rastier_Intro-Semiotique.pdf
11
Cependant en Europe, les hritiers de F. De Saussure se dessinent en deux
mouvements1 smiologiques importants.
La smiologie de la communication (propose par E.Buyssens,
G.Mounin, J.Martinet, L.J.Prito) peut se dfinir comme ltude des
procds de communication, cest--dire des moyens utiliss pour
influencer autrui et reconnus comme tels par celui quon veut
influencer2. Les chercheurs de ce courant limitent leurs investigations
aux phnomnes qui relvent de la communication quils dfinissent
comme un processus volontaire de transmission dinformations au moyen
dun systme explicite de conventions (un code), tel que: le code de la
route, le code morse, le code des signaux tlgraphiques, le code des
signes des cartes topographiques ou encore le code des numros de
tlphone, le code des ascenseurs et les langues.
La Smiologie de la signification: R. Barthes est linitiateur de ce
courant. Cette discipline tudie les signes et les indices. elle sintresse
lobjet en tant que signifiant, elle peut interprter non seulement les
systmes de communication, mais aussi des phnomnes des socits des
faits sociaux, par exemple, le sport et les publicits. Donc, elle se rapporte
au sens et linterprtation. Ce courant est inspir du cercle de Prague et
de la glossmatique danoise.
2.2. Smiologie et smiotique: question de distinction
La smiologie est une discipline rcente, elle est considre comme l'une
des sciences humaines. Si le logicien amricain C.S.Peirce et le linguiste suisse
F. De Saussure ont labor cette science au dbut de XXme
sicle, elle ne s'est
institutionnalise qu partir des annes 1960.
1 Ibid., p.13. 2 BUYSSENS Eric, La communication et larticulation linguistique, cit par MOUNIN George, Introduction la
Smiologie, d. Minuit, Paris, 1970. p.13.
11
Saussure la dfinit comme la science qui tudie la vie des signes au sein
de la vie sociale 1. Pour lui, elle nous apprendrait en quoi consistent les
signes, quelles lois les rgissent 2. Par ailleurs, Peirce affirme que la logique
dans son sens gnral (...) n'est qu'un autre nom de la smiotique (...,) doctrine
quasi ncessaire ou formelle des signes3.
Les deux pres fondateurs de cette science (De Saussure et Peirce) sont
d'accord surtout sur deux points:
o Le premier est que la smiologie est la science des signes.
o Le deuxime est que ces signes forment ensemble un systme
formel.
La smiologie apparait plutt aujourdhui comme une technique
auxiliaire, servant le plus souvent ltude des systmes de signe autres que le
langage: morse, panneaux routiers, signaux maritimes, langage des sourds-
muets, numrotation, cartographie schmas et diagrammes, etc. 4
2.2.1. Smiologie et Smiotique
Souvent, les deux termes smiotique et smiologie ont la mme
signification, c'est--dire quils sont quivalents, mais il y a une diffrence
concernant l'origine: smiologie est d'origine europenne (Saussure), et
smiotique est d'origine Anglo-saxonne (Peirce et J. Locke). Les
smioticiens voient la diffrence entre les deux termes de plusieurs angles
reprsents comme suit:
- Premirement: Pour certains thoriciens, smiologie dsigne en effet la
discipline qui couvre tous les types de langage, smiotique (...) soit un de ces
1 DE SAUSSURE Ferdinand. Op.cit. P.22. 2 Ibid.,p.22.
3 PEIRCE C.S, Ecrits sur le signe, rassembls et comments par G. Deledalle, Ed. Seuil, Paris, 1978, in
KLINKENBERG Jean-Marie, Op. cit, p.22. 4 FAVROD Charles Henri, La linguistique (encyclopdie du monde actuel), Ed. Livre De Poche, Paris, 1978, p.180
11
langages 1. Donc, la relation entre les deux termes est une relation d'inclusion,
le terme smiologie semble le plus gnral qui inclut la smiotique (le terme
le plus particulier).
- Deuximement: c'est l'inverse, le terme smiotique est le plus gnral,
La smiologie serait en effet l'tude du fonctionnement de certaines techniques
expressment mise au point pour communiquer en socit. 2, par exemple,
smiologie de l'image et smiologie des vtements, etc.
En effet, le terme smiotique devient le plus frquent et le plus
employ pour dsigner la smiotique gnrale, cest ce qu'on trouve chez (L'AIS)
L'Association Internationale de Smiotique , fonde par A.J. Greimas. Par
contre, le terme smiologie reste pour dsigner les smiotiques spcifiques
comme la smiologie de l'image et la smiologie des vtements3.
2.2.2. Les niveaux dune tude smiologique
La smiologie a pour objectif de proposer des mdiations entre les
diverses formes du savoir soit des sciences humaines ou naturelles, des arts ou
des sciences techniques, ses diffrents aspects peuvent tre envisags selon trois
grands niveaux4:
La smiotique gnrale
Ce champ d'tude concerne la thorie de la connaissance. Il a pour
objectif de construire son objet thorique, et de dvelopper des
modles formels de porte gnrale. La smiologie gnrale vise
mettre en considration les rapports existants entre les langages; elle
est comme l'pistmologie et la logique. Elle tudie les conditions de
la connaissance.
1 KLINKENBERG Jean-Marie. Op.cit, p. 23. 2 Ibid., p.23. 3 MARTINE Joly. Limage et les signes. Op. cit, p.16.
4 KLINKENBERG Jean-Marie. Op.cit.,p.28.
11
Les smiotiques particulires ou spcifiques
Chaque smiotique constitue la description technique des rgles
spcifiques fonctionner un langage particulier pour garantir son
autonomie.
La smiotique applique
C'est l'application d'une mthode d'analyse en utilisant des concepts
smiotiques, elle est comme des fins ou des rsultats de deuxime
niveau, telle une uvre artistique, une motion tlvise, un systme
de communication, etc. Son champ concerne l'interprtation.
