Post on 28-May-2020
Accueillir un élève allophone
dans sa classe
Guide d’accueil 2017/2018
Circonscription Belleville
111 rue de la république
69220 Belleville
04.74.66.20.68
ce.0692725m@ac-lyon.fr
Circonscription Anse
180 impasse Lamartine
69480 Anse
04.37.55.25.45
ce.0694262h@ac-lyon.fr
Circonscription Tarare
9 boulevard Voltaire
69170 Tarare
04.74.63.37.15
ce.0693441r@ac-lyon.fr
Circonscription L’Arbresle
203 rue Jean Moulin
69210 L’Arbresle
04.74.01.08.13
ce.0694008g@ac-lyon.fr
Enseignant UPE2A itinérant sur les 4 circonscriptions
Anthony IRAILLES
06.19.65.47.41
anthony.irailles@ac-lyon.fr
Le but de ce livret est de vous proposer des pistes essentielles pour un accueil serein d’un élève allophone dans votre classe. Il rassemble plusieurs documents disponibles sur les sites des différents Casnav (notamment le livret d’accueil EANA du site de Nice) et le protocole d’accueil des enfants allophones rédigé par l’équipe de circonscription de Belleville sur Saône (conseillers pédagogiques + rased).
Accueillir un enfant allophone est quelque chose qui peut être inquiétant pour l’équipe éducative : Comment vais-je communiquer avec lui ? Comment trouver le temps de m’occuper de lui alors que j’ai ma classe de 30 élèves qui a besoin de moi ? Comment puis-je l’évaluer ? Comment communiquer avec les familles ? Que vais-je lui apprendre ? Toutes ces questions (et la liste est encore longue) sont normales mais n’oubliez pas l’enfant nouvellement arrivé en France est sans aucun doute beaucoup plus perdu que vous au milieu de cette classe et de cette école remplies de gens qui ne parlent pas comme lui ! Nous allons essayer dans ce livret de répondre simplement à vos questions et à vos craintes.
Sommaire
-Les spécificités de ce poste UPE2A
-Accueil et inscription
-Premiers jours dans la classe
-Les apprentissages
-Mise en place d’un emploi du temps personnalisé
-Les ressources
-Annexe : Dossier bilan / Grille d’observables
Les spécificités de ce poste UPE2A itinérant
Ce poste a été créé pour la rentrée 2017. L’enseignant UPE2A (unité pédagogique pour enfants allophones
arrivants) s’occupe des enfants étrangers venant d’arriver sur notre territoire. Il s’occupe en priorité de
l’acquisition d’un français oral de survie, puis d’un français de scolarisation (oral et écrit). Auparavant, sur
ce secteur, les enseignants du RASED palliaient pour aider les collègues PE.
Une des caractéristiques de ce poste est d’être sur un secteur étendu (4 circonscriptions du nord du
Rhône). Cela permet de s’occuper des enfants allophones « isolés » dans ce secteur rural où les écoles ont
peu l’habitude de rencontrer ce genre d’enfants.
L’enseignant UP2EA pourra intervenir dans ces écoles en tant que personne ressource pour :
-Aider les familles et l’enfant à une bonne intégration scolaire
-Evaluer l’enfant
-Lister les objectifs pédagogiques
-Proposer du matériel et des ressources aux enseignants de la classe d’inclusion.
-Monter des projets ou des séquences pédagogiques avec l’enseignant de la classe d’inclusion.
-Intervenir auprès des familles en cas de besoin (participer à une réunion, une équipe…)
Ce poste a également été créé suite à la création de deux centres d’accueil de réfugiés dans le secteur
(Theizé et Châtillon d’Azergues). Les effectifs d’enfants étant assez importants (une quinzaine d’enfants à
scolariser pour chaque centre), le rôle de l’enseignant UPE2A est plus « classique » et ressemble
d’avantage à ce qui se pratique en ville :
-Prise en charge de groupe selon des objectifs communs
-Suivi des élèves hebdomadaire voire bi-hebdomadaire
-Travail en collaboration avec les éducateurs de ces centres
-Lien avec les familles important (accueil, lien avec les enseignants)
Accueil et inscription
Lorsque vous apprenez qu’une arrivée d’enfants allophones est prévue dans votre école, il faut
rapidement tenir au courant votre circonscription par le biais de la fiche recensement allophone disponible
sur les sites des IEN et me contacter pour que je puisse, dans la mesure du possible, être présent lors de
l’inscription et de la découverte de l’école de la famille et de l’enfant.
Etapes importantes
- Rassurer la famille
- Recueillir des informations sur le parcours scolaire antérieur (même court à l’école maternelle) et les
langues parlée/écrite/lue.
