Impact Campus 20 novembre 2012

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Journal des étudiants de l'université Laval

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VOLUME 27 | N° 11 | LE MARDI 20 NOVEMBRE 2012VOTRE JOURNAL EST RECYCLABLE !

Arts & culture AU FIL DES CONTRASTES

Sciences et technologieMOT SCIENCE : CHONDROCLADIA LYRA

Épidemia Noëlose p.3

Le couteau entre les dentsROUGE ET OR

Actualités

REPENSER LE SYSTÈME 4

Ah! La bouffe

UN BOL DE RÉCONFORT 11

Suivez l’équipe d’Impact Campus à la Coupe Vanier sur :

www.impactcampus.qc.ca

PHOTO : SYLVAIN FILLOS 

PHOTO : JOSÉE NORMANDEAU

PHOTO : COURTOISIE, 2012 MBARI

OPINIONS | IMPACT CAMPUS | MARDI 20 NOVEMBRE 20122

Le saviez-vous ?Cette semaine, nous introduisons une nouvelle chronique au journal. Il s’agit

d’une courte vulgarisation de lois souvent méconnues de nous tous, mais qui vous seront expliquées en détails par notre journaliste, Marie-Ève Deslau-riers, étudiante en droit. Bonne lecture, et en espérant vous en apprendre sur ce que vous ne saviez pas.

Saviez-vous que vous n’êtes pas obligé de payer le remorqueur pour que ce

dernier vous redonne votre automobile si elle a été remorquée dans un sta-tionnement privé, qu’il y ait présence ou non d’un panneau indiquant « Remor-quage à vos frais » ?

En effet, le remorqueur ne peut en aucun cas vous forcer à ce que vous le payiez pour qu’il vous redonne votre automobile. Il doit vous la remettre gra-tuitement, en autant que vous l’exigiez. Cette règle provient de l’article 1592 du Code civil du Québec, qui fait en sorte que l’automobile aurait dû être remise

volontairement au remorqueur pour qu’il puisse exiger qu’on le paye. Comme votre automobile stationnée sur un terrain privé est remorquée sans votre consentement, le remorqueur n’a aucun droit de la retenir. Vous n’avez donc qu’à dire au remorqueur qu’il n’a pas de droit de rétention valide sur votre automobile puisque vous ne la lui avez pas remise volontairement, c’est-à-dire que vous n’avez pas consenti à ce qu’il la prenne. La très grande majorité des remorqueurs connaissent cette règle et vous remettront votre automobile.

Quant aux propriétaires de terrains privés, ceux-ci mettent un panneau in-diquant « Remorquage à vos frais » dans le but de décourager les gens à s’y stationner. Il s’agit donc d’un moyen pour « faire peur ». La seule conséquence pouvant survenir si vous vous stationnez sur un terrain privé est donc d’avoir à vous déplacer au lieu où votre automobile est gardée afin de la réclamer.

Toutefois, il est à noter que cette règle ne trouve pas application lorsque votre automobile est remorquée alors qu’elle était stationnée dans un lieu public, par exemple une rue, puisque d’autres règles s’appliquent à cette situation.

Hubert Gaudreau

Marie-Ève Deslauriers

OPINIONS | IMPACT CAMPUS | MARDI 20 NOVEMBRE 2012 3

Directeur général: Jean-Philippe Duphily direction@impact.ulaval.ca

Directrice adjointe: Céline de Laissardière da@impact.ulaval.ca

Rédacteur en chef: Hubert Gaudreau redaction@impact.ulaval.ca

Chef de pupitre actualités: David Rémillardactualites@impact.ulaval.ca

Chef de pupitre arts: Miléna Babin arts@impact.ulaval.ca

Chef de pupitre sports: Raphaël Bergeron-Gosselinsports@impact.ulaval.ca

Chef de pupitre sciences: Pierre-Louis Curabetsciences@impact.ulaval.ca

Directrice de la photographie: Claudy Rivard photos@impact.ulaval.ca

Production: Laura Lukyniuk Stéphanie Turgeon-Girard production@impact.ulaval.ca

IMPACT CAMPUS1244, pavillon Maurice-Pollack, Université Laval, Québec, G1V 0A6Téléphone: (418) 656-5079Télécopieur: (418) 656-2398

Publicité:Fabrice CoulombeTéléphone: (418) 656-3979publicité@impact.ulaval.ca

Journalistes: Justine Pomerleau-Turcotte, Nathan Murray, Jessica Pineau, Marie-Ève Muller, Jérémie Thibideau, Rosalie Readman, Pierre-Guy Veer, André-Philippe Drapeau Picard, Steve Ivan Tchoungui, Simon Malenfant

Correctrice :Marilou CloutierChristine HébertKym-Ly Bui

Caricaturiste :Sébastien Blondeau

Photographes :Josée Normandeau, Sylvain Fillos, Pascal huot, Julie Loiselle

Conseil d’administration :Alexandre Paré, Cyril Schreiber, Benja-min Jébrak, Didier Ouellet, Guillaume Arsenault, Jérémie Lebel,Pier-Luc Gauthier, Sarah Chahine, François Gagnon

IMPACT CAMPUS ne se tient pas responsable de la page CADEUL (7), dont le contenu relève entière-ment de la CADEUL.La publicité contenue dans impact campus est régie par le code d’éthique publicitaire du journal qui est disponible pour consultation au: http://impactcampus.qc.ca/code-dethique-publicitaire

Impression: Publications Lysar inc. Tirage: 10 000 exemplaires

Dépôt légal: Bibliothèque nationale du Québec et Bibliothèque nationale du Canada. Impact Campus est publié par une corporation sans but lucratif constituée sous la dénomination sociale Impact Campus, le journal des étudiants et étudiantes de l’Université Laval.

Vous y êtes conditionnés pour la plupart, cela ne vous dé-range donc pas de voir ces petites lumières multicolores

s’allumer en plein jour, n’y même de voir apparaître dans les vitrines des magasins les rouleaux de papier à carreaux et les guirlandes dorées. C’est dorénavant, et ce depuis de nombreuses années, une fête culturellement implantée dans les moeurs nord-américaines. Avant même qu’un seul flocon de neige n’ait foulé le sol de nos contrées, les pieds d’un gros barbu bedonnant souillent quant à eux celui de nos centres commerciaux et autres nids de la surconsom-mation. Tout ça pour attirer le plus d’enfants possible sur les cuisses d’un inconnu à qui ils demanderont l’objet qui sera désuet l’année d’après. Et comme la magie des Fêtes s’opère, une coïncidence merveilleuse fait en sorte que le cadeau que le gamin convoite tant se trouve dans le magasin de jouets juste derrière ses parents. C’est alors que la féerie des Fêtes mise en scène par les commerçants s’opère pour des centaines de milliers de familles d’ici et d’ailleurs. Noël, la fête des illusions, s’enclenche encore cette année ( depuis le 11 novembre ) avec cette nouvelle édition 2012, « re-mas-terisée » et offrant maintenant 50 % plus de possibilités de dépenser votre argent.

Avec toutes ces distractions qui au final nous font déroger du sens même de la fête de Noël, il est à se demander ce que tout ça représente vraiment. Comment tourner une fête religieuse en une conspiration commerciale malsaine. Je ne suis pas en train d’avouer ma haine pour Noël, mais le fait de voir s’attrouper en masse tous ces gens dans les centres d’achats pour consommer ce qu’ils peuvent déjà se procurer à l’année longue, et ce sous seul prétexte que le 24 décembre approche, me fait profondément grincer des dents. Surtout lorsqu’au nom de cette même religion, on voit deux peuples se faire la guerre sans trêve et sans merci, ou encore des manifestants extrémistes religieux scander des slogans hai-neux envers les gais et lesbiennes.

Mais Noël a une raison d’être, il permet aux familles de se retrouver, aux couples de s’aimer et aux enfants de rêver un peu. C’est un témoignage collectif d’amour comme peu sont encore observables, alors pourquoi le travestir par tous les moyens commerciaux possibles ? La prochaine fois, lorsque vous serez tentés d’aller dépenser une journée dans les centres commerciaux, essayez de vous rappeler cet éditorial qui au final n’en est qu’un parmi tant d’autres. Je compren-drais toutefois votre difficulté à vous défaire de cette idée que vous vous faites de Noël, après tout vous y êtes condi-tionnés, c’est une épidémie qui frappe depuis plusieurs an-nées et de laquelle on guérit difficilement.

Épidemia Noëloseéditorial

Hubert Gaudreau

ACTUALITÉS | IMPACT CAMPUS | MARDI 20 NOVEMBRE 20124

Le pétrole albertain… No thanks.

p. 6Pour un retour

à la connaissance purep. 6

UNIVERSITÉ LAVAL

régime d’assurance obligatoire couteux

en bref

Le pavillon Alexandre-Va-chon de l'Université Laval

a connu un début d'incendie lundi après-midi. «  Cet inci-dent s'est déroulé dans un laboratoire de chimie du pa-villon. Un ballon (récipient de 2 litres) de méthane s'est en-flammé. La première équipe a très rapidement éteint le feu grâce à des extincteurs au CO2  », a déclaré France Loi-selle, porte-parole du Service de protection contre les in-cendies de la ville de Québec. Prévenus à 14h56, les pom-piers ont circonscrit le foyer des f lammes à l'intérieur du laboratoire de la Faculté des sciences et génie de l'UL.