2.3. Les thorie peircienne et saussurienne du signe
2.3.1. La thorie peircienne du signe
C.S.Peirce, le fondateur de la tradition Anglo-saxonne (Amricaine), a
consacr sa vie laborer sa thorie de signes (selon J.Ransdell1, prs de 90% de
sa production est consacre la smiotique), il est considr comme le pre de
cette science. Il a introduit le terme smiotique pour dsigner une science qui
tudie les signes et les systmes de signification en se basant essentiellement sur
la logique, la phnomnologie et les mathmatiques. Pour lui, la smiotique est
un autre nom de la logique. Peirce voit le signe comme un objet trois ples: un
reprsentant, un objet et un interprtant qui entretiennent des relations entre eux.
UN REPRESENTAMEN est le sujet d'une relation triadique avec un
second appel son OBJET, pour un troisime appel son INTERPRETANT, cette
relation triadique tant telle que le reprsentamen dtermine son interprtant
entretenir la mme relation triadique avec le mme objet pour quelque
interprtant 2.
1 J. Ransdell, "Some Leading Ideas of Peirce's semiotica, vol. 19. 1977, 157-178,p.158. In HENNAULT Anne,
Questions de smiotique, PUF, Paris,2002.p.17. 2 VAILLANT Pascal. Op. cit.p.32.
11
Ces trois ples peuvent tre schmatiss comme suit :
Le triangle trois ples de Peirce1
Interprtant (S)
Reprsentamen (St) Rfrent (objet)
Certes, un signe est le fait d'interaction de trois termes, ce qui correspond
aux principes des trois grandes catgories. Le reprsentamen est une qualit
matrielle qui porte en quelque sorte le signe, et la relation du signe son objet.
Ainsi, lobjet renvoie autant un rfrent qu' une rfrence. Cependant,
l'interprtant dsigne une fonction qui agit d'abord l'intrieur du signe assurant
la cohsion entre les deux premiers constituants.
A partir de la relation entretenue entre ces trois termes, Peirce propose de
distinguer les trois grands types2 de signes:
Donc, le signe peut tre schmatis ainsi:
Schma triade de Peirce
Icne Indice symbole
1 MARTINE Joly. Introduction lanalyse de limage .Op.cit. p.26. 2 Voir p.18.
En rapport de
similarit
En rapport
causale
de contigut
En rapport
arbitraire
conventionnel
Signe
11
C.S.Peirce donne aussi le portrait le plus cohrent de la smiotique, par
son tableau dfinissant les neufs constituants du signe (sous signe chez Grard
Deledalle)1.
Ce tableau peut tre abrvi par le schma suivant:
L'arborescence smiotique
2.3.2. La thorie saussurienne du signe
F. De Saussure est lun des fondateurs de la tradition europenne, le pre
de la linguistique moderne et le fondateur de la smiologie. Il dfinit la
smiologie comme la science qui sintresse la circulation des signes au sein de
la vie sociale. Donc, pour lui le signe doit tre tudi socialement 2.
Cette science gnrale des signes avait pour vocation porter sur les
systmes signifiants verbaux et non verbaux et devait constituer une thorie
scientifique de la signification. Selon lui, La langue est un systme exprimant
des ides et par l, comparable l'alphabet, aux rites symboliques, aux formes
de politesse, aux signes militaires 3. De ce fait, il considre la linguistique
1 FISETTE Jean, Introduction quelques lments fondamentaux de la smiotique peircienne, in HENAULTE Anne
et BEYAERT Anne, Op.cit. p.103. 2 DE SAUSSURE.F. Op. cit. p.23.
3 Ibid., p.22.
Signe
Reprsentame
n
Objet Interprtant
Lgisig
ne
Sinsign
e
Qualisign
e
Symbole
Indice
Icne Argume
nt
Dicisig
ne
Rhen
e
11
comme une branche de la smiologie. Il ajoute que rien nest plus propre que
la langue faire comprendre la nature des problmes smiologiques 1.
Le dernier quart du XIXme
sicle, des milliers de kilomtres de distance
et dans des conditions diffrentes, F. De Saussure et C.S. Peirce ont dvelopp de
faon parallle leurs projets smiotiques, dans une ignorance totale l'un de l'autre.
De plus, Saussure sest intress aussi au signe; il le dfinit comme le
total rsultant de lassociation dun signifiant et dun signifi; une entit
psychique deux faces indissociables comme les deux faces dune mme pice
dargent.
3. Smiologie et linguistique
3.1. Le rapport smiologie/linguistique
Un travail, comme le ntre, qui traite limage caricaturale: celle qui
contient la fois le signe iconique et le signe linguistique, nous oblige de
prendre en considration le signe linguistique et la linguistique en gnral.
En effet, F. De Saussure a bien la conscience que la langue n'est pas le
seul systme de signes pour communiquer. Il a labor une science gnrale de
signes appele la smiologie o la linguistique a la priorit des autres systmes,
et qui est devenue son domaine dtude: la linguistique peut devenir le patron
gnral de toute smiologie, bien que la langue ne soit qu'un systme
particulier 2, dit-il. Cest en ce sens que la linguistique nest quune branche de
la smiologie. Par contre, R. Barthes affirme que Le savoir smiologique ne
peut tre actuellement quune copie du savoir linguistique 3. Pour lui, la
1 Ibid., p.23.
2 Ibid., p.22. 3 BARTHES Roland. Op. Cit.p.19.
11
smiologie n'est qu'une partie de la linguistique et que la langue serait un passage
obligatoire pour n'importe quel systme smiologique.
3.2. Limage est un signe
A partir de ce que nous avons vu, nous trouvons que le signe ne peut tre
un signe, que sil possde les caractristiques suivantes:
la matrialit du signe (quelque chose perue).
tenir lieu d'autre chose absente.
dpendre d'un contexte, c'est dire avoir un interprtant
Ces caractristiques sont-elles applicables l'image ?
Evidemment, limage est matriellement perceptible, comme elle tient
lieu d'autre chose (reprsentamen). De plus, elle dpend d'un contexte, dans le
sens o elle vhicule une signification.
