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Projet SMAP III- Tunisie (2006-2008)
Stratégie de Gestion Intégrée
de la Zone Côtière Sud du Grand Sfax
Diagnostic de la zone côtière sud du Grand Sfax
étendu aux Îles Kerkennah
Rapport préliminaire
Mars 2007
_________________________________________________________________________ i
S O M M A I R E
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PRAMBULE ET CONTEXTE DE L’ETUDE 1
INTRODUCTION GENERALE 3
CHAPITRE I : Les enjeux socio-économiques
et environnementaux des zones littorales
I. INTRODUCTION 6
II. LE LITTORAL DANS LE CONTEXTE INTERNATIONAL 6
III. LE LITTORAL DANS LE CONTEXTE MEDITERRANEEN 7
IV. LE LITTORAL DANS LE CONTEXTE NATIONAL 10
V. LE LITTORAL DANS LE CONTEXTE REGIONAL 14
CHAPITRE II : L’AMENAGEMENT DU
LITTORAL DE SFAX DANS LES DOCUMENTS
DE PLANIFICATION SPATIALE ET DE
PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
I. INTRODUCTION 16
II. LE SCHEMA DIRECTEUR D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE 16
NATIONAL
III. LE SCHEMA DIRECTEUR D’AMENAGEMENT DU GRAND SFAX 18
IV. LE SCHEMA DIRECTEUR D’AMENAGEMENT DES ZONES SENSIBLES
DES ILES DE KERKENNAH : 22
IV-1. Les scénarios d’aménagement 22
IV.2 Le projet de Parc National 23
IV-2-1. Les principales composantes du projet 24
IV-2-2. Le contenu du parc 26
V. LES PLANS D’AMENAGEMENT URBAIN 28
V-1. Le plan d’aménagement urbain de la commune de Sfax 28
V-2. Le plan d’aménagement urbain de la commune de Thyna 31
V-3. Les plans d’aménagement urbain des localités urbaines à Kerkennah 33
VI. LE PROGRAMME D’AMENAGEMENT COTIER DE SFAX 34
VII. LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DU GRAND SFAX 36
VIII. LES ETUDES DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT 40
VIII-1. Le programme régional de l’environnement de Sfax 40
VIII-2. Les actions environnementales à travers les rapports de l’état de 43
l’environnement
CHAPITRE III : DIAGNOSTIC DE LA ZONE
COTIERE SUD DU GRAND SFAX
I. INTRODUCTION 44
II. CAS DE LA ZONE COTIERE SUD DU GRAND SFAX 44
_________________________________________________________________________ ii
II-1. Délimitation de la zone de Sfax Sud et description générale 44
II-2. Sources de nuisances environnementales 46
II-2-1. La production d’acide phosphorique et d’engrais 49
II-2-1-1. Les rejets solides et liquides 52
II-2-1-2. Les émissions atmosphériques 55
II-2-2. Le transport et le trafic 60
II-2-3. Les bassins de margine à proximité du dépôt de phosphogypse de la ‘SIAPE’ 62
II-2-3-1. Historique et description 62
II-2-3-2. Evolution de la gestion des margines au Gouvernorat de Sfax 63
II-2-4. Les décharges 66
II-2-4-1. La décharge de Thyna 66
II-2-4-1-1. Description générale 66
II-2-4-1-2. Les dioxines 69
II-2-4-1-3. Le nouveau système de gestion des OM en Tunisie – Cas de Sfax 71
II-2-4-1-4. Travaux de réhabilitation de l’actuelle décharge de Thyna 73
II-2-4-2. La décharge de déchets inertes de la route du port de pêche 75
II-2-5. Les activités industrielles 78
II-2-5-1. La zone industrielle du port de pêche 80
II-2-5-2. La zone industrielle de Madagascar (ZIM) 85
II-2-5-3. La zone industrielle de Sidi Salem (ZISS) 89
II-2-5-4. La zone industrielle de Thyna 92
II-2-5-5. Unités industrielles intégrées dans le tissu urbain 93
II-2-5-6. Analyse des rejets liquides des unités industrielles 94
II-2-6. La station d’épuration de Sfax Sud 97
III- CAS DES ILES DE KERKENNAH 99
III-1. L’état du milieu marin 100
III-2. L’état du milieu terrestre 100
III-3. Les décharges d’ordures ménagères 101
III-4. Les activités pétrolières 102
IV. ATOUTS ET POTENTIALITES 103
IV-1 Cas de la zone côtière de Sfax Sud 103
IV-1-1. Les salines 103
IV-1-2. Le vieux port de pêche de Sfax 106
IV-1-3. Le Parc urbain de Thyna 108
IV-1-4. Le site archéologique de Thyna 109
IV-1-5. La zone humide de Thyna 111
IV-1-6. La zone de sauvegarde agricole de la commune de Thyna 113
IV-2. CAS DES ÎLES DE KERKENNAH 113
IV-2-1. Les parcs naturels 113
IV-2-2. Le développement durable de la pêche et de l’agriculture 114
IV-2-3. Le développement durable du tourisme 115
CHAPITE IV : LES PERSPECTIVES
D’AMENAGEMENT INTEGREE DE LA ZONE
COTIERE SUD DU GRAND SFAX
I. GENERALITES SUR L’AMENAGEMENT INTEGRE DES ZONES 118
COTIERES
II. EVALUATION DES EXPERIENCES ACQUISES EN MATIERE 118
_________________________________________________________________________ iii
D’AMENAGEMENT INTEGRE DES ZONES COTIERES
III. LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX GLOBAUX DES ACTIVITES 121
SUR LA ZONE COTIERE SUD DE SFAX
III-1. Pollution de la mer 121
III-2. Pollution des nappes d’eau 122
III-3. Pollution de l'air 122
III-4. Disparition ou dégradation des ressources marines 123
III-5. Disparition de sites de haute valeur naturelle et visuelle 124
III-6. Disparition de sites historiques et archéologiques 124
III-7. Accès public à l'espace et aux ressources 125
IV- LA ZONE COTIERE SUD DU GRAND SFAX : QUEL AVENIR ? 125
IV-1. Le cas de la ‘SIAPE’ 126
IV-2. Le cas des bassins des margines 128
IV-3. Le cas de la décharge municipale 128
IV-4. Le cas des salines 129
IV-5. Le cas du parc national de Thyna 129
IV-6. Le cas du port de Chott El Kereknah 130
IV-7. La zone de sauvegarde agricole 130
IV-8. La route littorale Nord – Sud 131
IV-9. La plateforme logistique 131
IV-10 L’écosystème côtier des Îles Kerkennah 132
V – LA GESTION INTEGREE DE LA ZONE COTIERE SUD DU GRAND 133
SFAX : UNE NECESSITE URGENTE !
CONCLUSION 135
_________________________________________________________________________ iv
Liste des Figures
Page
Figure n° III-1 : Délimitation du périmètre de l’étude. 46
Figure n° III-2 : Sources fixes de nuisances environnementales à la commune de
Thyna. 48
Figure n° III-3 : Le site de l’établissement de transformation des phosphates 51
Figure n° III-4 : Illustration de la situation du dépôt de phosphogypse. 53
Figure n° III-5 : Caractéristiques géométriques du dépôt de phosphogypse. 54
Figure n° III-6 : Vue du dépôt de phosphogypse du côté des bassins de stockage des
margines. 54
Figure n° III-7 : Projets TCSP ferroviaires proposés à moyen et long terme dans le
Grand Sfax. 61
Figure n° III-8 : Illustration de la situation géographique des bassins des margines
à proximité du dépôt de phosphogypse et actuellement délaissés 62
Figure n° III-9 : Caractéristiques géométriques des bassins des margines. 65
Figure n° III-10 : Vue sur les bassins de séchage des margines. 65
Figure n° III-11 : Emplacement de la décharge de Thyna. 67
Figure n° III-12 : Caractéristiques géométriques de la décharge publique 68
Figure n° III-13 : Dégagement des fumées de la décharge publique. 69
Figure n° III-14 : Emplacement de la décharge prés du port de pêche 75
Figure n° III-15 : Empreintes sur le plan d’aménagement de la ville de Sfax 77
Figure n° III-16 : Les zones industrielles de la zone d’étude 79
Figure n° III-17 : A – Zones d’activité de chantier naval
B – Zone de services (administratif et commercial) et de traitement des
produits de la mer 80
Figure n° III–18 : Vue à partir du port de pêche (zone A) vers la Zone Industrielle
Madagascar au fond (en bleu unité SOCOMENINE) 81
Figure n° III-19 : zone d’activité de chantier naval : construction et entretien -‘zone A’
du port 82
Figure n° III-20 : I : Rejet liquide illicite pollué d’un atelier d’entretien naval : sortie
positionnée au dos de l’atelier vers le bassin portuaire.
II : Déchets solides divers (bois, plastique, pneus, déchets de
démolition …) rejetés sur la rive de la zone A par les chantiers navals. 84
Figure n° III-21 : La partie qui a été aménagée par l’AFI en 1973, couvre 18 hectares 85
Figure n° III-22 : I : Déchets solides et épaves de barques et bateaux de diverses tailles
entreposés dans la partie de la ZIM mitoyenne au port de pêche.
II : Etendu des lots et aspect marécageux du fait de l’aménagement
resté provisoire. 86
Figure n° III-23 : Carte de répartition actuelle des usines de la ZIM (J. Bouzid 2006) 87
Figure n° III-24 : Quai COTUSAL à gauche et quai pétrolier à droite au fond 87
Figure n° III-25 : I : Unité de construction métallique et stockage anarchique de
déchets divers à majorité métallique
II : Débordement des activités sur la mer témoignant d’une occupation
mal contrôlée 88
Figure n° III-26 : Divers déchets sur la Côte Est de la ZIM du coté du port de pêche. 88
Figure n° III-27 : Carte d’occupation du sol de la Zone Industrielle Sidi Salem 89
_________________________________________________________________________ v
Figure n° III-28 : Limites de la zone industrielle Sidi Salem. 90
Figure n° III-29 : quelques vues de la ZISS 91
Figure n° III-30 : Limites de la zone industrielle de Thyna 92
Figure n° III-31 : Illustration de l’implantation de la station d’épuration sud de Sfax 97
Figure n° III-32 : Localisation des îles Kerkennah (Source ; Image satellite - Google
Earth) 99
Figure n° III-33: Localisation du champ pétrolier de TPS et le pipe se dirigeant vers
Sfax 102
Figure n° III-34 : Carte de localisation des salins de Sfax 105
Figure n° III-35 : Terrains occupés par la saline (J. Bouzid 2006) 105
Figure n° III-36 : Localisation de Chott Et Kereknah 107
Figure n° III-37 : Le PAD de Chott Et Kereknah 108
Figure n° III-38 : Localisation du site archéologique 110
Figure n° III-39 : Zone humide de Thyna 112
Figure n° III-40 : Plan d’aménagement de la zone de Sidi Founkhal 116
Figure n° IV-1 : Exemples de parcelles agricoles à Thyna 131
_________________________________________________________________________ vi
Liste des tableaux
Page
Tableau I-1 : Situation des principaux écosystèmes côtiers tunisiens (in Rapport de
l’Etat de l’environnement 1995) 12
Tableau III-1 : Production annuelle moyenne des unités de transformation de
phosphate 49
Tableau III-2 : nature des matières premières et produits finis de la ‘’SIAPE’’ 51
Tableau III-3 : Caractéristiques géométriques du dépôt de phosphogypse 53
Tableau III-4 : Valeurs limites et valeurs guides pour certains polluants dans l’air
ambiant de la norme NT 106-04 58
Tableau III-5 : Comparaison des valeurs mesurées par la station Sfax CGT en juin et
juillet 2006 à la NT 106-04 59
Tableau III-6 : Surfaces des bassins de stockage des margines limitrophes à la ‘tabia’
de phosphogypse 63
Tableau III-7 : principales actions pour la réhabilitation de la décharge de Thyna 74
Tableau n° III-8 : Les superficies des zones industrielles du littoral sud de Sfax 79
Tableau III-9 : Classification des unités réparties selon les zones industrielles 94
Tableau III-10 : Consommations et débits des unités branchées à l’ONAS 95
Tableau III-11 : Consommations et débits des unités non branchées à l’ONAS 96
Tableau III-12 : Consommations et débits des unités implantées dans la zone côtière
sud du Grand Sfax 96
Tableau n° III-13 : Surfaces et natures d’occupation des différentes zones de l’aire de
protection du site archéologique 111
Tableau IV-1 : Etat des lieux de mise en œuvre du plan de gestion intégrée du PAC de
Sfax. 120
_________________________________________________________________________ vii
LISTE DES ABBREVIATIONS
ANPE : Agence nationale de protection de l’environnement
APAL : Agence de protection et d’aménagement du littoral
BEI : Banque européenne d’investissement
BM : Banque mondiale
CAR : Centre d’activité régionale
COTUSAL : Compagnie tunisienne de salines
CPG : Compagnie des phosphates de Gafsa
DAP : Di ammonium phosphaté
DBO : Demande biologique en oxygène
DCP : Phosphate bi calcique
DGAT : Direction générale de l’aménagement du territoire
EIE : Etude d’impacts sur l’environnement
ENIS : Ecole nationale d’ingénieurs de Sfax
GCT : Groupe chimique tunisien
MEDD : Ministère de l’environnement et du développement durable
MEDPOL : Programme de dépollution de la Méditerranée
METAP : Programme environnemental d’assistance technique pour la Méditerranée
MIEPME : Ministère de l’industrie, de l’énergie et des petites et moyennes entreprises
NGT : Nivellement général de la Tunisie
OM : Ordures ménagères
OMS : Organisation mondiale de santé
ONAS : Office National d’Assainissement
ONG : Organisation non gouvernementale
PAC : Programme d’aménagement côtier
PAEC : Parc d’activités économiques et commerciales
PAM : Plan d’action pour la Méditerranée
PAP : Programme d’actions prioritaires
PAU : Plan d’Aménagement Urbain
PB : Plan Bleu
PNUD : Programme des nations unies pour le développement
PNUE : Programme des nations unies pour l’environnement
PRE : Programme régional de l’environnement
SDATN : Schéma directeur d’aménagement du territoire national
SDGS : Stratégie de développement du Grand Sfax
SIAPE : Société industrielle d’acide phosphorique et d’engrais
SIG : Système d’information géographique
SMAP III : Troisième programme d’actions à court et moyen terme pour l’environnement
SONEDE : Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux
STEG : Société tunisienne d’électricité et de gaz
STEP : Station d’épuration des eaux usées urbaines
TIC : Technologie de l’information et de la communication
TSP : Triple superphosphate
UE : Union européenne
UIOM : Unité d’incinération des ordures ménagères
WWF : Fond mondial pour l’environnement
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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PREAMBULE ET CONTEXTE DE L’ETUDE
La commune de Sfax en partenariat avec les 6 autres communes du Grand Sfax et la
commune de Kerkennah est l’un des partenaires du projet intitulé « stratégie de gestion
intégrée de la zone côtière (GIZC ou ICAM ‘’Integrated Coastal Area Management’’) pour la
région de Kroumiri-Mogods et les municipalités du Grand Sfax en Tunisie ». Ce projet est
financé par la communauté européenne dans le cadre du Troisième Programme d’Actions
Prioritaires à Court et à Moyen Termes pour l’Environnement en Méditerranée (SMAP III), le
bureau du PNUD de Tunis et l’APAL. Le Bureau WWF (World Wilde Found for Nature)
Programme Méditerranéen a été chargé de l’exécution du projet avec le concours de Medcities.
L’objectif du projet, qui s’étale sur une période de 30 mois, est d’élaborer deux plans
d’actions de gestion intégrée participatifs et concertés de la région côtière de Kroumiri-Mogods
et du Grand Sfax. Ces plans seront utilisés comme un modèle pour le développement d’un plan
national de gestion intégrée du littoral. Le projet vise à identifier des actions prioritaires pour
promouvoir l’utilisation durable et intégrée des ressources côtières et marines en Tunisie tout
en tenant compte des intérêts et des besoins des acteurs locaux et nationaux ainsi que les
contraintes socio-économiques aussi bien que les interactions complexes de l’écosystème
marin et côtier.
L’étude diagnostic de la situation actuelle de la côte sud de Sfax se positionne après la
phase collecte de données qui a été réalisée durant la période allant de Mai à Novembre 2006
ainsi que celle de l’étude complémentaire sur les îles de Kerkennah achevée au mois de
février 2007. Les documents issus de ces deux études sont par ailleurs les documents de base
qui ont servi à la réalisation du présent diagnostic.
En effet, les documents issus de la phase de collecte des données tant pour la zone
côtière sud du Grand Sfax que pour celle de Kerkennah réalisés successivement par MM. Jalel
BOUZID et Taoufik MEGDICHE ont permis d’identifier les caractéristiques physiques et
matérielles individuelles des différentes composantes de la zone du projet. Cependant, la
présente étude du diagnostic va se consacrer à identifier les liens existants entre ces
composantes dans une perspective de préparer par la suite les scénarios d’aménagement
intégré de la zone.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Pour ce faire, nous avons procédé à la fois à la lecture approfondie des documents
‘’collecte de données’’ et ‘’étude complémentaire sur les îles de Kerkennah’’ d’une part et à
la recherche d’autres informations d’ordre plutôt urbanistique et de développement intra et
extra muros aussi bien pour les entreprises industrielles que pour les autres entités urbaines ou
agricoles.
Le présent document que nous soumettons constitue la version préliminaire du rapport
de diagnostic de la zone côtière sud du Grand Sfax prolongée aux îles de Kerkennah
conformément aux termes de référence. Il sera évalué par le comité de suivi du projet en vue
de prise en considération des commentaires soulevés dans la dernière phase (document
définitif).
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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INTRODUCTION GENERALE
Dans le monde entier, l’attention est portée de plus en plus sur la zone littorale. En effet,
espace fragile, vulnérable, limité et convoité, les zones littorales ont une triple vocation : elles
constituent un espace naturel particulièrement précieux, d’un point de vue biologique,
économique social et culturel, elles supportent une activité économique substantielle et ouvrent
aux pays des voies de communication avec le reste du monde. Patrimoine naturel sensible, lieu
important d’échanges économiques, espace privilégié pour l’implantation des activités
commerciales et industrielles, champ d’actions de la politique énergétique, minière et portuaire,
point de départ et zone d’attraction par excellence pour le tourisme. Les zones littorales
soulèvent aussi de multiples problèmes, auxquels il s’agit de répondre au moyen de solutions
spécifiques.
En Méditerranée, les problèmes croissants de la croissance rapide de la population, de
l'urbanisation et de l'industrialisation le long de la frange côtière ont toujours devancé les
mesures de contrôle de la pollution et de maîtrise de la dégradation de l'environnement malgré
les efforts consentis. Les effluents d'industries implantées auprès des sites urbanisés rendent
plus aigus les problèmes de pollution engendrés par une gestion inadéquate des déchets urbains,
solides et liquides.
En Tunisie, long d’environ 1.300 kilomètres, le littoral est caractérisé par une grande
variété de milieux et de paysages naturels ainsi que par un patrimoine archéologique de très
grande valeur faisant face à de fortes pressions liées aux activités humaines
Grâce à sa richesse naturelle et culturelle et à la beauté de ses paysages dont les plus
remarquables sont la zone humide et le site archéologique de Thyna, la zone côtière Sud du
Grand Sfax possède un fort potentiel de développement durable.
Toutefois cette région souffre d’une dégradation de la qualité de l’environnement avec
d’inévitables conséquences pour l’aménagement et le développement. La concentration des
activités urbaines et économiques, l’utilisation inadéquate de l’espace, les déchets solides et
liquides, les émissions atmosphériques et le déclin de la pêche ne sont que quelques-uns des
thèmes que nous tentons de traiter selon une approche intégrée dans le présent travail.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Il est à rappeler que des études générales relatives à l’exploration de la situation
environnementale dans le littoral sud de la ville de Sfax ont été faites. Cependant, des études
relativement détaillées sur certaines options d’aménagement et de gestion des côtes sud restent
à entreprendre.
Le projet de l’élaboration de la stratégie de gestion intégrée de la zone côtière Sud du
Grand Sfax comporte plusieurs actions se rapportant à la zone d’étude mais qui font intégrer
aussi les îles de Kerkennah.
Le choix par les responsables du projet d’inclure les îles Kerkennah n’est pas le fait
du hasard. Ce choix s’explique par plusieurs raisons.
D’une part, le littoral sfaxien et les îles de Kerkennah font partie du même ensemble
géographique, le Golfe de Gabès ; celui-ci est un milieu physique fragile, vulnérable, aux
ressources limitées, fortement convoité et qui connaît diverses formes de dégradation. En
outre, les deux zones sont confrontées à plusieurs problèmes économiques similaires : un
secteur touristique très peu développé, un secteur de la pêche en difficulté… .
Le choix d’inclure les îles de Kerkennah dans l’étude du projet traduit, aussi, une
nouvelle approche du développement du Grand Sfax, qui a été exprimée notamment lors de
l’élaboration de la stratégie de développement du Grand Sfax. Dans le nouveau contexte de la
mondialisation on assiste à la montée en puissance du rôle des régions et des métropoles.
L’ambition métropolitaine de Sfax implique une plus grande ouverture de la ville sur son
environnement immédiat dont les îles Kerkennah.
Ainsi, l’objet de ce travail est de présenter, dans un contexte multi échelle, les
caractéristiques environnementales principales de cette zone et de faire l'analyse de l'état
actuel et futur en vue d'une utilisation plus rationnelle de l'espace en visant une préservation
plus efficace de l'équilibre entre l'extension urbaine et industrielle et l’exploitation des
ressources naturelles.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Les travaux consistent donc à :
engager une réflexion du développement urbain littoral allant du contexte mondial
jusqu’au niveau local,
améliorer l’état de connaissance du site à travers un diagnostic de la zone côtière
sud du Grand Sfax et des îles Kerkennah,
et synthétiser les diagnostics sous forme de recommandations et de conclusion.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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CHAPITRE I
Les enjeux socio-économiques et
environnementaux
des zones littorales
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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I. INTRODUCTION
La pression démographique, particulièrement la croissance des zones urbaines, associée
à une expansion rapide de l'industrie et du tourisme dans les régions littorales et à une
exploitation extensive des ressources marines, a suscité une inquiétude généralisée à l'échelle
planétaire concernant le développement durable de ces espaces et leurs ressources naturelles et
environnementales.
Les ressources du littoral sont utilisées et exploitées à des fins économiques et sociales :
urbanisation et infrastructures de transport, industrie et production d'énergie, tourisme et loisir,
pêche et aquaculture. Ces activités sectorielles produisent des impacts sur l'environnement qui
se combinent et se traduisent par la pollution des eaux marines et des nappes d’eaux, la
pollution de l'atmosphère, la diminution des ressources marines et terrestres naturelles, la
dégradation des sols, la destruction du patrimoine historique et architectural, l'entrave à l'accès
public au rivage, et l'encombrement de l'espace. Des études récentes ont montré que les
changements climatiques constituent une menace supplémentaire pour les régions littorales.
II. LE LITTORAL DANS LE CONTEXTE INTERNATIONAL
Dans le chapitre 17 du document "Agenda 21" de la Conférence des Nations Unies sur
l'environnement et le développement tenue à Rio de Janeiro en juin 1992 concernant la
Protection des océans et de toutes les mers - y compris les mers fermées et semi-fermées - et
des zones côtières, et la protection, l'utilisation rationnelle et la mise en valeur de leurs
ressources biologiques, il a été constaté que: "Le milieu marin, y compris les océans et toutes
les mers, et les zones côtières adjacentes, forme un tout et constitue un élément essentiel du
système permettant la vie sur Terre. C'est un capital qui offre des possibilités de développement
durable". Vu le fait que les régions littorales contiennent des habitats et des écosystèmes
productifs, importants pour les établissements humains, le développement et la subsistance des
populations locales, que plus de la moitié de la population mondiale est concentrée sur le
littoral, et que cette proportion pourrait atteindre les trois quarts en 2020, cette Conférence a
recommandé que de nouvelles approches intégrées à la gestion et à la mise en valeur des
régions littorales soient développées aux échelles nationale, sous-régionale, régionale et
mondiale.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Par ailleurs, les politiques visant à réduire la dégradation du littoral, fondées sur des
approches sectorielles, se sont révélées inefficaces, n'ont fait que transférer les problèmes entre
les ressources ou entre les produits et les services fournis par les régions littorales, et n'ont pas
su aborder les impacts du développement littoral sur les ressources, considérés dans leur
ensemble.
Dans ce contexte, le document "Agenda 21" de la Commission des Nations Unis pour
l’Environnement et la Développement (CNUED) a invité à la promotion d'un processus
adaptable et souple de gestion intégrée des ces régions. Un programme des mers régionales, qui
englobe treize régions du monde, avec la participation de plus de 140 Etats et territoires côtiers,
a été mis en place en vue d’appuyer et de coordonner, aux échelles internationale, régionale,
sous-régionale, nationale et locale, la gestion rationnelle du milieu marin dans son ensemble, et
plus particulièrement des régions littorales.
III. LE LITTORAL DANS LE CONTEXTE MEDITERRANEEN
Les tendances à la dégradation de l'environnement en mer Méditerranée étaient déjà
évidentes il y a plus de trois décennies, à l'époque où les pays riverains de la Méditerranée ont
convoqué à Barcelone une réunion pour adopter le Plan d'Action pour la Méditerranée (PAM)
en 1975 et la Convention pour la protection de la mer Méditerranée contre la pollution (la
Convention de Barcelone) en 1976. Le PAM et la Convention de Barcelone se sont concrétisés
à travers une série de Protocoles, ainsi que des programmes conduits par les Centres régionaux
du PAM correspondants. Parmi ces programmes, le Plan Bleu (PB) et le Programme d'actions
prioritaires (PAP), contribuant à la composante socio-économique du PAM, et le MEDPOL,
conçu pour estimer le degré de pollution marine en Méditerranée, se placent parmi les plus
importants. Le Programme pour l'Environnement dans la Méditerranée (PEM) a été lancé en
1988. Deux ans après, au sein de ce même programme, le programme environnemental
d'assistance technique pour la Méditerranée (METAP) a été démarré par la Banque Mondiale
(BM) et la Banque Européenne d'Investissement (BEI), en partenariat avec l'Union européenne
(UE) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Le METAP a pour
mission d'engager des fonds de garantie pour assister les pays méditerranéens (surtout ceux des
rives sud et est) dans leurs efforts pour élaborer des politiques, des programmes et des projets
d'investissement qui répondent efficacement aux contraintes de développement durable dans la
région.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Le développement écologiquement soutenable est devenu la finalité fondamentale de la
majorité des interventions dans les régions littorales méditerranéennes. La planification et la
gestion intégrées des régions littorales est devenu un outil majeur de mise en œuvre du
développement durable. Sa nécessité dans le bassin méditerranéen a été reconnue comme une
priorité dans presque tous les programmes environnementaux lancés jusqu'ici en vue d'affronter
la dégradation de l'environnement dans la région.
Considéré comme composante environnementale essentielle du système méditerranéen,
le «littoral » a fait l’objet de nombreuses études et programmes d’activités dans le cadre du
Plan d’Actions pour la Méditerranée (PAM).
Des études menées par le Plan Bleu, Centre d’Activité Régionale du PAM, ont fait le
constat que les dégradations sur le littoral Méditerranéen sont irréversibles d’un patrimoine
unique. Le littoral Méditerranéen, long de 46 000 km, espace convoité du développement, est
un lieu d’implantation obligatoire ou privilégié pour de nombreuses activités, en même temps
qu’un espace fragile et de grande valeur écologique, sociale et culturelle. Le cumul des
pressions conduit à plusieurs formes de dégradations de l’environnement marin et côtier.