L'évacuation des 525 per-sonnes présentes dans le bâtiment s'est très bien dé-roulée. «  Les procédures pré-vues ont été suivies à la lettre. Les personnes présentes au moment de l'incident ont été redirigées vers les autres pa-villons  », a indiqué Sylvain Gagné, conseiller en relations avec les médias à la direction des communications de l'UL.

On ne dénombrait aucun blessé lorsque le service de pompiers a réouvert le pa-villon aux environs de 15h45.

INCENDIE AU PAVILLON VACHON

Pierre-Louis CurabetPHOTO : PIERRE-LOUIS CURABET

Bernard Drainville (Ministre des réformes démocratiques et de la participation citoyenne)

Jean-Paul L’Allier (ex-ministre des Communications et des Affaires culturelles et ancien maire de Québec)

Nellie Brière (Stratège en médias sociaux - Radio-Canada)

André Larocque (ancien sous-ministre à la réforme des institutions démocratiques )

Ianik Marcil (économiste indépendant spécialisé dans le domaine des transformations économiques)

Éric Bédard (Historien, construction système politique)

QUELQUES CONFÉRENCIERS

PHOTO : COURTOISIE, WIKIMEDIA COMMONS

Bernard Drainville s’adres-sera aux participants ven-

dredi pour y expliquer les pro-jets du gouvernement péquiste en matière de réforme démo-cratique. M. Drainville a no-tamment déposé un projet de loi il y a deux semaines pour instaurer un système d’élec-

tions à date fixe au Québec. Il souhaite également abaisser la limite du montant des dons aux partis politiques à 100 $ maximum, montant de 1 000 $ actuellement.

M. Drainville donnera le coup d’envoi du Forum vendredi à compter de 13h.

EffervescenceLa CADEUL dit vouloir pro-

fiter de l’effervescence d’un changement de gouvernement et de l’approche du Sommet sur l’éducation pour élargir la réflexion jusqu’au fonc-tionnement des institutions démocratiques, explique Ro-main Thibaud, vice-président aux communications.

Au terme du forum, des rap-ports et des documents audio-visuels seront produits par l’exécutif de la CADEUL pour résumer l’essentiel des ré-flexions tenues au Forum. Ces documents seront notamment transmis au gouvernement du Québec par l’entreprise de Ber-nard Drainville.

Un mémoire pourrait égale-ment voir le jour, dans lequel on retrouvera les différentes re-commandations de la CADEUL pour régler certains problèmes identifiés au cours du Forum.

FORUM DÉMOCRATIE

Repenser le systèmeLe ministre responsable des Institutions démocratiques et de la Participation ci-toyenne, Bernard Drainville, sera de passage à l’Université Laval ce vendredi pour participer au Forum démocratie organisé par la CADEUL et le Forum jeunesse de la Capitale nationale, tenu les 23 et 24 novembre.

Jérémie Thibodeau

«Elles seront remises aux au-torités compétentes», ajoute M. Thibaud.

Le Forum sera séparé en différents ateliers, dont l’ins-cription est obligatoire. En conservant un nombre de par-ticipants limité, la CADEUL espère favoriser les échanges et maintenir un certain dyna-misme tout au long des acti-vités.

De 100 à 130 personnes sont attendues pour ces deux jours de réflexion commune. La CA-DEUL prévoit revenir sur son

Forum aux retour des Fêtes, en janvier.

L’activité est ouverte aux membres externes de l’Uni-versité Laval, même si la CA-DEUL espère attirer un nombre maximum d’étudiants.

Outre Bernard Drainville, l’ancien maire de Québec, Jean-Paul l’Allier, fait partie des conférenciers invités, tout comme l’ex candidat caquiste dans Taschereau, Mario As-selin, qui souhaite repenser les institutions démocratiques en fonction de la technologie.

ACTUALITÉS | IMPACT CAMPUS | MARDI 20 NOVEMBRE 2012 5

UNIVERSITÉ LAVAL

Le journal des étudiants de l’Université du Québec à Montréal ( UQAM ), Montréal Campus, pour-

rait ne pas être imprimé cette année, faute de financement adéquat.

Selon la rédactrice en chef, Catherine Lévesque, la chute des ventes de publicités au cours des dernières années commence à se faire sentir.

Mais le refus par les autorités de l’UQAM d’accorder une aide supplémentaire aux 3 500 $ déjà versés par l’institution à la publication étudiante fait d’autant plus mal et compromet l’impression du journal cette année.

L’une des portes de sortie envisagée est de prélever des cotisations sur la facture des étudiants de l’UQAM, à l’instar de la radio étudiante Choq Fm. L’Impact Campus et CHYZ 94,3 FM de l’Université Laval fonc-tionnent tous deux sur ce mode de fonctionnement, assurant des sources de financement fixes.

Les anciens et actuels artisans de Montréal Campus sont à préparer un cahier spécial pour sensibiliser la communauté universitaire de la réalité de leur journal.

David Rémillard

en brefMONTREAL CAMPUS EN DIFFICULTÉ

Ancien vice-président chez Morgan Stanley de 2003

à 2005 et titulaire d’un doc-torat en analyse économique, Jean-Martin Aussant pourrait retourner vers son domaine professionnel. C’est du moins ce qu’il a laissé entendre la semaine dernière lors de son passage à l’Université Laval.

Pour ce qui est de la politique, en début 2013, les membres d’Option nationale devraient se donner rendez-vous pour discuter des prochaines étapes pour le jeune parti souverai-niste, un an après le congrès de formation.

Conférence courue Près de 300 personnes étaient

rassemblées au local 3880 du pavillon Alexandre-Vachon de l’Université Laval, mercredi dernier, pour entendre en conférence le chef d’Option na-tionale. L’ex-péquiste a articulé son discours autour de l’idée que la souveraineté est toujours d’actualité.

Devant un public captif, Jean-Martin Aussant a dé-

claré  que «la question d’iden-tité nationale ne dépendait pas de l’actualité [ collusion, corruption, manque de temps ] mais bien de la volonté de prendre nous-mêmes nos décisions.»

« Pour réussir la souverai-neté, toutes les forces [Parti québécois, Québec solidaire, Option nationale] doivent s’unir pour être plus fortes » expose M. Aussant. Il continue en disant que son parti est prêt à « fusionner si d’autres partis tiennent le même discours en matière de souveraineté. »

Pour expliquer ce que la souveraineté apportera au Québec, il utilise l’acrostiche LIT qu’il définit comme étant les lois, impôts et traités.

« Les lois, parce que le gou-vernement fédéral vote des lois que nous devons appli-quer. Les impôts, car nous don-nons environ 50 milliards de dollars au fédéral. Les traités, puisque le Québec n’est pas à la table de négociation des traités de libre-échange, donc nous ne pouvons pas donner

notre avis avant la signature », explique-t-il.

Utilisation du financement du directeur général des élections

« Nous venons tout juste d’ouvrir une permanence si-tuée à Montréal dans le quar-tier Hochelaga-Maisonneuve » explique le fondateur du parti.

En plus, « nous avons maintenant une directrice générale, madame Sarah Désilets Rousseau », annonce Monsieur Aussant.

En bref, le 85 cents reçu par vote va servir à avoir des opé-rations un peu plus soutenues.

Un livre Pendant la conférence, le

principal intéressé a affirmé travailler toujours sur un livre pour démystifier les principaux arguments économiques lancés par les partis fédéralistes.

« Au départ, le livre aurait dû être terminé l’an passé, mais avec toutes les occupations que j’ai, j’écris lorsque j’ai des temps libres.»

CONFÉRENCE UNIVERSITÉ LAVAL

Aussant cherche un emploi

Classement Coupe

Movember UL1-Faculté des sciences sociales 2 197 $

2-Faculté de foresterie/géographie/géomatique 1 434 $

3-Faculté d’architecture et des arts 1 342 $

4-Faculté de sciences et genie 893 $

5-Faculté de médecine 851 $

6-Faculté des sciences de l’éducation 656 $

7-Faculté de médecine dentaire 262 $

8-Faculté d’administration 260 $

9-Faculté des lettres 95 $

10-Faculté de pharmacie 85 $

11-Faculté de droit 80 $

12-Faculté des sciences infirmières 65 $

13-Faculté des sciences /l’agriculture/alimentation 25 $

14-Faculté de musique 0 $

14-Faculté de philosophie 0 $

PHOTO : HUBERT GAUDREAU

Le chef d’Option nationale, Jean-Martin Aussant, serait en discussion pour ob-tenir un nouvel emploi dans le monde des affaires, en attendant la prochaine élection. Un congrès est par ailleurs prévu début 2013 pour les membres de son parti.

David Rémillard

ACTUALITÉS | IMPACT CAMPUS | MARDI 20 NOVEMBRE 20126

UNIVERSITÉ LAVAL

Il y a des moments où ce qu’on pense sur un sujet

nous semble tellement évi-dent qu’il y a une certaine surprise à constater qu’on est finalement loin du consensus social. C’était mon cas pour l’exportation du pétrole alber-tain ( provenant des sables bitumineux ) vers le Québec. C’est en effet avec une cer-taine perplexité que dans les derniers jours, j’ai entendu des voix s’élever pour dé-fendre ce projet de la com-pagnie Enbridge, la fameuse Ligne 9, qui ferait passer du pétrole albertain dans la Belle Province.