En effet, les caractristiques du signe sont applicables limage, donc
l'image est un signe. Cest ce qui affirme Ferdinand De Saussure de son tour dans
ses trs srieux cahiers que Georges Mounin (1991) publiait:
() la peinture a toujours un sujet, c'est--dire une signification, donc une
relation entre un signifiant -tableau- et son signifie: ce que le tableau veut ou
peut exprimer pour le peintre et pour les regardeurs. 1
1 GROUPE EIDOS Paris. L'image rflchie (Smiotique et marketing), Ed. LHarmattan, Paris,1998 .p.12.
11
Les trois constituants du signe1
Egalement, dans sa typologie des signes, Peirce prend l'image telle
quune sous catgorie de l'icne. A son avis, l'image n'est pas le tout de celle-ci,
car il y a plusieurs types d'analogie dans ce fait quil distingue trois types2
dicne:
L'image: est une catgorie de licne, dont le rapport entretenu entre
le signifiant et le rfrent est celui d'analogie qualitative, elle reprend
et imite les caractristiques de l'objet rel comme la photo, le dessin,
la peinture, etc.
Le diagramme: est une catgorie de licne dont le rapport entre le
signifiant et le rfrent est une analogie relationnelle, il reprend les
relations de l'objet comme les cartes, les plans, les circuits, etc.
La mtaphore: est une icne qui a un troisime type d'analogie autre
que les deux premiers. La mtaphore entretient une relation
20.10.2010consult le: lille.net/multimedia/semiologie_vp.pdf-http://bounie.polytechIn 1
2 MARTINE Joly, Introduction lanalyse de limage. Op.cit. p.29.
http://bounie.polytech-lille.net/multimedia/semiologie_vp.pdf
12
d'analogie d'un paralllisme qualitatif, c'est une figure de rhtorique
bien connue; c'est une comparaison implicite entre une proposition
montre (explicite) et une autre non montre (implicite). La
mtaphore semble concerner d'abord et avant tout le langage
verbal 1.
Conclusion
Dans ce chapitre que nous venons d'achever, nous avons essay de parler
de tout ce que nous avons estim tre en rapport avec son titre. Le signe nest
donc un signe que dans le contexte o il existe, il met en relief un processus de
signification. De ce fait, son interprtation et sa comprhension dpendent du
rcepteur qui fixe la signification selon sa culture et ses proccupations.
La smiologie s'intresse non seulement aux signes, mais aussi tout ce
qui permet leur existence. Elle tudie le systme en soi (ses lments et leurs
rgles dorganisation). Elle sintresse plus particulirement limage, car celle-
ci est une sous catgorie de licne. Donc, elle est un signe.
1 Ibid. p.34.
DEUXIEME CHAPITRE :
Limage/la caricature
23
Introduction
Il est clair partir du titre l'image/la caricature que ce prsent chapitre
tudie l'objet mme de notre corpus. Pour le situer dans le contexte de notre
travail, ce chapitre se composera de trois grands volets que nous pensons
souhaitable de parler tout dabord de limage. Cette dernire est un lment
prsent toujours et partout, elle svalue avec le temps. Elle a plusieurs types
selon la technique et aussi le support sur lequel elle est produite (papier, vido,
film, dvd, cdrom, tlvision, etc.)
Le deuxime volet est l'image comme un signe et un moyen de
communication, comme laffirme Umberto Eco: personne ne met en doute, au
niveau des faits visuels, l'existence de phnomne de communication 1. Nous
tenterons alors, dans ce volet, dexpliquer le schma de communication de
Roman Jakobson, puis identifier le rapport texte/image et distinguer les diffrents
types de limage.
Le troisime volet est le plus important, car il sintresse lobjet cl de
notre tude (la caricature). Ce moyen satirique a son efficacit sur le rcepteur, il
est actuellement omniprsente (la presse crite, les Mdias, les revues satiriques,
les revues enfantine, etc.)
1. L'image
1.1. Essai de dfinition
Sans doute, il semble trs difficile de trouver une dfinition l'image
cause de sa multiplicit et ses usages, mais nous allons essayer de cerner ce que
veut dire le terme image .
1 BOUTAUD Jean-Jacques, Smiotique et communication (Du signe au sens), Ed L'Harmattan, Paris, 1998.p.183
22
L'image a plusieurs emplois; c'est l'une des caractristiques de notre
poque, on peut dire donc, que nous vivons une vritable civilisation de l'image.
La prise en compte de celle-ci n'est pas considre comme un exercice nouveau,
car elle reste intressante dans la comprhension de ce qui est appel arts
primitifs. Image est un mot li un phnomne qui est d'autre ordre: elle est
comprise comme quelque chose qui ressemble quelque chose d'autre. Elle
s'adresse plus directement l'intelligence que l'criture, soit qu'il suscite une
reconnaissance immdiate sans exiger de traduction dans une autre modalit,
soit qu'il prsente de faon synthtique un ensemble de la relation qui seraient
longues dcrire par le moyen de la langue 1.
Image du latin imago , imaginis c'est--dire qui prend place
de . Platon la dfinit comme suit: J'appelle image d'abord les ombres, ensuite
les reflets qu'on voit dans les eaux, ou la surface des corps opaques, polis et
brillants, et toutes les reprsentations de ce genre 2. Alors, l'image est un objet
second par rapport un autre, elle n'est pas le rfrent, elle l'voque seulement.
De ce fait, elle est la reprsentation d'un objet ou d'une personne, ce qui ne se
ralise que par des analogies proches de la ralit.
Dans Le Micro Robert3 le mot image a plusieurs sens. Elle est la
reproduction mentale d'une perception (ou impression) antrieure, en l'absence
de l'objet extrieur. Elle est la reprsentation (d'un objet) par les arts
graphiques ou plastiques. .
Dans ce contexte C A. Philippe dit:
Jessaie toujours de dire quelque chose travers une image. Jamais je ne
dessine une chose pour un simple effet de beaut. Ce nest pas exclu, le beau
comme concept, mais ce nest pas une priorit, ce nest pas une finalit. Ce qui
mintresse, les plus efficaces possibles; et si cest beau, tant mieux. Limage,
1 VAILLANT Pascal, Op.cit. p.14. 2 PLATON, La Rpublique, trad. Ed. Chambry , Les Belles Lettres, Paris, 1949, in MARTINE Joly, Introduction
l'analyse de l'image, Op.cit.p. 8. 3 Poche Du Micro Robert, Dictionnaire du franais primordial, Tome I, Brodard Et Taupin, France, 1985.P.542.
