Post on 12-Mar-2021
UNIVERSITEacute DU QUEacuteBEC Agrave RIMOUSKI
IMPACTS ET EFFICACITEacute
DES ZONAGES DES RISQUES COcircTIERS
DANS UN CONTEXTE DE CHANGEMENTS CLIMATIQUES
EXEMPLE DE PERCEacute QUEacuteBEC
MEacuteMOIRE
PREacuteSENTEacute
COMME EXIGENCE PARTIELLE
DE LA MAIcircTRISE EN GEacuteOGRAPHIE
EXTENSIONNEacuteE DE
LUNIVERSITEacute DU QUEacuteBEC Agrave MONTREacuteAL
PAR
SUSAN DREJZA
FEacuteVRIER 20 l0
UNIVERSITEacute DU QUEacuteBEC Agrave MONTREacuteAL
Service des bibliothegraveques
Avertissement
La diffusion de ce meacutemoire se fait dans le respect des droits de son auteur qui a signeacute le formulaire Autorisation de reproduire et de diffuser un travail de recherche de cycles supeacuterieurs (SDU-522 - Reacutev01-2006) Cette autorisation stipule que laquoconformeacutement agrave larticle 11 du Regraveglement noa des eacutetudes de cycles supeacuterieurs [lauteur] concegravede agrave lUniversiteacute du Queacutebec agrave Montreacuteal une licence non exclusive dutilisation et de publication de la totaliteacute ou dune partie importante de [son] travail de recherche pour des fins peacutedagogiques et non commerciales Plus preacuteciseacutement [lauteur] autorise lUniversiteacute du Queacutebec agrave Montreacuteal agrave reproduire diffuser precircter distribuer ou vendre des copies de [son] travail de recherche agrave des fins non commerciales sur quelque support que ce soit y compris lInternet Cette licence et cette autorisation nentraicircnent pas une renonciation de [la] part [de lauteur] agrave [ses] droits moraux ni agrave [ses] droits de proprieacuteteacute intellectuelle Sauf entente contraire [lauteur] conserve la liberteacute de diffuser et de commercialiser ou non ce travail dont [il] possegravede un exemplaireraquo
REMERCIEMENTS
Cette maicirctrise repreacutesente bien plus que la reacutedaction dun meacutemoire et jaimerais prendre le
temps ici de remercier ceux qui ont rendu cette aventure possible
~ En premier lieu je tiens agrave remercier tout speacutecialement mon directeur de maicirctrise Pascal
Bernatchez davoir bien voulu me diriger dans le cadre de cette recherche Je lui suis
aussi tregraves reconnaissante de mavoir fait confiance pour ce projet et jespegravere avoir reacutepondu
agrave ses attentes Je voudrais eacutegalement remercier mon codirecteur Clermont Dugas Tous
deux mont prodigueacute des conseils et de laide pour reacutealiser ce meacutemoire et mont permis
de progresser dans un domaine qui me tient agrave cœur
~ Jaimerais eacutegalement remercier Feacutelix Caron ameacutenagiste de la MRC du Rocher-Perceacute qui
ma accordeacute du temps pour me transmettre les connaissances et les besoins du milieu
local quant agrave lameacutenagement des cocirctes Eacutegalement merci agrave Ghislain Pitre de la
municipaliteacute de Perceacute pour le temps quil ma accordeacute pour mexpliquer le mode de
fonctionnement de la gestion des risques cocirctiers et de lameacutenagement de sa municipaliteacute
~ Mes remerciements vont aussi agrave la fondation communautaire Gaspeacutesie-Les Icircles pour son
aide financiegravere qui ma permis de me rendre sur mon terrain aussi souvent que neacutecessaire
~ Je remercie eacutegalement Je gouvernement du Queacutebec et la Chaire de recherche en
geacuteoscience cocirctiegravere pour leur soutien financier dans la reacutealisation du chapitre IV
~ Un grand merci agrave tout le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones
cocirctiegraveres de lUniversiteacute du Queacutebec agrave Rimouski ainsi quagrave mes collegravegues du laboratoire et
du module de geacuteographie de lUQAR avec qui jai paltageacute aussi bien les hauts que les
bas de la vie deacutetudiante agrave la maicirctrise
~ Enfin je voudrais adresser un remerciement particulier agrave ma famille qui malgreacute la
distance a cru en moi et ma apporteacute son soutien durant ces anneacutees Speacutecialement agrave mon
pegravere pour ses corrections
~ Last but not least mon conjoint Sylvio Merci pour tout
AVANT-PROPOS
Cette recherche prend son ongIne dans ma passIOn pour la mer et le littoral qui
mavait deacutejagrave pousseacutee agrave venir continuer mes eacutetudes de geacuteographie agrave lUniversiteacute du Queacutebec agrave
Rimouski dans le laboratoire de recherche du professeur Pascal Bernatchez Plus
preacuteciseacutement cest lenvie de travailler sur le littoral et ses probleacutematiques qui ma conduite agrave
choisir deacutetudier le zonage des risques cocirctiers dans un contexte de changements climatiques
Ce sujet est neacute du plaisir et de lenvie de concilier agrave la fois la geacuteographie physique et la
geacuteographie humaine dans une mecircme recherche Le fait de pouvoir faire de la geacuteographie
utile de la geacuteographie appliqueacutee mais tout en conservant un lien eacutetroit avec les derniegraveres
avanceacutees de la recherche en geacuteomorphologie cocirctiegravere a eacutegalement eacuteteacute important La zone
cocirctiegravere et les nombreux enjeux qui sy retrouvent est ainsi un laquo terrain de jeuraquo des plus
inteacuteressant pour la geacuteographe que je suis
Eacutevidemment ce projet sappuie sur un site deacutetude limiteacute dans lespace et ayant des
caracteacuteristiques propres ce qui limite la geacuteneacuteralisation des reacutesultats Cependant de par son
originaliteacute et les innovations quil integravegre ce projet offre un eacuteclairage nouveau sur leacutevolution
et la gestion de la zone cocirctiegravere de maniegravere plus globale En plus de linnovation scientifique
ce projet compOtie une porteacutee pratique qui est de permettre au meilleur de mes
connaissances de contribuer agrave une meilleure gestion de la zone cocirctiegravere den limiter les coucircts
ainsi que de rendre plus durables les ameacutenagements et le deacuteveloppement du territoire cocirctier
TABLE DES MATIEgraveRES
AVANT-PROPOS iii
LISTE DES FIGURES viii
LISTE DES TABLEAUX xi
LISTE DES CARTES xiii
LISTE DES ANNEXES xiv
LISTE DES ABREacuteVIATIONS SIGLES ET ACRONyMES xv
REacuteSUMEacute xvi
INTRODUCTION 1
CHAPITRE 1
CADRE THEacuteORIQUE 5
11 Zone littorale zone agrave risque concepts et deacutefinitions 5
1 11 Zone littorale description et deacutefinitions 5
112 Geacuteorisques cocirctiers une probleacutematique importante au Queacutebec maritime 12
1 13 Ameacutenagement et gestion de la zone littorale et de ses geacuteorisques 14
12 Zonage des risques en milieu cocirctier 19
121 Principes et applications du zonage des risques 19
22 Zonage theacuteorique marges fixes ou variables 2 J
123 Reacuteglementations de zonages existantes dans la reacutegion 25
13 Ameacutenagement cocirctier et changements climatiques 28
131 Modifications de lenvironnement cocirctier dues au climat 29
132 Prise en compte de ces modifications dans le zonage 35
v
14 Efficaciteacute agrave court et long terme des modes de gestion actuels 41
141 Choisir entre les diffeacuterentes possibiliteacutes dune mecircme meacutethode 41
1A2 Comparer des possibiliteacutes de zonage 42
1A3 Deacutefinir un horizon dameacutenagement 43
CHAPITRE 11
MEacuteTHODOLOGIE 45
21 Caracteacuterisation de la cocircte agrave leacutetude 46
22 Eacutevolution du secteur deacutetude 47
221 Eacutevolution historique de loccupation du territoire 47
222 Eacutevolution de la cocircte 50
23 Projection de leacutevolution preacutevue de la cocircte 50
24 Comparaison des zonages 51
25 Eacutevaluation des coucircts 53
26 Rencontres avec le milieu 54
27 Traitement des donneacutees dans un SIG 55
CHAPITRE 111
DESCRIPTION DU SITE DEacuteTUDE 57
31 Contexte physique 59
311 Caracteacuteristiques geacuteomorphologiques 59
312 Dynamique littorale 61
313 Dynamique hydroseacutedugravenentaire 63
31A Eacutevolution de la cocircte 66
315 Climat du secteur deacutetude 69
32 Contexte humain 72
321 Perceacute petite municipaliteacute cocirctiegravere 72
322 Portrait eacuteconomique 74
323 Activiteacutes le long de la cocircte 75
VI
CHAPITRE IV
EacuteVOLUTION HISTORIQUE DES RISQUES COcircTIERS ET DE LOCCUPATION DU
TERRITOIRE EN LIEN A VEC SA GESTION 82
41 Eacutevolution du cadre bacircti 83
4 Eacutevolution geacuteneacuterale du nombre de bacirctiments dans la zone littorale 83
412 Nombre de bacirctiments agrave risque et normes de gestion de la cocircte 85
43 Eacutevolution du type de bacirctiments 89
44 Exemple du Barachois 93
45 Origine des risques cocirctiers 96
42 Eacutevolution des superficies non bacircties 100
42 Supeificies agricoles 100
422 Boiseacutes 102
423 Superficies en friche 102
424 Synthegravese de leacutevolution des supeificies non bacircties 103
43 Eacutevolution des voies de communication 104
43 Voies de communication agrave risque 106
432 Deacuteplacements de voies de communication 108
433 Synthegravese de leacutevolution des voies de communication 115
44 Discussion sur leacutevolution des risques 118
CHAPITRE V
COMPARAISON DES DIFFEacuteRENTS ZONAGES
AVEC LEacuteVOLUTION PROBABLE DU LITTORAL 124
51 Preacutesentation des diffeacuterents zonages possibles 125
52 Comparaisons des diffeacuterents zonages avec le trait de cocircte probable de 2050 127
52 LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement 127
522 Proposition de zonage de la MRC 133
523 Politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveau-Brunswick J 34
524 Application des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la
Cocircte-Nord 136
525 Taux historiques deacuterosion des berges 137
VIl
526 Synthegravese des diffeacuterents zonages vs le sceacutenario probable 140
53 Comparaison des diffeacuterents zonages avec un zonage adapteacute agrave lameacutenagement du
territoire dans un contexte de changements climatiques 142
531 Comparaisons des impacts des diffeacuterents zonages vis-agrave-vis du SP+ 15 142
532 Synthegravese 145
54 Discussion sur les diffeacuterentes options de zonage possibles 146
541 lnteacutegration des paramegravetres naturels 147
542 lnteacutegration des paramegravetres climatiques variations du climat et changements
climatiques 149
543 lnteacutegration des paramegravetres humains occupation du territoire 151
CONCLUSON 55
REacuteFEacuteRENCES 159
ANNEXES 172
VUl
LISTE DES FIGURES
Figure 11 Aleacuteas cocirctiers activiteacutes humaines et risques 11
Figure 18 Largeurs de protection prescrites par la politique de protection des rives du
Figure 114 Possibiliteacute daugmentation du risque modification des aleacuteas combineacutee agrave une
Figure 32 Eacutevolution globale de la ligne de rivage en fonction du type de cocircte
Figure 12 Aleacutea enjeuvulneacuterabiliteacute et risque cocirctier 12
Figure 13 Importance de la couverture meacutediatique traitant de jeacuterosion au Queacutebec 13
Figure lA Leacutegislations concernant les zones cocirctiegraveres 16
Figure 15 Choix possibles face agrave la probleacutematique de leacuterosion 18
Figure 16 Marges de retrait pour les constructions utiliseacutees par diffeacuterents pays 22
Figure 17 Propositions de zonages cocirctiers variables 23
littoral et des plaines inondables 25
Figure 19 Eacutevolution preacutevue des variables climatiques au Canada 29
Figure 110 Impacts biophysiques et socio-eacuteconomiques eacuteventuels des changements
climatiques dans les zones cocirctiegraveres 30
Figure 111 Variation du niveau marin relatif agrave leacutechelle mondiale 31
Figure 112 Eacutevolution et projection des tempeacuteratures planeacutetaires 32
Figure 113 Eacutevolution de la couverture de glace dans lestuaire et le golfe du St-Laurent 33
modification des activiteacutes humaines 35
Figure 115 Diffeacuterentes strateacutegies de la socieacuteteacute face agrave la hausse du niveau marin relatif 39
Figure 116 Facteurs affectant le choix parmi les trois options dameacutenagement 41
Figure 21 Comparaison des zonages avec leacutevolution probable du trait de cocircte 53
Figure 31 Direction des vagues engendreacutees par les tempecirctes du golfe du Saint-Laurent et
reacutegions qui en sont affecteacutees 66
entre 1934 et 200 1 67
Figure 33 Diagramme ombrothermique de la station de Gaspeacute 70
IX
Figure 34 Processus actifs sur les cocirctes en hiver 71
Figure 35 Eacutevolution de la population de Perceacute 73
Figure 36 Occupation du territoire cocirctier agrave Perceacute 76
Figure 37 La voie ferreacutee sur la flegraveche du Barachois un enjeu majeur 77
Figure 38 Exemple de patrimoine domestique maison ancienne (village de Perceacute) 8]
Figure 4 ] Nombre de bacirctiments obtenu par photo-interpreacutetation et nombre de logements
priveacutes occupeacutes dapregraves les recensements 84
Figure 42 Eacutevolution de la population et du nombre de logements priveacutes occupeacutes agrave Perceacute 84
Figure 43 Eacutevolution du nombre de bacirctiments par kilomegravetre de cocircte en fonction du type de
cocircte 85
Figure 44 Nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion selon leur distance agrave la cocircte 86
Figure 45 Reacutecapitulatif chronologique des lois dameacutenagement (Queacutebec) 87
Figure 46 Eacutevolution de la proportion de bacirctiments agrave risque parmi ceux de la zone littorale88
Figure 47 Type de bacirctiments agrave moins de 15 m du trait de cocircte 92
Figure 48 Nombre de bacirctiments agrave risque sur la flegraveche littorale 94
Figure 49 Bacirctiments preacutesents sur lextreacutemiteacute nord de la flegraveche littorale 94
Figure 410 Poste de pecircche de Barachois vers 1935 95
Figure 411 Vue sur la flegraveche de Barachois (deacutebut du 20egraveme sciegravecle) 96
Figure 412 Origine du risque des bacirctiments de 2001 en fonction du type de cocircte 97
Figure 413 Causes de la hausse du risque pour les bacirctiments 98
Figure 414 Eacutevolution du nombre de bacirctiments agrave risque excl uant ceux de la flegraveche 1ittorale
de Barachois 99
Figure 415 Eacutevolution des superficies agricoles 100
Figure 416 Affectations du sol dapregraves le scheacutema dameacutenagement
de la MRC du Rocher-Perceacute 102
Figure 417 Eacutevolution des superficies non bacircties dans la zone littorale (Perceacute) 103
Figure 4 18 Eacutevolution de loccupation de la superficie littorale 104
Figure 419 Voies de communication proches du littoral agrave Perceacute 105
Figure 420 Eacutevolution de la longueur totale des voies de communication (routes et voie
ferreacutee) en zone littorale de Perceacute 106
x
Figure 421 Eacutevolution des longueurs des voies de communication agrave risque en fonction de la
distance agrave la cocircte 107
Figure 52 Taux de migration historique de la ligne de rivage en fonction des cateacutegories
Figure 53 Taux de migration de la ligne de rivage en fonction de la largeur de la LQE selon
Figure 422 Photo du tronccedilon ndeg 1 route 132 agrave risque deacuterosion 113
Figure 423 Photo du tronccedilon ndeg 8 route agrave risque deacuterosion et de submersion 115
Figure 424 Eacutevolution de la proportion de voies de communication agrave risque 116
Figure 425 Eacutemergence des risques cocirctiers dynamiques convergentes du trait de cocircte et de
loccupation du rivage 122
Figure 5] Eacutevaluation des coucircts preacutevisionnels lieacutes agrave leacuterosion pour le secteur de Perceacute 125
prescrites par la LQE 129
le type de cocircte 130
Figure 54 Taux deacuterosion preacutevus pour 2050 en fonction de la cateacutegorie de la LQE 131
Figure 55 Deacutefinition des cours deau pour la LQE 132
Figure 56 Taux historique et taux probable deacuterosion dans le secteur de Cap-d Espoir 138
Figure 57 Taux historique et taux probable deacuterosion agrave Coin-du-Banc 139
Figure 58 Inteacuterecirct de zoner plus que le taux deacuterosion preacutevu pour 2050 14]
Xl
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 11 Exemples de limites de la zone cocirctiegravere 7
Tableau 12 Diffeacuterents types dadaptation 17
Tableau 13 Reacutesumeacutes des types de zonage des risques cocirctiers possibles 28
Tableau 14 Reacutesultats des simulations de limpact des variations de tempeacuterature sur les
conditions de glace pour la peacuteriode 1996-2003 et des projections futures 33
Tableau 15 Strateacutegies dadaptation aux aleacuteas pour les zones cocirctiegraveres 39
Tableau 21 Caracteacuteristiques de la cocircte recueillies lors de la segmentation 46
Tableau 22 Sceacutenarios deacutevolution de la cocircte pour 2050 51
Tableau 31 Types de cocircte du secteur deacutetude 59
Tableau 32 Reacutepartition des types de cocircte selon les secteurs consideacutereacutes 60
Tableau 33 Lithologie des falaises rocheuses de Perceacute 61
Tableau 34 Degreacute dalteacuteration des falaises rocheuses de Perceacute 61
Tableau 35 Eacutetat de la cocircte de Perceacute en 2006 62
Tableau 36 Eacutevolution de lartificialisation de la ligne de rivage de Perceacute 63
Tableau 37 Fetch auquel sont soumises les cocirctes de Perceacute 65
Tableau 38 Taux de recul moyens reacutecents dans le secteur de Perceacute (2005-2007) 68
Tableau 39 Pendage des falaises rocheuses de Perceacute 69
Tableau 310 Population active selon le secteur eacuteconomique dactiviteacute 74
Tableau 311 Reacutepartition du type de voies de communication dans la zone cocirctiegravere de Perceacute
77
Tableau 312 Reacutepartition des bacirctiments agrave moins de 100 m du trait de cocircte 78
Tableau 313 Longueur des cocirctes occupeacutees par les infrastructures touristiques 80
Tableau 41 Eacutevolution du nombre de bacirctiments proches du trait de cocircte 88
Tableau 42 Type et vocation des bacirctiments pour le secteur de Cap-d Espoir 89
Tableau 43 Utilisation des bacirctiments pour le secteur du village de Perceacute 90
Tableau 44 Bacirctiments agrave risque en 2001 en fonction de lorigine du risque 96
XlI
Tableau 45 Origine du risque deacuterosion pour les bacirctiments nouvellement agrave risque 97
Tableau 46 Longueurs de voies agrave risque deacuterosion agrave Perceacute (1934-2001 ) 106
Tableau 47 Nombre de bacirctiments agrave risque en fonction du type de cocircte (1934-2001) 120
TabJeau 51 Superficies et eacuteleacutements inclus dans les zonages eacutetudieacutes 126
TabJeau 52 Comparaison du zonage de Ja LQE avec le SP 128
Tableau 53 Comparaison de la LQE avec les taux deacuterosion historiques reacutecents et preacutedits
132
Tableau 54 Comparaison du nouveau zonage de la MRC avec le SP 134
Tableau 55 Comparaison de la politique du Nouveau-Brunswick avec le SP 135
Tableau 56 Comparaison du zonage deacutecoulant des critegraveres de la Cocircte-Nord avec le SP 136
Tableau 57 Comparaison des zonages historiques 30 ans avec le SP 137
Tableau 58 Comparaison des zonages historiques 50 ans avec le SP J37
TabJeau 59 Comparaison globale des zonages vis-agrave-vis du sceacutenario probable 140
Tableau 510 Zones soustraites agrave un deacuteveloppement potentiel vis-agrave-vis du SP +15 m 143
Tableau 51] Zones preacutevues agrave risque par le SP +15 m mais non zoneacutees 143
Tableau 512 Comparaisons geacuteneacuterales des zonages vis-agrave-vis du SP+ 15 145
Xlll
LISTE DES CARTES
Carte 21 Zones utiliseacutees pour la photo-interpreacutetation 49
Carte 31 Localisation de la zone deacutetude de Perceacute 57
Carte 32 Limites de la zone deacutetude de Perceacute 58
Carte 33 Types de cocircte de Perceacute 60
Carte 34 Eacutetat de la cocircte agrave Perceacute 62
Carte 35 Mouvements velticaux de la croucircte terrestre dans lest du Canada 64
Carte 36 Courants de deacuterive principale et secondaire du secteur de Perceacute 65
Carte 37 Aleacuteas cocirctiers dans la zone cocirctiegravere de Perceacute 68
Carte 38 Acti viteacutes cocirctiegraveres et maritimes de la reacutegion de Perceacute 79
Carte 41 Localisation du Barachois de la Malbaie (Perceacute) 93
Carte 42 Occupation des terres preacutevue au scheacutema dameacutenagement 101
Carte 43 Localisation des tronccedilons deacuteplaceacutes des voies de communication J09
Carte 44 Localisation du tronccedilon deacuteplaceacute de la voie ferreacutee 110
Carte 45 Voie ferreacutee agrave risque actuellement 111
Carte 46 Tronccedilon ndeg 10 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Poinle-St-Pierre) 112
Carte 47 Tronccedilon ndeg 1 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Cap-dEspoir) J 13
Carte 48 Tronccedilon ndeg 8 deacuteplacement de la route 132 lancien tronccedilon devient une route
municipale (Belle-Anse) 114
XIV
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 Deacutefinitions des types de cocircte 172
Annexe 2 Deacutefinition de leacutetat de la cocircte 173
Annexe 3 Adaptation du zonage du comiteacute dexperts sur leacuterosion des berges 174
Annexe 4 Carte de reacutepartition des zones de protection selon la politique de protection des
ri ves du littoral et des plaines inondables (LQE) 175
Annexe 5 Eacutevolution des superficies agricoles forestiegraveres et en friche pour la zone littorale
de Perceacute entre 1934 et 2001 176
Annexe 6 Voies de communication agrave risque en 2001 177
xv
LISTE DES ABREacuteVIATIONS SIGLES ET ACRONYMES
~ GIEC Groupe international dexperts sur le climat
~ GIZC gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres
~ Ha hectare
~ LDGIZC Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de
lUniversiteacute du Queacutebec agrave Rimouski
~ LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (loi de compeacutetence provinciale)
~ MAMR ministegravere des Affaires Municipales et des Reacutegions du Queacutebec
~ MEDD ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable (France)
~ MDDEP ministegravere du Deacuteveloppement Durable de lEnvironnement et des Parcs (Qc)
~ MRC Municipaliteacute reacutegionale de comteacute
~ MSP ministegravere de la Seacutecuriteacute publique du Queacutebec
~ MTQ ministegravere du Transport du Queacutebec
~ NMR Niveau marin relatif
~ SP sceacutenario probable (concernant leacuterosion preacutevue pour 2050)
~ UQAR Universiteacute du Queacutebec agrave Rimouski
REacuteSUMEacute
La probleacutematique des geofl sques cocirctiers que sont leacuterosion et la submersion est importante dans lEst du Queacutebec comme dans le monde Ceci vient agrave la fois dune augmentation des infrastructures preacutesentes sur les cocirctes mais aussi dune augmentation des aleacuteas dans le contexte actuel de changements climatiques Pour geacuterer ces risques peu deacutetudes permettent de choisir la meacutethode la plus adapteacutee selon les besoins locaux et den connaicirctre lefficaciteacute Pour reacutepondre agrave ces questions la municipaliteacute de Perceacute (Gaspeacutesie Queacutebec) a servi de terrain deacutetude Tout dabord une eacutevolution de loccupation des terres a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave laide de 6 seacuteries de photographies aeacuteriennes (1934 agrave 2001) ainsi que darchives traiteacutees dans un SIG Lanalyse de ces donneacutees a permis de deacuteceler des changements de vocation du territoire cocirctier elle a eacutegalement reacuteveacuteleacute une hausse de 133 des constructions agrave risque deacuterosion depuis les anneacutees 1980 malgreacute la mise en place de lois de gestion de lameacutenagement Seul un cinquiegraveme de cette hausse peut ecirctre attribueacute au deacuteplacement de la ligne de rivage alors que 83 des bacirctiments agrave risque sont de nouvelles constructions Des meacutesadaptations ont eacutegalement eacuteteacute constateacutees ne limitant les risques que sur une peacuteriode trop courte Lorigine de ces comportements deacutecoule du non-respect des lois en partie ducirc agrave leur non-compreacutehension dougrave un besoin dinformation et dexplication Ces comportements peuvent aussi ecirctre dus agrave une trop grande confiance envers les techniques de protection ou agrave un manque de connaissances populaires vis-agrave-vis des risques Dans un deuxiegraveme temps une analyse de cinq zonages provenant de cadres leacutegislatifs theacuteoriques ou dexpeacuteriences locales a eacuteteacute effectueacutee Ceux-ci ont eacuteteacute compareacutes avec les plus reacutecentes donneacutees estimant la position du trait de cocircte en 2050 Il en est ressorti certaines lacunes importantes concernant les superficies zoneacutees agrave savoir des territoires agrave risque deacuterosion non proteacutegeacutes (jusquagrave 86 ) ou a contrario des superficies proteacutegeacutees trop importantes (jusquagrave 32 ) Il en reacutesultera respectivement une hausse probable des nouvelles constructions agrave risque ou une limitation excessive au deacuteveloppement de la municipaliteacute Les lacunes des zonages proviennent des cadres theacuteoriques et des preacuteceptes sur lesquels est baseacutee leur eacutelaboration Cela met ainsi laccent sur Jimportance que la gestion des cocirctes doive agrave la fois inteacutegrer leurs paramegravetres naturels les paramegravetres anthropiques de leur occupation ainsi que les facteurs climatiques du milieu Lutilisation des geacuteosciences dans cette perspective permettrait ainsi de renforcer lefficaciteacute tant immeacutediate quagrave long terme des mesures de gestion
Mots cleacutes Perceacute Zonage Risques cocirctiers Changements climatiques Eacuterosion cocirctiegravere
Gouvernance Utilisation du sol
INTRODUCTION
Leacuterosion est un pheacutenomegravene naturel qui affecte la majoriteacute des zones cocirctiegraveres du
monde (Clark 1996 Bird 2008 Paskoff 200Ia) le Canada et le Queacutebec ne sont pas
eacutepargneacutes Les cocirctes de ce dernier sont dailleurs sensibles agrave leacuterosion agrave plus de 50
(LDGIZC 2009) Au Queacutebec maritime plus particuliegraverement ces derniegraveres anneacutees les
probleacutematiques associeacutees aux risques deacuterosion et de submersion ont reacuteguliegraverement fait
lobjet dune couverture meacutediatique locale mais aussi reacutegionale ou nationale Ceci sinsegravere
dans une probleacutematique deacuterosion cocirctiegravere geacuteneacuteraliseacutee agrave lensemble de la planegravete (Paskoff
2001a 2003) dautant plus importante quune forte proportion de la population mondiale
habite ou utilise les littoraux (GrEC 2001) La probleacutematique des risques cocirctiers dans lEst
du Queacutebec et du Canada est seacuterieuse et engendre des coucircts importants alors mecircme quelle se
produit dans des reacutegions moins peupleacutees et moins nanties financiegraverement Plus du tiers de la
population du Queacutebec maritime vit agrave moins de 500 megravetres des berges du Saint-Laurent et plus
de 90 agrave moins de 5 km (Bourque et Simonet 2008) alors mecircme que les cocirctes de ces
reacutegions sont majoritairement actives (LDGICZ 2009) Les enjeux sont donc majeurs pour
lEst du Queacutebec tant sur le plan eacuteconomique et social quenvironnemental De plus beaucoup
de connaissances restent encore agrave acqueacuterir concernant la dynamique cocirctiegravere Par exemple au
Queacutebec les connaissances disponibles sur les cocirctes agrave falaises rocheuses seacutedimentaires sont
encore fragmentaires alors mecircme quelles constituent une grande proportion des cocirctes du
Queacutebec maritime (Bernatchez et Dubois 2004) et les connaissances sur les processus
hivernaux alors mecircme quils sont en action sur une grande partie de lanneacutee sont elles aussi
limiteacutees (Bernatchez et Dubois 2008) La gestion doit donc en plus dinteacutegrer les
connaissances actuelles ecirctre flexible et pouvoir inteacutegrer les futures connaissances qui vont
ecirctre deacuteveloppeacutees
2
La vulneacuterabiliteacute des communauteacutes cocirctiegraveres deacutejagrave importante agrave lheure actuelle
pourrait augmenter avec les changements dans les conditions environnementales En effet les
processus eacuterosifs et leurs impacts se sont amplifieacutes ces derniegraveres anneacutees (Bernatchez el al
2008 a Savard el al 2009) Cet accroissement peut ecirctre ducirc tant agrave des changements
environnementaux physiques tels que le reacutechauffement climatique (Shaw el al 1998 GŒC
2001 et 2007 a et b Morner 2004) quagrave des changements dans lenvironnement humain tels
que le deacuteveloppement urbain et les actions non concerteacutees
Il semble donc neacutecessaire pour les collectiviteacutes des reacutegions cocirctiegraveres de sadapter aux
conditions environnementales dynamiques des littoraux laquo Ladaptation entraicircne un
ajustement des deacutecisions des activiteacutes et des opinions aux changements constateacutes ou preacutevus
des conditions climatiques en vue den freiner les dommages ou de tirer profit des
possibiliteacutes quils preacutesententraquo (Lemmen el al 2008) Une gestion preacuteventive de cette
probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers pourrait ainsi limiter les coucircts induits et augmenter la
reacutesilience des communauteacutes Cependant malgreacute ladoption de la loi sur lameacutenagement et
lurbanisme en 1979 qui preacutevoit que les MRC doivent identifier dans leur scheacutema
dameacutenagement les contraintes naturelles agrave lameacutenagement (y compris les risques naturels)
aucune analyse de lefficaciteacute de ces zonages en milieu cocirctier na eacuteteacute reacutealiseacutee jusquagrave
maintenant Bien que des mesures de gestion soient eacutegalement instaureacutees le long de
nombreuses cocirctes du monde agrave plusieurs endroits des risques demeurent et des problegravemes de
gestion apparaissent (France Robin et Verger J996 Meur-Ferec 2006 - Canada
Stewart el al 2003 - UK et Nouvelle-Zeacutelande Ballinger el al 2000) cela soulegraveve donc la
question des bases scientifiques ayant conduit agrave leacutelaboration de ces mesures et de leurs
lacunes Il nexiste ainsi pas de moyens permettant agrave un gestionnaire de choisir la meilleure
option de gestion ou de zonage pour son territoire Cest dans cette perspective que le
gouvernement du Queacutebec a adopteacute en 2006 un cadre de preacutevention des principaux risques
naturels (ministegravere de la Seacutecuriteacute publique 2008 et 2009) Pour cela il est eacutegalement
important de bien connaicirctre les impacts des preacuteceacutedentes mesures en matiegravere de gestion des
cocirctes et dameacutenagement du territoire afin den connaicirctre les points forts et les faiblesses
relativement agrave la probleacutematique qui nous concerne Des donneacutees quantitatives sur la
3
dynamique des aleacuteas cocirctiers sont eacutegalement neacutecessaires non seulement pour eacutetablir des
critegraveres de zonage fiables mais aussi pour deacuteterminer des solutions dadaptation approprieacutees
Ce projet de recherche sinscrit dans la continuiteacute dune eacutetude interdisciplinaire
portant sur la sensibiliteacute des cocirctes et sur la vulneacuterabiliteacute des communauteacutes du golfe du Saintshy
Laurent aux impacts des changements climatiques (Savard et al 2009 Bernatchez et al
2008 a) Lobjectif principal est danalyser la relation entre leacutevolution de loccupation du
territoire cocirctier la mise en place de zonage et leacutevolution des risques littoraux Leacutetude se
divise donc en deux parties dont les objectifs sont
~ identifier les impacts des mesures de gestion de la zone cocirctiegravere mises en place au cours
de la 2eacuteme moitieacute du 20eacuteme siegravecle tels que les scheacutemas dameacutenagements et les politiques
de protection de lenvironnement sur leacutevolution de loccupation du sol et des risques
littoraux
~ connaicirctre lefficaciteacute des diffeacuterentes possibiliteacutes de zonages des risques qui soffrent
aux ameacutenagistes et aux gestionnaires pour les cocirctes de la reacutegion
L hypothegravese qui sous-tend ce travail est que la prise en compte des donneacutees sur la
dynamique cocirctiegravere et des changements climatiques ainsi que des paramegravetres anthropiques de
loccupation de la cocircte ameacuteliorerait lefficaciteacute tant immeacutediate quagrave long terme du zonage des
risques en milieu cocirctier La mise en place dun zonage devrait eacutegalement atteacutenuer le risque
pour la population et les infrastructures Cette eacutetude permettra donc de deacuteterminer des
paramegravetres importants pour un zonage efficace des risques en milieu cocirctier
Afin de reacutepondre au mieux agrave ces objectifs le choix du secteur deacutetude sest arrecircteacute sur
la municipaliteacute de Perceacute (Gaspeacutesie Queacutebec Canada) car il sagit dun territoire tregraves bien
documenteacute geacuteographiquement et qui a deacutejagrave fait lobjet deacutetudes importantes sur son milieu
cocirctier (Savard et al 2009 Bernatchez et al 2008 a et b) dans la continuiteacute desquelles
sinscrit ce meacutemoire
4
Ce projet en inteacutegrant les derniegraveres connaissances physiques sur les cocirctes et leur
eacutevolution ainsi que les paramegravetres anthropiques dutilisation et dameacutenagement des cocirctes
apporte un regard neuf sur la gestion cocirctiegravere Cette double facette quapporte la geacuteographie
(physique et humaine) permet en effet une analyse complegravete dune probleacutematique complexe
Loriginaliteacute du projet est dessayer didentifier le type de zonage qui convient le mieux agrave un
territoire en inteacutegrant agrave la fois ses paramegravetres naturels les changements climatiques ainsi que
ses particulariteacutes humaines Il sagit eacutegalement de mettre en application des principes de
gestion et des propositions de zonages jusqualors principalement theacuteoriques
Nous preacutesenterons dabord le cadre theacuteorique dans lequel sinscrit ce meacutemoire avant
de deacutetailler la meacutethodologie qui a eacuteteacute utiliseacutee Ensuite sera effectueacutee une description du site
deacutetude Finalement les reacutesultats et leur interpreacutetation seront exposeacutes en deux chapitres agrave
savoir 1) leacutevolution historique de loccupation du territoire et des risques cocirctiers puis 2) la
comparaison des diffeacuterents zonages cocirctiers avec leacutevolution probable du Jittoral
CHAPITRE 1
CADRE THEacuteORIQUE
Les concepts et les deacutefinitions se rappol1ant agrave la zone littorale en tant que zone agrave
risque seront exposeacutes ici afin de permettre une meilleure compreacutehension de la probleacutematique
et de deacutefinir les notions utiliseacutees Par la suite laccent sera mis sur le cadre theacuteorique relieacute au
zonage des risques en milieu cocirctier Ensuite sera abordeacute lameacutenagement cocirctier dans le
contexte des changements climatiques avant de finir par eacutevoquer lefficaciteacute agrave court et agrave long
terme des modes de gestion actuels
11 Zone littorale zone agrave risque concepts et deacutefinitions
1 J J Zone littorale description et deacutefinitions
Il est aiseacute de simaginer les zones cocirctiegraveres ces plages et ces zones pregraves de la mer qui
accueillent une part importante de la population mondiale (GIEC 2001 Paskoff 2003)
Cependant la deacutefinition preacutecise de la zone littorale nest pas simple car il nexiste pas de
consensus sur ce quelle est ni sur sa deacutelimitation Si tous saccordent agrave dire de la zone
cocirctiegravere quil sagit de lintelface entre lhydrosphegravere et la terre entre lenvironnement
oceacuteanique et lenvironnement terrestre son extension agrave linteacuterieur des terres et dans la mer
est tregraves variable (Clark (996) Les deacutefinitions deacutependent ainsi de lutilisation que vont en
faire les usagers de leurs besoins de gestion et danalyse de la zone cocirctiegravere ainsi que de
leacutechelle utiliseacutee Les deacutefinitions peuvent ecirctre aussi simples que laquo partie de la terre qui borde
6
une mer ou un lacraquo (Grand dictionnaire de terminologie sd) ou aussi complexes que
laquolespace geacuteomorphologique de part et dautre du rivage de la mer ougrave se manifeste
linteraction entre la partie marine et la partie terrestre agrave travers des systegravemes eacutecologiques et
systegravemes de ressources complexes comprenant des composantes biotiques et abiotiques
coexistant et interagissant avec les communauteacutes humaines et les activiteacutes socio-eacuteconomiques
pertinentesraquo (article 2 du Protocole relatif agrave la gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (GIZC) de la
Meacutediterraneacutee 2008) Il est eacutegalement possible de consideacuterer la zone cocirctiegravere comme un
eacutecosociosystegraveme eacutetant donneacute quelle est un espace particulier tant dun point de vue
eacutecologique que socieacutetal mais la zone cocirctiegravere peut eacutegalement ecirctre abordeacutee dun aspect
purement juridique biologique artistique ou patrimonial (Pellegri 2008 Daligaux 2008
Rochette 2008) ce qui complique la communication (Provencher et Dubois 2010) Si
limpreacutecision de la deacutefinition peut conduire agrave une mauvaise harmonie des eacutechelles et des
plans daction celle-ci permet aussi paradoxalement un meilleur ajustement de la deacutefinition
aux besoins preacutecis de leacutetude Les juristes considegraverent ainsi la zone cocirctiegravere comme une notion
laquo teacuteleacuteologique raquo dont la deacutefinition variera en fonction de la probleacutematique agrave traiter (Meurshy
Ferec 2006)
Les zones cocirctiegraveres peuvent donc avoir des extensions geacuteographiques tregraves diffeacuterentes
La reacutegion franccedilaise de Bretagne par exemple se considegravere ainsi inteacutegralement comme eacutetant
une zone cocirctiegravere (Reacutegion Bretagne 2009) Selon cette logique toute la Gaspeacutesie serait une
zone cocirctiegravere Selon les pays les largeurs assigneacutees agrave la zone cocirctiegravere sont tregraves variables
comme le montrent les huit exemples du tableau 11 dont lextension terrestre est comprise
entre 100 m et 10 km Cependant dans notre eacutetude nous retiendrons une deacutefinition plus
restreinte de cette zone comme eacutetant un secteur qui comprend agrave la fois une partie terrestre et
une partie marine autour de linterface dynamique que constitue le trait de cocircte Eacutetant donneacute
que nous travaillerons seulement agrave leacutechelle dune municipaliteacute nous ferons la distinction
entre la zone cocirctiegravere de Perceacute (le 1er km agrave linteacuterieur des terres agrave partir du trait de cocircte) et
) arriegravere-pays (le reste du territoire)
7
Tableau 11 Exemples de limites de la zone cocirctiegravere Pays Limite terrestre Limite marine
Breacutesil agrave 2 km de la LHE agrave 12 km de la LHE Costa Rica agrave 200 m de la LHE la LBE Chine agrave 10 km de la LH E isobathe de 15m de profondeur Israeumll 1 agrave 2 km (variable) agrave 500 m de la LBE Australie du sud (AU) agrave 100 m de la LHE agrave 3 miles nautiques de la LB Queensland (AU) agrave 400 m de la LHE agrave 3 miles nautiques de la LB
Espagne 500 m agrave partir de la plus haute tempecircte ou ligne de mareacutee
agrave 12 miles nautiques (limite des eaux territoriales)
Sri Lanka agrave 300 m de la LHE agrave 2 km de la LBE Abbreacuteviations LHE = Ligne des hautes eaux LBE = Ligne des basses eaux LB = ligne de base
(Source modifieacute de Sorensen et McCreary 1990)
1111 Composante physique des risques cocirctiers
Si lon se concentre sur Jinterface terremer il est important de tenir compte de la
dynamique littorale Celle-ci est constitueacutee des eacuteleacutements physiques qui ont un impact sur la
dynamique et leacutevolution de la cocircte rendant cette ligne variable dans le temps et dans
lespace Leacutevolution de la cocircte reacutesulte de processus deacuterosion de premier ordre qui peuvent
ecirctre regroupeacutes dans les grandes cateacutegories suivantes aeacuterodynamiquehydrodynamique
hydrogeacuteologiquegravitaire meacuteteacuteorisation biologique anthropique et chimique (Bernatchez
et Dubois 2004) La cocircte ne peut donc pas se limiter agrave un trait de crayon sur une carte elle
est dynamique et eacutevolue dans le temps et dans lespace par le biais de diffeacuterents processus
Les littoraux sont en effet un systegraveme dynamique et non statique La prise en compte de ce
dynamisme de cet eacutequilibre dynamique est donc primordiale (paskoff 2003 Miossec
2004)
Il est important de savoir quactuellement la dynamique naturelle est modifieacutee par
les actions anthropiques qui peuvent avoir des impacts importants et modifier son eacutevolution
(Meur-Feree 2006 Paskoff 2004 b) Lhumain est donc devenu de maniegravere voulue ou non
un puissant agent de modification de la cocircte (Paskoff 2003) Aucune portion de cocircte nest
eacutepargneacutee par laction de ce nouvel agent deacutevolution
No place on earth (and no coast) is beyond the influence of humans because humankind has become a force [ ] as powerful as many natural forces of change stronger than sorne and sometimes as mindless as any (Meyer 1996 p 2)
8
Un aleacutea cocirctier peut se deacutefinir comme eacutetant laquola probabiliteacute doccurrence dun
eacutevegravenement menaccedilant lieacute agrave un pheacutenomegravene potentiellement preacutejudiciable dans un temps donneacute
ou une zone donneacutee raquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006)
Les aleacuteas cocirctiers reacutesultent dune variabiliteacute naturelle du climat et peuvent eacutegalement ecirctre
deacutefini comme eacutetant un laquopheacutenomegravene manifestation physique Ol activiteacute humaine susceptible
doccasionner des pertes en vies humaines ou des blessures des dommages aux biens des
perturbations sociales et eacuteconomiques ou une deacutegradation de lenvironnementraquo (ministegravere de
la Seacutecuriteacute Publique du Queacutebec 2008) laquo Laleacutea est la manifestation dun pheacutenomegravene naturel
doccurrence et dintensiteacute donneacuteesraquo (ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable
de France 2004 b) Laleacutea est localiseacute dans lespace (ltlt ougrave se produit-il raquo) arrive avec une
certaine reacutecurrence (ltlt quand se produit-il raquo) et se produit avec une intensiteacute plus ou moins
forte (ltlt comment se produit-il raquo) (Deacutepartement du Pas-de-Calais 2007 a et b MSP 2008)
Eacutetant donneacute que laleacutea laquoeacuterosionraquo fait disparaicirctre des terres cocirctiegraveres de maniegravere irreacutemeacutediable
il est classifieacute comme fort dans les plans de preacutevention des risques naturels en France (sur
une eacutechelle qui comprend neacutegligeable faible moyen fort)
Le terme anglophone hazard est utiliseacute dans certains ouvrages il correspond
habituellement au terme franccedilais laquoaleacuteas raquo mais certains auteurs vont aussi lemployer
comme synonyme de laquo risque raquo laquo Le terme aleacutea correspond agrave la notion de hazard utiJ iseacutee en
anglais dans le domaine de la seacutecuriteacute civile pour deacutesigner un eacuteveacutenement ou un pheacutenomegravene
dangereux comme un seacuteisme une tornade ou un accident de transport Lusage du mot aleacutea
simpose de plus en plus dans la francophonie pour exprimer cette notion de hazard raquo
(Ministegravere de la Seacutecuriteacute Publique du Queacutebec 2008) Plusieurs auteurs travaillant sur la
gestion des risques cocirctiers ainsi que sur limpact des changements climatiques utilisent eux
aussi le terme hazard pour deacutesigner les aleacuteas car cela permet une plus grande preacutecision
(Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006 Fairbank et Jakeways
2006 Meur-Ferec et al 2008) En effet lorsquil est employeacute comme synonyme de risque il
nexiste pas dautre mot pour aleacuteas et il nest alors plus possible de faire la distinction entre
le processus naturel qui en est la cause et la conseacutequence pour les humains
9
1112 Composante humaine des risques cocirctiers
Dun point de vue humain la cocircte est une interface attractive qui attire les
eacutetablissements et les constructions anthropiques Cet attrait est particuliegraverement vrai dans les
reacutegions de lEst du Queacutebec eacutetant donneacute quhistoriquement larriveacutee de la population sest
effectueacutee par la cocircte et a longtemps eacuteteacute lieacutee agrave une eacuteconomie deacutependante de la pecircche Mecircme si
la population est faible elle est donc concentreacutee sur la bordure littorale du territoire
Les enjeux sont laquo lensemble des personnes et des biens susceptibles decirctre affecteacutes
par un pheacutenomegravene naturelraquo (Ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement durable de la
France 2004a) Les biens pris en compte peuvent avoir une valeur moneacutetaire ou non
moneacutetaire (ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable de la France 2004b) En
zone littorale gaspeacutesienne ils sont nombreux et varieacutes Lespace perccedilu et l attracti viteacute de la
cocircte sont des enjeux mecircme sils ne sont pas directement monnayables
La vulneacuterabiliteacute est une notion complexe qui peut diffeacuterer selon lutilisation que lon
veut en faire et le champ de recherche (Fuumlssel 2007) En ce qui a trait agrave la gestion la
vulneacuterabiliteacute peut se traduire comme eacutetant laquo le degreacute auquel un systegraveme est preacutedisposeacute agrave un
aleacutea et capable de faire face agrave une avarie un deacutegacirct ou un dommage raquo (Agence europeacuteenne
pour lenvironnement 2009 McInnes 2006) Il est aussi possible de deacutefinir la vulneacuterabiliteacute
comme eacutetant la laquo condition reacutesultant de facteurs physiques sociaux eacuteconomiques ou
environnementaux qui preacutedisposent les eacuteleacutements exposeacutes agrave la manifestation dun aleacutea agrave subir
des preacutejudices ou des dommagesraquo (MSP 2008) La vulneacuterabiliteacute nest pas un concept
absolu mais est plutocirct lieacutee agrave un certain type de perturbation ce qui veut dire quun systegraveme
peut ecirctre vulneacuterable relativement agrave certains aleacuteas mais pas agrave dautres (Gallopin 2006) Les
facteurs techniques et institutionnels peuvent eacutegalement souvent expliquer la vulneacuterabiliteacute
(Adger 2006) laquo La vulneacuterabiliteacute exprime et mesure le niveau de conseacutequences preacutevisibles de
laleacutea sur les enjeuxraquo (Ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable de France
2004 b) La vulneacuterabiliteacute dune communauteacute ou dun individu peut ecirctre variable et va ainsi
deacutependre de multiples facteurs dont son exposition aux aleacuteasperturbations la susceptibiliteacute
doccurrence sa capaciteacute adaptativede reacuteponse ainsi que sa sensibiliteacute (Adger 2006 Dolan
10
et Walker 2004 Gallopin 2006) Pour plusieurs risques naturels la vulneacuterabiliteacute des
populations humaines deacutepend donc de leur lieu de reacutesidence de leur usage du milieu naturel
ainsi que des ressources dont ils disposent pour y faire face (Adger 2006)
Le type de bacirctiments loccupation des terres ainsi que les mentaliteacutes sont autant
deacuteleacutements qui peuvent varier Les constructions et les infrastructures preacutesentent une certaine
vulneacuterabiliteacute aux perturbations naturelles (aleacuteas) Dans notre eacutetude limportance des enjeux
deacutepend donc agrave la fois du type dinfrastructure qui est soumis agrave laleacutea mais aussi de la
vulneacuterabiliteacute propre agrave cette infrastructure
1113 Risques littoraux
laquo Consequently the coast can be a risky place ta maintain habitations raquo
(Clark 1996 p 75)
Il est important de bien deacutefinir ce quest le risque qui peut se deacutefinir comme eacutetant la
laquoperte preacutevue (deacutecegraves blesseacutes deacutegacircts aux proprieacuteteacutes et perturbations de lactiviteacute
eacuteconomique) due agrave un aleacutea speacutecifique pour une zone donneacutee et pour une peacuteriode de reacutefeacuterence
donneacutee Sur la base de calculs matheacutematiques le risque est le produit de laleacutea et de la
vulneacuterabiliteacuteraquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006) De
maniegravere plus preacutecise nous nous occuperons ici des risques naturels lieacutes agrave des aleacuteas Le risque
naturel laquo est un eacuteveacutenement dommageable doteacute dune certaine probabiliteacute conseacutequence dun
aleacutea survenant dans un milieu vulneacuterable Le risque reacutesulte donc de la conjonction de laleacutea
et dun enjeu la vulneacuterabiliteacute eacutetant la mesure des dommages de toutes sortes rapporteacutee agrave
lintensiteacute de laleacutea Agrave cette deacutefinition technique du risque doit ecirctre associeacutee la notion
dacceptabiliteacute pour y inteacutegrer sa composante socialeraquo (Commission interministeacuterielle de
leacutevaluation des politiques publique 1997) Les aleacuteas peuvent ecirctre modifieacutes atteacutenueacutes et
amplifieacutes par les activiteacutes humaines mais eacutetant donneacute leur origine et leur mode de
fonctionnement naturel le risque en reacutesultant est consideacutereacute comme naturel (principalement
par opposition aux risques technologiques) laquo A natural hazard becomes a natural risk when
11
population and property might be affectedraquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement
2009) Le risque reacutesulte donc de la preacutesence humaine (Meur-Feree 2006) Ainsi nous
retiendrons leacutequation suivante R =A V avec R =risque A =aleacutea et V =vulneacuterabiliteacute Ce
concept peut eacutegalement ecirctre preacutesenteacute sur les figures 11 et 12 comme la superposition de la
zone soumise agrave un aleacutea et de celle occupeacutee par les activiteacutes humaines Si leacuterosion cocirctiegravere en
elle-mecircme ne peut pas ecirctre consideacutereacutee comme eacutetant un problegraveme elle le devient seulement
parce que de par nos activiteacutes les terres cocirctiegraveres ont une trop grande valeur pour quil puisse
ecirctre possible de les laisser se perdre au profit de leacuterosion (Thome et al 2007)
Activiteacutes humaines
(vulneacuterabiliteacute)
- Habitations - Services publics
- Commerces - Infrastructures
de transport
Figure 11 Aleacuteas cocirctiers activiteacutes humaines et risques
12
EnjeuVulneacuterabiliteacute
Aleacutea Risque Figure 2 Aleacutea enjeuvulneacuterabiliteacute et risque cocirctier
Le recu 1 graduel des cocirctes par laction des vagues entraicircne geacuteneacuteralement peu de
risque pour les personnes En revanche la perte de terrain cocirctier induit un risque conseacutequent
pour les infrastructures
2 Geacuteorisques cocirctiers une probleacutematique importante au Queacutebec maritime
En raison des nombreux enjeux preacutesents sur les littoraux la probleacutematique engendreacutee
par les geacuteorisques cocirctiers est importante pour lEst du Queacutebec (Savard et al 2009
Bernatchez et Dubois 2004 Morneau et al 2001) Les presses locale et nationale abordent
ainsi reacuteguliegraverement et de plus en plus le sujet de leacuterosion des berges des rives et des cocirctes
et relaient les derniers rapports des groupes de recherche (figure 13) En effet cest un sujet
qui mecircme sil nest pas toujours traiteacute avec objectiviteacute affecte et inteacuteresse la population de
lEst du Queacutebec et les meacutedias (Bourque et Simonet 2008)
--
13
Archives Radio-Canada
~ 50
f0
40 -CIlc 30 ~ 20 0 E 10
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0 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Anneacutee de parution
Archives Le Soleil
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2000 2001 2002 2003 2004 2005
Anneacutee de parution
Figure 13 Importance de la couverture meacutediatique traitant de leacuterosion au Queacutebec (Source Goujon 2006 in Bernatchez 2007)
Les reacutesidents se sentent deacutemunis vis-agrave-vis de cette probleacutematique Les deacutecisions
prises par les instances supeacuterieures ne sont pas toujours bien comprises et le temps neacutecessaire
agrave la recherche leur paraicirct long (Radio-Canada 2009) Ainsi la population reacuteclame une
meilleure transparence En avril 2009 Radio-Canada titrait dailleurs laquoUne meilleure
communication souhaiteacuteeraquo en eacutevoquant le pheacutenomegravene de leacuterosion des berges
Un cadre de preacutevention des principaux risques naturels a eacuteteacute mis en place en 2006 par
le gouvernement du Queacutebec afin de reacutepondre agrave Jimportance de la probleacutematique lieacutee aux
aleacuteas naturels pour les reacutegions de lEst du Queacutebec Ce plan daction concerteacutee implique cinq
ministegraveres soit le ministegravere de la Seacutecuriteacute publique le ministegravere du Deacuteveloppement durable
de lEnvironnement et des Parcs le ministegravere des Affaires municipales et des Reacutegions le
ministegravere des Transports et le ministegravere des Ressources naturelles et de la Faune (MSP
2007) De plus une Chaire de recherche en geacuteoscience cocirctiegravere a eacuteteacute creacuteeacutee agrave [Universiteacute du
Queacutebec agrave Rimouski afin dacqueacuterir et de maintenir une expertise sur leacuterosion du littoral
14
Celle-ci est financeacutee par le gouvernement du Queacutebec (MSP 2009) ce qui montre
limplication de la recherche et du gouvernement dans lameacutelioration des connaissances et
des solutions concernant leacuterosion Un guide sur la gestion des risques en seacutecuriteacute civile a
aussi eacuteteacute eacutelaboreacute pour les acteurs du milieu afin dassurer une meilleure diffusion des
meacutethodes et des concepts relatifs agrave lanalyse du risque (MSP 2008)
J J3 Ameacutenagement et gestion de la zone littorale et de ses geacuteorisques
1131 Gestion et ameacutenagement du territoire notions importantes
Lameacutenagement se deacutefinit comme eacutetant lorganisation de lespace par des
eacutequipements approprieacutes de maniegravere agrave mettre en valeur les ressources naturelles du lieu et agrave
satisfaire les besoins des populations inteacuteresseacutees (Grand dictionnaire de terminologie sd)
Lameacutenagement et la gestion de lurbanisation se font traditionnellement par un zonage (plan
durbanisme scheacutema dameacutenagement) qui divise le territoire et prescrit les activiteacutes
autoriseacutees selon les endroits En zone cocirctiegravere ce nest pas diffeacuterent et le zonage est r outil de
planification et de gestion le plus impOltant pour encadrer loccupation des terres (Stewalt
el al 2003)
Au Queacutebec selon la Loi sur lameacutenagement et lurbanisme (LAU loi provinciale)
il faut que les MRC se conforment aux diffeacuterents regraveglements existants en matiegravere
dinfrastructures de risques technologiques et naturels La LAU preacuteconise un zonage selon
les usages qui seront effectueacutes sur les lots ainsi que selon les lieux Lobjectif de la loi
deacutecoule du fait quune harmonie des usages est neacutecessaire dans un territoire afin de
minimiser les probleacutematiques Le zonage des constructions peut se faire selon de multiples
critegraveres et les mesures de gestion sappliquent agrave tous les territoires selon le principe de
linteacuterecirct collectif de la socieacuteteacute
15
Deacutecoulant de ces pnnclpes le zonage a eacutegalement eacuteteacute appliqueacute aux risques en
geacuteneacuteral Les geacuteorisques sont un des paramegravetres pouvant entraicircner un zonage mais il est
important de noter que dautres paramegravetres peuvent eux aussi en ecirctre la source Le zonage
des risques deacutepend de la vision que lon a du pheacutenomegravene naturel menaccedilant agrave savoir si on ne
fait que le subir ou sil est possible de le modifier pour vivre avec (Pigeon 2005) Dans le
premier cas le zonage est vu comme une solution avantageuse pour eacuteviter les risques alors
que dans le second cas des ouvrages de protection de modification de lenvironnement
preacutevalent
1132 Speacutecificiteacutes de lameacutenagement en zone cocirctiegravere
Les modegraveles possibles de gestion du littoral deacutependent du modegravele de gestion de
lameacutenagement en geacuteneacuteral choisi par la reacutegionlMRC De plus la gestion de la cocircte ne peut
pas seffectuer sans la prise en compte de larriegravere-pays dans sa gestion afin deacutevaluer
lespace disponible pour lextension urbaine par exemple Les situations locales peuvent
donc ecirctre tregraves varieacutees
Eacutetant donneacute les variations dans les deacutefinitions de lobjet deacutetude (la zone cocirctiegravere) la
deacutefinition qui est donneacutee agrave la gestion de la zone cocirctiegravere varie donc elle aussi En ce qui a trait
aux risques cocirctiers le but du zonage est de les minimiser pour les populations Pour cela deux
possibiliteacutes
raquo atteacutenuer les aleacuteas (enrochements recharges en sable digues murets )
raquo minimiser les enjeux (zonage constructions adapteacutees)
Une autre meacutethode de gestion de la zone cocirctiegravere pourrait plutocirct utiliser les assurances
au lieu du zonage Le fait de ne plus assurer ce qui est agrave risque trop eacuteleveacute est reacuteguliegraverement
discuteacute dans les meacutedias anglais (Klein et al 1999) Ainsi les risques ne sont pas diminueacutes
mais lEacutetat se deacutesengage de toute responsabiliteacute concernant ces risques et ceci pourrait avoir
un impact important sur le reacuteajustement des valeurs du marcheacute immobilier ainsi que limiter
les nouvelles constructions qui ne pourraient plus ecirctre assureacutees
16
Dans tous les cas la gestion de la zone cocirctiegravere est complexifieacutee par le fait quelle est
soumise agrave des leacutegislations multiples Eacutetant une frontiegravere elle se retrouve de fait agrave la marge de
plusieurs lois et de plusieurs juridictions (Holgate-Pollard 1996) De plus au Queacutebec sa
gestion deacutepend de plusieurs paliers gouvernementaux ce qui reacutesulte en de multiples
leacutegislations (figure lA) et en une gestion mosaiumlque (Morneau et al 2001) Cette gestion est
complexe tant du fait des multiples lois existantes mais aussi du fait des connaissances
souvent non exhaustives que les deacutecideurs ont de la dynamique littorale
tourbIegravere
BBracl10is Morais intertidale
Amplitude des mareacutees
--_ Extrecircme de pie mllf Supecircriltlll Ugne des Milles eaux printeniegraveres moyennes
~_ EJltfecircme de pleine mer Infmieure
i Mer lerritoriale Cl2 milles marins) ~ ~ _------_
Zone eacuteconomique (12 milles manns)
1_ _ _ -_-
Figure 1A Leacutegislations concernant les zones cocirctiegraveres
Source Morneau et al 2001
17
] 133 Ameacutenager un territoire agrave risque sadapter agrave la probleacutematique
Ladaptation aux aleacuteas (ou aux changements climatiques) est lensemble des
activiteacutes qui dune part limitent les impacts neacutegatifs et dautre part favorisent laccegraves aux
nouvelles possibiliteacutes Cela passe donc par un ameacutenagement adeacutequat des territoires
concerneacutes Diffeacuterents types dadaptation sont possibles (tableau 12) Concernant les aleacuteas
cocirctiers deux meacutethodes de gestion sont possibles SOil par reacuteaction ou anticipation
(Klein et al 1999) soit reacuteactive et preacuteventive (Smit et al 1999 Lemmen et al 2008) La
gestion par reacuteaction conduit le plus sou vent agrave de la protection car elle survient apregraves des
eacutevegravenements dommageables pour la population La gestion par anticipation se traduit
principalement par un zonage afin deacuteviter les installations dans les zones soumises aux aleacuteas
Le zonage se situe dans la cateacutegorie de lintention planifieacutee avec une action preacuteventive Il est
important de consideacuterer que laquo dans la plupart des situations les mesures preacuteventives
planifieacutees ont des coucircts moins eacuteleveacutes agrave long terme et sont plus efficaces que les mesures
reacuteactivesraquo (Lemmen et al 2008)
Tableau 12 Diffeacuterents types dadaptation
ADAPTATION
selon Type dadaptatioo
Lintention Spontaneacutee Planifieacutee
Laction (par Reacuteactive Simultaneacutee Preacuteventive rapport au
stimulus climatique)
Leacutetendue temporelle Acourt terme Along temle
Leacutetendue spatiale Localiseacutee Eacutetendue
(Source Lemmen et al 2008 (extrait modifieacute tireacute de Smit et al 1999))
18
Presque toutes les actions danticipation vis-agrave-vis des geacuteorisques cocirctiers requiegraverent
une laquoplanification strateacutegiqueraquo (Klein et Nicholls 1999) ce qui nest pas encore geacuteneacuteraliseacutee
sur les cocirctes du Queacutebec La planification strateacutegique consiste notamment en lidentification
dun zonage des risques par des experts et agrave sa mise en application par les autoriteacutes
compeacutetentes
Concernant la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers et en particulier de leacuterosion les
choix qui soffrent aux instances de gestion sont le retrait ladaptation ou la protection
(figure 15) (Morneau et al 2001)
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 1 1 1 1 1 1 1
- Abandon agrave la - Zonage - Empierrement nature
- Maintien des - Deacuteveloppement
controcircleacute
- Murs - Eacutepis (champs)
processus naturels - Brise-lames - Dragage
- Recharge de plage
- Combinaison de Morneau et al 2001 techniques
Figure 15 Choix possibles face agrave la probleacutematique de leacuterosion
Cette recherche sattachera agrave Jeacutetude du choix preacuteventif quest ladaptation laquoCette
strateacutegie [ladaptation] preacuteconise leacutetablissement dun juste eacutequilibre entre la conservation et
le deacuteveloppement par Jadoption de certaines regravegles de zonage et dun deacuteveloppement
controcircleacute raquo (Morneau et al 200 1)
19
12 Zonage des risques en milieu cocirctier
laquo The ocean beachfront is a most hazardous place ta build raquo
(Clark 1996 pI76)
Lorsque lon eacutevoque le zonage des risques en milieu cocirctier cela reacutefegravere agrave lutilisation
de meacutethodes et de strateacutegies de zonages destineacutees agrave ameacutenager le littoral comme eacutetant une
entiteacute soumise agrave des conditions deacutetablissement speacutecifiques Le zonage reacutepond ainsi au
principe de preacutecaution
121 Principes et applications du zonage des risques
Le principe du zonage est deacuteviter la superposition des zones anthropiseacutees avec les
zones daleacuteas Il sagit alors de creacuteer des bandes non aedificandi soit des laquo zones non
constructiblesraquo (Paskoff 2004 b) Ce principe important est deacuteviter la construction dans les
zones preacuteceacutedemment identifieacutees comme soumises aux aleacuteas (Paskoff 2001 a McInnes
2006) En deacutefinissant quelle sera la laquo ligne de retraitraquo de la cocircte on pourra proceacuteder agrave un
retrait strateacutegique (Clark 1996) Le zonage de loccupation des terres est deacutejagrave utiliseacute dans
beaucoup de pays (Clark 1996) et il peut aussi ecirctre utiliseacute dans le cadre de plans de gestion
inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (GIZC) afin dy inclure des zonages speacutecifiques agrave la cocircte
(eacutecologie risques ) Les deacutecideurs peuvent par la suite prendre les mesures
dameacutenagements adeacutequates (tel quinterdire les nouvelles constructions) en toute
connaissance de cause et guider les nouveaux deacuteveloppements vers les espaces les plus
propices (McInnes 2006 Stewart et al 2003) Paskoff (2001 a) reacutesumait ainsi le principe du
zonage des risques en zone cocirctiegravere
Mieux vaut preacutevenir quessayer de porter remegravede Il conviendrait donc de repenser lusage de lespace littoral de telle sorte que les installations humaines ne se retrouvent pas en situation critique vis-agrave-vis des menaces de la mer agrave court ou mecircme agrave moyen terme (Paskoff 2001 a p 146 -147)
20
Le zonage se reacutevegravele ecirctre une bonne solution dameacutenagement concernant les risques
cocirctiers car les aleacuteas causant ces risques sont bien localiseacutes dans lespace et sont preacutevisibles
(Clark 1996) Plusieurs acteurs ont donc deacutejagrave identifieacute le zonage (zoning ou mapping en
anglais) comme une solution adeacutequate (Paskoff 2001 a Clark 1996) Dans son guide agrave
lintention des municipaliteacutes canadiennes le C-Ciarn (2006) eacutevoque eacutegalement cette
solution laquo Selon notre connaissance du risque actuel il importe de limiter le deacuteveloppement
dans les zones probleacutematiques et dinterdire toute nouvelle construction raquo (C-Ciarn 2006)
Les avantages du zonage par rapport aux autres solutions tiennent en son approche
anticipative bien quelle soit compleacutementaire avec dautres solutions Plusieurs
gouvernements ont ainsi adopteacute cette approche pour la gestion des zones cocirctiegraveres de leur
territoire notamment en Nouvelle-Zeacutelande (Ballinger et al 2000) en Eacutecosse (Ballinger et al
2000) en France (Loi dite Loi littorale 1986) ou en Caroline du Nord (Division de
lameacutenagement cocirctier de la Caroline du Nord 2009) Ces limites dinconstructibiliteacute peuvent
ecirctre fixes ou variables et eacutemaner de diffeacuterentes raisons (eacutecologie risque ) Loptique
retenue est laquodinitier un programme deacutecennal de preacutevention des risques naturels dont lun
des points essentiels est de limiter strictement le deacuteveloppement dans les zones exposeacutees raquo
(Ministegravere de lAmeacutenagement du territoire et de JEnvironnement de France 1997 a et b) La
Loi sur la seacutecuriteacute civile du Queacutebec adopte une optique similaire agrave celles eacutevoqueacutees par
Ballinger et al (2000) qui consiste agrave deacutelimiter les zones soumises aux aleacuteas afin dy limiter
les constructions Le problegraveme qui persiste est didentifier avec preacutecision quelles sont ces
zones soumises agrave des aleacuteas deacuterosion ou de submersion par la mer comme le preacuteconisent la
loi de seacutecuriteacute civile du Queacutebec ou les lois de la Nouvelle-Zeacutelande ou dEacutecosse
Les plans devraient ecirctre dynamiques et donc subir des reacutevisions tous les 5 ans pour
tenir compte agrave la fois des changements de politiques ainsi que des avanceacutees dans la
compreacutehension de lenvironnement physique (Klein et al 1999 Dubois et al 2005)
Une analyse multirisque peut ecirctre envisageacutee sur les cocirctes car plusieurs aleacuteas peuvent
y survenir Un indice de sensibiliteacute composite peut alors ecirctre eacutetabli en assignant une cote aux
diffeacuterents paramegravetres naturels et artificiels en fonction de la magnitude et de la freacutequence de
chacun pour les diffeacuterents aleacuteas (De Pi ppo et al 2008) Cet indice est encore preacuteliminaire et
21
ne peut pas encore ecirctre utiliseacute pour la gestion des cocirctes mais lideacutee dutiliser une multitude de
critegravere et de laquo geacuteoindicateurs raquo afin de cerner au mieux les aleacuteas et les risques potentiels dun
segment de cocircte est en deacuteveloppement durant ces derniegraveres anneacutees Pour garantir lefficaciteacute
de la meacutethode il est primordial de savoir quels risques zoner et agrave partir de quelle intensiteacute ou
freacutequence ils doivent ecirctre inteacutegreacutes au zonage Plus le nombre de paramegravetres pris en compte
est grand plus il est possible de penser que le zonage sera complet et donc efficaceefficient
mais eacutegalement complexe long et coucircteux agrave mettre en place
122 Zonage theacuteorique marges fixes ou variables
Plusieurs meacutethodes permettent de deacutevelopper des zonages des risques cocirctiers et
peuvent ecirctre utiliseacutees pour deacuteterminer la largeur que devront avoir les marges de protection
littorales Il y a dun cocircteacute les zonages comprenant des marges fixes (Clark 1996) et de
lautre les zonages variables baseacutes sur les taux deacuterosion mesureacutes (Paskoff 2004 b Dean et
Dalrymple 2004 Sabatier et al 2008)
1221 Zonages agrave marges fixes
Des limites dinconstructibiliteacute sont appliqueacutees dans plusieurs pays sur leurs zones
cocirctiegraveres (figure 16) Les marges qui en reacutesultent varient eacutenormeacutement entre 8 m pour
lEacutequateur et 3 km en ex-URSS sans quil soit toujours possible de connaicirctre les raisons de
ces diffeacuterences (Sorensen et McCreary 1990) Si lon sattarde agrave lexemple de la France la
marge retenue est de 100 megravetres pour les infrastructures et de 2 000 megravetres pour les routes
qui ne sont pas de desserte locale (Loi dite Loi littorale 1986) Cette optique nest cependant
pas adaptable agrave la situation du Queacutebec compte tenu de lhistorique de peuplement cocirctier et du
faible hinterlandarriegravere-pays existant le plus souvent
22
1shy - COUNTRIES DISTANCE INLAND FROM SHORELlNE
Ecuador - 8 m
HawaII -- 40 ft
Philippines ----- 20 m (mangrove greenbelt)
MexIco ----- 20 m Brazll ------ 33 m New Zealand ------- 66 ft
Oregon ------------ Permanent vegetation Une (variable)
Colombla ------------------ 50 m Costa Rica ------------------ 50 m (public zone) Indonesla ------------------ 50 m
Venezuela ------------------ 50 m 1
Chlle -------------------- 80 m 1
1France ----------------------- 100 m 1
Norway ----------------------- 100 m (no building) 1
1 Sweden ----------------------- 100 m (In some places to 300 m) 1 (no building)
1 SpaIn ----------------------- 100 to 200 m 1
1 Costa RIca ------ 50 m to ----------- 200 m 1(restrlcted zone)
1
1Uruguay ----------------------------- 250 m 1
Indonesla ----------------------------------- 400 m (mangrove greenbelt)
1
1
1
1 Greece -------------------------------------- 500 m
Denmark ---------------------------------------- 1-3 km (no summer homes) 1
0 1
USSR - Coast of the Black Sea -------------------------- 3 km 811 shy(exclusion of new factorles) il
co 1 -----------------------------0Q)
1
Definition of shorellne varies but It Is usually the mean hlgh tlde ~I Most nations and states exempt coastal dependent Installations Gicircl such as harbor developments and marinas ~ 1
ecirc 1 Indonesla has both a 50 m setback for forest cutting and a 400 m Q)
Ci 1greenbelt for flshery support purposes ()1
Figure 16 Marges de retrait pour les constructions (zones dexclusion) utiliseacutees par diffeacuterents pays
23
1222 Zonages agrave marges variables
Les zonages de leacuterosion agrave marges variables partent dun principe simple qui est de
connaicirctre les risques passeacutes pour preacutevoir ceux de demain Cest ainsi quils se basent sur les
taux de recul historiques de chaque secteur Ils utilisent ces taux deacuterosion annuels passeacutes et
les multiplient par le nombre danneacutees de lhorizon de zonage deacutesireacute Cette meacutethode de
zonage est proposeacutee par plusieurs chercheurs (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et
Dalrymple 2004 Sabatier et al 2008) (figure 17-A et B) Elle est eacutegalement utiliseacutee par
certains gouvernements tels quen Caroline du Nord (Division de lameacutenagement cocirctier de la
Caroline du Nord 2009) Cest dailleurs cette approche qui a eacuteteacute utiliseacutee sur la Cocircte-Nord du
Saint-Laurent dans le cadre de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges (Dubois et al
2005) Lintention est de creacuteer une zone tampon entre loceacutean et larriegravere-cocircte encore appeleacutee
laquo setback raquo ou laquo exclusion zoneraquo en anglais (Clark J996)
RocalJjng Aolerence EmiddotIO Emiddot10 Emiddot60 Shor~iIl9 relllUrfl Lille Llne L1I1~A B
Zonos 1--+-EmiddotZos +----middot1 Eacutequipements lourds EmiddotIO Emiddot30 Emiddot60
ImmInent InllJrmodinle lol1ger Tornl Hl)lAld Zone HlilArd
iml11cllhlc rOllrd~
No Now M013ble Aonctity LmgeSelbadlts - - - POSITION DL RI ( l)AJiS bO AS - - - Habilnble Sinqle Fnmlll Movnblo SlfltCcedilhl SlltICluns SIItIIIUfflS SlrucuO~ Aliowed
Flood InsuranCfl
Fxisllng1---- Cover Ige Aeqllilfd -----shy
la Be lAajnlItH-~(J
Eligible 101
- - - POSITION Dl RIAGE OANS 10 -lS shy - shy ~eloralIcircOI
Bonetls NoN~w
Eacutequipem(lll Iltg(r~ mobik( NrtP PollCles
NOIICt nI
FrO$lOn
- - - POSITIO-J DL RIGI l)AJS 10 IS shy - shy I-l~lilrd
Reference E=middotIO [middot10 Emiddot60 AUluli rquipemelll Foahlfe Lille Line Une
~~bull Zono Emiddot30 Zobull
1 bullbullbull
[0middot60 lOIlQ
bull 1
t ShorehllIJ
P~~ ~(a~e _--~_-RIA(E ACTlEL Eltoltmple Prolile
Wllh lirl4i ond 7or~ IlluslrAI~d
(NOl 10 $cle)
Mc National Research Council 1990
Paskoff 2004 b in Dean el Dalrymple 2004
Figure 17 Propositions de zonages cocirctiers variables En A en France et en B aux Eacutetats-Unis
E-IO signi fie ligne deacuterosion dans 10 ans E-30 dans 30 ans et E-60 dans 60 ans
24
Ces zones sont baseacutees sur la laquoLong-Term Shoreline Change Ratesraquo (LTSCR) le taux de
changement agrave long terme de la ligne de rivage (Dean et Dalrymple 2004 Division de
lameacutenagement cocirctier de la Caroline du Nord 2009) De ces taux peuvent deacutecouler deux
propositions de gestion soit un retrait (setback) soit des normes de construction speacutecifiques
(construction standard)
Cette meacutethode dispose de plusieurs avantages Tout dabord elle est souvent
preacuteconiseacutee et mise de lavant comme eacutetant tregraves utile car elle correspond agrave la variabiliteacute
naturelle des cocirctes (Clark 1996) Cela creacutee un zonage modulable qui sadapte agrave la situation
locale selon les secteurs de cocircte Les marges ainsi eacutetablies peuvent ecirctre reacuteajusteacutees au fur et agrave
mesure que le temps avance et elles tiennent compte des paramegravetres naturels des cocirctes qui
neacutevoluent pas tous avec la mecircme vitesse (Paskoff 2004 b Clark 1996) Plusieurs
inconveacutenients peuvent malgreacute tout lui ecirctre imputeacutes car il ny a notamment pas de prise en
compte dune eacuteventuelle modification de ces taux historiques que ce soit agrave la hausse (agrave cause
dun changement de tendance ou des changements climatiques par exemple) ou agrave la baisse
(construction dune structure de protection rigide figeant le trait de cocircte eacutepis bloquant le
transit seacutedimentaire )
Pour connaicirctre les taux deacuterosion avec une grande preacutecision le lidar et autres
techniques modernes sont tregraves efficaces (Miller et al 2008) Cependant cela ne permet pas
de remonter en arriegravere et de caracteacuteriser leacutevolution historique et les techniques sont encore
coucircteuses et complexes Le recours agrave ces meacutethodes est donc encore peu freacutequent pour la
gestion et de lameacutenagement des cocirctes en lien avec leacuterosion Permettant une preacutecision
alti meacutetrique importante ces techniques sont cependant deacutejagrave utiliseacutees pour reacutepondre au risque
de submersion en permettant une cartographie de preacutecision
25
123 Reacuteglementations de zonages existantes dans la reacutegion
Ladaptation par le biais du zonage et du deacuteveloppement controcircleacute est peu reacutepandue au
Queacutebec et l appl ication de cette approche entraicircnerait une refonte importante des scheacutemas
dameacutenagement des plans durbanisme ainsi que de la reacuteglementation qui sy rattache
(Morneau et al 2001) Cependant diffeacuterents zonages cocirctiers existent dans la reacutegion deacutetude
ou dans les reacutegions adjacentes Ils peuvent ecirctre deacutejagrave en place ou encore agrave leacutetat de
proposition Ils preacutesentent des caracteacuteristiques diffeacuterentes ainsi que des objectifs divers mais
sont autant de possibiliteacutes qui soffrent pour le zonage des risques cocirctiers dans le secteur agrave
leacutetude
La Politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables a eacuteteacute voteacutee en
1987 puis modifieacutee en 1991 1996 1997 2005 et 2008 CeJle-ci preacuteconise une marge de
10 ou 15 m agrave partir de la ligne des hautes eaux qui sur le littoral correspond agrave la limite
de la veacutegeacutetation (figure 18) Au sein de cette zone la majoriteacute des constructions sont
interdites (Gouvernement du Queacutebec 1987 MDDEP 2007) Cette politique est en
application dans le cadre de la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (LQE
Gouvernement du Queacutebec 1972) Agrave deacutefaut dautres documents souvent inexistants ce
type de zonage est utiliseacute dans plusieurs MRC pour zoner le risque deacuterosion (Belzile
2008 Caron comm pers Dubois et al 2005)
A
Penle supeacuteriewe 8 JO
Source MDDEP 2009
Figure 18 Largeurs de protection prescrites par la politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables
26
Une adaptation du zonage eacutetabli agrave la suite de lentente speacutecifique sur leacuterosion des
berges de la Cocircte-Nord pourrait eacutegalement ecirctre appliqueacutee Le zonage des risques eacutetabli
pour la Cocircte-Nord dans le cadre dun projet pilote (Dubois et al 2005) tient compte de la
dynamique littorale en fonction des types de cocircte et de leurs taux de recul mesureacutes
historiquement et actuellement Ce zonage semble ecirctre efficace et durable
Malheureusement il ne tient pas compte dune acceacuteleacuteration probable des taux de reculs
dans un contexte de changements climatiques (GrEC 2007 a) De plus il a eacuteteacute eacutetabli
pour les types de cocircte principaux preacutesents sur la Cocircte-Nord Les cocirctes agrave falaises
rocheuses seacutedimentaires qui constituent en proportion lun des types de cocircte majeurs de
lestuaire et du golfe du Saint-Laurent (Bernatchez et Quintin 2005) neacutetant pas
suffisamment repreacutesenteacutees sur la Cocircte-Nord aucun calcul de marge nest proposeacute
(mecircmes si les auteurs preacuteconisent une analyse plus deacutetailleacutee de ces secteurs) (Dubois
et al 2005)
Le zonage envisageacute au Nouveau-Brunswick eacutetablit une marge de 30 m de largeur agrave partir
du trait de cocircte Ce zonage na pour le moment pas encore eacuteteacute transfeacutereacute dans les textes
leacutegislatifs bien quil ait eacuteteacute preacutesenteacute dans la Politique de protection des zones cocirctiegraveres
pour le Nouveau-Brunswick en date de 2002 Une marge fixe de 30 megravetres y est
preacuteconiseacutee dans laquelle les activiteacutes et constructions sont reacuteglementeacutees (ministegravere de
lEnvironnement et des Gouvernements locaux du Nouveau-Brunswick 2002)
Le zonage des risques naturels deacuterosion eacutetabli par la MRC du Rocher-Perceacute dans son
scheacutema dameacutenagement de 1989 (en 2009 il eacutetait toujours en vigueur dans lattente de
lapprobation dun nouveau scheacutema dameacutenagement) comprend lapplication strictoshy
sensu de la Politique de protection des rives ainsi que des zones reconnues comme eacutetant agrave
risque (MRC Rocher-Perceacute 1989) Ce zonage est transfeacutereacute tel quel dans le plan
durbanisme de la municipaliteacute car mecircme si en theacuteorie cette derniegravere peut laugmenter
elle nen a pas eu les moyens techniques
La proposition de zonage des risques naturels de la MRC du Rocher-Perceacute preacutevoit un
doublement de la largeur de la bande de protection preacutevue par la politique de protection
des rives ainsi que lajout de nouvelles zones de contraintes deacuterosion (Caron comm
pers MRC Rocher-Perceacute 2005) Ce scheacutema dameacutenagement est en cours dadoption par
la MRC Le doublement des marges preacutevues par la loi est neacute du constat simple que
27
celles-ci neacutetaient pas suffisantes pour proteacuteger les nouvelles constructions de leacuterosion
Lameacutenagiste a donc deacutecideacute suite aux reacutesultats preacuteliminaires des travaux de recherche
(Bernatchez et al 2008 a) pour le secteur de Perceacute de doubler ces marges (Caron
comm pers)
Un zonage utilisant les taux de recul historiques de la cocircte pourrait eacutegalement ecirctre
appliqueacute (Pugh 2004 Paskoff 2001 a) avec un horizon de gestion de 30 ou 50 ans Pour
les secteurs ougrave de laccumulation est preacutevue aucune marge de seacutecuriteacute ne serait retenue
La Loi sur la seacutecuriteacute civile de 2001 oblige les MRC agrave cartographier les zones agrave risque
sur leur territoire mecircme si celle-ci ne propose pas de meacutethodologie ni de moyens pour le
faire Les organismes locaux doivent donc trouver eux-mecircmes les critegraveres Cela permet
une adaptation aux probleacutematiques locales mais il est possible de se demander si les
MRC ont les ressources et lexpertise neacutecessaire pour mener cette opeacuteration agrave bien (Heacutetu
2001) Dans le cas des petites MRC avec peu de moyens cela retarde le processus La
MRC du Rocher-Perceacute na dailleurs pas commenceacute en 2008 agrave faire son scheacutema de
seacutecuriteacute civile
Des sceacutenarios deacutevolution de la position du trait de cocircte ont eacuteteacute eacutetablis par des chercheurs
dans un contexte de preacutevision de changements climatiques dans le cadre dune entente
entre le Fonds daction sur les changements climatiques (FACC) le consortium Ouranos
et lUQAR-ISMER (Bernatchez et al 2008 a) Ces sceacutenarios sont eacutetablis suite au
couplage des donneacutees deacuterosion passeacutee danciennes conditions climatiques et de
preacutevisions deacuterosion et environnementales La projection des donneacutees climatiques futures
a permis de deacuteterminer le taux deacuterosion le plus probable (SP) sous ces nouvelles
conditions
28
Les diffeacuterentes options de zonages des risques cocirctiers dans le secteur deacutetude et des
secteurs adjacents sont reacutesumeacutees dans le tableau 13
Tableau 13 Reacutesumeacutes des types de zonage des risques cocirctiers possibles
Zonage Marge appliqueacutee Principe sous-jacent
Loi sur la qualiteacute de lenvironnement
(politique de protection des rives) 10 ou 15 megravetres
Eacutecotone agrave proteacuteger
Inondations (lluvial)
Proposition de la
MRC du Rocher Perceacute 20 ou 30 m
La LQE nest pas suffisante donc
on double ces valeurs
Politique de protection des zones
cocirctiegraveres pour le
Nouveau-Brunswick
30 megravetres Protection de la zone tampon du
littoral
Entente speacutecifique sur leacuterosion des Taux de recul max x Augmentation importante de
berges (Cocircte-Nord) 30 ans leacuterosion future
Meilleure estimation des risques
Loi seacutecuriteacute civile Variable (selon des eacutetudes compleacutementaires
agrave reacutealiser)
Selon les taux historiques deacuterosion
Taux de recul
historique x horizon
dameacutenagement
Rien ne change le futur sera le
rellet du passeacute
Selon leacuterosion preacutevue dans un Augmentation variable des taux
contexte de changements climatiques Variable deacuterosion en raison des
(Bernatchez et al 2008 a) changements climatiques
13 Ameacutenagement cocirctier et changements climatiques
Eacutetant donneacute quaucune cocircte nest agrave [abri de Jinfluence du climat et de ses variations
naturelles et ni de celles induites par les activiteacutes humaines tout changement tel que ceux
preacutevus sous [influence des changements climatiques va avoir un impact sur son eacutevolution
Lameacutenagement des littoraux doit donc en tenir compte Nous analyserons ici dabord les
modifications dues au climat avant de nous attarder agrave la prise en compte de ces modifications
dans les zonages
29
131 Modifications de lenvironnement cocirctier dues au climat
Les impacts engendreacutes par les modifications du climat sur les zones cocirctiegraveres sont
multiples et reacutesultent agrave la fois des modifications de Jhydrosphegravere et de latmosphegravere ils se
surimposent aux variations naturelles du climat Ces changements ont eacuteteacute mesureacutes agrave leacutechelle
mondiale (GffiC 2001 2007 a et b) nationale (Ressources naturelles Canada 2004 Shaw et
al 1998) reacutegionale (Ressources naturelles Canada 2004 Lemmen et al 2008 Ouranos
2009) mais aussi locale (Bernatchez et al 2008 a Senneville et Saucier 2008) Connaicirctre
ces modifications de lenvironnement est important puisque plusieurs scientifiques
sentendent sur le fait que leacuterosion devrait prendre de lampleur dans le contexte des
changements climatiques notamment en raison de la hausse mondiale du niveau marin relatif
et de laugmentation de lintensiteacute des tempecirctes (Shaw et al 1998 GffiC 2001 et 2007
Morner 2004)
De multiples eacuteleacutements sont modifieacutes par les changements climatiques ce qui comme
nous allons le voir va avoir un impact sur les cocirctes et leur dynamique deacutevolution
(figure 19)
Q)Hausse de la tempeacuterature moyenne gt Q) lU
Eacuteleacutevation du niveau de la mer LU u Q)
c ru
Variation des tempeacuteratures extrecircmes +shyc (hausse en eacuteteacute diminution en hiver) o
u Variation des preacutecipitations moyennes Q)
0 l ru
Q)Augmentation de la freacutequence et Q)
gtde lintensiteacute des tempecirctes 0 ru Z
uAugmentation de lintensiteacute des preacutecipitations
Source Ressources naturelles Canada 2004
Figure 19 Eacutevolution preacutevue des variables climatiques au Canada
30
Dans les zones cocirctiegraveres des changements sont eacutegalement agrave preacutevoir avec des impacts
tant sur les milieux biologique et physique que pour les socieacuteteacutes (figure 1 0)
Changement climatique et
eacuteleacutevation du niveau de la mer
IMPACTS BIOPHYSIQUES bull Inondations cocirctiegraveres plus eacutetendues bull Accroissement de leacuterosion cocirctiegravere bull Intrusion deau saleacutee dans les aquifegraveres deau douce bull Amincissement de la couverture glacielle bull Hausse des inondations causeacutees par des ondes de tempecircte bull Augmentation des tempeacuteratures agrave la surface de la mer bull Perte dhabitats cocirctiers
IMPACTS SOCIO-EacuteCONOMIQUES bull Dommages aux infrastructures cocirctiegraveres dont celles
utiliseacutees pour le transport et les loisirs bull Allongement de la saison de navigation commerciale bull Pertes de proprieacuteteacutes accrues bull Augmentation des risques de maladie bull Accroissement des risques dinondation et de perte de vie bull Changement de ressources renouvelables et de subsistance
(p ex les pecircches) bull Perte de ressources et disparition de valeurs culturelles
Source Ressources naturelles Canada 2004
Figure 1 0 Impacts biophysiques et socio-eacuteconomiques eacuteventuels des changements climatiques dans les zones cocirctiegraveres
bull Hausse du niveau marin relatif
Agrave leacutechelle mondiale le niveau marin relatif a augmenteacute depuis le deacutebut du 20egraveme siegravecle
(GIEC 2007 b Paskoff 2003 2001 b) et il est preacutevu quil continue agrave augmenter dans les
prochaines deacutecennies (figure )
---
31
50
o
I-50
-100
-150
1850 1900 1950 2000
Figure 111 Variation du niveau marin relatif agrave leacutechelle mondiale vis-agrave-vis du niveau moyen de 1961-1990
Limpact de cette hausse du niveau marin relatif sur leacuterosion vient du fait que cela
permet aux vagues datteindre un niveau supeacuterieur avec plus de force ce qui va accentuer les
diffeacuterents pheacutenomegravenes eacuterosifs cocirctiers ceci mecircme si la hausse nest que de quelques dizaines
de centimegravetres (Paskoff 2003 2004 a) La hausse relative preacutevue du niveau de la mer pour le
prochain siegravecle dans un contexte de reacutechauffement climatique est denviron 50 agrave 60 cm pour
lest du Canada (Parkes et al 2006)
bull Hausse des tempeacuteratures moyennes
Au niveau mondial les tempeacuteratures moyennes sont en hausse (figure 112) dapregraves le GIEC
(2002007 b)
32
--A260 --A18
( --81 ~ -- Aconcentration conslanle (2000) Clgt 50 u -- XXe siegravecle
t J CIgt 40 c Clgt
ca 306 c 0 E 20 euml Clgt E Clgt 10
J
r-u 00
Clgt CI
-10
1900 2000 2100 Annee GIEC 2007 b
Figure 112 Eacutevolution et projection des tempeacuteratures planeacutetaires
Bourque et Simonet (2008) constatent une hausse statistiquement significative des
tempeacuteratures annuelles au Queacutebec Des modegraveles reacutegionaux du climat dOuranos preacutevoient
laugmentation des tempeacuteratures moyennes agrave la fois pour 2020 2050 et 2080 (Bourque et
Simonet 2008) Ces preacutevisions se deacutemarquent de la variabiliteacute naturelle du climat passeacute
(Bourque et Simonet 2008)
bull Augmentation des redoux hivernaux
Les redoux hivernaux sont en hausse depuis le deacutebut du 20egravell siegravecle Cette tendance agrave la
hausse devrait se poursuivre agrave lavenir (Jolivet et Bernatchez 2008) Cette hausse augmente
le nombre de cycles de gel-deacutegel et augmente donc les processus cryogeacuteniques et fragilise
ainsi les mateacuteriaux qui constituent les falaises cocirctiegraveres (Bernatchez et al 2008 a Bernatchez
et Dubois 2008)
bull Diminution de la couverture de glace
La couverture de glace de mer est en baisse dans le golfe et lestuaire du Saint-Laurent depuis
les anneacutees 90 (figure 1 J3) Depuis 1996 il Ya moins de glaces tant sur les ri ves quau large
(Service Canadien des glaces 2009)
- -
33
100
euml 90
~ - c
80 shy
iumlii Cf)
J 1J 70 Jg a lce (overage 1 (ouvenure des ola(~s
Cl -Average 1 mo~nne 1971-2000 Q1 60
ll 1J ltIl ~ 50 l1 Cl ID 1J 40 ~ J l
~ J 30 a o III 1J
amp 20
euml ID o
~ 101
0shy 0111 ~
1 111111 g 0 Il1
0 0
~
ocirc ~ ~
ocirc 0
~ ~ ~
0
~
Date Dapregraves Service Canadien des Glaces 2009
Figure 113 Eacutevolution de la couverture de glace dans lestuaire et le golfe du Saint-Laurent
Les preacutevisions et les modeacutelisations pour lestuaire et le golfe (Senneville et Saucier
2008) preacutevoient que la tendance agrave la baisse du nombre de jours de glace se maintienne agrave la
suite du reacutechauffement du climat (tableau 14) Une disparition de la glace de mer est mecircme
envisageacutee avant la fin du 21 egraveme siegravecle (Bourque et Simonet 2008)
Tableau 14 Reacutesultats des simulations de limpact des variations de tempeacuterature sur les conditions de glace pour la peacuteriode 1996-2003 et des projections futures
Peacuteriode teacutemoin Peacuteriode chaude Diffeacuterence Station de mesure 1996-2003 +2degC (nb de jours) de reacuteduction
jours gt30 de CcedilJlace jours gt30 de CcedilJlace Perceacute 622 261 361 58
Plage de la Martinique 71 263 447 63 Pointe-aux-Loups 573 159 414 72
Pointe-aux-Loups (OS) 339 119 22 65
(modlheacute de Senneville et Saucier 2008)
34
Cette diminution de la couverture de glace rend la cocircte vulneacuterable agrave laction des
vagues sur une peacuteriode de temps plus longue (Bernatchez et al 2008 a) La mobiliteacute des
glaces en hiver et le deacutepart du pied de glace assurent eacutegalement un transit seacutedimentaire sur le
bas de plage mecircme en hiver ce qui neacutetait pas le cas par le passeacute (Bernatchez et Dubois
2004)
bull Modification des preacutecipitations
Une tendance agrave la hausse des pluies hivernales a eacuteteacute constateacutee pour lEst du Queacutebec maritime
(Jolivet et Bernatchez 2008) Ces pluies peuvent causer de leacuterosion importante par
ruissellement et faire fondre la protection que constitue le manteau neigeux (Jolivet et
Bernatchez 2008) Les pluies diluviennes sont elles aussi en hausse pour la reacutegion de la
Gaspeacutesie (Jolivet et Bernatchez 2008)
bull Tempecirctes
II nest pas aiseacute de didentifier une tendance agrave la hausse ou agrave la baisse pour le nombre annuel
de tempecirctes dans lEst du Queacutebec II faut cependant noter quune partie importante des
tempecirctes se produit durant lhiver peacuteriode durant laquelle la glace de mer et le pied de glace
limitaient la creacuteation des vagues ainsi que leur propagation jusquagrave la cocircte Dans le golfe et
lestuaire du Saint-Laurent un changement dans le reacutegime glaciel va donc augmenter le
nombre de tempecirctes effectives cest-agrave-dire qui ont une action sur les cocirctes (Savard et al
2008 Savard et al 2009)
Les changements climatiques vont ainsi augmenter les aleacuteas Les aleacuteas affectant la
cocircte vont donc ecirctre modifieacutes et de maniegravere intrinsegraveque les risques eacutegalement
Lenvironnement actuel et surtout futur nest donc plus le reflet de ce quil eacutetait au deacutebut du
siegravecle passeacute et leacuterosion fortement deacutependante de son environnement est donc modifieacutee Il
nest alors plus possible de se fier seulement agrave lexpeacuterience passeacutee des communauteacutes cocirctiegraveres
pour geacuterer leacuterosion
35
132 Prise en compte de ces modifications dans le zonage
laquoLhumaniteacute dispose de plusieurs options mais le passeacute nen est pas une raquo
(Sauchyn et Kulshreshtha 2008)
Lors de leacutetablissement dune zone agrave risque il est important de prendre en compte agrave
la fois la variabiliteacute naturelle du climat (aleacuteas) mais aussi les modifications dues aux
changements climatiques (modification des aleacuteas) 11 est eacutegalement important de retenir que
la modification des activiteacutes humaines peut eacutegalement faire augmenter les risques
(figure 114)
Activiteacutes humaines
(Vulneacuterabiliteacute)
Figure 114 Possibiliteacute daugmentation du risque modification des aleacuteas combineacutee agrave une modification des activiteacutes humaines
11 est bon de sinteacuteresser aux risques futurs qui ont toutes les probabiliteacutes de survenir
dans le contexte de changements climatiques Ceux-ci reacutesultent agrave la fois de la hausse des
vulneacuterabiliteacutes (nouvelles constructions changement de vocation des bacirctiments ) et de la
hausse du niveau des aleacuteas Limpact des aleacuteas naturels devrait augmenter non seulement agrave
cause des changements climatiques mais aussi de la pression continue du deacuteveloppement
36
dans des zones marginales et vulneacuterables (McInnes 2006) Les deux paramegravetres conduisent agrave
augmenter de maniegravere corollaire les risques cocirctiers Afin de limiter les risques il est possible
de jouer sur les deux tableaux cest-agrave-dire soit de limiter les aleacuteas (physiques) soit de limiter
la vulneacuterabiliteacute (humaine) (Boriff et al 2005)
1321 Quand proceacuteder agrave cette prise en compte
Latteacutenuation des aleacuteas passe par des solutions dingeacutenierie qUi proposent
geacuteneacuteralement des ouvrages de protection Maintenir les ouvrages de protection actuels dans
un futur contexte de changements climatiques va engendrer des deacutepenses 15 agrave 4 fois plus
importantes selon les diffeacuterents sceacutenarios deacutevolution (Burgess et Townend 2004 in Thome
et al 2007) Par exemple si lon deacutecidait de conserver les coucircts dinfrastructures agrave un niveau
eacutequivalent agrave celui d aujourd hui ce seraient pregraves du tiers des deacutefenses cocirctiegraveres de Grandeshy
Bretagne qui ne pourraient pas ecirctre maintenues (Thome et al 2007) Le maintien du trait de
cocircte en limitant les aleacuteas ne semble ainsi pas ecirctre une option eacuteconomiquement viable
Lalternative serait donc de limiter les nouvelles vulneacuterabiliteacutes Cette limitation de la
vulneacuterabiliteacute est lieacutee agrave un zonage des risques pour lavenir Cependant il est important que
les critegraveres utiliseacutes pour le zonage des risques tiennent compte agrave la fois des aleacuteas futurs ainsi
que des enjeux futurs
Certains se demandent sil ne faudrait pas attendre une certitude concernant
deacuteventuels changements climatiques avant de les prendre en compte dans la gestion des
littoraux Mecircme si la grande majoriteacute des scientifiques qui se rangent actuellement derriegravere le
GlEC saccordent sur le fait que ces changements sont plus quune simple variation naturelle
du climat un doute peut subsister Cependant Stern (2007) calcule que cela reviendrait trop
cher dattendre ce moment avant dadapter nos faccedilons de faire Attendre que les effets des
changements climatiques deviennent majeurs va augmenter de maniegravere tregraves importante les
coucircts associeacutes agrave la gestion des risques et agrave lameacutenagement (Zeidler 1997) 11 est donc
possible de supposer la mecircme majoration des coucircts pour le Queacutebec ce qui rend laction
dautant plus pressante Le Ministegravere de lAmeacutenagement du territoire et de lEnvironnement
37
de France (1997 a) met eacutegalement de lavant cet inteacuterecirct agrave agir tout de suite mecircme si certains
doutes subsistent en eacutevoquant le principe de preacutecaution qui doit reacutegir les politiques
publiques Il est important de se souvenir que dans ce domaine linaction est en fait une
action une deacutecision de ne rien faire En effet attendre de constater une eacutevolution va laisser le
temps agrave des deacuteveloppements de voir le jour et va orienter les futures deacutecisions Ne pas
prendre de deacutecision aujourd hui doit donc ecirctre deacutecideacute et consideacutereacute comme un choix parmi
dautres et non comme un simple report de choix Finalement il faut consideacuterer que comme
nous sommes deacutejagrave mal adapteacutes aux conditions climatiques et environnementales actuelles
(Forbes 2008) prendre des mesures dadaptation immeacutediatement est neacutecessaire que lon y
integravegre les changements climatiques ou non
Dans ce contexte il est inteacuteressant de voir quels sont les aspects des changements
climatiques qui sont actuellement pris en compte par les gestionnaires des zones cocirctiegraveres
1322 Prise en compte de la hausse du niveau moyen des mers
Limpact des changements climatiques sur les cocirctes est souvent eacutevalueacute par la hausse
du niveau moyen relatif des mers tant par le public (Radio-Canada 2009) que par les
experts (Paskoff 2004 a et b 2001 a et b Pethick 2001 Gornitz et al 1997 Klein et al
1999) Cette hausse a donc mieux eacuteteacute documenteacutee et connue Ceci pourrait ecirctre ducirc au fait que
pour certains chercheurs la hausse du NMR est consideacutereacutee comme le paramegravetre avec le plus
de significativiteacute concernant leacuterosion (Thome et al 2007)
laquo When sea level is rising letting nature take its course is undoubtedly the best solution wherever such an option is acceptableraquo
(Paskoff 2004 a)
La principale inclusion de la hausse du niveau marin relatif en lien avec leacuterosion des
berges deacutecoule de la regravegle de Bruun (Bruun rule) Selon celle-ci le recul des plages peut ecirctre
preacutevu en fonction de la hausse du NMR le long des plages de sable Des calculs de la hausse
des taux deacuterosion en fonction des sceacutenarios climatiques et donc de la hausse du NMR ont eacuteteacute
38
effectueacutes par Thome et al (2007) et Petick (2001) en utilisant une eacutequation directement issue
de la regravegle de Bruun En Grande-Bretagne ce calcul a eacuteteacute fait sur les taux deacuterosion moyens
par secteur mais lauteur preacutecise que ce sont des taux preacutevus potentiels et que les conditions
locales les taux deacuterosion actuels ainsi que le profil cocirctier peuvent avoir un impact important
sur le futur taux reacuteel (Thorne et al 2007) Cependant Jutilisation de cette regravegle a eacuteteacute remise
en cause comme outil de preacutediction de leacuterosion car trop peu de paramegravetres sont pris en
compte (Komar 1998) Des problegravemes concernant cette regravegle de Bruun ont eacutegalement eacuteteacute
souleveacutes par Davidson-Arnott (2005) Une application de preacutediction des taux de recul et
donc une utilisation de ce principe pour les zonages des risques deacuterosion nest ainsi possible
que dans de tregraves rares cas ce qui voit son utilisation tregraves limiteacutee
Lautre inclusion de la hausse du niveau marin relatif dans la gestion des cocirctes utilise
le modegravele dit des laquo 3 optionsraquo qui est aussi mis en avant pour geacuterer leacuterosion actuelle des
cocirctes (figure 16 de Morneau et al 2001) Les laquo3 optionsraquo que sont ladaptation
] accommodement ou le retrait sont proposeacutees par plusieurs auteurs tels que Pugh (2004)
Ressources naturelles Canada (2004) Paskoff (2001 a 2004 b) ou le GIEC (20012007 b)
(figures 115 et tableau 15) Dans un contexte de hausse du NMR la regravegle dor du zonage
des risques est deacuteloigner suffisamment les ameacutenagements du rivage pour quils restent agrave
leacutecart des menaces quimplique la hausse du niveau marin relatif durant toute leur dureacutee de
vie (Paskoff 2001 b)
39
1
eunenl Su Leyel
RETREAT ACCOMMODAn PRouer
Buildings
le
hfu bullbullbull middot~i -middot-11 1-bullbulltwlIl ~$_~ -1
co a CrOpt a N
== ~--t o fil co a Pugh2DD4
Figure 115 Diffeacuterentes strateacutegies de la socieacuteteacute face agrave la hausse du niveau marin relatif
(agrave gauche) 1a reacutesistance dure (digues enrochement mur ) Jb reacutesistance douce (apport artificiel de seacutediments) 1c contre-attaque (remblaiement) 2 recul (deacuteplacement des constructions (agrave droite) Les strateacutegies peuvent ecirctre regroupeacutees en 3 cateacutegories retrait accommodement ou protection Les trois options ne sont pas toujours possibles
Tableau 15 Strateacutegies dadaptation aux aleacuteas pour les zones cocirctiegraveres
Option dadaptation Objectif Exemple ~-----~-------_----------
Protection Tenter de preacutevenir les effets de la mer sur la terre Construction douvrages longhudinaux alimentation des plages
Accommodement Modifier les activheacutes humaines et linfrastructure Construction de batiments sur pilotis production agricole en fonction du changement du niveau de la mer axeacutee sur des cultures reacutesistantes au sel et aux inondations
Retrait Ne pas essayer de proteacuteger les terres contre Abandon des terres lorsque les conditions lempieacutetement de la mer deviennent intoleacuterables
(Source Ressources naturelles Canada 2004)
Le GIEC propose eacutegalement une meacutethode dadaptation aux changements climatiques
dans les zones cocirctiegraveres mais celle-ci est eacutegalement baseacutee sur le seul critegravere de la hausse du
niveau marin relatif (Klein et al 1999)
40
Toutes ces solutions sont mises de lavant comme un modegravele dadaptation vis-agrave-vis
des changements climatiques dans leur inteacutegraliteacute bien quelles ne se basent que sur la hausse
du NMR Ceci peut provenir de la plus grande preacutecision des donneacutees de hausse du NMR due
agrave sa relative faciliteacute de modeacutelisation
1323 Prise en compte des autres paramegravetres
Le modegravele des laquotrois optionsraquo pourrait eacutegalement sappliquer agrave tous les paramegravetres
et non uniquement agrave la hausse du niveau marin relatif mais cela en augmenterait la
complexiteacute En effet avec les nouvelles connaissances sur la dynamique cocirctiegravere les impacts
des changements climatiques devraient eacutegalement ecirctre abordeacutes agrave laide dautres paramegravetres
climatiques et en combinant les processus marins et continentaux (Bernatchez et Dubois
2008 Bernatchez et al 2008 a) Cette derniegravere approche permet en effet de faire des
analyses mu Itirisques et dameacuteliorer lanticipation des reacuteponses des systegravemes cocirctiers aux
aleacuteas et aux changements climatiques (Fairbank et Jakeways 2006 McInnes 2006)
Plusieurs autres modifications de paramegravetres pourraient ecirctre prises en compte pour
lameacutenagement des cocirctes dans un contexte de variations climatiques Cependant les
recherches portant sur les connaissances des tempecirctes futures des redoux de la freacutequence et
de lintensiteacute des aleacuteas ne sont pas encore transfeacutereacutees dans la sphegravere de la science appl iqueacutee
ni de la gestion des zones cocirctiegraveres et lameacutenagement Au Queacutebec une seule eacutetude qui fait le
lien entre le climat sous ses multiples facettes et leacuterosion cocirctiegravere existe (Bernatchez et al
2008) La difficulteacute agrave prendre en compte ces autres modifications tient agrave limportance des
effets locaux dans les preacutevisions et au fait que la production de reacutesultats nest possible que
pour un lieu preacutecis et avec un investissement tregraves important
41
14 Efficaciteacute agrave court et long terme des modes de gestion actuels
Afin de choisir judicieusement entre les multiples possibiliteacutes qui soffrent aux
gestionnaires il serait neacutecessaire de posseacuteder des eacuteleacutements de comparaison deacutevaluation des
zonages En effet entre plusieurs possibiliteacutes comment deacuteterminer celle qui sera la plus
efficace pour notre secteur dameacutenagement
141 Choisir entre les diffeacuterentes possibiliteacutes dune mecircme meacutethode
Concernant les modegraveles dameacutenagement agrave choix multiples peu dauteurs deacutecrivent
les eacuteleacutements qui permettraient de diffeacuterencier les options quil serait preacutefeacuterable dadopter
selon les secteurs et les situations Pour Dean et Dalrymple (2004) les choix possibles entre
les diffeacuterentes options de gestion de la cocircte peuvent se faire en tenant compte de plusieurs
paramegravetres (figure 116)
Option
Factor Magnitude Retreat Nourlsh Armor
Long-lcrm Erosion Rate High Low
XCI
X Upland Economie
Uase High Low X
X
Protecting Historie Structures X X
Protecting Vital Infrastructure X X
Equity Matters Involved X X
a Unless reduction in LTSCR possible
Dean et Dalrymple 2004
Figure 116 Facteurs affectant le choix parmi les trois options dameacutenagement
Dapregraves ces auteurs les strateacutegies dameacutenagement qui devraient ecirctre abordeacutees sont retrait
engraissement de la plage ou structures rigides de protection (figure 119) Dans cet ouvrage
reacutecent les auteurs reacuteservent les structures rigides de protection (armor) aux situations dans
42
lesquelles il nest pas possible de faire autrement agrave savoir si des lieux historiques des
infrastructures vitales ou si leacutequiteacute sont menaceacutes Ceci ne semble pas pour le moment ecirctre
lusage geacuteneacuteral ni des populations ni des gestionnaires Pour faire la diffeacuterence entre le retrait
(retreat) et les recharges en sable (nourish) ils se basent sur deux critegraveres le taux de recul agrave
long terme etou la valeur eacuteconomique des terres menaceacutees Des chiffres de taux de recul sont
eacutevoqueacutes agrave partir desquels les solutions semblent les mieux adapteacutees dapregraves les auteurs Pour
parler de taux de recul faible il faut que celui-ci soit infeacuterieur agrave 07 m par an dans ce cas un
engraissement de la plage est preacuteconiseacute Et pour parler de taux eacuteleveacute il faut quil soit
supeacuterieur agrave 2 agrave 3 megravetres par an dans ce cas cest un retrait qui est preacuteconiseacute Cela laisse donc
une marge de manœuvre importante pour les deacutecideurs qui peuvent alors uti liser la valeur
eacuteconomique de larriegravere-cocircte pour baser leur choix (mecircme sil ny pas de valeurs
eacuteconomiques preacuteciseacutees) Mais on agit ici toujours de maniegravere reacuteactive une fois que le
problegraveme et le risque pour les infrastructures sest manifesteacute Ce modegravele deacutecisionnel doit
cependant ecirctre adapteacute aux cocirctes queacutebeacutecoises en y ajoutant dautres critegraveres car la recharge
nest pas possible dans tous les milieux (falaises notamment) et possegravede un coucirct qui peut ecirctre
important De plus le problegraveme de choix se pose lorsque les taux deacuterosion se situent agrave
linteacuterieur dune fourchette (entre 07 et 2 rnan) Lanalyse coucirctavantage nest pas proposeacutee
mais permettrait daffiner les deacutecisions
142 Comparer des possibiliteacutes de zonage
Eacutetant donneacute la multitude doptions dameacutenagement cocirctier qui soffre il est important
didentifier quel serait le meilleur zonage pour une zone cocirctiegravere en particulier Diffeacuterents
eacuteleacutements de comparaison pourraient alors ecirctre retenus tels que le coucirct de mise en place et
deacutelaboration le coucirct dune anticipation face agrave celui dune reacuteaction posteacuterieure le nombre de
bacirctiments agrave risque les limitations eacuteconomiques non neacutecessaires Linteacuterecirct collectif face agrave
linteacuterecirct particulier pourrait aussi ecirctre pris en compte Le fait que la gestion se doit decirctre
reacutealiseacutee en fonction de linteacuterecirct du groupe et non dune personne en particulier devrait ecirctre
mis en avant Les comparaisons devraient se faire avec dautres zonages ou avec dautres
actions ou inactions possibles Quelques comparaisons eacuteconomiques existent entre action et
43
inaction agrave savoir celle de Stern (2007) agrave une eacutechelle mondiale ou celle de Peng et al (2006) agrave
propos de la comparaison entre limplantation dun plan de gestion inteacutegreacutee de la zone cocirctiegravere
en Chine versus linaction Cependant il nexiste pas encore de litteacuterature sur ce sujet agrave une
eacutechelle locale pour aider les deacutecideurs agrave faire des choix entre deux actions Ainsi il ny a pas
de meacutethodologie sur laquelle se baser pour identifier quels eacuteleacutements il faut consideacuterer lors de
ce choix
Morneau et al (2001) PoJomeacute et al (2005) ainsi que Cooper et McKenna (2008)
eacutevoquent lutilisation de la meacutethode danalyse coucirctbeacuteneacutefice pour choisir la mei lIeure option
dameacutenagement Cependant cette meacutethode reste plus adapteacutee agrave la comparaison de solutions
laquo postraquo probleacutematique quagrave la comparaison de solutions de zonages qui doivent se faire en
amont De plus cest encore une meacutethode en deacuteveloppement pour laquelle il n y a pas de
consensus sur quels seraient les eacuteleacutements agrave consideacuterer biens mateacuteriels beacuteneacutefices non
moneacutetaires reacutesultant de la localisation avantage lieacute agrave lutilisation de la plage prix dun
eacutecosystegraveme sain coucirct dun deacutesagreacutement visuel prix lieacute agrave une tranquilliteacute desprit (Cooper
et McKenna 2008)
Un choix ne serait plus neacutecessaire si lon connaissait avec preacutecision leacutevolution
certaine de la cocircte Il est donc possible de se demander sil serait possible dutiliser des
modegraveles 3D pour preacutedire leacutevolution des systegravemes et apporter des solutions preacutecises aux
ameacutenagistes en leur fournissant des donneacutees deacutevolution pour chaque secteur
Malheureusement les processus naturels et leurs interactions sont encore trop complexes
pour permettre une telle utilisation des modegraveles 3D (Whitehouse et Sutherland 2001) Ainsi
choisir le zonage le plus efficace parmi des options theacuteoriques est toujours indispensable
143 Deacutefinir un horizon dameacutenagement
Un eacuteleacutement important agrave consideacuterer lors du choix du zonage est son horizon de
gestion En effet il peut varier consideacuterablement entre 20 30 50 voir 100 ans ou ne pas ecirctre
deacutefini Dans lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges sur la Cocircte-Nord (Dubois et al
44
2005) deux horizons sont utiliseacutes agrave savoir 30 ans dans les zones municipales et 100 ans dans
les secteurs hors des municipaliteacutes (soit les terres gouvernementales) Dautres utilisent un
horizon de 50 ans notamment en raison de sa concordance avec la peacuteriode utiliseacutee pour les
modegraveles de preacutevision climatique ou encore avec la dureacutee de vie de certaines infrastructures
(Bernatchez et al 2008 a Winckel et al 2008 Clark 1996) Dautres procircnent 100 ans
comme Davidson-Arnott (2005) laquo It seems prudent to take 100 years as the horizon for most
planning exercises in the coastal zone and as a reasonable goal for the development of
integrated coastal zone management raquo Le choix entre ces diffeacuterents horizons nest pas
discuteacute et est donc laisseacute agrave la discreacutetion des deacutecideurs selon leurs objectifs et la dureacutee de vie
preacutevue des constructions (habitation hocircpital voie de communication ) Geacuteneacuteralement
utiliser un horizon dameacutenagement de lordre de 50 ans pourrait ecirctre agrave privileacutegier compte
tenu des cycles de vie des bacirctiments (Sorensen et McCreary 1990) des possibiliteacutes
eacuteconomiques ainsi que des possibiliteacutes de projections climatiques et des aleacuteas
Des horizons de mise agrave jour des zonages sont eacutegalement proposeacutes par plusieurs
auteurs afin de rendre les plans de gestion plus modulables (Clark 1996 Stewart et al 2003
Paskoff 2004) Un recalcul peacuteriodique de la zone deacuterosion tous les 5 ou 10 ans serait ainsi
souhaitable (Clark 1996) Le recalcul pourrait aussi ecirctre effectueacute agrave mi-terme de l horizon de
gestion ainsi que peu avant le terme (Dubois et al 2005) afin de prendre en compte agrave la fois
le deacuteplacement du trait de cocircte (pour reacuteajuster lemplacement du zonage) et les modifications
dans les processus
Ainsi si la litteacuterature sattardant agrave la reacuteduction et agrave ladaptation aux risques semble
saccorder sur le fait que le zonage est un bon outil il ne ressort pas de consensus sur la
maniegravere dopeacuterer ce zonage ni sur quels eacuteleacutements le baser Plusieurs meacutethodes sont ainsi
exposeacutees selon les endroits et selon les auteurs sans toutefois quil se deacutegage deacuteleacutements
permettant de privileacutegier lune ou lautre II nexiste pas deacutetude qui mesure limpact de la
mise en place dun zonage sur leacutevolution de loccupation des terres et sur leacutevolution des
risques pour une popu lation Ce meacutemoire sattachera donc agrave combler ces lacunes pour
contribuer agrave une meilleure gestion des risques littoraux dans le contexte actuel de
changements climatiques
CHAPITRE 11
MEacuteTHODOLOGIE
La meacutethodologie utiliseacutee sappuie sur une caracteacuterisation preacutecise de lenvironnement
de la municipaliteacute de Perceacute tant dun point de vue physique quhumain Cela permettra de
reacutepondre efficacement aux deux objectifs principaux de ce projet qui sont de connaicirctre tant
les impacts que lefficaciteacute des zonages des risques
Lapproche utiliseacutee comprend ainsi Jeacutevolution du secteur deacutetude [inteacutegration des
changements environnementaux la comparaison des zonages leacutevaluation des coucircts lieacutes aux
risques cocirctiers la deacutemarche des rencontres avec le milieu et enfin un traitement de toutes
ces informations au sein dun systegraveme dinformation geacuteographique
46
21 Caracteacuterisation de la cocircte agrave [eacutetude
La caracteacuterisation physique de la cocircte du secteur agrave leacutetude se base sur la distinction
de segments homogegravenes dapregraves leur nature geacuteomorphologique Cette segmentation a eacuteteacute
eacutelaboreacutee par le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (UQAR)
Pour cela plusieurs caracteacuteristiques sont releveacutees (tableau 21) Elle a eacuteteacute effectueacutee sur le
terrain en 2006 et compleacuteteacutee agrave laide de videacuteographies obliques heacuteliporteacutees du secteur
(Environnement Canada 2005) et des cattes geacuteologiques Le trait de cocircte a eacuteteacute traceacute sur les
orthophotographies au 1 40000 de 2001 dans un systegraveme dinformation geacuteographique
(ArcGIS 91 et 92) Il a eacuteteacute diviseacute en 146 segments dont la longueur varie entre 6 megravetres et
69 kilomegravetres Le trait de cocircte correspond au sommet des falaises dans les secteurs concerneacutes
ou agrave la limite de la veacutegeacutetation pour la flegraveche littorale et les terrasses de plage
Tableau 21 Caracteacuteristiques de la cocircte recueillies lors de la segmentation
Caracteacuteristique Utilisation Type de cocircte Faciegraves littoral geacuteomorphologie de la cocircte eacutenergie de la cocircte
Hauteur Aleacuteas potentiels (possibiliteacute de mouvements de masse) Lithologie Dureteacute possibiliteacute dalteacuteration prise en charge des seacutediments
Meacutecanismes deacutevolution de la cocircteProcessus actifs rythme de recul causes de leacuterosion
Etat deacutequilibre du systegravemePlage alleacutenuation de ]eacutenergie des vagues
Largeur Quantiteacute de seacutediments preacutesents eacutetat du systegraveme Pendage des couches
Types daleacuteas preacutesents (glissements en plans vs eacutecroulement)rocheuses
Artificialiteacute Probleacutematique de leacuterosion (type et eacutetat) (impacts potentiels Qualiteacute de lentretien)
Alteacuteration de la roche Type et intensiteacute des processus actifs fragiliteacute de la roche(qualitatif)
Etat de la cocircte Etat vis-agrave-vis de leacuterosion
La caracteacuterisation fine des falaises rocheuses a eacuteteacute reacutealiseacutee au moyen de visites sur le
terrain de videacuteographies aeacuteroporteacutees et de cartes geacuteologiques Le degreacute dalteacuteration des
roches est une eacutevaluation qualitative du degreacute de fragilisation des roches et de leur
effritement Le pendage repreacutesente linclinaison des couches seacutedimentaires preacutesentes dans les
roches au niveau de la falaise
47
Une caracteacuterisation de loccupation humaine de la cocircte a eacutegalement eacuteteacute effectueacutee
Elle visait agrave identifier de maniegravere lineacuteaire quelles eacutetaient les formes doccupations humaines
preacutesentes sur larriegravere-cocircte Pour cela une bande de 150 megravetres en arriegravere du trait de cocircte a
eacuteteacute utiliseacutee Les diffeacuterentes cateacutegories doccupation possible sont patrimoniale service
public industrielle reacutecreacuteative portuaire commerciale (tant commerces locaux que
touristiques) villeacutegiature (chalets) reacutesidentielle voie de communication (une sous-cateacutegorie
a eacuteteacute effectueacutee entre la voie ferreacutee la route nationale 132 et les voies locales) naturelle
friche et agricole Eacutetait toujours retenue la premiegravere occupation agrave proximiteacute de la cocircte En cas
de double utilisation loccupation principale eacutetait consideacutereacutee La caracteacuterisation a eacuteteacute reacutealiseacutee
agrave laide des orthophotographies au 140000 du secteur ainsi que du trait de cocircte du LDGIZC
Loccupation humaine a eacuteteacute inventorieacutee agrave laide du rocircle deacutevaluation fonciegravere fourni par le
MAMR (2006) de la couche des voies de communication de la base de donneacutees
topographiques au 1120000 du Queacutebec de Jinterpreacutetation des photographies aeacuteriennes ainsi
que des connaissances acquises sur le terrain
22 Eacutevolution du secteur deacutetude
Afin de comprendre au mieux comment la cocircte est susceptible deacutevoluer dans le
futur il est neacutecessaire de connaicirctre et de comprendre son eacutevolution passeacutee Leacutevolution du
secteur deacutetude a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave laide de couvertures de photographies aeacuteriennes datant des
anneacutees 1934 1963 1975 1980 1992 (geacuteoreacutefeacuterencement de Bernatchez et al 2008 a agrave laide
des orthophotographies de 2001) ainsi que des orthophotographies de 2001
22 Eacutevolution historique de loccupation du territoire
Loccupation des terres a eacuteteacute deacutetermineacutee par photo-interpreacutetation pour une bande
cocirctiegravere dune largeur de 1 km agrave partir de la ligne de rivage de 2001 (carte 21) Afin de rendre
les comparaisons possibles entre toutes les anneacutees les zones manquantes pour au moins une
48
couverture de photographies ont eacuteteacute supprimeacutees de lanalyse pour toutes les autres anneacutees
Ainsi une zone de 3 483 hectares a eacuteteacute caracteacuteriseacutee
Une telle analyse diachronique de photographies aeacuteriennes a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee
par Robin et Verger (1996) en France entre 1960 et 1990 Leur analyse ne seacutetendait
cependant que dans les 500 premiers megravetres longeant les cocirctes et visait seulement leacutevolution
de lurbanisation
Pour chaque couverture de photographies la position et le type des voies de
communication la localisation des uniteacutes durbanisation (bacirctiments) les superficies boiseacutees
ainsi que les superficies en friche et les terrains agricoles ont eacuteteacute deacutelimiteacutes Ces eacuteleacutements
geacuteographiques ont eacuteteacute repreacutesenteacutes par numeacuterisation de polygones de polylignes et de points
dans ArcGIS 91 et 92 De plus gracircce agrave des photographies aeacuteriennes obliques de 1927
(BANQ 2009) et au rocircle deacutevaluation fonciegravere de 2006 (MAMR) il a eacuteteacute possible en plus du
nombre de caracteacuteriser leacutevolution du type de bacirctiments pour deux secteurs (en jaune sur la
carte) agrave savoir le village de Perceacute et celui de Cap-dEspoir au niveau de lancien quai
(carte 21)
49
Secteur agrave leacutetude Correspond au 1er km agrave partir de la ligne de rivage (sauf lacune de photographies aeacuteriennes)
Secteur deacutetude de preacutecision Il Correspond aux villages de Perceacute el de L-I Cap-dEspoir (eacutetude approfondie gracircce
aux photographies obliques)
NI o 1250 2500 5000 __-====- megravetres
Cartographie Susan Drejza 2009 + Carte 21 Zones utiliseacutees pour la photo-interpreacutetation
50
222 Eacutevolution de la cocircte
La position des anciens traits de cocircte provient du Laboratoire de dynamique et de
gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de lUQAR et a eacuteteacute obtenue agrave laide des photographies
aeacuteriennes geacuteoreacutefeacuterenceacutees ou des orthophotographies (Bernatchez et al 2008 a) Cela a
permis de calculer les taux de recul historique du trait de cocircte provoqueacutes par leacuterosion
cocirctiegravere La meacutethode retenue pour cette analyse a eacuteteacute de comparer le trait de cocircte avec une
ligne fixe en arriegravere-cocircte afin de minimiser les marges derreur (Bernatchez et al 2008 a) Le
secteur de Cannes-de-Roches (voir carte 32) na pas pu ecirctre utiliseacute car les distorsions dues
aux parois verticales abruptes eacutetaient trop importantes ce secteur est donc exclu de notre
analyse Nous utiliserons ici les donneacutees produites par cette eacutetude
Les taux de recul actuels de la cocircte reacutesultent dun reacuteseau de suivi implanteacute depuis
2005 par le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de lUQAR
Ces taux releveacutes annuellement sont mesureacutes agrave laide de 49 bornes repegraveres installeacutees agrave une
distance fixe en arriegravere du trait de cocircte (Bernatchez 2006)
Concernant lenvironnement humain cest principalement lartificialisation de la
ligne de rivage qui sera utiliseacutee Leacutevolution des ouvrages de protection sur la ligne de rivage
a eacuteteacute effectueacutee par photo-interpreacutetation par Friesinger (2009)
23 Projection de leacutevolution preacutevue de la cocircte
Des projections deacutevolution cocirctiegravere pour lhorizon 2050 ont eacuteteacute utiliseacutees (reacutealiseacutees par
Bernatchez et al 2008 a) Celles-ci incluent notamment les impacts de plusieurs
changements de tenvironnement physique tels que les preacutecipitations (quantiteacute et cateacutegorie)
les tempeacuteratures les redoux hivernaux les tempecirctes et les glaces de mer Lanalyse des
donneacutees brutes a eacuteteacute effectueacutee par des groupes de recherche et des experts speacutecialiseacutes dans
ces domaines (Senneville et Saucier 2008 Jolivet et Bernatchez 2008) Plusieurs sceacutenarios
deacutevolution ont eacuteteacute deacutefinis agrave savoir un sceacutenario optimiste (S 1) tablant sur une poursuite de
51
leacuterosion telle quelle a eu cours en moyenne depuis 1934 un sceacutenario modeacutereacute (S2) et un
sceacutenario pessimiste (S3) (tableau 22) Parmi les trois sceacutenarios proposeacutes pour chaque
segment il a eacuteteacute choisi le sceacutenario qui serait le plus probable compte tenu des modifications
environnementales appreacutehendeacutees (Bernatchez et al 2008 a) Ce sceacutenario le plus probable
(SP) sera utiliseacute dans cette eacutetude comme reacutefeacuterence pour lemplacement du trait de cocircte en
2050
Tableau 22 Sceacutenarios deacutevolution de la cocircte pour 2050
Sceacutenarios pour 2050 Description
51 Sceacutenario optimiste Il ny aura pas de modification de leacuterosion cocirctiegravere en Taux de deacuteplacement moyen historique de la ligne raison des changements climatiques La sensibiliteacute de rivage (entre les photos les plus anciennes et les du littoral aux changements climatiques sera faible plus reacutecentes) ou nulle
52 Sceacutenario modeacutereacute
Taux deacuterosion moyen mesureacute pour un intervalle de Il Y aura une probable acceacuteleacuteration de leacuterosion 10 agrave 15 ans ougrave leacuterosion a eacuteteacute la plus intense parmi cocirctiegravere en raison des changements climatiques toutes les peacuteriodes
53 Sceacutenario pessimiste
Taux moyens des valeurs supeacuterieures agrave la moyenne Il Y aura une acceacuteleacuteration eacuteleveacutee de leacuterosion cocirctiegravere des taux de recul pour un intervalle de 10 ou 15 ans en raison des changements climatiques et des ougrave leacuterosion a eacuteteacute la plus intense parmi toutes les facteurs anthropiques aggravants peacuteriodes
Modifiumleacute de Bernalchez et al (2008 b)
24 Comparaison des zonages
Diffeacuterents zonages potentiels ou appliqueacutes dans le secteur (tableau 13) ont eacuteteacute
cartographieacutes avec preacutecision dans un Systegraveme dInformation Geacuteographique (SIG) afin de
pouvoir les analyser et les comparer Le logiciel utiliseacute est ArcGIS (version 91 et 92)
Certains des zonages ont ducirc ecirctre adapteacutes agrave la geacuteomorphologie du littoral de Perceacute mais
lesprit et lhorizon de gestion du zonage initial ont eacuteteacute respecteacutes
Le zonage eacutelaboreacute pour la Cocircte-Nord (Dubois et al 2005) a ducirc ecirctre adapteacute aux
particulariteacutes de la Gaspeacutesie car les falaises rocheuses de Perceacute sont constitueacutees de roches
seacutedimentaires alors que celles de la Cocircte-Nord sont formeacutees de roches igneacutees Les auteurs
52
avaient donc conseilleacute une eacutetude plus approfondie des secteurs de cocircte agrave falaises de roche
seacutedimentaire mais ne proposaient pas une marge fixe pour ce type de cocircte (Dubois et al
2005) La diffeacuterence dans la reacutesistance agrave leacuterosion est importante Ainsi les aleacuteas sont
dintensiteacutes variables Les principes de gestion et de marges de seacutecuriteacute deacuteveloppeacutes sur la
Cocircte-Nord ne peuvent donc pas tous ecirctre repris tels quels sur la peacuteninsule gaspeacutesienne mais
devront ecirctre adapteacutes en conservant lesprit dorigine Sur la Cocircte-Nord le recul des falaises
nest pas significatif (sur une longueur de vie humaine) cest pour cela que les marges sont
seulement de 10 ou 15 megravetres Ces marges sont suffisantes dans le cas dune stabi liteacute du trait
de cocircte pour ecirctre suffisamment eacuteloigneacute des vagues et des influences maritimes majeures
Cependant en Gaspeacutesie le recul de la ligne de rivage subit une variation spatiale due agrave
leacuterosion Deux eacutetapes dadaptation du zonage de la Cocircte-Nord sont donc neacutecessaires pour
ces falaises seacutedimentaires 1) preacutevoir ougrave sera le trait de cocircte dans 30 ans selon la moyenne
des taux de reculs supeacuterieurs et 2) ajouter 15 megravetres pour que les constructions soient
toujours seacutecuritaires dans 50 ans (voir annexe 3 tableau reacutecapitulatif des taux modifieacute de
Dubois et al 2005)
Les comparaisons effectueacutees entre les zonages agrave leacutetude et leacuterosion la plus probable (SP) ont
permis de deacuteterminer (figure 21)
des superficies non zoneacutees par les diffeacuterentes lois dameacutenagement mais qui seront agrave
risque dans le futur lintensiteacute de leacuterosion future est sous-estimeacutee dans ces zones
des superficies zoneacutees agrave tOIt par les diffeacuterentes lois dameacutenagement agrave contrario
lintensiteacute du zonage de ces secteurs est surestimeacutee
des zones dadeacutequation du zonage avec les projections des futures conditions cocirctiegraveres
(adeacutequation totale ou quasi totale)
53
Surface agrave risque mais non zoneacutee
Surface soustraite agrave un deacuteveloppement
Adeacutequation du zonage et de
leacutevolution probable
Eacutevolution probable
Zonage agrave comparer
Infrastructure de protection (promenade municipale mur )
Figure 21 Comparaison des zonages avec leacutevolution probable du trait de cocircte
25 Eacutevaluation des coucircts
Afin deacutetablir les conseacutequences financiegraveres possibles relieacutees agrave la perte des
infrastructures agrave risque dans la zone cocirctiegravere une eacutevaluation de leur valeur et de leur type a eacuteteacute
effectueacutee Les infrastructures prises en compte pour cette eacutevaluation sont le cadre bacircti ainsi
que les voies de communication Agrave laide dun SIG tous les eacuteleacutements inclus dans les
peacuterimegravetres affecteacutes par leacuterosion future ont eacuteteacute recenseacutes selon le sceacutenario probable envisageacute
ainsi quen fonction des diffeacuterents zonages possibles (Drejza et Bernatchez 200S)
54
Le deacutecompte de ces eacuteleacutements leur localisation et leur typologie proviennent des donneacutees
suivantes
le rocircle deacutevaluation fonciegravere fourni par le MAMR (2006) qui comprend la localisation
de chaque uniteacute deacutevaluation fonciegravere sa valeur et son type dutilisation
un inventaire des bacirctiments reacutealiseacute par photo-interpreacutetation eacutetant donneacute quune uniteacute
deacutevaluation municipale peut comprendre plusieurs bacirctiments ou aucun
la couche des voies de communication de la base de donneacutees topographiques au
120000 du Queacutebec (localisation et typologie) ainsi que le traccedilage effectueacute pour mettre
agrave jour ces voies de communication et les voies ferreacutees agrave laide des orthophotographies
de 200
Par la suite le coucirct de ces infrastructures a eacuteteacute calculeacute agrave laide des donneacutees suivantes
la valeur de chaque uniteacute du rocircle deacutevaluation fonciegravere soit le bacirctiment le terrain et
limmeuble (ensemble de luniteacute soit le terrain et le bacirctiment)
la valeur moyenne de reconstruction des routes selon leur type utiliseacutee par le ministegravere
des Transports du Queacutebec pour les routes dont il a la charge (Labbeacute D ingeacutenieur au
MTQ communication personnelle 2007)
la valeur de reconstruction moyenne des routes municipales selon leur type (Andreacute
Fortin de Progest-Gapseacute firme dingeacutenieurs-conseils communication personnelle
2007)
la moyenne des valeurs estimeacutees de reconstruction de la voie ferreacutee (Olivier Demers
Corporation des Chemins de fer de la Gaspeacutesie communication personnelle 2007)
26 Rencontres avec le milieu
Des rencontres avec le milieu ont eu lieu dans le but deffectuer une validation des
donneacutees existantes et de connaicirctre leurs besoins et enjeux Pour cela des entrevues ont eacuteteacute
reacutealiseacutees avec des repreacutesentants le responsable de lameacutenagement de la MRC (Feacutelix Caron)
le directeur de lurbanisme et responsable des permis de construction de la municipaliteacute
(Ghislain Pitre) et la repreacutesentante de lassociation laquoConservation de la natureraquo (Geneviegraveve
Leroux) Une participation agrave la consultation publique concernant le nouveau scheacutema
55
dameacutenagement de la MRC (II mars 2008) a eacutegalement permis de connaicirctre directement
lavis de la population Il a eacutegalement eacuteteacute possible de participer agrave la table de concertation que
le consortium Ouranos avait mise en place avec tous les repreacutesentants du milieu (19 juin
2007) Enfin une participation agrave un atelier de formation et deacutechanges sur leacuterosion organiseacute
le 17 avril 2008 par le comiteacute ZIP Baie des Chaleurs et le LDGIZC de lUQAR (Belzile
2008) a permis de recueillir plusieurs avis et besoins Le but de ces entrevues et rencontres
eacutetait de mieux comprendre dans quelle mesure le zonage des risques est appliqueacute compris et
expliqueacute agrave la population et dans quelle mesure il a un impact socio-eacuteconomique ainsi quun
impact sur la protection faunique et fJoristique des habitats cocirctiers
27 Traitement des donneacutees dans un SIG
Les multiples informations recueillies ont eacuteteacute traiteacutees dans un SIG agrave laide dArcGIS
91 puis 92 Ce puissant outil danalyse des donneacutees dans un cadre de reacutefeacuterence spatiale a
permis lextraction de nombreuses donneacutees secondaires Il permet en effet la superposition et
la recherche de proximiteacute Lutilisation des SIG pour ce type de probleacutematique de gestion
semble ecirctre une meacutethode reconnue (Klein el al 1999 et 2001 ZeidJer 1997 Lajoie 2006
Tolvanen et Kalliola 2008) En effet les SIG sont un outil puissant dinteacutegration de multiples
donneacutees et de leurs repreacutesentations spatiales
laquo Appropriate frameworks such as Geographic Information System (GIS) are strongly advised in ICM [integrated coastal management] applications primarily for coastal data management and database support Once arranged a GIS system can be employed for a good many destinations serving the purpose of both vulnerability assessments ICM planning and other projects in the coastal zoneraquo (Zeidler 1997 p49)
Les traitements qui ont eacuteteacute effectueacutes comprennent une panoplie doutils et danalyses
spatiales diffeacuterents Divers types de fichier de formes (ou shapefiles) ont eacuteteacute utiliseacutes agrave savoir
des points correspondants aux bacirctiments des polylignes correspondants aux voies de
communication et au trait de cocircte et des polygones correspondants aux possibiliteacutes
deacutevolution de la cocircte aux zonages et agrave loccupation humaine du territoire Les propositions
de marges preacutesenteacutees par les zonages ont eacuteteacute transposeacutees en polygones agrave laide de zones
56
tampons partant du trait de cocircte le plus reacutecent et le plus preacutecis existant pour le secteur Les
outils de superpositions spatiales (clip erase) et de proximiteacute (buffer select by attributes) ont
permis dextraire de multiples donneacutees deacutecompte des bacirctiments inclus dans les diverses
propositions de zonage longueur de voies de communication agrave proximiteacute de la cocircte
proximiteacute des infrastructures vis-agrave-vis de la cocircte Les superficies des zonages ont eacuteteacute
calcu leacutees et compareacutees afin de deacuteterminer pour chaque segment ladeacutequation ou non du
zonage avec leacutevolution future de la cocircte
CHAPITRE III
DESCRIPTION DU SITE DEacuteTUDE
Afin de reacutepondre aux objectifs du preacutesent meacutemoire une eacutetude de cas a eacuteteacute reacutealiseacutee
Le territoire deacutetude preacutesente 706 km de cocirctes et se trouve dans la MRC du Rocher-Perceacute
dans la reacutegion administrative de Gaspeacutesie-Icircles-de-la-Madeleine (carte 31) dans lEst du
Queacutebec (Canada) Le territoire agrave leacutetude se situe plus preacuteciseacutement dans la municipaliteacute de
Perceacute entre la pointe Saint-Pierre au nord et le cap dEspoir au sud (carte 32)
Queacutebec
bull Perceacute __eacuteoI bullQutboc RmouslO
n cgt l (1)
w N
t ecirc ( VJ
0shy(1) Pointe-Saint-Pierre
cgt N o l (1)
Cannes-de-Roches
0shy(1)
2 0shy(1)
0shy(1)
~ () (1)
Cap-Despoir
Village de Perceacute ~~
ltlt0ltjY
1-0~~ Leacutegende
-shy Routes et rues
++ Voie terreacutee
~ bull Bacirctiments
Fond de carte base de donneacutees topographiques du Queacutebec au 120000 lYonaagraventuœ p ~
~ 1250 2 500 3750 5 o~
Cartographie Susan Orejza 2009 VI 00
59
3] Contexte physique
3 J Caracteacuteristiques geacuteomorphologiques
bull Types de cocirctes
Le trait de cocircte est pour plus de 55 constitueacute de falaises rocheuses (tableau 31 et
carte 33) Les autres types de cocircte sont les terrasses de plage qui se retrouvent
principalement dans le fond des anses rocheuses ou des zones abriteacutees (en 17 endroits sur le
territoire) et une flegraveche littorale qui repreacutesente agrave elle seule 15 de la longueur totale de la
cocircte En arriegravere de la flegraveche littorale se trouve une cocircte agrave marais maritime qui compte pour
20 de la longueur totale de la cocircte La flegraveche ainsi que Je marais maritime quelle protegravege
sont appeleacutes laquobarachois raquo dans Je vocabulaire reacutegional La longueur des cocirctes correspond agrave
leur longueur avant la modification humaine cest-agrave-dire sans le surplus lieacute aux
infrastructures portuaires (quais digues jeteacutees installations industrielles) qui occupent 4 567
megravetres de rivage
Tableau 31 Types de cocircte du secteur deacutetude
Longueur Type de cocircte m
Falaise rocheuse 38949 553 Terrasse de plage 6114 87 Flegraveche littorale 11 196 159 Marais maritime 14181 201
TOTAL 70440 100
Voir deacutefinition des termes en Annexe 1
Les proportions des divers types de cocircte sont comparables agrave celles observeacutees dans le
reste de la baie des Chaleurs (LDGIZC 2009) et du Queacutebec maritime laurentien (Bernatchez
et Quintin 2005) tel quexposeacute au tableau 32 Cela rend donc le secteur deacutetude repreacutesentatif
dune situation plus reacutegionale
60
Tableau 32 Reacutepartition des types de cocircte selon les secteurs consideacutereacutes (pourcentage de la longueur de cocircte)
Type de cocircte Perceacute Baie des Chaleurs Queacutebec maritime Falaise rocheuse 55 46 50 Flegraveche littorale 16 18 5
Terrasse de plage 9 13 17 Marais maritime 20 20 10 Cocircte deltaiumlque 0 3 15
Autre 0 0 3 (Source LDGIZC 2009 et Bernatchez et QUIntIn 2005)
LongueurType de cocircte Pictogrammem
Falaise rocheuse 38948 5521
Terrasse de plage 6114 867
Flegraveche littorale 11 195 1587
Marais maritime 14180 2010
Anificialiseacute (port) 106 015 TOTAL 70545 100
LAnse-agrave-Beaufils
-zttKR 0 2 500 5000
Fond de Clt1rte base de donnees topographiques du QUQbec au 120000 ~ megravetres Donnees LOGieZ Universiteacute du Queacutebec agrave Rimouski Cartographie Susan OreJZa 2009
Carte 33 Types de cocircte de Perceacute
bull Geacuteologie reacutegionale
Les formations rocheuses du secteur sont toutes dorigine seacutedimentaire (tableau 33) Ainsi
bien que presque la moitieacute des cocirctes soit de nature rocheuse cela ne signifie pas une absence
de processus naturels
61
Tableau 33 Lithologie des falaises rocheuses de Perceacute
Lithologie des falaises Longueur (m) dominante gregraves et conglomeacuterat 21 346 548
dominante gregraves 11 357 292 dominante calcaire 5684 146
lithologie non deacutetermineacutee 561 14 TOTAL 38948 1000
Les roches seacutedimentaires preacutesentes sont principalement des gregraves des conglomeacuterats
(formation de Bonaventure) des calcaires et des mudstones (Daigneault 2001) Celles-ci
affleurent dans les falaises vives de la cocircte et sont ainsi soumises agrave des processus importants
dalteacuteration tels que la meacuteteacuteorisation et la geacutelifraction qui en modifient la structure physique
et chimique (tableau 34) ainsi quagrave des mouvements de masse De plus le secteur des
Cannes de Roches est un secteur ougrave le nombre de failles et de fractures est important
entraicircnant de nombreux mouvements de masse Le projet de scheacutema dameacutenagement de la
MRC du Rocher-Perceacute (2005) y a dailleurs inventorieacute une zone agrave risque naturel de
glissements de terrain et de mouvements de masse
Tableau 34 Degreacute dalteacuteration des falaises rocheuses de Perceacute
Degreacute dalteacuteration des falaises Longueur(m) fortement alteacutereacute 25830 663
moyennement alteacuteleacute 272 07 faiblement alteacutereacute 1 640 42
non alteacutereacute 5442 140 non deacutetermineacute 5766 148
TOTAL 38950 100
312 Dynamique littorale
bull Eacutetat des cocirctes
Les cocirctes agrave leacutetude sont principalement actives (plus de 65 ) Seulement 2 sont
consideacutereacutees comme stablesveacutegeacutetaliseacutees (tableau 35 et carte 34)
62
Tableau 35 Eacutetat de la cocircte de Perceacute en 2006
Etat de la cocircte Longueur (m) veacutegeacutetaliseacutee 1 138 22
semi-veacutegeacutetaliseacutee 7375 145 active 33208 651
artificielle 9278 182 TOTAL 50999 100
La zone en arriegravere du barachois na pas eacuteteacute caracteacuteriseacutee
Voir deacutefinition des termes en annexe 2
Eacutetat de la cocircte
-active
semi-veacutegeacutetaliseacutee
- veacutegeacutetaliseacutee
-- artificielle
~ donneacutees non disponibles
PointeshyCoin-du-Banc Saint-Pierre
Caps des Cannes de Roches
Cap-dEspoi~
o_-===-1250 2500 SOOOmeacutetres Fond dl) cartamp base dl) donnecirces topographiques du Queacutebec au 120000 Donnecirces LOGieZ Universiteacute du Ouebec Ocirc Rimouski Cartographie Susan Oreza 2009
Carte 34 Eacutetat de la cocircte agrave Perceacute
bull Artificialisation
Actuellement 182 de la longueur totale de la cocircte a eacuteteacute artificialiseacute ce qui deacutenote
Jimportance des problegravemes de risques cocirctiers pour les habitants du secteur Ces cocirctes ont eacuteteacute
modifieacutees par lhomme par limplantation denrochements de murets de zones portuaires de
rampes de mise agrave leau etou de remblais Si lon analyse Jeacutevolution de Jartificialiteacute
63
(Friesinger 2009) preacutesenteacutee au tableau 36 on peut constater que les longueurs artificialiseacutees
ont eacuteteacute multiplieacutees par 30 depuis 1934 Une importante hausse peut ecirctre constateacutee dans les
anneacutees 70 durant lesquelles les longueurs artificialiseacutees ont eacuteteacute multiplieacutees par 12
Tableau 36 Eacutevolution de lartificialisation de la ligne de rivage de Perceacute
Anneacutee Longueur (m) dartificialiteacute 1934 292 06 1963 566 12 1975 6853 140 1980 7495 153 1992 8086 166 2001 9 111 179 2006 9278 182
(Source Fnesmger 2009)
313 Dynamique hydroseacutedimentaire
bull Contexte mareacutegraphique
Le secteur de Perceacute est situeacute dans un environnement microtidal avec des mareacutees moyennes de
llm ayant un cycle mixte semi-diurne (Service hydrographique du Canada 2009) Lors des
grandes mareacutees la ligne des pleines mers supeacuterieures peut atteindre 17 m et le niveau
maximal enregistreacute a eacuteteacute de 23 m (Service hydrographique du Canada 2009) Les mareacutees
geacutenegraverent des courants cocirctiers pouvant atteindre 11 nœud lors du flot et 07 nœud lors du
jusant (Service hydrographique du Canada 2009)
bull Niveau marin relatif
En Gaspeacutesie le niveau marin relatif est en hausse et la reacutegion de la baie des Chaleurs est en
eacutetat de submersion nette (Koohzare et al 2008) Les donneacutees les plus fiables agrave proximiteacute de
la baie des Chaleurs sont celles de la station dEscuminac au Nouveau-Brunswick et
indiquent une tendance agrave la hausse du niveau marin relatif de 20 cmsiegravecle [soit 2 mman]
(Parkes et al 2006) Ces valeurs devraient ecirctre assez proches jusquau secteur de Perceacute si on
se fie aussi au modegravele geacuteophysique de Tarasov et Peltier (2004) En effet Je sud de la
Gaspeacutesie est situeacute dans une zone daffaissement isostatique (carte 35) ce qui accentue la
64
hausse des niveaux marins Toutes les cocirctes du Queacutebec ne sont pas pareillement sensibles agrave la
hausse du niveau marin relatif mais la reacutegion de Perceacute est consideacutereacutee comme y eacutetant
modeacutereacutement sensible voire fortement pour certains secteurs tels que la flegraveche littorale (Shaw
et al 1998)
CANADA
USA Modifieacute de Koohzare et al 2008
Carte 35 Mouvements verticaux de la croucircte terrestre dans lest du Canada (en mman)
bull Cellules hydroseacutedimentaires
Comme il est important de geacuterer la cocircte en fonction des cellules hydroseacutedimentaires
coheacuterentes la fin de notre zone deacutetude correspond agrave deux pointes rocheuses soit le cap
dEspoir au sud et la pointe Saint-Pierre au nord (carte 36) Cette approche par cellules
hydroseacutedimentaires a eacuteteacute preacuteconiseacutee par Dubois (1973) et utiliseacutee sur la Cocircte-Nord dans le
cadre de leacutetude mise en place par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges (Dubois et al
2005) Dapregraves Ballinger et al (2000) il serait preacutefeacuterable deffectuer tous les plans de gestion
du littoral au niveau de chaque cellule cocirctiegravere mecircme si lauteur concegravede quen pratique cest
65
relativement difficile en termes de ressources humaines neacutecessaires car on se situe agrave une
eacutechelle locale laquo Le littoral fonctionne comme un systegraveme aucune de ses parties nest lagrave par
hasard aucune ne fonctionne isoleacutementraquo (Pinot 1998)
__ Courant de deacuterive principale
Courant de deacuterive secondaire
Caps des Cannes de Roches t
1 250 2500 5000 Susan Drelza 2009 megravetres
1- 0 Source des donnees Bernalchez et al 2008
Carte 36 Courants de deacuterive principale et secondaire du secteur de Perceacute
bull Tempecirctes
Se situant agrave lextreacutemiteacute de la baie des Chaleurs et ouvrant sur le golfe du Saint-Laurent la
ville de Perceacute est exposeacutee aux multiples tempecirctes qui peuvent y survenir Le fetch est
important principalement de lest et du sud-est (tableau 37) et nest entraveacute par presque
aucun obstacle hormis licircle Bonaventure (carte 32)
Tableau 37 Fetch auquel sont soumises les cocirctes de Perceacute
Orientation Longueur (km) lJord-est 107
Est 366 Sud-est 339
Sud 178 Sud-ouest 93
Ce sont donc principalement les tempecirctes de lest qui frappent ses cocirctes Entre 2003 et 2005
46 du nombre total des tempecirctes recenseacutees dans lEst du Queacutebec ont affecteacute la cocircte de
66
Perceacute (Savard sd) Ce sont les tempecirctes avec des vents du nord-est ou du sud-est qui
produisent les vagues qui affectent le plus le littoral de Perceacute (figure 31) Il est agrave noter que
ces tempecirctes sont celles qui produisent des surcotes sur les cocirctes (Savard et al 2008)
Nord 345 0
277
Ouest 90 Est 270
111
180 169
Sud Sav ard et al 2008
Figure 31 Direction des vagues engendreacutees par les tempecirctes du golfe du Saint-Laurent et reacutegions qui en sont affecteacutees
314 Eacutevolution de la cocircte
bull Eacutevolution historique
Leacutevolution du trait de cocircte agrave long terme a eacuteteacute tregraves variable (Bernatchez et al 2008 a)
Fluctuant de 1934 agrave 2001 entre une accreacutetion de 014 rnan pour les flegraveches littorales et un
recul de 020 rnan pour les falaises rocheuses Comme on peut le voir agrave la figure 32 les
mesures deacutevolution sont variables tant dans lespace (selon les types de cocircte) que dans le
temps (selon la peacuteriode consideacutereacutee)
67
07 10
c 06 8
(1j
Ecirc 05 04 6
C Q)
03 4 E ~ (1j0
~
02 01
O-l--lt---r-shy
-01
2 3 o lt CD J
~
~
-02 -03
--shy0CD o
~ -04 -6 0shyCD
-05 -06
-8
-07 -10
Taux de deplacement (man) o Fleacuteche littorale Deacuteplacement moyenfpeacuteriode o Basse falaise rocheuse o Terrasse de plage bull Deacuteplacement (m)
Moyenne falaise rocheuse bull Haute falaise rocheuse o Moyenne globale
o Moyenne globale sans les cocirctes artificialiseacutees
Bematchez el al 2008 a
Figure 32 Eacutevolution globale de la ligne de rivage en fonction du type de cocircte entre 1934 et 2001
bull Eacutevolution reacutecente
Depuis 2005 49 bornes implanteacutees par le LDGIZC de lUQAR permettent dobtenir des taux
deacuterosion ou daccreacutetion actuels tregraves preacutecis pour la municipaliteacute de Perceacute (Bernatchez 2006)
Les deux types de cocirctes qui sont suivies pour la municipaliteacute de Perceacute sont les falaises
rocheuses et les terrasses de plage Les premiegraveres sont affecteacutees par un taux deacuterosion moyen
de 009 rnan soit tregraves proche des taux moyens de la MRC ou de la Gaspeacutesie (respectivement
011 et 014) Pour les terrasses de plage les taux deacuterosion moyens agrave Perceacute sont de
035 rnan eacutegalement proches des taux de la MRC et de la reacutegion (respectivement 042 et
040) Le fait deffectuer des mesures annuelles permet de se rendre compte de la variabiliteacute
qui peut exister entre deux anneacutees car les processus ne suivent pas toujours deacutevolution
lineacuteaire mais souvent saccadeacutee Par exemple les terrasses de plages de Perceacute ont reculeacute en
moyenne de 014 m entre 2005 et 2006 mais de plus de 054 m lanneacutee suivante (tableau 38)
68
Tableau 38 Taux de recul moyens reacutecents dans le secteur de Perceacute (2005-2007)
Taux de recul moyens dans le secteur de Perceacute (2005 agrave 2007)
Type de cocircte Taux moyen (rnan)
terrasses de plage 035 (entre 014 et 054)
falaises rocheuses 009 (entre 006 et 012)
tout type de cocircte 014
(Source des donneacutees LDGIZC 2009)
bull Processus actifs particuliers
Les aleacuteas preacutesents sur le territoire agrave Jeacutetude sont leacuterosion par les vagues les glissements en
plan les eacuteboulements-eacuteboulis et les effondrements-eacutecroulements (calte 37) La submersion
est eacutegalement un aleacutea qui affecte de grandes portions de la cocircte telles que la flegraveche littorale le
marais cocirctier et les terrasses de plage de lanse de Cap-dEspoir du village de Perceacute de
Coin-du-banc et de la rive nord de la Malbaie (carte 37)
Sapement par Submersion
les vagues
Eboulemenl Eboulis
Effondrement m Ravinement Ecroulement ~ Suffosion
Processus cryogeacuteniques Pointeshy
ii1
LAnse-agrave-Seaufiis
Mfii~ 0 2500 5000 Fond de carte base de donnee topographIque du Queooc au 120 000 ~ megravetres Donnees LOGIeZ Univesiteacute du Queacutebec agrave Rimouski Cartographie Susan Drejza 2009
Carte 37 Aleacuteas cocirctiers dans la zone cocirctiegravere de Perceacute
69
Dans les falaises du secteur les processus les plus actifs sont les processus
cryogeacuteniques hydrogeacuteologiques et les processus de pente Les reacutesurgences dans les parois
entraicircnent la formation de cocircnes de glaces qui fragilisent la roche (figure 34 B et E) Leacutetude
de Daigneault (2001) montre que les processus de cryoclastie agissent sur lensemble des
falaises rocheuses et que si les pertes de mateacuteriaux quils engendrent sont faibles elles nen
sont pas moins constantes tout au long de lanneacutee ce qui les rend responsables dune part
importante des reculs mesureacutes (figure 34 A)
Les eacutecroulements et les glissements en plan sont conditionneacutes par le pendage des
couches seacutedimentaires Comme le pendage horizontal est majoritaire (65 des falaises) les
eacuteboulements sont importants La suffosion etou le fait que les couches les plus alteacutereacutees sont
plus facilement deacutegageacutees par la mer creacuteent des encoches et des caviteacutes basales ce qui
fragilise les falaises (tableau 39) Les glissements en plan ont lieu dans les secteurs de
pendage oblique (233 des cocirctes)
Tableau 39 Pendage des falaises rocheuses de Perceacute
Pendage des falaises Longueur (m) horizontal agrave subhorizontal 25650 659
oblique 9079 233 subvertical 2940 75
non deacutetermineacute 1 279 33 TOTAL 38948 100
315 Climat du secteur deacutetude
La zone deacutetude est caracteacuteriseacutee par un climat tempeacutereacute froid Les tempeacuteratures
neacutegatives hivernales permettent la mise en place dun manteau neigeux ainsi que dun pied de
glace (figure 33) La preacutesence de ces eacuteleacutements durant les mois d hiver a un effet protecteur
sur la cocircte (Bernatchez et Dubois 2008)
70
120 60
50 100
40 ---shy0
80 0 ~
30 Q) c c Q)
Ul gt sect
co-
60 20 0 E Q) shy
0
~ shy
40 10
J-co shy
Q)
0 0shy
0 E Q)
fshy20
-10 +
o -20
Principal type de preacutecipitation
1 1 Neige ~ Pluie ou neige bull Pluie
source des donneacutees Environnement Canada 2009
Figure 33 Diagramme ombrothermique de la station de Gaspeacute (40 km au NNE du site deacutetude)
II est donc important de consideacuterer les diffeacuterents processus lieacutes au froid tels que la
cryoclastie et le glaciel les eacutecoulements souterrains entre les couches de gregraves et le couvert de
neige (figure 34) Dun point de vue geacuteomorphologique la saison froide nest donc pas une
saison passive bien au contraire (Bernatchez et Dubois 2008)
71
Figure 34 Processus actifs sur les cocirctes en hiver
En A geacutelifraction sur le pied de glace En B eacutecoulements hivernaux entre les couches rocheuses En C couleacutee boueuse En D eacuteboulements de surplombs en hiver malgreacute la preacutesence dun pied de glace et en E le pied de glace et des cocircnes de glace copy SD
Les tempeacuteratures mesureacutees dans lEst du Queacutebec ont subi une hausse au cours du
dernier siegravecle (Jolivet et Bernatchez 2008) La tendance des tempeacuteratures moyennes agrave la
station de Gaspeacute preacutesente un reacutechauffement de + 077 oC sur une peacuteriode de 91 ans
(+ 001 oCan) mais atteint + 137 oC (+ 007 OCan) pour les 20 derniegraveres anneacutees (J01 ivet et
Bernatchez 2008) En hiver la hausse est deux fois plus importante (Jolivet et Bernatchez
2008) De plus pour la reacutegion de Perceacute la baisse preacutevue dans le nombre de jours avec de la
glace de mer est de lordre de 58 sous un climat hivernal avec 2 oC de plus soit environ en
2050 (Senneville et Saucier 2008) Ces eacuteleacutements auront probablement des conseacutequences
quil faudra prendre en compte dautant que les modifications sont plus importantes pour les
tempeacuteratures hi vernales
72
Au Queacutebec ce sont surtout les vagues de tempecirctes et les pluies diluviennes qui
affectent les cocirctes (Frisinger et Bematchez 2009) cest pourquoi il est important de
connaicirctre ces paramegravetres et leur eacutevoJution pour le secteur agrave leacutetude
- La direction dominante des vents mesureacutes pour la reacutegion de Perceacute est dest davril agrave aoucirct
mais douest de septembre agrave mars (Environnement Canada 2009) Cependant les vents de
tempecirctes sont principalement douest
- Les pluies diluviennes sont caracteacuteriseacutees par une forte abondance de preacutecipitation en un
court laps de temps Ce type de preacutecipitation survient dans le secteur de Perceacute avec une
reacutecurrence moyenne de 1 fois par 15 an mais les eacutevegravenements ayant un impact pour la
population ont une peacuteriode de retour moyenne de 31 ans (Friesinger et Bernatchez 2009 a)
Il est important de les prendre en compte eacutetant donneacute les impacts quelles peuvent engendrer
sur le milieu naturel et les infrastructures notamment en pouvant deacuteclencher des mouvements
de masse dans les falaises littorales (Bernatchez et Dubois 2004 Colantoni et al 2004
Heacutenaff et al 2002)
32 Contexte humain
32 J Perceacute petite municipaliteacute cocirctiegravere
La population de la municipaJiteacute de Perceacute est de 3 4) 9 habitants (recensement 2006)
Ces habitants sont reacutepartis en 6 noyaux de peuplement qui correspondent principalement aux
municipaliteacutes qui existaient avant la fusion en ]970 entre les municipaliteacutes de Saint-Georgesshy
de-Mal baie Barachois Bridgeville Perceacute Cap-dEspoir et Val-dEspoir La population de
Perceacute a connu une diminution importante depuis J971 en perdant plus du tiers de son effectif
(figure 35) Il sagit dune des plus fOltes baisses parmi les municipaliteacutes du Queacutebec
73
6000
5198
5000
4000 4028 3993
3419
6 3000 i
t 2000
3614
1000
0
1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
source des donneacutees Recensement Canada 2006
Figure 35 Eacutevolution de la population de Perceacute
Comme pour le reste de la Gaspeacutesie il sagit dun secteur qui est fortement marqueacute
par la lineacuteariteacute de loccupation humaine le long du littoral Le territoire de la MRC du
Rocher-Perceacute est un territoire ougrave historiquement et encore actuellement le deacuteveloppement
seffectue le long du littoral (MRC Rocher-Perceacute 2005) Ceci a pour effet que plus des trois
quarts de la population de la MRC du Rocher-Perceacute sont disperseacutes le long de la route 132
(MRC Rocher Perceacute 2005)
Il est important de consideacuterer le caractegravere particu lier que confegravere le statut
dalTondissement naturel et historique au territoire de Perceacute (Mongrain 2006) Les roulottes
y sont notamment interdites en dehors des campings ce qui limite le nombre de constructions
anarchiques sur Je littoral constructions qui pourraient eacuteventuellement se transformer en
reacutesidences
74
322 Portrait eacuteconomique
Dun point de vue eacuteconomique Je portrait que lon peut dresser de la municipaliteacute de
Perceacute est une petite municipaliteacute avec un important secteur primaire (principalement
foresterie et pecircches) et tertiaire (principalement lieacute au tourisme) Le secteur de lheacutebergement
et des services de restauration occupe pregraves dun actif sur 6 dans la municipaliteacute soit 154
(tableau 310) Cette forte proportion tregraves au-dessus de la moyenne provinciale (63 )
montre que le tourisme occupe une position eacuteconomique primordiale pour leacuteconomie de la
municipaliteacute de Perceacute
Tableau 310 Population active selon le secteur eacuteconomique dactiviteacute
Perceacute Rocher-Perceacute
(MRC) Gaspeacutesie
Icircles-de-Ia-Madeleine Queacutebec
Agriculture foresterie pecircche et chasse
183 107 103 2 5
Heacutebergement et services de restauration
15 4 92 77 6 3
Commerce de deacutetail 131 13 5 128 120
Fabrication 112 14l 10 8 146
Services (administratifs et autres)
8 8 33 34 3 6
Construction 77 62 57 52
Services denseignement 62 6 7 6 7 6 9
Administrations publiques 5 0 64 74 62
Soins de santeacute et assistance sociale
46 126 14 7 11 2
Transport et entreposage 35 29 41 4 6
Autres 62 9 1 11 1 21 9
Source des donneacutees Institut de la statistique du Queacutebec - Recensement de 2006 Cateacutegories du Systegraveme de Classi fication des Industries de lAmeacuterique du Nord (SCIAN) de 2002
Pourcentage des actifs de plus de 15 ans
Leacuteconomie est fortement baseacutee sur le tourisme avec notamment le parc national du
Queacutebec de lIcircle Bonaventure et du Rocher Perceacute mecircme si cette activiteacute est marqueacutee par une
grande saisonnaliteacute En effet le village de Perceacute est connu et reconnu internationalement pour
son rocher ses paysages magnifiques ainsi que la richesse faunistique de licircle Bonaventure
Le parc reccediloit de 300000 agrave 500 000 visiteurs par anneacutee (MRC du Rocher-Perceacute 2005) soit
85 agrave 150 fois plus que la municipaliteacute ne compte dhabitants Au sein de la MRC Perceacute a
7S
dailleurs eacuteteacute deacutesigneacutee comme ayant le rocircle de laquo pocircle sectoriel touristiqueraquo (MRC Rocher
Perceacute 2005) Le secteur reacutecreacuteotouristique misant sur la grande nature laventure la culture et
le tourisme de santeacute est dailleurs un creacuteneau deacutefini comme leader par le gouvernement du
Queacutebec dans le cadre de son programme ACCORD (2002 2003) Cela signifie que le
gouvernement qui a chapeauteacute le programme ACCORD juge quil sagit dun creacuteneau dans
lequel la reacutegion est en mesure de jouer un rocircle de leader nord-ameacutericain ou mondial Les
retombeacutees du tourisme estival sont donc tregraves importantes pour la municipaliteacute
Cependant la MRC du Rocher-Perceacute est la 2eacuteme MRC la plus pauvre du Queacutebec Cela
ne lui donne donc que peu de ressources pour reacutepondre aux diffeacuterentes tacircches qui lui sont
deacuteleacutegueacutees en matiegravere dameacutenagement cocirctier et ce malgreacute la longueur du trait de cocircte dont
elle a la charge et les enjeux importants auxquels elle fait face
323 Activiteacutes le long de la cocircte
Dans la reacutegion de Perceacute loccupation du territoire cocirctier se reacutepartit principalement
entre un usage lieacute aux voies de communication (34 du lineacuteaire cocirctier) aux secteurs
reacutesidentiel (8 ) commercial (4 ) ainsi quagrave la villeacutegiature (2 ) (figure 36) Limportance
des voies de communication dans le secteur cocirctier vient de la proximiteacute de la route 132 avec
la ligne de rivage ainsi que de la preacutesence de la voie ferreacutee sur la flegraveche littorale de Barachois
Les zones reacutesidentielles sont principalement relieacutees agrave linstallation des noyaux vi Ilageois
autour des ports et donc le long de la mer Mentionnons aussi que 35 de la faccedilade maritime
est encore naturelle et que 49 nest pas bacirctie (figure 36)
Les activiteacutes preacutesentes le long de la cocircte peuvent devenir des enjeux si celles-ci sont
toucheacutees par les aleacuteas naturels deacuterosion ou de submersion Il convient donc de bien les
documenter afin de mieux saisir les perspectives pour le secteur qui connaicirct deacutejagrave actuellement
plusieurs probleacutematiques cocirctiegraveres
76
autres (5 )
(J)
~ Cl C o c (J) c 1~ shyQ)
1shy
Figure 36 Occupation du territoire cocirctier agrave Perceacute Est recenseacutee loccupation la plus proche de la cocircte Par exemple mecircme si des reacutesidences sont
construites en arriegravere dune route la zone sera classeacutee laquo voie de communication raquo
bull Transports
La route 132 comme seul lien reacutegional est primordiale pour la municipaliteacute mais aussi pour
la reacutegion Cette route constitue lartegravere principale des localiteacutes ainsi que le lien privileacutegieacute avec
les reacutegions limitrophes La route nationale 132 longe le littoral sur la majeure partie de son
parcours gaspeacutesien ce qui la rend plus proche des zones agrave risque Plus de 9 km de cocirctes sont
dabord occupeacutes par cette voie qui repreacutesente 40 des voies de communication que lon
retrouve dans la zone littorale (tableau 311) En plusieurs endroits elle est agrave une distance
infeacuterieure agrave 10 megravetres de la ligne de rivage Depuis son prolongement jusquagrave Perceacute en 1929
cette voie a eacutegalement permis lessor du tourisme reacutegional
77
Tableau 311 Reacutepartition du type de voies de communication dans la zone cocirctiegravere de Perceacute
Longueur Type de voie de communication m 00 Route 132 9350 402 Route locale 2505 108 Route locale non paveacutee 3947 170 Voie ferreacutee 7448 320
TOTAL 23250 100
La voie ferreacutee construite en J911 emprunte elle aussi de grandes portions de cocircte
notamment sur la flegraveche littorale du Barachois (figure 37) Elle permet agrave un train de
passagers (le laquo Chaleurs raquo) ainsi quaux trains de marchandises de desservir Perceacute et Gaspeacute
car il ny a pas de voie ferreacutee sur la rive nord Selon Shaw et al (1998) ce tronccedilon est
menaceacute par la submersion et aussi par la migration de la flegraveche Les auteurs classifient ce
tronccedilon comme eacutetant tregraves sensible agrave la hausse du niveau marin relatif (comme 3 des cocirctes
canadiennes Shaw et al 1998)
Figure 37 La voie ferreacutee sur la flegraveche du Barachois un enjeu majeur
bull Infrastructures reacutesidentielles
Les zones reacutesidentielles occupent 8 des cocirctes (figure 36) mais elles sont eacutegalement tregraves
souvent preacutesentes immeacutediatement en arriegravere de la route 132 dans les secteurs ougrave celle-ci
longe le littoral En 200 1 421 bacirctiments se situaient agrave moins de 100 megravetres de la ligne de
rivage (tableau 312) Si Jon regarde quels sont les types de cocirctes qui semblent les plus
78
attractifs on remarque quil y a pregraves de 4 fois plus de bacirctiments en bordure des cocirctes agrave
terrasses de plage que des falaises rocheuses (en fonction de la longueur) (tableau 312) Les
noyaux villageois sont principalement installeacutes dans les zones les plus accessibles cest-agraveshy
dire les terrasses de plage car ils proviennent historiquement danciennes installations de
pecircche Cependant lon sait maintenant que ce sont les zones soumises aux plus forts risques
deacuterosion et de submersion
Tableau 312 Reacutepartition des bacirctiments agrave moins de 100 m du trait de cocircte selon le type de cocircte
Nombre de Longueur Bacirctiments par km bacirctiments de cocircte (km) de cocircte
Falaise 258 389 66 Terrasse de place 160 61 262
TOTAL 418 450 93
Le haut taux de deacuteveloppement (maisons et chalets) du littoral de la baie des Chaleurs fait
que la reacutegion va ecirctre affecteacutee par des probleacutematiques majeures agrave lavenir bien que
physiquement la cocircte ne soit seulement consideacutereacutee que modeacutereacutement sensible agrave la hausse du
ni veau mari n (Shaw et al 1998) La municipaliteacute de Perceacute sinscrit elle aussi dans ce
contexte
bull Villeacutegiature
Les zones de villeacutegiatures sont occupeacutees par des chalets ou des reacutesidences secondaires Elles
occupent seulement 2 des cocirctes agrave Perceacute puisque les touristes logent plutocirct dans les
nombreux hocirctels et motels
bull Activiteacutes reacutecreacuteatives
Plusieurs activiteacutes reacutecreacuteatives sont pratiqueacutees le long de la cocircte de Perceacute (carte 38) On
compte notamment la cueillette de mollusques (myes coques) la deacutetente sur les plages la
baignade la randonneacutee peacutedestre la randonneacutee cyclable la reacutecolte dagates et de jaspes Ces
activiteacutes sont pratiqueacutees aussi bien par la population locale que par les touristes de passage
() Cgt ~
vgt Saint-Georgesshy
00 ~ de-Mal baie
gtshyo ~
lt ~
(Il (gt
o ~
(Ti (Il (gt Pointeshy
~ Saint-Pierre
3 Cgt
2middot 3 (Il (gt
a (Il
Cgt Golfe Saint-Laurent (Il
03 o l
a (Il
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5 (Il
--shyN o 8 ---shy Clp ltlEspOIr
PrCicircmenJf1F1
AclivltSUlllt-Ij)ltlGlllJll
A Bgnd l leo~y~~ oilOI AAcl ISanebull ~ an
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erf oIo1tlt dl P 1 11 C - dcl$ ~411fi7 ObbullbullolO ~ ~
0- ~~
~ Secteur de Perceacute
D bull Cap BlallC
Icircle Bonaventure
_ Rc([~ CJ1(j11 P S f1 (te j)Sp bullmiddot
III SOrtlllS tIl nit oS
Q bull 10 KIIl
1 1 1 1 -----1__----_--J 0 -l
80
bull Infrastructures eacuteconomiques
Les infrastructures eacuteconomiques comprennent les infrastructures lieacutees agrave lactiviteacute touristique
qui sont tregraves importantes pour la reacutegion Celles-ci sont souvent construites en bordure de
leau afin de profiter de lattrait que la vue peut exercer sur les touristes Ainsi sur le
territoire deacutetude 25 km de cocirctes sont occupeacutes par ces infrastructures agrave haute valeur
(tableau 313)
Tableau 313 Longueur des cocirctes occupeacutees par les infrastructures touristiques
Longueur Type dinfrastructure touristique m 00
Heacutebergements 1 629 628 Heacutebergement et commerce 85 33 Heacutebergement et restauration 93 36 Restauration 140 54 Camping 647 250
TOTAL 2595 100
bull Activiteacutes portuaires
Les 3 ports du secteur (LAnse-agrave-Beaufils Perceacute et Belle-Anse) sont non seulement la base
de leacuteconomie des pecircches du secteur mais aussi celle des activiteacutes touristiques Ces
infrastructures sont donc importantes pour la municipaliteacute
bull Infrastructures patrimoniales
Dapregraves lOffice queacutebeacutecois de la langue franccedilaise (2008) le patrimoine et plus
particuliegraverement le patrimoine historique fait reacutefeacuterence laquo agrave lensemble des richesses dordre
culturel appartenant agrave une communauteacute et transmissibles dune geacuteneacuteration agrave une autre raquo Dans
la zone deacutetude cela comprend principalement des sites domestiques et des sites maritimes
(Rioux-Pin 2008) Certains sont classeacutes et dautres non Parmi les sites maritimes on
retrouve par exemple les entrepocircts de la compagnie de pecircche Robin servant de postes
daccueil pour le parc de la Sepaq ou le phare du Cap Blanc Les sites domestiques quant agrave
eux sont des exemples de maisons historiques qui ont pu ecirctre preacuteserveacutes jusquagrave nos jours
81
Deux sites cocirctiers sont classeacutes dans le Reacutepertoire des lieux patrimoniaux du Canada
(2009) agrave savoir la Villa Frederick James et la Maison Briard dans le centre du village de
Perceacute (figure 38) Ce reacutepertoire inventorie eacutegalement lensemble de Jarrondissement naturel
de Perceacute pour son inteacuterecirct historique important Linventaire reacutealiseacute par Pichat et Patsy (1998)
dans le cadre du Plan directeur du patrimoine de la Gaspeacutesie comprend les deux maisons
preacuteceacutedemment classeacutees mais y ajoute eacutegalement la Reacutesidence Plourde (Anse-agrave-Beaufils)
Toutes les infrastructures patrimoniales ne beacuteneacuteficient donc pas dune protection
Figure 38 Exemple de patrimoine domestique maison ancienne (village de Perceacute)
CHAPITRE IV
EacuteVOLUTION HISTORIQUE DES RISQUES COcircTIERS ET DE LOCCUPATION DU
TERRITOIRE EN LIEN AVEC SA GESTION
Afin de deacuteterminer en quoi lapplication de mesures de gestion de la zone cocirctiegravere a
pu influencer leacutevolution de loccupation des terres et les risques cocirctiers une eacutetude de
leacutevolution historique de loccupation du territoire a eacuteteacute effectueacutee Leacutetude sest inteacuteresseacutee
dabord au cadre bacircti puis aux surfaces non bacircties et finalement aux voies de
communication
Au deacutebut du 20egraveme siegravecle aucune regraveglementation nencadrait les constructions et la
deacutelivrance des permis de construction Au cours de la i-e moitieacute du siegravecle des lois ont eacuteteacute
voteacutees et progressivement appliqueacutees afin dharmoniser les usages et de limiter les risques
pour les populations Les objectifs de ce chapitre sont donc (a) didentifier les modifications
de loccupation des terres et les divers eacuteleacutements qui en sont la source (b) de cerner quels ont
eacuteteacute les effets de la mise en place de lois de gestion des constructions par les MRC et les
municipaliteacutes et enfin Cc) danalyser leacutevolution des risques cocirctiers pour le territoire
83
41 Eacutevolution du cadre bacircti
Les objectifs concernant leacutevolution du cadre bacircti sont de deacuteterminer leacutevolution de
loccupation du sol dans la zone littorale et de voir limpact des politiques dameacutenagement de
la zone cocirctiegravere et plus particuliegraverement de la politique de protection des rives du littoral et
des plaines inondables de 1987 et du scheacutema dameacutenagement de 1989 sur lorganisation du
territoire et des risques cocirctiers Limpact que pourraient avoir dautres facteurs tels que
leacuteconomie ou le contexte historique sur cette eacutevolution sera eacutegalement consideacutereacute
41 J Eacutevolution geacuteneacuterale du nombre de bacirctiments dans la zone Littorale
En 2001 le nombre de bacirctiments dans la zone littorale de Perceacute (agrave moins de J km de
la 1igne de rivage) eacutetait de 1 328 Il a subi une hausse entre 1934 et 1963 puis une baisse
jusquen 1980 puis une nouvelle hausse jusquagrave nos jours Le nombre de bacirctiments na
toutefois pas atteint le niveau de 1963 (figure 41) La diffeacuterence entre le deacutenombrement des
recensements de Statistique Canada et celui obtenu par photo-interpreacutetation est due agrave la
diffeacuterence de territoire couvert (toute la municipaliteacute versus la seule zone littorale) Mais les
tendances deacutevolution du nombre de bacirctiments sont similairement agrave la hausse depuis les
anneacutees 80 (par photo-interpreacutetation ou avec les recensements de Statistique Canada) Entre
198081 et 200 l le nombre de bacirctiments a augmenteacute entre 13 et 14 (respectivement par
photo-interpreacutetation et dapregraves les recensements)
84
1800
1600
1425 1430
1400 1328
1200
1000
800 l-shy --J
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
( Recensements ~~ Photointerpreacutetation
Figure 41 Nombre de bacirctiments obtenu par photo-interpreacutetation et nombre de logements priveacutes occupeacutes dapregraves les recensements
Cette hausse contraste cependant avec la tendance agrave la baisse de la population de la
municipaliteacute qui a perdu 29 de sa population entre 198 J et 2006 (figure 42)
6 CXXl -----------------------------shy
5100 4EŒJ
5CXXl 4686
4028 3993 4CXXl
3614 3419
3CXXlshy
2 CXXl 1 43) 1410 1 BX) 1 400 1 53)
1 middot1~65~-~1~~~~~bullbull=--bullbull~--bullbull---bullbull--- 1 CXXl
OL---------------------------J 1970 1975 1000 1005 1rogt 1005 2005 2010
Pcpulation ---+- LqpTents prieacutes occLpeacutes
source des donneacutees Recensement Canada 2006
Figure 42 Eacutevolution de la population et du nombre de logements priveacutes occupeacutes agrave Perceacute
85
Bien que la cocircte soit principalement constitueacutee de falaises rocheuses les terrasses de
plage accueillent plus de 47 fois plus de population par kilomegravetre de cocircte (figure 43)
Cependant on constate que le nombre de bacirctiments proches des falaises a eacuteteacute multiplieacute par 2
depuis 1934
16
14
~ 12~
~ a 10
1 8
~
~ 6
~ ~ 4
~ 2 0
0 bull bull bull bull 0 bull bull 193gt 1940 1950 1900 1970 1900 1900 2OCO 2010
Terrasse ce page 3J m -0- Falaise 3J m -tr-- Terrasses ce page 15 m - Falaise 15 m
15 m bacirctiments entre 0 et 15 megravetre du trait de cocircte 30 m bacirctiments entre 0 et 30 m du trait de cocircte
Figure 43 Eacutevolution du nombre de bacirctiments par kilomegravetre de cocircte en fonction du type de cocircte
412 Nombre de bacirctiments agrave risque et normes de gestion de la cocircte
Deux cateacutegories dinfrastructures sont consideacutereacutees comme laquo agrave risqueraquo soit celles qui
sont situeacutees entre 0 et 15 megravetres de la ligne de rivage ainsi que celles situeacutees entre 0 et 30
megravetres Ces deux distances agrave la cocircte peuvent de maniegravere reacutealiste correspondre agrave 50 ans
deacuterosion dans le secteur de Perceacute En 2001 le nombre de bacirctiments agrave risque selon le
sceacutenario probable seacutetablissait en effet quelque part entre le nombre de bacirctiments agrave moins de
15 m et celui agrave moins de 30 m (figure 44) Le nombre de bacirctiments qui est agrave risque probable
deacuterosion se situe donc quelque part entre les deux marges selon la configuration et la
86
dynamique propre agrave chaque secteur Eacutetant donneacute quil nexiste pas de donneacutee de sceacutenario
probable pour les anneacutees anteacuterieures les deux marges (15 et 30 m) ont eacuteteacute consideacutereacutees
comme le meilleur moyen dobtenir une estimation fiable du nombre de bacirctiments agrave risque
deacuterosion pour notre analyse de leacutevolution historique des infrastructures agrave risque
Le nombre de bacirctiments agrave risque connaicirct une augmentation nette depuis les anneacutees
1980 soit une augmentation de 35 uniteacutes pour ceux situeacutes agrave moins de J5 megravetres de la ligne de
rivage et une hausse de 44 uniteacutes pour ceux situeacutes agrave moins de 30 megravetres (figure 44)
200 175
180 bull 160
ll c 140
ecirc 120+gt
~ Q) 100 98 0 ~ 80 -g ~ 60
40 42 40
43
66bull64
20 29
0
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
_ agrave moins de 30 m de la ri-e agrave moins de 15 m bull SceacutenariOll probable deacuterosion pour 2050
Figure 44 Nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion selon leur distance agrave la cocircte
Au Queacutebec les eacuteleacutements de reacuteglementations reacutegissant les risques naturels sont entreacutes
en vigueur en 1979 avec la Loi sur lameacutenagement et lurbanisme (LAU) puis concernant
lameacutenagement des littoraux ont eacuteteacute compleacuteteacutes en 1987 par le biais de la Politique de
protection des rives du littoral et des plaines inondables dans le cadre de la Loi sur la qualiteacute
de lenvironnement (LQE) (figure 45) La Loi sur lameacutenagement et lurbanisme eacutevoque
cette compeacutetence dans son article 54 laquoLe scheacutema dameacutenagement et de deacuteveloppement
doit agrave leacutegard du territoire de la municipaliteacute reacutegionale de comteacute deacuteterminer toute zone ougrave
Joccupation du sol est soumise agrave des contraintes particuliegraveres pour des raisons de seacutecuriteacute
87
publique telle une zone dinondation deacuterosion de glissement de terrain ou dautre
cataclysme ou pour des raisons de protection environnementale des rives du littoral et des
plaines inondables raquo (LAU Section Il 54 1979) Puis la politique de protection des rives
du littoral et des plaines inondables ajoute quil est laquo interdit lutilisation des rives et du
littoral des lacs et des cours deau pour reacutealiser des constructions des ouvrages ou des
travaux raquo (MDDEP 2009) Dans la MRC du Rocher-Perceacute les recommandations de ces
deux lois ont eacuteteacute appliqueacutees en 1989 par la mise en place du scheacutema dameacutenagement La
MRC du Rocher-Perceacute utilise de maniegravere stricte les marges prescrites par la LQE lorsquil
sagit de deacuteterminer les zones agrave risque eacutetant donneacute quelle ne dispose pas de moyens
financiers ou techniques pour reacutealiser dautres eacutetudes de risque qui permettraient didentifier
toutes les zones soumises agrave des contraintes
r------------------------------------------------------------------------------
1
Reacutecapitulatifdes lois dameacutenagement 1
1
1979 Loi sur lameacutenagement et lurbanisme - Instauration des scheacutemas dameacutenagement (responsabiliteacute des MRC) - Identification des zones ougrave Joccupation du sol est soumise agrave des contraintes
1987 Loi sur la qualiteacute de lenvironnement Inclus la Politique de protection des rives des berges et des plaines inondables - Objectif principal protection environnementale de leacutecotone - Objectif secondaire assurer la seacutecuriteacute des personnes et des biens
t
- Bandes de 10 ou 15 megravetres agrave compter de la limite des hautes eaux t
1 t t t
Modi fieacutee en 199 J 1996 2005 el 2008 t t 1 t
1989 Entreacutee en vigueur du 1er scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute 1 1 1 t 1 1 1(anciennement MRC de Pabok)
11 1 - Applique la LQE avec une marge variant de 10 agrave 15 m 1 1 1
1 1 1 1 1
1
- Reacutepond ainsi aux objectifs de la LA U en ce qui a trait aux zones soumises agrave contrainte 1
1 1 1 2001 Loi sur la seacutecuriteacute civile 1
t - Creacuteation des scheacutemas de seacutecuriteacute civile (responsabiliteacute des MRC) 1t _ -----------1
Figure 45 Reacutecapitulatif chronologique des lois dameacutenagement (Queacutebec)
Alors que ces deux lois (LAU et LQE) doivent permeltre de limiter les risques naturels pour
les populations du Queacutebec et plus particuliegraverement dans les zones littorales on peut constater
une hausse du nombre et du pourcentage de bacirctiments il risque en zone littorale depuis ces
anneacutees-lagrave (figures 44 et 46)
88
18
al J 0 rigt C
16
14
12
lt) ) lt -J
0gt 1shy0gt
w a -J
1shy00 0gt
co eumlE Q)
_Q) E ~ Q) u Cl)
Cf) co C
bullbull Q)
0gt E 00 co0gt _
CIl -0
$ 10 c ltgt ecirc 8 ~ -el 6 ~ 0
4
2
0 193) 1940 1950 1~ 1970 1œcJ 1900 2CXXl 2010
agrave moins de 30 m __-agrave moins de 15 m t selon le Sceacutenario probable
Figure 46 Eacutevolution de la proportion de bacirctiments agrave risque parmi ceux de la zone littorale
Lapplication de ces lois ne semble donc pas avoir permis de limiter ou de stabiliser
les constructions dans des secteurs probablement agrave risque agrave contrario elles ont mecircme
augmenteacute depuis Cette tendance agrave la hausse peut ecirctre lieacutee agrave la conjoncture qui favorise la
proximiteacute de leau pour des raisons de bien-ecirctre personnel (paysage activiteacutes littorales cadre
de vie) Mais cela soulegraveve un problegraveme de gouvernance puisque les lois qui ont eacuteteacute mises en
place au bon moment nont pas joueacute leur rocircle de protection de la population et des biens ni
du milieu naturel Alors mecircme que la hausse du nombre de bacirctiments dans la zone littorale
est seulement de 13 entre 1980 et 200 l le nombre de bacirctiments dans les 15 premiers
megravetres de la zone agrave risque augmente de 1333 (tableau 41) La tendance agrave la hausse est
donc plus forte lorsquon se rapproche du trait de cocircte
Tableau 41 Eacutevolution du nombre de bacirctiments proches du trait de cocircte
Distance des bacirctiments Evolution entre avec la cocircte 1980 et 2001 ()
entre 0 et 15 m + 1333 entre 0 et 30 m + 512
89
Dans le cadre de lapplication de la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement 716 de notre
zone deacutetude devrait posseacuteder une marge inconstructible dau moins 15 megravetres (annexe 4) Il
est donc possible de sinterroger sur lorigine des 21 nouveaux bacirctiments qui viennent
sajouter entre 1992 et 2001 aux 43 qui eacutetaient deacutejagrave agrave risque agrave moins de 15 megravetres de la ligne
de rivage (figure 44)
413 Eacutevolution du type de bacirctiments
La forte baisse agrave la fois de la proportion de bacirctiments agrave risque ainsi que de leur
nombre entre 1934 et 2001 peut paraicirctre surprenante Des analyses compleacutementaires des
types de bacirctiments ont donc eacuteteacute effectueacutees pour deux secteurs (village de Perceacute et Capshy
dEspoir) afin didentifier en plus du nombre la vocation et le type de bacirctiment (tableau 42
et 43)
Tableau 42 Type et vocation des bacirctiments pour le secteur de Cap-dEspoir
~
0 Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de
0shyC) bacirctiments secteur 30 m 15 m w 0 activiteacute lieacutee agrave la pecircche 5 3 1 0shyro uuml entrepocirctgrangehangar 27 8 6
ltt habitation 35 2 1 C) Dl ~ TOTAL 67 13 8
Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de
bacirctiments secteur 30 m 15m 0 0shy activiteacute lieacute agrave la pecircche - - -C)
w =0
entrepocirctgrangehangar 16 2 2 0shyCIl
habitation 48 7 2 0 chalet 2 2 1 rshy0 commerce 1 - -0 N halte routiegravere 1 1 1
TOTAL 68 12 6
90
Tableau 43 Utilisation des bacirctiments pour le secteur du village de Perceacute
Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de bacirctiments secteur 30m 15 m
00)
2 activiteacute lieacute agrave la pecircche 16 8 5 0)
0 0)
entrepocirctgrangehangar 18 3 2 0 habitation 100 10 4 0)
0gt ~ eacuteglise 1 - --gt phare 1 1 -ltt C) (j) r-
gros bacirctiment indeacutetermineacute 7 - -
petit bacirctiment indeacutetermineacute 17 8 6
TOTAL 160 30 17
Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de bacirctiments secteur 30m 15 m
activiteacute lieacute agrave la pecircche - - -
entrepocirctgrangehangar 9 - -
habitation 172 11 3
eacuteglise 1 - -
phare 1 1 -00)
2 commerce 24 1 1 0)
0 eacutecole 3 - -0)
0 0)
0gt
motelhotelheacutebergement campinq
101 30 15 ~ -gt site historique de pecircche 4 1 1
r-service public 7 - -
a a bar 2 1 -CI
restaurant 11 2 1
garage municipal 3 1 -
maison mobile 11 - -
autre 2 1 -
gros bacirctiment indeacutetermineacute - - -petit bacirctiment indeacutetermineacute 11 - -
TOTAL 362 49 21
91
Ces analyses reacutevegravelent une diffeacuterence notable dans les usages des bacirctiments En 1934
les bacirctiments cocirctiers comprennent plutocirct des reacutesidences ainsi quun grand nombre de
bacirctiments relieacutes agrave la pecircche ou des hangarsentrepocirctsgranges alors quaujourdhui ces
bacirctiments utilitaires agrave faible valeur et ces cabanes qui semblent veacutetustes ont complegravetement
disparu (Cap-dEspoir) (voir tableaux 42 et figure 47-A) Dans le village de Perceacute le mecircme
type de bacirctiments eacutetait preacutesent en 1934 mais en 2001 ils ont eux aussi disparu au profit dune
nouvelle classe de bacirctiments agrave savoir les eacutetablissements dheacutebergements pour touristes
(motel hocirctel camping) (voir tableaux 43 et figure 47-B) Ces derniers repreacutesentent
dailleurs 71 (agrave 15 m) et 64 (agrave 30 m) des bacirctiments agrave risque du secteur Les bacirctiments
actuels ont une valeur ajouteacutee plus importante que ceux des anneacutees 30 agrave cause des retombeacutees
eacuteconomiques quils procurent agrave la communauteacute Le type de construction a eacutevolueacute au cours du
20egraveme siegravecle Ils sont eacutegalement plus vulneacuterables aux risques cocirctiers notamment car les
habitations sont occupeacutees de maniegravere annuelle et non plus seulement durant la peacuteriode
estivale Ainsi comme les coucircts des bacirctiments et leur vulneacuterabiliteacute ne sont plus les mecircmes en
2001 par rapport agrave ce quils eacutetaient en 1934 les risques inheacuterents sont eacutegalement diffeacuterents
92
A - Cap-dEspoir 1934 2001
Activiteacutes lieacutees Halte routiegravere agrave la pecircche 17
13
17 Chalet
3374 HabitationEntrepocircUgrangehangar
B - Village de Perceacute 1934 2001 Petits Site historique de pecircche
Activiteacutes lieacutees bacirctiments 5 - shy
agrave la pecircche35 Restaurant ~4
29 5 5
o o 3 3 CD ()
12 CD
EntrepocircU grange 71
24 hangar MotelHocirctel Habitation HeacutebergemenUCamping
Figure 47 Type de bacirctiments agrave moins de 15 m du trait de cocircte
La baisse dans le nombre de bacirctiments agrave risque cocirctier ressentie principalement entre
1934 et 1963 puis plus faiblement entre 1963 et 1981 correspond donc probablement au
deacutemantegravelement des anciens types de bacirctiments La hausse qui suit viendrait de la construction
du nouveau type de bacirctiments tels que les eacutetablissements dheacutebergements touristiques les
commerces ou les restaurants Le laquocreuxraquo correspondrait ainsi agrave la transition entre deux
types dactiviteacutes Ces variations correspondent agrave leacutevolution historique des activiteacutes en
Gaspeacutesie soit une eacuteconomie baseacutee principalement sur la pecircche jusquau milieu du siegravecle puis
une baisse de lactiviteacute eacuteconomique dans les anneacutees 80 lors de la transition dactiviteacutes et
93
enfin depuis le milieu des anneacutees 80 une reprise de lactiviteacute eacuteconomique gracircce au
deacuteveloppement important du tourisme En 1930 plus de 75 des familles de Perceacute
pratiquent la pecircche (Blanchard 1935) alors quen 2001 lensemble du secteur primaire
nemploie plus que 192 des actifs (Recensement Canada 2006)
4 J4 Exemple du Barachois
Lexemple de loccupation humaine sur le Barachois de la Malbaie (carte 41) est
inteacuteressant en ce qui concerne les constructions situeacutees proches de la ligne de rivage et donc
dans la zone agrave risque deacuterosion et de submersion
Barachois
Flegraveche littorale
Cap-dEspoir Perceacute
a 2 000 4 000 8 000 megravelre__==JI Fond de ca1e bltlw de dCfl1t-fls 1000000lptUQUeS CtJ Ou~bec ar 1 20 OOD DlrwlHS LDGlCZ UIIMlrSllfl du QudbK a RUTlcvslll
Carte 41 Localisation du Barachois de la Malbaie (Perceacute)
Les photographies de 1934 nous permettent didentifier 34 bacirctiments sur la flegraveche
littorale (figure 48) Tous sont situeacutes agrave moins de 30 megravetres de la ligne rivage (inteacuterieure ou
exteacuterieure du Barachois) Ces constructions reacutesultant toutes dun mode de vie traditionnel lieacute
agrave la pecircche (Desjardins et al 1999) se situent tregraves pregraves de la rive et mecircme sur la ligne de
rivage ou sur la plage pour certaines dentre elles Leur nombre important en 1934 a connu
94
une baisse drastique jusquen 1963 (figure 48 et 49) Agrave partir de ce moment la flegraveche
littorale de Barachois na plus abriteacute aucune construction
40
35 34
30
25
20
15
10
5
0 o o 0 o o
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
______ agrave moins de 30 m de la rie agrave moins de 15 m
Figure 48 Nombre de bacirctiments agrave risque sur la flegraveche littorale
Ligne de rivage en 2001 250 500--==---- meacutetres
N
t Figure 49 Bacirctiments preacutesents sur lextreacutemiteacute nord de la flegraveche littorale
95
Il est donc possible de se demander si les risques pouvaient ecirctre consideacutereacutes comme
importants en 1934 sachant quil sagissait de constructions en bois souvent deacuteplaccedilables et
sur pilotis comme en attestent les figures 410 et 411 La nature mecircme de ces constructions agrave
savoir des habitations temporaires et des hangars en lien avec la pecircche neacutecessitait leur
construction si proche de la ligne de rivage Le risque eacutetait cependant minimiseacute agrave cause de la
relative faible valeur des bacirctiments leur deacuteplacement aiseacute le type de construction (sur pilotis
habitation seulement agrave leacutetage supeacuterieur) et labsence de reacuteseaux deau et deacutelectriciteacute Ainsi
les bacirctiments de 1934 semblaient mieux adapteacutes agrave la dynamique cocirctiegravere notamment pour le
risque de submersion que les bacirctiments actuels que lon retrouve souvent sur les flegraveches
littorales de la Gaspeacutesie
Figure 410 Poste de pecircche de Barachois vers 1935
96
Figure 411 Vue sur la flegraveche de Barachois (deacutebut du 20egravelle sciegravecle)
415 Origine des risques cocirctiers
Laugmentation du nombre de bacirctiments agrave risque ne reacutesulte que tregraves paltiellement du
deacuteplacement de la ligne de rivage par eacuterosion En effet parmi les bacirctiments agrave risque en 2001
seulement 87 le sont devenus agrave cause dun rapprochement de la ligne de rivage par
eacuterosion (tableau 44 et figure 412) Lorigine du risque en 2001 est principalement quils
eacutetaient deacutejagrave agrave risque en 1980 (pour 504 dentre eux) ou que ce sont de nouvelles
constructions (409 ) La reacutepartition de Jorigine du risque deacuterosion reste la mecircme quel que
soit le type de cocircte (figure 411)
Tableau 44 Bacirctiments agrave risque en 2001 en fonction de lorigine du risque
Total A risque en
1980 Eacuterosion
Nouvelle construction
N 127 64 11 52 100 504 87 409
97
90
80
70
60
50
40
30
20
10
o Tout twe de cocircte Terrasse de plage Falaise
bull Agrave risque en 1980 Eacuterosion D Noueurolle construction
Figure 412 Origine du risque des bacircti ments de 2001 en fonction du type de cocircte
Les bacirctiments nouvellement agrave risque en 2001 par rapport agrave 1980 sont agrave plus de 82 de
nouvelles constructions (tableau 45 et figure 413) Ceci signifie que bien que des lois eacutetaient
progressivement mises en place de nouvelles constructions ont tout de mecircme eacuteteacute reacutealiseacutees
Celles-ci font deacutesormais partie des constructions potentiellement agrave risque agrave Perceacute
Tableau 45 Origine du risque deacuterosion pour les bacirctiments nouvellement agrave risque (1980-2001)
N
Total 63 100
Erosion 11
175
Nouvelle construction 52
825
98
Eacuterosion 17
83
Nouvelle construction
Figure 413 Causes de la hausse du risque pour les bacirctiments
Ainsi si lon ne tient plus compte des bacirctiments destineacutes speacutecifiquement agrave se trouver
pregraves de leau et adapteacutes agrave leur localisation (cest-agrave-dire ceux de la flegraveche du Barachois) le
nombre de bacirctiments agrave risque en 1934 est infeacuterieur agrave celui de 2001 (120 vs 127)
(figure 414) De plus le changement de vocation dans les bacirctiments (de temporaire agrave
permanent de hangar agrave hocirctel) a sucircrement entraicircneacute une hausse de la valeur des biens qui sont
agrave risque La prise en compte du type de bacirctiment dans lanalyse du risque est donc tregraves
importante afin deacutevaluer la vulneacuterabiliteacute que subissent les communauteacutes cocirctiegraveres ainsi que
son eacutevolution historique Les lois relatives agrave lameacutenagement et leur mise en application
progressive ne semblent donc pas avoir dimpact surtout comparativement agrave la volonteacute de
deacutevelopper le secteur eacuteconomique du tourisme sur le bord du littoral
bull bull
99
140
127 120
120 120------- 108 100 ll c
ecirc 80jl 66til0 6ID 600 6341~ 60 ecirc 40
38
0 bull37 20 bull 27
c
0 ---- shy
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
-- agrave 30m de la rie bull agrave 15m de la rie --s- SP
Figure 414 Eacutevolution du nombre de bacirctiments agrave risque excluant ceux de la flegraveche littorale de Barachois
Les reacutesultats obtenus agrave la suite de lanalyse de leacutevolution du cadre bacircti indiquent donc que
~ le nombre de bacirctiments agrave risque a connu une baisse jusquen 1980 puis une hausse
depuis linstauration des nouvelles lois dameacutenagement du territoire en 1979 1987
et 1989 na pas empecirccheacute cette hausse
~ concernant le type de bacirctiments dans les deux secteurs speacutecifiques il est possible de
constater un changement de vocation alors quen 1934 il sagissait principalement de
bacirctiments lieacutes agrave la pecircche et de hangars en 2001 il Y a plutocirct des commerces et des
bacirctiments agrave vocation touristique ainsi quune plus forte propol1ion dhabitations le
type de bacirctiment est important concernant leur vulneacuterabiliteacute et le niveau de risque
associeacute
~ les nouveaux bacirctiments agrave risque sont tregraves majoritairement de nouvelles constructions
et non des bacirctiments preacuteexistants qui se retrouvent aujourdhui trop pregraves de la cocircte du
fait du recul de la ligne de ri vage
Les impacts socio-eacuteconomiques dune mauvaise reacuteglementation ou encore de labsence
dapplication de la reacuteglementation en vigueur dans les zones cocirctiegraveres sont importants car les
bacirctiments littoraux sont les plus coucircteux et dusage diffeacuterent de ceux de la moyenne du
territoire
100
42 Eacutevolution des superficies non bacircties
Les objectifs de lanalyse concernant leacutevolution des supeJficies non bacircties sont
dobserver leacutevolution des surfaces dans la zone littorale quelles soient boiseacutees agricoles ou
en friche et dy deacuteceler le reflet de leacutevolution des conditions eacuteconomiques du secteur Dans
une perspective de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres les milieux non bacirctis ou naturels
peuvent favoriser la reacutesilience des systegravemes cocirctiers notamment en jouant le rocircle de zones
tampons lors des eacutevegravenements climatiques extrecircmes (Bernatchez et al 2008 a) Leur preacutesence
en zone littorale est donc primordiale et leur anthropisation aurait pour conseacutequence de
reacuteduire la reacutesilience cocirctiegravere aux changements climatiques appreacutehendeacutes et daugmenter le
niveau de risque dans les zones urbaniseacutees ou ameacutenageacutees adjacentes (Bernatchez et al
2008 a)
42 Superficies agricoles
Les superficies agricoles ont subi une baisse importante de 75 ou 800 ha depuis
1934 passant de 1 061 ha agrave 260 ha (figure 415)
1200
1001
1000
800 675
~ 600
~ I
400
260
200
o 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
Figure 415 Eacutevolution des superficies agricoles
101
Ce fait reflegravete un abandon de terres cultiveacutees depuis le deacutebut du siegravecle dans la reacutegion
Actuellement le secteur primaire dans son ensemble ne repreacutesente que moins de 20 des
actifs (Recensement Canada 2006) Au deacutebut du siegravecle une agriculture qui compleacutetait les
revenus des familles de pecirccheurs eacutetait pratiqueacutee Cependant les terres littorales de Perceacute ne
sont pas toujours dexcellente qualiteacute et ont le plus souvent des limitations agronomiques
telles quune faible fertiliteacute ou un relief inadapteacute (lRDA 2009) Ainsi avec leacutevolution et
lameacutelioration des conditions de vie cette agriculture moins rentable a eacuteteacute la premiegravere agrave ecirctre
abandonneacutee Cela a pu eacutegalement ecirctre amplifieacute par leacuteloignement Il est agrave noter que selon la
Loi sur la protection du territoire agricole agrave peine 1 de la bande cocirctiegravere est zoneacutee comme
ayant une affectation agricole (carte 42 et figure 416)
secteur agrave leacutetude
o Zonage municipal
Urbanise (reacutesidences et commerces)
Service public
Conservation
Agricole
Eau
carlogaphle recircariseacutee por Susan Orejza 2009o 1250 2500 50~egravetres SoUlCO dOs donneacutee MRC du Rochol-Porceacute
Carte 42 Occupation des terres preacutevue au scheacutema dameacutenagement
102
Agricole 1
Autre 03 ~- 4 Rurale
Territoire 74
urbaniseacute 8
Figure 416 Affectations du sol dapregraves le scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute
(vis-agrave-vis de la surface de la zone cocirctiegravere)
422 Boiseacutes
Les surfaces boiseacutees de la zone Jittorale ont augmenteacute depuis 1934 passant de J 143
agrave 1 504 hectares gagnant ainsi 361 ha (figure 417) On peut supposer que les boiseacutes ont
repris de limportance agrave la su ite de labandon des moins bonnes tetTeS agricoles
423 Superficies en friche
Tout comme les surfaces boiseacutees les superficies en friche occupent plus de surface
en 2001 par rapport agrave 1934 en connaissant une augmentation de 395 ha (figure 417)
103
2500
2000
2059
bull 1 7Œ -
bull 1504
~ 1500
1 n3shy 1203 1351
1328
~ 1000 143
554 500
--------~ 1
159 o 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
__ Boiseacutes et hiches -ltgt-- Superficies boiseacutees Superficies en Friches
Figure 417 Eacutevolution des superficies non bacircties dans la zone littorale (Perceacute)
424 Synthegravese de leacutevolution des supeifuies non bacircties
Au total les superficies non bacircties (boiseacutees en friche et agricoles) ont perdu 451 ha
entre 1934 et 2001 (figure 418) Cette surface est donc maintenant urbaniseacutee ce qui
saccorde avec laugmentation du lineacuteaire routier ainsi que du nombre de bacirctiments qui ont
eacuteteacute mesureacutes Les surfaces de friche et boiseacutees prenant la place des terres preacuteceacutedemment
agricoles (annexe 5)
104
100 ~ ~ (l)
ecirc 75
321 317 334
~
~ ~ 50 374
489l 591~
c 0 25+=gt
~
~ a 1934 1975 2001
bull Pgrioole D Friches et boiseacutes D Urbain
Figure 418 Eacutevolution de loccupation de la superficie littorale (en )
43 Eacutevolution des voies de communication
Les objectifs concernant les voies de communication sont de cartographier
leacutevolution des traceacutes des routes et des voies ferreacutees sur le territoire cocirctier de recenser le
deacuteplacement de certains tronccedilons effectueacute par le ministegravere des Transports du Queacutebec (MTQ)
ainsi que les raisons de ces deacuteplacements destimer de quelle maniegravere les connaissances
scientifiques et traditionnelles ainsi que des lois dameacutenagements ont influeacute sur ces choix et
enfin deacutetablir un eacutetat actuel des risques menaccedilant les voies de communication pour la zone
cocirctiegravere de Perceacute
Les voies de communication gaspeacutesiennes suivent principalement les implantations
humaines et longent donc la cocircte (figure 419) La route nationale qui relie les villages cocirctiers
gaspeacutesiens est la route 132 Le village de Perceacute a eacuteteacute relieacute au reste du reacuteseau routier provincial
19egravemc en 1928 (Mongrain 2006) quant agrave la voie ferreacutee elle a eacuteteacute termineacutee au milieu du
siegravecle
105
Cf)B - Voie ferreacutee Q)
~ LL
Figure 419 Voies de communication proches du littoral agrave Perceacute
Il Ya eu de nouvelles constructions de routes dans les anneacutees 70 notamment la route
132 qui a eacuteteacute refaite ce qui a fait augmenter Je nombre de kilomegravetres de routes dans le secteur
deacutetude (figure 420) Ensuite par labandon ou la destruction danciens tronccedilons la longueur
totale des voies de communication a diminueacute Cependant il est agrave noter que localement les
anciens tronccedilons de routes ont pu ecirctre releacutegueacutes au rang de routes municipales Enfin de
nouvelles constructions ont fait augmenter la longueur totale de voies de communication
entre 1934 et 2001 La longueur des voies ferreacutees a quant agrave elle agrave peine eacutevolueacute depuis 1934
passant de 169 agrave 17 kilomegravetres
106
100
00
00 709 720
~ 70
0 705 0
~ 60 679
~
~ 50 0
516 0 shy
40 J Q) J 3) al C
S 20
10 bull169 bull169 bull169 bull170 bull170 -170
0
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
-(gt FbJtes bull Voie ferreacutee
Figure 420 Eacutevolution de la longueur totale des voies de communication (routes et voie ferreacutee) en zone littorale de Perceacute
43 J Voies de communication agrave risque
En 1934 pregraves de 103 km de voies de communication se trouvaient dans une zone agrave
risque deacuterosion alors quen 2001 ce sont plutocirct 148 km qui sont agrave risque soit une hausse de
plus de 40 (figure 421 et tableau 46)
Tableau 46 Longueurs de voies agrave risque deacuterosion agrave Perceacute (1934-2001)
Longueur (km) agrave moins de Anneacutee 30m 15m 1934 1032 433 1963 1279 559 1975 1307 626 1980 1329 690 1992 1290 655 2001 1475 760
107
16
14
12
~ 10
~ crshyfi)
1
middotCIl
icirc S
6
4 bull - bull bull bull bull
2
0 x -x
xshy1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
Oies agrave moins de 30 m du trait de rote _ oies agrave moins de 15 m
bull Oies abandonneacutees agrave moins de 30 m x Oies abandonneacutees agrave moins de 15 m
Figure 421 Eacutevolution des longueurs des voies de communication agrave risque en fonction de la distance agrave la cocircte
Alors que la tendance geacuteneacuterale est agrave la hausse entre 1980 et 1992 il est possible de
constater une baisse dans la longueur de voies de communication situeacutees dans des secteurs agrave
risque deacuterosion (figure 421) Cela reflegravete le fait que des deacuteplacements de tronccedilons de routes
et de voies ferreacutees ont eacuteteacute effectueacutes agrave cette eacutepoque par le MTQ et par le proprieacutetaire de la voie
ferreacutee Agrave partir de 1980 on constate en effet par photo-interpreacutetation lexistence de plus de
1 km de voies de communication abandonneacutees reacutesultant de ces deacuteplacements Les voies
abandonneacutees disparaitront du deacutecompte du fait de leur reacuteinteacutegration progressive agrave la nature
qui les masque Agrave partir de 1992 Ia longueur de voies agrave risque a de nouveau augmenteacute
jusquagrave atteindre plus de 14 km en 2001 (annexe 6)
Deux raisons peuvent ecirctre avanceacutees relativement agrave laugmentation de la longueur des voies
de communication agrave risque
j- rapprochement des voies avec la ligne de rivage agrave cause de leacuterosion
j- constructions ou deacuteplacements de voies de communication effectueacutes trop proches de la
ligne de rivage
108
432 Deacuteplacements de voies de communication
La raison des deacuteplacements nest pas toujours la preacutesence deacuterosion en bordure de la
route En effet la raison principale a eacuteteacute la lineacutearisation du traceacute agrave des fins de seacutecuriteacute (pour la
vitesse) Agrave leacutepoque ougrave les travaux ont eacuteteacute effectueacutes la probleacutematique de Jeacuterosion neacutetait
encore que peu connue les concepteurs sattardaient ainsi plutocirct agrave la conception technique et
agrave la geacuteomeacutetrie des routes (B Laflamme ancien employeacute du MTQ comm pers) La
localisation des tronccedilons deacuteplaceacutes ainsi que les motifs des deacuteplacements se retrouvent sur la
carte 43
ND segment 1Raison du d~placcn-clll
Risquc dagraveosion 2 Lineacutearisalioll du lraccedil0 Non
(J 3 Lill~arisa(ioll dll lrace NOIl Pgt 1
CD jgt
w
4 Lill~arisation dll lrace Non N Lil1~ilri~aliollM 5 Oui- (ct eacuterosion pClIt-ecirctre) Q)
Non
L a
=gt 6 Iineacutearisation dll (raceacute Non 0c 7 Lill~arisalioTl du traceacute Non
()
eshyen
S Iineacutearisation du trace Oui 9 Lineacutearisation du trd~eacute Olli (IUgraveOm)
Non OIlIcirc(200m)
Pgt c 10 Iineacutearisation ct eacuterosion Oui Olli a l 11 Lincarisalion dll tmec Non No Il 0shy(1) en Risque deacuterosion localcmcllt 215m Non a l
0() a l en 0shy(1)
2 Pgt () (1) en 0shy(1) en lt a (1) en 0shy(1)
()
a 3 3 c l
o Modification des voies de communication Pgt c a date de la voie l
ancienne 1934 o 7501 500 3000 4500 6000 _ _ m
- nouvelle 2001 Fano de carte orlhophotographl~ au 40 000
Car10graphle Susan DreJza 2009 o 0
110
Plusieurs tronccedilons de voies de communication ont eacuteteacute deacuteplaceacutes depuis 1934 et il est
inteacuteressant de sattarder sur le cas de certains dentre eux
A) Deacuteplacement de la voie ferreacutee entre 1975 et 1980 pour un tronccedilon de 13 km (carte 44)
La raison invoqueacutee est leacuterosion littorale Le deacuteplacement a eacuteteacute fait agrave plus de 100 megravetres agrave
linteacuterieur des terres ce qui fait quactuellement la voie nest plus agrave risque dans ce secteur
Aujourdhui le coucirct meacutedian dun megravetre de voie est de 3 no $ (o Demers comm pers) ce
qui deacutenote quun investissement tregraves important a eacuteteacute effectueacute pour ces travaux
rrfE1shy ~62~ 125 250 375
F l=ofgtJOr Ih UlmllplIOImiddotII_ i 1 Ul
middotllogloeI~ $u$~DI~ ~~
Carte 44 Localisation du tronccedilon deacuteplaceacute de la voie ferreacutee
Le seul tronccedilon de voie ferreacutee qui est toujours agrave risque actuellement est celui situeacute sur
la flegraveche du Barachois car du fait de la faible largeur de la flegraveche littorale la voie ferreacutee se
retrouve tregraves pregraves de la ligne de rivage sur tout son parcours (carte 45) Une longueur de
57 km est agrave risque en 200 J mais en reacutealiteacute la voie ferreacutee est menaceacutee sur une longueur bien
111
plus grande Eacutetant donneacute la configuration du site un simple retrait nest pas possible car si la
flegraveche se perce en un point cest toute la voie ferreacutee et sa localisation qui est remise en cause
Si un deacuteplacement devait ecirctre effectueacute une nouvelle configuration passant par larriegravere-cocircte
devrait ecirctre envisageacutee Actuellement et depuis 1963 la flegraveche littorale est complegravetement
artificialiseacutee afin de proteacuteger le chemin de fer et eacuteviter un deacuteplacement
- agrave moins de 15 megravetres
- agrave moins de 30 megravetres
N
+0 375 7S~ 1 500 2250 3 COO
- Fond de carte orthophotographies au 1 4000 Canogrugravephle Slls-an OrejZa 2009
Carte 45 Voie ferreacutee agrave risque actuellement
Lors de la construction de la voie ferreacutee cette implantation limitait le nombre de
ponts agrave construire (plusieurs riviegraveres se trouvent dans larriegravere-pays) et diminuait ainsi les
coucircts et les difficulteacutes (moins de valleacutees agrave franchir de ponts agrave construire terrain plat )
Leacutevolution cocirctiegravere des flegraveches littorales de sable et leur grand dynamisme (Paskoff 2003)
nont pas eacuteteacute pris en compte agrave leacutepoque de la construction de la voie ferreacutee ougrave la faciliteacute de
reacutealisation et les coucircts primaient sur la dynamique cocirctiegravere de toute maniegravere inconnue
(O Demers comm pers)
112
B) Dans les anneacutees 60 la route 132 a eacuteteacute deacuteplaceacutee agrave cause de leacuterosion dans deux secteurs de
la municipaliteacute (Laflamme comm pers) Ceci sur des longueurs de 543 et 392 megravetres
(respectivement tronccedilon nO 1 et 10 sur la carte 43) Malgreacute cela ces deux tronccedilons sont de
nouveau agrave risque actuellement (carte 46 47 et figure 422) Ceci peut sexpliquer par une
distance de deacuteplacement trop faible (8 agrave 15 megravetres de recul seulement) compte tenu des taux
deacuterosion observeacutes Cela deacutenote un manque de planification agrave moyen et agrave long terme ainsi
quune lacune dans les connaissances des processus qui affectent la cocircte
Carte 46 Tronccedilon nO 10 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (pointe-Saint-Pierre)
113
Carte 47 Tronccedilon nO 1 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Cap-dEspoir)
Figure 422 Photo du tronccedilon nO 1 route 132 agrave risque deacuterosion (Cap-dEspoir) Agrave gauche on distingue les vestiges de lancienne route
114
C) Dans le hameau de Belle-Anse Je tronccedilon ndeg 8 a eacuteteacute lineacuteariseacute Avant lintervention la
route 132 eacutetait agrave risque mais elle ne lest plus actuellement car lopeacuteration de lineacutearisation a
deacuteplaceacute ce tronccedilon plus loin de la ligne de rivage (carte 48 et figure 423) Cependant
lancienne voie a eacuteteacute transfeacutereacutee agrave la municipaliteacute et constitue maintenant une rue municipale
utiliseacutee par la population locale Cette derniegravere est agrave risque deacuterosion et de submersion Elle
est dailleurs suivie annuellement par le LDGIZC comme infrastructure agrave risque agrave cause de sa
localisation entre 4 et 10 m de la ligne de rivage (LDGIZC 2009) Actuellement les taux
deacuterosion sont de 042 rnan pour ce secteur de terrasse de plage (LDGIZC 2009) Le
deacuteplacement na donc pas reacutegleacute le problegraveme du risque deacuterosion pour ce tronccedilon
Modification des voies de communication
date de la vole
~ ancienne 1934
- nouvelle 2001
Carte 48 Tronccedilon ndeg 8 deacuteplacement de la route 132 lancien tronccedilon devient une route municipale (Belle-Anse)
115
Figure 423 Photo du tronccedilon nO 8 route agrave risque deacuterosion et de submersion
Agrave lextrecircme gauche la route 132 suite au reacutealignement en bas lancienne route 132 devenue la route municipale agrave droite la plage de Belle-Anse
433 Synthegravese de leacutevolution des voies de communication
Le niveau de rIsque des vOies de communication a augmenteacute depuis 1934
(figure 424) pour les voies agrave risque important (cest-agrave-dire agrave moins de 15 megravetres de la ligne
de ri vage) le pourcentage est passeacute de 63 agrave 85 entre 1934 et 2001 La proportion de voies
agrave risque agrave moins de 30 megravetres a elle connu une diminution entre 1963 et 1992
principalement agrave la suite de certains deacuteplacements de la voie ferreacutee mais on constate de
nouveau une augmentation depuis 1993 (figure 424) La proportion de voies de
communication agrave risque selon Je sceacutenario probable deacuterosion est laquo seulementraquo de 69 soil
61 km (figure 424) Ce chiffre est infeacuterieur agrave ceux que nous obtenons selon nos marges de
15 ou 30 megravetres Ceci sexplique par le fait que la voie ferreacutee (plus de 5 km) qui se trouve
sur la flegraveche littorale nest presque pas agrave risque deacuterosion dans le sceacutenario probable
deacuterosion La flegraveche littorale eacutetant presque totalement enrocheacutee la ligne de rivage y est
relativement fixe et le sceacutenario probable tient compte des infrastructures anthropiques
pouvant fixer la cocircte si celles-ci eacutemanent dun organisme public (comme cest le cas ici) Si
116
on exclut la voie ferreacutee de lanalyse la longueur de voies de communication agrave moins de
15 megravetres du trait de cocircte est de 24 km alors que celle agrave risque selon le sceacutenario probable est
de 38 km soit 16 fois plus
20Ocirc ~ Q) 18J
~_~173 166gshyc 16 -CIl
5 14 J
~ c 12
ecirc 10 8 81 85 Q) 0
~
8 ~__----77551---~r7163
75 J 69 ~ 6
Q) 0 4 c 0 1 2
l 0 193) 1940 1950 1900 1970 1900 2010
-+- agrave risque 3)n agrave risque 15m agrave risque SP
Figure 424 Eacutevolution de la proportion de voies de communication agrave risque
Il est important de noter que la majoriteacute des constructions de voies de communication
datent davant linstauration des diffeacuterentes lois dameacutenagement Leur construction agrave
proximiteacute du trait de cocircte neacutetait pas consideacutereacutee agrave cette eacutepoque comme probleacutematique par le
ministegravere du transport et les eacutelus locaux car ils neacutetaient pas au fait de la probleacutematique
deacuterosion et des processus impliqueacutes Les lois encadrant lameacutenagement dans les zones agrave
risque et les zones cocirctiegraveres ne semblent ainsi pas avoir dinfluence sur leacutetablissement des
nouvelles voies de communication En theacuteorie les ministegraveres sont tenus de respecter les lois
et regraveglements de zonages eacutetablis par les MRC et les municipaliteacutes Cependant il aITive que ce
ne soit pas le cas surtout si ces regravegles ne sont pas comprises ou accepteacutees et que la
probleacutematique (telle que leacuterosion) nest pas reconnue comme cela a longtemps eacuteteacute le cas par
le passeacute en ce qui a trait agrave leacuterosion (Dugas comm pers) Une peacuteriode de latence entre
) instauration des lois et leur application a ainsi pu exister De plus les constructions de
117
routes ou leur protection peuvent ecirctre mises en place par des deacutecrets ministeacuteriels notamment
en cas de situation de risque urgent ce qui permet de ne pas suivre les scheacutemas
dameacutenagements locaux ou certaines lois
En conclusion de cette analyse de leacutevolution des voies de communication pour le secteur
littoral de Perceacute il est possible de dire que
~ il Ya en 2001 une plus grande longueur de voies de communication situeacutees dans des
zones agrave risque probable deacuterosion quil nyen avait au deacutebut du siegravecle
~ dans certains cas Jes deacuteplacements de tronccedilons de routes ont conduit agrave un
rapprochement du traceacute vis-agrave-vis dune cocircte active eacutetant donneacute que la raisons des
travaux na que rarement eacuteteacute leacuterosion mais plutocirct la lineacutearisation du traceacute
~ deux tronccedilons de route 132 totalisant une longueur de 342 et 543 m qui ont eacuteteacute
deacuteplaceacutes pour un risque deacuterosion sont de nouveau menaceacutes en 200 J la distance agrave
laquelle ils ont eacuteteacute reculeacute nayant pas eacuteteacute suffisante
~ pregraves de 17 des voies sont potentieHement agrave risque deacuterosion en 2001 ce qui est
presque le pourcentage le plus important historiquement Les eacutetudes reacutecentes se
doivent donc de contribuer agrave renverser cette tendance par la diffusion de meilleures
connaissances et reacuteglementations
118
44 Discussion sur leacutevolution des risques
Il peut paraitre surprenant de constater que les lois qui ont eacuteteacute implanteacutees pour geacuterer
la zone cocirctiegravere au Queacutebec nont pas permis de limiter la hausse des risques dans le secteur
de Perceacute Cette hausse du nombre de bacirctiments agrave risque cocirctier malgreacute la mise en place de
lois deacutecoule de plusieurs causes qui ont probablement conduit la population ou les instances
municipales agrave ne pas tenir compte des regraveglements lors des deacuteveloppements immobiliers
A) Depuis le milieu des anneacutees 70 les mesures de protection des cocirctes se sont multiplieacutees
(Friesinger 2009) Chez les habitants de la zone cocirctiegravere cela pourrait avoir creacuteeacute un faux
sentiment de seacutecuriteacute et [impression davoir reacuteussi agrave controcircler le pheacutenomegravene de leacuterosion
cocirctiegravere Ceci a pu conduire agrave une plus grande teacutemeacuteriteacute dans la localisation des bacirctiments dougrave
la hausse des constructions littorales malgreacute Jencadrement leacutegislatif Morneau el al (2001)
ont eux aussi remarqueacute une hausse des constructions en bordure du littoral gaspeacutesien depuis
1970 Dapregraves eux cela reacutesulte dun engouement accru pour la zone cocirctiegravere ducirc au
deacuteveloppement du tourisme et de la disponibiliteacute des meacutethodes de protection des berges Ces
derniegraveres donnent en effet un faux sentiment de seacutecuriteacute aux proprieacutetaires cocirctiers (Morneau
el al 2001) Ce pheacutenomegravene a aussi eacuteteacute constateacute le long des falaises de craie du nord de la
France ougrave lameacutenagement Je long de la cocircte a creacuteeacute une illusion de seacutecuriteacute qui a conduit agrave des
comportements agrave risque (Mclnnes 2006) En Hollande Winckel el al (2008) constatent eux
aussi que la multiplication des mesures de protection ces derniegraveres anneacutees a
paradoxalement fait diminuer la conscience citoyenne et gouvernementale (paliers infeacuterieurs)
envers le risque que repreacutesente leacuterosion Au lieu decirctre vus comme une reacuteponse agrave une
intensification de la probleacutematique les ouvrages de protection semblent ecirctre vus comme un
moyen sucircr de controcircler Jenvironnement Les lois de gestion des risques deviennent alors
laquo inutilesraquo aux yeux des populations et sont plus aiseacutement contourneacutees Une trop grande
prise en charge publique ou par le biais dassurances afin de reacuteduire la vulneacuterabiliteacute pourrait
ainsi conduire agrave laugmenter en creacuteant des comportements laquo maladapteacutesraquo (Dolan et Walker
2004) Ainsi linformation et la conscientisation des proprieacutetaires vis-agrave-vis du risque
deacuterosion sont primordiales pour une bonne gestion de la zone cocirctiegravere (Winckel el al 2008)
et le reacutetablissement des faits scientifiques agrave propos des risques cocirctiers
119
B) Le manque de compreacutehension et dacceptation des regraveglements de gestion de la zone
cocirctiegravere par la population est eacutegalement un problegraveme souvent eacutevoqueacute par les scientifiques
(Roussel et al 2009 McInnes 2006 Dugas comm pers) Labsence de compreacutehension
dune loi augmente la probabiliteacute de la transgresser volontairement ou non Cest pourquoi
une plus grande diffusion de linformation faciliterait lacceptation des politiques publiques
de gestion des risques cocirctiers (Roussel et al 2009) Pour que les regraveglements soient efficaces
laquo la prise de conscience et leacuteducation du grand public sont consideacutereacutees comme les piliers
dune gestion durableraquo (McInnes 2006) La mise en place dune bande de protection agrave la
suite de la politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables na peutshy
ecirctre pas eacuteteacute consideacutereacutee par tous les acteurs du milieu comme eacutetant une bande de terrain
soumise agrave des geacuteorisques pour eux et leurs constructions Les gestionnaires nayant pas
encore connaissance des donneacutees sur les processus littoraux ni sur la position future de la
ligne de rivage nont possiblement pas pu informer la population adeacutequatement Cette
preacutediction de la position agrave venir de la ligne de rivage serait ainsi loutil principal dont les
gestionnaires auraient besoin (Pethick 2001) Une sensibilisation des populations est ainsi
primordiale car les impressions que les habitants ont de la cocircte ne sont pas toujours exactes
C) De plus un manque de savoir populaire pourrait eacutegalement avoir contribueacute agrave cette
augmentation des risques cocirctiers En 2001 le plus grand nombre de bacirctiments agrave risque est
situeacute sur les cocirctes agrave falaises rocheuses alors quen 1934 tregraves peu de constructions y eacutetaient
localiseacutees (tableau 47) ceci malgreacute le fait que les falaises repreacutesentent la majoriteacute des cocirctes
de Perceacute Les aleacuteas de ces secteurs de falaises jusqualors peu habiteacutes (moins de 7 bacirctiments
par kilomegravetre de cocircte contre plus de 26 pour les terrasses de plage) ne sont donc
probablement pas inteacutegreacutes au savoir populaire de la reacutegion Nayant pas de culture commune
relatant les dangers potentiels des falaises pour les constructions la prudence a donc
probablement eacuteteacute moins grande que dans le cas des terrasses de plage qui ont elles vu
baisser le nombre de bacirctiments agrave risque agrave leur proximiteacute (tableau 47) En effet le souvenir
des risques passeacutes est un eacuteleacutement important qui peut faire baisser la vulneacuterabiliteacute dune
population (Meur-Ferec et al 2008) Dans une certaine mesure les connaissances populaires
devraient donc ecirctre utiliseacutees pour augmenter lefficaciteacute de la gestion des cocirctes (Stewart
et al 2003)
120
Tableau 47 Nombre de bacirctiments agrave risque en fonction du type de cocircte (1934-2001)
Anneacutee falaise
30rn 15rn terrasse de plage 30rn 15rn
1934 37 12 83 48 1963 65 25 55 12 1975 69 28 39 10 1980 50 17 34 10 1992 68 30 36 11 2001 73 38 54 25
Certaines connaissances lieacutees agrave ladaptation aux aleacuteas cocirctiers semblent avoir eacuteteacute perdues au
cours du temps En effet les constructions preacutesentes en 1934 sur la flegraveche littorale eacutetaient
bien adapteacutees aux aleacuteas preacutesents dans ce secteur (submersion principalement) En 200 J on ne
retrouve plus de maisons sur pilotis et ce mecircme dans les secteurs subissant des eacutepisodes de
submersion Historiquement les terrasses de plage sont occupeacutees depuis longtemps par les
populations et sont donc connues comme eacutetant des zones soumises aux aleacuteas cocirctiers la
hausse des bacirctiments agrave risque pour ces secteurs depuis 1992 pourrait renforcer le postulat
dune perte des connaissances populaires concernant les risques naturels de ces secteurs
Cette hausse ne peut pas ecirctre le fait dune population nouvellement arriveacutee dans la reacutegion car
la municipaliteacute de Perceacute ne reccediloit que peu de migrants 88 des gens y habitaient il y a
5 ans et 94 il y a 1 an (Statistique Canada 2006) Ce manque de savoir populaire
concernant les risques naturels pourrait donc plutocirct provenir dune certaine deacuteconnexion visshy
agrave-vis de lenvironnement physique et de sa variabiliteacute naturelle au cours de ces derniegraveres
deacutecennies
D) Malgreacute la mauvaise compreacutehension de la dynamique littorale et le manque dinformation
qui ont accompagneacute la mise en place des regraveglements il ne faut pas oublier que si la
reacuteglementation avait eacuteteacute appliqueacutee convenablement laugmentation des nouvelles
constructions agrave risque naurait pas eu lieu mecircme sans quaucune sensibilisation ne soit
effectueacutee Au Queacutebec les municipaliteacutes ont effectivement la responsabiliteacute de [eacutemission
des permis de construction et de sassurer que les permis eacutemis soient conformes agrave la
reacuteglementation en vigueur dans leur plan durbanisme Or malgreacute la reacuteglementation qui
interdit la construction dans des zones agrave risque plus de 40 des bacirctiments agrave risque en 2001
on eacuteteacute construits apregraves la mise en place de ces lois Ce qui fait augmenter les risques pour la
121
municipaliteacute de Perceacute nest pas tant lintensiteacute de leacuterosion que les nouvelles constructions la
premiegravere eacutetant responsable de 17 de la hausse contre 83 pour les secondes Le laxisme
dans lapplication de la loi a ainsi des conseacutequences importantes De plus alors que les
scheacutemas dameacutenagement sont supposeacutes inteacutegrer les risques naturels dans leur zonage depuis
leur creacuteation en 1979 Morneau et al ont eacuteClit en 2001 que laquoce sceacutenario [ladaptation agrave
leacuterosion par le biais dun zonage] peu reacutepandu au Queacutebec pourrait entraicircner une refonte
importante des scheacutemas dameacutenagement et de la reacuteglementation qui sy rattache raquo Cela
reacutevegravele une inadeacutequation entre les cadres gouvernementaux (qui le preacutevoyaient leacutegalement
depuis 1979) et lapplication qui peut en ecirctre faite reacutegionalement et localement par les paliers
infeacuterieurs de gouvernance (qui ne lincluent majoritairement pas en 2001) Il semble donc y
avoir un veacuteritable problegraveme de gouvernance concernant la gestion et la preacutevention des risques
naturels cocirctiers La sensibilisation aux aleacuteas et agrave la dynamique cocirctiegravere ne doit donc pas viser
uniquement la population mais aussi les acteurs deacutecisionnels et responsables de lapplication
des lois et regraveglements des diffeacuterents paliers de gouvernements (feacutedeacuteral provincial et
municipal) Les acteurs locaux ont le devoir de respecter toutes les reacuteglementations mises en
place et ce mecircme si les raisons nont pas eacuteteacute entiegraverement comprises Mecircme lorsque les
reacutesidents cocirctiers ont une bonne connaissance des aleacuteas les solutions dadaptation envisageacutees
sont rarement adeacutequates pour leur type de milieu (Friesinger et Bernatchez 2009) Cela
conforte le fait quen parallegravele agrave la neacutecessiteacute dinformer les populations il faut eacutetablir des
obligations quant au suivi des recommandations eacutemises par les experts Il est primordial de ne
pas sous-estimer la responsabiliteacute de tous les citoyens individuels et corporatifs agrave respecter
les lois
Le constat dune augmentation des risques cocirctiers au courant du dernier siegravecle a
eacutegalement eacuteteacute effectueacute dans dautres reacutegions telles la Gaspeacutesie (Morneau et al 2001) ou la
France (Meur-Feacuterec 2006) Dans ce dernier cas la cause de cette hausse est leacutegegraverement
diffeacuterente de celle connue en Gaspeacutesie Comme on peut le voir sur la figure 424 le risque
reacutesulte agrave la fois du recul du trait de cocircte et de lavanceacutee des infrastructures vers la cocircte
Lespace qui eacutetait conserveacute comme zone tampon et laquoespace de seacutecuriteacuteraquo disparaicirct et devient
mecircme un laquoespace de risqueraquo (figure 425) Agrave Perceacute de par la configuration du littoral et
l histoire les villages ont toujours eacuteteacute proches de la cocircte Peu darriegravere-cocircte est en effet
122
disponible et historiquement toutes les communications se faisaient par la mer Il est
cependant possible dy appliquer le scheacutema de Meur-Feacuterec (2006) dans une certaine mesure
car les touristes venant en Gaspeacutesie comme ceux dEurope veulent ecirctre le plus pregraves possible
de leau Ainsi agrave Perceacute la neacutecessiteacute de la proximiteacute de leau quavaient les pecirccheurs a laisseacute
place agrave lenvie des touristes decirctre proche du littoral Ce changement sest effectueacute en
parallegravele agrave un changement du type de construction (petits bacirctiment et bacirctiments ljeacutes agrave la pecircche
en 1934 versus bacirctiments dheacutebergement en 2001) ce qui a aussi contribueacute agrave augmenter les
risques
o
JOm
20m Deacuteveloppement des risques
30m deacuterosion cocirctiegravere
40m
SOm
60m
bullbull~d ~rcuirlttmiddot
1 km
5 km +------~
f-------+-----t-----+-----+------+-----t- - - - - - - - -1shy
1850 1875 1900 1925 1950 1975 2000 2025
TEMPS Source Meur-Feacuterec 2006
Figure 425 Eacutemergence des risques cocirctiers dynamiques convergentes du trait de cocircte et de l occu pation du rivage
123
Lintensification de la densiteacute urbaine de la cocircte reflegravete lengouement accru des zones
cocirctiegraveres qui a eacuteteacute constateacute eacutegalement agrave leacutechelle mondiale en lien avec le deacuteveloppement de
lindustrie touristique Agrave Perceacute il ny a que 038 bacirctiment par hectare dans la zone cocirctiegravere
(premier kilomegravetre en arriegravere du trait de cocircte) Cette faible concentration montre que lon
nest pas dans une situation de peacutenurie despace et conforte lideacutee que le fait de sinstaller
directement sur de trait de cocircte ou dans les zones proximales agrave risque est actuellement plus
un choix quune neacutecessiteacute Les constructions littorales sont privileacutegieacutees agrave cause de la valeur
ajouteacutee que cela procure tant sur la valeur des biens que sur les profits que peuvent y faire les
commerces et heacutebergements Cette situation de concentration cocirctiegravere se retrouve eacutegalement
dans plusieurs stations balneacuteaires en Europe (Winckel et al 2008) Selon Winckel et al
(2008) cette plus-value dans la valeur des maisons ainsi que dans les recettes des hocirctels
devrait dailleurs ecirctre une raison suffisante pour permettre leur construction malgreacute les
risques
Concernant les solutions mises en place pour faire face agrave la probleacutematique de
leacuterosion certaines adaptations ont ducirc ecirctre effectueacutees sur le territoire de Perceacute Par exemple
les tronccedilons de voies de communication qui ont ducirc ecirctre deacuteplaceacutes pour cause deacuterosion sont
de nouveau menaceacutes par le mecircme aleacutea moins de 40 ans plus tard ce qui deacutenote une
inadaptation ou une laquomeacutesadaptationraquo agrave la situation Ce type dinfrastructures aurait
neacutecessiteacute une strateacutegie dadaptation agrave long terme ce qui na pas eacuteteacute le cas agrave leacutepoque ce qui
nest pris en compte par le ministegravere des Transports du Queacutebec que depuis une peacuteriode
reacutecente (MTQ 2009) Cette lacune de vision agrave long terme dans ladaptation a eacutegalement eacuteteacute
constateacutee en Europe (McInnes 2006)
Malgreacute les lois existantes encadrant le zonage les reacutetroactions quelles peuvent
entraicircner ne semblaient pas avoir eacuteteacute eacutetudieacutees et nont pas pu servir agrave ameacuteliorer de futurs
zonages Connaicirctre leacutevolution de loccupation du territoire cocirctier nous a permis de connaicirctre
et de comprendre les dynamiques qui y ont lieu Ainsi il est possible de savoir quelles sont
les dynamiques qui devront ecirctre geacutereacutees agrave lavenir quelles sont les points sur lesquels une
politique devrait insister quels eacuteleacutements prendre en compte et de quelle maniegravere les mettre en
application
CHAPITRE V
COMPARAISON DES DIFFEacuteRENTS ZONAGES
A VEC LEacuteVOLUTION PROBABLE DU LITTORAL
Les objectifs de ce chapitre sont de connaicirctre les diffeacuterentes possibiliteacutes concernant le
zonage des risques deacuterosion dans le secteur deacutetude et de comparer les zonages existants ou
potentiels avec leacutevolution probable du littoral pour identifier leur efficaciteacute Ainsi il pOUITa
ecirctre deacutetermineacute lequel est le plus approprieacute cest-agrave-dire le zonage qui eacutevite les coucircts futurs lieacutes
aux risques mais qui nempecircche pas le deacuteveloppement sur les territoires propices et non
risqueacutes Nous preacutesenterons donc dabord une comparaison des zonages avec la 1igne de
rivage probable de 2050 puis celle effectueacutee avec un zonage laquocomplet raquo adapteacute agrave
lameacutenagement du territoire dans un environnement physique soumis aux changements
climatiques
Eacutetant donneacute les problegravemes lieacutes agrave Jeacuterosion que connaicirct le territoire de Perceacute Je zonage
actuel ne semble pas adeacutequat pour limiter les risques Dans la situation actuelle des choses
Jeacuterosion va entraicircner des coucircts importants pour le milieu et la socieacuteteacute en geacuteneacuteral Dici agrave
2050 si aucune mesure dadaptation nest prise la valeur des infrastructures qui vont ecirctre
affecteacutees par leacuterosion dans la reacutegion de Perceacute sera dun minimum de 15474358 $
(figure 5 J) (Drejza et Bernatchez 2008) ce qui est tregraves important pour une petite
municipaliteacute de moins de 3 500 habitants avec un budget de fonctionnement annuel denviron
5 millions de $ (Municipaliteacute de Perceacute 2009)
125
A- Eacutevaluation des coucircts possibles selon les diffeacuterents sceacutenarios (en $)
S1 S2 S3 S probable
Voies de communication 38417 11214578 22782053 12275458
Uniteacutes deacutevaluation fonciegravere 123700 3328000 7038200 3198900
TOTAL ($) 162117 14542578 29820253 15474358
C - Voies de communicationB- Uniteacutes deacutevaluation fonciegraveres sceacutenario probable sceacutenario probable
Type duniteacute Nombre Valeur (en $) Voies de communication Longueur (m)
Habitation 16 730900 $ Voie ferreacutee 2310
Eacuteconomie 9 2065300 $ Roule nationale (132) 1039
Autre 2 175100 $ Autre voie carrossable 2789
Service public 2 54100 $ Voie non carrossable 0
Terrains non 29 173500 $ TOTAL 6138 ameacutenageacutes
TOTAL 58 3198900$ Modifieacute de Drejza et Bernatchez 2008
Figure 51 Eacutevaluation des coucircts preacutevisionnels lieacutes agrave leacuterosion pour le secteur de Perceacute
51 Preacutesentation des diffeacuterents zonages possibles
Diffeacuterents zonages existants ou potentiels ont eacuteteacute testeacutes sur la zone deacutetude Ils seront
deacutecrits ici en termes de superficie zoneacutee de nombre de bacirctiments concerneacutes de nombre de
rocircles deacutevaluation de la valeur des rocircles deacutevaluation des routes et enfin des activiteacutes qui
seront affecteacutees Ces zonages ont eacuteteacute compareacutes agrave un sceacutenario deacutevolution de la cocircte pour
lan 2050 Le sceacutenario probable (SP) repreacutesente Je terrain qui aura selon toutes probabiliteacutes
disparu dici lan 2050 agrave cause des processus deacuterosion des berges si aucune mesure
dadaptation nest mise en place Ce sceacutenario deacutevolution tient compte agrave la fois du contexte