« Ce serait bon pour l’éco-nomie » disaient plusieurs. « Les gens qui sont contre ça présentement sont des dog-matiques et des radicaux » disaient d’autres. Même que chez certains politiciens de l’Assemblée nationale, en passant par quelques chroni-queurs, on se gardait une pe-tite gêne d’être trop en faveur du projet avant le résultat d’une étude d’impacts écono-miques et écologiques ( bientôt tenue ), mais on se permettait de ridiculiser ceux qui s’y op-posaient. Mais même sans les résultats de l’étude que tiendra

le Québec, il me semble que le gros bon sens nous donne déjà quelques indications impor-tantes sur les conséquences d’un tel projet de pipeline.

Tout d’abord, économique-ment, si vous pensiez payer votre essence moins chère, dé-solée, mais non. Que le pétrole ait pour origine une province voisine, l’Algérie ou l’Arabie Saoudite, cela n’a aucun im-pact sur ce que vous payez. Le prix du pétrole est fixé par la Bourse de New York. Le prix du baril ne pourra donc pas des-cendre, peu importe la prove-nance de la ressource.

Également, et probablement le plus important à retenir dans ce projet, c’est que cela serait écologiquement dou-teux. Il y a premièrement le fait que le Québec depuis de nombreuses années exprime un malaise avec les sables bi-tumineux. Oui, de nombreuses années. Pas seulement depuis le moment où Daniel Breton, ce « radical environnementa-liste », est devenu ministre de l’Environnement. Jean Cha-rest lui-même, alors qu’il était premier ministre, avait pour sujet de litige avec l’Alberta les conséquences environne-mentales de l’exploitation des

sables bitumineux. Il serait donc assez ironique après ces années de malaise que le Québec en laisse venir la source sur son territoire.

En terminant, petit retour sur la déclaration du ministre de l’Environnement qui s’est écrié : « Est-ce qu'on est maître chez nous ou pas maître chez nous sur notre territoire, c'est ce qu'on va voir! », concernant la possibilité de voir l’or noir albertain traverser notre ter-ritoire pour rejoindre l’Est. Il serait facile pour les cri-tiques de réduire le malaise du gouvernement du Québec à une question de gouverne-ment souverainiste qui veut affirmer son indépendance ou qui n’aime pas le Canada et le reste de ses provinces. Il serait pertinent pour ne pas tomber dans ce piège de se rappeler que dernièrement Barak Obama a lui-même re-fusé la construction du pipe-line albertain Keystone XL qui aurait traversé la frontière ca-nado-américaine. De plus, la Colombie-Britannique résiste toujours, à ce jour, à un projet similaire.

Rosalie Readman

Le pétrole albertain… No thanks.

Jean Laberge est venu parler de son livre le 13 novembre dernier lors d'une conférence organisée par le Réseau Liberté Québec.Le professeur semblait très à l'aise avec sa position à « contre-

courant. » « Quand on utilise la philosophie, on questionne tout, y compris les idées qui semblent faire consensus. Et en regar-dant le conflit étudiant, j'ai trouvé plusieurs points de litige », précise-t-il.

Ce qui a amené son opposition, c'est l’intransigeance des étu-diants. « Ils ont une vision très indéterministe de la vie, une qui imagine les ressources illimitées, et qu'il suffit de les demander pour les avoir. Or, la vie est plutôt déterministe, car les ressources sont limitées. Pour obtenir lesdites ressources, il faut négocier, ce que le gouvernement a voulu faire, et ce que les étudiants refu-saient », affirme-t-il.

Pas de droit sans obligationM. Laberge se démarque encore plus en refusant de considérer

l'éducation ( postsecondaire ) comme un droit. « Un droit doit s'ap-pliquer à tous sans exception : droit à la vie, à la liberté d'expres-sion, à s'associer pacifiquement. Mais un droit à l'éducation ne s'appliquerait pas à tous puisque ce n'est pas tout le monde qui irait », croit-il. Aussi n'utilise-t-il pas le mot « grève » pour quali-fier ce qui s'est passé. « À moins que le gouvernement ne veuille amender le Code du travail, ce que les étudiants ont fait s'appelle boycott, soutient-il. Ça explique pourquoi les injonctions étaient justifiées et ont eu le dessus. »

Et même si l'on devait considérer l'éducation comme un droit, il ne faudrait pas négliger une obligation équivalente. « Le droit à la vie sous-entend que l'on doit soi-même la protéger. Quant à l'éducation, y avoir droit sous-entend que l'on doit favoriser l'édu-cation des autres en toute circonstance », ajoute-t-il.

Le véritable but de l'éducationPar ailleurs, M. Laberge est plutôt pessimiste quant à l'issue du

Sommet sur l'éducation, prévu en février. « Aucune question de fond ne risque d'y être abordée. On ne remettra pas en question la conception utilitariste de l'éducation, celle promue par Des-cartes, c'est-à-dire voir uniquement la connaissance dans l'uti-lité qu'elle apporte. C'est ça, la marchandisation de l'éducation, et les carrés rouges ont exactement cette vision », se désole-t-il.

« Je vois la connaissance comme Aristote, mon philosophe fétiche : une fin en soi, un moyen d'être heureux. Il aimait la connaissance en elle-même, peu importe ses applications pra-tiques. J'approuve : pourquoi étudierait-on la biologie seule-ment pour ses applications pratiques en médecine ? Pourquoi ne pas l'étudier simplement pour le plaisir d'apprendre ? » se questionne-t-il.

CONFLIT ÉTUDIANT Pour un retour à la connaissance pure Jean Laberge est un oiseau rare. Il est professeur de philosophie au Cégep du Vieux-Montréal, « le cégep le plus à gauche au Québec », selon ses dires. Malgré tout, il n'a pas appuyé les carrés rouges. En fait, il en a même écrit un ouvrage, Pour le devoir à l'éducation, dénonçant le pré-tendu « printemps érable » 2012.

Pierre-Guy Veer

PHOTO : COURTOISIE, WIKIMEDIA COMMONS

Jean Laberge croit que le printemps érable des étudiants était injustifié. PHOTO : ARCHIVES IMPACT CAMPUS, MATHIAS NICOLAS

ARTS ET CULTURE | IMPACT CAMPUS | MARDI 20 NOVEMBRE 20128

Critique théâtre : ...De l'infini p.9

Critique littéraire : Minusculep.10

Critique CD : Elisapiep.10

Dès les pre-mières

minutes de l’entretien, il nous expose

sa vision de l’art. « Pour moi, la musique, ce ne sont pas les notes sur la feuille. C’est ce qu’il y a derrière, et entre les notes. C’est ce à quoi elles renvoient. […] C’est tout le cosmos ». Mais surtout, « c’est le pas le plus court entre deux humains. […] T’arrives dans une gare au Laos, t’entends une toune vietna-mienne à la radio. Il y a un Grec, un Allemand. Les deux tapent du pied ». L’art et la musique sont « notre jardin collectif ». Le respect de la culture est donc primordial, car « en coupant ce

qui nous unit de l’intérieur, tu affaiblis une société ».

Pourquoi avoir attendu si long-temps pour présenter Les Atomes sur scène, malgré le succès de l’album ? Il était tout d’abord préférable d’attendre la fin du tourbillon Monsieur Lazhar, dont il signe la musique; de plus, l’arrangeur-musicien désirait s’écarter de sa formule habi-tuelle, impliquant systématique-ment le quintette rock classique, donc, une scène bien pleine.

De plus, Martin Léon souhai-tait créer à partir de l’influence de ses voyages. « J’ai la chance de partir un, deux, trois mois par année. Pas parce que je suis milliardaire, mais parce que je voyage avec un pack sac et que je

dors chez l’habitant ». Il ramène de ses périples des carnets rem-plis de notes, de mélodies, de couplets, d’images. Il est incon-cevable de présenter ses chan-sons, qui ont pour la plupart germé en Asie, en faisant abs-traction de leur genèse : « […] ça serait menteur de faire comme si ça n’avait pas été vécu ». « La scène, c’est sacré », complète-t-il.

C’est un mode de vie et un état d’esprit qui y seront trans-posés. « J’ouvre le rideau de mon atelier ». Par le biais d’anec-dotes et de photos, le spectateur connaîtra le contexte de créa-tion des chansons. Ces dernières arborant des arrangements so-phistiqués sur Les Atomes, elles ont toutefois été réarrangées

Carnets de voyage

Au fil des contrastes VERNISSAGE DE JEAN-SIMON BÉGIN

ENTREVUE AVEC MARTIN LÉON

Globe-trotter et architecte du son passionné, Martin Léon s’apprête à défendre sur scène Les Atomes, son dernier album paru en 2011.

Justine Pomerleau-Turcotte

En haut de la quinzaine

de marches qui nous mènent au deuxième étage

nous attendent violons, vio-loncelles, lampadaires, mains, femmes, ruelles… Série d’élé-ments récurrents que nul ne sait aussi bien représenter que l’artiste en question. Comme si l’ambiance n’était pas déjà suf-fisamment hypnotisante, Jo-siane Lockquell P. — son agente et charmante épouse — nous aborde sourire aux lèvres : blanc

ou rouge ? La deuxième question s’impose d’elle-même, et ce, dès les premières secondes de la vi-site : chaud ou froid ?