- Des livrets d’accueil bilingues dans les principales langues de migration existent sur le site du CASNAV. (Je
peux vous les envoyer par mail dans la langue voulue sur simple demande). Ces livrets présentent les
spécificités de l’école française (cycles, classes, laïcité) et peuvent être laissés lors de l’inscription à l’école.
-Expliquer l’importance du plurilinguisme : nécessité pour l’élève allophone de conserver sa langue
première (langue de la pensée).
-L’élève doit obligatoirement s’inscrire dans sa classe d’âge. L’inscription en n-1 doit rester marginale et
uniquement sous l’accord de l’IEN et de la famille. L’enfant allophone n’était pas a priori un élève en
difficulté dans son pays. Un enfant de 8 ans doit être scolarisé avec des enfants de son âge, même s ’il ne
parle pas la langue, il est cognitivement prêt à suivre à les apprentissages de cette classe d’âge.
-Visiter l’école
-Présenter les personnels de l’école, leur fonction, leur rôle
-Permettre aux parents de se représenter les lieux et les personnes que leur enfant fréquentera
Premiers jours dans la classe
Accueillir
Il est important de préparer le groupe classe à l’arrivée de l’enfant allophone. Il faut « évacuer » les
questions de vos élèves avant le premier jour de scolarisation de l’allophone.
-Le premier jour, faire les présentations simplement et succinctement et l’installer à sa table.
-Eviter de l’isoler (ni devant, ni derrière)
-Accepter une période d’observation : laisser à cet enfant le temps de se poser, sans le solliciter de façon
intensive les premiers jours. Il va pouvoir regarder, écouter, comprendre le fonctionnement de sa nouvelle
classe.
-Commencer à remplir la grille d’observation jointe en annexe.
Communiquer
Dans un premier temps, l’élève allophone devra apprendre les bases du langage qu’on appellera « langage
de survie » (« j’ai besoin de …, je m’appelle, je ne sais pas…, j’ai froid… ). Cet apprentissage peut se faire
avec l’enseignant UPE2A (si possible), en classe avec vous ou lors de l’APC.
En classe, ne pas chercher à tout expliquer ; encourager ses tentatives de communication, sans chercher à
le corriger à la moindre erreur, mais ne pas hésiter à lui renvoyer ses productions, sous forme correcte
pour lui montrer qu’on l’a compris.
-Parler lentement avec des phrases simples mais construites
-Utiliser le geste, le dessin, les pictogrammes
-Montrer, mimer
-Répéter, reformuler, bien articuler
-Jouer sur l’intonation et les expressions du visage (comme en LSF)
-Etre attentif à ses réactions
-Si possible, enregistrer des moments de classe (poésie, chants, consignes) pour qu’il puisse les réécouter
en autonomie ou à la maison.
-Repérer les situations où il se sent plus à l’aise.
-Multiplier les moments d’échange avec les autres enfants (recherches en groupe, eps, jeux dans la cour de
récré). Apprendre une langue se fait par les interactions et les échanges.
Les apprentissages
Comme vu plus haut, l’enfant allophone doit rester dans le niveau de sa classe d’âge. Il suivra donc les
programmes comme les autres enfants de votre classe.
Cependant, il y a trois éléments à prendre en compte dans l’organisation de la classe avec un allophone :
1-Les ruptures :
Le parcours de l’enfant est jalonné de ruptures qui ont des conséquences sur la scolarité de l’élève. Il va
falloir trouver des réponses pour lui donner des repères.
a) Rupture géographique : A leur arrivée en France, les enfants n’ont plus de repères
« espace/temps ». Il va falloir établir de nouveaux repères.
>Pistes : -Proposer à l’allophone un emploi du temps pictogrammé.
-Constituer des rituels propres à cet élève à renouveler chaque jour.
-Lui donner des photos de l’espace école qu’il pourra conserver et emporter chez lui
b) Rupture familiale : Les familles migrantes ont laissé derrière eux des proches et des amis.
>Pistes : -Evoquer la migration par le biais d’albums, notamment « Là où vont nos pères » (album
évoquant la migration italienne des années 30). Il s’agit d’un album sans image facilement exploitable en
coin philo par exemple. Cependant, il ne faut pas solliciter l’élève à ce sujet. Il faut le laisser prendre la
parole s’il le souhaite et le laisser tranquille s’il ne se manifeste pas.
c)Rupture sociale : L’enfant a quitté son ancien école, son quartier, ses copains. Il doit retrouver sa
place dans la société.
>Pistes : -Mettre en place un tutorat par le biais de contrat avec des enfants volontaires :
-Tuteur « copain » : Celui qui l’intégrera dans la cour, lui expliquera les jeux (proposer
des fiches pictogrammées des jeux à la mode dans votre cour.)