geacuteomorphologique de la cocircte de son eacutevolution passeacutee des changements climatiques
envisageacutes ainsi que des actions anthropiques (Bernatchez et al 2008 a) Aux fins de cette
eacutetude ce sceacutenario sera consideacutereacute comme leacutevolution preacutevue de la ligne de rivage auquel
126
seront donc compareacutes les zonages potentiels Il sagit agrave l heure actuelle de la meilleure
estimation de leacutevolution future de la ligne de rivage pour le secteur deacutetude
Il existe une tregraves grande variabiliteacute dans les surfaces zoneacutees selon le type de zonage
adopteacute qui vont de 89 hectares agrave ]504 hectares (tableau 51) Les horizons de gestion
diffegraverent selon les options retenues entre 30 et 50 ans Certains tels la LQE ou la politique du
Nouveau-Brunswick ne deacutefinissent pas lhorizon dameacutenagement Selon loptique retenue
limportance accordeacutee agrave leacuterosion cocirctiegravere va ecirctre minimiseacutee ou amplifieacutee Ainsi il nest pas
aiseacute pour la municipaliteacute de bien eacutevaluer les risques potentiels auxquels est soumis son
tenmiddotitoire
Tableau 51 Superficies et eacuteleacutements inclus dans les zonages eacutetudieacutes
Superficie toucheacutee Bacirctiments 2001 Rocircle MAMR (uniteacutes deacutevaluation)
Tvoe de zonaae Hectares Nombre Nombre valeur $) Taux historique - 30 ans 89 3 5 25100 - 49 ans 147 3 8 125700 LQE 509 39 40 2762800 Proposition de la MRC 992 103 94 4436800 Nouveau-Brunswick (30 m) 1160 118 112 5124600 Critegraveres de la Cocircte-Nord 1504 177 162 9606700 Sceacutenario le plus probable 623 66 62 3269000 Zonage possible (SP+15 ml 1188 135 125 5848200
Cette variabiliteacute se reflegravete eacutegalement dans le nombre de bacirctiments qui se retrouvent
inclus dans la zone dite agrave risque deacuterosion Cela varie entre 3 bacirctiments dans le cas de
lutilisation des taux de reculs historiques avec un horizon de 30 ans agrave autant que 177
bacirctiments dans le cas dune adaptation des critegraveres du zonage utiliseacute pour la Cocircte-Nord
(tableau 51)
La valeur globale des uniteacutes deacutevaluation fonciegravere consideacutereacutees agrave risque peut ecirctre
importante et varie entre 25 100 $ et 9 606700 $ Limportance de cette valeur agrave risque est
augmenteacutee par le fait que la valeur moyenne des bacirctiments qui se situent dans la zone
deacuterosion probable (donc proches du littoral) est plus importante que celle de la totaliteacute de la
municipaliteacute Alors que dans la zone probable les bacirctiments valent en moyenne 79851 $ la
moyenne des bacirctiments de Perceacute est de 50590 $ La valeur des bacirctiments agrave risque probable
deacuterosion soit ceux les plus proches du trait de cocircte est 16 supeacuterieure agrave la moyenne
127
municipale Ceci reflegravete lattrait littoral et la valeur qui lui est associeacutee Les terrains eux aussi
ont une valeur de pregraves de 2 fois supeacuterieure (194) sils se trouvent en bordure du littoral ougrave ils
sont eacutevalueacutes en moyenne agrave 12800 $ contrairement agrave 6 613 $ pour la municipaliteacute entiegravere
52 Comparaisons des diffeacuterents zonages avec le trait de cocircte probable de 2050
La comparaIson des zonages avec le trait de cocircte probable se traduit par une
comparaison de chacune des possibiliteacutes de zonage avec leacutevolution probable de la ligne de
rivage (soit Je SP) afin de deacuteterminer des superficies qui pourraient ecirctre zoneacutees agrave tort ainsi
que des superficies qui ne sont pas zoneacutees mais qui selon toute probabiliteacute auront eacuteteacute
eacuterodeacutees dici 2050 Cela veut eacutegalement dire quil faut connaicirctre le nombre de bacirctiments qui
sont zoneacutes agrave tort (ce qui a un impact neacutefaste sur leur deacuteveloppement) ou ceux qui ne sont pas
zoneacutes mais qui sont agrave risque deacuterosion (ce qui fausse notre compreacutehension de la
probleacutematique et notre preacuteparation agrave laffronter)
Dans le but de didentifier le zonage qui est le plus adeacutequat avec la future eacutevolution
de la cocircte seront donc compareacutes dans cette section les superficies zoneacutees mais non agrave risque
les su perficies non zoneacutees mais agrave risque et le nombre de bacirctiments (2001) zoneacutes ou non zoneacutes
agrave tort
521 LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement
Le zonage preacutevu par la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (politique de protection
des rives du littoral et des plaines inondables) est celui qui a maintenant cours dans la MRC
du Rocher-Perceacute Cest eacutegalement celui qui a eacuteteacute transposeacute dans les regraveglements municipaux
Theacuteoriquement il est possible pour la MRC ou la municipaliteacute daugmenter les marges
prescrites par la loi si neacutecessaire par exemple en cartographiant des zones connues pour leurs
risques Cependant sur le territoire agrave leacutetude aucune cartographie additionnelle nexiste pour
le risque deacuterosion
128
La superficie totale du territoire zoneacute deacutecoulant de la LQE preacutesente seulement
114 ha de moins que celle zoneacutee par le sceacutenario probable (tableau 52) Cependant ce sont
pregraves de 17 ha qui sont preacutevus eacuterodables par le SP mais qui ne sont pas zoneacutes Ainsi ces 17 ha
sont libres daccueillir de nouvelles infrastructures malgreacute le risque potentiel auxquels ils
pourront ecirctre soumis dans le futur Ces terrains abritent dores et deacutejagrave 31 bacircti ments soit 26
uniteacutes deacutevaluation fonciegravere pour une valeur agrave risque minimale de plus de 2 000 000 $ Si la
LQE reste en vigueur cette valeur pourrait augmenter dici 2050 augmentant ainsi les
risques pour la socieacuteteacute
Dans certains cas des terrains sont jugeacutes agrave risque bien quils ne seront probablement
pas eacuterodeacutes (52 ha) Ceci est par exemple lieacute aux zones que la municipaliteacute a deacutecideacute de
proteacuteger en fixant la ligne de rivage (par un muret notamment) Eacutetant donneacute que le zonage
nest pas variable il nest pas possible den tenir compte
Tableau 52 Comparaison du zonage de la LQE avec le sceacutenario probable (SP)
Superficie Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluationl Zone non preacutevue eacuterodable mais zoneacutee (soustrait au 52 ha 4 4
developpem ent) Zone preacutevue eacuterodeacutee mais
non zoneacutee (augmentation du 168 ha 31 26 risque)
Agrave la suite de lanalyse de la LQE plusieurs problegravemes ont eacuteteacute recenseacutes Ceux-ci
peuvent ecirctre agrave lorigine de diverses lacunes qui sont exposeacutees ici
A) Dans les objectifs de la loi (article 11) il nest pas fait mention de proteacuteger les habitants
de la cocircte contre les risques Le but du zonage est dabord la protection des berges les
risques y sont seulement secondaires La loi a pour but de proteacuteger les berges en elles-mecircmes
(biodiversiteacute qualiteacute des habitats ) ainsi que les personnes soumises agrave des risques mais ceci
seulement dans les plaines inondables Les littoraux de lestuaire et du golfe du Saint-Laurent
ne peuvent ecirctre geacutereacutes comme des plaines inondables eacutetant donneacute que les divers processus qui
sy produisent sont bien plus cocirctiers que fluviaux La largeur de leacutecotone cocirctier eacutetant
relativement limiteacute il est possible que la loi soit adeacutequate sur cet aspect Cependant elle est
tout de mecircme utiliseacutee en pratique pour empecirccher la construction selon des marges de la ou
15 m de la ligne de ri vage
129
B) La loi est construite sur le modegravele dune protection par bande homogegravene (mecircme sil y a
deux classes de largeur) Cela ne prend donc pas en compte les possibles variations selon les
processus la localisation les conditions locales et les diffeacuterences reacutegionales et nationales qui
peuvent exister sur le territoire
C) Le critegravere utiliseacute pour eacutetablir le choix entre les deux largeurs de bandes de protection soit
la hauteur du talus ne correspond aucunement agrave une limite naturelle La hauteur limite est de
5 megravetres en dessous de cette hauteur la bande sera de 10 megravetres au-dessus elle sera de 15
megravetres Cependant les classes sont inadapteacutees car elles ne correspondent pas agrave la reacutealiteacute
physique de leacuterosion En effet bien que les deux cateacutegories de cocircte sur lesquelles sappuie la
LQE afin de deacuteterminer la largeur de la bande de protection (10 ou 15 m) correspondent agrave des
taux deacuterosion significativement diffeacuterents avec cr = 005 (Test U p = 0000) (figure 52)
cette diffeacuterence ne peut cependant pas servir agrave preacutedire de maniegravere certaine le comportement
dun segment de cocircte face agrave leacuterosion Cest ainsi quagrave cause de la variabiliteacute de leacuterosion
observeacutee il peut se produire de leacuterosion tout aussi intense dans les secteurs zoneacutes avec
10 megravetres que dans ceux zoneacutes avec 15 megravetres (figure 52) Seule laccumulation est absente
dans les secteurs zoneacutes avec] 5 megravetres
shyo o N ~ C) Q)shy O2S
Cl) al Cll
~ Cl) 0
000 1 1 iol----~I - - 11shy -11
Cl) c g 1 1
~ middotOS Cl) 0 -shyc o
o Clla middoto~-O
E o
o o
Cl) 0 )(
~ middot075
1- ---------r------------------J 10 megravetres 15 megravetres
Largeur de la bande de protection prescrite par la LaE
Figure 52 Taux de migration historique de la ligne de rivage (en m) en fonction des cateacutegories prescrites par la LQE
--
130
De plus que ce soit pour les zones de falaises ou les zones de terrasses de plage la diffeacuterence
dans les taux deacuterosion selon les deux cateacutegories retenues par la LQE bien que minime
persiste (figure 53) Toutefois il y a une diffeacuterence dans la vitesse de recul entre les falaises
et les terrasses de plage de sorte que le zonage devrait aussi refleacuteter la dynamique cocirctiegravere
pour quil soit approprieacute
(1)
Ol CIl Terrasse de plage Falaise rocheuse gt (1) 06 00 - - --or- - - - -~--~r-0 (1)
oC o - 01 Ol 04 o
E1 (1)~
- 02 0shy
g 8 02 - 03 uCJ
~ OC)
1 1 o deg4U5 OJ 00 ~=
1- -1- - - - -shy - - - - - shy9 - shy _o
c o ~ middot02
-05 -shyo
Ol -shy - 06 o
E ~ X
middot04 -shy
o
shy ---shy-07
---J
J
~ 10 megravetres 15 megravetres 10 megravetres 15 megravelres
Largeur de la bande de protection prescrite par la LQE
Figure 53 Taux de migration de la ligne de rivage (en m) en fonction de la largeur de la LQE selon le type de cocircte
Enfin les deux cateacutegories de cocircte deacutefinies par la politique ne reflegravetent pas les taux deacuterosion
preacutedits pour 2050 (figure 54) Les deux cateacutegories ne sont pas significativement diffeacuterentes
avec cr = 005 (Test U p = 0343) Par conseacutequent les marges adopteacutees par la loi ne
correspondent pas agrave une intensiteacute deacuterosion future et lutilisation de deux marges diffeacuterentes
ne se justifie pas du point de vue des aleacuteas cocirctiers agrave venir
131
000
-020
o ID o ~ -040 III J gt ~ a-OGO 8 J o iii o
œ -osa o
gtlt J~
-100
o
-120
10 tllecirctrts 15 mf1r~s
Largeur selon la LQE
Figure 54 Taux deacuterosion preacutevus pour 2050 (en m) en fonction de la cateacutegorie de la LQE
Comme la loi ne tient pas compte des paramegravetres naturels certains secteurs de cocircte
particuliegraverement dynamiques ne seraient pas proteacutegeacutes si durant les 50 prochaines anneacutees les
taux deacuterosions historiques se maintenaient Certes globalement la zone proteacutegeacutee selon les
marges eacutetablies par la LQE est plus eacutetendue que celle deacutecoulant dune extrapolation de
leacutevolution historique de la cocircte (509 ha zoneacutes contre 147 pour 50 ans deacuterosion historique)
Cependant si on compare secteur par secteur les marges prescrites par LQE avec les taux de
recul reacuteellement mesureacutes entre 1934 et 2001 et extrapoleacutes pour 50 ans 37 ha apparaissent
comme eacutetant agrave risque mais non inclus dans le zonage de la loi (tableau 53) Ces secteurs de
cocircte particuliegraverement actifs ne seront pas zoneacutes par la LQE et laisseraient la place agrave beaucoup
de nouvelles constructions potentielles De plus en admettant que les taux deacuterosion de )992shy
2001 soient repreacutesentatifs des conditions deacuterosions des 50 ans prochaines anneacutees les
secteurs agrave risque mais non proteacutegeacutes repreacutesenteraient non plus 37 mais 56 ha (tableau 53)
Cette carence dans la superficie du zonage provient de certains secteurs dans lesquels la
dynamique cocirctiegravere est particuliegraverement active ce que ne peut pas refleacuteter une loi avec des
marges fixes Bien que ces secteurs soient limiteacutes dans lespace ils sont particuliegraverement
sensibles agrave une densification urbaine On parle ici des terrasses de plage du secteur du village
de Cap-dEspoir des falaises du centre-ville de Perceacute (Mont-Joli) ainsi que des terrasses de
plage du village de Barachois Linsuffisance des terrains zoneacutes saccentue encore si lon
-----------------------------------------------------------
132
compare la LQE avec les taux deacuterosion preacutedits dans un contexte de changements
climatiques Dans cette situation on parle dune superficie de 168 ha qui pourrait ecirctre eacuterodeacutee
mais qui ne serait pas preacuteserveacutee par la loi (tableau 53)
Tableau 53 Comparaison de la LQE avec les taux deacuterosion historiques reacutecents et preacutedits
Avec les taux deacuterosion preacutedits Avec les taux deacuterosion Avec les taux deacuterosion
dans un contexte de 1934middot2001 1992-2001
changements climatiques (SP)
Superficie (ha) eacuterodeacutee en 50 ans mais non 37 56 168 preacuteserveacutee par la loi
D) Le golfe du Saint-Laurent et la baie des Chaleurs sont consideacutereacutes comme des cours deau
et non comme un littoral marin (figure 55) Cependant les processus qui affectent ces
milieux sont tregraves diffeacuterents des processus fluviaux Les bandes de protection preacutevues par la
LQE sont donc insuffisantes car elles ne sont pas adapteacutees agrave la dynamique propre aux
littoraux
r----------------------------------------------------------1 1 1laquoCours deau Toute masse deau qui seacutecoule dans un lit avec un deacutebit reacutegulier ou 1intermittent y compris ceux qui ont eacuteteacute creacuteeacutes ou modifieacutes par une intervention humaine 1
ainsi que le fleuve et le golfe Saint-Laurent de mecircme que toutes les mers qui entourent 1 1
le Queacutebec agrave lexception du fosseacute de voie publique ou priveacutee du fosseacute mitoyen et du 11
fosseacute de drainage raquo (site internet du MDDEP) 11
1laquoTous les lacs et cours deau agrave deacutebit reacutegulier ou intermittent situeacutes sur le territoire de la 1
MRC incluant le golfe Saint-Laurent et la baie des Chaleurs sont viseacutes par lapplication 1 1
des dispositions de la politique de protection des rives raquo 1 1
(extrait du scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute 1989) 1
Figure 55 Deacutefinition des cours deau pour la LQE
La politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables preacutevoit un
laquo cadre normatif minimalraquo (preacuteambule de la politique) Ceci laisse donc la possibiliteacute aux
instances locales (municipaliteacutes ou MRC) daugmenter ces marges si elles le jugent
neacutecessaire Cependant ce sont souvent (et particuliegraverement dans lEst du Queacutebec) des paliers
gouvernementaux deacutepourvus de moyens financiers et techniques neacutecessaires pour reacutealiser une
133
eacutetude deacutetailleacutee de leur territoire Par exemple la MRC du Rocher-Perceacute est classeacutee deuxiegraveme
sur 97 au rang des MRC les plus deacutemunies du Queacutebec Ses moyens danalyse de la cocircte sont
donc conseacutequemment limiteacutes
Le zonage creacuteeacute par cette loi nest donc pas adapteacute aux geacuteorisques cocirctiers Les
municipaliteacutes ne peuvent donc sy appuyer que partiellement La largeur de la bande de
protection utiliseacutee (15 megravetres) est en effet plutocirct consideacutereacutee comme une largeur adeacutequate
pour eacuteviter decirctre affecteacute par lagitation de loceacutean (embruns vagues exceptionnelles
deacutebris ) que par le deacuteplacement de la ligne de rivage Cette distance agrave la cocircte reacutepondrait agrave
un besoin de protection des biens seulement si la cocircte eacutetait fixe et ne connaissait aucun
deacuteplacement au cours du temps
522 Proposition de zonage de la MRC
Alors que lancien zonage des risques de la MRC du Rocher-Perceacute reprenait telle
quelle la LQE il existe actuellement une nouvelle proposition de zonage eacutemanant de la
MRC Celle-ci devrait ecirctre inteacutegreacutee au nouveau scheacutema dameacutenagement des risques
Loptique retenue est de doubler les prescriptions de la LQE et dajouter de nouvelles zones
deacuterosion connues Pour le secteur agrave leacutetude 7 zones deacuterosion seraient creacuteeacutees dans des
endroits connus pour ecirctre particuliegraverement actifs Cette proposition de zonage reacutesulte de la
reacutealiteacute de terrain qui a permis aux intervenants de reacutealiser que les bandes de protection
preacuteexistantes eacutetaient trop faibles Les doubler permettra selon eux de mieux proteacuteger les
infrastructures cocirctiegraveres
Globalement en appliquant cette proposition il y aurait 37 ha de diffeacuterence de
surface avec la superficie du sceacutenario probable Plus speacutecifiquement 37 ha ne sont pas zoneacutes
alors quils le devraient et 406 ha ne sont pas preacutevus eacuterodables mais seraient zoneacutes
(tableau 54) Les zones qui ne sont pas incluses dans la suggestion de la MRC mais qui sont
agrave risque se reacutepartissent en plusieurs secteurs notamment autour du havre de pecircche de lAnseshy
agrave-Beaufils aux extreacutemiteacutes du village de Perceacute au nord de la flegraveche de Barachois ainsi que de
134
petits secteurs au nord de la Malbaie Les superficies que leacuterosion naffectera probablement
pas mais que cette proposition inclut dans le zonage repreacutesentent 406 ha qui vont ecirctre
soustraits agrave une densification urbaine et agrave un deacuteveloppement potentiel Ces espaces
correspondent notamment aux secteurs de la promenade municipale de Perceacute Ce secteur est
en effet tellement denseacutement urbaniseacute quil ne serait pas envisageable dabandonner la
protection Des discussions avec la municipaliteacute ont permis de sassurer que la promenade
serait entretenue sur un horizon dau moins 50 ans Ces secteurs ne sont donc pas concerneacutes
par des taux de recul probables seule la marge de seacutecuriteacute de 15 megravetres serait agrave mettre en
place pour proteacuteger les infrastructures de laction des vagues des embruns et des deacutebris
Tableau SA Comparaison du nouveau zonage de la MRC avec le sceacutenario probable (SP)
Superiicie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais
zoneacutee (soustrait au 406 42 38 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque)
4 3 5
Les problegravemes que ce nouveau zonage soulegraveve sont
A) Luniformiteacute dans la largeur des bandes qui ne peuvent pas tenir compte des variations
dans les conditions locales
B) Le choix entre les deux classes de largeur de bande de protection qui ne correspond pas agrave
des paramegravetres naturels deacuterosion En effet ce sont les mecircmes classes que celles de la LQE et
elles preacutesentent donc les mecircmes inconveacutenients (partie 521)
523 Politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveau-Brunswick
Le Nouveau-Brunswick a eacutemis une politique de protection de sa zone cocirctiegravere en
2002 Cette proposition na cependant toujours pas eacuteteacute transformeacutee en application leacutegale Elle
applique une bande de protection de 30 megravetres agrave partir de la ligne de rivage La politique
preacutevoit eacutegalement la possibiliteacute dinterdire des ouvrages que lon voudrait construire au-delagrave
de cette marge selon la sensibiliteacute du terrain aux ondes de tempecirctes Selon la proposition
135
cette autre limite doit ecirctre deacutetermi neacutee selon laquo leacuteleacutevation la topographie et la susceptibiliteacute agrave
leacuterosion (geacuteomorphologie)) (ministegravere de lEnvironnement et des Gouvernements locaux
du Nouveau-Brunswick 2002) Cependant il nest pas speacutecifieacute de meacutethodologie pour sa mise
en œuvre
Si lon appliquait cette politique peu de superficies preacutevues eacuterodables par le sceacutenario
probable ne seraient pas zoneacutees (seulement 119 ha) (figure 55) Ce zonage devrait donc
permettre deacuteviter une augmentation des risques pour la population Cependant de grandes
surfaces qui ne sont pas preacutevues agrave risque deacuterosion sont zoneacutees Ceci peut poser problegraveme agrave la
municipaliteacute car ce sont de grandes superficies (544 ha) qui sont soustraites agrave un futur
deacuteveloppement reacutesidentiel ou commercial (tableau 55)
Tableau 55 Comparaison de la politique du Nouveau-Brunswick avec le SP
Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodale mais
zoneacutee (soustrait au 544 55 53 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque) 12 1 1
Le zonage mis en avant par la politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveaushy
Brunswick comporte deux problegravemes
A) Le premier consiste en une bande fixe qui ne peut donc pas prendre en compte les
variations locales du taux deacuterosion Il est toujours possible dimposer une bande de
protection dune largeur plus importante afin decirctre certain dinclure les zones qui seacuterodent
le plus vite Neacuteanmoins ce principe fait apparaitre des zones sacrificielles qui bien que non
risqueacutees sont interdites agrave tout deacuteveloppement ce qui ne permet pas une optimisation de
lutilisation du territoire de la municipaliteacute Cela peut aussi creacuteer un sentiment dinjustice au
sein de la population qui sent son droit agrave la proprieacuteteacute entraveacute alors que son terrain nest pas
assujetti aux aleacuteas deacuterosion
B) Le deuxiegraveme problegraveme reacutesulte dans le fait que certaines zones ont eacuteteacute cibleacutees pour y
assurer une protection comme le muret du centre-ville de Perceacute Ces secteurs se
retrouveraient zoneacutes agrave risque alors que la ligne de rivage sera maintenue agrave sa position
136
actuelle Ces zones devraient donc ecirctre recenseacutees et prises en compte Seule une bande de
15 m les mettant agrave labri des vagues des embruns et des deacutebris devrait y ecirctre appliqueacutee Ne
doivent ecirctre pris en compte dans cette cateacutegorie que les ouvrages publics dont lautoriteacute
responsable a deacutecideacute dassurer lentretien sur toute la peacuteriode viseacutee par le zonage
524 Application des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la
Cocircte-Nord
Lapplication de ces critegraveres de zonage eacutetend la superficie proteacutegeacutee agrave 1504 ha Les
surfaces qui sont preacutevues pouvant ecirctre eacuterodeacutees selon le sceacutenario probable mais que ce zonage
naurait pas inteacutegreacutees sont neacutegligeables (01 ha) Cependant 885 ha ne sont pas preacutevus
eacuterodables dici 2050 mais sont tout de mecircme inclus dans le zonage (tableau 56)
Tableau 56 Comparaison du zonage deacutecoulant des critegraveres de la Cocircte-Nord avec le sceacutenario probable (SP)
Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais
zoneacutee (soustrait au 885 111 100 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque)
01 0 0
Le zonage sui vant les critegraveres utiliseacutes par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la
Cocircte-Nord comporte deux principaux problegravemes
A) il preacutesuppose une hausse importante de leacuterosion pour tous les secteurs alors que les
eacutetudes reacutecentes montrent le contraire (Bernatchez et al 2008 a)
B) ces critegraveres conduisent agrave la classification de grandes superficies comme eacutetant agrave risque
alors quelles ne le seront probablement pas mecircme si lhorizon dameacutenagement utiliseacute est
infeacuterieur agrave celui utiliseacute pour le sceacutenario probable (30 ans pour les critegraveres de la Cocircte-Nord vs
50 ans pour le SP) Cette optique est donc trop conservatrice et cela limite le deacuteveloppement
futur de la municipaliteacute
137
525 Taux historiques deacuterosion des berges
Loptique dutiliser seulement les taux de recul historique afin de deacuteterminer une
zone agrave risque preacutesuppose que les conditions qui ont engendreacute leacuterosion dans le passeacute sont
toujours les mecircmes de nos jours et vont eacutegalement rester constantes dans le futur Une
comparaison des zonages que cela peut engendrer (horizon 30 et 50 ans) avec le zonage le
plus probable a eacuteteacute eacutetablie
Une comparaison des surfaces agrave risque deacuterosion (tableau 57 et 58) permet de se
rendre compte dune sous-estimation tregraves nette des surfaces agrave risque par les deux premiers
zonages (historique 30 et 50 ans) Ceux-ci considegraverent respectivement 89 et 147 ha comme
eacutetant agrave risque deacuterosion alors que ce seront tregraves probablement 63 hectares qui le seront dici
2050 Ces zonages historiques sous-estiment eacutegalement le nombre de bacirctiments agrave risque
(tableau 57 et 58) ainsi que les valeurs associeacutees Cela sous-estime donc les enjeux que la
municipaliteacute et les citoyens devraient prendre en compte pour leur futur
Tableau 57 Comparaison des zonages historiques 30 ans avec le SP
Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais
zoneacutee (soustrait au 00 0 0 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non 538 66 57
zoneacutee (augmentation du risque)
Tableau 58 Comparaison des zonages historiques 50 ans avec le SP
Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais
zoneacutee (soustrait au 00 0 0 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non 480 63 54
zoneacutee (augmentation du risque)
Les superficies qui ne sont pas zoneacutees par les taux historiques mais qui selon toutes
probabiliteacutes seront eacuterodeacutees sont de pregraves de 54 et de 48 hectares respectivement pour des
horizons de 30 et 50 ans (tableau 57 et 58) Cela comprend respectivement 66 et 63
bacirctiments auxquels on nassocierait pas de risque mais qui y seront tout de mecircme exposeacutes
dici 2050
138
En consideacuterant le risque deacuterosion de maniegravere historique il apparait eacutegalement des
zones daccreacutetion Ces zones gagneacutees sur la mer occupent une superficie de 21 et 34 ha
respectivement pour un horizon de 30 et 50 ans Celles-ci seraient donc potentiellement de
nouveaux terrains pour des deacuteveloppements immobiliers futurs Cependant dapregraves les
changements dans la tendance deacutevolution de la cocircte qui ont eacuteteacute constateacutes depuis ces
derniegraveres deacutecennies (Bernatchez et al 2008 a) cela laisse preacutesager quil ny aura tregraves
probablement pas ou peu de zones en accreacutetion en 2050 Il se produira plutocirct un recul comme
on peut le voir au niveau du village de Cap-dEspoir (figure 56) et agrave Coin-du-Banc
(figure 57) De plus mecircme si des zones daccreacutetion apparaissaient celles-ci ne sont
geacuteneacuteralement pas des terrains propices aux constructions eacutetant donneacute leur faible altitude qui
les rend tregraves vulneacuterables au risque de submersion lieacute aux vagues et aux surcotes notamment
Figure 56 Taux historique et taux probable deacuterosion dans le secteur de Cap-dEspoir
139
Figure 57 Taux historique et taux probable deacuterosion agrave Coin-du-Banc
Si lon considegravere les taux deacuterosion reacutecents (1992-2001) et que lon compare un
zonage qui en deacutecoulerait (extrapolation des taux annuels sur une peacuteriode de 50 ans) avec le
SP on constate eacutegalement des lacunes Dans ce cas la superficie zoneacutee serait de 2367 ha
soit 9 ha de plus que si lon utilisait les taux historiques Cependant il reste plus de 31 ha qui
ne seraient pas zoneacutes alors quils seront agrave risque deacuterosion dici 2050 Utiliser seulement les
taux reacutecents ne semble donc pas adeacutequat pour geacuterer lameacutenagement cocirctier bien que cela
entraicircne moins derreurs quavec les taux historiques Le problegraveme peut provenir du fait que
la peacuteriode reacutecente de mesure nest pas toujours repreacutesentative des futures conditions
climatiques car 10 ans est une peacuteriode trop courte
140
Une acceacuteleacuteration de leacuterosion au cours des derniegraveres deacutecennies a eacuteteacute constateacutee Il
nest degraves lors plus possible de se fier seulement aux taux historiques pour identifier les zones
soumises agrave leacuterosion Cela entraicircnerait en effet une sous-eacutevaluation de ces zones Les
changements qui vont avoir lieu sur les cocirctes du monde durant le prochain siegravecle ne peuvent
pas ecirctre preacutedits simplement en extrapolant les gains les pertes et les modifications qui ont eu
lieu durant Je 20egraveme siegravecle (Bird 2008)
526 Synthegravese des diffeacuterents zonages vs le sceacutenario probable
En sattardant agrave eacutevaluer si les options de zonage possibles pour le secteur deacutetude
protegravegent plus ou moins de territoire que celui que leacuterosion probable va affecter il est
possible didentifier des options trop seacutevegraveres et dautres pas assez (tableau 59) Cette
comparaison montre que les zonages actuellement en place ne sont pas suffisants mais aussi
quune bande uniforme de 30 megravetres (comme au Nouveau-Brunswick) aurait pour
conseacutequence de soustraire agrave un deacuteveloppement eacuteconomique des terrains non risqueacutes
Tableau 59 Comparaison globale des zonages vis-agrave-vis du sceacutenario probable
Zone pas assez Zone trop Type de zonage
en de la superficie du SP LQE 27 8 Proposition de la MRC 6 65 Nouveau-Brunswick 2 87 Critegraveres de la Cocircte-Nord 02 141
1 Taux historique
- 30 ans shy
86 00 - 50 ans 77 00
Il est important de faire la distinction entre la connaissance des terrains qui seront
probablement eacuterodeacutes en 2050 et un zonage utilisable pour lameacutenagement de la communauteacute
En effet le premier fait reacutefeacuterence agrave un terrain agrave risque deacuterosion qui aura probablement eacuteteacute
eacuterodeacute et aura disparu agrave la mer dici 50 ans Le deuxiegraveme doit lui permettre un
deacuteveloppement seacutecuritaire et durable dans la municipaliteacute Il doit donc ecirctre leacutegegraverement plus
141
large que les terrains probablement eacuterodeacutes afin que les constructions ne se retrouvent pas
directement sur la ligne de rivage (figure 58) Il serait en effet dommageable que les
bacirctiments se retrouvent trop proches de la ligne de rivage et soient soumis agrave des risques relieacutes
aux vagues agrave la projection de deacutebris aux embruns etc
Bacirctiments seacutecuritaires aujourdhui mais Dlaquo surraquo la ligne de rivage de 2050 --
bullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbull D Bacirctiments conservant une leacutegegravere
distance vs la ligne de rivage de 2050 proteacutegeacutes des vagues de tempecirctes etc
--- Ligne de rivage actuelle bull bull bull bull bull bullbull Zonage proposeacute
-------- Ligne de rivage en 2050
Figure 58 Inteacuterecirct de zoner plus que le taux deacuterosion preacutevu pour 2050
Cest pour cela qui apparaicirct primordial deffectuer eacutegalement des comparaisons avec un
zonage laquo complet raquo adapteacute agrave lameacutenagement du territoire (ci-apregraves) cest-agrave-dire comparer un
zonage avec un autre zonage et non simplement avec des preacutevisions de risque
142
53 Comparaison des diffeacuterents zonages avec un zonage adapteacute agrave lameacutenagement du
territoire dans un contexte de changements climatiques
Ce zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire dans un contexte de changements
climatiques a eacuteteacute eacutetabli comme eacutetant le sceacutenario le plus probable deacuterosion auquel a eacuteteacute ajouteacute
une bande de 15 megravetres de largeur Lajout de cette bande de terrain suppleacutementaire
permettra de deacuteterminer Je zonage qui apregraves la perte du terrain eacuterodeacute par 50 ans de processus
cocirctiers (soit le SP) assure que les infrastructures ne se retrouvent pas trop pregraves du rivage et
quelles soient toujours seacutecuritaires (figure 58) Le SP a eacuteteacute choisi pour estimer leacuterosion agrave
lhorizon du zonage (50 ans) car il sagit de la meilleure estimation disponible des risques
deacuterosion dans un contexte de changements climatiques La bande de 15 megravetres qui y est
ajouteacutee correspond agrave une largeur consideacutereacutee comme neacutecessaire pour la protection contre les
autres aleacuteas cocirctiers que sont les vagues de tempecircte les vents les embruns la houle ou les
deacutebris organiques projeteacutes sur le rivage Une bande similaire a eacuteteacute prescrite par les
speacutecialistes de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges sur la Cocircte-Nord pour les cocirctes ne
subissant pas deacuterosion (soit les falaises de roches igneacutees) En effet mecircme si ces cocirctes ne
sont pas consideacutereacutees comme seacuterodant avec un taux perceptible une bande de 15 megravetres a
tout de mecircme eacuteteacute appliqueacutee pour les nouvelles constructions (Dubois et al 2005)
Le zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire (soit le SP augmenteacute de 15 megravetres)
occupe 568 ha de plus que seulement les zones probables deacuterosion du SP Dans ces secteurs
se retrouvent dores et deacutejagrave 69 bacirctiments repreacutesentant 63 uniteacutes deacutevaluation fonciegravere
53 J Comparaisons des impacts des diffeacuterents zonages vis-agrave-vis du SP+ J5
Lobjectif de cette section est de calculer les superficies qUI sont soustraites agrave un futur
deacuteveloppement mais devraient ecirctre constructibles car elles ne sont pas agrave risque dapregraves le
zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire dans un contexte de changements climatiques
proposeacute par cette eacutetude Les tableaux 510 et 51 1 exposent (1) les superficies proteacutegeacutees par
les diffeacuterents zonages possibles alors que selon le zonage adapteacute elles ne sont pas agrave risque (2)
143
les superficies non zoneacutees mais qui sont agrave risque deacuterosion et dimpacts corollaires ainsi
que (3) le nombre de bacirctiments et le nombre de rocircles deacutevaluation municipale zoneacutes agrave tort ou
non zoneacutes mais agrave risque
Tableau 510 Zones soustraites agrave un deacuteveloppement potentiel vis-agrave-vis du SP +15 m
Non preacutevu agrave risque mais zoneacute Soustrait agrave un deacuteveloppementagrandissement potentiel
Superficie Bacirctiments 2001 MAMR ha nombre nombre
LQE 0 0 0
Proposition de la MRC 31 0 2
Critegraveres de la Cocircte Nord 381 51 46
Nouveau-Brunswick 76 2 5
Historique (30 ans) 0 0 0
Historique (50 ans) 0 0 0 1
Tableau 511 Zones preacutevues agrave risque par le SP +15 m mais non zoneacutees
Preacutevu agrave risque mais non zoneacute Potentielle augmentation du risque
Superficie Bacirctiments 2001 MAMR ha nombre nombre
LQE 678 96 85
Proposition de la MRC 227 32 33
Critegraveres de la Cocircte Nord 65 9 9
Nouveau-Brunswick 111 19 18
Historique (30 ans) 1099 135 120
Historique (50 ans) 1041 132 117
Si lon compare la LQE avec la possibiliteacute de zonage quest le SP + 15 m le deacutefaut
de la loi apparaicirct encore plus flagrant avec pregraves de 68 hectares qui devraient ecirctre proteacutegeacutes et
interdits agrave la construction mais qui ne le sont pas (tableau 511) Ces terrains comprennent
deacutejagrave 96 bacirctiments soit 85 uniteacutes deacutevaluation Laisser de nouvelles constructions sy eacutetablir
reviendrait agrave creacuteer un risque suppleacutementaire
144
Si lon compare la proposition de zonage de la MRC avec le zonage SP + 15 m il est
possible de constater que sa supetficie est seulement de 31 ha supeacuterieure (tableau 5) 0) Cela
est tregraves faible et correspond agrave une bande dune largeur moyenne de 075 m qui longerait le
rivage sur toute sa longueur Par contre les surfaces non zoneacutees mais agrave risque sont de
227 ha
Lorsque lon compare le zonage du Nouveau-Brunswick avec le zonage laquocompletraquo
proposeacute ici il ny a que peu de surface qui est soustraite au deacuteveloppement et eacutegalement
relativement peu de surface laisseacutee constructible alors quelle ne devrait pas lecirctre (tableau
510 et 511) La bande de 30 megravetres semble donc relativement adapteacutee aux processus
deacuterosion du secteur de Perceacute bien quelle nait pas eacuteteacute speacutecialement conccedilue pour cette
reacutegion Il est degraves lors plutocirct possible de parler de coiumlncidence heureuse entre la bande du
zonage du Nouveau-Brunswick et celle du zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire pour
ce secteur Le fait que Il ha soient agrave risque mais non zoneacutes alors quen parallegravele 76 ha le
sont mais ne le devraient pas reflegravete tout de mecircme une mau vaise adeacutequation avec leacutevolution
future de la cocircte Ceci est principalement ducirc agrave Juniformiteacute de la bande de protection qui ne
peut pas tenir compte des variations locales dans lintensiteacute de leacuterosion Les secteurs
dimpreacutecisions laissent ainsi de la place agrave laugmentation du nombre de constructions dans
les zones agrave risque
Le zonage proposeacute par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la
Cocircte-Nord semble trop strict car il preacuteserve plus de 38 ha comme eacutetant agrave risque alors quils
ne le seront probablement pas dici 2050 (tableau 510) En hypotheacutequant de grandes
superficies dautant plus parmi les terrains littoraux les plus priseacutes la municipaliteacute limite ses
possibiliteacutes de deacuteveloppement Il y a donc une probabiliteacute que le regraveglement ne soit pas
respecteacute etou de soulever la grogne populaire car il semblera (avec raison) trop strict Cela
peut agrave terme discreacutediter les opeacuterations de sensibilisation aux processus littoraux
Les zonages deacutecoulant de lextrapolation des taux historiques eacutetant deacutejagrave trop faibles
lorsquon les comparait avec leacutevolution probable le sont encore plus lorsquon les compare
au zonage proposeacute ici (tableaux 510 et 511) Le nombre tregraves important de constructions qui
145
existent deacutejagrave dans les zones agrave risque mais qui ne sont pas zoneacutees selon cette meacutethode laisse agrave
penser quen appliquant celle-ci pour le futur la municipaliteacute va devoir faire face agrave une
importante probleacutematique dici 50 ans alors mecircme quelle pensera y ecirctre preacutepareacutee
532 Synthegravese
Dans le tableau 512 les lacunes et les excegraves dans les zonages vis-agrave-vis du SP + 15 m
sont preacutesenteacutes en proportion de la supelficie de ce zonage adapteacute agrave lameacutenagement dans un
contexte de changements climatiques Par rapport aux comparaisons preacuteceacutedemment
effectueacutees avec le SP la proposition de zonage de la MRC est passeacutee dun zonage excessif de
65 agrave un zonage insuffisant de 19 Celui du Nouveau-Brunswick est quant agrave lui situeacute
dans un entre-deux avec moins de 10 agrave la fois dexcegraves et de lacune (tableau 512) Ceci
signifie que mecircme si globalement les surfaces semblent similaires (seulement 22 ha de
diffeacuterence voir tableau 5 J) une analyse segment par segment montre que Je zonage peut
alterner entre lexcegraves dans des secteurs de cocircte peu active ou stable et linsuffisance dans
des secteurs de cocircte tregraves active Pour les autres zonages les lacunes constateacutees dans la section
52 sont exacerbeacutees dans cette section agrave cause de lajout dune bande de 15 m au sceacutenario
du SP
Tableau 512 Comparaisons geacuteneacuterales des zonages vis-agrave-vis du SP+ 15
Zone pas assez Zone trop Type de zonage
en de la superficie du SP+15 m LQE 57 0 Proposition de la MRC 19 3 Nouveau-Brunswick
1shy9 6
Critegraveres de la Cocircte-Nord 5 32 ~
Taux historique 0 0 I~-
- 30 ans 93 0 - 50 ans 88 0
Aucune des diffeacuterentes options dameacutenagement et de gestion des risques cocirctiers
existantes ne semble pouvoir donner entiegravere satisfaction quant aux modifications que va
connaicirctre la cocircte dans les 50 prochaines anneacutees Les meacutethodes traditionnelles de travail ne
146
semblent pas adapteacutees aux conditions actuelles des cocirctes comme en teacutemoignent les
probleacutematiques actuelles Ainsi les modifications futures de lenvironnement risquent
daccentuer cette meacutesadaptation
54 Discussion sur les diffeacuterentes options de zonage possibles
Si lutilisation dun zonage baseacute sur un sceacutenario probable deacuterosion tel que celui
deacutefini par Bernatchez et al (2008 a) serait le meilleur moyen dobtenir un zonage preacutecis les
donneacutees neacutecessaires agrave leacutetablissement du SP nexistent malheureusement que pour certains
territoires tregraves restreints (ducirc au temps et aux ressources neacutecessaires agrave son eacutelaboration) Cest
pourquoi il est important de savoir si dautres meacutethodes permettraient dobtenir un zonage
efficace pour de plus grands territoires agrave moindre coucirct (en temps et en argent) Les
comparaisons effectueacutees dans ce chapitre entre les diffeacuterentes possibiliteacutes de zonage des
risques cocirctiers sont primordiales afin de permettre aux municipaliteacutes de faire un choix eacuteclaireacute
lorsquil sagit de la gestion de leur territoire Depuis la loi de 2001 sur la seacutecuriteacute civile et
lobligation de mise en place de scheacutemas de seacutecuriteacute civile dans toutes les MRC du Queacutebec
les gestionnaires ont dautant plus besoin de meacutethodes pour les aider agrave identifier les terrains
qui sont susceptibles decirctre affecteacutes par leacuterosion En effet les MRC ne disposent
geacuteneacuteralement pas dun expert dans le domaine ce qui rend lutilisation de regravegles simples
comme celles des zonages analyseacutes neacutecessaire Une faciliteacute dapplication et une meacutethode de
cartographie simple sont rechercheacutees par les ameacutenagistes (Caron comm pers) La litteacuterature
privileacutegie certes laction agrave linaction (Peng et al 2006) mais aucune eacutetude nexiste pour
aider agrave effectuer un choix II est donc important de savoir si les meacutethodes proposeacutees peuvent
se reacuteveacuteler efficaces
147
Certaines propositions de zonage sont couramment reprises dans la litteacuterature traitant
du zonage des risques cocirctiers Pourtant aucune nest tout agrave fait adapteacutee pour la zone cocirctiegravere
eacutetudieacutee Ainsi les principales lacunes qui ont eacuteteacute repeacutereacutees dans les zonages existants et qui
reacuteduisent leur efficaciteacute font ressortir autant de paramegravetres importants qui devraient ecirctre pris
en compte dans leacutelaboration dun futur zonage Ils peuvent ecirctre regroupeacutes en trois cateacutegories
agrave savoir
~ les paramegravetres naturels des cocirctes
~ les paramegravetres climatiques de lenvironnement
~ les paramegravetres humains de loccupation des terres
54 J Inteacutegration des paramegravetres naturels
Lors de la creacuteation des zonages loptique dans laquelle ils ont eacuteteacute mis en place est
geacuteneacuteralement agrave lorigine de leurs points forts mais aussi de leurs faiblesses Par exemple la
LQE qui a dabord un objectif environnemental propose une bande de trop faible largeur
concernant les risques (15 m seulement) car elle na pas eacuteteacute conccedilue et reacutefleacutechie en fonction de
la dynamique des aleacuteas cocirctiers Ainsi eJie nintegravegre pas les paramegravetres physiques significatifs
des cocirctes mecircme si eJie est utiliseacutee partout au Queacutebec pour geacuterer les risques en deacutecoulant Par
ailleurs le zonage du Nouveau-Brunswick avec sa bande fixe mecircme sil correspond
globalement au zonage adapteacute proposeacute par cette eacutetude laisse tantocirct des secteurs surproteacutegeacutes
tantocirct des secteurs non proteacutegeacutes Ceci deacutecoule du fait que les paramegravetres naturels des cocirctes ne
sont pas inteacutegreacutes au zonage qui est appliqueacute uniformeacutement quel que soit lenvironnement
Limportance des connaissances physiques de la cocircte et de son eacutevolution pour
lameacutenagement est donc essentielle (Pethick 2001) Ce qui est principalement utile est le
taux de migration ainsi que la future position de la ligne de rivage (Pethick 2001 Winckel et
al 2008)
laquo Erosion rates are not only used by scientists to study sediment budgets or the lole of natural processes in shoreline alteration they are also used to determine safe construction setbacks settle property ownership disputes study the effectiveness of shoreline protection structures and to make land use decisions raquo (Moore 2000)
148
Le taux deacuterosion mesureacute est le moyen le plus adapteacute pour refleacuteter la variabiliteacute des
paramegravetres naturels des cocirctes tel que cela se fait dans le zonage utilisant les taux historiques
Cependant comme de grandes portions de littoral ne disposent pas de cette donneacutee il a eacuteteacute
examineacute la possibiliteacute dutiliser un estimateur (proxy) En effet la segmentation cocirctiegravere
effectueacutee par le LDGIZC de lUQAR couvre quant agrave elle la totaliteacute des cocirctes du Queacutebec
meacuteridional Leacutevaluation preacuteliminaire effectueacutee portait sur les types de cocirctes leur lithologie
leacutetat de la cocircte le degreacute dalteacuteration des roches et la hauteur de la falaise (LDGICZ 2006)
Si lon se fie agrave la hauteur du trait de cocircte il nest pas possible de distinguer deux groupes en
fonction des taux deacutevolution preacutedits (figure 54) Apregraves une eacutetude des taux deacuterosion tant
reacutecents quhistoriques les diffeacuterences entre les paramegravetres physiques des cocirctes mecircme sils
existent ne semblent pas suffisants pour permettre une preacutevision des taux de recul futurs dun
segment de cocircte Pour la section de cocircte de Perceacute il nest pas possible de preacutedire quel sera le
taux deacutevolution dune portion de cocircte tant actuel que futur agrave partir de caracteacuteristiques
qualitatives de la cocircte que sont le type de cocircte leacutetat la lithologie la hauteur etc Cela peut
ecirctre ducirc au fait que les types de cocirctes en preacutesence sur le territoire deacutetude ne sont pas
suffisamment varieacutes et ne repreacutesentent que des conditions limiteacutees et relativement uniformes
agrave cause de leur proximiteacute (57 km de cocirctes seulement) Une eacutetude plus pousseacutee de ces
paramegravetres et une analyse sur un plus grand territoire avec une plus grande varieacuteteacute
denvironnements pourraient ecirctre meneacutees pour confirmer ou infirmer ces reacutesultats Pour le
moment cela tend agrave conforter le fait quil est primordial de connaicirctre les taux de recul et la
dynamique actuelle pour geacuterer la cocircte Ceci sexplique par les multiples interactions qui ont
lieu entre les paramegravetres cocirctiers le climat et lhydrodynamique qui rendent la modeacutelisation
difficile (Whitehouse et Sutherland 2001) Agrave une eacutechelle locale comme celle utiJiseacutee en
gestion de lameacutenagement il est donc encore primordial de se baser sur les taux de recul
mesureacutes pour avoir le meilleur portrait de laleacutea deacuterosion afin deacutetablir les zonages de
risques coheacuterents Lutilisation de certains paramegravetres physiques comme estimateurs (proxy)
pour les taux deacuterosion nest donc pas possible agrave cette eacutechelle Un suivi sur le terrain et des
analyses geacuteomorphologiques restent donc neacutecessaires car une preacutediction statistique agrave laide
des paramegravetres naturels nest pas possible agrave lheure actuelle agrave cette eacutechelle
149
Les experts saccordent ainsi pour inteacutegrer lutilisation des taux deacuterosion agrave
lameacutenagement (Moore 2000 Pethick 200] Winckel et al 2008) mais pas sur la maniegravere
de les obtenir de les appliquer ni sur la leacutegalisation qui doit en deacutecouler De plus il est
important de noter que le rythme du recul est beaucoup plus important que seul le taux
historique geacuteneacuteralement utiliseacute (Bernatchez et al 2008 a Pierre 2006) Enfin il est
important dutiliser les preacutevisions des taux deacuterosion futurs et non pas uniquement des taux
historiques afin dobtenir un zonage efficace pour les 50 prochaines anneacutees tel que nous
lavons vu dans les paragraphes 525 et 53 J traitant des zonages baseacutes sur les taux
historiques et leurs lacunes Cette inteacutegration des taux futurs nest pas toujours mentionneacutee
par ceux qui mettent en avant cette solution comme eacutetant adapteacutee agrave la dynamique cocirctiegravere et
aux paramegravetres physiques variables de la cocircte (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et
Dalrymple 2004) Le littoral eacutetant complexe leacutelaboration de ces taux preacutevisionnels deacuterosion
neacutecessitera une compreacutehension geacuteneacuterale de la dynamique cocirctiegravere (Jolicœur et UumlCarrol
2007) et linteacutegration des paramegravetres climatiques agrave venir
542 Inteacutegration des paramegravetres climatiques variations du climat et changements
climatiques
Dapregraves les comparaisons que nous avons effectueacutees un zonage qui tient compte des
paramegravetres naturels mais non des changements climatiques nest pas efficace Par exemple
les zonages deacutecoulant des taux historiques ont certes lavantage deacutetablir une bande de
protection de largeur variable selon le segment de cocircte auquel ils sont appliqueacutes et reflegravetent
ainsi la dynamique cocirctiegravere Mais ils ne sont pas une option qui semble viable pour le secteur
eacutetudieacute car la sous-estimation des surfaces agrave risque est flagrante (agrave 77 insuffisante) Ainsi
mecircme si lutilisation des taux historiques deacuterosion dans leacutelaboration des zonages est
proposeacutee par plusieurs auteurs (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et Dalrymple 2004) il
manque agrave cette meacutethode linteacutegration de limpact de la variabiliteacute des paramegravetres climatiques
Cela provient de labsence de consideacuteration de la cocircte comme un systegraveme variable dans le
temps Les changements cl imatiques vont comme on la vu modifier les processus cocirctiers et
donc les aleacuteas Les taux deacuterosion vont de maniegravere corollaire ecirctre eacutegalement modifieacutes Les
150
aleacuteas passeacutes neacutetant plus le reflet de lavenir la seule application de ces meacutethodes historiques
nest donc pas agrave preacuteconiser sur les cocirctes car elles sous-eacutevaluent dramatiquement les surfaces
agrave risque En effet elles ne tiennent pas compte du rythme deacutevolution cocirctiegravere qui est tregraves
important dans le zonage des risques deacuterosion notamment pour pouvoir quantifier les
extrecircmes deacuterosion (Pierre 2006) De plus bien quune cocircte puisse preacutesenter un bilan
deacutevolution historique positif (progradation) elle peut aussi connaicirctre de courtes peacuteriodes ougrave
le recul peut atteindre plusieurs dizaines de megravetres en quelques anneacutees de sorte que les
infrastructures construites trop pregraves de la ligne de rivage peuvent se retrouver agrave risque
(Bernatchez et al 2008 a) Il pourrait donc ecirctre envisageacute dappliquer un coefficient
multiplicateur aux taux deacuterosion passeacutes pour contrecarrer cette lacune Ce coefficient
climatique permettrait de rendre les taux historiques repreacutesentatifs des taux futurs Cet indice
pourrait ecirctre eacutetabli pour chaque reacutegion du Queacutebec pour tenir compte des paramegravetres
cl imatiques reacutegionaux Par exemple comme le taux deacuterosion pour la peacuteriode 1992-2001 est
en moyenne 27 fois infeacuterieur au SP dans Je secteur de Perceacute il pourrait ecirctre deacutecideacute que le
coefficient pour la reacutegion gaspeacutesienne serait 27
Le zonage eacutelaboreacute pour la Cocircte-Nord avait comme objectif de prendre en compte
laugmentation des risques dans un contexte de changements climatiques Cela la conduit agrave
sureacutevaluer les risques principalement agrave cause dun manque de donneacutees preacutecises concemant
limpact de ces changements agrave leacutepoque de sa reacutealisation Ce sceacutenario pessimiste conduirait
donc agrave hypotheacutequer le deacuteveloppement de certains secteurs La preacutecision des projections
climatiques et de leurs impacts est donc primordiale
Avec les zonages utiliseacutes ou proposeacutes actuellement nous sommes deacutejagrave mal adapteacutes et
mis au deacutefi dans notre gestion des zones cocirctiegraveres avec le climat actuel ce qui fait que nous ne
sommes pas precircts agrave des changements plus rapides et allons avoir encore plus de problegravemes agrave
reacutesoudre agrave lavenir (Forbes 2008) Dans la litteacuterature actuelle ce sont principalement des
eacuteleacutements composites qui deacuteterminent la sensibiliteacute ou non dune cocircte aux changements
climatiques mecircme si cela passe principalement par linclusion de la seule hausse du niveau
marin relatif tel que dans les eacutetudes de Shaw et al (1998) ou de Gornitz et al (1997) Cellesshy
ci nont toutefois pas eacuteteacute effectueacutees agrave une eacutechelle adapteacutee pour reacutealiser un zonage Les
151
indices de sensibiliteacute existants (Shaw et al 1998 Gornitz et al 1997) ainsi que les cartes
preacutedisant leacutevolution des aleacuteas et leurs impacts potentiels (Fairbank et Jakeways 2006)
permettent tout de mecircme aux ameacutenagistes de connaicirctre limportance que vont avoir les
changements climatiques sur leur cocircte et ainsi de se preacuteparer agrave leurs impacts Elles permettent
aussi de cibler les secteurs dans lesquels les probleacutematiques seront les plus criantes agrave lavenir
ainsi que les grands enjeux qui en deacutecouleront Mais la deacutetermination de la sensibiliteacute du
secteur et de ses aleacuteas aux changements ne permet pas au x ameacutenagistes linteacutegration des
reacutesultats dans un zonage et ainsi de controcircler les ameacutenagements dune municipaliteacute avec une
grande preacutecision spatiale
Le processus le plus efficace serait donc plutocirct didentifier les facteurs cleacutes qUI
conditionnent les processus cocirctiers et qui pourraient ecirctre modifieacutes par les changemen ts
climatiques afin de pouvoir inteacutegrer les reacutesultats des modeacutelisations du climat futur
Malheureusement les facteurs climatiques cleacutes qui conditionnent les processus cocirctiers ne
sont pas encore tous bien connus et deacuteterminer quel sera leur poids dans leacuterosion future est
donc un exercice complexe (Bernatchez et al 2008 a) Une analyse au cas par cas pour
deacuteterminer les futures positions de la ligne de rivage semble agrave lheure actuelle la plus
adeacutequate pour ce type danalyse car mecircme si cela augmente le temps de reacutealisation et le coucirct
cela augmente eacutegalement lefficaciteacute de la preacutediction Une collaboration entre les
scientifiques et les gestionnaires est donc primordiale pour inteacutegrer tous ces paramegravetres agrave la
future gestion des cocirctes
543 Inteacutegration des paramegravetres humains occupation du territoire
Aucun des zonages eacutetudieacutes ne prend en compte les paramegravetres humains ce qui est
une lacune importante conduisant notamment agrave interdire les constructions agrave des endroits non
risqueacutes et limitant le deacuteveloppement de la municipaliteacute sur ses meilleurs terrains Lobjectif
dun zonage des risques devrait ecirctre de minimiser les risques tant actuels que futurs mais
aussi les impacts socio-eacuteconomiques neacutegatifs ce que ne parviennent pas agrave faire les zonages
eacutetudieacutes Par exemple le muret qui supporte la promenade municipale dans lanse du sud du
152
village de Perceacute est essentiel agrave la municipaliteacute pour son deacuteveloppement touristique ducirc agrave la tregraves
grande densiteacute de bacirctiments agrave haute valeur ajouteacutee preacutesents en arriegravere de celui-ci Son
entretien sur le long terme est donc assureacute Sur les 607 megravetres de longueur quil occupe la
position du trait de cocircte est donc fixeacutee Le zonage ne devrait ainsi tenir compte que des aleacuteas
ponctuels tels les vagues les embruns et les deacutebris que peuvent engendrer les tempecirctes et
non du recul potentiel de la ligne de rivage et du trait de cocircte Par exemple dans le zonage
deacutecoulant des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la Cocircte-Nord ce
secteur eacutetait zoneacute sur 37 ha et dans celui du Nouveau-Brunswick sur 18 ha Pourtant si lon
considegravere une bande de seacutecuriteacute de 15 megravetres la surface devant ecirctre zoneacutee nest que de
10 ha Limiter agrave tort le deacuteveloppement de ces terrains du centre ville qui abritent de
nombreux services commerciaux et touristiques serait dommageable pour leacuteconomie
villageoise
Lors de leacutelaboration dun zonage cocirctier il est donc important de tenir compte du
type doccupation du territoire Le zonage des risques tel queacutevoqueacute dans cette recherche ne
fait queacutetablir des limites probables des risques cocirctiers Le fait didentifier ce quil est
acceptable ou non de faire dans cette zone na pas eacuteteacute eacutevoqueacute et relegraveve plutocirct de deacutecisions
politiques ou collectives Toutefois il faut savoir que certains ameacutenagements humains
peuvent modifier la deacutelimitation mecircme de cette zone agrave risque en ayant une influence
importante sur les processus tant en les acceacuteleacuterant quen les ralentissant voir en les arrecirctant
Ainsi eacutetant donneacute que les effets dun choix politique peuvent modifier les paramegravetres
naturels deacutevolution de la cocircte ces deacutecisions devraient ecirctre inteacutegreacutees au processus deacutecisionnel
lorsque lon eacutetablit des projections environnementales pour le futur Les diffeacuterents eacuteleacutements
qui devraient ecirctre pris en compte comprennent notamment la preacutesence dun muret municipal
ou de deacutefenses cocirctiegraveres
A) La preacutesence dun muret ou autre infrastructure dont lautoriteacute compeacutetente (municipale ou
supeacuterieure) a deacutecideacute dassumer lentretien pour tout lhorizon de gestion Si le trait de cocircte est
fixeacute leacuterosion peut ecirctre consideacutereacutee comme nulle en arriegravere de celui-ci Il faut par conseacutequent
en tenir compte (Meur-Ferec et al 2008)
B) La preacutesence de deacutefenses cocirctiegraveres telles que des enrochements ou des eacutepis qui peuvent
aggraver leacuterosion en aval de la deacuterive littorale La reacutepartition et la nature des deacutefenses
153
doivent ecirctre connues dans la mesure ougrave elles ont une incidence sur la morphologie du littoral
et sur laction des facteurs de forccedilage (Fairbank et Jakeways 2006) La perrrusslon
dintervention ponctuelle va avoir des conseacutequences sur lensemble de Juniteacute
hydroseacutedimentaire Ne pas les inclure rendrait les zonages moins efficaces
Les multiples types doccupation humaine possible doivent eacutegalement ecirctre consideacutereacutes
eacutetant donneacute la diffeacuterence dans la neacutecessiteacute de la proximiteacute au rivage ainsi que dans leur
possibiliteacute de deacutemeacutenagement Ainsi les emplacements dun camping ou les infrastructures
touristiques leacutegegraveres (petits belveacutedegraveres tables de pique-nique ) peuvent ecirctre deacuteplaceacutes en
suivant leacuterosion il est donc possible de croire que suivant un choix socieacutetal on les laisse
sinstaller dans les zones agrave risque deacuterosion pour une dureacutee deacutetermineacutee (Paskoff 2004 b)
Lacceptabiliteacute sociale est en effet importante agrave consideacuterer mecircme si elle na pas eacuteteacute abordeacutee
ici car une fois deacutetermineacute avec preacutecision les zones agrave risque cest agrave la socieacuteteacute de choisir ce
quiJ est acceptable dy construire ou non
Des deacutecisions et des choix peuvent mettre de Javant le cocircteacute impeacuteratif de fixer le trait
de cocircte agrave certains endroits comme dans le cas dune voie ferreacutee dune route strateacutegique dun
cœur de village Si une deacutecision est prise les infrastructures qui se situent en arriegravere du trait
de cocircte fixeacute ne sont plus agrave risque deacuterosion pour lhorizon de gestion consideacutereacute Linteacutegration
des diffeacuterents laquotypes et pratiques de gestion des deacutefenses cocirctiegraveresraquo au sein dune
meacutethodologie de cartographie des risques du littoral lieacutes aux changements climatiques est
eacutegalement mise de lavant par le programme laquo Response raquo en Europe (Fairbank et Jakeways
2006) Cependant il est difficile deacutetablir des critegraveres automatiques applicables agrave grande
eacutechelle Une eacutetude au cas par cas de la situation semble donc la plus adeacutequate pour prendre
en compte les paramegravetres humains et leur eacutevolution
154
Lutilisation de zonages suppose que les instances gouvernementales veuillent limiter
les risques pour les populations principe que certains auteurs tels que Winckel et al (2008)
reacutefutent Pour eux les proprieacutetaires devraient ecirctre avertis des faits concernant le pheacutenomegravene
sur leur terrain et devraient ensuite ecirctre ameneacutes agrave faire leur propre choix selon le beacuteneacutefice
quils pourraient en tirer et la valeur de linvestissement quils sont precircts agrave voir deacutetruit par les
aleacuteas Ils affirment que les zonages laissent trop de zones inexploiteacutees ce qui repreacutesente une
perte pour leur proprieacutetaire Ainsi lEacutetat devrait se deacutegager de toute responsabiliteacute et
permettre de contourner le zonage et de se bacirctir au plus pregraves du trait de cocircte (Winckel et al
2008) Si cette solution laisse place au beacuteneacutefice individuel sur une courte peacuteriode il a deacutejagrave eacuteteacute
constateacute que lengagement des proprieacutetaires agrave subir les aleacuteas sans intervenir est souvent
oublieacute au fil du temps ou des transactions immobiliegraveres (Division de lameacutenagement cocirctier de
la Caroline du Nord 2009) Cette optique eacuteconomique ne tient ainsi pas compte des
interventions ponctuelles non concerteacutees que cela peut engendrer Non inteacutegreacutee agrave la
dynamique au sein dune uniteacute hydroseacutedimentaire la mise en place dune solution par un
reacutesident pourrait alors avoir des preacutejudices sur les terrains des proprieacutetaires adjacents Cela
pourrait eacutegalement remettre en cause leacutequiteacute sociale dougrave limportance de linteacutegrer dans le
processus deacutecisionnel (Dean et Dalrymple 2004 Cooper et McKenna 2008)
Rendre le zonage des risques efficace soulegraveve Je besoin dinteacutegrer un nombre
important de paramegravetres agrave limage de la complexiteacute de composantes de lenvironnement
cocirctier Les multiples facettes de la geacuteoscience cocirctiegravere pourraient ainsi augmenter la reacutesilience
des communauteacutes face aux risques cocirctiers et agrave leurs modifications dans le contexte de
changements climatiques (Forbes 2008) et permettre dinteacutegrer les paramegravetres importants
dans les zonages pour en reacuteduire les lacunes
CONCLUSION
Dans les zones cocirctiegraveres de lEst du Queacutebec la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers
est importante et il est preacutevu quelle augmente au cours de ce siegravecle Ceci est ducirc tant agrave
laugmentation des aleacuteas cocirctiers dans un contexte de variation environnementale et de
changements climatiques quagrave la densification des constructions littorales Assurer une
gestion efficace de ces territoires est donc un enjeu majeur pour ces reacutegions
Connaicirctre leacutevolution historique de loccupation des terres permet davoir une
vision geacuteneacuterale des tendances dameacutenagement et deacutevolution du secteur Cela permet
eacutegalement de connaicirctre comment les mesures de gestion et de zonage deacutejagrave implanteacutees ont
influeacute ou non sur les comportements dameacutenagement Pour la zone cocirctiegravere de la
municipaliteacute de Perceacute il a eacuteteacute possible de constater une hausse depuis les anneacutees 80 du
nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion et ce malgreacute la mise en place de lois et de regraveglements
de gestion de lameacutenagement (LAU en 1979 LQE en 1987 et scheacutema dameacutenagement en
1989) Ces lois nont pour plusieurs raisons pas reacuteussi agrave limiter les risques pour les
populations Mecircme dans les cas ougrave des solutions dadaptation ont eacuteteacute mises en place comme
lors du deacuteplacement de tronccedilons de routes menaceacutes par leacuterosion il est possible de constater
une certaine laquomeacutesadaptationraquo vis-agrave-vis des geacuteorisques cocirctiers En effet les segments
deacuteplaceacutes sont de nouveau moins de 40 ans plus tard agrave risque deacuterosion Ces
laquo meacutesadaptations raquo et ces insuffisance de la loi peuvent avoir plusieurs causes une lacune
dinformation et de connaissances des processus deacutevolution des cocirctes une trop grande
confiance accordeacutee aux ouvrages de protection contre leacuterosion ou une prise de risque
consciente pour beacuteneacuteficier de lattrait panoramique et touristique que peut repreacutesenter la cocircte
Le fait que les regraveglements ne soient pas appliqueacutes correctement a ainsi entrai neacute la hausse des
constructions en zone agrave risque ce qui soulegraveve le problegraveme de la bonne gouvernance des
geacuteorisques de la pan des municipaliteacutes
156
La Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (LQE) actuellement utiliseacutee pour geacuterer
lameacutenagement en zone littorale nest pas la seule possibiliteacute qui pourrait soffrir aux
autoriteacutes locales Dautres options theacuteoriques ou pratiques existent dans des secteurs proches
Apregraves avoir compareacute ces options de zonages (tableau 13) avec leacutevolution probable du
littoral dans un contexte de changements climatiques de nombreux points faibles et lacunes
ont eacuteteacute constateacutes Certaines options sont trop strictes et limitent les possibiliteacutes de
deacuteveloppements futurs pour la municipaliteacute tels que le zonage tireacute de lentente speacutecifique sur
leacuterosion des berges de la Cocircte-Nord la proposition de zonage de la MRC ou la politique de
protection des rives du Nouveau-Brunswick Dautres sont trop laxistes et contribuent agrave
permettre des constructions dans des secteurs agrave risque tels la LQE ou les zonages baseacutes sur
les taux deacuterosion historiques Ces lacunes trouvent leur origine dans les meacutethodes avec
lesquelles sont calculeacutees les bandes de protection de ces zonages Il sagit principalement du
manque dinteacutegration des processus naturels deacutevolution de la cocircte au sein de la
meacutethodologie utiliseacutee par Je zonage Le manque de prise en compte de la variabiliteacute des
paramegravetres climatiques peut eacutegalement ecirctre la cause de problegravemes notamment dans le cas des
zonages baseacutes sur les taux historiques qui ne tiennent pas compte de la variabil iteacute de
lenvironnement au cours des deacutecennies Enfin le manque de prise en compte des paramegravetres
anthropiques tels que certaines protections et modifications humaines apporteacutees agrave la cocircte peut
eacutegalement poser problegraveme dans la deacutefinition dun zonage efficace
Agrave la suite de cette eacutetude sur les impacts et lefficaciteacute des zonages des risques cocirctiers
sur lorganisation du territoire et la preacutevention des geacuteorisques cocirctiers il en ressort quelques
recommandations quant agrave la gestion des zones cocirctiegraveres agrave la fois pour la zone deacutetude de
Perceacute mais aussi de maniegravere plus geacuteneacuterale Car comme il a eacuteteacute montreacute les constructions en
zones cocirctiegraveres sont en augmentation depuis les anneacutees J980 et rien ne semble indiquer que Ja
tendance se modifiera agrave lavenir Ainsi un zonage efficace des risques est plus que neacutecessaire
afin deacuteviter que de nouvelles constructions ou de nouveaux proprieacutetaires se retrouvent
confronteacutes aux risques Tout dabord les lacunes constateacutees dans le zonage de la LQE
actuellement utiliseacute pour geacuterer les risques peuvent provenir dune diffeacuterence entre les buts
originaux de la loi (voir preacuteambule et objectifs de celle-ci) et lutilisation qui en est faite par
157
les communauteacutes Vu limportance de la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers une politique
speacutecifiquement deacutedieacutee aux risques est neacutecessaire Cest dailleurs ce qui a eacuteteacute fait par le
gouvernement du Queacutebec en 2001 avec la Loi sur la seacutecuriteacute civile Au vu de la difficulteacute
pour des instances locales dy faire face un cadre de preacutevention des risques naturels a eacuteteacute
ajouteacute en 2006 sur le plan national Leur mise en place progressive devrait donc permettre de
mieux faire face agrave la probleacutematique Ensuite agrave cocircteacute de la deacutelimitation exacte des zones agrave
risque sur laquelle nous nous sommes attardeacutes dans cette recherche plusieurs questions
socieacutetales peuvent ecirctre souleveacutees Il est possible en effet de penser quil est preacutefeacuterable de
zoner plus de terrain que moins car ainsi on est certain de ne pas creacuteer de futurs problegravemes
(principe de preacutecaution) Cependant cela reviendrait agrave hypotheacutequer certains terrains et donc
le deacuteveloppement eacuteconomique des municipaliteacutes De plus la constl1lction dans les zones agrave
risque pourrait continuer selon ce que lon juge acceptable de mettre en danger versus les
retombeacutees eacuteconomiques qui peuvent en reacutesulter (Winckel el al 2008) Certains eacuteleacutements
temporaires deacuteplaccedilables ou neacutecessitant la proximiteacute de leau pourraient eacutegalement ecirctre
autoriseacutes Ces questions relegravevent plutocirct dun choix socieacutetal qui devrait ecirctre pris par la sphegravere
politique et ont donc eacuteteacute sciemment eacuteludeacutees de cette recherche De plus il a eacuteteacute noteacute que les
responsables locaux ont besoin de connaicirctre lemplacement de la future ligne de rivage plutocirct
que des theacuteories sur de nouveaux zonages (Pethick 2001 Caron 2007 Pitre 2007)
Ladeacutequation entre les besoins des ameacutenagistes et ce que les scientifiques peuvent produire
pour eux est une donneacutee essentielle afin que les connaissances creacuteeacutees par la recherche soient
utiliseacutees au mieux Il conviendrait ainsi de mieux eacutetudier les besoins du milieu local en
reacutealisant des eacutetudes collaboratives comme cela sest fait dans le cadre de leacutetude de
Bernatchez el al (2008) ou de cette eacutetude Ensuite mecircme si les zonages que nous avons
eacutetudieacutes ont pour but de proteacuteger les constructions vis-agrave-vis de leacuterosion ceux-ci peuvent
eacutegalement servir agrave la protection environnementale ou vice-versa Ce multiple effet beacuteneacutefique
des zones de protection a eacuteteacute observeacute par de nombreuses communauteacutes (Clark 1996) La
prise en compte des marges maximales pour lune ou lautre des raisons devrait donc ecirctre
mise en avant au sein dune gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (Stewart el al 2003)
Finalement il ressort eacutegalement quun travail de sensibilisation devrait accompagner le
zonage pour lexpliquer aux communauteacutes et aux deacutecideurs et ce quelle que soit loption
retenue La sensibilisation et la vulgarisation sont preacutesentement souvent oublieacutees par ceux
158
qui eacutelaborent les zonages mecircme si ce nest pas efficace dagir ainsi car il est plus coucircteux de
laquo reacuteparerraquo les problegravemes que deacuteduquer le public (Stewart et al 2003) Linformation
augmenterait Jacceptabiliteacute sociale des zonages et minimiserait ainsi la vulneacuterabiliteacute des
communauteacutes (Meur-Feree et al 2008) Limportance de fournir des informations non
techniques est ainsi essentielle en ce qui a trait agrave la gestion des cocirctes (McInnes 2006) En
effet les zonages mis en place doivent ecirctre correctement appliqueacutes si on veut quils puissent
ecirctre efficaces
Une approche plus inteacutegratrice pour geacuterer les risques cocirctiers augmenterait lefficaciteacute
tant immeacutediate quagrave long terme des zonages agrave la fois dans lenvironnement climatique actuel
quavec les changements climatiques agrave venir Ainsi une analyse globale de la situation au
travers des geacuteosciences pourra inteacutegrer les taux de recul mesureacutes ainsi que les eacuteleacutements
physiques climatiques et humains ayant un impact sur la cocircte Une telle approche est jugeacutee
neacutecessaire pour deacuteterminer le plus preacuteciseacutement possible les terrains qui sont susceptibles
decirctre eacuterodeacutes Cela permettrait eacutegalement deffectuer des reacuteajustements au cours du temps si
les tendances venaient agrave se modifier En conseacutequence les communauteacutes cocirctiegraveres seraient
moins vulneacuterables aux risques cocirctiers et pourraient mettre en valeur de maniegravere optimale leur
territoire
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ANNEXES
Annexe 1 Deacutefinitions des types de cocircte
Tvpe de cocircte Deacutefinition
Marais maritime Les marais maritimes sont des zones daccumulation de seacutediments fins coloniseacutees par de la veacuteqeacutetation herbaceacutee
Accumulation de sable etou de gravier qui sattache agrave la cocircte et Flegraveche littorale qui seacutetire geacuteneacuteralement en parallegravele agrave la cocircte dont lextreacutemiteacute est
libre Flegraveche littorale
agrave marais maritime Flegraveche littorale bordeacutee par un marais maritime
Accumulation de sable etou gravier littoral formeacutee dun replat
Terrasse de plage geacuteneacuteralement veacutegeacutetaliseacute qui est tregraves rarement submergeacute par les mareacutees Le replat est parfois bordeacute sur sa partie infeacuterieure par un talus deacuterosion (microfalaise) de moins de 15 m de hauteur
Basse falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux
de 15 agrave 5 m de hauteur
Moyenne falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux
de 5 agrave 10 m de hauteur
Haute falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux
supeacuterieur agrave 10 m de hauteur
Dapregraves Bernalchez el al 2008 a
173
Annexe 2 Deacutefinition de leacutetat de la cocircte
Exemple eacutepis enrochements murets
Eacutetat de la cocircte Deacutefinition
Cocircte naturelle qui preacutesente des deacuterosion vive etou qui est Active veacutegeacutetaliseacutee agrave moins de 25 Preacutesence de cicatrices
geacuteomorphologiques laisseacutees par les processus deacuterosion
Semi-veacutegeacutetaliseacutee Semi-active Tout type de cocircte naturelle qui preacutesente des signes partiels
deacuterosion elou qui est veacutegeacutetaliseacutee entre 25 et 75
Veacutegeacutetaliseacutee Stable Tout type de cocircte naturelle qui ne preacutesente aucun signe
deacuterosion etou qui est veacutegeacutetaliseacutee agrave plus de 75
Artificielle Cocircte naturelle modifieacutee par une structure rigide
Dapregraves Bernatche7 el al 2008 a
174
Annexe 3 Adaptation du zonage du comiteacute dexperts sur ] eacuterosion des berges de la Cocircte-Nord
Inconstructible dans a marge de s~curiteacute Recharge
Perimetre urbain
Tvoe de cocircte Aleacutea Marae de seacutecuriteacute Recommandation dintervention
Flegraveche sableuse Erosion 1
Submersion Aucune
Inconstruclible sur toute la flegraveche Etude du risque de submersion Epis et fascines InconstruClible dans la marge de seacutecuriteacute Etude du
11icrolerasse laquo15 m Erosion Submersion
TR x 30ans ~ 15 m ou marge minimale de 60m
risque de submersion Recharge en sable peacuteriodique Epis et faSCines eacutepis rocheux avec ou sans recharae de sable
Marais saleacute Erosion SubmerSion
Deacutelimite par photointerpreacutetation et marge mll1lmale de 60m
Inconstructible dans la marge de seacutecunteacute Etude du risque de submersion Aboiteau (digue enrocheacutee avec noyau Impermeacuteable en argile) Remblai pour hausser les maisons Enrochement
Dunes cocirctiegraveres Erosion
TR x 30ans + 15 YI il partir de la limite des dunes vers
Avanceacutee dunalres 1inteacuterieur des terres
Inconsctructible dans la zone de protection InterdictIOn de circuler en vn Conserallon inteacutegrale
Falaise siltiargile (hauteurgt5m)
Erosion i
Glissement de terrrain
(2x Ht ou ~Om max) + TR x 30 ans
Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Evaluation des risques de mouvement de masse Travaux de stabilisation reacuteeacutequilibrage de la pente contrepoids enrochement (perte de la plage)
Falaise siltiargile (hauteurgt5m) avec preacutesence danciennes couleacutees araileuses
Erosion 1
Glissement de terrrain
15 xGR
Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Evaluation des risques de mouvement de masse Travaux de stabilisation reacuteeacutequilibrage de la pente contrepoids enrochement IDerte de la Dlaoe 1
Falaise siltiargile hauteurlt5m
Erosion TR x 30 ans + 15 m ou marge minimale de 50 m
Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Enrochement (perte de la plage)
TR x 30 ans + 15 m ou-marge minimale en fonction
en sable periodique Epis rocheux Epis rocheux etde la hauteur du talus
Falaise sable Erosion recharge en sable peacuteriodique Reacuteeacutequilibrage de laHauteur talus=Marge pente Epis et fascines Enrochement 8et recharge5m=50m 10m~Om
en sable peacuteriodique Enrochement (perte de la plagel15m=30m gt20m=20m 1 x Ht + TR x 30ans ou Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute
Falaise till Erosion marge minimale de 20 m Enrochement (perte de la plage)
Cocircte rocheuse basse Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Etude deSubmersion 10 ou 15 m minimum
(ingeacutee) risque de submersion Cocircte rocheuse basse Submersion et (seacutedimentaire) Erosion
Falaise rocheuse (igneacutee) Aucun 10 ou 15 m minimum Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute
Falaise rocheus e Erosion TR x 30 ans + 15 m Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute
(seacutedimentaire)
Modifieacute de Duhois el al 2005
TR = moyenne des taux de recul supeacuterieurs (rnan) Hl = Hauteur du lalus
GR =plus grande reacutetrogression
LarQeur de la protection Jgt l l
10 megravetres 272 (1) X (1)
15 megravetres 716 ~
Barachois n ~
(1)
a (1)
~ lt0 (1) ~
Vl - -a c s 0 -l = a -~ (1)Vl ~ N0_ l
o~
(1) (Il
a (1)
20 ~ - 0l _
(1) (Il
(1) ()
l 0 o l l (Il 0(1)shy~ 00 (Ol
Cap-Despoir
Village de Perceacute -- 6Yshy
0sect) xQ
1-0~
Leacutegende Politique de protection _ zones portuairEs -
(Il shy-~
1O tO~ rn =- euml
s (1)
a (1)
10 meacutetres 0 a 15 megravetres ~
~
Fond de carte base de donneacutees topographiques du Queacutebec au 120000
1
lt~
o _
2500 5000Megravetres
Cartographie Susan Drejza 2009
o l a (1)Vl --l
VI
176
Annexe 5 Eacutevolution des superficies agricoles forestiegraveres et en friche pour la zone littorale de Perceacute entre 1934 et 200 1
V) Q)
-Q) V)
middot0 c V) Q)-uuml E Q) CL
Cf)
Q) V)
= Q)
U 0middotC U +shy -C c 0gt Q) CU V) V) Q) Q)middotuuml middotuuml E E Q) Q) CL CL
Cf) Cf)
D
gEa ltD
a a a a a M
a a ~
a
U o ~
tl
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euro~a ~ ~
11 il
1
gtshyl l (1)
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0
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0shy(1)
n o 3 3 c l n ~ r o l ~ ltn
0 c (1)
(1) l
N o o
~ 0 750 1 500 3 000 4 500 6 000 ~ Voies de communication agrave moins de 30 m Fond ca orthophotographies au 1 400 gt- -lcartographie Susan Drejza 2009 -l
UNIVERSITEacute DU QUEacuteBEC Agrave MONTREacuteAL
Service des bibliothegraveques
Avertissement
La diffusion de ce meacutemoire se fait dans le respect des droits de son auteur qui a signeacute le formulaire Autorisation de reproduire et de diffuser un travail de recherche de cycles supeacuterieurs (SDU-522 - Reacutev01-2006) Cette autorisation stipule que laquoconformeacutement agrave larticle 11 du Regraveglement noa des eacutetudes de cycles supeacuterieurs [lauteur] concegravede agrave lUniversiteacute du Queacutebec agrave Montreacuteal une licence non exclusive dutilisation et de publication de la totaliteacute ou dune partie importante de [son] travail de recherche pour des fins peacutedagogiques et non commerciales Plus preacuteciseacutement [lauteur] autorise lUniversiteacute du Queacutebec agrave Montreacuteal agrave reproduire diffuser precircter distribuer ou vendre des copies de [son] travail de recherche agrave des fins non commerciales sur quelque support que ce soit y compris lInternet Cette licence et cette autorisation nentraicircnent pas une renonciation de [la] part [de lauteur] agrave [ses] droits moraux ni agrave [ses] droits de proprieacuteteacute intellectuelle Sauf entente contraire [lauteur] conserve la liberteacute de diffuser et de commercialiser ou non ce travail dont [il] possegravede un exemplaireraquo
REMERCIEMENTS
Cette maicirctrise repreacutesente bien plus que la reacutedaction dun meacutemoire et jaimerais prendre le
temps ici de remercier ceux qui ont rendu cette aventure possible
~ En premier lieu je tiens agrave remercier tout speacutecialement mon directeur de maicirctrise Pascal
Bernatchez davoir bien voulu me diriger dans le cadre de cette recherche Je lui suis
aussi tregraves reconnaissante de mavoir fait confiance pour ce projet et jespegravere avoir reacutepondu
agrave ses attentes Je voudrais eacutegalement remercier mon codirecteur Clermont Dugas Tous
deux mont prodigueacute des conseils et de laide pour reacutealiser ce meacutemoire et mont permis
de progresser dans un domaine qui me tient agrave cœur
~ Jaimerais eacutegalement remercier Feacutelix Caron ameacutenagiste de la MRC du Rocher-Perceacute qui
ma accordeacute du temps pour me transmettre les connaissances et les besoins du milieu
local quant agrave lameacutenagement des cocirctes Eacutegalement merci agrave Ghislain Pitre de la
municipaliteacute de Perceacute pour le temps quil ma accordeacute pour mexpliquer le mode de
fonctionnement de la gestion des risques cocirctiers et de lameacutenagement de sa municipaliteacute
~ Mes remerciements vont aussi agrave la fondation communautaire Gaspeacutesie-Les Icircles pour son
aide financiegravere qui ma permis de me rendre sur mon terrain aussi souvent que neacutecessaire
~ Je remercie eacutegalement Je gouvernement du Queacutebec et la Chaire de recherche en
geacuteoscience cocirctiegravere pour leur soutien financier dans la reacutealisation du chapitre IV
~ Un grand merci agrave tout le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones
cocirctiegraveres de lUniversiteacute du Queacutebec agrave Rimouski ainsi quagrave mes collegravegues du laboratoire et
du module de geacuteographie de lUQAR avec qui jai paltageacute aussi bien les hauts que les
bas de la vie deacutetudiante agrave la maicirctrise
~ Enfin je voudrais adresser un remerciement particulier agrave ma famille qui malgreacute la
distance a cru en moi et ma apporteacute son soutien durant ces anneacutees Speacutecialement agrave mon
pegravere pour ses corrections
~ Last but not least mon conjoint Sylvio Merci pour tout
AVANT-PROPOS
Cette recherche prend son ongIne dans ma passIOn pour la mer et le littoral qui
mavait deacutejagrave pousseacutee agrave venir continuer mes eacutetudes de geacuteographie agrave lUniversiteacute du Queacutebec agrave
Rimouski dans le laboratoire de recherche du professeur Pascal Bernatchez Plus
preacuteciseacutement cest lenvie de travailler sur le littoral et ses probleacutematiques qui ma conduite agrave
choisir deacutetudier le zonage des risques cocirctiers dans un contexte de changements climatiques
Ce sujet est neacute du plaisir et de lenvie de concilier agrave la fois la geacuteographie physique et la
geacuteographie humaine dans une mecircme recherche Le fait de pouvoir faire de la geacuteographie
utile de la geacuteographie appliqueacutee mais tout en conservant un lien eacutetroit avec les derniegraveres
avanceacutees de la recherche en geacuteomorphologie cocirctiegravere a eacutegalement eacuteteacute important La zone
cocirctiegravere et les nombreux enjeux qui sy retrouvent est ainsi un laquo terrain de jeuraquo des plus
inteacuteressant pour la geacuteographe que je suis
Eacutevidemment ce projet sappuie sur un site deacutetude limiteacute dans lespace et ayant des
caracteacuteristiques propres ce qui limite la geacuteneacuteralisation des reacutesultats Cependant de par son
originaliteacute et les innovations quil integravegre ce projet offre un eacuteclairage nouveau sur leacutevolution
et la gestion de la zone cocirctiegravere de maniegravere plus globale En plus de linnovation scientifique
ce projet compOtie une porteacutee pratique qui est de permettre au meilleur de mes
connaissances de contribuer agrave une meilleure gestion de la zone cocirctiegravere den limiter les coucircts
ainsi que de rendre plus durables les ameacutenagements et le deacuteveloppement du territoire cocirctier
TABLE DES MATIEgraveRES
AVANT-PROPOS iii
LISTE DES FIGURES viii
LISTE DES TABLEAUX xi
LISTE DES CARTES xiii
LISTE DES ANNEXES xiv
LISTE DES ABREacuteVIATIONS SIGLES ET ACRONyMES xv
REacuteSUMEacute xvi
INTRODUCTION 1
CHAPITRE 1
CADRE THEacuteORIQUE 5
11 Zone littorale zone agrave risque concepts et deacutefinitions 5
1 11 Zone littorale description et deacutefinitions 5
112 Geacuteorisques cocirctiers une probleacutematique importante au Queacutebec maritime 12
1 13 Ameacutenagement et gestion de la zone littorale et de ses geacuteorisques 14
12 Zonage des risques en milieu cocirctier 19
121 Principes et applications du zonage des risques 19
22 Zonage theacuteorique marges fixes ou variables 2 J
123 Reacuteglementations de zonages existantes dans la reacutegion 25
13 Ameacutenagement cocirctier et changements climatiques 28
131 Modifications de lenvironnement cocirctier dues au climat 29
132 Prise en compte de ces modifications dans le zonage 35
v
14 Efficaciteacute agrave court et long terme des modes de gestion actuels 41
141 Choisir entre les diffeacuterentes possibiliteacutes dune mecircme meacutethode 41
1A2 Comparer des possibiliteacutes de zonage 42
1A3 Deacutefinir un horizon dameacutenagement 43
CHAPITRE 11
MEacuteTHODOLOGIE 45
21 Caracteacuterisation de la cocircte agrave leacutetude 46
22 Eacutevolution du secteur deacutetude 47
221 Eacutevolution historique de loccupation du territoire 47
222 Eacutevolution de la cocircte 50
23 Projection de leacutevolution preacutevue de la cocircte 50
24 Comparaison des zonages 51
25 Eacutevaluation des coucircts 53
26 Rencontres avec le milieu 54
27 Traitement des donneacutees dans un SIG 55
CHAPITRE 111
DESCRIPTION DU SITE DEacuteTUDE 57
31 Contexte physique 59
311 Caracteacuteristiques geacuteomorphologiques 59
312 Dynamique littorale 61
313 Dynamique hydroseacutedugravenentaire 63
31A Eacutevolution de la cocircte 66
315 Climat du secteur deacutetude 69
32 Contexte humain 72
321 Perceacute petite municipaliteacute cocirctiegravere 72
322 Portrait eacuteconomique 74
323 Activiteacutes le long de la cocircte 75
VI
CHAPITRE IV
EacuteVOLUTION HISTORIQUE DES RISQUES COcircTIERS ET DE LOCCUPATION DU
TERRITOIRE EN LIEN A VEC SA GESTION 82
41 Eacutevolution du cadre bacircti 83
4 Eacutevolution geacuteneacuterale du nombre de bacirctiments dans la zone littorale 83
412 Nombre de bacirctiments agrave risque et normes de gestion de la cocircte 85
43 Eacutevolution du type de bacirctiments 89
44 Exemple du Barachois 93
45 Origine des risques cocirctiers 96
42 Eacutevolution des superficies non bacircties 100
42 Supeificies agricoles 100
422 Boiseacutes 102
423 Superficies en friche 102
424 Synthegravese de leacutevolution des supeificies non bacircties 103
43 Eacutevolution des voies de communication 104
43 Voies de communication agrave risque 106
432 Deacuteplacements de voies de communication 108
433 Synthegravese de leacutevolution des voies de communication 115
44 Discussion sur leacutevolution des risques 118
CHAPITRE V
COMPARAISON DES DIFFEacuteRENTS ZONAGES
AVEC LEacuteVOLUTION PROBABLE DU LITTORAL 124
51 Preacutesentation des diffeacuterents zonages possibles 125
52 Comparaisons des diffeacuterents zonages avec le trait de cocircte probable de 2050 127
52 LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement 127
522 Proposition de zonage de la MRC 133
523 Politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveau-Brunswick J 34
524 Application des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la
Cocircte-Nord 136
525 Taux historiques deacuterosion des berges 137
VIl
526 Synthegravese des diffeacuterents zonages vs le sceacutenario probable 140
53 Comparaison des diffeacuterents zonages avec un zonage adapteacute agrave lameacutenagement du
territoire dans un contexte de changements climatiques 142
531 Comparaisons des impacts des diffeacuterents zonages vis-agrave-vis du SP+ 15 142
532 Synthegravese 145
54 Discussion sur les diffeacuterentes options de zonage possibles 146
541 lnteacutegration des paramegravetres naturels 147
542 lnteacutegration des paramegravetres climatiques variations du climat et changements
climatiques 149
543 lnteacutegration des paramegravetres humains occupation du territoire 151
CONCLUSON 55
REacuteFEacuteRENCES 159
ANNEXES 172
VUl
LISTE DES FIGURES
Figure 11 Aleacuteas cocirctiers activiteacutes humaines et risques 11
Figure 18 Largeurs de protection prescrites par la politique de protection des rives du
Figure 114 Possibiliteacute daugmentation du risque modification des aleacuteas combineacutee agrave une
Figure 32 Eacutevolution globale de la ligne de rivage en fonction du type de cocircte
Figure 12 Aleacutea enjeuvulneacuterabiliteacute et risque cocirctier 12
Figure 13 Importance de la couverture meacutediatique traitant de jeacuterosion au Queacutebec 13
Figure lA Leacutegislations concernant les zones cocirctiegraveres 16
Figure 15 Choix possibles face agrave la probleacutematique de leacuterosion 18
Figure 16 Marges de retrait pour les constructions utiliseacutees par diffeacuterents pays 22
Figure 17 Propositions de zonages cocirctiers variables 23
littoral et des plaines inondables 25
Figure 19 Eacutevolution preacutevue des variables climatiques au Canada 29
Figure 110 Impacts biophysiques et socio-eacuteconomiques eacuteventuels des changements
climatiques dans les zones cocirctiegraveres 30
Figure 111 Variation du niveau marin relatif agrave leacutechelle mondiale 31
Figure 112 Eacutevolution et projection des tempeacuteratures planeacutetaires 32
Figure 113 Eacutevolution de la couverture de glace dans lestuaire et le golfe du St-Laurent 33
modification des activiteacutes humaines 35
Figure 115 Diffeacuterentes strateacutegies de la socieacuteteacute face agrave la hausse du niveau marin relatif 39
Figure 116 Facteurs affectant le choix parmi les trois options dameacutenagement 41
Figure 21 Comparaison des zonages avec leacutevolution probable du trait de cocircte 53
Figure 31 Direction des vagues engendreacutees par les tempecirctes du golfe du Saint-Laurent et
reacutegions qui en sont affecteacutees 66
entre 1934 et 200 1 67
Figure 33 Diagramme ombrothermique de la station de Gaspeacute 70
IX
Figure 34 Processus actifs sur les cocirctes en hiver 71
Figure 35 Eacutevolution de la population de Perceacute 73
Figure 36 Occupation du territoire cocirctier agrave Perceacute 76
Figure 37 La voie ferreacutee sur la flegraveche du Barachois un enjeu majeur 77
Figure 38 Exemple de patrimoine domestique maison ancienne (village de Perceacute) 8]
Figure 4 ] Nombre de bacirctiments obtenu par photo-interpreacutetation et nombre de logements
priveacutes occupeacutes dapregraves les recensements 84
Figure 42 Eacutevolution de la population et du nombre de logements priveacutes occupeacutes agrave Perceacute 84
Figure 43 Eacutevolution du nombre de bacirctiments par kilomegravetre de cocircte en fonction du type de
cocircte 85
Figure 44 Nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion selon leur distance agrave la cocircte 86
Figure 45 Reacutecapitulatif chronologique des lois dameacutenagement (Queacutebec) 87
Figure 46 Eacutevolution de la proportion de bacirctiments agrave risque parmi ceux de la zone littorale88
Figure 47 Type de bacirctiments agrave moins de 15 m du trait de cocircte 92
Figure 48 Nombre de bacirctiments agrave risque sur la flegraveche littorale 94
Figure 49 Bacirctiments preacutesents sur lextreacutemiteacute nord de la flegraveche littorale 94
Figure 410 Poste de pecircche de Barachois vers 1935 95
Figure 411 Vue sur la flegraveche de Barachois (deacutebut du 20egraveme sciegravecle) 96
Figure 412 Origine du risque des bacirctiments de 2001 en fonction du type de cocircte 97
Figure 413 Causes de la hausse du risque pour les bacirctiments 98
Figure 414 Eacutevolution du nombre de bacirctiments agrave risque excl uant ceux de la flegraveche 1ittorale
de Barachois 99
Figure 415 Eacutevolution des superficies agricoles 100
Figure 416 Affectations du sol dapregraves le scheacutema dameacutenagement
de la MRC du Rocher-Perceacute 102
Figure 417 Eacutevolution des superficies non bacircties dans la zone littorale (Perceacute) 103
Figure 4 18 Eacutevolution de loccupation de la superficie littorale 104
Figure 419 Voies de communication proches du littoral agrave Perceacute 105
Figure 420 Eacutevolution de la longueur totale des voies de communication (routes et voie
ferreacutee) en zone littorale de Perceacute 106
x
Figure 421 Eacutevolution des longueurs des voies de communication agrave risque en fonction de la
distance agrave la cocircte 107
Figure 52 Taux de migration historique de la ligne de rivage en fonction des cateacutegories
Figure 53 Taux de migration de la ligne de rivage en fonction de la largeur de la LQE selon
Figure 422 Photo du tronccedilon ndeg 1 route 132 agrave risque deacuterosion 113
Figure 423 Photo du tronccedilon ndeg 8 route agrave risque deacuterosion et de submersion 115
Figure 424 Eacutevolution de la proportion de voies de communication agrave risque 116
Figure 425 Eacutemergence des risques cocirctiers dynamiques convergentes du trait de cocircte et de
loccupation du rivage 122
Figure 5] Eacutevaluation des coucircts preacutevisionnels lieacutes agrave leacuterosion pour le secteur de Perceacute 125
prescrites par la LQE 129
le type de cocircte 130
Figure 54 Taux deacuterosion preacutevus pour 2050 en fonction de la cateacutegorie de la LQE 131
Figure 55 Deacutefinition des cours deau pour la LQE 132
Figure 56 Taux historique et taux probable deacuterosion dans le secteur de Cap-d Espoir 138
Figure 57 Taux historique et taux probable deacuterosion agrave Coin-du-Banc 139
Figure 58 Inteacuterecirct de zoner plus que le taux deacuterosion preacutevu pour 2050 14]
Xl
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 11 Exemples de limites de la zone cocirctiegravere 7
Tableau 12 Diffeacuterents types dadaptation 17
Tableau 13 Reacutesumeacutes des types de zonage des risques cocirctiers possibles 28
Tableau 14 Reacutesultats des simulations de limpact des variations de tempeacuterature sur les
conditions de glace pour la peacuteriode 1996-2003 et des projections futures 33
Tableau 15 Strateacutegies dadaptation aux aleacuteas pour les zones cocirctiegraveres 39
Tableau 21 Caracteacuteristiques de la cocircte recueillies lors de la segmentation 46
Tableau 22 Sceacutenarios deacutevolution de la cocircte pour 2050 51
Tableau 31 Types de cocircte du secteur deacutetude 59
Tableau 32 Reacutepartition des types de cocircte selon les secteurs consideacutereacutes 60
Tableau 33 Lithologie des falaises rocheuses de Perceacute 61
Tableau 34 Degreacute dalteacuteration des falaises rocheuses de Perceacute 61
Tableau 35 Eacutetat de la cocircte de Perceacute en 2006 62
Tableau 36 Eacutevolution de lartificialisation de la ligne de rivage de Perceacute 63
Tableau 37 Fetch auquel sont soumises les cocirctes de Perceacute 65
Tableau 38 Taux de recul moyens reacutecents dans le secteur de Perceacute (2005-2007) 68
Tableau 39 Pendage des falaises rocheuses de Perceacute 69
Tableau 310 Population active selon le secteur eacuteconomique dactiviteacute 74
Tableau 311 Reacutepartition du type de voies de communication dans la zone cocirctiegravere de Perceacute
77
Tableau 312 Reacutepartition des bacirctiments agrave moins de 100 m du trait de cocircte 78
Tableau 313 Longueur des cocirctes occupeacutees par les infrastructures touristiques 80
Tableau 41 Eacutevolution du nombre de bacirctiments proches du trait de cocircte 88
Tableau 42 Type et vocation des bacirctiments pour le secteur de Cap-d Espoir 89
Tableau 43 Utilisation des bacirctiments pour le secteur du village de Perceacute 90
Tableau 44 Bacirctiments agrave risque en 2001 en fonction de lorigine du risque 96
XlI
Tableau 45 Origine du risque deacuterosion pour les bacirctiments nouvellement agrave risque 97
Tableau 46 Longueurs de voies agrave risque deacuterosion agrave Perceacute (1934-2001 ) 106
Tableau 47 Nombre de bacirctiments agrave risque en fonction du type de cocircte (1934-2001) 120
TabJeau 51 Superficies et eacuteleacutements inclus dans les zonages eacutetudieacutes 126
TabJeau 52 Comparaison du zonage de Ja LQE avec le SP 128
Tableau 53 Comparaison de la LQE avec les taux deacuterosion historiques reacutecents et preacutedits
132
Tableau 54 Comparaison du nouveau zonage de la MRC avec le SP 134
Tableau 55 Comparaison de la politique du Nouveau-Brunswick avec le SP 135
Tableau 56 Comparaison du zonage deacutecoulant des critegraveres de la Cocircte-Nord avec le SP 136
Tableau 57 Comparaison des zonages historiques 30 ans avec le SP 137
Tableau 58 Comparaison des zonages historiques 50 ans avec le SP J37
TabJeau 59 Comparaison globale des zonages vis-agrave-vis du sceacutenario probable 140
Tableau 510 Zones soustraites agrave un deacuteveloppement potentiel vis-agrave-vis du SP +15 m 143
Tableau 51] Zones preacutevues agrave risque par le SP +15 m mais non zoneacutees 143
Tableau 512 Comparaisons geacuteneacuterales des zonages vis-agrave-vis du SP+ 15 145
Xlll
LISTE DES CARTES
Carte 21 Zones utiliseacutees pour la photo-interpreacutetation 49
Carte 31 Localisation de la zone deacutetude de Perceacute 57
Carte 32 Limites de la zone deacutetude de Perceacute 58
Carte 33 Types de cocircte de Perceacute 60
Carte 34 Eacutetat de la cocircte agrave Perceacute 62
Carte 35 Mouvements velticaux de la croucircte terrestre dans lest du Canada 64
Carte 36 Courants de deacuterive principale et secondaire du secteur de Perceacute 65
Carte 37 Aleacuteas cocirctiers dans la zone cocirctiegravere de Perceacute 68
Carte 38 Acti viteacutes cocirctiegraveres et maritimes de la reacutegion de Perceacute 79
Carte 41 Localisation du Barachois de la Malbaie (Perceacute) 93
Carte 42 Occupation des terres preacutevue au scheacutema dameacutenagement 101
Carte 43 Localisation des tronccedilons deacuteplaceacutes des voies de communication J09
Carte 44 Localisation du tronccedilon deacuteplaceacute de la voie ferreacutee 110
Carte 45 Voie ferreacutee agrave risque actuellement 111
Carte 46 Tronccedilon ndeg 10 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Poinle-St-Pierre) 112
Carte 47 Tronccedilon ndeg 1 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Cap-dEspoir) J 13
Carte 48 Tronccedilon ndeg 8 deacuteplacement de la route 132 lancien tronccedilon devient une route
municipale (Belle-Anse) 114
XIV
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 Deacutefinitions des types de cocircte 172
Annexe 2 Deacutefinition de leacutetat de la cocircte 173
Annexe 3 Adaptation du zonage du comiteacute dexperts sur leacuterosion des berges 174
Annexe 4 Carte de reacutepartition des zones de protection selon la politique de protection des
ri ves du littoral et des plaines inondables (LQE) 175
Annexe 5 Eacutevolution des superficies agricoles forestiegraveres et en friche pour la zone littorale
de Perceacute entre 1934 et 2001 176
Annexe 6 Voies de communication agrave risque en 2001 177
xv
LISTE DES ABREacuteVIATIONS SIGLES ET ACRONYMES
~ GIEC Groupe international dexperts sur le climat
~ GIZC gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres
~ Ha hectare
~ LDGIZC Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de
lUniversiteacute du Queacutebec agrave Rimouski
~ LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (loi de compeacutetence provinciale)
~ MAMR ministegravere des Affaires Municipales et des Reacutegions du Queacutebec
~ MEDD ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable (France)
~ MDDEP ministegravere du Deacuteveloppement Durable de lEnvironnement et des Parcs (Qc)
~ MRC Municipaliteacute reacutegionale de comteacute
~ MSP ministegravere de la Seacutecuriteacute publique du Queacutebec
~ MTQ ministegravere du Transport du Queacutebec
~ NMR Niveau marin relatif
~ SP sceacutenario probable (concernant leacuterosion preacutevue pour 2050)
~ UQAR Universiteacute du Queacutebec agrave Rimouski
REacuteSUMEacute
La probleacutematique des geofl sques cocirctiers que sont leacuterosion et la submersion est importante dans lEst du Queacutebec comme dans le monde Ceci vient agrave la fois dune augmentation des infrastructures preacutesentes sur les cocirctes mais aussi dune augmentation des aleacuteas dans le contexte actuel de changements climatiques Pour geacuterer ces risques peu deacutetudes permettent de choisir la meacutethode la plus adapteacutee selon les besoins locaux et den connaicirctre lefficaciteacute Pour reacutepondre agrave ces questions la municipaliteacute de Perceacute (Gaspeacutesie Queacutebec) a servi de terrain deacutetude Tout dabord une eacutevolution de loccupation des terres a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave laide de 6 seacuteries de photographies aeacuteriennes (1934 agrave 2001) ainsi que darchives traiteacutees dans un SIG Lanalyse de ces donneacutees a permis de deacuteceler des changements de vocation du territoire cocirctier elle a eacutegalement reacuteveacuteleacute une hausse de 133 des constructions agrave risque deacuterosion depuis les anneacutees 1980 malgreacute la mise en place de lois de gestion de lameacutenagement Seul un cinquiegraveme de cette hausse peut ecirctre attribueacute au deacuteplacement de la ligne de rivage alors que 83 des bacirctiments agrave risque sont de nouvelles constructions Des meacutesadaptations ont eacutegalement eacuteteacute constateacutees ne limitant les risques que sur une peacuteriode trop courte Lorigine de ces comportements deacutecoule du non-respect des lois en partie ducirc agrave leur non-compreacutehension dougrave un besoin dinformation et dexplication Ces comportements peuvent aussi ecirctre dus agrave une trop grande confiance envers les techniques de protection ou agrave un manque de connaissances populaires vis-agrave-vis des risques Dans un deuxiegraveme temps une analyse de cinq zonages provenant de cadres leacutegislatifs theacuteoriques ou dexpeacuteriences locales a eacuteteacute effectueacutee Ceux-ci ont eacuteteacute compareacutes avec les plus reacutecentes donneacutees estimant la position du trait de cocircte en 2050 Il en est ressorti certaines lacunes importantes concernant les superficies zoneacutees agrave savoir des territoires agrave risque deacuterosion non proteacutegeacutes (jusquagrave 86 ) ou a contrario des superficies proteacutegeacutees trop importantes (jusquagrave 32 ) Il en reacutesultera respectivement une hausse probable des nouvelles constructions agrave risque ou une limitation excessive au deacuteveloppement de la municipaliteacute Les lacunes des zonages proviennent des cadres theacuteoriques et des preacuteceptes sur lesquels est baseacutee leur eacutelaboration Cela met ainsi laccent sur Jimportance que la gestion des cocirctes doive agrave la fois inteacutegrer leurs paramegravetres naturels les paramegravetres anthropiques de leur occupation ainsi que les facteurs climatiques du milieu Lutilisation des geacuteosciences dans cette perspective permettrait ainsi de renforcer lefficaciteacute tant immeacutediate quagrave long terme des mesures de gestion
Mots cleacutes Perceacute Zonage Risques cocirctiers Changements climatiques Eacuterosion cocirctiegravere
Gouvernance Utilisation du sol
INTRODUCTION
Leacuterosion est un pheacutenomegravene naturel qui affecte la majoriteacute des zones cocirctiegraveres du
monde (Clark 1996 Bird 2008 Paskoff 200Ia) le Canada et le Queacutebec ne sont pas
eacutepargneacutes Les cocirctes de ce dernier sont dailleurs sensibles agrave leacuterosion agrave plus de 50
(LDGIZC 2009) Au Queacutebec maritime plus particuliegraverement ces derniegraveres anneacutees les
probleacutematiques associeacutees aux risques deacuterosion et de submersion ont reacuteguliegraverement fait
lobjet dune couverture meacutediatique locale mais aussi reacutegionale ou nationale Ceci sinsegravere
dans une probleacutematique deacuterosion cocirctiegravere geacuteneacuteraliseacutee agrave lensemble de la planegravete (Paskoff
2001a 2003) dautant plus importante quune forte proportion de la population mondiale
habite ou utilise les littoraux (GrEC 2001) La probleacutematique des risques cocirctiers dans lEst
du Queacutebec et du Canada est seacuterieuse et engendre des coucircts importants alors mecircme quelle se
produit dans des reacutegions moins peupleacutees et moins nanties financiegraverement Plus du tiers de la
population du Queacutebec maritime vit agrave moins de 500 megravetres des berges du Saint-Laurent et plus
de 90 agrave moins de 5 km (Bourque et Simonet 2008) alors mecircme que les cocirctes de ces
reacutegions sont majoritairement actives (LDGICZ 2009) Les enjeux sont donc majeurs pour
lEst du Queacutebec tant sur le plan eacuteconomique et social quenvironnemental De plus beaucoup
de connaissances restent encore agrave acqueacuterir concernant la dynamique cocirctiegravere Par exemple au
Queacutebec les connaissances disponibles sur les cocirctes agrave falaises rocheuses seacutedimentaires sont
encore fragmentaires alors mecircme quelles constituent une grande proportion des cocirctes du
Queacutebec maritime (Bernatchez et Dubois 2004) et les connaissances sur les processus
hivernaux alors mecircme quils sont en action sur une grande partie de lanneacutee sont elles aussi
limiteacutees (Bernatchez et Dubois 2008) La gestion doit donc en plus dinteacutegrer les
connaissances actuelles ecirctre flexible et pouvoir inteacutegrer les futures connaissances qui vont
ecirctre deacuteveloppeacutees
2
La vulneacuterabiliteacute des communauteacutes cocirctiegraveres deacutejagrave importante agrave lheure actuelle
pourrait augmenter avec les changements dans les conditions environnementales En effet les
processus eacuterosifs et leurs impacts se sont amplifieacutes ces derniegraveres anneacutees (Bernatchez el al
2008 a Savard el al 2009) Cet accroissement peut ecirctre ducirc tant agrave des changements
environnementaux physiques tels que le reacutechauffement climatique (Shaw el al 1998 GŒC
2001 et 2007 a et b Morner 2004) quagrave des changements dans lenvironnement humain tels
que le deacuteveloppement urbain et les actions non concerteacutees
Il semble donc neacutecessaire pour les collectiviteacutes des reacutegions cocirctiegraveres de sadapter aux
conditions environnementales dynamiques des littoraux laquo Ladaptation entraicircne un
ajustement des deacutecisions des activiteacutes et des opinions aux changements constateacutes ou preacutevus
des conditions climatiques en vue den freiner les dommages ou de tirer profit des
possibiliteacutes quils preacutesententraquo (Lemmen el al 2008) Une gestion preacuteventive de cette
probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers pourrait ainsi limiter les coucircts induits et augmenter la
reacutesilience des communauteacutes Cependant malgreacute ladoption de la loi sur lameacutenagement et
lurbanisme en 1979 qui preacutevoit que les MRC doivent identifier dans leur scheacutema
dameacutenagement les contraintes naturelles agrave lameacutenagement (y compris les risques naturels)
aucune analyse de lefficaciteacute de ces zonages en milieu cocirctier na eacuteteacute reacutealiseacutee jusquagrave
maintenant Bien que des mesures de gestion soient eacutegalement instaureacutees le long de
nombreuses cocirctes du monde agrave plusieurs endroits des risques demeurent et des problegravemes de
gestion apparaissent (France Robin et Verger J996 Meur-Ferec 2006 - Canada
Stewart el al 2003 - UK et Nouvelle-Zeacutelande Ballinger el al 2000) cela soulegraveve donc la
question des bases scientifiques ayant conduit agrave leacutelaboration de ces mesures et de leurs
lacunes Il nexiste ainsi pas de moyens permettant agrave un gestionnaire de choisir la meilleure
option de gestion ou de zonage pour son territoire Cest dans cette perspective que le
gouvernement du Queacutebec a adopteacute en 2006 un cadre de preacutevention des principaux risques
naturels (ministegravere de la Seacutecuriteacute publique 2008 et 2009) Pour cela il est eacutegalement
important de bien connaicirctre les impacts des preacuteceacutedentes mesures en matiegravere de gestion des
cocirctes et dameacutenagement du territoire afin den connaicirctre les points forts et les faiblesses
relativement agrave la probleacutematique qui nous concerne Des donneacutees quantitatives sur la
3
dynamique des aleacuteas cocirctiers sont eacutegalement neacutecessaires non seulement pour eacutetablir des
critegraveres de zonage fiables mais aussi pour deacuteterminer des solutions dadaptation approprieacutees
Ce projet de recherche sinscrit dans la continuiteacute dune eacutetude interdisciplinaire
portant sur la sensibiliteacute des cocirctes et sur la vulneacuterabiliteacute des communauteacutes du golfe du Saintshy
Laurent aux impacts des changements climatiques (Savard et al 2009 Bernatchez et al
2008 a) Lobjectif principal est danalyser la relation entre leacutevolution de loccupation du
territoire cocirctier la mise en place de zonage et leacutevolution des risques littoraux Leacutetude se
divise donc en deux parties dont les objectifs sont
~ identifier les impacts des mesures de gestion de la zone cocirctiegravere mises en place au cours
de la 2eacuteme moitieacute du 20eacuteme siegravecle tels que les scheacutemas dameacutenagements et les politiques
de protection de lenvironnement sur leacutevolution de loccupation du sol et des risques
littoraux
~ connaicirctre lefficaciteacute des diffeacuterentes possibiliteacutes de zonages des risques qui soffrent
aux ameacutenagistes et aux gestionnaires pour les cocirctes de la reacutegion
L hypothegravese qui sous-tend ce travail est que la prise en compte des donneacutees sur la
dynamique cocirctiegravere et des changements climatiques ainsi que des paramegravetres anthropiques de
loccupation de la cocircte ameacuteliorerait lefficaciteacute tant immeacutediate quagrave long terme du zonage des
risques en milieu cocirctier La mise en place dun zonage devrait eacutegalement atteacutenuer le risque
pour la population et les infrastructures Cette eacutetude permettra donc de deacuteterminer des
paramegravetres importants pour un zonage efficace des risques en milieu cocirctier
Afin de reacutepondre au mieux agrave ces objectifs le choix du secteur deacutetude sest arrecircteacute sur
la municipaliteacute de Perceacute (Gaspeacutesie Queacutebec Canada) car il sagit dun territoire tregraves bien
documenteacute geacuteographiquement et qui a deacutejagrave fait lobjet deacutetudes importantes sur son milieu
cocirctier (Savard et al 2009 Bernatchez et al 2008 a et b) dans la continuiteacute desquelles
sinscrit ce meacutemoire
4
Ce projet en inteacutegrant les derniegraveres connaissances physiques sur les cocirctes et leur
eacutevolution ainsi que les paramegravetres anthropiques dutilisation et dameacutenagement des cocirctes
apporte un regard neuf sur la gestion cocirctiegravere Cette double facette quapporte la geacuteographie
(physique et humaine) permet en effet une analyse complegravete dune probleacutematique complexe
Loriginaliteacute du projet est dessayer didentifier le type de zonage qui convient le mieux agrave un
territoire en inteacutegrant agrave la fois ses paramegravetres naturels les changements climatiques ainsi que
ses particulariteacutes humaines Il sagit eacutegalement de mettre en application des principes de
gestion et des propositions de zonages jusqualors principalement theacuteoriques
Nous preacutesenterons dabord le cadre theacuteorique dans lequel sinscrit ce meacutemoire avant
de deacutetailler la meacutethodologie qui a eacuteteacute utiliseacutee Ensuite sera effectueacutee une description du site
deacutetude Finalement les reacutesultats et leur interpreacutetation seront exposeacutes en deux chapitres agrave
savoir 1) leacutevolution historique de loccupation du territoire et des risques cocirctiers puis 2) la
comparaison des diffeacuterents zonages cocirctiers avec leacutevolution probable du Jittoral
CHAPITRE 1
CADRE THEacuteORIQUE
Les concepts et les deacutefinitions se rappol1ant agrave la zone littorale en tant que zone agrave
risque seront exposeacutes ici afin de permettre une meilleure compreacutehension de la probleacutematique
et de deacutefinir les notions utiliseacutees Par la suite laccent sera mis sur le cadre theacuteorique relieacute au
zonage des risques en milieu cocirctier Ensuite sera abordeacute lameacutenagement cocirctier dans le
contexte des changements climatiques avant de finir par eacutevoquer lefficaciteacute agrave court et agrave long
terme des modes de gestion actuels
11 Zone littorale zone agrave risque concepts et deacutefinitions
1 J J Zone littorale description et deacutefinitions
Il est aiseacute de simaginer les zones cocirctiegraveres ces plages et ces zones pregraves de la mer qui
accueillent une part importante de la population mondiale (GIEC 2001 Paskoff 2003)
Cependant la deacutefinition preacutecise de la zone littorale nest pas simple car il nexiste pas de
consensus sur ce quelle est ni sur sa deacutelimitation Si tous saccordent agrave dire de la zone
cocirctiegravere quil sagit de lintelface entre lhydrosphegravere et la terre entre lenvironnement
oceacuteanique et lenvironnement terrestre son extension agrave linteacuterieur des terres et dans la mer
est tregraves variable (Clark (996) Les deacutefinitions deacutependent ainsi de lutilisation que vont en
faire les usagers de leurs besoins de gestion et danalyse de la zone cocirctiegravere ainsi que de
leacutechelle utiliseacutee Les deacutefinitions peuvent ecirctre aussi simples que laquo partie de la terre qui borde
6
une mer ou un lacraquo (Grand dictionnaire de terminologie sd) ou aussi complexes que
laquolespace geacuteomorphologique de part et dautre du rivage de la mer ougrave se manifeste
linteraction entre la partie marine et la partie terrestre agrave travers des systegravemes eacutecologiques et
systegravemes de ressources complexes comprenant des composantes biotiques et abiotiques
coexistant et interagissant avec les communauteacutes humaines et les activiteacutes socio-eacuteconomiques
pertinentesraquo (article 2 du Protocole relatif agrave la gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (GIZC) de la
Meacutediterraneacutee 2008) Il est eacutegalement possible de consideacuterer la zone cocirctiegravere comme un
eacutecosociosystegraveme eacutetant donneacute quelle est un espace particulier tant dun point de vue
eacutecologique que socieacutetal mais la zone cocirctiegravere peut eacutegalement ecirctre abordeacutee dun aspect
purement juridique biologique artistique ou patrimonial (Pellegri 2008 Daligaux 2008
Rochette 2008) ce qui complique la communication (Provencher et Dubois 2010) Si
limpreacutecision de la deacutefinition peut conduire agrave une mauvaise harmonie des eacutechelles et des
plans daction celle-ci permet aussi paradoxalement un meilleur ajustement de la deacutefinition
aux besoins preacutecis de leacutetude Les juristes considegraverent ainsi la zone cocirctiegravere comme une notion
laquo teacuteleacuteologique raquo dont la deacutefinition variera en fonction de la probleacutematique agrave traiter (Meurshy
Ferec 2006)
Les zones cocirctiegraveres peuvent donc avoir des extensions geacuteographiques tregraves diffeacuterentes
La reacutegion franccedilaise de Bretagne par exemple se considegravere ainsi inteacutegralement comme eacutetant
une zone cocirctiegravere (Reacutegion Bretagne 2009) Selon cette logique toute la Gaspeacutesie serait une
zone cocirctiegravere Selon les pays les largeurs assigneacutees agrave la zone cocirctiegravere sont tregraves variables
comme le montrent les huit exemples du tableau 11 dont lextension terrestre est comprise
entre 100 m et 10 km Cependant dans notre eacutetude nous retiendrons une deacutefinition plus
restreinte de cette zone comme eacutetant un secteur qui comprend agrave la fois une partie terrestre et
une partie marine autour de linterface dynamique que constitue le trait de cocircte Eacutetant donneacute
que nous travaillerons seulement agrave leacutechelle dune municipaliteacute nous ferons la distinction
entre la zone cocirctiegravere de Perceacute (le 1er km agrave linteacuterieur des terres agrave partir du trait de cocircte) et
) arriegravere-pays (le reste du territoire)
7
Tableau 11 Exemples de limites de la zone cocirctiegravere Pays Limite terrestre Limite marine
Breacutesil agrave 2 km de la LHE agrave 12 km de la LHE Costa Rica agrave 200 m de la LHE la LBE Chine agrave 10 km de la LH E isobathe de 15m de profondeur Israeumll 1 agrave 2 km (variable) agrave 500 m de la LBE Australie du sud (AU) agrave 100 m de la LHE agrave 3 miles nautiques de la LB Queensland (AU) agrave 400 m de la LHE agrave 3 miles nautiques de la LB
Espagne 500 m agrave partir de la plus haute tempecircte ou ligne de mareacutee
agrave 12 miles nautiques (limite des eaux territoriales)
Sri Lanka agrave 300 m de la LHE agrave 2 km de la LBE Abbreacuteviations LHE = Ligne des hautes eaux LBE = Ligne des basses eaux LB = ligne de base
(Source modifieacute de Sorensen et McCreary 1990)
1111 Composante physique des risques cocirctiers
Si lon se concentre sur Jinterface terremer il est important de tenir compte de la
dynamique littorale Celle-ci est constitueacutee des eacuteleacutements physiques qui ont un impact sur la
dynamique et leacutevolution de la cocircte rendant cette ligne variable dans le temps et dans
lespace Leacutevolution de la cocircte reacutesulte de processus deacuterosion de premier ordre qui peuvent
ecirctre regroupeacutes dans les grandes cateacutegories suivantes aeacuterodynamiquehydrodynamique
hydrogeacuteologiquegravitaire meacuteteacuteorisation biologique anthropique et chimique (Bernatchez
et Dubois 2004) La cocircte ne peut donc pas se limiter agrave un trait de crayon sur une carte elle
est dynamique et eacutevolue dans le temps et dans lespace par le biais de diffeacuterents processus
Les littoraux sont en effet un systegraveme dynamique et non statique La prise en compte de ce
dynamisme de cet eacutequilibre dynamique est donc primordiale (paskoff 2003 Miossec
2004)
Il est important de savoir quactuellement la dynamique naturelle est modifieacutee par
les actions anthropiques qui peuvent avoir des impacts importants et modifier son eacutevolution
(Meur-Feree 2006 Paskoff 2004 b) Lhumain est donc devenu de maniegravere voulue ou non
un puissant agent de modification de la cocircte (Paskoff 2003) Aucune portion de cocircte nest
eacutepargneacutee par laction de ce nouvel agent deacutevolution
No place on earth (and no coast) is beyond the influence of humans because humankind has become a force [ ] as powerful as many natural forces of change stronger than sorne and sometimes as mindless as any (Meyer 1996 p 2)
8
Un aleacutea cocirctier peut se deacutefinir comme eacutetant laquola probabiliteacute doccurrence dun
eacutevegravenement menaccedilant lieacute agrave un pheacutenomegravene potentiellement preacutejudiciable dans un temps donneacute
ou une zone donneacutee raquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006)
Les aleacuteas cocirctiers reacutesultent dune variabiliteacute naturelle du climat et peuvent eacutegalement ecirctre
deacutefini comme eacutetant un laquopheacutenomegravene manifestation physique Ol activiteacute humaine susceptible
doccasionner des pertes en vies humaines ou des blessures des dommages aux biens des
perturbations sociales et eacuteconomiques ou une deacutegradation de lenvironnementraquo (ministegravere de
la Seacutecuriteacute Publique du Queacutebec 2008) laquo Laleacutea est la manifestation dun pheacutenomegravene naturel
doccurrence et dintensiteacute donneacuteesraquo (ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable
de France 2004 b) Laleacutea est localiseacute dans lespace (ltlt ougrave se produit-il raquo) arrive avec une
certaine reacutecurrence (ltlt quand se produit-il raquo) et se produit avec une intensiteacute plus ou moins
forte (ltlt comment se produit-il raquo) (Deacutepartement du Pas-de-Calais 2007 a et b MSP 2008)
Eacutetant donneacute que laleacutea laquoeacuterosionraquo fait disparaicirctre des terres cocirctiegraveres de maniegravere irreacutemeacutediable
il est classifieacute comme fort dans les plans de preacutevention des risques naturels en France (sur
une eacutechelle qui comprend neacutegligeable faible moyen fort)
Le terme anglophone hazard est utiliseacute dans certains ouvrages il correspond
habituellement au terme franccedilais laquoaleacuteas raquo mais certains auteurs vont aussi lemployer
comme synonyme de laquo risque raquo laquo Le terme aleacutea correspond agrave la notion de hazard utiJ iseacutee en
anglais dans le domaine de la seacutecuriteacute civile pour deacutesigner un eacuteveacutenement ou un pheacutenomegravene
dangereux comme un seacuteisme une tornade ou un accident de transport Lusage du mot aleacutea
simpose de plus en plus dans la francophonie pour exprimer cette notion de hazard raquo
(Ministegravere de la Seacutecuriteacute Publique du Queacutebec 2008) Plusieurs auteurs travaillant sur la
gestion des risques cocirctiers ainsi que sur limpact des changements climatiques utilisent eux
aussi le terme hazard pour deacutesigner les aleacuteas car cela permet une plus grande preacutecision
(Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006 Fairbank et Jakeways
2006 Meur-Ferec et al 2008) En effet lorsquil est employeacute comme synonyme de risque il
nexiste pas dautre mot pour aleacuteas et il nest alors plus possible de faire la distinction entre
le processus naturel qui en est la cause et la conseacutequence pour les humains
9
1112 Composante humaine des risques cocirctiers
Dun point de vue humain la cocircte est une interface attractive qui attire les
eacutetablissements et les constructions anthropiques Cet attrait est particuliegraverement vrai dans les
reacutegions de lEst du Queacutebec eacutetant donneacute quhistoriquement larriveacutee de la population sest
effectueacutee par la cocircte et a longtemps eacuteteacute lieacutee agrave une eacuteconomie deacutependante de la pecircche Mecircme si
la population est faible elle est donc concentreacutee sur la bordure littorale du territoire
Les enjeux sont laquo lensemble des personnes et des biens susceptibles decirctre affecteacutes
par un pheacutenomegravene naturelraquo (Ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement durable de la
France 2004a) Les biens pris en compte peuvent avoir une valeur moneacutetaire ou non
moneacutetaire (ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable de la France 2004b) En
zone littorale gaspeacutesienne ils sont nombreux et varieacutes Lespace perccedilu et l attracti viteacute de la
cocircte sont des enjeux mecircme sils ne sont pas directement monnayables
La vulneacuterabiliteacute est une notion complexe qui peut diffeacuterer selon lutilisation que lon
veut en faire et le champ de recherche (Fuumlssel 2007) En ce qui a trait agrave la gestion la
vulneacuterabiliteacute peut se traduire comme eacutetant laquo le degreacute auquel un systegraveme est preacutedisposeacute agrave un
aleacutea et capable de faire face agrave une avarie un deacutegacirct ou un dommage raquo (Agence europeacuteenne
pour lenvironnement 2009 McInnes 2006) Il est aussi possible de deacutefinir la vulneacuterabiliteacute
comme eacutetant la laquo condition reacutesultant de facteurs physiques sociaux eacuteconomiques ou
environnementaux qui preacutedisposent les eacuteleacutements exposeacutes agrave la manifestation dun aleacutea agrave subir
des preacutejudices ou des dommagesraquo (MSP 2008) La vulneacuterabiliteacute nest pas un concept
absolu mais est plutocirct lieacutee agrave un certain type de perturbation ce qui veut dire quun systegraveme
peut ecirctre vulneacuterable relativement agrave certains aleacuteas mais pas agrave dautres (Gallopin 2006) Les
facteurs techniques et institutionnels peuvent eacutegalement souvent expliquer la vulneacuterabiliteacute
(Adger 2006) laquo La vulneacuterabiliteacute exprime et mesure le niveau de conseacutequences preacutevisibles de
laleacutea sur les enjeuxraquo (Ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable de France
2004 b) La vulneacuterabiliteacute dune communauteacute ou dun individu peut ecirctre variable et va ainsi
deacutependre de multiples facteurs dont son exposition aux aleacuteasperturbations la susceptibiliteacute
doccurrence sa capaciteacute adaptativede reacuteponse ainsi que sa sensibiliteacute (Adger 2006 Dolan
10
et Walker 2004 Gallopin 2006) Pour plusieurs risques naturels la vulneacuterabiliteacute des
populations humaines deacutepend donc de leur lieu de reacutesidence de leur usage du milieu naturel
ainsi que des ressources dont ils disposent pour y faire face (Adger 2006)
Le type de bacirctiments loccupation des terres ainsi que les mentaliteacutes sont autant
deacuteleacutements qui peuvent varier Les constructions et les infrastructures preacutesentent une certaine
vulneacuterabiliteacute aux perturbations naturelles (aleacuteas) Dans notre eacutetude limportance des enjeux
deacutepend donc agrave la fois du type dinfrastructure qui est soumis agrave laleacutea mais aussi de la
vulneacuterabiliteacute propre agrave cette infrastructure
1113 Risques littoraux
laquo Consequently the coast can be a risky place ta maintain habitations raquo
(Clark 1996 p 75)
Il est important de bien deacutefinir ce quest le risque qui peut se deacutefinir comme eacutetant la
laquoperte preacutevue (deacutecegraves blesseacutes deacutegacircts aux proprieacuteteacutes et perturbations de lactiviteacute
eacuteconomique) due agrave un aleacutea speacutecifique pour une zone donneacutee et pour une peacuteriode de reacutefeacuterence
donneacutee Sur la base de calculs matheacutematiques le risque est le produit de laleacutea et de la
vulneacuterabiliteacuteraquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006) De
maniegravere plus preacutecise nous nous occuperons ici des risques naturels lieacutes agrave des aleacuteas Le risque
naturel laquo est un eacuteveacutenement dommageable doteacute dune certaine probabiliteacute conseacutequence dun
aleacutea survenant dans un milieu vulneacuterable Le risque reacutesulte donc de la conjonction de laleacutea
et dun enjeu la vulneacuterabiliteacute eacutetant la mesure des dommages de toutes sortes rapporteacutee agrave
lintensiteacute de laleacutea Agrave cette deacutefinition technique du risque doit ecirctre associeacutee la notion
dacceptabiliteacute pour y inteacutegrer sa composante socialeraquo (Commission interministeacuterielle de
leacutevaluation des politiques publique 1997) Les aleacuteas peuvent ecirctre modifieacutes atteacutenueacutes et
amplifieacutes par les activiteacutes humaines mais eacutetant donneacute leur origine et leur mode de
fonctionnement naturel le risque en reacutesultant est consideacutereacute comme naturel (principalement
par opposition aux risques technologiques) laquo A natural hazard becomes a natural risk when
11
population and property might be affectedraquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement
2009) Le risque reacutesulte donc de la preacutesence humaine (Meur-Feree 2006) Ainsi nous
retiendrons leacutequation suivante R =A V avec R =risque A =aleacutea et V =vulneacuterabiliteacute Ce
concept peut eacutegalement ecirctre preacutesenteacute sur les figures 11 et 12 comme la superposition de la
zone soumise agrave un aleacutea et de celle occupeacutee par les activiteacutes humaines Si leacuterosion cocirctiegravere en
elle-mecircme ne peut pas ecirctre consideacutereacutee comme eacutetant un problegraveme elle le devient seulement
parce que de par nos activiteacutes les terres cocirctiegraveres ont une trop grande valeur pour quil puisse
ecirctre possible de les laisser se perdre au profit de leacuterosion (Thome et al 2007)
Activiteacutes humaines
(vulneacuterabiliteacute)
- Habitations - Services publics
- Commerces - Infrastructures
de transport
Figure 11 Aleacuteas cocirctiers activiteacutes humaines et risques
12
EnjeuVulneacuterabiliteacute
Aleacutea Risque Figure 2 Aleacutea enjeuvulneacuterabiliteacute et risque cocirctier
Le recu 1 graduel des cocirctes par laction des vagues entraicircne geacuteneacuteralement peu de
risque pour les personnes En revanche la perte de terrain cocirctier induit un risque conseacutequent
pour les infrastructures
2 Geacuteorisques cocirctiers une probleacutematique importante au Queacutebec maritime
En raison des nombreux enjeux preacutesents sur les littoraux la probleacutematique engendreacutee
par les geacuteorisques cocirctiers est importante pour lEst du Queacutebec (Savard et al 2009
Bernatchez et Dubois 2004 Morneau et al 2001) Les presses locale et nationale abordent
ainsi reacuteguliegraverement et de plus en plus le sujet de leacuterosion des berges des rives et des cocirctes
et relaient les derniers rapports des groupes de recherche (figure 13) En effet cest un sujet
qui mecircme sil nest pas toujours traiteacute avec objectiviteacute affecte et inteacuteresse la population de
lEst du Queacutebec et les meacutedias (Bourque et Simonet 2008)
--
13
Archives Radio-Canada
~ 50
f0
40 -CIlc 30 ~ 20 0 E 10
r
zo
0 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Anneacutee de parution
Archives Le Soleil
~ 10 A
~ 8 ~ ecirc5 6
c ~ 4 0 2 Zg 0 - -
~
2000 2001 2002 2003 2004 2005
Anneacutee de parution
Figure 13 Importance de la couverture meacutediatique traitant de leacuterosion au Queacutebec (Source Goujon 2006 in Bernatchez 2007)
Les reacutesidents se sentent deacutemunis vis-agrave-vis de cette probleacutematique Les deacutecisions
prises par les instances supeacuterieures ne sont pas toujours bien comprises et le temps neacutecessaire
agrave la recherche leur paraicirct long (Radio-Canada 2009) Ainsi la population reacuteclame une
meilleure transparence En avril 2009 Radio-Canada titrait dailleurs laquoUne meilleure
communication souhaiteacuteeraquo en eacutevoquant le pheacutenomegravene de leacuterosion des berges
Un cadre de preacutevention des principaux risques naturels a eacuteteacute mis en place en 2006 par
le gouvernement du Queacutebec afin de reacutepondre agrave Jimportance de la probleacutematique lieacutee aux
aleacuteas naturels pour les reacutegions de lEst du Queacutebec Ce plan daction concerteacutee implique cinq
ministegraveres soit le ministegravere de la Seacutecuriteacute publique le ministegravere du Deacuteveloppement durable
de lEnvironnement et des Parcs le ministegravere des Affaires municipales et des Reacutegions le
ministegravere des Transports et le ministegravere des Ressources naturelles et de la Faune (MSP
2007) De plus une Chaire de recherche en geacuteoscience cocirctiegravere a eacuteteacute creacuteeacutee agrave [Universiteacute du
Queacutebec agrave Rimouski afin dacqueacuterir et de maintenir une expertise sur leacuterosion du littoral
14
Celle-ci est financeacutee par le gouvernement du Queacutebec (MSP 2009) ce qui montre
limplication de la recherche et du gouvernement dans lameacutelioration des connaissances et
des solutions concernant leacuterosion Un guide sur la gestion des risques en seacutecuriteacute civile a
aussi eacuteteacute eacutelaboreacute pour les acteurs du milieu afin dassurer une meilleure diffusion des
meacutethodes et des concepts relatifs agrave lanalyse du risque (MSP 2008)
J J3 Ameacutenagement et gestion de la zone littorale et de ses geacuteorisques
1131 Gestion et ameacutenagement du territoire notions importantes
Lameacutenagement se deacutefinit comme eacutetant lorganisation de lespace par des
eacutequipements approprieacutes de maniegravere agrave mettre en valeur les ressources naturelles du lieu et agrave
satisfaire les besoins des populations inteacuteresseacutees (Grand dictionnaire de terminologie sd)
Lameacutenagement et la gestion de lurbanisation se font traditionnellement par un zonage (plan
durbanisme scheacutema dameacutenagement) qui divise le territoire et prescrit les activiteacutes
autoriseacutees selon les endroits En zone cocirctiegravere ce nest pas diffeacuterent et le zonage est r outil de
planification et de gestion le plus impOltant pour encadrer loccupation des terres (Stewalt
el al 2003)
Au Queacutebec selon la Loi sur lameacutenagement et lurbanisme (LAU loi provinciale)
il faut que les MRC se conforment aux diffeacuterents regraveglements existants en matiegravere
dinfrastructures de risques technologiques et naturels La LAU preacuteconise un zonage selon
les usages qui seront effectueacutes sur les lots ainsi que selon les lieux Lobjectif de la loi
deacutecoule du fait quune harmonie des usages est neacutecessaire dans un territoire afin de
minimiser les probleacutematiques Le zonage des constructions peut se faire selon de multiples
critegraveres et les mesures de gestion sappliquent agrave tous les territoires selon le principe de
linteacuterecirct collectif de la socieacuteteacute
15
Deacutecoulant de ces pnnclpes le zonage a eacutegalement eacuteteacute appliqueacute aux risques en
geacuteneacuteral Les geacuteorisques sont un des paramegravetres pouvant entraicircner un zonage mais il est
important de noter que dautres paramegravetres peuvent eux aussi en ecirctre la source Le zonage
des risques deacutepend de la vision que lon a du pheacutenomegravene naturel menaccedilant agrave savoir si on ne
fait que le subir ou sil est possible de le modifier pour vivre avec (Pigeon 2005) Dans le
premier cas le zonage est vu comme une solution avantageuse pour eacuteviter les risques alors
que dans le second cas des ouvrages de protection de modification de lenvironnement
preacutevalent
1132 Speacutecificiteacutes de lameacutenagement en zone cocirctiegravere
Les modegraveles possibles de gestion du littoral deacutependent du modegravele de gestion de
lameacutenagement en geacuteneacuteral choisi par la reacutegionlMRC De plus la gestion de la cocircte ne peut
pas seffectuer sans la prise en compte de larriegravere-pays dans sa gestion afin deacutevaluer
lespace disponible pour lextension urbaine par exemple Les situations locales peuvent
donc ecirctre tregraves varieacutees
Eacutetant donneacute les variations dans les deacutefinitions de lobjet deacutetude (la zone cocirctiegravere) la
deacutefinition qui est donneacutee agrave la gestion de la zone cocirctiegravere varie donc elle aussi En ce qui a trait
aux risques cocirctiers le but du zonage est de les minimiser pour les populations Pour cela deux
possibiliteacutes
raquo atteacutenuer les aleacuteas (enrochements recharges en sable digues murets )
raquo minimiser les enjeux (zonage constructions adapteacutees)
Une autre meacutethode de gestion de la zone cocirctiegravere pourrait plutocirct utiliser les assurances
au lieu du zonage Le fait de ne plus assurer ce qui est agrave risque trop eacuteleveacute est reacuteguliegraverement
discuteacute dans les meacutedias anglais (Klein et al 1999) Ainsi les risques ne sont pas diminueacutes
mais lEacutetat se deacutesengage de toute responsabiliteacute concernant ces risques et ceci pourrait avoir
un impact important sur le reacuteajustement des valeurs du marcheacute immobilier ainsi que limiter
les nouvelles constructions qui ne pourraient plus ecirctre assureacutees
16
Dans tous les cas la gestion de la zone cocirctiegravere est complexifieacutee par le fait quelle est
soumise agrave des leacutegislations multiples Eacutetant une frontiegravere elle se retrouve de fait agrave la marge de
plusieurs lois et de plusieurs juridictions (Holgate-Pollard 1996) De plus au Queacutebec sa
gestion deacutepend de plusieurs paliers gouvernementaux ce qui reacutesulte en de multiples
leacutegislations (figure lA) et en une gestion mosaiumlque (Morneau et al 2001) Cette gestion est
complexe tant du fait des multiples lois existantes mais aussi du fait des connaissances
souvent non exhaustives que les deacutecideurs ont de la dynamique littorale
tourbIegravere
BBracl10is Morais intertidale
Amplitude des mareacutees
--_ Extrecircme de pie mllf Supecircriltlll Ugne des Milles eaux printeniegraveres moyennes
~_ EJltfecircme de pleine mer Infmieure
i Mer lerritoriale Cl2 milles marins) ~ ~ _------_
Zone eacuteconomique (12 milles manns)
1_ _ _ -_-
Figure 1A Leacutegislations concernant les zones cocirctiegraveres
Source Morneau et al 2001
17
] 133 Ameacutenager un territoire agrave risque sadapter agrave la probleacutematique
Ladaptation aux aleacuteas (ou aux changements climatiques) est lensemble des
activiteacutes qui dune part limitent les impacts neacutegatifs et dautre part favorisent laccegraves aux
nouvelles possibiliteacutes Cela passe donc par un ameacutenagement adeacutequat des territoires
concerneacutes Diffeacuterents types dadaptation sont possibles (tableau 12) Concernant les aleacuteas
cocirctiers deux meacutethodes de gestion sont possibles SOil par reacuteaction ou anticipation
(Klein et al 1999) soit reacuteactive et preacuteventive (Smit et al 1999 Lemmen et al 2008) La
gestion par reacuteaction conduit le plus sou vent agrave de la protection car elle survient apregraves des
eacutevegravenements dommageables pour la population La gestion par anticipation se traduit
principalement par un zonage afin deacuteviter les installations dans les zones soumises aux aleacuteas
Le zonage se situe dans la cateacutegorie de lintention planifieacutee avec une action preacuteventive Il est
important de consideacuterer que laquo dans la plupart des situations les mesures preacuteventives
planifieacutees ont des coucircts moins eacuteleveacutes agrave long terme et sont plus efficaces que les mesures
reacuteactivesraquo (Lemmen et al 2008)
Tableau 12 Diffeacuterents types dadaptation
ADAPTATION
selon Type dadaptatioo
Lintention Spontaneacutee Planifieacutee
Laction (par Reacuteactive Simultaneacutee Preacuteventive rapport au
stimulus climatique)
Leacutetendue temporelle Acourt terme Along temle
Leacutetendue spatiale Localiseacutee Eacutetendue
(Source Lemmen et al 2008 (extrait modifieacute tireacute de Smit et al 1999))
18
Presque toutes les actions danticipation vis-agrave-vis des geacuteorisques cocirctiers requiegraverent
une laquoplanification strateacutegiqueraquo (Klein et Nicholls 1999) ce qui nest pas encore geacuteneacuteraliseacutee
sur les cocirctes du Queacutebec La planification strateacutegique consiste notamment en lidentification
dun zonage des risques par des experts et agrave sa mise en application par les autoriteacutes
compeacutetentes
Concernant la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers et en particulier de leacuterosion les
choix qui soffrent aux instances de gestion sont le retrait ladaptation ou la protection
(figure 15) (Morneau et al 2001)
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 1 1 1 1 1 1 1
- Abandon agrave la - Zonage - Empierrement nature
- Maintien des - Deacuteveloppement
controcircleacute
- Murs - Eacutepis (champs)
processus naturels - Brise-lames - Dragage
- Recharge de plage
- Combinaison de Morneau et al 2001 techniques
Figure 15 Choix possibles face agrave la probleacutematique de leacuterosion
Cette recherche sattachera agrave Jeacutetude du choix preacuteventif quest ladaptation laquoCette
strateacutegie [ladaptation] preacuteconise leacutetablissement dun juste eacutequilibre entre la conservation et
le deacuteveloppement par Jadoption de certaines regravegles de zonage et dun deacuteveloppement
controcircleacute raquo (Morneau et al 200 1)
19
12 Zonage des risques en milieu cocirctier
laquo The ocean beachfront is a most hazardous place ta build raquo
(Clark 1996 pI76)
Lorsque lon eacutevoque le zonage des risques en milieu cocirctier cela reacutefegravere agrave lutilisation
de meacutethodes et de strateacutegies de zonages destineacutees agrave ameacutenager le littoral comme eacutetant une
entiteacute soumise agrave des conditions deacutetablissement speacutecifiques Le zonage reacutepond ainsi au
principe de preacutecaution
121 Principes et applications du zonage des risques
Le principe du zonage est deacuteviter la superposition des zones anthropiseacutees avec les
zones daleacuteas Il sagit alors de creacuteer des bandes non aedificandi soit des laquo zones non
constructiblesraquo (Paskoff 2004 b) Ce principe important est deacuteviter la construction dans les
zones preacuteceacutedemment identifieacutees comme soumises aux aleacuteas (Paskoff 2001 a McInnes
2006) En deacutefinissant quelle sera la laquo ligne de retraitraquo de la cocircte on pourra proceacuteder agrave un
retrait strateacutegique (Clark 1996) Le zonage de loccupation des terres est deacutejagrave utiliseacute dans
beaucoup de pays (Clark 1996) et il peut aussi ecirctre utiliseacute dans le cadre de plans de gestion
inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (GIZC) afin dy inclure des zonages speacutecifiques agrave la cocircte
(eacutecologie risques ) Les deacutecideurs peuvent par la suite prendre les mesures
dameacutenagements adeacutequates (tel quinterdire les nouvelles constructions) en toute
connaissance de cause et guider les nouveaux deacuteveloppements vers les espaces les plus
propices (McInnes 2006 Stewart et al 2003) Paskoff (2001 a) reacutesumait ainsi le principe du
zonage des risques en zone cocirctiegravere
Mieux vaut preacutevenir quessayer de porter remegravede Il conviendrait donc de repenser lusage de lespace littoral de telle sorte que les installations humaines ne se retrouvent pas en situation critique vis-agrave-vis des menaces de la mer agrave court ou mecircme agrave moyen terme (Paskoff 2001 a p 146 -147)
20
Le zonage se reacutevegravele ecirctre une bonne solution dameacutenagement concernant les risques
cocirctiers car les aleacuteas causant ces risques sont bien localiseacutes dans lespace et sont preacutevisibles
(Clark 1996) Plusieurs acteurs ont donc deacutejagrave identifieacute le zonage (zoning ou mapping en
anglais) comme une solution adeacutequate (Paskoff 2001 a Clark 1996) Dans son guide agrave
lintention des municipaliteacutes canadiennes le C-Ciarn (2006) eacutevoque eacutegalement cette
solution laquo Selon notre connaissance du risque actuel il importe de limiter le deacuteveloppement
dans les zones probleacutematiques et dinterdire toute nouvelle construction raquo (C-Ciarn 2006)
Les avantages du zonage par rapport aux autres solutions tiennent en son approche
anticipative bien quelle soit compleacutementaire avec dautres solutions Plusieurs
gouvernements ont ainsi adopteacute cette approche pour la gestion des zones cocirctiegraveres de leur
territoire notamment en Nouvelle-Zeacutelande (Ballinger et al 2000) en Eacutecosse (Ballinger et al
2000) en France (Loi dite Loi littorale 1986) ou en Caroline du Nord (Division de
lameacutenagement cocirctier de la Caroline du Nord 2009) Ces limites dinconstructibiliteacute peuvent
ecirctre fixes ou variables et eacutemaner de diffeacuterentes raisons (eacutecologie risque ) Loptique
retenue est laquodinitier un programme deacutecennal de preacutevention des risques naturels dont lun
des points essentiels est de limiter strictement le deacuteveloppement dans les zones exposeacutees raquo
(Ministegravere de lAmeacutenagement du territoire et de JEnvironnement de France 1997 a et b) La
Loi sur la seacutecuriteacute civile du Queacutebec adopte une optique similaire agrave celles eacutevoqueacutees par
Ballinger et al (2000) qui consiste agrave deacutelimiter les zones soumises aux aleacuteas afin dy limiter
les constructions Le problegraveme qui persiste est didentifier avec preacutecision quelles sont ces
zones soumises agrave des aleacuteas deacuterosion ou de submersion par la mer comme le preacuteconisent la
loi de seacutecuriteacute civile du Queacutebec ou les lois de la Nouvelle-Zeacutelande ou dEacutecosse
Les plans devraient ecirctre dynamiques et donc subir des reacutevisions tous les 5 ans pour
tenir compte agrave la fois des changements de politiques ainsi que des avanceacutees dans la
compreacutehension de lenvironnement physique (Klein et al 1999 Dubois et al 2005)
Une analyse multirisque peut ecirctre envisageacutee sur les cocirctes car plusieurs aleacuteas peuvent
y survenir Un indice de sensibiliteacute composite peut alors ecirctre eacutetabli en assignant une cote aux
diffeacuterents paramegravetres naturels et artificiels en fonction de la magnitude et de la freacutequence de
chacun pour les diffeacuterents aleacuteas (De Pi ppo et al 2008) Cet indice est encore preacuteliminaire et
21
ne peut pas encore ecirctre utiliseacute pour la gestion des cocirctes mais lideacutee dutiliser une multitude de
critegravere et de laquo geacuteoindicateurs raquo afin de cerner au mieux les aleacuteas et les risques potentiels dun
segment de cocircte est en deacuteveloppement durant ces derniegraveres anneacutees Pour garantir lefficaciteacute
de la meacutethode il est primordial de savoir quels risques zoner et agrave partir de quelle intensiteacute ou
freacutequence ils doivent ecirctre inteacutegreacutes au zonage Plus le nombre de paramegravetres pris en compte
est grand plus il est possible de penser que le zonage sera complet et donc efficaceefficient
mais eacutegalement complexe long et coucircteux agrave mettre en place
122 Zonage theacuteorique marges fixes ou variables
Plusieurs meacutethodes permettent de deacutevelopper des zonages des risques cocirctiers et
peuvent ecirctre utiliseacutees pour deacuteterminer la largeur que devront avoir les marges de protection
littorales Il y a dun cocircteacute les zonages comprenant des marges fixes (Clark 1996) et de
lautre les zonages variables baseacutes sur les taux deacuterosion mesureacutes (Paskoff 2004 b Dean et
Dalrymple 2004 Sabatier et al 2008)
1221 Zonages agrave marges fixes
Des limites dinconstructibiliteacute sont appliqueacutees dans plusieurs pays sur leurs zones
cocirctiegraveres (figure 16) Les marges qui en reacutesultent varient eacutenormeacutement entre 8 m pour
lEacutequateur et 3 km en ex-URSS sans quil soit toujours possible de connaicirctre les raisons de
ces diffeacuterences (Sorensen et McCreary 1990) Si lon sattarde agrave lexemple de la France la
marge retenue est de 100 megravetres pour les infrastructures et de 2 000 megravetres pour les routes
qui ne sont pas de desserte locale (Loi dite Loi littorale 1986) Cette optique nest cependant
pas adaptable agrave la situation du Queacutebec compte tenu de lhistorique de peuplement cocirctier et du
faible hinterlandarriegravere-pays existant le plus souvent
22
1shy - COUNTRIES DISTANCE INLAND FROM SHORELlNE
Ecuador - 8 m
HawaII -- 40 ft
Philippines ----- 20 m (mangrove greenbelt)
MexIco ----- 20 m Brazll ------ 33 m New Zealand ------- 66 ft
Oregon ------------ Permanent vegetation Une (variable)
Colombla ------------------ 50 m Costa Rica ------------------ 50 m (public zone) Indonesla ------------------ 50 m
Venezuela ------------------ 50 m 1
Chlle -------------------- 80 m 1
1France ----------------------- 100 m 1
Norway ----------------------- 100 m (no building) 1
1 Sweden ----------------------- 100 m (In some places to 300 m) 1 (no building)
1 SpaIn ----------------------- 100 to 200 m 1
1 Costa RIca ------ 50 m to ----------- 200 m 1(restrlcted zone)
1
1Uruguay ----------------------------- 250 m 1
Indonesla ----------------------------------- 400 m (mangrove greenbelt)
1
1
1
1 Greece -------------------------------------- 500 m
Denmark ---------------------------------------- 1-3 km (no summer homes) 1
0 1
USSR - Coast of the Black Sea -------------------------- 3 km 811 shy(exclusion of new factorles) il
co 1 -----------------------------0Q)
1
Definition of shorellne varies but It Is usually the mean hlgh tlde ~I Most nations and states exempt coastal dependent Installations Gicircl such as harbor developments and marinas ~ 1
ecirc 1 Indonesla has both a 50 m setback for forest cutting and a 400 m Q)
Ci 1greenbelt for flshery support purposes ()1
Figure 16 Marges de retrait pour les constructions (zones dexclusion) utiliseacutees par diffeacuterents pays
23
1222 Zonages agrave marges variables
Les zonages de leacuterosion agrave marges variables partent dun principe simple qui est de
connaicirctre les risques passeacutes pour preacutevoir ceux de demain Cest ainsi quils se basent sur les
taux de recul historiques de chaque secteur Ils utilisent ces taux deacuterosion annuels passeacutes et
les multiplient par le nombre danneacutees de lhorizon de zonage deacutesireacute Cette meacutethode de
zonage est proposeacutee par plusieurs chercheurs (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et
Dalrymple 2004 Sabatier et al 2008) (figure 17-A et B) Elle est eacutegalement utiliseacutee par
certains gouvernements tels quen Caroline du Nord (Division de lameacutenagement cocirctier de la
Caroline du Nord 2009) Cest dailleurs cette approche qui a eacuteteacute utiliseacutee sur la Cocircte-Nord du
Saint-Laurent dans le cadre de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges (Dubois et al
2005) Lintention est de creacuteer une zone tampon entre loceacutean et larriegravere-cocircte encore appeleacutee
laquo setback raquo ou laquo exclusion zoneraquo en anglais (Clark J996)
RocalJjng Aolerence EmiddotIO Emiddot10 Emiddot60 Shor~iIl9 relllUrfl Lille Llne L1I1~A B
Zonos 1--+-EmiddotZos +----middot1 Eacutequipements lourds EmiddotIO Emiddot30 Emiddot60
ImmInent InllJrmodinle lol1ger Tornl Hl)lAld Zone HlilArd
iml11cllhlc rOllrd~
No Now M013ble Aonctity LmgeSelbadlts - - - POSITION DL RI ( l)AJiS bO AS - - - Habilnble Sinqle Fnmlll Movnblo SlfltCcedilhl SlltICluns SIItIIIUfflS SlrucuO~ Aliowed
Flood InsuranCfl
Fxisllng1---- Cover Ige Aeqllilfd -----shy
la Be lAajnlItH-~(J
Eligible 101
- - - POSITION Dl RIAGE OANS 10 -lS shy - shy ~eloralIcircOI
Bonetls NoN~w
Eacutequipem(lll Iltg(r~ mobik( NrtP PollCles
NOIICt nI
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- - - POSITIO-J DL RIGI l)AJS 10 IS shy - shy I-l~lilrd
Reference E=middotIO [middot10 Emiddot60 AUluli rquipemelll Foahlfe Lille Line Une
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P~~ ~(a~e _--~_-RIA(E ACTlEL Eltoltmple Prolile
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(NOl 10 $cle)
Mc National Research Council 1990
Paskoff 2004 b in Dean el Dalrymple 2004
Figure 17 Propositions de zonages cocirctiers variables En A en France et en B aux Eacutetats-Unis
E-IO signi fie ligne deacuterosion dans 10 ans E-30 dans 30 ans et E-60 dans 60 ans
24
Ces zones sont baseacutees sur la laquoLong-Term Shoreline Change Ratesraquo (LTSCR) le taux de
changement agrave long terme de la ligne de rivage (Dean et Dalrymple 2004 Division de
lameacutenagement cocirctier de la Caroline du Nord 2009) De ces taux peuvent deacutecouler deux
propositions de gestion soit un retrait (setback) soit des normes de construction speacutecifiques
(construction standard)
Cette meacutethode dispose de plusieurs avantages Tout dabord elle est souvent
preacuteconiseacutee et mise de lavant comme eacutetant tregraves utile car elle correspond agrave la variabiliteacute
naturelle des cocirctes (Clark 1996) Cela creacutee un zonage modulable qui sadapte agrave la situation
locale selon les secteurs de cocircte Les marges ainsi eacutetablies peuvent ecirctre reacuteajusteacutees au fur et agrave
mesure que le temps avance et elles tiennent compte des paramegravetres naturels des cocirctes qui
neacutevoluent pas tous avec la mecircme vitesse (Paskoff 2004 b Clark 1996) Plusieurs
inconveacutenients peuvent malgreacute tout lui ecirctre imputeacutes car il ny a notamment pas de prise en
compte dune eacuteventuelle modification de ces taux historiques que ce soit agrave la hausse (agrave cause
dun changement de tendance ou des changements climatiques par exemple) ou agrave la baisse
(construction dune structure de protection rigide figeant le trait de cocircte eacutepis bloquant le
transit seacutedimentaire )
Pour connaicirctre les taux deacuterosion avec une grande preacutecision le lidar et autres
techniques modernes sont tregraves efficaces (Miller et al 2008) Cependant cela ne permet pas
de remonter en arriegravere et de caracteacuteriser leacutevolution historique et les techniques sont encore
coucircteuses et complexes Le recours agrave ces meacutethodes est donc encore peu freacutequent pour la
gestion et de lameacutenagement des cocirctes en lien avec leacuterosion Permettant une preacutecision
alti meacutetrique importante ces techniques sont cependant deacutejagrave utiliseacutees pour reacutepondre au risque
de submersion en permettant une cartographie de preacutecision
25
123 Reacuteglementations de zonages existantes dans la reacutegion
Ladaptation par le biais du zonage et du deacuteveloppement controcircleacute est peu reacutepandue au
Queacutebec et l appl ication de cette approche entraicircnerait une refonte importante des scheacutemas
dameacutenagement des plans durbanisme ainsi que de la reacuteglementation qui sy rattache
(Morneau et al 2001) Cependant diffeacuterents zonages cocirctiers existent dans la reacutegion deacutetude
ou dans les reacutegions adjacentes Ils peuvent ecirctre deacutejagrave en place ou encore agrave leacutetat de
proposition Ils preacutesentent des caracteacuteristiques diffeacuterentes ainsi que des objectifs divers mais
sont autant de possibiliteacutes qui soffrent pour le zonage des risques cocirctiers dans le secteur agrave
leacutetude
La Politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables a eacuteteacute voteacutee en
1987 puis modifieacutee en 1991 1996 1997 2005 et 2008 CeJle-ci preacuteconise une marge de
10 ou 15 m agrave partir de la ligne des hautes eaux qui sur le littoral correspond agrave la limite
de la veacutegeacutetation (figure 18) Au sein de cette zone la majoriteacute des constructions sont
interdites (Gouvernement du Queacutebec 1987 MDDEP 2007) Cette politique est en
application dans le cadre de la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (LQE
Gouvernement du Queacutebec 1972) Agrave deacutefaut dautres documents souvent inexistants ce
type de zonage est utiliseacute dans plusieurs MRC pour zoner le risque deacuterosion (Belzile
2008 Caron comm pers Dubois et al 2005)
A
Penle supeacuteriewe 8 JO
Source MDDEP 2009
Figure 18 Largeurs de protection prescrites par la politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables
26
Une adaptation du zonage eacutetabli agrave la suite de lentente speacutecifique sur leacuterosion des
berges de la Cocircte-Nord pourrait eacutegalement ecirctre appliqueacutee Le zonage des risques eacutetabli
pour la Cocircte-Nord dans le cadre dun projet pilote (Dubois et al 2005) tient compte de la
dynamique littorale en fonction des types de cocircte et de leurs taux de recul mesureacutes
historiquement et actuellement Ce zonage semble ecirctre efficace et durable
Malheureusement il ne tient pas compte dune acceacuteleacuteration probable des taux de reculs
dans un contexte de changements climatiques (GrEC 2007 a) De plus il a eacuteteacute eacutetabli
pour les types de cocircte principaux preacutesents sur la Cocircte-Nord Les cocirctes agrave falaises
rocheuses seacutedimentaires qui constituent en proportion lun des types de cocircte majeurs de
lestuaire et du golfe du Saint-Laurent (Bernatchez et Quintin 2005) neacutetant pas
suffisamment repreacutesenteacutees sur la Cocircte-Nord aucun calcul de marge nest proposeacute
(mecircmes si les auteurs preacuteconisent une analyse plus deacutetailleacutee de ces secteurs) (Dubois
et al 2005)
Le zonage envisageacute au Nouveau-Brunswick eacutetablit une marge de 30 m de largeur agrave partir
du trait de cocircte Ce zonage na pour le moment pas encore eacuteteacute transfeacutereacute dans les textes
leacutegislatifs bien quil ait eacuteteacute preacutesenteacute dans la Politique de protection des zones cocirctiegraveres
pour le Nouveau-Brunswick en date de 2002 Une marge fixe de 30 megravetres y est
preacuteconiseacutee dans laquelle les activiteacutes et constructions sont reacuteglementeacutees (ministegravere de
lEnvironnement et des Gouvernements locaux du Nouveau-Brunswick 2002)
Le zonage des risques naturels deacuterosion eacutetabli par la MRC du Rocher-Perceacute dans son
scheacutema dameacutenagement de 1989 (en 2009 il eacutetait toujours en vigueur dans lattente de
lapprobation dun nouveau scheacutema dameacutenagement) comprend lapplication strictoshy
sensu de la Politique de protection des rives ainsi que des zones reconnues comme eacutetant agrave
risque (MRC Rocher-Perceacute 1989) Ce zonage est transfeacutereacute tel quel dans le plan
durbanisme de la municipaliteacute car mecircme si en theacuteorie cette derniegravere peut laugmenter
elle nen a pas eu les moyens techniques
La proposition de zonage des risques naturels de la MRC du Rocher-Perceacute preacutevoit un
doublement de la largeur de la bande de protection preacutevue par la politique de protection
des rives ainsi que lajout de nouvelles zones de contraintes deacuterosion (Caron comm
pers MRC Rocher-Perceacute 2005) Ce scheacutema dameacutenagement est en cours dadoption par
la MRC Le doublement des marges preacutevues par la loi est neacute du constat simple que
27
celles-ci neacutetaient pas suffisantes pour proteacuteger les nouvelles constructions de leacuterosion
Lameacutenagiste a donc deacutecideacute suite aux reacutesultats preacuteliminaires des travaux de recherche
(Bernatchez et al 2008 a) pour le secteur de Perceacute de doubler ces marges (Caron
comm pers)
Un zonage utilisant les taux de recul historiques de la cocircte pourrait eacutegalement ecirctre
appliqueacute (Pugh 2004 Paskoff 2001 a) avec un horizon de gestion de 30 ou 50 ans Pour
les secteurs ougrave de laccumulation est preacutevue aucune marge de seacutecuriteacute ne serait retenue
La Loi sur la seacutecuriteacute civile de 2001 oblige les MRC agrave cartographier les zones agrave risque
sur leur territoire mecircme si celle-ci ne propose pas de meacutethodologie ni de moyens pour le
faire Les organismes locaux doivent donc trouver eux-mecircmes les critegraveres Cela permet
une adaptation aux probleacutematiques locales mais il est possible de se demander si les
MRC ont les ressources et lexpertise neacutecessaire pour mener cette opeacuteration agrave bien (Heacutetu
2001) Dans le cas des petites MRC avec peu de moyens cela retarde le processus La
MRC du Rocher-Perceacute na dailleurs pas commenceacute en 2008 agrave faire son scheacutema de
seacutecuriteacute civile
Des sceacutenarios deacutevolution de la position du trait de cocircte ont eacuteteacute eacutetablis par des chercheurs
dans un contexte de preacutevision de changements climatiques dans le cadre dune entente
entre le Fonds daction sur les changements climatiques (FACC) le consortium Ouranos
et lUQAR-ISMER (Bernatchez et al 2008 a) Ces sceacutenarios sont eacutetablis suite au
couplage des donneacutees deacuterosion passeacutee danciennes conditions climatiques et de
preacutevisions deacuterosion et environnementales La projection des donneacutees climatiques futures
a permis de deacuteterminer le taux deacuterosion le plus probable (SP) sous ces nouvelles
conditions
28
Les diffeacuterentes options de zonages des risques cocirctiers dans le secteur deacutetude et des
secteurs adjacents sont reacutesumeacutees dans le tableau 13
Tableau 13 Reacutesumeacutes des types de zonage des risques cocirctiers possibles
Zonage Marge appliqueacutee Principe sous-jacent
Loi sur la qualiteacute de lenvironnement
(politique de protection des rives) 10 ou 15 megravetres
Eacutecotone agrave proteacuteger
Inondations (lluvial)
Proposition de la
MRC du Rocher Perceacute 20 ou 30 m
La LQE nest pas suffisante donc
on double ces valeurs
Politique de protection des zones
cocirctiegraveres pour le
Nouveau-Brunswick
30 megravetres Protection de la zone tampon du
littoral
Entente speacutecifique sur leacuterosion des Taux de recul max x Augmentation importante de
berges (Cocircte-Nord) 30 ans leacuterosion future
Meilleure estimation des risques
Loi seacutecuriteacute civile Variable (selon des eacutetudes compleacutementaires
agrave reacutealiser)
Selon les taux historiques deacuterosion
Taux de recul
historique x horizon
dameacutenagement
Rien ne change le futur sera le
rellet du passeacute
Selon leacuterosion preacutevue dans un Augmentation variable des taux
contexte de changements climatiques Variable deacuterosion en raison des
(Bernatchez et al 2008 a) changements climatiques
13 Ameacutenagement cocirctier et changements climatiques
Eacutetant donneacute quaucune cocircte nest agrave [abri de Jinfluence du climat et de ses variations
naturelles et ni de celles induites par les activiteacutes humaines tout changement tel que ceux
preacutevus sous [influence des changements climatiques va avoir un impact sur son eacutevolution
Lameacutenagement des littoraux doit donc en tenir compte Nous analyserons ici dabord les
modifications dues au climat avant de nous attarder agrave la prise en compte de ces modifications
dans les zonages
29
131 Modifications de lenvironnement cocirctier dues au climat
Les impacts engendreacutes par les modifications du climat sur les zones cocirctiegraveres sont
multiples et reacutesultent agrave la fois des modifications de Jhydrosphegravere et de latmosphegravere ils se
surimposent aux variations naturelles du climat Ces changements ont eacuteteacute mesureacutes agrave leacutechelle
mondiale (GffiC 2001 2007 a et b) nationale (Ressources naturelles Canada 2004 Shaw et
al 1998) reacutegionale (Ressources naturelles Canada 2004 Lemmen et al 2008 Ouranos
2009) mais aussi locale (Bernatchez et al 2008 a Senneville et Saucier 2008) Connaicirctre
ces modifications de lenvironnement est important puisque plusieurs scientifiques
sentendent sur le fait que leacuterosion devrait prendre de lampleur dans le contexte des
changements climatiques notamment en raison de la hausse mondiale du niveau marin relatif
et de laugmentation de lintensiteacute des tempecirctes (Shaw et al 1998 GffiC 2001 et 2007
Morner 2004)
De multiples eacuteleacutements sont modifieacutes par les changements climatiques ce qui comme
nous allons le voir va avoir un impact sur les cocirctes et leur dynamique deacutevolution
(figure 19)
Q)Hausse de la tempeacuterature moyenne gt Q) lU
Eacuteleacutevation du niveau de la mer LU u Q)
c ru
Variation des tempeacuteratures extrecircmes +shyc (hausse en eacuteteacute diminution en hiver) o
u Variation des preacutecipitations moyennes Q)
0 l ru
Q)Augmentation de la freacutequence et Q)
gtde lintensiteacute des tempecirctes 0 ru Z
uAugmentation de lintensiteacute des preacutecipitations
Source Ressources naturelles Canada 2004
Figure 19 Eacutevolution preacutevue des variables climatiques au Canada
30
Dans les zones cocirctiegraveres des changements sont eacutegalement agrave preacutevoir avec des impacts
tant sur les milieux biologique et physique que pour les socieacuteteacutes (figure 1 0)
Changement climatique et
eacuteleacutevation du niveau de la mer
IMPACTS BIOPHYSIQUES bull Inondations cocirctiegraveres plus eacutetendues bull Accroissement de leacuterosion cocirctiegravere bull Intrusion deau saleacutee dans les aquifegraveres deau douce bull Amincissement de la couverture glacielle bull Hausse des inondations causeacutees par des ondes de tempecircte bull Augmentation des tempeacuteratures agrave la surface de la mer bull Perte dhabitats cocirctiers
IMPACTS SOCIO-EacuteCONOMIQUES bull Dommages aux infrastructures cocirctiegraveres dont celles
utiliseacutees pour le transport et les loisirs bull Allongement de la saison de navigation commerciale bull Pertes de proprieacuteteacutes accrues bull Augmentation des risques de maladie bull Accroissement des risques dinondation et de perte de vie bull Changement de ressources renouvelables et de subsistance
(p ex les pecircches) bull Perte de ressources et disparition de valeurs culturelles
Source Ressources naturelles Canada 2004
Figure 1 0 Impacts biophysiques et socio-eacuteconomiques eacuteventuels des changements climatiques dans les zones cocirctiegraveres
bull Hausse du niveau marin relatif
Agrave leacutechelle mondiale le niveau marin relatif a augmenteacute depuis le deacutebut du 20egraveme siegravecle
(GIEC 2007 b Paskoff 2003 2001 b) et il est preacutevu quil continue agrave augmenter dans les
prochaines deacutecennies (figure )
---
31
50
o
I-50
-100
-150
1850 1900 1950 2000
Figure 111 Variation du niveau marin relatif agrave leacutechelle mondiale vis-agrave-vis du niveau moyen de 1961-1990
Limpact de cette hausse du niveau marin relatif sur leacuterosion vient du fait que cela
permet aux vagues datteindre un niveau supeacuterieur avec plus de force ce qui va accentuer les
diffeacuterents pheacutenomegravenes eacuterosifs cocirctiers ceci mecircme si la hausse nest que de quelques dizaines
de centimegravetres (Paskoff 2003 2004 a) La hausse relative preacutevue du niveau de la mer pour le
prochain siegravecle dans un contexte de reacutechauffement climatique est denviron 50 agrave 60 cm pour
lest du Canada (Parkes et al 2006)
bull Hausse des tempeacuteratures moyennes
Au niveau mondial les tempeacuteratures moyennes sont en hausse (figure 112) dapregraves le GIEC
(2002007 b)
32
--A260 --A18
( --81 ~ -- Aconcentration conslanle (2000) Clgt 50 u -- XXe siegravecle
t J CIgt 40 c Clgt
ca 306 c 0 E 20 euml Clgt E Clgt 10
J
r-u 00
Clgt CI
-10
1900 2000 2100 Annee GIEC 2007 b
Figure 112 Eacutevolution et projection des tempeacuteratures planeacutetaires
Bourque et Simonet (2008) constatent une hausse statistiquement significative des
tempeacuteratures annuelles au Queacutebec Des modegraveles reacutegionaux du climat dOuranos preacutevoient
laugmentation des tempeacuteratures moyennes agrave la fois pour 2020 2050 et 2080 (Bourque et
Simonet 2008) Ces preacutevisions se deacutemarquent de la variabiliteacute naturelle du climat passeacute
(Bourque et Simonet 2008)
bull Augmentation des redoux hivernaux
Les redoux hivernaux sont en hausse depuis le deacutebut du 20egravell siegravecle Cette tendance agrave la
hausse devrait se poursuivre agrave lavenir (Jolivet et Bernatchez 2008) Cette hausse augmente
le nombre de cycles de gel-deacutegel et augmente donc les processus cryogeacuteniques et fragilise
ainsi les mateacuteriaux qui constituent les falaises cocirctiegraveres (Bernatchez et al 2008 a Bernatchez
et Dubois 2008)
bull Diminution de la couverture de glace
La couverture de glace de mer est en baisse dans le golfe et lestuaire du Saint-Laurent depuis
les anneacutees 90 (figure 1 J3) Depuis 1996 il Ya moins de glaces tant sur les ri ves quau large
(Service Canadien des glaces 2009)
- -
33
100
euml 90
~ - c
80 shy
iumlii Cf)
J 1J 70 Jg a lce (overage 1 (ouvenure des ola(~s
Cl -Average 1 mo~nne 1971-2000 Q1 60
ll 1J ltIl ~ 50 l1 Cl ID 1J 40 ~ J l
~ J 30 a o III 1J
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~ 101
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ocirc 0
~ ~ ~
0
~
Date Dapregraves Service Canadien des Glaces 2009
Figure 113 Eacutevolution de la couverture de glace dans lestuaire et le golfe du Saint-Laurent
Les preacutevisions et les modeacutelisations pour lestuaire et le golfe (Senneville et Saucier
2008) preacutevoient que la tendance agrave la baisse du nombre de jours de glace se maintienne agrave la
suite du reacutechauffement du climat (tableau 14) Une disparition de la glace de mer est mecircme
envisageacutee avant la fin du 21 egraveme siegravecle (Bourque et Simonet 2008)
Tableau 14 Reacutesultats des simulations de limpact des variations de tempeacuterature sur les conditions de glace pour la peacuteriode 1996-2003 et des projections futures
Peacuteriode teacutemoin Peacuteriode chaude Diffeacuterence Station de mesure 1996-2003 +2degC (nb de jours) de reacuteduction
jours gt30 de CcedilJlace jours gt30 de CcedilJlace Perceacute 622 261 361 58
Plage de la Martinique 71 263 447 63 Pointe-aux-Loups 573 159 414 72
Pointe-aux-Loups (OS) 339 119 22 65
(modlheacute de Senneville et Saucier 2008)
34
Cette diminution de la couverture de glace rend la cocircte vulneacuterable agrave laction des
vagues sur une peacuteriode de temps plus longue (Bernatchez et al 2008 a) La mobiliteacute des
glaces en hiver et le deacutepart du pied de glace assurent eacutegalement un transit seacutedimentaire sur le
bas de plage mecircme en hiver ce qui neacutetait pas le cas par le passeacute (Bernatchez et Dubois
2004)
bull Modification des preacutecipitations
Une tendance agrave la hausse des pluies hivernales a eacuteteacute constateacutee pour lEst du Queacutebec maritime
(Jolivet et Bernatchez 2008) Ces pluies peuvent causer de leacuterosion importante par
ruissellement et faire fondre la protection que constitue le manteau neigeux (Jolivet et
Bernatchez 2008) Les pluies diluviennes sont elles aussi en hausse pour la reacutegion de la
Gaspeacutesie (Jolivet et Bernatchez 2008)
bull Tempecirctes
II nest pas aiseacute de didentifier une tendance agrave la hausse ou agrave la baisse pour le nombre annuel
de tempecirctes dans lEst du Queacutebec II faut cependant noter quune partie importante des
tempecirctes se produit durant lhiver peacuteriode durant laquelle la glace de mer et le pied de glace
limitaient la creacuteation des vagues ainsi que leur propagation jusquagrave la cocircte Dans le golfe et
lestuaire du Saint-Laurent un changement dans le reacutegime glaciel va donc augmenter le
nombre de tempecirctes effectives cest-agrave-dire qui ont une action sur les cocirctes (Savard et al
2008 Savard et al 2009)
Les changements climatiques vont ainsi augmenter les aleacuteas Les aleacuteas affectant la
cocircte vont donc ecirctre modifieacutes et de maniegravere intrinsegraveque les risques eacutegalement
Lenvironnement actuel et surtout futur nest donc plus le reflet de ce quil eacutetait au deacutebut du
siegravecle passeacute et leacuterosion fortement deacutependante de son environnement est donc modifieacutee Il
nest alors plus possible de se fier seulement agrave lexpeacuterience passeacutee des communauteacutes cocirctiegraveres
pour geacuterer leacuterosion
35
132 Prise en compte de ces modifications dans le zonage
laquoLhumaniteacute dispose de plusieurs options mais le passeacute nen est pas une raquo
(Sauchyn et Kulshreshtha 2008)
Lors de leacutetablissement dune zone agrave risque il est important de prendre en compte agrave
la fois la variabiliteacute naturelle du climat (aleacuteas) mais aussi les modifications dues aux
changements climatiques (modification des aleacuteas) 11 est eacutegalement important de retenir que
la modification des activiteacutes humaines peut eacutegalement faire augmenter les risques
(figure 114)
Activiteacutes humaines
(Vulneacuterabiliteacute)
Figure 114 Possibiliteacute daugmentation du risque modification des aleacuteas combineacutee agrave une modification des activiteacutes humaines
11 est bon de sinteacuteresser aux risques futurs qui ont toutes les probabiliteacutes de survenir
dans le contexte de changements climatiques Ceux-ci reacutesultent agrave la fois de la hausse des
vulneacuterabiliteacutes (nouvelles constructions changement de vocation des bacirctiments ) et de la
hausse du niveau des aleacuteas Limpact des aleacuteas naturels devrait augmenter non seulement agrave
cause des changements climatiques mais aussi de la pression continue du deacuteveloppement
36
dans des zones marginales et vulneacuterables (McInnes 2006) Les deux paramegravetres conduisent agrave
augmenter de maniegravere corollaire les risques cocirctiers Afin de limiter les risques il est possible
de jouer sur les deux tableaux cest-agrave-dire soit de limiter les aleacuteas (physiques) soit de limiter
la vulneacuterabiliteacute (humaine) (Boriff et al 2005)
1321 Quand proceacuteder agrave cette prise en compte
Latteacutenuation des aleacuteas passe par des solutions dingeacutenierie qUi proposent
geacuteneacuteralement des ouvrages de protection Maintenir les ouvrages de protection actuels dans
un futur contexte de changements climatiques va engendrer des deacutepenses 15 agrave 4 fois plus
importantes selon les diffeacuterents sceacutenarios deacutevolution (Burgess et Townend 2004 in Thome
et al 2007) Par exemple si lon deacutecidait de conserver les coucircts dinfrastructures agrave un niveau
eacutequivalent agrave celui d aujourd hui ce seraient pregraves du tiers des deacutefenses cocirctiegraveres de Grandeshy
Bretagne qui ne pourraient pas ecirctre maintenues (Thome et al 2007) Le maintien du trait de
cocircte en limitant les aleacuteas ne semble ainsi pas ecirctre une option eacuteconomiquement viable
Lalternative serait donc de limiter les nouvelles vulneacuterabiliteacutes Cette limitation de la
vulneacuterabiliteacute est lieacutee agrave un zonage des risques pour lavenir Cependant il est important que
les critegraveres utiliseacutes pour le zonage des risques tiennent compte agrave la fois des aleacuteas futurs ainsi
que des enjeux futurs
Certains se demandent sil ne faudrait pas attendre une certitude concernant
deacuteventuels changements climatiques avant de les prendre en compte dans la gestion des
littoraux Mecircme si la grande majoriteacute des scientifiques qui se rangent actuellement derriegravere le
GlEC saccordent sur le fait que ces changements sont plus quune simple variation naturelle
du climat un doute peut subsister Cependant Stern (2007) calcule que cela reviendrait trop
cher dattendre ce moment avant dadapter nos faccedilons de faire Attendre que les effets des
changements climatiques deviennent majeurs va augmenter de maniegravere tregraves importante les
coucircts associeacutes agrave la gestion des risques et agrave lameacutenagement (Zeidler 1997) 11 est donc
possible de supposer la mecircme majoration des coucircts pour le Queacutebec ce qui rend laction
dautant plus pressante Le Ministegravere de lAmeacutenagement du territoire et de lEnvironnement
37
de France (1997 a) met eacutegalement de lavant cet inteacuterecirct agrave agir tout de suite mecircme si certains
doutes subsistent en eacutevoquant le principe de preacutecaution qui doit reacutegir les politiques
publiques Il est important de se souvenir que dans ce domaine linaction est en fait une
action une deacutecision de ne rien faire En effet attendre de constater une eacutevolution va laisser le
temps agrave des deacuteveloppements de voir le jour et va orienter les futures deacutecisions Ne pas
prendre de deacutecision aujourd hui doit donc ecirctre deacutecideacute et consideacutereacute comme un choix parmi
dautres et non comme un simple report de choix Finalement il faut consideacuterer que comme
nous sommes deacutejagrave mal adapteacutes aux conditions climatiques et environnementales actuelles
(Forbes 2008) prendre des mesures dadaptation immeacutediatement est neacutecessaire que lon y
integravegre les changements climatiques ou non
Dans ce contexte il est inteacuteressant de voir quels sont les aspects des changements
climatiques qui sont actuellement pris en compte par les gestionnaires des zones cocirctiegraveres
1322 Prise en compte de la hausse du niveau moyen des mers
Limpact des changements climatiques sur les cocirctes est souvent eacutevalueacute par la hausse
du niveau moyen relatif des mers tant par le public (Radio-Canada 2009) que par les
experts (Paskoff 2004 a et b 2001 a et b Pethick 2001 Gornitz et al 1997 Klein et al
1999) Cette hausse a donc mieux eacuteteacute documenteacutee et connue Ceci pourrait ecirctre ducirc au fait que
pour certains chercheurs la hausse du NMR est consideacutereacutee comme le paramegravetre avec le plus
de significativiteacute concernant leacuterosion (Thome et al 2007)
laquo When sea level is rising letting nature take its course is undoubtedly the best solution wherever such an option is acceptableraquo
(Paskoff 2004 a)
La principale inclusion de la hausse du niveau marin relatif en lien avec leacuterosion des
berges deacutecoule de la regravegle de Bruun (Bruun rule) Selon celle-ci le recul des plages peut ecirctre
preacutevu en fonction de la hausse du NMR le long des plages de sable Des calculs de la hausse
des taux deacuterosion en fonction des sceacutenarios climatiques et donc de la hausse du NMR ont eacuteteacute
38
effectueacutes par Thome et al (2007) et Petick (2001) en utilisant une eacutequation directement issue
de la regravegle de Bruun En Grande-Bretagne ce calcul a eacuteteacute fait sur les taux deacuterosion moyens
par secteur mais lauteur preacutecise que ce sont des taux preacutevus potentiels et que les conditions
locales les taux deacuterosion actuels ainsi que le profil cocirctier peuvent avoir un impact important
sur le futur taux reacuteel (Thorne et al 2007) Cependant Jutilisation de cette regravegle a eacuteteacute remise
en cause comme outil de preacutediction de leacuterosion car trop peu de paramegravetres sont pris en
compte (Komar 1998) Des problegravemes concernant cette regravegle de Bruun ont eacutegalement eacuteteacute
souleveacutes par Davidson-Arnott (2005) Une application de preacutediction des taux de recul et
donc une utilisation de ce principe pour les zonages des risques deacuterosion nest ainsi possible
que dans de tregraves rares cas ce qui voit son utilisation tregraves limiteacutee
Lautre inclusion de la hausse du niveau marin relatif dans la gestion des cocirctes utilise
le modegravele dit des laquo 3 optionsraquo qui est aussi mis en avant pour geacuterer leacuterosion actuelle des
cocirctes (figure 16 de Morneau et al 2001) Les laquo3 optionsraquo que sont ladaptation
] accommodement ou le retrait sont proposeacutees par plusieurs auteurs tels que Pugh (2004)
Ressources naturelles Canada (2004) Paskoff (2001 a 2004 b) ou le GIEC (20012007 b)
(figures 115 et tableau 15) Dans un contexte de hausse du NMR la regravegle dor du zonage
des risques est deacuteloigner suffisamment les ameacutenagements du rivage pour quils restent agrave
leacutecart des menaces quimplique la hausse du niveau marin relatif durant toute leur dureacutee de
vie (Paskoff 2001 b)
39
1
eunenl Su Leyel
RETREAT ACCOMMODAn PRouer
Buildings
le
hfu bullbullbull middot~i -middot-11 1-bullbulltwlIl ~$_~ -1
co a CrOpt a N
== ~--t o fil co a Pugh2DD4
Figure 115 Diffeacuterentes strateacutegies de la socieacuteteacute face agrave la hausse du niveau marin relatif
(agrave gauche) 1a reacutesistance dure (digues enrochement mur ) Jb reacutesistance douce (apport artificiel de seacutediments) 1c contre-attaque (remblaiement) 2 recul (deacuteplacement des constructions (agrave droite) Les strateacutegies peuvent ecirctre regroupeacutees en 3 cateacutegories retrait accommodement ou protection Les trois options ne sont pas toujours possibles
Tableau 15 Strateacutegies dadaptation aux aleacuteas pour les zones cocirctiegraveres
Option dadaptation Objectif Exemple ~-----~-------_----------
Protection Tenter de preacutevenir les effets de la mer sur la terre Construction douvrages longhudinaux alimentation des plages
Accommodement Modifier les activheacutes humaines et linfrastructure Construction de batiments sur pilotis production agricole en fonction du changement du niveau de la mer axeacutee sur des cultures reacutesistantes au sel et aux inondations
Retrait Ne pas essayer de proteacuteger les terres contre Abandon des terres lorsque les conditions lempieacutetement de la mer deviennent intoleacuterables
(Source Ressources naturelles Canada 2004)
Le GIEC propose eacutegalement une meacutethode dadaptation aux changements climatiques
dans les zones cocirctiegraveres mais celle-ci est eacutegalement baseacutee sur le seul critegravere de la hausse du
niveau marin relatif (Klein et al 1999)
40
Toutes ces solutions sont mises de lavant comme un modegravele dadaptation vis-agrave-vis
des changements climatiques dans leur inteacutegraliteacute bien quelles ne se basent que sur la hausse
du NMR Ceci peut provenir de la plus grande preacutecision des donneacutees de hausse du NMR due
agrave sa relative faciliteacute de modeacutelisation
1323 Prise en compte des autres paramegravetres
Le modegravele des laquotrois optionsraquo pourrait eacutegalement sappliquer agrave tous les paramegravetres
et non uniquement agrave la hausse du niveau marin relatif mais cela en augmenterait la
complexiteacute En effet avec les nouvelles connaissances sur la dynamique cocirctiegravere les impacts
des changements climatiques devraient eacutegalement ecirctre abordeacutes agrave laide dautres paramegravetres
climatiques et en combinant les processus marins et continentaux (Bernatchez et Dubois
2008 Bernatchez et al 2008 a) Cette derniegravere approche permet en effet de faire des
analyses mu Itirisques et dameacuteliorer lanticipation des reacuteponses des systegravemes cocirctiers aux
aleacuteas et aux changements climatiques (Fairbank et Jakeways 2006 McInnes 2006)
Plusieurs autres modifications de paramegravetres pourraient ecirctre prises en compte pour
lameacutenagement des cocirctes dans un contexte de variations climatiques Cependant les
recherches portant sur les connaissances des tempecirctes futures des redoux de la freacutequence et
de lintensiteacute des aleacuteas ne sont pas encore transfeacutereacutees dans la sphegravere de la science appl iqueacutee
ni de la gestion des zones cocirctiegraveres et lameacutenagement Au Queacutebec une seule eacutetude qui fait le
lien entre le climat sous ses multiples facettes et leacuterosion cocirctiegravere existe (Bernatchez et al
2008) La difficulteacute agrave prendre en compte ces autres modifications tient agrave limportance des
effets locaux dans les preacutevisions et au fait que la production de reacutesultats nest possible que
pour un lieu preacutecis et avec un investissement tregraves important
41
14 Efficaciteacute agrave court et long terme des modes de gestion actuels
Afin de choisir judicieusement entre les multiples possibiliteacutes qui soffrent aux
gestionnaires il serait neacutecessaire de posseacuteder des eacuteleacutements de comparaison deacutevaluation des
zonages En effet entre plusieurs possibiliteacutes comment deacuteterminer celle qui sera la plus
efficace pour notre secteur dameacutenagement
141 Choisir entre les diffeacuterentes possibiliteacutes dune mecircme meacutethode
Concernant les modegraveles dameacutenagement agrave choix multiples peu dauteurs deacutecrivent
les eacuteleacutements qui permettraient de diffeacuterencier les options quil serait preacutefeacuterable dadopter
selon les secteurs et les situations Pour Dean et Dalrymple (2004) les choix possibles entre
les diffeacuterentes options de gestion de la cocircte peuvent se faire en tenant compte de plusieurs
paramegravetres (figure 116)
Option
Factor Magnitude Retreat Nourlsh Armor
Long-lcrm Erosion Rate High Low
XCI
X Upland Economie
Uase High Low X
X
Protecting Historie Structures X X
Protecting Vital Infrastructure X X
Equity Matters Involved X X
a Unless reduction in LTSCR possible
Dean et Dalrymple 2004
Figure 116 Facteurs affectant le choix parmi les trois options dameacutenagement
Dapregraves ces auteurs les strateacutegies dameacutenagement qui devraient ecirctre abordeacutees sont retrait
engraissement de la plage ou structures rigides de protection (figure 119) Dans cet ouvrage
reacutecent les auteurs reacuteservent les structures rigides de protection (armor) aux situations dans
42
lesquelles il nest pas possible de faire autrement agrave savoir si des lieux historiques des
infrastructures vitales ou si leacutequiteacute sont menaceacutes Ceci ne semble pas pour le moment ecirctre
lusage geacuteneacuteral ni des populations ni des gestionnaires Pour faire la diffeacuterence entre le retrait
(retreat) et les recharges en sable (nourish) ils se basent sur deux critegraveres le taux de recul agrave
long terme etou la valeur eacuteconomique des terres menaceacutees Des chiffres de taux de recul sont
eacutevoqueacutes agrave partir desquels les solutions semblent les mieux adapteacutees dapregraves les auteurs Pour
parler de taux de recul faible il faut que celui-ci soit infeacuterieur agrave 07 m par an dans ce cas un
engraissement de la plage est preacuteconiseacute Et pour parler de taux eacuteleveacute il faut quil soit
supeacuterieur agrave 2 agrave 3 megravetres par an dans ce cas cest un retrait qui est preacuteconiseacute Cela laisse donc
une marge de manœuvre importante pour les deacutecideurs qui peuvent alors uti liser la valeur
eacuteconomique de larriegravere-cocircte pour baser leur choix (mecircme sil ny pas de valeurs
eacuteconomiques preacuteciseacutees) Mais on agit ici toujours de maniegravere reacuteactive une fois que le
problegraveme et le risque pour les infrastructures sest manifesteacute Ce modegravele deacutecisionnel doit
cependant ecirctre adapteacute aux cocirctes queacutebeacutecoises en y ajoutant dautres critegraveres car la recharge
nest pas possible dans tous les milieux (falaises notamment) et possegravede un coucirct qui peut ecirctre
important De plus le problegraveme de choix se pose lorsque les taux deacuterosion se situent agrave
linteacuterieur dune fourchette (entre 07 et 2 rnan) Lanalyse coucirctavantage nest pas proposeacutee
mais permettrait daffiner les deacutecisions
142 Comparer des possibiliteacutes de zonage
Eacutetant donneacute la multitude doptions dameacutenagement cocirctier qui soffre il est important
didentifier quel serait le meilleur zonage pour une zone cocirctiegravere en particulier Diffeacuterents
eacuteleacutements de comparaison pourraient alors ecirctre retenus tels que le coucirct de mise en place et
deacutelaboration le coucirct dune anticipation face agrave celui dune reacuteaction posteacuterieure le nombre de
bacirctiments agrave risque les limitations eacuteconomiques non neacutecessaires Linteacuterecirct collectif face agrave
linteacuterecirct particulier pourrait aussi ecirctre pris en compte Le fait que la gestion se doit decirctre
reacutealiseacutee en fonction de linteacuterecirct du groupe et non dune personne en particulier devrait ecirctre
mis en avant Les comparaisons devraient se faire avec dautres zonages ou avec dautres
actions ou inactions possibles Quelques comparaisons eacuteconomiques existent entre action et
43
inaction agrave savoir celle de Stern (2007) agrave une eacutechelle mondiale ou celle de Peng et al (2006) agrave
propos de la comparaison entre limplantation dun plan de gestion inteacutegreacutee de la zone cocirctiegravere
en Chine versus linaction Cependant il nexiste pas encore de litteacuterature sur ce sujet agrave une
eacutechelle locale pour aider les deacutecideurs agrave faire des choix entre deux actions Ainsi il ny a pas
de meacutethodologie sur laquelle se baser pour identifier quels eacuteleacutements il faut consideacuterer lors de
ce choix
Morneau et al (2001) PoJomeacute et al (2005) ainsi que Cooper et McKenna (2008)
eacutevoquent lutilisation de la meacutethode danalyse coucirctbeacuteneacutefice pour choisir la mei lIeure option
dameacutenagement Cependant cette meacutethode reste plus adapteacutee agrave la comparaison de solutions
laquo postraquo probleacutematique quagrave la comparaison de solutions de zonages qui doivent se faire en
amont De plus cest encore une meacutethode en deacuteveloppement pour laquelle il n y a pas de
consensus sur quels seraient les eacuteleacutements agrave consideacuterer biens mateacuteriels beacuteneacutefices non
moneacutetaires reacutesultant de la localisation avantage lieacute agrave lutilisation de la plage prix dun
eacutecosystegraveme sain coucirct dun deacutesagreacutement visuel prix lieacute agrave une tranquilliteacute desprit (Cooper
et McKenna 2008)
Un choix ne serait plus neacutecessaire si lon connaissait avec preacutecision leacutevolution
certaine de la cocircte Il est donc possible de se demander sil serait possible dutiliser des
modegraveles 3D pour preacutedire leacutevolution des systegravemes et apporter des solutions preacutecises aux
ameacutenagistes en leur fournissant des donneacutees deacutevolution pour chaque secteur
Malheureusement les processus naturels et leurs interactions sont encore trop complexes
pour permettre une telle utilisation des modegraveles 3D (Whitehouse et Sutherland 2001) Ainsi
choisir le zonage le plus efficace parmi des options theacuteoriques est toujours indispensable
143 Deacutefinir un horizon dameacutenagement
Un eacuteleacutement important agrave consideacuterer lors du choix du zonage est son horizon de
gestion En effet il peut varier consideacuterablement entre 20 30 50 voir 100 ans ou ne pas ecirctre
deacutefini Dans lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges sur la Cocircte-Nord (Dubois et al
44
2005) deux horizons sont utiliseacutes agrave savoir 30 ans dans les zones municipales et 100 ans dans
les secteurs hors des municipaliteacutes (soit les terres gouvernementales) Dautres utilisent un
horizon de 50 ans notamment en raison de sa concordance avec la peacuteriode utiliseacutee pour les
modegraveles de preacutevision climatique ou encore avec la dureacutee de vie de certaines infrastructures
(Bernatchez et al 2008 a Winckel et al 2008 Clark 1996) Dautres procircnent 100 ans
comme Davidson-Arnott (2005) laquo It seems prudent to take 100 years as the horizon for most
planning exercises in the coastal zone and as a reasonable goal for the development of
integrated coastal zone management raquo Le choix entre ces diffeacuterents horizons nest pas
discuteacute et est donc laisseacute agrave la discreacutetion des deacutecideurs selon leurs objectifs et la dureacutee de vie
preacutevue des constructions (habitation hocircpital voie de communication ) Geacuteneacuteralement
utiliser un horizon dameacutenagement de lordre de 50 ans pourrait ecirctre agrave privileacutegier compte
tenu des cycles de vie des bacirctiments (Sorensen et McCreary 1990) des possibiliteacutes
eacuteconomiques ainsi que des possibiliteacutes de projections climatiques et des aleacuteas
Des horizons de mise agrave jour des zonages sont eacutegalement proposeacutes par plusieurs
auteurs afin de rendre les plans de gestion plus modulables (Clark 1996 Stewart et al 2003
Paskoff 2004) Un recalcul peacuteriodique de la zone deacuterosion tous les 5 ou 10 ans serait ainsi
souhaitable (Clark 1996) Le recalcul pourrait aussi ecirctre effectueacute agrave mi-terme de l horizon de
gestion ainsi que peu avant le terme (Dubois et al 2005) afin de prendre en compte agrave la fois
le deacuteplacement du trait de cocircte (pour reacuteajuster lemplacement du zonage) et les modifications
dans les processus
Ainsi si la litteacuterature sattardant agrave la reacuteduction et agrave ladaptation aux risques semble
saccorder sur le fait que le zonage est un bon outil il ne ressort pas de consensus sur la
maniegravere dopeacuterer ce zonage ni sur quels eacuteleacutements le baser Plusieurs meacutethodes sont ainsi
exposeacutees selon les endroits et selon les auteurs sans toutefois quil se deacutegage deacuteleacutements
permettant de privileacutegier lune ou lautre II nexiste pas deacutetude qui mesure limpact de la
mise en place dun zonage sur leacutevolution de loccupation des terres et sur leacutevolution des
risques pour une popu lation Ce meacutemoire sattachera donc agrave combler ces lacunes pour
contribuer agrave une meilleure gestion des risques littoraux dans le contexte actuel de
changements climatiques
CHAPITRE 11
MEacuteTHODOLOGIE
La meacutethodologie utiliseacutee sappuie sur une caracteacuterisation preacutecise de lenvironnement
de la municipaliteacute de Perceacute tant dun point de vue physique quhumain Cela permettra de
reacutepondre efficacement aux deux objectifs principaux de ce projet qui sont de connaicirctre tant
les impacts que lefficaciteacute des zonages des risques
Lapproche utiliseacutee comprend ainsi Jeacutevolution du secteur deacutetude [inteacutegration des
changements environnementaux la comparaison des zonages leacutevaluation des coucircts lieacutes aux
risques cocirctiers la deacutemarche des rencontres avec le milieu et enfin un traitement de toutes
ces informations au sein dun systegraveme dinformation geacuteographique
46
21 Caracteacuterisation de la cocircte agrave [eacutetude
La caracteacuterisation physique de la cocircte du secteur agrave leacutetude se base sur la distinction
de segments homogegravenes dapregraves leur nature geacuteomorphologique Cette segmentation a eacuteteacute
eacutelaboreacutee par le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (UQAR)
Pour cela plusieurs caracteacuteristiques sont releveacutees (tableau 21) Elle a eacuteteacute effectueacutee sur le
terrain en 2006 et compleacuteteacutee agrave laide de videacuteographies obliques heacuteliporteacutees du secteur
(Environnement Canada 2005) et des cattes geacuteologiques Le trait de cocircte a eacuteteacute traceacute sur les
orthophotographies au 1 40000 de 2001 dans un systegraveme dinformation geacuteographique
(ArcGIS 91 et 92) Il a eacuteteacute diviseacute en 146 segments dont la longueur varie entre 6 megravetres et
69 kilomegravetres Le trait de cocircte correspond au sommet des falaises dans les secteurs concerneacutes
ou agrave la limite de la veacutegeacutetation pour la flegraveche littorale et les terrasses de plage
Tableau 21 Caracteacuteristiques de la cocircte recueillies lors de la segmentation
Caracteacuteristique Utilisation Type de cocircte Faciegraves littoral geacuteomorphologie de la cocircte eacutenergie de la cocircte
Hauteur Aleacuteas potentiels (possibiliteacute de mouvements de masse) Lithologie Dureteacute possibiliteacute dalteacuteration prise en charge des seacutediments
Meacutecanismes deacutevolution de la cocircteProcessus actifs rythme de recul causes de leacuterosion
Etat deacutequilibre du systegravemePlage alleacutenuation de ]eacutenergie des vagues
Largeur Quantiteacute de seacutediments preacutesents eacutetat du systegraveme Pendage des couches
Types daleacuteas preacutesents (glissements en plans vs eacutecroulement)rocheuses
Artificialiteacute Probleacutematique de leacuterosion (type et eacutetat) (impacts potentiels Qualiteacute de lentretien)
Alteacuteration de la roche Type et intensiteacute des processus actifs fragiliteacute de la roche(qualitatif)
Etat de la cocircte Etat vis-agrave-vis de leacuterosion
La caracteacuterisation fine des falaises rocheuses a eacuteteacute reacutealiseacutee au moyen de visites sur le
terrain de videacuteographies aeacuteroporteacutees et de cartes geacuteologiques Le degreacute dalteacuteration des
roches est une eacutevaluation qualitative du degreacute de fragilisation des roches et de leur
effritement Le pendage repreacutesente linclinaison des couches seacutedimentaires preacutesentes dans les
roches au niveau de la falaise
47
Une caracteacuterisation de loccupation humaine de la cocircte a eacutegalement eacuteteacute effectueacutee
Elle visait agrave identifier de maniegravere lineacuteaire quelles eacutetaient les formes doccupations humaines
preacutesentes sur larriegravere-cocircte Pour cela une bande de 150 megravetres en arriegravere du trait de cocircte a
eacuteteacute utiliseacutee Les diffeacuterentes cateacutegories doccupation possible sont patrimoniale service
public industrielle reacutecreacuteative portuaire commerciale (tant commerces locaux que
touristiques) villeacutegiature (chalets) reacutesidentielle voie de communication (une sous-cateacutegorie
a eacuteteacute effectueacutee entre la voie ferreacutee la route nationale 132 et les voies locales) naturelle
friche et agricole Eacutetait toujours retenue la premiegravere occupation agrave proximiteacute de la cocircte En cas
de double utilisation loccupation principale eacutetait consideacutereacutee La caracteacuterisation a eacuteteacute reacutealiseacutee
agrave laide des orthophotographies au 140000 du secteur ainsi que du trait de cocircte du LDGIZC
Loccupation humaine a eacuteteacute inventorieacutee agrave laide du rocircle deacutevaluation fonciegravere fourni par le
MAMR (2006) de la couche des voies de communication de la base de donneacutees
topographiques au 1120000 du Queacutebec de Jinterpreacutetation des photographies aeacuteriennes ainsi
que des connaissances acquises sur le terrain
22 Eacutevolution du secteur deacutetude
Afin de comprendre au mieux comment la cocircte est susceptible deacutevoluer dans le
futur il est neacutecessaire de connaicirctre et de comprendre son eacutevolution passeacutee Leacutevolution du
secteur deacutetude a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave laide de couvertures de photographies aeacuteriennes datant des
anneacutees 1934 1963 1975 1980 1992 (geacuteoreacutefeacuterencement de Bernatchez et al 2008 a agrave laide
des orthophotographies de 2001) ainsi que des orthophotographies de 2001
22 Eacutevolution historique de loccupation du territoire
Loccupation des terres a eacuteteacute deacutetermineacutee par photo-interpreacutetation pour une bande
cocirctiegravere dune largeur de 1 km agrave partir de la ligne de rivage de 2001 (carte 21) Afin de rendre
les comparaisons possibles entre toutes les anneacutees les zones manquantes pour au moins une
48
couverture de photographies ont eacuteteacute supprimeacutees de lanalyse pour toutes les autres anneacutees
Ainsi une zone de 3 483 hectares a eacuteteacute caracteacuteriseacutee
Une telle analyse diachronique de photographies aeacuteriennes a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee
par Robin et Verger (1996) en France entre 1960 et 1990 Leur analyse ne seacutetendait
cependant que dans les 500 premiers megravetres longeant les cocirctes et visait seulement leacutevolution
de lurbanisation
Pour chaque couverture de photographies la position et le type des voies de
communication la localisation des uniteacutes durbanisation (bacirctiments) les superficies boiseacutees
ainsi que les superficies en friche et les terrains agricoles ont eacuteteacute deacutelimiteacutes Ces eacuteleacutements
geacuteographiques ont eacuteteacute repreacutesenteacutes par numeacuterisation de polygones de polylignes et de points
dans ArcGIS 91 et 92 De plus gracircce agrave des photographies aeacuteriennes obliques de 1927
(BANQ 2009) et au rocircle deacutevaluation fonciegravere de 2006 (MAMR) il a eacuteteacute possible en plus du
nombre de caracteacuteriser leacutevolution du type de bacirctiments pour deux secteurs (en jaune sur la
carte) agrave savoir le village de Perceacute et celui de Cap-dEspoir au niveau de lancien quai
(carte 21)
49
Secteur agrave leacutetude Correspond au 1er km agrave partir de la ligne de rivage (sauf lacune de photographies aeacuteriennes)
Secteur deacutetude de preacutecision Il Correspond aux villages de Perceacute el de L-I Cap-dEspoir (eacutetude approfondie gracircce
aux photographies obliques)
NI o 1250 2500 5000 __-====- megravetres
Cartographie Susan Drejza 2009 + Carte 21 Zones utiliseacutees pour la photo-interpreacutetation
50
222 Eacutevolution de la cocircte
La position des anciens traits de cocircte provient du Laboratoire de dynamique et de
gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de lUQAR et a eacuteteacute obtenue agrave laide des photographies
aeacuteriennes geacuteoreacutefeacuterenceacutees ou des orthophotographies (Bernatchez et al 2008 a) Cela a
permis de calculer les taux de recul historique du trait de cocircte provoqueacutes par leacuterosion
cocirctiegravere La meacutethode retenue pour cette analyse a eacuteteacute de comparer le trait de cocircte avec une
ligne fixe en arriegravere-cocircte afin de minimiser les marges derreur (Bernatchez et al 2008 a) Le
secteur de Cannes-de-Roches (voir carte 32) na pas pu ecirctre utiliseacute car les distorsions dues
aux parois verticales abruptes eacutetaient trop importantes ce secteur est donc exclu de notre
analyse Nous utiliserons ici les donneacutees produites par cette eacutetude
Les taux de recul actuels de la cocircte reacutesultent dun reacuteseau de suivi implanteacute depuis
2005 par le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de lUQAR
Ces taux releveacutes annuellement sont mesureacutes agrave laide de 49 bornes repegraveres installeacutees agrave une
distance fixe en arriegravere du trait de cocircte (Bernatchez 2006)
Concernant lenvironnement humain cest principalement lartificialisation de la
ligne de rivage qui sera utiliseacutee Leacutevolution des ouvrages de protection sur la ligne de rivage
a eacuteteacute effectueacutee par photo-interpreacutetation par Friesinger (2009)
23 Projection de leacutevolution preacutevue de la cocircte
Des projections deacutevolution cocirctiegravere pour lhorizon 2050 ont eacuteteacute utiliseacutees (reacutealiseacutees par
Bernatchez et al 2008 a) Celles-ci incluent notamment les impacts de plusieurs
changements de tenvironnement physique tels que les preacutecipitations (quantiteacute et cateacutegorie)
les tempeacuteratures les redoux hivernaux les tempecirctes et les glaces de mer Lanalyse des
donneacutees brutes a eacuteteacute effectueacutee par des groupes de recherche et des experts speacutecialiseacutes dans
ces domaines (Senneville et Saucier 2008 Jolivet et Bernatchez 2008) Plusieurs sceacutenarios
deacutevolution ont eacuteteacute deacutefinis agrave savoir un sceacutenario optimiste (S 1) tablant sur une poursuite de
51
leacuterosion telle quelle a eu cours en moyenne depuis 1934 un sceacutenario modeacutereacute (S2) et un
sceacutenario pessimiste (S3) (tableau 22) Parmi les trois sceacutenarios proposeacutes pour chaque
segment il a eacuteteacute choisi le sceacutenario qui serait le plus probable compte tenu des modifications
environnementales appreacutehendeacutees (Bernatchez et al 2008 a) Ce sceacutenario le plus probable
(SP) sera utiliseacute dans cette eacutetude comme reacutefeacuterence pour lemplacement du trait de cocircte en
2050
Tableau 22 Sceacutenarios deacutevolution de la cocircte pour 2050
Sceacutenarios pour 2050 Description
51 Sceacutenario optimiste Il ny aura pas de modification de leacuterosion cocirctiegravere en Taux de deacuteplacement moyen historique de la ligne raison des changements climatiques La sensibiliteacute de rivage (entre les photos les plus anciennes et les du littoral aux changements climatiques sera faible plus reacutecentes) ou nulle
52 Sceacutenario modeacutereacute
Taux deacuterosion moyen mesureacute pour un intervalle de Il Y aura une probable acceacuteleacuteration de leacuterosion 10 agrave 15 ans ougrave leacuterosion a eacuteteacute la plus intense parmi cocirctiegravere en raison des changements climatiques toutes les peacuteriodes
53 Sceacutenario pessimiste
Taux moyens des valeurs supeacuterieures agrave la moyenne Il Y aura une acceacuteleacuteration eacuteleveacutee de leacuterosion cocirctiegravere des taux de recul pour un intervalle de 10 ou 15 ans en raison des changements climatiques et des ougrave leacuterosion a eacuteteacute la plus intense parmi toutes les facteurs anthropiques aggravants peacuteriodes
Modifiumleacute de Bernalchez et al (2008 b)
24 Comparaison des zonages
Diffeacuterents zonages potentiels ou appliqueacutes dans le secteur (tableau 13) ont eacuteteacute
cartographieacutes avec preacutecision dans un Systegraveme dInformation Geacuteographique (SIG) afin de
pouvoir les analyser et les comparer Le logiciel utiliseacute est ArcGIS (version 91 et 92)
Certains des zonages ont ducirc ecirctre adapteacutes agrave la geacuteomorphologie du littoral de Perceacute mais
lesprit et lhorizon de gestion du zonage initial ont eacuteteacute respecteacutes
Le zonage eacutelaboreacute pour la Cocircte-Nord (Dubois et al 2005) a ducirc ecirctre adapteacute aux
particulariteacutes de la Gaspeacutesie car les falaises rocheuses de Perceacute sont constitueacutees de roches
seacutedimentaires alors que celles de la Cocircte-Nord sont formeacutees de roches igneacutees Les auteurs
52
avaient donc conseilleacute une eacutetude plus approfondie des secteurs de cocircte agrave falaises de roche
seacutedimentaire mais ne proposaient pas une marge fixe pour ce type de cocircte (Dubois et al
2005) La diffeacuterence dans la reacutesistance agrave leacuterosion est importante Ainsi les aleacuteas sont
dintensiteacutes variables Les principes de gestion et de marges de seacutecuriteacute deacuteveloppeacutes sur la
Cocircte-Nord ne peuvent donc pas tous ecirctre repris tels quels sur la peacuteninsule gaspeacutesienne mais
devront ecirctre adapteacutes en conservant lesprit dorigine Sur la Cocircte-Nord le recul des falaises
nest pas significatif (sur une longueur de vie humaine) cest pour cela que les marges sont
seulement de 10 ou 15 megravetres Ces marges sont suffisantes dans le cas dune stabi liteacute du trait
de cocircte pour ecirctre suffisamment eacuteloigneacute des vagues et des influences maritimes majeures
Cependant en Gaspeacutesie le recul de la ligne de rivage subit une variation spatiale due agrave
leacuterosion Deux eacutetapes dadaptation du zonage de la Cocircte-Nord sont donc neacutecessaires pour
ces falaises seacutedimentaires 1) preacutevoir ougrave sera le trait de cocircte dans 30 ans selon la moyenne
des taux de reculs supeacuterieurs et 2) ajouter 15 megravetres pour que les constructions soient
toujours seacutecuritaires dans 50 ans (voir annexe 3 tableau reacutecapitulatif des taux modifieacute de
Dubois et al 2005)
Les comparaisons effectueacutees entre les zonages agrave leacutetude et leacuterosion la plus probable (SP) ont
permis de deacuteterminer (figure 21)
des superficies non zoneacutees par les diffeacuterentes lois dameacutenagement mais qui seront agrave
risque dans le futur lintensiteacute de leacuterosion future est sous-estimeacutee dans ces zones
des superficies zoneacutees agrave tOIt par les diffeacuterentes lois dameacutenagement agrave contrario
lintensiteacute du zonage de ces secteurs est surestimeacutee
des zones dadeacutequation du zonage avec les projections des futures conditions cocirctiegraveres
(adeacutequation totale ou quasi totale)
53
Surface agrave risque mais non zoneacutee
Surface soustraite agrave un deacuteveloppement
Adeacutequation du zonage et de
leacutevolution probable
Eacutevolution probable
Zonage agrave comparer
Infrastructure de protection (promenade municipale mur )
Figure 21 Comparaison des zonages avec leacutevolution probable du trait de cocircte
25 Eacutevaluation des coucircts
Afin deacutetablir les conseacutequences financiegraveres possibles relieacutees agrave la perte des
infrastructures agrave risque dans la zone cocirctiegravere une eacutevaluation de leur valeur et de leur type a eacuteteacute
effectueacutee Les infrastructures prises en compte pour cette eacutevaluation sont le cadre bacircti ainsi
que les voies de communication Agrave laide dun SIG tous les eacuteleacutements inclus dans les
peacuterimegravetres affecteacutes par leacuterosion future ont eacuteteacute recenseacutes selon le sceacutenario probable envisageacute
ainsi quen fonction des diffeacuterents zonages possibles (Drejza et Bernatchez 200S)
54
Le deacutecompte de ces eacuteleacutements leur localisation et leur typologie proviennent des donneacutees
suivantes
le rocircle deacutevaluation fonciegravere fourni par le MAMR (2006) qui comprend la localisation
de chaque uniteacute deacutevaluation fonciegravere sa valeur et son type dutilisation
un inventaire des bacirctiments reacutealiseacute par photo-interpreacutetation eacutetant donneacute quune uniteacute
deacutevaluation municipale peut comprendre plusieurs bacirctiments ou aucun
la couche des voies de communication de la base de donneacutees topographiques au
120000 du Queacutebec (localisation et typologie) ainsi que le traccedilage effectueacute pour mettre
agrave jour ces voies de communication et les voies ferreacutees agrave laide des orthophotographies
de 200
Par la suite le coucirct de ces infrastructures a eacuteteacute calculeacute agrave laide des donneacutees suivantes
la valeur de chaque uniteacute du rocircle deacutevaluation fonciegravere soit le bacirctiment le terrain et
limmeuble (ensemble de luniteacute soit le terrain et le bacirctiment)
la valeur moyenne de reconstruction des routes selon leur type utiliseacutee par le ministegravere
des Transports du Queacutebec pour les routes dont il a la charge (Labbeacute D ingeacutenieur au
MTQ communication personnelle 2007)
la valeur de reconstruction moyenne des routes municipales selon leur type (Andreacute
Fortin de Progest-Gapseacute firme dingeacutenieurs-conseils communication personnelle
2007)
la moyenne des valeurs estimeacutees de reconstruction de la voie ferreacutee (Olivier Demers
Corporation des Chemins de fer de la Gaspeacutesie communication personnelle 2007)
26 Rencontres avec le milieu
Des rencontres avec le milieu ont eu lieu dans le but deffectuer une validation des
donneacutees existantes et de connaicirctre leurs besoins et enjeux Pour cela des entrevues ont eacuteteacute
reacutealiseacutees avec des repreacutesentants le responsable de lameacutenagement de la MRC (Feacutelix Caron)
le directeur de lurbanisme et responsable des permis de construction de la municipaliteacute
(Ghislain Pitre) et la repreacutesentante de lassociation laquoConservation de la natureraquo (Geneviegraveve
Leroux) Une participation agrave la consultation publique concernant le nouveau scheacutema
55
dameacutenagement de la MRC (II mars 2008) a eacutegalement permis de connaicirctre directement
lavis de la population Il a eacutegalement eacuteteacute possible de participer agrave la table de concertation que
le consortium Ouranos avait mise en place avec tous les repreacutesentants du milieu (19 juin
2007) Enfin une participation agrave un atelier de formation et deacutechanges sur leacuterosion organiseacute
le 17 avril 2008 par le comiteacute ZIP Baie des Chaleurs et le LDGIZC de lUQAR (Belzile
2008) a permis de recueillir plusieurs avis et besoins Le but de ces entrevues et rencontres
eacutetait de mieux comprendre dans quelle mesure le zonage des risques est appliqueacute compris et
expliqueacute agrave la population et dans quelle mesure il a un impact socio-eacuteconomique ainsi quun
impact sur la protection faunique et fJoristique des habitats cocirctiers
27 Traitement des donneacutees dans un SIG
Les multiples informations recueillies ont eacuteteacute traiteacutees dans un SIG agrave laide dArcGIS
91 puis 92 Ce puissant outil danalyse des donneacutees dans un cadre de reacutefeacuterence spatiale a
permis lextraction de nombreuses donneacutees secondaires Il permet en effet la superposition et
la recherche de proximiteacute Lutilisation des SIG pour ce type de probleacutematique de gestion
semble ecirctre une meacutethode reconnue (Klein el al 1999 et 2001 ZeidJer 1997 Lajoie 2006
Tolvanen et Kalliola 2008) En effet les SIG sont un outil puissant dinteacutegration de multiples
donneacutees et de leurs repreacutesentations spatiales
laquo Appropriate frameworks such as Geographic Information System (GIS) are strongly advised in ICM [integrated coastal management] applications primarily for coastal data management and database support Once arranged a GIS system can be employed for a good many destinations serving the purpose of both vulnerability assessments ICM planning and other projects in the coastal zoneraquo (Zeidler 1997 p49)
Les traitements qui ont eacuteteacute effectueacutes comprennent une panoplie doutils et danalyses
spatiales diffeacuterents Divers types de fichier de formes (ou shapefiles) ont eacuteteacute utiliseacutes agrave savoir
des points correspondants aux bacirctiments des polylignes correspondants aux voies de
communication et au trait de cocircte et des polygones correspondants aux possibiliteacutes
deacutevolution de la cocircte aux zonages et agrave loccupation humaine du territoire Les propositions
de marges preacutesenteacutees par les zonages ont eacuteteacute transposeacutees en polygones agrave laide de zones
56
tampons partant du trait de cocircte le plus reacutecent et le plus preacutecis existant pour le secteur Les
outils de superpositions spatiales (clip erase) et de proximiteacute (buffer select by attributes) ont
permis dextraire de multiples donneacutees deacutecompte des bacirctiments inclus dans les diverses
propositions de zonage longueur de voies de communication agrave proximiteacute de la cocircte
proximiteacute des infrastructures vis-agrave-vis de la cocircte Les superficies des zonages ont eacuteteacute
calcu leacutees et compareacutees afin de deacuteterminer pour chaque segment ladeacutequation ou non du
zonage avec leacutevolution future de la cocircte
CHAPITRE III
DESCRIPTION DU SITE DEacuteTUDE
Afin de reacutepondre aux objectifs du preacutesent meacutemoire une eacutetude de cas a eacuteteacute reacutealiseacutee
Le territoire deacutetude preacutesente 706 km de cocirctes et se trouve dans la MRC du Rocher-Perceacute
dans la reacutegion administrative de Gaspeacutesie-Icircles-de-la-Madeleine (carte 31) dans lEst du
Queacutebec (Canada) Le territoire agrave leacutetude se situe plus preacuteciseacutement dans la municipaliteacute de
Perceacute entre la pointe Saint-Pierre au nord et le cap dEspoir au sud (carte 32)
Queacutebec
bull Perceacute __eacuteoI bullQutboc RmouslO
n cgt l (1)
w N
t ecirc ( VJ
0shy(1) Pointe-Saint-Pierre
cgt N o l (1)
Cannes-de-Roches
0shy(1)
2 0shy(1)
0shy(1)
~ () (1)
Cap-Despoir
Village de Perceacute ~~
ltlt0ltjY
1-0~~ Leacutegende
-shy Routes et rues
++ Voie terreacutee
~ bull Bacirctiments
Fond de carte base de donneacutees topographiques du Queacutebec au 120000 lYonaagraventuœ p ~
~ 1250 2 500 3750 5 o~
Cartographie Susan Orejza 2009 VI 00
59
3] Contexte physique
3 J Caracteacuteristiques geacuteomorphologiques
bull Types de cocirctes
Le trait de cocircte est pour plus de 55 constitueacute de falaises rocheuses (tableau 31 et
carte 33) Les autres types de cocircte sont les terrasses de plage qui se retrouvent
principalement dans le fond des anses rocheuses ou des zones abriteacutees (en 17 endroits sur le
territoire) et une flegraveche littorale qui repreacutesente agrave elle seule 15 de la longueur totale de la
cocircte En arriegravere de la flegraveche littorale se trouve une cocircte agrave marais maritime qui compte pour
20 de la longueur totale de la cocircte La flegraveche ainsi que Je marais maritime quelle protegravege
sont appeleacutes laquobarachois raquo dans Je vocabulaire reacutegional La longueur des cocirctes correspond agrave
leur longueur avant la modification humaine cest-agrave-dire sans le surplus lieacute aux
infrastructures portuaires (quais digues jeteacutees installations industrielles) qui occupent 4 567
megravetres de rivage
Tableau 31 Types de cocircte du secteur deacutetude
Longueur Type de cocircte m
Falaise rocheuse 38949 553 Terrasse de plage 6114 87 Flegraveche littorale 11 196 159 Marais maritime 14181 201
TOTAL 70440 100
Voir deacutefinition des termes en Annexe 1
Les proportions des divers types de cocircte sont comparables agrave celles observeacutees dans le
reste de la baie des Chaleurs (LDGIZC 2009) et du Queacutebec maritime laurentien (Bernatchez
et Quintin 2005) tel quexposeacute au tableau 32 Cela rend donc le secteur deacutetude repreacutesentatif
dune situation plus reacutegionale
60
Tableau 32 Reacutepartition des types de cocircte selon les secteurs consideacutereacutes (pourcentage de la longueur de cocircte)
Type de cocircte Perceacute Baie des Chaleurs Queacutebec maritime Falaise rocheuse 55 46 50 Flegraveche littorale 16 18 5
Terrasse de plage 9 13 17 Marais maritime 20 20 10 Cocircte deltaiumlque 0 3 15
Autre 0 0 3 (Source LDGIZC 2009 et Bernatchez et QUIntIn 2005)
LongueurType de cocircte Pictogrammem
Falaise rocheuse 38948 5521
Terrasse de plage 6114 867
Flegraveche littorale 11 195 1587
Marais maritime 14180 2010
Anificialiseacute (port) 106 015 TOTAL 70545 100
LAnse-agrave-Beaufils
-zttKR 0 2 500 5000
Fond de Clt1rte base de donnees topographiques du QUQbec au 120000 ~ megravetres Donnees LOGieZ Universiteacute du Queacutebec agrave Rimouski Cartographie Susan OreJZa 2009
Carte 33 Types de cocircte de Perceacute
bull Geacuteologie reacutegionale
Les formations rocheuses du secteur sont toutes dorigine seacutedimentaire (tableau 33) Ainsi
bien que presque la moitieacute des cocirctes soit de nature rocheuse cela ne signifie pas une absence
de processus naturels
61
Tableau 33 Lithologie des falaises rocheuses de Perceacute
Lithologie des falaises Longueur (m) dominante gregraves et conglomeacuterat 21 346 548
dominante gregraves 11 357 292 dominante calcaire 5684 146
lithologie non deacutetermineacutee 561 14 TOTAL 38948 1000
Les roches seacutedimentaires preacutesentes sont principalement des gregraves des conglomeacuterats
(formation de Bonaventure) des calcaires et des mudstones (Daigneault 2001) Celles-ci
affleurent dans les falaises vives de la cocircte et sont ainsi soumises agrave des processus importants
dalteacuteration tels que la meacuteteacuteorisation et la geacutelifraction qui en modifient la structure physique
et chimique (tableau 34) ainsi quagrave des mouvements de masse De plus le secteur des
Cannes de Roches est un secteur ougrave le nombre de failles et de fractures est important
entraicircnant de nombreux mouvements de masse Le projet de scheacutema dameacutenagement de la
MRC du Rocher-Perceacute (2005) y a dailleurs inventorieacute une zone agrave risque naturel de
glissements de terrain et de mouvements de masse
Tableau 34 Degreacute dalteacuteration des falaises rocheuses de Perceacute
Degreacute dalteacuteration des falaises Longueur(m) fortement alteacutereacute 25830 663
moyennement alteacuteleacute 272 07 faiblement alteacutereacute 1 640 42
non alteacutereacute 5442 140 non deacutetermineacute 5766 148
TOTAL 38950 100
312 Dynamique littorale
bull Eacutetat des cocirctes
Les cocirctes agrave leacutetude sont principalement actives (plus de 65 ) Seulement 2 sont
consideacutereacutees comme stablesveacutegeacutetaliseacutees (tableau 35 et carte 34)
62
Tableau 35 Eacutetat de la cocircte de Perceacute en 2006
Etat de la cocircte Longueur (m) veacutegeacutetaliseacutee 1 138 22
semi-veacutegeacutetaliseacutee 7375 145 active 33208 651
artificielle 9278 182 TOTAL 50999 100
La zone en arriegravere du barachois na pas eacuteteacute caracteacuteriseacutee
Voir deacutefinition des termes en annexe 2
Eacutetat de la cocircte
-active
semi-veacutegeacutetaliseacutee
- veacutegeacutetaliseacutee
-- artificielle
~ donneacutees non disponibles
PointeshyCoin-du-Banc Saint-Pierre
Caps des Cannes de Roches
Cap-dEspoi~
o_-===-1250 2500 SOOOmeacutetres Fond dl) cartamp base dl) donnecirces topographiques du Queacutebec au 120000 Donnecirces LOGieZ Universiteacute du Ouebec Ocirc Rimouski Cartographie Susan Oreza 2009
Carte 34 Eacutetat de la cocircte agrave Perceacute
bull Artificialisation
Actuellement 182 de la longueur totale de la cocircte a eacuteteacute artificialiseacute ce qui deacutenote
Jimportance des problegravemes de risques cocirctiers pour les habitants du secteur Ces cocirctes ont eacuteteacute
modifieacutees par lhomme par limplantation denrochements de murets de zones portuaires de
rampes de mise agrave leau etou de remblais Si lon analyse Jeacutevolution de Jartificialiteacute
63
(Friesinger 2009) preacutesenteacutee au tableau 36 on peut constater que les longueurs artificialiseacutees
ont eacuteteacute multiplieacutees par 30 depuis 1934 Une importante hausse peut ecirctre constateacutee dans les
anneacutees 70 durant lesquelles les longueurs artificialiseacutees ont eacuteteacute multiplieacutees par 12
Tableau 36 Eacutevolution de lartificialisation de la ligne de rivage de Perceacute
Anneacutee Longueur (m) dartificialiteacute 1934 292 06 1963 566 12 1975 6853 140 1980 7495 153 1992 8086 166 2001 9 111 179 2006 9278 182
(Source Fnesmger 2009)
313 Dynamique hydroseacutedimentaire
bull Contexte mareacutegraphique
Le secteur de Perceacute est situeacute dans un environnement microtidal avec des mareacutees moyennes de
llm ayant un cycle mixte semi-diurne (Service hydrographique du Canada 2009) Lors des
grandes mareacutees la ligne des pleines mers supeacuterieures peut atteindre 17 m et le niveau
maximal enregistreacute a eacuteteacute de 23 m (Service hydrographique du Canada 2009) Les mareacutees
geacutenegraverent des courants cocirctiers pouvant atteindre 11 nœud lors du flot et 07 nœud lors du
jusant (Service hydrographique du Canada 2009)
bull Niveau marin relatif
En Gaspeacutesie le niveau marin relatif est en hausse et la reacutegion de la baie des Chaleurs est en
eacutetat de submersion nette (Koohzare et al 2008) Les donneacutees les plus fiables agrave proximiteacute de
la baie des Chaleurs sont celles de la station dEscuminac au Nouveau-Brunswick et
indiquent une tendance agrave la hausse du niveau marin relatif de 20 cmsiegravecle [soit 2 mman]
(Parkes et al 2006) Ces valeurs devraient ecirctre assez proches jusquau secteur de Perceacute si on
se fie aussi au modegravele geacuteophysique de Tarasov et Peltier (2004) En effet Je sud de la
Gaspeacutesie est situeacute dans une zone daffaissement isostatique (carte 35) ce qui accentue la
64
hausse des niveaux marins Toutes les cocirctes du Queacutebec ne sont pas pareillement sensibles agrave la
hausse du niveau marin relatif mais la reacutegion de Perceacute est consideacutereacutee comme y eacutetant
modeacutereacutement sensible voire fortement pour certains secteurs tels que la flegraveche littorale (Shaw
et al 1998)
CANADA
USA Modifieacute de Koohzare et al 2008
Carte 35 Mouvements verticaux de la croucircte terrestre dans lest du Canada (en mman)
bull Cellules hydroseacutedimentaires
Comme il est important de geacuterer la cocircte en fonction des cellules hydroseacutedimentaires
coheacuterentes la fin de notre zone deacutetude correspond agrave deux pointes rocheuses soit le cap
dEspoir au sud et la pointe Saint-Pierre au nord (carte 36) Cette approche par cellules
hydroseacutedimentaires a eacuteteacute preacuteconiseacutee par Dubois (1973) et utiliseacutee sur la Cocircte-Nord dans le
cadre de leacutetude mise en place par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges (Dubois et al
2005) Dapregraves Ballinger et al (2000) il serait preacutefeacuterable deffectuer tous les plans de gestion
du littoral au niveau de chaque cellule cocirctiegravere mecircme si lauteur concegravede quen pratique cest
65
relativement difficile en termes de ressources humaines neacutecessaires car on se situe agrave une
eacutechelle locale laquo Le littoral fonctionne comme un systegraveme aucune de ses parties nest lagrave par
hasard aucune ne fonctionne isoleacutementraquo (Pinot 1998)
__ Courant de deacuterive principale
Courant de deacuterive secondaire
Caps des Cannes de Roches t
1 250 2500 5000 Susan Drelza 2009 megravetres
1- 0 Source des donnees Bernalchez et al 2008
Carte 36 Courants de deacuterive principale et secondaire du secteur de Perceacute
bull Tempecirctes
Se situant agrave lextreacutemiteacute de la baie des Chaleurs et ouvrant sur le golfe du Saint-Laurent la
ville de Perceacute est exposeacutee aux multiples tempecirctes qui peuvent y survenir Le fetch est
important principalement de lest et du sud-est (tableau 37) et nest entraveacute par presque
aucun obstacle hormis licircle Bonaventure (carte 32)
Tableau 37 Fetch auquel sont soumises les cocirctes de Perceacute
Orientation Longueur (km) lJord-est 107
Est 366 Sud-est 339
Sud 178 Sud-ouest 93
Ce sont donc principalement les tempecirctes de lest qui frappent ses cocirctes Entre 2003 et 2005
46 du nombre total des tempecirctes recenseacutees dans lEst du Queacutebec ont affecteacute la cocircte de
66
Perceacute (Savard sd) Ce sont les tempecirctes avec des vents du nord-est ou du sud-est qui
produisent les vagues qui affectent le plus le littoral de Perceacute (figure 31) Il est agrave noter que
ces tempecirctes sont celles qui produisent des surcotes sur les cocirctes (Savard et al 2008)
Nord 345 0
277
Ouest 90 Est 270
111
180 169
Sud Sav ard et al 2008
Figure 31 Direction des vagues engendreacutees par les tempecirctes du golfe du Saint-Laurent et reacutegions qui en sont affecteacutees
314 Eacutevolution de la cocircte
bull Eacutevolution historique
Leacutevolution du trait de cocircte agrave long terme a eacuteteacute tregraves variable (Bernatchez et al 2008 a)
Fluctuant de 1934 agrave 2001 entre une accreacutetion de 014 rnan pour les flegraveches littorales et un
recul de 020 rnan pour les falaises rocheuses Comme on peut le voir agrave la figure 32 les
mesures deacutevolution sont variables tant dans lespace (selon les types de cocircte) que dans le
temps (selon la peacuteriode consideacutereacutee)
67
07 10
c 06 8
(1j
Ecirc 05 04 6
C Q)
03 4 E ~ (1j0
~
02 01
O-l--lt---r-shy
-01
2 3 o lt CD J
~
~
-02 -03
--shy0CD o
~ -04 -6 0shyCD
-05 -06
-8
-07 -10
Taux de deplacement (man) o Fleacuteche littorale Deacuteplacement moyenfpeacuteriode o Basse falaise rocheuse o Terrasse de plage bull Deacuteplacement (m)
Moyenne falaise rocheuse bull Haute falaise rocheuse o Moyenne globale
o Moyenne globale sans les cocirctes artificialiseacutees
Bematchez el al 2008 a
Figure 32 Eacutevolution globale de la ligne de rivage en fonction du type de cocircte entre 1934 et 2001
bull Eacutevolution reacutecente
Depuis 2005 49 bornes implanteacutees par le LDGIZC de lUQAR permettent dobtenir des taux
deacuterosion ou daccreacutetion actuels tregraves preacutecis pour la municipaliteacute de Perceacute (Bernatchez 2006)
Les deux types de cocirctes qui sont suivies pour la municipaliteacute de Perceacute sont les falaises
rocheuses et les terrasses de plage Les premiegraveres sont affecteacutees par un taux deacuterosion moyen
de 009 rnan soit tregraves proche des taux moyens de la MRC ou de la Gaspeacutesie (respectivement
011 et 014) Pour les terrasses de plage les taux deacuterosion moyens agrave Perceacute sont de
035 rnan eacutegalement proches des taux de la MRC et de la reacutegion (respectivement 042 et
040) Le fait deffectuer des mesures annuelles permet de se rendre compte de la variabiliteacute
qui peut exister entre deux anneacutees car les processus ne suivent pas toujours deacutevolution
lineacuteaire mais souvent saccadeacutee Par exemple les terrasses de plages de Perceacute ont reculeacute en
moyenne de 014 m entre 2005 et 2006 mais de plus de 054 m lanneacutee suivante (tableau 38)
68
Tableau 38 Taux de recul moyens reacutecents dans le secteur de Perceacute (2005-2007)
Taux de recul moyens dans le secteur de Perceacute (2005 agrave 2007)
Type de cocircte Taux moyen (rnan)
terrasses de plage 035 (entre 014 et 054)
falaises rocheuses 009 (entre 006 et 012)
tout type de cocircte 014
(Source des donneacutees LDGIZC 2009)
bull Processus actifs particuliers
Les aleacuteas preacutesents sur le territoire agrave Jeacutetude sont leacuterosion par les vagues les glissements en
plan les eacuteboulements-eacuteboulis et les effondrements-eacutecroulements (calte 37) La submersion
est eacutegalement un aleacutea qui affecte de grandes portions de la cocircte telles que la flegraveche littorale le
marais cocirctier et les terrasses de plage de lanse de Cap-dEspoir du village de Perceacute de
Coin-du-banc et de la rive nord de la Malbaie (carte 37)
Sapement par Submersion
les vagues
Eboulemenl Eboulis
Effondrement m Ravinement Ecroulement ~ Suffosion
Processus cryogeacuteniques Pointeshy
ii1
LAnse-agrave-Seaufiis
Mfii~ 0 2500 5000 Fond de carte base de donnee topographIque du Queooc au 120 000 ~ megravetres Donnees LOGIeZ Univesiteacute du Queacutebec agrave Rimouski Cartographie Susan Drejza 2009
Carte 37 Aleacuteas cocirctiers dans la zone cocirctiegravere de Perceacute
69
Dans les falaises du secteur les processus les plus actifs sont les processus
cryogeacuteniques hydrogeacuteologiques et les processus de pente Les reacutesurgences dans les parois
entraicircnent la formation de cocircnes de glaces qui fragilisent la roche (figure 34 B et E) Leacutetude
de Daigneault (2001) montre que les processus de cryoclastie agissent sur lensemble des
falaises rocheuses et que si les pertes de mateacuteriaux quils engendrent sont faibles elles nen
sont pas moins constantes tout au long de lanneacutee ce qui les rend responsables dune part
importante des reculs mesureacutes (figure 34 A)
Les eacutecroulements et les glissements en plan sont conditionneacutes par le pendage des
couches seacutedimentaires Comme le pendage horizontal est majoritaire (65 des falaises) les
eacuteboulements sont importants La suffosion etou le fait que les couches les plus alteacutereacutees sont
plus facilement deacutegageacutees par la mer creacuteent des encoches et des caviteacutes basales ce qui
fragilise les falaises (tableau 39) Les glissements en plan ont lieu dans les secteurs de
pendage oblique (233 des cocirctes)
Tableau 39 Pendage des falaises rocheuses de Perceacute
Pendage des falaises Longueur (m) horizontal agrave subhorizontal 25650 659
oblique 9079 233 subvertical 2940 75
non deacutetermineacute 1 279 33 TOTAL 38948 100
315 Climat du secteur deacutetude
La zone deacutetude est caracteacuteriseacutee par un climat tempeacutereacute froid Les tempeacuteratures
neacutegatives hivernales permettent la mise en place dun manteau neigeux ainsi que dun pied de
glace (figure 33) La preacutesence de ces eacuteleacutements durant les mois d hiver a un effet protecteur
sur la cocircte (Bernatchez et Dubois 2008)
70
120 60
50 100
40 ---shy0
80 0 ~
30 Q) c c Q)
Ul gt sect
co-
60 20 0 E Q) shy
0
~ shy
40 10
J-co shy
Q)
0 0shy
0 E Q)
fshy20
-10 +
o -20
Principal type de preacutecipitation
1 1 Neige ~ Pluie ou neige bull Pluie
source des donneacutees Environnement Canada 2009
Figure 33 Diagramme ombrothermique de la station de Gaspeacute (40 km au NNE du site deacutetude)
II est donc important de consideacuterer les diffeacuterents processus lieacutes au froid tels que la
cryoclastie et le glaciel les eacutecoulements souterrains entre les couches de gregraves et le couvert de
neige (figure 34) Dun point de vue geacuteomorphologique la saison froide nest donc pas une
