Post on 23-Feb-2016
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HISTOIRE DE L’URBANISMESéance 2
Matteo Cavallaro
FACE À L’INDUSTRIALISATION: L’UTOPIE CONTRE LA SURPOPULATION Tony Garnier (1917): la ville industrielle
Ville pragmatique: pas de retour à la nature. La ville recrée à son intérieur la séparation des
tâches typique du capitalisme Les industries sont près des voie de
communication (voies ferrées, routes, ports etc.) « Les quartiers d’habitation sont découpés en îlots
selon une trame rectangulaire » Pas d’ornements, pas de bâtiments
monumentaux. La dimension humaine choisie est le petit, le fonctionnel et le reste est vu comme superflu.
Utilisation du béton, vu comme le nouveau matériel avec lequel bâtir le monde du futur
FACE À L’INDUSTRIALISATION: L’UTOPIE CONTRE LA SURPOPULATION Ferris (1929): La métropole du futur
Fondée sur un rapport trilatérale entre sciences, arts et business.
Relativement basse sur le coté habitations, bâtiments qui ne dépassent pas les 6 étages On est déjà à l’époque des gratte-ciels.
Pas de banlieue, mais un réseau de tours-noyaux identifiant les trois zones principales (arts/sciences/affaires).
Répartition fonctionnelle, plus monumentale que celle de Garnier.
LE CORBUSIER Ville contemporaine de trois millions
d’habitants (1922) Il reprend un projet de l’avant-guerre par
Hébrard qui imaginait une ville capitale neutre pour l’Europe
Utilisation massive des gratte-ciels => resserrer la ville, accepter l’augmentation de la densité en la concentrant au centre ville.
Vision monofonctionnelle des bâtiments Utilisation massive du béton armé et les
préfabriqués. Unités d’habitation divisées en blocs de 1600
habitants at au centre des géants bureaux capable d’accueillir jusqu’à 50.000 employés
LA CHARTE D’ATHÈNES 1933: Le Corbusier préside le Congrès
international d’architecture moderne.
Identifie quatre fonctions clés de la ville moderne: Habiter Circuler Travailler Récréation
95 points sur la planification et la construction des villes.
LA CHARTE D’ATHÈNES Publiée en 1941 dans un ouvrage de Le
Corbusier qui s’appelle « La Ville fonctionnelle »
Quelques points: Bien-être accessible à tous, relatif égalitarisme : Les bâtiments en hauteur sont
privilégiés , Aérer l’espace urbain Ensoleillement et éclairage à sauvegarder.
Tout ça on le retrouve à la base d’un projet appelé « Plan Voisin », pour Paris
LE PLAN VOISIN Dessiné en 1925, il s’agit d’un projet sur
lequel Le Corbusier travaillera une vingtaine d’année.
Le Corbusier est contraire à l’idée de mettre le centre administrative/financier loin du centre ville (donc il se dit contraire à La Défense).
Le centre ville est décrit comme une mine de diamants à utiliser et à ne pas laisser mourir.
Qu’est-ce qu’il propose, donc?
LE PLAN VOISIN
LE PLAN VOISIN « Que répondez-vous à ceux qui vous
accusent de détruire le patrimoine de Paris ?
Aujourd’hui, ce passé est défloré dans notre esprit ; car la participation à la vue moderne qui lui est imposée le plonge dans un milieu faux. Je rêve de voir la place de la Concorde vide, solitaire, silencieuse et les Champs-Elysées une promenade. Les quartiers du Marais, des Archives, du Temple… seraient détruits, mais les églises anciennes sauvegardées. Elles se présenteraient au milieu des verdures ; rien de plus séduisant ! »
CELEBRATION (FLORIDA): LA VILLE DE DISNEY Ancêtre: "Experimental
Prototype Community of Tomorrow” (EPCOT) 1982 Parc d’attraction
Conçue en 1988 et fondée en 1996
Walt Disney (mort en 1966) avait une passion pour l’urbanisme
"Nous avions la volonté de construire ici une véritable communauté. Nous réalisons ainsi les projets que Walt Disney avait originellement pour ces terrains."
CELEBRATION (FLORIDA): LA VILLE DE DISNEY Mixité des usages du sol (contrairement aux idées de
Disney)
Ville opérationnelle (pas seulement ville-dortoir)
Ville « fictionnelle »: architecture « spectacle »
Architectes avaient déjà travaillé avec la compagnie, en particulier pour la construction de leurs hôtels.
Obj: absence de criminalité et convivialité (bon voisinage)
Trafique et voiture => limités
LES LIMITES DE CELEBRATION Risque de « gated community »
Habitants: classe moyenne blanche Coût des maisons très élevé Tentatives de la Disney de faire de la pub auprès de la
communauté noire => échec.
Problème politique Pas de statut de municipalité Police => du comté Mais cela reste une ville « privée »
Désengagement de la Disney De 2002 au 2012 vendues toutes les propriétés sauf 2 bâtiments
comm. Hab aujourd’hui: 7000 environ Projet européen: Val d’Europe
LA VILLE SOCIALISTE
LA RÉALISATION URBAINE D’UNE UTOPIE Entre 40 et 70 ans de « domination » socialiste, selon les
pays. Qu’est-ce qui en reste?