-Tuteur « déplacement » : Celui qui l’accompagnera à la cantine, lors des sorties…
-Tuteur « classe » : Celui qui le guidera pour le matériel à prendre, faire le cartable.
-Tuteur « TICE » : Celui qui validera les réponses des divers jeux TICE-FLE installés.
-Inverser le tutorat là où l’allophone brille (notamment en langues vivantes où leur
plurilinguisme ont développé leur oreille)
2-Les langues
Il faut rapidement déterminer la ou les langues que maîtrisent l’enfant. On pourra s’appuyer sur les
différences entre le français et la langue maternelle comme base de travail, notamment dans l’étude des
phonèmes différents entre les deux langues.
-S’il s’agit d’une langue latine : Débuter par une étude des phonèmes que sa langue d’origine ne
contient pas.
-S’il s’agit d’une langue non latine : Ajouter, en plus de l’étude des phonèmes, un travail sur
l’alphabet et la combinatoire.
Quoi qu’il en soit, il est primordial que la langue maternelle soit parfaitement maîtrisée. Il faut bien
dire aux parents qu’à la maison, on doit lui parler dans sa langue maternelle qui deviendra la langue de la
« pensée », base pour l’apprentissage d’une autre langue.
3-Les compétences
Enfin, il faudra lister les compétences de cet enfant. A l’école primaire, les tests de positionnement
tels que nous les pratiquons au collège ont moins de sens. Nous utiliserons d’avantage une grille
d’observables qui nous servira de repère pour situer l’enfant. (voir grille en annexe) Une fois ces
observations établies, nous pourrons évaluer les compétences de l’enfant allophone pour ensuite lister les
objectifs de travail et mettre en place en emploi du temps adapté.
L’emploi du temps
Il y aura trois temps dans une journée de classe :
1- Mon élève dans le groupe classe
La plupart du temps, l’élève suivra la classe de la même manière que les autres. Voici quelques pistes pour
l’aider au mieux :
-Adapter les séances en trois temps :
-a) Contextualiser : Dans l’idéal, il faut contextualiser le sujet en amont. Lui proposer des supports
visuels, audio-visuels. Il peut emmener des photos, des images chez lui pour en parler avec ses parents. Il
comprendra déjà de quoi parle la séance.
-b) Expliciter : Lors de la séance, lui fournir les mots clés, des images, des pictogrammes pour qu’il
arrive à comprendre ce qui se dit.
-c) Verbaliser : En fin de séance, synthétiser une trace écrite pour qu’il comprenne comment se dit
ce qu’il vient d’apprendre. Frise chronologique et mots clés en histoire, carte en géographie, schéma
d’expériences…
>Selon les linguistes, il faut apprendre en français pour apprendre le français. Il ne faut pas hésiter à faire
de l’histoire, de la géographie même si ça vous semble incongru. En suivant les trois temps que l’on vient
de voir, l’élève allophone ne sera pas perdu.
-Proposer un affichage dédié (mur, sous-main)
-Mise en place du tutorat.
2-Mon élève tout seul
Sur certaines séances, étude de la langue principalement, votre élève aura des activités propres. Il
pourra les réaliser en autonomie ou bien à vos côtés. L’idéal serait de lui accorder une quinzaine de
minutes par demi-journée, un temps de travail similaire que l’on prend avec ses élèves en difficulté. Ce
temps de travail peut aussi se dérouler en APC.
Les activités de lecture vous seront proposées par l’enseignant UPE2A.
3-Mon élève en temps de repos
L’enfant allophone traduira tout ce qui se dit dans la classe mentalement. Ce travail demande un
effort cognitif important et fatiguera cet élève plus rapidement que les autres. Il faudra lui permettre de se
reposer au cours de la journée.
Il pourra pendant ce moment :
-Ecouter des histoires (français ou langue maternelle)
-Regarder des films d’animation (www.lesite.tv)
-Regarder des albums
-Ecouter des comptines
-Colorier, dessiner…
En ce qui concerne la question du décloisonnement, il faudrait l’éviter dans la mesure du possible dans les
premiers temps. Comme vu plus haut, on essaie à l’arrivée de l’élève de panser les plaies des différentes
ruptures qu’il a subies. Il faut éviter d’en créer de nouvelles. L’élève allophone s’attachera très vite à son
enseignant et ne comprendra pas pourquoi il doit changer de classe pour se retrouver avec des enfants
plus petits que lui (un CE2 faisant de la lecture chez les CP par exemple). Il faut reconstituer l’espace
sécurisant.
Les conditions idéales seraient que l’enfant soit inscrit dans une classe avec un enseignant à temps complet
avec un double niveau. Bien évidemment, nous faisons comme nous pouvons dans la réalité !