saison passive bien au contraire (Bernatchez et Dubois 2008)
71
Figure 34 Processus actifs sur les cocirctes en hiver
En A geacutelifraction sur le pied de glace En B eacutecoulements hivernaux entre les couches rocheuses En C couleacutee boueuse En D eacuteboulements de surplombs en hiver malgreacute la preacutesence dun pied de glace et en E le pied de glace et des cocircnes de glace copy SD
Les tempeacuteratures mesureacutees dans lEst du Queacutebec ont subi une hausse au cours du
dernier siegravecle (Jolivet et Bernatchez 2008) La tendance des tempeacuteratures moyennes agrave la
station de Gaspeacute preacutesente un reacutechauffement de + 077 oC sur une peacuteriode de 91 ans
(+ 001 oCan) mais atteint + 137 oC (+ 007 OCan) pour les 20 derniegraveres anneacutees (J01 ivet et
Bernatchez 2008) En hiver la hausse est deux fois plus importante (Jolivet et Bernatchez
2008) De plus pour la reacutegion de Perceacute la baisse preacutevue dans le nombre de jours avec de la
glace de mer est de lordre de 58 sous un climat hivernal avec 2 oC de plus soit environ en
2050 (Senneville et Saucier 2008) Ces eacuteleacutements auront probablement des conseacutequences
quil faudra prendre en compte dautant que les modifications sont plus importantes pour les
tempeacuteratures hi vernales
72
Au Queacutebec ce sont surtout les vagues de tempecirctes et les pluies diluviennes qui
affectent les cocirctes (Frisinger et Bematchez 2009) cest pourquoi il est important de
connaicirctre ces paramegravetres et leur eacutevoJution pour le secteur agrave leacutetude
- La direction dominante des vents mesureacutes pour la reacutegion de Perceacute est dest davril agrave aoucirct
mais douest de septembre agrave mars (Environnement Canada 2009) Cependant les vents de
tempecirctes sont principalement douest
- Les pluies diluviennes sont caracteacuteriseacutees par une forte abondance de preacutecipitation en un
court laps de temps Ce type de preacutecipitation survient dans le secteur de Perceacute avec une
reacutecurrence moyenne de 1 fois par 15 an mais les eacutevegravenements ayant un impact pour la
population ont une peacuteriode de retour moyenne de 31 ans (Friesinger et Bernatchez 2009 a)
Il est important de les prendre en compte eacutetant donneacute les impacts quelles peuvent engendrer
sur le milieu naturel et les infrastructures notamment en pouvant deacuteclencher des mouvements
de masse dans les falaises littorales (Bernatchez et Dubois 2004 Colantoni et al 2004
Heacutenaff et al 2002)
32 Contexte humain
32 J Perceacute petite municipaliteacute cocirctiegravere
La population de la municipaJiteacute de Perceacute est de 3 4) 9 habitants (recensement 2006)
Ces habitants sont reacutepartis en 6 noyaux de peuplement qui correspondent principalement aux
municipaliteacutes qui existaient avant la fusion en ]970 entre les municipaliteacutes de Saint-Georgesshy
de-Mal baie Barachois Bridgeville Perceacute Cap-dEspoir et Val-dEspoir La population de
Perceacute a connu une diminution importante depuis J971 en perdant plus du tiers de son effectif
(figure 35) Il sagit dune des plus fOltes baisses parmi les municipaliteacutes du Queacutebec
73
6000
5198
5000
4000 4028 3993
3419
6 3000 i
t 2000
3614
1000
0
1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
source des donneacutees Recensement Canada 2006
Figure 35 Eacutevolution de la population de Perceacute
Comme pour le reste de la Gaspeacutesie il sagit dun secteur qui est fortement marqueacute
par la lineacuteariteacute de loccupation humaine le long du littoral Le territoire de la MRC du
Rocher-Perceacute est un territoire ougrave historiquement et encore actuellement le deacuteveloppement
seffectue le long du littoral (MRC Rocher-Perceacute 2005) Ceci a pour effet que plus des trois
quarts de la population de la MRC du Rocher-Perceacute sont disperseacutes le long de la route 132
(MRC Rocher Perceacute 2005)
Il est important de consideacuterer le caractegravere particu lier que confegravere le statut
dalTondissement naturel et historique au territoire de Perceacute (Mongrain 2006) Les roulottes
y sont notamment interdites en dehors des campings ce qui limite le nombre de constructions
anarchiques sur Je littoral constructions qui pourraient eacuteventuellement se transformer en
reacutesidences
74
322 Portrait eacuteconomique
Dun point de vue eacuteconomique Je portrait que lon peut dresser de la municipaliteacute de
Perceacute est une petite municipaliteacute avec un important secteur primaire (principalement
foresterie et pecircches) et tertiaire (principalement lieacute au tourisme) Le secteur de lheacutebergement
et des services de restauration occupe pregraves dun actif sur 6 dans la municipaliteacute soit 154
(tableau 310) Cette forte proportion tregraves au-dessus de la moyenne provinciale (63 )
montre que le tourisme occupe une position eacuteconomique primordiale pour leacuteconomie de la
municipaliteacute de Perceacute
Tableau 310 Population active selon le secteur eacuteconomique dactiviteacute
Perceacute Rocher-Perceacute
(MRC) Gaspeacutesie
Icircles-de-Ia-Madeleine Queacutebec
Agriculture foresterie pecircche et chasse
183 107 103 2 5
Heacutebergement et services de restauration
15 4 92 77 6 3
Commerce de deacutetail 131 13 5 128 120
Fabrication 112 14l 10 8 146
Services (administratifs et autres)
8 8 33 34 3 6
Construction 77 62 57 52
Services denseignement 62 6 7 6 7 6 9
Administrations publiques 5 0 64 74 62
Soins de santeacute et assistance sociale
46 126 14 7 11 2
Transport et entreposage 35 29 41 4 6
Autres 62 9 1 11 1 21 9
Source des donneacutees Institut de la statistique du Queacutebec - Recensement de 2006 Cateacutegories du Systegraveme de Classi fication des Industries de lAmeacuterique du Nord (SCIAN) de 2002
Pourcentage des actifs de plus de 15 ans
Leacuteconomie est fortement baseacutee sur le tourisme avec notamment le parc national du
Queacutebec de lIcircle Bonaventure et du Rocher Perceacute mecircme si cette activiteacute est marqueacutee par une
grande saisonnaliteacute En effet le village de Perceacute est connu et reconnu internationalement pour
son rocher ses paysages magnifiques ainsi que la richesse faunistique de licircle Bonaventure
Le parc reccediloit de 300000 agrave 500 000 visiteurs par anneacutee (MRC du Rocher-Perceacute 2005) soit
85 agrave 150 fois plus que la municipaliteacute ne compte dhabitants Au sein de la MRC Perceacute a
7S
dailleurs eacuteteacute deacutesigneacutee comme ayant le rocircle de laquo pocircle sectoriel touristiqueraquo (MRC Rocher
Perceacute 2005) Le secteur reacutecreacuteotouristique misant sur la grande nature laventure la culture et
le tourisme de santeacute est dailleurs un creacuteneau deacutefini comme leader par le gouvernement du
Queacutebec dans le cadre de son programme ACCORD (2002 2003) Cela signifie que le
gouvernement qui a chapeauteacute le programme ACCORD juge quil sagit dun creacuteneau dans
lequel la reacutegion est en mesure de jouer un rocircle de leader nord-ameacutericain ou mondial Les
retombeacutees du tourisme estival sont donc tregraves importantes pour la municipaliteacute
Cependant la MRC du Rocher-Perceacute est la 2eacuteme MRC la plus pauvre du Queacutebec Cela
ne lui donne donc que peu de ressources pour reacutepondre aux diffeacuterentes tacircches qui lui sont
deacuteleacutegueacutees en matiegravere dameacutenagement cocirctier et ce malgreacute la longueur du trait de cocircte dont
elle a la charge et les enjeux importants auxquels elle fait face
323 Activiteacutes le long de la cocircte
Dans la reacutegion de Perceacute loccupation du territoire cocirctier se reacutepartit principalement
entre un usage lieacute aux voies de communication (34 du lineacuteaire cocirctier) aux secteurs
reacutesidentiel (8 ) commercial (4 ) ainsi quagrave la villeacutegiature (2 ) (figure 36) Limportance
des voies de communication dans le secteur cocirctier vient de la proximiteacute de la route 132 avec
la ligne de rivage ainsi que de la preacutesence de la voie ferreacutee sur la flegraveche littorale de Barachois
Les zones reacutesidentielles sont principalement relieacutees agrave linstallation des noyaux vi Ilageois
autour des ports et donc le long de la mer Mentionnons aussi que 35 de la faccedilade maritime
est encore naturelle et que 49 nest pas bacirctie (figure 36)
Les activiteacutes preacutesentes le long de la cocircte peuvent devenir des enjeux si celles-ci sont
toucheacutees par les aleacuteas naturels deacuterosion ou de submersion Il convient donc de bien les
documenter afin de mieux saisir les perspectives pour le secteur qui connaicirct deacutejagrave actuellement
plusieurs probleacutematiques cocirctiegraveres
76
autres (5 )
(J)
~ Cl C o c (J) c 1~ shyQ)
1shy
Figure 36 Occupation du territoire cocirctier agrave Perceacute Est recenseacutee loccupation la plus proche de la cocircte Par exemple mecircme si des reacutesidences sont
construites en arriegravere dune route la zone sera classeacutee laquo voie de communication raquo
bull Transports
La route 132 comme seul lien reacutegional est primordiale pour la municipaliteacute mais aussi pour
la reacutegion Cette route constitue lartegravere principale des localiteacutes ainsi que le lien privileacutegieacute avec
les reacutegions limitrophes La route nationale 132 longe le littoral sur la majeure partie de son
parcours gaspeacutesien ce qui la rend plus proche des zones agrave risque Plus de 9 km de cocirctes sont
dabord occupeacutes par cette voie qui repreacutesente 40 des voies de communication que lon
retrouve dans la zone littorale (tableau 311) En plusieurs endroits elle est agrave une distance
infeacuterieure agrave 10 megravetres de la ligne de rivage Depuis son prolongement jusquagrave Perceacute en 1929
cette voie a eacutegalement permis lessor du tourisme reacutegional
77
Tableau 311 Reacutepartition du type de voies de communication dans la zone cocirctiegravere de Perceacute
Longueur Type de voie de communication m 00 Route 132 9350 402 Route locale 2505 108 Route locale non paveacutee 3947 170 Voie ferreacutee 7448 320
TOTAL 23250 100
La voie ferreacutee construite en J911 emprunte elle aussi de grandes portions de cocircte
notamment sur la flegraveche littorale du Barachois (figure 37) Elle permet agrave un train de
passagers (le laquo Chaleurs raquo) ainsi quaux trains de marchandises de desservir Perceacute et Gaspeacute
car il ny a pas de voie ferreacutee sur la rive nord Selon Shaw et al (1998) ce tronccedilon est
menaceacute par la submersion et aussi par la migration de la flegraveche Les auteurs classifient ce
tronccedilon comme eacutetant tregraves sensible agrave la hausse du niveau marin relatif (comme 3 des cocirctes
canadiennes Shaw et al 1998)
Figure 37 La voie ferreacutee sur la flegraveche du Barachois un enjeu majeur
bull Infrastructures reacutesidentielles
Les zones reacutesidentielles occupent 8 des cocirctes (figure 36) mais elles sont eacutegalement tregraves
souvent preacutesentes immeacutediatement en arriegravere de la route 132 dans les secteurs ougrave celle-ci
longe le littoral En 200 1 421 bacirctiments se situaient agrave moins de 100 megravetres de la ligne de
rivage (tableau 312) Si Jon regarde quels sont les types de cocirctes qui semblent les plus
78
attractifs on remarque quil y a pregraves de 4 fois plus de bacirctiments en bordure des cocirctes agrave
terrasses de plage que des falaises rocheuses (en fonction de la longueur) (tableau 312) Les
noyaux villageois sont principalement installeacutes dans les zones les plus accessibles cest-agraveshy
dire les terrasses de plage car ils proviennent historiquement danciennes installations de
pecircche Cependant lon sait maintenant que ce sont les zones soumises aux plus forts risques
deacuterosion et de submersion
Tableau 312 Reacutepartition des bacirctiments agrave moins de 100 m du trait de cocircte selon le type de cocircte
Nombre de Longueur Bacirctiments par km bacirctiments de cocircte (km) de cocircte
Falaise 258 389 66 Terrasse de place 160 61 262
TOTAL 418 450 93
Le haut taux de deacuteveloppement (maisons et chalets) du littoral de la baie des Chaleurs fait
que la reacutegion va ecirctre affecteacutee par des probleacutematiques majeures agrave lavenir bien que
physiquement la cocircte ne soit seulement consideacutereacutee que modeacutereacutement sensible agrave la hausse du
ni veau mari n (Shaw et al 1998) La municipaliteacute de Perceacute sinscrit elle aussi dans ce
contexte
bull Villeacutegiature
Les zones de villeacutegiatures sont occupeacutees par des chalets ou des reacutesidences secondaires Elles
occupent seulement 2 des cocirctes agrave Perceacute puisque les touristes logent plutocirct dans les
nombreux hocirctels et motels
bull Activiteacutes reacutecreacuteatives
Plusieurs activiteacutes reacutecreacuteatives sont pratiqueacutees le long de la cocircte de Perceacute (carte 38) On
compte notamment la cueillette de mollusques (myes coques) la deacutetente sur les plages la
baignade la randonneacutee peacutedestre la randonneacutee cyclable la reacutecolte dagates et de jaspes Ces
activiteacutes sont pratiqueacutees aussi bien par la population locale que par les touristes de passage
() Cgt ~
vgt Saint-Georgesshy
00 ~ de-Mal baie
gtshyo ~
lt ~
(Il (gt
o ~
(Ti (Il (gt Pointeshy
~ Saint-Pierre
3 Cgt
2middot 3 (Il (gt
a (Il
Cgt Golfe Saint-Laurent (Il
03 o l
a (Il
(Il
5 (Il
--shyN o 8 ---shy Clp ltlEspOIr
PrCicircmenJf1F1
AclivltSUlllt-Ij)ltlGlllJll
A Bgnd l leo~y~~ oilOI AAcl ISanebull ~ an
bull
erf oIo1tlt dl P 1 11 C - dcl$ ~411fi7 ObbullbullolO ~ ~
0- ~~
~ Secteur de Perceacute
D bull Cap BlallC
Icircle Bonaventure
_ Rc([~ CJ1(j11 P S f1 (te j)Sp bullmiddot
III SOrtlllS tIl nit oS
Q bull 10 KIIl
1 1 1 1 -----1__----_--J 0 -l
80
bull Infrastructures eacuteconomiques
Les infrastructures eacuteconomiques comprennent les infrastructures lieacutees agrave lactiviteacute touristique
qui sont tregraves importantes pour la reacutegion Celles-ci sont souvent construites en bordure de
leau afin de profiter de lattrait que la vue peut exercer sur les touristes Ainsi sur le
territoire deacutetude 25 km de cocirctes sont occupeacutes par ces infrastructures agrave haute valeur
(tableau 313)
Tableau 313 Longueur des cocirctes occupeacutees par les infrastructures touristiques
Longueur Type dinfrastructure touristique m 00
Heacutebergements 1 629 628 Heacutebergement et commerce 85 33 Heacutebergement et restauration 93 36 Restauration 140 54 Camping 647 250
TOTAL 2595 100
bull Activiteacutes portuaires
Les 3 ports du secteur (LAnse-agrave-Beaufils Perceacute et Belle-Anse) sont non seulement la base
de leacuteconomie des pecircches du secteur mais aussi celle des activiteacutes touristiques Ces
infrastructures sont donc importantes pour la municipaliteacute
bull Infrastructures patrimoniales
Dapregraves lOffice queacutebeacutecois de la langue franccedilaise (2008) le patrimoine et plus
particuliegraverement le patrimoine historique fait reacutefeacuterence laquo agrave lensemble des richesses dordre
culturel appartenant agrave une communauteacute et transmissibles dune geacuteneacuteration agrave une autre raquo Dans
la zone deacutetude cela comprend principalement des sites domestiques et des sites maritimes
(Rioux-Pin 2008) Certains sont classeacutes et dautres non Parmi les sites maritimes on
retrouve par exemple les entrepocircts de la compagnie de pecircche Robin servant de postes
daccueil pour le parc de la Sepaq ou le phare du Cap Blanc Les sites domestiques quant agrave
eux sont des exemples de maisons historiques qui ont pu ecirctre preacuteserveacutes jusquagrave nos jours
81
Deux sites cocirctiers sont classeacutes dans le Reacutepertoire des lieux patrimoniaux du Canada
(2009) agrave savoir la Villa Frederick James et la Maison Briard dans le centre du village de
Perceacute (figure 38) Ce reacutepertoire inventorie eacutegalement lensemble de Jarrondissement naturel
de Perceacute pour son inteacuterecirct historique important Linventaire reacutealiseacute par Pichat et Patsy (1998)
dans le cadre du Plan directeur du patrimoine de la Gaspeacutesie comprend les deux maisons
preacuteceacutedemment classeacutees mais y ajoute eacutegalement la Reacutesidence Plourde (Anse-agrave-Beaufils)
Toutes les infrastructures patrimoniales ne beacuteneacuteficient donc pas dune protection
Figure 38 Exemple de patrimoine domestique maison ancienne (village de Perceacute)
CHAPITRE IV
EacuteVOLUTION HISTORIQUE DES RISQUES COcircTIERS ET DE LOCCUPATION DU
TERRITOIRE EN LIEN AVEC SA GESTION
Afin de deacuteterminer en quoi lapplication de mesures de gestion de la zone cocirctiegravere a
pu influencer leacutevolution de loccupation des terres et les risques cocirctiers une eacutetude de
leacutevolution historique de loccupation du territoire a eacuteteacute effectueacutee Leacutetude sest inteacuteresseacutee
dabord au cadre bacircti puis aux surfaces non bacircties et finalement aux voies de
communication
Au deacutebut du 20egraveme siegravecle aucune regraveglementation nencadrait les constructions et la
deacutelivrance des permis de construction Au cours de la i-e moitieacute du siegravecle des lois ont eacuteteacute
voteacutees et progressivement appliqueacutees afin dharmoniser les usages et de limiter les risques
pour les populations Les objectifs de ce chapitre sont donc (a) didentifier les modifications
de loccupation des terres et les divers eacuteleacutements qui en sont la source (b) de cerner quels ont
eacuteteacute les effets de la mise en place de lois de gestion des constructions par les MRC et les
municipaliteacutes et enfin Cc) danalyser leacutevolution des risques cocirctiers pour le territoire
83
41 Eacutevolution du cadre bacircti
Les objectifs concernant leacutevolution du cadre bacircti sont de deacuteterminer leacutevolution de
loccupation du sol dans la zone littorale et de voir limpact des politiques dameacutenagement de
la zone cocirctiegravere et plus particuliegraverement de la politique de protection des rives du littoral et
des plaines inondables de 1987 et du scheacutema dameacutenagement de 1989 sur lorganisation du
territoire et des risques cocirctiers Limpact que pourraient avoir dautres facteurs tels que
leacuteconomie ou le contexte historique sur cette eacutevolution sera eacutegalement consideacutereacute
41 J Eacutevolution geacuteneacuterale du nombre de bacirctiments dans la zone Littorale
En 2001 le nombre de bacirctiments dans la zone littorale de Perceacute (agrave moins de J km de
la 1igne de rivage) eacutetait de 1 328 Il a subi une hausse entre 1934 et 1963 puis une baisse
jusquen 1980 puis une nouvelle hausse jusquagrave nos jours Le nombre de bacirctiments na
toutefois pas atteint le niveau de 1963 (figure 41) La diffeacuterence entre le deacutenombrement des
recensements de Statistique Canada et celui obtenu par photo-interpreacutetation est due agrave la
diffeacuterence de territoire couvert (toute la municipaliteacute versus la seule zone littorale) Mais les
tendances deacutevolution du nombre de bacirctiments sont similairement agrave la hausse depuis les
anneacutees 80 (par photo-interpreacutetation ou avec les recensements de Statistique Canada) Entre
198081 et 200 l le nombre de bacirctiments a augmenteacute entre 13 et 14 (respectivement par
photo-interpreacutetation et dapregraves les recensements)
84
1800
1600
1425 1430
1400 1328
1200
1000
800 l-shy --J
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
( Recensements ~~ Photointerpreacutetation
Figure 41 Nombre de bacirctiments obtenu par photo-interpreacutetation et nombre de logements priveacutes occupeacutes dapregraves les recensements
Cette hausse contraste cependant avec la tendance agrave la baisse de la population de la
municipaliteacute qui a perdu 29 de sa population entre 198 J et 2006 (figure 42)
6 CXXl -----------------------------shy
5100 4EŒJ
5CXXl 4686
4028 3993 4CXXl
3614 3419
3CXXlshy
2 CXXl 1 43) 1410 1 BX) 1 400 1 53)
1 middot1~65~-~1~~~~~bullbull=--bullbull~--bullbull---bullbull--- 1 CXXl
OL---------------------------J 1970 1975 1000 1005 1rogt 1005 2005 2010
Pcpulation ---+- LqpTents prieacutes occLpeacutes
source des donneacutees Recensement Canada 2006
Figure 42 Eacutevolution de la population et du nombre de logements priveacutes occupeacutes agrave Perceacute
85
Bien que la cocircte soit principalement constitueacutee de falaises rocheuses les terrasses de
plage accueillent plus de 47 fois plus de population par kilomegravetre de cocircte (figure 43)
Cependant on constate que le nombre de bacirctiments proches des falaises a eacuteteacute multiplieacute par 2
depuis 1934
16
14
~ 12~
~ a 10
1 8
~
~ 6
~ ~ 4
~ 2 0
0 bull bull bull bull 0 bull bull 193gt 1940 1950 1900 1970 1900 1900 2OCO 2010
Terrasse ce page 3J m -0- Falaise 3J m -tr-- Terrasses ce page 15 m - Falaise 15 m
15 m bacirctiments entre 0 et 15 megravetre du trait de cocircte 30 m bacirctiments entre 0 et 30 m du trait de cocircte
Figure 43 Eacutevolution du nombre de bacirctiments par kilomegravetre de cocircte en fonction du type de cocircte
412 Nombre de bacirctiments agrave risque et normes de gestion de la cocircte
Deux cateacutegories dinfrastructures sont consideacutereacutees comme laquo agrave risqueraquo soit celles qui
sont situeacutees entre 0 et 15 megravetres de la ligne de rivage ainsi que celles situeacutees entre 0 et 30
megravetres Ces deux distances agrave la cocircte peuvent de maniegravere reacutealiste correspondre agrave 50 ans
deacuterosion dans le secteur de Perceacute En 2001 le nombre de bacirctiments agrave risque selon le
sceacutenario probable seacutetablissait en effet quelque part entre le nombre de bacirctiments agrave moins de
15 m et celui agrave moins de 30 m (figure 44) Le nombre de bacirctiments qui est agrave risque probable
deacuterosion se situe donc quelque part entre les deux marges selon la configuration et la
86
dynamique propre agrave chaque secteur Eacutetant donneacute quil nexiste pas de donneacutee de sceacutenario
probable pour les anneacutees anteacuterieures les deux marges (15 et 30 m) ont eacuteteacute consideacutereacutees
comme le meilleur moyen dobtenir une estimation fiable du nombre de bacirctiments agrave risque
deacuterosion pour notre analyse de leacutevolution historique des infrastructures agrave risque
Le nombre de bacirctiments agrave risque connaicirct une augmentation nette depuis les anneacutees
1980 soit une augmentation de 35 uniteacutes pour ceux situeacutes agrave moins de J5 megravetres de la ligne de
rivage et une hausse de 44 uniteacutes pour ceux situeacutes agrave moins de 30 megravetres (figure 44)
200 175
180 bull 160
ll c 140
ecirc 120+gt
~ Q) 100 98 0 ~ 80 -g ~ 60
40 42 40
43
66bull64
20 29
0
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
_ agrave moins de 30 m de la ri-e agrave moins de 15 m bull SceacutenariOll probable deacuterosion pour 2050
Figure 44 Nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion selon leur distance agrave la cocircte
Au Queacutebec les eacuteleacutements de reacuteglementations reacutegissant les risques naturels sont entreacutes
en vigueur en 1979 avec la Loi sur lameacutenagement et lurbanisme (LAU) puis concernant
lameacutenagement des littoraux ont eacuteteacute compleacuteteacutes en 1987 par le biais de la Politique de
protection des rives du littoral et des plaines inondables dans le cadre de la Loi sur la qualiteacute
de lenvironnement (LQE) (figure 45) La Loi sur lameacutenagement et lurbanisme eacutevoque
cette compeacutetence dans son article 54 laquoLe scheacutema dameacutenagement et de deacuteveloppement
doit agrave leacutegard du territoire de la municipaliteacute reacutegionale de comteacute deacuteterminer toute zone ougrave
Joccupation du sol est soumise agrave des contraintes particuliegraveres pour des raisons de seacutecuriteacute
87
publique telle une zone dinondation deacuterosion de glissement de terrain ou dautre
cataclysme ou pour des raisons de protection environnementale des rives du littoral et des
plaines inondables raquo (LAU Section Il 54 1979) Puis la politique de protection des rives
du littoral et des plaines inondables ajoute quil est laquo interdit lutilisation des rives et du
littoral des lacs et des cours deau pour reacutealiser des constructions des ouvrages ou des
travaux raquo (MDDEP 2009) Dans la MRC du Rocher-Perceacute les recommandations de ces
deux lois ont eacuteteacute appliqueacutees en 1989 par la mise en place du scheacutema dameacutenagement La
MRC du Rocher-Perceacute utilise de maniegravere stricte les marges prescrites par la LQE lorsquil
sagit de deacuteterminer les zones agrave risque eacutetant donneacute quelle ne dispose pas de moyens
financiers ou techniques pour reacutealiser dautres eacutetudes de risque qui permettraient didentifier
toutes les zones soumises agrave des contraintes
r------------------------------------------------------------------------------
1
Reacutecapitulatifdes lois dameacutenagement 1
1
1979 Loi sur lameacutenagement et lurbanisme - Instauration des scheacutemas dameacutenagement (responsabiliteacute des MRC) - Identification des zones ougrave Joccupation du sol est soumise agrave des contraintes
1987 Loi sur la qualiteacute de lenvironnement Inclus la Politique de protection des rives des berges et des plaines inondables - Objectif principal protection environnementale de leacutecotone - Objectif secondaire assurer la seacutecuriteacute des personnes et des biens
t
- Bandes de 10 ou 15 megravetres agrave compter de la limite des hautes eaux t
1 t t t
Modi fieacutee en 199 J 1996 2005 el 2008 t t 1 t
1989 Entreacutee en vigueur du 1er scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute 1 1 1 t 1 1 1(anciennement MRC de Pabok)
11 1 - Applique la LQE avec une marge variant de 10 agrave 15 m 1 1 1
1 1 1 1 1
1
- Reacutepond ainsi aux objectifs de la LA U en ce qui a trait aux zones soumises agrave contrainte 1
1 1 1 2001 Loi sur la seacutecuriteacute civile 1
t - Creacuteation des scheacutemas de seacutecuriteacute civile (responsabiliteacute des MRC) 1t _ -----------1
Figure 45 Reacutecapitulatif chronologique des lois dameacutenagement (Queacutebec)
Alors que ces deux lois (LAU et LQE) doivent permeltre de limiter les risques naturels pour
les populations du Queacutebec et plus particuliegraverement dans les zones littorales on peut constater
une hausse du nombre et du pourcentage de bacirctiments il risque en zone littorale depuis ces
anneacutees-lagrave (figures 44 et 46)
88
18
al J 0 rigt C
16
14
12
lt) ) lt -J
0gt 1shy0gt
w a -J
1shy00 0gt
co eumlE Q)
_Q) E ~ Q) u Cl)
Cf) co C
bullbull Q)
0gt E 00 co0gt _
CIl -0
$ 10 c ltgt ecirc 8 ~ -el 6 ~ 0
4
2
0 193) 1940 1950 1~ 1970 1œcJ 1900 2CXXl 2010
agrave moins de 30 m __-agrave moins de 15 m t selon le Sceacutenario probable
Figure 46 Eacutevolution de la proportion de bacirctiments agrave risque parmi ceux de la zone littorale
Lapplication de ces lois ne semble donc pas avoir permis de limiter ou de stabiliser
les constructions dans des secteurs probablement agrave risque agrave contrario elles ont mecircme
augmenteacute depuis Cette tendance agrave la hausse peut ecirctre lieacutee agrave la conjoncture qui favorise la
proximiteacute de leau pour des raisons de bien-ecirctre personnel (paysage activiteacutes littorales cadre
de vie) Mais cela soulegraveve un problegraveme de gouvernance puisque les lois qui ont eacuteteacute mises en
place au bon moment nont pas joueacute leur rocircle de protection de la population et des biens ni
du milieu naturel Alors mecircme que la hausse du nombre de bacirctiments dans la zone littorale
est seulement de 13 entre 1980 et 200 l le nombre de bacirctiments dans les 15 premiers
megravetres de la zone agrave risque augmente de 1333 (tableau 41) La tendance agrave la hausse est
donc plus forte lorsquon se rapproche du trait de cocircte
Tableau 41 Eacutevolution du nombre de bacirctiments proches du trait de cocircte
Distance des bacirctiments Evolution entre avec la cocircte 1980 et 2001 ()
entre 0 et 15 m + 1333 entre 0 et 30 m + 512
89
Dans le cadre de lapplication de la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement 716 de notre
zone deacutetude devrait posseacuteder une marge inconstructible dau moins 15 megravetres (annexe 4) Il
est donc possible de sinterroger sur lorigine des 21 nouveaux bacirctiments qui viennent
sajouter entre 1992 et 2001 aux 43 qui eacutetaient deacutejagrave agrave risque agrave moins de 15 megravetres de la ligne
de rivage (figure 44)
413 Eacutevolution du type de bacirctiments
La forte baisse agrave la fois de la proportion de bacirctiments agrave risque ainsi que de leur
nombre entre 1934 et 2001 peut paraicirctre surprenante Des analyses compleacutementaires des
types de bacirctiments ont donc eacuteteacute effectueacutees pour deux secteurs (village de Perceacute et Capshy
dEspoir) afin didentifier en plus du nombre la vocation et le type de bacirctiment (tableau 42
et 43)
Tableau 42 Type et vocation des bacirctiments pour le secteur de Cap-dEspoir
~
0 Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de
0shyC) bacirctiments secteur 30 m 15 m w 0 activiteacute lieacutee agrave la pecircche 5 3 1 0shyro uuml entrepocirctgrangehangar 27 8 6
ltt habitation 35 2 1 C) Dl ~ TOTAL 67 13 8
Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de
bacirctiments secteur 30 m 15m 0 0shy activiteacute lieacute agrave la pecircche - - -C)
w =0
entrepocirctgrangehangar 16 2 2 0shyCIl
habitation 48 7 2 0 chalet 2 2 1 rshy0 commerce 1 - -0 N halte routiegravere 1 1 1
TOTAL 68 12 6
90
Tableau 43 Utilisation des bacirctiments pour le secteur du village de Perceacute
Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de bacirctiments secteur 30m 15 m
00)
2 activiteacute lieacute agrave la pecircche 16 8 5 0)
0 0)
entrepocirctgrangehangar 18 3 2 0 habitation 100 10 4 0)
0gt ~ eacuteglise 1 - --gt phare 1 1 -ltt C) (j) r-
gros bacirctiment indeacutetermineacute 7 - -
petit bacirctiment indeacutetermineacute 17 8 6
TOTAL 160 30 17
Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de bacirctiments secteur 30m 15 m
activiteacute lieacute agrave la pecircche - - -
entrepocirctgrangehangar 9 - -
habitation 172 11 3
eacuteglise 1 - -
phare 1 1 -00)
2 commerce 24 1 1 0)
0 eacutecole 3 - -0)
0 0)
0gt
motelhotelheacutebergement campinq
101 30 15 ~ -gt site historique de pecircche 4 1 1
r-service public 7 - -
a a bar 2 1 -CI
restaurant 11 2 1
garage municipal 3 1 -
maison mobile 11 - -
autre 2 1 -
gros bacirctiment indeacutetermineacute - - -petit bacirctiment indeacutetermineacute 11 - -
TOTAL 362 49 21
91
Ces analyses reacutevegravelent une diffeacuterence notable dans les usages des bacirctiments En 1934
les bacirctiments cocirctiers comprennent plutocirct des reacutesidences ainsi quun grand nombre de
bacirctiments relieacutes agrave la pecircche ou des hangarsentrepocirctsgranges alors quaujourdhui ces
bacirctiments utilitaires agrave faible valeur et ces cabanes qui semblent veacutetustes ont complegravetement
disparu (Cap-dEspoir) (voir tableaux 42 et figure 47-A) Dans le village de Perceacute le mecircme
type de bacirctiments eacutetait preacutesent en 1934 mais en 2001 ils ont eux aussi disparu au profit dune
nouvelle classe de bacirctiments agrave savoir les eacutetablissements dheacutebergements pour touristes
(motel hocirctel camping) (voir tableaux 43 et figure 47-B) Ces derniers repreacutesentent
dailleurs 71 (agrave 15 m) et 64 (agrave 30 m) des bacirctiments agrave risque du secteur Les bacirctiments
actuels ont une valeur ajouteacutee plus importante que ceux des anneacutees 30 agrave cause des retombeacutees
eacuteconomiques quils procurent agrave la communauteacute Le type de construction a eacutevolueacute au cours du
20egraveme siegravecle Ils sont eacutegalement plus vulneacuterables aux risques cocirctiers notamment car les
habitations sont occupeacutees de maniegravere annuelle et non plus seulement durant la peacuteriode
estivale Ainsi comme les coucircts des bacirctiments et leur vulneacuterabiliteacute ne sont plus les mecircmes en
2001 par rapport agrave ce quils eacutetaient en 1934 les risques inheacuterents sont eacutegalement diffeacuterents
92
A - Cap-dEspoir 1934 2001
Activiteacutes lieacutees Halte routiegravere agrave la pecircche 17
13
17 Chalet
3374 HabitationEntrepocircUgrangehangar
B - Village de Perceacute 1934 2001 Petits Site historique de pecircche
Activiteacutes lieacutees bacirctiments 5 - shy
agrave la pecircche35 Restaurant ~4
29 5 5
o o 3 3 CD ()
12 CD
EntrepocircU grange 71
24 hangar MotelHocirctel Habitation HeacutebergemenUCamping
Figure 47 Type de bacirctiments agrave moins de 15 m du trait de cocircte
La baisse dans le nombre de bacirctiments agrave risque cocirctier ressentie principalement entre
1934 et 1963 puis plus faiblement entre 1963 et 1981 correspond donc probablement au
deacutemantegravelement des anciens types de bacirctiments La hausse qui suit viendrait de la construction
du nouveau type de bacirctiments tels que les eacutetablissements dheacutebergements touristiques les
commerces ou les restaurants Le laquocreuxraquo correspondrait ainsi agrave la transition entre deux
types dactiviteacutes Ces variations correspondent agrave leacutevolution historique des activiteacutes en
Gaspeacutesie soit une eacuteconomie baseacutee principalement sur la pecircche jusquau milieu du siegravecle puis
une baisse de lactiviteacute eacuteconomique dans les anneacutees 80 lors de la transition dactiviteacutes et
93
enfin depuis le milieu des anneacutees 80 une reprise de lactiviteacute eacuteconomique gracircce au
deacuteveloppement important du tourisme En 1930 plus de 75 des familles de Perceacute
pratiquent la pecircche (Blanchard 1935) alors quen 2001 lensemble du secteur primaire
nemploie plus que 192 des actifs (Recensement Canada 2006)
4 J4 Exemple du Barachois
Lexemple de loccupation humaine sur le Barachois de la Malbaie (carte 41) est
inteacuteressant en ce qui concerne les constructions situeacutees proches de la ligne de rivage et donc
dans la zone agrave risque deacuterosion et de submersion
Barachois
Flegraveche littorale
Cap-dEspoir Perceacute
a 2 000 4 000 8 000 megravelre__==JI Fond de ca1e bltlw de dCfl1t-fls 1000000lptUQUeS CtJ Ou~bec ar 1 20 OOD DlrwlHS LDGlCZ UIIMlrSllfl du QudbK a RUTlcvslll
Carte 41 Localisation du Barachois de la Malbaie (Perceacute)
Les photographies de 1934 nous permettent didentifier 34 bacirctiments sur la flegraveche
littorale (figure 48) Tous sont situeacutes agrave moins de 30 megravetres de la ligne rivage (inteacuterieure ou
exteacuterieure du Barachois) Ces constructions reacutesultant toutes dun mode de vie traditionnel lieacute
agrave la pecircche (Desjardins et al 1999) se situent tregraves pregraves de la rive et mecircme sur la ligne de
rivage ou sur la plage pour certaines dentre elles Leur nombre important en 1934 a connu
94
une baisse drastique jusquen 1963 (figure 48 et 49) Agrave partir de ce moment la flegraveche
littorale de Barachois na plus abriteacute aucune construction
40
35 34
30
25
20
15
10
5
0 o o 0 o o
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
______ agrave moins de 30 m de la rie agrave moins de 15 m
Figure 48 Nombre de bacirctiments agrave risque sur la flegraveche littorale
Ligne de rivage en 2001 250 500--==---- meacutetres
N
t Figure 49 Bacirctiments preacutesents sur lextreacutemiteacute nord de la flegraveche littorale
95
Il est donc possible de se demander si les risques pouvaient ecirctre consideacutereacutes comme
importants en 1934 sachant quil sagissait de constructions en bois souvent deacuteplaccedilables et
sur pilotis comme en attestent les figures 410 et 411 La nature mecircme de ces constructions agrave
savoir des habitations temporaires et des hangars en lien avec la pecircche neacutecessitait leur
construction si proche de la ligne de rivage Le risque eacutetait cependant minimiseacute agrave cause de la
relative faible valeur des bacirctiments leur deacuteplacement aiseacute le type de construction (sur pilotis
habitation seulement agrave leacutetage supeacuterieur) et labsence de reacuteseaux deau et deacutelectriciteacute Ainsi
les bacirctiments de 1934 semblaient mieux adapteacutes agrave la dynamique cocirctiegravere notamment pour le
risque de submersion que les bacirctiments actuels que lon retrouve souvent sur les flegraveches
littorales de la Gaspeacutesie
Figure 410 Poste de pecircche de Barachois vers 1935
96
Figure 411 Vue sur la flegraveche de Barachois (deacutebut du 20egravelle sciegravecle)
415 Origine des risques cocirctiers
Laugmentation du nombre de bacirctiments agrave risque ne reacutesulte que tregraves paltiellement du
deacuteplacement de la ligne de rivage par eacuterosion En effet parmi les bacirctiments agrave risque en 2001
seulement 87 le sont devenus agrave cause dun rapprochement de la ligne de rivage par
eacuterosion (tableau 44 et figure 412) Lorigine du risque en 2001 est principalement quils
eacutetaient deacutejagrave agrave risque en 1980 (pour 504 dentre eux) ou que ce sont de nouvelles
constructions (409 ) La reacutepartition de Jorigine du risque deacuterosion reste la mecircme quel que
soit le type de cocircte (figure 411)
Tableau 44 Bacirctiments agrave risque en 2001 en fonction de lorigine du risque
Total A risque en
1980 Eacuterosion
Nouvelle construction
N 127 64 11 52 100 504 87 409
97
90
80
70
60
50
40
30
20
10
o Tout twe de cocircte Terrasse de plage Falaise
bull Agrave risque en 1980 Eacuterosion D Noueurolle construction
Figure 412 Origine du risque des bacircti ments de 2001 en fonction du type de cocircte
Les bacirctiments nouvellement agrave risque en 2001 par rapport agrave 1980 sont agrave plus de 82 de
nouvelles constructions (tableau 45 et figure 413) Ceci signifie que bien que des lois eacutetaient
progressivement mises en place de nouvelles constructions ont tout de mecircme eacuteteacute reacutealiseacutees
Celles-ci font deacutesormais partie des constructions potentiellement agrave risque agrave Perceacute
Tableau 45 Origine du risque deacuterosion pour les bacirctiments nouvellement agrave risque (1980-2001)
N
Total 63 100
Erosion 11
175
Nouvelle construction 52
825
98
Eacuterosion 17
83
Nouvelle construction
Figure 413 Causes de la hausse du risque pour les bacirctiments
Ainsi si lon ne tient plus compte des bacirctiments destineacutes speacutecifiquement agrave se trouver
pregraves de leau et adapteacutes agrave leur localisation (cest-agrave-dire ceux de la flegraveche du Barachois) le
nombre de bacirctiments agrave risque en 1934 est infeacuterieur agrave celui de 2001 (120 vs 127)
(figure 414) De plus le changement de vocation dans les bacirctiments (de temporaire agrave
permanent de hangar agrave hocirctel) a sucircrement entraicircneacute une hausse de la valeur des biens qui sont
agrave risque La prise en compte du type de bacirctiment dans lanalyse du risque est donc tregraves
importante afin deacutevaluer la vulneacuterabiliteacute que subissent les communauteacutes cocirctiegraveres ainsi que
son eacutevolution historique Les lois relatives agrave lameacutenagement et leur mise en application
progressive ne semblent donc pas avoir dimpact surtout comparativement agrave la volonteacute de
deacutevelopper le secteur eacuteconomique du tourisme sur le bord du littoral
bull bull
99
140
127 120
120 120------- 108 100 ll c
ecirc 80jl 66til0 6ID 600 6341~ 60 ecirc 40
38
0 bull37 20 bull 27
c
0 ---- shy
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
-- agrave 30m de la rie bull agrave 15m de la rie --s- SP
Figure 414 Eacutevolution du nombre de bacirctiments agrave risque excluant ceux de la flegraveche littorale de Barachois
Les reacutesultats obtenus agrave la suite de lanalyse de leacutevolution du cadre bacircti indiquent donc que
~ le nombre de bacirctiments agrave risque a connu une baisse jusquen 1980 puis une hausse
depuis linstauration des nouvelles lois dameacutenagement du territoire en 1979 1987
et 1989 na pas empecirccheacute cette hausse
~ concernant le type de bacirctiments dans les deux secteurs speacutecifiques il est possible de
constater un changement de vocation alors quen 1934 il sagissait principalement de
bacirctiments lieacutes agrave la pecircche et de hangars en 2001 il Y a plutocirct des commerces et des
bacirctiments agrave vocation touristique ainsi quune plus forte propol1ion dhabitations le
type de bacirctiment est important concernant leur vulneacuterabiliteacute et le niveau de risque
associeacute
~ les nouveaux bacirctiments agrave risque sont tregraves majoritairement de nouvelles constructions
et non des bacirctiments preacuteexistants qui se retrouvent aujourdhui trop pregraves de la cocircte du
fait du recul de la ligne de ri vage
Les impacts socio-eacuteconomiques dune mauvaise reacuteglementation ou encore de labsence
dapplication de la reacuteglementation en vigueur dans les zones cocirctiegraveres sont importants car les
bacirctiments littoraux sont les plus coucircteux et dusage diffeacuterent de ceux de la moyenne du
territoire
100
42 Eacutevolution des superficies non bacircties
Les objectifs de lanalyse concernant leacutevolution des supeJficies non bacircties sont
dobserver leacutevolution des surfaces dans la zone littorale quelles soient boiseacutees agricoles ou
en friche et dy deacuteceler le reflet de leacutevolution des conditions eacuteconomiques du secteur Dans
une perspective de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres les milieux non bacirctis ou naturels
peuvent favoriser la reacutesilience des systegravemes cocirctiers notamment en jouant le rocircle de zones
tampons lors des eacutevegravenements climatiques extrecircmes (Bernatchez et al 2008 a) Leur preacutesence
en zone littorale est donc primordiale et leur anthropisation aurait pour conseacutequence de
reacuteduire la reacutesilience cocirctiegravere aux changements climatiques appreacutehendeacutes et daugmenter le
niveau de risque dans les zones urbaniseacutees ou ameacutenageacutees adjacentes (Bernatchez et al
2008 a)
42 Superficies agricoles
Les superficies agricoles ont subi une baisse importante de 75 ou 800 ha depuis
1934 passant de 1 061 ha agrave 260 ha (figure 415)
1200
1001
1000
800 675
~ 600
~ I
400
260
200
o 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
Figure 415 Eacutevolution des superficies agricoles
101
Ce fait reflegravete un abandon de terres cultiveacutees depuis le deacutebut du siegravecle dans la reacutegion
Actuellement le secteur primaire dans son ensemble ne repreacutesente que moins de 20 des
actifs (Recensement Canada 2006) Au deacutebut du siegravecle une agriculture qui compleacutetait les
revenus des familles de pecirccheurs eacutetait pratiqueacutee Cependant les terres littorales de Perceacute ne
sont pas toujours dexcellente qualiteacute et ont le plus souvent des limitations agronomiques
telles quune faible fertiliteacute ou un relief inadapteacute (lRDA 2009) Ainsi avec leacutevolution et
lameacutelioration des conditions de vie cette agriculture moins rentable a eacuteteacute la premiegravere agrave ecirctre
abandonneacutee Cela a pu eacutegalement ecirctre amplifieacute par leacuteloignement Il est agrave noter que selon la
Loi sur la protection du territoire agricole agrave peine 1 de la bande cocirctiegravere est zoneacutee comme
ayant une affectation agricole (carte 42 et figure 416)
secteur agrave leacutetude
o Zonage municipal
Urbanise (reacutesidences et commerces)
Service public
Conservation
Agricole
Eau
carlogaphle recircariseacutee por Susan Orejza 2009o 1250 2500 50~egravetres SoUlCO dOs donneacutee MRC du Rochol-Porceacute
Carte 42 Occupation des terres preacutevue au scheacutema dameacutenagement
102
Agricole 1
Autre 03 ~- 4 Rurale
Territoire 74
urbaniseacute 8
Figure 416 Affectations du sol dapregraves le scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute
(vis-agrave-vis de la surface de la zone cocirctiegravere)
422 Boiseacutes
Les surfaces boiseacutees de la zone Jittorale ont augmenteacute depuis 1934 passant de J 143
agrave 1 504 hectares gagnant ainsi 361 ha (figure 417) On peut supposer que les boiseacutes ont
repris de limportance agrave la su ite de labandon des moins bonnes tetTeS agricoles
423 Superficies en friche
Tout comme les surfaces boiseacutees les superficies en friche occupent plus de surface
en 2001 par rapport agrave 1934 en connaissant une augmentation de 395 ha (figure 417)
103
2500
2000
2059
bull 1 7Œ -
bull 1504
~ 1500
1 n3shy 1203 1351
1328
~ 1000 143
554 500
--------~ 1
159 o 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
__ Boiseacutes et hiches -ltgt-- Superficies boiseacutees Superficies en Friches
Figure 417 Eacutevolution des superficies non bacircties dans la zone littorale (Perceacute)
424 Synthegravese de leacutevolution des supeifuies non bacircties
Au total les superficies non bacircties (boiseacutees en friche et agricoles) ont perdu 451 ha
entre 1934 et 2001 (figure 418) Cette surface est donc maintenant urbaniseacutee ce qui
saccorde avec laugmentation du lineacuteaire routier ainsi que du nombre de bacirctiments qui ont
eacuteteacute mesureacutes Les surfaces de friche et boiseacutees prenant la place des terres preacuteceacutedemment
agricoles (annexe 5)
104
100 ~ ~ (l)
ecirc 75
321 317 334
~
~ ~ 50 374
489l 591~
c 0 25+=gt
~
~ a 1934 1975 2001
bull Pgrioole D Friches et boiseacutes D Urbain
Figure 418 Eacutevolution de loccupation de la superficie littorale (en )
43 Eacutevolution des voies de communication
Les objectifs concernant les voies de communication sont de cartographier
leacutevolution des traceacutes des routes et des voies ferreacutees sur le territoire cocirctier de recenser le
deacuteplacement de certains tronccedilons effectueacute par le ministegravere des Transports du Queacutebec (MTQ)
ainsi que les raisons de ces deacuteplacements destimer de quelle maniegravere les connaissances
scientifiques et traditionnelles ainsi que des lois dameacutenagements ont influeacute sur ces choix et
enfin deacutetablir un eacutetat actuel des risques menaccedilant les voies de communication pour la zone
cocirctiegravere de Perceacute
Les voies de communication gaspeacutesiennes suivent principalement les implantations
humaines et longent donc la cocircte (figure 419) La route nationale qui relie les villages cocirctiers
gaspeacutesiens est la route 132 Le village de Perceacute a eacuteteacute relieacute au reste du reacuteseau routier provincial
19egravemc en 1928 (Mongrain 2006) quant agrave la voie ferreacutee elle a eacuteteacute termineacutee au milieu du
siegravecle
105
Cf)B - Voie ferreacutee Q)
~ LL
Figure 419 Voies de communication proches du littoral agrave Perceacute
Il Ya eu de nouvelles constructions de routes dans les anneacutees 70 notamment la route
132 qui a eacuteteacute refaite ce qui a fait augmenter Je nombre de kilomegravetres de routes dans le secteur
deacutetude (figure 420) Ensuite par labandon ou la destruction danciens tronccedilons la longueur
totale des voies de communication a diminueacute Cependant il est agrave noter que localement les
anciens tronccedilons de routes ont pu ecirctre releacutegueacutes au rang de routes municipales Enfin de
nouvelles constructions ont fait augmenter la longueur totale de voies de communication
entre 1934 et 2001 La longueur des voies ferreacutees a quant agrave elle agrave peine eacutevolueacute depuis 1934
passant de 169 agrave 17 kilomegravetres
106
100
00
00 709 720
~ 70
0 705 0
~ 60 679
~
~ 50 0
516 0 shy
40 J Q) J 3) al C
S 20
10 bull169 bull169 bull169 bull170 bull170 -170
0
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
-(gt FbJtes bull Voie ferreacutee
Figure 420 Eacutevolution de la longueur totale des voies de communication (routes et voie ferreacutee) en zone littorale de Perceacute
43 J Voies de communication agrave risque
En 1934 pregraves de 103 km de voies de communication se trouvaient dans une zone agrave
risque deacuterosion alors quen 2001 ce sont plutocirct 148 km qui sont agrave risque soit une hausse de
plus de 40 (figure 421 et tableau 46)
Tableau 46 Longueurs de voies agrave risque deacuterosion agrave Perceacute (1934-2001)
Longueur (km) agrave moins de Anneacutee 30m 15m 1934 1032 433 1963 1279 559 1975 1307 626 1980 1329 690 1992 1290 655 2001 1475 760
107
16
14
12
~ 10
~ crshyfi)
1
middotCIl
icirc S
6
4 bull - bull bull bull bull
2
0 x -x
xshy1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
Oies agrave moins de 30 m du trait de rote _ oies agrave moins de 15 m
bull Oies abandonneacutees agrave moins de 30 m x Oies abandonneacutees agrave moins de 15 m
Figure 421 Eacutevolution des longueurs des voies de communication agrave risque en fonction de la distance agrave la cocircte
Alors que la tendance geacuteneacuterale est agrave la hausse entre 1980 et 1992 il est possible de
constater une baisse dans la longueur de voies de communication situeacutees dans des secteurs agrave
risque deacuterosion (figure 421) Cela reflegravete le fait que des deacuteplacements de tronccedilons de routes
et de voies ferreacutees ont eacuteteacute effectueacutes agrave cette eacutepoque par le MTQ et par le proprieacutetaire de la voie
ferreacutee Agrave partir de 1980 on constate en effet par photo-interpreacutetation lexistence de plus de
1 km de voies de communication abandonneacutees reacutesultant de ces deacuteplacements Les voies
abandonneacutees disparaitront du deacutecompte du fait de leur reacuteinteacutegration progressive agrave la nature
qui les masque Agrave partir de 1992 Ia longueur de voies agrave risque a de nouveau augmenteacute
jusquagrave atteindre plus de 14 km en 2001 (annexe 6)
Deux raisons peuvent ecirctre avanceacutees relativement agrave laugmentation de la longueur des voies
de communication agrave risque
j- rapprochement des voies avec la ligne de rivage agrave cause de leacuterosion
j- constructions ou deacuteplacements de voies de communication effectueacutes trop proches de la
ligne de rivage
108
432 Deacuteplacements de voies de communication
La raison des deacuteplacements nest pas toujours la preacutesence deacuterosion en bordure de la
route En effet la raison principale a eacuteteacute la lineacutearisation du traceacute agrave des fins de seacutecuriteacute (pour la
vitesse) Agrave leacutepoque ougrave les travaux ont eacuteteacute effectueacutes la probleacutematique de Jeacuterosion neacutetait
encore que peu connue les concepteurs sattardaient ainsi plutocirct agrave la conception technique et
agrave la geacuteomeacutetrie des routes (B Laflamme ancien employeacute du MTQ comm pers) La
localisation des tronccedilons deacuteplaceacutes ainsi que les motifs des deacuteplacements se retrouvent sur la
carte 43
ND segment 1Raison du d~placcn-clll
Risquc dagraveosion 2 Lineacutearisalioll du lraccedil0 Non
(J 3 Lill~arisa(ioll dll lrace NOIl Pgt 1
CD jgt
w
4 Lill~arisation dll lrace Non N Lil1~ilri~aliollM 5 Oui- (ct eacuterosion pClIt-ecirctre) Q)
Non
L a
=gt 6 Iineacutearisation dll (raceacute Non 0c 7 Lill~arisalioTl du traceacute Non
()
eshyen
S Iineacutearisation du trace Oui 9 Lineacutearisation du trd~eacute Olli (IUgraveOm)
Non OIlIcirc(200m)
Pgt c 10 Iineacutearisation ct eacuterosion Oui Olli a l 11 Lincarisalion dll tmec Non No Il 0shy(1) en Risque deacuterosion localcmcllt 215m Non a l
0() a l en 0shy(1)
2 Pgt () (1) en 0shy(1) en lt a (1) en 0shy(1)
()
a 3 3 c l
o Modification des voies de communication Pgt c a date de la voie l
ancienne 1934 o 7501 500 3000 4500 6000 _ _ m
- nouvelle 2001 Fano de carte orlhophotographl~ au 40 000
Car10graphle Susan DreJza 2009 o 0
110
Plusieurs tronccedilons de voies de communication ont eacuteteacute deacuteplaceacutes depuis 1934 et il est
inteacuteressant de sattarder sur le cas de certains dentre eux
A) Deacuteplacement de la voie ferreacutee entre 1975 et 1980 pour un tronccedilon de 13 km (carte 44)
La raison invoqueacutee est leacuterosion littorale Le deacuteplacement a eacuteteacute fait agrave plus de 100 megravetres agrave
linteacuterieur des terres ce qui fait quactuellement la voie nest plus agrave risque dans ce secteur
Aujourdhui le coucirct meacutedian dun megravetre de voie est de 3 no $ (o Demers comm pers) ce
qui deacutenote quun investissement tregraves important a eacuteteacute effectueacute pour ces travaux
rrfE1shy ~62~ 125 250 375
F l=ofgtJOr Ih UlmllplIOImiddotII_ i 1 Ul
middotllogloeI~ $u$~DI~ ~~
Carte 44 Localisation du tronccedilon deacuteplaceacute de la voie ferreacutee
Le seul tronccedilon de voie ferreacutee qui est toujours agrave risque actuellement est celui situeacute sur
la flegraveche du Barachois car du fait de la faible largeur de la flegraveche littorale la voie ferreacutee se
retrouve tregraves pregraves de la ligne de rivage sur tout son parcours (carte 45) Une longueur de
57 km est agrave risque en 200 J mais en reacutealiteacute la voie ferreacutee est menaceacutee sur une longueur bien
111
plus grande Eacutetant donneacute la configuration du site un simple retrait nest pas possible car si la
flegraveche se perce en un point cest toute la voie ferreacutee et sa localisation qui est remise en cause
Si un deacuteplacement devait ecirctre effectueacute une nouvelle configuration passant par larriegravere-cocircte
devrait ecirctre envisageacutee Actuellement et depuis 1963 la flegraveche littorale est complegravetement
artificialiseacutee afin de proteacuteger le chemin de fer et eacuteviter un deacuteplacement
- agrave moins de 15 megravetres
- agrave moins de 30 megravetres
N
+0 375 7S~ 1 500 2250 3 COO
- Fond de carte orthophotographies au 1 4000 Canogrugravephle Slls-an OrejZa 2009
Carte 45 Voie ferreacutee agrave risque actuellement
Lors de la construction de la voie ferreacutee cette implantation limitait le nombre de
ponts agrave construire (plusieurs riviegraveres se trouvent dans larriegravere-pays) et diminuait ainsi les
coucircts et les difficulteacutes (moins de valleacutees agrave franchir de ponts agrave construire terrain plat )
Leacutevolution cocirctiegravere des flegraveches littorales de sable et leur grand dynamisme (Paskoff 2003)
nont pas eacuteteacute pris en compte agrave leacutepoque de la construction de la voie ferreacutee ougrave la faciliteacute de
reacutealisation et les coucircts primaient sur la dynamique cocirctiegravere de toute maniegravere inconnue
(O Demers comm pers)
112
B) Dans les anneacutees 60 la route 132 a eacuteteacute deacuteplaceacutee agrave cause de leacuterosion dans deux secteurs de
la municipaliteacute (Laflamme comm pers) Ceci sur des longueurs de 543 et 392 megravetres
(respectivement tronccedilon nO 1 et 10 sur la carte 43) Malgreacute cela ces deux tronccedilons sont de
nouveau agrave risque actuellement (carte 46 47 et figure 422) Ceci peut sexpliquer par une
distance de deacuteplacement trop faible (8 agrave 15 megravetres de recul seulement) compte tenu des taux
deacuterosion observeacutes Cela deacutenote un manque de planification agrave moyen et agrave long terme ainsi
quune lacune dans les connaissances des processus qui affectent la cocircte
Carte 46 Tronccedilon nO 10 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (pointe-Saint-Pierre)
113
Carte 47 Tronccedilon nO 1 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Cap-dEspoir)
Figure 422 Photo du tronccedilon nO 1 route 132 agrave risque deacuterosion (Cap-dEspoir) Agrave gauche on distingue les vestiges de lancienne route
114
C) Dans le hameau de Belle-Anse Je tronccedilon ndeg 8 a eacuteteacute lineacuteariseacute Avant lintervention la
route 132 eacutetait agrave risque mais elle ne lest plus actuellement car lopeacuteration de lineacutearisation a
deacuteplaceacute ce tronccedilon plus loin de la ligne de rivage (carte 48 et figure 423) Cependant
lancienne voie a eacuteteacute transfeacutereacutee agrave la municipaliteacute et constitue maintenant une rue municipale
utiliseacutee par la population locale Cette derniegravere est agrave risque deacuterosion et de submersion Elle
est dailleurs suivie annuellement par le LDGIZC comme infrastructure agrave risque agrave cause de sa
localisation entre 4 et 10 m de la ligne de rivage (LDGIZC 2009) Actuellement les taux
deacuterosion sont de 042 rnan pour ce secteur de terrasse de plage (LDGIZC 2009) Le
deacuteplacement na donc pas reacutegleacute le problegraveme du risque deacuterosion pour ce tronccedilon
Modification des voies de communication
date de la vole
~ ancienne 1934
- nouvelle 2001
Carte 48 Tronccedilon ndeg 8 deacuteplacement de la route 132 lancien tronccedilon devient une route municipale (Belle-Anse)
115
Figure 423 Photo du tronccedilon nO 8 route agrave risque deacuterosion et de submersion
Agrave lextrecircme gauche la route 132 suite au reacutealignement en bas lancienne route 132 devenue la route municipale agrave droite la plage de Belle-Anse
433 Synthegravese de leacutevolution des voies de communication
Le niveau de rIsque des vOies de communication a augmenteacute depuis 1934
(figure 424) pour les voies agrave risque important (cest-agrave-dire agrave moins de 15 megravetres de la ligne
de ri vage) le pourcentage est passeacute de 63 agrave 85 entre 1934 et 2001 La proportion de voies
agrave risque agrave moins de 30 megravetres a elle connu une diminution entre 1963 et 1992
principalement agrave la suite de certains deacuteplacements de la voie ferreacutee mais on constate de
nouveau une augmentation depuis 1993 (figure 424) La proportion de voies de
communication agrave risque selon Je sceacutenario probable deacuterosion est laquo seulementraquo de 69 soil
61 km (figure 424) Ce chiffre est infeacuterieur agrave ceux que nous obtenons selon nos marges de
15 ou 30 megravetres Ceci sexplique par le fait que la voie ferreacutee (plus de 5 km) qui se trouve
sur la flegraveche littorale nest presque pas agrave risque deacuterosion dans le sceacutenario probable
deacuterosion La flegraveche littorale eacutetant presque totalement enrocheacutee la ligne de rivage y est
relativement fixe et le sceacutenario probable tient compte des infrastructures anthropiques
pouvant fixer la cocircte si celles-ci eacutemanent dun organisme public (comme cest le cas ici) Si
116
on exclut la voie ferreacutee de lanalyse la longueur de voies de communication agrave moins de
15 megravetres du trait de cocircte est de 24 km alors que celle agrave risque selon le sceacutenario probable est
de 38 km soit 16 fois plus
20Ocirc ~ Q) 18J
~_~173 166gshyc 16 -CIl
5 14 J
~ c 12
ecirc 10 8 81 85 Q) 0
~
8 ~__----77551---~r7163
75 J 69 ~ 6
Q) 0 4 c 0 1 2
l 0 193) 1940 1950 1900 1970 1900 2010
-+- agrave risque 3)n agrave risque 15m agrave risque SP
Figure 424 Eacutevolution de la proportion de voies de communication agrave risque
Il est important de noter que la majoriteacute des constructions de voies de communication
datent davant linstauration des diffeacuterentes lois dameacutenagement Leur construction agrave
proximiteacute du trait de cocircte neacutetait pas consideacutereacutee agrave cette eacutepoque comme probleacutematique par le
ministegravere du transport et les eacutelus locaux car ils neacutetaient pas au fait de la probleacutematique
deacuterosion et des processus impliqueacutes Les lois encadrant lameacutenagement dans les zones agrave
risque et les zones cocirctiegraveres ne semblent ainsi pas avoir dinfluence sur leacutetablissement des
nouvelles voies de communication En theacuteorie les ministegraveres sont tenus de respecter les lois
et regraveglements de zonages eacutetablis par les MRC et les municipaliteacutes Cependant il aITive que ce
ne soit pas le cas surtout si ces regravegles ne sont pas comprises ou accepteacutees et que la
probleacutematique (telle que leacuterosion) nest pas reconnue comme cela a longtemps eacuteteacute le cas par
le passeacute en ce qui a trait agrave leacuterosion (Dugas comm pers) Une peacuteriode de latence entre
) instauration des lois et leur application a ainsi pu exister De plus les constructions de
117
routes ou leur protection peuvent ecirctre mises en place par des deacutecrets ministeacuteriels notamment
en cas de situation de risque urgent ce qui permet de ne pas suivre les scheacutemas
dameacutenagements locaux ou certaines lois
En conclusion de cette analyse de leacutevolution des voies de communication pour le secteur
littoral de Perceacute il est possible de dire que
~ il Ya en 2001 une plus grande longueur de voies de communication situeacutees dans des
zones agrave risque probable deacuterosion quil nyen avait au deacutebut du siegravecle
~ dans certains cas Jes deacuteplacements de tronccedilons de routes ont conduit agrave un
rapprochement du traceacute vis-agrave-vis dune cocircte active eacutetant donneacute que la raisons des
travaux na que rarement eacuteteacute leacuterosion mais plutocirct la lineacutearisation du traceacute
~ deux tronccedilons de route 132 totalisant une longueur de 342 et 543 m qui ont eacuteteacute
deacuteplaceacutes pour un risque deacuterosion sont de nouveau menaceacutes en 200 J la distance agrave
laquelle ils ont eacuteteacute reculeacute nayant pas eacuteteacute suffisante
~ pregraves de 17 des voies sont potentieHement agrave risque deacuterosion en 2001 ce qui est
presque le pourcentage le plus important historiquement Les eacutetudes reacutecentes se
doivent donc de contribuer agrave renverser cette tendance par la diffusion de meilleures
connaissances et reacuteglementations
118
44 Discussion sur leacutevolution des risques
Il peut paraitre surprenant de constater que les lois qui ont eacuteteacute implanteacutees pour geacuterer
la zone cocirctiegravere au Queacutebec nont pas permis de limiter la hausse des risques dans le secteur
de Perceacute Cette hausse du nombre de bacirctiments agrave risque cocirctier malgreacute la mise en place de
lois deacutecoule de plusieurs causes qui ont probablement conduit la population ou les instances
municipales agrave ne pas tenir compte des regraveglements lors des deacuteveloppements immobiliers
A) Depuis le milieu des anneacutees 70 les mesures de protection des cocirctes se sont multiplieacutees
(Friesinger 2009) Chez les habitants de la zone cocirctiegravere cela pourrait avoir creacuteeacute un faux
sentiment de seacutecuriteacute et [impression davoir reacuteussi agrave controcircler le pheacutenomegravene de leacuterosion
cocirctiegravere Ceci a pu conduire agrave une plus grande teacutemeacuteriteacute dans la localisation des bacirctiments dougrave
la hausse des constructions littorales malgreacute Jencadrement leacutegislatif Morneau el al (2001)
ont eux aussi remarqueacute une hausse des constructions en bordure du littoral gaspeacutesien depuis
1970 Dapregraves eux cela reacutesulte dun engouement accru pour la zone cocirctiegravere ducirc au
deacuteveloppement du tourisme et de la disponibiliteacute des meacutethodes de protection des berges Ces
derniegraveres donnent en effet un faux sentiment de seacutecuriteacute aux proprieacutetaires cocirctiers (Morneau
el al 2001) Ce pheacutenomegravene a aussi eacuteteacute constateacute le long des falaises de craie du nord de la
France ougrave lameacutenagement Je long de la cocircte a creacuteeacute une illusion de seacutecuriteacute qui a conduit agrave des
comportements agrave risque (Mclnnes 2006) En Hollande Winckel el al (2008) constatent eux
aussi que la multiplication des mesures de protection ces derniegraveres anneacutees a
paradoxalement fait diminuer la conscience citoyenne et gouvernementale (paliers infeacuterieurs)
envers le risque que repreacutesente leacuterosion Au lieu decirctre vus comme une reacuteponse agrave une
intensification de la probleacutematique les ouvrages de protection semblent ecirctre vus comme un
moyen sucircr de controcircler Jenvironnement Les lois de gestion des risques deviennent alors
laquo inutilesraquo aux yeux des populations et sont plus aiseacutement contourneacutees Une trop grande
prise en charge publique ou par le biais dassurances afin de reacuteduire la vulneacuterabiliteacute pourrait
ainsi conduire agrave laugmenter en creacuteant des comportements laquo maladapteacutesraquo (Dolan et Walker
2004) Ainsi linformation et la conscientisation des proprieacutetaires vis-agrave-vis du risque
deacuterosion sont primordiales pour une bonne gestion de la zone cocirctiegravere (Winckel el al 2008)
et le reacutetablissement des faits scientifiques agrave propos des risques cocirctiers
119
B) Le manque de compreacutehension et dacceptation des regraveglements de gestion de la zone
cocirctiegravere par la population est eacutegalement un problegraveme souvent eacutevoqueacute par les scientifiques
(Roussel et al 2009 McInnes 2006 Dugas comm pers) Labsence de compreacutehension
dune loi augmente la probabiliteacute de la transgresser volontairement ou non Cest pourquoi
une plus grande diffusion de linformation faciliterait lacceptation des politiques publiques
de gestion des risques cocirctiers (Roussel et al 2009) Pour que les regraveglements soient efficaces
laquo la prise de conscience et leacuteducation du grand public sont consideacutereacutees comme les piliers
dune gestion durableraquo (McInnes 2006) La mise en place dune bande de protection agrave la
suite de la politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables na peutshy
ecirctre pas eacuteteacute consideacutereacutee par tous les acteurs du milieu comme eacutetant une bande de terrain
soumise agrave des geacuteorisques pour eux et leurs constructions Les gestionnaires nayant pas
encore connaissance des donneacutees sur les processus littoraux ni sur la position future de la
ligne de rivage nont possiblement pas pu informer la population adeacutequatement Cette
preacutediction de la position agrave venir de la ligne de rivage serait ainsi loutil principal dont les
gestionnaires auraient besoin (Pethick 2001) Une sensibilisation des populations est ainsi
primordiale car les impressions que les habitants ont de la cocircte ne sont pas toujours exactes
C) De plus un manque de savoir populaire pourrait eacutegalement avoir contribueacute agrave cette
augmentation des risques cocirctiers En 2001 le plus grand nombre de bacirctiments agrave risque est
situeacute sur les cocirctes agrave falaises rocheuses alors quen 1934 tregraves peu de constructions y eacutetaient
localiseacutees (tableau 47) ceci malgreacute le fait que les falaises repreacutesentent la majoriteacute des cocirctes
de Perceacute Les aleacuteas de ces secteurs de falaises jusqualors peu habiteacutes (moins de 7 bacirctiments
par kilomegravetre de cocircte contre plus de 26 pour les terrasses de plage) ne sont donc
probablement pas inteacutegreacutes au savoir populaire de la reacutegion Nayant pas de culture commune
relatant les dangers potentiels des falaises pour les constructions la prudence a donc
probablement eacuteteacute moins grande que dans le cas des terrasses de plage qui ont elles vu
baisser le nombre de bacirctiments agrave risque agrave leur proximiteacute (tableau 47) En effet le souvenir
des risques passeacutes est un eacuteleacutement important qui peut faire baisser la vulneacuterabiliteacute dune
population (Meur-Ferec et al 2008) Dans une certaine mesure les connaissances populaires
devraient donc ecirctre utiliseacutees pour augmenter lefficaciteacute de la gestion des cocirctes (Stewart
et al 2003)
120
Tableau 47 Nombre de bacirctiments agrave risque en fonction du type de cocircte (1934-2001)
Anneacutee falaise
30rn 15rn terrasse de plage 30rn 15rn
1934 37 12 83 48 1963 65 25 55 12 1975 69 28 39 10 1980 50 17 34 10 1992 68 30 36 11 2001 73 38 54 25
Certaines connaissances lieacutees agrave ladaptation aux aleacuteas cocirctiers semblent avoir eacuteteacute perdues au
cours du temps En effet les constructions preacutesentes en 1934 sur la flegraveche littorale eacutetaient
bien adapteacutees aux aleacuteas preacutesents dans ce secteur (submersion principalement) En 200 J on ne
retrouve plus de maisons sur pilotis et ce mecircme dans les secteurs subissant des eacutepisodes de
submersion Historiquement les terrasses de plage sont occupeacutees depuis longtemps par les
populations et sont donc connues comme eacutetant des zones soumises aux aleacuteas cocirctiers la
hausse des bacirctiments agrave risque pour ces secteurs depuis 1992 pourrait renforcer le postulat
dune perte des connaissances populaires concernant les risques naturels de ces secteurs
Cette hausse ne peut pas ecirctre le fait dune population nouvellement arriveacutee dans la reacutegion car
la municipaliteacute de Perceacute ne reccediloit que peu de migrants 88 des gens y habitaient il y a
5 ans et 94 il y a 1 an (Statistique Canada 2006) Ce manque de savoir populaire
concernant les risques naturels pourrait donc plutocirct provenir dune certaine deacuteconnexion visshy
agrave-vis de lenvironnement physique et de sa variabiliteacute naturelle au cours de ces derniegraveres
deacutecennies
D) Malgreacute la mauvaise compreacutehension de la dynamique littorale et le manque dinformation
qui ont accompagneacute la mise en place des regraveglements il ne faut pas oublier que si la
reacuteglementation avait eacuteteacute appliqueacutee convenablement laugmentation des nouvelles
constructions agrave risque naurait pas eu lieu mecircme sans quaucune sensibilisation ne soit
effectueacutee Au Queacutebec les municipaliteacutes ont effectivement la responsabiliteacute de [eacutemission
des permis de construction et de sassurer que les permis eacutemis soient conformes agrave la
reacuteglementation en vigueur dans leur plan durbanisme Or malgreacute la reacuteglementation qui
interdit la construction dans des zones agrave risque plus de 40 des bacirctiments agrave risque en 2001
on eacuteteacute construits apregraves la mise en place de ces lois Ce qui fait augmenter les risques pour la
121
municipaliteacute de Perceacute nest pas tant lintensiteacute de leacuterosion que les nouvelles constructions la
premiegravere eacutetant responsable de 17 de la hausse contre 83 pour les secondes Le laxisme
dans lapplication de la loi a ainsi des conseacutequences importantes De plus alors que les
scheacutemas dameacutenagement sont supposeacutes inteacutegrer les risques naturels dans leur zonage depuis
leur creacuteation en 1979 Morneau et al ont eacuteClit en 2001 que laquoce sceacutenario [ladaptation agrave
leacuterosion par le biais dun zonage] peu reacutepandu au Queacutebec pourrait entraicircner une refonte
importante des scheacutemas dameacutenagement et de la reacuteglementation qui sy rattache raquo Cela
reacutevegravele une inadeacutequation entre les cadres gouvernementaux (qui le preacutevoyaient leacutegalement
depuis 1979) et lapplication qui peut en ecirctre faite reacutegionalement et localement par les paliers
infeacuterieurs de gouvernance (qui ne lincluent majoritairement pas en 2001) Il semble donc y
avoir un veacuteritable problegraveme de gouvernance concernant la gestion et la preacutevention des risques
naturels cocirctiers La sensibilisation aux aleacuteas et agrave la dynamique cocirctiegravere ne doit donc pas viser
uniquement la population mais aussi les acteurs deacutecisionnels et responsables de lapplication
des lois et regraveglements des diffeacuterents paliers de gouvernements (feacutedeacuteral provincial et
municipal) Les acteurs locaux ont le devoir de respecter toutes les reacuteglementations mises en
place et ce mecircme si les raisons nont pas eacuteteacute entiegraverement comprises Mecircme lorsque les
reacutesidents cocirctiers ont une bonne connaissance des aleacuteas les solutions dadaptation envisageacutees
sont rarement adeacutequates pour leur type de milieu (Friesinger et Bernatchez 2009) Cela
conforte le fait quen parallegravele agrave la neacutecessiteacute dinformer les populations il faut eacutetablir des
obligations quant au suivi des recommandations eacutemises par les experts Il est primordial de ne
pas sous-estimer la responsabiliteacute de tous les citoyens individuels et corporatifs agrave respecter
les lois
Le constat dune augmentation des risques cocirctiers au courant du dernier siegravecle a
eacutegalement eacuteteacute effectueacute dans dautres reacutegions telles la Gaspeacutesie (Morneau et al 2001) ou la
France (Meur-Feacuterec 2006) Dans ce dernier cas la cause de cette hausse est leacutegegraverement
diffeacuterente de celle connue en Gaspeacutesie Comme on peut le voir sur la figure 424 le risque
reacutesulte agrave la fois du recul du trait de cocircte et de lavanceacutee des infrastructures vers la cocircte
Lespace qui eacutetait conserveacute comme zone tampon et laquoespace de seacutecuriteacuteraquo disparaicirct et devient
mecircme un laquoespace de risqueraquo (figure 425) Agrave Perceacute de par la configuration du littoral et
l histoire les villages ont toujours eacuteteacute proches de la cocircte Peu darriegravere-cocircte est en effet
122
disponible et historiquement toutes les communications se faisaient par la mer Il est
cependant possible dy appliquer le scheacutema de Meur-Feacuterec (2006) dans une certaine mesure
car les touristes venant en Gaspeacutesie comme ceux dEurope veulent ecirctre le plus pregraves possible
de leau Ainsi agrave Perceacute la neacutecessiteacute de la proximiteacute de leau quavaient les pecirccheurs a laisseacute
place agrave lenvie des touristes decirctre proche du littoral Ce changement sest effectueacute en
parallegravele agrave un changement du type de construction (petits bacirctiment et bacirctiments ljeacutes agrave la pecircche
en 1934 versus bacirctiments dheacutebergement en 2001) ce qui a aussi contribueacute agrave augmenter les
risques
o
JOm
20m Deacuteveloppement des risques
30m deacuterosion cocirctiegravere
40m
SOm
60m
bullbull~d ~rcuirlttmiddot
1 km
5 km +------~
f-------+-----t-----+-----+------+-----t- - - - - - - - -1shy
1850 1875 1900 1925 1950 1975 2000 2025
TEMPS Source Meur-Feacuterec 2006
Figure 425 Eacutemergence des risques cocirctiers dynamiques convergentes du trait de cocircte et de l occu pation du rivage
123
Lintensification de la densiteacute urbaine de la cocircte reflegravete lengouement accru des zones
cocirctiegraveres qui a eacuteteacute constateacute eacutegalement agrave leacutechelle mondiale en lien avec le deacuteveloppement de
lindustrie touristique Agrave Perceacute il ny a que 038 bacirctiment par hectare dans la zone cocirctiegravere
(premier kilomegravetre en arriegravere du trait de cocircte) Cette faible concentration montre que lon
nest pas dans une situation de peacutenurie despace et conforte lideacutee que le fait de sinstaller
directement sur de trait de cocircte ou dans les zones proximales agrave risque est actuellement plus
un choix quune neacutecessiteacute Les constructions littorales sont privileacutegieacutees agrave cause de la valeur
ajouteacutee que cela procure tant sur la valeur des biens que sur les profits que peuvent y faire les
commerces et heacutebergements Cette situation de concentration cocirctiegravere se retrouve eacutegalement
dans plusieurs stations balneacuteaires en Europe (Winckel et al 2008) Selon Winckel et al
(2008) cette plus-value dans la valeur des maisons ainsi que dans les recettes des hocirctels
devrait dailleurs ecirctre une raison suffisante pour permettre leur construction malgreacute les
risques
Concernant les solutions mises en place pour faire face agrave la probleacutematique de
leacuterosion certaines adaptations ont ducirc ecirctre effectueacutees sur le territoire de Perceacute Par exemple
les tronccedilons de voies de communication qui ont ducirc ecirctre deacuteplaceacutes pour cause deacuterosion sont
de nouveau menaceacutes par le mecircme aleacutea moins de 40 ans plus tard ce qui deacutenote une
inadaptation ou une laquomeacutesadaptationraquo agrave la situation Ce type dinfrastructures aurait
neacutecessiteacute une strateacutegie dadaptation agrave long terme ce qui na pas eacuteteacute le cas agrave leacutepoque ce qui
nest pris en compte par le ministegravere des Transports du Queacutebec que depuis une peacuteriode
reacutecente (MTQ 2009) Cette lacune de vision agrave long terme dans ladaptation a eacutegalement eacuteteacute
constateacutee en Europe (McInnes 2006)
Malgreacute les lois existantes encadrant le zonage les reacutetroactions quelles peuvent
entraicircner ne semblaient pas avoir eacuteteacute eacutetudieacutees et nont pas pu servir agrave ameacuteliorer de futurs
zonages Connaicirctre leacutevolution de loccupation du territoire cocirctier nous a permis de connaicirctre
et de comprendre les dynamiques qui y ont lieu Ainsi il est possible de savoir quelles sont
les dynamiques qui devront ecirctre geacutereacutees agrave lavenir quelles sont les points sur lesquels une
politique devrait insister quels eacuteleacutements prendre en compte et de quelle maniegravere les mettre en
application
CHAPITRE V
COMPARAISON DES DIFFEacuteRENTS ZONAGES
A VEC LEacuteVOLUTION PROBABLE DU LITTORAL
Les objectifs de ce chapitre sont de connaicirctre les diffeacuterentes possibiliteacutes concernant le
zonage des risques deacuterosion dans le secteur deacutetude et de comparer les zonages existants ou
potentiels avec leacutevolution probable du littoral pour identifier leur efficaciteacute Ainsi il pOUITa
ecirctre deacutetermineacute lequel est le plus approprieacute cest-agrave-dire le zonage qui eacutevite les coucircts futurs lieacutes
aux risques mais qui nempecircche pas le deacuteveloppement sur les territoires propices et non
risqueacutes Nous preacutesenterons donc dabord une comparaison des zonages avec la 1igne de
rivage probable de 2050 puis celle effectueacutee avec un zonage laquocomplet raquo adapteacute agrave
lameacutenagement du territoire dans un environnement physique soumis aux changements
climatiques
Eacutetant donneacute les problegravemes lieacutes agrave Jeacuterosion que connaicirct le territoire de Perceacute Je zonage
actuel ne semble pas adeacutequat pour limiter les risques Dans la situation actuelle des choses
Jeacuterosion va entraicircner des coucircts importants pour le milieu et la socieacuteteacute en geacuteneacuteral Dici agrave
2050 si aucune mesure dadaptation nest prise la valeur des infrastructures qui vont ecirctre
affecteacutees par leacuterosion dans la reacutegion de Perceacute sera dun minimum de 15474358 $
(figure 5 J) (Drejza et Bernatchez 2008) ce qui est tregraves important pour une petite
municipaliteacute de moins de 3 500 habitants avec un budget de fonctionnement annuel denviron
5 millions de $ (Municipaliteacute de Perceacute 2009)
125
A- Eacutevaluation des coucircts possibles selon les diffeacuterents sceacutenarios (en $)
S1 S2 S3 S probable
Voies de communication 38417 11214578 22782053 12275458
Uniteacutes deacutevaluation fonciegravere 123700 3328000 7038200 3198900
TOTAL ($) 162117 14542578 29820253 15474358
C - Voies de communicationB- Uniteacutes deacutevaluation fonciegraveres sceacutenario probable sceacutenario probable
Type duniteacute Nombre Valeur (en $) Voies de communication Longueur (m)
Habitation 16 730900 $ Voie ferreacutee 2310
Eacuteconomie 9 2065300 $ Roule nationale (132) 1039
Autre 2 175100 $ Autre voie carrossable 2789
Service public 2 54100 $ Voie non carrossable 0
Terrains non 29 173500 $ TOTAL 6138 ameacutenageacutes
TOTAL 58 3198900$ Modifieacute de Drejza et Bernatchez 2008
Figure 51 Eacutevaluation des coucircts preacutevisionnels lieacutes agrave leacuterosion pour le secteur de Perceacute
51 Preacutesentation des diffeacuterents zonages possibles
Diffeacuterents zonages existants ou potentiels ont eacuteteacute testeacutes sur la zone deacutetude Ils seront
deacutecrits ici en termes de superficie zoneacutee de nombre de bacirctiments concerneacutes de nombre de
rocircles deacutevaluation de la valeur des rocircles deacutevaluation des routes et enfin des activiteacutes qui
seront affecteacutees Ces zonages ont eacuteteacute compareacutes agrave un sceacutenario deacutevolution de la cocircte pour
lan 2050 Le sceacutenario probable (SP) repreacutesente Je terrain qui aura selon toutes probabiliteacutes
disparu dici lan 2050 agrave cause des processus deacuterosion des berges si aucune mesure
dadaptation nest mise en place Ce sceacutenario deacutevolution tient compte agrave la fois du contexte
geacuteomorphologique de la cocircte de son eacutevolution passeacutee des changements climatiques
envisageacutes ainsi que des actions anthropiques (Bernatchez et al 2008 a) Aux fins de cette
eacutetude ce sceacutenario sera consideacutereacute comme leacutevolution preacutevue de la ligne de rivage auquel
126
seront donc compareacutes les zonages potentiels Il sagit agrave l heure actuelle de la meilleure
estimation de leacutevolution future de la ligne de rivage pour le secteur deacutetude
Il existe une tregraves grande variabiliteacute dans les surfaces zoneacutees selon le type de zonage
adopteacute qui vont de 89 hectares agrave ]504 hectares (tableau 51) Les horizons de gestion
diffegraverent selon les options retenues entre 30 et 50 ans Certains tels la LQE ou la politique du
Nouveau-Brunswick ne deacutefinissent pas lhorizon dameacutenagement Selon loptique retenue
limportance accordeacutee agrave leacuterosion cocirctiegravere va ecirctre minimiseacutee ou amplifieacutee Ainsi il nest pas
aiseacute pour la municipaliteacute de bien eacutevaluer les risques potentiels auxquels est soumis son
tenmiddotitoire
Tableau 51 Superficies et eacuteleacutements inclus dans les zonages eacutetudieacutes
Superficie toucheacutee Bacirctiments 2001 Rocircle MAMR (uniteacutes deacutevaluation)
Tvoe de zonaae Hectares Nombre Nombre valeur $) Taux historique - 30 ans 89 3 5 25100 - 49 ans 147 3 8 125700 LQE 509 39 40 2762800 Proposition de la MRC 992 103 94 4436800 Nouveau-Brunswick (30 m) 1160 118 112 5124600 Critegraveres de la Cocircte-Nord 1504 177 162 9606700 Sceacutenario le plus probable 623 66 62 3269000 Zonage possible (SP+15 ml 1188 135 125 5848200
Cette variabiliteacute se reflegravete eacutegalement dans le nombre de bacirctiments qui se retrouvent
inclus dans la zone dite agrave risque deacuterosion Cela varie entre 3 bacirctiments dans le cas de
lutilisation des taux de reculs historiques avec un horizon de 30 ans agrave autant que 177
bacirctiments dans le cas dune adaptation des critegraveres du zonage utiliseacute pour la Cocircte-Nord
(tableau 51)
La valeur globale des uniteacutes deacutevaluation fonciegravere consideacutereacutees agrave risque peut ecirctre
importante et varie entre 25 100 $ et 9 606700 $ Limportance de cette valeur agrave risque est
augmenteacutee par le fait que la valeur moyenne des bacirctiments qui se situent dans la zone
deacuterosion probable (donc proches du littoral) est plus importante que celle de la totaliteacute de la
municipaliteacute Alors que dans la zone probable les bacirctiments valent en moyenne 79851 $ la
moyenne des bacirctiments de Perceacute est de 50590 $ La valeur des bacirctiments agrave risque probable
deacuterosion soit ceux les plus proches du trait de cocircte est 16 supeacuterieure agrave la moyenne
127
municipale Ceci reflegravete lattrait littoral et la valeur qui lui est associeacutee Les terrains eux aussi
ont une valeur de pregraves de 2 fois supeacuterieure (194) sils se trouvent en bordure du littoral ougrave ils
sont eacutevalueacutes en moyenne agrave 12800 $ contrairement agrave 6 613 $ pour la municipaliteacute entiegravere
52 Comparaisons des diffeacuterents zonages avec le trait de cocircte probable de 2050
La comparaIson des zonages avec le trait de cocircte probable se traduit par une
comparaison de chacune des possibiliteacutes de zonage avec leacutevolution probable de la ligne de
rivage (soit Je SP) afin de deacuteterminer des superficies qui pourraient ecirctre zoneacutees agrave tort ainsi
que des superficies qui ne sont pas zoneacutees mais qui selon toute probabiliteacute auront eacuteteacute
eacuterodeacutees dici 2050 Cela veut eacutegalement dire quil faut connaicirctre le nombre de bacirctiments qui
sont zoneacutes agrave tort (ce qui a un impact neacutefaste sur leur deacuteveloppement) ou ceux qui ne sont pas
zoneacutes mais qui sont agrave risque deacuterosion (ce qui fausse notre compreacutehension de la
probleacutematique et notre preacuteparation agrave laffronter)
Dans le but de didentifier le zonage qui est le plus adeacutequat avec la future eacutevolution
de la cocircte seront donc compareacutes dans cette section les superficies zoneacutees mais non agrave risque
les su perficies non zoneacutees mais agrave risque et le nombre de bacirctiments (2001) zoneacutes ou non zoneacutes
agrave tort
521 LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement
Le zonage preacutevu par la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (politique de protection
des rives du littoral et des plaines inondables) est celui qui a maintenant cours dans la MRC
du Rocher-Perceacute Cest eacutegalement celui qui a eacuteteacute transposeacute dans les regraveglements municipaux
Theacuteoriquement il est possible pour la MRC ou la municipaliteacute daugmenter les marges
prescrites par la loi si neacutecessaire par exemple en cartographiant des zones connues pour leurs
risques Cependant sur le territoire agrave leacutetude aucune cartographie additionnelle nexiste pour
le risque deacuterosion
128
La superficie totale du territoire zoneacute deacutecoulant de la LQE preacutesente seulement
114 ha de moins que celle zoneacutee par le sceacutenario probable (tableau 52) Cependant ce sont
pregraves de 17 ha qui sont preacutevus eacuterodables par le SP mais qui ne sont pas zoneacutes Ainsi ces 17 ha
sont libres daccueillir de nouvelles infrastructures malgreacute le risque potentiel auxquels ils
pourront ecirctre soumis dans le futur Ces terrains abritent dores et deacutejagrave 31 bacircti ments soit 26
uniteacutes deacutevaluation fonciegravere pour une valeur agrave risque minimale de plus de 2 000 000 $ Si la
LQE reste en vigueur cette valeur pourrait augmenter dici 2050 augmentant ainsi les
risques pour la socieacuteteacute
Dans certains cas des terrains sont jugeacutes agrave risque bien quils ne seront probablement
pas eacuterodeacutes (52 ha) Ceci est par exemple lieacute aux zones que la municipaliteacute a deacutecideacute de
proteacuteger en fixant la ligne de rivage (par un muret notamment) Eacutetant donneacute que le zonage
nest pas variable il nest pas possible den tenir compte
Tableau 52 Comparaison du zonage de la LQE avec le sceacutenario probable (SP)
Superficie Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluationl Zone non preacutevue eacuterodable mais zoneacutee (soustrait au 52 ha 4 4
developpem ent) Zone preacutevue eacuterodeacutee mais
non zoneacutee (augmentation du 168 ha 31 26 risque)
Agrave la suite de lanalyse de la LQE plusieurs problegravemes ont eacuteteacute recenseacutes Ceux-ci
peuvent ecirctre agrave lorigine de diverses lacunes qui sont exposeacutees ici
A) Dans les objectifs de la loi (article 11) il nest pas fait mention de proteacuteger les habitants
de la cocircte contre les risques Le but du zonage est dabord la protection des berges les
risques y sont seulement secondaires La loi a pour but de proteacuteger les berges en elles-mecircmes
(biodiversiteacute qualiteacute des habitats ) ainsi que les personnes soumises agrave des risques mais ceci
seulement dans les plaines inondables Les littoraux de lestuaire et du golfe du Saint-Laurent
ne peuvent ecirctre geacutereacutes comme des plaines inondables eacutetant donneacute que les divers processus qui
sy produisent sont bien plus cocirctiers que fluviaux La largeur de leacutecotone cocirctier eacutetant
relativement limiteacute il est possible que la loi soit adeacutequate sur cet aspect Cependant elle est
tout de mecircme utiliseacutee en pratique pour empecirccher la construction selon des marges de la ou
15 m de la ligne de ri vage
129
B) La loi est construite sur le modegravele dune protection par bande homogegravene (mecircme sil y a
deux classes de largeur) Cela ne prend donc pas en compte les possibles variations selon les
processus la localisation les conditions locales et les diffeacuterences reacutegionales et nationales qui
peuvent exister sur le territoire
C) Le critegravere utiliseacute pour eacutetablir le choix entre les deux largeurs de bandes de protection soit
la hauteur du talus ne correspond aucunement agrave une limite naturelle La hauteur limite est de
5 megravetres en dessous de cette hauteur la bande sera de 10 megravetres au-dessus elle sera de 15
megravetres Cependant les classes sont inadapteacutees car elles ne correspondent pas agrave la reacutealiteacute
physique de leacuterosion En effet bien que les deux cateacutegories de cocircte sur lesquelles sappuie la
LQE afin de deacuteterminer la largeur de la bande de protection (10 ou 15 m) correspondent agrave des
taux deacuterosion significativement diffeacuterents avec cr = 005 (Test U p = 0000) (figure 52)
cette diffeacuterence ne peut cependant pas servir agrave preacutedire de maniegravere certaine le comportement
dun segment de cocircte face agrave leacuterosion Cest ainsi quagrave cause de la variabiliteacute de leacuterosion
observeacutee il peut se produire de leacuterosion tout aussi intense dans les secteurs zoneacutes avec
10 megravetres que dans ceux zoneacutes avec 15 megravetres (figure 52) Seule laccumulation est absente
dans les secteurs zoneacutes avec] 5 megravetres
shyo o N ~ C) Q)shy O2S
Cl) al Cll
~ Cl) 0
000 1 1 iol----~I - - 11shy -11
Cl) c g 1 1
~ middotOS Cl) 0 -shyc o
o Clla middoto~-O
E o
o o
Cl) 0 )(
~ middot075
1- ---------r------------------J 10 megravetres 15 megravetres
Largeur de la bande de protection prescrite par la LaE
Figure 52 Taux de migration historique de la ligne de rivage (en m) en fonction des cateacutegories prescrites par la LQE
--
130
De plus que ce soit pour les zones de falaises ou les zones de terrasses de plage la diffeacuterence
dans les taux deacuterosion selon les deux cateacutegories retenues par la LQE bien que minime
persiste (figure 53) Toutefois il y a une diffeacuterence dans la vitesse de recul entre les falaises
et les terrasses de plage de sorte que le zonage devrait aussi refleacuteter la dynamique cocirctiegravere
pour quil soit approprieacute
(1)
Ol CIl Terrasse de plage Falaise rocheuse gt (1) 06 00 - - --or- - - - -~--~r-0 (1)
oC o - 01 Ol 04 o
E1 (1)~
- 02 0shy
g 8 02 - 03 uCJ
~ OC)
1 1 o deg4U5 OJ 00 ~=
1- -1- - - - -shy - - - - - shy9 - shy _o
c o ~ middot02
-05 -shyo
Ol -shy - 06 o
E ~ X
middot04 -shy
o
shy ---shy-07
---J
J
~ 10 megravetres 15 megravetres 10 megravetres 15 megravelres
Largeur de la bande de protection prescrite par la LQE
Figure 53 Taux de migration de la ligne de rivage (en m) en fonction de la largeur de la LQE selon le type de cocircte
Enfin les deux cateacutegories de cocircte deacutefinies par la politique ne reflegravetent pas les taux deacuterosion
preacutedits pour 2050 (figure 54) Les deux cateacutegories ne sont pas significativement diffeacuterentes
avec cr = 005 (Test U p = 0343) Par conseacutequent les marges adopteacutees par la loi ne
correspondent pas agrave une intensiteacute deacuterosion future et lutilisation de deux marges diffeacuterentes
ne se justifie pas du point de vue des aleacuteas cocirctiers agrave venir
131
000
-020
o ID o ~ -040 III J gt ~ a-OGO 8 J o iii o
œ -osa o
gtlt J~
-100
o
-120
10 tllecirctrts 15 mf1r~s
Largeur selon la LQE
Figure 54 Taux deacuterosion preacutevus pour 2050 (en m) en fonction de la cateacutegorie de la LQE
Comme la loi ne tient pas compte des paramegravetres naturels certains secteurs de cocircte
particuliegraverement dynamiques ne seraient pas proteacutegeacutes si durant les 50 prochaines anneacutees les
taux deacuterosions historiques se maintenaient Certes globalement la zone proteacutegeacutee selon les
marges eacutetablies par la LQE est plus eacutetendue que celle deacutecoulant dune extrapolation de
leacutevolution historique de la cocircte (509 ha zoneacutes contre 147 pour 50 ans deacuterosion historique)
Cependant si on compare secteur par secteur les marges prescrites par LQE avec les taux de
recul reacuteellement mesureacutes entre 1934 et 2001 et extrapoleacutes pour 50 ans 37 ha apparaissent
comme eacutetant agrave risque mais non inclus dans le zonage de la loi (tableau 53) Ces secteurs de
cocircte particuliegraverement actifs ne seront pas zoneacutes par la LQE et laisseraient la place agrave beaucoup
de nouvelles constructions potentielles De plus en admettant que les taux deacuterosion de )992shy
2001 soient repreacutesentatifs des conditions deacuterosions des 50 ans prochaines anneacutees les
secteurs agrave risque mais non proteacutegeacutes repreacutesenteraient non plus 37 mais 56 ha (tableau 53)
Cette carence dans la superficie du zonage provient de certains secteurs dans lesquels la
dynamique cocirctiegravere est particuliegraverement active ce que ne peut pas refleacuteter une loi avec des
marges fixes Bien que ces secteurs soient limiteacutes dans lespace ils sont particuliegraverement
sensibles agrave une densification urbaine On parle ici des terrasses de plage du secteur du village
de Cap-dEspoir des falaises du centre-ville de Perceacute (Mont-Joli) ainsi que des terrasses de
plage du village de Barachois Linsuffisance des terrains zoneacutes saccentue encore si lon
-----------------------------------------------------------
132
compare la LQE avec les taux deacuterosion preacutedits dans un contexte de changements
climatiques Dans cette situation on parle dune superficie de 168 ha qui pourrait ecirctre eacuterodeacutee
mais qui ne serait pas preacuteserveacutee par la loi (tableau 53)
Tableau 53 Comparaison de la LQE avec les taux deacuterosion historiques reacutecents et preacutedits
Avec les taux deacuterosion preacutedits Avec les taux deacuterosion Avec les taux deacuterosion
dans un contexte de 1934middot2001 1992-2001
changements climatiques (SP)
Superficie (ha) eacuterodeacutee en 50 ans mais non 37 56 168 preacuteserveacutee par la loi
D) Le golfe du Saint-Laurent et la baie des Chaleurs sont consideacutereacutes comme des cours deau
et non comme un littoral marin (figure 55) Cependant les processus qui affectent ces
milieux sont tregraves diffeacuterents des processus fluviaux Les bandes de protection preacutevues par la
LQE sont donc insuffisantes car elles ne sont pas adapteacutees agrave la dynamique propre aux
littoraux
r----------------------------------------------------------1 1 1laquoCours deau Toute masse deau qui seacutecoule dans un lit avec un deacutebit reacutegulier ou 1intermittent y compris ceux qui ont eacuteteacute creacuteeacutes ou modifieacutes par une intervention humaine 1
ainsi que le fleuve et le golfe Saint-Laurent de mecircme que toutes les mers qui entourent 1 1
le Queacutebec agrave lexception du fosseacute de voie publique ou priveacutee du fosseacute mitoyen et du 11
fosseacute de drainage raquo (site internet du MDDEP) 11
1laquoTous les lacs et cours deau agrave deacutebit reacutegulier ou intermittent situeacutes sur le territoire de la 1
MRC incluant le golfe Saint-Laurent et la baie des Chaleurs sont viseacutes par lapplication 1 1
des dispositions de la politique de protection des rives raquo 1 1
(extrait du scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute 1989) 1
Figure 55 Deacutefinition des cours deau pour la LQE
La politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables preacutevoit un
laquo cadre normatif minimalraquo (preacuteambule de la politique) Ceci laisse donc la possibiliteacute aux
instances locales (municipaliteacutes ou MRC) daugmenter ces marges si elles le jugent
neacutecessaire Cependant ce sont souvent (et particuliegraverement dans lEst du Queacutebec) des paliers
gouvernementaux deacutepourvus de moyens financiers et techniques neacutecessaires pour reacutealiser une
133
eacutetude deacutetailleacutee de leur territoire Par exemple la MRC du Rocher-Perceacute est classeacutee deuxiegraveme
sur 97 au rang des MRC les plus deacutemunies du Queacutebec Ses moyens danalyse de la cocircte sont
donc conseacutequemment limiteacutes
Le zonage creacuteeacute par cette loi nest donc pas adapteacute aux geacuteorisques cocirctiers Les
municipaliteacutes ne peuvent donc sy appuyer que partiellement La largeur de la bande de
protection utiliseacutee (15 megravetres) est en effet plutocirct consideacutereacutee comme une largeur adeacutequate
pour eacuteviter decirctre affecteacute par lagitation de loceacutean (embruns vagues exceptionnelles
deacutebris ) que par le deacuteplacement de la ligne de rivage Cette distance agrave la cocircte reacutepondrait agrave
un besoin de protection des biens seulement si la cocircte eacutetait fixe et ne connaissait aucun
deacuteplacement au cours du temps
522 Proposition de zonage de la MRC
Alors que lancien zonage des risques de la MRC du Rocher-Perceacute reprenait telle
quelle la LQE il existe actuellement une nouvelle proposition de zonage eacutemanant de la
MRC Celle-ci devrait ecirctre inteacutegreacutee au nouveau scheacutema dameacutenagement des risques
Loptique retenue est de doubler les prescriptions de la LQE et dajouter de nouvelles zones
deacuterosion connues Pour le secteur agrave leacutetude 7 zones deacuterosion seraient creacuteeacutees dans des
endroits connus pour ecirctre particuliegraverement actifs Cette proposition de zonage reacutesulte de la
reacutealiteacute de terrain qui a permis aux intervenants de reacutealiser que les bandes de protection
preacuteexistantes eacutetaient trop faibles Les doubler permettra selon eux de mieux proteacuteger les
infrastructures cocirctiegraveres
Globalement en appliquant cette proposition il y aurait 37 ha de diffeacuterence de
surface avec la superficie du sceacutenario probable Plus speacutecifiquement 37 ha ne sont pas zoneacutes
alors quils le devraient et 406 ha ne sont pas preacutevus eacuterodables mais seraient zoneacutes
(tableau 54) Les zones qui ne sont pas incluses dans la suggestion de la MRC mais qui sont
agrave risque se reacutepartissent en plusieurs secteurs notamment autour du havre de pecircche de lAnseshy
agrave-Beaufils aux extreacutemiteacutes du village de Perceacute au nord de la flegraveche de Barachois ainsi que de
134
petits secteurs au nord de la Malbaie Les superficies que leacuterosion naffectera probablement
pas mais que cette proposition inclut dans le zonage repreacutesentent 406 ha qui vont ecirctre
soustraits agrave une densification urbaine et agrave un deacuteveloppement potentiel Ces espaces
correspondent notamment aux secteurs de la promenade municipale de Perceacute Ce secteur est
en effet tellement denseacutement urbaniseacute quil ne serait pas envisageable dabandonner la
protection Des discussions avec la municipaliteacute ont permis de sassurer que la promenade
serait entretenue sur un horizon dau moins 50 ans Ces secteurs ne sont donc pas concerneacutes
par des taux de recul probables seule la marge de seacutecuriteacute de 15 megravetres serait agrave mettre en
place pour proteacuteger les infrastructures de laction des vagues des embruns et des deacutebris
Tableau SA Comparaison du nouveau zonage de la MRC avec le sceacutenario probable (SP)
Superiicie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais
zoneacutee (soustrait au 406 42 38 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque)
4 3 5
Les problegravemes que ce nouveau zonage soulegraveve sont
A) Luniformiteacute dans la largeur des bandes qui ne peuvent pas tenir compte des variations
dans les conditions locales
B) Le choix entre les deux classes de largeur de bande de protection qui ne correspond pas agrave
des paramegravetres naturels deacuterosion En effet ce sont les mecircmes classes que celles de la LQE et
elles preacutesentent donc les mecircmes inconveacutenients (partie 521)
523 Politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveau-Brunswick
Le Nouveau-Brunswick a eacutemis une politique de protection de sa zone cocirctiegravere en
2002 Cette proposition na cependant toujours pas eacuteteacute transformeacutee en application leacutegale Elle
applique une bande de protection de 30 megravetres agrave partir de la ligne de rivage La politique
preacutevoit eacutegalement la possibiliteacute dinterdire des ouvrages que lon voudrait construire au-delagrave
de cette marge selon la sensibiliteacute du terrain aux ondes de tempecirctes Selon la proposition
135
cette autre limite doit ecirctre deacutetermi neacutee selon laquo leacuteleacutevation la topographie et la susceptibiliteacute agrave
leacuterosion (geacuteomorphologie)) (ministegravere de lEnvironnement et des Gouvernements locaux
du Nouveau-Brunswick 2002) Cependant il nest pas speacutecifieacute de meacutethodologie pour sa mise
en œuvre
Si lon appliquait cette politique peu de superficies preacutevues eacuterodables par le sceacutenario
probable ne seraient pas zoneacutees (seulement 119 ha) (figure 55) Ce zonage devrait donc
permettre deacuteviter une augmentation des risques pour la population Cependant de grandes
surfaces qui ne sont pas preacutevues agrave risque deacuterosion sont zoneacutees Ceci peut poser problegraveme agrave la
municipaliteacute car ce sont de grandes superficies (544 ha) qui sont soustraites agrave un futur
deacuteveloppement reacutesidentiel ou commercial (tableau 55)
Tableau 55 Comparaison de la politique du Nouveau-Brunswick avec le SP
Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodale mais
zoneacutee (soustrait au 544 55 53 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque) 12 1 1
Le zonage mis en avant par la politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveaushy
Brunswick comporte deux problegravemes
A) Le premier consiste en une bande fixe qui ne peut donc pas prendre en compte les
variations locales du taux deacuterosion Il est toujours possible dimposer une bande de
protection dune largeur plus importante afin decirctre certain dinclure les zones qui seacuterodent
le plus vite Neacuteanmoins ce principe fait apparaitre des zones sacrificielles qui bien que non
risqueacutees sont interdites agrave tout deacuteveloppement ce qui ne permet pas une optimisation de
lutilisation du territoire de la municipaliteacute Cela peut aussi creacuteer un sentiment dinjustice au
sein de la population qui sent son droit agrave la proprieacuteteacute entraveacute alors que son terrain nest pas
assujetti aux aleacuteas deacuterosion
B) Le deuxiegraveme problegraveme reacutesulte dans le fait que certaines zones ont eacuteteacute cibleacutees pour y
assurer une protection comme le muret du centre-ville de Perceacute Ces secteurs se
retrouveraient zoneacutes agrave risque alors que la ligne de rivage sera maintenue agrave sa position
136
actuelle Ces zones devraient donc ecirctre recenseacutees et prises en compte Seule une bande de
15 m les mettant agrave labri des vagues des embruns et des deacutebris devrait y ecirctre appliqueacutee Ne
doivent ecirctre pris en compte dans cette cateacutegorie que les ouvrages publics dont lautoriteacute
responsable a deacutecideacute dassurer lentretien sur toute la peacuteriode viseacutee par le zonage
524 Application des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la
Cocircte-Nord
Lapplication de ces critegraveres de zonage eacutetend la superficie proteacutegeacutee agrave 1504 ha Les
surfaces qui sont preacutevues pouvant ecirctre eacuterodeacutees selon le sceacutenario probable mais que ce zonage
naurait pas inteacutegreacutees sont neacutegligeables (01 ha) Cependant 885 ha ne sont pas preacutevus
eacuterodables dici 2050 mais sont tout de mecircme inclus dans le zonage (tableau 56)
Tableau 56 Comparaison du zonage deacutecoulant des critegraveres de la Cocircte-Nord avec le sceacutenario probable (SP)
Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais
zoneacutee (soustrait au 885 111 100 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque)
01 0 0
Le zonage sui vant les critegraveres utiliseacutes par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la
Cocircte-Nord comporte deux principaux problegravemes
A) il preacutesuppose une hausse importante de leacuterosion pour tous les secteurs alors que les
eacutetudes reacutecentes montrent le contraire (Bernatchez et al 2008 a)
B) ces critegraveres conduisent agrave la classification de grandes superficies comme eacutetant agrave risque
alors quelles ne le seront probablement pas mecircme si lhorizon dameacutenagement utiliseacute est
infeacuterieur agrave celui utiliseacute pour le sceacutenario probable (30 ans pour les critegraveres de la Cocircte-Nord vs
50 ans pour le SP) Cette optique est donc trop conservatrice et cela limite le deacuteveloppement
futur de la municipaliteacute
137
525 Taux historiques deacuterosion des berges
Loptique dutiliser seulement les taux de recul historique afin de deacuteterminer une
zone agrave risque preacutesuppose que les conditions qui ont engendreacute leacuterosion dans le passeacute sont
toujours les mecircmes de nos jours et vont eacutegalement rester constantes dans le futur Une
comparaison des zonages que cela peut engendrer (horizon 30 et 50 ans) avec le zonage le
plus probable a eacuteteacute eacutetablie
Une comparaison des surfaces agrave risque deacuterosion (tableau 57 et 58) permet de se
rendre compte dune sous-estimation tregraves nette des surfaces agrave risque par les deux premiers
zonages (historique 30 et 50 ans) Ceux-ci considegraverent respectivement 89 et 147 ha comme
eacutetant agrave risque deacuterosion alors que ce seront tregraves probablement 63 hectares qui le seront dici
2050 Ces zonages historiques sous-estiment eacutegalement le nombre de bacirctiments agrave risque
(tableau 57 et 58) ainsi que les valeurs associeacutees Cela sous-estime donc les enjeux que la
municipaliteacute et les citoyens devraient prendre en compte pour leur futur
Tableau 57 Comparaison des zonages historiques 30 ans avec le SP
Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais
zoneacutee (soustrait au 00 0 0 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non 538 66 57
zoneacutee (augmentation du risque)
Tableau 58 Comparaison des zonages historiques 50 ans avec le SP
Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais
zoneacutee (soustrait au 00 0 0 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non 480 63 54
zoneacutee (augmentation du risque)
Les superficies qui ne sont pas zoneacutees par les taux historiques mais qui selon toutes
probabiliteacutes seront eacuterodeacutees sont de pregraves de 54 et de 48 hectares respectivement pour des
horizons de 30 et 50 ans (tableau 57 et 58) Cela comprend respectivement 66 et 63
bacirctiments auxquels on nassocierait pas de risque mais qui y seront tout de mecircme exposeacutes
dici 2050
138
En consideacuterant le risque deacuterosion de maniegravere historique il apparait eacutegalement des
zones daccreacutetion Ces zones gagneacutees sur la mer occupent une superficie de 21 et 34 ha
respectivement pour un horizon de 30 et 50 ans Celles-ci seraient donc potentiellement de
nouveaux terrains pour des deacuteveloppements immobiliers futurs Cependant dapregraves les
changements dans la tendance deacutevolution de la cocircte qui ont eacuteteacute constateacutes depuis ces
derniegraveres deacutecennies (Bernatchez et al 2008 a) cela laisse preacutesager quil ny aura tregraves
probablement pas ou peu de zones en accreacutetion en 2050 Il se produira plutocirct un recul comme
on peut le voir au niveau du village de Cap-dEspoir (figure 56) et agrave Coin-du-Banc
(figure 57) De plus mecircme si des zones daccreacutetion apparaissaient celles-ci ne sont
geacuteneacuteralement pas des terrains propices aux constructions eacutetant donneacute leur faible altitude qui
les rend tregraves vulneacuterables au risque de submersion lieacute aux vagues et aux surcotes notamment
Figure 56 Taux historique et taux probable deacuterosion dans le secteur de Cap-dEspoir
139
Figure 57 Taux historique et taux probable deacuterosion agrave Coin-du-Banc
Si lon considegravere les taux deacuterosion reacutecents (1992-2001) et que lon compare un
zonage qui en deacutecoulerait (extrapolation des taux annuels sur une peacuteriode de 50 ans) avec le
SP on constate eacutegalement des lacunes Dans ce cas la superficie zoneacutee serait de 2367 ha
soit 9 ha de plus que si lon utilisait les taux historiques Cependant il reste plus de 31 ha qui
ne seraient pas zoneacutes alors quils seront agrave risque deacuterosion dici 2050 Utiliser seulement les
taux reacutecents ne semble donc pas adeacutequat pour geacuterer lameacutenagement cocirctier bien que cela
entraicircne moins derreurs quavec les taux historiques Le problegraveme peut provenir du fait que
la peacuteriode reacutecente de mesure nest pas toujours repreacutesentative des futures conditions
climatiques car 10 ans est une peacuteriode trop courte
140
Une acceacuteleacuteration de leacuterosion au cours des derniegraveres deacutecennies a eacuteteacute constateacutee Il
nest degraves lors plus possible de se fier seulement aux taux historiques pour identifier les zones
soumises agrave leacuterosion Cela entraicircnerait en effet une sous-eacutevaluation de ces zones Les
changements qui vont avoir lieu sur les cocirctes du monde durant le prochain siegravecle ne peuvent
pas ecirctre preacutedits simplement en extrapolant les gains les pertes et les modifications qui ont eu
lieu durant Je 20egraveme siegravecle (Bird 2008)
526 Synthegravese des diffeacuterents zonages vs le sceacutenario probable
En sattardant agrave eacutevaluer si les options de zonage possibles pour le secteur deacutetude
protegravegent plus ou moins de territoire que celui que leacuterosion probable va affecter il est
possible didentifier des options trop seacutevegraveres et dautres pas assez (tableau 59) Cette
comparaison montre que les zonages actuellement en place ne sont pas suffisants mais aussi
quune bande uniforme de 30 megravetres (comme au Nouveau-Brunswick) aurait pour
conseacutequence de soustraire agrave un deacuteveloppement eacuteconomique des terrains non risqueacutes
Tableau 59 Comparaison globale des zonages vis-agrave-vis du sceacutenario probable
Zone pas assez Zone trop Type de zonage
en de la superficie du SP LQE 27 8 Proposition de la MRC 6 65 Nouveau-Brunswick 2 87 Critegraveres de la Cocircte-Nord 02 141
1 Taux historique
- 30 ans shy
86 00 - 50 ans 77 00
Il est important de faire la distinction entre la connaissance des terrains qui seront
probablement eacuterodeacutes en 2050 et un zonage utilisable pour lameacutenagement de la communauteacute
En effet le premier fait reacutefeacuterence agrave un terrain agrave risque deacuterosion qui aura probablement eacuteteacute
eacuterodeacute et aura disparu agrave la mer dici 50 ans Le deuxiegraveme doit lui permettre un
deacuteveloppement seacutecuritaire et durable dans la municipaliteacute Il doit donc ecirctre leacutegegraverement plus
141
large que les terrains probablement eacuterodeacutes afin que les constructions ne se retrouvent pas
directement sur la ligne de rivage (figure 58) Il serait en effet dommageable que les
bacirctiments se retrouvent trop proches de la ligne de rivage et soient soumis agrave des risques relieacutes
aux vagues agrave la projection de deacutebris aux embruns etc
Bacirctiments seacutecuritaires aujourdhui mais Dlaquo surraquo la ligne de rivage de 2050 --
bullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbull D Bacirctiments conservant une leacutegegravere
distance vs la ligne de rivage de 2050 proteacutegeacutes des vagues de tempecirctes etc
--- Ligne de rivage actuelle bull bull bull bull bull bullbull Zonage proposeacute
-------- Ligne de rivage en 2050
Figure 58 Inteacuterecirct de zoner plus que le taux deacuterosion preacutevu pour 2050
Cest pour cela qui apparaicirct primordial deffectuer eacutegalement des comparaisons avec un
zonage laquo complet raquo adapteacute agrave lameacutenagement du territoire (ci-apregraves) cest-agrave-dire comparer un
zonage avec un autre zonage et non simplement avec des preacutevisions de risque
142
53 Comparaison des diffeacuterents zonages avec un zonage adapteacute agrave lameacutenagement du
territoire dans un contexte de changements climatiques
Ce zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire dans un contexte de changements
climatiques a eacuteteacute eacutetabli comme eacutetant le sceacutenario le plus probable deacuterosion auquel a eacuteteacute ajouteacute
une bande de 15 megravetres de largeur Lajout de cette bande de terrain suppleacutementaire
permettra de deacuteterminer Je zonage qui apregraves la perte du terrain eacuterodeacute par 50 ans de processus
cocirctiers (soit le SP) assure que les infrastructures ne se retrouvent pas trop pregraves du rivage et
quelles soient toujours seacutecuritaires (figure 58) Le SP a eacuteteacute choisi pour estimer leacuterosion agrave
lhorizon du zonage (50 ans) car il sagit de la meilleure estimation disponible des risques
deacuterosion dans un contexte de changements climatiques La bande de 15 megravetres qui y est
ajouteacutee correspond agrave une largeur consideacutereacutee comme neacutecessaire pour la protection contre les
autres aleacuteas cocirctiers que sont les vagues de tempecircte les vents les embruns la houle ou les
deacutebris organiques projeteacutes sur le rivage Une bande similaire a eacuteteacute prescrite par les
speacutecialistes de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges sur la Cocircte-Nord pour les cocirctes ne
subissant pas deacuterosion (soit les falaises de roches igneacutees) En effet mecircme si ces cocirctes ne
sont pas consideacutereacutees comme seacuterodant avec un taux perceptible une bande de 15 megravetres a
tout de mecircme eacuteteacute appliqueacutee pour les nouvelles constructions (Dubois et al 2005)
Le zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire (soit le SP augmenteacute de 15 megravetres)
occupe 568 ha de plus que seulement les zones probables deacuterosion du SP Dans ces secteurs
se retrouvent dores et deacutejagrave 69 bacirctiments repreacutesentant 63 uniteacutes deacutevaluation fonciegravere
53 J Comparaisons des impacts des diffeacuterents zonages vis-agrave-vis du SP+ J5
Lobjectif de cette section est de calculer les superficies qUI sont soustraites agrave un futur
deacuteveloppement mais devraient ecirctre constructibles car elles ne sont pas agrave risque dapregraves le
zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire dans un contexte de changements climatiques
proposeacute par cette eacutetude Les tableaux 510 et 51 1 exposent (1) les superficies proteacutegeacutees par
les diffeacuterents zonages possibles alors que selon le zonage adapteacute elles ne sont pas agrave risque (2)
143
les superficies non zoneacutees mais qui sont agrave risque deacuterosion et dimpacts corollaires ainsi
que (3) le nombre de bacirctiments et le nombre de rocircles deacutevaluation municipale zoneacutes agrave tort ou
non zoneacutes mais agrave risque
Tableau 510 Zones soustraites agrave un deacuteveloppement potentiel vis-agrave-vis du SP +15 m
Non preacutevu agrave risque mais zoneacute Soustrait agrave un deacuteveloppementagrandissement potentiel
Superficie Bacirctiments 2001 MAMR ha nombre nombre
LQE 0 0 0
Proposition de la MRC 31 0 2
Critegraveres de la Cocircte Nord 381 51 46
Nouveau-Brunswick 76 2 5
Historique (30 ans) 0 0 0
Historique (50 ans) 0 0 0 1
Tableau 511 Zones preacutevues agrave risque par le SP +15 m mais non zoneacutees
Preacutevu agrave risque mais non zoneacute Potentielle augmentation du risque
Superficie Bacirctiments 2001 MAMR ha nombre nombre
LQE 678 96 85
Proposition de la MRC 227 32 33
Critegraveres de la Cocircte Nord 65 9 9
Nouveau-Brunswick 111 19 18
Historique (30 ans) 1099 135 120
Historique (50 ans) 1041 132 117
Si lon compare la LQE avec la possibiliteacute de zonage quest le SP + 15 m le deacutefaut
de la loi apparaicirct encore plus flagrant avec pregraves de 68 hectares qui devraient ecirctre proteacutegeacutes et
interdits agrave la construction mais qui ne le sont pas (tableau 511) Ces terrains comprennent
deacutejagrave 96 bacirctiments soit 85 uniteacutes deacutevaluation Laisser de nouvelles constructions sy eacutetablir
reviendrait agrave creacuteer un risque suppleacutementaire
144
Si lon compare la proposition de zonage de la MRC avec le zonage SP + 15 m il est
possible de constater que sa supetficie est seulement de 31 ha supeacuterieure (tableau 5) 0) Cela
est tregraves faible et correspond agrave une bande dune largeur moyenne de 075 m qui longerait le
rivage sur toute sa longueur Par contre les surfaces non zoneacutees mais agrave risque sont de
227 ha
Lorsque lon compare le zonage du Nouveau-Brunswick avec le zonage laquocompletraquo
proposeacute ici il ny a que peu de surface qui est soustraite au deacuteveloppement et eacutegalement
relativement peu de surface laisseacutee constructible alors quelle ne devrait pas lecirctre (tableau
510 et 511) La bande de 30 megravetres semble donc relativement adapteacutee aux processus
deacuterosion du secteur de Perceacute bien quelle nait pas eacuteteacute speacutecialement conccedilue pour cette
reacutegion Il est degraves lors plutocirct possible de parler de coiumlncidence heureuse entre la bande du
zonage du Nouveau-Brunswick et celle du zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire pour
ce secteur Le fait que Il ha soient agrave risque mais non zoneacutes alors quen parallegravele 76 ha le
sont mais ne le devraient pas reflegravete tout de mecircme une mau vaise adeacutequation avec leacutevolution
future de la cocircte Ceci est principalement ducirc agrave Juniformiteacute de la bande de protection qui ne
peut pas tenir compte des variations locales dans lintensiteacute de leacuterosion Les secteurs
dimpreacutecisions laissent ainsi de la place agrave laugmentation du nombre de constructions dans
les zones agrave risque
Le zonage proposeacute par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la
Cocircte-Nord semble trop strict car il preacuteserve plus de 38 ha comme eacutetant agrave risque alors quils
ne le seront probablement pas dici 2050 (tableau 510) En hypotheacutequant de grandes
superficies dautant plus parmi les terrains littoraux les plus priseacutes la municipaliteacute limite ses
possibiliteacutes de deacuteveloppement Il y a donc une probabiliteacute que le regraveglement ne soit pas
respecteacute etou de soulever la grogne populaire car il semblera (avec raison) trop strict Cela
peut agrave terme discreacutediter les opeacuterations de sensibilisation aux processus littoraux
Les zonages deacutecoulant de lextrapolation des taux historiques eacutetant deacutejagrave trop faibles
lorsquon les comparait avec leacutevolution probable le sont encore plus lorsquon les compare
au zonage proposeacute ici (tableaux 510 et 511) Le nombre tregraves important de constructions qui
145
existent deacutejagrave dans les zones agrave risque mais qui ne sont pas zoneacutees selon cette meacutethode laisse agrave
penser quen appliquant celle-ci pour le futur la municipaliteacute va devoir faire face agrave une
importante probleacutematique dici 50 ans alors mecircme quelle pensera y ecirctre preacutepareacutee
532 Synthegravese
Dans le tableau 512 les lacunes et les excegraves dans les zonages vis-agrave-vis du SP + 15 m
sont preacutesenteacutes en proportion de la supelficie de ce zonage adapteacute agrave lameacutenagement dans un
contexte de changements climatiques Par rapport aux comparaisons preacuteceacutedemment
effectueacutees avec le SP la proposition de zonage de la MRC est passeacutee dun zonage excessif de
65 agrave un zonage insuffisant de 19 Celui du Nouveau-Brunswick est quant agrave lui situeacute
dans un entre-deux avec moins de 10 agrave la fois dexcegraves et de lacune (tableau 512) Ceci
signifie que mecircme si globalement les surfaces semblent similaires (seulement 22 ha de
diffeacuterence voir tableau 5 J) une analyse segment par segment montre que Je zonage peut
alterner entre lexcegraves dans des secteurs de cocircte peu active ou stable et linsuffisance dans
des secteurs de cocircte tregraves active Pour les autres zonages les lacunes constateacutees dans la section
52 sont exacerbeacutees dans cette section agrave cause de lajout dune bande de 15 m au sceacutenario
du SP
Tableau 512 Comparaisons geacuteneacuterales des zonages vis-agrave-vis du SP+ 15
Zone pas assez Zone trop Type de zonage
en de la superficie du SP+15 m LQE 57 0 Proposition de la MRC 19 3 Nouveau-Brunswick
1shy9 6
Critegraveres de la Cocircte-Nord 5 32 ~
Taux historique 0 0 I~-
- 30 ans 93 0 - 50 ans 88 0
Aucune des diffeacuterentes options dameacutenagement et de gestion des risques cocirctiers
existantes ne semble pouvoir donner entiegravere satisfaction quant aux modifications que va
connaicirctre la cocircte dans les 50 prochaines anneacutees Les meacutethodes traditionnelles de travail ne
146
semblent pas adapteacutees aux conditions actuelles des cocirctes comme en teacutemoignent les
probleacutematiques actuelles Ainsi les modifications futures de lenvironnement risquent
daccentuer cette meacutesadaptation
54 Discussion sur les diffeacuterentes options de zonage possibles
Si lutilisation dun zonage baseacute sur un sceacutenario probable deacuterosion tel que celui
deacutefini par Bernatchez et al (2008 a) serait le meilleur moyen dobtenir un zonage preacutecis les
donneacutees neacutecessaires agrave leacutetablissement du SP nexistent malheureusement que pour certains
territoires tregraves restreints (ducirc au temps et aux ressources neacutecessaires agrave son eacutelaboration) Cest
pourquoi il est important de savoir si dautres meacutethodes permettraient dobtenir un zonage
efficace pour de plus grands territoires agrave moindre coucirct (en temps et en argent) Les
comparaisons effectueacutees dans ce chapitre entre les diffeacuterentes possibiliteacutes de zonage des
risques cocirctiers sont primordiales afin de permettre aux municipaliteacutes de faire un choix eacuteclaireacute
lorsquil sagit de la gestion de leur territoire Depuis la loi de 2001 sur la seacutecuriteacute civile et
lobligation de mise en place de scheacutemas de seacutecuriteacute civile dans toutes les MRC du Queacutebec
les gestionnaires ont dautant plus besoin de meacutethodes pour les aider agrave identifier les terrains
qui sont susceptibles decirctre affecteacutes par leacuterosion En effet les MRC ne disposent
geacuteneacuteralement pas dun expert dans le domaine ce qui rend lutilisation de regravegles simples
comme celles des zonages analyseacutes neacutecessaire Une faciliteacute dapplication et une meacutethode de
cartographie simple sont rechercheacutees par les ameacutenagistes (Caron comm pers) La litteacuterature
privileacutegie certes laction agrave linaction (Peng et al 2006) mais aucune eacutetude nexiste pour
aider agrave effectuer un choix II est donc important de savoir si les meacutethodes proposeacutees peuvent
se reacuteveacuteler efficaces
147
Certaines propositions de zonage sont couramment reprises dans la litteacuterature traitant
du zonage des risques cocirctiers Pourtant aucune nest tout agrave fait adapteacutee pour la zone cocirctiegravere
eacutetudieacutee Ainsi les principales lacunes qui ont eacuteteacute repeacutereacutees dans les zonages existants et qui
reacuteduisent leur efficaciteacute font ressortir autant de paramegravetres importants qui devraient ecirctre pris
en compte dans leacutelaboration dun futur zonage Ils peuvent ecirctre regroupeacutes en trois cateacutegories
agrave savoir
~ les paramegravetres naturels des cocirctes
~ les paramegravetres climatiques de lenvironnement
~ les paramegravetres humains de loccupation des terres
54 J Inteacutegration des paramegravetres naturels
Lors de la creacuteation des zonages loptique dans laquelle ils ont eacuteteacute mis en place est
geacuteneacuteralement agrave lorigine de leurs points forts mais aussi de leurs faiblesses Par exemple la
LQE qui a dabord un objectif environnemental propose une bande de trop faible largeur
concernant les risques (15 m seulement) car elle na pas eacuteteacute conccedilue et reacutefleacutechie en fonction de
la dynamique des aleacuteas cocirctiers Ainsi eJie nintegravegre pas les paramegravetres physiques significatifs
des cocirctes mecircme si eJie est utiliseacutee partout au Queacutebec pour geacuterer les risques en deacutecoulant Par
ailleurs le zonage du Nouveau-Brunswick avec sa bande fixe mecircme sil correspond
globalement au zonage adapteacute proposeacute par cette eacutetude laisse tantocirct des secteurs surproteacutegeacutes
tantocirct des secteurs non proteacutegeacutes Ceci deacutecoule du fait que les paramegravetres naturels des cocirctes ne
sont pas inteacutegreacutes au zonage qui est appliqueacute uniformeacutement quel que soit lenvironnement
Limportance des connaissances physiques de la cocircte et de son eacutevolution pour
lameacutenagement est donc essentielle (Pethick 2001) Ce qui est principalement utile est le
taux de migration ainsi que la future position de la ligne de rivage (Pethick 2001 Winckel et
al 2008)
laquo Erosion rates are not only used by scientists to study sediment budgets or the lole of natural processes in shoreline alteration they are also used to determine safe construction setbacks settle property ownership disputes study the effectiveness of shoreline protection structures and to make land use decisions raquo (Moore 2000)
148
Le taux deacuterosion mesureacute est le moyen le plus adapteacute pour refleacuteter la variabiliteacute des
paramegravetres naturels des cocirctes tel que cela se fait dans le zonage utilisant les taux historiques
Cependant comme de grandes portions de littoral ne disposent pas de cette donneacutee il a eacuteteacute
examineacute la possibiliteacute dutiliser un estimateur (proxy) En effet la segmentation cocirctiegravere
effectueacutee par le LDGIZC de lUQAR couvre quant agrave elle la totaliteacute des cocirctes du Queacutebec
meacuteridional Leacutevaluation preacuteliminaire effectueacutee portait sur les types de cocirctes leur lithologie
leacutetat de la cocircte le degreacute dalteacuteration des roches et la hauteur de la falaise (LDGICZ 2006)
Si lon se fie agrave la hauteur du trait de cocircte il nest pas possible de distinguer deux groupes en
fonction des taux deacutevolution preacutedits (figure 54) Apregraves une eacutetude des taux deacuterosion tant
reacutecents quhistoriques les diffeacuterences entre les paramegravetres physiques des cocirctes mecircme sils
existent ne semblent pas suffisants pour permettre une preacutevision des taux de recul futurs dun
segment de cocircte Pour la section de cocircte de Perceacute il nest pas possible de preacutedire quel sera le
taux deacutevolution dune portion de cocircte tant actuel que futur agrave partir de caracteacuteristiques
qualitatives de la cocircte que sont le type de cocircte leacutetat la lithologie la hauteur etc Cela peut
ecirctre ducirc au fait que les types de cocirctes en preacutesence sur le territoire deacutetude ne sont pas
suffisamment varieacutes et ne repreacutesentent que des conditions limiteacutees et relativement uniformes
agrave cause de leur proximiteacute (57 km de cocirctes seulement) Une eacutetude plus pousseacutee de ces
paramegravetres et une analyse sur un plus grand territoire avec une plus grande varieacuteteacute
denvironnements pourraient ecirctre meneacutees pour confirmer ou infirmer ces reacutesultats Pour le
moment cela tend agrave conforter le fait quil est primordial de connaicirctre les taux de recul et la
dynamique actuelle pour geacuterer la cocircte Ceci sexplique par les multiples interactions qui ont
lieu entre les paramegravetres cocirctiers le climat et lhydrodynamique qui rendent la modeacutelisation
difficile (Whitehouse et Sutherland 2001) Agrave une eacutechelle locale comme celle utiJiseacutee en
gestion de lameacutenagement il est donc encore primordial de se baser sur les taux de recul
mesureacutes pour avoir le meilleur portrait de laleacutea deacuterosion afin deacutetablir les zonages de
risques coheacuterents Lutilisation de certains paramegravetres physiques comme estimateurs (proxy)
pour les taux deacuterosion nest donc pas possible agrave cette eacutechelle Un suivi sur le terrain et des
analyses geacuteomorphologiques restent donc neacutecessaires car une preacutediction statistique agrave laide
des paramegravetres naturels nest pas possible agrave lheure actuelle agrave cette eacutechelle
149
Les experts saccordent ainsi pour inteacutegrer lutilisation des taux deacuterosion agrave
lameacutenagement (Moore 2000 Pethick 200] Winckel et al 2008) mais pas sur la maniegravere
de les obtenir de les appliquer ni sur la leacutegalisation qui doit en deacutecouler De plus il est
important de noter que le rythme du recul est beaucoup plus important que seul le taux
historique geacuteneacuteralement utiliseacute (Bernatchez et al 2008 a Pierre 2006) Enfin il est
important dutiliser les preacutevisions des taux deacuterosion futurs et non pas uniquement des taux
historiques afin dobtenir un zonage efficace pour les 50 prochaines anneacutees tel que nous
lavons vu dans les paragraphes 525 et 53 J traitant des zonages baseacutes sur les taux
historiques et leurs lacunes Cette inteacutegration des taux futurs nest pas toujours mentionneacutee
par ceux qui mettent en avant cette solution comme eacutetant adapteacutee agrave la dynamique cocirctiegravere et
aux paramegravetres physiques variables de la cocircte (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et
Dalrymple 2004) Le littoral eacutetant complexe leacutelaboration de ces taux preacutevisionnels deacuterosion
neacutecessitera une compreacutehension geacuteneacuterale de la dynamique cocirctiegravere (Jolicœur et UumlCarrol
2007) et linteacutegration des paramegravetres climatiques agrave venir
542 Inteacutegration des paramegravetres climatiques variations du climat et changements
climatiques
Dapregraves les comparaisons que nous avons effectueacutees un zonage qui tient compte des
paramegravetres naturels mais non des changements climatiques nest pas efficace Par exemple
les zonages deacutecoulant des taux historiques ont certes lavantage deacutetablir une bande de
protection de largeur variable selon le segment de cocircte auquel ils sont appliqueacutes et reflegravetent
ainsi la dynamique cocirctiegravere Mais ils ne sont pas une option qui semble viable pour le secteur
eacutetudieacute car la sous-estimation des surfaces agrave risque est flagrante (agrave 77 insuffisante) Ainsi
mecircme si lutilisation des taux historiques deacuterosion dans leacutelaboration des zonages est
proposeacutee par plusieurs auteurs (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et Dalrymple 2004) il
manque agrave cette meacutethode linteacutegration de limpact de la variabiliteacute des paramegravetres climatiques
Cela provient de labsence de consideacuteration de la cocircte comme un systegraveme variable dans le
temps Les changements cl imatiques vont comme on la vu modifier les processus cocirctiers et
donc les aleacuteas Les taux deacuterosion vont de maniegravere corollaire ecirctre eacutegalement modifieacutes Les
150
aleacuteas passeacutes neacutetant plus le reflet de lavenir la seule application de ces meacutethodes historiques
nest donc pas agrave preacuteconiser sur les cocirctes car elles sous-eacutevaluent dramatiquement les surfaces
agrave risque En effet elles ne tiennent pas compte du rythme deacutevolution cocirctiegravere qui est tregraves
important dans le zonage des risques deacuterosion notamment pour pouvoir quantifier les
extrecircmes deacuterosion (Pierre 2006) De plus bien quune cocircte puisse preacutesenter un bilan
deacutevolution historique positif (progradation) elle peut aussi connaicirctre de courtes peacuteriodes ougrave
le recul peut atteindre plusieurs dizaines de megravetres en quelques anneacutees de sorte que les
infrastructures construites trop pregraves de la ligne de rivage peuvent se retrouver agrave risque
(Bernatchez et al 2008 a) Il pourrait donc ecirctre envisageacute dappliquer un coefficient
multiplicateur aux taux deacuterosion passeacutes pour contrecarrer cette lacune Ce coefficient
climatique permettrait de rendre les taux historiques repreacutesentatifs des taux futurs Cet indice
pourrait ecirctre eacutetabli pour chaque reacutegion du Queacutebec pour tenir compte des paramegravetres
cl imatiques reacutegionaux Par exemple comme le taux deacuterosion pour la peacuteriode 1992-2001 est
en moyenne 27 fois infeacuterieur au SP dans Je secteur de Perceacute il pourrait ecirctre deacutecideacute que le
coefficient pour la reacutegion gaspeacutesienne serait 27
Le zonage eacutelaboreacute pour la Cocircte-Nord avait comme objectif de prendre en compte
laugmentation des risques dans un contexte de changements climatiques Cela la conduit agrave
sureacutevaluer les risques principalement agrave cause dun manque de donneacutees preacutecises concemant
limpact de ces changements agrave leacutepoque de sa reacutealisation Ce sceacutenario pessimiste conduirait
donc agrave hypotheacutequer le deacuteveloppement de certains secteurs La preacutecision des projections
climatiques et de leurs impacts est donc primordiale
Avec les zonages utiliseacutes ou proposeacutes actuellement nous sommes deacutejagrave mal adapteacutes et
mis au deacutefi dans notre gestion des zones cocirctiegraveres avec le climat actuel ce qui fait que nous ne
sommes pas precircts agrave des changements plus rapides et allons avoir encore plus de problegravemes agrave
reacutesoudre agrave lavenir (Forbes 2008) Dans la litteacuterature actuelle ce sont principalement des
eacuteleacutements composites qui deacuteterminent la sensibiliteacute ou non dune cocircte aux changements
climatiques mecircme si cela passe principalement par linclusion de la seule hausse du niveau
marin relatif tel que dans les eacutetudes de Shaw et al (1998) ou de Gornitz et al (1997) Cellesshy
ci nont toutefois pas eacuteteacute effectueacutees agrave une eacutechelle adapteacutee pour reacutealiser un zonage Les
151
indices de sensibiliteacute existants (Shaw et al 1998 Gornitz et al 1997) ainsi que les cartes
preacutedisant leacutevolution des aleacuteas et leurs impacts potentiels (Fairbank et Jakeways 2006)
permettent tout de mecircme aux ameacutenagistes de connaicirctre limportance que vont avoir les
changements climatiques sur leur cocircte et ainsi de se preacuteparer agrave leurs impacts Elles permettent
aussi de cibler les secteurs dans lesquels les probleacutematiques seront les plus criantes agrave lavenir
ainsi que les grands enjeux qui en deacutecouleront Mais la deacutetermination de la sensibiliteacute du
secteur et de ses aleacuteas aux changements ne permet pas au x ameacutenagistes linteacutegration des
reacutesultats dans un zonage et ainsi de controcircler les ameacutenagements dune municipaliteacute avec une
grande preacutecision spatiale
Le processus le plus efficace serait donc plutocirct didentifier les facteurs cleacutes qUI
conditionnent les processus cocirctiers et qui pourraient ecirctre modifieacutes par les changemen ts
climatiques afin de pouvoir inteacutegrer les reacutesultats des modeacutelisations du climat futur
Malheureusement les facteurs climatiques cleacutes qui conditionnent les processus cocirctiers ne
sont pas encore tous bien connus et deacuteterminer quel sera leur poids dans leacuterosion future est
donc un exercice complexe (Bernatchez et al 2008 a) Une analyse au cas par cas pour
deacuteterminer les futures positions de la ligne de rivage semble agrave lheure actuelle la plus
adeacutequate pour ce type danalyse car mecircme si cela augmente le temps de reacutealisation et le coucirct
cela augmente eacutegalement lefficaciteacute de la preacutediction Une collaboration entre les
scientifiques et les gestionnaires est donc primordiale pour inteacutegrer tous ces paramegravetres agrave la
future gestion des cocirctes
543 Inteacutegration des paramegravetres humains occupation du territoire
Aucun des zonages eacutetudieacutes ne prend en compte les paramegravetres humains ce qui est
une lacune importante conduisant notamment agrave interdire les constructions agrave des endroits non
risqueacutes et limitant le deacuteveloppement de la municipaliteacute sur ses meilleurs terrains Lobjectif
dun zonage des risques devrait ecirctre de minimiser les risques tant actuels que futurs mais
aussi les impacts socio-eacuteconomiques neacutegatifs ce que ne parviennent pas agrave faire les zonages
eacutetudieacutes Par exemple le muret qui supporte la promenade municipale dans lanse du sud du
152
village de Perceacute est essentiel agrave la municipaliteacute pour son deacuteveloppement touristique ducirc agrave la tregraves
grande densiteacute de bacirctiments agrave haute valeur ajouteacutee preacutesents en arriegravere de celui-ci Son
entretien sur le long terme est donc assureacute Sur les 607 megravetres de longueur quil occupe la
position du trait de cocircte est donc fixeacutee Le zonage ne devrait ainsi tenir compte que des aleacuteas
ponctuels tels les vagues les embruns et les deacutebris que peuvent engendrer les tempecirctes et
non du recul potentiel de la ligne de rivage et du trait de cocircte Par exemple dans le zonage
deacutecoulant des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la Cocircte-Nord ce
secteur eacutetait zoneacute sur 37 ha et dans celui du Nouveau-Brunswick sur 18 ha Pourtant si lon
considegravere une bande de seacutecuriteacute de 15 megravetres la surface devant ecirctre zoneacutee nest que de
10 ha Limiter agrave tort le deacuteveloppement de ces terrains du centre ville qui abritent de
nombreux services commerciaux et touristiques serait dommageable pour leacuteconomie
villageoise
Lors de leacutelaboration dun zonage cocirctier il est donc important de tenir compte du
type doccupation du territoire Le zonage des risques tel queacutevoqueacute dans cette recherche ne
fait queacutetablir des limites probables des risques cocirctiers Le fait didentifier ce quil est
acceptable ou non de faire dans cette zone na pas eacuteteacute eacutevoqueacute et relegraveve plutocirct de deacutecisions
politiques ou collectives Toutefois il faut savoir que certains ameacutenagements humains
peuvent modifier la deacutelimitation mecircme de cette zone agrave risque en ayant une influence
importante sur les processus tant en les acceacuteleacuterant quen les ralentissant voir en les arrecirctant
Ainsi eacutetant donneacute que les effets dun choix politique peuvent modifier les paramegravetres
naturels deacutevolution de la cocircte ces deacutecisions devraient ecirctre inteacutegreacutees au processus deacutecisionnel
lorsque lon eacutetablit des projections environnementales pour le futur Les diffeacuterents eacuteleacutements
qui devraient ecirctre pris en compte comprennent notamment la preacutesence dun muret municipal
ou de deacutefenses cocirctiegraveres
A) La preacutesence dun muret ou autre infrastructure dont lautoriteacute compeacutetente (municipale ou
supeacuterieure) a deacutecideacute dassumer lentretien pour tout lhorizon de gestion Si le trait de cocircte est
fixeacute leacuterosion peut ecirctre consideacutereacutee comme nulle en arriegravere de celui-ci Il faut par conseacutequent
en tenir compte (Meur-Ferec et al 2008)
B) La preacutesence de deacutefenses cocirctiegraveres telles que des enrochements ou des eacutepis qui peuvent
aggraver leacuterosion en aval de la deacuterive littorale La reacutepartition et la nature des deacutefenses
153
doivent ecirctre connues dans la mesure ougrave elles ont une incidence sur la morphologie du littoral
et sur laction des facteurs de forccedilage (Fairbank et Jakeways 2006) La perrrusslon
dintervention ponctuelle va avoir des conseacutequences sur lensemble de Juniteacute
hydroseacutedimentaire Ne pas les inclure rendrait les zonages moins efficaces
Les multiples types doccupation humaine possible doivent eacutegalement ecirctre consideacutereacutes
eacutetant donneacute la diffeacuterence dans la neacutecessiteacute de la proximiteacute au rivage ainsi que dans leur
possibiliteacute de deacutemeacutenagement Ainsi les emplacements dun camping ou les infrastructures
touristiques leacutegegraveres (petits belveacutedegraveres tables de pique-nique ) peuvent ecirctre deacuteplaceacutes en
suivant leacuterosion il est donc possible de croire que suivant un choix socieacutetal on les laisse
sinstaller dans les zones agrave risque deacuterosion pour une dureacutee deacutetermineacutee (Paskoff 2004 b)
Lacceptabiliteacute sociale est en effet importante agrave consideacuterer mecircme si elle na pas eacuteteacute abordeacutee
ici car une fois deacutetermineacute avec preacutecision les zones agrave risque cest agrave la socieacuteteacute de choisir ce
quiJ est acceptable dy construire ou non
Des deacutecisions et des choix peuvent mettre de Javant le cocircteacute impeacuteratif de fixer le trait
de cocircte agrave certains endroits comme dans le cas dune voie ferreacutee dune route strateacutegique dun
cœur de village Si une deacutecision est prise les infrastructures qui se situent en arriegravere du trait
de cocircte fixeacute ne sont plus agrave risque deacuterosion pour lhorizon de gestion consideacutereacute Linteacutegration
des diffeacuterents laquotypes et pratiques de gestion des deacutefenses cocirctiegraveresraquo au sein dune
meacutethodologie de cartographie des risques du littoral lieacutes aux changements climatiques est
eacutegalement mise de lavant par le programme laquo Response raquo en Europe (Fairbank et Jakeways
2006) Cependant il est difficile deacutetablir des critegraveres automatiques applicables agrave grande
eacutechelle Une eacutetude au cas par cas de la situation semble donc la plus adeacutequate pour prendre
en compte les paramegravetres humains et leur eacutevolution
154
Lutilisation de zonages suppose que les instances gouvernementales veuillent limiter
les risques pour les populations principe que certains auteurs tels que Winckel et al (2008)
reacutefutent Pour eux les proprieacutetaires devraient ecirctre avertis des faits concernant le pheacutenomegravene
sur leur terrain et devraient ensuite ecirctre ameneacutes agrave faire leur propre choix selon le beacuteneacutefice
quils pourraient en tirer et la valeur de linvestissement quils sont precircts agrave voir deacutetruit par les
aleacuteas Ils affirment que les zonages laissent trop de zones inexploiteacutees ce qui repreacutesente une
perte pour leur proprieacutetaire Ainsi lEacutetat devrait se deacutegager de toute responsabiliteacute et
permettre de contourner le zonage et de se bacirctir au plus pregraves du trait de cocircte (Winckel et al
2008) Si cette solution laisse place au beacuteneacutefice individuel sur une courte peacuteriode il a deacutejagrave eacuteteacute
constateacute que lengagement des proprieacutetaires agrave subir les aleacuteas sans intervenir est souvent
oublieacute au fil du temps ou des transactions immobiliegraveres (Division de lameacutenagement cocirctier de
la Caroline du Nord 2009) Cette optique eacuteconomique ne tient ainsi pas compte des
interventions ponctuelles non concerteacutees que cela peut engendrer Non inteacutegreacutee agrave la
dynamique au sein dune uniteacute hydroseacutedimentaire la mise en place dune solution par un
reacutesident pourrait alors avoir des preacutejudices sur les terrains des proprieacutetaires adjacents Cela
pourrait eacutegalement remettre en cause leacutequiteacute sociale dougrave limportance de linteacutegrer dans le
processus deacutecisionnel (Dean et Dalrymple 2004 Cooper et McKenna 2008)
Rendre le zonage des risques efficace soulegraveve Je besoin dinteacutegrer un nombre
important de paramegravetres agrave limage de la complexiteacute de composantes de lenvironnement
cocirctier Les multiples facettes de la geacuteoscience cocirctiegravere pourraient ainsi augmenter la reacutesilience
des communauteacutes face aux risques cocirctiers et agrave leurs modifications dans le contexte de
changements climatiques (Forbes 2008) et permettre dinteacutegrer les paramegravetres importants
dans les zonages pour en reacuteduire les lacunes
CONCLUSION
Dans les zones cocirctiegraveres de lEst du Queacutebec la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers
est importante et il est preacutevu quelle augmente au cours de ce siegravecle Ceci est ducirc tant agrave
laugmentation des aleacuteas cocirctiers dans un contexte de variation environnementale et de
changements climatiques quagrave la densification des constructions littorales Assurer une
gestion efficace de ces territoires est donc un enjeu majeur pour ces reacutegions
Connaicirctre leacutevolution historique de loccupation des terres permet davoir une
vision geacuteneacuterale des tendances dameacutenagement et deacutevolution du secteur Cela permet
eacutegalement de connaicirctre comment les mesures de gestion et de zonage deacutejagrave implanteacutees ont
influeacute ou non sur les comportements dameacutenagement Pour la zone cocirctiegravere de la
municipaliteacute de Perceacute il a eacuteteacute possible de constater une hausse depuis les anneacutees 80 du
nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion et ce malgreacute la mise en place de lois et de regraveglements
de gestion de lameacutenagement (LAU en 1979 LQE en 1987 et scheacutema dameacutenagement en
1989) Ces lois nont pour plusieurs raisons pas reacuteussi agrave limiter les risques pour les
populations Mecircme dans les cas ougrave des solutions dadaptation ont eacuteteacute mises en place comme
lors du deacuteplacement de tronccedilons de routes menaceacutes par leacuterosion il est possible de constater
une certaine laquomeacutesadaptationraquo vis-agrave-vis des geacuteorisques cocirctiers En effet les segments
deacuteplaceacutes sont de nouveau moins de 40 ans plus tard agrave risque deacuterosion Ces
laquo meacutesadaptations raquo et ces insuffisance de la loi peuvent avoir plusieurs causes une lacune
dinformation et de connaissances des processus deacutevolution des cocirctes une trop grande
confiance accordeacutee aux ouvrages de protection contre leacuterosion ou une prise de risque
consciente pour beacuteneacuteficier de lattrait panoramique et touristique que peut repreacutesenter la cocircte
Le fait que les regraveglements ne soient pas appliqueacutes correctement a ainsi entrai neacute la hausse des
constructions en zone agrave risque ce qui soulegraveve le problegraveme de la bonne gouvernance des
geacuteorisques de la pan des municipaliteacutes
156
La Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (LQE) actuellement utiliseacutee pour geacuterer
lameacutenagement en zone littorale nest pas la seule possibiliteacute qui pourrait soffrir aux
autoriteacutes locales Dautres options theacuteoriques ou pratiques existent dans des secteurs proches
Apregraves avoir compareacute ces options de zonages (tableau 13) avec leacutevolution probable du
littoral dans un contexte de changements climatiques de nombreux points faibles et lacunes
ont eacuteteacute constateacutes Certaines options sont trop strictes et limitent les possibiliteacutes de
deacuteveloppements futurs pour la municipaliteacute tels que le zonage tireacute de lentente speacutecifique sur
leacuterosion des berges de la Cocircte-Nord la proposition de zonage de la MRC ou la politique de
protection des rives du Nouveau-Brunswick Dautres sont trop laxistes et contribuent agrave
permettre des constructions dans des secteurs agrave risque tels la LQE ou les zonages baseacutes sur
les taux deacuterosion historiques Ces lacunes trouvent leur origine dans les meacutethodes avec
lesquelles sont calculeacutees les bandes de protection de ces zonages Il sagit principalement du
manque dinteacutegration des processus naturels deacutevolution de la cocircte au sein de la
meacutethodologie utiliseacutee par Je zonage Le manque de prise en compte de la variabiliteacute des
paramegravetres climatiques peut eacutegalement ecirctre la cause de problegravemes notamment dans le cas des
zonages baseacutes sur les taux historiques qui ne tiennent pas compte de la variabil iteacute de
lenvironnement au cours des deacutecennies Enfin le manque de prise en compte des paramegravetres
anthropiques tels que certaines protections et modifications humaines apporteacutees agrave la cocircte peut
eacutegalement poser problegraveme dans la deacutefinition dun zonage efficace
Agrave la suite de cette eacutetude sur les impacts et lefficaciteacute des zonages des risques cocirctiers
sur lorganisation du territoire et la preacutevention des geacuteorisques cocirctiers il en ressort quelques
recommandations quant agrave la gestion des zones cocirctiegraveres agrave la fois pour la zone deacutetude de
Perceacute mais aussi de maniegravere plus geacuteneacuterale Car comme il a eacuteteacute montreacute les constructions en
zones cocirctiegraveres sont en augmentation depuis les anneacutees J980 et rien ne semble indiquer que Ja
tendance se modifiera agrave lavenir Ainsi un zonage efficace des risques est plus que neacutecessaire
afin deacuteviter que de nouvelles constructions ou de nouveaux proprieacutetaires se retrouvent
confronteacutes aux risques Tout dabord les lacunes constateacutees dans le zonage de la LQE
actuellement utiliseacute pour geacuterer les risques peuvent provenir dune diffeacuterence entre les buts
originaux de la loi (voir preacuteambule et objectifs de celle-ci) et lutilisation qui en est faite par
157
les communauteacutes Vu limportance de la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers une politique
speacutecifiquement deacutedieacutee aux risques est neacutecessaire Cest dailleurs ce qui a eacuteteacute fait par le
gouvernement du Queacutebec en 2001 avec la Loi sur la seacutecuriteacute civile Au vu de la difficulteacute
pour des instances locales dy faire face un cadre de preacutevention des risques naturels a eacuteteacute
ajouteacute en 2006 sur le plan national Leur mise en place progressive devrait donc permettre de
mieux faire face agrave la probleacutematique Ensuite agrave cocircteacute de la deacutelimitation exacte des zones agrave
risque sur laquelle nous nous sommes attardeacutes dans cette recherche plusieurs questions
socieacutetales peuvent ecirctre souleveacutees Il est possible en effet de penser quil est preacutefeacuterable de
zoner plus de terrain que moins car ainsi on est certain de ne pas creacuteer de futurs problegravemes
(principe de preacutecaution) Cependant cela reviendrait agrave hypotheacutequer certains terrains et donc
le deacuteveloppement eacuteconomique des municipaliteacutes De plus la constl1lction dans les zones agrave
risque pourrait continuer selon ce que lon juge acceptable de mettre en danger versus les
retombeacutees eacuteconomiques qui peuvent en reacutesulter (Winckel el al 2008) Certains eacuteleacutements
temporaires deacuteplaccedilables ou neacutecessitant la proximiteacute de leau pourraient eacutegalement ecirctre
autoriseacutes Ces questions relegravevent plutocirct dun choix socieacutetal qui devrait ecirctre pris par la sphegravere
politique et ont donc eacuteteacute sciemment eacuteludeacutees de cette recherche De plus il a eacuteteacute noteacute que les
responsables locaux ont besoin de connaicirctre lemplacement de la future ligne de rivage plutocirct
que des theacuteories sur de nouveaux zonages (Pethick 2001 Caron 2007 Pitre 2007)
Ladeacutequation entre les besoins des ameacutenagistes et ce que les scientifiques peuvent produire
pour eux est une donneacutee essentielle afin que les connaissances creacuteeacutees par la recherche soient
utiliseacutees au mieux Il conviendrait ainsi de mieux eacutetudier les besoins du milieu local en
reacutealisant des eacutetudes collaboratives comme cela sest fait dans le cadre de leacutetude de
Bernatchez el al (2008) ou de cette eacutetude Ensuite mecircme si les zonages que nous avons
eacutetudieacutes ont pour but de proteacuteger les constructions vis-agrave-vis de leacuterosion ceux-ci peuvent
eacutegalement servir agrave la protection environnementale ou vice-versa Ce multiple effet beacuteneacutefique
des zones de protection a eacuteteacute observeacute par de nombreuses communauteacutes (Clark 1996) La
prise en compte des marges maximales pour lune ou lautre des raisons devrait donc ecirctre
mise en avant au sein dune gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (Stewart el al 2003)
Finalement il ressort eacutegalement quun travail de sensibilisation devrait accompagner le
zonage pour lexpliquer aux communauteacutes et aux deacutecideurs et ce quelle que soit loption
retenue La sensibilisation et la vulgarisation sont preacutesentement souvent oublieacutees par ceux
158
qui eacutelaborent les zonages mecircme si ce nest pas efficace dagir ainsi car il est plus coucircteux de
laquo reacuteparerraquo les problegravemes que deacuteduquer le public (Stewart et al 2003) Linformation
augmenterait Jacceptabiliteacute sociale des zonages et minimiserait ainsi la vulneacuterabiliteacute des
communauteacutes (Meur-Feree et al 2008) Limportance de fournir des informations non
techniques est ainsi essentielle en ce qui a trait agrave la gestion des cocirctes (McInnes 2006) En
effet les zonages mis en place doivent ecirctre correctement appliqueacutes si on veut quils puissent
ecirctre efficaces
Une approche plus inteacutegratrice pour geacuterer les risques cocirctiers augmenterait lefficaciteacute
tant immeacutediate quagrave long terme des zonages agrave la fois dans lenvironnement climatique actuel
quavec les changements climatiques agrave venir Ainsi une analyse globale de la situation au
travers des geacuteosciences pourra inteacutegrer les taux de recul mesureacutes ainsi que les eacuteleacutements
physiques climatiques et humains ayant un impact sur la cocircte Une telle approche est jugeacutee
neacutecessaire pour deacuteterminer le plus preacuteciseacutement possible les terrains qui sont susceptibles
decirctre eacuterodeacutes Cela permettrait eacutegalement deffectuer des reacuteajustements au cours du temps si
les tendances venaient agrave se modifier En conseacutequence les communauteacutes cocirctiegraveres seraient
moins vulneacuterables aux risques cocirctiers et pourraient mettre en valeur de maniegravere optimale leur
territoire
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ANNEXES
Annexe 1 Deacutefinitions des types de cocircte
Tvpe de cocircte Deacutefinition
Marais maritime Les marais maritimes sont des zones daccumulation de seacutediments fins coloniseacutees par de la veacuteqeacutetation herbaceacutee
Accumulation de sable etou de gravier qui sattache agrave la cocircte et Flegraveche littorale qui seacutetire geacuteneacuteralement en parallegravele agrave la cocircte dont lextreacutemiteacute est
libre Flegraveche littorale
agrave marais maritime Flegraveche littorale bordeacutee par un marais maritime
Accumulation de sable etou gravier littoral formeacutee dun replat
Terrasse de plage geacuteneacuteralement veacutegeacutetaliseacute qui est tregraves rarement submergeacute par les mareacutees Le replat est parfois bordeacute sur sa partie infeacuterieure par un talus deacuterosion (microfalaise) de moins de 15 m de hauteur
Basse falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux
de 15 agrave 5 m de hauteur
Moyenne falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux
de 5 agrave 10 m de hauteur
Haute falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux
supeacuterieur agrave 10 m de hauteur
Dapregraves Bernalchez el al 2008 a
173
Annexe 2 Deacutefinition de leacutetat de la cocircte
Exemple eacutepis enrochements murets
Eacutetat de la cocircte Deacutefinition
Cocircte naturelle qui preacutesente des deacuterosion vive etou qui est Active veacutegeacutetaliseacutee agrave moins de 25 Preacutesence de cicatrices
geacuteomorphologiques laisseacutees par les processus deacuterosion
Semi-veacutegeacutetaliseacutee Semi-active Tout type de cocircte naturelle qui preacutesente des signes partiels
deacuterosion elou qui est veacutegeacutetaliseacutee entre 25 et 75
Veacutegeacutetaliseacutee Stable Tout type de cocircte naturelle qui ne preacutesente aucun signe
deacuterosion etou qui est veacutegeacutetaliseacutee agrave plus de 75
Artificielle Cocircte naturelle modifieacutee par une structure rigide
Dapregraves Bernatche7 el al 2008 a
174
Annexe 3 Adaptation du zonage du comiteacute dexperts sur ] eacuterosion des berges de la Cocircte-Nord
Inconstructible dans a marge de s~curiteacute Recharge
Perimetre urbain
Tvoe de cocircte Aleacutea Marae de seacutecuriteacute Recommandation dintervention
Flegraveche sableuse Erosion 1
Submersion Aucune
Inconstruclible sur toute la flegraveche Etude du risque de submersion Epis et fascines InconstruClible dans la marge de seacutecuriteacute Etude du
11icrolerasse laquo15 m Erosion Submersion
TR x 30ans ~ 15 m ou marge minimale de 60m
risque de submersion Recharge en sable peacuteriodique Epis et faSCines eacutepis rocheux avec ou sans recharae de sable
Marais saleacute Erosion SubmerSion
Deacutelimite par photointerpreacutetation et marge mll1lmale de 60m
Inconstructible dans la marge de seacutecunteacute Etude du risque de submersion Aboiteau (digue enrocheacutee avec noyau Impermeacuteable en argile) Remblai pour hausser les maisons Enrochement
Dunes cocirctiegraveres Erosion
TR x 30ans + 15 YI il partir de la limite des dunes vers
Avanceacutee dunalres 1inteacuterieur des terres
Inconsctructible dans la zone de protection InterdictIOn de circuler en vn Conserallon inteacutegrale
Falaise siltiargile (hauteurgt5m)
Erosion i
Glissement de terrrain
(2x Ht ou ~Om max) + TR x 30 ans
Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Evaluation des risques de mouvement de masse Travaux de stabilisation reacuteeacutequilibrage de la pente contrepoids enrochement (perte de la plage)
Falaise siltiargile (hauteurgt5m) avec preacutesence danciennes couleacutees araileuses
Erosion 1
Glissement de terrrain
15 xGR
Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Evaluation des risques de mouvement de masse Travaux de stabilisation reacuteeacutequilibrage de la pente contrepoids enrochement IDerte de la Dlaoe 1
Falaise siltiargile hauteurlt5m
Erosion TR x 30 ans + 15 m ou marge minimale de 50 m
Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Enrochement (perte de la plage)
TR x 30 ans + 15 m ou-marge minimale en fonction
en sable periodique Epis rocheux Epis rocheux etde la hauteur du talus
Falaise sable Erosion recharge en sable peacuteriodique Reacuteeacutequilibrage de laHauteur talus=Marge pente Epis et fascines Enrochement 8et recharge5m=50m 10m~Om
en sable peacuteriodique Enrochement (perte de la plagel15m=30m gt20m=20m 1 x Ht + TR x 30ans ou Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute
Falaise till Erosion marge minimale de 20 m Enrochement (perte de la plage)
Cocircte rocheuse basse Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Etude deSubmersion 10 ou 15 m minimum
(ingeacutee) risque de submersion Cocircte rocheuse basse Submersion et (seacutedimentaire) Erosion
Falaise rocheuse (igneacutee) Aucun 10 ou 15 m minimum Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute
Falaise rocheus e Erosion TR x 30 ans + 15 m Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute
(seacutedimentaire)
Modifieacute de Duhois el al 2005
TR = moyenne des taux de recul supeacuterieurs (rnan) Hl = Hauteur du lalus
GR =plus grande reacutetrogression
LarQeur de la protection Jgt l l
10 megravetres 272 (1) X (1)
15 megravetres 716 ~
Barachois n ~
(1)
a (1)
~ lt0 (1) ~
Vl - -a c s 0 -l = a -~ (1)Vl ~ N0_ l
o~
(1) (Il
a (1)
20 ~ - 0l _
(1) (Il
(1) ()
l 0 o l l (Il 0(1)shy~ 00 (Ol
Cap-Despoir
Village de Perceacute -- 6Yshy
0sect) xQ
1-0~
Leacutegende Politique de protection _ zones portuairEs -
(Il shy-~
1O tO~ rn =- euml
s (1)
a (1)
10 meacutetres 0 a 15 megravetres ~
~
Fond de carte base de donneacutees topographiques du Queacutebec au 120000
1
lt~
o _
2500 5000Megravetres
Cartographie Susan Drejza 2009
o l a (1)Vl --l
VI
176
Annexe 5 Eacutevolution des superficies agricoles forestiegraveres et en friche pour la zone littorale de Perceacute entre 1934 et 200 1
V) Q)
-Q) V)
middot0 c V) Q)-uuml E Q) CL
Cf)
Q) V)
= Q)
U 0middotC U +shy -C c 0gt Q) CU V) V) Q) Q)middotuuml middotuuml E E Q) Q) CL CL
Cf) Cf)
D
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REMERCIEMENTS
Cette maicirctrise repreacutesente bien plus que la reacutedaction dun meacutemoire et jaimerais prendre le
temps ici de remercier ceux qui ont rendu cette aventure possible
~ En premier lieu je tiens agrave remercier tout speacutecialement mon directeur de maicirctrise Pascal
Bernatchez davoir bien voulu me diriger dans le cadre de cette recherche Je lui suis
aussi tregraves reconnaissante de mavoir fait confiance pour ce projet et jespegravere avoir reacutepondu
agrave ses attentes Je voudrais eacutegalement remercier mon codirecteur Clermont Dugas Tous
deux mont prodigueacute des conseils et de laide pour reacutealiser ce meacutemoire et mont permis
de progresser dans un domaine qui me tient agrave cœur
~ Jaimerais eacutegalement remercier Feacutelix Caron ameacutenagiste de la MRC du Rocher-Perceacute qui
ma accordeacute du temps pour me transmettre les connaissances et les besoins du milieu
local quant agrave lameacutenagement des cocirctes Eacutegalement merci agrave Ghislain Pitre de la
municipaliteacute de Perceacute pour le temps quil ma accordeacute pour mexpliquer le mode de
fonctionnement de la gestion des risques cocirctiers et de lameacutenagement de sa municipaliteacute
~ Mes remerciements vont aussi agrave la fondation communautaire Gaspeacutesie-Les Icircles pour son
aide financiegravere qui ma permis de me rendre sur mon terrain aussi souvent que neacutecessaire
~ Je remercie eacutegalement Je gouvernement du Queacutebec et la Chaire de recherche en
geacuteoscience cocirctiegravere pour leur soutien financier dans la reacutealisation du chapitre IV
~ Un grand merci agrave tout le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones
cocirctiegraveres de lUniversiteacute du Queacutebec agrave Rimouski ainsi quagrave mes collegravegues du laboratoire et
du module de geacuteographie de lUQAR avec qui jai paltageacute aussi bien les hauts que les
bas de la vie deacutetudiante agrave la maicirctrise
~ Enfin je voudrais adresser un remerciement particulier agrave ma famille qui malgreacute la
distance a cru en moi et ma apporteacute son soutien durant ces anneacutees Speacutecialement agrave mon
pegravere pour ses corrections
~ Last but not least mon conjoint Sylvio Merci pour tout
AVANT-PROPOS
Cette recherche prend son ongIne dans ma passIOn pour la mer et le littoral qui
mavait deacutejagrave pousseacutee agrave venir continuer mes eacutetudes de geacuteographie agrave lUniversiteacute du Queacutebec agrave
Rimouski dans le laboratoire de recherche du professeur Pascal Bernatchez Plus
preacuteciseacutement cest lenvie de travailler sur le littoral et ses probleacutematiques qui ma conduite agrave
choisir deacutetudier le zonage des risques cocirctiers dans un contexte de changements climatiques
Ce sujet est neacute du plaisir et de lenvie de concilier agrave la fois la geacuteographie physique et la
geacuteographie humaine dans une mecircme recherche Le fait de pouvoir faire de la geacuteographie
utile de la geacuteographie appliqueacutee mais tout en conservant un lien eacutetroit avec les derniegraveres
avanceacutees de la recherche en geacuteomorphologie cocirctiegravere a eacutegalement eacuteteacute important La zone
cocirctiegravere et les nombreux enjeux qui sy retrouvent est ainsi un laquo terrain de jeuraquo des plus
inteacuteressant pour la geacuteographe que je suis
Eacutevidemment ce projet sappuie sur un site deacutetude limiteacute dans lespace et ayant des
caracteacuteristiques propres ce qui limite la geacuteneacuteralisation des reacutesultats Cependant de par son
originaliteacute et les innovations quil integravegre ce projet offre un eacuteclairage nouveau sur leacutevolution
et la gestion de la zone cocirctiegravere de maniegravere plus globale En plus de linnovation scientifique
ce projet compOtie une porteacutee pratique qui est de permettre au meilleur de mes
connaissances de contribuer agrave une meilleure gestion de la zone cocirctiegravere den limiter les coucircts
ainsi que de rendre plus durables les ameacutenagements et le deacuteveloppement du territoire cocirctier
TABLE DES MATIEgraveRES
AVANT-PROPOS iii
LISTE DES FIGURES viii
LISTE DES TABLEAUX xi
LISTE DES CARTES xiii
LISTE DES ANNEXES xiv
LISTE DES ABREacuteVIATIONS SIGLES ET ACRONyMES xv
REacuteSUMEacute xvi
INTRODUCTION 1
CHAPITRE 1
CADRE THEacuteORIQUE 5
11 Zone littorale zone agrave risque concepts et deacutefinitions 5
1 11 Zone littorale description et deacutefinitions 5
112 Geacuteorisques cocirctiers une probleacutematique importante au Queacutebec maritime 12
1 13 Ameacutenagement et gestion de la zone littorale et de ses geacuteorisques 14
12 Zonage des risques en milieu cocirctier 19
121 Principes et applications du zonage des risques 19
22 Zonage theacuteorique marges fixes ou variables 2 J
123 Reacuteglementations de zonages existantes dans la reacutegion 25
13 Ameacutenagement cocirctier et changements climatiques 28
131 Modifications de lenvironnement cocirctier dues au climat 29
132 Prise en compte de ces modifications dans le zonage 35
v
14 Efficaciteacute agrave court et long terme des modes de gestion actuels 41
141 Choisir entre les diffeacuterentes possibiliteacutes dune mecircme meacutethode 41
1A2 Comparer des possibiliteacutes de zonage 42
1A3 Deacutefinir un horizon dameacutenagement 43
CHAPITRE 11
MEacuteTHODOLOGIE 45
21 Caracteacuterisation de la cocircte agrave leacutetude 46
22 Eacutevolution du secteur deacutetude 47
221 Eacutevolution historique de loccupation du territoire 47
222 Eacutevolution de la cocircte 50
23 Projection de leacutevolution preacutevue de la cocircte 50
24 Comparaison des zonages 51
25 Eacutevaluation des coucircts 53
26 Rencontres avec le milieu 54
27 Traitement des donneacutees dans un SIG 55
CHAPITRE 111
DESCRIPTION DU SITE DEacuteTUDE 57
31 Contexte physique 59
311 Caracteacuteristiques geacuteomorphologiques 59
312 Dynamique littorale 61
313 Dynamique hydroseacutedugravenentaire 63
31A Eacutevolution de la cocircte 66
315 Climat du secteur deacutetude 69
32 Contexte humain 72
321 Perceacute petite municipaliteacute cocirctiegravere 72
322 Portrait eacuteconomique 74
323 Activiteacutes le long de la cocircte 75
VI
CHAPITRE IV
EacuteVOLUTION HISTORIQUE DES RISQUES COcircTIERS ET DE LOCCUPATION DU
TERRITOIRE EN LIEN A VEC SA GESTION 82
41 Eacutevolution du cadre bacircti 83
4 Eacutevolution geacuteneacuterale du nombre de bacirctiments dans la zone littorale 83
412 Nombre de bacirctiments agrave risque et normes de gestion de la cocircte 85
43 Eacutevolution du type de bacirctiments 89
44 Exemple du Barachois 93
45 Origine des risques cocirctiers 96
42 Eacutevolution des superficies non bacircties 100
42 Supeificies agricoles 100
422 Boiseacutes 102
423 Superficies en friche 102
424 Synthegravese de leacutevolution des supeificies non bacircties 103
43 Eacutevolution des voies de communication 104
43 Voies de communication agrave risque 106
432 Deacuteplacements de voies de communication 108
433 Synthegravese de leacutevolution des voies de communication 115
44 Discussion sur leacutevolution des risques 118
CHAPITRE V
COMPARAISON DES DIFFEacuteRENTS ZONAGES
AVEC LEacuteVOLUTION PROBABLE DU LITTORAL 124
51 Preacutesentation des diffeacuterents zonages possibles 125
52 Comparaisons des diffeacuterents zonages avec le trait de cocircte probable de 2050 127
52 LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement 127
522 Proposition de zonage de la MRC 133
523 Politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveau-Brunswick J 34
524 Application des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la
Cocircte-Nord 136
525 Taux historiques deacuterosion des berges 137
VIl
526 Synthegravese des diffeacuterents zonages vs le sceacutenario probable 140
53 Comparaison des diffeacuterents zonages avec un zonage adapteacute agrave lameacutenagement du
territoire dans un contexte de changements climatiques 142
531 Comparaisons des impacts des diffeacuterents zonages vis-agrave-vis du SP+ 15 142
532 Synthegravese 145
54 Discussion sur les diffeacuterentes options de zonage possibles 146
541 lnteacutegration des paramegravetres naturels 147
542 lnteacutegration des paramegravetres climatiques variations du climat et changements
climatiques 149
543 lnteacutegration des paramegravetres humains occupation du territoire 151
CONCLUSON 55
REacuteFEacuteRENCES 159
ANNEXES 172
VUl
LISTE DES FIGURES
Figure 11 Aleacuteas cocirctiers activiteacutes humaines et risques 11
Figure 18 Largeurs de protection prescrites par la politique de protection des rives du
Figure 114 Possibiliteacute daugmentation du risque modification des aleacuteas combineacutee agrave une
Figure 32 Eacutevolution globale de la ligne de rivage en fonction du type de cocircte
Figure 12 Aleacutea enjeuvulneacuterabiliteacute et risque cocirctier 12
Figure 13 Importance de la couverture meacutediatique traitant de jeacuterosion au Queacutebec 13
Figure lA Leacutegislations concernant les zones cocirctiegraveres 16
Figure 15 Choix possibles face agrave la probleacutematique de leacuterosion 18
Figure 16 Marges de retrait pour les constructions utiliseacutees par diffeacuterents pays 22
Figure 17 Propositions de zonages cocirctiers variables 23
littoral et des plaines inondables 25
Figure 19 Eacutevolution preacutevue des variables climatiques au Canada 29
Figure 110 Impacts biophysiques et socio-eacuteconomiques eacuteventuels des changements
climatiques dans les zones cocirctiegraveres 30
Figure 111 Variation du niveau marin relatif agrave leacutechelle mondiale 31
Figure 112 Eacutevolution et projection des tempeacuteratures planeacutetaires 32
Figure 113 Eacutevolution de la couverture de glace dans lestuaire et le golfe du St-Laurent 33
modification des activiteacutes humaines 35
Figure 115 Diffeacuterentes strateacutegies de la socieacuteteacute face agrave la hausse du niveau marin relatif 39
Figure 116 Facteurs affectant le choix parmi les trois options dameacutenagement 41
Figure 21 Comparaison des zonages avec leacutevolution probable du trait de cocircte 53
Figure 31 Direction des vagues engendreacutees par les tempecirctes du golfe du Saint-Laurent et
reacutegions qui en sont affecteacutees 66
entre 1934 et 200 1 67
Figure 33 Diagramme ombrothermique de la station de Gaspeacute 70
IX
Figure 34 Processus actifs sur les cocirctes en hiver 71
Figure 35 Eacutevolution de la population de Perceacute 73
Figure 36 Occupation du territoire cocirctier agrave Perceacute 76
Figure 37 La voie ferreacutee sur la flegraveche du Barachois un enjeu majeur 77
Figure 38 Exemple de patrimoine domestique maison ancienne (village de Perceacute) 8]
Figure 4 ] Nombre de bacirctiments obtenu par photo-interpreacutetation et nombre de logements
priveacutes occupeacutes dapregraves les recensements 84
Figure 42 Eacutevolution de la population et du nombre de logements priveacutes occupeacutes agrave Perceacute 84
Figure 43 Eacutevolution du nombre de bacirctiments par kilomegravetre de cocircte en fonction du type de
cocircte 85
Figure 44 Nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion selon leur distance agrave la cocircte 86
Figure 45 Reacutecapitulatif chronologique des lois dameacutenagement (Queacutebec) 87
Figure 46 Eacutevolution de la proportion de bacirctiments agrave risque parmi ceux de la zone littorale88
Figure 47 Type de bacirctiments agrave moins de 15 m du trait de cocircte 92
Figure 48 Nombre de bacirctiments agrave risque sur la flegraveche littorale 94
Figure 49 Bacirctiments preacutesents sur lextreacutemiteacute nord de la flegraveche littorale 94
Figure 410 Poste de pecircche de Barachois vers 1935 95
Figure 411 Vue sur la flegraveche de Barachois (deacutebut du 20egraveme sciegravecle) 96
Figure 412 Origine du risque des bacirctiments de 2001 en fonction du type de cocircte 97
Figure 413 Causes de la hausse du risque pour les bacirctiments 98
Figure 414 Eacutevolution du nombre de bacirctiments agrave risque excl uant ceux de la flegraveche 1ittorale
de Barachois 99
Figure 415 Eacutevolution des superficies agricoles 100
Figure 416 Affectations du sol dapregraves le scheacutema dameacutenagement
de la MRC du Rocher-Perceacute 102
Figure 417 Eacutevolution des superficies non bacircties dans la zone littorale (Perceacute) 103
Figure 4 18 Eacutevolution de loccupation de la superficie littorale 104
Figure 419 Voies de communication proches du littoral agrave Perceacute 105
Figure 420 Eacutevolution de la longueur totale des voies de communication (routes et voie
ferreacutee) en zone littorale de Perceacute 106
x
Figure 421 Eacutevolution des longueurs des voies de communication agrave risque en fonction de la
distance agrave la cocircte 107
Figure 52 Taux de migration historique de la ligne de rivage en fonction des cateacutegories
Figure 53 Taux de migration de la ligne de rivage en fonction de la largeur de la LQE selon
Figure 422 Photo du tronccedilon ndeg 1 route 132 agrave risque deacuterosion 113
Figure 423 Photo du tronccedilon ndeg 8 route agrave risque deacuterosion et de submersion 115
Figure 424 Eacutevolution de la proportion de voies de communication agrave risque 116
Figure 425 Eacutemergence des risques cocirctiers dynamiques convergentes du trait de cocircte et de
loccupation du rivage 122
Figure 5] Eacutevaluation des coucircts preacutevisionnels lieacutes agrave leacuterosion pour le secteur de Perceacute 125
prescrites par la LQE 129
le type de cocircte 130
Figure 54 Taux deacuterosion preacutevus pour 2050 en fonction de la cateacutegorie de la LQE 131
Figure 55 Deacutefinition des cours deau pour la LQE 132
Figure 56 Taux historique et taux probable deacuterosion dans le secteur de Cap-d Espoir 138
Figure 57 Taux historique et taux probable deacuterosion agrave Coin-du-Banc 139
Figure 58 Inteacuterecirct de zoner plus que le taux deacuterosion preacutevu pour 2050 14]
Xl
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 11 Exemples de limites de la zone cocirctiegravere 7
Tableau 12 Diffeacuterents types dadaptation 17
Tableau 13 Reacutesumeacutes des types de zonage des risques cocirctiers possibles 28
Tableau 14 Reacutesultats des simulations de limpact des variations de tempeacuterature sur les
conditions de glace pour la peacuteriode 1996-2003 et des projections futures 33
Tableau 15 Strateacutegies dadaptation aux aleacuteas pour les zones cocirctiegraveres 39
Tableau 21 Caracteacuteristiques de la cocircte recueillies lors de la segmentation 46
Tableau 22 Sceacutenarios deacutevolution de la cocircte pour 2050 51
Tableau 31 Types de cocircte du secteur deacutetude 59
Tableau 32 Reacutepartition des types de cocircte selon les secteurs consideacutereacutes 60
Tableau 33 Lithologie des falaises rocheuses de Perceacute 61
Tableau 34 Degreacute dalteacuteration des falaises rocheuses de Perceacute 61
Tableau 35 Eacutetat de la cocircte de Perceacute en 2006 62
Tableau 36 Eacutevolution de lartificialisation de la ligne de rivage de Perceacute 63
Tableau 37 Fetch auquel sont soumises les cocirctes de Perceacute 65
Tableau 38 Taux de recul moyens reacutecents dans le secteur de Perceacute (2005-2007) 68
Tableau 39 Pendage des falaises rocheuses de Perceacute 69
Tableau 310 Population active selon le secteur eacuteconomique dactiviteacute 74
Tableau 311 Reacutepartition du type de voies de communication dans la zone cocirctiegravere de Perceacute
77
Tableau 312 Reacutepartition des bacirctiments agrave moins de 100 m du trait de cocircte 78
Tableau 313 Longueur des cocirctes occupeacutees par les infrastructures touristiques 80
Tableau 41 Eacutevolution du nombre de bacirctiments proches du trait de cocircte 88
Tableau 42 Type et vocation des bacirctiments pour le secteur de Cap-d Espoir 89
Tableau 43 Utilisation des bacirctiments pour le secteur du village de Perceacute 90
Tableau 44 Bacirctiments agrave risque en 2001 en fonction de lorigine du risque 96
XlI
Tableau 45 Origine du risque deacuterosion pour les bacirctiments nouvellement agrave risque 97
Tableau 46 Longueurs de voies agrave risque deacuterosion agrave Perceacute (1934-2001 ) 106
Tableau 47 Nombre de bacirctiments agrave risque en fonction du type de cocircte (1934-2001) 120
TabJeau 51 Superficies et eacuteleacutements inclus dans les zonages eacutetudieacutes 126
TabJeau 52 Comparaison du zonage de Ja LQE avec le SP 128
Tableau 53 Comparaison de la LQE avec les taux deacuterosion historiques reacutecents et preacutedits
132
Tableau 54 Comparaison du nouveau zonage de la MRC avec le SP 134
Tableau 55 Comparaison de la politique du Nouveau-Brunswick avec le SP 135
Tableau 56 Comparaison du zonage deacutecoulant des critegraveres de la Cocircte-Nord avec le SP 136
Tableau 57 Comparaison des zonages historiques 30 ans avec le SP 137
Tableau 58 Comparaison des zonages historiques 50 ans avec le SP J37
TabJeau 59 Comparaison globale des zonages vis-agrave-vis du sceacutenario probable 140
Tableau 510 Zones soustraites agrave un deacuteveloppement potentiel vis-agrave-vis du SP +15 m 143
Tableau 51] Zones preacutevues agrave risque par le SP +15 m mais non zoneacutees 143
Tableau 512 Comparaisons geacuteneacuterales des zonages vis-agrave-vis du SP+ 15 145
Xlll
LISTE DES CARTES
Carte 21 Zones utiliseacutees pour la photo-interpreacutetation 49
Carte 31 Localisation de la zone deacutetude de Perceacute 57
Carte 32 Limites de la zone deacutetude de Perceacute 58
Carte 33 Types de cocircte de Perceacute 60
Carte 34 Eacutetat de la cocircte agrave Perceacute 62
Carte 35 Mouvements velticaux de la croucircte terrestre dans lest du Canada 64
Carte 36 Courants de deacuterive principale et secondaire du secteur de Perceacute 65
Carte 37 Aleacuteas cocirctiers dans la zone cocirctiegravere de Perceacute 68
Carte 38 Acti viteacutes cocirctiegraveres et maritimes de la reacutegion de Perceacute 79
Carte 41 Localisation du Barachois de la Malbaie (Perceacute) 93
Carte 42 Occupation des terres preacutevue au scheacutema dameacutenagement 101
Carte 43 Localisation des tronccedilons deacuteplaceacutes des voies de communication J09
Carte 44 Localisation du tronccedilon deacuteplaceacute de la voie ferreacutee 110
Carte 45 Voie ferreacutee agrave risque actuellement 111
Carte 46 Tronccedilon ndeg 10 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Poinle-St-Pierre) 112
Carte 47 Tronccedilon ndeg 1 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Cap-dEspoir) J 13
Carte 48 Tronccedilon ndeg 8 deacuteplacement de la route 132 lancien tronccedilon devient une route
municipale (Belle-Anse) 114
XIV
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 Deacutefinitions des types de cocircte 172
Annexe 2 Deacutefinition de leacutetat de la cocircte 173
Annexe 3 Adaptation du zonage du comiteacute dexperts sur leacuterosion des berges 174
Annexe 4 Carte de reacutepartition des zones de protection selon la politique de protection des
ri ves du littoral et des plaines inondables (LQE) 175
Annexe 5 Eacutevolution des superficies agricoles forestiegraveres et en friche pour la zone littorale
de Perceacute entre 1934 et 2001 176
Annexe 6 Voies de communication agrave risque en 2001 177
xv
LISTE DES ABREacuteVIATIONS SIGLES ET ACRONYMES
~ GIEC Groupe international dexperts sur le climat
~ GIZC gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres
~ Ha hectare
~ LDGIZC Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de
lUniversiteacute du Queacutebec agrave Rimouski
~ LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (loi de compeacutetence provinciale)
~ MAMR ministegravere des Affaires Municipales et des Reacutegions du Queacutebec
~ MEDD ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable (France)
~ MDDEP ministegravere du Deacuteveloppement Durable de lEnvironnement et des Parcs (Qc)
~ MRC Municipaliteacute reacutegionale de comteacute
~ MSP ministegravere de la Seacutecuriteacute publique du Queacutebec
~ MTQ ministegravere du Transport du Queacutebec
~ NMR Niveau marin relatif
~ SP sceacutenario probable (concernant leacuterosion preacutevue pour 2050)
~ UQAR Universiteacute du Queacutebec agrave Rimouski
REacuteSUMEacute
La probleacutematique des geofl sques cocirctiers que sont leacuterosion et la submersion est importante dans lEst du Queacutebec comme dans le monde Ceci vient agrave la fois dune augmentation des infrastructures preacutesentes sur les cocirctes mais aussi dune augmentation des aleacuteas dans le contexte actuel de changements climatiques Pour geacuterer ces risques peu deacutetudes permettent de choisir la meacutethode la plus adapteacutee selon les besoins locaux et den connaicirctre lefficaciteacute Pour reacutepondre agrave ces questions la municipaliteacute de Perceacute (Gaspeacutesie Queacutebec) a servi de terrain deacutetude Tout dabord une eacutevolution de loccupation des terres a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave laide de 6 seacuteries de photographies aeacuteriennes (1934 agrave 2001) ainsi que darchives traiteacutees dans un SIG Lanalyse de ces donneacutees a permis de deacuteceler des changements de vocation du territoire cocirctier elle a eacutegalement reacuteveacuteleacute une hausse de 133 des constructions agrave risque deacuterosion depuis les anneacutees 1980 malgreacute la mise en place de lois de gestion de lameacutenagement Seul un cinquiegraveme de cette hausse peut ecirctre attribueacute au deacuteplacement de la ligne de rivage alors que 83 des bacirctiments agrave risque sont de nouvelles constructions Des meacutesadaptations ont eacutegalement eacuteteacute constateacutees ne limitant les risques que sur une peacuteriode trop courte Lorigine de ces comportements deacutecoule du non-respect des lois en partie ducirc agrave leur non-compreacutehension dougrave un besoin dinformation et dexplication Ces comportements peuvent aussi ecirctre dus agrave une trop grande confiance envers les techniques de protection ou agrave un manque de connaissances populaires vis-agrave-vis des risques Dans un deuxiegraveme temps une analyse de cinq zonages provenant de cadres leacutegislatifs theacuteoriques ou dexpeacuteriences locales a eacuteteacute effectueacutee Ceux-ci ont eacuteteacute compareacutes avec les plus reacutecentes donneacutees estimant la position du trait de cocircte en 2050 Il en est ressorti certaines lacunes importantes concernant les superficies zoneacutees agrave savoir des territoires agrave risque deacuterosion non proteacutegeacutes (jusquagrave 86 ) ou a contrario des superficies proteacutegeacutees trop importantes (jusquagrave 32 ) Il en reacutesultera respectivement une hausse probable des nouvelles constructions agrave risque ou une limitation excessive au deacuteveloppement de la municipaliteacute Les lacunes des zonages proviennent des cadres theacuteoriques et des preacuteceptes sur lesquels est baseacutee leur eacutelaboration Cela met ainsi laccent sur Jimportance que la gestion des cocirctes doive agrave la fois inteacutegrer leurs paramegravetres naturels les paramegravetres anthropiques de leur occupation ainsi que les facteurs climatiques du milieu Lutilisation des geacuteosciences dans cette perspective permettrait ainsi de renforcer lefficaciteacute tant immeacutediate quagrave long terme des mesures de gestion
Mots cleacutes Perceacute Zonage Risques cocirctiers Changements climatiques Eacuterosion cocirctiegravere
Gouvernance Utilisation du sol
INTRODUCTION
Leacuterosion est un pheacutenomegravene naturel qui affecte la majoriteacute des zones cocirctiegraveres du
monde (Clark 1996 Bird 2008 Paskoff 200Ia) le Canada et le Queacutebec ne sont pas
eacutepargneacutes Les cocirctes de ce dernier sont dailleurs sensibles agrave leacuterosion agrave plus de 50
(LDGIZC 2009) Au Queacutebec maritime plus particuliegraverement ces derniegraveres anneacutees les
probleacutematiques associeacutees aux risques deacuterosion et de submersion ont reacuteguliegraverement fait
lobjet dune couverture meacutediatique locale mais aussi reacutegionale ou nationale Ceci sinsegravere
dans une probleacutematique deacuterosion cocirctiegravere geacuteneacuteraliseacutee agrave lensemble de la planegravete (Paskoff
2001a 2003) dautant plus importante quune forte proportion de la population mondiale
habite ou utilise les littoraux (GrEC 2001) La probleacutematique des risques cocirctiers dans lEst
du Queacutebec et du Canada est seacuterieuse et engendre des coucircts importants alors mecircme quelle se
produit dans des reacutegions moins peupleacutees et moins nanties financiegraverement Plus du tiers de la
population du Queacutebec maritime vit agrave moins de 500 megravetres des berges du Saint-Laurent et plus
de 90 agrave moins de 5 km (Bourque et Simonet 2008) alors mecircme que les cocirctes de ces
reacutegions sont majoritairement actives (LDGICZ 2009) Les enjeux sont donc majeurs pour
lEst du Queacutebec tant sur le plan eacuteconomique et social quenvironnemental De plus beaucoup
de connaissances restent encore agrave acqueacuterir concernant la dynamique cocirctiegravere Par exemple au
Queacutebec les connaissances disponibles sur les cocirctes agrave falaises rocheuses seacutedimentaires sont
encore fragmentaires alors mecircme quelles constituent une grande proportion des cocirctes du
Queacutebec maritime (Bernatchez et Dubois 2004) et les connaissances sur les processus
hivernaux alors mecircme quils sont en action sur une grande partie de lanneacutee sont elles aussi
limiteacutees (Bernatchez et Dubois 2008) La gestion doit donc en plus dinteacutegrer les
connaissances actuelles ecirctre flexible et pouvoir inteacutegrer les futures connaissances qui vont
ecirctre deacuteveloppeacutees
2
La vulneacuterabiliteacute des communauteacutes cocirctiegraveres deacutejagrave importante agrave lheure actuelle
pourrait augmenter avec les changements dans les conditions environnementales En effet les
processus eacuterosifs et leurs impacts se sont amplifieacutes ces derniegraveres anneacutees (Bernatchez el al
2008 a Savard el al 2009) Cet accroissement peut ecirctre ducirc tant agrave des changements
environnementaux physiques tels que le reacutechauffement climatique (Shaw el al 1998 GŒC
2001 et 2007 a et b Morner 2004) quagrave des changements dans lenvironnement humain tels
que le deacuteveloppement urbain et les actions non concerteacutees
Il semble donc neacutecessaire pour les collectiviteacutes des reacutegions cocirctiegraveres de sadapter aux
conditions environnementales dynamiques des littoraux laquo Ladaptation entraicircne un
ajustement des deacutecisions des activiteacutes et des opinions aux changements constateacutes ou preacutevus
des conditions climatiques en vue den freiner les dommages ou de tirer profit des
possibiliteacutes quils preacutesententraquo (Lemmen el al 2008) Une gestion preacuteventive de cette
probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers pourrait ainsi limiter les coucircts induits et augmenter la
reacutesilience des communauteacutes Cependant malgreacute ladoption de la loi sur lameacutenagement et
lurbanisme en 1979 qui preacutevoit que les MRC doivent identifier dans leur scheacutema
dameacutenagement les contraintes naturelles agrave lameacutenagement (y compris les risques naturels)
aucune analyse de lefficaciteacute de ces zonages en milieu cocirctier na eacuteteacute reacutealiseacutee jusquagrave
maintenant Bien que des mesures de gestion soient eacutegalement instaureacutees le long de
nombreuses cocirctes du monde agrave plusieurs endroits des risques demeurent et des problegravemes de
gestion apparaissent (France Robin et Verger J996 Meur-Ferec 2006 - Canada
Stewart el al 2003 - UK et Nouvelle-Zeacutelande Ballinger el al 2000) cela soulegraveve donc la
question des bases scientifiques ayant conduit agrave leacutelaboration de ces mesures et de leurs
lacunes Il nexiste ainsi pas de moyens permettant agrave un gestionnaire de choisir la meilleure
option de gestion ou de zonage pour son territoire Cest dans cette perspective que le
gouvernement du Queacutebec a adopteacute en 2006 un cadre de preacutevention des principaux risques
naturels (ministegravere de la Seacutecuriteacute publique 2008 et 2009) Pour cela il est eacutegalement
important de bien connaicirctre les impacts des preacuteceacutedentes mesures en matiegravere de gestion des
cocirctes et dameacutenagement du territoire afin den connaicirctre les points forts et les faiblesses
relativement agrave la probleacutematique qui nous concerne Des donneacutees quantitatives sur la
3
dynamique des aleacuteas cocirctiers sont eacutegalement neacutecessaires non seulement pour eacutetablir des
critegraveres de zonage fiables mais aussi pour deacuteterminer des solutions dadaptation approprieacutees
Ce projet de recherche sinscrit dans la continuiteacute dune eacutetude interdisciplinaire
portant sur la sensibiliteacute des cocirctes et sur la vulneacuterabiliteacute des communauteacutes du golfe du Saintshy
Laurent aux impacts des changements climatiques (Savard et al 2009 Bernatchez et al
2008 a) Lobjectif principal est danalyser la relation entre leacutevolution de loccupation du
territoire cocirctier la mise en place de zonage et leacutevolution des risques littoraux Leacutetude se
divise donc en deux parties dont les objectifs sont
~ identifier les impacts des mesures de gestion de la zone cocirctiegravere mises en place au cours
de la 2eacuteme moitieacute du 20eacuteme siegravecle tels que les scheacutemas dameacutenagements et les politiques
de protection de lenvironnement sur leacutevolution de loccupation du sol et des risques
littoraux
~ connaicirctre lefficaciteacute des diffeacuterentes possibiliteacutes de zonages des risques qui soffrent
aux ameacutenagistes et aux gestionnaires pour les cocirctes de la reacutegion
L hypothegravese qui sous-tend ce travail est que la prise en compte des donneacutees sur la
dynamique cocirctiegravere et des changements climatiques ainsi que des paramegravetres anthropiques de
loccupation de la cocircte ameacuteliorerait lefficaciteacute tant immeacutediate quagrave long terme du zonage des
risques en milieu cocirctier La mise en place dun zonage devrait eacutegalement atteacutenuer le risque
pour la population et les infrastructures Cette eacutetude permettra donc de deacuteterminer des
paramegravetres importants pour un zonage efficace des risques en milieu cocirctier
Afin de reacutepondre au mieux agrave ces objectifs le choix du secteur deacutetude sest arrecircteacute sur
la municipaliteacute de Perceacute (Gaspeacutesie Queacutebec Canada) car il sagit dun territoire tregraves bien
documenteacute geacuteographiquement et qui a deacutejagrave fait lobjet deacutetudes importantes sur son milieu
cocirctier (Savard et al 2009 Bernatchez et al 2008 a et b) dans la continuiteacute desquelles
sinscrit ce meacutemoire
4
Ce projet en inteacutegrant les derniegraveres connaissances physiques sur les cocirctes et leur
eacutevolution ainsi que les paramegravetres anthropiques dutilisation et dameacutenagement des cocirctes
apporte un regard neuf sur la gestion cocirctiegravere Cette double facette quapporte la geacuteographie
(physique et humaine) permet en effet une analyse complegravete dune probleacutematique complexe
Loriginaliteacute du projet est dessayer didentifier le type de zonage qui convient le mieux agrave un
territoire en inteacutegrant agrave la fois ses paramegravetres naturels les changements climatiques ainsi que
ses particulariteacutes humaines Il sagit eacutegalement de mettre en application des principes de
gestion et des propositions de zonages jusqualors principalement theacuteoriques
Nous preacutesenterons dabord le cadre theacuteorique dans lequel sinscrit ce meacutemoire avant
de deacutetailler la meacutethodologie qui a eacuteteacute utiliseacutee Ensuite sera effectueacutee une description du site
deacutetude Finalement les reacutesultats et leur interpreacutetation seront exposeacutes en deux chapitres agrave
savoir 1) leacutevolution historique de loccupation du territoire et des risques cocirctiers puis 2) la
comparaison des diffeacuterents zonages cocirctiers avec leacutevolution probable du Jittoral
CHAPITRE 1
CADRE THEacuteORIQUE
Les concepts et les deacutefinitions se rappol1ant agrave la zone littorale en tant que zone agrave
risque seront exposeacutes ici afin de permettre une meilleure compreacutehension de la probleacutematique
et de deacutefinir les notions utiliseacutees Par la suite laccent sera mis sur le cadre theacuteorique relieacute au
zonage des risques en milieu cocirctier Ensuite sera abordeacute lameacutenagement cocirctier dans le
contexte des changements climatiques avant de finir par eacutevoquer lefficaciteacute agrave court et agrave long
terme des modes de gestion actuels
11 Zone littorale zone agrave risque concepts et deacutefinitions
1 J J Zone littorale description et deacutefinitions
Il est aiseacute de simaginer les zones cocirctiegraveres ces plages et ces zones pregraves de la mer qui
accueillent une part importante de la population mondiale (GIEC 2001 Paskoff 2003)
Cependant la deacutefinition preacutecise de la zone littorale nest pas simple car il nexiste pas de
consensus sur ce quelle est ni sur sa deacutelimitation Si tous saccordent agrave dire de la zone
cocirctiegravere quil sagit de lintelface entre lhydrosphegravere et la terre entre lenvironnement
oceacuteanique et lenvironnement terrestre son extension agrave linteacuterieur des terres et dans la mer
est tregraves variable (Clark (996) Les deacutefinitions deacutependent ainsi de lutilisation que vont en
faire les usagers de leurs besoins de gestion et danalyse de la zone cocirctiegravere ainsi que de
leacutechelle utiliseacutee Les deacutefinitions peuvent ecirctre aussi simples que laquo partie de la terre qui borde
6
une mer ou un lacraquo (Grand dictionnaire de terminologie sd) ou aussi complexes que
laquolespace geacuteomorphologique de part et dautre du rivage de la mer ougrave se manifeste
linteraction entre la partie marine et la partie terrestre agrave travers des systegravemes eacutecologiques et
systegravemes de ressources complexes comprenant des composantes biotiques et abiotiques
coexistant et interagissant avec les communauteacutes humaines et les activiteacutes socio-eacuteconomiques
pertinentesraquo (article 2 du Protocole relatif agrave la gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (GIZC) de la
Meacutediterraneacutee 2008) Il est eacutegalement possible de consideacuterer la zone cocirctiegravere comme un
eacutecosociosystegraveme eacutetant donneacute quelle est un espace particulier tant dun point de vue
eacutecologique que socieacutetal mais la zone cocirctiegravere peut eacutegalement ecirctre abordeacutee dun aspect
purement juridique biologique artistique ou patrimonial (Pellegri 2008 Daligaux 2008
Rochette 2008) ce qui complique la communication (Provencher et Dubois 2010) Si
limpreacutecision de la deacutefinition peut conduire agrave une mauvaise harmonie des eacutechelles et des
plans daction celle-ci permet aussi paradoxalement un meilleur ajustement de la deacutefinition
aux besoins preacutecis de leacutetude Les juristes considegraverent ainsi la zone cocirctiegravere comme une notion
laquo teacuteleacuteologique raquo dont la deacutefinition variera en fonction de la probleacutematique agrave traiter (Meurshy
Ferec 2006)
Les zones cocirctiegraveres peuvent donc avoir des extensions geacuteographiques tregraves diffeacuterentes
La reacutegion franccedilaise de Bretagne par exemple se considegravere ainsi inteacutegralement comme eacutetant
une zone cocirctiegravere (Reacutegion Bretagne 2009) Selon cette logique toute la Gaspeacutesie serait une
zone cocirctiegravere Selon les pays les largeurs assigneacutees agrave la zone cocirctiegravere sont tregraves variables
comme le montrent les huit exemples du tableau 11 dont lextension terrestre est comprise
entre 100 m et 10 km Cependant dans notre eacutetude nous retiendrons une deacutefinition plus
restreinte de cette zone comme eacutetant un secteur qui comprend agrave la fois une partie terrestre et
une partie marine autour de linterface dynamique que constitue le trait de cocircte Eacutetant donneacute
que nous travaillerons seulement agrave leacutechelle dune municipaliteacute nous ferons la distinction
entre la zone cocirctiegravere de Perceacute (le 1er km agrave linteacuterieur des terres agrave partir du trait de cocircte) et
) arriegravere-pays (le reste du territoire)
7
Tableau 11 Exemples de limites de la zone cocirctiegravere Pays Limite terrestre Limite marine
Breacutesil agrave 2 km de la LHE agrave 12 km de la LHE Costa Rica agrave 200 m de la LHE la LBE Chine agrave 10 km de la LH E isobathe de 15m de profondeur Israeumll 1 agrave 2 km (variable) agrave 500 m de la LBE Australie du sud (AU) agrave 100 m de la LHE agrave 3 miles nautiques de la LB Queensland (AU) agrave 400 m de la LHE agrave 3 miles nautiques de la LB
Espagne 500 m agrave partir de la plus haute tempecircte ou ligne de mareacutee
agrave 12 miles nautiques (limite des eaux territoriales)
Sri Lanka agrave 300 m de la LHE agrave 2 km de la LBE Abbreacuteviations LHE = Ligne des hautes eaux LBE = Ligne des basses eaux LB = ligne de base
(Source modifieacute de Sorensen et McCreary 1990)
1111 Composante physique des risques cocirctiers
Si lon se concentre sur Jinterface terremer il est important de tenir compte de la
dynamique littorale Celle-ci est constitueacutee des eacuteleacutements physiques qui ont un impact sur la
dynamique et leacutevolution de la cocircte rendant cette ligne variable dans le temps et dans
lespace Leacutevolution de la cocircte reacutesulte de processus deacuterosion de premier ordre qui peuvent
ecirctre regroupeacutes dans les grandes cateacutegories suivantes aeacuterodynamiquehydrodynamique
hydrogeacuteologiquegravitaire meacuteteacuteorisation biologique anthropique et chimique (Bernatchez
et Dubois 2004) La cocircte ne peut donc pas se limiter agrave un trait de crayon sur une carte elle
est dynamique et eacutevolue dans le temps et dans lespace par le biais de diffeacuterents processus
Les littoraux sont en effet un systegraveme dynamique et non statique La prise en compte de ce
dynamisme de cet eacutequilibre dynamique est donc primordiale (paskoff 2003 Miossec
2004)
Il est important de savoir quactuellement la dynamique naturelle est modifieacutee par
les actions anthropiques qui peuvent avoir des impacts importants et modifier son eacutevolution
(Meur-Feree 2006 Paskoff 2004 b) Lhumain est donc devenu de maniegravere voulue ou non
un puissant agent de modification de la cocircte (Paskoff 2003) Aucune portion de cocircte nest
eacutepargneacutee par laction de ce nouvel agent deacutevolution
No place on earth (and no coast) is beyond the influence of humans because humankind has become a force [ ] as powerful as many natural forces of change stronger than sorne and sometimes as mindless as any (Meyer 1996 p 2)
8
Un aleacutea cocirctier peut se deacutefinir comme eacutetant laquola probabiliteacute doccurrence dun
eacutevegravenement menaccedilant lieacute agrave un pheacutenomegravene potentiellement preacutejudiciable dans un temps donneacute
ou une zone donneacutee raquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006)
Les aleacuteas cocirctiers reacutesultent dune variabiliteacute naturelle du climat et peuvent eacutegalement ecirctre
deacutefini comme eacutetant un laquopheacutenomegravene manifestation physique Ol activiteacute humaine susceptible
doccasionner des pertes en vies humaines ou des blessures des dommages aux biens des
perturbations sociales et eacuteconomiques ou une deacutegradation de lenvironnementraquo (ministegravere de
la Seacutecuriteacute Publique du Queacutebec 2008) laquo Laleacutea est la manifestation dun pheacutenomegravene naturel
doccurrence et dintensiteacute donneacuteesraquo (ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable
de France 2004 b) Laleacutea est localiseacute dans lespace (ltlt ougrave se produit-il raquo) arrive avec une
certaine reacutecurrence (ltlt quand se produit-il raquo) et se produit avec une intensiteacute plus ou moins
forte (ltlt comment se produit-il raquo) (Deacutepartement du Pas-de-Calais 2007 a et b MSP 2008)
Eacutetant donneacute que laleacutea laquoeacuterosionraquo fait disparaicirctre des terres cocirctiegraveres de maniegravere irreacutemeacutediable
il est classifieacute comme fort dans les plans de preacutevention des risques naturels en France (sur
une eacutechelle qui comprend neacutegligeable faible moyen fort)
Le terme anglophone hazard est utiliseacute dans certains ouvrages il correspond
habituellement au terme franccedilais laquoaleacuteas raquo mais certains auteurs vont aussi lemployer
comme synonyme de laquo risque raquo laquo Le terme aleacutea correspond agrave la notion de hazard utiJ iseacutee en
anglais dans le domaine de la seacutecuriteacute civile pour deacutesigner un eacuteveacutenement ou un pheacutenomegravene
dangereux comme un seacuteisme une tornade ou un accident de transport Lusage du mot aleacutea
simpose de plus en plus dans la francophonie pour exprimer cette notion de hazard raquo
(Ministegravere de la Seacutecuriteacute Publique du Queacutebec 2008) Plusieurs auteurs travaillant sur la
gestion des risques cocirctiers ainsi que sur limpact des changements climatiques utilisent eux
aussi le terme hazard pour deacutesigner les aleacuteas car cela permet une plus grande preacutecision
(Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006 Fairbank et Jakeways
2006 Meur-Ferec et al 2008) En effet lorsquil est employeacute comme synonyme de risque il
nexiste pas dautre mot pour aleacuteas et il nest alors plus possible de faire la distinction entre
le processus naturel qui en est la cause et la conseacutequence pour les humains
9
1112 Composante humaine des risques cocirctiers
Dun point de vue humain la cocircte est une interface attractive qui attire les
eacutetablissements et les constructions anthropiques Cet attrait est particuliegraverement vrai dans les
reacutegions de lEst du Queacutebec eacutetant donneacute quhistoriquement larriveacutee de la population sest
effectueacutee par la cocircte et a longtemps eacuteteacute lieacutee agrave une eacuteconomie deacutependante de la pecircche Mecircme si
la population est faible elle est donc concentreacutee sur la bordure littorale du territoire
Les enjeux sont laquo lensemble des personnes et des biens susceptibles decirctre affecteacutes
par un pheacutenomegravene naturelraquo (Ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement durable de la
France 2004a) Les biens pris en compte peuvent avoir une valeur moneacutetaire ou non
moneacutetaire (ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable de la France 2004b) En
zone littorale gaspeacutesienne ils sont nombreux et varieacutes Lespace perccedilu et l attracti viteacute de la
cocircte sont des enjeux mecircme sils ne sont pas directement monnayables
La vulneacuterabiliteacute est une notion complexe qui peut diffeacuterer selon lutilisation que lon
veut en faire et le champ de recherche (Fuumlssel 2007) En ce qui a trait agrave la gestion la
vulneacuterabiliteacute peut se traduire comme eacutetant laquo le degreacute auquel un systegraveme est preacutedisposeacute agrave un
aleacutea et capable de faire face agrave une avarie un deacutegacirct ou un dommage raquo (Agence europeacuteenne
pour lenvironnement 2009 McInnes 2006) Il est aussi possible de deacutefinir la vulneacuterabiliteacute
comme eacutetant la laquo condition reacutesultant de facteurs physiques sociaux eacuteconomiques ou
environnementaux qui preacutedisposent les eacuteleacutements exposeacutes agrave la manifestation dun aleacutea agrave subir
des preacutejudices ou des dommagesraquo (MSP 2008) La vulneacuterabiliteacute nest pas un concept
absolu mais est plutocirct lieacutee agrave un certain type de perturbation ce qui veut dire quun systegraveme
peut ecirctre vulneacuterable relativement agrave certains aleacuteas mais pas agrave dautres (Gallopin 2006) Les
facteurs techniques et institutionnels peuvent eacutegalement souvent expliquer la vulneacuterabiliteacute
(Adger 2006) laquo La vulneacuterabiliteacute exprime et mesure le niveau de conseacutequences preacutevisibles de
laleacutea sur les enjeuxraquo (Ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable de France
2004 b) La vulneacuterabiliteacute dune communauteacute ou dun individu peut ecirctre variable et va ainsi
deacutependre de multiples facteurs dont son exposition aux aleacuteasperturbations la susceptibiliteacute
doccurrence sa capaciteacute adaptativede reacuteponse ainsi que sa sensibiliteacute (Adger 2006 Dolan
10
et Walker 2004 Gallopin 2006) Pour plusieurs risques naturels la vulneacuterabiliteacute des
populations humaines deacutepend donc de leur lieu de reacutesidence de leur usage du milieu naturel
ainsi que des ressources dont ils disposent pour y faire face (Adger 2006)
Le type de bacirctiments loccupation des terres ainsi que les mentaliteacutes sont autant
deacuteleacutements qui peuvent varier Les constructions et les infrastructures preacutesentent une certaine
vulneacuterabiliteacute aux perturbations naturelles (aleacuteas) Dans notre eacutetude limportance des enjeux
deacutepend donc agrave la fois du type dinfrastructure qui est soumis agrave laleacutea mais aussi de la
vulneacuterabiliteacute propre agrave cette infrastructure
1113 Risques littoraux
laquo Consequently the coast can be a risky place ta maintain habitations raquo
(Clark 1996 p 75)
Il est important de bien deacutefinir ce quest le risque qui peut se deacutefinir comme eacutetant la
laquoperte preacutevue (deacutecegraves blesseacutes deacutegacircts aux proprieacuteteacutes et perturbations de lactiviteacute
eacuteconomique) due agrave un aleacutea speacutecifique pour une zone donneacutee et pour une peacuteriode de reacutefeacuterence
donneacutee Sur la base de calculs matheacutematiques le risque est le produit de laleacutea et de la
vulneacuterabiliteacuteraquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006) De
maniegravere plus preacutecise nous nous occuperons ici des risques naturels lieacutes agrave des aleacuteas Le risque
naturel laquo est un eacuteveacutenement dommageable doteacute dune certaine probabiliteacute conseacutequence dun
aleacutea survenant dans un milieu vulneacuterable Le risque reacutesulte donc de la conjonction de laleacutea
et dun enjeu la vulneacuterabiliteacute eacutetant la mesure des dommages de toutes sortes rapporteacutee agrave
lintensiteacute de laleacutea Agrave cette deacutefinition technique du risque doit ecirctre associeacutee la notion
dacceptabiliteacute pour y inteacutegrer sa composante socialeraquo (Commission interministeacuterielle de
leacutevaluation des politiques publique 1997) Les aleacuteas peuvent ecirctre modifieacutes atteacutenueacutes et
amplifieacutes par les activiteacutes humaines mais eacutetant donneacute leur origine et leur mode de
fonctionnement naturel le risque en reacutesultant est consideacutereacute comme naturel (principalement
par opposition aux risques technologiques) laquo A natural hazard becomes a natural risk when
11
population and property might be affectedraquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement
2009) Le risque reacutesulte donc de la preacutesence humaine (Meur-Feree 2006) Ainsi nous
retiendrons leacutequation suivante R =A V avec R =risque A =aleacutea et V =vulneacuterabiliteacute Ce
concept peut eacutegalement ecirctre preacutesenteacute sur les figures 11 et 12 comme la superposition de la
zone soumise agrave un aleacutea et de celle occupeacutee par les activiteacutes humaines Si leacuterosion cocirctiegravere en
elle-mecircme ne peut pas ecirctre consideacutereacutee comme eacutetant un problegraveme elle le devient seulement
parce que de par nos activiteacutes les terres cocirctiegraveres ont une trop grande valeur pour quil puisse
ecirctre possible de les laisser se perdre au profit de leacuterosion (Thome et al 2007)
Activiteacutes humaines
(vulneacuterabiliteacute)
- Habitations - Services publics
- Commerces - Infrastructures
de transport
Figure 11 Aleacuteas cocirctiers activiteacutes humaines et risques
12
EnjeuVulneacuterabiliteacute
Aleacutea Risque Figure 2 Aleacutea enjeuvulneacuterabiliteacute et risque cocirctier
Le recu 1 graduel des cocirctes par laction des vagues entraicircne geacuteneacuteralement peu de
risque pour les personnes En revanche la perte de terrain cocirctier induit un risque conseacutequent
pour les infrastructures
2 Geacuteorisques cocirctiers une probleacutematique importante au Queacutebec maritime
En raison des nombreux enjeux preacutesents sur les littoraux la probleacutematique engendreacutee
par les geacuteorisques cocirctiers est importante pour lEst du Queacutebec (Savard et al 2009
Bernatchez et Dubois 2004 Morneau et al 2001) Les presses locale et nationale abordent
ainsi reacuteguliegraverement et de plus en plus le sujet de leacuterosion des berges des rives et des cocirctes
et relaient les derniers rapports des groupes de recherche (figure 13) En effet cest un sujet
qui mecircme sil nest pas toujours traiteacute avec objectiviteacute affecte et inteacuteresse la population de
lEst du Queacutebec et les meacutedias (Bourque et Simonet 2008)
--
13
Archives Radio-Canada
~ 50
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40 -CIlc 30 ~ 20 0 E 10
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0 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Anneacutee de parution
Archives Le Soleil
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2000 2001 2002 2003 2004 2005
Anneacutee de parution
Figure 13 Importance de la couverture meacutediatique traitant de leacuterosion au Queacutebec (Source Goujon 2006 in Bernatchez 2007)
Les reacutesidents se sentent deacutemunis vis-agrave-vis de cette probleacutematique Les deacutecisions
prises par les instances supeacuterieures ne sont pas toujours bien comprises et le temps neacutecessaire
agrave la recherche leur paraicirct long (Radio-Canada 2009) Ainsi la population reacuteclame une
meilleure transparence En avril 2009 Radio-Canada titrait dailleurs laquoUne meilleure
communication souhaiteacuteeraquo en eacutevoquant le pheacutenomegravene de leacuterosion des berges
Un cadre de preacutevention des principaux risques naturels a eacuteteacute mis en place en 2006 par
le gouvernement du Queacutebec afin de reacutepondre agrave Jimportance de la probleacutematique lieacutee aux
aleacuteas naturels pour les reacutegions de lEst du Queacutebec Ce plan daction concerteacutee implique cinq
ministegraveres soit le ministegravere de la Seacutecuriteacute publique le ministegravere du Deacuteveloppement durable
de lEnvironnement et des Parcs le ministegravere des Affaires municipales et des Reacutegions le
ministegravere des Transports et le ministegravere des Ressources naturelles et de la Faune (MSP
2007) De plus une Chaire de recherche en geacuteoscience cocirctiegravere a eacuteteacute creacuteeacutee agrave [Universiteacute du
Queacutebec agrave Rimouski afin dacqueacuterir et de maintenir une expertise sur leacuterosion du littoral
14
Celle-ci est financeacutee par le gouvernement du Queacutebec (MSP 2009) ce qui montre
limplication de la recherche et du gouvernement dans lameacutelioration des connaissances et
des solutions concernant leacuterosion Un guide sur la gestion des risques en seacutecuriteacute civile a
aussi eacuteteacute eacutelaboreacute pour les acteurs du milieu afin dassurer une meilleure diffusion des
meacutethodes et des concepts relatifs agrave lanalyse du risque (MSP 2008)
J J3 Ameacutenagement et gestion de la zone littorale et de ses geacuteorisques
1131 Gestion et ameacutenagement du territoire notions importantes
Lameacutenagement se deacutefinit comme eacutetant lorganisation de lespace par des
eacutequipements approprieacutes de maniegravere agrave mettre en valeur les ressources naturelles du lieu et agrave
satisfaire les besoins des populations inteacuteresseacutees (Grand dictionnaire de terminologie sd)
Lameacutenagement et la gestion de lurbanisation se font traditionnellement par un zonage (plan
durbanisme scheacutema dameacutenagement) qui divise le territoire et prescrit les activiteacutes
autoriseacutees selon les endroits En zone cocirctiegravere ce nest pas diffeacuterent et le zonage est r outil de
planification et de gestion le plus impOltant pour encadrer loccupation des terres (Stewalt
el al 2003)
Au Queacutebec selon la Loi sur lameacutenagement et lurbanisme (LAU loi provinciale)
il faut que les MRC se conforment aux diffeacuterents regraveglements existants en matiegravere
dinfrastructures de risques technologiques et naturels La LAU preacuteconise un zonage selon
les usages qui seront effectueacutes sur les lots ainsi que selon les lieux Lobjectif de la loi
deacutecoule du fait quune harmonie des usages est neacutecessaire dans un territoire afin de
minimiser les probleacutematiques Le zonage des constructions peut se faire selon de multiples
critegraveres et les mesures de gestion sappliquent agrave tous les territoires selon le principe de
linteacuterecirct collectif de la socieacuteteacute
15
Deacutecoulant de ces pnnclpes le zonage a eacutegalement eacuteteacute appliqueacute aux risques en
geacuteneacuteral Les geacuteorisques sont un des paramegravetres pouvant entraicircner un zonage mais il est
important de noter que dautres paramegravetres peuvent eux aussi en ecirctre la source Le zonage
des risques deacutepend de la vision que lon a du pheacutenomegravene naturel menaccedilant agrave savoir si on ne
fait que le subir ou sil est possible de le modifier pour vivre avec (Pigeon 2005) Dans le
premier cas le zonage est vu comme une solution avantageuse pour eacuteviter les risques alors
que dans le second cas des ouvrages de protection de modification de lenvironnement
preacutevalent
1132 Speacutecificiteacutes de lameacutenagement en zone cocirctiegravere
Les modegraveles possibles de gestion du littoral deacutependent du modegravele de gestion de
lameacutenagement en geacuteneacuteral choisi par la reacutegionlMRC De plus la gestion de la cocircte ne peut
pas seffectuer sans la prise en compte de larriegravere-pays dans sa gestion afin deacutevaluer
lespace disponible pour lextension urbaine par exemple Les situations locales peuvent
donc ecirctre tregraves varieacutees
Eacutetant donneacute les variations dans les deacutefinitions de lobjet deacutetude (la zone cocirctiegravere) la
deacutefinition qui est donneacutee agrave la gestion de la zone cocirctiegravere varie donc elle aussi En ce qui a trait
aux risques cocirctiers le but du zonage est de les minimiser pour les populations Pour cela deux
possibiliteacutes
raquo atteacutenuer les aleacuteas (enrochements recharges en sable digues murets )
raquo minimiser les enjeux (zonage constructions adapteacutees)
Une autre meacutethode de gestion de la zone cocirctiegravere pourrait plutocirct utiliser les assurances
au lieu du zonage Le fait de ne plus assurer ce qui est agrave risque trop eacuteleveacute est reacuteguliegraverement
discuteacute dans les meacutedias anglais (Klein et al 1999) Ainsi les risques ne sont pas diminueacutes
mais lEacutetat se deacutesengage de toute responsabiliteacute concernant ces risques et ceci pourrait avoir
un impact important sur le reacuteajustement des valeurs du marcheacute immobilier ainsi que limiter
les nouvelles constructions qui ne pourraient plus ecirctre assureacutees
16
Dans tous les cas la gestion de la zone cocirctiegravere est complexifieacutee par le fait quelle est
soumise agrave des leacutegislations multiples Eacutetant une frontiegravere elle se retrouve de fait agrave la marge de
plusieurs lois et de plusieurs juridictions (Holgate-Pollard 1996) De plus au Queacutebec sa
gestion deacutepend de plusieurs paliers gouvernementaux ce qui reacutesulte en de multiples
leacutegislations (figure lA) et en une gestion mosaiumlque (Morneau et al 2001) Cette gestion est
complexe tant du fait des multiples lois existantes mais aussi du fait des connaissances
souvent non exhaustives que les deacutecideurs ont de la dynamique littorale
tourbIegravere
BBracl10is Morais intertidale
Amplitude des mareacutees
--_ Extrecircme de pie mllf Supecircriltlll Ugne des Milles eaux printeniegraveres moyennes
~_ EJltfecircme de pleine mer Infmieure
i Mer lerritoriale Cl2 milles marins) ~ ~ _------_
Zone eacuteconomique (12 milles manns)
1_ _ _ -_-
Figure 1A Leacutegislations concernant les zones cocirctiegraveres
Source Morneau et al 2001
17
] 133 Ameacutenager un territoire agrave risque sadapter agrave la probleacutematique
Ladaptation aux aleacuteas (ou aux changements climatiques) est lensemble des
activiteacutes qui dune part limitent les impacts neacutegatifs et dautre part favorisent laccegraves aux
nouvelles possibiliteacutes Cela passe donc par un ameacutenagement adeacutequat des territoires
concerneacutes Diffeacuterents types dadaptation sont possibles (tableau 12) Concernant les aleacuteas
cocirctiers deux meacutethodes de gestion sont possibles SOil par reacuteaction ou anticipation
(Klein et al 1999) soit reacuteactive et preacuteventive (Smit et al 1999 Lemmen et al 2008) La
gestion par reacuteaction conduit le plus sou vent agrave de la protection car elle survient apregraves des
eacutevegravenements dommageables pour la population La gestion par anticipation se traduit
principalement par un zonage afin deacuteviter les installations dans les zones soumises aux aleacuteas
Le zonage se situe dans la cateacutegorie de lintention planifieacutee avec une action preacuteventive Il est
important de consideacuterer que laquo dans la plupart des situations les mesures preacuteventives
planifieacutees ont des coucircts moins eacuteleveacutes agrave long terme et sont plus efficaces que les mesures
reacuteactivesraquo (Lemmen et al 2008)
Tableau 12 Diffeacuterents types dadaptation
ADAPTATION
selon Type dadaptatioo
Lintention Spontaneacutee Planifieacutee
Laction (par Reacuteactive Simultaneacutee Preacuteventive rapport au
stimulus climatique)
Leacutetendue temporelle Acourt terme Along temle
Leacutetendue spatiale Localiseacutee Eacutetendue
(Source Lemmen et al 2008 (extrait modifieacute tireacute de Smit et al 1999))
18
Presque toutes les actions danticipation vis-agrave-vis des geacuteorisques cocirctiers requiegraverent
une laquoplanification strateacutegiqueraquo (Klein et Nicholls 1999) ce qui nest pas encore geacuteneacuteraliseacutee
sur les cocirctes du Queacutebec La planification strateacutegique consiste notamment en lidentification
dun zonage des risques par des experts et agrave sa mise en application par les autoriteacutes
compeacutetentes
Concernant la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers et en particulier de leacuterosion les
choix qui soffrent aux instances de gestion sont le retrait ladaptation ou la protection
(figure 15) (Morneau et al 2001)
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 1 1 1 1 1 1 1
- Abandon agrave la - Zonage - Empierrement nature
- Maintien des - Deacuteveloppement
controcircleacute
- Murs - Eacutepis (champs)
processus naturels - Brise-lames - Dragage
- Recharge de plage
- Combinaison de Morneau et al 2001 techniques
Figure 15 Choix possibles face agrave la probleacutematique de leacuterosion
Cette recherche sattachera agrave Jeacutetude du choix preacuteventif quest ladaptation laquoCette
strateacutegie [ladaptation] preacuteconise leacutetablissement dun juste eacutequilibre entre la conservation et
le deacuteveloppement par Jadoption de certaines regravegles de zonage et dun deacuteveloppement
controcircleacute raquo (Morneau et al 200 1)
19
12 Zonage des risques en milieu cocirctier
laquo The ocean beachfront is a most hazardous place ta build raquo
(Clark 1996 pI76)
Lorsque lon eacutevoque le zonage des risques en milieu cocirctier cela reacutefegravere agrave lutilisation
de meacutethodes et de strateacutegies de zonages destineacutees agrave ameacutenager le littoral comme eacutetant une
entiteacute soumise agrave des conditions deacutetablissement speacutecifiques Le zonage reacutepond ainsi au
principe de preacutecaution
121 Principes et applications du zonage des risques
Le principe du zonage est deacuteviter la superposition des zones anthropiseacutees avec les
zones daleacuteas Il sagit alors de creacuteer des bandes non aedificandi soit des laquo zones non
constructiblesraquo (Paskoff 2004 b) Ce principe important est deacuteviter la construction dans les
zones preacuteceacutedemment identifieacutees comme soumises aux aleacuteas (Paskoff 2001 a McInnes
2006) En deacutefinissant quelle sera la laquo ligne de retraitraquo de la cocircte on pourra proceacuteder agrave un
retrait strateacutegique (Clark 1996) Le zonage de loccupation des terres est deacutejagrave utiliseacute dans
beaucoup de pays (Clark 1996) et il peut aussi ecirctre utiliseacute dans le cadre de plans de gestion
inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (GIZC) afin dy inclure des zonages speacutecifiques agrave la cocircte
(eacutecologie risques ) Les deacutecideurs peuvent par la suite prendre les mesures
dameacutenagements adeacutequates (tel quinterdire les nouvelles constructions) en toute
connaissance de cause et guider les nouveaux deacuteveloppements vers les espaces les plus
propices (McInnes 2006 Stewart et al 2003) Paskoff (2001 a) reacutesumait ainsi le principe du
zonage des risques en zone cocirctiegravere
Mieux vaut preacutevenir quessayer de porter remegravede Il conviendrait donc de repenser lusage de lespace littoral de telle sorte que les installations humaines ne se retrouvent pas en situation critique vis-agrave-vis des menaces de la mer agrave court ou mecircme agrave moyen terme (Paskoff 2001 a p 146 -147)
20
Le zonage se reacutevegravele ecirctre une bonne solution dameacutenagement concernant les risques
cocirctiers car les aleacuteas causant ces risques sont bien localiseacutes dans lespace et sont preacutevisibles
(Clark 1996) Plusieurs acteurs ont donc deacutejagrave identifieacute le zonage (zoning ou mapping en
anglais) comme une solution adeacutequate (Paskoff 2001 a Clark 1996) Dans son guide agrave
lintention des municipaliteacutes canadiennes le C-Ciarn (2006) eacutevoque eacutegalement cette
solution laquo Selon notre connaissance du risque actuel il importe de limiter le deacuteveloppement
dans les zones probleacutematiques et dinterdire toute nouvelle construction raquo (C-Ciarn 2006)
Les avantages du zonage par rapport aux autres solutions tiennent en son approche
anticipative bien quelle soit compleacutementaire avec dautres solutions Plusieurs
gouvernements ont ainsi adopteacute cette approche pour la gestion des zones cocirctiegraveres de leur
territoire notamment en Nouvelle-Zeacutelande (Ballinger et al 2000) en Eacutecosse (Ballinger et al
2000) en France (Loi dite Loi littorale 1986) ou en Caroline du Nord (Division de
lameacutenagement cocirctier de la Caroline du Nord 2009) Ces limites dinconstructibiliteacute peuvent
ecirctre fixes ou variables et eacutemaner de diffeacuterentes raisons (eacutecologie risque ) Loptique
retenue est laquodinitier un programme deacutecennal de preacutevention des risques naturels dont lun
des points essentiels est de limiter strictement le deacuteveloppement dans les zones exposeacutees raquo
(Ministegravere de lAmeacutenagement du territoire et de JEnvironnement de France 1997 a et b) La
Loi sur la seacutecuriteacute civile du Queacutebec adopte une optique similaire agrave celles eacutevoqueacutees par
Ballinger et al (2000) qui consiste agrave deacutelimiter les zones soumises aux aleacuteas afin dy limiter
les constructions Le problegraveme qui persiste est didentifier avec preacutecision quelles sont ces
zones soumises agrave des aleacuteas deacuterosion ou de submersion par la mer comme le preacuteconisent la
loi de seacutecuriteacute civile du Queacutebec ou les lois de la Nouvelle-Zeacutelande ou dEacutecosse
Les plans devraient ecirctre dynamiques et donc subir des reacutevisions tous les 5 ans pour
tenir compte agrave la fois des changements de politiques ainsi que des avanceacutees dans la
compreacutehension de lenvironnement physique (Klein et al 1999 Dubois et al 2005)
Une analyse multirisque peut ecirctre envisageacutee sur les cocirctes car plusieurs aleacuteas peuvent
y survenir Un indice de sensibiliteacute composite peut alors ecirctre eacutetabli en assignant une cote aux
diffeacuterents paramegravetres naturels et artificiels en fonction de la magnitude et de la freacutequence de
chacun pour les diffeacuterents aleacuteas (De Pi ppo et al 2008) Cet indice est encore preacuteliminaire et
21
ne peut pas encore ecirctre utiliseacute pour la gestion des cocirctes mais lideacutee dutiliser une multitude de
critegravere et de laquo geacuteoindicateurs raquo afin de cerner au mieux les aleacuteas et les risques potentiels dun
segment de cocircte est en deacuteveloppement durant ces derniegraveres anneacutees Pour garantir lefficaciteacute
de la meacutethode il est primordial de savoir quels risques zoner et agrave partir de quelle intensiteacute ou
freacutequence ils doivent ecirctre inteacutegreacutes au zonage Plus le nombre de paramegravetres pris en compte
est grand plus il est possible de penser que le zonage sera complet et donc efficaceefficient
mais eacutegalement complexe long et coucircteux agrave mettre en place
122 Zonage theacuteorique marges fixes ou variables
Plusieurs meacutethodes permettent de deacutevelopper des zonages des risques cocirctiers et
peuvent ecirctre utiliseacutees pour deacuteterminer la largeur que devront avoir les marges de protection
littorales Il y a dun cocircteacute les zonages comprenant des marges fixes (Clark 1996) et de
lautre les zonages variables baseacutes sur les taux deacuterosion mesureacutes (Paskoff 2004 b Dean et
Dalrymple 2004 Sabatier et al 2008)
1221 Zonages agrave marges fixes
Des limites dinconstructibiliteacute sont appliqueacutees dans plusieurs pays sur leurs zones
cocirctiegraveres (figure 16) Les marges qui en reacutesultent varient eacutenormeacutement entre 8 m pour
lEacutequateur et 3 km en ex-URSS sans quil soit toujours possible de connaicirctre les raisons de
ces diffeacuterences (Sorensen et McCreary 1990) Si lon sattarde agrave lexemple de la France la
marge retenue est de 100 megravetres pour les infrastructures et de 2 000 megravetres pour les routes
qui ne sont pas de desserte locale (Loi dite Loi littorale 1986) Cette optique nest cependant
pas adaptable agrave la situation du Queacutebec compte tenu de lhistorique de peuplement cocirctier et du
faible hinterlandarriegravere-pays existant le plus souvent
22
1shy - COUNTRIES DISTANCE INLAND FROM SHORELlNE
Ecuador - 8 m
HawaII -- 40 ft
Philippines ----- 20 m (mangrove greenbelt)
MexIco ----- 20 m Brazll ------ 33 m New Zealand ------- 66 ft
Oregon ------------ Permanent vegetation Une (variable)
Colombla ------------------ 50 m Costa Rica ------------------ 50 m (public zone) Indonesla ------------------ 50 m
Venezuela ------------------ 50 m 1
Chlle -------------------- 80 m 1
1France ----------------------- 100 m 1
Norway ----------------------- 100 m (no building) 1
1 Sweden ----------------------- 100 m (In some places to 300 m) 1 (no building)
1 SpaIn ----------------------- 100 to 200 m 1
1 Costa RIca ------ 50 m to ----------- 200 m 1(restrlcted zone)
1
1Uruguay ----------------------------- 250 m 1
Indonesla ----------------------------------- 400 m (mangrove greenbelt)
1
1
1
1 Greece -------------------------------------- 500 m
Denmark ---------------------------------------- 1-3 km (no summer homes) 1
0 1
USSR - Coast of the Black Sea -------------------------- 3 km 811 shy(exclusion of new factorles) il
co 1 -----------------------------0Q)
1
Definition of shorellne varies but It Is usually the mean hlgh tlde ~I Most nations and states exempt coastal dependent Installations Gicircl such as harbor developments and marinas ~ 1
ecirc 1 Indonesla has both a 50 m setback for forest cutting and a 400 m Q)
Ci 1greenbelt for flshery support purposes ()1
Figure 16 Marges de retrait pour les constructions (zones dexclusion) utiliseacutees par diffeacuterents pays
23
1222 Zonages agrave marges variables
Les zonages de leacuterosion agrave marges variables partent dun principe simple qui est de
connaicirctre les risques passeacutes pour preacutevoir ceux de demain Cest ainsi quils se basent sur les
taux de recul historiques de chaque secteur Ils utilisent ces taux deacuterosion annuels passeacutes et
les multiplient par le nombre danneacutees de lhorizon de zonage deacutesireacute Cette meacutethode de
zonage est proposeacutee par plusieurs chercheurs (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et
Dalrymple 2004 Sabatier et al 2008) (figure 17-A et B) Elle est eacutegalement utiliseacutee par
certains gouvernements tels quen Caroline du Nord (Division de lameacutenagement cocirctier de la
Caroline du Nord 2009) Cest dailleurs cette approche qui a eacuteteacute utiliseacutee sur la Cocircte-Nord du
Saint-Laurent dans le cadre de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges (Dubois et al
2005) Lintention est de creacuteer une zone tampon entre loceacutean et larriegravere-cocircte encore appeleacutee
laquo setback raquo ou laquo exclusion zoneraquo en anglais (Clark J996)
RocalJjng Aolerence EmiddotIO Emiddot10 Emiddot60 Shor~iIl9 relllUrfl Lille Llne L1I1~A B
Zonos 1--+-EmiddotZos +----middot1 Eacutequipements lourds EmiddotIO Emiddot30 Emiddot60
ImmInent InllJrmodinle lol1ger Tornl Hl)lAld Zone HlilArd
iml11cllhlc rOllrd~
No Now M013ble Aonctity LmgeSelbadlts - - - POSITION DL RI ( l)AJiS bO AS - - - Habilnble Sinqle Fnmlll Movnblo SlfltCcedilhl SlltICluns SIItIIIUfflS SlrucuO~ Aliowed
Flood InsuranCfl
Fxisllng1---- Cover Ige Aeqllilfd -----shy
la Be lAajnlItH-~(J
Eligible 101
- - - POSITION Dl RIAGE OANS 10 -lS shy - shy ~eloralIcircOI
Bonetls NoN~w
Eacutequipem(lll Iltg(r~ mobik( NrtP PollCles
NOIICt nI
FrO$lOn
- - - POSITIO-J DL RIGI l)AJS 10 IS shy - shy I-l~lilrd
Reference E=middotIO [middot10 Emiddot60 AUluli rquipemelll Foahlfe Lille Line Une
~~bull Zono Emiddot30 Zobull
1 bullbullbull
[0middot60 lOIlQ
bull 1
t ShorehllIJ
P~~ ~(a~e _--~_-RIA(E ACTlEL Eltoltmple Prolile
Wllh lirl4i ond 7or~ IlluslrAI~d
(NOl 10 $cle)
Mc National Research Council 1990
Paskoff 2004 b in Dean el Dalrymple 2004
Figure 17 Propositions de zonages cocirctiers variables En A en France et en B aux Eacutetats-Unis
E-IO signi fie ligne deacuterosion dans 10 ans E-30 dans 30 ans et E-60 dans 60 ans
24
Ces zones sont baseacutees sur la laquoLong-Term Shoreline Change Ratesraquo (LTSCR) le taux de
changement agrave long terme de la ligne de rivage (Dean et Dalrymple 2004 Division de
lameacutenagement cocirctier de la Caroline du Nord 2009) De ces taux peuvent deacutecouler deux
propositions de gestion soit un retrait (setback) soit des normes de construction speacutecifiques
(construction standard)
Cette meacutethode dispose de plusieurs avantages Tout dabord elle est souvent
preacuteconiseacutee et mise de lavant comme eacutetant tregraves utile car elle correspond agrave la variabiliteacute
naturelle des cocirctes (Clark 1996) Cela creacutee un zonage modulable qui sadapte agrave la situation
locale selon les secteurs de cocircte Les marges ainsi eacutetablies peuvent ecirctre reacuteajusteacutees au fur et agrave
mesure que le temps avance et elles tiennent compte des paramegravetres naturels des cocirctes qui
neacutevoluent pas tous avec la mecircme vitesse (Paskoff 2004 b Clark 1996) Plusieurs
