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Financement de projets locaux Financing local projects
Belgique/Belgium - Wallonie/WalloniaAbbaye de la Paix Dieu - Amayhttp://www.reseau-pwdr.be/
Accès à la terre / Access to landRecherche & Développement - INNOVATION
Research & Development - INNOVATION
21 Novembre November
201322 & 21 Novembre November
201322 &
Dispositifs collaboratifs et RéseauxCollaborative initiatives and networks
Fonds européen agricole pour le développement rural : l’Europe investit dans les zones rurales.
Fonds européen agricole pour le développement rural : l’Europe investit dans les zones rurales.
Entrepreneuriat ruralet Créativité
Actes du séminaire internationaldu 21 et 22 novembre 2013 à Amay
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Entrepreneuriat et créativité
Les actes
1. Introduction .................................................................................................................................. 2 1.1. Pourquoi aborder ce thème ? ..................................................................................................................................................... 2 1.2. Les quatre dynamiques abordées et les principales questions ................................................................................... 3 2. En plénière pour lancer le sujet ! ................................................................................................... 4 2.1. En guide d’introduction institutionnelle ............................................................................................................................... 4 2.2. Trois éclairages sur les thématiques du séminaire .......................................................................................................... 5 2.3. Questions/réponses ou remarques de la salle .................................................................................................................... 9
3. Les quatre grands thèmes au travers de quatre approches transversales .................................... 11 3.1. Le soutien à l’entrepreneur rural ........................................................................................................................................... 11
3.1.1. Les réflexions du groupe .......................................................................................................................................................... 11 3.1.2. Les expériences présentées ..................................................................................................................................................... 13
3.2. Dispositifs de soutien public ..................................................................................................................................................... 24 3.2.1. Les expériences présentées ..................................................................................................................................................... 24
3.3. Dispositifs collaboratifs et réseaux ........................................................................................................................................ 31 3.3.1. Les réflexions du groupe .......................................................................................................................................................... 31 3.3.2. Les expériences présentées ..................................................................................................................................................... 32
3.4. Réseaux d’initiatives de proximité ......................................................................................................................................... 45 3.4.1. Les réflexions du groupe .......................................................................................................................................................... 45 3.4.2. Les expériences présentées ..................................................................................................................................................... 46
4. En visite sur le terrain .................................................................................................................. 52 4.1. Financement et projets d’économie locale ......................................................................................................................... 52 4.2. R&D et innovation dans le secteur agricole ....................................................................................................................... 57 4.3. Collaboration interentreprises ................................................................................................................................................ 71 4.4. Accès à la terre en agriculture ................................................................................................................................................. 78
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1. Introduction
1.1. Pourquoi aborder ce thème ? Dans un contexte économique en changement, la revitalisation économique et sociale des zones rurales passe par le maintien, le développement et la diversification des activités économiques. Productions agricoles, services écosystémiques, services aux personnes, création d’emploi,… Les acteurs économiques dynamisent nos campagnes.
C’est pourquoi depuis plusieurs mois, le Réseau wallon de Développement rural se penche sur la question du « renforcement et de la pérennisation de l’entrepreneuriat en milieu rural ».
Un groupe de travail, réunissant un panel d’acteurs économiques wallons, a été mis en place lors d’une première rencontre qui a permis de pointer les principales préoccupations de ces acteurs: les groupements d’employeurs, l’entrepreneuriat coopératif, les partenariats interentreprises (clusters, réseaux,…), la transmission d’entreprises/d’exploitation et son lien avec l’accès à la terre, l’accompagnement de porteurs de projet de la création à la post-‐installation, la recherche de l’innovation, l’accessibilité au financements et le maintien et le développement de l’entrepreneuriat agricole en milieu rural.
Plusieurs activités dédiées à ces thématiques, telles qu’un atelier régional « coopératives » ou encore un séminaire régional « entrepreneuriat rural » ont été organisées pour nourrir les réflexions des acteurs du développement rural en Wallonie. Elles ont permis de dresser les grands enjeux de l’entrepreneuriat rural, les besoins des acteurs, les freins rencontrés, les leviers à mobiliser mais surtout d’identifier les premières pistes d’actions et de suivi.
Ce séminaire est donc la suite logique de ces activités. A travers la présentation d’expériences et de cas d’études européens, il tente d’identifier et analyser, plus en profondeur, les enjeux actuels et à venir en matière de développement économique et de mettre en perspective les réponses innovantes qui dès aujourd’hui stimulent l’économie locale et soutiennent l’entrepreneuriat en milieu rural. Il permet notamment :
o D’étudier les nouvelles formes d’entrepreneuriat en milieu rural;
o De prendre connaissance des politiques et dispositifs mis en œuvre dans d’autres régions d’Europe en matière de développement économique;
o De favoriser l’échange et le dialogue entre acteurs locaux, institutions et pouvoirs publics impliqués dans le domaine du développement économique des territoires ruraux et, à terme, formuler des recommandations institutionnelles.
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1.2. Les quatre dynamiques abordées et les principales questions
a) Les financements alternatifs de projets locaux.
Alors que le tissu économique rural est essentiellement constitué de petites entreprises (85% de TPE/PME en Wallonie1), le parcours de ces petits entrepreneurs du milieu rural reste pourtant semé d’embûches : peu d’accès aux financements et aux crédits des banques, invest, business angels,..., taux de refus des dossiers de financement auprès des banques 2 fois plus élevé pour les TPE, fortes exigences de garantie,… Face à ces constats, nous avons
tenté de pointer les alternatives innovantes de financement qui existent aujourd’hui pour stimuler le développement de projets économiques locaux, et comment elles complètent l’offre de financements plus classiques, moins accessibles et adaptés aux petits entrepreneurs et exploitants agricoles du monde rural.
b) Recherche, développement et innovation en milieu rural
L’innovation, changement/amélioration technologique ou organisationnel portant sur tout élément constitutif de l’entreprise/exploitation ou de son environnement, est un facteur déterminant impactant la capacité de cette entreprise à se maintenir et à se développer dans un marché concurrentiel. Or, le temps, l’énergie et les investissements que demandent les démarches de recherche et développement font hésiter les petites entreprises rurales à
se lancer dans cette voie. Est-‐ce dû au manque de passerelle pertinente entre le terrain et la recherche ? Au manque de promotion des outils d’aides existants ? A la mauvaise image de la R&D auprès de ces petites entreprises ? Au régimes d’aides décroissants ? A la difficulté d’accès aux réseaux d’innovation (pôles de compétitivité, clusters,…) en milieu rural ? Pour approfondir les réflexions, nous nous sommes penchés sur les formes émergentes de soutien à l’innovation, à la créativité technologique et organisationnelle pour les entrepreneurs et exploitants agricoles ainsi que sur leur capacité à favoriser le maintien et le développement des activités dans un marché concurrentiel.
c) Les dispositifs collaboratifs en milieu rural
Face à l’instabilité économique ambiante, les dispositifs collaboratifs semblent être une piste à suivre : temps et travail partagés, mutualisation des ressources, mise en réseau des acteurs, complémentarité des activités et impact concurrentiel sur le marché,… Pourtant, ces outils -‐ réseaux, clusters, filières, groupements d’employeurs, partenariats interentreprises, coopératives -‐ souffrent de l’appréhension ou de la méconnaissance du
public et notamment en milieu rural. Nous avons tenté de répondre à leurs questions en identifiant et analysant les dispositifs/outils innovants qui sont mis en place pour pérenniser les entreprises rurales, assurer leur développement et leur durabilité, accroître leurs capacités d’innovation et favoriser les partenariats interentreprises, le renforcement des liens entre acteurs économiques.
d) L’accès à la terre
Alors que les activités se diversifient en milieu rural, le contrôle des terres est devenu un enjeu économique et politique majeur. L’urbanisation, les loisirs, la production d’énergie renouvelable, l’exploitation de carrières,… toutes ces activités se côtoient sur le territoire transformant les terres agricoles, outils de travail de l’agriculteur, en des objets de spéculation vendus au plus offrant et… inaccessible aux (jeunes) agriculteurs. En
conséquence, la location des terres reste presque obligatoire. Cependant, le bail à ferme est devenu un outil controversé auquel de plus en plus de propriétaires terriens préfèrent des contrats de location à court terme, précaires pour l’agriculteur mais moins contraignants pour eux-‐mêmes. L’accès à la terre devient donc le premier facteur limitant du développement économique en milieu rural. En regard du contexte agricole et alimentaire mondial, quels dispositifs mettre en œuvre pour améliorer les conditions d’accessibilité à la terre pour les exploitants agricoles et les entrepreneurs ruraux ? Comment faciliter la transmission des terres et donner la capacité à un exploitant de maîtriser son outil de production? Comment atténuer les effets de la spéculation sur les terres agricoles ?
1 Source : Union Wallonne des Entreprises.
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2. En plénière pour lancer le sujet !
2.1. En guide d’introduction institutionnelle Pierre Léonard Représentant du Ministre Marcourt, Ministre de l'Economie, des PME, du Commerce extérieur, des Technologies nouvelles et de l'Enseignement supérieur “Vous êtes au coeur de la créativité en Wallonie !” L’entrepreneuriat rural et la créativité sont des thématiques qui préoccupent la Wallonie en cette période économique délicate que traverse notre région. Plusieurs dispositifs existent, sont en développement pour répondre à la demande des acteurs concernés : des pôles de compétitivité dont Wagralim pour le secteur agro-‐industriel, des centres universitaires disposant de connaissances pointues, des couveuses d’entreprises permettant aux entrepreneurs qui se lancent de tester leur activité (nouveaux modèles et nouveaux produits), une plateforme de référence circuits-‐courts de l’ASE, l’initiative Creative Wallonia qui promeut l’innovation en Wallonie. Cependant, en termes de financement, des efforts seraient sans doute à réaliser. Notamment, l’utilisation du fonds FEADER (Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural) pourrait être optimalisée. Le volet animation sur le terrain gagnerait également à être renforcé. A l’aube de la nouvelle programmation 2014-‐2020, ce séminaire est une opportunité de saisir de nouvelles idées et de percevoir les attentes réelles des acteurs de terrain. Renaud Baiwir Représentant du Ministre Di Antonio, Ministre wallon des travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine “L’agriculture familiale pourvoyeuse d’emploi doit être pérenne.” Lorsque l’on parle “d’entrepreneurs en milieu rural”, on pense en premier lieu aux agriculteurs. Or, ces agriculteurs rencontrent aujourd’hui des difficultés à reprendre, créer ou développer une exploitation agricole. Ils sont confrontés au défi des générations : moins de 3% des agriculteurs ont moins de 30 ans. L’agriculture représente 40% de notre territoire et est en diminution. 40% des wallons habitent en zone rurale et la périurbanisation s’accroît. Dans ce cadre, comment garantir un avenir à notre agriculture? Des pistes de solution se dessinent : ne pas opposer agriculteurs et habitants en zone rurale, “vivre ensemble et développer des activités ensemble”, mieux utiliser les moyens mis à disposition et “faire preuve d’idées”, développer les activités en aval des productions primaires, des outils de mobilité foncière (remembrement), une banque foncière pour la gestion des terres, améliorer la formation, favoriser la diversification, soutenir l’innovation,… Alors que la PAC verdit, la Wallonie met en place un “Code wallon de l’agriculture” dotant la région d’une vision globale qui promeut un modèle d’agriculture familiale pérenne, à l’écoute des jeunes.
Fabio Cossu Point contact du Réseau européen de Développement rural (ENRD) Le Réseau européen de Développement rural a pour objectif de stimuler la coopération internationale en terme de développement rural. Ses principaux résultats: 31 réseaux ruraux nationaux, 1 million de parties prenantes impliquées et 10.000 bonnes pratiques identifiées. La préoccupation actuelle du Réseau est la mise en place d’une nouvelle politique européenne de développement rural pour la période 2014-‐2020. Les 4 axes visés pour le développement rural se muent désormais en 6 priorités stratégiques européennes:
1. Encourager le transfert de connaissances et l’innovation en agriculture, en foresterie et dans les zones rurales;
2. Améliorer la compétitivité de tous les types d’agriculture et augmenter la viabilité des exploitations agricoles;
3. Mieux organiser la chaîne alimentaire et améliorer la gestion des risques en agriculture; 4. Restaurer, préserver et renforcer les écosystèmes liés à l’agriculture et à la foresterie;
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5. Promouvoir l’utilisation efficace des ressources et soutenir la transition vers une économie à faibles émissions de CO2, résiliente, et qui fait face aux changements climatiques, en agriculture et dans le secteur forestier;
6. Promouvoir l’inclusion sociale, la réduction de la pauvreté et le développement économique en zone rurale.
La traduction de ces priorités en Programmes de Développement rural devra répondre aux défis et aux opportunités que doivent relever les acteurs du monde rural : l’accessibilité aux marchés, l’accès à la terre et l’utilisation de cette terre, les changements climatiques, le vieillissement de la population et l’immigration, l’accès aux crédit, l’exclusion et les inégalités, les financements publics, etc. Afin de nourrir cette prochaine période de programmation, le Réseau européen a déjà travaillé sur diverses thématiques telles que les financements ruraux liés à l’exclusion sociale, le microentrepreneuriat, les Community Led Local Development, les jeunes des zones rurales, l’alimentation locale et les circuits courts, le transfert de connaissance et l’innovation. Des pages reprenant un panel d’expériences, de documentations, d’informations liées aux différentes thématiques sont accessibles sur le site internet du Réseau européen (www.enrd.eu). En particulier, vous y trouverez une page dédiée à la préparation de la prochaine période de programmation 2014-‐2020. En savoir plus : http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/eu-‐rural-‐networks-‐meeting-‐rural-‐development-‐challenges.aspx
2.2. Trois éclairages sur les thématiques du séminaire Accès à la terre en Europe : quelles possibilités? Quelles barrières? Par Sjoerd Wartena, Association Terre en vue
Sjoerd Wartena, originaire des Pays-‐Bas, vit en France depuis plus de 40 ans. Aujourd’hui agriculteur retraité et ex-‐président fondateur du mouvement associatif Terre de Liens (www.terredeliens.org), il se mobilise pour changer le rapport à la terre, à l’agriculture, à l’alimentation, à la nature et se bat pour le développement d’une agriculture à taille humaine, éthique et diversifiée. Il est responsable du groupe de travail international «Access to land for Community Connected Farming».
“La terre est un bien commun.” La situation foncière actuelle est alarmante et touche fortement le secteur agricole: chaque pays a sa propre législation foncière, les terres font l’objet de spéculations et d’accaparement, les prix sont à la hausse, 40% du budget européen est dédié à l’agriculture et 80% de ce budget est alloué à 20% des agriculteurs, les surfaces agricoles diminuent, 10000 fermes disparaissent chaque semaine en Europe, 6% des agriculteurs européens ont moins de 35 ans, de moins en moins de jeunes souhaitent devenir agriculteurs… La société veut-‐elle vraiment soutenir son agriculture? De nombreux mouvements se mettent en place pour soutenir la vie rurale et agricole et promouvoir le changement. Mais ils restent divisés, suivent leurs propres valeurs, priorités, spécificités. Leur impact restera minime tant qu’ils n’uniront pas leurs forces. La clé, c’est “travailler ensemble”. “Pas d’idées sans actions et pas d’actions sans idées” Face à ces constats, plusieurs pistes de solutions ont été pointées :
-‐ Dédier des financements à la réalisation de recherches pour “montrer qu’on va dans un sens qui n’est pas le bon sens” en termes de population agricole, de pratiques de vente et de location des terres.
-‐ Appliquer les “Directives volontaires” de la FAO (voir encart), adopter des lois et mesures fiscales fortes liées à la destination des terres. Par exemple, par la définition de “Zone agricole protégée”.
-‐ Développer et regrouper les initiatives de la société civile.
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-‐ Médiatiser et informer le grand public afin d’alerter l’opinion et stigmatiser les politiques agricoles actuelles.
-‐ Promouvoir l’agriculture familiale, paysanne et bio en tant que pratique économiquement viable et socialement préférable en comparaison aux agro-‐industries peu créatrices d’emplois.
-‐ Intégrer un volet agricole, alimentaire et environnemental dans l’enseignement général et professionnel pour stimuler et informer les jeunes, la formation est un élément important si l’on veut soutenir l’agriculture familiale à long terme.
Les Directives volontaires de la FAO pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale visent à apporter une sécurité foncière et un accès équitable à la terre, aux pêches et aux forêts, dans le but d’éliminer la faim et la pauvreté, de soutenir le développement durable et d’améliorer la gestion de l’environnement. Elles ont été officiellement approuvées par le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) le 11 mai 2012. Depuis, la mise en œuvre des Directives a été encouragée par le G20, Rio + 20, l'Assemblée générale des Nations Unies et de l'Assemblée des parlementaires francophones. (En savoir plus : http://www.fao.org/nr/tenure/voluntary-‐guidelines/fr/). Quelques cas pratiques :
-‐ Des initiatives telles que Terre de Liens (FR) ou encore National Trust (UK) qui permettent d’acquérir des terres en “bien commun”, confiées à des agriculteurs pratiquant une agriculture écologique et ancrée au territoire, doivent être soutenues. Cependant, les prix élevés des terres limitent l’ampleur de ces initiatives.
-‐ Le Réseau catalan “Land stewardship” (ES) développe un système de contrats volontaires avec les propriétaires pour promouvoir la gestion écologique de leur terre.
-‐ Les “land trusts” du Vermont (USA) obtiennent par don ou achat, des “easements”, c’est à dire des documents fonciers légalisés garantissant la protection des terres et de la nature dans le cadre agricole.
En savoir plus : http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/acc%C3%A8s-‐%C3%A0-‐la-‐terre-‐en-‐europe-‐quelles-‐possibilit%C3%A9s-‐quelles-‐barri%C3%A8res.aspx Economie & Finance : Que peuvent y faire les entrepreneurs ruraux ? Par Bernard Liétaer
Bernard Lietaer, expert international dans la création et la mise en oeuvre de systèmes monétaires, il est un des fondateurs de l’Ecu, la monnaie unique européenne qui a donné naissance à l’Euro. Professeur universitaire et chercheur notamment à Berkeley ou Moscou, il est l’auteur de nombreux livres et articles dont Rethinking Money (2013), Au Coeur de la Monnaie (2011), The Future of Money : creating new wealth, work and a wiser world (1999) traduit en 18 langues. Ses publications sont disponibles sur www.lietaer.com.
“La diversité est peut-‐être moins efficace mais bien plus résiliente”. On parle souvent de la fonction de la monnaie, de ce que fait la monnaie mais pas de ce qu’est la monnaie. Aujourd’hui, la monnaie européenne principale est l’euro, créée à 95% par les emprunts réalisés auprès des banques. Cette monnaie est bien connue de tous et monopolise le système financier. Depuis 1970, 425 crises systémiques ont eu lieu : crashs bancaires, crises monétaires, crises de dettes souveraines, et le système monétaire unique ne semble pas y apporter de solution. Parallèlement à cela, un phénomène moins connu du grand public : plus de 5000 monnaies complémentaires de nature sociale se cotoyaient dans le monde en 2005 (contre 2 en 1984) permettant aux citoyens de continuer à échanger des services et des biens. En voici le constat : l’efficience et la résilience d’un système financier dépendent avant tout de 2 variables structurelles du réseau : la diversité et l’interconnectivité.
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Cette diversité est bien représentée à travers les monnaies sociales créées à travers le monde : -‐ En Allemagne, on dénombre 64 systèmes monétaires régionaux parallèles à l’euro dont le Regio; -‐ Le Time dollar (USA) : un crédit temps mutuel qui se différencie du troc car l’unité temps peut être
utilisée comme une monnaie; -‐ 86 systèmes monétaires opérationnels servent à contrecarrer le vieillissement de la population par
l’échange de services (besoins en soins médicaux, préparation de nourriture, etc.). Au Japon, un système de carte à puce a été mis en place -‐ 1/3 des habitants de la ville de 700 000 habitants y participe.
-‐ Une ville a mis en place un système monétaire permettant de louer des terres cultivables à la ville, d’acheter des légumes issus de ces terres, etc. Le seul moyen de se procurer cette monnaie? Effectuer des services d’intérêt public pour la ville! Le taux de volontaires à ces tâches a battu les records.
Ces monnaies sociales créent un lien et un capital social mais ne sont sans doute pas l’unique solution à la crise. Elles permettent néanmoins d’entrouvrir des portes, d’adoucir les effets de la crise et de répondre à une problématique sociale. Mais quel est le lien entre ces systèmes monétaires et le petit entrepreneur rural? Le milieu rural est principalement peuplé de petites et moyennes entreprises (PME), le “terreau fertile” de l’économie, créatrices de nombreux emplois. Cependant, la crise économique actuelle ne les favorise pas, notamment face aux grosses entreprises qui fixent des conditions d’achat et de vente défavorables. Sans aides des banques, ces petites entreprises rencontrent alors des difficultés à maintenir leur “cashflow” et exercer leurs activités. Pour répondre à ces constats, en 1984, la Suisse a créé la WIR Bank qui fonctionne avec 2 monnaies : le WIR et le franc suisse, le WIR n’étant pas convertible en franc suisse. Ce mécanisme a été lancé par 17 PME qui ont créé elles-‐mêmes leur monnaie. Les résultats sont probants et ce mécanisme est très certainement le secret de la stabilité de la monnaie suisse. Il existe aujourd’hui une amélioration du système WIR : le C3 (Commercial Credit Circuit). Implanté au Brésil et en Uruguay, c’est un système business-‐to-‐business qui fonctionne sous forme de réseau commercial. Ce système est innovant par rapport au WIR car le C3 est convertible à la demande en monnaie nationale. Ce système fonctionne en 3 étapes :
1. Une petite entreprise s’assure auprès d’un organisme assureur pour garantir le paiement d’une facture liée à un service/marchandise fourni à une grande entreprise. Cette assurance a un faible coût (1% de la somme de la transaction en Uruguay) et permet à la petite entreprise d’accéder immédiatement au montant de la facture en C3.
2. Elle crée alors un circuit de crédit commercial. Elle peut ensuite redistribuer les C3 à ses fournisseurs, s’ils souhaitent entrer dans le circuit (sinon ils attendent que l’entreprises perçoivent des euros). Ce fournisseur a ensuite 2 options : soit il se tourne vers un autre acteur du réseau C3, soit il sort du circuit et convertit les C3 en monnaie nationale auprès d’une banque. Ce système permet d’éviter tous les frais liés aux intérêts et aux coûts bancaires.
3. Lorsque la grande entreprise paie sa facture, elle paie en euro. C’est ce qui permet de sortir du système en évitant les coûts liés aux intérêts puisque les euros sont déjà là. Grâce à ce système, la petite entreprise évite les problème de cashflow et bénéficie de l’assurance que la grosse entreprise payera sa facture (si elle ne le fait pas l’organisme assureur paie la facture et poursuit la grande entreprise).
Ce système est actuellement utilisé au Brésil et en Uruguay et bientôt dans d’autres pays d’Amérique Latine. Nous vivons actuellement dans une société patriarcale où la tendance est à la monnaie monopole : compétitive et centralisée, ayant des conséquences négatives dans notre société (concentration des richesses, crises financières, non durabilité,…) mais également positive comme la révolution industrielle. Certaines sociétés fonctionnent pourtant différemment et cela depuis de nombreux siècles. Notamment les sociétés matrifocales (Egypte dynastique, Moyen Age Central) ont mis en place des systèmes parallèles qui allient collaboration au niveau local et compétition à plus grande échelle. Les résultats sont plutôt convaincants : stabilité économique pendant des siècles, bien-‐être social, qualité de vie, durabilité, communautés,… Cette intervention s’est donc attachée à mettre en évidence cet adage bien connu et particulièrement en milieu rural : “La diversité est peut-‐être moins efficace mais bien plus résiliente”. En savoir plus : http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/economie-‐finance-‐que-‐peuvent-‐faire-‐les-‐agriculteurs-‐.aspx
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Crowd Equity Funding et développement territorial Par Jorgen Andersson
Jörgen Andersson, agriculteur suédois dévoué au développement durable, il est le fondateur de l’association économique Fjällbete qui permet à ses 150 membres issus de la filière agricole de collaborer et de promouvoir l’«esprit d’entreprise communautaire» à travers un fond de financement citoyen, le Crowd Equity Fund.
“Faire le choix d’être influent par la participation, pour soi, pour sa famille, pour la communauté, c’est prendre ses responsabilités”. En Suède, dans la région de Jörgen Andersson, essentiellement herbagère et dédiée à la production laitière, on a observé un déclin important de l’agriculture avec une diminution significative du nombre d’agriculteurs et du nombre d’exploitations. A contrario, il faut remarquer que l’activité touristique s’est fortement développée. Face à ce constat, réalisé il y a une quinzaine d’années, les agriculteurs ont souhaité s’interroger sur le développement des circuits courts et notament la promotion des produits locaux. Ensemble les agriculteurs sont entrés en contact avec les éleveurs de rennes, les hôtels, les restaurants, les magasins de proximité, les écoles, etc. et ont fondé en 2001 Fjällbete, une association économique ayant le statut de coopérative. Aujourd’hui cette coopérative compte 150 partenaires. Ce n’est ni une coopérative de producteurs, ni une coopérative de consommateurs, mais une coopérative qui sert à gérer un bien commun, à savoir le territoire. Ainsi, le touriste qui séjourne dans un hôtel partenaire, sait que le plat qui lui est servi à table est composé de produits locaux. Chaque partenaire partage la responsabilité commune de la promotion du territoire et de sa production. L’idée est donc bien de (re)connecter la production à la consommation. D’un point de vue financier, la coopérative fonctionne grâce au sytème innovant de “Crowd Equity Funding”, système de financement citoyen local, appelé “Lokalkapital” et créé par Leo Padazakos. Pour illustrer ce système, imaginons une pyramide qui représente l’attitude individuelle dans le choix d’être influent ou de s’inscrire dans un système participatif. La base de la pyramide équivaut au niveau 0 et la pointe constitue le niveau 100. Une personne qui se situe au niveau 0 est totalement dépendante des aléas de la vie et ne prend aucune responsabilité. Au contraire, une personne au niveau 100 pense qu’il n’y a rien sur terre qu’elle ne puisse influencer et assume pleinement les responsabilités. Attention, il s’agit bien d’une attitude dans les choix opérés au quotidien. Les suédois en moyenne se situent eux-‐même au niveau 25 sur cette échelle. Le “Crowd Equity Funding” repose donc sur un changement d’attitude qui amène le citoyen à être responsable et acteur de l’activité économique locale, à être conscient des ressources locales, à soutenir l’entrepreunariat et à investir dans des projets auxquels il croit. C’est donc le public qui choisit en quelque sorte quel sera le développement de son territoire, par les choix d’investissement qu’il réalise. C’est une forme participative intéressante de développement territorial durable pour le futur, dont chacun est partie prenante et qui repose sur la prise de responsabilité de chacun.
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2.3. Questions/réponses ou remarques de la salle
“Quels outils financiers mettre en place pour dynamiser l’économie locale?” Nous avons besoin d’une monnaie régionale qui soit développée en parallèle de l’euro. Une monnaie alternative est un véritable cheval de Troie à introduire dans le système économique actuel. Citons également le grand intérêt que représente un outil comme internet qui permet des opportunités grandissantes de crowdfunding. En parallèle il convient de faire évoluer la politique agricole. “Le développement rural compte trop de grands fronts et peu de grandes mains. Il n’y pas beaucoup de volontaires pour travailler la terre. Comment redonner le goût de la vie et du travail en milieu rural ?” Il faut communiquer sur les conséquences d’une politique sans jeunes agriculteurs, ce que sera l’avenir sans jeunes agriculteurs : un avenir fait de fermes industrielles. Changer les mentalités en commençant par les jeunes, qui actuellement ne sont pas vraiment optimistes. Un petit résultat, même si c’est une goutte dans l’océan, est toujours positif. Toutes les initiatives locales doivent s’organiser pour être prises au sérieux à un niveau national ou européen. Il faut influer sur les mentalités en s’appuyant sur l’éducation. Pourquoi ne pas mettre des poulaillers dans les écoles par exemple ?
“Comment inclure les jeunes?” Il faut utiliser des supports actuels comme internet : c’est un outil clé ! Une autre piste serait d’inclure les jeunes dans les processus décisionnels : un des problèmes actuels réside dans la grande distance de mentalité entre ceux qui prennent les décisions et ceux qui les mettent en oeuvre ou les subissent, mais il s’agit également d’une distance géographique. Ce type de fonctionnement a des conséquences catastrophiques… Le grand espoir qui existe face à ce problème réside dans le fait que le consommateur est de plus demandeur d’être en contact avec le producteur local. De ce fait le futur de l’agriculture est un futur où le producteur est en contact avec le consommateur et internet est l’un des outils essentiels pour y parvenir.
“ Quid du foncier et des outils à mettre en place ? Existe-‐t-‐il des exemples concrets d’outils mis en place via les directives volontaires pour la gouvernance foncière adoptées par les Nations Unies par (voluntary guidelines) ?” La FAO apporte son soutien aux gouvernements qui souhaitent mettre ces directives en place. Certains sont critiques face à ces directives dans le sens où elles sont difficiles à instaurer dans des régimes où règnent la corruption et les phénomènes d’accaparement de terres, notamment en Afrique : comment pousser ces états à accepter ces directives volontaires ? Un des arguments de Access to land, est de dire que tous les états ont un représentant dans la Commission de Sécurité Alimentaire (Food Security Commission) et qu’ils ont tous voté pour ces directives volontaires. Par conséquent c’est les mettre face à leurs responsabilités que de leur demander de réfléchir à la manière de traduire ces directives de façon pratique sur le terrain. Les directives volontaires peuvent donc être une bonne façon d’entrer dans les grandes instances européennes, comme le Parlement, avec la question des problématiques foncières. Il y a d’ailleurs un projet de pétition avec Via Campesina qui sera présentée devant le Parlement européen pour forcer à débattre des questions foncières.
“Il est injuste de dire que les jeunes wallons ne sont plus intéressés dans l’agriculture. C’est tout à fait l’opposé. L’agriculture wallonne a été totalement abandonnée depuis 2 ou 3 générations et les jeunes ne méritent pas qu’on dise qu’ils ne sont plus intéressés. Ils sont intéressés. Nous avons encore des jeunes mais les terres se vendent à un prix terrible ! On nous parle d’une banque foncière comme solution, mais encore faut-‐il que ce projet se concrétise. ” “La Suède est un pays pionnier en matière d’éducation à la consommation locale et de mise en place d’outils législatifs ou soutiens politiques comme le mouvement Food Nation : existe-‐il en des initiatives ou des bonnes pratiques qui pourraient inspirer d’autres pays en Europe ?” Le système d’éducation suédois est relativement centralisé, mais il existe une forme traditionnelle d’éducation, constituée de groupes d’étude, qui peut être pointé comme une bonne pratique : ces groupes
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d’étude privilégient le “bien vivre ensemble” et l’alimentation locale. Ce système permet aux gens d’être en contact avec le producteur et la production. “ Est-‐ce qu’on pourrait travailler à la création d’un fonds d’investissement pour créer une monnaie locale qui servirait à acheter des terres ?” Au niveau mondial, le seul exemple actuel qui peut être cité, c’est le cas Suisse (avec un volume de plusieurs milliards d’euros par an et une existence de plus de 80 ans). La faisabilité d’un tel système est donc prouvée ! C’est l’idée d’une banque à double monnaie, qui permet ça : avec une seule hypothèque on travaille sur les deux monnaies. Actuellement le gouvernement brésilien est en train de financer le lancement de 200 banques à double monnaie. En Europe nous sommes des enfants de choeur comparativement au Japon ou au Brésil : on confond actuellement monnaie complémentaire avec monnaie locale, qu’on peut encourager à titre social mais qui n’ont pas la capacité de faire face à des problèmes économiques réels. “Est-‐ce que le crowdfunding se résume à un déplacement des fonds habituellement débloqués par les donateurs pour les projets sociaux, ou bien est-‐ce que le crowdfunding constitue des nouveaux fonds qui viennent amplifier l’assiette pour les types de projets qui nous ont été présentés ?” Les personnes qui investissent dans le crowdfunding n’auraient pas forcément investi autrement : le point fort de ce système de financement est qu’il fait appel à la responsabilité des gens. Les gens se sentent responsabilisés par cette démarche. Le crowfunding a permis à Terre-‐de-‐Lien de réunir 33 millions d’euros en 5 ans : c’est un type de financement/investissement qui intéresse les gens (notamment parce qu’il est nouveau) et qui permet de réunir beaucoup d’argent en peu de temps. Il est d’autant plus efficace qu’il s’appuye sur internet. Cependant c’est un phénomène actuel, qui a ses limites. “Le crowdfunding pour mobiliser des finances, l’achat de terres par la communauté, la création de monnaies locales, est-‐ce que ce ne sont pas des petits outils citoyens un peu faibles par rapport aux grandes décisions qui sont très éloignées de cette base démocratique (exemple du marché unique en cours de négociation avec les USA) ? Que mettre en oeuvre pour orienter la politique ?“ Effectivement les rapports de force sont très inégaux et ne laissent pas beaucoup de place à l’optimiste. “L’appât du gain” (power of greed) est immense ! Mais quand même, des petits changements peuvent entraîner d’autres changements plus importants : par exemple les idées de Terre-‐en-‐vue font maintenant écho au Ministère, donc même un petit résultat fait qu’on obtient de l’attention. L’important c’est de s’organiser parce que si les initiatives ne s’organisent pas entre elles, elles perdent de leur force et ne sont pas prises au sérieux dans les sphères politiques. Il faut se rassembler au niveau national et supra-‐national. “Nous n’avons pas parlé des prix des productions agricoles, or c’est sans doute là que l’influence du système global avec ses subventions notamment, trouve son point d’action le plus fort pour opprimer la petite agriculture. Les prix des denrées alimentaires sont dopés vers le bas et inclusent les subventions. Les gros agriculteurs travaillent quasiment à prix coûtants. Les prix du marché rendent difficile une agriculture plus proche des gens. Que peut-‐on faire ?” Les prix agricoles sont très bas. L’agriculture est une monnaie d’échange permanente dans les transactions mondiales pour avoir accès à des parties de l’économie beaucoup plus rémunératrices. Il faut changer cela mais c’est en travaillant à la base et en espérant que les gens se réveillent ! Tant que la société ne se dotera pas d’un marché économique démocratique, elle sera en danger. Chaque producteur devrait pouvoir payer ses propres coûts quelle que ce soit la production : en internalisant les coûts, on obtiendrait un prix de vente qui reflète le coût de production (incluant les coûts environnementaux, sociaux, etc). Le producteur ne devrait plus reporter les coûts sur les générations futures. Le plus important est d’entamer un vrai dialogue avec ceux qui décident et mettent en place le marché global.
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3. Les quatre grands thèmes au travers de quatre approches transversales
3.1. Le soutien à l’entrepreneur rural
3.1.1. Les réflexions du groupe
Prenons un entrepreneur rural en devenir, un candidat à la création ou au développement d’une activité existante en milieu rural. Comme premier point de départ, les participants à l’atelier déterminent ses principales caractéristiques : homme ou femme, il est installé en zone rurale. Celle-‐ci aura une influence sur le développement de son activité en fonction de sa situation géographique, qu’elle soit plus ou moins éloignée des pôles urbains ou de vie. Il a choisi de développer son activité à la campagne car il cherche à allier travail et qualité de vie. On le voit sensible à mener son projet en respectant des valeurs de vie comme la proximité de la nature et des gens, l’authenticité, une mobilité raisonnée (réduire les déplacements quotidiens vers la ville). Il veut appuyer son développement sur les ressources locales. Il est prêt à déployer de nouveaux modèles de management de son activité. Dans certains cas, le candidat entrepreneur a déjà eu une vie professionnelle ailleurs, comme employé,… et il veut ici développer ses compétences au service de son propre projet. On le sent également autonome, prêt à se battre contre toutes les contraintes et très ouvert sur le monde.
Comme second point de départ, les participants se mettent dans la peau de notre entrepreneur et déterminent les grandes questions auxquelles il doit faire face :
SUPPORT A L’INNOVATION -‐ De quel support puis-‐je bénéficier ? Comment puis-‐je innover au sein de ma petite société ? Comment financer le risque ou en tout cas les parties plus risquées de mon activité ? Comment obtenir des financements pour l’innovation ?
COLLABORATIONS – Est-‐il possible de tester avant de commencer ? Sous quel statut ? Comment s’y retrouver dans tous les organismes qui soutiennent les indépendants et faire face à la complexité administrative ?
FINANCES – Comment financer mon projet ? Comment mobiliser l’épargne locale ? Comment serais-‐je perçu par mon entourage si je lance une demande de crowdfunding… le principe n’est pas fort répandu chez nous ? Comment convaincre, changer les habitudes ?
ACCES A LA TERRE – Quels sont les moyens collectifs pour accéder au foncier ? Quelles aides publiques ? La propriété collective du foncier est-‐elle envisageable, possible ?
Sensible aux questions du foncier et au maintien d’agriculteurs et d’artisans en zone rurale, le groupe se demande également comment protéger les terres de qualité de la spéculation et de l’agriculture industrielle, comment réguler le prix de la terre. Illustrés par les initiatives présentées ci-‐après, les principaux points d’attention relevés par le groupe sont :
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a) En matière de support à l’innovation : le projet ZIM finance l’innovation et les risques qu’elle
comporte, met en lien les entreprises et les chercheurs via des événements « pitch ». C’est l’administration qui suit directement les projets et c’est considéré comme un plus. Le groupe pointe la nécessité de mettre en place des systèmes de soutien flexibles et rapides qui évitent de décourager les entrepreneurs à entrer dans une démarche d’innovation. Les principaux facteurs clés de réussite sont le financement, le conseil et l’insertion des porteurs de projets dans une dynamique de coopération avec d’autres pays. Les « Elevator Pitch Events » sont également intéressantes : il s’agit de soirées lors desquelles des starters viennent présenter leurs projets à d’autres. Ce sont des temps forts de networking et recherche de partenaires pour de la coopération.