23
cest un langage. Par limage, on peut exprimer des choses aussi bien que par
le texte. 1.
Les scientifiques affirment que la science interprte le monde travers
l'image. Certes, lastronomie, la mdecine, les mathmatiques, la physique, la
godynamique, la biologie, la mcanique et dautres sciences s'appuient
essentiellement sur l'image. Cette dernire se dveloppe aussi dans les sciences
humaines, elle apparat dans l'tude de la langue comme la mtaphore (employer
un mot la place d'un autre pour faire la comparaison ou l'analogie). Ses usages
contemporains renvoient surtout tout ce qui est mdiatique: Internet, cinma,
tlvision, publicit, et aussi, dans la presse crite. Limage peut dsigner non
seulement les reprsentations visuelles et concrtes, mais aussi l'abstrait tel que
les activits psychiques et les reprsentations mentales: le rve, le langage par
image, etc. Ce genre de reprsentation se ralise par la description.
1.2. Historique de l'image
Dans la priode prhistorique, les investigations historiques effectues
par les anthropologues montrent que l'image n'est pas neuve mais au contraire,
elle puise son aspect dans le vcu des socits prhistoriques. D'aprs ces
recherches, l'image remonte de 40000 10000 ans av J.C. Donc, Partout
travers le monde l'homme a laiss les traces de ses facults imaginatives sous
forme de dessins, sur les roches, qui vont des temps les plus anciens des
palolithiques lpoque moderne 2.
L'art dans cette priode se dveloppe sur nombreux supports: peinture,
gravure, sur les parois des grottes, sculptures de pierre et de l'ivoire, etc. Cet art
rpond trois fonctions principales: une fonction religieuse qui reflte les
croyances en opposant trs nettement le masculin au fminin, la fonction
1 COTE, Andr-Philippe et PERRON Gilles. Ecrire de la caricature et de la bande dessine. Boucherville: Ed Trois
Pistoles, Qubec, 2003.p.9. 2 GELB Ignace Jay, Pour une histoire de l criture, d. Flammarion, Paris, 1973, p. 44.
23
ostentatoire pour reprsenter les forces physiques des chasseurs et des guerriers,
et la fonction esthtique qui apparaissait dans les dcors et recouvre les objets
usuels quotidiennement.
Reproduction de peinture de la grotte de Lascaux Maurice thaon1
En nous renvoyant l'antiquit gyptienne2, la civilisation gyptienne
s'tend de plus de 3000 ans avant le J.C. L'art gyptien se caractrise par des
formes simples avec des couleurs appliques en aplat. Gnralement, il est
extrmement lisible.
Image de lEgypte antique3
consult le: protohistoire-la-prehistoire-periode/la-art/par-l-de-histoire-l-http://www.rmn.fr/francais/decouvrirIn: 1
11.02.2009. 2 GERVEREAU Laurent, Voir, comprendre, analyser les images, La dcouverte et Syros, Paris, 2000.p.15.
., consult le: 14.02.2009http://egypteantique.kazeo.com: In 3
http://www.rmn.fr/francais/decouvrir-l-histoire-de-l-art/par-periode/la-prehistoire-la-protohistoirehttp://egypteantique.kazeo.com/
23
Pour l'antiquit grecque, image est de Imago en latin, quant
l'antiquit romaine, elle dsigne le masque mortuaire port aux funrailles 1.
En grec ancien ce mot a plusieurs sens qui peuvent tre similitude, imagination,
empreinte. Le sophiste Platon utilise eikon pour dnoter une reproduction
fidle qui se trouve dans un rapport d'analogie avec l'original. Chez Aristote,
cest une laboration du rel pour en extraire la signification. Le matre et son
lve s'opposent concernant l'art de la reprsentation. Platon le considre
infrieur parce quil est mimtique, pour lui, l'image sduit les parties les plus
faibles de notre me 2. Au contraire, Aristote le justifie en tant que mimtique,
pour lui l'image est efficace par le plaisir mme qu'on y prend3.
La fondation lgendaire dAthnes par Ccrops4
Le Moyen-ge est la priode domine par les religieux, l'image est
comme toute autre chose justifie religieusement, elle a plusieurs formes:
peinture, fresque, dessins, gravure, etc. Son usage se dveloppe avec le temps.
1 MARTINE Joly, Introduction l'analyse de l'image. Op.cit. p.12. 2 Ibid., p.13. 3 Ibid., p.13.
: 30.03.2010 , consult leindex.html-blog.com/35-paraskevi.over-http://aghiaIn: 4
http://aghia-paraskevi.over-blog.com/35-index.html
23
Image de moyen-ge1
L'image contemporaine renvoie souvent la mdiatique. La priode
contemporaine, la ntre vhicule une vritable civilisation de l'image o elle
prend une grande importance jamais gale dans l'histoire.
Image contemporaine (publicit sur Nissan Navara)2
.010, consult le: 12.03.2questions.fr/moyen%20age/femmes%20nonnes.html-en-http://www.histoireIn: 1
2In http://miniletudiante.wordpress.com/2008/09/29/publicite-nissan
http://www.histoire-en-questions.fr/moyen%20age/femmes%20nonnes.html
23
1.3. Les types de l'image
Nous pouvons distinguer plusieurs types dimage comme:
1. Le dessin
Dans le petit Larousse le dessin est dfini comme la reprsentation
sur une surface de la forme d'un objet, d'une figure 1. Ce genre d'image
est exist ds l'antiquit, il sest valu avec le temps et d'une civilisation
une autre; sa perception est la fonction de son usage, il peut tre ralis
par plusieurs techniques: les crayons, les encres, les pinceaux, les plumes,
etc.
2. La peinture
La peinture est un mode de reprsentation, une reprsentation,
suggestion du monde visible ou imaginaire sur une surface plane au
moyen de couleurs, organisation d'une surface par la couleur 2. C' est
un art et technique de l'expression, figurative ou non, par les formes et les
couleurs 3. La peinture est un art ancien qui existe depuis la prhistoire,
elle n'a cess d'voluer jusqu nos jours. Cet art visuel utilise diffrentes
techniques: (l'huile, l'acrylique, etc.), en usant diffrents outils (pinceaux,
brosses, rouleaux, chiffons, etc.).