inconveacutenients peuvent malgreacute tout lui ecirctre imputeacutes car il ny a notamment pas de prise en
compte dune eacuteventuelle modification de ces taux historiques que ce soit agrave la hausse (agrave cause
dun changement de tendance ou des changements climatiques par exemple) ou agrave la baisse
(construction dune structure de protection rigide figeant le trait de cocircte eacutepis bloquant le
transit seacutedimentaire )
Pour connaicirctre les taux deacuterosion avec une grande preacutecision le lidar et autres
techniques modernes sont tregraves efficaces (Miller et al 2008) Cependant cela ne permet pas
de remonter en arriegravere et de caracteacuteriser leacutevolution historique et les techniques sont encore
coucircteuses et complexes Le recours agrave ces meacutethodes est donc encore peu freacutequent pour la
gestion et de lameacutenagement des cocirctes en lien avec leacuterosion Permettant une preacutecision
alti meacutetrique importante ces techniques sont cependant deacutejagrave utiliseacutees pour reacutepondre au risque
de submersion en permettant une cartographie de preacutecision
25
123 Reacuteglementations de zonages existantes dans la reacutegion
Ladaptation par le biais du zonage et du deacuteveloppement controcircleacute est peu reacutepandue au
Queacutebec et l appl ication de cette approche entraicircnerait une refonte importante des scheacutemas
dameacutenagement des plans durbanisme ainsi que de la reacuteglementation qui sy rattache
(Morneau et al 2001) Cependant diffeacuterents zonages cocirctiers existent dans la reacutegion deacutetude
ou dans les reacutegions adjacentes Ils peuvent ecirctre deacutejagrave en place ou encore agrave leacutetat de
proposition Ils preacutesentent des caracteacuteristiques diffeacuterentes ainsi que des objectifs divers mais
sont autant de possibiliteacutes qui soffrent pour le zonage des risques cocirctiers dans le secteur agrave
leacutetude
La Politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables a eacuteteacute voteacutee en
1987 puis modifieacutee en 1991 1996 1997 2005 et 2008 CeJle-ci preacuteconise une marge de
10 ou 15 m agrave partir de la ligne des hautes eaux qui sur le littoral correspond agrave la limite
de la veacutegeacutetation (figure 18) Au sein de cette zone la majoriteacute des constructions sont
interdites (Gouvernement du Queacutebec 1987 MDDEP 2007) Cette politique est en
application dans le cadre de la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (LQE
Gouvernement du Queacutebec 1972) Agrave deacutefaut dautres documents souvent inexistants ce
type de zonage est utiliseacute dans plusieurs MRC pour zoner le risque deacuterosion (Belzile
2008 Caron comm pers Dubois et al 2005)
A
Penle supeacuteriewe 8 JO
Source MDDEP 2009
Figure 18 Largeurs de protection prescrites par la politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables
26
Une adaptation du zonage eacutetabli agrave la suite de lentente speacutecifique sur leacuterosion des
berges de la Cocircte-Nord pourrait eacutegalement ecirctre appliqueacutee Le zonage des risques eacutetabli
pour la Cocircte-Nord dans le cadre dun projet pilote (Dubois et al 2005) tient compte de la
dynamique littorale en fonction des types de cocircte et de leurs taux de recul mesureacutes
historiquement et actuellement Ce zonage semble ecirctre efficace et durable
Malheureusement il ne tient pas compte dune acceacuteleacuteration probable des taux de reculs
dans un contexte de changements climatiques (GrEC 2007 a) De plus il a eacuteteacute eacutetabli
pour les types de cocircte principaux preacutesents sur la Cocircte-Nord Les cocirctes agrave falaises
rocheuses seacutedimentaires qui constituent en proportion lun des types de cocircte majeurs de
lestuaire et du golfe du Saint-Laurent (Bernatchez et Quintin 2005) neacutetant pas
suffisamment repreacutesenteacutees sur la Cocircte-Nord aucun calcul de marge nest proposeacute
(mecircmes si les auteurs preacuteconisent une analyse plus deacutetailleacutee de ces secteurs) (Dubois
et al 2005)
Le zonage envisageacute au Nouveau-Brunswick eacutetablit une marge de 30 m de largeur agrave partir
du trait de cocircte Ce zonage na pour le moment pas encore eacuteteacute transfeacutereacute dans les textes
leacutegislatifs bien quil ait eacuteteacute preacutesenteacute dans la Politique de protection des zones cocirctiegraveres
pour le Nouveau-Brunswick en date de 2002 Une marge fixe de 30 megravetres y est
preacuteconiseacutee dans laquelle les activiteacutes et constructions sont reacuteglementeacutees (ministegravere de
lEnvironnement et des Gouvernements locaux du Nouveau-Brunswick 2002)
Le zonage des risques naturels deacuterosion eacutetabli par la MRC du Rocher-Perceacute dans son
scheacutema dameacutenagement de 1989 (en 2009 il eacutetait toujours en vigueur dans lattente de
lapprobation dun nouveau scheacutema dameacutenagement) comprend lapplication strictoshy
sensu de la Politique de protection des rives ainsi que des zones reconnues comme eacutetant agrave
risque (MRC Rocher-Perceacute 1989) Ce zonage est transfeacutereacute tel quel dans le plan
durbanisme de la municipaliteacute car mecircme si en theacuteorie cette derniegravere peut laugmenter
elle nen a pas eu les moyens techniques
La proposition de zonage des risques naturels de la MRC du Rocher-Perceacute preacutevoit un
doublement de la largeur de la bande de protection preacutevue par la politique de protection
des rives ainsi que lajout de nouvelles zones de contraintes deacuterosion (Caron comm
pers MRC Rocher-Perceacute 2005) Ce scheacutema dameacutenagement est en cours dadoption par
la MRC Le doublement des marges preacutevues par la loi est neacute du constat simple que
27
celles-ci neacutetaient pas suffisantes pour proteacuteger les nouvelles constructions de leacuterosion
Lameacutenagiste a donc deacutecideacute suite aux reacutesultats preacuteliminaires des travaux de recherche
(Bernatchez et al 2008 a) pour le secteur de Perceacute de doubler ces marges (Caron
comm pers)
Un zonage utilisant les taux de recul historiques de la cocircte pourrait eacutegalement ecirctre
appliqueacute (Pugh 2004 Paskoff 2001 a) avec un horizon de gestion de 30 ou 50 ans Pour
les secteurs ougrave de laccumulation est preacutevue aucune marge de seacutecuriteacute ne serait retenue
La Loi sur la seacutecuriteacute civile de 2001 oblige les MRC agrave cartographier les zones agrave risque
sur leur territoire mecircme si celle-ci ne propose pas de meacutethodologie ni de moyens pour le
faire Les organismes locaux doivent donc trouver eux-mecircmes les critegraveres Cela permet
une adaptation aux probleacutematiques locales mais il est possible de se demander si les
MRC ont les ressources et lexpertise neacutecessaire pour mener cette opeacuteration agrave bien (Heacutetu
2001) Dans le cas des petites MRC avec peu de moyens cela retarde le processus La
MRC du Rocher-Perceacute na dailleurs pas commenceacute en 2008 agrave faire son scheacutema de
seacutecuriteacute civile
Des sceacutenarios deacutevolution de la position du trait de cocircte ont eacuteteacute eacutetablis par des chercheurs
dans un contexte de preacutevision de changements climatiques dans le cadre dune entente
entre le Fonds daction sur les changements climatiques (FACC) le consortium Ouranos
et lUQAR-ISMER (Bernatchez et al 2008 a) Ces sceacutenarios sont eacutetablis suite au
couplage des donneacutees deacuterosion passeacutee danciennes conditions climatiques et de
preacutevisions deacuterosion et environnementales La projection des donneacutees climatiques futures
a permis de deacuteterminer le taux deacuterosion le plus probable (SP) sous ces nouvelles
conditions
28
Les diffeacuterentes options de zonages des risques cocirctiers dans le secteur deacutetude et des
secteurs adjacents sont reacutesumeacutees dans le tableau 13
Tableau 13 Reacutesumeacutes des types de zonage des risques cocirctiers possibles
Zonage Marge appliqueacutee Principe sous-jacent
Loi sur la qualiteacute de lenvironnement
(politique de protection des rives) 10 ou 15 megravetres
Eacutecotone agrave proteacuteger
Inondations (lluvial)
Proposition de la
MRC du Rocher Perceacute 20 ou 30 m
La LQE nest pas suffisante donc
on double ces valeurs
Politique de protection des zones
cocirctiegraveres pour le
Nouveau-Brunswick
30 megravetres Protection de la zone tampon du
littoral
Entente speacutecifique sur leacuterosion des Taux de recul max x Augmentation importante de
berges (Cocircte-Nord) 30 ans leacuterosion future
Meilleure estimation des risques
Loi seacutecuriteacute civile Variable (selon des eacutetudes compleacutementaires
agrave reacutealiser)
Selon les taux historiques deacuterosion
Taux de recul
historique x horizon
dameacutenagement
Rien ne change le futur sera le
rellet du passeacute
Selon leacuterosion preacutevue dans un Augmentation variable des taux
contexte de changements climatiques Variable deacuterosion en raison des
(Bernatchez et al 2008 a) changements climatiques
13 Ameacutenagement cocirctier et changements climatiques
Eacutetant donneacute quaucune cocircte nest agrave [abri de Jinfluence du climat et de ses variations
naturelles et ni de celles induites par les activiteacutes humaines tout changement tel que ceux
preacutevus sous [influence des changements climatiques va avoir un impact sur son eacutevolution
Lameacutenagement des littoraux doit donc en tenir compte Nous analyserons ici dabord les
modifications dues au climat avant de nous attarder agrave la prise en compte de ces modifications
dans les zonages
29
131 Modifications de lenvironnement cocirctier dues au climat
Les impacts engendreacutes par les modifications du climat sur les zones cocirctiegraveres sont
multiples et reacutesultent agrave la fois des modifications de Jhydrosphegravere et de latmosphegravere ils se
surimposent aux variations naturelles du climat Ces changements ont eacuteteacute mesureacutes agrave leacutechelle
mondiale (GffiC 2001 2007 a et b) nationale (Ressources naturelles Canada 2004 Shaw et
al 1998) reacutegionale (Ressources naturelles Canada 2004 Lemmen et al 2008 Ouranos
2009) mais aussi locale (Bernatchez et al 2008 a Senneville et Saucier 2008) Connaicirctre
ces modifications de lenvironnement est important puisque plusieurs scientifiques
sentendent sur le fait que leacuterosion devrait prendre de lampleur dans le contexte des
changements climatiques notamment en raison de la hausse mondiale du niveau marin relatif
et de laugmentation de lintensiteacute des tempecirctes (Shaw et al 1998 GffiC 2001 et 2007
Morner 2004)
De multiples eacuteleacutements sont modifieacutes par les changements climatiques ce qui comme
nous allons le voir va avoir un impact sur les cocirctes et leur dynamique deacutevolution
(figure 19)
Q)Hausse de la tempeacuterature moyenne gt Q) lU
Eacuteleacutevation du niveau de la mer LU u Q)
c ru
Variation des tempeacuteratures extrecircmes +shyc (hausse en eacuteteacute diminution en hiver) o
u Variation des preacutecipitations moyennes Q)
0 l ru
Q)Augmentation de la freacutequence et Q)
gtde lintensiteacute des tempecirctes 0 ru Z
uAugmentation de lintensiteacute des preacutecipitations
Source Ressources naturelles Canada 2004
Figure 19 Eacutevolution preacutevue des variables climatiques au Canada
30
Dans les zones cocirctiegraveres des changements sont eacutegalement agrave preacutevoir avec des impacts
tant sur les milieux biologique et physique que pour les socieacuteteacutes (figure 1 0)
Changement climatique et
eacuteleacutevation du niveau de la mer
IMPACTS BIOPHYSIQUES bull Inondations cocirctiegraveres plus eacutetendues bull Accroissement de leacuterosion cocirctiegravere bull Intrusion deau saleacutee dans les aquifegraveres deau douce bull Amincissement de la couverture glacielle bull Hausse des inondations causeacutees par des ondes de tempecircte bull Augmentation des tempeacuteratures agrave la surface de la mer bull Perte dhabitats cocirctiers
IMPACTS SOCIO-EacuteCONOMIQUES bull Dommages aux infrastructures cocirctiegraveres dont celles
utiliseacutees pour le transport et les loisirs bull Allongement de la saison de navigation commerciale bull Pertes de proprieacuteteacutes accrues bull Augmentation des risques de maladie bull Accroissement des risques dinondation et de perte de vie bull Changement de ressources renouvelables et de subsistance
(p ex les pecircches) bull Perte de ressources et disparition de valeurs culturelles
Source Ressources naturelles Canada 2004
Figure 1 0 Impacts biophysiques et socio-eacuteconomiques eacuteventuels des changements climatiques dans les zones cocirctiegraveres
bull Hausse du niveau marin relatif
Agrave leacutechelle mondiale le niveau marin relatif a augmenteacute depuis le deacutebut du 20egraveme siegravecle
(GIEC 2007 b Paskoff 2003 2001 b) et il est preacutevu quil continue agrave augmenter dans les
prochaines deacutecennies (figure )
---
31
50
o
I-50
-100
-150
1850 1900 1950 2000
Figure 111 Variation du niveau marin relatif agrave leacutechelle mondiale vis-agrave-vis du niveau moyen de 1961-1990
Limpact de cette hausse du niveau marin relatif sur leacuterosion vient du fait que cela
permet aux vagues datteindre un niveau supeacuterieur avec plus de force ce qui va accentuer les
diffeacuterents pheacutenomegravenes eacuterosifs cocirctiers ceci mecircme si la hausse nest que de quelques dizaines
de centimegravetres (Paskoff 2003 2004 a) La hausse relative preacutevue du niveau de la mer pour le
prochain siegravecle dans un contexte de reacutechauffement climatique est denviron 50 agrave 60 cm pour
lest du Canada (Parkes et al 2006)
bull Hausse des tempeacuteratures moyennes
Au niveau mondial les tempeacuteratures moyennes sont en hausse (figure 112) dapregraves le GIEC
(2002007 b)
32
--A260 --A18
( --81 ~ -- Aconcentration conslanle (2000) Clgt 50 u -- XXe siegravecle
t J CIgt 40 c Clgt
ca 306 c 0 E 20 euml Clgt E Clgt 10
J
r-u 00
Clgt CI
-10
1900 2000 2100 Annee GIEC 2007 b
Figure 112 Eacutevolution et projection des tempeacuteratures planeacutetaires
Bourque et Simonet (2008) constatent une hausse statistiquement significative des
tempeacuteratures annuelles au Queacutebec Des modegraveles reacutegionaux du climat dOuranos preacutevoient
laugmentation des tempeacuteratures moyennes agrave la fois pour 2020 2050 et 2080 (Bourque et
Simonet 2008) Ces preacutevisions se deacutemarquent de la variabiliteacute naturelle du climat passeacute
(Bourque et Simonet 2008)
bull Augmentation des redoux hivernaux
Les redoux hivernaux sont en hausse depuis le deacutebut du 20egravell siegravecle Cette tendance agrave la
hausse devrait se poursuivre agrave lavenir (Jolivet et Bernatchez 2008) Cette hausse augmente
le nombre de cycles de gel-deacutegel et augmente donc les processus cryogeacuteniques et fragilise
ainsi les mateacuteriaux qui constituent les falaises cocirctiegraveres (Bernatchez et al 2008 a Bernatchez
et Dubois 2008)
bull Diminution de la couverture de glace
La couverture de glace de mer est en baisse dans le golfe et lestuaire du Saint-Laurent depuis
les anneacutees 90 (figure 1 J3) Depuis 1996 il Ya moins de glaces tant sur les ri ves quau large
(Service Canadien des glaces 2009)
- -
33
100
euml 90
~ - c
80 shy
iumlii Cf)
J 1J 70 Jg a lce (overage 1 (ouvenure des ola(~s
Cl -Average 1 mo~nne 1971-2000 Q1 60
ll 1J ltIl ~ 50 l1 Cl ID 1J 40 ~ J l
~ J 30 a o III 1J
amp 20
euml ID o
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0shy 0111 ~
1 111111 g 0 Il1
0 0
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ocirc ~ ~
ocirc 0
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0
~
Date Dapregraves Service Canadien des Glaces 2009
Figure 113 Eacutevolution de la couverture de glace dans lestuaire et le golfe du Saint-Laurent
Les preacutevisions et les modeacutelisations pour lestuaire et le golfe (Senneville et Saucier
2008) preacutevoient que la tendance agrave la baisse du nombre de jours de glace se maintienne agrave la
suite du reacutechauffement du climat (tableau 14) Une disparition de la glace de mer est mecircme
envisageacutee avant la fin du 21 egraveme siegravecle (Bourque et Simonet 2008)
Tableau 14 Reacutesultats des simulations de limpact des variations de tempeacuterature sur les conditions de glace pour la peacuteriode 1996-2003 et des projections futures
Peacuteriode teacutemoin Peacuteriode chaude Diffeacuterence Station de mesure 1996-2003 +2degC (nb de jours) de reacuteduction
jours gt30 de CcedilJlace jours gt30 de CcedilJlace Perceacute 622 261 361 58
Plage de la Martinique 71 263 447 63 Pointe-aux-Loups 573 159 414 72
Pointe-aux-Loups (OS) 339 119 22 65
(modlheacute de Senneville et Saucier 2008)
34
Cette diminution de la couverture de glace rend la cocircte vulneacuterable agrave laction des
vagues sur une peacuteriode de temps plus longue (Bernatchez et al 2008 a) La mobiliteacute des
glaces en hiver et le deacutepart du pied de glace assurent eacutegalement un transit seacutedimentaire sur le
bas de plage mecircme en hiver ce qui neacutetait pas le cas par le passeacute (Bernatchez et Dubois
2004)
bull Modification des preacutecipitations
Une tendance agrave la hausse des pluies hivernales a eacuteteacute constateacutee pour lEst du Queacutebec maritime
(Jolivet et Bernatchez 2008) Ces pluies peuvent causer de leacuterosion importante par
ruissellement et faire fondre la protection que constitue le manteau neigeux (Jolivet et
Bernatchez 2008) Les pluies diluviennes sont elles aussi en hausse pour la reacutegion de la
Gaspeacutesie (Jolivet et Bernatchez 2008)
bull Tempecirctes
II nest pas aiseacute de didentifier une tendance agrave la hausse ou agrave la baisse pour le nombre annuel
de tempecirctes dans lEst du Queacutebec II faut cependant noter quune partie importante des
tempecirctes se produit durant lhiver peacuteriode durant laquelle la glace de mer et le pied de glace
limitaient la creacuteation des vagues ainsi que leur propagation jusquagrave la cocircte Dans le golfe et
lestuaire du Saint-Laurent un changement dans le reacutegime glaciel va donc augmenter le
nombre de tempecirctes effectives cest-agrave-dire qui ont une action sur les cocirctes (Savard et al
2008 Savard et al 2009)
Les changements climatiques vont ainsi augmenter les aleacuteas Les aleacuteas affectant la
cocircte vont donc ecirctre modifieacutes et de maniegravere intrinsegraveque les risques eacutegalement
Lenvironnement actuel et surtout futur nest donc plus le reflet de ce quil eacutetait au deacutebut du
siegravecle passeacute et leacuterosion fortement deacutependante de son environnement est donc modifieacutee Il
nest alors plus possible de se fier seulement agrave lexpeacuterience passeacutee des communauteacutes cocirctiegraveres
pour geacuterer leacuterosion
35
132 Prise en compte de ces modifications dans le zonage
laquoLhumaniteacute dispose de plusieurs options mais le passeacute nen est pas une raquo
(Sauchyn et Kulshreshtha 2008)
Lors de leacutetablissement dune zone agrave risque il est important de prendre en compte agrave
la fois la variabiliteacute naturelle du climat (aleacuteas) mais aussi les modifications dues aux
changements climatiques (modification des aleacuteas) 11 est eacutegalement important de retenir que
la modification des activiteacutes humaines peut eacutegalement faire augmenter les risques
(figure 114)
Activiteacutes humaines
(Vulneacuterabiliteacute)
Figure 114 Possibiliteacute daugmentation du risque modification des aleacuteas combineacutee agrave une modification des activiteacutes humaines
11 est bon de sinteacuteresser aux risques futurs qui ont toutes les probabiliteacutes de survenir
dans le contexte de changements climatiques Ceux-ci reacutesultent agrave la fois de la hausse des
vulneacuterabiliteacutes (nouvelles constructions changement de vocation des bacirctiments ) et de la
hausse du niveau des aleacuteas Limpact des aleacuteas naturels devrait augmenter non seulement agrave
cause des changements climatiques mais aussi de la pression continue du deacuteveloppement
36
dans des zones marginales et vulneacuterables (McInnes 2006) Les deux paramegravetres conduisent agrave
augmenter de maniegravere corollaire les risques cocirctiers Afin de limiter les risques il est possible
de jouer sur les deux tableaux cest-agrave-dire soit de limiter les aleacuteas (physiques) soit de limiter
la vulneacuterabiliteacute (humaine) (Boriff et al 2005)
1321 Quand proceacuteder agrave cette prise en compte
Latteacutenuation des aleacuteas passe par des solutions dingeacutenierie qUi proposent
geacuteneacuteralement des ouvrages de protection Maintenir les ouvrages de protection actuels dans
un futur contexte de changements climatiques va engendrer des deacutepenses 15 agrave 4 fois plus
importantes selon les diffeacuterents sceacutenarios deacutevolution (Burgess et Townend 2004 in Thome
et al 2007) Par exemple si lon deacutecidait de conserver les coucircts dinfrastructures agrave un niveau
eacutequivalent agrave celui d aujourd hui ce seraient pregraves du tiers des deacutefenses cocirctiegraveres de Grandeshy
Bretagne qui ne pourraient pas ecirctre maintenues (Thome et al 2007) Le maintien du trait de
cocircte en limitant les aleacuteas ne semble ainsi pas ecirctre une option eacuteconomiquement viable
Lalternative serait donc de limiter les nouvelles vulneacuterabiliteacutes Cette limitation de la
vulneacuterabiliteacute est lieacutee agrave un zonage des risques pour lavenir Cependant il est important que
les critegraveres utiliseacutes pour le zonage des risques tiennent compte agrave la fois des aleacuteas futurs ainsi
que des enjeux futurs
Certains se demandent sil ne faudrait pas attendre une certitude concernant
deacuteventuels changements climatiques avant de les prendre en compte dans la gestion des
littoraux Mecircme si la grande majoriteacute des scientifiques qui se rangent actuellement derriegravere le
GlEC saccordent sur le fait que ces changements sont plus quune simple variation naturelle
du climat un doute peut subsister Cependant Stern (2007) calcule que cela reviendrait trop
cher dattendre ce moment avant dadapter nos faccedilons de faire Attendre que les effets des
changements climatiques deviennent majeurs va augmenter de maniegravere tregraves importante les
coucircts associeacutes agrave la gestion des risques et agrave lameacutenagement (Zeidler 1997) 11 est donc
possible de supposer la mecircme majoration des coucircts pour le Queacutebec ce qui rend laction
dautant plus pressante Le Ministegravere de lAmeacutenagement du territoire et de lEnvironnement
37
de France (1997 a) met eacutegalement de lavant cet inteacuterecirct agrave agir tout de suite mecircme si certains
doutes subsistent en eacutevoquant le principe de preacutecaution qui doit reacutegir les politiques
publiques Il est important de se souvenir que dans ce domaine linaction est en fait une
action une deacutecision de ne rien faire En effet attendre de constater une eacutevolution va laisser le
temps agrave des deacuteveloppements de voir le jour et va orienter les futures deacutecisions Ne pas
prendre de deacutecision aujourd hui doit donc ecirctre deacutecideacute et consideacutereacute comme un choix parmi
dautres et non comme un simple report de choix Finalement il faut consideacuterer que comme
nous sommes deacutejagrave mal adapteacutes aux conditions climatiques et environnementales actuelles
(Forbes 2008) prendre des mesures dadaptation immeacutediatement est neacutecessaire que lon y
integravegre les changements climatiques ou non
Dans ce contexte il est inteacuteressant de voir quels sont les aspects des changements
climatiques qui sont actuellement pris en compte par les gestionnaires des zones cocirctiegraveres
1322 Prise en compte de la hausse du niveau moyen des mers
Limpact des changements climatiques sur les cocirctes est souvent eacutevalueacute par la hausse
du niveau moyen relatif des mers tant par le public (Radio-Canada 2009) que par les
experts (Paskoff 2004 a et b 2001 a et b Pethick 2001 Gornitz et al 1997 Klein et al
1999) Cette hausse a donc mieux eacuteteacute documenteacutee et connue Ceci pourrait ecirctre ducirc au fait que
pour certains chercheurs la hausse du NMR est consideacutereacutee comme le paramegravetre avec le plus
de significativiteacute concernant leacuterosion (Thome et al 2007)
laquo When sea level is rising letting nature take its course is undoubtedly the best solution wherever such an option is acceptableraquo
(Paskoff 2004 a)
La principale inclusion de la hausse du niveau marin relatif en lien avec leacuterosion des
berges deacutecoule de la regravegle de Bruun (Bruun rule) Selon celle-ci le recul des plages peut ecirctre
preacutevu en fonction de la hausse du NMR le long des plages de sable Des calculs de la hausse
des taux deacuterosion en fonction des sceacutenarios climatiques et donc de la hausse du NMR ont eacuteteacute
38
effectueacutes par Thome et al (2007) et Petick (2001) en utilisant une eacutequation directement issue
de la regravegle de Bruun En Grande-Bretagne ce calcul a eacuteteacute fait sur les taux deacuterosion moyens
par secteur mais lauteur preacutecise que ce sont des taux preacutevus potentiels et que les conditions
locales les taux deacuterosion actuels ainsi que le profil cocirctier peuvent avoir un impact important
sur le futur taux reacuteel (Thorne et al 2007) Cependant Jutilisation de cette regravegle a eacuteteacute remise
en cause comme outil de preacutediction de leacuterosion car trop peu de paramegravetres sont pris en
compte (Komar 1998) Des problegravemes concernant cette regravegle de Bruun ont eacutegalement eacuteteacute
souleveacutes par Davidson-Arnott (2005) Une application de preacutediction des taux de recul et
donc une utilisation de ce principe pour les zonages des risques deacuterosion nest ainsi possible
que dans de tregraves rares cas ce qui voit son utilisation tregraves limiteacutee
Lautre inclusion de la hausse du niveau marin relatif dans la gestion des cocirctes utilise
le modegravele dit des laquo 3 optionsraquo qui est aussi mis en avant pour geacuterer leacuterosion actuelle des
cocirctes (figure 16 de Morneau et al 2001) Les laquo3 optionsraquo que sont ladaptation
] accommodement ou le retrait sont proposeacutees par plusieurs auteurs tels que Pugh (2004)
Ressources naturelles Canada (2004) Paskoff (2001 a 2004 b) ou le GIEC (20012007 b)
(figures 115 et tableau 15) Dans un contexte de hausse du NMR la regravegle dor du zonage
des risques est deacuteloigner suffisamment les ameacutenagements du rivage pour quils restent agrave
leacutecart des menaces quimplique la hausse du niveau marin relatif durant toute leur dureacutee de
vie (Paskoff 2001 b)
39
1
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Buildings
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Figure 115 Diffeacuterentes strateacutegies de la socieacuteteacute face agrave la hausse du niveau marin relatif
(agrave gauche) 1a reacutesistance dure (digues enrochement mur ) Jb reacutesistance douce (apport artificiel de seacutediments) 1c contre-attaque (remblaiement) 2 recul (deacuteplacement des constructions (agrave droite) Les strateacutegies peuvent ecirctre regroupeacutees en 3 cateacutegories retrait accommodement ou protection Les trois options ne sont pas toujours possibles
Tableau 15 Strateacutegies dadaptation aux aleacuteas pour les zones cocirctiegraveres
Option dadaptation Objectif Exemple ~-----~-------_----------
Protection Tenter de preacutevenir les effets de la mer sur la terre Construction douvrages longhudinaux alimentation des plages
Accommodement Modifier les activheacutes humaines et linfrastructure Construction de batiments sur pilotis production agricole en fonction du changement du niveau de la mer axeacutee sur des cultures reacutesistantes au sel et aux inondations
Retrait Ne pas essayer de proteacuteger les terres contre Abandon des terres lorsque les conditions lempieacutetement de la mer deviennent intoleacuterables
(Source Ressources naturelles Canada 2004)
Le GIEC propose eacutegalement une meacutethode dadaptation aux changements climatiques
dans les zones cocirctiegraveres mais celle-ci est eacutegalement baseacutee sur le seul critegravere de la hausse du
niveau marin relatif (Klein et al 1999)
40
Toutes ces solutions sont mises de lavant comme un modegravele dadaptation vis-agrave-vis
des changements climatiques dans leur inteacutegraliteacute bien quelles ne se basent que sur la hausse
du NMR Ceci peut provenir de la plus grande preacutecision des donneacutees de hausse du NMR due
agrave sa relative faciliteacute de modeacutelisation
1323 Prise en compte des autres paramegravetres
Le modegravele des laquotrois optionsraquo pourrait eacutegalement sappliquer agrave tous les paramegravetres
et non uniquement agrave la hausse du niveau marin relatif mais cela en augmenterait la
complexiteacute En effet avec les nouvelles connaissances sur la dynamique cocirctiegravere les impacts
des changements climatiques devraient eacutegalement ecirctre abordeacutes agrave laide dautres paramegravetres
climatiques et en combinant les processus marins et continentaux (Bernatchez et Dubois
2008 Bernatchez et al 2008 a) Cette derniegravere approche permet en effet de faire des
analyses mu Itirisques et dameacuteliorer lanticipation des reacuteponses des systegravemes cocirctiers aux
aleacuteas et aux changements climatiques (Fairbank et Jakeways 2006 McInnes 2006)
Plusieurs autres modifications de paramegravetres pourraient ecirctre prises en compte pour
lameacutenagement des cocirctes dans un contexte de variations climatiques Cependant les
recherches portant sur les connaissances des tempecirctes futures des redoux de la freacutequence et
de lintensiteacute des aleacuteas ne sont pas encore transfeacutereacutees dans la sphegravere de la science appl iqueacutee
ni de la gestion des zones cocirctiegraveres et lameacutenagement Au Queacutebec une seule eacutetude qui fait le
lien entre le climat sous ses multiples facettes et leacuterosion cocirctiegravere existe (Bernatchez et al
2008) La difficulteacute agrave prendre en compte ces autres modifications tient agrave limportance des
effets locaux dans les preacutevisions et au fait que la production de reacutesultats nest possible que
pour un lieu preacutecis et avec un investissement tregraves important
41
14 Efficaciteacute agrave court et long terme des modes de gestion actuels
Afin de choisir judicieusement entre les multiples possibiliteacutes qui soffrent aux
gestionnaires il serait neacutecessaire de posseacuteder des eacuteleacutements de comparaison deacutevaluation des
zonages En effet entre plusieurs possibiliteacutes comment deacuteterminer celle qui sera la plus
efficace pour notre secteur dameacutenagement
141 Choisir entre les diffeacuterentes possibiliteacutes dune mecircme meacutethode
Concernant les modegraveles dameacutenagement agrave choix multiples peu dauteurs deacutecrivent
les eacuteleacutements qui permettraient de diffeacuterencier les options quil serait preacutefeacuterable dadopter
selon les secteurs et les situations Pour Dean et Dalrymple (2004) les choix possibles entre
les diffeacuterentes options de gestion de la cocircte peuvent se faire en tenant compte de plusieurs
paramegravetres (figure 116)
Option
Factor Magnitude Retreat Nourlsh Armor
Long-lcrm Erosion Rate High Low
XCI
X Upland Economie
Uase High Low X
X
Protecting Historie Structures X X
Protecting Vital Infrastructure X X
Equity Matters Involved X X
a Unless reduction in LTSCR possible
Dean et Dalrymple 2004
Figure 116 Facteurs affectant le choix parmi les trois options dameacutenagement
Dapregraves ces auteurs les strateacutegies dameacutenagement qui devraient ecirctre abordeacutees sont retrait
engraissement de la plage ou structures rigides de protection (figure 119) Dans cet ouvrage
reacutecent les auteurs reacuteservent les structures rigides de protection (armor) aux situations dans
42
lesquelles il nest pas possible de faire autrement agrave savoir si des lieux historiques des
infrastructures vitales ou si leacutequiteacute sont menaceacutes Ceci ne semble pas pour le moment ecirctre
lusage geacuteneacuteral ni des populations ni des gestionnaires Pour faire la diffeacuterence entre le retrait
(retreat) et les recharges en sable (nourish) ils se basent sur deux critegraveres le taux de recul agrave
long terme etou la valeur eacuteconomique des terres menaceacutees Des chiffres de taux de recul sont
eacutevoqueacutes agrave partir desquels les solutions semblent les mieux adapteacutees dapregraves les auteurs Pour
parler de taux de recul faible il faut que celui-ci soit infeacuterieur agrave 07 m par an dans ce cas un
engraissement de la plage est preacuteconiseacute Et pour parler de taux eacuteleveacute il faut quil soit
supeacuterieur agrave 2 agrave 3 megravetres par an dans ce cas cest un retrait qui est preacuteconiseacute Cela laisse donc
une marge de manœuvre importante pour les deacutecideurs qui peuvent alors uti liser la valeur
eacuteconomique de larriegravere-cocircte pour baser leur choix (mecircme sil ny pas de valeurs
eacuteconomiques preacuteciseacutees) Mais on agit ici toujours de maniegravere reacuteactive une fois que le
problegraveme et le risque pour les infrastructures sest manifesteacute Ce modegravele deacutecisionnel doit
cependant ecirctre adapteacute aux cocirctes queacutebeacutecoises en y ajoutant dautres critegraveres car la recharge
nest pas possible dans tous les milieux (falaises notamment) et possegravede un coucirct qui peut ecirctre
important De plus le problegraveme de choix se pose lorsque les taux deacuterosion se situent agrave
linteacuterieur dune fourchette (entre 07 et 2 rnan) Lanalyse coucirctavantage nest pas proposeacutee
mais permettrait daffiner les deacutecisions
142 Comparer des possibiliteacutes de zonage
Eacutetant donneacute la multitude doptions dameacutenagement cocirctier qui soffre il est important
didentifier quel serait le meilleur zonage pour une zone cocirctiegravere en particulier Diffeacuterents
eacuteleacutements de comparaison pourraient alors ecirctre retenus tels que le coucirct de mise en place et
deacutelaboration le coucirct dune anticipation face agrave celui dune reacuteaction posteacuterieure le nombre de
bacirctiments agrave risque les limitations eacuteconomiques non neacutecessaires Linteacuterecirct collectif face agrave
linteacuterecirct particulier pourrait aussi ecirctre pris en compte Le fait que la gestion se doit decirctre
reacutealiseacutee en fonction de linteacuterecirct du groupe et non dune personne en particulier devrait ecirctre
mis en avant Les comparaisons devraient se faire avec dautres zonages ou avec dautres
actions ou inactions possibles Quelques comparaisons eacuteconomiques existent entre action et
43
inaction agrave savoir celle de Stern (2007) agrave une eacutechelle mondiale ou celle de Peng et al (2006) agrave
propos de la comparaison entre limplantation dun plan de gestion inteacutegreacutee de la zone cocirctiegravere
en Chine versus linaction Cependant il nexiste pas encore de litteacuterature sur ce sujet agrave une
eacutechelle locale pour aider les deacutecideurs agrave faire des choix entre deux actions Ainsi il ny a pas
de meacutethodologie sur laquelle se baser pour identifier quels eacuteleacutements il faut consideacuterer lors de
ce choix
Morneau et al (2001) PoJomeacute et al (2005) ainsi que Cooper et McKenna (2008)
eacutevoquent lutilisation de la meacutethode danalyse coucirctbeacuteneacutefice pour choisir la mei lIeure option
dameacutenagement Cependant cette meacutethode reste plus adapteacutee agrave la comparaison de solutions
laquo postraquo probleacutematique quagrave la comparaison de solutions de zonages qui doivent se faire en
amont De plus cest encore une meacutethode en deacuteveloppement pour laquelle il n y a pas de
consensus sur quels seraient les eacuteleacutements agrave consideacuterer biens mateacuteriels beacuteneacutefices non
moneacutetaires reacutesultant de la localisation avantage lieacute agrave lutilisation de la plage prix dun
eacutecosystegraveme sain coucirct dun deacutesagreacutement visuel prix lieacute agrave une tranquilliteacute desprit (Cooper
et McKenna 2008)
Un choix ne serait plus neacutecessaire si lon connaissait avec preacutecision leacutevolution
certaine de la cocircte Il est donc possible de se demander sil serait possible dutiliser des
modegraveles 3D pour preacutedire leacutevolution des systegravemes et apporter des solutions preacutecises aux
ameacutenagistes en leur fournissant des donneacutees deacutevolution pour chaque secteur
Malheureusement les processus naturels et leurs interactions sont encore trop complexes
pour permettre une telle utilisation des modegraveles 3D (Whitehouse et Sutherland 2001) Ainsi
choisir le zonage le plus efficace parmi des options theacuteoriques est toujours indispensable
143 Deacutefinir un horizon dameacutenagement
Un eacuteleacutement important agrave consideacuterer lors du choix du zonage est son horizon de
gestion En effet il peut varier consideacuterablement entre 20 30 50 voir 100 ans ou ne pas ecirctre
deacutefini Dans lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges sur la Cocircte-Nord (Dubois et al
44
2005) deux horizons sont utiliseacutes agrave savoir 30 ans dans les zones municipales et 100 ans dans
les secteurs hors des municipaliteacutes (soit les terres gouvernementales) Dautres utilisent un
horizon de 50 ans notamment en raison de sa concordance avec la peacuteriode utiliseacutee pour les
modegraveles de preacutevision climatique ou encore avec la dureacutee de vie de certaines infrastructures
(Bernatchez et al 2008 a Winckel et al 2008 Clark 1996) Dautres procircnent 100 ans
comme Davidson-Arnott (2005) laquo It seems prudent to take 100 years as the horizon for most
planning exercises in the coastal zone and as a reasonable goal for the development of
integrated coastal zone management raquo Le choix entre ces diffeacuterents horizons nest pas
discuteacute et est donc laisseacute agrave la discreacutetion des deacutecideurs selon leurs objectifs et la dureacutee de vie
preacutevue des constructions (habitation hocircpital voie de communication ) Geacuteneacuteralement
utiliser un horizon dameacutenagement de lordre de 50 ans pourrait ecirctre agrave privileacutegier compte
tenu des cycles de vie des bacirctiments (Sorensen et McCreary 1990) des possibiliteacutes
eacuteconomiques ainsi que des possibiliteacutes de projections climatiques et des aleacuteas
Des horizons de mise agrave jour des zonages sont eacutegalement proposeacutes par plusieurs
auteurs afin de rendre les plans de gestion plus modulables (Clark 1996 Stewart et al 2003
Paskoff 2004) Un recalcul peacuteriodique de la zone deacuterosion tous les 5 ou 10 ans serait ainsi
souhaitable (Clark 1996) Le recalcul pourrait aussi ecirctre effectueacute agrave mi-terme de l horizon de
gestion ainsi que peu avant le terme (Dubois et al 2005) afin de prendre en compte agrave la fois
le deacuteplacement du trait de cocircte (pour reacuteajuster lemplacement du zonage) et les modifications
dans les processus
Ainsi si la litteacuterature sattardant agrave la reacuteduction et agrave ladaptation aux risques semble
saccorder sur le fait que le zonage est un bon outil il ne ressort pas de consensus sur la
maniegravere dopeacuterer ce zonage ni sur quels eacuteleacutements le baser Plusieurs meacutethodes sont ainsi
exposeacutees selon les endroits et selon les auteurs sans toutefois quil se deacutegage deacuteleacutements
permettant de privileacutegier lune ou lautre II nexiste pas deacutetude qui mesure limpact de la
mise en place dun zonage sur leacutevolution de loccupation des terres et sur leacutevolution des
risques pour une popu lation Ce meacutemoire sattachera donc agrave combler ces lacunes pour
contribuer agrave une meilleure gestion des risques littoraux dans le contexte actuel de
changements climatiques
CHAPITRE 11
MEacuteTHODOLOGIE
La meacutethodologie utiliseacutee sappuie sur une caracteacuterisation preacutecise de lenvironnement
de la municipaliteacute de Perceacute tant dun point de vue physique quhumain Cela permettra de
reacutepondre efficacement aux deux objectifs principaux de ce projet qui sont de connaicirctre tant
les impacts que lefficaciteacute des zonages des risques
Lapproche utiliseacutee comprend ainsi Jeacutevolution du secteur deacutetude [inteacutegration des
changements environnementaux la comparaison des zonages leacutevaluation des coucircts lieacutes aux
risques cocirctiers la deacutemarche des rencontres avec le milieu et enfin un traitement de toutes
ces informations au sein dun systegraveme dinformation geacuteographique
46
21 Caracteacuterisation de la cocircte agrave [eacutetude
La caracteacuterisation physique de la cocircte du secteur agrave leacutetude se base sur la distinction
de segments homogegravenes dapregraves leur nature geacuteomorphologique Cette segmentation a eacuteteacute
eacutelaboreacutee par le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (UQAR)
Pour cela plusieurs caracteacuteristiques sont releveacutees (tableau 21) Elle a eacuteteacute effectueacutee sur le
terrain en 2006 et compleacuteteacutee agrave laide de videacuteographies obliques heacuteliporteacutees du secteur
(Environnement Canada 2005) et des cattes geacuteologiques Le trait de cocircte a eacuteteacute traceacute sur les
orthophotographies au 1 40000 de 2001 dans un systegraveme dinformation geacuteographique
(ArcGIS 91 et 92) Il a eacuteteacute diviseacute en 146 segments dont la longueur varie entre 6 megravetres et
69 kilomegravetres Le trait de cocircte correspond au sommet des falaises dans les secteurs concerneacutes
ou agrave la limite de la veacutegeacutetation pour la flegraveche littorale et les terrasses de plage
Tableau 21 Caracteacuteristiques de la cocircte recueillies lors de la segmentation
Caracteacuteristique Utilisation Type de cocircte Faciegraves littoral geacuteomorphologie de la cocircte eacutenergie de la cocircte
Hauteur Aleacuteas potentiels (possibiliteacute de mouvements de masse) Lithologie Dureteacute possibiliteacute dalteacuteration prise en charge des seacutediments
Meacutecanismes deacutevolution de la cocircteProcessus actifs rythme de recul causes de leacuterosion
Etat deacutequilibre du systegravemePlage alleacutenuation de ]eacutenergie des vagues
Largeur Quantiteacute de seacutediments preacutesents eacutetat du systegraveme Pendage des couches
Types daleacuteas preacutesents (glissements en plans vs eacutecroulement)rocheuses
Artificialiteacute Probleacutematique de leacuterosion (type et eacutetat) (impacts potentiels Qualiteacute de lentretien)
Alteacuteration de la roche Type et intensiteacute des processus actifs fragiliteacute de la roche(qualitatif)
Etat de la cocircte Etat vis-agrave-vis de leacuterosion
La caracteacuterisation fine des falaises rocheuses a eacuteteacute reacutealiseacutee au moyen de visites sur le
terrain de videacuteographies aeacuteroporteacutees et de cartes geacuteologiques Le degreacute dalteacuteration des
roches est une eacutevaluation qualitative du degreacute de fragilisation des roches et de leur
effritement Le pendage repreacutesente linclinaison des couches seacutedimentaires preacutesentes dans les
roches au niveau de la falaise
47
Une caracteacuterisation de loccupation humaine de la cocircte a eacutegalement eacuteteacute effectueacutee
Elle visait agrave identifier de maniegravere lineacuteaire quelles eacutetaient les formes doccupations humaines
preacutesentes sur larriegravere-cocircte Pour cela une bande de 150 megravetres en arriegravere du trait de cocircte a
eacuteteacute utiliseacutee Les diffeacuterentes cateacutegories doccupation possible sont patrimoniale service
public industrielle reacutecreacuteative portuaire commerciale (tant commerces locaux que
touristiques) villeacutegiature (chalets) reacutesidentielle voie de communication (une sous-cateacutegorie
a eacuteteacute effectueacutee entre la voie ferreacutee la route nationale 132 et les voies locales) naturelle
friche et agricole Eacutetait toujours retenue la premiegravere occupation agrave proximiteacute de la cocircte En cas
de double utilisation loccupation principale eacutetait consideacutereacutee La caracteacuterisation a eacuteteacute reacutealiseacutee
agrave laide des orthophotographies au 140000 du secteur ainsi que du trait de cocircte du LDGIZC
Loccupation humaine a eacuteteacute inventorieacutee agrave laide du rocircle deacutevaluation fonciegravere fourni par le
MAMR (2006) de la couche des voies de communication de la base de donneacutees
topographiques au 1120000 du Queacutebec de Jinterpreacutetation des photographies aeacuteriennes ainsi
que des connaissances acquises sur le terrain
22 Eacutevolution du secteur deacutetude
Afin de comprendre au mieux comment la cocircte est susceptible deacutevoluer dans le
futur il est neacutecessaire de connaicirctre et de comprendre son eacutevolution passeacutee Leacutevolution du
secteur deacutetude a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave laide de couvertures de photographies aeacuteriennes datant des
anneacutees 1934 1963 1975 1980 1992 (geacuteoreacutefeacuterencement de Bernatchez et al 2008 a agrave laide
des orthophotographies de 2001) ainsi que des orthophotographies de 2001
22 Eacutevolution historique de loccupation du territoire
Loccupation des terres a eacuteteacute deacutetermineacutee par photo-interpreacutetation pour une bande
cocirctiegravere dune largeur de 1 km agrave partir de la ligne de rivage de 2001 (carte 21) Afin de rendre
les comparaisons possibles entre toutes les anneacutees les zones manquantes pour au moins une
48
couverture de photographies ont eacuteteacute supprimeacutees de lanalyse pour toutes les autres anneacutees
Ainsi une zone de 3 483 hectares a eacuteteacute caracteacuteriseacutee
Une telle analyse diachronique de photographies aeacuteriennes a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee
par Robin et Verger (1996) en France entre 1960 et 1990 Leur analyse ne seacutetendait
cependant que dans les 500 premiers megravetres longeant les cocirctes et visait seulement leacutevolution
de lurbanisation
Pour chaque couverture de photographies la position et le type des voies de
communication la localisation des uniteacutes durbanisation (bacirctiments) les superficies boiseacutees
ainsi que les superficies en friche et les terrains agricoles ont eacuteteacute deacutelimiteacutes Ces eacuteleacutements
geacuteographiques ont eacuteteacute repreacutesenteacutes par numeacuterisation de polygones de polylignes et de points
dans ArcGIS 91 et 92 De plus gracircce agrave des photographies aeacuteriennes obliques de 1927
(BANQ 2009) et au rocircle deacutevaluation fonciegravere de 2006 (MAMR) il a eacuteteacute possible en plus du
nombre de caracteacuteriser leacutevolution du type de bacirctiments pour deux secteurs (en jaune sur la
carte) agrave savoir le village de Perceacute et celui de Cap-dEspoir au niveau de lancien quai
(carte 21)
49
Secteur agrave leacutetude Correspond au 1er km agrave partir de la ligne de rivage (sauf lacune de photographies aeacuteriennes)
Secteur deacutetude de preacutecision Il Correspond aux villages de Perceacute el de L-I Cap-dEspoir (eacutetude approfondie gracircce
aux photographies obliques)
NI o 1250 2500 5000 __-====- megravetres
Cartographie Susan Drejza 2009 + Carte 21 Zones utiliseacutees pour la photo-interpreacutetation
50
222 Eacutevolution de la cocircte
La position des anciens traits de cocircte provient du Laboratoire de dynamique et de
gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de lUQAR et a eacuteteacute obtenue agrave laide des photographies
aeacuteriennes geacuteoreacutefeacuterenceacutees ou des orthophotographies (Bernatchez et al 2008 a) Cela a
permis de calculer les taux de recul historique du trait de cocircte provoqueacutes par leacuterosion
cocirctiegravere La meacutethode retenue pour cette analyse a eacuteteacute de comparer le trait de cocircte avec une
ligne fixe en arriegravere-cocircte afin de minimiser les marges derreur (Bernatchez et al 2008 a) Le
secteur de Cannes-de-Roches (voir carte 32) na pas pu ecirctre utiliseacute car les distorsions dues
aux parois verticales abruptes eacutetaient trop importantes ce secteur est donc exclu de notre
analyse Nous utiliserons ici les donneacutees produites par cette eacutetude
Les taux de recul actuels de la cocircte reacutesultent dun reacuteseau de suivi implanteacute depuis
2005 par le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de lUQAR
Ces taux releveacutes annuellement sont mesureacutes agrave laide de 49 bornes repegraveres installeacutees agrave une
distance fixe en arriegravere du trait de cocircte (Bernatchez 2006)
Concernant lenvironnement humain cest principalement lartificialisation de la
ligne de rivage qui sera utiliseacutee Leacutevolution des ouvrages de protection sur la ligne de rivage
a eacuteteacute effectueacutee par photo-interpreacutetation par Friesinger (2009)
23 Projection de leacutevolution preacutevue de la cocircte
Des projections deacutevolution cocirctiegravere pour lhorizon 2050 ont eacuteteacute utiliseacutees (reacutealiseacutees par
Bernatchez et al 2008 a) Celles-ci incluent notamment les impacts de plusieurs
changements de tenvironnement physique tels que les preacutecipitations (quantiteacute et cateacutegorie)
les tempeacuteratures les redoux hivernaux les tempecirctes et les glaces de mer Lanalyse des
donneacutees brutes a eacuteteacute effectueacutee par des groupes de recherche et des experts speacutecialiseacutes dans
ces domaines (Senneville et Saucier 2008 Jolivet et Bernatchez 2008) Plusieurs sceacutenarios
deacutevolution ont eacuteteacute deacutefinis agrave savoir un sceacutenario optimiste (S 1) tablant sur une poursuite de
51
leacuterosion telle quelle a eu cours en moyenne depuis 1934 un sceacutenario modeacutereacute (S2) et un
sceacutenario pessimiste (S3) (tableau 22) Parmi les trois sceacutenarios proposeacutes pour chaque
segment il a eacuteteacute choisi le sceacutenario qui serait le plus probable compte tenu des modifications
environnementales appreacutehendeacutees (Bernatchez et al 2008 a) Ce sceacutenario le plus probable
(SP) sera utiliseacute dans cette eacutetude comme reacutefeacuterence pour lemplacement du trait de cocircte en
2050
Tableau 22 Sceacutenarios deacutevolution de la cocircte pour 2050
Sceacutenarios pour 2050 Description
51 Sceacutenario optimiste Il ny aura pas de modification de leacuterosion cocirctiegravere en Taux de deacuteplacement moyen historique de la ligne raison des changements climatiques La sensibiliteacute de rivage (entre les photos les plus anciennes et les du littoral aux changements climatiques sera faible plus reacutecentes) ou nulle
52 Sceacutenario modeacutereacute
Taux deacuterosion moyen mesureacute pour un intervalle de Il Y aura une probable acceacuteleacuteration de leacuterosion 10 agrave 15 ans ougrave leacuterosion a eacuteteacute la plus intense parmi cocirctiegravere en raison des changements climatiques toutes les peacuteriodes
53 Sceacutenario pessimiste
Taux moyens des valeurs supeacuterieures agrave la moyenne Il Y aura une acceacuteleacuteration eacuteleveacutee de leacuterosion cocirctiegravere des taux de recul pour un intervalle de 10 ou 15 ans en raison des changements climatiques et des ougrave leacuterosion a eacuteteacute la plus intense parmi toutes les facteurs anthropiques aggravants peacuteriodes
Modifiumleacute de Bernalchez et al (2008 b)
24 Comparaison des zonages
Diffeacuterents zonages potentiels ou appliqueacutes dans le secteur (tableau 13) ont eacuteteacute
cartographieacutes avec preacutecision dans un Systegraveme dInformation Geacuteographique (SIG) afin de
pouvoir les analyser et les comparer Le logiciel utiliseacute est ArcGIS (version 91 et 92)
Certains des zonages ont ducirc ecirctre adapteacutes agrave la geacuteomorphologie du littoral de Perceacute mais
lesprit et lhorizon de gestion du zonage initial ont eacuteteacute respecteacutes
Le zonage eacutelaboreacute pour la Cocircte-Nord (Dubois et al 2005) a ducirc ecirctre adapteacute aux
particulariteacutes de la Gaspeacutesie car les falaises rocheuses de Perceacute sont constitueacutees de roches
seacutedimentaires alors que celles de la Cocircte-Nord sont formeacutees de roches igneacutees Les auteurs
52
avaient donc conseilleacute une eacutetude plus approfondie des secteurs de cocircte agrave falaises de roche
seacutedimentaire mais ne proposaient pas une marge fixe pour ce type de cocircte (Dubois et al
2005) La diffeacuterence dans la reacutesistance agrave leacuterosion est importante Ainsi les aleacuteas sont
dintensiteacutes variables Les principes de gestion et de marges de seacutecuriteacute deacuteveloppeacutes sur la
Cocircte-Nord ne peuvent donc pas tous ecirctre repris tels quels sur la peacuteninsule gaspeacutesienne mais
devront ecirctre adapteacutes en conservant lesprit dorigine Sur la Cocircte-Nord le recul des falaises
nest pas significatif (sur une longueur de vie humaine) cest pour cela que les marges sont
seulement de 10 ou 15 megravetres Ces marges sont suffisantes dans le cas dune stabi liteacute du trait
de cocircte pour ecirctre suffisamment eacuteloigneacute des vagues et des influences maritimes majeures
Cependant en Gaspeacutesie le recul de la ligne de rivage subit une variation spatiale due agrave
leacuterosion Deux eacutetapes dadaptation du zonage de la Cocircte-Nord sont donc neacutecessaires pour
ces falaises seacutedimentaires 1) preacutevoir ougrave sera le trait de cocircte dans 30 ans selon la moyenne
des taux de reculs supeacuterieurs et 2) ajouter 15 megravetres pour que les constructions soient
toujours seacutecuritaires dans 50 ans (voir annexe 3 tableau reacutecapitulatif des taux modifieacute de
Dubois et al 2005)
Les comparaisons effectueacutees entre les zonages agrave leacutetude et leacuterosion la plus probable (SP) ont
permis de deacuteterminer (figure 21)
des superficies non zoneacutees par les diffeacuterentes lois dameacutenagement mais qui seront agrave
risque dans le futur lintensiteacute de leacuterosion future est sous-estimeacutee dans ces zones
des superficies zoneacutees agrave tOIt par les diffeacuterentes lois dameacutenagement agrave contrario
lintensiteacute du zonage de ces secteurs est surestimeacutee
des zones dadeacutequation du zonage avec les projections des futures conditions cocirctiegraveres
(adeacutequation totale ou quasi totale)
53
Surface agrave risque mais non zoneacutee
Surface soustraite agrave un deacuteveloppement
Adeacutequation du zonage et de
leacutevolution probable
Eacutevolution probable
Zonage agrave comparer
Infrastructure de protection (promenade municipale mur )
Figure 21 Comparaison des zonages avec leacutevolution probable du trait de cocircte
25 Eacutevaluation des coucircts
Afin deacutetablir les conseacutequences financiegraveres possibles relieacutees agrave la perte des
infrastructures agrave risque dans la zone cocirctiegravere une eacutevaluation de leur valeur et de leur type a eacuteteacute
effectueacutee Les infrastructures prises en compte pour cette eacutevaluation sont le cadre bacircti ainsi
que les voies de communication Agrave laide dun SIG tous les eacuteleacutements inclus dans les
peacuterimegravetres affecteacutes par leacuterosion future ont eacuteteacute recenseacutes selon le sceacutenario probable envisageacute
ainsi quen fonction des diffeacuterents zonages possibles (Drejza et Bernatchez 200S)
54
Le deacutecompte de ces eacuteleacutements leur localisation et leur typologie proviennent des donneacutees
suivantes
le rocircle deacutevaluation fonciegravere fourni par le MAMR (2006) qui comprend la localisation
de chaque uniteacute deacutevaluation fonciegravere sa valeur et son type dutilisation
un inventaire des bacirctiments reacutealiseacute par photo-interpreacutetation eacutetant donneacute quune uniteacute
deacutevaluation municipale peut comprendre plusieurs bacirctiments ou aucun
la couche des voies de communication de la base de donneacutees topographiques au
120000 du Queacutebec (localisation et typologie) ainsi que le traccedilage effectueacute pour mettre
agrave jour ces voies de communication et les voies ferreacutees agrave laide des orthophotographies
de 200
Par la suite le coucirct de ces infrastructures a eacuteteacute calculeacute agrave laide des donneacutees suivantes
la valeur de chaque uniteacute du rocircle deacutevaluation fonciegravere soit le bacirctiment le terrain et
limmeuble (ensemble de luniteacute soit le terrain et le bacirctiment)
la valeur moyenne de reconstruction des routes selon leur type utiliseacutee par le ministegravere
des Transports du Queacutebec pour les routes dont il a la charge (Labbeacute D ingeacutenieur au
MTQ communication personnelle 2007)
la valeur de reconstruction moyenne des routes municipales selon leur type (Andreacute
Fortin de Progest-Gapseacute firme dingeacutenieurs-conseils communication personnelle
2007)
la moyenne des valeurs estimeacutees de reconstruction de la voie ferreacutee (Olivier Demers
Corporation des Chemins de fer de la Gaspeacutesie communication personnelle 2007)
26 Rencontres avec le milieu
Des rencontres avec le milieu ont eu lieu dans le but deffectuer une validation des
donneacutees existantes et de connaicirctre leurs besoins et enjeux Pour cela des entrevues ont eacuteteacute
reacutealiseacutees avec des repreacutesentants le responsable de lameacutenagement de la MRC (Feacutelix Caron)
le directeur de lurbanisme et responsable des permis de construction de la municipaliteacute
(Ghislain Pitre) et la repreacutesentante de lassociation laquoConservation de la natureraquo (Geneviegraveve
Leroux) Une participation agrave la consultation publique concernant le nouveau scheacutema
55
dameacutenagement de la MRC (II mars 2008) a eacutegalement permis de connaicirctre directement
lavis de la population Il a eacutegalement eacuteteacute possible de participer agrave la table de concertation que
le consortium Ouranos avait mise en place avec tous les repreacutesentants du milieu (19 juin
2007) Enfin une participation agrave un atelier de formation et deacutechanges sur leacuterosion organiseacute
le 17 avril 2008 par le comiteacute ZIP Baie des Chaleurs et le LDGIZC de lUQAR (Belzile
2008) a permis de recueillir plusieurs avis et besoins Le but de ces entrevues et rencontres
eacutetait de mieux comprendre dans quelle mesure le zonage des risques est appliqueacute compris et
expliqueacute agrave la population et dans quelle mesure il a un impact socio-eacuteconomique ainsi quun
impact sur la protection faunique et fJoristique des habitats cocirctiers
27 Traitement des donneacutees dans un SIG
Les multiples informations recueillies ont eacuteteacute traiteacutees dans un SIG agrave laide dArcGIS
91 puis 92 Ce puissant outil danalyse des donneacutees dans un cadre de reacutefeacuterence spatiale a
permis lextraction de nombreuses donneacutees secondaires Il permet en effet la superposition et
la recherche de proximiteacute Lutilisation des SIG pour ce type de probleacutematique de gestion
semble ecirctre une meacutethode reconnue (Klein el al 1999 et 2001 ZeidJer 1997 Lajoie 2006
Tolvanen et Kalliola 2008) En effet les SIG sont un outil puissant dinteacutegration de multiples
donneacutees et de leurs repreacutesentations spatiales
laquo Appropriate frameworks such as Geographic Information System (GIS) are strongly advised in ICM [integrated coastal management] applications primarily for coastal data management and database support Once arranged a GIS system can be employed for a good many destinations serving the purpose of both vulnerability assessments ICM planning and other projects in the coastal zoneraquo (Zeidler 1997 p49)
Les traitements qui ont eacuteteacute effectueacutes comprennent une panoplie doutils et danalyses
spatiales diffeacuterents Divers types de fichier de formes (ou shapefiles) ont eacuteteacute utiliseacutes agrave savoir
des points correspondants aux bacirctiments des polylignes correspondants aux voies de
communication et au trait de cocircte et des polygones correspondants aux possibiliteacutes
deacutevolution de la cocircte aux zonages et agrave loccupation humaine du territoire Les propositions
de marges preacutesenteacutees par les zonages ont eacuteteacute transposeacutees en polygones agrave laide de zones
56
tampons partant du trait de cocircte le plus reacutecent et le plus preacutecis existant pour le secteur Les
outils de superpositions spatiales (clip erase) et de proximiteacute (buffer select by attributes) ont
permis dextraire de multiples donneacutees deacutecompte des bacirctiments inclus dans les diverses
propositions de zonage longueur de voies de communication agrave proximiteacute de la cocircte
proximiteacute des infrastructures vis-agrave-vis de la cocircte Les superficies des zonages ont eacuteteacute
calcu leacutees et compareacutees afin de deacuteterminer pour chaque segment ladeacutequation ou non du
zonage avec leacutevolution future de la cocircte
CHAPITRE III
DESCRIPTION DU SITE DEacuteTUDE
Afin de reacutepondre aux objectifs du preacutesent meacutemoire une eacutetude de cas a eacuteteacute reacutealiseacutee
Le territoire deacutetude preacutesente 706 km de cocirctes et se trouve dans la MRC du Rocher-Perceacute
dans la reacutegion administrative de Gaspeacutesie-Icircles-de-la-Madeleine (carte 31) dans lEst du
Queacutebec (Canada) Le territoire agrave leacutetude se situe plus preacuteciseacutement dans la municipaliteacute de
Perceacute entre la pointe Saint-Pierre au nord et le cap dEspoir au sud (carte 32)
Queacutebec
bull Perceacute __eacuteoI bullQutboc RmouslO
n cgt l (1)
w N
t ecirc ( VJ
0shy(1) Pointe-Saint-Pierre
cgt N o l (1)
Cannes-de-Roches
0shy(1)
2 0shy(1)
0shy(1)
~ () (1)
Cap-Despoir
Village de Perceacute ~~
ltlt0ltjY
1-0~~ Leacutegende
-shy Routes et rues
++ Voie terreacutee
~ bull Bacirctiments
Fond de carte base de donneacutees topographiques du Queacutebec au 120000 lYonaagraventuœ p ~
~ 1250 2 500 3750 5 o~
Cartographie Susan Orejza 2009 VI 00
59
3] Contexte physique
3 J Caracteacuteristiques geacuteomorphologiques
bull Types de cocirctes
Le trait de cocircte est pour plus de 55 constitueacute de falaises rocheuses (tableau 31 et
carte 33) Les autres types de cocircte sont les terrasses de plage qui se retrouvent
principalement dans le fond des anses rocheuses ou des zones abriteacutees (en 17 endroits sur le
territoire) et une flegraveche littorale qui repreacutesente agrave elle seule 15 de la longueur totale de la
cocircte En arriegravere de la flegraveche littorale se trouve une cocircte agrave marais maritime qui compte pour
20 de la longueur totale de la cocircte La flegraveche ainsi que Je marais maritime quelle protegravege
sont appeleacutes laquobarachois raquo dans Je vocabulaire reacutegional La longueur des cocirctes correspond agrave
leur longueur avant la modification humaine cest-agrave-dire sans le surplus lieacute aux
infrastructures portuaires (quais digues jeteacutees installations industrielles) qui occupent 4 567
megravetres de rivage
Tableau 31 Types de cocircte du secteur deacutetude
Longueur Type de cocircte m
Falaise rocheuse 38949 553 Terrasse de plage 6114 87 Flegraveche littorale 11 196 159 Marais maritime 14181 201
TOTAL 70440 100
Voir deacutefinition des termes en Annexe 1
Les proportions des divers types de cocircte sont comparables agrave celles observeacutees dans le
reste de la baie des Chaleurs (LDGIZC 2009) et du Queacutebec maritime laurentien (Bernatchez
et Quintin 2005) tel quexposeacute au tableau 32 Cela rend donc le secteur deacutetude repreacutesentatif
dune situation plus reacutegionale
60
Tableau 32 Reacutepartition des types de cocircte selon les secteurs consideacutereacutes (pourcentage de la longueur de cocircte)
Type de cocircte Perceacute Baie des Chaleurs Queacutebec maritime Falaise rocheuse 55 46 50 Flegraveche littorale 16 18 5
Terrasse de plage 9 13 17 Marais maritime 20 20 10 Cocircte deltaiumlque 0 3 15
Autre 0 0 3 (Source LDGIZC 2009 et Bernatchez et QUIntIn 2005)
LongueurType de cocircte Pictogrammem
Falaise rocheuse 38948 5521
Terrasse de plage 6114 867
Flegraveche littorale 11 195 1587
Marais maritime 14180 2010
Anificialiseacute (port) 106 015 TOTAL 70545 100
LAnse-agrave-Beaufils
-zttKR 0 2 500 5000
Fond de Clt1rte base de donnees topographiques du QUQbec au 120000 ~ megravetres Donnees LOGieZ Universiteacute du Queacutebec agrave Rimouski Cartographie Susan OreJZa 2009
Carte 33 Types de cocircte de Perceacute
bull Geacuteologie reacutegionale
Les formations rocheuses du secteur sont toutes dorigine seacutedimentaire (tableau 33) Ainsi
bien que presque la moitieacute des cocirctes soit de nature rocheuse cela ne signifie pas une absence
de processus naturels
61
Tableau 33 Lithologie des falaises rocheuses de Perceacute
Lithologie des falaises Longueur (m) dominante gregraves et conglomeacuterat 21 346 548
dominante gregraves 11 357 292 dominante calcaire 5684 146
lithologie non deacutetermineacutee 561 14 TOTAL 38948 1000
Les roches seacutedimentaires preacutesentes sont principalement des gregraves des conglomeacuterats
(formation de Bonaventure) des calcaires et des mudstones (Daigneault 2001) Celles-ci
affleurent dans les falaises vives de la cocircte et sont ainsi soumises agrave des processus importants
dalteacuteration tels que la meacuteteacuteorisation et la geacutelifraction qui en modifient la structure physique
et chimique (tableau 34) ainsi quagrave des mouvements de masse De plus le secteur des
Cannes de Roches est un secteur ougrave le nombre de failles et de fractures est important
entraicircnant de nombreux mouvements de masse Le projet de scheacutema dameacutenagement de la
MRC du Rocher-Perceacute (2005) y a dailleurs inventorieacute une zone agrave risque naturel de
glissements de terrain et de mouvements de masse
Tableau 34 Degreacute dalteacuteration des falaises rocheuses de Perceacute
Degreacute dalteacuteration des falaises Longueur(m) fortement alteacutereacute 25830 663
moyennement alteacuteleacute 272 07 faiblement alteacutereacute 1 640 42
non alteacutereacute 5442 140 non deacutetermineacute 5766 148
TOTAL 38950 100
312 Dynamique littorale
bull Eacutetat des cocirctes
Les cocirctes agrave leacutetude sont principalement actives (plus de 65 ) Seulement 2 sont
consideacutereacutees comme stablesveacutegeacutetaliseacutees (tableau 35 et carte 34)
62
Tableau 35 Eacutetat de la cocircte de Perceacute en 2006
Etat de la cocircte Longueur (m) veacutegeacutetaliseacutee 1 138 22
semi-veacutegeacutetaliseacutee 7375 145 active 33208 651
artificielle 9278 182 TOTAL 50999 100
La zone en arriegravere du barachois na pas eacuteteacute caracteacuteriseacutee
Voir deacutefinition des termes en annexe 2
Eacutetat de la cocircte
-active
semi-veacutegeacutetaliseacutee
- veacutegeacutetaliseacutee
-- artificielle
~ donneacutees non disponibles
PointeshyCoin-du-Banc Saint-Pierre
Caps des Cannes de Roches
Cap-dEspoi~
o_-===-1250 2500 SOOOmeacutetres Fond dl) cartamp base dl) donnecirces topographiques du Queacutebec au 120000 Donnecirces LOGieZ Universiteacute du Ouebec Ocirc Rimouski Cartographie Susan Oreza 2009
Carte 34 Eacutetat de la cocircte agrave Perceacute
bull Artificialisation
Actuellement 182 de la longueur totale de la cocircte a eacuteteacute artificialiseacute ce qui deacutenote
Jimportance des problegravemes de risques cocirctiers pour les habitants du secteur Ces cocirctes ont eacuteteacute
modifieacutees par lhomme par limplantation denrochements de murets de zones portuaires de
rampes de mise agrave leau etou de remblais Si lon analyse Jeacutevolution de Jartificialiteacute
63
(Friesinger 2009) preacutesenteacutee au tableau 36 on peut constater que les longueurs artificialiseacutees
ont eacuteteacute multiplieacutees par 30 depuis 1934 Une importante hausse peut ecirctre constateacutee dans les
anneacutees 70 durant lesquelles les longueurs artificialiseacutees ont eacuteteacute multiplieacutees par 12
Tableau 36 Eacutevolution de lartificialisation de la ligne de rivage de Perceacute
Anneacutee Longueur (m) dartificialiteacute 1934 292 06 1963 566 12 1975 6853 140 1980 7495 153 1992 8086 166 2001 9 111 179 2006 9278 182
(Source Fnesmger 2009)
313 Dynamique hydroseacutedimentaire
bull Contexte mareacutegraphique
Le secteur de Perceacute est situeacute dans un environnement microtidal avec des mareacutees moyennes de
llm ayant un cycle mixte semi-diurne (Service hydrographique du Canada 2009) Lors des
grandes mareacutees la ligne des pleines mers supeacuterieures peut atteindre 17 m et le niveau
maximal enregistreacute a eacuteteacute de 23 m (Service hydrographique du Canada 2009) Les mareacutees
geacutenegraverent des courants cocirctiers pouvant atteindre 11 nœud lors du flot et 07 nœud lors du
jusant (Service hydrographique du Canada 2009)
bull Niveau marin relatif
En Gaspeacutesie le niveau marin relatif est en hausse et la reacutegion de la baie des Chaleurs est en
eacutetat de submersion nette (Koohzare et al 2008) Les donneacutees les plus fiables agrave proximiteacute de
la baie des Chaleurs sont celles de la station dEscuminac au Nouveau-Brunswick et
indiquent une tendance agrave la hausse du niveau marin relatif de 20 cmsiegravecle [soit 2 mman]
(Parkes et al 2006) Ces valeurs devraient ecirctre assez proches jusquau secteur de Perceacute si on
se fie aussi au modegravele geacuteophysique de Tarasov et Peltier (2004) En effet Je sud de la
Gaspeacutesie est situeacute dans une zone daffaissement isostatique (carte 35) ce qui accentue la
64
hausse des niveaux marins Toutes les cocirctes du Queacutebec ne sont pas pareillement sensibles agrave la
hausse du niveau marin relatif mais la reacutegion de Perceacute est consideacutereacutee comme y eacutetant
modeacutereacutement sensible voire fortement pour certains secteurs tels que la flegraveche littorale (Shaw
et al 1998)
CANADA
USA Modifieacute de Koohzare et al 2008
Carte 35 Mouvements verticaux de la croucircte terrestre dans lest du Canada (en mman)
bull Cellules hydroseacutedimentaires
Comme il est important de geacuterer la cocircte en fonction des cellules hydroseacutedimentaires
coheacuterentes la fin de notre zone deacutetude correspond agrave deux pointes rocheuses soit le cap
dEspoir au sud et la pointe Saint-Pierre au nord (carte 36) Cette approche par cellules
hydroseacutedimentaires a eacuteteacute preacuteconiseacutee par Dubois (1973) et utiliseacutee sur la Cocircte-Nord dans le
cadre de leacutetude mise en place par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges (Dubois et al
2005) Dapregraves Ballinger et al (2000) il serait preacutefeacuterable deffectuer tous les plans de gestion
du littoral au niveau de chaque cellule cocirctiegravere mecircme si lauteur concegravede quen pratique cest
65
relativement difficile en termes de ressources humaines neacutecessaires car on se situe agrave une
eacutechelle locale laquo Le littoral fonctionne comme un systegraveme aucune de ses parties nest lagrave par
hasard aucune ne fonctionne isoleacutementraquo (Pinot 1998)
__ Courant de deacuterive principale
Courant de deacuterive secondaire
Caps des Cannes de Roches t
1 250 2500 5000 Susan Drelza 2009 megravetres
1- 0 Source des donnees Bernalchez et al 2008
Carte 36 Courants de deacuterive principale et secondaire du secteur de Perceacute
bull Tempecirctes
Se situant agrave lextreacutemiteacute de la baie des Chaleurs et ouvrant sur le golfe du Saint-Laurent la
ville de Perceacute est exposeacutee aux multiples tempecirctes qui peuvent y survenir Le fetch est
important principalement de lest et du sud-est (tableau 37) et nest entraveacute par presque
aucun obstacle hormis licircle Bonaventure (carte 32)
Tableau 37 Fetch auquel sont soumises les cocirctes de Perceacute
Orientation Longueur (km) lJord-est 107
Est 366 Sud-est 339
Sud 178 Sud-ouest 93
Ce sont donc principalement les tempecirctes de lest qui frappent ses cocirctes Entre 2003 et 2005
46 du nombre total des tempecirctes recenseacutees dans lEst du Queacutebec ont affecteacute la cocircte de
66
Perceacute (Savard sd) Ce sont les tempecirctes avec des vents du nord-est ou du sud-est qui
produisent les vagues qui affectent le plus le littoral de Perceacute (figure 31) Il est agrave noter que
ces tempecirctes sont celles qui produisent des surcotes sur les cocirctes (Savard et al 2008)
Nord 345 0
277
Ouest 90 Est 270
111
180 169
Sud Sav ard et al 2008
Figure 31 Direction des vagues engendreacutees par les tempecirctes du golfe du Saint-Laurent et reacutegions qui en sont affecteacutees
314 Eacutevolution de la cocircte
bull Eacutevolution historique
Leacutevolution du trait de cocircte agrave long terme a eacuteteacute tregraves variable (Bernatchez et al 2008 a)
Fluctuant de 1934 agrave 2001 entre une accreacutetion de 014 rnan pour les flegraveches littorales et un
recul de 020 rnan pour les falaises rocheuses Comme on peut le voir agrave la figure 32 les
mesures deacutevolution sont variables tant dans lespace (selon les types de cocircte) que dans le
temps (selon la peacuteriode consideacutereacutee)
67
07 10
c 06 8
(1j
Ecirc 05 04 6
C Q)
03 4 E ~ (1j0
~
02 01
O-l--lt---r-shy
-01
2 3 o lt CD J
~
~
-02 -03
--shy0CD o
~ -04 -6 0shyCD
-05 -06
-8
-07 -10
Taux de deplacement (man) o Fleacuteche littorale Deacuteplacement moyenfpeacuteriode o Basse falaise rocheuse o Terrasse de plage bull Deacuteplacement (m)
Moyenne falaise rocheuse bull Haute falaise rocheuse o Moyenne globale
o Moyenne globale sans les cocirctes artificialiseacutees
Bematchez el al 2008 a
Figure 32 Eacutevolution globale de la ligne de rivage en fonction du type de cocircte entre 1934 et 2001
bull Eacutevolution reacutecente
Depuis 2005 49 bornes implanteacutees par le LDGIZC de lUQAR permettent dobtenir des taux
deacuterosion ou daccreacutetion actuels tregraves preacutecis pour la municipaliteacute de Perceacute (Bernatchez 2006)
Les deux types de cocirctes qui sont suivies pour la municipaliteacute de Perceacute sont les falaises
rocheuses et les terrasses de plage Les premiegraveres sont affecteacutees par un taux deacuterosion moyen
de 009 rnan soit tregraves proche des taux moyens de la MRC ou de la Gaspeacutesie (respectivement
011 et 014) Pour les terrasses de plage les taux deacuterosion moyens agrave Perceacute sont de
035 rnan eacutegalement proches des taux de la MRC et de la reacutegion (respectivement 042 et
040) Le fait deffectuer des mesures annuelles permet de se rendre compte de la variabiliteacute
qui peut exister entre deux anneacutees car les processus ne suivent pas toujours deacutevolution
lineacuteaire mais souvent saccadeacutee Par exemple les terrasses de plages de Perceacute ont reculeacute en
moyenne de 014 m entre 2005 et 2006 mais de plus de 054 m lanneacutee suivante (tableau 38)
68
Tableau 38 Taux de recul moyens reacutecents dans le secteur de Perceacute (2005-2007)
Taux de recul moyens dans le secteur de Perceacute (2005 agrave 2007)
Type de cocircte Taux moyen (rnan)
terrasses de plage 035 (entre 014 et 054)
falaises rocheuses 009 (entre 006 et 012)
tout type de cocircte 014
(Source des donneacutees LDGIZC 2009)
bull Processus actifs particuliers
Les aleacuteas preacutesents sur le territoire agrave Jeacutetude sont leacuterosion par les vagues les glissements en
plan les eacuteboulements-eacuteboulis et les effondrements-eacutecroulements (calte 37) La submersion
est eacutegalement un aleacutea qui affecte de grandes portions de la cocircte telles que la flegraveche littorale le
marais cocirctier et les terrasses de plage de lanse de Cap-dEspoir du village de Perceacute de
Coin-du-banc et de la rive nord de la Malbaie (carte 37)
Sapement par Submersion
les vagues
Eboulemenl Eboulis
Effondrement m Ravinement Ecroulement ~ Suffosion
Processus cryogeacuteniques Pointeshy
ii1
LAnse-agrave-Seaufiis
Mfii~ 0 2500 5000 Fond de carte base de donnee topographIque du Queooc au 120 000 ~ megravetres Donnees LOGIeZ Univesiteacute du Queacutebec agrave Rimouski Cartographie Susan Drejza 2009
Carte 37 Aleacuteas cocirctiers dans la zone cocirctiegravere de Perceacute
69
Dans les falaises du secteur les processus les plus actifs sont les processus
cryogeacuteniques hydrogeacuteologiques et les processus de pente Les reacutesurgences dans les parois
entraicircnent la formation de cocircnes de glaces qui fragilisent la roche (figure 34 B et E) Leacutetude
de Daigneault (2001) montre que les processus de cryoclastie agissent sur lensemble des
falaises rocheuses et que si les pertes de mateacuteriaux quils engendrent sont faibles elles nen
sont pas moins constantes tout au long de lanneacutee ce qui les rend responsables dune part
importante des reculs mesureacutes (figure 34 A)
Les eacutecroulements et les glissements en plan sont conditionneacutes par le pendage des
couches seacutedimentaires Comme le pendage horizontal est majoritaire (65 des falaises) les
eacuteboulements sont importants La suffosion etou le fait que les couches les plus alteacutereacutees sont
plus facilement deacutegageacutees par la mer creacuteent des encoches et des caviteacutes basales ce qui
fragilise les falaises (tableau 39) Les glissements en plan ont lieu dans les secteurs de
pendage oblique (233 des cocirctes)
Tableau 39 Pendage des falaises rocheuses de Perceacute
Pendage des falaises Longueur (m) horizontal agrave subhorizontal 25650 659
oblique 9079 233 subvertical 2940 75
non deacutetermineacute 1 279 33 TOTAL 38948 100
315 Climat du secteur deacutetude
La zone deacutetude est caracteacuteriseacutee par un climat tempeacutereacute froid Les tempeacuteratures
neacutegatives hivernales permettent la mise en place dun manteau neigeux ainsi que dun pied de
glace (figure 33) La preacutesence de ces eacuteleacutements durant les mois d hiver a un effet protecteur
sur la cocircte (Bernatchez et Dubois 2008)
70
120 60
50 100
40 ---shy0
80 0 ~
30 Q) c c Q)
Ul gt sect
co-
60 20 0 E Q) shy
0
~ shy
40 10
J-co shy
Q)
0 0shy
0 E Q)
fshy20
-10 +
o -20
Principal type de preacutecipitation
1 1 Neige ~ Pluie ou neige bull Pluie
source des donneacutees Environnement Canada 2009
Figure 33 Diagramme ombrothermique de la station de Gaspeacute (40 km au NNE du site deacutetude)
II est donc important de consideacuterer les diffeacuterents processus lieacutes au froid tels que la
cryoclastie et le glaciel les eacutecoulements souterrains entre les couches de gregraves et le couvert de
neige (figure 34) Dun point de vue geacuteomorphologique la saison froide nest donc pas une
saison passive bien au contraire (Bernatchez et Dubois 2008)
71
Figure 34 Processus actifs sur les cocirctes en hiver
En A geacutelifraction sur le pied de glace En B eacutecoulements hivernaux entre les couches rocheuses En C couleacutee boueuse En D eacuteboulements de surplombs en hiver malgreacute la preacutesence dun pied de glace et en E le pied de glace et des cocircnes de glace copy SD
Les tempeacuteratures mesureacutees dans lEst du Queacutebec ont subi une hausse au cours du
dernier siegravecle (Jolivet et Bernatchez 2008) La tendance des tempeacuteratures moyennes agrave la
station de Gaspeacute preacutesente un reacutechauffement de + 077 oC sur une peacuteriode de 91 ans
(+ 001 oCan) mais atteint + 137 oC (+ 007 OCan) pour les 20 derniegraveres anneacutees (J01 ivet et
Bernatchez 2008) En hiver la hausse est deux fois plus importante (Jolivet et Bernatchez
2008) De plus pour la reacutegion de Perceacute la baisse preacutevue dans le nombre de jours avec de la
glace de mer est de lordre de 58 sous un climat hivernal avec 2 oC de plus soit environ en
2050 (Senneville et Saucier 2008) Ces eacuteleacutements auront probablement des conseacutequences
quil faudra prendre en compte dautant que les modifications sont plus importantes pour les
tempeacuteratures hi vernales
72
Au Queacutebec ce sont surtout les vagues de tempecirctes et les pluies diluviennes qui
affectent les cocirctes (Frisinger et Bematchez 2009) cest pourquoi il est important de
connaicirctre ces paramegravetres et leur eacutevoJution pour le secteur agrave leacutetude
- La direction dominante des vents mesureacutes pour la reacutegion de Perceacute est dest davril agrave aoucirct
mais douest de septembre agrave mars (Environnement Canada 2009) Cependant les vents de
tempecirctes sont principalement douest
- Les pluies diluviennes sont caracteacuteriseacutees par une forte abondance de preacutecipitation en un
court laps de temps Ce type de preacutecipitation survient dans le secteur de Perceacute avec une
reacutecurrence moyenne de 1 fois par 15 an mais les eacutevegravenements ayant un impact pour la
population ont une peacuteriode de retour moyenne de 31 ans (Friesinger et Bernatchez 2009 a)
Il est important de les prendre en compte eacutetant donneacute les impacts quelles peuvent engendrer
sur le milieu naturel et les infrastructures notamment en pouvant deacuteclencher des mouvements
de masse dans les falaises littorales (Bernatchez et Dubois 2004 Colantoni et al 2004
Heacutenaff et al 2002)
32 Contexte humain
32 J Perceacute petite municipaliteacute cocirctiegravere
La population de la municipaJiteacute de Perceacute est de 3 4) 9 habitants (recensement 2006)
Ces habitants sont reacutepartis en 6 noyaux de peuplement qui correspondent principalement aux
municipaliteacutes qui existaient avant la fusion en ]970 entre les municipaliteacutes de Saint-Georgesshy
de-Mal baie Barachois Bridgeville Perceacute Cap-dEspoir et Val-dEspoir La population de
Perceacute a connu une diminution importante depuis J971 en perdant plus du tiers de son effectif
(figure 35) Il sagit dune des plus fOltes baisses parmi les municipaliteacutes du Queacutebec
73
6000
5198
5000
4000 4028 3993
3419
6 3000 i
t 2000
3614
1000
0
1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
source des donneacutees Recensement Canada 2006
Figure 35 Eacutevolution de la population de Perceacute
Comme pour le reste de la Gaspeacutesie il sagit dun secteur qui est fortement marqueacute
par la lineacuteariteacute de loccupation humaine le long du littoral Le territoire de la MRC du
Rocher-Perceacute est un territoire ougrave historiquement et encore actuellement le deacuteveloppement
seffectue le long du littoral (MRC Rocher-Perceacute 2005) Ceci a pour effet que plus des trois
quarts de la population de la MRC du Rocher-Perceacute sont disperseacutes le long de la route 132
(MRC Rocher Perceacute 2005)
Il est important de consideacuterer le caractegravere particu lier que confegravere le statut
dalTondissement naturel et historique au territoire de Perceacute (Mongrain 2006) Les roulottes
y sont notamment interdites en dehors des campings ce qui limite le nombre de constructions
anarchiques sur Je littoral constructions qui pourraient eacuteventuellement se transformer en
reacutesidences
74
322 Portrait eacuteconomique
Dun point de vue eacuteconomique Je portrait que lon peut dresser de la municipaliteacute de
Perceacute est une petite municipaliteacute avec un important secteur primaire (principalement
foresterie et pecircches) et tertiaire (principalement lieacute au tourisme) Le secteur de lheacutebergement
et des services de restauration occupe pregraves dun actif sur 6 dans la municipaliteacute soit 154
(tableau 310) Cette forte proportion tregraves au-dessus de la moyenne provinciale (63 )
montre que le tourisme occupe une position eacuteconomique primordiale pour leacuteconomie de la
municipaliteacute de Perceacute
Tableau 310 Population active selon le secteur eacuteconomique dactiviteacute
Perceacute Rocher-Perceacute
(MRC) Gaspeacutesie
Icircles-de-Ia-Madeleine Queacutebec
Agriculture foresterie pecircche et chasse
183 107 103 2 5
Heacutebergement et services de restauration
15 4 92 77 6 3
Commerce de deacutetail 131 13 5 128 120
Fabrication 112 14l 10 8 146
Services (administratifs et autres)
8 8 33 34 3 6
Construction 77 62 57 52
Services denseignement 62 6 7 6 7 6 9
Administrations publiques 5 0 64 74 62
Soins de santeacute et assistance sociale
46 126 14 7 11 2
Transport et entreposage 35 29 41 4 6
Autres 62 9 1 11 1 21 9
Source des donneacutees Institut de la statistique du Queacutebec - Recensement de 2006 Cateacutegories du Systegraveme de Classi fication des Industries de lAmeacuterique du Nord (SCIAN) de 2002
Pourcentage des actifs de plus de 15 ans
Leacuteconomie est fortement baseacutee sur le tourisme avec notamment le parc national du
Queacutebec de lIcircle Bonaventure et du Rocher Perceacute mecircme si cette activiteacute est marqueacutee par une
grande saisonnaliteacute En effet le village de Perceacute est connu et reconnu internationalement pour
son rocher ses paysages magnifiques ainsi que la richesse faunistique de licircle Bonaventure
Le parc reccediloit de 300000 agrave 500 000 visiteurs par anneacutee (MRC du Rocher-Perceacute 2005) soit
85 agrave 150 fois plus que la municipaliteacute ne compte dhabitants Au sein de la MRC Perceacute a
7S
dailleurs eacuteteacute deacutesigneacutee comme ayant le rocircle de laquo pocircle sectoriel touristiqueraquo (MRC Rocher
Perceacute 2005) Le secteur reacutecreacuteotouristique misant sur la grande nature laventure la culture et
le tourisme de santeacute est dailleurs un creacuteneau deacutefini comme leader par le gouvernement du
Queacutebec dans le cadre de son programme ACCORD (2002 2003) Cela signifie que le
gouvernement qui a chapeauteacute le programme ACCORD juge quil sagit dun creacuteneau dans
lequel la reacutegion est en mesure de jouer un rocircle de leader nord-ameacutericain ou mondial Les
retombeacutees du tourisme estival sont donc tregraves importantes pour la municipaliteacute
Cependant la MRC du Rocher-Perceacute est la 2eacuteme MRC la plus pauvre du Queacutebec Cela
ne lui donne donc que peu de ressources pour reacutepondre aux diffeacuterentes tacircches qui lui sont
deacuteleacutegueacutees en matiegravere dameacutenagement cocirctier et ce malgreacute la longueur du trait de cocircte dont
elle a la charge et les enjeux importants auxquels elle fait face
323 Activiteacutes le long de la cocircte
Dans la reacutegion de Perceacute loccupation du territoire cocirctier se reacutepartit principalement
entre un usage lieacute aux voies de communication (34 du lineacuteaire cocirctier) aux secteurs
reacutesidentiel (8 ) commercial (4 ) ainsi quagrave la villeacutegiature (2 ) (figure 36) Limportance
des voies de communication dans le secteur cocirctier vient de la proximiteacute de la route 132 avec
la ligne de rivage ainsi que de la preacutesence de la voie ferreacutee sur la flegraveche littorale de Barachois
Les zones reacutesidentielles sont principalement relieacutees agrave linstallation des noyaux vi Ilageois
autour des ports et donc le long de la mer Mentionnons aussi que 35 de la faccedilade maritime
est encore naturelle et que 49 nest pas bacirctie (figure 36)
Les activiteacutes preacutesentes le long de la cocircte peuvent devenir des enjeux si celles-ci sont
toucheacutees par les aleacuteas naturels deacuterosion ou de submersion Il convient donc de bien les
documenter afin de mieux saisir les perspectives pour le secteur qui connaicirct deacutejagrave actuellement
plusieurs probleacutematiques cocirctiegraveres
76
autres (5 )
(J)
~ Cl C o c (J) c 1~ shyQ)
1shy
Figure 36 Occupation du territoire cocirctier agrave Perceacute Est recenseacutee loccupation la plus proche de la cocircte Par exemple mecircme si des reacutesidences sont
construites en arriegravere dune route la zone sera classeacutee laquo voie de communication raquo
bull Transports
La route 132 comme seul lien reacutegional est primordiale pour la municipaliteacute mais aussi pour
la reacutegion Cette route constitue lartegravere principale des localiteacutes ainsi que le lien privileacutegieacute avec
les reacutegions limitrophes La route nationale 132 longe le littoral sur la majeure partie de son
parcours gaspeacutesien ce qui la rend plus proche des zones agrave risque Plus de 9 km de cocirctes sont
dabord occupeacutes par cette voie qui repreacutesente 40 des voies de communication que lon
retrouve dans la zone littorale (tableau 311) En plusieurs endroits elle est agrave une distance
infeacuterieure agrave 10 megravetres de la ligne de rivage Depuis son prolongement jusquagrave Perceacute en 1929
cette voie a eacutegalement permis lessor du tourisme reacutegional
77
Tableau 311 Reacutepartition du type de voies de communication dans la zone cocirctiegravere de Perceacute
Longueur Type de voie de communication m 00 Route 132 9350 402 Route locale 2505 108 Route locale non paveacutee 3947 170 Voie ferreacutee 7448 320
TOTAL 23250 100
La voie ferreacutee construite en J911 emprunte elle aussi de grandes portions de cocircte
notamment sur la flegraveche littorale du Barachois (figure 37) Elle permet agrave un train de
passagers (le laquo Chaleurs raquo) ainsi quaux trains de marchandises de desservir Perceacute et Gaspeacute
car il ny a pas de voie ferreacutee sur la rive nord Selon Shaw et al (1998) ce tronccedilon est
menaceacute par la submersion et aussi par la migration de la flegraveche Les auteurs classifient ce
tronccedilon comme eacutetant tregraves sensible agrave la hausse du niveau marin relatif (comme 3 des cocirctes
canadiennes Shaw et al 1998)
Figure 37 La voie ferreacutee sur la flegraveche du Barachois un enjeu majeur
bull Infrastructures reacutesidentielles
Les zones reacutesidentielles occupent 8 des cocirctes (figure 36) mais elles sont eacutegalement tregraves
souvent preacutesentes immeacutediatement en arriegravere de la route 132 dans les secteurs ougrave celle-ci
longe le littoral En 200 1 421 bacirctiments se situaient agrave moins de 100 megravetres de la ligne de
rivage (tableau 312) Si Jon regarde quels sont les types de cocirctes qui semblent les plus
78
attractifs on remarque quil y a pregraves de 4 fois plus de bacirctiments en bordure des cocirctes agrave
terrasses de plage que des falaises rocheuses (en fonction de la longueur) (tableau 312) Les
noyaux villageois sont principalement installeacutes dans les zones les plus accessibles cest-agraveshy
dire les terrasses de plage car ils proviennent historiquement danciennes installations de
pecircche Cependant lon sait maintenant que ce sont les zones soumises aux plus forts risques
deacuterosion et de submersion
Tableau 312 Reacutepartition des bacirctiments agrave moins de 100 m du trait de cocircte selon le type de cocircte
Nombre de Longueur Bacirctiments par km bacirctiments de cocircte (km) de cocircte
Falaise 258 389 66 Terrasse de place 160 61 262
TOTAL 418 450 93
Le haut taux de deacuteveloppement (maisons et chalets) du littoral de la baie des Chaleurs fait
que la reacutegion va ecirctre affecteacutee par des probleacutematiques majeures agrave lavenir bien que
physiquement la cocircte ne soit seulement consideacutereacutee que modeacutereacutement sensible agrave la hausse du
ni veau mari n (Shaw et al 1998) La municipaliteacute de Perceacute sinscrit elle aussi dans ce
contexte
bull Villeacutegiature
Les zones de villeacutegiatures sont occupeacutees par des chalets ou des reacutesidences secondaires Elles
occupent seulement 2 des cocirctes agrave Perceacute puisque les touristes logent plutocirct dans les
nombreux hocirctels et motels
bull Activiteacutes reacutecreacuteatives
Plusieurs activiteacutes reacutecreacuteatives sont pratiqueacutees le long de la cocircte de Perceacute (carte 38) On
compte notamment la cueillette de mollusques (myes coques) la deacutetente sur les plages la
baignade la randonneacutee peacutedestre la randonneacutee cyclable la reacutecolte dagates et de jaspes Ces
activiteacutes sont pratiqueacutees aussi bien par la population locale que par les touristes de passage
() Cgt ~
vgt Saint-Georgesshy
00 ~ de-Mal baie
gtshyo ~
lt ~
(Il (gt
o ~
(Ti (Il (gt Pointeshy
~ Saint-Pierre
3 Cgt
2middot 3 (Il (gt
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erf oIo1tlt dl P 1 11 C - dcl$ ~411fi7 ObbullbullolO ~ ~
0- ~~
~ Secteur de Perceacute
D bull Cap BlallC
Icircle Bonaventure
_ Rc([~ CJ1(j11 P S f1 (te j)Sp bullmiddot
III SOrtlllS tIl nit oS
Q bull 10 KIIl
1 1 1 1 -----1__----_--J 0 -l
80
bull Infrastructures eacuteconomiques
Les infrastructures eacuteconomiques comprennent les infrastructures lieacutees agrave lactiviteacute touristique
qui sont tregraves importantes pour la reacutegion Celles-ci sont souvent construites en bordure de
leau afin de profiter de lattrait que la vue peut exercer sur les touristes Ainsi sur le
territoire deacutetude 25 km de cocirctes sont occupeacutes par ces infrastructures agrave haute valeur
(tableau 313)
Tableau 313 Longueur des cocirctes occupeacutees par les infrastructures touristiques
Longueur Type dinfrastructure touristique m 00
Heacutebergements 1 629 628 Heacutebergement et commerce 85 33 Heacutebergement et restauration 93 36 Restauration 140 54 Camping 647 250
TOTAL 2595 100
bull Activiteacutes portuaires
Les 3 ports du secteur (LAnse-agrave-Beaufils Perceacute et Belle-Anse) sont non seulement la base
de leacuteconomie des pecircches du secteur mais aussi celle des activiteacutes touristiques Ces
infrastructures sont donc importantes pour la municipaliteacute
bull Infrastructures patrimoniales
Dapregraves lOffice queacutebeacutecois de la langue franccedilaise (2008) le patrimoine et plus
particuliegraverement le patrimoine historique fait reacutefeacuterence laquo agrave lensemble des richesses dordre
culturel appartenant agrave une communauteacute et transmissibles dune geacuteneacuteration agrave une autre raquo Dans
la zone deacutetude cela comprend principalement des sites domestiques et des sites maritimes
(Rioux-Pin 2008) Certains sont classeacutes et dautres non Parmi les sites maritimes on
retrouve par exemple les entrepocircts de la compagnie de pecircche Robin servant de postes
daccueil pour le parc de la Sepaq ou le phare du Cap Blanc Les sites domestiques quant agrave
eux sont des exemples de maisons historiques qui ont pu ecirctre preacuteserveacutes jusquagrave nos jours
81
Deux sites cocirctiers sont classeacutes dans le Reacutepertoire des lieux patrimoniaux du Canada
(2009) agrave savoir la Villa Frederick James et la Maison Briard dans le centre du village de
Perceacute (figure 38) Ce reacutepertoire inventorie eacutegalement lensemble de Jarrondissement naturel
de Perceacute pour son inteacuterecirct historique important Linventaire reacutealiseacute par Pichat et Patsy (1998)
dans le cadre du Plan directeur du patrimoine de la Gaspeacutesie comprend les deux maisons
preacuteceacutedemment classeacutees mais y ajoute eacutegalement la Reacutesidence Plourde (Anse-agrave-Beaufils)
Toutes les infrastructures patrimoniales ne beacuteneacuteficient donc pas dune protection
Figure 38 Exemple de patrimoine domestique maison ancienne (village de Perceacute)
CHAPITRE IV
EacuteVOLUTION HISTORIQUE DES RISQUES COcircTIERS ET DE LOCCUPATION DU
TERRITOIRE EN LIEN AVEC SA GESTION
Afin de deacuteterminer en quoi lapplication de mesures de gestion de la zone cocirctiegravere a
pu influencer leacutevolution de loccupation des terres et les risques cocirctiers une eacutetude de
leacutevolution historique de loccupation du territoire a eacuteteacute effectueacutee Leacutetude sest inteacuteresseacutee
dabord au cadre bacircti puis aux surfaces non bacircties et finalement aux voies de
communication
Au deacutebut du 20egraveme siegravecle aucune regraveglementation nencadrait les constructions et la
deacutelivrance des permis de construction Au cours de la i-e moitieacute du siegravecle des lois ont eacuteteacute
voteacutees et progressivement appliqueacutees afin dharmoniser les usages et de limiter les risques
pour les populations Les objectifs de ce chapitre sont donc (a) didentifier les modifications
de loccupation des terres et les divers eacuteleacutements qui en sont la source (b) de cerner quels ont
eacuteteacute les effets de la mise en place de lois de gestion des constructions par les MRC et les
municipaliteacutes et enfin Cc) danalyser leacutevolution des risques cocirctiers pour le territoire
83
41 Eacutevolution du cadre bacircti
Les objectifs concernant leacutevolution du cadre bacircti sont de deacuteterminer leacutevolution de
loccupation du sol dans la zone littorale et de voir limpact des politiques dameacutenagement de
la zone cocirctiegravere et plus particuliegraverement de la politique de protection des rives du littoral et
des plaines inondables de 1987 et du scheacutema dameacutenagement de 1989 sur lorganisation du
territoire et des risques cocirctiers Limpact que pourraient avoir dautres facteurs tels que
leacuteconomie ou le contexte historique sur cette eacutevolution sera eacutegalement consideacutereacute
41 J Eacutevolution geacuteneacuterale du nombre de bacirctiments dans la zone Littorale
En 2001 le nombre de bacirctiments dans la zone littorale de Perceacute (agrave moins de J km de
la 1igne de rivage) eacutetait de 1 328 Il a subi une hausse entre 1934 et 1963 puis une baisse
jusquen 1980 puis une nouvelle hausse jusquagrave nos jours Le nombre de bacirctiments na
toutefois pas atteint le niveau de 1963 (figure 41) La diffeacuterence entre le deacutenombrement des
recensements de Statistique Canada et celui obtenu par photo-interpreacutetation est due agrave la
diffeacuterence de territoire couvert (toute la municipaliteacute versus la seule zone littorale) Mais les
tendances deacutevolution du nombre de bacirctiments sont similairement agrave la hausse depuis les
anneacutees 80 (par photo-interpreacutetation ou avec les recensements de Statistique Canada) Entre
198081 et 200 l le nombre de bacirctiments a augmenteacute entre 13 et 14 (respectivement par
photo-interpreacutetation et dapregraves les recensements)
84
1800
1600
1425 1430
1400 1328
1200
1000
800 l-shy --J
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
( Recensements ~~ Photointerpreacutetation
Figure 41 Nombre de bacirctiments obtenu par photo-interpreacutetation et nombre de logements priveacutes occupeacutes dapregraves les recensements
Cette hausse contraste cependant avec la tendance agrave la baisse de la population de la
municipaliteacute qui a perdu 29 de sa population entre 198 J et 2006 (figure 42)
6 CXXl -----------------------------shy
5100 4EŒJ
5CXXl 4686
4028 3993 4CXXl
3614 3419
3CXXlshy
2 CXXl 1 43) 1410 1 BX) 1 400 1 53)
1 middot1~65~-~1~~~~~bullbull=--bullbull~--bullbull---bullbull--- 1 CXXl
OL---------------------------J 1970 1975 1000 1005 1rogt 1005 2005 2010
Pcpulation ---+- LqpTents prieacutes occLpeacutes
source des donneacutees Recensement Canada 2006
Figure 42 Eacutevolution de la population et du nombre de logements priveacutes occupeacutes agrave Perceacute
85
Bien que la cocircte soit principalement constitueacutee de falaises rocheuses les terrasses de
plage accueillent plus de 47 fois plus de population par kilomegravetre de cocircte (figure 43)
Cependant on constate que le nombre de bacirctiments proches des falaises a eacuteteacute multiplieacute par 2
depuis 1934
16
14
~ 12~
~ a 10
1 8
~
~ 6
~ ~ 4
~ 2 0
0 bull bull bull bull 0 bull bull 193gt 1940 1950 1900 1970 1900 1900 2OCO 2010
Terrasse ce page 3J m -0- Falaise 3J m -tr-- Terrasses ce page 15 m - Falaise 15 m
15 m bacirctiments entre 0 et 15 megravetre du trait de cocircte 30 m bacirctiments entre 0 et 30 m du trait de cocircte
Figure 43 Eacutevolution du nombre de bacirctiments par kilomegravetre de cocircte en fonction du type de cocircte
412 Nombre de bacirctiments agrave risque et normes de gestion de la cocircte
Deux cateacutegories dinfrastructures sont consideacutereacutees comme laquo agrave risqueraquo soit celles qui
sont situeacutees entre 0 et 15 megravetres de la ligne de rivage ainsi que celles situeacutees entre 0 et 30
megravetres Ces deux distances agrave la cocircte peuvent de maniegravere reacutealiste correspondre agrave 50 ans
deacuterosion dans le secteur de Perceacute En 2001 le nombre de bacirctiments agrave risque selon le
sceacutenario probable seacutetablissait en effet quelque part entre le nombre de bacirctiments agrave moins de
15 m et celui agrave moins de 30 m (figure 44) Le nombre de bacirctiments qui est agrave risque probable
deacuterosion se situe donc quelque part entre les deux marges selon la configuration et la
86
dynamique propre agrave chaque secteur Eacutetant donneacute quil nexiste pas de donneacutee de sceacutenario
probable pour les anneacutees anteacuterieures les deux marges (15 et 30 m) ont eacuteteacute consideacutereacutees
comme le meilleur moyen dobtenir une estimation fiable du nombre de bacirctiments agrave risque
deacuterosion pour notre analyse de leacutevolution historique des infrastructures agrave risque
Le nombre de bacirctiments agrave risque connaicirct une augmentation nette depuis les anneacutees
1980 soit une augmentation de 35 uniteacutes pour ceux situeacutes agrave moins de J5 megravetres de la ligne de
rivage et une hausse de 44 uniteacutes pour ceux situeacutes agrave moins de 30 megravetres (figure 44)
200 175
180 bull 160
ll c 140
ecirc 120+gt
~ Q) 100 98 0 ~ 80 -g ~ 60
40 42 40
43
66bull64
20 29
0
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
_ agrave moins de 30 m de la ri-e agrave moins de 15 m bull SceacutenariOll probable deacuterosion pour 2050
Figure 44 Nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion selon leur distance agrave la cocircte
Au Queacutebec les eacuteleacutements de reacuteglementations reacutegissant les risques naturels sont entreacutes
en vigueur en 1979 avec la Loi sur lameacutenagement et lurbanisme (LAU) puis concernant
lameacutenagement des littoraux ont eacuteteacute compleacuteteacutes en 1987 par le biais de la Politique de
protection des rives du littoral et des plaines inondables dans le cadre de la Loi sur la qualiteacute
de lenvironnement (LQE) (figure 45) La Loi sur lameacutenagement et lurbanisme eacutevoque
cette compeacutetence dans son article 54 laquoLe scheacutema dameacutenagement et de deacuteveloppement
doit agrave leacutegard du territoire de la municipaliteacute reacutegionale de comteacute deacuteterminer toute zone ougrave
Joccupation du sol est soumise agrave des contraintes particuliegraveres pour des raisons de seacutecuriteacute
87
publique telle une zone dinondation deacuterosion de glissement de terrain ou dautre
cataclysme ou pour des raisons de protection environnementale des rives du littoral et des
plaines inondables raquo (LAU Section Il 54 1979) Puis la politique de protection des rives
du littoral et des plaines inondables ajoute quil est laquo interdit lutilisation des rives et du
littoral des lacs et des cours deau pour reacutealiser des constructions des ouvrages ou des
travaux raquo (MDDEP 2009) Dans la MRC du Rocher-Perceacute les recommandations de ces
deux lois ont eacuteteacute appliqueacutees en 1989 par la mise en place du scheacutema dameacutenagement La
MRC du Rocher-Perceacute utilise de maniegravere stricte les marges prescrites par la LQE lorsquil
sagit de deacuteterminer les zones agrave risque eacutetant donneacute quelle ne dispose pas de moyens
financiers ou techniques pour reacutealiser dautres eacutetudes de risque qui permettraient didentifier
toutes les zones soumises agrave des contraintes
r------------------------------------------------------------------------------
1
Reacutecapitulatifdes lois dameacutenagement 1
1
1979 Loi sur lameacutenagement et lurbanisme - Instauration des scheacutemas dameacutenagement (responsabiliteacute des MRC) - Identification des zones ougrave Joccupation du sol est soumise agrave des contraintes
1987 Loi sur la qualiteacute de lenvironnement Inclus la Politique de protection des rives des berges et des plaines inondables - Objectif principal protection environnementale de leacutecotone - Objectif secondaire assurer la seacutecuriteacute des personnes et des biens
t
- Bandes de 10 ou 15 megravetres agrave compter de la limite des hautes eaux t
1 t t t
Modi fieacutee en 199 J 1996 2005 el 2008 t t 1 t
1989 Entreacutee en vigueur du 1er scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute 1 1 1 t 1 1 1(anciennement MRC de Pabok)
11 1 - Applique la LQE avec une marge variant de 10 agrave 15 m 1 1 1
1 1 1 1 1
1
- Reacutepond ainsi aux objectifs de la LA U en ce qui a trait aux zones soumises agrave contrainte 1
1 1 1 2001 Loi sur la seacutecuriteacute civile 1
t - Creacuteation des scheacutemas de seacutecuriteacute civile (responsabiliteacute des MRC) 1t _ -----------1
Figure 45 Reacutecapitulatif chronologique des lois dameacutenagement (Queacutebec)
Alors que ces deux lois (LAU et LQE) doivent permeltre de limiter les risques naturels pour
les populations du Queacutebec et plus particuliegraverement dans les zones littorales on peut constater
une hausse du nombre et du pourcentage de bacirctiments il risque en zone littorale depuis ces
anneacutees-lagrave (figures 44 et 46)
88
18
al J 0 rigt C
16
14
12
lt) ) lt -J
0gt 1shy0gt
w a -J
1shy00 0gt
co eumlE Q)
_Q) E ~ Q) u Cl)
Cf) co C
bullbull Q)
0gt E 00 co0gt _
CIl -0
$ 10 c ltgt ecirc 8 ~ -el 6 ~ 0
4
2
0 193) 1940 1950 1~ 1970 1œcJ 1900 2CXXl 2010
agrave moins de 30 m __-agrave moins de 15 m t selon le Sceacutenario probable
Figure 46 Eacutevolution de la proportion de bacirctiments agrave risque parmi ceux de la zone littorale
Lapplication de ces lois ne semble donc pas avoir permis de limiter ou de stabiliser
les constructions dans des secteurs probablement agrave risque agrave contrario elles ont mecircme
augmenteacute depuis Cette tendance agrave la hausse peut ecirctre lieacutee agrave la conjoncture qui favorise la
proximiteacute de leau pour des raisons de bien-ecirctre personnel (paysage activiteacutes littorales cadre
de vie) Mais cela soulegraveve un problegraveme de gouvernance puisque les lois qui ont eacuteteacute mises en
place au bon moment nont pas joueacute leur rocircle de protection de la population et des biens ni
du milieu naturel Alors mecircme que la hausse du nombre de bacirctiments dans la zone littorale
est seulement de 13 entre 1980 et 200 l le nombre de bacirctiments dans les 15 premiers
megravetres de la zone agrave risque augmente de 1333 (tableau 41) La tendance agrave la hausse est
donc plus forte lorsquon se rapproche du trait de cocircte
Tableau 41 Eacutevolution du nombre de bacirctiments proches du trait de cocircte
Distance des bacirctiments Evolution entre avec la cocircte 1980 et 2001 ()
entre 0 et 15 m + 1333 entre 0 et 30 m + 512
89
Dans le cadre de lapplication de la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement 716 de notre
zone deacutetude devrait posseacuteder une marge inconstructible dau moins 15 megravetres (annexe 4) Il
est donc possible de sinterroger sur lorigine des 21 nouveaux bacirctiments qui viennent
sajouter entre 1992 et 2001 aux 43 qui eacutetaient deacutejagrave agrave risque agrave moins de 15 megravetres de la ligne
de rivage (figure 44)
413 Eacutevolution du type de bacirctiments
La forte baisse agrave la fois de la proportion de bacirctiments agrave risque ainsi que de leur
nombre entre 1934 et 2001 peut paraicirctre surprenante Des analyses compleacutementaires des
types de bacirctiments ont donc eacuteteacute effectueacutees pour deux secteurs (village de Perceacute et Capshy
dEspoir) afin didentifier en plus du nombre la vocation et le type de bacirctiment (tableau 42
et 43)
Tableau 42 Type et vocation des bacirctiments pour le secteur de Cap-dEspoir
~
0 Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de
0shyC) bacirctiments secteur 30 m 15 m w 0 activiteacute lieacutee agrave la pecircche 5 3 1 0shyro uuml entrepocirctgrangehangar 27 8 6
ltt habitation 35 2 1 C) Dl ~ TOTAL 67 13 8
Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de
bacirctiments secteur 30 m 15m 0 0shy activiteacute lieacute agrave la pecircche - - -C)
w =0
entrepocirctgrangehangar 16 2 2 0shyCIl
habitation 48 7 2 0 chalet 2 2 1 rshy0 commerce 1 - -0 N halte routiegravere 1 1 1
TOTAL 68 12 6
90
Tableau 43 Utilisation des bacirctiments pour le secteur du village de Perceacute
Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de bacirctiments secteur 30m 15 m
00)
2 activiteacute lieacute agrave la pecircche 16 8 5 0)
0 0)
entrepocirctgrangehangar 18 3 2 0 habitation 100 10 4 0)
0gt ~ eacuteglise 1 - --gt phare 1 1 -ltt C) (j) r-
gros bacirctiment indeacutetermineacute 7 - -
petit bacirctiment indeacutetermineacute 17 8 6
TOTAL 160 30 17
Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de bacirctiments secteur 30m 15 m
activiteacute lieacute agrave la pecircche - - -
entrepocirctgrangehangar 9 - -
habitation 172 11 3
eacuteglise 1 - -
phare 1 1 -00)
2 commerce 24 1 1 0)
0 eacutecole 3 - -0)
0 0)
0gt
motelhotelheacutebergement campinq
101 30 15 ~ -gt site historique de pecircche 4 1 1
r-service public 7 - -
a a bar 2 1 -CI
restaurant 11 2 1
garage municipal 3 1 -
maison mobile 11 - -
autre 2 1 -
gros bacirctiment indeacutetermineacute - - -petit bacirctiment indeacutetermineacute 11 - -
TOTAL 362 49 21
91
Ces analyses reacutevegravelent une diffeacuterence notable dans les usages des bacirctiments En 1934
les bacirctiments cocirctiers comprennent plutocirct des reacutesidences ainsi quun grand nombre de
bacirctiments relieacutes agrave la pecircche ou des hangarsentrepocirctsgranges alors quaujourdhui ces
bacirctiments utilitaires agrave faible valeur et ces cabanes qui semblent veacutetustes ont complegravetement
disparu (Cap-dEspoir) (voir tableaux 42 et figure 47-A) Dans le village de Perceacute le mecircme
type de bacirctiments eacutetait preacutesent en 1934 mais en 2001 ils ont eux aussi disparu au profit dune
nouvelle classe de bacirctiments agrave savoir les eacutetablissements dheacutebergements pour touristes
(motel hocirctel camping) (voir tableaux 43 et figure 47-B) Ces derniers repreacutesentent
dailleurs 71 (agrave 15 m) et 64 (agrave 30 m) des bacirctiments agrave risque du secteur Les bacirctiments
actuels ont une valeur ajouteacutee plus importante que ceux des anneacutees 30 agrave cause des retombeacutees
eacuteconomiques quils procurent agrave la communauteacute Le type de construction a eacutevolueacute au cours du
20egraveme siegravecle Ils sont eacutegalement plus vulneacuterables aux risques cocirctiers notamment car les
habitations sont occupeacutees de maniegravere annuelle et non plus seulement durant la peacuteriode
estivale Ainsi comme les coucircts des bacirctiments et leur vulneacuterabiliteacute ne sont plus les mecircmes en
2001 par rapport agrave ce quils eacutetaient en 1934 les risques inheacuterents sont eacutegalement diffeacuterents
92
A - Cap-dEspoir 1934 2001
Activiteacutes lieacutees Halte routiegravere agrave la pecircche 17
13
17 Chalet
3374 HabitationEntrepocircUgrangehangar
B - Village de Perceacute 1934 2001 Petits Site historique de pecircche
Activiteacutes lieacutees bacirctiments 5 - shy
agrave la pecircche35 Restaurant ~4
29 5 5
o o 3 3 CD ()
12 CD
EntrepocircU grange 71
24 hangar MotelHocirctel Habitation HeacutebergemenUCamping
Figure 47 Type de bacirctiments agrave moins de 15 m du trait de cocircte
La baisse dans le nombre de bacirctiments agrave risque cocirctier ressentie principalement entre
1934 et 1963 puis plus faiblement entre 1963 et 1981 correspond donc probablement au
deacutemantegravelement des anciens types de bacirctiments La hausse qui suit viendrait de la construction
du nouveau type de bacirctiments tels que les eacutetablissements dheacutebergements touristiques les
commerces ou les restaurants Le laquocreuxraquo correspondrait ainsi agrave la transition entre deux
types dactiviteacutes Ces variations correspondent agrave leacutevolution historique des activiteacutes en
Gaspeacutesie soit une eacuteconomie baseacutee principalement sur la pecircche jusquau milieu du siegravecle puis
une baisse de lactiviteacute eacuteconomique dans les anneacutees 80 lors de la transition dactiviteacutes et
93
enfin depuis le milieu des anneacutees 80 une reprise de lactiviteacute eacuteconomique gracircce au
deacuteveloppement important du tourisme En 1930 plus de 75 des familles de Perceacute
pratiquent la pecircche (Blanchard 1935) alors quen 2001 lensemble du secteur primaire
nemploie plus que 192 des actifs (Recensement Canada 2006)
4 J4 Exemple du Barachois
Lexemple de loccupation humaine sur le Barachois de la Malbaie (carte 41) est
inteacuteressant en ce qui concerne les constructions situeacutees proches de la ligne de rivage et donc
dans la zone agrave risque deacuterosion et de submersion
Barachois
Flegraveche littorale
Cap-dEspoir Perceacute
a 2 000 4 000 8 000 megravelre__==JI Fond de ca1e bltlw de dCfl1t-fls 1000000lptUQUeS CtJ Ou~bec ar 1 20 OOD DlrwlHS LDGlCZ UIIMlrSllfl du QudbK a RUTlcvslll
Carte 41 Localisation du Barachois de la Malbaie (Perceacute)
Les photographies de 1934 nous permettent didentifier 34 bacirctiments sur la flegraveche
littorale (figure 48) Tous sont situeacutes agrave moins de 30 megravetres de la ligne rivage (inteacuterieure ou
exteacuterieure du Barachois) Ces constructions reacutesultant toutes dun mode de vie traditionnel lieacute
agrave la pecircche (Desjardins et al 1999) se situent tregraves pregraves de la rive et mecircme sur la ligne de
rivage ou sur la plage pour certaines dentre elles Leur nombre important en 1934 a connu
94
une baisse drastique jusquen 1963 (figure 48 et 49) Agrave partir de ce moment la flegraveche
littorale de Barachois na plus abriteacute aucune construction
40
35 34
30
25
20
15
10
5
0 o o 0 o o
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
______ agrave moins de 30 m de la rie agrave moins de 15 m
Figure 48 Nombre de bacirctiments agrave risque sur la flegraveche littorale
Ligne de rivage en 2001 250 500--==---- meacutetres
N
t Figure 49 Bacirctiments preacutesents sur lextreacutemiteacute nord de la flegraveche littorale
95
Il est donc possible de se demander si les risques pouvaient ecirctre consideacutereacutes comme
importants en 1934 sachant quil sagissait de constructions en bois souvent deacuteplaccedilables et
sur pilotis comme en attestent les figures 410 et 411 La nature mecircme de ces constructions agrave
savoir des habitations temporaires et des hangars en lien avec la pecircche neacutecessitait leur
construction si proche de la ligne de rivage Le risque eacutetait cependant minimiseacute agrave cause de la
relative faible valeur des bacirctiments leur deacuteplacement aiseacute le type de construction (sur pilotis
habitation seulement agrave leacutetage supeacuterieur) et labsence de reacuteseaux deau et deacutelectriciteacute Ainsi
les bacirctiments de 1934 semblaient mieux adapteacutes agrave la dynamique cocirctiegravere notamment pour le
risque de submersion que les bacirctiments actuels que lon retrouve souvent sur les flegraveches
littorales de la Gaspeacutesie
Figure 410 Poste de pecircche de Barachois vers 1935
96
Figure 411 Vue sur la flegraveche de Barachois (deacutebut du 20egravelle sciegravecle)
415 Origine des risques cocirctiers
Laugmentation du nombre de bacirctiments agrave risque ne reacutesulte que tregraves paltiellement du
deacuteplacement de la ligne de rivage par eacuterosion En effet parmi les bacirctiments agrave risque en 2001
seulement 87 le sont devenus agrave cause dun rapprochement de la ligne de rivage par
eacuterosion (tableau 44 et figure 412) Lorigine du risque en 2001 est principalement quils
eacutetaient deacutejagrave agrave risque en 1980 (pour 504 dentre eux) ou que ce sont de nouvelles
constructions (409 ) La reacutepartition de Jorigine du risque deacuterosion reste la mecircme quel que
soit le type de cocircte (figure 411)
Tableau 44 Bacirctiments agrave risque en 2001 en fonction de lorigine du risque
Total A risque en
1980 Eacuterosion
Nouvelle construction
N 127 64 11 52 100 504 87 409
97
90
80
70
60
50
40
30
20
10
o Tout twe de cocircte Terrasse de plage Falaise
bull Agrave risque en 1980 Eacuterosion D Noueurolle construction
Figure 412 Origine du risque des bacircti ments de 2001 en fonction du type de cocircte
Les bacirctiments nouvellement agrave risque en 2001 par rapport agrave 1980 sont agrave plus de 82 de
nouvelles constructions (tableau 45 et figure 413) Ceci signifie que bien que des lois eacutetaient
progressivement mises en place de nouvelles constructions ont tout de mecircme eacuteteacute reacutealiseacutees
Celles-ci font deacutesormais partie des constructions potentiellement agrave risque agrave Perceacute
Tableau 45 Origine du risque deacuterosion pour les bacirctiments nouvellement agrave risque (1980-2001)
N
Total 63 100
Erosion 11
175
Nouvelle construction 52
825
98
Eacuterosion 17
83
Nouvelle construction
Figure 413 Causes de la hausse du risque pour les bacirctiments
Ainsi si lon ne tient plus compte des bacirctiments destineacutes speacutecifiquement agrave se trouver
pregraves de leau et adapteacutes agrave leur localisation (cest-agrave-dire ceux de la flegraveche du Barachois) le
nombre de bacirctiments agrave risque en 1934 est infeacuterieur agrave celui de 2001 (120 vs 127)
(figure 414) De plus le changement de vocation dans les bacirctiments (de temporaire agrave
permanent de hangar agrave hocirctel) a sucircrement entraicircneacute une hausse de la valeur des biens qui sont
agrave risque La prise en compte du type de bacirctiment dans lanalyse du risque est donc tregraves
importante afin deacutevaluer la vulneacuterabiliteacute que subissent les communauteacutes cocirctiegraveres ainsi que
son eacutevolution historique Les lois relatives agrave lameacutenagement et leur mise en application
progressive ne semblent donc pas avoir dimpact surtout comparativement agrave la volonteacute de
deacutevelopper le secteur eacuteconomique du tourisme sur le bord du littoral
bull bull
99
140
127 120
120 120------- 108 100 ll c
ecirc 80jl 66til0 6ID 600 6341~ 60 ecirc 40
38
0 bull37 20 bull 27
c
0 ---- shy
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
-- agrave 30m de la rie bull agrave 15m de la rie --s- SP
Figure 414 Eacutevolution du nombre de bacirctiments agrave risque excluant ceux de la flegraveche littorale de Barachois
Les reacutesultats obtenus agrave la suite de lanalyse de leacutevolution du cadre bacircti indiquent donc que
~ le nombre de bacirctiments agrave risque a connu une baisse jusquen 1980 puis une hausse
depuis linstauration des nouvelles lois dameacutenagement du territoire en 1979 1987
et 1989 na pas empecirccheacute cette hausse
~ concernant le type de bacirctiments dans les deux secteurs speacutecifiques il est possible de
constater un changement de vocation alors quen 1934 il sagissait principalement de
bacirctiments lieacutes agrave la pecircche et de hangars en 2001 il Y a plutocirct des commerces et des
bacirctiments agrave vocation touristique ainsi quune plus forte propol1ion dhabitations le
type de bacirctiment est important concernant leur vulneacuterabiliteacute et le niveau de risque
associeacute
~ les nouveaux bacirctiments agrave risque sont tregraves majoritairement de nouvelles constructions
et non des bacirctiments preacuteexistants qui se retrouvent aujourdhui trop pregraves de la cocircte du
fait du recul de la ligne de ri vage
Les impacts socio-eacuteconomiques dune mauvaise reacuteglementation ou encore de labsence
dapplication de la reacuteglementation en vigueur dans les zones cocirctiegraveres sont importants car les
bacirctiments littoraux sont les plus coucircteux et dusage diffeacuterent de ceux de la moyenne du
territoire
100
42 Eacutevolution des superficies non bacircties
Les objectifs de lanalyse concernant leacutevolution des supeJficies non bacircties sont
dobserver leacutevolution des surfaces dans la zone littorale quelles soient boiseacutees agricoles ou
en friche et dy deacuteceler le reflet de leacutevolution des conditions eacuteconomiques du secteur Dans
une perspective de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres les milieux non bacirctis ou naturels
peuvent favoriser la reacutesilience des systegravemes cocirctiers notamment en jouant le rocircle de zones
tampons lors des eacutevegravenements climatiques extrecircmes (Bernatchez et al 2008 a) Leur preacutesence
en zone littorale est donc primordiale et leur anthropisation aurait pour conseacutequence de
reacuteduire la reacutesilience cocirctiegravere aux changements climatiques appreacutehendeacutes et daugmenter le
niveau de risque dans les zones urbaniseacutees ou ameacutenageacutees adjacentes (Bernatchez et al
2008 a)
42 Superficies agricoles
Les superficies agricoles ont subi une baisse importante de 75 ou 800 ha depuis
1934 passant de 1 061 ha agrave 260 ha (figure 415)
1200
1001
1000
800 675
~ 600
~ I
400
260
200
o 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
Figure 415 Eacutevolution des superficies agricoles
101
Ce fait reflegravete un abandon de terres cultiveacutees depuis le deacutebut du siegravecle dans la reacutegion
Actuellement le secteur primaire dans son ensemble ne repreacutesente que moins de 20 des
actifs (Recensement Canada 2006) Au deacutebut du siegravecle une agriculture qui compleacutetait les
revenus des familles de pecirccheurs eacutetait pratiqueacutee Cependant les terres littorales de Perceacute ne
sont pas toujours dexcellente qualiteacute et ont le plus souvent des limitations agronomiques
telles quune faible fertiliteacute ou un relief inadapteacute (lRDA 2009) Ainsi avec leacutevolution et
lameacutelioration des conditions de vie cette agriculture moins rentable a eacuteteacute la premiegravere agrave ecirctre
abandonneacutee Cela a pu eacutegalement ecirctre amplifieacute par leacuteloignement Il est agrave noter que selon la
Loi sur la protection du territoire agricole agrave peine 1 de la bande cocirctiegravere est zoneacutee comme
ayant une affectation agricole (carte 42 et figure 416)
secteur agrave leacutetude
o Zonage municipal
Urbanise (reacutesidences et commerces)
Service public
Conservation
Agricole
Eau
carlogaphle recircariseacutee por Susan Orejza 2009o 1250 2500 50~egravetres SoUlCO dOs donneacutee MRC du Rochol-Porceacute
Carte 42 Occupation des terres preacutevue au scheacutema dameacutenagement
102
Agricole 1
Autre 03 ~- 4 Rurale
Territoire 74
urbaniseacute 8
Figure 416 Affectations du sol dapregraves le scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute
(vis-agrave-vis de la surface de la zone cocirctiegravere)
422 Boiseacutes
Les surfaces boiseacutees de la zone Jittorale ont augmenteacute depuis 1934 passant de J 143
agrave 1 504 hectares gagnant ainsi 361 ha (figure 417) On peut supposer que les boiseacutes ont
repris de limportance agrave la su ite de labandon des moins bonnes tetTeS agricoles
423 Superficies en friche
Tout comme les surfaces boiseacutees les superficies en friche occupent plus de surface
en 2001 par rapport agrave 1934 en connaissant une augmentation de 395 ha (figure 417)
103
2500
2000
2059
bull 1 7Œ -
bull 1504
~ 1500
1 n3shy 1203 1351
1328
~ 1000 143
554 500
--------~ 1
159 o 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
__ Boiseacutes et hiches -ltgt-- Superficies boiseacutees Superficies en Friches
Figure 417 Eacutevolution des superficies non bacircties dans la zone littorale (Perceacute)
424 Synthegravese de leacutevolution des supeifuies non bacircties
Au total les superficies non bacircties (boiseacutees en friche et agricoles) ont perdu 451 ha
entre 1934 et 2001 (figure 418) Cette surface est donc maintenant urbaniseacutee ce qui
saccorde avec laugmentation du lineacuteaire routier ainsi que du nombre de bacirctiments qui ont
eacuteteacute mesureacutes Les surfaces de friche et boiseacutees prenant la place des terres preacuteceacutedemment
agricoles (annexe 5)
104
100 ~ ~ (l)
ecirc 75
321 317 334
~
~ ~ 50 374
489l 591~
c 0 25+=gt
~
~ a 1934 1975 2001
bull Pgrioole D Friches et boiseacutes D Urbain
Figure 418 Eacutevolution de loccupation de la superficie littorale (en )
43 Eacutevolution des voies de communication
Les objectifs concernant les voies de communication sont de cartographier
leacutevolution des traceacutes des routes et des voies ferreacutees sur le territoire cocirctier de recenser le
deacuteplacement de certains tronccedilons effectueacute par le ministegravere des Transports du Queacutebec (MTQ)
ainsi que les raisons de ces deacuteplacements destimer de quelle maniegravere les connaissances
scientifiques et traditionnelles ainsi que des lois dameacutenagements ont influeacute sur ces choix et
enfin deacutetablir un eacutetat actuel des risques menaccedilant les voies de communication pour la zone
cocirctiegravere de Perceacute
Les voies de communication gaspeacutesiennes suivent principalement les implantations
humaines et longent donc la cocircte (figure 419) La route nationale qui relie les villages cocirctiers
gaspeacutesiens est la route 132 Le village de Perceacute a eacuteteacute relieacute au reste du reacuteseau routier provincial
19egravemc en 1928 (Mongrain 2006) quant agrave la voie ferreacutee elle a eacuteteacute termineacutee au milieu du
siegravecle
105
Cf)B - Voie ferreacutee Q)
~ LL
Figure 419 Voies de communication proches du littoral agrave Perceacute
Il Ya eu de nouvelles constructions de routes dans les anneacutees 70 notamment la route
132 qui a eacuteteacute refaite ce qui a fait augmenter Je nombre de kilomegravetres de routes dans le secteur
deacutetude (figure 420) Ensuite par labandon ou la destruction danciens tronccedilons la longueur
totale des voies de communication a diminueacute Cependant il est agrave noter que localement les
anciens tronccedilons de routes ont pu ecirctre releacutegueacutes au rang de routes municipales Enfin de
nouvelles constructions ont fait augmenter la longueur totale de voies de communication
entre 1934 et 2001 La longueur des voies ferreacutees a quant agrave elle agrave peine eacutevolueacute depuis 1934
passant de 169 agrave 17 kilomegravetres
106
100
00
00 709 720
~ 70
0 705 0
~ 60 679
~
~ 50 0
516 0 shy
40 J Q) J 3) al C
S 20
10 bull169 bull169 bull169 bull170 bull170 -170
0
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
-(gt FbJtes bull Voie ferreacutee
Figure 420 Eacutevolution de la longueur totale des voies de communication (routes et voie ferreacutee) en zone littorale de Perceacute
43 J Voies de communication agrave risque
En 1934 pregraves de 103 km de voies de communication se trouvaient dans une zone agrave
risque deacuterosion alors quen 2001 ce sont plutocirct 148 km qui sont agrave risque soit une hausse de
plus de 40 (figure 421 et tableau 46)
Tableau 46 Longueurs de voies agrave risque deacuterosion agrave Perceacute (1934-2001)
Longueur (km) agrave moins de Anneacutee 30m 15m 1934 1032 433 1963 1279 559 1975 1307 626 1980 1329 690 1992 1290 655 2001 1475 760
107
16
14
12
~ 10
~ crshyfi)
1
middotCIl
icirc S
6
4 bull - bull bull bull bull
2
0 x -x
xshy1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
Oies agrave moins de 30 m du trait de rote _ oies agrave moins de 15 m
bull Oies abandonneacutees agrave moins de 30 m x Oies abandonneacutees agrave moins de 15 m
Figure 421 Eacutevolution des longueurs des voies de communication agrave risque en fonction de la distance agrave la cocircte
Alors que la tendance geacuteneacuterale est agrave la hausse entre 1980 et 1992 il est possible de
constater une baisse dans la longueur de voies de communication situeacutees dans des secteurs agrave
risque deacuterosion (figure 421) Cela reflegravete le fait que des deacuteplacements de tronccedilons de routes
et de voies ferreacutees ont eacuteteacute effectueacutes agrave cette eacutepoque par le MTQ et par le proprieacutetaire de la voie
ferreacutee Agrave partir de 1980 on constate en effet par photo-interpreacutetation lexistence de plus de
1 km de voies de communication abandonneacutees reacutesultant de ces deacuteplacements Les voies
abandonneacutees disparaitront du deacutecompte du fait de leur reacuteinteacutegration progressive agrave la nature
qui les masque Agrave partir de 1992 Ia longueur de voies agrave risque a de nouveau augmenteacute
jusquagrave atteindre plus de 14 km en 2001 (annexe 6)
Deux raisons peuvent ecirctre avanceacutees relativement agrave laugmentation de la longueur des voies
de communication agrave risque
j- rapprochement des voies avec la ligne de rivage agrave cause de leacuterosion
j- constructions ou deacuteplacements de voies de communication effectueacutes trop proches de la
ligne de rivage
108
432 Deacuteplacements de voies de communication
La raison des deacuteplacements nest pas toujours la preacutesence deacuterosion en bordure de la
route En effet la raison principale a eacuteteacute la lineacutearisation du traceacute agrave des fins de seacutecuriteacute (pour la
vitesse) Agrave leacutepoque ougrave les travaux ont eacuteteacute effectueacutes la probleacutematique de Jeacuterosion neacutetait
encore que peu connue les concepteurs sattardaient ainsi plutocirct agrave la conception technique et
agrave la geacuteomeacutetrie des routes (B Laflamme ancien employeacute du MTQ comm pers) La
localisation des tronccedilons deacuteplaceacutes ainsi que les motifs des deacuteplacements se retrouvent sur la
carte 43
ND segment 1Raison du d~placcn-clll
Risquc dagraveosion 2 Lineacutearisalioll du lraccedil0 Non
(J 3 Lill~arisa(ioll dll lrace NOIl Pgt 1
CD jgt
w
4 Lill~arisation dll lrace Non N Lil1~ilri~aliollM 5 Oui- (ct eacuterosion pClIt-ecirctre) Q)
Non
L a
=gt 6 Iineacutearisation dll (raceacute Non 0c 7 Lill~arisalioTl du traceacute Non
()
eshyen
S Iineacutearisation du trace Oui 9 Lineacutearisation du trd~eacute Olli (IUgraveOm)
Non OIlIcirc(200m)
Pgt c 10 Iineacutearisation ct eacuterosion Oui Olli a l 11 Lincarisalion dll tmec Non No Il 0shy(1) en Risque deacuterosion localcmcllt 215m Non a l
0() a l en 0shy(1)
2 Pgt () (1) en 0shy(1) en lt a (1) en 0shy(1)
()
a 3 3 c l
o Modification des voies de communication Pgt c a date de la voie l
ancienne 1934 o 7501 500 3000 4500 6000 _ _ m
- nouvelle 2001 Fano de carte orlhophotographl~ au 40 000
Car10graphle Susan DreJza 2009 o 0
110
Plusieurs tronccedilons de voies de communication ont eacuteteacute deacuteplaceacutes depuis 1934 et il est
inteacuteressant de sattarder sur le cas de certains dentre eux
A) Deacuteplacement de la voie ferreacutee entre 1975 et 1980 pour un tronccedilon de 13 km (carte 44)
La raison invoqueacutee est leacuterosion littorale Le deacuteplacement a eacuteteacute fait agrave plus de 100 megravetres agrave
linteacuterieur des terres ce qui fait quactuellement la voie nest plus agrave risque dans ce secteur
Aujourdhui le coucirct meacutedian dun megravetre de voie est de 3 no $ (o Demers comm pers) ce
qui deacutenote quun investissement tregraves important a eacuteteacute effectueacute pour ces travaux
rrfE1shy ~62~ 125 250 375
F l=ofgtJOr Ih UlmllplIOImiddotII_ i 1 Ul
middotllogloeI~ $u$~DI~ ~~
Carte 44 Localisation du tronccedilon deacuteplaceacute de la voie ferreacutee
Le seul tronccedilon de voie ferreacutee qui est toujours agrave risque actuellement est celui situeacute sur
la flegraveche du Barachois car du fait de la faible largeur de la flegraveche littorale la voie ferreacutee se
retrouve tregraves pregraves de la ligne de rivage sur tout son parcours (carte 45) Une longueur de
57 km est agrave risque en 200 J mais en reacutealiteacute la voie ferreacutee est menaceacutee sur une longueur bien
111
plus grande Eacutetant donneacute la configuration du site un simple retrait nest pas possible car si la
flegraveche se perce en un point cest toute la voie ferreacutee et sa localisation qui est remise en cause
Si un deacuteplacement devait ecirctre effectueacute une nouvelle configuration passant par larriegravere-cocircte
devrait ecirctre envisageacutee Actuellement et depuis 1963 la flegraveche littorale est complegravetement
artificialiseacutee afin de proteacuteger le chemin de fer et eacuteviter un deacuteplacement
- agrave moins de 15 megravetres
- agrave moins de 30 megravetres
N
+0 375 7S~ 1 500 2250 3 COO
- Fond de carte orthophotographies au 1 4000 Canogrugravephle Slls-an OrejZa 2009
Carte 45 Voie ferreacutee agrave risque actuellement
Lors de la construction de la voie ferreacutee cette implantation limitait le nombre de
ponts agrave construire (plusieurs riviegraveres se trouvent dans larriegravere-pays) et diminuait ainsi les
coucircts et les difficulteacutes (moins de valleacutees agrave franchir de ponts agrave construire terrain plat )
Leacutevolution cocirctiegravere des flegraveches littorales de sable et leur grand dynamisme (Paskoff 2003)
nont pas eacuteteacute pris en compte agrave leacutepoque de la construction de la voie ferreacutee ougrave la faciliteacute de
reacutealisation et les coucircts primaient sur la dynamique cocirctiegravere de toute maniegravere inconnue
(O Demers comm pers)
112
B) Dans les anneacutees 60 la route 132 a eacuteteacute deacuteplaceacutee agrave cause de leacuterosion dans deux secteurs de
la municipaliteacute (Laflamme comm pers) Ceci sur des longueurs de 543 et 392 megravetres
(respectivement tronccedilon nO 1 et 10 sur la carte 43) Malgreacute cela ces deux tronccedilons sont de
nouveau agrave risque actuellement (carte 46 47 et figure 422) Ceci peut sexpliquer par une
distance de deacuteplacement trop faible (8 agrave 15 megravetres de recul seulement) compte tenu des taux
deacuterosion observeacutes Cela deacutenote un manque de planification agrave moyen et agrave long terme ainsi
quune lacune dans les connaissances des processus qui affectent la cocircte
Carte 46 Tronccedilon nO 10 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (pointe-Saint-Pierre)
113
Carte 47 Tronccedilon nO 1 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Cap-dEspoir)
Figure 422 Photo du tronccedilon nO 1 route 132 agrave risque deacuterosion (Cap-dEspoir) Agrave gauche on distingue les vestiges de lancienne route
114
C) Dans le hameau de Belle-Anse Je tronccedilon ndeg 8 a eacuteteacute lineacuteariseacute Avant lintervention la
route 132 eacutetait agrave risque mais elle ne lest plus actuellement car lopeacuteration de lineacutearisation a
deacuteplaceacute ce tronccedilon plus loin de la ligne de rivage (carte 48 et figure 423) Cependant
lancienne voie a eacuteteacute transfeacutereacutee agrave la municipaliteacute et constitue maintenant une rue municipale
utiliseacutee par la population locale Cette derniegravere est agrave risque deacuterosion et de submersion Elle
est dailleurs suivie annuellement par le LDGIZC comme infrastructure agrave risque agrave cause de sa
localisation entre 4 et 10 m de la ligne de rivage (LDGIZC 2009) Actuellement les taux
deacuterosion sont de 042 rnan pour ce secteur de terrasse de plage (LDGIZC 2009) Le
deacuteplacement na donc pas reacutegleacute le problegraveme du risque deacuterosion pour ce tronccedilon
Modification des voies de communication
date de la vole
~ ancienne 1934
- nouvelle 2001
Carte 48 Tronccedilon ndeg 8 deacuteplacement de la route 132 lancien tronccedilon devient une route municipale (Belle-Anse)
115
Figure 423 Photo du tronccedilon nO 8 route agrave risque deacuterosion et de submersion
Agrave lextrecircme gauche la route 132 suite au reacutealignement en bas lancienne route 132 devenue la route municipale agrave droite la plage de Belle-Anse
433 Synthegravese de leacutevolution des voies de communication
Le niveau de rIsque des vOies de communication a augmenteacute depuis 1934
(figure 424) pour les voies agrave risque important (cest-agrave-dire agrave moins de 15 megravetres de la ligne
de ri vage) le pourcentage est passeacute de 63 agrave 85 entre 1934 et 2001 La proportion de voies
agrave risque agrave moins de 30 megravetres a elle connu une diminution entre 1963 et 1992
principalement agrave la suite de certains deacuteplacements de la voie ferreacutee mais on constate de
nouveau une augmentation depuis 1993 (figure 424) La proportion de voies de
communication agrave risque selon Je sceacutenario probable deacuterosion est laquo seulementraquo de 69 soil
61 km (figure 424) Ce chiffre est infeacuterieur agrave ceux que nous obtenons selon nos marges de
15 ou 30 megravetres Ceci sexplique par le fait que la voie ferreacutee (plus de 5 km) qui se trouve
sur la flegraveche littorale nest presque pas agrave risque deacuterosion dans le sceacutenario probable
deacuterosion La flegraveche littorale eacutetant presque totalement enrocheacutee la ligne de rivage y est
relativement fixe et le sceacutenario probable tient compte des infrastructures anthropiques
pouvant fixer la cocircte si celles-ci eacutemanent dun organisme public (comme cest le cas ici) Si
116
on exclut la voie ferreacutee de lanalyse la longueur de voies de communication agrave moins de
15 megravetres du trait de cocircte est de 24 km alors que celle agrave risque selon le sceacutenario probable est
de 38 km soit 16 fois plus
20Ocirc ~ Q) 18J
~_~173 166gshyc 16 -CIl
5 14 J
~ c 12
ecirc 10 8 81 85 Q) 0
~
8 ~__----77551---~r7163
75 J 69 ~ 6
Q) 0 4 c 0 1 2
l 0 193) 1940 1950 1900 1970 1900 2010
-+- agrave risque 3)n agrave risque 15m agrave risque SP
Figure 424 Eacutevolution de la proportion de voies de communication agrave risque
Il est important de noter que la majoriteacute des constructions de voies de communication
datent davant linstauration des diffeacuterentes lois dameacutenagement Leur construction agrave
proximiteacute du trait de cocircte neacutetait pas consideacutereacutee agrave cette eacutepoque comme probleacutematique par le
ministegravere du transport et les eacutelus locaux car ils neacutetaient pas au fait de la probleacutematique
deacuterosion et des processus impliqueacutes Les lois encadrant lameacutenagement dans les zones agrave
risque et les zones cocirctiegraveres ne semblent ainsi pas avoir dinfluence sur leacutetablissement des
nouvelles voies de communication En theacuteorie les ministegraveres sont tenus de respecter les lois
et regraveglements de zonages eacutetablis par les MRC et les municipaliteacutes Cependant il aITive que ce
ne soit pas le cas surtout si ces regravegles ne sont pas comprises ou accepteacutees et que la
probleacutematique (telle que leacuterosion) nest pas reconnue comme cela a longtemps eacuteteacute le cas par
le passeacute en ce qui a trait agrave leacuterosion (Dugas comm pers) Une peacuteriode de latence entre
) instauration des lois et leur application a ainsi pu exister De plus les constructions de
117
routes ou leur protection peuvent ecirctre mises en place par des deacutecrets ministeacuteriels notamment
en cas de situation de risque urgent ce qui permet de ne pas suivre les scheacutemas
dameacutenagements locaux ou certaines lois
En conclusion de cette analyse de leacutevolution des voies de communication pour le secteur
littoral de Perceacute il est possible de dire que
~ il Ya en 2001 une plus grande longueur de voies de communication situeacutees dans des
zones agrave risque probable deacuterosion quil nyen avait au deacutebut du siegravecle
~ dans certains cas Jes deacuteplacements de tronccedilons de routes ont conduit agrave un
rapprochement du traceacute vis-agrave-vis dune cocircte active eacutetant donneacute que la raisons des
travaux na que rarement eacuteteacute leacuterosion mais plutocirct la lineacutearisation du traceacute
~ deux tronccedilons de route 132 totalisant une longueur de 342 et 543 m qui ont eacuteteacute
deacuteplaceacutes pour un risque deacuterosion sont de nouveau menaceacutes en 200 J la distance agrave
laquelle ils ont eacuteteacute reculeacute nayant pas eacuteteacute suffisante
~ pregraves de 17 des voies sont potentieHement agrave risque deacuterosion en 2001 ce qui est
presque le pourcentage le plus important historiquement Les eacutetudes reacutecentes se
doivent donc de contribuer agrave renverser cette tendance par la diffusion de meilleures
connaissances et reacuteglementations
118
44 Discussion sur leacutevolution des risques
Il peut paraitre surprenant de constater que les lois qui ont eacuteteacute implanteacutees pour geacuterer
la zone cocirctiegravere au Queacutebec nont pas permis de limiter la hausse des risques dans le secteur
de Perceacute Cette hausse du nombre de bacirctiments agrave risque cocirctier malgreacute la mise en place de
lois deacutecoule de plusieurs causes qui ont probablement conduit la population ou les instances
municipales agrave ne pas tenir compte des regraveglements lors des deacuteveloppements immobiliers
A) Depuis le milieu des anneacutees 70 les mesures de protection des cocirctes se sont multiplieacutees
(Friesinger 2009) Chez les habitants de la zone cocirctiegravere cela pourrait avoir creacuteeacute un faux
sentiment de seacutecuriteacute et [impression davoir reacuteussi agrave controcircler le pheacutenomegravene de leacuterosion
cocirctiegravere Ceci a pu conduire agrave une plus grande teacutemeacuteriteacute dans la localisation des bacirctiments dougrave
la hausse des constructions littorales malgreacute Jencadrement leacutegislatif Morneau el al (2001)
ont eux aussi remarqueacute une hausse des constructions en bordure du littoral gaspeacutesien depuis
1970 Dapregraves eux cela reacutesulte dun engouement accru pour la zone cocirctiegravere ducirc au
deacuteveloppement du tourisme et de la disponibiliteacute des meacutethodes de protection des berges Ces
derniegraveres donnent en effet un faux sentiment de seacutecuriteacute aux proprieacutetaires cocirctiers (Morneau
el al 2001) Ce pheacutenomegravene a aussi eacuteteacute constateacute le long des falaises de craie du nord de la
France ougrave lameacutenagement Je long de la cocircte a creacuteeacute une illusion de seacutecuriteacute qui a conduit agrave des
comportements agrave risque (Mclnnes 2006) En Hollande Winckel el al (2008) constatent eux
aussi que la multiplication des mesures de protection ces derniegraveres anneacutees a
paradoxalement fait diminuer la conscience citoyenne et gouvernementale (paliers infeacuterieurs)
envers le risque que repreacutesente leacuterosion Au lieu decirctre vus comme une reacuteponse agrave une
intensification de la probleacutematique les ouvrages de protection semblent ecirctre vus comme un
moyen sucircr de controcircler Jenvironnement Les lois de gestion des risques deviennent alors
laquo inutilesraquo aux yeux des populations et sont plus aiseacutement contourneacutees Une trop grande
prise en charge publique ou par le biais dassurances afin de reacuteduire la vulneacuterabiliteacute pourrait
ainsi conduire agrave laugmenter en creacuteant des comportements laquo maladapteacutesraquo (Dolan et Walker
2004) Ainsi linformation et la conscientisation des proprieacutetaires vis-agrave-vis du risque
deacuterosion sont primordiales pour une bonne gestion de la zone cocirctiegravere (Winckel el al 2008)
et le reacutetablissement des faits scientifiques agrave propos des risques cocirctiers
119
B) Le manque de compreacutehension et dacceptation des regraveglements de gestion de la zone
cocirctiegravere par la population est eacutegalement un problegraveme souvent eacutevoqueacute par les scientifiques
(Roussel et al 2009 McInnes 2006 Dugas comm pers) Labsence de compreacutehension
dune loi augmente la probabiliteacute de la transgresser volontairement ou non Cest pourquoi
une plus grande diffusion de linformation faciliterait lacceptation des politiques publiques
de gestion des risques cocirctiers (Roussel et al 2009) Pour que les regraveglements soient efficaces
laquo la prise de conscience et leacuteducation du grand public sont consideacutereacutees comme les piliers
dune gestion durableraquo (McInnes 2006) La mise en place dune bande de protection agrave la
suite de la politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables na peutshy
ecirctre pas eacuteteacute consideacutereacutee par tous les acteurs du milieu comme eacutetant une bande de terrain
soumise agrave des geacuteorisques pour eux et leurs constructions Les gestionnaires nayant pas
encore connaissance des donneacutees sur les processus littoraux ni sur la position future de la
ligne de rivage nont possiblement pas pu informer la population adeacutequatement Cette
preacutediction de la position agrave venir de la ligne de rivage serait ainsi loutil principal dont les
gestionnaires auraient besoin (Pethick 2001) Une sensibilisation des populations est ainsi
primordiale car les impressions que les habitants ont de la cocircte ne sont pas toujours exactes
C) De plus un manque de savoir populaire pourrait eacutegalement avoir contribueacute agrave cette
augmentation des risques cocirctiers En 2001 le plus grand nombre de bacirctiments agrave risque est
situeacute sur les cocirctes agrave falaises rocheuses alors quen 1934 tregraves peu de constructions y eacutetaient
localiseacutees (tableau 47) ceci malgreacute le fait que les falaises repreacutesentent la majoriteacute des cocirctes
de Perceacute Les aleacuteas de ces secteurs de falaises jusqualors peu habiteacutes (moins de 7 bacirctiments
par kilomegravetre de cocircte contre plus de 26 pour les terrasses de plage) ne sont donc
probablement pas inteacutegreacutes au savoir populaire de la reacutegion Nayant pas de culture commune
relatant les dangers potentiels des falaises pour les constructions la prudence a donc
probablement eacuteteacute moins grande que dans le cas des terrasses de plage qui ont elles vu
baisser le nombre de bacirctiments agrave risque agrave leur proximiteacute (tableau 47) En effet le souvenir
des risques passeacutes est un eacuteleacutement important qui peut faire baisser la vulneacuterabiliteacute dune
population (Meur-Ferec et al 2008) Dans une certaine mesure les connaissances populaires
devraient donc ecirctre utiliseacutees pour augmenter lefficaciteacute de la gestion des cocirctes (Stewart
et al 2003)
120
Tableau 47 Nombre de bacirctiments agrave risque en fonction du type de cocircte (1934-2001)
Anneacutee falaise
30rn 15rn terrasse de plage 30rn 15rn
1934 37 12 83 48 1963 65 25 55 12 1975 69 28 39 10 1980 50 17 34 10 1992 68 30 36 11 2001 73 38 54 25
Certaines connaissances lieacutees agrave ladaptation aux aleacuteas cocirctiers semblent avoir eacuteteacute perdues au
cours du temps En effet les constructions preacutesentes en 1934 sur la flegraveche littorale eacutetaient
bien adapteacutees aux aleacuteas preacutesents dans ce secteur (submersion principalement) En 200 J on ne
retrouve plus de maisons sur pilotis et ce mecircme dans les secteurs subissant des eacutepisodes de
submersion Historiquement les terrasses de plage sont occupeacutees depuis longtemps par les
populations et sont donc connues comme eacutetant des zones soumises aux aleacuteas cocirctiers la
hausse des bacirctiments agrave risque pour ces secteurs depuis 1992 pourrait renforcer le postulat
dune perte des connaissances populaires concernant les risques naturels de ces secteurs
Cette hausse ne peut pas ecirctre le fait dune population nouvellement arriveacutee dans la reacutegion car
la municipaliteacute de Perceacute ne reccediloit que peu de migrants 88 des gens y habitaient il y a
5 ans et 94 il y a 1 an (Statistique Canada 2006) Ce manque de savoir populaire
concernant les risques naturels pourrait donc plutocirct provenir dune certaine deacuteconnexion visshy
agrave-vis de lenvironnement physique et de sa variabiliteacute naturelle au cours de ces derniegraveres
deacutecennies
D) Malgreacute la mauvaise compreacutehension de la dynamique littorale et le manque dinformation
qui ont accompagneacute la mise en place des regraveglements il ne faut pas oublier que si la
reacuteglementation avait eacuteteacute appliqueacutee convenablement laugmentation des nouvelles
constructions agrave risque naurait pas eu lieu mecircme sans quaucune sensibilisation ne soit
effectueacutee Au Queacutebec les municipaliteacutes ont effectivement la responsabiliteacute de [eacutemission
des permis de construction et de sassurer que les permis eacutemis soient conformes agrave la
reacuteglementation en vigueur dans leur plan durbanisme Or malgreacute la reacuteglementation qui
interdit la construction dans des zones agrave risque plus de 40 des bacirctiments agrave risque en 2001
on eacuteteacute construits apregraves la mise en place de ces lois Ce qui fait augmenter les risques pour la
121
municipaliteacute de Perceacute nest pas tant lintensiteacute de leacuterosion que les nouvelles constructions la
premiegravere eacutetant responsable de 17 de la hausse contre 83 pour les secondes Le laxisme
dans lapplication de la loi a ainsi des conseacutequences importantes De plus alors que les
scheacutemas dameacutenagement sont supposeacutes inteacutegrer les risques naturels dans leur zonage depuis
leur creacuteation en 1979 Morneau et al ont eacuteClit en 2001 que laquoce sceacutenario [ladaptation agrave
leacuterosion par le biais dun zonage] peu reacutepandu au Queacutebec pourrait entraicircner une refonte
importante des scheacutemas dameacutenagement et de la reacuteglementation qui sy rattache raquo Cela
reacutevegravele une inadeacutequation entre les cadres gouvernementaux (qui le preacutevoyaient leacutegalement
depuis 1979) et lapplication qui peut en ecirctre faite reacutegionalement et localement par les paliers
infeacuterieurs de gouvernance (qui ne lincluent majoritairement pas en 2001) Il semble donc y
avoir un veacuteritable problegraveme de gouvernance concernant la gestion et la preacutevention des risques
naturels cocirctiers La sensibilisation aux aleacuteas et agrave la dynamique cocirctiegravere ne doit donc pas viser
uniquement la population mais aussi les acteurs deacutecisionnels et responsables de lapplication
des lois et regraveglements des diffeacuterents paliers de gouvernements (feacutedeacuteral provincial et
municipal) Les acteurs locaux ont le devoir de respecter toutes les reacuteglementations mises en
place et ce mecircme si les raisons nont pas eacuteteacute entiegraverement comprises Mecircme lorsque les
reacutesidents cocirctiers ont une bonne connaissance des aleacuteas les solutions dadaptation envisageacutees
sont rarement adeacutequates pour leur type de milieu (Friesinger et Bernatchez 2009) Cela
conforte le fait quen parallegravele agrave la neacutecessiteacute dinformer les populations il faut eacutetablir des
obligations quant au suivi des recommandations eacutemises par les experts Il est primordial de ne
pas sous-estimer la responsabiliteacute de tous les citoyens individuels et corporatifs agrave respecter
les lois
Le constat dune augmentation des risques cocirctiers au courant du dernier siegravecle a
eacutegalement eacuteteacute effectueacute dans dautres reacutegions telles la Gaspeacutesie (Morneau et al 2001) ou la
France (Meur-Feacuterec 2006) Dans ce dernier cas la cause de cette hausse est leacutegegraverement
diffeacuterente de celle connue en Gaspeacutesie Comme on peut le voir sur la figure 424 le risque
reacutesulte agrave la fois du recul du trait de cocircte et de lavanceacutee des infrastructures vers la cocircte
Lespace qui eacutetait conserveacute comme zone tampon et laquoespace de seacutecuriteacuteraquo disparaicirct et devient
mecircme un laquoespace de risqueraquo (figure 425) Agrave Perceacute de par la configuration du littoral et
l histoire les villages ont toujours eacuteteacute proches de la cocircte Peu darriegravere-cocircte est en effet
122
disponible et historiquement toutes les communications se faisaient par la mer Il est
cependant possible dy appliquer le scheacutema de Meur-Feacuterec (2006) dans une certaine mesure
car les touristes venant en Gaspeacutesie comme ceux dEurope veulent ecirctre le plus pregraves possible
de leau Ainsi agrave Perceacute la neacutecessiteacute de la proximiteacute de leau quavaient les pecirccheurs a laisseacute
place agrave lenvie des touristes decirctre proche du littoral Ce changement sest effectueacute en
parallegravele agrave un changement du type de construction (petits bacirctiment et bacirctiments ljeacutes agrave la pecircche
en 1934 versus bacirctiments dheacutebergement en 2001) ce qui a aussi contribueacute agrave augmenter les
risques
o
JOm
20m Deacuteveloppement des risques
30m deacuterosion cocirctiegravere
40m
SOm
60m
bullbull~d ~rcuirlttmiddot
1 km
5 km +------~
f-------+-----t-----+-----+------+-----t- - - - - - - - -1shy
1850 1875 1900 1925 1950 1975 2000 2025
TEMPS Source Meur-Feacuterec 2006
Figure 425 Eacutemergence des risques cocirctiers dynamiques convergentes du trait de cocircte et de l occu pation du rivage
123
Lintensification de la densiteacute urbaine de la cocircte reflegravete lengouement accru des zones
cocirctiegraveres qui a eacuteteacute constateacute eacutegalement agrave leacutechelle mondiale en lien avec le deacuteveloppement de
lindustrie touristique Agrave Perceacute il ny a que 038 bacirctiment par hectare dans la zone cocirctiegravere
(premier kilomegravetre en arriegravere du trait de cocircte) Cette faible concentration montre que lon
nest pas dans une situation de peacutenurie despace et conforte lideacutee que le fait de sinstaller
directement sur de trait de cocircte ou dans les zones proximales agrave risque est actuellement plus
un choix quune neacutecessiteacute Les constructions littorales sont privileacutegieacutees agrave cause de la valeur
ajouteacutee que cela procure tant sur la valeur des biens que sur les profits que peuvent y faire les
commerces et heacutebergements Cette situation de concentration cocirctiegravere se retrouve eacutegalement
dans plusieurs stations balneacuteaires en Europe (Winckel et al 2008) Selon Winckel et al
(2008) cette plus-value dans la valeur des maisons ainsi que dans les recettes des hocirctels
devrait dailleurs ecirctre une raison suffisante pour permettre leur construction malgreacute les
risques
Concernant les solutions mises en place pour faire face agrave la probleacutematique de
leacuterosion certaines adaptations ont ducirc ecirctre effectueacutees sur le territoire de Perceacute Par exemple
les tronccedilons de voies de communication qui ont ducirc ecirctre deacuteplaceacutes pour cause deacuterosion sont
de nouveau menaceacutes par le mecircme aleacutea moins de 40 ans plus tard ce qui deacutenote une
inadaptation ou une laquomeacutesadaptationraquo agrave la situation Ce type dinfrastructures aurait
neacutecessiteacute une strateacutegie dadaptation agrave long terme ce qui na pas eacuteteacute le cas agrave leacutepoque ce qui
nest pris en compte par le ministegravere des Transports du Queacutebec que depuis une peacuteriode
reacutecente (MTQ 2009) Cette lacune de vision agrave long terme dans ladaptation a eacutegalement eacuteteacute
constateacutee en Europe (McInnes 2006)
Malgreacute les lois existantes encadrant le zonage les reacutetroactions quelles peuvent
entraicircner ne semblaient pas avoir eacuteteacute eacutetudieacutees et nont pas pu servir agrave ameacuteliorer de futurs
zonages Connaicirctre leacutevolution de loccupation du territoire cocirctier nous a permis de connaicirctre
et de comprendre les dynamiques qui y ont lieu Ainsi il est possible de savoir quelles sont
les dynamiques qui devront ecirctre geacutereacutees agrave lavenir quelles sont les points sur lesquels une
politique devrait insister quels eacuteleacutements prendre en compte et de quelle maniegravere les mettre en
application
CHAPITRE V
COMPARAISON DES DIFFEacuteRENTS ZONAGES
A VEC LEacuteVOLUTION PROBABLE DU LITTORAL
Les objectifs de ce chapitre sont de connaicirctre les diffeacuterentes possibiliteacutes concernant le
zonage des risques deacuterosion dans le secteur deacutetude et de comparer les zonages existants ou
potentiels avec leacutevolution probable du littoral pour identifier leur efficaciteacute Ainsi il pOUITa
ecirctre deacutetermineacute lequel est le plus approprieacute cest-agrave-dire le zonage qui eacutevite les coucircts futurs lieacutes
aux risques mais qui nempecircche pas le deacuteveloppement sur les territoires propices et non
risqueacutes Nous preacutesenterons donc dabord une comparaison des zonages avec la 1igne de
rivage probable de 2050 puis celle effectueacutee avec un zonage laquocomplet raquo adapteacute agrave
lameacutenagement du territoire dans un environnement physique soumis aux changements
climatiques
Eacutetant donneacute les problegravemes lieacutes agrave Jeacuterosion que connaicirct le territoire de Perceacute Je zonage
actuel ne semble pas adeacutequat pour limiter les risques Dans la situation actuelle des choses
Jeacuterosion va entraicircner des coucircts importants pour le milieu et la socieacuteteacute en geacuteneacuteral Dici agrave
2050 si aucune mesure dadaptation nest prise la valeur des infrastructures qui vont ecirctre
affecteacutees par leacuterosion dans la reacutegion de Perceacute sera dun minimum de 15474358 $
(figure 5 J) (Drejza et Bernatchez 2008) ce qui est tregraves important pour une petite
municipaliteacute de moins de 3 500 habitants avec un budget de fonctionnement annuel denviron
5 millions de $ (Municipaliteacute de Perceacute 2009)
125
A- Eacutevaluation des coucircts possibles selon les diffeacuterents sceacutenarios (en $)
S1 S2 S3 S probable
Voies de communication 38417 11214578 22782053 12275458
Uniteacutes deacutevaluation fonciegravere 123700 3328000 7038200 3198900
TOTAL ($) 162117 14542578 29820253 15474358
C - Voies de communicationB- Uniteacutes deacutevaluation fonciegraveres sceacutenario probable sceacutenario probable
Type duniteacute Nombre Valeur (en $) Voies de communication Longueur (m)
Habitation 16 730900 $ Voie ferreacutee 2310
Eacuteconomie 9 2065300 $ Roule nationale (132) 1039
Autre 2 175100 $ Autre voie carrossable 2789
Service public 2 54100 $ Voie non carrossable 0
Terrains non 29 173500 $ TOTAL 6138 ameacutenageacutes
TOTAL 58 3198900$ Modifieacute de Drejza et Bernatchez 2008
Figure 51 Eacutevaluation des coucircts preacutevisionnels lieacutes agrave leacuterosion pour le secteur de Perceacute
51 Preacutesentation des diffeacuterents zonages possibles
Diffeacuterents zonages existants ou potentiels ont eacuteteacute testeacutes sur la zone deacutetude Ils seront
deacutecrits ici en termes de superficie zoneacutee de nombre de bacirctiments concerneacutes de nombre de
rocircles deacutevaluation de la valeur des rocircles deacutevaluation des routes et enfin des activiteacutes qui
seront affecteacutees Ces zonages ont eacuteteacute compareacutes agrave un sceacutenario deacutevolution de la cocircte pour
lan 2050 Le sceacutenario probable (SP) repreacutesente Je terrain qui aura selon toutes probabiliteacutes
disparu dici lan 2050 agrave cause des processus deacuterosion des berges si aucune mesure
dadaptation nest mise en place Ce sceacutenario deacutevolution tient compte agrave la fois du contexte
geacuteomorphologique de la cocircte de son eacutevolution passeacutee des changements climatiques
envisageacutes ainsi que des actions anthropiques (Bernatchez et al 2008 a) Aux fins de cette
eacutetude ce sceacutenario sera consideacutereacute comme leacutevolution preacutevue de la ligne de rivage auquel
126
seront donc compareacutes les zonages potentiels Il sagit agrave l heure actuelle de la meilleure
estimation de leacutevolution future de la ligne de rivage pour le secteur deacutetude
Il existe une tregraves grande variabiliteacute dans les surfaces zoneacutees selon le type de zonage
adopteacute qui vont de 89 hectares agrave ]504 hectares (tableau 51) Les horizons de gestion
diffegraverent selon les options retenues entre 30 et 50 ans Certains tels la LQE ou la politique du
Nouveau-Brunswick ne deacutefinissent pas lhorizon dameacutenagement Selon loptique retenue
limportance accordeacutee agrave leacuterosion cocirctiegravere va ecirctre minimiseacutee ou amplifieacutee Ainsi il nest pas
aiseacute pour la municipaliteacute de bien eacutevaluer les risques potentiels auxquels est soumis son
tenmiddotitoire
Tableau 51 Superficies et eacuteleacutements inclus dans les zonages eacutetudieacutes
Superficie toucheacutee Bacirctiments 2001 Rocircle MAMR (uniteacutes deacutevaluation)
Tvoe de zonaae Hectares Nombre Nombre valeur $) Taux historique - 30 ans 89 3 5 25100 - 49 ans 147 3 8 125700 LQE 509 39 40 2762800 Proposition de la MRC 992 103 94 4436800 Nouveau-Brunswick (30 m) 1160 118 112 5124600 Critegraveres de la Cocircte-Nord 1504 177 162 9606700 Sceacutenario le plus probable 623 66 62 3269000 Zonage possible (SP+15 ml 1188 135 125 5848200
Cette variabiliteacute se reflegravete eacutegalement dans le nombre de bacirctiments qui se retrouvent
inclus dans la zone dite agrave risque deacuterosion Cela varie entre 3 bacirctiments dans le cas de
lutilisation des taux de reculs historiques avec un horizon de 30 ans agrave autant que 177
bacirctiments dans le cas dune adaptation des critegraveres du zonage utiliseacute pour la Cocircte-Nord
(tableau 51)
La valeur globale des uniteacutes deacutevaluation fonciegravere consideacutereacutees agrave risque peut ecirctre
importante et varie entre 25 100 $ et 9 606700 $ Limportance de cette valeur agrave risque est
augmenteacutee par le fait que la valeur moyenne des bacirctiments qui se situent dans la zone
deacuterosion probable (donc proches du littoral) est plus importante que celle de la totaliteacute de la
municipaliteacute Alors que dans la zone probable les bacirctiments valent en moyenne 79851 $ la
moyenne des bacirctiments de Perceacute est de 50590 $ La valeur des bacirctiments agrave risque probable
deacuterosion soit ceux les plus proches du trait de cocircte est 16 supeacuterieure agrave la moyenne
127
municipale Ceci reflegravete lattrait littoral et la valeur qui lui est associeacutee Les terrains eux aussi
ont une valeur de pregraves de 2 fois supeacuterieure (194) sils se trouvent en bordure du littoral ougrave ils
sont eacutevalueacutes en moyenne agrave 12800 $ contrairement agrave 6 613 $ pour la municipaliteacute entiegravere
52 Comparaisons des diffeacuterents zonages avec le trait de cocircte probable de 2050
La comparaIson des zonages avec le trait de cocircte probable se traduit par une
comparaison de chacune des possibiliteacutes de zonage avec leacutevolution probable de la ligne de
rivage (soit Je SP) afin de deacuteterminer des superficies qui pourraient ecirctre zoneacutees agrave tort ainsi
que des superficies qui ne sont pas zoneacutees mais qui selon toute probabiliteacute auront eacuteteacute
eacuterodeacutees dici 2050 Cela veut eacutegalement dire quil faut connaicirctre le nombre de bacirctiments qui
sont zoneacutes agrave tort (ce qui a un impact neacutefaste sur leur deacuteveloppement) ou ceux qui ne sont pas
zoneacutes mais qui sont agrave risque deacuterosion (ce qui fausse notre compreacutehension de la
probleacutematique et notre preacuteparation agrave laffronter)
Dans le but de didentifier le zonage qui est le plus adeacutequat avec la future eacutevolution
de la cocircte seront donc compareacutes dans cette section les superficies zoneacutees mais non agrave risque
les su perficies non zoneacutees mais agrave risque et le nombre de bacirctiments (2001) zoneacutes ou non zoneacutes
agrave tort
521 LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement
Le zonage preacutevu par la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (politique de protection
des rives du littoral et des plaines inondables) est celui qui a maintenant cours dans la MRC
du Rocher-Perceacute Cest eacutegalement celui qui a eacuteteacute transposeacute dans les regraveglements municipaux
Theacuteoriquement il est possible pour la MRC ou la municipaliteacute daugmenter les marges
prescrites par la loi si neacutecessaire par exemple en cartographiant des zones connues pour leurs
risques Cependant sur le territoire agrave leacutetude aucune cartographie additionnelle nexiste pour
le risque deacuterosion
128
La superficie totale du territoire zoneacute deacutecoulant de la LQE preacutesente seulement
114 ha de moins que celle zoneacutee par le sceacutenario probable (tableau 52) Cependant ce sont
pregraves de 17 ha qui sont preacutevus eacuterodables par le SP mais qui ne sont pas zoneacutes Ainsi ces 17 ha
sont libres daccueillir de nouvelles infrastructures malgreacute le risque potentiel auxquels ils
pourront ecirctre soumis dans le futur Ces terrains abritent dores et deacutejagrave 31 bacircti ments soit 26
uniteacutes deacutevaluation fonciegravere pour une valeur agrave risque minimale de plus de 2 000 000 $ Si la
LQE reste en vigueur cette valeur pourrait augmenter dici 2050 augmentant ainsi les
risques pour la socieacuteteacute
Dans certains cas des terrains sont jugeacutes agrave risque bien quils ne seront probablement
pas eacuterodeacutes (52 ha) Ceci est par exemple lieacute aux zones que la municipaliteacute a deacutecideacute de
proteacuteger en fixant la ligne de rivage (par un muret notamment) Eacutetant donneacute que le zonage
nest pas variable il nest pas possible den tenir compte
Tableau 52 Comparaison du zonage de la LQE avec le sceacutenario probable (SP)
Superficie Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluationl Zone non preacutevue eacuterodable mais zoneacutee (soustrait au 52 ha 4 4
developpem ent) Zone preacutevue eacuterodeacutee mais
non zoneacutee (augmentation du 168 ha 31 26 risque)
Agrave la suite de lanalyse de la LQE plusieurs problegravemes ont eacuteteacute recenseacutes Ceux-ci
peuvent ecirctre agrave lorigine de diverses lacunes qui sont exposeacutees ici
A) Dans les objectifs de la loi (article 11) il nest pas fait mention de proteacuteger les habitants
de la cocircte contre les risques Le but du zonage est dabord la protection des berges les
risques y sont seulement secondaires La loi a pour but de proteacuteger les berges en elles-mecircmes
(biodiversiteacute qualiteacute des habitats ) ainsi que les personnes soumises agrave des risques mais ceci
seulement dans les plaines inondables Les littoraux de lestuaire et du golfe du Saint-Laurent
ne peuvent ecirctre geacutereacutes comme des plaines inondables eacutetant donneacute que les divers processus qui
sy produisent sont bien plus cocirctiers que fluviaux La largeur de leacutecotone cocirctier eacutetant
relativement limiteacute il est possible que la loi soit adeacutequate sur cet aspect Cependant elle est
tout de mecircme utiliseacutee en pratique pour empecirccher la construction selon des marges de la ou
15 m de la ligne de ri vage
129
B) La loi est construite sur le modegravele dune protection par bande homogegravene (mecircme sil y a
deux classes de largeur) Cela ne prend donc pas en compte les possibles variations selon les
processus la localisation les conditions locales et les diffeacuterences reacutegionales et nationales qui
peuvent exister sur le territoire
C) Le critegravere utiliseacute pour eacutetablir le choix entre les deux largeurs de bandes de protection soit
la hauteur du talus ne correspond aucunement agrave une limite naturelle La hauteur limite est de
5 megravetres en dessous de cette hauteur la bande sera de 10 megravetres au-dessus elle sera de 15
megravetres Cependant les classes sont inadapteacutees car elles ne correspondent pas agrave la reacutealiteacute
physique de leacuterosion En effet bien que les deux cateacutegories de cocircte sur lesquelles sappuie la
LQE afin de deacuteterminer la largeur de la bande de protection (10 ou 15 m) correspondent agrave des
taux deacuterosion significativement diffeacuterents avec cr = 005 (Test U p = 0000) (figure 52)
cette diffeacuterence ne peut cependant pas servir agrave preacutedire de maniegravere certaine le comportement
dun segment de cocircte face agrave leacuterosion Cest ainsi quagrave cause de la variabiliteacute de leacuterosion
observeacutee il peut se produire de leacuterosion tout aussi intense dans les secteurs zoneacutes avec
10 megravetres que dans ceux zoneacutes avec 15 megravetres (figure 52) Seule laccumulation est absente
dans les secteurs zoneacutes avec] 5 megravetres
shyo o N ~ C) Q)shy O2S
Cl) al Cll
~ Cl) 0
000 1 1 iol----~I - - 11shy -11
Cl) c g 1 1
~ middotOS Cl) 0 -shyc o
o Clla middoto~-O
E o
o o
Cl) 0 )(
~ middot075
1- ---------r------------------J 10 megravetres 15 megravetres
Largeur de la bande de protection prescrite par la LaE
Figure 52 Taux de migration historique de la ligne de rivage (en m) en fonction des cateacutegories prescrites par la LQE
--
130
De plus que ce soit pour les zones de falaises ou les zones de terrasses de plage la diffeacuterence
dans les taux deacuterosion selon les deux cateacutegories retenues par la LQE bien que minime
persiste (figure 53) Toutefois il y a une diffeacuterence dans la vitesse de recul entre les falaises
et les terrasses de plage de sorte que le zonage devrait aussi refleacuteter la dynamique cocirctiegravere
pour quil soit approprieacute
(1)
Ol CIl Terrasse de plage Falaise rocheuse gt (1) 06 00 - - --or- - - - -~--~r-0 (1)
oC o - 01 Ol 04 o
E1 (1)~
- 02 0shy
g 8 02 - 03 uCJ
~ OC)
1 1 o deg4U5 OJ 00 ~=
1- -1- - - - -shy - - - - - shy9 - shy _o
c o ~ middot02
-05 -shyo
Ol -shy - 06 o
E ~ X
middot04 -shy
o
shy ---shy-07
---J
J
~ 10 megravetres 15 megravetres 10 megravetres 15 megravelres
Largeur de la bande de protection prescrite par la LQE
Figure 53 Taux de migration de la ligne de rivage (en m) en fonction de la largeur de la LQE selon le type de cocircte
Enfin les deux cateacutegories de cocircte deacutefinies par la politique ne reflegravetent pas les taux deacuterosion
preacutedits pour 2050 (figure 54) Les deux cateacutegories ne sont pas significativement diffeacuterentes
avec cr = 005 (Test U p = 0343) Par conseacutequent les marges adopteacutees par la loi ne
correspondent pas agrave une intensiteacute deacuterosion future et lutilisation de deux marges diffeacuterentes
ne se justifie pas du point de vue des aleacuteas cocirctiers agrave venir
131
000
-020
o ID o ~ -040 III J gt ~ a-OGO 8 J o iii o
œ -osa o
gtlt J~
-100
o
-120
10 tllecirctrts 15 mf1r~s
Largeur selon la LQE
Figure 54 Taux deacuterosion preacutevus pour 2050 (en m) en fonction de la cateacutegorie de la LQE
Comme la loi ne tient pas compte des paramegravetres naturels certains secteurs de cocircte
particuliegraverement dynamiques ne seraient pas proteacutegeacutes si durant les 50 prochaines anneacutees les
taux deacuterosions historiques se maintenaient Certes globalement la zone proteacutegeacutee selon les
marges eacutetablies par la LQE est plus eacutetendue que celle deacutecoulant dune extrapolation de
leacutevolution historique de la cocircte (509 ha zoneacutes contre 147 pour 50 ans deacuterosion historique)
Cependant si on compare secteur par secteur les marges prescrites par LQE avec les taux de
recul reacuteellement mesureacutes entre 1934 et 2001 et extrapoleacutes pour 50 ans 37 ha apparaissent
comme eacutetant agrave risque mais non inclus dans le zonage de la loi (tableau 53) Ces secteurs de
cocircte particuliegraverement actifs ne seront pas zoneacutes par la LQE et laisseraient la place agrave beaucoup
de nouvelles constructions potentielles De plus en admettant que les taux deacuterosion de )992shy
2001 soient repreacutesentatifs des conditions deacuterosions des 50 ans prochaines anneacutees les
secteurs agrave risque mais non proteacutegeacutes repreacutesenteraient non plus 37 mais 56 ha (tableau 53)
Cette carence dans la superficie du zonage provient de certains secteurs dans lesquels la
dynamique cocirctiegravere est particuliegraverement active ce que ne peut pas refleacuteter une loi avec des
marges fixes Bien que ces secteurs soient limiteacutes dans lespace ils sont particuliegraverement
sensibles agrave une densification urbaine On parle ici des terrasses de plage du secteur du village
de Cap-dEspoir des falaises du centre-ville de Perceacute (Mont-Joli) ainsi que des terrasses de
plage du village de Barachois Linsuffisance des terrains zoneacutes saccentue encore si lon
-----------------------------------------------------------
132
compare la LQE avec les taux deacuterosion preacutedits dans un contexte de changements
climatiques Dans cette situation on parle dune superficie de 168 ha qui pourrait ecirctre eacuterodeacutee
mais qui ne serait pas preacuteserveacutee par la loi (tableau 53)
Tableau 53 Comparaison de la LQE avec les taux deacuterosion historiques reacutecents et preacutedits
Avec les taux deacuterosion preacutedits Avec les taux deacuterosion Avec les taux deacuterosion
dans un contexte de 1934middot2001 1992-2001
changements climatiques (SP)
Superficie (ha) eacuterodeacutee en 50 ans mais non 37 56 168 preacuteserveacutee par la loi
D) Le golfe du Saint-Laurent et la baie des Chaleurs sont consideacutereacutes comme des cours deau
et non comme un littoral marin (figure 55) Cependant les processus qui affectent ces
milieux sont tregraves diffeacuterents des processus fluviaux Les bandes de protection preacutevues par la
LQE sont donc insuffisantes car elles ne sont pas adapteacutees agrave la dynamique propre aux
littoraux
r----------------------------------------------------------1 1 1laquoCours deau Toute masse deau qui seacutecoule dans un lit avec un deacutebit reacutegulier ou 1intermittent y compris ceux qui ont eacuteteacute creacuteeacutes ou modifieacutes par une intervention humaine 1
ainsi que le fleuve et le golfe Saint-Laurent de mecircme que toutes les mers qui entourent 1 1
le Queacutebec agrave lexception du fosseacute de voie publique ou priveacutee du fosseacute mitoyen et du 11
fosseacute de drainage raquo (site internet du MDDEP) 11
1laquoTous les lacs et cours deau agrave deacutebit reacutegulier ou intermittent situeacutes sur le territoire de la 1
MRC incluant le golfe Saint-Laurent et la baie des Chaleurs sont viseacutes par lapplication 1 1
des dispositions de la politique de protection des rives raquo 1 1
(extrait du scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute 1989) 1
Figure 55 Deacutefinition des cours deau pour la LQE
La politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables preacutevoit un
laquo cadre normatif minimalraquo (preacuteambule de la politique) Ceci laisse donc la possibiliteacute aux
instances locales (municipaliteacutes ou MRC) daugmenter ces marges si elles le jugent
neacutecessaire Cependant ce sont souvent (et particuliegraverement dans lEst du Queacutebec) des paliers
gouvernementaux deacutepourvus de moyens financiers et techniques neacutecessaires pour reacutealiser une
133
eacutetude deacutetailleacutee de leur territoire Par exemple la MRC du Rocher-Perceacute est classeacutee deuxiegraveme
sur 97 au rang des MRC les plus deacutemunies du Queacutebec Ses moyens danalyse de la cocircte sont
donc conseacutequemment limiteacutes
Le zonage creacuteeacute par cette loi nest donc pas adapteacute aux geacuteorisques cocirctiers Les
municipaliteacutes ne peuvent donc sy appuyer que partiellement La largeur de la bande de
protection utiliseacutee (15 megravetres) est en effet plutocirct consideacutereacutee comme une largeur adeacutequate
pour eacuteviter decirctre affecteacute par lagitation de loceacutean (embruns vagues exceptionnelles
deacutebris ) que par le deacuteplacement de la ligne de rivage Cette distance agrave la cocircte reacutepondrait agrave
un besoin de protection des biens seulement si la cocircte eacutetait fixe et ne connaissait aucun
deacuteplacement au cours du temps
522 Proposition de zonage de la MRC
Alors que lancien zonage des risques de la MRC du Rocher-Perceacute reprenait telle
quelle la LQE il existe actuellement une nouvelle proposition de zonage eacutemanant de la
MRC Celle-ci devrait ecirctre inteacutegreacutee au nouveau scheacutema dameacutenagement des risques
Loptique retenue est de doubler les prescriptions de la LQE et dajouter de nouvelles zones
deacuterosion connues Pour le secteur agrave leacutetude 7 zones deacuterosion seraient creacuteeacutees dans des
endroits connus pour ecirctre particuliegraverement actifs Cette proposition de zonage reacutesulte de la
reacutealiteacute de terrain qui a permis aux intervenants de reacutealiser que les bandes de protection
preacuteexistantes eacutetaient trop faibles Les doubler permettra selon eux de mieux proteacuteger les
infrastructures cocirctiegraveres
Globalement en appliquant cette proposition il y aurait 37 ha de diffeacuterence de
surface avec la superficie du sceacutenario probable Plus speacutecifiquement 37 ha ne sont pas zoneacutes
alors quils le devraient et 406 ha ne sont pas preacutevus eacuterodables mais seraient zoneacutes
(tableau 54) Les zones qui ne sont pas incluses dans la suggestion de la MRC mais qui sont
agrave risque se reacutepartissent en plusieurs secteurs notamment autour du havre de pecircche de lAnseshy
agrave-Beaufils aux extreacutemiteacutes du village de Perceacute au nord de la flegraveche de Barachois ainsi que de
134
petits secteurs au nord de la Malbaie Les superficies que leacuterosion naffectera probablement
pas mais que cette proposition inclut dans le zonage repreacutesentent 406 ha qui vont ecirctre
soustraits agrave une densification urbaine et agrave un deacuteveloppement potentiel Ces espaces
correspondent notamment aux secteurs de la promenade municipale de Perceacute Ce secteur est
en effet tellement denseacutement urbaniseacute quil ne serait pas envisageable dabandonner la
protection Des discussions avec la municipaliteacute ont permis de sassurer que la promenade
serait entretenue sur un horizon dau moins 50 ans Ces secteurs ne sont donc pas concerneacutes
par des taux de recul probables seule la marge de seacutecuriteacute de 15 megravetres serait agrave mettre en
place pour proteacuteger les infrastructures de laction des vagues des embruns et des deacutebris
Tableau SA Comparaison du nouveau zonage de la MRC avec le sceacutenario probable (SP)
Superiicie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais
zoneacutee (soustrait au 406 42 38 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque)
4 3 5
Les problegravemes que ce nouveau zonage soulegraveve sont
A) Luniformiteacute dans la largeur des bandes qui ne peuvent pas tenir compte des variations
dans les conditions locales
B) Le choix entre les deux classes de largeur de bande de protection qui ne correspond pas agrave
des paramegravetres naturels deacuterosion En effet ce sont les mecircmes classes que celles de la LQE et
elles preacutesentent donc les mecircmes inconveacutenients (partie 521)
523 Politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveau-Brunswick
Le Nouveau-Brunswick a eacutemis une politique de protection de sa zone cocirctiegravere en
2002 Cette proposition na cependant toujours pas eacuteteacute transformeacutee en application leacutegale Elle
applique une bande de protection de 30 megravetres agrave partir de la ligne de rivage La politique
preacutevoit eacutegalement la possibiliteacute dinterdire des ouvrages que lon voudrait construire au-delagrave
de cette marge selon la sensibiliteacute du terrain aux ondes de tempecirctes Selon la proposition
135
cette autre limite doit ecirctre deacutetermi neacutee selon laquo leacuteleacutevation la topographie et la susceptibiliteacute agrave
leacuterosion (geacuteomorphologie)) (ministegravere de lEnvironnement et des Gouvernements locaux
du Nouveau-Brunswick 2002) Cependant il nest pas speacutecifieacute de meacutethodologie pour sa mise
en œuvre
Si lon appliquait cette politique peu de superficies preacutevues eacuterodables par le sceacutenario
probable ne seraient pas zoneacutees (seulement 119 ha) (figure 55) Ce zonage devrait donc
permettre deacuteviter une augmentation des risques pour la population Cependant de grandes
surfaces qui ne sont pas preacutevues agrave risque deacuterosion sont zoneacutees Ceci peut poser problegraveme agrave la
municipaliteacute car ce sont de grandes superficies (544 ha) qui sont soustraites agrave un futur
deacuteveloppement reacutesidentiel ou commercial (tableau 55)
Tableau 55 Comparaison de la politique du Nouveau-Brunswick avec le SP
Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodale mais
zoneacutee (soustrait au 544 55 53 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque) 12 1 1
Le zonage mis en avant par la politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveaushy
Brunswick comporte deux problegravemes
A) Le premier consiste en une bande fixe qui ne peut donc pas prendre en compte les
variations locales du taux deacuterosion Il est toujours possible dimposer une bande de
protection dune largeur plus importante afin decirctre certain dinclure les zones qui seacuterodent
le plus vite Neacuteanmoins ce principe fait apparaitre des zones sacrificielles qui bien que non
risqueacutees sont interdites agrave tout deacuteveloppement ce qui ne permet pas une optimisation de
lutilisation du territoire de la municipaliteacute Cela peut aussi creacuteer un sentiment dinjustice au
sein de la population qui sent son droit agrave la proprieacuteteacute entraveacute alors que son terrain nest pas
assujetti aux aleacuteas deacuterosion
B) Le deuxiegraveme problegraveme reacutesulte dans le fait que certaines zones ont eacuteteacute cibleacutees pour y
assurer une protection comme le muret du centre-ville de Perceacute Ces secteurs se
retrouveraient zoneacutes agrave risque alors que la ligne de rivage sera maintenue agrave sa position
136
actuelle Ces zones devraient donc ecirctre recenseacutees et prises en compte Seule une bande de
15 m les mettant agrave labri des vagues des embruns et des deacutebris devrait y ecirctre appliqueacutee Ne
doivent ecirctre pris en compte dans cette cateacutegorie que les ouvrages publics dont lautoriteacute
responsable a deacutecideacute dassurer lentretien sur toute la peacuteriode viseacutee par le zonage
524 Application des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la
Cocircte-Nord
Lapplication de ces critegraveres de zonage eacutetend la superficie proteacutegeacutee agrave 1504 ha Les
surfaces qui sont preacutevues pouvant ecirctre eacuterodeacutees selon le sceacutenario probable mais que ce zonage
naurait pas inteacutegreacutees sont neacutegligeables (01 ha) Cependant 885 ha ne sont pas preacutevus
eacuterodables dici 2050 mais sont tout de mecircme inclus dans le zonage (tableau 56)
Tableau 56 Comparaison du zonage deacutecoulant des critegraveres de la Cocircte-Nord avec le sceacutenario probable (SP)
Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais
zoneacutee (soustrait au 885 111 100 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque)
01 0 0
Le zonage sui vant les critegraveres utiliseacutes par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la
Cocircte-Nord comporte deux principaux problegravemes
A) il preacutesuppose une hausse importante de leacuterosion pour tous les secteurs alors que les
eacutetudes reacutecentes montrent le contraire (Bernatchez et al 2008 a)
B) ces critegraveres conduisent agrave la classification de grandes superficies comme eacutetant agrave risque
alors quelles ne le seront probablement pas mecircme si lhorizon dameacutenagement utiliseacute est
infeacuterieur agrave celui utiliseacute pour le sceacutenario probable (30 ans pour les critegraveres de la Cocircte-Nord vs
50 ans pour le SP) Cette optique est donc trop conservatrice et cela limite le deacuteveloppement
futur de la municipaliteacute
137
525 Taux historiques deacuterosion des berges
Loptique dutiliser seulement les taux de recul historique afin de deacuteterminer une
zone agrave risque preacutesuppose que les conditions qui ont engendreacute leacuterosion dans le passeacute sont
toujours les mecircmes de nos jours et vont eacutegalement rester constantes dans le futur Une
comparaison des zonages que cela peut engendrer (horizon 30 et 50 ans) avec le zonage le
plus probable a eacuteteacute eacutetablie
Une comparaison des surfaces agrave risque deacuterosion (tableau 57 et 58) permet de se
rendre compte dune sous-estimation tregraves nette des surfaces agrave risque par les deux premiers
zonages (historique 30 et 50 ans) Ceux-ci considegraverent respectivement 89 et 147 ha comme
eacutetant agrave risque deacuterosion alors que ce seront tregraves probablement 63 hectares qui le seront dici
2050 Ces zonages historiques sous-estiment eacutegalement le nombre de bacirctiments agrave risque
(tableau 57 et 58) ainsi que les valeurs associeacutees Cela sous-estime donc les enjeux que la
municipaliteacute et les citoyens devraient prendre en compte pour leur futur
Tableau 57 Comparaison des zonages historiques 30 ans avec le SP
Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais
zoneacutee (soustrait au 00 0 0 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non 538 66 57
zoneacutee (augmentation du risque)
Tableau 58 Comparaison des zonages historiques 50 ans avec le SP
Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais
zoneacutee (soustrait au 00 0 0 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non 480 63 54
zoneacutee (augmentation du risque)
Les superficies qui ne sont pas zoneacutees par les taux historiques mais qui selon toutes
probabiliteacutes seront eacuterodeacutees sont de pregraves de 54 et de 48 hectares respectivement pour des
horizons de 30 et 50 ans (tableau 57 et 58) Cela comprend respectivement 66 et 63
bacirctiments auxquels on nassocierait pas de risque mais qui y seront tout de mecircme exposeacutes
dici 2050
138
En consideacuterant le risque deacuterosion de maniegravere historique il apparait eacutegalement des
zones daccreacutetion Ces zones gagneacutees sur la mer occupent une superficie de 21 et 34 ha
respectivement pour un horizon de 30 et 50 ans Celles-ci seraient donc potentiellement de
nouveaux terrains pour des deacuteveloppements immobiliers futurs Cependant dapregraves les
changements dans la tendance deacutevolution de la cocircte qui ont eacuteteacute constateacutes depuis ces
derniegraveres deacutecennies (Bernatchez et al 2008 a) cela laisse preacutesager quil ny aura tregraves
probablement pas ou peu de zones en accreacutetion en 2050 Il se produira plutocirct un recul comme
on peut le voir au niveau du village de Cap-dEspoir (figure 56) et agrave Coin-du-Banc
(figure 57) De plus mecircme si des zones daccreacutetion apparaissaient celles-ci ne sont
geacuteneacuteralement pas des terrains propices aux constructions eacutetant donneacute leur faible altitude qui
les rend tregraves vulneacuterables au risque de submersion lieacute aux vagues et aux surcotes notamment
Figure 56 Taux historique et taux probable deacuterosion dans le secteur de Cap-dEspoir
139
Figure 57 Taux historique et taux probable deacuterosion agrave Coin-du-Banc
Si lon considegravere les taux deacuterosion reacutecents (1992-2001) et que lon compare un
zonage qui en deacutecoulerait (extrapolation des taux annuels sur une peacuteriode de 50 ans) avec le
SP on constate eacutegalement des lacunes Dans ce cas la superficie zoneacutee serait de 2367 ha
soit 9 ha de plus que si lon utilisait les taux historiques Cependant il reste plus de 31 ha qui
ne seraient pas zoneacutes alors quils seront agrave risque deacuterosion dici 2050 Utiliser seulement les
taux reacutecents ne semble donc pas adeacutequat pour geacuterer lameacutenagement cocirctier bien que cela
entraicircne moins derreurs quavec les taux historiques Le problegraveme peut provenir du fait que
la peacuteriode reacutecente de mesure nest pas toujours repreacutesentative des futures conditions
climatiques car 10 ans est une peacuteriode trop courte
140
Une acceacuteleacuteration de leacuterosion au cours des derniegraveres deacutecennies a eacuteteacute constateacutee Il
nest degraves lors plus possible de se fier seulement aux taux historiques pour identifier les zones
soumises agrave leacuterosion Cela entraicircnerait en effet une sous-eacutevaluation de ces zones Les
changements qui vont avoir lieu sur les cocirctes du monde durant le prochain siegravecle ne peuvent
pas ecirctre preacutedits simplement en extrapolant les gains les pertes et les modifications qui ont eu
lieu durant Je 20egraveme siegravecle (Bird 2008)
526 Synthegravese des diffeacuterents zonages vs le sceacutenario probable
En sattardant agrave eacutevaluer si les options de zonage possibles pour le secteur deacutetude
protegravegent plus ou moins de territoire que celui que leacuterosion probable va affecter il est
possible didentifier des options trop seacutevegraveres et dautres pas assez (tableau 59) Cette
comparaison montre que les zonages actuellement en place ne sont pas suffisants mais aussi
quune bande uniforme de 30 megravetres (comme au Nouveau-Brunswick) aurait pour
conseacutequence de soustraire agrave un deacuteveloppement eacuteconomique des terrains non risqueacutes
Tableau 59 Comparaison globale des zonages vis-agrave-vis du sceacutenario probable
Zone pas assez Zone trop Type de zonage
en de la superficie du SP LQE 27 8 Proposition de la MRC 6 65 Nouveau-Brunswick 2 87 Critegraveres de la Cocircte-Nord 02 141
1 Taux historique
- 30 ans shy
86 00 - 50 ans 77 00
Il est important de faire la distinction entre la connaissance des terrains qui seront
probablement eacuterodeacutes en 2050 et un zonage utilisable pour lameacutenagement de la communauteacute
En effet le premier fait reacutefeacuterence agrave un terrain agrave risque deacuterosion qui aura probablement eacuteteacute
eacuterodeacute et aura disparu agrave la mer dici 50 ans Le deuxiegraveme doit lui permettre un
deacuteveloppement seacutecuritaire et durable dans la municipaliteacute Il doit donc ecirctre leacutegegraverement plus
141
large que les terrains probablement eacuterodeacutes afin que les constructions ne se retrouvent pas
directement sur la ligne de rivage (figure 58) Il serait en effet dommageable que les
bacirctiments se retrouvent trop proches de la ligne de rivage et soient soumis agrave des risques relieacutes
aux vagues agrave la projection de deacutebris aux embruns etc
Bacirctiments seacutecuritaires aujourdhui mais Dlaquo surraquo la ligne de rivage de 2050 --
bullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbull D Bacirctiments conservant une leacutegegravere
distance vs la ligne de rivage de 2050 proteacutegeacutes des vagues de tempecirctes etc
--- Ligne de rivage actuelle bull bull bull bull bull bullbull Zonage proposeacute
-------- Ligne de rivage en 2050
Figure 58 Inteacuterecirct de zoner plus que le taux deacuterosion preacutevu pour 2050
Cest pour cela qui apparaicirct primordial deffectuer eacutegalement des comparaisons avec un
zonage laquo complet raquo adapteacute agrave lameacutenagement du territoire (ci-apregraves) cest-agrave-dire comparer un
zonage avec un autre zonage et non simplement avec des preacutevisions de risque
142
53 Comparaison des diffeacuterents zonages avec un zonage adapteacute agrave lameacutenagement du
territoire dans un contexte de changements climatiques
Ce zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire dans un contexte de changements
climatiques a eacuteteacute eacutetabli comme eacutetant le sceacutenario le plus probable deacuterosion auquel a eacuteteacute ajouteacute
une bande de 15 megravetres de largeur Lajout de cette bande de terrain suppleacutementaire
permettra de deacuteterminer Je zonage qui apregraves la perte du terrain eacuterodeacute par 50 ans de processus
cocirctiers (soit le SP) assure que les infrastructures ne se retrouvent pas trop pregraves du rivage et
quelles soient toujours seacutecuritaires (figure 58) Le SP a eacuteteacute choisi pour estimer leacuterosion agrave
lhorizon du zonage (50 ans) car il sagit de la meilleure estimation disponible des risques
deacuterosion dans un contexte de changements climatiques La bande de 15 megravetres qui y est
ajouteacutee correspond agrave une largeur consideacutereacutee comme neacutecessaire pour la protection contre les
autres aleacuteas cocirctiers que sont les vagues de tempecircte les vents les embruns la houle ou les
deacutebris organiques projeteacutes sur le rivage Une bande similaire a eacuteteacute prescrite par les
speacutecialistes de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges sur la Cocircte-Nord pour les cocirctes ne
subissant pas deacuterosion (soit les falaises de roches igneacutees) En effet mecircme si ces cocirctes ne
sont pas consideacutereacutees comme seacuterodant avec un taux perceptible une bande de 15 megravetres a
tout de mecircme eacuteteacute appliqueacutee pour les nouvelles constructions (Dubois et al 2005)
Le zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire (soit le SP augmenteacute de 15 megravetres)
occupe 568 ha de plus que seulement les zones probables deacuterosion du SP Dans ces secteurs
se retrouvent dores et deacutejagrave 69 bacirctiments repreacutesentant 63 uniteacutes deacutevaluation fonciegravere
53 J Comparaisons des impacts des diffeacuterents zonages vis-agrave-vis du SP+ J5
Lobjectif de cette section est de calculer les superficies qUI sont soustraites agrave un futur
deacuteveloppement mais devraient ecirctre constructibles car elles ne sont pas agrave risque dapregraves le
zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire dans un contexte de changements climatiques
proposeacute par cette eacutetude Les tableaux 510 et 51 1 exposent (1) les superficies proteacutegeacutees par
les diffeacuterents zonages possibles alors que selon le zonage adapteacute elles ne sont pas agrave risque (2)
143
les superficies non zoneacutees mais qui sont agrave risque deacuterosion et dimpacts corollaires ainsi
que (3) le nombre de bacirctiments et le nombre de rocircles deacutevaluation municipale zoneacutes agrave tort ou
non zoneacutes mais agrave risque
Tableau 510 Zones soustraites agrave un deacuteveloppement potentiel vis-agrave-vis du SP +15 m
Non preacutevu agrave risque mais zoneacute Soustrait agrave un deacuteveloppementagrandissement potentiel
Superficie Bacirctiments 2001 MAMR ha nombre nombre
LQE 0 0 0
Proposition de la MRC 31 0 2
Critegraveres de la Cocircte Nord 381 51 46
Nouveau-Brunswick 76 2 5
Historique (30 ans) 0 0 0
Historique (50 ans) 0 0 0 1
Tableau 511 Zones preacutevues agrave risque par le SP +15 m mais non zoneacutees
Preacutevu agrave risque mais non zoneacute Potentielle augmentation du risque
Superficie Bacirctiments 2001 MAMR ha nombre nombre
LQE 678 96 85
Proposition de la MRC 227 32 33
Critegraveres de la Cocircte Nord 65 9 9
Nouveau-Brunswick 111 19 18
Historique (30 ans) 1099 135 120
Historique (50 ans) 1041 132 117
Si lon compare la LQE avec la possibiliteacute de zonage quest le SP + 15 m le deacutefaut
de la loi apparaicirct encore plus flagrant avec pregraves de 68 hectares qui devraient ecirctre proteacutegeacutes et
interdits agrave la construction mais qui ne le sont pas (tableau 511) Ces terrains comprennent
deacutejagrave 96 bacirctiments soit 85 uniteacutes deacutevaluation Laisser de nouvelles constructions sy eacutetablir
reviendrait agrave creacuteer un risque suppleacutementaire
144
Si lon compare la proposition de zonage de la MRC avec le zonage SP + 15 m il est
possible de constater que sa supetficie est seulement de 31 ha supeacuterieure (tableau 5) 0) Cela
est tregraves faible et correspond agrave une bande dune largeur moyenne de 075 m qui longerait le
rivage sur toute sa longueur Par contre les surfaces non zoneacutees mais agrave risque sont de
227 ha
Lorsque lon compare le zonage du Nouveau-Brunswick avec le zonage laquocompletraquo
proposeacute ici il ny a que peu de surface qui est soustraite au deacuteveloppement et eacutegalement
relativement peu de surface laisseacutee constructible alors quelle ne devrait pas lecirctre (tableau
510 et 511) La bande de 30 megravetres semble donc relativement adapteacutee aux processus
deacuterosion du secteur de Perceacute bien quelle nait pas eacuteteacute speacutecialement conccedilue pour cette
reacutegion Il est degraves lors plutocirct possible de parler de coiumlncidence heureuse entre la bande du
zonage du Nouveau-Brunswick et celle du zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire pour
ce secteur Le fait que Il ha soient agrave risque mais non zoneacutes alors quen parallegravele 76 ha le
sont mais ne le devraient pas reflegravete tout de mecircme une mau vaise adeacutequation avec leacutevolution
future de la cocircte Ceci est principalement ducirc agrave Juniformiteacute de la bande de protection qui ne
peut pas tenir compte des variations locales dans lintensiteacute de leacuterosion Les secteurs
dimpreacutecisions laissent ainsi de la place agrave laugmentation du nombre de constructions dans
les zones agrave risque
Le zonage proposeacute par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la
Cocircte-Nord semble trop strict car il preacuteserve plus de 38 ha comme eacutetant agrave risque alors quils
ne le seront probablement pas dici 2050 (tableau 510) En hypotheacutequant de grandes
superficies dautant plus parmi les terrains littoraux les plus priseacutes la municipaliteacute limite ses
possibiliteacutes de deacuteveloppement Il y a donc une probabiliteacute que le regraveglement ne soit pas
respecteacute etou de soulever la grogne populaire car il semblera (avec raison) trop strict Cela
peut agrave terme discreacutediter les opeacuterations de sensibilisation aux processus littoraux
Les zonages deacutecoulant de lextrapolation des taux historiques eacutetant deacutejagrave trop faibles
lorsquon les comparait avec leacutevolution probable le sont encore plus lorsquon les compare
au zonage proposeacute ici (tableaux 510 et 511) Le nombre tregraves important de constructions qui
145
existent deacutejagrave dans les zones agrave risque mais qui ne sont pas zoneacutees selon cette meacutethode laisse agrave
penser quen appliquant celle-ci pour le futur la municipaliteacute va devoir faire face agrave une
importante probleacutematique dici 50 ans alors mecircme quelle pensera y ecirctre preacutepareacutee
532 Synthegravese
Dans le tableau 512 les lacunes et les excegraves dans les zonages vis-agrave-vis du SP + 15 m
sont preacutesenteacutes en proportion de la supelficie de ce zonage adapteacute agrave lameacutenagement dans un
contexte de changements climatiques Par rapport aux comparaisons preacuteceacutedemment
effectueacutees avec le SP la proposition de zonage de la MRC est passeacutee dun zonage excessif de
65 agrave un zonage insuffisant de 19 Celui du Nouveau-Brunswick est quant agrave lui situeacute
dans un entre-deux avec moins de 10 agrave la fois dexcegraves et de lacune (tableau 512) Ceci
signifie que mecircme si globalement les surfaces semblent similaires (seulement 22 ha de
diffeacuterence voir tableau 5 J) une analyse segment par segment montre que Je zonage peut
alterner entre lexcegraves dans des secteurs de cocircte peu active ou stable et linsuffisance dans
des secteurs de cocircte tregraves active Pour les autres zonages les lacunes constateacutees dans la section
52 sont exacerbeacutees dans cette section agrave cause de lajout dune bande de 15 m au sceacutenario
du SP
Tableau 512 Comparaisons geacuteneacuterales des zonages vis-agrave-vis du SP+ 15
Zone pas assez Zone trop Type de zonage
en de la superficie du SP+15 m LQE 57 0 Proposition de la MRC 19 3 Nouveau-Brunswick
1shy9 6
Critegraveres de la Cocircte-Nord 5 32 ~
Taux historique 0 0 I~-
- 30 ans 93 0 - 50 ans 88 0
Aucune des diffeacuterentes options dameacutenagement et de gestion des risques cocirctiers
existantes ne semble pouvoir donner entiegravere satisfaction quant aux modifications que va
connaicirctre la cocircte dans les 50 prochaines anneacutees Les meacutethodes traditionnelles de travail ne
146
semblent pas adapteacutees aux conditions actuelles des cocirctes comme en teacutemoignent les
probleacutematiques actuelles Ainsi les modifications futures de lenvironnement risquent
daccentuer cette meacutesadaptation
54 Discussion sur les diffeacuterentes options de zonage possibles
Si lutilisation dun zonage baseacute sur un sceacutenario probable deacuterosion tel que celui
deacutefini par Bernatchez et al (2008 a) serait le meilleur moyen dobtenir un zonage preacutecis les
donneacutees neacutecessaires agrave leacutetablissement du SP nexistent malheureusement que pour certains
territoires tregraves restreints (ducirc au temps et aux ressources neacutecessaires agrave son eacutelaboration) Cest
pourquoi il est important de savoir si dautres meacutethodes permettraient dobtenir un zonage
efficace pour de plus grands territoires agrave moindre coucirct (en temps et en argent) Les
comparaisons effectueacutees dans ce chapitre entre les diffeacuterentes possibiliteacutes de zonage des
risques cocirctiers sont primordiales afin de permettre aux municipaliteacutes de faire un choix eacuteclaireacute
lorsquil sagit de la gestion de leur territoire Depuis la loi de 2001 sur la seacutecuriteacute civile et
lobligation de mise en place de scheacutemas de seacutecuriteacute civile dans toutes les MRC du Queacutebec
les gestionnaires ont dautant plus besoin de meacutethodes pour les aider agrave identifier les terrains
qui sont susceptibles decirctre affecteacutes par leacuterosion En effet les MRC ne disposent
geacuteneacuteralement pas dun expert dans le domaine ce qui rend lutilisation de regravegles simples
comme celles des zonages analyseacutes neacutecessaire Une faciliteacute dapplication et une meacutethode de
cartographie simple sont rechercheacutees par les ameacutenagistes (Caron comm pers) La litteacuterature
privileacutegie certes laction agrave linaction (Peng et al 2006) mais aucune eacutetude nexiste pour
aider agrave effectuer un choix II est donc important de savoir si les meacutethodes proposeacutees peuvent
se reacuteveacuteler efficaces
147
Certaines propositions de zonage sont couramment reprises dans la litteacuterature traitant
du zonage des risques cocirctiers Pourtant aucune nest tout agrave fait adapteacutee pour la zone cocirctiegravere
eacutetudieacutee Ainsi les principales lacunes qui ont eacuteteacute repeacutereacutees dans les zonages existants et qui
reacuteduisent leur efficaciteacute font ressortir autant de paramegravetres importants qui devraient ecirctre pris
en compte dans leacutelaboration dun futur zonage Ils peuvent ecirctre regroupeacutes en trois cateacutegories
agrave savoir
~ les paramegravetres naturels des cocirctes
~ les paramegravetres climatiques de lenvironnement
~ les paramegravetres humains de loccupation des terres
54 J Inteacutegration des paramegravetres naturels
Lors de la creacuteation des zonages loptique dans laquelle ils ont eacuteteacute mis en place est
geacuteneacuteralement agrave lorigine de leurs points forts mais aussi de leurs faiblesses Par exemple la
LQE qui a dabord un objectif environnemental propose une bande de trop faible largeur
concernant les risques (15 m seulement) car elle na pas eacuteteacute conccedilue et reacutefleacutechie en fonction de
la dynamique des aleacuteas cocirctiers Ainsi eJie nintegravegre pas les paramegravetres physiques significatifs
des cocirctes mecircme si eJie est utiliseacutee partout au Queacutebec pour geacuterer les risques en deacutecoulant Par
ailleurs le zonage du Nouveau-Brunswick avec sa bande fixe mecircme sil correspond
globalement au zonage adapteacute proposeacute par cette eacutetude laisse tantocirct des secteurs surproteacutegeacutes
tantocirct des secteurs non proteacutegeacutes Ceci deacutecoule du fait que les paramegravetres naturels des cocirctes ne
sont pas inteacutegreacutes au zonage qui est appliqueacute uniformeacutement quel que soit lenvironnement
Limportance des connaissances physiques de la cocircte et de son eacutevolution pour
lameacutenagement est donc essentielle (Pethick 2001) Ce qui est principalement utile est le
taux de migration ainsi que la future position de la ligne de rivage (Pethick 2001 Winckel et
al 2008)
laquo Erosion rates are not only used by scientists to study sediment budgets or the lole of natural processes in shoreline alteration they are also used to determine safe construction setbacks settle property ownership disputes study the effectiveness of shoreline protection structures and to make land use decisions raquo (Moore 2000)
148
Le taux deacuterosion mesureacute est le moyen le plus adapteacute pour refleacuteter la variabiliteacute des
paramegravetres naturels des cocirctes tel que cela se fait dans le zonage utilisant les taux historiques
Cependant comme de grandes portions de littoral ne disposent pas de cette donneacutee il a eacuteteacute
examineacute la possibiliteacute dutiliser un estimateur (proxy) En effet la segmentation cocirctiegravere
effectueacutee par le LDGIZC de lUQAR couvre quant agrave elle la totaliteacute des cocirctes du Queacutebec
meacuteridional Leacutevaluation preacuteliminaire effectueacutee portait sur les types de cocirctes leur lithologie
leacutetat de la cocircte le degreacute dalteacuteration des roches et la hauteur de la falaise (LDGICZ 2006)
Si lon se fie agrave la hauteur du trait de cocircte il nest pas possible de distinguer deux groupes en
fonction des taux deacutevolution preacutedits (figure 54) Apregraves une eacutetude des taux deacuterosion tant
reacutecents quhistoriques les diffeacuterences entre les paramegravetres physiques des cocirctes mecircme sils
existent ne semblent pas suffisants pour permettre une preacutevision des taux de recul futurs dun
segment de cocircte Pour la section de cocircte de Perceacute il nest pas possible de preacutedire quel sera le
taux deacutevolution dune portion de cocircte tant actuel que futur agrave partir de caracteacuteristiques
qualitatives de la cocircte que sont le type de cocircte leacutetat la lithologie la hauteur etc Cela peut
ecirctre ducirc au fait que les types de cocirctes en preacutesence sur le territoire deacutetude ne sont pas
suffisamment varieacutes et ne repreacutesentent que des conditions limiteacutees et relativement uniformes
agrave cause de leur proximiteacute (57 km de cocirctes seulement) Une eacutetude plus pousseacutee de ces
paramegravetres et une analyse sur un plus grand territoire avec une plus grande varieacuteteacute
denvironnements pourraient ecirctre meneacutees pour confirmer ou infirmer ces reacutesultats Pour le
moment cela tend agrave conforter le fait quil est primordial de connaicirctre les taux de recul et la
dynamique actuelle pour geacuterer la cocircte Ceci sexplique par les multiples interactions qui ont
lieu entre les paramegravetres cocirctiers le climat et lhydrodynamique qui rendent la modeacutelisation
difficile (Whitehouse et Sutherland 2001) Agrave une eacutechelle locale comme celle utiJiseacutee en
gestion de lameacutenagement il est donc encore primordial de se baser sur les taux de recul
mesureacutes pour avoir le meilleur portrait de laleacutea deacuterosion afin deacutetablir les zonages de
risques coheacuterents Lutilisation de certains paramegravetres physiques comme estimateurs (proxy)
pour les taux deacuterosion nest donc pas possible agrave cette eacutechelle Un suivi sur le terrain et des
analyses geacuteomorphologiques restent donc neacutecessaires car une preacutediction statistique agrave laide
des paramegravetres naturels nest pas possible agrave lheure actuelle agrave cette eacutechelle
149
Les experts saccordent ainsi pour inteacutegrer lutilisation des taux deacuterosion agrave
lameacutenagement (Moore 2000 Pethick 200] Winckel et al 2008) mais pas sur la maniegravere
de les obtenir de les appliquer ni sur la leacutegalisation qui doit en deacutecouler De plus il est
important de noter que le rythme du recul est beaucoup plus important que seul le taux
historique geacuteneacuteralement utiliseacute (Bernatchez et al 2008 a Pierre 2006) Enfin il est
important dutiliser les preacutevisions des taux deacuterosion futurs et non pas uniquement des taux
historiques afin dobtenir un zonage efficace pour les 50 prochaines anneacutees tel que nous
lavons vu dans les paragraphes 525 et 53 J traitant des zonages baseacutes sur les taux
historiques et leurs lacunes Cette inteacutegration des taux futurs nest pas toujours mentionneacutee
par ceux qui mettent en avant cette solution comme eacutetant adapteacutee agrave la dynamique cocirctiegravere et
aux paramegravetres physiques variables de la cocircte (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et
Dalrymple 2004) Le littoral eacutetant complexe leacutelaboration de ces taux preacutevisionnels deacuterosion
neacutecessitera une compreacutehension geacuteneacuterale de la dynamique cocirctiegravere (Jolicœur et UumlCarrol
2007) et linteacutegration des paramegravetres climatiques agrave venir
542 Inteacutegration des paramegravetres climatiques variations du climat et changements
climatiques
Dapregraves les comparaisons que nous avons effectueacutees un zonage qui tient compte des
paramegravetres naturels mais non des changements climatiques nest pas efficace Par exemple
les zonages deacutecoulant des taux historiques ont certes lavantage deacutetablir une bande de
protection de largeur variable selon le segment de cocircte auquel ils sont appliqueacutes et reflegravetent
ainsi la dynamique cocirctiegravere Mais ils ne sont pas une option qui semble viable pour le secteur
eacutetudieacute car la sous-estimation des surfaces agrave risque est flagrante (agrave 77 insuffisante) Ainsi
mecircme si lutilisation des taux historiques deacuterosion dans leacutelaboration des zonages est
proposeacutee par plusieurs auteurs (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et Dalrymple 2004) il
manque agrave cette meacutethode linteacutegration de limpact de la variabiliteacute des paramegravetres climatiques
Cela provient de labsence de consideacuteration de la cocircte comme un systegraveme variable dans le
temps Les changements cl imatiques vont comme on la vu modifier les processus cocirctiers et
donc les aleacuteas Les taux deacuterosion vont de maniegravere corollaire ecirctre eacutegalement modifieacutes Les
150
aleacuteas passeacutes neacutetant plus le reflet de lavenir la seule application de ces meacutethodes historiques
nest donc pas agrave preacuteconiser sur les cocirctes car elles sous-eacutevaluent dramatiquement les surfaces
agrave risque En effet elles ne tiennent pas compte du rythme deacutevolution cocirctiegravere qui est tregraves
important dans le zonage des risques deacuterosion notamment pour pouvoir quantifier les
extrecircmes deacuterosion (Pierre 2006) De plus bien quune cocircte puisse preacutesenter un bilan
deacutevolution historique positif (progradation) elle peut aussi connaicirctre de courtes peacuteriodes ougrave
le recul peut atteindre plusieurs dizaines de megravetres en quelques anneacutees de sorte que les
infrastructures construites trop pregraves de la ligne de rivage peuvent se retrouver agrave risque
(Bernatchez et al 2008 a) Il pourrait donc ecirctre envisageacute dappliquer un coefficient
multiplicateur aux taux deacuterosion passeacutes pour contrecarrer cette lacune Ce coefficient
climatique permettrait de rendre les taux historiques repreacutesentatifs des taux futurs Cet indice
pourrait ecirctre eacutetabli pour chaque reacutegion du Queacutebec pour tenir compte des paramegravetres
cl imatiques reacutegionaux Par exemple comme le taux deacuterosion pour la peacuteriode 1992-2001 est
en moyenne 27 fois infeacuterieur au SP dans Je secteur de Perceacute il pourrait ecirctre deacutecideacute que le
coefficient pour la reacutegion gaspeacutesienne serait 27
Le zonage eacutelaboreacute pour la Cocircte-Nord avait comme objectif de prendre en compte
laugmentation des risques dans un contexte de changements climatiques Cela la conduit agrave
sureacutevaluer les risques principalement agrave cause dun manque de donneacutees preacutecises concemant
limpact de ces changements agrave leacutepoque de sa reacutealisation Ce sceacutenario pessimiste conduirait
donc agrave hypotheacutequer le deacuteveloppement de certains secteurs La preacutecision des projections
climatiques et de leurs impacts est donc primordiale
Avec les zonages utiliseacutes ou proposeacutes actuellement nous sommes deacutejagrave mal adapteacutes et
mis au deacutefi dans notre gestion des zones cocirctiegraveres avec le climat actuel ce qui fait que nous ne
sommes pas precircts agrave des changements plus rapides et allons avoir encore plus de problegravemes agrave
reacutesoudre agrave lavenir (Forbes 2008) Dans la litteacuterature actuelle ce sont principalement des
eacuteleacutements composites qui deacuteterminent la sensibiliteacute ou non dune cocircte aux changements
climatiques mecircme si cela passe principalement par linclusion de la seule hausse du niveau
marin relatif tel que dans les eacutetudes de Shaw et al (1998) ou de Gornitz et al (1997) Cellesshy
ci nont toutefois pas eacuteteacute effectueacutees agrave une eacutechelle adapteacutee pour reacutealiser un zonage Les
151
indices de sensibiliteacute existants (Shaw et al 1998 Gornitz et al 1997) ainsi que les cartes
preacutedisant leacutevolution des aleacuteas et leurs impacts potentiels (Fairbank et Jakeways 2006)
permettent tout de mecircme aux ameacutenagistes de connaicirctre limportance que vont avoir les
changements climatiques sur leur cocircte et ainsi de se preacuteparer agrave leurs impacts Elles permettent
aussi de cibler les secteurs dans lesquels les probleacutematiques seront les plus criantes agrave lavenir
ainsi que les grands enjeux qui en deacutecouleront Mais la deacutetermination de la sensibiliteacute du
secteur et de ses aleacuteas aux changements ne permet pas au x ameacutenagistes linteacutegration des
reacutesultats dans un zonage et ainsi de controcircler les ameacutenagements dune municipaliteacute avec une
grande preacutecision spatiale
Le processus le plus efficace serait donc plutocirct didentifier les facteurs cleacutes qUI
conditionnent les processus cocirctiers et qui pourraient ecirctre modifieacutes par les changemen ts
climatiques afin de pouvoir inteacutegrer les reacutesultats des modeacutelisations du climat futur
Malheureusement les facteurs climatiques cleacutes qui conditionnent les processus cocirctiers ne
sont pas encore tous bien connus et deacuteterminer quel sera leur poids dans leacuterosion future est
donc un exercice complexe (Bernatchez et al 2008 a) Une analyse au cas par cas pour
deacuteterminer les futures positions de la ligne de rivage semble agrave lheure actuelle la plus
adeacutequate pour ce type danalyse car mecircme si cela augmente le temps de reacutealisation et le coucirct
cela augmente eacutegalement lefficaciteacute de la preacutediction Une collaboration entre les
scientifiques et les gestionnaires est donc primordiale pour inteacutegrer tous ces paramegravetres agrave la
future gestion des cocirctes
543 Inteacutegration des paramegravetres humains occupation du territoire
Aucun des zonages eacutetudieacutes ne prend en compte les paramegravetres humains ce qui est
une lacune importante conduisant notamment agrave interdire les constructions agrave des endroits non
risqueacutes et limitant le deacuteveloppement de la municipaliteacute sur ses meilleurs terrains Lobjectif
dun zonage des risques devrait ecirctre de minimiser les risques tant actuels que futurs mais
aussi les impacts socio-eacuteconomiques neacutegatifs ce que ne parviennent pas agrave faire les zonages
eacutetudieacutes Par exemple le muret qui supporte la promenade municipale dans lanse du sud du
152
village de Perceacute est essentiel agrave la municipaliteacute pour son deacuteveloppement touristique ducirc agrave la tregraves
grande densiteacute de bacirctiments agrave haute valeur ajouteacutee preacutesents en arriegravere de celui-ci Son
entretien sur le long terme est donc assureacute Sur les 607 megravetres de longueur quil occupe la
position du trait de cocircte est donc fixeacutee Le zonage ne devrait ainsi tenir compte que des aleacuteas
ponctuels tels les vagues les embruns et les deacutebris que peuvent engendrer les tempecirctes et
non du recul potentiel de la ligne de rivage et du trait de cocircte Par exemple dans le zonage
deacutecoulant des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la Cocircte-Nord ce
secteur eacutetait zoneacute sur 37 ha et dans celui du Nouveau-Brunswick sur 18 ha Pourtant si lon
considegravere une bande de seacutecuriteacute de 15 megravetres la surface devant ecirctre zoneacutee nest que de
10 ha Limiter agrave tort le deacuteveloppement de ces terrains du centre ville qui abritent de
nombreux services commerciaux et touristiques serait dommageable pour leacuteconomie
villageoise
Lors de leacutelaboration dun zonage cocirctier il est donc important de tenir compte du
type doccupation du territoire Le zonage des risques tel queacutevoqueacute dans cette recherche ne
fait queacutetablir des limites probables des risques cocirctiers Le fait didentifier ce quil est
acceptable ou non de faire dans cette zone na pas eacuteteacute eacutevoqueacute et relegraveve plutocirct de deacutecisions
politiques ou collectives Toutefois il faut savoir que certains ameacutenagements humains
peuvent modifier la deacutelimitation mecircme de cette zone agrave risque en ayant une influence
importante sur les processus tant en les acceacuteleacuterant quen les ralentissant voir en les arrecirctant
Ainsi eacutetant donneacute que les effets dun choix politique peuvent modifier les paramegravetres
naturels deacutevolution de la cocircte ces deacutecisions devraient ecirctre inteacutegreacutees au processus deacutecisionnel
lorsque lon eacutetablit des projections environnementales pour le futur Les diffeacuterents eacuteleacutements
qui devraient ecirctre pris en compte comprennent notamment la preacutesence dun muret municipal
ou de deacutefenses cocirctiegraveres
A) La preacutesence dun muret ou autre infrastructure dont lautoriteacute compeacutetente (municipale ou
supeacuterieure) a deacutecideacute dassumer lentretien pour tout lhorizon de gestion Si le trait de cocircte est
fixeacute leacuterosion peut ecirctre consideacutereacutee comme nulle en arriegravere de celui-ci Il faut par conseacutequent
en tenir compte (Meur-Ferec et al 2008)
B) La preacutesence de deacutefenses cocirctiegraveres telles que des enrochements ou des eacutepis qui peuvent
aggraver leacuterosion en aval de la deacuterive littorale La reacutepartition et la nature des deacutefenses
153
doivent ecirctre connues dans la mesure ougrave elles ont une incidence sur la morphologie du littoral
et sur laction des facteurs de forccedilage (Fairbank et Jakeways 2006) La perrrusslon
dintervention ponctuelle va avoir des conseacutequences sur lensemble de Juniteacute
hydroseacutedimentaire Ne pas les inclure rendrait les zonages moins efficaces
Les multiples types doccupation humaine possible doivent eacutegalement ecirctre consideacutereacutes
eacutetant donneacute la diffeacuterence dans la neacutecessiteacute de la proximiteacute au rivage ainsi que dans leur
possibiliteacute de deacutemeacutenagement Ainsi les emplacements dun camping ou les infrastructures
touristiques leacutegegraveres (petits belveacutedegraveres tables de pique-nique ) peuvent ecirctre deacuteplaceacutes en
suivant leacuterosion il est donc possible de croire que suivant un choix socieacutetal on les laisse
sinstaller dans les zones agrave risque deacuterosion pour une dureacutee deacutetermineacutee (Paskoff 2004 b)
Lacceptabiliteacute sociale est en effet importante agrave consideacuterer mecircme si elle na pas eacuteteacute abordeacutee
ici car une fois deacutetermineacute avec preacutecision les zones agrave risque cest agrave la socieacuteteacute de choisir ce
quiJ est acceptable dy construire ou non
Des deacutecisions et des choix peuvent mettre de Javant le cocircteacute impeacuteratif de fixer le trait
de cocircte agrave certains endroits comme dans le cas dune voie ferreacutee dune route strateacutegique dun
cœur de village Si une deacutecision est prise les infrastructures qui se situent en arriegravere du trait
de cocircte fixeacute ne sont plus agrave risque deacuterosion pour lhorizon de gestion consideacutereacute Linteacutegration
des diffeacuterents laquotypes et pratiques de gestion des deacutefenses cocirctiegraveresraquo au sein dune
meacutethodologie de cartographie des risques du littoral lieacutes aux changements climatiques est
eacutegalement mise de lavant par le programme laquo Response raquo en Europe (Fairbank et Jakeways
2006) Cependant il est difficile deacutetablir des critegraveres automatiques applicables agrave grande
eacutechelle Une eacutetude au cas par cas de la situation semble donc la plus adeacutequate pour prendre
en compte les paramegravetres humains et leur eacutevolution
154
Lutilisation de zonages suppose que les instances gouvernementales veuillent limiter
les risques pour les populations principe que certains auteurs tels que Winckel et al (2008)
reacutefutent Pour eux les proprieacutetaires devraient ecirctre avertis des faits concernant le pheacutenomegravene
sur leur terrain et devraient ensuite ecirctre ameneacutes agrave faire leur propre choix selon le beacuteneacutefice
quils pourraient en tirer et la valeur de linvestissement quils sont precircts agrave voir deacutetruit par les
aleacuteas Ils affirment que les zonages laissent trop de zones inexploiteacutees ce qui repreacutesente une
perte pour leur proprieacutetaire Ainsi lEacutetat devrait se deacutegager de toute responsabiliteacute et
permettre de contourner le zonage et de se bacirctir au plus pregraves du trait de cocircte (Winckel et al
2008) Si cette solution laisse place au beacuteneacutefice individuel sur une courte peacuteriode il a deacutejagrave eacuteteacute
constateacute que lengagement des proprieacutetaires agrave subir les aleacuteas sans intervenir est souvent
oublieacute au fil du temps ou des transactions immobiliegraveres (Division de lameacutenagement cocirctier de
la Caroline du Nord 2009) Cette optique eacuteconomique ne tient ainsi pas compte des
interventions ponctuelles non concerteacutees que cela peut engendrer Non inteacutegreacutee agrave la
dynamique au sein dune uniteacute hydroseacutedimentaire la mise en place dune solution par un
reacutesident pourrait alors avoir des preacutejudices sur les terrains des proprieacutetaires adjacents Cela
pourrait eacutegalement remettre en cause leacutequiteacute sociale dougrave limportance de linteacutegrer dans le
processus deacutecisionnel (Dean et Dalrymple 2004 Cooper et McKenna 2008)
Rendre le zonage des risques efficace soulegraveve Je besoin dinteacutegrer un nombre
important de paramegravetres agrave limage de la complexiteacute de composantes de lenvironnement
cocirctier Les multiples facettes de la geacuteoscience cocirctiegravere pourraient ainsi augmenter la reacutesilience
des communauteacutes face aux risques cocirctiers et agrave leurs modifications dans le contexte de
changements climatiques (Forbes 2008) et permettre dinteacutegrer les paramegravetres importants
dans les zonages pour en reacuteduire les lacunes
CONCLUSION
Dans les zones cocirctiegraveres de lEst du Queacutebec la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers
est importante et il est preacutevu quelle augmente au cours de ce siegravecle Ceci est ducirc tant agrave
laugmentation des aleacuteas cocirctiers dans un contexte de variation environnementale et de
changements climatiques quagrave la densification des constructions littorales Assurer une
gestion efficace de ces territoires est donc un enjeu majeur pour ces reacutegions
Connaicirctre leacutevolution historique de loccupation des terres permet davoir une
vision geacuteneacuterale des tendances dameacutenagement et deacutevolution du secteur Cela permet
eacutegalement de connaicirctre comment les mesures de gestion et de zonage deacutejagrave implanteacutees ont
influeacute ou non sur les comportements dameacutenagement Pour la zone cocirctiegravere de la
municipaliteacute de Perceacute il a eacuteteacute possible de constater une hausse depuis les anneacutees 80 du
nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion et ce malgreacute la mise en place de lois et de regraveglements
de gestion de lameacutenagement (LAU en 1979 LQE en 1987 et scheacutema dameacutenagement en
1989) Ces lois nont pour plusieurs raisons pas reacuteussi agrave limiter les risques pour les
populations Mecircme dans les cas ougrave des solutions dadaptation ont eacuteteacute mises en place comme
lors du deacuteplacement de tronccedilons de routes menaceacutes par leacuterosion il est possible de constater
une certaine laquomeacutesadaptationraquo vis-agrave-vis des geacuteorisques cocirctiers En effet les segments
deacuteplaceacutes sont de nouveau moins de 40 ans plus tard agrave risque deacuterosion Ces
laquo meacutesadaptations raquo et ces insuffisance de la loi peuvent avoir plusieurs causes une lacune
dinformation et de connaissances des processus deacutevolution des cocirctes une trop grande
confiance accordeacutee aux ouvrages de protection contre leacuterosion ou une prise de risque
consciente pour beacuteneacuteficier de lattrait panoramique et touristique que peut repreacutesenter la cocircte
Le fait que les regraveglements ne soient pas appliqueacutes correctement a ainsi entrai neacute la hausse des
constructions en zone agrave risque ce qui soulegraveve le problegraveme de la bonne gouvernance des
geacuteorisques de la pan des municipaliteacutes
156
La Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (LQE) actuellement utiliseacutee pour geacuterer
lameacutenagement en zone littorale nest pas la seule possibiliteacute qui pourrait soffrir aux
autoriteacutes locales Dautres options theacuteoriques ou pratiques existent dans des secteurs proches
Apregraves avoir compareacute ces options de zonages (tableau 13) avec leacutevolution probable du
littoral dans un contexte de changements climatiques de nombreux points faibles et lacunes
ont eacuteteacute constateacutes Certaines options sont trop strictes et limitent les possibiliteacutes de
deacuteveloppements futurs pour la municipaliteacute tels que le zonage tireacute de lentente speacutecifique sur
leacuterosion des berges de la Cocircte-Nord la proposition de zonage de la MRC ou la politique de
protection des rives du Nouveau-Brunswick Dautres sont trop laxistes et contribuent agrave
permettre des constructions dans des secteurs agrave risque tels la LQE ou les zonages baseacutes sur
les taux deacuterosion historiques Ces lacunes trouvent leur origine dans les meacutethodes avec
lesquelles sont calculeacutees les bandes de protection de ces zonages Il sagit principalement du
manque dinteacutegration des processus naturels deacutevolution de la cocircte au sein de la
meacutethodologie utiliseacutee par Je zonage Le manque de prise en compte de la variabiliteacute des
paramegravetres climatiques peut eacutegalement ecirctre la cause de problegravemes notamment dans le cas des
zonages baseacutes sur les taux historiques qui ne tiennent pas compte de la variabil iteacute de
lenvironnement au cours des deacutecennies Enfin le manque de prise en compte des paramegravetres
anthropiques tels que certaines protections et modifications humaines apporteacutees agrave la cocircte peut
eacutegalement poser problegraveme dans la deacutefinition dun zonage efficace
Agrave la suite de cette eacutetude sur les impacts et lefficaciteacute des zonages des risques cocirctiers
sur lorganisation du territoire et la preacutevention des geacuteorisques cocirctiers il en ressort quelques
recommandations quant agrave la gestion des zones cocirctiegraveres agrave la fois pour la zone deacutetude de
Perceacute mais aussi de maniegravere plus geacuteneacuterale Car comme il a eacuteteacute montreacute les constructions en
zones cocirctiegraveres sont en augmentation depuis les anneacutees J980 et rien ne semble indiquer que Ja
tendance se modifiera agrave lavenir Ainsi un zonage efficace des risques est plus que neacutecessaire
afin deacuteviter que de nouvelles constructions ou de nouveaux proprieacutetaires se retrouvent
confronteacutes aux risques Tout dabord les lacunes constateacutees dans le zonage de la LQE
actuellement utiliseacute pour geacuterer les risques peuvent provenir dune diffeacuterence entre les buts
originaux de la loi (voir preacuteambule et objectifs de celle-ci) et lutilisation qui en est faite par
157
les communauteacutes Vu limportance de la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers une politique
speacutecifiquement deacutedieacutee aux risques est neacutecessaire Cest dailleurs ce qui a eacuteteacute fait par le
gouvernement du Queacutebec en 2001 avec la Loi sur la seacutecuriteacute civile Au vu de la difficulteacute
pour des instances locales dy faire face un cadre de preacutevention des risques naturels a eacuteteacute
ajouteacute en 2006 sur le plan national Leur mise en place progressive devrait donc permettre de
mieux faire face agrave la probleacutematique Ensuite agrave cocircteacute de la deacutelimitation exacte des zones agrave
risque sur laquelle nous nous sommes attardeacutes dans cette recherche plusieurs questions
socieacutetales peuvent ecirctre souleveacutees Il est possible en effet de penser quil est preacutefeacuterable de
zoner plus de terrain que moins car ainsi on est certain de ne pas creacuteer de futurs problegravemes
(principe de preacutecaution) Cependant cela reviendrait agrave hypotheacutequer certains terrains et donc
le deacuteveloppement eacuteconomique des municipaliteacutes De plus la constl1lction dans les zones agrave
risque pourrait continuer selon ce que lon juge acceptable de mettre en danger versus les
retombeacutees eacuteconomiques qui peuvent en reacutesulter (Winckel el al 2008) Certains eacuteleacutements
temporaires deacuteplaccedilables ou neacutecessitant la proximiteacute de leau pourraient eacutegalement ecirctre
autoriseacutes Ces questions relegravevent plutocirct dun choix socieacutetal qui devrait ecirctre pris par la sphegravere
politique et ont donc eacuteteacute sciemment eacuteludeacutees de cette recherche De plus il a eacuteteacute noteacute que les
responsables locaux ont besoin de connaicirctre lemplacement de la future ligne de rivage plutocirct
que des theacuteories sur de nouveaux zonages (Pethick 2001 Caron 2007 Pitre 2007)
Ladeacutequation entre les besoins des ameacutenagistes et ce que les scientifiques peuvent produire
pour eux est une donneacutee essentielle afin que les connaissances creacuteeacutees par la recherche soient
utiliseacutees au mieux Il conviendrait ainsi de mieux eacutetudier les besoins du milieu local en
reacutealisant des eacutetudes collaboratives comme cela sest fait dans le cadre de leacutetude de
Bernatchez el al (2008) ou de cette eacutetude Ensuite mecircme si les zonages que nous avons
eacutetudieacutes ont pour but de proteacuteger les constructions vis-agrave-vis de leacuterosion ceux-ci peuvent
eacutegalement servir agrave la protection environnementale ou vice-versa Ce multiple effet beacuteneacutefique
des zones de protection a eacuteteacute observeacute par de nombreuses communauteacutes (Clark 1996) La
prise en compte des marges maximales pour lune ou lautre des raisons devrait donc ecirctre
mise en avant au sein dune gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (Stewart el al 2003)
Finalement il ressort eacutegalement quun travail de sensibilisation devrait accompagner le
zonage pour lexpliquer aux communauteacutes et aux deacutecideurs et ce quelle que soit loption
retenue La sensibilisation et la vulgarisation sont preacutesentement souvent oublieacutees par ceux
158
qui eacutelaborent les zonages mecircme si ce nest pas efficace dagir ainsi car il est plus coucircteux de
laquo reacuteparerraquo les problegravemes que deacuteduquer le public (Stewart et al 2003) Linformation
augmenterait Jacceptabiliteacute sociale des zonages et minimiserait ainsi la vulneacuterabiliteacute des
communauteacutes (Meur-Feree et al 2008) Limportance de fournir des informations non
techniques est ainsi essentielle en ce qui a trait agrave la gestion des cocirctes (McInnes 2006) En
effet les zonages mis en place doivent ecirctre correctement appliqueacutes si on veut quils puissent
ecirctre efficaces
Une approche plus inteacutegratrice pour geacuterer les risques cocirctiers augmenterait lefficaciteacute
tant immeacutediate quagrave long terme des zonages agrave la fois dans lenvironnement climatique actuel