Le soutien à l’innovation en Wallonie Le Ministre en charge des PME a lancé en 2011 une dynamique de renforcement de la cohérence de la politique PME en Wallonie au travers d’un Small Business Act (SBA) wallon, déclinaison régionale des recommandations du « Small Business Act pour l’Europe » de 2008. Cette initiative fut lancée en étroite concertation avec les partenaires sociaux et les opérateurs de terrain ainsi qu’après consultation de responsables de PME. Le SBA européen comporte 10 principes qui sont déclinés en actions à mettre en œuvre par la Commission européenne et les Etats membres. Dans sa Communication, la Commission européenne appelait à une mise en œuvre accrue du SBA et à la désignation des Envoyés PME (SME Envoys) afin de stimuler la mise en œuvre du SBA. Concrètement, au niveau wallon, 4 thématiques furent jugées prioritaires afin de renforcer les outils en faveur des PME :
-‐ L’entrepreneuriat -‐ L’internationalisation -‐ Le financement -‐ L’innovation
Depuis, le gouvernement wallon lance chaque année plusieurs actions ciblées afin de renforcer la mise en œuvre du SBA en Wallonie. C’est le cas de la création du Parlement des PME wallonnes. Le Parlement des PME est un lieu d'expression et de dialogue entre les entreprises. Quatre commissions d'une quinzaine d'entreprises chacune seront présidées par un chef d'entreprise wallon et aborderont une des quatre thématiques suivantes: l'entrepreunariat, l'accès aux financements, l'innovation et l'internationalisation. Leur rôle consistera à débattre des propositions sur la table et à identifier les chantiers prioritaires. En savoir plus : http://economiewallonie.be/content/small-‐business-‐act-‐en-‐wallonie#a2H06OWoCsfxZrQT.99 Des outils de financement de l’innovation et du risque existent. C’est le cas de la SOCAMUT qui offre aux banques une garantie de 80%. La SOCAMUT a pour but de favoriser l’accès aux crédits d’investissement et de fonds de roulement pour les PME et TPE qui ne disposent pas des garanties exigées par les dispensateurs de crédit. En savoir plus : http://www.socamut.be
b) En matière de collaboration interentreprises : les éléments clés de réussite sont la promotion large de l’entrepreneuriat, l’information sur les opportunités d’affaires et les marchés, la possibilité de tester son activité en couveuse ainsi que l’accès facilité à un centre de ressources et à des conseils personnalisés. Des ingrédients que l’on retrouve dans le projet portugais CRER présenté ci-‐après.
c) En matière de financement de projet : le crowdfunding présenté par Jörgen Andersson mobilise l’épargne locale en utilisant largement une plateforme Internet. Les principaux avantages du système sont : le pouvoir décisionnel aux mains des citoyens, le retour sur investissement, la création d’un réseau d’entreprises financées qui développent entre elles des échanges de biens et de services. A la question de savoir comment se fait l’évaluation d’un projet qui est peut-‐être super mais pas viable, Jörgen répond « Si les financeurs sont convaincus, on avance ! ». Simple et pragmatique. Les éléments clés de réussite sont : le changement de mentalité et la transparence.
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d) En matière d’accès à la terre : l’expérience écossaise décrit les conditions nécessaires pour mener un projet collectif de préemption de terres ou de bâtiments à destination de la communauté (à condition d’avoir l’accord du propriétaire). La première étape importante est la constitution d’une communauté d’intérêt : décision spontanée de se considérer comme une communauté et création d’un statut juridique légal pour la gestion et les responsabilités. Elle s’investit en donnant des idées d’utilisation du bien, en assurant une sécurité collective pour le devenir du bien en question, en créant une « community company ». La deuxième étape consiste à rentrer une demande de financement dans le « Scottish Land Fund ». Ils gèrent le bien en coopérative. Les fonds collectés par la coopérative sont réinvestis dans des projets à dimension sociale, par exemple.
Le groupe se penche plus précisément sur l’accès à la terre. Parmi les recommandations émises, voici les principales :
Au niveau aménagement du territoire, la dimension de préservation des terres pour une agriculture de qualité pourrait être inscrite dans un plan de secteur revu et également comme un principe de valorisation des SAR.
Les outils à développer sont : o le droit de préemption pour le maintien d’une agriculture de qualité. o un droit d’usage, d’exploitation sur des terres publiques réservées à une agriculture familiale,
respectueuse de l’environnement ou à des jeunes agriculteurs. o une simplification des droits de succession du patrimoine foncier quand il n’y a pas de
repreneur dans la famille. o la mobilisation des essarts communaux pour des projets.
Au plan fiscal, les mesures à prendre seraient : o Des mesures fiscales en faveur de l’agriculture durable (ex : exonération de bail). o Lier la fiscalité à la destination de la terre et donner des incitants / exonérations en cas
d’utilisation durable (biodiversité, local,…).
3.1.2. Les expériences présentées
A/ Mobilisation de l’épargne locale au service du développement communautaire Par Jörgen Andersson, Are Lokalkapital AB, Crowd Equity Funding (Suède)
Plateforme de Crowd Equity Funding mise en place dans la région de Are (nord de la Suède). Il s’agit d’un modèle de financement participatif utilisant internet et permettant de mobilisation l’épargne locale dans le but de soutenir le développement local et répondre aux besoins de financements des entrepreneurs locaux. Le projet est porté par un collectif de 36 personnes habitant la région de Åre. Contact : Jörgen Andersson -‐ jorgen@fjallbete.nu Site web : https://www.lokalkapital.se/are/hem
« Nous sommes acteurs de l’économie locale. L’enjeu pour chacun est de devenir un acteur économique responsable (épargne, consommation, etc.) »
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Fonctionnement de la plateforme
La plateforme de Crowd Equity Funding Åre local Kapital fonctionne comme une société d’investissement locale. 1. Investir avec le cœur et le cerveau. Un entrepreneur qui souhaite voir soutenu/financé un de ses projets par le grand public (Crowd) peut présenter ce dernier auprès de la plateforme. Les citoyens promoteurs de cette plateforme (mini-‐crowd) analyse le projet, sa qualité, viabilité et l’intérêt qu’il représente pour la communauté. Après analyse et approbation de la plateforme, chaque projet présenté pour financement (vidéo, fiche technique, etc.) dispose sur le site web de son espace de présentation et d'un compteur qui comptabilise les moyens déjà été investis à ce jour sur ce projet et combien de jours restent avant la fin de la campagne de collecte (30 à 60 jours). La plateforme web permet donc au promoteur d’un projet économique de faire connaître son projet et à toute personne qui souhaite investir dans l’économie locale, moyennant enregistrement d’un compte propre, d’identifier des investissements potentiels et de les soutenir financièrement (dons et/ou investissements). La décision finale de soutenir ou non tel ou tel projet est collective (Crowd). 2. Investissement dans les entreprises locales Une fois l’argent nécessaire récolté, la plateforme investit dans le projet en son nom propre, en tant que détenteur des fonds collectés, et délivre à chaque investisseur individuel un certificat de participation. La plateforme fournit aux investisseurs des informations sur la façon dont ceux-‐ci peuvent éventuellement collaborer avec l’entrepreneur ainsi que les avantages liés à l’investissement et dont l’investisseur peut bénéficier (avantages en nature, prestations, rabais, etc.) en attendant le remboursement de son investissement. Si un candidat entrepreneur n’a pas réussi à collecter le montant minimum nécessaire à la mise en ouvre de son projet dans les limites de la campagne de collecte, l’argent est retourné automatiquement à l’investisseur potentiel. 3. Remboursement de l’investissement Une fois que l'entreprise soutenue démarre ses activités, elle est susceptible de fournir aux investisseurs des avantages en nature. Dès qu’elle fait du profit, la plateforme obtient des dividendes qui seront alors utilisés par cette dernière pour rembourser les fonds investis par chaque investisseur, additionné du rendement promis. Le rythme de remboursement des fonds investis par chaque investisseur se fait selon le niveau de profit de l’activité soutenue. Tout cela est convenu en étroite collaboration entre la société émettrice et la plateforme avant que l’appel à investissement ne soit communiqué aux investisseurs potentiels via la plateforme web. C’est l’investisseur individuel qui supporte le risque d’une faillite de l’entreprise soutenue. Les services de la plateforme seront eux facturés à l'entreprise sous la forme d'une commission prélevée sur les fonds levés. La plateforme de Crowd Equity Funding peut également, si cette clause figure dans le contrat avec l’entreprise soutenue, vendre sa participation dans la société émettrice. Dans ce cas, ce qui restait
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des investissements à rembourser et le rendement promis sont versées aux investisseurs anticipativement.
Première réalisation : financement d’une laiterie à Åre
Facteurs de succès : proximité, dimension locale, transparence du dispositif
Conclusions : le système de crowdfunding permet à chacun, entrepreneur ou citoyen, de se
réapproprier une partie de la dynamique économique locale : l’entrepreneur n’est pas une unité isolée, mais un des éléments composants le système économique local. Il entre en interaction avec les acteurs du territoire, fait connaître son projet et dispose d’un accompagnement permettant de garantir sa mise en œuvre. Le citoyen investisseur se responsabilise lui en regard de l’utilisation de son épargne.
En savoir plus : http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/lokalkapital.aspx
B/ Innovation -‐ Programme public de financement de projets entrepreneuriaux innovants Par Felix Richter, AiF Projekt GmbH (Allemagne)
Programme central d'innovation pour les PME (Zentrales Innovationsprogramm Mielstand -‐ ZIM) Programme public allemand (fédéral) de financement de projets entrepreneuriaux innovants. Ce programme est destiné aux entreprises et aux établissements de recherche liés aux entreprises. Il a pour objet de soutenir les entreprises dans leurs efforts de recherche et d'innovation afin de développer de nouveaux produits, procédés et services. Site web : http://www.zim-‐bmwi.de
« Un programme de soutien à l’innovation ne doit pas rechercher l’excellence à tout prix mais être avant tout au service des entreprises, et répondre à leur véritables besoins »
Le programme ZIM mis en œuvre par le Ministère fédéral des affaires économiques et des technologies est composé de deux axes principaux :
o Un premier axe (ZIM-‐SOLO) destiné à soutenir des projets de R & D menés par une seule entreprise (les «projets individuels») mettant l'accent sur le développement de produits innovants, les processus ou techniques et des services sans limite à une technologie particulière ou branche d’activité.
o Un deuxième axe (ZIM-‐KOOP) est dédié aux projets de coopération et de mise en réseau d’entreprises à travers le soutien au développement ou au renforcement des capacités d'innovation internes des entreprises.
o le programme ZIM actuel est le résultat d’évolution successives du programme « Research Cooperation for SME (FOKO) » lancé en 1993 par le Ministère fédéral des sciences et de l’éducation Il est opérationnel dans sa forme actuelle depuis 2008 et devrait prendre fin en 2014. Montant dépensé à ce jour : 1.937 millions d’euros.
Caractéristiques principales du programme :
o financement de projet de recherche au sein des PME ; o orienté vers les besoins des PME ;
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o ouvert à toutes les technologies et les secteurs ; o permet une soumission directe de dossiers de candidature et une administration rapide de
ces derniers ; o doté d’un processus d'approbation rapide ; o permet plusieurs demandes de financement pour les solutions de financement précis ; o permet une soumission de plusieurs dossiers de candidature en parallèle.
Exigences concernant les projets candidats :
o doivent concerner des nouveaux produits, procédés ou services techniques, qui seront significativement supérieurs à ceux existants ;
o doivent être orientés vers l' « état de l'art international » et impliquent un risque technique conséquent ;
o doivent entrer dans un nouveau domaine technologique ou une nouvelle combinaison des différentes technologies existantes ;
o ne peuvent pas être réalisés, ou avec un retard important, sans financement ; o doivent représenter des opportunités de marché et de nouveaux emplois.
Coûts éligibles :
o Coûts directs de personnel. Base : Salaires bruts, max. 80 000 € par personne et par an o Contrats avec des tiers : jusqu'à 25% des frais de personnel directs o Frais divers : Forfaitaire supplément, liés aux frais de personnel directs :
§ pour les entreprises jusqu'à 100% (jusqu'à 10 employés : 90%) § aux organismes de recherche de 75%
Activités soutenues par le programme :
o Projets individuels : o Soutien financier à des projets individuels de R&D au sein d’une entreprise (EP) o Soutien financement d’une entreprise pour accompagnement et consultance en
innovation (DL) o Projets de coopération et mise en réseau :
o Financement de projet de coopération R&D entre au moins deux entreprises (KU) o Financement de projet de coopération R&D entre au moins une entreprise et un
établissement de recherche (KF) o Financement de projet de coopération R&D transversaux (domaines technologiques)
entre au moins quatre entreprises et au moins deux établissement de recherche (VP) o Projets d’entreprise R & D impliquant l'attribution d'un contrat de R & D
à un partenaire de recherche (KA) o Soutien financement de plusieurs entreprises pour accompagnement et consultance
en innovation (DL)
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Taux de cofinancement
Coûts admissibles au financement sont limitées à 350 000 € pour chaque entreprise Le financement est limité à 175 000 € pour les organismes de recherche. 1. Small enterprises : < 50 employés – CA annuel < 10 millions €
Medium-‐sized entreprises : < 250 employés – CA annuel < 50 millions € 2. Le financement supplémentaire pour des projets de coopération est décerné uniquement aux entreprises pour des projets KF et VP quand l'institut de recherche couvre 10% des coûts du projet à partir de leur revenus, en conformité avec le cadre communautaire pour l'état aides à la recherche, le développement et l'innovation. Si les entreprises se tournent baisse du financement supplémentaire pour des projets de coopération, l'institut de recherche reçoit 100% du taux de cofinancement, sinon il reçoit 90%. 3. Ce taux de cofinancement n'est garanti que si l'entreprise peut prouver qu’elle fournit des services de recherche industrielle. 4. Pour les projets de coopération en R & D menés par les entreprises qui travaillent avec des partenaires étrangers, le taux de cofinancement peut être augmenté de 5% en raison des coûts de transaction plus élevés.
Bilan actuel de ce programme démarré en 2008 :
o Chaque € investi dans le programme génère 12 € de CA dans les entreprises financées. o Par projet, 5 emplois sont créés et 10 sont sauvegardés. o Plus de 70% des dossiers présentés ont été financés. o Plus de 11.000 entreprises ont coopéré avec plus de 1.400 organismes de recherche. o Typologie des usagers du programme : SME. o Possibilités de travailler avec des partenaires à l’étranger.
Facteurs de succès :
o Le programme est « facile » : règles administratives simples et compréhensibles pour les entreprises. Contrôle light.
o Le programme est « ouvert » : pas de restriction de domaine, de secteur d’activité, de technologies.
o Le programme est « rapide » : instruction rapide (3 mois max.) des dossiers de candidatures.
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o Le programme est « fiable » : avoir suffisamment de moyens financiers pour répondre à la demande -‐ avoir les moyens de ses ambitions (budget).
o Le programme est « flexible » : management du programme être capable de travailler avec les entreprises pour finaliser leur dossier.
o Le programme est « utile » : orientée vers les besoins des PME. o Le programme est connu : site Web, relais à travers les organisations.
Conclusions : programme original de soutien à l’innovation pour les acteurs constituant l’essentiel
(TPE et PME) du tissu économique. En savoir plus : http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/central-‐innovation-‐programme-‐sme-‐%28zim%29-‐and-‐erasme.aspx
C/ Collaboration : Création d’entreprises en milieu rural -‐ Méthodologie, résultats et recommandations du projet CRER. Par Claudia Silva, ADRIMAG (Portugal)
Le projet CRER mis en œuvre entre 2005-‐2007 (IC Equal) dans le nord du Portugal (Montagnes magiques – 7 municipalités : Arouca, Castelo de Paiva, Castro Daire, Cinfães, São Pedro do Sul, Sever do Vouga, Vale de Cambra) a pour objet de soutenir la création d’entreprises en milieu rural selon une méthodologie éprouvée Contact : Cláudia Silva -‐ claudia@adrimag.com.pt Site web : www.crer.pt & www.facebook.com/crer.pt -‐ info@crer.pt
Carte d’identité du porteur de projet : Association ADRIMAG active depuis 1991 dans trois
domaines principaux du développement local : o Développement rural o Formation et éducation des adultes o Création d'entreprise et soutien à l'entrepreneuriat
Objectifs principaux du projet CRER : o Identification des opportunités de développement économique dans la zone d'intervention
de ADRIMAG, lié aux ressources et potentialités du territoire : le tourisme, l'agriculture et l'artisanat
o Promouvoir des projets et des initiatives pour la création d'entreprises, en fournissant un soutien, des conseils et de la formation pour les entrepreneurs potentiels, ainsi qu’en fournissant des ressources et des outils qui contribuent à une plus grande égalité des chances entre les hommes et les femmes et entre les zones rurales et urbaines
o Création d’une structure (centre de ressources) chargée de promouvoir l’entrepreneuriat à travers le test concret d’idées d'affaires dans la zone rurale, à travers l'adaptation et l'intégration de méthodologies et d’instruments développés à l'étranger.
Principaux résultats de ce projet: Formalisation d’une méthodologie CRER de soutien à la création d'entreprises et à l'esprit d'entreprise. Cette méthodologie est le résultat d’une synthèse de différentes méthodes partagées :
o Couveuses Méthodologie (France) o Boutiques Méthodologie Gestion de (France) o Couveuses d'Entreprise Méthodologie (Belgique) o Profil Entrepreneurial Skills -‐ Syntra Flandres (Belgique)
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Phases d’intervention : a) Informer et soutenir la création de l'esprit d'entreprise et les entreprises ; b) Favoriser la maturation et la finalisation des plans d'affaires ; c) Permettre l’essai, l’expérimentation d'idées d'affaires et la viabilité en amont de la création officielle de l'entreprise.
Etude de cas : création d’un journal régional : Discurso Directo Dissémination de la méthode notamment au Cap Vert Facteurs de succès : accompagnement individuel du porteur de projet et logique de couveuse
d’entreprise permettant au promoteur de tester son projet dans des conditions optimales et sécurisantes pour le porteur de projet avant de se lancer effectivement
Conclusions : Méthodologie formalisée intéressante à diffuser auprès des territoires ruraux et organismes d’accompagnement du développement économique local.
1 verbatim : parole d’acteur « Grâce CRER, j’ai pu caractériser la zone d'influence de mon entreprise, les concurrents, et ainsi de suite ... J'ai découvert les étapes qui m’ont permis de créer concrètement mon entreprise et mon rêve est devenu réalité! Grâce CRER, j'ai compris la dynamique entrepreneuriale. J'ai réalisé qu'il était possible d'avoir du succès sur les entreprises. Après tout, l'avenir ne dépend que de moi! »
En savoir plus : http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/creating-‐business-‐in-‐rural-‐areas.aspx
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D/ Accès à la terre -‐ Politique foncière en Ecosse : Fonds foncier et droits de préemption des communautés locales. Par Stephen Pathirana, Deputy Director, Scottish Government (Scotland)
Fonds foncier et droit de préemption des communautés rurales Contact : Community Right to Buy Branch, B1 Spur Saughton House, Broomhouse Drive, Edinburgh EH11 3XD crtb@scotland.gsi.gov.uk Site web : http://home.scotland.gov.uk « Community right to buy puts communities in control of local land and land assets which are important to their economic, social and environmental development »
Carte d’identité du projet/principales activités :
Initiée après les élections de 1997, la réforme agraire écossaise a débouché entre 2002 et 2004 sur l’adoption par le Parlement écossais de 6 lois importantes : abolition du régime féodal, droit foncier des exploitations agricoles, conditions d’accès à la propriété foncière et immobilière, droit foncier des communautés rurales et droit foncier des associations agricoles. A. Fonds foncier écossais Le fonds foncier écossais fournit un soutien public à l'acquisition de terrains par les acteurs ruraux. Le fonds foncier écossais appuie les différentes composantes des
communautés rurales dans l’acquisition, la gestion et le développement de l'espace rural. Le fonds (9 million £ pour la période 2012-‐2016) représente une nouvelle source de financement pour le développement communautaire en Ecosse rurale. L’objectif du Fonds est d’aider les communautés rurales à devenir plus résilientes et durables grâce à la propriété et la gestion de leur propre patrimoine foncier. Il fournit un soutien pratique et de financement pour permettre aux populations locales de travailler ensemble et développer leurs projets et leurs aspirations, mettre en place des structures et réaliser des projets de développement viables. B. Droit communautaire à acheter En substance, il s'agit d'un droit de préemption permettant aux communautés rurales écossaises (communautés locales et communautés d’intérêt – dimension collective au sens large) d’acheter des terres. Grace à cet outil législatif, les communautés rurales (territoires de moins de 10.000 habitants, soit 95% de la population écossaise concernée) peuvent enregistrer leur intérêt pour une bien foncier particulier (sol et ce qui se trouve dessus (bâtiments), lacs, ruisseaux, rivières, forêts, bâtiments désaffectés, etc. et disposer d’un droit de préemption permettant d’acheter cet bien quand celui-‐ci est mise en vente. Ce droit communautaire permet d’effectuer des achats fonciers dans un cadre légal précis (procédures administratives et des délais). Le Community right to buy (droit foncier communautaire) est un processus en deux étapes :
L'enregistrement pour une période de 5 ans renouvelable de l’intérêt d’une communauté pour un bien/une terre spécifique : il s'agit de l’identification par la communauté de la terre suscitant son intérêt, énonçant/justifiant les raisons de cet intérêt et précisant ce qu’elle souhaite en faire. Cet intérêt est enregistré avant approbation ministérielle. Une structure juridique spécifique doit être constituée afin de mener ultérieurement à bien le projet de valorisation du bien foncier enregistré;
Le droit d'acheter proprement dit. Cette deuxième étape a lieu lorsque le propriétaire annonce qu'il veut vendre le bien/terrain enregistré. C'est l'occasion pour la communauté de l’acquérir. Dans ce document qui accompagne la procédure, la communauté précise ses projets pour le bien acquis et assure l’engagement de la communauté.
Principes de base sous-‐jacents du droit foncier communautaire écossais :
Le « Community right to buy » reconnaît que la terre est un atout majeur pour les communautés rurales et que l'accès à celle-‐ci peut avoir un impact significatif sur le développement de ces communautés.
L’objectif primordial de la réforme agraire est d'éliminer les obstacles à la propriété foncière et au développement durable des communautés rurales qui en dépend.
le « Community right to buy » est un dispositif qui permet de garantir l'acquisition de la terre dans l'intérêt de la communauté (logique d’intérêt public).
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Réalisations concrètes -‐ statistiques Lorsque le projet de loi a été voté par le Parlement écossais, l’enregistrement de 25 inscriptions la première année était attendu. Le nombre d'intérêts enregistrés a été bien au-‐delà de ces estimations. A ce jour, 202 organismes communautaires ont été créés, 164 manifestations d’intérêts fonciers ont été enregistrées et 110 ont été approuvés au niveau ministériel. 16 se sont déjà traduites par l’acquisition effective du bien concerné. La gamme de projets concernés illustre les dimensions de durabilité sociale, économique et environnementale, ou une combinaison de ceux-‐ci telles qu’imaginer par le législateur :
Crossgates , Fife -‐ achat du bois " Taft " en mai 2005. Le terrain a été aménagé à des fins récréatives et d'agrément.
Assynt, Sutherland -‐ immobilier acheté juin 2005, à des fins d'amélioration de la biodiversité. Silverburn, Midlothian -‐ acquisition d'un réservoir d'eau désaffecté, propriété de Scottish Water en
octobre 2005. Converti en centre communautaire. Neilston, Renfrewshire – achat d’un bâtiment de la Bank of Scotland en Novembre 2006 pour
création de lieux d’accueil et d’espaces de bureau. Comrie, Perthshire -‐ acquisition d'un ancien camp de prisonniers de guerre en juillet 2007, pour
création de lieux d’accueil d’entreprises, création de lotissements et d’espaces récréatifs . Benbecula – achat des terres en mars 2010 pour création d’infrastructures sportives et de loisirs. Bute, Argyll et Bute, achat d’une parcelle dans la forêt de Rhubodach à des fins récréatives. Camuscross, île de Skye -‐ achat d’un réservoir d'eau désaffecté écossais pour création d’un projet
hydroélectrique . Catrine, Ayrshire -‐ achat d’une chapelle désaffectée en juin 2011 pour création d’un centre
communautaire et d’un lieu d'exposition. Machrihanish , Argyll et Bute -‐ achat d’une ancienne base aérienne en mai 2011 pour accueil
d’entreprises, création d’un aéroport et installations communautaires . Coigach, Rossshire -‐ Achat d’un ancien fumoir pour différentes utilisations : accueil d’entreprises et
d’espaces pour ateliers. Covesea , Lossiemouth -‐ Achat d’un phare pour création d’une plate-‐forme dédiée à la préservation
du patrimoine et à l'histoire locale. Isle of Jura – Achat du magasin du village de l'île -‐ Jura Magasins – afin de garantir la présence d’un
magasin sur l'île susceptible de fournir les services nécessaires à la communauté.
Facteurs de succès : implication des communautés, cadre juridique, soutien financier avec l’aide du fonds foncier, etc. Conclusions : Le « Community right to buy » associé au fonds foncier constitue un instrument puissant de gestion foncière au service des communautés rurales. Il permet la participation de la communauté à l'affectation des terres et assure les populations locales de ne pas être exclues des décisions qui affectent leur vie (Community Empowerment). Plusieurs aspects positifs en découlent : confiance accrue de la communauté en ses moyens d’action, renforcement de la cohésion de la communauté, amélioration des compétences et des connaissances, autonomisation, etc.). De façon décentralisée, les communautés sont partenaires des décisions concernant le foncier et son affectation. En savoir plus : http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/land-‐policy-‐in-‐scotland.aspx
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E/ Observatoire des tendances (Creative Wallonia) -‐ Veille prospective pour les entreprises, universités et acteurs économiques wallons. Par Oxana Rogozina, AWEX
L’observatoire des tendances est un dispositif de veille mis à disposition des acteurs économiques wallons dans le cadre de « Creative Wallonia », programme-‐cadre créé dans le contexte des Contrats d’Avenir et plans Marshall afin de soutenir la créativité en Wallonie. Il a pour objet de suivre/rechercher des tendances à l’étranger et à les réinjecter en Wallonie afin de renforcer la compétitivité et stimuler l’innovation au sein des entreprises wallonnes. Contact : Oxana Rogozina – o.rogozina@awex.be
« Innover… toujours innover! »
Comment ? Grace : o à la mobilisation du réseau international de l’Agence Wallonne aux Exportations et à
l’Investissement (AWEX) et de Wallonie Bruxelles International (WBI), soit les personnes en poste dans plus de 100 territoires, représentant les intérêts de la Wallonie à l’étranger ;
o à l’agence wallonne des télécommunications (AWT) ; o le réseau EASYNOVE, réseau d’innovation technologique wallon, piloté par l’Agence de
Stimulation Technologique (AST). Et grâce à de nombreuses collaborations avec des universités étrangères
Exemple de projet mené par l’Observatoire en matière numérisation et archivage numérique :
o Identification de la thématique à travailler (ici en collaboration avec le Cluster TWIST) o État des lieux en Wallonie : préoccupations des acteurs économiques du secteurs concernés,
technologies mises en œuvre, etc. o Transmission du dossier auprès des attachés wallons en poste à l’étranger afin qu’ils
identifient ce qui existe sur la thématique là où ils sont => veille commerciale et veille technologique réalisées à l’étranger par les attachés wallons : identification des opportunités commerciales et de partenariats et/ou les concurrents potentiels, etc.
o Diffusion du dossier de veille auprès des acteurs wallons o Analyse et exploitation des données récoltées o Vérification des orientations technologies développées en Belgique sur ce thème. Sont-‐elle en
phase avec les tendances au plan mondial, avec les besoins de la clientèle potentielle ?
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La veille développée par est une activité informationnelle continue, en grande partie itérative, visant à une surveillance active de l’environnement technologique, commercial, économique, … Elle a pour objectif d’observer, de repérer, de décrypter, d’anticiper. Elle permet une évolution, une adaptation des entreprises wallonnes et un partage des connaissances. Pistes/soutien à l’innovation pour les entreprises rurales :
o Réalité digitale => création de réseaux, création de communautés de partage et d’expertise, e-‐commerce via @wt et technofuturTIC
o Soutien à la consommation locale et les traditions : Formules « All in » pour la promotion du local, centre de référence des circuits courts (Agence de Stimulation Economique)
o Incubateurs et accélérateurs d’entreprises, bourses à l’entrepreneuriat, chèques technologiques
o Economie circulaire
Conclusions : l’observatoire des tendances mise en place dans le cadre de Creative Wallonia peut effectuer une surveillance active de l’environnement technologique, commercial, économique dans différents domaines spécifiques d’activité. Il permet la mise en réseau d’acteurs wallons concernés et favorise leur adaptation aux tendances actuelles et futures.
En savoir plus : http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/observatoire-‐des-‐tendances-‐(creative-‐wallonia).aspx
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3.2. Dispositifs de soutien public
3.2.1. Les expériences présentées A/ Rural’INOV (Portugal)
L'objectif global du projet RUR@L INOV -‐ Innovation dans les zones rurales est d’étudier l'innovation en cours d'élaboration et mise en œuvre par différents types d'organisations dans les zones rurales portugaises. Le projet vise à identifier et décrire les processus d'innovation et caractériser le profil des organisations innovantes et des autres acteurs, ainsi que l'environnement qui favorise cette dernière. E-‐mail: ruralinov.utad@gmail.com Site web : https://sites.google.com/site/inovaremmeiorural/ Les objectifs spécifiques de RUR@L projet INOV sont:
de contribuer à l'élaboration d'un cadre analytique souple permettant l'identification et la mesure de portée générale, à petite échelle et l'innovation non technologique ;
de caractériser les processus d'innovation et les profils des innovateurs dans les zones rurales portugaises ;
d’identifier les variables clés qui améliorent et entravent les processus d'innovation ; de développer un système d'indicateurs pour évaluer l'innovation et ses effets, à la fois interne et
externe (pour les organisations). RUR@L INOV est coordonné par l’UTAD (Université de Tras-‐os-‐Montes e Alto Douro) et développé en partenariat avec la DGMARC (Direção-‐Geral de Agricultura e Desenvolvimento Rural). Le projet est financé par le Programme du réseau rural national portugais (PRRN). L'approche méthodologique combine des techniques qualitatives et quantitatives. Elle s'appuie sur des groupes de discussion, l'apprentissage en ateliers, des études de cas et l’usage de questionnaires. Le projet a une approche interdisciplinaire et englobe la participation des acteurs de l'innovation afin d’identifier leur vision et leurs attentes.
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Durée du projet : Décembre 2011 -‐ Décembre 2013 Quelques caractéristiques de l’innovation dans les zones rurales portugaises :
Une partie substantielle de l'innovation en milieu rural portugais est invisible. Elle échappe actuellement aux dispositifs chargés d’identifier et de promouvoir l’innovation, d’autant plus qu'elle est mise en œuvre à petite échelle et selon une mode de faible intensité technologique
Cette innovation cachée est dévaluée et ignorée par des programmes d'innovation et les politiques en charge de l’innovation
Le manque ou l’absence de support pour l'innovation est lié à la diversité et la singularité des organisations innovantes et de leurs produits (ils sont difficiles à faire rentre dans le moule des dispositifs établis sur base de la taille de l’entreprise des aspects sectoriels ou géographiques)
L'innovation est une stratégie et/ou un outil pour surmonter les difficultés (le marché) et à résoudre les problèmes
Son efficacité est notamment liée à la qualification, à l'expérience à la capacité de recherche, de mobiliser et d'intégrer différents types de connaissances
Quelques enseignements tirés du projet: 1) L’éducation favorisant l’auto-‐apprentissage est à la base d’une communauté innovante 2) Les capacités d'apprentissage sont la clé pour mobiliser et intégrer les connaissances 3) La culture de l’innovation implique une nouvelle culture administrative :
Aptitude à identifier projet innovant / business Élaboration d’un cadre souple pour évaluer et soutenir des projets/business singuliers et différents Créer des lieux propices à la créativité (création d'activités et de produits)
4) Conception de régimes souples de soutien à la créativité : Afin d’assurer le financement de l’innovation (capital-‐risque) Par la mise en réseau (permet la diversité et la singularité) En renforçant l'innovation organisationnelle (nouveaux modèles d'affaires)
5) Nécessité de concevoir des dispositifs inclusifs de soutien de l’innovation qui permettent : de reconnaître des modèles d'innovation cachés de promouvoir l'innovation par incrémentations successives de soutenir l’innovation à petite échelle et à faible intensité technologique
6) Nécessité de concevoir des dispositifs intelligents de soutien à l’innovation qui permettent : de produire des effets à travers la production et la diffusion des compétences en matière d’innovation de produire des effets à travers la création et l'élargissement d'espaces d'opportunité pour des projet/business complémentaires/nouveaux
de produire des effets sur le territoire et l'image de la communauté et son estime de soi En savoir plus : http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/innovators-‐in-‐portuguese-‐rural-‐areas-‐lessons-‐on-‐how-‐to-‐enhance-‐innovation.aspx B/ Cluster Eco-‐construction
Le cluster est un rassemblement d’entreprises autour du thème de l’éco-‐construction (construction respectant l’environnement et celui des générations futures, tout en offrant un maximum de confort aux occupants). Les Clusters (8 en Wallonie) disposent d’une expertise technologique pointue de l’ensemble des secteurs qu’ils couvrent ; ils appliquent une approche bottom-‐up pour l’ensemble de leurs actions et orientations stratégiques ; ils utilisent une approche projet/marché et veillent à une
bonne adéquation entre les technologies/produits/services et les besoins du marché ; les Clusters travaillent à la mise en réseau de l’ensemble d’un secteur ; ils ont ainsi la capacité de mobiliser rapidement les PME pour répondre à des besoins identifiés et de favoriser une approche partenariale afin d’améliorer la compétitivité des acteurs wallons et de répondre aux grands enjeux de demain.
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Carte d’identité
Porteur: Le cluster Eco-‐construction est une asbl. Il réunit actuellement 192 membres et plusieurs dizaines d’autres entités sont candidates ou aspirants pour devenir membres.
Date : L’association a été crée en 2003. Localisation : Le Cluster concerne l’ensemble de la Wallonie. Son siège est basé Rue Henri Lecocq 47,
à 5000 Namur. Il est soutenu par le Centre Technologique de l’Université de Namur. Coordinateur : Hervé-‐Jacques POSKIN, Tél : 081/82 63 01, Portable : 0476 299 496 -‐ Email :
info@ecoconstruction.be. Site Web : http://clusters.wallonie.be/ecoconstruction-‐fr/ Principales activités Il existe 8 clusters reconnus en Wallonie qui assurent une mise en réseau de leurs membres (plus de 800 membres dont 80% sont des entreprises). Le volet innovation est important puisque en 2012, près de 40% des membres des Clusters étaient impliqués dans des projets innovants et collaboratifs. Un des rôles des clusters est de créer des partenariats de tous types, notamment des partenariats technologiques (R&D, PIT...), et jouent un rôle capital en Wallonie au niveau du lien entre la R&D (universités, centres de R&D,...) et le marché. Dans ce but, les clusters contribuent au montage de projets de R&D pour leurs membres et soutiennent le passage de l’état de prototype innovant à l’industrialisation et à la mise sur le marché (projets pilotes, démonstrateurs,...). Les activités des clusters concernent typiquement celles d’animateurs de réseau : conférences, séminaires, colloques ; annuaire et site web ; sensibilisation / formations ; voyages d’études / visites / accueil de délégation ; groupe de travail ; mise en contact « b to b » – présence sur salon ; veille technologique. Le Cluster éco-‐construction permet les bénéfices suivants : Au niveau économique : composer rapidement une offre complète en fédérant les compétences de chacun des membres. Au niveau technique : Amélioration des connaissances des autres membres et de leurs activités, d’où gain de temps sur le terrain avec des réponses plus complètes aux exigences et règle de l’art ; Amélioration des compétences ; Mise à disposition d’informations techniques actualisées ; Appui à l’innovation et à la coopération. Au niveau communication : bénéfice d’une visibilité décuplée grâce aux actions collectives (annuaires, salons, promotions via presse, ...) Facteurs de succès Les membres du Cluster s'engagent à respecter les différents principes liés à l’éco-‐construction par la signature d'une charte qui intègre ceux-‐ci. Cet engagement tient lieu de certificat puisque les membres veillent à ce que chacun respecte la charte. De plus, l’adhésion au Cluster passe par une reconnaissance des pairs : parrainage pour l’admission (candidature) et période d’observation (aspirants) avant de devenir membre effectif. Les connaissances inter-‐personnelles sont donc fondamentales. Le Cluster permet de rassurer le candidat bâtisseur car il peut compter sur un groupe d’artisans ayant l’habitude de travailler ensemble et leur assurer ainsi une cohérence dans son projet durable. Par ailleurs, on constate une grande motivation des membres qui se sentent moins seuls dans leur secteur. Conclusions Le Cluster Eco-‐construction est un acteur essentiel du Développement durable et travaille sur les 3 piliers de celui-‐ci à travers une réflexion globale s’appuyant sur le social (emploi local), la santé, l’urbanisme et la mobilité, les éco-‐matériaux et les circuits courts et naturellement la viabilité économique. En savoir plus : http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/cluster-‐eco-‐construction-‐asbl.aspx
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C/ Banque publique foncière flamande Par Hendrik Vermeulen, VLM Le développement de la Flandres, avec 28% de sa superficie bâtie, pose une série de questions et surtout révèle des enjeux économiques et environnementaux tels que : la préservation de la biodiversité et de développement de zones Natura 2000, le changement climatique et la lutte contre les inondations ainsi que le positionnement de la Flandre comme un centre logistique européen avec accès portuaires. Dans ce contexte, l’enjeu principal est de développer une utilisation durable du territoire, rencontrant l’ensemble des besoins, dans le cadre actuel d’un foncier fragmenté et d’une pression sur les espaces encore libres. Grâce à la création d’une Banque foncière flamande, deux instruments apportent désormais des réponses concrètes : la Banque foncière locale et le Fonds financier.
Principales activités Un décret de 2006 (16 juin) détermine les tâches de la Banque foncière flamande : gérer la mobilité du foncier, mise en place d’un programme d’échanges pour les agriculteurs, centralisation de l’offre et de la demande en matière de foncier et de droits de préemption. Les deux instruments :
La Banque foncière locale : achète des terres pour les réallouer à des propriétaires et usagers au lieu d’exproprier. La réallocation se fait dans le cas de projets de développement de la nature, de gestion de l’eau ou de nouvelles infrastructures.
o Banque locale « The Blankaart » : réalisation d’aires de conservation dans la directive Habitats (illustration PPT page 9 dia 2)
o Banque locale SIGMA : développement de zones inondables (illustration PPT page 11 dia 1) o Banque locale A11 : création d’un lien manquant entre deux ports (illustration PPT page 13
dia 1) Il y a aujourd’hui 31 banques foncières locales autour de six thèmes différents : les compensations environnementales, le développement de zones naturelles, l’aménagement du territoire, la gestion de l’eau, les nouvelles infrastructures, le développement industriel,…). 19 partenaires sont impliqués dans le projet : les administrations régionales et provinciales, des associations,… Un budget de 13 millions par an, totalement financé par les partenaires, est dispensé. Le fonds financier : Il permet d’acheter de la terre de manière pro-‐active. Il est constitué de 25
millions d’euros. Son utilisation est aujourd’hui centrée sur les environs de Bruxelles, là où la pression et les dynamiques sont fortes.
