Dr Jean Marc BOHBOT Institut Alfred Fournier « La vaginose bactérienne en 2006 »

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Dr Jean Marc BOHBOT

Institut Alfred Fournier

« La vaginose bactérienne en 2006 »

EPIDEMIOLOGIE

Dans le monde industrialisé: 2 fois plus de VB / Candidose 5 à 10 fois plus de VB / Trichomonas

La prévalence se situe en France entre 15 et 20%• 16 - 29 % des femmes enceintes• 5 - 25 % des femmes âgées entre

17 et 25 ans• 20 - 60% des consultations d’IST

Le vagin est un organe habité…

La flore vaginale évolue

dans la vie des femmes

sous l’influence d’un

facteur primordial :

l’imprégnation

oestrogénique

On dénombre 108 à 109 germes par ml de

sécrétions vaginales et est constituée de 5 à

10 races de micro-organismes dont 1 race

dominante : les lactobacilles

Femme adulte

ECOSYSTEME VAGINAL

ECOSYSTEME VAGINAL

Les lactobacillesPlusieurs races de lactobacilles peuvent coloniser le vagin. Ils

sont soit isolés, soit associés.

Tous n’ont pas les mêmes propriétés et il existe donc des

différences dans le pouvoir protecteur de cette flore d’une

femme à l’autre.

Parmi les lactobacilles les plus souvent identifiés, citons :• Lactobacillus crispatus• Lactobacillus jansenii• Lactobacillus gasseri

ROLE DE LA FLORE LACTOBACILLAIRE

• Jusqu’à 107 /ml de sécrétion vaginale

• Maintien du pH autour de 4.5 par hydrolyse

du glycogène contenu dans les cellules

vaginales en acide lactique => bactériostasie

physiologique

ROLE DE LA FLORE LACTOBACILLAIRE

Les « bons » lactobacilles produisent du peroxyde

d'hydrogène (H2O2) = antiseptique qui s'associe

à la myéloperoxydase et à l'acide chlorhydrique

du mucus pour former une substance hautement

toxique pour les germes transmis sexuellement,

Gardnerella vaginalis, Provatella bivia, Neisseria

gonorrhoeae, le VIH…

Tous les lactobacilles contenus dans le vagin ne

présentent pas les propriétés précédentes.

Deux sortes d’anomalies peuvent déséquilibrer la

flore vaginale normale :• la diminution quantitative des lactobacilles• la prédominance de lactobacilles dépourvus

d’action efficace (non producteurs de H2O2

ou/et faible pouvoir d’adhérence aux surfaces

cellulaires vaginales)

Ainsi, une femme ayant un taux normal

de lactobacilles pourra présenter une

vaginose bactérienne, en raison d’une

déficience lactobacillaire qualitative.

Le reste de l’écosystème

Gardnerella vaginalis, peptostreptococci, Prevotella bivia, disiens autres Prevotella spp, Bacteroïdes spp, Eubacterium spp Mycoplasma hominis Ureaplasma urealyticum.

2 à 5 fois plus de germes anaérobies que de germes

aérobiesStaphylococcus epidermidis, Stapylococcus aureus, Streptococcus du groupe D, des Streptococcus ß-hémol. autres espèces Streptocoques, Escherichia coli, Proteus, Klebsiella...

ECOSYSTEME VAGINAL

La vaginose bactérienne est caractérisée par :

• une profonde modification de la flore

commensale du vagin

• avec la quasi disparition des Lactobacilles,

• ainsi qu’un développement anormal de trois types de

micro-organismes: Gardnerella vaginalis, bacteroïdes

et différents types d’anaérobies

VAGINOSE BACTERIENNE:

DEFINITION

Définition clinique :• L’existence de leucorrhées adhérentes

• Malodeur vaginale

• pH vaginal > 5

• Présence de clue-cells à l’examen direct

2 de ces critères suffisent au diagnostic

VAGINOSE BACTERIENNE

FACTEURS DE RISQUE

• DIU : multiplie par 7 le risque de vaginose

• Irrigations vaginales

• Utilisation de produits d’hygiène inadaptés (antiseptiques…)

• Carence oestrogénique (rôle des mini-mini-pilules…?)

gel vaginal

savons douches vaginales

relations sexuelles

lésions mécaniques

RUPTURE DE L’EQUILIBRE

Hormones

Antibiotiques

Anticancéreux

Cortisone

Hypo-estrogénie

VAGINOSE BACTERIENNETRAITEMENT

Métronidazole

Secnidazole

Flore non restaurée : • 30% rechutes à 1 mois • jusqu’à 80% à 9 mois

VAGINOSE BACTERIENNETRAITEMENT

PREVENTION DES RECHUTES

• Traiter l’épisode en cours

• Rééquilibrer l’écosystème vaginal :