Il ne faudra pas hésiter à faire des impasses sur des blocs d’apprentissages par moment. L’élève allophone
aura besoin de ses temps de repos et de plus, adapter ses séances pour l’enfant demande un surplus de
travail à l’enseignant. On peut faire l’impasse sur les sciences sur une période pour reprendre sur la
période suivante.
Les ressources
-L’enseignant UPE2A peut vous apporter de nombreuses ressources prêtes à l’emploi et utilisables en
autonomie ou avec un tuteur.
-Il existe une méthode d’apprentissage de la lecture spécifique aux enfants allophones « Entrer dans la
lecture quand le français est langue seconde ». Le guide du maître, les fiches imprimables et le logiciel
informatique (contenant des exercices de phonologie) peuvent être installés par le maître UPE2A.
-Nous avons plusieurs logiciels FLE intéressants à vous proposer. Il faut cependant posséder un ordinateur.
Les programmes étant très simples, des vieux postes d’une quinzaine d’années font très bien l’affaire.
-L’utilisation de pictogrammes est idéale dans les premiers temps. Le logiciel « araword » permet la
conversion de phrases en pictogrammes. Il est très simple d’utilisation.
-Le site M@ths en vie propose des exercices de maths « imagés »
-Pour vos séances d’histoire : www.histoire-image.org
-En pièce jointe figure les 4 pages de la grille bilan / observation que j’utilise pour évaluer l’enfant à son
arrivée. Vous pouvez librement commencer à la compléter pour gagner du temps, je pourrais compléter les
éléments manquants, notamment évaluer l’enfant dans sa langue d’origine.
>Même si l’enseignant UPE2A ne peut prendre en charge régulièrement l’élève, il peut sans problème
venir installer des logiciels, discuter, proposer des objectifs de travail en fin de journée, sur la pause
méridienne ou simplement par mail.
Il ne faut pas hésiter ! (coordonnées sur la première page)
ANNEXE : Fiche bilan / Grille d’observables
Date de naissance :
Pays d’origine :
Langue d’origine :
Date d’arrivée en France :
Ecole :
Classe suivie (classe d’âge) :
Remarques (fratrie, contexte familial) :
Scolarité antérieure :
Bilan initial (compte-rendu)
Bilan initial (détails)
BILAN INITIAL DU
OUI NON
Sco
lari
té a
nté
rieu
re
L’enfant a été scolarisé
LECTURE / ECRITURE
Sait lire dans sa langue maternelle
Sait lire dans une autre langue
Sait écrire dans sa langue maternelle
Sait écrire dans une autre langue
MATHEMATIQUES
Sait additionner
Sait soustraire
Sait multiplier
Sait diviser
Sait comparer les nombres
Sait reproduire une figure
Co
mm
un
icat
ion
ora
le
OUI UN PEU NON
Comprend le français
Comprend quand on lui parle
ATTITUDE PAR RAPPORT A LA COMMUNICATION
Est isolé
Est actif et essaie de communiquer
Connaît les couleurs
Connaît les nombres et les quantités
Sait se repérer dans le temps
Sait se repérer dans l’espace
Pré
lect
ure
et
lect
ure
OUI UN PEU NON
Sait ranger les images dans l’ordre de l’histoire
Sait reconnaître les formes, les lettres
SAIT LIRE LE FRANÇAIS
Sait reconnaître et lire son nom en français
Sait lire les lettres de l’alphabet latin
Sait reconnaître et lire les sons
Sait reconnaître et lire les syllabes
Sait reconnaître et lire des mots courants
Sait lire un texte simple en français
Comprend le sens général d’un texte simple en français
Gra
ph
ism
e et
éc
ritu
re
Sait colorier sans dépasser
Sait recopier des formes, des lettres correctement
Sait écrire son nom
Sait écrire les lettres de l’alphabet
Sait écrire des mots simples courants en français
Sait écrire des phrases simples en français
Sait écrire un texte simple en français
Profil de l’élève et objectifs prioritaires
Critères à prendre en compte pour définir les profils d’élèves Les sept profils Objectifs prioritaires à travailler
Je ne suis jamais allé à l’école
Je ne sais pas lire
Je ne parle pas français
Profil 1 Communication orale, langage de survie + métier d’élève
Je parle un peu français
Profil 2 Métier d’élève + entrée dans l’écrit
Je suis déjà allé à l’école
Je ne parle pas français
Profil 3 Communication orale, langage de survie + entrée dans l’écrit
Je parle un peu français
Profil 4 Entrée dans l’écrit
Je lis dans ma langue maternelle ou une langue de scolarisation
Je ne parle pas français
Profil 5 Communication orale + système phonème / graphie
Je parle un peur français
Je ne sais pas lire le français
Profil 6 Système graphème / phonie
Je lis un peu le français
Profil 7 Soutien à l’écrit
Objectifs prioritaires pour les deux mois à venir :