Conclusions La résistance aux expropriations est assez forte. La banque foncière apporte des solutions alternatives réclamées par beaucoup. Dans beaucoup de cas, l’espace libre flamand est le centre de batailles entre fonctions variées. Il y a beaucoup de situations de conflit. La plupart touche directement les agriculteurs. La banque foncière permet de garder en place une agriculture active et des fermes viables. Le besoin actuel serait de pouvoir mieux gérer l’impact et les effets du coût élevé des terres agricoles. Il y a encore du travail à ce niveau.
En savoir plus : http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/land-‐banking-‐in-‐flanders.aspx
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D/ La politique foncière en Wallonie Par Eric Méganck, 1er attaché, Direction de l’Aménagement Foncier Rural, Service Public de Wallonie, DGO3
Le foncier est une problématique qui concerne de nombreux acteurs : institutions publiques régionales, provinciales et communales, épargnants, entrepreneurs, agriculteurs, maraîchers, … Des outils d’action foncière destinés à en faciliter la gestion ont été mis en œuvre en Wallonie mais sont actuellement peu coordonnés et sous-‐utilisés. Aujourd’hui, avec l’adoption du Code wallon de l’agriculture, la politique foncière évolue. Une banque foncière wallonne est en cours de création. Site web : http://environnement.wallonie.be/administration/drce.htm
« L’inaction coûte très cher à la collectivité et participe à la dilapidation
d’un élément en voie de raréfaction: la terre » « La politique foncière doit être mise au service d’une politique d’aménagement stratégique »
Initiateur du projet : SPW – DGO3 -‐ Direction de l’aménagement foncier rural (Dafor) Durée du projet : /mise en place fin 2014-‐début 2015 Localisation : Wallonie : zone à forte pression foncière et susceptibles de faire l’objet d’un
aménagement foncier Montant du projet : / Contacts : Eric Meganck -‐ eric.meganck@spw.wallonie.be -‐ 065/40 01 25
Principales activités
La Dafor est un acteur privilégié de l’aménagement de l’espace agricole et rural en Wallonie. Ses principales missions concernent l’aménagement multifonctionnel de la zone agricole (parcellaire, mobilité, développement rural, ressource en eau, réseau écologique,…), l’exercice du droit de préemption pour l’amélioration des structures agraires, la gestion du Fonds Foncier régional et la gestion des subventions, de l’appui technique et des conseils aux pouvoirs locaux pour la création de voiries rurales et de dispositifs de lutte contre l’érosion. Elles se compose de 60 agents dispersés dans 4 sites en Wallonie : Province du Hainaut et du Brabant Wallon, Province de Liège, Province de Namur, de Luxembourg, Est du Brabant Wallon et Administration centrale (Jambes). Pour assurer ses missions, la Dafor dispose de divers outils régionaux en termes de :
o Aménagement du territoire : outils généraux ou liés à des périmètres définis -‐ revitalisation urbaine, sites à réaménager, remembrement, relotissement, préemption ;
o Agriculture : remembrement, droit de préemption, bail à ferme, avis pour construction en zone agricole, compensations planologiques, développement rural,… ;
o Conservation de la nature : droit de préemption ; o Communes : Plan Communaux d’Aménagement (PCA), règlements d’urbanisme, schéma de
structure, régies foncières, taxes sur immeubles non bâtis ou inoccupés ; o Fiscalité : revenu cadastral, précompte immobilier, captation des plus-‐values,… ; o Outils communs : expropriation, emphytéose, droit de superficie.
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Trois types d’actions foncières sont plus couramment utilisées au niveau des zones rurales et notamment le secteur agricole : le droit de préemption, le remembrement des biens ruraux et le développement d’activités économiques.
Le droit de préemption permet à l’administration de se substituer à l’acquéreur. L’objectif légal est de permettre l’amélioration des structures agraires dans les zones susceptibles d’être remembrées. Mais cet outil peut également faciliter la reprise des exploitations et l’installation des jeunes agriculteurs, compenser les expropriations, permettre l’aménagement et la préservation de sites en milieu rural, absorber les effets des réformes de la PAC et ses mesures en matière foncière, … Aujourd’hui, près d’une centaine de communes wallonnes sont soumises au droit de préemption.
La législation sur le remembrement des biens ruraux est actuellement en cours de révision. Cet outil permet notamment de réaliser des actions en
matière de mobilité foncière : acquisition de terrain pour l’agrandissement et l’aménagement de réserves naturelles, création de bandes de faune, création ou extension de zones d’immersion temporaires, mise à disposition de terrains pour la réalisation de projets communaux, etc.
En matière de développement d’activités économiques, les actions se traduisent en particulier par la redistribution de terres publiques en fonction de critères socio-‐économiques : type d’agriculture, produits de qualité différenciée, superficie d’exploitation, liaison au sol, projet particulier de développement, création d’emplois, etc. L’acquisition de 25 ha par la Dafor dans la commune de Les Bons Villers est un exemple intéressant de soutien au développement et à a participation des entreprises agréées dans le secteur de l’économie sociale (mesure V5b 6.3 du Plan Marshall 2.vert). Ce projet s’est réalisé en collaboration avec la commune, le GAL, la FRW, Crédal, Terre en vue, etc. La Dafor et le Comité de Remembrement accompagnent ensuite la commune pour l’aménagement du site et la gestion des biens.
Aujourd’hui, avec la réalisation d’un Code wallon de l’agriculture, les politiques foncières évoluent : o le remembrement s’appelle l’aménagement foncier rural ; o l’objectif est principalement agricole mais avec verdissement et plus de possibilités d’action :
lutte contre l’érosion, mesures en faveur de la biodiversité, en faveur du développement rural,… ;
o des procédures plus simples et plus courtes ; o suppression de l’objectif de création de parcelles continues; o l’évaluation environnementale s’inscrit dans les plans et programmes et plus dans les
projets ; o diminution du nombre d’enquêtes publiques, remplacées par la consultation des acteurs
concernés ; o procédures de recours simplifiées et meilleures sécurités juridiques (décisions
individuelles) ; o 2 % de la masse peut être prélevés pour des mesures d’intérêt général ; o des aménagements amiables plus simples et rapides, aussi pour les parcelles forestières ; o des aménagements pour travaux d’intérêt généraux et plus seulement consécutifs aux grands
travaux d’infrastructure.
La création d’une banque foncière wallonne et publique fait notamment l’objet des débats.
La Dafor possède certains outils qui lui permettraient d’assumer ce rôle de banque publique: le droit de préemption dans les zones susceptibles d’être remembrées, la gestion d’environ 1.000 ha Wallonie et la gestion du fonds en matière de politique foncière rurale de 4,4 M (A.B. 01.02). Néanmoins, la création d’un observatoire foncier est un préalable à toute prise de décision.
Cette banque foncière permettrait de lutter contre la spéculation foncière pour répondre aux enjeux actuels en termes d’accès au foncier : installation des jeunes agriculteurs, reprise d’exploitations, développement de l’agriculture différenciée et des circuits courts, échanges en cas d’expropriation, de zones Natura 2000, facilitation de la vente des terres par le propriétaire, … Une banque foncière publique assurerait également une meilleure perception des droits d’enregistrement et la création de fonds propres par les banques (fermages, locations, soultes, produits de la vente).
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Les terres qui y seraient dédiées seraient en premier lieu les biens du Service public de Wallonie (biens acquis par le droit de préemption, domaine Région wallonne, offres directes d’acquisition, excédents d’emprise) et ensuite, sur base volontaire, les biens des Communes et CPAS, les excédents SNCB, les propriétés des Fabriques d’églises et Evêchés ou encore les biens d’autres personnes morales : producteurs d’eau, fondation Roi Baudouin, commission provinciale des Bourses d’études, Facultés Notre Dame de la Paix,…
La réalisation de cette banque foncière publique est un défi non négligeable que la Dafor propose de relever par étapes:
o Faire un inventaire et caractériser les terres régionales, notamment en termes de gestion. Une cartographie détaillée des biens publics permettra de réaliser l’inventaire de l’existant ;
o Définir des zones où la pression foncière justifie le droit de préemption ; o Rédiger l’Arrêté du Gouvernement Wallon organisant le fonctionnement de la banque
foncière ; o Organiser un guichet électronique pour la préemption ; o Réaliser un site internet « banque foncière » faisant rencontrer l’offre et la demande ; o Déterminer et pondérer les critères d’attribution ; o Définir la composition d’un Comité de sélection ; o Se spécialiser en bail à ferme et réviser la loi qui gouverne ce dernier ; o Mettre en œuvre les procédures, instructions, contrats de gestion,…nécessaires ; o Réaliser une gestion dynamique des terres publiques et privées ; o Communiquer sur les possibilités de la banque foncière.
D’autres actions foncières se développent en parallèle. Notamment, les conventions annuelles concernant les contraintes environnementales ou culturales ne tombent pas sous le bail à ferme. Il est maintenant possible de recourir à l’estimation de géomètres, architectes,…pour l’estimation des biens, et aux services de notaires pour les ventes. Si les objectifs du code de l’agriculture sont respectés, la vente ne doit plus se réaliser nécessairement au plus offrant. D’une manière générale, les actions foncières seront pensées en synergie avec l’aménagement foncier rural. Facteurs de succès
La banque foncière devra communiquer et rassurer afin d’avoir la confiance du secteur et des
propriétaires. Les seuls objectifs agricoles devront être rapidement être dépassés. Nécessité de disposer d’une administration spécifique qui sera chargée de développer une politique
foncière et de la mettre en œuvre. Cette administration devra être transversale plutôt que liée à un département spécifique. Laisser cette administration au sein de la DGO3 est source de conflits avec les autres DGO (exemple
pouvoirs locaux, aménagement du territoire, routes et voies hydrauliques) Un arbitrage entre les différentes fonctions de l’espace rural doit être possible.
Conclusions
La situation foncière de l’espace rural nécessite un réajustement des politiques foncières actuelles. Progressivement, les décideurs et acteurs fonciers se fixent de nouveaux objectifs et de nouveaux outils de gestion efficaces et coordonnés se mettent en place. Au départ, centrées sur les surfaces agricoles, les politiques foncières visent aujourd’hui la création de stratégies intégrées et de synergies avec l’aménagement de l’espace rural. C’est pourquoi, la Wallonie a pour objectif de se doter d’un organisme public, tel qu’une banque foncière, visant à l’acquisition et la gestion de biens à des fins publiques comme on peut le voir en Flandres ou en France avec les SAFER. La Dafor est notamment la structure sur laquelle le Gouvernement Wallon pourrait s’appuyer pour mener une politique foncière en faveur de l’accessibilité au foncier. En savoir plus : http://reseau-‐pwdr.be/présentation/accès-‐à-‐la-‐terre-‐et-‐problématique-‐du-‐foncier.aspx ET Atelier 4 du deuxième jour http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/dessinons-‐ensemble-‐lespace-‐rural.aspx
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3.3. Dispositifs collaboratifs et réseaux
3.3.1. Les réflexions du groupe Que ce soit dans le cadre du financement de projets locaux, du renforcement d’une filière économique, de la mutualisation de la main d’œuvre ou encore du regroupement de producteurs, les expériences présentées ont mis en évidence l’intérêt de la mise en réseau et de la collaboration pour le développement de projets entrepreneuriaux innovants, qui répondent au besoin de se renforcer dans un contexte économique en constante évolution. Ces nouveaux modes d’organisation et de fonctionnement solidaires ne constituent pas une rupture par rapport aux économies traditionnelles, mais il s’agit d’une évolution qui contribue à la pérennisation et la durabilité des activités en milieu rural. Ils favorisent au premier plan la création de synergies sectorielle et régionale, de stratégies communes pour doter ces acteurs d’une possibilité d’action plus importante sur leur territoire, d’une visibilité accrue envers leurs partenaires et leurs bénéficiaires, d’une offre diversifiée et complémentaire, d’une garantie pour un accès aux aides et financements, … Le réseau d’acteurs est aussi un lieu de rencontre, d’échange, de partage de pratiques et de savoir-‐faire tant sur le plan professionnel qu’humain. C’est un outil porteur pour celui qui cherche à innover, à développer des projets mobilisateurs impliquant un grand nombre d’acteurs, ou simplement à s’associer et collaborer avec d’autres pour continuer à faire vivre leur activité et leurs valeurs. La mise en place et le maintien de ces dispositifs collaboratifs nécessitent néanmoins d’être vigilant sur certains aspects. L’identification d’un territoire, de ses valeurs et de ses traditions est un puissant élément fédérateur et permet à une association, une coopérative, un réseau de s’ancrer dans ce territoire, d’y être reconnu en tant qu’acteur économique à part entière et d’y développer des synergies aboutissant à des stratégies globales et intégrées et donc à des projets plus pertinents. Pour être reconnu, la communication et la sensibilisation entre les acteurs du projet collaboratif et vis-‐à-‐vis des décideurs, des potentiels partenaires et du public sont essentielles. Il faut pouvoir mettre son projet et les valeurs qu’il porte en évidence, lui associer ou créer une image, démontrer sa valeur ajoutée en terme de soutien à l’économie locale, s’appuyer sur des arguments cohérents. La pérennisation de ces dispositifs repose aussi sur la mise en place d’un climat de confiance et de partage entre tous les collaborateurs. La transparence et la communication sont aussi la clé du bon déroulement d’un projet collaboratif. Parmi les outils à privilégier dans ce sens, il est important d’accompagner ses actions par des indicateurs pertinents et compréhensibles par tous. Les expériences présentées ont également mis en évidence qu’une collaboration sera réussie si tous les acteurs partagent les mêmes valeurs éthiques et/ou ont un objectif commun bien défini et connu de tous. Enfin, un accompagnement par une structure spécialisée en animation de dispositifs collaboratifs et représentant le territoire concerné permet d’avoir un tiers neutre pour animer, stimuler et faciliter la médiation et la concertation entre les divers acteurs du dispositif. Ces accompagnateurs spécialisés permettent également de professionnaliser la mise en place et le fonctionnement des collaborations.
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3.3.2. Les expériences présentées
A/ Crédal, un outil financier au service de l’entrepreneuriat local durable Par Isabelle Philippe
Créée en 1984, Crédal est une coopérative de crédit alternatif qui a pour finalité sociale de promouvoir une société plus juste et solidaire, particulièrement en ce qui concerne l’usage de l’argent. En tant que coopérative, Crédal accueille de l’argent placé par ses coopérateurs (Crédal accueillait le 2013ème coopérateur en 2013) et le prête à des organisations d’économie sociale (crédits solidaires), à des entrepreneurs (microcrédits professionnels), à des personnes exclues bancaires (microcrédits personnels), à des PME aux valeurs durables (Impact +), etc. Afin de fournir un service complet, Crédal accompagne et conseille également ses bénéficiaires pour soutenir les porteurs de projets qui souhaitent développer leur activité, pour donner des conseils financiers, ou encore, à travers son programme spécifique Affaire de Femmes et Femmes d’Affaires soutenir l’entrepreneuriat féminin. Site web : www.credal.be
§ Initiateur du projet : Crédal § Durée du projet : Depuis 1984 § Localisation : Basé à Louvain-‐La-‐Neuve et agit en Wallonie § Montant du projet : 23 millions d’euros placés par 2000 coopérateurs § Contacts : credal@credal.be; 010/48.33.50
Principales activités Les activités de Crédal peuvent se diviser en 3 grands volets : le placement solidaire, les crédits et l’accompagnement. Le placement solidaire Crédal est avant tout une coopérative de crédit alternatif qui héberge 23 millions d’euros placés par 2000 coopérateurs partageant leur valeurs éthique et durable. En 2012, ce n’est pas moins de 872 crédits solidaires qui ont été réalisés. C’est donc 90% des fonds qui ont été prêtés. La particularité de Crédal est que les clients sont directement partenaires et chaque coopérateur perçoit un dividende compris entre 1,5 et 2%
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Les crédits pour projets à plus-‐value sociale Crédal dispose d’un panel diversifié de crédits adaptés à chaque situation : Crédits Microcrédit pour
autocréation d’emploi
Les crédits professionnel
s
Crédit Impact +
Crédit solidaire
Microcrédit personnel
Béné-‐ ficiaires ?
Commerce de détails, Horéca, l’artisanat, services aux personnes, maraîchage, etc.
Pour favoriser l’auto-‐création d’emploi
PME Entreprises d’économie sociale : insertion, travail adapté, finalité sociale, coopératives de production, asbl, etc.
Personnes aux revenus modestes, exclus bancaires, dont l’objectif est la réalisation d’un projet de vie ou l’amélioration du quotidien
Conditions § projet abouti et rentable (bilan),
§ accessibilité bancaire limitée ou non adéquate
Emploi dans le développement durable –
Impact sociétal positif (développement durable, rencontre d’un besoin sociétal, garantie de qualité)
§ Pertinence sociale du projet
§ Capacité de remboursement
§ Bonne gestion
§ Revenus modestes
§ Exclus bancaires § Lutte contre l’endettement
Spécificités
§ Un microcrédit de max 15.000 €
§ Aucune garantie demandée grâce à l’appui de la Sowalfin2 et du FEI3
§ Accompagnement du porteur pendant 2 ans
Montant maximum de 25.000 € et conditions de remboursement adaptées
§ Jusqu’à 200.000 €
§ Taux variable en fonction des performances sociales (crédibilité/durabilité de l’entreprise)
§ Permet de lever des co-‐financements et d’avoir accès aux Fonds Bruxellois de garantie et au FEI
§ Jusqu’à 1 millions d’€
§ Taux de 4,75% à 6 %
§ Permet de lever des co-‐financements et d’avoir accès aux Fonds Bruxellois de garantie et au FEI
Crédit à la consommation : 10.000€ max. en 4 ans Ou en partenariats avec les pouvoirs publics: § Le Prêt vert Bruxellois (Bruxelles Capitale)
§ Le prêt Bien Vivre chez Soi (Wallonie)
Accompagnement à la création et au développement d’entreprises Crédal accompagne et conseille financièrement tout porteur de projet, association et entreprise d’économie sociale, organisations et pouvoirs publics qui ont besoin d’une expertise… souhaitant bénéficier d’un crédit Crédal. L’objectif est dévaluer l’impact du projet (durabilité, éthique et solidarité) et de rendre les bénéficiaires plus autonomes en leur proposant un accompagnement adapté : ateliers collectifs, entretien individuel d’orientation, …
-‐ Crédal Entreprendre est agréé SAACE (Structure d’Accompagnement à l’Auto-‐Création d’Emploi) o Dans le prolongement de l’activité de microcrédit professionnel, le programme Affaires de
femmes et femmes d’affaires, crée en 2005, soutien spécifiquement l’entrepreneuriat féminin
2 La Sowalfin : la Société Wallonne de Financement et de Garantie des Petites et Moyennes Entreprises est une société anonyme d'intérêt public mise en place par le Gouvernement wallon en 2002 afin de faciliter l'accès au financement pour les entreprises à travers divers outils financiers tels que les garanties bancaires, le co-‐fincancement, apport de capital à risque, etc. 3 Le Fonds européen d’investissement (FEI) : créé en 1994 pour aider les petites et moyennes entreprises (PME), il fournit du capital-‐risque aux PME, en particulier aux jeunes sociétés et aux entreprises à orientation technologique. Il octroie également des garanties aux institutions financières (par exemple des banques) afin de couvrir leurs prêts aux PME.
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afin de permettre au public spécifique des femmes de tester leurs compétences entrepreneuriales, d’étudier la faisabilité et la rentabilité de leur projet, ...
o L’accompagnement individuel à l’auto-‐création d’emploi s’adresse aux demandeurs (euses) d’emploi pour l’élaboration de leur projet : entretiens individuels, travail en cercle d’entrepreneurs, ateliers à la carte, activités de réseautage avec d’autres entrepreneurs, …
o Accompagnement individuel et collectif à la création d’entreprise pour tout public -‐ Crédal joue également le rôle d’Agence Conseil en économie sociale (au même titre que Fébécoop,
Saw-‐B et Synéco). Cette Agence s’adresse aux associations et entreprises d’économie sociale ou aux porteurs de ce type de projet (aussi pour agriculteurs). L’accompagnement intervient à plusieurs stades : lors du lancement du projet (étude de marché, statuts, plan financier), lors de son développement (diagnostic, étude de la pertinence des développements/solutions envisagés, recherche de fonds) ou encore lors de sa gestion (outils de gestion).
Bureau d’étude Les experts de Crédal se sont regroupés en un bureau d’étude qui explore les nouvelles tendances, les nouveaux besoins, les nouveaux modes de fonctionnement au profit des organisations sociales et des pouvoirs publics locaux et régionaux. L’objectif pour ces commanditaires et pour Crédal est de développer des produits innovants : innovations sociales créatrices d’activités et d’emploi, micro-‐crédit pour le développement durable, parcs éoliens citoyens, Community Land Trust, circuits courts, création de projets sociaux par des collectivités locales, etc. Notamment, un Community Land Trust est une asbl dont l’objectif est de permettre à des familles à bas revenus de devenir propriétaires d’un logement en séparant la propriété du foncier de celle du logement. En restant propriétaire du terrain, le CLT permet aux familles d’acheter seulement le bâtiment à un prix nettement plus abordable. Ce CLT est composé de représentants des habitants, des membres du quartier et des pouvoirs publics. Si le bâtiment est revendu, une grande partie de la plus-‐value retourne au CLT qui peut revendre le bien à prix abordable à une autre famille à faibles revenus.
Facteurs de succès -‐ Le statut de coopérative et la possibilité d’impliquer un grand nombre de coopérateurs -‐ Des valeurs solidaire et éthique qui mobilisent -‐ La diversité et la complémentarité des services proposés -‐ Le soutien de publics variés avec des produits adaptés -‐ Etre au fait de l’évolution des besoins, des modes de fonctionnement et innover ! -‐ Un réseau élargi : alors que le réseau de Crédal se développe de plus en plus au niveau local, il
s’étend maintenant officiellement au niveau européen sous la forme d’une coopérative avec des partenaires tels que La Nef (France), Fiare (Espagne), Cfé (France), hefboom (Flandre), …
-‐ L’exemplarité : mettre en évidence les expériences mises en place ou soutenues et communiquer. Conclusions Par les activités qu’il développe et les valeurs qu’il porte, Crédal est un outil de finance alternative complet et adapté aux entrepreneurs et associations opérant en milieu rural qui souhaitent mettre en place une projet durable, ont besoin d’un accompagnement ciblé et d’alternatives d’accès au crédit fournissant un capital de départ pour leurs activités. Par le soutien de projets durables et solidaires, Crédal agit pour une société plus solidaire, plus verte et plus résiliente en donnant la possibilité à tout un chacun d’agir durablement. En savoir plus : http://www.reseau-‐pwdr.be/présentation/credal,-‐un-‐outil-‐financier-‐au-‐service-‐de-‐lentrepreneuriat-‐local-‐durable.aspx
CLIENTS
FORMATIONS
COOPÉRATEURS
PARTENAIRES
BÉNÉVOLES
ANNUAIRE
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B/ Un exemple d’un processus collaboratif: le Pôle d’Excellence Rural Filière Liège Par Christophe Arrondeau, Directeur du GAL Pays Adour Landes Océanes
Le chêne liège est une essence indigène de l’Aquitaine et qui y fut traditionnellement exploité durant de nombreuses années. Alors qu’il tend à disparaître depuis les années 50 (concurrence des matières et des ressources importées, vague de froid, etc.), le GAL a souhaité redonner une chance à cette ressource locale et écologique en soutenant les industriels de la filière liège. Après avoir repris les récoltes de liège, ces industriels se sont regroupés en 2005 au sein de l’association « le Liège Gascon » afin d’agir collectivement et de promouvoir leur savoirs-‐faire. C’est en élargissant leur réseau et en s’inscrivant dans la dynamique territoriale locale, que la filière du liège landais a obtenu, en 2011, le label Pôle d’Excellence Rural qui lui permet de mettre en place une stratégie globale de développement et de donner de la lisibilité à cette filière économique locale concurrencée au niveau européen. Site web : http://www.leliegegascon.org/
§ Initiateur du projet : GAL Pays Adour Landes Océanes § Durée du projet : Volonté de relancer la ressource « liège » locale en 2000 ; L’association Liège
Gascon existe depuis 2005 ; Le Pôle d’Excellence Rural du Liège Landais existe depuis 2011 § Localisation : Saint Vincent de Tyrosse, Région Aquitaine, Département des Landes, France § Montant du projet : 400 000 € pour devenir Pôle d’Excellence Rural § Financement de l’Etat, du programme LEADER et participation des collectivités locales. § Contacts : Lucie Mathieu Jensonnie ; +33 (0)5 58 41 82 04 ; lucie@pays-‐adour-‐landes-‐oceanes.com
Principales activités Après la formation de l’association « Liège Gascon » en 2005, la nécessité de s’inscrire dans une démarche territoriale permettant d’élargir leur réseau et de s’intégrer localement s’est imposée. La démarche a débuté par l’inscription du travail du Liège Gascon dans le cadre de la Charte Forestière Territoriale portée par le Pays Adour Landes Océanes en 2008. Cette action a permis une extension du réseau et la création de synergies avec d’autres enjeux territoriaux assurant de cette manière une certaine pérennisation. En 2011, le Liège Gascon a obtenu le label Pôle d’Excellence Rural en répondant à l’appel à projets de la DATAR. Ce label offre à la fois un cadre de travail collaboratif et une reconnaissance à la filière. Un programme de 12 actions communes aux entreprises a été établi : Veille économique et sociale territoriale : retisser un lien entre les outils de formation locaux et les industriels de la filière liège pour développer une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, créer un espace de concertation et de dialogue afin de ne pas marginaliser la filière au sein du territoire. Recherche/Développement : modernisation de l’appareil productif local. L’appareil de transformation du liège landais est de petite taille. Les entreprises sont en compétition avec l’industrie portugaise très compétitive. Divers secteurs à privilégier: le liège aggloméré, les produits en liège brut, les poussières de liège et les débouchés à base de liège recyclé. Mise en place d’un itinéraire de promenade du chêne liège : afin de mettre en valeur cet écosystème et la filière. Cette initiative entre dans le cadre du développement du tourisme de pleine nature qui est au cœur de la stratégie Leader. Au delà de l’aspect tourisme, communication, cet itinéraire peut être support à des actions de formation.
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Réalisation d’un support de communication grand public : valoriser la filière liège en pointant ses atouts paysagers et environnementaux, sa singularité, sa forte identité et la richesse de son histoire et de cette manière améliorer son image et montrer que cette filière est toujours active. Organisation d’un colloque sur l’avenir de la filière liège en France : résultats obtenus grâce à l’outil Pôle d’Excellence Rurale et bilan, point sur l’état de la filière (ressource et industrie) en France, comparaison des dynamiques des régions concernées (Languedoc Roussillon, Midi Pyrénées, l’Aquitaine et la Corse), enrichissement des connaissances et réflexion sur les outils à développer pour la filière, problématiques de la filière dans le monde (Portugal, Espagne, Italie, Maroc et Algérie) pour participer aux réflexions du réseau européen. Plantation de chêne liège : un inventaire de la ressource réalisé en 2005 a mis en évidence le risque de raréfaction de la ressource « chêne liège – Quercus suber » menacée par les coupes rases effectuées pour l’exploitation du pin maritime et par l’urbanisation. La régénération naturelle est suffisante pour le renouvellement de la ressource, des récoltes de glands sont donc organisées. Mise en place d’une formation continue à la levée de liège : le manque de main d’œuvre dans ce secteur nécessite la mise en place de formations afin de permettre aux entrepreneurs d’acquérir le geste et les savoirs nécessaires, et anticiper le besoin de main d’œuvre pour l’exploitation des arbres, si elle venait à se développer. Mécanisation de l’exploitation : la faible rentabilité et les conflits d’usage liés au période de récolte du liège (horaires, période touristique – 20 000 000 de nuitées, croissance démographique) rendent difficile l’exploitation manuelle des chênes liège. Une mécanisation de la levée de liège permettrait de résoudre ces conflits d’usage (sans contrainte horaire), de limiter la pénibilité du travail, d’améliorer la productivité et de limiter les risques de blessure à l’arbre. Une étude sur la mécanisation et des tests vont être menés avant de réaliser un possible investissement. Campagne d’information des propriétaires forestiers : beaucoup de propriétaires forestiers ignorent que la filière liège est encore active sur le territoire. En tant qu’acteur de première ligne, il convient de les informer et de les sensibiliser à l’intérêt du chêne liège pour le sol, pour la productivité du pin maritime mais également la biodiversité, le paysage et le patrimoine. Campagne de sensibilisation des entrepreneurs de travaux forestiers : la plupart des chênes liège se trouve en milieu forestier en mélange avec le pin maritime. Les pratiques culturales intensives de cette essence se font au détriment du liège qui, de plus, est peu valorisé au moment du reboisement première ligne. La sensibilisation des entrepreneurs de travaux a pour but de modifier les comportements culturaux et protéger la ressource. Chêne liège et milieu urbain : la forte croissance démographique observée sur le territoire entraine une transformation du type d'habitat et du paysage des bourgs. Une action de formation-‐action en faveur du chêne liège, à destination des communes, doit permettre de replacer cet arbre dans le paysage et de le valoriser. Coopération : l’objectif est de mettre en place une véritable coopération entre le territoire Marensin (Landes) et le Néracais (Lot et Garonne) qui sont les deux zones forestières d’Aquitaine à posséder historiquement du chêne liège et une filière de transformation. Dans le cadre du Réseau Rural Européen ou encore du programme GRUNDTVIG Partnership « Suberchange », d’autres collaborations européennes sont envisagées.
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Facteurs de succès
1. L’accompagnement du projet par le territoire est déterminant car il requiert des capacités d’animation et de suivi des opérations, des relations avec les services instructeurs. Le partenariat très étroit entre l’association du Liège Gascon et le Pays est donc un facteur positif. Il faut prendre en compte la capacité des entrepreneurs à se mobiliser et tisser des relations de confiance avec les personnes qui mettent en œuvre les actions.
2. Le PER apporte une visibilité à la filière et un cadre de travail collectif adéquat. Cependant, les clés du fonctionnement de la collaboration restent la volonté des acteurs à s’impliquer dans la démarche et la poursuite d’un objectif commun : retrouver une matière première de qualité. Bien que des actions mutualisées se mettent en place, la coopération se heurte néanmoins à des logiques concurrentielles entre les entreprises.
3. Le facteur temps est déterminant. Les PER sont conclus pour une courte durée de 3 ans (non renouvelable) et le lancement de la démarche est consommateur de temps. Il faut se donner la capacité de rebondir, se fixer un objectif/une orientation et l’enrichir au fil du processus collaboratif.
4. La structure fournie par le PER facilite l’accès à certains crédits. 5. L’effet label apporté par le PER facilite la communication vers l’extérieur et améliore la lisibilité de la
filière. Il joue également un rôle mobilisateur pour les entreprises impliquées dans la filière. Conclusions Cette expérience collaborative, menée par des petits entrepreneurs ruraux impliqués dans leur filière, est plutôt concluante puisque l’ensemble du programme d’action, à l’exception du colloque et d’une action sur la mécanisation qui démarre difficilement, a été réalisé ou est en cours de réalisation. Pour le Pays Adour Landes Océanes l’expérience a aussi été enrichissante et légitimante puisqu’elle a permis de consolider le fonctionnement en réseau et d’accéder au multifonds. En termes de perspectives, puisque le Pôle d’Excellence Rural n’est pas une procédure renouvelable, la question de la continuité de la démarche s’est posée : la Charte Forestière du Pays est en cours de renouvellement afin de maintenir un cadre et développer un nouveau programme d’actions. A terme, la création d’un cluster « liège » est envisagée. En savoir plus : http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/p%C3%B4le-‐dexcellence-‐rural-‐fili%C3%A8re-‐li%C3%A8ge.aspx
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C/ Le groupement d’employeurs : Pourquoi ? Comment ? Par Pierre Neuray, Président de la CRGEW
L’importance des coûts salariaux, la pénurie de la main d’œuvre, une charge de travail saisonnière ou insuffisante pour permettre l’embauche d’une personne, sont des facteurs ne facilitant pas l’engagement de personnel par un petit entrepreneur/agriculteur rural. Face à ces constats, une piste de solution se dessine, le « groupement d’employeur » (GE). C’est un dispositif de mutualisation des ressources humaines entre plusieurs entreprises qui se partagent les temps de travail et les coûts liés à la mise au travail et à la formation de travailleurs. Le GE met alors ces travailleurs à disposition des entreprises quand elles en ont besoin. En échange, cet employé bénéficie d’un emploi CDI à temps plein et d’un travail diversifié ! Aujourd’hui, en Belgique, il existe 4 groupements d’employeurs qui occupent 24 travailleurs: Jobiris, JobArdent, Vert'Emploi et Basic+. Centre de Ressources pour les Groupements d’Employeurs en Wallonie (ASBL) : http://www.crgew.be/ CCI Liège-‐Verviers-‐Namur : http://www.ccilvn.be/
§ Initiateur du projet : Chambre de Commerce et d’Industrie Liège Verviers Namur pour JobArdent § Durée du projet : JobArdent a été crée en 2008. § Localisation : Province de Liège § Montant du projet : / § Contacts : Pierre NEURAY, Président CRGEW, T : +32(0)495-‐54.84.31, pneuray@gmail.com § Philippe OUTMANNS, Gérant JobArdent GIE, Directeur administratif & financier, CCI Liège-‐Verviers-‐
Namur, T : +32(0)87-‐29.36.17, po@ccilvn.be Principales activités a) Comment mettre en place un groupement d’employeurs ? Selon la loi de 2000, imposant un cadre strict mais léger, certaines conditions doivent être remplies pour mettre en place un GE :
-‐ L’association d’entreprises doit être sous la forme d’un Groupement d’Intérêt Economique -‐ Elle a un objet social unique -‐ Elle est agréée par le Ministre de l’emploi -‐ L’employé est embauché en CDI, à temps plein exclusivement -‐ L’emploi est offert à des demandeurs d’emploi difficiles à placer.
En pratique la création d’un GE va demander que l’on travaille par étapes. Il faut tout d’abord identifier un noyau d'entreprises qui ont la possibilité d’assurer une occupation à temps plein. Cette obligation constitue un frein à la création d’un GE car il n’est pas aisé de trouver rapidement le nombre d’entreprises nécessaires à remplir ce temps plein. Il faut ensuite fixer les modalités de collaboration (temps d'occupation, rémunération...) afin de travailler dans un cadre défini et connu de tous. Une fois ces étapes réalisées, si aucun GE déjà existant ne peut être rejoint, un nouveau GIE peut être créé. Il faut donc lui définir un statut, un ROI, obtenir un agrément, définir les conditions concernant la TVA, etc. Le GE ainsi formé peut alors engager son premier travailleur en bénéficiant d’aides publiques à l’emploi comme toute autre entreprise. Chaque entreprise reçoit alors une facture mensuelle de la part du GE. Plusieurs acteurs existent pour appuyer et conseiller les entrepreneurs qui souhaiteraient former un GE : au niveau régional l’asbl Centre de Ressource pour les Groupements d’Employeurs en Wallonie (CRGEW), et sur le terrain par les CCI, les Agence de Développement Local (ADL) et les Groupes d’Action Locale (GAL). b) Quels sont les avantages du GE pour une entreprise ?
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Tout d’abord, contrairement à un bureau d’intérim classique, le GE va permettre de fidéliser le travailleur qui travaillera de manière permanente avec les mêmes entreprises. Les compétences acquises peuvent donc être utilisées pour l’entreprise, à long terme et dans un environnement connu rendant le travailleur plus performant. Les investissements réalisés pour le recrutement, la formation ou l’insertion de cette personne pourront être amortis. De plus, la flexibilité du GE permet d’ajuster l’effectif au besoin de l’entreprise. Aussi, le coût du salarié en GE est inférieur à celui de l’intérim et il permet de bénéficier des aides à l’emploi. Les tâches administratives sont très réduites car la facturation se réalise une fois en fin de mois. D’un point de vue plus global, le GE contribue à la croissance des entreprises. Il leurs permet de bénéficier d’une main d’œuvre qui ne leur était pas accessible en raison d’une charge de travail insuffisante, de l’impossibilité de financer seule l’employé, des besoins saisonniers en travailleurs, etc. A cela s’ajoute la professionnalisation des activités de l’entreprise d’une part car le travailleur acquiert des compétences utilisées pour l’entreprise et d’autre part parce que le temps qui était utilisé pour accomplir certaines tâches avant l’embauche peut aujourd’hui être consacré à d’autres activités de développement. c) Et le travailleur ? Qu’y gagne-‐t-‐il ? D’un point de vue personnel, le travailleur bénéficie d’un contrat de travail à durée indéterminée et à temps plein. Ses tâches sont variées ce qui rend sont travail plus vivant et enrichissant. C’est également l’occasion de s’impliquer dans une expérience positive ! A l’échelle de la région, le GE est donc un bon vecteur d’emplois et forme les travailleurs à assumer des emplois polyvalent et flexibles à la fois au bénéfice de l’entreprise et du travailleur. d) Une expérience liégeoise : JobArdent Le GE JobArdent a été créé en avril 2008 et regroupe aujourd’hui 51 membres (PME de 1 à 350 travailleurs) et emploie 10 travailleurs partagés par 38 PME. En 2013, JobArdent a vu plusieurs changements d’occupation : des départs d’entreprises (fusions, changement d’organisation, etc.), des entrées, des nouveaux noyaux créés ou en cours de constitution, des démissions (lancement comme indépendant, débauche, etc.). En termes de fonctionnement, JobArdent ne possède pas de capital mais bien une avance de fonds. Il possède également des fonds pour le passif social. Les facturations aux entreprises se font prorata temporis, à prix coûtant. Si une entreprise souhaite quitter le GE, elle soit réaliser un prévis de sortie. La gestion du GE est réalisée par la CCI LVN via un système Intranet.