3. La gravure
Les gravures sont souvent des dessins ou des peintures tirages
variables. 4, elles sont employes pour la premire fois par les chinois sur
le bois. La gravure a connu plusieurs dveloppements ds le XVme
sicle
jusqu' nos jours.
1 GERVEREAU Laurent, Op.cit.p.117. 2 Le petit Larousse, Dictionnaire illustr, 1998.p.760.
3 Ibid.p.760. 4 GERVEREAU Laurent. Op.cit.p. 120.
23
4. La photographie
La photographie est une technique permettant de fixer l'image
des objets sur des procds chimiques 1, c'est un type d'image trs
important, une invention nouvelle du XXme
sicle par le franais
Nicphore Niepce. Elle est une reprsentation, et une reproduction
fidle du rel.
5. Le bande dessine
La bande dessine a commenc la fin de XIXme
sicle aux Etats
Unis. Elle raconte une histoire en une srie de dessins dans lesquels les
dessinateurs incluent les paroles des personnages dans des bulles. Elle a
envahi la presse enfantine et aussi les journaux grands tirages.
6. La publicit (limage publicitaire)
Ce type d'image associe l'image au langage verbal, il utilise le
dessin, la photographie, le graphisme, les films, les vidos, etc. Il
correspond aux processus marchants ds l'antiquit, c'est une forme de
faire croire qui s'adresse au public; de ce fait, il met en considration tout
ce qui peut attirer son attention pour faire transmettre un message
conomique ou rendre compte d'un comportement.
2. L'image et la communication
2.1. L'image: un moyen de communication
La communication est l'acte d'tablir une relation avec quelqu'un au
moyen du langage. Elle ncessite l'existence d'un metteur (destinateur), un
rcepteur (destinataire) et du message transmis du premier au deuxime, ce
message doit tre comprhensible par le rcepteur. Donc, Un metteur envoie
1 Ibid., p.136.
34
un destinataire le long d'un canal, un message propos de quelque chose,
message confectionn l'aide d'un code donn 1.
Cette opration est rsume par le fameux schma propos par le linguiste
russe Romain Jakobson.
Le schma de la communication2
En effet, avant d'tre une expression artistique, limage est un moyen de
communication qui a exist ds l'existence de l'homme, bien antrieur l'criture.
D'une manire ou d'une autre, l'observation de l'image est une faon de la
comprendre, elle vhicule un sens mis par un metteur un rcepteur. Alors,
elle est comparable au langage. L'metteur provoque l'vocation l'esprit du
destinataire d'une image, d'une conception ou d'un sentiment particulier. Il le fait
en investissant de sens un support qui se prsente la perception du
destinataire. 3
Personne ne met en doute, au niveau des faits visuels, l'existence de
phnomnes de communication 4. L'image est donc un moyen de
communication propos par l'homme pour faire transmettre son message, car elle
vhicule du sens. Elle est interprte selon le destinataire qui donne un sens, ce
dernier nempche pas lexistence dautres possibles. Cet outil d'expression peut
1KLINKENBERG Jean-Marie. OP.cit. p.43. 2 MARTINE Joly, Introduction l'analyse de l'image. Op.cit. p.46.
3 VAILLANT Pascal. Op.cit. p.26. 4 ECO Umberto, Smiologie des messages visuels, n 15 de communication, 1970.p.11, in BOUTAUD Jean-Jacques.
Op.cit. p.183.
34
constituer un message pour autrui mme lorsque cet autrui est soi mme 1. Il
est comparable au langage ses deux niveaux :
1. La dnotation
Pour L. Bardin, la dnotation est la signification fixe, explicite et
partage par tous (celle qui est dans le dictionnaire 2.
Cest l'association d'un signifiant et d'un signifi qui comporte pour R.
Barthes un plan d'expression (E) et un plan de contenu (C) et la
signification concide avec la relation(R) entre les deux plans 3.
Quant limage, le premier niveau est ce qui est appel par J.M
Adam et M. Bonhomme "L'tat adamique de l'image"4. Son destinataire,
ce niveau, se contente de l'enregistrement de ce qu'il voit tout
simplement. Il n'a pas besoin d'interprter, car le signifiant de l'image
dnote est constitu de l'image elle mme (ces entits composantes) et
son signifi est ces mmes entits dans le rel.
2. La connotation
La connotation est une dnotation prise pour signifiant avec lajout
d'un signifi. Selon R .Barthes, il y a connotation lorsque le systme
(E.R.C), (Sa/S) devenait le signifiant d'un autre signifi. La connotation
c'est des sens supplmentaires instables et plus marginaux qui tournent
autour du sens officiel. Ils le compltent ou le dforment, Ces sens se
diffrent selon les individus, et leurs cultures. On peut dire que, nous
sommes, nous, hommes de XXme
sicle dans une civilisation de la
connotation 5.
1 MARTINE Joly, Introduction l'analyse de l'image. Op.cit. p. 45. 2 Laurence Bardin, " Le texte et limage ", in Communication et Langages, n 26, Paris, Retz, 1975. In
ComAnalysis, Les rapports texte/image : une relecture de l'article Le texte et l'image de Laurence Bardin. In
http://www.comanalysis.ch/ComAnalysis/Publication20.htmsite 3 BARTHES Roland. Op.cit. p.76-77. 4 ADAM Jean-Michel et BONHOMME Marc. L'argumentation publicitaire: Rhtorique de l'loge et de la
persuasion. Paris: NATHAN, 2003. p.178. 5 Ibid. p. 245.
http://www.comanalysis.ch/ComAnalysis/Publication20.htm
33
Si les messages visuels sont particulirement connotatifs, c'est parce
qu'ils mlent plusieurs systmes de signes et augmentent de la sorte leur
potentiel connotatif 1. La connotation est la venue de signifis connotatifs,
culturels et supplmentaires sur les signifiants du premier niveau. L'image est un
signe visuel, vhiculant un sens. Elle est considre comme un outil trs
important de la communication cause de sa polysmie. En ce sens, que R.