quavec les changements climatiques agrave venir Ainsi une analyse globale de la situation au
travers des geacuteosciences pourra inteacutegrer les taux de recul mesureacutes ainsi que les eacuteleacutements
physiques climatiques et humains ayant un impact sur la cocircte Une telle approche est jugeacutee
neacutecessaire pour deacuteterminer le plus preacuteciseacutement possible les terrains qui sont susceptibles
decirctre eacuterodeacutes Cela permettrait eacutegalement deffectuer des reacuteajustements au cours du temps si
les tendances venaient agrave se modifier En conseacutequence les communauteacutes cocirctiegraveres seraient
moins vulneacuterables aux risques cocirctiers et pourraient mettre en valeur de maniegravere optimale leur
territoire
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Tolvanen H et Kalliola R (2008) laquo A structured approach to geographical information in coastal research and management raquo Ocean amp Coastal Management vol 5 J nO 6 2 p485-494
Whitehouse RJ S et Sutherland J (2001) COASnD data report - 3D experiment Teignmouth UK HR Wallingford Report TR 119
Winckel PR Vrijling J K et Van de Graaff J (2008) laquo Developing a building policy for the erosion zone - Solutions to some key (Dutch) questions raquo Coasral Engineering vol 55 p 79-92
Zeidler R B (1997) laquo Continental shorelines climate change and integrates coastal management raquo Ocean amp Coastal management vol 37 Ndeg 1 p 41-62
ANNEXES
Annexe 1 Deacutefinitions des types de cocircte
Tvpe de cocircte Deacutefinition
Marais maritime Les marais maritimes sont des zones daccumulation de seacutediments fins coloniseacutees par de la veacuteqeacutetation herbaceacutee
Accumulation de sable etou de gravier qui sattache agrave la cocircte et Flegraveche littorale qui seacutetire geacuteneacuteralement en parallegravele agrave la cocircte dont lextreacutemiteacute est
libre Flegraveche littorale
agrave marais maritime Flegraveche littorale bordeacutee par un marais maritime
Accumulation de sable etou gravier littoral formeacutee dun replat
Terrasse de plage geacuteneacuteralement veacutegeacutetaliseacute qui est tregraves rarement submergeacute par les mareacutees Le replat est parfois bordeacute sur sa partie infeacuterieure par un talus deacuterosion (microfalaise) de moins de 15 m de hauteur
Basse falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux
de 15 agrave 5 m de hauteur
Moyenne falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux
de 5 agrave 10 m de hauteur
Haute falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux
supeacuterieur agrave 10 m de hauteur
Dapregraves Bernalchez el al 2008 a
173
Annexe 2 Deacutefinition de leacutetat de la cocircte
Exemple eacutepis enrochements murets
Eacutetat de la cocircte Deacutefinition
Cocircte naturelle qui preacutesente des deacuterosion vive etou qui est Active veacutegeacutetaliseacutee agrave moins de 25 Preacutesence de cicatrices
geacuteomorphologiques laisseacutees par les processus deacuterosion
Semi-veacutegeacutetaliseacutee Semi-active Tout type de cocircte naturelle qui preacutesente des signes partiels
deacuterosion elou qui est veacutegeacutetaliseacutee entre 25 et 75
Veacutegeacutetaliseacutee Stable Tout type de cocircte naturelle qui ne preacutesente aucun signe
deacuterosion etou qui est veacutegeacutetaliseacutee agrave plus de 75
Artificielle Cocircte naturelle modifieacutee par une structure rigide
Dapregraves Bernatche7 el al 2008 a
174
Annexe 3 Adaptation du zonage du comiteacute dexperts sur ] eacuterosion des berges de la Cocircte-Nord
Inconstructible dans a marge de s~curiteacute Recharge
Perimetre urbain
Tvoe de cocircte Aleacutea Marae de seacutecuriteacute Recommandation dintervention
Flegraveche sableuse Erosion 1
Submersion Aucune
Inconstruclible sur toute la flegraveche Etude du risque de submersion Epis et fascines InconstruClible dans la marge de seacutecuriteacute Etude du
11icrolerasse laquo15 m Erosion Submersion
TR x 30ans ~ 15 m ou marge minimale de 60m
risque de submersion Recharge en sable peacuteriodique Epis et faSCines eacutepis rocheux avec ou sans recharae de sable
Marais saleacute Erosion SubmerSion
Deacutelimite par photointerpreacutetation et marge mll1lmale de 60m
Inconstructible dans la marge de seacutecunteacute Etude du risque de submersion Aboiteau (digue enrocheacutee avec noyau Impermeacuteable en argile) Remblai pour hausser les maisons Enrochement
Dunes cocirctiegraveres Erosion
TR x 30ans + 15 YI il partir de la limite des dunes vers
Avanceacutee dunalres 1inteacuterieur des terres
Inconsctructible dans la zone de protection InterdictIOn de circuler en vn Conserallon inteacutegrale
Falaise siltiargile (hauteurgt5m)
Erosion i
Glissement de terrrain
(2x Ht ou ~Om max) + TR x 30 ans
Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Evaluation des risques de mouvement de masse Travaux de stabilisation reacuteeacutequilibrage de la pente contrepoids enrochement (perte de la plage)
Falaise siltiargile (hauteurgt5m) avec preacutesence danciennes couleacutees araileuses
Erosion 1
Glissement de terrrain
15 xGR
Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Evaluation des risques de mouvement de masse Travaux de stabilisation reacuteeacutequilibrage de la pente contrepoids enrochement IDerte de la Dlaoe 1
Falaise siltiargile hauteurlt5m
Erosion TR x 30 ans + 15 m ou marge minimale de 50 m
Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Enrochement (perte de la plage)
TR x 30 ans + 15 m ou-marge minimale en fonction
en sable periodique Epis rocheux Epis rocheux etde la hauteur du talus
Falaise sable Erosion recharge en sable peacuteriodique Reacuteeacutequilibrage de laHauteur talus=Marge pente Epis et fascines Enrochement 8et recharge5m=50m 10m~Om
en sable peacuteriodique Enrochement (perte de la plagel15m=30m gt20m=20m 1 x Ht + TR x 30ans ou Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute
Falaise till Erosion marge minimale de 20 m Enrochement (perte de la plage)
Cocircte rocheuse basse Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Etude deSubmersion 10 ou 15 m minimum
(ingeacutee) risque de submersion Cocircte rocheuse basse Submersion et (seacutedimentaire) Erosion
Falaise rocheuse (igneacutee) Aucun 10 ou 15 m minimum Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute
Falaise rocheus e Erosion TR x 30 ans + 15 m Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute
(seacutedimentaire)
Modifieacute de Duhois el al 2005
TR = moyenne des taux de recul supeacuterieurs (rnan) Hl = Hauteur du lalus
GR =plus grande reacutetrogression
LarQeur de la protection Jgt l l
10 megravetres 272 (1) X (1)
15 megravetres 716 ~
Barachois n ~
(1)
a (1)
~ lt0 (1) ~
Vl - -a c s 0 -l = a -~ (1)Vl ~ N0_ l
o~
(1) (Il
a (1)
20 ~ - 0l _
(1) (Il
(1) ()
l 0 o l l (Il 0(1)shy~ 00 (Ol
Cap-Despoir
Village de Perceacute -- 6Yshy
0sect) xQ
1-0~
Leacutegende Politique de protection _ zones portuairEs -
(Il shy-~
1O tO~ rn =- euml
s (1)
a (1)
10 meacutetres 0 a 15 megravetres ~
~
Fond de carte base de donneacutees topographiques du Queacutebec au 120000
1
lt~
o _
2500 5000Megravetres
Cartographie Susan Drejza 2009
o l a (1)Vl --l
VI
176
Annexe 5 Eacutevolution des superficies agricoles forestiegraveres et en friche pour la zone littorale de Perceacute entre 1934 et 200 1
V) Q)
-Q) V)
middot0 c V) Q)-uuml E Q) CL
Cf)
Q) V)
= Q)
U 0middotC U +shy -C c 0gt Q) CU V) V) Q) Q)middotuuml middotuuml E E Q) Q) CL CL
Cf) Cf)
D
gEa ltD
a a a a a M
a a ~
a
U o ~
tl
is li flt ~~ ~ li ~
euro~a ~ ~
11 il
1
gtshyl l (1)
gtlt (1)
0
lto(D ()
0shy(1)
n o 3 3 c l n ~ r o l ~ ltn
0 c (1)
(1) l
N o o
~ 0 750 1 500 3 000 4 500 6 000 ~ Voies de communication agrave moins de 30 m Fond ca orthophotographies au 1 400 gt- -lcartographie Susan Drejza 2009 -l
AVANT-PROPOS
Cette recherche prend son ongIne dans ma passIOn pour la mer et le littoral qui
mavait deacutejagrave pousseacutee agrave venir continuer mes eacutetudes de geacuteographie agrave lUniversiteacute du Queacutebec agrave
Rimouski dans le laboratoire de recherche du professeur Pascal Bernatchez Plus
preacuteciseacutement cest lenvie de travailler sur le littoral et ses probleacutematiques qui ma conduite agrave
choisir deacutetudier le zonage des risques cocirctiers dans un contexte de changements climatiques
Ce sujet est neacute du plaisir et de lenvie de concilier agrave la fois la geacuteographie physique et la
geacuteographie humaine dans une mecircme recherche Le fait de pouvoir faire de la geacuteographie
utile de la geacuteographie appliqueacutee mais tout en conservant un lien eacutetroit avec les derniegraveres
avanceacutees de la recherche en geacuteomorphologie cocirctiegravere a eacutegalement eacuteteacute important La zone
cocirctiegravere et les nombreux enjeux qui sy retrouvent est ainsi un laquo terrain de jeuraquo des plus
inteacuteressant pour la geacuteographe que je suis
Eacutevidemment ce projet sappuie sur un site deacutetude limiteacute dans lespace et ayant des
caracteacuteristiques propres ce qui limite la geacuteneacuteralisation des reacutesultats Cependant de par son
originaliteacute et les innovations quil integravegre ce projet offre un eacuteclairage nouveau sur leacutevolution
et la gestion de la zone cocirctiegravere de maniegravere plus globale En plus de linnovation scientifique
ce projet compOtie une porteacutee pratique qui est de permettre au meilleur de mes
connaissances de contribuer agrave une meilleure gestion de la zone cocirctiegravere den limiter les coucircts
ainsi que de rendre plus durables les ameacutenagements et le deacuteveloppement du territoire cocirctier
TABLE DES MATIEgraveRES
AVANT-PROPOS iii
LISTE DES FIGURES viii
LISTE DES TABLEAUX xi
LISTE DES CARTES xiii
LISTE DES ANNEXES xiv
LISTE DES ABREacuteVIATIONS SIGLES ET ACRONyMES xv
REacuteSUMEacute xvi
INTRODUCTION 1
CHAPITRE 1
CADRE THEacuteORIQUE 5
11 Zone littorale zone agrave risque concepts et deacutefinitions 5
1 11 Zone littorale description et deacutefinitions 5
112 Geacuteorisques cocirctiers une probleacutematique importante au Queacutebec maritime 12
1 13 Ameacutenagement et gestion de la zone littorale et de ses geacuteorisques 14
12 Zonage des risques en milieu cocirctier 19
121 Principes et applications du zonage des risques 19
22 Zonage theacuteorique marges fixes ou variables 2 J
123 Reacuteglementations de zonages existantes dans la reacutegion 25
13 Ameacutenagement cocirctier et changements climatiques 28
131 Modifications de lenvironnement cocirctier dues au climat 29
132 Prise en compte de ces modifications dans le zonage 35
v
14 Efficaciteacute agrave court et long terme des modes de gestion actuels 41
141 Choisir entre les diffeacuterentes possibiliteacutes dune mecircme meacutethode 41
1A2 Comparer des possibiliteacutes de zonage 42
1A3 Deacutefinir un horizon dameacutenagement 43
CHAPITRE 11
MEacuteTHODOLOGIE 45
21 Caracteacuterisation de la cocircte agrave leacutetude 46
22 Eacutevolution du secteur deacutetude 47
221 Eacutevolution historique de loccupation du territoire 47
222 Eacutevolution de la cocircte 50
23 Projection de leacutevolution preacutevue de la cocircte 50
24 Comparaison des zonages 51
25 Eacutevaluation des coucircts 53
26 Rencontres avec le milieu 54
27 Traitement des donneacutees dans un SIG 55
CHAPITRE 111
DESCRIPTION DU SITE DEacuteTUDE 57
31 Contexte physique 59
311 Caracteacuteristiques geacuteomorphologiques 59
312 Dynamique littorale 61
313 Dynamique hydroseacutedugravenentaire 63
31A Eacutevolution de la cocircte 66
315 Climat du secteur deacutetude 69
32 Contexte humain 72
321 Perceacute petite municipaliteacute cocirctiegravere 72
322 Portrait eacuteconomique 74
323 Activiteacutes le long de la cocircte 75
VI
CHAPITRE IV
EacuteVOLUTION HISTORIQUE DES RISQUES COcircTIERS ET DE LOCCUPATION DU
TERRITOIRE EN LIEN A VEC SA GESTION 82
41 Eacutevolution du cadre bacircti 83
4 Eacutevolution geacuteneacuterale du nombre de bacirctiments dans la zone littorale 83
412 Nombre de bacirctiments agrave risque et normes de gestion de la cocircte 85
43 Eacutevolution du type de bacirctiments 89
44 Exemple du Barachois 93
45 Origine des risques cocirctiers 96
42 Eacutevolution des superficies non bacircties 100
42 Supeificies agricoles 100
422 Boiseacutes 102
423 Superficies en friche 102
424 Synthegravese de leacutevolution des supeificies non bacircties 103
43 Eacutevolution des voies de communication 104
43 Voies de communication agrave risque 106
432 Deacuteplacements de voies de communication 108
433 Synthegravese de leacutevolution des voies de communication 115
44 Discussion sur leacutevolution des risques 118
CHAPITRE V
COMPARAISON DES DIFFEacuteRENTS ZONAGES
AVEC LEacuteVOLUTION PROBABLE DU LITTORAL 124
51 Preacutesentation des diffeacuterents zonages possibles 125
52 Comparaisons des diffeacuterents zonages avec le trait de cocircte probable de 2050 127
52 LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement 127
522 Proposition de zonage de la MRC 133
523 Politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveau-Brunswick J 34
524 Application des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la
Cocircte-Nord 136
525 Taux historiques deacuterosion des berges 137
VIl
526 Synthegravese des diffeacuterents zonages vs le sceacutenario probable 140
53 Comparaison des diffeacuterents zonages avec un zonage adapteacute agrave lameacutenagement du
territoire dans un contexte de changements climatiques 142
531 Comparaisons des impacts des diffeacuterents zonages vis-agrave-vis du SP+ 15 142
532 Synthegravese 145
54 Discussion sur les diffeacuterentes options de zonage possibles 146
541 lnteacutegration des paramegravetres naturels 147
542 lnteacutegration des paramegravetres climatiques variations du climat et changements
climatiques 149
543 lnteacutegration des paramegravetres humains occupation du territoire 151
CONCLUSON 55
REacuteFEacuteRENCES 159
ANNEXES 172
VUl
LISTE DES FIGURES
Figure 11 Aleacuteas cocirctiers activiteacutes humaines et risques 11
Figure 18 Largeurs de protection prescrites par la politique de protection des rives du
Figure 114 Possibiliteacute daugmentation du risque modification des aleacuteas combineacutee agrave une
Figure 32 Eacutevolution globale de la ligne de rivage en fonction du type de cocircte
Figure 12 Aleacutea enjeuvulneacuterabiliteacute et risque cocirctier 12
Figure 13 Importance de la couverture meacutediatique traitant de jeacuterosion au Queacutebec 13
Figure lA Leacutegislations concernant les zones cocirctiegraveres 16
Figure 15 Choix possibles face agrave la probleacutematique de leacuterosion 18
Figure 16 Marges de retrait pour les constructions utiliseacutees par diffeacuterents pays 22
Figure 17 Propositions de zonages cocirctiers variables 23
littoral et des plaines inondables 25
Figure 19 Eacutevolution preacutevue des variables climatiques au Canada 29
Figure 110 Impacts biophysiques et socio-eacuteconomiques eacuteventuels des changements
climatiques dans les zones cocirctiegraveres 30
Figure 111 Variation du niveau marin relatif agrave leacutechelle mondiale 31
Figure 112 Eacutevolution et projection des tempeacuteratures planeacutetaires 32
Figure 113 Eacutevolution de la couverture de glace dans lestuaire et le golfe du St-Laurent 33
modification des activiteacutes humaines 35
Figure 115 Diffeacuterentes strateacutegies de la socieacuteteacute face agrave la hausse du niveau marin relatif 39
Figure 116 Facteurs affectant le choix parmi les trois options dameacutenagement 41
Figure 21 Comparaison des zonages avec leacutevolution probable du trait de cocircte 53
Figure 31 Direction des vagues engendreacutees par les tempecirctes du golfe du Saint-Laurent et
reacutegions qui en sont affecteacutees 66
entre 1934 et 200 1 67
Figure 33 Diagramme ombrothermique de la station de Gaspeacute 70
IX
Figure 34 Processus actifs sur les cocirctes en hiver 71
Figure 35 Eacutevolution de la population de Perceacute 73
Figure 36 Occupation du territoire cocirctier agrave Perceacute 76
Figure 37 La voie ferreacutee sur la flegraveche du Barachois un enjeu majeur 77
Figure 38 Exemple de patrimoine domestique maison ancienne (village de Perceacute) 8]
Figure 4 ] Nombre de bacirctiments obtenu par photo-interpreacutetation et nombre de logements
priveacutes occupeacutes dapregraves les recensements 84
Figure 42 Eacutevolution de la population et du nombre de logements priveacutes occupeacutes agrave Perceacute 84
Figure 43 Eacutevolution du nombre de bacirctiments par kilomegravetre de cocircte en fonction du type de
cocircte 85
Figure 44 Nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion selon leur distance agrave la cocircte 86
Figure 45 Reacutecapitulatif chronologique des lois dameacutenagement (Queacutebec) 87
Figure 46 Eacutevolution de la proportion de bacirctiments agrave risque parmi ceux de la zone littorale88
Figure 47 Type de bacirctiments agrave moins de 15 m du trait de cocircte 92
Figure 48 Nombre de bacirctiments agrave risque sur la flegraveche littorale 94
Figure 49 Bacirctiments preacutesents sur lextreacutemiteacute nord de la flegraveche littorale 94
Figure 410 Poste de pecircche de Barachois vers 1935 95
Figure 411 Vue sur la flegraveche de Barachois (deacutebut du 20egraveme sciegravecle) 96
Figure 412 Origine du risque des bacirctiments de 2001 en fonction du type de cocircte 97
Figure 413 Causes de la hausse du risque pour les bacirctiments 98
Figure 414 Eacutevolution du nombre de bacirctiments agrave risque excl uant ceux de la flegraveche 1ittorale
de Barachois 99
Figure 415 Eacutevolution des superficies agricoles 100
Figure 416 Affectations du sol dapregraves le scheacutema dameacutenagement
de la MRC du Rocher-Perceacute 102
Figure 417 Eacutevolution des superficies non bacircties dans la zone littorale (Perceacute) 103
Figure 4 18 Eacutevolution de loccupation de la superficie littorale 104
Figure 419 Voies de communication proches du littoral agrave Perceacute 105
Figure 420 Eacutevolution de la longueur totale des voies de communication (routes et voie
ferreacutee) en zone littorale de Perceacute 106
x
Figure 421 Eacutevolution des longueurs des voies de communication agrave risque en fonction de la
distance agrave la cocircte 107
Figure 52 Taux de migration historique de la ligne de rivage en fonction des cateacutegories
Figure 53 Taux de migration de la ligne de rivage en fonction de la largeur de la LQE selon
Figure 422 Photo du tronccedilon ndeg 1 route 132 agrave risque deacuterosion 113
Figure 423 Photo du tronccedilon ndeg 8 route agrave risque deacuterosion et de submersion 115
Figure 424 Eacutevolution de la proportion de voies de communication agrave risque 116
Figure 425 Eacutemergence des risques cocirctiers dynamiques convergentes du trait de cocircte et de
loccupation du rivage 122
Figure 5] Eacutevaluation des coucircts preacutevisionnels lieacutes agrave leacuterosion pour le secteur de Perceacute 125
prescrites par la LQE 129
le type de cocircte 130
Figure 54 Taux deacuterosion preacutevus pour 2050 en fonction de la cateacutegorie de la LQE 131
Figure 55 Deacutefinition des cours deau pour la LQE 132
Figure 56 Taux historique et taux probable deacuterosion dans le secteur de Cap-d Espoir 138
Figure 57 Taux historique et taux probable deacuterosion agrave Coin-du-Banc 139
Figure 58 Inteacuterecirct de zoner plus que le taux deacuterosion preacutevu pour 2050 14]
Xl
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 11 Exemples de limites de la zone cocirctiegravere 7
Tableau 12 Diffeacuterents types dadaptation 17
Tableau 13 Reacutesumeacutes des types de zonage des risques cocirctiers possibles 28
Tableau 14 Reacutesultats des simulations de limpact des variations de tempeacuterature sur les
conditions de glace pour la peacuteriode 1996-2003 et des projections futures 33
Tableau 15 Strateacutegies dadaptation aux aleacuteas pour les zones cocirctiegraveres 39
Tableau 21 Caracteacuteristiques de la cocircte recueillies lors de la segmentation 46
Tableau 22 Sceacutenarios deacutevolution de la cocircte pour 2050 51
Tableau 31 Types de cocircte du secteur deacutetude 59
Tableau 32 Reacutepartition des types de cocircte selon les secteurs consideacutereacutes 60
Tableau 33 Lithologie des falaises rocheuses de Perceacute 61
Tableau 34 Degreacute dalteacuteration des falaises rocheuses de Perceacute 61
Tableau 35 Eacutetat de la cocircte de Perceacute en 2006 62
Tableau 36 Eacutevolution de lartificialisation de la ligne de rivage de Perceacute 63
Tableau 37 Fetch auquel sont soumises les cocirctes de Perceacute 65
Tableau 38 Taux de recul moyens reacutecents dans le secteur de Perceacute (2005-2007) 68
Tableau 39 Pendage des falaises rocheuses de Perceacute 69
Tableau 310 Population active selon le secteur eacuteconomique dactiviteacute 74
Tableau 311 Reacutepartition du type de voies de communication dans la zone cocirctiegravere de Perceacute
77
Tableau 312 Reacutepartition des bacirctiments agrave moins de 100 m du trait de cocircte 78
Tableau 313 Longueur des cocirctes occupeacutees par les infrastructures touristiques 80
Tableau 41 Eacutevolution du nombre de bacirctiments proches du trait de cocircte 88
Tableau 42 Type et vocation des bacirctiments pour le secteur de Cap-d Espoir 89
Tableau 43 Utilisation des bacirctiments pour le secteur du village de Perceacute 90
Tableau 44 Bacirctiments agrave risque en 2001 en fonction de lorigine du risque 96
XlI
Tableau 45 Origine du risque deacuterosion pour les bacirctiments nouvellement agrave risque 97
Tableau 46 Longueurs de voies agrave risque deacuterosion agrave Perceacute (1934-2001 ) 106
Tableau 47 Nombre de bacirctiments agrave risque en fonction du type de cocircte (1934-2001) 120
TabJeau 51 Superficies et eacuteleacutements inclus dans les zonages eacutetudieacutes 126
TabJeau 52 Comparaison du zonage de Ja LQE avec le SP 128
Tableau 53 Comparaison de la LQE avec les taux deacuterosion historiques reacutecents et preacutedits
132
Tableau 54 Comparaison du nouveau zonage de la MRC avec le SP 134
Tableau 55 Comparaison de la politique du Nouveau-Brunswick avec le SP 135
Tableau 56 Comparaison du zonage deacutecoulant des critegraveres de la Cocircte-Nord avec le SP 136
Tableau 57 Comparaison des zonages historiques 30 ans avec le SP 137
Tableau 58 Comparaison des zonages historiques 50 ans avec le SP J37
TabJeau 59 Comparaison globale des zonages vis-agrave-vis du sceacutenario probable 140
Tableau 510 Zones soustraites agrave un deacuteveloppement potentiel vis-agrave-vis du SP +15 m 143
Tableau 51] Zones preacutevues agrave risque par le SP +15 m mais non zoneacutees 143
Tableau 512 Comparaisons geacuteneacuterales des zonages vis-agrave-vis du SP+ 15 145
Xlll
LISTE DES CARTES
Carte 21 Zones utiliseacutees pour la photo-interpreacutetation 49
Carte 31 Localisation de la zone deacutetude de Perceacute 57
Carte 32 Limites de la zone deacutetude de Perceacute 58
Carte 33 Types de cocircte de Perceacute 60
Carte 34 Eacutetat de la cocircte agrave Perceacute 62
Carte 35 Mouvements velticaux de la croucircte terrestre dans lest du Canada 64
Carte 36 Courants de deacuterive principale et secondaire du secteur de Perceacute 65
Carte 37 Aleacuteas cocirctiers dans la zone cocirctiegravere de Perceacute 68
Carte 38 Acti viteacutes cocirctiegraveres et maritimes de la reacutegion de Perceacute 79
Carte 41 Localisation du Barachois de la Malbaie (Perceacute) 93
Carte 42 Occupation des terres preacutevue au scheacutema dameacutenagement 101
Carte 43 Localisation des tronccedilons deacuteplaceacutes des voies de communication J09
Carte 44 Localisation du tronccedilon deacuteplaceacute de la voie ferreacutee 110
Carte 45 Voie ferreacutee agrave risque actuellement 111
Carte 46 Tronccedilon ndeg 10 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Poinle-St-Pierre) 112
Carte 47 Tronccedilon ndeg 1 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Cap-dEspoir) J 13
Carte 48 Tronccedilon ndeg 8 deacuteplacement de la route 132 lancien tronccedilon devient une route
municipale (Belle-Anse) 114
XIV
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 Deacutefinitions des types de cocircte 172
Annexe 2 Deacutefinition de leacutetat de la cocircte 173
Annexe 3 Adaptation du zonage du comiteacute dexperts sur leacuterosion des berges 174
Annexe 4 Carte de reacutepartition des zones de protection selon la politique de protection des
ri ves du littoral et des plaines inondables (LQE) 175
Annexe 5 Eacutevolution des superficies agricoles forestiegraveres et en friche pour la zone littorale
de Perceacute entre 1934 et 2001 176
Annexe 6 Voies de communication agrave risque en 2001 177
xv
LISTE DES ABREacuteVIATIONS SIGLES ET ACRONYMES
~ GIEC Groupe international dexperts sur le climat
~ GIZC gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres
~ Ha hectare
~ LDGIZC Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de
lUniversiteacute du Queacutebec agrave Rimouski
~ LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (loi de compeacutetence provinciale)
~ MAMR ministegravere des Affaires Municipales et des Reacutegions du Queacutebec
~ MEDD ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable (France)
~ MDDEP ministegravere du Deacuteveloppement Durable de lEnvironnement et des Parcs (Qc)
~ MRC Municipaliteacute reacutegionale de comteacute
~ MSP ministegravere de la Seacutecuriteacute publique du Queacutebec
~ MTQ ministegravere du Transport du Queacutebec
~ NMR Niveau marin relatif
~ SP sceacutenario probable (concernant leacuterosion preacutevue pour 2050)
~ UQAR Universiteacute du Queacutebec agrave Rimouski
REacuteSUMEacute
La probleacutematique des geofl sques cocirctiers que sont leacuterosion et la submersion est importante dans lEst du Queacutebec comme dans le monde Ceci vient agrave la fois dune augmentation des infrastructures preacutesentes sur les cocirctes mais aussi dune augmentation des aleacuteas dans le contexte actuel de changements climatiques Pour geacuterer ces risques peu deacutetudes permettent de choisir la meacutethode la plus adapteacutee selon les besoins locaux et den connaicirctre lefficaciteacute Pour reacutepondre agrave ces questions la municipaliteacute de Perceacute (Gaspeacutesie Queacutebec) a servi de terrain deacutetude Tout dabord une eacutevolution de loccupation des terres a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave laide de 6 seacuteries de photographies aeacuteriennes (1934 agrave 2001) ainsi que darchives traiteacutees dans un SIG Lanalyse de ces donneacutees a permis de deacuteceler des changements de vocation du territoire cocirctier elle a eacutegalement reacuteveacuteleacute une hausse de 133 des constructions agrave risque deacuterosion depuis les anneacutees 1980 malgreacute la mise en place de lois de gestion de lameacutenagement Seul un cinquiegraveme de cette hausse peut ecirctre attribueacute au deacuteplacement de la ligne de rivage alors que 83 des bacirctiments agrave risque sont de nouvelles constructions Des meacutesadaptations ont eacutegalement eacuteteacute constateacutees ne limitant les risques que sur une peacuteriode trop courte Lorigine de ces comportements deacutecoule du non-respect des lois en partie ducirc agrave leur non-compreacutehension dougrave un besoin dinformation et dexplication Ces comportements peuvent aussi ecirctre dus agrave une trop grande confiance envers les techniques de protection ou agrave un manque de connaissances populaires vis-agrave-vis des risques Dans un deuxiegraveme temps une analyse de cinq zonages provenant de cadres leacutegislatifs theacuteoriques ou dexpeacuteriences locales a eacuteteacute effectueacutee Ceux-ci ont eacuteteacute compareacutes avec les plus reacutecentes donneacutees estimant la position du trait de cocircte en 2050 Il en est ressorti certaines lacunes importantes concernant les superficies zoneacutees agrave savoir des territoires agrave risque deacuterosion non proteacutegeacutes (jusquagrave 86 ) ou a contrario des superficies proteacutegeacutees trop importantes (jusquagrave 32 ) Il en reacutesultera respectivement une hausse probable des nouvelles constructions agrave risque ou une limitation excessive au deacuteveloppement de la municipaliteacute Les lacunes des zonages proviennent des cadres theacuteoriques et des preacuteceptes sur lesquels est baseacutee leur eacutelaboration Cela met ainsi laccent sur Jimportance que la gestion des cocirctes doive agrave la fois inteacutegrer leurs paramegravetres naturels les paramegravetres anthropiques de leur occupation ainsi que les facteurs climatiques du milieu Lutilisation des geacuteosciences dans cette perspective permettrait ainsi de renforcer lefficaciteacute tant immeacutediate quagrave long terme des mesures de gestion
Mots cleacutes Perceacute Zonage Risques cocirctiers Changements climatiques Eacuterosion cocirctiegravere
Gouvernance Utilisation du sol
INTRODUCTION
Leacuterosion est un pheacutenomegravene naturel qui affecte la majoriteacute des zones cocirctiegraveres du
monde (Clark 1996 Bird 2008 Paskoff 200Ia) le Canada et le Queacutebec ne sont pas
eacutepargneacutes Les cocirctes de ce dernier sont dailleurs sensibles agrave leacuterosion agrave plus de 50
(LDGIZC 2009) Au Queacutebec maritime plus particuliegraverement ces derniegraveres anneacutees les
probleacutematiques associeacutees aux risques deacuterosion et de submersion ont reacuteguliegraverement fait
lobjet dune couverture meacutediatique locale mais aussi reacutegionale ou nationale Ceci sinsegravere
dans une probleacutematique deacuterosion cocirctiegravere geacuteneacuteraliseacutee agrave lensemble de la planegravete (Paskoff
2001a 2003) dautant plus importante quune forte proportion de la population mondiale
habite ou utilise les littoraux (GrEC 2001) La probleacutematique des risques cocirctiers dans lEst
du Queacutebec et du Canada est seacuterieuse et engendre des coucircts importants alors mecircme quelle se
produit dans des reacutegions moins peupleacutees et moins nanties financiegraverement Plus du tiers de la
population du Queacutebec maritime vit agrave moins de 500 megravetres des berges du Saint-Laurent et plus
de 90 agrave moins de 5 km (Bourque et Simonet 2008) alors mecircme que les cocirctes de ces
reacutegions sont majoritairement actives (LDGICZ 2009) Les enjeux sont donc majeurs pour
lEst du Queacutebec tant sur le plan eacuteconomique et social quenvironnemental De plus beaucoup
de connaissances restent encore agrave acqueacuterir concernant la dynamique cocirctiegravere Par exemple au
Queacutebec les connaissances disponibles sur les cocirctes agrave falaises rocheuses seacutedimentaires sont
encore fragmentaires alors mecircme quelles constituent une grande proportion des cocirctes du
Queacutebec maritime (Bernatchez et Dubois 2004) et les connaissances sur les processus
hivernaux alors mecircme quils sont en action sur une grande partie de lanneacutee sont elles aussi
limiteacutees (Bernatchez et Dubois 2008) La gestion doit donc en plus dinteacutegrer les
connaissances actuelles ecirctre flexible et pouvoir inteacutegrer les futures connaissances qui vont
ecirctre deacuteveloppeacutees
2
La vulneacuterabiliteacute des communauteacutes cocirctiegraveres deacutejagrave importante agrave lheure actuelle
pourrait augmenter avec les changements dans les conditions environnementales En effet les
processus eacuterosifs et leurs impacts se sont amplifieacutes ces derniegraveres anneacutees (Bernatchez el al
2008 a Savard el al 2009) Cet accroissement peut ecirctre ducirc tant agrave des changements
environnementaux physiques tels que le reacutechauffement climatique (Shaw el al 1998 GŒC
2001 et 2007 a et b Morner 2004) quagrave des changements dans lenvironnement humain tels
que le deacuteveloppement urbain et les actions non concerteacutees
Il semble donc neacutecessaire pour les collectiviteacutes des reacutegions cocirctiegraveres de sadapter aux
conditions environnementales dynamiques des littoraux laquo Ladaptation entraicircne un
ajustement des deacutecisions des activiteacutes et des opinions aux changements constateacutes ou preacutevus
des conditions climatiques en vue den freiner les dommages ou de tirer profit des
possibiliteacutes quils preacutesententraquo (Lemmen el al 2008) Une gestion preacuteventive de cette
probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers pourrait ainsi limiter les coucircts induits et augmenter la
reacutesilience des communauteacutes Cependant malgreacute ladoption de la loi sur lameacutenagement et
lurbanisme en 1979 qui preacutevoit que les MRC doivent identifier dans leur scheacutema
dameacutenagement les contraintes naturelles agrave lameacutenagement (y compris les risques naturels)
aucune analyse de lefficaciteacute de ces zonages en milieu cocirctier na eacuteteacute reacutealiseacutee jusquagrave
maintenant Bien que des mesures de gestion soient eacutegalement instaureacutees le long de
nombreuses cocirctes du monde agrave plusieurs endroits des risques demeurent et des problegravemes de
gestion apparaissent (France Robin et Verger J996 Meur-Ferec 2006 - Canada
Stewart el al 2003 - UK et Nouvelle-Zeacutelande Ballinger el al 2000) cela soulegraveve donc la
question des bases scientifiques ayant conduit agrave leacutelaboration de ces mesures et de leurs
lacunes Il nexiste ainsi pas de moyens permettant agrave un gestionnaire de choisir la meilleure
option de gestion ou de zonage pour son territoire Cest dans cette perspective que le
gouvernement du Queacutebec a adopteacute en 2006 un cadre de preacutevention des principaux risques
naturels (ministegravere de la Seacutecuriteacute publique 2008 et 2009) Pour cela il est eacutegalement
important de bien connaicirctre les impacts des preacuteceacutedentes mesures en matiegravere de gestion des
cocirctes et dameacutenagement du territoire afin den connaicirctre les points forts et les faiblesses
relativement agrave la probleacutematique qui nous concerne Des donneacutees quantitatives sur la
3
dynamique des aleacuteas cocirctiers sont eacutegalement neacutecessaires non seulement pour eacutetablir des
critegraveres de zonage fiables mais aussi pour deacuteterminer des solutions dadaptation approprieacutees
Ce projet de recherche sinscrit dans la continuiteacute dune eacutetude interdisciplinaire
portant sur la sensibiliteacute des cocirctes et sur la vulneacuterabiliteacute des communauteacutes du golfe du Saintshy
Laurent aux impacts des changements climatiques (Savard et al 2009 Bernatchez et al
2008 a) Lobjectif principal est danalyser la relation entre leacutevolution de loccupation du
territoire cocirctier la mise en place de zonage et leacutevolution des risques littoraux Leacutetude se
divise donc en deux parties dont les objectifs sont
~ identifier les impacts des mesures de gestion de la zone cocirctiegravere mises en place au cours
de la 2eacuteme moitieacute du 20eacuteme siegravecle tels que les scheacutemas dameacutenagements et les politiques
de protection de lenvironnement sur leacutevolution de loccupation du sol et des risques
littoraux
~ connaicirctre lefficaciteacute des diffeacuterentes possibiliteacutes de zonages des risques qui soffrent
aux ameacutenagistes et aux gestionnaires pour les cocirctes de la reacutegion
L hypothegravese qui sous-tend ce travail est que la prise en compte des donneacutees sur la
dynamique cocirctiegravere et des changements climatiques ainsi que des paramegravetres anthropiques de
loccupation de la cocircte ameacuteliorerait lefficaciteacute tant immeacutediate quagrave long terme du zonage des
risques en milieu cocirctier La mise en place dun zonage devrait eacutegalement atteacutenuer le risque
pour la population et les infrastructures Cette eacutetude permettra donc de deacuteterminer des
paramegravetres importants pour un zonage efficace des risques en milieu cocirctier
Afin de reacutepondre au mieux agrave ces objectifs le choix du secteur deacutetude sest arrecircteacute sur
la municipaliteacute de Perceacute (Gaspeacutesie Queacutebec Canada) car il sagit dun territoire tregraves bien
documenteacute geacuteographiquement et qui a deacutejagrave fait lobjet deacutetudes importantes sur son milieu
cocirctier (Savard et al 2009 Bernatchez et al 2008 a et b) dans la continuiteacute desquelles
sinscrit ce meacutemoire
4
Ce projet en inteacutegrant les derniegraveres connaissances physiques sur les cocirctes et leur
eacutevolution ainsi que les paramegravetres anthropiques dutilisation et dameacutenagement des cocirctes
apporte un regard neuf sur la gestion cocirctiegravere Cette double facette quapporte la geacuteographie
(physique et humaine) permet en effet une analyse complegravete dune probleacutematique complexe
Loriginaliteacute du projet est dessayer didentifier le type de zonage qui convient le mieux agrave un
territoire en inteacutegrant agrave la fois ses paramegravetres naturels les changements climatiques ainsi que
ses particulariteacutes humaines Il sagit eacutegalement de mettre en application des principes de
gestion et des propositions de zonages jusqualors principalement theacuteoriques
Nous preacutesenterons dabord le cadre theacuteorique dans lequel sinscrit ce meacutemoire avant
de deacutetailler la meacutethodologie qui a eacuteteacute utiliseacutee Ensuite sera effectueacutee une description du site
deacutetude Finalement les reacutesultats et leur interpreacutetation seront exposeacutes en deux chapitres agrave
savoir 1) leacutevolution historique de loccupation du territoire et des risques cocirctiers puis 2) la
comparaison des diffeacuterents zonages cocirctiers avec leacutevolution probable du Jittoral
CHAPITRE 1
CADRE THEacuteORIQUE
Les concepts et les deacutefinitions se rappol1ant agrave la zone littorale en tant que zone agrave
risque seront exposeacutes ici afin de permettre une meilleure compreacutehension de la probleacutematique
et de deacutefinir les notions utiliseacutees Par la suite laccent sera mis sur le cadre theacuteorique relieacute au
zonage des risques en milieu cocirctier Ensuite sera abordeacute lameacutenagement cocirctier dans le
contexte des changements climatiques avant de finir par eacutevoquer lefficaciteacute agrave court et agrave long
terme des modes de gestion actuels
11 Zone littorale zone agrave risque concepts et deacutefinitions
1 J J Zone littorale description et deacutefinitions
Il est aiseacute de simaginer les zones cocirctiegraveres ces plages et ces zones pregraves de la mer qui
accueillent une part importante de la population mondiale (GIEC 2001 Paskoff 2003)
Cependant la deacutefinition preacutecise de la zone littorale nest pas simple car il nexiste pas de
consensus sur ce quelle est ni sur sa deacutelimitation Si tous saccordent agrave dire de la zone
cocirctiegravere quil sagit de lintelface entre lhydrosphegravere et la terre entre lenvironnement
oceacuteanique et lenvironnement terrestre son extension agrave linteacuterieur des terres et dans la mer
est tregraves variable (Clark (996) Les deacutefinitions deacutependent ainsi de lutilisation que vont en
faire les usagers de leurs besoins de gestion et danalyse de la zone cocirctiegravere ainsi que de
leacutechelle utiliseacutee Les deacutefinitions peuvent ecirctre aussi simples que laquo partie de la terre qui borde
6
une mer ou un lacraquo (Grand dictionnaire de terminologie sd) ou aussi complexes que
laquolespace geacuteomorphologique de part et dautre du rivage de la mer ougrave se manifeste
linteraction entre la partie marine et la partie terrestre agrave travers des systegravemes eacutecologiques et
systegravemes de ressources complexes comprenant des composantes biotiques et abiotiques
coexistant et interagissant avec les communauteacutes humaines et les activiteacutes socio-eacuteconomiques
pertinentesraquo (article 2 du Protocole relatif agrave la gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (GIZC) de la
Meacutediterraneacutee 2008) Il est eacutegalement possible de consideacuterer la zone cocirctiegravere comme un
eacutecosociosystegraveme eacutetant donneacute quelle est un espace particulier tant dun point de vue
eacutecologique que socieacutetal mais la zone cocirctiegravere peut eacutegalement ecirctre abordeacutee dun aspect
purement juridique biologique artistique ou patrimonial (Pellegri 2008 Daligaux 2008
Rochette 2008) ce qui complique la communication (Provencher et Dubois 2010) Si
limpreacutecision de la deacutefinition peut conduire agrave une mauvaise harmonie des eacutechelles et des
plans daction celle-ci permet aussi paradoxalement un meilleur ajustement de la deacutefinition
aux besoins preacutecis de leacutetude Les juristes considegraverent ainsi la zone cocirctiegravere comme une notion
laquo teacuteleacuteologique raquo dont la deacutefinition variera en fonction de la probleacutematique agrave traiter (Meurshy
Ferec 2006)
Les zones cocirctiegraveres peuvent donc avoir des extensions geacuteographiques tregraves diffeacuterentes
La reacutegion franccedilaise de Bretagne par exemple se considegravere ainsi inteacutegralement comme eacutetant
une zone cocirctiegravere (Reacutegion Bretagne 2009) Selon cette logique toute la Gaspeacutesie serait une
zone cocirctiegravere Selon les pays les largeurs assigneacutees agrave la zone cocirctiegravere sont tregraves variables
comme le montrent les huit exemples du tableau 11 dont lextension terrestre est comprise
entre 100 m et 10 km Cependant dans notre eacutetude nous retiendrons une deacutefinition plus
restreinte de cette zone comme eacutetant un secteur qui comprend agrave la fois une partie terrestre et
une partie marine autour de linterface dynamique que constitue le trait de cocircte Eacutetant donneacute
que nous travaillerons seulement agrave leacutechelle dune municipaliteacute nous ferons la distinction
entre la zone cocirctiegravere de Perceacute (le 1er km agrave linteacuterieur des terres agrave partir du trait de cocircte) et
) arriegravere-pays (le reste du territoire)
7
Tableau 11 Exemples de limites de la zone cocirctiegravere Pays Limite terrestre Limite marine
Breacutesil agrave 2 km de la LHE agrave 12 km de la LHE Costa Rica agrave 200 m de la LHE la LBE Chine agrave 10 km de la LH E isobathe de 15m de profondeur Israeumll 1 agrave 2 km (variable) agrave 500 m de la LBE Australie du sud (AU) agrave 100 m de la LHE agrave 3 miles nautiques de la LB Queensland (AU) agrave 400 m de la LHE agrave 3 miles nautiques de la LB
Espagne 500 m agrave partir de la plus haute tempecircte ou ligne de mareacutee
agrave 12 miles nautiques (limite des eaux territoriales)
Sri Lanka agrave 300 m de la LHE agrave 2 km de la LBE Abbreacuteviations LHE = Ligne des hautes eaux LBE = Ligne des basses eaux LB = ligne de base
(Source modifieacute de Sorensen et McCreary 1990)
1111 Composante physique des risques cocirctiers
Si lon se concentre sur Jinterface terremer il est important de tenir compte de la
dynamique littorale Celle-ci est constitueacutee des eacuteleacutements physiques qui ont un impact sur la
dynamique et leacutevolution de la cocircte rendant cette ligne variable dans le temps et dans
lespace Leacutevolution de la cocircte reacutesulte de processus deacuterosion de premier ordre qui peuvent
ecirctre regroupeacutes dans les grandes cateacutegories suivantes aeacuterodynamiquehydrodynamique
hydrogeacuteologiquegravitaire meacuteteacuteorisation biologique anthropique et chimique (Bernatchez
et Dubois 2004) La cocircte ne peut donc pas se limiter agrave un trait de crayon sur une carte elle
est dynamique et eacutevolue dans le temps et dans lespace par le biais de diffeacuterents processus
Les littoraux sont en effet un systegraveme dynamique et non statique La prise en compte de ce
dynamisme de cet eacutequilibre dynamique est donc primordiale (paskoff 2003 Miossec
2004)
Il est important de savoir quactuellement la dynamique naturelle est modifieacutee par
les actions anthropiques qui peuvent avoir des impacts importants et modifier son eacutevolution
(Meur-Feree 2006 Paskoff 2004 b) Lhumain est donc devenu de maniegravere voulue ou non
un puissant agent de modification de la cocircte (Paskoff 2003) Aucune portion de cocircte nest
eacutepargneacutee par laction de ce nouvel agent deacutevolution
No place on earth (and no coast) is beyond the influence of humans because humankind has become a force [ ] as powerful as many natural forces of change stronger than sorne and sometimes as mindless as any (Meyer 1996 p 2)
8
Un aleacutea cocirctier peut se deacutefinir comme eacutetant laquola probabiliteacute doccurrence dun
eacutevegravenement menaccedilant lieacute agrave un pheacutenomegravene potentiellement preacutejudiciable dans un temps donneacute
ou une zone donneacutee raquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006)
Les aleacuteas cocirctiers reacutesultent dune variabiliteacute naturelle du climat et peuvent eacutegalement ecirctre
deacutefini comme eacutetant un laquopheacutenomegravene manifestation physique Ol activiteacute humaine susceptible
doccasionner des pertes en vies humaines ou des blessures des dommages aux biens des
perturbations sociales et eacuteconomiques ou une deacutegradation de lenvironnementraquo (ministegravere de
la Seacutecuriteacute Publique du Queacutebec 2008) laquo Laleacutea est la manifestation dun pheacutenomegravene naturel
doccurrence et dintensiteacute donneacuteesraquo (ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable
de France 2004 b) Laleacutea est localiseacute dans lespace (ltlt ougrave se produit-il raquo) arrive avec une
certaine reacutecurrence (ltlt quand se produit-il raquo) et se produit avec une intensiteacute plus ou moins
forte (ltlt comment se produit-il raquo) (Deacutepartement du Pas-de-Calais 2007 a et b MSP 2008)
Eacutetant donneacute que laleacutea laquoeacuterosionraquo fait disparaicirctre des terres cocirctiegraveres de maniegravere irreacutemeacutediable
il est classifieacute comme fort dans les plans de preacutevention des risques naturels en France (sur
une eacutechelle qui comprend neacutegligeable faible moyen fort)
Le terme anglophone hazard est utiliseacute dans certains ouvrages il correspond
habituellement au terme franccedilais laquoaleacuteas raquo mais certains auteurs vont aussi lemployer
comme synonyme de laquo risque raquo laquo Le terme aleacutea correspond agrave la notion de hazard utiJ iseacutee en
anglais dans le domaine de la seacutecuriteacute civile pour deacutesigner un eacuteveacutenement ou un pheacutenomegravene
dangereux comme un seacuteisme une tornade ou un accident de transport Lusage du mot aleacutea
simpose de plus en plus dans la francophonie pour exprimer cette notion de hazard raquo
(Ministegravere de la Seacutecuriteacute Publique du Queacutebec 2008) Plusieurs auteurs travaillant sur la
gestion des risques cocirctiers ainsi que sur limpact des changements climatiques utilisent eux
aussi le terme hazard pour deacutesigner les aleacuteas car cela permet une plus grande preacutecision
(Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006 Fairbank et Jakeways
2006 Meur-Ferec et al 2008) En effet lorsquil est employeacute comme synonyme de risque il
nexiste pas dautre mot pour aleacuteas et il nest alors plus possible de faire la distinction entre
le processus naturel qui en est la cause et la conseacutequence pour les humains
9
1112 Composante humaine des risques cocirctiers
Dun point de vue humain la cocircte est une interface attractive qui attire les
eacutetablissements et les constructions anthropiques Cet attrait est particuliegraverement vrai dans les
reacutegions de lEst du Queacutebec eacutetant donneacute quhistoriquement larriveacutee de la population sest
effectueacutee par la cocircte et a longtemps eacuteteacute lieacutee agrave une eacuteconomie deacutependante de la pecircche Mecircme si
la population est faible elle est donc concentreacutee sur la bordure littorale du territoire
Les enjeux sont laquo lensemble des personnes et des biens susceptibles decirctre affecteacutes
par un pheacutenomegravene naturelraquo (Ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement durable de la
France 2004a) Les biens pris en compte peuvent avoir une valeur moneacutetaire ou non
moneacutetaire (ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable de la France 2004b) En
zone littorale gaspeacutesienne ils sont nombreux et varieacutes Lespace perccedilu et l attracti viteacute de la
cocircte sont des enjeux mecircme sils ne sont pas directement monnayables
La vulneacuterabiliteacute est une notion complexe qui peut diffeacuterer selon lutilisation que lon
veut en faire et le champ de recherche (Fuumlssel 2007) En ce qui a trait agrave la gestion la
vulneacuterabiliteacute peut se traduire comme eacutetant laquo le degreacute auquel un systegraveme est preacutedisposeacute agrave un
aleacutea et capable de faire face agrave une avarie un deacutegacirct ou un dommage raquo (Agence europeacuteenne
pour lenvironnement 2009 McInnes 2006) Il est aussi possible de deacutefinir la vulneacuterabiliteacute
comme eacutetant la laquo condition reacutesultant de facteurs physiques sociaux eacuteconomiques ou
environnementaux qui preacutedisposent les eacuteleacutements exposeacutes agrave la manifestation dun aleacutea agrave subir
des preacutejudices ou des dommagesraquo (MSP 2008) La vulneacuterabiliteacute nest pas un concept
absolu mais est plutocirct lieacutee agrave un certain type de perturbation ce qui veut dire quun systegraveme
peut ecirctre vulneacuterable relativement agrave certains aleacuteas mais pas agrave dautres (Gallopin 2006) Les
facteurs techniques et institutionnels peuvent eacutegalement souvent expliquer la vulneacuterabiliteacute
(Adger 2006) laquo La vulneacuterabiliteacute exprime et mesure le niveau de conseacutequences preacutevisibles de
laleacutea sur les enjeuxraquo (Ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable de France
2004 b) La vulneacuterabiliteacute dune communauteacute ou dun individu peut ecirctre variable et va ainsi
deacutependre de multiples facteurs dont son exposition aux aleacuteasperturbations la susceptibiliteacute
doccurrence sa capaciteacute adaptativede reacuteponse ainsi que sa sensibiliteacute (Adger 2006 Dolan
10
et Walker 2004 Gallopin 2006) Pour plusieurs risques naturels la vulneacuterabiliteacute des
populations humaines deacutepend donc de leur lieu de reacutesidence de leur usage du milieu naturel
ainsi que des ressources dont ils disposent pour y faire face (Adger 2006)
Le type de bacirctiments loccupation des terres ainsi que les mentaliteacutes sont autant
deacuteleacutements qui peuvent varier Les constructions et les infrastructures preacutesentent une certaine
vulneacuterabiliteacute aux perturbations naturelles (aleacuteas) Dans notre eacutetude limportance des enjeux
deacutepend donc agrave la fois du type dinfrastructure qui est soumis agrave laleacutea mais aussi de la
vulneacuterabiliteacute propre agrave cette infrastructure
1113 Risques littoraux
laquo Consequently the coast can be a risky place ta maintain habitations raquo
(Clark 1996 p 75)
Il est important de bien deacutefinir ce quest le risque qui peut se deacutefinir comme eacutetant la
laquoperte preacutevue (deacutecegraves blesseacutes deacutegacircts aux proprieacuteteacutes et perturbations de lactiviteacute
eacuteconomique) due agrave un aleacutea speacutecifique pour une zone donneacutee et pour une peacuteriode de reacutefeacuterence
donneacutee Sur la base de calculs matheacutematiques le risque est le produit de laleacutea et de la
vulneacuterabiliteacuteraquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006) De
maniegravere plus preacutecise nous nous occuperons ici des risques naturels lieacutes agrave des aleacuteas Le risque
naturel laquo est un eacuteveacutenement dommageable doteacute dune certaine probabiliteacute conseacutequence dun
aleacutea survenant dans un milieu vulneacuterable Le risque reacutesulte donc de la conjonction de laleacutea
et dun enjeu la vulneacuterabiliteacute eacutetant la mesure des dommages de toutes sortes rapporteacutee agrave
lintensiteacute de laleacutea Agrave cette deacutefinition technique du risque doit ecirctre associeacutee la notion
dacceptabiliteacute pour y inteacutegrer sa composante socialeraquo (Commission interministeacuterielle de
leacutevaluation des politiques publique 1997) Les aleacuteas peuvent ecirctre modifieacutes atteacutenueacutes et
amplifieacutes par les activiteacutes humaines mais eacutetant donneacute leur origine et leur mode de
fonctionnement naturel le risque en reacutesultant est consideacutereacute comme naturel (principalement
par opposition aux risques technologiques) laquo A natural hazard becomes a natural risk when
11
population and property might be affectedraquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement
2009) Le risque reacutesulte donc de la preacutesence humaine (Meur-Feree 2006) Ainsi nous
retiendrons leacutequation suivante R =A V avec R =risque A =aleacutea et V =vulneacuterabiliteacute Ce
concept peut eacutegalement ecirctre preacutesenteacute sur les figures 11 et 12 comme la superposition de la
zone soumise agrave un aleacutea et de celle occupeacutee par les activiteacutes humaines Si leacuterosion cocirctiegravere en
elle-mecircme ne peut pas ecirctre consideacutereacutee comme eacutetant un problegraveme elle le devient seulement
parce que de par nos activiteacutes les terres cocirctiegraveres ont une trop grande valeur pour quil puisse
ecirctre possible de les laisser se perdre au profit de leacuterosion (Thome et al 2007)
Activiteacutes humaines
(vulneacuterabiliteacute)
- Habitations - Services publics
- Commerces - Infrastructures
de transport
Figure 11 Aleacuteas cocirctiers activiteacutes humaines et risques
12
EnjeuVulneacuterabiliteacute
Aleacutea Risque Figure 2 Aleacutea enjeuvulneacuterabiliteacute et risque cocirctier
Le recu 1 graduel des cocirctes par laction des vagues entraicircne geacuteneacuteralement peu de
risque pour les personnes En revanche la perte de terrain cocirctier induit un risque conseacutequent
pour les infrastructures
2 Geacuteorisques cocirctiers une probleacutematique importante au Queacutebec maritime
En raison des nombreux enjeux preacutesents sur les littoraux la probleacutematique engendreacutee
par les geacuteorisques cocirctiers est importante pour lEst du Queacutebec (Savard et al 2009
Bernatchez et Dubois 2004 Morneau et al 2001) Les presses locale et nationale abordent
ainsi reacuteguliegraverement et de plus en plus le sujet de leacuterosion des berges des rives et des cocirctes
et relaient les derniers rapports des groupes de recherche (figure 13) En effet cest un sujet
qui mecircme sil nest pas toujours traiteacute avec objectiviteacute affecte et inteacuteresse la population de
lEst du Queacutebec et les meacutedias (Bourque et Simonet 2008)
--
13
Archives Radio-Canada
~ 50
f0
40 -CIlc 30 ~ 20 0 E 10
r
zo
0 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Anneacutee de parution
Archives Le Soleil
~ 10 A
~ 8 ~ ecirc5 6
c ~ 4 0 2 Zg 0 - -
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2000 2001 2002 2003 2004 2005
Anneacutee de parution
Figure 13 Importance de la couverture meacutediatique traitant de leacuterosion au Queacutebec (Source Goujon 2006 in Bernatchez 2007)
Les reacutesidents se sentent deacutemunis vis-agrave-vis de cette probleacutematique Les deacutecisions
prises par les instances supeacuterieures ne sont pas toujours bien comprises et le temps neacutecessaire
agrave la recherche leur paraicirct long (Radio-Canada 2009) Ainsi la population reacuteclame une
meilleure transparence En avril 2009 Radio-Canada titrait dailleurs laquoUne meilleure
communication souhaiteacuteeraquo en eacutevoquant le pheacutenomegravene de leacuterosion des berges
Un cadre de preacutevention des principaux risques naturels a eacuteteacute mis en place en 2006 par
le gouvernement du Queacutebec afin de reacutepondre agrave Jimportance de la probleacutematique lieacutee aux
aleacuteas naturels pour les reacutegions de lEst du Queacutebec Ce plan daction concerteacutee implique cinq
ministegraveres soit le ministegravere de la Seacutecuriteacute publique le ministegravere du Deacuteveloppement durable
de lEnvironnement et des Parcs le ministegravere des Affaires municipales et des Reacutegions le
ministegravere des Transports et le ministegravere des Ressources naturelles et de la Faune (MSP
2007) De plus une Chaire de recherche en geacuteoscience cocirctiegravere a eacuteteacute creacuteeacutee agrave [Universiteacute du
Queacutebec agrave Rimouski afin dacqueacuterir et de maintenir une expertise sur leacuterosion du littoral
14
Celle-ci est financeacutee par le gouvernement du Queacutebec (MSP 2009) ce qui montre
limplication de la recherche et du gouvernement dans lameacutelioration des connaissances et
des solutions concernant leacuterosion Un guide sur la gestion des risques en seacutecuriteacute civile a
aussi eacuteteacute eacutelaboreacute pour les acteurs du milieu afin dassurer une meilleure diffusion des
meacutethodes et des concepts relatifs agrave lanalyse du risque (MSP 2008)
J J3 Ameacutenagement et gestion de la zone littorale et de ses geacuteorisques
1131 Gestion et ameacutenagement du territoire notions importantes
Lameacutenagement se deacutefinit comme eacutetant lorganisation de lespace par des
eacutequipements approprieacutes de maniegravere agrave mettre en valeur les ressources naturelles du lieu et agrave
satisfaire les besoins des populations inteacuteresseacutees (Grand dictionnaire de terminologie sd)
Lameacutenagement et la gestion de lurbanisation se font traditionnellement par un zonage (plan
durbanisme scheacutema dameacutenagement) qui divise le territoire et prescrit les activiteacutes
autoriseacutees selon les endroits En zone cocirctiegravere ce nest pas diffeacuterent et le zonage est r outil de
planification et de gestion le plus impOltant pour encadrer loccupation des terres (Stewalt
el al 2003)
Au Queacutebec selon la Loi sur lameacutenagement et lurbanisme (LAU loi provinciale)
il faut que les MRC se conforment aux diffeacuterents regraveglements existants en matiegravere
dinfrastructures de risques technologiques et naturels La LAU preacuteconise un zonage selon
les usages qui seront effectueacutes sur les lots ainsi que selon les lieux Lobjectif de la loi
deacutecoule du fait quune harmonie des usages est neacutecessaire dans un territoire afin de
minimiser les probleacutematiques Le zonage des constructions peut se faire selon de multiples
critegraveres et les mesures de gestion sappliquent agrave tous les territoires selon le principe de
linteacuterecirct collectif de la socieacuteteacute
15
Deacutecoulant de ces pnnclpes le zonage a eacutegalement eacuteteacute appliqueacute aux risques en
geacuteneacuteral Les geacuteorisques sont un des paramegravetres pouvant entraicircner un zonage mais il est
important de noter que dautres paramegravetres peuvent eux aussi en ecirctre la source Le zonage
des risques deacutepend de la vision que lon a du pheacutenomegravene naturel menaccedilant agrave savoir si on ne
fait que le subir ou sil est possible de le modifier pour vivre avec (Pigeon 2005) Dans le
premier cas le zonage est vu comme une solution avantageuse pour eacuteviter les risques alors
que dans le second cas des ouvrages de protection de modification de lenvironnement
preacutevalent
1132 Speacutecificiteacutes de lameacutenagement en zone cocirctiegravere
Les modegraveles possibles de gestion du littoral deacutependent du modegravele de gestion de
lameacutenagement en geacuteneacuteral choisi par la reacutegionlMRC De plus la gestion de la cocircte ne peut
pas seffectuer sans la prise en compte de larriegravere-pays dans sa gestion afin deacutevaluer
lespace disponible pour lextension urbaine par exemple Les situations locales peuvent
donc ecirctre tregraves varieacutees
Eacutetant donneacute les variations dans les deacutefinitions de lobjet deacutetude (la zone cocirctiegravere) la
deacutefinition qui est donneacutee agrave la gestion de la zone cocirctiegravere varie donc elle aussi En ce qui a trait
aux risques cocirctiers le but du zonage est de les minimiser pour les populations Pour cela deux
possibiliteacutes
raquo atteacutenuer les aleacuteas (enrochements recharges en sable digues murets )
raquo minimiser les enjeux (zonage constructions adapteacutees)
Une autre meacutethode de gestion de la zone cocirctiegravere pourrait plutocirct utiliser les assurances
au lieu du zonage Le fait de ne plus assurer ce qui est agrave risque trop eacuteleveacute est reacuteguliegraverement
discuteacute dans les meacutedias anglais (Klein et al 1999) Ainsi les risques ne sont pas diminueacutes
mais lEacutetat se deacutesengage de toute responsabiliteacute concernant ces risques et ceci pourrait avoir
un impact important sur le reacuteajustement des valeurs du marcheacute immobilier ainsi que limiter
les nouvelles constructions qui ne pourraient plus ecirctre assureacutees
16
Dans tous les cas la gestion de la zone cocirctiegravere est complexifieacutee par le fait quelle est
soumise agrave des leacutegislations multiples Eacutetant une frontiegravere elle se retrouve de fait agrave la marge de
plusieurs lois et de plusieurs juridictions (Holgate-Pollard 1996) De plus au Queacutebec sa
gestion deacutepend de plusieurs paliers gouvernementaux ce qui reacutesulte en de multiples
leacutegislations (figure lA) et en une gestion mosaiumlque (Morneau et al 2001) Cette gestion est
complexe tant du fait des multiples lois existantes mais aussi du fait des connaissances
souvent non exhaustives que les deacutecideurs ont de la dynamique littorale
tourbIegravere
BBracl10is Morais intertidale
Amplitude des mareacutees
--_ Extrecircme de pie mllf Supecircriltlll Ugne des Milles eaux printeniegraveres moyennes
~_ EJltfecircme de pleine mer Infmieure
i Mer lerritoriale Cl2 milles marins) ~ ~ _------_
Zone eacuteconomique (12 milles manns)
1_ _ _ -_-
Figure 1A Leacutegislations concernant les zones cocirctiegraveres
Source Morneau et al 2001
17
] 133 Ameacutenager un territoire agrave risque sadapter agrave la probleacutematique
Ladaptation aux aleacuteas (ou aux changements climatiques) est lensemble des
activiteacutes qui dune part limitent les impacts neacutegatifs et dautre part favorisent laccegraves aux
nouvelles possibiliteacutes Cela passe donc par un ameacutenagement adeacutequat des territoires
concerneacutes Diffeacuterents types dadaptation sont possibles (tableau 12) Concernant les aleacuteas
cocirctiers deux meacutethodes de gestion sont possibles SOil par reacuteaction ou anticipation
(Klein et al 1999) soit reacuteactive et preacuteventive (Smit et al 1999 Lemmen et al 2008) La
gestion par reacuteaction conduit le plus sou vent agrave de la protection car elle survient apregraves des
eacutevegravenements dommageables pour la population La gestion par anticipation se traduit
principalement par un zonage afin deacuteviter les installations dans les zones soumises aux aleacuteas
Le zonage se situe dans la cateacutegorie de lintention planifieacutee avec une action preacuteventive Il est
important de consideacuterer que laquo dans la plupart des situations les mesures preacuteventives
planifieacutees ont des coucircts moins eacuteleveacutes agrave long terme et sont plus efficaces que les mesures
reacuteactivesraquo (Lemmen et al 2008)
Tableau 12 Diffeacuterents types dadaptation
ADAPTATION
selon Type dadaptatioo
Lintention Spontaneacutee Planifieacutee
Laction (par Reacuteactive Simultaneacutee Preacuteventive rapport au
stimulus climatique)
Leacutetendue temporelle Acourt terme Along temle
Leacutetendue spatiale Localiseacutee Eacutetendue
(Source Lemmen et al 2008 (extrait modifieacute tireacute de Smit et al 1999))
18
Presque toutes les actions danticipation vis-agrave-vis des geacuteorisques cocirctiers requiegraverent
une laquoplanification strateacutegiqueraquo (Klein et Nicholls 1999) ce qui nest pas encore geacuteneacuteraliseacutee
sur les cocirctes du Queacutebec La planification strateacutegique consiste notamment en lidentification
dun zonage des risques par des experts et agrave sa mise en application par les autoriteacutes
compeacutetentes
Concernant la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers et en particulier de leacuterosion les
choix qui soffrent aux instances de gestion sont le retrait ladaptation ou la protection
(figure 15) (Morneau et al 2001)
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 1 1 1 1 1 1 1
- Abandon agrave la - Zonage - Empierrement nature
- Maintien des - Deacuteveloppement
controcircleacute
- Murs - Eacutepis (champs)
processus naturels - Brise-lames - Dragage
- Recharge de plage
- Combinaison de Morneau et al 2001 techniques
Figure 15 Choix possibles face agrave la probleacutematique de leacuterosion
Cette recherche sattachera agrave Jeacutetude du choix preacuteventif quest ladaptation laquoCette
strateacutegie [ladaptation] preacuteconise leacutetablissement dun juste eacutequilibre entre la conservation et
le deacuteveloppement par Jadoption de certaines regravegles de zonage et dun deacuteveloppement
controcircleacute raquo (Morneau et al 200 1)
19
12 Zonage des risques en milieu cocirctier
laquo The ocean beachfront is a most hazardous place ta build raquo
(Clark 1996 pI76)
Lorsque lon eacutevoque le zonage des risques en milieu cocirctier cela reacutefegravere agrave lutilisation
de meacutethodes et de strateacutegies de zonages destineacutees agrave ameacutenager le littoral comme eacutetant une
entiteacute soumise agrave des conditions deacutetablissement speacutecifiques Le zonage reacutepond ainsi au
principe de preacutecaution
121 Principes et applications du zonage des risques
Le principe du zonage est deacuteviter la superposition des zones anthropiseacutees avec les
zones daleacuteas Il sagit alors de creacuteer des bandes non aedificandi soit des laquo zones non
constructiblesraquo (Paskoff 2004 b) Ce principe important est deacuteviter la construction dans les
zones preacuteceacutedemment identifieacutees comme soumises aux aleacuteas (Paskoff 2001 a McInnes
2006) En deacutefinissant quelle sera la laquo ligne de retraitraquo de la cocircte on pourra proceacuteder agrave un
retrait strateacutegique (Clark 1996) Le zonage de loccupation des terres est deacutejagrave utiliseacute dans
beaucoup de pays (Clark 1996) et il peut aussi ecirctre utiliseacute dans le cadre de plans de gestion
inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (GIZC) afin dy inclure des zonages speacutecifiques agrave la cocircte
(eacutecologie risques ) Les deacutecideurs peuvent par la suite prendre les mesures
dameacutenagements adeacutequates (tel quinterdire les nouvelles constructions) en toute
connaissance de cause et guider les nouveaux deacuteveloppements vers les espaces les plus
propices (McInnes 2006 Stewart et al 2003) Paskoff (2001 a) reacutesumait ainsi le principe du
zonage des risques en zone cocirctiegravere
Mieux vaut preacutevenir quessayer de porter remegravede Il conviendrait donc de repenser lusage de lespace littoral de telle sorte que les installations humaines ne se retrouvent pas en situation critique vis-agrave-vis des menaces de la mer agrave court ou mecircme agrave moyen terme (Paskoff 2001 a p 146 -147)
20
Le zonage se reacutevegravele ecirctre une bonne solution dameacutenagement concernant les risques
cocirctiers car les aleacuteas causant ces risques sont bien localiseacutes dans lespace et sont preacutevisibles
(Clark 1996) Plusieurs acteurs ont donc deacutejagrave identifieacute le zonage (zoning ou mapping en
anglais) comme une solution adeacutequate (Paskoff 2001 a Clark 1996) Dans son guide agrave
lintention des municipaliteacutes canadiennes le C-Ciarn (2006) eacutevoque eacutegalement cette
solution laquo Selon notre connaissance du risque actuel il importe de limiter le deacuteveloppement
dans les zones probleacutematiques et dinterdire toute nouvelle construction raquo (C-Ciarn 2006)
Les avantages du zonage par rapport aux autres solutions tiennent en son approche
anticipative bien quelle soit compleacutementaire avec dautres solutions Plusieurs
gouvernements ont ainsi adopteacute cette approche pour la gestion des zones cocirctiegraveres de leur
territoire notamment en Nouvelle-Zeacutelande (Ballinger et al 2000) en Eacutecosse (Ballinger et al
2000) en France (Loi dite Loi littorale 1986) ou en Caroline du Nord (Division de
lameacutenagement cocirctier de la Caroline du Nord 2009) Ces limites dinconstructibiliteacute peuvent
ecirctre fixes ou variables et eacutemaner de diffeacuterentes raisons (eacutecologie risque ) Loptique
retenue est laquodinitier un programme deacutecennal de preacutevention des risques naturels dont lun
des points essentiels est de limiter strictement le deacuteveloppement dans les zones exposeacutees raquo
(Ministegravere de lAmeacutenagement du territoire et de JEnvironnement de France 1997 a et b) La
Loi sur la seacutecuriteacute civile du Queacutebec adopte une optique similaire agrave celles eacutevoqueacutees par
Ballinger et al (2000) qui consiste agrave deacutelimiter les zones soumises aux aleacuteas afin dy limiter
les constructions Le problegraveme qui persiste est didentifier avec preacutecision quelles sont ces
zones soumises agrave des aleacuteas deacuterosion ou de submersion par la mer comme le preacuteconisent la
loi de seacutecuriteacute civile du Queacutebec ou les lois de la Nouvelle-Zeacutelande ou dEacutecosse
Les plans devraient ecirctre dynamiques et donc subir des reacutevisions tous les 5 ans pour
tenir compte agrave la fois des changements de politiques ainsi que des avanceacutees dans la
compreacutehension de lenvironnement physique (Klein et al 1999 Dubois et al 2005)
Une analyse multirisque peut ecirctre envisageacutee sur les cocirctes car plusieurs aleacuteas peuvent
y survenir Un indice de sensibiliteacute composite peut alors ecirctre eacutetabli en assignant une cote aux
diffeacuterents paramegravetres naturels et artificiels en fonction de la magnitude et de la freacutequence de
chacun pour les diffeacuterents aleacuteas (De Pi ppo et al 2008) Cet indice est encore preacuteliminaire et
21
ne peut pas encore ecirctre utiliseacute pour la gestion des cocirctes mais lideacutee dutiliser une multitude de
critegravere et de laquo geacuteoindicateurs raquo afin de cerner au mieux les aleacuteas et les risques potentiels dun
segment de cocircte est en deacuteveloppement durant ces derniegraveres anneacutees Pour garantir lefficaciteacute
de la meacutethode il est primordial de savoir quels risques zoner et agrave partir de quelle intensiteacute ou
freacutequence ils doivent ecirctre inteacutegreacutes au zonage Plus le nombre de paramegravetres pris en compte
est grand plus il est possible de penser que le zonage sera complet et donc efficaceefficient
mais eacutegalement complexe long et coucircteux agrave mettre en place
122 Zonage theacuteorique marges fixes ou variables
Plusieurs meacutethodes permettent de deacutevelopper des zonages des risques cocirctiers et
peuvent ecirctre utiliseacutees pour deacuteterminer la largeur que devront avoir les marges de protection
littorales Il y a dun cocircteacute les zonages comprenant des marges fixes (Clark 1996) et de
lautre les zonages variables baseacutes sur les taux deacuterosion mesureacutes (Paskoff 2004 b Dean et
Dalrymple 2004 Sabatier et al 2008)
1221 Zonages agrave marges fixes
Des limites dinconstructibiliteacute sont appliqueacutees dans plusieurs pays sur leurs zones
cocirctiegraveres (figure 16) Les marges qui en reacutesultent varient eacutenormeacutement entre 8 m pour
lEacutequateur et 3 km en ex-URSS sans quil soit toujours possible de connaicirctre les raisons de
ces diffeacuterences (Sorensen et McCreary 1990) Si lon sattarde agrave lexemple de la France la
marge retenue est de 100 megravetres pour les infrastructures et de 2 000 megravetres pour les routes
qui ne sont pas de desserte locale (Loi dite Loi littorale 1986) Cette optique nest cependant
pas adaptable agrave la situation du Queacutebec compte tenu de lhistorique de peuplement cocirctier et du
faible hinterlandarriegravere-pays existant le plus souvent
22
1shy - COUNTRIES DISTANCE INLAND FROM SHORELlNE
Ecuador - 8 m
HawaII -- 40 ft
Philippines ----- 20 m (mangrove greenbelt)
MexIco ----- 20 m Brazll ------ 33 m New Zealand ------- 66 ft
Oregon ------------ Permanent vegetation Une (variable)
Colombla ------------------ 50 m Costa Rica ------------------ 50 m (public zone) Indonesla ------------------ 50 m
Venezuela ------------------ 50 m 1
Chlle -------------------- 80 m 1
1France ----------------------- 100 m 1
Norway ----------------------- 100 m (no building) 1
1 Sweden ----------------------- 100 m (In some places to 300 m) 1 (no building)
1 SpaIn ----------------------- 100 to 200 m 1
1 Costa RIca ------ 50 m to ----------- 200 m 1(restrlcted zone)
1
1Uruguay ----------------------------- 250 m 1
Indonesla ----------------------------------- 400 m (mangrove greenbelt)
1
1
1
1 Greece -------------------------------------- 500 m
Denmark ---------------------------------------- 1-3 km (no summer homes) 1
0 1
USSR - Coast of the Black Sea -------------------------- 3 km 811 shy(exclusion of new factorles) il
co 1 -----------------------------0Q)
1
Definition of shorellne varies but It Is usually the mean hlgh tlde ~I Most nations and states exempt coastal dependent Installations Gicircl such as harbor developments and marinas ~ 1
ecirc 1 Indonesla has both a 50 m setback for forest cutting and a 400 m Q)
Ci 1greenbelt for flshery support purposes ()1
Figure 16 Marges de retrait pour les constructions (zones dexclusion) utiliseacutees par diffeacuterents pays
23
1222 Zonages agrave marges variables
Les zonages de leacuterosion agrave marges variables partent dun principe simple qui est de
connaicirctre les risques passeacutes pour preacutevoir ceux de demain Cest ainsi quils se basent sur les
taux de recul historiques de chaque secteur Ils utilisent ces taux deacuterosion annuels passeacutes et
les multiplient par le nombre danneacutees de lhorizon de zonage deacutesireacute Cette meacutethode de
zonage est proposeacutee par plusieurs chercheurs (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et
Dalrymple 2004 Sabatier et al 2008) (figure 17-A et B) Elle est eacutegalement utiliseacutee par
certains gouvernements tels quen Caroline du Nord (Division de lameacutenagement cocirctier de la
Caroline du Nord 2009) Cest dailleurs cette approche qui a eacuteteacute utiliseacutee sur la Cocircte-Nord du
Saint-Laurent dans le cadre de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges (Dubois et al
2005) Lintention est de creacuteer une zone tampon entre loceacutean et larriegravere-cocircte encore appeleacutee
laquo setback raquo ou laquo exclusion zoneraquo en anglais (Clark J996)
RocalJjng Aolerence EmiddotIO Emiddot10 Emiddot60 Shor~iIl9 relllUrfl Lille Llne L1I1~A B
Zonos 1--+-EmiddotZos +----middot1 Eacutequipements lourds EmiddotIO Emiddot30 Emiddot60
ImmInent InllJrmodinle lol1ger Tornl Hl)lAld Zone HlilArd
iml11cllhlc rOllrd~
No Now M013ble Aonctity LmgeSelbadlts - - - POSITION DL RI ( l)AJiS bO AS - - - Habilnble Sinqle Fnmlll Movnblo SlfltCcedilhl SlltICluns SIItIIIUfflS SlrucuO~ Aliowed
Flood InsuranCfl
Fxisllng1---- Cover Ige Aeqllilfd -----shy
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Reference E=middotIO [middot10 Emiddot60 AUluli rquipemelll Foahlfe Lille Line Une
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Wllh lirl4i ond 7or~ IlluslrAI~d
(NOl 10 $cle)
Mc National Research Council 1990
Paskoff 2004 b in Dean el Dalrymple 2004
Figure 17 Propositions de zonages cocirctiers variables En A en France et en B aux Eacutetats-Unis
E-IO signi fie ligne deacuterosion dans 10 ans E-30 dans 30 ans et E-60 dans 60 ans
24
Ces zones sont baseacutees sur la laquoLong-Term Shoreline Change Ratesraquo (LTSCR) le taux de
changement agrave long terme de la ligne de rivage (Dean et Dalrymple 2004 Division de
lameacutenagement cocirctier de la Caroline du Nord 2009) De ces taux peuvent deacutecouler deux
propositions de gestion soit un retrait (setback) soit des normes de construction speacutecifiques
(construction standard)
Cette meacutethode dispose de plusieurs avantages Tout dabord elle est souvent
preacuteconiseacutee et mise de lavant comme eacutetant tregraves utile car elle correspond agrave la variabiliteacute
naturelle des cocirctes (Clark 1996) Cela creacutee un zonage modulable qui sadapte agrave la situation
locale selon les secteurs de cocircte Les marges ainsi eacutetablies peuvent ecirctre reacuteajusteacutees au fur et agrave
mesure que le temps avance et elles tiennent compte des paramegravetres naturels des cocirctes qui
neacutevoluent pas tous avec la mecircme vitesse (Paskoff 2004 b Clark 1996) Plusieurs
inconveacutenients peuvent malgreacute tout lui ecirctre imputeacutes car il ny a notamment pas de prise en
compte dune eacuteventuelle modification de ces taux historiques que ce soit agrave la hausse (agrave cause
dun changement de tendance ou des changements climatiques par exemple) ou agrave la baisse
(construction dune structure de protection rigide figeant le trait de cocircte eacutepis bloquant le
transit seacutedimentaire )
Pour connaicirctre les taux deacuterosion avec une grande preacutecision le lidar et autres
techniques modernes sont tregraves efficaces (Miller et al 2008) Cependant cela ne permet pas
de remonter en arriegravere et de caracteacuteriser leacutevolution historique et les techniques sont encore
coucircteuses et complexes Le recours agrave ces meacutethodes est donc encore peu freacutequent pour la
gestion et de lameacutenagement des cocirctes en lien avec leacuterosion Permettant une preacutecision
alti meacutetrique importante ces techniques sont cependant deacutejagrave utiliseacutees pour reacutepondre au risque
de submersion en permettant une cartographie de preacutecision
25
123 Reacuteglementations de zonages existantes dans la reacutegion
Ladaptation par le biais du zonage et du deacuteveloppement controcircleacute est peu reacutepandue au
Queacutebec et l appl ication de cette approche entraicircnerait une refonte importante des scheacutemas
dameacutenagement des plans durbanisme ainsi que de la reacuteglementation qui sy rattache
(Morneau et al 2001) Cependant diffeacuterents zonages cocirctiers existent dans la reacutegion deacutetude
ou dans les reacutegions adjacentes Ils peuvent ecirctre deacutejagrave en place ou encore agrave leacutetat de
proposition Ils preacutesentent des caracteacuteristiques diffeacuterentes ainsi que des objectifs divers mais
sont autant de possibiliteacutes qui soffrent pour le zonage des risques cocirctiers dans le secteur agrave
leacutetude
La Politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables a eacuteteacute voteacutee en
1987 puis modifieacutee en 1991 1996 1997 2005 et 2008 CeJle-ci preacuteconise une marge de
10 ou 15 m agrave partir de la ligne des hautes eaux qui sur le littoral correspond agrave la limite
de la veacutegeacutetation (figure 18) Au sein de cette zone la majoriteacute des constructions sont
interdites (Gouvernement du Queacutebec 1987 MDDEP 2007) Cette politique est en
application dans le cadre de la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (LQE
Gouvernement du Queacutebec 1972) Agrave deacutefaut dautres documents souvent inexistants ce
type de zonage est utiliseacute dans plusieurs MRC pour zoner le risque deacuterosion (Belzile
2008 Caron comm pers Dubois et al 2005)
A
Penle supeacuteriewe 8 JO
Source MDDEP 2009
Figure 18 Largeurs de protection prescrites par la politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables
26
Une adaptation du zonage eacutetabli agrave la suite de lentente speacutecifique sur leacuterosion des
berges de la Cocircte-Nord pourrait eacutegalement ecirctre appliqueacutee Le zonage des risques eacutetabli
pour la Cocircte-Nord dans le cadre dun projet pilote (Dubois et al 2005) tient compte de la
dynamique littorale en fonction des types de cocircte et de leurs taux de recul mesureacutes
historiquement et actuellement Ce zonage semble ecirctre efficace et durable
Malheureusement il ne tient pas compte dune acceacuteleacuteration probable des taux de reculs
dans un contexte de changements climatiques (GrEC 2007 a) De plus il a eacuteteacute eacutetabli
pour les types de cocircte principaux preacutesents sur la Cocircte-Nord Les cocirctes agrave falaises
rocheuses seacutedimentaires qui constituent en proportion lun des types de cocircte majeurs de
lestuaire et du golfe du Saint-Laurent (Bernatchez et Quintin 2005) neacutetant pas
suffisamment repreacutesenteacutees sur la Cocircte-Nord aucun calcul de marge nest proposeacute
(mecircmes si les auteurs preacuteconisent une analyse plus deacutetailleacutee de ces secteurs) (Dubois
et al 2005)
Le zonage envisageacute au Nouveau-Brunswick eacutetablit une marge de 30 m de largeur agrave partir
du trait de cocircte Ce zonage na pour le moment pas encore eacuteteacute transfeacutereacute dans les textes
leacutegislatifs bien quil ait eacuteteacute preacutesenteacute dans la Politique de protection des zones cocirctiegraveres
pour le Nouveau-Brunswick en date de 2002 Une marge fixe de 30 megravetres y est
preacuteconiseacutee dans laquelle les activiteacutes et constructions sont reacuteglementeacutees (ministegravere de
lEnvironnement et des Gouvernements locaux du Nouveau-Brunswick 2002)
Le zonage des risques naturels deacuterosion eacutetabli par la MRC du Rocher-Perceacute dans son
scheacutema dameacutenagement de 1989 (en 2009 il eacutetait toujours en vigueur dans lattente de
lapprobation dun nouveau scheacutema dameacutenagement) comprend lapplication strictoshy
sensu de la Politique de protection des rives ainsi que des zones reconnues comme eacutetant agrave
risque (MRC Rocher-Perceacute 1989) Ce zonage est transfeacutereacute tel quel dans le plan
durbanisme de la municipaliteacute car mecircme si en theacuteorie cette derniegravere peut laugmenter
elle nen a pas eu les moyens techniques
La proposition de zonage des risques naturels de la MRC du Rocher-Perceacute preacutevoit un
doublement de la largeur de la bande de protection preacutevue par la politique de protection
des rives ainsi que lajout de nouvelles zones de contraintes deacuterosion (Caron comm
pers MRC Rocher-Perceacute 2005) Ce scheacutema dameacutenagement est en cours dadoption par
la MRC Le doublement des marges preacutevues par la loi est neacute du constat simple que
27
celles-ci neacutetaient pas suffisantes pour proteacuteger les nouvelles constructions de leacuterosion
Lameacutenagiste a donc deacutecideacute suite aux reacutesultats preacuteliminaires des travaux de recherche
(Bernatchez et al 2008 a) pour le secteur de Perceacute de doubler ces marges (Caron
comm pers)
Un zonage utilisant les taux de recul historiques de la cocircte pourrait eacutegalement ecirctre
appliqueacute (Pugh 2004 Paskoff 2001 a) avec un horizon de gestion de 30 ou 50 ans Pour
les secteurs ougrave de laccumulation est preacutevue aucune marge de seacutecuriteacute ne serait retenue
La Loi sur la seacutecuriteacute civile de 2001 oblige les MRC agrave cartographier les zones agrave risque
sur leur territoire mecircme si celle-ci ne propose pas de meacutethodologie ni de moyens pour le
faire Les organismes locaux doivent donc trouver eux-mecircmes les critegraveres Cela permet
une adaptation aux probleacutematiques locales mais il est possible de se demander si les
MRC ont les ressources et lexpertise neacutecessaire pour mener cette opeacuteration agrave bien (Heacutetu
2001) Dans le cas des petites MRC avec peu de moyens cela retarde le processus La
MRC du Rocher-Perceacute na dailleurs pas commenceacute en 2008 agrave faire son scheacutema de
seacutecuriteacute civile
Des sceacutenarios deacutevolution de la position du trait de cocircte ont eacuteteacute eacutetablis par des chercheurs
dans un contexte de preacutevision de changements climatiques dans le cadre dune entente
entre le Fonds daction sur les changements climatiques (FACC) le consortium Ouranos
et lUQAR-ISMER (Bernatchez et al 2008 a) Ces sceacutenarios sont eacutetablis suite au
couplage des donneacutees deacuterosion passeacutee danciennes conditions climatiques et de
preacutevisions deacuterosion et environnementales La projection des donneacutees climatiques futures
a permis de deacuteterminer le taux deacuterosion le plus probable (SP) sous ces nouvelles
conditions
28
Les diffeacuterentes options de zonages des risques cocirctiers dans le secteur deacutetude et des
secteurs adjacents sont reacutesumeacutees dans le tableau 13
Tableau 13 Reacutesumeacutes des types de zonage des risques cocirctiers possibles
Zonage Marge appliqueacutee Principe sous-jacent
Loi sur la qualiteacute de lenvironnement
(politique de protection des rives) 10 ou 15 megravetres
Eacutecotone agrave proteacuteger
Inondations (lluvial)
Proposition de la
MRC du Rocher Perceacute 20 ou 30 m
La LQE nest pas suffisante donc
on double ces valeurs
Politique de protection des zones
cocirctiegraveres pour le
Nouveau-Brunswick
30 megravetres Protection de la zone tampon du
littoral
Entente speacutecifique sur leacuterosion des Taux de recul max x Augmentation importante de
berges (Cocircte-Nord) 30 ans leacuterosion future
Meilleure estimation des risques
Loi seacutecuriteacute civile Variable (selon des eacutetudes compleacutementaires
agrave reacutealiser)
Selon les taux historiques deacuterosion
Taux de recul
historique x horizon
dameacutenagement
Rien ne change le futur sera le
rellet du passeacute
Selon leacuterosion preacutevue dans un Augmentation variable des taux
contexte de changements climatiques Variable deacuterosion en raison des
(Bernatchez et al 2008 a) changements climatiques
13 Ameacutenagement cocirctier et changements climatiques
Eacutetant donneacute quaucune cocircte nest agrave [abri de Jinfluence du climat et de ses variations
naturelles et ni de celles induites par les activiteacutes humaines tout changement tel que ceux
preacutevus sous [influence des changements climatiques va avoir un impact sur son eacutevolution
Lameacutenagement des littoraux doit donc en tenir compte Nous analyserons ici dabord les
modifications dues au climat avant de nous attarder agrave la prise en compte de ces modifications
dans les zonages
29
131 Modifications de lenvironnement cocirctier dues au climat
Les impacts engendreacutes par les modifications du climat sur les zones cocirctiegraveres sont
multiples et reacutesultent agrave la fois des modifications de Jhydrosphegravere et de latmosphegravere ils se
surimposent aux variations naturelles du climat Ces changements ont eacuteteacute mesureacutes agrave leacutechelle
mondiale (GffiC 2001 2007 a et b) nationale (Ressources naturelles Canada 2004 Shaw et
al 1998) reacutegionale (Ressources naturelles Canada 2004 Lemmen et al 2008 Ouranos
2009) mais aussi locale (Bernatchez et al 2008 a Senneville et Saucier 2008) Connaicirctre
ces modifications de lenvironnement est important puisque plusieurs scientifiques
sentendent sur le fait que leacuterosion devrait prendre de lampleur dans le contexte des
changements climatiques notamment en raison de la hausse mondiale du niveau marin relatif
et de laugmentation de lintensiteacute des tempecirctes (Shaw et al 1998 GffiC 2001 et 2007
Morner 2004)
De multiples eacuteleacutements sont modifieacutes par les changements climatiques ce qui comme
nous allons le voir va avoir un impact sur les cocirctes et leur dynamique deacutevolution
(figure 19)
Q)Hausse de la tempeacuterature moyenne gt Q) lU
Eacuteleacutevation du niveau de la mer LU u Q)
c ru
Variation des tempeacuteratures extrecircmes +shyc (hausse en eacuteteacute diminution en hiver) o
u Variation des preacutecipitations moyennes Q)
0 l ru
Q)Augmentation de la freacutequence et Q)
gtde lintensiteacute des tempecirctes 0 ru Z
uAugmentation de lintensiteacute des preacutecipitations
Source Ressources naturelles Canada 2004
Figure 19 Eacutevolution preacutevue des variables climatiques au Canada
30
Dans les zones cocirctiegraveres des changements sont eacutegalement agrave preacutevoir avec des impacts
tant sur les milieux biologique et physique que pour les socieacuteteacutes (figure 1 0)
Changement climatique et
eacuteleacutevation du niveau de la mer
IMPACTS BIOPHYSIQUES bull Inondations cocirctiegraveres plus eacutetendues bull Accroissement de leacuterosion cocirctiegravere bull Intrusion deau saleacutee dans les aquifegraveres deau douce bull Amincissement de la couverture glacielle bull Hausse des inondations causeacutees par des ondes de tempecircte bull Augmentation des tempeacuteratures agrave la surface de la mer bull Perte dhabitats cocirctiers
IMPACTS SOCIO-EacuteCONOMIQUES bull Dommages aux infrastructures cocirctiegraveres dont celles
utiliseacutees pour le transport et les loisirs bull Allongement de la saison de navigation commerciale bull Pertes de proprieacuteteacutes accrues bull Augmentation des risques de maladie bull Accroissement des risques dinondation et de perte de vie bull Changement de ressources renouvelables et de subsistance
(p ex les pecircches) bull Perte de ressources et disparition de valeurs culturelles
Source Ressources naturelles Canada 2004
Figure 1 0 Impacts biophysiques et socio-eacuteconomiques eacuteventuels des changements climatiques dans les zones cocirctiegraveres
bull Hausse du niveau marin relatif
Agrave leacutechelle mondiale le niveau marin relatif a augmenteacute depuis le deacutebut du 20egraveme siegravecle
(GIEC 2007 b Paskoff 2003 2001 b) et il est preacutevu quil continue agrave augmenter dans les
prochaines deacutecennies (figure )
---
31
50
o
I-50
-100
-150
1850 1900 1950 2000
Figure 111 Variation du niveau marin relatif agrave leacutechelle mondiale vis-agrave-vis du niveau moyen de 1961-1990
Limpact de cette hausse du niveau marin relatif sur leacuterosion vient du fait que cela
permet aux vagues datteindre un niveau supeacuterieur avec plus de force ce qui va accentuer les
diffeacuterents pheacutenomegravenes eacuterosifs cocirctiers ceci mecircme si la hausse nest que de quelques dizaines
de centimegravetres (Paskoff 2003 2004 a) La hausse relative preacutevue du niveau de la mer pour le
prochain siegravecle dans un contexte de reacutechauffement climatique est denviron 50 agrave 60 cm pour
lest du Canada (Parkes et al 2006)
bull Hausse des tempeacuteratures moyennes
Au niveau mondial les tempeacuteratures moyennes sont en hausse (figure 112) dapregraves le GIEC
(2002007 b)
32
--A260 --A18
( --81 ~ -- Aconcentration conslanle (2000) Clgt 50 u -- XXe siegravecle
t J CIgt 40 c Clgt
ca 306 c 0 E 20 euml Clgt E Clgt 10
J
r-u 00
Clgt CI
-10
1900 2000 2100 Annee GIEC 2007 b
Figure 112 Eacutevolution et projection des tempeacuteratures planeacutetaires
Bourque et Simonet (2008) constatent une hausse statistiquement significative des
tempeacuteratures annuelles au Queacutebec Des modegraveles reacutegionaux du climat dOuranos preacutevoient
laugmentation des tempeacuteratures moyennes agrave la fois pour 2020 2050 et 2080 (Bourque et
Simonet 2008) Ces preacutevisions se deacutemarquent de la variabiliteacute naturelle du climat passeacute
(Bourque et Simonet 2008)
bull Augmentation des redoux hivernaux
Les redoux hivernaux sont en hausse depuis le deacutebut du 20egravell siegravecle Cette tendance agrave la
hausse devrait se poursuivre agrave lavenir (Jolivet et Bernatchez 2008) Cette hausse augmente
le nombre de cycles de gel-deacutegel et augmente donc les processus cryogeacuteniques et fragilise
ainsi les mateacuteriaux qui constituent les falaises cocirctiegraveres (Bernatchez et al 2008 a Bernatchez
et Dubois 2008)
bull Diminution de la couverture de glace
La couverture de glace de mer est en baisse dans le golfe et lestuaire du Saint-Laurent depuis
les anneacutees 90 (figure 1 J3) Depuis 1996 il Ya moins de glaces tant sur les ri ves quau large
(Service Canadien des glaces 2009)
- -
33
100
euml 90
~ - c
80 shy
iumlii Cf)
J 1J 70 Jg a lce (overage 1 (ouvenure des ola(~s
Cl -Average 1 mo~nne 1971-2000 Q1 60
ll 1J ltIl ~ 50 l1 Cl ID 1J 40 ~ J l
~ J 30 a o III 1J
amp 20
euml ID o
~ 101
0shy 0111 ~
1 111111 g 0 Il1
0 0
~
ocirc ~ ~
ocirc 0
~ ~ ~
0
~
Date Dapregraves Service Canadien des Glaces 2009
Figure 113 Eacutevolution de la couverture de glace dans lestuaire et le golfe du Saint-Laurent
Les preacutevisions et les modeacutelisations pour lestuaire et le golfe (Senneville et Saucier
2008) preacutevoient que la tendance agrave la baisse du nombre de jours de glace se maintienne agrave la
suite du reacutechauffement du climat (tableau 14) Une disparition de la glace de mer est mecircme
envisageacutee avant la fin du 21 egraveme siegravecle (Bourque et Simonet 2008)
Tableau 14 Reacutesultats des simulations de limpact des variations de tempeacuterature sur les conditions de glace pour la peacuteriode 1996-2003 et des projections futures
Peacuteriode teacutemoin Peacuteriode chaude Diffeacuterence Station de mesure 1996-2003 +2degC (nb de jours) de reacuteduction
jours gt30 de CcedilJlace jours gt30 de CcedilJlace Perceacute 622 261 361 58
Plage de la Martinique 71 263 447 63 Pointe-aux-Loups 573 159 414 72
Pointe-aux-Loups (OS) 339 119 22 65
(modlheacute de Senneville et Saucier 2008)
34
Cette diminution de la couverture de glace rend la cocircte vulneacuterable agrave laction des
vagues sur une peacuteriode de temps plus longue (Bernatchez et al 2008 a) La mobiliteacute des
glaces en hiver et le deacutepart du pied de glace assurent eacutegalement un transit seacutedimentaire sur le
bas de plage mecircme en hiver ce qui neacutetait pas le cas par le passeacute (Bernatchez et Dubois
2004)
bull Modification des preacutecipitations
Une tendance agrave la hausse des pluies hivernales a eacuteteacute constateacutee pour lEst du Queacutebec maritime
(Jolivet et Bernatchez 2008) Ces pluies peuvent causer de leacuterosion importante par
ruissellement et faire fondre la protection que constitue le manteau neigeux (Jolivet et
Bernatchez 2008) Les pluies diluviennes sont elles aussi en hausse pour la reacutegion de la
Gaspeacutesie (Jolivet et Bernatchez 2008)
bull Tempecirctes
II nest pas aiseacute de didentifier une tendance agrave la hausse ou agrave la baisse pour le nombre annuel
de tempecirctes dans lEst du Queacutebec II faut cependant noter quune partie importante des
tempecirctes se produit durant lhiver peacuteriode durant laquelle la glace de mer et le pied de glace
limitaient la creacuteation des vagues ainsi que leur propagation jusquagrave la cocircte Dans le golfe et
lestuaire du Saint-Laurent un changement dans le reacutegime glaciel va donc augmenter le
nombre de tempecirctes effectives cest-agrave-dire qui ont une action sur les cocirctes (Savard et al
2008 Savard et al 2009)
Les changements climatiques vont ainsi augmenter les aleacuteas Les aleacuteas affectant la
cocircte vont donc ecirctre modifieacutes et de maniegravere intrinsegraveque les risques eacutegalement
Lenvironnement actuel et surtout futur nest donc plus le reflet de ce quil eacutetait au deacutebut du
siegravecle passeacute et leacuterosion fortement deacutependante de son environnement est donc modifieacutee Il
nest alors plus possible de se fier seulement agrave lexpeacuterience passeacutee des communauteacutes cocirctiegraveres
pour geacuterer leacuterosion
35
132 Prise en compte de ces modifications dans le zonage
laquoLhumaniteacute dispose de plusieurs options mais le passeacute nen est pas une raquo
(Sauchyn et Kulshreshtha 2008)
Lors de leacutetablissement dune zone agrave risque il est important de prendre en compte agrave
la fois la variabiliteacute naturelle du climat (aleacuteas) mais aussi les modifications dues aux
changements climatiques (modification des aleacuteas) 11 est eacutegalement important de retenir que
la modification des activiteacutes humaines peut eacutegalement faire augmenter les risques
(figure 114)
Activiteacutes humaines
(Vulneacuterabiliteacute)
Figure 114 Possibiliteacute daugmentation du risque modification des aleacuteas combineacutee agrave une modification des activiteacutes humaines
11 est bon de sinteacuteresser aux risques futurs qui ont toutes les probabiliteacutes de survenir
dans le contexte de changements climatiques Ceux-ci reacutesultent agrave la fois de la hausse des
vulneacuterabiliteacutes (nouvelles constructions changement de vocation des bacirctiments ) et de la
hausse du niveau des aleacuteas Limpact des aleacuteas naturels devrait augmenter non seulement agrave
cause des changements climatiques mais aussi de la pression continue du deacuteveloppement
36
dans des zones marginales et vulneacuterables (McInnes 2006) Les deux paramegravetres conduisent agrave
augmenter de maniegravere corollaire les risques cocirctiers Afin de limiter les risques il est possible
de jouer sur les deux tableaux cest-agrave-dire soit de limiter les aleacuteas (physiques) soit de limiter
la vulneacuterabiliteacute (humaine) (Boriff et al 2005)
1321 Quand proceacuteder agrave cette prise en compte
Latteacutenuation des aleacuteas passe par des solutions dingeacutenierie qUi proposent
geacuteneacuteralement des ouvrages de protection Maintenir les ouvrages de protection actuels dans
un futur contexte de changements climatiques va engendrer des deacutepenses 15 agrave 4 fois plus
importantes selon les diffeacuterents sceacutenarios deacutevolution (Burgess et Townend 2004 in Thome
et al 2007) Par exemple si lon deacutecidait de conserver les coucircts dinfrastructures agrave un niveau
eacutequivalent agrave celui d aujourd hui ce seraient pregraves du tiers des deacutefenses cocirctiegraveres de Grandeshy
Bretagne qui ne pourraient pas ecirctre maintenues (Thome et al 2007) Le maintien du trait de
cocircte en limitant les aleacuteas ne semble ainsi pas ecirctre une option eacuteconomiquement viable
Lalternative serait donc de limiter les nouvelles vulneacuterabiliteacutes Cette limitation de la
vulneacuterabiliteacute est lieacutee agrave un zonage des risques pour lavenir Cependant il est important que
les critegraveres utiliseacutes pour le zonage des risques tiennent compte agrave la fois des aleacuteas futurs ainsi
que des enjeux futurs
Certains se demandent sil ne faudrait pas attendre une certitude concernant
deacuteventuels changements climatiques avant de les prendre en compte dans la gestion des
littoraux Mecircme si la grande majoriteacute des scientifiques qui se rangent actuellement derriegravere le
GlEC saccordent sur le fait que ces changements sont plus quune simple variation naturelle
du climat un doute peut subsister Cependant Stern (2007) calcule que cela reviendrait trop
cher dattendre ce moment avant dadapter nos faccedilons de faire Attendre que les effets des
changements climatiques deviennent majeurs va augmenter de maniegravere tregraves importante les
coucircts associeacutes agrave la gestion des risques et agrave lameacutenagement (Zeidler 1997) 11 est donc
possible de supposer la mecircme majoration des coucircts pour le Queacutebec ce qui rend laction
dautant plus pressante Le Ministegravere de lAmeacutenagement du territoire et de lEnvironnement
37
de France (1997 a) met eacutegalement de lavant cet inteacuterecirct agrave agir tout de suite mecircme si certains
doutes subsistent en eacutevoquant le principe de preacutecaution qui doit reacutegir les politiques
publiques Il est important de se souvenir que dans ce domaine linaction est en fait une
action une deacutecision de ne rien faire En effet attendre de constater une eacutevolution va laisser le
temps agrave des deacuteveloppements de voir le jour et va orienter les futures deacutecisions Ne pas
prendre de deacutecision aujourd hui doit donc ecirctre deacutecideacute et consideacutereacute comme un choix parmi
dautres et non comme un simple report de choix Finalement il faut consideacuterer que comme
nous sommes deacutejagrave mal adapteacutes aux conditions climatiques et environnementales actuelles
(Forbes 2008) prendre des mesures dadaptation immeacutediatement est neacutecessaire que lon y
integravegre les changements climatiques ou non
Dans ce contexte il est inteacuteressant de voir quels sont les aspects des changements
climatiques qui sont actuellement pris en compte par les gestionnaires des zones cocirctiegraveres
1322 Prise en compte de la hausse du niveau moyen des mers
Limpact des changements climatiques sur les cocirctes est souvent eacutevalueacute par la hausse
du niveau moyen relatif des mers tant par le public (Radio-Canada 2009) que par les
experts (Paskoff 2004 a et b 2001 a et b Pethick 2001 Gornitz et al 1997 Klein et al
1999) Cette hausse a donc mieux eacuteteacute documenteacutee et connue Ceci pourrait ecirctre ducirc au fait que
pour certains chercheurs la hausse du NMR est consideacutereacutee comme le paramegravetre avec le plus
de significativiteacute concernant leacuterosion (Thome et al 2007)
laquo When sea level is rising letting nature take its course is undoubtedly the best solution wherever such an option is acceptableraquo
(Paskoff 2004 a)
La principale inclusion de la hausse du niveau marin relatif en lien avec leacuterosion des
berges deacutecoule de la regravegle de Bruun (Bruun rule) Selon celle-ci le recul des plages peut ecirctre
preacutevu en fonction de la hausse du NMR le long des plages de sable Des calculs de la hausse
des taux deacuterosion en fonction des sceacutenarios climatiques et donc de la hausse du NMR ont eacuteteacute
38
effectueacutes par Thome et al (2007) et Petick (2001) en utilisant une eacutequation directement issue
de la regravegle de Bruun En Grande-Bretagne ce calcul a eacuteteacute fait sur les taux deacuterosion moyens
par secteur mais lauteur preacutecise que ce sont des taux preacutevus potentiels et que les conditions
locales les taux deacuterosion actuels ainsi que le profil cocirctier peuvent avoir un impact important
sur le futur taux reacuteel (Thorne et al 2007) Cependant Jutilisation de cette regravegle a eacuteteacute remise
en cause comme outil de preacutediction de leacuterosion car trop peu de paramegravetres sont pris en
compte (Komar 1998) Des problegravemes concernant cette regravegle de Bruun ont eacutegalement eacuteteacute
souleveacutes par Davidson-Arnott (2005) Une application de preacutediction des taux de recul et
donc une utilisation de ce principe pour les zonages des risques deacuterosion nest ainsi possible
que dans de tregraves rares cas ce qui voit son utilisation tregraves limiteacutee
Lautre inclusion de la hausse du niveau marin relatif dans la gestion des cocirctes utilise
le modegravele dit des laquo 3 optionsraquo qui est aussi mis en avant pour geacuterer leacuterosion actuelle des
cocirctes (figure 16 de Morneau et al 2001) Les laquo3 optionsraquo que sont ladaptation
] accommodement ou le retrait sont proposeacutees par plusieurs auteurs tels que Pugh (2004)
Ressources naturelles Canada (2004) Paskoff (2001 a 2004 b) ou le GIEC (20012007 b)
(figures 115 et tableau 15) Dans un contexte de hausse du NMR la regravegle dor du zonage
des risques est deacuteloigner suffisamment les ameacutenagements du rivage pour quils restent agrave
leacutecart des menaces quimplique la hausse du niveau marin relatif durant toute leur dureacutee de
vie (Paskoff 2001 b)
39
1
eunenl Su Leyel
RETREAT ACCOMMODAn PRouer
Buildings
le
hfu bullbullbull middot~i -middot-11 1-bullbulltwlIl ~$_~ -1
co a CrOpt a N
== ~--t o fil co a Pugh2DD4
Figure 115 Diffeacuterentes strateacutegies de la socieacuteteacute face agrave la hausse du niveau marin relatif
(agrave gauche) 1a reacutesistance dure (digues enrochement mur ) Jb reacutesistance douce (apport artificiel de seacutediments) 1c contre-attaque (remblaiement) 2 recul (deacuteplacement des constructions (agrave droite) Les strateacutegies peuvent ecirctre regroupeacutees en 3 cateacutegories retrait accommodement ou protection Les trois options ne sont pas toujours possibles
Tableau 15 Strateacutegies dadaptation aux aleacuteas pour les zones cocirctiegraveres
Option dadaptation Objectif Exemple ~-----~-------_----------
Protection Tenter de preacutevenir les effets de la mer sur la terre Construction douvrages longhudinaux alimentation des plages
Accommodement Modifier les activheacutes humaines et linfrastructure Construction de batiments sur pilotis production agricole en fonction du changement du niveau de la mer axeacutee sur des cultures reacutesistantes au sel et aux inondations
Retrait Ne pas essayer de proteacuteger les terres contre Abandon des terres lorsque les conditions lempieacutetement de la mer deviennent intoleacuterables
(Source Ressources naturelles Canada 2004)
Le GIEC propose eacutegalement une meacutethode dadaptation aux changements climatiques
dans les zones cocirctiegraveres mais celle-ci est eacutegalement baseacutee sur le seul critegravere de la hausse du
niveau marin relatif (Klein et al 1999)
40
Toutes ces solutions sont mises de lavant comme un modegravele dadaptation vis-agrave-vis
des changements climatiques dans leur inteacutegraliteacute bien quelles ne se basent que sur la hausse
du NMR Ceci peut provenir de la plus grande preacutecision des donneacutees de hausse du NMR due
agrave sa relative faciliteacute de modeacutelisation
1323 Prise en compte des autres paramegravetres
Le modegravele des laquotrois optionsraquo pourrait eacutegalement sappliquer agrave tous les paramegravetres
et non uniquement agrave la hausse du niveau marin relatif mais cela en augmenterait la
complexiteacute En effet avec les nouvelles connaissances sur la dynamique cocirctiegravere les impacts
des changements climatiques devraient eacutegalement ecirctre abordeacutes agrave laide dautres paramegravetres
climatiques et en combinant les processus marins et continentaux (Bernatchez et Dubois
2008 Bernatchez et al 2008 a) Cette derniegravere approche permet en effet de faire des
analyses mu Itirisques et dameacuteliorer lanticipation des reacuteponses des systegravemes cocirctiers aux
aleacuteas et aux changements climatiques (Fairbank et Jakeways 2006 McInnes 2006)
Plusieurs autres modifications de paramegravetres pourraient ecirctre prises en compte pour
lameacutenagement des cocirctes dans un contexte de variations climatiques Cependant les
recherches portant sur les connaissances des tempecirctes futures des redoux de la freacutequence et
de lintensiteacute des aleacuteas ne sont pas encore transfeacutereacutees dans la sphegravere de la science appl iqueacutee
ni de la gestion des zones cocirctiegraveres et lameacutenagement Au Queacutebec une seule eacutetude qui fait le
lien entre le climat sous ses multiples facettes et leacuterosion cocirctiegravere existe (Bernatchez et al
2008) La difficulteacute agrave prendre en compte ces autres modifications tient agrave limportance des
effets locaux dans les preacutevisions et au fait que la production de reacutesultats nest possible que
pour un lieu preacutecis et avec un investissement tregraves important
41
14 Efficaciteacute agrave court et long terme des modes de gestion actuels
Afin de choisir judicieusement entre les multiples possibiliteacutes qui soffrent aux
gestionnaires il serait neacutecessaire de posseacuteder des eacuteleacutements de comparaison deacutevaluation des
zonages En effet entre plusieurs possibiliteacutes comment deacuteterminer celle qui sera la plus
efficace pour notre secteur dameacutenagement
141 Choisir entre les diffeacuterentes possibiliteacutes dune mecircme meacutethode
Concernant les modegraveles dameacutenagement agrave choix multiples peu dauteurs deacutecrivent
les eacuteleacutements qui permettraient de diffeacuterencier les options quil serait preacutefeacuterable dadopter
selon les secteurs et les situations Pour Dean et Dalrymple (2004) les choix possibles entre
les diffeacuterentes options de gestion de la cocircte peuvent se faire en tenant compte de plusieurs
paramegravetres (figure 116)
Option
Factor Magnitude Retreat Nourlsh Armor
Long-lcrm Erosion Rate High Low
XCI
X Upland Economie
Uase High Low X
X
Protecting Historie Structures X X
Protecting Vital Infrastructure X X
Equity Matters Involved X X
a Unless reduction in LTSCR possible
Dean et Dalrymple 2004
Figure 116 Facteurs affectant le choix parmi les trois options dameacutenagement
Dapregraves ces auteurs les strateacutegies dameacutenagement qui devraient ecirctre abordeacutees sont retrait
engraissement de la plage ou structures rigides de protection (figure 119) Dans cet ouvrage
reacutecent les auteurs reacuteservent les structures rigides de protection (armor) aux situations dans
42
lesquelles il nest pas possible de faire autrement agrave savoir si des lieux historiques des
infrastructures vitales ou si leacutequiteacute sont menaceacutes Ceci ne semble pas pour le moment ecirctre
lusage geacuteneacuteral ni des populations ni des gestionnaires Pour faire la diffeacuterence entre le retrait
(retreat) et les recharges en sable (nourish) ils se basent sur deux critegraveres le taux de recul agrave
long terme etou la valeur eacuteconomique des terres menaceacutees Des chiffres de taux de recul sont
eacutevoqueacutes agrave partir desquels les solutions semblent les mieux adapteacutees dapregraves les auteurs Pour
parler de taux de recul faible il faut que celui-ci soit infeacuterieur agrave 07 m par an dans ce cas un
engraissement de la plage est preacuteconiseacute Et pour parler de taux eacuteleveacute il faut quil soit
supeacuterieur agrave 2 agrave 3 megravetres par an dans ce cas cest un retrait qui est preacuteconiseacute Cela laisse donc
une marge de manœuvre importante pour les deacutecideurs qui peuvent alors uti liser la valeur
eacuteconomique de larriegravere-cocircte pour baser leur choix (mecircme sil ny pas de valeurs
eacuteconomiques preacuteciseacutees) Mais on agit ici toujours de maniegravere reacuteactive une fois que le
problegraveme et le risque pour les infrastructures sest manifesteacute Ce modegravele deacutecisionnel doit
cependant ecirctre adapteacute aux cocirctes queacutebeacutecoises en y ajoutant dautres critegraveres car la recharge
nest pas possible dans tous les milieux (falaises notamment) et possegravede un coucirct qui peut ecirctre
important De plus le problegraveme de choix se pose lorsque les taux deacuterosion se situent agrave
linteacuterieur dune fourchette (entre 07 et 2 rnan) Lanalyse coucirctavantage nest pas proposeacutee
mais permettrait daffiner les deacutecisions
142 Comparer des possibiliteacutes de zonage
Eacutetant donneacute la multitude doptions dameacutenagement cocirctier qui soffre il est important
didentifier quel serait le meilleur zonage pour une zone cocirctiegravere en particulier Diffeacuterents
eacuteleacutements de comparaison pourraient alors ecirctre retenus tels que le coucirct de mise en place et
deacutelaboration le coucirct dune anticipation face agrave celui dune reacuteaction posteacuterieure le nombre de
bacirctiments agrave risque les limitations eacuteconomiques non neacutecessaires Linteacuterecirct collectif face agrave
linteacuterecirct particulier pourrait aussi ecirctre pris en compte Le fait que la gestion se doit decirctre
reacutealiseacutee en fonction de linteacuterecirct du groupe et non dune personne en particulier devrait ecirctre
mis en avant Les comparaisons devraient se faire avec dautres zonages ou avec dautres
actions ou inactions possibles Quelques comparaisons eacuteconomiques existent entre action et
43
inaction agrave savoir celle de Stern (2007) agrave une eacutechelle mondiale ou celle de Peng et al (2006) agrave
propos de la comparaison entre limplantation dun plan de gestion inteacutegreacutee de la zone cocirctiegravere
en Chine versus linaction Cependant il nexiste pas encore de litteacuterature sur ce sujet agrave une
eacutechelle locale pour aider les deacutecideurs agrave faire des choix entre deux actions Ainsi il ny a pas
de meacutethodologie sur laquelle se baser pour identifier quels eacuteleacutements il faut consideacuterer lors de
ce choix
Morneau et al (2001) PoJomeacute et al (2005) ainsi que Cooper et McKenna (2008)
eacutevoquent lutilisation de la meacutethode danalyse coucirctbeacuteneacutefice pour choisir la mei lIeure option
dameacutenagement Cependant cette meacutethode reste plus adapteacutee agrave la comparaison de solutions
laquo postraquo probleacutematique quagrave la comparaison de solutions de zonages qui doivent se faire en
amont De plus cest encore une meacutethode en deacuteveloppement pour laquelle il n y a pas de
consensus sur quels seraient les eacuteleacutements agrave consideacuterer biens mateacuteriels beacuteneacutefices non
moneacutetaires reacutesultant de la localisation avantage lieacute agrave lutilisation de la plage prix dun
eacutecosystegraveme sain coucirct dun deacutesagreacutement visuel prix lieacute agrave une tranquilliteacute desprit (Cooper
et McKenna 2008)
Un choix ne serait plus neacutecessaire si lon connaissait avec preacutecision leacutevolution
certaine de la cocircte Il est donc possible de se demander sil serait possible dutiliser des
modegraveles 3D pour preacutedire leacutevolution des systegravemes et apporter des solutions preacutecises aux
ameacutenagistes en leur fournissant des donneacutees deacutevolution pour chaque secteur
Malheureusement les processus naturels et leurs interactions sont encore trop complexes
pour permettre une telle utilisation des modegraveles 3D (Whitehouse et Sutherland 2001) Ainsi
choisir le zonage le plus efficace parmi des options theacuteoriques est toujours indispensable
143 Deacutefinir un horizon dameacutenagement
Un eacuteleacutement important agrave consideacuterer lors du choix du zonage est son horizon de
gestion En effet il peut varier consideacuterablement entre 20 30 50 voir 100 ans ou ne pas ecirctre
deacutefini Dans lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges sur la Cocircte-Nord (Dubois et al
44
2005) deux horizons sont utiliseacutes agrave savoir 30 ans dans les zones municipales et 100 ans dans
les secteurs hors des municipaliteacutes (soit les terres gouvernementales) Dautres utilisent un
horizon de 50 ans notamment en raison de sa concordance avec la peacuteriode utiliseacutee pour les
modegraveles de preacutevision climatique ou encore avec la dureacutee de vie de certaines infrastructures
(Bernatchez et al 2008 a Winckel et al 2008 Clark 1996) Dautres procircnent 100 ans
comme Davidson-Arnott (2005) laquo It seems prudent to take 100 years as the horizon for most
planning exercises in the coastal zone and as a reasonable goal for the development of
integrated coastal zone management raquo Le choix entre ces diffeacuterents horizons nest pas
discuteacute et est donc laisseacute agrave la discreacutetion des deacutecideurs selon leurs objectifs et la dureacutee de vie
preacutevue des constructions (habitation hocircpital voie de communication ) Geacuteneacuteralement
utiliser un horizon dameacutenagement de lordre de 50 ans pourrait ecirctre agrave privileacutegier compte
tenu des cycles de vie des bacirctiments (Sorensen et McCreary 1990) des possibiliteacutes
eacuteconomiques ainsi que des possibiliteacutes de projections climatiques et des aleacuteas
Des horizons de mise agrave jour des zonages sont eacutegalement proposeacutes par plusieurs
auteurs afin de rendre les plans de gestion plus modulables (Clark 1996 Stewart et al 2003
Paskoff 2004) Un recalcul peacuteriodique de la zone deacuterosion tous les 5 ou 10 ans serait ainsi
souhaitable (Clark 1996) Le recalcul pourrait aussi ecirctre effectueacute agrave mi-terme de l horizon de
gestion ainsi que peu avant le terme (Dubois et al 2005) afin de prendre en compte agrave la fois
le deacuteplacement du trait de cocircte (pour reacuteajuster lemplacement du zonage) et les modifications
dans les processus
Ainsi si la litteacuterature sattardant agrave la reacuteduction et agrave ladaptation aux risques semble
saccorder sur le fait que le zonage est un bon outil il ne ressort pas de consensus sur la
maniegravere dopeacuterer ce zonage ni sur quels eacuteleacutements le baser Plusieurs meacutethodes sont ainsi
exposeacutees selon les endroits et selon les auteurs sans toutefois quil se deacutegage deacuteleacutements
permettant de privileacutegier lune ou lautre II nexiste pas deacutetude qui mesure limpact de la
mise en place dun zonage sur leacutevolution de loccupation des terres et sur leacutevolution des
risques pour une popu lation Ce meacutemoire sattachera donc agrave combler ces lacunes pour
contribuer agrave une meilleure gestion des risques littoraux dans le contexte actuel de
changements climatiques
CHAPITRE 11
MEacuteTHODOLOGIE
La meacutethodologie utiliseacutee sappuie sur une caracteacuterisation preacutecise de lenvironnement
de la municipaliteacute de Perceacute tant dun point de vue physique quhumain Cela permettra de
reacutepondre efficacement aux deux objectifs principaux de ce projet qui sont de connaicirctre tant
les impacts que lefficaciteacute des zonages des risques
Lapproche utiliseacutee comprend ainsi Jeacutevolution du secteur deacutetude [inteacutegration des
changements environnementaux la comparaison des zonages leacutevaluation des coucircts lieacutes aux
risques cocirctiers la deacutemarche des rencontres avec le milieu et enfin un traitement de toutes
ces informations au sein dun systegraveme dinformation geacuteographique
46
21 Caracteacuterisation de la cocircte agrave [eacutetude
La caracteacuterisation physique de la cocircte du secteur agrave leacutetude se base sur la distinction
de segments homogegravenes dapregraves leur nature geacuteomorphologique Cette segmentation a eacuteteacute
eacutelaboreacutee par le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (UQAR)
Pour cela plusieurs caracteacuteristiques sont releveacutees (tableau 21) Elle a eacuteteacute effectueacutee sur le
terrain en 2006 et compleacuteteacutee agrave laide de videacuteographies obliques heacuteliporteacutees du secteur
(Environnement Canada 2005) et des cattes geacuteologiques Le trait de cocircte a eacuteteacute traceacute sur les
orthophotographies au 1 40000 de 2001 dans un systegraveme dinformation geacuteographique
(ArcGIS 91 et 92) Il a eacuteteacute diviseacute en 146 segments dont la longueur varie entre 6 megravetres et
69 kilomegravetres Le trait de cocircte correspond au sommet des falaises dans les secteurs concerneacutes
ou agrave la limite de la veacutegeacutetation pour la flegraveche littorale et les terrasses de plage
Tableau 21 Caracteacuteristiques de la cocircte recueillies lors de la segmentation
Caracteacuteristique Utilisation Type de cocircte Faciegraves littoral geacuteomorphologie de la cocircte eacutenergie de la cocircte
Hauteur Aleacuteas potentiels (possibiliteacute de mouvements de masse) Lithologie Dureteacute possibiliteacute dalteacuteration prise en charge des seacutediments
Meacutecanismes deacutevolution de la cocircteProcessus actifs rythme de recul causes de leacuterosion
Etat deacutequilibre du systegravemePlage alleacutenuation de ]eacutenergie des vagues
Largeur Quantiteacute de seacutediments preacutesents eacutetat du systegraveme Pendage des couches
Types daleacuteas preacutesents (glissements en plans vs eacutecroulement)rocheuses
Artificialiteacute Probleacutematique de leacuterosion (type et eacutetat) (impacts potentiels Qualiteacute de lentretien)
Alteacuteration de la roche Type et intensiteacute des processus actifs fragiliteacute de la roche(qualitatif)
Etat de la cocircte Etat vis-agrave-vis de leacuterosion
La caracteacuterisation fine des falaises rocheuses a eacuteteacute reacutealiseacutee au moyen de visites sur le
terrain de videacuteographies aeacuteroporteacutees et de cartes geacuteologiques Le degreacute dalteacuteration des
roches est une eacutevaluation qualitative du degreacute de fragilisation des roches et de leur
effritement Le pendage repreacutesente linclinaison des couches seacutedimentaires preacutesentes dans les
roches au niveau de la falaise
47
Une caracteacuterisation de loccupation humaine de la cocircte a eacutegalement eacuteteacute effectueacutee
Elle visait agrave identifier de maniegravere lineacuteaire quelles eacutetaient les formes doccupations humaines
preacutesentes sur larriegravere-cocircte Pour cela une bande de 150 megravetres en arriegravere du trait de cocircte a
eacuteteacute utiliseacutee Les diffeacuterentes cateacutegories doccupation possible sont patrimoniale service
public industrielle reacutecreacuteative portuaire commerciale (tant commerces locaux que
touristiques) villeacutegiature (chalets) reacutesidentielle voie de communication (une sous-cateacutegorie
a eacuteteacute effectueacutee entre la voie ferreacutee la route nationale 132 et les voies locales) naturelle
friche et agricole Eacutetait toujours retenue la premiegravere occupation agrave proximiteacute de la cocircte En cas
de double utilisation loccupation principale eacutetait consideacutereacutee La caracteacuterisation a eacuteteacute reacutealiseacutee
agrave laide des orthophotographies au 140000 du secteur ainsi que du trait de cocircte du LDGIZC
Loccupation humaine a eacuteteacute inventorieacutee agrave laide du rocircle deacutevaluation fonciegravere fourni par le
MAMR (2006) de la couche des voies de communication de la base de donneacutees
topographiques au 1120000 du Queacutebec de Jinterpreacutetation des photographies aeacuteriennes ainsi
que des connaissances acquises sur le terrain
22 Eacutevolution du secteur deacutetude
Afin de comprendre au mieux comment la cocircte est susceptible deacutevoluer dans le
futur il est neacutecessaire de connaicirctre et de comprendre son eacutevolution passeacutee Leacutevolution du
secteur deacutetude a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave laide de couvertures de photographies aeacuteriennes datant des
anneacutees 1934 1963 1975 1980 1992 (geacuteoreacutefeacuterencement de Bernatchez et al 2008 a agrave laide
des orthophotographies de 2001) ainsi que des orthophotographies de 2001
22 Eacutevolution historique de loccupation du territoire
Loccupation des terres a eacuteteacute deacutetermineacutee par photo-interpreacutetation pour une bande
cocirctiegravere dune largeur de 1 km agrave partir de la ligne de rivage de 2001 (carte 21) Afin de rendre
les comparaisons possibles entre toutes les anneacutees les zones manquantes pour au moins une
48
couverture de photographies ont eacuteteacute supprimeacutees de lanalyse pour toutes les autres anneacutees
Ainsi une zone de 3 483 hectares a eacuteteacute caracteacuteriseacutee
Une telle analyse diachronique de photographies aeacuteriennes a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee
par Robin et Verger (1996) en France entre 1960 et 1990 Leur analyse ne seacutetendait
cependant que dans les 500 premiers megravetres longeant les cocirctes et visait seulement leacutevolution
de lurbanisation
Pour chaque couverture de photographies la position et le type des voies de
communication la localisation des uniteacutes durbanisation (bacirctiments) les superficies boiseacutees
ainsi que les superficies en friche et les terrains agricoles ont eacuteteacute deacutelimiteacutes Ces eacuteleacutements
geacuteographiques ont eacuteteacute repreacutesenteacutes par numeacuterisation de polygones de polylignes et de points
dans ArcGIS 91 et 92 De plus gracircce agrave des photographies aeacuteriennes obliques de 1927
(BANQ 2009) et au rocircle deacutevaluation fonciegravere de 2006 (MAMR) il a eacuteteacute possible en plus du
nombre de caracteacuteriser leacutevolution du type de bacirctiments pour deux secteurs (en jaune sur la
carte) agrave savoir le village de Perceacute et celui de Cap-dEspoir au niveau de lancien quai
(carte 21)
49
Secteur agrave leacutetude Correspond au 1er km agrave partir de la ligne de rivage (sauf lacune de photographies aeacuteriennes)
Secteur deacutetude de preacutecision Il Correspond aux villages de Perceacute el de L-I Cap-dEspoir (eacutetude approfondie gracircce
aux photographies obliques)
NI o 1250 2500 5000 __-====- megravetres
Cartographie Susan Drejza 2009 + Carte 21 Zones utiliseacutees pour la photo-interpreacutetation
50
222 Eacutevolution de la cocircte
La position des anciens traits de cocircte provient du Laboratoire de dynamique et de
gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de lUQAR et a eacuteteacute obtenue agrave laide des photographies
aeacuteriennes geacuteoreacutefeacuterenceacutees ou des orthophotographies (Bernatchez et al 2008 a) Cela a
permis de calculer les taux de recul historique du trait de cocircte provoqueacutes par leacuterosion
cocirctiegravere La meacutethode retenue pour cette analyse a eacuteteacute de comparer le trait de cocircte avec une
ligne fixe en arriegravere-cocircte afin de minimiser les marges derreur (Bernatchez et al 2008 a) Le
secteur de Cannes-de-Roches (voir carte 32) na pas pu ecirctre utiliseacute car les distorsions dues
aux parois verticales abruptes eacutetaient trop importantes ce secteur est donc exclu de notre
analyse Nous utiliserons ici les donneacutees produites par cette eacutetude
Les taux de recul actuels de la cocircte reacutesultent dun reacuteseau de suivi implanteacute depuis
2005 par le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de lUQAR
Ces taux releveacutes annuellement sont mesureacutes agrave laide de 49 bornes repegraveres installeacutees agrave une
distance fixe en arriegravere du trait de cocircte (Bernatchez 2006)
Concernant lenvironnement humain cest principalement lartificialisation de la
ligne de rivage qui sera utiliseacutee Leacutevolution des ouvrages de protection sur la ligne de rivage
a eacuteteacute effectueacutee par photo-interpreacutetation par Friesinger (2009)
23 Projection de leacutevolution preacutevue de la cocircte
Des projections deacutevolution cocirctiegravere pour lhorizon 2050 ont eacuteteacute utiliseacutees (reacutealiseacutees par
Bernatchez et al 2008 a) Celles-ci incluent notamment les impacts de plusieurs
changements de tenvironnement physique tels que les preacutecipitations (quantiteacute et cateacutegorie)
les tempeacuteratures les redoux hivernaux les tempecirctes et les glaces de mer Lanalyse des
donneacutees brutes a eacuteteacute effectueacutee par des groupes de recherche et des experts speacutecialiseacutes dans
ces domaines (Senneville et Saucier 2008 Jolivet et Bernatchez 2008) Plusieurs sceacutenarios
deacutevolution ont eacuteteacute deacutefinis agrave savoir un sceacutenario optimiste (S 1) tablant sur une poursuite de
51
leacuterosion telle quelle a eu cours en moyenne depuis 1934 un sceacutenario modeacutereacute (S2) et un
sceacutenario pessimiste (S3) (tableau 22) Parmi les trois sceacutenarios proposeacutes pour chaque
segment il a eacuteteacute choisi le sceacutenario qui serait le plus probable compte tenu des modifications
environnementales appreacutehendeacutees (Bernatchez et al 2008 a) Ce sceacutenario le plus probable
(SP) sera utiliseacute dans cette eacutetude comme reacutefeacuterence pour lemplacement du trait de cocircte en
2050
Tableau 22 Sceacutenarios deacutevolution de la cocircte pour 2050
Sceacutenarios pour 2050 Description
51 Sceacutenario optimiste Il ny aura pas de modification de leacuterosion cocirctiegravere en Taux de deacuteplacement moyen historique de la ligne raison des changements climatiques La sensibiliteacute de rivage (entre les photos les plus anciennes et les du littoral aux changements climatiques sera faible plus reacutecentes) ou nulle
52 Sceacutenario modeacutereacute
Taux deacuterosion moyen mesureacute pour un intervalle de Il Y aura une probable acceacuteleacuteration de leacuterosion 10 agrave 15 ans ougrave leacuterosion a eacuteteacute la plus intense parmi cocirctiegravere en raison des changements climatiques toutes les peacuteriodes
53 Sceacutenario pessimiste
Taux moyens des valeurs supeacuterieures agrave la moyenne Il Y aura une acceacuteleacuteration eacuteleveacutee de leacuterosion cocirctiegravere des taux de recul pour un intervalle de 10 ou 15 ans en raison des changements climatiques et des ougrave leacuterosion a eacuteteacute la plus intense parmi toutes les facteurs anthropiques aggravants peacuteriodes
Modifiumleacute de Bernalchez et al (2008 b)
24 Comparaison des zonages
Diffeacuterents zonages potentiels ou appliqueacutes dans le secteur (tableau 13) ont eacuteteacute
cartographieacutes avec preacutecision dans un Systegraveme dInformation Geacuteographique (SIG) afin de
pouvoir les analyser et les comparer Le logiciel utiliseacute est ArcGIS (version 91 et 92)
Certains des zonages ont ducirc ecirctre adapteacutes agrave la geacuteomorphologie du littoral de Perceacute mais
lesprit et lhorizon de gestion du zonage initial ont eacuteteacute respecteacutes
Le zonage eacutelaboreacute pour la Cocircte-Nord (Dubois et al 2005) a ducirc ecirctre adapteacute aux
particulariteacutes de la Gaspeacutesie car les falaises rocheuses de Perceacute sont constitueacutees de roches
seacutedimentaires alors que celles de la Cocircte-Nord sont formeacutees de roches igneacutees Les auteurs
52
avaient donc conseilleacute une eacutetude plus approfondie des secteurs de cocircte agrave falaises de roche
seacutedimentaire mais ne proposaient pas une marge fixe pour ce type de cocircte (Dubois et al
2005) La diffeacuterence dans la reacutesistance agrave leacuterosion est importante Ainsi les aleacuteas sont
dintensiteacutes variables Les principes de gestion et de marges de seacutecuriteacute deacuteveloppeacutes sur la
Cocircte-Nord ne peuvent donc pas tous ecirctre repris tels quels sur la peacuteninsule gaspeacutesienne mais
devront ecirctre adapteacutes en conservant lesprit dorigine Sur la Cocircte-Nord le recul des falaises
nest pas significatif (sur une longueur de vie humaine) cest pour cela que les marges sont
seulement de 10 ou 15 megravetres Ces marges sont suffisantes dans le cas dune stabi liteacute du trait
de cocircte pour ecirctre suffisamment eacuteloigneacute des vagues et des influences maritimes majeures
Cependant en Gaspeacutesie le recul de la ligne de rivage subit une variation spatiale due agrave
leacuterosion Deux eacutetapes dadaptation du zonage de la Cocircte-Nord sont donc neacutecessaires pour
ces falaises seacutedimentaires 1) preacutevoir ougrave sera le trait de cocircte dans 30 ans selon la moyenne
des taux de reculs supeacuterieurs et 2) ajouter 15 megravetres pour que les constructions soient
toujours seacutecuritaires dans 50 ans (voir annexe 3 tableau reacutecapitulatif des taux modifieacute de
Dubois et al 2005)
Les comparaisons effectueacutees entre les zonages agrave leacutetude et leacuterosion la plus probable (SP) ont
permis de deacuteterminer (figure 21)
des superficies non zoneacutees par les diffeacuterentes lois dameacutenagement mais qui seront agrave
risque dans le futur lintensiteacute de leacuterosion future est sous-estimeacutee dans ces zones
des superficies zoneacutees agrave tOIt par les diffeacuterentes lois dameacutenagement agrave contrario
lintensiteacute du zonage de ces secteurs est surestimeacutee
des zones dadeacutequation du zonage avec les projections des futures conditions cocirctiegraveres
(adeacutequation totale ou quasi totale)
53
Surface agrave risque mais non zoneacutee
Surface soustraite agrave un deacuteveloppement
Adeacutequation du zonage et de
leacutevolution probable
Eacutevolution probable
Zonage agrave comparer
Infrastructure de protection (promenade municipale mur )
Figure 21 Comparaison des zonages avec leacutevolution probable du trait de cocircte
25 Eacutevaluation des coucircts
Afin deacutetablir les conseacutequences financiegraveres possibles relieacutees agrave la perte des
infrastructures agrave risque dans la zone cocirctiegravere une eacutevaluation de leur valeur et de leur type a eacuteteacute
effectueacutee Les infrastructures prises en compte pour cette eacutevaluation sont le cadre bacircti ainsi
que les voies de communication Agrave laide dun SIG tous les eacuteleacutements inclus dans les
peacuterimegravetres affecteacutes par leacuterosion future ont eacuteteacute recenseacutes selon le sceacutenario probable envisageacute
ainsi quen fonction des diffeacuterents zonages possibles (Drejza et Bernatchez 200S)
54
Le deacutecompte de ces eacuteleacutements leur localisation et leur typologie proviennent des donneacutees
suivantes
le rocircle deacutevaluation fonciegravere fourni par le MAMR (2006) qui comprend la localisation
de chaque uniteacute deacutevaluation fonciegravere sa valeur et son type dutilisation
un inventaire des bacirctiments reacutealiseacute par photo-interpreacutetation eacutetant donneacute quune uniteacute
deacutevaluation municipale peut comprendre plusieurs bacirctiments ou aucun
la couche des voies de communication de la base de donneacutees topographiques au
120000 du Queacutebec (localisation et typologie) ainsi que le traccedilage effectueacute pour mettre
agrave jour ces voies de communication et les voies ferreacutees agrave laide des orthophotographies
de 200
Par la suite le coucirct de ces infrastructures a eacuteteacute calculeacute agrave laide des donneacutees suivantes
la valeur de chaque uniteacute du rocircle deacutevaluation fonciegravere soit le bacirctiment le terrain et
limmeuble (ensemble de luniteacute soit le terrain et le bacirctiment)
la valeur moyenne de reconstruction des routes selon leur type utiliseacutee par le ministegravere
des Transports du Queacutebec pour les routes dont il a la charge (Labbeacute D ingeacutenieur au
MTQ communication personnelle 2007)
la valeur de reconstruction moyenne des routes municipales selon leur type (Andreacute
Fortin de Progest-Gapseacute firme dingeacutenieurs-conseils communication personnelle
2007)
la moyenne des valeurs estimeacutees de reconstruction de la voie ferreacutee (Olivier Demers
Corporation des Chemins de fer de la Gaspeacutesie communication personnelle 2007)
26 Rencontres avec le milieu
Des rencontres avec le milieu ont eu lieu dans le but deffectuer une validation des
donneacutees existantes et de connaicirctre leurs besoins et enjeux Pour cela des entrevues ont eacuteteacute
reacutealiseacutees avec des repreacutesentants le responsable de lameacutenagement de la MRC (Feacutelix Caron)
le directeur de lurbanisme et responsable des permis de construction de la municipaliteacute
(Ghislain Pitre) et la repreacutesentante de lassociation laquoConservation de la natureraquo (Geneviegraveve
Leroux) Une participation agrave la consultation publique concernant le nouveau scheacutema
55
dameacutenagement de la MRC (II mars 2008) a eacutegalement permis de connaicirctre directement
lavis de la population Il a eacutegalement eacuteteacute possible de participer agrave la table de concertation que
le consortium Ouranos avait mise en place avec tous les repreacutesentants du milieu (19 juin
2007) Enfin une participation agrave un atelier de formation et deacutechanges sur leacuterosion organiseacute
le 17 avril 2008 par le comiteacute ZIP Baie des Chaleurs et le LDGIZC de lUQAR (Belzile
2008) a permis de recueillir plusieurs avis et besoins Le but de ces entrevues et rencontres
eacutetait de mieux comprendre dans quelle mesure le zonage des risques est appliqueacute compris et
expliqueacute agrave la population et dans quelle mesure il a un impact socio-eacuteconomique ainsi quun
impact sur la protection faunique et fJoristique des habitats cocirctiers
27 Traitement des donneacutees dans un SIG
Les multiples informations recueillies ont eacuteteacute traiteacutees dans un SIG agrave laide dArcGIS
91 puis 92 Ce puissant outil danalyse des donneacutees dans un cadre de reacutefeacuterence spatiale a
permis lextraction de nombreuses donneacutees secondaires Il permet en effet la superposition et
la recherche de proximiteacute Lutilisation des SIG pour ce type de probleacutematique de gestion
semble ecirctre une meacutethode reconnue (Klein el al 1999 et 2001 ZeidJer 1997 Lajoie 2006
Tolvanen et Kalliola 2008) En effet les SIG sont un outil puissant dinteacutegration de multiples
donneacutees et de leurs repreacutesentations spatiales
laquo Appropriate frameworks such as Geographic Information System (GIS) are strongly advised in ICM [integrated coastal management] applications primarily for coastal data management and database support Once arranged a GIS system can be employed for a good many destinations serving the purpose of both vulnerability assessments ICM planning and other projects in the coastal zoneraquo (Zeidler 1997 p49)
Les traitements qui ont eacuteteacute effectueacutes comprennent une panoplie doutils et danalyses
spatiales diffeacuterents Divers types de fichier de formes (ou shapefiles) ont eacuteteacute utiliseacutes agrave savoir
des points correspondants aux bacirctiments des polylignes correspondants aux voies de
communication et au trait de cocircte et des polygones correspondants aux possibiliteacutes
deacutevolution de la cocircte aux zonages et agrave loccupation humaine du territoire Les propositions
de marges preacutesenteacutees par les zonages ont eacuteteacute transposeacutees en polygones agrave laide de zones
56
tampons partant du trait de cocircte le plus reacutecent et le plus preacutecis existant pour le secteur Les
outils de superpositions spatiales (clip erase) et de proximiteacute (buffer select by attributes) ont
permis dextraire de multiples donneacutees deacutecompte des bacirctiments inclus dans les diverses
propositions de zonage longueur de voies de communication agrave proximiteacute de la cocircte
proximiteacute des infrastructures vis-agrave-vis de la cocircte Les superficies des zonages ont eacuteteacute
calcu leacutees et compareacutees afin de deacuteterminer pour chaque segment ladeacutequation ou non du
zonage avec leacutevolution future de la cocircte
CHAPITRE III
DESCRIPTION DU SITE DEacuteTUDE
Afin de reacutepondre aux objectifs du preacutesent meacutemoire une eacutetude de cas a eacuteteacute reacutealiseacutee
Le territoire deacutetude preacutesente 706 km de cocirctes et se trouve dans la MRC du Rocher-Perceacute
dans la reacutegion administrative de Gaspeacutesie-Icircles-de-la-Madeleine (carte 31) dans lEst du
Queacutebec (Canada) Le territoire agrave leacutetude se situe plus preacuteciseacutement dans la municipaliteacute de
Perceacute entre la pointe Saint-Pierre au nord et le cap dEspoir au sud (carte 32)
Queacutebec
bull Perceacute __eacuteoI bullQutboc RmouslO
n cgt l (1)
w N
t ecirc ( VJ
0shy(1) Pointe-Saint-Pierre
cgt N o l (1)
Cannes-de-Roches
0shy(1)
2 0shy(1)
0shy(1)
~ () (1)
Cap-Despoir
Village de Perceacute ~~
ltlt0ltjY
1-0~~ Leacutegende
-shy Routes et rues
++ Voie terreacutee
~ bull Bacirctiments
Fond de carte base de donneacutees topographiques du Queacutebec au 120000 lYonaagraventuœ p ~
~ 1250 2 500 3750 5 o~
Cartographie Susan Orejza 2009 VI 00
59
3] Contexte physique
3 J Caracteacuteristiques geacuteomorphologiques
bull Types de cocirctes
Le trait de cocircte est pour plus de 55 constitueacute de falaises rocheuses (tableau 31 et
carte 33) Les autres types de cocircte sont les terrasses de plage qui se retrouvent
principalement dans le fond des anses rocheuses ou des zones abriteacutees (en 17 endroits sur le
territoire) et une flegraveche littorale qui repreacutesente agrave elle seule 15 de la longueur totale de la
cocircte En arriegravere de la flegraveche littorale se trouve une cocircte agrave marais maritime qui compte pour
20 de la longueur totale de la cocircte La flegraveche ainsi que Je marais maritime quelle protegravege
sont appeleacutes laquobarachois raquo dans Je vocabulaire reacutegional La longueur des cocirctes correspond agrave
leur longueur avant la modification humaine cest-agrave-dire sans le surplus lieacute aux
infrastructures portuaires (quais digues jeteacutees installations industrielles) qui occupent 4 567
megravetres de rivage
Tableau 31 Types de cocircte du secteur deacutetude
Longueur Type de cocircte m
Falaise rocheuse 38949 553 Terrasse de plage 6114 87 Flegraveche littorale 11 196 159 Marais maritime 14181 201
TOTAL 70440 100
Voir deacutefinition des termes en Annexe 1
Les proportions des divers types de cocircte sont comparables agrave celles observeacutees dans le
reste de la baie des Chaleurs (LDGIZC 2009) et du Queacutebec maritime laurentien (Bernatchez
et Quintin 2005) tel quexposeacute au tableau 32 Cela rend donc le secteur deacutetude repreacutesentatif
dune situation plus reacutegionale
60
Tableau 32 Reacutepartition des types de cocircte selon les secteurs consideacutereacutes (pourcentage de la longueur de cocircte)
Type de cocircte Perceacute Baie des Chaleurs Queacutebec maritime Falaise rocheuse 55 46 50 Flegraveche littorale 16 18 5
Terrasse de plage 9 13 17 Marais maritime 20 20 10 Cocircte deltaiumlque 0 3 15
Autre 0 0 3 (Source LDGIZC 2009 et Bernatchez et QUIntIn 2005)
LongueurType de cocircte Pictogrammem
Falaise rocheuse 38948 5521
Terrasse de plage 6114 867
Flegraveche littorale 11 195 1587
Marais maritime 14180 2010
Anificialiseacute (port) 106 015 TOTAL 70545 100
LAnse-agrave-Beaufils
-zttKR 0 2 500 5000
Fond de Clt1rte base de donnees topographiques du QUQbec au 120000 ~ megravetres Donnees LOGieZ Universiteacute du Queacutebec agrave Rimouski Cartographie Susan OreJZa 2009
Carte 33 Types de cocircte de Perceacute
bull Geacuteologie reacutegionale
Les formations rocheuses du secteur sont toutes dorigine seacutedimentaire (tableau 33) Ainsi
bien que presque la moitieacute des cocirctes soit de nature rocheuse cela ne signifie pas une absence
de processus naturels
61
Tableau 33 Lithologie des falaises rocheuses de Perceacute
Lithologie des falaises Longueur (m) dominante gregraves et conglomeacuterat 21 346 548
dominante gregraves 11 357 292 dominante calcaire 5684 146
lithologie non deacutetermineacutee 561 14 TOTAL 38948 1000
Les roches seacutedimentaires preacutesentes sont principalement des gregraves des conglomeacuterats
(formation de Bonaventure) des calcaires et des mudstones (Daigneault 2001) Celles-ci
affleurent dans les falaises vives de la cocircte et sont ainsi soumises agrave des processus importants
dalteacuteration tels que la meacuteteacuteorisation et la geacutelifraction qui en modifient la structure physique
et chimique (tableau 34) ainsi quagrave des mouvements de masse De plus le secteur des
Cannes de Roches est un secteur ougrave le nombre de failles et de fractures est important
entraicircnant de nombreux mouvements de masse Le projet de scheacutema dameacutenagement de la
MRC du Rocher-Perceacute (2005) y a dailleurs inventorieacute une zone agrave risque naturel de
glissements de terrain et de mouvements de masse
Tableau 34 Degreacute dalteacuteration des falaises rocheuses de Perceacute
Degreacute dalteacuteration des falaises Longueur(m) fortement alteacutereacute 25830 663
moyennement alteacuteleacute 272 07 faiblement alteacutereacute 1 640 42
non alteacutereacute 5442 140 non deacutetermineacute 5766 148
TOTAL 38950 100
312 Dynamique littorale
bull Eacutetat des cocirctes
Les cocirctes agrave leacutetude sont principalement actives (plus de 65 ) Seulement 2 sont
consideacutereacutees comme stablesveacutegeacutetaliseacutees (tableau 35 et carte 34)
62
Tableau 35 Eacutetat de la cocircte de Perceacute en 2006
Etat de la cocircte Longueur (m) veacutegeacutetaliseacutee 1 138 22
semi-veacutegeacutetaliseacutee 7375 145 active 33208 651
artificielle 9278 182 TOTAL 50999 100
La zone en arriegravere du barachois na pas eacuteteacute caracteacuteriseacutee
Voir deacutefinition des termes en annexe 2
Eacutetat de la cocircte
-active
semi-veacutegeacutetaliseacutee
- veacutegeacutetaliseacutee
-- artificielle
~ donneacutees non disponibles
PointeshyCoin-du-Banc Saint-Pierre
Caps des Cannes de Roches
Cap-dEspoi~
o_-===-1250 2500 SOOOmeacutetres Fond dl) cartamp base dl) donnecirces topographiques du Queacutebec au 120000 Donnecirces LOGieZ Universiteacute du Ouebec Ocirc Rimouski Cartographie Susan Oreza 2009
Carte 34 Eacutetat de la cocircte agrave Perceacute
bull Artificialisation
Actuellement 182 de la longueur totale de la cocircte a eacuteteacute artificialiseacute ce qui deacutenote
Jimportance des problegravemes de risques cocirctiers pour les habitants du secteur Ces cocirctes ont eacuteteacute
modifieacutees par lhomme par limplantation denrochements de murets de zones portuaires de
rampes de mise agrave leau etou de remblais Si lon analyse Jeacutevolution de Jartificialiteacute
63
(Friesinger 2009) preacutesenteacutee au tableau 36 on peut constater que les longueurs artificialiseacutees
ont eacuteteacute multiplieacutees par 30 depuis 1934 Une importante hausse peut ecirctre constateacutee dans les
anneacutees 70 durant lesquelles les longueurs artificialiseacutees ont eacuteteacute multiplieacutees par 12
Tableau 36 Eacutevolution de lartificialisation de la ligne de rivage de Perceacute
Anneacutee Longueur (m) dartificialiteacute 1934 292 06 1963 566 12 1975 6853 140 1980 7495 153 1992 8086 166 2001 9 111 179 2006 9278 182
(Source Fnesmger 2009)
313 Dynamique hydroseacutedimentaire
bull Contexte mareacutegraphique
Le secteur de Perceacute est situeacute dans un environnement microtidal avec des mareacutees moyennes de
llm ayant un cycle mixte semi-diurne (Service hydrographique du Canada 2009) Lors des
grandes mareacutees la ligne des pleines mers supeacuterieures peut atteindre 17 m et le niveau
maximal enregistreacute a eacuteteacute de 23 m (Service hydrographique du Canada 2009) Les mareacutees
geacutenegraverent des courants cocirctiers pouvant atteindre 11 nœud lors du flot et 07 nœud lors du
jusant (Service hydrographique du Canada 2009)
bull Niveau marin relatif
En Gaspeacutesie le niveau marin relatif est en hausse et la reacutegion de la baie des Chaleurs est en
eacutetat de submersion nette (Koohzare et al 2008) Les donneacutees les plus fiables agrave proximiteacute de
la baie des Chaleurs sont celles de la station dEscuminac au Nouveau-Brunswick et
indiquent une tendance agrave la hausse du niveau marin relatif de 20 cmsiegravecle [soit 2 mman]
(Parkes et al 2006) Ces valeurs devraient ecirctre assez proches jusquau secteur de Perceacute si on
se fie aussi au modegravele geacuteophysique de Tarasov et Peltier (2004) En effet Je sud de la
Gaspeacutesie est situeacute dans une zone daffaissement isostatique (carte 35) ce qui accentue la
64
hausse des niveaux marins Toutes les cocirctes du Queacutebec ne sont pas pareillement sensibles agrave la
hausse du niveau marin relatif mais la reacutegion de Perceacute est consideacutereacutee comme y eacutetant
modeacutereacutement sensible voire fortement pour certains secteurs tels que la flegraveche littorale (Shaw
et al 1998)
CANADA
USA Modifieacute de Koohzare et al 2008
Carte 35 Mouvements verticaux de la croucircte terrestre dans lest du Canada (en mman)
bull Cellules hydroseacutedimentaires
Comme il est important de geacuterer la cocircte en fonction des cellules hydroseacutedimentaires
coheacuterentes la fin de notre zone deacutetude correspond agrave deux pointes rocheuses soit le cap
dEspoir au sud et la pointe Saint-Pierre au nord (carte 36) Cette approche par cellules
hydroseacutedimentaires a eacuteteacute preacuteconiseacutee par Dubois (1973) et utiliseacutee sur la Cocircte-Nord dans le
cadre de leacutetude mise en place par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges (Dubois et al
2005) Dapregraves Ballinger et al (2000) il serait preacutefeacuterable deffectuer tous les plans de gestion
du littoral au niveau de chaque cellule cocirctiegravere mecircme si lauteur concegravede quen pratique cest
65
relativement difficile en termes de ressources humaines neacutecessaires car on se situe agrave une
eacutechelle locale laquo Le littoral fonctionne comme un systegraveme aucune de ses parties nest lagrave par
hasard aucune ne fonctionne isoleacutementraquo (Pinot 1998)
__ Courant de deacuterive principale
Courant de deacuterive secondaire
Caps des Cannes de Roches t
1 250 2500 5000 Susan Drelza 2009 megravetres
1- 0 Source des donnees Bernalchez et al 2008
Carte 36 Courants de deacuterive principale et secondaire du secteur de Perceacute
bull Tempecirctes
Se situant agrave lextreacutemiteacute de la baie des Chaleurs et ouvrant sur le golfe du Saint-Laurent la
ville de Perceacute est exposeacutee aux multiples tempecirctes qui peuvent y survenir Le fetch est
important principalement de lest et du sud-est (tableau 37) et nest entraveacute par presque
aucun obstacle hormis licircle Bonaventure (carte 32)
Tableau 37 Fetch auquel sont soumises les cocirctes de Perceacute
Orientation Longueur (km) lJord-est 107
Est 366 Sud-est 339
Sud 178 Sud-ouest 93
Ce sont donc principalement les tempecirctes de lest qui frappent ses cocirctes Entre 2003 et 2005
46 du nombre total des tempecirctes recenseacutees dans lEst du Queacutebec ont affecteacute la cocircte de
66
Perceacute (Savard sd) Ce sont les tempecirctes avec des vents du nord-est ou du sud-est qui
produisent les vagues qui affectent le plus le littoral de Perceacute (figure 31) Il est agrave noter que
ces tempecirctes sont celles qui produisent des surcotes sur les cocirctes (Savard et al 2008)
Nord 345 0
277
Ouest 90 Est 270
111
180 169
Sud Sav ard et al 2008
Figure 31 Direction des vagues engendreacutees par les tempecirctes du golfe du Saint-Laurent et reacutegions qui en sont affecteacutees
314 Eacutevolution de la cocircte
bull Eacutevolution historique
Leacutevolution du trait de cocircte agrave long terme a eacuteteacute tregraves variable (Bernatchez et al 2008 a)
Fluctuant de 1934 agrave 2001 entre une accreacutetion de 014 rnan pour les flegraveches littorales et un
recul de 020 rnan pour les falaises rocheuses Comme on peut le voir agrave la figure 32 les
mesures deacutevolution sont variables tant dans lespace (selon les types de cocircte) que dans le
temps (selon la peacuteriode consideacutereacutee)
67
07 10
c 06 8
(1j
Ecirc 05 04 6
C Q)
03 4 E ~ (1j0
~
02 01
O-l--lt---r-shy
-01
2 3 o lt CD J
~
~
-02 -03
--shy0CD o
~ -04 -6 0shyCD
-05 -06
-8
-07 -10
Taux de deplacement (man) o Fleacuteche littorale Deacuteplacement moyenfpeacuteriode o Basse falaise rocheuse o Terrasse de plage bull Deacuteplacement (m)
Moyenne falaise rocheuse bull Haute falaise rocheuse o Moyenne globale
o Moyenne globale sans les cocirctes artificialiseacutees
Bematchez el al 2008 a
Figure 32 Eacutevolution globale de la ligne de rivage en fonction du type de cocircte entre 1934 et 2001
bull Eacutevolution reacutecente
Depuis 2005 49 bornes implanteacutees par le LDGIZC de lUQAR permettent dobtenir des taux
deacuterosion ou daccreacutetion actuels tregraves preacutecis pour la municipaliteacute de Perceacute (Bernatchez 2006)
Les deux types de cocirctes qui sont suivies pour la municipaliteacute de Perceacute sont les falaises
rocheuses et les terrasses de plage Les premiegraveres sont affecteacutees par un taux deacuterosion moyen
de 009 rnan soit tregraves proche des taux moyens de la MRC ou de la Gaspeacutesie (respectivement
011 et 014) Pour les terrasses de plage les taux deacuterosion moyens agrave Perceacute sont de
035 rnan eacutegalement proches des taux de la MRC et de la reacutegion (respectivement 042 et
040) Le fait deffectuer des mesures annuelles permet de se rendre compte de la variabiliteacute
qui peut exister entre deux anneacutees car les processus ne suivent pas toujours deacutevolution
lineacuteaire mais souvent saccadeacutee Par exemple les terrasses de plages de Perceacute ont reculeacute en
moyenne de 014 m entre 2005 et 2006 mais de plus de 054 m lanneacutee suivante (tableau 38)
68
Tableau 38 Taux de recul moyens reacutecents dans le secteur de Perceacute (2005-2007)
Taux de recul moyens dans le secteur de Perceacute (2005 agrave 2007)
Type de cocircte Taux moyen (rnan)
terrasses de plage 035 (entre 014 et 054)
falaises rocheuses 009 (entre 006 et 012)
tout type de cocircte 014
(Source des donneacutees LDGIZC 2009)
bull Processus actifs particuliers
Les aleacuteas preacutesents sur le territoire agrave Jeacutetude sont leacuterosion par les vagues les glissements en
plan les eacuteboulements-eacuteboulis et les effondrements-eacutecroulements (calte 37) La submersion
est eacutegalement un aleacutea qui affecte de grandes portions de la cocircte telles que la flegraveche littorale le
marais cocirctier et les terrasses de plage de lanse de Cap-dEspoir du village de Perceacute de
Coin-du-banc et de la rive nord de la Malbaie (carte 37)
Sapement par Submersion
les vagues
Eboulemenl Eboulis
Effondrement m Ravinement Ecroulement ~ Suffosion
Processus cryogeacuteniques Pointeshy
ii1
LAnse-agrave-Seaufiis
Mfii~ 0 2500 5000 Fond de carte base de donnee topographIque du Queooc au 120 000 ~ megravetres Donnees LOGIeZ Univesiteacute du Queacutebec agrave Rimouski Cartographie Susan Drejza 2009
Carte 37 Aleacuteas cocirctiers dans la zone cocirctiegravere de Perceacute
69
Dans les falaises du secteur les processus les plus actifs sont les processus
cryogeacuteniques hydrogeacuteologiques et les processus de pente Les reacutesurgences dans les parois
entraicircnent la formation de cocircnes de glaces qui fragilisent la roche (figure 34 B et E) Leacutetude
de Daigneault (2001) montre que les processus de cryoclastie agissent sur lensemble des
falaises rocheuses et que si les pertes de mateacuteriaux quils engendrent sont faibles elles nen
sont pas moins constantes tout au long de lanneacutee ce qui les rend responsables dune part
importante des reculs mesureacutes (figure 34 A)
Les eacutecroulements et les glissements en plan sont conditionneacutes par le pendage des
couches seacutedimentaires Comme le pendage horizontal est majoritaire (65 des falaises) les
eacuteboulements sont importants La suffosion etou le fait que les couches les plus alteacutereacutees sont
plus facilement deacutegageacutees par la mer creacuteent des encoches et des caviteacutes basales ce qui
fragilise les falaises (tableau 39) Les glissements en plan ont lieu dans les secteurs de
pendage oblique (233 des cocirctes)
Tableau 39 Pendage des falaises rocheuses de Perceacute
Pendage des falaises Longueur (m) horizontal agrave subhorizontal 25650 659
oblique 9079 233 subvertical 2940 75
non deacutetermineacute 1 279 33 TOTAL 38948 100
315 Climat du secteur deacutetude
La zone deacutetude est caracteacuteriseacutee par un climat tempeacutereacute froid Les tempeacuteratures
neacutegatives hivernales permettent la mise en place dun manteau neigeux ainsi que dun pied de
glace (figure 33) La preacutesence de ces eacuteleacutements durant les mois d hiver a un effet protecteur
sur la cocircte (Bernatchez et Dubois 2008)
70
120 60
50 100
40 ---shy0
80 0 ~
30 Q) c c Q)
Ul gt sect
co-
60 20 0 E Q) shy
0
~ shy
40 10
J-co shy
Q)
0 0shy
0 E Q)
fshy20
-10 +
o -20
Principal type de preacutecipitation
1 1 Neige ~ Pluie ou neige bull Pluie
source des donneacutees Environnement Canada 2009
Figure 33 Diagramme ombrothermique de la station de Gaspeacute (40 km au NNE du site deacutetude)
II est donc important de consideacuterer les diffeacuterents processus lieacutes au froid tels que la
cryoclastie et le glaciel les eacutecoulements souterrains entre les couches de gregraves et le couvert de
neige (figure 34) Dun point de vue geacuteomorphologique la saison froide nest donc pas une
saison passive bien au contraire (Bernatchez et Dubois 2008)
71
Figure 34 Processus actifs sur les cocirctes en hiver
En A geacutelifraction sur le pied de glace En B eacutecoulements hivernaux entre les couches rocheuses En C couleacutee boueuse En D eacuteboulements de surplombs en hiver malgreacute la preacutesence dun pied de glace et en E le pied de glace et des cocircnes de glace copy SD
Les tempeacuteratures mesureacutees dans lEst du Queacutebec ont subi une hausse au cours du
dernier siegravecle (Jolivet et Bernatchez 2008) La tendance des tempeacuteratures moyennes agrave la
station de Gaspeacute preacutesente un reacutechauffement de + 077 oC sur une peacuteriode de 91 ans
(+ 001 oCan) mais atteint + 137 oC (+ 007 OCan) pour les 20 derniegraveres anneacutees (J01 ivet et
Bernatchez 2008) En hiver la hausse est deux fois plus importante (Jolivet et Bernatchez
2008) De plus pour la reacutegion de Perceacute la baisse preacutevue dans le nombre de jours avec de la
glace de mer est de lordre de 58 sous un climat hivernal avec 2 oC de plus soit environ en
2050 (Senneville et Saucier 2008) Ces eacuteleacutements auront probablement des conseacutequences
quil faudra prendre en compte dautant que les modifications sont plus importantes pour les
tempeacuteratures hi vernales
72
Au Queacutebec ce sont surtout les vagues de tempecirctes et les pluies diluviennes qui
affectent les cocirctes (Frisinger et Bematchez 2009) cest pourquoi il est important de
connaicirctre ces paramegravetres et leur eacutevoJution pour le secteur agrave leacutetude
- La direction dominante des vents mesureacutes pour la reacutegion de Perceacute est dest davril agrave aoucirct
mais douest de septembre agrave mars (Environnement Canada 2009) Cependant les vents de
tempecirctes sont principalement douest
- Les pluies diluviennes sont caracteacuteriseacutees par une forte abondance de preacutecipitation en un
court laps de temps Ce type de preacutecipitation survient dans le secteur de Perceacute avec une
reacutecurrence moyenne de 1 fois par 15 an mais les eacutevegravenements ayant un impact pour la
population ont une peacuteriode de retour moyenne de 31 ans (Friesinger et Bernatchez 2009 a)
Il est important de les prendre en compte eacutetant donneacute les impacts quelles peuvent engendrer
sur le milieu naturel et les infrastructures notamment en pouvant deacuteclencher des mouvements
de masse dans les falaises littorales (Bernatchez et Dubois 2004 Colantoni et al 2004
Heacutenaff et al 2002)
32 Contexte humain
32 J Perceacute petite municipaliteacute cocirctiegravere
La population de la municipaJiteacute de Perceacute est de 3 4) 9 habitants (recensement 2006)
Ces habitants sont reacutepartis en 6 noyaux de peuplement qui correspondent principalement aux
municipaliteacutes qui existaient avant la fusion en ]970 entre les municipaliteacutes de Saint-Georgesshy
de-Mal baie Barachois Bridgeville Perceacute Cap-dEspoir et Val-dEspoir La population de
Perceacute a connu une diminution importante depuis J971 en perdant plus du tiers de son effectif
(figure 35) Il sagit dune des plus fOltes baisses parmi les municipaliteacutes du Queacutebec
73
6000
5198
5000
4000 4028 3993
3419
6 3000 i
t 2000
3614
1000
0
1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
source des donneacutees Recensement Canada 2006
Figure 35 Eacutevolution de la population de Perceacute
Comme pour le reste de la Gaspeacutesie il sagit dun secteur qui est fortement marqueacute
par la lineacuteariteacute de loccupation humaine le long du littoral Le territoire de la MRC du
Rocher-Perceacute est un territoire ougrave historiquement et encore actuellement le deacuteveloppement
seffectue le long du littoral (MRC Rocher-Perceacute 2005) Ceci a pour effet que plus des trois
quarts de la population de la MRC du Rocher-Perceacute sont disperseacutes le long de la route 132
(MRC Rocher Perceacute 2005)
Il est important de consideacuterer le caractegravere particu lier que confegravere le statut
dalTondissement naturel et historique au territoire de Perceacute (Mongrain 2006) Les roulottes
y sont notamment interdites en dehors des campings ce qui limite le nombre de constructions
anarchiques sur Je littoral constructions qui pourraient eacuteventuellement se transformer en
reacutesidences
74
322 Portrait eacuteconomique
Dun point de vue eacuteconomique Je portrait que lon peut dresser de la municipaliteacute de
Perceacute est une petite municipaliteacute avec un important secteur primaire (principalement
foresterie et pecircches) et tertiaire (principalement lieacute au tourisme) Le secteur de lheacutebergement
et des services de restauration occupe pregraves dun actif sur 6 dans la municipaliteacute soit 154
(tableau 310) Cette forte proportion tregraves au-dessus de la moyenne provinciale (63 )
montre que le tourisme occupe une position eacuteconomique primordiale pour leacuteconomie de la
municipaliteacute de Perceacute
Tableau 310 Population active selon le secteur eacuteconomique dactiviteacute
Perceacute Rocher-Perceacute
(MRC) Gaspeacutesie
Icircles-de-Ia-Madeleine Queacutebec
Agriculture foresterie pecircche et chasse
183 107 103 2 5
Heacutebergement et services de restauration
15 4 92 77 6 3
Commerce de deacutetail 131 13 5 128 120
Fabrication 112 14l 10 8 146
Services (administratifs et autres)
8 8 33 34 3 6
Construction 77 62 57 52
Services denseignement 62 6 7 6 7 6 9
Administrations publiques 5 0 64 74 62
Soins de santeacute et assistance sociale
46 126 14 7 11 2
Transport et entreposage 35 29 41 4 6
Autres 62 9 1 11 1 21 9
Source des donneacutees Institut de la statistique du Queacutebec - Recensement de 2006 Cateacutegories du Systegraveme de Classi fication des Industries de lAmeacuterique du Nord (SCIAN) de 2002
Pourcentage des actifs de plus de 15 ans
Leacuteconomie est fortement baseacutee sur le tourisme avec notamment le parc national du
Queacutebec de lIcircle Bonaventure et du Rocher Perceacute mecircme si cette activiteacute est marqueacutee par une
grande saisonnaliteacute En effet le village de Perceacute est connu et reconnu internationalement pour
son rocher ses paysages magnifiques ainsi que la richesse faunistique de licircle Bonaventure
Le parc reccediloit de 300000 agrave 500 000 visiteurs par anneacutee (MRC du Rocher-Perceacute 2005) soit
85 agrave 150 fois plus que la municipaliteacute ne compte dhabitants Au sein de la MRC Perceacute a
7S
dailleurs eacuteteacute deacutesigneacutee comme ayant le rocircle de laquo pocircle sectoriel touristiqueraquo (MRC Rocher
Perceacute 2005) Le secteur reacutecreacuteotouristique misant sur la grande nature laventure la culture et
le tourisme de santeacute est dailleurs un creacuteneau deacutefini comme leader par le gouvernement du
Queacutebec dans le cadre de son programme ACCORD (2002 2003) Cela signifie que le
gouvernement qui a chapeauteacute le programme ACCORD juge quil sagit dun creacuteneau dans
lequel la reacutegion est en mesure de jouer un rocircle de leader nord-ameacutericain ou mondial Les
retombeacutees du tourisme estival sont donc tregraves importantes pour la municipaliteacute
Cependant la MRC du Rocher-Perceacute est la 2eacuteme MRC la plus pauvre du Queacutebec Cela
ne lui donne donc que peu de ressources pour reacutepondre aux diffeacuterentes tacircches qui lui sont
deacuteleacutegueacutees en matiegravere dameacutenagement cocirctier et ce malgreacute la longueur du trait de cocircte dont
elle a la charge et les enjeux importants auxquels elle fait face
323 Activiteacutes le long de la cocircte
Dans la reacutegion de Perceacute loccupation du territoire cocirctier se reacutepartit principalement
entre un usage lieacute aux voies de communication (34 du lineacuteaire cocirctier) aux secteurs
reacutesidentiel (8 ) commercial (4 ) ainsi quagrave la villeacutegiature (2 ) (figure 36) Limportance
des voies de communication dans le secteur cocirctier vient de la proximiteacute de la route 132 avec
la ligne de rivage ainsi que de la preacutesence de la voie ferreacutee sur la flegraveche littorale de Barachois
Les zones reacutesidentielles sont principalement relieacutees agrave linstallation des noyaux vi Ilageois
autour des ports et donc le long de la mer Mentionnons aussi que 35 de la faccedilade maritime
est encore naturelle et que 49 nest pas bacirctie (figure 36)
Les activiteacutes preacutesentes le long de la cocircte peuvent devenir des enjeux si celles-ci sont
toucheacutees par les aleacuteas naturels deacuterosion ou de submersion Il convient donc de bien les
documenter afin de mieux saisir les perspectives pour le secteur qui connaicirct deacutejagrave actuellement
plusieurs probleacutematiques cocirctiegraveres
76
autres (5 )
(J)
~ Cl C o c (J) c 1~ shyQ)
1shy
Figure 36 Occupation du territoire cocirctier agrave Perceacute Est recenseacutee loccupation la plus proche de la cocircte Par exemple mecircme si des reacutesidences sont
construites en arriegravere dune route la zone sera classeacutee laquo voie de communication raquo
bull Transports
La route 132 comme seul lien reacutegional est primordiale pour la municipaliteacute mais aussi pour
la reacutegion Cette route constitue lartegravere principale des localiteacutes ainsi que le lien privileacutegieacute avec
les reacutegions limitrophes La route nationale 132 longe le littoral sur la majeure partie de son
parcours gaspeacutesien ce qui la rend plus proche des zones agrave risque Plus de 9 km de cocirctes sont
dabord occupeacutes par cette voie qui repreacutesente 40 des voies de communication que lon
retrouve dans la zone littorale (tableau 311) En plusieurs endroits elle est agrave une distance
infeacuterieure agrave 10 megravetres de la ligne de rivage Depuis son prolongement jusquagrave Perceacute en 1929
cette voie a eacutegalement permis lessor du tourisme reacutegional
77
Tableau 311 Reacutepartition du type de voies de communication dans la zone cocirctiegravere de Perceacute
Longueur Type de voie de communication m 00 Route 132 9350 402 Route locale 2505 108 Route locale non paveacutee 3947 170 Voie ferreacutee 7448 320
TOTAL 23250 100
La voie ferreacutee construite en J911 emprunte elle aussi de grandes portions de cocircte
notamment sur la flegraveche littorale du Barachois (figure 37) Elle permet agrave un train de
passagers (le laquo Chaleurs raquo) ainsi quaux trains de marchandises de desservir Perceacute et Gaspeacute
car il ny a pas de voie ferreacutee sur la rive nord Selon Shaw et al (1998) ce tronccedilon est
menaceacute par la submersion et aussi par la migration de la flegraveche Les auteurs classifient ce
tronccedilon comme eacutetant tregraves sensible agrave la hausse du niveau marin relatif (comme 3 des cocirctes
canadiennes Shaw et al 1998)
Figure 37 La voie ferreacutee sur la flegraveche du Barachois un enjeu majeur
bull Infrastructures reacutesidentielles
Les zones reacutesidentielles occupent 8 des cocirctes (figure 36) mais elles sont eacutegalement tregraves
souvent preacutesentes immeacutediatement en arriegravere de la route 132 dans les secteurs ougrave celle-ci
longe le littoral En 200 1 421 bacirctiments se situaient agrave moins de 100 megravetres de la ligne de
rivage (tableau 312) Si Jon regarde quels sont les types de cocirctes qui semblent les plus
78
attractifs on remarque quil y a pregraves de 4 fois plus de bacirctiments en bordure des cocirctes agrave
terrasses de plage que des falaises rocheuses (en fonction de la longueur) (tableau 312) Les
noyaux villageois sont principalement installeacutes dans les zones les plus accessibles cest-agraveshy
dire les terrasses de plage car ils proviennent historiquement danciennes installations de
pecircche Cependant lon sait maintenant que ce sont les zones soumises aux plus forts risques
deacuterosion et de submersion
Tableau 312 Reacutepartition des bacirctiments agrave moins de 100 m du trait de cocircte selon le type de cocircte
Nombre de Longueur Bacirctiments par km bacirctiments de cocircte (km) de cocircte
Falaise 258 389 66 Terrasse de place 160 61 262
TOTAL 418 450 93
Le haut taux de deacuteveloppement (maisons et chalets) du littoral de la baie des Chaleurs fait
que la reacutegion va ecirctre affecteacutee par des probleacutematiques majeures agrave lavenir bien que
physiquement la cocircte ne soit seulement consideacutereacutee que modeacutereacutement sensible agrave la hausse du
ni veau mari n (Shaw et al 1998) La municipaliteacute de Perceacute sinscrit elle aussi dans ce
contexte
bull Villeacutegiature
Les zones de villeacutegiatures sont occupeacutees par des chalets ou des reacutesidences secondaires Elles
occupent seulement 2 des cocirctes agrave Perceacute puisque les touristes logent plutocirct dans les
nombreux hocirctels et motels
bull Activiteacutes reacutecreacuteatives
Plusieurs activiteacutes reacutecreacuteatives sont pratiqueacutees le long de la cocircte de Perceacute (carte 38) On
compte notamment la cueillette de mollusques (myes coques) la deacutetente sur les plages la
baignade la randonneacutee peacutedestre la randonneacutee cyclable la reacutecolte dagates et de jaspes Ces
activiteacutes sont pratiqueacutees aussi bien par la population locale que par les touristes de passage
() Cgt ~
vgt Saint-Georgesshy
00 ~ de-Mal baie
gtshyo ~
lt ~
(Il (gt
o ~
(Ti (Il (gt Pointeshy
~ Saint-Pierre
3 Cgt
2middot 3 (Il (gt
a (Il
Cgt Golfe Saint-Laurent (Il
03 o l
a (Il
(Il
5 (Il
--shyN o 8 ---shy Clp ltlEspOIr
PrCicircmenJf1F1
AclivltSUlllt-Ij)ltlGlllJll
A Bgnd l leo~y~~ oilOI AAcl ISanebull ~ an
bull
erf oIo1tlt dl P 1 11 C - dcl$ ~411fi7 ObbullbullolO ~ ~
0- ~~
~ Secteur de Perceacute
D bull Cap BlallC
Icircle Bonaventure
_ Rc([~ CJ1(j11 P S f1 (te j)Sp bullmiddot
III SOrtlllS tIl nit oS
Q bull 10 KIIl
1 1 1 1 -----1__----_--J 0 -l
80
bull Infrastructures eacuteconomiques
Les infrastructures eacuteconomiques comprennent les infrastructures lieacutees agrave lactiviteacute touristique
qui sont tregraves importantes pour la reacutegion Celles-ci sont souvent construites en bordure de
leau afin de profiter de lattrait que la vue peut exercer sur les touristes Ainsi sur le
territoire deacutetude 25 km de cocirctes sont occupeacutes par ces infrastructures agrave haute valeur
(tableau 313)
Tableau 313 Longueur des cocirctes occupeacutees par les infrastructures touristiques
Longueur Type dinfrastructure touristique m 00
Heacutebergements 1 629 628 Heacutebergement et commerce 85 33 Heacutebergement et restauration 93 36 Restauration 140 54 Camping 647 250
TOTAL 2595 100
bull Activiteacutes portuaires
Les 3 ports du secteur (LAnse-agrave-Beaufils Perceacute et Belle-Anse) sont non seulement la base
de leacuteconomie des pecircches du secteur mais aussi celle des activiteacutes touristiques Ces
infrastructures sont donc importantes pour la municipaliteacute
bull Infrastructures patrimoniales
Dapregraves lOffice queacutebeacutecois de la langue franccedilaise (2008) le patrimoine et plus
particuliegraverement le patrimoine historique fait reacutefeacuterence laquo agrave lensemble des richesses dordre
culturel appartenant agrave une communauteacute et transmissibles dune geacuteneacuteration agrave une autre raquo Dans
la zone deacutetude cela comprend principalement des sites domestiques et des sites maritimes
(Rioux-Pin 2008) Certains sont classeacutes et dautres non Parmi les sites maritimes on
retrouve par exemple les entrepocircts de la compagnie de pecircche Robin servant de postes
daccueil pour le parc de la Sepaq ou le phare du Cap Blanc Les sites domestiques quant agrave
eux sont des exemples de maisons historiques qui ont pu ecirctre preacuteserveacutes jusquagrave nos jours
81
Deux sites cocirctiers sont classeacutes dans le Reacutepertoire des lieux patrimoniaux du Canada
(2009) agrave savoir la Villa Frederick James et la Maison Briard dans le centre du village de
Perceacute (figure 38) Ce reacutepertoire inventorie eacutegalement lensemble de Jarrondissement naturel
de Perceacute pour son inteacuterecirct historique important Linventaire reacutealiseacute par Pichat et Patsy (1998)
dans le cadre du Plan directeur du patrimoine de la Gaspeacutesie comprend les deux maisons
preacuteceacutedemment classeacutees mais y ajoute eacutegalement la Reacutesidence Plourde (Anse-agrave-Beaufils)
Toutes les infrastructures patrimoniales ne beacuteneacuteficient donc pas dune protection
Figure 38 Exemple de patrimoine domestique maison ancienne (village de Perceacute)
CHAPITRE IV
EacuteVOLUTION HISTORIQUE DES RISQUES COcircTIERS ET DE LOCCUPATION DU
TERRITOIRE EN LIEN AVEC SA GESTION
Afin de deacuteterminer en quoi lapplication de mesures de gestion de la zone cocirctiegravere a
pu influencer leacutevolution de loccupation des terres et les risques cocirctiers une eacutetude de
leacutevolution historique de loccupation du territoire a eacuteteacute effectueacutee Leacutetude sest inteacuteresseacutee
dabord au cadre bacircti puis aux surfaces non bacircties et finalement aux voies de
communication
Au deacutebut du 20egraveme siegravecle aucune regraveglementation nencadrait les constructions et la
deacutelivrance des permis de construction Au cours de la i-e moitieacute du siegravecle des lois ont eacuteteacute
voteacutees et progressivement appliqueacutees afin dharmoniser les usages et de limiter les risques
pour les populations Les objectifs de ce chapitre sont donc (a) didentifier les modifications
de loccupation des terres et les divers eacuteleacutements qui en sont la source (b) de cerner quels ont
eacuteteacute les effets de la mise en place de lois de gestion des constructions par les MRC et les
municipaliteacutes et enfin Cc) danalyser leacutevolution des risques cocirctiers pour le territoire
83
41 Eacutevolution du cadre bacircti
Les objectifs concernant leacutevolution du cadre bacircti sont de deacuteterminer leacutevolution de
loccupation du sol dans la zone littorale et de voir limpact des politiques dameacutenagement de
la zone cocirctiegravere et plus particuliegraverement de la politique de protection des rives du littoral et
des plaines inondables de 1987 et du scheacutema dameacutenagement de 1989 sur lorganisation du
territoire et des risques cocirctiers Limpact que pourraient avoir dautres facteurs tels que
leacuteconomie ou le contexte historique sur cette eacutevolution sera eacutegalement consideacutereacute
41 J Eacutevolution geacuteneacuterale du nombre de bacirctiments dans la zone Littorale
En 2001 le nombre de bacirctiments dans la zone littorale de Perceacute (agrave moins de J km de
la 1igne de rivage) eacutetait de 1 328 Il a subi une hausse entre 1934 et 1963 puis une baisse
jusquen 1980 puis une nouvelle hausse jusquagrave nos jours Le nombre de bacirctiments na
toutefois pas atteint le niveau de 1963 (figure 41) La diffeacuterence entre le deacutenombrement des
recensements de Statistique Canada et celui obtenu par photo-interpreacutetation est due agrave la
diffeacuterence de territoire couvert (toute la municipaliteacute versus la seule zone littorale) Mais les
tendances deacutevolution du nombre de bacirctiments sont similairement agrave la hausse depuis les
anneacutees 80 (par photo-interpreacutetation ou avec les recensements de Statistique Canada) Entre
198081 et 200 l le nombre de bacirctiments a augmenteacute entre 13 et 14 (respectivement par
photo-interpreacutetation et dapregraves les recensements)
84
1800
1600
1425 1430
1400 1328
1200
1000
800 l-shy --J
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
( Recensements ~~ Photointerpreacutetation
Figure 41 Nombre de bacirctiments obtenu par photo-interpreacutetation et nombre de logements priveacutes occupeacutes dapregraves les recensements
Cette hausse contraste cependant avec la tendance agrave la baisse de la population de la
municipaliteacute qui a perdu 29 de sa population entre 198 J et 2006 (figure 42)
6 CXXl -----------------------------shy
5100 4EŒJ
5CXXl 4686
4028 3993 4CXXl
3614 3419
3CXXlshy
2 CXXl 1 43) 1410 1 BX) 1 400 1 53)
1 middot1~65~-~1~~~~~bullbull=--bullbull~--bullbull---bullbull--- 1 CXXl
OL---------------------------J 1970 1975 1000 1005 1rogt 1005 2005 2010
Pcpulation ---+- LqpTents prieacutes occLpeacutes
source des donneacutees Recensement Canada 2006
Figure 42 Eacutevolution de la population et du nombre de logements priveacutes occupeacutes agrave Perceacute
85
Bien que la cocircte soit principalement constitueacutee de falaises rocheuses les terrasses de
plage accueillent plus de 47 fois plus de population par kilomegravetre de cocircte (figure 43)
Cependant on constate que le nombre de bacirctiments proches des falaises a eacuteteacute multiplieacute par 2
depuis 1934
16
14
~ 12~
~ a 10
1 8
~
~ 6
~ ~ 4
~ 2 0
0 bull bull bull bull 0 bull bull 193gt 1940 1950 1900 1970 1900 1900 2OCO 2010
Terrasse ce page 3J m -0- Falaise 3J m -tr-- Terrasses ce page 15 m - Falaise 15 m
15 m bacirctiments entre 0 et 15 megravetre du trait de cocircte 30 m bacirctiments entre 0 et 30 m du trait de cocircte
Figure 43 Eacutevolution du nombre de bacirctiments par kilomegravetre de cocircte en fonction du type de cocircte
412 Nombre de bacirctiments agrave risque et normes de gestion de la cocircte
Deux cateacutegories dinfrastructures sont consideacutereacutees comme laquo agrave risqueraquo soit celles qui
sont situeacutees entre 0 et 15 megravetres de la ligne de rivage ainsi que celles situeacutees entre 0 et 30
megravetres Ces deux distances agrave la cocircte peuvent de maniegravere reacutealiste correspondre agrave 50 ans
deacuterosion dans le secteur de Perceacute En 2001 le nombre de bacirctiments agrave risque selon le
sceacutenario probable seacutetablissait en effet quelque part entre le nombre de bacirctiments agrave moins de
15 m et celui agrave moins de 30 m (figure 44) Le nombre de bacirctiments qui est agrave risque probable
deacuterosion se situe donc quelque part entre les deux marges selon la configuration et la
86
dynamique propre agrave chaque secteur Eacutetant donneacute quil nexiste pas de donneacutee de sceacutenario
probable pour les anneacutees anteacuterieures les deux marges (15 et 30 m) ont eacuteteacute consideacutereacutees
comme le meilleur moyen dobtenir une estimation fiable du nombre de bacirctiments agrave risque
deacuterosion pour notre analyse de leacutevolution historique des infrastructures agrave risque
Le nombre de bacirctiments agrave risque connaicirct une augmentation nette depuis les anneacutees
1980 soit une augmentation de 35 uniteacutes pour ceux situeacutes agrave moins de J5 megravetres de la ligne de
rivage et une hausse de 44 uniteacutes pour ceux situeacutes agrave moins de 30 megravetres (figure 44)
200 175
180 bull 160
ll c 140
ecirc 120+gt
~ Q) 100 98 0 ~ 80 -g ~ 60
40 42 40
43
66bull64
20 29
0
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
_ agrave moins de 30 m de la ri-e agrave moins de 15 m bull SceacutenariOll probable deacuterosion pour 2050
Figure 44 Nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion selon leur distance agrave la cocircte
Au Queacutebec les eacuteleacutements de reacuteglementations reacutegissant les risques naturels sont entreacutes
en vigueur en 1979 avec la Loi sur lameacutenagement et lurbanisme (LAU) puis concernant
lameacutenagement des littoraux ont eacuteteacute compleacuteteacutes en 1987 par le biais de la Politique de
protection des rives du littoral et des plaines inondables dans le cadre de la Loi sur la qualiteacute
de lenvironnement (LQE) (figure 45) La Loi sur lameacutenagement et lurbanisme eacutevoque
cette compeacutetence dans son article 54 laquoLe scheacutema dameacutenagement et de deacuteveloppement
doit agrave leacutegard du territoire de la municipaliteacute reacutegionale de comteacute deacuteterminer toute zone ougrave
Joccupation du sol est soumise agrave des contraintes particuliegraveres pour des raisons de seacutecuriteacute
87
publique telle une zone dinondation deacuterosion de glissement de terrain ou dautre
cataclysme ou pour des raisons de protection environnementale des rives du littoral et des
plaines inondables raquo (LAU Section Il 54 1979) Puis la politique de protection des rives
du littoral et des plaines inondables ajoute quil est laquo interdit lutilisation des rives et du
littoral des lacs et des cours deau pour reacutealiser des constructions des ouvrages ou des
travaux raquo (MDDEP 2009) Dans la MRC du Rocher-Perceacute les recommandations de ces
deux lois ont eacuteteacute appliqueacutees en 1989 par la mise en place du scheacutema dameacutenagement La
MRC du Rocher-Perceacute utilise de maniegravere stricte les marges prescrites par la LQE lorsquil
sagit de deacuteterminer les zones agrave risque eacutetant donneacute quelle ne dispose pas de moyens
financiers ou techniques pour reacutealiser dautres eacutetudes de risque qui permettraient didentifier
toutes les zones soumises agrave des contraintes
r------------------------------------------------------------------------------
1
Reacutecapitulatifdes lois dameacutenagement 1
1
1979 Loi sur lameacutenagement et lurbanisme - Instauration des scheacutemas dameacutenagement (responsabiliteacute des MRC) - Identification des zones ougrave Joccupation du sol est soumise agrave des contraintes
1987 Loi sur la qualiteacute de lenvironnement Inclus la Politique de protection des rives des berges et des plaines inondables - Objectif principal protection environnementale de leacutecotone - Objectif secondaire assurer la seacutecuriteacute des personnes et des biens
t
- Bandes de 10 ou 15 megravetres agrave compter de la limite des hautes eaux t
1 t t t
Modi fieacutee en 199 J 1996 2005 el 2008 t t 1 t
1989 Entreacutee en vigueur du 1er scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute 1 1 1 t 1 1 1(anciennement MRC de Pabok)
11 1 - Applique la LQE avec une marge variant de 10 agrave 15 m 1 1 1
1 1 1 1 1
1
- Reacutepond ainsi aux objectifs de la LA U en ce qui a trait aux zones soumises agrave contrainte 1
1 1 1 2001 Loi sur la seacutecuriteacute civile 1
t - Creacuteation des scheacutemas de seacutecuriteacute civile (responsabiliteacute des MRC) 1t _ -----------1
Figure 45 Reacutecapitulatif chronologique des lois dameacutenagement (Queacutebec)
Alors que ces deux lois (LAU et LQE) doivent permeltre de limiter les risques naturels pour
les populations du Queacutebec et plus particuliegraverement dans les zones littorales on peut constater
une hausse du nombre et du pourcentage de bacirctiments il risque en zone littorale depuis ces
anneacutees-lagrave (figures 44 et 46)
88
18
al J 0 rigt C
16
14
12
lt) ) lt -J
0gt 1shy0gt
w a -J
1shy00 0gt
co eumlE Q)
_Q) E ~ Q) u Cl)
Cf) co C
bullbull Q)
0gt E 00 co0gt _
CIl -0
$ 10 c ltgt ecirc 8 ~ -el 6 ~ 0
4
2
0 193) 1940 1950 1~ 1970 1œcJ 1900 2CXXl 2010
agrave moins de 30 m __-agrave moins de 15 m t selon le Sceacutenario probable
Figure 46 Eacutevolution de la proportion de bacirctiments agrave risque parmi ceux de la zone littorale
Lapplication de ces lois ne semble donc pas avoir permis de limiter ou de stabiliser
les constructions dans des secteurs probablement agrave risque agrave contrario elles ont mecircme
augmenteacute depuis Cette tendance agrave la hausse peut ecirctre lieacutee agrave la conjoncture qui favorise la
proximiteacute de leau pour des raisons de bien-ecirctre personnel (paysage activiteacutes littorales cadre
de vie) Mais cela soulegraveve un problegraveme de gouvernance puisque les lois qui ont eacuteteacute mises en
place au bon moment nont pas joueacute leur rocircle de protection de la population et des biens ni
du milieu naturel Alors mecircme que la hausse du nombre de bacirctiments dans la zone littorale
est seulement de 13 entre 1980 et 200 l le nombre de bacirctiments dans les 15 premiers
megravetres de la zone agrave risque augmente de 1333 (tableau 41) La tendance agrave la hausse est
donc plus forte lorsquon se rapproche du trait de cocircte
Tableau 41 Eacutevolution du nombre de bacirctiments proches du trait de cocircte
Distance des bacirctiments Evolution entre avec la cocircte 1980 et 2001 ()
entre 0 et 15 m + 1333 entre 0 et 30 m + 512
89
Dans le cadre de lapplication de la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement 716 de notre
zone deacutetude devrait posseacuteder une marge inconstructible dau moins 15 megravetres (annexe 4) Il
est donc possible de sinterroger sur lorigine des 21 nouveaux bacirctiments qui viennent
sajouter entre 1992 et 2001 aux 43 qui eacutetaient deacutejagrave agrave risque agrave moins de 15 megravetres de la ligne
de rivage (figure 44)
413 Eacutevolution du type de bacirctiments
La forte baisse agrave la fois de la proportion de bacirctiments agrave risque ainsi que de leur
nombre entre 1934 et 2001 peut paraicirctre surprenante Des analyses compleacutementaires des
types de bacirctiments ont donc eacuteteacute effectueacutees pour deux secteurs (village de Perceacute et Capshy
dEspoir) afin didentifier en plus du nombre la vocation et le type de bacirctiment (tableau 42
et 43)
Tableau 42 Type et vocation des bacirctiments pour le secteur de Cap-dEspoir
~
0 Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de
0shyC) bacirctiments secteur 30 m 15 m w 0 activiteacute lieacutee agrave la pecircche 5 3 1 0shyro uuml entrepocirctgrangehangar 27 8 6
ltt habitation 35 2 1 C) Dl ~ TOTAL 67 13 8
Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de
bacirctiments secteur 30 m 15m 0 0shy activiteacute lieacute agrave la pecircche - - -C)
w =0
entrepocirctgrangehangar 16 2 2 0shyCIl
habitation 48 7 2 0 chalet 2 2 1 rshy0 commerce 1 - -0 N halte routiegravere 1 1 1
TOTAL 68 12 6
90
Tableau 43 Utilisation des bacirctiments pour le secteur du village de Perceacute
Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de bacirctiments secteur 30m 15 m
00)
2 activiteacute lieacute agrave la pecircche 16 8 5 0)
0 0)
entrepocirctgrangehangar 18 3 2 0 habitation 100 10 4 0)
0gt ~ eacuteglise 1 - --gt phare 1 1 -ltt C) (j) r-
gros bacirctiment indeacutetermineacute 7 - -
petit bacirctiment indeacutetermineacute 17 8 6
TOTAL 160 30 17
Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de bacirctiments secteur 30m 15 m
activiteacute lieacute agrave la pecircche - - -
entrepocirctgrangehangar 9 - -
habitation 172 11 3
eacuteglise 1 - -
phare 1 1 -00)
2 commerce 24 1 1 0)
0 eacutecole 3 - -0)
0 0)
0gt
motelhotelheacutebergement campinq
101 30 15 ~ -gt site historique de pecircche 4 1 1
r-service public 7 - -
a a bar 2 1 -CI
restaurant 11 2 1
garage municipal 3 1 -
maison mobile 11 - -
autre 2 1 -
gros bacirctiment indeacutetermineacute - - -petit bacirctiment indeacutetermineacute 11 - -
TOTAL 362 49 21
91
Ces analyses reacutevegravelent une diffeacuterence notable dans les usages des bacirctiments En 1934
les bacirctiments cocirctiers comprennent plutocirct des reacutesidences ainsi quun grand nombre de
bacirctiments relieacutes agrave la pecircche ou des hangarsentrepocirctsgranges alors quaujourdhui ces
bacirctiments utilitaires agrave faible valeur et ces cabanes qui semblent veacutetustes ont complegravetement
disparu (Cap-dEspoir) (voir tableaux 42 et figure 47-A) Dans le village de Perceacute le mecircme
type de bacirctiments eacutetait preacutesent en 1934 mais en 2001 ils ont eux aussi disparu au profit dune
nouvelle classe de bacirctiments agrave savoir les eacutetablissements dheacutebergements pour touristes
(motel hocirctel camping) (voir tableaux 43 et figure 47-B) Ces derniers repreacutesentent
dailleurs 71 (agrave 15 m) et 64 (agrave 30 m) des bacirctiments agrave risque du secteur Les bacirctiments
actuels ont une valeur ajouteacutee plus importante que ceux des anneacutees 30 agrave cause des retombeacutees
eacuteconomiques quils procurent agrave la communauteacute Le type de construction a eacutevolueacute au cours du
20egraveme siegravecle Ils sont eacutegalement plus vulneacuterables aux risques cocirctiers notamment car les
habitations sont occupeacutees de maniegravere annuelle et non plus seulement durant la peacuteriode
estivale Ainsi comme les coucircts des bacirctiments et leur vulneacuterabiliteacute ne sont plus les mecircmes en
2001 par rapport agrave ce quils eacutetaient en 1934 les risques inheacuterents sont eacutegalement diffeacuterents
92
A - Cap-dEspoir 1934 2001
Activiteacutes lieacutees Halte routiegravere agrave la pecircche 17
13
17 Chalet
3374 HabitationEntrepocircUgrangehangar
B - Village de Perceacute 1934 2001 Petits Site historique de pecircche
Activiteacutes lieacutees bacirctiments 5 - shy
agrave la pecircche35 Restaurant ~4
29 5 5
o o 3 3 CD ()
12 CD
EntrepocircU grange 71
24 hangar MotelHocirctel Habitation HeacutebergemenUCamping
Figure 47 Type de bacirctiments agrave moins de 15 m du trait de cocircte
La baisse dans le nombre de bacirctiments agrave risque cocirctier ressentie principalement entre
1934 et 1963 puis plus faiblement entre 1963 et 1981 correspond donc probablement au
deacutemantegravelement des anciens types de bacirctiments La hausse qui suit viendrait de la construction
du nouveau type de bacirctiments tels que les eacutetablissements dheacutebergements touristiques les
commerces ou les restaurants Le laquocreuxraquo correspondrait ainsi agrave la transition entre deux
types dactiviteacutes Ces variations correspondent agrave leacutevolution historique des activiteacutes en
Gaspeacutesie soit une eacuteconomie baseacutee principalement sur la pecircche jusquau milieu du siegravecle puis
une baisse de lactiviteacute eacuteconomique dans les anneacutees 80 lors de la transition dactiviteacutes et
93
enfin depuis le milieu des anneacutees 80 une reprise de lactiviteacute eacuteconomique gracircce au
deacuteveloppement important du tourisme En 1930 plus de 75 des familles de Perceacute
pratiquent la pecircche (Blanchard 1935) alors quen 2001 lensemble du secteur primaire
nemploie plus que 192 des actifs (Recensement Canada 2006)
4 J4 Exemple du Barachois
Lexemple de loccupation humaine sur le Barachois de la Malbaie (carte 41) est
inteacuteressant en ce qui concerne les constructions situeacutees proches de la ligne de rivage et donc
dans la zone agrave risque deacuterosion et de submersion
Barachois
Flegraveche littorale
Cap-dEspoir Perceacute
a 2 000 4 000 8 000 megravelre__==JI Fond de ca1e bltlw de dCfl1t-fls 1000000lptUQUeS CtJ Ou~bec ar 1 20 OOD DlrwlHS LDGlCZ UIIMlrSllfl du QudbK a RUTlcvslll
Carte 41 Localisation du Barachois de la Malbaie (Perceacute)
Les photographies de 1934 nous permettent didentifier 34 bacirctiments sur la flegraveche
littorale (figure 48) Tous sont situeacutes agrave moins de 30 megravetres de la ligne rivage (inteacuterieure ou
exteacuterieure du Barachois) Ces constructions reacutesultant toutes dun mode de vie traditionnel lieacute
agrave la pecircche (Desjardins et al 1999) se situent tregraves pregraves de la rive et mecircme sur la ligne de
rivage ou sur la plage pour certaines dentre elles Leur nombre important en 1934 a connu
94
une baisse drastique jusquen 1963 (figure 48 et 49) Agrave partir de ce moment la flegraveche
littorale de Barachois na plus abriteacute aucune construction
40
35 34
30
25
20
15
10
5
0 o o 0 o o
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
______ agrave moins de 30 m de la rie agrave moins de 15 m
Figure 48 Nombre de bacirctiments agrave risque sur la flegraveche littorale
Ligne de rivage en 2001 250 500--==---- meacutetres
N
t Figure 49 Bacirctiments preacutesents sur lextreacutemiteacute nord de la flegraveche littorale
95
Il est donc possible de se demander si les risques pouvaient ecirctre consideacutereacutes comme
importants en 1934 sachant quil sagissait de constructions en bois souvent deacuteplaccedilables et
sur pilotis comme en attestent les figures 410 et 411 La nature mecircme de ces constructions agrave
savoir des habitations temporaires et des hangars en lien avec la pecircche neacutecessitait leur
construction si proche de la ligne de rivage Le risque eacutetait cependant minimiseacute agrave cause de la
relative faible valeur des bacirctiments leur deacuteplacement aiseacute le type de construction (sur pilotis
habitation seulement agrave leacutetage supeacuterieur) et labsence de reacuteseaux deau et deacutelectriciteacute Ainsi
les bacirctiments de 1934 semblaient mieux adapteacutes agrave la dynamique cocirctiegravere notamment pour le
risque de submersion que les bacirctiments actuels que lon retrouve souvent sur les flegraveches
littorales de la Gaspeacutesie
Figure 410 Poste de pecircche de Barachois vers 1935
96
Figure 411 Vue sur la flegraveche de Barachois (deacutebut du 20egravelle sciegravecle)
415 Origine des risques cocirctiers
Laugmentation du nombre de bacirctiments agrave risque ne reacutesulte que tregraves paltiellement du
deacuteplacement de la ligne de rivage par eacuterosion En effet parmi les bacirctiments agrave risque en 2001
seulement 87 le sont devenus agrave cause dun rapprochement de la ligne de rivage par
eacuterosion (tableau 44 et figure 412) Lorigine du risque en 2001 est principalement quils
eacutetaient deacutejagrave agrave risque en 1980 (pour 504 dentre eux) ou que ce sont de nouvelles
constructions (409 ) La reacutepartition de Jorigine du risque deacuterosion reste la mecircme quel que
soit le type de cocircte (figure 411)
Tableau 44 Bacirctiments agrave risque en 2001 en fonction de lorigine du risque
Total A risque en
1980 Eacuterosion
Nouvelle construction
N 127 64 11 52 100 504 87 409
97
90
80
70
60
50
40
30
20
10
o Tout twe de cocircte Terrasse de plage Falaise
bull Agrave risque en 1980 Eacuterosion D Noueurolle construction
Figure 412 Origine du risque des bacircti ments de 2001 en fonction du type de cocircte
Les bacirctiments nouvellement agrave risque en 2001 par rapport agrave 1980 sont agrave plus de 82 de
nouvelles constructions (tableau 45 et figure 413) Ceci signifie que bien que des lois eacutetaient
progressivement mises en place de nouvelles constructions ont tout de mecircme eacuteteacute reacutealiseacutees
Celles-ci font deacutesormais partie des constructions potentiellement agrave risque agrave Perceacute
Tableau 45 Origine du risque deacuterosion pour les bacirctiments nouvellement agrave risque (1980-2001)
N
Total 63 100
Erosion 11
175
Nouvelle construction 52
825
98
Eacuterosion 17
83
Nouvelle construction
Figure 413 Causes de la hausse du risque pour les bacirctiments
Ainsi si lon ne tient plus compte des bacirctiments destineacutes speacutecifiquement agrave se trouver
pregraves de leau et adapteacutes agrave leur localisation (cest-agrave-dire ceux de la flegraveche du Barachois) le
nombre de bacirctiments agrave risque en 1934 est infeacuterieur agrave celui de 2001 (120 vs 127)
(figure 414) De plus le changement de vocation dans les bacirctiments (de temporaire agrave
permanent de hangar agrave hocirctel) a sucircrement entraicircneacute une hausse de la valeur des biens qui sont
agrave risque La prise en compte du type de bacirctiment dans lanalyse du risque est donc tregraves
importante afin deacutevaluer la vulneacuterabiliteacute que subissent les communauteacutes cocirctiegraveres ainsi que
son eacutevolution historique Les lois relatives agrave lameacutenagement et leur mise en application
progressive ne semblent donc pas avoir dimpact surtout comparativement agrave la volonteacute de
deacutevelopper le secteur eacuteconomique du tourisme sur le bord du littoral
bull bull
99
140
127 120
120 120------- 108 100 ll c
ecirc 80jl 66til0 6ID 600 6341~ 60 ecirc 40
38
0 bull37 20 bull 27
c
0 ---- shy
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
-- agrave 30m de la rie bull agrave 15m de la rie --s- SP
Figure 414 Eacutevolution du nombre de bacirctiments agrave risque excluant ceux de la flegraveche littorale de Barachois
Les reacutesultats obtenus agrave la suite de lanalyse de leacutevolution du cadre bacircti indiquent donc que
~ le nombre de bacirctiments agrave risque a connu une baisse jusquen 1980 puis une hausse
depuis linstauration des nouvelles lois dameacutenagement du territoire en 1979 1987
et 1989 na pas empecirccheacute cette hausse
~ concernant le type de bacirctiments dans les deux secteurs speacutecifiques il est possible de
constater un changement de vocation alors quen 1934 il sagissait principalement de
bacirctiments lieacutes agrave la pecircche et de hangars en 2001 il Y a plutocirct des commerces et des
bacirctiments agrave vocation touristique ainsi quune plus forte propol1ion dhabitations le
type de bacirctiment est important concernant leur vulneacuterabiliteacute et le niveau de risque
associeacute
~ les nouveaux bacirctiments agrave risque sont tregraves majoritairement de nouvelles constructions
et non des bacirctiments preacuteexistants qui se retrouvent aujourdhui trop pregraves de la cocircte du
fait du recul de la ligne de ri vage
Les impacts socio-eacuteconomiques dune mauvaise reacuteglementation ou encore de labsence
dapplication de la reacuteglementation en vigueur dans les zones cocirctiegraveres sont importants car les
bacirctiments littoraux sont les plus coucircteux et dusage diffeacuterent de ceux de la moyenne du
territoire
100
42 Eacutevolution des superficies non bacircties
Les objectifs de lanalyse concernant leacutevolution des supeJficies non bacircties sont
dobserver leacutevolution des surfaces dans la zone littorale quelles soient boiseacutees agricoles ou
en friche et dy deacuteceler le reflet de leacutevolution des conditions eacuteconomiques du secteur Dans
une perspective de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres les milieux non bacirctis ou naturels
peuvent favoriser la reacutesilience des systegravemes cocirctiers notamment en jouant le rocircle de zones
tampons lors des eacutevegravenements climatiques extrecircmes (Bernatchez et al 2008 a) Leur preacutesence
en zone littorale est donc primordiale et leur anthropisation aurait pour conseacutequence de
reacuteduire la reacutesilience cocirctiegravere aux changements climatiques appreacutehendeacutes et daugmenter le
niveau de risque dans les zones urbaniseacutees ou ameacutenageacutees adjacentes (Bernatchez et al
2008 a)
42 Superficies agricoles
Les superficies agricoles ont subi une baisse importante de 75 ou 800 ha depuis
1934 passant de 1 061 ha agrave 260 ha (figure 415)
1200
1001
1000
800 675
~ 600
~ I
400
260
200
o 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
Figure 415 Eacutevolution des superficies agricoles
101
Ce fait reflegravete un abandon de terres cultiveacutees depuis le deacutebut du siegravecle dans la reacutegion
Actuellement le secteur primaire dans son ensemble ne repreacutesente que moins de 20 des
actifs (Recensement Canada 2006) Au deacutebut du siegravecle une agriculture qui compleacutetait les
revenus des familles de pecirccheurs eacutetait pratiqueacutee Cependant les terres littorales de Perceacute ne
sont pas toujours dexcellente qualiteacute et ont le plus souvent des limitations agronomiques
telles quune faible fertiliteacute ou un relief inadapteacute (lRDA 2009) Ainsi avec leacutevolution et
lameacutelioration des conditions de vie cette agriculture moins rentable a eacuteteacute la premiegravere agrave ecirctre
abandonneacutee Cela a pu eacutegalement ecirctre amplifieacute par leacuteloignement Il est agrave noter que selon la
Loi sur la protection du territoire agricole agrave peine 1 de la bande cocirctiegravere est zoneacutee comme
ayant une affectation agricole (carte 42 et figure 416)
secteur agrave leacutetude
o Zonage municipal
Urbanise (reacutesidences et commerces)
Service public
Conservation
Agricole
Eau
carlogaphle recircariseacutee por Susan Orejza 2009o 1250 2500 50~egravetres SoUlCO dOs donneacutee MRC du Rochol-Porceacute
Carte 42 Occupation des terres preacutevue au scheacutema dameacutenagement
102
Agricole 1
Autre 03 ~- 4 Rurale
Territoire 74
urbaniseacute 8
Figure 416 Affectations du sol dapregraves le scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute
(vis-agrave-vis de la surface de la zone cocirctiegravere)
422 Boiseacutes
Les surfaces boiseacutees de la zone Jittorale ont augmenteacute depuis 1934 passant de J 143
agrave 1 504 hectares gagnant ainsi 361 ha (figure 417) On peut supposer que les boiseacutes ont
repris de limportance agrave la su ite de labandon des moins bonnes tetTeS agricoles
423 Superficies en friche
Tout comme les surfaces boiseacutees les superficies en friche occupent plus de surface
en 2001 par rapport agrave 1934 en connaissant une augmentation de 395 ha (figure 417)
103
2500
2000
2059
bull 1 7Œ -
bull 1504
~ 1500
1 n3shy 1203 1351
1328
~ 1000 143
554 500
--------~ 1
159 o 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
__ Boiseacutes et hiches -ltgt-- Superficies boiseacutees Superficies en Friches
Figure 417 Eacutevolution des superficies non bacircties dans la zone littorale (Perceacute)
424 Synthegravese de leacutevolution des supeifuies non bacircties
Au total les superficies non bacircties (boiseacutees en friche et agricoles) ont perdu 451 ha
entre 1934 et 2001 (figure 418) Cette surface est donc maintenant urbaniseacutee ce qui
saccorde avec laugmentation du lineacuteaire routier ainsi que du nombre de bacirctiments qui ont
eacuteteacute mesureacutes Les surfaces de friche et boiseacutees prenant la place des terres preacuteceacutedemment
agricoles (annexe 5)
104
100 ~ ~ (l)
ecirc 75
321 317 334
~
~ ~ 50 374
489l 591~
c 0 25+=gt
~
~ a 1934 1975 2001
bull Pgrioole D Friches et boiseacutes D Urbain
Figure 418 Eacutevolution de loccupation de la superficie littorale (en )
43 Eacutevolution des voies de communication
Les objectifs concernant les voies de communication sont de cartographier
leacutevolution des traceacutes des routes et des voies ferreacutees sur le territoire cocirctier de recenser le
deacuteplacement de certains tronccedilons effectueacute par le ministegravere des Transports du Queacutebec (MTQ)
ainsi que les raisons de ces deacuteplacements destimer de quelle maniegravere les connaissances
scientifiques et traditionnelles ainsi que des lois dameacutenagements ont influeacute sur ces choix et
enfin deacutetablir un eacutetat actuel des risques menaccedilant les voies de communication pour la zone
cocirctiegravere de Perceacute
Les voies de communication gaspeacutesiennes suivent principalement les implantations
humaines et longent donc la cocircte (figure 419) La route nationale qui relie les villages cocirctiers
gaspeacutesiens est la route 132 Le village de Perceacute a eacuteteacute relieacute au reste du reacuteseau routier provincial
19egravemc en 1928 (Mongrain 2006) quant agrave la voie ferreacutee elle a eacuteteacute termineacutee au milieu du
siegravecle
105
Cf)B - Voie ferreacutee Q)
~ LL
Figure 419 Voies de communication proches du littoral agrave Perceacute
Il Ya eu de nouvelles constructions de routes dans les anneacutees 70 notamment la route
132 qui a eacuteteacute refaite ce qui a fait augmenter Je nombre de kilomegravetres de routes dans le secteur
deacutetude (figure 420) Ensuite par labandon ou la destruction danciens tronccedilons la longueur
totale des voies de communication a diminueacute Cependant il est agrave noter que localement les
anciens tronccedilons de routes ont pu ecirctre releacutegueacutes au rang de routes municipales Enfin de
nouvelles constructions ont fait augmenter la longueur totale de voies de communication
entre 1934 et 2001 La longueur des voies ferreacutees a quant agrave elle agrave peine eacutevolueacute depuis 1934
passant de 169 agrave 17 kilomegravetres
106
100
00
00 709 720
~ 70
0 705 0
~ 60 679
~
~ 50 0
516 0 shy
40 J Q) J 3) al C
S 20
10 bull169 bull169 bull169 bull170 bull170 -170
0
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
-(gt FbJtes bull Voie ferreacutee
Figure 420 Eacutevolution de la longueur totale des voies de communication (routes et voie ferreacutee) en zone littorale de Perceacute
43 J Voies de communication agrave risque
En 1934 pregraves de 103 km de voies de communication se trouvaient dans une zone agrave
risque deacuterosion alors quen 2001 ce sont plutocirct 148 km qui sont agrave risque soit une hausse de
plus de 40 (figure 421 et tableau 46)
Tableau 46 Longueurs de voies agrave risque deacuterosion agrave Perceacute (1934-2001)
Longueur (km) agrave moins de Anneacutee 30m 15m 1934 1032 433 1963 1279 559 1975 1307 626 1980 1329 690 1992 1290 655 2001 1475 760
107
16
14
12
~ 10
~ crshyfi)
1
middotCIl
icirc S
6
4 bull - bull bull bull bull
2
0 x -x
xshy1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
Oies agrave moins de 30 m du trait de rote _ oies agrave moins de 15 m
bull Oies abandonneacutees agrave moins de 30 m x Oies abandonneacutees agrave moins de 15 m
Figure 421 Eacutevolution des longueurs des voies de communication agrave risque en fonction de la distance agrave la cocircte
Alors que la tendance geacuteneacuterale est agrave la hausse entre 1980 et 1992 il est possible de
constater une baisse dans la longueur de voies de communication situeacutees dans des secteurs agrave
risque deacuterosion (figure 421) Cela reflegravete le fait que des deacuteplacements de tronccedilons de routes
et de voies ferreacutees ont eacuteteacute effectueacutes agrave cette eacutepoque par le MTQ et par le proprieacutetaire de la voie
ferreacutee Agrave partir de 1980 on constate en effet par photo-interpreacutetation lexistence de plus de
1 km de voies de communication abandonneacutees reacutesultant de ces deacuteplacements Les voies
abandonneacutees disparaitront du deacutecompte du fait de leur reacuteinteacutegration progressive agrave la nature
qui les masque Agrave partir de 1992 Ia longueur de voies agrave risque a de nouveau augmenteacute
jusquagrave atteindre plus de 14 km en 2001 (annexe 6)
Deux raisons peuvent ecirctre avanceacutees relativement agrave laugmentation de la longueur des voies
de communication agrave risque
j- rapprochement des voies avec la ligne de rivage agrave cause de leacuterosion
j- constructions ou deacuteplacements de voies de communication effectueacutes trop proches de la
ligne de rivage
108
432 Deacuteplacements de voies de communication
La raison des deacuteplacements nest pas toujours la preacutesence deacuterosion en bordure de la
route En effet la raison principale a eacuteteacute la lineacutearisation du traceacute agrave des fins de seacutecuriteacute (pour la
vitesse) Agrave leacutepoque ougrave les travaux ont eacuteteacute effectueacutes la probleacutematique de Jeacuterosion neacutetait
encore que peu connue les concepteurs sattardaient ainsi plutocirct agrave la conception technique et
agrave la geacuteomeacutetrie des routes (B Laflamme ancien employeacute du MTQ comm pers) La
localisation des tronccedilons deacuteplaceacutes ainsi que les motifs des deacuteplacements se retrouvent sur la
carte 43
ND segment 1Raison du d~placcn-clll
Risquc dagraveosion 2 Lineacutearisalioll du lraccedil0 Non
(J 3 Lill~arisa(ioll dll lrace NOIl Pgt 1
CD jgt
w
4 Lill~arisation dll lrace Non N Lil1~ilri~aliollM 5 Oui- (ct eacuterosion pClIt-ecirctre) Q)
Non
L a
=gt 6 Iineacutearisation dll (raceacute Non 0c 7 Lill~arisalioTl du traceacute Non
()
eshyen
S Iineacutearisation du trace Oui 9 Lineacutearisation du trd~eacute Olli (IUgraveOm)
Non OIlIcirc(200m)
Pgt c 10 Iineacutearisation ct eacuterosion Oui Olli a l 11 Lincarisalion dll tmec Non No Il 0shy(1) en Risque deacuterosion localcmcllt 215m Non a l
0() a l en 0shy(1)
2 Pgt () (1) en 0shy(1) en lt a (1) en 0shy(1)
()
a 3 3 c l
o Modification des voies de communication Pgt c a date de la voie l
ancienne 1934 o 7501 500 3000 4500 6000 _ _ m
- nouvelle 2001 Fano de carte orlhophotographl~ au 40 000
Car10graphle Susan DreJza 2009 o 0
110
Plusieurs tronccedilons de voies de communication ont eacuteteacute deacuteplaceacutes depuis 1934 et il est
inteacuteressant de sattarder sur le cas de certains dentre eux
A) Deacuteplacement de la voie ferreacutee entre 1975 et 1980 pour un tronccedilon de 13 km (carte 44)
La raison invoqueacutee est leacuterosion littorale Le deacuteplacement a eacuteteacute fait agrave plus de 100 megravetres agrave
linteacuterieur des terres ce qui fait quactuellement la voie nest plus agrave risque dans ce secteur
Aujourdhui le coucirct meacutedian dun megravetre de voie est de 3 no $ (o Demers comm pers) ce
qui deacutenote quun investissement tregraves important a eacuteteacute effectueacute pour ces travaux
rrfE1shy ~62~ 125 250 375
F l=ofgtJOr Ih UlmllplIOImiddotII_ i 1 Ul
middotllogloeI~ $u$~DI~ ~~
Carte 44 Localisation du tronccedilon deacuteplaceacute de la voie ferreacutee
Le seul tronccedilon de voie ferreacutee qui est toujours agrave risque actuellement est celui situeacute sur
la flegraveche du Barachois car du fait de la faible largeur de la flegraveche littorale la voie ferreacutee se
retrouve tregraves pregraves de la ligne de rivage sur tout son parcours (carte 45) Une longueur de
57 km est agrave risque en 200 J mais en reacutealiteacute la voie ferreacutee est menaceacutee sur une longueur bien
111
plus grande Eacutetant donneacute la configuration du site un simple retrait nest pas possible car si la
flegraveche se perce en un point cest toute la voie ferreacutee et sa localisation qui est remise en cause
Si un deacuteplacement devait ecirctre effectueacute une nouvelle configuration passant par larriegravere-cocircte
devrait ecirctre envisageacutee Actuellement et depuis 1963 la flegraveche littorale est complegravetement
artificialiseacutee afin de proteacuteger le chemin de fer et eacuteviter un deacuteplacement
- agrave moins de 15 megravetres
- agrave moins de 30 megravetres
N
+0 375 7S~ 1 500 2250 3 COO
- Fond de carte orthophotographies au 1 4000 Canogrugravephle Slls-an OrejZa 2009
Carte 45 Voie ferreacutee agrave risque actuellement
Lors de la construction de la voie ferreacutee cette implantation limitait le nombre de
ponts agrave construire (plusieurs riviegraveres se trouvent dans larriegravere-pays) et diminuait ainsi les
coucircts et les difficulteacutes (moins de valleacutees agrave franchir de ponts agrave construire terrain plat )
Leacutevolution cocirctiegravere des flegraveches littorales de sable et leur grand dynamisme (Paskoff 2003)
nont pas eacuteteacute pris en compte agrave leacutepoque de la construction de la voie ferreacutee ougrave la faciliteacute de
reacutealisation et les coucircts primaient sur la dynamique cocirctiegravere de toute maniegravere inconnue
(O Demers comm pers)
112
B) Dans les anneacutees 60 la route 132 a eacuteteacute deacuteplaceacutee agrave cause de leacuterosion dans deux secteurs de
la municipaliteacute (Laflamme comm pers) Ceci sur des longueurs de 543 et 392 megravetres
(respectivement tronccedilon nO 1 et 10 sur la carte 43) Malgreacute cela ces deux tronccedilons sont de
nouveau agrave risque actuellement (carte 46 47 et figure 422) Ceci peut sexpliquer par une
distance de deacuteplacement trop faible (8 agrave 15 megravetres de recul seulement) compte tenu des taux
deacuterosion observeacutes Cela deacutenote un manque de planification agrave moyen et agrave long terme ainsi
quune lacune dans les connaissances des processus qui affectent la cocircte
Carte 46 Tronccedilon nO 10 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (pointe-Saint-Pierre)
113
Carte 47 Tronccedilon nO 1 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Cap-dEspoir)
Figure 422 Photo du tronccedilon nO 1 route 132 agrave risque deacuterosion (Cap-dEspoir) Agrave gauche on distingue les vestiges de lancienne route
114
C) Dans le hameau de Belle-Anse Je tronccedilon ndeg 8 a eacuteteacute lineacuteariseacute Avant lintervention la
route 132 eacutetait agrave risque mais elle ne lest plus actuellement car lopeacuteration de lineacutearisation a
deacuteplaceacute ce tronccedilon plus loin de la ligne de rivage (carte 48 et figure 423) Cependant
lancienne voie a eacuteteacute transfeacutereacutee agrave la municipaliteacute et constitue maintenant une rue municipale
utiliseacutee par la population locale Cette derniegravere est agrave risque deacuterosion et de submersion Elle
est dailleurs suivie annuellement par le LDGIZC comme infrastructure agrave risque agrave cause de sa
localisation entre 4 et 10 m de la ligne de rivage (LDGIZC 2009) Actuellement les taux
deacuterosion sont de 042 rnan pour ce secteur de terrasse de plage (LDGIZC 2009) Le
deacuteplacement na donc pas reacutegleacute le problegraveme du risque deacuterosion pour ce tronccedilon
Modification des voies de communication
date de la vole
~ ancienne 1934
- nouvelle 2001
Carte 48 Tronccedilon ndeg 8 deacuteplacement de la route 132 lancien tronccedilon devient une route municipale (Belle-Anse)
115
Figure 423 Photo du tronccedilon nO 8 route agrave risque deacuterosion et de submersion
Agrave lextrecircme gauche la route 132 suite au reacutealignement en bas lancienne route 132 devenue la route municipale agrave droite la plage de Belle-Anse
433 Synthegravese de leacutevolution des voies de communication
Le niveau de rIsque des vOies de communication a augmenteacute depuis 1934
(figure 424) pour les voies agrave risque important (cest-agrave-dire agrave moins de 15 megravetres de la ligne
de ri vage) le pourcentage est passeacute de 63 agrave 85 entre 1934 et 2001 La proportion de voies
agrave risque agrave moins de 30 megravetres a elle connu une diminution entre 1963 et 1992
principalement agrave la suite de certains deacuteplacements de la voie ferreacutee mais on constate de
nouveau une augmentation depuis 1993 (figure 424) La proportion de voies de
communication agrave risque selon Je sceacutenario probable deacuterosion est laquo seulementraquo de 69 soil
61 km (figure 424) Ce chiffre est infeacuterieur agrave ceux que nous obtenons selon nos marges de
15 ou 30 megravetres Ceci sexplique par le fait que la voie ferreacutee (plus de 5 km) qui se trouve
sur la flegraveche littorale nest presque pas agrave risque deacuterosion dans le sceacutenario probable
deacuterosion La flegraveche littorale eacutetant presque totalement enrocheacutee la ligne de rivage y est
relativement fixe et le sceacutenario probable tient compte des infrastructures anthropiques
pouvant fixer la cocircte si celles-ci eacutemanent dun organisme public (comme cest le cas ici) Si
116
on exclut la voie ferreacutee de lanalyse la longueur de voies de communication agrave moins de
15 megravetres du trait de cocircte est de 24 km alors que celle agrave risque selon le sceacutenario probable est
de 38 km soit 16 fois plus
20Ocirc ~ Q) 18J
~_~173 166gshyc 16 -CIl
5 14 J
~ c 12
ecirc 10 8 81 85 Q) 0
~
8 ~__----77551---~r7163
75 J 69 ~ 6
Q) 0 4 c 0 1 2
l 0 193) 1940 1950 1900 1970 1900 2010
-+- agrave risque 3)n agrave risque 15m agrave risque SP
Figure 424 Eacutevolution de la proportion de voies de communication agrave risque
Il est important de noter que la majoriteacute des constructions de voies de communication
datent davant linstauration des diffeacuterentes lois dameacutenagement Leur construction agrave
proximiteacute du trait de cocircte neacutetait pas consideacutereacutee agrave cette eacutepoque comme probleacutematique par le
ministegravere du transport et les eacutelus locaux car ils neacutetaient pas au fait de la probleacutematique
deacuterosion et des processus impliqueacutes Les lois encadrant lameacutenagement dans les zones agrave
risque et les zones cocirctiegraveres ne semblent ainsi pas avoir dinfluence sur leacutetablissement des
nouvelles voies de communication En theacuteorie les ministegraveres sont tenus de respecter les lois
et regraveglements de zonages eacutetablis par les MRC et les municipaliteacutes Cependant il aITive que ce
ne soit pas le cas surtout si ces regravegles ne sont pas comprises ou accepteacutees et que la
probleacutematique (telle que leacuterosion) nest pas reconnue comme cela a longtemps eacuteteacute le cas par
le passeacute en ce qui a trait agrave leacuterosion (Dugas comm pers) Une peacuteriode de latence entre
) instauration des lois et leur application a ainsi pu exister De plus les constructions de
117
routes ou leur protection peuvent ecirctre mises en place par des deacutecrets ministeacuteriels notamment
en cas de situation de risque urgent ce qui permet de ne pas suivre les scheacutemas
dameacutenagements locaux ou certaines lois
En conclusion de cette analyse de leacutevolution des voies de communication pour le secteur
littoral de Perceacute il est possible de dire que
~ il Ya en 2001 une plus grande longueur de voies de communication situeacutees dans des
zones agrave risque probable deacuterosion quil nyen avait au deacutebut du siegravecle
~ dans certains cas Jes deacuteplacements de tronccedilons de routes ont conduit agrave un
rapprochement du traceacute vis-agrave-vis dune cocircte active eacutetant donneacute que la raisons des
travaux na que rarement eacuteteacute leacuterosion mais plutocirct la lineacutearisation du traceacute
~ deux tronccedilons de route 132 totalisant une longueur de 342 et 543 m qui ont eacuteteacute
deacuteplaceacutes pour un risque deacuterosion sont de nouveau menaceacutes en 200 J la distance agrave
laquelle ils ont eacuteteacute reculeacute nayant pas eacuteteacute suffisante
~ pregraves de 17 des voies sont potentieHement agrave risque deacuterosion en 2001 ce qui est
presque le pourcentage le plus important historiquement Les eacutetudes reacutecentes se
doivent donc de contribuer agrave renverser cette tendance par la diffusion de meilleures
connaissances et reacuteglementations
118
44 Discussion sur leacutevolution des risques
Il peut paraitre surprenant de constater que les lois qui ont eacuteteacute implanteacutees pour geacuterer
la zone cocirctiegravere au Queacutebec nont pas permis de limiter la hausse des risques dans le secteur
de Perceacute Cette hausse du nombre de bacirctiments agrave risque cocirctier malgreacute la mise en place de
lois deacutecoule de plusieurs causes qui ont probablement conduit la population ou les instances
municipales agrave ne pas tenir compte des regraveglements lors des deacuteveloppements immobiliers
A) Depuis le milieu des anneacutees 70 les mesures de protection des cocirctes se sont multiplieacutees
(Friesinger 2009) Chez les habitants de la zone cocirctiegravere cela pourrait avoir creacuteeacute un faux
sentiment de seacutecuriteacute et [impression davoir reacuteussi agrave controcircler le pheacutenomegravene de leacuterosion
cocirctiegravere Ceci a pu conduire agrave une plus grande teacutemeacuteriteacute dans la localisation des bacirctiments dougrave
la hausse des constructions littorales malgreacute Jencadrement leacutegislatif Morneau el al (2001)
ont eux aussi remarqueacute une hausse des constructions en bordure du littoral gaspeacutesien depuis
1970 Dapregraves eux cela reacutesulte dun engouement accru pour la zone cocirctiegravere ducirc au
deacuteveloppement du tourisme et de la disponibiliteacute des meacutethodes de protection des berges Ces
derniegraveres donnent en effet un faux sentiment de seacutecuriteacute aux proprieacutetaires cocirctiers (Morneau
el al 2001) Ce pheacutenomegravene a aussi eacuteteacute constateacute le long des falaises de craie du nord de la
France ougrave lameacutenagement Je long de la cocircte a creacuteeacute une illusion de seacutecuriteacute qui a conduit agrave des
comportements agrave risque (Mclnnes 2006) En Hollande Winckel el al (2008) constatent eux
aussi que la multiplication des mesures de protection ces derniegraveres anneacutees a
paradoxalement fait diminuer la conscience citoyenne et gouvernementale (paliers infeacuterieurs)
envers le risque que repreacutesente leacuterosion Au lieu decirctre vus comme une reacuteponse agrave une
intensification de la probleacutematique les ouvrages de protection semblent ecirctre vus comme un
moyen sucircr de controcircler Jenvironnement Les lois de gestion des risques deviennent alors
laquo inutilesraquo aux yeux des populations et sont plus aiseacutement contourneacutees Une trop grande
prise en charge publique ou par le biais dassurances afin de reacuteduire la vulneacuterabiliteacute pourrait
ainsi conduire agrave laugmenter en creacuteant des comportements laquo maladapteacutesraquo (Dolan et Walker
2004) Ainsi linformation et la conscientisation des proprieacutetaires vis-agrave-vis du risque
deacuterosion sont primordiales pour une bonne gestion de la zone cocirctiegravere (Winckel el al 2008)
et le reacutetablissement des faits scientifiques agrave propos des risques cocirctiers
119
B) Le manque de compreacutehension et dacceptation des regraveglements de gestion de la zone
cocirctiegravere par la population est eacutegalement un problegraveme souvent eacutevoqueacute par les scientifiques
(Roussel et al 2009 McInnes 2006 Dugas comm pers) Labsence de compreacutehension
dune loi augmente la probabiliteacute de la transgresser volontairement ou non Cest pourquoi
une plus grande diffusion de linformation faciliterait lacceptation des politiques publiques
de gestion des risques cocirctiers (Roussel et al 2009) Pour que les regraveglements soient efficaces
laquo la prise de conscience et leacuteducation du grand public sont consideacutereacutees comme les piliers
dune gestion durableraquo (McInnes 2006) La mise en place dune bande de protection agrave la
suite de la politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables na peutshy
ecirctre pas eacuteteacute consideacutereacutee par tous les acteurs du milieu comme eacutetant une bande de terrain
soumise agrave des geacuteorisques pour eux et leurs constructions Les gestionnaires nayant pas
encore connaissance des donneacutees sur les processus littoraux ni sur la position future de la
ligne de rivage nont possiblement pas pu informer la population adeacutequatement Cette
preacutediction de la position agrave venir de la ligne de rivage serait ainsi loutil principal dont les
gestionnaires auraient besoin (Pethick 2001) Une sensibilisation des populations est ainsi
primordiale car les impressions que les habitants ont de la cocircte ne sont pas toujours exactes
C) De plus un manque de savoir populaire pourrait eacutegalement avoir contribueacute agrave cette
augmentation des risques cocirctiers En 2001 le plus grand nombre de bacirctiments agrave risque est
situeacute sur les cocirctes agrave falaises rocheuses alors quen 1934 tregraves peu de constructions y eacutetaient
localiseacutees (tableau 47) ceci malgreacute le fait que les falaises repreacutesentent la majoriteacute des cocirctes
de Perceacute Les aleacuteas de ces secteurs de falaises jusqualors peu habiteacutes (moins de 7 bacirctiments
par kilomegravetre de cocircte contre plus de 26 pour les terrasses de plage) ne sont donc
probablement pas inteacutegreacutes au savoir populaire de la reacutegion Nayant pas de culture commune
relatant les dangers potentiels des falaises pour les constructions la prudence a donc
probablement eacuteteacute moins grande que dans le cas des terrasses de plage qui ont elles vu
baisser le nombre de bacirctiments agrave risque agrave leur proximiteacute (tableau 47) En effet le souvenir
des risques passeacutes est un eacuteleacutement important qui peut faire baisser la vulneacuterabiliteacute dune
population (Meur-Ferec et al 2008) Dans une certaine mesure les connaissances populaires
devraient donc ecirctre utiliseacutees pour augmenter lefficaciteacute de la gestion des cocirctes (Stewart
et al 2003)
120
Tableau 47 Nombre de bacirctiments agrave risque en fonction du type de cocircte (1934-2001)
Anneacutee falaise
30rn 15rn terrasse de plage 30rn 15rn
1934 37 12 83 48 1963 65 25 55 12 1975 69 28 39 10 1980 50 17 34 10 1992 68 30 36 11 2001 73 38 54 25
Certaines connaissances lieacutees agrave ladaptation aux aleacuteas cocirctiers semblent avoir eacuteteacute perdues au
cours du temps En effet les constructions preacutesentes en 1934 sur la flegraveche littorale eacutetaient
bien adapteacutees aux aleacuteas preacutesents dans ce secteur (submersion principalement) En 200 J on ne
retrouve plus de maisons sur pilotis et ce mecircme dans les secteurs subissant des eacutepisodes de
submersion Historiquement les terrasses de plage sont occupeacutees depuis longtemps par les
populations et sont donc connues comme eacutetant des zones soumises aux aleacuteas cocirctiers la
hausse des bacirctiments agrave risque pour ces secteurs depuis 1992 pourrait renforcer le postulat
dune perte des connaissances populaires concernant les risques naturels de ces secteurs
Cette hausse ne peut pas ecirctre le fait dune population nouvellement arriveacutee dans la reacutegion car
la municipaliteacute de Perceacute ne reccediloit que peu de migrants 88 des gens y habitaient il y a
5 ans et 94 il y a 1 an (Statistique Canada 2006) Ce manque de savoir populaire
concernant les risques naturels pourrait donc plutocirct provenir dune certaine deacuteconnexion visshy
agrave-vis de lenvironnement physique et de sa variabiliteacute naturelle au cours de ces derniegraveres
deacutecennies
D) Malgreacute la mauvaise compreacutehension de la dynamique littorale et le manque dinformation
qui ont accompagneacute la mise en place des regraveglements il ne faut pas oublier que si la
reacuteglementation avait eacuteteacute appliqueacutee convenablement laugmentation des nouvelles
constructions agrave risque naurait pas eu lieu mecircme sans quaucune sensibilisation ne soit
effectueacutee Au Queacutebec les municipaliteacutes ont effectivement la responsabiliteacute de [eacutemission
des permis de construction et de sassurer que les permis eacutemis soient conformes agrave la
reacuteglementation en vigueur dans leur plan durbanisme Or malgreacute la reacuteglementation qui
interdit la construction dans des zones agrave risque plus de 40 des bacirctiments agrave risque en 2001
on eacuteteacute construits apregraves la mise en place de ces lois Ce qui fait augmenter les risques pour la
121
municipaliteacute de Perceacute nest pas tant lintensiteacute de leacuterosion que les nouvelles constructions la
premiegravere eacutetant responsable de 17 de la hausse contre 83 pour les secondes Le laxisme
dans lapplication de la loi a ainsi des conseacutequences importantes De plus alors que les
scheacutemas dameacutenagement sont supposeacutes inteacutegrer les risques naturels dans leur zonage depuis
leur creacuteation en 1979 Morneau et al ont eacuteClit en 2001 que laquoce sceacutenario [ladaptation agrave
leacuterosion par le biais dun zonage] peu reacutepandu au Queacutebec pourrait entraicircner une refonte
importante des scheacutemas dameacutenagement et de la reacuteglementation qui sy rattache raquo Cela
reacutevegravele une inadeacutequation entre les cadres gouvernementaux (qui le preacutevoyaient leacutegalement
depuis 1979) et lapplication qui peut en ecirctre faite reacutegionalement et localement par les paliers
infeacuterieurs de gouvernance (qui ne lincluent majoritairement pas en 2001) Il semble donc y
avoir un veacuteritable problegraveme de gouvernance concernant la gestion et la preacutevention des risques
naturels cocirctiers La sensibilisation aux aleacuteas et agrave la dynamique cocirctiegravere ne doit donc pas viser
uniquement la population mais aussi les acteurs deacutecisionnels et responsables de lapplication
des lois et regraveglements des diffeacuterents paliers de gouvernements (feacutedeacuteral provincial et
municipal) Les acteurs locaux ont le devoir de respecter toutes les reacuteglementations mises en
place et ce mecircme si les raisons nont pas eacuteteacute entiegraverement comprises Mecircme lorsque les
reacutesidents cocirctiers ont une bonne connaissance des aleacuteas les solutions dadaptation envisageacutees
sont rarement adeacutequates pour leur type de milieu (Friesinger et Bernatchez 2009) Cela
conforte le fait quen parallegravele agrave la neacutecessiteacute dinformer les populations il faut eacutetablir des
obligations quant au suivi des recommandations eacutemises par les experts Il est primordial de ne
pas sous-estimer la responsabiliteacute de tous les citoyens individuels et corporatifs agrave respecter
les lois
Le constat dune augmentation des risques cocirctiers au courant du dernier siegravecle a
eacutegalement eacuteteacute effectueacute dans dautres reacutegions telles la Gaspeacutesie (Morneau et al 2001) ou la
France (Meur-Feacuterec 2006) Dans ce dernier cas la cause de cette hausse est leacutegegraverement
diffeacuterente de celle connue en Gaspeacutesie Comme on peut le voir sur la figure 424 le risque
reacutesulte agrave la fois du recul du trait de cocircte et de lavanceacutee des infrastructures vers la cocircte
Lespace qui eacutetait conserveacute comme zone tampon et laquoespace de seacutecuriteacuteraquo disparaicirct et devient
mecircme un laquoespace de risqueraquo (figure 425) Agrave Perceacute de par la configuration du littoral et
l histoire les villages ont toujours eacuteteacute proches de la cocircte Peu darriegravere-cocircte est en effet
122
disponible et historiquement toutes les communications se faisaient par la mer Il est
cependant possible dy appliquer le scheacutema de Meur-Feacuterec (2006) dans une certaine mesure
car les touristes venant en Gaspeacutesie comme ceux dEurope veulent ecirctre le plus pregraves possible
de leau Ainsi agrave Perceacute la neacutecessiteacute de la proximiteacute de leau quavaient les pecirccheurs a laisseacute
place agrave lenvie des touristes decirctre proche du littoral Ce changement sest effectueacute en
parallegravele agrave un changement du type de construction (petits bacirctiment et bacirctiments ljeacutes agrave la pecircche
en 1934 versus bacirctiments dheacutebergement en 2001) ce qui a aussi contribueacute agrave augmenter les
risques
o
JOm
20m Deacuteveloppement des risques
30m deacuterosion cocirctiegravere
40m
SOm
60m
bullbull~d ~rcuirlttmiddot
1 km
5 km +------~
f-------+-----t-----+-----+------+-----t- - - - - - - - -1shy
1850 1875 1900 1925 1950 1975 2000 2025
TEMPS Source Meur-Feacuterec 2006
Figure 425 Eacutemergence des risques cocirctiers dynamiques convergentes du trait de cocircte et de l occu pation du rivage
123
Lintensification de la densiteacute urbaine de la cocircte reflegravete lengouement accru des zones
cocirctiegraveres qui a eacuteteacute constateacute eacutegalement agrave leacutechelle mondiale en lien avec le deacuteveloppement de
lindustrie touristique Agrave Perceacute il ny a que 038 bacirctiment par hectare dans la zone cocirctiegravere
(premier kilomegravetre en arriegravere du trait de cocircte) Cette faible concentration montre que lon
nest pas dans une situation de peacutenurie despace et conforte lideacutee que le fait de sinstaller
directement sur de trait de cocircte ou dans les zones proximales agrave risque est actuellement plus
un choix quune neacutecessiteacute Les constructions littorales sont privileacutegieacutees agrave cause de la valeur
ajouteacutee que cela procure tant sur la valeur des biens que sur les profits que peuvent y faire les
commerces et heacutebergements Cette situation de concentration cocirctiegravere se retrouve eacutegalement
dans plusieurs stations balneacuteaires en Europe (Winckel et al 2008) Selon Winckel et al
(2008) cette plus-value dans la valeur des maisons ainsi que dans les recettes des hocirctels
devrait dailleurs ecirctre une raison suffisante pour permettre leur construction malgreacute les
risques
Concernant les solutions mises en place pour faire face agrave la probleacutematique de
leacuterosion certaines adaptations ont ducirc ecirctre effectueacutees sur le territoire de Perceacute Par exemple
les tronccedilons de voies de communication qui ont ducirc ecirctre deacuteplaceacutes pour cause deacuterosion sont
de nouveau menaceacutes par le mecircme aleacutea moins de 40 ans plus tard ce qui deacutenote une
inadaptation ou une laquomeacutesadaptationraquo agrave la situation Ce type dinfrastructures aurait
neacutecessiteacute une strateacutegie dadaptation agrave long terme ce qui na pas eacuteteacute le cas agrave leacutepoque ce qui
nest pris en compte par le ministegravere des Transports du Queacutebec que depuis une peacuteriode
reacutecente (MTQ 2009) Cette lacune de vision agrave long terme dans ladaptation a eacutegalement eacuteteacute
constateacutee en Europe (McInnes 2006)
Malgreacute les lois existantes encadrant le zonage les reacutetroactions quelles peuvent
entraicircner ne semblaient pas avoir eacuteteacute eacutetudieacutees et nont pas pu servir agrave ameacuteliorer de futurs
zonages Connaicirctre leacutevolution de loccupation du territoire cocirctier nous a permis de connaicirctre
et de comprendre les dynamiques qui y ont lieu Ainsi il est possible de savoir quelles sont
les dynamiques qui devront ecirctre geacutereacutees agrave lavenir quelles sont les points sur lesquels une
politique devrait insister quels eacuteleacutements prendre en compte et de quelle maniegravere les mettre en
application
CHAPITRE V