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Facteurs de succès Pour que la collaboration interentreprises mise en place dans le cadre du GE fonctionne sur le long terme, il faut :
-‐ Une complémentarité des occupations afin d’éviter tout fait de concurrence, -‐ Les mêmes besoins en compétences pour permettre à une seule personne d’assurer les mêmes
tâches dans chaque entreprise, -‐ Une proximité géographique pour la facilité de déplacement du travailleur, -‐ D’un point de vue relationnel, la collaboration doit se faire en toute confiance et avec bienveillance, il
faut pouvoir s’assurer de la fiabilité de ses partenaires, -‐ Les entreprises doivent pouvoir faire preuve de souplesse, -‐ Avec le temps, elles prennent également l’habitude de mutualiser leur personnel, -‐ Il faut bien s’assurer que la personne recrutée convient bien à ce type de poste, -‐ L'objectif ne doit pas être le réseautage, -‐ La présence d’un tiers, professionnel et légitime, pour une gestion professionnelle et stable est
indispensable. Ce tiers pour être efficace doit avoir dans ses compétences professionnelles la capacité de gérer des réseaux d’acteurs et des espaces de concertation entre acteurs autour d’une même thématique. L’exemple de
-‐ La gestion des ressources humaines doit être pro-‐active o Travailleurs : volume de travail, pression, intégration, etc. o Entreprises : anticiper le travail, accepter le partage, intégrer le temps partiel, etc.
Conclusions En permettant de mutualiser la main d’œuvre et d’adapter l’effectif à l’activité économique, le groupement d’employeurs répond aux enjeux actuels rencontrés par les petites entreprises rurales en termes d’emploi (disponibilité de la main d’œuvre, coût, travail saisonnier ou ponctuel,…). Cependant, les GE sont encore bien peu nombreux en Belgique notamment si on compare cette situation avec la France où ils se développent partout et dans tous les secteurs dont celui de l’agriculture. En Belgique, la législation actuelle est en partie responsable de ce faible engouement. Il est donc essentiel de modifier les loi en vigueur en permettant l’embauche des travailleurs à temps partiel (avec possibilité de le compléter par la suite) mais aussi en ouvrant les GE à d’autres types de travailleurs que les demandeurs d’emploi. Parallèlement à cela, des actions de promotion doivent être mises en place et notamment à l’aide du réseau des acteurs de terrain tels que les Fédérations et unions professionnelles, les CCI, les GAL, les ADL, etc. afin de démystifier ce dispositif collaboratif encourageant auprès des petits entrepreneurs ruraux. Questions des participants a) Qui est l’employeurs dans le cas du GE ? L’employeur est le groupement. C’est lui qui signe le contrat de travail. Les règles sont fixées au niveau du groupement lors de l’assemblée générale des entreprises. Il est important que l’employé ne conserve qu’un seul interlocuteur. Le GE est un GIE qui est l’employeur. Les prestations sont facturées chaque mois aux entreprises. b) Au niveau fiscal, comment cela fonctionne-‐t-‐il ? Le GIE implique une responsabilité solidaire. c) N’y a-‐t-‐il pas de rivalité entre les GE et l’intérim ? Le système des groupements d’employeurs (emploi en CDI à plein temps) est différent du système de l’intérim qui fournit des contrats précaires et provoque le turn over du personnel empêchant au travailleur d’acquérir de l’expérience pour la fonction qui l’occupe et dans les entreprises qui l’embauchent. Certaines rivalités existent néanmoins car le secteur de l’intérim déplore le fait de perdre des opportunités de travail. d) Est-‐ce que les GE sont applicables aux ouvriers travaillant dans les secteurs verts c’est à dire de manière saisonnière avec des périodes de chômage économique ? Lorsqu’une entreprise est perdue pour une longue période, la situation n’est pas simple à gérer. Si une entreprise se retire ponctuellement pour 1 journée, le travailleur peut être mis au chômage économique comme il le ferait s’il travaillait pour une seule entreprise. En fin de mois, le calcul des jours prestés sera réalisé et les coûts seront facturés au prorata des prestations du travailleur pour chacune des entreprises du GE.
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e) Comment garantir le secret professionnel ? En travaillant avec des entreprises de secteurs différents. f) Quelle est la position des syndicats par rapport à la souplesse du volume de l’emploi pour le travailleur ? Au départ, les syndicats étaient suspicieux. Aujourd’hui ils commencent à percevoir l’intérêt de ce dispositif. Un bon exemple est la création d’un GE d’insertion sociale. g) Dans le secteur agricole, la mise en place de dispositifs collaboratifs semble difficile (individualisme ambiant, difficulté du partage de matériel, etc.). Est-‐ce que un GE pourrait être créé en agriculture? Un groupement d’employeurs a déjà été créé dans le secteur de l’arboriculture : Arboriworks. Ce GE a périclité mais la raison n’est pas le problème de collaboration entre les entrepreneurs mais bien celui de la mauvaise gestion du tiers qui avait été mal choisi (trop impliqué et avec un réseau trop peu étendu). Les besoins sont identiques dans toutes les exploitations concernées. L’aspect administratif est un frein majeur en agriculture. Cela devrait faire l’objet d’un GE. h) Si les employés sont embauchés à temps plein et en CDI, comment gérer un travail saisonnier commun aux entreprises du même secteur ? Il faut trouver les entreprises adéquates permettant une organisation du travail saisonnière. i) En France, il existe de nombreux dispositifs collaboratifs agricoles qui fonctionnent : GAEC, CUMA, GE agricole, etc. Quelles sont les conditions de la réussite ? En France le cadre légal est différent et permet plus de souplesse. On conserve toujours une logique de salarié. Il y a notamment beaucoup de CUMA mais leur principal problème est la disponibilité de la main d’œuvre locale. j) Comment opérer des regroupements en agriculture ? Tant que la loi obligera à embaucher à temps plein, ça restera difficile. Il serait possible de faire des regroupements en fonction des produits mis sur le marché. Pour exemple, la coopérative Agricovert envisage de créer un GE pour engager 2j/sem une personne qui viendrait s’occuper du nouveau petit magasin qu’il lance dans leur hall relais. Puisqu’ils ont déjà appris à travailler ensemble (culture et valeurs communes), la démarche ne leur paraît pas impossible. k) Pourquoi le GE ne prend pas ? Où sont les freins ? Le GE est méconnu du grand public et on n’en fait pas assez la promotion. Il faut pouvoir rester souple et flexible dans la manière de travailler. Un GE ça vit. Et comme répété auparavant, la gestion du GE doit être réfléchie et professionnelle. En savoir plus : http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/le-‐groupement-‐demployeurs-‐pourquoi-‐comment-‐.aspx
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D/ RegionalWert AG (Association « valeur régionale ») Par Peter Voltz
« DIE AGRONAUTEN » est une association sans but lucratif de recherche pour l'agriculture régionale durable visant à assurer une valeur ajoutée à l'alimentation et l'agriculture à travers des pratiques innovantes d'utilisation des terres et la vulgarisation de ces pratiques en dehors des cercles académiques. Les membres de « DIE AGRONAUTEN » sont d’horizons différents : agriculteurs, animateurs de territoire, sociologues, géographes, économistes. En 2006, cette association a mis en place une « société anonyme citoyenne » régionale – RegionalWert AG – pour le soutien et la promotion de l’agriculture locale et biologique dans la production, la transformation et la commercialisation ainsi que la recherche appliquée. Sites web : http://www.agronauten.net http://www.regionalwert-‐ag.de
« L’idée est de trouver un maximum de synergies » « Si vous êtes un petit producteur et que vous voulez influencer le marché… Forget it »
§ Porteur : Peter Volz, membre du réseau « Agronauten » et Christian Hiss, directeur et fondateur de RegionalWert AG.
§ Date : début en septembre 2006 § Localisation : sud-‐ouest de l'Allemagne, Région de Freiburg em Brisgau,( Hauptstraße 140, 79356
Eichstetten am Kaiserstuhl). § Montant : RegionalWert AG réunit plus de 500 citoyens actuellement autour de 16 entreprises et
mobilise un capital de 2.230.000 € (1.700.000 € en 2011). § Contacts : Peter Volz, peter.volz@agronauten.net, Tel +49/ 761 610 2900
Principales activités
§ Point de départ : constat que seulement 5% des consommations de la région était produit localement. § Soutien à l’agriculture par les citoyens : collecte de capital, investissements dans des structures de
production, transformation et commercialisation locales (circuits courts), aide à la reprise des fermes, valorisation des services sociaux et environnementaux de l’agriculture.
§ Stratégies de lutte contre le gaspillage alimentaire. § Organisation de visites, de dégustations, de rencontres. § Informations sur l'avenir de l'agriculture -‐ notamment dans les écoles. § Le réseautage entre les initiatives européennes pour l'agriculture durable régionale. § Evaluation des impacts sociaux, économiques et environnementaux des activités de la coopérative à
travers le suivi de 64 indicateurs. Facteurs de succès Des valeurs partagées autour de l’alimentation durable et une forte identité culturelle attachée au territoire et ses productions. Ainsi une importante démarche a été menée pour retrouver des variétés anciennes de lentilles et recréer une filière correspondant à une alimentation traditionnelle (nouilles aux lentilles). A côté de cette approche ancrée dans des valeurs partagées, l’association s’est engagée dans une démarche très professionnelle, en se dotant de moyens en capitaux, en recherche, en équipement de manière à répondre aux réglementations qui sont draconiennes. Conclusions Le regroupement local pour une agriculture durable prend du temps et s’appuie sur une sensibilisation et une information importante, mais c’est le seul moyen d’influencer les tendances du marché. L’identification à un territoire, ses valeurs et ses traditions est un puissant outil fédérateur. La confiance et le partage de valeurs sont des points clés assurés par la transparence à travers de fréquentes réunions, mais aussi le recours à des indicateurs pertinents. En savoir plus : http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/regionalwertag.aspx
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E/ Bœufs des prairies gaumaises, Production groupée de produits gaumais diversifiés, éthiques et respectueux de l’environnement. Par Michaël Masson, GAL Cuestas
La création d’un produit à haute valeur ajoutée (bœuf de 3 ans élevé uniquement en pâturage) a été envisagée comme moyen de répondre à l’évolution de la politique agricole européenne prenant plus en compte les aspects environnementaux : MAE, Natura 2000… Une filière spécifique a donc été créée sur base d’un cahier des charges et grâce à une mise en réseau des producteurs, des détaillants (bouchers) et des consommateurs (collectivités, privés). Cette réalisation a été permise grâce à un acteur de développement local (le GAL Cuestas) intervenant comme fédérateur et appui administratif. Ce travail a abouti à la création d’une coopérative agricole et au développement d’autres filières (génisse bio, porc, volaille, agneau, légumes). Site web : http://boeufgaume.wordpress.com/ Vidéo : http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=MG9wpC7zpHE
« Notre coopérative a apporté une évolution, non une révolution comme le fait l’Epi lorrain » (nous avons tiré parti des contraintes et opportunités pour développer des filières). (un fondateur de la coopérative).
« La grande distribution n’est pas le diable, on peut trouver des besoins communs » (N. Ancion)
§ Porteur : GAL Cuestas (asbl) et Coopérative fermière de la Gaume (SCRL) § Dates : Lancement du cahier des charges « Bœuf des prairies gaumaises » en 2008, de la marque en
2009 et de la coopérative en 2010. § Localisation : Région gaumaise (Etalle). § Contacts : Michaël Masson, Chargé de mission Agriculture au GAL Cuestas, 20 rue du moulin B-‐6740
Etalle m.masson@cuestas.be, Tel : 063/45.71.27, GSM : 0473/68.05.03. Nicolas Ancion, coordinateur du GAL Cuestas, contact@cuestas.be, +32/ 63 45 71 26
Principales activités
§ Point de départ : Modification de la PAC vers une prise en compte plus forte des aspects environnementaux.
§ Etudes de départ : prospective sur l’agriculture en 2020 (relocalisation et rapprochement vers les consommateurs) et définition d’une filière correspondant à l’identité d’un territoire.
§ Formalisation d’un cahier des charges tirant parti des obligations environnementales (50 % du territoire en Natura 2000, MAE de fauches tardives et d’élevage extensif).
§ Travail de sensibilisation et de structuration (création d’une marque et d’une coopérative agricole). § Appui technique et administratif par le GAL, structure clé pour lancer l’initiative (aide pour fixer les
prix, positionnement du produit) § Développement presque autonome de la coopérative, diversification des productions : génisses bio,
porc de plein air, volaille et agneaux). § En projet : création d’un atelier de découpe et d’un hall-‐relais pour commercialiser tous les produits
locaux vers les consommateurs locaux, mais aussi vers les collectivités et les professionnels.
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Facteurs de succès Une structure de développement territorial pour fédérer les acteurs, soutenir études et recherche. L’établissement d’une confiance entre agriculteurs, consommateurs et structure de développement. Conclusions Une approche commune est nécessaire pour influencer le marché afin de tirer parti des contraintes locales. Différents outils sont nécessaires : cahier des charges, coopérative, outils de communication, structures collectives… Le travail sur une identité territoriale apporte un ciment, mais la confiance est également un point clé. En savoir plus : http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/coop%C3%A9rative-‐fermi%C3%A8re-‐de-‐la-‐gaume.aspx
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3.4. Réseaux d’initiatives de proximité
3.4.1. Les réflexions du groupe L’apport de témoignages sur des réseaux d’initiatives de proximité, très diversifiés (circuit court alimentaire, accès à la terre, recherche et développement dans le domaine du numérique et de la robotique, épargne locale,…) a permis de mettre en évidence le développement de dynamiques locales fortes au service de l’entreprenariat en milieu rural. Le rural, c’est aussi le boulanger du coin, le boucher, le menuisier, la petite banque…ce sont ces habitants à la recherche d’un lien social et solidaire. Mais ce sont aussi des compétences multiples et variées qui ne demandent qu’à s’exprimer. Par exemple, les nouvelles technologies offrent des possibilités nouvelles aux communautés rurales. A celles-‐ci de s’en emparer. Les compétences existent, il faut leur donner la possibilité de s’exprimer et mutualiser les moyens. Chacune des expériences présentées s’inscrivait dans une démarche de mise en réseau reposant sur une organisation souple et informelle et permettant des synergies entre acteurs locaux. On se situe dans une volonté de réaliser par soi-‐même, de réappropriation de son environnement quotidien (à l’encontre du discours : c’est trop compliqué pour vous), de recherche de complicité, de solidarité et de (re)création de lien. Que ce soit dans un but :
de promotion de la production locale, de respect des traditions culinaires de la région et de développement des activités touristiques,
de mobilisation pour l’obtention d’un haut débit numérique dans le village (Fab’lab), de lutte contre l’obsolescence et de transmission de savoir faire en technologie 2.0 et robotique,
d’accès à la terre et de reconnection des citoyens à la production alimentaire, de stimuler le développement de projets économiques locaux et compléter l’offre de financements
plus classiques, moins accessible et adaptée aux petits entrepreneurs du monde rural, aux exploitants agricoles.
Ces expériences sont la source d’une économie cicrulaire qui peut naître dans les territoires ruraux. La mise en réseau sous la bannière du réseau AFN permet par exemple aux membres de se rallier derrière une marque locale et de bénéficier de supports de communication communs (website, réseaux sociaux, etc). Se regrouper permet aux petites entreprises d’adopter ensemble une stratégie de masse critique que ce soit pour des objectifs marketing ou de distribution. Au-‐delà des compétences, c’est aussi l’épargne locale et éthique qui est mobilisée.
Ce sont aussi des expériences qui permettent une rencontre entre des questionnements contemporains de société et de besoins de mécanismes financiers alternatifs solidaires et de soutien aux entrepreneurs locaux. Ces dynamiques sont donc génératrices de sens, facteurs de cohésion sociale. Petit à petit, on sort du cercle des militants ou des passionnés pour s’allier d’autres citoyens de la communauté locale engendrant une véritable dynamique de développement local. Des points d’attention sont à relever pour éviter quelques difficultés. L’assise à deux niveaux : un réseau local et un réseau international. Les échanges se font dans tous les sens. La dynamique locale ne doit pas se refermer sur elle-‐même. Elle est l’occasion de nouvelles collaborations et d’enrichissement mutuel que ce soit avec d’autres communautés rurales ou avec des communautés urbaines.
L’utilisation d’une épargne urbaine pour investir la terre peut être, par exemple, l’occasion d’un nouveau rapport entre ville et campagne.
L’inscription d’un Fab’lab dans un réseau international augmente le potentiel d’innovation. C’est un esprit ouvert, collaboratif, d’échange qui est stimulant.
L’organisation des différentes fonctions du réseau est à réfléchir. Dans la plupart des expériences, les fonctions de sensibilisation, éducation, accompagnement sont séparées de celles de gestion (ASBL versus Coopérative). Les métiers ne sont pas les mêmes. La question n’a pas été creusée, mais il semble y avoir une
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logique à cette séparation. Par ailleurs, la gestion de la croissance (du succès) reste un défi. Comment rester dans l’esprit de départ et la démocratie interne ? Des outils comme la rédaction de charte, un mode de gestion transparent et de l’innovation sociale, etc sont à mettre en œuvre. Ces expériences peuvent aussi devenir des outils pour les communautés publiques locales. L’acquisition de terres peut, par exemple, permettre de protéger certains périmètres particulièrement sensibles (captage d’eau, biodiversité, etc). Ou le développement d’un laboratoire robotique, numérique ou électronique peut faciliter le développement de nouveaux services pour la collectivité (gestion des déchets – lutte contre l’obsolescence). Enfin, les besoins en accompagnement et en formation ressortent des débats. Que ce soit sous forme de compagnonnage ou de stage dans des exploitations (couveuse d’entreprise dans les expériences d’accès à la terre), mais aussi sous forme d’échanges dans le cadre des laboratoires technologiques notamment avec les écoles du territoire.
En conclusion, Ces nouvelles formes d’entrepreneuriat collectif apportent un soutien aux entrepreneurs ruraux et aux citoyens par la mise en œuvre d’une dynamique locale forte. Ces dynamiques utilisent des ressources propres comme l’épargne locale ou les compétences et savoir-‐faire locaux en les mutualisant (renforcement). Cela donne des outils aux communautés rurales permettant un réappropriation progressive de leur environnement et des perspectives de développement.
3.4.2. Les expériences présentées
A/Réseau de Financement Alternatif -‐ Financité Né en 1987, le Réseau Financement Alternatif est connu aujourd’hui sous le nom de réseau Financité. Dès la fin des années 70, des citoyens souhaitent développer des initiatives d’épargne et de prêt de proximité afin de réintroduire la dimension humaine dans l’économique et un autre rapport à l’argent. Financité est aujourd’hui une ASBL qui emploie 11 personnes et un réseau regroupant 90 associations membres. Site web : http://www.financite.be/
« Le financement alternatif permet aussi aux gens qui habitent en ville de répondre à des initiatives solidaires avec le monde rural. »
Principales activités Trois types activités sont menées conjointement par le Réseau :
Le soutien de groupes locaux rassemblant des citoyens qui souhaitent s’informer sur les alternatives à l’économie classique et faire émerger des pratiques financières plus justes et solidaires (projet de monnaies locales).
Le développement de recherches et de publications sur la finance responsable. Une action de lobbying auprès des acteurs sociaux et publics.
Facteurs de succès Rencontre entre des questionnements contemporains de société et de besoins de mécanismes financiers alternatifs solidaires, par exemple actuellement.
Agriculture : permettre l’accès à la terre par divers mécanismes de financement. Permettre d’écouler la production notamment Groupe d’achat commun ou solidaire avec possibilité
de préfinancer l’agriculteur et lui permettre d’écouler sa production. Monnaie locale alternative telle que l’Epi lorrain en Gaume avec possibilité du lien là où ce n’était pas
évident. La monnaie locale crée ce lien.
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Conclusion L’existence d’un réseau de financement alternatif permet de stimuler le développement de projets économiques locaux et de compléter l’offre de financements plus classiques, moins accessible et adaptée aux petits entrepreneurs du monde rural, aux exploitants agricoles. C’est aussi un facteur de lien social. En savoir plus : http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/le-‐financement-‐alternatif-‐et-‐citoyen.aspx B/ Fablab – laboratoire de fabrication ou comment redynamiser des territoires ruraux Imaginer un lieu pour tout imaginer, créer, réaliser, innover partager, collaborer, fabriquer, construire, améliorer à partir de l’électronique, numérique ou de la robotique… dans un petit village rural de 350 habitants ! Un local, des compétences et des outils partagés et l’inscription dans un réseau de Fab’labs organisés sur la base d’une charte commune, et c’est toute une dynamique 2.0 qui se crée, de l’atelier de réparation à la recherche développement pour une entreprise. Un lieu collaboratif et ouvert… valorisant pour toute la communauté Une association regroupant 70 bénévoles situé à Biarnes, dans le Jura. Collectif pour internet créer en 2008 qui donne naissance au Fablab en 2010. Contact : Pascal Minguet -‐ pascal.minguet@gmail.com
« La ruralité n’a rien à envier aux métropoles et à même beaucoup à leur apporter. » Principales activités Un Fablab est un laboratoire local qui rend possible l’invention en ouvrant aux individus l’accès à des outils
de fabrication numérique. Il part du constat que seul on ne maitrise pas toutes les technologies. En mettant ensemble nos compétences, on peut tout faire : de la réparation à l’invention. Do it your self. Ce réseau d’échange n’intéresse pas que les habitants mais aussi les acteurs socio-‐économiques Le FabLab Net-‐IKi travaille désormais avec trois lycées, l’Université de Franche-‐Comté, des entreprises locales et des artisans. Il est, depuis septembre, partenaire de deux pôles de
compétitivités régionaux : Microtechniques et Plastipolis. Il passe en version 2 et le modèle économique s’affine au fur et à mesure. Facteurs de succès
§ L’assise à deux niveaux : un réseau local et un réseau international. Les échanges se font dans tous les sens.
§ Une vraie volonté bottom up. Le réseau local est parti d’une mobilisation citoyenne pour avoir le haut débit dans le village.
§ Le melting pot association 2.0 (internet, réseaux sociaux,…).
§ Un vrai savoir-‐faire en communication 2.0. § Le caractère intergénérationnel et une
volonté de lutter contre l’obsolescence programmée.
Conclusions Les nouvelles technologies offrent des possibilités nouvelles aux communautés rurales. A celles-‐ci de sen emparer. Les compétences existent, il faut leur donner la possibilité de s’exprimer et mutualiser les moyens. En savoir plus : http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/fablab-‐laboratoire-‐de-‐fabrication.aspx
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C/ « Start Up, Development and Management of Food Network » Par Howard Wilkinson – Ayrshire Food Network – Ecosse
Le réseau écossais Ayrshire Food Network (AFN) a été créé en 2002 et réunit des producteurs, artisans de bouche et petites entreprises familiales (restaurants et coffee shops, gîte et accueil rural) du Ayrshire et de l’Arran. Ce réseau permet de mutualiser la promotion et la distribution de la production locale : produits alimentaires, boissons, produits touristiques (culture et héritage). « ...you don’t have to be big to do something rather special. It’s about thinking collaboratively. On our own we’re
nothing. Working with other people we are rather special. »
(« …tu ne dois pas être grand pour faire quelque chose de spécial. Il s’agit de penser, concevoir de façon collaborative. Livré à soi-‐même ou isolé, on n’est rien. C’est en
travaillant avec d’autres personnes, qu’on devient un peu spécial. »)
« The word « consumer » is an horrible word. It means that you take and that's it. Prosumer is certainly a better word ! » (nb : « prosumer » est un mot valise, contraction
de « producer » et « consumer »).
(« Le mot « consommateur » est un horrible mot. Cela signifie qu’on se contente de prendre, et c’est tout. « Prosommateur » est certainement un bien meilleur mot. »)
§ Porteur : Howard Wilkinson § Date de création : 2002 § Localisation : Ayrshire et Arran– Ecosse § Chiffres clés : 20 producteurs en 2002, 58 producteurs en 2013, § une cotisation annuelle de 90€ § Contact : howard.wilkinson2@btinternet.com § Site web : http://www.ayrshirefoodnetwork.co.uk/
Principales activités
§ Mise en réseau et développement de collaborations entre les différents acteurs locaux. § Distribution et logistique en BtoB + consommateur final. § Promotion de la production locale et des activités touristiques (branding). § Amélioration de l’approche IT et de l’utilisation des réseaux sociaux.
Facteurs de succès Les membres travaillent collectivement à un objectif commun : le réseau forme une chaîne d'approvisionnement locale qui reflète les traditions locales, ce qui entraîne un fort sens de l’engagement. En terme de structure organisationnelle et de leadership, l’organisation reste informelle et consiste en un partenariat public / privé inscrit dans un maillage de réseaux complémentaires, le tout mené par un «ingénieur social». Le réseau est financé à travers le soutien des membres (cotisations annuelles) et le soutien des agences gouvernementales (programmes d’aide au développement) ou des fonds européens (exemple : fonds LEADER Tastes Of Rural Europe – TORE). Le crowdfunding représente également une source de financement pour certains projets. L’engagement des membres repose essentiellement sur les compétences du leader et est corrélé aux avantages que les membres reconnaissent au réseau et/ou perçoivent via le réseau : plus ils retirent de bénéfices pour leur propre activité, plus leur engagement est effectif, et inversement, plus ils s’investissent, plus ils retirent de bénéfices. Le travail se fait sur base volontaire. Avantages et apprentissage au sein de l’organisation : l’éventail des avantages est relativement difficile à qualifier et quantifier, mais on constate une augmentation certaine des échanges commerciaux, un transfert de compétences et un échange de bonnes pratiques entre membres effectifs.
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Un environnement informel et innovant : travailler au sein d’un réseau souple, véritable tricot à mailles lâches, permet aux membres de choisir et mixer leur degré d’implication en fonction des avantages qu’ils y trouvent. En réalisant une analyse SWOT/AFOM régulière, le réseau s’auto-‐évalue et évolue : cela lui permet de modifier et ajuster ses activités et son fonctionnement Conclusions La force du réseau AFN repose sur son organisation souple et informelle qui permet des synergies entre acteurs locaux (producteurs, Horeca, consommateurs) dans un but de promotion de la production locale, de respect des traditions culinaires de la région et de développement des activités touristiques. La mise en réseau permet aux membres de se rallier derrière une marque locale et de bénéficier de supports de communication communs (website, réseaux sociaux, etc). Se regrouper sous la bannière du réseau AFN permet aux petites entreprises d’adopter ensemble une stratégie de masse critique que ce soit pour des objectifs marketing ou de distribution. En savoir plus : http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/start-‐up,-‐development-‐management-‐of-‐food-‐networks.aspx
D/ Terre de liens Association française née en 2003 de la convergence de plusieurs mouvements liant l’éducation populaire, l’agriculture biologique et biodynamique, la finance éthique, l’économie solidaire et le développement rural, Terres de liens se veut un laboratoire de gestion des terres par la société civile. Aujourd’hui, c’est un réseau associatif, une Foncière et une Fondation. Site web : http://www.terredeliens.org
« Terre de liens se veut un laboratoire de gestion des terres par la société civile. » § Fondateurs : NEF (finances solidaires) Mouvement de l’agriculture biodynamique et
le réseau d’expérimentation et de liaison des initiatives en espace rural. § 1 association nationale en France, 20 associations régionales, 1 Fondation, 1
foncière, 150 fermes, près de 3000 hectares, 33 millions en actions. § 60 salariés
Principales activités Terre de liens a pour objet d’acquérir des terres agricoles et éviter ainsi leur disparition, en assurer la préservation à long terme par un usage écologique et responsable, mettre ces terres en location à des agriculteurs, pour une production biologique ou paysanne, partager le fruit de ces expériences avec tous les acteurs intéressés, inventer de nouvelles réponses à la crise du foncier agricole et réunir citoyens, décideurs et acteurs agricoles autour de ces perspectives. Terre de liens, c’est aussi la gestion de bâtiment (64% de la foncière) et de l’accompagnement notamment par l’hébergement de couveuses d’entreprises au sein de fermes (mise à disposition de 2/3ha pour le développement de projet) Facteurs de succès
§ Rencontre entre un questionnement de propriétaire terrien (héritier) et la création d’une Fondation pour assurer l’accès à la terre.
§ Mobilisation citoyenne § Collaboration entre agriculteur, structure de financement et réseau citoyen.
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Conclusion Le mouvement prend de l’ampleur et peut prendre un dimension importante (et essentielle) pour la gestion citoyenne des terres. Il faut cependant pouvoir gérer la croissance tout en gardant l’esprit de départ et la démocratie interne. En savoir plus : http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/an-‐experiment-‐in-‐collective-‐and-‐solidarity-‐based-‐access-‐to-‐land.aspx
E/ Terre-‐en-‐vue Inspiré par Terre de liens, Terre-‐en-‐vue est un mouvement citoyen issu d’un réseau associatif préoccupé par la question agricole. Cette association rassemble des citoyens, des organisations et des acteurs publics qui souhaitent faciliter l’accès à la terre en Belgique. Trois organismes structurent ses activités : une association sans but lucratif, une société coopérative à finalité sociale et une fondation (en construction). Elle collabore avec son pendant néerlandophone Land-‐In-‐Zicht. Contact : Terre-‐en-‐vue ASBL & SCRL FS -‐ 16, place de l'Université à 1348 Louvain-‐la-‐Neuve – Belgique E-‐mail : info@terre-‐en-‐vue.be
« La différence avec la France réside dans le prix moyen d’achat d’un hectare : 40.000 euros en Belgique pour 5000 euros en France. »
§ Issu du réseau de soutien à l’agriculture Paysanne en collaboration avec des ONG et le CREDAL
§ Statut signé par 15 associations en 2012 § 114 coopérateurs possédant 1349 parts fin 2012. § Plusieurs projets en route : ferme Marion, ferme Larock, projet Bourdon …
Principales activités Une ASBL, outil d'animation du mouvement, qui prend en charge :
§ l'accompagnement de projets, § la création d'un réseau citoyen et associatif autour de la problématique de l'accès à la terre agricole, § le développement d'une expertise et d'un plaidoyer pour faciliter l'accès à la terre.
Une coopérative à finalité sociale, outil financier du mouvement, qui rassemble l'épargne citoyenne pour permettre l'acquisition d'unités agricoles et leur mise à disposition d'agriculteurs engagés dans un mode de production durable, en vue de produire une alimentation saine et respectueuse de la terre, distribuée en circuit court, dans le cadre d’une économie locale. Pour garantir un respect environnemental dans la gestion des terres, un droit de servitude environnemental est inscrit dans l’acte de propriété. Facteur de succès L’association vise à faciliter 4 types d’accès :
§ L’accès au marché : réseauter pour faciliter l’accès au marché afin que le producteur puisse se concentrer sur la production ;
§ L’accès au savoir-‐faire (accompagnement) ; § L’accès au milieu pour la transparence dans la vente des terres ; § L’accès au crédit ; Ces quatre objectifs répondent à des besoins actuels La création de la coopérative par exemple s’est faite rapidement car il y avait dès le départ un projet à soutenir. Il y a aussi un besoin pour des citoyens de se reconnecter avec les lieux de production alimentaire.
En savoir plus : http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/terre-‐en-‐vue.aspx
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F/ Les Cigales Des mouvements citoyens de plus de 30 ans répartis un peu partout en France sont à l’origine des Cigales. Un club CIGALES (Club d’Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale de l’Epargne Solidaire) est une structure de capital risque solidaire mobilisant l’épargne de ses membres au service de la création et du développement de petites entreprises locales et collectives (SARL, SCOP, SCIC, SA, association, …). La Fédération des CIGALES, association de loi 1901, agréée entreprise solidaire et jeunesse et éducation populaire, a pour objet l’animation et le développement du mouvement constitué par les CIGALES Ce mouvement rassemble +/-‐ 200 clubs actifs et 1800 membres Contact : http://ns354727.ovh.net/~fedecigales/
« Les CIGALES sont au carrefour de l’épargne de proximité, de l’épargne éthique et de l’épargne solidaire. »
Principales activités Le Club d’investisseurs citoyens est constitué de 5 à 20 personnes qui mettent une partie de leur épargne en commun. Il se réunit plusieurs fois par an pour recevoir les créateurs, décider de leurs placements et affecter cette épargne collective au capital des entreprises. Dans un cadre souple mais aussi restrictif puisque le cadre juridique et fiscal ne permet pas d’investir dans tous les types de secteurs (exemple : difficulté dans le monde agricole).
C’est un lieu d’échanges et d’auto-‐formation sur les questions économiques et de développement local, où investisseurs et porteurs de projet font l’expérience d’une économie socialement responsable et solidaire.
Le club a une durée de vie de 5 ans, prorogeable une fois. Au terme de sa vie, il procède à la liquidation de son portefeuille, au prorata des apports des cigaliers.
L’ACTIVITE DES CIGALES EN 2010 § Le nombre de cigalier(e)s moyen par club : 13 § Le montant moyen de l’épargne mensuelle : 21€ § Le nombre moyen de projets étudiés par club : 3 § Statuts des entreprises cigalées : 68% SARL, 14% associations, 18% SCIC/SCOP.
Facteurs de succès Les citoyens qui s’investissent dans les projets (un peu moins directement que via le crowdfunding) sont en phase avec les attentes de la société. Ils sortent pour ainsi dire du cercle des militants et rencontrent directement monsieur et madame tous le monde qui s’intéressent au développement d’une agriculture plus écologique, etc…
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4. En visite sur le terrain
4.1. Financement et projets d’économie locale
A/Vents d’Houyet Lancée en 2002, l ‘ASBL Vents d’Houyet a comme premier objectif de construire une éolienne citoyenne en support de son projet d’éco-‐hameau de Maisoncelles. Au fil du temps, l’association s’est ouverte à un objectif plus ambitieux : l’entrepreneuriat et la finance solidaire. L’ASBL s’appuie sur les marges bénéficiaires liées aux investissements dans l’énergie pour aborder les secteurs de l’éco-‐construction, du logement, de la culture, de la formation et de l’alimentation. Site web: http://www.vents-‐houyet.be
Les principales activités
Energies renouvelables : études, financements et mise en service d’éoliennes sous contrôle de coopératives citoyennes autonomes, installation de micro-‐centrales photovoltaïques.
Création de Terre-‐Académie : maison témoin sur l’éco-‐construction Développement d’éco-‐quartiers : achat de terrains à bâtir en partie par VDH et en partie par 2050
Vue sur mer. Les conditions d’achat des parcelles reprennent de travailler avec des artisans locaux (cahier des charges, pacte d’actionnaire,…). Pour avoir un terrain, le candidat achète une part et adhère au projet.
Bio-‐alimentaire : co-‐fondateur de la société « 2050 Vue sur mer » (ferme) Mobilité : création, avec la commune de Houyet, d’une centrale de mobilité utilisant énergie solaire et
véhicules électriques. Education et formation : création de l’Académie du Vent pour les enfants de 6 à 12 ans et de Terre
Académie, centre de formation aux métiers de l’éco-‐construction. Art et culture : l’orgue éolienne, film et tournesol solaire
Les points d’attention du groupe
Comment VDH a-‐t-‐il généré des bénéfices ? è L’ASBL Vents d’Houyet garde en son sein les activités à risques telles que les études préalables,…
Elle vend ensuite les permis d’exploiter et la concrétisation des projets aux coopératives qu’elle a créé en parallèle. Cela permet de ne pas faire courir de risques aux investisseurs et aux membres dans les phases préparatoires.
è L’ASBL est un outil de développement rapide pour rester dans la course face aux investisseurs classiques du privé. Vu que les prochains parcs se feront sur appels d’offre, le risque diminue et l’ASBL est donc passée en Société commerciale à finalité sociale.
è Les coopératives créées sont : Allons-‐en vent (éolienne des enfants), Alerte ça soufle (coopérative d’exploitation), Emission Zéro (financement de gros projets éoliens), 2050 Vue sur mer (coopérative dédiée à l’éco-‐construction et au développement territorial).
Quel est l’élément déclencheur ? è « On a du vent sur cette crête, on mettrait bien une éolienne ! ». Le vent est à tous. Une des
raisons majeures et de pouvoir produire soi-‐même son énergie au départ d’un bien commun. L’idée également de se regrouper pour faire plus et augmenter la capitalisation.
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è La difficulté de départ était l’absence de cadre juridique en matière de production électrique : le monopole de l’Etat pour vendre de l’électricité et le manque d’impulsion publique pour de tels projets. L’évolution du cadre juridique a fait avancer le groupe qui s’est mobilisé.
Comment s’est concrétisé le projet, financièrement ? è L’idée est partie d’un noyau dur de 3 à 8 personnes motivées, compétentes et qui s’entendent
bien. Elles sont rejointes par des sympathisants (qui entrent car le projet plait et le plan financier tient la route) et des investisseurs (qui entrent pour des raisons financières).
Quels sont les freins rencontrés ? è Au départ, le manque de confiance du public. è Les questions de gouvernance, avec le besoin d’un leader, de trouver la bonne équipe. è La charge de travail supplémentaire de gestion de l’aspect citoyen par rapport à un système de
financement classique. Quels sont les atouts ?
è La production soutenue par les riverains qui a limité une mobilisation contre le projet d’implantation.
è La prise de risque individuelle faible è Le circuit court même s’il n’est que théorique. è Le partage de la production : l’objet est de produire un bien dont tout le monde a besoin et non
de l’argent à tout prix. è Le mangement basé sur le bénévolat ou le défraiement. S’il y a rémunération en tant que tel ou
distribution de dividendes, le projet est affaibli, l’investissement diminue ainsi que le principe coopératif.
è Le contrôle de la ressource par les locaux empêche quelqu’un d’extérieur de s’approprier la ressource. Le vent est un gisement.
è En terme de valeur ajoutée, la commune de Houyet a augmenté sa notoriété. B/L’Epi lorrain L'Épi est une monnaie locale complémentaire à l'euro pour la Lorraine belge et sa proche périphérie. 1 Épi = 1 euro Elle se présente sous la forme de 5 bons de soutien à l'économie locale ou billets d'une valeur faciale de 1, 5, 10, 20 et 50 Épis.
Site web : http://www.enepisdubonsens.eu Contrairement à l'euro qui sert à faire ses courses, à spéculer, ... l'Épi ne sert qu'un seul objectif : les échanges de tous les jours, ceux qui sont essentiels à la vie quotidienne dans la région de Lorraine belge. Cette région est plutôt prospère vu sa proximité avec le Luxembourg, cependant le long de la frontière française, on constate une situation de paupérisation des villages.