C’est que l’on se retrouve devant des toiles à mi-chemin entre le classique et le contem-porain, dont les couleurs — véri-table fil conducteur — passent du rouge au bleu sans même s’annoncer. Un saxophoniste qui s’époumone, le coeur à l’ouvrage et les doigts gelés, de nombreux paysages automnaux dont cer-tains traits nous rappelleront ceux de Van Gogh, un couple sur

La fin de semaine dernière, alors que le Vieux-Port de Québec avait déjà enfilé ses ornements hivernaux et que les dernières feuilles d’automne valsaient sur son parvis à moitié gelé, l’artiste peintre Jean-Simon Bégin exposait au Théâtre Petit Champlain une série de toiles des plus réconfortante.

Miléna Babin

pour être présentées sans fard, « comme quand elles viennent au monde, avec une guitare dans un train. […] J’aimerais montrer ce bout de film-là ». L’artiste décide de se contenter de deux musi-ciens sur scène, d’une guitare électrique et d’une batterie, pour un son garage, plus down tempo : en fait, une véritable mise à nu. « J’aime le groove, j’aime la bat-terie ». Pas besoin de grandes orchestrations pour sentir cet aspect organique de la musique. C’est une première pour l’artiste, qui, pour se préparer, a ren-contré Fred Pellerin, admirant sa façon singulière de raconter avec humour et fantaisie, et a relu les chroniques de voyage de Bruno Blanchet, dont il apprécie la philosophie.

On peut s’attendre à « un voyage plein d’imprévus », qui nous transportera le temps d’une soirée juste assez loin pour ou-blier le quotidien.

Quoi ? Les AtomesQui ? Martin LéonQuand ? Le 5 décembre au Théâtre Petit Champlain et le 7 décembre au Grand Théâtre de Québec

une terrasse, cellulaire et ciga-rette en mains, et ma préférée d’entre toutes, une jeune fille au visage à peine détaillé et em-preint de mystère, éclairée par des lampadaires, style La petite fille aux allumettes.

Graphiste de formation, pho-tographe animalier, pianiste ac-compli et voyageur dans l’âme, c’est pourtant derrière son che-valet, en compagnie de ses tubes de peinture à l’huile et de sa spa-tule que Jean-Simon Bégin arrive à s’exprimer le plus aisément. C’est de cette forme d’art qu’il tire la plus grande satisfaction. Il faut admettre que ça lui réussit : il vend la grande majorité de ses toiles en un temps record.

Les quelque 250 personnes qui ont participé au dernier vernis-sage de l’artiste ont probable-ment rajouté un « Jean-Simon

Bégin » à leurs demandes pour le Père Noël, mais d’ici-là, ils pourront aller se rincer l’oeil à la Galerie d’un temps, 509-A rue St-Joseph, où l’artiste expose du 19 novembre au 15 janvier 2013.

PHOTO : SYLVAIN FILLOS

Mouvance d'un soir PHOTO : SYLVAIN FILLOS

Jean-Simon Bégin et Josiane Lockquell P. PHOTO : SYLVAIN FILLOS Solitude moderne PHOTO : SYLVAIN FILLOS

ARTS ET CULTURE | IMPACT CAMPUS | MARDI 20 NOVEMBRE 2012 9

…De l’infini : de la poudre de perlimpinpin, vraiment?Création collective : les mots terribles sont bien écrits là, sur le programme. C’est donc à une plongée vers l’inconnu que nous convie la troupe Les Treize, pour cette quatrième production de la saison, présentée du 14 au 18 novembre au Théâtre de Poche. Mais quel inconnu ? La réponse, tout compte fait, surprend agréablement : Les Treize livre ici une pièce honnête, certes inégale, mais dans l’ensemble assez bien réussie.

Le tout com-mence, il

est vrai, par une vaine, la-borieuse — et

un brin prétentieuse ?— décla-mation sur le temps, où qua-lificatifs et mots inutiles s’en-chaînent gravement, répétés en canon par toute la troupe. Aïe. Mais ensuite, l’histoire se déroule avec efficacité, sinon avec élégance, et l’on découvre un univers à la fois charmant et touchant : celui d’un joyeux groupe d’amies. Toutes un peu folles, il faut bien l’avouer, mais terrible-ment attachantes. On suit les six compères — Sophie, biologiste rêveuse; Daphnée, militante globe-trotter; Mu-rielle, architecte exaltée; Julie,

photographe française aussi franche que drôle,  qu’accom-pagne sa demi-soeur Anna-belle, handicapée naïve et émerveillée; et finalement Lucille, jolie fille un brin com-plexée — depuis leur plus tendre enfance, et on traverse avec elles délires enfantins, rêves de jeunesse et épreuves d’adultes. Pour les accompa-gner, un seul homme : Paul, le frère de Lucille, destiné à tomber amoureux de Sophie, avec qui il aura une fille, Alice. Alice qui revient régulière-ment sur scène pour nous lire des lettres, tantôt amères, tantôt tendres, destinées à Sophie, sa mère disparue.

C’est vers cette « dispari-tion » que s’achemine le récit, entre deux lectures épisto-

laires : lentement, alors que des scènes de la vie des pro-tagonistes se succèdent les unes après les autres, comme autant de pièces de casse-tête, on comprend le pour-quoi de cette correspondance imaginaire. Le ton est par-fois naïf, presque enfantin, d’autres fois grave ou faus-sement philosophique : il y a quelques ruptures, et on préférera l’univers de la « poudre de perlimpinpin » à celui des larmes. Pour le reste, si le décor a quelque chose de poétique, la mise en scène ne convainc guère. Heureuse-ment, les actrices se révèlent convaincantes — l’acteur, lui, l’est moins —, et l’on passe en leur compagnie un agréable moment.

Nathan Murray

En guise de préam-

bule, le public était convié 30 minutes avant

le concert à une causerie di-rigée par Dominic Spence, musicologue. Une décision judicieuse; en effet, l’appré-ciation de cette œuvre néces-site un minimum de prépa-ration afin d’aller au-delà du choc de la première écoute. Tout d’abord, elle est atonale, ce qui signifie que l’oreille ne peut s’accrocher aux repères qui ont guidé la musique jusqu’à cette époque et qui ba-lisent encore la majorité de la musique produite aujourd’hui. On peut parfois avoir l’im-pression que la mélodie est

absente. De plus, un traite-ment particulier est réservé à la voix : les poèmes d’Albert Giraud ( traduits en allemand par Otto Erich Hartleben ) sont déclamés avec la technique du Spechgesang (littéralement « parlé-chanté » ). Par consé-quent, les notes sont atta-quées avec des inflexions se rapprochant de la parole, avec des vagues, des glissades, qui ajoutent expression et ten-sion aux œuvres abordées comme des contes, de façon très théâtrale.

Pierrot Lunaire est un mélo-drame en trois parties, cha-cune comportant sept poèmes, supportés par un ensemble musical à géométrie variable dirigé par Patrick Giguère et

composé de Grégory Ellefsen ( violon et alto ), Marie-Loup Cottinet ( violoncelle ), Marie-Ève Paquin ( flûte traversière et piccolo ), Samuel Desgagné Rousseau ( clarinette et clari-nette basse ) et Fabienne Gos-selin ( piano ). Elizabeth Veil-leux, mezzo-soprano, assurait avec aplomb la partie vocale.

Des sept premiers poèmes émane une tristesse doulou-reuse et angoissée. Le second groupe est teinté de crise psychologique. Quant au troi-sième, il est plus descriptif. L’ensemble est sombre et semble par moments être une bande sonore de la folie.

Malgré tout le talent des mu-siciens et de la chanteuse-ré-citante, il était toutefois assez

Autour de la luneCréé à la Faculté de musique de l’Université Laval en 2009, l’Ensemble Lunatik se dédie à la musique contemporaine. Le 17 novembre dernier à l’Espace Hypérion, il nous présentait une soirée bâtie autour du Pierrot Lunaire d’Arnold Schönberg afin de commémorer le centenaire de la création de l’œuvre.

Justine Pomerleau-Turcotte

difficile d’apprécier les chan-gements d’atmosphère aux-quels on aurait pu s’attendre entre les sections; la distance de la scène empêchait de bien voir les changements d’ex-pression.On aurait pu sentir une plus grande gamme de teintes de la folie et de l’an-goisse qui sont parties inté-grantes de l’œuvre. Toutefois, l’Ensemble Lunatik, en s’atta-quant à cette œuvre colossale, a prouvé son savoir-faire, sa solidité et sa capacité à livrer des interprétations justes à la

hauteur du compositeur mis en valeur lors de cette soirée. Un beau moment de musique contemporaine, dans une ville où ils se font plutôt rares.

Pierrot Lunaire était précédé de trois créations récentes de compositeurs de la relève : Filet des airs, de Pierre-Olivier Roy; De deux choses Lune, com-mandé à François Millette spé-cialement pour cette soirée et The Answer is on the other side of it, dédiée à Neil Armstrong et également composée pour l’occasion par Dany Labarre.