COMPARAISON DES DIFFEacuteRENTS ZONAGES
A VEC LEacuteVOLUTION PROBABLE DU LITTORAL
Les objectifs de ce chapitre sont de connaicirctre les diffeacuterentes possibiliteacutes concernant le
zonage des risques deacuterosion dans le secteur deacutetude et de comparer les zonages existants ou
potentiels avec leacutevolution probable du littoral pour identifier leur efficaciteacute Ainsi il pOUITa
ecirctre deacutetermineacute lequel est le plus approprieacute cest-agrave-dire le zonage qui eacutevite les coucircts futurs lieacutes
aux risques mais qui nempecircche pas le deacuteveloppement sur les territoires propices et non
risqueacutes Nous preacutesenterons donc dabord une comparaison des zonages avec la 1igne de
rivage probable de 2050 puis celle effectueacutee avec un zonage laquocomplet raquo adapteacute agrave
lameacutenagement du territoire dans un environnement physique soumis aux changements
climatiques
Eacutetant donneacute les problegravemes lieacutes agrave Jeacuterosion que connaicirct le territoire de Perceacute Je zonage
actuel ne semble pas adeacutequat pour limiter les risques Dans la situation actuelle des choses
Jeacuterosion va entraicircner des coucircts importants pour le milieu et la socieacuteteacute en geacuteneacuteral Dici agrave
2050 si aucune mesure dadaptation nest prise la valeur des infrastructures qui vont ecirctre
affecteacutees par leacuterosion dans la reacutegion de Perceacute sera dun minimum de 15474358 $
(figure 5 J) (Drejza et Bernatchez 2008) ce qui est tregraves important pour une petite
municipaliteacute de moins de 3 500 habitants avec un budget de fonctionnement annuel denviron
5 millions de $ (Municipaliteacute de Perceacute 2009)
125
A- Eacutevaluation des coucircts possibles selon les diffeacuterents sceacutenarios (en $)
S1 S2 S3 S probable
Voies de communication 38417 11214578 22782053 12275458
Uniteacutes deacutevaluation fonciegravere 123700 3328000 7038200 3198900
TOTAL ($) 162117 14542578 29820253 15474358
C - Voies de communicationB- Uniteacutes deacutevaluation fonciegraveres sceacutenario probable sceacutenario probable
Type duniteacute Nombre Valeur (en $) Voies de communication Longueur (m)
Habitation 16 730900 $ Voie ferreacutee 2310
Eacuteconomie 9 2065300 $ Roule nationale (132) 1039
Autre 2 175100 $ Autre voie carrossable 2789
Service public 2 54100 $ Voie non carrossable 0
Terrains non 29 173500 $ TOTAL 6138 ameacutenageacutes
TOTAL 58 3198900$ Modifieacute de Drejza et Bernatchez 2008
Figure 51 Eacutevaluation des coucircts preacutevisionnels lieacutes agrave leacuterosion pour le secteur de Perceacute
51 Preacutesentation des diffeacuterents zonages possibles
Diffeacuterents zonages existants ou potentiels ont eacuteteacute testeacutes sur la zone deacutetude Ils seront
deacutecrits ici en termes de superficie zoneacutee de nombre de bacirctiments concerneacutes de nombre de
rocircles deacutevaluation de la valeur des rocircles deacutevaluation des routes et enfin des activiteacutes qui
seront affecteacutees Ces zonages ont eacuteteacute compareacutes agrave un sceacutenario deacutevolution de la cocircte pour
lan 2050 Le sceacutenario probable (SP) repreacutesente Je terrain qui aura selon toutes probabiliteacutes
disparu dici lan 2050 agrave cause des processus deacuterosion des berges si aucune mesure
dadaptation nest mise en place Ce sceacutenario deacutevolution tient compte agrave la fois du contexte
geacuteomorphologique de la cocircte de son eacutevolution passeacutee des changements climatiques
envisageacutes ainsi que des actions anthropiques (Bernatchez et al 2008 a) Aux fins de cette
eacutetude ce sceacutenario sera consideacutereacute comme leacutevolution preacutevue de la ligne de rivage auquel
126
seront donc compareacutes les zonages potentiels Il sagit agrave l heure actuelle de la meilleure
estimation de leacutevolution future de la ligne de rivage pour le secteur deacutetude
Il existe une tregraves grande variabiliteacute dans les surfaces zoneacutees selon le type de zonage
adopteacute qui vont de 89 hectares agrave ]504 hectares (tableau 51) Les horizons de gestion
diffegraverent selon les options retenues entre 30 et 50 ans Certains tels la LQE ou la politique du
Nouveau-Brunswick ne deacutefinissent pas lhorizon dameacutenagement Selon loptique retenue
limportance accordeacutee agrave leacuterosion cocirctiegravere va ecirctre minimiseacutee ou amplifieacutee Ainsi il nest pas
aiseacute pour la municipaliteacute de bien eacutevaluer les risques potentiels auxquels est soumis son
tenmiddotitoire
Tableau 51 Superficies et eacuteleacutements inclus dans les zonages eacutetudieacutes
Superficie toucheacutee Bacirctiments 2001 Rocircle MAMR (uniteacutes deacutevaluation)
Tvoe de zonaae Hectares Nombre Nombre valeur $) Taux historique - 30 ans 89 3 5 25100 - 49 ans 147 3 8 125700 LQE 509 39 40 2762800 Proposition de la MRC 992 103 94 4436800 Nouveau-Brunswick (30 m) 1160 118 112 5124600 Critegraveres de la Cocircte-Nord 1504 177 162 9606700 Sceacutenario le plus probable 623 66 62 3269000 Zonage possible (SP+15 ml 1188 135 125 5848200
Cette variabiliteacute se reflegravete eacutegalement dans le nombre de bacirctiments qui se retrouvent
inclus dans la zone dite agrave risque deacuterosion Cela varie entre 3 bacirctiments dans le cas de
lutilisation des taux de reculs historiques avec un horizon de 30 ans agrave autant que 177
bacirctiments dans le cas dune adaptation des critegraveres du zonage utiliseacute pour la Cocircte-Nord
(tableau 51)
La valeur globale des uniteacutes deacutevaluation fonciegravere consideacutereacutees agrave risque peut ecirctre
importante et varie entre 25 100 $ et 9 606700 $ Limportance de cette valeur agrave risque est
augmenteacutee par le fait que la valeur moyenne des bacirctiments qui se situent dans la zone
deacuterosion probable (donc proches du littoral) est plus importante que celle de la totaliteacute de la
municipaliteacute Alors que dans la zone probable les bacirctiments valent en moyenne 79851 $ la
moyenne des bacirctiments de Perceacute est de 50590 $ La valeur des bacirctiments agrave risque probable
deacuterosion soit ceux les plus proches du trait de cocircte est 16 supeacuterieure agrave la moyenne
127
municipale Ceci reflegravete lattrait littoral et la valeur qui lui est associeacutee Les terrains eux aussi
ont une valeur de pregraves de 2 fois supeacuterieure (194) sils se trouvent en bordure du littoral ougrave ils
sont eacutevalueacutes en moyenne agrave 12800 $ contrairement agrave 6 613 $ pour la municipaliteacute entiegravere
52 Comparaisons des diffeacuterents zonages avec le trait de cocircte probable de 2050
La comparaIson des zonages avec le trait de cocircte probable se traduit par une
comparaison de chacune des possibiliteacutes de zonage avec leacutevolution probable de la ligne de
rivage (soit Je SP) afin de deacuteterminer des superficies qui pourraient ecirctre zoneacutees agrave tort ainsi
que des superficies qui ne sont pas zoneacutees mais qui selon toute probabiliteacute auront eacuteteacute
eacuterodeacutees dici 2050 Cela veut eacutegalement dire quil faut connaicirctre le nombre de bacirctiments qui
sont zoneacutes agrave tort (ce qui a un impact neacutefaste sur leur deacuteveloppement) ou ceux qui ne sont pas
zoneacutes mais qui sont agrave risque deacuterosion (ce qui fausse notre compreacutehension de la
probleacutematique et notre preacuteparation agrave laffronter)
Dans le but de didentifier le zonage qui est le plus adeacutequat avec la future eacutevolution
de la cocircte seront donc compareacutes dans cette section les superficies zoneacutees mais non agrave risque
les su perficies non zoneacutees mais agrave risque et le nombre de bacirctiments (2001) zoneacutes ou non zoneacutes
agrave tort
521 LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement
Le zonage preacutevu par la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (politique de protection
des rives du littoral et des plaines inondables) est celui qui a maintenant cours dans la MRC
du Rocher-Perceacute Cest eacutegalement celui qui a eacuteteacute transposeacute dans les regraveglements municipaux
Theacuteoriquement il est possible pour la MRC ou la municipaliteacute daugmenter les marges
prescrites par la loi si neacutecessaire par exemple en cartographiant des zones connues pour leurs
risques Cependant sur le territoire agrave leacutetude aucune cartographie additionnelle nexiste pour
le risque deacuterosion
128
La superficie totale du territoire zoneacute deacutecoulant de la LQE preacutesente seulement
114 ha de moins que celle zoneacutee par le sceacutenario probable (tableau 52) Cependant ce sont
pregraves de 17 ha qui sont preacutevus eacuterodables par le SP mais qui ne sont pas zoneacutes Ainsi ces 17 ha
sont libres daccueillir de nouvelles infrastructures malgreacute le risque potentiel auxquels ils
pourront ecirctre soumis dans le futur Ces terrains abritent dores et deacutejagrave 31 bacircti ments soit 26
uniteacutes deacutevaluation fonciegravere pour une valeur agrave risque minimale de plus de 2 000 000 $ Si la
LQE reste en vigueur cette valeur pourrait augmenter dici 2050 augmentant ainsi les
risques pour la socieacuteteacute
Dans certains cas des terrains sont jugeacutes agrave risque bien quils ne seront probablement
pas eacuterodeacutes (52 ha) Ceci est par exemple lieacute aux zones que la municipaliteacute a deacutecideacute de
proteacuteger en fixant la ligne de rivage (par un muret notamment) Eacutetant donneacute que le zonage
nest pas variable il nest pas possible den tenir compte
Tableau 52 Comparaison du zonage de la LQE avec le sceacutenario probable (SP)
Superficie Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluationl Zone non preacutevue eacuterodable mais zoneacutee (soustrait au 52 ha 4 4
developpem ent) Zone preacutevue eacuterodeacutee mais
non zoneacutee (augmentation du 168 ha 31 26 risque)
Agrave la suite de lanalyse de la LQE plusieurs problegravemes ont eacuteteacute recenseacutes Ceux-ci
peuvent ecirctre agrave lorigine de diverses lacunes qui sont exposeacutees ici
A) Dans les objectifs de la loi (article 11) il nest pas fait mention de proteacuteger les habitants
de la cocircte contre les risques Le but du zonage est dabord la protection des berges les
risques y sont seulement secondaires La loi a pour but de proteacuteger les berges en elles-mecircmes
(biodiversiteacute qualiteacute des habitats ) ainsi que les personnes soumises agrave des risques mais ceci
seulement dans les plaines inondables Les littoraux de lestuaire et du golfe du Saint-Laurent
ne peuvent ecirctre geacutereacutes comme des plaines inondables eacutetant donneacute que les divers processus qui
sy produisent sont bien plus cocirctiers que fluviaux La largeur de leacutecotone cocirctier eacutetant
relativement limiteacute il est possible que la loi soit adeacutequate sur cet aspect Cependant elle est
tout de mecircme utiliseacutee en pratique pour empecirccher la construction selon des marges de la ou
15 m de la ligne de ri vage
129
B) La loi est construite sur le modegravele dune protection par bande homogegravene (mecircme sil y a
deux classes de largeur) Cela ne prend donc pas en compte les possibles variations selon les
processus la localisation les conditions locales et les diffeacuterences reacutegionales et nationales qui
peuvent exister sur le territoire
C) Le critegravere utiliseacute pour eacutetablir le choix entre les deux largeurs de bandes de protection soit
la hauteur du talus ne correspond aucunement agrave une limite naturelle La hauteur limite est de
5 megravetres en dessous de cette hauteur la bande sera de 10 megravetres au-dessus elle sera de 15
megravetres Cependant les classes sont inadapteacutees car elles ne correspondent pas agrave la reacutealiteacute
physique de leacuterosion En effet bien que les deux cateacutegories de cocircte sur lesquelles sappuie la
LQE afin de deacuteterminer la largeur de la bande de protection (10 ou 15 m) correspondent agrave des
taux deacuterosion significativement diffeacuterents avec cr = 005 (Test U p = 0000) (figure 52)
cette diffeacuterence ne peut cependant pas servir agrave preacutedire de maniegravere certaine le comportement
dun segment de cocircte face agrave leacuterosion Cest ainsi quagrave cause de la variabiliteacute de leacuterosion
observeacutee il peut se produire de leacuterosion tout aussi intense dans les secteurs zoneacutes avec
10 megravetres que dans ceux zoneacutes avec 15 megravetres (figure 52) Seule laccumulation est absente
dans les secteurs zoneacutes avec] 5 megravetres
shyo o N ~ C) Q)shy O2S
Cl) al Cll
~ Cl) 0
000 1 1 iol----~I - - 11shy -11
Cl) c g 1 1
~ middotOS Cl) 0 -shyc o
o Clla middoto~-O
E o
o o
Cl) 0 )(
~ middot075
1- ---------r------------------J 10 megravetres 15 megravetres
Largeur de la bande de protection prescrite par la LaE
Figure 52 Taux de migration historique de la ligne de rivage (en m) en fonction des cateacutegories prescrites par la LQE
--
130
De plus que ce soit pour les zones de falaises ou les zones de terrasses de plage la diffeacuterence
dans les taux deacuterosion selon les deux cateacutegories retenues par la LQE bien que minime
persiste (figure 53) Toutefois il y a une diffeacuterence dans la vitesse de recul entre les falaises
et les terrasses de plage de sorte que le zonage devrait aussi refleacuteter la dynamique cocirctiegravere
pour quil soit approprieacute
(1)
Ol CIl Terrasse de plage Falaise rocheuse gt (1) 06 00 - - --or- - - - -~--~r-0 (1)
oC o - 01 Ol 04 o
E1 (1)~
- 02 0shy
g 8 02 - 03 uCJ
~ OC)
1 1 o deg4U5 OJ 00 ~=
1- -1- - - - -shy - - - - - shy9 - shy _o
c o ~ middot02
-05 -shyo
Ol -shy - 06 o
E ~ X
middot04 -shy
o
shy ---shy-07
---J
J
~ 10 megravetres 15 megravetres 10 megravetres 15 megravelres
Largeur de la bande de protection prescrite par la LQE
Figure 53 Taux de migration de la ligne de rivage (en m) en fonction de la largeur de la LQE selon le type de cocircte
Enfin les deux cateacutegories de cocircte deacutefinies par la politique ne reflegravetent pas les taux deacuterosion
preacutedits pour 2050 (figure 54) Les deux cateacutegories ne sont pas significativement diffeacuterentes
avec cr = 005 (Test U p = 0343) Par conseacutequent les marges adopteacutees par la loi ne
correspondent pas agrave une intensiteacute deacuterosion future et lutilisation de deux marges diffeacuterentes
ne se justifie pas du point de vue des aleacuteas cocirctiers agrave venir
131
000
-020
o ID o ~ -040 III J gt ~ a-OGO 8 J o iii o
œ -osa o
gtlt J~
-100
o
-120
10 tllecirctrts 15 mf1r~s
Largeur selon la LQE
Figure 54 Taux deacuterosion preacutevus pour 2050 (en m) en fonction de la cateacutegorie de la LQE
Comme la loi ne tient pas compte des paramegravetres naturels certains secteurs de cocircte
particuliegraverement dynamiques ne seraient pas proteacutegeacutes si durant les 50 prochaines anneacutees les
taux deacuterosions historiques se maintenaient Certes globalement la zone proteacutegeacutee selon les
marges eacutetablies par la LQE est plus eacutetendue que celle deacutecoulant dune extrapolation de
leacutevolution historique de la cocircte (509 ha zoneacutes contre 147 pour 50 ans deacuterosion historique)
Cependant si on compare secteur par secteur les marges prescrites par LQE avec les taux de
recul reacuteellement mesureacutes entre 1934 et 2001 et extrapoleacutes pour 50 ans 37 ha apparaissent
comme eacutetant agrave risque mais non inclus dans le zonage de la loi (tableau 53) Ces secteurs de
cocircte particuliegraverement actifs ne seront pas zoneacutes par la LQE et laisseraient la place agrave beaucoup
de nouvelles constructions potentielles De plus en admettant que les taux deacuterosion de )992shy
2001 soient repreacutesentatifs des conditions deacuterosions des 50 ans prochaines anneacutees les
secteurs agrave risque mais non proteacutegeacutes repreacutesenteraient non plus 37 mais 56 ha (tableau 53)
Cette carence dans la superficie du zonage provient de certains secteurs dans lesquels la
dynamique cocirctiegravere est particuliegraverement active ce que ne peut pas refleacuteter une loi avec des
marges fixes Bien que ces secteurs soient limiteacutes dans lespace ils sont particuliegraverement
sensibles agrave une densification urbaine On parle ici des terrasses de plage du secteur du village
de Cap-dEspoir des falaises du centre-ville de Perceacute (Mont-Joli) ainsi que des terrasses de
plage du village de Barachois Linsuffisance des terrains zoneacutes saccentue encore si lon
-----------------------------------------------------------
132
compare la LQE avec les taux deacuterosion preacutedits dans un contexte de changements
climatiques Dans cette situation on parle dune superficie de 168 ha qui pourrait ecirctre eacuterodeacutee
mais qui ne serait pas preacuteserveacutee par la loi (tableau 53)
Tableau 53 Comparaison de la LQE avec les taux deacuterosion historiques reacutecents et preacutedits
Avec les taux deacuterosion preacutedits Avec les taux deacuterosion Avec les taux deacuterosion
dans un contexte de 1934middot2001 1992-2001
changements climatiques (SP)
Superficie (ha) eacuterodeacutee en 50 ans mais non 37 56 168 preacuteserveacutee par la loi
D) Le golfe du Saint-Laurent et la baie des Chaleurs sont consideacutereacutes comme des cours deau
et non comme un littoral marin (figure 55) Cependant les processus qui affectent ces
milieux sont tregraves diffeacuterents des processus fluviaux Les bandes de protection preacutevues par la
LQE sont donc insuffisantes car elles ne sont pas adapteacutees agrave la dynamique propre aux
littoraux
r----------------------------------------------------------1 1 1laquoCours deau Toute masse deau qui seacutecoule dans un lit avec un deacutebit reacutegulier ou 1intermittent y compris ceux qui ont eacuteteacute creacuteeacutes ou modifieacutes par une intervention humaine 1
ainsi que le fleuve et le golfe Saint-Laurent de mecircme que toutes les mers qui entourent 1 1
le Queacutebec agrave lexception du fosseacute de voie publique ou priveacutee du fosseacute mitoyen et du 11
fosseacute de drainage raquo (site internet du MDDEP) 11
1laquoTous les lacs et cours deau agrave deacutebit reacutegulier ou intermittent situeacutes sur le territoire de la 1
MRC incluant le golfe Saint-Laurent et la baie des Chaleurs sont viseacutes par lapplication 1 1
des dispositions de la politique de protection des rives raquo 1 1
(extrait du scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute 1989) 1
Figure 55 Deacutefinition des cours deau pour la LQE
La politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables preacutevoit un
laquo cadre normatif minimalraquo (preacuteambule de la politique) Ceci laisse donc la possibiliteacute aux
instances locales (municipaliteacutes ou MRC) daugmenter ces marges si elles le jugent
neacutecessaire Cependant ce sont souvent (et particuliegraverement dans lEst du Queacutebec) des paliers
gouvernementaux deacutepourvus de moyens financiers et techniques neacutecessaires pour reacutealiser une
133
eacutetude deacutetailleacutee de leur territoire Par exemple la MRC du Rocher-Perceacute est classeacutee deuxiegraveme
sur 97 au rang des MRC les plus deacutemunies du Queacutebec Ses moyens danalyse de la cocircte sont
donc conseacutequemment limiteacutes
Le zonage creacuteeacute par cette loi nest donc pas adapteacute aux geacuteorisques cocirctiers Les
municipaliteacutes ne peuvent donc sy appuyer que partiellement La largeur de la bande de
protection utiliseacutee (15 megravetres) est en effet plutocirct consideacutereacutee comme une largeur adeacutequate
pour eacuteviter decirctre affecteacute par lagitation de loceacutean (embruns vagues exceptionnelles
deacutebris ) que par le deacuteplacement de la ligne de rivage Cette distance agrave la cocircte reacutepondrait agrave
un besoin de protection des biens seulement si la cocircte eacutetait fixe et ne connaissait aucun
deacuteplacement au cours du temps
522 Proposition de zonage de la MRC
Alors que lancien zonage des risques de la MRC du Rocher-Perceacute reprenait telle
quelle la LQE il existe actuellement une nouvelle proposition de zonage eacutemanant de la
MRC Celle-ci devrait ecirctre inteacutegreacutee au nouveau scheacutema dameacutenagement des risques
Loptique retenue est de doubler les prescriptions de la LQE et dajouter de nouvelles zones
deacuterosion connues Pour le secteur agrave leacutetude 7 zones deacuterosion seraient creacuteeacutees dans des
endroits connus pour ecirctre particuliegraverement actifs Cette proposition de zonage reacutesulte de la
reacutealiteacute de terrain qui a permis aux intervenants de reacutealiser que les bandes de protection
preacuteexistantes eacutetaient trop faibles Les doubler permettra selon eux de mieux proteacuteger les
infrastructures cocirctiegraveres
Globalement en appliquant cette proposition il y aurait 37 ha de diffeacuterence de
surface avec la superficie du sceacutenario probable Plus speacutecifiquement 37 ha ne sont pas zoneacutes
alors quils le devraient et 406 ha ne sont pas preacutevus eacuterodables mais seraient zoneacutes
(tableau 54) Les zones qui ne sont pas incluses dans la suggestion de la MRC mais qui sont
agrave risque se reacutepartissent en plusieurs secteurs notamment autour du havre de pecircche de lAnseshy
agrave-Beaufils aux extreacutemiteacutes du village de Perceacute au nord de la flegraveche de Barachois ainsi que de
134
petits secteurs au nord de la Malbaie Les superficies que leacuterosion naffectera probablement
pas mais que cette proposition inclut dans le zonage repreacutesentent 406 ha qui vont ecirctre
soustraits agrave une densification urbaine et agrave un deacuteveloppement potentiel Ces espaces
correspondent notamment aux secteurs de la promenade municipale de Perceacute Ce secteur est
en effet tellement denseacutement urbaniseacute quil ne serait pas envisageable dabandonner la
protection Des discussions avec la municipaliteacute ont permis de sassurer que la promenade
serait entretenue sur un horizon dau moins 50 ans Ces secteurs ne sont donc pas concerneacutes
par des taux de recul probables seule la marge de seacutecuriteacute de 15 megravetres serait agrave mettre en
place pour proteacuteger les infrastructures de laction des vagues des embruns et des deacutebris
Tableau SA Comparaison du nouveau zonage de la MRC avec le sceacutenario probable (SP)
Superiicie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais
zoneacutee (soustrait au 406 42 38 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque)
4 3 5
Les problegravemes que ce nouveau zonage soulegraveve sont
A) Luniformiteacute dans la largeur des bandes qui ne peuvent pas tenir compte des variations
dans les conditions locales
B) Le choix entre les deux classes de largeur de bande de protection qui ne correspond pas agrave
des paramegravetres naturels deacuterosion En effet ce sont les mecircmes classes que celles de la LQE et
elles preacutesentent donc les mecircmes inconveacutenients (partie 521)
523 Politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveau-Brunswick
Le Nouveau-Brunswick a eacutemis une politique de protection de sa zone cocirctiegravere en
2002 Cette proposition na cependant toujours pas eacuteteacute transformeacutee en application leacutegale Elle
applique une bande de protection de 30 megravetres agrave partir de la ligne de rivage La politique
preacutevoit eacutegalement la possibiliteacute dinterdire des ouvrages que lon voudrait construire au-delagrave
de cette marge selon la sensibiliteacute du terrain aux ondes de tempecirctes Selon la proposition
135
cette autre limite doit ecirctre deacutetermi neacutee selon laquo leacuteleacutevation la topographie et la susceptibiliteacute agrave
leacuterosion (geacuteomorphologie)) (ministegravere de lEnvironnement et des Gouvernements locaux
du Nouveau-Brunswick 2002) Cependant il nest pas speacutecifieacute de meacutethodologie pour sa mise
en œuvre
Si lon appliquait cette politique peu de superficies preacutevues eacuterodables par le sceacutenario
probable ne seraient pas zoneacutees (seulement 119 ha) (figure 55) Ce zonage devrait donc
permettre deacuteviter une augmentation des risques pour la population Cependant de grandes
surfaces qui ne sont pas preacutevues agrave risque deacuterosion sont zoneacutees Ceci peut poser problegraveme agrave la
municipaliteacute car ce sont de grandes superficies (544 ha) qui sont soustraites agrave un futur
deacuteveloppement reacutesidentiel ou commercial (tableau 55)
Tableau 55 Comparaison de la politique du Nouveau-Brunswick avec le SP
Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodale mais
zoneacutee (soustrait au 544 55 53 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque) 12 1 1
Le zonage mis en avant par la politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveaushy
Brunswick comporte deux problegravemes
A) Le premier consiste en une bande fixe qui ne peut donc pas prendre en compte les
variations locales du taux deacuterosion Il est toujours possible dimposer une bande de
protection dune largeur plus importante afin decirctre certain dinclure les zones qui seacuterodent
le plus vite Neacuteanmoins ce principe fait apparaitre des zones sacrificielles qui bien que non
risqueacutees sont interdites agrave tout deacuteveloppement ce qui ne permet pas une optimisation de
lutilisation du territoire de la municipaliteacute Cela peut aussi creacuteer un sentiment dinjustice au
sein de la population qui sent son droit agrave la proprieacuteteacute entraveacute alors que son terrain nest pas
assujetti aux aleacuteas deacuterosion
B) Le deuxiegraveme problegraveme reacutesulte dans le fait que certaines zones ont eacuteteacute cibleacutees pour y
assurer une protection comme le muret du centre-ville de Perceacute Ces secteurs se
retrouveraient zoneacutes agrave risque alors que la ligne de rivage sera maintenue agrave sa position
136
actuelle Ces zones devraient donc ecirctre recenseacutees et prises en compte Seule une bande de
15 m les mettant agrave labri des vagues des embruns et des deacutebris devrait y ecirctre appliqueacutee Ne
doivent ecirctre pris en compte dans cette cateacutegorie que les ouvrages publics dont lautoriteacute
responsable a deacutecideacute dassurer lentretien sur toute la peacuteriode viseacutee par le zonage
524 Application des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la
Cocircte-Nord
Lapplication de ces critegraveres de zonage eacutetend la superficie proteacutegeacutee agrave 1504 ha Les
surfaces qui sont preacutevues pouvant ecirctre eacuterodeacutees selon le sceacutenario probable mais que ce zonage
naurait pas inteacutegreacutees sont neacutegligeables (01 ha) Cependant 885 ha ne sont pas preacutevus
eacuterodables dici 2050 mais sont tout de mecircme inclus dans le zonage (tableau 56)
Tableau 56 Comparaison du zonage deacutecoulant des critegraveres de la Cocircte-Nord avec le sceacutenario probable (SP)
Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais
zoneacutee (soustrait au 885 111 100 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque)
01 0 0
Le zonage sui vant les critegraveres utiliseacutes par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la
Cocircte-Nord comporte deux principaux problegravemes
A) il preacutesuppose une hausse importante de leacuterosion pour tous les secteurs alors que les
eacutetudes reacutecentes montrent le contraire (Bernatchez et al 2008 a)
B) ces critegraveres conduisent agrave la classification de grandes superficies comme eacutetant agrave risque
alors quelles ne le seront probablement pas mecircme si lhorizon dameacutenagement utiliseacute est
infeacuterieur agrave celui utiliseacute pour le sceacutenario probable (30 ans pour les critegraveres de la Cocircte-Nord vs
50 ans pour le SP) Cette optique est donc trop conservatrice et cela limite le deacuteveloppement
futur de la municipaliteacute
137
525 Taux historiques deacuterosion des berges
Loptique dutiliser seulement les taux de recul historique afin de deacuteterminer une
zone agrave risque preacutesuppose que les conditions qui ont engendreacute leacuterosion dans le passeacute sont
toujours les mecircmes de nos jours et vont eacutegalement rester constantes dans le futur Une
comparaison des zonages que cela peut engendrer (horizon 30 et 50 ans) avec le zonage le
plus probable a eacuteteacute eacutetablie
Une comparaison des surfaces agrave risque deacuterosion (tableau 57 et 58) permet de se
rendre compte dune sous-estimation tregraves nette des surfaces agrave risque par les deux premiers
zonages (historique 30 et 50 ans) Ceux-ci considegraverent respectivement 89 et 147 ha comme
eacutetant agrave risque deacuterosion alors que ce seront tregraves probablement 63 hectares qui le seront dici
2050 Ces zonages historiques sous-estiment eacutegalement le nombre de bacirctiments agrave risque
(tableau 57 et 58) ainsi que les valeurs associeacutees Cela sous-estime donc les enjeux que la
municipaliteacute et les citoyens devraient prendre en compte pour leur futur
Tableau 57 Comparaison des zonages historiques 30 ans avec le SP
Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais
zoneacutee (soustrait au 00 0 0 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non 538 66 57
zoneacutee (augmentation du risque)
Tableau 58 Comparaison des zonages historiques 50 ans avec le SP
Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais
zoneacutee (soustrait au 00 0 0 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non 480 63 54
zoneacutee (augmentation du risque)
Les superficies qui ne sont pas zoneacutees par les taux historiques mais qui selon toutes
probabiliteacutes seront eacuterodeacutees sont de pregraves de 54 et de 48 hectares respectivement pour des
horizons de 30 et 50 ans (tableau 57 et 58) Cela comprend respectivement 66 et 63
bacirctiments auxquels on nassocierait pas de risque mais qui y seront tout de mecircme exposeacutes
dici 2050
138
En consideacuterant le risque deacuterosion de maniegravere historique il apparait eacutegalement des
zones daccreacutetion Ces zones gagneacutees sur la mer occupent une superficie de 21 et 34 ha
respectivement pour un horizon de 30 et 50 ans Celles-ci seraient donc potentiellement de
nouveaux terrains pour des deacuteveloppements immobiliers futurs Cependant dapregraves les
changements dans la tendance deacutevolution de la cocircte qui ont eacuteteacute constateacutes depuis ces
derniegraveres deacutecennies (Bernatchez et al 2008 a) cela laisse preacutesager quil ny aura tregraves
probablement pas ou peu de zones en accreacutetion en 2050 Il se produira plutocirct un recul comme
on peut le voir au niveau du village de Cap-dEspoir (figure 56) et agrave Coin-du-Banc
(figure 57) De plus mecircme si des zones daccreacutetion apparaissaient celles-ci ne sont
geacuteneacuteralement pas des terrains propices aux constructions eacutetant donneacute leur faible altitude qui
les rend tregraves vulneacuterables au risque de submersion lieacute aux vagues et aux surcotes notamment
Figure 56 Taux historique et taux probable deacuterosion dans le secteur de Cap-dEspoir
139
Figure 57 Taux historique et taux probable deacuterosion agrave Coin-du-Banc
Si lon considegravere les taux deacuterosion reacutecents (1992-2001) et que lon compare un
zonage qui en deacutecoulerait (extrapolation des taux annuels sur une peacuteriode de 50 ans) avec le
SP on constate eacutegalement des lacunes Dans ce cas la superficie zoneacutee serait de 2367 ha
soit 9 ha de plus que si lon utilisait les taux historiques Cependant il reste plus de 31 ha qui
ne seraient pas zoneacutes alors quils seront agrave risque deacuterosion dici 2050 Utiliser seulement les
taux reacutecents ne semble donc pas adeacutequat pour geacuterer lameacutenagement cocirctier bien que cela
entraicircne moins derreurs quavec les taux historiques Le problegraveme peut provenir du fait que
la peacuteriode reacutecente de mesure nest pas toujours repreacutesentative des futures conditions
climatiques car 10 ans est une peacuteriode trop courte
140
Une acceacuteleacuteration de leacuterosion au cours des derniegraveres deacutecennies a eacuteteacute constateacutee Il
nest degraves lors plus possible de se fier seulement aux taux historiques pour identifier les zones
soumises agrave leacuterosion Cela entraicircnerait en effet une sous-eacutevaluation de ces zones Les
changements qui vont avoir lieu sur les cocirctes du monde durant le prochain siegravecle ne peuvent
pas ecirctre preacutedits simplement en extrapolant les gains les pertes et les modifications qui ont eu
lieu durant Je 20egraveme siegravecle (Bird 2008)
526 Synthegravese des diffeacuterents zonages vs le sceacutenario probable
En sattardant agrave eacutevaluer si les options de zonage possibles pour le secteur deacutetude
protegravegent plus ou moins de territoire que celui que leacuterosion probable va affecter il est
possible didentifier des options trop seacutevegraveres et dautres pas assez (tableau 59) Cette
comparaison montre que les zonages actuellement en place ne sont pas suffisants mais aussi
quune bande uniforme de 30 megravetres (comme au Nouveau-Brunswick) aurait pour
conseacutequence de soustraire agrave un deacuteveloppement eacuteconomique des terrains non risqueacutes
Tableau 59 Comparaison globale des zonages vis-agrave-vis du sceacutenario probable
Zone pas assez Zone trop Type de zonage
en de la superficie du SP LQE 27 8 Proposition de la MRC 6 65 Nouveau-Brunswick 2 87 Critegraveres de la Cocircte-Nord 02 141
1 Taux historique
- 30 ans shy
86 00 - 50 ans 77 00
Il est important de faire la distinction entre la connaissance des terrains qui seront
probablement eacuterodeacutes en 2050 et un zonage utilisable pour lameacutenagement de la communauteacute
En effet le premier fait reacutefeacuterence agrave un terrain agrave risque deacuterosion qui aura probablement eacuteteacute
eacuterodeacute et aura disparu agrave la mer dici 50 ans Le deuxiegraveme doit lui permettre un
deacuteveloppement seacutecuritaire et durable dans la municipaliteacute Il doit donc ecirctre leacutegegraverement plus
141
large que les terrains probablement eacuterodeacutes afin que les constructions ne se retrouvent pas
directement sur la ligne de rivage (figure 58) Il serait en effet dommageable que les
bacirctiments se retrouvent trop proches de la ligne de rivage et soient soumis agrave des risques relieacutes
aux vagues agrave la projection de deacutebris aux embruns etc
Bacirctiments seacutecuritaires aujourdhui mais Dlaquo surraquo la ligne de rivage de 2050 --
bullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbull D Bacirctiments conservant une leacutegegravere
distance vs la ligne de rivage de 2050 proteacutegeacutes des vagues de tempecirctes etc
--- Ligne de rivage actuelle bull bull bull bull bull bullbull Zonage proposeacute
-------- Ligne de rivage en 2050
Figure 58 Inteacuterecirct de zoner plus que le taux deacuterosion preacutevu pour 2050
Cest pour cela qui apparaicirct primordial deffectuer eacutegalement des comparaisons avec un
zonage laquo complet raquo adapteacute agrave lameacutenagement du territoire (ci-apregraves) cest-agrave-dire comparer un
zonage avec un autre zonage et non simplement avec des preacutevisions de risque
142
53 Comparaison des diffeacuterents zonages avec un zonage adapteacute agrave lameacutenagement du
territoire dans un contexte de changements climatiques
Ce zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire dans un contexte de changements
climatiques a eacuteteacute eacutetabli comme eacutetant le sceacutenario le plus probable deacuterosion auquel a eacuteteacute ajouteacute
une bande de 15 megravetres de largeur Lajout de cette bande de terrain suppleacutementaire
permettra de deacuteterminer Je zonage qui apregraves la perte du terrain eacuterodeacute par 50 ans de processus
cocirctiers (soit le SP) assure que les infrastructures ne se retrouvent pas trop pregraves du rivage et
quelles soient toujours seacutecuritaires (figure 58) Le SP a eacuteteacute choisi pour estimer leacuterosion agrave
lhorizon du zonage (50 ans) car il sagit de la meilleure estimation disponible des risques
deacuterosion dans un contexte de changements climatiques La bande de 15 megravetres qui y est
ajouteacutee correspond agrave une largeur consideacutereacutee comme neacutecessaire pour la protection contre les
autres aleacuteas cocirctiers que sont les vagues de tempecircte les vents les embruns la houle ou les
deacutebris organiques projeteacutes sur le rivage Une bande similaire a eacuteteacute prescrite par les
speacutecialistes de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges sur la Cocircte-Nord pour les cocirctes ne
subissant pas deacuterosion (soit les falaises de roches igneacutees) En effet mecircme si ces cocirctes ne
sont pas consideacutereacutees comme seacuterodant avec un taux perceptible une bande de 15 megravetres a
tout de mecircme eacuteteacute appliqueacutee pour les nouvelles constructions (Dubois et al 2005)
Le zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire (soit le SP augmenteacute de 15 megravetres)
occupe 568 ha de plus que seulement les zones probables deacuterosion du SP Dans ces secteurs
se retrouvent dores et deacutejagrave 69 bacirctiments repreacutesentant 63 uniteacutes deacutevaluation fonciegravere
53 J Comparaisons des impacts des diffeacuterents zonages vis-agrave-vis du SP+ J5
Lobjectif de cette section est de calculer les superficies qUI sont soustraites agrave un futur
deacuteveloppement mais devraient ecirctre constructibles car elles ne sont pas agrave risque dapregraves le
zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire dans un contexte de changements climatiques
proposeacute par cette eacutetude Les tableaux 510 et 51 1 exposent (1) les superficies proteacutegeacutees par
les diffeacuterents zonages possibles alors que selon le zonage adapteacute elles ne sont pas agrave risque (2)
143
les superficies non zoneacutees mais qui sont agrave risque deacuterosion et dimpacts corollaires ainsi
que (3) le nombre de bacirctiments et le nombre de rocircles deacutevaluation municipale zoneacutes agrave tort ou
non zoneacutes mais agrave risque
Tableau 510 Zones soustraites agrave un deacuteveloppement potentiel vis-agrave-vis du SP +15 m
Non preacutevu agrave risque mais zoneacute Soustrait agrave un deacuteveloppementagrandissement potentiel
Superficie Bacirctiments 2001 MAMR ha nombre nombre
LQE 0 0 0
Proposition de la MRC 31 0 2
Critegraveres de la Cocircte Nord 381 51 46
Nouveau-Brunswick 76 2 5
Historique (30 ans) 0 0 0
Historique (50 ans) 0 0 0 1
Tableau 511 Zones preacutevues agrave risque par le SP +15 m mais non zoneacutees
Preacutevu agrave risque mais non zoneacute Potentielle augmentation du risque
Superficie Bacirctiments 2001 MAMR ha nombre nombre
LQE 678 96 85
Proposition de la MRC 227 32 33
Critegraveres de la Cocircte Nord 65 9 9
Nouveau-Brunswick 111 19 18
Historique (30 ans) 1099 135 120
Historique (50 ans) 1041 132 117
Si lon compare la LQE avec la possibiliteacute de zonage quest le SP + 15 m le deacutefaut
de la loi apparaicirct encore plus flagrant avec pregraves de 68 hectares qui devraient ecirctre proteacutegeacutes et
interdits agrave la construction mais qui ne le sont pas (tableau 511) Ces terrains comprennent
deacutejagrave 96 bacirctiments soit 85 uniteacutes deacutevaluation Laisser de nouvelles constructions sy eacutetablir
reviendrait agrave creacuteer un risque suppleacutementaire
144
Si lon compare la proposition de zonage de la MRC avec le zonage SP + 15 m il est
possible de constater que sa supetficie est seulement de 31 ha supeacuterieure (tableau 5) 0) Cela
est tregraves faible et correspond agrave une bande dune largeur moyenne de 075 m qui longerait le
rivage sur toute sa longueur Par contre les surfaces non zoneacutees mais agrave risque sont de
227 ha
Lorsque lon compare le zonage du Nouveau-Brunswick avec le zonage laquocompletraquo
proposeacute ici il ny a que peu de surface qui est soustraite au deacuteveloppement et eacutegalement
relativement peu de surface laisseacutee constructible alors quelle ne devrait pas lecirctre (tableau
510 et 511) La bande de 30 megravetres semble donc relativement adapteacutee aux processus
deacuterosion du secteur de Perceacute bien quelle nait pas eacuteteacute speacutecialement conccedilue pour cette
reacutegion Il est degraves lors plutocirct possible de parler de coiumlncidence heureuse entre la bande du
zonage du Nouveau-Brunswick et celle du zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire pour
ce secteur Le fait que Il ha soient agrave risque mais non zoneacutes alors quen parallegravele 76 ha le
sont mais ne le devraient pas reflegravete tout de mecircme une mau vaise adeacutequation avec leacutevolution
future de la cocircte Ceci est principalement ducirc agrave Juniformiteacute de la bande de protection qui ne
peut pas tenir compte des variations locales dans lintensiteacute de leacuterosion Les secteurs
dimpreacutecisions laissent ainsi de la place agrave laugmentation du nombre de constructions dans
les zones agrave risque
Le zonage proposeacute par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la
Cocircte-Nord semble trop strict car il preacuteserve plus de 38 ha comme eacutetant agrave risque alors quils
ne le seront probablement pas dici 2050 (tableau 510) En hypotheacutequant de grandes
superficies dautant plus parmi les terrains littoraux les plus priseacutes la municipaliteacute limite ses
possibiliteacutes de deacuteveloppement Il y a donc une probabiliteacute que le regraveglement ne soit pas
respecteacute etou de soulever la grogne populaire car il semblera (avec raison) trop strict Cela
peut agrave terme discreacutediter les opeacuterations de sensibilisation aux processus littoraux
Les zonages deacutecoulant de lextrapolation des taux historiques eacutetant deacutejagrave trop faibles
lorsquon les comparait avec leacutevolution probable le sont encore plus lorsquon les compare
au zonage proposeacute ici (tableaux 510 et 511) Le nombre tregraves important de constructions qui
145
existent deacutejagrave dans les zones agrave risque mais qui ne sont pas zoneacutees selon cette meacutethode laisse agrave
penser quen appliquant celle-ci pour le futur la municipaliteacute va devoir faire face agrave une
importante probleacutematique dici 50 ans alors mecircme quelle pensera y ecirctre preacutepareacutee
532 Synthegravese
Dans le tableau 512 les lacunes et les excegraves dans les zonages vis-agrave-vis du SP + 15 m
sont preacutesenteacutes en proportion de la supelficie de ce zonage adapteacute agrave lameacutenagement dans un
contexte de changements climatiques Par rapport aux comparaisons preacuteceacutedemment
effectueacutees avec le SP la proposition de zonage de la MRC est passeacutee dun zonage excessif de
65 agrave un zonage insuffisant de 19 Celui du Nouveau-Brunswick est quant agrave lui situeacute
dans un entre-deux avec moins de 10 agrave la fois dexcegraves et de lacune (tableau 512) Ceci
signifie que mecircme si globalement les surfaces semblent similaires (seulement 22 ha de
diffeacuterence voir tableau 5 J) une analyse segment par segment montre que Je zonage peut
alterner entre lexcegraves dans des secteurs de cocircte peu active ou stable et linsuffisance dans
des secteurs de cocircte tregraves active Pour les autres zonages les lacunes constateacutees dans la section
52 sont exacerbeacutees dans cette section agrave cause de lajout dune bande de 15 m au sceacutenario
du SP
Tableau 512 Comparaisons geacuteneacuterales des zonages vis-agrave-vis du SP+ 15
Zone pas assez Zone trop Type de zonage
en de la superficie du SP+15 m LQE 57 0 Proposition de la MRC 19 3 Nouveau-Brunswick
1shy9 6
Critegraveres de la Cocircte-Nord 5 32 ~
Taux historique 0 0 I~-
- 30 ans 93 0 - 50 ans 88 0
Aucune des diffeacuterentes options dameacutenagement et de gestion des risques cocirctiers
existantes ne semble pouvoir donner entiegravere satisfaction quant aux modifications que va
connaicirctre la cocircte dans les 50 prochaines anneacutees Les meacutethodes traditionnelles de travail ne
146
semblent pas adapteacutees aux conditions actuelles des cocirctes comme en teacutemoignent les
probleacutematiques actuelles Ainsi les modifications futures de lenvironnement risquent
daccentuer cette meacutesadaptation
54 Discussion sur les diffeacuterentes options de zonage possibles
Si lutilisation dun zonage baseacute sur un sceacutenario probable deacuterosion tel que celui
deacutefini par Bernatchez et al (2008 a) serait le meilleur moyen dobtenir un zonage preacutecis les
donneacutees neacutecessaires agrave leacutetablissement du SP nexistent malheureusement que pour certains
territoires tregraves restreints (ducirc au temps et aux ressources neacutecessaires agrave son eacutelaboration) Cest
pourquoi il est important de savoir si dautres meacutethodes permettraient dobtenir un zonage
efficace pour de plus grands territoires agrave moindre coucirct (en temps et en argent) Les
comparaisons effectueacutees dans ce chapitre entre les diffeacuterentes possibiliteacutes de zonage des
risques cocirctiers sont primordiales afin de permettre aux municipaliteacutes de faire un choix eacuteclaireacute
lorsquil sagit de la gestion de leur territoire Depuis la loi de 2001 sur la seacutecuriteacute civile et
lobligation de mise en place de scheacutemas de seacutecuriteacute civile dans toutes les MRC du Queacutebec
les gestionnaires ont dautant plus besoin de meacutethodes pour les aider agrave identifier les terrains
qui sont susceptibles decirctre affecteacutes par leacuterosion En effet les MRC ne disposent
geacuteneacuteralement pas dun expert dans le domaine ce qui rend lutilisation de regravegles simples
comme celles des zonages analyseacutes neacutecessaire Une faciliteacute dapplication et une meacutethode de
cartographie simple sont rechercheacutees par les ameacutenagistes (Caron comm pers) La litteacuterature
privileacutegie certes laction agrave linaction (Peng et al 2006) mais aucune eacutetude nexiste pour
aider agrave effectuer un choix II est donc important de savoir si les meacutethodes proposeacutees peuvent
se reacuteveacuteler efficaces
147
Certaines propositions de zonage sont couramment reprises dans la litteacuterature traitant
du zonage des risques cocirctiers Pourtant aucune nest tout agrave fait adapteacutee pour la zone cocirctiegravere
eacutetudieacutee Ainsi les principales lacunes qui ont eacuteteacute repeacutereacutees dans les zonages existants et qui
reacuteduisent leur efficaciteacute font ressortir autant de paramegravetres importants qui devraient ecirctre pris
en compte dans leacutelaboration dun futur zonage Ils peuvent ecirctre regroupeacutes en trois cateacutegories
agrave savoir
~ les paramegravetres naturels des cocirctes
~ les paramegravetres climatiques de lenvironnement
~ les paramegravetres humains de loccupation des terres
54 J Inteacutegration des paramegravetres naturels
Lors de la creacuteation des zonages loptique dans laquelle ils ont eacuteteacute mis en place est
geacuteneacuteralement agrave lorigine de leurs points forts mais aussi de leurs faiblesses Par exemple la
LQE qui a dabord un objectif environnemental propose une bande de trop faible largeur
concernant les risques (15 m seulement) car elle na pas eacuteteacute conccedilue et reacutefleacutechie en fonction de
la dynamique des aleacuteas cocirctiers Ainsi eJie nintegravegre pas les paramegravetres physiques significatifs
des cocirctes mecircme si eJie est utiliseacutee partout au Queacutebec pour geacuterer les risques en deacutecoulant Par
ailleurs le zonage du Nouveau-Brunswick avec sa bande fixe mecircme sil correspond
globalement au zonage adapteacute proposeacute par cette eacutetude laisse tantocirct des secteurs surproteacutegeacutes
tantocirct des secteurs non proteacutegeacutes Ceci deacutecoule du fait que les paramegravetres naturels des cocirctes ne
sont pas inteacutegreacutes au zonage qui est appliqueacute uniformeacutement quel que soit lenvironnement
Limportance des connaissances physiques de la cocircte et de son eacutevolution pour
lameacutenagement est donc essentielle (Pethick 2001) Ce qui est principalement utile est le
taux de migration ainsi que la future position de la ligne de rivage (Pethick 2001 Winckel et
al 2008)
laquo Erosion rates are not only used by scientists to study sediment budgets or the lole of natural processes in shoreline alteration they are also used to determine safe construction setbacks settle property ownership disputes study the effectiveness of shoreline protection structures and to make land use decisions raquo (Moore 2000)
148
Le taux deacuterosion mesureacute est le moyen le plus adapteacute pour refleacuteter la variabiliteacute des
paramegravetres naturels des cocirctes tel que cela se fait dans le zonage utilisant les taux historiques
Cependant comme de grandes portions de littoral ne disposent pas de cette donneacutee il a eacuteteacute
examineacute la possibiliteacute dutiliser un estimateur (proxy) En effet la segmentation cocirctiegravere
effectueacutee par le LDGIZC de lUQAR couvre quant agrave elle la totaliteacute des cocirctes du Queacutebec
meacuteridional Leacutevaluation preacuteliminaire effectueacutee portait sur les types de cocirctes leur lithologie
leacutetat de la cocircte le degreacute dalteacuteration des roches et la hauteur de la falaise (LDGICZ 2006)
Si lon se fie agrave la hauteur du trait de cocircte il nest pas possible de distinguer deux groupes en
fonction des taux deacutevolution preacutedits (figure 54) Apregraves une eacutetude des taux deacuterosion tant
reacutecents quhistoriques les diffeacuterences entre les paramegravetres physiques des cocirctes mecircme sils
existent ne semblent pas suffisants pour permettre une preacutevision des taux de recul futurs dun
segment de cocircte Pour la section de cocircte de Perceacute il nest pas possible de preacutedire quel sera le
taux deacutevolution dune portion de cocircte tant actuel que futur agrave partir de caracteacuteristiques
qualitatives de la cocircte que sont le type de cocircte leacutetat la lithologie la hauteur etc Cela peut
ecirctre ducirc au fait que les types de cocirctes en preacutesence sur le territoire deacutetude ne sont pas
suffisamment varieacutes et ne repreacutesentent que des conditions limiteacutees et relativement uniformes
agrave cause de leur proximiteacute (57 km de cocirctes seulement) Une eacutetude plus pousseacutee de ces
paramegravetres et une analyse sur un plus grand territoire avec une plus grande varieacuteteacute
denvironnements pourraient ecirctre meneacutees pour confirmer ou infirmer ces reacutesultats Pour le
moment cela tend agrave conforter le fait quil est primordial de connaicirctre les taux de recul et la
dynamique actuelle pour geacuterer la cocircte Ceci sexplique par les multiples interactions qui ont
lieu entre les paramegravetres cocirctiers le climat et lhydrodynamique qui rendent la modeacutelisation
difficile (Whitehouse et Sutherland 2001) Agrave une eacutechelle locale comme celle utiJiseacutee en
gestion de lameacutenagement il est donc encore primordial de se baser sur les taux de recul
mesureacutes pour avoir le meilleur portrait de laleacutea deacuterosion afin deacutetablir les zonages de
risques coheacuterents Lutilisation de certains paramegravetres physiques comme estimateurs (proxy)
pour les taux deacuterosion nest donc pas possible agrave cette eacutechelle Un suivi sur le terrain et des
analyses geacuteomorphologiques restent donc neacutecessaires car une preacutediction statistique agrave laide
des paramegravetres naturels nest pas possible agrave lheure actuelle agrave cette eacutechelle
149
Les experts saccordent ainsi pour inteacutegrer lutilisation des taux deacuterosion agrave
lameacutenagement (Moore 2000 Pethick 200] Winckel et al 2008) mais pas sur la maniegravere
de les obtenir de les appliquer ni sur la leacutegalisation qui doit en deacutecouler De plus il est
important de noter que le rythme du recul est beaucoup plus important que seul le taux
historique geacuteneacuteralement utiliseacute (Bernatchez et al 2008 a Pierre 2006) Enfin il est
important dutiliser les preacutevisions des taux deacuterosion futurs et non pas uniquement des taux
historiques afin dobtenir un zonage efficace pour les 50 prochaines anneacutees tel que nous
lavons vu dans les paragraphes 525 et 53 J traitant des zonages baseacutes sur les taux
historiques et leurs lacunes Cette inteacutegration des taux futurs nest pas toujours mentionneacutee
par ceux qui mettent en avant cette solution comme eacutetant adapteacutee agrave la dynamique cocirctiegravere et
aux paramegravetres physiques variables de la cocircte (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et
Dalrymple 2004) Le littoral eacutetant complexe leacutelaboration de ces taux preacutevisionnels deacuterosion
neacutecessitera une compreacutehension geacuteneacuterale de la dynamique cocirctiegravere (Jolicœur et UumlCarrol
2007) et linteacutegration des paramegravetres climatiques agrave venir
542 Inteacutegration des paramegravetres climatiques variations du climat et changements
climatiques
Dapregraves les comparaisons que nous avons effectueacutees un zonage qui tient compte des
paramegravetres naturels mais non des changements climatiques nest pas efficace Par exemple
les zonages deacutecoulant des taux historiques ont certes lavantage deacutetablir une bande de
protection de largeur variable selon le segment de cocircte auquel ils sont appliqueacutes et reflegravetent
ainsi la dynamique cocirctiegravere Mais ils ne sont pas une option qui semble viable pour le secteur
eacutetudieacute car la sous-estimation des surfaces agrave risque est flagrante (agrave 77 insuffisante) Ainsi
mecircme si lutilisation des taux historiques deacuterosion dans leacutelaboration des zonages est
proposeacutee par plusieurs auteurs (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et Dalrymple 2004) il
manque agrave cette meacutethode linteacutegration de limpact de la variabiliteacute des paramegravetres climatiques
Cela provient de labsence de consideacuteration de la cocircte comme un systegraveme variable dans le
temps Les changements cl imatiques vont comme on la vu modifier les processus cocirctiers et
donc les aleacuteas Les taux deacuterosion vont de maniegravere corollaire ecirctre eacutegalement modifieacutes Les
150
aleacuteas passeacutes neacutetant plus le reflet de lavenir la seule application de ces meacutethodes historiques
nest donc pas agrave preacuteconiser sur les cocirctes car elles sous-eacutevaluent dramatiquement les surfaces
agrave risque En effet elles ne tiennent pas compte du rythme deacutevolution cocirctiegravere qui est tregraves
important dans le zonage des risques deacuterosion notamment pour pouvoir quantifier les
extrecircmes deacuterosion (Pierre 2006) De plus bien quune cocircte puisse preacutesenter un bilan
deacutevolution historique positif (progradation) elle peut aussi connaicirctre de courtes peacuteriodes ougrave
le recul peut atteindre plusieurs dizaines de megravetres en quelques anneacutees de sorte que les
infrastructures construites trop pregraves de la ligne de rivage peuvent se retrouver agrave risque
(Bernatchez et al 2008 a) Il pourrait donc ecirctre envisageacute dappliquer un coefficient
multiplicateur aux taux deacuterosion passeacutes pour contrecarrer cette lacune Ce coefficient
climatique permettrait de rendre les taux historiques repreacutesentatifs des taux futurs Cet indice
pourrait ecirctre eacutetabli pour chaque reacutegion du Queacutebec pour tenir compte des paramegravetres
cl imatiques reacutegionaux Par exemple comme le taux deacuterosion pour la peacuteriode 1992-2001 est
en moyenne 27 fois infeacuterieur au SP dans Je secteur de Perceacute il pourrait ecirctre deacutecideacute que le
coefficient pour la reacutegion gaspeacutesienne serait 27
Le zonage eacutelaboreacute pour la Cocircte-Nord avait comme objectif de prendre en compte
laugmentation des risques dans un contexte de changements climatiques Cela la conduit agrave
sureacutevaluer les risques principalement agrave cause dun manque de donneacutees preacutecises concemant
limpact de ces changements agrave leacutepoque de sa reacutealisation Ce sceacutenario pessimiste conduirait
donc agrave hypotheacutequer le deacuteveloppement de certains secteurs La preacutecision des projections
climatiques et de leurs impacts est donc primordiale
Avec les zonages utiliseacutes ou proposeacutes actuellement nous sommes deacutejagrave mal adapteacutes et
mis au deacutefi dans notre gestion des zones cocirctiegraveres avec le climat actuel ce qui fait que nous ne
sommes pas precircts agrave des changements plus rapides et allons avoir encore plus de problegravemes agrave
reacutesoudre agrave lavenir (Forbes 2008) Dans la litteacuterature actuelle ce sont principalement des
eacuteleacutements composites qui deacuteterminent la sensibiliteacute ou non dune cocircte aux changements
climatiques mecircme si cela passe principalement par linclusion de la seule hausse du niveau
marin relatif tel que dans les eacutetudes de Shaw et al (1998) ou de Gornitz et al (1997) Cellesshy
ci nont toutefois pas eacuteteacute effectueacutees agrave une eacutechelle adapteacutee pour reacutealiser un zonage Les
151
indices de sensibiliteacute existants (Shaw et al 1998 Gornitz et al 1997) ainsi que les cartes
preacutedisant leacutevolution des aleacuteas et leurs impacts potentiels (Fairbank et Jakeways 2006)
permettent tout de mecircme aux ameacutenagistes de connaicirctre limportance que vont avoir les
changements climatiques sur leur cocircte et ainsi de se preacuteparer agrave leurs impacts Elles permettent
aussi de cibler les secteurs dans lesquels les probleacutematiques seront les plus criantes agrave lavenir
ainsi que les grands enjeux qui en deacutecouleront Mais la deacutetermination de la sensibiliteacute du
secteur et de ses aleacuteas aux changements ne permet pas au x ameacutenagistes linteacutegration des
reacutesultats dans un zonage et ainsi de controcircler les ameacutenagements dune municipaliteacute avec une
grande preacutecision spatiale
Le processus le plus efficace serait donc plutocirct didentifier les facteurs cleacutes qUI
conditionnent les processus cocirctiers et qui pourraient ecirctre modifieacutes par les changemen ts
climatiques afin de pouvoir inteacutegrer les reacutesultats des modeacutelisations du climat futur
Malheureusement les facteurs climatiques cleacutes qui conditionnent les processus cocirctiers ne
sont pas encore tous bien connus et deacuteterminer quel sera leur poids dans leacuterosion future est
donc un exercice complexe (Bernatchez et al 2008 a) Une analyse au cas par cas pour
deacuteterminer les futures positions de la ligne de rivage semble agrave lheure actuelle la plus
adeacutequate pour ce type danalyse car mecircme si cela augmente le temps de reacutealisation et le coucirct
cela augmente eacutegalement lefficaciteacute de la preacutediction Une collaboration entre les
scientifiques et les gestionnaires est donc primordiale pour inteacutegrer tous ces paramegravetres agrave la
future gestion des cocirctes
543 Inteacutegration des paramegravetres humains occupation du territoire
Aucun des zonages eacutetudieacutes ne prend en compte les paramegravetres humains ce qui est
une lacune importante conduisant notamment agrave interdire les constructions agrave des endroits non
risqueacutes et limitant le deacuteveloppement de la municipaliteacute sur ses meilleurs terrains Lobjectif
dun zonage des risques devrait ecirctre de minimiser les risques tant actuels que futurs mais
aussi les impacts socio-eacuteconomiques neacutegatifs ce que ne parviennent pas agrave faire les zonages
eacutetudieacutes Par exemple le muret qui supporte la promenade municipale dans lanse du sud du
152
village de Perceacute est essentiel agrave la municipaliteacute pour son deacuteveloppement touristique ducirc agrave la tregraves
grande densiteacute de bacirctiments agrave haute valeur ajouteacutee preacutesents en arriegravere de celui-ci Son
entretien sur le long terme est donc assureacute Sur les 607 megravetres de longueur quil occupe la
position du trait de cocircte est donc fixeacutee Le zonage ne devrait ainsi tenir compte que des aleacuteas
ponctuels tels les vagues les embruns et les deacutebris que peuvent engendrer les tempecirctes et
non du recul potentiel de la ligne de rivage et du trait de cocircte Par exemple dans le zonage
deacutecoulant des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la Cocircte-Nord ce
secteur eacutetait zoneacute sur 37 ha et dans celui du Nouveau-Brunswick sur 18 ha Pourtant si lon
considegravere une bande de seacutecuriteacute de 15 megravetres la surface devant ecirctre zoneacutee nest que de
10 ha Limiter agrave tort le deacuteveloppement de ces terrains du centre ville qui abritent de
nombreux services commerciaux et touristiques serait dommageable pour leacuteconomie
villageoise
Lors de leacutelaboration dun zonage cocirctier il est donc important de tenir compte du
type doccupation du territoire Le zonage des risques tel queacutevoqueacute dans cette recherche ne
fait queacutetablir des limites probables des risques cocirctiers Le fait didentifier ce quil est
acceptable ou non de faire dans cette zone na pas eacuteteacute eacutevoqueacute et relegraveve plutocirct de deacutecisions
politiques ou collectives Toutefois il faut savoir que certains ameacutenagements humains
peuvent modifier la deacutelimitation mecircme de cette zone agrave risque en ayant une influence
importante sur les processus tant en les acceacuteleacuterant quen les ralentissant voir en les arrecirctant
Ainsi eacutetant donneacute que les effets dun choix politique peuvent modifier les paramegravetres
naturels deacutevolution de la cocircte ces deacutecisions devraient ecirctre inteacutegreacutees au processus deacutecisionnel
lorsque lon eacutetablit des projections environnementales pour le futur Les diffeacuterents eacuteleacutements
qui devraient ecirctre pris en compte comprennent notamment la preacutesence dun muret municipal
ou de deacutefenses cocirctiegraveres
A) La preacutesence dun muret ou autre infrastructure dont lautoriteacute compeacutetente (municipale ou
supeacuterieure) a deacutecideacute dassumer lentretien pour tout lhorizon de gestion Si le trait de cocircte est
fixeacute leacuterosion peut ecirctre consideacutereacutee comme nulle en arriegravere de celui-ci Il faut par conseacutequent
en tenir compte (Meur-Ferec et al 2008)
B) La preacutesence de deacutefenses cocirctiegraveres telles que des enrochements ou des eacutepis qui peuvent
aggraver leacuterosion en aval de la deacuterive littorale La reacutepartition et la nature des deacutefenses
153
doivent ecirctre connues dans la mesure ougrave elles ont une incidence sur la morphologie du littoral
et sur laction des facteurs de forccedilage (Fairbank et Jakeways 2006) La perrrusslon
dintervention ponctuelle va avoir des conseacutequences sur lensemble de Juniteacute
hydroseacutedimentaire Ne pas les inclure rendrait les zonages moins efficaces
Les multiples types doccupation humaine possible doivent eacutegalement ecirctre consideacutereacutes
eacutetant donneacute la diffeacuterence dans la neacutecessiteacute de la proximiteacute au rivage ainsi que dans leur
possibiliteacute de deacutemeacutenagement Ainsi les emplacements dun camping ou les infrastructures
touristiques leacutegegraveres (petits belveacutedegraveres tables de pique-nique ) peuvent ecirctre deacuteplaceacutes en
suivant leacuterosion il est donc possible de croire que suivant un choix socieacutetal on les laisse
sinstaller dans les zones agrave risque deacuterosion pour une dureacutee deacutetermineacutee (Paskoff 2004 b)
Lacceptabiliteacute sociale est en effet importante agrave consideacuterer mecircme si elle na pas eacuteteacute abordeacutee
ici car une fois deacutetermineacute avec preacutecision les zones agrave risque cest agrave la socieacuteteacute de choisir ce
quiJ est acceptable dy construire ou non
Des deacutecisions et des choix peuvent mettre de Javant le cocircteacute impeacuteratif de fixer le trait
de cocircte agrave certains endroits comme dans le cas dune voie ferreacutee dune route strateacutegique dun
cœur de village Si une deacutecision est prise les infrastructures qui se situent en arriegravere du trait
de cocircte fixeacute ne sont plus agrave risque deacuterosion pour lhorizon de gestion consideacutereacute Linteacutegration
des diffeacuterents laquotypes et pratiques de gestion des deacutefenses cocirctiegraveresraquo au sein dune
meacutethodologie de cartographie des risques du littoral lieacutes aux changements climatiques est
eacutegalement mise de lavant par le programme laquo Response raquo en Europe (Fairbank et Jakeways
2006) Cependant il est difficile deacutetablir des critegraveres automatiques applicables agrave grande
eacutechelle Une eacutetude au cas par cas de la situation semble donc la plus adeacutequate pour prendre
en compte les paramegravetres humains et leur eacutevolution
154
Lutilisation de zonages suppose que les instances gouvernementales veuillent limiter
les risques pour les populations principe que certains auteurs tels que Winckel et al (2008)
reacutefutent Pour eux les proprieacutetaires devraient ecirctre avertis des faits concernant le pheacutenomegravene
sur leur terrain et devraient ensuite ecirctre ameneacutes agrave faire leur propre choix selon le beacuteneacutefice
quils pourraient en tirer et la valeur de linvestissement quils sont precircts agrave voir deacutetruit par les
aleacuteas Ils affirment que les zonages laissent trop de zones inexploiteacutees ce qui repreacutesente une
perte pour leur proprieacutetaire Ainsi lEacutetat devrait se deacutegager de toute responsabiliteacute et
permettre de contourner le zonage et de se bacirctir au plus pregraves du trait de cocircte (Winckel et al
2008) Si cette solution laisse place au beacuteneacutefice individuel sur une courte peacuteriode il a deacutejagrave eacuteteacute
constateacute que lengagement des proprieacutetaires agrave subir les aleacuteas sans intervenir est souvent
oublieacute au fil du temps ou des transactions immobiliegraveres (Division de lameacutenagement cocirctier de
la Caroline du Nord 2009) Cette optique eacuteconomique ne tient ainsi pas compte des
interventions ponctuelles non concerteacutees que cela peut engendrer Non inteacutegreacutee agrave la
dynamique au sein dune uniteacute hydroseacutedimentaire la mise en place dune solution par un
reacutesident pourrait alors avoir des preacutejudices sur les terrains des proprieacutetaires adjacents Cela
pourrait eacutegalement remettre en cause leacutequiteacute sociale dougrave limportance de linteacutegrer dans le
processus deacutecisionnel (Dean et Dalrymple 2004 Cooper et McKenna 2008)
Rendre le zonage des risques efficace soulegraveve Je besoin dinteacutegrer un nombre
important de paramegravetres agrave limage de la complexiteacute de composantes de lenvironnement
cocirctier Les multiples facettes de la geacuteoscience cocirctiegravere pourraient ainsi augmenter la reacutesilience
des communauteacutes face aux risques cocirctiers et agrave leurs modifications dans le contexte de
changements climatiques (Forbes 2008) et permettre dinteacutegrer les paramegravetres importants
dans les zonages pour en reacuteduire les lacunes
CONCLUSION
Dans les zones cocirctiegraveres de lEst du Queacutebec la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers
est importante et il est preacutevu quelle augmente au cours de ce siegravecle Ceci est ducirc tant agrave
laugmentation des aleacuteas cocirctiers dans un contexte de variation environnementale et de
changements climatiques quagrave la densification des constructions littorales Assurer une
gestion efficace de ces territoires est donc un enjeu majeur pour ces reacutegions
Connaicirctre leacutevolution historique de loccupation des terres permet davoir une
vision geacuteneacuterale des tendances dameacutenagement et deacutevolution du secteur Cela permet
eacutegalement de connaicirctre comment les mesures de gestion et de zonage deacutejagrave implanteacutees ont
influeacute ou non sur les comportements dameacutenagement Pour la zone cocirctiegravere de la
municipaliteacute de Perceacute il a eacuteteacute possible de constater une hausse depuis les anneacutees 80 du
nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion et ce malgreacute la mise en place de lois et de regraveglements
de gestion de lameacutenagement (LAU en 1979 LQE en 1987 et scheacutema dameacutenagement en
1989) Ces lois nont pour plusieurs raisons pas reacuteussi agrave limiter les risques pour les
populations Mecircme dans les cas ougrave des solutions dadaptation ont eacuteteacute mises en place comme
lors du deacuteplacement de tronccedilons de routes menaceacutes par leacuterosion il est possible de constater
une certaine laquomeacutesadaptationraquo vis-agrave-vis des geacuteorisques cocirctiers En effet les segments
deacuteplaceacutes sont de nouveau moins de 40 ans plus tard agrave risque deacuterosion Ces
laquo meacutesadaptations raquo et ces insuffisance de la loi peuvent avoir plusieurs causes une lacune
dinformation et de connaissances des processus deacutevolution des cocirctes une trop grande
confiance accordeacutee aux ouvrages de protection contre leacuterosion ou une prise de risque
consciente pour beacuteneacuteficier de lattrait panoramique et touristique que peut repreacutesenter la cocircte
Le fait que les regraveglements ne soient pas appliqueacutes correctement a ainsi entrai neacute la hausse des
constructions en zone agrave risque ce qui soulegraveve le problegraveme de la bonne gouvernance des
geacuteorisques de la pan des municipaliteacutes
156
La Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (LQE) actuellement utiliseacutee pour geacuterer
lameacutenagement en zone littorale nest pas la seule possibiliteacute qui pourrait soffrir aux
autoriteacutes locales Dautres options theacuteoriques ou pratiques existent dans des secteurs proches
Apregraves avoir compareacute ces options de zonages (tableau 13) avec leacutevolution probable du
littoral dans un contexte de changements climatiques de nombreux points faibles et lacunes
ont eacuteteacute constateacutes Certaines options sont trop strictes et limitent les possibiliteacutes de
deacuteveloppements futurs pour la municipaliteacute tels que le zonage tireacute de lentente speacutecifique sur
leacuterosion des berges de la Cocircte-Nord la proposition de zonage de la MRC ou la politique de
protection des rives du Nouveau-Brunswick Dautres sont trop laxistes et contribuent agrave
permettre des constructions dans des secteurs agrave risque tels la LQE ou les zonages baseacutes sur
les taux deacuterosion historiques Ces lacunes trouvent leur origine dans les meacutethodes avec
lesquelles sont calculeacutees les bandes de protection de ces zonages Il sagit principalement du
manque dinteacutegration des processus naturels deacutevolution de la cocircte au sein de la
meacutethodologie utiliseacutee par Je zonage Le manque de prise en compte de la variabiliteacute des
paramegravetres climatiques peut eacutegalement ecirctre la cause de problegravemes notamment dans le cas des
zonages baseacutes sur les taux historiques qui ne tiennent pas compte de la variabil iteacute de
lenvironnement au cours des deacutecennies Enfin le manque de prise en compte des paramegravetres
anthropiques tels que certaines protections et modifications humaines apporteacutees agrave la cocircte peut
eacutegalement poser problegraveme dans la deacutefinition dun zonage efficace
Agrave la suite de cette eacutetude sur les impacts et lefficaciteacute des zonages des risques cocirctiers
sur lorganisation du territoire et la preacutevention des geacuteorisques cocirctiers il en ressort quelques
recommandations quant agrave la gestion des zones cocirctiegraveres agrave la fois pour la zone deacutetude de
Perceacute mais aussi de maniegravere plus geacuteneacuterale Car comme il a eacuteteacute montreacute les constructions en
zones cocirctiegraveres sont en augmentation depuis les anneacutees J980 et rien ne semble indiquer que Ja
tendance se modifiera agrave lavenir Ainsi un zonage efficace des risques est plus que neacutecessaire
afin deacuteviter que de nouvelles constructions ou de nouveaux proprieacutetaires se retrouvent
confronteacutes aux risques Tout dabord les lacunes constateacutees dans le zonage de la LQE
actuellement utiliseacute pour geacuterer les risques peuvent provenir dune diffeacuterence entre les buts
originaux de la loi (voir preacuteambule et objectifs de celle-ci) et lutilisation qui en est faite par
157
les communauteacutes Vu limportance de la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers une politique
speacutecifiquement deacutedieacutee aux risques est neacutecessaire Cest dailleurs ce qui a eacuteteacute fait par le
gouvernement du Queacutebec en 2001 avec la Loi sur la seacutecuriteacute civile Au vu de la difficulteacute
pour des instances locales dy faire face un cadre de preacutevention des risques naturels a eacuteteacute
ajouteacute en 2006 sur le plan national Leur mise en place progressive devrait donc permettre de
mieux faire face agrave la probleacutematique Ensuite agrave cocircteacute de la deacutelimitation exacte des zones agrave
risque sur laquelle nous nous sommes attardeacutes dans cette recherche plusieurs questions
socieacutetales peuvent ecirctre souleveacutees Il est possible en effet de penser quil est preacutefeacuterable de
zoner plus de terrain que moins car ainsi on est certain de ne pas creacuteer de futurs problegravemes
(principe de preacutecaution) Cependant cela reviendrait agrave hypotheacutequer certains terrains et donc
le deacuteveloppement eacuteconomique des municipaliteacutes De plus la constl1lction dans les zones agrave
risque pourrait continuer selon ce que lon juge acceptable de mettre en danger versus les
retombeacutees eacuteconomiques qui peuvent en reacutesulter (Winckel el al 2008) Certains eacuteleacutements
temporaires deacuteplaccedilables ou neacutecessitant la proximiteacute de leau pourraient eacutegalement ecirctre
autoriseacutes Ces questions relegravevent plutocirct dun choix socieacutetal qui devrait ecirctre pris par la sphegravere
politique et ont donc eacuteteacute sciemment eacuteludeacutees de cette recherche De plus il a eacuteteacute noteacute que les
responsables locaux ont besoin de connaicirctre lemplacement de la future ligne de rivage plutocirct
que des theacuteories sur de nouveaux zonages (Pethick 2001 Caron 2007 Pitre 2007)
Ladeacutequation entre les besoins des ameacutenagistes et ce que les scientifiques peuvent produire
pour eux est une donneacutee essentielle afin que les connaissances creacuteeacutees par la recherche soient
utiliseacutees au mieux Il conviendrait ainsi de mieux eacutetudier les besoins du milieu local en
reacutealisant des eacutetudes collaboratives comme cela sest fait dans le cadre de leacutetude de
Bernatchez el al (2008) ou de cette eacutetude Ensuite mecircme si les zonages que nous avons
eacutetudieacutes ont pour but de proteacuteger les constructions vis-agrave-vis de leacuterosion ceux-ci peuvent
eacutegalement servir agrave la protection environnementale ou vice-versa Ce multiple effet beacuteneacutefique
des zones de protection a eacuteteacute observeacute par de nombreuses communauteacutes (Clark 1996) La
prise en compte des marges maximales pour lune ou lautre des raisons devrait donc ecirctre
mise en avant au sein dune gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (Stewart el al 2003)
Finalement il ressort eacutegalement quun travail de sensibilisation devrait accompagner le
zonage pour lexpliquer aux communauteacutes et aux deacutecideurs et ce quelle que soit loption
retenue La sensibilisation et la vulgarisation sont preacutesentement souvent oublieacutees par ceux
158
qui eacutelaborent les zonages mecircme si ce nest pas efficace dagir ainsi car il est plus coucircteux de
laquo reacuteparerraquo les problegravemes que deacuteduquer le public (Stewart et al 2003) Linformation
augmenterait Jacceptabiliteacute sociale des zonages et minimiserait ainsi la vulneacuterabiliteacute des
communauteacutes (Meur-Feree et al 2008) Limportance de fournir des informations non
techniques est ainsi essentielle en ce qui a trait agrave la gestion des cocirctes (McInnes 2006) En
effet les zonages mis en place doivent ecirctre correctement appliqueacutes si on veut quils puissent
ecirctre efficaces
Une approche plus inteacutegratrice pour geacuterer les risques cocirctiers augmenterait lefficaciteacute
tant immeacutediate quagrave long terme des zonages agrave la fois dans lenvironnement climatique actuel
quavec les changements climatiques agrave venir Ainsi une analyse globale de la situation au
travers des geacuteosciences pourra inteacutegrer les taux de recul mesureacutes ainsi que les eacuteleacutements
physiques climatiques et humains ayant un impact sur la cocircte Une telle approche est jugeacutee
neacutecessaire pour deacuteterminer le plus preacuteciseacutement possible les terrains qui sont susceptibles
decirctre eacuterodeacutes Cela permettrait eacutegalement deffectuer des reacuteajustements au cours du temps si
les tendances venaient agrave se modifier En conseacutequence les communauteacutes cocirctiegraveres seraient
moins vulneacuterables aux risques cocirctiers et pourraient mettre en valeur de maniegravere optimale leur
territoire
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ANNEXES
Annexe 1 Deacutefinitions des types de cocircte
Tvpe de cocircte Deacutefinition
Marais maritime Les marais maritimes sont des zones daccumulation de seacutediments fins coloniseacutees par de la veacuteqeacutetation herbaceacutee
Accumulation de sable etou de gravier qui sattache agrave la cocircte et Flegraveche littorale qui seacutetire geacuteneacuteralement en parallegravele agrave la cocircte dont lextreacutemiteacute est
libre Flegraveche littorale
agrave marais maritime Flegraveche littorale bordeacutee par un marais maritime
Accumulation de sable etou gravier littoral formeacutee dun replat
Terrasse de plage geacuteneacuteralement veacutegeacutetaliseacute qui est tregraves rarement submergeacute par les mareacutees Le replat est parfois bordeacute sur sa partie infeacuterieure par un talus deacuterosion (microfalaise) de moins de 15 m de hauteur
Basse falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux
de 15 agrave 5 m de hauteur
Moyenne falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux
de 5 agrave 10 m de hauteur
Haute falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux
supeacuterieur agrave 10 m de hauteur
Dapregraves Bernalchez el al 2008 a
173
Annexe 2 Deacutefinition de leacutetat de la cocircte
Exemple eacutepis enrochements murets
Eacutetat de la cocircte Deacutefinition
Cocircte naturelle qui preacutesente des deacuterosion vive etou qui est Active veacutegeacutetaliseacutee agrave moins de 25 Preacutesence de cicatrices
geacuteomorphologiques laisseacutees par les processus deacuterosion
Semi-veacutegeacutetaliseacutee Semi-active Tout type de cocircte naturelle qui preacutesente des signes partiels
deacuterosion elou qui est veacutegeacutetaliseacutee entre 25 et 75
Veacutegeacutetaliseacutee Stable Tout type de cocircte naturelle qui ne preacutesente aucun signe
deacuterosion etou qui est veacutegeacutetaliseacutee agrave plus de 75
Artificielle Cocircte naturelle modifieacutee par une structure rigide
Dapregraves Bernatche7 el al 2008 a
174
Annexe 3 Adaptation du zonage du comiteacute dexperts sur ] eacuterosion des berges de la Cocircte-Nord
Inconstructible dans a marge de s~curiteacute Recharge
Perimetre urbain
Tvoe de cocircte Aleacutea Marae de seacutecuriteacute Recommandation dintervention
Flegraveche sableuse Erosion 1
Submersion Aucune
Inconstruclible sur toute la flegraveche Etude du risque de submersion Epis et fascines InconstruClible dans la marge de seacutecuriteacute Etude du
11icrolerasse laquo15 m Erosion Submersion
TR x 30ans ~ 15 m ou marge minimale de 60m
risque de submersion Recharge en sable peacuteriodique Epis et faSCines eacutepis rocheux avec ou sans recharae de sable
Marais saleacute Erosion SubmerSion
Deacutelimite par photointerpreacutetation et marge mll1lmale de 60m
Inconstructible dans la marge de seacutecunteacute Etude du risque de submersion Aboiteau (digue enrocheacutee avec noyau Impermeacuteable en argile) Remblai pour hausser les maisons Enrochement
Dunes cocirctiegraveres Erosion
TR x 30ans + 15 YI il partir de la limite des dunes vers
Avanceacutee dunalres 1inteacuterieur des terres
Inconsctructible dans la zone de protection InterdictIOn de circuler en vn Conserallon inteacutegrale
Falaise siltiargile (hauteurgt5m)
Erosion i
Glissement de terrrain
(2x Ht ou ~Om max) + TR x 30 ans
Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Evaluation des risques de mouvement de masse Travaux de stabilisation reacuteeacutequilibrage de la pente contrepoids enrochement (perte de la plage)
Falaise siltiargile (hauteurgt5m) avec preacutesence danciennes couleacutees araileuses
Erosion 1
Glissement de terrrain
15 xGR
Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Evaluation des risques de mouvement de masse Travaux de stabilisation reacuteeacutequilibrage de la pente contrepoids enrochement IDerte de la Dlaoe 1
Falaise siltiargile hauteurlt5m
Erosion TR x 30 ans + 15 m ou marge minimale de 50 m
Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Enrochement (perte de la plage)
TR x 30 ans + 15 m ou-marge minimale en fonction
en sable periodique Epis rocheux Epis rocheux etde la hauteur du talus
Falaise sable Erosion recharge en sable peacuteriodique Reacuteeacutequilibrage de laHauteur talus=Marge pente Epis et fascines Enrochement 8et recharge5m=50m 10m~Om
en sable peacuteriodique Enrochement (perte de la plagel15m=30m gt20m=20m 1 x Ht + TR x 30ans ou Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute
Falaise till Erosion marge minimale de 20 m Enrochement (perte de la plage)
Cocircte rocheuse basse Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Etude deSubmersion 10 ou 15 m minimum
(ingeacutee) risque de submersion Cocircte rocheuse basse Submersion et (seacutedimentaire) Erosion
Falaise rocheuse (igneacutee) Aucun 10 ou 15 m minimum Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute
Falaise rocheus e Erosion TR x 30 ans + 15 m Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute
(seacutedimentaire)
Modifieacute de Duhois el al 2005
TR = moyenne des taux de recul supeacuterieurs (rnan) Hl = Hauteur du lalus
GR =plus grande reacutetrogression
LarQeur de la protection Jgt l l
10 megravetres 272 (1) X (1)
15 megravetres 716 ~
Barachois n ~
(1)
a (1)
~ lt0 (1) ~
Vl - -a c s 0 -l = a -~ (1)Vl ~ N0_ l
o~
(1) (Il
a (1)
20 ~ - 0l _
(1) (Il
(1) ()
l 0 o l l (Il 0(1)shy~ 00 (Ol
Cap-Despoir
Village de Perceacute -- 6Yshy
0sect) xQ
1-0~
Leacutegende Politique de protection _ zones portuairEs -
(Il shy-~
1O tO~ rn =- euml
s (1)
a (1)
10 meacutetres 0 a 15 megravetres ~
~
Fond de carte base de donneacutees topographiques du Queacutebec au 120000
1
lt~
o _
2500 5000Megravetres
Cartographie Susan Drejza 2009
o l a (1)Vl --l
VI
176
Annexe 5 Eacutevolution des superficies agricoles forestiegraveres et en friche pour la zone littorale de Perceacute entre 1934 et 200 1
V) Q)
-Q) V)
middot0 c V) Q)-uuml E Q) CL
Cf)
Q) V)
= Q)
U 0middotC U +shy -C c 0gt Q) CU V) V) Q) Q)middotuuml middotuuml E E Q) Q) CL CL
Cf) Cf)
D
gEa ltD
a a a a a M
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a
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1
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0shy(1)
n o 3 3 c l n ~ r o l ~ ltn
0 c (1)
(1) l
N o o
~ 0 750 1 500 3 000 4 500 6 000 ~ Voies de communication agrave moins de 30 m Fond ca orthophotographies au 1 400 gt- -lcartographie Susan Drejza 2009 -l
TABLE DES MATIEgraveRES
AVANT-PROPOS iii
LISTE DES FIGURES viii
LISTE DES TABLEAUX xi
LISTE DES CARTES xiii
LISTE DES ANNEXES xiv
LISTE DES ABREacuteVIATIONS SIGLES ET ACRONyMES xv
REacuteSUMEacute xvi
INTRODUCTION 1
CHAPITRE 1
CADRE THEacuteORIQUE 5
11 Zone littorale zone agrave risque concepts et deacutefinitions 5
1 11 Zone littorale description et deacutefinitions 5
112 Geacuteorisques cocirctiers une probleacutematique importante au Queacutebec maritime 12
1 13 Ameacutenagement et gestion de la zone littorale et de ses geacuteorisques 14
12 Zonage des risques en milieu cocirctier 19
121 Principes et applications du zonage des risques 19
22 Zonage theacuteorique marges fixes ou variables 2 J
123 Reacuteglementations de zonages existantes dans la reacutegion 25
13 Ameacutenagement cocirctier et changements climatiques 28
131 Modifications de lenvironnement cocirctier dues au climat 29
132 Prise en compte de ces modifications dans le zonage 35
v
14 Efficaciteacute agrave court et long terme des modes de gestion actuels 41
141 Choisir entre les diffeacuterentes possibiliteacutes dune mecircme meacutethode 41
1A2 Comparer des possibiliteacutes de zonage 42
1A3 Deacutefinir un horizon dameacutenagement 43
CHAPITRE 11
MEacuteTHODOLOGIE 45
21 Caracteacuterisation de la cocircte agrave leacutetude 46
22 Eacutevolution du secteur deacutetude 47
221 Eacutevolution historique de loccupation du territoire 47
222 Eacutevolution de la cocircte 50
23 Projection de leacutevolution preacutevue de la cocircte 50
24 Comparaison des zonages 51
25 Eacutevaluation des coucircts 53
26 Rencontres avec le milieu 54
27 Traitement des donneacutees dans un SIG 55
CHAPITRE 111
DESCRIPTION DU SITE DEacuteTUDE 57
31 Contexte physique 59
311 Caracteacuteristiques geacuteomorphologiques 59
312 Dynamique littorale 61
313 Dynamique hydroseacutedugravenentaire 63
31A Eacutevolution de la cocircte 66
315 Climat du secteur deacutetude 69
32 Contexte humain 72
321 Perceacute petite municipaliteacute cocirctiegravere 72
322 Portrait eacuteconomique 74
323 Activiteacutes le long de la cocircte 75
VI
CHAPITRE IV
EacuteVOLUTION HISTORIQUE DES RISQUES COcircTIERS ET DE LOCCUPATION DU
TERRITOIRE EN LIEN A VEC SA GESTION 82
41 Eacutevolution du cadre bacircti 83
4 Eacutevolution geacuteneacuterale du nombre de bacirctiments dans la zone littorale 83
412 Nombre de bacirctiments agrave risque et normes de gestion de la cocircte 85
43 Eacutevolution du type de bacirctiments 89
44 Exemple du Barachois 93
45 Origine des risques cocirctiers 96
42 Eacutevolution des superficies non bacircties 100
42 Supeificies agricoles 100
422 Boiseacutes 102
423 Superficies en friche 102
424 Synthegravese de leacutevolution des supeificies non bacircties 103
43 Eacutevolution des voies de communication 104
43 Voies de communication agrave risque 106
432 Deacuteplacements de voies de communication 108
433 Synthegravese de leacutevolution des voies de communication 115
44 Discussion sur leacutevolution des risques 118
CHAPITRE V
COMPARAISON DES DIFFEacuteRENTS ZONAGES
AVEC LEacuteVOLUTION PROBABLE DU LITTORAL 124
51 Preacutesentation des diffeacuterents zonages possibles 125
52 Comparaisons des diffeacuterents zonages avec le trait de cocircte probable de 2050 127
52 LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement 127
522 Proposition de zonage de la MRC 133
523 Politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveau-Brunswick J 34
524 Application des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la
Cocircte-Nord 136
525 Taux historiques deacuterosion des berges 137
VIl
526 Synthegravese des diffeacuterents zonages vs le sceacutenario probable 140
53 Comparaison des diffeacuterents zonages avec un zonage adapteacute agrave lameacutenagement du
territoire dans un contexte de changements climatiques 142
531 Comparaisons des impacts des diffeacuterents zonages vis-agrave-vis du SP+ 15 142
532 Synthegravese 145
54 Discussion sur les diffeacuterentes options de zonage possibles 146
541 lnteacutegration des paramegravetres naturels 147
542 lnteacutegration des paramegravetres climatiques variations du climat et changements
climatiques 149
543 lnteacutegration des paramegravetres humains occupation du territoire 151
CONCLUSON 55
REacuteFEacuteRENCES 159
ANNEXES 172
VUl
LISTE DES FIGURES
Figure 11 Aleacuteas cocirctiers activiteacutes humaines et risques 11
Figure 18 Largeurs de protection prescrites par la politique de protection des rives du
Figure 114 Possibiliteacute daugmentation du risque modification des aleacuteas combineacutee agrave une
Figure 32 Eacutevolution globale de la ligne de rivage en fonction du type de cocircte
Figure 12 Aleacutea enjeuvulneacuterabiliteacute et risque cocirctier 12
Figure 13 Importance de la couverture meacutediatique traitant de jeacuterosion au Queacutebec 13
Figure lA Leacutegislations concernant les zones cocirctiegraveres 16
Figure 15 Choix possibles face agrave la probleacutematique de leacuterosion 18
Figure 16 Marges de retrait pour les constructions utiliseacutees par diffeacuterents pays 22
Figure 17 Propositions de zonages cocirctiers variables 23
littoral et des plaines inondables 25
Figure 19 Eacutevolution preacutevue des variables climatiques au Canada 29
Figure 110 Impacts biophysiques et socio-eacuteconomiques eacuteventuels des changements
climatiques dans les zones cocirctiegraveres 30
Figure 111 Variation du niveau marin relatif agrave leacutechelle mondiale 31
Figure 112 Eacutevolution et projection des tempeacuteratures planeacutetaires 32
Figure 113 Eacutevolution de la couverture de glace dans lestuaire et le golfe du St-Laurent 33
modification des activiteacutes humaines 35
Figure 115 Diffeacuterentes strateacutegies de la socieacuteteacute face agrave la hausse du niveau marin relatif 39
Figure 116 Facteurs affectant le choix parmi les trois options dameacutenagement 41
Figure 21 Comparaison des zonages avec leacutevolution probable du trait de cocircte 53
Figure 31 Direction des vagues engendreacutees par les tempecirctes du golfe du Saint-Laurent et
reacutegions qui en sont affecteacutees 66
entre 1934 et 200 1 67
Figure 33 Diagramme ombrothermique de la station de Gaspeacute 70
IX
Figure 34 Processus actifs sur les cocirctes en hiver 71
Figure 35 Eacutevolution de la population de Perceacute 73
Figure 36 Occupation du territoire cocirctier agrave Perceacute 76
Figure 37 La voie ferreacutee sur la flegraveche du Barachois un enjeu majeur 77
Figure 38 Exemple de patrimoine domestique maison ancienne (village de Perceacute) 8]
Figure 4 ] Nombre de bacirctiments obtenu par photo-interpreacutetation et nombre de logements
priveacutes occupeacutes dapregraves les recensements 84
Figure 42 Eacutevolution de la population et du nombre de logements priveacutes occupeacutes agrave Perceacute 84
Figure 43 Eacutevolution du nombre de bacirctiments par kilomegravetre de cocircte en fonction du type de
cocircte 85
Figure 44 Nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion selon leur distance agrave la cocircte 86
Figure 45 Reacutecapitulatif chronologique des lois dameacutenagement (Queacutebec) 87
Figure 46 Eacutevolution de la proportion de bacirctiments agrave risque parmi ceux de la zone littorale88
Figure 47 Type de bacirctiments agrave moins de 15 m du trait de cocircte 92
Figure 48 Nombre de bacirctiments agrave risque sur la flegraveche littorale 94
Figure 49 Bacirctiments preacutesents sur lextreacutemiteacute nord de la flegraveche littorale 94
Figure 410 Poste de pecircche de Barachois vers 1935 95
Figure 411 Vue sur la flegraveche de Barachois (deacutebut du 20egraveme sciegravecle) 96
Figure 412 Origine du risque des bacirctiments de 2001 en fonction du type de cocircte 97
Figure 413 Causes de la hausse du risque pour les bacirctiments 98
Figure 414 Eacutevolution du nombre de bacirctiments agrave risque excl uant ceux de la flegraveche 1ittorale
de Barachois 99
Figure 415 Eacutevolution des superficies agricoles 100
Figure 416 Affectations du sol dapregraves le scheacutema dameacutenagement
de la MRC du Rocher-Perceacute 102
Figure 417 Eacutevolution des superficies non bacircties dans la zone littorale (Perceacute) 103
Figure 4 18 Eacutevolution de loccupation de la superficie littorale 104
Figure 419 Voies de communication proches du littoral agrave Perceacute 105
Figure 420 Eacutevolution de la longueur totale des voies de communication (routes et voie
ferreacutee) en zone littorale de Perceacute 106
x
Figure 421 Eacutevolution des longueurs des voies de communication agrave risque en fonction de la
distance agrave la cocircte 107
Figure 52 Taux de migration historique de la ligne de rivage en fonction des cateacutegories
Figure 53 Taux de migration de la ligne de rivage en fonction de la largeur de la LQE selon
Figure 422 Photo du tronccedilon ndeg 1 route 132 agrave risque deacuterosion 113
Figure 423 Photo du tronccedilon ndeg 8 route agrave risque deacuterosion et de submersion 115
Figure 424 Eacutevolution de la proportion de voies de communication agrave risque 116
Figure 425 Eacutemergence des risques cocirctiers dynamiques convergentes du trait de cocircte et de
loccupation du rivage 122
Figure 5] Eacutevaluation des coucircts preacutevisionnels lieacutes agrave leacuterosion pour le secteur de Perceacute 125
prescrites par la LQE 129
le type de cocircte 130
Figure 54 Taux deacuterosion preacutevus pour 2050 en fonction de la cateacutegorie de la LQE 131
Figure 55 Deacutefinition des cours deau pour la LQE 132
Figure 56 Taux historique et taux probable deacuterosion dans le secteur de Cap-d Espoir 138
Figure 57 Taux historique et taux probable deacuterosion agrave Coin-du-Banc 139
Figure 58 Inteacuterecirct de zoner plus que le taux deacuterosion preacutevu pour 2050 14]
Xl
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 11 Exemples de limites de la zone cocirctiegravere 7
Tableau 12 Diffeacuterents types dadaptation 17
Tableau 13 Reacutesumeacutes des types de zonage des risques cocirctiers possibles 28
Tableau 14 Reacutesultats des simulations de limpact des variations de tempeacuterature sur les
conditions de glace pour la peacuteriode 1996-2003 et des projections futures 33
Tableau 15 Strateacutegies dadaptation aux aleacuteas pour les zones cocirctiegraveres 39
Tableau 21 Caracteacuteristiques de la cocircte recueillies lors de la segmentation 46
Tableau 22 Sceacutenarios deacutevolution de la cocircte pour 2050 51
Tableau 31 Types de cocircte du secteur deacutetude 59
Tableau 32 Reacutepartition des types de cocircte selon les secteurs consideacutereacutes 60
Tableau 33 Lithologie des falaises rocheuses de Perceacute 61
Tableau 34 Degreacute dalteacuteration des falaises rocheuses de Perceacute 61
Tableau 35 Eacutetat de la cocircte de Perceacute en 2006 62
Tableau 36 Eacutevolution de lartificialisation de la ligne de rivage de Perceacute 63
Tableau 37 Fetch auquel sont soumises les cocirctes de Perceacute 65
Tableau 38 Taux de recul moyens reacutecents dans le secteur de Perceacute (2005-2007) 68
Tableau 39 Pendage des falaises rocheuses de Perceacute 69
Tableau 310 Population active selon le secteur eacuteconomique dactiviteacute 74
Tableau 311 Reacutepartition du type de voies de communication dans la zone cocirctiegravere de Perceacute
77
Tableau 312 Reacutepartition des bacirctiments agrave moins de 100 m du trait de cocircte 78
Tableau 313 Longueur des cocirctes occupeacutees par les infrastructures touristiques 80
Tableau 41 Eacutevolution du nombre de bacirctiments proches du trait de cocircte 88
Tableau 42 Type et vocation des bacirctiments pour le secteur de Cap-d Espoir 89
Tableau 43 Utilisation des bacirctiments pour le secteur du village de Perceacute 90
Tableau 44 Bacirctiments agrave risque en 2001 en fonction de lorigine du risque 96
XlI
Tableau 45 Origine du risque deacuterosion pour les bacirctiments nouvellement agrave risque 97
Tableau 46 Longueurs de voies agrave risque deacuterosion agrave Perceacute (1934-2001 ) 106
Tableau 47 Nombre de bacirctiments agrave risque en fonction du type de cocircte (1934-2001) 120
TabJeau 51 Superficies et eacuteleacutements inclus dans les zonages eacutetudieacutes 126
TabJeau 52 Comparaison du zonage de Ja LQE avec le SP 128
Tableau 53 Comparaison de la LQE avec les taux deacuterosion historiques reacutecents et preacutedits
132
Tableau 54 Comparaison du nouveau zonage de la MRC avec le SP 134
Tableau 55 Comparaison de la politique du Nouveau-Brunswick avec le SP 135
Tableau 56 Comparaison du zonage deacutecoulant des critegraveres de la Cocircte-Nord avec le SP 136
Tableau 57 Comparaison des zonages historiques 30 ans avec le SP 137
Tableau 58 Comparaison des zonages historiques 50 ans avec le SP J37
TabJeau 59 Comparaison globale des zonages vis-agrave-vis du sceacutenario probable 140
Tableau 510 Zones soustraites agrave un deacuteveloppement potentiel vis-agrave-vis du SP +15 m 143
Tableau 51] Zones preacutevues agrave risque par le SP +15 m mais non zoneacutees 143
Tableau 512 Comparaisons geacuteneacuterales des zonages vis-agrave-vis du SP+ 15 145
Xlll
LISTE DES CARTES
Carte 21 Zones utiliseacutees pour la photo-interpreacutetation 49
Carte 31 Localisation de la zone deacutetude de Perceacute 57
Carte 32 Limites de la zone deacutetude de Perceacute 58
Carte 33 Types de cocircte de Perceacute 60
Carte 34 Eacutetat de la cocircte agrave Perceacute 62
Carte 35 Mouvements velticaux de la croucircte terrestre dans lest du Canada 64
Carte 36 Courants de deacuterive principale et secondaire du secteur de Perceacute 65
Carte 37 Aleacuteas cocirctiers dans la zone cocirctiegravere de Perceacute 68
Carte 38 Acti viteacutes cocirctiegraveres et maritimes de la reacutegion de Perceacute 79
Carte 41 Localisation du Barachois de la Malbaie (Perceacute) 93
Carte 42 Occupation des terres preacutevue au scheacutema dameacutenagement 101
Carte 43 Localisation des tronccedilons deacuteplaceacutes des voies de communication J09
Carte 44 Localisation du tronccedilon deacuteplaceacute de la voie ferreacutee 110
Carte 45 Voie ferreacutee agrave risque actuellement 111
Carte 46 Tronccedilon ndeg 10 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Poinle-St-Pierre) 112
Carte 47 Tronccedilon ndeg 1 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Cap-dEspoir) J 13
Carte 48 Tronccedilon ndeg 8 deacuteplacement de la route 132 lancien tronccedilon devient une route
municipale (Belle-Anse) 114
XIV
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 Deacutefinitions des types de cocircte 172
Annexe 2 Deacutefinition de leacutetat de la cocircte 173
Annexe 3 Adaptation du zonage du comiteacute dexperts sur leacuterosion des berges 174
Annexe 4 Carte de reacutepartition des zones de protection selon la politique de protection des
ri ves du littoral et des plaines inondables (LQE) 175
Annexe 5 Eacutevolution des superficies agricoles forestiegraveres et en friche pour la zone littorale
de Perceacute entre 1934 et 2001 176
Annexe 6 Voies de communication agrave risque en 2001 177
xv
LISTE DES ABREacuteVIATIONS SIGLES ET ACRONYMES
~ GIEC Groupe international dexperts sur le climat
~ GIZC gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres
~ Ha hectare
~ LDGIZC Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de
lUniversiteacute du Queacutebec agrave Rimouski
~ LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (loi de compeacutetence provinciale)
~ MAMR ministegravere des Affaires Municipales et des Reacutegions du Queacutebec
~ MEDD ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable (France)
~ MDDEP ministegravere du Deacuteveloppement Durable de lEnvironnement et des Parcs (Qc)
~ MRC Municipaliteacute reacutegionale de comteacute
~ MSP ministegravere de la Seacutecuriteacute publique du Queacutebec
~ MTQ ministegravere du Transport du Queacutebec
~ NMR Niveau marin relatif
~ SP sceacutenario probable (concernant leacuterosion preacutevue pour 2050)
~ UQAR Universiteacute du Queacutebec agrave Rimouski
REacuteSUMEacute
La probleacutematique des geofl sques cocirctiers que sont leacuterosion et la submersion est importante dans lEst du Queacutebec comme dans le monde Ceci vient agrave la fois dune augmentation des infrastructures preacutesentes sur les cocirctes mais aussi dune augmentation des aleacuteas dans le contexte actuel de changements climatiques Pour geacuterer ces risques peu deacutetudes permettent de choisir la meacutethode la plus adapteacutee selon les besoins locaux et den connaicirctre lefficaciteacute Pour reacutepondre agrave ces questions la municipaliteacute de Perceacute (Gaspeacutesie Queacutebec) a servi de terrain deacutetude Tout dabord une eacutevolution de loccupation des terres a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave laide de 6 seacuteries de photographies aeacuteriennes (1934 agrave 2001) ainsi que darchives traiteacutees dans un SIG Lanalyse de ces donneacutees a permis de deacuteceler des changements de vocation du territoire cocirctier elle a eacutegalement reacuteveacuteleacute une hausse de 133 des constructions agrave risque deacuterosion depuis les anneacutees 1980 malgreacute la mise en place de lois de gestion de lameacutenagement Seul un cinquiegraveme de cette hausse peut ecirctre attribueacute au deacuteplacement de la ligne de rivage alors que 83 des bacirctiments agrave risque sont de nouvelles constructions Des meacutesadaptations ont eacutegalement eacuteteacute constateacutees ne limitant les risques que sur une peacuteriode trop courte Lorigine de ces comportements deacutecoule du non-respect des lois en partie ducirc agrave leur non-compreacutehension dougrave un besoin dinformation et dexplication Ces comportements peuvent aussi ecirctre dus agrave une trop grande confiance envers les techniques de protection ou agrave un manque de connaissances populaires vis-agrave-vis des risques Dans un deuxiegraveme temps une analyse de cinq zonages provenant de cadres leacutegislatifs theacuteoriques ou dexpeacuteriences locales a eacuteteacute effectueacutee Ceux-ci ont eacuteteacute compareacutes avec les plus reacutecentes donneacutees estimant la position du trait de cocircte en 2050 Il en est ressorti certaines lacunes importantes concernant les superficies zoneacutees agrave savoir des territoires agrave risque deacuterosion non proteacutegeacutes (jusquagrave 86 ) ou a contrario des superficies proteacutegeacutees trop importantes (jusquagrave 32 ) Il en reacutesultera respectivement une hausse probable des nouvelles constructions agrave risque ou une limitation excessive au deacuteveloppement de la municipaliteacute Les lacunes des zonages proviennent des cadres theacuteoriques et des preacuteceptes sur lesquels est baseacutee leur eacutelaboration Cela met ainsi laccent sur Jimportance que la gestion des cocirctes doive agrave la fois inteacutegrer leurs paramegravetres naturels les paramegravetres anthropiques de leur occupation ainsi que les facteurs climatiques du milieu Lutilisation des geacuteosciences dans cette perspective permettrait ainsi de renforcer lefficaciteacute tant immeacutediate quagrave long terme des mesures de gestion
Mots cleacutes Perceacute Zonage Risques cocirctiers Changements climatiques Eacuterosion cocirctiegravere
Gouvernance Utilisation du sol
INTRODUCTION
Leacuterosion est un pheacutenomegravene naturel qui affecte la majoriteacute des zones cocirctiegraveres du
monde (Clark 1996 Bird 2008 Paskoff 200Ia) le Canada et le Queacutebec ne sont pas
eacutepargneacutes Les cocirctes de ce dernier sont dailleurs sensibles agrave leacuterosion agrave plus de 50
(LDGIZC 2009) Au Queacutebec maritime plus particuliegraverement ces derniegraveres anneacutees les
probleacutematiques associeacutees aux risques deacuterosion et de submersion ont reacuteguliegraverement fait
lobjet dune couverture meacutediatique locale mais aussi reacutegionale ou nationale Ceci sinsegravere
dans une probleacutematique deacuterosion cocirctiegravere geacuteneacuteraliseacutee agrave lensemble de la planegravete (Paskoff
2001a 2003) dautant plus importante quune forte proportion de la population mondiale
habite ou utilise les littoraux (GrEC 2001) La probleacutematique des risques cocirctiers dans lEst
du Queacutebec et du Canada est seacuterieuse et engendre des coucircts importants alors mecircme quelle se
produit dans des reacutegions moins peupleacutees et moins nanties financiegraverement Plus du tiers de la
population du Queacutebec maritime vit agrave moins de 500 megravetres des berges du Saint-Laurent et plus
de 90 agrave moins de 5 km (Bourque et Simonet 2008) alors mecircme que les cocirctes de ces
reacutegions sont majoritairement actives (LDGICZ 2009) Les enjeux sont donc majeurs pour
lEst du Queacutebec tant sur le plan eacuteconomique et social quenvironnemental De plus beaucoup
de connaissances restent encore agrave acqueacuterir concernant la dynamique cocirctiegravere Par exemple au
Queacutebec les connaissances disponibles sur les cocirctes agrave falaises rocheuses seacutedimentaires sont
encore fragmentaires alors mecircme quelles constituent une grande proportion des cocirctes du
Queacutebec maritime (Bernatchez et Dubois 2004) et les connaissances sur les processus
hivernaux alors mecircme quils sont en action sur une grande partie de lanneacutee sont elles aussi
limiteacutees (Bernatchez et Dubois 2008) La gestion doit donc en plus dinteacutegrer les
connaissances actuelles ecirctre flexible et pouvoir inteacutegrer les futures connaissances qui vont
ecirctre deacuteveloppeacutees
2
La vulneacuterabiliteacute des communauteacutes cocirctiegraveres deacutejagrave importante agrave lheure actuelle
pourrait augmenter avec les changements dans les conditions environnementales En effet les
processus eacuterosifs et leurs impacts se sont amplifieacutes ces derniegraveres anneacutees (Bernatchez el al
2008 a Savard el al 2009) Cet accroissement peut ecirctre ducirc tant agrave des changements
environnementaux physiques tels que le reacutechauffement climatique (Shaw el al 1998 GŒC
2001 et 2007 a et b Morner 2004) quagrave des changements dans lenvironnement humain tels
que le deacuteveloppement urbain et les actions non concerteacutees
Il semble donc neacutecessaire pour les collectiviteacutes des reacutegions cocirctiegraveres de sadapter aux
conditions environnementales dynamiques des littoraux laquo Ladaptation entraicircne un
ajustement des deacutecisions des activiteacutes et des opinions aux changements constateacutes ou preacutevus
des conditions climatiques en vue den freiner les dommages ou de tirer profit des
possibiliteacutes quils preacutesententraquo (Lemmen el al 2008) Une gestion preacuteventive de cette
probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers pourrait ainsi limiter les coucircts induits et augmenter la
reacutesilience des communauteacutes Cependant malgreacute ladoption de la loi sur lameacutenagement et
lurbanisme en 1979 qui preacutevoit que les MRC doivent identifier dans leur scheacutema
dameacutenagement les contraintes naturelles agrave lameacutenagement (y compris les risques naturels)
aucune analyse de lefficaciteacute de ces zonages en milieu cocirctier na eacuteteacute reacutealiseacutee jusquagrave
maintenant Bien que des mesures de gestion soient eacutegalement instaureacutees le long de
nombreuses cocirctes du monde agrave plusieurs endroits des risques demeurent et des problegravemes de
gestion apparaissent (France Robin et Verger J996 Meur-Ferec 2006 - Canada
Stewart el al 2003 - UK et Nouvelle-Zeacutelande Ballinger el al 2000) cela soulegraveve donc la
question des bases scientifiques ayant conduit agrave leacutelaboration de ces mesures et de leurs
lacunes Il nexiste ainsi pas de moyens permettant agrave un gestionnaire de choisir la meilleure
option de gestion ou de zonage pour son territoire Cest dans cette perspective que le
gouvernement du Queacutebec a adopteacute en 2006 un cadre de preacutevention des principaux risques
naturels (ministegravere de la Seacutecuriteacute publique 2008 et 2009) Pour cela il est eacutegalement
important de bien connaicirctre les impacts des preacuteceacutedentes mesures en matiegravere de gestion des
cocirctes et dameacutenagement du territoire afin den connaicirctre les points forts et les faiblesses
relativement agrave la probleacutematique qui nous concerne Des donneacutees quantitatives sur la
3
dynamique des aleacuteas cocirctiers sont eacutegalement neacutecessaires non seulement pour eacutetablir des
critegraveres de zonage fiables mais aussi pour deacuteterminer des solutions dadaptation approprieacutees
Ce projet de recherche sinscrit dans la continuiteacute dune eacutetude interdisciplinaire
portant sur la sensibiliteacute des cocirctes et sur la vulneacuterabiliteacute des communauteacutes du golfe du Saintshy
Laurent aux impacts des changements climatiques (Savard et al 2009 Bernatchez et al
2008 a) Lobjectif principal est danalyser la relation entre leacutevolution de loccupation du
territoire cocirctier la mise en place de zonage et leacutevolution des risques littoraux Leacutetude se
divise donc en deux parties dont les objectifs sont
~ identifier les impacts des mesures de gestion de la zone cocirctiegravere mises en place au cours
de la 2eacuteme moitieacute du 20eacuteme siegravecle tels que les scheacutemas dameacutenagements et les politiques
de protection de lenvironnement sur leacutevolution de loccupation du sol et des risques
littoraux
~ connaicirctre lefficaciteacute des diffeacuterentes possibiliteacutes de zonages des risques qui soffrent
aux ameacutenagistes et aux gestionnaires pour les cocirctes de la reacutegion
L hypothegravese qui sous-tend ce travail est que la prise en compte des donneacutees sur la
dynamique cocirctiegravere et des changements climatiques ainsi que des paramegravetres anthropiques de
loccupation de la cocircte ameacuteliorerait lefficaciteacute tant immeacutediate quagrave long terme du zonage des
risques en milieu cocirctier La mise en place dun zonage devrait eacutegalement atteacutenuer le risque
pour la population et les infrastructures Cette eacutetude permettra donc de deacuteterminer des
paramegravetres importants pour un zonage efficace des risques en milieu cocirctier
Afin de reacutepondre au mieux agrave ces objectifs le choix du secteur deacutetude sest arrecircteacute sur
la municipaliteacute de Perceacute (Gaspeacutesie Queacutebec Canada) car il sagit dun territoire tregraves bien
documenteacute geacuteographiquement et qui a deacutejagrave fait lobjet deacutetudes importantes sur son milieu
cocirctier (Savard et al 2009 Bernatchez et al 2008 a et b) dans la continuiteacute desquelles
sinscrit ce meacutemoire
4
Ce projet en inteacutegrant les derniegraveres connaissances physiques sur les cocirctes et leur
eacutevolution ainsi que les paramegravetres anthropiques dutilisation et dameacutenagement des cocirctes
apporte un regard neuf sur la gestion cocirctiegravere Cette double facette quapporte la geacuteographie
(physique et humaine) permet en effet une analyse complegravete dune probleacutematique complexe
Loriginaliteacute du projet est dessayer didentifier le type de zonage qui convient le mieux agrave un
territoire en inteacutegrant agrave la fois ses paramegravetres naturels les changements climatiques ainsi que
ses particulariteacutes humaines Il sagit eacutegalement de mettre en application des principes de
gestion et des propositions de zonages jusqualors principalement theacuteoriques
Nous preacutesenterons dabord le cadre theacuteorique dans lequel sinscrit ce meacutemoire avant
de deacutetailler la meacutethodologie qui a eacuteteacute utiliseacutee Ensuite sera effectueacutee une description du site
deacutetude Finalement les reacutesultats et leur interpreacutetation seront exposeacutes en deux chapitres agrave
savoir 1) leacutevolution historique de loccupation du territoire et des risques cocirctiers puis 2) la
comparaison des diffeacuterents zonages cocirctiers avec leacutevolution probable du Jittoral
CHAPITRE 1
CADRE THEacuteORIQUE
Les concepts et les deacutefinitions se rappol1ant agrave la zone littorale en tant que zone agrave
risque seront exposeacutes ici afin de permettre une meilleure compreacutehension de la probleacutematique
et de deacutefinir les notions utiliseacutees Par la suite laccent sera mis sur le cadre theacuteorique relieacute au
zonage des risques en milieu cocirctier Ensuite sera abordeacute lameacutenagement cocirctier dans le
contexte des changements climatiques avant de finir par eacutevoquer lefficaciteacute agrave court et agrave long
terme des modes de gestion actuels
11 Zone littorale zone agrave risque concepts et deacutefinitions
1 J J Zone littorale description et deacutefinitions
Il est aiseacute de simaginer les zones cocirctiegraveres ces plages et ces zones pregraves de la mer qui
accueillent une part importante de la population mondiale (GIEC 2001 Paskoff 2003)
Cependant la deacutefinition preacutecise de la zone littorale nest pas simple car il nexiste pas de
consensus sur ce quelle est ni sur sa deacutelimitation Si tous saccordent agrave dire de la zone
cocirctiegravere quil sagit de lintelface entre lhydrosphegravere et la terre entre lenvironnement
oceacuteanique et lenvironnement terrestre son extension agrave linteacuterieur des terres et dans la mer
est tregraves variable (Clark (996) Les deacutefinitions deacutependent ainsi de lutilisation que vont en
faire les usagers de leurs besoins de gestion et danalyse de la zone cocirctiegravere ainsi que de
leacutechelle utiliseacutee Les deacutefinitions peuvent ecirctre aussi simples que laquo partie de la terre qui borde
6
une mer ou un lacraquo (Grand dictionnaire de terminologie sd) ou aussi complexes que
laquolespace geacuteomorphologique de part et dautre du rivage de la mer ougrave se manifeste
linteraction entre la partie marine et la partie terrestre agrave travers des systegravemes eacutecologiques et
systegravemes de ressources complexes comprenant des composantes biotiques et abiotiques
coexistant et interagissant avec les communauteacutes humaines et les activiteacutes socio-eacuteconomiques
pertinentesraquo (article 2 du Protocole relatif agrave la gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (GIZC) de la
Meacutediterraneacutee 2008) Il est eacutegalement possible de consideacuterer la zone cocirctiegravere comme un
eacutecosociosystegraveme eacutetant donneacute quelle est un espace particulier tant dun point de vue
eacutecologique que socieacutetal mais la zone cocirctiegravere peut eacutegalement ecirctre abordeacutee dun aspect
purement juridique biologique artistique ou patrimonial (Pellegri 2008 Daligaux 2008
Rochette 2008) ce qui complique la communication (Provencher et Dubois 2010) Si
limpreacutecision de la deacutefinition peut conduire agrave une mauvaise harmonie des eacutechelles et des
plans daction celle-ci permet aussi paradoxalement un meilleur ajustement de la deacutefinition
aux besoins preacutecis de leacutetude Les juristes considegraverent ainsi la zone cocirctiegravere comme une notion
laquo teacuteleacuteologique raquo dont la deacutefinition variera en fonction de la probleacutematique agrave traiter (Meurshy
Ferec 2006)
Les zones cocirctiegraveres peuvent donc avoir des extensions geacuteographiques tregraves diffeacuterentes
La reacutegion franccedilaise de Bretagne par exemple se considegravere ainsi inteacutegralement comme eacutetant
une zone cocirctiegravere (Reacutegion Bretagne 2009) Selon cette logique toute la Gaspeacutesie serait une
zone cocirctiegravere Selon les pays les largeurs assigneacutees agrave la zone cocirctiegravere sont tregraves variables
comme le montrent les huit exemples du tableau 11 dont lextension terrestre est comprise
entre 100 m et 10 km Cependant dans notre eacutetude nous retiendrons une deacutefinition plus
restreinte de cette zone comme eacutetant un secteur qui comprend agrave la fois une partie terrestre et
une partie marine autour de linterface dynamique que constitue le trait de cocircte Eacutetant donneacute
que nous travaillerons seulement agrave leacutechelle dune municipaliteacute nous ferons la distinction
entre la zone cocirctiegravere de Perceacute (le 1er km agrave linteacuterieur des terres agrave partir du trait de cocircte) et
) arriegravere-pays (le reste du territoire)
7
Tableau 11 Exemples de limites de la zone cocirctiegravere Pays Limite terrestre Limite marine
Breacutesil agrave 2 km de la LHE agrave 12 km de la LHE Costa Rica agrave 200 m de la LHE la LBE Chine agrave 10 km de la LH E isobathe de 15m de profondeur Israeumll 1 agrave 2 km (variable) agrave 500 m de la LBE Australie du sud (AU) agrave 100 m de la LHE agrave 3 miles nautiques de la LB Queensland (AU) agrave 400 m de la LHE agrave 3 miles nautiques de la LB
Espagne 500 m agrave partir de la plus haute tempecircte ou ligne de mareacutee
agrave 12 miles nautiques (limite des eaux territoriales)
Sri Lanka agrave 300 m de la LHE agrave 2 km de la LBE Abbreacuteviations LHE = Ligne des hautes eaux LBE = Ligne des basses eaux LB = ligne de base
(Source modifieacute de Sorensen et McCreary 1990)
1111 Composante physique des risques cocirctiers
Si lon se concentre sur Jinterface terremer il est important de tenir compte de la
dynamique littorale Celle-ci est constitueacutee des eacuteleacutements physiques qui ont un impact sur la
dynamique et leacutevolution de la cocircte rendant cette ligne variable dans le temps et dans
lespace Leacutevolution de la cocircte reacutesulte de processus deacuterosion de premier ordre qui peuvent
ecirctre regroupeacutes dans les grandes cateacutegories suivantes aeacuterodynamiquehydrodynamique
hydrogeacuteologiquegravitaire meacuteteacuteorisation biologique anthropique et chimique (Bernatchez
et Dubois 2004) La cocircte ne peut donc pas se limiter agrave un trait de crayon sur une carte elle
est dynamique et eacutevolue dans le temps et dans lespace par le biais de diffeacuterents processus
Les littoraux sont en effet un systegraveme dynamique et non statique La prise en compte de ce
dynamisme de cet eacutequilibre dynamique est donc primordiale (paskoff 2003 Miossec
2004)
Il est important de savoir quactuellement la dynamique naturelle est modifieacutee par
les actions anthropiques qui peuvent avoir des impacts importants et modifier son eacutevolution
(Meur-Feree 2006 Paskoff 2004 b) Lhumain est donc devenu de maniegravere voulue ou non
un puissant agent de modification de la cocircte (Paskoff 2003) Aucune portion de cocircte nest
eacutepargneacutee par laction de ce nouvel agent deacutevolution
No place on earth (and no coast) is beyond the influence of humans because humankind has become a force [ ] as powerful as many natural forces of change stronger than sorne and sometimes as mindless as any (Meyer 1996 p 2)
8
Un aleacutea cocirctier peut se deacutefinir comme eacutetant laquola probabiliteacute doccurrence dun
eacutevegravenement menaccedilant lieacute agrave un pheacutenomegravene potentiellement preacutejudiciable dans un temps donneacute
ou une zone donneacutee raquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006)
Les aleacuteas cocirctiers reacutesultent dune variabiliteacute naturelle du climat et peuvent eacutegalement ecirctre
deacutefini comme eacutetant un laquopheacutenomegravene manifestation physique Ol activiteacute humaine susceptible
doccasionner des pertes en vies humaines ou des blessures des dommages aux biens des
perturbations sociales et eacuteconomiques ou une deacutegradation de lenvironnementraquo (ministegravere de
la Seacutecuriteacute Publique du Queacutebec 2008) laquo Laleacutea est la manifestation dun pheacutenomegravene naturel
doccurrence et dintensiteacute donneacuteesraquo (ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable
de France 2004 b) Laleacutea est localiseacute dans lespace (ltlt ougrave se produit-il raquo) arrive avec une
certaine reacutecurrence (ltlt quand se produit-il raquo) et se produit avec une intensiteacute plus ou moins
forte (ltlt comment se produit-il raquo) (Deacutepartement du Pas-de-Calais 2007 a et b MSP 2008)
Eacutetant donneacute que laleacutea laquoeacuterosionraquo fait disparaicirctre des terres cocirctiegraveres de maniegravere irreacutemeacutediable
il est classifieacute comme fort dans les plans de preacutevention des risques naturels en France (sur
une eacutechelle qui comprend neacutegligeable faible moyen fort)
Le terme anglophone hazard est utiliseacute dans certains ouvrages il correspond
habituellement au terme franccedilais laquoaleacuteas raquo mais certains auteurs vont aussi lemployer
comme synonyme de laquo risque raquo laquo Le terme aleacutea correspond agrave la notion de hazard utiJ iseacutee en
anglais dans le domaine de la seacutecuriteacute civile pour deacutesigner un eacuteveacutenement ou un pheacutenomegravene
dangereux comme un seacuteisme une tornade ou un accident de transport Lusage du mot aleacutea
simpose de plus en plus dans la francophonie pour exprimer cette notion de hazard raquo
(Ministegravere de la Seacutecuriteacute Publique du Queacutebec 2008) Plusieurs auteurs travaillant sur la
gestion des risques cocirctiers ainsi que sur limpact des changements climatiques utilisent eux
aussi le terme hazard pour deacutesigner les aleacuteas car cela permet une plus grande preacutecision
(Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006 Fairbank et Jakeways
2006 Meur-Ferec et al 2008) En effet lorsquil est employeacute comme synonyme de risque il
nexiste pas dautre mot pour aleacuteas et il nest alors plus possible de faire la distinction entre
le processus naturel qui en est la cause et la conseacutequence pour les humains
9
1112 Composante humaine des risques cocirctiers
Dun point de vue humain la cocircte est une interface attractive qui attire les
eacutetablissements et les constructions anthropiques Cet attrait est particuliegraverement vrai dans les
reacutegions de lEst du Queacutebec eacutetant donneacute quhistoriquement larriveacutee de la population sest
effectueacutee par la cocircte et a longtemps eacuteteacute lieacutee agrave une eacuteconomie deacutependante de la pecircche Mecircme si
la population est faible elle est donc concentreacutee sur la bordure littorale du territoire
Les enjeux sont laquo lensemble des personnes et des biens susceptibles decirctre affecteacutes
par un pheacutenomegravene naturelraquo (Ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement durable de la
France 2004a) Les biens pris en compte peuvent avoir une valeur moneacutetaire ou non
moneacutetaire (ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable de la France 2004b) En
zone littorale gaspeacutesienne ils sont nombreux et varieacutes Lespace perccedilu et l attracti viteacute de la
cocircte sont des enjeux mecircme sils ne sont pas directement monnayables
La vulneacuterabiliteacute est une notion complexe qui peut diffeacuterer selon lutilisation que lon
veut en faire et le champ de recherche (Fuumlssel 2007) En ce qui a trait agrave la gestion la
vulneacuterabiliteacute peut se traduire comme eacutetant laquo le degreacute auquel un systegraveme est preacutedisposeacute agrave un
aleacutea et capable de faire face agrave une avarie un deacutegacirct ou un dommage raquo (Agence europeacuteenne
pour lenvironnement 2009 McInnes 2006) Il est aussi possible de deacutefinir la vulneacuterabiliteacute
comme eacutetant la laquo condition reacutesultant de facteurs physiques sociaux eacuteconomiques ou
environnementaux qui preacutedisposent les eacuteleacutements exposeacutes agrave la manifestation dun aleacutea agrave subir
des preacutejudices ou des dommagesraquo (MSP 2008) La vulneacuterabiliteacute nest pas un concept
absolu mais est plutocirct lieacutee agrave un certain type de perturbation ce qui veut dire quun systegraveme
peut ecirctre vulneacuterable relativement agrave certains aleacuteas mais pas agrave dautres (Gallopin 2006) Les
facteurs techniques et institutionnels peuvent eacutegalement souvent expliquer la vulneacuterabiliteacute
(Adger 2006) laquo La vulneacuterabiliteacute exprime et mesure le niveau de conseacutequences preacutevisibles de
laleacutea sur les enjeuxraquo (Ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable de France
2004 b) La vulneacuterabiliteacute dune communauteacute ou dun individu peut ecirctre variable et va ainsi
deacutependre de multiples facteurs dont son exposition aux aleacuteasperturbations la susceptibiliteacute
doccurrence sa capaciteacute adaptativede reacuteponse ainsi que sa sensibiliteacute (Adger 2006 Dolan
10
et Walker 2004 Gallopin 2006) Pour plusieurs risques naturels la vulneacuterabiliteacute des
populations humaines deacutepend donc de leur lieu de reacutesidence de leur usage du milieu naturel
ainsi que des ressources dont ils disposent pour y faire face (Adger 2006)
Le type de bacirctiments loccupation des terres ainsi que les mentaliteacutes sont autant
deacuteleacutements qui peuvent varier Les constructions et les infrastructures preacutesentent une certaine
vulneacuterabiliteacute aux perturbations naturelles (aleacuteas) Dans notre eacutetude limportance des enjeux
deacutepend donc agrave la fois du type dinfrastructure qui est soumis agrave laleacutea mais aussi de la
vulneacuterabiliteacute propre agrave cette infrastructure
1113 Risques littoraux
laquo Consequently the coast can be a risky place ta maintain habitations raquo
(Clark 1996 p 75)
Il est important de bien deacutefinir ce quest le risque qui peut se deacutefinir comme eacutetant la
laquoperte preacutevue (deacutecegraves blesseacutes deacutegacircts aux proprieacuteteacutes et perturbations de lactiviteacute
eacuteconomique) due agrave un aleacutea speacutecifique pour une zone donneacutee et pour une peacuteriode de reacutefeacuterence
donneacutee Sur la base de calculs matheacutematiques le risque est le produit de laleacutea et de la
vulneacuterabiliteacuteraquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006) De
maniegravere plus preacutecise nous nous occuperons ici des risques naturels lieacutes agrave des aleacuteas Le risque
naturel laquo est un eacuteveacutenement dommageable doteacute dune certaine probabiliteacute conseacutequence dun
aleacutea survenant dans un milieu vulneacuterable Le risque reacutesulte donc de la conjonction de laleacutea
et dun enjeu la vulneacuterabiliteacute eacutetant la mesure des dommages de toutes sortes rapporteacutee agrave
lintensiteacute de laleacutea Agrave cette deacutefinition technique du risque doit ecirctre associeacutee la notion
dacceptabiliteacute pour y inteacutegrer sa composante socialeraquo (Commission interministeacuterielle de
leacutevaluation des politiques publique 1997) Les aleacuteas peuvent ecirctre modifieacutes atteacutenueacutes et
amplifieacutes par les activiteacutes humaines mais eacutetant donneacute leur origine et leur mode de
fonctionnement naturel le risque en reacutesultant est consideacutereacute comme naturel (principalement
par opposition aux risques technologiques) laquo A natural hazard becomes a natural risk when
11
population and property might be affectedraquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement
2009) Le risque reacutesulte donc de la preacutesence humaine (Meur-Feree 2006) Ainsi nous
retiendrons leacutequation suivante R =A V avec R =risque A =aleacutea et V =vulneacuterabiliteacute Ce
concept peut eacutegalement ecirctre preacutesenteacute sur les figures 11 et 12 comme la superposition de la
zone soumise agrave un aleacutea et de celle occupeacutee par les activiteacutes humaines Si leacuterosion cocirctiegravere en
elle-mecircme ne peut pas ecirctre consideacutereacutee comme eacutetant un problegraveme elle le devient seulement
parce que de par nos activiteacutes les terres cocirctiegraveres ont une trop grande valeur pour quil puisse
ecirctre possible de les laisser se perdre au profit de leacuterosion (Thome et al 2007)
Activiteacutes humaines
(vulneacuterabiliteacute)
- Habitations - Services publics
- Commerces - Infrastructures
de transport
Figure 11 Aleacuteas cocirctiers activiteacutes humaines et risques
12
EnjeuVulneacuterabiliteacute
Aleacutea Risque Figure 2 Aleacutea enjeuvulneacuterabiliteacute et risque cocirctier
Le recu 1 graduel des cocirctes par laction des vagues entraicircne geacuteneacuteralement peu de
risque pour les personnes En revanche la perte de terrain cocirctier induit un risque conseacutequent
pour les infrastructures
2 Geacuteorisques cocirctiers une probleacutematique importante au Queacutebec maritime
En raison des nombreux enjeux preacutesents sur les littoraux la probleacutematique engendreacutee
par les geacuteorisques cocirctiers est importante pour lEst du Queacutebec (Savard et al 2009
Bernatchez et Dubois 2004 Morneau et al 2001) Les presses locale et nationale abordent
ainsi reacuteguliegraverement et de plus en plus le sujet de leacuterosion des berges des rives et des cocirctes
et relaient les derniers rapports des groupes de recherche (figure 13) En effet cest un sujet
qui mecircme sil nest pas toujours traiteacute avec objectiviteacute affecte et inteacuteresse la population de
lEst du Queacutebec et les meacutedias (Bourque et Simonet 2008)
--
13
Archives Radio-Canada
~ 50
f0
40 -CIlc 30 ~ 20 0 E 10
r
zo
0 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Anneacutee de parution
Archives Le Soleil
~ 10 A
~ 8 ~ ecirc5 6
c ~ 4 0 2 Zg 0 - -
~
2000 2001 2002 2003 2004 2005
Anneacutee de parution
Figure 13 Importance de la couverture meacutediatique traitant de leacuterosion au Queacutebec (Source Goujon 2006 in Bernatchez 2007)
Les reacutesidents se sentent deacutemunis vis-agrave-vis de cette probleacutematique Les deacutecisions
prises par les instances supeacuterieures ne sont pas toujours bien comprises et le temps neacutecessaire
agrave la recherche leur paraicirct long (Radio-Canada 2009) Ainsi la population reacuteclame une
meilleure transparence En avril 2009 Radio-Canada titrait dailleurs laquoUne meilleure
communication souhaiteacuteeraquo en eacutevoquant le pheacutenomegravene de leacuterosion des berges
Un cadre de preacutevention des principaux risques naturels a eacuteteacute mis en place en 2006 par
le gouvernement du Queacutebec afin de reacutepondre agrave Jimportance de la probleacutematique lieacutee aux
aleacuteas naturels pour les reacutegions de lEst du Queacutebec Ce plan daction concerteacutee implique cinq
ministegraveres soit le ministegravere de la Seacutecuriteacute publique le ministegravere du Deacuteveloppement durable
de lEnvironnement et des Parcs le ministegravere des Affaires municipales et des Reacutegions le
ministegravere des Transports et le ministegravere des Ressources naturelles et de la Faune (MSP
2007) De plus une Chaire de recherche en geacuteoscience cocirctiegravere a eacuteteacute creacuteeacutee agrave [Universiteacute du
Queacutebec agrave Rimouski afin dacqueacuterir et de maintenir une expertise sur leacuterosion du littoral
14
Celle-ci est financeacutee par le gouvernement du Queacutebec (MSP 2009) ce qui montre
limplication de la recherche et du gouvernement dans lameacutelioration des connaissances et
des solutions concernant leacuterosion Un guide sur la gestion des risques en seacutecuriteacute civile a
aussi eacuteteacute eacutelaboreacute pour les acteurs du milieu afin dassurer une meilleure diffusion des
meacutethodes et des concepts relatifs agrave lanalyse du risque (MSP 2008)
J J3 Ameacutenagement et gestion de la zone littorale et de ses geacuteorisques
1131 Gestion et ameacutenagement du territoire notions importantes
Lameacutenagement se deacutefinit comme eacutetant lorganisation de lespace par des
eacutequipements approprieacutes de maniegravere agrave mettre en valeur les ressources naturelles du lieu et agrave
satisfaire les besoins des populations inteacuteresseacutees (Grand dictionnaire de terminologie sd)
Lameacutenagement et la gestion de lurbanisation se font traditionnellement par un zonage (plan
durbanisme scheacutema dameacutenagement) qui divise le territoire et prescrit les activiteacutes
autoriseacutees selon les endroits En zone cocirctiegravere ce nest pas diffeacuterent et le zonage est r outil de
planification et de gestion le plus impOltant pour encadrer loccupation des terres (Stewalt
el al 2003)
Au Queacutebec selon la Loi sur lameacutenagement et lurbanisme (LAU loi provinciale)
il faut que les MRC se conforment aux diffeacuterents regraveglements existants en matiegravere
dinfrastructures de risques technologiques et naturels La LAU preacuteconise un zonage selon
les usages qui seront effectueacutes sur les lots ainsi que selon les lieux Lobjectif de la loi
deacutecoule du fait quune harmonie des usages est neacutecessaire dans un territoire afin de
minimiser les probleacutematiques Le zonage des constructions peut se faire selon de multiples
critegraveres et les mesures de gestion sappliquent agrave tous les territoires selon le principe de
linteacuterecirct collectif de la socieacuteteacute
15
Deacutecoulant de ces pnnclpes le zonage a eacutegalement eacuteteacute appliqueacute aux risques en
geacuteneacuteral Les geacuteorisques sont un des paramegravetres pouvant entraicircner un zonage mais il est
important de noter que dautres paramegravetres peuvent eux aussi en ecirctre la source Le zonage
des risques deacutepend de la vision que lon a du pheacutenomegravene naturel menaccedilant agrave savoir si on ne
fait que le subir ou sil est possible de le modifier pour vivre avec (Pigeon 2005) Dans le
premier cas le zonage est vu comme une solution avantageuse pour eacuteviter les risques alors
que dans le second cas des ouvrages de protection de modification de lenvironnement
preacutevalent
1132 Speacutecificiteacutes de lameacutenagement en zone cocirctiegravere
Les modegraveles possibles de gestion du littoral deacutependent du modegravele de gestion de
lameacutenagement en geacuteneacuteral choisi par la reacutegionlMRC De plus la gestion de la cocircte ne peut
pas seffectuer sans la prise en compte de larriegravere-pays dans sa gestion afin deacutevaluer
lespace disponible pour lextension urbaine par exemple Les situations locales peuvent
donc ecirctre tregraves varieacutees
Eacutetant donneacute les variations dans les deacutefinitions de lobjet deacutetude (la zone cocirctiegravere) la
deacutefinition qui est donneacutee agrave la gestion de la zone cocirctiegravere varie donc elle aussi En ce qui a trait
aux risques cocirctiers le but du zonage est de les minimiser pour les populations Pour cela deux
possibiliteacutes
raquo atteacutenuer les aleacuteas (enrochements recharges en sable digues murets )
raquo minimiser les enjeux (zonage constructions adapteacutees)
Une autre meacutethode de gestion de la zone cocirctiegravere pourrait plutocirct utiliser les assurances
au lieu du zonage Le fait de ne plus assurer ce qui est agrave risque trop eacuteleveacute est reacuteguliegraverement
discuteacute dans les meacutedias anglais (Klein et al 1999) Ainsi les risques ne sont pas diminueacutes
mais lEacutetat se deacutesengage de toute responsabiliteacute concernant ces risques et ceci pourrait avoir
un impact important sur le reacuteajustement des valeurs du marcheacute immobilier ainsi que limiter
les nouvelles constructions qui ne pourraient plus ecirctre assureacutees
16
Dans tous les cas la gestion de la zone cocirctiegravere est complexifieacutee par le fait quelle est
soumise agrave des leacutegislations multiples Eacutetant une frontiegravere elle se retrouve de fait agrave la marge de
plusieurs lois et de plusieurs juridictions (Holgate-Pollard 1996) De plus au Queacutebec sa
gestion deacutepend de plusieurs paliers gouvernementaux ce qui reacutesulte en de multiples
leacutegislations (figure lA) et en une gestion mosaiumlque (Morneau et al 2001) Cette gestion est
complexe tant du fait des multiples lois existantes mais aussi du fait des connaissances
souvent non exhaustives que les deacutecideurs ont de la dynamique littorale
tourbIegravere
BBracl10is Morais intertidale
Amplitude des mareacutees
--_ Extrecircme de pie mllf Supecircriltlll Ugne des Milles eaux printeniegraveres moyennes
~_ EJltfecircme de pleine mer Infmieure
i Mer lerritoriale Cl2 milles marins) ~ ~ _------_
Zone eacuteconomique (12 milles manns)
1_ _ _ -_-
Figure 1A Leacutegislations concernant les zones cocirctiegraveres
Source Morneau et al 2001
17
] 133 Ameacutenager un territoire agrave risque sadapter agrave la probleacutematique
Ladaptation aux aleacuteas (ou aux changements climatiques) est lensemble des
activiteacutes qui dune part limitent les impacts neacutegatifs et dautre part favorisent laccegraves aux
nouvelles possibiliteacutes Cela passe donc par un ameacutenagement adeacutequat des territoires
concerneacutes Diffeacuterents types dadaptation sont possibles (tableau 12) Concernant les aleacuteas
cocirctiers deux meacutethodes de gestion sont possibles SOil par reacuteaction ou anticipation
(Klein et al 1999) soit reacuteactive et preacuteventive (Smit et al 1999 Lemmen et al 2008) La
gestion par reacuteaction conduit le plus sou vent agrave de la protection car elle survient apregraves des
eacutevegravenements dommageables pour la population La gestion par anticipation se traduit
principalement par un zonage afin deacuteviter les installations dans les zones soumises aux aleacuteas
Le zonage se situe dans la cateacutegorie de lintention planifieacutee avec une action preacuteventive Il est
important de consideacuterer que laquo dans la plupart des situations les mesures preacuteventives
planifieacutees ont des coucircts moins eacuteleveacutes agrave long terme et sont plus efficaces que les mesures
reacuteactivesraquo (Lemmen et al 2008)
Tableau 12 Diffeacuterents types dadaptation
ADAPTATION
selon Type dadaptatioo
Lintention Spontaneacutee Planifieacutee
Laction (par Reacuteactive Simultaneacutee Preacuteventive rapport au
stimulus climatique)
Leacutetendue temporelle Acourt terme Along temle
Leacutetendue spatiale Localiseacutee Eacutetendue
(Source Lemmen et al 2008 (extrait modifieacute tireacute de Smit et al 1999))
18
Presque toutes les actions danticipation vis-agrave-vis des geacuteorisques cocirctiers requiegraverent
une laquoplanification strateacutegiqueraquo (Klein et Nicholls 1999) ce qui nest pas encore geacuteneacuteraliseacutee
sur les cocirctes du Queacutebec La planification strateacutegique consiste notamment en lidentification
dun zonage des risques par des experts et agrave sa mise en application par les autoriteacutes
compeacutetentes
Concernant la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers et en particulier de leacuterosion les
choix qui soffrent aux instances de gestion sont le retrait ladaptation ou la protection
(figure 15) (Morneau et al 2001)
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 1 1 1 1 1 1 1
- Abandon agrave la - Zonage - Empierrement nature
- Maintien des - Deacuteveloppement
controcircleacute
- Murs - Eacutepis (champs)
processus naturels - Brise-lames - Dragage
- Recharge de plage
- Combinaison de Morneau et al 2001 techniques
Figure 15 Choix possibles face agrave la probleacutematique de leacuterosion
Cette recherche sattachera agrave Jeacutetude du choix preacuteventif quest ladaptation laquoCette
strateacutegie [ladaptation] preacuteconise leacutetablissement dun juste eacutequilibre entre la conservation et
le deacuteveloppement par Jadoption de certaines regravegles de zonage et dun deacuteveloppement
controcircleacute raquo (Morneau et al 200 1)
19
12 Zonage des risques en milieu cocirctier
laquo The ocean beachfront is a most hazardous place ta build raquo
(Clark 1996 pI76)
Lorsque lon eacutevoque le zonage des risques en milieu cocirctier cela reacutefegravere agrave lutilisation
de meacutethodes et de strateacutegies de zonages destineacutees agrave ameacutenager le littoral comme eacutetant une
entiteacute soumise agrave des conditions deacutetablissement speacutecifiques Le zonage reacutepond ainsi au
principe de preacutecaution
121 Principes et applications du zonage des risques
Le principe du zonage est deacuteviter la superposition des zones anthropiseacutees avec les
zones daleacuteas Il sagit alors de creacuteer des bandes non aedificandi soit des laquo zones non
constructiblesraquo (Paskoff 2004 b) Ce principe important est deacuteviter la construction dans les
zones preacuteceacutedemment identifieacutees comme soumises aux aleacuteas (Paskoff 2001 a McInnes
2006) En deacutefinissant quelle sera la laquo ligne de retraitraquo de la cocircte on pourra proceacuteder agrave un
retrait strateacutegique (Clark 1996) Le zonage de loccupation des terres est deacutejagrave utiliseacute dans
beaucoup de pays (Clark 1996) et il peut aussi ecirctre utiliseacute dans le cadre de plans de gestion
inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (GIZC) afin dy inclure des zonages speacutecifiques agrave la cocircte
(eacutecologie risques ) Les deacutecideurs peuvent par la suite prendre les mesures
dameacutenagements adeacutequates (tel quinterdire les nouvelles constructions) en toute
connaissance de cause et guider les nouveaux deacuteveloppements vers les espaces les plus
propices (McInnes 2006 Stewart et al 2003) Paskoff (2001 a) reacutesumait ainsi le principe du
zonage des risques en zone cocirctiegravere
Mieux vaut preacutevenir quessayer de porter remegravede Il conviendrait donc de repenser lusage de lespace littoral de telle sorte que les installations humaines ne se retrouvent pas en situation critique vis-agrave-vis des menaces de la mer agrave court ou mecircme agrave moyen terme (Paskoff 2001 a p 146 -147)
20
Le zonage se reacutevegravele ecirctre une bonne solution dameacutenagement concernant les risques
cocirctiers car les aleacuteas causant ces risques sont bien localiseacutes dans lespace et sont preacutevisibles
(Clark 1996) Plusieurs acteurs ont donc deacutejagrave identifieacute le zonage (zoning ou mapping en
anglais) comme une solution adeacutequate (Paskoff 2001 a Clark 1996) Dans son guide agrave
lintention des municipaliteacutes canadiennes le C-Ciarn (2006) eacutevoque eacutegalement cette
solution laquo Selon notre connaissance du risque actuel il importe de limiter le deacuteveloppement
dans les zones probleacutematiques et dinterdire toute nouvelle construction raquo (C-Ciarn 2006)
Les avantages du zonage par rapport aux autres solutions tiennent en son approche
anticipative bien quelle soit compleacutementaire avec dautres solutions Plusieurs
gouvernements ont ainsi adopteacute cette approche pour la gestion des zones cocirctiegraveres de leur
territoire notamment en Nouvelle-Zeacutelande (Ballinger et al 2000) en Eacutecosse (Ballinger et al
2000) en France (Loi dite Loi littorale 1986) ou en Caroline du Nord (Division de
lameacutenagement cocirctier de la Caroline du Nord 2009) Ces limites dinconstructibiliteacute peuvent
ecirctre fixes ou variables et eacutemaner de diffeacuterentes raisons (eacutecologie risque ) Loptique
retenue est laquodinitier un programme deacutecennal de preacutevention des risques naturels dont lun
des points essentiels est de limiter strictement le deacuteveloppement dans les zones exposeacutees raquo
(Ministegravere de lAmeacutenagement du territoire et de JEnvironnement de France 1997 a et b) La
Loi sur la seacutecuriteacute civile du Queacutebec adopte une optique similaire agrave celles eacutevoqueacutees par
Ballinger et al (2000) qui consiste agrave deacutelimiter les zones soumises aux aleacuteas afin dy limiter
les constructions Le problegraveme qui persiste est didentifier avec preacutecision quelles sont ces
zones soumises agrave des aleacuteas deacuterosion ou de submersion par la mer comme le preacuteconisent la
loi de seacutecuriteacute civile du Queacutebec ou les lois de la Nouvelle-Zeacutelande ou dEacutecosse
Les plans devraient ecirctre dynamiques et donc subir des reacutevisions tous les 5 ans pour
tenir compte agrave la fois des changements de politiques ainsi que des avanceacutees dans la
compreacutehension de lenvironnement physique (Klein et al 1999 Dubois et al 2005)
Une analyse multirisque peut ecirctre envisageacutee sur les cocirctes car plusieurs aleacuteas peuvent
y survenir Un indice de sensibiliteacute composite peut alors ecirctre eacutetabli en assignant une cote aux
diffeacuterents paramegravetres naturels et artificiels en fonction de la magnitude et de la freacutequence de
chacun pour les diffeacuterents aleacuteas (De Pi ppo et al 2008) Cet indice est encore preacuteliminaire et
21
ne peut pas encore ecirctre utiliseacute pour la gestion des cocirctes mais lideacutee dutiliser une multitude de
critegravere et de laquo geacuteoindicateurs raquo afin de cerner au mieux les aleacuteas et les risques potentiels dun
segment de cocircte est en deacuteveloppement durant ces derniegraveres anneacutees Pour garantir lefficaciteacute
de la meacutethode il est primordial de savoir quels risques zoner et agrave partir de quelle intensiteacute ou
freacutequence ils doivent ecirctre inteacutegreacutes au zonage Plus le nombre de paramegravetres pris en compte
est grand plus il est possible de penser que le zonage sera complet et donc efficaceefficient
mais eacutegalement complexe long et coucircteux agrave mettre en place
122 Zonage theacuteorique marges fixes ou variables
Plusieurs meacutethodes permettent de deacutevelopper des zonages des risques cocirctiers et
peuvent ecirctre utiliseacutees pour deacuteterminer la largeur que devront avoir les marges de protection
littorales Il y a dun cocircteacute les zonages comprenant des marges fixes (Clark 1996) et de
lautre les zonages variables baseacutes sur les taux deacuterosion mesureacutes (Paskoff 2004 b Dean et
Dalrymple 2004 Sabatier et al 2008)
1221 Zonages agrave marges fixes
Des limites dinconstructibiliteacute sont appliqueacutees dans plusieurs pays sur leurs zones
cocirctiegraveres (figure 16) Les marges qui en reacutesultent varient eacutenormeacutement entre 8 m pour
lEacutequateur et 3 km en ex-URSS sans quil soit toujours possible de connaicirctre les raisons de
ces diffeacuterences (Sorensen et McCreary 1990) Si lon sattarde agrave lexemple de la France la
marge retenue est de 100 megravetres pour les infrastructures et de 2 000 megravetres pour les routes
qui ne sont pas de desserte locale (Loi dite Loi littorale 1986) Cette optique nest cependant
pas adaptable agrave la situation du Queacutebec compte tenu de lhistorique de peuplement cocirctier et du
faible hinterlandarriegravere-pays existant le plus souvent
22
1shy - COUNTRIES DISTANCE INLAND FROM SHORELlNE
Ecuador - 8 m
HawaII -- 40 ft
Philippines ----- 20 m (mangrove greenbelt)
MexIco ----- 20 m Brazll ------ 33 m New Zealand ------- 66 ft
Oregon ------------ Permanent vegetation Une (variable)
Colombla ------------------ 50 m Costa Rica ------------------ 50 m (public zone) Indonesla ------------------ 50 m
Venezuela ------------------ 50 m 1
Chlle -------------------- 80 m 1
1France ----------------------- 100 m 1
Norway ----------------------- 100 m (no building) 1
1 Sweden ----------------------- 100 m (In some places to 300 m) 1 (no building)
1 SpaIn ----------------------- 100 to 200 m 1
1 Costa RIca ------ 50 m to ----------- 200 m 1(restrlcted zone)
1
1Uruguay ----------------------------- 250 m 1
Indonesla ----------------------------------- 400 m (mangrove greenbelt)
1
1
1
1 Greece -------------------------------------- 500 m
Denmark ---------------------------------------- 1-3 km (no summer homes) 1
0 1
USSR - Coast of the Black Sea -------------------------- 3 km 811 shy(exclusion of new factorles) il
co 1 -----------------------------0Q)
1
Definition of shorellne varies but It Is usually the mean hlgh tlde ~I Most nations and states exempt coastal dependent Installations Gicircl such as harbor developments and marinas ~ 1
ecirc 1 Indonesla has both a 50 m setback for forest cutting and a 400 m Q)
Ci 1greenbelt for flshery support purposes ()1
Figure 16 Marges de retrait pour les constructions (zones dexclusion) utiliseacutees par diffeacuterents pays
23
1222 Zonages agrave marges variables
Les zonages de leacuterosion agrave marges variables partent dun principe simple qui est de
connaicirctre les risques passeacutes pour preacutevoir ceux de demain Cest ainsi quils se basent sur les
taux de recul historiques de chaque secteur Ils utilisent ces taux deacuterosion annuels passeacutes et
les multiplient par le nombre danneacutees de lhorizon de zonage deacutesireacute Cette meacutethode de
zonage est proposeacutee par plusieurs chercheurs (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et
Dalrymple 2004 Sabatier et al 2008) (figure 17-A et B) Elle est eacutegalement utiliseacutee par
certains gouvernements tels quen Caroline du Nord (Division de lameacutenagement cocirctier de la
Caroline du Nord 2009) Cest dailleurs cette approche qui a eacuteteacute utiliseacutee sur la Cocircte-Nord du
Saint-Laurent dans le cadre de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges (Dubois et al
2005) Lintention est de creacuteer une zone tampon entre loceacutean et larriegravere-cocircte encore appeleacutee
laquo setback raquo ou laquo exclusion zoneraquo en anglais (Clark J996)
RocalJjng Aolerence EmiddotIO Emiddot10 Emiddot60 Shor~iIl9 relllUrfl Lille Llne L1I1~A B
Zonos 1--+-EmiddotZos +----middot1 Eacutequipements lourds EmiddotIO Emiddot30 Emiddot60
ImmInent InllJrmodinle lol1ger Tornl Hl)lAld Zone HlilArd
iml11cllhlc rOllrd~
No Now M013ble Aonctity LmgeSelbadlts - - - POSITION DL RI ( l)AJiS bO AS - - - Habilnble Sinqle Fnmlll Movnblo SlfltCcedilhl SlltICluns SIItIIIUfflS SlrucuO~ Aliowed
Flood InsuranCfl
Fxisllng1---- Cover Ige Aeqllilfd -----shy
la Be lAajnlItH-~(J
Eligible 101
- - - POSITION Dl RIAGE OANS 10 -lS shy - shy ~eloralIcircOI
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P~~ ~(a~e _--~_-RIA(E ACTlEL Eltoltmple Prolile
Wllh lirl4i ond 7or~ IlluslrAI~d
(NOl 10 $cle)
Mc National Research Council 1990
Paskoff 2004 b in Dean el Dalrymple 2004
Figure 17 Propositions de zonages cocirctiers variables En A en France et en B aux Eacutetats-Unis
E-IO signi fie ligne deacuterosion dans 10 ans E-30 dans 30 ans et E-60 dans 60 ans
24
Ces zones sont baseacutees sur la laquoLong-Term Shoreline Change Ratesraquo (LTSCR) le taux de
changement agrave long terme de la ligne de rivage (Dean et Dalrymple 2004 Division de
lameacutenagement cocirctier de la Caroline du Nord 2009) De ces taux peuvent deacutecouler deux
propositions de gestion soit un retrait (setback) soit des normes de construction speacutecifiques
(construction standard)
Cette meacutethode dispose de plusieurs avantages Tout dabord elle est souvent
preacuteconiseacutee et mise de lavant comme eacutetant tregraves utile car elle correspond agrave la variabiliteacute
naturelle des cocirctes (Clark 1996) Cela creacutee un zonage modulable qui sadapte agrave la situation
locale selon les secteurs de cocircte Les marges ainsi eacutetablies peuvent ecirctre reacuteajusteacutees au fur et agrave
mesure que le temps avance et elles tiennent compte des paramegravetres naturels des cocirctes qui
neacutevoluent pas tous avec la mecircme vitesse (Paskoff 2004 b Clark 1996) Plusieurs
inconveacutenients peuvent malgreacute tout lui ecirctre imputeacutes car il ny a notamment pas de prise en
compte dune eacuteventuelle modification de ces taux historiques que ce soit agrave la hausse (agrave cause
dun changement de tendance ou des changements climatiques par exemple) ou agrave la baisse
(construction dune structure de protection rigide figeant le trait de cocircte eacutepis bloquant le
transit seacutedimentaire )
Pour connaicirctre les taux deacuterosion avec une grande preacutecision le lidar et autres
techniques modernes sont tregraves efficaces (Miller et al 2008) Cependant cela ne permet pas
de remonter en arriegravere et de caracteacuteriser leacutevolution historique et les techniques sont encore
coucircteuses et complexes Le recours agrave ces meacutethodes est donc encore peu freacutequent pour la
gestion et de lameacutenagement des cocirctes en lien avec leacuterosion Permettant une preacutecision
alti meacutetrique importante ces techniques sont cependant deacutejagrave utiliseacutees pour reacutepondre au risque
de submersion en permettant une cartographie de preacutecision
25
123 Reacuteglementations de zonages existantes dans la reacutegion
Ladaptation par le biais du zonage et du deacuteveloppement controcircleacute est peu reacutepandue au
Queacutebec et l appl ication de cette approche entraicircnerait une refonte importante des scheacutemas
dameacutenagement des plans durbanisme ainsi que de la reacuteglementation qui sy rattache
(Morneau et al 2001) Cependant diffeacuterents zonages cocirctiers existent dans la reacutegion deacutetude
ou dans les reacutegions adjacentes Ils peuvent ecirctre deacutejagrave en place ou encore agrave leacutetat de
proposition Ils preacutesentent des caracteacuteristiques diffeacuterentes ainsi que des objectifs divers mais
sont autant de possibiliteacutes qui soffrent pour le zonage des risques cocirctiers dans le secteur agrave
leacutetude
La Politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables a eacuteteacute voteacutee en
1987 puis modifieacutee en 1991 1996 1997 2005 et 2008 CeJle-ci preacuteconise une marge de
10 ou 15 m agrave partir de la ligne des hautes eaux qui sur le littoral correspond agrave la limite
de la veacutegeacutetation (figure 18) Au sein de cette zone la majoriteacute des constructions sont
interdites (Gouvernement du Queacutebec 1987 MDDEP 2007) Cette politique est en
application dans le cadre de la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (LQE
Gouvernement du Queacutebec 1972) Agrave deacutefaut dautres documents souvent inexistants ce
type de zonage est utiliseacute dans plusieurs MRC pour zoner le risque deacuterosion (Belzile
2008 Caron comm pers Dubois et al 2005)
A
Penle supeacuteriewe 8 JO
Source MDDEP 2009
Figure 18 Largeurs de protection prescrites par la politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables
26
Une adaptation du zonage eacutetabli agrave la suite de lentente speacutecifique sur leacuterosion des
berges de la Cocircte-Nord pourrait eacutegalement ecirctre appliqueacutee Le zonage des risques eacutetabli
pour la Cocircte-Nord dans le cadre dun projet pilote (Dubois et al 2005) tient compte de la
dynamique littorale en fonction des types de cocircte et de leurs taux de recul mesureacutes
historiquement et actuellement Ce zonage semble ecirctre efficace et durable
Malheureusement il ne tient pas compte dune acceacuteleacuteration probable des taux de reculs
dans un contexte de changements climatiques (GrEC 2007 a) De plus il a eacuteteacute eacutetabli
pour les types de cocircte principaux preacutesents sur la Cocircte-Nord Les cocirctes agrave falaises
rocheuses seacutedimentaires qui constituent en proportion lun des types de cocircte majeurs de
lestuaire et du golfe du Saint-Laurent (Bernatchez et Quintin 2005) neacutetant pas
suffisamment repreacutesenteacutees sur la Cocircte-Nord aucun calcul de marge nest proposeacute
(mecircmes si les auteurs preacuteconisent une analyse plus deacutetailleacutee de ces secteurs) (Dubois
et al 2005)
Le zonage envisageacute au Nouveau-Brunswick eacutetablit une marge de 30 m de largeur agrave partir
du trait de cocircte Ce zonage na pour le moment pas encore eacuteteacute transfeacutereacute dans les textes
leacutegislatifs bien quil ait eacuteteacute preacutesenteacute dans la Politique de protection des zones cocirctiegraveres
pour le Nouveau-Brunswick en date de 2002 Une marge fixe de 30 megravetres y est
preacuteconiseacutee dans laquelle les activiteacutes et constructions sont reacuteglementeacutees (ministegravere de
lEnvironnement et des Gouvernements locaux du Nouveau-Brunswick 2002)
Le zonage des risques naturels deacuterosion eacutetabli par la MRC du Rocher-Perceacute dans son
scheacutema dameacutenagement de 1989 (en 2009 il eacutetait toujours en vigueur dans lattente de
lapprobation dun nouveau scheacutema dameacutenagement) comprend lapplication strictoshy
sensu de la Politique de protection des rives ainsi que des zones reconnues comme eacutetant agrave
risque (MRC Rocher-Perceacute 1989) Ce zonage est transfeacutereacute tel quel dans le plan
durbanisme de la municipaliteacute car mecircme si en theacuteorie cette derniegravere peut laugmenter
elle nen a pas eu les moyens techniques
La proposition de zonage des risques naturels de la MRC du Rocher-Perceacute preacutevoit un
doublement de la largeur de la bande de protection preacutevue par la politique de protection
des rives ainsi que lajout de nouvelles zones de contraintes deacuterosion (Caron comm
pers MRC Rocher-Perceacute 2005) Ce scheacutema dameacutenagement est en cours dadoption par
la MRC Le doublement des marges preacutevues par la loi est neacute du constat simple que
27
celles-ci neacutetaient pas suffisantes pour proteacuteger les nouvelles constructions de leacuterosion
Lameacutenagiste a donc deacutecideacute suite aux reacutesultats preacuteliminaires des travaux de recherche
(Bernatchez et al 2008 a) pour le secteur de Perceacute de doubler ces marges (Caron
comm pers)
Un zonage utilisant les taux de recul historiques de la cocircte pourrait eacutegalement ecirctre
appliqueacute (Pugh 2004 Paskoff 2001 a) avec un horizon de gestion de 30 ou 50 ans Pour
les secteurs ougrave de laccumulation est preacutevue aucune marge de seacutecuriteacute ne serait retenue
La Loi sur la seacutecuriteacute civile de 2001 oblige les MRC agrave cartographier les zones agrave risque
sur leur territoire mecircme si celle-ci ne propose pas de meacutethodologie ni de moyens pour le
faire Les organismes locaux doivent donc trouver eux-mecircmes les critegraveres Cela permet
une adaptation aux probleacutematiques locales mais il est possible de se demander si les
MRC ont les ressources et lexpertise neacutecessaire pour mener cette opeacuteration agrave bien (Heacutetu
2001) Dans le cas des petites MRC avec peu de moyens cela retarde le processus La
MRC du Rocher-Perceacute na dailleurs pas commenceacute en 2008 agrave faire son scheacutema de
seacutecuriteacute civile
Des sceacutenarios deacutevolution de la position du trait de cocircte ont eacuteteacute eacutetablis par des chercheurs
dans un contexte de preacutevision de changements climatiques dans le cadre dune entente
entre le Fonds daction sur les changements climatiques (FACC) le consortium Ouranos
et lUQAR-ISMER (Bernatchez et al 2008 a) Ces sceacutenarios sont eacutetablis suite au
couplage des donneacutees deacuterosion passeacutee danciennes conditions climatiques et de
preacutevisions deacuterosion et environnementales La projection des donneacutees climatiques futures
a permis de deacuteterminer le taux deacuterosion le plus probable (SP) sous ces nouvelles
conditions
28
Les diffeacuterentes options de zonages des risques cocirctiers dans le secteur deacutetude et des
secteurs adjacents sont reacutesumeacutees dans le tableau 13
Tableau 13 Reacutesumeacutes des types de zonage des risques cocirctiers possibles
Zonage Marge appliqueacutee Principe sous-jacent
Loi sur la qualiteacute de lenvironnement
(politique de protection des rives) 10 ou 15 megravetres
Eacutecotone agrave proteacuteger
Inondations (lluvial)
Proposition de la
MRC du Rocher Perceacute 20 ou 30 m
La LQE nest pas suffisante donc
on double ces valeurs
Politique de protection des zones
cocirctiegraveres pour le
Nouveau-Brunswick
30 megravetres Protection de la zone tampon du
littoral
Entente speacutecifique sur leacuterosion des Taux de recul max x Augmentation importante de
berges (Cocircte-Nord) 30 ans leacuterosion future
Meilleure estimation des risques
Loi seacutecuriteacute civile Variable (selon des eacutetudes compleacutementaires
agrave reacutealiser)
Selon les taux historiques deacuterosion
Taux de recul
historique x horizon
dameacutenagement
Rien ne change le futur sera le
rellet du passeacute
Selon leacuterosion preacutevue dans un Augmentation variable des taux
contexte de changements climatiques Variable deacuterosion en raison des
(Bernatchez et al 2008 a) changements climatiques
13 Ameacutenagement cocirctier et changements climatiques
Eacutetant donneacute quaucune cocircte nest agrave [abri de Jinfluence du climat et de ses variations
naturelles et ni de celles induites par les activiteacutes humaines tout changement tel que ceux
preacutevus sous [influence des changements climatiques va avoir un impact sur son eacutevolution
Lameacutenagement des littoraux doit donc en tenir compte Nous analyserons ici dabord les
modifications dues au climat avant de nous attarder agrave la prise en compte de ces modifications
dans les zonages
29
131 Modifications de lenvironnement cocirctier dues au climat
Les impacts engendreacutes par les modifications du climat sur les zones cocirctiegraveres sont
multiples et reacutesultent agrave la fois des modifications de Jhydrosphegravere et de latmosphegravere ils se
surimposent aux variations naturelles du climat Ces changements ont eacuteteacute mesureacutes agrave leacutechelle
mondiale (GffiC 2001 2007 a et b) nationale (Ressources naturelles Canada 2004 Shaw et
al 1998) reacutegionale (Ressources naturelles Canada 2004 Lemmen et al 2008 Ouranos
2009) mais aussi locale (Bernatchez et al 2008 a Senneville et Saucier 2008) Connaicirctre
ces modifications de lenvironnement est important puisque plusieurs scientifiques
sentendent sur le fait que leacuterosion devrait prendre de lampleur dans le contexte des
changements climatiques notamment en raison de la hausse mondiale du niveau marin relatif
et de laugmentation de lintensiteacute des tempecirctes (Shaw et al 1998 GffiC 2001 et 2007
Morner 2004)
De multiples eacuteleacutements sont modifieacutes par les changements climatiques ce qui comme
nous allons le voir va avoir un impact sur les cocirctes et leur dynamique deacutevolution
(figure 19)
Q)Hausse de la tempeacuterature moyenne gt Q) lU
Eacuteleacutevation du niveau de la mer LU u Q)
c ru
Variation des tempeacuteratures extrecircmes +shyc (hausse en eacuteteacute diminution en hiver) o
u Variation des preacutecipitations moyennes Q)
0 l ru
Q)Augmentation de la freacutequence et Q)
gtde lintensiteacute des tempecirctes 0 ru Z
uAugmentation de lintensiteacute des preacutecipitations
Source Ressources naturelles Canada 2004
Figure 19 Eacutevolution preacutevue des variables climatiques au Canada
30
Dans les zones cocirctiegraveres des changements sont eacutegalement agrave preacutevoir avec des impacts
tant sur les milieux biologique et physique que pour les socieacuteteacutes (figure 1 0)
Changement climatique et
eacuteleacutevation du niveau de la mer
IMPACTS BIOPHYSIQUES bull Inondations cocirctiegraveres plus eacutetendues bull Accroissement de leacuterosion cocirctiegravere bull Intrusion deau saleacutee dans les aquifegraveres deau douce bull Amincissement de la couverture glacielle bull Hausse des inondations causeacutees par des ondes de tempecircte bull Augmentation des tempeacuteratures agrave la surface de la mer bull Perte dhabitats cocirctiers
IMPACTS SOCIO-EacuteCONOMIQUES bull Dommages aux infrastructures cocirctiegraveres dont celles
utiliseacutees pour le transport et les loisirs bull Allongement de la saison de navigation commerciale bull Pertes de proprieacuteteacutes accrues bull Augmentation des risques de maladie bull Accroissement des risques dinondation et de perte de vie bull Changement de ressources renouvelables et de subsistance
(p ex les pecircches) bull Perte de ressources et disparition de valeurs culturelles
Source Ressources naturelles Canada 2004
Figure 1 0 Impacts biophysiques et socio-eacuteconomiques eacuteventuels des changements climatiques dans les zones cocirctiegraveres
bull Hausse du niveau marin relatif
Agrave leacutechelle mondiale le niveau marin relatif a augmenteacute depuis le deacutebut du 20egraveme siegravecle
(GIEC 2007 b Paskoff 2003 2001 b) et il est preacutevu quil continue agrave augmenter dans les
prochaines deacutecennies (figure )
---
31
50
o
I-50
-100
-150
1850 1900 1950 2000
Figure 111 Variation du niveau marin relatif agrave leacutechelle mondiale vis-agrave-vis du niveau moyen de 1961-1990
Limpact de cette hausse du niveau marin relatif sur leacuterosion vient du fait que cela
permet aux vagues datteindre un niveau supeacuterieur avec plus de force ce qui va accentuer les
diffeacuterents pheacutenomegravenes eacuterosifs cocirctiers ceci mecircme si la hausse nest que de quelques dizaines
de centimegravetres (Paskoff 2003 2004 a) La hausse relative preacutevue du niveau de la mer pour le
prochain siegravecle dans un contexte de reacutechauffement climatique est denviron 50 agrave 60 cm pour
lest du Canada (Parkes et al 2006)
bull Hausse des tempeacuteratures moyennes
Au niveau mondial les tempeacuteratures moyennes sont en hausse (figure 112) dapregraves le GIEC
(2002007 b)
32
--A260 --A18
( --81 ~ -- Aconcentration conslanle (2000) Clgt 50 u -- XXe siegravecle
t J CIgt 40 c Clgt
ca 306 c 0 E 20 euml Clgt E Clgt 10
J
r-u 00
Clgt CI
-10
1900 2000 2100 Annee GIEC 2007 b
Figure 112 Eacutevolution et projection des tempeacuteratures planeacutetaires
Bourque et Simonet (2008) constatent une hausse statistiquement significative des
tempeacuteratures annuelles au Queacutebec Des modegraveles reacutegionaux du climat dOuranos preacutevoient
laugmentation des tempeacuteratures moyennes agrave la fois pour 2020 2050 et 2080 (Bourque et
Simonet 2008) Ces preacutevisions se deacutemarquent de la variabiliteacute naturelle du climat passeacute
(Bourque et Simonet 2008)
bull Augmentation des redoux hivernaux
Les redoux hivernaux sont en hausse depuis le deacutebut du 20egravell siegravecle Cette tendance agrave la
hausse devrait se poursuivre agrave lavenir (Jolivet et Bernatchez 2008) Cette hausse augmente
le nombre de cycles de gel-deacutegel et augmente donc les processus cryogeacuteniques et fragilise
ainsi les mateacuteriaux qui constituent les falaises cocirctiegraveres (Bernatchez et al 2008 a Bernatchez
et Dubois 2008)
bull Diminution de la couverture de glace
La couverture de glace de mer est en baisse dans le golfe et lestuaire du Saint-Laurent depuis
les anneacutees 90 (figure 1 J3) Depuis 1996 il Ya moins de glaces tant sur les ri ves quau large
(Service Canadien des glaces 2009)
- -
33
100
euml 90
~ - c
80 shy
iumlii Cf)
J 1J 70 Jg a lce (overage 1 (ouvenure des ola(~s
Cl -Average 1 mo~nne 1971-2000 Q1 60
ll 1J ltIl ~ 50 l1 Cl ID 1J 40 ~ J l
~ J 30 a o III 1J
amp 20
euml ID o
~ 101
0shy 0111 ~
1 111111 g 0 Il1
0 0
~
ocirc ~ ~
ocirc 0
~ ~ ~
0
~
Date Dapregraves Service Canadien des Glaces 2009
Figure 113 Eacutevolution de la couverture de glace dans lestuaire et le golfe du Saint-Laurent
Les preacutevisions et les modeacutelisations pour lestuaire et le golfe (Senneville et Saucier
2008) preacutevoient que la tendance agrave la baisse du nombre de jours de glace se maintienne agrave la
suite du reacutechauffement du climat (tableau 14) Une disparition de la glace de mer est mecircme
envisageacutee avant la fin du 21 egraveme siegravecle (Bourque et Simonet 2008)
Tableau 14 Reacutesultats des simulations de limpact des variations de tempeacuterature sur les conditions de glace pour la peacuteriode 1996-2003 et des projections futures
Peacuteriode teacutemoin Peacuteriode chaude Diffeacuterence Station de mesure 1996-2003 +2degC (nb de jours) de reacuteduction
jours gt30 de CcedilJlace jours gt30 de CcedilJlace Perceacute 622 261 361 58
Plage de la Martinique 71 263 447 63 Pointe-aux-Loups 573 159 414 72
Pointe-aux-Loups (OS) 339 119 22 65
(modlheacute de Senneville et Saucier 2008)
34
Cette diminution de la couverture de glace rend la cocircte vulneacuterable agrave laction des
vagues sur une peacuteriode de temps plus longue (Bernatchez et al 2008 a) La mobiliteacute des
glaces en hiver et le deacutepart du pied de glace assurent eacutegalement un transit seacutedimentaire sur le
bas de plage mecircme en hiver ce qui neacutetait pas le cas par le passeacute (Bernatchez et Dubois
2004)
bull Modification des preacutecipitations
Une tendance agrave la hausse des pluies hivernales a eacuteteacute constateacutee pour lEst du Queacutebec maritime
(Jolivet et Bernatchez 2008) Ces pluies peuvent causer de leacuterosion importante par
ruissellement et faire fondre la protection que constitue le manteau neigeux (Jolivet et
Bernatchez 2008) Les pluies diluviennes sont elles aussi en hausse pour la reacutegion de la
Gaspeacutesie (Jolivet et Bernatchez 2008)
bull Tempecirctes
II nest pas aiseacute de didentifier une tendance agrave la hausse ou agrave la baisse pour le nombre annuel
de tempecirctes dans lEst du Queacutebec II faut cependant noter quune partie importante des
tempecirctes se produit durant lhiver peacuteriode durant laquelle la glace de mer et le pied de glace
limitaient la creacuteation des vagues ainsi que leur propagation jusquagrave la cocircte Dans le golfe et
lestuaire du Saint-Laurent un changement dans le reacutegime glaciel va donc augmenter le
nombre de tempecirctes effectives cest-agrave-dire qui ont une action sur les cocirctes (Savard et al
2008 Savard et al 2009)
Les changements climatiques vont ainsi augmenter les aleacuteas Les aleacuteas affectant la
cocircte vont donc ecirctre modifieacutes et de maniegravere intrinsegraveque les risques eacutegalement
Lenvironnement actuel et surtout futur nest donc plus le reflet de ce quil eacutetait au deacutebut du
siegravecle passeacute et leacuterosion fortement deacutependante de son environnement est donc modifieacutee Il
nest alors plus possible de se fier seulement agrave lexpeacuterience passeacutee des communauteacutes cocirctiegraveres
pour geacuterer leacuterosion
35
132 Prise en compte de ces modifications dans le zonage
laquoLhumaniteacute dispose de plusieurs options mais le passeacute nen est pas une raquo
(Sauchyn et Kulshreshtha 2008)
Lors de leacutetablissement dune zone agrave risque il est important de prendre en compte agrave
la fois la variabiliteacute naturelle du climat (aleacuteas) mais aussi les modifications dues aux
changements climatiques (modification des aleacuteas) 11 est eacutegalement important de retenir que
la modification des activiteacutes humaines peut eacutegalement faire augmenter les risques
(figure 114)
Activiteacutes humaines
(Vulneacuterabiliteacute)
Figure 114 Possibiliteacute daugmentation du risque modification des aleacuteas combineacutee agrave une modification des activiteacutes humaines
11 est bon de sinteacuteresser aux risques futurs qui ont toutes les probabiliteacutes de survenir
dans le contexte de changements climatiques Ceux-ci reacutesultent agrave la fois de la hausse des
vulneacuterabiliteacutes (nouvelles constructions changement de vocation des bacirctiments ) et de la
hausse du niveau des aleacuteas Limpact des aleacuteas naturels devrait augmenter non seulement agrave
cause des changements climatiques mais aussi de la pression continue du deacuteveloppement
36
dans des zones marginales et vulneacuterables (McInnes 2006) Les deux paramegravetres conduisent agrave
augmenter de maniegravere corollaire les risques cocirctiers Afin de limiter les risques il est possible
de jouer sur les deux tableaux cest-agrave-dire soit de limiter les aleacuteas (physiques) soit de limiter
la vulneacuterabiliteacute (humaine) (Boriff et al 2005)
1321 Quand proceacuteder agrave cette prise en compte
Latteacutenuation des aleacuteas passe par des solutions dingeacutenierie qUi proposent
geacuteneacuteralement des ouvrages de protection Maintenir les ouvrages de protection actuels dans
un futur contexte de changements climatiques va engendrer des deacutepenses 15 agrave 4 fois plus
importantes selon les diffeacuterents sceacutenarios deacutevolution (Burgess et Townend 2004 in Thome
et al 2007) Par exemple si lon deacutecidait de conserver les coucircts dinfrastructures agrave un niveau
eacutequivalent agrave celui d aujourd hui ce seraient pregraves du tiers des deacutefenses cocirctiegraveres de Grandeshy
Bretagne qui ne pourraient pas ecirctre maintenues (Thome et al 2007) Le maintien du trait de
cocircte en limitant les aleacuteas ne semble ainsi pas ecirctre une option eacuteconomiquement viable
Lalternative serait donc de limiter les nouvelles vulneacuterabiliteacutes Cette limitation de la
vulneacuterabiliteacute est lieacutee agrave un zonage des risques pour lavenir Cependant il est important que
les critegraveres utiliseacutes pour le zonage des risques tiennent compte agrave la fois des aleacuteas futurs ainsi
que des enjeux futurs
Certains se demandent sil ne faudrait pas attendre une certitude concernant
deacuteventuels changements climatiques avant de les prendre en compte dans la gestion des
littoraux Mecircme si la grande majoriteacute des scientifiques qui se rangent actuellement derriegravere le
GlEC saccordent sur le fait que ces changements sont plus quune simple variation naturelle
du climat un doute peut subsister Cependant Stern (2007) calcule que cela reviendrait trop
cher dattendre ce moment avant dadapter nos faccedilons de faire Attendre que les effets des
changements climatiques deviennent majeurs va augmenter de maniegravere tregraves importante les
coucircts associeacutes agrave la gestion des risques et agrave lameacutenagement (Zeidler 1997) 11 est donc
possible de supposer la mecircme majoration des coucircts pour le Queacutebec ce qui rend laction
dautant plus pressante Le Ministegravere de lAmeacutenagement du territoire et de lEnvironnement
37
de France (1997 a) met eacutegalement de lavant cet inteacuterecirct agrave agir tout de suite mecircme si certains
doutes subsistent en eacutevoquant le principe de preacutecaution qui doit reacutegir les politiques
publiques Il est important de se souvenir que dans ce domaine linaction est en fait une
action une deacutecision de ne rien faire En effet attendre de constater une eacutevolution va laisser le
temps agrave des deacuteveloppements de voir le jour et va orienter les futures deacutecisions Ne pas
prendre de deacutecision aujourd hui doit donc ecirctre deacutecideacute et consideacutereacute comme un choix parmi
dautres et non comme un simple report de choix Finalement il faut consideacuterer que comme
nous sommes deacutejagrave mal adapteacutes aux conditions climatiques et environnementales actuelles
(Forbes 2008) prendre des mesures dadaptation immeacutediatement est neacutecessaire que lon y
integravegre les changements climatiques ou non
Dans ce contexte il est inteacuteressant de voir quels sont les aspects des changements
climatiques qui sont actuellement pris en compte par les gestionnaires des zones cocirctiegraveres
1322 Prise en compte de la hausse du niveau moyen des mers
Limpact des changements climatiques sur les cocirctes est souvent eacutevalueacute par la hausse
du niveau moyen relatif des mers tant par le public (Radio-Canada 2009) que par les
experts (Paskoff 2004 a et b 2001 a et b Pethick 2001 Gornitz et al 1997 Klein et al
1999) Cette hausse a donc mieux eacuteteacute documenteacutee et connue Ceci pourrait ecirctre ducirc au fait que
pour certains chercheurs la hausse du NMR est consideacutereacutee comme le paramegravetre avec le plus
de significativiteacute concernant leacuterosion (Thome et al 2007)
laquo When sea level is rising letting nature take its course is undoubtedly the best solution wherever such an option is acceptableraquo
(Paskoff 2004 a)
La principale inclusion de la hausse du niveau marin relatif en lien avec leacuterosion des
berges deacutecoule de la regravegle de Bruun (Bruun rule) Selon celle-ci le recul des plages peut ecirctre
preacutevu en fonction de la hausse du NMR le long des plages de sable Des calculs de la hausse
des taux deacuterosion en fonction des sceacutenarios climatiques et donc de la hausse du NMR ont eacuteteacute
38
effectueacutes par Thome et al (2007) et Petick (2001) en utilisant une eacutequation directement issue
de la regravegle de Bruun En Grande-Bretagne ce calcul a eacuteteacute fait sur les taux deacuterosion moyens
par secteur mais lauteur preacutecise que ce sont des taux preacutevus potentiels et que les conditions
locales les taux deacuterosion actuels ainsi que le profil cocirctier peuvent avoir un impact important
sur le futur taux reacuteel (Thorne et al 2007) Cependant Jutilisation de cette regravegle a eacuteteacute remise
en cause comme outil de preacutediction de leacuterosion car trop peu de paramegravetres sont pris en
compte (Komar 1998) Des problegravemes concernant cette regravegle de Bruun ont eacutegalement eacuteteacute
souleveacutes par Davidson-Arnott (2005) Une application de preacutediction des taux de recul et
donc une utilisation de ce principe pour les zonages des risques deacuterosion nest ainsi possible
que dans de tregraves rares cas ce qui voit son utilisation tregraves limiteacutee
Lautre inclusion de la hausse du niveau marin relatif dans la gestion des cocirctes utilise
le modegravele dit des laquo 3 optionsraquo qui est aussi mis en avant pour geacuterer leacuterosion actuelle des
cocirctes (figure 16 de Morneau et al 2001) Les laquo3 optionsraquo que sont ladaptation
] accommodement ou le retrait sont proposeacutees par plusieurs auteurs tels que Pugh (2004)
Ressources naturelles Canada (2004) Paskoff (2001 a 2004 b) ou le GIEC (20012007 b)
(figures 115 et tableau 15) Dans un contexte de hausse du NMR la regravegle dor du zonage
des risques est deacuteloigner suffisamment les ameacutenagements du rivage pour quils restent agrave
leacutecart des menaces quimplique la hausse du niveau marin relatif durant toute leur dureacutee de
vie (Paskoff 2001 b)
39
1
eunenl Su Leyel
RETREAT ACCOMMODAn PRouer
Buildings
le
hfu bullbullbull middot~i -middot-11 1-bullbulltwlIl ~$_~ -1
co a CrOpt a N
== ~--t o fil co a Pugh2DD4
Figure 115 Diffeacuterentes strateacutegies de la socieacuteteacute face agrave la hausse du niveau marin relatif
(agrave gauche) 1a reacutesistance dure (digues enrochement mur ) Jb reacutesistance douce (apport artificiel de seacutediments) 1c contre-attaque (remblaiement) 2 recul (deacuteplacement des constructions (agrave droite) Les strateacutegies peuvent ecirctre regroupeacutees en 3 cateacutegories retrait accommodement ou protection Les trois options ne sont pas toujours possibles
Tableau 15 Strateacutegies dadaptation aux aleacuteas pour les zones cocirctiegraveres
Option dadaptation Objectif Exemple ~-----~-------_----------
Protection Tenter de preacutevenir les effets de la mer sur la terre Construction douvrages longhudinaux alimentation des plages
Accommodement Modifier les activheacutes humaines et linfrastructure Construction de batiments sur pilotis production agricole en fonction du changement du niveau de la mer axeacutee sur des cultures reacutesistantes au sel et aux inondations
Retrait Ne pas essayer de proteacuteger les terres contre Abandon des terres lorsque les conditions lempieacutetement de la mer deviennent intoleacuterables
(Source Ressources naturelles Canada 2004)
Le GIEC propose eacutegalement une meacutethode dadaptation aux changements climatiques
dans les zones cocirctiegraveres mais celle-ci est eacutegalement baseacutee sur le seul critegravere de la hausse du
niveau marin relatif (Klein et al 1999)
40
Toutes ces solutions sont mises de lavant comme un modegravele dadaptation vis-agrave-vis
des changements climatiques dans leur inteacutegraliteacute bien quelles ne se basent que sur la hausse
du NMR Ceci peut provenir de la plus grande preacutecision des donneacutees de hausse du NMR due
agrave sa relative faciliteacute de modeacutelisation
1323 Prise en compte des autres paramegravetres
Le modegravele des laquotrois optionsraquo pourrait eacutegalement sappliquer agrave tous les paramegravetres
et non uniquement agrave la hausse du niveau marin relatif mais cela en augmenterait la
complexiteacute En effet avec les nouvelles connaissances sur la dynamique cocirctiegravere les impacts
des changements climatiques devraient eacutegalement ecirctre abordeacutes agrave laide dautres paramegravetres
climatiques et en combinant les processus marins et continentaux (Bernatchez et Dubois
2008 Bernatchez et al 2008 a) Cette derniegravere approche permet en effet de faire des
analyses mu Itirisques et dameacuteliorer lanticipation des reacuteponses des systegravemes cocirctiers aux
aleacuteas et aux changements climatiques (Fairbank et Jakeways 2006 McInnes 2006)
Plusieurs autres modifications de paramegravetres pourraient ecirctre prises en compte pour
lameacutenagement des cocirctes dans un contexte de variations climatiques Cependant les
recherches portant sur les connaissances des tempecirctes futures des redoux de la freacutequence et
de lintensiteacute des aleacuteas ne sont pas encore transfeacutereacutees dans la sphegravere de la science appl iqueacutee
ni de la gestion des zones cocirctiegraveres et lameacutenagement Au Queacutebec une seule eacutetude qui fait le
lien entre le climat sous ses multiples facettes et leacuterosion cocirctiegravere existe (Bernatchez et al
2008) La difficulteacute agrave prendre en compte ces autres modifications tient agrave limportance des
effets locaux dans les preacutevisions et au fait que la production de reacutesultats nest possible que
pour un lieu preacutecis et avec un investissement tregraves important
41
14 Efficaciteacute agrave court et long terme des modes de gestion actuels
Afin de choisir judicieusement entre les multiples possibiliteacutes qui soffrent aux
gestionnaires il serait neacutecessaire de posseacuteder des eacuteleacutements de comparaison deacutevaluation des
zonages En effet entre plusieurs possibiliteacutes comment deacuteterminer celle qui sera la plus
efficace pour notre secteur dameacutenagement
141 Choisir entre les diffeacuterentes possibiliteacutes dune mecircme meacutethode
Concernant les modegraveles dameacutenagement agrave choix multiples peu dauteurs deacutecrivent
les eacuteleacutements qui permettraient de diffeacuterencier les options quil serait preacutefeacuterable dadopter
selon les secteurs et les situations Pour Dean et Dalrymple (2004) les choix possibles entre
les diffeacuterentes options de gestion de la cocircte peuvent se faire en tenant compte de plusieurs
paramegravetres (figure 116)
Option
Factor Magnitude Retreat Nourlsh Armor
Long-lcrm Erosion Rate High Low
XCI
X Upland Economie
Uase High Low X
X
Protecting Historie Structures X X
Protecting Vital Infrastructure X X
Equity Matters Involved X X
a Unless reduction in LTSCR possible
Dean et Dalrymple 2004
Figure 116 Facteurs affectant le choix parmi les trois options dameacutenagement
Dapregraves ces auteurs les strateacutegies dameacutenagement qui devraient ecirctre abordeacutees sont retrait
engraissement de la plage ou structures rigides de protection (figure 119) Dans cet ouvrage
reacutecent les auteurs reacuteservent les structures rigides de protection (armor) aux situations dans
42
lesquelles il nest pas possible de faire autrement agrave savoir si des lieux historiques des
infrastructures vitales ou si leacutequiteacute sont menaceacutes Ceci ne semble pas pour le moment ecirctre
lusage geacuteneacuteral ni des populations ni des gestionnaires Pour faire la diffeacuterence entre le retrait
(retreat) et les recharges en sable (nourish) ils se basent sur deux critegraveres le taux de recul agrave
long terme etou la valeur eacuteconomique des terres menaceacutees Des chiffres de taux de recul sont
eacutevoqueacutes agrave partir desquels les solutions semblent les mieux adapteacutees dapregraves les auteurs Pour
parler de taux de recul faible il faut que celui-ci soit infeacuterieur agrave 07 m par an dans ce cas un
engraissement de la plage est preacuteconiseacute Et pour parler de taux eacuteleveacute il faut quil soit
supeacuterieur agrave 2 agrave 3 megravetres par an dans ce cas cest un retrait qui est preacuteconiseacute Cela laisse donc
une marge de manœuvre importante pour les deacutecideurs qui peuvent alors uti liser la valeur
eacuteconomique de larriegravere-cocircte pour baser leur choix (mecircme sil ny pas de valeurs
eacuteconomiques preacuteciseacutees) Mais on agit ici toujours de maniegravere reacuteactive une fois que le
problegraveme et le risque pour les infrastructures sest manifesteacute Ce modegravele deacutecisionnel doit
cependant ecirctre adapteacute aux cocirctes queacutebeacutecoises en y ajoutant dautres critegraveres car la recharge
nest pas possible dans tous les milieux (falaises notamment) et possegravede un coucirct qui peut ecirctre
important De plus le problegraveme de choix se pose lorsque les taux deacuterosion se situent agrave
linteacuterieur dune fourchette (entre 07 et 2 rnan) Lanalyse coucirctavantage nest pas proposeacutee
mais permettrait daffiner les deacutecisions
142 Comparer des possibiliteacutes de zonage
Eacutetant donneacute la multitude doptions dameacutenagement cocirctier qui soffre il est important
didentifier quel serait le meilleur zonage pour une zone cocirctiegravere en particulier Diffeacuterents
eacuteleacutements de comparaison pourraient alors ecirctre retenus tels que le coucirct de mise en place et
deacutelaboration le coucirct dune anticipation face agrave celui dune reacuteaction posteacuterieure le nombre de
bacirctiments agrave risque les limitations eacuteconomiques non neacutecessaires Linteacuterecirct collectif face agrave
linteacuterecirct particulier pourrait aussi ecirctre pris en compte Le fait que la gestion se doit decirctre
reacutealiseacutee en fonction de linteacuterecirct du groupe et non dune personne en particulier devrait ecirctre
mis en avant Les comparaisons devraient se faire avec dautres zonages ou avec dautres
actions ou inactions possibles Quelques comparaisons eacuteconomiques existent entre action et
43
inaction agrave savoir celle de Stern (2007) agrave une eacutechelle mondiale ou celle de Peng et al (2006) agrave
propos de la comparaison entre limplantation dun plan de gestion inteacutegreacutee de la zone cocirctiegravere
en Chine versus linaction Cependant il nexiste pas encore de litteacuterature sur ce sujet agrave une
eacutechelle locale pour aider les deacutecideurs agrave faire des choix entre deux actions Ainsi il ny a pas
de meacutethodologie sur laquelle se baser pour identifier quels eacuteleacutements il faut consideacuterer lors de
ce choix
Morneau et al (2001) PoJomeacute et al (2005) ainsi que Cooper et McKenna (2008)
eacutevoquent lutilisation de la meacutethode danalyse coucirctbeacuteneacutefice pour choisir la mei lIeure option
dameacutenagement Cependant cette meacutethode reste plus adapteacutee agrave la comparaison de solutions
laquo postraquo probleacutematique quagrave la comparaison de solutions de zonages qui doivent se faire en
amont De plus cest encore une meacutethode en deacuteveloppement pour laquelle il n y a pas de
consensus sur quels seraient les eacuteleacutements agrave consideacuterer biens mateacuteriels beacuteneacutefices non
moneacutetaires reacutesultant de la localisation avantage lieacute agrave lutilisation de la plage prix dun
eacutecosystegraveme sain coucirct dun deacutesagreacutement visuel prix lieacute agrave une tranquilliteacute desprit (Cooper
et McKenna 2008)
Un choix ne serait plus neacutecessaire si lon connaissait avec preacutecision leacutevolution
certaine de la cocircte Il est donc possible de se demander sil serait possible dutiliser des
modegraveles 3D pour preacutedire leacutevolution des systegravemes et apporter des solutions preacutecises aux
ameacutenagistes en leur fournissant des donneacutees deacutevolution pour chaque secteur
Malheureusement les processus naturels et leurs interactions sont encore trop complexes
pour permettre une telle utilisation des modegraveles 3D (Whitehouse et Sutherland 2001) Ainsi
choisir le zonage le plus efficace parmi des options theacuteoriques est toujours indispensable
143 Deacutefinir un horizon dameacutenagement
Un eacuteleacutement important agrave consideacuterer lors du choix du zonage est son horizon de
gestion En effet il peut varier consideacuterablement entre 20 30 50 voir 100 ans ou ne pas ecirctre
deacutefini Dans lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges sur la Cocircte-Nord (Dubois et al
44
2005) deux horizons sont utiliseacutes agrave savoir 30 ans dans les zones municipales et 100 ans dans
les secteurs hors des municipaliteacutes (soit les terres gouvernementales) Dautres utilisent un
horizon de 50 ans notamment en raison de sa concordance avec la peacuteriode utiliseacutee pour les
modegraveles de preacutevision climatique ou encore avec la dureacutee de vie de certaines infrastructures
(Bernatchez et al 2008 a Winckel et al 2008 Clark 1996) Dautres procircnent 100 ans
comme Davidson-Arnott (2005) laquo It seems prudent to take 100 years as the horizon for most
planning exercises in the coastal zone and as a reasonable goal for the development of
integrated coastal zone management raquo Le choix entre ces diffeacuterents horizons nest pas
discuteacute et est donc laisseacute agrave la discreacutetion des deacutecideurs selon leurs objectifs et la dureacutee de vie
preacutevue des constructions (habitation hocircpital voie de communication ) Geacuteneacuteralement
utiliser un horizon dameacutenagement de lordre de 50 ans pourrait ecirctre agrave privileacutegier compte
tenu des cycles de vie des bacirctiments (Sorensen et McCreary 1990) des possibiliteacutes
eacuteconomiques ainsi que des possibiliteacutes de projections climatiques et des aleacuteas
Des horizons de mise agrave jour des zonages sont eacutegalement proposeacutes par plusieurs
auteurs afin de rendre les plans de gestion plus modulables (Clark 1996 Stewart et al 2003
Paskoff 2004) Un recalcul peacuteriodique de la zone deacuterosion tous les 5 ou 10 ans serait ainsi
souhaitable (Clark 1996) Le recalcul pourrait aussi ecirctre effectueacute agrave mi-terme de l horizon de
gestion ainsi que peu avant le terme (Dubois et al 2005) afin de prendre en compte agrave la fois
le deacuteplacement du trait de cocircte (pour reacuteajuster lemplacement du zonage) et les modifications
dans les processus
Ainsi si la litteacuterature sattardant agrave la reacuteduction et agrave ladaptation aux risques semble
saccorder sur le fait que le zonage est un bon outil il ne ressort pas de consensus sur la
maniegravere dopeacuterer ce zonage ni sur quels eacuteleacutements le baser Plusieurs meacutethodes sont ainsi
exposeacutees selon les endroits et selon les auteurs sans toutefois quil se deacutegage deacuteleacutements
permettant de privileacutegier lune ou lautre II nexiste pas deacutetude qui mesure limpact de la
mise en place dun zonage sur leacutevolution de loccupation des terres et sur leacutevolution des
risques pour une popu lation Ce meacutemoire sattachera donc agrave combler ces lacunes pour
contribuer agrave une meilleure gestion des risques littoraux dans le contexte actuel de
changements climatiques
CHAPITRE 11
MEacuteTHODOLOGIE
La meacutethodologie utiliseacutee sappuie sur une caracteacuterisation preacutecise de lenvironnement
de la municipaliteacute de Perceacute tant dun point de vue physique quhumain Cela permettra de
reacutepondre efficacement aux deux objectifs principaux de ce projet qui sont de connaicirctre tant
les impacts que lefficaciteacute des zonages des risques
Lapproche utiliseacutee comprend ainsi Jeacutevolution du secteur deacutetude [inteacutegration des
changements environnementaux la comparaison des zonages leacutevaluation des coucircts lieacutes aux
risques cocirctiers la deacutemarche des rencontres avec le milieu et enfin un traitement de toutes
ces informations au sein dun systegraveme dinformation geacuteographique
46
21 Caracteacuterisation de la cocircte agrave [eacutetude
La caracteacuterisation physique de la cocircte du secteur agrave leacutetude se base sur la distinction
de segments homogegravenes dapregraves leur nature geacuteomorphologique Cette segmentation a eacuteteacute
eacutelaboreacutee par le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (UQAR)
Pour cela plusieurs caracteacuteristiques sont releveacutees (tableau 21) Elle a eacuteteacute effectueacutee sur le
terrain en 2006 et compleacuteteacutee agrave laide de videacuteographies obliques heacuteliporteacutees du secteur
(Environnement Canada 2005) et des cattes geacuteologiques Le trait de cocircte a eacuteteacute traceacute sur les
orthophotographies au 1 40000 de 2001 dans un systegraveme dinformation geacuteographique
(ArcGIS 91 et 92) Il a eacuteteacute diviseacute en 146 segments dont la longueur varie entre 6 megravetres et
69 kilomegravetres Le trait de cocircte correspond au sommet des falaises dans les secteurs concerneacutes
ou agrave la limite de la veacutegeacutetation pour la flegraveche littorale et les terrasses de plage
Tableau 21 Caracteacuteristiques de la cocircte recueillies lors de la segmentation
Caracteacuteristique Utilisation Type de cocircte Faciegraves littoral geacuteomorphologie de la cocircte eacutenergie de la cocircte
Hauteur Aleacuteas potentiels (possibiliteacute de mouvements de masse) Lithologie Dureteacute possibiliteacute dalteacuteration prise en charge des seacutediments
Meacutecanismes deacutevolution de la cocircteProcessus actifs rythme de recul causes de leacuterosion
Etat deacutequilibre du systegravemePlage alleacutenuation de ]eacutenergie des vagues
Largeur Quantiteacute de seacutediments preacutesents eacutetat du systegraveme Pendage des couches
Types daleacuteas preacutesents (glissements en plans vs eacutecroulement)rocheuses
Artificialiteacute Probleacutematique de leacuterosion (type et eacutetat) (impacts potentiels Qualiteacute de lentretien)
Alteacuteration de la roche Type et intensiteacute des processus actifs fragiliteacute de la roche(qualitatif)
Etat de la cocircte Etat vis-agrave-vis de leacuterosion
La caracteacuterisation fine des falaises rocheuses a eacuteteacute reacutealiseacutee au moyen de visites sur le
terrain de videacuteographies aeacuteroporteacutees et de cartes geacuteologiques Le degreacute dalteacuteration des
roches est une eacutevaluation qualitative du degreacute de fragilisation des roches et de leur
effritement Le pendage repreacutesente linclinaison des couches seacutedimentaires preacutesentes dans les
roches au niveau de la falaise
47
Une caracteacuterisation de loccupation humaine de la cocircte a eacutegalement eacuteteacute effectueacutee
Elle visait agrave identifier de maniegravere lineacuteaire quelles eacutetaient les formes doccupations humaines
preacutesentes sur larriegravere-cocircte Pour cela une bande de 150 megravetres en arriegravere du trait de cocircte a
eacuteteacute utiliseacutee Les diffeacuterentes cateacutegories doccupation possible sont patrimoniale service
public industrielle reacutecreacuteative portuaire commerciale (tant commerces locaux que
touristiques) villeacutegiature (chalets) reacutesidentielle voie de communication (une sous-cateacutegorie
a eacuteteacute effectueacutee entre la voie ferreacutee la route nationale 132 et les voies locales) naturelle
friche et agricole Eacutetait toujours retenue la premiegravere occupation agrave proximiteacute de la cocircte En cas
de double utilisation loccupation principale eacutetait consideacutereacutee La caracteacuterisation a eacuteteacute reacutealiseacutee
agrave laide des orthophotographies au 140000 du secteur ainsi que du trait de cocircte du LDGIZC
Loccupation humaine a eacuteteacute inventorieacutee agrave laide du rocircle deacutevaluation fonciegravere fourni par le
MAMR (2006) de la couche des voies de communication de la base de donneacutees
topographiques au 1120000 du Queacutebec de Jinterpreacutetation des photographies aeacuteriennes ainsi
que des connaissances acquises sur le terrain
22 Eacutevolution du secteur deacutetude
Afin de comprendre au mieux comment la cocircte est susceptible deacutevoluer dans le
futur il est neacutecessaire de connaicirctre et de comprendre son eacutevolution passeacutee Leacutevolution du
secteur deacutetude a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave laide de couvertures de photographies aeacuteriennes datant des
anneacutees 1934 1963 1975 1980 1992 (geacuteoreacutefeacuterencement de Bernatchez et al 2008 a agrave laide
des orthophotographies de 2001) ainsi que des orthophotographies de 2001
22 Eacutevolution historique de loccupation du territoire
Loccupation des terres a eacuteteacute deacutetermineacutee par photo-interpreacutetation pour une bande
cocirctiegravere dune largeur de 1 km agrave partir de la ligne de rivage de 2001 (carte 21) Afin de rendre
les comparaisons possibles entre toutes les anneacutees les zones manquantes pour au moins une
48
couverture de photographies ont eacuteteacute supprimeacutees de lanalyse pour toutes les autres anneacutees
Ainsi une zone de 3 483 hectares a eacuteteacute caracteacuteriseacutee
Une telle analyse diachronique de photographies aeacuteriennes a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee
par Robin et Verger (1996) en France entre 1960 et 1990 Leur analyse ne seacutetendait
cependant que dans les 500 premiers megravetres longeant les cocirctes et visait seulement leacutevolution
de lurbanisation
Pour chaque couverture de photographies la position et le type des voies de
communication la localisation des uniteacutes durbanisation (bacirctiments) les superficies boiseacutees
ainsi que les superficies en friche et les terrains agricoles ont eacuteteacute deacutelimiteacutes Ces eacuteleacutements
geacuteographiques ont eacuteteacute repreacutesenteacutes par numeacuterisation de polygones de polylignes et de points
dans ArcGIS 91 et 92 De plus gracircce agrave des photographies aeacuteriennes obliques de 1927
(BANQ 2009) et au rocircle deacutevaluation fonciegravere de 2006 (MAMR) il a eacuteteacute possible en plus du
nombre de caracteacuteriser leacutevolution du type de bacirctiments pour deux secteurs (en jaune sur la
carte) agrave savoir le village de Perceacute et celui de Cap-dEspoir au niveau de lancien quai
(carte 21)
49
Secteur agrave leacutetude Correspond au 1er km agrave partir de la ligne de rivage (sauf lacune de photographies aeacuteriennes)
Secteur deacutetude de preacutecision Il Correspond aux villages de Perceacute el de L-I Cap-dEspoir (eacutetude approfondie gracircce
aux photographies obliques)
NI o 1250 2500 5000 __-====- megravetres
Cartographie Susan Drejza 2009 + Carte 21 Zones utiliseacutees pour la photo-interpreacutetation
50
222 Eacutevolution de la cocircte
La position des anciens traits de cocircte provient du Laboratoire de dynamique et de
gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de lUQAR et a eacuteteacute obtenue agrave laide des photographies
aeacuteriennes geacuteoreacutefeacuterenceacutees ou des orthophotographies (Bernatchez et al 2008 a) Cela a
permis de calculer les taux de recul historique du trait de cocircte provoqueacutes par leacuterosion
cocirctiegravere La meacutethode retenue pour cette analyse a eacuteteacute de comparer le trait de cocircte avec une
ligne fixe en arriegravere-cocircte afin de minimiser les marges derreur (Bernatchez et al 2008 a) Le
secteur de Cannes-de-Roches (voir carte 32) na pas pu ecirctre utiliseacute car les distorsions dues
aux parois verticales abruptes eacutetaient trop importantes ce secteur est donc exclu de notre
analyse Nous utiliserons ici les donneacutees produites par cette eacutetude
Les taux de recul actuels de la cocircte reacutesultent dun reacuteseau de suivi implanteacute depuis
2005 par le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de lUQAR
Ces taux releveacutes annuellement sont mesureacutes agrave laide de 49 bornes repegraveres installeacutees agrave une
distance fixe en arriegravere du trait de cocircte (Bernatchez 2006)
Concernant lenvironnement humain cest principalement lartificialisation de la
ligne de rivage qui sera utiliseacutee Leacutevolution des ouvrages de protection sur la ligne de rivage
a eacuteteacute effectueacutee par photo-interpreacutetation par Friesinger (2009)
23 Projection de leacutevolution preacutevue de la cocircte
Des projections deacutevolution cocirctiegravere pour lhorizon 2050 ont eacuteteacute utiliseacutees (reacutealiseacutees par
Bernatchez et al 2008 a) Celles-ci incluent notamment les impacts de plusieurs
changements de tenvironnement physique tels que les preacutecipitations (quantiteacute et cateacutegorie)
les tempeacuteratures les redoux hivernaux les tempecirctes et les glaces de mer Lanalyse des
donneacutees brutes a eacuteteacute effectueacutee par des groupes de recherche et des experts speacutecialiseacutes dans
ces domaines (Senneville et Saucier 2008 Jolivet et Bernatchez 2008) Plusieurs sceacutenarios
deacutevolution ont eacuteteacute deacutefinis agrave savoir un sceacutenario optimiste (S 1) tablant sur une poursuite de
51
leacuterosion telle quelle a eu cours en moyenne depuis 1934 un sceacutenario modeacutereacute (S2) et un
sceacutenario pessimiste (S3) (tableau 22) Parmi les trois sceacutenarios proposeacutes pour chaque
segment il a eacuteteacute choisi le sceacutenario qui serait le plus probable compte tenu des modifications
environnementales appreacutehendeacutees (Bernatchez et al 2008 a) Ce sceacutenario le plus probable
(SP) sera utiliseacute dans cette eacutetude comme reacutefeacuterence pour lemplacement du trait de cocircte en
2050
Tableau 22 Sceacutenarios deacutevolution de la cocircte pour 2050
Sceacutenarios pour 2050 Description
51 Sceacutenario optimiste Il ny aura pas de modification de leacuterosion cocirctiegravere en Taux de deacuteplacement moyen historique de la ligne raison des changements climatiques La sensibiliteacute de rivage (entre les photos les plus anciennes et les du littoral aux changements climatiques sera faible plus reacutecentes) ou nulle
52 Sceacutenario modeacutereacute
Taux deacuterosion moyen mesureacute pour un intervalle de Il Y aura une probable acceacuteleacuteration de leacuterosion 10 agrave 15 ans ougrave leacuterosion a eacuteteacute la plus intense parmi cocirctiegravere en raison des changements climatiques toutes les peacuteriodes
53 Sceacutenario pessimiste
Taux moyens des valeurs supeacuterieures agrave la moyenne Il Y aura une acceacuteleacuteration eacuteleveacutee de leacuterosion cocirctiegravere des taux de recul pour un intervalle de 10 ou 15 ans en raison des changements climatiques et des ougrave leacuterosion a eacuteteacute la plus intense parmi toutes les facteurs anthropiques aggravants peacuteriodes
Modifiumleacute de Bernalchez et al (2008 b)
24 Comparaison des zonages
Diffeacuterents zonages potentiels ou appliqueacutes dans le secteur (tableau 13) ont eacuteteacute
cartographieacutes avec preacutecision dans un Systegraveme dInformation Geacuteographique (SIG) afin de
pouvoir les analyser et les comparer Le logiciel utiliseacute est ArcGIS (version 91 et 92)
Certains des zonages ont ducirc ecirctre adapteacutes agrave la geacuteomorphologie du littoral de Perceacute mais
lesprit et lhorizon de gestion du zonage initial ont eacuteteacute respecteacutes
Le zonage eacutelaboreacute pour la Cocircte-Nord (Dubois et al 2005) a ducirc ecirctre adapteacute aux
particulariteacutes de la Gaspeacutesie car les falaises rocheuses de Perceacute sont constitueacutees de roches
seacutedimentaires alors que celles de la Cocircte-Nord sont formeacutees de roches igneacutees Les auteurs
52
avaient donc conseilleacute une eacutetude plus approfondie des secteurs de cocircte agrave falaises de roche
seacutedimentaire mais ne proposaient pas une marge fixe pour ce type de cocircte (Dubois et al
2005) La diffeacuterence dans la reacutesistance agrave leacuterosion est importante Ainsi les aleacuteas sont
dintensiteacutes variables Les principes de gestion et de marges de seacutecuriteacute deacuteveloppeacutes sur la
Cocircte-Nord ne peuvent donc pas tous ecirctre repris tels quels sur la peacuteninsule gaspeacutesienne mais
devront ecirctre adapteacutes en conservant lesprit dorigine Sur la Cocircte-Nord le recul des falaises
nest pas significatif (sur une longueur de vie humaine) cest pour cela que les marges sont
seulement de 10 ou 15 megravetres Ces marges sont suffisantes dans le cas dune stabi liteacute du trait
de cocircte pour ecirctre suffisamment eacuteloigneacute des vagues et des influences maritimes majeures
Cependant en Gaspeacutesie le recul de la ligne de rivage subit une variation spatiale due agrave
leacuterosion Deux eacutetapes dadaptation du zonage de la Cocircte-Nord sont donc neacutecessaires pour
ces falaises seacutedimentaires 1) preacutevoir ougrave sera le trait de cocircte dans 30 ans selon la moyenne
des taux de reculs supeacuterieurs et 2) ajouter 15 megravetres pour que les constructions soient
toujours seacutecuritaires dans 50 ans (voir annexe 3 tableau reacutecapitulatif des taux modifieacute de
Dubois et al 2005)
Les comparaisons effectueacutees entre les zonages agrave leacutetude et leacuterosion la plus probable (SP) ont
permis de deacuteterminer (figure 21)
des superficies non zoneacutees par les diffeacuterentes lois dameacutenagement mais qui seront agrave
risque dans le futur lintensiteacute de leacuterosion future est sous-estimeacutee dans ces zones
des superficies zoneacutees agrave tOIt par les diffeacuterentes lois dameacutenagement agrave contrario
lintensiteacute du zonage de ces secteurs est surestimeacutee
des zones dadeacutequation du zonage avec les projections des futures conditions cocirctiegraveres
(adeacutequation totale ou quasi totale)
53
Surface agrave risque mais non zoneacutee
Surface soustraite agrave un deacuteveloppement
Adeacutequation du zonage et de
leacutevolution probable
Eacutevolution probable
Zonage agrave comparer
Infrastructure de protection (promenade municipale mur )
Figure 21 Comparaison des zonages avec leacutevolution probable du trait de cocircte
25 Eacutevaluation des coucircts
Afin deacutetablir les conseacutequences financiegraveres possibles relieacutees agrave la perte des
infrastructures agrave risque dans la zone cocirctiegravere une eacutevaluation de leur valeur et de leur type a eacuteteacute
effectueacutee Les infrastructures prises en compte pour cette eacutevaluation sont le cadre bacircti ainsi
que les voies de communication Agrave laide dun SIG tous les eacuteleacutements inclus dans les
peacuterimegravetres affecteacutes par leacuterosion future ont eacuteteacute recenseacutes selon le sceacutenario probable envisageacute
ainsi quen fonction des diffeacuterents zonages possibles (Drejza et Bernatchez 200S)
54
Le deacutecompte de ces eacuteleacutements leur localisation et leur typologie proviennent des donneacutees
suivantes
le rocircle deacutevaluation fonciegravere fourni par le MAMR (2006) qui comprend la localisation
de chaque uniteacute deacutevaluation fonciegravere sa valeur et son type dutilisation
un inventaire des bacirctiments reacutealiseacute par photo-interpreacutetation eacutetant donneacute quune uniteacute
deacutevaluation municipale peut comprendre plusieurs bacirctiments ou aucun
la couche des voies de communication de la base de donneacutees topographiques au
120000 du Queacutebec (localisation et typologie) ainsi que le traccedilage effectueacute pour mettre
agrave jour ces voies de communication et les voies ferreacutees agrave laide des orthophotographies
de 200
Par la suite le coucirct de ces infrastructures a eacuteteacute calculeacute agrave laide des donneacutees suivantes
la valeur de chaque uniteacute du rocircle deacutevaluation fonciegravere soit le bacirctiment le terrain et
limmeuble (ensemble de luniteacute soit le terrain et le bacirctiment)
la valeur moyenne de reconstruction des routes selon leur type utiliseacutee par le ministegravere
des Transports du Queacutebec pour les routes dont il a la charge (Labbeacute D ingeacutenieur au
MTQ communication personnelle 2007)
la valeur de reconstruction moyenne des routes municipales selon leur type (Andreacute
Fortin de Progest-Gapseacute firme dingeacutenieurs-conseils communication personnelle
2007)
la moyenne des valeurs estimeacutees de reconstruction de la voie ferreacutee (Olivier Demers
Corporation des Chemins de fer de la Gaspeacutesie communication personnelle 2007)
26 Rencontres avec le milieu
Des rencontres avec le milieu ont eu lieu dans le but deffectuer une validation des
donneacutees existantes et de connaicirctre leurs besoins et enjeux Pour cela des entrevues ont eacuteteacute
reacutealiseacutees avec des repreacutesentants le responsable de lameacutenagement de la MRC (Feacutelix Caron)
le directeur de lurbanisme et responsable des permis de construction de la municipaliteacute
(Ghislain Pitre) et la repreacutesentante de lassociation laquoConservation de la natureraquo (Geneviegraveve
Leroux) Une participation agrave la consultation publique concernant le nouveau scheacutema
55
dameacutenagement de la MRC (II mars 2008) a eacutegalement permis de connaicirctre directement
lavis de la population Il a eacutegalement eacuteteacute possible de participer agrave la table de concertation que
le consortium Ouranos avait mise en place avec tous les repreacutesentants du milieu (19 juin
2007) Enfin une participation agrave un atelier de formation et deacutechanges sur leacuterosion organiseacute
le 17 avril 2008 par le comiteacute ZIP Baie des Chaleurs et le LDGIZC de lUQAR (Belzile
2008) a permis de recueillir plusieurs avis et besoins Le but de ces entrevues et rencontres
eacutetait de mieux comprendre dans quelle mesure le zonage des risques est appliqueacute compris et
expliqueacute agrave la population et dans quelle mesure il a un impact socio-eacuteconomique ainsi quun
impact sur la protection faunique et fJoristique des habitats cocirctiers
27 Traitement des donneacutees dans un SIG
Les multiples informations recueillies ont eacuteteacute traiteacutees dans un SIG agrave laide dArcGIS
91 puis 92 Ce puissant outil danalyse des donneacutees dans un cadre de reacutefeacuterence spatiale a
permis lextraction de nombreuses donneacutees secondaires Il permet en effet la superposition et
la recherche de proximiteacute Lutilisation des SIG pour ce type de probleacutematique de gestion
semble ecirctre une meacutethode reconnue (Klein el al 1999 et 2001 ZeidJer 1997 Lajoie 2006
Tolvanen et Kalliola 2008) En effet les SIG sont un outil puissant dinteacutegration de multiples
donneacutees et de leurs repreacutesentations spatiales
laquo Appropriate frameworks such as Geographic Information System (GIS) are strongly advised in ICM [integrated coastal management] applications primarily for coastal data management and database support Once arranged a GIS system can be employed for a good many destinations serving the purpose of both vulnerability assessments ICM planning and other projects in the coastal zoneraquo (Zeidler 1997 p49)
Les traitements qui ont eacuteteacute effectueacutes comprennent une panoplie doutils et danalyses
spatiales diffeacuterents Divers types de fichier de formes (ou shapefiles) ont eacuteteacute utiliseacutes agrave savoir
des points correspondants aux bacirctiments des polylignes correspondants aux voies de
communication et au trait de cocircte et des polygones correspondants aux possibiliteacutes
deacutevolution de la cocircte aux zonages et agrave loccupation humaine du territoire Les propositions
de marges preacutesenteacutees par les zonages ont eacuteteacute transposeacutees en polygones agrave laide de zones
56
tampons partant du trait de cocircte le plus reacutecent et le plus preacutecis existant pour le secteur Les
outils de superpositions spatiales (clip erase) et de proximiteacute (buffer select by attributes) ont
permis dextraire de multiples donneacutees deacutecompte des bacirctiments inclus dans les diverses
propositions de zonage longueur de voies de communication agrave proximiteacute de la cocircte
proximiteacute des infrastructures vis-agrave-vis de la cocircte Les superficies des zonages ont eacuteteacute
calcu leacutees et compareacutees afin de deacuteterminer pour chaque segment ladeacutequation ou non du
zonage avec leacutevolution future de la cocircte
CHAPITRE III
DESCRIPTION DU SITE DEacuteTUDE
Afin de reacutepondre aux objectifs du preacutesent meacutemoire une eacutetude de cas a eacuteteacute reacutealiseacutee
Le territoire deacutetude preacutesente 706 km de cocirctes et se trouve dans la MRC du Rocher-Perceacute
dans la reacutegion administrative de Gaspeacutesie-Icircles-de-la-Madeleine (carte 31) dans lEst du
Queacutebec (Canada) Le territoire agrave leacutetude se situe plus preacuteciseacutement dans la municipaliteacute de
Perceacute entre la pointe Saint-Pierre au nord et le cap dEspoir au sud (carte 32)
Queacutebec
bull Perceacute __eacuteoI bullQutboc RmouslO
n cgt l (1)
w N
t ecirc ( VJ
0shy(1) Pointe-Saint-Pierre
cgt N o l (1)
Cannes-de-Roches
0shy(1)
2 0shy(1)
0shy(1)
~ () (1)
Cap-Despoir
Village de Perceacute ~~
ltlt0ltjY
1-0~~ Leacutegende
-shy Routes et rues
++ Voie terreacutee
~ bull Bacirctiments
Fond de carte base de donneacutees topographiques du Queacutebec au 120000 lYonaagraventuœ p ~
~ 1250 2 500 3750 5 o~
Cartographie Susan Orejza 2009 VI 00
59
3] Contexte physique
3 J Caracteacuteristiques geacuteomorphologiques
bull Types de cocirctes
Le trait de cocircte est pour plus de 55 constitueacute de falaises rocheuses (tableau 31 et
carte 33) Les autres types de cocircte sont les terrasses de plage qui se retrouvent
principalement dans le fond des anses rocheuses ou des zones abriteacutees (en 17 endroits sur le
territoire) et une flegraveche littorale qui repreacutesente agrave elle seule 15 de la longueur totale de la
cocircte En arriegravere de la flegraveche littorale se trouve une cocircte agrave marais maritime qui compte pour
20 de la longueur totale de la cocircte La flegraveche ainsi que Je marais maritime quelle protegravege
sont appeleacutes laquobarachois raquo dans Je vocabulaire reacutegional La longueur des cocirctes correspond agrave
leur longueur avant la modification humaine cest-agrave-dire sans le surplus lieacute aux
infrastructures portuaires (quais digues jeteacutees installations industrielles) qui occupent 4 567
megravetres de rivage
Tableau 31 Types de cocircte du secteur deacutetude
Longueur Type de cocircte m
Falaise rocheuse 38949 553 Terrasse de plage 6114 87 Flegraveche littorale 11 196 159 Marais maritime 14181 201
TOTAL 70440 100
Voir deacutefinition des termes en Annexe 1
Les proportions des divers types de cocircte sont comparables agrave celles observeacutees dans le
reste de la baie des Chaleurs (LDGIZC 2009) et du Queacutebec maritime laurentien (Bernatchez
et Quintin 2005) tel quexposeacute au tableau 32 Cela rend donc le secteur deacutetude repreacutesentatif
dune situation plus reacutegionale
60
Tableau 32 Reacutepartition des types de cocircte selon les secteurs consideacutereacutes (pourcentage de la longueur de cocircte)
Type de cocircte Perceacute Baie des Chaleurs Queacutebec maritime Falaise rocheuse 55 46 50 Flegraveche littorale 16 18 5
Terrasse de plage 9 13 17 Marais maritime 20 20 10 Cocircte deltaiumlque 0 3 15
Autre 0 0 3 (Source LDGIZC 2009 et Bernatchez et QUIntIn 2005)
LongueurType de cocircte Pictogrammem
Falaise rocheuse 38948 5521
Terrasse de plage 6114 867
Flegraveche littorale 11 195 1587
Marais maritime 14180 2010
Anificialiseacute (port) 106 015 TOTAL 70545 100
LAnse-agrave-Beaufils
-zttKR 0 2 500 5000
Fond de Clt1rte base de donnees topographiques du QUQbec au 120000 ~ megravetres Donnees LOGieZ Universiteacute du Queacutebec agrave Rimouski Cartographie Susan OreJZa 2009
Carte 33 Types de cocircte de Perceacute
bull Geacuteologie reacutegionale
Les formations rocheuses du secteur sont toutes dorigine seacutedimentaire (tableau 33) Ainsi
bien que presque la moitieacute des cocirctes soit de nature rocheuse cela ne signifie pas une absence
de processus naturels
61
Tableau 33 Lithologie des falaises rocheuses de Perceacute
Lithologie des falaises Longueur (m) dominante gregraves et conglomeacuterat 21 346 548
dominante gregraves 11 357 292 dominante calcaire 5684 146
lithologie non deacutetermineacutee 561 14 TOTAL 38948 1000
Les roches seacutedimentaires preacutesentes sont principalement des gregraves des conglomeacuterats
(formation de Bonaventure) des calcaires et des mudstones (Daigneault 2001) Celles-ci
affleurent dans les falaises vives de la cocircte et sont ainsi soumises agrave des processus importants
dalteacuteration tels que la meacuteteacuteorisation et la geacutelifraction qui en modifient la structure physique
et chimique (tableau 34) ainsi quagrave des mouvements de masse De plus le secteur des
Cannes de Roches est un secteur ougrave le nombre de failles et de fractures est important
entraicircnant de nombreux mouvements de masse Le projet de scheacutema dameacutenagement de la
MRC du Rocher-Perceacute (2005) y a dailleurs inventorieacute une zone agrave risque naturel de
glissements de terrain et de mouvements de masse
Tableau 34 Degreacute dalteacuteration des falaises rocheuses de Perceacute
Degreacute dalteacuteration des falaises Longueur(m) fortement alteacutereacute 25830 663
moyennement alteacuteleacute 272 07 faiblement alteacutereacute 1 640 42
non alteacutereacute 5442 140 non deacutetermineacute 5766 148
TOTAL 38950 100
312 Dynamique littorale
bull Eacutetat des cocirctes
Les cocirctes agrave leacutetude sont principalement actives (plus de 65 ) Seulement 2 sont
consideacutereacutees comme stablesveacutegeacutetaliseacutees (tableau 35 et carte 34)
62
Tableau 35 Eacutetat de la cocircte de Perceacute en 2006
Etat de la cocircte Longueur (m) veacutegeacutetaliseacutee 1 138 22
semi-veacutegeacutetaliseacutee 7375 145 active 33208 651
artificielle 9278 182 TOTAL 50999 100
La zone en arriegravere du barachois na pas eacuteteacute caracteacuteriseacutee
Voir deacutefinition des termes en annexe 2
Eacutetat de la cocircte
-active
semi-veacutegeacutetaliseacutee
- veacutegeacutetaliseacutee
-- artificielle
~ donneacutees non disponibles
PointeshyCoin-du-Banc Saint-Pierre
Caps des Cannes de Roches
Cap-dEspoi~
o_-===-1250 2500 SOOOmeacutetres Fond dl) cartamp base dl) donnecirces topographiques du Queacutebec au 120000 Donnecirces LOGieZ Universiteacute du Ouebec Ocirc Rimouski Cartographie Susan Oreza 2009
Carte 34 Eacutetat de la cocircte agrave Perceacute
bull Artificialisation
Actuellement 182 de la longueur totale de la cocircte a eacuteteacute artificialiseacute ce qui deacutenote
Jimportance des problegravemes de risques cocirctiers pour les habitants du secteur Ces cocirctes ont eacuteteacute
modifieacutees par lhomme par limplantation denrochements de murets de zones portuaires de
rampes de mise agrave leau etou de remblais Si lon analyse Jeacutevolution de Jartificialiteacute
63
(Friesinger 2009) preacutesenteacutee au tableau 36 on peut constater que les longueurs artificialiseacutees
ont eacuteteacute multiplieacutees par 30 depuis 1934 Une importante hausse peut ecirctre constateacutee dans les
anneacutees 70 durant lesquelles les longueurs artificialiseacutees ont eacuteteacute multiplieacutees par 12
Tableau 36 Eacutevolution de lartificialisation de la ligne de rivage de Perceacute
Anneacutee Longueur (m) dartificialiteacute 1934 292 06 1963 566 12 1975 6853 140 1980 7495 153 1992 8086 166 2001 9 111 179 2006 9278 182
(Source Fnesmger 2009)
313 Dynamique hydroseacutedimentaire
bull Contexte mareacutegraphique
Le secteur de Perceacute est situeacute dans un environnement microtidal avec des mareacutees moyennes de
llm ayant un cycle mixte semi-diurne (Service hydrographique du Canada 2009) Lors des
grandes mareacutees la ligne des pleines mers supeacuterieures peut atteindre 17 m et le niveau
maximal enregistreacute a eacuteteacute de 23 m (Service hydrographique du Canada 2009) Les mareacutees
geacutenegraverent des courants cocirctiers pouvant atteindre 11 nœud lors du flot et 07 nœud lors du
jusant (Service hydrographique du Canada 2009)
bull Niveau marin relatif
En Gaspeacutesie le niveau marin relatif est en hausse et la reacutegion de la baie des Chaleurs est en
eacutetat de submersion nette (Koohzare et al 2008) Les donneacutees les plus fiables agrave proximiteacute de
la baie des Chaleurs sont celles de la station dEscuminac au Nouveau-Brunswick et
indiquent une tendance agrave la hausse du niveau marin relatif de 20 cmsiegravecle [soit 2 mman]
(Parkes et al 2006) Ces valeurs devraient ecirctre assez proches jusquau secteur de Perceacute si on
se fie aussi au modegravele geacuteophysique de Tarasov et Peltier (2004) En effet Je sud de la
Gaspeacutesie est situeacute dans une zone daffaissement isostatique (carte 35) ce qui accentue la
64
hausse des niveaux marins Toutes les cocirctes du Queacutebec ne sont pas pareillement sensibles agrave la
hausse du niveau marin relatif mais la reacutegion de Perceacute est consideacutereacutee comme y eacutetant
modeacutereacutement sensible voire fortement pour certains secteurs tels que la flegraveche littorale (Shaw
et al 1998)
CANADA
USA Modifieacute de Koohzare et al 2008
Carte 35 Mouvements verticaux de la croucircte terrestre dans lest du Canada (en mman)
bull Cellules hydroseacutedimentaires
Comme il est important de geacuterer la cocircte en fonction des cellules hydroseacutedimentaires
coheacuterentes la fin de notre zone deacutetude correspond agrave deux pointes rocheuses soit le cap
dEspoir au sud et la pointe Saint-Pierre au nord (carte 36) Cette approche par cellules
hydroseacutedimentaires a eacuteteacute preacuteconiseacutee par Dubois (1973) et utiliseacutee sur la Cocircte-Nord dans le
cadre de leacutetude mise en place par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges (Dubois et al
2005) Dapregraves Ballinger et al (2000) il serait preacutefeacuterable deffectuer tous les plans de gestion
du littoral au niveau de chaque cellule cocirctiegravere mecircme si lauteur concegravede quen pratique cest
65
relativement difficile en termes de ressources humaines neacutecessaires car on se situe agrave une
eacutechelle locale laquo Le littoral fonctionne comme un systegraveme aucune de ses parties nest lagrave par
hasard aucune ne fonctionne isoleacutementraquo (Pinot 1998)
__ Courant de deacuterive principale
Courant de deacuterive secondaire
Caps des Cannes de Roches t
1 250 2500 5000 Susan Drelza 2009 megravetres
1- 0 Source des donnees Bernalchez et al 2008
Carte 36 Courants de deacuterive principale et secondaire du secteur de Perceacute
bull Tempecirctes
Se situant agrave lextreacutemiteacute de la baie des Chaleurs et ouvrant sur le golfe du Saint-Laurent la
ville de Perceacute est exposeacutee aux multiples tempecirctes qui peuvent y survenir Le fetch est
important principalement de lest et du sud-est (tableau 37) et nest entraveacute par presque
aucun obstacle hormis licircle Bonaventure (carte 32)
Tableau 37 Fetch auquel sont soumises les cocirctes de Perceacute
Orientation Longueur (km) lJord-est 107
Est 366 Sud-est 339
Sud 178 Sud-ouest 93
Ce sont donc principalement les tempecirctes de lest qui frappent ses cocirctes Entre 2003 et 2005
46 du nombre total des tempecirctes recenseacutees dans lEst du Queacutebec ont affecteacute la cocircte de
66
Perceacute (Savard sd) Ce sont les tempecirctes avec des vents du nord-est ou du sud-est qui
produisent les vagues qui affectent le plus le littoral de Perceacute (figure 31) Il est agrave noter que
ces tempecirctes sont celles qui produisent des surcotes sur les cocirctes (Savard et al 2008)
Nord 345 0
277
Ouest 90 Est 270
111
180 169
Sud Sav ard et al 2008
Figure 31 Direction des vagues engendreacutees par les tempecirctes du golfe du Saint-Laurent et reacutegions qui en sont affecteacutees
314 Eacutevolution de la cocircte
bull Eacutevolution historique
Leacutevolution du trait de cocircte agrave long terme a eacuteteacute tregraves variable (Bernatchez et al 2008 a)
Fluctuant de 1934 agrave 2001 entre une accreacutetion de 014 rnan pour les flegraveches littorales et un
recul de 020 rnan pour les falaises rocheuses Comme on peut le voir agrave la figure 32 les
mesures deacutevolution sont variables tant dans lespace (selon les types de cocircte) que dans le
temps (selon la peacuteriode consideacutereacutee)
67
07 10
c 06 8
(1j
Ecirc 05 04 6
C Q)
03 4 E ~ (1j0
~
02 01
O-l--lt---r-shy
-01
2 3 o lt CD J
~
~
-02 -03
--shy0CD o
~ -04 -6 0shyCD
-05 -06
-8
-07 -10
Taux de deplacement (man) o Fleacuteche littorale Deacuteplacement moyenfpeacuteriode o Basse falaise rocheuse o Terrasse de plage bull Deacuteplacement (m)
Moyenne falaise rocheuse bull Haute falaise rocheuse o Moyenne globale
o Moyenne globale sans les cocirctes artificialiseacutees
Bematchez el al 2008 a
Figure 32 Eacutevolution globale de la ligne de rivage en fonction du type de cocircte entre 1934 et 2001
bull Eacutevolution reacutecente
Depuis 2005 49 bornes implanteacutees par le LDGIZC de lUQAR permettent dobtenir des taux
deacuterosion ou daccreacutetion actuels tregraves preacutecis pour la municipaliteacute de Perceacute (Bernatchez 2006)
Les deux types de cocirctes qui sont suivies pour la municipaliteacute de Perceacute sont les falaises
rocheuses et les terrasses de plage Les premiegraveres sont affecteacutees par un taux deacuterosion moyen
de 009 rnan soit tregraves proche des taux moyens de la MRC ou de la Gaspeacutesie (respectivement
011 et 014) Pour les terrasses de plage les taux deacuterosion moyens agrave Perceacute sont de
035 rnan eacutegalement proches des taux de la MRC et de la reacutegion (respectivement 042 et
040) Le fait deffectuer des mesures annuelles permet de se rendre compte de la variabiliteacute
qui peut exister entre deux anneacutees car les processus ne suivent pas toujours deacutevolution
lineacuteaire mais souvent saccadeacutee Par exemple les terrasses de plages de Perceacute ont reculeacute en
moyenne de 014 m entre 2005 et 2006 mais de plus de 054 m lanneacutee suivante (tableau 38)
68
Tableau 38 Taux de recul moyens reacutecents dans le secteur de Perceacute (2005-2007)
Taux de recul moyens dans le secteur de Perceacute (2005 agrave 2007)
Type de cocircte Taux moyen (rnan)
terrasses de plage 035 (entre 014 et 054)
falaises rocheuses 009 (entre 006 et 012)
tout type de cocircte 014
(Source des donneacutees LDGIZC 2009)
bull Processus actifs particuliers
Les aleacuteas preacutesents sur le territoire agrave Jeacutetude sont leacuterosion par les vagues les glissements en
plan les eacuteboulements-eacuteboulis et les effondrements-eacutecroulements (calte 37) La submersion
est eacutegalement un aleacutea qui affecte de grandes portions de la cocircte telles que la flegraveche littorale le
marais cocirctier et les terrasses de plage de lanse de Cap-dEspoir du village de Perceacute de
Coin-du-banc et de la rive nord de la Malbaie (carte 37)
Sapement par Submersion
les vagues
Eboulemenl Eboulis
Effondrement m Ravinement Ecroulement ~ Suffosion
Processus cryogeacuteniques Pointeshy
ii1
LAnse-agrave-Seaufiis
Mfii~ 0 2500 5000 Fond de carte base de donnee topographIque du Queooc au 120 000 ~ megravetres Donnees LOGIeZ Univesiteacute du Queacutebec agrave Rimouski Cartographie Susan Drejza 2009
Carte 37 Aleacuteas cocirctiers dans la zone cocirctiegravere de Perceacute
69
Dans les falaises du secteur les processus les plus actifs sont les processus
cryogeacuteniques hydrogeacuteologiques et les processus de pente Les reacutesurgences dans les parois
entraicircnent la formation de cocircnes de glaces qui fragilisent la roche (figure 34 B et E) Leacutetude
de Daigneault (2001) montre que les processus de cryoclastie agissent sur lensemble des
falaises rocheuses et que si les pertes de mateacuteriaux quils engendrent sont faibles elles nen
sont pas moins constantes tout au long de lanneacutee ce qui les rend responsables dune part
importante des reculs mesureacutes (figure 34 A)
Les eacutecroulements et les glissements en plan sont conditionneacutes par le pendage des
couches seacutedimentaires Comme le pendage horizontal est majoritaire (65 des falaises) les
eacuteboulements sont importants La suffosion etou le fait que les couches les plus alteacutereacutees sont
plus facilement deacutegageacutees par la mer creacuteent des encoches et des caviteacutes basales ce qui
fragilise les falaises (tableau 39) Les glissements en plan ont lieu dans les secteurs de
pendage oblique (233 des cocirctes)
Tableau 39 Pendage des falaises rocheuses de Perceacute
Pendage des falaises Longueur (m) horizontal agrave subhorizontal 25650 659
oblique 9079 233 subvertical 2940 75
non deacutetermineacute 1 279 33 TOTAL 38948 100
315 Climat du secteur deacutetude
La zone deacutetude est caracteacuteriseacutee par un climat tempeacutereacute froid Les tempeacuteratures
neacutegatives hivernales permettent la mise en place dun manteau neigeux ainsi que dun pied de
glace (figure 33) La preacutesence de ces eacuteleacutements durant les mois d hiver a un effet protecteur
sur la cocircte (Bernatchez et Dubois 2008)
70
120 60
50 100
40 ---shy0
80 0 ~
30 Q) c c Q)
Ul gt sect
co-
60 20 0 E Q) shy
0
~ shy
40 10
J-co shy
Q)
0 0shy
0 E Q)
fshy20
-10 +
o -20
Principal type de preacutecipitation
1 1 Neige ~ Pluie ou neige bull Pluie
source des donneacutees Environnement Canada 2009
Figure 33 Diagramme ombrothermique de la station de Gaspeacute (40 km au NNE du site deacutetude)
II est donc important de consideacuterer les diffeacuterents processus lieacutes au froid tels que la
cryoclastie et le glaciel les eacutecoulements souterrains entre les couches de gregraves et le couvert de
neige (figure 34) Dun point de vue geacuteomorphologique la saison froide nest donc pas une
saison passive bien au contraire (Bernatchez et Dubois 2008)
71
Figure 34 Processus actifs sur les cocirctes en hiver
En A geacutelifraction sur le pied de glace En B eacutecoulements hivernaux entre les couches rocheuses En C couleacutee boueuse En D eacuteboulements de surplombs en hiver malgreacute la preacutesence dun pied de glace et en E le pied de glace et des cocircnes de glace copy SD
Les tempeacuteratures mesureacutees dans lEst du Queacutebec ont subi une hausse au cours du
dernier siegravecle (Jolivet et Bernatchez 2008) La tendance des tempeacuteratures moyennes agrave la
station de Gaspeacute preacutesente un reacutechauffement de + 077 oC sur une peacuteriode de 91 ans
(+ 001 oCan) mais atteint + 137 oC (+ 007 OCan) pour les 20 derniegraveres anneacutees (J01 ivet et
Bernatchez 2008) En hiver la hausse est deux fois plus importante (Jolivet et Bernatchez
2008) De plus pour la reacutegion de Perceacute la baisse preacutevue dans le nombre de jours avec de la
glace de mer est de lordre de 58 sous un climat hivernal avec 2 oC de plus soit environ en
2050 (Senneville et Saucier 2008) Ces eacuteleacutements auront probablement des conseacutequences
quil faudra prendre en compte dautant que les modifications sont plus importantes pour les
tempeacuteratures hi vernales
72
Au Queacutebec ce sont surtout les vagues de tempecirctes et les pluies diluviennes qui
affectent les cocirctes (Frisinger et Bematchez 2009) cest pourquoi il est important de
connaicirctre ces paramegravetres et leur eacutevoJution pour le secteur agrave leacutetude
- La direction dominante des vents mesureacutes pour la reacutegion de Perceacute est dest davril agrave aoucirct
mais douest de septembre agrave mars (Environnement Canada 2009) Cependant les vents de
tempecirctes sont principalement douest
- Les pluies diluviennes sont caracteacuteriseacutees par une forte abondance de preacutecipitation en un
court laps de temps Ce type de preacutecipitation survient dans le secteur de Perceacute avec une
reacutecurrence moyenne de 1 fois par 15 an mais les eacutevegravenements ayant un impact pour la
population ont une peacuteriode de retour moyenne de 31 ans (Friesinger et Bernatchez 2009 a)
Il est important de les prendre en compte eacutetant donneacute les impacts quelles peuvent engendrer