Point de départ A Meix, l’épicerie a fermé mais les banques refusent de soutenir des candidats repreneurs. Les femmes précarisées, démunies en terme de mobilité, décident de reprendre. Elles postent un toute boîte proposant une prise de parts et obtiennent une mobilisation de fonds pour 5.000 euros. La commune complète avec 5.000 autres euros. Cela ne suffit pas pour un salaire, alors l’épicière d’origine décide de poursuivre avec 5-‐6 bénévoles qui aident pour le ménage, les factures,… Elles développent aussi un petit bistrot. Le bénéfice a enclenché d’autres projets. Les GAC, par exemple, organisent le dépôt des producteurs à l’épicerie. Une vingtaine de producteurs adhèrent pour 360 abonnés qui préfinancent les paniers. Les producteurs et consommateurs mettent en place une certification participative.
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Les produits fermiers coûtent cher en déplacements. Le réseau « Solidairement » se développe: mutualisation des produits fermiers vers les restaurateurs, les petites collectivités et communautés, en passant commande via un site. L’organisation des tournées se fait avec le fournisseur et le mangeur. Huit emplois sont créés et des bénévoles rejoignent le projet. En tout, ce sont huit emplois qui sont créés et 12 bénévoles mobilisés. Peu à peu, le groupe s’intéresse à l’euro et, suite à une soirée d’information du Réseau Finances Alternative, décide de développer une alternative : une monnaie régionale. Se crée alors l’ASBL L’Epi lorrain. Les principaux objectifs de l’ASBL sont :
De créer une monnaie locale complémentaire à l'euro utilisable par tous ceux qui veulent favoriser l'économie locale, éthique, durable.
De conscientiser les concitoyens pour leur expliquer les forces, les faiblesses et les travers du système de l'euro ainsi que les réponses positives que peuvent apporter les monnaies locales.
D'inviter le gouvernement wallon à s'intéresser aux enjeux des monnaies complémentaires Un réseau de comptoirs de change se met en place et la province soutient l’impression de billets sécurisés. Septante magasins collaborent (boulangeries, menuiserie, médecin, comptable,…) et signent une convention avec l’ASBL. Les citoyens sont les « porte-‐épis ». Les prestataires augmentent leur nombre de clients. Le prestataire utilise les épis pour faire ses courses et acheter des services (ex : comptable = 10% salaire des employés en épis). Le commerçant peut rendre la monnaie en épis et se faire de nouveau client. L’ASBL essaie de faire entrer de nouveaux partenaires dans la démarche pour élargir le champ d’application de l’épi. L’euro retenu dans la région est l’épi. Si l’épi est changé en euro, il y a une perte de 3%. Les bénéfices sont déposés chez TRIODOS ou convertis en parts chez CREDAL. Ils sont réinvestis dans des projets locaux via le micro-‐crédit. Aujourd’hui, ce sont 60.000 euros qui sont convertis en euros. En termes de viabilité, l’asbl a reçu des subsides pour deux emplois, les bénévoles ne s’épuisent pas et la structure tient grâce aux cotisations des membres. Videos :
Description de l’Epi -‐ http://www.enepisdubonsens.eu/pages/LEpi_une_monnaie_locale-‐5987399.html
Pourquoi l’Epi -‐ http://www.enepisdubonsens.eu/pages/LEpi_pourquoi_-‐5987401.html Contact : maresix@hotmail.com C / Colibris Famenne « Colibris » est un mouvement de citoyens décidés à construire ensemble une société vraiment écologique et humaine. Ce mouvement est au service de la Transition. C'est bien sûr le cas du Groupe Colibris-‐Famenne à travers son « marché fermier », la mise en place du premier groupe local à la ferme Marion de la coopérative Foncière « Terre-‐en-‐Vue », etc... Il y avait-‐là tant des producteurs locaux (éleveurs, maraîchers,...) que des consommateurs actifs dans les deux GAC de la région (Groupement d'Achat Commun, équivalent des AMAP en France), réunis autour de la Charte du Mouvement Colibris. Plusieurs projets ont vu le jour, ciblant au départ essentiellement l'agro-‐écologie :
Groupe local "Terre en Vue" : Une trentaine de familles de la région ont acheté collectivement 7 ha de terres nourricières au bénéfice du fermier Marion, éleveur de races rustiques et producteur de viande bio. Ce projet est le tout premier achat en Belgique de la foncière Terre en Vue (inspirée de Terre de Liens en France).
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Le Marché Fermier de Colibris-‐Famenne est une initiative de rencontres et de commercialisation en circuit court par des citoyens producteurs et consommateurs: il a lieu chaque mois dans l'un ou l'autre village de la région. Il regroupe 300 sympathisants.
Atelier de découpe partagé : Projet en cours d'élaboration regroupant plusieurs éleveurs bio locaux afin de valoriser leurs produits dans une filière entièrement bio.
Groupe Consommateurs / Producteurs : Ce groupe regroupe plusieurs maraîchers agro-‐écologiques locaux et des consommateurs, qui réfléchissent à un système de commercialisation commun de leurs produits.
Co-‐organisation avec des partenaires culturels, associatifs, agricoles, éducatifs de la région du Festival "Terre Ferme", Festival International du Film sur la Ruralité, avec des conférences, du théâtre-‐action dans les villages...
Dans le cadre de la Ferme Marion, un groupe local se constitue pour entourer Claudy qui doit lutter contre un projet de spéculation foncière et de perte de ses terres d’une part, et Thibaud, candidat maraîcher qui souhaite s’installer. Ensemble, citoyens et producteurs, ils achètent le terrain et organisent la livraison de produits au Colibri. Contact : http://www.colibris-‐lemouvement.org/ D / La Ferme Marion (Wavreille) et « Pense à 2 mains » Situation : Province: Namur -‐ Commune de Rochefort Groupe local : 36 Coopérateurs Porteur de projets: Claudy Marion Contact : jean.vanderelst@hotmail.com
En 2011-‐2012, l’ASBL Terre-‐en-‐vue a accompagné un premier projet local à Wavreille, dans la région de Rochefort. Le projet est né de la volonté du groupe d’achat "Colibri-‐Famenne" de soutenir son agriculteur, Claude Marion, en acquérant collectivement 7,5ha de terres agricoles (prairies), pour lui permettre de développer son projet d’élevage de blondes d’Aquitaine en agriculture biologique.
Le projet a été soutenu par l’ASBL Terre-‐en-‐vue et les terres ont été acquises par la coopérative Terre-‐en-‐vue le 25 avril 2012, dans le respect de la dynamique locale. Concrètement, l’ASBL a participé à des réunions du groupe local, a accompagné le projet au niveau des négociations avec le vendeur et a aidé à la rédaction de l’acte de vente. Thibaud et son association « Pense à deux mains » rejoignent le projet de Claudy et s’installent sur une vingtaine d’ares exploitées en permaculture. Le lieu de production est également un lieu d’apprentissage, de transmission de savoir. Avec ce système de cultures rapprochées, le lopin de terre nourrit 50 personnes en légumes. Thibaud et Claudy cultivent également de l’épeautre rouge et fabriquent du pain. E / La Brasserie de la Lesse
En 2010, un groupe d’amis, réunis en confrérie et passionnés de bière, décident de relancer la production de bière dans l’ancienne Brasserie La Rochefortoise fermée depuis 2000.
« Ah ouais cool on reprendrait bien une brasserie… » L’objet principal est la création d’activité et non la recherche du profit maximum. Ils ont donc créé une société coopérative à finalité sociale (Société Coopérative à Responsabilité Limitée à Finalité Sociale, SCRL FS, pour être plus précis), dont la finalité sociale est la relocalisation de l’économie, la création d’activité en
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milieu rural et l’activité participative. Les associés ne recherchent donc qu’un bénéfice patrimonial limité, et les bénéfices engrangés par la société sont réinvestis dans le projet en vue de poursuivre la finalité sociale. Avec l’aide de CREDAL, organisme de crédit alternatif, ils ont créé une société coopérative et lancé un appel à coopérateur. Une fois un capital minimum réunis, CREDAL leur a accordé un financement et ils ont pu racheter tout le matériel de l’ancienne brasserie. Installé dans une ancienne étable en location, ce matériel était resté une dizaine d’année à l’arrêt. Après avoir repris la location du bâtiment, ils ont donc passé presque 6 mois à remettre en état et aux normes le bâtiment ainsi que le matériel. Commercialisation
Agricovert Réseau Solidairement Revendeurs en Flandres Décision de ne pas exporter comme autre petites brasseries car tout est déjà occupé par les grands
brasseurs Distribution via des réseaux de coopérative, magasin à la ferme, OXFAM.
Fonctionnement de la coopérative et rôle des coopérateurs
Prise de parts Achat des premières bières moins bonne (liquidités) dans un premier temps pour stabiliser les
recettes Commercialisation et démarchage comme ambassadeur Graphisme des étiquettes : concours parmi les coopérateurs Soutien aux petits travaux tels que : électricité, rénovation,… Ristourne au coopérateur sur le casier
Quelques chiffres :
2 employés à mi-‐temps + activité complémentaire + 2 indépendant à titre principal INVESTISSEMENT : 100 000 € ( contre 500 000 à 1000 000 € (pour brasserie du même type) 53 000 € de machines (+ reconditionnement matériel de bureau, …) 80 000 € CREDAL / 30 000 € fonds de roulements à appel de coopérative > 65 000 € à
investissements supplémentaires. Recherche de partenaire agriculteurs et partenaire avec CREDAL 2000 l/semaine
Contact : http://www.brasseriedelalesse.be En savoir plus : http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/roadbook-‐financement-‐alternatifs-‐de-‐projets-‐locaux.aspx
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4.2. R&D et innovation dans le secteur agricole Contexte L’innovation et la créativité sont à toutes les sauces, sur toutes les lèvres, à l’ordre du jour de la programmation 2014-‐2020 (Partenariat pour l’innovation – Stratégie Europe 2020, Créative Wallonia)… L’atelier avait pour objectifs de familiariser les participants avec la notion d’innovation et de créativité en agriculture, en identifier les ingrédients, les éléments déclencheurs, la valeur ajoutée.
La créativité, c’est la capacité d’un groupe, d’un individu à imaginer ou construire et mettre en œuvre un concept neuf ou une solution originale à un problème.
L’innovation, c’est la mise en œuvre d’un produit (bien ou service), d’un processus nouveau ou sensiblement améioré, d’une nouvelle méthode de commercialisation ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les
pratiques de l’entreprise, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures. 4
Cette définition reprise du manuel d’Oslo de l’OCDE peut être confrontée à celles données par les participants aux Séminaire. La notion de rêve apparaît en premier. Un individu (ou un groupe) qui innove, c’est quelqu’un qui sait rêver, Imaginer (puis faire) Naître (une) Nouvelle Orientation (de) Vie Economiquement Rentable. Il s’agit de sortir des sentiers battus, d’avoir de l’audace pour atteindre un objectif nouveau, rechercher des alternatives aux méthodes traditionnelles, de développer des techniques, procédures ou structures nouvelles permettant de répondre à des besoins ou d’anticiper des défis futurs. Mais c’est aussi redécouvrir et adapter d’anciennes techniques ou tradition et renforcer les coopérations, les échanges pour faciliter les synergies. Innover suppose une capacité des gens ou des structures à dépasser leurs connaissances, leurs acquis et résoudre des problèmes de façon inattendue. Enfin, une innovation n’est souvent perçue comme telle que lorsqu’elle est réalisée. A / Filière chanvre en Wallonie Délaissé pendant plusieurs décennies, le chanvre recommence à être cultivé chez nous. Le contexte actuel (prix de l’énergie, développement durable, agriculture plus verte...) donne de nouvelles perspectives à cette culture de diversification et d'innovation pour les agriculteurs et industries en Wallonie. Le chanvre est en effet une plante aux multiples avantages :
§ Sa culture ne requière pas l’usage de produits phytosanitaires ; § C’est une bonne tête de rotation ; § Elle améliore la structure du sol ; § Elle produit en 3 mois une quantité impressionnante de biomasse (8 à 12 tonnes) ; § Elle dispose de multiples débouchés à partir de la graine (graine oléagineuse riche en Oméga 3 et
6, vitamine E et D, protéines et fibres alimentaires) et de la paille (pouvoir absorbant et isolant, piège à carbone)
Des difficultés subsistent néanmoins pour son expansion :
§ le chanvre souffre de sa parenté avec le cannabis (manque d'information) ; § le chanvre possède de multiples débouchés mais la transformation pour les obtenir demande
parfois des processus coûteux à développer ; § la culture et la transformation demandent de la technique et de l'expérience.
10 ans après les premiers travaux de relance de la culture chanvre en Wallonie, le développement de cette filière offre aujourd’hui aux agriculteurs des perspectives de diversification intéressante. La matière 1. 4 Manuel d’Oslo – OCDE : Principes directeurs pour le recueil et l'interprétation des données sur l'innovation
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première produite permet aux entreprises partenaires (papeterie, textile, alimentation, construction, cosmétique, automobile et plasturgie) d'innover et d'aller de l'avant dans le domaine du développement durable (p. a titre d’exemple, 1m2 de mur aggloméré de chanvre capte 32 kilos de CO2).
Acteurs/partie prenantes
Les principaux acteurs de la filière chanvre en Wallonie sont aujourd’hui :
Filière -‐ l’ASBL Chanvre wallon, qui travaille à la promotion des produits à base de chanvre auprès de tous publics, à la structure et au développement de la filière chanvre en Wallonie. L’asbl mène également différents projets de recherches et développement; www.chanvrewallon.be Agriculteurs -‐ Belchanvre est une société coopérative fondée en 2012. Elle rassemble majoritairement des agriculteurs pionniers dans la culture du chanvre industriel en Wallonie. Elle développe ses activités dans une approche filière, depuis la culture du chanvre jusqu'à la commercialisation de produits transformés (pailles rouies pour la production de fibres et graines triées et séchées, notamment pour l'alimentation humaine). Aujourd’hui, la coopérative travaille à la mise en place d’une ligne de défibrage en Wallonie ; www.belchanvre.be.
Transformateurs :
Créée en 2007, ChanvrEco est une société (SA) de transformation industriel du chanvre. Elle produit des granulats de chanvre spécialement destinée aux applications d’isolation (Gamme de produits Prohemp), mais tous les autres constituants de la plante sont valorisés: la fibre dans des composites durables (gamme de fibre courtes et mi-‐courtes à destination de la réalisation de matériaux composites polymère-‐chanvre variés), la chènevotte pour la couverture écologique des sols (gamme 100% chanvre) et la graine dans l’alimentation humaine bio, www.chanvreco.be.
PurChanvre: produit et commercialise de l'huile de chanvre et des graines de chanvre décortiquées, à des fins alimentaires, à partir de chanvre cultivé exclusivement en Wallonie. Depuis 2012, sa production est issue de l'agriculture biologique. Bientôt, elle proposera de la farine de chanvre; www.purchanvre.be.
IsoHemp: SPRL productrice de blocs de chanvre à destination de la construction/rénovation; www.isohemp.be.
Distributeurs : EVIA Partner, La Maison écologique, Ecobati, La maison verte, Eco-‐logis, etc.
Chercheurs : Centre wallon de Recherches agronomiques (CRA-‐W), Université catholique de Louvain, Centre de ressources Technologiques en Chimie, Celabor.
Projet de coopération transfrontalière « Polychanvre » : L’objectif du projet est de mettre au point un procédé d’incorporation du chanvre (tiges hachées) dans une matrice polymère synthétique pour la réalisation de matériaux composites performants en vue d’applications dans le secteur automobile (pièces injectées) et de la construction (profilés extrudés). Le but final est de réaliser des agrocomposites présentant les mêmes caractéristiques mécaniques que les composites synthétiques.
Débouchés de la culture
Le chanvre possède un très grand nombre d’applications. Elles sont en grande partie présentées dans l'organigramme ci-‐dessous.
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L’ensemble des débouchés présentés ne sont pas encore entièrement exploités en Wallonie bien que le nombre d’acteurs et d’applications ne cesse d’augmenter depuis quelques années. La jeune filière chanvre wallonne développe actuellement les débouchés les plus porteurs et accessibles qui se marquent essentiellement dans le domaine de la construction, de la plasturgie et de l’alimentation humaine. Actuellement, les productions de chanvre belge valorisent les trois principaux sous-‐produits de la culture: -‐ la fibre principalement utilisée pour la fabrication de laines isolantes et de renfort de divers plastiques. -‐ la chènevotte à destination de la construction (béton de chaux-‐chanvre), des paillis horticoles et litières pour animaux ; -‐ le chènevis principalement valorisé dans l’alimentation humaine (huile, graine entière et décortiquée, cookies, etc.) et l’alimentation animale (oisellerie, pêche). Par manque de défibreuse sur le territoire, la fibre belge est aujourd’hui produite à l’étranger. Toutefois, l’engouement et les avantages des filasses pourraient très prochainement stimuler l’implantation de nouveaux transformateurs.
Historique de la filière chanvre en Wallonie, expériences et enseignements
Différentes étapes ont jalonné la relance du chanvre en Wallonie :
Etude réalisée par l'asbl Sorghal (années 90) et reprise de celle-‐ci par Valbiom en 2004 Voyage d’étude et projet de réimplantation du chanvre en Wallonie dans le cadre de Lux2010 (2005) Création de l'association "Chanvre Wallon" en 2006 Essais en champs à Michamps 3èmes rencontres de la Biomasse organisées par ValBiom (novembre 2006) Création de la Sprl Chanvréco début 2007
L’ensemble de cette dynamique est caractérisé par le volontarisme de ces acteurs qui croient en l’avenir de cette filière, alors qu’industriels et décideurs ne s’intéressaient pas encore à cette culture. Aux différentes étapes, les « ingrédients » de l’innovation sont présents :
Esprit créatif/passionné/un peu fou des premiers initiateurs ; Réponses à des attentes nouvelles des consommateurs (élément déclencheur de l’innovation) à travers
la création de nouveaux produits d’isolation : R&D, recherche de nouveaux processus de transformation, tests, analyses, normes et certification des produits (coûts importants)
Difficultés de financement du risque
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Partenariats avec les agriculteurs, la recherche et les industriels (compétences et ressources mobilisées)
Rencontre de résistances liées aux habitudes face à de nouveaux produits (scepticisme, ironie, etc.) Contraintes administratives/réglementaires pour de nouvelles productions et de nouveaux produits,
En savoir plus : http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/fili%C3%A8re-‐chanvre-‐en-‐wallonie.aspx http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/innovation-‐en-‐agriculture-‐%C3%A0-‐travers-‐la-‐
fili%C3%A8re-‐du-‐chanvre.aspx
B / NewFarm
L’innovation jalonne le parcours Eric Stöcklin, ingénieur agronome, producteur maraîcher et conseiller technique en productions végétale, gestionnaire de NewFarm.
1985: création d’une ferme maraîchère à Leuze-‐Eghezée en Province de Namur en réponse à une besoin d’assouvir un rêve de vie: travailler la terre et faire vivre sa famille en produisant des fruits et légumes
1988: lancement d’une production de salades 4ème Gamme (légume frais prêt à l’emploi) en réponse au besoin de rentabilité du projet initial
1995: création d’une ferme au Portugal afin de répondre à une demande commerciale: fournir 12 mois sur 12 et rencontrer une opportunité d’amélioration de la rentabilité de l’entreprise
2002: développement d’Outils d’Aide à la Décision, d’abord pour répondre à des besoins propres, ensuite pour la vente des solutions par internet à destination d’autres producteurs et conseillers (mesures et prévisions météo, suivi et prévision d’infections, conseil pour couverture fongicide et nutrition végétale, etc.) => www.arboweb.newfarm-‐agriconsult.com
2011: installation d’une unité de production en hydroponie afin de résoudre des problèmes de fatigue du sol, de fatigue du dos et de répondre à une demande commerciale de salades avec racines des distributeurs (GMS)
2013: ouverture de la ferme aux consommateurs (autocueillette) afin de répondre à la demande de produits ultra frais (encore vivants) afin de sortir de l’emprise des distributeurs (GMS)
Chaque étape de ce parcours a induit/requis de nouveaux enjeux, la mise en œuvre de nouvelles techniques, de nouveaux modes d’organisation, de nouveaux moyens financiers, de nouveaux partenariats commerciaux et les pistes d’évolution permettant de résoudre les difficultés rencontrées mais aussi de consolider les succès engrangés. Pour Eric Stöcklin, la créativité, c’est un état d’esprit animé par:
La volonté de changer une situation La recherche de solutions à un besoin ou à des problèmes La curiosité et l’ouverture d’esprit
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C’est aussi une aptitude à:
Savoir prendre des décisions Ne pas avoir peur du changement
Pour être créatif en milieu rural:
Se laisser aller à rêver Aller chercher les compétences Collaborer et partager volontiers Poser des objectifs humains et financiers Puis AGIR
En savoir plus : http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/new-‐farm.aspx
C / Agricovert
AgricoVert, est une coopérative de commercialisation, de transformation et de formation/conseil, au service des producteurs travaillant en harmonie avec l'environnement, soucieux du développement local. Agricovert, c'est aujourd'hui:
25 coopérateurs producteurs (maraîchers, éleveurs, artisans), dont 5 d'entre eux sont en couveuse d'entreprise
une centaine de coopérateurs consomm'acteurs dont 4 sont membres du conseil d'administration L’objectif est de créer un outil commun permettant de revaloriser le métier agricole, tout en offrant une alimentation saine et durable à travers :
Des produits agricoles de qualité et de proximité Un soutien à l'agriculture paysanne Un commerce équitable et local Un soutien à l’emploi de personnes peu qualifiées Un soutien aux jeunes producteurs désireux de s'installer en agriculture bio (à taille humaine) Un projet social
Agricovert répond à une demande d’un nombre croissant de consomm’acteurs qui souhaite se fournir en produits agricoles de qualité et, par le biais de circuits courts, aider les exploitants à s’installer et à maintenir une agriculture paysanne.
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La création d'une coopérative qui fédère des producteurs et des consomm’acteurs permet:
de proposer aux consomm'acteurs des légumes et fruits locaux et de saison, sains et de qualité, de créer avec les producteurs des filières de commercialisation en circuits courts leurs garantissant un
revenu décent, d’accompagner les jeunes producteurs selon une approche écologique d’offrir des emplois durables, notamment pour des personnes peu qualifiées de favoriser l'échange de savoirs (formation continue, échanges de pratiques,...) et de services
(logistique, tâches administratives, communication,...) de capitaliser les connaissances au niveau des procédures juridiques pour l’accès à la terre de renouer la proximité entre le consomm'acteur et le producteur, de sensibiliser le consommateur à une agriculture durable et respectueuse de l’environnement
Un des dimensions innovantes du projet Agricovert réside dans le fait que la coopérative se développe au départ de 3 pôles/cellules sur base de la méthodologie de la sociocratie (dynamique participative conduisant à une contribution plus active et à une plus grande responsabilisation de tous les membres d’une organisation. Décisions prises au consensus, non à la majorité).
Pôle 1 -‐ producteurs (éleveurs et maraîchers) qui à travers une rencontre mensuelle:
fixe les prix de production organise des rencontre/échanges techniques planifie les plans de cultures organise le parrainage entre producteurs mutualise des services communs
Pôle 2 -‐ consom'acteurs (GAC, particuliers, ...) qui à travers une rencontre trimestrielle réalise :
la valorisation des circuits courts, étudie les aides diverses sensibilise à l'alimentation saine communique
Pôle 3 -‐ équipe permanente : en charge de la commercialisation et de la communication (conception/réflexion) de l’organisation des réunion des producteurs/consomm'acteurs et de la mise en œuvre des projets de développement (Hall relais agricole, etc.), de mutualisation de services communs, de la mise en place d'outils de contrôle qualité du marché paysan, de la valorisation de production.
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Aujourd’hui Agricovert commercialise plus de 500 paniers par semaine (Phase 1). Un magasin a été ouvert (marché paysan) . Agricovert doit maintenant réaliser (phase 2) l’Ecoconstruction d’un Hall Relais Agricole à Gembloux (fin 2014) à travers un financement régional wallon et un partenariat avec la faculté de Gembloux (mise à disposition de 85 ares en emphytéose). Trois axes de commercialisation sont prévus :
Les paniers Le magasin/marché paysan Atelier de 1ère transformation / Atelier de découpe
La phase 3 d projet prévoit l’extension de celui-‐ci en parallèle à la phase 2 (2013-‐2014) par :
Mise en place d'un pôle de conseil juridique et financier : aide à l'installation (plan financier, accès à la terre) (partenaire CREDAL)
La création d’une couveuse d'entreprise Mise en place d'un pôle technique en agriculture biologique : pratiques culturales (du semis à la
récolte) La phase 4 concernera elle l’essaimage du projet En savoir plus : http://www.agricovert.be
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D / Bureau Economique de la Province de Namur (BEP) & Boulangerie Legrand
Le BEP est soucieux de contribuer à la souveraineté alimentaire et réapproprier la fonction nourricière du territoire. C’est pourquoi il a inscrit le développement des circuits courts (CC) dans sa stratégie (relocalisation de la production et de la distribution à travers des réseaux de producteurs locaux.). Dans ce contexte le BEP se donne pour missions de proposer aux producteurs un accompagnement adapté à leurs besoins afin de favoriser leur développement économique et leur pérennisation. Deux types d’accompagnement sont proposés :
Un accompagnement individuel, à travers lequel le BEP incite le lancement des dispositifs en circuits courts et consolide les activités existantes en renforçant l’accompagnement de proximité :
Diagnostic général Accompagnement stratégique (BMC, Management innovant…) Etude de faisabilité (technico-‐économique) Accompagnement plan financier et business plan, recherche de financement Innovation : structuration des besoins et relais (développement produits, diversification…) Accompagnement infrastructure et logistique Aides et incitants (bourses, aides à l’investissement, ..) Relais vers expertises Maillage Relais et promotions
Un accompagnement collectif, à travers lequel le BEP favorise le regroupement des producteurs (animation collective) en réalisant des études de faisabilité technico-‐économiques pour la création de plateformes de transformation/logistique alimentaire : abattoirs de proximité, ateliers de découpe collectifs, filière courte boulangerie, éco-‐construction (chanvre), projet de transformation : transformation de légumes, pâtisseries, outils collectif de commercialisation. La démarche du BEP s’articule autour de trois axes
Séance(s) d'information à destination des producteurs Appui à l'animation des groupes de projets en construction Conseils et expertise et soutien et accompagnement à la mise en place opérationnelle du projet
En savoir plus : http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/bep-‐d%C3%A9partement-‐d%C3%A9veloppement-‐%C3%A9conomique.aspx
Exemple de la Boulangerie Legrand (http://www.boulangerie-‐legrand.be) accompagné par le BEP dans son projet de développement d’une filière locale de production de céréales adaptées à une filière boulangère peu mécanisée. Le projet porté par la Boulangerie Legrand consiste à créer une gamme de produits boulangers fabriqués à partir de variétés anciennes et/ou
adaptées de céréales, cultivées localement afin de répondre à deux enjeux :
Limiter la présence d’additifs dans les farines utilisée à travers la production de céréales cultivées et transformées localement par une filière locale en circuit court
Apporter une réponse à l’intolérances et aux allergies au gluten d’un nombre croissant de consommateurs : certaines céréales contiennent peu de gluten ou celui-‐ci est mieux toléré
Les ambitions du projet sont multiples :
Rassembler agriculteurs, minotiers, boulangers et consommateurs locaux autour de la production d’aliments sains (gustatif, digestibilité…)
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Assurer une traçabilité exemplaire Travailler l’image de la nature et l’identité des hommes Valoriser les richesses de notre terroir et des savoir-‐faire associés Offrir une juste rémunération à partenaires.
Phase du projet
Identifier les variétés de céréales anciennes et modernes panifiables selon les besoins LEGRAND Tester les itinéraires techniques qui leur conviennent sous nos conditions pédoclimatiques ; Organiser la filière locale de production ; Tester et valider une gamme de produits boulangers ; Essaimer le savoir-‐faire et le concept Legrand
Partenaires du projet
CRA-‐W, Département de la Qualité: analyses technologiques des céréales et farines : une partie des tests en labo / Département des productions végétales: essais en micro-‐parcelles.
Eddy Montignies : Identification et sélection des semences, définition des volumes, logistique des tests, suivi des cultures…
Agriculteurs locaux partenaires : mise en culture Meunier local artisanal Boulanger local artisanal ASE (Bourse innovation) BEP
Impacts attendus du projet :
Emploi local via relocalisation de la production et réappropriation de l'outil de production. Plus grande stabilité des prix Plus-‐value économique : le faible degré de mécanisation et le savoir-‐faire du boulanger (qui s'adapte à
quasi toutes les farines) permet de valoriser un énorme pourcentage de céréales wallonnes en panification :
Le projet permettrait de valoriser en farine panifiable (320 euros/tonne) l’équivalent de 26 hectares qui aujourd’hui sont consacrés au fourrage animal (260 euros la tonne) E / Pierre Lemaire, agriculteur
A l’âge de 21 ans, Pierre Lemaire a démarré une activité agricole sans être lui-‐même fils d’agriculteur. En 1985, en association avec 4 autres personnes il a lancé la coopérative de l’Yerne spécialisée dans la culture de carotte (30 tonnes dès la première année). En 2000, il convertit son exploitation en bio par souci de retrouver les fondements de l’agriculture. Un élément déclencheur de cette conversion a été le besoin de redonner de la structure aux sols cultivés. Aujourd’hui retiré de la coopérative de l’Yerne, il cultive 150 ha bio, moitié céréales moitié légumes (pdt, haricots, céleri, pois, …). La plupart des débouchés se font en circuits longs (gros volumes de récoles). Tout au long de sa carrière, à travers l’observation, des visites d’études (prendre expérience là où elle est !) à l’étranger (Hollande, France,…), contacts commerciaux, etc. Pierre Lemaire a cherché à améliorer ses pratiques professionnelles. L’agriculture de précision (principe de gestion des parcelles agricoles qui vise l'optimisation des rendements et des investissements, en cherchant à mieux tenir compte des variabilités des milieux et des conditions entre parcelles différentes ainsi qu'à des échelles intra-‐parcellaires) constitue aujourd’hui une réponse à ses préoccupations de rigueur de gestion. L’utilisation de d’images satellite du parcellaire, de matériel GPS, de caméra, etc., permet de disposer d’un système d'aide à la décision efficace qui permet d'optimiser les rendements des investissements tout en préservant les ressources naturelles, financières et énergétiques. Pour Pierre Lemaire « L’innovation, c’est des idées n’ayant rien en commun et que l’on met ensemble ». L’innovation, c’est la passion du risque et d’entreprendre, mais qui rencontre des facteur de résistance telle que la peur de l’inconnu, les contraintes administratives, etc.
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F / INNOVATECH
http://www.innovatech.be
InnovaTech (Innovation Technologique) est une ASBL créée en 2001, financée par la Wallonie et le FSE, dotée d’un staff de 21 personnes agissant au bénéfice des PME wallonnes, tous secteurs d’activités confondus. Sa mission est d’augmenter le nombre et la qualité :
des innovations technologiques en Wallonie des entreprises innovantes
pour la création de valeur ajoutée et d’emplois que cela génère. L’Asbl mène des actions de stimulation et d’accompagnement individuel ou collectif, des activités de formation. L’innovation ne concerne pas uniquement la haute technologie, les grandes entreprises, l’innovation « produit », n’est pas nécessairement complexe ni réservée à une élite.
Idée : On part de l’idée de l’entreprise ou on met en place un processus interne / externe de créativité suivi d’une grille de sélection multicritère. Une question, un objectif : Comment concrétiser cette idée ?
Etape 1 -‐ Mise en œuvre d’un audit des pratiques d’innovations : « mise en évidence des forces & faiblesses de l’entreprise en matière d’innovation »
Etape 2 -‐ Analyse de l’idée sous les différentes dimensions / Etude de faisabilité : Solution technique à valider, état de l’art, introduction du design, validation marché , rentabilité à étudier, équipe à renforcer, cadre législatif à préciser…
Etape 3 -‐ Recherche de compétences techniques, mise en place d’un partenariat technique, question de propriété intellectuelle et planification
Etape 4 -‐ Suivi du projet Etape 5 -‐ Communication
Pour Innovatech, innover, c’est un état d’esprit, être ouvert, être créatif, sortir du cadre avec organisation et méthode. Innover, c’est :
développer un nouveau produit, une idée ou service, imaginer, concrétiser ou travailler sur son procédé de fabrication (le rendre plus efficace).
Améliorer l’existant. Utiliser des techniques pour avoir un avantage concurrentiel par rapport à un marché, existant ou à créer.
Pourquoi innover ? Faut-‐il toujours innover ? C’est aussi un moyen de continuer à exister. Ce n’est pas toujours un choix, il faut parfois se remettre en question pour continuer à exister, réagir par rapport à des raccourcissements de cycle de vie des produits, s’adapter aux exigences clients, conquérir de nouveaux marchés. Les freins à l’innovation sont nombreux :
Peur de l’échec Risque non maîtrisé
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Evaluation à moyen terme <> Immédiateté Méconnaissance de la démarche (De où vers où ? ) Manque de ressources Pas le temps, la tête dans le guidon Manque de formation Approche multi dimensionnelle Manque d’idées
Conditions de réussite de l’innovation:
Ressources financières : des mécanismes de soutien financiers existent en Wallonie Se donner du temps. Se former : on n’est pas souvent formé à être créatif. S’entourer, aller chercher les compétences là où elles existent. Accepter d’aller chercher ailleurs des
conseils et appuis pour compléter ses propres compétences. S’organiser pour gérer avec méthode l’innovation S’engager (force de la passion) Savoir où on veut aller. Savoir ce qu’on veut faire ou pas. Définir ses objectifs. Etre fidèle au souhait du départ. Récolter des idées, en générer de nouvelles en regardant ce qui se fait ailleurs. Sélectionne les idées. Etudier la faisabilité d’un projet : est-‐ce que techniquement on sait développer
un nouveau produit ? Réseau universités, écoles permettant de répondre à cette question, apport d’une expertise. Les utiliser ! les mobiliser !
Ne pas ignorer les autres. Ou trouver des partenaires ? Comment les mobiliser ? Identifier très vite les pistes de financement et estimer la rentabilité. Mettre très vite des chiffres sur
papier pour voir si cela tient la route. Comment atteindre les clients ? Démarchage ? Qu’est-‐ce qui a déjà été fait par d’autres ? Certaines choses sont protégées par d’autres, ne pas
empiéter dessus. Mobiliser des partenaires économiques. Communiquer sur son projet
Exemples d’accompagnement par Innovatech (plusieurs vidéos disponibles sur le site http://www.innovatech.be) :
Pépinières Poncin Sa / Bertrix (buches d’ambiances) => www.pepinieres-‐poncin.com Argio Sa / Tubize (briques de terre crue) => www.argio.com Alvenat Sa / Achêne (gamme de sauces et de marinades à base d’huile de colza) =>
www.alvenatproduction.com/accueil/ Frajalux/Binche (glaces sans sucre ajouté) => www.alvenatproduction.com/accueil/ Ovogenics (compléments alimentaires à base d’œufs de caille) => www.ovogenics.be Isohemp Sprl / Fernelmont (blocs chaux-‐chanvre) => www.isohemp.be/ Chanvreco / Tinlot (granulats de chanvre mélange avec de la chaux pour béton de chaux/chanvre
(BCC) => www.chanvreco.be/ En savoir plus : http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/innovatech.aspx
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G / Synthèse Les ingrédients de l’innovation dans les différentes initiatives Eléments de contexte/éléments déclencheurs ayant fait émerger l’innovation Le premier élément déclencheur identifié dans les différentes expériences est l’envie (motivation profonde) d’apporter une réponse à un besoin (utopique ou non) personnel ou collectif. Que ce soit un besoin de contourner un obstacle, une difficulté (New Farm), d’adapter une process de transformation pour développer un nouveau produit (béton de chanvre), de pérenniser des exploitations et trouver de nouvelles formes d’organisation (Agricovert) ou encore répondre à de nouveaux besoins de consommateurs ou enjeux de société (Boulangerie Legrand, Yerne, Chanvre) L’innovation peut ainsi être une innovation de produit (chanvre, Pain..), une innovation de procédé (culture et récolte, transformation chanvre,…), une innovation de commercialisation (circuit court), une innovation d’organisation, innovation sociale (sociocratie, relation producteurs / consommateurs …) Un deuxième élément déclencheur est lié à une forme d’originalité, de passion et d’audace. Puis aller chercher compétences là où elles se trouvent. Pas avoir peur de partager et collaborer. Poser des objectifs financiers et humains. Une fois ce processus posé, il faut agir. L’innovation part parfois d’une idée inattendue, originale basée sur une tradition (culture du chanvre) abandonnée et redéployée dans un contexte nouveau. Plus difficile, car inédite et sortant des habitudes, elle se heurte à l’incrédulité de la société. Elle suppose des processus de réapprentissage, de redécouverte. Innover c’est penser et être différent mais pas trop, au risque de s’isoler de la société. Méthode ou processus qui ont permis l’émergence de cette nouvelle filière Une idée novatrice pour aboutir doit arriver au bon moment quand le marché est prêt à accueillir le produit, l’idée. Un même produit dans un temps différent n’aura pas le même succès. Il faut avoir beaucoup d’idées. Accepter que l’idée du jour n’est pas la bonne, que celle de demain sera peut-‐être meilleure. Etudier ensuite la faisabilité de cette idée. C’est aussi prendre son bâton de pèlerin (Newfarm, Chanvre…), sortir des schémas classiques, permettre à un nouveau chemin mental de se créer.