- Près de 40% du linéaire côtier est artificialisé,
- 80% du total des pollutions marines est d’origine tellurique,
- La moitié des villes de plus de 100 000 habitants n’est pas dotée de stations d’épuration,
60 % des eaux usées urbaines sont rejetées à la mer sans traitement,
- L’accumulation des substances toxiques persistantes (STP) dans les chaînes alimentaires est
une cause d’inquiétude. Des niveaux supérieurs aux normes de l’OMS ont été mesurés
localement,
- Les apports en nitrates ont doublé en 20 ans,
- Les plastiques représentent 75% des déchets trouvés au fond ou à la surface de la mer,
- Les apports solides à la mer ont diminué de 90% en 50 ans et l’érosion côtière affecte une
grande partie du littoral,
- La pollution opérationnelle d’hydrocarbures qui a diminué suite à la réglementation se
chiffrerait encore entre 100 000 et 150 000 tonnes par an,
- 500 espèces étrangères à l’écosystème méditerranéen ont été recensées,
- La dégradation des stocks de plusieurs espèces de poissons a entraîné des pertes d’emplois
dans la pêche,
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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- Le développement de la navigation de plaisance concourt au bétonnage des côtes par les
ports et marinas, à la pollution par les déchets solides et les rejets sans traitement dans le
milieu marin et à la dégradation de la végétation marine du fait des mouillages,
- 104 espèces sont considérées en danger dont le phoque moine et les tortues marines,
- Plusieurs destinations touristiques ont connu des pertes importantes de revenus.
En vue de répondre à ces préoccupations, des programmes d’aménagement côtier (PAC)
ont été introduits, comme des actions centrées sur des zones spécifiques, qui s'appuyaient sur
l'intégration des connaissances et des expériences acquises à travers toutes les composantes du
PAM.
Au sein du programme des PAC, plusieurs régions ont été choisies dans les pays
méditerranéens intéressés et qui ont exprimé leur besoin de résoudre des problèmes
environnementaux à court et à long terme (Croatie, Grèce, Syrie, Turquie, Tunisie - Sfax,
Egypte, Albanie, Algérie, Maroc, Malte, Liban, Slovénie,...).
Au départ, les zones choisies et leurs problèmes ont été identifiés pour être typiques du
littoral méditerranéen, afin que l'expérience soit transférable à une échelle plus large.
Les objectifs assignés aux programmes d’aménagement côtier sont donc les suivants:
- renforcer la coopération avec les autorités, les institutions et les experts, aussi bien locaux
que nationaux,
- transférer les connaissances et les technologies internationales,
- fournir un appui à l'expertise, à la formation et à l'équipement minimum, surtout à
l'attention des pays du sud de la Méditerranée,
- intégrer les techniques et les outils de gestion favorable vis-à-vis de l'environnement,
- travailler en collaboration avec les institutions internationales de financement,
- mettre en relief les problèmes de la zone choisie en les resituant dans un contexte national,
régional et international plus large.
Les PACs ont été initialement conçus pour une durée de quatre ans, répartis en trois
grandes phases :
- la phase préliminaire qui comprend la recherche et le recueil des données de base, la
formation et la création des compétences nationales, la détermination des options et la
formulation d'une proposition de programme,
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 11
- la phase qui comprend les actions de compréhension de l'écosystème, les actions
particulières de prévention ou/et de maîtrise de la pollution, l'introduction de la
planification intégrée, l'élaboration d'études de faisabilité et de propositions de projet
complémentaires à ceux identifiés dans la phase préliminaire,
- la phase de suivi, où des ressources supplémentaires, extérieures au projet, sont apportées
pour mettre en œuvre les actions.
IV. LE LITTORAL DANS LE CONTEXTE NATIONAL
Pour la Tunisie, la côte est d'une importance capitale. La majorité des activités
économiques sont liées au littoral, en particulier le tourisme qui en dépend à 95 % et l’industrie
à 80%. Plus de 63 % de la population totale tunisienne habite dans des Gouvernorats côtiers.
En raison de son importance, la côte fait face à de fortes pressions liées aux activités
humaines dont les plus importantes sont la construction des infrastructures qui perturbent les
rivages naturels et détruisent les dunes de sable, aggravant de ce fait le phénomène de l'érosion
maritime, les eaux usées et la pollution maritime qui affectent les eaux côtières et les
écosystèmes, la pollution atmosphérique qui est un problème dans les régions industrielles et
les grands centres urbains, et les déchets solides qui constituent un risque pour la santé.
D'autres problèmes sont liés à l'exploitation irrationnelle des ressources naturelles côtières.
Globalement, les données relatives au littoral national se présentent ainsi comme suit :
- 1300 km de côtes,
- 500 km de plage,
- 60 Iles de superficie variable,
- 70 zones humides littorales (Lagunes et Sebkha),
- Espace marin caractérisé par la richesse de ses écosystèmes et la présence d’herbiers de
Posidonies (espèce-habitat d’importance capitale en méditerranée),
- Faible transit sédimentaire vers le littoral,
- Remontée du niveau de la mer (1 à 2mm/ans),
- 69.2% de la population est concentrée sur le littoral en 2004,
- 90% des activités touristiques (190milles lits en 2005),
- Ouvrages maritimes: Ports de pêches (41), Ports commerciaux (7), Ports de plaisances
(7), digues de protection du littoral,
- Déversement de rejets divers et de déchets dans les zones humides et en mer,
- Sur-exploitation des richesses halieutiques,
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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- Non respect du Domaine Public Maritime et destruction des dunes par la construction,
le prélèvement de sable,
- 37 zones industrielles qui couvrent plus de 80 % de la superficie globale.
En ce qui concerne la situation des principaux écosystèmes côtiers du littoral national,
celle-ci est présentée dans le tableau ci-dessous.
En vue de répondre à l’ensemble des préoccupations se rapportant au littoral, l’autorité
chargée de l’aménagement du territoire a entamé dès 1992 la mise en œuvre d'un plan d'action
pour l'aménagement et la gestion du littoral dont l'objectif est d'assurer la durabilité du
développement sur le littoral grâce à :
La protection du patrimoine naturel et culturel du littoral,
La valorisation du littoral et son intégration à l'ensemble du territoire et à son
environnement régional
Cette démarche a abouti en 1995 à la création de l'Agence de Protection et
d'Aménagement du Littoral (APAL , loi n° 95-72du 24/07/95 ) et la promulgation de la loi n°
95-73 du 24/07/95 relative au Domaine Public Maritime.
L'APAL a comme attribution notamment :
D’exécuter la politique de l'Etat dans le domaine de la protection et de l'aménagement
du littoral ;
De protéger le domaine public maritime contre les empiètements et le reglement des
occupations illicites,
D’approuver les projets d'aménagement et d'équipement sur le littoral avant leurs
exécutions.
Une adaptation des normes et des législations de façon à favoriser l'atteinte des objectifs
de gestion du littoral.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Tableau I-1 : Situation des principaux écosystèmes côtiers tunisiens (in Rapport de l’Etat de
l’environnement 1995)
Ecosystèmes recensés
Etat Situation actuelle Observation
P M D R
Tabarka
Menaces (risque de recul des côtes et
destruction des herbiers et raréfaction des
espèces de poissons)
de nombreux projets hôteliers implantés ou en cours de réalisation.
La côte Nord
i) Relief terrestre sauvage et très varié et
présence des forets denses. ii) Fonds marins riches et non altérés
Zone à faible pression humaine
Bizerte
Déversements des rejets industriels dans le
lac
i) Pôle de développement économique.
ii) Grand port pétrolier et commercial. iii) Industrie lourde : raffinerie,
métallurgie et construction navale.
iv) Présence de plusieurs hôtels très fréquentés en été
L'Archipel de
Zembra
i) 260 espèces florales recensées. ii) Richesse en espèces benthiques.
iii) Présence d'espèces animales rares ou en
voie de disparition
i) Les fonds marins autour de l'île Zembra
déclarés "zone de protection biologique" en 1973.
ii) Parties terrestres de Zembra et
Zembretta décrétées Parc National en 1977.
Tunis
i) Dégradation des plages.
ii) Phénomène d'eutrophisation et dégagement d'odeurs nauséabondes dans le
lac Sud en été.
i) Pression urbaine importante
ii) Première zone industrielle du pays. iii) Rejets importants d'eaux chargées
dans le lac Sud.
Lac Nord de Tunis
i) Augmentation de la transparence de
l'eau.
ii) Absence des mauvaises odeurs.
iii) Apparition de nouvelles espèces végétales.
assainissement et restauration en cours.
Nabeul Hammamet
Les plages montrent des signes de
dégradation à Hammamet
Pression engendrée par 110 établissements hôteliers soit 25% de la
capacité touristique nationale.
Hergla La côte en situation d'équilibre précaire
Projet de développement touristique en cours.
Sousse Monastir
i) Erosion des plages à proximité de Sousse.
ii) Recul des falaises de Monastir.
La zone touristique la plus importante du pays avec surtout de nombreux ouvrages
en mer.
Sfax
i) Pollution des eaux de mer au large de Sfax.
ii) Dégradation des herbiers de posidonies
et menaces contre la biodiversité.
i) Deuxième pôle urbain de Tunisie.
ii) Nombreuses industries polluantes dont les unités de traitement de phosphate.
Les îles de
Kerkennah
i) risque important d'érosion des plages.
ii) Risques de transformation des paysages.
Développement touristique menaçant
pour un écosystème fragile.
Golfe de Gabès
i) Rejets de phosphate en mer (12.800 t/j).
ii) Récession de l'agriculture littorale et de
la production halieutique. iii) Morphologie des plages modifiée par les
aménagements portuaires.
iv) Evolution négative des fonds marins
(régression des herbiers, envasement ..)
i) Ville industrielle et portuaire : phosphate.
ii) Importante activité de pêche.
Ile de Jerba
i) Sévère érosion et recul des plages.
ii) endommagement de certains hôtels construits au bord de l'eau.
iii) Abondon des vergers et prolifération de
l'habitat anarchique.
i) Développement touristique sur des plages fragiles.
ii) Privatisation du littoral.
Lagune de Blibane
i) Stabilité de l'écosystème.
ii) Richesse halieutique élevée
i) Faible pression démographique.
ii) exploitation contrôlée.
Avec : P : préservé. M : Menacé. D : Dégradé. R : Régénéré.
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Quant aux instruments juridiques, la Tunisie possède un dispositif juridique
environnemental développé composé de nombreux textes législatifs et réglementaires (codes,
lois, décrets, arrêtés) couvrant la majorité des aspects de la gestion de l'environnement et la
préservation des ressources naturelles. Ce dispositif juridique national est constamment
consolidé par les conventions et protocoles pris par la communauté internationale et/ou les pays
de la région méditerranéenne, africaine, arabe et maghrébine au profit d'une meilleure
protection de l'environnement et préservation des ressources naturelles.
Au niveau international, la Tunisie a adhéré à de nombreuses Conventions, Protocoles
et Accords relatifs à la préservation de l'environnement et de la lutte contre la pollution de
façon générale et plus particulièrement pour les milieux marins et côtiers.
Depuis sa création, il y a maintenant plus d’une décennie, l’APAL a réalisé les actions
suivantes :
i. Etudes :
33 plans d'occupation des plages (POP),
31 esplanades côtières,
9 études de protection de la côte contre l'érosion marine,
17 études de zones sensibles,
8 études de réhabilitation de Sebkhas côtières,
6 études de gestion d'aires marines protégées.
ii. Participation à la réalisation de projets :
31 municipalités côtières aidées par l'APAL pour la mise en place d'esplanades côtières,
7 plages aménagées dans le cadre du programme POP,
Au total 7 campagnes de nettoyage menées depuis 1999. Elles ont concerné en
moyenne 65 plages par an soit 100 km/an de linéaire de plage et 1800 ha de surface de
plage nettoyée.
iii. Recherches : Exécution de deux projets pilotes :
réhabilitation, de la plage d'Aghir par recharge,
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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réhabilitation des dunes bordières à Mahdia.
iv. Mise en place d’un observatoire du littoral,
v. Sensibilisation (journées d'études, diffusions radiophoniques, installation de tentes de
l'environnement dans les plages publiques …).
V. LE LITTORAL DANS LE CONTEXTE REGIONAL
Le Golfe de Gabes s’étend au niveau du littoral de Ras Kaboudia au Nord de Sfax
jusqu’à la frontière Lybienne qui correspond à un linéaire côtier d’environ 400 km. La partie
marine comprend trois ensembles insulaires : Îles de Kerkennah, îles de Kneïss et l’île de
Djerba. Ce littoral possède de grandes lagunes côtières (la mer de Bougharara et la mer de
Bibane), des sbkhas et des zones humides très riches et réparties tout le long du littoral et dans
les îles. De très nombreux oiseaux migrateurs fréquentent ces zones humides. Il a été noté par
exemple qu’un quart de la population méditerranéenne de gravelots (petits limicoles) se
concentrent dans le golfe de Gabes.
Concernant l’économie de la pêche, le golfe de Gabes occupe une place majeure pour la
Tunisie : 75 % de crevettes, 49 % de poissons benthiques et pratiquement toutes les éponges y
sont prélevées.
Le Golfe de Gabès est soumis aux différentes pollutions et dégradations d’origine
anthropique, liées principalement au développement des activités urbaines, industrielles, à la
pêche et au tourisme. Les causes majeures de pollution et de dégradation concernent :
- Les rejets de l’industrie des phosphates,
- La pêche (pratiques dévastatrices et surexploitations de certaines espèces),
- Les rejets divers (eaux usées urbaines, apports terrigènes par les oueds, etc …)
Pour faire face à cette situation, les autorités tunisiennes accordent actuellement
beaucoup d'importance à la restauration des sites dégradés et à la gestion rationnelle des
ressources, y compris la mise en place de programme de lutte contre la pollution.
C'est dans ce cadre que s'inscrit le projet de protection des ressources marines et
côtières du Golfe de Gabès.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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L'objectif du projet est d'assurer que les préoccupations sociales et environnementales
soient dûment prises en compte dans la gestion du Golfe de Gabès. Le projet contribuera à
sauvegarder les ressources naturelles y compris l'eau et le sol. Il profitera également à plusieurs
secteurs d'activités par la création de conditions naturelles favorables à leur développement.
Ce projet est constitué de 4 composantes:
Le renforcement du cadre institutionnel au niveau régional et local permettant une
protection et une gestion efficace de la biodiversité marine et côtière du Golfe de Gabès;
Le renforcement des capacités humaines à tous les niveaux de l'échelle de décision, par
une formation et une sensibilisation appropriée auprès de tous les intervenants et les
acteurs concernés et par la mise en place d'une approche participative et la mise en
oeuvre de plans de gestion et de programmes de recherche appliquée;
L'acquisition des connaissances et des données sur le Golfe de Gabès et notamment sur
les sites pilotes retenus, afin de définir précisément les bases techniques et scientifiques
des programmes de gestion proposés, les objectifs de résultats et les indicateurs de suivi;
La préparation de plans de gestion de la biodiversité pour 6 zones retenues en raison de
leur importance vis-à-vis de la biodiversité globale, avec la mise en oeuvre des plans à
titre pilote dans quatre sites prioritaires. Cette mise en oeuvre s'appuie sur une approche
participative impliquant l'ensemble des communautés ou groupes d'intérêt concernés.
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CHAPITRE II
L’AMENAGEMENT DU
LITTORAL DANS LES
DOCUMENTS DE
PLANIFICATION SPATIALE ET
DE PROTECTION DE
L’ENVIRONNEMENT
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I. INTRODUCTION
En terme d’aménagement du territoire, le littoral du gouvernorat de Sfax a été traité en
tant qu’entité géographique particulière dans le cadre des études du schéma directeur
d’aménagement du territoire national et des études d’aménagement telles que :
- schéma directeur d’aménagement du Grand Sfax,
- schéma directeur d’aménagement de la zone sensible des îles de Kerkennah,
- schéma directeur d’aménagement de la zone sensible Mahres-Skhira,
- Atlas de Sfax.
En ce qui concerne notre zone d’étude, se rapportant au littoral sud de Sfax et aux îles
Kerkennah, elle sera examinée dans ce qui suit, à travers les documents de planification de
l’espace et de protection de l’environnement :
- schéma directeur d’aménagement du territoire national,
- schéma directeur d’aménagement du Grand Sfax,
- schéma directeur d’aménagement de la zone sensible des îles de Kerkennah.
- plan d’aménagement de la commune de Sfax,
- plan d’aménagement de la commune de Thyna,
- plans d’aménagement urbain des localités urbaines de Kerkennah
- le programme d’aménagement côtier du littoral Sud de Sfax,
- le programme régional de l’environnement de Sfax,
- la stratégie de développement du Grand Sfax,
- rapports de l’état de l’environnement en Tunisie
II. LE SCHEMA DIRECTEUR D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE NATIONAL
Le schéma Directeur d’Aménagement du Territoire National (SDATN) constitue le
cadre général que doivent respecter et dans la logique et les orientations duquel doivent
s’inscrire les autres documents de planification spatiale des agglomérations urbaines et des
autres zones.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Nous avons examiné dans ce document plus particulièrement la place du littoral de Sfax
dans les perspectives d’aménagement de Sfax. En effet, le projet de réhabilitation et
d’aménagement des côtes nord de la ville de Sfax (projet Taparura), a été considéré comme un
projet phare pour la métropole de Sfax (choisie selon trois critères de métropolité : une
diversité fonctionnelle, un marche de travail suffisamment large et de qualité, un branchement
direct sur l’économie mondiale). Il constitue le maillon le plus gros d’une chaîne d’actions
réalisées, engagées et à venir tendant à améliorer l’environnement de Sfax, l’un des plus
pollués de la Méditerranée. Le renforcement de l’ouverture de la ville de Sfax à l’extérieur a été
envisagé par l’implantation d’une plateforme logistique de transport multimodal selon deux
hypothèses nord ou sud comme le montre le schéma ci-après.
Figure n° II-1 : Parti d’aménagement de Sfax selon le SDATN.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Selon cette même étude, le site d’implantation de la Société Industrielle d’Acide
Phosphorique et d’Engrais a été qualifié de future friche industrielle. Le sud de Thyna a été
projeté comme zone archéologique et de parc.
III. LE SCHEMA DIRECTEUR D’AMENAGEMENT DU GRAND SFAX
Les schémas directeurs d’aménagement fixent les orientations fondamentales de
l’aménagement des zones concernées. Ils assurent l’organisation de l’utilisation de l’espace en
orientant l’implantation des différents projets et en oeuvrant à leur cohérence dans le cadre des
perspectives de développement économique et social.
Le Schéma Directeur d’Aménagement du Grand Sfax, tel que approuvé par le conseil
régional le 25 Mars 1999, a retenue le renforcement de la place de Sfax sur la base d’options
nouvelles répondant à l’actuelle politique nationale en matière de développement et
d’ouverture, d’aménagement et d’environnement. L’aménagement prescrit par ce schéma
préconise les objectifs suivants
- valoriser l’image de la ville par, entre autres, l’insertion de Sfax dans l’économie
mondiale et le nettoiement de son environnement urbain par une politique vigoureuse de
dépollution,
- valoriser le littoral par la réconciliation de la ville avec son environnement marin.
- valoriser l’offre de sites à l’ensemble des promoteurs régionaux nationaux et
internationaux
- limiter l’étalement du Grand Sfax et rehausser le niveau d’équipement du Grand Sfax en
dotant la ville en équipements et infrastructures répondant aussi bien à sa taille
démographique qu’à son rang dans l’armature urbaine du pays.
La valorisation du littoral, selon cette étude, repose sur les actions suivantes :
- l’exécution du projet d’aménagement des côtes nord de la ville de Sfax couvrant un
total de 360 ha,
- la création d’un parc urbain au littoral nord à Sidi Mansour,
- la réaffectation de la friche industrielle de la NPK,
- l’aménagement de la zone qui se situe au voisinage du plan d’eau de l’ancien port de
pêche dit Chott El Kereknah,
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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- réalisation d’un projet d’aménagement côtier intégrant les salines, le parc urbain de
Thyna (57 ha ) et le parc archéologique à sauvegarder (130 ha),
- la réalisation du projet touristique de Chaffar,
- la création d’une voie de desserte et d’intégration littorale se reliant avec la rocade du
km 11 au nord et au sud,
- la mise en œuvre des mesures de transfert de la SIAPE, la dépollution et la réaffectation
du site (fermeture des unités, isolement ou déplacement des dépôts de
phosphogypse…),
- éradiquer les sources multiples de nuisance dans la commune de Thyna (réaffectation de
la décharge publique, des bassins des margines..),
- la reconversion d’une partie des salines à l’urbanisation.
Ainsi, l’étude préconise que l’ensemble des actions se rapportant au littoral devrait
préparer la mise en œuvre de la réplique sud du projet Taparura, une réplique plus spécialisée
dans les grands équipements, moins résidentielle et moins balnéaire que Taparura.
Sur le plan spatial, les objectifs du schéma directeur d’aménagement se traduisent par
les projections illustrées par la Figure n° II-2.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Figure n° II-2 : Schéma Directeur d’Aménagement du Grand Sfax
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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IV. LE SCHEMA DIRECTEUR D’AMENAGEMENT DES ZONES SENSIBLES DES
ILES DE KERKENNAH :
IV.1 Les scénarios d’aménagement
Les propositions d'aménagement ont été définies selon deux scénarios :
* Un scénario d'ajustement naturel.
* Un scénario d'équilibre écologique
Variante 1 : le scénario d'ajustement naturel.
Ce scénario repose sur des principes d'organisation tendancielle du développement
spatial observé aujourd'hui.
Par ailleurs cette variante repose sur les hypothèses de dynamisation du secteur
agricole et du développement touristique sous forme d'unités diffuses privilégiant l'approche
du tourisme écologique intégré et non zonaI.
En outre, ce scénario prévoit la protection des zones naturelles (les îlots) par la
délimitation de pan:s et réserves naturelles et la création d'un parc régional de loisirs à Sidi
Youssef. Le souci de protection des richesses archéologiques des îles, s'articule autour d'un
pôle central du fort de Bordj El H'ssar et se concrétise par la création d'un parc archéologique
de Circina Bordj El H'ssar.
Variante 2 : le scénario d'équilibre écologique (scénario retenu).
Ce scénario repose principalement du respect du milieu naturel et sur l’hypothèse de
dynamisation du secteur agricole et le développement du tourisme sur l’ensemble de
l’archipel tout en privilégiant l’approche de tourisme écologique intégré.
Les acteurs nationaux et locaux ont opté pour ce deuxième scénario. Cette proposition
d'aménagement préconise la dynamisation du secteur agricole (création de deux périmètres
irrigués) le développement du secteur touristique sous forme de petites unités diffuses sur
l'ensemble du territoire privilégiant l'approche de tourisme écologique intégré et non zonal et
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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la protection des zones naturelles (les petites îles) par la délimitation de parcs et réserves
naturelles.
Le programme de cette variante s’appuie sur l’hypothèse :
d'une population stabilisée de l'ordre de 14000 à 15 000 habitants;
d'une agriculture revigorée par la réalisation de deux périmètres irrigués;
d'un secteur touristique rénové et dynamisé par une vision écologique privilégiant les
produits touristiques à caractère ponctuel;
d'une politique de mise en valeur des sites arcl1éologiques de l'archipel, dont le pôle
central s'articule autour du site du fort turc de Bordj El H'ssar par la création d'un parc
archéologique de Circina- Bordj El H'ssar;
de la création de nouveaux ports de pêche, au Nord, et au Sud de Mellita, devant aider
la dynamisation du secteur.
d'une démarche urbanistique très modérée visant notamment l'organisation spatiale des
noyaux urbains non encore dotés de PAU.
Mais le point fort de ce scénario d’aménagement est indiscutablement la création d'un
« Parc National sur les îles Kerkennah » dans la zone nord/est de l’archipel.
IV.2 Le projet de Parc National
Les principales justifications de la création d'un parc aux îles Kerkennah résident
notamment dans la présence de « données naturelles et exceptionnelles, voire uniques » et
« un patrimoine culturel et traditionnel riche et en parfaite harmonie avec les caractéristiques
physiques du territoire ».
La création de ce parc national des îles Kerkennah vise notamment à:
préserver certaines potentialités ou valeurs écologiques et biologiques des îles et
notamment les espèces protégées ou rares, écosystèmes originaux, ou encore présents
sur des superficies ou dans des localisations géographiques remarquables... ;
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 25
promouvoir une gestion de l'espace adaptée tout à la fois à la préservation des "valeurs
naturelles" et aux pratiques traditionnelles qui ont produit et entretenu le cadre de vie.
IV-2-1. Les principales composantes du projet
L’essentiel du projet concerne la zone nord/est ; mais plusieurs actions sont
préconisées aussi bien dans le reste de l’archipel que l’espace maritime qui entoure les îles.
a- La zone de protection marine et le « pré-parc »
L'archipel et les hauts fonds qui l'entourent sont deux espaces interdépendant qui
constituent une unité fonctionnelle. De ce fait, il est proposé d'intégrer cet espace maritime
dans le parc naturel par le biais de quelques mesures dont notamment la définition d'un
périmètre correspondant sensiblement au tracé de l'isobathe -20 m et passant par l'axe du
canal des Kerkennah. Cette délimitation doit permettre de maîtriser l'unité biocénotique de
l'herbier à posidonies. Il s'y appliquera une réglementation très stricte:
■ Interdiction de mise en dépôt de produits de dragage, ou de matériaux, même stériles.
■ Interdiction de prélèvement de sables et granulats du rivage.
■ Interdiction de modification de la morphologie du fond.
■ Contrôle de fouilles archéologiques sous-marines.
■ Interdiction de navigation s'appliquant aux bateaux transportant des matières dangereuses
en dehors des chenaux autorisés.
■ Réglementation de la pêche notamment en limitant l'activité à des techniques traditionnelles,
en plafonnant le tonnage pêché par espèce et donnant la priorité aux pêcheurs insulaires
■ Dotation de moyens de surveillance (hélicoptères, vedettes,...) et de police pour le respect
de cette réglementation spécifique.
b- Le secteur Nord Est
Il s'agit de la zone devant abriter l'essentiel du parc naturel et où doit s'appliquer avec
le plus de vigueur la "politique du parc". Elle comprendra:
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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■ La préservation stricte de toutes les zones humides et, a fortiori, inondables, du secteur
(inscrites au Domaine Public Maritime et frappées d'une servitude de non édificandi).
■ La préservation par une intervention foncière forte (acquisition prioritaire) des secteurs
littoraux exondés non encore banalisés: totalité du cap de Founkhal, face Nord - Ouest du cap
de Bounouma, "radeau" situé entre la Sebkha Ferkik et Ennajet, les espaces libres situés en
bordure littorale au Sud - Ouest d'El Attaya.
■La maîtrise foncière progressive des terrains non domaniaux et non bâtis situés dans une
bande de 150 à 200 mètres à partir de la baisse des plus hautes eaux.
■ Les aides au maintien des agriculteurs dans les secteurs cultivés et notamment au Nord -
Ouest d'El Attaya. Ces aides pourrpnt prendre la forme de remembrements fonciers ou d’aides
personnalisées à l'exploitation.
■ L'adoption une approche touristique sous formes d'unités diffuses (programme maximum de
1000 lits).
■ La restructuration des secteurs à urbanisation diffuse : dans les zones de Bounouma et de
Kraten, il faudra maîtriser le développement anarchique de l'habitat et prôner une meilleure
organisation du bâti diffus existant. Les "coups partis" pourront être intégrés à des opérations
d'hébergement léger, de loisir ou à toutes infrastructures d'accueil et de découverte liée à la
fréquentation touristique du parc;
■ La maîtrise de l'urbanisation diffuse de Chergui, Ennajet et El Attaya Sud;
■ Un programme de réhabilitation et de mise en valeur de l'habitat traditionnel ou, tout
simplement, de l'habitat ancien;
■ La promotion des activités salinières d'El Abassia ou, du moins, mise en réserve des
espaces nécessaires à l'extension de l'exploitation actuelle;
■ L'aménagement de sites d'observation et de découverte de la nature;
■ La promotion des activités de constructions navales, voileries, et tout artisanat lié à la mer;
■ La mise en valeur des Sebkhat (centre, musée des zones humides);
■ La création d'un "écomusée des pratiques agricoles".
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c- Les autres secteurs
Dans le secteur des îlots et presqu’îles : compte tenu de leur grande fragilité il est
préconisé notamment l'interdiction de toute construction ou aménagement autre que ceux
strictement nécessaires au maintien et à la préservation des équilibres écologiques et la
prohibition de tout hébergement, et notamment le camping sauvage.
Le secteur de la zone d’Erramla est le plus urbanisé et le pus dense ; le SDA considère
que secteur doit conserver cette vocation et accueillir la plus grande partie des infrastructures
de valorisation de l’archipel. Mais certaines dispositions de protection sont proposées dont la
restructuration du centre d’Erramla, la mise en valeur de la zone archéologique et la
protection du littoral.