PHOTO : PASCAL HUOT

PHOTO : PASCAL HUOT

PHOTO : COURTOISIE, FRÉDÉRIC VEILLEUX

ARTS ET CULTURE | IMPACT CAMPUS | MARDI 20 NOVEMBRE 201210

MINUSCULE

ANDREW KAUFMAN

ALTO

Sauver son âmelittératurela SAUVER

Après Taïma, Elisapie Isaac, voici maintenant Elisapie tout court, qui nous revient avec un deuxième album quasi tout en anglais :

Travelling Love. Dans la plus pure tradition de la pop – accords majeurs, refrain

catchy et couplets courts, rythme un peu up-beat –, la voix aigüe et un brin enfantine d’Elisapie sert bien son nouvel album sorti le 30 octobre dernier.

Travelling Love n’est pas un chef-d’œuvre, mais un opus bien dé-fendu et assumé. De quoi se mettre dans les oreilles pour un road-trip vers les vacances, mais pas plus.

The Beat, pièce d’ouverture, donne le ton avec une ligne de basse simple permettant de se concentrer sur la magnifique voix d’Elisapie. The Love You Gave, sans contredit ma préférée, fait dodeliner la tête. Sur la douce Salluit ( nom du village dans le Nunavik où elle a grandi ), la voix d’Elisapie rappelle celle de la Suédoise Lykke Li. Dans deux pièces, Salluit et Don’t you let me go, des couplets en inuktitut se glissent, pour le plus grand bonheur des sonorités. La chanson titre, Travelling Love, est probablement la plus pop, avec ses sonorités de vieux claviers et de guit électrique 90's, ce qui donne à mon avis la pièce la moins réussie.

Éloi Painchaud et François Lafontaine signent ici la réalisation de l’opus de 10 pièces. Belle réalisation d’ailleurs qui fait que l’écoute du début à la fin de l’album se fait sans sursaut. Autre « collabo » : Jim Corcoran cosigne six textes.

En somme, Travelling Love, c’est comme des bulles, ça brille, ça fait sourire, mais ça éclate bien vite.

ELISAPIE

TRAVELLING LOVE

VEGA MUSIQUE

Marie-Ève Muller3/5

Qu’ont en commun une cais-sière de banque, un détec-

tive de police, une mathémati-cienne chevronnée, un chauffeur d’autobus et encore neuf autres personnes aux professions variées ? Rien, sauf peut-être qu’ils sont tous victimes d’un vol étrange à la British Bank of North America. Le cambrioleur, affublé d’un drôle de chapeau mauve mais en rien menaçant, ne réclame aucun argent. Tou-tefois, il insiste pour que chacun d’eux lui remette l’objet le plus précieux qu’il a en sa possession. On lui donne donc photos, clés, calculatrice, bague de fiançailles.

Une fois sa récolte terminée, le voleur s’explique : « J’ai décou-vert que la vaste majorité d’entre vous croyez que votre âme re-pose dans votre for intérieur comme un lingot d’or. Je suis ici pour vous annoncer que rien ne saurait être plus erroné. » Puis, avant de partir, il prend le temps de les avertir : « En sortant d’ici, je vais emporter 51 % de votre âme avec moi. Cela va se traduire par d’étranges conséquences dans vos vies. Mais voici le plus im-portant et il ne s’agit pas d’une métaphore : apprenez à faire repousser votre âme, ou vous mourrez. » Dès le lendemain, une

pluie de phénomènes étranges s’abat sur ces douze victimes.

Le sympathique Minuscule d’Andrew Kaufman s’ouvre tout grand sur les possibilités de l’imaginaire. Blotti entre ces 120 pages, l’impossible prend vie sans gêne. Avec la dérive amoureuse du narrateur et de sa femme qui rétrécit à vue d’œil, ce conte moderne nous pousse à jeter un regard nouveau sur les malheurs du quotidien. Sau-poudré d’illustrations qui font rêver et traduit par le talentueux Nicolas Dickner, Minuscule est un petit bouquin qui saura plaire à tous les lecteurs qui voudront bien se laisser prendre au jeu. Il faut vous prévenir toutefois, ce livre est contagieux et il est dif-ficile de le lâcher. Vous ne per-drez pas votre âme pour autant. Même, elle risque de s’alléger au fil des pages et à la fin, il ne vous restera plus qu’une incontrôlable envie de sourire.

Jessica Pineau

Pour une quatrième année consécutive, l’appel de textes de L’écrit primal propose une ligne directrice à ses auteurs: pour

son 48e numéro, la revue mettra à l’honneur Albert Camus. Di-versifiée, son œuvre offre un vaste terrain de jeu à l’auteur en quête d’inspiration. À cet effet, le contenu hétéroclite de L’écrit primal se prête tout à fait à l’aventure ! Le Cercle d’écriture de l’Université Laval vous invite à faire parvenir vos textes avant le 25 novembre 2012 à l’adresse: ceula@asso.ulaval.ca. Des prix de 400 $, 125 $ et 75 $ seront remis aux meilleures créations.

Nous sollicitons des textes de création originaux ( poésie, nou-velles, essais littéraires, récits théâtraux, paroles de chansons, courts scénarios de film ), qui mettront en saillie une influence de Camus, par les thèmes, la forme ou l’inspiration libre. Prenez note que la revue privilégiera l’écriture originale et affranchie au simple pastiche. De plus, la revue divisera ses sections selon cinq thèmes chers à l’auteur :

Absurde et révolte Altérité et indifférence Pied-noir, Algérie Antagoniste et antihéros Amour de vivre

L'ÉCRIT PRIMAL : CONCOURS

AH ! LA BOUFFE   |   IMPACT CAMPUS   |   MARDI 20 NOVEMBRE 2012 11

FAIBLE PAS CHER

MOYEN

SORTIE DU MOIS

QUALITÉ GÉNÉRALE

BON

EXCELLENT

BUDGET

ON AIME

ON AIMEMOINS

Bien installé sur la 3e avenue dans le quartier efferves-

cent de Limoilou, Soupe et Cie est un endroit à découvrir autant pour son menu éclaté que pour son ambiance feu-trée. Dès que l’on y entre, le petit local fait penser aux dé-cors des Milles et Une Nuits… version « shack » québécois! Les banquettes recouvertes de dizaines de coussins moel-leux et les lustres scintil-lants se partagent la vedette avec les quelques trophées de chasse et les meubles en bois massif. Les lumières tamisées et les doux parfums d’épices nous enveloppent et nous font presque oublier la fraîcheur de novembre.

Pour ce qui est du menu, il est, évidemment, essentielle-ment composé de soupes, du plat principal au dessert! Mais il y a aussi une vaste sélection de tartares de poisson et de bœuf. D’ailleurs, c’est le bœuf saignant à la citronnelle que notre hôtesse nous propose ce soir-là en entrée. Un « must » de la place, à la hauteur de sa réputation! Ce tartare est une véritable explosion de saveurs et de textures qui forment en-semble un tout assez unique.

Le croquant des arachides, la fraîcheur de la coriandre et l’acidité du citron me font en-core saliver !

Puis, ma soupe-repas ar-rive  : la Suisse! Servie dans un chaudron déposé sur une planche de bois, elle consiste en une version améliorée de la soupe à l’oignon. Gratinée d’un mélange de cinq fromages et garnie de jambon braisé, c’est une soupe qui saura conquérir le cœur des dents salées. Par contre, le tout est bien dosé. Le goût du bouillon est allégé grâce à l’épaisse couche de fromage, rehaussée de romarin.

Enfin, c’est le ventre bien rempli que je décide tout de même de goûter à leur fa-meuse soupe dessert! Je ne peux résister à l’appel du sucre et l’amoureuse du chocolat que je suis n’a pas été déçue. L’onctueux mélange de cho-colat noir et de crème parsemé de petits fruits et de pistaches était excellent! Sans oublier le tapioca géant qui apporte une belle fraîcheur. Ainsi, comme tout le reste, les ingré-dients sont bien balancés. Une douce façon de terminer ce repas chaleureux !

Un bol de réconfortL’été indien nous a passé sous le nez. Le froid a pris le dessus. Les centres d’achat nous sortent déjà leurs plus belles compilations de Noël. Nos écharpes sont bien autour de nos cous, essayant de nous apporter chaleur et réconfort. Parfois en vain. C’est ainsi, grelottante à l’arrêt d’autobus, qu’une adresse me vint à l’esprit : Soupe et Cie.

Marie-Claude Savoie

L’originalité et le souci du détail

Les bûches en guise de chaises… jolies, mais gare à

vos fesses!

Excellent

PHOTO : MARIE-CLAUDE SAVOIE Parlant du menu, pas de doute, on est dans un

pub. Même si le décor pour-rait nous le faire oublier, le menu nous ramène sur le plancher des vaches. Je suis, comme mon invitée, d’abord séduit par le choix d’entrées : on y retrouve les classiques de pub tels que les rondelles d’oignons, les ailes de poulet et les nachos, mais on y re-trouve aussi ce que je crois être des exclusivités de la maison : boules de pommes de terre et cheddar, bâton-nets jalapenos et cheddar et pétoncles panés. Mon invitée et moi décidons d’y aller avec les trois derniers choix men-tionnés et pour notre grand plaisir, nous avons fait d’ex-cellents choix. En effet, les boules de pommes de terre et cheddar craquent sous la dent. Les bâtonnets de cheddar et jalapenos, quoique surprenants au début étant donné qu’ils ne sont pas faits de traditionnelle mozzarella, sont excellents et sont vi-suellement très attirants.Les pétoncles panés, elles, sont simplement exquis.