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Il est dès lors important à ces moments là de faciliter l’expérimentation, commencer petit et réajuster. Ce sont de nouvelles compétences à acquérir ou réapprendre dans un système naturellement produira de la résistance. Tout cela prend du temps. Des outils, des espaces, des procédures sont dès lors nécessaires pour faciliter l’émergence de ces nouvelles filières. Facteurs de résistance à l’innovation Un des premiers facteurs de résistance à l’innovation est liés aux besoins financiers. Il faut pouvoir couvrir les pertes des premières années (5 années pour le béton de chanvre), les besoins pour les démarches certificatives (un test thermique coûte 1000 euros), l’acquisition de nouvelles compétences. Une résistance relevée dans plusieurs témoignages est aussi administrative (bureaucratie) et les lenteurs ou lourdeur que ces démarches engendrent. C’est le cas notamment pour Agricovert mais aussi pour le chanvre. Les graines et les produits alimentaires à base de chanvre sont, en Belgique, interdits à la commercialisation. Il faut donc une dérogation à l’interdiction basée sur une analyse payante des graines pour prouver qu’il n’y a pas de THC. Les projets d’innovation nécessitent des compétences diverses. Une des difficultés majeures, c’est de réunir l’ensemble de ces compétences, de s’ouvrir et s’entourer, de mobiliser d’autres expertises. Enfin les témoignages ont mis en évidence parfois la difficulté à trouver de la main d’œuvre et la peur de l’inconnu et la peur de l’échec. L’innovation est mal définie dans l’imaginaire collectif et souvent réservée aux autres. Il faut être ouvert et accepter de sortir du cadre. Besoins des acteurs : outils, dispositifs, partenariats ayant permis aux acteurs d’innover et de dépasser les résistances. Les différents témoignages ont mis en évidence l’importance des aides (chèques services technologiques, bourses,…) en Région Wallonne. Pour tous les tests certifiant par exemple, les sociétés disposent de chèques services technologiques, agents stimulants économiques, qui remboursent les ¾ du prix de la recherche Il existe aussi toute une série de programme de recherche européen où le CSTC se dit que nous avons là des produits d’avenir et propose et investissent sur ces produits. L’apport en conseil est aussi largement apprécié. Que ce soit des services agronomiques provinciaux, de la Région wallonne, de bureaux d’étude d’intercommunale ou encore de centre de recherche (CER). Il faut avoir conscience de ses propres limites et identifier les compétences à acquérir ou mobiliser chez des partenaires. L’acquisition de compétences ne concerne pas que le process de fabrication du produit nouveau. Il s’agit d’amener ce produit dans un circuit classique de distribution, qui va rentrer chez les distributeurs et sera utilisé par les entrepreneurs ou de consommateur avec une technique qu’ils ne connaissent pas nécessairement. Il y donc aussi besoin de formation pour l’acquisition de nouvelles compétences par es professionnels ou les consommateurs. Des alliances sont à construire avec les organismes de formation. Un accompagnement individuel (coaching ; étude de faisabilité, recherche investisseurs, …) est certainement un plus. La qualité du partenariat utile à l’innovation est également relevée comme une clé majeure pour qu’un projet devienne pérenne. C’est avant tout une aventure humaine qui suppose une capacité d’adaptation et de coopération. Dans le projet Legrand, le défi fut de rassembler les partenaires (agriculteurs, moulin, consommateurs), produire des aliments sains et répondant attente des consommateurs, développer une meilleure traçabilité de la farine, et assurer rémunération juste de toute personne intervenant dans le processus. La veille, prendre l’expérience là ou elle est, l’inscription dans un réseau sont autant d’éléments indispensable pour faciliter ce partenariat.
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Enjeux collectifs à relever pour faire évoluer filière, créativité et ’innovation Assurer le soutien à l’émergence, à la transformation, à l’innovation et stimuler l’état d’esprit favorisant le déclenchement de la créativité est un enjeu collectif fort en cette période de récession économique. Pour aller vers une économie Créative5 , quelques pistes peuvent guider les entrepreneurs : l’hybridation transdisciplinaire (décloisonner, observer les pratiques d’autres disciplines..) ; L’intelligence stratégique collective (rester en éveil, garder les yeux ouverts sur les expérimentations dans le monde,…) Le principe collaboratif (associer différentes compétences,…) Cela passe par une démarche veillant aux principes suivants
Y aller petits à petits, techniques des petits pas. Pas faire de grand saut pour après se casser la figure. Savoir où on veut aller = capital. Savoir ce qu’on veut faire ou pas. Définir ses objectifs. Etre fidèle au souhait du départ. Récolter des idées, en générer de nouvelles en regardant ce qui se fait ailleurs. Utiliser, mobiliser le réseau universités, écoles, centre de recherche et organismes de conseils
permettant de répondre à cette question, apport d’une expertise. Ne pas ignorer les autres. Ou trouver des partenaires ? Comment les mobiliser ? Qu’est-‐ce qui a déjà
été fait par d’autres ? Certaines choses sont protégées par d’autres, ne pas empiéter dessus. Sélectionner les idées. Etudier la faisabilité d’un projet. Identifier très vite les pistes de financement
et estimer la rentabilité. Mettre très vite des chiffres sur papier pour voir si cela tient la route. Mobiliser des partenaires économiques. Se fixer une stratégie pour atteindre les clients, pour le lancement et la communication.
Une idée fausse court par rapport à l’innovation : l’innovation technologique n’est pas uniquement de la haute technologie, ni uniquement pour des grandes entreprises, ni uniquement de l’innovation produit. Elle n’est pas complexe ni réservée à une élite.
5 http://www.creativewallonia.be/
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4.3. Collaboration interentreprises
A / Eco-‐hameau de Durnal
Il s’agit d’un lotissement initié à titre privé pour bâtir des logements familiaux de façon durable avec mise en commun d’infrastructures. Le cluster éco-‐construction a fortement aidé à l’émergence du projet et à sa mise en œuvre. Les sept logements sont soit en basse énergie, soit en passif. Le logement de monsieur Binamé, l’initiateur du lotissement, est même en énergie positive grâce aux capteurs photovoltaïques. Carte d’identité :
Réalisation initiée par un couple qui a recherché des familles à associer à son projet. Démarrage vers 2010. Fin 2013, 6 bâtiments sont pratiquement achevés (une dernière maison
mitoyenne doit être construite). Site : Rue Saint-‐François, à Durnal, commune d’Yvoir. Contact : Mr Binamé, via le cluster éco-‐construction (Mr Binamé est un des fondateurs du cluster
écoconstruction). Principales activités En 2010, le couple Binamé a acquis un terrain à Durnal pour y investir dans un lotissement durable qui a abouti à un habitat groupé de 7 familles : copropriété terrain, voirie, potager, verger, zone ludique pour les enfants. Les maisons, orientées au sud, sont groupées 2 par 2, mais avec des murs mitoyens séparés. Les maisons sont en basse énergie ou complètement passives, en ossature bois avec brique décorative ou bardage (rôle de protection en cas de pluie également). L’ossature bois offre une bonne résistance aux incendies : le bois se consume sans donner de flammes ce qui protège le matériau en profondeur et prolonge sa résistance. Caractéristiques de la maison de Mr Binamé : très bonne isolation, fenêtres au sud, et étanchéité à implique une ventilation mécanique contrôlée (échangeur à double flux : l’air chaud sortant réchauffe l’air frais entrant). Isolation mur 35 cm de cellulose + vide technique laine de bois. Isolation sol : 60 cm de billes d’argex + dalle de sol en terre+paille+chaux. Pompe à chaleur et serpentin d’eau chaude dans les murs pour chauffage d’appoint (puissance 4kW) + pompe à chaleur pour l’eau chaude sanitaire. Finition intérieure en argile, produite à Saint Aubin (Florennes) : régule le taux d’humidité, garde la chaleur, diminue les odeurs. Gestion de la consommation en eau : Toilettes sèches, citerne d’eau de pluie alimentant la maison. Mur de jardin à l’ancienne, en pierres sèches. Future toiture végétale sur abri de jardin. Panneaux photovoltaïques = maison zéro énergie (la production compense la consommation). Facteurs de succès
Forte implication du couple fondateur (temps, compétences, réseautage). Appui du cluster écoconstruction pour la recherche de matériaux, des corps de métiers spécialisés et
surtout la bonne coordination entre eux.
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Conclusions L’union fait la force : une initiative complètement privée a pu aboutir à une réalisation complexe en recourant à des techniques et des matériaux très innovants. Pour cela, l’appui d’une association comme le cluster écoconstruction a été déterminante. Ce domaine est en pleine évolution et les normes ne sont pas vraiment disponibles. Notes diverses Un éco-‐matériau intéressant : le béton chaux-‐chanvre : Régule l’hygrométrie, développe de la masse à permet de capter la chaleur. Une maison voisine est construite en bois et en béton-‐chanvre. Le chanvre provient de France car l’offre wallonne ne suffit pas. B / Société Chimsco SA
La société, spécialisée dans les constructions en bois, compte quatre départements: charpentes, ossatures en bois (maisons passives ou basse énergie), carports, abris de jardin. Membre du cluster écoconstruction, elle a connu un rapide développement porté par la demande des maisons à ossatures bois et une très grande souplesse dans l’offre de ses produits. « J’ai pris mon bâton de pèlerin pour nous faire connaître » (X. Michaux) « Le cluster, c’est du Win-‐Win entre entreprises. On découvre parfois chez les autres membres, lors des visites en entreprises, des techniques intéressantes, … » (X. Michaux) Carte d’identité
Porteur du projet : Xavier Michaux et son père. Dates : création en 2002 Localisation : Rue du Parc Industriel 22, 5590 Achêne Budget : CA annuel de 40 M€ (40 personnes) Contacts : Xavier Michaux, directeur (info@chimsco.be) Logo
Principales activités : 60% du bois est d’origine belge (surtout épicéa et chêne), mais cet approvisionnement n’est pas toujours facile : les nouvelles techniques de mise en œuvre, notamment pour l’ossature bois en plein boum économique (bois rabotés, bois parfaitement stables : séchage et débitage), ne sont pas suffisamment prises en compte par les scieries wallonnes (problèmes d’investissement). L’activité abris de jardin est importée d’Estonie (société PALMAKO). L’évolution positive de l’entreprise Chimsco est le résultat de plusieurs facteurs :
du dynamisme de son dirigeant et de recherche de contacts personnels (exemple du partenariat avec l’Estonie) ;
de partenariats forts avec d’autres professionnels : architectes, charpentiers, … du réseautage (BEP, Cluster éco-‐construction) ;
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d’un management humain et d’une ambiance conviviale : le turn-‐over est très faible et l’implication des salariés très forte, permettant une croissance régulière.
Grandir ou établir des partenariats sur le territoire français est compliqué car le référentiel maison passive en France comporte des erreurs, ou des inadéquations par rapport à ce qui est fait en Belgique. Le recrutement n’est pas une fonction facile : l’aptitude à travailler dans un secteur pointu (exigence de qualité et d’innovation) est difficilement rencontrée car elle réclame un savoir-‐être autant qu’un savoir-‐faire et surtout qu’un simple savoir. Facteurs de succès Relations avec les professionnels du secteur, la qualité du travail est une priorité, une gestion des ressources humaines très performante : esprit d’équipe, polyvalence des compétences, responsabilisation, qualité des conditions de travail. L’innovation dans les matériaux et les techniques tout en gardant des attaches fortes aux valeurs traditionnelles de la construction. Conclusions La collaboration actuelle de Chimsco avec la société PALMAKO a beaucoup intéressé Konstantin Mihhejev du réseau rural estonien et d’autres contacts sont envisagés. L’approche cluster sur la valorisation du bois (mise en réseau des professionnels, recherches d’innovation, formations techniques…) correspond aux problématiques et démarches en cours dans les Landes. Des visites d’échange pourrait être organisée avec le Pays Adour Landes Océanes (Christophe Arrondeau). Liens http://www.chimsco.be/ http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/chimsco.aspx C / Agence Wallonne des Télécommunications
L'AWT est l'Organisme d'Intérêt Public (OIP) mis en place par le Gouvernement wallon pour assurer le développement et la diffusion des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) et de leurs usages
en Wallonie. Le portail awt.be est la plateforme TIC de la Wallonie. L’AWT appuie les PME en leur fournissant des appuis pour accéder aux TIC et les utiliser (travail à distance, formations, e-‐commerce…)
Carte d’identité
Dates : création de l’AWT en 1999, contrat de gestion en 2004. Localisation : Avenue Prince de Liège, 133 à 5100 Jambes Contacts : Renaud Delhaye (renaud.delhaye@awt.be)
Principales activités
Plateforme ICT de la Wallonie : Organiser le cadre général de développement des TIC et de leurs usages en Wallonie (structurer et animer le secteur TIC). Le Club PME 2.0 est un service lancé par l'AWT pour la mise en réseau des acteurs wallons de l'e-‐business. C’est un réseau informel d'entreprises et d’indépendants utilisateurs des TIC dont l'objectif est de faciliter la diffusion de bonnes pratiques de terrain et l'échange d'expériences. Le Club se réunit une fois toutes les 6
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semaines environ, selon des formules variées et en général sur des thèmes choisis par les membres. Activités : Échanges d’expérience, témoignages ; Conférences et ateliers thématiques Présentation d’offres de produits et services (sur demande) ; Visites d’entreprises. Liens : awt.be/pme20 awt.be/ecommerce http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/le-‐club-‐pme-‐20-‐de-‐lawt.aspx www.twitter.com/awtbe D / Topino
Membre du Club PME 2.0 de l’AWT, Topino est une coopérative agréée intervenant comme plateforme web d’achat en circuit-‐court pour répondre à une série de constats :
- Intérêt grandissant : vente à la ferme/marché à GAC à opérateurs à grande distribution ; - Une multitude d’opérateurs locaux ; - Des coûts logistiques grevant le budget de tous et sans valeur ajoutée ; - Une relation ville-‐campagne à construire.
Carte d’identité
Porteur du projet : Jean-‐Philippe Lens Dates : Démarrage en 2009 Localisation : interventions partout en Wallonie, siège Rue Félicien Rops 6 (La Plante), à 5000 Namur. Contacts : Jean-‐Philippe Lens (jp.lens@topino.net)
Principales activités A partir de février 2009 : annuaire pour producteurs particuliers et professionnels sur une plate-‐forme Web. Clients : 450 produits équitables du Nord et du Sud (sain, local, transparent, direct). Le producteur fixe les prix clients. Une commission de 30% est prélevée pour l’ensemble de la chaîne logistique avec une clef de répartition identique pour tous les opérateurs. A partir de février 2012 : démarrage d’une activité d’opérateur en circuit-‐court (organisation de colis par regroupement de fournisseurs et systèmes de dépôts-‐vente). Nouvelle activité lancée en novembre 2013 : facilitateur circuit-‐court. Face à un développement régulier des organismes ou associations travaillant à la promotion des circuits courts, Topino se positionne comme acteur développant des outils de communication et de gestion pour ces circuits : Mise à disposition d’un outil web (offres, commandes, facturation et paiement) pour tout opérateur local et centralisation d’une gamme d’épicerie et non alimentaire. Facteurs de succès Offre aux producteurs d’une maîtrise de la marge, un gain de temps, en permettant de se concentrer sur la production. Utilisation des TIC pour renforcer les contacts entre producteurs et consommateurs, mais aussi entre organismes d’appui. Réseau d’opérateurs ruraux et urbains. Conclusions Des collaborateurs communaux ou d'ADL présents à l’atelier ont indiqué voir en Topino un outil concret de développement des circuits-‐courts chez eux. Liens http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/topino-‐cest-‐quoi-‐.aspx
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E / Le cluster Eco-‐construction et la grappe Sana Konstruo d’Enghien Un cluster est un réseau de multiples entreprises travaillant dans un même secteur et qui adhèrent à une charte commune. Le cluster EC vise la promotion de l’éco-‐construction et le développement local, notamment à travers la mise en place de « grappes ». Une grappe vise également une mise en réseau, mais en favorisant la proximité, sans recourir à des structures lourdes et chronophage. « Chaque acteur est un raisin indépendant, mais la qualité de la grappe dépend de la façon dont les grains se connectent entre eux » « C’est la dimension humaine qui l’emporte, au final. » (Roumy Detournay) Carte d’identité Localisation : Pour le Cluster écoconstruction : Région wallonne, siège à Namur, Centre Technologique -‐ Université de Namur, Rue du Séminaire 22 Pour la grappe Sana Konstruo : Vallée de la Haute Senne (Région d’Enghien) Contacts : Pour le Cluster Hervé-‐Jacques Poskin, coordinateur (info@ecoconstruction.be) Pour la grappe Sana Konstruo : Roumy Detournay, entrepreneur en écoconstruction, Rue Potterée 9 à 7880 Flobecq (info@terrehabitat.be)
Principales activités La grappe Sana Konstruo est surtout utile pour l’échange de connaissance que pour la prospection commerciale. Elle favorise les dynamiques d’échange. Les moments de convivialité y sont importants. D’un point de vue fonctionnement, la grappe SK est
composée de 2 jeunes entrepreneurs, beaucoup d’ingénieurs, 1 entrepreneur expérimenté animée/gérée par un animateur, secrétaire et trésorier financée par un toute petite cotisation pour couvrir les frais (ex. foire) membre du cluster éco-‐construction et ses intentions sont formalisées dans une charte.
La grappe permet des synergies, et donc un gain de temps, à travers notamment la mise en commun d’outillages, la mise en place d’outils de communication communs (site internet, participation à certaines foires, …), un travail partagé sur certaines offres, la recherche d’informations utiles, … Facteurs de succès Grappe = Association de fait (pour minimiser les aspects administratifs). La taille idéale d’une grappe varie entre 8 et 15 entreprises pour garder une bonne dynamique. Il n’y a pas de label écoconstruction, mais la procédure d’acceptation au sein du cluster pourrait être assimilée à une sorte de labellisation. Cette procédure passe par un parrainage, s’appuie sur un questionnaire (valeurs partagées) et est validée après un stage de candidature. Le secteur social a été à la base du cluster, pour répondre à des enjeux de formation (EFT).
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Le partage de valeurs est un puissant moteur de collaboration et d’entre-‐aide. Liens
http://clusters.wallonie.be/ecoconstruction-‐fr/ http://www.terrehabitat.be http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/sana-‐konstruo-‐grappe-‐%C3%A9co-‐
construction-‐de-‐la-‐haute-‐senne.aspx http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/cluster-‐eco-‐construction-‐collaboration-‐
interentreprises.aspx F / Club d’entreprises
Le Bureau économique de la Province de Namur a mis en place des clubs PME pour favoriser et organiser les rencontres entre entrepreneurs, dans une relation conviviale en dehors du champ strictement professionnel. Ces clubs visent à développer des réseaux, faciliter les échanges de bonnes pratiques, nouer des relations d’affaires.
Carte d’identité Porteur du projet : BEP (Bureau économique de la Province de Namur) Localisation : Province de Namur (120 entrepreneurs porteurs de projet) Contacts : Corine Roland (crl@bep.be), Avenue Sergent Vrithoff, 2 5000 Namur
Principales activités Le club permet aux entreprises de renforcer leur position et de se consolider. Il peut devenir le véritable représentant des entreprises d’une zone :
Recherche de valeur ajoutée Gestion de problèmes communs Représentativité de groupe Pouvoir de suggestion et de propositions
Clubs existants :
GREPAN (club du parc d’activité de Naninne) IDEALYS (club du parc scientifique Crealys) GEZMA (club du parc d’activité de Mariembourg) Club d’entreprises de CINEY G.E.G. (Groupement des entreprises de Gembloux) CEFER (Club d’entreprises de Fernelmont) Guilde des Gesvois Entreprenants (commune de Gesves) C2P (club des 2 provinces) actif sur 10 communes à cheval sur les deux provinces de Namur et de
Luxembourg CESAM (Club d’entreprises de Sambreville) GEROCH (Club d’entreprises de Rochefort)
Facteurs de succès La proximité et la convivialité. Les Clubs sont souvent associés à un territoire spécifique, souvent un parc d’activités, mais il peut aussi concerner un territoire rural (cfr commune de Gesves) ou un espace plus élargi (C2P sur un territoire assez large à cheval entre deux provinces, mais avec des spécificités rurales communes). Conclusions Il est important de susciter, favoriser et soutenir la création ou le développement de clubs d’entrepreneurs en milieu rural. Un club d’entreprises est envisageable pour un secteur particulier, comme par exemple le tourisme à l’image du projet transfrontalier "La Meuse et Vous" lancé par le BEP en 2013 pour accompagner les entreprises
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touristiques de la Vallée de la Meuse via un plan d’actions pour créer et structurer une destination touristique transfrontalière. Il s’agit surtout de mettre en commun des outils, mais ce projet peut servir de départ pour un club. Liens
www.bep-‐entreprises.be http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/clubs-‐dentreprises-‐des-‐partenaires-‐pour-‐
lavenir.aspx G / Coworking Un espace co-‐working a récemment été créé à Namur. Il ne s’agit pas d’une formule de bureaux partagés où certaines infrastructures sont mises en commun, il s’agit d’une structure entièrement partagée où les entrepreneurs maximalisent leurs interactions. Carte d’identité
Porteur du projet : entreprise privée supportée par des partenaires institutionnels (Vile de Namur, BEP, Créative Wallonia, Université de Namur…)
Date : démarrage en 2012. Localisation : 48 rue de Fer (4ème étage) à 5000 Namur Budget : 99€/mois pour une journée par semaine ; 249 €/mois pour une occupation chaque jour. Contacts : Jean-‐Yves Huwart, coordinateur (jy.huwart@global-‐enterprise.biz)
Principales activités Mise à disposition d’infrastructures de travail (espaces, mobiliers, équipements, services, notamment TIC, salles, commodités…), mais aussi d’une structure d’animation qui facilite les rencontres, les associations et les synergies. La plupart des adhérents à l’espace co-‐working ont mis en place au moins une activité partagée avec un partenaire du site. L’accès à l’espace est personnelle et peut se décliner en un ou plusieurs jours par semaine. Il existe aussi des formules offrant un droit d’accès de plusieurs jours à répartir sur une plus longue période. Généralement, les adhérents n’ont pas de lieu privilégié et s’installent selon leur besoin et l’espace disponible. Les espaces occupés en permanence par la même société ou le même travailleur sont limités car un tel dispositif a tendance à réduire les avantages du CW. Ainsi un espace CW à Paris vient de supprimer les 34% de postes de travail fixe qu’il offrait auparavant. Facteurs de succès Le lieu (proximité des transports publics, mais aussi avec les grandes entités) La modularité des espaces offerts et la multiplication des lieux de convivialité. L’animation du site pour faciliter les rencontres, les échanges, et finalement le développement de jobs partagés. L’ouverture des mentalités vers le recours aux NTIC et à une organisation du travail moins formaliste. Conclusions L’espace co-‐working est adapté aux zones rurales. Le réseau européen des espaces de Coworking en a fait un thème de réflexion. Un tel espace se développe dans le Jura. Verbatim Liens
http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/espace-‐de-‐coworking-‐namur.aspx http://coworkingnamur.be/
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4.4. Accès à la terre en agriculture A / Une table ronde sur « La problématique du foncier en Wallonie »
« L’agriculteur est la star de demain » « Il faut changer structurellement le foncier »
Participants institutionnels et témoins :
-‐ Zoé Gallez de la coopérative foncière Terre-‐en-‐vue, -‐ Les organisations professionnelles agricoles : Olivier Plunus de la Fédération des Jeunes Agriculteurs
(FJA), Anne-‐Sophie Janssens de la Fédération Wallonne de l’Agriculture (FWA) et Valérie Op De Beeck de la Fédération Unie de Groupements d’Eleveurs et d’Agriculteurs (FUGEA),
-‐ Eric Méganck du Service Public de Wallonie, DGO3, représentant de la Direction de l’Aménagement Foncier Rural (DAFOR),
-‐ Hervé Léonard, agriculteur en Province du Hainaut, souhaite acquérir des terres agricoles. Leur disponibilité est moindre dans la région car beaucoup d’achat par les industriel, prix élevé du foncier et peu de transmission par les agriculteurs à des tiers extérieurs.
-‐ Henri Lhoest, agriculteur en Province de Liège, exproprié d’une partie de ses terres pour permettre la construction d’un zoning industriel, concerné par la problématique du foncier et de la transmission des terres agricoles,
-‐ Camille Peeters, maraîchère hors cadre familial, souhaite acquérir des terres pour réaliser une activité de maraîchage, conseillée par Terre-‐en-‐vue. Le projet est en cours de montage. Le propriétaire des terres désirées ne connaissant pas Terre-‐en-‐vue s’est retiré. Cette agricultrice est en attente d’un changement de décision,
-‐ Cédric Saccone, maraîcher en Province de Liège, exploitant maraîcher sous un bail de culture précaire, le propriétaire a décidé de vendre ses terres. Suite à un arrangement avec le propriétaire, Cédric a récupéré 1 ha en location. Aujourd’hui, il fait l’acquisition de ses propres terres en collaboration avec Terre-‐en-‐vue.
Résumé Alors que la problématique de l’accès à la terre fait l’objet de beaucoup de débat, le Réseau, avec l’aide des participants de l’atelier, s’est penché sur quelques questions plus spécifiques : la solution serait-‐elle d’avoir recours à l’investissement citoyen ? Comment accompagner et faciliter les cessions / reprises d’exploitations ? Quels outils réglementaires d’action foncière développer pour pérenniser l’activité agricole ? Quel système de régulation du marché foncier mettre en place ? Face à ces questions vives, les participants se sont concertés et ont tenté de définir des pistes de solution et des stratégies qui pourraient potentiellement apporter une réponse à ces questions. Constats et tendances actuelles en terme d’accessibilité à la terre en agriculture Ø On estime que nous serons 500.000 wallons de plus à l’horizon 2040. Ø Spéculation sur les terres et pression foncière sont fortes:
Surtout dans le monde agricole même Capitalisation des terres agricoles Manque de disponibilité de terres agricoles Inflation des prix des terres agricoles (40.000€/ha en moyenne) – prix moyen des terres
agricoles 170% plus élevé que prix moyen européen Rapport qualité/prix faussé : les terres sont dégradées et pourtant de plus en plus chères Changement d’affectation des terres pour utilisation résidentielle, commerciale, industrielle, …
(-‐2,5 ha de terre agricole par semaine) Absence de régulation publique du marché foncier
Ø En moyenne, par semaine, en Belgique : disparition de 43 fermes par semaine et de 62 agriculteurs par semaine
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Ø Dimension socio-‐culturelle : volonté de garder les terres aux seins des familles, elles ont une difficulté remettre à un inconnu !
Ø Augmentation de la taille des exploitations : Rachat des terres par les grands
exploitants /groupes financiers Aides agricoles liées à la surface (PAC
2014-‐2020) : course à l’hectare Ø Manque de transparence sur le marché de la
vente des terres agricoles Difficulté pour la cession/acquisition
des terres Difficulté renforcée pour le hors cadre
familial Ø Bail à ferme peu rentable et trop contraignant pour les propriétaires (durée « indéterminée » du bail,
non conditionnable (bio, environnement), etc.). De plus en plus de refus de travailler en bail à ferme malgré les avantages fiscaux :
o Augmentation des contrats agricoles précaires pour l’agriculteur ; o Développement de grosses sociétés d'exploitation à qui le propriétaire octroie la gestion de
ses terres ; o Diminution de l’accessibilité du bail à ferme longue durée pour les agriculteurs. NB : La loi sur le bail à ferme va être régionalisée et révisée : o comment rendre le bail à ferme plus attractif ? o comment intégrer les préoccupations environnementales et sociétales dans ce cadre
conventionnel ? o comment maintenir une stabilité d’exploitation pour l’agriculteur?
Ø Lourdeur de l’installation en tant qu’agriculteur et particulièrement en hors cadre familial Ø Transmission des exploitations agricoles
De moins en moins de repreneurs Difficulté de reprise – investissement lourd Parfois pas de souhait de céder son exploitation Difficulté des droits d’héritage dans la transmission intrafamiliale
Ø Outils d’actions foncière existants non coordonnés et non priorisés (parfois non cohérents dans leurs objectifs)
Ø 70% des terres agricoles en location (faire-‐valoir indirect) par les agriculteurs contre 30% en propriété privée (faire-‐valoir direct). Les terres publiques représentent environ 20 % des locations.
Ø Possibilité de vendre séparément le bâti et les terres : déstructuration de l’outil de production Ø Problématique des chapeaux (pas de poste occulte) Ø Compétition autour de la terre (habitat, industrie, etc) + densité d’habitat à réfléchir à l’affectation Ø Démantèlement des exploitations
Résultats de l’atelier : les réponses aux questions Une série de questions vives liées à la problématique du foncier agricole ont été proposées aux participants. Chaque témoin a été chargé de choisir une question en rapport avec son expérience personnelle. Les participants se sont ensuite divisés en quatre groupes selon la question qui les intéressait le plus. Les représentants institutionnels se sont répartis dans les groupes afin d’apporter leur expertise à la question de leur choix. Chaque groupe a été chargé de définir et argumenter des pistes de solution, des stratégies intéressantes, qui pourraient être utilisées dans le cadre wallon. Voici les résultats de leurs réflexions : Question 1 : Avoir recours à l’investissement citoyen ? L’investissement citoyen doit continuer à se développer et doit être favorisé. Il est donc important de faire connaître davantage les outils d’investissement citoyen et public pour faciliter l’accès à la terre, tel que Crédal, Terre-‐en-‐vue,…
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Plusieurs pistes de solutions ont été imaginées:
1. Activer les 4 « portes d’entrée » : informer le citoyen autour de l’aspect agricole mais aussi de l’utilisation de l’épargne. Donner des
alternatives plutôt que toujours être dans le discours. Les citoyens sont également responsables ! terres publiques – communales : les communes doivent aussi prendre conscience de leur
responsabilité : faciliter l’installation des jeunes et les petits agriculteurs. terres à donner terres à disposition
2. Mesures publiques : Interpeller les propriétaires et les citoyens Mesures publiques : droit de préemption de l’agriculteur, avantage fiscal de l’investissement
(déduction, lien avec épargne, autre) Modifier les primes à l’investissement et à l’installation pour viser l’accès à la terre
3. Développer l’achat-‐location (leasing) et les espaces test agricoles6 comme on peut en voir en France 4. Création d’un fonds agricole pour l’accès au foncier : les agriculteurs donnent une contribution qui
pourrait alimenter un fonds public ou citoyen Remarques des participants par rapport aux outils proposés : Ø Un Fonds d’investissement agricole pourrait être constitué par les banques à l’aide de l’épargne privée.
Le rendement serait plus intéressant qu’une épargne classique. Ø La question de l’appropriation se pose également : la gouvernance doit être collective et impliquer
davantage les citoyens, les coopératives de production, etc. Ø Il faudrait également signer une charte garantissant que les banques ne peuvent pas utiliser cette
épargne comme bon leur semble. Ø La pression foncière impacte directement le prix du foncier. La pression principale est aussi inter-‐
agriculteur car la première chose que va faire un agriculteur, c’est investir en achetant de la terre. Ø La concentration des aides de la PAC chez certains joue également un grand rôle dans l’acquisition des
terres par les gros agriculteurs. Ø Possibilité de travailler avec les Provinces pour mettre les cédants et les repreneurs en contact,
possibilité de donner des incitants à la cession et à la reprise,… Ø Le public ne doit pas s’occuper de tout mais la mise à disposition d’un outil public type SAFER
permettant de mettre les gens en contact est typiquement une activité publique, qui peut alors être subsidiée, centralisée, etc.
Question 2 : Comment accompagner et faciliter les cessions / reprises d’exploitations ? Il a été demandé de définir des pistes de solutions répondant aux attentes du « public cible ». Avant d’en arriver à des pistes de solutions, plusieurs questions préalables doivent être considérées. La première question est alors : qui est le public cible ? Les demandeurs : à jeune agriculteur dans un cadre familial qui souhaite s’installer à jeune agriculteur déjà installé à jeune agriculteur hors cadre familial Les offreurs : à les cédants en fin de carrière qui n’ont pas nécessairement de repreneurs et qui
sont intéressés de revendre leur exploitation à les propriétaires Ensuite, il faut bien identifier les attentes pour caractériser correctement le problème de l’accès à la terre. Plusieurs outils peuvent être utilisés : les sondages, les enquêtes, et l’observation sur le terrain. Ils permettront de définir les attentes et les besoins du public cible mais aussi les freins qu’ils rencontrent.
6 Espace test agricole : espace mis a disposition d’un jeune agriculteur pour qu’il y teste son activité avant de se lancer comme indépendant. Pour plus d’informations, consultez le lien suivant sur le site du Réseau Rural Français http://www.reseaurural.fr/files/contenus/1933/espacetestf.pdf.
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Cette première phase d’observation et de caractérisation du problème doit être clarifiée pour l’accompagnement et la facilitation de l’installation en Région wallonne. Sur base de l’identification des attentes et besoins, il est ensuite possible de définir des objectifs et des pistes d’actions qui répondent à ces attentes. Néanmoins, ces actions seront toujours orientées par les objectifs spécifiques des organismes impliqués dans les processus décisionnels et par les choix politiques. Par exemple, dans ce cas ci, au vu des besoins identifiés a priori, le groupe choisit pour postulat « le souhait de développer et renforcer l’emploi en agriculture ». Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire qu’il y ait une implication des pouvoirs publics et donc des politiques. Cet effet peut être atténué en travaillant avec la collaboration et le soutien de tous les acteurs concernés. Des leviers d’actions peuvent alors être définis sur trois niveaux :
Ø La location – loi pour le bail à ferme – comment la faire évoluer pour qu’elle réponde aux attentes des acteurs selon l’objectif défini? Plusieurs variables (la durée, le prix et l’environnement) pourraient être réfléchies. Pourquoi pas ajouter des incitants pour favoriser les jeunes agriculteurs.
Ø L’acquisition : mise en place d’une politique foncière « achat-‐vente » pour faciliter la transmission et intervention des pouvoirs publics pour favoriser l’installation (acquisition à des prix inférieurs aux prix du marché?) et éviter les acquisitions par de gros investisseurs
Ø La mise en réseau des jeunes agriculteurs et porteurs de projets avec des cédants Un lien pourrait également être réalisé avec la Sowalfin (Société Wallonne de Financement et de Garantie des Petites et Moyennes Entreprises) et la Sowaccess (Société wallonne d'Acquisitions et de Cessions d'Entreprises) qui pourraient élargir leurs activités au monde agricole. Remarques des participants par rapport aux outils proposés : Ø Des enquêtes ont notamment été réalisées en France dans le cadre de la mise en place d’une ceinture
maraîchère bordelaise. L’enquête traitait de la gestion prévisionnelle de cession des activités. Cela a permis une évaluation réelle de la situation. La question qui se pose : est-‐ce réalisable sur l’ensemble de la Wallonie ?
Ø Pourquoi pas mettre en place des systèmes de parrainage en agriculture : le jeune agriculteur travaillerait en tant que futur repreneur dans la ferme du futur cédant. Un système alternatif de location des terres pourrait être mis en place pendant l’apprentissage.
Ø Une société coopérative n’est-‐elle pas plus facilement transmissible qu’une exploitation en personne physique ? Modèle des GAEC, etc. Il existe déjà des sociétés agricoles coopératives en Wallonie (encore marginal) mais la politique fiscale actuelle ne favorise pas la coopération entre les agriculteurs. C’est un frein énorme. Le deuxième problème est que l’outil société agricole a été créé depuis des années mais est mal utilisé. L’idée de base était de favoriser les associations propriétaires du capital terres/gérant (agriculteur). Mais aujourd’hui, l’agriculteur est souvent le seul commanditaire. Pourquoi ne pas aller vers des sociétés associant le porteur du capital et le jeune agriculteur en tant que gestionnaire ?
Ø Les remarques rejoignent la méthodologie qui a été mise en place en France pour les SAFER : o Sondage/enquêtes o Implication des pouvoirs publics o Réseau d’acteurs o Politique foncière achat/vente o Coaching jeunes agriculteurs o Baux adaptables
Pourtant les gens disent souvent qu’ils ne veulent pas de ce système en Wallonie. En effet, dans les SAFER, tous les acteurs étaient partie prenante du processus décisionnel mais cela a provoqué une forme de lobbying et certains acteurs ont eu plus de poids que d’autres au détriment de certains petits agriculteurs. Il faut faire attention à ne pas mettre uniquement les aspects négatifs des SAFER en évidence.
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Question 3 : Quels outils réglementaires d’action foncière développer pour pérenniser l’activité agricole ? Le soutien de l’agriculture et d’une production de nos terres agricoles est une problématique d’intérêt général. L’outil proposé est donc la création d’une « administration foncière unique et centralisée». Cela permettrait d’éviter la production d’avis dispersés et opposés qui empêchent d’avancer. Elle serait transversale pour permettre de considérer d’autres thématiques comme l’aménagement du territoire, l’agriculture, l’économie,…). Cette administration serait portée par le service public puisqu’elle vise l’intérêt général. Sa mission : donner un « Avis conforme » pour toutes les prises de décision qui touchent le foncier (expropriation, remembrement, zoning, nouvelles voies de communication, loi sur le bail à ferme,…) sur base de : Ø avis d’experts Ø critères objectifs définis à l’avance pour faciliter le travail de l’administration Ø collaboration avec le secteur Ø pouvoir normatif pour proposer des normes aux politiques Ø …
Remarques des participants par rapport à la proposition : Ø Les acteurs de l’administration foncière seraient le service public. Mais il faut avoir une gouvernance
plus intégrée et prendre les décisions de manière concertée. Tous les acteurs doivent rendre un avis et/ou collaborer pour la prise de décision. Ce type d’administration ne peut fonctionner que s’il y a un décloisonnement des administrations.
Ø Comment peut on s’assurer que les critères ne favoriseront pas un secteur par rapport à un autre ? L’économie par rapport à l’agriculture par exemple.
Ø Avant toute chose, il faut convaincre les citoyens pour avoir plus de légitimité. Ø Comment s’assurer que ce genre d’outil est bien démocratique ? Comment éviter le lobby ? Certains
acteurs ont plus de poids dans le processus de décision que d’autres. Il n’y a jamais aucune garantie que l’avis citoyen soit respecté : il faut que le citoyen parle et interpelle le politique de manière régulière. Pour permettre cela, il est nécessaire que les gens soient bien informés ce qui n’est actuellement pas le cas.
Question 4 : Quel système de régulation du marché foncier mettre en place ? Plusieurs outils complémentaires ont été proposés :
1. La mise en place une « banque foncière wallonne » Cela demande un changement structurel du marché foncier actuel. La gestion doit être mixte, issue d’une collaboration public/privé qui fonctionne de manière indépendante. Elle nécessite la mise en place d’un comité de gestion composé d’experts.
2. Action au niveau du plan de secteur : figer l’affectation des sols et la destination des terres agricoles à
un taux fixe par exemple 43% SAU. Ce pourcentage est fixé et on le conserve en faisant des changements d’affectation si nécessaire. L’objectif de cette banque est de préserver les terres de bonne qualité et de mettre à disposition des terres aux agriculteurs selon des critères socio-‐économiques et environnementaux issus d’évaluation de projets.
3. Mise en place d’un fonds (financier, terres) avec apport des terres publiques de l’Etat, intervention des fonds publics et de l’épargne citoyenne. Action directe des citoyens et des consommateurs qui voudraient s’impliquer dans des projets plus spécifiques.