Barthes voit que l'image engendre un malaise La terreur du signe incertain .
Donc, on dit qu'elle comporte un grand nombre (poly) d'informations visuelles
(semies), et qu'elle se prte donc de multiples lectures et interprtations 2.
Cest--dire que l'observation de l'image donne un sens et que d'autres restent
possibles.
2.2. La relation texte/image
A la parution de lannonce en pleine page de quotidien, le lecteur ne
pouvait pas ne pas voir dabord limage; () limage reste frappant ;
elle reste ce qui est vu demble. Et le lecteur qui aura lu ensuite le titre
du livre saisira tout la fois le rapport entre limage et le titre et
ladquation partielle entre ceux-ci. 3
L'image est souvent associe au texte. A ce niveau, nous essayons
d'expliquer le rapport texte/image d'abord par les notions d'ancrage et de relais et
ensuite par la triple relation texte /image (lment expliqu dans la page qui suit:
2.p.43).
1- Les fonctions d'ancrage et de relais
Le message linguistique qui accompagne l'image endosse la fonction
d'ancrage (fixer le sens) par l'orientation de son lecteur vers le sens vis
pour arriver l'interprtation de l'image.
1 MARTINE. Joly, L'image et les signes, Op.cit. p.136. 2 VIALLON Virginie, Images et apprentissages (Le discours de l'image en didactique des langues), Ed L'Harmattan,
Paris, 2002. p.73. 3 FLOCHE Jean-Marie, Smiotique, marketing et communication (sous les signes, les stratgies), PUF, Coll.
Formes smiotiques, Paris, 1995.p. 169.
32
La fonction de relais (fournir du sens complmentaire), dite du texte,
par laquelle le texte dtermine des informations concernant les
personnages, le lieu et le temps qui ne peuvent tre jamais apparus dans
l'image seule.
2-Triple relation1 texte/image
La relation de transposition: lorsque le texte et l'image sont de statuts ou
d'poque diffrentes.
La relation de fusion: c'est le cas contraire lorsque le texte et l'image ont
la mme fonction, c'est--dire le texte est comme l'image
La relation de conjonction: ici, le texte et l'image, chacun garde son
autonomie formelle, mais ils sont dpendants l'un de l'autre, et runis
physiquement.
2.3. La lecture smiologique de l'image
Les images sont des ralisations humaines par des intentions soient
conscientes ou non conscientes. Elles peuvent avoir plusieurs interprtations, des
commentaires et des analyses divergentes. Leurs caractristiques spcifiques
peuvent tre rsumes dans ce qu'on appelle la polysmie.
Lapproche smiologique sintresse limage en tant que moyen de
communication, elle la prend en considration comme un signe particulier. Donc,
comment elle la dcrypte et linterprte. Autrement dit, comment peut-on lire
limage smiologiquement ?
Lire une image parait comme une activit simple par nature. Avant de
passer cette activit, il y a une question qui se pose: Est-ce que la lecture de
l'image est comme celle du texte?
1 In: http://www.Lemensuel.net/2007/01/01/texteer-image-relationconjugale/, consult le : 11.02.2009
33
Le texte est une succession d'units linguistiques relatives et
complmentaires. Dans le discours linguistique, tous les noncs se suivent un
un dans le temps, donc sa lecture est linaire et successive pour arriver au sens.
En revanche, la lecture de l'image diffre de celle du texte car l'image est saisie
dans sa globalit. Elle apparat comme un discours dont tous les messages
possibles sont prsents dans la page. Cest dans ce sens que l'interprtation de ses
composants prend en considration les paramtres de l'image qui mobilisent chez
le spectateur un ensemble d'activits mentales est des savoirs intrioriss par
une stratgie qui lui demande une participation active1.
En effet, l'image est comme le texte, elle peut tre facile, comme elle peut
tre difficile lire. Sa lecture ncessite que l'il identifie et organise ses lments
composants. Donc, son dchiffrement demande une activit mentale et un
apprentissage. Il dpend de la taille de celle-ci et de la distance du spectateur, car
ce dernier est oblig d'tre loin pour avoir une vision globale. Sinon, il sera
oblig de parcourir l'image travers des trajets dterminants par ses composants.
Dans le but danalyser limage, Laurent Gervereau propose une grille2 qui
se rsume comme suit:
1. La description
La description technique: cest donner le nom de lmetteur et
lidentifier, la date de production, le type de limage analyse (la
technique, le format) et la localisation du support.
La description stylistique: cest mentionner le nombre des couleurs,
lestimation des surfaces et de la prdominance, lintentionnalit du
volume et dcrire lorganisation iconique.
1 MARTINE Joly, L'image et les signes. Op.cit. p. 85.
2 GERVEREAU Laurent. Op.cit.p.36.
33
La description thmatique: cest indiquer dabord, le titre de limage et
le rapport texte/image. Puis, donner linventaire des lments reprsents
et ce quils symbolisent. Et enfin, donner le premier sens (la thmatique
densemble).
2. Etude de contexte
Contexte en amont: cest chercher le champ technique, stylistique et
thmatique do provient cette image. Puis, intresser qui produit cette
image, sa vie personnelle et lhistoire de la socit concerne par limage.
Contexte aval: cest indiquer les mesures ou les tmoignages de son
mode de rception travers le temps.
3. Linterprtation
La signification initiale et les significations ultrieures: cest partir de
linterprtation suggre par le producteur de limage travers le titre (la
lgende, le sens premier) quon peut donner la signification initiale de
limage. Ensuite, on retrouve des analyses contemporaines selon le temps
de la production.
Bilan et apprciations personnelles: partir de la description, de ltude
du contexte et des significations tages de limage, quel bilan peut-on
dduire? Et comment regarde-t-on cette image aujourdhui ?
En rpondant ces questions, on peut donc donner lapprciation
subjonctive tenant au got individuel.
De sa part, Damien Bressy1 voit que la lecture de limage ncessite de
revenir aux sept points sur lesquels elle sorganise:
1. Le cadre: Cest lespace dans lequel limage est produite. Il est
comme une fentre par laquelle on voit le sujet reprsent. Il a
: 15.05.2011 consult le http://pedagene.creteil.iufm.fr/ressources/image/In: 1
http://pedagene.creteil.iufm.fr/ressources/image/
33
souvent la forme de rectangle horizontal ou vertical. Le cadre
horizontal exprime majoritairement le calme et la distance. En
revanche, le cadre vertical exprime laction et la proximit.