– Acidification du milieu ou

– Réensemencement de lactobacilles ou /et

– Traitement oestrogénique local

TRAITER

• Métronidazole per os : 1 g par jour pendant 7 jours

• Secnidazole : 1 sachet en une prise

• En 2ème intention : ß-lactamines pendant 7 jours

• Traitement local anti-infectieux décevant

ACIDIFIER

• Ac ascorbique = Prévégyne*– Tous les soirs pendant 6 jours

• Acide lactique + glycogène = Géliofil*– Tous les soirs pendant 7 jours

• Lactobacilles = Gynophilus*– Matin et soir pendant 7 jours

OESTROGENES

• Les associations lactobacilles+oestriol+progestérone suffisent parfois (plusieurs semaines)

(Florgynal*, Trophigil*)• Le plus souvent, le recours à de l’oestriol (1

mg par jour) plus dosé est nécessaire(Trophicrème*, Gydrelle*…)• On peut proposer également le promestriène

local(Colpotrophine*)

Trois espèces sont connues pour leur pouvoir pathogène génital :

Ureaplasma urealyticum

Mycoplasma hominis

Mycoplasma genitalium

Les Mycoplasmes

Mycoplasma hominis

Ureaplasma urealyticum

Flore nomale

Pathogén.

masculine

Pathogén. féminine

Grossesse Traitement

M.

Hominis

13 à 22 % des cas

Urétrite rare

Cervicites

Assoc. Vaginose

Inf hautes ?

Chorio-amn.

Prématurité

Petit poids

Septicémie

Cyclines

Macrolides

Récidive =>

imidazolé

Ureaplasma urealyticum

0 à 80 % des cas

Urétrite

Prostatite

Rôle dans hypofertilité

?

Cervicites

Assoc. Vaginose

Inf. hautes ?

Chorio-amn.

MAP (x14)

Septicémie

Endométrite post-p…

Cyclines

Macrolides

Récidive =>

imidazolé

IST ou pas IST ?

Oui : car l’homme peut être contaminé (urétrite)

Non : car les mycoplasmes sont des hôtes habituels du vagin et que l’infection peut survenir en dehors de tout contact sexuel

Donc : pas de tt systématique du partenaire, plutôt examen préalable

En cas de récidive

Les mycoplasmes se développent souvent dans une atmosphère de vaginose

Ils résultent d’un déséquilibre de la flore

Donc appliquer le traitement des vaginoses récidivantes : imidazolé + correcteur de la flore.

VAGINOSE :ATTENTION À LA FEMME ENCEINTE

On sait que ces infections sont

responsables de complications

obstétricales (avortements

spontanés, prématurité, petit

poids à la naissance, rupture

prématurée des membranes ,

endométrite du post-partum)

que l’on peut éviter par un

traitement précoce

Il est maintenant démontré que la vaginose bactérienne favorise non seulement l’acquisition du VIH mais également le taux d’excrétion virale au sein des sécrétions génitales (Hiv Inducing Factor) (études Jan, Sept 2005).

Les lactobacilles H2O2+ ont, a contrario, un effet protecteur vis-à-vis de ces 2 items

Ne pas omettre les conseils hygiéniques et vestimentaires

Dan HallerShower

Quant au partenaire sexuel…. pas de

traitement systématique, la vaginose

bactérienne n’est pas une IST

Trichomonas vaginalis

• 180 millions de nouveaux cas annuels dans le monde

• Protozoaire flagellé surtout symptomatique chez la femme :

Surtout chez la femme

– Vulvo-vaginite subaiguë avec leucorrhées mousseuses et aérées

– Prurit et brûlures locales +++– Cervicite ocellée (colpite léopard)– Vaginite « fraise »– Métrorragies possibles avec anomalies

cytologiques au frottis

CHEZ L’HOMME

urétrite subaiguë

Trichomonas vaginalis

• Chez l’homme : symptômes plus discrets :– Simple urétrite subaiguë ou goutte matinale,

hémospermie– Possibilité de prostatite ?– Le plus souvent, aucun symptôme

Trichomonas vaginalis

• Diagnostic : examen direct et culture

• Traitement : dérivé imidazolé en cure unique (secnidazole) ou prolongée (métronidazole per os)

• Traitement simultané et systématique du partenaire