4. Définir des prix de référence en fonction de : La région agricole – l’utilisation des terres – les cultures en place (plus-‐value) L’évaluation de la valeur de la production agricole L’évaluation des revenus/(chiffre d’affaire à l’ha) rentabilité de la terre
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Et lien entre les prix de location des terres et le revenu. Si non respect du prix : taxe foncière (système de pénalité) proportionnelle au dépassement du prix de référence.
Remarques des participants par rapport aux propositions : Ø La réflexion sur un prix de référence est très intéressante ainsi que le lien avec l’utilisation que l’on fait
de la terre. Ø Il est difficile de fixer des prix de référence avec la variabilité actuelle des prix du marché ainsi que la
recherche par tous, agriculteurs y compris de tirer un maximum de profit de la vente de leur terres. Ø Il est néanmoins possible de placer des plafonds. Ø Aujourd’hui, le prix de location à l’ha est calculé sur base d’une rentabilité/ha. Aujourd’hui cette
rentabilité diminue. Ce qu’il faut c’est retrouver un équilibre entre le prix qu’un agriculteur attribue à la terre et sa véritable valeur patrimoniale.
Ø Réguler pour libéraliser le marché, c’est un choix politique. Ø Pourquoi pas un système avec des valeurs foncières fixes et variables en fonction des variations
annuelles de la rentabilité et des prix du marché ? Ø La loi limitante des fermages à sa raison d’être. Si on la supprime, il y a des risques de retomber dans
un système libéral de vente et achat des terres. Ø La banque foncière est une bonne idée mais il faudrait mettre en place des structures sur des
territoires plus pertinents pour la mise en place d’actions : plusieurs organismes indépendants et délocalisés.
Conclusions La problématique du foncier est vaste et les questions qu’elle soulève nécessiteraient davantage de débat. Néanmoins des éléments intéressants sont ressortis de ces échanges : le besoin de clarification des attentes des acteurs concernés par rapport à la question de l’accès à la terre, l’importance d’une action concertée impliquant non seulement les services publics mais également le citoyen et tous les acteurs concernés, la nécessité d’une restructuration des outils de gestion du foncier en les repensant de manière collaborative, l’idée de créer un fonds d’investissement agricole public/privé basé notamment sur l’épargne citoyenne, la mise en place d’un système de prix de référence…Certaines de ces pistes d’action se retrouvent déjà en partie dans le récent Code wallon de l’Agriculture. Les réflexions sur ce sujet vont bon train et laissent à penser que des solutions vont se mettre concrètement en place.
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B / Point Vert Par Kathleen Vanhandenhoven & Jean-‐François Pêcheur du GAL Pays des Condruses et Isabelle Mélon de la couveuse d’entreprise CréaJob Depuis quelques années, les circuits courts ont la cote et par là les activités de maraîchage. Cependant, l’installation en tant que maraîcher est souvent couverte d’embuches et d’autant plus lorsque l’on est pas issu du milieu agricole (accès à la formation, accès à la terre, clientèle, techniques, isolement,…). Pour répondre à ces constats, le GAL Pays des Condruses a initié, en collaboration avec CréaJob, un « espace test maraîcher » c’est à dire un projet de mutualisation d’infrastructures maraîchères pour l’accompagnement de porteurs de projets au sein d’une couveuse d’entreprises. L’objectif : permettre l’installation de nouveaux maraîchers dans une logique de circuits courts en favorisant l’accès à la terre.
« La mise en réseau c’est hyper important »
Carte d’identité du projet
Initiateur du projet : GAL Pays des Condruses Durée du projet : Depuis 2010 Localisation : Les espaces test sont situés à Strée dans la comune de Modave, Province de Liège. Montant du projet :
Coordination : 0,5 ETP (LEADER + éco soc fed) Investissements : • LEADER : 12 000 € • Plan Marshall 2.VERT : 14 500 € • Eco soc fed : 29 000 € • Biodibap : 10 000 € Travail du sol /défrichage • Intervention gratuite du Centre des Technologies Agronomiques et des stagiaires de l’association Devenirs
Contacts GAL Pays des Condruses – Jean-‐François Pêcheur – +32 85 27 49 77 -‐ jeanfrancois.pecheur@galcondruses.be CréaJob – Isabelle Mélon -‐ +32 84 46 83 80 – isabelle.melon@creajob.be Pour plus d’informations :
Reportage de la rtbf : http://www.rtbf.be/video/detail_des-‐espaces-‐test-‐pour-‐les-‐maraichers?id=1831168
Site internet du GAL Pays des Condruses : http://www.galcondruses.be/ Site internet de CréaJob : http://www.creajob.be/ (filière agro-‐tourisme) http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/point-‐vert-‐favrosier-‐la-‐r%C3%A9ussite-‐dun-‐projet-‐de-‐
marra%C3%AEchage.aspx Principales activités Aujourd’hui, le jeune maraîcher « hors cadre familial » qui souhaite débuter une activité de maraîchage se heurte à une série d’embuches sur le plan technique, moral et financier. Parmi celles-‐ci, on relève le peu de formations techniques existantes et leur éloignement, l’impossibilité de reprise d’une exploitation existante, l’accès à la terre (prix du foncier, disponibilité des terres, précarité des baux de culture, etc.), l’accès au crédit,
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le manque de suivi après l’installation, la nécessité de créer seul sa clientèle et d’assurer la logistique et le transport (temps, coût, matériel, etc.). De là découle un isolement géographique et mental (travail lourd et consommateur de temps, pas de soutien d’autres maraîchers, etc.) qui peut le pousser à abandonner. L’objectif de Point Vert est donc d’aider le maraîcher à se lancer dans une production indépendant et viable en mettant à leur disposition une structure d’appui efficace pour limiter au maximum les risques et les difficultés à la mise en place d’une nouvelle exploitation et l’accessibilité à la terre. Le public cible regroupe d’une façon générale toutes les personnes qui souhaiteraient se lancer dans la mise en place d’une exploitation maraîchère. Plus concrètement, il s’agit surtout de jeunes demandeurs d’emploi qui sont passé par la formation de l’ASBL Devenirs, organisme de formation professionnelle. Jusqu’à présent, la totalité des candidats sont des maraîchers « hors cadre familial » qui n’ont donc pas accès à la terre, au matériel, aux primes… La moyenne d’âge oscille entre 30 et 45 ans. Leur projet est de faire du maraîchage sur une petite superficie. Ils sont donc dans l’obligation de faire de la vente directe en bio afin de dégager une marge suffisante. Lors de la saison 2013, les infrastructures de Point Vert accueillaient 3 maraîchers : 2 en couveuse (demandeurs d’emploi) et 1 indépendant complémentaire. Le GAL Pays des Condruses est appuyé dans sa démarche par plusieurs partenaires directs et indirects :
-‐ La commune de Modave qui a donné le terrain de 6ha, -‐ Le Centre des technologies agronomiques (CTA) de Strée pour l’accompagnement technique, -‐ L’ASBL Devenirs, organisme d’insertion professionnelle qui forme les futurs maraîchers, -‐ L’ASBL Créa-‐Job, couveuse d’entreprise agréée SAACE (Structure d’Accompagnement à l’Auto-‐Création
d’Emploi) par la Wallonie, -‐ Les structures de formation (EFT, OISP, CRABE, Fermes écoles, Caravane Agricole) pour la formation
et la recherche de porteurs de projet potentiels (il est souvent nécessaire de rencontrer un nombre élevé de candidats pour aboutir à quelques installations concrètes en couveuse),
-‐ Point Ferme et le Hall Relais pour faciliter la commercialisation des productions, -‐ La coopérative foncière Terre-‐en-‐vue pour faciliter l’accès à la terre des maraîchers qui partent
s’installer.
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En pratique, un terrain de 6 ha est mis à disposition des (futurs) maraîchers par la commune de Modave. Ce terrain se compose de 6 parcelles d’un ½ ha , de 2 serres tunnels sur 240m², d’un bassin à eau de pluie de 400m³, d’un système d’irrigation des parcelles, d’un espace de rangement, du matériel de lavage pour les légumes, d’un motoculteur et du petit matériel nécessaire au activités de maraîchage. 300 m² de serres supplémentaires devraient être installés prochainement. Par ailleurs, les maraîchers de chez Point Vert sont certifiés bio. S’il est demandeur d’emploi, le maraîcher qui s’y installe sera suivi, notamment, par la couveuse d’entreprises CréaJob qui se charge de l’accompagnement personnalisé des porteurs de projet avant, pendant et après l’installation en tant que maraîcher. Le GAL a fait appel à CréaJob car l’accompagnement des maraîchers est spécifique et que cette couveuse dispose d’une filière spécifique d’appui au maraîchage.
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Projet Aide à la préparation et à l’élaboration du projet Couveuse Test de l’activité professionnelle ‘grandeur nature’ (production, achats, ventes,…) avec
hébergement juridique avec le numéro de TVA de CréaJob. Le porteur de projet teste son activité dans le cadre d’un contrat de formation professionnelle du Forem (Office wallon de la formation professionnelle et de l'emploi) d’une durée de 18 mois. Il conserve donc ses allocations de chômage et reçoit en plus 1€ par heure prestée. Après cette période, ils doivent savoir s’ils s’installent ou non. Les avantages :
-‐ Pas de cotisations sociales à payer -‐ Récupération des bénéfices nets générés à la sortie -‐ Pas de pénalité si échec -‐ Accompagnement administratif, financier, commercial régulier et gratuit -‐ En règle avec l’AFSCA (Agence Fédérale pour la Sécurité de Chaîne Alimentaire),
et avec l’ONEM (Office National de l’Emploi) -‐ Accès à la carte d’ambulant
Depuis 36 mois, environ tous les 2 mois, une personne sort de la couveuse. S’il n’est pas demandeur d’emploi, CréaJob accompagne également le porteur de projet mais il ne bénéficie pas des avantages de la couveuse.
Financement Recherches et aide à l’élaboration du dossier de demande de financement Formations Marketing, vente, informatique, gestion administrative et financière…Les formations sont
importantes car un maraîcher formé à plus de chance de réussir le lmancement de son activité !
Informations Formations techniques, Afsca, aides Isa, micro-‐crédits, formation de coopératives… Mise en réseau
Mise en lien de projets et de compétences complémentaires : réseautage, associations, partenariats, recherche de terrains à exploiter, etc. La mise en réseau est une condition nécessaire à la réussite d’un projet de maraîchage !
S’il n’est pas demandeur d’emploi, le maraîcher ne bénéficie pas de la couverture fournie par la couveuse CréaJob mais bien de l’accompagnement par Point Vert et ses autres partenaires. Le GAL joue d’ailleurs un rôle important pour aider le maraîcher à développer des circuits commerciaux en utilisant notamment d’autres projets existants (Point Ferme, Hall relais, etc. ) et en faisant le lien avec les marchés, GAC, GASAP, épiceries bio et petites surfaces indépendantes. Il intervient également lors de l’aménagement et de l’entretien des espaces communs du site avec les autres maraîchers. Un accompagnement technique est quant à lui assuré par l’ASBL Devenirs et le CTA. Notamment, Renaud Devries teste son activité en tant que hors cadre familial dans les infrastructures de Point Vert. Après avoir suivi une formation de maraîchage au Crabe à Jodoigne, il a fait un stage chez un agriculteur maraîcher. Il s’est ensuite rendu chez CréaJob avec l’envie de lancer sa propre activité de maraîchage. CréaJob l’a tout de suite orienté vers le GAL Pays des Condruses pour intégrer l’espace test maraîcher. N’étant pas demandeur d’emploi, il s’y est installé en tant qu’indépendant complémentaire et bénéficie des infrastructures, de l’accompagnement du GAL et de la possibilité d’échanger ses idées et pratiques avec les autres maraîchers de l’espace test. « Sans Point Vert, cela n’aurait pas été possible ». Facteurs de succès Le projet Point Vert se situe dans la phase intermédiaire entre la formation et l’installation. En se lançant, le jeune maraîcher disposera des éléments nécessaires à la réussite de son projet :
-‐ Un temps pour développer progressivement ses ventes, -‐ Un lieu pour expérimenter les cultures et les techniques de production, -‐ Un encadrement technique et d’un regard extérieur sur ses activités, -‐ Un lieu d’échange entre maraîchers, -‐ Outils de production mutualisés avec les autres maraîchers, -‐ La possibilité de travailler en parfaite autonomie comme s’il était indépendant.
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Ceux qui réussissent davantage leur projet ont acquis des compétences techniques et une assez bonne connaissance du métier (plan de culture, traitements des cultures, rotations, techniques rentables et productives, etc.). Ils ont également quelques compétences commerciales et un minimum de compétences en gestion administrative et financière. Ils n’ont pas de problèmes financiers privés importants (sinon, risque de confondre caisse privée et professionnelle). La proximité géographique entre le domicile du candidat et les terres mises à disposition est également un facteur de succès important. Finalement, l’expérience menée par le GAL leur a permis de pointer la nécessité d’être plus interventionniste dans la gestion du terrain et des pratiques maraîchères. En particulier, plusieurs points à améliorer sont identifiés :
-‐ Le plan de culture est une étape importante dans un projet de maraîchage. Le CTA et l’ASBL Devenirs encadreront les candidats et valideront les plans de culture en veillant à ce que chacun propose des choses originales et innovantes.
-‐ Les planches et interlignes seront calculés de façon à permettre l’utilisation du motoculteur. -‐ Il est nécessaire de prévoir un accès pour les machines en cas d’intervention. -‐ Le formateur de l’ASBL Devenirs fera le tour des parcelles toutes les semaines pour définir un
planning des activités. -‐ Le partage d’outillage et d’infrastructures requiert un règlement d’ordre intérieur en vue d’anticiper
les divers problèmes qui pourraient se poser en terme de cohabitation des maraîchers. -‐ Le GAL doit continuer de développer le réseau de commercialisation en circuits courts afin de
permettre aux futurs maraîchers de se concentrer essentiellement sur leurs productions. L’année prochaine, un système de vente directe au champ sera mis en place.
Conclusions La réussite d’un projet maraîcher dépend de trois critères : le porteur de projet doit être formé techniquement et administrativement, doit être soutenu, aidé, accompagné à travers des initiatives publiques et/ou privées et son projet doit être mis en lien avec d’autres pour créer l’opportunité de trouver des partenaires et de toucher les consommateurs. Dans ce genre de projets, le réseautage est indispensable. La formation et l’accompagnement restent donc des besoins réel de ce secteur. Dans le contexte actuel, il est important de continuer à soutenir ces agriculteurs, acteurs du développement d’une économie rurale durable. C’est ce que tente le projet Point Vert par la recherche de terrains supplémentaires auprès des communes et des propriétaire en s’entourant de partenaires tels que la coopérative foncière Terre-‐en-‐vue. En élargissant encore sa zone de commercialisation et en faisant davantage la promotion du projet, l’équipe Point Vert espère finalement l’éclosion de projets similaires ailleurs en Wallonie.
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C / La ferme Louis Larock Visite de l’exploitation guidée par Louis Larock, propriétaire et Peter Van Mol, maraîcher La Ferme de la famille Larock se situe à Rotheux, en périphérie de la ville de Liège, depuis plus de 80 ans. Après ses études à l’université, Louis Larock, agriculteur novateur, reprend la ferme de ses parents et redynamise le lieu en y développant des activités sociales et agricoles : production de viande, lait, fromage, beurre, yaourt et légumes selon les principes de la biodynamie. Aujourd’hui, comme beaucoup de fermes en Wallonie, la Ferme Larock se trouve face à la question de sa transmission. Dans cette optique, plusieurs personnes y collaborent et s’organisent collectivement pour concevoir un avenir où la coopérative foncière citoyenne Terre-‐en-‐vue achètera et mettra progressivement l’ensemble des terres (27 ha) et bâtiments à la disposition de ce projet. « L’agriculture nous concerne tous ! » « Philosophiquement, la terre ne nous appartient pas » « La terre, ce n’est pas une marchandise. Une marchandise, c’est quelque chose qu’on produit. » « Il y a un besoin de remettre les mains dans terres » « Le fermier il vit pauvre mais il meurt riche » « La terre c’est l’épargne pension des agriculteurs » Carte d’identité
Initiateur du projet : Louis Larock Durée du projet : Reprise de la ferme par Louis Larock en
1986 Localisation : 12, rue Duchêne, B-‐4120 Rotheux-‐Rimière
(Neupré) Contacts : larockdynamique@collectifs.net Louis Larock : +32 43 72 04 75 Peter Van Mol : +32 42 69 03 70 Site internet : http://www.fermelarock.be
Principales activités La ferme Larock est une ferme qui fonctionne en biodynamie depuis 1986, date à laquelle Louis Larock a repris la ferme familiale. Il la décrit comme un organisme vivant dont chaque partie aurait une fonction à assurer pour tendre vers un équilibre. Ainsi, les activités de la ferme sont nombreuses et participent au bon fonctionnement de celle-‐ci :
-‐ Hébergement d’une dizaine de personnes, adultes et enfants ; -‐ Production biodynamique: vaches laitières et viandeuses, cochons, maraîchage, fromagerie, verger
haute tige, ruches et petits fruits ; -‐ Formation en agriculture biodynamique: théorique et pratique cette formation est organisée depuis
3 ans, 2 jours/semaine, par groupe d’une dizaine de personnes ; -‐ Accueil du public: écoles, personnes handicapées, personnes en décrochage, stagiaires d’écoles,
groupes de jeunes, anthropologues, bénévoles désireux de faire une expérience dans une ferme… ; -‐ Organisation de fêtes à chaque saison, la plus connue étant la fête de la Saint Jean ; -‐ Vente de produits de la ferme : produits laitiers, légumes de saison, pommes, poires et petits fruits,
confitures, viande et charcuterie, miel, sirop,... La particularité de la ferme Larock est qu’un grand nombre de personnes résidentes, bénévoles, ou de passage (GAC, clients, promeneurs, etc.) contribue chaque jour à la rendre vivante et dynamique. Ces personnes participent volontairement au travaux de la ferme, achètent ses productions, s’y détendent. La ferme accueille aussi ponctuellement des élèves des écoles environnantes, des personnes qui souhaitent se former ou tout simplement « remettre les mains dans la terre ». Ce n’est pas une ferme pédagogique mais c’est une ferme « ouverte ».
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Parmi eux, Peter Van Mol, collaborateur de la ferme Larock depuis plusieurs années, est revenu récemment à la ferme Larock pour y développer une activité de maraîchage en tant qu’indépendant à titre principal. Il organise également la formation en biodynamie et continue à donner des formations ponctuelles dans les organisations professionnelles agricoles. Peter est en couveuse d’entreprise depuis le mois de juin 2013 et bénéficie donc d’un soutien en termes de comptabilité, de gestion, …Après 6 mois de couveuse, l’évolution est déjà très positive. Il bénéficiera de ce statut jusqu’à ce que son activité soit stable et suffisamment rentable. Alors que les terres sur lesquelles Peter exerce et gère son activité appartiennent à Louis Larock, la collaboration entre les deux « associés » est basée sur l’échange et la concertation. Par exemple, Peter exploite gratuitement une partie des terres, utilise le compost de la ferme, … et en échange Louis, qui déclare les terrains, reçoit les subventions et profite de la main d’œuvre de Peter au sein de la ferme. Aujourd’hui proche de la retraite, Louis Larock songe à la transmission de son exploitation. Les terres de la ferme Larock s’étendent sur 27 ha (dont Louis est propriétaire de 5,5 ha). A l’heure actuelle et en raison des prix élevé du foncier agricole, il est impossible pour un repreneur seul d’acheter ces terres sans s’endetter fortement sur le long terme. Cependant, une piste de solution s’est dessinée avec l’intervention de la coopérative Terre-‐en-‐vue. La coopérative foncière Terre en vue (www.terre-‐en-‐vue.be) est constituée depuis avril 2012. Louis Larock est présent depuis le début des réflexions. Un événement a déclenché la collaboration : un morceau de terre de 80 ares partagé entre les frères et sœurs de Louis devait être vendu rapidement sur demande de la famille. Les occupants de la ferme ne pouvant racheter seul le lopin de terre, ils ont eu l’idée de faire appel à Terre-‐en-‐vue. C’est donc tout naturellement qu’un groupe local citoyen a été lancé à Rotheux en août 2013. L’objectif : sensibiliser les clients de la ferme à la question foncière mais aussi mobiliser les alentours et recréer des liens avec les habitants pour inscrire la ferme dans une communauté de gens. La mobilisation a fonctionné et plusieurs personnes ont pris des parts foncières pour soutenir la dynamique. Aujourd’hui, la ferme s’attèle à entretenir le lien avec la population et la sensibiliser à son projet: marché de la place du village, article dans la gazette locale, GAC, etc. Lorsqu’il arrêtera ses activités, Louis Larock espère que Terre-‐en-‐vue fera l’acquisition de toutes ses terres car il estime que « même si les terres étaient à des prix abordables, il n’est pas normal qu’à chaque génération de l’argent coule dans les terres. La terre a un statut spécial qu’il faut respecter. » Un projet parallèle est également un préparation : une reprise collective par les occupants de la ferme. Partageant les même valeurs, ils souhaitent pouvoir gérer la ferme ensemble de manière collaborative, en permettant à chacun d’être responsable d’un domaine. Des expériences positives existent en Allemagne et en France mais cela reste un projet ambitieux, qui devra être bien préparé et qui nécessite encore quelques discussions pour trouver un accord.
Mais concrètement, comment fonctionne le rachat de terres par la coopérative Terre-‐en-‐vue ? Le financement fonctionne à deux niveaux complémentaires : le local pour dynamiser le tissu économique autour de la ferme mais aussi à plus large échelle en réunissant des parts qui sont non dédiées à un projet particulier et qui permettent d’avoir un capital, un fond pour réagir rapidement face à des ventes soudaines. C’est aussi pour cela que Terre-‐en-‐vue à une structure régionale qui lui permet de mutualiser les frais, les coûts de recherche, de communication, d’information, etc.
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Terre-‐en-‐vue est avant tout un mouvement citoyen et donc l’objectif est de fonctionner à 100% sur fonds propres (parts des coopérateurs) et éviter le risque de l’endettement. Afin d’éviter tout manque de liquidité, chaque coopérateur qui souhaite quitter la coopérative doit se trouver un remplaçant. Pour cela, il peut faire appel au groupe local ou à la coopérative. Néanmoins, pour pouvoir saisir toutes les opportunités, des collaborations avec Crédal, coopérateur de Terre-‐en-‐vue, ou la banque Triodos sont actuellement en cours de discussion. La question de la distribution des dividendes s’est posée. Terre-‐en-‐vue étant une société à finalité sociale, les dividendes ne sont pas ditribués car il n’y a pas de bénéfices. Après achat des terres, la location se fait au prix de référence. Si on voulait pouvoir redistribuer des dividendes aux coopérateurs, il faudrait augmenter les loyers ce qui aurait un impact sur le prix de vente des productions et donc sur le consommateur – autrement dit, le coopérateur…L’objectif de Terre-‐en-‐vue n’est pas la recherche de projets fonciers rentables. Chaque coopérateur investit avant tout dans un projet agricole et social dont le but est de redynamiser l’économie locale, de pérenniser l’agriculture et d’assurer une alimentation saine aux générations futures. Ce qui a finalement des retombées positives pour tous. En achetant les terres des agriculteurs, Terre-‐en-‐vue ne touche-‐t-‐elle pas à l’épargne pension de ces derniers ? C’est une question qui a été débattue et tranchée : Terre-‐en-‐vue aide tout d’abord des personnes qui ne savent pas investir du tout dans les terres. Facteurs de succès
-‐ La création d’une dynamique collective et citoyenne autour d’une ferme nécessite la création de liens avec la population locale et alentours. Une fois les liens créer, il est possible de proposer et de développer des projets collectifs.
-‐ La recherche d’expériences exemplatives d’expériences collectives dans d’autres pays comme l’Allemagne ou la France a très certainement permis à la ferme Larock de développer une dynamique collective.
-‐ La proximité de la ferme avec le centre villageois et la ville de Liège facilite également cette création de liens en comparaison avec des fermes situées dans des zones géographiques éloignées et donc moins accessibles aux citoyens.
-‐ La collaboration fonctionne notamment car l’ensemble des personnes qui s’impliquent dans la ferme partagent les mêmes valeurs et poursuivent les mêmes objectifs philosophiques (biodynamie, partage des ressources, biens communs, etc.)
Conclusions Alors que la problématique foncière est un sujet d’actualité prégnant qui occupe les politiques, les organisations professionnelles agricoles, les investisseurs, etc., on constate que c’est avant tout un problème de société, qui nous concerne tous. Les terres agricoles sont devenues un bien de marchandises et ont perdu leur fonction première : être un outil de production agricole pour l’agriculteur au bénéfice de tous. C’est pourquoi les mouvements collectifs citoyen comme Terre-‐en-‐vue, qui permettent à une exploitation de s’inscrire dans une communauté locale en renforçant les liens avec la population, ont un rôle important à jouer. Et cela la ferme Larock l’a bien compris et va même plus loin en pensant à une reprise collective de la ferme. En savoir plus :
http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/la-‐ferme-‐larock.aspx http://www.reseau-‐pwdr.be/pr%C3%A9sentation/acc%C3%A8s-‐%C3%A0-‐la-‐terre-‐en-‐europe-‐
quelles-‐possibilit%C3%A9s-‐quelles-‐barri%C3%A8res.aspx
Réalisation : Réseau wallon de Développement Rural - Novembre 2013Fonds européen agricole pour le développement rural : l’Europe investit dans les zones rurales.
Il s’agit d’un réseau dynamique rassemblant divers experts :• des architectes et des spécialistes en thermographie infrarouge et en pollution
électromagnétique,• des constructeurs (bâtiments publics et privés, habitations, …) et des entreprises
actives dans le secteur de la rénovation écologique,• des fabricants, des fournisseurs de matériaux écologiques (isolants, peintures,
enduits, …) et des bio-électriciens,• des bureaux d’études et entreprises actifs dans le domaine des énergies
renouvelables : pompe à chaleur, éolienne, chauffe-eau solaire, chaudière au bois, hydraulique, …,
• des auteurs de projets et des entrepreneurs spécialisés dans l’épuration des eaux par lagunage, l’installation de piscines naturelles, le traitement et la récupération d’eaux de pluies,
• des organismes d’informations et de promotion (du bois, des matériaux naturels, des énergies renouvelables...),
• des centres de recherche, hautes écoles et universités.
Le Cluster éco-construction c’est :
L’ é c o - c o n s t r u c t i o n consiste à construire en respectant notre environnement et celui des générations futures, tout en offrant un maximum de confort aux occupants.
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wallonie.
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Réalisation : Réseau wallon de Développement Rural - Novembre 2013Fonds européen agricole pour le développement rural : l’Europe investit dans les zones rurales.
www.gaumefermiere.com
L’idée de départ était de dégager une plus-value sur les produits fermiers. Au final, un prix plus juste pour les agriculteurs réunis au sein d’une même structure avec l’engagement d’un responsable chargé de la promotion et de l’encadrement des
différentes filières. Cinq éleveurs, un boucher et l’asbl Cuestas concrétisent cette objectif avec la
Coopérative fermière de la Gaume.
Coopérer pour valoriser !
• Bœuf des prairies gaumaises• La viande bovine des Cuestas• Porc bio de Gaume
3 produits :
Réalisation : Réseau wallon de Développement Rural - Novembre 2013Fonds européen agricole pour le développement rural : l’Europe investit dans les zones rurales.
Filasse
Chanvrewallon
Chènevis
Chènevotte
Naturelle, légère et très solide, la fibre de chanvre trouve des applications dans bien des domaines.
Riche en acides gras essentiels et en protéines, la graine de chanvre possède des propriétés tout à fait exceptionnelles tant d’un point de vue alimentaire que cosmétique.
Matériau léger, absorbant l’eau, stockant le CO2 et entièrement recyclable, la chènevotte se compose de morceaux de paille de chanvre fibrés ou défibrés. Elle s’utilise dans la construction, comme paillage dans les parcs et jardins ainsi que dans les litières pour animaux.
Actuellement, les productions de chanvre belge valorisent les trois principaux sous-produits de la culture:
Matériaux de constructionLes laines de chanvre et panneaux semi-rigides s’utilisent en construction comme la laine de verre.
TextilesVêtements, chaussures, sacs, ... peuvent contenir de 40 à 100 % de fibre de Chanvre.
PlasturgieLes fibres de chanvre sont utilisées dans les plastiques pour les renforcer et les alléger. On en retrouve dans plusieurs marques de voiture.
PapeterieLes papiers de cigarette et certains papiers spéciaux sont usinés avec de la fibre de chanvre.
Alimentation humaineLes magasins bio et de proximité proposent généralement une gamme de produits à base de chanvre : graine grillée, graine décortiquée, huile de chanvre, chocolat, couscous,...
Alimentation animaleLes graines de chanvre s’utilisent dans l’alimentation pour oiseaux et comme appât pour la pêche. Les tourteaux de graines de chanvre (sous-produits des huileries) sont riches en protéines et peuvent être va- lorisés dans l’alimentation des animaux d’élevage.
CosmétiqueL’huile de chanvre, riche en acides gras essentiels permet de lutter contre le vieillissement de la peau. Elle répare et renforce les tissus capillaires et cutanés. On l’utilise sous forme d’huile, de crème, de baume pour les lèvres, de savon ou encore dans les shampooings.
ConstructionLa chènevotte est utilisée, en construction, en association avec un liant (principalement de la chaux) pour la réalisation de béton, blocs ou enduits. Les matériaux chaux-chanvre sont des isolants thermiques et acoustiques ainsi que des régulateurs d’humidité. L’utilisation de chaux-chanvre dans les habitations améliore le confort avec un impact environnemental beaucoup plus faible que les matériaux traditionnels.
Paillage et LitièrePeut servir comme paillage aux jardins et protège les terres des mauvaises herbes, de la sècheresse et du froid. La litière de chanvre offre aux animaux hygiène et confort.
Fonds européen agricole pour le développement rural : l’Europe investit dans les zones rurales.
Le Pôle d’Excellence Rural« Développer la filière liège en Maremne et Marensin », un outil favorisant les démarches collaboratives
Si le secteur du Liège a été très florissant entre le XIXème et la première partie du XXème siècle, à partir des années 1950, ce secteur a fortement décliné. A ce jour, 5 entreprises demeurent en activité en aquitaine, dont 4 sur le territoire du Pays Adour Landes Océanes.
En 2005, ces entreprises ont créé l’association « le Liège Gascon ». Elles ont relancé des levées de liège et amorcé des actions de communication. Malgré cette mobilisation, la pérennisation cette dynamique s’est posée.
L’association du Liège Gascon a pu s’inscrire dans une dynamique plus large et être en synergie avec des questions locales : développement économique, emploi, formation mais aussi environnement et marketing territorial mais aussi avec d’autres partenaires
territoriaux.
Ce travail en réseau a trouvé son prolongement dans la labélisation Pôle d’Excellence Rurale, confortant ainsi le travail collaboratif de ces entreprises.
Le PER poursuit 3 objectifs : économique, environnemental et patrimonial et a permis d’élaborer une stratégie de développement répondant à l’ensemble des problèmes posés à la filière locale : développement de la ressource,
modernisation de l’appareil productif, recherche de nouveaux débouchés et valorisation de la filière, mise en cohérence avec la stratégie de développement local.
Réalisation : Réseau wallon de Développement Rural - Novembre 2013
12 Opérations ont été retenues :
• Veille économique et sociale territoriale• Recherche/Développement• Mise en place d’un itinéraire de promenade du chêne liège• Réalisation d’un support de communication grand public• Organisation d’un colloque sur l’avenir de la filière liège en France• Plantation de chêne liège• Mise en place d’une formation continue à la levée de liège• Mécanisation de l’exploitation• Campagne d’information des propriétaires forestiers• Campagne de sensibilisation des entrepreneurs de travaux forestiers• Chêne liège et milieu urbain• Coopération
Cout total du projet : 450 000 euros.
GAL Pays Adour Landes Océanes
Fonds européen agricole pour le développement rural : l’Europe investit dans les zones rurales.
Réalisation : Réseau wallon de Développement Rural - Novembre 2013
Ensemble pour un accès à la terre
Enrayer la disparition des terres agricoles, alléger le parcours des agriculteurs qui cherchent à s’installer, et développer l’agriculture biologique et paysanne. Voici les
engagements qui mobilisent Terre de Liens à travers 21 régions de France.
Leur initiative s’appuie sur une dynamique associative et citoyenne atypique : l’épargne et les dons du public permettent d’acquérir du foncier agricole et de recréer du
lien entre paysans et citoyens pour préserver les fermes à travers les générations. Ces lieux sont ensuite proposés en location à des agriculteurs pour des productions favorisant la
biodiversité et le respect des sols.
Au-delà, Terre de Liens informe l’opinion publique et noue des partenariats avec les décideurs locaux pour impulser de nouvelles dynamiques dans les territoires.
L’objectif : impliquer le plus grand nombre dans l’avenir de nos campagnes, et donner l’occasion d’exercer notre responsabilité collective.
•1 association nationale•1 Foncière, entreprise d’investissement solidaire•1 Fondation reconnue d’utilité publique•19 associations territoriales couvrant la France
métropolitaine
Les structures
•300 administrateurs(-rices) bénévoles à travers le territoire
•50 salarié(e)s répartis sur le territoire•150 fermiers et fermières installés sur des fermes
Terre de Liens•500 candidat(e)s à l’installation agricole conseillés
chaque année•8.000 actionnaires solidaires•2.500 adhérent(e)s•2.200 donateurs(-rices)
Les gens
•89 fermes acquises par Terre de Liens et gérées au quotidien
•10 fermes en cours d’acquisition•30 fermes à l’étude pour acquisition•2.000 hectares soustraits à la spéculation et dédiés
à une agriculture paysanne et bio•De nombreuses activités agricoles : maraîchage,
arboriculture, élevage ovin, bovin et porcin, production laitière et fromagère, apiculture, cultures céréalières, paysans boulangers, plantes aromatiques et médicinales, viticulture, petits fruits et transformation, brasseur, poulaillers, etc...
Les fermes
•30 millions d’euros de capital pour la Foncière Terre de Liens
•1 million d’euros de capital pour la Fondation Terre de Liens
Les capitaux
Terre de Liens en 2013, chiffres-clés
www.terredeliens.orgFonds européen agricole pour le développement rural : l’Europe investit dans les zones rurales.
Réalisation : Réseau wallon de Développement Rural - Novembre 2013
QU’EST-CE QU’UN CLUB CIGALES ?
Un club CIGALES (Club d’Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale de l’Epargne Solidaire) est une structure de capital risque solidaire mobilisant l’épargne de ses membres au service de la création et du développement de petites entreprises locales et collectives (SARL, SCOP, SCIC, SA, association, …).
Le Club est constitué de 5 à 20 personnes qui mettent une partie de leur épargne en commun. Il se réunit plusieurs fois par an pour recevoir les créateurs, décider de leur placement et affecter cette épargne collective au capital des entreprises.
C’est un lieu d’échanges et d’auto-formation sur les questions économiques et de développement local, où investisseurs et porteurs de projet font l’expérience d’une économie socialement responsable et solidaire.Le club a une durée de vie de 5 ans, prorogeable une fois. Au terme de sa vie, il procède à la liquidation de son portefeuille, au prorata des apports des cigaliers.Les CIGALES sont au carrefour de l’épargne de proximité, de l’épargne éthique et de l’épargne solidaire.
http://www.cigales.asso.fr
Le groupement d’employeurs
Job’Ardent
Depuis 2000, la loi belge permet aux entreprises de se regrouper pour engager ensemble un collaborateur qu’ils se partagent selon un agenda fixé d’avance. Chaque employé est engagé à temps plein, c’est la condition fixée par la loi.
Par ailleurs, le groupement d’employeurs doit avoir le format juridique d’un GIE : groupement d’intérêt économique.
Depuis 2008, Job’Ardent fait office de pionnier et est l’un des trois groupements qui existent en Belgique.
En France, les groupements d’employeurs ont permis de créer 35.000 emplois.
48 entreprises des provincesde Liège et Namur
9 travailleurs : 6 infographistes, 2 secrétaires
et 1 responsable qualité
© Sudpresse
www.cciconnect.be
LiègeEmploi
b “C’est par hasard quej’ai entendu parler de
JobArdent, le groupement
d’employeurs liégeois. C’était
au début de cette année.Depuis lors, j’ai été engagécomme infographiste parquatre patrons, entrelesquels je partage montemps chaque semaine”.Geoffrey Bougnet (33 ans)
occupe l’un des huit emplois
créés par JobArdent depuis
sa création en 2008.Aujourd’hui, le groupement
d’employeurs liégeois est en
plein essor.“Fin 2010, j’arrivais au terme
d’un contrat de remplacement
quej’exerçaisdansuneentrepri-
se dansmon domaine, celui de
l’infographie. Et là, par hasard,
une de mes connaissances m’a
parlé d’une annonce passée via
leForem,etquirecherchait jus-
tement un infographiste pour
travailler dans le cadre d’un
groupementd’employeurs.”
Geoffrey Bougnet, un infogra-
phiste liégeois âgé de 33 ans a
alors posé sa candidature et a
été retenu. Depuis le prin-
temps, il travailledoncà temps
plein, un temps plein qu’il par-
tage entre quatre patrons diffé-
rents. Il travaille ainsi chez Ver-
laineServicesàLiège,chezMDB
àSclessin, auxVoyagesDeltour
à Beyne-Heusay, et chez Grou-
passur, à Liège. Deux jours/se-
maine chez Verlaine, un jour
chez chacundes autres.Ça se passe comment? “Très
bien. Le fait de travailler pour
quatre entreprises est une ma-
nièrede briser lamonotonie. Je
trouvedoncque c’est une expé-
rience intéressante. Et, au-delà,
je suis persuadé que c’est quel-
que chosequi peut durer.”UN CERTAIN RECULMais n’est-ce pas difficile de de-
voir s’intégrer dans autant de
milieux professionnels diffé-
rents? “En fait, travailler decet-
te façon vous donneun certain
recul par rapport aux entrepri-
ses qui vous emploient. Les au-
tres employés vous voient da-
vantage comme une sorte de
consultant extérieur que com-
me un collègue de travail. Par
ailleurs, cette façon de travail-
ler vous apprend à vous dé-
brouilleretvousapprendàfaire
face aux difficultés. Pour cha-
que problème spécifique, vous
devez trouver vous-même la so-
lution.”Geoffrey Bougnet se voit-il tra-
vailler encore ainsi dans dix
ans? “Pourquoi pas? ” «CHARLES LEDENT
Geoffrey Bougnet, ici chez Verlaine, partage son temps entre quatre employeurs. l THOMAS VAN ASS
b “ JobArdent ” est l’un destrois groupements d’em-
ployeurs qui existent actuelle-
ment en Belgique (voir ci-des-
sous).Crééen2008, JobArdentadémar-
ré avec un seul employé, Renaud
Ducobu (voir photo) qui a été en-
gagé comme infographiste par
quatre patrons. Trois ans plus
tard,ilyesttoujoursetseptautres
infographistesont suivi lamême
voie.