IV-2-2. Le contenu du parc
Les principales composantes et attributions du parc ont été définies comme suit:
* Une structure administrative ayant une représentativité (présidence, direction, conseil
d'administration),
* Une fonction d'étude fine du milieu,
* Une fonction de formation, d'information et de promotion du territoire,
* La promulgation d’une "Charte" s'appliquant à l'archipel et recueillant l'adhésion des
différents intervenants, qu'ils soient institutionnels ou non.
* Une fonction de contrôle et de participation à l'élaboration, la révision et aux modifications
des documents de planification urbaine, du droit des sols et des schémas directeurs
d'aménagement sectoriel.
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Figure II-3 : Délimitation de la zone du pré-parc (D’après SDA 1996)
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* Une fonction de surveillance et de police en matière de protection de l'environnement, de
lutte contre la pollution...
* La mise en réserve des zones les plus sensibles (flore, faune ou écosystèmes remarquables),
* La création de périmètres d'intervention foncière (PIF)
V. LES PLANS D’AMENAGEMENT URBAIN
Le plan d’aménagement urbain est un document de planification spatiale destiné à
régler l’affectation et l’occupation du sol dans le but d’assurer aux habitants les meilleures
conditions de vie. Il fixe les usages des zones, les densités des constructions, les tracés des
voies et les règles d’urbanisme. Il peut se définir ainsi comme étant un instrument de
planification urbaine qui réglemente les droits d’utilisation des sols dans les zones considérées.
L’étude des plans d’aménagement urbain des 7 communes du Grand Sfax (Sfax, Sakiet
Eddaïer, Sakiet Ezzit, Chihia, Gremda , El Aïn et Thyna) a mis en évidence que la vocation de
la ville de Sfax en tant que pôle économique a été hypothéquée par la pollution et le sous
équipement dans une situation de quasi-inexistence de réserves foncières. Cette même étude a
cité la « coupure de la ville par rapport au littoral » parmi les dysfonctionnements les plus
marquants de l’agglomération et qui constitue l’un des aspects les plus négatifs du
fonctionnement de la ville. Ce fait, a été au fil des années la résultante de la pollution de la mer
par le phosphogypse, le renforcement des fonctions portuaires et le développement de zones
industrielles en front de mer.
La création de la NPK et de la SIAPE et les rejets de phosphogypses, ont crée une
situation irréversible, du fait de la pollution du milieu marin.
Nous examinerons dans cette partie les analyses et les orientations d’aménagement de la
zone côtière sud du Grand Sfax telles appréhendées dans les deux plans d’aménagement urbain
de la commune de Sfax et de Thyna, ainsi que les plans d’aménagement des localités urbaines
de Kerkennah.
V-1. Le plan d’aménagement urbain de la commune de Sfax
La commune de Sfax, créée le 16 Juillet 1884, occupe une superficie de 5.578 ha,
englobant une population de 265.131 habitants (représentant 56 % de l’ensemble de la
population du Grand Sfax : 475.649 habitants) avec un nombre de logements qui atteint les
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 30
80663 logements selon le recensement de 2004. La révision du plan d’aménagement de la
commune de Sfax a été approuvée en Décembre 2002. Le rapport de présentation de ce plan a
mis en exergue l’importance du littoral qui représente potentiellement un atout économique et
paysager qu’il importera de valoriser par le biais d’actions desserrement industriel, de
transformation d’usage des espaces littoraux et surtout d’une politique délibérée de réduction
de nuisances. En terme de contraintes, on relève plus particulièrement :
- l’occupation du littoral sud par les salines présente peu d’intérêt économique pour la
collectivité,
- le tracé littoral de la voie ferrée risque de devenir de plus en plus contraignant dans
l’optique d’une ouverture de la ville sur la mer.
Le parti d’aménagement de la zone côtière sud, conformément à ce plan
d’aménagement, repose sur les aspects suivants :
- la rénovation de Chott El Kereknah en lui introduisant le caractère récréatif,
- le développement d’un axe central littoral en articulation avec le projet Taparura,
- l’aménagement d’une zone franche adjacente au port de pêche sur une partie de l’aire
des cristallisoirs de la COTUSAL à desserrer (200 ha).,
- la création d’une zone de grands équipements entraînants et valorisants pour
l’économie de la ville, limitrophe de la zone franche et occupant le reste de l’aire des
cristallisoirs (200 ha),
- la réalisation d’une plateforme logistique au sud,
- le desserrement de l’abattoir et des cristallisoirs.
Les affectations des zones qui font partie du littoral sud sont ZC (SC1, ZC2), Ub, Ie, Zs
et Ev. A ces zones, telles que montrées sur le plan d’aménagement indiqué dans la page qui suit,
est applicable un canevas de quatorze articles donnant leurs caractères et réglementant les
conditions d’utilisation et d’occupation du sol.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 31
Figure n° II- 4 : Extrait du plan d’aménagement urbain de la commune de Sfax
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 32
V-2. Le plan d’aménagement urbain de la commune de Thyna
Auparavant, zone agricole fertile, Thyna a connu le développement de l’habitat
populaire sur des terres agricoles et, dans un deuxième temps, le développement d’unités
industrielles attirées par la route nationale n°1 dite route de Gabes et la réalisation d’habitat
social parallèlement à l’urbanisation de zone agricole de Aïn Fellat. La commune de Thyna a
été crée le 19 Avril 1993 couvrant une surface de 3.040 ha et abritant 26.635 habitants avec
6.858 logements selon le recensement de 2004.
Thyna a accumulé les problèmes d’environnement avec la localisation, notamment dans
sa partie nord, de l’usine d’industrie de phosphate, la station d’épuration, la décharge publique,
le site de rejet des margines ainsi que les dépôts des ferrailles. A cela, s’ajoute les cônes de
nuisance acoustique de l’aéroport de Sfax venant aggraver la situation de l’environnement dans
la commune.
D’un autre côté, au sud de la commune se trouve le parc de Thyna s’étendant sur 57 km
et englobant le champ des ruines de l’antique ville. Il s’ajoute au parc urbain, zone boisée
d’environ 200 ha en bordure de la zone humide des salines. Le parc national de Thyna est une
composante essentielle, sur laquelle repose la dépollution et la valorisation du littoral de
l’agglomération du Grand Sfax.
Les orientations d’aménagement préconisées en relation avec le littoral se résument en :
- la protection des ressources foncières littorales : L’aménagement du front de mer de Thyna
n’interviendra qu’à la fin de l’échéance du schéma directeur d’aménagement du Grand Sfax
et après l’application des mesures de transfert de l’usine SIAPE et de la décharge. Par
conséquent, la délimitation du périmètre d’aménagement de la commune de Thyna devra
respecter les réserves foncières littorales,
- la projection d’une voie littorale de structure devant servir de voie rapide d’accès au centre
de la ville de Sfax.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 33
Figure n° II- 5 : Plan d’aménagement urbain de la commune de Thyna
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 34
V-3. Les plans d’aménagement urbain des localités urbaines à Kerkennah
L’ensemble du territoire de l’archipel forme une commune unique, celle de Kerkennah,
mais chaque localité importante dispose de son propre plan d’aménagement.
Actuellement 6 localités ont des plans approuvés ; dans 2 autres localités les plans sont en
cours d’élaboration.
Tableau II-1 : L’état des plans d’aménagement urbain en 2007
Localité Etat
Remla Plan approuvé en juillet 2005
Ataya Plan approuvé en juillet 2005
Mellita Plan approuvé en juillet 2005
Ouled Kacem Plan approuvé en juillet 2005
Ouled Yaneg Plan approuvé en juillet 2005
Sidi Youssef Plan approuvé en juillet 2005
Sidi Frej En cours de révision
Sidi Founkhal En cours d’élaboration
Les diagnostics établis dans les études des plans d’aménagement des différentes
localités mettent l’accent sur les principaux problèmes suivants :
un niveau d’équipement variable selon les localités, mais le plus souvent insuffisant surtout en
dehors d’Erramla ;
un réseau de voirie insuffisant ;
Une faible densité d’habitat
une croissance urbaine souvent incontrôlée
une prolifération des constructions le long du littoral, souvent sans respect des règlements
d’urbanisme relatifs au littoral qui interdisent, notamment de construire à une distance
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 35
inférieure de 25 mètres à partir du DPM dans les zones couvertes par des PAU et à une
distance inférieure à 100 mètres en dehors de ces zones.
Les PAU ont pour principal objectif de permettre aux zones concernées de se
développer dans un cadre urbain cohérent. Pour les localité de l’archipel il s’agit surtout
d’adapter les plans d’aménagement aux réalités locales et aux nouvelles orientations
nationales en matière d’urbanisme, par une série une série d’actions dont :
la limitation de l’extension urbaine
la protection des zones littorales
la préservation des zones agricoles périphériques
la restructuration des anciens noyaux
l’amélioration du niveau d’équipement et d’infrastructure des différentes localités
Mais l’application des règlements d’urbanisme pose beaucoup de problèmes. En effet,
la gestion de 8 plans d’aménagement est extrêmement difficile pour la mairie.
Le principal problème est le manque de moyen pour une mairie unique couvrant
l’ensemble de l’archipel qui s’étend sur plus de 15000 ha. C’est le périmètre communal le
étendu de tout le pays avec un réseau de pas moins de 14 localités.
VI. LE PROGRAMME D’AMENAGEMENT COTIER DE SFAX
Reconnu en tant que l’un des espaces les plus pollués du bassin méditerranéen, le
littoral de Sfax classé comme zone majoritairement urbaine, a été retenu comme zone d’étude
prioritaire et a fait l’objet de l’accord relatif au Programme d’Aménagement Côtier (PAC) pour
la zone de Sfax, établi entre le Gouvernement tunisien et le PNUE.
Commencé en 1994 et clôturé en 1998, le programme a réalisé 10 activités :
1. Préparation d’un inventaire des polluants marins d’origine tellurique et des
polluants industriels,
2. Préparation d’un programme de surveillance et de recherche pour la zone
de Sfax,
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 36
3. Etude de l’impact des changements climatiques prévus,
4. Préparation d’un plan national d’urgence pour la zone de Sfax
5. Mise en place d’installations de réception portuaires
6. Préparation d’un plan de gestion des ressources en eaux : étude de la nappe
souterraine, propositions pour la surveillance continue, mesures de
réhabilitation, proposition de programme de gestion,
7. Aires spécialement protégées et protection des sites historiques : étude sur
la protection et la gestion de la Médina de Sfax et sur la protection et la
gestion du Parc de Thyna,
8. Etudes prospectives comportant notamment des scénarios environnement /
développement.
9. Formation aux instruments et techniques de gestion des zones côtières
(EIE, SIG, capacité d’accueil de complexes touristiques) et application de
ceux – ci,
10. Préparation du plan de gestion intégrée de la zone côtière,
En ce qui concerne la zone côtière Sud du Grand Sfax, selon les études menées dans le
cadre de ce programme, l’état des lieux ainsi que les aménagements proposés sont récapitulés
dans le tableau suivant :
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 37
Tableau II-2 : Etat des lieux et aménagements proposés selon le PAC de Sfax.
Section
littorale Type de côte Etat actuel de la mise en valeur
Aménagement
proposé
Port de
commerce.
(2 km)
Côte aménagée.
Sert pour les exportations (quai
des phosphates, quai de
chargement du sel, etc.) et les
importations de marchandises
diverses, en plus du quai des
conteneurs.
Chott
El Kréknah
(0,5 km)
Ancien port de pêche. Site quasi
central à environ
100 mètres de la
municipalité.
Plans d’eau laissés après le transfert du port de pêche.
Alentours aménagés en
esplanades. Fonds dépollués.
Fait l’objet d’un schéma
d’aménagement en cours de
réalisation par la municipalité. Le caractère populaire et récréatif
devrait être préservé et renforcé.
Espace devant être protégé de toute
utilisation touristique de grande
envergure telle que les hôtels.
Du port de
pêche jusqu’à
l’embouchure
de l’oued El-
Maou.
(6 km)
Côte basse.
Comprend essentiellement
l’espace initialement réservé à
l’extension du port de
pêche(projet abandonné) et en
cours de remblaiement, ainsi que
les cristallisoirs des salines.
Côte polluée.
L’importance de la superficie de cet
espace. Sa position péri-centrale
pourrait le destiner à abriter une zone
franche ou à accueillir, à long terme,
l’extension urbaine future de la ville,
une fois les cristallisoirs déplacés au
Sud de l’embouchure de l’oued El-Maou.
De l’embouchure
de l’oued El –
Maou à la
prise d’eau
des marais
salants
(10 km)
Côte basse, avec
zone intertidale
importante.
Côte fortement polluée par le
rejet liquide très chargé de la
SIAPE et de la STEP sud.
Dépôt de phosphogypse proche
de la mer dépassant 60 ha . Côte
interdite à la baignade. Pêche
côtière de faible rendement.
L’aménagement d’un Parc National
sur ce site est envisagé, et ceci après
la délocalisation de la SIAPE et la
mise en place d’un long émissaire en
mer pour les eaux usées domestiques.
De la prise
d’eau des
marais salants
au sud du site
archéologique Thyna (7 km)
Côte basse, avec
zone intertidale
importante.
Aménagée actuellement en aires
d’évaporation pour les salines de
Thyna. Côte polluée et mal
protégée. Abrite une très forte
population de limicoles et
d’échassiers, un important site archéologique romain (Thaenae)
et un parc boisé.
L’aménagement d’un Parc National
sur la totalité du site est envisagé, et
ceci après la délocalisation de la
SIAPE et l’éradication de toutes les autres sources de pollution.
VII. LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DU GRAND SFAX (SDGS)
La stratégie de développement du Grand Sfax, commencée en Novembre 2002 et
achevée en Juin 2005 a été menée par la commune de Sfax et les six communes avoisinantes
(Sakiet Eddaeïr, Sakiet Ezzit, Chihia, Gremda, El Aïn et Thyna). Elle a été élaborée en
s’appuyant sur l’approche participative (plus de 5.000 personnes ayant participées à
l’élaboration de cette stratégie : Coopération internationale décentralisée à travers des experts
internationaux, Administrations, université, experts nationaux, ONG, ..). Globalement, cette
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 38
démarche de planification concertée à l’horizon 2016, a retenue quatre axes directeurs de
développement parmi lesquels figure l’aménagement urbain conçu dans une perspective de
métropolisation privilégiant le littoral et plus particulièrement sa partie sud visant à l’aménager
et la valoriser :
L’axe développement économique,
L’axe renforcement et développement des infrastructures de base,
L’axe dépollution et amélioration du cadre de vie,
L’axe aménagement urbain, conçu dans une perspective de métropolisation.
Dans le cadre de ces axes directeurs, 15 projets ont été identifiés et dont la réalisation a
été recommandée. Ces projets sont indiqués dans le tableau qui suit :
Tableau II-3 : Affectation des projets stratégiques par axe directeur
Axes
Dir
ecte
urs
Développement
économique
Renforcement et
développement des
infrastructures de
base
Dépollution et
amélioration du cadre
de vie
Aménagement urbain
dans une perspective
de métropolisation
Proje
ts s
traté
giq
ues
Technopôle
informatique TIC
Pôle agricole
agroalimentaire
biotechnologie et santé,
PAEC
Développement
Touristique et de
Loisirs
Port
Aéroport
Plate - forme
logistique
Transport en
Site Propre
Infrastructures
d’appui aux activités
culturelles
Lutte contre la
pollution et
Embellissement
de la ville
Préservation
des ressources
naturelles
Mode de
développement
urbain littoral
Aménagement
et valorisation du
littoral
Institutionnalis
-ation du cadre
métropolitain.
Festival international de la musique méditerranéenne
Dans le cadre de ce processus, pour chaque projet stratégique identifié, une fiche
descriptive a été élaborée. Nous présentons des extraits de ces fiches qui concernent
directement la zone côtière sud du Grand Sfax, a savoir « aménagement et valorisation du
littoral sud » et « lutte contre la pollution » (respectivement Tableau I-7 et Tableau I-8)
Mise en forme : Puces et numéros
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 39
Tableau II-4 : Fiche de projet « Aménagement et Valorisation du Littoral Sud »
Site Littoral sud : du port de commerce jusqu’à la limite sud des salines.
Nature et
description du
projet
Réhabiliter, aménager et valoriser le littoral et ce en :
Eliminant les sources de nuisances et en adoptant des actions curatives relatives aux
sites dégradés,
Gérant de façon rationnelle les potentialités existantes (naturelles, historiques, en
biodiversité,…),
Elaborant un programme d’occupation spatiale tenant compte de l’ensemble de ces
composantes (Chott El Kreknah, zone Madagascar, salines, décharge publique, bacs de
séchage des margines, SIAPE et son terril de phosphogypse, parc urbain, site
archéologique,…,).
Objectifs
spécifiques
Réaliser la complémentarité fonctionnelle et paysagère entre le littoral nord et celui sud,
Améliorer la qualité de vie et les conditions sanitaires de la population,
Répondre aux besoins du Grand Sfax en espaces réservés aux grands équipements,
Retenir l’option d’un développement éco – touristique pour la zone humide de Thyna
couplée à l’utilisation optimale des richesses culturelles (site archéologique de Thyna).
Tableau II-5 : Fiche de projet « Lutte Contre la Pollution »
Nature et
description du
projet
Proposer d’une part des actions curatives pour pallier aux méfaits cumulés d’une pollution
multi – nature, d’origine majoritairement industrielle dépassant largement les normes et d’autre
part des actions préventives pour les décennies à venir.
Il s’agit :
De pousser la réflexion sur la délocalisation des activités de la SIAPE en comprimant
largement les délais d’exécution du programme proposé à cette fin,
D’effectuer une Audit en vue d’améliorer les procédés de fabrication des unités insalubres, incommodes et dangereuses (chimiques, plomberie, savonneries,…),
De traiter les émissions portant atteinte à l’environnement et plus particulièrement en
imposant d’une part aux unités ayant déjà bénéficié du FODEP.
D’intégrer les petites zones industrielles dans le pays age urbain, action à entreprendre
avec les GMG,
De dépolluer les espaces souillés (littoral sud,…).
Objectifs
spécifiques
Assurer au Grand Sfax une durabilité environnementale,
Réduire largement les taux de pollution et se rapprocher sensiblement des normes,
Réhabiliter et aménager les sites fortement dégradés des espaces littoraux,
Améliorer la qualité de vie des citoyens et leurs conditions sanitaires,
Agir positivement sur le cadre de vie.
Mise en forme : Puces et numéros
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 40
En ce qui concerne la secteur du transport et surtout le développement de site propre
pour le Grand Sfax, la fiche projet 4 ‘’Mode de Transport en Site Propre’’ a récapitulé les
principales composantes du projet résidant en un métro léger.
Tableau II-6 : Fiche projet 4 : Mode de Transport Site Propre
Références
Prescrit par le PAU de 1977,
Retenu par les PAU actuellement en vigueur,
Préconisé et argumenté par diverses études (Plan directeur régional de transport
du Grand Sfax 1998, le PAC de la zone de Sfax 1998, Etude de la circulation
dans la ville de Sfax 2000).
Lignes et tracés projetés
Ligne Nord – Est,
Ligne Sud : Soukra – Thyna,
Ligne de Gremda,
Ligne de Menzel Chaker.
Nature et description du
projet
Développer un mode de transport durable en vue de :
Résoudre le problème de circulation dans la partie centrale et sur les radiales
améliorant, par là, la meilleure fluidité,
Réagir face à la poussée de la V.P et à la régression des T.C,
Répondre à une demande réelle et potentiel le non satisfaite par le réseau de la
SORETRAS,
Assurer une rentabilité collective avec des possibilités d’une mobilité des usagers à
moindres coûts.
Objectifs spécifiques
Infrastructure visant :
La maîtrise des aires et du champ de déplacements des ménages,
La réduction du déséquilibre au niveau du partage modal,
Le développement d’un mode garant d’une efficacité économique, d’une équité
sociale, d’une sauvegarde de l’environnement et d’une régulation de flux.
Etat du projet En programmation
Périodes et contenu des
étapes de réalisation
Phases Périodes Contenu
Phase 1 Immédiat
Elaboration des études nécessaires mettant à
profit des ressources allouées (3 milliards) dans
le cadre du Xième PDES,
Inscription du projet TSP dans le cadre du XIième
PDES.
Phase 2 2007 - 2011
Exploitation de la voie ferrée actuelle pour les
déplacements urbains centre-ville Sakiet Ezzit et
centre-ville Thyna,
Réalisation des deux lignes Nord et Sud
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 41
Phase 3 2012 - 2016 Réalisation des lignes Gremda et Menzel Chaker
Acteurs intervenant au
niveau de la conception
et de la réalisation
- MEHAT,
- MACT,
- Communes du Grand Sfax,
- Opérateurs / Exploitants.
Coûts du projet A déterminer par des études.
Indicateurs d’exécution
- Km linéaires réalisés,
- Evolution des investissements affectés à la mise en place de l’infrastructure liée
au T.S.P
Indicateurs d’impact
- Nombre de voyageurs transportés,
- Nombre de Km effectués,
- Vitesse commerciale.
Projets et actions
complémentaires
- Aménagement du littoral nord et sud,
- Actualisation des études des plans de transport.
VIII. LES ETUDES DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
VIII – 1. Le Programme Régional de l’Environnement de Sfax
Le Programme Régional de l’Environnement (PRE), coparrainé par le Ministère de
l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) et le Ministère de l’Intérieur et du
Développement Local (MIDL), a été lancé au courant de l’année 2003. Ce programme vise
une meilleure prise en compte des aspects environnementaux au niveau des Gouvernorats. Il a
été une occasion pour identifier les questions environnementales à chaque secteur de
développement économique et social. C’est aussi que le PRE reflète en partie la
préoccupation du développement durable de la région. En vue de leur intégration dans les
Plans Régionaux de Développement, le PRE représente une base pour la préparation du
XIème Plan de développement économique et social (2007-2011).
En ce qui concerne le Gouvernorat de Sfax, les objectifs globaux aux niveaux
économique, social et environnemental de la région retenus par la stratégie régionale
d’environnement et validée par le conseil régional de Sfax le 29 Juillet 2004 sont :
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 42
Sfax région durable : La région aura des villes ouvertes sur la mer, dynamiques,
attractives et prospères, bien desservies par un réseau routier et une infrastructure
aéroportuaire. Les villes de Sfax seront dépolluées et propres.
Sfax métropole à pouvoir de décision : la Métropole sera dotée d’un pouvoir de
décision réelle dans le cadre de la décentralisation
Ressources naturelles préservées : Les ressources terrestres et maritimes seront
préservées.
Sfax région touristique : Sfax sera une région touristique où toutes les formes
d’activités touristiques y sont développées.
Sfax ayant un meilleur cadre de vie : Sfax sera une agglomération propre avec
beaucoup de verdure et d'eau où la circulation est fluide, et le civisme est
exemplaire avec la sécurité bien assurée
Les domaines d’intervention retenus se rapportent à :
La pollution,
L’aménagement du territoire,
L’aménagement du littoral,
Les ressources naturelles,
Les aspects institutionnels et juridiques,
Le développement économique,
La société civile et les aspects sociaux,
Le transport et la circulation,
Le financement
Nous avons analysé, dans le cadre de ce projet, l’ensemble des actions qui concernent
directement notre zone d’étude qui est le littoral sud du Grand Sfax, et ce, dans les domaines
d’interventions relatifs à la pollution, l’aménagement du territoire et l’aménagement du
littoral dans l’objectif : Sfax région durable. Le tableau ci-après récapitule l’ensemble des
actions envisagées :
Mise en forme : Puces et numéros
Mise en forme : Puces et numéros
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Tableau II-7 : Principaux résultat du programme régional de l’environnement de Sfax.
Domaine d’intervention
et option retenue Actions et programmes proposés Mesures d’accompagnement
La pollution
Mise en place d’un observatoire régional
de l’environnement
Mise en place d’un programme de
renforcement des organes de contrôle
des rejets industriels et de l’occupation
des sols.
Réhabilitation de l’ancienne décharge de
Sfax
Elaboration d’un Plan Régional de Mise à
niveau des unités industrielles, sa mise en
oeuvre et son suivi
Renforcement du contrôle des unités
industrielles polluantes.
Réhabilitation des bassins d’épandage des
margines Sfax-Thyna ,
1) Mise en place des systèmes de
prétraitement pour toutes les sources de
pollution (Atmosphérique, hydrique et
solide
2) Renforcement du contrôle visant la
réduction de la pollution sous toutes ces
formes (Atmosphérique, hydrique,
solide, phonique, olfactive et
paysagère).
Préparation de Plans de Réhabilitation des
sites dégradés (ancienne décharge,
bassins de margines)
Aménagement du site et son
équipement en vue de son utilisation
comme espace récréatif et de loisir
Aménagement du
territoire
Elaboration et mise en oeuvre d’un
programme de réhabilitation des Zones
Industrielles et leur intégration dans le
tissu urbain.
1-Réalisation du projet Taparura
2- Programmes spécifiques pour la
propreté et l’esthétique urbaine
Création d’un pôle nature et patrimoine à
Thyna
1) Aménagement de nouvelles zones
industrielles.
Mise en place d’un plan d’aménagement -
intégré du littoral sud avec parc urbain, espace de loisir, éco-tourisme, activités
récréatives, hôpital universitaire, citée des
sciences, bibliothèque inter-universitaire,
centre ornithologique
1) La réhabilitation du site
archéologique de Thyna.
2) aménagement du parc naturel et
culturel de Thyna
3) Valorisation de l’héritage culturel,
historique et artistique par la création
de musées
4) Valorisation des atouts naturels par
la création d’un écomusée
Aménagement du
littoral
Mise en place d’un plan d’aménagement -
intégré du littoral sud avec parc urbain, espace de loisir, éco-tourisme, activités
récréatives, hôpital universitaire, citée des
1-Programme de revalorisation des
ressources naturelles du littoral sud de
Sfax.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 44
sciences, bibliothèque inter-universitaire,
centre ornithologique
2- Programme de dépollution du littoral
Sud.
3-Développement d’activités
récréatives : Création de parc urbain,
parc nautique, piscine et espace de
loisir.
VIII-2. Les actions environnementales à travers les rapports de l’état de l’environnement
Le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable publie chaque année un
rapport national de l’état de l’environnement en vue de fournir les informations sur les divers
aspects environnementaux et les réalisations qui sont accomplies dans les domaines de
promotion de la qualité de vie. De 1993 à 2005, 13 rapports ont été publiés. Nous avons
examiné le contenu de ces rapports dans l’objectif de situer Sfax et plus particulièrement la
zone côtière sud dans les divers domaines d’intervention nationaux, soit en terme de résultats
d’analyses faites dans les différents rapports, soit en terme d’actions entreprises ou réalisées. Il
ressort de cette analyse les éléments suivants :
Dépollution industrielle : plusieurs rapports mettent l’accent sur la fermeture de
l’usine NPK, la réhabilitation et l’aménagement des zones industrielles Poudrière I
et II situées au littoral nord de la ville de Sfax et le projet d’aménagement des côtes
nord : Taparura (études, recherche de financement, exécution des travaux prévus..),
Déchets solides : réalisation de la décharge contrôlée, commencement des
travaux pour la réalisation des centres de transfert, étude de fermeture et
d’aménagement de la décharge de Thyna,
Déchets liquides : réalisation de la station d’épuration nord et réhabilitation et
extension de la station d’épuration sud de Sfax,
Pollution atmosphérique : mise en place des stations de surveillance de la qualité
de l’air, parmi les sources fixes de pollution de l’air ont été citées les unités de
transformations des phosphates relevant du GCT à Sfax (avec Gabes, Gafsa et la
Skhira),
Littoral : Les établissements industriels dans la zone côtière sud de Sfax ont
généré des nuisances sources de dégradations diverses (mise en terril du
phosphogypse et métaux lourds…), pollution des eaux de mer au large de Sfax,
Mise en forme : Puces et numéros
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 45
dégradation des herbiers de posidonies et menaces contre la biodiversité. La
situation est particulièrement préoccupante à Sfax et Gabès où des millions de
tonnes de phosphogypse ont été ou sont encore rejetées annuellement en zones
côtières. Ces déchets risquent de poser à terme un problème majeur de santé
publique en raison de leur contenue en métaux lourds toxiques qui sont susceptibles
de s’accumuler le long de la chaîne trophique alimentaire.