Pour les plats principaux, nous optons pour les deux spécialités de la maison, mon invitée choisit le fish n’ chips, pour ma part je choisis le smoked meat, que je prends en version club. Le fish n’ chips wow, tout simplement wow. La panure est parfai-tement craquante et légère et les frites allumettes sont très bonnes.

Pour ce qui est du smoked meat, la viande était exquise, son accompagnement avec bacon et fromage suisse est judicieux. Par contre, je n’ai pas vraiment aimé qu’il soit servi sur pain ciabatta, mais

mon invitée a quant à elle beaucoup apprécié le mé-lange. Nous finissons avec un gâteau au fromage et une tarte aux pacanes. Les deux desserts sont excellents. La tarte est juste assez sucrée sans tomber dans l’excès et le gâteau est très bon. J’apprécie beaucoup le fait que le coulis, normalement servi sur le gâteau, est dans un petit « shooter », ce qui nous permet de goûter au gâteau avec et sans le coulis. Grosso modo, j’ai bien aimé mon expérience au resto-pub l’ImMédia. Beau, bon et pas cher, tout ce que l’on recherche finalement.

En entrant au resto-pub l’ImMédia, on est saisi par le décor qui est à la fois branché, sophistiqué, à la limite presque glamour. En arrivant à notre table, le menu y est déjà. Il s’agit aussi du nap-peron sous forme de journal. Formule qui existe ailleurs, mais qui est ici utilisée de manière très intelligente: on aime.

Pier-Luc Gauthier

Le pub qui va ailleurs

L’IMMÉDIA

SOUPE ET CIE

Le décor le choix d’entrées – le fish n’ chips

Le ciabatta pour le club

SCIENCES ET TECHNOLOGIE | IMPACT CAMPUS | MARDI 20 NOVEMBRE 201212

La société actuelle vit essen-tiellement au rythme de la

compétition et des comparai-sons. « Quand je me regarde, je me désole ; quand je me com-pare, je me console. » Voilà un proverbe québécois qui traduit bien la volonté d’associer la no-

tion de développement durable à des indicateurs de poids. Fini le nombrilisme des villes, place à un système comparant les municipalités.

D’après Georges Tan-guay, professeur à l’École des sciences de la gestion de

l’UQAM et membre associé du Centre de recherche en amé-nagement et développement ( CRAD ), l’idée de comparer et de classifier des villes dites du-rables s’apparentait de prime abord à une tâche simpliste. Il n’en était rien, étant donné le nombre important de facteurs qu’il a dû prendre en compte pour y arriver. Il souligne éga-lement la difficulté rencontrée afin de trouver un consensus autour du choix et du nombre d’indicateurs nécessaires pour le réaliser. Selon lui, « l’ex-haustivité des indicateurs de développement durable et leur diversité dépendamment des villes peuvent expliquer cette absence de consensus ».

DÉVELOPPEMENT DURABLE

Animée par Georges Tanguay, professeur en sciences de la gestion à l'UQAM, la conférence « Défis des villes à l’ère du développement durable » nous a renseignés sur les indicateurs actuels du développement durable en milieu urbain.

Steve Ivan Tchoungui

À plus de 3 000 mètres de pro-fondeur vivent des espèces

aux allures extravagantes dont plusieurs restent à découvrir. Les chercheurs du Monterey Bay Research Institue ( MBRI ) en ont décrit une nouvelle dans un article publié récemment dans le journal Invertebrate Bio-logy. Il s’agit de l’éponge de mer Chondrocladia lyra, aussi appelée éponge harpe.

Le nom de cette nouvelle espèce vient de sa morpho-logie. L’animal est ancré au

fond marin par une structure ressemblant à des racines mais que les auteurs de la publi-cation nomment rhizoïdes. Comme les tiges d’une plante, deux à six stolons prennent leur origine de ce dernier. Rap-pelant les cordes d’une harpe, plusieurs branches s’élèvent verticalement et se terminent par une boule. Sur toute leur longueur, les branches sont parcourues de quatre rangées de minces filaments ornés de crochets.

La forme si spéciale de C. lyra s’explique par son mode d’alimentation. La plupart des éponges sont des filtreurs, c’est-à-dire qu’elles siphonnent l’eau pour en retirer les bac-téries et autres minuscules particules nutritives. L’éponge harpe, quant à elle, se nourrit de mésoplancton, c’est-à-dire des organismes de 0,2 à 20  mm dérivant au gré des courants. Le réseau formé par les branches et les filaments optimise la surface de contact

PHOTO : COURTOISIE,  2012 MBARI

Le mot science de la semaine

CHONDROCLADIA LYRA

Une nouvelle espèce d’éponge de mer carnivore a été découverte par des chercheurs du Monterey Bay Research Institute.

André-Philippe Drapeau Picard

avec les proies, qui sont surtout de petits crustacés. Lorsqu’une bestiole se prend dans les cro-chets acérés des filaments, elle est lentement enveloppée d’une fine membrane avant d’être tranquillement digérée.

Selon les chercheurs, cette importante surface de contact pourrait aussi être pratique pour capter le sperme relâché par les boules terminales. Comme les autres éponges

carnivores connues, le sperme de l’éponge harpe voyagerait en petites capsules, nommées spermatophores, qui seraient elles aussi retenues par les cro-chets sur les filaments.

Si C. lyra n’est pas la pre-mière éponge carnivore à être découverte, l’existence de tels animaux n’est connue que depuis 1995. On en répertorie présentement une douzaine d’espèces.

Grille commune d'indicateurs réduits

Ainsi, une bonne compa-raison passe nécessairement par l’établissement d’une grille commune d’indicateurs réduits, mais couvrant les aspects envi-ronnementaux, sociaux et éco-nomiques. Georges Tremblay affirme d’ailleurs que, « pour certains décideurs politiques, la notion de développement durable était uniquement asso-ciée à la dimension environne-mentale ». À l'inverse, lorsque les trois dimensions citées sont prises en compte, cela permet d'avoir une vision affinée de la durabilité des villes étudiées.

Si le palmarès des villes en terme de développement durable a pu être établi, les facteurs influençant les résul-tats obtenus ont également pu être listés. Les villes ont ainsi pu être classées et comparées selon qu’elles soient au centre ( Québec, Montréal ), en ban-

lieue ( Lévis, Laval ) et en région ( Sherbrooke, Trois-Rivières ).

« La durabilité d’une ville se traduit par les notions de ren-tabilité et de compétitivité, mais surtout par la facilité à attirer des investisseurs », explique Georges Tanguay. Il ne s’agit plus seulement de s’approprier l’appellation de ville durable, mais il est né-cessaire de refléter et de véhi-culer les valeurs qui s’y rat-tachent, conclut le professeur de l'UQAM.

Son objectif était d'élaborer une liste d’indicateurs réduits pour faciliter à l’avenir la mise à jour des données sur le classe-ment des villes, tout en tenant compte de la pondération et de la compensation entre les indi-cateurs. Le processus est lancé, reste à savoir si de nouveaux critères seront pris en compte dans l’éventualité d’une géné-ralisation de la méthode dans le Canada tout entier.

Une question d’indicateurs…

PHOTO : CLAUDY RIVARD

SCIENCES ET TECHNOLOGIE | IMPACT CAMPUS | MARDI 20NOVEMBRE 2012 13

Le Einstein de service

Faisons un retour dans le temps, plus précisément

en juillet 1976 au cours du congrès annuel des vétérans de l’American Légion à Phila-delphie. Lors de cette réunion, une épidémie de pneumo-nies aigües frappe l’ensemble des participants pour finale-ment déboucher sur un bilan lourd en pertes humaines. Des tractations s’organisent pour identifier la nature de l’agent responsable de cette maladie. Finalement, c’est

six mois plus tard que le pot aux roses est découvert. Il apparaîtrait que le système de climatisation de l’hôtel favo-risa la propagation de l’agent infectieux, que l’on nomma Legionella pneumophila.

La légionellose, aussi ap-pelée maladie du légionnaire, a effectué un retour très re-marqué l’été dernier à Québec. Le Dr Sébastien Faucher af-firme que «  L. pneumophila est un pathogène intracellulaire, généralement présent dans

les milieux hydriques natu-rels en faible quantité qui peut se révéler dangereux dans des conditions propices favorisant sa prolifération. À l’exemple des milieux humides artifi-ciels créés par l’homme tels que les tours de refroidisse-ment, des systèmes de clima-tisation, des eaux stagnantes et des eaux thermales  ». Le processus infectieux quant à lui se produit suite à l’inha-lation de microgouttelettes provenant d’une eau conta-

Lutte contre la légionelloseLa conférence intitulée « Facteurs génétiques de la survie de Legionella dans l'environnement » du Dr Sébastien Faucher de l’Université McGill consistait à la présentation des résultats de l’avancée de ses recherches sur la légionellose.

Steve Ivan Tchoungui

minée pouvant provenir de ces environnements.