JOBARDENT, LE VRAI PATRON
Dans les faits, leur seul patron,
c’est“ JobArdent”.Commelecon-
firmeFrançoisHurdebise,chargé
demissionà laChambrede com-
merce de Liège: “En fait, c’est Jo-
bArdent qui est l’employeur.
Pour le paiement des salaires,
nous calculons le salaire de l’em-
ployé que nous multiplions par
un coefficient de 1,9 et que nous
divisons entre les entreprises se-
lon le nombre d’heures qu’elles
utilisentlapersonne.Celaleurfa-
cilite la vie puisqu’il n’y a pas de
secrétariat social à tenir.”Chaqueemployédugroupement
d’employeurs est à temps plein -
c’est la condition fixée par la loi
belge - et dispose d’un contrat à
durée indéterminée. «
CH. L. Renaud Ducobu. l GDS
Geoffrey Bougnet bosse pour un groupement d’employeurs
llDepuis l’an2000, la loibelge
permet aux entreprises qui ont
unmêmebesoindecompétence
deseregrouperpourengageren-
semble un collaborateur qu’el-
lessepartagentselonunagenda
établi d’avance.Mais,onzeansplustard,iln’exis-
teencorequetroisgroupements
d’employeurs: à Liège, à Namur
et à Bruxelles.À Liège, il s’appelle JobArdent et
aétécrééàl’initiativedelaCham-
bre de commerce et du Lentic,
un serviceuniversitaire.Il remonte au printemps de
2008.Àl’époque,ilgroupaitqua-
tre entreprises liégeoises qui
avaientbesoind’uninfographis-
te. Trois ans plus tard, une tren-
taine d’entreprises de notre ré-
gion emploient huit personnes.
JobArdentadoncleventenpou-
pe. Mais la loi belge est quand
même contraignante pour la
création de groupements d’em-
ployeurs: ils doivent avoir la for-
me juridique d’un GIE (groupe-
mentd’intérêtéconomique),ob-
tenir l’agrément duministre de
l’Emploi,etlegroupenepeuten-
gager que des travailleurs à
temps plein, avec des contrats à
durée indéterminée.C’estpourtantuneexcellenteso-
lutionpourdenombreusespeti-
tes entreprises qui n’ont pas be-
soin d’employés à temps plein
pourun job spécifique.En France, ce système a permis
de créer 35.000 emplois. Chez
nous, quelques dizaines...
L’AVIS D’UN EMPLOYEURPour les employeurs, pas à dire:
le systèmeest aussi avantageux.
BernardTheunissen, directeur
général de TDSAcior: “Le gros
avantagepar rapport àl’intérim, c’est qu’ici, nousavons toujours affaire à lamême
personne.C’est aussi, pour les
PME,unbonmoyende se payer
les services de professionnels,
sans avoir nécessairement le
besoinde les engager à temps
plein.”Pasdeproblèmes deconcurrence avec d’autresentreprises employant lemême
travailleur ? “Non, répondBernardTheunissen. En fait,
dansungroupementd’employeurs, les entreprises
qui veulent en faire partiedoivent être cooptées, et onveille toujours à ce qu’elles ne
travaillent pas dansdes secteurs
en concurrence avec d’autres.”
JobArdent regroupeactuellementune trentained’entreprises. Parmi elles, on
retrouvenotamment Pommée à
Herstal, AudioshowàHermalle-sous-Argenteau,Lampi
ris à Liège,Manex àBoncelles,
Pauly-Andriane àVerviers,Portier à Flémalle, EdiPro àLiège, TI Automotive Systemà
Wandre,NGL àAns, ATHàHermée, Acosec à Loncin,Merydis àHerstal, Fidafruit à
Herstal...
“Je travaille pourquatre patrons”
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Groupement d’employeurs: on n’en est qu’au tout début...
llRéactions
En fait, leur vrai patron, c’est “JobArdent”
LIÈGE EMPLOI
CONDITIONSDE TRAVAIL
JEUDI 25 AOÛT 2011
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Réalisation : Réseau wallon de Développement Rural - Avril 2013
Fonds européen agricole pour le développement rural : l’Europe investit dans les zones rurales.
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Que fait Terre-en-vue ?
www.terre-en-vue.be
L’association accompagne les agriculteurs et citoyens dans leurs projets d’agriculture durable. Elle crée et anime un réseau citoyen. Elle développe et partage une expertise et un plaidoyer sur l’accès à la terre.
La coopérative acquiert des fermes au moyen de l’épargne citoyenne et les confie à des agriculteurs qui adhère à la philosophie du mouvement.
La fondation reçoit des fermes ou des donations financières qu’elle met à disposition du mouvement.
Que vise Terre-en-vue ?
www.terre-en-vue.be
• Faciliter l’accès à la terre pour encourager les agriculteurs/trices qui produisent une alimentation saine
• Protéger les terres agricoles de la spéculation et de l’agriculture non durable
• Préserver la fonction alimentaire des terres agricoles
• Améliorer la qualité de l’environnement, la fertilité des sols et la biodiversité
• Renforcer les liens entre les agriculteurs/trices, les citoyens/nes et la terre
• Développer une économie agricole locale basée sur le circuit court
• Valoriser le métier d’agriculteur
Bibliography
Bibliographie
Alternative financing for local projects
Les financements alternatifs de projets locaux
Financial development and the growth of cooperative firms, Small Business Economics, Gagliardi, 2009.
Cooperative Firms in Theory and Practice, Finish Journal of Business Economics, Hansmann H., 1999, 48(4), 387-403.http://www.law.yale.edu/documents/pdf/Faculty/Hansmanncooperativefirms.pdf
Microfinance, its concepts and development, lessons to draw for Europe, Molenaar K., January 2009http://www.chabal.eu/uploads/media/Microcredit_in_Western_Europe_some-thoughts.pdf
Rural Finance and Investment [PDF], FAO, 2008http://enrd.ec.europa.eu/app_templates/enrd_assets/images/langs/lang_en3.gif
Rural Financial Services Implementing The Bank's Strategy To Reach The Rural Poor, World Bank, March 2003http://info.worldbank.org/etools/docs/library/128749/Rural%20Finance%20Bank%20Strategy.pdf
Final Report on the ENRD Rural Entrepreneurship Thematic Initiative: Rural Finance. Final Version, 28/03/2012 Compiled by the ENRD Contact Point :http://enrd.ec.europa.eu/app_templates/filedownload.cfm?id=E6109191-9B8E-3ACA-BE4F-780D87307DC1
Findings of the final report discussed during the 14th NRN meeting: Report on the ENRD Rural, Entrepreneurship Thematic Initiative: Rural Finance. 14th NRN meeting Thessaloniki, Feruary 2012.
• Conclusions and recommendations arising from the Rural Finance Surveyshttp://enrd.ec.europa.eu/app_templates/enrd_assets/pdf/14thNRNMeeting/8156FFCDA0ED-62D7-ADFA-08EC8E878B80.pdf
• Financial instruments under the EAFRD: Today and the futurehttp://enrd.ec.europa.eu/app_templates/enrd_assets/pdf/14thNRNMeeting/81577DF6-EC74-9690-9096-F890C4551CA5.pdf
Case Studies:Promoting Financial Inclusion in Rural Areas [PDF], A report for the Commission for Rural Communities (CRC), November 2007http://www.sqw.co.uk/file_download/126
Stimulating economic growth in rural areas, Department for environment, food and rural affairs, 2013https://www.gov.uk/government/policies/stimulating-economic-growth-inrural-areas
Financing Development and Transition of Rural Sweden, The Swedish rural networkhttp://enrd.ec.europa.eu/app_templates/filedownload.cfm?id=4479A929-CCD2-8E4C-7609-9BE41BF19BBF
Crowd equity : “A new funding model for local entrepreneurs and other market operators”, The Swedish rural network :http://enrd.ec.europa.eu/app_templates/filedownload.cfm?id=4479A47C-07FF-825D-9156-76A847F399D3
Différents séminaires ont été organisés par la Rural Finance Task Force. “Facilitating access to finance for rural micro-enterprises” Conference Riga, Latvia on 28th June, 2012.http://www.laukutikls.lv/citi_pasakumi/3122-veiksmigi_aizvadits_starptautisks_seminars_finansejuma_piekluves_atvieglosana_lauku_uznemumiem
• Microcredits for facilitation of rural women business developmenthttp://www.laukutikls.lv/pielikumi/3122_baiba-rivza.pdf
• Future Rules on Financial Instruments- EAFRD 2014-2020http://www.laukutikls.lv/pielikumi/3122_mario-guido.pdf
• Guarantee schemes financed from NRDP managed by R.C.G.F.. – NFI S.A.for the 2010 – 2013 period : http://www.laukutikls.lv/pielikumi/3122_ileana-bratu.pdf
• The Legal Proposal for Financial Instruments post 2013 (Common Regulation for the CSF Funds) : http://www.laukutikls.lv/pielikumi/3122_jean-michel-courades.pdf
• Revisiting some trends in rural finance and the role of networkshttp://www.laukutikls.lv/pielikumi/3122_peter-toth.pdf
• Opportunities to facilitate business developmenthttp://www.laukutikls.lv/pielikumi/3122_edgars-linde.pdf
• Local Financial Capital http://www.laukutikls.lv/pielikumi/3122_nilslagerroth.pdf
• Crowd equity : http://www.laukutikls.lv/pielikumi/3122_leo-padazakos.pdf• SMEs’ investment readiness in Hungary
http://www.laukutikls.lv/pielikumi/3122_szilvia-bencze.pdf
Crowd equity : "A new funding model for local entrepreneurs and other market operators”, The Swedish rural network :http://enrd.ec.europa.eu/app_templates/filedownload.cfm?id=4479A47C-07FF-825D-9156-76A847F399D3
Une autre finance pour une autre agriculture, Collectif coordonné par le MIRAMAP, 2013http://www.yvesmichel.org/product-page/livres-nouveautes/autre-finance-pour-une-autre-agriculture-une
Le financement local dans les territoires ruraux - Observatoire européen Leader, 2000.http://www.reseau-pwdr.be/ressource-m%C3%A9thodologique/le-financement-local-dans-les-territoires-ruraux.aspx
Le micro-crédit personnel, la finance solidaire au quotidien – Crédal, Crédialogue n°68, décembre 2012, 8 p.http://www.credal.be/sites/all/files/documents/credal/credial_68.pdf
Microcrédit en Belgique – Annika Cayrol, Réseau Financement alternatif, 35 p.http://www.ecosocdoc.be/static/module/bibliographyDocument/document/001/271.pdf
Microcrédit et crédit social en Belgique – Caroline Evrard & Fabrice Adam, Crédal, 16 p.http://www.fucid.be/documentsactivites/midi_credal.ppt/view
Vivement 2050 ! Programme pour une économie soutenable et désirable. Ouvrage collectif, Institut Veblen, 2013.
Un million de révolutions tranquilles. Manier B., Les Liens qui Libèrent éditeur, 2012
Une autre finance pour une autre agriculture – MIRAMAP – Yves Michel – 2013
Crowdfunding. Le financement participatif bouscule l’économie ! - Vincent Ricordeau - Fyp éditions – 2013
Introduction à la finance solidaire – Amélie Artis – PUG – 2013
Economie fraternelle et finance éthique. L’expérience de la Nef – Nathalie Calmé – Yves Michel – 2012
Les monnaies du lien – Jean-Michel Servet – PUL – 2012
Les monnaies locales complémentaires : pourquoi, comment ? - Philippe Derudder -Yves Michel – 2012
Petit guide des mille et une monnaies locales d’aujourd’hui – Jacques Atlan – Presses du midi – 2012
Le guide de la microfinance. Microcrédit et épargne pour le développement – Sébastien Boyé, Jérémy Hajdenberg, Christine Poursat, David Munnich, Alix Pinel – Eyrolles – 2011
Les cigales : notre épargne, levier pour entreprendre d’utilité sociale et créatrices d’emplois – Pascale Dominique Russo – Yves Michel – 2007
L’économie, c’est nous. Pour un savoir citoyen – Christian Arnsperger – Eres – 2006
R&D and rural innovation
R&D et innovation en milieu rural
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Study on Employment, Growth and Innovation in Rural Areas (SEGIRA), Annex, by Ecorys Research and Consulting initiated by the European Commission, Directorate-General for Agriculture and Regional Development (DG AGRI), 2010http://ec.europa.eu/agriculture/analysis/external/employment/women-young-people_en.pdf
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GROEIKans ! voor plattelandsondernemers, 5/03/2012http://www.plattelandsinnovatie.be/upload_nieuws/75_2_Mainstreamingsplan%20GOEI.kans!.pdfProjet réalisé dans le cadre du programme Interreg pour la région frontalière Flandre-Pays-Bas. 24 partenaires ont travaillé au renforcement de l’entreprenariat dans l’agriculture multifonctionnelle.
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Fiche Ressource 34 : Mise en place de bases de compétences rurales de haute technologie (Lettonie) – Lettonie FEADER, 2011http://www.reseau-pwdr.be/fiche-ressource-r%C3%A9seau/fiche-ressource-34-mise-en-place-de-bases-de-comp%C3%A9tences-rurales-de-haute-technologie-%28lettonie%29.aspx
Mondes paysans. Innovations, progrès technique et développement – Marie-Christine Zélem, éditions L’Harmattanhttp://www.reseau-pwdr.be/publication-externe/mondes-paysans-innovations,-progr%C3%A8s-tecnique-et-d%C3%A9veloppement.aspx
Revue rurale de l'UE n°2 - Créativité et innovation du développement rural de l'UE - Réseau européen de Développement rural, 2009http://www.reseau-pwdr.be/publication-externe/revue-rurale-de-lue-n%C2%B02-cr%C3%A9ativit%C3%A9-et-innovation-du-d%C3%A9veloppement-rural-de-lue.aspx
Fiche Ressource 24 : Innovation - Rural Europe, magazine du Réseau européen de Développement rural, 2010, 3 p.http://www.reseau-pwdr.be/fiche-ressource-r%C3%A9seau/fiche-ressource-24-innovation.aspx
Fiche Ressource n°59 : « La SAS Graines » -� Couveuse agricole – Innovation nourricière – Lorraine Guilleaume (Cellule d’Animation du RwDR), 2012http://www.reseau-pwdr.be/fiche-ressource-r%C3%A9seau/fiche-ressource-n%C2%B059-%C2%AB-la-sas-graines-%C2%BB-%C2%AD-couveuse-agricole-%E2%80%93-innovation-nourricie%CC%80re.aspx
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Etude sur l'Emploi, la Croissance et l'Innovation dans les Régions Rurales (EECIRR). Note de synthèse.http://www.reseaurural.fr/centre-de-ressources/recherche/article-et-etude-l039%C3%A9tude-sur-l%E2%80%99emploi-la-croissance-et-l%E2%80%99innovation?search_source=reseau-rural%2Fnotices%2Frecherche
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Les agriculteurs biologiques : Ruptures et innovations. Van Dam D., Nizet J. & Dejardin M., educagri Éditions, Dijon; Octobre 2009 , 141p.
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Repenser la protection des cultures : Innovations et transitions. Ricci P., Bui S. & Lamine C., Coll. Sciences en partage, éducagri Éditions & Éditions Quae, Dijon-Versailles; 2011 , 250p.
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Examens de l'OCE sur l'innovation régionale : Wallonie, Belgique. OCDE, Paris; 2013 , 303p
Le projet agro-écologique : Vers des agricultures doublement performantes pour concilier compétitivité et respect de l'environnement. Guillou M., Guyomard H. & Huyghe C., Agreenium, Paris; Mai 2013 , 163p.
Les systèmes d'innovation agricole : Cadre pour l'analyse du rôle des pouvoirs publics. O.C.D.E., Paris; 2013 , 116p.
Quelles aides pour réaliser mon projet innovant? Even M.P., Plein Champ, Supplément Union des Agricultrices Wallonnes, Fédération Wallonne de l'Agriculture, Gembloux; Mars 2013 n° 11, p. 3
Agricovert, nouvel envol pour l'agriculture paysanne. Le Sillon Belge, Bruxelles; Octobre 2013 81e année n° 3590, p. 30
Le chanvre doit miser sur de nouveaux débouchés. Gilet A., Press-Book 'Semences/Grandes cultures/Pommes de terre' , Ambassade de Belgique, Service du Conseiller Agricole, Paris; Mars 1998 n° 3, p. 26
Quel avenir pour la production de chanvre en France? Sultana C., Fournier G., Béherec O. & Brunet J.P., Comptes rendus de l'Académie d'Agriculture de France, Académie d'Agriculture de France, Paris; 2000 Vol. 86 n° 7, p. 203-244
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Tenter le chanvre. Waligora C., Cultivar, Groupe ATC, Metz; Décembre 2005 n° 595, p. 16-19
Visite en terre de chanvre. Le Sillon Belge, Bruxelles; Octobre 2006 74e année n° 3248, p. 28
Le chanvre industriel : production et utilisations. Bouloc P., Allegret S. & Arnaud L., Editions France Agricole, Paris; Juin 2006 , 432p
Le chanvre : quand diversification rime avec innovation. Baudoin J., Chapelle J. & Renkin A., Troisième Rencontre de la Biomasse, Valbiom, Gembloux; Novembre 2006 , ± 96p
Le chanvre à la conquête de nouveaux marchés. Pouzet C.H., La France Agricole, CEP Communication, Groupe France Agricole, Paris; Mars 2005 n° 3076, p. 26
Le chanvre, une culture dans l'air du temps. Druesne C., Perspectives Agricoles, Les Editions et Publications Agricoles Françaises, Paris; Janvier 2007 n° 330, p. 8-9
Étude de faisabilité déterminant les conditions de création d'une production agricole de chanvre dans le contexte de la création d'une filière chanvre en Wallonie. PSPc sa, Spontin; Juin 2008 , 76p
Les fibres végétales en Région wallonne : les potentialités du chanvre et ses utilisations. Baudouin J.G., ValBiom, Gembloux; Septembre 2004 , 42p
Culture du chanvre : de la théorie à la pratique. Stévenne J., Toussaint B. & Joie T., Les Nouvelles de l'Été, Service public de Wallonie, Direction générale de l'Agriculture des Ressources naturelles et de l'Environnement, Namur; 2009 n° 52, p. 28-29
Culture du chanvre, les premiers résultats dans la pratique. Le Sillon Belge, Bruxelles; Octobre 2009 77e année n° 3393, p. 14
Le chanvre : une culture zéro phyto. Legros S. & Cerrutti N., Perspectives Agricoles, Les Editions et Publications Agricoles Françaises, Paris; Février 2012 n° 386, p. 62-64
Le chanvre industriel en vitrine au Cer à Marloie (I) : D'initiatives en réalisations concrètes, la filière (re)tisse sa toile en Wallonie. Le Sillon Belge, Bruxelles; Octobre 2012 80e année n° 3543, p. 11-12
Le chanvre industriel en vitrine au Cer à Marloie (II) : Du semis à la récolte, quelques aspects de l'itinéraire technique. Le Sillon Belge, Bruxelles; Novembre 2012 80e année n° 3544, p. 12-13
Le projet polychanvre : Un développement transfrontalier. Le Sillon Belge, Bruxelles; Janvier 2013 81e année n° 3555, p. 7-8
Etude comparative des applications non énergétiques du chanvre et du miscanthus. Wertz J.L. & Vanderghem C., ValBiom, Gembloux; Avril 2011 , 18p
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Agroécologie, expérimenter à l’échelle du territoire – Mayade – Educagri – 2013
Guide de l’entrepreneur social – Collectif – Rue de l’échiquier - 2013
Territoire et innovation – DATAR – Documentation française – 2013
Innovation et patrimoine alimentaire en espace rural – Jacinthe Bessière – Quae - 2012
Nouveaux rapports à la nature dans les campagnes – François Papy, Nicole Mathieu, Christian Ferault – Quae - 2012
Les sciences, un enjeu citoyen. Une politique écologiste de la recherche et de l’innovation – Marc Lipinski – Les petits matins – 2012
Pour une nouvelle révolution agricole. Sortir de l’impasse du libéralisme et du productivisme – Laurent Levard – Bruno Leprince – 2012
Valoriser la science. Les partenariats des start-up technologiques – Liliana Doganova – Presses de l’Ecole des mines – 2012
Apprendre à innover dans un monde incertain. Concevoir les futurs de l’agriculture et de l’alimentation – Emilie Coudel, Hubert Devauteur, Christophe Toussaint-Soulard, Guy Faure – Quae – 2011
Les pôles, réseaux d’excellence et d’innovation. Enquête sur les pôles de compétitivité – Jean-Sébastien Scandella – Autrement - 2008
Agriculteurs et territoires. Entre productivisme et exigences territoriales – Yvon Le Caro, Philippe Madeline, Geneviève Pierre – PU Rennes - 2007
Collaborative schemes in rural areas
Les dispositifs collaboratifs en milieu rural
IX Rural Entrepreneurship Conference : A sustainable rural? Tourism, niche strategy and networks as factors for both entrepreneurship and rural Sustainability, Anabela Dinis, University of Beira Interior (UBI), 23-24 June 2011http://www.ntu.ac.uk/nbs/document_uploads/109318.pdf
De Agro Groeiversneller : Leven-lang-leren voor ambitieuze ondernemers, LEI Wageningen UR, Augustus 2013http://www.wageningenur.nl/upload_mm/f/c/2/9962a63b-8291-482a-8f06-9241f552c82e_LEI%20Rapport%202013-029%20SmitB_DEF_WEB.pdf Le concept Agro groeiversneller = trajectoire intensive de formation et de coaching pour entrepreneurs ambitieux dans le secteur agricole. Formation tout au long de la vie pour des entrepreneurs ambitieux. La question posée : Est-ce que ce concept favorise la formation tout au long de la vie souhaitée par le Ministère ?
Samen ondernemen–Handboek samenwerking in de (multifunctionele) landbouw, Wageningen UR, 2013. http://edepot.wur.nl/256938
Entrepreneuriat collectif en espace rural : les actes de la journée du 20 juin 2013, Plate-forme régionale de Développement rural Rhônes-Alpes, 2013http://www.caprural.org/creer-des-emplois/soutenir-la-creation-dactivites-et-demplois/2547-entrepreneuriat-collectif-en-espace-rural-les-actes-de-la-journee-du-20-juin-2013
Le réseautage chez les entrepreneurs néo-ruraux, Séverine Saleille, Revue de l’Entrepreneuriat, Vol. 6, N°1, 2007http://www.entrepreneuriat.com/fileadmin/user_upload/revue/RE0601%20ss.pdf
Expérimentation d’un réseau de tuteurs à l’installation en milieu rural, Lagarde Vincent, Faculté Droit-Economie de Limogeshttp://www.entrepreneuriat.com/fileadmin/ressources/actes05/Lagarde.pdf
Espaces de test pour des projets de création d’activités en milieu rural – Equal, Projet Edora.http://www.ruralinfos.org/IMG/pdf/Document_ET.pdf
Coopération intelligente: mode d'emploi. Exemples et conseils à l'adresse des agriculteurs et horticulteurs, brochure publiée par la Fédération Wallonne de l’Agriculture, en collaboration avec le Innovatiesteunpunt du Boerenbond, 2007
Entrepreneuriat coopératif en Belgique – Théories et pratiques, Centre Cera d’expertise pour l’entrepreneuriat, Wim Van Opstal & al., KU Leuven, édition Acco, 2008
Travailler efficacement en réseau et en partenariat - Comment en faire une compétence collective, Guy Le Boterf, Collection Ressources Humaines, Editions d’Organisation, Groupe Eyrolles, Avril 2013
Création et animation de réseaux d’entreprises – Guide méthodologique à l’usage des CCI, Assemblée des Chambres Françaises de Commerce et d’Industrie, Février 2012http://www.cci.fr/c/document_library/get_file?uuid=9f7db847-3c78-4edc-94c3-30957b38b29c&groupId=10903
Les réseaux d’entreprises : une valeur ajoutée pour les entreprises, une nécessité pour les territoires, une priorité pour les CCI, Assemblée des Chambres Françaises de Commerce et d’Industrie, octobre 2010http://www.cci.fr/c/document_library/get_file?uuid=63d58bd9-f34d-4afe-9b49-d28971ffee5d&groupId=10903
Des coopérations interentreprises pour gagner en compétitivité, Rapport d’étude, CCI Paris, Ile de France, Roger Gubanski, novembre 2010http://www.etudes.cci-paris-idf.fr/rapport/271
Territoires en mouvement n°4 – Dossier Grappes d’entreprises, une politique de soutien aux clusters de PME, lettre d'information de la Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale (Datar), juin 2011http://www.datar.gouv.fr/sites/default/files/datar_4.pdf
L’atelier rural : Comment le concevoir ? Comment le financer ?, FRW Cahier n°1.http://www.frw.be/index.php?id=97
Clusters et Pôles de Compétitivité Wallons, Partenaires de vos projets !, brochure de présentation des clusters et pôles de compétitivité wallons, Direction générale opérationnelle économie, Emploi et Recherche (DGO6), Département de la Compétitivité et de l’Innovation, Direction des Réseaux d’Entreprises, 2013. http://www.investinwallonia.be/wp-content/uploads/2013/04/Brochure-fr.pdf
Regroupement d’entreprises locales ou « small cluster » en éco-rénovation , fiche de capitalisation, projet Interreg IVB - Feder et Wallonie, Espace Environnement,2012. http://www.espace-environnement.be/pdf/capitalisation_regroupement_entreprises.pdf
Groupements d'employeurs, partenariats, territoires. GREP, Groupement de Recherche pour l’Education et la Prospective, 2002.
Des associations citoyennes pour demain – Didier Minot – ECLM – 2013
Le management des réseaux. Tisser du lien social pour le bien-être économique – Christophe Assens – De Boeck - 2013
Travailler en réseau et en partenariat. Comment en faire une compétence collective – Guy Le Boterf – Eyrolles – 2013
La vie share, mode d’emploi. Consommation, partage et modes de vie collaboratifs – Anne-Sophie Novel – Alternatives - 2013
La république coopérative. Théorie et pratiques coopératives aux XIXe et XXe siècles – Jean-François Draperi – Larcier - 2012
Utopie réaliste. Renouveau de l’expérience coopérative – Jacques Prades – L’harmattan – 2012
Aux entreprenants associés. La coopérative d’activités et d’emploi – Elisabeth Bost – Repas – 2011
Groupements d’employeurs, mode d’emploi. Une forme d’emploi innovante pour les salariés et pour les entreprises – Franck Delalande, Lionel Buannic – Eyrolles – 2011
Du Teiki aux AMAP. Le renouveau de la vente directe de produits fermiers locaux – Hiroko Amemiya – PU Rennes – 2011
Les clusters en France. Pourquoi les pôles de compétitivité ? – Patrick Dambron – L’harmattan - 2008
L’organisation communautaire. Fondements, approches et champs de pratique – Denis Bourque, Yvan Comeau, Louis Favreau, Lucie Fréchette – PU Québec – 2007
Access to land
Accès à la terre
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Land concentration, land grabbing and people’s struggles in Europe , The Transnational institute (Tni) for european coordination Via campesina and Hands off the land network, 2013http://www.eurovia.org/IMG/pdf/Land_in_Europe.pdf
Land concentration, land grabbing and people’s struggles in Europe : Executive summary, European coordination Via campesina and Hands off the land alliance, 2013 http://www.eurovia.org/IMG/pdf/FINAL_17_avril_14h_HOTL-ECVC-Executive-Summary-.pdf
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The generational turnover in agriculture : the ageing dynamics and the EU support policies to young farmers. Carbone A. & Sublioli G., European Association of Agricultural Economists, Viterbo; November 2008 , 19p
How to improve the role of young farmers in the European agricultural economy? Zawojska A., Note, European Parlement, Directorate General for Internal Policies Policy Department B Structural and cohesion policies Agriculture and Rural Development, Brussels; November 2010, 41p
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Dossier "Foncier agricole" : Une contrainte majeure pour l'avenir du milieu rural et de la ville. Baraboux A., Levesque R. & Sauvez M., Déméter 2009, Economie et stratégies agricoles, Club Déméter, Paris; Septembre 2008 , p. 87-287
L'installation en agriculture en Wallonie : quels constats? Quelle questions soulever? Plunus O., Plein Champ, Supplément L'écho des Jeunes, Fédération Wallonne de l'Agriculture, Gembloux; Avril 2012 n° 14/128, p. 10
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Est-il possible de débuter dans le monde agricole dans les circonstances actuelles? Clarinval P.Y., ICHEC, Bruxelles; 2012 , 73p
Les dynamiques d'installation sur les territoires en transition agricole. Lintanf E., Agrocampus Ouest, Rennes; 2012 , 91p
Guide de l'installation des jeunes agriculteurs. Melland M.L., Coll. Agridécisions, Éditions France Agricole, Paris; 2012, 224p
Cartographie de la transmission d'entreprises en Belgique : Réalité et perspectives en 7 indicateurs. Lernoux F., Martin I. & Coppens B.,Centre de Connaissances du Financement des PME (CeFiP), Bruxelles; 2012 , 60p.
Accompagnement, conseil et financement en vue d’aboutir à une évaluation des dispositifs mis en place dans le cadre de l’installation agricole hors cadre familial. Rassart J., CREDAL Conseil, Louvain-la-Neuve; Septembre 2012 , 29p
Freins à l’installation agricole hors cadre familial en Wallonie : Évaluation du dispositif d’aide financière. Rassart J., CREDAL Conseil, Louvain-la-Neuve; Mars 2013 , 35p
Dossier Installation-transmission : We want you ! Chambres d'Agriculture, Assemblée Permanente des Chambres d'Agriculture, Paris; Juillet-août 2013 n° 1025, p. 14-33
Dossier Ils sont jeunes, ils reprennent le flambeau de la bio ... Parizel D., De Gaultier F. & Deketelaere H.,Valériane, Nature & Progrès Belgique asbl, Jambes; Septembre-octobre 2013 n° 103, p. 6-15
Les jeunes face à la reprise d'une exploitation. Les recommandations d'Agricall Wallonie : "avant de s'engager, anticiper les difficultés". Le Sillon Belge, Bruxelles; Septembre 2013 81e année n° 3585, p. 4-5
Agriculture et développement territorial. Les fonctions territoriales de l’agriculture – Philippe Dugot – PU Mirail – 2013
Agricultures du monde. Les questions qui font peur, les réponses pour agir – Jacques Loyat – La France agricole - 2013
Main basse sur la terre. Land grabbing et nouveau colonialisme – Stefano Liberti – Rue de l’échiquier – 2013
Terres agricoles périurbaines. Une gouvernance foncière en construction – Nathalie Bertrand – Quae – 2013
La maison individuelle. Vers des paysages soutenables ? – Collectif – Editions
de la Villette - 2012
Le défi de la diversification des entreprises agricoles – Paul Richli – L’harmattan – 2011
Terres de conquête, terres en déprise. Enjeux fonciers, agricoles et cynégétiques – Enquêtes rurales n°12 - Collectif – PU Caen - 2010
Terres consommées ou terres de liens ? Le cas de l’Ile-de-France – Pour n°205-206 – GREP – 2010Utopie foncière – Edgar Pisani – Linteau – 2010
L’espace test en agriculture, une solution innovante pour des installations agricoles durables – Celavarhttp://www.reseaurural.fr/files/Espace_test_en_agriculture.pdf
Fiche action intéressante n° 6 - Site internet pour l'accompagnement à la création d'activités et la recherche de foncier – Réseau rural françaishttp://www.reseaurural.fr/centre-de-ressources/recherche/fiche-action-int%C3%A9ressante-n%C2%B0-6-site-internet-pour-l039accompagnement-?search_source=reseau-rural%2Fnotices%2Frecherche
AUTRES
Rural Businesses in the North East of England : Final Survey Results, 2009, Centre for Rural Economy Research Report, June 2010http://www.ncl.ac.uk/cre/publish/researchreports/RBSReportFINAL.pdf The survey aimed to identify changes in the characteristics of rural businesses since an earlier survey in 1999 and to explore the current issues faced by business owners in running their business and their future plans.
Rural at the Edge : The 2nd Nordic Conference for Rural Research. Book of Abstracts, May 2012 in Finland.http://www.mua.fi/SIRA_Files/downloads/Arkisto/Abstraktikirjat/RATE_Book_of_Abstracts_0806.pdf
Conwy rural workspace study, Rural Business and Community Assets Project, Conwy County Borough Council, February 2011http://www.conwywledig.org.uk/files/files/Conwy%20rural%20workspace%20study2011-03-01.pdf
Fostering entrepreneurship in rural areas, Key policy issues in entrepreneurship and SME development, Smallbone D., OECD Report 2005http://www.oecd.org/site/cfecpr/42203059.pdf
Magazine: 12 LAG entrepreneurs and projects, Denmark (document in Danish)http://ferv.fvm.dk/Admin/Public/Download.aspx?file=Files/Filer/Landdistrikter/Om_landdistrikter/Publikationer/LAG_Magasin_web_opslag.pdf
Stimulating the agricultural and rural economy through the Rural Development Programme, National Rural Network, Ireland, November 2010http://www.nrn.ie/wp-content/uploads/2010/12/stimulatingtheagriculturalandruraleconomythroughtherdp1.pdf
Workshop : Strengthening Rural Entrepreneurship, European Network for Rural Development, July 2010http://enrd.ec.europa.eu/app_templates/filedownload.cfm?id=ACD5DBA1-F77D-D684-9F51-C0A445272ACB
Context Analysis : Rural Entrepreneurship in selected EU Member States – NRN Joint Thematic Initiative on Rural Entrepreneurship, European Network for Rural Development, Marc 2011http://enrd.ec.europa.eu/app_templates/filedownload.cfm?id=A502C17B-B074-2913-E9E0-F1AC79AE55C0
Rural Entrepreneurship, European Network for Rural Development, Winter 2011http://enrd.ec.europa.eu/app_templates/filedownload.cfm?id=ED5808AC-994A-47AD-928F-0D3088716910
Ressources du Groupe de travail Activité économique en milieu rural et diversificationhttp://www.reseau-pwdr.be/menu-de-gauche/groupes-de-travail/gt-12-activit%C3%A9-%C3%A9conomique-en-milieu-rural-et-diversification.aspx
Entrepreneuriat rural. Transmettre, collaborer, partager, innover. Acte du séminaire regional – Réseau wallon de Développement rural, avril 2013http://www.reseau-pwdr.be/articles/actes-du-s%C3%A9minaire-r%C3%A9gional-entrepreneuriat-rural.aspx
Bibliographie “entrepreneuriat rural” – Cellule d’Animation du Réseau wallon de Développement rural, avril 2013http://www.reseau-pwdr.be/bibliographie/bibliographie-entrepreneuriat-rural.aspx
Les États membres et la Commission sont-ils parvenus à optimiser l'utilisation des ressources dans le cadre des mesures de diversification de l'économie rurale? - Cour des Comptes européenne, 2013, 74p.http://www.eca.europa.eu/Lists/ECADocuments/SR13_06/SR13_06_FR.pdf
Développer l’esprit d’entreprise en milieu rural, Le magazine du Réseau européen de Développement Rural, N°10, Hiver 2011http://enrd.ec.europa.eu/app_templates/filedownload.cfm?id=09CA957B-E0B2-B117-39AE-D38E80FBBCB4
Développer l’entrepreneuriat dans les territoires ruraux : la plus-value des territoires de projets, APFP, 20 juin 2013http://www.pays.asso.fr/IMG/pdf/APFP_-_APRRE_-_4_Compte-rendu_de_la_Journe_e_rencontre.pdf
L’entrepreneuriat rural en Région wallonne, CAP Ruralité, ULg, 2006http://www.gembloux.ulg.ac.be/eg/capru/etudes/7-etudes/101-entrepreneuriat-rural-rw
L’accompagnement à l’entrepreneuriat neo-rural : spécificités et pratiques, 4ème congrès de l’Académie de l’Entrepreneuriat, Séverine Saleilles, Doctorante Equipe de Recherche sur la Firme et l’Industrie, ISEM, Université Montpellier 1 http://www.entrepreneuriat.com/fileadmin/ressources/actes05/Saleilles.pdf
Social capital and job creation in rural Europe. European Foundation for the Improvement of Living and Working Conditions, 2007
L’empowerment, une pratique émancipatrice – Marie-Hélène Bacqué, Carole Biewener – La découverte - 2013
Diagnostic et gouvernance des territoires. Concepts, méthode, application – Gérard-François Dumont – Armand Colin - 2012
Etre radical. Manuel pragmatique pour radicaux réalistes – Saul Alinsky – Aden – 2012
Guide pratique du dialogue territorial. Concertation et médiation pour l’environnement et le développement local – Philippe Barret – L’aube – 2012
Nature et souveraineté – Gérard Mairet – Sciences Po – 2012
Quand des territoires interpellent les chercheurs. L’ambition d’un conseil de développement – La librairie des territoires - 2012
L’ingénierie, signe d’intelligence territoriale ? – Collectif – Economica - 2011
Design des politiques publiques – la 27ème Région – La documentation française - 2010
Manuel de transition. De la dépendance eu pétrole à la résilience locale – Rob Hopkins – Ecosociété – 2010
Le pouvoir des territoires. Essai sur l’interterritorialité – Martin Vanier – Economica - 2010
Prospérité sans croissance. La transition vers une économie durable – Tim Jackson – De Boeck – 2010
Repères pour un développement humain et solidaire – Paul Houée – L’Atelier – 2009
La multifonctionnalité de l’agriculture. Une dialectique entre marché et identité – Groupe Polanyi – Quae - 2008
La ressource territoriale – Hervé Gumuchian, Bernard Pecqueur – Economica - 2007
Le projet local – Alberto Magnaghi – Mardaga - 2003
Bibliographie réalisée avec l’aide de : SPW-DGARNE, FRW, Etopiaet la Librairie des Territoires.
Rédaction et mise en page : Tr@me scrl Photos du séminaire : Copyright Tr@me scrl
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Contact : Réseau wallon de Développement rural info@reseau-‐pwdr.be -‐ 019/54.60.51
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