Aménagement du territoire : Sfax métropole régionale, Sfax grand
agglomération,
Espace verts et esthétique urbaine : le parc urbain El Khalij réalisé (8 ha) et le
parc urbain de Thyna (57 ha) en cours de réalisation.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 46
CHAPITRE III
DIAGNOSTIC DE LA ZONE
COTIERE SUD DU GRAND SFAX
ET DE L’ARCHIPEL DE
KERKENNAH
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 47
I. INTRODUCTION
Il est à reconnaître qu'une délimitation claire de la zone côtière n'existe pas. Notre étude
vise à identifier et évaluer les principales sources à l’origine de la dégradation de
l’environnement dans la zone côtière sud du Grand Sfax et les îles Kerkennah ainsi que les
possibilités de développement durable.
L’étude s’est basée sur des informations collectées auprès des fonctionnaires, des
experts tunisiens et de nombreuses parties prenantes aussi bien au niveau régional qu’au
niveau national. L’étude ‘collecte de données’ et l’étude complémentaires des îles Kerkennah
dans le cadre de ce projet ont permis, entre autre, d’actualiser et de comparer les informations
recueillies.
II. CAS DE LA ZONE COTIERE SUD DU GRAND SFAX
II-1. Délimitation de la zone de Sfax Sud et description générale
La zone côtière objet de la présente étude de diagnostic appartient sur le plan
administratif aux deux communes de Sfax et de Thyna. Elle s'étend du port de commerce
jusqu'à la limite sud de la commune de Thyna.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 48
Figure n° III- 1 : Délimitation du périmètre de l’étude.
Cette zone côtière ainsi délimitée s’étend sur un linéaire côtier d’environ 18 km et
couvre une superficie d’environ 5000 ha. La largeur de cette zone côtière varie de 300 m
à 4 Km mesurées de la ligne de côte à la route nationale n°1 au niveau de la commune de Sfax
et la ligne de chemin de fer au niveau de la commune de Thyna. Sur le plan des limites
physiques, l’oued El Maoû sépare la zone côtière de la commune de Sfax de celle de la
commune de Thyna.
Dans notre contexte d’étude, il s’agit d’une zone côtière à caractère urbain qui constitue
le prolongement naturel du littoral nord de la ville de Sfax qui bénéficie d’une action de
réhabilitation et d’aménagement à travers le projet dit de Taparura. Néanmoins, la commune de
Thyna dispose d’une zone de sauvegarde agricole littorale couvrant une surface dépassant les
450 ha.
La zone d’étude est caractérisée par la présence d’un certain nombre de sources fixes de
nuisances environnementales mais aussi des possibilités importantes de développement durable.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 49
Nous analyserons dans cette partie l’ensemble des contraintes et des atouts dans une
démarche de diagnostic intégré.
II-2. Sources de nuisances environnementales
En plus des activités industrielles qui se répartissent dans la zone, les sources fixes de
nuisances environnementales se trouvent essentiellement dans la partie nord de la commune de
Thyna à la rive sud de Oued El Maou, telles que montrées dans la Figure n° III-6. Ces sources
se rapportent particulièrement aux unités de production des phosphates, la décharge des ordures
ménagères, les bassins de stockage des margines et la station d’épuration.
Il s’agit en effet, d’une zone nettement endommagée et défavorisée compte tenue de
l’accumulation des impacts négatifs qu’elle engendre d’autant plus qu’elle est limitrophe à un
tissus industriel, faisant continuité géographique de la zone industrielle Sidi Salem, caractérisé
dans cette partie par la présence d’unités industrielles importantes aussi bien en occupation du
sol qu’en génération d’impacts indésirables pour l’environnement et le voisinage parfois
urbain. Ces unités comportent entre autre : tannerie, délaveurs de jean, ferrailleurs, producteurs
de lessives et d’eau de javel, menuiseries industrielles (production de meuble série), etc. …
s’ajoutant au marché des antiquaires qui impose une forte pression d’occupation et un trafic
dense principalement les jours d’ouverture, à savoir les jeudis (à partir des après midis) et tous
les vendredis.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 50
Figure n° III- 2 : Sources fixes de nuisances environnementales à la commune de Thyna.
ROUTE NATIONALE N°1
SIAPE
STEP
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 51
II-2-1. La production d’acide phosphorique et d’engrais
Le phosphore contenu dans les phosphates est un élément minéral indispensable à la vie
des être vivants. Le rôle du phosphore est considérable pour l’activité physiologique des
plantes et des micro-organismes du sol. Son extraction à partir de ce milieu dans lequel il est en
quantité insuffisante est souvent difficile. D’où la nécessité d’enrichir le sol en cet élément vital
provenant des phosphates extraits, en Tunisie, des gisements du Sud du pays.
La Compagnie de Phosphate de Gafsa (CPG), la plus importante entreprise tunisienne
par son capital, produit actuellement une moyenne annuelle de 6,5 millions de tonnes de
phosphates à travers l’exploitation de dix gisements du bassin minier de Gafsa occupant le 5ème
rang mondial.
Quant au Groupe Chimique Tunisien (GCT), il est spécialisé dans le domaine de
l’enrichissement et de la transformation du minerai de phosphate. Il comporte aujourd’hui sept
entreprises spécialisées dans le traitement des phosphates : deux à Sfax, quatre à Gabes et une à
M’dhilla (Gouvernorat de Gafsa). La production annuelle moyenne est comme suit :
Tableau III - 1 : Production annuelle moyenne des unités de transformation de phosphate
Localisation Produit Production annuelle
moyenne (1000 T)
Sfax (Thyna) Superphosphates triple (TSP) 335
Sfax (Skhira) Acide phosphorique 330
Gabes (Ghannouche) Acide phosphorique 680
Gabes (Ghannouche) Diammonium phosphaté (DAP) 800
Gabes (Ghannouche) Ammonitrate (nitrate d’ammonium) 160
Gabes (Ghannouche) Phosphate bicalcique (DCP) 80
Gafsa (M’dhilla) Superphosphates triple (TSP) 465
Le Groupe Chimique Tunisien importe du souffre par le port de Sfax qui est acheminé
par trains aux trois usines de Sfax, de Skhira et de M’dhilla pour fabriquer des engrais. Ces
engrais fabriqués retournent par chemin de fer au GCT qui les stocke puis les exportent par le
port de Sfax.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Etablie dès les premières transformations de phosphate, la Société Industrielle d’Acide
Phosphorique et d’Engrais « SIAPE », fabrique dans son usine à Sfax, du Triple Super
Phosphate (TSP) granulé.
L’usine de Sfax qui a démarré en 1952, constitue l’usine mère à partir de laquelle est
née la technologie de transformation des phosphates en Tunisie. Celle-ci a été développée dans
les nouveaux pôles industriels de Gabes (1970), M’dhilla (1985) et Skhira (1988), dans les
unités d’acide phosphorique et de TSP.
La Société Industrielle d'Acide Phosphorique et d'Engrais de Sfax est constituée de 3
unités de production.
Une unité d'acide sulfurique (H2 SO4) où se fait la conversion du SO2 en SO3 et la
production d'acide sulfurique. La capacité de production des installations actuelles est
de 1100 T / J soit une production annuelle de 370 000 T / an
Une unité d'acide phosphorique (H3 PO4). Dans cette unité les phosphates bruts
provenant du Sud - Ouest du pays (Gafsa) sont attaqués par l'acide sulfurique généré
par la première unité pour produire de l'acide phosphorique. La capacité de
production actuelle des installations de cette unité est de 400 T / J et 138000 T / an.
Une unité de production d'engrais sous forme de triple super phosphate (TSP). Dont la
capacité actuelle est de 1050 T / J et 335 000 T / an.
Le tableau ci-après, indique les matières premières et les produits semi-finis et
finis utilisés et générés par cette unité :
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Tableau III - 2 : nature des matières premières et produits finis de la ‘’SIAPE’’
NATURE PRODUITS
Matières premières utilisées - Phosphates,
- Souffre (importé)
Combustible utilisé Gaz naturel
Consommation en eaux Eaux de forages
Produits semi-finis - Acide sulfurique
- Acide phosphorique
Produit finis Triple Super Phosphate TSP
Cette société avec ses trois unités de production est située au niveau de la route
nationale N°1 à 4 Km au Sud de la ville de Sfax. Le terrain sur lequel est implantée l’usine
appartient administrativement à la commune de Thyna sur la rîve sud de l’oued El Maou qui
sépare cette commune de celle de Sfax. L’extrait de la carte topographique à l’echelle 1/25000
montre la situation géographique du site :
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 54
Ainsi, le terrain occupé par l’usine couvre une surface d’environ 130 ha. Il s’agit d’un
titre foncier à la propriété du Groupe Chimique Tunisien – Usine de Sfax (Ex SIAPE).
Les trois unités de production génèrent des quantités considérables de rejets gazeux,
liquides et solides. L’impact visuel négatif de ces unités et du terril de phosphogypse se
prononce dans la mesure où le site est devenu inséré au milieu urbain du Grand Sfax.
II-2-1-1. Les rejets solides et liquides
Le développement des engrais conduit à produire de plus en plus d'acide phosphorique
en traitant les phosphates naturels par l'acide sulfurique. Cette industrie est dans l'obligation de
rejeter des quantités importantes de phosphogypse.
Le phosphogypse est un résidu phosphatier résultant de la fabrication d'acide
phosphorique. La production mondiale de ce déchet solide représente environ 200 millions de
tonnes annuelles. En effet en produisant une tonne d'acide phosphorique, on obtient une
moyenne de 5 tonnes de phosphogypse. Dans le passé ces déchets étaient rejetés directement
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 55
dans la mer ou dans les milieux humides. La pollution, qui en a découlé, a provoqué une
réaction qui a suscité des accords internationaux interdisant cette forme de rejet. Ainsi, les
producteurs de ce sous-produit sont obligés de le stocker sur des sites terrestres qui entraînent,
étant donnée l'importance de ce stock, des problèmes écologiques, notamment au niveau des
nappes phréatiques et au niveau des régions côtières. A cela, s’ajoute l’impact visuel négatif
notamment pour les zones côtières à caractère urbain.
La production annuelle de phosphogypse est estimée annuellement à environ 0,63
millions de tonnes. Ceci donne une quantité actuelle dépassant les 30 millions de tonnes.
En raison du manque d'intérêt porté à l'égard de l'environnement à l'époque de mise en
place des usines, le stockage de phosphogypse a été fait de façon anarchique directement sur le
sol sans aucune mesure de protection.
Le dépôt de phosphogypse occupe une surface au sol légèrement inférieure à 50 ha avec
une hauteur de 35 m. Il a la forme d’un talus avec une pente de 1/1.5. La situation du dépôt de
mise en terril du phosphogypse est montrée sur la figure suivante extraite d’une photo aérienne
à l’échelle 1/10000.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Figure n° III-4 : Illustration de la situation du dépôt de phosphogypse.
Les caractéristiques géométriques de ce dépôt se résument comme suit :
Tableau III - 3 : Caractéristiques géométriques du dépôt de phosphogypse
Caractéristique géométrique Valeur Caractéristique géométrique Valeur
Hauteur par rapport au terrain naturel en 1987 23 m Contours à la base 2800 m
Hauteur par rapport au terrain naturel en 1997 35 m Surface en haut du talus 36 ha
Surface à la base 48 ha Contours en haut 2400 m
Vers Thyna
RN 1
Mise en terril du phosphogypse
SIAPE
Oued El Maou
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Figure n° III- 5 : Caractéristiques géométriques du dépôt de phosphogypse.
Figure n° III- 6 : Vue du dépôt de phosphogypse du côté des bassins de stockage des margines.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Les quantités rejetées au large de Sfax par cette unité sont estimées à 1,1 million de
tonnes par an. La composition de ce rejet est la suivante:
sulfate de calcium hydraté,
acide fluorhydrique,
sels de métaux de Plomb, Zinc, Mercure, Cuivre et de Cadmium,
éléments radioactifs.
Des travaux de recherche et des études ont mis en évidence que les principales atteintes
de la mise en terril du phosphogypse se résument en :
l’infiltration des eaux pluviales et la percolation vers le sous-sol ou vers la mer,
l’érosion des talus des bassins: les quantités de phosphogypse ainsi arrachées sous
l'effet de l'agressivité du ruissellement se retrouvent inévitablement en mer,
des émissions radioactives,
la dispersion des particules de phosphogypse: les particules de phosphogypse
peuvent se disperser en cas de vents forts.
défiguration du paysage urbain et côtier.
II-2-1-2. Les émissions atmosphériques
Les émissions gazeuses permanentes dégagées dans l'atmosphère par l'intermédiaire de
grandes cheminées au niveau de cette usine marquent le littoral sud du Grand Sfax. Des études
réalisées sur ces sources de pollution atmosphérique ont montré l'importance du volume de gaz
dégagé avec des concentrations élevées essentiellement en oxydes de soufre (SOx), en
composés fluorés et en poussières.
La dispersion de ces dégagements gazeux est fortement influencée par les conditions
météorologiques, en particulier le vent et les inversions thermiques journalières qui peuvent
transporter les polluants loin de leur source d’émission ou les accumuler dans le milieu
environnant. Ainsi, la SIAPE avec ses diverses sources de pollution contribue d'une manière
incontestable à la dégradation de l'environnement du Grand Sfax ou au moins à la qualité de
l’air ambiant et empêche un réaménagement équilibré de cette zone.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 59
En l’absence de norme relatives aux émissions atmosphériques devant une seule
normes relatives à l’air ambiant (NT 106.04 promulguée en 1989), l’ANPE a mis en place un
réseau national de suivi de la qualité de l’air (RNSQA) par la mise en place de station de
mesure de la qualité de l’air dans le pays. Ainsi, elle en dispose actuellement deux stations
pour la ville de Sfax. Dans ce qui suit, nous donnons une présentation sur la mesure et le suivi
de la qualité de l’air à Sfax à travers le réseau précité.
II-2-1-2-1. Situation actuelle de la qualité de l’air à Sfax
a. Cadre institutionnel
En matière de contrôle de la qualité de l’air, l’ANPE dispose d’un réseau de stations
fixes implantées dans les grands pôles urbains qui lui permet de surveiller en continu, la
qualité de l’air. Actuellement ce réseau est composé de 9 stations fixe et d’une laboratoire
mobile.
Par ailleurs, l’ANPE effectue le suivi régulier de la qualité de l’air dans la ville de Sfax.
Les résultats des mesures à partir de deux stations fixes implantées à Sfax sont régulièrement
publiés sur le site Web de l’ANPE dans des rapports journaliers, mensuels et annuels.
De plus et dans le cadre de sa mission d'information et de sensibilisation sur l'état de la
qualité de l'air, l'ANPE a installé un tableau lumineux d'information au cœur de la capitale à la
place 7 novembre sur l'avenue Habib Bourguiba et ceci depuis le 14 novembre 2005. Cet
emplacement a été choisi pour son importance de point de vue fréquentation par la population
et sa beauté spécifique.
Ce tableau qui est relié au Poste Central National de l'ANPE, diffuse en continu et sans
interruption un bulletin comprenant les valeurs mesurées par les différentes stations fixes de
surveillance de la qualité de l'air, situées à Tunis (Place Bab Saâdoun), Bizerte (Place de la
municipalité), Ariana (Parc Nahli), Ben Arous (zone industrielle GP1 Km 8, Cité Sportive 7
novembre de Radès, Parc Mourouj), Sousse (Hôpital Farhat Hached), Sfax (Place du Grand
Maghreb), Sfax Sud (sur la route de Gabès Km 4). Tout ce système fonctionne d'une façon
automatique, avec des moyens considérés les plus performants dans ce domaine en ce moment.
Les valeurs affichées et recueillies toutes les deux heures, sont comparées à la norme
tunisienne NT 106.04 en vigueur (valeurs limites des polluants dans l'air ambiant) et aussi
pour être plus explicite et pour mieux approcher les différents niveaux de perception des
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 60
citoyens, une appréciation sur la qualité de l'air est affichée en mode clignotant sur trois
niveaux (bon, acceptable et médiocre). Dans le dernier cas, des messages d'avertissement
défileront en continu et indiqueront les recommandations et conseils aux personnes
susceptibles d'être affectées par de telle pollution, afin qu'elles prennent les précautions
nécessaires.
Ce tableau, qui permettra aussi aux visiteurs de notre pays d'avoir une idée sur l'état de
la qualité de l'air, est le premier d'une série de tableaux qui seront implantés dans les
différentes agglomérations de la Tunisie.
La Station de Sfax ville est une station de proximité pour trafic automobile. Elle est
implantée dans un carrefour automobile sur la place du Grand Maghreb où se croisent la route
de Gabès, la route de Menzel Chaker, la route de l’aéroport, l’avenue des Martyrs, l’Avenue
Farhat,Hached et la rue de Mauritanie. D’autre part la Station de Sfax sud est une station de
proximité industrielle. Elle est implantée dans le siège social du Groupe Chimique Tunisien
route de Gabès Km 4. Une nouvelle station appartenant à la société British Gaz prévue sur la
route de Gabès Km 6 sera très prochainement raccordée au RNSQA de l’ANPE.
Ces stations comportent chacune un ensemble d'analyseurs qui permettent d'identifier
et de mesurer les niveaux de concentration de plusieurs polluants atmosphériques. Elles sont
également équipées de capteurs météorologiques déterminant les paramètres climatiques.
Des mesures automatiques de la concentration de SO2, NO2, 03, et PM10 (poussière)
et des paramètres météorologiques, sont effectuées toutes les 10 secondes et les données sont
stockées après vérification et traitement sous forme de moyennes ¼ horaires.
Les résultats obtenus sont régulièrement comparés aux valeurs de la norme tunisienne
NT 106.04 et aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Les
dépassements importants enregistrés sont communiqués au Gouverneur de Sfax ainsi qu’aux
principaux opérateurs pollueurs et les différents départements concernés pour prendre les
mesures nécessaires.
b. Cadre réglementaire
Actuellement, il n’existe pas une réglementation tunisienne qui limite la concentration
des polluants à partir des sources fixes à l’exception de la norme NT106.05 relative aux
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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valeurs limites d’émission des polluants des cimenteries. L’évaluation de la qualité de l’air en
Tunisie se base sur la Norme Tunisienne NT106.04 (1994) intitulée «Protection de
l’environnement – Valeurs limites et valeurs guides pour certains polluants dans l’air
ambiant, en dehors des locaux de travail ». Les seuils de cette norme sont reproduits dans le
tableau suivant.
Tableau III -4 : Valeurs limites et valeurs guides pour certains polluants dans l’air ambiant de
la norme NT 106-04
(1) La concentration du polluant ne doit pas dépasser la valeur limite pendant les périodes définies, de façon à protéger la
santé humaine et 1'environnement.
(2) Les Valeurs Guides sont utiles pour la protection à long terme de la santé et de l'environnement et comme points de
référence pour l'établissement de régimes spécifiques dans certaines zones.
Polluant
Durée moyenne normale Période de dépassement
acceptée
Valeur limite(1) Valeur guide(2)
ppm μg/m3 ppm μg/m3
CO
8 heures 2 tous les 30 jours 9
10.000
9
10.000
1 heure 2 tous les 30 jours 35
40.000
26
30.000
NO2
Moyenne annuelle Aucune 0,106
200
0,080
150
1 heure 1 tous les 30 jours 0,350
660
0,212
400
O3 1 heure 2 tous les 30 jours 0,12 235 0,077-0,102 150-200
PM10
Moyenne annuelle Aucune - 80 - 40-60
24 heures
1 tous les 12 mois
-
260
-
120
SO2
Moyenne annuelle Aucune
0,030
80
0,019
50
24 heures
1 tous les 12 mois
0,12
365
0,041
125
3 heures
1 tous les 12 mois
0,50
1300
Aucune
Aucune
Pb
Moyenne annuelle
Aucune
-
2
-
0,5-1,0
H2S
1 heure
1 tous les 12 mois
0,14
200
Aucune
Aucune
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 62
c. Résultats du suivi de la qualité de l’air
Les résultats du suivi réalisé par le réseau actuel de l’ANPE montrent que pour la
station de Sfax ville, il n’y a pas de problèmes de dépassements à signaler pour tous les
paramètres analysés.
Par contre, pour la station de Sfax Sud (GCT), des dépassements de la norme
tunisienne sont parfois enregistrés, notamment pour le dioxyde de soufre (SO2). Ce gaz résulte
essentiellement de la combustion de matières fossiles contenant du soufre (charbon, fuel,
gazole, etc.) et des procédés industriels. Les principales sources d’émission de SO2 dans la
région de Sfax Sud sont l’usine GCT de Sfax, la décharge municipale, les unités industrielles
et la circulation routière.
A titre d’information, la qualité de l’air enregistrée par la station de Sfax sud (GCT)
pour les mois de juin et juillet 2006 est présenté dans le tableau suivant :
Tableau III - 5 : Comparaison des valeurs mesurées par la station Sfax CGT en juin et juillet
2006 à la NT 106-04
Polluant
Durée moyenne normale Valeur limite
NT106.04
Valeur limite
OMS Juin 2006 Juillet 2006
NO2 Moyenne annuelle 200 -- -- --
1 heure 660 200 66 66
O3 1 heure 235 150 - 200 282 (10) 218 (2)
PM10 Moyenne annuelle 80 -- -- --
24 heures 250 -- 235 128
SO2
Moyenne annuelle 80 -- -- --
24 heures 365 -- 1591 (3) 280
3 heures 1300 -- 4301 (8) 1418 (1)
1 heure -- 350 6843 2646
μg/m3 unité des valeurs
( ) nombre de dépassements durant tout le mois
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 63
Ce tableau montre à titre comparatif pour les deux mois d’été par rapport aux valeurs
limites de la norme tunisienne NT106.04 et les valeurs limites recommandées par l’OMS qu’il
y a des dépassements principalement en SO2 et en un degré moindre en O3. Il faut noter que
les facteurs météorologiques (haute température et basse humidité relative) ont une incidence
prédominante sur l’état de la qualité de l’air dans la ville de Sfax.
L’usine GCT à Sfax émet d’autres gaz qui dépassent les normes tels que le fluor et les
mercaptans, ces paramètres ne sont pas repris dans la norme et par conséquent ne sont pas
suivis par l’ANPE.
La nouvelle norme relative à la qualité des émanations aux sources fixes attendue pour
les prochains mois, permettra d’identifier les dépassements soupçonnés pour l’usine de la
‘SIAPE’ et de les séparer des autres émanations actuellement mesurées par la station fixe de
Sfax Sud.
II-2-2. Le transport et le trafic
Faisant suite au paragraphe précédent consacré à la pollution atmosphérique, il est à
préciser que la nature des deux stations de mesure de la qualité de l’air à Sfax sont
respectivement ‘’une station de proximité urbaine et de trafic routier’’, il s’agit de celle de la
place du Maghreb et la deuxième est ‘’une station de proximité industrielle’’ compte tenu de sa
position en face de la zone industrielle Sidi Salem et principalement la SIAPE et la décharge
publique.
Nous poursuivons par ailleurs les données sur la pollution atmosphérique avec celles
liées au transport et au trafic routier sachant que ce secteur est un vecteur de pollution
atmosphérique diurne identifié par la station de la place du Maghreb.
Actuellement, le réseau routier de la zone d’étude est matérialisé par un réseau primaire
souvent encombré, il s’agit de la route GP1 (route de Gabès) et de la ramification la reliant à la
zone portuaire y compris la foire, les zones industrielles Madagascar et Sidi Salem. Cette zone
comporte aussi le centre de visite technique des véhicules, le siège de la garde nationale, la
COTUSAL, la gare routière, la décharge de déchets inertes et bien d’autres destinations
hautement sollicitées. La zone d’étude est tout simplement en grande partie en sursaturation en
matière de trafic routier notamment pendant les heures de pointe.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 64
Ainsi, tel que mentionné dans le chapitre II, pour faire face à un trafic dense et polluant,
le Transport en Commun en Site Propre (TCSP) par voie ferrée est une option inévitable pour
préserver l’environnement et développer un nouveau mode de vie jusqu’à présent
méconnaissable par le citoyen sfaxien.
Une ligne sud passe par notre zone d’étude, il s’agit de la ligne Soukra – Thyna, appelée
aussi ligne Thyna. Cette ligne engendrera une meilleure mobilité du transport compte tenu du
soulagement qu’elle va traduire par la baisse du trafic des véhicules partiuliers attendue par une
telle prérogative.
L’étude faite dans le cadre de la Stratégie de Développement et d’Organisation des
Transports dans le Grand Sfax (SDOTGS) n’a fait que confirmer les données précédentes et a
montré les effets bénéfiques du TCSP par voie ferrée mais a précisé que cette prérogative
devrait être accompagnée et même précédé par d’autres mesures d’accompagnement tel le
développement d’un TC routier de haute qualité et à coût relativement réduit pour réduire
l’utilisation des véhicules personnels en guise de préparation au future TCSP par voie ferrée.
Selon cette même étude, la familiarisation avec le TCSP ferroviaire devrait être faite de
manière progressive par l’adoption d’options à moyen termes et long terme.
Figure n° III- 7 : Projets TCSP ferroviaires proposés à moyen et long terme dans le Grand Sfax.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 65
Il va de soit que la pénétrante sud est considérée comme une future artère bénéfique et
participant au soulagement du trafic le long de la zone d’étude d’autant plus qu’elle servira de
liaison entre le port de commerce et la future zone de plateforme logistique projetée au Sud de
Thyna. Elle demeurerait par contre, et surtout en cas de tracé en front de mer, une menace au
parc avifaune de la zone humide et la valorisation de la réserve foncière de la zone agricole.
II-2-3. Les bassins de margine à proximité du dépôt de phosphogypse de la ‘SIAPE’
II-2-3-1. Historique et description
Les margines sont des effluents liquides, très acides et à très forte charge saline et
organique. Elles sont visqueuses, d'une coloration brune à noirâtre, caractérisées par une odeur
peu agréable rappelant les olives en décomposition.
La situation des bassins de margine faisant partie de notre périmètre d’étude est
illustrée sur la figure suivante :
Figure n° III- 8 : Illustration de la situation géographique des bassins des margines
à proximité du dépôt de phosphogypse et actuellement délaissés
Auparavant, les quantités de margine n’étaient pas si importantes qu’elles le sont de
nos jours et on ne se souciait pas de leur devenir, elles étaient rejetées dans les milieux
récepteurs naturels comme les oueds, la mer et les puits perdus ; Certains les épandaient dans
leurs parcelles agricoles en guise d’arrosage et d’engrais liquides. A partir des années 70 on a
commencé à réfléchir sur ce problème et des bassins ont été ensuite créés pour le stockage et
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 66
l’évaporation lente de ces produits. Les premiers bassins ont été donc implantés dans les
environs de la tabia de phosphogypse et de la station dépuration. Cela confirme d’ailleurs la
marginalisation de cette région et sa condamnation à être le ‘’fourre tout’’ du Grand Sfax.
Les bassins à proximité de la station dépuration, proches de la mer, ont été rapidement
remplis et n’ont pas montré de bonne aptitude à l’évaporation ; plus tard, ils ont été intégrés au
site de cette station dans le cadre des travaux de réhabilitation et d’extension réalisés. Les
margines issues de ces bassins n’ont pas été traitées ou transportées.
Les bassin du coté de la tabia de phosphogypse étaient, relativement, plus éloignés de
la mer et ont pu accueillir les quantités des plusieurs saisons à l’exception du bassin mitoyen à
la décharge, c'est-à-dire le plus proche de la mer (et de l’intrusion marine) qui séchait
difficilement.
Ces bassins couvrent la surface mitoyenne à la tabia de phosphogypse estimée à
environ 12,5 ha répartie sur 6 sous bassins répartis comme suit (cf. Figure n° III- --):
Tableau III - 6 : Surfaces des bassins de stockage des margines limitrophes à la ‘tabia’ de
phosphogypse
Bassin Surface (ha) Bassin Surface (ha)
Bassin 1 1,33 Bassin 4 1,82
Bassin 2 1,37 Bassin 5 2,60
Bassin 3 2,63 Bassin 6 2,75
Surface totale (ha) 12.5
II-2-3-2. Evolution de la gestion des margines au Gouvernorat de Sfax
La capacité de stockage des bassins sus mentionnés ne suivait pas la production de
margine de plus en plus grande de saison en saison (résultant de la production grandissante
d’huile d’olive). En 1997, la situation était telle que la région a pensé sérieusement à trouver
une nouvelle échappatoire pour faire face à ce problème. Pour ce faire, une entreprise a été
créée par la contribution des oléiculteurs (SSH : Société des Services des Huileries), la région
lui a cédé un terrain de 50 ha du domaine de l’état de la Délégation d’Agareb pour y installer
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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une décharge de margine, laquelle décharge a fait l’objet d’une étude d’impact sur
l’environnement auprès de l’ANPE et en a profité des encouragements du fonds de dépollution
(FODEP). Les bassins creusés dans le cadre de cette étude ont cumulé une capacité de
stockage de 160.000 m3 et ont été mis en service au cours de la saison oléicole 1998 - 1999.