2. La composition: Cest la spatialit ou la gographie de limage
lintrieur du cadre.
3. La lumire-la couleur- le noir et blanc: Parfois, lutilisation du
noir et blanc traduit une volont de placer laction dans le pass et
dautrefois, elle nest quun choix esthtique. Quant aux couleurs,
leur nature, cest dtre de la lumire 1; elles vhiculent des
codes des tabous, des prjugs auxquels nous obissons sans le
savoir, elles possdent des sens varis qui influencent
profondment notre environnement, nos comportement 2. Un
clairage solaire fait une sensation de nature, mais un clairage
artificiel est, souvent, pour thtraliser la scne. Un contraste peut
dynamiser une image et la rendre vivante.
4. Les flous: Un flou de fil est ralis quand limage a la sensation
dtre en mouvement. Ici, le sujet est rendu flou par une vitesse
dobturation. On dit quil y a un flou contre fil, quand le plan
arrire est en mouvement et le sujet reste net; il permet de dtacher
le sujet de son environnement.
5. Angle de prise de vue : L'angle de vue est le rapport entre l'il
et le sujet regard. Un personnage ou un objet peuvent tre perus
de face, de dos, de profil ou de trois quarts. La vision s'effectue soit
au mme niveau que le sujet soit de haut en bas ou de bas en
1 BOURDIN Dominique, Le langage secret des couleurs, Grancher, paris, 2006. P.19. 2 PASTOUREAU Michel et SIMONNET Dominique, Le petit livre des couleurs, Panama, Paris, 2005.p.9.
33
haut 1. Cest la position de vue par rapport limage, ce qui
participe la formation de sens.
6. La focalisation: est marque par la prsence de la camra (angle
de prise de vue par la camra).
7. Lchelle des plans: est une ide de la taille des personnages
ou des objets de l'espace reprsents dans l'image par rapport
la taille de l'image.2
Ces plans3 sont:
Plan gnral situe rapidement les lieux de l'action.
Plan d'ensemble situe le dcor et les personnages dans leur
environnement global.
Plan moyen cadre le personnage en entier.
Le gros plan ne cadre que le visage, il permet de lire les sentiments
traduisant l'tat intrieur du personnage.
Plan rapproch cadre le personnage la taille ou la poitrine.
Plan demi-ensemble situe les personnages dans le dcor o ils
svaluent.
3. L'image dans la presse
Certes, la presse est la fois un moyen et une technique de
communication. Elle utilise des textes crits et des images pour informer.
videmment, l'image est trs importante dans la presse quelque soit une photo ou
un dessin. Parfois, elle occupe une grande place en tant quun rsum de
1 LAnalyse des documents iconographiques in site: http://perso.univ-lyon2.fr/~jcseguin/fiches.htm, consult
le :22.12.2009. : metz.fr/CinemaV/studio/c1.htm, consultle-nancy-http://www.acin site:Silence on tourneL'chelle des plans, 2
25.12.2009. 3 Ibid
http://perso.univ-lyon2.fr/~jcseguin/fiches.htmhttp://perso.univ-lyon2.fr/~jcseguin/fiches.htm
33
l'vnement et un lment complmentaire de larticle. Elle est toujours
accompagne d'une lgende. Elle a, souvent, une valeur informative.
L'image dans la presse peut avoir le rle1:
1. Informatif: c'est la fonction essentielle de l'image dans la presse, car elle
est considre comme une partie complmentaire de l'article. Elle dcrit
mieux la situation, l'objet et les personnages qui vont permettre de saisir
ces situations et ces vnements d'un seul regard.
2. Documentaire: l'image peut tre documentaire dans le cas des dessins,
des schmas et des cartes gographiques, et aussi la photographie car elle
montre le dtail de ce qui est crit dans l'article. Dans ce cas l, l'image
est descriptive.
3. Symbolique: l'image peut tre un symbole surtout dans les dessins, par
exemple, le ventre ballonn exprime la faim dans le monde, parfois la
photographie devient un symbole.
4. Dcoratif illustratif: quand l'image est faite seulement pour dcorer la
page.
3.1. Les types de limage dans la presse
La photographie de presse est essentielle pour les journaux, car elle est
considre comme une affirmation d'vnements qui attire l'attention du
lecteur plus que le texte. Dans un seul regard, la photographie donne
beaucoup d'informations, elle vaut plus que mille mots.
Le dessin de presse
Le dessin tait le moyen de reprsentation le plus couramment utilis
avant l'apparition de la photographie. Il consiste dans la presse d'tre une
1 In: http://www.reseau-crem.qc.ca/projet/dos12.htm, consult le : 20.12.2009
http://www.reseau-crem.qc.ca/projet/dos12.htm
33
illustration de l'actualit d'une faon satirique, il est un moyen de donner
une critique surtout du domaine politique. Le dessin de presse peut exister
seul sans texte, mais avec un titre (lgende) et une signature, il
accompagne toujours une information, il se prsente sous plusieurs
formes: des caricatures, des dessins d'actualit, ou des dessins politiques.
3.2. La caricature
3.2.1. Dfinition de la caricature
La caricature viole consciemment la rgle de bonne reprsentation. Elle
se base sur l'accentuation et la dformation de certains traits physionomiques du
personnage connu et identifiable par le public.