Trois pistes de lecture
La ville dans la pensée socialiste Les ville pensées (et réalisées) par des socialistes/communistes
Brasilia (mix): architecte principal fut Oscar Niemeyer, qui a aussi construit le siège du PCF, l’urbaniste (Lucio Costa) n’était pas décarêment communiste
Les villes réalisées
Attention: on se concentrera sur le « socialisme réel » (bloc soviétique) avec trois exemples peu connus, réalisés à trois époques différentes.
LE MARXISME ET LA VILLE Ville industrielle => symbole du capitalisme
Pas d’indication de ville « socialiste » ou prolétarienne.
Tout ce que Marx et Engels disent sur cette question:
« Comme nous n’avons pas a` bâtir des systèmes utopiques pour l’organisation de la société future, il serait plus qu’oiseux de nous étendre sur ce sujet [du logement]. Ce qui est certain, c’est qu’il y a dans les grandes villes déjà suffisamment d’immeubles a` usage d’habitation pour remédier sans délai par leur emploi rationnel à toute véritable ‘‘crise du logement’’ » (Engels)
« IS THERE A SOCIALIST CITY ?» Bilan fait par Ian Hamilton et Richard French en 1979
Mais dans un ouvrage ou la presque totalité des contributeurs sont des « occidentaux »
Leur réponse: oui. Quelles caractéristiques? Croissance urbaine Zonage fonctionnel Micro-raïon Absence de prix du sol Propriété et gestion publique
Hamilton en 2005 : après les années 1970 les villes socialistes ont suivi un chemin plus proche de celui des villes occidentales.
Aujourd’hui: phénomène de l’Ostalgie dans l’Europe de l’Est.
« IS THERE A SOCIALIST CITY ?» D’autres visions:
Ecole « écologique »: modernisation et industrialisation unifient les deux champs.
Soc = Cap, avec délai Ecole « historique »: différence car ville est façonnée par le
mode de production + Etat monopoliste du développement urbain.
Szelenyi: les caractéristiques de cette ville seraient la présence de projet public de large dimension, la monotonie visuelle, la surreprésentation des bâtiments à usage industriel, la concentration urbaine.
Et qu’est-ce qu’on peut dire des villes post-socialistes? L’héritage soviétique continue à peser en terme de bâtiments
industriels vides et architecture de certaines zones. Forte commercialisation et une certaine « informalité » après
les années du contrôle étatique.
ORASUL STALIN (BRASOV) Roumanie, ville qui changea du nom pendant
la période de Ceausescu
Histoire: Cité d’origine médiévale Colonisation germanique Soutien industriel sous l’Empire Ville ancienne tout autour de l’Hôtel de Ville.
Migration roumaine avec l’industrialisation forcées du deuxième après-guerre: « A la place de la vieille cité féodale, une ville ouvrière »
DEUX IDENTITÉS EN CONFLIT Projet défini: changer l’identité de la ville.
Spoiler alert: vers la fin des années 1950 les autorités changeront d’avis et se reconcentreront sur la conservation du patrimoine artistique
Ville: reflet du mode de production et des rapports de classe.
Premier problème: l’industrialisation et les quartiers industriels.
LA VILLE OUVRIÈRE
L’IMPORTANCE D’UN NOM Avec la ville, ses places, ses rues et même ses
entreprises doivent changer de nom.
Ex: le parc de l’Amitié roumano-soviétique, la place Stalin, les enterprises Steagu Rosu (Drapeau Rouge), Partizanul, Dezrobirea (Libération).
23/08/1950: changement du nom de la ville. Pourquoi Brasov? Ville maintenant industrielle grâce
aussi à l’aide de la technologie soviétique. Le changement du nom est un fait urbain en soi:
mobilisation de toute la citoyenneté pour terminer la réparation (on sort de la guerre) en temps pour le 23 Aout.
SYMBOLISME À BRASOV
SYMBOLISME À BRASOV
SYMBOLISME À BRASOV
SYMBOLISME À BRASOV
SYMBOLISME.. SUR LE MONTE GIANO
BRASOV AUJOURD’HUI
BIBLIOGRAPHIE Sophie Didier, « Disney urbaniste : la ville de Celebration en Floride »,
Cybergeo : European Journal of Geography [En ligne], Dossiers, Colloque "les problèmes culturels des grandes villes", 8-11 décembre 1997, document 96, mis en ligne le 06 mai 1999. URL : http://cybergeo.revues.org/1147
Pintilescu Corneliu, « Orasul Stalin » (La Ville de Staline) 1950-1960 La construction politique d'une identité à Brasov, Histoire urbaine, 2009/2 n° 25, p. 49-68.
Ter Minassian Taline, Architecture et patrimoine à Erevan De l'identité nationale à « l'héritage » soviétique ?, Histoire urbaine, 2009/2 n° 25, p. 15-48.
Eric Sheppard, Socialist cities?, Urban Geography, 2000 21:8, p. 758-763
Joseph L. Scarpaci, Reshaping habana vieja: revitalization, historic preservation, and restructuring in the socialist city , Urban Geography, 2000 21:8, p. 724-744