En 2003, et devant une campagne qui s’annonçait exceptionnelle, la SSH, encouragée
par tous les intervenants régionaux (administration et industriels), a étendu la décharge
d’Agareb sur le même site pour atteindre une capacité de stockage d’environ 280.000 m3 sans,
cette fois, avoir l’aval de l’ANPE. Cette dernière supposait que le terrain ne permettait pas une
telle capacité ; elle en avait raison.
La campagne de la saison 2003 a fait le premier record du 3ème millénaire, et les
bassins de la tabia ‘SIAPE’, abandonnés en 1990, ont été de nouveau utilisés (en détresse)
pour faire face aux quantités supplémentaires des margines qui ont été chiffrées à environ
450.000 m3. Notons par l’occasion que les olives pressées dans les huileries de Sfax
proviennent, en plus de oliveraies du Gouvernorat de Sfax, des autres régions du nord et de
l’ouest du pays et participent à l’abondance des matières résultantes (huiles et sous produits).
Tout comme en 1997, depuis 2004, la région a concentré de nouveau ses efforts pour
trouver une nouvelle solution et créer de nouvelles décharges de margine notamment au nord
de la ville de Sfax, la décharge d’Agareb arrangeant plutôt les oléiculteurs installés dans la
partie centrale et sud du Gouvernorat. Ainsi, au cours de la saison oléicole 2005-2006, une
nouvelle décharge sise sur la route de Gremda Km 40 dans le domaine de l’Etat connu sous le
nom de Bouzouita et ayant fait l’objet d’une étude d’impact sur l’environnement et des autres
formalités administratives, a été créée pour accueillir environ 80.000 m3 de margine.
D’un autre coté, la recherche scientifique et notamment l’institut de l’olivier de Sfax, a
développé un nouveau créneau pour la gestion de la margine, celui de l’épandage par aspersion.
Les résultats ont montré qu’on peut épandre annuellement jusqu’à 100 m3 / ha sans atteinte
notable à la terre ou à la plante. Ces résultats font actuellement l’objet d’un projet d’un texte de
loi prenant en compte notamment les lieux des quantités produites,les zones destinées à leur
stockage provisoire et les pratiques de leur épandage. Notons qu’en Espagne et en Italie ces
pratiques sont utilisées suivant des règlements stricts assurant la durabilité du système (les
autorisations d’ouverture d’huileries n’est délivrée qu’à la présentation d’un plan de gestion de
la margine comprenant la collecte, le transport et parcelles destinées à l’épandage).
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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A titre de comparaison en terme de volume, les bassins de margine mitoyens à le dépôt
de phosphogypse, attendraient un volume approximatif de 100.000 m3 de margine
emmagasinée (répartie entre margine asséchée : bassins 1, 2 et 3 ; et margine encore liquide ou
boueuse dans les trois autres bassins). Ce volume étant estimé sur la base d’une profondeur
moyenne des bassins de 1,5 m.
Figure n° III- 9 : Caractéristiques géométriques des bassins des margines.
Figure n° III-10 : Vue sur les bassins de séchage des margines.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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II-2-4. Les décharges
En ce qui concerne la gestion des déchets solides, le Ministère de l’Environnement et du
Développement Durable s’est doté, en 2005, d’une agence consacrée à la gestion des déchets
notamment solides nommée ANGed (Agence Nationale de Gestion des Déchets).
Bien avant, la création de cette agence, le Programme National de Gestion des Déchets
Solides (PRONAGDES) initié en 1993 au sein de l’ONAS et bien structuré en 1996 au sein de
l’ANPE, parallèlement à la promulgation de la loi cadre 96-41 du 10 juin 1996 relative aux
déchets et au contrôle de leur gestion et de leur élimination, a commencé à mettre les premières
assises pour une nouvelle ère de gestion des déchets solides, urbains, entre autres, par la mise
en place d’une décharge contrôlée, au moins, par gouvernorat.
4 décharges contrôlées ont déjà vu le jour pour le bassin de la Medjerdah, ensuite celle
de Tunis et au début de l’année 2007, 9 nouvelles décharges seront inaugurées dont celle du
Gouvernorat de Sfax. Celle-ci sera accompagnée de 7 centres de transfert des déchets dont un
situé dans notre zone d’étude et plus précisément au niveau de l’entrée de l’actuelle ‘’décharge
de Sfax’’ sise dans le périmètre communal de Thyna.
Dans le même périmètre de notre étude, une autre décharge des déchets inertes est
installée depuis plusieurs années à proximité du port de pêche.
Quelques autres décharges ou plutôt dépotoirs sauvages émergent de temps à autres
surtout au niveau des zones peut empruntées tel que l’Oued El Maou, les environs de la zone de
petits métiers de la route de Gabès Km 4, les alentours des unités industrielles surtout du coté
de la côtes et du parc archéologique de Thyna. Les déchets qui y sont déposés sont souvent des
déchets de pneumatiques, des déchets encombrants tels que les fut et les ferrailles et enfin les
déchets divers sous forme de plastique, bois, métaux, etc. …
II-2-4-1. La décharge de Thyna
II-2-4-1-1. Description générale
L’actuelle décharge du Grand Sfax se trouve à 6 km du centre de la ville, elle est
délimitée au Nord par le grand terril de phosphogypse de l’ex SIAPE, à l’Est par les salines, au
Sud par la station d’épuration et à l’Ouest par les bassins de séchage des margines. On y accède
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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par la route de Gabès, puis par une route goudronnée d’environ 1.5 km de long. La figure III-11
illustre l’emplacement de cette décharge :
Figure n° III - 11 : Emplacement de la décharge de Thyna.
La surface du terrain exploité pour la décharge de Thyna est de 20 ha. Le dépôt des
ordures ménagères pouvant atteindre une hauteur de 12 m par endroit, occupe 9 ha. Le volume
des déchets solides qui s’y trouvent est évalué à un million de m3. Ces déchets sont
principalement des ordures ménagères du Grand Sfax, des déchets artisanaux et industriels
assimilés, une part importante de déchets hospitaliers non traités ni conditionnés, les boues et
les produits de dégrillage de la station d’épuration voisine. On peut remarquer aussi la présence
d’autres déchets polluants tels que les récipients ayant contenue des hydrocarbures ou des
solvants, des piles, des pneus, etc. …
La décharge repose sur les sédiments argilo limoneux d’une sebkha (ancienne lagune
côtière). Les travaux d’endiguement de l’oued mettent la zone à l’abri des inondations.
L’impact direct senti principalement par les riverains et parfois dans le centre ville, est
relatif au dégagement de la fumée (Figure n° III - 13) et des odeurs de la combustion
incontrôlée et quasi permanente des déchets dans plusieurs endroits et la combustion à basse
température des produits plastifiés qui dégagent des composés chlorés fortement nocifs. Nous
notons que l’incinération à l’air libre des déchets se fait spontanément du fait de la
biodégradation des composés organique dégageant le méthane (CH4). Ce gaz, très présent dans
les décharges urbaines, est d’une part facilement inflammable et, d’autre part, produit
instantanément tant que les déchets existent et tant que leur biodégradation s’effectue.
En second lieu, on peut citer l’atteinte aux eaux de surface. Les lixiviats produits par la
décharge parviennent par ruissellement sur le glacis frontal ou par écoulement le long du fossé
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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longeant le chemin d’accès à la STEP à un petit canal délimitant les salines et aboutissant à la
mer. Ces lixiviats paraissent au vu de l’état de la végétation présente le long du fossé
susmentionné.
Figure n° III - 12 : Caractéristiques géométriques de la décharge publique
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Figure n° III - 13 : Dégagement des fumées de la décharge publique.
La pollution des eaux souterraines engendrée par la décharge est peu connue. On sait en
revanche que dans la ville de Sfax la nappe phréatique est largement polluée et que, en
particulier dans les environs de l’usine de la SIAPE, cette nappe est d’une part naturellement
salée et d’autre part fortement séléniteuse (dissolution du phosphogypse). En ce qui concerne la
nappe profonde aucune atteinte n’est possible en raison de la contre pression artésienne.
II-2-4-1-2. Les dioxines
Les polychlorodibenzo-p-dioxines et les polychlorodibenzofuranes, généralement
connus sous les noms de dioxines et de furanes, sont toxiques, persistants, biocumulatifs, et
d'origine principalement anthropique. À cause de leur extraordinaire persistance dans
l'environnement et de leur capacité à s'accumuler dans les tissus biologiques. Au Canada, les
dioxines et les furanes ont été désignés « substances de la Voie 1 » devant être virtuellement
éliminées aux termes de la Politique de gestion des substances toxiques.
Du fait de la forme particulaire prédominante des dioxines, les retombées
atmosphériques des substances contaminent de façon privilégiée les sols et les végétaux plutôt
que l’air. Les dioxines sont retrouvées généralement à 95% dans les 10 premiers centimètres de
profondeur des sols cultivés ou pâturés. Les dioxines se déposent également à la surface des
feuilles des végétaux, contaminant alors les animaux herbivores
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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En Europe, depuis plusieurs années, les émissions atmosphériques de dioxines
diminuent, du fait des réglementations plus contraignantes. Afin de quantifier cette évolution,
par rapport notamment à l’objectif de réduction de 90% fixé pour 2005, une collecte de
données d’émission a été faite dans 15 pays d’Europe, obtenues en grande partie par des
laboratoires certifiés. Toutefois, de nombreuses extrapolations et approximations ont du être
effectuées. Au niveau européen, les émissions des UIOM (Unités d’Incinération des Ordures
Ménagères) ont été réduites de 90% entre 1985 et 2000, passant de 4 000 à 200 gI-TEQ/an.
Celles de la sidérurgie ont nettement moins diminué (de 1 400 à 400 gI-TEQ/an).
L’incinération des déchets industriels produit des émissions quasi nulles. L’incinération des
déchets hospitaliers a nettement diminué, du fait de la réduction des incinérateurs, mais peut
constituer localement une pollution importante. Enfin, la part des foyers domestiques (bois,
charbon...) est de plus en plus importante. Même avec beaucoup d’approximations, cet article
montre que, à coté des UIOM dont les émissions ont beaucoup diminué depuis 20 ans, la
pollution diffuse mériterait encore d’être réduite.
En Tunisie, nous ne disposons pas d’UIOM mais nos déchets urbains brûlent en continu
à l’air libre comme le cas de la décharge de Sfax. Aucune publication n’existe sur la décharge
de Sfax en ce qui concerne la présence de dioxine et leurs valeurs limites. Nous ne pouvons
affirmer leur absence mais sont certainement présentent dans les entourages de la décharge qui
est par endroit exploité en agriculture à usage plutôt personnel.
Une étude approfondie de cette substance devrait être réalisée afin de mesurer le danger
qu’elle représente et d’en proposer les mesures d’atténuation possible.
D’un autre coté, nous signalons que la prochaine aire dans la gestion des ordures
ménagères par le biais de l’ANGed et les municipalités concernées, promet une baisse des
dioxines compte tenu de l’enfouissement prévu dans les futures décharges contrôlées dont celle
du Gouvernorat de Sfax qui rentrera en exploitation au courant de l’année 2007. En effet,
l’enfouissement préconisé se fera quotidiennement (système de mille feuille : ordures
recouvertes par des remblais inertes) avec évacuation privilégiée des lixiviats d’un coté et des
gaz de méthane d’un autre coté.
II-2-4-1-3. Le nouveau système de gestion des OM en Tunisie – Cas de Sfax
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable et ses Agences et
Office de sous tutelle ont travaillé depuis 1993 sur la gestion des déchets solides. En effet, en
1993 est lancé le PRONAGDES (Programme National des Gestion des Déchets Solides) au
sein de l’ONAS pour améliorer le domaine de la gestion des déchets solides ; lequel
programme a été transféré en 1996 à l’ANPE où il a connu une meilleure réussite par la
création du Département Déchets Solides (DDS) qui a pu développer des sous programmes de
gestion des filières (Ordures ménagères, huiles usagées, plastiques, batteries, pneus, …).
Au courant du 10ème
plan, il y eu la fermeture de la décharge de Henchir El Yahoudia
dans la banlieue sud de Tunis et l’ouverture de la décharge contrôlée de Jebel Chékir pour le
Grand Tunis. Aussi, 4 décharges contrôlées pour les 4 villes de la vallée de la Médjerdah ont
été créées.
D’un autre coté, 9 nouvelles décharges contrôlées ont été programmées pour les
gouvernorats de Bizerte, Kairouan, Sousse, Monastir, Mahdia, Sfax, Gabès et Médenine (une
pour la ville de Médenine et une pour l’île de Jerba).
Le 22 août 2005, l’ANGed a été lancée avec comme ossature le DDS de l’ANPE.
L’ANGed a pris, par ailleurs, la relève pour la gestion des déchets et actuellement, les 9
décharges sus mentionnées sont achevées, leur entrée en exploitation est attendue de manière
progressive pour le courant de l’année 2007.
En effet, la décharge du Gouvernorat de Sfax, sise dans la délégation d’Agareb (localité
dite Gonna), concerne les 7 communes du Grand Sfax ainsi que celles de Hencha, Jebéniana,
Maharès et Menzel Chaker. Cette décharge sera accompagnée de 7 centres de transfert pour
rapprocher la décharge des communes en question. Le montant de cette option s’élève à
environ 9 millions de dinars.
Le principe de gestion est le suivant :
les municipalités collectent les OM et les transportent, à leur charge, aux centres de
transfert à l’exception de la commune d’Agareb sise à proximité d la décharge. Les
municipalités paieront 20 % du prix de revient de la gestion des OM, le reste est
supporté par l’ANGed à travers les programmes de gestion des filières (le prix de
gestion d’une tonne de déchets est estimé actuellement à environ 20 DT),
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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les déchets réceptionnés dans les centres de transfert sont pesés sur des ponts bascules et
ensuite sont transvasés dans des bennes de 30 m3 sans entreposage par terre. Dans les
centres, des systèmes de récupération des lixivias sont prévus. Les ordures ne peuvent
dépasser 24 heures d’entreprosage,
les déchets sont ensuite transportés à la charge du système (ANGed – promoteur privé)
vers la décharge contrôlée où ils seront enfouis et recouverts de produits de remblai le
jour même,
enfin, la décharge est équipée d’un réseau de collecte des lixivias et d’un autre pour
l’évacuation des gaz de méthane dans l’atmosphère. Les lixiviats seront traités avec
ceux des CT dans une station prévue à cet effet et mise en place par l’exploitant au
niveau de la décharge. Les eaux épurées serviront à l’arrosage des espaces verts et à
l’humidification des déchets pour en améliorer la biodégradation.
Le centre de transfert qui concerne notre zone d’étude se trouve à l’entrée de l’actuelle
décharge sise sur la route de Gabès Km 5 – Zone Industrielle Sidi Salem. Ce choix a été guidé
par sa proximité à la commune de Thyna et les 4 arrondissements de Sfax nommés Médina,
Merkez Chaker, Rbat et Cité Habib. Rappelons que ce centre était programmé sous forme de
deux centres mais faute de disponibilité de terrains, il a été scindé en un seul ‘’méga centre’’.
Le choix de ce centre a fait couler beaucoup d’encre et a réuni les intervenants régionaux pour
plus de 10 fois au bureau du Secrétaire Général du Gouvernorat ; en effet, le centre est installé
dans la commune de Thyna et concerne 4 arrondissement de la commune de Sfax de la tailles
ou plus de celle de Thyna ; d’un autre coté, les camions de la commune de Sfax traverseront
l’espace communal de Thyna pour déposer leur ordures !
II-2-4-1-4. Travaux de réhabilitation de l’actuelle décharge de Thyna
L’ANGed prévoit la réhabilitation des décharges (principales et secondaires) présentes
dans les 8 gouvernorats concernés par le projet de mise en place des décharges contrôlées ;
environ 10 millions de dinars ont été réservés à ces interventions. Cependant, pour la décharge
de Thyna, et compte tenu que le montant pour sa réhabilitation y a été estimé à environ 3
millions de dinars, ses travaux feront l’objet d’un investissement séparé.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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En effet, cette étude a abouti aux constations et résultats suivants :
a. Caractéristiques techniques de la décharge de Thyna
Tout en tenant compte des paragraphes précédents, l’étude rappelle que la commune de
Sfax dispose d’un seul dépotoir sauvage (Thyna) qu’elle exploite en commun avec les
communes de Sakiet Ezzit, Sakiet Eddaier, Gremda, Chihia et Thyna depuis 1965.
Le site de décharge correspond à une zone d’exutoire exoréique à la fois du système
hydrogéologique qu’hydrologique. La géologie du site montre qu’on a affaire à des dépôts
détritiques du Quaternaire récents et des dépôts fins de l’Actuel. Ce site, constitue de par sa
grandeur un centre de décharge communale très important, relativement très vaste et constitue
une zone de vulnérabilité certaine à l’ensemble de l’écosystème environnant.
b. Impacts sur l’Environnement
Les lixiviats de la décharge se mélangent avec les lixiviats des dépôts de phosphogypse
et les fuites provenant des bassins de margine et rejets liquides industriels pour former un
dangereux cocktail qui circule dans un fossé le long de la digue de séparation mer/terre pour se
déverser plus loin dans la mer. La décharge contribuent donc à la pollution des eaux de la mer
et présente ainsi un impact négatif pénalisant pour le milieu marin.
Par ailleurs, les fumées d’incinération des déchets sont en abondance sur le site ce qui
présente un impact nocif sur la santé des personnes fréquentant la décharge et sur les habitants
étant donné que la direction du vent dominant et vers le centre ville.
c. Recommandations
Malgré l’existence de multiples sources de pollution dans la zone en question, il est
certain que toute mesure d’atténuation des impacts négatifs améliorera la situation actuelle,
entre autres l’atteinte au milieu marin. Cependant, l’étude estime que la réhabilitation de la
décharge de Thyna, au sens propre du terme (gestion des lixiviats, captage des gaz, re-
végétalisation, etc.) n’est pas justifiable vu l’existence d’autres sources de pollution plus sévère
à proximité.
Par conséquent, suite à la fermeture de la décharge au courant de l’année 2007, il est
recommandé de procéder à la couverture de la totalité de la décharge avec une couche de terre
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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et de prévoir en aval de la décharge, entre la digue de séparation et le pied de talus des déchets,
un bassin de récupération des lixiviats. Ce bassin doit être étanche et équipé de moyens de
pompage pour la vidange et la possibilité de re-circulation.
Le tableau ci-après récapitule les principales actions recommandées pour la
réhabilitation de la décharge de Thyna :
Tableau III-7 : principales actions pour la réhabilitation de la décharge de Thyna
II-2-4-2. La décharge de déchets inertes de la route du port de pêche
Cette décharge est située du côté sud du port de pêche comme le montre la Figure n° III
- 14. Ce dépotoir couvre une surface de 10 ha environ. La zone déjà remblayée couvre environ
Composante Description
Fermeture et sécurisation Réalisation d’une clôture grillagée.
Terrassement Correction et profilage des talus.
Travaux de terrassement généraux
Couverture finale
Toute la décharge couverte d’une couche de terre compactée de 50 cm d’épaisseur.
Ensuite couverte d’une couche de terre végétale de 30 cm
d’épaisseur ;
Gestion des eaux pluviales
Réalisation de canaux pour la collecte des EP à l’intérieur de la
décharge ;
Réalisation d’un canal en terre à l’extérieur de la décharge.
Gestion des lixiviats
Réalisation d’un réseau de collecte et de pompage des
lixiviats ;
Fourniture de citernes de stockage.
Gestion des biogaz
Réalisation d’un système de captage de biogaz passif
(dégagement naturel), comprenant 78 puits de dégazage
(conduite en PEHD Ǿ 160 mm perforée) à raison de 5 puits
par ha sur une profondeur allant jusqu’à 5 m dans les déchets.
Aménagements paysager Réalisation d’un couvert végétal simple.
Suivi environnemental Réalisation de 3 sondages et installation de piézomètres
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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8 ha. Le volume de remblai déposé dépasse actuellement les 500000 m3. Les déchets autorisés
à être enfouis dans le dépotoir sont seulement les déchets inertes soit les matériaux de
construction, gravats, déchets de constructions, déblais provenant des fouilles de fondations et
des déchets de jardins. Compte tenu de leur nature, ces déchets ne sont pas considérés comme
source de nuisance pour l’environnement. Néanmoins, le contrôle de la nature des déchets
autorisés n’est pas toujours assuré. Pour certaines campagnes de propreté des rues, des lits
d’oueds et des décharges sauvages, les déchets divers sont parfois acheminés en grandes
quantités vers cette décharge. Mis à part la qualité des remblais déversés, ces déchets peuvent
apporter des atteintes au milieu côtier.
Figure n° III - 14 : Emplacement de la décharge prés du port de pêche
(photo aérienne – OTC, mission 1997)
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Nous notons que les déchets déposés dans cette décharge proviennent de l’ensemble
du Grand Sfax et pas uniquement de la commune de Sfax. Nous notons aussi que les autres
municipalités ont été invitées à maintes reprises par les autorités régionales à se doter chacune
d’une décharge au moins pour les déchets inertes pour faire face à ce fléau et éviter la
prolifération des dépotoirs sauvages de ce type de déchets d’une part et alléger l’impact sur la
décharge de le route du port de pêche d’autre part.
Cette décharge pose actuellement plusieurs problèmes que l’on peut énumérer
comme suit :
Un
premier problème lié aux quantités phénoménales de déchets qui y ont été enfouis. En
effet, les déchets déposés, au fur et à mesure, en forme d’un monticule sur un territoire
relativement figé, ont une hauteur de plus de 4 m dépassant le niveau du mur de clôture
de la décharge et sont tout à fait visibles de l’extérieur. Cette situation nécessite par
ailleurs une intervention rapide de la municipalité de Sfax avec la participation des 6
autres communes environnantes.
Le deuxième problème revient à la qualité des déchets accédant à la décharge qui ne
sont pas tout le temps des déchets inertes car parfois des déchets industriels divers,
pouvant être même classés dangereux, parviennent, à la décharge, dissimulés avec
d’autres déchets inertes. C’est en fouillant dans les tas des déchets que l’on trouve des
matières industrielles tel que les rejets liquides des savonneries ou encore des unités de
traitement des produits de la mer ou d’hydrocarbure. L’intrusion de ce type de déchets
non inertes génère ainsi de mauvaises odeurs et la prolifération des insectes rendant, de
temps en temps, difficile le travail des gardiens installés au niveau de la porte du port de
pêche et ce suivant leur propre témoignage auprès des services de l’ANPE.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Le troisième problème laisse croire que l’extension de la décharge se fait au détriment
de la côte qui recule de plus en plus vers la mer. En fait, la zone de remblaiement est
intégrée dans le plan d’aménagement urbain de la commune de Sfax en tant que zone
portuaire (Zp) et ce conformément à la Figure n° III - 15 (voir ‘A’) ci après. Le
problème réel de ce remblaiement anarchique réside essentiellement dans les déchets
utilisés mais aussi dans l’absence d’une gestion rationnelle de la décharge et le balisage
des zones à gagner définitivement sur la mer.
Figure n° III - 15 : Empreintes sur le plan d’aménagement de la ville de Sfax
Il est à préciser que le SDA (Cf. Figure n° III - 2) prévoit que cette parcelle sera
réservée pour l’extension du port de pêche. Le PAU le plus récent de Sfax écarte la possibilité
d’extension du port malgré la désignation initiale de la parcelle ‘Zp’ (zone portuaire).
A
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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En plus de cette dernière parcelle, deux autres parcelles à gagner sur le DPM et plus
précisément au détriment des cristallisoirs de la COTUSAL (Cf ; Figure n° III - 18 – zones
‘B’ et ‘C’). Ces parcelles sont prévues aussi par le SDA qui les prolonge du coté sud jusqu’à
l’embouchure de l’oued El Maou.
La parcelle ‘A’ est désignée ‘Zp’ ‘Zone Portuaire et laisse entendre qu’elle est
réservée pour une éventuelle extension du port de pêche, pourtant ce port, et compte tenu qu’il
dispose de terrains pas encore exploités du coté de la zone industrielle Madagascar, ne
nécessiterait pas une si importante surface pour une éventuelle extension.
D’un autre coté, nous noterons que cette surface ‘A’ est prévue à être gagnée
conjointement avec les deux autres parcelles ‘B’ et ‘C’ faisant, actuellement, partie intégrante
des cristallisoirs des Salines. Ce futur grand molle pourrait être aménagé de sorte à mieux
servir la zone environnante et constituer le noyau principal à partir et autour duquel naîtra et
se développera la zone côtière de Sfax Sud
II-2-5. Les activités industrielles
Le littoral Sud du Grand Sfax comporte 4 zones industrielles structurées à savoir :
la Zone Industrielle de Madagascar,
la Zone Industrielle du port de pêche,
la Zone Industrielle de Sidi Salem,
la Zone Industrielle de Thyna.
Plusieurs unités industrielles sont implantées dans le tissu urbain de la zone d’étude et
plus particulièrement dans la commune de Thyna et constituent ce que certains appellent Zone
Industrielle Route de Gabès alors que d’autres se réfèrent à la zone industrielle Oued El maou
dans les environs de l’usine ‘SIAPE’.
La répartition géographique de l’ensemble de ces zones industrielles est montrée sur la
carte suivante.
Les industries des matériaux de construction, des industries mécaniques et
métallurgiques restent modestes à Sfax. On trouve surtout les petits ateliers de fonderies, des
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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usines de constructions métalliques, des ateliers de mécanique générale et quelques chantiers de
construction navale.
Les industries légères de transformation sont présentes aussi : le cuir et la chaussure, le
caoutchouc, les textiles et la confection, le bois et le meuble, les articles en plastiques et en
mousse, les papiers, l’imprimerie et l’édition, les industries chimiques (peinture, colle,
cosmétique, pharmaceutique….).
Tableau n° III -8 : Les superficies des zones industrielles du littoral sud de Sfax
Zone Industrielle Superficie (ha)
Zone industrielle de Madagascar 102
Zone industrielle du port de pêche 17
Zone industrielle de Sidi Salem 149
Zone industrielle de de Thyna 42
Figure n° III - 16 : Les zones industrielles de la zone d’étude (J. Bouzid 2006)
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II-2-5-1. La zone industrielle du port de pêche
Cette zone, située au port de pêche de Sfax, occupe une superficie de 17 ha répartie sur
deux parties couvrant respectivement 11,5 ha (zone de services et de traitement des produits de
la mer) et 5,5 ha (zone ‘activités du chantier naval). Elle présente les limites matérialisées sur la
photo aérienne de Sfax :
Figure n° III - 17 : A – Zones d’activité de chantier naval
B – Zone de services (administratif et commercial) et de traitement des produits de la mer
Cette zone, regroupe 107 unités d’activités diverses liées à la transformation et la
conservation de poissons et des produits de la mer, entreposage frigorifique et non frigorifique,
mécanique générale, commerce et autres.
Le port de pêche constitue la continuité géographique du port de commerce puisqu’il
est séparé de celui-ci par une petite côte de quelques centaines de mètres faisant partie de la
zone industrielle Madagascar (Figure n° III - 18). Le nouveau port de pêche de Sfax se place
le plus grand port de pêche de la Tunisie et probablement de l’Afrique.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Figure n° III – 18 : Vue à partir du port de pêche (zone A) vers la Zone Industrielle
Madagascar au fond (en bleu unité SOCOMENINE)
Le port de pêche, représentant pour cette étude la limite nord de la région étudiée,
constitue l’une des composantes les plus dynamiques compte tenu de l’abondance du trafic
maritime et des activités annexes qu’il englobe.
Ce port est par ailleurs une fierté pour la ville de Sfax et la Tunisie grâce à ses effets
bénéfiques qu’il ne cesse de multiplier et de les améliorer aussi bien en matière de richesses
halieutiques qu’en matière de services de toutes sortes qu’il met à la disposition des chalutiers.