L’objectif principal du Dr Sébastien Faucher et de son équipe était d’identifier les facteurs génétiques et environnementaux suscep-tibles de favoriser la survie de L. pneumophila.

Grâce à une technique combinant l’ADN et les bio-puces qu’il a mise au point, il a établi le profil d’expres-sion de la bactérie lors de son exposition dans l’eau. Grâce aux mécanismes de virulence de Legionella pneumophila déjà bien connus, le chercheur de l'Université McGill précise que « les facteurs environnemen-taux pouvant influencer sa transmission vers l’humain

dépendent principalement de sa capacité à survivre dans les systèmes hydriques et sa multiplication dans les amibes des vecteurs potentiels de transmission ». En outre, il souligne que « la tempéra-ture de l’eau comprise entre 25 et 42 degrés, le niveau des lacs ainsi que leur potentiel en hydrogène influencent la transmission de la légionel-lose à l’humain ainsi que leur longue survie ».

Le Dr Faucher a réalisé un criblage qui lui a permis d’iden-tifier quelques régulateurs im-portants pour la survie dans l’eau. À partir de ces résultats, on pourra bâtir une stratégie de traitement face à cette maladie chronique.

Que peut-il nous arriver lorsque les parois de nos

petites artérioles, qui enve-loppent les millions d’alvéoles de nos poumons, s’épaississent de manière pathologique ? La pression sanguine à l’intérieur de nos vaisseaux pulmonaires augmente et la saturation ar-térielle en oxygène diminue, conduisant ainsi à une maladie rare : l’hypertension artérielle pulmonaire ( HTAP ).

Cette atteinte vasculaire pulmonaire est considérée comme une maladie orphe-line, touchant environ 15 à 40 personnes par million d’habi-tants. Elle est souvent fatale, avec une survie estimée à 57 % cinq ans suivant le diagnostic. Les personnes atteintes ma-nifestent de la fatigue, de l’essoufflement et une intolé-rance marquée à l'effort phy-sique. Ces symptômes sont dus en partie à une élévation limitée de la fréquence et du débit cardiaque au cours d’un effort maximal due à une dé-compensation progressive du ventricule cardiaque droit. Par contre, la très faible capacité à l’effort chez ces patients reste disproportionnée par rapport à la réponse de leur fréquence et

de leur débit cardiaque. Ainsi, d’autres facteurs influencent l’intolérance à l’effort et restent à découvrir.

J’ai eu la chance au cours des deux dernières années de m’intéresser aux déterminants de l’intolérance à l’effort chez ces personnes. La limitation au niveau de l’élévation de leur fréquence cardiaque et de leur débit cardiaque n’explique pas à eux seuls leurs intolérances marquées. Je me suis donc tourné vers le muscle sque-lettique pour analyser une possible présence d’anomalies physiologiques qui influen-cerait les échanges gazeux nécessaires au bon fonction-nement de la capacité à l’effort.

Présentement, j’en viens à deux constats. D’abord, au niveau musculaire, le nombre de capillaires ( très petits vaisseaux où ont lieu les échanges gazeux entre le sang et les tissus ) par surface de muscle est inférieur chez les personnes atteintes de la maladie comparativement à des personnes en bonne santé ( voir photos ). Ensuite, lorsque les personnes atteintes de la maladie réalisent un exer-cice sous-maximal, elles pré-

sentent une augmentation plus marquée de l’extraction de l’oxygène par les fibres mus-culaires que des personnes en bonne santé. Également, la lit-térature scientifique actuelle indique que, premièrement, la fibre musculaire chez la per-sonne HTAP possède une ca-pacité d’extraction normale de l’oxygène au repos et à l’effort. Et que, deuxièmement, la pro-duction d’énergie en l’absence d’oxygène est plus importante. Ce dernier constat semble donc indiquer une utilisation anormale de l’oxygène. Rappe-lons-nous aussi que le sang qui parvient au muscle est moins riche en oxygène chez les HTAP. Ainsi, quel lien peuvent avoir mes observations avec la physiologie musculaire anor-male de la personne HTAP ?

Eh bien, attardons-nous-y avec les lunettes du maintien de l’équilibre de la produc-tion énergétique. Au moment de l’effort, la demande éner-gétique augmente avec la consommation des réserves, qui doivent être constam-ment renouvelées. Donc, avec moins de vaisseaux pour irri-guer les fibres musculaires et un sang moins riche en oxy-

L’INTOLÉRANCE À L’EFFORT VA AU-DELÀ DES POUMONS EN HYPERTENSION ARTÉRIELLE PULMONAIRE

La vaisselle de fin de soirée, le ménage le samedi matin, le jardinage au cours d’un après-midi d’automne.... Ces activités occupent nos vies quotidiennes. On les réalise sans aucune difficulté, mais pour certains, il en va autrement.

Simon Malenfant, étudiant au doctorat en kinésiologie

gène, la fibre musculaire extrait le peu d’oxygène qu’elle voit. Malgré tout, elle n’arrive pas à répondre à la demande énergétique crois-sante. Ainsi, pour pallier une diminution croissante des réserves énergétiques, la fibre musculaire augmente

l’extraction de l’oxygène. La production et la consomma-tion d’énergie s’en trouvent déséquilibrées, ce qui limite l’effort et vient donc proba-blement s’ajouter aux dif-férents facteurs connus qui limitent la capacité physique de la personne malade.

Ces deux photos, prises à l’aide d’un microscope focal à grossissement 10x, illustrent la différence marquée au niveau du nombre de capillaires entre une per-sonne atteinte d’HTAP ( en haut ) et une personne en santé ( en bas ).

PHOTOS : COURTOISIE, SIMON MALENFANT

SPORTS | IMPACT CAMPUS | MARDI 20 NOVEMBRE 201214

« J’ai absolu-ment tout

laissé dans l’octogone. Je ne voulais en

aucun cas abandonner malgré la douleur devant mes parti-sans qui m’ont fourni l’énergie nécessaire pour revenir à ce niveau de forme physique », a confié GSP après sa victoire dif-ficilement acquise.

Dès son entrée dans l’octo-gone, c’est un combattant en plein contrôle de ses fonctions que la foule pouvait observer. « Je voulais profiter de chaque se-conde avant le début du combat pour me familiariser avec l’at-mosphère de l’octogone. La chaleur des lumières, le feeling du plancher, les cris de la foule. J’avais oublié à quel point tous ces facteurs changent l’attitude d’un combattant », a-t-il ajouté.

GSP a su faire ce qu’il sait si bien faire, soit contrôler le début du combat. Après les dix pre-

mières minutes, on pouvait aper-cevoir un Carlos Condit humecté de sang, tandis que Georges n’ar-borait aucune séquelle.

C’est au troisième round que les doutes ont commencé à s’ins-taller dans l’esprit des milliers d’adeptes. Un coup de pied direc-tement sur la tempe droite de Georges St-Pierre l’a envoyé au tapis, suivi d’une ruée de coups au visage. « Carlos m’a atteint à l’œil avec un coup de poing qui m’a fait perdre la vue. Je bloquais bien ses coups de pied depuis le début du combat, mais celui-là, je ne l’ai tout simplement pas vu venir », a-t-il expliqué.

Le reste du combat fut l’affaire du champion en titre qui a pour-suivi sur son plan de match et contrôlé son adversaire au sol, jusqu’à ce que l’arbitre lève son bras pour confirmer la victoire.

Tout de même quelques ratésMalgré la victoire du favori

de la foule, le Président du UFC,

Dana White, était conscient des ratés qu’a connus la 154e édi-tion de ses galas de combat. En carte préliminaire, le Québécois Patrick Côté a remporté son af-frontement par disqualification de son adversaire. Une ruée de coups illégaux portés à l’arrière de sa tête a fait grimacer le Président, lorsqu’interrogé par rapport au combat. « C’est com-plètement horrible. L’arbitre a fait un travail horrible, ce qui a donné un spectacle horrible », a honnêtement avoué le patron du UFC.

Quelques combats ont semblé déplaire à la foule durant la soirée et White ne cachait à per-sonne que les deux derniers com-bats ont complètement sauvé le gala. « Le KO de la soirée en 46 secondes de Johny Hendricks et le combat de gladiateur de GSP et Condit ont définitivement sauvé la soirée », s’est confessé White.

Quant à la vente de billets, Dana White se disait beaucoup

Le maître de l’octogoneL’enfant chéri des amateurs de combats québécois, Georges St-Pierre, faisait son grand retour après 19 mois d’absence, au Centre Bell, devant plus de 17 000 personnes. Encore une fois, le champion du monde des poids mi-moyens a maîtrisé son adversaire pour assurer la défense de son titre.

Raphaël Bergeron-Gosselin

plus enthousiaste. Malgré en-viron 4000 sièges vides, c’était mission accomplie. «Ce soir, on a fait 3,2 millions de dollars en profits. Je n’ai donc aucune raison de m’inquiéter», a admis le Président.