La caricature selon Le Petit Larousse (1989) est: 1. Dessin, peinture,
etc., donnant de quelquun, de quelque chose une image dforme de faon
significative, outre, burlesque. 2. (Description comique ou satirique dune
personne, dune socit. 3. Reprsentation infidle dune ralit. 4. Personne
laide, ridicule. 1
Selon le texte Les droits et responsabilits de la presse du Conseil de
presse du Qubec ,
la caricature est un mode particulier d'expression dont la fonction est
d'illustrer ou de prsenter de faon satirique, et mme polmique, un trait, un
personnage, un fait, un vnement. Le genre journalistique particulier auquel
elle appartient confre ses auteurs une grande latitude, latitude qui n'est
toutefois pas absolue. [] La libert dopinion () nest pas absolue, et la
latitude dont ils jouissent doit sexercer dans le respect le plus strict des droits
et liberts dautrui. [] Ils doivent tre fidles aux faits et faire preuve de
rigueur et dintgrit intellectuelle dans lvaluation des situations quils
1 Le petit LAROUSSE , Dictionnaire, 1989,in, Crem, centre de ressource en ducation aux mdias 2003. Une
caricature drle ou blessante? In site: http://www.reseau-crem.qc.ca/trousse/primcarica.pdf , consult le: 10.12.2009
34
commentent. Le caricaturiste doit sacquitter de la tche avec la mme
conscience et le mme souci de la qualit [que les autres professionnels de
linformation].1
La caricature est la jonction du tragique et de l'humour. Dans la page
ditoriale, on trouve un regard humoristique sur l'actualit. Le dessin peut mme
tre en contradiction avec l'ditorial. D'autant plus qu'une image peut dire une
chose et son contraire. Au dpart, la caricature tait quelque chose d'engager: le
caricaturiste travaillait pour un journal d'opinions (d'ides) o on critiquait
lempereur dune faon ironique.
3.2.2. Historique de la caricature
Pour comprendre le prsent, il est trs important de connatre le pass.
Les origines de l'art de la caricature remontent la plus haute antiquit. En effet,
le mot caricature vient de l'italien2 caricare : charger, exagrer, cest
transformer du rel suivant l'amlioration des techniques de dessin, c'est--dire
suite au raffinement de l'art du dessin, c'est la forme de satire utilise dans le
graphisme, le dessin, la peinture et aussi dans la sculpture.
Les grecques et les romains ont, sans doute, connu la caricature, ctait
l'tat embryonnaire. A cette poque, la caricature est apparue comme une
antithse de la beaut qui tait propose comme le but vis par les artistes.
Pauson3 est un caricaturiste grec cit par Aristophane et Aristote.
Des caricatures peintes sont retrouves sur les vases et les murailles
d'Herculanum de Pompi. Les dessins de Jsus Crucifi taient peints sur une
muraille du palais des Csars, au Palatin. Ils sont dcouverts en 1856, et
1 In Crem, centre de ressource en ducation aux mdias 2003. Une caricature drle ou blessante? In site:
http://www.reseau-crem.qc.ca/trousse/primcarica.pdf , consult le: 10.12.2009 2 GERVEREAU Laurent. Op.cit.p.116. 3 In: http://fr:wikipdia.org/wiki/caricature, consult le: 10.12.2009
http://fr:wikipdia.org/wiki/caricaturehttp://fr:wikipdia.org/wiki/caricature
34
conservs au muse Kircher Rome. Ces dessins sont une satire contre les
premiers chrtiens.
Le moyen ge (la priode de l'art) tait d'un ordre universel, elle associe
la beaut et la laideur pour exprimer les vertus et les vices. La caricature s'est
exerce beaucoup plus dans les sculptures des glises.
Pendant la renaissance, l'poque dont l'homme devenait la mesure de
toute chose, la caricature a connu une nouvelle version, ce qui a fait une
sparation dans l'art (sacre et profane, portrait, paysage, nature morte, etc.). Le
dessin d'humour, n'apparat vraiment qu'avec la renaissance occidentale. Annibal
Carrache (Bologne) a publi un album dans lequel le mot caricature est employ
pour la premire fois, emprunt de l'Italien. La caricature s'est exerce pour
dformer les visages, et pour faonner du grotesque. Les Allemands et les
Hollandais profitaient de l'occasion de l'imprimerie et de son dveloppement
pour raliser des dessins humoristiques et ils visent un politique exprimant des
scnes et des situations surcharges de commentaire.
Au XIXme
sicle, l'instabilit politique tait considre comme une
nourriture abondante et paradoxale aux caricaturistes. C'tait l'ge d'or de ce
moyen d'expression en France. La clbre srie des portraits de Louis Philippe
sous la forme de poire est prsente par Philipon Charles (1831). Elle a t
publie dans Grandville, et le jeune Daumier puis Le Charivari. Dans la priode
de la fin de XIXme
sicle et le dbut de XXme
sicle, le plus grand caricaturiste
tait Forain, il peignait sous les traits d'une femme alourdie avec cette lgende
Et dire qu'elle tait si belle sous l'Empire . Par la suite, la premire guerre
mondiale refait l'unit des caricaturistes, qui se sont activement mobiliss1.
1 In: http://expositions.bnf/fr/daumiergrand/0172.htm, consult le: 10.12.2009
http://expositions.bnf/fr/daumiergrand/0172.htm
33
3.2.3. Les types1 de la caricature
Il existe plusieurs types de la caricature. Donc, nous pouvons distinguer
le portrait en charge qui donne la dformation physique ou l'exagration de
certains traits caractristiques comme une mtaphore d'une ide, cest le cas des
caricatures des politiciens et des artistes. Et la caricature de situation qui est
la satire des vnements humains o les images, relles ou imaginaires, tentent
de dmontrer le ridicule ou le grotesque du comportement d'une socit.
Il y a d'autres typologies de la caricature parmi lesquelles nous
distinguons2:
1. La caricature par amplification
Ce genre est employ surtout dans le dessin d'actualit. Le
caricaturiste copie le visage et la silhouette du personnage fidlement,
mais il met l'accent sur ce qui sort de lordinaire.
2. La caricature par zoomorphique
Le dessinateur utilise les qualits et les dfauts danimaux pour expliquer
certains comportements ou caractres du personnage caricatur en
dformant son visage pour qu'il ressemble un animal. Ce genre est utilis
pour porter un jugement sur un personnage.
3. La caricature par simplification
Le caricaturiste l'utilise lorsque le personnage est trs connu par les
lecteurs. Il ne s'intresse pas aux dtails, il simplifie au maximum les
traits de la personne, et ne retient que les traits distinctifs comme la
moustache, un chapeau melon, etc. La caricature par simplification est
souvent accompagne dun article concernant le personnage.