En effet, le ‘’nouveau port de pêche’’ (créé en 1981), tel qu’il est encore appelé par
les sfaxiens, draine des richesses halieutiques toujours grandissantes et pêchées au large des
côtes tunisiennes et non pas uniquement le long de la côte de Sfax. Ceci en constitue un atout
très important et à préserver car la ville de Sfax, tout comme pour l’huile d’olive, a été
toujours connue une importante plate forme en matière de diversité et de qualité halieutique.
Ce port a dépassé les limites de la pêche classique puisqu’il a développé une activité annexe
capitale pour garantir la durabilité de la flotte et de ses matelots. Ces activités sont
grossièrement de deux sortes :
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 85
Le traitement des produits de la mer (nettoyage, cuisson, conservation,
congélation, production de glace, etc. …) et,
la construction navale y compris l’entretien des chalutiers, barques à moteurs et
tous les équipements du domaine (Figure n° III - 19).
Figure n° III - 19 : zone d’activité de chantier naval : construction et entretien -‘zone A’ du
port
Ce port est en quelques sortes une petite ville autonome destinée à la mer et vivant
directement et indirectement de ses richesses halieutiques.
Ce port renferme aussi le marché de gros des poissons et d’autres entreprises de
service comme les banques et certains commerces, cafés et restaurants. Il va de soit qu’il
englobe aussi les autorités portuaires comme l’APIP, la marine marchande, la garde nationale
maritime, la douane, et deux stations services ainsi que les citernes de carburants y afférentes.
Doté de toutes ces infrastructures, ce port engendre par ailleurs plusieurs sources de
nuisances dont notamment :
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 86
Pollution par les hydrocarbures causée par les chalutiers et barques à moteurs à
plusieurs niveaux :
o Pollution non provoquée lors de la mise en marche ordinaire des moteurs
(navigation ordinaire),
o Vidanges illicite des moteurs et le rejet des huiles dans l’eau aussi bien
dans l’enceinte portuaire que lors de la prise du large surtout la nuit,
Pollution par les hydrocarbures causée par les garages d’entretien sur les quais et
delà vers la mer (Figure n° III - 20 – I),
Déchets solides issus des entreprises de construction et d’entretien naval
accumulé sur les rives des quais et accumulés progressivement dans les darses
(Figure n° III - 20- II),
Déchets solides, rejets liquides et pollution olfactive causés par les usines de
traitement des produits de la mer. Les rejets, et parfois les déchets, sont déversés
directement en mer surtout en l’absence d’une station de traitement commune pour
les unités portuaires.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 87
Figure n° III - 20 : I : Rejet liquide illicite pollué d’un atelier d’entretien naval : sortie
positionnée au dos de l’atelier vers le bassin portuaire.
II : Déchets solides divers (bois, plastique, pneus, déchets de démolition …) rejetés sur la rive
de la zone A par les chantiers navals.
Les déchets solides générés par les entreprises de chantier naval sont très importants
et se multiplient de jour en jour ; il n’est plus par ailleurs accepté de les ignorer. Une action de
grande envergure devrait être menée dans les meilleurs délais pour préserver la darse orientale
du port. Autrement, et si l’on continu à se débarrasser des déchets de la sorte, la darse aura
disparue ou au moins perdue ses caractéristiques de navigation dans quelques années. Les
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 88
services de l’APIP devraient par ailleurs multiplier les efforts pour aider et assurer une gestion
rationnelle de ces déchets.
II-2-5- 2. La zone industrielle de Madagascar (ZIM)
La totalité de la zone industrielle de Madagascar aménagée et non aménagée par l’AFI,
couvre une superficie voisinant les 102 ha en exploitation se référant à sa vocation industrielle
conformément au plan d’aménagement urbain de la commune de Sfax. Elle englobe 79 unités
industrielles (industries mécaniques, électriques et constructions navales, menuiserie, textile) y
compris l’école de pêche et l’NSTM. Elle se localise conformément au PAU de Sfax, selon la
Figures n° III-21, entre les deux ports de commerce et de pêche.
Figure n° III - 21 : La partie qui a été aménagée par l’AFI en 1973, couvre 18 hectares
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Les 102 ha sus mentionnés ne sont pas tous exploités et surtout les lots les plus au sud
donnant sur le port de pêche. En effet, ces lots étaient prévus pour assurer l’extention du port de
pêche mais jusqu’à maintenant ils sont livrés à eux mêmes et sont devenus des dépotoirs de
déchets de construction générés par les entreprises industrielles de la zone d’une part et des
lieux d’entreposage de barques ou plutôt d’épaves de barques délaissées par leurs propriétaires.
Figure n° III - 22 : I : Déchets solides (de
démolition principalement) et épaves de barques
et bateaux de diverses tailles entreposés dans la
partie de la ZIM mitoyenne au port de pêche.
II : Etendu des lots et aspect marécageux du fait
de l’aménagement resté provisoire.
I
II
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 90
Figure n° III - 23 : Carte de répartition actuelle des usines de la ZIM (J. Bouzid 2006)
De ce fait, cette zone conserve une certaine particularité, celle de sa mitoyenneté directe
au port de commerce vers le nord, à la mer vers l’est et au port de pêche vers le sud.
En effet, vers le nord il y a le quai du bac de Kerkennah, le quai militaire et ensuite les quais de
la COTUSAL et des pétroliers (Figure n° III - 24). Cette première mitoyenneté a développé
des activités annexes à cet espace tel que les unités de construction métallique (grandes pièces),
les unités d’entretiens des engins et des poids lourds avec tous les impacts qu’ils engendrent
(Figure n° III - 25-I).
Figure n° III - 24 : Quai COTUSAL à gauche et quai pétrolier à droite au fond
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Figure n° III - 25 : I : Unité de construction métallique et stockage anarchique de déchets
divers à majorité métallique
II : Débordement des activités sur la mer témoignant d’une occupation mal contrôlée
Du coté est, vers la mer ouverte certaines entreprises dont l’activité est plutôt liées à
l’espace maritime ont été créées tel que la SOTUTRASM spécialisée dans les travaux sous
marins et ayant un quai privé pour ses embarcations (Figure n° III - 25–II). Deux unités
spécialisées dans le traitement des rejets pétroliers ont choisit cet espace pour évacuer les rejets
liquides traités directement dans la mer compte tenu de la salinité de ces rejets restant assez
élevées même après traitement.
Du coté sud, du coté port de pêche se sont plutôt des entreprises de construction navale
qui s’y sont implantées.
Figure n° III - 26 : Divers déchets sur la Côte Est de la ZIM du coté du port de pêche.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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L’impact négatif imposé par cette zone industrielle est principalement sous forme de
déchet solides et plus particulièrement métallique et en bois générés par les entreprises utilisant
entre autre les plaques et profilés métalliques et les troncs d’arbre (Figure n° III-25 et III-26).
II-2-5- 3. La zone industrielle de Sidi Salem (ZISS)
Cette zone naissait d’une manière spontanée depuis 1963 sans aménagement préalable.
L’implantation s’est faite au début le long de la route nationale n°1 puis elle s’est développée
entre cet axe et la route de Sidi Salem. Elle abrite actuellement 155 unités de différentes tailles
et catégories. Les activités développées dans ce secteur se rapportent aux cuirs, verres,
plastiques, textiles et vêtements, savons et détergents, peintures et vernis, confitures,
mécanique, bois, travaux publics + commerce et service divers.
Figure n° III - 27 : Carte d’occupation du sol de la Zone Industrielle Sidi Salem (J. Bouzid)
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Cette zone couvre une surface de 185 ha. Le périmètre de cette zone est indiqué sur le schéma
suivant :
Figure n° III - 28 : Limites de la zone industrielle Sidi Salem.
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SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Figure n° III - 29 : quelques vues de la ZISS
Extrémité Nord : Le chemin de fer et
le canal d’évacuation des ‘’eaux
pluviales’’ faisant limite est de la ZISS
et la séparant de la COTUSAL à droite
de a photo
Canal dit ’T’ venant se jeter dans le
canal d’évacuation des eaux pluviales.
Le canal T transporte est le lieu de
rejets divers des industriels et de l’abattoir
Le chemin de fer constitue une barrière
artificielle entre deux régions
provoquant une absence de circulation naturelle des eaux pluviales
Au sud de la zone ZISS, l’occupation
du sol change et devient très faible en
faveur d’un aménagement futur mais
parfois sous forme de dépotoirs sauvages de toutes natures.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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II-2-5-4. La zone industrielle de Thyna
Cette zone a été récemment aménagée par l’Agence Foncière Industrielle selon un plan
d’aménagement de détail établi à cette fin. Elle couvre une surface de 29 ha et comporte 122
lots cessibles. Actuellement, environ 15 unités se sont implantées dans la zone ayant des
activités de service et autres liées aux vêtements, cuirs, hydraulique, construction métallique et
autres. La localisation de la zone est illustrée dans la figure suivante :
Figure n° III - 30 : Limites de la zone industrielle de Thyna
Cette zone se situe au Sud de la ville de Sfax et couvre une superficie totale de 110 ha.
La façade de la zone sur la route de Gabes est occupée actuellement par quelques unités
industrielles.
Cette zone est bien équipée et a suscité un investissement assez lourd de la part de l’AFI
à tel point que la valeur du m2 est restée assez élevée comparé aux autres zone industrielles
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 97
existantes. Par ailleurs, et en plus de la conjoncture économique assez difficile par moment, la
valeur foncière a retardé l’envahissement rapide de cette zone.
Il est à préciser que cette zone est destinée aux « projets industriels non polluants » tel
que cité dans le règlement d’urbanisme de la Zone Industrielle de Thyna. Cette restriction, fort
respectée par les services de l’ANPE, au moment de l’évaluation des études d’impact sur
l’environnement, que de ceux de la Municipalité lors de l’autorisation de bâtir des projets
industriels, a elle aussi participé à la faible occupation de la zone. Cela a aussi participé à la
préservation de l’environnement d’une zone relativement fragile et fragilisée par sa
mitoyenneté aux salines et aux richesses avifaunes qu’elle engendre.
Enfin, et compte tenu qu’elle est dotée d’un réseau de collecte des eaux usées urbaines
(réseau ONAS), cette zone est malheureusement convoitée illicitement par les camions vide
fosses transportant des rejets liquides dangereux, dont entre autre la margine, pour s’en
débarrasser au niveau de ce réseau placé à l’abri des agglomérations urbaines et des contrôleurs
concernés.
II-2-5-5. Unités industrielles intégrées dans le tissu urbain
Ces unités, au nombre de 119, se sont développées essentiellement le long de la route de
Gabès et réparties dans le territoire communal de Thyna. Leurs activités sont très variées allant
de la construction métallique, au textile, aux menuiseries, industries chimiques et fabricants
d’articles métalliques et mécaniques.
D’ailleurs, comme le témoigne la Figure n° III-16, ces entités industrielles sont réparties
essentiellement sur toute la longueur de la route de Gabès (GP1) faisant ainsi partie du tissus
urbain lui même.
Ces unités sont par contre mieux entretenues et moins polluantes que si elles étaient
mises à l’écart des agglomérations. Elles sont souvent raccordées sur le réseau ONAS et
contrôlée périodiquement par les services municipaux et environnementaux. Il est à noter que
malgré cette situation assez satisfaisante, plusieurs plaintes sont recensées à cause de leur
mitoyenneté au tissu urbain et les impacts de nuisances sonores qu’elles génèrent.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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II-2-5-6. Analyse des rejets liquides des unités industrielles
La zone côtière Sud du Grand Sfax totalise 468 unités réparties comme suit selon les
zones industrielles et les catégories.
Notre analyse en terme de rejets porte plus particulièrement sur les rejets liquides du
fait que les rejets solides et atmosphériques sont très variés en relation bien entendu avec la
diversité des activités.
Tableau III -9 : Classification des unités réparties selon les zones industrielles
(ONAS Sfax)
Zone industrielle
Superficie
(ha)
Nombre d'unités par
catégorie
Nombre total
d'unités
C3 C2 C1 C0
Madagascar 18 30 4 17 21 72
Port de pêche 29.5 34 5 32 36 107
Sidi Salem 149 69 11 34 41 155
Thyna 42 3 1 8 3 15
Unités dans le tissu urbain - 48 14 32 25 119
Total Zone côtière Sud du
Grand Sfax 238.5 184 35 123 126 468
Parmi ces unités, 233 sont branchées sur le réseau de l’ONAS totalisant un débit
journalier des eaux usées industrielles d’environ 940 m3. La consommation journalière des
eaux provenant de la SONEDE ou d’autres ressources notamment des puits, est de l’ordre de
1000 m3. La répartition par zone des consommations journalières des eaux et des débits
journaliers des eaux usées acheminées vers la station d’épuration Sud est montrée dans le
Tableau III-10.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 99
Tableau III-10 : Consommations et débits des unités branchées à l’ONAS. (Source ONAS
Sfax)
Zone industrielle
Nombre
d'unités
branchées
ONAS
Consommation journalière (m3) Débit
journalier
des eaux
usées (m3) eau SONEDE eau de puits total
Madagascar 50 205.90 15.20 221.10 208.80
Port de pêche 69 153.70 1.00 154.70 87.90
Sidi Salem 60 441.00 7.00 448.00 428.40
Thyna 14 22.00 0.00 22.00 20.50
Unités dans le
tissus urbain
40 187.80 10.40 198.20 195.80
Totaux 233 1010.40 33.60 1044.00 941.40
Il est à noter ici que la Société Industrielle d’Acide Phosphorique et d’Engrais qui fait
partie dans notre étude des unités intégrées dans le tissu urbain, consomme à elle seule un
volume journalier d’eau de 14710 m3 (14400 m
3 eau de puits et 310 m
3 eau vanne) soit 96% du
volume total de la consommation journalière de l’ensemble des unités non branchées à l’ONAS
et le tiers des consommations journalières des eaux vanne de ces unités. Quant aux rejets
liquides, le débit journalier de cette usine s’élève à 12210 m3 suivant ainsi environ les mêmes
proportions.
Le tableau ci-après récapitule la consommation journalière en eau de différentes
ressources et les débits journaliers des effluents rejetés dans le milieu naturel pour les unités
non branchées à l’ONAS des différentes zones industrielles du littoral Sud de Sfax.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 100
Tableau III - 11 : Consommations et débits des unités non branchées à l’ONAS
(Documents ONAS Sfax)
Zone industrielle
Nombre
d'unités
non
branchées
ONAS
Consommation journalière (m3) Débit
journalier
des eaux
usées (m3) Eau SONEDE Eau de puits Total
Madagascar 22 28.80 0.00 28.80 25.80
Port de pêche 38 163.60 16.50 180.10 173.10
Sidi Salem 95 264.60 0.00 264.60 276.40
Thyna 1 2.50 0.00 2.50 2.50
Unités dans le tissus
urbain
79 474.30 14424.10 14898.40 12306.80
Totaux 235 933.80 14440.60 15374.40 12784.60
Ainsi, l’ensemble des unités industrielles consomment un volume total d’eau de
14474m3 par jour et rejettent 13726 m
3 d’effluents selon les indications montées dans le
tableau suivant.
Tableau III - 12 : Consommations et débits des unités implantées dans la zone côtière Sud du
Grand Sfax (Source ONAS Sfax)
Zone industrielle Nombre
d'unités
Consommation journalière (m3) Débit journalier
eaux usées (m3) eau SONEDE eau de puits total
Madagascar 72 234.70 15.20 249.90 234.60
Port de pêche 107 317.30 17.50 334.80 261.00
Sidi Salem 155 705.60 7.00 712.60 704.80
Thyna 15 24.50 0.00 24.50 23.00
Unités dans le tissus
urbain
119 662.10 14434.50 15096.60 12502.60
Totaux 468 1944.20 14474.20 16418.40 13726.00
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 101
II-2-6. La station d’épuration de Sfax Sud
La station d’épuration de Sfax Sud est implantée à proximité du terrain occupé par les
unités de production de la ‘SIAPE’, des bassins de margines et de la décharge publique, telle
que montré sur la figure ci-après :
Figure n° III - 31 : Illustration de l’implantation de la station d’épuration sud de Sfax
Cette station a été mise en service en 1983 pour traiter une charge hydraulique de
24.000 m3/j et une charge polluante de 12.300 kg DBO5/j correspondant à une population de
310.000 habitants. Le procédé de traitement adopté est le lagunage aéré.
Des travaux de réhabilitation et d’extension de la station ont été réalisés récemment
portant ses capacités à :
charge hydraulique = 49.5OO m3/j,
charge polluante = 21.600 kg DBO5/j,
horizon de dimensionnement : 2016,
population : 526.800 habitants.
Décharge publique
Station d’épuration
de Sfax Sud
Vers RN 1
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 102
Les ouvrages dans cette station sont décrits comme suit selon le plan d’implantation ci-
après :
un canal de dégazage,
dégrillage,
poste de prélèvement,
dessablage – déshuilage,
six bassins d’aération,
quatre bassins secondaires,
épaississement des boues,
lits de séchage,
mesure de débits,
les bâtiments.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 103
III- CAS DES ILES DE KERKENNAH
Situés à quelques 20 kilomètres des côtes de Sfax, les îles de Kerkennah ont une
superficie évaluée à 15700 ha. Allongées du Sud-Ouest au Nord-Est sur une longueur de près
de 35 km, l’archipel a une largeur variable atteignant au maximum 11 km.
Figure n° III-32 : Localisation des îles Kerkennah (Source ; Image satellite - Google Earth)
Golfe de
Gabès
Sfax Îles
Kerkennah
Sousse
Tunis
Gharbia
Cherguia
Sidi
Yousef
Rass es
Smoum
El
Gantra
Jorf
Gremdi Founnkhal
Kraten
Le milieu naturel et rural se révèle aussi complexe que le milieu urbain nécessitant la même
cohérence dans les différentes actions qui les concernent. En outre il demeure actuellement
beaucoup plus vulnérable par le seul fait que certains problèmes posés sont encore sans
réponse et que les efforts tendent à améliorer les situations tant au niveau de l’aménagement
qu’au niveau du développement durable.
Il s’agit dans cette partie de l’étude de relever l’état des contraintes qui ressortent de
l’étude complémentaire réalisée dans le cadre de ce projet auxquelles les îles font face. Cet
état des lieux a été enrichi à travers d’autres travaux et études réalisés.
L’atteinte à l’environnement aux îles de Kerkennah touche aussi bien le milieu marin,
que les zones côtières :
Au niveau du milieu marin, les formes de dégradation les plus sérieuses sont liées
à l’érosion marine et à l’extension des Sebkhas. En outre cet écosystème marin est
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 104
menacé par une eutrophisation dont l’indice principal est le développement
d’algues microscopiques et macro algues vertes suivant les cycles saisonniers.
Au niveau des zones côtières, l’écosystème est perturbé par plusieurs actions
engendrées par l’urbanisation, le prélèvement de sable, quelques infrastructures
formant des obstacles ainsi que la multiplication des décharges dans les sebkhas,
III-1. L’état du milieu marin :
Les formes de dégradation les plus sérieuses sont liées à l’érosion marine et à
l’extension des sebkhas par la salinisation des terres les plus basses. Parmi les facteurs
affectant cet écosystème, on note la pression de la pêche exercée par les unités de Kerkennah,
que par celles des ports avoisinants à court terme, et la pollution générée par la ville de Sfax à
long terme .
A moyen terme, la régression des herbiers à posidonies entamée aux alentours du
littoral sfaxien pourrait se prononcer aux hauts fonds de Kerkennah fragilisés par la faiblesse
de la bathymétrie. Cette régression amplifierait le phénomène d’érosion es côtes de l’archipel,
qui sont en certains points très touchées.
Aussi, l’existence de la marée permet l’émergence d’une zone intertidale contenant
une faune diversifiée mais qui est menacée au Nord des îles notamment par un éventuel
déversement d’hydrocarbures, et qui est polluée en certains endroits près des noyaux urbains
par les déchets solides et les eaux usées sans émissaire générant une contamination
microbienne.
III-2. L’état du milieu terrestre :
En milieu terrestre côtier, l’écosystème est perturbé par certaines actions dont :
le prélèvement du sable des plages pour la construction malgré son interdiction et
les efforts de contrôle,
la multiplication des constructions à peu de distance du rivage notamment dans les
côtes à recul prononcé,
le dérèglement du transit sédimentaire par la création d’obstacles interceptant la
dérive littorale (digues, enrochements,..),
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 105
la multiplication des décharges.
III-3. Les décharges d’ordures ménagères :
Quatre principales décharges se trouvent dans la commune de Kerkennah :
La décharge Ouled Ezzedine est exploitée depuis 1994 par les localités : Ouled
Ezzeddine, Sidi Fredj, Bourous, El Hssar et Ouled Gacem. La décharge se situe à
environ 6,3 Km au Nord-Est de la localité de Mellita. Elle est accessible à partir
d’une route de 200 m de longueur via la route MC 204, le terrain de la décharge
qui est situé en bordure d’une sebkha occupe une superficie d’environ 3 ha
appartenant au Domaine de l’Etat.
La décharge Attaya est exploitée depuis 1994 par les localités : Attaya, Jouaber,
Ennajet et Ech Chergui totalisant une population de 4.380 habitants en Hivers. La
décharge est située à 2 Km à l’Ouest de la localité d’El Attaya, à 1,7 Km au Sud-
Est de la localité Ech Chergui, à 3,5 Km au Sud-Est de la localité Jouaber et à 4,3
Km au Sud-Est de la localité Ennajet. Elle est prés de la route Attaya – Jouaber. Le
terrain de la décharge qui est situé sur les bordures d’une sebkha couvre une
superficie d’environ 1,5 ha faisant partie du Domaine de l’Etat.
La décharge Kallabine est exploitée depuis 1984 par les localités : Kalabine,
Erramla, Ouled Bouali et El Abassiya. Cette décharge est située à 1,5 Km environ
au Nord de la localité de Kalabine, à 2,5 Km au Nord-Est de la localité Erramla et
à 2,8 Km au Nord-Ouest de la localité El Abassiya. Elle est accessible à partir
d’une route de 1,5 Km de longueur via la route de Kerkennah MC 204. Le terrain
de la décharge est situé dans une zone de sebkha et couvre une superficie
d’environ 3 ha faisant partie du Domaine de l’Etat.
La décharge Kraten est exploitée depuis 1994 par le village Kraten, dont la
population en hivers est de 1.229 habitants. Cette décharge se trouve à 2,8 Km au
Nord de la localité de Ennajet. Elle est prés de la route menant à la localité Ennajet
et en bordure de la mer. Le terrain de la décharge qui est situé dans une zone de
sebkha couvre une superficie de 1,0 ha faisant partie du Domaine de l’Etat.
Les déchets sont collectés et éliminés quotidiennement dans les décharges avec les
moyens de la commune. Une seule décharge est clôturée avec une clôture légère en grillage,
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 106
les déchets déposés par les camions ou par les tracteurs à remorques sont éparpillés sans
couverture ni compactage. A cause du vent, les déchets légers tels que sacs de plastique et
papiers sont constatés en dehors des décharges.
Le manque de matériaux dans toute la zone fait qu’il n’est pas possible de recouvrir les
déchets. Par conséquent, avec les déchets non couverts, les décharges présentent un impact
négatif sur l’esthétique et le paysage naturel de la zone.
III-4. Les activités pétrolières
Depuis près de trois décennies, l’archipel a connu le démarrage de travaux de
prospection et de forages pétroliers. Ces travaux ont été faits aussi bien en off shore (en mer)
qu’en on shore (à terre). Quelques compagnies ont d’ailleurs installé leurs bases de vie dans
l’île dont notamment la TPS (Thyna Petroluim Services) qui exploite au large de la côte de
Cercina à l’ouest de l’île Gharbi.
Figure n° III-33: Localisation du champ pétrolier de TPS et le pipe se dirigeant vers Sfax
Ces activités, certes bénéfiques pour le pays, ont quand même engendré certains
problèmes qu’on peut énumérer comme suit :
perturbation des activités maritimes et de pêche aussi bien durant les travaux de
prospection que ceux d’exploitation,
perturbation des écosystèmes marins notamment durant les activités de prospection.
Lesquels problèmes ont poussé les pêcheurs à exiger et bénéficier d’indemnités auprès
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 107
des compagnies pétrolières à l’échange des pertes qu’ils ont enregistré lors des très
modestes récoltes causées par le départ des poissons vers des zones plus calmes,
abondances des déchets solides et liquides produits par les bases de vie des
compagnies qui sont souvent très mal gérés et rejetés de manière anarchique aussi bien
en terre qu’en mer,
ces mêmes bases de vie génèrent aussi du bruit causé par leurs engins et générateur de
courant. Ils ont, par ailleurs, gêné les habitants les plus proches et plusieurs plaintes
ont été enregistrées à ce niveau,
actuellement, le champ le plus proche des îles et toujours en activité est celui de
Cercina (Compagnie TPS : Thyna Petroluim Services). Certains puits abandonnés
aussi bien en terre qu’en mer appartenant entre autres à cette compagnie posent les
problèmes suivants :
o à terre, les puits abandonnés restent gardés pendant une certaine période et
après, et malgré la clôture métallique, sont délaissés et deviennent parfois des
décharges sauvages posant par ailleurs problèmes à l’intérieur des zones
habitées ou cultivées,
o en mer, certaines têtes de puits abandonnées émergeant à la surface de la mer
ne sont ni balisées ni éclairées la nuit, ont causé des accidents de navigation,
fort heureusement, jusqu’à présent, sans trop de dégâts.
IV. ATOUTS ET POTENTIALITES
IV-1 CAS DE LA ZONE COTIERE DE SFAX SUD
IV-1-1. Les salines
Dans la région côtière, au sud de la ville de Sfax, entre le nouveau port de pêche et le
site archéologique de Thyna, s'étendent les salines de Sfax gérées et exploitées, depuis 1929,
par l’entreprise COTUSAL (Coopérative Tunisienne des Salines) sur une longueur d’environ
13 Km couvrant une surface de 1500 ha. Depuis près d’un siècle, les salines permettent de
produire près de 400.000 T de sel marin par an. La majeure partie de cette production est
destinée à l’exportation (340.000 tonnes en 1996) soit 83 % du total du sel est exporté. Elles
offrent 200 emplois directs dont 150 permanents, constituant une opportunité économique non
négligeable.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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La présence des salines avec ses cristallisoirs a favorisé une biodiversité attirant une
multitude d’espèces ornithologiques dans la zone humide de Thyna. Cette ligne côtière humide,
abrite par ailleurs une forte population d'oiseaux migrateurs.
Les salines s’imposent ainsi par leur emprise foncière faisant partie de deux communes
adjacentes celle de Sfax (400 ha utilisés comme cristallisoirs) et celle de Thyna (1100 ha de
bacs d’évaporation). Elles constituent certes une source d’opportunités économique et
écologique mais aussi une contrainte imposante du fait d’une part qu’elles forment une barrière
séparant la ville de son littoral et qu’elles bloquent d’autre part le développement urbain des
deux dites communes du côté mer.
La concession des salines auprès du domaine public maritime s’achèvera en 2014 et la
question de sa prolongation reste toujours posée. Même si la réponse est obtenue, et même si
c’est un ‘NON’ et que la COTUSAL mettra fin à ses activités en 2014, quel sera le devenir de
cette zone humide devenue l’une des plus importantes escales destinées aux oiseaux migrateurs
en Méditerranée - Nord Afrique et attirant des touristes ornithologues du monde entier ?
Cette question a par ailleurs suscité d’énormes réflexions tournant autour de la réponse
« OUI, la COTUSAL aura le renouvellement de la concession » MAIS en laissant l’avantage à
la côte maritime de revenir en partie aux citoyens de Sfax et de Thyna. Cette opportunité n’est
possible que si on déloge les cristallisoirs placés actuellement en plein centre ville de Sfax et on
les déplace plus vers le sud et en changeant, si possible, carrément le sens de la circulation de
l’eau. C’est une alternative for délicates voire impossible d’après certains techniciens de la
COTUSAL. Les solutions doivent être creusées d’avantage pour connaître au mieux le destin
des salines et surtout de cette richesse ornithologique d’une part, mais surtout, en ce qui
concerne cette étude, le devenir de la côte sud de Sfax.