Who’s next ?Comme à l’habitude, la seule

chose à laquelle tout le monde pense à la suite d’un combat de George St-Pierre est qui sera son prochain adversaire ? Serait-ce Anderson Silva qui était présent pour regarder le duel, Johny Hendricks qui avec son KO expéditif n’a plus rien à prouver ou n’importe quel autre combattant qui saura prouver sa place dans l’octo-gone? Rien n’est assuré selon le principal intéressé. « Ce soir

j’ai encaissé beaucoup de coups à la tête. Parler d’argent et de contrat n’est donc pas ma prio-rité», a avoué St-Pierre. Pour ce qui est d’un éventuel combat contre Anderson Silva qui est présentement beaucoup plus lourd que lui, St-Pierre était clair. «Dans la catégorie des 170 livres, je peux affronter n’importe qui. Personnelle-ment, j’ai de la difficulté à jouer avec mon poids. Il devra donc s’adapter à moi s’il veut m’affronter. » Les amateurs québécois de UFC pourront de nouveau admirer un gala de UFC le 16 mars prochain, à Montréal. Tom Wright, le di-recteur des opérations du UFC au Canada a affirmé qu’un combat à Québec devrait être annoncé sous peu.

La semaine a com-

mencé tôt alors qu’une visite au Colisée de

Rimouski était à l’horaire pour les Remparts. L’Océanic atten-dait les tenants du troisième rang au classement général de pied ferme et s’est inscrit le pre-miers au pointage en fin de pre-mière période. Rimouski a rapi-dement augmenté son avance avec deux buts en vingt et une secondes au tout début du deu-xième vingt. Mikhail Grigorenko

n’a pas tardé à briser la glace pour Québec et Pierre-Maxime Poudrier l’a imité moins de cinq minutes plus tard pour ramener la marque 3-2 pour les locaux. En début de troisième, Anthony Duclair a déjoué Philippe Desro-siers pour créer l’égalité. Le point tournant du match est arrivé en milieu de période avec une autre séquence de deux buts rapides de l’Océanic venus de Simon Fortier et Maxime Gravel. Nick Sorensen a tenté une remontée pour les Remparts, mais Québec a manqué de temps et a dû

s’avouer vaincu 5 à 4. Dans la dé-faite, François Brassard a bloqué 25 des 30 lancers et Adam Erne a récolté deux passes.

Vendredi, l’équipe de Patrick Roy s’est déplacée à Shawi-nigan pour y affronter les Cata-ractes, qui ne vont nulle part cette saison. Pour la rencontre, Zachary Fortin avait la tâche de défendre le filet des Remparts, lui qui n’a pas connu la défaite en trois matchs cette saison. Axel Rioux a rapidement inscrit Québec au tableau d’affichage en début de première. JC Cam-

Les Remparts en échappent uneQuébec avait trois rencontres au calendrier cette semaine en commençant par une visite à Rimouski mercredi et à Shawinigan vendredi. Les Tigres de Victoria-ville étaient les visiteurs dans la Vieille Capitale dimanche.

Mathieu Turgeon

pagna a égalisé la marque cinq minutes plus tard. En début de deuxième, Frédérick Gaudreau a mis Shawinigan en avance 2-1 jusqu’à ce que Logan Shaw re-place les deux équipes à la case départ trois minutes plus tard. L’égalité a perduré jusqu’à la fin de la partie et la prolongation a été nécessaire. Avec environ une minute à faire à la période sup-plémentaire, le défenseur Marc-Antoine Carrier a déjoué Marvin Cüpper pour donner la victoire aux Remparts.

Deux jours plus tard, les Remparts étaient de retour au Colisée et les Tigres de Victoria-ville étaient les visiteurs. Québec a brisé la glace en fin de pre-mière avec le dix-huitième filet de la saison de la vedette russe Mikhail Grigorenko. Les Tigres

se sont imposés en deuxième période avec deux buts rapides de Philippe Halley et Angelo Miceli pour prendre l’avance 2-1. Nick Sorensen a créé l’égalité avant la fin de la période. À la fin de la troisième période, l’égalité tenait toujours et les tirs de bar-rage ont été nécessaires. Adam Erne et Logan Shaw ont déjoué le gardien de Victoriaville Brandon Whitney alors que François Bras-sard a été parfait sur les deux tirs auxquels il a fait face.

Trois rencontres sont au calen-drier cette semaine pour Québec. Mercredi le Titan d’Acadie-Ba-thurst sera au Colisée Pepsi alors que vendredi, ce sera au tour du Phoenix de Sherbrooke. Dimanche, les Remparts seront à Chicoutimi pour y affronter les Saguenéens.

Les deux pugilistes démontraient un grand respect l’un envers l’autre à la suite du com-bat ensanglanté qu’ils venaient de livrer. PHOTO : JULIE LOISELLE

SPORTS | IMPACT CAMPUS | MARDI 20 NOVEMBRE 2012 15

Le R&O sera de la Coupe Vanier

Les deux équipes ont

mis un certain temps avant de se mettre en

marche. Après les deux premières séquences, rien de convaincant n’avait été démontré. Privé de ses deux principaux porteurs de ballons, le Rouge et Or faisait confiance à Maxime Boutin qui n’a pas trop mis de temps avant de s’illustrer. Il a enchaîné plu-sieurs courses bonnes pour des premiers jeux qui ont mené au placement de Boris Bédé à la toute fin du premier quart et ainsi affiche le R & O en premier au tableau de pointage. Le jeu de passes n’a pas vraiment été fruc-tueux des deux côtés, si bien que Kyle Graves des Axemen n’avait aucune passe complétée après quinze minutes de jeu.

Boutin ne s’est pas arrêté au deuxième quart. Ses courses et une longue passe de Tristan Grenon à Yannick Morin-Plante

Maxime Boutin devra connaître un autre bon match s’il veut compenser l’absence de certains vétérans PHOTO : JOSÉE NORMANDEAU

Le Rouge et Or de l’Université Laval a eu le meilleur 42 à 7 contre les Axemen d’Acadia au Stade Telus lors de la Coupe Uteck, l’une des deux demi-finales cana-diennes. Laval se mérite donc un billet pour la finale de la Coupe Vanier vendredi.

Mathieu Turgeon

ont mené au touché de Chris-tophe Normand qui faisait 10-0. La défensive du Rouge et Or ne laissait rien passer du tout, blo-quant parfaitement le jeu au sol et ne laissant pas Kyle Graves compléter ses passes. Acadia n’a pu profiter d’une échappée de Maxime Boutin, qui la met-tait pourtant en bonne position sur le terrain. Le petit porteur lui a d’ailleurs fait payer, mais cette fois-ci par la passe avec un touché de huit verges. À la mi-temps, Laval avait une avance de 18-0 et avait l’avantage 301-68 au total des verges offensives.

Tristan Grenon a ajouté un autre touché au début du troisième quart et cette fois, Matthew Norzil en a été la cible. Norzil, qui n’en est qu’à sa deu-xième saison, a connu toute une rencontre avec entre autres une réception de 63 verges pour le touché. Même à 25-0, les Axemen n’ont pas abandonné et Kyle Graves a surpris tout le monde

en rejoignant Andrew Haley pour un majeur de 73 verges. Grenon n’a mis que deux minutes pour répliquer. Après d’autres bonnes courses de Maxime Boutin et quelques jeux avec le quart ré-serviste Antoine Leduc, le pas-seur partant du Rouge et Or a rejoint Julian Bailey sur vingt-quatre verges pour le touché. Boris Bédé a ajouté un place-ment avant la fin du troisième quart et Antoine Leduc a couru sur neuf verges pour un majeur en fin de partie pour concrétiser la victoire de Laval. Même avec l’étiquette de troisième porteur de ballons dans la hiérarchie de l’équipe, Maxime Boutin a connu un match du tonnerre avec 213 verges par la course : « Ça a bien été, je suis content. On a suivi le plan de match et les joueurs de ligne nous ont ouvert le chemin », a dit le principal intéressé après la rencontre. « On a senti qu’on pouvait avancer le ballon. Tout un match pour Maxime Boutin »,

www.chairepublique.ulaval.ca

Santé version 3.0 :entre éthique et génétique

Amphithéâtre Hydro-Québec, 19 h Pavillon Alphonse-Desjardins

21 novembre 2012

a commenté le coordinateur of-fensif du Rouge et Or Justin Éthier.

La fin d’une époquePour plusieurs vétérans, il

s’agissait du dernier match au Stade Telus Université Laval en carrière. Des rouages impor-tants de l’équipe comme Fré-déric Plessius, Dominic Noël et Arnaud Gascon-Nadon ter-minent leur stage universitaire. « C’est gros que ce soit fini, c’est les plus belles années ici. J’ai une reconnaissance énorme envers l’accueil et l’amour que la ville et les partisans m’ont donnés », a émotivement expliqué Gascon-Nadon. « Je remercie toute la ville, les fans, les entraîneurs et tous les joueurs. Ce fut une belle expérience », a ajouté Plessius.

Pour ces deux joueurs, il sera maintenant temps d’accepter un nouveau défi, soit celui de la ligue canadienne.

Reprise de l’an passéPour la deuxième fois en deux

ans, le Rouge et Or affrontera les Marauders de McMaster en finale de la Coupe Vanier. Au terme de la saison 2011, McMaster s’était sauvé avec une victoire dans un match âpre-ment disputé qui s’était terminé par la marque de 41-38 en deu-xième période de prolongation au BC Place de Vancouver. Cette année, la rencontre aura lieu ce vendredi ( 23 novembre ) au Rogers Centre de Toronto et de-vrait commencer aux alentours de 19 h 30.