sur le milieu naturel et les infrastructures notamment en pouvant deacuteclencher des mouvements
de masse dans les falaises littorales (Bernatchez et Dubois 2004 Colantoni et al 2004
Heacutenaff et al 2002)
32 Contexte humain
32 J Perceacute petite municipaliteacute cocirctiegravere
La population de la municipaJiteacute de Perceacute est de 3 4) 9 habitants (recensement 2006)
Ces habitants sont reacutepartis en 6 noyaux de peuplement qui correspondent principalement aux
municipaliteacutes qui existaient avant la fusion en ]970 entre les municipaliteacutes de Saint-Georgesshy
de-Mal baie Barachois Bridgeville Perceacute Cap-dEspoir et Val-dEspoir La population de
Perceacute a connu une diminution importante depuis J971 en perdant plus du tiers de son effectif
(figure 35) Il sagit dune des plus fOltes baisses parmi les municipaliteacutes du Queacutebec
73
6000
5198
5000
4000 4028 3993
3419
6 3000 i
t 2000
3614
1000
0
1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
source des donneacutees Recensement Canada 2006
Figure 35 Eacutevolution de la population de Perceacute
Comme pour le reste de la Gaspeacutesie il sagit dun secteur qui est fortement marqueacute
par la lineacuteariteacute de loccupation humaine le long du littoral Le territoire de la MRC du
Rocher-Perceacute est un territoire ougrave historiquement et encore actuellement le deacuteveloppement
seffectue le long du littoral (MRC Rocher-Perceacute 2005) Ceci a pour effet que plus des trois
quarts de la population de la MRC du Rocher-Perceacute sont disperseacutes le long de la route 132
(MRC Rocher Perceacute 2005)
Il est important de consideacuterer le caractegravere particu lier que confegravere le statut
dalTondissement naturel et historique au territoire de Perceacute (Mongrain 2006) Les roulottes
y sont notamment interdites en dehors des campings ce qui limite le nombre de constructions
anarchiques sur Je littoral constructions qui pourraient eacuteventuellement se transformer en
reacutesidences
74
322 Portrait eacuteconomique
Dun point de vue eacuteconomique Je portrait que lon peut dresser de la municipaliteacute de
Perceacute est une petite municipaliteacute avec un important secteur primaire (principalement
foresterie et pecircches) et tertiaire (principalement lieacute au tourisme) Le secteur de lheacutebergement
et des services de restauration occupe pregraves dun actif sur 6 dans la municipaliteacute soit 154
(tableau 310) Cette forte proportion tregraves au-dessus de la moyenne provinciale (63 )
montre que le tourisme occupe une position eacuteconomique primordiale pour leacuteconomie de la
municipaliteacute de Perceacute
Tableau 310 Population active selon le secteur eacuteconomique dactiviteacute
Perceacute Rocher-Perceacute
(MRC) Gaspeacutesie
Icircles-de-Ia-Madeleine Queacutebec
Agriculture foresterie pecircche et chasse
183 107 103 2 5
Heacutebergement et services de restauration
15 4 92 77 6 3
Commerce de deacutetail 131 13 5 128 120
Fabrication 112 14l 10 8 146
Services (administratifs et autres)
8 8 33 34 3 6
Construction 77 62 57 52
Services denseignement 62 6 7 6 7 6 9
Administrations publiques 5 0 64 74 62
Soins de santeacute et assistance sociale
46 126 14 7 11 2
Transport et entreposage 35 29 41 4 6
Autres 62 9 1 11 1 21 9
Source des donneacutees Institut de la statistique du Queacutebec - Recensement de 2006 Cateacutegories du Systegraveme de Classi fication des Industries de lAmeacuterique du Nord (SCIAN) de 2002
Pourcentage des actifs de plus de 15 ans
Leacuteconomie est fortement baseacutee sur le tourisme avec notamment le parc national du
Queacutebec de lIcircle Bonaventure et du Rocher Perceacute mecircme si cette activiteacute est marqueacutee par une
grande saisonnaliteacute En effet le village de Perceacute est connu et reconnu internationalement pour
son rocher ses paysages magnifiques ainsi que la richesse faunistique de licircle Bonaventure
Le parc reccediloit de 300000 agrave 500 000 visiteurs par anneacutee (MRC du Rocher-Perceacute 2005) soit
85 agrave 150 fois plus que la municipaliteacute ne compte dhabitants Au sein de la MRC Perceacute a
7S
dailleurs eacuteteacute deacutesigneacutee comme ayant le rocircle de laquo pocircle sectoriel touristiqueraquo (MRC Rocher
Perceacute 2005) Le secteur reacutecreacuteotouristique misant sur la grande nature laventure la culture et
le tourisme de santeacute est dailleurs un creacuteneau deacutefini comme leader par le gouvernement du
Queacutebec dans le cadre de son programme ACCORD (2002 2003) Cela signifie que le
gouvernement qui a chapeauteacute le programme ACCORD juge quil sagit dun creacuteneau dans
lequel la reacutegion est en mesure de jouer un rocircle de leader nord-ameacutericain ou mondial Les
retombeacutees du tourisme estival sont donc tregraves importantes pour la municipaliteacute
Cependant la MRC du Rocher-Perceacute est la 2eacuteme MRC la plus pauvre du Queacutebec Cela
ne lui donne donc que peu de ressources pour reacutepondre aux diffeacuterentes tacircches qui lui sont
deacuteleacutegueacutees en matiegravere dameacutenagement cocirctier et ce malgreacute la longueur du trait de cocircte dont
elle a la charge et les enjeux importants auxquels elle fait face
323 Activiteacutes le long de la cocircte
Dans la reacutegion de Perceacute loccupation du territoire cocirctier se reacutepartit principalement
entre un usage lieacute aux voies de communication (34 du lineacuteaire cocirctier) aux secteurs
reacutesidentiel (8 ) commercial (4 ) ainsi quagrave la villeacutegiature (2 ) (figure 36) Limportance
des voies de communication dans le secteur cocirctier vient de la proximiteacute de la route 132 avec
la ligne de rivage ainsi que de la preacutesence de la voie ferreacutee sur la flegraveche littorale de Barachois
Les zones reacutesidentielles sont principalement relieacutees agrave linstallation des noyaux vi Ilageois
autour des ports et donc le long de la mer Mentionnons aussi que 35 de la faccedilade maritime
est encore naturelle et que 49 nest pas bacirctie (figure 36)
Les activiteacutes preacutesentes le long de la cocircte peuvent devenir des enjeux si celles-ci sont
toucheacutees par les aleacuteas naturels deacuterosion ou de submersion Il convient donc de bien les
documenter afin de mieux saisir les perspectives pour le secteur qui connaicirct deacutejagrave actuellement
plusieurs probleacutematiques cocirctiegraveres
76
autres (5 )
(J)
~ Cl C o c (J) c 1~ shyQ)
1shy
Figure 36 Occupation du territoire cocirctier agrave Perceacute Est recenseacutee loccupation la plus proche de la cocircte Par exemple mecircme si des reacutesidences sont
construites en arriegravere dune route la zone sera classeacutee laquo voie de communication raquo
bull Transports
La route 132 comme seul lien reacutegional est primordiale pour la municipaliteacute mais aussi pour
la reacutegion Cette route constitue lartegravere principale des localiteacutes ainsi que le lien privileacutegieacute avec
les reacutegions limitrophes La route nationale 132 longe le littoral sur la majeure partie de son
parcours gaspeacutesien ce qui la rend plus proche des zones agrave risque Plus de 9 km de cocirctes sont
dabord occupeacutes par cette voie qui repreacutesente 40 des voies de communication que lon
retrouve dans la zone littorale (tableau 311) En plusieurs endroits elle est agrave une distance
infeacuterieure agrave 10 megravetres de la ligne de rivage Depuis son prolongement jusquagrave Perceacute en 1929
cette voie a eacutegalement permis lessor du tourisme reacutegional
77
Tableau 311 Reacutepartition du type de voies de communication dans la zone cocirctiegravere de Perceacute
Longueur Type de voie de communication m 00 Route 132 9350 402 Route locale 2505 108 Route locale non paveacutee 3947 170 Voie ferreacutee 7448 320
TOTAL 23250 100
La voie ferreacutee construite en J911 emprunte elle aussi de grandes portions de cocircte
notamment sur la flegraveche littorale du Barachois (figure 37) Elle permet agrave un train de
passagers (le laquo Chaleurs raquo) ainsi quaux trains de marchandises de desservir Perceacute et Gaspeacute
car il ny a pas de voie ferreacutee sur la rive nord Selon Shaw et al (1998) ce tronccedilon est
menaceacute par la submersion et aussi par la migration de la flegraveche Les auteurs classifient ce
tronccedilon comme eacutetant tregraves sensible agrave la hausse du niveau marin relatif (comme 3 des cocirctes
canadiennes Shaw et al 1998)
Figure 37 La voie ferreacutee sur la flegraveche du Barachois un enjeu majeur
bull Infrastructures reacutesidentielles
Les zones reacutesidentielles occupent 8 des cocirctes (figure 36) mais elles sont eacutegalement tregraves
souvent preacutesentes immeacutediatement en arriegravere de la route 132 dans les secteurs ougrave celle-ci
longe le littoral En 200 1 421 bacirctiments se situaient agrave moins de 100 megravetres de la ligne de
rivage (tableau 312) Si Jon regarde quels sont les types de cocirctes qui semblent les plus
78
attractifs on remarque quil y a pregraves de 4 fois plus de bacirctiments en bordure des cocirctes agrave
terrasses de plage que des falaises rocheuses (en fonction de la longueur) (tableau 312) Les
noyaux villageois sont principalement installeacutes dans les zones les plus accessibles cest-agraveshy
dire les terrasses de plage car ils proviennent historiquement danciennes installations de
pecircche Cependant lon sait maintenant que ce sont les zones soumises aux plus forts risques
deacuterosion et de submersion
Tableau 312 Reacutepartition des bacirctiments agrave moins de 100 m du trait de cocircte selon le type de cocircte
Nombre de Longueur Bacirctiments par km bacirctiments de cocircte (km) de cocircte
Falaise 258 389 66 Terrasse de place 160 61 262
TOTAL 418 450 93
Le haut taux de deacuteveloppement (maisons et chalets) du littoral de la baie des Chaleurs fait
que la reacutegion va ecirctre affecteacutee par des probleacutematiques majeures agrave lavenir bien que
physiquement la cocircte ne soit seulement consideacutereacutee que modeacutereacutement sensible agrave la hausse du
ni veau mari n (Shaw et al 1998) La municipaliteacute de Perceacute sinscrit elle aussi dans ce
contexte
bull Villeacutegiature
Les zones de villeacutegiatures sont occupeacutees par des chalets ou des reacutesidences secondaires Elles
occupent seulement 2 des cocirctes agrave Perceacute puisque les touristes logent plutocirct dans les
nombreux hocirctels et motels
bull Activiteacutes reacutecreacuteatives
Plusieurs activiteacutes reacutecreacuteatives sont pratiqueacutees le long de la cocircte de Perceacute (carte 38) On
compte notamment la cueillette de mollusques (myes coques) la deacutetente sur les plages la
baignade la randonneacutee peacutedestre la randonneacutee cyclable la reacutecolte dagates et de jaspes Ces
activiteacutes sont pratiqueacutees aussi bien par la population locale que par les touristes de passage
() Cgt ~
vgt Saint-Georgesshy
00 ~ de-Mal baie
gtshyo ~
lt ~
(Il (gt
o ~
(Ti (Il (gt Pointeshy
~ Saint-Pierre
3 Cgt
2middot 3 (Il (gt
a (Il
Cgt Golfe Saint-Laurent (Il
03 o l
a (Il
(Il
5 (Il
--shyN o 8 ---shy Clp ltlEspOIr
PrCicircmenJf1F1
AclivltSUlllt-Ij)ltlGlllJll
A Bgnd l leo~y~~ oilOI AAcl ISanebull ~ an
bull
erf oIo1tlt dl P 1 11 C - dcl$ ~411fi7 ObbullbullolO ~ ~
0- ~~
~ Secteur de Perceacute
D bull Cap BlallC
Icircle Bonaventure
_ Rc([~ CJ1(j11 P S f1 (te j)Sp bullmiddot
III SOrtlllS tIl nit oS
Q bull 10 KIIl
1 1 1 1 -----1__----_--J 0 -l
80
bull Infrastructures eacuteconomiques
Les infrastructures eacuteconomiques comprennent les infrastructures lieacutees agrave lactiviteacute touristique
qui sont tregraves importantes pour la reacutegion Celles-ci sont souvent construites en bordure de
leau afin de profiter de lattrait que la vue peut exercer sur les touristes Ainsi sur le
territoire deacutetude 25 km de cocirctes sont occupeacutes par ces infrastructures agrave haute valeur
(tableau 313)
Tableau 313 Longueur des cocirctes occupeacutees par les infrastructures touristiques
Longueur Type dinfrastructure touristique m 00
Heacutebergements 1 629 628 Heacutebergement et commerce 85 33 Heacutebergement et restauration 93 36 Restauration 140 54 Camping 647 250
TOTAL 2595 100
bull Activiteacutes portuaires
Les 3 ports du secteur (LAnse-agrave-Beaufils Perceacute et Belle-Anse) sont non seulement la base
de leacuteconomie des pecircches du secteur mais aussi celle des activiteacutes touristiques Ces
infrastructures sont donc importantes pour la municipaliteacute
bull Infrastructures patrimoniales
Dapregraves lOffice queacutebeacutecois de la langue franccedilaise (2008) le patrimoine et plus
particuliegraverement le patrimoine historique fait reacutefeacuterence laquo agrave lensemble des richesses dordre
culturel appartenant agrave une communauteacute et transmissibles dune geacuteneacuteration agrave une autre raquo Dans
la zone deacutetude cela comprend principalement des sites domestiques et des sites maritimes
(Rioux-Pin 2008) Certains sont classeacutes et dautres non Parmi les sites maritimes on
retrouve par exemple les entrepocircts de la compagnie de pecircche Robin servant de postes
daccueil pour le parc de la Sepaq ou le phare du Cap Blanc Les sites domestiques quant agrave
eux sont des exemples de maisons historiques qui ont pu ecirctre preacuteserveacutes jusquagrave nos jours
81
Deux sites cocirctiers sont classeacutes dans le Reacutepertoire des lieux patrimoniaux du Canada
(2009) agrave savoir la Villa Frederick James et la Maison Briard dans le centre du village de
Perceacute (figure 38) Ce reacutepertoire inventorie eacutegalement lensemble de Jarrondissement naturel
de Perceacute pour son inteacuterecirct historique important Linventaire reacutealiseacute par Pichat et Patsy (1998)
dans le cadre du Plan directeur du patrimoine de la Gaspeacutesie comprend les deux maisons
preacuteceacutedemment classeacutees mais y ajoute eacutegalement la Reacutesidence Plourde (Anse-agrave-Beaufils)
Toutes les infrastructures patrimoniales ne beacuteneacuteficient donc pas dune protection
Figure 38 Exemple de patrimoine domestique maison ancienne (village de Perceacute)
CHAPITRE IV
EacuteVOLUTION HISTORIQUE DES RISQUES COcircTIERS ET DE LOCCUPATION DU
TERRITOIRE EN LIEN AVEC SA GESTION
Afin de deacuteterminer en quoi lapplication de mesures de gestion de la zone cocirctiegravere a
pu influencer leacutevolution de loccupation des terres et les risques cocirctiers une eacutetude de
leacutevolution historique de loccupation du territoire a eacuteteacute effectueacutee Leacutetude sest inteacuteresseacutee
dabord au cadre bacircti puis aux surfaces non bacircties et finalement aux voies de
communication
Au deacutebut du 20egraveme siegravecle aucune regraveglementation nencadrait les constructions et la
deacutelivrance des permis de construction Au cours de la i-e moitieacute du siegravecle des lois ont eacuteteacute
voteacutees et progressivement appliqueacutees afin dharmoniser les usages et de limiter les risques
pour les populations Les objectifs de ce chapitre sont donc (a) didentifier les modifications
de loccupation des terres et les divers eacuteleacutements qui en sont la source (b) de cerner quels ont
eacuteteacute les effets de la mise en place de lois de gestion des constructions par les MRC et les
municipaliteacutes et enfin Cc) danalyser leacutevolution des risques cocirctiers pour le territoire
83
41 Eacutevolution du cadre bacircti
Les objectifs concernant leacutevolution du cadre bacircti sont de deacuteterminer leacutevolution de
loccupation du sol dans la zone littorale et de voir limpact des politiques dameacutenagement de
la zone cocirctiegravere et plus particuliegraverement de la politique de protection des rives du littoral et
des plaines inondables de 1987 et du scheacutema dameacutenagement de 1989 sur lorganisation du
territoire et des risques cocirctiers Limpact que pourraient avoir dautres facteurs tels que
leacuteconomie ou le contexte historique sur cette eacutevolution sera eacutegalement consideacutereacute
41 J Eacutevolution geacuteneacuterale du nombre de bacirctiments dans la zone Littorale
En 2001 le nombre de bacirctiments dans la zone littorale de Perceacute (agrave moins de J km de
la 1igne de rivage) eacutetait de 1 328 Il a subi une hausse entre 1934 et 1963 puis une baisse
jusquen 1980 puis une nouvelle hausse jusquagrave nos jours Le nombre de bacirctiments na
toutefois pas atteint le niveau de 1963 (figure 41) La diffeacuterence entre le deacutenombrement des
recensements de Statistique Canada et celui obtenu par photo-interpreacutetation est due agrave la
diffeacuterence de territoire couvert (toute la municipaliteacute versus la seule zone littorale) Mais les
tendances deacutevolution du nombre de bacirctiments sont similairement agrave la hausse depuis les
anneacutees 80 (par photo-interpreacutetation ou avec les recensements de Statistique Canada) Entre
198081 et 200 l le nombre de bacirctiments a augmenteacute entre 13 et 14 (respectivement par
photo-interpreacutetation et dapregraves les recensements)
84
1800
1600
1425 1430
1400 1328
1200
1000
800 l-shy --J
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
( Recensements ~~ Photointerpreacutetation
Figure 41 Nombre de bacirctiments obtenu par photo-interpreacutetation et nombre de logements priveacutes occupeacutes dapregraves les recensements
Cette hausse contraste cependant avec la tendance agrave la baisse de la population de la
municipaliteacute qui a perdu 29 de sa population entre 198 J et 2006 (figure 42)
6 CXXl -----------------------------shy
5100 4EŒJ
5CXXl 4686
4028 3993 4CXXl
3614 3419
3CXXlshy
2 CXXl 1 43) 1410 1 BX) 1 400 1 53)
1 middot1~65~-~1~~~~~bullbull=--bullbull~--bullbull---bullbull--- 1 CXXl
OL---------------------------J 1970 1975 1000 1005 1rogt 1005 2005 2010
Pcpulation ---+- LqpTents prieacutes occLpeacutes
source des donneacutees Recensement Canada 2006
Figure 42 Eacutevolution de la population et du nombre de logements priveacutes occupeacutes agrave Perceacute
85
Bien que la cocircte soit principalement constitueacutee de falaises rocheuses les terrasses de
plage accueillent plus de 47 fois plus de population par kilomegravetre de cocircte (figure 43)
Cependant on constate que le nombre de bacirctiments proches des falaises a eacuteteacute multiplieacute par 2
depuis 1934
16
14
~ 12~
~ a 10
1 8
~
~ 6
~ ~ 4
~ 2 0
0 bull bull bull bull 0 bull bull 193gt 1940 1950 1900 1970 1900 1900 2OCO 2010
Terrasse ce page 3J m -0- Falaise 3J m -tr-- Terrasses ce page 15 m - Falaise 15 m
15 m bacirctiments entre 0 et 15 megravetre du trait de cocircte 30 m bacirctiments entre 0 et 30 m du trait de cocircte
Figure 43 Eacutevolution du nombre de bacirctiments par kilomegravetre de cocircte en fonction du type de cocircte
412 Nombre de bacirctiments agrave risque et normes de gestion de la cocircte
Deux cateacutegories dinfrastructures sont consideacutereacutees comme laquo agrave risqueraquo soit celles qui
sont situeacutees entre 0 et 15 megravetres de la ligne de rivage ainsi que celles situeacutees entre 0 et 30
megravetres Ces deux distances agrave la cocircte peuvent de maniegravere reacutealiste correspondre agrave 50 ans
deacuterosion dans le secteur de Perceacute En 2001 le nombre de bacirctiments agrave risque selon le
sceacutenario probable seacutetablissait en effet quelque part entre le nombre de bacirctiments agrave moins de
15 m et celui agrave moins de 30 m (figure 44) Le nombre de bacirctiments qui est agrave risque probable
deacuterosion se situe donc quelque part entre les deux marges selon la configuration et la
86
dynamique propre agrave chaque secteur Eacutetant donneacute quil nexiste pas de donneacutee de sceacutenario
probable pour les anneacutees anteacuterieures les deux marges (15 et 30 m) ont eacuteteacute consideacutereacutees
comme le meilleur moyen dobtenir une estimation fiable du nombre de bacirctiments agrave risque
deacuterosion pour notre analyse de leacutevolution historique des infrastructures agrave risque
Le nombre de bacirctiments agrave risque connaicirct une augmentation nette depuis les anneacutees
1980 soit une augmentation de 35 uniteacutes pour ceux situeacutes agrave moins de J5 megravetres de la ligne de
rivage et une hausse de 44 uniteacutes pour ceux situeacutes agrave moins de 30 megravetres (figure 44)
200 175
180 bull 160
ll c 140
ecirc 120+gt
~ Q) 100 98 0 ~ 80 -g ~ 60
40 42 40
43
66bull64
20 29
0
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
_ agrave moins de 30 m de la ri-e agrave moins de 15 m bull SceacutenariOll probable deacuterosion pour 2050
Figure 44 Nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion selon leur distance agrave la cocircte
Au Queacutebec les eacuteleacutements de reacuteglementations reacutegissant les risques naturels sont entreacutes
en vigueur en 1979 avec la Loi sur lameacutenagement et lurbanisme (LAU) puis concernant
lameacutenagement des littoraux ont eacuteteacute compleacuteteacutes en 1987 par le biais de la Politique de
protection des rives du littoral et des plaines inondables dans le cadre de la Loi sur la qualiteacute
de lenvironnement (LQE) (figure 45) La Loi sur lameacutenagement et lurbanisme eacutevoque
cette compeacutetence dans son article 54 laquoLe scheacutema dameacutenagement et de deacuteveloppement
doit agrave leacutegard du territoire de la municipaliteacute reacutegionale de comteacute deacuteterminer toute zone ougrave
Joccupation du sol est soumise agrave des contraintes particuliegraveres pour des raisons de seacutecuriteacute
87
publique telle une zone dinondation deacuterosion de glissement de terrain ou dautre
cataclysme ou pour des raisons de protection environnementale des rives du littoral et des
plaines inondables raquo (LAU Section Il 54 1979) Puis la politique de protection des rives
du littoral et des plaines inondables ajoute quil est laquo interdit lutilisation des rives et du
littoral des lacs et des cours deau pour reacutealiser des constructions des ouvrages ou des
travaux raquo (MDDEP 2009) Dans la MRC du Rocher-Perceacute les recommandations de ces
deux lois ont eacuteteacute appliqueacutees en 1989 par la mise en place du scheacutema dameacutenagement La
MRC du Rocher-Perceacute utilise de maniegravere stricte les marges prescrites par la LQE lorsquil
sagit de deacuteterminer les zones agrave risque eacutetant donneacute quelle ne dispose pas de moyens
financiers ou techniques pour reacutealiser dautres eacutetudes de risque qui permettraient didentifier
toutes les zones soumises agrave des contraintes
r------------------------------------------------------------------------------
1
Reacutecapitulatifdes lois dameacutenagement 1
1
1979 Loi sur lameacutenagement et lurbanisme - Instauration des scheacutemas dameacutenagement (responsabiliteacute des MRC) - Identification des zones ougrave Joccupation du sol est soumise agrave des contraintes
1987 Loi sur la qualiteacute de lenvironnement Inclus la Politique de protection des rives des berges et des plaines inondables - Objectif principal protection environnementale de leacutecotone - Objectif secondaire assurer la seacutecuriteacute des personnes et des biens
t
- Bandes de 10 ou 15 megravetres agrave compter de la limite des hautes eaux t
1 t t t
Modi fieacutee en 199 J 1996 2005 el 2008 t t 1 t
1989 Entreacutee en vigueur du 1er scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute 1 1 1 t 1 1 1(anciennement MRC de Pabok)
11 1 - Applique la LQE avec une marge variant de 10 agrave 15 m 1 1 1
1 1 1 1 1
1
- Reacutepond ainsi aux objectifs de la LA U en ce qui a trait aux zones soumises agrave contrainte 1
1 1 1 2001 Loi sur la seacutecuriteacute civile 1
t - Creacuteation des scheacutemas de seacutecuriteacute civile (responsabiliteacute des MRC) 1t _ -----------1
Figure 45 Reacutecapitulatif chronologique des lois dameacutenagement (Queacutebec)
Alors que ces deux lois (LAU et LQE) doivent permeltre de limiter les risques naturels pour
les populations du Queacutebec et plus particuliegraverement dans les zones littorales on peut constater
une hausse du nombre et du pourcentage de bacirctiments il risque en zone littorale depuis ces
anneacutees-lagrave (figures 44 et 46)
88
18
al J 0 rigt C
16
14
12
lt) ) lt -J
0gt 1shy0gt
w a -J
1shy00 0gt
co eumlE Q)
_Q) E ~ Q) u Cl)
Cf) co C
bullbull Q)
0gt E 00 co0gt _
CIl -0
$ 10 c ltgt ecirc 8 ~ -el 6 ~ 0
4
2
0 193) 1940 1950 1~ 1970 1œcJ 1900 2CXXl 2010
agrave moins de 30 m __-agrave moins de 15 m t selon le Sceacutenario probable
Figure 46 Eacutevolution de la proportion de bacirctiments agrave risque parmi ceux de la zone littorale
Lapplication de ces lois ne semble donc pas avoir permis de limiter ou de stabiliser
les constructions dans des secteurs probablement agrave risque agrave contrario elles ont mecircme
augmenteacute depuis Cette tendance agrave la hausse peut ecirctre lieacutee agrave la conjoncture qui favorise la
proximiteacute de leau pour des raisons de bien-ecirctre personnel (paysage activiteacutes littorales cadre
de vie) Mais cela soulegraveve un problegraveme de gouvernance puisque les lois qui ont eacuteteacute mises en
place au bon moment nont pas joueacute leur rocircle de protection de la population et des biens ni
du milieu naturel Alors mecircme que la hausse du nombre de bacirctiments dans la zone littorale
est seulement de 13 entre 1980 et 200 l le nombre de bacirctiments dans les 15 premiers
megravetres de la zone agrave risque augmente de 1333 (tableau 41) La tendance agrave la hausse est
donc plus forte lorsquon se rapproche du trait de cocircte
Tableau 41 Eacutevolution du nombre de bacirctiments proches du trait de cocircte
Distance des bacirctiments Evolution entre avec la cocircte 1980 et 2001 ()
entre 0 et 15 m + 1333 entre 0 et 30 m + 512
89
Dans le cadre de lapplication de la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement 716 de notre
zone deacutetude devrait posseacuteder une marge inconstructible dau moins 15 megravetres (annexe 4) Il
est donc possible de sinterroger sur lorigine des 21 nouveaux bacirctiments qui viennent
sajouter entre 1992 et 2001 aux 43 qui eacutetaient deacutejagrave agrave risque agrave moins de 15 megravetres de la ligne
de rivage (figure 44)
413 Eacutevolution du type de bacirctiments
La forte baisse agrave la fois de la proportion de bacirctiments agrave risque ainsi que de leur
nombre entre 1934 et 2001 peut paraicirctre surprenante Des analyses compleacutementaires des
types de bacirctiments ont donc eacuteteacute effectueacutees pour deux secteurs (village de Perceacute et Capshy
dEspoir) afin didentifier en plus du nombre la vocation et le type de bacirctiment (tableau 42
et 43)
Tableau 42 Type et vocation des bacirctiments pour le secteur de Cap-dEspoir
~
0 Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de
0shyC) bacirctiments secteur 30 m 15 m w 0 activiteacute lieacutee agrave la pecircche 5 3 1 0shyro uuml entrepocirctgrangehangar 27 8 6
ltt habitation 35 2 1 C) Dl ~ TOTAL 67 13 8
Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de
bacirctiments secteur 30 m 15m 0 0shy activiteacute lieacute agrave la pecircche - - -C)
w =0
entrepocirctgrangehangar 16 2 2 0shyCIl
habitation 48 7 2 0 chalet 2 2 1 rshy0 commerce 1 - -0 N halte routiegravere 1 1 1
TOTAL 68 12 6
90
Tableau 43 Utilisation des bacirctiments pour le secteur du village de Perceacute
Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de bacirctiments secteur 30m 15 m
00)
2 activiteacute lieacute agrave la pecircche 16 8 5 0)
0 0)
entrepocirctgrangehangar 18 3 2 0 habitation 100 10 4 0)
0gt ~ eacuteglise 1 - --gt phare 1 1 -ltt C) (j) r-
gros bacirctiment indeacutetermineacute 7 - -
petit bacirctiment indeacutetermineacute 17 8 6
TOTAL 160 30 17
Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de bacirctiments secteur 30m 15 m
activiteacute lieacute agrave la pecircche - - -
entrepocirctgrangehangar 9 - -
habitation 172 11 3
eacuteglise 1 - -
phare 1 1 -00)
2 commerce 24 1 1 0)
0 eacutecole 3 - -0)
0 0)
0gt
motelhotelheacutebergement campinq
101 30 15 ~ -gt site historique de pecircche 4 1 1
r-service public 7 - -
a a bar 2 1 -CI
restaurant 11 2 1
garage municipal 3 1 -
maison mobile 11 - -
autre 2 1 -
gros bacirctiment indeacutetermineacute - - -petit bacirctiment indeacutetermineacute 11 - -
TOTAL 362 49 21
91
Ces analyses reacutevegravelent une diffeacuterence notable dans les usages des bacirctiments En 1934
les bacirctiments cocirctiers comprennent plutocirct des reacutesidences ainsi quun grand nombre de
bacirctiments relieacutes agrave la pecircche ou des hangarsentrepocirctsgranges alors quaujourdhui ces
bacirctiments utilitaires agrave faible valeur et ces cabanes qui semblent veacutetustes ont complegravetement
disparu (Cap-dEspoir) (voir tableaux 42 et figure 47-A) Dans le village de Perceacute le mecircme
type de bacirctiments eacutetait preacutesent en 1934 mais en 2001 ils ont eux aussi disparu au profit dune
nouvelle classe de bacirctiments agrave savoir les eacutetablissements dheacutebergements pour touristes
(motel hocirctel camping) (voir tableaux 43 et figure 47-B) Ces derniers repreacutesentent
dailleurs 71 (agrave 15 m) et 64 (agrave 30 m) des bacirctiments agrave risque du secteur Les bacirctiments
actuels ont une valeur ajouteacutee plus importante que ceux des anneacutees 30 agrave cause des retombeacutees
eacuteconomiques quils procurent agrave la communauteacute Le type de construction a eacutevolueacute au cours du
20egraveme siegravecle Ils sont eacutegalement plus vulneacuterables aux risques cocirctiers notamment car les
habitations sont occupeacutees de maniegravere annuelle et non plus seulement durant la peacuteriode
estivale Ainsi comme les coucircts des bacirctiments et leur vulneacuterabiliteacute ne sont plus les mecircmes en
2001 par rapport agrave ce quils eacutetaient en 1934 les risques inheacuterents sont eacutegalement diffeacuterents
92
A - Cap-dEspoir 1934 2001
Activiteacutes lieacutees Halte routiegravere agrave la pecircche 17
13
17 Chalet
3374 HabitationEntrepocircUgrangehangar
B - Village de Perceacute 1934 2001 Petits Site historique de pecircche
Activiteacutes lieacutees bacirctiments 5 - shy
agrave la pecircche35 Restaurant ~4
29 5 5
o o 3 3 CD ()
12 CD
EntrepocircU grange 71
24 hangar MotelHocirctel Habitation HeacutebergemenUCamping
Figure 47 Type de bacirctiments agrave moins de 15 m du trait de cocircte
La baisse dans le nombre de bacirctiments agrave risque cocirctier ressentie principalement entre
1934 et 1963 puis plus faiblement entre 1963 et 1981 correspond donc probablement au
deacutemantegravelement des anciens types de bacirctiments La hausse qui suit viendrait de la construction
du nouveau type de bacirctiments tels que les eacutetablissements dheacutebergements touristiques les
commerces ou les restaurants Le laquocreuxraquo correspondrait ainsi agrave la transition entre deux
types dactiviteacutes Ces variations correspondent agrave leacutevolution historique des activiteacutes en
Gaspeacutesie soit une eacuteconomie baseacutee principalement sur la pecircche jusquau milieu du siegravecle puis
une baisse de lactiviteacute eacuteconomique dans les anneacutees 80 lors de la transition dactiviteacutes et
93
enfin depuis le milieu des anneacutees 80 une reprise de lactiviteacute eacuteconomique gracircce au
deacuteveloppement important du tourisme En 1930 plus de 75 des familles de Perceacute
pratiquent la pecircche (Blanchard 1935) alors quen 2001 lensemble du secteur primaire
nemploie plus que 192 des actifs (Recensement Canada 2006)
4 J4 Exemple du Barachois
Lexemple de loccupation humaine sur le Barachois de la Malbaie (carte 41) est
inteacuteressant en ce qui concerne les constructions situeacutees proches de la ligne de rivage et donc
dans la zone agrave risque deacuterosion et de submersion
Barachois
Flegraveche littorale
Cap-dEspoir Perceacute
a 2 000 4 000 8 000 megravelre__==JI Fond de ca1e bltlw de dCfl1t-fls 1000000lptUQUeS CtJ Ou~bec ar 1 20 OOD DlrwlHS LDGlCZ UIIMlrSllfl du QudbK a RUTlcvslll
Carte 41 Localisation du Barachois de la Malbaie (Perceacute)
Les photographies de 1934 nous permettent didentifier 34 bacirctiments sur la flegraveche
littorale (figure 48) Tous sont situeacutes agrave moins de 30 megravetres de la ligne rivage (inteacuterieure ou
exteacuterieure du Barachois) Ces constructions reacutesultant toutes dun mode de vie traditionnel lieacute
agrave la pecircche (Desjardins et al 1999) se situent tregraves pregraves de la rive et mecircme sur la ligne de
rivage ou sur la plage pour certaines dentre elles Leur nombre important en 1934 a connu
94
une baisse drastique jusquen 1963 (figure 48 et 49) Agrave partir de ce moment la flegraveche
littorale de Barachois na plus abriteacute aucune construction
40
35 34
30
25
20
15
10
5
0 o o 0 o o
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
______ agrave moins de 30 m de la rie agrave moins de 15 m
Figure 48 Nombre de bacirctiments agrave risque sur la flegraveche littorale
Ligne de rivage en 2001 250 500--==---- meacutetres
N
t Figure 49 Bacirctiments preacutesents sur lextreacutemiteacute nord de la flegraveche littorale
95
Il est donc possible de se demander si les risques pouvaient ecirctre consideacutereacutes comme
importants en 1934 sachant quil sagissait de constructions en bois souvent deacuteplaccedilables et
sur pilotis comme en attestent les figures 410 et 411 La nature mecircme de ces constructions agrave
savoir des habitations temporaires et des hangars en lien avec la pecircche neacutecessitait leur
construction si proche de la ligne de rivage Le risque eacutetait cependant minimiseacute agrave cause de la
relative faible valeur des bacirctiments leur deacuteplacement aiseacute le type de construction (sur pilotis
habitation seulement agrave leacutetage supeacuterieur) et labsence de reacuteseaux deau et deacutelectriciteacute Ainsi
les bacirctiments de 1934 semblaient mieux adapteacutes agrave la dynamique cocirctiegravere notamment pour le
risque de submersion que les bacirctiments actuels que lon retrouve souvent sur les flegraveches
littorales de la Gaspeacutesie
Figure 410 Poste de pecircche de Barachois vers 1935
96
Figure 411 Vue sur la flegraveche de Barachois (deacutebut du 20egravelle sciegravecle)
415 Origine des risques cocirctiers
Laugmentation du nombre de bacirctiments agrave risque ne reacutesulte que tregraves paltiellement du
deacuteplacement de la ligne de rivage par eacuterosion En effet parmi les bacirctiments agrave risque en 2001
seulement 87 le sont devenus agrave cause dun rapprochement de la ligne de rivage par
eacuterosion (tableau 44 et figure 412) Lorigine du risque en 2001 est principalement quils
eacutetaient deacutejagrave agrave risque en 1980 (pour 504 dentre eux) ou que ce sont de nouvelles
constructions (409 ) La reacutepartition de Jorigine du risque deacuterosion reste la mecircme quel que
soit le type de cocircte (figure 411)
Tableau 44 Bacirctiments agrave risque en 2001 en fonction de lorigine du risque
Total A risque en
1980 Eacuterosion
Nouvelle construction
N 127 64 11 52 100 504 87 409
97
90
80
70
60
50
40
30
20
10
o Tout twe de cocircte Terrasse de plage Falaise
bull Agrave risque en 1980 Eacuterosion D Noueurolle construction
Figure 412 Origine du risque des bacircti ments de 2001 en fonction du type de cocircte
Les bacirctiments nouvellement agrave risque en 2001 par rapport agrave 1980 sont agrave plus de 82 de
nouvelles constructions (tableau 45 et figure 413) Ceci signifie que bien que des lois eacutetaient
progressivement mises en place de nouvelles constructions ont tout de mecircme eacuteteacute reacutealiseacutees
Celles-ci font deacutesormais partie des constructions potentiellement agrave risque agrave Perceacute
Tableau 45 Origine du risque deacuterosion pour les bacirctiments nouvellement agrave risque (1980-2001)
N
Total 63 100
Erosion 11
175
Nouvelle construction 52
825
98
Eacuterosion 17
83
Nouvelle construction
Figure 413 Causes de la hausse du risque pour les bacirctiments
Ainsi si lon ne tient plus compte des bacirctiments destineacutes speacutecifiquement agrave se trouver
pregraves de leau et adapteacutes agrave leur localisation (cest-agrave-dire ceux de la flegraveche du Barachois) le
nombre de bacirctiments agrave risque en 1934 est infeacuterieur agrave celui de 2001 (120 vs 127)
(figure 414) De plus le changement de vocation dans les bacirctiments (de temporaire agrave
permanent de hangar agrave hocirctel) a sucircrement entraicircneacute une hausse de la valeur des biens qui sont
agrave risque La prise en compte du type de bacirctiment dans lanalyse du risque est donc tregraves
importante afin deacutevaluer la vulneacuterabiliteacute que subissent les communauteacutes cocirctiegraveres ainsi que
son eacutevolution historique Les lois relatives agrave lameacutenagement et leur mise en application
progressive ne semblent donc pas avoir dimpact surtout comparativement agrave la volonteacute de
deacutevelopper le secteur eacuteconomique du tourisme sur le bord du littoral
bull bull
99
140
127 120
120 120------- 108 100 ll c
ecirc 80jl 66til0 6ID 600 6341~ 60 ecirc 40
38
0 bull37 20 bull 27
c
0 ---- shy
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
-- agrave 30m de la rie bull agrave 15m de la rie --s- SP
Figure 414 Eacutevolution du nombre de bacirctiments agrave risque excluant ceux de la flegraveche littorale de Barachois
Les reacutesultats obtenus agrave la suite de lanalyse de leacutevolution du cadre bacircti indiquent donc que
~ le nombre de bacirctiments agrave risque a connu une baisse jusquen 1980 puis une hausse
depuis linstauration des nouvelles lois dameacutenagement du territoire en 1979 1987
et 1989 na pas empecirccheacute cette hausse
~ concernant le type de bacirctiments dans les deux secteurs speacutecifiques il est possible de
constater un changement de vocation alors quen 1934 il sagissait principalement de
bacirctiments lieacutes agrave la pecircche et de hangars en 2001 il Y a plutocirct des commerces et des
bacirctiments agrave vocation touristique ainsi quune plus forte propol1ion dhabitations le
type de bacirctiment est important concernant leur vulneacuterabiliteacute et le niveau de risque
associeacute
~ les nouveaux bacirctiments agrave risque sont tregraves majoritairement de nouvelles constructions
et non des bacirctiments preacuteexistants qui se retrouvent aujourdhui trop pregraves de la cocircte du
fait du recul de la ligne de ri vage
Les impacts socio-eacuteconomiques dune mauvaise reacuteglementation ou encore de labsence
dapplication de la reacuteglementation en vigueur dans les zones cocirctiegraveres sont importants car les
bacirctiments littoraux sont les plus coucircteux et dusage diffeacuterent de ceux de la moyenne du
territoire
100
42 Eacutevolution des superficies non bacircties
Les objectifs de lanalyse concernant leacutevolution des supeJficies non bacircties sont
dobserver leacutevolution des surfaces dans la zone littorale quelles soient boiseacutees agricoles ou
en friche et dy deacuteceler le reflet de leacutevolution des conditions eacuteconomiques du secteur Dans
une perspective de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres les milieux non bacirctis ou naturels
peuvent favoriser la reacutesilience des systegravemes cocirctiers notamment en jouant le rocircle de zones
tampons lors des eacutevegravenements climatiques extrecircmes (Bernatchez et al 2008 a) Leur preacutesence
en zone littorale est donc primordiale et leur anthropisation aurait pour conseacutequence de
reacuteduire la reacutesilience cocirctiegravere aux changements climatiques appreacutehendeacutes et daugmenter le
niveau de risque dans les zones urbaniseacutees ou ameacutenageacutees adjacentes (Bernatchez et al
2008 a)
42 Superficies agricoles
Les superficies agricoles ont subi une baisse importante de 75 ou 800 ha depuis
1934 passant de 1 061 ha agrave 260 ha (figure 415)
1200
1001
1000
800 675
~ 600
~ I
400
260
200
o 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
Figure 415 Eacutevolution des superficies agricoles
101
Ce fait reflegravete un abandon de terres cultiveacutees depuis le deacutebut du siegravecle dans la reacutegion
Actuellement le secteur primaire dans son ensemble ne repreacutesente que moins de 20 des
actifs (Recensement Canada 2006) Au deacutebut du siegravecle une agriculture qui compleacutetait les
revenus des familles de pecirccheurs eacutetait pratiqueacutee Cependant les terres littorales de Perceacute ne
sont pas toujours dexcellente qualiteacute et ont le plus souvent des limitations agronomiques
telles quune faible fertiliteacute ou un relief inadapteacute (lRDA 2009) Ainsi avec leacutevolution et
lameacutelioration des conditions de vie cette agriculture moins rentable a eacuteteacute la premiegravere agrave ecirctre
abandonneacutee Cela a pu eacutegalement ecirctre amplifieacute par leacuteloignement Il est agrave noter que selon la
Loi sur la protection du territoire agricole agrave peine 1 de la bande cocirctiegravere est zoneacutee comme
ayant une affectation agricole (carte 42 et figure 416)
secteur agrave leacutetude
o Zonage municipal
Urbanise (reacutesidences et commerces)
Service public
Conservation
Agricole
Eau
carlogaphle recircariseacutee por Susan Orejza 2009o 1250 2500 50~egravetres SoUlCO dOs donneacutee MRC du Rochol-Porceacute
Carte 42 Occupation des terres preacutevue au scheacutema dameacutenagement
102
Agricole 1
Autre 03 ~- 4 Rurale
Territoire 74
urbaniseacute 8
Figure 416 Affectations du sol dapregraves le scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute
(vis-agrave-vis de la surface de la zone cocirctiegravere)
422 Boiseacutes
Les surfaces boiseacutees de la zone Jittorale ont augmenteacute depuis 1934 passant de J 143
agrave 1 504 hectares gagnant ainsi 361 ha (figure 417) On peut supposer que les boiseacutes ont
repris de limportance agrave la su ite de labandon des moins bonnes tetTeS agricoles
423 Superficies en friche
Tout comme les surfaces boiseacutees les superficies en friche occupent plus de surface
en 2001 par rapport agrave 1934 en connaissant une augmentation de 395 ha (figure 417)
103
2500
2000
2059
bull 1 7Œ -
bull 1504
~ 1500
1 n3shy 1203 1351
1328
~ 1000 143
554 500
--------~ 1
159 o 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
__ Boiseacutes et hiches -ltgt-- Superficies boiseacutees Superficies en Friches
Figure 417 Eacutevolution des superficies non bacircties dans la zone littorale (Perceacute)
424 Synthegravese de leacutevolution des supeifuies non bacircties
Au total les superficies non bacircties (boiseacutees en friche et agricoles) ont perdu 451 ha
entre 1934 et 2001 (figure 418) Cette surface est donc maintenant urbaniseacutee ce qui
saccorde avec laugmentation du lineacuteaire routier ainsi que du nombre de bacirctiments qui ont
eacuteteacute mesureacutes Les surfaces de friche et boiseacutees prenant la place des terres preacuteceacutedemment
agricoles (annexe 5)
104
100 ~ ~ (l)
ecirc 75
321 317 334
~
~ ~ 50 374
489l 591~
c 0 25+=gt
~
~ a 1934 1975 2001
bull Pgrioole D Friches et boiseacutes D Urbain
Figure 418 Eacutevolution de loccupation de la superficie littorale (en )
43 Eacutevolution des voies de communication
Les objectifs concernant les voies de communication sont de cartographier
leacutevolution des traceacutes des routes et des voies ferreacutees sur le territoire cocirctier de recenser le
deacuteplacement de certains tronccedilons effectueacute par le ministegravere des Transports du Queacutebec (MTQ)
ainsi que les raisons de ces deacuteplacements destimer de quelle maniegravere les connaissances
scientifiques et traditionnelles ainsi que des lois dameacutenagements ont influeacute sur ces choix et
enfin deacutetablir un eacutetat actuel des risques menaccedilant les voies de communication pour la zone
cocirctiegravere de Perceacute
Les voies de communication gaspeacutesiennes suivent principalement les implantations
humaines et longent donc la cocircte (figure 419) La route nationale qui relie les villages cocirctiers
gaspeacutesiens est la route 132 Le village de Perceacute a eacuteteacute relieacute au reste du reacuteseau routier provincial
19egravemc en 1928 (Mongrain 2006) quant agrave la voie ferreacutee elle a eacuteteacute termineacutee au milieu du
siegravecle
105
Cf)B - Voie ferreacutee Q)
~ LL
Figure 419 Voies de communication proches du littoral agrave Perceacute
Il Ya eu de nouvelles constructions de routes dans les anneacutees 70 notamment la route
132 qui a eacuteteacute refaite ce qui a fait augmenter Je nombre de kilomegravetres de routes dans le secteur
deacutetude (figure 420) Ensuite par labandon ou la destruction danciens tronccedilons la longueur
totale des voies de communication a diminueacute Cependant il est agrave noter que localement les
anciens tronccedilons de routes ont pu ecirctre releacutegueacutes au rang de routes municipales Enfin de
nouvelles constructions ont fait augmenter la longueur totale de voies de communication
entre 1934 et 2001 La longueur des voies ferreacutees a quant agrave elle agrave peine eacutevolueacute depuis 1934
passant de 169 agrave 17 kilomegravetres
106
100
00
00 709 720
~ 70
0 705 0
~ 60 679
~
~ 50 0
516 0 shy
40 J Q) J 3) al C
S 20
10 bull169 bull169 bull169 bull170 bull170 -170
0
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
-(gt FbJtes bull Voie ferreacutee
Figure 420 Eacutevolution de la longueur totale des voies de communication (routes et voie ferreacutee) en zone littorale de Perceacute
43 J Voies de communication agrave risque
En 1934 pregraves de 103 km de voies de communication se trouvaient dans une zone agrave
risque deacuterosion alors quen 2001 ce sont plutocirct 148 km qui sont agrave risque soit une hausse de
plus de 40 (figure 421 et tableau 46)
Tableau 46 Longueurs de voies agrave risque deacuterosion agrave Perceacute (1934-2001)
Longueur (km) agrave moins de Anneacutee 30m 15m 1934 1032 433 1963 1279 559 1975 1307 626 1980 1329 690 1992 1290 655 2001 1475 760
107
16
14
12
~ 10
~ crshyfi)
1
middotCIl
icirc S
6
4 bull - bull bull bull bull
2
0 x -x
xshy1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
Oies agrave moins de 30 m du trait de rote _ oies agrave moins de 15 m
bull Oies abandonneacutees agrave moins de 30 m x Oies abandonneacutees agrave moins de 15 m
Figure 421 Eacutevolution des longueurs des voies de communication agrave risque en fonction de la distance agrave la cocircte
Alors que la tendance geacuteneacuterale est agrave la hausse entre 1980 et 1992 il est possible de
constater une baisse dans la longueur de voies de communication situeacutees dans des secteurs agrave
risque deacuterosion (figure 421) Cela reflegravete le fait que des deacuteplacements de tronccedilons de routes
et de voies ferreacutees ont eacuteteacute effectueacutes agrave cette eacutepoque par le MTQ et par le proprieacutetaire de la voie
ferreacutee Agrave partir de 1980 on constate en effet par photo-interpreacutetation lexistence de plus de
1 km de voies de communication abandonneacutees reacutesultant de ces deacuteplacements Les voies
abandonneacutees disparaitront du deacutecompte du fait de leur reacuteinteacutegration progressive agrave la nature
qui les masque Agrave partir de 1992 Ia longueur de voies agrave risque a de nouveau augmenteacute
jusquagrave atteindre plus de 14 km en 2001 (annexe 6)
Deux raisons peuvent ecirctre avanceacutees relativement agrave laugmentation de la longueur des voies
de communication agrave risque
j- rapprochement des voies avec la ligne de rivage agrave cause de leacuterosion
j- constructions ou deacuteplacements de voies de communication effectueacutes trop proches de la
ligne de rivage
108
432 Deacuteplacements de voies de communication
La raison des deacuteplacements nest pas toujours la preacutesence deacuterosion en bordure de la
route En effet la raison principale a eacuteteacute la lineacutearisation du traceacute agrave des fins de seacutecuriteacute (pour la
vitesse) Agrave leacutepoque ougrave les travaux ont eacuteteacute effectueacutes la probleacutematique de Jeacuterosion neacutetait
encore que peu connue les concepteurs sattardaient ainsi plutocirct agrave la conception technique et
agrave la geacuteomeacutetrie des routes (B Laflamme ancien employeacute du MTQ comm pers) La
localisation des tronccedilons deacuteplaceacutes ainsi que les motifs des deacuteplacements se retrouvent sur la
carte 43
ND segment 1Raison du d~placcn-clll
Risquc dagraveosion 2 Lineacutearisalioll du lraccedil0 Non
(J 3 Lill~arisa(ioll dll lrace NOIl Pgt 1
CD jgt
w
4 Lill~arisation dll lrace Non N Lil1~ilri~aliollM 5 Oui- (ct eacuterosion pClIt-ecirctre) Q)
Non
L a
=gt 6 Iineacutearisation dll (raceacute Non 0c 7 Lill~arisalioTl du traceacute Non
()
eshyen
S Iineacutearisation du trace Oui 9 Lineacutearisation du trd~eacute Olli (IUgraveOm)
Non OIlIcirc(200m)
Pgt c 10 Iineacutearisation ct eacuterosion Oui Olli a l 11 Lincarisalion dll tmec Non No Il 0shy(1) en Risque deacuterosion localcmcllt 215m Non a l
0() a l en 0shy(1)
2 Pgt () (1) en 0shy(1) en lt a (1) en 0shy(1)
()
a 3 3 c l
o Modification des voies de communication Pgt c a date de la voie l
ancienne 1934 o 7501 500 3000 4500 6000 _ _ m
- nouvelle 2001 Fano de carte orlhophotographl~ au 40 000
Car10graphle Susan DreJza 2009 o 0
110
Plusieurs tronccedilons de voies de communication ont eacuteteacute deacuteplaceacutes depuis 1934 et il est
inteacuteressant de sattarder sur le cas de certains dentre eux
A) Deacuteplacement de la voie ferreacutee entre 1975 et 1980 pour un tronccedilon de 13 km (carte 44)
La raison invoqueacutee est leacuterosion littorale Le deacuteplacement a eacuteteacute fait agrave plus de 100 megravetres agrave
linteacuterieur des terres ce qui fait quactuellement la voie nest plus agrave risque dans ce secteur
Aujourdhui le coucirct meacutedian dun megravetre de voie est de 3 no $ (o Demers comm pers) ce
qui deacutenote quun investissement tregraves important a eacuteteacute effectueacute pour ces travaux
rrfE1shy ~62~ 125 250 375
F l=ofgtJOr Ih UlmllplIOImiddotII_ i 1 Ul
middotllogloeI~ $u$~DI~ ~~
Carte 44 Localisation du tronccedilon deacuteplaceacute de la voie ferreacutee
Le seul tronccedilon de voie ferreacutee qui est toujours agrave risque actuellement est celui situeacute sur
la flegraveche du Barachois car du fait de la faible largeur de la flegraveche littorale la voie ferreacutee se
retrouve tregraves pregraves de la ligne de rivage sur tout son parcours (carte 45) Une longueur de
57 km est agrave risque en 200 J mais en reacutealiteacute la voie ferreacutee est menaceacutee sur une longueur bien
111
plus grande Eacutetant donneacute la configuration du site un simple retrait nest pas possible car si la
flegraveche se perce en un point cest toute la voie ferreacutee et sa localisation qui est remise en cause
Si un deacuteplacement devait ecirctre effectueacute une nouvelle configuration passant par larriegravere-cocircte
devrait ecirctre envisageacutee Actuellement et depuis 1963 la flegraveche littorale est complegravetement
artificialiseacutee afin de proteacuteger le chemin de fer et eacuteviter un deacuteplacement
- agrave moins de 15 megravetres
- agrave moins de 30 megravetres
N
+0 375 7S~ 1 500 2250 3 COO
- Fond de carte orthophotographies au 1 4000 Canogrugravephle Slls-an OrejZa 2009
Carte 45 Voie ferreacutee agrave risque actuellement
Lors de la construction de la voie ferreacutee cette implantation limitait le nombre de
ponts agrave construire (plusieurs riviegraveres se trouvent dans larriegravere-pays) et diminuait ainsi les
coucircts et les difficulteacutes (moins de valleacutees agrave franchir de ponts agrave construire terrain plat )
Leacutevolution cocirctiegravere des flegraveches littorales de sable et leur grand dynamisme (Paskoff 2003)
nont pas eacuteteacute pris en compte agrave leacutepoque de la construction de la voie ferreacutee ougrave la faciliteacute de
reacutealisation et les coucircts primaient sur la dynamique cocirctiegravere de toute maniegravere inconnue
(O Demers comm pers)
112
B) Dans les anneacutees 60 la route 132 a eacuteteacute deacuteplaceacutee agrave cause de leacuterosion dans deux secteurs de
la municipaliteacute (Laflamme comm pers) Ceci sur des longueurs de 543 et 392 megravetres
(respectivement tronccedilon nO 1 et 10 sur la carte 43) Malgreacute cela ces deux tronccedilons sont de
nouveau agrave risque actuellement (carte 46 47 et figure 422) Ceci peut sexpliquer par une
distance de deacuteplacement trop faible (8 agrave 15 megravetres de recul seulement) compte tenu des taux
deacuterosion observeacutes Cela deacutenote un manque de planification agrave moyen et agrave long terme ainsi
quune lacune dans les connaissances des processus qui affectent la cocircte
Carte 46 Tronccedilon nO 10 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (pointe-Saint-Pierre)
113
Carte 47 Tronccedilon nO 1 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Cap-dEspoir)
Figure 422 Photo du tronccedilon nO 1 route 132 agrave risque deacuterosion (Cap-dEspoir) Agrave gauche on distingue les vestiges de lancienne route
114
C) Dans le hameau de Belle-Anse Je tronccedilon ndeg 8 a eacuteteacute lineacuteariseacute Avant lintervention la
route 132 eacutetait agrave risque mais elle ne lest plus actuellement car lopeacuteration de lineacutearisation a
deacuteplaceacute ce tronccedilon plus loin de la ligne de rivage (carte 48 et figure 423) Cependant
lancienne voie a eacuteteacute transfeacutereacutee agrave la municipaliteacute et constitue maintenant une rue municipale
utiliseacutee par la population locale Cette derniegravere est agrave risque deacuterosion et de submersion Elle
est dailleurs suivie annuellement par le LDGIZC comme infrastructure agrave risque agrave cause de sa
localisation entre 4 et 10 m de la ligne de rivage (LDGIZC 2009) Actuellement les taux
deacuterosion sont de 042 rnan pour ce secteur de terrasse de plage (LDGIZC 2009) Le
deacuteplacement na donc pas reacutegleacute le problegraveme du risque deacuterosion pour ce tronccedilon
Modification des voies de communication
date de la vole
~ ancienne 1934
- nouvelle 2001
Carte 48 Tronccedilon ndeg 8 deacuteplacement de la route 132 lancien tronccedilon devient une route municipale (Belle-Anse)
115
Figure 423 Photo du tronccedilon nO 8 route agrave risque deacuterosion et de submersion
Agrave lextrecircme gauche la route 132 suite au reacutealignement en bas lancienne route 132 devenue la route municipale agrave droite la plage de Belle-Anse
433 Synthegravese de leacutevolution des voies de communication
Le niveau de rIsque des vOies de communication a augmenteacute depuis 1934
(figure 424) pour les voies agrave risque important (cest-agrave-dire agrave moins de 15 megravetres de la ligne
de ri vage) le pourcentage est passeacute de 63 agrave 85 entre 1934 et 2001 La proportion de voies
agrave risque agrave moins de 30 megravetres a elle connu une diminution entre 1963 et 1992
principalement agrave la suite de certains deacuteplacements de la voie ferreacutee mais on constate de
nouveau une augmentation depuis 1993 (figure 424) La proportion de voies de
communication agrave risque selon Je sceacutenario probable deacuterosion est laquo seulementraquo de 69 soil
61 km (figure 424) Ce chiffre est infeacuterieur agrave ceux que nous obtenons selon nos marges de
15 ou 30 megravetres Ceci sexplique par le fait que la voie ferreacutee (plus de 5 km) qui se trouve
sur la flegraveche littorale nest presque pas agrave risque deacuterosion dans le sceacutenario probable
deacuterosion La flegraveche littorale eacutetant presque totalement enrocheacutee la ligne de rivage y est
relativement fixe et le sceacutenario probable tient compte des infrastructures anthropiques
pouvant fixer la cocircte si celles-ci eacutemanent dun organisme public (comme cest le cas ici) Si
116
on exclut la voie ferreacutee de lanalyse la longueur de voies de communication agrave moins de
15 megravetres du trait de cocircte est de 24 km alors que celle agrave risque selon le sceacutenario probable est
de 38 km soit 16 fois plus
20Ocirc ~ Q) 18J
~_~173 166gshyc 16 -CIl
5 14 J
~ c 12
ecirc 10 8 81 85 Q) 0
~
8 ~__----77551---~r7163
75 J 69 ~ 6
Q) 0 4 c 0 1 2
l 0 193) 1940 1950 1900 1970 1900 2010
-+- agrave risque 3)n agrave risque 15m agrave risque SP
Figure 424 Eacutevolution de la proportion de voies de communication agrave risque
Il est important de noter que la majoriteacute des constructions de voies de communication
datent davant linstauration des diffeacuterentes lois dameacutenagement Leur construction agrave
proximiteacute du trait de cocircte neacutetait pas consideacutereacutee agrave cette eacutepoque comme probleacutematique par le
ministegravere du transport et les eacutelus locaux car ils neacutetaient pas au fait de la probleacutematique
deacuterosion et des processus impliqueacutes Les lois encadrant lameacutenagement dans les zones agrave
risque et les zones cocirctiegraveres ne semblent ainsi pas avoir dinfluence sur leacutetablissement des
nouvelles voies de communication En theacuteorie les ministegraveres sont tenus de respecter les lois
et regraveglements de zonages eacutetablis par les MRC et les municipaliteacutes Cependant il aITive que ce
ne soit pas le cas surtout si ces regravegles ne sont pas comprises ou accepteacutees et que la
probleacutematique (telle que leacuterosion) nest pas reconnue comme cela a longtemps eacuteteacute le cas par
le passeacute en ce qui a trait agrave leacuterosion (Dugas comm pers) Une peacuteriode de latence entre
) instauration des lois et leur application a ainsi pu exister De plus les constructions de
117
routes ou leur protection peuvent ecirctre mises en place par des deacutecrets ministeacuteriels notamment
en cas de situation de risque urgent ce qui permet de ne pas suivre les scheacutemas
dameacutenagements locaux ou certaines lois
En conclusion de cette analyse de leacutevolution des voies de communication pour le secteur
littoral de Perceacute il est possible de dire que
~ il Ya en 2001 une plus grande longueur de voies de communication situeacutees dans des
zones agrave risque probable deacuterosion quil nyen avait au deacutebut du siegravecle
~ dans certains cas Jes deacuteplacements de tronccedilons de routes ont conduit agrave un
rapprochement du traceacute vis-agrave-vis dune cocircte active eacutetant donneacute que la raisons des
travaux na que rarement eacuteteacute leacuterosion mais plutocirct la lineacutearisation du traceacute
~ deux tronccedilons de route 132 totalisant une longueur de 342 et 543 m qui ont eacuteteacute
deacuteplaceacutes pour un risque deacuterosion sont de nouveau menaceacutes en 200 J la distance agrave
laquelle ils ont eacuteteacute reculeacute nayant pas eacuteteacute suffisante
~ pregraves de 17 des voies sont potentieHement agrave risque deacuterosion en 2001 ce qui est
presque le pourcentage le plus important historiquement Les eacutetudes reacutecentes se
doivent donc de contribuer agrave renverser cette tendance par la diffusion de meilleures
connaissances et reacuteglementations
118
44 Discussion sur leacutevolution des risques
Il peut paraitre surprenant de constater que les lois qui ont eacuteteacute implanteacutees pour geacuterer
la zone cocirctiegravere au Queacutebec nont pas permis de limiter la hausse des risques dans le secteur
de Perceacute Cette hausse du nombre de bacirctiments agrave risque cocirctier malgreacute la mise en place de
lois deacutecoule de plusieurs causes qui ont probablement conduit la population ou les instances
municipales agrave ne pas tenir compte des regraveglements lors des deacuteveloppements immobiliers
A) Depuis le milieu des anneacutees 70 les mesures de protection des cocirctes se sont multiplieacutees
(Friesinger 2009) Chez les habitants de la zone cocirctiegravere cela pourrait avoir creacuteeacute un faux
sentiment de seacutecuriteacute et [impression davoir reacuteussi agrave controcircler le pheacutenomegravene de leacuterosion
cocirctiegravere Ceci a pu conduire agrave une plus grande teacutemeacuteriteacute dans la localisation des bacirctiments dougrave
la hausse des constructions littorales malgreacute Jencadrement leacutegislatif Morneau el al (2001)
ont eux aussi remarqueacute une hausse des constructions en bordure du littoral gaspeacutesien depuis
1970 Dapregraves eux cela reacutesulte dun engouement accru pour la zone cocirctiegravere ducirc au
deacuteveloppement du tourisme et de la disponibiliteacute des meacutethodes de protection des berges Ces
derniegraveres donnent en effet un faux sentiment de seacutecuriteacute aux proprieacutetaires cocirctiers (Morneau
el al 2001) Ce pheacutenomegravene a aussi eacuteteacute constateacute le long des falaises de craie du nord de la
France ougrave lameacutenagement Je long de la cocircte a creacuteeacute une illusion de seacutecuriteacute qui a conduit agrave des
comportements agrave risque (Mclnnes 2006) En Hollande Winckel el al (2008) constatent eux
aussi que la multiplication des mesures de protection ces derniegraveres anneacutees a
paradoxalement fait diminuer la conscience citoyenne et gouvernementale (paliers infeacuterieurs)
envers le risque que repreacutesente leacuterosion Au lieu decirctre vus comme une reacuteponse agrave une
intensification de la probleacutematique les ouvrages de protection semblent ecirctre vus comme un
moyen sucircr de controcircler Jenvironnement Les lois de gestion des risques deviennent alors
laquo inutilesraquo aux yeux des populations et sont plus aiseacutement contourneacutees Une trop grande
prise en charge publique ou par le biais dassurances afin de reacuteduire la vulneacuterabiliteacute pourrait
ainsi conduire agrave laugmenter en creacuteant des comportements laquo maladapteacutesraquo (Dolan et Walker
2004) Ainsi linformation et la conscientisation des proprieacutetaires vis-agrave-vis du risque
deacuterosion sont primordiales pour une bonne gestion de la zone cocirctiegravere (Winckel el al 2008)
et le reacutetablissement des faits scientifiques agrave propos des risques cocirctiers
119
B) Le manque de compreacutehension et dacceptation des regraveglements de gestion de la zone
cocirctiegravere par la population est eacutegalement un problegraveme souvent eacutevoqueacute par les scientifiques
(Roussel et al 2009 McInnes 2006 Dugas comm pers) Labsence de compreacutehension
dune loi augmente la probabiliteacute de la transgresser volontairement ou non Cest pourquoi
une plus grande diffusion de linformation faciliterait lacceptation des politiques publiques
de gestion des risques cocirctiers (Roussel et al 2009) Pour que les regraveglements soient efficaces
laquo la prise de conscience et leacuteducation du grand public sont consideacutereacutees comme les piliers
dune gestion durableraquo (McInnes 2006) La mise en place dune bande de protection agrave la
suite de la politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables na peutshy
ecirctre pas eacuteteacute consideacutereacutee par tous les acteurs du milieu comme eacutetant une bande de terrain
soumise agrave des geacuteorisques pour eux et leurs constructions Les gestionnaires nayant pas
encore connaissance des donneacutees sur les processus littoraux ni sur la position future de la
ligne de rivage nont possiblement pas pu informer la population adeacutequatement Cette
preacutediction de la position agrave venir de la ligne de rivage serait ainsi loutil principal dont les
gestionnaires auraient besoin (Pethick 2001) Une sensibilisation des populations est ainsi
primordiale car les impressions que les habitants ont de la cocircte ne sont pas toujours exactes
C) De plus un manque de savoir populaire pourrait eacutegalement avoir contribueacute agrave cette
augmentation des risques cocirctiers En 2001 le plus grand nombre de bacirctiments agrave risque est
situeacute sur les cocirctes agrave falaises rocheuses alors quen 1934 tregraves peu de constructions y eacutetaient
localiseacutees (tableau 47) ceci malgreacute le fait que les falaises repreacutesentent la majoriteacute des cocirctes
de Perceacute Les aleacuteas de ces secteurs de falaises jusqualors peu habiteacutes (moins de 7 bacirctiments
par kilomegravetre de cocircte contre plus de 26 pour les terrasses de plage) ne sont donc
probablement pas inteacutegreacutes au savoir populaire de la reacutegion Nayant pas de culture commune
relatant les dangers potentiels des falaises pour les constructions la prudence a donc
probablement eacuteteacute moins grande que dans le cas des terrasses de plage qui ont elles vu
baisser le nombre de bacirctiments agrave risque agrave leur proximiteacute (tableau 47) En effet le souvenir
des risques passeacutes est un eacuteleacutement important qui peut faire baisser la vulneacuterabiliteacute dune
population (Meur-Ferec et al 2008) Dans une certaine mesure les connaissances populaires
devraient donc ecirctre utiliseacutees pour augmenter lefficaciteacute de la gestion des cocirctes (Stewart
et al 2003)
120
Tableau 47 Nombre de bacirctiments agrave risque en fonction du type de cocircte (1934-2001)
Anneacutee falaise
30rn 15rn terrasse de plage 30rn 15rn
1934 37 12 83 48 1963 65 25 55 12 1975 69 28 39 10 1980 50 17 34 10 1992 68 30 36 11 2001 73 38 54 25
Certaines connaissances lieacutees agrave ladaptation aux aleacuteas cocirctiers semblent avoir eacuteteacute perdues au
cours du temps En effet les constructions preacutesentes en 1934 sur la flegraveche littorale eacutetaient
bien adapteacutees aux aleacuteas preacutesents dans ce secteur (submersion principalement) En 200 J on ne
retrouve plus de maisons sur pilotis et ce mecircme dans les secteurs subissant des eacutepisodes de
submersion Historiquement les terrasses de plage sont occupeacutees depuis longtemps par les
populations et sont donc connues comme eacutetant des zones soumises aux aleacuteas cocirctiers la
hausse des bacirctiments agrave risque pour ces secteurs depuis 1992 pourrait renforcer le postulat
dune perte des connaissances populaires concernant les risques naturels de ces secteurs
Cette hausse ne peut pas ecirctre le fait dune population nouvellement arriveacutee dans la reacutegion car
la municipaliteacute de Perceacute ne reccediloit que peu de migrants 88 des gens y habitaient il y a
5 ans et 94 il y a 1 an (Statistique Canada 2006) Ce manque de savoir populaire
concernant les risques naturels pourrait donc plutocirct provenir dune certaine deacuteconnexion visshy
agrave-vis de lenvironnement physique et de sa variabiliteacute naturelle au cours de ces derniegraveres
deacutecennies
D) Malgreacute la mauvaise compreacutehension de la dynamique littorale et le manque dinformation
qui ont accompagneacute la mise en place des regraveglements il ne faut pas oublier que si la
reacuteglementation avait eacuteteacute appliqueacutee convenablement laugmentation des nouvelles
constructions agrave risque naurait pas eu lieu mecircme sans quaucune sensibilisation ne soit
effectueacutee Au Queacutebec les municipaliteacutes ont effectivement la responsabiliteacute de [eacutemission
des permis de construction et de sassurer que les permis eacutemis soient conformes agrave la
reacuteglementation en vigueur dans leur plan durbanisme Or malgreacute la reacuteglementation qui
interdit la construction dans des zones agrave risque plus de 40 des bacirctiments agrave risque en 2001
on eacuteteacute construits apregraves la mise en place de ces lois Ce qui fait augmenter les risques pour la
121
municipaliteacute de Perceacute nest pas tant lintensiteacute de leacuterosion que les nouvelles constructions la
premiegravere eacutetant responsable de 17 de la hausse contre 83 pour les secondes Le laxisme
dans lapplication de la loi a ainsi des conseacutequences importantes De plus alors que les
scheacutemas dameacutenagement sont supposeacutes inteacutegrer les risques naturels dans leur zonage depuis
leur creacuteation en 1979 Morneau et al ont eacuteClit en 2001 que laquoce sceacutenario [ladaptation agrave
leacuterosion par le biais dun zonage] peu reacutepandu au Queacutebec pourrait entraicircner une refonte
importante des scheacutemas dameacutenagement et de la reacuteglementation qui sy rattache raquo Cela
reacutevegravele une inadeacutequation entre les cadres gouvernementaux (qui le preacutevoyaient leacutegalement
depuis 1979) et lapplication qui peut en ecirctre faite reacutegionalement et localement par les paliers
infeacuterieurs de gouvernance (qui ne lincluent majoritairement pas en 2001) Il semble donc y
avoir un veacuteritable problegraveme de gouvernance concernant la gestion et la preacutevention des risques
naturels cocirctiers La sensibilisation aux aleacuteas et agrave la dynamique cocirctiegravere ne doit donc pas viser
uniquement la population mais aussi les acteurs deacutecisionnels et responsables de lapplication
des lois et regraveglements des diffeacuterents paliers de gouvernements (feacutedeacuteral provincial et
municipal) Les acteurs locaux ont le devoir de respecter toutes les reacuteglementations mises en
place et ce mecircme si les raisons nont pas eacuteteacute entiegraverement comprises Mecircme lorsque les
reacutesidents cocirctiers ont une bonne connaissance des aleacuteas les solutions dadaptation envisageacutees
sont rarement adeacutequates pour leur type de milieu (Friesinger et Bernatchez 2009) Cela
conforte le fait quen parallegravele agrave la neacutecessiteacute dinformer les populations il faut eacutetablir des
obligations quant au suivi des recommandations eacutemises par les experts Il est primordial de ne
pas sous-estimer la responsabiliteacute de tous les citoyens individuels et corporatifs agrave respecter
les lois
Le constat dune augmentation des risques cocirctiers au courant du dernier siegravecle a
eacutegalement eacuteteacute effectueacute dans dautres reacutegions telles la Gaspeacutesie (Morneau et al 2001) ou la
France (Meur-Feacuterec 2006) Dans ce dernier cas la cause de cette hausse est leacutegegraverement
diffeacuterente de celle connue en Gaspeacutesie Comme on peut le voir sur la figure 424 le risque
reacutesulte agrave la fois du recul du trait de cocircte et de lavanceacutee des infrastructures vers la cocircte
Lespace qui eacutetait conserveacute comme zone tampon et laquoespace de seacutecuriteacuteraquo disparaicirct et devient
mecircme un laquoespace de risqueraquo (figure 425) Agrave Perceacute de par la configuration du littoral et
l histoire les villages ont toujours eacuteteacute proches de la cocircte Peu darriegravere-cocircte est en effet
122
disponible et historiquement toutes les communications se faisaient par la mer Il est
cependant possible dy appliquer le scheacutema de Meur-Feacuterec (2006) dans une certaine mesure
car les touristes venant en Gaspeacutesie comme ceux dEurope veulent ecirctre le plus pregraves possible
de leau Ainsi agrave Perceacute la neacutecessiteacute de la proximiteacute de leau quavaient les pecirccheurs a laisseacute
place agrave lenvie des touristes decirctre proche du littoral Ce changement sest effectueacute en
parallegravele agrave un changement du type de construction (petits bacirctiment et bacirctiments ljeacutes agrave la pecircche
en 1934 versus bacirctiments dheacutebergement en 2001) ce qui a aussi contribueacute agrave augmenter les
risques
o
JOm
20m Deacuteveloppement des risques
30m deacuterosion cocirctiegravere
40m
SOm
60m
bullbull~d ~rcuirlttmiddot
1 km
5 km +------~
f-------+-----t-----+-----+------+-----t- - - - - - - - -1shy
1850 1875 1900 1925 1950 1975 2000 2025
TEMPS Source Meur-Feacuterec 2006
Figure 425 Eacutemergence des risques cocirctiers dynamiques convergentes du trait de cocircte et de l occu pation du rivage
123
Lintensification de la densiteacute urbaine de la cocircte reflegravete lengouement accru des zones
cocirctiegraveres qui a eacuteteacute constateacute eacutegalement agrave leacutechelle mondiale en lien avec le deacuteveloppement de
lindustrie touristique Agrave Perceacute il ny a que 038 bacirctiment par hectare dans la zone cocirctiegravere
(premier kilomegravetre en arriegravere du trait de cocircte) Cette faible concentration montre que lon
nest pas dans une situation de peacutenurie despace et conforte lideacutee que le fait de sinstaller
directement sur de trait de cocircte ou dans les zones proximales agrave risque est actuellement plus
un choix quune neacutecessiteacute Les constructions littorales sont privileacutegieacutees agrave cause de la valeur
ajouteacutee que cela procure tant sur la valeur des biens que sur les profits que peuvent y faire les
commerces et heacutebergements Cette situation de concentration cocirctiegravere se retrouve eacutegalement
dans plusieurs stations balneacuteaires en Europe (Winckel et al 2008) Selon Winckel et al
(2008) cette plus-value dans la valeur des maisons ainsi que dans les recettes des hocirctels
devrait dailleurs ecirctre une raison suffisante pour permettre leur construction malgreacute les
risques
Concernant les solutions mises en place pour faire face agrave la probleacutematique de
leacuterosion certaines adaptations ont ducirc ecirctre effectueacutees sur le territoire de Perceacute Par exemple
les tronccedilons de voies de communication qui ont ducirc ecirctre deacuteplaceacutes pour cause deacuterosion sont
de nouveau menaceacutes par le mecircme aleacutea moins de 40 ans plus tard ce qui deacutenote une
inadaptation ou une laquomeacutesadaptationraquo agrave la situation Ce type dinfrastructures aurait
neacutecessiteacute une strateacutegie dadaptation agrave long terme ce qui na pas eacuteteacute le cas agrave leacutepoque ce qui
nest pris en compte par le ministegravere des Transports du Queacutebec que depuis une peacuteriode
reacutecente (MTQ 2009) Cette lacune de vision agrave long terme dans ladaptation a eacutegalement eacuteteacute
constateacutee en Europe (McInnes 2006)
Malgreacute les lois existantes encadrant le zonage les reacutetroactions quelles peuvent
entraicircner ne semblaient pas avoir eacuteteacute eacutetudieacutees et nont pas pu servir agrave ameacuteliorer de futurs
zonages Connaicirctre leacutevolution de loccupation du territoire cocirctier nous a permis de connaicirctre
et de comprendre les dynamiques qui y ont lieu Ainsi il est possible de savoir quelles sont
les dynamiques qui devront ecirctre geacutereacutees agrave lavenir quelles sont les points sur lesquels une
politique devrait insister quels eacuteleacutements prendre en compte et de quelle maniegravere les mettre en
application
CHAPITRE V
COMPARAISON DES DIFFEacuteRENTS ZONAGES
A VEC LEacuteVOLUTION PROBABLE DU LITTORAL
Les objectifs de ce chapitre sont de connaicirctre les diffeacuterentes possibiliteacutes concernant le
zonage des risques deacuterosion dans le secteur deacutetude et de comparer les zonages existants ou
potentiels avec leacutevolution probable du littoral pour identifier leur efficaciteacute Ainsi il pOUITa
ecirctre deacutetermineacute lequel est le plus approprieacute cest-agrave-dire le zonage qui eacutevite les coucircts futurs lieacutes
aux risques mais qui nempecircche pas le deacuteveloppement sur les territoires propices et non
risqueacutes Nous preacutesenterons donc dabord une comparaison des zonages avec la 1igne de
rivage probable de 2050 puis celle effectueacutee avec un zonage laquocomplet raquo adapteacute agrave
lameacutenagement du territoire dans un environnement physique soumis aux changements
climatiques
Eacutetant donneacute les problegravemes lieacutes agrave Jeacuterosion que connaicirct le territoire de Perceacute Je zonage
actuel ne semble pas adeacutequat pour limiter les risques Dans la situation actuelle des choses
Jeacuterosion va entraicircner des coucircts importants pour le milieu et la socieacuteteacute en geacuteneacuteral Dici agrave
2050 si aucune mesure dadaptation nest prise la valeur des infrastructures qui vont ecirctre
affecteacutees par leacuterosion dans la reacutegion de Perceacute sera dun minimum de 15474358 $
(figure 5 J) (Drejza et Bernatchez 2008) ce qui est tregraves important pour une petite
municipaliteacute de moins de 3 500 habitants avec un budget de fonctionnement annuel denviron
5 millions de $ (Municipaliteacute de Perceacute 2009)
125
A- Eacutevaluation des coucircts possibles selon les diffeacuterents sceacutenarios (en $)
S1 S2 S3 S probable
Voies de communication 38417 11214578 22782053 12275458
Uniteacutes deacutevaluation fonciegravere 123700 3328000 7038200 3198900
TOTAL ($) 162117 14542578 29820253 15474358
C - Voies de communicationB- Uniteacutes deacutevaluation fonciegraveres sceacutenario probable sceacutenario probable
Type duniteacute Nombre Valeur (en $) Voies de communication Longueur (m)
Habitation 16 730900 $ Voie ferreacutee 2310
Eacuteconomie 9 2065300 $ Roule nationale (132) 1039
Autre 2 175100 $ Autre voie carrossable 2789
Service public 2 54100 $ Voie non carrossable 0
Terrains non 29 173500 $ TOTAL 6138 ameacutenageacutes
TOTAL 58 3198900$ Modifieacute de Drejza et Bernatchez 2008
Figure 51 Eacutevaluation des coucircts preacutevisionnels lieacutes agrave leacuterosion pour le secteur de Perceacute
51 Preacutesentation des diffeacuterents zonages possibles
Diffeacuterents zonages existants ou potentiels ont eacuteteacute testeacutes sur la zone deacutetude Ils seront
deacutecrits ici en termes de superficie zoneacutee de nombre de bacirctiments concerneacutes de nombre de
rocircles deacutevaluation de la valeur des rocircles deacutevaluation des routes et enfin des activiteacutes qui
seront affecteacutees Ces zonages ont eacuteteacute compareacutes agrave un sceacutenario deacutevolution de la cocircte pour
lan 2050 Le sceacutenario probable (SP) repreacutesente Je terrain qui aura selon toutes probabiliteacutes
disparu dici lan 2050 agrave cause des processus deacuterosion des berges si aucune mesure
dadaptation nest mise en place Ce sceacutenario deacutevolution tient compte agrave la fois du contexte
geacuteomorphologique de la cocircte de son eacutevolution passeacutee des changements climatiques
envisageacutes ainsi que des actions anthropiques (Bernatchez et al 2008 a) Aux fins de cette
eacutetude ce sceacutenario sera consideacutereacute comme leacutevolution preacutevue de la ligne de rivage auquel
126
seront donc compareacutes les zonages potentiels Il sagit agrave l heure actuelle de la meilleure
estimation de leacutevolution future de la ligne de rivage pour le secteur deacutetude
Il existe une tregraves grande variabiliteacute dans les surfaces zoneacutees selon le type de zonage
adopteacute qui vont de 89 hectares agrave ]504 hectares (tableau 51) Les horizons de gestion
diffegraverent selon les options retenues entre 30 et 50 ans Certains tels la LQE ou la politique du
Nouveau-Brunswick ne deacutefinissent pas lhorizon dameacutenagement Selon loptique retenue
limportance accordeacutee agrave leacuterosion cocirctiegravere va ecirctre minimiseacutee ou amplifieacutee Ainsi il nest pas
aiseacute pour la municipaliteacute de bien eacutevaluer les risques potentiels auxquels est soumis son
tenmiddotitoire
Tableau 51 Superficies et eacuteleacutements inclus dans les zonages eacutetudieacutes
Superficie toucheacutee Bacirctiments 2001 Rocircle MAMR (uniteacutes deacutevaluation)
Tvoe de zonaae Hectares Nombre Nombre valeur $) Taux historique - 30 ans 89 3 5 25100 - 49 ans 147 3 8 125700 LQE 509 39 40 2762800 Proposition de la MRC 992 103 94 4436800 Nouveau-Brunswick (30 m) 1160 118 112 5124600 Critegraveres de la Cocircte-Nord 1504 177 162 9606700 Sceacutenario le plus probable 623 66 62 3269000 Zonage possible (SP+15 ml 1188 135 125 5848200
Cette variabiliteacute se reflegravete eacutegalement dans le nombre de bacirctiments qui se retrouvent
inclus dans la zone dite agrave risque deacuterosion Cela varie entre 3 bacirctiments dans le cas de
lutilisation des taux de reculs historiques avec un horizon de 30 ans agrave autant que 177
bacirctiments dans le cas dune adaptation des critegraveres du zonage utiliseacute pour la Cocircte-Nord
(tableau 51)
La valeur globale des uniteacutes deacutevaluation fonciegravere consideacutereacutees agrave risque peut ecirctre
importante et varie entre 25 100 $ et 9 606700 $ Limportance de cette valeur agrave risque est
augmenteacutee par le fait que la valeur moyenne des bacirctiments qui se situent dans la zone
deacuterosion probable (donc proches du littoral) est plus importante que celle de la totaliteacute de la
municipaliteacute Alors que dans la zone probable les bacirctiments valent en moyenne 79851 $ la
moyenne des bacirctiments de Perceacute est de 50590 $ La valeur des bacirctiments agrave risque probable
deacuterosion soit ceux les plus proches du trait de cocircte est 16 supeacuterieure agrave la moyenne
127
municipale Ceci reflegravete lattrait littoral et la valeur qui lui est associeacutee Les terrains eux aussi
ont une valeur de pregraves de 2 fois supeacuterieure (194) sils se trouvent en bordure du littoral ougrave ils
sont eacutevalueacutes en moyenne agrave 12800 $ contrairement agrave 6 613 $ pour la municipaliteacute entiegravere
52 Comparaisons des diffeacuterents zonages avec le trait de cocircte probable de 2050
La comparaIson des zonages avec le trait de cocircte probable se traduit par une
comparaison de chacune des possibiliteacutes de zonage avec leacutevolution probable de la ligne de
rivage (soit Je SP) afin de deacuteterminer des superficies qui pourraient ecirctre zoneacutees agrave tort ainsi
que des superficies qui ne sont pas zoneacutees mais qui selon toute probabiliteacute auront eacuteteacute
eacuterodeacutees dici 2050 Cela veut eacutegalement dire quil faut connaicirctre le nombre de bacirctiments qui
sont zoneacutes agrave tort (ce qui a un impact neacutefaste sur leur deacuteveloppement) ou ceux qui ne sont pas
zoneacutes mais qui sont agrave risque deacuterosion (ce qui fausse notre compreacutehension de la
probleacutematique et notre preacuteparation agrave laffronter)
Dans le but de didentifier le zonage qui est le plus adeacutequat avec la future eacutevolution
de la cocircte seront donc compareacutes dans cette section les superficies zoneacutees mais non agrave risque
les su perficies non zoneacutees mais agrave risque et le nombre de bacirctiments (2001) zoneacutes ou non zoneacutes
agrave tort
521 LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement
Le zonage preacutevu par la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (politique de protection
des rives du littoral et des plaines inondables) est celui qui a maintenant cours dans la MRC
du Rocher-Perceacute Cest eacutegalement celui qui a eacuteteacute transposeacute dans les regraveglements municipaux
Theacuteoriquement il est possible pour la MRC ou la municipaliteacute daugmenter les marges
prescrites par la loi si neacutecessaire par exemple en cartographiant des zones connues pour leurs
risques Cependant sur le territoire agrave leacutetude aucune cartographie additionnelle nexiste pour
le risque deacuterosion
128
La superficie totale du territoire zoneacute deacutecoulant de la LQE preacutesente seulement
114 ha de moins que celle zoneacutee par le sceacutenario probable (tableau 52) Cependant ce sont
pregraves de 17 ha qui sont preacutevus eacuterodables par le SP mais qui ne sont pas zoneacutes Ainsi ces 17 ha
sont libres daccueillir de nouvelles infrastructures malgreacute le risque potentiel auxquels ils
pourront ecirctre soumis dans le futur Ces terrains abritent dores et deacutejagrave 31 bacircti ments soit 26
uniteacutes deacutevaluation fonciegravere pour une valeur agrave risque minimale de plus de 2 000 000 $ Si la
LQE reste en vigueur cette valeur pourrait augmenter dici 2050 augmentant ainsi les
risques pour la socieacuteteacute
Dans certains cas des terrains sont jugeacutes agrave risque bien quils ne seront probablement
pas eacuterodeacutes (52 ha) Ceci est par exemple lieacute aux zones que la municipaliteacute a deacutecideacute de
proteacuteger en fixant la ligne de rivage (par un muret notamment) Eacutetant donneacute que le zonage
nest pas variable il nest pas possible den tenir compte
Tableau 52 Comparaison du zonage de la LQE avec le sceacutenario probable (SP)
Superficie Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluationl Zone non preacutevue eacuterodable mais zoneacutee (soustrait au 52 ha 4 4
developpem ent) Zone preacutevue eacuterodeacutee mais
non zoneacutee (augmentation du 168 ha 31 26 risque)
Agrave la suite de lanalyse de la LQE plusieurs problegravemes ont eacuteteacute recenseacutes Ceux-ci
peuvent ecirctre agrave lorigine de diverses lacunes qui sont exposeacutees ici
A) Dans les objectifs de la loi (article 11) il nest pas fait mention de proteacuteger les habitants
de la cocircte contre les risques Le but du zonage est dabord la protection des berges les
risques y sont seulement secondaires La loi a pour but de proteacuteger les berges en elles-mecircmes
(biodiversiteacute qualiteacute des habitats ) ainsi que les personnes soumises agrave des risques mais ceci
seulement dans les plaines inondables Les littoraux de lestuaire et du golfe du Saint-Laurent
ne peuvent ecirctre geacutereacutes comme des plaines inondables eacutetant donneacute que les divers processus qui
sy produisent sont bien plus cocirctiers que fluviaux La largeur de leacutecotone cocirctier eacutetant
relativement limiteacute il est possible que la loi soit adeacutequate sur cet aspect Cependant elle est
tout de mecircme utiliseacutee en pratique pour empecirccher la construction selon des marges de la ou
15 m de la ligne de ri vage
129
B) La loi est construite sur le modegravele dune protection par bande homogegravene (mecircme sil y a
deux classes de largeur) Cela ne prend donc pas en compte les possibles variations selon les
processus la localisation les conditions locales et les diffeacuterences reacutegionales et nationales qui
peuvent exister sur le territoire
C) Le critegravere utiliseacute pour eacutetablir le choix entre les deux largeurs de bandes de protection soit
la hauteur du talus ne correspond aucunement agrave une limite naturelle La hauteur limite est de
5 megravetres en dessous de cette hauteur la bande sera de 10 megravetres au-dessus elle sera de 15
megravetres Cependant les classes sont inadapteacutees car elles ne correspondent pas agrave la reacutealiteacute
physique de leacuterosion En effet bien que les deux cateacutegories de cocircte sur lesquelles sappuie la
LQE afin de deacuteterminer la largeur de la bande de protection (10 ou 15 m) correspondent agrave des
taux deacuterosion significativement diffeacuterents avec cr = 005 (Test U p = 0000) (figure 52)
cette diffeacuterence ne peut cependant pas servir agrave preacutedire de maniegravere certaine le comportement
dun segment de cocircte face agrave leacuterosion Cest ainsi quagrave cause de la variabiliteacute de leacuterosion
observeacutee il peut se produire de leacuterosion tout aussi intense dans les secteurs zoneacutes avec
10 megravetres que dans ceux zoneacutes avec 15 megravetres (figure 52) Seule laccumulation est absente
dans les secteurs zoneacutes avec] 5 megravetres
shyo o N ~ C) Q)shy O2S
Cl) al Cll
~ Cl) 0
000 1 1 iol----~I - - 11shy -11
Cl) c g 1 1
~ middotOS Cl) 0 -shyc o
o Clla middoto~-O
E o
o o
Cl) 0 )(
~ middot075
1- ---------r------------------J 10 megravetres 15 megravetres
Largeur de la bande de protection prescrite par la LaE
Figure 52 Taux de migration historique de la ligne de rivage (en m) en fonction des cateacutegories prescrites par la LQE
--
130
De plus que ce soit pour les zones de falaises ou les zones de terrasses de plage la diffeacuterence
dans les taux deacuterosion selon les deux cateacutegories retenues par la LQE bien que minime
persiste (figure 53) Toutefois il y a une diffeacuterence dans la vitesse de recul entre les falaises
et les terrasses de plage de sorte que le zonage devrait aussi refleacuteter la dynamique cocirctiegravere
pour quil soit approprieacute
(1)
Ol CIl Terrasse de plage Falaise rocheuse gt (1) 06 00 - - --or- - - - -~--~r-0 (1)
oC o - 01 Ol 04 o
E1 (1)~
- 02 0shy
g 8 02 - 03 uCJ
~ OC)
1 1 o deg4U5 OJ 00 ~=
1- -1- - - - -shy - - - - - shy9 - shy _o
c o ~ middot02
-05 -shyo
Ol -shy - 06 o
E ~ X
middot04 -shy
o
shy ---shy-07
---J
J
~ 10 megravetres 15 megravetres 10 megravetres 15 megravelres
Largeur de la bande de protection prescrite par la LQE
Figure 53 Taux de migration de la ligne de rivage (en m) en fonction de la largeur de la LQE selon le type de cocircte
Enfin les deux cateacutegories de cocircte deacutefinies par la politique ne reflegravetent pas les taux deacuterosion
preacutedits pour 2050 (figure 54) Les deux cateacutegories ne sont pas significativement diffeacuterentes
avec cr = 005 (Test U p = 0343) Par conseacutequent les marges adopteacutees par la loi ne
correspondent pas agrave une intensiteacute deacuterosion future et lutilisation de deux marges diffeacuterentes
ne se justifie pas du point de vue des aleacuteas cocirctiers agrave venir
131
000
-020
o ID o ~ -040 III J gt ~ a-OGO 8 J o iii o
œ -osa o
gtlt J~
-100
o
-120
10 tllecirctrts 15 mf1r~s
Largeur selon la LQE
Figure 54 Taux deacuterosion preacutevus pour 2050 (en m) en fonction de la cateacutegorie de la LQE
Comme la loi ne tient pas compte des paramegravetres naturels certains secteurs de cocircte
particuliegraverement dynamiques ne seraient pas proteacutegeacutes si durant les 50 prochaines anneacutees les
taux deacuterosions historiques se maintenaient Certes globalement la zone proteacutegeacutee selon les
marges eacutetablies par la LQE est plus eacutetendue que celle deacutecoulant dune extrapolation de
leacutevolution historique de la cocircte (509 ha zoneacutes contre 147 pour 50 ans deacuterosion historique)
Cependant si on compare secteur par secteur les marges prescrites par LQE avec les taux de
recul reacuteellement mesureacutes entre 1934 et 2001 et extrapoleacutes pour 50 ans 37 ha apparaissent
comme eacutetant agrave risque mais non inclus dans le zonage de la loi (tableau 53) Ces secteurs de
cocircte particuliegraverement actifs ne seront pas zoneacutes par la LQE et laisseraient la place agrave beaucoup
de nouvelles constructions potentielles De plus en admettant que les taux deacuterosion de )992shy
2001 soient repreacutesentatifs des conditions deacuterosions des 50 ans prochaines anneacutees les
secteurs agrave risque mais non proteacutegeacutes repreacutesenteraient non plus 37 mais 56 ha (tableau 53)
Cette carence dans la superficie du zonage provient de certains secteurs dans lesquels la
dynamique cocirctiegravere est particuliegraverement active ce que ne peut pas refleacuteter une loi avec des
marges fixes Bien que ces secteurs soient limiteacutes dans lespace ils sont particuliegraverement
sensibles agrave une densification urbaine On parle ici des terrasses de plage du secteur du village
de Cap-dEspoir des falaises du centre-ville de Perceacute (Mont-Joli) ainsi que des terrasses de
plage du village de Barachois Linsuffisance des terrains zoneacutes saccentue encore si lon
-----------------------------------------------------------
132
compare la LQE avec les taux deacuterosion preacutedits dans un contexte de changements
climatiques Dans cette situation on parle dune superficie de 168 ha qui pourrait ecirctre eacuterodeacutee
mais qui ne serait pas preacuteserveacutee par la loi (tableau 53)
Tableau 53 Comparaison de la LQE avec les taux deacuterosion historiques reacutecents et preacutedits
Avec les taux deacuterosion preacutedits Avec les taux deacuterosion Avec les taux deacuterosion
dans un contexte de 1934middot2001 1992-2001
changements climatiques (SP)
Superficie (ha) eacuterodeacutee en 50 ans mais non 37 56 168 preacuteserveacutee par la loi
D) Le golfe du Saint-Laurent et la baie des Chaleurs sont consideacutereacutes comme des cours deau
et non comme un littoral marin (figure 55) Cependant les processus qui affectent ces
milieux sont tregraves diffeacuterents des processus fluviaux Les bandes de protection preacutevues par la
LQE sont donc insuffisantes car elles ne sont pas adapteacutees agrave la dynamique propre aux
littoraux
r----------------------------------------------------------1 1 1laquoCours deau Toute masse deau qui seacutecoule dans un lit avec un deacutebit reacutegulier ou 1intermittent y compris ceux qui ont eacuteteacute creacuteeacutes ou modifieacutes par une intervention humaine 1
ainsi que le fleuve et le golfe Saint-Laurent de mecircme que toutes les mers qui entourent 1 1
le Queacutebec agrave lexception du fosseacute de voie publique ou priveacutee du fosseacute mitoyen et du 11
fosseacute de drainage raquo (site internet du MDDEP) 11
1laquoTous les lacs et cours deau agrave deacutebit reacutegulier ou intermittent situeacutes sur le territoire de la 1
MRC incluant le golfe Saint-Laurent et la baie des Chaleurs sont viseacutes par lapplication 1 1
des dispositions de la politique de protection des rives raquo 1 1
(extrait du scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute 1989) 1
Figure 55 Deacutefinition des cours deau pour la LQE
La politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables preacutevoit un
laquo cadre normatif minimalraquo (preacuteambule de la politique) Ceci laisse donc la possibiliteacute aux
instances locales (municipaliteacutes ou MRC) daugmenter ces marges si elles le jugent
neacutecessaire Cependant ce sont souvent (et particuliegraverement dans lEst du Queacutebec) des paliers
gouvernementaux deacutepourvus de moyens financiers et techniques neacutecessaires pour reacutealiser une
133
eacutetude deacutetailleacutee de leur territoire Par exemple la MRC du Rocher-Perceacute est classeacutee deuxiegraveme
sur 97 au rang des MRC les plus deacutemunies du Queacutebec Ses moyens danalyse de la cocircte sont
donc conseacutequemment limiteacutes
Le zonage creacuteeacute par cette loi nest donc pas adapteacute aux geacuteorisques cocirctiers Les
municipaliteacutes ne peuvent donc sy appuyer que partiellement La largeur de la bande de
protection utiliseacutee (15 megravetres) est en effet plutocirct consideacutereacutee comme une largeur adeacutequate
pour eacuteviter decirctre affecteacute par lagitation de loceacutean (embruns vagues exceptionnelles
deacutebris ) que par le deacuteplacement de la ligne de rivage Cette distance agrave la cocircte reacutepondrait agrave
un besoin de protection des biens seulement si la cocircte eacutetait fixe et ne connaissait aucun
deacuteplacement au cours du temps
522 Proposition de zonage de la MRC
Alors que lancien zonage des risques de la MRC du Rocher-Perceacute reprenait telle
quelle la LQE il existe actuellement une nouvelle proposition de zonage eacutemanant de la
MRC Celle-ci devrait ecirctre inteacutegreacutee au nouveau scheacutema dameacutenagement des risques
Loptique retenue est de doubler les prescriptions de la LQE et dajouter de nouvelles zones
deacuterosion connues Pour le secteur agrave leacutetude 7 zones deacuterosion seraient creacuteeacutees dans des
endroits connus pour ecirctre particuliegraverement actifs Cette proposition de zonage reacutesulte de la
reacutealiteacute de terrain qui a permis aux intervenants de reacutealiser que les bandes de protection
preacuteexistantes eacutetaient trop faibles Les doubler permettra selon eux de mieux proteacuteger les
infrastructures cocirctiegraveres
Globalement en appliquant cette proposition il y aurait 37 ha de diffeacuterence de
surface avec la superficie du sceacutenario probable Plus speacutecifiquement 37 ha ne sont pas zoneacutes
alors quils le devraient et 406 ha ne sont pas preacutevus eacuterodables mais seraient zoneacutes
(tableau 54) Les zones qui ne sont pas incluses dans la suggestion de la MRC mais qui sont
agrave risque se reacutepartissent en plusieurs secteurs notamment autour du havre de pecircche de lAnseshy
agrave-Beaufils aux extreacutemiteacutes du village de Perceacute au nord de la flegraveche de Barachois ainsi que de
134
petits secteurs au nord de la Malbaie Les superficies que leacuterosion naffectera probablement
pas mais que cette proposition inclut dans le zonage repreacutesentent 406 ha qui vont ecirctre
soustraits agrave une densification urbaine et agrave un deacuteveloppement potentiel Ces espaces
correspondent notamment aux secteurs de la promenade municipale de Perceacute Ce secteur est
en effet tellement denseacutement urbaniseacute quil ne serait pas envisageable dabandonner la
protection Des discussions avec la municipaliteacute ont permis de sassurer que la promenade
serait entretenue sur un horizon dau moins 50 ans Ces secteurs ne sont donc pas concerneacutes
par des taux de recul probables seule la marge de seacutecuriteacute de 15 megravetres serait agrave mettre en
place pour proteacuteger les infrastructures de laction des vagues des embruns et des deacutebris
Tableau SA Comparaison du nouveau zonage de la MRC avec le sceacutenario probable (SP)
Superiicie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais
zoneacutee (soustrait au 406 42 38 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque)
4 3 5
Les problegravemes que ce nouveau zonage soulegraveve sont
A) Luniformiteacute dans la largeur des bandes qui ne peuvent pas tenir compte des variations
dans les conditions locales
B) Le choix entre les deux classes de largeur de bande de protection qui ne correspond pas agrave
des paramegravetres naturels deacuterosion En effet ce sont les mecircmes classes que celles de la LQE et
elles preacutesentent donc les mecircmes inconveacutenients (partie 521)
523 Politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveau-Brunswick
Le Nouveau-Brunswick a eacutemis une politique de protection de sa zone cocirctiegravere en
2002 Cette proposition na cependant toujours pas eacuteteacute transformeacutee en application leacutegale Elle
applique une bande de protection de 30 megravetres agrave partir de la ligne de rivage La politique
preacutevoit eacutegalement la possibiliteacute dinterdire des ouvrages que lon voudrait construire au-delagrave
de cette marge selon la sensibiliteacute du terrain aux ondes de tempecirctes Selon la proposition
135
cette autre limite doit ecirctre deacutetermi neacutee selon laquo leacuteleacutevation la topographie et la susceptibiliteacute agrave
leacuterosion (geacuteomorphologie)) (ministegravere de lEnvironnement et des Gouvernements locaux
du Nouveau-Brunswick 2002) Cependant il nest pas speacutecifieacute de meacutethodologie pour sa mise
en œuvre
Si lon appliquait cette politique peu de superficies preacutevues eacuterodables par le sceacutenario
probable ne seraient pas zoneacutees (seulement 119 ha) (figure 55) Ce zonage devrait donc
permettre deacuteviter une augmentation des risques pour la population Cependant de grandes
surfaces qui ne sont pas preacutevues agrave risque deacuterosion sont zoneacutees Ceci peut poser problegraveme agrave la
municipaliteacute car ce sont de grandes superficies (544 ha) qui sont soustraites agrave un futur
deacuteveloppement reacutesidentiel ou commercial (tableau 55)
Tableau 55 Comparaison de la politique du Nouveau-Brunswick avec le SP
Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodale mais
zoneacutee (soustrait au 544 55 53 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque) 12 1 1
Le zonage mis en avant par la politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveaushy
Brunswick comporte deux problegravemes
A) Le premier consiste en une bande fixe qui ne peut donc pas prendre en compte les
variations locales du taux deacuterosion Il est toujours possible dimposer une bande de
protection dune largeur plus importante afin decirctre certain dinclure les zones qui seacuterodent
le plus vite Neacuteanmoins ce principe fait apparaitre des zones sacrificielles qui bien que non
risqueacutees sont interdites agrave tout deacuteveloppement ce qui ne permet pas une optimisation de
lutilisation du territoire de la municipaliteacute Cela peut aussi creacuteer un sentiment dinjustice au
sein de la population qui sent son droit agrave la proprieacuteteacute entraveacute alors que son terrain nest pas
assujetti aux aleacuteas deacuterosion
B) Le deuxiegraveme problegraveme reacutesulte dans le fait que certaines zones ont eacuteteacute cibleacutees pour y
assurer une protection comme le muret du centre-ville de Perceacute Ces secteurs se
retrouveraient zoneacutes agrave risque alors que la ligne de rivage sera maintenue agrave sa position
136
actuelle Ces zones devraient donc ecirctre recenseacutees et prises en compte Seule une bande de
15 m les mettant agrave labri des vagues des embruns et des deacutebris devrait y ecirctre appliqueacutee Ne
doivent ecirctre pris en compte dans cette cateacutegorie que les ouvrages publics dont lautoriteacute
responsable a deacutecideacute dassurer lentretien sur toute la peacuteriode viseacutee par le zonage
524 Application des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la
Cocircte-Nord
Lapplication de ces critegraveres de zonage eacutetend la superficie proteacutegeacutee agrave 1504 ha Les
surfaces qui sont preacutevues pouvant ecirctre eacuterodeacutees selon le sceacutenario probable mais que ce zonage
naurait pas inteacutegreacutees sont neacutegligeables (01 ha) Cependant 885 ha ne sont pas preacutevus
eacuterodables dici 2050 mais sont tout de mecircme inclus dans le zonage (tableau 56)
Tableau 56 Comparaison du zonage deacutecoulant des critegraveres de la Cocircte-Nord avec le sceacutenario probable (SP)
Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais
zoneacutee (soustrait au 885 111 100 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque)
01 0 0
Le zonage sui vant les critegraveres utiliseacutes par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la
Cocircte-Nord comporte deux principaux problegravemes
A) il preacutesuppose une hausse importante de leacuterosion pour tous les secteurs alors que les
eacutetudes reacutecentes montrent le contraire (Bernatchez et al 2008 a)
B) ces critegraveres conduisent agrave la classification de grandes superficies comme eacutetant agrave risque
alors quelles ne le seront probablement pas mecircme si lhorizon dameacutenagement utiliseacute est
infeacuterieur agrave celui utiliseacute pour le sceacutenario probable (30 ans pour les critegraveres de la Cocircte-Nord vs
50 ans pour le SP) Cette optique est donc trop conservatrice et cela limite le deacuteveloppement
futur de la municipaliteacute
137
525 Taux historiques deacuterosion des berges
Loptique dutiliser seulement les taux de recul historique afin de deacuteterminer une
zone agrave risque preacutesuppose que les conditions qui ont engendreacute leacuterosion dans le passeacute sont
toujours les mecircmes de nos jours et vont eacutegalement rester constantes dans le futur Une
comparaison des zonages que cela peut engendrer (horizon 30 et 50 ans) avec le zonage le
plus probable a eacuteteacute eacutetablie
Une comparaison des surfaces agrave risque deacuterosion (tableau 57 et 58) permet de se
rendre compte dune sous-estimation tregraves nette des surfaces agrave risque par les deux premiers
zonages (historique 30 et 50 ans) Ceux-ci considegraverent respectivement 89 et 147 ha comme
eacutetant agrave risque deacuterosion alors que ce seront tregraves probablement 63 hectares qui le seront dici
2050 Ces zonages historiques sous-estiment eacutegalement le nombre de bacirctiments agrave risque
(tableau 57 et 58) ainsi que les valeurs associeacutees Cela sous-estime donc les enjeux que la
municipaliteacute et les citoyens devraient prendre en compte pour leur futur
Tableau 57 Comparaison des zonages historiques 30 ans avec le SP
Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais
zoneacutee (soustrait au 00 0 0 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non 538 66 57
zoneacutee (augmentation du risque)
Tableau 58 Comparaison des zonages historiques 50 ans avec le SP
Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais
zoneacutee (soustrait au 00 0 0 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non 480 63 54
zoneacutee (augmentation du risque)
Les superficies qui ne sont pas zoneacutees par les taux historiques mais qui selon toutes
probabiliteacutes seront eacuterodeacutees sont de pregraves de 54 et de 48 hectares respectivement pour des
horizons de 30 et 50 ans (tableau 57 et 58) Cela comprend respectivement 66 et 63
bacirctiments auxquels on nassocierait pas de risque mais qui y seront tout de mecircme exposeacutes
dici 2050
138
En consideacuterant le risque deacuterosion de maniegravere historique il apparait eacutegalement des
zones daccreacutetion Ces zones gagneacutees sur la mer occupent une superficie de 21 et 34 ha
respectivement pour un horizon de 30 et 50 ans Celles-ci seraient donc potentiellement de
nouveaux terrains pour des deacuteveloppements immobiliers futurs Cependant dapregraves les
changements dans la tendance deacutevolution de la cocircte qui ont eacuteteacute constateacutes depuis ces
derniegraveres deacutecennies (Bernatchez et al 2008 a) cela laisse preacutesager quil ny aura tregraves
probablement pas ou peu de zones en accreacutetion en 2050 Il se produira plutocirct un recul comme
on peut le voir au niveau du village de Cap-dEspoir (figure 56) et agrave Coin-du-Banc
(figure 57) De plus mecircme si des zones daccreacutetion apparaissaient celles-ci ne sont
geacuteneacuteralement pas des terrains propices aux constructions eacutetant donneacute leur faible altitude qui
les rend tregraves vulneacuterables au risque de submersion lieacute aux vagues et aux surcotes notamment
Figure 56 Taux historique et taux probable deacuterosion dans le secteur de Cap-dEspoir
139
Figure 57 Taux historique et taux probable deacuterosion agrave Coin-du-Banc
Si lon considegravere les taux deacuterosion reacutecents (1992-2001) et que lon compare un
zonage qui en deacutecoulerait (extrapolation des taux annuels sur une peacuteriode de 50 ans) avec le
SP on constate eacutegalement des lacunes Dans ce cas la superficie zoneacutee serait de 2367 ha
soit 9 ha de plus que si lon utilisait les taux historiques Cependant il reste plus de 31 ha qui
ne seraient pas zoneacutes alors quils seront agrave risque deacuterosion dici 2050 Utiliser seulement les
taux reacutecents ne semble donc pas adeacutequat pour geacuterer lameacutenagement cocirctier bien que cela
entraicircne moins derreurs quavec les taux historiques Le problegraveme peut provenir du fait que
la peacuteriode reacutecente de mesure nest pas toujours repreacutesentative des futures conditions
climatiques car 10 ans est une peacuteriode trop courte
140
Une acceacuteleacuteration de leacuterosion au cours des derniegraveres deacutecennies a eacuteteacute constateacutee Il
nest degraves lors plus possible de se fier seulement aux taux historiques pour identifier les zones
soumises agrave leacuterosion Cela entraicircnerait en effet une sous-eacutevaluation de ces zones Les
changements qui vont avoir lieu sur les cocirctes du monde durant le prochain siegravecle ne peuvent
pas ecirctre preacutedits simplement en extrapolant les gains les pertes et les modifications qui ont eu
lieu durant Je 20egraveme siegravecle (Bird 2008)
526 Synthegravese des diffeacuterents zonages vs le sceacutenario probable
En sattardant agrave eacutevaluer si les options de zonage possibles pour le secteur deacutetude
protegravegent plus ou moins de territoire que celui que leacuterosion probable va affecter il est
possible didentifier des options trop seacutevegraveres et dautres pas assez (tableau 59) Cette
comparaison montre que les zonages actuellement en place ne sont pas suffisants mais aussi
quune bande uniforme de 30 megravetres (comme au Nouveau-Brunswick) aurait pour
conseacutequence de soustraire agrave un deacuteveloppement eacuteconomique des terrains non risqueacutes
Tableau 59 Comparaison globale des zonages vis-agrave-vis du sceacutenario probable
Zone pas assez Zone trop Type de zonage
en de la superficie du SP LQE 27 8 Proposition de la MRC 6 65 Nouveau-Brunswick 2 87 Critegraveres de la Cocircte-Nord 02 141
1 Taux historique
- 30 ans shy
86 00 - 50 ans 77 00
Il est important de faire la distinction entre la connaissance des terrains qui seront
probablement eacuterodeacutes en 2050 et un zonage utilisable pour lameacutenagement de la communauteacute
En effet le premier fait reacutefeacuterence agrave un terrain agrave risque deacuterosion qui aura probablement eacuteteacute
eacuterodeacute et aura disparu agrave la mer dici 50 ans Le deuxiegraveme doit lui permettre un
deacuteveloppement seacutecuritaire et durable dans la municipaliteacute Il doit donc ecirctre leacutegegraverement plus
141
large que les terrains probablement eacuterodeacutes afin que les constructions ne se retrouvent pas
directement sur la ligne de rivage (figure 58) Il serait en effet dommageable que les
bacirctiments se retrouvent trop proches de la ligne de rivage et soient soumis agrave des risques relieacutes
aux vagues agrave la projection de deacutebris aux embruns etc
Bacirctiments seacutecuritaires aujourdhui mais Dlaquo surraquo la ligne de rivage de 2050 --
bullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbull D Bacirctiments conservant une leacutegegravere
distance vs la ligne de rivage de 2050 proteacutegeacutes des vagues de tempecirctes etc
--- Ligne de rivage actuelle bull bull bull bull bull bullbull Zonage proposeacute
-------- Ligne de rivage en 2050
Figure 58 Inteacuterecirct de zoner plus que le taux deacuterosion preacutevu pour 2050
Cest pour cela qui apparaicirct primordial deffectuer eacutegalement des comparaisons avec un
zonage laquo complet raquo adapteacute agrave lameacutenagement du territoire (ci-apregraves) cest-agrave-dire comparer un
zonage avec un autre zonage et non simplement avec des preacutevisions de risque
142
53 Comparaison des diffeacuterents zonages avec un zonage adapteacute agrave lameacutenagement du
territoire dans un contexte de changements climatiques
Ce zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire dans un contexte de changements
climatiques a eacuteteacute eacutetabli comme eacutetant le sceacutenario le plus probable deacuterosion auquel a eacuteteacute ajouteacute
une bande de 15 megravetres de largeur Lajout de cette bande de terrain suppleacutementaire
permettra de deacuteterminer Je zonage qui apregraves la perte du terrain eacuterodeacute par 50 ans de processus
cocirctiers (soit le SP) assure que les infrastructures ne se retrouvent pas trop pregraves du rivage et
quelles soient toujours seacutecuritaires (figure 58) Le SP a eacuteteacute choisi pour estimer leacuterosion agrave
lhorizon du zonage (50 ans) car il sagit de la meilleure estimation disponible des risques
deacuterosion dans un contexte de changements climatiques La bande de 15 megravetres qui y est
ajouteacutee correspond agrave une largeur consideacutereacutee comme neacutecessaire pour la protection contre les
autres aleacuteas cocirctiers que sont les vagues de tempecircte les vents les embruns la houle ou les
deacutebris organiques projeteacutes sur le rivage Une bande similaire a eacuteteacute prescrite par les
speacutecialistes de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges sur la Cocircte-Nord pour les cocirctes ne
subissant pas deacuterosion (soit les falaises de roches igneacutees) En effet mecircme si ces cocirctes ne
sont pas consideacutereacutees comme seacuterodant avec un taux perceptible une bande de 15 megravetres a
tout de mecircme eacuteteacute appliqueacutee pour les nouvelles constructions (Dubois et al 2005)
Le zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire (soit le SP augmenteacute de 15 megravetres)
occupe 568 ha de plus que seulement les zones probables deacuterosion du SP Dans ces secteurs
se retrouvent dores et deacutejagrave 69 bacirctiments repreacutesentant 63 uniteacutes deacutevaluation fonciegravere
53 J Comparaisons des impacts des diffeacuterents zonages vis-agrave-vis du SP+ J5
Lobjectif de cette section est de calculer les superficies qUI sont soustraites agrave un futur
deacuteveloppement mais devraient ecirctre constructibles car elles ne sont pas agrave risque dapregraves le
zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire dans un contexte de changements climatiques
proposeacute par cette eacutetude Les tableaux 510 et 51 1 exposent (1) les superficies proteacutegeacutees par
les diffeacuterents zonages possibles alors que selon le zonage adapteacute elles ne sont pas agrave risque (2)
143
les superficies non zoneacutees mais qui sont agrave risque deacuterosion et dimpacts corollaires ainsi
que (3) le nombre de bacirctiments et le nombre de rocircles deacutevaluation municipale zoneacutes agrave tort ou
non zoneacutes mais agrave risque
Tableau 510 Zones soustraites agrave un deacuteveloppement potentiel vis-agrave-vis du SP +15 m
Non preacutevu agrave risque mais zoneacute Soustrait agrave un deacuteveloppementagrandissement potentiel
Superficie Bacirctiments 2001 MAMR ha nombre nombre
LQE 0 0 0
Proposition de la MRC 31 0 2
Critegraveres de la Cocircte Nord 381 51 46
Nouveau-Brunswick 76 2 5
Historique (30 ans) 0 0 0
Historique (50 ans) 0 0 0 1
Tableau 511 Zones preacutevues agrave risque par le SP +15 m mais non zoneacutees
Preacutevu agrave risque mais non zoneacute Potentielle augmentation du risque
Superficie Bacirctiments 2001 MAMR ha nombre nombre
LQE 678 96 85
Proposition de la MRC 227 32 33
Critegraveres de la Cocircte Nord 65 9 9
Nouveau-Brunswick 111 19 18
Historique (30 ans) 1099 135 120
Historique (50 ans) 1041 132 117
Si lon compare la LQE avec la possibiliteacute de zonage quest le SP + 15 m le deacutefaut
de la loi apparaicirct encore plus flagrant avec pregraves de 68 hectares qui devraient ecirctre proteacutegeacutes et
interdits agrave la construction mais qui ne le sont pas (tableau 511) Ces terrains comprennent
deacutejagrave 96 bacirctiments soit 85 uniteacutes deacutevaluation Laisser de nouvelles constructions sy eacutetablir
reviendrait agrave creacuteer un risque suppleacutementaire
144
Si lon compare la proposition de zonage de la MRC avec le zonage SP + 15 m il est
possible de constater que sa supetficie est seulement de 31 ha supeacuterieure (tableau 5) 0) Cela
est tregraves faible et correspond agrave une bande dune largeur moyenne de 075 m qui longerait le
rivage sur toute sa longueur Par contre les surfaces non zoneacutees mais agrave risque sont de
227 ha
Lorsque lon compare le zonage du Nouveau-Brunswick avec le zonage laquocompletraquo
proposeacute ici il ny a que peu de surface qui est soustraite au deacuteveloppement et eacutegalement
relativement peu de surface laisseacutee constructible alors quelle ne devrait pas lecirctre (tableau
510 et 511) La bande de 30 megravetres semble donc relativement adapteacutee aux processus
deacuterosion du secteur de Perceacute bien quelle nait pas eacuteteacute speacutecialement conccedilue pour cette
reacutegion Il est degraves lors plutocirct possible de parler de coiumlncidence heureuse entre la bande du
zonage du Nouveau-Brunswick et celle du zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire pour
ce secteur Le fait que Il ha soient agrave risque mais non zoneacutes alors quen parallegravele 76 ha le
sont mais ne le devraient pas reflegravete tout de mecircme une mau vaise adeacutequation avec leacutevolution
future de la cocircte Ceci est principalement ducirc agrave Juniformiteacute de la bande de protection qui ne
peut pas tenir compte des variations locales dans lintensiteacute de leacuterosion Les secteurs
dimpreacutecisions laissent ainsi de la place agrave laugmentation du nombre de constructions dans
les zones agrave risque
Le zonage proposeacute par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la
Cocircte-Nord semble trop strict car il preacuteserve plus de 38 ha comme eacutetant agrave risque alors quils
ne le seront probablement pas dici 2050 (tableau 510) En hypotheacutequant de grandes
superficies dautant plus parmi les terrains littoraux les plus priseacutes la municipaliteacute limite ses
possibiliteacutes de deacuteveloppement Il y a donc une probabiliteacute que le regraveglement ne soit pas
respecteacute etou de soulever la grogne populaire car il semblera (avec raison) trop strict Cela
peut agrave terme discreacutediter les opeacuterations de sensibilisation aux processus littoraux
Les zonages deacutecoulant de lextrapolation des taux historiques eacutetant deacutejagrave trop faibles
lorsquon les comparait avec leacutevolution probable le sont encore plus lorsquon les compare
au zonage proposeacute ici (tableaux 510 et 511) Le nombre tregraves important de constructions qui
145
existent deacutejagrave dans les zones agrave risque mais qui ne sont pas zoneacutees selon cette meacutethode laisse agrave
penser quen appliquant celle-ci pour le futur la municipaliteacute va devoir faire face agrave une
importante probleacutematique dici 50 ans alors mecircme quelle pensera y ecirctre preacutepareacutee
532 Synthegravese
Dans le tableau 512 les lacunes et les excegraves dans les zonages vis-agrave-vis du SP + 15 m
sont preacutesenteacutes en proportion de la supelficie de ce zonage adapteacute agrave lameacutenagement dans un
contexte de changements climatiques Par rapport aux comparaisons preacuteceacutedemment
effectueacutees avec le SP la proposition de zonage de la MRC est passeacutee dun zonage excessif de
65 agrave un zonage insuffisant de 19 Celui du Nouveau-Brunswick est quant agrave lui situeacute
dans un entre-deux avec moins de 10 agrave la fois dexcegraves et de lacune (tableau 512) Ceci
signifie que mecircme si globalement les surfaces semblent similaires (seulement 22 ha de
diffeacuterence voir tableau 5 J) une analyse segment par segment montre que Je zonage peut
alterner entre lexcegraves dans des secteurs de cocircte peu active ou stable et linsuffisance dans
des secteurs de cocircte tregraves active Pour les autres zonages les lacunes constateacutees dans la section
52 sont exacerbeacutees dans cette section agrave cause de lajout dune bande de 15 m au sceacutenario
du SP
Tableau 512 Comparaisons geacuteneacuterales des zonages vis-agrave-vis du SP+ 15
Zone pas assez Zone trop Type de zonage
en de la superficie du SP+15 m LQE 57 0 Proposition de la MRC 19 3 Nouveau-Brunswick
1shy9 6
Critegraveres de la Cocircte-Nord 5 32 ~
Taux historique 0 0 I~-
- 30 ans 93 0 - 50 ans 88 0
Aucune des diffeacuterentes options dameacutenagement et de gestion des risques cocirctiers
existantes ne semble pouvoir donner entiegravere satisfaction quant aux modifications que va
connaicirctre la cocircte dans les 50 prochaines anneacutees Les meacutethodes traditionnelles de travail ne
146
semblent pas adapteacutees aux conditions actuelles des cocirctes comme en teacutemoignent les
probleacutematiques actuelles Ainsi les modifications futures de lenvironnement risquent
daccentuer cette meacutesadaptation
54 Discussion sur les diffeacuterentes options de zonage possibles
Si lutilisation dun zonage baseacute sur un sceacutenario probable deacuterosion tel que celui
deacutefini par Bernatchez et al (2008 a) serait le meilleur moyen dobtenir un zonage preacutecis les
donneacutees neacutecessaires agrave leacutetablissement du SP nexistent malheureusement que pour certains
territoires tregraves restreints (ducirc au temps et aux ressources neacutecessaires agrave son eacutelaboration) Cest
pourquoi il est important de savoir si dautres meacutethodes permettraient dobtenir un zonage
efficace pour de plus grands territoires agrave moindre coucirct (en temps et en argent) Les
comparaisons effectueacutees dans ce chapitre entre les diffeacuterentes possibiliteacutes de zonage des
risques cocirctiers sont primordiales afin de permettre aux municipaliteacutes de faire un choix eacuteclaireacute
lorsquil sagit de la gestion de leur territoire Depuis la loi de 2001 sur la seacutecuriteacute civile et
lobligation de mise en place de scheacutemas de seacutecuriteacute civile dans toutes les MRC du Queacutebec
les gestionnaires ont dautant plus besoin de meacutethodes pour les aider agrave identifier les terrains
qui sont susceptibles decirctre affecteacutes par leacuterosion En effet les MRC ne disposent
geacuteneacuteralement pas dun expert dans le domaine ce qui rend lutilisation de regravegles simples
comme celles des zonages analyseacutes neacutecessaire Une faciliteacute dapplication et une meacutethode de
cartographie simple sont rechercheacutees par les ameacutenagistes (Caron comm pers) La litteacuterature
privileacutegie certes laction agrave linaction (Peng et al 2006) mais aucune eacutetude nexiste pour
aider agrave effectuer un choix II est donc important de savoir si les meacutethodes proposeacutees peuvent
se reacuteveacuteler efficaces
147
Certaines propositions de zonage sont couramment reprises dans la litteacuterature traitant
du zonage des risques cocirctiers Pourtant aucune nest tout agrave fait adapteacutee pour la zone cocirctiegravere
eacutetudieacutee Ainsi les principales lacunes qui ont eacuteteacute repeacutereacutees dans les zonages existants et qui
reacuteduisent leur efficaciteacute font ressortir autant de paramegravetres importants qui devraient ecirctre pris
en compte dans leacutelaboration dun futur zonage Ils peuvent ecirctre regroupeacutes en trois cateacutegories
agrave savoir
~ les paramegravetres naturels des cocirctes
~ les paramegravetres climatiques de lenvironnement
~ les paramegravetres humains de loccupation des terres
54 J Inteacutegration des paramegravetres naturels
Lors de la creacuteation des zonages loptique dans laquelle ils ont eacuteteacute mis en place est
geacuteneacuteralement agrave lorigine de leurs points forts mais aussi de leurs faiblesses Par exemple la
LQE qui a dabord un objectif environnemental propose une bande de trop faible largeur
concernant les risques (15 m seulement) car elle na pas eacuteteacute conccedilue et reacutefleacutechie en fonction de
la dynamique des aleacuteas cocirctiers Ainsi eJie nintegravegre pas les paramegravetres physiques significatifs
des cocirctes mecircme si eJie est utiliseacutee partout au Queacutebec pour geacuterer les risques en deacutecoulant Par
ailleurs le zonage du Nouveau-Brunswick avec sa bande fixe mecircme sil correspond
globalement au zonage adapteacute proposeacute par cette eacutetude laisse tantocirct des secteurs surproteacutegeacutes
tantocirct des secteurs non proteacutegeacutes Ceci deacutecoule du fait que les paramegravetres naturels des cocirctes ne
sont pas inteacutegreacutes au zonage qui est appliqueacute uniformeacutement quel que soit lenvironnement
Limportance des connaissances physiques de la cocircte et de son eacutevolution pour
lameacutenagement est donc essentielle (Pethick 2001) Ce qui est principalement utile est le
taux de migration ainsi que la future position de la ligne de rivage (Pethick 2001 Winckel et
al 2008)
laquo Erosion rates are not only used by scientists to study sediment budgets or the lole of natural processes in shoreline alteration they are also used to determine safe construction setbacks settle property ownership disputes study the effectiveness of shoreline protection structures and to make land use decisions raquo (Moore 2000)
148
Le taux deacuterosion mesureacute est le moyen le plus adapteacute pour refleacuteter la variabiliteacute des
paramegravetres naturels des cocirctes tel que cela se fait dans le zonage utilisant les taux historiques
Cependant comme de grandes portions de littoral ne disposent pas de cette donneacutee il a eacuteteacute
examineacute la possibiliteacute dutiliser un estimateur (proxy) En effet la segmentation cocirctiegravere
effectueacutee par le LDGIZC de lUQAR couvre quant agrave elle la totaliteacute des cocirctes du Queacutebec
meacuteridional Leacutevaluation preacuteliminaire effectueacutee portait sur les types de cocirctes leur lithologie
leacutetat de la cocircte le degreacute dalteacuteration des roches et la hauteur de la falaise (LDGICZ 2006)
Si lon se fie agrave la hauteur du trait de cocircte il nest pas possible de distinguer deux groupes en
fonction des taux deacutevolution preacutedits (figure 54) Apregraves une eacutetude des taux deacuterosion tant
reacutecents quhistoriques les diffeacuterences entre les paramegravetres physiques des cocirctes mecircme sils
existent ne semblent pas suffisants pour permettre une preacutevision des taux de recul futurs dun
segment de cocircte Pour la section de cocircte de Perceacute il nest pas possible de preacutedire quel sera le
taux deacutevolution dune portion de cocircte tant actuel que futur agrave partir de caracteacuteristiques
qualitatives de la cocircte que sont le type de cocircte leacutetat la lithologie la hauteur etc Cela peut
ecirctre ducirc au fait que les types de cocirctes en preacutesence sur le territoire deacutetude ne sont pas
suffisamment varieacutes et ne repreacutesentent que des conditions limiteacutees et relativement uniformes
agrave cause de leur proximiteacute (57 km de cocirctes seulement) Une eacutetude plus pousseacutee de ces
paramegravetres et une analyse sur un plus grand territoire avec une plus grande varieacuteteacute
denvironnements pourraient ecirctre meneacutees pour confirmer ou infirmer ces reacutesultats Pour le
moment cela tend agrave conforter le fait quil est primordial de connaicirctre les taux de recul et la
dynamique actuelle pour geacuterer la cocircte Ceci sexplique par les multiples interactions qui ont
lieu entre les paramegravetres cocirctiers le climat et lhydrodynamique qui rendent la modeacutelisation
difficile (Whitehouse et Sutherland 2001) Agrave une eacutechelle locale comme celle utiJiseacutee en
gestion de lameacutenagement il est donc encore primordial de se baser sur les taux de recul
mesureacutes pour avoir le meilleur portrait de laleacutea deacuterosion afin deacutetablir les zonages de
risques coheacuterents Lutilisation de certains paramegravetres physiques comme estimateurs (proxy)
pour les taux deacuterosion nest donc pas possible agrave cette eacutechelle Un suivi sur le terrain et des
analyses geacuteomorphologiques restent donc neacutecessaires car une preacutediction statistique agrave laide
des paramegravetres naturels nest pas possible agrave lheure actuelle agrave cette eacutechelle
149
Les experts saccordent ainsi pour inteacutegrer lutilisation des taux deacuterosion agrave
lameacutenagement (Moore 2000 Pethick 200] Winckel et al 2008) mais pas sur la maniegravere
de les obtenir de les appliquer ni sur la leacutegalisation qui doit en deacutecouler De plus il est
important de noter que le rythme du recul est beaucoup plus important que seul le taux
historique geacuteneacuteralement utiliseacute (Bernatchez et al 2008 a Pierre 2006) Enfin il est
important dutiliser les preacutevisions des taux deacuterosion futurs et non pas uniquement des taux
historiques afin dobtenir un zonage efficace pour les 50 prochaines anneacutees tel que nous
lavons vu dans les paragraphes 525 et 53 J traitant des zonages baseacutes sur les taux
historiques et leurs lacunes Cette inteacutegration des taux futurs nest pas toujours mentionneacutee
par ceux qui mettent en avant cette solution comme eacutetant adapteacutee agrave la dynamique cocirctiegravere et
aux paramegravetres physiques variables de la cocircte (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et
Dalrymple 2004) Le littoral eacutetant complexe leacutelaboration de ces taux preacutevisionnels deacuterosion
neacutecessitera une compreacutehension geacuteneacuterale de la dynamique cocirctiegravere (Jolicœur et UumlCarrol
2007) et linteacutegration des paramegravetres climatiques agrave venir
542 Inteacutegration des paramegravetres climatiques variations du climat et changements
climatiques
Dapregraves les comparaisons que nous avons effectueacutees un zonage qui tient compte des
paramegravetres naturels mais non des changements climatiques nest pas efficace Par exemple
les zonages deacutecoulant des taux historiques ont certes lavantage deacutetablir une bande de
protection de largeur variable selon le segment de cocircte auquel ils sont appliqueacutes et reflegravetent
ainsi la dynamique cocirctiegravere Mais ils ne sont pas une option qui semble viable pour le secteur
eacutetudieacute car la sous-estimation des surfaces agrave risque est flagrante (agrave 77 insuffisante) Ainsi
mecircme si lutilisation des taux historiques deacuterosion dans leacutelaboration des zonages est
proposeacutee par plusieurs auteurs (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et Dalrymple 2004) il
manque agrave cette meacutethode linteacutegration de limpact de la variabiliteacute des paramegravetres climatiques
Cela provient de labsence de consideacuteration de la cocircte comme un systegraveme variable dans le
temps Les changements cl imatiques vont comme on la vu modifier les processus cocirctiers et
donc les aleacuteas Les taux deacuterosion vont de maniegravere corollaire ecirctre eacutegalement modifieacutes Les
150
aleacuteas passeacutes neacutetant plus le reflet de lavenir la seule application de ces meacutethodes historiques
nest donc pas agrave preacuteconiser sur les cocirctes car elles sous-eacutevaluent dramatiquement les surfaces
agrave risque En effet elles ne tiennent pas compte du rythme deacutevolution cocirctiegravere qui est tregraves
important dans le zonage des risques deacuterosion notamment pour pouvoir quantifier les
extrecircmes deacuterosion (Pierre 2006) De plus bien quune cocircte puisse preacutesenter un bilan
deacutevolution historique positif (progradation) elle peut aussi connaicirctre de courtes peacuteriodes ougrave
le recul peut atteindre plusieurs dizaines de megravetres en quelques anneacutees de sorte que les
infrastructures construites trop pregraves de la ligne de rivage peuvent se retrouver agrave risque
(Bernatchez et al 2008 a) Il pourrait donc ecirctre envisageacute dappliquer un coefficient
multiplicateur aux taux deacuterosion passeacutes pour contrecarrer cette lacune Ce coefficient
climatique permettrait de rendre les taux historiques repreacutesentatifs des taux futurs Cet indice
pourrait ecirctre eacutetabli pour chaque reacutegion du Queacutebec pour tenir compte des paramegravetres
cl imatiques reacutegionaux Par exemple comme le taux deacuterosion pour la peacuteriode 1992-2001 est
en moyenne 27 fois infeacuterieur au SP dans Je secteur de Perceacute il pourrait ecirctre deacutecideacute que le
coefficient pour la reacutegion gaspeacutesienne serait 27
Le zonage eacutelaboreacute pour la Cocircte-Nord avait comme objectif de prendre en compte
laugmentation des risques dans un contexte de changements climatiques Cela la conduit agrave
sureacutevaluer les risques principalement agrave cause dun manque de donneacutees preacutecises concemant
limpact de ces changements agrave leacutepoque de sa reacutealisation Ce sceacutenario pessimiste conduirait
donc agrave hypotheacutequer le deacuteveloppement de certains secteurs La preacutecision des projections
climatiques et de leurs impacts est donc primordiale
Avec les zonages utiliseacutes ou proposeacutes actuellement nous sommes deacutejagrave mal adapteacutes et
mis au deacutefi dans notre gestion des zones cocirctiegraveres avec le climat actuel ce qui fait que nous ne
sommes pas precircts agrave des changements plus rapides et allons avoir encore plus de problegravemes agrave
reacutesoudre agrave lavenir (Forbes 2008) Dans la litteacuterature actuelle ce sont principalement des
eacuteleacutements composites qui deacuteterminent la sensibiliteacute ou non dune cocircte aux changements
climatiques mecircme si cela passe principalement par linclusion de la seule hausse du niveau
marin relatif tel que dans les eacutetudes de Shaw et al (1998) ou de Gornitz et al (1997) Cellesshy
ci nont toutefois pas eacuteteacute effectueacutees agrave une eacutechelle adapteacutee pour reacutealiser un zonage Les
151
indices de sensibiliteacute existants (Shaw et al 1998 Gornitz et al 1997) ainsi que les cartes
preacutedisant leacutevolution des aleacuteas et leurs impacts potentiels (Fairbank et Jakeways 2006)
permettent tout de mecircme aux ameacutenagistes de connaicirctre limportance que vont avoir les
changements climatiques sur leur cocircte et ainsi de se preacuteparer agrave leurs impacts Elles permettent
aussi de cibler les secteurs dans lesquels les probleacutematiques seront les plus criantes agrave lavenir
ainsi que les grands enjeux qui en deacutecouleront Mais la deacutetermination de la sensibiliteacute du
secteur et de ses aleacuteas aux changements ne permet pas au x ameacutenagistes linteacutegration des
reacutesultats dans un zonage et ainsi de controcircler les ameacutenagements dune municipaliteacute avec une
grande preacutecision spatiale
Le processus le plus efficace serait donc plutocirct didentifier les facteurs cleacutes qUI
conditionnent les processus cocirctiers et qui pourraient ecirctre modifieacutes par les changemen ts
climatiques afin de pouvoir inteacutegrer les reacutesultats des modeacutelisations du climat futur
Malheureusement les facteurs climatiques cleacutes qui conditionnent les processus cocirctiers ne
sont pas encore tous bien connus et deacuteterminer quel sera leur poids dans leacuterosion future est
donc un exercice complexe (Bernatchez et al 2008 a) Une analyse au cas par cas pour
deacuteterminer les futures positions de la ligne de rivage semble agrave lheure actuelle la plus
adeacutequate pour ce type danalyse car mecircme si cela augmente le temps de reacutealisation et le coucirct
cela augmente eacutegalement lefficaciteacute de la preacutediction Une collaboration entre les
scientifiques et les gestionnaires est donc primordiale pour inteacutegrer tous ces paramegravetres agrave la
future gestion des cocirctes
543 Inteacutegration des paramegravetres humains occupation du territoire
Aucun des zonages eacutetudieacutes ne prend en compte les paramegravetres humains ce qui est
une lacune importante conduisant notamment agrave interdire les constructions agrave des endroits non
risqueacutes et limitant le deacuteveloppement de la municipaliteacute sur ses meilleurs terrains Lobjectif
dun zonage des risques devrait ecirctre de minimiser les risques tant actuels que futurs mais
aussi les impacts socio-eacuteconomiques neacutegatifs ce que ne parviennent pas agrave faire les zonages
eacutetudieacutes Par exemple le muret qui supporte la promenade municipale dans lanse du sud du
152
village de Perceacute est essentiel agrave la municipaliteacute pour son deacuteveloppement touristique ducirc agrave la tregraves
grande densiteacute de bacirctiments agrave haute valeur ajouteacutee preacutesents en arriegravere de celui-ci Son
entretien sur le long terme est donc assureacute Sur les 607 megravetres de longueur quil occupe la
position du trait de cocircte est donc fixeacutee Le zonage ne devrait ainsi tenir compte que des aleacuteas
ponctuels tels les vagues les embruns et les deacutebris que peuvent engendrer les tempecirctes et
non du recul potentiel de la ligne de rivage et du trait de cocircte Par exemple dans le zonage
deacutecoulant des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la Cocircte-Nord ce
secteur eacutetait zoneacute sur 37 ha et dans celui du Nouveau-Brunswick sur 18 ha Pourtant si lon
considegravere une bande de seacutecuriteacute de 15 megravetres la surface devant ecirctre zoneacutee nest que de
10 ha Limiter agrave tort le deacuteveloppement de ces terrains du centre ville qui abritent de
nombreux services commerciaux et touristiques serait dommageable pour leacuteconomie
villageoise
Lors de leacutelaboration dun zonage cocirctier il est donc important de tenir compte du
type doccupation du territoire Le zonage des risques tel queacutevoqueacute dans cette recherche ne
fait queacutetablir des limites probables des risques cocirctiers Le fait didentifier ce quil est
acceptable ou non de faire dans cette zone na pas eacuteteacute eacutevoqueacute et relegraveve plutocirct de deacutecisions
politiques ou collectives Toutefois il faut savoir que certains ameacutenagements humains
peuvent modifier la deacutelimitation mecircme de cette zone agrave risque en ayant une influence
importante sur les processus tant en les acceacuteleacuterant quen les ralentissant voir en les arrecirctant
Ainsi eacutetant donneacute que les effets dun choix politique peuvent modifier les paramegravetres
naturels deacutevolution de la cocircte ces deacutecisions devraient ecirctre inteacutegreacutees au processus deacutecisionnel
lorsque lon eacutetablit des projections environnementales pour le futur Les diffeacuterents eacuteleacutements
qui devraient ecirctre pris en compte comprennent notamment la preacutesence dun muret municipal
ou de deacutefenses cocirctiegraveres
A) La preacutesence dun muret ou autre infrastructure dont lautoriteacute compeacutetente (municipale ou
supeacuterieure) a deacutecideacute dassumer lentretien pour tout lhorizon de gestion Si le trait de cocircte est
fixeacute leacuterosion peut ecirctre consideacutereacutee comme nulle en arriegravere de celui-ci Il faut par conseacutequent
en tenir compte (Meur-Ferec et al 2008)
B) La preacutesence de deacutefenses cocirctiegraveres telles que des enrochements ou des eacutepis qui peuvent
aggraver leacuterosion en aval de la deacuterive littorale La reacutepartition et la nature des deacutefenses
153
doivent ecirctre connues dans la mesure ougrave elles ont une incidence sur la morphologie du littoral
et sur laction des facteurs de forccedilage (Fairbank et Jakeways 2006) La perrrusslon
dintervention ponctuelle va avoir des conseacutequences sur lensemble de Juniteacute
hydroseacutedimentaire Ne pas les inclure rendrait les zonages moins efficaces
Les multiples types doccupation humaine possible doivent eacutegalement ecirctre consideacutereacutes
eacutetant donneacute la diffeacuterence dans la neacutecessiteacute de la proximiteacute au rivage ainsi que dans leur
possibiliteacute de deacutemeacutenagement Ainsi les emplacements dun camping ou les infrastructures
touristiques leacutegegraveres (petits belveacutedegraveres tables de pique-nique ) peuvent ecirctre deacuteplaceacutes en
suivant leacuterosion il est donc possible de croire que suivant un choix socieacutetal on les laisse
sinstaller dans les zones agrave risque deacuterosion pour une dureacutee deacutetermineacutee (Paskoff 2004 b)
Lacceptabiliteacute sociale est en effet importante agrave consideacuterer mecircme si elle na pas eacuteteacute abordeacutee
ici car une fois deacutetermineacute avec preacutecision les zones agrave risque cest agrave la socieacuteteacute de choisir ce
quiJ est acceptable dy construire ou non
Des deacutecisions et des choix peuvent mettre de Javant le cocircteacute impeacuteratif de fixer le trait
de cocircte agrave certains endroits comme dans le cas dune voie ferreacutee dune route strateacutegique dun
cœur de village Si une deacutecision est prise les infrastructures qui se situent en arriegravere du trait
de cocircte fixeacute ne sont plus agrave risque deacuterosion pour lhorizon de gestion consideacutereacute Linteacutegration
des diffeacuterents laquotypes et pratiques de gestion des deacutefenses cocirctiegraveresraquo au sein dune
meacutethodologie de cartographie des risques du littoral lieacutes aux changements climatiques est
eacutegalement mise de lavant par le programme laquo Response raquo en Europe (Fairbank et Jakeways
2006) Cependant il est difficile deacutetablir des critegraveres automatiques applicables agrave grande
eacutechelle Une eacutetude au cas par cas de la situation semble donc la plus adeacutequate pour prendre
en compte les paramegravetres humains et leur eacutevolution
154
Lutilisation de zonages suppose que les instances gouvernementales veuillent limiter
les risques pour les populations principe que certains auteurs tels que Winckel et al (2008)
reacutefutent Pour eux les proprieacutetaires devraient ecirctre avertis des faits concernant le pheacutenomegravene
sur leur terrain et devraient ensuite ecirctre ameneacutes agrave faire leur propre choix selon le beacuteneacutefice
quils pourraient en tirer et la valeur de linvestissement quils sont precircts agrave voir deacutetruit par les
aleacuteas Ils affirment que les zonages laissent trop de zones inexploiteacutees ce qui repreacutesente une
perte pour leur proprieacutetaire Ainsi lEacutetat devrait se deacutegager de toute responsabiliteacute et
permettre de contourner le zonage et de se bacirctir au plus pregraves du trait de cocircte (Winckel et al
2008) Si cette solution laisse place au beacuteneacutefice individuel sur une courte peacuteriode il a deacutejagrave eacuteteacute
constateacute que lengagement des proprieacutetaires agrave subir les aleacuteas sans intervenir est souvent
oublieacute au fil du temps ou des transactions immobiliegraveres (Division de lameacutenagement cocirctier de
la Caroline du Nord 2009) Cette optique eacuteconomique ne tient ainsi pas compte des
interventions ponctuelles non concerteacutees que cela peut engendrer Non inteacutegreacutee agrave la
dynamique au sein dune uniteacute hydroseacutedimentaire la mise en place dune solution par un
reacutesident pourrait alors avoir des preacutejudices sur les terrains des proprieacutetaires adjacents Cela
pourrait eacutegalement remettre en cause leacutequiteacute sociale dougrave limportance de linteacutegrer dans le
processus deacutecisionnel (Dean et Dalrymple 2004 Cooper et McKenna 2008)
Rendre le zonage des risques efficace soulegraveve Je besoin dinteacutegrer un nombre
important de paramegravetres agrave limage de la complexiteacute de composantes de lenvironnement
cocirctier Les multiples facettes de la geacuteoscience cocirctiegravere pourraient ainsi augmenter la reacutesilience
des communauteacutes face aux risques cocirctiers et agrave leurs modifications dans le contexte de
changements climatiques (Forbes 2008) et permettre dinteacutegrer les paramegravetres importants
dans les zonages pour en reacuteduire les lacunes
CONCLUSION
Dans les zones cocirctiegraveres de lEst du Queacutebec la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers
est importante et il est preacutevu quelle augmente au cours de ce siegravecle Ceci est ducirc tant agrave
laugmentation des aleacuteas cocirctiers dans un contexte de variation environnementale et de
changements climatiques quagrave la densification des constructions littorales Assurer une
gestion efficace de ces territoires est donc un enjeu majeur pour ces reacutegions
Connaicirctre leacutevolution historique de loccupation des terres permet davoir une
vision geacuteneacuterale des tendances dameacutenagement et deacutevolution du secteur Cela permet
eacutegalement de connaicirctre comment les mesures de gestion et de zonage deacutejagrave implanteacutees ont
influeacute ou non sur les comportements dameacutenagement Pour la zone cocirctiegravere de la
municipaliteacute de Perceacute il a eacuteteacute possible de constater une hausse depuis les anneacutees 80 du
nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion et ce malgreacute la mise en place de lois et de regraveglements
de gestion de lameacutenagement (LAU en 1979 LQE en 1987 et scheacutema dameacutenagement en
1989) Ces lois nont pour plusieurs raisons pas reacuteussi agrave limiter les risques pour les
populations Mecircme dans les cas ougrave des solutions dadaptation ont eacuteteacute mises en place comme
lors du deacuteplacement de tronccedilons de routes menaceacutes par leacuterosion il est possible de constater
une certaine laquomeacutesadaptationraquo vis-agrave-vis des geacuteorisques cocirctiers En effet les segments
deacuteplaceacutes sont de nouveau moins de 40 ans plus tard agrave risque deacuterosion Ces
laquo meacutesadaptations raquo et ces insuffisance de la loi peuvent avoir plusieurs causes une lacune
dinformation et de connaissances des processus deacutevolution des cocirctes une trop grande
confiance accordeacutee aux ouvrages de protection contre leacuterosion ou une prise de risque
consciente pour beacuteneacuteficier de lattrait panoramique et touristique que peut repreacutesenter la cocircte
Le fait que les regraveglements ne soient pas appliqueacutes correctement a ainsi entrai neacute la hausse des
constructions en zone agrave risque ce qui soulegraveve le problegraveme de la bonne gouvernance des
geacuteorisques de la pan des municipaliteacutes
156
La Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (LQE) actuellement utiliseacutee pour geacuterer
lameacutenagement en zone littorale nest pas la seule possibiliteacute qui pourrait soffrir aux
autoriteacutes locales Dautres options theacuteoriques ou pratiques existent dans des secteurs proches
Apregraves avoir compareacute ces options de zonages (tableau 13) avec leacutevolution probable du
littoral dans un contexte de changements climatiques de nombreux points faibles et lacunes
ont eacuteteacute constateacutes Certaines options sont trop strictes et limitent les possibiliteacutes de
deacuteveloppements futurs pour la municipaliteacute tels que le zonage tireacute de lentente speacutecifique sur
leacuterosion des berges de la Cocircte-Nord la proposition de zonage de la MRC ou la politique de
protection des rives du Nouveau-Brunswick Dautres sont trop laxistes et contribuent agrave
permettre des constructions dans des secteurs agrave risque tels la LQE ou les zonages baseacutes sur
les taux deacuterosion historiques Ces lacunes trouvent leur origine dans les meacutethodes avec
lesquelles sont calculeacutees les bandes de protection de ces zonages Il sagit principalement du
manque dinteacutegration des processus naturels deacutevolution de la cocircte au sein de la
meacutethodologie utiliseacutee par Je zonage Le manque de prise en compte de la variabiliteacute des
paramegravetres climatiques peut eacutegalement ecirctre la cause de problegravemes notamment dans le cas des
zonages baseacutes sur les taux historiques qui ne tiennent pas compte de la variabil iteacute de
lenvironnement au cours des deacutecennies Enfin le manque de prise en compte des paramegravetres
anthropiques tels que certaines protections et modifications humaines apporteacutees agrave la cocircte peut
eacutegalement poser problegraveme dans la deacutefinition dun zonage efficace
Agrave la suite de cette eacutetude sur les impacts et lefficaciteacute des zonages des risques cocirctiers
sur lorganisation du territoire et la preacutevention des geacuteorisques cocirctiers il en ressort quelques
recommandations quant agrave la gestion des zones cocirctiegraveres agrave la fois pour la zone deacutetude de
Perceacute mais aussi de maniegravere plus geacuteneacuterale Car comme il a eacuteteacute montreacute les constructions en
zones cocirctiegraveres sont en augmentation depuis les anneacutees J980 et rien ne semble indiquer que Ja
tendance se modifiera agrave lavenir Ainsi un zonage efficace des risques est plus que neacutecessaire
afin deacuteviter que de nouvelles constructions ou de nouveaux proprieacutetaires se retrouvent
confronteacutes aux risques Tout dabord les lacunes constateacutees dans le zonage de la LQE
actuellement utiliseacute pour geacuterer les risques peuvent provenir dune diffeacuterence entre les buts
originaux de la loi (voir preacuteambule et objectifs de celle-ci) et lutilisation qui en est faite par
157
les communauteacutes Vu limportance de la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers une politique
speacutecifiquement deacutedieacutee aux risques est neacutecessaire Cest dailleurs ce qui a eacuteteacute fait par le
gouvernement du Queacutebec en 2001 avec la Loi sur la seacutecuriteacute civile Au vu de la difficulteacute
pour des instances locales dy faire face un cadre de preacutevention des risques naturels a eacuteteacute
ajouteacute en 2006 sur le plan national Leur mise en place progressive devrait donc permettre de
mieux faire face agrave la probleacutematique Ensuite agrave cocircteacute de la deacutelimitation exacte des zones agrave
risque sur laquelle nous nous sommes attardeacutes dans cette recherche plusieurs questions
socieacutetales peuvent ecirctre souleveacutees Il est possible en effet de penser quil est preacutefeacuterable de
zoner plus de terrain que moins car ainsi on est certain de ne pas creacuteer de futurs problegravemes
(principe de preacutecaution) Cependant cela reviendrait agrave hypotheacutequer certains terrains et donc
le deacuteveloppement eacuteconomique des municipaliteacutes De plus la constl1lction dans les zones agrave
risque pourrait continuer selon ce que lon juge acceptable de mettre en danger versus les
retombeacutees eacuteconomiques qui peuvent en reacutesulter (Winckel el al 2008) Certains eacuteleacutements
temporaires deacuteplaccedilables ou neacutecessitant la proximiteacute de leau pourraient eacutegalement ecirctre
autoriseacutes Ces questions relegravevent plutocirct dun choix socieacutetal qui devrait ecirctre pris par la sphegravere
politique et ont donc eacuteteacute sciemment eacuteludeacutees de cette recherche De plus il a eacuteteacute noteacute que les
responsables locaux ont besoin de connaicirctre lemplacement de la future ligne de rivage plutocirct
que des theacuteories sur de nouveaux zonages (Pethick 2001 Caron 2007 Pitre 2007)
Ladeacutequation entre les besoins des ameacutenagistes et ce que les scientifiques peuvent produire
pour eux est une donneacutee essentielle afin que les connaissances creacuteeacutees par la recherche soient
utiliseacutees au mieux Il conviendrait ainsi de mieux eacutetudier les besoins du milieu local en
reacutealisant des eacutetudes collaboratives comme cela sest fait dans le cadre de leacutetude de
Bernatchez el al (2008) ou de cette eacutetude Ensuite mecircme si les zonages que nous avons
eacutetudieacutes ont pour but de proteacuteger les constructions vis-agrave-vis de leacuterosion ceux-ci peuvent
eacutegalement servir agrave la protection environnementale ou vice-versa Ce multiple effet beacuteneacutefique
des zones de protection a eacuteteacute observeacute par de nombreuses communauteacutes (Clark 1996) La
prise en compte des marges maximales pour lune ou lautre des raisons devrait donc ecirctre
mise en avant au sein dune gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (Stewart el al 2003)
Finalement il ressort eacutegalement quun travail de sensibilisation devrait accompagner le
zonage pour lexpliquer aux communauteacutes et aux deacutecideurs et ce quelle que soit loption
retenue La sensibilisation et la vulgarisation sont preacutesentement souvent oublieacutees par ceux
158
qui eacutelaborent les zonages mecircme si ce nest pas efficace dagir ainsi car il est plus coucircteux de
laquo reacuteparerraquo les problegravemes que deacuteduquer le public (Stewart et al 2003) Linformation
augmenterait Jacceptabiliteacute sociale des zonages et minimiserait ainsi la vulneacuterabiliteacute des
communauteacutes (Meur-Feree et al 2008) Limportance de fournir des informations non
techniques est ainsi essentielle en ce qui a trait agrave la gestion des cocirctes (McInnes 2006) En
effet les zonages mis en place doivent ecirctre correctement appliqueacutes si on veut quils puissent
ecirctre efficaces
Une approche plus inteacutegratrice pour geacuterer les risques cocirctiers augmenterait lefficaciteacute
tant immeacutediate quagrave long terme des zonages agrave la fois dans lenvironnement climatique actuel
quavec les changements climatiques agrave venir Ainsi une analyse globale de la situation au
travers des geacuteosciences pourra inteacutegrer les taux de recul mesureacutes ainsi que les eacuteleacutements
physiques climatiques et humains ayant un impact sur la cocircte Une telle approche est jugeacutee
neacutecessaire pour deacuteterminer le plus preacuteciseacutement possible les terrains qui sont susceptibles
decirctre eacuterodeacutes Cela permettrait eacutegalement deffectuer des reacuteajustements au cours du temps si
les tendances venaient agrave se modifier En conseacutequence les communauteacutes cocirctiegraveres seraient
moins vulneacuterables aux risques cocirctiers et pourraient mettre en valeur de maniegravere optimale leur
territoire
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ANNEXES
Annexe 1 Deacutefinitions des types de cocircte
Tvpe de cocircte Deacutefinition
Marais maritime Les marais maritimes sont des zones daccumulation de seacutediments fins coloniseacutees par de la veacuteqeacutetation herbaceacutee
Accumulation de sable etou de gravier qui sattache agrave la cocircte et Flegraveche littorale qui seacutetire geacuteneacuteralement en parallegravele agrave la cocircte dont lextreacutemiteacute est
libre Flegraveche littorale
agrave marais maritime Flegraveche littorale bordeacutee par un marais maritime
Accumulation de sable etou gravier littoral formeacutee dun replat
Terrasse de plage geacuteneacuteralement veacutegeacutetaliseacute qui est tregraves rarement submergeacute par les mareacutees Le replat est parfois bordeacute sur sa partie infeacuterieure par un talus deacuterosion (microfalaise) de moins de 15 m de hauteur
Basse falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux
de 15 agrave 5 m de hauteur
Moyenne falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux
de 5 agrave 10 m de hauteur
Haute falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux
supeacuterieur agrave 10 m de hauteur
Dapregraves Bernalchez el al 2008 a
173
Annexe 2 Deacutefinition de leacutetat de la cocircte
Exemple eacutepis enrochements murets
Eacutetat de la cocircte Deacutefinition
Cocircte naturelle qui preacutesente des deacuterosion vive etou qui est Active veacutegeacutetaliseacutee agrave moins de 25 Preacutesence de cicatrices
geacuteomorphologiques laisseacutees par les processus deacuterosion
Semi-veacutegeacutetaliseacutee Semi-active Tout type de cocircte naturelle qui preacutesente des signes partiels
deacuterosion elou qui est veacutegeacutetaliseacutee entre 25 et 75
Veacutegeacutetaliseacutee Stable Tout type de cocircte naturelle qui ne preacutesente aucun signe
deacuterosion etou qui est veacutegeacutetaliseacutee agrave plus de 75
Artificielle Cocircte naturelle modifieacutee par une structure rigide
Dapregraves Bernatche7 el al 2008 a
174
Annexe 3 Adaptation du zonage du comiteacute dexperts sur ] eacuterosion des berges de la Cocircte-Nord
Inconstructible dans a marge de s~curiteacute Recharge
Perimetre urbain
Tvoe de cocircte Aleacutea Marae de seacutecuriteacute Recommandation dintervention
Flegraveche sableuse Erosion 1
Submersion Aucune
Inconstruclible sur toute la flegraveche Etude du risque de submersion Epis et fascines InconstruClible dans la marge de seacutecuriteacute Etude du
11icrolerasse laquo15 m Erosion Submersion
TR x 30ans ~ 15 m ou marge minimale de 60m
risque de submersion Recharge en sable peacuteriodique Epis et faSCines eacutepis rocheux avec ou sans recharae de sable
Marais saleacute Erosion SubmerSion
Deacutelimite par photointerpreacutetation et marge mll1lmale de 60m
Inconstructible dans la marge de seacutecunteacute Etude du risque de submersion Aboiteau (digue enrocheacutee avec noyau Impermeacuteable en argile) Remblai pour hausser les maisons Enrochement
Dunes cocirctiegraveres Erosion
TR x 30ans + 15 YI il partir de la limite des dunes vers
Avanceacutee dunalres 1inteacuterieur des terres
Inconsctructible dans la zone de protection InterdictIOn de circuler en vn Conserallon inteacutegrale
Falaise siltiargile (hauteurgt5m)
Erosion i
Glissement de terrrain
(2x Ht ou ~Om max) + TR x 30 ans
Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Evaluation des risques de mouvement de masse Travaux de stabilisation reacuteeacutequilibrage de la pente contrepoids enrochement (perte de la plage)
Falaise siltiargile (hauteurgt5m) avec preacutesence danciennes couleacutees araileuses
Erosion 1
Glissement de terrrain
15 xGR
Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Evaluation des risques de mouvement de masse Travaux de stabilisation reacuteeacutequilibrage de la pente contrepoids enrochement IDerte de la Dlaoe 1
Falaise siltiargile hauteurlt5m
Erosion TR x 30 ans + 15 m ou marge minimale de 50 m
Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Enrochement (perte de la plage)
TR x 30 ans + 15 m ou-marge minimale en fonction
en sable periodique Epis rocheux Epis rocheux etde la hauteur du talus
Falaise sable Erosion recharge en sable peacuteriodique Reacuteeacutequilibrage de laHauteur talus=Marge pente Epis et fascines Enrochement 8et recharge5m=50m 10m~Om
en sable peacuteriodique Enrochement (perte de la plagel15m=30m gt20m=20m 1 x Ht + TR x 30ans ou Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute
Falaise till Erosion marge minimale de 20 m Enrochement (perte de la plage)
Cocircte rocheuse basse Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Etude deSubmersion 10 ou 15 m minimum
(ingeacutee) risque de submersion Cocircte rocheuse basse Submersion et (seacutedimentaire) Erosion
Falaise rocheuse (igneacutee) Aucun 10 ou 15 m minimum Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute
Falaise rocheus e Erosion TR x 30 ans + 15 m Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute
(seacutedimentaire)
Modifieacute de Duhois el al 2005
TR = moyenne des taux de recul supeacuterieurs (rnan) Hl = Hauteur du lalus
GR =plus grande reacutetrogression
LarQeur de la protection Jgt l l
10 megravetres 272 (1) X (1)
15 megravetres 716 ~
Barachois n ~
(1)
a (1)
~ lt0 (1) ~
Vl - -a c s 0 -l = a -~ (1)Vl ~ N0_ l
o~
(1) (Il
a (1)
20 ~ - 0l _
(1) (Il
(1) ()
l 0 o l l (Il 0(1)shy~ 00 (Ol
Cap-Despoir
Village de Perceacute -- 6Yshy
0sect) xQ
1-0~
Leacutegende Politique de protection _ zones portuairEs -
(Il shy-~
1O tO~ rn =- euml
s (1)
a (1)
10 meacutetres 0 a 15 megravetres ~
~
Fond de carte base de donneacutees topographiques du Queacutebec au 120000
1
lt~
o _
2500 5000Megravetres
Cartographie Susan Drejza 2009
o l a (1)Vl --l
VI
176
Annexe 5 Eacutevolution des superficies agricoles forestiegraveres et en friche pour la zone littorale de Perceacute entre 1934 et 200 1
V) Q)
-Q) V)
middot0 c V) Q)-uuml E Q) CL
Cf)
Q) V)
= Q)
U 0middotC U +shy -C c 0gt Q) CU V) V) Q) Q)middotuuml middotuuml E E Q) Q) CL CL
Cf) Cf)
D
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~ 0 750 1 500 3 000 4 500 6 000 ~ Voies de communication agrave moins de 30 m Fond ca orthophotographies au 1 400 gt- -lcartographie Susan Drejza 2009 -l
v
14 Efficaciteacute agrave court et long terme des modes de gestion actuels 41
141 Choisir entre les diffeacuterentes possibiliteacutes dune mecircme meacutethode 41
1A2 Comparer des possibiliteacutes de zonage 42
1A3 Deacutefinir un horizon dameacutenagement 43
CHAPITRE 11
MEacuteTHODOLOGIE 45
21 Caracteacuterisation de la cocircte agrave leacutetude 46
22 Eacutevolution du secteur deacutetude 47
221 Eacutevolution historique de loccupation du territoire 47
222 Eacutevolution de la cocircte 50
23 Projection de leacutevolution preacutevue de la cocircte 50
24 Comparaison des zonages 51
25 Eacutevaluation des coucircts 53
26 Rencontres avec le milieu 54
27 Traitement des donneacutees dans un SIG 55
CHAPITRE 111
DESCRIPTION DU SITE DEacuteTUDE 57
31 Contexte physique 59
311 Caracteacuteristiques geacuteomorphologiques 59
312 Dynamique littorale 61
313 Dynamique hydroseacutedugravenentaire 63
31A Eacutevolution de la cocircte 66
315 Climat du secteur deacutetude 69
32 Contexte humain 72
321 Perceacute petite municipaliteacute cocirctiegravere 72
322 Portrait eacuteconomique 74
323 Activiteacutes le long de la cocircte 75
VI
CHAPITRE IV
EacuteVOLUTION HISTORIQUE DES RISQUES COcircTIERS ET DE LOCCUPATION DU
TERRITOIRE EN LIEN A VEC SA GESTION 82
41 Eacutevolution du cadre bacircti 83
4 Eacutevolution geacuteneacuterale du nombre de bacirctiments dans la zone littorale 83
412 Nombre de bacirctiments agrave risque et normes de gestion de la cocircte 85
43 Eacutevolution du type de bacirctiments 89
44 Exemple du Barachois 93
45 Origine des risques cocirctiers 96
42 Eacutevolution des superficies non bacircties 100
42 Supeificies agricoles 100
422 Boiseacutes 102
423 Superficies en friche 102
424 Synthegravese de leacutevolution des supeificies non bacircties 103
43 Eacutevolution des voies de communication 104
43 Voies de communication agrave risque 106
432 Deacuteplacements de voies de communication 108
433 Synthegravese de leacutevolution des voies de communication 115
44 Discussion sur leacutevolution des risques 118
CHAPITRE V
COMPARAISON DES DIFFEacuteRENTS ZONAGES
AVEC LEacuteVOLUTION PROBABLE DU LITTORAL 124
51 Preacutesentation des diffeacuterents zonages possibles 125
52 Comparaisons des diffeacuterents zonages avec le trait de cocircte probable de 2050 127
52 LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement 127
522 Proposition de zonage de la MRC 133
523 Politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveau-Brunswick J 34
524 Application des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la
Cocircte-Nord 136
525 Taux historiques deacuterosion des berges 137
VIl
526 Synthegravese des diffeacuterents zonages vs le sceacutenario probable 140
53 Comparaison des diffeacuterents zonages avec un zonage adapteacute agrave lameacutenagement du
territoire dans un contexte de changements climatiques 142
531 Comparaisons des impacts des diffeacuterents zonages vis-agrave-vis du SP+ 15 142
532 Synthegravese 145
54 Discussion sur les diffeacuterentes options de zonage possibles 146
541 lnteacutegration des paramegravetres naturels 147
542 lnteacutegration des paramegravetres climatiques variations du climat et changements
climatiques 149
543 lnteacutegration des paramegravetres humains occupation du territoire 151
CONCLUSON 55
REacuteFEacuteRENCES 159
ANNEXES 172
VUl
LISTE DES FIGURES
Figure 11 Aleacuteas cocirctiers activiteacutes humaines et risques 11
Figure 18 Largeurs de protection prescrites par la politique de protection des rives du
Figure 114 Possibiliteacute daugmentation du risque modification des aleacuteas combineacutee agrave une
Figure 32 Eacutevolution globale de la ligne de rivage en fonction du type de cocircte
Figure 12 Aleacutea enjeuvulneacuterabiliteacute et risque cocirctier 12
Figure 13 Importance de la couverture meacutediatique traitant de jeacuterosion au Queacutebec 13
Figure lA Leacutegislations concernant les zones cocirctiegraveres 16
Figure 15 Choix possibles face agrave la probleacutematique de leacuterosion 18
Figure 16 Marges de retrait pour les constructions utiliseacutees par diffeacuterents pays 22
Figure 17 Propositions de zonages cocirctiers variables 23
littoral et des plaines inondables 25
Figure 19 Eacutevolution preacutevue des variables climatiques au Canada 29
Figure 110 Impacts biophysiques et socio-eacuteconomiques eacuteventuels des changements
climatiques dans les zones cocirctiegraveres 30
Figure 111 Variation du niveau marin relatif agrave leacutechelle mondiale 31
Figure 112 Eacutevolution et projection des tempeacuteratures planeacutetaires 32
Figure 113 Eacutevolution de la couverture de glace dans lestuaire et le golfe du St-Laurent 33
modification des activiteacutes humaines 35
Figure 115 Diffeacuterentes strateacutegies de la socieacuteteacute face agrave la hausse du niveau marin relatif 39
Figure 116 Facteurs affectant le choix parmi les trois options dameacutenagement 41
Figure 21 Comparaison des zonages avec leacutevolution probable du trait de cocircte 53
Figure 31 Direction des vagues engendreacutees par les tempecirctes du golfe du Saint-Laurent et
reacutegions qui en sont affecteacutees 66
entre 1934 et 200 1 67
Figure 33 Diagramme ombrothermique de la station de Gaspeacute 70
IX
Figure 34 Processus actifs sur les cocirctes en hiver 71
Figure 35 Eacutevolution de la population de Perceacute 73
Figure 36 Occupation du territoire cocirctier agrave Perceacute 76
Figure 37 La voie ferreacutee sur la flegraveche du Barachois un enjeu majeur 77
Figure 38 Exemple de patrimoine domestique maison ancienne (village de Perceacute) 8]
Figure 4 ] Nombre de bacirctiments obtenu par photo-interpreacutetation et nombre de logements
priveacutes occupeacutes dapregraves les recensements 84
Figure 42 Eacutevolution de la population et du nombre de logements priveacutes occupeacutes agrave Perceacute 84
Figure 43 Eacutevolution du nombre de bacirctiments par kilomegravetre de cocircte en fonction du type de
cocircte 85
Figure 44 Nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion selon leur distance agrave la cocircte 86
Figure 45 Reacutecapitulatif chronologique des lois dameacutenagement (Queacutebec) 87
Figure 46 Eacutevolution de la proportion de bacirctiments agrave risque parmi ceux de la zone littorale88
Figure 47 Type de bacirctiments agrave moins de 15 m du trait de cocircte 92
Figure 48 Nombre de bacirctiments agrave risque sur la flegraveche littorale 94
Figure 49 Bacirctiments preacutesents sur lextreacutemiteacute nord de la flegraveche littorale 94
Figure 410 Poste de pecircche de Barachois vers 1935 95
Figure 411 Vue sur la flegraveche de Barachois (deacutebut du 20egraveme sciegravecle) 96
Figure 412 Origine du risque des bacirctiments de 2001 en fonction du type de cocircte 97
Figure 413 Causes de la hausse du risque pour les bacirctiments 98
Figure 414 Eacutevolution du nombre de bacirctiments agrave risque excl uant ceux de la flegraveche 1ittorale
de Barachois 99
Figure 415 Eacutevolution des superficies agricoles 100
Figure 416 Affectations du sol dapregraves le scheacutema dameacutenagement
de la MRC du Rocher-Perceacute 102
Figure 417 Eacutevolution des superficies non bacircties dans la zone littorale (Perceacute) 103
Figure 4 18 Eacutevolution de loccupation de la superficie littorale 104
Figure 419 Voies de communication proches du littoral agrave Perceacute 105
Figure 420 Eacutevolution de la longueur totale des voies de communication (routes et voie
ferreacutee) en zone littorale de Perceacute 106
x
Figure 421 Eacutevolution des longueurs des voies de communication agrave risque en fonction de la
distance agrave la cocircte 107
Figure 52 Taux de migration historique de la ligne de rivage en fonction des cateacutegories
Figure 53 Taux de migration de la ligne de rivage en fonction de la largeur de la LQE selon
Figure 422 Photo du tronccedilon ndeg 1 route 132 agrave risque deacuterosion 113
Figure 423 Photo du tronccedilon ndeg 8 route agrave risque deacuterosion et de submersion 115
Figure 424 Eacutevolution de la proportion de voies de communication agrave risque 116
Figure 425 Eacutemergence des risques cocirctiers dynamiques convergentes du trait de cocircte et de
loccupation du rivage 122
Figure 5] Eacutevaluation des coucircts preacutevisionnels lieacutes agrave leacuterosion pour le secteur de Perceacute 125
prescrites par la LQE 129
le type de cocircte 130
Figure 54 Taux deacuterosion preacutevus pour 2050 en fonction de la cateacutegorie de la LQE 131
Figure 55 Deacutefinition des cours deau pour la LQE 132
Figure 56 Taux historique et taux probable deacuterosion dans le secteur de Cap-d Espoir 138
Figure 57 Taux historique et taux probable deacuterosion agrave Coin-du-Banc 139
Figure 58 Inteacuterecirct de zoner plus que le taux deacuterosion preacutevu pour 2050 14]
Xl
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 11 Exemples de limites de la zone cocirctiegravere 7
Tableau 12 Diffeacuterents types dadaptation 17
Tableau 13 Reacutesumeacutes des types de zonage des risques cocirctiers possibles 28
Tableau 14 Reacutesultats des simulations de limpact des variations de tempeacuterature sur les
conditions de glace pour la peacuteriode 1996-2003 et des projections futures 33
Tableau 15 Strateacutegies dadaptation aux aleacuteas pour les zones cocirctiegraveres 39
Tableau 21 Caracteacuteristiques de la cocircte recueillies lors de la segmentation 46
Tableau 22 Sceacutenarios deacutevolution de la cocircte pour 2050 51
Tableau 31 Types de cocircte du secteur deacutetude 59
Tableau 32 Reacutepartition des types de cocircte selon les secteurs consideacutereacutes 60
Tableau 33 Lithologie des falaises rocheuses de Perceacute 61
Tableau 34 Degreacute dalteacuteration des falaises rocheuses de Perceacute 61
Tableau 35 Eacutetat de la cocircte de Perceacute en 2006 62
Tableau 36 Eacutevolution de lartificialisation de la ligne de rivage de Perceacute 63
Tableau 37 Fetch auquel sont soumises les cocirctes de Perceacute 65
Tableau 38 Taux de recul moyens reacutecents dans le secteur de Perceacute (2005-2007) 68
Tableau 39 Pendage des falaises rocheuses de Perceacute 69
Tableau 310 Population active selon le secteur eacuteconomique dactiviteacute 74
Tableau 311 Reacutepartition du type de voies de communication dans la zone cocirctiegravere de Perceacute
77
Tableau 312 Reacutepartition des bacirctiments agrave moins de 100 m du trait de cocircte 78
Tableau 313 Longueur des cocirctes occupeacutees par les infrastructures touristiques 80
Tableau 41 Eacutevolution du nombre de bacirctiments proches du trait de cocircte 88
Tableau 42 Type et vocation des bacirctiments pour le secteur de Cap-d Espoir 89
Tableau 43 Utilisation des bacirctiments pour le secteur du village de Perceacute 90
Tableau 44 Bacirctiments agrave risque en 2001 en fonction de lorigine du risque 96
XlI
Tableau 45 Origine du risque deacuterosion pour les bacirctiments nouvellement agrave risque 97
Tableau 46 Longueurs de voies agrave risque deacuterosion agrave Perceacute (1934-2001 ) 106
Tableau 47 Nombre de bacirctiments agrave risque en fonction du type de cocircte (1934-2001) 120
TabJeau 51 Superficies et eacuteleacutements inclus dans les zonages eacutetudieacutes 126
TabJeau 52 Comparaison du zonage de Ja LQE avec le SP 128
Tableau 53 Comparaison de la LQE avec les taux deacuterosion historiques reacutecents et preacutedits
132
Tableau 54 Comparaison du nouveau zonage de la MRC avec le SP 134
Tableau 55 Comparaison de la politique du Nouveau-Brunswick avec le SP 135
Tableau 56 Comparaison du zonage deacutecoulant des critegraveres de la Cocircte-Nord avec le SP 136
Tableau 57 Comparaison des zonages historiques 30 ans avec le SP 137
Tableau 58 Comparaison des zonages historiques 50 ans avec le SP J37
TabJeau 59 Comparaison globale des zonages vis-agrave-vis du sceacutenario probable 140
Tableau 510 Zones soustraites agrave un deacuteveloppement potentiel vis-agrave-vis du SP +15 m 143
Tableau 51] Zones preacutevues agrave risque par le SP +15 m mais non zoneacutees 143
Tableau 512 Comparaisons geacuteneacuterales des zonages vis-agrave-vis du SP+ 15 145
Xlll
LISTE DES CARTES
Carte 21 Zones utiliseacutees pour la photo-interpreacutetation 49
Carte 31 Localisation de la zone deacutetude de Perceacute 57
Carte 32 Limites de la zone deacutetude de Perceacute 58
Carte 33 Types de cocircte de Perceacute 60
Carte 34 Eacutetat de la cocircte agrave Perceacute 62
Carte 35 Mouvements velticaux de la croucircte terrestre dans lest du Canada 64
Carte 36 Courants de deacuterive principale et secondaire du secteur de Perceacute 65
Carte 37 Aleacuteas cocirctiers dans la zone cocirctiegravere de Perceacute 68
Carte 38 Acti viteacutes cocirctiegraveres et maritimes de la reacutegion de Perceacute 79
Carte 41 Localisation du Barachois de la Malbaie (Perceacute) 93
Carte 42 Occupation des terres preacutevue au scheacutema dameacutenagement 101
Carte 43 Localisation des tronccedilons deacuteplaceacutes des voies de communication J09
Carte 44 Localisation du tronccedilon deacuteplaceacute de la voie ferreacutee 110
Carte 45 Voie ferreacutee agrave risque actuellement 111
Carte 46 Tronccedilon ndeg 10 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Poinle-St-Pierre) 112
Carte 47 Tronccedilon ndeg 1 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Cap-dEspoir) J 13
Carte 48 Tronccedilon ndeg 8 deacuteplacement de la route 132 lancien tronccedilon devient une route
municipale (Belle-Anse) 114
XIV
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 Deacutefinitions des types de cocircte 172
Annexe 2 Deacutefinition de leacutetat de la cocircte 173
Annexe 3 Adaptation du zonage du comiteacute dexperts sur leacuterosion des berges 174
Annexe 4 Carte de reacutepartition des zones de protection selon la politique de protection des
ri ves du littoral et des plaines inondables (LQE) 175
Annexe 5 Eacutevolution des superficies agricoles forestiegraveres et en friche pour la zone littorale
de Perceacute entre 1934 et 2001 176
Annexe 6 Voies de communication agrave risque en 2001 177
xv
LISTE DES ABREacuteVIATIONS SIGLES ET ACRONYMES
~ GIEC Groupe international dexperts sur le climat
~ GIZC gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres
~ Ha hectare
~ LDGIZC Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de
lUniversiteacute du Queacutebec agrave Rimouski
~ LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (loi de compeacutetence provinciale)
~ MAMR ministegravere des Affaires Municipales et des Reacutegions du Queacutebec
~ MEDD ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable (France)
~ MDDEP ministegravere du Deacuteveloppement Durable de lEnvironnement et des Parcs (Qc)
~ MRC Municipaliteacute reacutegionale de comteacute
~ MSP ministegravere de la Seacutecuriteacute publique du Queacutebec
~ MTQ ministegravere du Transport du Queacutebec
~ NMR Niveau marin relatif
~ SP sceacutenario probable (concernant leacuterosion preacutevue pour 2050)
~ UQAR Universiteacute du Queacutebec agrave Rimouski
REacuteSUMEacute
La probleacutematique des geofl sques cocirctiers que sont leacuterosion et la submersion est importante dans lEst du Queacutebec comme dans le monde Ceci vient agrave la fois dune augmentation des infrastructures preacutesentes sur les cocirctes mais aussi dune augmentation des aleacuteas dans le contexte actuel de changements climatiques Pour geacuterer ces risques peu deacutetudes permettent de choisir la meacutethode la plus adapteacutee selon les besoins locaux et den connaicirctre lefficaciteacute Pour reacutepondre agrave ces questions la municipaliteacute de Perceacute (Gaspeacutesie Queacutebec) a servi de terrain deacutetude Tout dabord une eacutevolution de loccupation des terres a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave laide de 6 seacuteries de photographies aeacuteriennes (1934 agrave 2001) ainsi que darchives traiteacutees dans un SIG Lanalyse de ces donneacutees a permis de deacuteceler des changements de vocation du territoire cocirctier elle a eacutegalement reacuteveacuteleacute une hausse de 133 des constructions agrave risque deacuterosion depuis les anneacutees 1980 malgreacute la mise en place de lois de gestion de lameacutenagement Seul un cinquiegraveme de cette hausse peut ecirctre attribueacute au deacuteplacement de la ligne de rivage alors que 83 des bacirctiments agrave risque sont de nouvelles constructions Des meacutesadaptations ont eacutegalement eacuteteacute constateacutees ne limitant les risques que sur une peacuteriode trop courte Lorigine de ces comportements deacutecoule du non-respect des lois en partie ducirc agrave leur non-compreacutehension dougrave un besoin dinformation et dexplication Ces comportements peuvent aussi ecirctre dus agrave une trop grande confiance envers les techniques de protection ou agrave un manque de connaissances populaires vis-agrave-vis des risques Dans un deuxiegraveme temps une analyse de cinq zonages provenant de cadres leacutegislatifs theacuteoriques ou dexpeacuteriences locales a eacuteteacute effectueacutee Ceux-ci ont eacuteteacute compareacutes avec les plus reacutecentes donneacutees estimant la position du trait de cocircte en 2050 Il en est ressorti certaines lacunes importantes concernant les superficies zoneacutees agrave savoir des territoires agrave risque deacuterosion non proteacutegeacutes (jusquagrave 86 ) ou a contrario des superficies proteacutegeacutees trop importantes (jusquagrave 32 ) Il en reacutesultera respectivement une hausse probable des nouvelles constructions agrave risque ou une limitation excessive au deacuteveloppement de la municipaliteacute Les lacunes des zonages proviennent des cadres theacuteoriques et des preacuteceptes sur lesquels est baseacutee leur eacutelaboration Cela met ainsi laccent sur Jimportance que la gestion des cocirctes doive agrave la fois inteacutegrer leurs paramegravetres naturels les paramegravetres anthropiques de leur occupation ainsi que les facteurs climatiques du milieu Lutilisation des geacuteosciences dans cette perspective permettrait ainsi de renforcer lefficaciteacute tant immeacutediate quagrave long terme des mesures de gestion
Mots cleacutes Perceacute Zonage Risques cocirctiers Changements climatiques Eacuterosion cocirctiegravere
Gouvernance Utilisation du sol
INTRODUCTION
Leacuterosion est un pheacutenomegravene naturel qui affecte la majoriteacute des zones cocirctiegraveres du
monde (Clark 1996 Bird 2008 Paskoff 200Ia) le Canada et le Queacutebec ne sont pas
eacutepargneacutes Les cocirctes de ce dernier sont dailleurs sensibles agrave leacuterosion agrave plus de 50
(LDGIZC 2009) Au Queacutebec maritime plus particuliegraverement ces derniegraveres anneacutees les
probleacutematiques associeacutees aux risques deacuterosion et de submersion ont reacuteguliegraverement fait
lobjet dune couverture meacutediatique locale mais aussi reacutegionale ou nationale Ceci sinsegravere
dans une probleacutematique deacuterosion cocirctiegravere geacuteneacuteraliseacutee agrave lensemble de la planegravete (Paskoff
2001a 2003) dautant plus importante quune forte proportion de la population mondiale
habite ou utilise les littoraux (GrEC 2001) La probleacutematique des risques cocirctiers dans lEst
du Queacutebec et du Canada est seacuterieuse et engendre des coucircts importants alors mecircme quelle se
produit dans des reacutegions moins peupleacutees et moins nanties financiegraverement Plus du tiers de la
population du Queacutebec maritime vit agrave moins de 500 megravetres des berges du Saint-Laurent et plus
de 90 agrave moins de 5 km (Bourque et Simonet 2008) alors mecircme que les cocirctes de ces
reacutegions sont majoritairement actives (LDGICZ 2009) Les enjeux sont donc majeurs pour
lEst du Queacutebec tant sur le plan eacuteconomique et social quenvironnemental De plus beaucoup
de connaissances restent encore agrave acqueacuterir concernant la dynamique cocirctiegravere Par exemple au
Queacutebec les connaissances disponibles sur les cocirctes agrave falaises rocheuses seacutedimentaires sont
encore fragmentaires alors mecircme quelles constituent une grande proportion des cocirctes du
Queacutebec maritime (Bernatchez et Dubois 2004) et les connaissances sur les processus
hivernaux alors mecircme quils sont en action sur une grande partie de lanneacutee sont elles aussi
limiteacutees (Bernatchez et Dubois 2008) La gestion doit donc en plus dinteacutegrer les
connaissances actuelles ecirctre flexible et pouvoir inteacutegrer les futures connaissances qui vont
ecirctre deacuteveloppeacutees
2
La vulneacuterabiliteacute des communauteacutes cocirctiegraveres deacutejagrave importante agrave lheure actuelle
pourrait augmenter avec les changements dans les conditions environnementales En effet les
processus eacuterosifs et leurs impacts se sont amplifieacutes ces derniegraveres anneacutees (Bernatchez el al
2008 a Savard el al 2009) Cet accroissement peut ecirctre ducirc tant agrave des changements
environnementaux physiques tels que le reacutechauffement climatique (Shaw el al 1998 GŒC
2001 et 2007 a et b Morner 2004) quagrave des changements dans lenvironnement humain tels
que le deacuteveloppement urbain et les actions non concerteacutees
Il semble donc neacutecessaire pour les collectiviteacutes des reacutegions cocirctiegraveres de sadapter aux
conditions environnementales dynamiques des littoraux laquo Ladaptation entraicircne un
ajustement des deacutecisions des activiteacutes et des opinions aux changements constateacutes ou preacutevus
des conditions climatiques en vue den freiner les dommages ou de tirer profit des
possibiliteacutes quils preacutesententraquo (Lemmen el al 2008) Une gestion preacuteventive de cette
probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers pourrait ainsi limiter les coucircts induits et augmenter la
reacutesilience des communauteacutes Cependant malgreacute ladoption de la loi sur lameacutenagement et
lurbanisme en 1979 qui preacutevoit que les MRC doivent identifier dans leur scheacutema
dameacutenagement les contraintes naturelles agrave lameacutenagement (y compris les risques naturels)
aucune analyse de lefficaciteacute de ces zonages en milieu cocirctier na eacuteteacute reacutealiseacutee jusquagrave
maintenant Bien que des mesures de gestion soient eacutegalement instaureacutees le long de
nombreuses cocirctes du monde agrave plusieurs endroits des risques demeurent et des problegravemes de
gestion apparaissent (France Robin et Verger J996 Meur-Ferec 2006 - Canada
Stewart el al 2003 - UK et Nouvelle-Zeacutelande Ballinger el al 2000) cela soulegraveve donc la
question des bases scientifiques ayant conduit agrave leacutelaboration de ces mesures et de leurs
lacunes Il nexiste ainsi pas de moyens permettant agrave un gestionnaire de choisir la meilleure
option de gestion ou de zonage pour son territoire Cest dans cette perspective que le
gouvernement du Queacutebec a adopteacute en 2006 un cadre de preacutevention des principaux risques
naturels (ministegravere de la Seacutecuriteacute publique 2008 et 2009) Pour cela il est eacutegalement
important de bien connaicirctre les impacts des preacuteceacutedentes mesures en matiegravere de gestion des
cocirctes et dameacutenagement du territoire afin den connaicirctre les points forts et les faiblesses
relativement agrave la probleacutematique qui nous concerne Des donneacutees quantitatives sur la
3
dynamique des aleacuteas cocirctiers sont eacutegalement neacutecessaires non seulement pour eacutetablir des
critegraveres de zonage fiables mais aussi pour deacuteterminer des solutions dadaptation approprieacutees
Ce projet de recherche sinscrit dans la continuiteacute dune eacutetude interdisciplinaire
portant sur la sensibiliteacute des cocirctes et sur la vulneacuterabiliteacute des communauteacutes du golfe du Saintshy
Laurent aux impacts des changements climatiques (Savard et al 2009 Bernatchez et al
2008 a) Lobjectif principal est danalyser la relation entre leacutevolution de loccupation du
territoire cocirctier la mise en place de zonage et leacutevolution des risques littoraux Leacutetude se
divise donc en deux parties dont les objectifs sont
~ identifier les impacts des mesures de gestion de la zone cocirctiegravere mises en place au cours
de la 2eacuteme moitieacute du 20eacuteme siegravecle tels que les scheacutemas dameacutenagements et les politiques
de protection de lenvironnement sur leacutevolution de loccupation du sol et des risques
littoraux
~ connaicirctre lefficaciteacute des diffeacuterentes possibiliteacutes de zonages des risques qui soffrent
aux ameacutenagistes et aux gestionnaires pour les cocirctes de la reacutegion
L hypothegravese qui sous-tend ce travail est que la prise en compte des donneacutees sur la
dynamique cocirctiegravere et des changements climatiques ainsi que des paramegravetres anthropiques de
loccupation de la cocircte ameacuteliorerait lefficaciteacute tant immeacutediate quagrave long terme du zonage des
risques en milieu cocirctier La mise en place dun zonage devrait eacutegalement atteacutenuer le risque
pour la population et les infrastructures Cette eacutetude permettra donc de deacuteterminer des
paramegravetres importants pour un zonage efficace des risques en milieu cocirctier
Afin de reacutepondre au mieux agrave ces objectifs le choix du secteur deacutetude sest arrecircteacute sur
la municipaliteacute de Perceacute (Gaspeacutesie Queacutebec Canada) car il sagit dun territoire tregraves bien
documenteacute geacuteographiquement et qui a deacutejagrave fait lobjet deacutetudes importantes sur son milieu
cocirctier (Savard et al 2009 Bernatchez et al 2008 a et b) dans la continuiteacute desquelles
sinscrit ce meacutemoire
4
Ce projet en inteacutegrant les derniegraveres connaissances physiques sur les cocirctes et leur
eacutevolution ainsi que les paramegravetres anthropiques dutilisation et dameacutenagement des cocirctes
apporte un regard neuf sur la gestion cocirctiegravere Cette double facette quapporte la geacuteographie
(physique et humaine) permet en effet une analyse complegravete dune probleacutematique complexe
Loriginaliteacute du projet est dessayer didentifier le type de zonage qui convient le mieux agrave un
territoire en inteacutegrant agrave la fois ses paramegravetres naturels les changements climatiques ainsi que
ses particulariteacutes humaines Il sagit eacutegalement de mettre en application des principes de
gestion et des propositions de zonages jusqualors principalement theacuteoriques
Nous preacutesenterons dabord le cadre theacuteorique dans lequel sinscrit ce meacutemoire avant
de deacutetailler la meacutethodologie qui a eacuteteacute utiliseacutee Ensuite sera effectueacutee une description du site
deacutetude Finalement les reacutesultats et leur interpreacutetation seront exposeacutes en deux chapitres agrave
savoir 1) leacutevolution historique de loccupation du territoire et des risques cocirctiers puis 2) la
comparaison des diffeacuterents zonages cocirctiers avec leacutevolution probable du Jittoral
CHAPITRE 1
CADRE THEacuteORIQUE
Les concepts et les deacutefinitions se rappol1ant agrave la zone littorale en tant que zone agrave
risque seront exposeacutes ici afin de permettre une meilleure compreacutehension de la probleacutematique
et de deacutefinir les notions utiliseacutees Par la suite laccent sera mis sur le cadre theacuteorique relieacute au
zonage des risques en milieu cocirctier Ensuite sera abordeacute lameacutenagement cocirctier dans le
contexte des changements climatiques avant de finir par eacutevoquer lefficaciteacute agrave court et agrave long
terme des modes de gestion actuels
11 Zone littorale zone agrave risque concepts et deacutefinitions
1 J J Zone littorale description et deacutefinitions
Il est aiseacute de simaginer les zones cocirctiegraveres ces plages et ces zones pregraves de la mer qui
accueillent une part importante de la population mondiale (GIEC 2001 Paskoff 2003)
Cependant la deacutefinition preacutecise de la zone littorale nest pas simple car il nexiste pas de
consensus sur ce quelle est ni sur sa deacutelimitation Si tous saccordent agrave dire de la zone
cocirctiegravere quil sagit de lintelface entre lhydrosphegravere et la terre entre lenvironnement
oceacuteanique et lenvironnement terrestre son extension agrave linteacuterieur des terres et dans la mer
est tregraves variable (Clark (996) Les deacutefinitions deacutependent ainsi de lutilisation que vont en
faire les usagers de leurs besoins de gestion et danalyse de la zone cocirctiegravere ainsi que de
leacutechelle utiliseacutee Les deacutefinitions peuvent ecirctre aussi simples que laquo partie de la terre qui borde
6
une mer ou un lacraquo (Grand dictionnaire de terminologie sd) ou aussi complexes que
laquolespace geacuteomorphologique de part et dautre du rivage de la mer ougrave se manifeste
linteraction entre la partie marine et la partie terrestre agrave travers des systegravemes eacutecologiques et
systegravemes de ressources complexes comprenant des composantes biotiques et abiotiques
coexistant et interagissant avec les communauteacutes humaines et les activiteacutes socio-eacuteconomiques
pertinentesraquo (article 2 du Protocole relatif agrave la gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (GIZC) de la
Meacutediterraneacutee 2008) Il est eacutegalement possible de consideacuterer la zone cocirctiegravere comme un
eacutecosociosystegraveme eacutetant donneacute quelle est un espace particulier tant dun point de vue
eacutecologique que socieacutetal mais la zone cocirctiegravere peut eacutegalement ecirctre abordeacutee dun aspect
purement juridique biologique artistique ou patrimonial (Pellegri 2008 Daligaux 2008
Rochette 2008) ce qui complique la communication (Provencher et Dubois 2010) Si
limpreacutecision de la deacutefinition peut conduire agrave une mauvaise harmonie des eacutechelles et des
plans daction celle-ci permet aussi paradoxalement un meilleur ajustement de la deacutefinition
aux besoins preacutecis de leacutetude Les juristes considegraverent ainsi la zone cocirctiegravere comme une notion
laquo teacuteleacuteologique raquo dont la deacutefinition variera en fonction de la probleacutematique agrave traiter (Meurshy
Ferec 2006)
Les zones cocirctiegraveres peuvent donc avoir des extensions geacuteographiques tregraves diffeacuterentes
La reacutegion franccedilaise de Bretagne par exemple se considegravere ainsi inteacutegralement comme eacutetant
une zone cocirctiegravere (Reacutegion Bretagne 2009) Selon cette logique toute la Gaspeacutesie serait une
zone cocirctiegravere Selon les pays les largeurs assigneacutees agrave la zone cocirctiegravere sont tregraves variables
comme le montrent les huit exemples du tableau 11 dont lextension terrestre est comprise
entre 100 m et 10 km Cependant dans notre eacutetude nous retiendrons une deacutefinition plus
restreinte de cette zone comme eacutetant un secteur qui comprend agrave la fois une partie terrestre et
une partie marine autour de linterface dynamique que constitue le trait de cocircte Eacutetant donneacute
que nous travaillerons seulement agrave leacutechelle dune municipaliteacute nous ferons la distinction
entre la zone cocirctiegravere de Perceacute (le 1er km agrave linteacuterieur des terres agrave partir du trait de cocircte) et
) arriegravere-pays (le reste du territoire)
7
Tableau 11 Exemples de limites de la zone cocirctiegravere Pays Limite terrestre Limite marine
Breacutesil agrave 2 km de la LHE agrave 12 km de la LHE Costa Rica agrave 200 m de la LHE la LBE Chine agrave 10 km de la LH E isobathe de 15m de profondeur Israeumll 1 agrave 2 km (variable) agrave 500 m de la LBE Australie du sud (AU) agrave 100 m de la LHE agrave 3 miles nautiques de la LB Queensland (AU) agrave 400 m de la LHE agrave 3 miles nautiques de la LB
Espagne 500 m agrave partir de la plus haute tempecircte ou ligne de mareacutee
agrave 12 miles nautiques (limite des eaux territoriales)
Sri Lanka agrave 300 m de la LHE agrave 2 km de la LBE Abbreacuteviations LHE = Ligne des hautes eaux LBE = Ligne des basses eaux LB = ligne de base
(Source modifieacute de Sorensen et McCreary 1990)
1111 Composante physique des risques cocirctiers
Si lon se concentre sur Jinterface terremer il est important de tenir compte de la
dynamique littorale Celle-ci est constitueacutee des eacuteleacutements physiques qui ont un impact sur la
dynamique et leacutevolution de la cocircte rendant cette ligne variable dans le temps et dans
lespace Leacutevolution de la cocircte reacutesulte de processus deacuterosion de premier ordre qui peuvent
ecirctre regroupeacutes dans les grandes cateacutegories suivantes aeacuterodynamiquehydrodynamique
hydrogeacuteologiquegravitaire meacuteteacuteorisation biologique anthropique et chimique (Bernatchez
et Dubois 2004) La cocircte ne peut donc pas se limiter agrave un trait de crayon sur une carte elle
est dynamique et eacutevolue dans le temps et dans lespace par le biais de diffeacuterents processus
Les littoraux sont en effet un systegraveme dynamique et non statique La prise en compte de ce
dynamisme de cet eacutequilibre dynamique est donc primordiale (paskoff 2003 Miossec
2004)
Il est important de savoir quactuellement la dynamique naturelle est modifieacutee par
les actions anthropiques qui peuvent avoir des impacts importants et modifier son eacutevolution
(Meur-Feree 2006 Paskoff 2004 b) Lhumain est donc devenu de maniegravere voulue ou non
un puissant agent de modification de la cocircte (Paskoff 2003) Aucune portion de cocircte nest
eacutepargneacutee par laction de ce nouvel agent deacutevolution
No place on earth (and no coast) is beyond the influence of humans because humankind has become a force [ ] as powerful as many natural forces of change stronger than sorne and sometimes as mindless as any (Meyer 1996 p 2)
8
Un aleacutea cocirctier peut se deacutefinir comme eacutetant laquola probabiliteacute doccurrence dun
eacutevegravenement menaccedilant lieacute agrave un pheacutenomegravene potentiellement preacutejudiciable dans un temps donneacute
ou une zone donneacutee raquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006)
Les aleacuteas cocirctiers reacutesultent dune variabiliteacute naturelle du climat et peuvent eacutegalement ecirctre
deacutefini comme eacutetant un laquopheacutenomegravene manifestation physique Ol activiteacute humaine susceptible
doccasionner des pertes en vies humaines ou des blessures des dommages aux biens des
perturbations sociales et eacuteconomiques ou une deacutegradation de lenvironnementraquo (ministegravere de
la Seacutecuriteacute Publique du Queacutebec 2008) laquo Laleacutea est la manifestation dun pheacutenomegravene naturel
doccurrence et dintensiteacute donneacuteesraquo (ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable
de France 2004 b) Laleacutea est localiseacute dans lespace (ltlt ougrave se produit-il raquo) arrive avec une
certaine reacutecurrence (ltlt quand se produit-il raquo) et se produit avec une intensiteacute plus ou moins
forte (ltlt comment se produit-il raquo) (Deacutepartement du Pas-de-Calais 2007 a et b MSP 2008)
Eacutetant donneacute que laleacutea laquoeacuterosionraquo fait disparaicirctre des terres cocirctiegraveres de maniegravere irreacutemeacutediable
il est classifieacute comme fort dans les plans de preacutevention des risques naturels en France (sur
une eacutechelle qui comprend neacutegligeable faible moyen fort)
Le terme anglophone hazard est utiliseacute dans certains ouvrages il correspond
habituellement au terme franccedilais laquoaleacuteas raquo mais certains auteurs vont aussi lemployer
comme synonyme de laquo risque raquo laquo Le terme aleacutea correspond agrave la notion de hazard utiJ iseacutee en
anglais dans le domaine de la seacutecuriteacute civile pour deacutesigner un eacuteveacutenement ou un pheacutenomegravene
dangereux comme un seacuteisme une tornade ou un accident de transport Lusage du mot aleacutea
simpose de plus en plus dans la francophonie pour exprimer cette notion de hazard raquo
(Ministegravere de la Seacutecuriteacute Publique du Queacutebec 2008) Plusieurs auteurs travaillant sur la
gestion des risques cocirctiers ainsi que sur limpact des changements climatiques utilisent eux
aussi le terme hazard pour deacutesigner les aleacuteas car cela permet une plus grande preacutecision
(Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006 Fairbank et Jakeways
2006 Meur-Ferec et al 2008) En effet lorsquil est employeacute comme synonyme de risque il
nexiste pas dautre mot pour aleacuteas et il nest alors plus possible de faire la distinction entre
le processus naturel qui en est la cause et la conseacutequence pour les humains
9
1112 Composante humaine des risques cocirctiers
Dun point de vue humain la cocircte est une interface attractive qui attire les
eacutetablissements et les constructions anthropiques Cet attrait est particuliegraverement vrai dans les
reacutegions de lEst du Queacutebec eacutetant donneacute quhistoriquement larriveacutee de la population sest
effectueacutee par la cocircte et a longtemps eacuteteacute lieacutee agrave une eacuteconomie deacutependante de la pecircche Mecircme si
la population est faible elle est donc concentreacutee sur la bordure littorale du territoire
Les enjeux sont laquo lensemble des personnes et des biens susceptibles decirctre affecteacutes
par un pheacutenomegravene naturelraquo (Ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement durable de la
France 2004a) Les biens pris en compte peuvent avoir une valeur moneacutetaire ou non
moneacutetaire (ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable de la France 2004b) En
zone littorale gaspeacutesienne ils sont nombreux et varieacutes Lespace perccedilu et l attracti viteacute de la
cocircte sont des enjeux mecircme sils ne sont pas directement monnayables
La vulneacuterabiliteacute est une notion complexe qui peut diffeacuterer selon lutilisation que lon
veut en faire et le champ de recherche (Fuumlssel 2007) En ce qui a trait agrave la gestion la
vulneacuterabiliteacute peut se traduire comme eacutetant laquo le degreacute auquel un systegraveme est preacutedisposeacute agrave un
aleacutea et capable de faire face agrave une avarie un deacutegacirct ou un dommage raquo (Agence europeacuteenne
pour lenvironnement 2009 McInnes 2006) Il est aussi possible de deacutefinir la vulneacuterabiliteacute
comme eacutetant la laquo condition reacutesultant de facteurs physiques sociaux eacuteconomiques ou
environnementaux qui preacutedisposent les eacuteleacutements exposeacutes agrave la manifestation dun aleacutea agrave subir
des preacutejudices ou des dommagesraquo (MSP 2008) La vulneacuterabiliteacute nest pas un concept
absolu mais est plutocirct lieacutee agrave un certain type de perturbation ce qui veut dire quun systegraveme
peut ecirctre vulneacuterable relativement agrave certains aleacuteas mais pas agrave dautres (Gallopin 2006) Les
facteurs techniques et institutionnels peuvent eacutegalement souvent expliquer la vulneacuterabiliteacute
(Adger 2006) laquo La vulneacuterabiliteacute exprime et mesure le niveau de conseacutequences preacutevisibles de
laleacutea sur les enjeuxraquo (Ministegravere de lEacutecologie et du Deacuteveloppement Durable de France
2004 b) La vulneacuterabiliteacute dune communauteacute ou dun individu peut ecirctre variable et va ainsi
deacutependre de multiples facteurs dont son exposition aux aleacuteasperturbations la susceptibiliteacute
doccurrence sa capaciteacute adaptativede reacuteponse ainsi que sa sensibiliteacute (Adger 2006 Dolan
10
et Walker 2004 Gallopin 2006) Pour plusieurs risques naturels la vulneacuterabiliteacute des
populations humaines deacutepend donc de leur lieu de reacutesidence de leur usage du milieu naturel
ainsi que des ressources dont ils disposent pour y faire face (Adger 2006)
Le type de bacirctiments loccupation des terres ainsi que les mentaliteacutes sont autant
deacuteleacutements qui peuvent varier Les constructions et les infrastructures preacutesentent une certaine
vulneacuterabiliteacute aux perturbations naturelles (aleacuteas) Dans notre eacutetude limportance des enjeux
deacutepend donc agrave la fois du type dinfrastructure qui est soumis agrave laleacutea mais aussi de la
vulneacuterabiliteacute propre agrave cette infrastructure
1113 Risques littoraux
laquo Consequently the coast can be a risky place ta maintain habitations raquo
(Clark 1996 p 75)
Il est important de bien deacutefinir ce quest le risque qui peut se deacutefinir comme eacutetant la
laquoperte preacutevue (deacutecegraves blesseacutes deacutegacircts aux proprieacuteteacutes et perturbations de lactiviteacute
eacuteconomique) due agrave un aleacutea speacutecifique pour une zone donneacutee et pour une peacuteriode de reacutefeacuterence
donneacutee Sur la base de calculs matheacutematiques le risque est le produit de laleacutea et de la
vulneacuterabiliteacuteraquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement 2009 McInnes 2006) De
maniegravere plus preacutecise nous nous occuperons ici des risques naturels lieacutes agrave des aleacuteas Le risque
naturel laquo est un eacuteveacutenement dommageable doteacute dune certaine probabiliteacute conseacutequence dun
aleacutea survenant dans un milieu vulneacuterable Le risque reacutesulte donc de la conjonction de laleacutea
et dun enjeu la vulneacuterabiliteacute eacutetant la mesure des dommages de toutes sortes rapporteacutee agrave
lintensiteacute de laleacutea Agrave cette deacutefinition technique du risque doit ecirctre associeacutee la notion
dacceptabiliteacute pour y inteacutegrer sa composante socialeraquo (Commission interministeacuterielle de
leacutevaluation des politiques publique 1997) Les aleacuteas peuvent ecirctre modifieacutes atteacutenueacutes et
amplifieacutes par les activiteacutes humaines mais eacutetant donneacute leur origine et leur mode de
fonctionnement naturel le risque en reacutesultant est consideacutereacute comme naturel (principalement
par opposition aux risques technologiques) laquo A natural hazard becomes a natural risk when
11
population and property might be affectedraquo (Agence europeacuteenne pour lenvironnement
2009) Le risque reacutesulte donc de la preacutesence humaine (Meur-Feree 2006) Ainsi nous
retiendrons leacutequation suivante R =A V avec R =risque A =aleacutea et V =vulneacuterabiliteacute Ce
concept peut eacutegalement ecirctre preacutesenteacute sur les figures 11 et 12 comme la superposition de la
zone soumise agrave un aleacutea et de celle occupeacutee par les activiteacutes humaines Si leacuterosion cocirctiegravere en
elle-mecircme ne peut pas ecirctre consideacutereacutee comme eacutetant un problegraveme elle le devient seulement
parce que de par nos activiteacutes les terres cocirctiegraveres ont une trop grande valeur pour quil puisse
ecirctre possible de les laisser se perdre au profit de leacuterosion (Thome et al 2007)
Activiteacutes humaines
(vulneacuterabiliteacute)
- Habitations - Services publics
- Commerces - Infrastructures
de transport
Figure 11 Aleacuteas cocirctiers activiteacutes humaines et risques
12
EnjeuVulneacuterabiliteacute
Aleacutea Risque Figure 2 Aleacutea enjeuvulneacuterabiliteacute et risque cocirctier
Le recu 1 graduel des cocirctes par laction des vagues entraicircne geacuteneacuteralement peu de
risque pour les personnes En revanche la perte de terrain cocirctier induit un risque conseacutequent
pour les infrastructures
2 Geacuteorisques cocirctiers une probleacutematique importante au Queacutebec maritime
En raison des nombreux enjeux preacutesents sur les littoraux la probleacutematique engendreacutee
par les geacuteorisques cocirctiers est importante pour lEst du Queacutebec (Savard et al 2009
Bernatchez et Dubois 2004 Morneau et al 2001) Les presses locale et nationale abordent
ainsi reacuteguliegraverement et de plus en plus le sujet de leacuterosion des berges des rives et des cocirctes
et relaient les derniers rapports des groupes de recherche (figure 13) En effet cest un sujet
qui mecircme sil nest pas toujours traiteacute avec objectiviteacute affecte et inteacuteresse la population de
lEst du Queacutebec et les meacutedias (Bourque et Simonet 2008)
--
13
Archives Radio-Canada
~ 50
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40 -CIlc 30 ~ 20 0 E 10
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Anneacutee de parution
Archives Le Soleil
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2000 2001 2002 2003 2004 2005
Anneacutee de parution
Figure 13 Importance de la couverture meacutediatique traitant de leacuterosion au Queacutebec (Source Goujon 2006 in Bernatchez 2007)
Les reacutesidents se sentent deacutemunis vis-agrave-vis de cette probleacutematique Les deacutecisions
prises par les instances supeacuterieures ne sont pas toujours bien comprises et le temps neacutecessaire
agrave la recherche leur paraicirct long (Radio-Canada 2009) Ainsi la population reacuteclame une
meilleure transparence En avril 2009 Radio-Canada titrait dailleurs laquoUne meilleure
communication souhaiteacuteeraquo en eacutevoquant le pheacutenomegravene de leacuterosion des berges
Un cadre de preacutevention des principaux risques naturels a eacuteteacute mis en place en 2006 par
le gouvernement du Queacutebec afin de reacutepondre agrave Jimportance de la probleacutematique lieacutee aux
aleacuteas naturels pour les reacutegions de lEst du Queacutebec Ce plan daction concerteacutee implique cinq
ministegraveres soit le ministegravere de la Seacutecuriteacute publique le ministegravere du Deacuteveloppement durable
de lEnvironnement et des Parcs le ministegravere des Affaires municipales et des Reacutegions le
ministegravere des Transports et le ministegravere des Ressources naturelles et de la Faune (MSP
2007) De plus une Chaire de recherche en geacuteoscience cocirctiegravere a eacuteteacute creacuteeacutee agrave [Universiteacute du
Queacutebec agrave Rimouski afin dacqueacuterir et de maintenir une expertise sur leacuterosion du littoral
14
Celle-ci est financeacutee par le gouvernement du Queacutebec (MSP 2009) ce qui montre
limplication de la recherche et du gouvernement dans lameacutelioration des connaissances et
des solutions concernant leacuterosion Un guide sur la gestion des risques en seacutecuriteacute civile a
aussi eacuteteacute eacutelaboreacute pour les acteurs du milieu afin dassurer une meilleure diffusion des
meacutethodes et des concepts relatifs agrave lanalyse du risque (MSP 2008)
J J3 Ameacutenagement et gestion de la zone littorale et de ses geacuteorisques
1131 Gestion et ameacutenagement du territoire notions importantes
Lameacutenagement se deacutefinit comme eacutetant lorganisation de lespace par des
eacutequipements approprieacutes de maniegravere agrave mettre en valeur les ressources naturelles du lieu et agrave
satisfaire les besoins des populations inteacuteresseacutees (Grand dictionnaire de terminologie sd)
Lameacutenagement et la gestion de lurbanisation se font traditionnellement par un zonage (plan
durbanisme scheacutema dameacutenagement) qui divise le territoire et prescrit les activiteacutes
autoriseacutees selon les endroits En zone cocirctiegravere ce nest pas diffeacuterent et le zonage est r outil de
planification et de gestion le plus impOltant pour encadrer loccupation des terres (Stewalt
el al 2003)
Au Queacutebec selon la Loi sur lameacutenagement et lurbanisme (LAU loi provinciale)
il faut que les MRC se conforment aux diffeacuterents regraveglements existants en matiegravere
dinfrastructures de risques technologiques et naturels La LAU preacuteconise un zonage selon
les usages qui seront effectueacutes sur les lots ainsi que selon les lieux Lobjectif de la loi
deacutecoule du fait quune harmonie des usages est neacutecessaire dans un territoire afin de
minimiser les probleacutematiques Le zonage des constructions peut se faire selon de multiples
critegraveres et les mesures de gestion sappliquent agrave tous les territoires selon le principe de
linteacuterecirct collectif de la socieacuteteacute
15
Deacutecoulant de ces pnnclpes le zonage a eacutegalement eacuteteacute appliqueacute aux risques en
geacuteneacuteral Les geacuteorisques sont un des paramegravetres pouvant entraicircner un zonage mais il est
important de noter que dautres paramegravetres peuvent eux aussi en ecirctre la source Le zonage
des risques deacutepend de la vision que lon a du pheacutenomegravene naturel menaccedilant agrave savoir si on ne
fait que le subir ou sil est possible de le modifier pour vivre avec (Pigeon 2005) Dans le
premier cas le zonage est vu comme une solution avantageuse pour eacuteviter les risques alors
que dans le second cas des ouvrages de protection de modification de lenvironnement
preacutevalent
1132 Speacutecificiteacutes de lameacutenagement en zone cocirctiegravere
Les modegraveles possibles de gestion du littoral deacutependent du modegravele de gestion de
lameacutenagement en geacuteneacuteral choisi par la reacutegionlMRC De plus la gestion de la cocircte ne peut
pas seffectuer sans la prise en compte de larriegravere-pays dans sa gestion afin deacutevaluer
lespace disponible pour lextension urbaine par exemple Les situations locales peuvent
donc ecirctre tregraves varieacutees
Eacutetant donneacute les variations dans les deacutefinitions de lobjet deacutetude (la zone cocirctiegravere) la
deacutefinition qui est donneacutee agrave la gestion de la zone cocirctiegravere varie donc elle aussi En ce qui a trait
aux risques cocirctiers le but du zonage est de les minimiser pour les populations Pour cela deux
possibiliteacutes
raquo atteacutenuer les aleacuteas (enrochements recharges en sable digues murets )
raquo minimiser les enjeux (zonage constructions adapteacutees)
Une autre meacutethode de gestion de la zone cocirctiegravere pourrait plutocirct utiliser les assurances
au lieu du zonage Le fait de ne plus assurer ce qui est agrave risque trop eacuteleveacute est reacuteguliegraverement
discuteacute dans les meacutedias anglais (Klein et al 1999) Ainsi les risques ne sont pas diminueacutes
mais lEacutetat se deacutesengage de toute responsabiliteacute concernant ces risques et ceci pourrait avoir
un impact important sur le reacuteajustement des valeurs du marcheacute immobilier ainsi que limiter
les nouvelles constructions qui ne pourraient plus ecirctre assureacutees
16
Dans tous les cas la gestion de la zone cocirctiegravere est complexifieacutee par le fait quelle est
soumise agrave des leacutegislations multiples Eacutetant une frontiegravere elle se retrouve de fait agrave la marge de
plusieurs lois et de plusieurs juridictions (Holgate-Pollard 1996) De plus au Queacutebec sa
gestion deacutepend de plusieurs paliers gouvernementaux ce qui reacutesulte en de multiples
leacutegislations (figure lA) et en une gestion mosaiumlque (Morneau et al 2001) Cette gestion est
complexe tant du fait des multiples lois existantes mais aussi du fait des connaissances
souvent non exhaustives que les deacutecideurs ont de la dynamique littorale
tourbIegravere
BBracl10is Morais intertidale
Amplitude des mareacutees
--_ Extrecircme de pie mllf Supecircriltlll Ugne des Milles eaux printeniegraveres moyennes
~_ EJltfecircme de pleine mer Infmieure
i Mer lerritoriale Cl2 milles marins) ~ ~ _------_
Zone eacuteconomique (12 milles manns)
1_ _ _ -_-
Figure 1A Leacutegislations concernant les zones cocirctiegraveres
Source Morneau et al 2001
17
] 133 Ameacutenager un territoire agrave risque sadapter agrave la probleacutematique
Ladaptation aux aleacuteas (ou aux changements climatiques) est lensemble des
activiteacutes qui dune part limitent les impacts neacutegatifs et dautre part favorisent laccegraves aux
nouvelles possibiliteacutes Cela passe donc par un ameacutenagement adeacutequat des territoires
concerneacutes Diffeacuterents types dadaptation sont possibles (tableau 12) Concernant les aleacuteas
cocirctiers deux meacutethodes de gestion sont possibles SOil par reacuteaction ou anticipation
(Klein et al 1999) soit reacuteactive et preacuteventive (Smit et al 1999 Lemmen et al 2008) La
gestion par reacuteaction conduit le plus sou vent agrave de la protection car elle survient apregraves des
eacutevegravenements dommageables pour la population La gestion par anticipation se traduit
principalement par un zonage afin deacuteviter les installations dans les zones soumises aux aleacuteas
Le zonage se situe dans la cateacutegorie de lintention planifieacutee avec une action preacuteventive Il est
important de consideacuterer que laquo dans la plupart des situations les mesures preacuteventives
planifieacutees ont des coucircts moins eacuteleveacutes agrave long terme et sont plus efficaces que les mesures
reacuteactivesraquo (Lemmen et al 2008)
Tableau 12 Diffeacuterents types dadaptation
ADAPTATION
selon Type dadaptatioo
Lintention Spontaneacutee Planifieacutee
Laction (par Reacuteactive Simultaneacutee Preacuteventive rapport au
stimulus climatique)
Leacutetendue temporelle Acourt terme Along temle
Leacutetendue spatiale Localiseacutee Eacutetendue
(Source Lemmen et al 2008 (extrait modifieacute tireacute de Smit et al 1999))
18
Presque toutes les actions danticipation vis-agrave-vis des geacuteorisques cocirctiers requiegraverent
une laquoplanification strateacutegiqueraquo (Klein et Nicholls 1999) ce qui nest pas encore geacuteneacuteraliseacutee
sur les cocirctes du Queacutebec La planification strateacutegique consiste notamment en lidentification
dun zonage des risques par des experts et agrave sa mise en application par les autoriteacutes
compeacutetentes
Concernant la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers et en particulier de leacuterosion les
choix qui soffrent aux instances de gestion sont le retrait ladaptation ou la protection
(figure 15) (Morneau et al 2001)
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 1 1 1 1 1 1 1
- Abandon agrave la - Zonage - Empierrement nature
- Maintien des - Deacuteveloppement
controcircleacute
- Murs - Eacutepis (champs)
processus naturels - Brise-lames - Dragage
- Recharge de plage
- Combinaison de Morneau et al 2001 techniques
Figure 15 Choix possibles face agrave la probleacutematique de leacuterosion
Cette recherche sattachera agrave Jeacutetude du choix preacuteventif quest ladaptation laquoCette
strateacutegie [ladaptation] preacuteconise leacutetablissement dun juste eacutequilibre entre la conservation et
le deacuteveloppement par Jadoption de certaines regravegles de zonage et dun deacuteveloppement
controcircleacute raquo (Morneau et al 200 1)
19
12 Zonage des risques en milieu cocirctier
laquo The ocean beachfront is a most hazardous place ta build raquo
(Clark 1996 pI76)
Lorsque lon eacutevoque le zonage des risques en milieu cocirctier cela reacutefegravere agrave lutilisation
de meacutethodes et de strateacutegies de zonages destineacutees agrave ameacutenager le littoral comme eacutetant une
entiteacute soumise agrave des conditions deacutetablissement speacutecifiques Le zonage reacutepond ainsi au
principe de preacutecaution
121 Principes et applications du zonage des risques
Le principe du zonage est deacuteviter la superposition des zones anthropiseacutees avec les
zones daleacuteas Il sagit alors de creacuteer des bandes non aedificandi soit des laquo zones non
constructiblesraquo (Paskoff 2004 b) Ce principe important est deacuteviter la construction dans les
zones preacuteceacutedemment identifieacutees comme soumises aux aleacuteas (Paskoff 2001 a McInnes
2006) En deacutefinissant quelle sera la laquo ligne de retraitraquo de la cocircte on pourra proceacuteder agrave un
retrait strateacutegique (Clark 1996) Le zonage de loccupation des terres est deacutejagrave utiliseacute dans
beaucoup de pays (Clark 1996) et il peut aussi ecirctre utiliseacute dans le cadre de plans de gestion
inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (GIZC) afin dy inclure des zonages speacutecifiques agrave la cocircte
(eacutecologie risques ) Les deacutecideurs peuvent par la suite prendre les mesures
dameacutenagements adeacutequates (tel quinterdire les nouvelles constructions) en toute
connaissance de cause et guider les nouveaux deacuteveloppements vers les espaces les plus
propices (McInnes 2006 Stewart et al 2003) Paskoff (2001 a) reacutesumait ainsi le principe du
zonage des risques en zone cocirctiegravere
Mieux vaut preacutevenir quessayer de porter remegravede Il conviendrait donc de repenser lusage de lespace littoral de telle sorte que les installations humaines ne se retrouvent pas en situation critique vis-agrave-vis des menaces de la mer agrave court ou mecircme agrave moyen terme (Paskoff 2001 a p 146 -147)
20
Le zonage se reacutevegravele ecirctre une bonne solution dameacutenagement concernant les risques
cocirctiers car les aleacuteas causant ces risques sont bien localiseacutes dans lespace et sont preacutevisibles
(Clark 1996) Plusieurs acteurs ont donc deacutejagrave identifieacute le zonage (zoning ou mapping en
anglais) comme une solution adeacutequate (Paskoff 2001 a Clark 1996) Dans son guide agrave
lintention des municipaliteacutes canadiennes le C-Ciarn (2006) eacutevoque eacutegalement cette
solution laquo Selon notre connaissance du risque actuel il importe de limiter le deacuteveloppement
dans les zones probleacutematiques et dinterdire toute nouvelle construction raquo (C-Ciarn 2006)
Les avantages du zonage par rapport aux autres solutions tiennent en son approche
anticipative bien quelle soit compleacutementaire avec dautres solutions Plusieurs
gouvernements ont ainsi adopteacute cette approche pour la gestion des zones cocirctiegraveres de leur
territoire notamment en Nouvelle-Zeacutelande (Ballinger et al 2000) en Eacutecosse (Ballinger et al
2000) en France (Loi dite Loi littorale 1986) ou en Caroline du Nord (Division de
lameacutenagement cocirctier de la Caroline du Nord 2009) Ces limites dinconstructibiliteacute peuvent
ecirctre fixes ou variables et eacutemaner de diffeacuterentes raisons (eacutecologie risque ) Loptique
retenue est laquodinitier un programme deacutecennal de preacutevention des risques naturels dont lun
des points essentiels est de limiter strictement le deacuteveloppement dans les zones exposeacutees raquo
(Ministegravere de lAmeacutenagement du territoire et de JEnvironnement de France 1997 a et b) La
Loi sur la seacutecuriteacute civile du Queacutebec adopte une optique similaire agrave celles eacutevoqueacutees par
Ballinger et al (2000) qui consiste agrave deacutelimiter les zones soumises aux aleacuteas afin dy limiter
les constructions Le problegraveme qui persiste est didentifier avec preacutecision quelles sont ces
zones soumises agrave des aleacuteas deacuterosion ou de submersion par la mer comme le preacuteconisent la
loi de seacutecuriteacute civile du Queacutebec ou les lois de la Nouvelle-Zeacutelande ou dEacutecosse
Les plans devraient ecirctre dynamiques et donc subir des reacutevisions tous les 5 ans pour
tenir compte agrave la fois des changements de politiques ainsi que des avanceacutees dans la
compreacutehension de lenvironnement physique (Klein et al 1999 Dubois et al 2005)
Une analyse multirisque peut ecirctre envisageacutee sur les cocirctes car plusieurs aleacuteas peuvent
y survenir Un indice de sensibiliteacute composite peut alors ecirctre eacutetabli en assignant une cote aux
diffeacuterents paramegravetres naturels et artificiels en fonction de la magnitude et de la freacutequence de
chacun pour les diffeacuterents aleacuteas (De Pi ppo et al 2008) Cet indice est encore preacuteliminaire et
21
ne peut pas encore ecirctre utiliseacute pour la gestion des cocirctes mais lideacutee dutiliser une multitude de
critegravere et de laquo geacuteoindicateurs raquo afin de cerner au mieux les aleacuteas et les risques potentiels dun
segment de cocircte est en deacuteveloppement durant ces derniegraveres anneacutees Pour garantir lefficaciteacute
de la meacutethode il est primordial de savoir quels risques zoner et agrave partir de quelle intensiteacute ou
freacutequence ils doivent ecirctre inteacutegreacutes au zonage Plus le nombre de paramegravetres pris en compte
est grand plus il est possible de penser que le zonage sera complet et donc efficaceefficient
mais eacutegalement complexe long et coucircteux agrave mettre en place
122 Zonage theacuteorique marges fixes ou variables
Plusieurs meacutethodes permettent de deacutevelopper des zonages des risques cocirctiers et
peuvent ecirctre utiliseacutees pour deacuteterminer la largeur que devront avoir les marges de protection
littorales Il y a dun cocircteacute les zonages comprenant des marges fixes (Clark 1996) et de
lautre les zonages variables baseacutes sur les taux deacuterosion mesureacutes (Paskoff 2004 b Dean et
Dalrymple 2004 Sabatier et al 2008)
1221 Zonages agrave marges fixes
Des limites dinconstructibiliteacute sont appliqueacutees dans plusieurs pays sur leurs zones
cocirctiegraveres (figure 16) Les marges qui en reacutesultent varient eacutenormeacutement entre 8 m pour
lEacutequateur et 3 km en ex-URSS sans quil soit toujours possible de connaicirctre les raisons de
ces diffeacuterences (Sorensen et McCreary 1990) Si lon sattarde agrave lexemple de la France la
marge retenue est de 100 megravetres pour les infrastructures et de 2 000 megravetres pour les routes
qui ne sont pas de desserte locale (Loi dite Loi littorale 1986) Cette optique nest cependant
pas adaptable agrave la situation du Queacutebec compte tenu de lhistorique de peuplement cocirctier et du
faible hinterlandarriegravere-pays existant le plus souvent
22
1shy - COUNTRIES DISTANCE INLAND FROM SHORELlNE
Ecuador - 8 m
HawaII -- 40 ft
Philippines ----- 20 m (mangrove greenbelt)
MexIco ----- 20 m Brazll ------ 33 m New Zealand ------- 66 ft
Oregon ------------ Permanent vegetation Une (variable)
Colombla ------------------ 50 m Costa Rica ------------------ 50 m (public zone) Indonesla ------------------ 50 m
Venezuela ------------------ 50 m 1
Chlle -------------------- 80 m 1
1France ----------------------- 100 m 1
Norway ----------------------- 100 m (no building) 1
1 Sweden ----------------------- 100 m (In some places to 300 m) 1 (no building)
1 SpaIn ----------------------- 100 to 200 m 1
1 Costa RIca ------ 50 m to ----------- 200 m 1(restrlcted zone)
1
1Uruguay ----------------------------- 250 m 1
Indonesla ----------------------------------- 400 m (mangrove greenbelt)
1
1
1
1 Greece -------------------------------------- 500 m
Denmark ---------------------------------------- 1-3 km (no summer homes) 1
0 1
USSR - Coast of the Black Sea -------------------------- 3 km 811 shy(exclusion of new factorles) il
co 1 -----------------------------0Q)
1
Definition of shorellne varies but It Is usually the mean hlgh tlde ~I Most nations and states exempt coastal dependent Installations Gicircl such as harbor developments and marinas ~ 1
ecirc 1 Indonesla has both a 50 m setback for forest cutting and a 400 m Q)
Ci 1greenbelt for flshery support purposes ()1
Figure 16 Marges de retrait pour les constructions (zones dexclusion) utiliseacutees par diffeacuterents pays
23
1222 Zonages agrave marges variables
Les zonages de leacuterosion agrave marges variables partent dun principe simple qui est de
connaicirctre les risques passeacutes pour preacutevoir ceux de demain Cest ainsi quils se basent sur les
taux de recul historiques de chaque secteur Ils utilisent ces taux deacuterosion annuels passeacutes et
les multiplient par le nombre danneacutees de lhorizon de zonage deacutesireacute Cette meacutethode de
zonage est proposeacutee par plusieurs chercheurs (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et
Dalrymple 2004 Sabatier et al 2008) (figure 17-A et B) Elle est eacutegalement utiliseacutee par
certains gouvernements tels quen Caroline du Nord (Division de lameacutenagement cocirctier de la
Caroline du Nord 2009) Cest dailleurs cette approche qui a eacuteteacute utiliseacutee sur la Cocircte-Nord du
Saint-Laurent dans le cadre de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges (Dubois et al
2005) Lintention est de creacuteer une zone tampon entre loceacutean et larriegravere-cocircte encore appeleacutee
laquo setback raquo ou laquo exclusion zoneraquo en anglais (Clark J996)
RocalJjng Aolerence EmiddotIO Emiddot10 Emiddot60 Shor~iIl9 relllUrfl Lille Llne L1I1~A B
Zonos 1--+-EmiddotZos +----middot1 Eacutequipements lourds EmiddotIO Emiddot30 Emiddot60
ImmInent InllJrmodinle lol1ger Tornl Hl)lAld Zone HlilArd
iml11cllhlc rOllrd~
No Now M013ble Aonctity LmgeSelbadlts - - - POSITION DL RI ( l)AJiS bO AS - - - Habilnble Sinqle Fnmlll Movnblo SlfltCcedilhl SlltICluns SIItIIIUfflS SlrucuO~ Aliowed
Flood InsuranCfl
Fxisllng1---- Cover Ige Aeqllilfd -----shy
la Be lAajnlItH-~(J
Eligible 101
- - - POSITION Dl RIAGE OANS 10 -lS shy - shy ~eloralIcircOI
Bonetls NoN~w
Eacutequipem(lll Iltg(r~ mobik( NrtP PollCles
NOIICt nI
FrO$lOn
- - - POSITIO-J DL RIGI l)AJS 10 IS shy - shy I-l~lilrd
Reference E=middotIO [middot10 Emiddot60 AUluli rquipemelll Foahlfe Lille Line Une
~~bull Zono Emiddot30 Zobull
1 bullbullbull
[0middot60 lOIlQ
bull 1
t ShorehllIJ
P~~ ~(a~e _--~_-RIA(E ACTlEL Eltoltmple Prolile
Wllh lirl4i ond 7or~ IlluslrAI~d
(NOl 10 $cle)
Mc National Research Council 1990
Paskoff 2004 b in Dean el Dalrymple 2004
Figure 17 Propositions de zonages cocirctiers variables En A en France et en B aux Eacutetats-Unis
E-IO signi fie ligne deacuterosion dans 10 ans E-30 dans 30 ans et E-60 dans 60 ans
24
Ces zones sont baseacutees sur la laquoLong-Term Shoreline Change Ratesraquo (LTSCR) le taux de
changement agrave long terme de la ligne de rivage (Dean et Dalrymple 2004 Division de
lameacutenagement cocirctier de la Caroline du Nord 2009) De ces taux peuvent deacutecouler deux
propositions de gestion soit un retrait (setback) soit des normes de construction speacutecifiques
(construction standard)
Cette meacutethode dispose de plusieurs avantages Tout dabord elle est souvent
preacuteconiseacutee et mise de lavant comme eacutetant tregraves utile car elle correspond agrave la variabiliteacute
naturelle des cocirctes (Clark 1996) Cela creacutee un zonage modulable qui sadapte agrave la situation
locale selon les secteurs de cocircte Les marges ainsi eacutetablies peuvent ecirctre reacuteajusteacutees au fur et agrave
mesure que le temps avance et elles tiennent compte des paramegravetres naturels des cocirctes qui
neacutevoluent pas tous avec la mecircme vitesse (Paskoff 2004 b Clark 1996) Plusieurs
inconveacutenients peuvent malgreacute tout lui ecirctre imputeacutes car il ny a notamment pas de prise en
compte dune eacuteventuelle modification de ces taux historiques que ce soit agrave la hausse (agrave cause
dun changement de tendance ou des changements climatiques par exemple) ou agrave la baisse
(construction dune structure de protection rigide figeant le trait de cocircte eacutepis bloquant le
transit seacutedimentaire )
Pour connaicirctre les taux deacuterosion avec une grande preacutecision le lidar et autres
techniques modernes sont tregraves efficaces (Miller et al 2008) Cependant cela ne permet pas
de remonter en arriegravere et de caracteacuteriser leacutevolution historique et les techniques sont encore
coucircteuses et complexes Le recours agrave ces meacutethodes est donc encore peu freacutequent pour la
gestion et de lameacutenagement des cocirctes en lien avec leacuterosion Permettant une preacutecision
alti meacutetrique importante ces techniques sont cependant deacutejagrave utiliseacutees pour reacutepondre au risque
de submersion en permettant une cartographie de preacutecision
25
123 Reacuteglementations de zonages existantes dans la reacutegion
Ladaptation par le biais du zonage et du deacuteveloppement controcircleacute est peu reacutepandue au
Queacutebec et l appl ication de cette approche entraicircnerait une refonte importante des scheacutemas
dameacutenagement des plans durbanisme ainsi que de la reacuteglementation qui sy rattache
(Morneau et al 2001) Cependant diffeacuterents zonages cocirctiers existent dans la reacutegion deacutetude
ou dans les reacutegions adjacentes Ils peuvent ecirctre deacutejagrave en place ou encore agrave leacutetat de
proposition Ils preacutesentent des caracteacuteristiques diffeacuterentes ainsi que des objectifs divers mais
sont autant de possibiliteacutes qui soffrent pour le zonage des risques cocirctiers dans le secteur agrave
leacutetude
La Politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables a eacuteteacute voteacutee en
1987 puis modifieacutee en 1991 1996 1997 2005 et 2008 CeJle-ci preacuteconise une marge de
10 ou 15 m agrave partir de la ligne des hautes eaux qui sur le littoral correspond agrave la limite
de la veacutegeacutetation (figure 18) Au sein de cette zone la majoriteacute des constructions sont
interdites (Gouvernement du Queacutebec 1987 MDDEP 2007) Cette politique est en
application dans le cadre de la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (LQE
Gouvernement du Queacutebec 1972) Agrave deacutefaut dautres documents souvent inexistants ce
type de zonage est utiliseacute dans plusieurs MRC pour zoner le risque deacuterosion (Belzile
2008 Caron comm pers Dubois et al 2005)
A
Penle supeacuteriewe 8 JO
Source MDDEP 2009
Figure 18 Largeurs de protection prescrites par la politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables
26
Une adaptation du zonage eacutetabli agrave la suite de lentente speacutecifique sur leacuterosion des
berges de la Cocircte-Nord pourrait eacutegalement ecirctre appliqueacutee Le zonage des risques eacutetabli
pour la Cocircte-Nord dans le cadre dun projet pilote (Dubois et al 2005) tient compte de la
dynamique littorale en fonction des types de cocircte et de leurs taux de recul mesureacutes
historiquement et actuellement Ce zonage semble ecirctre efficace et durable
Malheureusement il ne tient pas compte dune acceacuteleacuteration probable des taux de reculs
dans un contexte de changements climatiques (GrEC 2007 a) De plus il a eacuteteacute eacutetabli
pour les types de cocircte principaux preacutesents sur la Cocircte-Nord Les cocirctes agrave falaises
rocheuses seacutedimentaires qui constituent en proportion lun des types de cocircte majeurs de
lestuaire et du golfe du Saint-Laurent (Bernatchez et Quintin 2005) neacutetant pas
suffisamment repreacutesenteacutees sur la Cocircte-Nord aucun calcul de marge nest proposeacute
(mecircmes si les auteurs preacuteconisent une analyse plus deacutetailleacutee de ces secteurs) (Dubois
et al 2005)
Le zonage envisageacute au Nouveau-Brunswick eacutetablit une marge de 30 m de largeur agrave partir
du trait de cocircte Ce zonage na pour le moment pas encore eacuteteacute transfeacutereacute dans les textes
leacutegislatifs bien quil ait eacuteteacute preacutesenteacute dans la Politique de protection des zones cocirctiegraveres
pour le Nouveau-Brunswick en date de 2002 Une marge fixe de 30 megravetres y est
preacuteconiseacutee dans laquelle les activiteacutes et constructions sont reacuteglementeacutees (ministegravere de
lEnvironnement et des Gouvernements locaux du Nouveau-Brunswick 2002)
Le zonage des risques naturels deacuterosion eacutetabli par la MRC du Rocher-Perceacute dans son
scheacutema dameacutenagement de 1989 (en 2009 il eacutetait toujours en vigueur dans lattente de
lapprobation dun nouveau scheacutema dameacutenagement) comprend lapplication strictoshy
sensu de la Politique de protection des rives ainsi que des zones reconnues comme eacutetant agrave
risque (MRC Rocher-Perceacute 1989) Ce zonage est transfeacutereacute tel quel dans le plan
durbanisme de la municipaliteacute car mecircme si en theacuteorie cette derniegravere peut laugmenter
elle nen a pas eu les moyens techniques
La proposition de zonage des risques naturels de la MRC du Rocher-Perceacute preacutevoit un
doublement de la largeur de la bande de protection preacutevue par la politique de protection
des rives ainsi que lajout de nouvelles zones de contraintes deacuterosion (Caron comm
pers MRC Rocher-Perceacute 2005) Ce scheacutema dameacutenagement est en cours dadoption par
la MRC Le doublement des marges preacutevues par la loi est neacute du constat simple que
27
celles-ci neacutetaient pas suffisantes pour proteacuteger les nouvelles constructions de leacuterosion
Lameacutenagiste a donc deacutecideacute suite aux reacutesultats preacuteliminaires des travaux de recherche
(Bernatchez et al 2008 a) pour le secteur de Perceacute de doubler ces marges (Caron
comm pers)
Un zonage utilisant les taux de recul historiques de la cocircte pourrait eacutegalement ecirctre
appliqueacute (Pugh 2004 Paskoff 2001 a) avec un horizon de gestion de 30 ou 50 ans Pour
les secteurs ougrave de laccumulation est preacutevue aucune marge de seacutecuriteacute ne serait retenue
La Loi sur la seacutecuriteacute civile de 2001 oblige les MRC agrave cartographier les zones agrave risque
sur leur territoire mecircme si celle-ci ne propose pas de meacutethodologie ni de moyens pour le
faire Les organismes locaux doivent donc trouver eux-mecircmes les critegraveres Cela permet
une adaptation aux probleacutematiques locales mais il est possible de se demander si les
MRC ont les ressources et lexpertise neacutecessaire pour mener cette opeacuteration agrave bien (Heacutetu
2001) Dans le cas des petites MRC avec peu de moyens cela retarde le processus La
MRC du Rocher-Perceacute na dailleurs pas commenceacute en 2008 agrave faire son scheacutema de
seacutecuriteacute civile
Des sceacutenarios deacutevolution de la position du trait de cocircte ont eacuteteacute eacutetablis par des chercheurs
dans un contexte de preacutevision de changements climatiques dans le cadre dune entente