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Figure n° III-34 : Carte de localisation des salins de Sfax
Figure n° III-35 : Terrains occupés par la saline (J. Bouzid 2006)
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IV-1-2. Le vieux port de pêche de Sfax
Il s’agit de l’ancien port de pêche de la ville de Sfax dit port de Chott El Kreknah
construit au début du 20ème
siècle. Il est constitué d’un plan d’eau et occupe une surface
d’environ 3 ha répartie sur deux darses. Sa forme géométrique est rectangulaire 170 m x 160 m.
L’état existant de ce port est décrit sur le plan ci-après :
L’activité de ce port de pêche a été transférée en 1982 au nouveau port de pêche qui
venait d’entrer en exploitation. Une dizaine d’années après, plusieurs actions ont été
entreprises :
Le nettoyage et le dragage des bassins d’eau,
Le dégagement des épaves échouées,
La restauration et la réhabilitation des quais avec la construction de la balustrade le long
de ces quais,
L’aménagement des espaces longeant les quais,
Deux ponts mobiles l’un routier et l’autre ferroviaire ont été construits au niveau de
l’ouverture du plan d’eau sur la mer large d’environ 10 m,
Le molle central de ce vieux port reste actuellement inoccupé.
Le port est accessible par la voirie centrale de la ville de Sfax et plus particulièrement
par l’avenue Habib Bourguiba telle que montré sur la figure suivante :
L’espace Chott El Kreknah revient au Domaine Public Maritime. Toutefois, une
concession a été accordée en 1994 par le Ministère de l’Equipement, de l’Habitat à la
municipalité de Sfax pour une durée de 33 ans pour une surface d’environ 6 ha.
Par ailleurs, l’ancien port existant offre une infrastructure pré-établie en plein centre
urbain qui présente des possibilités non négligeables de valorisation.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Figure n° III-36 : Localisation de Chott Et Kereknah
A cet effet un plan d’aménagement de détail a été élaboré s’inscrivant dans le cadre de
la dotation de la ville de Sfax d’un périmètre d’intervention foncière touristique. C’est une
étude d’aménagement d’une zone d’animation touristique et de loisirs autour du plan d’eau de
l’ancien port de pèche : «Chott El Kreknah».
Il s’agit d’une volonté d’inscrire cette opération dans l’optique de réconciliation du
centre ville avec son littoral, et ce, à travers la création d’une marina urbaine, à l’instar de celle
de Marseille, et orienter l’urbanisation des zones limitrophes du côté Ouest selon un
programme d’aménagement.
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Figure n° III-37 : Le PAD de Chott Et Kereknah
Les options d’aménagement de Chott El Kreknah tendent à :
Désenclaver la zone de «Chott El Kreknah» par rapport au reste de la ville, et ce, par
la projection de nouvelles voiries de liaison (pénétrante Sud), et plusieurs voies
internes d’une emprise de 20 m, et en élargissant les voies principales.
Favoriser l’aménagement des espaces de détente, de loisirs, autour de la marina et des
espaces verts dans le reste de la zone.
Assurer le stationnement des véhicules le long des voies, à l’intérieur des îlots, et du
parking à étages projetés à cet effet.
Compléter la desserte par les différents réseaux, (assainissement, électricité, eau
potable, PTT, …. etc.), suivant les besoins de la future zone.
Démolir tous les dépôts, et intégrer le maximum de bâtiments existants.
IV-1-3. Le Parc urbain de Thyna
Le parc urbain de Thyna, s’étendant sur 57 ha rentre dans le cadre du programme de
mise en place des parcs urbains mené par le Ministère de l’Environnement et du
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Développement Durable. Une étude d’aménagement intra-muros du parc a été réalisée portant
sur plusieurs composantes du projet.
La réalisation des travaux se limite à un portail qui ouvre sur la route nationale n°1 et
quelques aménagements d’espaces de jeux pour enfants et des plantations.
Actuellement, la parc est faiblement valorisé et rarement visité par les habitants de
l'agglomération à cause de l'absence d'infrastructures d'accueil et la non exécution des
composantes de l’ensemble du projet.
Il est à noter aussi que dans le cadre du projet national de l’embellissement des entrées
des villes financé et géré par l’Agence Nationale de Protection de l’Environnement, des actions
d’embellissement ont été réservées, depuis 2003, à l’axe reliant Sfax à Thyna d’un coût initial
de 400 MDT. L’axe commençait au rond point de la rocade Km 11, soit à la périphérie sud de
Thyna, pour s’étendre jusqu’au pont de l’entrée de la ville de Sfax devant l’usine dite la
‘SIAPE’.
L’étude faite par un bureau d’étude en concertation avec les deux communes et l’ANPE
a abouti à la matérialisation de 5 tronçons d’intervention comportant des travaux de génie civil
(pavage, luminaire, monuments) et de plantation (arbre et arbuste d’embellissement). Le
tronçon réservé au ‘pont SIAPE’ a été éliminé à la suite du dédoublement du pont en question
et le coût du projet a été diminué à 300 MDT.
Un retard exceptionnel a été enregistré au démarrage de ce projet à la suite de certaines
imprécisions au niveau du dossier d’appel d’offre de la partie génie civil qui suscité la remise
en cause, surtout, du monument en guise de 5 flamands roses dessinant un envol qui sont
destinés à être installés au rond point de la rocade Km 11 de la route de Gabès. Compte tenu
des récentes réunions tenue au sein de la municipalité de Thyna pour de déblocage de la
situation, le démarrage des travaux est attendu pour l’année 2007.
IV-1-4. Le site archéologique de Thyna
Le site archéologique de Thyna apparaît nettement sur la photographie aérienne qui
traduit une surface jonchée de débris de pierres anciennes et de sols anthropiques bien
caractéristiques. Le site se localise dans l’aile sud de Thyna à 11 km du centre ville en prenant
la route nationale n°1.
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Figure n° III-38 : Localisation du site archéologique
D’après les fouilles et les sondages, cet espace couvre une ville romaine ancienne
datant du IVème
siècle avant JC. Seuls des établissements thermaux et quelques maisons ont
été partiellement dégagés. La ville est bâtie sur une dune formée de sable consolidé dominant
la zone intertidale aménagée en salines.
Le périmètre de protection du site couvre une surface de 224 ha dont 83 ha classée
comme zone d’interdiction à la construction pour la sauvegarde du site historique. Les
caractères des différentes zones et leur répartition géographique ainsi que leurs statuts fonciers
sont indiqués dans le schéma et le tableau ci-après.
Parc urbain
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Tableau n° III-13 : Surfaces et natures d’occupation des différentes zones de l’aire de
protection du site archéologique
Numéro Surface (ha) Occupation Propriétaire
1 4.42 Foret, Hmada, construction Scout tunisien
2 1.52 Hmada Domaine de l’Etat
3 0.04 Construction Centre Sanitaire de Dermatologie
4 7.73 Foret et Hmada Domaine de l’Etat
5 4.33 Foret Domaine de l’Etat : Parc de Thyna
6 4.17 Terrain inculte Propriété privée
7 0.70 Terrain inculte Propriété privée
8 1.18 Terrain inculte Propriété privée
9 2.64 Terrain inculte Propriété privée
10 2.38 Terrain inculte Propriété privée
11 2.13 Terrain inculte Propriété privée
12 4.56 Terrain cultivé et inculte Propriété privée
13 23.12 Terrain cultivé et constructions Propriété privée
14 140.00 Ruines Domaine de l’Etat
15 22.60 Hmada Domaine de l’Etat
Total 224
IV-1-5. La zone humide de Thyna
La zone humide de Thyna, se caractérise par la stabilité du niveau de l'eau en cours
d'année, conséquente à l'activité de production de sel par la COTUSAL qui utilise de vastes
marais salants protégés de l'invasion de la mer par des talus. La constance du niveau de l'eau est
très importante pour les espèces ornithologiques liées à l'eau pour leur nutrition ou leur
reproduction, notamment pour les limicoles et autres oiseaux d'eau.
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Figure n° III-39 : Zone humide de Thyna
Le site de Thyna abrite une importante population avifaune très variée tant hivernante
que nicheuse. Les espèces les plus nombreuses concernent les limicoles parmi lesquels le
flamant rose qui attire l'attention par sa nombreuse colonie à Thyna. C’est l’une des espèces les
plus belles et les plus prestigieuse du monde.
Malgré l’éloignement de la zone humide du centre urbain de Thyna, les oiseaux
migrateurs, venant se reposer dans ce beau paysage, n’ont pas été épargnés des dérangements
humains. En effet, les territoires réservés à ces oiseaux ont été souvent convoités par de jeunes
inconscients venus voler les œufs et abîmer les nids de cette avifaune parfois rare et
exceptionnelle.
L’Association des Amis des Oiseaux de Sfax avec la participation de la l’Association
des Protection de la Nature et de l’Environnement de Sfax (APNES) et des instances locales,
régionales, nationale et internationales a déployé des efforts très importants pour la sauvegarde
de cette avifaune et instaurer une politique de sensibilisation visant à attirer l’attention des
convoiteurs de l’importance de cette richesse et de la préserver au lieu de la menacer.
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IV-1-6. La zone de sauvegarde agricole de la commune de Thyna
Thyna est la seule commune du Grand Sfax qui dispose d’une zone de sauvegarde
agricole qui a maintenue son caractère dans le plan d’aménagement urbain. Cette zone
agricole couvre une surface dépassant les 450 ha. Elle est occupée essentiellement par les
vignes et les figuiers et constitue, en plus de son exploitation agricole, une réserve foncière
importante. Néanmoins, cette zone fait l’objet d’une pression urbaine qu’il demeure essentiel
d’atténuer en faveur d’un aménagement futur adéquat. Des tentatives de déclassement en vue
de changement de sa vocation de zone agricole à une zone urbaine devront être bien gérées
dans cette période.
Une grande partie de cette zone est séparée des centres urbains de Thyna par une
barrière artificielle matérialisée par le chemin de fer reliant Sfax à Gabès. Cette barrière, aidée
par l’absence de routes qui la jalonnent, a fortement freiné les constructions anarchiques mais
a laissé le champ libre aux industriels et divers transporteurs à se défaire de leurs déchets
solides, parfois dangereux, dans ces terrains. Par ailleurs des milliers de tonnes de déchets
solides sont stockés anarchiquement dans cette zone et d’autres milliers s’additionnement tous
les jours à cette situation et rendent de plus en plus les interventions d’aménagement ou de
remise en état difficiles.
IV-2. CAS DES ÎLES DE KERKENNAH
Les îles de Kerkennah présentent des potentiels importants de développement durable.
En effet, plusieurs projets, la plupart en phase de conception et d’étude, tentent de mettre en
valeur ce potentiel.
IV-2-1. Les parcs naturels
Une série de parcs naturels a été proposé de façon à servir de base à un tourisme
tourné vers l’écologie et la sauvegarde de la biodiversité. On cite :
la zone de Bounouma,
la zone Sud Ouest d’El Attaya,
la zone de Sebkhat Ennajet,
La zone d’El Kantra.
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IV-2-2. Le développement durable de la pêche et de l’agriculture :
La pêche et l’agriculture demeurent les piliers de l’économie locale. Or ces deux
secteurs passent par une grave crise générée notamment par l'abandon des pratiques
traditionnelles bien adaptées au milieu naturel et l’émigration des jeunes attirés par d'autres
activités en dehors de l'archipel. Cette situation a des conséquences néfastes sur les plans
socio- économique et écologique. Pour y remédier, les différents acteurs aux niveaux local,
régional et national, ont conçu un grand nombre de projets souvent dans le cadre de la
coopération internationale. C’est le cas du projet « Préservation des ressources naturelles des
îles Kerkennah » financé par le Fond de l’Environnement Mondial (FEM). S’appuyant sur
« une richesse écologique exceptionnelle » et des « pratiques locales originales » ce projet
vise à développer une nouvelle approche de gestion de l'archipel de Kerkennah basée sur « la
pleine implication de la population dans un aménagement intégré de l'île axé sur la
conservation de la biodiversité et la valorisation du savoir faire local ».
Les objectifs du projet sont multiples :
L'amélioration des revenus de la population et l'implication de la femme dans le
maintien des activités traditionnelles dans l'île.
Le développement d'une approche participative de gestion intégrée de l'archipel
La conservation de la biodiversité dans l'archipel et à la valorisation du patrimoine
génétique
Le maintien de pratiques traditionnelles menacées de disparition
L'entretien des palmiers des pêcheries traditionnelles et des arbres fruitiers
La transmission du savoir faire traditionnel relatif à la conservation et à l'utilisation
rationnelle de la biodiversité
Le maintien des pratiques traditionnelles d'exploitation de la mer et de l'agriculture
La sensibilisation de la population et des autorités intervenant dans le domaine du
développement à la protection d'un écosystème particulier constitué par l'archipel de
Kerkennah et la mobilisation de la population pour une gestion intégrée et durable de
cet écosystème
Depuis le lancement du projet, plusieurs études sectorielles sur les îles Kerkennah ont
été réalisées :
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Etude de la diversité végétale des plantes cultivées dans les îles Kerkennah (2003)
Les caractéristiques du milieu marin des Kerkennah (2004)
Analyse de la diversité génétique du palmier dattier dans les Iles Kerkennah (2005)
Diagnostic participatif de l’état de la pêche aux îles Kerkennah (2006)
Parmi les autres projets de des secteurs de la pêche et l’agriculture nous pouvons citer :
Un projet national, qui bénéficie de la coopération japonaise prévoit la mise en place
de 2.000 récifs artificiels dont 500 à Kerkennah.
Un deuxième projet, qui, intègre la pose de récifs artificiels comme composante
principale. Il est financé par la Banque mondiale, le Fonds mondial pour
l’environnement ainsi que le ministère de l’Environnement et du Développement
durable
Un projet tuniso-italien pour la valorisation des palmiers dattiers de l’archipel
IV-2-3. Le développement durable du tourisme :
En dépit de potentialités indéniables, le secteur touristique de l’archipel a du mal à
décoller; bien plus, son évolution récente montre que ce secteur connaît un certain déclin.
Compte tenu des difficultés actuelles du secteur et de la vulnérabilité du milieu
naturel, il a été décidé d’implanter un site de tourisme écologique dans les îles Kerkennah. La
question de l’insularité ayant joué en sa faveur, cet archipel situé à 20 kilomètres au large de
Sfax présente un cadre naturel riche, car épargné de tout aménagement industriel ou
touristique lourd. La zone spécifique retenue pour ce projet d’écotourisme est celle de la
presqu’île de Sidi Founkhal (sur l’île Chargui).
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Figure n° III-40 : Plan d’aménagement de la zone de Sidi Founkhal
Celle-ci présente l’avantage d’avoir un écosystème relativement préservé, sur un
espace disponible, car peu de personnes vivent dans cette zone relativement isolée. S’étendant
sur une superficie de 90 hectares, la zone de Sidi Founkhal est située dans une presqu’île dans
la partie nord de l’archipel. Le site a l’avantage d’offrir des paysages variés (vue panoramique,
palmeraies sauvages, vergers…)
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Le programme d’aménagement de la zone est basé sur la nécessité de sauvegarder son
équilibre écologique. A cet effet, certains principes ont été adoptés lors du choix du
programme :
Maintien de l’aspect naturel des milieux terrestres, lagunaires et littoraux.
Limitation de l’occupation du sol à 15 %, tout en optant pour une urbanisation diffuse
Conception de loisirs adaptés au milieu
Valorisation des milieux naturels d’intérêts écologique et archéologique
Recours à une architecture adaptée
Création de sentiers équestres et pédestres de 10 m traversant la zone.
Transport basé sur les calèches et prohibant les véhicules à moteur
Respect d’une limite de protection du DPM, pour l’implantation de constructions en
dur.
Le programme contient les principales composantes suivantes:
4 îlots hôteliers de type pavillonnaire d’une capacité totale de 2550 lits.
Un îlot d’habitation d’une superficie de 7.5 ha pouvant accueillir 450 lits.
4 îlots d’animation (7.2 ha)
Des espaces verts et des voiries d’une superficie totale de 25 hectares.
Le projet Sidi Founkhal est la seule opération dont l’envergure pourra permettre le vrai
décollage du tourisme dans les îles. Actuellement, seuls de petits projets de rénovation ou
d’extension sont en cours de réalisation
Rénovation hôtel Farhat: 350 lits
Extension hôtel Cercina: 30 lits
Extension hôtel Aziz: 160 lits
Extension hôtel Kerkennah Centre: 50 lits
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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CHAPITE IV
LES PERSPECTIVES
D’AMENAGEMENT INTEGREE
DE LA ZONE COTIERE SUD DU
GRAND SFAX ET DE
L’ARCHIPEL DE KERKENNAH
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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I. GENERALITES SUR LA GESTION INTEGREE DES ZONES COTIERES
L'objectif de la gestion intégrée est d'éviter les conflits entre les stratégies, qui sont
souvent la cause de problèmes environnementaux dans les régions littorales. En d'autres
termes, il est nécessaire de coordonner les divers aspects des actions sectorielles individuelles
(par exemple, la pêche, l'occupation du sol, l'industrie, etc.). L'élément le plus important de la
gestion du littoral est la volonté politique de traduire ces stratégies en actions concrètes.
Lors de la définition des choix d’aménagement, les objectifs et les priorités doivent
être clairement mis en évidence, et un cadre doit être créé pour identifier les ressources
financières, humaines, techniques et institutionnelles indispensables à leur réalisation.
L’élaboration d’un schéma directeur d’aménagement apporte une large perspective et
des solutions à long terme aux problèmes du littoral. Un tel schéma pourra destiné aux
personnes concernées, décideurs et professionnels, afin de les aider lors de l'exécution de
leurs tâches quotidiennes.
Toutefois, l'incertitude s'accroît au fur et à mesure que la perspective et l'horizon du
plan s'élargissent, et les occasions augmentent pour les décideurs opérationnels de dévier les
orientations du schéma. Il s’agit d’un phénomène assez fréquent.
Il est aujourd’hui admis qu’il est possible de surmonter cette difficulté en rendant le
processus de planification plus souple, de sorte que les institutions chargées de l'exécution
puissent s'adapter aux changements du contexte de la planification, grâce au suivi et à la
rétroaction.
II. EVALUATION DE QUELQUES EXPERIENCES ACQUISES EN MATIERE
D’AMENAGEMENT INTEGRE DES ZONES COTIERES
Nous avons proposé dans le cadre de cette étude de diagnostic d’évaluer, quoi que
cette tentative reste modeste, les expériences acquises en matière d’aménagement intégré des
zones côtières. Nous axons cette réflexion sur les travaux déjà réalisés concernant les
programmes d’aménagement côtier et plus particulièrement celui de Sfax.
Pour ce faire, nous avons passé en revue l’ensemble des documents produits
notamment ceux du PAC de Sfax (Programme d’Aménagement Côtier de Sfax Sud financé et
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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exécuté conjointement par le ‘PNUE / PAM’ et l’ANPE sur la période 1994 - 1998). Nous
avons relevé les observations suivantes :
un grand nombre d'activités sans aucun rapport entre elles ou avec un rapport lointain.
Le succès a été partiel concernant l'incorporation précoce de la composante
environnementale dans le processus de gestion,
une coordination entre les différentes composantes du PAM impliquées dans les PAC,
est parfois insuffisante, sauf, en partie,
la participation peut être estimée comme moyenne. Des efforts insuffisants ont été
déployés pour impliquer tous les acteurs, surtout les ONG ou le grand public. Il faut
toutefois rappeler que le contexte administratif n’était pas favorable à la prise en compte
du public dans la gestion de l'environnement. En effet la préparation du PAC Sfax en
1993, vient à peine après la création du Ministère chargé de l’environnement fin 1991
(Ministère de l’Environnement et de l’Aménagement du Territoire). La structure
chargée du littoral (APAL) crée en 1995, a été à peine dans sa phase de démarrage de
son programme d’action,
l'appui financier ne s'est pas concrétisé, l'évaluation d'ensemble de la durabilité ne peut
pas dépasser le niveau moyen. Même si de bons résultats sont obtenus dans la
préparation des propositions, ces dernières restent en suspens par manque de durabilité
financière,
des conflits liés à l'urbanisation et à l'occupation du sol ont été présents dans la plupart
des cas, mais sont peu appréhendés dans le processus de gestion intégrée. Une analyse
économique des impacts environnementaux manque généralement;
Le tableau à la page suivante récapitule l’ensemble des actions et recommandations
proposées dans le cadre du plan de gestion intégrée du PAC de Sfax ainsi que l’état des lieux
en terme de leur mise en œuvre :
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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Tableau IV - 1 : Etat des lieux de mise en œuvre du plan de gestion intégrée du PAC de Sfax.
Action ou recommandation Mise en oeuvre
La dépollution de la friche industrielle de la SIAPE
avec un traitement approprié du dépôt de
phosphogypse.
- les activités de la SIAPE continuent. On ne peut pas parler donc de friche industrielle,
- la mise en terril du phosphogypse n’a pas
cessé.
La création d’un parc national à Thyna avec la mise en
valeur de ses trois composantes principales : zone
humide, parc de loisir et site archéologique.
- une étude d’aménagement intra-muros du
parc urbain de Thyna a été réalisée,
- un portail et un espace de jeux pour enfants
avec plantation ont été exécutés.
La réaffectation des cristallisoirs des salines en zone
franche et en réserve foncière devant contenir des zones
d’équipement, et d’activités de hauts niveaux et d’habitat collectif.
Aucune mesure n’a été entreprise
Etablir un livre blanc des industries de la zone,
d’arrêter leur infiltration nocive dans le tissu, de
contrôler les unités gênantes, de connecter l’ensemble des unités au réseau d’assainissement et de délocaliser
l’unité SIAPE.
- Des rejets liquides en milieu naturel
continuent à se déverser,
- Des contrôles se font par l’intermédiaire de
l’ANPE et de l’ONAS,
Réaliser une pénétrante sud de Sfax Au stade de proposition
Création d’un organisme de synchronisation, de programmation, de gestion et de suivi de toute action
de développement
Aucun organisme n’a été créé
Des actions d’aménagement à entreprendre :
- des actions curatives et urgentes touchant des
délocalisation de la SIAPE, de la décharge municipale, des aires de séchage des margines et de
la zone de tir,
- des actions impératives relatives au projet Taparura,
au parc national de Thyna, à l’extension et amélioration des performances de la station
d’épuration à Sfax, à l’élaboration des documents
d’aménagement et d’urbanisme pour les localités de la zone,
- des actions complémentaires à connotation culturelle
telle que l’aménagement du vieux port de pêche.
- La SIAPE et la zone de tir pas encore, la
nouvelle décharge contrôlée sera exploitée dès janvier 2007, deux décharges de
margines sont exploitées en 1998 et 2005,
- le projet Taparura est en cours d’exécution dans sa phase de dépollution,
- la réhabilitation et l’extension de la station
d’épuration de Sfax sud ont été achevées,
- les plans d’aménagement de Sfax et de
Thyna ont été révisés,
- un périmètre d’intervention foncière de la
zone de Chott El Kereknah est en cours d’étude.
Les principales conclusions qui se font ressortir de cette analyse se résument ainsi en :
l’aménagement de la zone côtière devra mieux se focaliser sur le développement
durable et les bénéficiaires finaux potentiels devraient être mieux impliqués dès les
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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premiers stades du processus en accordant une attention particulière à la coordination
entre les différents secteurs et niveaux administratifs,
lors de la préparation d’un programme d’aménagement, une attention particulière
devrait être accordée à une planification réaliste et à la proposition d’un nombre adéquat
d’actions à mettre en œuvre,
l'échange d'expériences et de savoir-faire entre les différentes actions et opérations
d’aménagement côtier tant au niveau national qu’au niveau régional sont à renforcer,
l'implication et la participation du secteur privé et du public en général, dans la
préparation et la mise en œuvre du processus d’aménagement intégré, devraient être
renforcées.
III. LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX GLOBAUX DES ACTIVITES SUR LE
LITTORAL
Dans cette partie, nous tentons d’expliquer comment les ressources de la zone côtière
sud de Sfax sont affectées par les activités économiques et indiquent le type de mesures à
prendre pour en prévenir la dégradation ou la détérioration.
III-1. Pollution de la mer
La majeure partie de la pollution marine est causée par des sources d'origine tellurique:
rejets liquides des unités industrielles non branchées au réseau d’assainissement :
o 234 unités industrielles déversant en milieu naturel un volume de 665 m3 / j
d’eaux usées,
o une unité qui déverse en mer un volume de 12120 m3 / j d’eaux utilisées dans son
processus de fabrication (usine du Groupe Chimique ex ‘SIAPE’)
la décharge municipale : lixivias,
les bassins des margines : huiles et graisses, fortes DCO et polyphénols,
les eaux gypseuses et riches en métaux lourds en provenance du dépôt de phosphogypse,
les rejets réguliers d'exploitation (déchets et ballasts) à partir des moyens de transport
maritime du port de commerce et des activités du port de pêche,
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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les eaux épurées de la station d’épuration de l’ONAS : eau parfois non conformes à la
norme NT 106.02 relatives aux rejets dans le milieu récepteur (ici, milieu marin) :
Fortes DBO, huiles, graisses, polyphénol lors de la saison oléicole, métaux lourds,
les rejets accidentels en mer.
Les dégâts causés par la pollution marine peuvent affecter la santé de la population,
diminuer l'attrait pour les loisirs et le tourisme, dégrader les écosystèmes marins, baisser les
revenus tirés par la pêche et diminuer la valeur du foncier littoral.
La "zéro pollution marine" nous paraît un objectif irréaliste dans le contexte actuel.
Néanmoins, une prévention adéquate ou la collecte et le traitement de tous les déchets et
effluents réduiront considérablement le niveau de cette pollution.
III-2. Pollution des nappes d’eau
Les nappes d’eaux peuvent être polluées par les mêmes sources d'origine tellurique que
l'eau de mer, et en plus, par les sources diffuses des systèmes individuels d’évacuation des eaux
usées domestiques (puits perdus) ou par l'intrusion de l'eau de mer dans les nappes aquifères
du littoral.
La conséquence la plus grave de la pollution de la nappe est la pénurie d'eau potable. La
pollution des eaux de surface peut également présenter des risques pour la santé publique et,
lorsqu'elle s'accompagne d'odeurs désagréables, réduire l'agrément pour les activités de loisir.
Une prévention adéquate, ou la collecte et le traitement de tous les déchets et effluents, sont
essentiels.
Des mesures supplémentaires devraient être prises pour protéger les champs de captage
d'eau douce contre les activités polluantes, en limitant plus particulièrement le pompage
excessif dans les aquifères, dont la dépollution peut nécessiter des décennies.
Un volume moyen de 14475 m3 d’eau est pompé chaque jour de la nappe par 25 unités
industrielles dont la SIAPE qui pompe un débit journalier moyen de 14000 m3.
III-3. Pollution de l'air
La pollution de l'air par l'industrie et le trafic routier, maritime et ferroviaire ainsi que la
décharge des déchets solides, consiste en des émissions de gaz, de particules et d'odeurs. La
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 129
gravité des effets sur la qualité de l'air dépend de la composition des émissions, de leur
quantité, de leur concentration, de la hauteur à laquelle elles sont émises et des conditions
topographiques et météorologiques permettant leur dispersion.
La zone côtière sud de Sfax souffre de concentrations élevées de sources de pollution
dont plus particulièrement :
les émissions gazeuses des unités de transformation du phosphate de la ‘SIAPE’,
les émissions atmosphériques de certaines unités industrielles,
les dégagements gazeux et de la fumée de la décharge municipale,
les sources mobiles dues au transport routier, maritime et ferroviaire,
poussières.
La pollution atmosphérique atteint en premier lieu la santé de la population, mais elle
peut également dégrader la qualité des sites à vocation agricole ou paysagère. Parfois, on
considère la pollution atmosphérique comme une cause indirecte de pollution marine.
La pollution atmosphérique peut être prévenue par des mesures technologiques bien
établies. Des filtres et des tampons peuvent être incorporés aux sources ponctuelles et des
restrictions imposées à la teneur en soufre des combustibles brûlés. Les sources diffuses sont
plus difficiles à contrôler. La pollution générée par le trafic routier peut être réduite par des
mesures techniques (utilisation de pots catalytiques et / ou du gaz GPL), mais il sera quand
même nécessaire d'envisager des mesures pour réduire le trafic, par exemple en encourageant
les transports collectifs.
III-4. Dégradation des ressources marines
Les atteintes physiques aux ressources marines, causées par la mise en valeur des terres
et les activités de construction, ou par une pollution grave, peuvent induire leur disparition,
parfois, irréversible. La dégradation des ressources biologiques peut diminuer les revenus dans
le secteur de la pêche et causer la perte de ressources écologiques de valeur pour la
conservation de la nature.
Les écosystèmes littoraux, notamment les zones humides et les herbiers marins, sont
utiles en tant que frayères et nurseries pour de nombreuses espèces à valeur commerciale, sont
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 130
importants pour la conservation de la nature et la préservation de la biodiversité, et constituent
des habitats potentiels pour l'aquaculture. Les zones humides sont vulnérables aux altérations
de surface et aux changements hydrologiques qui dérangent leur fonctionnement. Dans notre
zone d’étude, la zone humide peut être considérée comme protégée par le mode de gestion en
marais salants pour l’exploitation du sel.
III-5. Dégradation des sites de haute valeur naturelle et visuelle
La zone de protection de Thyna constitue un site côtier de haute valeur naturelle et
visuelle. Généralement, se sont les développements urbain, industriel ou autre qui peuvent en
perturber ou dégrader les caractéristiques particulières, par des terrassements ou par des
occupations par les constructions. Ils peuvent aussi diminuer les espaces verts séparant les
constructions et réduire les options laissées aux générations futures en matière d'aménagement
de l'espace. Quoi que ce site soit relativement protégé grâce à la présence de la zone humide, le
parc urbain et le site archéologique, il peut encourir un risque important d’urbanisation.
III-6. Dégradation des sites historiques et archéologiques
Le patrimoine culturel se rencontre aussi bien sur terre qu'en mer, où chaque civilisation
a laissé ses vestiges. Les formes anciennes ou traditionnelles d'édifices, les sites et les
monuments historiques, et les vestiges archéologiques, peuvent facilement être dégradés par :
la démolition, quand leur importance n'a pas été reconnue ou que la valeur du
foncier est élevée,
l'abandon ou le manque de moyens pour leur entretien,
l’occupation par des constructions nouvelles.
La perte de telles ressources culturelles, en l’occurrence, le site archéologique de
Thyna, constitue une perte de patrimoine humain et culturel pour les générations actuelles et
futures, ainsi qu'une perte d'attraction touristique.
Les mesures de prévention comprennent l'identification et la régulation de l'usage des
sites, qui devraient être exclus de tout type de développement, où devraient être encouragés des
usages nouveaux et compatibles avec le maintien des anciens édifices et en imposant des
restrictions sur la hauteur des constructions et les matériaux de construction admissibles dans
les zones historiques.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 131
Si, actuellement, le site garde son intégrité, c’est grâce à la surveillance permanente des
services chargés de l’archéologie.
III-7. Accès public à l'espace et aux ressources
La perte d'accès public diminue les opportunités s'offrant à la population locale et aux
visiteurs mais certaines restrictions à l'accès public peuvent être profitables à l'environnement,
notamment lorsqu'elles contribuent à protéger des ressources fragiles.
La zone côtière sud est caractérisée par la limitation d’accès public au rivage, due à
l’exploitation de la COTUSAL d’un linéaire côtier d’environ 13 km pour l’extraction du sel
exploité sous forme de concession.
La zone agricole est elle aussi isolée, en partie, par la barrière artificielle du chemin de
fer et les chemins d’accès qui la protègent contre les occupations illicites.
IV. LA ZONE COTIERE SUD DU GRAND SFAX : QUELLES PERSPECTIVES ?
Cette question est devenue stimulante, aujourd’hui plus qu’autre fois, pour de multiples
raisons :
Au niveau régional
Le démarrage des travaux de dépollution dans le cadre du projet de réhabilitation et
d’aménagement des côtes nord de la ville de Sfax. Pour certains, la réussite de ce
projet dans sa phase « aménagement » reste conditionnée par les engagements à
établir en ce qui concerne le prolongement de ce projet du côté sud en terme
d’harmonie urbaine. Pour d’autres, ce projet montre que « dépolluer un site dégradé
en vue de sa valorisation » est possible bien que le coût reste élevé à court ou à
moyen terme,
Des actions entreprises ou à entreprendre dans le futur proche qui peuvent
déclencher le processus de réhabilitation de la zone côtière sud : bonne gestion des
margines et réhabilitation des bassins délaissés, démarrage de la décharge contrôlée
et réhabilitation de l’actuelle décharge publique,
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 132
Une demande accrue de la population, conséquente particulièrement de la pression
urbaine qui s’est établie dans la commune de Thyna et les zones limitrophes aux
sources de pollution, qui réclame une meilleure qualité de vie,
Un consensus établi quant à la réhabilitation et la valorisation du littoral sud à
travers les documents de planification de l’espace, de protection de l’environnement
et la stratégie de développement du Grand Sfax,
Au niveau National
Plusieurs projets ont été réalisés ou déjà entrepris touchant la réhabilitation des
zones côtières a caractère urbain : Lac nord, lac sud et la Sebkha d’Ariana au Grand
Tunis, la Sebkha de Ben Ghayadha à Mahdia, le Lac de Bizerte à Bizerte, Le projet
Taparura à Sfax, installation de mise en terril sur terre du phosphogypse à Gabès.
Après plus de 10 ans de la création de l’Agence de Protection et d’Aménagement du
Littoral, cet organisme tend à accorder plus d’attention aux zones côtières à
caractère urbain ou industriel, en terme de gestion intégrée de ces zones,
Au niveau méditerranéen et international
la littoralisation est un phénomène qui se prononcera d’avantage dans l’avenir,
renforcer et développer des plans de gestion intégrée des zones côtières,
s’appuyer sur la participation grand public et accorder plus d’attention à la mise en
œuvre des actions d’aménagement dans un contexte de développement durable qui
tient compte des coûts et des bénéfices de gestion des zones côtières.
Dans ce contexte général, les problématiques d’aménagement et de gestion intégrée de
la zone côtière sud du Grand Sfax, s’articulent sur l’avenir de l’activité de la SIAPE et des
activités industrielles limitrophes, du dépôt de phosphogypse, de la décharge publique, des
bassins des margines, des potentialités de développement durable de la zone de Thyna et de la
valorisation du vieux port de pêche et d’une partie des salines.
IV-1. Le cas de la ‘SIAPE’
L'aménagement de la zone de la ‘SIAPE’ et son intégration dans un tissu urbain propre
ne peut se réaliser sans une résolution radicale et complémentaire des différentes sources
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 133
polluantes. Ainsi, la résolution des problèmes de pollution atmosphérique, liquide et solide
causés par la SIAPE, est liée à son fonctionnement futur et à la recherche de solution pour de
dépôt de phosphogypse.
Néanmoins, cette société a entrepris et a envisagé d’entreprendre les actions suivantes :
Dépoussiérage et amélioration des conditions de déchargement du soufre : Il s’agit
de concevoir et réaliser un système pour l’abattage des poussières de soufre en vue
de lutter contre le phénomène d’empoussiérage au moment des opérations de
déchargement du soufre,
Amélioration de lavage des gaz de l’atelier T.S.P. : Ce projet devrait permettre
d’améliorer la qualité de l’environnement par la réduction des rejets polluants
émis par la cheminée de l’atelier de TSP
Assainissement des stations de tamisage et de broyage des unités de T.S.P. : Ce
projet consiste à assainir l’ambiance tant à l’intérieur qu’au voisinage des unités de
T.S.P. afin d’améliorer les conditions environnementales en réduisant les
émanations de poussières et de gaz,
Alimentation de l’usine en gaz naturel en remplacement du fuel lourd n° 2 : Cet
investissement rentré en vigueur en 2005 a permis d’améliorer la qualité des
émanations par la réduction des éléments polluants dans les rejets gazeux issus de
la combustion du fuel lourd n° 2,
Etudes de mise en conformité environnementale des usines du GCT
(Caractérisations & solutions techniques) : Il s’agit de procéder à des études
complètes de caractérisation environnementale dans les différents sites de
production, conformément à la réglementation en vigueur et en tant que préalable à
la concrétisation des projets futurs du GCT,
Lutte contre l’émission des odeurs : Il s’agit de caractériser les nuisances olfactives
issues des ateliers de production et de les traiter en vue de réduire leur impact sur
l’environnement,
Réalisation d’un rideau vert : Il s’agit de réaliser un rideau vert en plantations
forestières aux alentours de l’usine et des zones de stockage de phosphogypse.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 134
La question du dépôt de phosphogypse, mérite une étude spécifique mettant en valeur la
solution préconisée pour le cas du projet de Taparura et la recherche d’autres alternatives y
compris son déplacement en dehors de la ville. Des études géotechniques et hydrogéologiques
sont également nécessaires pour l'isolement du terril et la protection de la nappe.
IV-2. Cas des bassins des margines
Le sort des bassins des margines pourra résider dans le déplacement du contenue de ces
bassins au site approprié en l’occurrence dans la décharge de margine située à Agareb.
Néanmoins, des bassins ont été transformés sur place dans le cadre de la réhabilitation et
l’extension de la station d’épuration de Sfax sud. Une étude d’évaluation du degré de
contamination du sol pourra aider à la recherche d’autres solutions techniquement faisables tout
en assurant la préservation du milieu.
IV -3. Cas de la décharge municipale
La fermeture et la réhabilitation de l'actuelle décharge municipale étant envisagée dès
l’entrée en service de la décharge contrôlée de Sfax et la réalisation des centres de transfert. Un
centre est déjà en cours de réalisation sur un terrain au niveau de l’accès à l’actuelle décharge.
Ce choix pourra mettre en question le futur aménagement de cette décharge. Dans tous les cas,
le programme national de gestion des déchets solides prévoit l’aménagement des anciennes
décharges en espaces verts. Cette solution reste tributaire des sorts des aménagements possibles
de l’occupation des terrains avoisinants.
Cette fermeture pourrait libérer des terrains dont la valeur foncière pourrait croître selon
les aménagements futurs de cette zone. Cependant on ne doit pas perdre de vue que ce sol
pourrait être fortement pollué et qu'il conviendrait d'engager une étude dans ce sens.
En effet, l’ANGed, premier opérateur public dans la gestion des déchets, prévoit
l’aménagement de toute décharge fermée et ayant été remplacée par une décharge contrôlée.
Actuellement 9 décharges contrôlées sont en phase finale de préparation avant entrée en
exploitation. La décharge de Sfax, malgré sa grande étendue et son important volume de
déchets, fait actuellement l’objet d’une étude de réhabilitation.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 135
IV -4. Cas des salines
Les cristallisoirs des salines sont situés entre l’embouchure de l’oued El Maou au Sud,
et des terrains limitant le port de pêche au Nord. Les cristallisoirs couvrent une superficie de
150 hectares, mais ajoutés aux terrains prévus pour l’extension du nouveau port de pêche
(projet abandonné), on obtiendrait un total d’environ 300 hectares exploitables.
L’intérêt de cette réaffectation provient du site quasi-central des cristallisoirs, offrant
une très large ouverture marine à proximité du centre de Sfax, avec d’excellentes possibilités
d’intégration à celui-ci. Le maintien des cristallisoirs à leur emplacement actuel est en
contradiction avec un des objectifs essentiels d’aménagement de la côte Sud de Sfax qui est
l’intégration de cette frange côtière à l’agglomération de Sfax. Les terrains gagnés sur les
cristallisoirs constitueraient une réserve pour l’extension à long terme de la ville, avec une
priorité donnée aux grands équipements à caractères économique, socio-culturel ou scientifique,
en rapport avec la fonction universitaire de la ville.
IV -5. Cas du parc national de Thyna
La création d'un Parc National à Thyna au sud de l'agglomération de Sfax, comportant
la zone humide, le parc urbain en création et le site archéologique de l'ancienne ville romaine
de Thaena constitue une opportunité de développement durable de la zone. Il pourra prendre
ses limites par :
la zone humide et sa zone intertidale, sise sur le Domaine Public Maritime
(1100 ha environ),
l'aire du Parc Urbain de Thyna, occupant les 57 hectares du Domaine
Forestier, jouxtant la zone humide au niveau du Km 9 de la route de Gabès,
le lit de l'Oued El Maou, dans sa partie aval, et plus précisément à son
embouchure, entre la GPI et la mer Méditerranée (78 ha environ).
La mise en place d’un tel projet aurait des objectifs multiples : d’abord la protection,
puisque la législation aujourd’hui en vigueur sur les parcs nationaux en Tunisie est en mesure
de l’assurer ; ensuite la valorisation du site, puisque ce Parc National jouerait un rôle
primordial dans la récréation et les loisirs pour les habitants de toute l’agglomération de Sfax.
Des circuits de visites variés (circuits longs, circuits courts), des miradors d’observation, un
écomusée, des équipements d’accueil des visiteurs etc. devraient constituer les composantes
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 136
essentielles de son aménagement. Enfin, la mise en place d’un Parc National à Thyna aiderait à
conserver la biodiversité et à rétablir les équilibres fragiles des écosystèmes du littoral Sud de
Sfax, à promouvoir la recherche scientifique sur ses différentes composantes, et cultiver chez
les citoyens, et particulièrement chez les jeunes, les notions de respect de l’environnement et la
nécessité de le préserver.
IV - 6. Cas du port de Chott El Kereknah
La zone de Chott El Kereknah a été classée, selon le plan d’aménagement de la
commune de Sfax, comme périmètre d’intervention foncière couvrant une surface d’environ 42
ha appartenant dans sa majorité au domaine public maritime et à quelques propriétaires. Elle a
fait l’objet d’un Plan d’Aménagement de Détail (voir Chap. III - § IV-2-1). Cette démarche de
planification spatiale associée à la maîtrise foncière est en mesure de mieux valoriser la zone
dans une perspective d’aménagement intégré. D’autre part, l’exploitation du vieux port en tant
qu’infrastructure de plaisance nécessite le dégagement de mécanismes et la motivation des
plaisanciers de différentes catégories et de différents bateaux, pour ce port à caractère urbain,
tant pour les sorties en croisières que pour les fonctions annexes comme l’entretien et
l’hivernage ainsi que la fréquentation des infrastructures à développer en matière de plaisance.
Toutefois, une attention particulière devra être accordée à l’accès de la mer au plan d’eau qui
pourrait être perturbé par les ponts mobiles.
IV -7. La zone de sauvegarde agricole
Depuis longtemps, la zone de Thyna et surtout la zone de Ain Fallet est connue par sa
richesse agricole (figuier, amandier, vigne, pommier, grenadier, rose, …). Ces produits
représentent une richesse agricole qui permet l’approvisionnement de la ville de Sfax en fruits
de toutes sortes.
Caractérisée par la platitude de l’espace, la zone de Thyna présente des paysages
variés. Il s’agit d’une plaine basse et légèrement vallonnée. La zone est marquée par une
certaine dualité de paysages entre la frange littorale dominée par la présence des bassins des
salines et un arrière pays qui se compose par plusieurs unités paysagères tel que : la zone des
jneins de Ain Fallet, le parc urbain et le site archéologique.
Toutefois, cette importance, qui a été donnée à l’aspect écologique de la bande côtière,
n’a pas été inscrite dans la durée. Le SDA préconise qu’il s’agit d’une zone agricole
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 137
susceptible d’être déclassée. A ce propos, on se demande si on doit insister sur la protection
des zones sensibles ou bien les inscrire dans une logique de développement urbain anti-
écologique ?
La culture des roses La culture de la vigne
Figure n° IV-1 : Exemples de parcelles agricoles à Thyna
IV -8. La route littorale Nord - Sud
Une deuxième lacune caractérise le schéma d’aménagement proposé par le
PAU de Thyna concerne la réalisation d’une voie de desserte côtoyant la zone humide
(pénétrante Sud). Cette voie projetée génère des contraintes acoustiques et sonores
susceptibles de désorganiser le mode de vie de la population avifaune dans la zone.
Aussi, une voie rapide en front de mer pourrait constituer une barrière au
développement d’autres activités mieux adaptées à cette zone et pourrait dévaloriser
un opportunité foncière importante.
IV -9. La plateforme logistique
Les plateformes logistiques sont des lieux dédiés au traitement des marchandises.
Plusieurs sites ont été identifiés pour l’implantation de ces plateformes dans les grandes
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 138
agglomérations du Grand Tunis, de Sousse, de Sfax, du Kef-Jendouba, de Medenine et de
Gafsa-Tozeur.
Bénéficiant des infrastructures de transport tel que le port, l’aéroport, les routes et
l’autoroute (en cours d’exécution) et le chemin de fer, la plateforme de Sfax devra répondre à
trois objectifs : en priorité une fonction de stockage avant redistribution vers les autres régions
du pays, une fonction internationale favorisant les relations avec la Libye et l’Algérie et un rôle
de rupture de charge par rapport au centre ville afin de désengorger le centre.
Le site identifié est situé au sud–ouest de Thyna et s’étale sur 200 ha. Il est limitrophe à
la zone industrielle de Thyna. Il est limité du côté nord-est par la ligne de chemin de fer et la
route nationale n°1, du côté nord par la route locale n° 926 menant à Agareb, du côté sud-est
par les terres agricoles et la rocade km11. La route littorale projetée et mentionnée plus haut
assurera la liaison entre le site et le port tel que montré dans le SDA de Sfax.
IV-10. L’écosystème côtier des îles de Kerkennah
En dépit des formes de dégradation constatées, les îles Kerkennah constituent un
milieu insulaire qui présente des caractéristiques biologiques extrêmement rares et une
exceptionnelle richesse écologique, essentiellement leur écosystème sous marin.
L’isolement relatif des îles et leur éloignement par rapport aux principales sources de
pollution industrielles ont assuré une sorte de protection de leur écosystème naturel sensible :
c’est un milieu qui est resté relativement à l’abri de l’urbanisation rampante et de la poussée
des activités économiques pouvant porter atteinte à l’équilibre écologique (industrie, tourisme
de masse …).
L’amélioration des infrastructures et des équipements collectifs, le dynamisme de la
population de Kerkennah et notamment l’apport des émigrés ont fait reculer la
pauvreté et ont contribué à l’amélioration des conditions de vie de la population.
L’archipel possède un potentiel touristique indéniable et des perspectives prometteuses
de développement du tourisme local et de l’écotourisme.
Les différents acteurs ont pris conscience de la nécessité de préserver l’équilibre
écologique de l’archipel : ceci se traduit par la prise en compte de la composante
écologique dans les nouveaux projets de développement : écotourisme, réhabilitation
des techniques traditionnelles de la pêche … .
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 139
Il est à indiquer ici, que le Grand Sfax est appelé à devenir une métropole ouverte
d’avantage sur la Méditerranée. Pour cela, il faut qu’elle devienne plus attractive et dotée d’un
meilleur cadre de vie pouvant la réconcilier avec son environnement marin.
D’un autre coté, et malgré les attentes quant au projet Taparura et l’aménagement de
Sfax Sud et pour une ville actuellement peu attractive et dépourvue de plages propres,
l’existence d’un archipel à 20 km de la ville présente une opportunité pour développer les
fonctions récréatives susceptibles d’améliorer son attractivité.
Le développement dans le cadre de la complémentarité entre les deux zones pourra se
faire moyennant quelques actions et initiatives, dont nous citons quelques exemples :
Trouver des solutions à l’épineux problème de transport entre l’archipel et le continent
par l’introduction d’autres moyens de transports plus rapides,
Concevoir un produit touristique régional (Kerkennah, médina de Sfax, Chaffar…) et
de nouvelles formules de tourisme intégré,
Inciter les hommes d’affaires de la région à investir dans l’archipel,
Considérer l’archipel comme partie intégrante de l’espace métropolitain de Sfax.
V. La gestion intégrée de la zone côtière sud du Grand Sfax : une nécessité urgente !
La gestion intégrée, semble être handicapée dans la phase de planification et montre peu
de signes de mise en œuvre efficace. Parallèlement à cela, les quelques actions ont eu peu
d'effet notable dans l'inversion des tendances négatives observées dans l'environnement côtier
sud du Grand Sfax. Ceci malgré les moyens considérables investis dans la zone.
La localisation d'installations industrielles sur le littoral, dans des paysages
écologiquement sensibles ou de haute valeur visuelle, a produit un impact important, semblable
à celui provoqué par l'urbanisation. Toutefois, l'industrie fait partie intégrante du
développement économique de la région, et certains de ses impacts peuvent être réduits, selon
le type d'industrie et l'efficacité des équipements de dépollution installés. Le rejet d'effluents
industriels non traités dans la mer, l'évacuation d'effluents industriels traités de manière
inadéquate ou non traités dans des réseaux d'égouts incapables de les traiter, les émissions de
gaz et de particules générées par les processus industriels et le brûlage des combustibles, la
production de déchets solides et la production d'odeurs nauséabondes, constituent des impacts
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 140
réversibles qui peuvent être limités par l'imposition de normes de performance et réduits par le
biais d'équipements de contrôle à la source, ou de collecte et de traitement avant élimination
contrôlée.
La pêche demeure une source majeure d'alimentation. Elle souffre d'un déclin dû à une
mauvaise gestion, notamment l'excès de la pêche. Les efforts de repeuplement récemment
déployés ont donné lieu à la création de récifs sous-marins artificiels, dont les impacts
écologiques ne sont pas encore bien connus.
Le chemin de fer traversant le centre ville de Sfax et la commune de Thyna, a imposé
des contraintes à l'utilisation des espaces urbains et les terres qui les entourent, en créant des
barrières physiques et écologiques aux terrains qu'elle traverse.
Partant de toutes ces considérations, la mise en place d’un plan de gestion de la zone
côtière sud du Grand Sfax, semble une nécessité à caractère urgent faisant participer tous les
acteurs et apportant des solutions souples et faisables et dont la mise ne œuvre fait appel à la
mobilisation des ressources bénéficiant des actions cumulatives.
Les tendances lourdes observées dans l’occupation de l’espace et l’utilisation des
ressources naturelles, notamment l’eau et le sol, avec leurs impacts dommageables sur
l’environnement terrestre et marin, appellent des mesures correctives d’inflexion en accord
avec les préoccupations de développement durable. La zone côtière sud du Grand Sfax est à
une étape cruciale, qui exige une harmonisation entre les impératifs de développement
économique et social d’une part et les besoins de protection environnementale d’autre part. Il
y a un grand besoin de prendre en charge les problèmes contrariant la préoccupation de
développement durable dans une démarche préventive en plus des actions curatives
lorsqu’elles sont encore possibles. Il y a nécessité de définir une stratégie et d’engager des
actions y afférents pour appréhender l’avenir et tracer des perspectives.
Les investigations menées dans le cadre du présent travail de la zone côtière sud du
Grand Sfax révèlent une situation environnementale préoccupante. Les altérations et
dégradations générées par les diverses activités humaines ont provoqué des modifications
physiques et écologiques qui ont atteint des seuils d’irréversibilité pour certains segments de
la côte sud du Grand Sfax.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
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C O N C L U S I O N
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 142
CONCLUSION
En matière d’aménagement des zones côtières, l’élaboration d’un diagnostic constitue
une étape de haute importance qui conditionne la réalisation de toute intervention dans ces
espaces. Ce travail, essaie de prendre en considération cet aspect en étudiant le diagnostic en
mesure de dégager les atouts et les contraintes liés à l’aménagement de la zone côtière Sud du
Grand Sfax s’étalant sur une longueur de 15 Km et occupant une superficie d’environ 4500 ha.
Le Grand Sfax, à qui appartient administrativement cette zone d’étude, fait face à des
problèmes générés par la croissance urbaine et économique qui n’a pas suffisamment pris en
considération les exigences du développement durable. Ces problèmes se sont manifestés par
des conflits d’affectation de l’espace côtier et d’utilisation des ressources naturelles entre
plusieurs activités économiques.
La situation actuelle de cet espace dont les aspects négatifs sont dus plus
particulièrement aux difficultés de pouvoir mener un aménagement intégré, présente un cas
typique des zones côtières des grandes villes de la Méditerranée fortement convoitées,
subissant des différentes formes de dégradation de l’environnement et présentant en même
temps des potentiels de développement durable.
Malgré tous les efforts et les résultats positifs atteints dans la gestion de la zone côtière
sud du Grand Sfax, il reste un certain nombre de domaines où des améliorations importantes
pourraient être obtenues :
le manque d'intégration horizontale à haut niveau,
le manque d'intégration verticale,
le manque d'implication efficace du secteur privé et de participation du public en
général,
le manque de transfert d'expériences réussies vers d'autres sites,
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 143
les bénéficiaires finaux des actions ne sont pas clairement identifiés et donc
n'ont pas été impliqués dans la conception des programmes,
la coordination entre les différentes composantes n'a pas été adéquate, et
la capacité de l'administration à préparer les retombées en termes de
propositions d'investissement à soumettre aux financements internationaux ou à
d'autres bailleurs de fonds, n'a pas été satisfaisante.
Le retour ou le maintien à un équilibre viable et durable constitue un enjeu majeur qui
implique la mobilisation et la coordination de toutes les volontés politiques et publiques et la
mise en oeuvre de moyens appropriés. La nouvelle forme de gouvernance à instaurer pour
parvenir à gérer ces espaces de façon raisonnée et équilibrée dans ce contexte difficile et
complexe fait figure d’un véritable défi. La gestion intégrée des zones côtières particulièrement
fragiles et vulnérables est une façon d’opérer qui permet de relever ce défi crucial pour un
meilleur avenir.
L’analyse menée dans le cadre de ce travail sur le diagnostic de la zone côtière sud du
Grand Sfax étendu aux îles Kerkennah, nous a permis de comprendre avec force qu’il n’y a pas
de solutions miracles universellement applicables et que la participation de tous les acteurs est
essentielle pour la mise en œuvre d’actions aussi bien curatives que préventives. La gestion
intégrée de cette zone côtière ne peut réunir l’ensemble des conditions de réussite, que si elle
s’appuie sur des actions cumulatives dans le temps se référant à un schéma global
d’aménagement à établir dans une démarche consensuelle faisant participer l’ensemble des
acteurs publics et privés, locaux et régionaux et tenant compte des coûts et des bénéfices de la
gestion intégrée de la zone côtière sud du Grand Sfax.
C’est dans cette optique que le projet SMAP III Tunisie se place comme étant le
meilleur exercice pour atteindre ces objectifs. Le projet SMAP III Tunisie – Stratégie de
gestion intégrée de la zone côtière Sud du Grand Sfax repose en effet, sur une démarche
participative et pluridisciplinaire élargie qui, avec les expériences et données existantes
notamment le PAC Sfax (PNUE / PAM – ANPE) et les schémas et plans d’aménagement,
permettra des traiter et d’intégrer toutes les données afin de proposer des solutions
d’aménagement en guises de scénarios à la hauteur des perspectives urbaines et
environnementales de la région étudiée.
SMAP III – Grand Sfax Diagnostic
_________________________________________________________________________ 144
En ce qui concerne l’archipel de Kerkennah, et à ce stade de l’étude il est possible
d’émettre les quelques réflexions suivantes :
Cette étude a permis de mettre en évidence la fragilité et la vulnérabilité du milieu
naturel des îles Kerkennah ; Celles-ci apparaissent à travers la montée du niveau de la mer,
l'érosion continentale et marine, la salinisation des terres, la dégradation de la flore marine.
D'autres menaces pèsent sur l’archipel comme :
les inondations en provenance de la mer lors des grandes tempêtes, d’autant plus
que les principaux villages ont une position littorale très proche de la mer,
la pollution des eaux marines par les rejets industriels et les deux puits pétroliers
très proches. Les courants marins sont capables de déplacer les polluants sur le
littoral des îles.
D’un autre coté, l’archipel conserve une économie basée essentiellement sur une
agriculture traditionnelle de subsistance peu productive et un secteur de la pêche menacé par
une modernisation et une intensification destructrices. Ces menaces ont de graves
conséquences sur les plans économique et social.
L’émergence d’un secteur touristique dynamique semble se heurter à de multiples
contraintes dont la persistance des problèmes de transport. La liaison de l’archipel avec le
continent demeure, en effet, l’un des problèmes majeurs des îles Kerkennah.
Enfin, sur le plan démographique, Kerkennah constitue un cas unique en Tunisie,
puisque le nombre de ses habitants n’a pas augmenté depuis plus d’un demi siècle.
L’ancienneté et la persistance du mouvement d’émigration vers le continent ont
contribué au vieillissement du profil démographique, mais elles ont aussi pour effet de
dépouiller l’archipel de ses éléments jeunes et de ses groupes sociaux les plus dynamiques ;
ceci risque à terme d’entraver son développement économique et social.
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