entre le Fonds daction sur les changements climatiques (FACC) le consortium Ouranos
et lUQAR-ISMER (Bernatchez et al 2008 a) Ces sceacutenarios sont eacutetablis suite au
couplage des donneacutees deacuterosion passeacutee danciennes conditions climatiques et de
preacutevisions deacuterosion et environnementales La projection des donneacutees climatiques futures
a permis de deacuteterminer le taux deacuterosion le plus probable (SP) sous ces nouvelles
conditions
28
Les diffeacuterentes options de zonages des risques cocirctiers dans le secteur deacutetude et des
secteurs adjacents sont reacutesumeacutees dans le tableau 13
Tableau 13 Reacutesumeacutes des types de zonage des risques cocirctiers possibles
Zonage Marge appliqueacutee Principe sous-jacent
Loi sur la qualiteacute de lenvironnement
(politique de protection des rives) 10 ou 15 megravetres
Eacutecotone agrave proteacuteger
Inondations (lluvial)
Proposition de la
MRC du Rocher Perceacute 20 ou 30 m
La LQE nest pas suffisante donc
on double ces valeurs
Politique de protection des zones
cocirctiegraveres pour le
Nouveau-Brunswick
30 megravetres Protection de la zone tampon du
littoral
Entente speacutecifique sur leacuterosion des Taux de recul max x Augmentation importante de
berges (Cocircte-Nord) 30 ans leacuterosion future
Meilleure estimation des risques
Loi seacutecuriteacute civile Variable (selon des eacutetudes compleacutementaires
agrave reacutealiser)
Selon les taux historiques deacuterosion
Taux de recul
historique x horizon
dameacutenagement
Rien ne change le futur sera le
rellet du passeacute
Selon leacuterosion preacutevue dans un Augmentation variable des taux
contexte de changements climatiques Variable deacuterosion en raison des
(Bernatchez et al 2008 a) changements climatiques
13 Ameacutenagement cocirctier et changements climatiques
Eacutetant donneacute quaucune cocircte nest agrave [abri de Jinfluence du climat et de ses variations
naturelles et ni de celles induites par les activiteacutes humaines tout changement tel que ceux
preacutevus sous [influence des changements climatiques va avoir un impact sur son eacutevolution
Lameacutenagement des littoraux doit donc en tenir compte Nous analyserons ici dabord les
modifications dues au climat avant de nous attarder agrave la prise en compte de ces modifications
dans les zonages
29
131 Modifications de lenvironnement cocirctier dues au climat
Les impacts engendreacutes par les modifications du climat sur les zones cocirctiegraveres sont
multiples et reacutesultent agrave la fois des modifications de Jhydrosphegravere et de latmosphegravere ils se
surimposent aux variations naturelles du climat Ces changements ont eacuteteacute mesureacutes agrave leacutechelle
mondiale (GffiC 2001 2007 a et b) nationale (Ressources naturelles Canada 2004 Shaw et
al 1998) reacutegionale (Ressources naturelles Canada 2004 Lemmen et al 2008 Ouranos
2009) mais aussi locale (Bernatchez et al 2008 a Senneville et Saucier 2008) Connaicirctre
ces modifications de lenvironnement est important puisque plusieurs scientifiques
sentendent sur le fait que leacuterosion devrait prendre de lampleur dans le contexte des
changements climatiques notamment en raison de la hausse mondiale du niveau marin relatif
et de laugmentation de lintensiteacute des tempecirctes (Shaw et al 1998 GffiC 2001 et 2007
Morner 2004)
De multiples eacuteleacutements sont modifieacutes par les changements climatiques ce qui comme
nous allons le voir va avoir un impact sur les cocirctes et leur dynamique deacutevolution
(figure 19)
Q)Hausse de la tempeacuterature moyenne gt Q) lU
Eacuteleacutevation du niveau de la mer LU u Q)
c ru
Variation des tempeacuteratures extrecircmes +shyc (hausse en eacuteteacute diminution en hiver) o
u Variation des preacutecipitations moyennes Q)
0 l ru
Q)Augmentation de la freacutequence et Q)
gtde lintensiteacute des tempecirctes 0 ru Z
uAugmentation de lintensiteacute des preacutecipitations
Source Ressources naturelles Canada 2004
Figure 19 Eacutevolution preacutevue des variables climatiques au Canada
30
Dans les zones cocirctiegraveres des changements sont eacutegalement agrave preacutevoir avec des impacts
tant sur les milieux biologique et physique que pour les socieacuteteacutes (figure 1 0)
Changement climatique et
eacuteleacutevation du niveau de la mer
IMPACTS BIOPHYSIQUES bull Inondations cocirctiegraveres plus eacutetendues bull Accroissement de leacuterosion cocirctiegravere bull Intrusion deau saleacutee dans les aquifegraveres deau douce bull Amincissement de la couverture glacielle bull Hausse des inondations causeacutees par des ondes de tempecircte bull Augmentation des tempeacuteratures agrave la surface de la mer bull Perte dhabitats cocirctiers
IMPACTS SOCIO-EacuteCONOMIQUES bull Dommages aux infrastructures cocirctiegraveres dont celles
utiliseacutees pour le transport et les loisirs bull Allongement de la saison de navigation commerciale bull Pertes de proprieacuteteacutes accrues bull Augmentation des risques de maladie bull Accroissement des risques dinondation et de perte de vie bull Changement de ressources renouvelables et de subsistance
(p ex les pecircches) bull Perte de ressources et disparition de valeurs culturelles
Source Ressources naturelles Canada 2004
Figure 1 0 Impacts biophysiques et socio-eacuteconomiques eacuteventuels des changements climatiques dans les zones cocirctiegraveres
bull Hausse du niveau marin relatif
Agrave leacutechelle mondiale le niveau marin relatif a augmenteacute depuis le deacutebut du 20egraveme siegravecle
(GIEC 2007 b Paskoff 2003 2001 b) et il est preacutevu quil continue agrave augmenter dans les
prochaines deacutecennies (figure )
---
31
50
o
I-50
-100
-150
1850 1900 1950 2000
Figure 111 Variation du niveau marin relatif agrave leacutechelle mondiale vis-agrave-vis du niveau moyen de 1961-1990
Limpact de cette hausse du niveau marin relatif sur leacuterosion vient du fait que cela
permet aux vagues datteindre un niveau supeacuterieur avec plus de force ce qui va accentuer les
diffeacuterents pheacutenomegravenes eacuterosifs cocirctiers ceci mecircme si la hausse nest que de quelques dizaines
de centimegravetres (Paskoff 2003 2004 a) La hausse relative preacutevue du niveau de la mer pour le
prochain siegravecle dans un contexte de reacutechauffement climatique est denviron 50 agrave 60 cm pour
lest du Canada (Parkes et al 2006)
bull Hausse des tempeacuteratures moyennes
Au niveau mondial les tempeacuteratures moyennes sont en hausse (figure 112) dapregraves le GIEC
(2002007 b)
32
--A260 --A18
( --81 ~ -- Aconcentration conslanle (2000) Clgt 50 u -- XXe siegravecle
t J CIgt 40 c Clgt
ca 306 c 0 E 20 euml Clgt E Clgt 10
J
r-u 00
Clgt CI
-10
1900 2000 2100 Annee GIEC 2007 b
Figure 112 Eacutevolution et projection des tempeacuteratures planeacutetaires
Bourque et Simonet (2008) constatent une hausse statistiquement significative des
tempeacuteratures annuelles au Queacutebec Des modegraveles reacutegionaux du climat dOuranos preacutevoient
laugmentation des tempeacuteratures moyennes agrave la fois pour 2020 2050 et 2080 (Bourque et
Simonet 2008) Ces preacutevisions se deacutemarquent de la variabiliteacute naturelle du climat passeacute
(Bourque et Simonet 2008)
bull Augmentation des redoux hivernaux
Les redoux hivernaux sont en hausse depuis le deacutebut du 20egravell siegravecle Cette tendance agrave la
hausse devrait se poursuivre agrave lavenir (Jolivet et Bernatchez 2008) Cette hausse augmente
le nombre de cycles de gel-deacutegel et augmente donc les processus cryogeacuteniques et fragilise
ainsi les mateacuteriaux qui constituent les falaises cocirctiegraveres (Bernatchez et al 2008 a Bernatchez
et Dubois 2008)
bull Diminution de la couverture de glace
La couverture de glace de mer est en baisse dans le golfe et lestuaire du Saint-Laurent depuis
les anneacutees 90 (figure 1 J3) Depuis 1996 il Ya moins de glaces tant sur les ri ves quau large
(Service Canadien des glaces 2009)
- -
33
100
euml 90
~ - c
80 shy
iumlii Cf)
J 1J 70 Jg a lce (overage 1 (ouvenure des ola(~s
Cl -Average 1 mo~nne 1971-2000 Q1 60
ll 1J ltIl ~ 50 l1 Cl ID 1J 40 ~ J l
~ J 30 a o III 1J
amp 20
euml ID o
~ 101
0shy 0111 ~
1 111111 g 0 Il1
0 0
~
ocirc ~ ~
ocirc 0
~ ~ ~
0
~
Date Dapregraves Service Canadien des Glaces 2009
Figure 113 Eacutevolution de la couverture de glace dans lestuaire et le golfe du Saint-Laurent
Les preacutevisions et les modeacutelisations pour lestuaire et le golfe (Senneville et Saucier
2008) preacutevoient que la tendance agrave la baisse du nombre de jours de glace se maintienne agrave la
suite du reacutechauffement du climat (tableau 14) Une disparition de la glace de mer est mecircme
envisageacutee avant la fin du 21 egraveme siegravecle (Bourque et Simonet 2008)
Tableau 14 Reacutesultats des simulations de limpact des variations de tempeacuterature sur les conditions de glace pour la peacuteriode 1996-2003 et des projections futures
Peacuteriode teacutemoin Peacuteriode chaude Diffeacuterence Station de mesure 1996-2003 +2degC (nb de jours) de reacuteduction
jours gt30 de CcedilJlace jours gt30 de CcedilJlace Perceacute 622 261 361 58
Plage de la Martinique 71 263 447 63 Pointe-aux-Loups 573 159 414 72
Pointe-aux-Loups (OS) 339 119 22 65
(modlheacute de Senneville et Saucier 2008)
34
Cette diminution de la couverture de glace rend la cocircte vulneacuterable agrave laction des
vagues sur une peacuteriode de temps plus longue (Bernatchez et al 2008 a) La mobiliteacute des
glaces en hiver et le deacutepart du pied de glace assurent eacutegalement un transit seacutedimentaire sur le
bas de plage mecircme en hiver ce qui neacutetait pas le cas par le passeacute (Bernatchez et Dubois
2004)
bull Modification des preacutecipitations
Une tendance agrave la hausse des pluies hivernales a eacuteteacute constateacutee pour lEst du Queacutebec maritime
(Jolivet et Bernatchez 2008) Ces pluies peuvent causer de leacuterosion importante par
ruissellement et faire fondre la protection que constitue le manteau neigeux (Jolivet et
Bernatchez 2008) Les pluies diluviennes sont elles aussi en hausse pour la reacutegion de la
Gaspeacutesie (Jolivet et Bernatchez 2008)
bull Tempecirctes
II nest pas aiseacute de didentifier une tendance agrave la hausse ou agrave la baisse pour le nombre annuel
de tempecirctes dans lEst du Queacutebec II faut cependant noter quune partie importante des
tempecirctes se produit durant lhiver peacuteriode durant laquelle la glace de mer et le pied de glace
limitaient la creacuteation des vagues ainsi que leur propagation jusquagrave la cocircte Dans le golfe et
lestuaire du Saint-Laurent un changement dans le reacutegime glaciel va donc augmenter le
nombre de tempecirctes effectives cest-agrave-dire qui ont une action sur les cocirctes (Savard et al
2008 Savard et al 2009)
Les changements climatiques vont ainsi augmenter les aleacuteas Les aleacuteas affectant la
cocircte vont donc ecirctre modifieacutes et de maniegravere intrinsegraveque les risques eacutegalement
Lenvironnement actuel et surtout futur nest donc plus le reflet de ce quil eacutetait au deacutebut du
siegravecle passeacute et leacuterosion fortement deacutependante de son environnement est donc modifieacutee Il
nest alors plus possible de se fier seulement agrave lexpeacuterience passeacutee des communauteacutes cocirctiegraveres
pour geacuterer leacuterosion
35
132 Prise en compte de ces modifications dans le zonage
laquoLhumaniteacute dispose de plusieurs options mais le passeacute nen est pas une raquo
(Sauchyn et Kulshreshtha 2008)
Lors de leacutetablissement dune zone agrave risque il est important de prendre en compte agrave
la fois la variabiliteacute naturelle du climat (aleacuteas) mais aussi les modifications dues aux
changements climatiques (modification des aleacuteas) 11 est eacutegalement important de retenir que
la modification des activiteacutes humaines peut eacutegalement faire augmenter les risques
(figure 114)
Activiteacutes humaines
(Vulneacuterabiliteacute)
Figure 114 Possibiliteacute daugmentation du risque modification des aleacuteas combineacutee agrave une modification des activiteacutes humaines
11 est bon de sinteacuteresser aux risques futurs qui ont toutes les probabiliteacutes de survenir
dans le contexte de changements climatiques Ceux-ci reacutesultent agrave la fois de la hausse des
vulneacuterabiliteacutes (nouvelles constructions changement de vocation des bacirctiments ) et de la
hausse du niveau des aleacuteas Limpact des aleacuteas naturels devrait augmenter non seulement agrave
cause des changements climatiques mais aussi de la pression continue du deacuteveloppement
36
dans des zones marginales et vulneacuterables (McInnes 2006) Les deux paramegravetres conduisent agrave
augmenter de maniegravere corollaire les risques cocirctiers Afin de limiter les risques il est possible
de jouer sur les deux tableaux cest-agrave-dire soit de limiter les aleacuteas (physiques) soit de limiter
la vulneacuterabiliteacute (humaine) (Boriff et al 2005)
1321 Quand proceacuteder agrave cette prise en compte
Latteacutenuation des aleacuteas passe par des solutions dingeacutenierie qUi proposent
geacuteneacuteralement des ouvrages de protection Maintenir les ouvrages de protection actuels dans
un futur contexte de changements climatiques va engendrer des deacutepenses 15 agrave 4 fois plus
importantes selon les diffeacuterents sceacutenarios deacutevolution (Burgess et Townend 2004 in Thome
et al 2007) Par exemple si lon deacutecidait de conserver les coucircts dinfrastructures agrave un niveau
eacutequivalent agrave celui d aujourd hui ce seraient pregraves du tiers des deacutefenses cocirctiegraveres de Grandeshy
Bretagne qui ne pourraient pas ecirctre maintenues (Thome et al 2007) Le maintien du trait de
cocircte en limitant les aleacuteas ne semble ainsi pas ecirctre une option eacuteconomiquement viable
Lalternative serait donc de limiter les nouvelles vulneacuterabiliteacutes Cette limitation de la
vulneacuterabiliteacute est lieacutee agrave un zonage des risques pour lavenir Cependant il est important que
les critegraveres utiliseacutes pour le zonage des risques tiennent compte agrave la fois des aleacuteas futurs ainsi
que des enjeux futurs
Certains se demandent sil ne faudrait pas attendre une certitude concernant
deacuteventuels changements climatiques avant de les prendre en compte dans la gestion des
littoraux Mecircme si la grande majoriteacute des scientifiques qui se rangent actuellement derriegravere le
GlEC saccordent sur le fait que ces changements sont plus quune simple variation naturelle
du climat un doute peut subsister Cependant Stern (2007) calcule que cela reviendrait trop
cher dattendre ce moment avant dadapter nos faccedilons de faire Attendre que les effets des
changements climatiques deviennent majeurs va augmenter de maniegravere tregraves importante les
coucircts associeacutes agrave la gestion des risques et agrave lameacutenagement (Zeidler 1997) 11 est donc
possible de supposer la mecircme majoration des coucircts pour le Queacutebec ce qui rend laction
dautant plus pressante Le Ministegravere de lAmeacutenagement du territoire et de lEnvironnement
37
de France (1997 a) met eacutegalement de lavant cet inteacuterecirct agrave agir tout de suite mecircme si certains
doutes subsistent en eacutevoquant le principe de preacutecaution qui doit reacutegir les politiques
publiques Il est important de se souvenir que dans ce domaine linaction est en fait une
action une deacutecision de ne rien faire En effet attendre de constater une eacutevolution va laisser le
temps agrave des deacuteveloppements de voir le jour et va orienter les futures deacutecisions Ne pas
prendre de deacutecision aujourd hui doit donc ecirctre deacutecideacute et consideacutereacute comme un choix parmi
dautres et non comme un simple report de choix Finalement il faut consideacuterer que comme
nous sommes deacutejagrave mal adapteacutes aux conditions climatiques et environnementales actuelles
(Forbes 2008) prendre des mesures dadaptation immeacutediatement est neacutecessaire que lon y
integravegre les changements climatiques ou non
Dans ce contexte il est inteacuteressant de voir quels sont les aspects des changements
climatiques qui sont actuellement pris en compte par les gestionnaires des zones cocirctiegraveres
1322 Prise en compte de la hausse du niveau moyen des mers
Limpact des changements climatiques sur les cocirctes est souvent eacutevalueacute par la hausse
du niveau moyen relatif des mers tant par le public (Radio-Canada 2009) que par les
experts (Paskoff 2004 a et b 2001 a et b Pethick 2001 Gornitz et al 1997 Klein et al
1999) Cette hausse a donc mieux eacuteteacute documenteacutee et connue Ceci pourrait ecirctre ducirc au fait que
pour certains chercheurs la hausse du NMR est consideacutereacutee comme le paramegravetre avec le plus
de significativiteacute concernant leacuterosion (Thome et al 2007)
laquo When sea level is rising letting nature take its course is undoubtedly the best solution wherever such an option is acceptableraquo
(Paskoff 2004 a)
La principale inclusion de la hausse du niveau marin relatif en lien avec leacuterosion des
berges deacutecoule de la regravegle de Bruun (Bruun rule) Selon celle-ci le recul des plages peut ecirctre
preacutevu en fonction de la hausse du NMR le long des plages de sable Des calculs de la hausse
des taux deacuterosion en fonction des sceacutenarios climatiques et donc de la hausse du NMR ont eacuteteacute
38
effectueacutes par Thome et al (2007) et Petick (2001) en utilisant une eacutequation directement issue
de la regravegle de Bruun En Grande-Bretagne ce calcul a eacuteteacute fait sur les taux deacuterosion moyens
par secteur mais lauteur preacutecise que ce sont des taux preacutevus potentiels et que les conditions
locales les taux deacuterosion actuels ainsi que le profil cocirctier peuvent avoir un impact important
sur le futur taux reacuteel (Thorne et al 2007) Cependant Jutilisation de cette regravegle a eacuteteacute remise
en cause comme outil de preacutediction de leacuterosion car trop peu de paramegravetres sont pris en
compte (Komar 1998) Des problegravemes concernant cette regravegle de Bruun ont eacutegalement eacuteteacute
souleveacutes par Davidson-Arnott (2005) Une application de preacutediction des taux de recul et
donc une utilisation de ce principe pour les zonages des risques deacuterosion nest ainsi possible
que dans de tregraves rares cas ce qui voit son utilisation tregraves limiteacutee
Lautre inclusion de la hausse du niveau marin relatif dans la gestion des cocirctes utilise
le modegravele dit des laquo 3 optionsraquo qui est aussi mis en avant pour geacuterer leacuterosion actuelle des
cocirctes (figure 16 de Morneau et al 2001) Les laquo3 optionsraquo que sont ladaptation
] accommodement ou le retrait sont proposeacutees par plusieurs auteurs tels que Pugh (2004)
Ressources naturelles Canada (2004) Paskoff (2001 a 2004 b) ou le GIEC (20012007 b)
(figures 115 et tableau 15) Dans un contexte de hausse du NMR la regravegle dor du zonage
des risques est deacuteloigner suffisamment les ameacutenagements du rivage pour quils restent agrave
leacutecart des menaces quimplique la hausse du niveau marin relatif durant toute leur dureacutee de
vie (Paskoff 2001 b)
39
1
eunenl Su Leyel
RETREAT ACCOMMODAn PRouer
Buildings
le
hfu bullbullbull middot~i -middot-11 1-bullbulltwlIl ~$_~ -1
co a CrOpt a N
== ~--t o fil co a Pugh2DD4
Figure 115 Diffeacuterentes strateacutegies de la socieacuteteacute face agrave la hausse du niveau marin relatif
(agrave gauche) 1a reacutesistance dure (digues enrochement mur ) Jb reacutesistance douce (apport artificiel de seacutediments) 1c contre-attaque (remblaiement) 2 recul (deacuteplacement des constructions (agrave droite) Les strateacutegies peuvent ecirctre regroupeacutees en 3 cateacutegories retrait accommodement ou protection Les trois options ne sont pas toujours possibles
Tableau 15 Strateacutegies dadaptation aux aleacuteas pour les zones cocirctiegraveres
Option dadaptation Objectif Exemple ~-----~-------_----------
Protection Tenter de preacutevenir les effets de la mer sur la terre Construction douvrages longhudinaux alimentation des plages
Accommodement Modifier les activheacutes humaines et linfrastructure Construction de batiments sur pilotis production agricole en fonction du changement du niveau de la mer axeacutee sur des cultures reacutesistantes au sel et aux inondations
Retrait Ne pas essayer de proteacuteger les terres contre Abandon des terres lorsque les conditions lempieacutetement de la mer deviennent intoleacuterables
(Source Ressources naturelles Canada 2004)
Le GIEC propose eacutegalement une meacutethode dadaptation aux changements climatiques
dans les zones cocirctiegraveres mais celle-ci est eacutegalement baseacutee sur le seul critegravere de la hausse du
niveau marin relatif (Klein et al 1999)
40
Toutes ces solutions sont mises de lavant comme un modegravele dadaptation vis-agrave-vis
des changements climatiques dans leur inteacutegraliteacute bien quelles ne se basent que sur la hausse
du NMR Ceci peut provenir de la plus grande preacutecision des donneacutees de hausse du NMR due
agrave sa relative faciliteacute de modeacutelisation
1323 Prise en compte des autres paramegravetres
Le modegravele des laquotrois optionsraquo pourrait eacutegalement sappliquer agrave tous les paramegravetres
et non uniquement agrave la hausse du niveau marin relatif mais cela en augmenterait la
complexiteacute En effet avec les nouvelles connaissances sur la dynamique cocirctiegravere les impacts
des changements climatiques devraient eacutegalement ecirctre abordeacutes agrave laide dautres paramegravetres
climatiques et en combinant les processus marins et continentaux (Bernatchez et Dubois
2008 Bernatchez et al 2008 a) Cette derniegravere approche permet en effet de faire des
analyses mu Itirisques et dameacuteliorer lanticipation des reacuteponses des systegravemes cocirctiers aux
aleacuteas et aux changements climatiques (Fairbank et Jakeways 2006 McInnes 2006)
Plusieurs autres modifications de paramegravetres pourraient ecirctre prises en compte pour
lameacutenagement des cocirctes dans un contexte de variations climatiques Cependant les
recherches portant sur les connaissances des tempecirctes futures des redoux de la freacutequence et
de lintensiteacute des aleacuteas ne sont pas encore transfeacutereacutees dans la sphegravere de la science appl iqueacutee
ni de la gestion des zones cocirctiegraveres et lameacutenagement Au Queacutebec une seule eacutetude qui fait le
lien entre le climat sous ses multiples facettes et leacuterosion cocirctiegravere existe (Bernatchez et al
2008) La difficulteacute agrave prendre en compte ces autres modifications tient agrave limportance des
effets locaux dans les preacutevisions et au fait que la production de reacutesultats nest possible que
pour un lieu preacutecis et avec un investissement tregraves important
41
14 Efficaciteacute agrave court et long terme des modes de gestion actuels
Afin de choisir judicieusement entre les multiples possibiliteacutes qui soffrent aux
gestionnaires il serait neacutecessaire de posseacuteder des eacuteleacutements de comparaison deacutevaluation des
zonages En effet entre plusieurs possibiliteacutes comment deacuteterminer celle qui sera la plus
efficace pour notre secteur dameacutenagement
141 Choisir entre les diffeacuterentes possibiliteacutes dune mecircme meacutethode
Concernant les modegraveles dameacutenagement agrave choix multiples peu dauteurs deacutecrivent
les eacuteleacutements qui permettraient de diffeacuterencier les options quil serait preacutefeacuterable dadopter
selon les secteurs et les situations Pour Dean et Dalrymple (2004) les choix possibles entre
les diffeacuterentes options de gestion de la cocircte peuvent se faire en tenant compte de plusieurs
paramegravetres (figure 116)
Option
Factor Magnitude Retreat Nourlsh Armor
Long-lcrm Erosion Rate High Low
XCI
X Upland Economie
Uase High Low X
X
Protecting Historie Structures X X
Protecting Vital Infrastructure X X
Equity Matters Involved X X
a Unless reduction in LTSCR possible
Dean et Dalrymple 2004
Figure 116 Facteurs affectant le choix parmi les trois options dameacutenagement
Dapregraves ces auteurs les strateacutegies dameacutenagement qui devraient ecirctre abordeacutees sont retrait
engraissement de la plage ou structures rigides de protection (figure 119) Dans cet ouvrage
reacutecent les auteurs reacuteservent les structures rigides de protection (armor) aux situations dans
42
lesquelles il nest pas possible de faire autrement agrave savoir si des lieux historiques des
infrastructures vitales ou si leacutequiteacute sont menaceacutes Ceci ne semble pas pour le moment ecirctre
lusage geacuteneacuteral ni des populations ni des gestionnaires Pour faire la diffeacuterence entre le retrait
(retreat) et les recharges en sable (nourish) ils se basent sur deux critegraveres le taux de recul agrave
long terme etou la valeur eacuteconomique des terres menaceacutees Des chiffres de taux de recul sont
eacutevoqueacutes agrave partir desquels les solutions semblent les mieux adapteacutees dapregraves les auteurs Pour
parler de taux de recul faible il faut que celui-ci soit infeacuterieur agrave 07 m par an dans ce cas un
engraissement de la plage est preacuteconiseacute Et pour parler de taux eacuteleveacute il faut quil soit
supeacuterieur agrave 2 agrave 3 megravetres par an dans ce cas cest un retrait qui est preacuteconiseacute Cela laisse donc
une marge de manœuvre importante pour les deacutecideurs qui peuvent alors uti liser la valeur
eacuteconomique de larriegravere-cocircte pour baser leur choix (mecircme sil ny pas de valeurs
eacuteconomiques preacuteciseacutees) Mais on agit ici toujours de maniegravere reacuteactive une fois que le
problegraveme et le risque pour les infrastructures sest manifesteacute Ce modegravele deacutecisionnel doit
cependant ecirctre adapteacute aux cocirctes queacutebeacutecoises en y ajoutant dautres critegraveres car la recharge
nest pas possible dans tous les milieux (falaises notamment) et possegravede un coucirct qui peut ecirctre
important De plus le problegraveme de choix se pose lorsque les taux deacuterosion se situent agrave
linteacuterieur dune fourchette (entre 07 et 2 rnan) Lanalyse coucirctavantage nest pas proposeacutee
mais permettrait daffiner les deacutecisions
142 Comparer des possibiliteacutes de zonage
Eacutetant donneacute la multitude doptions dameacutenagement cocirctier qui soffre il est important
didentifier quel serait le meilleur zonage pour une zone cocirctiegravere en particulier Diffeacuterents
eacuteleacutements de comparaison pourraient alors ecirctre retenus tels que le coucirct de mise en place et
deacutelaboration le coucirct dune anticipation face agrave celui dune reacuteaction posteacuterieure le nombre de
bacirctiments agrave risque les limitations eacuteconomiques non neacutecessaires Linteacuterecirct collectif face agrave
linteacuterecirct particulier pourrait aussi ecirctre pris en compte Le fait que la gestion se doit decirctre
reacutealiseacutee en fonction de linteacuterecirct du groupe et non dune personne en particulier devrait ecirctre
mis en avant Les comparaisons devraient se faire avec dautres zonages ou avec dautres
actions ou inactions possibles Quelques comparaisons eacuteconomiques existent entre action et
43
inaction agrave savoir celle de Stern (2007) agrave une eacutechelle mondiale ou celle de Peng et al (2006) agrave
propos de la comparaison entre limplantation dun plan de gestion inteacutegreacutee de la zone cocirctiegravere
en Chine versus linaction Cependant il nexiste pas encore de litteacuterature sur ce sujet agrave une
eacutechelle locale pour aider les deacutecideurs agrave faire des choix entre deux actions Ainsi il ny a pas
de meacutethodologie sur laquelle se baser pour identifier quels eacuteleacutements il faut consideacuterer lors de
ce choix
Morneau et al (2001) PoJomeacute et al (2005) ainsi que Cooper et McKenna (2008)
eacutevoquent lutilisation de la meacutethode danalyse coucirctbeacuteneacutefice pour choisir la mei lIeure option
dameacutenagement Cependant cette meacutethode reste plus adapteacutee agrave la comparaison de solutions
laquo postraquo probleacutematique quagrave la comparaison de solutions de zonages qui doivent se faire en
amont De plus cest encore une meacutethode en deacuteveloppement pour laquelle il n y a pas de
consensus sur quels seraient les eacuteleacutements agrave consideacuterer biens mateacuteriels beacuteneacutefices non
moneacutetaires reacutesultant de la localisation avantage lieacute agrave lutilisation de la plage prix dun
eacutecosystegraveme sain coucirct dun deacutesagreacutement visuel prix lieacute agrave une tranquilliteacute desprit (Cooper
et McKenna 2008)
Un choix ne serait plus neacutecessaire si lon connaissait avec preacutecision leacutevolution
certaine de la cocircte Il est donc possible de se demander sil serait possible dutiliser des
modegraveles 3D pour preacutedire leacutevolution des systegravemes et apporter des solutions preacutecises aux
ameacutenagistes en leur fournissant des donneacutees deacutevolution pour chaque secteur
Malheureusement les processus naturels et leurs interactions sont encore trop complexes
pour permettre une telle utilisation des modegraveles 3D (Whitehouse et Sutherland 2001) Ainsi
choisir le zonage le plus efficace parmi des options theacuteoriques est toujours indispensable
143 Deacutefinir un horizon dameacutenagement
Un eacuteleacutement important agrave consideacuterer lors du choix du zonage est son horizon de
gestion En effet il peut varier consideacuterablement entre 20 30 50 voir 100 ans ou ne pas ecirctre
deacutefini Dans lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges sur la Cocircte-Nord (Dubois et al
44
2005) deux horizons sont utiliseacutes agrave savoir 30 ans dans les zones municipales et 100 ans dans
les secteurs hors des municipaliteacutes (soit les terres gouvernementales) Dautres utilisent un
horizon de 50 ans notamment en raison de sa concordance avec la peacuteriode utiliseacutee pour les
modegraveles de preacutevision climatique ou encore avec la dureacutee de vie de certaines infrastructures
(Bernatchez et al 2008 a Winckel et al 2008 Clark 1996) Dautres procircnent 100 ans
comme Davidson-Arnott (2005) laquo It seems prudent to take 100 years as the horizon for most
planning exercises in the coastal zone and as a reasonable goal for the development of
integrated coastal zone management raquo Le choix entre ces diffeacuterents horizons nest pas
discuteacute et est donc laisseacute agrave la discreacutetion des deacutecideurs selon leurs objectifs et la dureacutee de vie
preacutevue des constructions (habitation hocircpital voie de communication ) Geacuteneacuteralement
utiliser un horizon dameacutenagement de lordre de 50 ans pourrait ecirctre agrave privileacutegier compte
tenu des cycles de vie des bacirctiments (Sorensen et McCreary 1990) des possibiliteacutes
eacuteconomiques ainsi que des possibiliteacutes de projections climatiques et des aleacuteas
Des horizons de mise agrave jour des zonages sont eacutegalement proposeacutes par plusieurs
auteurs afin de rendre les plans de gestion plus modulables (Clark 1996 Stewart et al 2003
Paskoff 2004) Un recalcul peacuteriodique de la zone deacuterosion tous les 5 ou 10 ans serait ainsi
souhaitable (Clark 1996) Le recalcul pourrait aussi ecirctre effectueacute agrave mi-terme de l horizon de
gestion ainsi que peu avant le terme (Dubois et al 2005) afin de prendre en compte agrave la fois
le deacuteplacement du trait de cocircte (pour reacuteajuster lemplacement du zonage) et les modifications
dans les processus
Ainsi si la litteacuterature sattardant agrave la reacuteduction et agrave ladaptation aux risques semble
saccorder sur le fait que le zonage est un bon outil il ne ressort pas de consensus sur la
maniegravere dopeacuterer ce zonage ni sur quels eacuteleacutements le baser Plusieurs meacutethodes sont ainsi
exposeacutees selon les endroits et selon les auteurs sans toutefois quil se deacutegage deacuteleacutements
permettant de privileacutegier lune ou lautre II nexiste pas deacutetude qui mesure limpact de la
mise en place dun zonage sur leacutevolution de loccupation des terres et sur leacutevolution des
risques pour une popu lation Ce meacutemoire sattachera donc agrave combler ces lacunes pour
contribuer agrave une meilleure gestion des risques littoraux dans le contexte actuel de
changements climatiques
CHAPITRE 11
MEacuteTHODOLOGIE
La meacutethodologie utiliseacutee sappuie sur une caracteacuterisation preacutecise de lenvironnement
de la municipaliteacute de Perceacute tant dun point de vue physique quhumain Cela permettra de
reacutepondre efficacement aux deux objectifs principaux de ce projet qui sont de connaicirctre tant
les impacts que lefficaciteacute des zonages des risques
Lapproche utiliseacutee comprend ainsi Jeacutevolution du secteur deacutetude [inteacutegration des
changements environnementaux la comparaison des zonages leacutevaluation des coucircts lieacutes aux
risques cocirctiers la deacutemarche des rencontres avec le milieu et enfin un traitement de toutes
ces informations au sein dun systegraveme dinformation geacuteographique
46
21 Caracteacuterisation de la cocircte agrave [eacutetude
La caracteacuterisation physique de la cocircte du secteur agrave leacutetude se base sur la distinction
de segments homogegravenes dapregraves leur nature geacuteomorphologique Cette segmentation a eacuteteacute
eacutelaboreacutee par le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (UQAR)
Pour cela plusieurs caracteacuteristiques sont releveacutees (tableau 21) Elle a eacuteteacute effectueacutee sur le
terrain en 2006 et compleacuteteacutee agrave laide de videacuteographies obliques heacuteliporteacutees du secteur
(Environnement Canada 2005) et des cattes geacuteologiques Le trait de cocircte a eacuteteacute traceacute sur les
orthophotographies au 1 40000 de 2001 dans un systegraveme dinformation geacuteographique
(ArcGIS 91 et 92) Il a eacuteteacute diviseacute en 146 segments dont la longueur varie entre 6 megravetres et
69 kilomegravetres Le trait de cocircte correspond au sommet des falaises dans les secteurs concerneacutes
ou agrave la limite de la veacutegeacutetation pour la flegraveche littorale et les terrasses de plage
Tableau 21 Caracteacuteristiques de la cocircte recueillies lors de la segmentation
Caracteacuteristique Utilisation Type de cocircte Faciegraves littoral geacuteomorphologie de la cocircte eacutenergie de la cocircte
Hauteur Aleacuteas potentiels (possibiliteacute de mouvements de masse) Lithologie Dureteacute possibiliteacute dalteacuteration prise en charge des seacutediments
Meacutecanismes deacutevolution de la cocircteProcessus actifs rythme de recul causes de leacuterosion
Etat deacutequilibre du systegravemePlage alleacutenuation de ]eacutenergie des vagues
Largeur Quantiteacute de seacutediments preacutesents eacutetat du systegraveme Pendage des couches
Types daleacuteas preacutesents (glissements en plans vs eacutecroulement)rocheuses
Artificialiteacute Probleacutematique de leacuterosion (type et eacutetat) (impacts potentiels Qualiteacute de lentretien)
Alteacuteration de la roche Type et intensiteacute des processus actifs fragiliteacute de la roche(qualitatif)
Etat de la cocircte Etat vis-agrave-vis de leacuterosion
La caracteacuterisation fine des falaises rocheuses a eacuteteacute reacutealiseacutee au moyen de visites sur le
terrain de videacuteographies aeacuteroporteacutees et de cartes geacuteologiques Le degreacute dalteacuteration des
roches est une eacutevaluation qualitative du degreacute de fragilisation des roches et de leur
effritement Le pendage repreacutesente linclinaison des couches seacutedimentaires preacutesentes dans les
roches au niveau de la falaise
47
Une caracteacuterisation de loccupation humaine de la cocircte a eacutegalement eacuteteacute effectueacutee
Elle visait agrave identifier de maniegravere lineacuteaire quelles eacutetaient les formes doccupations humaines
preacutesentes sur larriegravere-cocircte Pour cela une bande de 150 megravetres en arriegravere du trait de cocircte a
eacuteteacute utiliseacutee Les diffeacuterentes cateacutegories doccupation possible sont patrimoniale service
public industrielle reacutecreacuteative portuaire commerciale (tant commerces locaux que
touristiques) villeacutegiature (chalets) reacutesidentielle voie de communication (une sous-cateacutegorie
a eacuteteacute effectueacutee entre la voie ferreacutee la route nationale 132 et les voies locales) naturelle
friche et agricole Eacutetait toujours retenue la premiegravere occupation agrave proximiteacute de la cocircte En cas
de double utilisation loccupation principale eacutetait consideacutereacutee La caracteacuterisation a eacuteteacute reacutealiseacutee
agrave laide des orthophotographies au 140000 du secteur ainsi que du trait de cocircte du LDGIZC
Loccupation humaine a eacuteteacute inventorieacutee agrave laide du rocircle deacutevaluation fonciegravere fourni par le
MAMR (2006) de la couche des voies de communication de la base de donneacutees
topographiques au 1120000 du Queacutebec de Jinterpreacutetation des photographies aeacuteriennes ainsi
que des connaissances acquises sur le terrain
22 Eacutevolution du secteur deacutetude
Afin de comprendre au mieux comment la cocircte est susceptible deacutevoluer dans le
futur il est neacutecessaire de connaicirctre et de comprendre son eacutevolution passeacutee Leacutevolution du
secteur deacutetude a eacuteteacute reacutealiseacutee agrave laide de couvertures de photographies aeacuteriennes datant des
anneacutees 1934 1963 1975 1980 1992 (geacuteoreacutefeacuterencement de Bernatchez et al 2008 a agrave laide
des orthophotographies de 2001) ainsi que des orthophotographies de 2001
22 Eacutevolution historique de loccupation du territoire
Loccupation des terres a eacuteteacute deacutetermineacutee par photo-interpreacutetation pour une bande
cocirctiegravere dune largeur de 1 km agrave partir de la ligne de rivage de 2001 (carte 21) Afin de rendre
les comparaisons possibles entre toutes les anneacutees les zones manquantes pour au moins une
48
couverture de photographies ont eacuteteacute supprimeacutees de lanalyse pour toutes les autres anneacutees
Ainsi une zone de 3 483 hectares a eacuteteacute caracteacuteriseacutee
Une telle analyse diachronique de photographies aeacuteriennes a eacutegalement eacuteteacute utiliseacutee
par Robin et Verger (1996) en France entre 1960 et 1990 Leur analyse ne seacutetendait
cependant que dans les 500 premiers megravetres longeant les cocirctes et visait seulement leacutevolution
de lurbanisation
Pour chaque couverture de photographies la position et le type des voies de
communication la localisation des uniteacutes durbanisation (bacirctiments) les superficies boiseacutees
ainsi que les superficies en friche et les terrains agricoles ont eacuteteacute deacutelimiteacutes Ces eacuteleacutements
geacuteographiques ont eacuteteacute repreacutesenteacutes par numeacuterisation de polygones de polylignes et de points
dans ArcGIS 91 et 92 De plus gracircce agrave des photographies aeacuteriennes obliques de 1927
(BANQ 2009) et au rocircle deacutevaluation fonciegravere de 2006 (MAMR) il a eacuteteacute possible en plus du
nombre de caracteacuteriser leacutevolution du type de bacirctiments pour deux secteurs (en jaune sur la
carte) agrave savoir le village de Perceacute et celui de Cap-dEspoir au niveau de lancien quai
(carte 21)
49
Secteur agrave leacutetude Correspond au 1er km agrave partir de la ligne de rivage (sauf lacune de photographies aeacuteriennes)
Secteur deacutetude de preacutecision Il Correspond aux villages de Perceacute el de L-I Cap-dEspoir (eacutetude approfondie gracircce
aux photographies obliques)
NI o 1250 2500 5000 __-====- megravetres
Cartographie Susan Drejza 2009 + Carte 21 Zones utiliseacutees pour la photo-interpreacutetation
50
222 Eacutevolution de la cocircte
La position des anciens traits de cocircte provient du Laboratoire de dynamique et de
gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de lUQAR et a eacuteteacute obtenue agrave laide des photographies
aeacuteriennes geacuteoreacutefeacuterenceacutees ou des orthophotographies (Bernatchez et al 2008 a) Cela a
permis de calculer les taux de recul historique du trait de cocircte provoqueacutes par leacuterosion
cocirctiegravere La meacutethode retenue pour cette analyse a eacuteteacute de comparer le trait de cocircte avec une
ligne fixe en arriegravere-cocircte afin de minimiser les marges derreur (Bernatchez et al 2008 a) Le
secteur de Cannes-de-Roches (voir carte 32) na pas pu ecirctre utiliseacute car les distorsions dues
aux parois verticales abruptes eacutetaient trop importantes ce secteur est donc exclu de notre
analyse Nous utiliserons ici les donneacutees produites par cette eacutetude
Les taux de recul actuels de la cocircte reacutesultent dun reacuteseau de suivi implanteacute depuis
2005 par le Laboratoire de dynamique et de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres de lUQAR
Ces taux releveacutes annuellement sont mesureacutes agrave laide de 49 bornes repegraveres installeacutees agrave une
distance fixe en arriegravere du trait de cocircte (Bernatchez 2006)
Concernant lenvironnement humain cest principalement lartificialisation de la
ligne de rivage qui sera utiliseacutee Leacutevolution des ouvrages de protection sur la ligne de rivage
a eacuteteacute effectueacutee par photo-interpreacutetation par Friesinger (2009)
23 Projection de leacutevolution preacutevue de la cocircte
Des projections deacutevolution cocirctiegravere pour lhorizon 2050 ont eacuteteacute utiliseacutees (reacutealiseacutees par
Bernatchez et al 2008 a) Celles-ci incluent notamment les impacts de plusieurs
changements de tenvironnement physique tels que les preacutecipitations (quantiteacute et cateacutegorie)
les tempeacuteratures les redoux hivernaux les tempecirctes et les glaces de mer Lanalyse des
donneacutees brutes a eacuteteacute effectueacutee par des groupes de recherche et des experts speacutecialiseacutes dans
ces domaines (Senneville et Saucier 2008 Jolivet et Bernatchez 2008) Plusieurs sceacutenarios
deacutevolution ont eacuteteacute deacutefinis agrave savoir un sceacutenario optimiste (S 1) tablant sur une poursuite de
51
leacuterosion telle quelle a eu cours en moyenne depuis 1934 un sceacutenario modeacutereacute (S2) et un
sceacutenario pessimiste (S3) (tableau 22) Parmi les trois sceacutenarios proposeacutes pour chaque
segment il a eacuteteacute choisi le sceacutenario qui serait le plus probable compte tenu des modifications
environnementales appreacutehendeacutees (Bernatchez et al 2008 a) Ce sceacutenario le plus probable
(SP) sera utiliseacute dans cette eacutetude comme reacutefeacuterence pour lemplacement du trait de cocircte en
2050
Tableau 22 Sceacutenarios deacutevolution de la cocircte pour 2050
Sceacutenarios pour 2050 Description
51 Sceacutenario optimiste Il ny aura pas de modification de leacuterosion cocirctiegravere en Taux de deacuteplacement moyen historique de la ligne raison des changements climatiques La sensibiliteacute de rivage (entre les photos les plus anciennes et les du littoral aux changements climatiques sera faible plus reacutecentes) ou nulle
52 Sceacutenario modeacutereacute
Taux deacuterosion moyen mesureacute pour un intervalle de Il Y aura une probable acceacuteleacuteration de leacuterosion 10 agrave 15 ans ougrave leacuterosion a eacuteteacute la plus intense parmi cocirctiegravere en raison des changements climatiques toutes les peacuteriodes
53 Sceacutenario pessimiste
Taux moyens des valeurs supeacuterieures agrave la moyenne Il Y aura une acceacuteleacuteration eacuteleveacutee de leacuterosion cocirctiegravere des taux de recul pour un intervalle de 10 ou 15 ans en raison des changements climatiques et des ougrave leacuterosion a eacuteteacute la plus intense parmi toutes les facteurs anthropiques aggravants peacuteriodes
Modifiumleacute de Bernalchez et al (2008 b)
24 Comparaison des zonages
Diffeacuterents zonages potentiels ou appliqueacutes dans le secteur (tableau 13) ont eacuteteacute
cartographieacutes avec preacutecision dans un Systegraveme dInformation Geacuteographique (SIG) afin de
pouvoir les analyser et les comparer Le logiciel utiliseacute est ArcGIS (version 91 et 92)
Certains des zonages ont ducirc ecirctre adapteacutes agrave la geacuteomorphologie du littoral de Perceacute mais
lesprit et lhorizon de gestion du zonage initial ont eacuteteacute respecteacutes
Le zonage eacutelaboreacute pour la Cocircte-Nord (Dubois et al 2005) a ducirc ecirctre adapteacute aux
particulariteacutes de la Gaspeacutesie car les falaises rocheuses de Perceacute sont constitueacutees de roches
seacutedimentaires alors que celles de la Cocircte-Nord sont formeacutees de roches igneacutees Les auteurs
52
avaient donc conseilleacute une eacutetude plus approfondie des secteurs de cocircte agrave falaises de roche
seacutedimentaire mais ne proposaient pas une marge fixe pour ce type de cocircte (Dubois et al
2005) La diffeacuterence dans la reacutesistance agrave leacuterosion est importante Ainsi les aleacuteas sont
dintensiteacutes variables Les principes de gestion et de marges de seacutecuriteacute deacuteveloppeacutes sur la
Cocircte-Nord ne peuvent donc pas tous ecirctre repris tels quels sur la peacuteninsule gaspeacutesienne mais
devront ecirctre adapteacutes en conservant lesprit dorigine Sur la Cocircte-Nord le recul des falaises
nest pas significatif (sur une longueur de vie humaine) cest pour cela que les marges sont
seulement de 10 ou 15 megravetres Ces marges sont suffisantes dans le cas dune stabi liteacute du trait
de cocircte pour ecirctre suffisamment eacuteloigneacute des vagues et des influences maritimes majeures
Cependant en Gaspeacutesie le recul de la ligne de rivage subit une variation spatiale due agrave
leacuterosion Deux eacutetapes dadaptation du zonage de la Cocircte-Nord sont donc neacutecessaires pour
ces falaises seacutedimentaires 1) preacutevoir ougrave sera le trait de cocircte dans 30 ans selon la moyenne
des taux de reculs supeacuterieurs et 2) ajouter 15 megravetres pour que les constructions soient
toujours seacutecuritaires dans 50 ans (voir annexe 3 tableau reacutecapitulatif des taux modifieacute de
Dubois et al 2005)
Les comparaisons effectueacutees entre les zonages agrave leacutetude et leacuterosion la plus probable (SP) ont
permis de deacuteterminer (figure 21)
des superficies non zoneacutees par les diffeacuterentes lois dameacutenagement mais qui seront agrave
risque dans le futur lintensiteacute de leacuterosion future est sous-estimeacutee dans ces zones
des superficies zoneacutees agrave tOIt par les diffeacuterentes lois dameacutenagement agrave contrario
lintensiteacute du zonage de ces secteurs est surestimeacutee
des zones dadeacutequation du zonage avec les projections des futures conditions cocirctiegraveres
(adeacutequation totale ou quasi totale)
53
Surface agrave risque mais non zoneacutee
Surface soustraite agrave un deacuteveloppement
Adeacutequation du zonage et de
leacutevolution probable
Eacutevolution probable
Zonage agrave comparer
Infrastructure de protection (promenade municipale mur )
Figure 21 Comparaison des zonages avec leacutevolution probable du trait de cocircte
25 Eacutevaluation des coucircts
Afin deacutetablir les conseacutequences financiegraveres possibles relieacutees agrave la perte des
infrastructures agrave risque dans la zone cocirctiegravere une eacutevaluation de leur valeur et de leur type a eacuteteacute
effectueacutee Les infrastructures prises en compte pour cette eacutevaluation sont le cadre bacircti ainsi
que les voies de communication Agrave laide dun SIG tous les eacuteleacutements inclus dans les
peacuterimegravetres affecteacutes par leacuterosion future ont eacuteteacute recenseacutes selon le sceacutenario probable envisageacute
ainsi quen fonction des diffeacuterents zonages possibles (Drejza et Bernatchez 200S)
54
Le deacutecompte de ces eacuteleacutements leur localisation et leur typologie proviennent des donneacutees
suivantes
le rocircle deacutevaluation fonciegravere fourni par le MAMR (2006) qui comprend la localisation
de chaque uniteacute deacutevaluation fonciegravere sa valeur et son type dutilisation
un inventaire des bacirctiments reacutealiseacute par photo-interpreacutetation eacutetant donneacute quune uniteacute
deacutevaluation municipale peut comprendre plusieurs bacirctiments ou aucun
la couche des voies de communication de la base de donneacutees topographiques au
120000 du Queacutebec (localisation et typologie) ainsi que le traccedilage effectueacute pour mettre
agrave jour ces voies de communication et les voies ferreacutees agrave laide des orthophotographies
de 200
Par la suite le coucirct de ces infrastructures a eacuteteacute calculeacute agrave laide des donneacutees suivantes
la valeur de chaque uniteacute du rocircle deacutevaluation fonciegravere soit le bacirctiment le terrain et
limmeuble (ensemble de luniteacute soit le terrain et le bacirctiment)
la valeur moyenne de reconstruction des routes selon leur type utiliseacutee par le ministegravere
des Transports du Queacutebec pour les routes dont il a la charge (Labbeacute D ingeacutenieur au
MTQ communication personnelle 2007)
la valeur de reconstruction moyenne des routes municipales selon leur type (Andreacute
Fortin de Progest-Gapseacute firme dingeacutenieurs-conseils communication personnelle
2007)
la moyenne des valeurs estimeacutees de reconstruction de la voie ferreacutee (Olivier Demers
Corporation des Chemins de fer de la Gaspeacutesie communication personnelle 2007)
26 Rencontres avec le milieu
Des rencontres avec le milieu ont eu lieu dans le but deffectuer une validation des
donneacutees existantes et de connaicirctre leurs besoins et enjeux Pour cela des entrevues ont eacuteteacute
reacutealiseacutees avec des repreacutesentants le responsable de lameacutenagement de la MRC (Feacutelix Caron)
le directeur de lurbanisme et responsable des permis de construction de la municipaliteacute
(Ghislain Pitre) et la repreacutesentante de lassociation laquoConservation de la natureraquo (Geneviegraveve
Leroux) Une participation agrave la consultation publique concernant le nouveau scheacutema
55
dameacutenagement de la MRC (II mars 2008) a eacutegalement permis de connaicirctre directement
lavis de la population Il a eacutegalement eacuteteacute possible de participer agrave la table de concertation que
le consortium Ouranos avait mise en place avec tous les repreacutesentants du milieu (19 juin
2007) Enfin une participation agrave un atelier de formation et deacutechanges sur leacuterosion organiseacute
le 17 avril 2008 par le comiteacute ZIP Baie des Chaleurs et le LDGIZC de lUQAR (Belzile
2008) a permis de recueillir plusieurs avis et besoins Le but de ces entrevues et rencontres
eacutetait de mieux comprendre dans quelle mesure le zonage des risques est appliqueacute compris et
expliqueacute agrave la population et dans quelle mesure il a un impact socio-eacuteconomique ainsi quun
impact sur la protection faunique et fJoristique des habitats cocirctiers
27 Traitement des donneacutees dans un SIG
Les multiples informations recueillies ont eacuteteacute traiteacutees dans un SIG agrave laide dArcGIS
91 puis 92 Ce puissant outil danalyse des donneacutees dans un cadre de reacutefeacuterence spatiale a
permis lextraction de nombreuses donneacutees secondaires Il permet en effet la superposition et
la recherche de proximiteacute Lutilisation des SIG pour ce type de probleacutematique de gestion
semble ecirctre une meacutethode reconnue (Klein el al 1999 et 2001 ZeidJer 1997 Lajoie 2006
Tolvanen et Kalliola 2008) En effet les SIG sont un outil puissant dinteacutegration de multiples
donneacutees et de leurs repreacutesentations spatiales
laquo Appropriate frameworks such as Geographic Information System (GIS) are strongly advised in ICM [integrated coastal management] applications primarily for coastal data management and database support Once arranged a GIS system can be employed for a good many destinations serving the purpose of both vulnerability assessments ICM planning and other projects in the coastal zoneraquo (Zeidler 1997 p49)
Les traitements qui ont eacuteteacute effectueacutes comprennent une panoplie doutils et danalyses
spatiales diffeacuterents Divers types de fichier de formes (ou shapefiles) ont eacuteteacute utiliseacutes agrave savoir
des points correspondants aux bacirctiments des polylignes correspondants aux voies de
communication et au trait de cocircte et des polygones correspondants aux possibiliteacutes
deacutevolution de la cocircte aux zonages et agrave loccupation humaine du territoire Les propositions
de marges preacutesenteacutees par les zonages ont eacuteteacute transposeacutees en polygones agrave laide de zones
56
tampons partant du trait de cocircte le plus reacutecent et le plus preacutecis existant pour le secteur Les
outils de superpositions spatiales (clip erase) et de proximiteacute (buffer select by attributes) ont
permis dextraire de multiples donneacutees deacutecompte des bacirctiments inclus dans les diverses
propositions de zonage longueur de voies de communication agrave proximiteacute de la cocircte
proximiteacute des infrastructures vis-agrave-vis de la cocircte Les superficies des zonages ont eacuteteacute
calcu leacutees et compareacutees afin de deacuteterminer pour chaque segment ladeacutequation ou non du
zonage avec leacutevolution future de la cocircte
CHAPITRE III
DESCRIPTION DU SITE DEacuteTUDE
Afin de reacutepondre aux objectifs du preacutesent meacutemoire une eacutetude de cas a eacuteteacute reacutealiseacutee
Le territoire deacutetude preacutesente 706 km de cocirctes et se trouve dans la MRC du Rocher-Perceacute
dans la reacutegion administrative de Gaspeacutesie-Icircles-de-la-Madeleine (carte 31) dans lEst du
Queacutebec (Canada) Le territoire agrave leacutetude se situe plus preacuteciseacutement dans la municipaliteacute de
Perceacute entre la pointe Saint-Pierre au nord et le cap dEspoir au sud (carte 32)
Queacutebec
bull Perceacute __eacuteoI bullQutboc RmouslO
n cgt l (1)
w N
t ecirc ( VJ
0shy(1) Pointe-Saint-Pierre
cgt N o l (1)
Cannes-de-Roches
0shy(1)
2 0shy(1)
0shy(1)
~ () (1)
Cap-Despoir
Village de Perceacute ~~
ltlt0ltjY
1-0~~ Leacutegende
-shy Routes et rues
++ Voie terreacutee
~ bull Bacirctiments
Fond de carte base de donneacutees topographiques du Queacutebec au 120000 lYonaagraventuœ p ~
~ 1250 2 500 3750 5 o~
Cartographie Susan Orejza 2009 VI 00
59
3] Contexte physique
3 J Caracteacuteristiques geacuteomorphologiques
bull Types de cocirctes
Le trait de cocircte est pour plus de 55 constitueacute de falaises rocheuses (tableau 31 et
carte 33) Les autres types de cocircte sont les terrasses de plage qui se retrouvent
principalement dans le fond des anses rocheuses ou des zones abriteacutees (en 17 endroits sur le
territoire) et une flegraveche littorale qui repreacutesente agrave elle seule 15 de la longueur totale de la
cocircte En arriegravere de la flegraveche littorale se trouve une cocircte agrave marais maritime qui compte pour
20 de la longueur totale de la cocircte La flegraveche ainsi que Je marais maritime quelle protegravege
sont appeleacutes laquobarachois raquo dans Je vocabulaire reacutegional La longueur des cocirctes correspond agrave
leur longueur avant la modification humaine cest-agrave-dire sans le surplus lieacute aux
infrastructures portuaires (quais digues jeteacutees installations industrielles) qui occupent 4 567
megravetres de rivage
Tableau 31 Types de cocircte du secteur deacutetude
Longueur Type de cocircte m
Falaise rocheuse 38949 553 Terrasse de plage 6114 87 Flegraveche littorale 11 196 159 Marais maritime 14181 201
TOTAL 70440 100
Voir deacutefinition des termes en Annexe 1
Les proportions des divers types de cocircte sont comparables agrave celles observeacutees dans le
reste de la baie des Chaleurs (LDGIZC 2009) et du Queacutebec maritime laurentien (Bernatchez
et Quintin 2005) tel quexposeacute au tableau 32 Cela rend donc le secteur deacutetude repreacutesentatif
dune situation plus reacutegionale
60
Tableau 32 Reacutepartition des types de cocircte selon les secteurs consideacutereacutes (pourcentage de la longueur de cocircte)
Type de cocircte Perceacute Baie des Chaleurs Queacutebec maritime Falaise rocheuse 55 46 50 Flegraveche littorale 16 18 5
Terrasse de plage 9 13 17 Marais maritime 20 20 10 Cocircte deltaiumlque 0 3 15
Autre 0 0 3 (Source LDGIZC 2009 et Bernatchez et QUIntIn 2005)
LongueurType de cocircte Pictogrammem
Falaise rocheuse 38948 5521
Terrasse de plage 6114 867
Flegraveche littorale 11 195 1587
Marais maritime 14180 2010
Anificialiseacute (port) 106 015 TOTAL 70545 100
LAnse-agrave-Beaufils
-zttKR 0 2 500 5000
Fond de Clt1rte base de donnees topographiques du QUQbec au 120000 ~ megravetres Donnees LOGieZ Universiteacute du Queacutebec agrave Rimouski Cartographie Susan OreJZa 2009
Carte 33 Types de cocircte de Perceacute
bull Geacuteologie reacutegionale
Les formations rocheuses du secteur sont toutes dorigine seacutedimentaire (tableau 33) Ainsi
bien que presque la moitieacute des cocirctes soit de nature rocheuse cela ne signifie pas une absence
de processus naturels
61
Tableau 33 Lithologie des falaises rocheuses de Perceacute
Lithologie des falaises Longueur (m) dominante gregraves et conglomeacuterat 21 346 548
dominante gregraves 11 357 292 dominante calcaire 5684 146
lithologie non deacutetermineacutee 561 14 TOTAL 38948 1000
Les roches seacutedimentaires preacutesentes sont principalement des gregraves des conglomeacuterats
(formation de Bonaventure) des calcaires et des mudstones (Daigneault 2001) Celles-ci
affleurent dans les falaises vives de la cocircte et sont ainsi soumises agrave des processus importants
dalteacuteration tels que la meacuteteacuteorisation et la geacutelifraction qui en modifient la structure physique
et chimique (tableau 34) ainsi quagrave des mouvements de masse De plus le secteur des
Cannes de Roches est un secteur ougrave le nombre de failles et de fractures est important
entraicircnant de nombreux mouvements de masse Le projet de scheacutema dameacutenagement de la
MRC du Rocher-Perceacute (2005) y a dailleurs inventorieacute une zone agrave risque naturel de
glissements de terrain et de mouvements de masse
Tableau 34 Degreacute dalteacuteration des falaises rocheuses de Perceacute
Degreacute dalteacuteration des falaises Longueur(m) fortement alteacutereacute 25830 663
moyennement alteacuteleacute 272 07 faiblement alteacutereacute 1 640 42
non alteacutereacute 5442 140 non deacutetermineacute 5766 148
TOTAL 38950 100
312 Dynamique littorale
bull Eacutetat des cocirctes
Les cocirctes agrave leacutetude sont principalement actives (plus de 65 ) Seulement 2 sont
consideacutereacutees comme stablesveacutegeacutetaliseacutees (tableau 35 et carte 34)
62
Tableau 35 Eacutetat de la cocircte de Perceacute en 2006
Etat de la cocircte Longueur (m) veacutegeacutetaliseacutee 1 138 22
semi-veacutegeacutetaliseacutee 7375 145 active 33208 651
artificielle 9278 182 TOTAL 50999 100
La zone en arriegravere du barachois na pas eacuteteacute caracteacuteriseacutee
Voir deacutefinition des termes en annexe 2
Eacutetat de la cocircte
-active
semi-veacutegeacutetaliseacutee
- veacutegeacutetaliseacutee
-- artificielle
~ donneacutees non disponibles
PointeshyCoin-du-Banc Saint-Pierre
Caps des Cannes de Roches
Cap-dEspoi~
o_-===-1250 2500 SOOOmeacutetres Fond dl) cartamp base dl) donnecirces topographiques du Queacutebec au 120000 Donnecirces LOGieZ Universiteacute du Ouebec Ocirc Rimouski Cartographie Susan Oreza 2009
Carte 34 Eacutetat de la cocircte agrave Perceacute
bull Artificialisation
Actuellement 182 de la longueur totale de la cocircte a eacuteteacute artificialiseacute ce qui deacutenote
Jimportance des problegravemes de risques cocirctiers pour les habitants du secteur Ces cocirctes ont eacuteteacute
modifieacutees par lhomme par limplantation denrochements de murets de zones portuaires de
rampes de mise agrave leau etou de remblais Si lon analyse Jeacutevolution de Jartificialiteacute
63
(Friesinger 2009) preacutesenteacutee au tableau 36 on peut constater que les longueurs artificialiseacutees
ont eacuteteacute multiplieacutees par 30 depuis 1934 Une importante hausse peut ecirctre constateacutee dans les
anneacutees 70 durant lesquelles les longueurs artificialiseacutees ont eacuteteacute multiplieacutees par 12
Tableau 36 Eacutevolution de lartificialisation de la ligne de rivage de Perceacute
Anneacutee Longueur (m) dartificialiteacute 1934 292 06 1963 566 12 1975 6853 140 1980 7495 153 1992 8086 166 2001 9 111 179 2006 9278 182
(Source Fnesmger 2009)
313 Dynamique hydroseacutedimentaire
bull Contexte mareacutegraphique
Le secteur de Perceacute est situeacute dans un environnement microtidal avec des mareacutees moyennes de
llm ayant un cycle mixte semi-diurne (Service hydrographique du Canada 2009) Lors des
grandes mareacutees la ligne des pleines mers supeacuterieures peut atteindre 17 m et le niveau
maximal enregistreacute a eacuteteacute de 23 m (Service hydrographique du Canada 2009) Les mareacutees
geacutenegraverent des courants cocirctiers pouvant atteindre 11 nœud lors du flot et 07 nœud lors du
jusant (Service hydrographique du Canada 2009)
bull Niveau marin relatif
En Gaspeacutesie le niveau marin relatif est en hausse et la reacutegion de la baie des Chaleurs est en
eacutetat de submersion nette (Koohzare et al 2008) Les donneacutees les plus fiables agrave proximiteacute de
la baie des Chaleurs sont celles de la station dEscuminac au Nouveau-Brunswick et
indiquent une tendance agrave la hausse du niveau marin relatif de 20 cmsiegravecle [soit 2 mman]
(Parkes et al 2006) Ces valeurs devraient ecirctre assez proches jusquau secteur de Perceacute si on
se fie aussi au modegravele geacuteophysique de Tarasov et Peltier (2004) En effet Je sud de la
Gaspeacutesie est situeacute dans une zone daffaissement isostatique (carte 35) ce qui accentue la
64
hausse des niveaux marins Toutes les cocirctes du Queacutebec ne sont pas pareillement sensibles agrave la
hausse du niveau marin relatif mais la reacutegion de Perceacute est consideacutereacutee comme y eacutetant
modeacutereacutement sensible voire fortement pour certains secteurs tels que la flegraveche littorale (Shaw
et al 1998)
CANADA
USA Modifieacute de Koohzare et al 2008
Carte 35 Mouvements verticaux de la croucircte terrestre dans lest du Canada (en mman)
bull Cellules hydroseacutedimentaires
Comme il est important de geacuterer la cocircte en fonction des cellules hydroseacutedimentaires
coheacuterentes la fin de notre zone deacutetude correspond agrave deux pointes rocheuses soit le cap
dEspoir au sud et la pointe Saint-Pierre au nord (carte 36) Cette approche par cellules
hydroseacutedimentaires a eacuteteacute preacuteconiseacutee par Dubois (1973) et utiliseacutee sur la Cocircte-Nord dans le
cadre de leacutetude mise en place par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges (Dubois et al
2005) Dapregraves Ballinger et al (2000) il serait preacutefeacuterable deffectuer tous les plans de gestion
du littoral au niveau de chaque cellule cocirctiegravere mecircme si lauteur concegravede quen pratique cest
65
relativement difficile en termes de ressources humaines neacutecessaires car on se situe agrave une
eacutechelle locale laquo Le littoral fonctionne comme un systegraveme aucune de ses parties nest lagrave par
hasard aucune ne fonctionne isoleacutementraquo (Pinot 1998)
__ Courant de deacuterive principale
Courant de deacuterive secondaire
Caps des Cannes de Roches t
1 250 2500 5000 Susan Drelza 2009 megravetres
1- 0 Source des donnees Bernalchez et al 2008
Carte 36 Courants de deacuterive principale et secondaire du secteur de Perceacute
bull Tempecirctes
Se situant agrave lextreacutemiteacute de la baie des Chaleurs et ouvrant sur le golfe du Saint-Laurent la
ville de Perceacute est exposeacutee aux multiples tempecirctes qui peuvent y survenir Le fetch est
important principalement de lest et du sud-est (tableau 37) et nest entraveacute par presque
aucun obstacle hormis licircle Bonaventure (carte 32)
Tableau 37 Fetch auquel sont soumises les cocirctes de Perceacute
Orientation Longueur (km) lJord-est 107
Est 366 Sud-est 339
Sud 178 Sud-ouest 93
Ce sont donc principalement les tempecirctes de lest qui frappent ses cocirctes Entre 2003 et 2005
46 du nombre total des tempecirctes recenseacutees dans lEst du Queacutebec ont affecteacute la cocircte de
66
Perceacute (Savard sd) Ce sont les tempecirctes avec des vents du nord-est ou du sud-est qui
produisent les vagues qui affectent le plus le littoral de Perceacute (figure 31) Il est agrave noter que
ces tempecirctes sont celles qui produisent des surcotes sur les cocirctes (Savard et al 2008)
Nord 345 0
277
Ouest 90 Est 270
111
180 169
Sud Sav ard et al 2008
Figure 31 Direction des vagues engendreacutees par les tempecirctes du golfe du Saint-Laurent et reacutegions qui en sont affecteacutees
314 Eacutevolution de la cocircte
bull Eacutevolution historique
Leacutevolution du trait de cocircte agrave long terme a eacuteteacute tregraves variable (Bernatchez et al 2008 a)
Fluctuant de 1934 agrave 2001 entre une accreacutetion de 014 rnan pour les flegraveches littorales et un
recul de 020 rnan pour les falaises rocheuses Comme on peut le voir agrave la figure 32 les
mesures deacutevolution sont variables tant dans lespace (selon les types de cocircte) que dans le
temps (selon la peacuteriode consideacutereacutee)
67
07 10
c 06 8
(1j
Ecirc 05 04 6
C Q)
03 4 E ~ (1j0
~
02 01
O-l--lt---r-shy
-01
2 3 o lt CD J
~
~
-02 -03
--shy0CD o
~ -04 -6 0shyCD
-05 -06
-8
-07 -10
Taux de deplacement (man) o Fleacuteche littorale Deacuteplacement moyenfpeacuteriode o Basse falaise rocheuse o Terrasse de plage bull Deacuteplacement (m)
Moyenne falaise rocheuse bull Haute falaise rocheuse o Moyenne globale
o Moyenne globale sans les cocirctes artificialiseacutees
Bematchez el al 2008 a
Figure 32 Eacutevolution globale de la ligne de rivage en fonction du type de cocircte entre 1934 et 2001
bull Eacutevolution reacutecente
Depuis 2005 49 bornes implanteacutees par le LDGIZC de lUQAR permettent dobtenir des taux
deacuterosion ou daccreacutetion actuels tregraves preacutecis pour la municipaliteacute de Perceacute (Bernatchez 2006)
Les deux types de cocirctes qui sont suivies pour la municipaliteacute de Perceacute sont les falaises
rocheuses et les terrasses de plage Les premiegraveres sont affecteacutees par un taux deacuterosion moyen
de 009 rnan soit tregraves proche des taux moyens de la MRC ou de la Gaspeacutesie (respectivement
011 et 014) Pour les terrasses de plage les taux deacuterosion moyens agrave Perceacute sont de
035 rnan eacutegalement proches des taux de la MRC et de la reacutegion (respectivement 042 et
040) Le fait deffectuer des mesures annuelles permet de se rendre compte de la variabiliteacute
qui peut exister entre deux anneacutees car les processus ne suivent pas toujours deacutevolution
lineacuteaire mais souvent saccadeacutee Par exemple les terrasses de plages de Perceacute ont reculeacute en
moyenne de 014 m entre 2005 et 2006 mais de plus de 054 m lanneacutee suivante (tableau 38)
68
Tableau 38 Taux de recul moyens reacutecents dans le secteur de Perceacute (2005-2007)
Taux de recul moyens dans le secteur de Perceacute (2005 agrave 2007)
Type de cocircte Taux moyen (rnan)
terrasses de plage 035 (entre 014 et 054)
falaises rocheuses 009 (entre 006 et 012)
tout type de cocircte 014
(Source des donneacutees LDGIZC 2009)
bull Processus actifs particuliers
Les aleacuteas preacutesents sur le territoire agrave Jeacutetude sont leacuterosion par les vagues les glissements en
plan les eacuteboulements-eacuteboulis et les effondrements-eacutecroulements (calte 37) La submersion
est eacutegalement un aleacutea qui affecte de grandes portions de la cocircte telles que la flegraveche littorale le
marais cocirctier et les terrasses de plage de lanse de Cap-dEspoir du village de Perceacute de
Coin-du-banc et de la rive nord de la Malbaie (carte 37)
Sapement par Submersion
les vagues
Eboulemenl Eboulis
Effondrement m Ravinement Ecroulement ~ Suffosion
Processus cryogeacuteniques Pointeshy
ii1
LAnse-agrave-Seaufiis
Mfii~ 0 2500 5000 Fond de carte base de donnee topographIque du Queooc au 120 000 ~ megravetres Donnees LOGIeZ Univesiteacute du Queacutebec agrave Rimouski Cartographie Susan Drejza 2009
Carte 37 Aleacuteas cocirctiers dans la zone cocirctiegravere de Perceacute
69
Dans les falaises du secteur les processus les plus actifs sont les processus
cryogeacuteniques hydrogeacuteologiques et les processus de pente Les reacutesurgences dans les parois
entraicircnent la formation de cocircnes de glaces qui fragilisent la roche (figure 34 B et E) Leacutetude
de Daigneault (2001) montre que les processus de cryoclastie agissent sur lensemble des
falaises rocheuses et que si les pertes de mateacuteriaux quils engendrent sont faibles elles nen
sont pas moins constantes tout au long de lanneacutee ce qui les rend responsables dune part
importante des reculs mesureacutes (figure 34 A)
Les eacutecroulements et les glissements en plan sont conditionneacutes par le pendage des
couches seacutedimentaires Comme le pendage horizontal est majoritaire (65 des falaises) les
eacuteboulements sont importants La suffosion etou le fait que les couches les plus alteacutereacutees sont
plus facilement deacutegageacutees par la mer creacuteent des encoches et des caviteacutes basales ce qui
fragilise les falaises (tableau 39) Les glissements en plan ont lieu dans les secteurs de
pendage oblique (233 des cocirctes)
Tableau 39 Pendage des falaises rocheuses de Perceacute
Pendage des falaises Longueur (m) horizontal agrave subhorizontal 25650 659
oblique 9079 233 subvertical 2940 75
non deacutetermineacute 1 279 33 TOTAL 38948 100
315 Climat du secteur deacutetude
La zone deacutetude est caracteacuteriseacutee par un climat tempeacutereacute froid Les tempeacuteratures
neacutegatives hivernales permettent la mise en place dun manteau neigeux ainsi que dun pied de
glace (figure 33) La preacutesence de ces eacuteleacutements durant les mois d hiver a un effet protecteur
sur la cocircte (Bernatchez et Dubois 2008)
70
120 60
50 100
40 ---shy0
80 0 ~
30 Q) c c Q)
Ul gt sect
co-
60 20 0 E Q) shy
0
~ shy
40 10
J-co shy
Q)
0 0shy
0 E Q)
fshy20
-10 +
o -20
Principal type de preacutecipitation
1 1 Neige ~ Pluie ou neige bull Pluie
source des donneacutees Environnement Canada 2009
Figure 33 Diagramme ombrothermique de la station de Gaspeacute (40 km au NNE du site deacutetude)
II est donc important de consideacuterer les diffeacuterents processus lieacutes au froid tels que la
cryoclastie et le glaciel les eacutecoulements souterrains entre les couches de gregraves et le couvert de
neige (figure 34) Dun point de vue geacuteomorphologique la saison froide nest donc pas une
saison passive bien au contraire (Bernatchez et Dubois 2008)
71
Figure 34 Processus actifs sur les cocirctes en hiver
En A geacutelifraction sur le pied de glace En B eacutecoulements hivernaux entre les couches rocheuses En C couleacutee boueuse En D eacuteboulements de surplombs en hiver malgreacute la preacutesence dun pied de glace et en E le pied de glace et des cocircnes de glace copy SD
Les tempeacuteratures mesureacutees dans lEst du Queacutebec ont subi une hausse au cours du
dernier siegravecle (Jolivet et Bernatchez 2008) La tendance des tempeacuteratures moyennes agrave la
station de Gaspeacute preacutesente un reacutechauffement de + 077 oC sur une peacuteriode de 91 ans
(+ 001 oCan) mais atteint + 137 oC (+ 007 OCan) pour les 20 derniegraveres anneacutees (J01 ivet et
Bernatchez 2008) En hiver la hausse est deux fois plus importante (Jolivet et Bernatchez
2008) De plus pour la reacutegion de Perceacute la baisse preacutevue dans le nombre de jours avec de la
glace de mer est de lordre de 58 sous un climat hivernal avec 2 oC de plus soit environ en
2050 (Senneville et Saucier 2008) Ces eacuteleacutements auront probablement des conseacutequences
quil faudra prendre en compte dautant que les modifications sont plus importantes pour les
tempeacuteratures hi vernales
72
Au Queacutebec ce sont surtout les vagues de tempecirctes et les pluies diluviennes qui
affectent les cocirctes (Frisinger et Bematchez 2009) cest pourquoi il est important de
connaicirctre ces paramegravetres et leur eacutevoJution pour le secteur agrave leacutetude
- La direction dominante des vents mesureacutes pour la reacutegion de Perceacute est dest davril agrave aoucirct
mais douest de septembre agrave mars (Environnement Canada 2009) Cependant les vents de
tempecirctes sont principalement douest
- Les pluies diluviennes sont caracteacuteriseacutees par une forte abondance de preacutecipitation en un
court laps de temps Ce type de preacutecipitation survient dans le secteur de Perceacute avec une
reacutecurrence moyenne de 1 fois par 15 an mais les eacutevegravenements ayant un impact pour la
population ont une peacuteriode de retour moyenne de 31 ans (Friesinger et Bernatchez 2009 a)
Il est important de les prendre en compte eacutetant donneacute les impacts quelles peuvent engendrer
sur le milieu naturel et les infrastructures notamment en pouvant deacuteclencher des mouvements
de masse dans les falaises littorales (Bernatchez et Dubois 2004 Colantoni et al 2004
Heacutenaff et al 2002)
32 Contexte humain
32 J Perceacute petite municipaliteacute cocirctiegravere
La population de la municipaJiteacute de Perceacute est de 3 4) 9 habitants (recensement 2006)
Ces habitants sont reacutepartis en 6 noyaux de peuplement qui correspondent principalement aux
municipaliteacutes qui existaient avant la fusion en ]970 entre les municipaliteacutes de Saint-Georgesshy
de-Mal baie Barachois Bridgeville Perceacute Cap-dEspoir et Val-dEspoir La population de
Perceacute a connu une diminution importante depuis J971 en perdant plus du tiers de son effectif
(figure 35) Il sagit dune des plus fOltes baisses parmi les municipaliteacutes du Queacutebec
73
6000
5198
5000
4000 4028 3993
3419
6 3000 i
t 2000
3614
1000
0
1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
source des donneacutees Recensement Canada 2006
Figure 35 Eacutevolution de la population de Perceacute
Comme pour le reste de la Gaspeacutesie il sagit dun secteur qui est fortement marqueacute
par la lineacuteariteacute de loccupation humaine le long du littoral Le territoire de la MRC du
Rocher-Perceacute est un territoire ougrave historiquement et encore actuellement le deacuteveloppement
seffectue le long du littoral (MRC Rocher-Perceacute 2005) Ceci a pour effet que plus des trois
quarts de la population de la MRC du Rocher-Perceacute sont disperseacutes le long de la route 132
(MRC Rocher Perceacute 2005)
Il est important de consideacuterer le caractegravere particu lier que confegravere le statut
dalTondissement naturel et historique au territoire de Perceacute (Mongrain 2006) Les roulottes
y sont notamment interdites en dehors des campings ce qui limite le nombre de constructions
anarchiques sur Je littoral constructions qui pourraient eacuteventuellement se transformer en
reacutesidences
74
322 Portrait eacuteconomique
Dun point de vue eacuteconomique Je portrait que lon peut dresser de la municipaliteacute de
Perceacute est une petite municipaliteacute avec un important secteur primaire (principalement
foresterie et pecircches) et tertiaire (principalement lieacute au tourisme) Le secteur de lheacutebergement
et des services de restauration occupe pregraves dun actif sur 6 dans la municipaliteacute soit 154
(tableau 310) Cette forte proportion tregraves au-dessus de la moyenne provinciale (63 )
montre que le tourisme occupe une position eacuteconomique primordiale pour leacuteconomie de la
municipaliteacute de Perceacute
Tableau 310 Population active selon le secteur eacuteconomique dactiviteacute
Perceacute Rocher-Perceacute
(MRC) Gaspeacutesie
Icircles-de-Ia-Madeleine Queacutebec
Agriculture foresterie pecircche et chasse
183 107 103 2 5
Heacutebergement et services de restauration
15 4 92 77 6 3
Commerce de deacutetail 131 13 5 128 120
Fabrication 112 14l 10 8 146
Services (administratifs et autres)
8 8 33 34 3 6
Construction 77 62 57 52
Services denseignement 62 6 7 6 7 6 9
Administrations publiques 5 0 64 74 62
Soins de santeacute et assistance sociale
46 126 14 7 11 2
Transport et entreposage 35 29 41 4 6
Autres 62 9 1 11 1 21 9
Source des donneacutees Institut de la statistique du Queacutebec - Recensement de 2006 Cateacutegories du Systegraveme de Classi fication des Industries de lAmeacuterique du Nord (SCIAN) de 2002
Pourcentage des actifs de plus de 15 ans
Leacuteconomie est fortement baseacutee sur le tourisme avec notamment le parc national du
Queacutebec de lIcircle Bonaventure et du Rocher Perceacute mecircme si cette activiteacute est marqueacutee par une
grande saisonnaliteacute En effet le village de Perceacute est connu et reconnu internationalement pour
son rocher ses paysages magnifiques ainsi que la richesse faunistique de licircle Bonaventure
Le parc reccediloit de 300000 agrave 500 000 visiteurs par anneacutee (MRC du Rocher-Perceacute 2005) soit
85 agrave 150 fois plus que la municipaliteacute ne compte dhabitants Au sein de la MRC Perceacute a
7S
dailleurs eacuteteacute deacutesigneacutee comme ayant le rocircle de laquo pocircle sectoriel touristiqueraquo (MRC Rocher
Perceacute 2005) Le secteur reacutecreacuteotouristique misant sur la grande nature laventure la culture et
le tourisme de santeacute est dailleurs un creacuteneau deacutefini comme leader par le gouvernement du
Queacutebec dans le cadre de son programme ACCORD (2002 2003) Cela signifie que le
gouvernement qui a chapeauteacute le programme ACCORD juge quil sagit dun creacuteneau dans
lequel la reacutegion est en mesure de jouer un rocircle de leader nord-ameacutericain ou mondial Les
retombeacutees du tourisme estival sont donc tregraves importantes pour la municipaliteacute
Cependant la MRC du Rocher-Perceacute est la 2eacuteme MRC la plus pauvre du Queacutebec Cela
ne lui donne donc que peu de ressources pour reacutepondre aux diffeacuterentes tacircches qui lui sont
deacuteleacutegueacutees en matiegravere dameacutenagement cocirctier et ce malgreacute la longueur du trait de cocircte dont
elle a la charge et les enjeux importants auxquels elle fait face
323 Activiteacutes le long de la cocircte
Dans la reacutegion de Perceacute loccupation du territoire cocirctier se reacutepartit principalement
entre un usage lieacute aux voies de communication (34 du lineacuteaire cocirctier) aux secteurs
reacutesidentiel (8 ) commercial (4 ) ainsi quagrave la villeacutegiature (2 ) (figure 36) Limportance
des voies de communication dans le secteur cocirctier vient de la proximiteacute de la route 132 avec
la ligne de rivage ainsi que de la preacutesence de la voie ferreacutee sur la flegraveche littorale de Barachois
Les zones reacutesidentielles sont principalement relieacutees agrave linstallation des noyaux vi Ilageois
autour des ports et donc le long de la mer Mentionnons aussi que 35 de la faccedilade maritime
est encore naturelle et que 49 nest pas bacirctie (figure 36)
Les activiteacutes preacutesentes le long de la cocircte peuvent devenir des enjeux si celles-ci sont
toucheacutees par les aleacuteas naturels deacuterosion ou de submersion Il convient donc de bien les
documenter afin de mieux saisir les perspectives pour le secteur qui connaicirct deacutejagrave actuellement
plusieurs probleacutematiques cocirctiegraveres
76
autres (5 )
(J)
~ Cl C o c (J) c 1~ shyQ)
1shy
Figure 36 Occupation du territoire cocirctier agrave Perceacute Est recenseacutee loccupation la plus proche de la cocircte Par exemple mecircme si des reacutesidences sont
construites en arriegravere dune route la zone sera classeacutee laquo voie de communication raquo
bull Transports
La route 132 comme seul lien reacutegional est primordiale pour la municipaliteacute mais aussi pour
la reacutegion Cette route constitue lartegravere principale des localiteacutes ainsi que le lien privileacutegieacute avec
les reacutegions limitrophes La route nationale 132 longe le littoral sur la majeure partie de son
parcours gaspeacutesien ce qui la rend plus proche des zones agrave risque Plus de 9 km de cocirctes sont
dabord occupeacutes par cette voie qui repreacutesente 40 des voies de communication que lon
retrouve dans la zone littorale (tableau 311) En plusieurs endroits elle est agrave une distance
infeacuterieure agrave 10 megravetres de la ligne de rivage Depuis son prolongement jusquagrave Perceacute en 1929
cette voie a eacutegalement permis lessor du tourisme reacutegional
77
Tableau 311 Reacutepartition du type de voies de communication dans la zone cocirctiegravere de Perceacute
Longueur Type de voie de communication m 00 Route 132 9350 402 Route locale 2505 108 Route locale non paveacutee 3947 170 Voie ferreacutee 7448 320
TOTAL 23250 100
La voie ferreacutee construite en J911 emprunte elle aussi de grandes portions de cocircte
notamment sur la flegraveche littorale du Barachois (figure 37) Elle permet agrave un train de
passagers (le laquo Chaleurs raquo) ainsi quaux trains de marchandises de desservir Perceacute et Gaspeacute
car il ny a pas de voie ferreacutee sur la rive nord Selon Shaw et al (1998) ce tronccedilon est
menaceacute par la submersion et aussi par la migration de la flegraveche Les auteurs classifient ce
tronccedilon comme eacutetant tregraves sensible agrave la hausse du niveau marin relatif (comme 3 des cocirctes
canadiennes Shaw et al 1998)
Figure 37 La voie ferreacutee sur la flegraveche du Barachois un enjeu majeur
bull Infrastructures reacutesidentielles
Les zones reacutesidentielles occupent 8 des cocirctes (figure 36) mais elles sont eacutegalement tregraves
souvent preacutesentes immeacutediatement en arriegravere de la route 132 dans les secteurs ougrave celle-ci
longe le littoral En 200 1 421 bacirctiments se situaient agrave moins de 100 megravetres de la ligne de
rivage (tableau 312) Si Jon regarde quels sont les types de cocirctes qui semblent les plus
78
attractifs on remarque quil y a pregraves de 4 fois plus de bacirctiments en bordure des cocirctes agrave
terrasses de plage que des falaises rocheuses (en fonction de la longueur) (tableau 312) Les
noyaux villageois sont principalement installeacutes dans les zones les plus accessibles cest-agraveshy
dire les terrasses de plage car ils proviennent historiquement danciennes installations de
pecircche Cependant lon sait maintenant que ce sont les zones soumises aux plus forts risques
deacuterosion et de submersion
Tableau 312 Reacutepartition des bacirctiments agrave moins de 100 m du trait de cocircte selon le type de cocircte
Nombre de Longueur Bacirctiments par km bacirctiments de cocircte (km) de cocircte
Falaise 258 389 66 Terrasse de place 160 61 262
TOTAL 418 450 93
Le haut taux de deacuteveloppement (maisons et chalets) du littoral de la baie des Chaleurs fait
que la reacutegion va ecirctre affecteacutee par des probleacutematiques majeures agrave lavenir bien que
physiquement la cocircte ne soit seulement consideacutereacutee que modeacutereacutement sensible agrave la hausse du
ni veau mari n (Shaw et al 1998) La municipaliteacute de Perceacute sinscrit elle aussi dans ce
contexte
bull Villeacutegiature
Les zones de villeacutegiatures sont occupeacutees par des chalets ou des reacutesidences secondaires Elles
occupent seulement 2 des cocirctes agrave Perceacute puisque les touristes logent plutocirct dans les
nombreux hocirctels et motels
bull Activiteacutes reacutecreacuteatives
Plusieurs activiteacutes reacutecreacuteatives sont pratiqueacutees le long de la cocircte de Perceacute (carte 38) On
compte notamment la cueillette de mollusques (myes coques) la deacutetente sur les plages la
baignade la randonneacutee peacutedestre la randonneacutee cyclable la reacutecolte dagates et de jaspes Ces
activiteacutes sont pratiqueacutees aussi bien par la population locale que par les touristes de passage
() Cgt ~
vgt Saint-Georgesshy
00 ~ de-Mal baie
gtshyo ~
lt ~
(Il (gt
o ~
(Ti (Il (gt Pointeshy
~ Saint-Pierre
3 Cgt
2middot 3 (Il (gt
a (Il
Cgt Golfe Saint-Laurent (Il
03 o l
a (Il
(Il
5 (Il
--shyN o 8 ---shy Clp ltlEspOIr
PrCicircmenJf1F1
AclivltSUlllt-Ij)ltlGlllJll
A Bgnd l leo~y~~ oilOI AAcl ISanebull ~ an
bull
erf oIo1tlt dl P 1 11 C - dcl$ ~411fi7 ObbullbullolO ~ ~
0- ~~
~ Secteur de Perceacute
D bull Cap BlallC
Icircle Bonaventure
_ Rc([~ CJ1(j11 P S f1 (te j)Sp bullmiddot
III SOrtlllS tIl nit oS
Q bull 10 KIIl
1 1 1 1 -----1__----_--J 0 -l
80
bull Infrastructures eacuteconomiques
Les infrastructures eacuteconomiques comprennent les infrastructures lieacutees agrave lactiviteacute touristique
qui sont tregraves importantes pour la reacutegion Celles-ci sont souvent construites en bordure de
leau afin de profiter de lattrait que la vue peut exercer sur les touristes Ainsi sur le
territoire deacutetude 25 km de cocirctes sont occupeacutes par ces infrastructures agrave haute valeur
(tableau 313)
Tableau 313 Longueur des cocirctes occupeacutees par les infrastructures touristiques
Longueur Type dinfrastructure touristique m 00
Heacutebergements 1 629 628 Heacutebergement et commerce 85 33 Heacutebergement et restauration 93 36 Restauration 140 54 Camping 647 250
TOTAL 2595 100
bull Activiteacutes portuaires
Les 3 ports du secteur (LAnse-agrave-Beaufils Perceacute et Belle-Anse) sont non seulement la base
de leacuteconomie des pecircches du secteur mais aussi celle des activiteacutes touristiques Ces
infrastructures sont donc importantes pour la municipaliteacute
bull Infrastructures patrimoniales
Dapregraves lOffice queacutebeacutecois de la langue franccedilaise (2008) le patrimoine et plus
particuliegraverement le patrimoine historique fait reacutefeacuterence laquo agrave lensemble des richesses dordre
culturel appartenant agrave une communauteacute et transmissibles dune geacuteneacuteration agrave une autre raquo Dans
la zone deacutetude cela comprend principalement des sites domestiques et des sites maritimes
(Rioux-Pin 2008) Certains sont classeacutes et dautres non Parmi les sites maritimes on
retrouve par exemple les entrepocircts de la compagnie de pecircche Robin servant de postes
daccueil pour le parc de la Sepaq ou le phare du Cap Blanc Les sites domestiques quant agrave
eux sont des exemples de maisons historiques qui ont pu ecirctre preacuteserveacutes jusquagrave nos jours
81
Deux sites cocirctiers sont classeacutes dans le Reacutepertoire des lieux patrimoniaux du Canada
(2009) agrave savoir la Villa Frederick James et la Maison Briard dans le centre du village de
Perceacute (figure 38) Ce reacutepertoire inventorie eacutegalement lensemble de Jarrondissement naturel
de Perceacute pour son inteacuterecirct historique important Linventaire reacutealiseacute par Pichat et Patsy (1998)
dans le cadre du Plan directeur du patrimoine de la Gaspeacutesie comprend les deux maisons
preacuteceacutedemment classeacutees mais y ajoute eacutegalement la Reacutesidence Plourde (Anse-agrave-Beaufils)
Toutes les infrastructures patrimoniales ne beacuteneacuteficient donc pas dune protection
Figure 38 Exemple de patrimoine domestique maison ancienne (village de Perceacute)
CHAPITRE IV
EacuteVOLUTION HISTORIQUE DES RISQUES COcircTIERS ET DE LOCCUPATION DU
TERRITOIRE EN LIEN AVEC SA GESTION
Afin de deacuteterminer en quoi lapplication de mesures de gestion de la zone cocirctiegravere a
pu influencer leacutevolution de loccupation des terres et les risques cocirctiers une eacutetude de
leacutevolution historique de loccupation du territoire a eacuteteacute effectueacutee Leacutetude sest inteacuteresseacutee
dabord au cadre bacircti puis aux surfaces non bacircties et finalement aux voies de
communication
Au deacutebut du 20egraveme siegravecle aucune regraveglementation nencadrait les constructions et la
deacutelivrance des permis de construction Au cours de la i-e moitieacute du siegravecle des lois ont eacuteteacute
voteacutees et progressivement appliqueacutees afin dharmoniser les usages et de limiter les risques
pour les populations Les objectifs de ce chapitre sont donc (a) didentifier les modifications
de loccupation des terres et les divers eacuteleacutements qui en sont la source (b) de cerner quels ont
eacuteteacute les effets de la mise en place de lois de gestion des constructions par les MRC et les
municipaliteacutes et enfin Cc) danalyser leacutevolution des risques cocirctiers pour le territoire
83
41 Eacutevolution du cadre bacircti
Les objectifs concernant leacutevolution du cadre bacircti sont de deacuteterminer leacutevolution de
loccupation du sol dans la zone littorale et de voir limpact des politiques dameacutenagement de
la zone cocirctiegravere et plus particuliegraverement de la politique de protection des rives du littoral et
des plaines inondables de 1987 et du scheacutema dameacutenagement de 1989 sur lorganisation du
territoire et des risques cocirctiers Limpact que pourraient avoir dautres facteurs tels que
leacuteconomie ou le contexte historique sur cette eacutevolution sera eacutegalement consideacutereacute
41 J Eacutevolution geacuteneacuterale du nombre de bacirctiments dans la zone Littorale
En 2001 le nombre de bacirctiments dans la zone littorale de Perceacute (agrave moins de J km de
la 1igne de rivage) eacutetait de 1 328 Il a subi une hausse entre 1934 et 1963 puis une baisse
jusquen 1980 puis une nouvelle hausse jusquagrave nos jours Le nombre de bacirctiments na
toutefois pas atteint le niveau de 1963 (figure 41) La diffeacuterence entre le deacutenombrement des
recensements de Statistique Canada et celui obtenu par photo-interpreacutetation est due agrave la
diffeacuterence de territoire couvert (toute la municipaliteacute versus la seule zone littorale) Mais les
tendances deacutevolution du nombre de bacirctiments sont similairement agrave la hausse depuis les
anneacutees 80 (par photo-interpreacutetation ou avec les recensements de Statistique Canada) Entre
198081 et 200 l le nombre de bacirctiments a augmenteacute entre 13 et 14 (respectivement par
photo-interpreacutetation et dapregraves les recensements)
84
1800
1600
1425 1430
1400 1328
1200
1000
800 l-shy --J
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
( Recensements ~~ Photointerpreacutetation
Figure 41 Nombre de bacirctiments obtenu par photo-interpreacutetation et nombre de logements priveacutes occupeacutes dapregraves les recensements
Cette hausse contraste cependant avec la tendance agrave la baisse de la population de la
municipaliteacute qui a perdu 29 de sa population entre 198 J et 2006 (figure 42)
6 CXXl -----------------------------shy
5100 4EŒJ
5CXXl 4686
4028 3993 4CXXl
3614 3419
3CXXlshy
2 CXXl 1 43) 1410 1 BX) 1 400 1 53)
1 middot1~65~-~1~~~~~bullbull=--bullbull~--bullbull---bullbull--- 1 CXXl
OL---------------------------J 1970 1975 1000 1005 1rogt 1005 2005 2010
Pcpulation ---+- LqpTents prieacutes occLpeacutes
source des donneacutees Recensement Canada 2006
Figure 42 Eacutevolution de la population et du nombre de logements priveacutes occupeacutes agrave Perceacute
85
Bien que la cocircte soit principalement constitueacutee de falaises rocheuses les terrasses de
plage accueillent plus de 47 fois plus de population par kilomegravetre de cocircte (figure 43)
Cependant on constate que le nombre de bacirctiments proches des falaises a eacuteteacute multiplieacute par 2
depuis 1934
16
14
~ 12~
~ a 10
1 8
~
~ 6
~ ~ 4
~ 2 0
0 bull bull bull bull 0 bull bull 193gt 1940 1950 1900 1970 1900 1900 2OCO 2010
Terrasse ce page 3J m -0- Falaise 3J m -tr-- Terrasses ce page 15 m - Falaise 15 m
15 m bacirctiments entre 0 et 15 megravetre du trait de cocircte 30 m bacirctiments entre 0 et 30 m du trait de cocircte
Figure 43 Eacutevolution du nombre de bacirctiments par kilomegravetre de cocircte en fonction du type de cocircte
412 Nombre de bacirctiments agrave risque et normes de gestion de la cocircte
Deux cateacutegories dinfrastructures sont consideacutereacutees comme laquo agrave risqueraquo soit celles qui
sont situeacutees entre 0 et 15 megravetres de la ligne de rivage ainsi que celles situeacutees entre 0 et 30
megravetres Ces deux distances agrave la cocircte peuvent de maniegravere reacutealiste correspondre agrave 50 ans
deacuterosion dans le secteur de Perceacute En 2001 le nombre de bacirctiments agrave risque selon le
sceacutenario probable seacutetablissait en effet quelque part entre le nombre de bacirctiments agrave moins de
15 m et celui agrave moins de 30 m (figure 44) Le nombre de bacirctiments qui est agrave risque probable
deacuterosion se situe donc quelque part entre les deux marges selon la configuration et la
86
dynamique propre agrave chaque secteur Eacutetant donneacute quil nexiste pas de donneacutee de sceacutenario
probable pour les anneacutees anteacuterieures les deux marges (15 et 30 m) ont eacuteteacute consideacutereacutees
comme le meilleur moyen dobtenir une estimation fiable du nombre de bacirctiments agrave risque
deacuterosion pour notre analyse de leacutevolution historique des infrastructures agrave risque
Le nombre de bacirctiments agrave risque connaicirct une augmentation nette depuis les anneacutees
1980 soit une augmentation de 35 uniteacutes pour ceux situeacutes agrave moins de J5 megravetres de la ligne de
rivage et une hausse de 44 uniteacutes pour ceux situeacutes agrave moins de 30 megravetres (figure 44)
200 175
180 bull 160
ll c 140
ecirc 120+gt
~ Q) 100 98 0 ~ 80 -g ~ 60
40 42 40
43
66bull64
20 29
0
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
_ agrave moins de 30 m de la ri-e agrave moins de 15 m bull SceacutenariOll probable deacuterosion pour 2050
Figure 44 Nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion selon leur distance agrave la cocircte
Au Queacutebec les eacuteleacutements de reacuteglementations reacutegissant les risques naturels sont entreacutes
en vigueur en 1979 avec la Loi sur lameacutenagement et lurbanisme (LAU) puis concernant
lameacutenagement des littoraux ont eacuteteacute compleacuteteacutes en 1987 par le biais de la Politique de
protection des rives du littoral et des plaines inondables dans le cadre de la Loi sur la qualiteacute
de lenvironnement (LQE) (figure 45) La Loi sur lameacutenagement et lurbanisme eacutevoque
cette compeacutetence dans son article 54 laquoLe scheacutema dameacutenagement et de deacuteveloppement
doit agrave leacutegard du territoire de la municipaliteacute reacutegionale de comteacute deacuteterminer toute zone ougrave
Joccupation du sol est soumise agrave des contraintes particuliegraveres pour des raisons de seacutecuriteacute
87
publique telle une zone dinondation deacuterosion de glissement de terrain ou dautre
cataclysme ou pour des raisons de protection environnementale des rives du littoral et des
plaines inondables raquo (LAU Section Il 54 1979) Puis la politique de protection des rives
du littoral et des plaines inondables ajoute quil est laquo interdit lutilisation des rives et du
littoral des lacs et des cours deau pour reacutealiser des constructions des ouvrages ou des
travaux raquo (MDDEP 2009) Dans la MRC du Rocher-Perceacute les recommandations de ces
deux lois ont eacuteteacute appliqueacutees en 1989 par la mise en place du scheacutema dameacutenagement La
MRC du Rocher-Perceacute utilise de maniegravere stricte les marges prescrites par la LQE lorsquil
sagit de deacuteterminer les zones agrave risque eacutetant donneacute quelle ne dispose pas de moyens
financiers ou techniques pour reacutealiser dautres eacutetudes de risque qui permettraient didentifier
toutes les zones soumises agrave des contraintes
r------------------------------------------------------------------------------
1
Reacutecapitulatifdes lois dameacutenagement 1
1
1979 Loi sur lameacutenagement et lurbanisme - Instauration des scheacutemas dameacutenagement (responsabiliteacute des MRC) - Identification des zones ougrave Joccupation du sol est soumise agrave des contraintes
1987 Loi sur la qualiteacute de lenvironnement Inclus la Politique de protection des rives des berges et des plaines inondables - Objectif principal protection environnementale de leacutecotone - Objectif secondaire assurer la seacutecuriteacute des personnes et des biens
t
- Bandes de 10 ou 15 megravetres agrave compter de la limite des hautes eaux t
1 t t t
Modi fieacutee en 199 J 1996 2005 el 2008 t t 1 t
1989 Entreacutee en vigueur du 1er scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute 1 1 1 t 1 1 1(anciennement MRC de Pabok)
11 1 - Applique la LQE avec une marge variant de 10 agrave 15 m 1 1 1
1 1 1 1 1
1
- Reacutepond ainsi aux objectifs de la LA U en ce qui a trait aux zones soumises agrave contrainte 1
1 1 1 2001 Loi sur la seacutecuriteacute civile 1
t - Creacuteation des scheacutemas de seacutecuriteacute civile (responsabiliteacute des MRC) 1t _ -----------1
Figure 45 Reacutecapitulatif chronologique des lois dameacutenagement (Queacutebec)
Alors que ces deux lois (LAU et LQE) doivent permeltre de limiter les risques naturels pour
les populations du Queacutebec et plus particuliegraverement dans les zones littorales on peut constater
une hausse du nombre et du pourcentage de bacirctiments il risque en zone littorale depuis ces
anneacutees-lagrave (figures 44 et 46)
88
18
al J 0 rigt C
16
14
12
lt) ) lt -J
0gt 1shy0gt
w a -J
1shy00 0gt
co eumlE Q)
_Q) E ~ Q) u Cl)
Cf) co C
bullbull Q)
0gt E 00 co0gt _
CIl -0
$ 10 c ltgt ecirc 8 ~ -el 6 ~ 0
4
2
0 193) 1940 1950 1~ 1970 1œcJ 1900 2CXXl 2010
agrave moins de 30 m __-agrave moins de 15 m t selon le Sceacutenario probable
Figure 46 Eacutevolution de la proportion de bacirctiments agrave risque parmi ceux de la zone littorale
Lapplication de ces lois ne semble donc pas avoir permis de limiter ou de stabiliser
les constructions dans des secteurs probablement agrave risque agrave contrario elles ont mecircme
augmenteacute depuis Cette tendance agrave la hausse peut ecirctre lieacutee agrave la conjoncture qui favorise la
proximiteacute de leau pour des raisons de bien-ecirctre personnel (paysage activiteacutes littorales cadre
de vie) Mais cela soulegraveve un problegraveme de gouvernance puisque les lois qui ont eacuteteacute mises en
place au bon moment nont pas joueacute leur rocircle de protection de la population et des biens ni
du milieu naturel Alors mecircme que la hausse du nombre de bacirctiments dans la zone littorale
est seulement de 13 entre 1980 et 200 l le nombre de bacirctiments dans les 15 premiers
megravetres de la zone agrave risque augmente de 1333 (tableau 41) La tendance agrave la hausse est
donc plus forte lorsquon se rapproche du trait de cocircte
Tableau 41 Eacutevolution du nombre de bacirctiments proches du trait de cocircte
Distance des bacirctiments Evolution entre avec la cocircte 1980 et 2001 ()
entre 0 et 15 m + 1333 entre 0 et 30 m + 512
89
Dans le cadre de lapplication de la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement 716 de notre
zone deacutetude devrait posseacuteder une marge inconstructible dau moins 15 megravetres (annexe 4) Il
est donc possible de sinterroger sur lorigine des 21 nouveaux bacirctiments qui viennent
sajouter entre 1992 et 2001 aux 43 qui eacutetaient deacutejagrave agrave risque agrave moins de 15 megravetres de la ligne
de rivage (figure 44)
413 Eacutevolution du type de bacirctiments
La forte baisse agrave la fois de la proportion de bacirctiments agrave risque ainsi que de leur
nombre entre 1934 et 2001 peut paraicirctre surprenante Des analyses compleacutementaires des
types de bacirctiments ont donc eacuteteacute effectueacutees pour deux secteurs (village de Perceacute et Capshy
dEspoir) afin didentifier en plus du nombre la vocation et le type de bacirctiment (tableau 42
et 43)
Tableau 42 Type et vocation des bacirctiments pour le secteur de Cap-dEspoir
~
0 Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de
0shyC) bacirctiments secteur 30 m 15 m w 0 activiteacute lieacutee agrave la pecircche 5 3 1 0shyro uuml entrepocirctgrangehangar 27 8 6
ltt habitation 35 2 1 C) Dl ~ TOTAL 67 13 8
Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de
bacirctiments secteur 30 m 15m 0 0shy activiteacute lieacute agrave la pecircche - - -C)
w =0
entrepocirctgrangehangar 16 2 2 0shyCIl
habitation 48 7 2 0 chalet 2 2 1 rshy0 commerce 1 - -0 N halte routiegravere 1 1 1
TOTAL 68 12 6
90
Tableau 43 Utilisation des bacirctiments pour le secteur du village de Perceacute
Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de bacirctiments secteur 30m 15 m
00)
2 activiteacute lieacute agrave la pecircche 16 8 5 0)
0 0)
entrepocirctgrangehangar 18 3 2 0 habitation 100 10 4 0)
0gt ~ eacuteglise 1 - --gt phare 1 1 -ltt C) (j) r-
gros bacirctiment indeacutetermineacute 7 - -
petit bacirctiment indeacutetermineacute 17 8 6
TOTAL 160 30 17
Type et vocation des tout le agrave moins de agrave moins de bacirctiments secteur 30m 15 m
activiteacute lieacute agrave la pecircche - - -
entrepocirctgrangehangar 9 - -
habitation 172 11 3
eacuteglise 1 - -
phare 1 1 -00)
2 commerce 24 1 1 0)
0 eacutecole 3 - -0)
0 0)
0gt
motelhotelheacutebergement campinq
101 30 15 ~ -gt site historique de pecircche 4 1 1
r-service public 7 - -
a a bar 2 1 -CI
restaurant 11 2 1
garage municipal 3 1 -
maison mobile 11 - -
autre 2 1 -
gros bacirctiment indeacutetermineacute - - -petit bacirctiment indeacutetermineacute 11 - -
TOTAL 362 49 21
91
Ces analyses reacutevegravelent une diffeacuterence notable dans les usages des bacirctiments En 1934
les bacirctiments cocirctiers comprennent plutocirct des reacutesidences ainsi quun grand nombre de
bacirctiments relieacutes agrave la pecircche ou des hangarsentrepocirctsgranges alors quaujourdhui ces
bacirctiments utilitaires agrave faible valeur et ces cabanes qui semblent veacutetustes ont complegravetement
disparu (Cap-dEspoir) (voir tableaux 42 et figure 47-A) Dans le village de Perceacute le mecircme
type de bacirctiments eacutetait preacutesent en 1934 mais en 2001 ils ont eux aussi disparu au profit dune
nouvelle classe de bacirctiments agrave savoir les eacutetablissements dheacutebergements pour touristes
(motel hocirctel camping) (voir tableaux 43 et figure 47-B) Ces derniers repreacutesentent
dailleurs 71 (agrave 15 m) et 64 (agrave 30 m) des bacirctiments agrave risque du secteur Les bacirctiments
actuels ont une valeur ajouteacutee plus importante que ceux des anneacutees 30 agrave cause des retombeacutees
eacuteconomiques quils procurent agrave la communauteacute Le type de construction a eacutevolueacute au cours du
20egraveme siegravecle Ils sont eacutegalement plus vulneacuterables aux risques cocirctiers notamment car les
habitations sont occupeacutees de maniegravere annuelle et non plus seulement durant la peacuteriode
estivale Ainsi comme les coucircts des bacirctiments et leur vulneacuterabiliteacute ne sont plus les mecircmes en
2001 par rapport agrave ce quils eacutetaient en 1934 les risques inheacuterents sont eacutegalement diffeacuterents
92
A - Cap-dEspoir 1934 2001
Activiteacutes lieacutees Halte routiegravere agrave la pecircche 17
13
17 Chalet
3374 HabitationEntrepocircUgrangehangar
B - Village de Perceacute 1934 2001 Petits Site historique de pecircche
Activiteacutes lieacutees bacirctiments 5 - shy
agrave la pecircche35 Restaurant ~4
29 5 5
o o 3 3 CD ()
12 CD
EntrepocircU grange 71
24 hangar MotelHocirctel Habitation HeacutebergemenUCamping
Figure 47 Type de bacirctiments agrave moins de 15 m du trait de cocircte
La baisse dans le nombre de bacirctiments agrave risque cocirctier ressentie principalement entre
1934 et 1963 puis plus faiblement entre 1963 et 1981 correspond donc probablement au
deacutemantegravelement des anciens types de bacirctiments La hausse qui suit viendrait de la construction
du nouveau type de bacirctiments tels que les eacutetablissements dheacutebergements touristiques les
commerces ou les restaurants Le laquocreuxraquo correspondrait ainsi agrave la transition entre deux
types dactiviteacutes Ces variations correspondent agrave leacutevolution historique des activiteacutes en
Gaspeacutesie soit une eacuteconomie baseacutee principalement sur la pecircche jusquau milieu du siegravecle puis
une baisse de lactiviteacute eacuteconomique dans les anneacutees 80 lors de la transition dactiviteacutes et
93
enfin depuis le milieu des anneacutees 80 une reprise de lactiviteacute eacuteconomique gracircce au
deacuteveloppement important du tourisme En 1930 plus de 75 des familles de Perceacute
pratiquent la pecircche (Blanchard 1935) alors quen 2001 lensemble du secteur primaire
nemploie plus que 192 des actifs (Recensement Canada 2006)
4 J4 Exemple du Barachois
Lexemple de loccupation humaine sur le Barachois de la Malbaie (carte 41) est
inteacuteressant en ce qui concerne les constructions situeacutees proches de la ligne de rivage et donc
dans la zone agrave risque deacuterosion et de submersion
Barachois
Flegraveche littorale
Cap-dEspoir Perceacute
a 2 000 4 000 8 000 megravelre__==JI Fond de ca1e bltlw de dCfl1t-fls 1000000lptUQUeS CtJ Ou~bec ar 1 20 OOD DlrwlHS LDGlCZ UIIMlrSllfl du QudbK a RUTlcvslll
Carte 41 Localisation du Barachois de la Malbaie (Perceacute)
Les photographies de 1934 nous permettent didentifier 34 bacirctiments sur la flegraveche
littorale (figure 48) Tous sont situeacutes agrave moins de 30 megravetres de la ligne rivage (inteacuterieure ou
exteacuterieure du Barachois) Ces constructions reacutesultant toutes dun mode de vie traditionnel lieacute
agrave la pecircche (Desjardins et al 1999) se situent tregraves pregraves de la rive et mecircme sur la ligne de
rivage ou sur la plage pour certaines dentre elles Leur nombre important en 1934 a connu
94
une baisse drastique jusquen 1963 (figure 48 et 49) Agrave partir de ce moment la flegraveche
littorale de Barachois na plus abriteacute aucune construction
40
35 34
30
25
20
15
10
5
0 o o 0 o o
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
______ agrave moins de 30 m de la rie agrave moins de 15 m
Figure 48 Nombre de bacirctiments agrave risque sur la flegraveche littorale
Ligne de rivage en 2001 250 500--==---- meacutetres
N
t Figure 49 Bacirctiments preacutesents sur lextreacutemiteacute nord de la flegraveche littorale
95
Il est donc possible de se demander si les risques pouvaient ecirctre consideacutereacutes comme
importants en 1934 sachant quil sagissait de constructions en bois souvent deacuteplaccedilables et
sur pilotis comme en attestent les figures 410 et 411 La nature mecircme de ces constructions agrave
savoir des habitations temporaires et des hangars en lien avec la pecircche neacutecessitait leur
construction si proche de la ligne de rivage Le risque eacutetait cependant minimiseacute agrave cause de la
relative faible valeur des bacirctiments leur deacuteplacement aiseacute le type de construction (sur pilotis
habitation seulement agrave leacutetage supeacuterieur) et labsence de reacuteseaux deau et deacutelectriciteacute Ainsi
les bacirctiments de 1934 semblaient mieux adapteacutes agrave la dynamique cocirctiegravere notamment pour le
risque de submersion que les bacirctiments actuels que lon retrouve souvent sur les flegraveches
littorales de la Gaspeacutesie
Figure 410 Poste de pecircche de Barachois vers 1935
96
Figure 411 Vue sur la flegraveche de Barachois (deacutebut du 20egravelle sciegravecle)
415 Origine des risques cocirctiers
Laugmentation du nombre de bacirctiments agrave risque ne reacutesulte que tregraves paltiellement du
deacuteplacement de la ligne de rivage par eacuterosion En effet parmi les bacirctiments agrave risque en 2001
seulement 87 le sont devenus agrave cause dun rapprochement de la ligne de rivage par
eacuterosion (tableau 44 et figure 412) Lorigine du risque en 2001 est principalement quils
eacutetaient deacutejagrave agrave risque en 1980 (pour 504 dentre eux) ou que ce sont de nouvelles
constructions (409 ) La reacutepartition de Jorigine du risque deacuterosion reste la mecircme quel que
soit le type de cocircte (figure 411)
Tableau 44 Bacirctiments agrave risque en 2001 en fonction de lorigine du risque
Total A risque en
1980 Eacuterosion
Nouvelle construction
N 127 64 11 52 100 504 87 409
97
90
80
70
60
50
40
30
20
10
o Tout twe de cocircte Terrasse de plage Falaise
bull Agrave risque en 1980 Eacuterosion D Noueurolle construction
Figure 412 Origine du risque des bacircti ments de 2001 en fonction du type de cocircte
Les bacirctiments nouvellement agrave risque en 2001 par rapport agrave 1980 sont agrave plus de 82 de
nouvelles constructions (tableau 45 et figure 413) Ceci signifie que bien que des lois eacutetaient
progressivement mises en place de nouvelles constructions ont tout de mecircme eacuteteacute reacutealiseacutees
Celles-ci font deacutesormais partie des constructions potentiellement agrave risque agrave Perceacute
Tableau 45 Origine du risque deacuterosion pour les bacirctiments nouvellement agrave risque (1980-2001)
N
Total 63 100
Erosion 11
175
Nouvelle construction 52
825
98
Eacuterosion 17
83
Nouvelle construction
Figure 413 Causes de la hausse du risque pour les bacirctiments
Ainsi si lon ne tient plus compte des bacirctiments destineacutes speacutecifiquement agrave se trouver
pregraves de leau et adapteacutes agrave leur localisation (cest-agrave-dire ceux de la flegraveche du Barachois) le
nombre de bacirctiments agrave risque en 1934 est infeacuterieur agrave celui de 2001 (120 vs 127)
(figure 414) De plus le changement de vocation dans les bacirctiments (de temporaire agrave
permanent de hangar agrave hocirctel) a sucircrement entraicircneacute une hausse de la valeur des biens qui sont
agrave risque La prise en compte du type de bacirctiment dans lanalyse du risque est donc tregraves
importante afin deacutevaluer la vulneacuterabiliteacute que subissent les communauteacutes cocirctiegraveres ainsi que
son eacutevolution historique Les lois relatives agrave lameacutenagement et leur mise en application
progressive ne semblent donc pas avoir dimpact surtout comparativement agrave la volonteacute de
deacutevelopper le secteur eacuteconomique du tourisme sur le bord du littoral
bull bull
99
140
127 120
120 120------- 108 100 ll c
ecirc 80jl 66til0 6ID 600 6341~ 60 ecirc 40
38
0 bull37 20 bull 27
c
0 ---- shy
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
-- agrave 30m de la rie bull agrave 15m de la rie --s- SP
Figure 414 Eacutevolution du nombre de bacirctiments agrave risque excluant ceux de la flegraveche littorale de Barachois
Les reacutesultats obtenus agrave la suite de lanalyse de leacutevolution du cadre bacircti indiquent donc que
~ le nombre de bacirctiments agrave risque a connu une baisse jusquen 1980 puis une hausse
depuis linstauration des nouvelles lois dameacutenagement du territoire en 1979 1987
et 1989 na pas empecirccheacute cette hausse
~ concernant le type de bacirctiments dans les deux secteurs speacutecifiques il est possible de
constater un changement de vocation alors quen 1934 il sagissait principalement de
bacirctiments lieacutes agrave la pecircche et de hangars en 2001 il Y a plutocirct des commerces et des
bacirctiments agrave vocation touristique ainsi quune plus forte propol1ion dhabitations le
type de bacirctiment est important concernant leur vulneacuterabiliteacute et le niveau de risque
associeacute
~ les nouveaux bacirctiments agrave risque sont tregraves majoritairement de nouvelles constructions
et non des bacirctiments preacuteexistants qui se retrouvent aujourdhui trop pregraves de la cocircte du
fait du recul de la ligne de ri vage
Les impacts socio-eacuteconomiques dune mauvaise reacuteglementation ou encore de labsence
dapplication de la reacuteglementation en vigueur dans les zones cocirctiegraveres sont importants car les
bacirctiments littoraux sont les plus coucircteux et dusage diffeacuterent de ceux de la moyenne du
territoire
100
42 Eacutevolution des superficies non bacircties
Les objectifs de lanalyse concernant leacutevolution des supeJficies non bacircties sont
dobserver leacutevolution des surfaces dans la zone littorale quelles soient boiseacutees agricoles ou
en friche et dy deacuteceler le reflet de leacutevolution des conditions eacuteconomiques du secteur Dans
une perspective de gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres les milieux non bacirctis ou naturels
peuvent favoriser la reacutesilience des systegravemes cocirctiers notamment en jouant le rocircle de zones
tampons lors des eacutevegravenements climatiques extrecircmes (Bernatchez et al 2008 a) Leur preacutesence
en zone littorale est donc primordiale et leur anthropisation aurait pour conseacutequence de
reacuteduire la reacutesilience cocirctiegravere aux changements climatiques appreacutehendeacutes et daugmenter le
niveau de risque dans les zones urbaniseacutees ou ameacutenageacutees adjacentes (Bernatchez et al
2008 a)
42 Superficies agricoles
Les superficies agricoles ont subi une baisse importante de 75 ou 800 ha depuis
1934 passant de 1 061 ha agrave 260 ha (figure 415)
1200
1001
1000
800 675
~ 600
~ I
400
260
200
o 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
Figure 415 Eacutevolution des superficies agricoles
101
Ce fait reflegravete un abandon de terres cultiveacutees depuis le deacutebut du siegravecle dans la reacutegion
Actuellement le secteur primaire dans son ensemble ne repreacutesente que moins de 20 des
actifs (Recensement Canada 2006) Au deacutebut du siegravecle une agriculture qui compleacutetait les
revenus des familles de pecirccheurs eacutetait pratiqueacutee Cependant les terres littorales de Perceacute ne
sont pas toujours dexcellente qualiteacute et ont le plus souvent des limitations agronomiques
telles quune faible fertiliteacute ou un relief inadapteacute (lRDA 2009) Ainsi avec leacutevolution et
lameacutelioration des conditions de vie cette agriculture moins rentable a eacuteteacute la premiegravere agrave ecirctre
abandonneacutee Cela a pu eacutegalement ecirctre amplifieacute par leacuteloignement Il est agrave noter que selon la
Loi sur la protection du territoire agricole agrave peine 1 de la bande cocirctiegravere est zoneacutee comme
ayant une affectation agricole (carte 42 et figure 416)
secteur agrave leacutetude
o Zonage municipal
Urbanise (reacutesidences et commerces)
Service public
Conservation
Agricole
Eau
carlogaphle recircariseacutee por Susan Orejza 2009o 1250 2500 50~egravetres SoUlCO dOs donneacutee MRC du Rochol-Porceacute
Carte 42 Occupation des terres preacutevue au scheacutema dameacutenagement
102
Agricole 1
Autre 03 ~- 4 Rurale
Territoire 74
urbaniseacute 8
Figure 416 Affectations du sol dapregraves le scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute
(vis-agrave-vis de la surface de la zone cocirctiegravere)
422 Boiseacutes
Les surfaces boiseacutees de la zone Jittorale ont augmenteacute depuis 1934 passant de J 143
agrave 1 504 hectares gagnant ainsi 361 ha (figure 417) On peut supposer que les boiseacutes ont
repris de limportance agrave la su ite de labandon des moins bonnes tetTeS agricoles
423 Superficies en friche
Tout comme les surfaces boiseacutees les superficies en friche occupent plus de surface
en 2001 par rapport agrave 1934 en connaissant une augmentation de 395 ha (figure 417)
103
2500
2000
2059
bull 1 7Œ -
bull 1504
~ 1500
1 n3shy 1203 1351
1328
~ 1000 143
554 500
--------~ 1
159 o 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
__ Boiseacutes et hiches -ltgt-- Superficies boiseacutees Superficies en Friches
Figure 417 Eacutevolution des superficies non bacircties dans la zone littorale (Perceacute)
424 Synthegravese de leacutevolution des supeifuies non bacircties
Au total les superficies non bacircties (boiseacutees en friche et agricoles) ont perdu 451 ha
entre 1934 et 2001 (figure 418) Cette surface est donc maintenant urbaniseacutee ce qui
saccorde avec laugmentation du lineacuteaire routier ainsi que du nombre de bacirctiments qui ont
eacuteteacute mesureacutes Les surfaces de friche et boiseacutees prenant la place des terres preacuteceacutedemment
agricoles (annexe 5)
104
100 ~ ~ (l)
ecirc 75
321 317 334
~
~ ~ 50 374
489l 591~
c 0 25+=gt
~
~ a 1934 1975 2001
bull Pgrioole D Friches et boiseacutes D Urbain
Figure 418 Eacutevolution de loccupation de la superficie littorale (en )
43 Eacutevolution des voies de communication
Les objectifs concernant les voies de communication sont de cartographier
leacutevolution des traceacutes des routes et des voies ferreacutees sur le territoire cocirctier de recenser le
deacuteplacement de certains tronccedilons effectueacute par le ministegravere des Transports du Queacutebec (MTQ)
ainsi que les raisons de ces deacuteplacements destimer de quelle maniegravere les connaissances
scientifiques et traditionnelles ainsi que des lois dameacutenagements ont influeacute sur ces choix et
enfin deacutetablir un eacutetat actuel des risques menaccedilant les voies de communication pour la zone
cocirctiegravere de Perceacute
Les voies de communication gaspeacutesiennes suivent principalement les implantations
humaines et longent donc la cocircte (figure 419) La route nationale qui relie les villages cocirctiers
gaspeacutesiens est la route 132 Le village de Perceacute a eacuteteacute relieacute au reste du reacuteseau routier provincial
19egravemc en 1928 (Mongrain 2006) quant agrave la voie ferreacutee elle a eacuteteacute termineacutee au milieu du
siegravecle
105
Cf)B - Voie ferreacutee Q)
~ LL
Figure 419 Voies de communication proches du littoral agrave Perceacute
Il Ya eu de nouvelles constructions de routes dans les anneacutees 70 notamment la route
132 qui a eacuteteacute refaite ce qui a fait augmenter Je nombre de kilomegravetres de routes dans le secteur
deacutetude (figure 420) Ensuite par labandon ou la destruction danciens tronccedilons la longueur
totale des voies de communication a diminueacute Cependant il est agrave noter que localement les
anciens tronccedilons de routes ont pu ecirctre releacutegueacutes au rang de routes municipales Enfin de
nouvelles constructions ont fait augmenter la longueur totale de voies de communication
entre 1934 et 2001 La longueur des voies ferreacutees a quant agrave elle agrave peine eacutevolueacute depuis 1934
passant de 169 agrave 17 kilomegravetres
106
100
00
00 709 720
~ 70
0 705 0
~ 60 679
~
~ 50 0
516 0 shy
40 J Q) J 3) al C
S 20
10 bull169 bull169 bull169 bull170 bull170 -170
0
1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
-(gt FbJtes bull Voie ferreacutee
Figure 420 Eacutevolution de la longueur totale des voies de communication (routes et voie ferreacutee) en zone littorale de Perceacute
43 J Voies de communication agrave risque
En 1934 pregraves de 103 km de voies de communication se trouvaient dans une zone agrave
risque deacuterosion alors quen 2001 ce sont plutocirct 148 km qui sont agrave risque soit une hausse de
plus de 40 (figure 421 et tableau 46)
Tableau 46 Longueurs de voies agrave risque deacuterosion agrave Perceacute (1934-2001)
Longueur (km) agrave moins de Anneacutee 30m 15m 1934 1032 433 1963 1279 559 1975 1307 626 1980 1329 690 1992 1290 655 2001 1475 760
107
16
14
12
~ 10
~ crshyfi)
1
middotCIl
icirc S
6
4 bull - bull bull bull bull
2
0 x -x
xshy1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
Oies agrave moins de 30 m du trait de rote _ oies agrave moins de 15 m
bull Oies abandonneacutees agrave moins de 30 m x Oies abandonneacutees agrave moins de 15 m
Figure 421 Eacutevolution des longueurs des voies de communication agrave risque en fonction de la distance agrave la cocircte
Alors que la tendance geacuteneacuterale est agrave la hausse entre 1980 et 1992 il est possible de
constater une baisse dans la longueur de voies de communication situeacutees dans des secteurs agrave
risque deacuterosion (figure 421) Cela reflegravete le fait que des deacuteplacements de tronccedilons de routes
et de voies ferreacutees ont eacuteteacute effectueacutes agrave cette eacutepoque par le MTQ et par le proprieacutetaire de la voie
ferreacutee Agrave partir de 1980 on constate en effet par photo-interpreacutetation lexistence de plus de
1 km de voies de communication abandonneacutees reacutesultant de ces deacuteplacements Les voies
abandonneacutees disparaitront du deacutecompte du fait de leur reacuteinteacutegration progressive agrave la nature
qui les masque Agrave partir de 1992 Ia longueur de voies agrave risque a de nouveau augmenteacute
jusquagrave atteindre plus de 14 km en 2001 (annexe 6)
Deux raisons peuvent ecirctre avanceacutees relativement agrave laugmentation de la longueur des voies
de communication agrave risque
j- rapprochement des voies avec la ligne de rivage agrave cause de leacuterosion
j- constructions ou deacuteplacements de voies de communication effectueacutes trop proches de la
ligne de rivage
108
432 Deacuteplacements de voies de communication
La raison des deacuteplacements nest pas toujours la preacutesence deacuterosion en bordure de la
route En effet la raison principale a eacuteteacute la lineacutearisation du traceacute agrave des fins de seacutecuriteacute (pour la
vitesse) Agrave leacutepoque ougrave les travaux ont eacuteteacute effectueacutes la probleacutematique de Jeacuterosion neacutetait
encore que peu connue les concepteurs sattardaient ainsi plutocirct agrave la conception technique et
agrave la geacuteomeacutetrie des routes (B Laflamme ancien employeacute du MTQ comm pers) La
localisation des tronccedilons deacuteplaceacutes ainsi que les motifs des deacuteplacements se retrouvent sur la
carte 43
ND segment 1Raison du d~placcn-clll
Risquc dagraveosion 2 Lineacutearisalioll du lraccedil0 Non
(J 3 Lill~arisa(ioll dll lrace NOIl Pgt 1
CD jgt
w
4 Lill~arisation dll lrace Non N Lil1~ilri~aliollM 5 Oui- (ct eacuterosion pClIt-ecirctre) Q)
Non
L a
=gt 6 Iineacutearisation dll (raceacute Non 0c 7 Lill~arisalioTl du traceacute Non
()
eshyen
S Iineacutearisation du trace Oui 9 Lineacutearisation du trd~eacute Olli (IUgraveOm)
Non OIlIcirc(200m)
Pgt c 10 Iineacutearisation ct eacuterosion Oui Olli a l 11 Lincarisalion dll tmec Non No Il 0shy(1) en Risque deacuterosion localcmcllt 215m Non a l
0() a l en 0shy(1)
2 Pgt () (1) en 0shy(1) en lt a (1) en 0shy(1)
()
a 3 3 c l
o Modification des voies de communication Pgt c a date de la voie l
ancienne 1934 o 7501 500 3000 4500 6000 _ _ m
- nouvelle 2001 Fano de carte orlhophotographl~ au 40 000
Car10graphle Susan DreJza 2009 o 0
110
Plusieurs tronccedilons de voies de communication ont eacuteteacute deacuteplaceacutes depuis 1934 et il est
inteacuteressant de sattarder sur le cas de certains dentre eux
A) Deacuteplacement de la voie ferreacutee entre 1975 et 1980 pour un tronccedilon de 13 km (carte 44)
La raison invoqueacutee est leacuterosion littorale Le deacuteplacement a eacuteteacute fait agrave plus de 100 megravetres agrave
linteacuterieur des terres ce qui fait quactuellement la voie nest plus agrave risque dans ce secteur
Aujourdhui le coucirct meacutedian dun megravetre de voie est de 3 no $ (o Demers comm pers) ce
qui deacutenote quun investissement tregraves important a eacuteteacute effectueacute pour ces travaux
rrfE1shy ~62~ 125 250 375
F l=ofgtJOr Ih UlmllplIOImiddotII_ i 1 Ul
middotllogloeI~ $u$~DI~ ~~
Carte 44 Localisation du tronccedilon deacuteplaceacute de la voie ferreacutee
Le seul tronccedilon de voie ferreacutee qui est toujours agrave risque actuellement est celui situeacute sur
la flegraveche du Barachois car du fait de la faible largeur de la flegraveche littorale la voie ferreacutee se
retrouve tregraves pregraves de la ligne de rivage sur tout son parcours (carte 45) Une longueur de
57 km est agrave risque en 200 J mais en reacutealiteacute la voie ferreacutee est menaceacutee sur une longueur bien
111
plus grande Eacutetant donneacute la configuration du site un simple retrait nest pas possible car si la
flegraveche se perce en un point cest toute la voie ferreacutee et sa localisation qui est remise en cause
Si un deacuteplacement devait ecirctre effectueacute une nouvelle configuration passant par larriegravere-cocircte
devrait ecirctre envisageacutee Actuellement et depuis 1963 la flegraveche littorale est complegravetement
artificialiseacutee afin de proteacuteger le chemin de fer et eacuteviter un deacuteplacement
- agrave moins de 15 megravetres
- agrave moins de 30 megravetres
N
+0 375 7S~ 1 500 2250 3 COO
- Fond de carte orthophotographies au 1 4000 Canogrugravephle Slls-an OrejZa 2009
Carte 45 Voie ferreacutee agrave risque actuellement
Lors de la construction de la voie ferreacutee cette implantation limitait le nombre de
ponts agrave construire (plusieurs riviegraveres se trouvent dans larriegravere-pays) et diminuait ainsi les
coucircts et les difficulteacutes (moins de valleacutees agrave franchir de ponts agrave construire terrain plat )
Leacutevolution cocirctiegravere des flegraveches littorales de sable et leur grand dynamisme (Paskoff 2003)
nont pas eacuteteacute pris en compte agrave leacutepoque de la construction de la voie ferreacutee ougrave la faciliteacute de
reacutealisation et les coucircts primaient sur la dynamique cocirctiegravere de toute maniegravere inconnue
(O Demers comm pers)
112
B) Dans les anneacutees 60 la route 132 a eacuteteacute deacuteplaceacutee agrave cause de leacuterosion dans deux secteurs de
la municipaliteacute (Laflamme comm pers) Ceci sur des longueurs de 543 et 392 megravetres
(respectivement tronccedilon nO 1 et 10 sur la carte 43) Malgreacute cela ces deux tronccedilons sont de
nouveau agrave risque actuellement (carte 46 47 et figure 422) Ceci peut sexpliquer par une
distance de deacuteplacement trop faible (8 agrave 15 megravetres de recul seulement) compte tenu des taux
deacuterosion observeacutes Cela deacutenote un manque de planification agrave moyen et agrave long terme ainsi
quune lacune dans les connaissances des processus qui affectent la cocircte
Carte 46 Tronccedilon nO 10 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (pointe-Saint-Pierre)
113
Carte 47 Tronccedilon nO 1 route 132 deacuteplaceacutee mais de nouveau agrave risque (Cap-dEspoir)
Figure 422 Photo du tronccedilon nO 1 route 132 agrave risque deacuterosion (Cap-dEspoir) Agrave gauche on distingue les vestiges de lancienne route
114
C) Dans le hameau de Belle-Anse Je tronccedilon ndeg 8 a eacuteteacute lineacuteariseacute Avant lintervention la
route 132 eacutetait agrave risque mais elle ne lest plus actuellement car lopeacuteration de lineacutearisation a
deacuteplaceacute ce tronccedilon plus loin de la ligne de rivage (carte 48 et figure 423) Cependant
lancienne voie a eacuteteacute transfeacutereacutee agrave la municipaliteacute et constitue maintenant une rue municipale
utiliseacutee par la population locale Cette derniegravere est agrave risque deacuterosion et de submersion Elle
est dailleurs suivie annuellement par le LDGIZC comme infrastructure agrave risque agrave cause de sa
localisation entre 4 et 10 m de la ligne de rivage (LDGIZC 2009) Actuellement les taux
deacuterosion sont de 042 rnan pour ce secteur de terrasse de plage (LDGIZC 2009) Le
deacuteplacement na donc pas reacutegleacute le problegraveme du risque deacuterosion pour ce tronccedilon
Modification des voies de communication
date de la vole
~ ancienne 1934
- nouvelle 2001
Carte 48 Tronccedilon ndeg 8 deacuteplacement de la route 132 lancien tronccedilon devient une route municipale (Belle-Anse)
115
Figure 423 Photo du tronccedilon nO 8 route agrave risque deacuterosion et de submersion
Agrave lextrecircme gauche la route 132 suite au reacutealignement en bas lancienne route 132 devenue la route municipale agrave droite la plage de Belle-Anse
433 Synthegravese de leacutevolution des voies de communication
Le niveau de rIsque des vOies de communication a augmenteacute depuis 1934
(figure 424) pour les voies agrave risque important (cest-agrave-dire agrave moins de 15 megravetres de la ligne
de ri vage) le pourcentage est passeacute de 63 agrave 85 entre 1934 et 2001 La proportion de voies
agrave risque agrave moins de 30 megravetres a elle connu une diminution entre 1963 et 1992
principalement agrave la suite de certains deacuteplacements de la voie ferreacutee mais on constate de
nouveau une augmentation depuis 1993 (figure 424) La proportion de voies de
communication agrave risque selon Je sceacutenario probable deacuterosion est laquo seulementraquo de 69 soil
61 km (figure 424) Ce chiffre est infeacuterieur agrave ceux que nous obtenons selon nos marges de
15 ou 30 megravetres Ceci sexplique par le fait que la voie ferreacutee (plus de 5 km) qui se trouve
sur la flegraveche littorale nest presque pas agrave risque deacuterosion dans le sceacutenario probable
deacuterosion La flegraveche littorale eacutetant presque totalement enrocheacutee la ligne de rivage y est
relativement fixe et le sceacutenario probable tient compte des infrastructures anthropiques
pouvant fixer la cocircte si celles-ci eacutemanent dun organisme public (comme cest le cas ici) Si
116
on exclut la voie ferreacutee de lanalyse la longueur de voies de communication agrave moins de
15 megravetres du trait de cocircte est de 24 km alors que celle agrave risque selon le sceacutenario probable est
de 38 km soit 16 fois plus
20Ocirc ~ Q) 18J
~_~173 166gshyc 16 -CIl
5 14 J
~ c 12
ecirc 10 8 81 85 Q) 0
~
8 ~__----77551---~r7163
75 J 69 ~ 6
Q) 0 4 c 0 1 2
l 0 193) 1940 1950 1900 1970 1900 2010
-+- agrave risque 3)n agrave risque 15m agrave risque SP
Figure 424 Eacutevolution de la proportion de voies de communication agrave risque
Il est important de noter que la majoriteacute des constructions de voies de communication
datent davant linstauration des diffeacuterentes lois dameacutenagement Leur construction agrave
proximiteacute du trait de cocircte neacutetait pas consideacutereacutee agrave cette eacutepoque comme probleacutematique par le
ministegravere du transport et les eacutelus locaux car ils neacutetaient pas au fait de la probleacutematique
deacuterosion et des processus impliqueacutes Les lois encadrant lameacutenagement dans les zones agrave
risque et les zones cocirctiegraveres ne semblent ainsi pas avoir dinfluence sur leacutetablissement des
nouvelles voies de communication En theacuteorie les ministegraveres sont tenus de respecter les lois
et regraveglements de zonages eacutetablis par les MRC et les municipaliteacutes Cependant il aITive que ce
ne soit pas le cas surtout si ces regravegles ne sont pas comprises ou accepteacutees et que la
probleacutematique (telle que leacuterosion) nest pas reconnue comme cela a longtemps eacuteteacute le cas par
le passeacute en ce qui a trait agrave leacuterosion (Dugas comm pers) Une peacuteriode de latence entre
) instauration des lois et leur application a ainsi pu exister De plus les constructions de
117
routes ou leur protection peuvent ecirctre mises en place par des deacutecrets ministeacuteriels notamment
en cas de situation de risque urgent ce qui permet de ne pas suivre les scheacutemas
dameacutenagements locaux ou certaines lois
En conclusion de cette analyse de leacutevolution des voies de communication pour le secteur
littoral de Perceacute il est possible de dire que
~ il Ya en 2001 une plus grande longueur de voies de communication situeacutees dans des
zones agrave risque probable deacuterosion quil nyen avait au deacutebut du siegravecle
~ dans certains cas Jes deacuteplacements de tronccedilons de routes ont conduit agrave un
rapprochement du traceacute vis-agrave-vis dune cocircte active eacutetant donneacute que la raisons des
travaux na que rarement eacuteteacute leacuterosion mais plutocirct la lineacutearisation du traceacute
~ deux tronccedilons de route 132 totalisant une longueur de 342 et 543 m qui ont eacuteteacute
deacuteplaceacutes pour un risque deacuterosion sont de nouveau menaceacutes en 200 J la distance agrave
laquelle ils ont eacuteteacute reculeacute nayant pas eacuteteacute suffisante
~ pregraves de 17 des voies sont potentieHement agrave risque deacuterosion en 2001 ce qui est
presque le pourcentage le plus important historiquement Les eacutetudes reacutecentes se
doivent donc de contribuer agrave renverser cette tendance par la diffusion de meilleures
connaissances et reacuteglementations
118
44 Discussion sur leacutevolution des risques
Il peut paraitre surprenant de constater que les lois qui ont eacuteteacute implanteacutees pour geacuterer
la zone cocirctiegravere au Queacutebec nont pas permis de limiter la hausse des risques dans le secteur
de Perceacute Cette hausse du nombre de bacirctiments agrave risque cocirctier malgreacute la mise en place de
lois deacutecoule de plusieurs causes qui ont probablement conduit la population ou les instances
municipales agrave ne pas tenir compte des regraveglements lors des deacuteveloppements immobiliers
A) Depuis le milieu des anneacutees 70 les mesures de protection des cocirctes se sont multiplieacutees
(Friesinger 2009) Chez les habitants de la zone cocirctiegravere cela pourrait avoir creacuteeacute un faux
sentiment de seacutecuriteacute et [impression davoir reacuteussi agrave controcircler le pheacutenomegravene de leacuterosion
cocirctiegravere Ceci a pu conduire agrave une plus grande teacutemeacuteriteacute dans la localisation des bacirctiments dougrave
la hausse des constructions littorales malgreacute Jencadrement leacutegislatif Morneau el al (2001)
ont eux aussi remarqueacute une hausse des constructions en bordure du littoral gaspeacutesien depuis
1970 Dapregraves eux cela reacutesulte dun engouement accru pour la zone cocirctiegravere ducirc au
deacuteveloppement du tourisme et de la disponibiliteacute des meacutethodes de protection des berges Ces
derniegraveres donnent en effet un faux sentiment de seacutecuriteacute aux proprieacutetaires cocirctiers (Morneau
el al 2001) Ce pheacutenomegravene a aussi eacuteteacute constateacute le long des falaises de craie du nord de la
France ougrave lameacutenagement Je long de la cocircte a creacuteeacute une illusion de seacutecuriteacute qui a conduit agrave des
comportements agrave risque (Mclnnes 2006) En Hollande Winckel el al (2008) constatent eux
aussi que la multiplication des mesures de protection ces derniegraveres anneacutees a
paradoxalement fait diminuer la conscience citoyenne et gouvernementale (paliers infeacuterieurs)
envers le risque que repreacutesente leacuterosion Au lieu decirctre vus comme une reacuteponse agrave une
intensification de la probleacutematique les ouvrages de protection semblent ecirctre vus comme un
moyen sucircr de controcircler Jenvironnement Les lois de gestion des risques deviennent alors
laquo inutilesraquo aux yeux des populations et sont plus aiseacutement contourneacutees Une trop grande
prise en charge publique ou par le biais dassurances afin de reacuteduire la vulneacuterabiliteacute pourrait
ainsi conduire agrave laugmenter en creacuteant des comportements laquo maladapteacutesraquo (Dolan et Walker
2004) Ainsi linformation et la conscientisation des proprieacutetaires vis-agrave-vis du risque
deacuterosion sont primordiales pour une bonne gestion de la zone cocirctiegravere (Winckel el al 2008)
et le reacutetablissement des faits scientifiques agrave propos des risques cocirctiers
119
B) Le manque de compreacutehension et dacceptation des regraveglements de gestion de la zone
cocirctiegravere par la population est eacutegalement un problegraveme souvent eacutevoqueacute par les scientifiques
(Roussel et al 2009 McInnes 2006 Dugas comm pers) Labsence de compreacutehension
dune loi augmente la probabiliteacute de la transgresser volontairement ou non Cest pourquoi
une plus grande diffusion de linformation faciliterait lacceptation des politiques publiques
de gestion des risques cocirctiers (Roussel et al 2009) Pour que les regraveglements soient efficaces
laquo la prise de conscience et leacuteducation du grand public sont consideacutereacutees comme les piliers
dune gestion durableraquo (McInnes 2006) La mise en place dune bande de protection agrave la
suite de la politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables na peutshy
ecirctre pas eacuteteacute consideacutereacutee par tous les acteurs du milieu comme eacutetant une bande de terrain
soumise agrave des geacuteorisques pour eux et leurs constructions Les gestionnaires nayant pas
encore connaissance des donneacutees sur les processus littoraux ni sur la position future de la
ligne de rivage nont possiblement pas pu informer la population adeacutequatement Cette
preacutediction de la position agrave venir de la ligne de rivage serait ainsi loutil principal dont les
gestionnaires auraient besoin (Pethick 2001) Une sensibilisation des populations est ainsi
primordiale car les impressions que les habitants ont de la cocircte ne sont pas toujours exactes
C) De plus un manque de savoir populaire pourrait eacutegalement avoir contribueacute agrave cette
augmentation des risques cocirctiers En 2001 le plus grand nombre de bacirctiments agrave risque est
situeacute sur les cocirctes agrave falaises rocheuses alors quen 1934 tregraves peu de constructions y eacutetaient
localiseacutees (tableau 47) ceci malgreacute le fait que les falaises repreacutesentent la majoriteacute des cocirctes
de Perceacute Les aleacuteas de ces secteurs de falaises jusqualors peu habiteacutes (moins de 7 bacirctiments
par kilomegravetre de cocircte contre plus de 26 pour les terrasses de plage) ne sont donc
probablement pas inteacutegreacutes au savoir populaire de la reacutegion Nayant pas de culture commune
relatant les dangers potentiels des falaises pour les constructions la prudence a donc
probablement eacuteteacute moins grande que dans le cas des terrasses de plage qui ont elles vu
baisser le nombre de bacirctiments agrave risque agrave leur proximiteacute (tableau 47) En effet le souvenir
des risques passeacutes est un eacuteleacutement important qui peut faire baisser la vulneacuterabiliteacute dune
population (Meur-Ferec et al 2008) Dans une certaine mesure les connaissances populaires
devraient donc ecirctre utiliseacutees pour augmenter lefficaciteacute de la gestion des cocirctes (Stewart
et al 2003)
120
Tableau 47 Nombre de bacirctiments agrave risque en fonction du type de cocircte (1934-2001)
Anneacutee falaise
30rn 15rn terrasse de plage 30rn 15rn
1934 37 12 83 48 1963 65 25 55 12 1975 69 28 39 10 1980 50 17 34 10 1992 68 30 36 11 2001 73 38 54 25
Certaines connaissances lieacutees agrave ladaptation aux aleacuteas cocirctiers semblent avoir eacuteteacute perdues au
cours du temps En effet les constructions preacutesentes en 1934 sur la flegraveche littorale eacutetaient
bien adapteacutees aux aleacuteas preacutesents dans ce secteur (submersion principalement) En 200 J on ne
retrouve plus de maisons sur pilotis et ce mecircme dans les secteurs subissant des eacutepisodes de
submersion Historiquement les terrasses de plage sont occupeacutees depuis longtemps par les
populations et sont donc connues comme eacutetant des zones soumises aux aleacuteas cocirctiers la
hausse des bacirctiments agrave risque pour ces secteurs depuis 1992 pourrait renforcer le postulat
dune perte des connaissances populaires concernant les risques naturels de ces secteurs
Cette hausse ne peut pas ecirctre le fait dune population nouvellement arriveacutee dans la reacutegion car
la municipaliteacute de Perceacute ne reccediloit que peu de migrants 88 des gens y habitaient il y a
5 ans et 94 il y a 1 an (Statistique Canada 2006) Ce manque de savoir populaire
concernant les risques naturels pourrait donc plutocirct provenir dune certaine deacuteconnexion visshy
agrave-vis de lenvironnement physique et de sa variabiliteacute naturelle au cours de ces derniegraveres
deacutecennies
D) Malgreacute la mauvaise compreacutehension de la dynamique littorale et le manque dinformation
qui ont accompagneacute la mise en place des regraveglements il ne faut pas oublier que si la
reacuteglementation avait eacuteteacute appliqueacutee convenablement laugmentation des nouvelles
constructions agrave risque naurait pas eu lieu mecircme sans quaucune sensibilisation ne soit
effectueacutee Au Queacutebec les municipaliteacutes ont effectivement la responsabiliteacute de [eacutemission
des permis de construction et de sassurer que les permis eacutemis soient conformes agrave la
reacuteglementation en vigueur dans leur plan durbanisme Or malgreacute la reacuteglementation qui
interdit la construction dans des zones agrave risque plus de 40 des bacirctiments agrave risque en 2001
on eacuteteacute construits apregraves la mise en place de ces lois Ce qui fait augmenter les risques pour la
121
municipaliteacute de Perceacute nest pas tant lintensiteacute de leacuterosion que les nouvelles constructions la
premiegravere eacutetant responsable de 17 de la hausse contre 83 pour les secondes Le laxisme
dans lapplication de la loi a ainsi des conseacutequences importantes De plus alors que les
scheacutemas dameacutenagement sont supposeacutes inteacutegrer les risques naturels dans leur zonage depuis
leur creacuteation en 1979 Morneau et al ont eacuteClit en 2001 que laquoce sceacutenario [ladaptation agrave
leacuterosion par le biais dun zonage] peu reacutepandu au Queacutebec pourrait entraicircner une refonte
importante des scheacutemas dameacutenagement et de la reacuteglementation qui sy rattache raquo Cela
reacutevegravele une inadeacutequation entre les cadres gouvernementaux (qui le preacutevoyaient leacutegalement
depuis 1979) et lapplication qui peut en ecirctre faite reacutegionalement et localement par les paliers
infeacuterieurs de gouvernance (qui ne lincluent majoritairement pas en 2001) Il semble donc y
avoir un veacuteritable problegraveme de gouvernance concernant la gestion et la preacutevention des risques
naturels cocirctiers La sensibilisation aux aleacuteas et agrave la dynamique cocirctiegravere ne doit donc pas viser
uniquement la population mais aussi les acteurs deacutecisionnels et responsables de lapplication
des lois et regraveglements des diffeacuterents paliers de gouvernements (feacutedeacuteral provincial et
municipal) Les acteurs locaux ont le devoir de respecter toutes les reacuteglementations mises en
place et ce mecircme si les raisons nont pas eacuteteacute entiegraverement comprises Mecircme lorsque les
reacutesidents cocirctiers ont une bonne connaissance des aleacuteas les solutions dadaptation envisageacutees
sont rarement adeacutequates pour leur type de milieu (Friesinger et Bernatchez 2009) Cela
conforte le fait quen parallegravele agrave la neacutecessiteacute dinformer les populations il faut eacutetablir des
obligations quant au suivi des recommandations eacutemises par les experts Il est primordial de ne
pas sous-estimer la responsabiliteacute de tous les citoyens individuels et corporatifs agrave respecter
les lois
Le constat dune augmentation des risques cocirctiers au courant du dernier siegravecle a
eacutegalement eacuteteacute effectueacute dans dautres reacutegions telles la Gaspeacutesie (Morneau et al 2001) ou la
France (Meur-Feacuterec 2006) Dans ce dernier cas la cause de cette hausse est leacutegegraverement
diffeacuterente de celle connue en Gaspeacutesie Comme on peut le voir sur la figure 424 le risque
reacutesulte agrave la fois du recul du trait de cocircte et de lavanceacutee des infrastructures vers la cocircte
Lespace qui eacutetait conserveacute comme zone tampon et laquoespace de seacutecuriteacuteraquo disparaicirct et devient
mecircme un laquoespace de risqueraquo (figure 425) Agrave Perceacute de par la configuration du littoral et
l histoire les villages ont toujours eacuteteacute proches de la cocircte Peu darriegravere-cocircte est en effet
122
disponible et historiquement toutes les communications se faisaient par la mer Il est
cependant possible dy appliquer le scheacutema de Meur-Feacuterec (2006) dans une certaine mesure
car les touristes venant en Gaspeacutesie comme ceux dEurope veulent ecirctre le plus pregraves possible
de leau Ainsi agrave Perceacute la neacutecessiteacute de la proximiteacute de leau quavaient les pecirccheurs a laisseacute
place agrave lenvie des touristes decirctre proche du littoral Ce changement sest effectueacute en
parallegravele agrave un changement du type de construction (petits bacirctiment et bacirctiments ljeacutes agrave la pecircche
en 1934 versus bacirctiments dheacutebergement en 2001) ce qui a aussi contribueacute agrave augmenter les
risques
o
JOm
20m Deacuteveloppement des risques
30m deacuterosion cocirctiegravere
40m
SOm
60m
bullbull~d ~rcuirlttmiddot
1 km
5 km +------~
f-------+-----t-----+-----+------+-----t- - - - - - - - -1shy
1850 1875 1900 1925 1950 1975 2000 2025
TEMPS Source Meur-Feacuterec 2006
Figure 425 Eacutemergence des risques cocirctiers dynamiques convergentes du trait de cocircte et de l occu pation du rivage
123
Lintensification de la densiteacute urbaine de la cocircte reflegravete lengouement accru des zones
cocirctiegraveres qui a eacuteteacute constateacute eacutegalement agrave leacutechelle mondiale en lien avec le deacuteveloppement de
lindustrie touristique Agrave Perceacute il ny a que 038 bacirctiment par hectare dans la zone cocirctiegravere
(premier kilomegravetre en arriegravere du trait de cocircte) Cette faible concentration montre que lon
nest pas dans une situation de peacutenurie despace et conforte lideacutee que le fait de sinstaller
directement sur de trait de cocircte ou dans les zones proximales agrave risque est actuellement plus
un choix quune neacutecessiteacute Les constructions littorales sont privileacutegieacutees agrave cause de la valeur
ajouteacutee que cela procure tant sur la valeur des biens que sur les profits que peuvent y faire les
commerces et heacutebergements Cette situation de concentration cocirctiegravere se retrouve eacutegalement
dans plusieurs stations balneacuteaires en Europe (Winckel et al 2008) Selon Winckel et al
(2008) cette plus-value dans la valeur des maisons ainsi que dans les recettes des hocirctels
devrait dailleurs ecirctre une raison suffisante pour permettre leur construction malgreacute les
risques
Concernant les solutions mises en place pour faire face agrave la probleacutematique de
leacuterosion certaines adaptations ont ducirc ecirctre effectueacutees sur le territoire de Perceacute Par exemple
les tronccedilons de voies de communication qui ont ducirc ecirctre deacuteplaceacutes pour cause deacuterosion sont
de nouveau menaceacutes par le mecircme aleacutea moins de 40 ans plus tard ce qui deacutenote une
inadaptation ou une laquomeacutesadaptationraquo agrave la situation Ce type dinfrastructures aurait
neacutecessiteacute une strateacutegie dadaptation agrave long terme ce qui na pas eacuteteacute le cas agrave leacutepoque ce qui
nest pris en compte par le ministegravere des Transports du Queacutebec que depuis une peacuteriode
reacutecente (MTQ 2009) Cette lacune de vision agrave long terme dans ladaptation a eacutegalement eacuteteacute
constateacutee en Europe (McInnes 2006)
Malgreacute les lois existantes encadrant le zonage les reacutetroactions quelles peuvent
entraicircner ne semblaient pas avoir eacuteteacute eacutetudieacutees et nont pas pu servir agrave ameacuteliorer de futurs
zonages Connaicirctre leacutevolution de loccupation du territoire cocirctier nous a permis de connaicirctre
et de comprendre les dynamiques qui y ont lieu Ainsi il est possible de savoir quelles sont
les dynamiques qui devront ecirctre geacutereacutees agrave lavenir quelles sont les points sur lesquels une
politique devrait insister quels eacuteleacutements prendre en compte et de quelle maniegravere les mettre en
application
CHAPITRE V
COMPARAISON DES DIFFEacuteRENTS ZONAGES
A VEC LEacuteVOLUTION PROBABLE DU LITTORAL
Les objectifs de ce chapitre sont de connaicirctre les diffeacuterentes possibiliteacutes concernant le
zonage des risques deacuterosion dans le secteur deacutetude et de comparer les zonages existants ou
potentiels avec leacutevolution probable du littoral pour identifier leur efficaciteacute Ainsi il pOUITa
ecirctre deacutetermineacute lequel est le plus approprieacute cest-agrave-dire le zonage qui eacutevite les coucircts futurs lieacutes
aux risques mais qui nempecircche pas le deacuteveloppement sur les territoires propices et non
risqueacutes Nous preacutesenterons donc dabord une comparaison des zonages avec la 1igne de
rivage probable de 2050 puis celle effectueacutee avec un zonage laquocomplet raquo adapteacute agrave
lameacutenagement du territoire dans un environnement physique soumis aux changements
climatiques
Eacutetant donneacute les problegravemes lieacutes agrave Jeacuterosion que connaicirct le territoire de Perceacute Je zonage
actuel ne semble pas adeacutequat pour limiter les risques Dans la situation actuelle des choses
Jeacuterosion va entraicircner des coucircts importants pour le milieu et la socieacuteteacute en geacuteneacuteral Dici agrave
2050 si aucune mesure dadaptation nest prise la valeur des infrastructures qui vont ecirctre
affecteacutees par leacuterosion dans la reacutegion de Perceacute sera dun minimum de 15474358 $
(figure 5 J) (Drejza et Bernatchez 2008) ce qui est tregraves important pour une petite
municipaliteacute de moins de 3 500 habitants avec un budget de fonctionnement annuel denviron
5 millions de $ (Municipaliteacute de Perceacute 2009)
125
A- Eacutevaluation des coucircts possibles selon les diffeacuterents sceacutenarios (en $)
S1 S2 S3 S probable
Voies de communication 38417 11214578 22782053 12275458
Uniteacutes deacutevaluation fonciegravere 123700 3328000 7038200 3198900
TOTAL ($) 162117 14542578 29820253 15474358
C - Voies de communicationB- Uniteacutes deacutevaluation fonciegraveres sceacutenario probable sceacutenario probable
Type duniteacute Nombre Valeur (en $) Voies de communication Longueur (m)
Habitation 16 730900 $ Voie ferreacutee 2310
Eacuteconomie 9 2065300 $ Roule nationale (132) 1039
Autre 2 175100 $ Autre voie carrossable 2789
Service public 2 54100 $ Voie non carrossable 0
Terrains non 29 173500 $ TOTAL 6138 ameacutenageacutes
TOTAL 58 3198900$ Modifieacute de Drejza et Bernatchez 2008
Figure 51 Eacutevaluation des coucircts preacutevisionnels lieacutes agrave leacuterosion pour le secteur de Perceacute
51 Preacutesentation des diffeacuterents zonages possibles
Diffeacuterents zonages existants ou potentiels ont eacuteteacute testeacutes sur la zone deacutetude Ils seront
deacutecrits ici en termes de superficie zoneacutee de nombre de bacirctiments concerneacutes de nombre de
rocircles deacutevaluation de la valeur des rocircles deacutevaluation des routes et enfin des activiteacutes qui
seront affecteacutees Ces zonages ont eacuteteacute compareacutes agrave un sceacutenario deacutevolution de la cocircte pour
lan 2050 Le sceacutenario probable (SP) repreacutesente Je terrain qui aura selon toutes probabiliteacutes
disparu dici lan 2050 agrave cause des processus deacuterosion des berges si aucune mesure
dadaptation nest mise en place Ce sceacutenario deacutevolution tient compte agrave la fois du contexte
geacuteomorphologique de la cocircte de son eacutevolution passeacutee des changements climatiques
envisageacutes ainsi que des actions anthropiques (Bernatchez et al 2008 a) Aux fins de cette
eacutetude ce sceacutenario sera consideacutereacute comme leacutevolution preacutevue de la ligne de rivage auquel
126
seront donc compareacutes les zonages potentiels Il sagit agrave l heure actuelle de la meilleure
estimation de leacutevolution future de la ligne de rivage pour le secteur deacutetude
Il existe une tregraves grande variabiliteacute dans les surfaces zoneacutees selon le type de zonage
adopteacute qui vont de 89 hectares agrave ]504 hectares (tableau 51) Les horizons de gestion
diffegraverent selon les options retenues entre 30 et 50 ans Certains tels la LQE ou la politique du
Nouveau-Brunswick ne deacutefinissent pas lhorizon dameacutenagement Selon loptique retenue
limportance accordeacutee agrave leacuterosion cocirctiegravere va ecirctre minimiseacutee ou amplifieacutee Ainsi il nest pas
aiseacute pour la municipaliteacute de bien eacutevaluer les risques potentiels auxquels est soumis son
tenmiddotitoire
Tableau 51 Superficies et eacuteleacutements inclus dans les zonages eacutetudieacutes
Superficie toucheacutee Bacirctiments 2001 Rocircle MAMR (uniteacutes deacutevaluation)
Tvoe de zonaae Hectares Nombre Nombre valeur $) Taux historique - 30 ans 89 3 5 25100 - 49 ans 147 3 8 125700 LQE 509 39 40 2762800 Proposition de la MRC 992 103 94 4436800 Nouveau-Brunswick (30 m) 1160 118 112 5124600 Critegraveres de la Cocircte-Nord 1504 177 162 9606700 Sceacutenario le plus probable 623 66 62 3269000 Zonage possible (SP+15 ml 1188 135 125 5848200
Cette variabiliteacute se reflegravete eacutegalement dans le nombre de bacirctiments qui se retrouvent
inclus dans la zone dite agrave risque deacuterosion Cela varie entre 3 bacirctiments dans le cas de
lutilisation des taux de reculs historiques avec un horizon de 30 ans agrave autant que 177
bacirctiments dans le cas dune adaptation des critegraveres du zonage utiliseacute pour la Cocircte-Nord
(tableau 51)
La valeur globale des uniteacutes deacutevaluation fonciegravere consideacutereacutees agrave risque peut ecirctre
importante et varie entre 25 100 $ et 9 606700 $ Limportance de cette valeur agrave risque est
augmenteacutee par le fait que la valeur moyenne des bacirctiments qui se situent dans la zone
deacuterosion probable (donc proches du littoral) est plus importante que celle de la totaliteacute de la
municipaliteacute Alors que dans la zone probable les bacirctiments valent en moyenne 79851 $ la
moyenne des bacirctiments de Perceacute est de 50590 $ La valeur des bacirctiments agrave risque probable
deacuterosion soit ceux les plus proches du trait de cocircte est 16 supeacuterieure agrave la moyenne
127
municipale Ceci reflegravete lattrait littoral et la valeur qui lui est associeacutee Les terrains eux aussi
ont une valeur de pregraves de 2 fois supeacuterieure (194) sils se trouvent en bordure du littoral ougrave ils
sont eacutevalueacutes en moyenne agrave 12800 $ contrairement agrave 6 613 $ pour la municipaliteacute entiegravere
52 Comparaisons des diffeacuterents zonages avec le trait de cocircte probable de 2050
La comparaIson des zonages avec le trait de cocircte probable se traduit par une
comparaison de chacune des possibiliteacutes de zonage avec leacutevolution probable de la ligne de
rivage (soit Je SP) afin de deacuteterminer des superficies qui pourraient ecirctre zoneacutees agrave tort ainsi
que des superficies qui ne sont pas zoneacutees mais qui selon toute probabiliteacute auront eacuteteacute
eacuterodeacutees dici 2050 Cela veut eacutegalement dire quil faut connaicirctre le nombre de bacirctiments qui
sont zoneacutes agrave tort (ce qui a un impact neacutefaste sur leur deacuteveloppement) ou ceux qui ne sont pas
zoneacutes mais qui sont agrave risque deacuterosion (ce qui fausse notre compreacutehension de la
probleacutematique et notre preacuteparation agrave laffronter)
Dans le but de didentifier le zonage qui est le plus adeacutequat avec la future eacutevolution
de la cocircte seront donc compareacutes dans cette section les superficies zoneacutees mais non agrave risque
les su perficies non zoneacutees mais agrave risque et le nombre de bacirctiments (2001) zoneacutes ou non zoneacutes
agrave tort
521 LQE Loi sur la qualiteacute de lenvironnement
Le zonage preacutevu par la Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (politique de protection
des rives du littoral et des plaines inondables) est celui qui a maintenant cours dans la MRC
du Rocher-Perceacute Cest eacutegalement celui qui a eacuteteacute transposeacute dans les regraveglements municipaux
Theacuteoriquement il est possible pour la MRC ou la municipaliteacute daugmenter les marges
prescrites par la loi si neacutecessaire par exemple en cartographiant des zones connues pour leurs
risques Cependant sur le territoire agrave leacutetude aucune cartographie additionnelle nexiste pour
le risque deacuterosion
128
La superficie totale du territoire zoneacute deacutecoulant de la LQE preacutesente seulement
114 ha de moins que celle zoneacutee par le sceacutenario probable (tableau 52) Cependant ce sont
pregraves de 17 ha qui sont preacutevus eacuterodables par le SP mais qui ne sont pas zoneacutes Ainsi ces 17 ha
sont libres daccueillir de nouvelles infrastructures malgreacute le risque potentiel auxquels ils
pourront ecirctre soumis dans le futur Ces terrains abritent dores et deacutejagrave 31 bacircti ments soit 26
uniteacutes deacutevaluation fonciegravere pour une valeur agrave risque minimale de plus de 2 000 000 $ Si la
LQE reste en vigueur cette valeur pourrait augmenter dici 2050 augmentant ainsi les
risques pour la socieacuteteacute
Dans certains cas des terrains sont jugeacutes agrave risque bien quils ne seront probablement
pas eacuterodeacutes (52 ha) Ceci est par exemple lieacute aux zones que la municipaliteacute a deacutecideacute de
proteacuteger en fixant la ligne de rivage (par un muret notamment) Eacutetant donneacute que le zonage
nest pas variable il nest pas possible den tenir compte
Tableau 52 Comparaison du zonage de la LQE avec le sceacutenario probable (SP)
Superficie Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluationl Zone non preacutevue eacuterodable mais zoneacutee (soustrait au 52 ha 4 4
developpem ent) Zone preacutevue eacuterodeacutee mais
non zoneacutee (augmentation du 168 ha 31 26 risque)
Agrave la suite de lanalyse de la LQE plusieurs problegravemes ont eacuteteacute recenseacutes Ceux-ci
peuvent ecirctre agrave lorigine de diverses lacunes qui sont exposeacutees ici
A) Dans les objectifs de la loi (article 11) il nest pas fait mention de proteacuteger les habitants
de la cocircte contre les risques Le but du zonage est dabord la protection des berges les
risques y sont seulement secondaires La loi a pour but de proteacuteger les berges en elles-mecircmes
(biodiversiteacute qualiteacute des habitats ) ainsi que les personnes soumises agrave des risques mais ceci
seulement dans les plaines inondables Les littoraux de lestuaire et du golfe du Saint-Laurent
ne peuvent ecirctre geacutereacutes comme des plaines inondables eacutetant donneacute que les divers processus qui
sy produisent sont bien plus cocirctiers que fluviaux La largeur de leacutecotone cocirctier eacutetant
relativement limiteacute il est possible que la loi soit adeacutequate sur cet aspect Cependant elle est
tout de mecircme utiliseacutee en pratique pour empecirccher la construction selon des marges de la ou
15 m de la ligne de ri vage
129
B) La loi est construite sur le modegravele dune protection par bande homogegravene (mecircme sil y a
deux classes de largeur) Cela ne prend donc pas en compte les possibles variations selon les
processus la localisation les conditions locales et les diffeacuterences reacutegionales et nationales qui
peuvent exister sur le territoire
C) Le critegravere utiliseacute pour eacutetablir le choix entre les deux largeurs de bandes de protection soit
la hauteur du talus ne correspond aucunement agrave une limite naturelle La hauteur limite est de
5 megravetres en dessous de cette hauteur la bande sera de 10 megravetres au-dessus elle sera de 15
megravetres Cependant les classes sont inadapteacutees car elles ne correspondent pas agrave la reacutealiteacute
physique de leacuterosion En effet bien que les deux cateacutegories de cocircte sur lesquelles sappuie la
LQE afin de deacuteterminer la largeur de la bande de protection (10 ou 15 m) correspondent agrave des
taux deacuterosion significativement diffeacuterents avec cr = 005 (Test U p = 0000) (figure 52)
cette diffeacuterence ne peut cependant pas servir agrave preacutedire de maniegravere certaine le comportement
dun segment de cocircte face agrave leacuterosion Cest ainsi quagrave cause de la variabiliteacute de leacuterosion
observeacutee il peut se produire de leacuterosion tout aussi intense dans les secteurs zoneacutes avec
10 megravetres que dans ceux zoneacutes avec 15 megravetres (figure 52) Seule laccumulation est absente
dans les secteurs zoneacutes avec] 5 megravetres
shyo o N ~ C) Q)shy O2S
Cl) al Cll
~ Cl) 0
000 1 1 iol----~I - - 11shy -11
Cl) c g 1 1
~ middotOS Cl) 0 -shyc o
o Clla middoto~-O
E o
o o
Cl) 0 )(
~ middot075
1- ---------r------------------J 10 megravetres 15 megravetres
Largeur de la bande de protection prescrite par la LaE
Figure 52 Taux de migration historique de la ligne de rivage (en m) en fonction des cateacutegories prescrites par la LQE
--
130
De plus que ce soit pour les zones de falaises ou les zones de terrasses de plage la diffeacuterence
dans les taux deacuterosion selon les deux cateacutegories retenues par la LQE bien que minime
persiste (figure 53) Toutefois il y a une diffeacuterence dans la vitesse de recul entre les falaises
et les terrasses de plage de sorte que le zonage devrait aussi refleacuteter la dynamique cocirctiegravere
pour quil soit approprieacute
(1)
Ol CIl Terrasse de plage Falaise rocheuse gt (1) 06 00 - - --or- - - - -~--~r-0 (1)
oC o - 01 Ol 04 o
E1 (1)~
- 02 0shy
g 8 02 - 03 uCJ
~ OC)
1 1 o deg4U5 OJ 00 ~=
1- -1- - - - -shy - - - - - shy9 - shy _o
c o ~ middot02
-05 -shyo
Ol -shy - 06 o
E ~ X
middot04 -shy
o
shy ---shy-07
---J
J
~ 10 megravetres 15 megravetres 10 megravetres 15 megravelres
Largeur de la bande de protection prescrite par la LQE
Figure 53 Taux de migration de la ligne de rivage (en m) en fonction de la largeur de la LQE selon le type de cocircte
Enfin les deux cateacutegories de cocircte deacutefinies par la politique ne reflegravetent pas les taux deacuterosion
preacutedits pour 2050 (figure 54) Les deux cateacutegories ne sont pas significativement diffeacuterentes
avec cr = 005 (Test U p = 0343) Par conseacutequent les marges adopteacutees par la loi ne
correspondent pas agrave une intensiteacute deacuterosion future et lutilisation de deux marges diffeacuterentes
ne se justifie pas du point de vue des aleacuteas cocirctiers agrave venir
131
000
-020
o ID o ~ -040 III J gt ~ a-OGO 8 J o iii o
œ -osa o
gtlt J~
-100
o
-120
10 tllecirctrts 15 mf1r~s
Largeur selon la LQE
Figure 54 Taux deacuterosion preacutevus pour 2050 (en m) en fonction de la cateacutegorie de la LQE
Comme la loi ne tient pas compte des paramegravetres naturels certains secteurs de cocircte
particuliegraverement dynamiques ne seraient pas proteacutegeacutes si durant les 50 prochaines anneacutees les
taux deacuterosions historiques se maintenaient Certes globalement la zone proteacutegeacutee selon les
marges eacutetablies par la LQE est plus eacutetendue que celle deacutecoulant dune extrapolation de
leacutevolution historique de la cocircte (509 ha zoneacutes contre 147 pour 50 ans deacuterosion historique)
Cependant si on compare secteur par secteur les marges prescrites par LQE avec les taux de
recul reacuteellement mesureacutes entre 1934 et 2001 et extrapoleacutes pour 50 ans 37 ha apparaissent
comme eacutetant agrave risque mais non inclus dans le zonage de la loi (tableau 53) Ces secteurs de
cocircte particuliegraverement actifs ne seront pas zoneacutes par la LQE et laisseraient la place agrave beaucoup
de nouvelles constructions potentielles De plus en admettant que les taux deacuterosion de )992shy
2001 soient repreacutesentatifs des conditions deacuterosions des 50 ans prochaines anneacutees les
secteurs agrave risque mais non proteacutegeacutes repreacutesenteraient non plus 37 mais 56 ha (tableau 53)
Cette carence dans la superficie du zonage provient de certains secteurs dans lesquels la
dynamique cocirctiegravere est particuliegraverement active ce que ne peut pas refleacuteter une loi avec des
marges fixes Bien que ces secteurs soient limiteacutes dans lespace ils sont particuliegraverement
sensibles agrave une densification urbaine On parle ici des terrasses de plage du secteur du village
de Cap-dEspoir des falaises du centre-ville de Perceacute (Mont-Joli) ainsi que des terrasses de
plage du village de Barachois Linsuffisance des terrains zoneacutes saccentue encore si lon
-----------------------------------------------------------
132
compare la LQE avec les taux deacuterosion preacutedits dans un contexte de changements
climatiques Dans cette situation on parle dune superficie de 168 ha qui pourrait ecirctre eacuterodeacutee
mais qui ne serait pas preacuteserveacutee par la loi (tableau 53)
Tableau 53 Comparaison de la LQE avec les taux deacuterosion historiques reacutecents et preacutedits
Avec les taux deacuterosion preacutedits Avec les taux deacuterosion Avec les taux deacuterosion
dans un contexte de 1934middot2001 1992-2001
changements climatiques (SP)
Superficie (ha) eacuterodeacutee en 50 ans mais non 37 56 168 preacuteserveacutee par la loi
D) Le golfe du Saint-Laurent et la baie des Chaleurs sont consideacutereacutes comme des cours deau
et non comme un littoral marin (figure 55) Cependant les processus qui affectent ces
milieux sont tregraves diffeacuterents des processus fluviaux Les bandes de protection preacutevues par la
LQE sont donc insuffisantes car elles ne sont pas adapteacutees agrave la dynamique propre aux
littoraux
r----------------------------------------------------------1 1 1laquoCours deau Toute masse deau qui seacutecoule dans un lit avec un deacutebit reacutegulier ou 1intermittent y compris ceux qui ont eacuteteacute creacuteeacutes ou modifieacutes par une intervention humaine 1
ainsi que le fleuve et le golfe Saint-Laurent de mecircme que toutes les mers qui entourent 1 1
le Queacutebec agrave lexception du fosseacute de voie publique ou priveacutee du fosseacute mitoyen et du 11
fosseacute de drainage raquo (site internet du MDDEP) 11
1laquoTous les lacs et cours deau agrave deacutebit reacutegulier ou intermittent situeacutes sur le territoire de la 1
MRC incluant le golfe Saint-Laurent et la baie des Chaleurs sont viseacutes par lapplication 1 1
des dispositions de la politique de protection des rives raquo 1 1
(extrait du scheacutema dameacutenagement de la MRC du Rocher-Perceacute 1989) 1
Figure 55 Deacutefinition des cours deau pour la LQE
La politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables preacutevoit un
laquo cadre normatif minimalraquo (preacuteambule de la politique) Ceci laisse donc la possibiliteacute aux
instances locales (municipaliteacutes ou MRC) daugmenter ces marges si elles le jugent
neacutecessaire Cependant ce sont souvent (et particuliegraverement dans lEst du Queacutebec) des paliers
gouvernementaux deacutepourvus de moyens financiers et techniques neacutecessaires pour reacutealiser une
133
eacutetude deacutetailleacutee de leur territoire Par exemple la MRC du Rocher-Perceacute est classeacutee deuxiegraveme
sur 97 au rang des MRC les plus deacutemunies du Queacutebec Ses moyens danalyse de la cocircte sont
donc conseacutequemment limiteacutes
Le zonage creacuteeacute par cette loi nest donc pas adapteacute aux geacuteorisques cocirctiers Les
municipaliteacutes ne peuvent donc sy appuyer que partiellement La largeur de la bande de
protection utiliseacutee (15 megravetres) est en effet plutocirct consideacutereacutee comme une largeur adeacutequate
pour eacuteviter decirctre affecteacute par lagitation de loceacutean (embruns vagues exceptionnelles
deacutebris ) que par le deacuteplacement de la ligne de rivage Cette distance agrave la cocircte reacutepondrait agrave
un besoin de protection des biens seulement si la cocircte eacutetait fixe et ne connaissait aucun
deacuteplacement au cours du temps
522 Proposition de zonage de la MRC
Alors que lancien zonage des risques de la MRC du Rocher-Perceacute reprenait telle
quelle la LQE il existe actuellement une nouvelle proposition de zonage eacutemanant de la
MRC Celle-ci devrait ecirctre inteacutegreacutee au nouveau scheacutema dameacutenagement des risques
Loptique retenue est de doubler les prescriptions de la LQE et dajouter de nouvelles zones
deacuterosion connues Pour le secteur agrave leacutetude 7 zones deacuterosion seraient creacuteeacutees dans des
endroits connus pour ecirctre particuliegraverement actifs Cette proposition de zonage reacutesulte de la
reacutealiteacute de terrain qui a permis aux intervenants de reacutealiser que les bandes de protection
preacuteexistantes eacutetaient trop faibles Les doubler permettra selon eux de mieux proteacuteger les
infrastructures cocirctiegraveres
Globalement en appliquant cette proposition il y aurait 37 ha de diffeacuterence de
surface avec la superficie du sceacutenario probable Plus speacutecifiquement 37 ha ne sont pas zoneacutes
alors quils le devraient et 406 ha ne sont pas preacutevus eacuterodables mais seraient zoneacutes
(tableau 54) Les zones qui ne sont pas incluses dans la suggestion de la MRC mais qui sont
agrave risque se reacutepartissent en plusieurs secteurs notamment autour du havre de pecircche de lAnseshy
agrave-Beaufils aux extreacutemiteacutes du village de Perceacute au nord de la flegraveche de Barachois ainsi que de
134
petits secteurs au nord de la Malbaie Les superficies que leacuterosion naffectera probablement
pas mais que cette proposition inclut dans le zonage repreacutesentent 406 ha qui vont ecirctre
soustraits agrave une densification urbaine et agrave un deacuteveloppement potentiel Ces espaces
correspondent notamment aux secteurs de la promenade municipale de Perceacute Ce secteur est
en effet tellement denseacutement urbaniseacute quil ne serait pas envisageable dabandonner la
protection Des discussions avec la municipaliteacute ont permis de sassurer que la promenade
serait entretenue sur un horizon dau moins 50 ans Ces secteurs ne sont donc pas concerneacutes
par des taux de recul probables seule la marge de seacutecuriteacute de 15 megravetres serait agrave mettre en
place pour proteacuteger les infrastructures de laction des vagues des embruns et des deacutebris
Tableau SA Comparaison du nouveau zonage de la MRC avec le sceacutenario probable (SP)
Superiicie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais
zoneacutee (soustrait au 406 42 38 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque)
4 3 5
Les problegravemes que ce nouveau zonage soulegraveve sont
A) Luniformiteacute dans la largeur des bandes qui ne peuvent pas tenir compte des variations
dans les conditions locales
B) Le choix entre les deux classes de largeur de bande de protection qui ne correspond pas agrave
des paramegravetres naturels deacuterosion En effet ce sont les mecircmes classes que celles de la LQE et
elles preacutesentent donc les mecircmes inconveacutenients (partie 521)
523 Politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveau-Brunswick
Le Nouveau-Brunswick a eacutemis une politique de protection de sa zone cocirctiegravere en
2002 Cette proposition na cependant toujours pas eacuteteacute transformeacutee en application leacutegale Elle
applique une bande de protection de 30 megravetres agrave partir de la ligne de rivage La politique
preacutevoit eacutegalement la possibiliteacute dinterdire des ouvrages que lon voudrait construire au-delagrave
de cette marge selon la sensibiliteacute du terrain aux ondes de tempecirctes Selon la proposition
135
cette autre limite doit ecirctre deacutetermi neacutee selon laquo leacuteleacutevation la topographie et la susceptibiliteacute agrave
leacuterosion (geacuteomorphologie)) (ministegravere de lEnvironnement et des Gouvernements locaux
du Nouveau-Brunswick 2002) Cependant il nest pas speacutecifieacute de meacutethodologie pour sa mise
en œuvre
Si lon appliquait cette politique peu de superficies preacutevues eacuterodables par le sceacutenario
probable ne seraient pas zoneacutees (seulement 119 ha) (figure 55) Ce zonage devrait donc
permettre deacuteviter une augmentation des risques pour la population Cependant de grandes
surfaces qui ne sont pas preacutevues agrave risque deacuterosion sont zoneacutees Ceci peut poser problegraveme agrave la
municipaliteacute car ce sont de grandes superficies (544 ha) qui sont soustraites agrave un futur
deacuteveloppement reacutesidentiel ou commercial (tableau 55)
Tableau 55 Comparaison de la politique du Nouveau-Brunswick avec le SP
Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodale mais
zoneacutee (soustrait au 544 55 53 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque) 12 1 1
Le zonage mis en avant par la politique de protection des zones cocirctiegraveres pour le Nouveaushy
Brunswick comporte deux problegravemes
A) Le premier consiste en une bande fixe qui ne peut donc pas prendre en compte les
variations locales du taux deacuterosion Il est toujours possible dimposer une bande de
protection dune largeur plus importante afin decirctre certain dinclure les zones qui seacuterodent
le plus vite Neacuteanmoins ce principe fait apparaitre des zones sacrificielles qui bien que non
risqueacutees sont interdites agrave tout deacuteveloppement ce qui ne permet pas une optimisation de
lutilisation du territoire de la municipaliteacute Cela peut aussi creacuteer un sentiment dinjustice au
sein de la population qui sent son droit agrave la proprieacuteteacute entraveacute alors que son terrain nest pas
assujetti aux aleacuteas deacuterosion
B) Le deuxiegraveme problegraveme reacutesulte dans le fait que certaines zones ont eacuteteacute cibleacutees pour y
assurer une protection comme le muret du centre-ville de Perceacute Ces secteurs se
retrouveraient zoneacutes agrave risque alors que la ligne de rivage sera maintenue agrave sa position
136
actuelle Ces zones devraient donc ecirctre recenseacutees et prises en compte Seule une bande de
15 m les mettant agrave labri des vagues des embruns et des deacutebris devrait y ecirctre appliqueacutee Ne
doivent ecirctre pris en compte dans cette cateacutegorie que les ouvrages publics dont lautoriteacute
responsable a deacutecideacute dassurer lentretien sur toute la peacuteriode viseacutee par le zonage
524 Application des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la
Cocircte-Nord
Lapplication de ces critegraveres de zonage eacutetend la superficie proteacutegeacutee agrave 1504 ha Les
surfaces qui sont preacutevues pouvant ecirctre eacuterodeacutees selon le sceacutenario probable mais que ce zonage
naurait pas inteacutegreacutees sont neacutegligeables (01 ha) Cependant 885 ha ne sont pas preacutevus
eacuterodables dici 2050 mais sont tout de mecircme inclus dans le zonage (tableau 56)
Tableau 56 Comparaison du zonage deacutecoulant des critegraveres de la Cocircte-Nord avec le sceacutenario probable (SP)
Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais
zoneacutee (soustrait au 885 111 100 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non zoneacutee (augmentation du risque)
01 0 0
Le zonage sui vant les critegraveres utiliseacutes par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la
Cocircte-Nord comporte deux principaux problegravemes
A) il preacutesuppose une hausse importante de leacuterosion pour tous les secteurs alors que les
eacutetudes reacutecentes montrent le contraire (Bernatchez et al 2008 a)
B) ces critegraveres conduisent agrave la classification de grandes superficies comme eacutetant agrave risque
alors quelles ne le seront probablement pas mecircme si lhorizon dameacutenagement utiliseacute est
infeacuterieur agrave celui utiliseacute pour le sceacutenario probable (30 ans pour les critegraveres de la Cocircte-Nord vs
50 ans pour le SP) Cette optique est donc trop conservatrice et cela limite le deacuteveloppement
futur de la municipaliteacute
137
525 Taux historiques deacuterosion des berges
Loptique dutiliser seulement les taux de recul historique afin de deacuteterminer une
zone agrave risque preacutesuppose que les conditions qui ont engendreacute leacuterosion dans le passeacute sont
toujours les mecircmes de nos jours et vont eacutegalement rester constantes dans le futur Une
comparaison des zonages que cela peut engendrer (horizon 30 et 50 ans) avec le zonage le
plus probable a eacuteteacute eacutetablie
Une comparaison des surfaces agrave risque deacuterosion (tableau 57 et 58) permet de se
rendre compte dune sous-estimation tregraves nette des surfaces agrave risque par les deux premiers
zonages (historique 30 et 50 ans) Ceux-ci considegraverent respectivement 89 et 147 ha comme
eacutetant agrave risque deacuterosion alors que ce seront tregraves probablement 63 hectares qui le seront dici
2050 Ces zonages historiques sous-estiment eacutegalement le nombre de bacirctiments agrave risque
(tableau 57 et 58) ainsi que les valeurs associeacutees Cela sous-estime donc les enjeux que la
municipaliteacute et les citoyens devraient prendre en compte pour leur futur
Tableau 57 Comparaison des zonages historiques 30 ans avec le SP
Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais
zoneacutee (soustrait au 00 0 0 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non 538 66 57
zoneacutee (augmentation du risque)
Tableau 58 Comparaison des zonages historiques 50 ans avec le SP
Superficie (ha) Nombre de bacirctiments Uniteacute deacutevaluation Zone non preacutevue eacuterodable mais
zoneacutee (soustrait au 00 0 0 developpement)
Zone preacutevue eacuterodeacutee mais non 480 63 54
zoneacutee (augmentation du risque)
Les superficies qui ne sont pas zoneacutees par les taux historiques mais qui selon toutes
probabiliteacutes seront eacuterodeacutees sont de pregraves de 54 et de 48 hectares respectivement pour des
horizons de 30 et 50 ans (tableau 57 et 58) Cela comprend respectivement 66 et 63
bacirctiments auxquels on nassocierait pas de risque mais qui y seront tout de mecircme exposeacutes
dici 2050
138
En consideacuterant le risque deacuterosion de maniegravere historique il apparait eacutegalement des
zones daccreacutetion Ces zones gagneacutees sur la mer occupent une superficie de 21 et 34 ha
respectivement pour un horizon de 30 et 50 ans Celles-ci seraient donc potentiellement de
nouveaux terrains pour des deacuteveloppements immobiliers futurs Cependant dapregraves les
changements dans la tendance deacutevolution de la cocircte qui ont eacuteteacute constateacutes depuis ces
derniegraveres deacutecennies (Bernatchez et al 2008 a) cela laisse preacutesager quil ny aura tregraves
probablement pas ou peu de zones en accreacutetion en 2050 Il se produira plutocirct un recul comme
on peut le voir au niveau du village de Cap-dEspoir (figure 56) et agrave Coin-du-Banc
(figure 57) De plus mecircme si des zones daccreacutetion apparaissaient celles-ci ne sont
geacuteneacuteralement pas des terrains propices aux constructions eacutetant donneacute leur faible altitude qui
les rend tregraves vulneacuterables au risque de submersion lieacute aux vagues et aux surcotes notamment
Figure 56 Taux historique et taux probable deacuterosion dans le secteur de Cap-dEspoir
139
Figure 57 Taux historique et taux probable deacuterosion agrave Coin-du-Banc
Si lon considegravere les taux deacuterosion reacutecents (1992-2001) et que lon compare un
zonage qui en deacutecoulerait (extrapolation des taux annuels sur une peacuteriode de 50 ans) avec le
SP on constate eacutegalement des lacunes Dans ce cas la superficie zoneacutee serait de 2367 ha
soit 9 ha de plus que si lon utilisait les taux historiques Cependant il reste plus de 31 ha qui
ne seraient pas zoneacutes alors quils seront agrave risque deacuterosion dici 2050 Utiliser seulement les
taux reacutecents ne semble donc pas adeacutequat pour geacuterer lameacutenagement cocirctier bien que cela
entraicircne moins derreurs quavec les taux historiques Le problegraveme peut provenir du fait que
la peacuteriode reacutecente de mesure nest pas toujours repreacutesentative des futures conditions
climatiques car 10 ans est une peacuteriode trop courte
140
Une acceacuteleacuteration de leacuterosion au cours des derniegraveres deacutecennies a eacuteteacute constateacutee Il
nest degraves lors plus possible de se fier seulement aux taux historiques pour identifier les zones
soumises agrave leacuterosion Cela entraicircnerait en effet une sous-eacutevaluation de ces zones Les
changements qui vont avoir lieu sur les cocirctes du monde durant le prochain siegravecle ne peuvent
pas ecirctre preacutedits simplement en extrapolant les gains les pertes et les modifications qui ont eu
lieu durant Je 20egraveme siegravecle (Bird 2008)
526 Synthegravese des diffeacuterents zonages vs le sceacutenario probable
En sattardant agrave eacutevaluer si les options de zonage possibles pour le secteur deacutetude
protegravegent plus ou moins de territoire que celui que leacuterosion probable va affecter il est
possible didentifier des options trop seacutevegraveres et dautres pas assez (tableau 59) Cette
comparaison montre que les zonages actuellement en place ne sont pas suffisants mais aussi
quune bande uniforme de 30 megravetres (comme au Nouveau-Brunswick) aurait pour
conseacutequence de soustraire agrave un deacuteveloppement eacuteconomique des terrains non risqueacutes
Tableau 59 Comparaison globale des zonages vis-agrave-vis du sceacutenario probable
Zone pas assez Zone trop Type de zonage
en de la superficie du SP LQE 27 8 Proposition de la MRC 6 65 Nouveau-Brunswick 2 87 Critegraveres de la Cocircte-Nord 02 141
1 Taux historique
- 30 ans shy
86 00 - 50 ans 77 00
Il est important de faire la distinction entre la connaissance des terrains qui seront
probablement eacuterodeacutes en 2050 et un zonage utilisable pour lameacutenagement de la communauteacute
En effet le premier fait reacutefeacuterence agrave un terrain agrave risque deacuterosion qui aura probablement eacuteteacute
eacuterodeacute et aura disparu agrave la mer dici 50 ans Le deuxiegraveme doit lui permettre un
deacuteveloppement seacutecuritaire et durable dans la municipaliteacute Il doit donc ecirctre leacutegegraverement plus
141
large que les terrains probablement eacuterodeacutes afin que les constructions ne se retrouvent pas
directement sur la ligne de rivage (figure 58) Il serait en effet dommageable que les
bacirctiments se retrouvent trop proches de la ligne de rivage et soient soumis agrave des risques relieacutes
aux vagues agrave la projection de deacutebris aux embruns etc
Bacirctiments seacutecuritaires aujourdhui mais Dlaquo surraquo la ligne de rivage de 2050 --
bullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbullbull D Bacirctiments conservant une leacutegegravere
distance vs la ligne de rivage de 2050 proteacutegeacutes des vagues de tempecirctes etc
--- Ligne de rivage actuelle bull bull bull bull bull bullbull Zonage proposeacute
-------- Ligne de rivage en 2050
Figure 58 Inteacuterecirct de zoner plus que le taux deacuterosion preacutevu pour 2050
Cest pour cela qui apparaicirct primordial deffectuer eacutegalement des comparaisons avec un
zonage laquo complet raquo adapteacute agrave lameacutenagement du territoire (ci-apregraves) cest-agrave-dire comparer un
zonage avec un autre zonage et non simplement avec des preacutevisions de risque
142
53 Comparaison des diffeacuterents zonages avec un zonage adapteacute agrave lameacutenagement du
territoire dans un contexte de changements climatiques
Ce zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire dans un contexte de changements
climatiques a eacuteteacute eacutetabli comme eacutetant le sceacutenario le plus probable deacuterosion auquel a eacuteteacute ajouteacute
une bande de 15 megravetres de largeur Lajout de cette bande de terrain suppleacutementaire
permettra de deacuteterminer Je zonage qui apregraves la perte du terrain eacuterodeacute par 50 ans de processus
cocirctiers (soit le SP) assure que les infrastructures ne se retrouvent pas trop pregraves du rivage et
quelles soient toujours seacutecuritaires (figure 58) Le SP a eacuteteacute choisi pour estimer leacuterosion agrave
lhorizon du zonage (50 ans) car il sagit de la meilleure estimation disponible des risques
deacuterosion dans un contexte de changements climatiques La bande de 15 megravetres qui y est
ajouteacutee correspond agrave une largeur consideacutereacutee comme neacutecessaire pour la protection contre les
autres aleacuteas cocirctiers que sont les vagues de tempecircte les vents les embruns la houle ou les
deacutebris organiques projeteacutes sur le rivage Une bande similaire a eacuteteacute prescrite par les
speacutecialistes de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges sur la Cocircte-Nord pour les cocirctes ne
subissant pas deacuterosion (soit les falaises de roches igneacutees) En effet mecircme si ces cocirctes ne
sont pas consideacutereacutees comme seacuterodant avec un taux perceptible une bande de 15 megravetres a
tout de mecircme eacuteteacute appliqueacutee pour les nouvelles constructions (Dubois et al 2005)
Le zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire (soit le SP augmenteacute de 15 megravetres)
occupe 568 ha de plus que seulement les zones probables deacuterosion du SP Dans ces secteurs
se retrouvent dores et deacutejagrave 69 bacirctiments repreacutesentant 63 uniteacutes deacutevaluation fonciegravere
53 J Comparaisons des impacts des diffeacuterents zonages vis-agrave-vis du SP+ J5
Lobjectif de cette section est de calculer les superficies qUI sont soustraites agrave un futur
deacuteveloppement mais devraient ecirctre constructibles car elles ne sont pas agrave risque dapregraves le
zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire dans un contexte de changements climatiques
proposeacute par cette eacutetude Les tableaux 510 et 51 1 exposent (1) les superficies proteacutegeacutees par
les diffeacuterents zonages possibles alors que selon le zonage adapteacute elles ne sont pas agrave risque (2)
143
les superficies non zoneacutees mais qui sont agrave risque deacuterosion et dimpacts corollaires ainsi
que (3) le nombre de bacirctiments et le nombre de rocircles deacutevaluation municipale zoneacutes agrave tort ou
non zoneacutes mais agrave risque
Tableau 510 Zones soustraites agrave un deacuteveloppement potentiel vis-agrave-vis du SP +15 m
Non preacutevu agrave risque mais zoneacute Soustrait agrave un deacuteveloppementagrandissement potentiel
Superficie Bacirctiments 2001 MAMR ha nombre nombre
LQE 0 0 0
Proposition de la MRC 31 0 2
Critegraveres de la Cocircte Nord 381 51 46
Nouveau-Brunswick 76 2 5
Historique (30 ans) 0 0 0
Historique (50 ans) 0 0 0 1
Tableau 511 Zones preacutevues agrave risque par le SP +15 m mais non zoneacutees
Preacutevu agrave risque mais non zoneacute Potentielle augmentation du risque
Superficie Bacirctiments 2001 MAMR ha nombre nombre
LQE 678 96 85
Proposition de la MRC 227 32 33
Critegraveres de la Cocircte Nord 65 9 9
Nouveau-Brunswick 111 19 18
Historique (30 ans) 1099 135 120
Historique (50 ans) 1041 132 117
Si lon compare la LQE avec la possibiliteacute de zonage quest le SP + 15 m le deacutefaut
de la loi apparaicirct encore plus flagrant avec pregraves de 68 hectares qui devraient ecirctre proteacutegeacutes et
interdits agrave la construction mais qui ne le sont pas (tableau 511) Ces terrains comprennent
deacutejagrave 96 bacirctiments soit 85 uniteacutes deacutevaluation Laisser de nouvelles constructions sy eacutetablir
reviendrait agrave creacuteer un risque suppleacutementaire
144
Si lon compare la proposition de zonage de la MRC avec le zonage SP + 15 m il est
possible de constater que sa supetficie est seulement de 31 ha supeacuterieure (tableau 5) 0) Cela
est tregraves faible et correspond agrave une bande dune largeur moyenne de 075 m qui longerait le
rivage sur toute sa longueur Par contre les surfaces non zoneacutees mais agrave risque sont de
227 ha
Lorsque lon compare le zonage du Nouveau-Brunswick avec le zonage laquocompletraquo
proposeacute ici il ny a que peu de surface qui est soustraite au deacuteveloppement et eacutegalement
relativement peu de surface laisseacutee constructible alors quelle ne devrait pas lecirctre (tableau
510 et 511) La bande de 30 megravetres semble donc relativement adapteacutee aux processus
deacuterosion du secteur de Perceacute bien quelle nait pas eacuteteacute speacutecialement conccedilue pour cette
reacutegion Il est degraves lors plutocirct possible de parler de coiumlncidence heureuse entre la bande du
zonage du Nouveau-Brunswick et celle du zonage adapteacute agrave lameacutenagement du territoire pour
ce secteur Le fait que Il ha soient agrave risque mais non zoneacutes alors quen parallegravele 76 ha le
sont mais ne le devraient pas reflegravete tout de mecircme une mau vaise adeacutequation avec leacutevolution
future de la cocircte Ceci est principalement ducirc agrave Juniformiteacute de la bande de protection qui ne
peut pas tenir compte des variations locales dans lintensiteacute de leacuterosion Les secteurs
dimpreacutecisions laissent ainsi de la place agrave laugmentation du nombre de constructions dans
les zones agrave risque
Le zonage proposeacute par lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la
Cocircte-Nord semble trop strict car il preacuteserve plus de 38 ha comme eacutetant agrave risque alors quils
ne le seront probablement pas dici 2050 (tableau 510) En hypotheacutequant de grandes
superficies dautant plus parmi les terrains littoraux les plus priseacutes la municipaliteacute limite ses
possibiliteacutes de deacuteveloppement Il y a donc une probabiliteacute que le regraveglement ne soit pas
respecteacute etou de soulever la grogne populaire car il semblera (avec raison) trop strict Cela
peut agrave terme discreacutediter les opeacuterations de sensibilisation aux processus littoraux
Les zonages deacutecoulant de lextrapolation des taux historiques eacutetant deacutejagrave trop faibles
lorsquon les comparait avec leacutevolution probable le sont encore plus lorsquon les compare
au zonage proposeacute ici (tableaux 510 et 511) Le nombre tregraves important de constructions qui
145
existent deacutejagrave dans les zones agrave risque mais qui ne sont pas zoneacutees selon cette meacutethode laisse agrave
penser quen appliquant celle-ci pour le futur la municipaliteacute va devoir faire face agrave une
importante probleacutematique dici 50 ans alors mecircme quelle pensera y ecirctre preacutepareacutee
532 Synthegravese
Dans le tableau 512 les lacunes et les excegraves dans les zonages vis-agrave-vis du SP + 15 m
sont preacutesenteacutes en proportion de la supelficie de ce zonage adapteacute agrave lameacutenagement dans un
contexte de changements climatiques Par rapport aux comparaisons preacuteceacutedemment
effectueacutees avec le SP la proposition de zonage de la MRC est passeacutee dun zonage excessif de
65 agrave un zonage insuffisant de 19 Celui du Nouveau-Brunswick est quant agrave lui situeacute
dans un entre-deux avec moins de 10 agrave la fois dexcegraves et de lacune (tableau 512) Ceci
signifie que mecircme si globalement les surfaces semblent similaires (seulement 22 ha de
diffeacuterence voir tableau 5 J) une analyse segment par segment montre que Je zonage peut
alterner entre lexcegraves dans des secteurs de cocircte peu active ou stable et linsuffisance dans
des secteurs de cocircte tregraves active Pour les autres zonages les lacunes constateacutees dans la section
52 sont exacerbeacutees dans cette section agrave cause de lajout dune bande de 15 m au sceacutenario
du SP
Tableau 512 Comparaisons geacuteneacuterales des zonages vis-agrave-vis du SP+ 15
Zone pas assez Zone trop Type de zonage
en de la superficie du SP+15 m LQE 57 0 Proposition de la MRC 19 3 Nouveau-Brunswick
1shy9 6
Critegraveres de la Cocircte-Nord 5 32 ~
Taux historique 0 0 I~-
- 30 ans 93 0 - 50 ans 88 0
Aucune des diffeacuterentes options dameacutenagement et de gestion des risques cocirctiers
existantes ne semble pouvoir donner entiegravere satisfaction quant aux modifications que va
connaicirctre la cocircte dans les 50 prochaines anneacutees Les meacutethodes traditionnelles de travail ne
146
semblent pas adapteacutees aux conditions actuelles des cocirctes comme en teacutemoignent les
probleacutematiques actuelles Ainsi les modifications futures de lenvironnement risquent
daccentuer cette meacutesadaptation
54 Discussion sur les diffeacuterentes options de zonage possibles
Si lutilisation dun zonage baseacute sur un sceacutenario probable deacuterosion tel que celui
deacutefini par Bernatchez et al (2008 a) serait le meilleur moyen dobtenir un zonage preacutecis les
donneacutees neacutecessaires agrave leacutetablissement du SP nexistent malheureusement que pour certains
territoires tregraves restreints (ducirc au temps et aux ressources neacutecessaires agrave son eacutelaboration) Cest
pourquoi il est important de savoir si dautres meacutethodes permettraient dobtenir un zonage
efficace pour de plus grands territoires agrave moindre coucirct (en temps et en argent) Les
comparaisons effectueacutees dans ce chapitre entre les diffeacuterentes possibiliteacutes de zonage des
risques cocirctiers sont primordiales afin de permettre aux municipaliteacutes de faire un choix eacuteclaireacute
lorsquil sagit de la gestion de leur territoire Depuis la loi de 2001 sur la seacutecuriteacute civile et
lobligation de mise en place de scheacutemas de seacutecuriteacute civile dans toutes les MRC du Queacutebec
les gestionnaires ont dautant plus besoin de meacutethodes pour les aider agrave identifier les terrains
qui sont susceptibles decirctre affecteacutes par leacuterosion En effet les MRC ne disposent
geacuteneacuteralement pas dun expert dans le domaine ce qui rend lutilisation de regravegles simples
comme celles des zonages analyseacutes neacutecessaire Une faciliteacute dapplication et une meacutethode de
cartographie simple sont rechercheacutees par les ameacutenagistes (Caron comm pers) La litteacuterature
privileacutegie certes laction agrave linaction (Peng et al 2006) mais aucune eacutetude nexiste pour
aider agrave effectuer un choix II est donc important de savoir si les meacutethodes proposeacutees peuvent
se reacuteveacuteler efficaces
147
Certaines propositions de zonage sont couramment reprises dans la litteacuterature traitant
du zonage des risques cocirctiers Pourtant aucune nest tout agrave fait adapteacutee pour la zone cocirctiegravere
eacutetudieacutee Ainsi les principales lacunes qui ont eacuteteacute repeacutereacutees dans les zonages existants et qui
reacuteduisent leur efficaciteacute font ressortir autant de paramegravetres importants qui devraient ecirctre pris
en compte dans leacutelaboration dun futur zonage Ils peuvent ecirctre regroupeacutes en trois cateacutegories
agrave savoir
~ les paramegravetres naturels des cocirctes
~ les paramegravetres climatiques de lenvironnement
~ les paramegravetres humains de loccupation des terres
54 J Inteacutegration des paramegravetres naturels
Lors de la creacuteation des zonages loptique dans laquelle ils ont eacuteteacute mis en place est
geacuteneacuteralement agrave lorigine de leurs points forts mais aussi de leurs faiblesses Par exemple la
LQE qui a dabord un objectif environnemental propose une bande de trop faible largeur
concernant les risques (15 m seulement) car elle na pas eacuteteacute conccedilue et reacutefleacutechie en fonction de
la dynamique des aleacuteas cocirctiers Ainsi eJie nintegravegre pas les paramegravetres physiques significatifs
des cocirctes mecircme si eJie est utiliseacutee partout au Queacutebec pour geacuterer les risques en deacutecoulant Par
ailleurs le zonage du Nouveau-Brunswick avec sa bande fixe mecircme sil correspond
globalement au zonage adapteacute proposeacute par cette eacutetude laisse tantocirct des secteurs surproteacutegeacutes
tantocirct des secteurs non proteacutegeacutes Ceci deacutecoule du fait que les paramegravetres naturels des cocirctes ne
sont pas inteacutegreacutes au zonage qui est appliqueacute uniformeacutement quel que soit lenvironnement
Limportance des connaissances physiques de la cocircte et de son eacutevolution pour
lameacutenagement est donc essentielle (Pethick 2001) Ce qui est principalement utile est le
taux de migration ainsi que la future position de la ligne de rivage (Pethick 2001 Winckel et
al 2008)
laquo Erosion rates are not only used by scientists to study sediment budgets or the lole of natural processes in shoreline alteration they are also used to determine safe construction setbacks settle property ownership disputes study the effectiveness of shoreline protection structures and to make land use decisions raquo (Moore 2000)
148
Le taux deacuterosion mesureacute est le moyen le plus adapteacute pour refleacuteter la variabiliteacute des
paramegravetres naturels des cocirctes tel que cela se fait dans le zonage utilisant les taux historiques
Cependant comme de grandes portions de littoral ne disposent pas de cette donneacutee il a eacuteteacute
examineacute la possibiliteacute dutiliser un estimateur (proxy) En effet la segmentation cocirctiegravere
effectueacutee par le LDGIZC de lUQAR couvre quant agrave elle la totaliteacute des cocirctes du Queacutebec
meacuteridional Leacutevaluation preacuteliminaire effectueacutee portait sur les types de cocirctes leur lithologie
leacutetat de la cocircte le degreacute dalteacuteration des roches et la hauteur de la falaise (LDGICZ 2006)
Si lon se fie agrave la hauteur du trait de cocircte il nest pas possible de distinguer deux groupes en
fonction des taux deacutevolution preacutedits (figure 54) Apregraves une eacutetude des taux deacuterosion tant
reacutecents quhistoriques les diffeacuterences entre les paramegravetres physiques des cocirctes mecircme sils
existent ne semblent pas suffisants pour permettre une preacutevision des taux de recul futurs dun
segment de cocircte Pour la section de cocircte de Perceacute il nest pas possible de preacutedire quel sera le
taux deacutevolution dune portion de cocircte tant actuel que futur agrave partir de caracteacuteristiques
qualitatives de la cocircte que sont le type de cocircte leacutetat la lithologie la hauteur etc Cela peut
ecirctre ducirc au fait que les types de cocirctes en preacutesence sur le territoire deacutetude ne sont pas
suffisamment varieacutes et ne repreacutesentent que des conditions limiteacutees et relativement uniformes
agrave cause de leur proximiteacute (57 km de cocirctes seulement) Une eacutetude plus pousseacutee de ces
paramegravetres et une analyse sur un plus grand territoire avec une plus grande varieacuteteacute
denvironnements pourraient ecirctre meneacutees pour confirmer ou infirmer ces reacutesultats Pour le
moment cela tend agrave conforter le fait quil est primordial de connaicirctre les taux de recul et la
dynamique actuelle pour geacuterer la cocircte Ceci sexplique par les multiples interactions qui ont
lieu entre les paramegravetres cocirctiers le climat et lhydrodynamique qui rendent la modeacutelisation
difficile (Whitehouse et Sutherland 2001) Agrave une eacutechelle locale comme celle utiJiseacutee en
gestion de lameacutenagement il est donc encore primordial de se baser sur les taux de recul
mesureacutes pour avoir le meilleur portrait de laleacutea deacuterosion afin deacutetablir les zonages de
risques coheacuterents Lutilisation de certains paramegravetres physiques comme estimateurs (proxy)
pour les taux deacuterosion nest donc pas possible agrave cette eacutechelle Un suivi sur le terrain et des
analyses geacuteomorphologiques restent donc neacutecessaires car une preacutediction statistique agrave laide
des paramegravetres naturels nest pas possible agrave lheure actuelle agrave cette eacutechelle
149
Les experts saccordent ainsi pour inteacutegrer lutilisation des taux deacuterosion agrave
lameacutenagement (Moore 2000 Pethick 200] Winckel et al 2008) mais pas sur la maniegravere
de les obtenir de les appliquer ni sur la leacutegalisation qui doit en deacutecouler De plus il est
important de noter que le rythme du recul est beaucoup plus important que seul le taux
historique geacuteneacuteralement utiliseacute (Bernatchez et al 2008 a Pierre 2006) Enfin il est
important dutiliser les preacutevisions des taux deacuterosion futurs et non pas uniquement des taux
historiques afin dobtenir un zonage efficace pour les 50 prochaines anneacutees tel que nous
lavons vu dans les paragraphes 525 et 53 J traitant des zonages baseacutes sur les taux
historiques et leurs lacunes Cette inteacutegration des taux futurs nest pas toujours mentionneacutee
par ceux qui mettent en avant cette solution comme eacutetant adapteacutee agrave la dynamique cocirctiegravere et
aux paramegravetres physiques variables de la cocircte (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et
Dalrymple 2004) Le littoral eacutetant complexe leacutelaboration de ces taux preacutevisionnels deacuterosion
neacutecessitera une compreacutehension geacuteneacuterale de la dynamique cocirctiegravere (Jolicœur et UumlCarrol
2007) et linteacutegration des paramegravetres climatiques agrave venir
542 Inteacutegration des paramegravetres climatiques variations du climat et changements
climatiques
Dapregraves les comparaisons que nous avons effectueacutees un zonage qui tient compte des
paramegravetres naturels mais non des changements climatiques nest pas efficace Par exemple
les zonages deacutecoulant des taux historiques ont certes lavantage deacutetablir une bande de
protection de largeur variable selon le segment de cocircte auquel ils sont appliqueacutes et reflegravetent
ainsi la dynamique cocirctiegravere Mais ils ne sont pas une option qui semble viable pour le secteur
eacutetudieacute car la sous-estimation des surfaces agrave risque est flagrante (agrave 77 insuffisante) Ainsi
mecircme si lutilisation des taux historiques deacuterosion dans leacutelaboration des zonages est
proposeacutee par plusieurs auteurs (Pugh 2004 Paskoff 2004 b Dean et Dalrymple 2004) il
manque agrave cette meacutethode linteacutegration de limpact de la variabiliteacute des paramegravetres climatiques
Cela provient de labsence de consideacuteration de la cocircte comme un systegraveme variable dans le
temps Les changements cl imatiques vont comme on la vu modifier les processus cocirctiers et
donc les aleacuteas Les taux deacuterosion vont de maniegravere corollaire ecirctre eacutegalement modifieacutes Les
150
aleacuteas passeacutes neacutetant plus le reflet de lavenir la seule application de ces meacutethodes historiques
nest donc pas agrave preacuteconiser sur les cocirctes car elles sous-eacutevaluent dramatiquement les surfaces
agrave risque En effet elles ne tiennent pas compte du rythme deacutevolution cocirctiegravere qui est tregraves
important dans le zonage des risques deacuterosion notamment pour pouvoir quantifier les
extrecircmes deacuterosion (Pierre 2006) De plus bien quune cocircte puisse preacutesenter un bilan
deacutevolution historique positif (progradation) elle peut aussi connaicirctre de courtes peacuteriodes ougrave
le recul peut atteindre plusieurs dizaines de megravetres en quelques anneacutees de sorte que les
infrastructures construites trop pregraves de la ligne de rivage peuvent se retrouver agrave risque
(Bernatchez et al 2008 a) Il pourrait donc ecirctre envisageacute dappliquer un coefficient
multiplicateur aux taux deacuterosion passeacutes pour contrecarrer cette lacune Ce coefficient
climatique permettrait de rendre les taux historiques repreacutesentatifs des taux futurs Cet indice
pourrait ecirctre eacutetabli pour chaque reacutegion du Queacutebec pour tenir compte des paramegravetres
cl imatiques reacutegionaux Par exemple comme le taux deacuterosion pour la peacuteriode 1992-2001 est
en moyenne 27 fois infeacuterieur au SP dans Je secteur de Perceacute il pourrait ecirctre deacutecideacute que le
coefficient pour la reacutegion gaspeacutesienne serait 27
Le zonage eacutelaboreacute pour la Cocircte-Nord avait comme objectif de prendre en compte
laugmentation des risques dans un contexte de changements climatiques Cela la conduit agrave
sureacutevaluer les risques principalement agrave cause dun manque de donneacutees preacutecises concemant
limpact de ces changements agrave leacutepoque de sa reacutealisation Ce sceacutenario pessimiste conduirait
donc agrave hypotheacutequer le deacuteveloppement de certains secteurs La preacutecision des projections
climatiques et de leurs impacts est donc primordiale
Avec les zonages utiliseacutes ou proposeacutes actuellement nous sommes deacutejagrave mal adapteacutes et
mis au deacutefi dans notre gestion des zones cocirctiegraveres avec le climat actuel ce qui fait que nous ne
sommes pas precircts agrave des changements plus rapides et allons avoir encore plus de problegravemes agrave
reacutesoudre agrave lavenir (Forbes 2008) Dans la litteacuterature actuelle ce sont principalement des
eacuteleacutements composites qui deacuteterminent la sensibiliteacute ou non dune cocircte aux changements
climatiques mecircme si cela passe principalement par linclusion de la seule hausse du niveau
marin relatif tel que dans les eacutetudes de Shaw et al (1998) ou de Gornitz et al (1997) Cellesshy
ci nont toutefois pas eacuteteacute effectueacutees agrave une eacutechelle adapteacutee pour reacutealiser un zonage Les
151
indices de sensibiliteacute existants (Shaw et al 1998 Gornitz et al 1997) ainsi que les cartes
preacutedisant leacutevolution des aleacuteas et leurs impacts potentiels (Fairbank et Jakeways 2006)
permettent tout de mecircme aux ameacutenagistes de connaicirctre limportance que vont avoir les
changements climatiques sur leur cocircte et ainsi de se preacuteparer agrave leurs impacts Elles permettent
aussi de cibler les secteurs dans lesquels les probleacutematiques seront les plus criantes agrave lavenir
ainsi que les grands enjeux qui en deacutecouleront Mais la deacutetermination de la sensibiliteacute du
secteur et de ses aleacuteas aux changements ne permet pas au x ameacutenagistes linteacutegration des
reacutesultats dans un zonage et ainsi de controcircler les ameacutenagements dune municipaliteacute avec une
grande preacutecision spatiale
Le processus le plus efficace serait donc plutocirct didentifier les facteurs cleacutes qUI
conditionnent les processus cocirctiers et qui pourraient ecirctre modifieacutes par les changemen ts
climatiques afin de pouvoir inteacutegrer les reacutesultats des modeacutelisations du climat futur
Malheureusement les facteurs climatiques cleacutes qui conditionnent les processus cocirctiers ne
sont pas encore tous bien connus et deacuteterminer quel sera leur poids dans leacuterosion future est
donc un exercice complexe (Bernatchez et al 2008 a) Une analyse au cas par cas pour
deacuteterminer les futures positions de la ligne de rivage semble agrave lheure actuelle la plus
adeacutequate pour ce type danalyse car mecircme si cela augmente le temps de reacutealisation et le coucirct
cela augmente eacutegalement lefficaciteacute de la preacutediction Une collaboration entre les
scientifiques et les gestionnaires est donc primordiale pour inteacutegrer tous ces paramegravetres agrave la
future gestion des cocirctes
543 Inteacutegration des paramegravetres humains occupation du territoire
Aucun des zonages eacutetudieacutes ne prend en compte les paramegravetres humains ce qui est
une lacune importante conduisant notamment agrave interdire les constructions agrave des endroits non
risqueacutes et limitant le deacuteveloppement de la municipaliteacute sur ses meilleurs terrains Lobjectif
dun zonage des risques devrait ecirctre de minimiser les risques tant actuels que futurs mais
aussi les impacts socio-eacuteconomiques neacutegatifs ce que ne parviennent pas agrave faire les zonages
eacutetudieacutes Par exemple le muret qui supporte la promenade municipale dans lanse du sud du
152
village de Perceacute est essentiel agrave la municipaliteacute pour son deacuteveloppement touristique ducirc agrave la tregraves
grande densiteacute de bacirctiments agrave haute valeur ajouteacutee preacutesents en arriegravere de celui-ci Son
entretien sur le long terme est donc assureacute Sur les 607 megravetres de longueur quil occupe la
position du trait de cocircte est donc fixeacutee Le zonage ne devrait ainsi tenir compte que des aleacuteas
ponctuels tels les vagues les embruns et les deacutebris que peuvent engendrer les tempecirctes et
non du recul potentiel de la ligne de rivage et du trait de cocircte Par exemple dans le zonage
deacutecoulant des critegraveres de lentente speacutecifique sur leacuterosion des berges de la Cocircte-Nord ce
secteur eacutetait zoneacute sur 37 ha et dans celui du Nouveau-Brunswick sur 18 ha Pourtant si lon
considegravere une bande de seacutecuriteacute de 15 megravetres la surface devant ecirctre zoneacutee nest que de
10 ha Limiter agrave tort le deacuteveloppement de ces terrains du centre ville qui abritent de
nombreux services commerciaux et touristiques serait dommageable pour leacuteconomie
villageoise
Lors de leacutelaboration dun zonage cocirctier il est donc important de tenir compte du
type doccupation du territoire Le zonage des risques tel queacutevoqueacute dans cette recherche ne
fait queacutetablir des limites probables des risques cocirctiers Le fait didentifier ce quil est
acceptable ou non de faire dans cette zone na pas eacuteteacute eacutevoqueacute et relegraveve plutocirct de deacutecisions
politiques ou collectives Toutefois il faut savoir que certains ameacutenagements humains
peuvent modifier la deacutelimitation mecircme de cette zone agrave risque en ayant une influence
importante sur les processus tant en les acceacuteleacuterant quen les ralentissant voir en les arrecirctant
Ainsi eacutetant donneacute que les effets dun choix politique peuvent modifier les paramegravetres
naturels deacutevolution de la cocircte ces deacutecisions devraient ecirctre inteacutegreacutees au processus deacutecisionnel
lorsque lon eacutetablit des projections environnementales pour le futur Les diffeacuterents eacuteleacutements
qui devraient ecirctre pris en compte comprennent notamment la preacutesence dun muret municipal
ou de deacutefenses cocirctiegraveres
A) La preacutesence dun muret ou autre infrastructure dont lautoriteacute compeacutetente (municipale ou
supeacuterieure) a deacutecideacute dassumer lentretien pour tout lhorizon de gestion Si le trait de cocircte est
fixeacute leacuterosion peut ecirctre consideacutereacutee comme nulle en arriegravere de celui-ci Il faut par conseacutequent
en tenir compte (Meur-Ferec et al 2008)
B) La preacutesence de deacutefenses cocirctiegraveres telles que des enrochements ou des eacutepis qui peuvent
aggraver leacuterosion en aval de la deacuterive littorale La reacutepartition et la nature des deacutefenses
153
doivent ecirctre connues dans la mesure ougrave elles ont une incidence sur la morphologie du littoral
et sur laction des facteurs de forccedilage (Fairbank et Jakeways 2006) La perrrusslon
dintervention ponctuelle va avoir des conseacutequences sur lensemble de Juniteacute
hydroseacutedimentaire Ne pas les inclure rendrait les zonages moins efficaces
Les multiples types doccupation humaine possible doivent eacutegalement ecirctre consideacutereacutes
eacutetant donneacute la diffeacuterence dans la neacutecessiteacute de la proximiteacute au rivage ainsi que dans leur
possibiliteacute de deacutemeacutenagement Ainsi les emplacements dun camping ou les infrastructures
touristiques leacutegegraveres (petits belveacutedegraveres tables de pique-nique ) peuvent ecirctre deacuteplaceacutes en
suivant leacuterosion il est donc possible de croire que suivant un choix socieacutetal on les laisse
sinstaller dans les zones agrave risque deacuterosion pour une dureacutee deacutetermineacutee (Paskoff 2004 b)
Lacceptabiliteacute sociale est en effet importante agrave consideacuterer mecircme si elle na pas eacuteteacute abordeacutee
ici car une fois deacutetermineacute avec preacutecision les zones agrave risque cest agrave la socieacuteteacute de choisir ce
quiJ est acceptable dy construire ou non
Des deacutecisions et des choix peuvent mettre de Javant le cocircteacute impeacuteratif de fixer le trait
de cocircte agrave certains endroits comme dans le cas dune voie ferreacutee dune route strateacutegique dun
cœur de village Si une deacutecision est prise les infrastructures qui se situent en arriegravere du trait
de cocircte fixeacute ne sont plus agrave risque deacuterosion pour lhorizon de gestion consideacutereacute Linteacutegration
des diffeacuterents laquotypes et pratiques de gestion des deacutefenses cocirctiegraveresraquo au sein dune
meacutethodologie de cartographie des risques du littoral lieacutes aux changements climatiques est
eacutegalement mise de lavant par le programme laquo Response raquo en Europe (Fairbank et Jakeways
2006) Cependant il est difficile deacutetablir des critegraveres automatiques applicables agrave grande
eacutechelle Une eacutetude au cas par cas de la situation semble donc la plus adeacutequate pour prendre
en compte les paramegravetres humains et leur eacutevolution
154
Lutilisation de zonages suppose que les instances gouvernementales veuillent limiter
les risques pour les populations principe que certains auteurs tels que Winckel et al (2008)
reacutefutent Pour eux les proprieacutetaires devraient ecirctre avertis des faits concernant le pheacutenomegravene
sur leur terrain et devraient ensuite ecirctre ameneacutes agrave faire leur propre choix selon le beacuteneacutefice
quils pourraient en tirer et la valeur de linvestissement quils sont precircts agrave voir deacutetruit par les
aleacuteas Ils affirment que les zonages laissent trop de zones inexploiteacutees ce qui repreacutesente une
perte pour leur proprieacutetaire Ainsi lEacutetat devrait se deacutegager de toute responsabiliteacute et
permettre de contourner le zonage et de se bacirctir au plus pregraves du trait de cocircte (Winckel et al
2008) Si cette solution laisse place au beacuteneacutefice individuel sur une courte peacuteriode il a deacutejagrave eacuteteacute
constateacute que lengagement des proprieacutetaires agrave subir les aleacuteas sans intervenir est souvent
oublieacute au fil du temps ou des transactions immobiliegraveres (Division de lameacutenagement cocirctier de
la Caroline du Nord 2009) Cette optique eacuteconomique ne tient ainsi pas compte des
interventions ponctuelles non concerteacutees que cela peut engendrer Non inteacutegreacutee agrave la
dynamique au sein dune uniteacute hydroseacutedimentaire la mise en place dune solution par un
reacutesident pourrait alors avoir des preacutejudices sur les terrains des proprieacutetaires adjacents Cela
pourrait eacutegalement remettre en cause leacutequiteacute sociale dougrave limportance de linteacutegrer dans le
processus deacutecisionnel (Dean et Dalrymple 2004 Cooper et McKenna 2008)
Rendre le zonage des risques efficace soulegraveve Je besoin dinteacutegrer un nombre
important de paramegravetres agrave limage de la complexiteacute de composantes de lenvironnement
cocirctier Les multiples facettes de la geacuteoscience cocirctiegravere pourraient ainsi augmenter la reacutesilience
des communauteacutes face aux risques cocirctiers et agrave leurs modifications dans le contexte de
changements climatiques (Forbes 2008) et permettre dinteacutegrer les paramegravetres importants
dans les zonages pour en reacuteduire les lacunes
CONCLUSION
Dans les zones cocirctiegraveres de lEst du Queacutebec la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers
est importante et il est preacutevu quelle augmente au cours de ce siegravecle Ceci est ducirc tant agrave
laugmentation des aleacuteas cocirctiers dans un contexte de variation environnementale et de
changements climatiques quagrave la densification des constructions littorales Assurer une
gestion efficace de ces territoires est donc un enjeu majeur pour ces reacutegions
Connaicirctre leacutevolution historique de loccupation des terres permet davoir une
vision geacuteneacuterale des tendances dameacutenagement et deacutevolution du secteur Cela permet
eacutegalement de connaicirctre comment les mesures de gestion et de zonage deacutejagrave implanteacutees ont
influeacute ou non sur les comportements dameacutenagement Pour la zone cocirctiegravere de la
municipaliteacute de Perceacute il a eacuteteacute possible de constater une hausse depuis les anneacutees 80 du
nombre de bacirctiments agrave risque deacuterosion et ce malgreacute la mise en place de lois et de regraveglements
de gestion de lameacutenagement (LAU en 1979 LQE en 1987 et scheacutema dameacutenagement en
1989) Ces lois nont pour plusieurs raisons pas reacuteussi agrave limiter les risques pour les
populations Mecircme dans les cas ougrave des solutions dadaptation ont eacuteteacute mises en place comme
lors du deacuteplacement de tronccedilons de routes menaceacutes par leacuterosion il est possible de constater
une certaine laquomeacutesadaptationraquo vis-agrave-vis des geacuteorisques cocirctiers En effet les segments
deacuteplaceacutes sont de nouveau moins de 40 ans plus tard agrave risque deacuterosion Ces
laquo meacutesadaptations raquo et ces insuffisance de la loi peuvent avoir plusieurs causes une lacune
dinformation et de connaissances des processus deacutevolution des cocirctes une trop grande
confiance accordeacutee aux ouvrages de protection contre leacuterosion ou une prise de risque
consciente pour beacuteneacuteficier de lattrait panoramique et touristique que peut repreacutesenter la cocircte
Le fait que les regraveglements ne soient pas appliqueacutes correctement a ainsi entrai neacute la hausse des
constructions en zone agrave risque ce qui soulegraveve le problegraveme de la bonne gouvernance des
geacuteorisques de la pan des municipaliteacutes
156
La Loi sur la qualiteacute de lenvironnement (LQE) actuellement utiliseacutee pour geacuterer
lameacutenagement en zone littorale nest pas la seule possibiliteacute qui pourrait soffrir aux
autoriteacutes locales Dautres options theacuteoriques ou pratiques existent dans des secteurs proches
Apregraves avoir compareacute ces options de zonages (tableau 13) avec leacutevolution probable du
littoral dans un contexte de changements climatiques de nombreux points faibles et lacunes
ont eacuteteacute constateacutes Certaines options sont trop strictes et limitent les possibiliteacutes de
deacuteveloppements futurs pour la municipaliteacute tels que le zonage tireacute de lentente speacutecifique sur
leacuterosion des berges de la Cocircte-Nord la proposition de zonage de la MRC ou la politique de
protection des rives du Nouveau-Brunswick Dautres sont trop laxistes et contribuent agrave
permettre des constructions dans des secteurs agrave risque tels la LQE ou les zonages baseacutes sur
les taux deacuterosion historiques Ces lacunes trouvent leur origine dans les meacutethodes avec
lesquelles sont calculeacutees les bandes de protection de ces zonages Il sagit principalement du
manque dinteacutegration des processus naturels deacutevolution de la cocircte au sein de la
meacutethodologie utiliseacutee par Je zonage Le manque de prise en compte de la variabiliteacute des
paramegravetres climatiques peut eacutegalement ecirctre la cause de problegravemes notamment dans le cas des
zonages baseacutes sur les taux historiques qui ne tiennent pas compte de la variabil iteacute de
lenvironnement au cours des deacutecennies Enfin le manque de prise en compte des paramegravetres
anthropiques tels que certaines protections et modifications humaines apporteacutees agrave la cocircte peut
eacutegalement poser problegraveme dans la deacutefinition dun zonage efficace
Agrave la suite de cette eacutetude sur les impacts et lefficaciteacute des zonages des risques cocirctiers
sur lorganisation du territoire et la preacutevention des geacuteorisques cocirctiers il en ressort quelques
recommandations quant agrave la gestion des zones cocirctiegraveres agrave la fois pour la zone deacutetude de
Perceacute mais aussi de maniegravere plus geacuteneacuterale Car comme il a eacuteteacute montreacute les constructions en
zones cocirctiegraveres sont en augmentation depuis les anneacutees J980 et rien ne semble indiquer que Ja
tendance se modifiera agrave lavenir Ainsi un zonage efficace des risques est plus que neacutecessaire
afin deacuteviter que de nouvelles constructions ou de nouveaux proprieacutetaires se retrouvent
confronteacutes aux risques Tout dabord les lacunes constateacutees dans le zonage de la LQE
actuellement utiliseacute pour geacuterer les risques peuvent provenir dune diffeacuterence entre les buts
originaux de la loi (voir preacuteambule et objectifs de celle-ci) et lutilisation qui en est faite par
157
les communauteacutes Vu limportance de la probleacutematique des geacuteorisques cocirctiers une politique
speacutecifiquement deacutedieacutee aux risques est neacutecessaire Cest dailleurs ce qui a eacuteteacute fait par le
gouvernement du Queacutebec en 2001 avec la Loi sur la seacutecuriteacute civile Au vu de la difficulteacute
pour des instances locales dy faire face un cadre de preacutevention des risques naturels a eacuteteacute
ajouteacute en 2006 sur le plan national Leur mise en place progressive devrait donc permettre de
mieux faire face agrave la probleacutematique Ensuite agrave cocircteacute de la deacutelimitation exacte des zones agrave
risque sur laquelle nous nous sommes attardeacutes dans cette recherche plusieurs questions
socieacutetales peuvent ecirctre souleveacutees Il est possible en effet de penser quil est preacutefeacuterable de
zoner plus de terrain que moins car ainsi on est certain de ne pas creacuteer de futurs problegravemes
(principe de preacutecaution) Cependant cela reviendrait agrave hypotheacutequer certains terrains et donc
le deacuteveloppement eacuteconomique des municipaliteacutes De plus la constl1lction dans les zones agrave
risque pourrait continuer selon ce que lon juge acceptable de mettre en danger versus les
retombeacutees eacuteconomiques qui peuvent en reacutesulter (Winckel el al 2008) Certains eacuteleacutements
temporaires deacuteplaccedilables ou neacutecessitant la proximiteacute de leau pourraient eacutegalement ecirctre
autoriseacutes Ces questions relegravevent plutocirct dun choix socieacutetal qui devrait ecirctre pris par la sphegravere
politique et ont donc eacuteteacute sciemment eacuteludeacutees de cette recherche De plus il a eacuteteacute noteacute que les
responsables locaux ont besoin de connaicirctre lemplacement de la future ligne de rivage plutocirct
que des theacuteories sur de nouveaux zonages (Pethick 2001 Caron 2007 Pitre 2007)
Ladeacutequation entre les besoins des ameacutenagistes et ce que les scientifiques peuvent produire
pour eux est une donneacutee essentielle afin que les connaissances creacuteeacutees par la recherche soient
utiliseacutees au mieux Il conviendrait ainsi de mieux eacutetudier les besoins du milieu local en
reacutealisant des eacutetudes collaboratives comme cela sest fait dans le cadre de leacutetude de
Bernatchez el al (2008) ou de cette eacutetude Ensuite mecircme si les zonages que nous avons
eacutetudieacutes ont pour but de proteacuteger les constructions vis-agrave-vis de leacuterosion ceux-ci peuvent
eacutegalement servir agrave la protection environnementale ou vice-versa Ce multiple effet beacuteneacutefique
des zones de protection a eacuteteacute observeacute par de nombreuses communauteacutes (Clark 1996) La
prise en compte des marges maximales pour lune ou lautre des raisons devrait donc ecirctre
mise en avant au sein dune gestion inteacutegreacutee des zones cocirctiegraveres (Stewart el al 2003)
Finalement il ressort eacutegalement quun travail de sensibilisation devrait accompagner le
zonage pour lexpliquer aux communauteacutes et aux deacutecideurs et ce quelle que soit loption
retenue La sensibilisation et la vulgarisation sont preacutesentement souvent oublieacutees par ceux
158
qui eacutelaborent les zonages mecircme si ce nest pas efficace dagir ainsi car il est plus coucircteux de
laquo reacuteparerraquo les problegravemes que deacuteduquer le public (Stewart et al 2003) Linformation
augmenterait Jacceptabiliteacute sociale des zonages et minimiserait ainsi la vulneacuterabiliteacute des
communauteacutes (Meur-Feree et al 2008) Limportance de fournir des informations non
techniques est ainsi essentielle en ce qui a trait agrave la gestion des cocirctes (McInnes 2006) En
effet les zonages mis en place doivent ecirctre correctement appliqueacutes si on veut quils puissent
ecirctre efficaces
Une approche plus inteacutegratrice pour geacuterer les risques cocirctiers augmenterait lefficaciteacute
tant immeacutediate quagrave long terme des zonages agrave la fois dans lenvironnement climatique actuel
quavec les changements climatiques agrave venir Ainsi une analyse globale de la situation au
travers des geacuteosciences pourra inteacutegrer les taux de recul mesureacutes ainsi que les eacuteleacutements
physiques climatiques et humains ayant un impact sur la cocircte Une telle approche est jugeacutee
neacutecessaire pour deacuteterminer le plus preacuteciseacutement possible les terrains qui sont susceptibles
decirctre eacuterodeacutes Cela permettrait eacutegalement deffectuer des reacuteajustements au cours du temps si
les tendances venaient agrave se modifier En conseacutequence les communauteacutes cocirctiegraveres seraient
moins vulneacuterables aux risques cocirctiers et pourraient mettre en valeur de maniegravere optimale leur
territoire
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ANNEXES
Annexe 1 Deacutefinitions des types de cocircte
Tvpe de cocircte Deacutefinition
Marais maritime Les marais maritimes sont des zones daccumulation de seacutediments fins coloniseacutees par de la veacuteqeacutetation herbaceacutee
Accumulation de sable etou de gravier qui sattache agrave la cocircte et Flegraveche littorale qui seacutetire geacuteneacuteralement en parallegravele agrave la cocircte dont lextreacutemiteacute est
libre Flegraveche littorale
agrave marais maritime Flegraveche littorale bordeacutee par un marais maritime
Accumulation de sable etou gravier littoral formeacutee dun replat
Terrasse de plage geacuteneacuteralement veacutegeacutetaliseacute qui est tregraves rarement submergeacute par les mareacutees Le replat est parfois bordeacute sur sa partie infeacuterieure par un talus deacuterosion (microfalaise) de moins de 15 m de hauteur
Basse falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux
de 15 agrave 5 m de hauteur
Moyenne falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux
de 5 agrave 10 m de hauteur
Haute falaise rocheuse Cocircte caracteacuteriseacutee par un escarpement rocheux
supeacuterieur agrave 10 m de hauteur
Dapregraves Bernalchez el al 2008 a
173
Annexe 2 Deacutefinition de leacutetat de la cocircte
Exemple eacutepis enrochements murets
Eacutetat de la cocircte Deacutefinition
Cocircte naturelle qui preacutesente des deacuterosion vive etou qui est Active veacutegeacutetaliseacutee agrave moins de 25 Preacutesence de cicatrices
geacuteomorphologiques laisseacutees par les processus deacuterosion
Semi-veacutegeacutetaliseacutee Semi-active Tout type de cocircte naturelle qui preacutesente des signes partiels
deacuterosion elou qui est veacutegeacutetaliseacutee entre 25 et 75
Veacutegeacutetaliseacutee Stable Tout type de cocircte naturelle qui ne preacutesente aucun signe
deacuterosion etou qui est veacutegeacutetaliseacutee agrave plus de 75
Artificielle Cocircte naturelle modifieacutee par une structure rigide
Dapregraves Bernatche7 el al 2008 a
174
Annexe 3 Adaptation du zonage du comiteacute dexperts sur ] eacuterosion des berges de la Cocircte-Nord
Inconstructible dans a marge de s~curiteacute Recharge
Perimetre urbain
Tvoe de cocircte Aleacutea Marae de seacutecuriteacute Recommandation dintervention
Flegraveche sableuse Erosion 1
Submersion Aucune
Inconstruclible sur toute la flegraveche Etude du risque de submersion Epis et fascines InconstruClible dans la marge de seacutecuriteacute Etude du
11icrolerasse laquo15 m Erosion Submersion
TR x 30ans ~ 15 m ou marge minimale de 60m
risque de submersion Recharge en sable peacuteriodique Epis et faSCines eacutepis rocheux avec ou sans recharae de sable
Marais saleacute Erosion SubmerSion
Deacutelimite par photointerpreacutetation et marge mll1lmale de 60m
Inconstructible dans la marge de seacutecunteacute Etude du risque de submersion Aboiteau (digue enrocheacutee avec noyau Impermeacuteable en argile) Remblai pour hausser les maisons Enrochement
Dunes cocirctiegraveres Erosion
TR x 30ans + 15 YI il partir de la limite des dunes vers
Avanceacutee dunalres 1inteacuterieur des terres
Inconsctructible dans la zone de protection InterdictIOn de circuler en vn Conserallon inteacutegrale
Falaise siltiargile (hauteurgt5m)
Erosion i
Glissement de terrrain
(2x Ht ou ~Om max) + TR x 30 ans
Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Evaluation des risques de mouvement de masse Travaux de stabilisation reacuteeacutequilibrage de la pente contrepoids enrochement (perte de la plage)
Falaise siltiargile (hauteurgt5m) avec preacutesence danciennes couleacutees araileuses
Erosion 1
Glissement de terrrain
15 xGR
Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Evaluation des risques de mouvement de masse Travaux de stabilisation reacuteeacutequilibrage de la pente contrepoids enrochement IDerte de la Dlaoe 1
Falaise siltiargile hauteurlt5m
Erosion TR x 30 ans + 15 m ou marge minimale de 50 m
Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Enrochement (perte de la plage)
TR x 30 ans + 15 m ou-marge minimale en fonction
en sable periodique Epis rocheux Epis rocheux etde la hauteur du talus
Falaise sable Erosion recharge en sable peacuteriodique Reacuteeacutequilibrage de laHauteur talus=Marge pente Epis et fascines Enrochement 8et recharge5m=50m 10m~Om
en sable peacuteriodique Enrochement (perte de la plagel15m=30m gt20m=20m 1 x Ht + TR x 30ans ou Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute
Falaise till Erosion marge minimale de 20 m Enrochement (perte de la plage)
Cocircte rocheuse basse Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute Etude deSubmersion 10 ou 15 m minimum
(ingeacutee) risque de submersion Cocircte rocheuse basse Submersion et (seacutedimentaire) Erosion
Falaise rocheuse (igneacutee) Aucun 10 ou 15 m minimum Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute
Falaise rocheus e Erosion TR x 30 ans + 15 m Inconstructible dans la marge de seacutecuriteacute
(seacutedimentaire)
Modifieacute de Duhois el al 2005
TR = moyenne des taux de recul supeacuterieurs (rnan) Hl = Hauteur du lalus
GR =plus grande reacutetrogression
LarQeur de la protection Jgt l l
10 megravetres 272 (1) X (1)
15 megravetres 716 ~
Barachois n ~
(1)
a (1)
~ lt0 (1) ~
Vl - -a c s 0 -l = a -~ (1)Vl ~ N0_ l
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(1) (Il
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20 ~ - 0l _
(1) (Il
(1) ()
l 0 o l l (Il 0(1)shy~ 00 (Ol
Cap-Despoir
Village de Perceacute -- 6Yshy
0sect) xQ
1-0~
Leacutegende Politique de protection _ zones portuairEs -
(Il shy-~
1O tO~ rn =- euml
s (1)
a (1)
10 meacutetres 0 a 15 megravetres ~
~
Fond de carte base de donneacutees topographiques du Queacutebec au 120000
1
lt~
o _
2500 5000Megravetres
Cartographie Susan Drejza 2009
o l a (1)Vl --l
VI
176
Annexe 5 Eacutevolution des superficies agricoles forestiegraveres et en friche pour la zone littorale de Perceacute entre 1934 et 200 1
V) Q)
-Q) V)
middot0 c V) Q)-uuml E Q) CL
Cf)
Q) V)
= Q)
U 0middotC U +shy -C c 0gt Q) CU V) V) Q) Q)middotuuml middotuuml E E Q) Q) CL CL
Cf) Cf)
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~ 0 750 1 500 3 000 4 500 6 000 ~ Voies de communication agrave moins de 30 m Fond ca orthophotographies au 1 400 gt- -lcartographie Susan Drejza 2009 -l